EXPOSITION TRÉSORS DE LA TERRE - mnhn.fr · ∕∕ 4 — TRÉSORS DE LA TERRE CHIFFRES CLÉS PLUS...

Ouverture le 19 déc. 2014 Dossier de presse

EXPOSITION"TRÉSORS DE LA TERRE"

∕∕ 2 — TRÉSORS DE LA TERRE

P3. EDITO DU DIRECTEUR GÉNÉRALP4. CHIFFRES ET DATES CLÉS

P5. L'EXPOSITION "TRÉSORS DE LA TERRE"P5. AU CŒUR D’UNE DES PLUS PRESTIGIEUSES COLLECTIONS AU MONDEP6. ÉTONNANTES FACETTES DE LA MINÉRALOGIE : LES THÉMATIQUES DE L’EXPOSITIONP10. LA RÉNOVATIONP11. LA SCÉNOGRAPHIE P13. RICHE PROGRAMME DE RENCONTRES EN PRÉFIGURATION DE L’EXPOSITIONP13. UN CHERCHEUR, UN LIVREP14. CYCLE DE CONFÉRENCES DES CHERCHEURS DU MUSÉUMP15. ET EN JANVIER 2015…

P16. HISTOIRE EXTRAORDINAIRE D’UNE COLLECTIONP16. LA COLLECTION DE MINÉRALOGIE DU MUSÉUM P18. QUELLE HISTOIRE QUE CELLE DU « GRAND DIAMANT BLEU DE LOUIS XIV » !P19. LES COLLECTIONS DE MÉTÉORITES ET DE GÉOLOGIEP20. IMMERSION DANS LA COLLECTION : LA GALERIE VIRTUELLEP21. LE GROUPE TOTAL, GRAND MÉCÈNE DU MUSÉUM

P22. VISUELS LIBRES DE DROIT

TRÉSORS DE LA TERRE — 3 ∕∕

Échantillonner la diversité minérale de la planète : tel serait, s’il en fal-lait un, le mot d’ordre du Muséum depuis 1626, lorsque les minéraux auxquels on prêtait des vertus médicinales entrent dans le Droguier du Roi. Ils sont complétés pendant près de 400 ans par de nombreuses sources aussi diverses qu’originales. Scientifiques, amateurs passionnés, monarques, banquiers, hommes d’église, mécènes vont faire grandir cette collection patrimoniale qui compte plus de 460 000 échantillons aujourd’hui. C’est en 1837, que cette collection remarquable par sa di-versité et ses « types » (spécimens de référence scientifique), s’installe dans la vaste Galerie du Jardin des Plantes, premier musée construit en France. Elle accueille en 1982 une superbe et unique collection de 80 cristaux géants, dont le plus imposant dépasse les 3 tonnes. Jusqu’en 2004, scientifiques et grand public vont ainsi croiser leurs savoirs, leurs regards curieux ou perspicaces sur ces minéraux si précieux, rares et historiques, dans un cadre exceptionnel. Après 10 années de fermeture, j’ai souhaité que le public et les amateurs, qui le réclament souvent, puissent à nouveau admirer près de 600 spé-cimens, choisis pour leur intérêt scientifique, esthétique ou historique, dans un écrin sobre et épuré où scénographie et éclairage emmènent le visiteur au fil d’une promenade à la fois scientifique et contemplative. Les cristaux géants, magnifiquement mis en lumière, émergeront d’un îlot central, dévoilant leurs formes, leurs couleurs et leurs transparences remarquables. Tout autour, le regard du visiteur sera attiré par des spé-cimens et des objets parmi les plus exceptionnels des collections du Muséum : minéraux des cinq continents, météorites, gemmes brutes ou taillées, bijoux historiques, tables de marqueterie… Et pour enrichir en-core ses connaissances, le public retrouvera des multimédias riches en information et des dispositifs interactifs conçus spécialement pour cette exposition. L’ouverture de l’exposition « Trésors de la Terre », est rendue possible grâce au mécénat du Groupe Total qui soutient le Muséum depuis plus de 30 ans. Qu’il en soit ici chaleureusement remercié.

THOMAS GRENONDirecteur général du

Muséum national d’Histoire naturelle

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CHIFFRES CLÉS

PLUS DE 460 000 SPÉCIMENS dans les collections de minéralogie, géologie, pétrographie et de météorite dont :

– 130 000 échantillons en minéralogie– 334 000 roches exogènes et endogènes– 1 500 météorites répartis en 4 000 morceaux– 8 km de carottes de sédiments des fonds océaniques…

600 SPÉCIMENS (minéraux et météorites) présentés dans l’exposition « Trésors de la Terre »

18 CRISTAUX GÉANTS exposés

250 M2 : surface de l’exposition « Trésors de la Terre »

DATES CLÉS

1626 Création du Jardin Royal des plantes médicinales

1793 Le Jardin et le Cabinet du Roi deviennent le Muséum national d’Histoire naturelle

1833 - 1839 Construction de la Galerie de Minéralogie et de Géologie, 1er bâtiment construit dans un but muséal en France. Il accueillait aussi alors les collections de botanique et la bibliothèque.

1957 - 1963 Première rénovation de la Galerie (toiture, peinture…)

2004 Seconde rénovation pour mise aux normes de sécurité

2014 Ouverture de l’exposition « Trésors de la Terre » dans l’ancienne « salle des cristaux géants » rénovée pour l’occasion. (Les autres travaux de rénovation se poursuivront progressivement dans les années à venir).


L'EXPOSITION"TRÉSORS DE LA TERRE"

La collection de minéralogie du Muséum national d’Histoire naturelle fi-gure parmi les plus importantes au monde, tant par son volume que par sa valeur scientifique et historique. Depuis bientôt 400 ans, ce sont près de 130 000 spécimens qui ont été acquis, partout dans le monde, grâce à des expéditions naturalistes, des dons, des achats ou par le mécénat. La majeure partie de ces échantillons est conservée dans la Galerie de Minéralogie et de Géologie, premier bâtiment construit en France pour être véritablement un musée entre 1833 et 1839. Ce bâtiment, long de 187 mètres, comprend deux avant-corps encadrant une grande nef centrale.

AU CŒUR D’UNE DES PLUS PRESTIGIEUSES COLLECTIONS AU MONDE

En attendant une réouverture de l’ensemble du bâtiment, c’est donc la salle dite « des cristaux géants » que le Muséum a décidé de revisiter afin de présenter au public les pièces les plus remarquables de ses collections patrimoniales. Cet espace de 250 m2 avait été spécialement aménagé en 1987 pour recevoir un ensemble unique au monde de cristaux géants, acquis au début des années 1980.

Tandis que la précédente scénographie tendait à montrer les cristaux géants dans une évocation du milieu naturel, grâce à un diorama, la nouvelle présentation, très épurée, s’efface presque pour laisser place aux minéraux, présentés désormais comme de véritables œuvres d’art. C’est ainsi qu’à travers plusieurs centaines de minéraux et une vingtaine de cristaux géants, cette nouvelle exposition vient éveiller la curiosité des visiteurs pour la minéralogie.Les spécimens présentés ont soigneusement été choisis par les minéralo-gistes du Muséum pour leur intérêt esthétique, scientifique ou encore his-torique. Ils s’intègrent dans un parcours muséographique, pédagogique et ludique. Les pièces sont d’une diversité exceptionnelle : minéraux des cinq continents, météorites, gemmes brutes ou taillées, bijoux historiques, objets sculptés… La trame narrative prend en compte cette vaste diversité. Elle s’exprime à travers un parcours qui amène le visiteur dans 8 alcôves thématisées qui réservent quelques surprises aux visiteurs et se succèdent autour de l’écrin central dédié aux cristaux géants.

Ces thèmes permettent alors de comprendre le monde minéral sous ces différents aspects, depuis la formation des minéraux jusqu’à leur utilisa-tion par l’Homme. Dans un premier temps, la découverte de l’infinité des formes, des couleurs ainsi que d’autres phénomènes étonnants comme la fluorescence ou la biréfringence, permet d’explorer la nature des miné-raux. Dans une seconde partie, l’exposition s’intéresse à la relation de l’Homme aux minéraux : les gemmes et la fascination qu’elles exercent, la marqueterie de pierres et le travail fabuleux des artisans, l’histoire de la collection et de ceux qui l’ont faite... L’exposition s’achève avec les météo-rites dont le Muséum détient l’une des plus belles collections. Ces roches venues des confins du système solaire permettent aux visiteurs, pour finir, de partir à la découverte des origines de notre Terre.

INFORMATIONS PRATIQUES —36 RUE GEOFFROY SAINT-HILAIRE PARIS 5e

—OUVERT TOUS LES JOURS DE 10H À 17H (SAUF LE MARDI ET LE 1er MAI)JUSQU’À 18H DU 4 AVRIL AU 27 SEPT. 2015 LES SAMEDIS, DIMANCHES ET JOURS FÉRIÉS

—DERNIER ACCÈS AUX CAISSES 30 MINUTES AVANT LA FERMETURE

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ÉTONNANTES FACETTES DE LA MINÉRALOGIE LES THÉMATIQUES DE L’EXPOSITION

« Trésors de la Terre » constitue une véritable immersion au cœur de la minéralogie ; lente et patiente formation de ces pierres, roches et cris-taux qui pendant des millions d’années ont supporté pressions et tem-pératures extrêmes des profondeurs de la terre. Esthétique et didactique, cette exposition propose d’investir huit « chambres noires » aux thèmes variés où d’étonnants spécimens côtoient écrans tactiles et vidéos, huit alcôves ouvertes sur la « caravane » des cristaux géants. En voici une première présentation.

ROGER CAILLOIS ET SA COLLECTION DE PIERRES DE RÊVESDès l’accueil, les visiteurs peuvent découvrir la collection particulière de Roger Caillois, écrivain et membre de l’Académie française dont les pièces fascinent encore les admirateurs de tous bords. Passionné par les minéraux, Caillois les collectionne à partir des années 1950, avec un inté-rêt particulier pour les pierres esthétiques ou porteuses d’une symbolique riche. Une grande partie de sa collection, notamment ses agates, entre au Muséum par dation en 1988.

Cette vitrine « Caillois » présentera ainsi plus d’une vingtaine de spéci-mens : les Agates « l’œil bleu », « oiseau naissant », « calligraphie », le Septaria « monstre décharné » ou encore la plaque de Grès et Bélemnites « Entrée dans la vie »… Que de noms évocateurs qui promettent une belle entrée en matière dans l’exposition.

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CRISTAUX GÉANTSAu centre de la salle, les cristaux géants sont mis en valeur sur leur podium central. On y découvre leur épopée depuis leur départ du Brésil et leur arrivée au Muséum il y a près de 30 ans, jusqu’à leur installation dans la nouvelle scénographie.

ALCÔVE 1 – LE RÈGNE MINÉRALQu’est-ce qu’un minéral ? Comment les minéraux se sont-ils formés au cours des temps ? Comment les scientifiques les classent-ils ? Toutes ces questions essentielles sont abordées dans cette première alcôve, comme introduction à une découverte du monde minéral. Une grande fresque chronologique permet de comprendre les mécanismes à l’œuvre dans la formation des minéraux des débuts du système solaire à nos jours. Puis, une vitrine explique les différences entre un minéral, une roche ou un cristal, mais aussi ce qui différencie deux espèces minérales entre elles.

ALCÔVE 2 – LES FORMESDans la nature, les minéraux peuvent prendre les formes les plus variées ! Cela dépend des conditions dans lesquelles a lieu leur croissance, mais aussi de l’espèce du minéral. En introduction à une grande vitrine montrant cette diversité étonnante, un film animé permet de comprendre comment un minéral grandit et pour-quoi chaque cristal est unique. Puis place à la cristallographie avec la structure cristalline, une notion développée peu à peu par les scientifiques pour décrire l’arrangement des atomes dans un cristal. Des instruments scientifiques datant du XVIIIe siècle, époque où la cristallographie a émer-gée et un écran tactile viennent guider le visiteur dans sa découverte.

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ALCÔVE 3 – LES COULEURS Jaune, bleu, rose, orange… toutes les couleurs se rencontrent dans le monde minéral ! La première vitrine est une illustration de cette diversité chromatique, conséquence de plusieurs phénomènes expliqués dans un film animé. La fluorite fait l’objet de la seconde vitrine ; en effet, elle est l’une des espèces offrant la plus large gamme de teintes. Et pourtant, comme bien d’autres espèces, elle est incolore de nature et se pare de couleurs suivant les aléas de son environnement. Seuls quelques miné-raux ont une couleur constante, même réduits en poudre, et peuvent être utilisés comme pigment. L’utilisation de ceux-ci dans l’art est illustrée par un dispositif regroupant spécimens, pigments et iconographie.

ALCÔVE 4 – LES JEUX DE LUMIÈREQu’elle soit réfléchie, réfractée, diffractée, réémise, absorbée… la lumière interagit de multiples façons avec les minéraux. De ces différentes inte-ractions découle la diversité d’aspect des minéraux et des phénomènes parfois étonnants ! Sont illustrés dans cette alcôve, les phénomènes d’iri-descence, de polychroïsme (un dispositif lumineux met en évidence le changement de couleur du minéral selon l’origine de la source lumi-neuse), de fluorescence (les minéraux seront éclairés par une lumière blanche, avant de s’illuminer grâce à une lumière UV), et enfin leur trans-parence et les différents types d’éclat (résineux, vitreux, métallique…).

ALCÔVE 5 – PIERRES FINES ET PRÉCIEUSESÉmeraude, saphir, zircon, diamant, spinelle… les pierres précieuses fas-cinent les Hommes depuis des millénaires. Les plus beaux spécimens de pierres gemmes de la collection du Muséum sont exposés, qu’il s’agisse de spécimens bruts, taillés ou sous forme d’objets manufacturés. Puis un focus est fait sur les gemmes historiques de la collection, à savoir celles ayant appartenues à des personnalités historiques, comme Louis XIV, l’impératrice Marie-Louise, ou encore Marie-Antoinette. Un théâtre optique raconte notamment l’histoire rocambolesque du grand diamant bleu de Louis XIV. Découvert en Inde et acheté par Louis XIV, cette pierre est volée à la Révolution et on perd alors sa trace. Ce n’est qu’il y a quelques années que les minéralogistes du Muséum ont prouvé qu’il a été retaillé pour devenir le Hope, célèbre diamant conservé à la Smithsonian Institution de Washington.


ALCÔVE 6 – MÉTAUX PRÉCIEUX ET PIERRES ORNEMENTALESParmi les minéraux, les métaux précieux et les pierres ornementales occupent une place particulière de par leur utilisation par les humains depuis des siècles. Certains or et argent natifs ont toutefois été préser-vés d’une fonte : on peut alors admirer leur étonnante diversité, et des spécimens quelquefois spectaculaires ! Ceux-ci sont présentés dans une vitrine consacrée aux métaux précieux, au côté de pépites de platine. Les pierres ornementales sont les roches et minéraux, opaques ou trans-lucides, utilisés par les arts décoratifs : jaspe, lapis-lazuli, malachite... Les objets présentés, des coupes et tables en marqueterie de pierre ont, pour la plupart, appartenu à Louis XIV. Deux dispositifs tactiles per-mettront aux visiteurs d’explorer les richesses techniques et minérales mobilisées pour concevoir ces tables en marqueterie.

ALCÔVE 7 – COLLECTION ET RECHERCHELa collection de minéralogie participe, depuis sa création, aux diffé-rentes missions du Muséum : conservation et enrichissement des collec-tions, recherche et enseignement, puis expertise et diffusion des connais-sances. À ce jour, elle comprend 130 000 spécimens et est l’une des plus importantes au monde. Une fresque historique présente une soixantaine de spécimens par ordre chronologique d’entrée en collection, du dro-guier du Roi à nos jours. Ils sont regroupés par donateurs ou scientifiques ayant permis leur acquisition. La collection d’azurites, qui s’est progres-sivement constituée grâce à ces généreux donateurs ou scientifiques est particulièrement mise en valeur. Face à cette fresque, une vitrine montre les minéraux les plus importants acquis ces dernières années et un écran tactile détaille les sujets de recherche que les scientifiques du Muséum explorent aujourd’hui.

ALCÔVE 8 – LES MÉTÉORITESIssues des planètes et des autres corps du Système solaire, les météorites sont essentielles pour comprendre la genèse du Soleil et de son cortège de planètes. Les grands phénomènes ayant été à l’œuvre dans la for-mation du Système solaire sont ainsi expliqués grâce à une trentaine de météorites et deux écrans tactiles. Parmi les météorites exposées, on retrouve : Orgueil, dont la composition sert de référence pour connaître la composition chimique du Système solaire ; Canyon Diablo qui a formé le « meteor crater », le premier cratère d’impact identifié sur Terre ; mais aussi des météorites martiennes et lunaires, qui permettent de mieux connaître la géologie de leur planète d’origine.

MINÉRAUX PARTOUTNous pouvons rencontrer des minéraux tout autour de nous, et sous de multiples formes ! Un dispositif tactile propose au visiteur d’explorer une photo du Jardin des Plantes, à la recherche des minéraux (gravier, vitres, téléphone…).

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LA RÉNOVATION

Devenu trop vétuste, l’ensemble du bâtiment est fermé au public en 2004. Il est vrai que depuis son ouverture en 1839, la Galerie de Minéralogie et de Géologie accueille des expositions, des collections et donc beau-coup de passage du public et des chercheurs. Une remise en conformité complète des dispositifs électriques et incendies est donc lancée. Vaste chantier qui dure jusqu’en 2009 où la galerie ré-ouvre exceptionnelle-ment pour l’exposition « L’Or des Amériques » en 2009 et 2010.

C’est en 2010, que l’on imagine alors de concevoir une nouvelle expo-sition dans l’ancienne salle des « cristaux géants », salle ouverte en 1987 pour accueillir l’une des collections de cristaux géants du Brésil les plus remarquables. (Il faut d’ailleurs noter qu’en dehors de cette salle construite il y a 30 ans, l’essentiel du mobilier est de 1839). L’espace est repensé, le propos muséographique aussi. La sélection des spécimens les plus emblématiques tant d’un point de vue scientifique, qu’historique et esthétique est entrepris.

La rénovation, quant à elle, se conçoit à la fois avec les contraintes pa-trimoniales du lieu (classé bâtiment historique) et en adéquation avec des problématiques « actuelles » : sécurisation des vitrines, remplace-ment de l’éclairage, nettoyage de la verrière, restauration du hall et des superbes portes monumentales qui constituent la première rencontre de la Galerie par le public. Sans oublier, la mise en conformité vis-à-vis de la réglementation en matière d'accessibilité aux personnes handica-pées : hauteur des vitrines, hauteur des écrans, graphisme…

Une « nouvelle jeunesse » nécessaire dont les visiteurs pourront pleine-ment profiter dès décembre 2014. Visiteurs, qui depuis le hall d’accueil et la salle d’exposition (à droite) pourront, de plus, porter leur regard au loin vers la majestueuse nef (à gauche, fermée au public), grâce à l’ouverture exceptionnelle des hautes portes.

Un calendrier de rénovation des autres espaces de la Galerie sera en-suite mis en place. Prochaine étape : l’amphithéâtre, haut lieu de savoir, qui accueillera, à nouveau, conférences et rencontres.

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LA SCÉNOGRAPHIE

Le propos scénographique de l’exposition « Trésors de la Terre » s’est fa-çonné sur un double objectif : une présentation subtile des spécimens de la collection alliée à l’incontournable vocation pédagogique du Muséum.

Le mariage de pièces monumentales et de spécimens plus petits offre ainsi au caractère spectaculaire de la première rencontre (18 cristaux géants resoclés et installés sur un grand podium dans la partie centrale de la salle), d’inattendues découvertes en périphérie de la salle (par-cours continu de 8 alcôves thématiques, regroupant chacune 3 vitrines).

Une ambiance sobre et sensible est créée grâce aux vitrines, très amples, dessinées pour s’effacer et favoriser la visibilité des spécimens tout en offrant de vrais écrins aux minéraux. Le graphisme rétro-éclairé occupe par ailleurs les parties latérales des vitrines. Enfin, l’atmosphère géné-rale de la salle, volontairement assombrie, permet alors d’accentuer avec justesse et éclat les couleurs et cristallisations des spécimens.

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TRÉSORS DE LA TERREEspace conçu et réalisé par le Muséum national d’Histoire naturelleL’exposition a été réalisée grâce au mécénat du Groupe TOTAL

DIRECTION

THOMAS GRENON, directeur généralCLAUDE-ANNE GAUTHIER, directrice du département des Galeries

CONCEPTION

MYRIAM ROSE, coordinatrice générale et techniqueLUCILE LIGNON, muséographeELIA SAUNIER, muséographeDOROTHÉE GALLOU, chef de projet de 2010 à 2013SACHA MITROFANOFF et le service des expositions du département des Galeries

PHILIPPE MAFFRE – FLAVIO BONUCCELLI, scénographes, Agence MAWSTÉPHANIE DANIEL, conceptrice éclairages, Agence Stéphanie DanielESTELLE MAUGRAS, graphiste, Je formuleEDOUARD MEYVIAL, assistance à maitrise d’ouvrage, SETEC organisation

CONSEIL SCIENTIFIQUE : MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE

MICHEL GUIRAUD, directeur, Direction des collectionsPIERRE-YVES GAGNIER, directeur adjoint, Direction des collections

CETTE EXPOSITION S’INSTALLE DANS UNE SALLE RÉNOVÉE PAR LA DIRECTION DE LA RÉNOVATION ET DE LA MAINTENANCEGAËLLE BELLAMY, directrice de la rénovation et de la maintenanceDAVID MASSEBEUF, chef de projet



RICHE PROGRAMME DE RENCONTRES EN PRÉFIGURATION DE L’EXPOSITION

UN CHERCHEUR, UN LIVREAUDITORIUM DE LA GRANDE GALERIE DE L’ÉVOLUTION – 18H

> LUNDI 17 NOVEMBRE Roger Caillois, anthologie d'une collectionLecture par des comédiens de la Compagnie du Théâtre du voyageur. Présentation par François Farges, minéralogiste, suivie d'une séance de dédicaceCet ouvrage présente les 150 plus belles pierres de la collection de miné-raux que Roger Caillois a légué au Muséum national d’Histoire naturelle, ainsi que la réédition des célèbres textes Pierres, L’Écriture des pierres et Agates paradoxales. Pour la première fois est dévoilée une collection exceptionnelle créée par l’un des plus grands écrivains du XXe siècle, fas-ciné par le monde minéral : « Je contemple, je décris. Un jeu commence qui est tout à la fois invention et savoir ».

Roger Caillois, anthologie d'une collectionTextes : Roger Caillois, photographies : François FargesPréface de Massimiliano Gioni, postface de Henri-Jean SchubnelÉditions Xavier Barral / Muséum national d'Histoire naturelle448 pages, relié – 49 euros

> LUNDI 8 DÉCEMBRE Le beau livre de la TerreRencontre avec Patrick De Wever, professeur, géologueCe livre raconte l'histoire de la Terre. Il nous transporte en 200 étapes de la formation de la Terre à l'apparition de l'Homme, de la violence des pre-miers temps géologiques au foisonnement de la vie, à la compréhension des mécanismes à l’œuvre des profondeurs de la terre à son atmosphère et jusqu'à son futur proche ou lointain. Le long de l'échelle des temps on découvre les images les plus étonnantes de notre planète, les savants qui l'ont explorée, les œuvres des artistes qui l'ont sublimée. Chaque étape fait l’objet d’une courte description accompagnée d’une illustration belle, évocatrice ou surprenante.

Le beau livre de la TerrePatrick De Wever, en collaboration avec Jean-François BuoncristianiDunod / Muséum national d'Histoire naturelle420 pages – 25,90 euros

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CYCLE DE CONFÉRENCES DES CHERCHEURS DU MUSÉUMDÉPARTEMENT HISTOIRE DE LA TERREAUDITORIUM DE LA GRANDE GALERIE DE L’ÉVOLUTION – 18H

> LUNDI 20 OCTOBRE 2014Relations géosphère – biosphère Par Patrick De Wever, professeur, géologueDans le système solaire, ce qui caractérise notre planète Terre est la vie. On comprend que l’environnement influence la vie (s’il fait trop chaud ou trop froid, si la composition chimique change brutalement etc.). On se doute moins que le développement et la présence de vie influence tout autant le fonctionnement de notre planète. Et pourtant, c’est bien parce que la vie est apparue que notre atmosphère est dominée par l’oxygène plutôt que par le gaz carbonique ; c’est aussi la vie qui nous permet de disposer de tous ces calcaires avec lesquels nous construisons nos monuments ou faisons notre ciment ; c’est aussi elle qui nous fournit la plupart de notre énergie (pétrole, charbon). C’est encore elle qui fait que notre Terre est si riche en variété de minéraux (les deux-tiers d’entre eux résultent de la vie). Ainsi le monde vivant caractérise notre planète et en marque le monde minéral.

> LUNDI 27 OCTOBRE 2014 Pourquoi étudier les météorites ? Par Brigitte Zanda, maître de conférences, spécialiste des météoritesCes pierres voyageuses sont à la fois des objets de fascination, une source potentielle de danger et des sondes de l'espace et du temps. Certaines sont des fragments de corps qui, comme les planètes telluriques, ont fon-du et formé un noyau, un manteau et une croûte. Ces météorites nous renseignent sur l'évolution interne et externe des planètes. Parmi elles, des fragments de Mars qui viennent compléter par des données restées jusqu'ici inaccessibles aux sondes et aux rovers nos connaissances sur cette planète. À l'opposé de ces objets, se trouvent des météorites qui proviennent de corps (astéroïdes et peut-être noyaux de comètes) n'ayant pratiquement pas évolué depuis la formation du Soleil et de son cor-tège planétaire dont elles sont les vestiges. Elles nous renseignent sur les conditions de cette genèse et certaines renferment des grains plus vieux que le soleil, hérités du nuage de gaz et de poussières interstellaires qui lui a donné naissance.

> LUNDI 3 NOVEMBRE 2014 La Minéralogie : des profondeurs planétaires au corps humain Par François Guyot, professeur, minéralogisteLa diversité des minéraux qui nous entourent n’est pas sans rappeler celle du vivant. Et comme la biodiversité, elle réserve son lot de surprises, de nou-velles découvertes. L’exploration, par l’expérience ou le calcul, de condi-tions extrêmes de pressions et de températures révèle le rôle majeur de nouveaux minéraux dans le fonctionnement de la Terre et des planètes. L’intervention des minéraux dans de multiples réactions chimiques leur confère un rôle essentiel face aux défis actuels de la transition énergétique, de l’augmentation du dioxyde de carbone atmosphérique, et des dépollu-tions. Ces modes de réaction et d’interaction variés permettent de réfléchir au potentiel des minéraux en médecine. Ces applications apparemment très distantes sont unies par les concepts fondamentaux d’une science ré-solument en pointe : la minéralogie.


> LUNDI 24 NOVEMBRE 2014La minéralogie : cristallisation naturelle ou sociétale ? Par François Farges, professeur, minéralogisteDepuis sa fondation en 1632, les sciences minéralogiques ont largement évolué au sein du Muséum. D'une pharmacopée royale, les Lumières ont apporté une vision descriptive impliquant aussi d'autres matières miné-rales jugées « utiles » : gemmes et minerais furent les nouveaux guides de cette construction. Le XIXe siècle voit l'essor du concept occiden-tal de la collection raisonnée au sein d'un écrin muséal, alors que le XXe siècle rajoute celui de la compréhension des mécanismes naturels créateurs et originels. Notre XXIe siècle a déjà posé son empreinte : celui des grand enjeux planétaires : les minéraux apparaissent, coexistent et disparaissent pour se reformer suivant d'autres combinaisons atomiques adaptatives qui influencent la sphère humaine : des minéraux, objets de pouvoir anciens et modernes, l'on débouche sur les minéraux de nos envi-ronnements, naturels et urbains. Ressources, climat, pollution et santé sont autant de thèmes que la minéralogie du XXIe siècle s'est réappropriée jusqu'à même les distiller dans la musique, l'art et la littérature.

> LUNDI 1er DÉCEMBRE 2014Le minéral et ses liens avec le vivantPar Sylvain Bernard, chercheur au CNRS, géochimisteRien de plus évident, à première vue, que la distinction entre le Minéral et le Vivant. Cependant, les liens qui unissent le Minéral et le Vivant sont bien plus complexes qu'on ne l'imagine. Ces liens occupent une place ma-jeure dans le fonctionnement des écosystèmes actuels et passés et dans de nombreux cycles géochimiques. La biominéralisation par exemple, ou production de Minéral par le Vivant, peut se produire à des échelles variées (depuis l’échelle nanométrique pour des bactéries, à kilométrique quand on considère la structure bio-construite de la grande barrière de corail). La perminéralisation, ou infiltration de restes du Vivant par des fluides et précipitation de Minéral à partir de ces fluides, peut quant à elle favoriser la préservation et la fossilisation de certains tissus mous pourtant peu résistants. Toutes ces structures, nées des interactions entre le Minéral et le Vivant, sont souvent durables dans l’enregistrement géolo-gique et constituent des sources précieuses d’informations sur l’évolution des écosystèmes et des climats de notre planète au cours de son histoire.

ET EN JANVIER 2015… AUDITORIUM DE LA GRANDE GALERIE DE L’ÉVOLUTION

> LUNDI 19 JANVIER 2015 – 18HActu / en lien avec l’Année internationale des solsTable-ronde avec des géologues et acteurs du Grand Paris

> DIMANCHE 25 JANVIER 2015 – 15HLe Rendez-vous des métiersGéologues avec Patrick De Wever et Grégoire Egoroff


HISTOIRE EXTRAORDINAIRE D’UNE COLLECTION

Résultat de presque quatre siècles d’acquisitions, donations et découvertes, la collection de minéralogie du Muséum National d’Histoire Naturelle compte environ 130 000 objets.

Créée en même temps que la chaire de Minéralogie du Muséum (1793), cette collection intègre, dès sa création, les spécimens qui avaient été réunis, depuis 1626, sous le règne de Louis XIII, dans les collections du Jardin royal des plantes médicinales. La collection récupère également une partie des spécimens du Cabinet du Roi et certains joyaux de la Couronne. Son intérêt historique se renforce au XVIIIe siècle. C’est en effet à partir des spécimens de cette collection qu’émergent les disciplines modernes de la minéralogie et de la cristallographie.

Depuis sa création, son accroissement est continu, le but étant d’échan-tillonner la diversité minérale de la planète. Cet accroissement résulte de collectes systématiques des espèces minérales et de leurs provenances géographiques par les scientifiques du Muséum ou par de nombreuses donations. On y trouve entre autres, une collection de gemmes et pierres taillées, la collection Caillois, des objets, échantillons et modèles cristal-lographiques ayant appartenu aux grands savants du XVIII et XIXe siècle comme Romé de l’Isle, Haüy, Des Cloizeaux ou Lacroix et toutes donations et acquisitions qui se sont succédées dans le siècle jusqu’aux plus récentes.

LA COLLECTION DE MINÉRALOGIE DU MUSÉUM

Le noyau de la collection actuelle trouve son origine dans le Droguier du « Jardin royal des plantes médicinales », fondé en 1626 sous Louis XIII. En 1715, à la mort de Louis XIV, le Droguier du Roi contient notamment des cadeaux diplomatiques et devient ensuite un Cabinet de curiosité.

— En 1745, Buffon ouvre au public le Cabinet d’Histoire Naturelle et, à l’aide de Daubenton, réorganise les collections : les minéraux forment, pour la première fois, un ensemble spécifique. Grâce au rayonnement de son œuvre, Buffon recevra de riches collections de minéraux de la part de plusieurs souverains : le roi de Pologne, Christian VII de Danemark, Catherine II de Russie, Joseph II d’Autriche. Deux objets sont emblématiques de cette période : la boucle d’argent des mines du Kongsberg et la table florentine en marqueterie de pierres dures.

— Plusieurs voyages contribuèrent également à enrichir la collection : Commerson et Bougainville, de 1767 à 1773, avec leur voyage autour du monde, puis Dombey, de 1777 à 1785 au Pérou, Mexique et Chili.

— En 1796, le gouvernement fait don d'une riche collection de pierres précieuses à l’institution (devenue Muséum national d’Histoire natu-relle en 1793), qui fut déposée comme saisie révolutionnaire à l'Hôtel des Monnaies et dont les plus remarquables spécimens sont le grand saphir de Louis XIV, la topaze impériale et le saphir bicolore.

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— De 1802 à 1835, le Muséum reçoit de nombreux dons de la part de scientifiques (Geoffroy Saint-Hilaire), de souverains (roi de Suède, em-pereur d’Autriche), d’institutions (le cabinet de la monnaie de Paris, le corps des ingénieurs des mines de Saint-Pétersbourg). Notons qu’en 1825, le roi de France détachait de son cabinet de nombreux spéci-mens pour celui du Muséum.

— La collection de minéralogie se réinstalle en 1837 dans l’actuelle Ga-lerie de Minéralogie et Géologie dont la première pierre fut posée par le roi Louis-Philippe le 29 juillet 1833. La galerie, qui fait 187 mètres de long et 15 de large, est divisée en trois parties. Dans la partie cen-trale se trouvent les collections de minéralogie (objets exposés dans 192 vitrines et 192 pupitres) et de géologie. Aux deux extrémités, le bâti-ment accueillait respectivement une bibliothèque avec d’un côté un amphithéâtre et de l’autre, le laboratoire de géologie et l’herbier.

— En 1848, la collection de l'abbé Haüy, père de la cristallographie mo-derne, qui depuis de nombreuses années était chez le duc de Buc-kingham en Angleterre, fut acquise pour le Muséum sur initiative du géologue et minéralogiste Armand Dufrénoy.

— En 1855, le cabinet de minéralogie s'enrichit d'une série de minéraux de Russie envoyée à l'Institut de France en 1833 par l'empereur Nico-las Ier. Elle comprend des objets de grande valeur, tels que béryls, cristaux d'or natif, topazes, malachites et une pépite de platine de 803 grammes. En 1855 les catalogues de la collection de minéralo-gie, dont la compilation ne commence qu’en 1800, comptaient environ 18 000 échantillons.

— En 1902, le banquier américain J.P. Morgan offre au Muséum une col-lection de minéraux réunis par le minéralogiste américain G.F. Kunz pour l’exposition panaméricaine de Buffalo de 1901.

— En 1904, le nouveau titulaire de la chaire de minéralogie Alfred Lacroix reçoit, des prospecteurs d’outre-mer, des remarquables spécimens de dioptase du Congo, de senarmontite d’Algérie, ainsi que des collections entières de cristaux de Madagascar ou encore de l’ancienne région d’Indochine.

— En 1913, le fils de J.P. Morgan donne des azurites, des rubellites et des spodumènes, dont la variété rose est nommée kunzite en l’honneur de Kunz, comme la variété rose du béryl est nommée morganite en l’hon-neur du mécène américain.

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— En 1937, Jean Orcel succède à Lacroix et il obtient que le colonel Vési-gnié, collectionneur français mondialement connu, lègue 5 000 miné-raux au Muséum qui, en 1955, en rachètera 15 000 autres dont une très belle série de gemmes.

— Entre 1957 et 1963 Orcel entreprendra les premiers travaux de restau-ration de la Galerie de Minéralogie ; les peintures, la toiture, ou encore l’inauguration de la Salle Vésignié.

— En 1973 naît l’Association des « Amis de la Minéralogie du Muséum National » : donations et souscriptions se succèdent. Avec l’aide de l’État, une collection de cristaux géants acquise par le Muséum est expo-sée, à partir de 1987, dans la « salle des cristaux géants » aménagée dans l’ancienne bibliothèque avec, en sous-sol, une salle blindée.

— Pendant ses séjours à l’étranger, l’écrivain Roger Caillois constitue une collection de 2 000 pierres, dont 200 exemplaires sont, depuis 1988, en dation à la Galerie de Minéralogie.

Enfin, en 2014, une partie de la collection rejoindra la nouvelle exposition « Trésors de la Terre ».

CRISTIANO FERRARIS, maître de conférence et chargé de conservation de la collection de minéralogieGIANCARLO PARODI, minéralogiste et maître de conférenceJEAN-MARC FOURCAULT, technicien des collections

QUELLE HISTOIRE QUE CELLE DU « GRAND DIAMANT BLEU DE LOUIS XIV » !

Ramené d'Inde en 1668, retaillé par le joailler de Louis XIV pendant trois années, ce joyau exceptionnel de 69 carats demeure le plus gros diamant bleu jamais trouvé à ce jour. De plus, il est le premier dia-mant taillé en brillant de l’Histoire. Mais, ce chef d’œuvre est volé en 1792. Disparu depuis, François Farges, minéralogiste au Muséum national d’Histoire naturelle découvre en 2008 dans la collection du Muséum, l’unique modèle en plomb de ce diamant mythique. Une vé-ritable « enquête policière » menée par le scientifique se met alors en place. Un premier fil lie le plomb à un certain « Mr Hope de Londres ». Il s’agit du banquier Henry-Philipp Hope, acquéreur du joyau, re-taillé pour effacer sa filiation française. Il devient le « Hope », pièce actuellement exposée à la Smithsonian Institution de Washington. Peu après cette découverte majeure, le diamant bleu de Louis XIV est reconstitué numériquement tel qu’il était au XVIIe siècle : F. Farges découvre alors qu’il était taillé à l’image du roi soleil et aux couleurs de la monarchie française (d’or et d’azur). Ce chef-d’œuvre a été réé-dité en zircone bleue (matériau imitant le diamant), que l’on pourra découvrir dans l’exposition « Trésors de la Terre ».©

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AUX CONFINS DE L’ESPACE ET DE LA TERRE : LES COLLECTIONS DE MÉTÉORITES ET DE GÉOLOGIE DU MUSÉUM

La collection de météorites du Muséum Riche de 1 500 météorites différentes, dont plus de 520 chutes observées, la collection de météorites du Muséum est historiquement l’une des premières et elle reste l’une des plus importantes au monde du point de vue de sa valeur scientifique. Elle comprend notamment les masses principales des météorites de Chas-signy (la première chute d’origine martienne observée et une roche res-tée unique) et d’Orgueil. Cette dernière, tombée il y a exactement 150 ans est, sans conteste, la roche la plus étudiée au monde, car sa composition chimique est la plus proche de la composition du nuage de gaz et de pous-sières à l’origine du Soleil et de son cortège planétaire. Elle est, par consé-quent, l’objet de référence auquel on compare toutes les autres roches. Fragments d’autres corps du Système solaire, dont certains ont très peu évo-lué depuis leur formation il y a près de 4,6 milliards d’années, les météorites sont ainsi des sondes de l’espace et du temps. La collection de météorites du Muséum est un outil de recherche (environ 60 échantillons sont alloués chaque année pour des analyses et 140 sont prêtés à des fins scientifiques). Elle est également un outil pédagogique (environ 160 échantillons sont prê-tés chaque année pour être exposés ou présentés au public ou aux étudiants dans le cadre d’ateliers ou de travaux pratiques). Il s’agit donc d’un outil unique qui sert à la fois à faire progresser nos connaissances scientifiques sur le Système solaire et à nourrir l’intérêt du public pour ces disciplines.

BRIGITTE ZANDA, enseignant-chercheur et chargée de conservation de la collection de météorites

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La collection de géologie Les collections de roches du Muséum (334 000 spécimens à ce jour) sont initiées par Barthélémy Faujas de Saint Fond, fondateur de la géologie au Muséum et premier professeur de la chaire de Géologie en 1793. La nature très variée des spécimens (minéraux, fossiles, roches naturelles et artifi-cielles), reflète l’évolution des préoccupations de cette chaire (1793-2000).

Mais dans la première moitié du XXe siècle, les collections se spécia-lisent sous la houlette de Paul Lemoine, alors directeur de la chaire (1920) qui les réoriente vers la géologie stratigraphique (étude par couches ou strates géologiques). Plusieurs changements importants ont alors lieux. D’une part, les collections anciennes sont reclassées suivant leur origine géographique. D’autre part, l’enrichissement privilégie des acquisitions de spécimens de roches sédimentaires et de fossiles, choisis pour leurs significations stratigraphiques. Enfin, la collection de météorites et de nombreux spécimens de roches magmatiques et métamorphiques, jusque là intégrés au laboratoire de géologie, sont confiés au laboratoire de minéralogie, alors dirigé par Alfred Lacroix.

Actuellement, les collections de roches du Muséum sont séparées en deux grandes unités : les Roches Exogènes de l’ancien laboratoire de géologie, soit 294 000 spécimens (ou lots de spécimens) et les Roches Endogènes (roches magmatiques et métamorphiques) de l’ancien laboratoire de mi-néralogie soit 40 000 spécimens (ou lots de spécimens).

Aujourd’hui encore, les scientifiques du Muséum continuent toujours à explorer les tréfonds de la Terre et à acquérir de nouveaux spécimens exceptionnels dont, parmi les derniers entrés en collection, des sondages de stratotypes français (Turonien, Lutétien) et des spécimens stratigra-phiques ou paléo-écologiques.

IMMERSION DANS LA COLLECTION LA GALERIE VIRTUELLE

En 2008, la galerie virtuelle de minéralogie du Muséum est lancée. Elle permet de découvrir 300 spécimens de la collection, revêtant un intérêt scientifique, historique ou esthétique, au travers de photos haute défini-tion (certaines permettant une manipulation à 360° du minéral) et d’une fiche descriptive. À l’occasion de l’ouverture de l’exposition « Trésors de la Terre », la galerie virtuelle, qui continuera de s’enrichir de nouveaux spécimens, rejoindra le nouveau site dédié à la Galerie de Minéralogie et de Géologie.

Découvrez la galerie virtuelle sur museum-mineral.frEt à partir de décembre sur galeriedemineralogie.fr

GABRIEL CARLIER, responsable scientifique des collections de géologie et chargé des collections de roches endogènes et exogènesDo

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LE GROUPE TOTAL, GRAND MÉCÈNE DU MUSÉUM

L’inauguration de l’exposition « Trésors de la Terre » au sein de la Galerie de Minéralogie et de Géologie représente une étape importante dans une coopération de trente ans entre le Muséum national d’Histoire naturelle et le groupe Total.

L’histoire débute dans les années 1980, lorsque le groupe Total prend l’ini-tiative d’aider la Galerie de Minéralogie du Muséum à acquérir de véri-tables « trésors de la Terre », des minéraux de tout genre et de toute taille. Près de 1 600 spécimens sont ainsi rentrés dans la collection du Muséum, dont la fluorite Laurent, un trésor national acquis en 2010.

Cette collection, complétée au fil du temps par des achats annuels, ras-semble désormais des pièces uniques et extraordinaires, notamment des cristaux géants qui seront présentés lors de la réouverture d’une partie de la Galerie pour l’exposition « Trésors de la Terre ». À cette occasion, Total et sa Fondation ont décidé de s'impliquer dans la mise en valeur de cette présentation afin que ces trésors d’excep-tion puissent être dévoilés aux yeux de tous. En plus de l’inauguration de l’exposition prévue pour décembre 2014, la création de la Galerie Virtuelle de Minéralogie (www.museum-mineral.fr), également soutenue par Total, permet au grand public, depuis 2008, de découvrir la richesse de ces collections.

Parallèlement à l’enrichissement et au partage de la collection de miné-raux, en partenariat avec la Fondation du patrimoine, la Fondation Total participe à la rénovation de la gloriette de Buffon dans le Jardin des Plantes.

Enfin, dans le cadre de son programme Océan et Biodiversité, la Fon-dation Total soutient régulièrement les expéditions naturalistes du Mu-séum, à travers l’initiative « La Planète revisitée ». La Fondation a ainsi soutenu les volets marins de nombreuses expéditions, dont Lifou (Nou-velle-Calédonie), Santo (Vanuatu) et plus récemment la Papouasie-Nou-velle-Guinée (2012).

À propos du mécénat de Total et de sa Fondation d’entrepriseAu-delà de la démarche sociétale liée aux activités industrielles du Groupe, TOTAL SA et sa Fondation d’entreprise Total (créée en 1992) sont engagés de longue date dans des actions d’intérêt général dans quatre domaines : la culture et le patrimoine, la solidarité, la santé et la biodiversité marine. Dans tous ses champs d’activité, Total SA et la Fondation Total privilégient les partenariats de long terme. Au-delà du soutien financier apporté, il s’agit de croiser et renforcer les expertises pour enrichir l’intelligence collective.


VISUELS LIBRES DE DROITS

Entrée extérieure de la Galerie de Minéralogie et de Géologie© M.N.H.N. - Manuel Cohen

Alcôve 2 de l'exposition© MAW / ADAGP

Entrée de l'exposition© MAW / ADAGP

Monocle et Binocle (Caillois)© M.N.H.N. - Direction des collections

Plateau de table florentine© M.N.H.N. - Bernard Faye

Détail du plateau de table florentine © M.N.H.N. - Bernard Faye

Détail du plateau de table florentine © M.N.H.N. - Bernard Faye


Argent natif© M.N.H.N. - Bernard Faye

Azurite© M.N.H.N. - Bernard Faye

Béryl© M.N.H.N. - Bernard Faye

Azurite Malachite© M.N.H.N. - Bernard Faye

Calcite© M.N.H.N. - Bernard Faye

Plomb Diamant Bleu© M.N.H.N. - Bernard Faye

Pyrite© M.N.H.N. - Bernard Faye

Or natif - Le buisson d'or© M.N.H.N. - Laurent Bessol

Crocoïte© M.N.H.N. - Bernard Faye

Météorite Canyon Diablo© M.N.H.N. - François Farges

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Muséum national d’Histoire naturelle57, rue Cuvier - 75005 Paris+33 (0)1 40 79 30 00

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