EXPOSITION REGARD SUR FOUJITA - musees-reims.fr · Maire de Reims Depuis le 14 octobre 1959 et son...

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EXPOSITION REGARD SUR... FOUJITA 10 nov. 2018 11 fév. 2019 L’élégance du trait LE PETIT JOURNAL Espace - Événement n° 10 Gratuit L’effervescence culturelle

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E X P O S I T I O NREGARD SUR...FOUJITA10 nov. 2018 11 fév. 2019

L’élégance du trait

LE PETIT JOURNALEspace - Événement

n° 10 Gratuit

L’effervescence culturelle

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Arnaud ROBINETMaire de Reims

Depuis le 14 octobre 1959 et son baptême en la Cathédrale de Reims, Léonard Foujita est, aujourd’hui, un artiste incontournable dans l’histoire de l’art de notre cité. L’inauguration de sa chapelle, Notre-Dame-de-la-Paix, le 18 octobre 1966, suivie quelques mois plus tard par la donation de celle-ci à la ville de Reims, l’ancre davantage encore dans notre patrimoine.Son inhumation à l’intérieur de cette dernière, le 6 octobre 2003, en fait l’une des figures illustres, qui tel Colbert ou Dom Pérignon, représentent notre région.De même, le legs de son épouse, Kimiyo, en 2009, de trois toiles représentant des Vierges et la donation des héritiers de celle-ci, en 2013 et 2014, de près de 2 500 œuvres et documents font de notre musée des Beaux-Arts l’un des lieux de référence dans le monde pour sa connaissance.Après la présentation de l’exposition Foujita monumental ! Enfer et paradis en 2010, l’ouverture d’une salle spécifique sur Foujita dans le parcours permanent du musée en 2015, et l’installation de l’espace Foujita au Trésor en 2017 ont conforté sa présence à Reims. Aujourd’hui, conjointement à l’exposition Foujita, Artiste du livre à la bibliothèque Carnegie et à la sortie du catalogue La Donation Foujita au musée des Beaux-Arts de Reims, il semblait intéressant, à l’occasion des manifestations marquant le 50e anniversaire du décès de Foujita, le 29 janvier 1968, de s’arrêter sur l’une des caractéristiques de l’artiste : l’illustration de livres avec La Rivière enchantée de René Héron de Villefosse, daté de 1951. Il est à noter qu’un exemplaire de cet ouvrage a été acheté le 2 février 2016 par la bibliothèque Carnegie.Plusieurs dessins préparatoires des planches s’y rapportant font partie de la donation. La confrontation avec l’illustration achevée était une évidence que nous avons pu réaliser grâce aux généreux prêts de la bibliothèque de Reims.L’exposition Regard sur… Foujita, l’élégance du trait montre encore une fois la diversité et la variété des fonds du musée, laissant présager de ce que nous pourrons présenter lors de la réouverture après rénovation et restructuration des espaces et du bâtiment dans le musée…, outre la salle de 240 m2 dédiée à Foujita.Que du plaisir en perspective !

Catherine DELOTDirecteur du musée des Beaux-Arts

de la ville de Reims

REGARD SUR...FOUJITA, L’ÉLÉGANCE DU TRAIT

En cette année où la France et le Japon célèbrent, par de nombreuses manifestations faisant connaître la culture japonaise traditionnelle et contemporaine, le 160e anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays, la ville de Reims est honorée de participer à cet évènement intitulé Japonismes 2018 : les âmes en résonnance, par plusieurs temps forts dont cette exposition autour du maître Léonard Foujita. Ces vues de Paris dans l’ouvrage La Rivière enchantée de René Héron de Villefosse réalisées par le peintre d’origine japonaise illustrent bien les relations entre nos deux civilisations et l’attirance pour la France qu’ont toujours eu, et ont encore, nos amis du pays du soleil levant et particulièrement ceux de Nagoya, notre ville jumelle. Cette exposition Regard sur … Foujita, l’élégance du trait nous permet de remercier à nouveau les douze héritiers de Kimiyo Foujita qui par leur généreuse donation à la ville de Reims ont non seulement enrichi le patrimoine de notre musée, mais ont renforcé les liens d’amitié entre notre cité et le Japon.

J’y ai puisé l’amour de ma ville, en même temps que celui de la qualité, celui de l’histoireen même temps que celui de la vie.N’est-il pas tout simple que je me sois laisséaller jusqu’à vous prier de monter dans mabarque pour descendre avec moi le cours de laRivière Enchantée ?

René Héron de Villefosse, 1951

LA RIVIÈRE ENCHANTÉE

Page de titre de l’ouvrage BM de Reims- Res.CHG 90

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Une illustration de Petits métiers et gagne-petit (Paris, Pierre de Tartas, 1960)2 donne à voir une presse en taille-douce. Il est cependant à noter que dans cet ouvrage, Foujita a travaillé en étroite collaboration avec Henri Renaud, qui a réalisé les gravures d’après les compositions originales à la gouache de l’artiste.

Foujita a très souvent eu recours à la technique de gravure en relief. Dans un Autoportrait au chat de 19273, l’artiste renoue avec ses racines grâce à la gravure sur bois à la manière de l’estampe traditionnelle japonaise. Cependant, dans son œuvre gravée pour l’illustration de livres, c’est vers les techniques occidentales qu’il se tourne. Foujita privilégie la technique la plus ancienne, celle sur bois de fil (où la planche de bois est découpée dans le sens du fil et travaillée à l’aide d’outils comme la gouge) et non celle sur bois de bout, inventée au début du XIXe siècle, où le bloc de bois est coupé dans le sens transversal et travaillé au moyen du burin et d’échoppes.

L’illustration d’Amal et la lettre du roi, du poète bengali Rabindranath Tagore, en offre un exemple saisissant. L’ouvrage conservé à la bibliothèque municipale apporte un éclairage inédit sur plusieurs étapes de la création de ce livre, grâce à un lot acquis en 2013, comprenant les sept bois originaux gravés par Foujita, une suite des gravures, la maquette annotée et corrigée du texte, ainsi que l’exemplaire hors commerce n° VII4.

D’autres liens existent entre les collections des deux institutions rémoises. Aux côtés de dessins préparatoires pour des livres illustrés se trouve un exemplaire5 du Verger des Amours, similaire à celui conservé à la bibliothèque Carnegie6. Des correspondances peuvent également être établies entre originaux et reproductions dans d’autres ouvrages de cette collection. Ainsi, la lithographie en couleurs présente dans l’ouvrage de Jean Cocteau7 fait-elle écho à un tirage en noir et blanc (épreuve d’état ?) issu de la donation8.

La donation Foujita du musée et la collection de la bibliothèque municipale sont donc puissamment complémentaires et offrent un matériau précieux pour l’étude et la compréhension de l’œuvre de Foujita.

FOUJITA, ARTISTE DU LIVRECOLLECTION DE LA BIBLIOTHÈQUE MUNICIPALE ET DU MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE REIMS

Sabine Maffre, conservateur au département des Manuscrits de la Bibliothèque nationale de France

1 BM Reims, Réserve CHG 90 ; exemplaire no 262/300

La bibliothèque Carnegie, bibliothèque de conservation au sein de la bibliothèque municipale de Reims, concentre depuis les années 2000 sa politique d’acquisition sur les ouvrages illustrés par Foujita. L’intérêt de l’artiste pour le livre ne s’est jamais démenti : des débuts de l’entre-deux-guerres jusqu’au milieu des années 1960, ce sont ainsi plus de soixante ouvrages illustrés par Foujita (collectifs et personnels) qui comportent dessins, lithographies et gravures, que ce soit en taille-douce (eaux-fortes, aquatintes, pointes-sèches, burins) ou gravures en relief (sur bois de fil).

La bibliothèque municipale s’efforce d’atteindre l’exhaustivité, avec a minima un exemplaire de chaque édition. Cette collection s’accroît au gré des acquisitions, soit en 2018, cinquante-trois exemplaires qui permettent des parallèles féconds avec la donation Foujita reçue en 2013-2014 au musée des Beaux-Arts de Reims.

Ainsi, en 2016, la bibliothèque a-t-elle préempté en vente publique un exemplaire1 de La Rivière enchantée, ouvrage le plus rare et le plus recherché de l’artiste. La mise en regard de cet exemplaire et de l’ensemble de dessins préparatoires et d’épreuves d’état issus de la donation apporte un éclairage précieux sur la genèse de l’œuvre.

Foujita se distingue par une maîtrise étourdissante de l’estampe, que ce soit la gravure en taille-douce (gravure en creux), en relief, ou encore la lithographie. En matière de gravure en taille-douce, Foujita s’essaie avec brio à toutes les techniques. Sa pratique de l’eau-forte s’inscrit dans le droit fil du renouveau de l’intérêt porté à l’estampe originale, à partir du Second Empire sous l’impulsion notamment de l’action de la société des aquafortistes. Odilon Redon écrit ainsi : « L’eau-forte n’est-elle pas, par la souplesse et l’intensité de ses effets, la véritable sœur de la peinture ? ».

2 Albert Fournier, Petits métiers et gagne-petit, Paris : Pierre de Tartas, 1960Autoportrait de Foujita en frontispice, 2 planches à pleine page et 18 vignettes gravées sur bois par Henri Renaud d’après une composition originale de Foujita. Exemplaire n° 194. Exemplaire signé au crayon par Foujita. BM Reims. Réserve CHG 71.3 Collection particulière. Présenté à l’exposition Foujita, peindre dans les années folles (7 mars - 15 juillet 2018), Paris, musée Maillol.4 Rabindranath Tagore, Amal et la lettre du roi, Paris. Les publications Lucien Vogel, 1922.BM Reims. Réserve CHMM 76 ; exemplaire hors commerce n° VII.5 Le Verger des Amours, [Paris], [René Bonnel], 1924 ; exemplaire n° 86/100, annoté « 15 mai 1959 Foujita ». Musée des Beaux-Arts de Reims, Inv.2014.3.1133.6 BM Reims. Réserve CHP 229 ; exemplaire n° 74.7 Jean Cocteau, La Mésangère, Paris : Pierre de Tartas, 1963, illustré de lithographies en couleurs de Léonard Foujita ; exemplaire n° 148/170, signé par l’artiste. BM Reims. Réserve CHG 62.8 2013.3.641 pour l’estampe, voir aussi la plaque de zinc (2014.12.53) et une estampe (2013.3.608) correspondant au motif de la couverture.

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Les eaux-fortes reproduites dans le Petit journal apparaissent dans l’ordre du plan ci-dessus.Les planches hors-texte conservées à la bibliothèque municipale de Reims proviennent du livre de Héron de Villefosse, exemplaire n°266/300. Certaines, prêtées exceptionnellement pour l’exposition, sont confrontées pour la première fois aux études préparatoires et épreuves d’essai issues de la donation Foujita au musée des Beaux-Arts de Reims en 2013 et 2014. Les titres des planches sont ceux qui apparaissent à la fin de l’ouvrage, associés à des citations qui apportent un éclairage supplémentaire à l’illustration ; elles sont également reproduites ici.

PLAN DE LA SALLE D’EXPOSITIONAprès Le Village inspiré, par le couple Jean Vertex – Maurice Utrillo et Rive gauche par André Salmon – Maurice Vlaminck, l’écrivain René Héron de Villefosse et l’illustrateur Léonard Foujita annoncent le troisième opus d’un ensemble consacré à Paris. La Rivière enchantée, œuvre illustrée la plus célèbre de l’artiste et perçue comme la plus aboutie, a été publiée, en 1951, à l’occasion de son 65e anniversaire par l’éditeur Bernard Klein. Il a été tiré de cet ouvrage trois cents exemplaires numérotés.

Avec cette couverture, Foujita embarque le lecteur pour un voyage étonnant sur la rive droite de la Seine. D’emblée, l’artiste propose un Paris en trompe-l’œil mêlé d’humour et de nostalgie. Ici, les péniches empruntent la rue du Faubourg-Saint-Honoré, entre la Concorde et la Madeleine. Amours, Délices et Volupté sont les péniches du couturier Paul Poiret, présentées à la célèbre exposition des arts décoratifs de Paris en 1925 ; elles remontent le cours du temps, sur le lit imaginaire de la Seine. Elles annoncent les thèmes de cette croisière : poésie, mode, fête et gourmandise. L’épigramme populaire de Jean-Baptiste de Santeuil (1630-1697) en l’honneur du patron des boulangers, associé à cette image aux faux airs des années folles, donne définitivement le ton de l’ensemble.

Couverture de La Rivière enchantée

La Seine, vers 1951 Verso : figure de Saint-Honoré Signé en bas à droite : « Foujita » Crayon graphite, encre noire à la plume, crayon de couleur rouge et craie blanche sur papier vélin33,9 x 26 cmInv. 2013.3.562

Couverture de l’ouvrage, non exposéeBM de Reims- Res.CHG90

Saint-Honoréavec sa pelledans sa chapelleest honoré.

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René Héron de Villefosse (1903-1985) est un historien, conservateur en chef des musées de la ville de Paris. Spécialiste de l’histoire de la capitale, il a écrit de nombreux ouvrages sur le sujet avec le souci de transmettre au plus grand nombre sa passion. Entouré d’ouvrages et de plans des rues de Paris, l’écrivain se dessine devant la représentation d’une affiche révélant une jeune femme dénudée versant une amphore pleine d’eau : la Seine. Pour ce portrait de style classique, Foujita a fait plusieurs esquisses et études de son ami, à la recherche du bon profil.

Planche I. R. Héron de Villefosse (portrait), l’écrivain

R. Héron de Villefosse. L’écrivain, vers 1951Signé en bas : « Foujita »Crayon graphite, estompe et encre sur papier vélin28 x 25,8 cmInv. 2013.3.563Eau-forte, non exposée

BM de Reims- Res.CHG 90

Le musée des Beaux-Arts ne conserve pas d’études préparatoires en lien avec cet autoportrait. Face à nous, Léonard-Tsuguharu Foujita, 65 ans, a choisi de se représenter modeste. En artiste, avec la blouse et le béret du peintre, il est entouré de ses thèmes de prédilection : sous sa main protectrice, une représentation de chat, derrière lui, un couple d’enfants portant le pain et le lait et proche de lui, se profile le souffle de la muse Kimiyo, sa femme.

Planche II. Foujita (portrait). L’artiste

Eau-forteBM de Reims- Res.CHG 90

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L’ouvrage, de plus de 110 pages, est constitué de deux parties distinctes nommées : « Le décor » avec les célèbres rues des 1er, 2e, 8e et 16e arrondissements et « Les enchantements » qui intègrent d’autres lieux du 9e et 17e arrondissements. Chaque partie commence par un texte orné d’une lettrine. Ici, le N de Naïades révèle une fontaine publique, située au cœur de Paris. De style Renaissance, la fontaine des Innocents a été réalisée en 1550 sous le règne du roi Henri II en remplacement d’une plus ancienne. Elle est l’œuvre de l’architecte Pierre Lescot. Sa décoration et ses sculptures sont de Jean Goujon. Coquillages, déesses, poissons et pigeons cohabitent dans cette mise en scène à la fois extravagante et précieuse.

LE DÉCOR

La Fontaine des Innocents, vers 1951 Signé en bas au centre : « Foujita »Crayon graphite, encre noire à la plume et gouache blanche sur papier calque19,5 x 17,7 cmInv. 2013.3.581

Rue Saint-HonoréRue du Faubourg-Saint-HonoréPlace Vendôme - Rue de la PaixRue Royale - Avenue Matignon

Champs-Élysées

Eau-forte, non exposéeBM de Reims- Res.CHG 90

Planche III. La Fontaine des Innocents (lettrine)

Les Halles, vers 1951 Signé en bas à droite : « Foujita » Crayon graphite et encre à la plume sur papier calque34,7 x 28 cmInv. 2013.3.568

Eau-forte en noir et blanc, non exposéeBM de Reims- Res.CHG 90

Planche IV. Les Halles

Les Halles, vers 1951 Signé en bas à gauche : « Foujita » Crayon graphite et encre à la plume sur papier vélin32,6 x 26,4 cmInv. 2013.3.569

« Sont-ils de ceux qu’un vent p nche ver les naufrages... »

Stéphane Mallarmé (1842-1898), « Brise Marine », Poésies, édition photolithographiée du manuscrit définitif, 1887

Mallarmé

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Les Halles, vers 1951 Signé en bas à gauche : « Foujita » ; inscrit en bas à gauche : « dessin original » Encre et aquarelle sur papier vélin filigrané37,5 x 28,1 cmInv. 2013.3.571

Les Halles, vers 1951 Signé en bas à droite : « Foujita » ; inscrit en japonais au centre : « キ / ミドリ » (jaune / vert)Crayon graphite sur papier vélin34 x 26,4 cmInv. 2013.3.606

Au petit matin, non loin de la célèbre brasserie « Le Chien qui fume », le cœur des forts des Halles de Foujita vibre autant que celui des marins mis en mots dans le poème de Mallarmé. Foujita rend compte de son époque. En adoptant une démarche d’observation sociologique et non critique, il se rapproche ici des photographes humanistes de l’époque, Robert Doisneau, Willy Ronis ou Sabine Weiss. Lui aussi capte le moment volé du quotidien, un réel que chacun tente de se réapproprier après le temps de la guerre. Suite à des essais de couleurs, le noir et le blanc sont choisis pour la planche définitive.

Eau-forte en couleursBM de Reims- Res.CHG 90

Planche V. Palais-Royal

« C ’es là qu’en mille endroits lais ant errer ma vue… »

Après le marché des Halles, ventre de Paris, Foujita nous emmène au Palais-Royal, capitale de Paris, où résonnent d’autres activités de plaisirs. Bien que le musée ne conserve pas de dessins préparatoires à ces œuvres, il est probable que l’artiste ait retravaillé l’un de ses motifs préférés, le chat. Le félin sagement assis sur une rambarde dominant le jardin du Palais-Royal s’apprêterait-il à bondir sur les pigeons qui le narguent ? L’image est trompeuse. L’œil est distrait par les ferronneries aux allures de serres d’aigles protégeant les oiseaux. Au loin, sur les murs de la Comédie-Française, résonnent les jeux des célèbres comédies de Jean-François Regnard, grand voyageur et bon vivant… autant que les auteurs de ce livre.

Jean-François Regnard (1655-1709), Epître à M.…

Regnard

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Eau-forte en camaïeuBM de Reims- Res.CHG 90

Planche VI. Maxim’s

« Par les caf s p incier at endr le matin. »

Depuis sa création à la fin du XIXe siècle, Maxim’s est un établissement parisien renommé dans le quartier de la Madeleine. L’Art nouveau y est célébré dans les années 1900, attirant les grandes fortunes du monde. L’esprit festif et multiculturel est particulièrement bien illustré dans cette planche accompagnée d’un vers de Mallarmé, dont la poésie, fondée sur la suggestion et l’allusion, nous rappelle l’art de Foujita. Le musée conserve un dessin représentant un autre restaurant fréquenté par les auteurs, Le Grand Véfour, qui peut faire penser que Foujita a hésité entre les deux lieux.

Stéphane Mallarmé (1842-1898) , « Aumône », Poésies, éditions Deman, 1899

Mallarmé

Planche VII. Le Faubourg

« Les mystèr s partout coulent comme des sèves. » Charles Baudelaire (1821-1867), « Les sept vieillards », Les Fleurs du Mal, Poulet-Malassis et De Broise, Paris, 1861

Baudelair

Foujita dessine sans cesse et c’est en juin 1951 qu’il esquisse l’œuvre qui servira, quelques mois plus tard, à illustrer la rue du Faubourg-Saint-Honoré. Il note discrètement en japonais des indications de couleurs pour l’imprimeur. Ce tableau parisien est associé à un poème de Baudelaire, hommage à Victor Hugo, qui nous plonge dans les méandres de la cité propices aux rencontres les plus improbables. Hommage de Foujita à la France, le drapeau national dans le ciel de Paris, dirige notre regard vers l’un des acteurs de la vie parisienne, le laveur de vitres. Sur sa gauche, de l’autre côté du trottoir, au n°24, la maison Hermès.

Le Faubourg, 2 juin 1951 Signé en bas : « Foujita » ; daté, localisé et signé en bas à gauche : « 2 juin 1951 / Paris / Foujita » ; inscrit en japonais au recto : « キ / クロ / アカ / 白 / ミドリ / アオ / 油 / 白 / キイロ / アカ / アオ / 白 / アカ / モヽ/ キ » (jaune / noir / rouge blanc / vert bleu / huile / blanc / jaune / rouge / bleu / blanc / rouge / couleur pêche / jaune)Crayon graphite et encre à la plume sur papier vélin34 x 26,2 cmInv. 2013.3.572

Eau-forte en couleursBM de Reims- Res.CHG 90

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Planche VIII. La femme aux bijoux

« De Satan ou de Dieu, qu’impor e, Ange ou Sir ne ! »

Le musée ne conserve pas de dessin pour cette planche qui permet à Foujita de renouer avec ses portraits de femmes qui ont fait sa célébrité. Celle-ci évoque directement La Dompteuse au lion de 1930 (Petit-Palais, Genève). Désignée « Ange ou Sirène » par un Hymne à la beauté de Baudelaire, la femme au bijou, dénudée, se présente avec assurance. La maîtrise du trait est totale. Telle une Vénus sortie de l’eau, elle impressionne par la pureté de son corps dessiné d’une seule ligne. Son pouvoir de séduction tient aussi à sa nature sauvage, renforcée par la présence d’un tigre et d’un lion à ses côtés dont les lignes graphiques acérées et denses de leur fourrure rappellent celles de ses joyaux étincelants. Seul le décor lunaire, à l’arrière-plan, apaise cette sensation de charme électrique.

Charles Baudelaire (1821-1867), « Hymne à la beauté », Les Fleurs du Mal, Poulet-Malassis et De Broise, Paris, 1861

Baudelair

Eau-forte en noir et blanc BM de Reims- Res.CHG 90

Planche IX. La Place Beauvau

« C ’es vous mon seul destin, vous ma néces ité. » Anna de Noailles (1876-1933), « Je n’ai vu qu’un instant.. », Les Vivants et les Morts, 1913

Noailles

À l’intersection de la rue du Faubourg-Saint-Honoré, de l’avenue de Marigny et de la rue de Miromesnil, le décor est planté dans ce dessin. Au premier plan, les personnages, dessinés avec un trait plus appuyé sont comme des marionnettes que l’on peut déplacer allègrement au gré de nos envies. Foujita les a figés, place Beauvau, lieu de pouvoir mais aussi lieu de déambulation. C’est ici à Paris, qu’il faut vivre. Anna de Noailles, poétesse dont l’artiste a fait un portrait d’une grande intensité en 1926, le dit dans son poème lié à cette illustration.

La Place Beauvau, vers 1951 Signé en bas au centre : « Foujita » Crayon graphite et encre noire à la plume sur papier calque27 x 34,1 cmInv. 2013.3.573

Eau-forte en couleurs, non exposéeBM de Reims- Res.CHG 90

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Eau-forte en couleurs (dite en noir et blanc), non exposée BM de Reims- Res.CHG 90

Planche X. L’Elysée

« Et la garde qui veille aux barrièr s du Louvr . »

Toujours dans le 8e arrondissement de Paris, Foujita nous montre avec un certain amusement une foule d’officiels. Conviés sans doute à un événement exceptionnel, hommes politiques, militaires et religieux peuplent momentanément cette cour de l’Élysée. À l’arrière-plan, de leurs balcons et fenêtres ou sur les toits des immeubles, des gens assistent à la scène. Alors que ces derniers sont juste esquissés par leur silhouette fragile, la foule du parterre arbore de beaux habits rutilants et les discussions vont bon train. Mais qui a vraiment le pouvoir d’exaucer les vœux des citoyens français ? Et si c’était le Père Noël, lui qui sonne la cloche et qui veille sur ces deux mondes. Car la mort est le destin de tous, mieux vaut l’accepter. Ainsi Malherbe consolait-il son ami d’avoir perdu sa fille, rien ni personne n’y échappe. On peut peut-être en rire, nous souffle Foujita en résonance à la sentence du poète associée à cette illustration.

François de Malherbe (1555-1628), Consolation à M. du Périer sur la mort de sa fille, écrit en 1598, publié par : Parnasse, 1607

Malherbe

Saint-Philippe, vers 1951 Signé en bas : « Foujita »Crayon graphite et encre à la plumesur papier-calque filigrané34 × 26,9 cmInv. 2013.3.575

Eau-forte en couleurs BM de Reims- Res.CHG 90

Planche XI. Saint-Philippe

L’Église Saint-Philippe-du-Roule, vers 1951 Signé en bas : « Foujita »Crayon graphite et encre noire à la plume sur papier calque32,7 x 24,8 cmInv. 2013.3.605

« Les f lles vont toujour à l ’église contentes. » Arthur Rimbaud (1854-1891), « Les premières communions », La Vogue, 11 avril 1886

Rimbaud

L’iconographie de la religion catholique a toujours fasciné Foujita. Vierge, Christ et angelots peuplent son univers au même titre que les chats et les femmes dénudées. Ici, Saint-Philippe- du-Roule est un prétexte pour un très beau portrait d’enfants. Foujita a travaillé dans ces dessins à la fois le décor et la scène principale. En se recentrant sur le motif des personnages, il a sans doute voulu répondre au sens des mots du poème de Rimbaud qui accompagnent cette planche. La jeune fille habillée en communiante, la main sur le ventre regarde le spectateur avec une certaine arrogance, alors que le petit garçon, avec son cierge consumé, semble au contraire hypnotisé voire absent. Dans les deux cas, il est question de tradition et de révolte naissante, un nouvel âge de la vie dans la plus belle ville du monde.Rappelons que Foujita, d’obédience bouddhiste se convertira au catholicisme en 1959 et sera baptisé en la cathédrale Notre-Dame de Reims. Puis en hommage à la cité des sacres, il réalisera une chapelle, la chapelle Notre-Dame-de-la-Paix.

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Le Fouquet’s, vers 1951 Signé en bas : « Foujita »Crayon graphite et encre noire à la plume sur papier vélin partiellement enduit au verso34 x 26,2 cmInv. 2013.3.577

Eau-forte en noir et blanc, non exposée BM de Reims- Res.CHG 90

Planche XII. Le Fouquet’s

Le Fouquet’s, vers 1951 Signé en bas à droite : « Foujita » ; inscrit en bas : « E.E » Pointe sèche en noir et crayon graphite sur papier vélin34,1 x 26,5 cmInv. 2013.3.625

« Quatr chevaux piaf ants ont empor é l ’Epoque ! »

Avec cette scène de fiacre devant le Fouquet’s, palace et haut lieu gastronomique, Foujita est un brin nostalgique en écho avec la phrase de Héron de Villefosse qui l’accompagne. Chacun à sa manière remonte le temps, celui de la Belle Epoque et du célèbre bar des aviateurs, évoqué dans le ciel par le ballon dirigeable d’Alberto Santos-Dumont. Foujita est un inventeur, un enchanteur qui réutilise ses propres réalisations régulièrement. Il démontre sa capacité à superposer des motifs, à les réinventer tel un poète moderne qui s’amuse avec rythmes et rimes. Le sens est dans la pratique même de son art et non plus uniquement dans sa représentation. L’artiste met à profit l’art de la décalcomanie comme en témoignent les différentes recherches graphiques que le musée conserve.

Planche XIII. Longchamp

« O Longchamp, ton p é vert bordé de f eur vivantes. »

Longchamp, vers 1951Signé en bas : « Foujita »Encre noire et crayon graphite sur papier vélin32,4 x 21,4 cmInv. 2013.3.579

Eau-forte en noir et vertBM de Reims- Res.CHG 90

Héron de Villefosse Héron de Villefosse

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22 23Longchamp, vers 1951Signé en bas à droite : « Foujita » ; inscrit en japonais au recto : « 白 / [illisible] » (blanc / [illisible])Crayon graphite, lavis d’aquarelle et encre à la plume sur papier vélin26,2 x 33,7 cmInv. 2013.3.580

Foujita emmène le lecteur sur l’hippodrome de Longchamp et son moulin. C’est ici, dans le bois de Boulogne qui jouxte, au nord-ouest, le Paris rive droite, que se retrouvent les élégantes. Après avoir saisi, sur un dessin assez abouti réalisé à l’aquarelle, l’atmosphère vivifiante du champ de course, c’est effectivement l’image de la Femme surplombant les tribunes qui retient son attention. Parmi tous les hauts-de-forme des bourgeois affairés, elle est la fleur personnifiée par la phrase de son ami Héron de Villefosse. Imperturbable, le port altier, la parisienne est la divine Flore des temps modernes.

XIV. Reine d’Angleterre (lettrine)

Les Enchantements

Reine d’Angleterre, vers 1951Signé au verso en bas : « Foujita » ; inscrit en haut : « OU[S] » Crayon graphite et crayon rouge, encre à la plume et lavis d’encre sur papier calque préparé14,2 x 13 cmInv. 2013.3.566

Eau-forte en noir et blanc pour la lettrineBM de Reims- Res.CHG 90

Parmi les enchantements annoncés dans cette deuxième partie de l’ouvrage, la garde-robe est mentionnée. La lettrine la désigne avec l’inscription lisible sur l’image du magasin la Reine d’Angleterre, fourreur rue Saint-Honoré, présent en 1925 parmi les boutiques du Pont Alexandre III. Foujita s’amuse à représenter un bestiaire de mammifères à la peau précieuse et recherchée. Du chinchilla en passant par la panthère, le dandy et passionné de mode séduit un lectorat connaisseur. Après les éléments marins et les ors de la fontaine des innocents, voici la ménagerie extraordinaire d’un lieu alliant tradition et modernité.

LES ENCHANTEMENTSLa garde-robe

Les délices de l’accueilLes odeurs et les colifichets

Les parures et les joyauxLes curiosités

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Planche XV. Maison close

« Tous les désir rayonnaient en f ux brutaux. »

Eau-forte en noir et blanc BM de Reims- Res.CHG 90

Paris, capitale des arts, est aussi capitale des plaisirs. Si la loi « Marthe Richard » de 1946 a mis fin aux maisons closes ou « maisons de rendez-vous », des bordels clandestins existent toujours. Leur implantation dans la ville fait partie intégrante de l’histoire, de la géographie et de la réputation de Paris, « Babylone moderne » ; Héron de Villefosse évoque ceux d’avant la révolution jusqu’à la IIIe République et Foujita en dépeint un à la manière des artistes de la nouvelle objectivité de l’Allemagne des années 20. Même si le musée ne possède pas de dessins pour cette planche, il existe d’autres réalisations connues traitant de ce thème. La scène est sans fard, aussi luxuriante et sans limite que le poème de Verlaine déclarant sa passion totale à Rimbaud, rattaché à cette planche.

Paul Verlaine (1844-1896), « Crimenamoris », Jadis et naguère, Léon Vanier, 1884

Verlaine

Planche XVI. Les Halles

« Que le dieu de la Seyne a d ’amour pour Paris ! »

Pierre Corneille (1606-1684), traduction d’une inscription latine de Santeuil, 1670

Corneille

Foujita revient vers les Halles, marché de vente en gros de produits alimentaires frais, situé au cœur de Paris, dans le 1er arrondissement. Proche de la rue du Louvre, on aperçoit le toit d’un pavillon métallique, témoignage de l’architecture de Baltard. Dans son dessin, Foujita confirme son souci du détail, notamment dans le relevé des inscriptions caractéristiques de ce quartier et qui l’inspireront pour ces représentations connues des Petits métiers. Associée à une inscription latine de Santeuil sur l’importance de l’installation de nouvelles pompes à eau du pont Notre-Dame, cette plongée dans les rues commerçantes amenant aux halles centrales évoque à nouveau la question de la modernité et de la capacité de la ville à se l’approprier de tous temps. Les Halles, qui vont disparaitre au début des années 70, sont encore dans les années 50, au sortir de la guerre, la marque d’un renouvellement urbain réussi.

Les Halles, 2 juin 1951 Signé en bas à droite : « Foujita » ; inscrit en japonais au recto : « 白 / アカコバルト / 生 / 白字 / キ / アカ / アカ / 白 / ハイ/ キ / キ / 茶 / 茶茶赤キアカマリン / アカキハイアオイロイロオレンヂ (blanc / rouge cobalt / [en réserve] / lettres blanches / jaune / rouge / rouge / blanc / gris / jaune / jaune / marron / marron marron rouge jaune rouge bleu marine / rouge jaune gris bleu couleur orange)Crayon graphite, estompe et encre noire à la plume sur papier vélin34 x 26,4 cmInv. 2013.3.582

Eau-forte en couleurs BM de Reims- Res.CHG 90

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Planche XVII. Rêve de Parfums

« Les sons et les parfums tournent dans l ’air du soir. »

Charles Baudelaire (1821-1867), « Harmonie du soir », Spleen et Idéal, XLIII, Les Fleurs du Mal, Poulet-Malassis et De Broise, Paris, 1857

Baudelair

Dans cette harmonie du soir chantée par Baudelaire pour sa muse et renouvelée par Claude Debussy, la belle endormie imaginée par Foujita rappelle ses propres muses : Fernande, Youki, Madeleine ou Kimiyo, sa dernière épouse. Toutes ont rêvé accompagnées de putti ou d’autres figures et motifs décoratifs. Celle-ci dort profondément, le buste suffisamment dénudé pour la rendre sensuelle. Derrière elle, rubans, oiseaux et accessoires de beauté semblent l’envelopper tel un voile bruissant et enivrant. Cette femme porte l’un des derniers parfums à la mode, J’aime de Jacques Heim, grand couturier parisien.

Rêve de parfums, vers 1951Signé en bas à droite : « Foujita » ; inscrit en bas au centre : « E. E. » Pointe sèche et encre noire sur papier vélin d’Arches filigrané28,5 x 37,9 cmInv. 2013.3.624

Eau-forte en couleurs (dite en noir et blanc)BM de Reims- Res.CHG 90

La place Vendôme, vers 1951 Signé en bas à droite : « Foujita »Crayon graphite et estompe sur papier vélin28,1 x 23,1 cmInv. 2013.3.583

Eau-forte en couleurs BM de Reims- Res.CHG 90

Planche XVIII. La place Vendôme

La place Vendôme, 20 mai 1951 Daté et signé en bas à droite : « 20 - 5 - 51 / Foujita »Crayon graphite sur papier vélin33,2 x 26,5 cmInv. 2013.3.598

« Paris l ’axe immor el, Paris l ’axe du monde. » Alfred de Vigny (1797-1863), « Paris, Élévation », Poèmes antiques et modernes, 1831

Vigny

Foujita répond au poème de Vigny, en plaçant le spectateur dans son intérieur, devant une fenêtre, face au spectacle de la ville ou cherchant à s’en isoler. La place Vendôme, lieu d’exception se dévoile calme et triomphante. Paris, centre du monde avec cette colonne de bronze est un phare qui inspire. Le peintre s’est lui-même inclus dans ce mouvement en y plaçant ce qui lui appartient : une marotte, un chat et un mannequin. Deux dessins témoignent de ses recherches pour sa composition : l’un précis pour le décor, l’autre plus libre pour poser sa composition. Ce Paris surréaliste lui appartient.

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Planche XIX. Le Grand Coiffeur

« Blonde, dont les coif eur divins sont les orfèvr s. » Stéphane Mallarmé (1842-1898), « Placet futile », Poésies, édition photolithographiée du manuscrit définitif, 1887

Mallarmé

Foujita, à l’instar de Mallarmé, réinterprète l’art des coiffeurs. Pastiche ou postiche ? Scène de genre inconsistante ou « Placet futile », les deux proposent un spectacle contemporain à l’image d’une fête précieuse de Fragonard ou d’une poésie galante. Au début des années 50, Alexandre de Paris, « le Sphinx de la coiffure », selon Jean Cocteau, succède à son maître Antoine, l’empereur des coiffeurs de la Haute Coiffure française, inventeur de la coupe à la garçonne dans les années 20 et 30, photographiée par Brassaï.La version libre et colorée du dessin ne sera pas retenue pour la planche en noir et blanc, laissant ainsi de côté l’ambiance froide et électrique de ces salons de coiffure chics et modernes.

Le Grand Coiffeur, vers 1951Signé en bas : « Foujita »Crayon graphite, encre à la plume, lavis d’encre et craie blanche sur papier vélin24,3 x 35,5 cmInv. 2013.3.588

Eau-forte en noir et blanc BM de Reims- Res.CHG 90

Planche XX. Les Champs-Élysées

« Sous les marronnier verts, les alertes f llet es... » Arthur Rimbaud (1854-1891), « À la musique » (1870), Poésies complètes, Léon Vanier, 1895

Rimbaud

Comme dans le poème de Rimbaud qui accompagne cette planche en couleurs, cette illustration met en avant un spectacle de rue populaire pour les bourgeois et leurs enfants. Au cœur des jardins de l’une des plus riches promenades du monde, attirés par le théâtre de Guignol, ils suivent l’aventure de marionnettes porte-paroles des petites gens. Foujita observateur et non-conformiste, aime ce Paris des contrastes, ces poupées de bois qui séduisent les enfants et les adultes par leur mimique et leur franc-parler.

Les Champs-Élysées, vers 1951Signé en bas au centre : « Foujita »Crayon graphite et encre noire à la plume sur papier calque27,1 x 34,6 cmInv. 2013.3.584

Eau-forte en couleurs BM de Reims- Res.CHG 90

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Eau-forte en couleurs BM de Reims- Res.CHG 90

Planche XXI. Marigny

« Bell e cage où le soir palpite Colomb ne. » Héron de Villefosse

Toujours dans le quartier des Champs-Élysées, pas très loin de Guignol, le théâtre Marigny surgit de la plume acérée de Foujita. Après quelques essais et études d’instants saisis ici et là, sur la scène ou au balcon, l’artiste compose une vue générale d’une pièce joyeuse avec Arlequin et Colombine. Serait-ce la dernière pièce de théâtre de Jean Anouilh, La Répétition ou l’Amour puni, pièce en cinq actes, représentée pour la première fois, le 25 octobre 1950 ? Une nouvelle fois, il est difficile de distinguer l’illusion de la réalité, l’heur et le malheur. Où est le spectacle ? Qui joue ? À quelle époque sommes-nous ? Foujita aime, comme Anouilh, brouiller les pistes. Tous deux renouvellent l’art de dessiner et de conter en proposant une expérience nouvelle à partir d’apparences trompeuses.

Marigny, vers 1951 Signé en bas à droite : « Foujita »Crayon graphite et encre noire à la plume sur papier calque préparé36,4 x 29 cmInv. 2013.3.585

Marigny, vers 1951 Signé au verso au centre : « Foujita » ; signé au verso en bas : « Foujita » Au verso : encre noire à la plume sur papier calque filigrané17,4 x 9,4 cmInv. 2013.3.587

Danseuse, vers 1951 Signé au verso à droite : « Foujita » Encre à la plume sur papier calque filigrané14,2 x 12,2 cmInv. 2013.3.372

La Madeleine vue de la place de la Concorde, vers 1951Signé en bas : « Foujita »Crayon graphite sur papier vélin34 x 26,5 cmInv. 2013.3.604

Eau-forte en couleurs, non exposée BM de Reims- Res.CHG 90

Planche XXII. Midinette

Midinette, 20 mai 1951 Signé en bas à droite : « Foujita »Crayon graphite et estompe sur papier vélin28 x 26,1 cmInv. 2013.3.592

« Je vois s’épanouir vos pas ions novices. » Charles Baudelaire (1821-1867), « Les petites vieilles », Les Fleurs du Mal, Poulet-Malassis et De Broise, Paris, 1861

Baudelair

Avec cette scène, située à quelques mètres de l’ambassade des États-Unis, dominant la plus belle avenue du monde, Foujita lance un nouveau clin d’œil à son lecteur : Paris ne serait rien sans la Parisienne. Au sortir de la guerre, Foujita choisit de nous la montrer jeune et coquette. Celle-ci prend le temps de s’arrêter pour remettre un peu de rouge sur ses lèvres. La midinette, à la mode nouvelle, à l’allure chic et libre, évoque le New look de Christian Dior, jeune couturier adulé au-delà des frontières françaises. Dans son miroir, on aperçoit l’église de la Madeleine, allusion possible à la beauté qui fane avec le temps, celle que le poète Baudelaire a su chanter dans Les petites vieilles.

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Eau-forte en couleurs (notée en noir et blanc) BM de Reims- Res.CHG 90

Planche XXIII. La collection

« Vous accentuez trop, Mesdames, vos tournur s. »

Le musée ne conserve pas de dessin pour cette planche colorée avec parcimonie et efficacité. Le rose pâle, réparti savamment sur l’ensemble de la scène, permet à l’oeil de participer activement à la découverte des acteurs de ce défilé de mode. Pas de hiérarchie entre le mannequin et l’acheteur potentiel. Tous jouent un rôle et font partie de ce spectacle vivant à la gloire de la femme et des dernières tendances. Cette mise en scène d’un sujet contemporain a pourtant des allures d’une « conversation piece » du peintre anglais William Hogarth. Un sentiment d’ironie perce même à la lecture du poème de Verlaine dont la phrase choisie pour cette illustration décrit un vêtement opposé aux robes portées dans cette collection.

Paul Verlaine (1844-1896), « Sur la manie qu’ont les femmes actuelles de relever leurs robes », Invectives, Léon Vanier, 1896

Verlaine

Planche XXIV. Rêve d’Opéra

« Je me dis : « Qu’ell e es bell e et b zarrement fraîche ! »

Charles Baudelaire (1821-1867), « L’Amour du mensonge », Les Fleurs du Mal, Poulet-Malassis et De Broise, Paris, 1861

Baudelair

Le dessin pour cette planche est fidèle à la composition finale. La femme est parfaite, dans la tradition des nombreux portraits de femmes endormies de l’artiste. Elle s’impose devant des rideaux ouverts sur l’Opéra de Paris, celui construit par Charles Garnier à la fin du XIXe siècle. Si la femme rêve d’Opéra, c’est sans doute pour devenir danseuse ou chanteuse, une artiste séduisante sous les feux de la rampe mais pas seulement. Foujita est avec Baudelaire un amoureux éternel de la Beauté même lorsqu’elle est mensongère.

Rêve d’Opéra, vers 1951Signé en bas à droite : « Foujita » Crayon graphite, estompe et encre à la plume sur papier calque filigrané24 x 28,8 cmInv. 2013.3.591

Eau-forte en couleurs BM de Reims- Res.CHG 90

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Vente Charpentier, vers 1951 Signé en bas à droite : « Foujita »Crayon graphite sur papier33,9 x 26 cmInv. 2013.3.589

Eau-forte en couleurs (dite en noir et blanc) BM de Reims- Res.CHG 90

Planche XXV. Vente Charpentier

Vente Charpentier, 20 mai 1951 Signé en bas à droite : « Foujita » ; signé au verso en bas à droite : « Foujita »Crayon graphite et encre noire à la plume sur papier préparé34,6 x 27,8 cm2013.3.590

« Et surtout ne va pas, f èr , achet r du pain. » Stéphane Mallarmé (1842-1898), « Aumône », Poésies, édition photolithographiée du manuscrit définitif, 1887

Mallarmé

Foujita s’est, sans aucun doute, rendu à la galerie Charpentier pour faire ces croquis. Dessinés sur le vif, ils rendent compte d’un passe-temps de la riche bourgeoisie parisienne. Situé rue du Faubourg-Saint-Honoré, aujourd’hui Sotheby’s France, la galerie Charpentier organise à l’époque des enchères mémorables notamment d’œuvres de l’École de Paris. Associé au poème de Mallarmé, le pouvoir de subversion de l’image se renforce. Car ici aussi, la pauvreté n’a pas sa place. Le luxe est magnifié et assumé.

Planche XXVI. Les Ternes

« Là f nit le courant au bord des f uits de mer. » Héron de Villefosse

Le plaisir de la table conclut l’ouvrage par cette image animée de la place des Ternes et d’une phrase de Héron de Villefosse. Pour ce quartier, non loin de la place de l’Étoile et proche du quartier de la plaine Monceau, les auteurs ont choisi d’évoquer l’établissement La Lorraine avec ses huîtres, fruits de mer. Belle pirouette, pour cette promenade salée et aphrodisiaque sur la Seine, fleuve baptisé depuis La Rivière enchantée.

Artiste et érudit, alliant fantaisie et classicisme. Foujita se découvre dessinateur au style français. Mais son art est aussi celui de la transposition et de la reconstruction par le regard. Il rappelle le concept de mitate, forme de parodie et de métaphore utilisée dans la culture japonaise traditionnelle.À chacun de se délecter du double sens qui se dissimule derrière chacune de ces planches et de prendre plaisir à le décrypter. Le Petit journal est un accompagnement à cette promenade imaginaire.

Les Ternes, 2 juin 1951 Signé en bas au centre : « Foujita » ; inscrit en japonais en haut : « グリ / オレンヂ » (gris / orange)Crayon graphite et encre sur papier vélin33,9 x 26,9 cmInv. 2013.3.593

Eau-forte en couleursBM de Reims- Res.CHG 90

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Objets ayant appartenu à Foujita

Le suzuribako est une boîte destinée à contenir une pierre à encre (suzuri) : elle se trouve ici placée au centre, décorée d’un arbre en bas-relief. La pierre est surmontée d’un petit récipient en fonte contenant l’eau servant à l’humecter (suiteki) ; de part et d’autre se trouvaient les ustensiles, aujourd’hui absents, nécessaires au mélange de l’encre et à l’écriture. Le dessus du couvercle et sa face intérieure sont décorés d’arbres stylisés à flanc de collines – en laque d’argent ? – dont le contour est seulement suggéré par la surépaisseur de la laque d’or. La représentation des arbres procède ici d’une synecdoque, ceux-ci adoptant la forme d’une feuille ; certains des troncs sont figurés par des bandes de nacre incrustées. Cette esthétique est celle de l’école Rinpa, fondée au début du XVIIe siècle par Hon’ami Kōetsu et qui se caractérise par ses représentations de paysages, de plantes et d’oiseaux sur fond or et par son goût des matériaux précieux. L’évolution vers une abstraction des motifs est notamment due à Ogata Kōrin (1658-1716), dont ce suzuribako est directement inspiré : le Metropolitan Museum de New York conserve plusieurs boîtes écritoires au décor assez similaire. Cette composition ayant connu un grand succès jusqu’au XIXe siècle, la datation de l’œuvre demeure difficile à établir.

Boîte écritoire (suzuribako) et sa pierre à encre, Japon, XIXe siècle (?)Bois, laque, métal, pierre noire, textile, nacre6,2 × 28,1 × 24,6 cmInv. 2014.3.1222

Plateau à crayonsBois assemblé, clouté ; dessous en feutre ; crayons en bois et plastique ; règle en métal3,2 × 16,7 × 28,2 cm (plateau)Inv. 2014.3.1224

Artiste curieux de tout, Foujita écume avec passion antiquités et brocantes dès sa première installation à Paris en 1913. À son retour dans la capitale en 1950, cette passion ne l’ayant jamais quitté, l’artiste explore inlassablement marchés aux puces et brocantes parisiennes. C’est ainsi qu’il acquiert en 1951 une marotte de modiste en carton bouilli peint, figurant un buste de femme. Ce modèle à chignon, qui date de l’extrême fin du XIXe siècle, servait de gabarit aux modistes. Elles pouvaient ainsi façonner les coiffes adaptées au port des cheveux relevés. Ce métier était exercé uniquement par des femmes, d’abord exclusivement à Paris, avant de se développer fortement dans toute la France au début du XXe siècle. Comme à son habitude, Foujita reproduit cet objet dans ses œuvres, en particulier sur l’une des gravures illustrant l’ouvrage de René de Héron de Villefosse La Rivière enchantée. En plaçant cet objet avec en arrière-plan la place Vendôme, Foujita nous rappelle que ce quartier de Paris fut longtemps celui des couturiers et modistes.

AnonymeMarotte, XIXe sièclePapier mâché, stuqué et peint43 x 14,7 cmInscrit au titre des MH (6 avril 2004)Inv. F.991-32Conseil départemental de l’Essonne, maison-atelier Foujita, Villiers-le-Bâcle

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Conférence SAAMEn partenariat avec la Société des Amis des Arts et des Musées (SAAM)> mercredi 12 décembre à 18 h 15à la médiathèque Jean Falala

Les cours de l’École du Louvre, cinq séances sur Foujita, le phénomène japonais de Montparnasse> à partir du lundi 15 octobre à 18 h 15au Conservatoire à Rayonnement Régional

Midis au musée en partenariat avec la SAAMLes jeudis à 12 h 30> 15 novembre : découverte de l’exposition> 6 décembre : autour de Foujita illustrateurà la bibliothèque Carnegie puis au musée des Beaux-Arts> 17 janvier : club lecture : littérature japonaise

Visites guidées, par deux guides conférencières Les dimanches à 14 h 30> 18 et 25 novembre, 2, 9 et 16 décembre,13, 20 et 27 janvier, 3 février,9 décembre avec audiodescription,27 janvier traduite en LSF

Formation enseignants> mercredi 21 novembre à 14 h 30 et 16 hPour le premier puis le second degré.

• Pour les adultes et les adolescentsSpectacle lecture, en partenariat avec la Comédie de Reimset le Collectif 17> jeudi 22 novembre à 19 hVisite à deux voix, en partenariat avec le manège de Reimset la chorégraphe Gaëlle Bourges> mardi 27 novembre à 18 h 30Soirée spéciale danse, peinture et méditation, Silent Dream,vers une méditation rêveuse, création du chorégrapheLuc Petton, production : Compagnie le Guetteur> jeudi 6 décembre à 19 h

Dédicace du catalogue de la donation Foujita et Concert-cabaret : Foujita’s bands !, en partenariat avec le Conservatoire à Rayonnement Régional de Reims (CRR)> jeudi 13 décembre à 17 h 30 puis 19 h

AUTOUR DE L’EXPOSITION ET FOUJITA

Commissariat Marie-Hélène Montout-Richard et l’équipe de la conservation du musée des Beaux-Arts

Le Petit journalAuteurs des textes : Catherine Delot, directeur et conservateur en chef du patrimoine du musée des Beaux-Arts de Reims, Anne Le Diberder, conservateur des collections Foujita de la maison-atelier Foujita à Villiers-le-Bâcle - Conseil départemental de l’Essonne, Sabine Maffre, conservateur à la Bibliothèque nationale de France, Georges Magnier, directeur des musées de Reims et Marie-Hélène Montout-Richard, conservateur du patrimoine au musée des Beaux-Arts de Reims.Conception 3D : Xavier TrédanielSuivi éditorial : centre de ressourcesMaquette : Isabelle PerreauImpression : reprographie et coordination moyens impression Grand Reims© Fondation Foujita, ADAGP, Paris 2018 © MBA Reims, 2018 / photos Christian Devleeschauwer© BM de ReimsAccessible et téléchargeable avec une bibliographie surwww.musees-reims.fr

Musée des Beaux-Arts8 rue Chanzy - 51100 ReimsTél. : 03 26 35 36 00 Fax : 03 26 86 87 75Contact informations générales : [email protected] : tous les jours sauf le mardi 10 h > 12 h et 14 h > 18 hFermeture : les 1er janvier, 1er mai, 1er novembre et 25 décembre

TarifsCollections du musée5 € : plein tarif, musée des Beaux-Arts / Chapelle Foujita4 € : ouverture partielle du musée3 € : tarif réduit 18 / 25 ans et + 65 ans3 € : tarif groupe à partir de 20 personnes20 € : Pass intermusées (entrées illimitées pour les cinq musées municipaux - collections permanentes et expositions temporaires. Invitation aux vernissages des expositions. 10 % de réduction sur les boutiques. Programmes et newsletters. Valable un an à partir de la date d’achat. Tarif Pass : 10 € pour les enseignants)Entrée du musée gratuite les 1er dimanches du mois.

ActivitésPour le détail de toutes les actions et les tarifs, se reporter au programme d’activitésRenseignements et réservations auprès du service des publics au 03 26 35 36 10et sur le site des musées www.musees-reims.fr

GratuitéPour les étudiants – 25 ans (sur présentation de la carte), jeunes de – 18 ans, les écoles maternelles, élémentaires, les collèges et les lycées rémois, les maisons de quartieret centres de loisirs, les personnes en situation de handicap et accompagnants, les jeunes de la Mission locale, les demandeurs d’emplois, les titulaires du RSA. Lors des opérations nationales : Journées européennes du patrimoine, les 1ers dimanches de chaque mois, la Nuit européenne des musées...Gratuité aux détenteurs de la carte presse, professionnels de tourisme, ICOM, IGCCPF.

• Pour adultes et enfants à partir de 8 ansSoirée familiale et lecture en musique, par le collectifLa Rivière qui marche et avec l’association GMBA.> jeudi 20 décembre à 17 h 30 performance de l’école PaulBert > à 18 h 30 lecture contéeLes ateliers plastiquesLes dimanches à 14 h, sur deux séances> 18 et 25 novembre, 2 et 9 décembre : dessin et gravure> 13, 20 et 27 janvier et 3 février : créationsphotographiques• Pour les enfants à partir de 8 ansLes ateliers plastiques> mercredi 12 décembre à 14 h 30 : dessins type mangas

Soirée cinéma d’animation (japonais) en partenariat avec la médiathèque Jean Falala et le musée Saint-Remi > vendredi 11 janvier à 18 h 15 pour les enfantset 20 h 30 pour les adultes - (sous réserve)

Musique au musée, en partenariat avec le Conservatoire à Rayonnement Régional de Reims (CRR)> dimanche 27 janvier à 10 h 30

Concert spécial, Hommage à Foujita par l’ensemble Hélios, précédé à 14 h 30 d’une séance pour les scolaires > jeudi 31 janvier à 19 h

Conclusion de l’exposition autour « d’un défilé de mode théâtralisé » le 7 février au soir... (sous réserve projet en cours d’élaboration)

Pour le détail de toutes les actions, se reporter au programme d’activitésRenseignements et réservations auprès du service des publics au 03 26 35 36 10 et sur le site des musées www.musees-reims.fr et Facebook

E X P O S I T I O NREGARD SUR...FOUJITA10 nov. 2018 11 fév. 2019

L’élégance du trait

Léonard Foujita, Rêve d’Opéra (détail), eau-forte pour « La Rivière enchantée » de René Héron de Villefosse, 1951, Bibliothèque municipale de Reims © Fondation Foujita / Adagp, Paris 2018 /Photo BMVille de Reims - Direction de la communication

N°ISBN : 978-2-911846-65-6

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MUSÉE DES BEAUX-ARTS 8 rue Chanzy - Reims 03 26 35 36 00

2018L’ANNEE DU

JAPONA REIMS FO

UJITA188

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