Exposition l Art Roman en Poitou Charentes Panneaux

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Exposition conçue par la Région Poitou-Charentes, Service de l'inventaire du patrimoine culturel. Conception graphique : Jean Jay Crédits photographiques : - Région Poitou-Charentes, Service de l'inventaire du patri- moine culturel : G. Beauvarlet, A. Dagorn, B. Emmanuelli, M. Hermanowicz, R. Jean, J.-P. Joly, A. Maulny, C. Rome, J. Bonneau. - Ministère de la culture, Médiathèque de l'architecture et du patrimoine - Archives départementales de la Charente, Angoulême. - Communauté d'agglomération de Niort. Musée Bernard d'Agesci. 1 www.inventaire.poitou-charentes.fr Art Roman

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art roman poitou

Transcript of Exposition l Art Roman en Poitou Charentes Panneaux

  • Exposition conue par la RgionPoitou-Charentes, Service de l'inventaire du patrimoine culturel.

    Conception graphique : Jean Jay

    Crdits photographiques: - Rgion Poitou-Charentes, Service de l'inventaire du patri-moine culturel: G. Beauvarlet, A. Dagorn, B. Emmanuelli, M. Hermanowicz, R. Jean, J.-P. Joly, A. Maulny, C. Rome,J. Bonneau.- Ministre de la culture, Mdiathque de l'architecture et du patrimoine- Archives dpartementales de la Charente, Angoulme.- Communaut d'agglomration de Niort. Muse Bernard d'Agesci.

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    www.inventaire.poitou-charentes.fr

    Art R

    oman

  • Art R

    oman

    Au dbut du 19e sicle, le Moyen ge devient un sujet d'tude privi-lgi des archologues et des his-toriens.Mprise depuis la Renaissance, l'architecture mdivale est alors mconnue et qualifie de go-thique , c'est--dire barbare. En l'tudiant, les rudits du 19e sicle font le constat que les monuments conservs, essen-tiellement des glises, ont presque tous t construits entre le 11e sicle et la fin du 15e sicle. Ces glises prsentent des diffrences structurelles per-mettant de les classer en deux groupes :

    - d'une part, les difices o domine, dans l'archi-tecture et le dcor, l'arc en plein cintre (demi-circulaire) ; ils sont les plus anciens et ont t construits au 11e ou 12e sicle. L'archologue Charles de Gerville propose, en 1818, de qualifier ce premier groupe d'architecture romane .

    - d'autre part, les glises o pr-vaut l'arc bris, difies entre les 13e et 15e sicles.Cette architecture garde le qualifi-catif gothique qui perd sa connotation ngative initiale.

    Paralllement l'tude des monu-ments anciens, une politique de

    protection et de conservation se met en place.Une premire liste d'difices qui, par leur exceptionnel intrt historique ou artistique, sont susceptibles de recevoir une aide financire du gou-vernement, est tablie en 1840. Elle comprend environ 1 000 di-fices qui sont, pour une large part,

    mdivaux. Les quatre dparte-ments de Poitou-Charentes y tota-lisent 56 monuments ; 25 d'entre eux sont dats de l'poque romane. L'exposition propose de dcouvrir l'architecture romane, travers ces premiers monuments classs de la rgion, qui sont souvent les plus clbres.

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    Aujourd'hui, environ 800 glises romanes (en partie ou en totalit) sont prot-ges au titre des monu-ments historiques en Poitou-Charentes. Une trentaine de chteaux romans ont t conservs en lvation (les tudes r-centes font toutefois tat de l'existence d'environ 200 chteaux l'poque romane).

    L'glise Saint-Nicolas Civray, construite au 12e sicle, est inscrite sur la liste des monuments historiques de 1840. L'difice est en mauvais tat et des travaux sont entrepris peu de temps aprs 1840. Le dessin ci-dessus reproduit la faade avant travaux. Il permet de constater que deux clochetons d'angle et un tympan ont t ajouts la faade primi-tive lors des travaux du 19e sicle.

    Portail de l'glise Saint-Nicolas, Civray (Vienne), 1841. Sign: Maximilien Lion. Ministre de la culture, Mdiathque de l'architecture et du patrimoine

  • Airvault (Deux-Svres). Chapiteaux de la nef, archivoltes, ruines du clotre. (Baugier del).Gravure extraite de: Arnault, Ch. Monuments religieux, militaires et civils du Poitou. Deux-Svres. Niort, 1843.

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    SOCI

    T

    glise Saint-Pierre, Airvault(Deux-Svres)

    La socit des 11e-12e sicles est domine par les seigneurs et par l'glise. Ils imprgnent forte-ment les arts, qu'ils financent (construction de chteaux, d'glises, d'objets prcieux) et qu'ils ins-pirent (cration d'images lies au culte, littrature commentant la Bible, mais aussi chansons de geste ou d'amour courtois...).Les productions artistiques reproduisent le monde roman. Ainsi, plusieurs chapiteaux sculpts de l'glise Saint-Pierre Airvault illustrent des scnes inspires du quotidien : trois hommes cheval, assis sur des selles hautes, sont vtus de bliauds (tuniques) courts ; deux lutteurs combattent, arms de masses d'arme et d'cus, des hommes mangent devant une table dresse...

    POUR EN SAVOIR PLUS :

  • La socit est compose de trois groupes principaux. Le plus important en nombre est constitu par les pay-sans, les artisans, les commerants, tous ceux qui, tra-vaillant dans les campagnes ou dans les villes, pro-duisent l'activit conomique.

    Le second groupe comprend les religieux : prtres, vques, moines, chanoines, qui ont pour mission de prier pour le salut de tous. Au cours de ces deux sicles, l'glise affirme sa puissance et impose tous sa morale et ses prceptes religieux. Son rle grandis-sant se traduit notamment par la (re)construction d'glises et la fondation de nouveaux monastres.

    Le troisime regroupe les seigneurs, les chevaliers, qui doivent assurer la dfense de l'glise et de ceux qui vivent sur leurs terres. Pour dfendre et contrler leurs territoires, ils font difier des chteaux. Certains sont dfensifs et rsidentiels, abritant la famille du sei-gneur, d'autres, occups par de petites garnisons, sont uniquement dfensifs.

    Quelle que soit sa fonction, le chteau, aux 11e-12e sicles, comprend une tour matresse (le donjon) construite en bois ou en pierre sur une motte entoure d'une enceinte et d'un foss ; ses pieds s'tend une basse cour, dlimite par une enceinte et un foss, qui abrite un ou des logis, des dpendances, parfois une chapelle.

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    http://inventaire.poitou-charentes.fr/

    glise Saint-Pierre, Airvault (Deux-Svres).Un homme tenant une faux est reprsent sur un chapiteau du rond-point du chur ;les pis de bl taient vraisemblablement peints.

    Vue arienne de l'abbaye Notre-Dame, Fontaine-le-Comte (Vienne). L'abbaye Notre-Dame de Fontelles est fonde au dbut du 12e sicle dans un lieu dsert, c'est--dire loin de la ville. Les religieux y observaient la rgle des chanoines de saint Augustin.

    Cathdrale Saint-Pierre, Angoulme (Charente). Ce combat de chevaliers illustrerait la chanson de Roland, pome pique crit la fin du 11e sicle qui relate la mort hroque de Roland, neveu de Charlemagne.

    +A R T R O M A N

    La socit romane

    Chteau

    L'art roman , comme on le dsigne depuis le 19e sicle, se dveloppe aux 11e et 12e sicles. Au cours de cette priode, la socit est rgie par le systme fodal. De grands seigneurs conquirent, par les armes et aux dpens du roi, de vastes terri-toires qu'ils concdent ensuite en fiefs des petits seigneurs. L'actuelle rgion Poi-tou-Charentes est ainsi domine par la dynastie des Guillaume, comtes de Poitou et ducs d'Aquitaine.

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    POUR EN SAVOIR PLUS :

    Le chteau baronnial des vques, Chauvigny ( Vienne).Un chteau appartenant l'vque de Poitiers Isembert Ier est attest

    Chauvigny au dbut du 11e sicle. Au sicle suivant, un nouveau donjon est construit. Les vestiges du chteau, remani

    plusieurs fois, se dressent toujours dans la ville haute de Chauvigny.

  • CHT

    EAU

    Le donjon de Niort (Deux-Svres)

    Par le mariage, en 1152, d'Alinor d'Aquitaine, com-tesse de Poitou et duchesse d'Aquitaine, avecHenri II Plantagent, et l'arrive de ce dernier sur le trne d'Angleterre en 1154, le Poitou et l'Aquitaine passent sous domination anglaise. la demande d'Henri II ou de son fils Richard Cur de Lion, un chteau est difi dans la seconde moiti du 12e sicle sur la rive gauche de la Svre, prs du port. De ce vaste chteau il reste aujourd'hui le donjon.Celui-ci prsente la particularit d'tre compos de deux tours runies par deux murs puis par un logis. Il est galement un des premiers chteaux conservs dots d'archres (fentes verticales pour les arcs) et de mchicoulis (ouvertures permettant de dfendre la base de la tour).

    Vue du donjon de Niort en 1813, avec le pont-levis et la porte d'entre, aujourd'hui disparus. Anonyme. Peinture l'huile sur toile. Communaut d'Agglomration de Niort. Muse Bernard d'Agesci.

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    POUR EN SAVOIR PLUS :

  • 4PLAN

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    POUR EN SAVOIR PLUS :

    glise paroissiale Saint-Cybard, Roullet-Saint-Estphe. Faade, plan, dtails, par Abadie, en 1843. Ministre de la culture, Mdiathque de l'architecture et du patrimoine

    L'glise Saint-Cybard, Roullet-Saint-Estphe (Charente)

    L'glise actuelle, qui remplace vraisemblable-ment un difice plus ancien, est rige la fin du 11e sicle ou au dbut du 12e sicle. Vers 1150, la faade, anime de deux registres d'arcades, et le chur sont reconstruits. La nef, peut-tre cou-verte l'origine d'une charpente, est dote de coupoles dans la seconde moiti du 12e sicle. L'glise est inscrite sur la liste de 1840. Une importante restauration est mene dans les annes 1870, avec notamment la reconstruction du clocher, foudroy en 1872.

  • La majorit des glises romanes sont de modestes difices raliss avec des pierres extraites localement. Elles sont souvent construites selon un plan allong qui comprend : - une nef unique, espace de plan rectangulaire rserv aux fidles,- un chur termin par une abside (extrmit du chur de plan demi-circulaire). Rserv aux reli-gieux, le chur est spar de la nef par un chan-cel (grille). Cet espace sacr abrite l'autel et le prtre y clbre la messe. Le chur est gnra-lement orient vers l'est.

    Nombre d'glises romanes prsentent un plan en croix latine , c'est--dire qu'entre la nef et le chur se dveloppe le transept, espace transversal formant les bras d'une croix. Il peut accueillir des autels, servir la circulation des religieux, ... La croise du transept, o se rejoignent la nef, le transept et le chur, est souvent domine par un clocher.

    Certaines glises sont plus complexes. La nef comprend une large alle centrale dote, de chaque ct, d'un couloir de cir-culation (le collatral) ; l'abside du chur est entoure d'un couloir demi-circulaire (le dambulatoire), sur lequel ouvrent des petites chapelles de plan demi-circulaire (les absidioles).

    Des petites glises...

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    aux plus grandes.

    A R T R O M A N

    Cette organisation rpond aux contraintes techniques lies au votement de l'di-fice et aux besoins de la liturgie o les processions sont nombreuses ; l'ajout de chapelles abritant des autels permet la multiplication des messes. La construction de ces difices ncessite une main d'uvre qualifie et d'importants moyens financiers.

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    POUR EN SAVOIR PLUS :

    glise Saint-Jean-de-Montierneuf, Poitiers (Vienne) La nef de l'glise comprend une alle centrale et, de chaque ct, des collatraux.

    Ce dessin de 1699 montre l'glise Saint-Jean-de-Montierneufaprs les restaurations du 17e sicle, avec notammentle nouveau clocher (effondr au dbut du 19e sicle).

    glise Saint-Jean-de-Montierneuf, Poitiers (Vienne). Cette vue montre le transept (a) et le chur (b) de l'glise, composs d'une abside (c), d'un dambulatoire (d) avec absidioles (e). l'poque gothique, l'abside a t rehausse, perce de hautes fentres et conforte d'arcs-boutants.

    glise paroissiale Saint-Cybard, Roullet-Saint-Estphe (Charente).

    a

    b

    c

    d

    e

  • Aux 11e et 12e sicles, l'emploi de la vote, ouvrage de maonnerie couvrant un espace, se gnralise dans les glises. Plus solide et plus rsistante aux incendies que la simple charpente de bois, elle embellit aussi l'difice et en amliore l'acous-tique. Les chants de la liturgie (crmonie du culte) en sont magnifis.

    Vote

    Les constructeurs utilisent plusieurs types de vote pour couvrir l'glise.Les nefs uniques des petites glises sont gnrale-ment couvertes d'une vote en berceau reposant directement sur les murs, parfois pauls de contre-forts. Pour ne pas affaiblir les murs, les baies sont gnralement de petites dimensions. Le chur en abside (demi-circulaire) reoit une vote en cul de four.

    Quand la nef est trop large pour recevoir une seule vote, l'espace est rduit par l'amnagement de cou-loirs latraux (les collatraux). La nef et les collat-raux sont couverts de votes construites mme hau-teur. La vote en berceau centrale est ainsi contrebu-te par celles des collatraux. L'clairage provient des baies des collatraux.

    Le couvrement de la nef par trois votes mme hau-teur est mis au point sur les grands chantiers du 11e sicle en Poitou - comme celui de Notre-Dame-la-Grande Poitiers -, en Val de Loire, en Limousin...

    +A R T R O M A N9POUR EN SAVOIR PLUS :

    Au 12e sicle, en Angoumois et en Sain-tonge, les glises nef unique sont les plus rpandues. Plusieurs d'entre elles sont couvertes d'une suite de coupoles sur pendentifs (maonneries triangu-laires qui permettent de passer d'un plan carr au sol au plan circulaire de la cou-pole). La cathdrale Saint-Pierre Angoulme, construite dans la premire moiti du 12e sicle, a certainement servi de modle.

    Cathdrale Saint-Pierre, Angoulme (Charente) La nef de la cathdrale est couverte de trois coupoles sur pendentifs.

    Le modle de cette succession de coupoles est sans doute l'glise Saint-Front Prigueux.

    glise Saint-Cybard, Plassac-Rouffiac (Charente).La vote en cul de four est claire dun oculus.

    glise Notre-Dame la Grande, Poitiers (Vienne) Les deux collatraux (ici le collatral nord) sont chacun couvert d'une vote difie mme hauteur que la vote en berceau central qui la contrebute.

    Schma des votes de lglise Notre-Dame-La-Grande Poitiers (Vienne)

  • 4PLAN

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    POUR EN SAVOIR PLUS :

    glise de Montierneuf Poitiers. Plan et coupe. Sign Formig, mai 1903.

    Abbaye Saint-Jean-de-Montierneuf, Poitiers (Vienne)

    En 1069, le comte du Poitou Guy-Geoffroy-Guillaume fonde Poi-tiers un monastre qu'il donne l'abbaye de Cluny, en Bour-gogne. Le moutier neuf est destin accueillir une centaine de religieux.

    L'glise, ddicace en 1096, est compose d'une nef avec colla-traux, d'un transept et d'un chur dambulatoire et trois absidioles. Le chur est rserv aux moines qui, suivant la Rgle de saint Benot, s'y retrouvent pour la messe et les prires quoti-diennes.

    L'difice roman est modifi diffrentes poques. La partie haute du chur est reprise la fin du 13e sicle ; au 17e sicle, aprs les guerres de Religion, les votes de la nef, le clocher, la faade sont reconstruits.

    Aprs d'importants travaux dans les annes 1820, elle est clas-se Monument Historique en 1840.

  • VOT

    E

    La cathdrale Saint-Pierre, Angoulme (Charente)

    La cathdrale Saint-Pierre est rige entre 1110 et 1140 ; elle remplace la cathdrale du 11e sicle.La nouvelle glise est compose d'une large nef, d'un transept et d'un chur en abside sur lequel ouvrent des absi-dioles. La large nef est couverte de trois coupoles sur pendentifs, ainsi que la croise du transept. La clbre faade prsente un abon-dant dcor sculpt.

    La cathdrale est classe monument historique en 1840. Une dizaine d'annes plus tard, une restauration radi-cale est entreprise par l'architecte Paul Abadie fils. Il restitue l'difice dans son hypothtique tat originel en suppri-mant les chapelles qui avaient t progres-sivement accoles l'glise. La coupole de la croise du transept est ga-lement refaite.

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    POUR EN SAVOIR PLUS :+La cathdrale Saint-Pierre Angoulme. Intrieur avant restauration. Dessin au crayon par E. Sadoux. Archives dpartementales de la Charente. 18 Fi 10.

  • En Poitou-Charentes, la prsence de la pierre calcaire a facilit l'panouissement de la sculpture romane. Les grands difices du 11e sicle sont des foyers artistiques o les sculpteurs s'inspirent dans un premier temps des formes et des motifs de l'Anti-quit et de l'poque carolingienne pour faire ensuite uvre de cration.

    La faade de l'glise est souvent privil-gie, notamment le portail qui marque le passage entre le monde profane et le monde sacr. En Poitou-Charentes, le portail est rarement pourvu d'un tympan. La sculpture, ornementale ou figurative, se dploie sur la voussure comme l'glise Saint-Pierre Aulnay o les deux portails, sud et ouest, sont superbement sculpts.

    Parfois, la sculpture envahit toute la faade comme la cathdrale Saint-Pierre Angoulme ou l'glise Notre-Dame-la-Grande Poitiers, offrant aux yeux de tous le message de l'glise.

    Sculpture

    Le dcor sculpt du 11e sicle est principalement vgtal ; des animaux sont gale-ment reprsents (oiseaux, lions) ainsi que de rares scnes histories. Le rle de la sculpture est toutefois mineur par rapport aux peintures qui ornent l'intrieur des glises et portent l'essentiel du message religieux.

    glise Saint-Pierre, Airvault (Deux-Svres)Ce chapiteau illustre l'histoire d'Adam et ve.

    La Bible est une des principales sources d'inspiration des sculpteurs romans.

    Au sicle suivant, les motifs sculpts se multiplient et se diversifient. Ani-maux, vgtaux, monstres, reprsen-tations humaines, scnes religieuses, personnages symboliques dcorent l'difice tout en illustrant les valeurs de l'glise. Ils sont prsents sur les portails et les baies, sur les chapi-teaux des colonnes, sur les modillons des corniches...

    A R T R O M A N+ 11POUR EN SAVOIR PLUS :

    Portail sud de l'glise Saint-Pierre, Aulnay (Charente-Maritime)Les motifs de la voussure du portail sont disposs dans un ordre rayonnant; l'arc externe est orn du clbre bestiaire (suite de monstres) d'Aulnay.

    Faade de la cathdrale Saint-Pierre, Angoulme (Charente) La faade est un mur-cran abondamment sculptqui illustre le Jugement dernier et l'Ascension du Christ.

    glise Saint-Savin et Saint-Savinien, Saint-Savin (Vienne) Les chapiteaux des colonnes de la nef de l'glise sont orns de souples vgtaux, aux feuilles et tiges charnues, pleines de sve, caractristiques dela sculpture poitevine au 11e sicle.

    glise Saint-Hilaire-le-Grand, Poitiers (Vienne) Ce chapiteau prsente deux couples de lions dresss etrunis par une seule tte, motif qui apparat dans lasculpture du Poitou au 11e sicle et se diffuse largement par la suite.

  • 4SCUL

    PTUR

    EL'glise Saint-Pierre,Aulnay (Charente-Maritime)

    L'glise paroissiale Saint-Pierre est difie vers 1125-1150, l'extrieur du bourg d'Aulnay. Elle appartenait aux chanoines (religieux) de la cathdrale de Poitiers et marquait la limite entre le diocse de Poitiers et celui de Saintes.L'difice, construit en belles pierres de taille, aux volumes quilibrs, est orn d'une abon-dante sculpture qui pare les modillons, les baies, les portails, les chapiteaux... Trois ateliers de

    sculpteurs ont travaill Aulnay o se mlent des influences de sculpteurs saintongeais et poitevins. Sur le portail ouest de l'glise, sont reprsentes des figures allgoriques ou bibliques qui invitent le fidle vivre selon les prceptes de l'glise.L'glise Saint-Pierre est inscrite sur la liste des monuments historiques depuis1840.

    glise Saint-Pierre, Aulnay (Charente-Maritime).Dtail de l' lvation de la faade ouest. Extrait de : Baudot, A. de ; Perrault-Dabot A. Archives dela commission des monuments historiques, publies sous le patronage de l'administration des Beaux-Arts [...]. t. IV.

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    POUR EN SAVOIR PLUS :

  • +Peinture

    A R T R O M A N13POUR EN SAVOIR PLUS :

    Vue d'est en ouest de la vote de la nef de l'glise,Saint-Savin (Vienne)

    Vote de la nef de l'glise,Saint-Savin (Vienne). Dieu bnissant la famille de No la sortie de l'arche.

    Dtails des plis du vtement de Dieu et de sa main droite, avec le jeu du blanc et des rehauts de couleur.

    Tte d'un membre de la famille de No aux pommettes soulignes en ocre rouge.

    Aux 11e et 12e sicles, l'intrieur des glises peut tre recouvert de badigeons et de peintures. Les colonnes sont dcores de peintures imitant le marbre, les chapiteaux sculpts sont rehausss de couleurs, les murs et/ou les votes sont orns de scnes illustrant la Bible, la vie des saints.... Si elle embellit la maison de Dieu, la peinture transmet aussi le message de l'glise. Au 11e sicle, elle en est d'ailleurs le principal vecteur, la sculpture jouant un rle encore mineur.L'extrieur peut aussi tre peint comme en tmoignent les traces polychromes conserves sur la faade de l'glise Notre-Dame-la-Grande Poitiers.

    En Poitou-Charentes, une vingtaine d'glises ont conserv, partiellement, un dcor peint roman. La plus clbre d'entre elles est l'glise abbatiale de Saint-Savin (Vienne) qui abrite le plus vaste ensemble de peintures murales romanes en France, vraisemblablement excutes la fin du 11e sicle. Il illustre une soixantaine d'pisodes de la Bible.

    L'tude des peintures de Saint-Savin a permis de connatre les techniques utilises. Deux enduits base de chaux et de sable, l'un grossier et l'autre fin, ont t succes-sivement poss sur le mur humidifi. Sur le deuxime enduit, le peintre a esquiss la scne l'ocre rouge. Puis, en respectant les contours, il a pos les grands aplats de couleurs des sujets (vtements, architectures, vgtaux...) et des fonds sur les-quels se dtachent les figures. Enfin, il a appliqu des rehauts de couleurs et les lumires excutes au blanc de saint Jean ( base de chaux). Il a travaill soit sur l'enduit humide (a fresco) soit sur l'enduit rhumidifi (a semi-fresco).

  • PEIN

    TURE

    glise Saint-Savin et Saint-Cyprien, Saint-Savin (Vienne)

    L'abbaye de Saint-Savin est fonde la fin du 8e sicle. Au 11e sicle, une nouvelle glise est construite entre 1040 et 1090 et la vie monastique est

    rforme. Celle-ci, qui accueille les moines, les plerins, les paroissiens, est

    compose d'une nef collatraux, d'un transept et d'un chur dambulatoire sur lequel ouvrent cinq chapelles ; sous le chur,

    une crypte abrite notamment les tombeaux des saints Savin et Cyprien.

    Pour embellir l'difice, les moines font appel aux sculpteurs et aux peintres. Ces derniers interviennent dans toute

    l'glise ; le clocher-porche est orn de scnes de la Pas-sion du Christ et de l'Apocalypse, la vote de la nef d'pi-

    sodes de l'Ancien Testament (la Gense et l'Exode) et la crypte illustre la vie des saints Savin et Cyprien.

    L'glise, dcouverte par Prosper Mrime en 1835, est inscrite ds 1840 sur la liste des monuments

    historiques. Une premire campagne de travaux est mene afin de lutter contre la disparition

    des peintures.

    Saint-Savin. Saint Michel combattant le dragon. Dessin l'encre par Gabriel Thibaudeau, d'aprs Arcisse

    de Caumont, Abcdaire archologique. Thibaudeau, manu-scrit 586. Mdiathque Franois-Mitterrand, Poitiers.

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    POUR EN SAVOIR PLUS :+

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