Exposition Héros - dossier de presse

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Dossier de presse Héros D’Achille à Zidane Sommaire Communiqué de presse 2 Renseignements pratiques 3 Iconographie 4 Introduction 6 Parcours de l’exposition 7 Publication 17 Exposition virtuelle 18 Conférences 19 ANNEXE : Les héros présentés dans l’exposition 20 Exposition 9 octobre 2007-13 avril 2008 Bibliothèque nationale de France Site François-Mitterrand En partenariat avec :

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Dossier de presse

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Sommaire

Communiqué de presse 2

Renseignements pratiques 3

Iconographie 4

Introduction 6

Parcours de l’exposition 7

Publication 17

Exposition virtuelle 18

Conférences 19

ANNEXE :Les héros présentés dans l’exposition 20

Exposition 9 octobre 2007-13 avril 2008

Bibliothèque nationale de France

Site François-Mitterrand

En partenariat avec :

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Exposition / Héros. D’Achille à Zidane 2

Communiqué de presse

Exposition

Héros D’Achille à Zidane

Qu’y a-t-il de commun entre Superman et Roland, chevalier du Moyen Âge ?Entre la résistante Lucie Aubrac et Achille, légendaire combattant de la guerre de Troie ? Rien, sinon une volonté, un engagement physique total, une action à la fois violente et miraculeuse destinée à sauver une communauté en péril. Fictif ou réel, tout héros est le produit d’un discours. Comme le rappelle André Malraux, « il n’y a pas de héros sans auditoire » (L’Espoir,1937). A travers cette figure du héros, l’exposition propose un parcours dans l’imaginaire occidental, de l’Antiquité à nos jours. Achille, Roland, Lancelot, Jeanne d'Arc, Napoléon, Jean Moulin, De Gaulle, Che Guevara, Jimi Hendrix, Superman, Zidane, … le grand livre de l’Histoire et de l’actualité est peuplé d’êtres exceptionnels qui tous, à des degrés divers, incarnent des rêves collectifs, où le besoin de gloire, de puissance, voire d’immortalité, trouve à s’exprimer. Qu’il s’agisse de la Cité grecque, de l’Occident chrétien, de la construction de l’Etat-nation ou d’un univers mondialisé, les héros permettent de concentrer sur un personnage un corpus de valeurs abstraites et diversifiées. A chaque époque ses héros et un support privilégié de médiatisation. Au héros épique, le poète ; au héros national, l’historien, et au héros moderne, composite et universel, le système médiatique. L’exposition distingue trois périodes qui ont marqué l’évolution du héros en Occident. La première, de l’Antiquité aux Lumières, correspond au héros aristocratique : Achille, Héraclès, Thésée, Alexandre le Grand, Jules César, saint Martin, Roland, Lancelot, le Cid, Condé. D’abord demi-dieu, le héros s’historicise à l’époque romaine puis se christianise. Il est progressivement absorbé par l’absolutisme jusqu’à sa remise en cause au XVIIIe siècle.

Au début de la seconde période, les bouleversements révolutionnaires revivifient la figure héroïque, dorénavant fondée sur le mérite et l’action exemplaire (Joseph Bara). Légendes noire et dorée s’affrontent (Napoléon), tandis que des héros consensuels ou disputés, souvent issus du passé, servent en France à incarner une histoire nationale (Jeanne d’Arc, Vercingétorix, Charlemagne). La tragédie des deux guerres mondiales provoque une suspicion à l’égard du héros et sacralise les victimes. Les résistants apparaissent comme les dernières grandes figures héroïques nationales.

Après 1945, le héros guerrier est progressivement rejeté. On assiste alors à un éclatement des familles héroïques, que l’exposition se propose d’explorer, du mineur de fond de l’après-guerre au super-héros, en passant par l’aventurier (Armstrong), le prophète politique (Che Guevara), l’humanitaire ou le sportif (Zidane)… Plus d’une centaine de pièces issues des collections de la BnF et d’institutions extérieures ont été choisies, qui s’attachent à montrer que du chant épique aux jeux vidéo, des manuels scolaires aux articles de journaux et à l'imagerie populaire, la fabrique multiforme produit des personnages héroïsés, profondément révélateurs de nos civilisations, de leurs terreurs et de leurs rêves.

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Exposition / Héros. D’Achille à Zidane 3

Héros D’Achille à Zidane

Dates 9 octobre 2007-13 avril 2008 (pré-ouverture exceptionnelle le 6 octobre 2007 de 19h à minuit à l’occasion de la Nuit Blanche)

Lieu Bibliothèque nationale de France – site François-Mitterrand Galerie François Ier Quai François-Mauriac – Paris XIIIe

Métro : Bibliothèque François-Mitterrand – Quai de la Gare

Horaires Du mardi au samedi de 10h à 19h, le dimanche de 13h à 19h Fermeture lundi et jours fériés Entrée : 5€ , tarif réduit : 3,5€

Commissariat Odile Faliu, conservateur en chef à la direction des collections, BnF

Marc Tourret, professeur agrégé d’histoire, service d’action pédagogique de la délégation à la diffusion culturelle, BnF

Coordination Cécile Pocheau-Lesteven, service des expositions, BnF

Scénographie Graphisme

Véronique Dollfus Jeanne Bovier-Lapierre

Accompagnement pédagogique

Visites guidées, mardi, mercredi, jeudi et vendredi à 10h et à 11h30 (46 euros) Visites guidées gratuites pour les enseignants, mercredi à 14h30 Visites-ateliers pour les classes de collège et lycée, mardi, jeudi et vendredi, de 14h00 à 17h00 (92 euros) Visites-ateliers pour les classes de primaire, jeudi et vendredi à 10h15 (46 euros)Renseignements : 01 53 79 41 00 Réservation obligatoire au 01 53 79 49 49

Publication Héros D’Achille à Zidane

Sous la direction d’Odile Faliu et Marc Tourret Prix : 39 €240 pages et 120 illustrations couleur Editions de la BnF

Visites guidées Visites individuelles : informations et réservation obligatoire au 01 53 79 40 43 Pour les groupes : informations et réservation obligatoire au 01 53 79 49 49

Renseignements 01 53 79 59 59

Contacts presse

Claudine Hermabessière, chef du service de presse Tel : 01 53 79 41 18 Télécopie : 01 53 79 47 80 [email protected]

Isabelle Coilly Tel : 01 53 79 40 11 Télécopie : 01 53 79 47 80 [email protected]

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Iconographie

Disponible dans le cadre de la promotion de l’exposition

Amphore de Thésée combattant le Minotaure Céramique attique à figures noires, rehauts rouges et blancs. Athènes, vers 540 av. J.C. Trouvée à Vulci (Étrurie) BnF, département des Monnaies, médailles et antiques

Lécythe à figures noires. Achille traînant le cadavre d’Hector. 500-480 av J.C. Musée du Louvre, Antiquités grecques, étrusques et romaines © RMN - © Hervé Lewandowski

Héraclès avec les traits d’Alexandre le Grand Empire romain, vers 230 ap. J.-C. Nikètèrion (médaillon) d’or, du Trésor de Tarse BnF, département des Monnaies, médailles et antiques

Épisode des guerres de Charlemagne et des fils révoltés d’Aymes de Dordonne Renaut de Montauban Manuscrit enluminé sur parchemin. Bruges, 1462-1470. BnF, Bibliothèque de l’Arsenal

L’apparition du saint Graal aux chevaliers de la Table ronde Lancelot du Lac France (Centre), XVe siècle (achevé en juillet 1470). BnF, département des Manuscrits

Survivance des Neuf preux dans les jeux de cartes Jeu de cartes au portrait de Paris Gravure sur bois coloriée au pochoir. Paris, Nicaise Mouillet, 1719. BnF, département des Estampes et de la photographie

Jacques Louis David (1748-1825) Études pour le Serment du Jeu de paume : groupes d’hommes et de soldats nus. Vers 1790-1791. Dessin au crayon Musée national du château de Versailles © Photo RMN / © Franck Raux

Le Général Bonaparte par David d’Angers. 1836. Médaillon en bronze à patine cuivrée. BnF, département des Monnaies, médailles et antiques

La bataille du Pont d’Arcole dans l’imagerie populaire Trait héroïque du général Bonaparte commandant en chef l’armée d’Italie.Orléans, chez Letourmy libraire [vers 1796]. Estampe gravée sur bois, coloriée au pochoir BnF, Bibliothèque de l’Arsenal

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Les héros nationaux dans les bons points Les grands événements de l’Histoire de France Paris, impr. Henri Laas, vers 1880. BnF, département des Estampes et de la photographie

Les héros nationaux sous la IIIe République Histoire de France. Premier livre (des origines à 1610), par A. Aymard. Illustrations de J. et L. Beuzon. Page 3 : Vercingétorix Paris, libr. Hachette, 1933. BnF, département Philosophie, histoire, sciences de l’homme

Le culte johannique Plat en porcelaine, orné d’une reproduction du tableau d’Ingres, Jeanne d’Arc au sacre du roi Charles VII, et de deux portraits masculins (Mgr Félix Dupanloup, à dr.), vers 1920 Collection particulière Cliché Bertrand Huet

Les héros de la légende napoléonienne L’apothéose des héros français morts pour la patrie pendant la guerre de la Liberté.1831. Lithographie par H. Garnier d’après Girodet BnF, département des Estampes et de la photographie

Louise Michel dans l’imagerie d’Epinal Vie de Louise Michel, propagande aux enfants 1905 BnF, département des Estampes et de la photographie

Affiche héroïque de la Première Guerre mondiale Affiche pour le 2e Emprunt de la Défense nationale par Abel Faivre Paris, 1916 Lithographie en couleur BnF, département des Estampes et de la photographie

Photographie de poilus lors de la bataille de Verdun, octobre 1916 Photographie par les soldats Gilbert et Louault BnF, département des Estampes et de la photographie

Joseph Epstein dit Colonel Gilles, 1911-1944 Résistant communiste, portrait en tant que membre des Brigades internationales pendant la Guerre d’Espagne Collection Georges Duffau

John Byrne Superman : l’homme d’acier ©1986 DC COMICS

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Introduction

Depuis la plus haute antiquité, les civilisations se choisissent des êtres exemplaires, jeunes, beaux, forts et courageux pour incarner une part de leurs valeurs et de leurs aspirations. Un seul acte passionné, extraordinaire, souvent violent, suffit la plupart du temps à acquérir une gloire qui distingue le héros des hommes du commun et lui donne une part d’immortalité. A cette définition « sociale » du héros, l’évolution du lexique en a ajouté une autre. Le mot héros s’est enrichi d’un sens nouveau au XVIIe siècle. Il désigne le personnage principal d’une œuvre de fiction littéraire ou, comme aujourd’hui, cinématographique. Pour exister, le héros a besoin d’une histoire, d’un récit construit à partir d’une crise réelle ou imaginaire. Cette crise a rendu son action et souvent sa mort nécessaires. Pour perdurer, il exige une mémoire, le souvenir plus ou moins sacré de cet acte passé. Le héros défend des valeurs propres à un groupe particulier (tribu, cité, nation) qui l’honore par un culte. Quelle que soit la réalité des actes qu’il accomplit, il est considéré comme un exemple pour les communautés ou les individus en construction, donc en quête de cohérence. Si tous les héros ne furent pas héroïques, tous ont été héroïsés. C’est en effet la publicité, la médiatisation de leurs exploits réels ou fictifs, qui les fabriquent en tant que héros et nourrissent le culte dont ils sont l’objet. Comme le rappelle André Malraux, « il n’y a pas de héros sans auditoire » (L’Espoir, 1937). Tout héros est ainsi le produit d’un discours et c’est à travers ce prisme que l’exposition propose un parcours dans l’imaginaire occidental. Les héros célèbres présentés dans l’exposition ne le sont pas nécessairement aux yeux de tous, mais tous les héros choisis éclairent la fabrique héroïque et l’histoire de l’imaginaire. Plus d’une centaine d’objets sont exposés (antiques, livres, journaux, affiches, publicités, multimédia, photographies, manuels scolaires…) provenant des collections de la BnF, d’institutions extérieures et de collections privées.

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Parcours de l’exposition

Le héros aristocratique Construit par les élites occidentales, le héros incarne des valeurs de courage et de supériorité. Il sert ainsi de modèle à l’aristocratie. C’est parce qu’il est « bien né » que le héros accomplit des actes extraordinaires. Dans l’Antiquité et au Moyen Âge, le héros est un personnage noble qui voyage, combat et conquiert. L’aristocratie favorise les héros guerriers et interdit aux femmes, sauf exceptions, d’incarner ce type de figures remarquables. Si la littérature épique amplifie et perpétue la geste héroïque, les images, les chants et les monuments y contribuent aussi. L’éducation des élites a permis la transmission et la transformation de ces figures montrées en exemples.

Le héros en Grèce Pour les Grecs de l’Antiquité on ne devient pas héros ; on l’est par la volonté des dieux. Achille, Hector, les princes et chefs de guerre de l’Iliade d’Homère cherchent par la « belle mort » en pleine jeunesse, une gloire éternelle dans la mémoire des vivants. De cette « belle mort héroïque », Hector sera privé lorsque, victime de la vengeance d’Achille, son cadavre sera traîné par le char du vainqueur. Dans une civilisation dominée par la compétition (agôn), l’accomplissement d’exploits guerriers et sportifs exceptionnels est une manifestation de l’excellence (aristéia). Homère met en scène hommes, héros et dieux au moment de la Guerre de Troie alors que le poète Hésiode place dans sa Théogonie les héros (Héraclès ou Thésée) dans un mythe des origines de l’humanité. Souvent demi-dieux nés de l’union d’une divinité et d’un être humain, les héros agissent entre terre et ciel. Héraclès est dans la mythologie grecque le héros civilisateur le plus célèbre. Sa force lui permet d’accomplir de nombreux exploits. Les douze travaux le mènent à l’apothéose, une divinisation exceptionnelle pour un héros. Thésée est un demi-dieu, héros civilisateur et politique. Rusé, courageux, séducteur, son histoire est celle de la conquête du pouvoir. Son combat le plus célèbre l’oppose au Minotaure en Crète. Tous fondent la civilisation en luttant contre la barbarie et la sauvagerie. La plupart des héros, mythiques ou réels, sont cependant des ancêtres prestigieux locaux, honorés par la cité comme protecteurs dans le cadre d’un culte religieux et politique.

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Le héros à Rome Les héros, intermédiaires entre les dieux et les hommes furent longtemps étrangers à la mentalité romaine. Mais la religion romaine s’ouvrit d’autant plus aux influences extérieures que la conquête du bassin méditerranéen par Rome favorisait les échanges culturels. Hercule (Héraclès latinisé) est honoré depuis l’époque archaïque comme protecteur des marchands et dieu de la Victoire. Énée et Romulus, premier roi mythique de Rome, sont des héros fondateurs. Enée est un héros troyen chez Homère (VIIIe siècle avant J.-C.), mais des auteurs latins poursuivent ses aventures. Le plus célèbre est Virgile qui écrit l’Enéide au Ier siècle après J.-C. Dans son épopée, le Troyen, accompagné de son père et de son fils, transfère les divinités de la cité (Pénates) dans le Latium. Il est, selon cette épopée, à l’origine du peuple romain. Les annales romaines racontent l’histoire légendaire ou réelle de la cité et mettent en valeur des citoyens modèles. Par un acte exemplaire, ces héros incarnent la notion de virtus (respect et dévouement à la cité ou courage à la guerre). Certains personnages exceptionnels ont connu une apothéose. Une déclaration officielle du Sénat les fait passer du statut d’homme à celui de dieu. Romulus, César puis de nombreux empereurs furent divinisés.

Christianisation du héros Le développement du christianisme impose en Occident de nouvelles figures exceptionnelles : le saint, le roi, le preux. Parce qu’il est au plus près des volontés de Dieu, le saint devient le modèle éminent au Moyen Âge. Si le héros païen adoptait un comportement parfois inquiétant et excessif, le saint doit nécessairement et jusqu’à sa mort défendre avec humilité le bien contre le mal. Ses pouvoirs surnaturels et sa proximité avec le divin le rendent très populaire. Saint Martin, sans doute le plus familier des saints de la Chrétienté médiévale, tranche son manteau pour en vêtir un mendiant transi de froid. Le Christ lui apparaît en songe vêtu du demi-manteau et lui rend grâce de son geste, entraînant sa conversion. Pèlerinages et vénération des reliques témoignent de la force du culte. Les rois deviennent des figures laïques remarquables qui s’imposent lentement et à condition de servir la chrétienté. Dans le monde de la chevalerie, cet impératif est aussi celui des preux : « ceux qui sont utiles à… ». Le terme renoue avec l’étymologie complexe du mot héros, associant le service et la guerre.

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Le preux La chevalerie se constitue comme un ordre entre le XIe et le XIIIe siècles. Elle construit un héros à son usage exclusif. Roland est un modèle de preux au Moyen Âge. Neveu de Charlemagne, il incarne le personnage principal de la Chanson de Roland, épopée écrite à la fin du XIe siècle qui évoque le combat et la mort glorieuse des chevaliers de l’arrière-garde de l’Empereur face aux Sarrasins, à Roncevaux en 778. Par la fidélité à son suzerain et à Dieu, il symbolise les préoccupations des chrétiens au moment de la première croisade. Une importante littérature s’est développée autour de la notion de courtoisie, idéal de vie dans les cours princières. Lancelot est le modèle du chevalier courtois qui doit vivre et aimer de manière élégante et aristocratique. Il triomphe de toutes les épreuves par amour pour sa dame, la reine Guenièvre, épouse du roi Arthur. Des auteurs comme Chrétien de Troyes mettent en scène un univers magique emprunté à la légende arthurienne d’origine celtique. Des chevaliers courageux, beaux et généreux tentent de concilier amour de la dame, amour spirituel, vaillance et honneur. Ils servent de modèles à une chevalerie qui devient au XIIIe

siècle un ordre réservé à la noblesse. Le preux, par la recherche de la fin’amor (amour courtois), s’éloigne du modèle du saint. L’Église cherche donc à christianiser le mythe arthurien. La quête du saint Graal entraîne le héros dans une quête spirituelle.

Le héros au service du roi Au XVIIe siècle, siècle héroïque par excellence, la notion de héros s’enrichit d’un nouveau sens. Non content d’être une figure digne de gloire, par sa force de caractère ou son courage extraordinaire, il devient aussi le personnage principal d’une œuvre littéraire ce qui renforce l’ambiguïté de son statut : les héros désignent toujours à la fois des personnages de fiction et des personnages réels. Certains d’entre eux, hérités des romans de chevalerie médiévaux ou transmis par l’enseignement des humanités, sont perçus comme des personnages purement légendaires. Tel le Cid, héros mythique de la littérature espagnole avant d’être celui de la tragi-comédie de Corneille en 1637. D’autres, de chair et de sang, sont des modèles aristocratiques qui nourrissent la littérature, se diffusent dans l’ensemble de la société et sont toujours l’objet d’un culte. Louis II de Bourbon-Condé appartient à la famille royale. Alors duc d’Enghien et âgé de 21 ans, il s’illustre à la tête de l’armée française lors de la bataille de Rocroi contre les Espagnols en 1643. Louis XIV, roi absolu, absorbe et domestique quant à lui les héros. Alexandre et les héros antiques sont, sous son règne, moins considérés comme des modèles que comme des figures annonciatrices du monarque absolu. Au XVIIIe siècle, les philosophes des Lumières condamnent le héros classique et lui préfèrent le grand homme, plus utile et moins guerrier.

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Le héros national En France, la Révolution marque un tournant fondamental dans la construction de la Nation. Cette dernière, malgré des bouleversements, devient l’expression politique de la souveraineté populaire et ses héros sont alors chargés d’incarner les valeurs et idéaux de liberté, d’égalité et d’unité. La grandeur de leurs actes tient à leur mérite et non plus à leur naissance. Pourtant le héros est toujours celui qui se hisse au dessus des autres par un engagement qui va jusqu’au sacrifice patriotique. La recherche douloureuse d’un régime politique au XIXe

siècle et les deux guerres mondiales du XXe siècle ont accéléré une fabrique héroïque dont l’histoire, à travers ses multiples supports, est le vecteur essentiel. Les femmes ne sont pas censées agir à cette époque mais doivent être intégrées à la nation. Saintes ou allégories sont les modèles d’excellence féminine les plus souvent proposés. Le héros révolutionnaire Les grands hommes considérés comme utiles au bonheur et au progrès de la société sont accueillis au Panthéon à partir de 1791. Leur travail, tenace et acharné, s’inscrit dans la durée mais les bouleversements politiques de la Révolution et la guerre menée contre l’Europe des princes coalisés réhabilitent l’acte bref et extraordinaire du héros. La figure de Joseph Bara est en ce sens exemplaire. Jeune volontaire engagé dans l’armée de la République, il est tué à 14 ans au cours d’une échauffourée en Vendée et sera présenté comme un martyr de la liberté. Quant à Michel Le Peletier de Saint-Fargeau, député des états généraux, Montagnard sous la Convention, il vote la mort du roi le 20 janvier 1793 et est assassiné le jour même. Ses funérailles et son entrée au Panthéon inaugurent le culte des héros révolutionnaires morts en martyrs. C’est surtout l’Antiquité romaine qui fournit un modèle de dévouement ou de sacrifice patriotiques. Fidèle à son inspiration antique comme l’indiquent les postures héroïques des personnages de son Serment du jeu de paume, le peintre Jacques Louis David veut montrer qu’une même ardeur patriotique anime les spartiates, les guerriers romains et les révolutionnaires de 1789. De Bonaparte à Napoléon Napoléon est un personnage complexe et controversé qui a suscité un mythe étonnant. Le jeune général Bonaparte construit sa légende héroïque par une propagande active dès la campagne d’Italie (1796-1797). Il emprunte ses références à l’Iliade et à l’épopée d’Alexandre. Mais devenu empereur, Napoléon entend laisser le souvenir d’un grand homme. Le guerrier fougueux se présente désormais comme un législateur sage et paternel. Ses ennemis le caricaturent en ogre dévoreur et encouragent une légende noire qui progresse à la fin de l’Empire. L’impopularité de la Restauration (1815-1830) favorise le développement d’une légende dorée soutenue par le mouvement romantique. Elle s’appuie sur le souvenir des anciens soldats de la Grande Armée et sur le succès du Mémorial de Las Cases. Le tyran sanguinaire est alors oublié au profit de l’empereur prodigieux et proche du peuple.

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Jeanne d’Arc Si Jeanne la Pucelle a vécu, agi, fut jugée et condamnée par l’Église au XVe siècle, c’est seulement à partir du XIXe siècle qu’elle est devenue un mythe héroïque d’une ampleur extraordinaire. Michelet a joué un rôle décisif dans la popularisation du personnage. Dans son Histoire de France (1841), la rigueur de l’historien alliée à l’éloquence de l’écrivain font de Jeanne d’Arc l’incarnation du peuple français. Selon lui, l’héroïne a, par son martyre, permis au peuple de prendre conscience de lui-même et de combattre pour sa liberté. Elle est parallèlement une sainte nationale pour les catholiques. Pour les tenants de l’enseignement religieux catholique, aucun doute n’est possible quant à la réalité de la mission divine de Jeanne d’Arc : un manuel d’Histoire de France, édité par Mame affirme ainsi qu’ « elle vit l’archange saint Michel lui apparaître avec sainte Catherine et sainte Marguerite », avec illustration à l’appui du texte. En revanche dans le « Petit Lavisse », manuel républicain, le traitement de l’épopée de Jeanne d’Arc reflète l’anticléricalisme des fondateurs de l’école laïque : « Jeanne Darc », dont l’orthographe est démocratisée, est une jeune fille du peuple méprisée par les seigneurs et qui « crut entendre des voix ». Elle est un enjeu entre la gauche et la droite, les anticléricaux et les catholiques conservateurs pendant plus d’un siècle. Canonisée en 1920, Jeanne d’Arc est officiellement désignée « Patronne secondaire de la France ». Les personnages héroïques sont forcément l’objet de débats. Jeanne d’Arc fascine par ses paradoxes : celui d’une héroïne nationale exceptionnelle dans un univers héroïque phallocratique et celui, rarissime, d’une femme condamnée puis canonisée par l’Église. Le culte johannique est aujourd’hui très localisé ou confiné à quelques traditionalistes de l’extrême-droite.

Les héros de la IIIe République Traumatisés par la défaite de 1870, les fondateurs de la IIIe République demandent aux instituteurs d’inculquer l’amour de la Patrie aux futurs citoyens. Les héros doivent incarner les valeurs de mérite, de courage, de sacrifice dans une histoire qui fait exister la nation avant même sa construction (« nos ancêtres les Gaulois »). Les grands personnages du passé sont réinterprétés en fonction des valeurs et des idéaux du moment. C’est la IIIe République qui fera de Vercingétorix un héros en le présentant comme un modèle de résistant à l’envahisseur. Les manuels scolaires se multiplient, se modernisent et servent de supports à la diffusion des valeurs que portent ces personnages du passé. Ernest Lavisse incarna l’historiographie républicaine et laïque dans les premières décennies de la IIIe République. Son influence s’exerça à travers son Histoire générale et à travers ses manuels scolaires, « le Petit Lavisse ». L’image occupe une place toujours plus grande dans les manuels pédagogiques. Les grandes figures du passé (Vercingétorix, Clovis, Roland, Jeanne d’Arc, Bayard…) sont convoquées pour incarner des valeurs du présent à l’instar de Charlemagne, transformé sous la IIIe République en inspecteur de l’éducation nationale. Le recours de plus en plus systématique à l’image (bons points, manuels illustrés) est souvent fondé sur la déclinaison d’épisodes d’histoire célèbres (batailles de Bouvines, Rocroi, Tolbiac, Poitiers…).

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Exposition / Héros. D’Achille à Zidane 12

Héros et victimes de la Grande Guerre La première guerre mondiale marque un tournant essentiel dans les rapports entre héros et victimes. L’affiche ou les cartes postales sont un support privilégié pour la propagande. En 1916, la posture dynamique et volontaire du soldat partant à l’assaut, bras tendu, brandissant un fusil qui sort du cadre, appelle les Français à joindre le sacrifice pécuniaire à l’effort du sang des héros partis combattre l’ennemi. Cependant, devant l’horreur de la mort de masse, le modèle du héros glorieux traditionnel est condamné. C’est l’image de la victime, consentante ou non, mais subissant son sort, qui l’emporte sur celle du héros. Les représentations du combat témoignent de cette rupture : les scènes de batailles qui associaient duels singuliers et vision panoramique selon un modèle fixé au XVIIe siècle présentent désormais des combattants couchés et rampants, caractéristiques du XXe siècle. La vision serrée et fragmentaire, ainsi que les contraintes matérielles des premières photographies, contribuent à déshéroïser la guerre. La tragédie de la Grande Guerre a universalisé les monuments aux morts tant chez les vainqueurs que chez les vaincus, comme une nouvelle forme de culte qui honore la mémoire de millions de soldats ensevelis dans la boue des tranchées. La concurrence des héros Dans l’entre-deux-guerres apparaissent des régimes totalitaires qui cherchent, à l’aide du recours massif à la propagande, à créer « l’homme nouveau ». En URSS, le héros de la classe ouvrière doit soumettre la nature aux impératifs du régime stalinien. Dans l’Allemagne nazie, le héros est un chef, un surhomme, viril et racialement pur, qui cherche au contraire à revenir à un état de nature où le fort domine le faible. Les représentations de ces héros expriment la volonté et la puissance. Mais le thème de « l’homme nouveau » déborde les frontières des seuls régimes totalitaires. Parallèlement, les démocraties offrent des exemples et une réflexion héroïques renouvelés, à travers l’œuvre et la vie d’écrivains aventuriers, ou de photographes de guerre. La Guerre d’Espagne (1936-1939), par sa dimension internationale, inaugure l’affrontement entre les modèles héroïques rivaux des années trente. Saint Exupéry « Pour moi, voler et écrire, c’est tout un. » L’écrivain et aviateur Saint Exupéry (1900-1944) a le sentiment d’appartenir à une nouvelle chevalerie des aviateurs, qui propose une morale aristocratique du dépassement de soi. Son héroïsme a plusieurs facettes. Celle de l’aviateur pionnier qui disparaît en Méditerranée, mais aussi celle des personnages principaux de ses romans : pilotes d’exception, affrontant la mort dans de dangereux parcours, à l’image des héros épiques et mythologiques. L’air, la montagne, le désert ou la mer dessinent une géographie physique des risques de l’aventure et de la communion avec les éléments. Entre autobiographie et fiction, l’écriture de Saint Exupéry est la mémoire d’une vie qui ne prend son sens que dans le défi et le dépassement de soi.

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Exposition / Héros. D’Achille à Zidane 13

Les héros de la Résistance Dernière grande figure héroïque nationale, le résistant porte dans son combat un projet social et politique. Il hérite aussi d’un modèle traditionnel dans l’histoire de France : celui du héros qui se sacrifie pour sauver les valeurs de la patrie vaincue ou menacée. Jean Moulin, dont on expose le manuscrit autographe de Premier Combat, se révèle une incarnation du sacrifice. Par son destin tragique et sa force d’âme face à la torture, il a accédé au rang de héros national exemplaire. La mémoire de la Résistance reste de nos jours encore un enjeu politique majeur. C’est une référence commune et un sujet d’affrontement à la mesure de la dignité de ces hommes et femmes, français et étrangers, qui se sont engagés en ayant pleinement conscience des risques qu’ils encouraient. Pourtant, l’image du héros résistant a considérablement changé depuis 1945. À la Libération, gaullistes et communistes donnent une image virile et nationale de la Résistance. À partir des années 1980, émergent d’autres figures oubliées ou minorées : les femmes, dont les historiens ont révélé récemment le rôle très important, mais qui souffrent d’un accès difficile à l’héroïsme (Lucie Aubrac, Berty Albrecht) ; et les étrangers (soldats des colonies françaises), qui obtiennent une visibilité nouvelle dans les représentations de la Résistance.

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Le héros mondialisé Après la Seconde guerre mondiale, le monde des héros est soumis en Europe occidentale à une profonde mutation. Les grandes figures politiques et historiques héritées des conflits du XXe siècle s’affaiblissent ou se transforment. Héroïsme et humanisme tentent de se rapprocher, dans une condamnation largement partagée de la violence guerrière et machiste. Cette dernière subsiste cependant de manière virtuelle, filtrée et encadrée à travers des personnages de cinéma, de jeux vidéo, des séries télévisées. La mort, sacrifice ultime, n’est plus nécessaire pour que le héros soit reconnu. Démocratie et individualisme valorisent les héros du mérite et de la performance, notamment à travers le sport. Le système médiatique est devenu le grand producteur de héros, souvent confondus avec les célébrités ou les victimes. La mondialisation entraîne une rotation rapide et une diversification des figures exceptionnelles. Le héros s’use vite. Il gagne en audience ce qu’il perd en longévité. Le mineur de fond Le mineur a incarné le héros ouvrier et une certaine idée du peuple. Prolétaire idéal, il défend des valeurs de solidarité, de courage et de combat auxquelles s’est identifié le communisme, notamment en France et en URSS. La mythologie de la mine emprunte à l’épreuve héroïque de la descente aux enfers. Zola, à la fin du XIXe siècle, renouvelle cette représentation en l’associant à celle du Minotaure, qui dévore les êtres humains. À partir de 1935, la légende du mineur soviétique Stakhanov diffuse un modèle de héros du travail dans le monde entier. En France, c’est lors de la reconstruction qui suit la Seconde guerre mondiale que l’identification du Parti communiste au « peuple de la nuit » est la plus forte. Mais le déclin de l’activité charbonnière en France accompagne celui du PCF. En URSS, la dernière bataille du régime fut menée en 1986 lors de l’accident nucléaire de Tchernobyl. Les « liquidateurs », et parmi eux les mineurs de Tula, se sacrifièrent pour empêcher une catastrophe planétaire.

Le prophète politique Parmi les figures messianiques du XXe siècle se détache Che Guevara. Le « guérillero héroïque » est un des plus célèbres prophètes politiques, à côté de Gandhi, Martin Luther King, Nelson Mandela ou Massoud. La photographie a joué un rôle capital dans le mythe guévariste. Le révolutionnaire cubain qui luttait contre l’impérialisme des États-Unis est devenu, après sa mort en 1967, tout à la fois une icône christique, un produit de consommation de masse, un modèle de rebelle romantique, un héros explorateur. Né en 1928, il reste toutefois, pour les adolescents, jeune, beau et rebelle à jamais.

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Le héros humanitaire Une famille héroïque tente de concilier l’engagement énergique de l’héroïsme et les valeurs humanistes et démocratiques d’aujourd’hui. Reporters ou Médecins sans frontières, membres d’Amnesty International notamment, tentent de lutter à l’échelle planétaire contre les malheurs de l’humanité, pour imposer une civilisation digne des valeurs dont une grande partie de la planète se glorifie. Pompiers et sauveteurs divers sont des héros modernes parce qu’ils défendent les victimes et la vie humaine aujourd’hui sacrées. Mais le recours obligatoire à la médiatisation parfois abusive peut transformer le héros en célébrité et ses actes en velléités. L’aventurier Depuis les expéditions de Jason, les voyages d’Ulysse et le périple d’Alexandre, la destinée du héros est associée à la quête et à la pérégrination. Le monde semble connu, mais les successeurs de Marco Polo, de Christophe Colomb ou de Robinson Crusoë explorent aujourd’hui les abysses ou l’espace. Hommes et femmes, ils enchaînent les sommets montagneux, accomplissent des navigations périlleuses, dans une recherche du dépassement de soi qui associe le culte moderne de la performance, la quête individuelle et le souci ancien de repousser les limites du monde. Neil Armstrong, Youri Gagarine, Maurice Herzog ou Alain Bombard sont des exemples d’aventuriers de la seconde moitié du XXe siècle. La gâchette Western, film de guerre ou roman d’espionnage construisent des épopées modernes et populaires. Des personnages souvent manichéens accomplissent des exploits incroyables dans un univers historique précis : la conquête de l’Ouest américain, les grands conflits mondiaux, la guerre froide, l’après 11 septembre 2001. James Bond incarne ainsi l’un des mythes les plus populaires d’un monde contemporain dont la production cinématographique et télévisuelle est sous influence anglo-saxonne. La mise en scène héroïsante rappelle, le mouvement en plus, les gravures de bataille du XVIIe siècle ou les tableaux d’histoire du XIXe siècle. La violence du héros n’est tolérée que parce qu’elle vise à défendre une certaine conception de la civilisation. Comme dans l’Antiquité, l’ennemi incarne la barbarie. Le battant Le sportif est un guerrier moderne adapté à des valeurs démocratiques, individualistes, pacifistes et marchandes. C’est un héros de la performance et non plus de l’excellence. Le battant doit incarner le dépassement de soi et la réussite individuelle. Comme Pelé ou Platini, Zinedine Zidane est un homme ordinaire qui devient un héros quand il endosse son maillot. Le stade est un champ de bataille délimité où les règles égales du combat sont éprouvées, contournées, respectées, transgressées. C’est aussi le lieu où les sportifs sont héroïsés au prix d’un dispositif coûteux. Les mondes du sport et de l’entreprise fonctionnent selon un même culte de la performance individuelle. Mais dans un univers mondialisé, les footballeurs sont aussi perçus comme des héros locaux et nationaux.

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Le guitar hero

Orphée couvrait le chant des sirènes par le jeu de sa lyre. Jimi Hendrix jouait aussi très fort, mais pour les séduire. Descente aux enfers et chant élégiaque caractérisent les héros orphiques. Toutefois, ce titre de héros n’est attribué dans la musique électro-amplifiée qu’aux guitaristes et aux bassistes. C’est l’instrument dans sa dimension phallique, qui qualifie Eric Clapton, Jeff Beck, Jaco Pastorius et surtout Jimi Hendrix comme guitar heroes. La virtuosité et la maîtrise d’une chaîne d’électrification ont permis à ce musicien révolutionnaire d’explorer des continents sonores insoupçonnés. Son jeu de scène spectaculaire a fait de chacun de ses concerts autant de performances et de prouesses. L’industrialisation de la lutherie propose des répliques de guitares mythiques. Elles favorisent l’identification des musiciens à leur héros et contribuent à perpétuer leur culte.

Le super-héros Les super-héros naissent aux États-Unis en 1938 : Superman est le premier d’entre eux, généreux, altruiste, muni de pouvoirs extraordinaires, il mène une double vie et défend toujours le bien. D’autres personnages héroïques, souvent manichéens, apparaissent à sa suite, comme Batman, Spider-Man, les Quatre Fantastiques, Captain America. Nés dans le monde de la BD, les super-héros s’exportent massivement dans les séries télévisées, au cinéma, dans les jeux et produits dérivés, gagnant une popularité planétaire. L’influence des mangas et des séries d’animation japonais renouvelle leur champ d’action et leur panoplie, qui empruntent à des civilisations diversifiées.

Le héros du monde médiéval-fantastique Le héros médiéval fantastique vit dans un monde imaginaire, syncrétique et recomposé, nourri d’un Moyen Âge légendaire, notamment du cycle arthurien. Il dispose de pouvoirs souvent magiques et s’oppose à des forces occultes, magiciens, monstres… Un des auteurs les plus importants dans ce domaine est l’écrivain Tolkien, créateur d’un monde fictionnel extrêmement complexe et cohérent. Les héros de ces mondes imaginaires vivent aussi bien dans les romans que dans les bandes dessinées, le cinéma, les jeux de rôle et les jeux vidéo, ainsi que dans les univers de jeu en ligne sur internet.

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Publication

Héros D’Achille à Zidane Sous la direction d’Odile Faliu et Marc Tourret Prix : 39 €240 pages et 120 illustrations couleur Editions de la BnF

Du héros aristocratique de l’Antiquité au « superhéros » virtuel, en passant par les figures du héros national et populaire, ce catalogue propose une vivante approche de la fonction héroïque. Puisant aux meilleures sources de l’histoire et de la fiction, l’ouvrage montre comment des supports variés produisent des personnages héroïques, riches d’enseignements sur les sociétés qui leur vouent un culte.

Contacts presse :Claudine Hermabessière, chef du service de presse Tel : 01 53 79 41 18 Télécopie : 01 53 79 47 80 [email protected]

Isabelle Coilly Tel : 01 53 79 40 11 Télécopie : 01 53 79 47 80 [email protected]

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Exposition Virtuelle

Héros sur Internet expositions.bnf.fr/heros

Nos héros sont tous un peu des personnages de fiction. Certains sont des héros mythiques, tel Achille ou Ulysse, d'autres ont marqué l'histoire comme Alexandre ou Charlemagne, d'autres enfin sont de purs personnages imaginaires tels ces vengeurs masqués qui, de Robin des Bois à Zorro ou Spider-Man, prennent la défense des plus humbles. Tous expriment des valeurs dans la société et l'univers qui sont les leurs : Lancelot dans la culture médiévale, Lucie Aubrac pendant la Résistance, ou Zidane dans la France d’aujourd’hui. L'exposition en images D'Achille à Zidane, l'exposition virtuelle présente de grandes figures héroïques, révélatrices des sociétés qui les ont créées, de leurs valeurs autant que de leurs imaginaires. Arrêt sur… Le dossier étudie le héros sous un angle historique comme objet d'une construction et produit d'un discours : le héros aristocratique sous l'Antiquité et l'Ancien régime, le héros national aux XIXe et XXe siècles, le héros mondialisé de nos jours. Il s'interroge sur la place des femmes dans cet univers héroïque, ou encore sur les héros dans la littérature. Gros plans Le public est invité à suivre les aventures de deux héros au fil des pages de quelques manuscrits exceptionnels dont les enluminures sont explorées au zoom et accompagnées d'un commentaire sonore : > Alexandre le Grand, figure historique devenue mythique de son vivant, dont on retrace la légende en Occident à partir d'un manuscrit du XVe siècle et la légende en Orient à partir d'un manuscrit persan du XVIIe siècle. > Lancelot du Lac, figure littéraire née sous la plume de Chrétien de Troyes, qui devient le personnage central de la légende arthurienne, dont on narre les aventures à partir de manuscrits du XVe siècle. En repères seront proposées les "biographies" des héros exposés, avec chronologie, glossaire et bibliographie. Atelier et pistes pédagogiques Des fiches pédagogiques pourront être téléchargées sur le site. Un atelier d'écriture en ligne invitera les classes de tous niveaux à revisiter la figure du héros, tandis que des ressources seront mises à la disposition des écoles qui participeront au concours organisé avec le SNUipp et la Ligue de l'Enseignement. Informations : http://classes.bnf.fr/ Inscriptions : http://www.snuipp.fr/

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Conférences

Autour des Héros

Cycle de six conférences et rencontres proposées par François Hartog et Jean–Claude Bonnet :D’Ajax, le héros tragique et épique au héros républicain, le grand homme, du héros des Lumières créateur ou révolutionnaire, au héros littéraire ou cinématographique du XXe siècle.

Jeudi 15 novembre 2007 à 18h30 : François Lissarague Ajax le géant, rocher des Achéens

Jeudi 13 décembre 2007 à 18h30 : François Hartog Les temps des héros : temps héroïques, temps historiques, temps présentistes

Jeudi 10 janvier 2008 à 18h30 : Philippe Roger Héros des Lumières, héros révolutionnaires : avatars de l'héroïsme au XVIIIe siècle

Jeudi 21 février 2008 à 18h30 : Vincent Duclert Héros républicain, héros démocratique. Les mutations du XXe siècle

Jeudi 20 mars 2008 à 18h30 : Jean-Claude Bonnet L’héroïsation au cinéma : le Napoléon d’Abel Gance

Jeudi17 avril 2008 à 18h30 : Olivier Rolin Le héros littéraire (à préciser)

BnF – Petit auditorium Site François-Mitterrand Entrée Hall Est

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ANNEXE Les héros présentés dans l’exposition

Les héros aristocratiques :

Gilgamesh : Roi-héros mythique de la ville d’Uruk en Mésopotamie. Sa quête de l’immortalité qui l’entraîne dans des combats extraordinaires nous est connue par la première épopée conservée.

Héraclès : Héraclès est dans la mythologie grecque le héros civilisateur le plus célèbre. Né des amours du dieu Zeus et de la mortelle Alcmène, sa force effarante lui permet d’accomplir de nombreux exploits. Les douze travaux le mènent à l’apothéose, une divinisation exceptionnelle pour un héros. Il est honoré le plus souvent comme un dieu, notamment à Rome où il prend le nom d’Hercule.

Thésée : Thésée est un demi-dieu, fils à la fois du roi Égée et de Poséidon, tous deux unis la même nuit à sa mère Éthra. C’est un héros civilisateur et politique honoré surtout en Attique, la région d’Athènes. Son combat le plus célèbre l’oppose au Minotaure en Crète. Il vainc grâce à l’amour d’Ariane, abandonnée cependant sur l’île de Naxos.

Achille : Héros légendaire de la Guerre de Troie. Fils de Pélée et Thétis, le chef de guerre grec presque invulnérable de l’Iliade d’Homère (VIIIe siècle av. J.-C.) a préféré une vie courte et glorieuse à une existence longue et obscure. Il venge son ami Patrocle en tuant le Troyen Hector, avant de périr d’une flèche décochée par Pâris et guidée par Apollon.

Hector : Héros noble et courageux de l’Iliade. Hector est aux Troyens ce qu’Achille est aux Grecs. Fils des mortels Priam et Hécube, le mari d’Andromaque et père d’Astyanax est le plus vaillant des guerriers troyens. Après avoir tué Patrocle, il est à son tour victime de la vengeance d’Achille qui traîne son cadavre pour le priver de la « belle mort » héroïque.

Alexandre le Grand (356 - 323 av. J.-C.) : Personnage historique, le fils de Philippe II de Macédoine et d’Olympias, prétendait descendre d’Héraclès et d’Achille. Roi à vingt ans, il se lance à la conquête d’un immense empire qui va de la Grèce à l’Inde et fonde plusieurs villes dont Alexandrie. Il meurt à trente-trois ans non sans avoir élaboré de son vivant une partie de sa légende.

Énée : Le fils du mortel Anchise et de la déesse Aphrodite est un héros troyen chez Homère. Des auteurs latins poursuivent ses aventures. Le plus célèbre est Virgile qui écrit l’Enéide au Ier siècle ap. J.-C. Dans son épopée, le Troyen transfère les divinités de la cité dans le Latium. Il est, selon cette épopée, à l’origine du peuple romain et incarne les valeurs de respect, de piété et de courage.

Jules César (100 - 44 av. J.-C.) : Issu d’une famille aristocratique, ce général et homme politique romain instaura un pouvoir et un culte personnels qui marquent le passage de la République à l’Empire. Ses Commentaires visent à justifier ses actions. Après le roi légendaire Romulus, il fut le premier dirigeant à être divinisé (apothéose).

Saint Martin (316/317 - 397) : Connu par la Vie de Martin rédigée à la fin du IVe siècle par Sulpice Sévère, cet ancien légionnaire romain a combattu le paganisme en Gaule avant de devenir évêque de Tours. Il est honoré, à travers l’épisode du manteau partagé, comme un saint très populaire au Moyen Âge.

Roland (VIIIe siècle) : Neveu de Charlemagne, il est le personnage principal de la Chanson de Roland,épopée écrite à la fin du XIe siècle qui évoque le combat et la mort glorieuse des chevaliers de l’arrière-garde de l’Empereur face aux Sarrasins, à Roncevaux en 778. Par la fidélité à son suzerain et à Dieu, Roland est un modèle de preux au Moyen Âge.

Charlemagne (748 ? - 814) : Roi guerrier, il agrandit le royaume des Francs et des Lombards par la soumission brutale des Saxons notamment. Il est aussi à l’origine de la renaissance carolingienne qui crée un vaste espace politique, culturel et religieux en Occident. La figure de l’empereur n’a cessé d’habiter la littérature de langue française à partir du XIe siècle.

Lancelot : Né au XIIe siècle sous la plume de Chrétien de Troyes, Lancelot est le modèle du chevalier courtois qui doit vivre et aimer de manière élégante et aristocratique. Il triomphe de toutes les épreuves par amour pour sa dame, la reine Guenièvre, épouse du roi Arthur.

Saint Louis (1214 - 1270) : Dans la première partie de son règne, Louis IX fut un roi guerrier. Sa piété le conduit à faire vœu de croisade. Il s’embarque en 1248 et ne revient qu’en 1254 profondément changé après un épisode de captivité en Orient. Très dévot, il entreprend de grandes réformes visant à faire régner la justice divine et à renforcer l’autorité monarchique dans le royaume de France.

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Le Cid : Rodrigo Diaz de Vivar (vers 1043 - 1099) est à l’origine un mercenaire qui vécut au XIe siècle. Ce chevalier est le sujet d’une chanson de geste au XIIe siècle et d’une épopée de Guillén de Castro au XVIIe

siècle. Il est donc déjà un héros mythique de la littérature espagnole avant d’être celui de la tragi-comédie de Corneille en 1637. Le personnage de Condé a inspiré l’auteur du Cid.

Le Grand Condé (1621 - 1686) : Louis II de Bourbon-Condé appartient à la famille royale. Alors duc d’Enghien et âgé de 21 ans, il s’illustre à la tête de l’armée française lors de la bataille de Rocroi contre les Espagnols en 1643. Il prend la tête de la Fronde des princes contre Mazarin et Louis XIV, avant de retrouver les faveurs du roi qui a besoin de son soutien. Grand chef de guerre, il est, avec Turenne, l’un des grands héros militaires du XVIIe siècle.

Louis XIV (1638 - 1715) : Louis le Grand est un des monarques qui a régné le plus longtemps en Europe. De son vivant déjà, on parle de « Grand Siècle ». Sur 54 ans de règne il en a consacré 32 à faire la guerre. Alexandre et les héros antiques sont considérés comme des figures annonciatrices de ce monarque absolu qui ne laisse guère de gloire en partage à d’autres héros.

Les héros nationaux :

Joseph Bara (1779 - 1793) : Ce jeune volontaire d’origine modeste s’engage dans l’armée de la République. Il est tué à 14 ans au cours d’une échauffourée en Vendée. Robespierre le présente comme un martyr de la liberté qui aurait crié « Vive la République » au lieu du « Vive le roi » qu’exigeaient les chouans. Il ne fut jamais panthéonisé puisque la cérémonie devait avoir lieu le jour où Robespierre fut exécuté.

Michel Le Peletier de Saint-Fargeau (1760 - 1793) : Député des états généraux, il renie ses origines nobles et devient un Montagnard sous la Convention. Il vote la mort du roi le 20 janvier 1793. Assassiné le jour même, il entre au Panthéon. Ses funérailles inaugurent le culte des héros révolutionnaires morts en martyrs.

Jacques Cathelineau (1759 - 1793) : Fils de maçon, ce paysan et colporteur devient généralissime de l’armée catholique et royale lors des guerres de Vendée sous la Révolution. Mort des suites de ses blessures en juillet 1793, il incarne un des héros de la contre mémoire vendéenne à l’origine d’un lieu de souvenir régional.

Toussaint Louverture (1743 - 1803) : Héros libérateur haïtien, Toussaint Louverture se bat pour l’abolition de l’esclavage ratifiée en 1794 par la Convention. Il chasse les Espagnols et les Anglais de l’Ile et devient gouverneur à vie de Saint-Domingue (Haïti). Mais Bonaparte rétablit l’esclavage et envoie des troupes pour faire appliquer le décret. Toussaint Louverture est arrêté en 1802, exilé dans le Doubs. Il meurt en prison en 1803.

Bonaparte / Napoléon (1769 - 1821) : Général sous la Révolution, premier consul à la suite du coup d’État du 18 Brumaire an VIII (9 novembre 1799) et sacré empereur des Français en 1804. Il se construit de son vivant en personnage mythique, héros et grand homme. Sa mort relance l’affrontement des mémoires entre légende noire et légende dorée et souvent une fascination et une répulsion mêlées.

Jeanne d’Arc (1412 - 1431) : Pendant la guerre de Cent Ans, la jeune lorraine, fille de laboureurs, entend des voix surnaturelles qui lui ordonnent de délivrer le royaume de France des armées anglaises. Elle obtient des succès militaires notamment à Orléans (1429). Après quelques revers, elle est capturée, livrée aux Anglais, condamnée à être brûlée vive par un tribunal ecclésiastique. Réhabilitée vingt-cinq ans plus tard, elle devient une héroïne nationale au XIXe siècle et fut canonisée en 1920.

Vercingétorix (72 av. J.-C. ?- 46 av. J.-C. ?) : Jeune aristocrate gaulois, il fédère plusieurs tribus pour repousser l’armée romaine de Jules César. Après le succès de Gergovie, il se constitue prisonnier pour mettre fin au siège d’Alésia en 52 av. J.-C. Il est alors emmené à Rome comme trophée pour le triomphe de César. Il est exécuté en prison en 46 av. J.-C. C’est la IIIe République qui en fait un héros en le présentant comme un modèle de résistant à l’envahisseur.

Louise Michel (1830 - 1905) : Institutrice opposée au Second Empire, elle participe activement à la Commune de Paris comme révolutionnaire anarchiste (1871). Condamnée à la déportation en Nouvelle-Calédonie, elle se lie avec la population canaque. Amnistiée, elle poursuit sa lutte pour une plus grande justice sociale.

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Georges Guynemer (1894 - 1917) : Pilote de guerre français le plus célèbre lors du premier conflit mondial. Au sein de « l’Escadrille des Cigognes » il remporta plus d’une cinquantaine de victoires et son avion fut abattu plusieurs fois, jusqu’à sa mort en septembre 1917 au dessus de la Belgique. Sa mémoire est toujours honorée dans l’armée de l’Air.

Antoine de Saint Exupéry (1900 - 1944) : Écrivain et aviateur. Il participa à l’aventure de l’Aéropostale, compagnie de transport international dans une période pionnière de l’aviation (années vingt). Pendant la Seconde Guerre mondiale, il s’écrase en Méditerranée lors d’une mission de reconnaissance.

Charles de Gaulle (1890 - 1970) : Issu d’une ancienne famille de la noblesse d’épée, Charles de Gaulle est officier dans l’armée française. Blessé et prisonnier pendant la Première Guerre mondiale, il poursuit sa carrière et énonce ses théories militaires dans l’entre-deux-guerres. Envoyé en mission à Londres pendant la débâcle française de 1940, il fonde la Résistance française extérieure en lançant son célèbre Appel du 18 juin. Jean Moulin (1899 - 1943) : Né à Béziers, Jean Moulin a entamé une carrière préfectorale avant la guerre. Il est chef de cabinet de Pierre Cot (Ministère de l’Air) pendant le Front populaire. Républicain marqué à gauche, il est révoqué par le régime de Vichy et entre dans la Résistance. Chargé par le Général de Gaulle d’unifier les mouvements de résistance en France, il y parvient difficilement en fondant en 1943 le Conseil National de la Résistance. Arrêté en juin, il est torturé par la Gestapo et meurt le 8 juillet 1943 pendant son transfert en Allemagne.

Berty Albrecht (1893 - 1943) : Née dans une famille de la bourgeoisie protestante de Marseille, c’est une militante féministe progressiste. Elle rencontre en 1934 Henri Frenay avec qui elle fonde dès 1940 en zone non occupée un mouvement de résistance qui devient Combat. Arrêtée, libérée et évadée à plusieurs reprises, elle se suicide à la prison de Fresnes en 1943.

Danielle Casanova (1909 - 1943) : Vincentella Perini est née en Corse. Fille d’instituteurs, militante communiste, fondatrice de l’Union des jeunes filles de France en 1936, elle entre activement dans la Résistance dès 1940. Arrêtée, elle est déportée à Auschwitz où elle meurt le 9 mai 1943.

Lucie Aubrac (1912 - 2007) : Lucie Bernard est née dans une famille de vignerons mâconnais. Elle obtient l’agrégation d’histoire en 1938 et milite dans des organisations de la mouvance communiste. Elle épouse Raymond Samuel. Tous deux participent à la fondation du mouvement Libération Sud en 1941, et prennent dans la Résistance le nom d’Aubrac.

Joseph Epstein (1911 - 1944) : Né en Pologne dans une famille de la bourgeoisie juive, il achève des études de droit en France. Militant communiste, il combat dans les Brigades internationales pendant la Guerre d’Espagne avant d’entrer dans la Résistance française et de devenir le chef militaire des Francs-Tireurs et Partisans de la Région parisienne en 1943. Arrêté avec Missak Manouchian, il est atrocement torturé par les policiers français avant d’être fusillé par les Allemands au Mont Valérien.

Les héros mondialisés :

Che Guevara (1928 - 1967) : Ernesto Guevara de La Serna est né en Argentine dans une famille de la bourgeoisie progressiste. Il devient un révolutionnaire marxiste cubain après des études de médecine et un périple latino-américain. Membre du gouvernement de Fidel Castro, il quitte Cuba pour internationaliser la lutte contre l’impérialisme des États-Unis. Il est arrêté et exécuté en Bolivie en 1967.

Henri Grouès, dit Abbé Pierre (1912 – 2007) : Après avoir été résistant, Henri Grouès entame une carrière politique avant de fonder les Compagnons d’Emmaüs en 1949. La dureté de l’hiver 1954 l’incite à lancer, à la radio, un appel à une « insurrection de la bonté » qui eut un écho extraordinaire. Toute sa vie, l’Abbé Pierre se bat pour les démunis, les sans-abri, sans-papiers, et grâce à sa grande popularité, éveille la conscience de l’injustice.

James Nachtwey (1948 - ) : Photographe américain, reconnu internationalement comme l’un des plus grands reporters de sa génération, James Nachtwey parcourt la planète depuis plus de vingt années, pour témoigner, couvrant guerres, conflits et événements sociaux en période de crise. Ancien membre de Magnum, il fonde avec sept autres photographes l’Agence VII en 2001.

Youri Gagarine (1934 – 1968) : Cosmonaute soviétique, Youri Gagarine est le premier homme à voyager dans l’espace. Le vol réussi du 12 avril 1961 lui permet d’accomplir une révolution complète autour de la Terre. Il reçoit le titre de Héros de l’Union Soviétique.

Neil Armstrong (1930 - ) : Astronaute américain, commandant de la mission Apollo 11, Neil Armstrong est le premier homme à marcher sur la Lune le 21 juillet 1969. Il prononça la phrase historique : « That's one small step for a man, one giant leap for mankind. » (Un petit pas pour un homme, un saut de géant pour l’Humanité.)

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Maurice Herzog (1919 - ): Résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, il organise avec plusieurs alpinistes une expédition dans l’Himalaya. Parvenu avec Louis Lachenal en haut de l’Annapurna le 3 juin 1950, ils sont les premiers individus à avoir gravi un sommet de plus de 8 000 mètres. Lachenal et Herzog ont les doigts gelés au cours de la descente tragique. La presse les transforme en héros nationaux. Lachenal fut en grande partie éclipsé par Herzog.

Alain Bombard (1924 - 2005) : Médecin et biologiste français, il organise en 1952 une expédition à bord d’un canot pneumatique, sans vivres ni équipement. Il cherche à prouver qu’un naufragé qui ne cède pas au désespoir peut survivre en se nourrissant des seules ressources de la mer. Après plusieurs mois à naviguer seul sur « l’Hérétique », il atteint les Caraïbes dans un état physique préoccupant. Il acquiert une renommée mondiale avec la publication du récit de son aventure.

Tintin : Créé en 1929 par le dessinateur belge Hergé, le reporter du Petit vingtième s’embarque, au fil des albums des « aventures de Tintin et Milou » dans des explorations sur toute la planète, au fond des mers, dans l’espace et même sur la Lune.

James Bond : L’agent secret 007, au service de sa Majesté britannique, est né en 1953 sous la plume de Ian Fleming. Virtuose des armes, il utilise aussi nombre de gadgets extravagants dans ses combats, sans perdre son flegme ni sa séduction. Adapté avec succès au cinéma et interprété par plusieurs acteurs, il poursuit sa carrière depuis plus de quarante ans, incarnant l’un des mythes les plus populaires du monde contemporain. Lara Croft : Héroïne virtuelle de jeux vidéo, elle apparaît en 1996 dans la série Tomb Raider. Aventurière, c’est une jeune aristocrate, archéologue sexy qui se révèle après un accident d’avion dont elle est la seule survivante. Le personnage est célèbre hors du jeu vidéo, et popularisé aussi bien dans la mode que dans des adaptations cinématographiques.

Zinedine Zidane (1972 - ) : Né près de Marseille de parents originaires de Kabylie, Zinedine Zidane est devenu pendant une dizaine d’années, entre 1996-2006, l’un des plus célèbres et talentueux joueurs de football du monde. Milieu de terrain offensif, son toucher de balle spectaculaire a contribué à la victoire de l’équipe de France lors de la coupe du monde de 1998.

Jimi Hendrix (1942 - 1970) : Guitariste américain né d’un père afro-américain et d’une mère indienne, James Marshall Hendrix a révolutionné la musique pop dans les années 1960. Musicien autodidacte très inventif, il a, par son travail sur le son et ses talents d’instrumentiste, influencé de nombreuses générations de guitaristes. Ses prestations scéniques violentes, inspirées et engagées furent également novatrices.

Superman : Célèbre personnage de bande dessinée créé en 1938 par Jerry Siegel et Joe Shuster, Superman est le modèle du super-héros américain. Originaire de la planète Krypton, il est doué de pouvoirs extraordinaires qui lui permettent de sauver de nombreuses vies humaines.

The Fantastic Four : Personnages de bande dessinée créés en 1961 par Stan Lee et Jack Kirby chez Marvel, les Quatre Fantastiques ont été soumis à des radiations cosmiques lors d'une mission spatiale. Mutants et dotés de super-pouvoirs, les quatre super-héros combattent le mal.

Spider-Man : Créé en 1962 par Stan Lee et Steve Dikto (Marvel), l’Homme-Araignée est devenu un super-héros aux pouvoirs extraordinaires, après avoir été mordu par une araignée radioactive. Spider-Man mène une double vie et cache son identité sous celle du timide Peter Parker lorsqu’il n’est pas en action. Les adaptations récentes au cinéma par le réalisateur Sam Raimi ont popularisé encore davantage ce personnage introverti, fragile et touchant.

Batman : Créé en 1939 par Bob Kane chez DC Comics, son masque, sa cape et son intelligence signent le personnage, qui est en réalité Bruce Wayne, un play-boy milliardaire vivant à Gotham City. Série télévisée, films d’animation et de cinéma ont rendu Batman extrêmement populaire.

Gandalf : Créé par Tolkien, le magicien Gandalf apparaît dans Bilbo le Hobbit et Le Seigneur des Anneaux. Il est l’un des artisans de la lutte contre Sauron, créateur et maître des anneaux.

Eowyn de Rohan : Personnage du roman Le Seigneur des Anneaux de Tolkien, c’est la nièce du roi Théoden de Rohan. Sa nature féminine lui permet de détruire le maléfique roi-sorcier, chef des Nazgûl, qui ne pouvait être vaincu « de main d’homme ».