Exposé RéSeau Sociaux Entreprise Mars2011

16
Yves Caseau – Réseaux Organisationnels d’Entreprise - 2011 1/16 Les réseaux organisationnels Les réseaux organisationnels d’entreprise d’entreprise : : Relier l’efficacité de l’entreprise à la structure Relier l’efficacité de l’entreprise à la structure de ses réseaux de communication de ses réseaux de communication Conférence débat de l’Académie des sciences et de l’Académie des Technologies 29 Mars 2011 Yves Caseau

description

 

Transcript of Exposé RéSeau Sociaux Entreprise Mars2011

Page 1: Exposé RéSeau Sociaux Entreprise Mars2011

Yves Caseau – Réseaux Organisationnels d’Entreprise - 2011 1/16

Les réseaux organisationnels d’entrepriseLes réseaux organisationnels d’entreprise::Relier l’efficacité de l’entreprise à la Relier l’efficacité de l’entreprise à la structure de ses réseaux de structure de ses réseaux de communicationcommunication

Conférence débat de l’Académie dessciences et de l’Académie des Technologies

29 Mars 2011Yves Caseau

Page 2: Exposé RéSeau Sociaux Entreprise Mars2011

Yves Caseau – Réseaux Organisationnels d’Entreprise - 2011 2/16

PlanPlan

Introduction Modèles de l’entreprise

Première PartieFlux de communication dans l’entreprise

Deuxième PartieRéseaux sociaux d’entreprise

Troisième PartieOrganisation et groupes dans l’entreprise

Conclusion

Intr

od

ucti

on

L’étude des flux de communication et des réseaux associés est un champ d’investigation scientifique pluridisciplinaire

Page 3: Exposé RéSeau Sociaux Entreprise Mars2011

Yves Caseau – Réseaux Organisationnels d’Entreprise - 2011 3/16

Modèles de fonctionnement de l’entrepriseModèles de fonctionnement de l’entreprise

Processus (OST – F. Taylor)Décomposition – spécialisation / chrono-analyse / processus: enchaînement et orchestration des activités

Coûts de transaction (R.Coase, O. Williamson)toute rupture de charge entre activité nécessite une transaction – la firme minimise les coûts de transactions

Structure, Conduite, Performance (SPC – E. Mason)Analyse la structure de l’environnement, décrit le comportement de l’entreprise et son influence sur la performance

Décision (Simon, March)l’entreprise en tant qu’organisation, produisant des décisions selon une rationalité limitée, processus de coordination

Chaine de valeur (Porter)Analyse de la valeur, interne (dans les macro-processus) et globale (par industrie)

Division du travail et coordination des tâches (Mintzberg)Modèle de l’organisation, grammaire des structures et « topographie » des mécanismes de coordination

Intr

od

ucti

on

Page 4: Exposé RéSeau Sociaux Entreprise Mars2011

Yves Caseau – Réseaux Organisationnels d’Entreprise - 2011 4/16

Modèle des flux de communicationModèle des flux de communication

Principe clé de March & Simon

“La capacité d’une organisation à maintenir un schéma complexe et fortement interdépendant d’activités est limitée pour partie par sa capacité à gérer les communications requise pour leur coordination”

Modèle (cf. Mintzberg – propre à la simulation - nanoéconomie)

Le 21e siècle est celui du post-Taylorisme parce que la complexité de la coordination casse la logique du « séparation & spécialisation »

Complexité des transferts de « contexte » (retour aux généralistes) Fréquence de la synchronisation avec l’environnement (aléas/incertitude)

Flux d’information

activité

activité

Envir

onnem

ent Management

ContrôleCoordination

clientFacteurs de production

Produits / service

transfert

synchronisation pilotag

e La fonction coordination croît avec la taille de

l’entreprise et la complexité de l’activité

1:

Flu

x d

e

Com

mu

nic

ati

on

Page 5: Exposé RéSeau Sociaux Entreprise Mars2011

Yves Caseau – Réseaux Organisationnels d’Entreprise - 2011 5/16

Caractéristiques des flux de communicationCaractéristiques des flux de communication

La communication est un processus (D. Wolton)

3 dimensions: Le transfert d’information, la partie mécanique de la communication. C’est elle que

l’on mesure en termes de latence ou de débit. Différence entre lire/ écrire / parler & écouter

L’aspect sémantique de la communication, c’est-à-dire la double transformation (encodage) qui permet à A et B de partager en utilisant un « modèle pivot ».

L’aspect dynamique, qui décrit le protocole utilisé par A et B pour converger, pour s’assurer que l’information qui est transmise est bien comprise de la même façon de part et d’autre.

Cf. le concept de la « bandwidth » chez les spécialistes CMC Albert Mehrabian (1950): impact du message en fonction du non-verbal

1:

Flu

x d

e

Com

mu

nic

ati

on

Modèle mental B

Modèle mental A

Transfert info

Retour/reformulation

Confirmation / etc.

Traduction dans un modèle commun

Page 6: Exposé RéSeau Sociaux Entreprise Mars2011

Yves Caseau – Réseaux Organisationnels d’Entreprise - 2011 6/16

Canaux de CommunicationCanaux de Communication

Les flux de communications de l’entreprise sont répartis sur plusieurs canaux

Une communication efficace doit profiter de l’abondance des canaux (et des nouveaux outils ?) Les utiliser à bon escient selon leurs caractéristiques

Synchrone/ asynchrone Direct (face à face) / électronique Partageable (1-to-1 / 1-to-N) / immersif / multi-tâche /… Structure des réseaux

1:

Flu

x d

e

Com

mu

nic

ati

on

Destin

ata

ires

organisation

Règles / culture

Flux d’Informationde l’Entreprise

Réunions

Face-à-Face

Electronique – Synchrone

Electronique – Asynchrone

Page 7: Exposé RéSeau Sociaux Entreprise Mars2011

Yves Caseau – Réseaux Organisationnels d’Entreprise - 2011 7/16

Dimension temporelle de la communicationDimension temporelle de la communication

Communiquer « prend du temps » Le temps (de compréhension) est limité : problèmes de surcharge / il existe un « débit maximal » Besoin de se synchroniser – très sensible au taux de charge

plus les emplois du temps sont pleins, plus il est difficile de trouver un créneau commun

Ordonnancement / Théorie des files d’attentes : Réduire le taux de charge

la variation du temps de réponse n’est pas linéaire Réduire la variabilité

la variabilité du temps de traitement joue un rôle d’amplificateur Pull vs push

Piloter un réseau nécessite un « mode linéaire » et unerétro-propagation

Éliminer les maillons inutileschaque maillon, fut-il très simple, accroit considérablement la complexité

L’ensemble de ces principes est « redécouvert » par Taiichi Ohno qui développe le « lean management » chez Toyota (1950-1980) Le « lean » s’applique également aux flux immatériels

1:

Flu

x d

e

Com

mu

nic

ati

on

Taux occupation

Tem

ps

rép

on

se

100%

)1(

W

2

)1(

)1(

22BcQ

Page 8: Exposé RéSeau Sociaux Entreprise Mars2011

Yves Caseau – Réseaux Organisationnels d’Entreprise - 2011 8/16

La Science émergente des Réseaux SociauxLa Science émergente des Réseaux Sociaux

Un domaine scientifique en plein essor depuis 20 ans Pluri-disciplinaire : sociologie / mathématiques (graphes) / physique /

chimie /bioliogie Jean-Louis Moreno (1933) et Stanley Milgram (1967)

Diamètre des réseaux sociaux Une caractéristique clé des réseaux (impact performance) Web : 19 degrés de séparation – tout le Web en 19 clicks Biologie moléculaire: le graphe d’interaction entre molécules est de diamètre 3

Degré de « clusterisation » / « taux de clique »(les amis de mes amis sont mes amis)

Se mesure facilement sur les réseaux sociaux électroniques (email, SNA, …)

Taux élevé dans les réseaux (d’entreprise en particulier) Distribution des degrés

On observe partout des « power laws » (scale-free) Traduit des mécanismes de construction Facteur clé de la robustesse (ex: Web, biochimie)

2:

Réseau

x S

ocia

ux

d’E

ntr

ep

rise

Page 9: Exposé RéSeau Sociaux Entreprise Mars2011

Yves Caseau – Réseaux Organisationnels d’Entreprise - 2011 9/16

Forces des Liens Faibles (SWT)Forces des Liens Faibles (SWT)

« Qui se ressemble s’assemble » (homophilie) Un proverbe de bon sens (et une vérité sociologique) … … qui a des applications en data mining (un des intérêts business)

Ex: prédiction d’appétence Importance des « liens faibles »

Cf. étude de Mark Granovetter – sur l’obtention des jobs, diffusion des news, trouver un restaurant …

Expliquent les 6 degrés de séparation (structure des « petits mondes ») Rôle crucial dans la diffusion, des informations, des modes, des

épidémies, …. Un principe dont l’application est fondamentale dans l’entreprise

Besoin de décloisonner l’entreprise (« casser les silos organisationnels ») Nécessité pour innover Des méthodes classiques de management .. … et des outils 2.0 (le « facebook » d’entreprise)

2:

Réseau

x S

ocia

ux

d’E

ntr

ep

rise

Page 10: Exposé RéSeau Sociaux Entreprise Mars2011

Yves Caseau – Réseaux Organisationnels d’Entreprise - 2011 10/16

CentralitéCentralité

Une distribution « power law » exhibe des « connecteurs » Nœuds à fort degré de connexion

Rôle dans la diffusion Sociologie: rôle clé , confirmé par la simulation

Se mesure avec le concept de centralité Linton Freeman – mesure le nombre de chemins qui passent par un

point Exemple HP

Retrouver les communautés de pratique à partir des logs des emails Expérience Telefonica

SMS gratuit pour les connecteurs- génèrent du trafic en rebond (fluidification de la contrainte)

Lien avec l’organisation du management Les connecteurs sont des individus clés Les managers doivent être des connecteurs

2:

Réseau

x S

ocia

ux

d’E

ntr

ep

rise

Page 11: Exposé RéSeau Sociaux Entreprise Mars2011

Yves Caseau – Réseaux Organisationnels d’Entreprise - 2011 11/16

Recherche dans un réseau socialRecherche dans un réseau social

Le faible degré de séparation n’est pas suffisant pour que l’information se transmette

Le broadcast n’est pas toujours réaliste … La recherche « de proche en proche » est difficile …

« La proximité n’est pas une distance » ! Même si un chemin court existe, le trouver n’est pas simple Trop de liens -> il y a trop de chemins et il est difficile de trouver le bon Pas assez de liens -> le chemin est long

Condition de Kleinberg – répartition dans l’espace Equilibre entre structure du réseau et sa répartition

Application fondamentale à la gestion de la connaissance dans les entreprises

Ce sont les hommes qui comptent Loi de Metcalfe « à l’envers » : la valeur d’un réseau de partage est très faible

tant que la masse critique n’est pas atteinte Loi de Metcalfe + Kleinberg: les communautés de partage doivent être

administrées lorsque la masse critique est atteinte

2:

Réseau

x S

ocia

ux

d’E

ntr

ep

rise

Page 12: Exposé RéSeau Sociaux Entreprise Mars2011

Yves Caseau – Réseaux Organisationnels d’Entreprise - 2011 12/16

Communautés, Emergence et Entreprise 2.0Communautés, Emergence et Entreprise 2.0

L’analyse des « communautés de pratiques » montre qu’elles s’auto-organisent par recrutement (« grown, not designed » - power laws)

L’auto-organisation est une caractéristique souhaitable dans l’entreprise (C. Shirky):

L’approche classique (organisation projet) est longue et couteuse Co-émergence des sujets d’intérêts et des organisations

L’entreprise 2.0 fournit un cadre (une culture) et des outils pour promouvoir l’auto-organisation du partage de l’information

Tissage des liens faibles Facilité à faire émerger des « groupes d’intérêt » Rapidité du partage d’information

Ref: How companies are benefiting from Web 2.0: McKinsey Global Survey Results (2009)

Increasing speed of access to knowledge (68%) Reducing communication costs (54%) Increasing access to internal experts (43%)

3:

Org

an

isati

on

et

Gro

up

es

Page 13: Exposé RéSeau Sociaux Entreprise Mars2011

Yves Caseau – Réseaux Organisationnels d’Entreprise - 2011 13/16

Surcharge InformationnelleSurcharge Informationnelle

Nous disposons de trop d’information, la denrée rare est le temps (temps productif = attention – H. Simon)

Q1: comment éviter le « gaspillage » ? tout le monde « processe » les mêmes inputs

(surtout si stress de la réactivité – paradoxe ) Q2: comment éviter qu’un « burst » déplace l’équilibre ?

équilibre entre les temps d’ingestion / d’analyse / de restitution

Analyse et réponses systémiques: Exigence de professionnalisme

Pas de relais sans valeur ajoutée Respect des « formats » (favoriser le transfert) Optimiser les processus de traitement de l’information (veille)

Principes « lean » Réduire la demande: la qualité de la décision/analyse n’est pas une fonction

croissante de l’information Augmenter le temps de réflexion: l’information est l’oxygène du knowledge

worker, son carburant c’est le temps

informations

actions

3:

Org

an

isati

on

et

Gro

up

es

Page 14: Exposé RéSeau Sociaux Entreprise Mars2011

Yves Caseau – Réseaux Organisationnels d’Entreprise - 2011 14/16

Réseaux AffiliationRéseaux Affiliation

Définition Un réseau social pour lequel les liens sont N-to-N

au lieu de 1-to-1 Hypergraphe, ou graphe biparti

Exemples (étudiés) : Conseils d’administration, Casting des films,…

Application : « système réunion » d’une entreprise

L’ensemble des réunions planifiées Caractérisation

Diamètre (l’ensemble des personnes que l’on rencontre en un mois)

Degré (le nombre de réunions auxquelles on participe)

Cluster Rate: degré de non-transversalité (« on rencontre toujours les mêmes » …)

Di (informationnel)

3:

Org

an

isati

on

et

Gro

up

es

Dr (Diam. Réunionnel)

Page 15: Exposé RéSeau Sociaux Entreprise Mars2011

Yves Caseau – Réseaux Organisationnels d’Entreprise - 2011 15/16

« Système Réunions » : Quelques résultats« Système Réunions » : Quelques résultats

Réseaux sociaux étiquetés (avec la fréquence des contacts) La dimension temporelle est fondamentale pour comprendre l’efficacité Ex: compromis entre voir peu de gens souvent ou beaucoup rarement

Fréquencemoyenne x R [# réunion/personne] = constante

Fréquencemoyenne x # de réunion x #moyen de participant = constante

La simulation numérique permet de mettre en évidence l’utilité des “structures de petits mondes”

Il faut mélanger des réunions en petit groupe et quelques réunions plus larges

Elle montre également l’importance des liens à faible latence (réunions fréquentes)

Ex: réunion quotidienne des patrons de production dans les ateliers du Sentier.

Formule approchée de la latence (temps de transfert) D = [log(Di) / log(Dr)] * R

Di : diamètre informationnel Dr : diamètre « réunionnel » R : nombre de réunions/personne

3:

Org

an

isati

on

et

Gro

up

es

Page 16: Exposé RéSeau Sociaux Entreprise Mars2011

Yves Caseau – Réseaux Organisationnels d’Entreprise - 2011 16/16

ConclusionsConclusions

L’étude des flux de communication et des réseaux associés est un champ d’investigation scientifique

Pluridisciplinaire: sciences de gestion (théorie du management) et sciences fondamentales

Les outils scientifiques permettent: De proposer des principes pour organiser les communications De comparer les différents canaux de communication De comprendre les apports de l’ « Entreprise 2.0 »

Plus généralement, l’optimisation des flux de communication est un domaine clé de la théorie de l’organisation pour les entreprises du 21e siècle

Approche pluridisciplinaire de la « science du management » Enrichissement du socle théorique de l’approche processus Enjeu de compétitivité nationale

Yves CASEAU

Sortie Mai

2011