Expansion Madagascar N°13

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LE MAGAZINE DU SYNDICAT DES INDUSTRIES DE MADAGASCAR Incontournables dans le développement LES INDUSTRIES N° 13 - Janv. / Fév. 2012 J’achète Malgache et tous nous y gagnons ! Je consomme Malgache, nous y gagnons ! Mividy ny vita gasy aho, tombony ho antsika rehetra ! Manjifa ny vita gasy aho, tombony ho an’ny rehetra ! Une industrie encore balbutiante Nos Régions | BONGOLAVA

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Le Magazine du Syndicat des Industries de Madagascar (SIM) -----

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Le Magazine du Syndicat deS induStrieS de MadagaScar

Incontournables dans le développement

Les industries

n° 13 - Janv. / Fév. 2012

J’achète Malgache et tous nous y gagnons !Je consomme Malgache, nous y gagnons !

Mividy ny vita gasy aho, tombony ho antsika rehetra ! Manjifa ny vita gasy aho, tombony ho an’ny rehetra !

Une industrie encore balbutianteNos Régions | BONGOLAVA

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éditorial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

Capital eCo | les industries : incontournables dans le développement . . . . . . . . . . . 8

double crise : l’industrie frappée de plein fouet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

etats généraux des industries

des ateliers régionaux pour soulever les cas spécifiques :

les industriels soulèvent les problèmes et proposent des solutions . . . . . . . . 14

régioN | BoNgolaVa. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

industrie agroalimentaire | Une huilerie de 12 t/jour

s’installe à ankadinondry . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

elevages bovin et porcin | l’un stagne et l’autre se développe . . . . . . . . . . . . . . . . 24

Filière lait | Concurrencée par le Vakinankaratra et Manjakandriana . . . . . . . . 24

production rizicole | en hausse depuis 3 ans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

transformation du riz | Concurrence très ardue à Mahasolo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

entreprenariat rural | Un esprit à développer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

industrie du bois | la formation paie et alimente l’esprit créatif . . . . . . . . . . . . . 28

Microfinance | 65% des crédits pour les greniers communautaires . . . . . . . . . . 28

industrie extractive | les collectivités méconnaissent leurs droits . . . . . . . . . . . 30

exploitation minière | les bailleurs de fonds appauvrissent

les pays en développements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

la Vie dU siM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

taBleaU de Bord éCoNoMiqUe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

Sommaire

1 bis, Rue Patrice LumumbaAntananarivo - MadagascarTél. : +(261) 20 22 240 07E-mail : [email protected] web : www.sim.mg

Fondateurs Hery Ranaivosoa • Fredy Rajaonera • Laurent Rajaonarivelo • Stéphane Raveloson • Damase Andriamanohisoa • Karim Barday • Francis Rajaobelina • Franck Fohine • Claude Ratefiarisoa

Directeur de publicationClaude Ratefiarisoa

CoordonnatriceLéa Ratsiazo

Ont collaboré à ce numéro- Fanjanarivo Symonette- Felana Lalatiana- Evelyne Fanantenana Rakotomanana

Régie Publicitaire :- Andoniaina Rova Razafitsialonina- Rindra Ambinintsoa

Maquette : (Hery Lalaina Razafimamonjiraibe)

Impression : Imprimerie NIAG Tél. 22 204 20 - [email protected]

Dépot légal : N°13-Janvier 2012

228

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6 EXPANSION MADAGASCAR - JANVIER / FEVRIER 2012 - N°13

editO

Mesdames et Messieurs, Chers lecteurs,

Bonne année à toutes et à tous.

Si notre dernière livraison du dernier bimestre de l’année 2011 vous a donné un bilan plutôt négatif pour l’année 2011 faute de consensualité et d’inclusivité entre les partenaires de développement, cela ne voudrait pas dire que le SIM baisse les bras. Non, loin de là, nous sommes déterminés à préparer l’avenir, la preuve, la tenue des Etats Généraux de l’Industrie le 21 Novembre 2011.

Contrairement au quotidien où l’on a vécu le chacun pour soi, cet évènement a connu un réel partenariat public – privé – organismes techniques et financiers internationaux tant dans sa préparation que son organisation avec un accent particulier sur la participation active des opérateurs privés des régions.

Nous sommes confiants que cet élan de partenariat ne se terminera pas. Le document issu du processus menant aux Etats Généraux est explicité dans cette parution.

Dans sa lutte contre la concurrence déloyale et pour l’assainissement du marché intérieur, le SIM a déclaré solennellement un engagement d’intégrité durant la journée de l’Industrialisation de l’Afrique et qui reflète les valeurs suivantes : performance, qualité, respect de la personne, intégrité, responsabilité, transparence, loyauté, refus de la corruption et de la concurrence déloyale.

Bonne lecture

Le Comité Directeur

Editorial

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8 EXPANSION MADAGASCAR - JANVIER / FEVRIER 2012 - N°13

caPitaL ecO

L’industrie occupe une place importante dans la croissance économique d’un pays.

Les pays développés doivent leur situation ac-tuelle à un essor de leurs industries. L’indus-trie crée de la valeur ajoutée, de l’emploi, paie impôts et taxes. De plus, les industries ont des effets induits sur d’autres secteurs d’ac-tivités comme l’agriculture, les services… En un mot, l’industrie crée de la richesse.

Le Syndicat des Industries de Madagascar (SIM), soucieux du développement du sec-teur industriel - qui est aussi la base de la croissance économique du pays du fait que la croissance économique est fonction des investissements, a, avec ses partenaires fi-nanciers et techniques et le Ministère d’Etat de l’Economie et de l’Industrie, organisé les Etats Généraux de l’Industries à Madagascar. En effet, l’industrie est frappée de plein fouet par la crise politique depuis 2009, laquelle, conjuguée à la crise financière internationale, a également touché une partie du tissu indus-triel, notamment ceux qui fait de l’exporta-tion le marché principal de leurs entreprises.

L’instabilité politique ne donne aucune visi-bilité aux entrepreneurs, des planifications s’avèrent de ce fait nécessaires dans la gestion d’une entreprise. Les Etats Généraux de l’In-dustrie est donc un point de départ pour la reconstitution et la relance de l’industrie.

Le rapport économique et financier 2011 in-

dique huit branches d’activités classées per-formantes pour l’année 2010. Parmi ces in-dustries, l’on trouve l’industrie extractive par la présence des grands projets miniers, l’agro-industrie qui tient une place importante dans le secteur, ainsi que l’industrie alimentaire. Le tableau qui suit donne une idée de la crois-sance de ces branches d’industries.

LES InduStrIESIncontournables dans le développement

Felana Lalatiana

BraNCHes perForMaNtes

(Croissance en %) 2008 2009 2010

agro-iNdUstrie 0.0 57.3 49.7

iNdU eXtra 9.0 14.3 121.3

eNergie 6.9 -0.4 0.0

iNdU aliM 0.0 57.3 49.7

iNdU Corps gras -5.5 -19.3 0.5

iNdU CUir -5.1 -6.2 1.6

iNdU Bois 9.2 -33.7 0.1

iNdU BoissoN 3.0 0.1 1 .0

Source : vice-Primature chargée de l’Economie et de l’Industrie

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LES InduStrIESIncontournables dans le développement

Les branches à performance moyenne sont celles qui n’ont pas pu améliorer leurs productions toute l’année durant. 5 secteurs sont touchés par cette branche non performante, selon le tableau qui suit :

La non-performance de ces industries est généralement liée à la crise politique. En effet, la baisse des investissements publics a conduit le secteur du bâtiment et des travaux publics dans une situation diffi-cile. L’exclusion de Madagascar du cadre de l’AGOA a pénalisé l’in-dustrie textile.

Le rapport économique et financier 2011 indique toujours que le taux d’investissements privés a atteint 26,3% en 2010 contre 26,6% en 2009. La persistance des investissements privés en 2010 s’explique par la poursuite des investissements dans le secteur minier, entre autres. Par ailleurs, le commencement des travaux d’exploration du fer de Soalala contribue à la consistance des investissements privés à Madagascar.

9N°13 - JANVIER / FEVRIER 2012 - EXPANSION MADAGASCAR

Source : vice-Primature chargée de l’Economie et de l’Industrie

BraNCHes MoiNs perForMaNtes

Croissance en % 2008 2009 2010

Matériaux de construction 12.0 -4.2 1.3

Btp 27.6 -17.7 -17.5

iNdUstries teXtiles -4.4 -24.6 -30.0

iNdUstries taBaCs -9.1 -5.9 0.0

Zone franches industrielles ZFi 1 .2 -16.2 -15.0

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12 EXPANSION MADAGASCAR - JANVIER / FEVRIER 2012 - N°13

caPitaL ecO

Création de zone franche :

dOubLe criSe

L’induStrie FraPPée de PLein FOuet

L’industrie locale malgache est victime des effets conjugués de deux crises, à savoir la crise financière internationale et la crise politique qui mine encore le secteur jusqu’à maintenant.

Cette crise financière a eu des répercussions dans les pays en voie développement comme Madagascar. Les industries ont subi de front ce choc. Elle a conduit à une réduction des échanges mondiaux et une baisse rapide des cours, conduisant ainsi à la chute brutale des volumes et prix d’exportation. Notons que, pour Madagascar, selon les données du CREAM, les exportations malgaches sont surtout acheminées vers l’Union européenne (UE) et les Etats-Unis avec respectivement environ 53 et 22% des exportations. La France reste en tête des pays pour la destination des exportations malgaches avec environ 37% de part. Les exportations malgaches intéressent également d’autres pays comme l’Allemagne, Singapour, l’Italie et La Réunion. Cependant,

les transactions commerciales avec ces pays sont moindres, comparées aux échanges avec la France et les Etats-Unis. En fait, elles ne re-présentent respectivement que 5%, 3%, 3% et 3% de la totalité des exportations malgaches.

Mis à part les produits miniers et le bois, trois groupes de produits forment les principales marchandises exportées par Madagascar : il s’agit des produits textiles et habillement, les produits d’origine végétale composés par la vanille et autres produits de rente, ainsi que les produits d’origine animale comme les produits de mer dont la crevette.

Le tableau qui suit montre l’effondrement du prix de la vanille sur le marché international. Les consommateurs se sont plutôt tournés vers la vanille artificielle au détriment de la vanille naturelle  ; les opérateurs ont préféré ne pas respecter le prix minima de la vanille décrété par l’Etat afin que les produits puis-sent être vendus sur le marché internatio-nal. Or, ce produit figure parmi les produits phares de Madagascar.

En ce qui concerne la crevette, l’exportation a connu une réduction de 30% en valeur en 2010, par rapport à l’année 2008. Le prix de la crevette sur le marché international a égale-ment connu des baisses suite à la crise finan-cière internationale avant de connaître son niveau actuel.

Le tableau qui suit montre l’évolution du prix de la crevette

Suite à cette réduction de prix conjuguée à l’augmentation du prix du carburant sur le marché international, certaines industries ont décidé de réduire les bateaux de pêche ; d’autres, comme Unima, ont fermé les fermes d’aquaculture de crevettes comme à Besa-lampy. L’évolution de l’exportation de cre-vette hors zone franche a connu une baisse avant la reprise. La quantité exportée a été de 1 694,3 tonnes au premier semestre 2011, 1 196,0 tonnes en 2010, 1 638,2 tonnes en 2009 et 1 835,9 tonnes au cours des six premiers mois 2008.

La fermeture d’usines ayant le statut d’entre-prise franche s’est poursuivie en raison du non-renouvellement des commandes.

SecteurS annee 2009 annee 2010

nombre investissements

prévus*nombre

investissements prévus*

agro iNdUstrie 2 2679 1 2579

teXtile et CoNFeCtioN

3 7433 4 4290

CUirs et peaUX

Bois 1 146

iNForMatiqUes et serViCes

1 508 1 1442

CHiMie 3 2521 2 1346

MeCaNiqUe eleCtriqUe

traNsForMatioN MiNiere

1 1041

artisaNat

Horlog-BiJoUterie-Joaillerie

1 121

iNdUstries MaNUFaCtUrieres

2 8505

diVerses

tOtaLeS 13 21913 9 10698

Source : vice-Primature chargée de l’Economie et de l’Industrie

Source : atelier de vanille - Sambava juin 2010

Source : Banque centrale de Madagascar

année 2004 2005 2006 2007 2008 2009

prix FoB (en dollars) 300 32 28 24 20 20

année 2008 2009 2010 2011

Prix (dollars par kilo)

8,7 7,3 6 7,5

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13N°13 - JANVIER / FEVRIER 2012 - EXPANSION MADAGASCARSource : Banque centrale de Madagascar

rubriqueS 20082009 2010 2011*

t1 t2 t3 t4 2009 t1 t2 t3 t4 2010 t1 t2

café vert Valeur 9.1 0.3 0.2 0.7 0.5 1.6 0.3 1.2 2.8 3.8 8.1 3.1 0.5

Volume 7.5 0.2 0.1 1 0.6 1.9 0.3 1.2 3.3 4.6 9.4 3.1 0.5

prix unitaire 1.2 1.2 1.2 0.7 0.8 0.8 1.1 0.9 0.9 0.3 0.9 1.0 1.1

Vanille Valeur 30.6 6 4.3 5.4 12.5 28.2 11.1 10.2 7.8 10.8 39.8 4.7 10.6

Volume 2.1 0.5 0.3 0.5 0.7 2 0.6 0.6 0.4 0.8 2.4 0.3 0.9

prix unitaire 14.3 12.1 13.5 11.4 16.8 13.9 17.6 17.7 18 13.9 16.5 14.0 11.9

girofle Valeur 18.8 13.9 11.4 4.4 2.2 31.8 4.7 4.2 0.9 3.8 20.6 17.5 16.7

Volume 8.3 7.2 5.3 2.1 1.1 15.7 2 1.8 0.4 4.2 8.3 5.9 4.3

prix unitaire 2.5 1.9 2.1 2.1 2 2 2.4 2.4 2.3 2.5 2.5 2.9 3.9

Poivre Valeur 2.2 0.3 0.6 0.9 0.7 2.5 0.6 0.7 0.9 1.3 3.6 0.3 0.5

Volume 1.2 0.2 0.4 0.6 0.4 1.6 0.3 0.4 0.5 0.7 2 0.1 0.2

prix unitaire 1.8 1.4 1.4 1.6 1.7 1.5 1.8 1.7 1.7 1.9 1.8 1.9 2.4

crevettes Valeur 17.8 0.5 7.5 6.9 2 16.9 0.2 4.6 4.9 2.8 12.5 1.2 6.9

Volume 3.3 0.1 1.5 1.4 0.5 3.5 0.1 1.1 1.1 0.6 2.9 0.3 1.4

prix unitaire 5.4 3.8 5 5 4.2 4.9 3.6 4 4.4 5 4.4 4.6 4.8

Sucre Valeur 4.4 1.1 0.4 4.1 6.5 12 0 0 0.9 7.7 8.6 0.0 0.0

Volume 1o.4 2.7 0.9 11.2 18.2 32.9 0 0 2.2 20.5 22.7 0.0 0.0

prix unitaire 0.4 0.4 0.4 0.4 0.4 0.4 10.2 0.7 0.4 0.4 0.4 0.6 0.6

cacao en fèves Valeur 10.3 2.1 2.7 1.8 3 9.6 1.8 1.1 2.2 3.3 8.4 2.7 1.5

Volume 6.4 2.1 3 1.8 2.8 9.6 2 1.5 1.3 2.5 7.3 2.0 0.9

prix unitaire 1.6 1 0.9 1 1.1 1 0.9 0.7 1.7 1.3 1.2 1.3 1.7

tissus de coton Valeur 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0.0 0.0 0.0

Volume 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0.0 0.0 0.0

prix unitaire 0.7 1.5 5.3 24.1 3.9 2.8 4.2 6 2.7 1.1 2.8 3.4 8.7

Fibres de sisal Valeur 1.3 0 0 0 0.5 0.5 0.5 0.6 0.9 3.3 2.6 0.3 0.7

Volume 4 0 0 0.1 1.4 1.5 1.4 1.8 2.2 1.9 7.4 0.9 1.6

prix unitaire 0.3 0.3 0.4 0.4 o.3 0.3 0.3 0.3 0.4 0.4 0.4 0.3 0.4

Produits pétroliers Valeur 56.2 9.1 7.2 7.7 7.1 31.1 9.1 11.3 2.2 3.3 8.4 2.7 1.5

Volume 68.8 14.5 15.4 13.4 11.9 55.2 15 17.6 14.7 15.4 62.7 15.9 18.9

prix unitaire 0.8 0.6 0.5 0.6 0.6 0.6 0.6 0.6 0.7 0.7 0.7 0.7 1.0

Minerai de chrome Valeur 21.1 0 4.8 3.4 2.8 11 2.5 1.8 5.3 6.6 16.2 3.9 1.9

Volume 112.6 0 57.1 40.1 34.7 131.8 26.5 12 44 52 134.5 27.0 13

prix unitaire 0.2 0 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 0.1 o.1

graphite Valeur 2.2 0.4 0.4 0.5 0.5 1.8 0.5 0.4 0.4 0.4 1.7 8.6 0.6

Volume 4.9 0.8 0.8 0.9 1 3.4 1 1 0.9 0.9 3.8 1.0 0.9

prix unitaire 0.4 0.5 0.5 0.5 0.5 0.5 0.5 0.5 0.5 0.4 0.5 0.6 0.6

essence de girofle Valeur 4.8 0.6 1.8 1.8 2.3 6.5 1.9 2.6 3.4 5.7 13.5 6.1 5.9

Volume 1.3 0.1 0.5 0.4 0.5 1.6 0.4 0.5 0.5 0.6 2.1 0.3 0.5

prix unitaire 3.8 4.2 3.8 4 4.4 4.1 4 .6 5 6.6 9.1 6.5 11.9 11.6

autreS Valeur 110.6 29.1 21.9 24.1 39.6 114.7 28.2 31.7 32.3 40.3 132.5 31.4 69.9

Volume 265.3 28.1 69 69.9 101.8 268.8 30.9 154.7 128.4 143.2 507.2 94.6 136.2

prix unitaire 0.4 1 0.3 0.3 0.4 0.4 0.3 0.2 0.3 0.3 0.3 0.3 0.5

autres régimes douaniers Valeur 74.7 9.5 6 29.6 11.1 56.1 14.3 11.9 16.8 28.9 71.8 9.7 5.9

Volume 8.8 2.1 1.2 2.9 2.4 8.7 5.4 4 4.5 5 19 2.8 1.6

prix unitaire 8.5 4.4 4.9 10.1 4.6 6.5 2.6 2.9 3.7 5.8 3.8 3.4 3.8

zones franches Valeur 464.8 74.4 89 112 82.6 367.9 62.2 93.9 87.8 77.1 321.1 71.3 103.1

Volume 54.6 10.4 10.4 11.1 10.6 42.5 7.7 11.9 3.6 9.3 37.5 9.3 11.6

prix unitaire 8.5 7.1 8.5 10.1 7.8 8.4 8.1 7.9 10.2 8.3 3.6 7.3 8.9

tOtaL 828.9 147.1 158 201.2 173.9 682.2 137.8 176.1 177.3 210.9 702.1 163.9 243.1

Le tableau qui suit montre l’évolution de prix et le volume des principaux produits exportés de Madagascar

année 2008 2009 2010 2011

Prix (dollars par kilo)

8,7 7,3 6 7,5

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Stagnation dans le brouillard

Dans le contexte de la crise politique qui a conduit à une grave crise économique tou-chant l’industrie, l’insécurité a connu une nette recrudescence depuis la crise, même si le niveau de celle-ci a connu un changement. Au début des manifestations qui ont conduit au changement de régime, l’on a constaté des violences et des pillages notamment de jan-vier à mars 2009. Les industries qui ont subi ces violences et actes de vandalisme n’ont pas été jusqu’à maintenant prises en consi-dération par l’Etat. La sécurité a néanmoins connu une amélioration avec l’atténuation de la crise ; cependant, même si les partis poli-tiques ont signé la Feuille de route de sortie de crise, la friction au sein de ces partis ne donne aucune visibilité pour les industries.

La non-reconnaissance de Madagascar au ni-veau international a conduit à la suspension de l’«  African Growth Opportunity Act  » (AGOA). Ce programme offre aux pays afri-cains subsahariens bénéficiaires la possibilité d’exporter leurs produits vers les Etats-Unis, avec une exonération de droits de douanes, conformes aux dispositions spécifiées dans le système de préférence généralisé. Notons que Madagascar figurait en tête de liste des pays exportateurs de produits textiles vers les Etats-Unis dans le cadre de ce régime. Les Etats-Unis sont du reste destinataires des 20% des exportations malgaches. En moyenne, les exportations vers ce pays, en termes de va-leur, tournaient autour de 200 millions de dollars US par an. Mais suite à l’exclusion de l’Agoa, les industries textiles et les entre-prises en Zones franches industrielles (ZFI) ont enregistré des taux de croissance négatifs de 17,5, 30 et 15%, respectivement par rap-port à 2009, 2010 et 2011.

Sur le plan national, les industries ne sont pas encore sorties de l’auberge et subissent l’impact de la crise. D’ailleurs, le rapport de la Banque centrale de Madagascar pour le premier semestre de l’année 2011 parle en-core de morosité économique. En effet, selon ce rapport de la Banque centrale, au premier semestre 2011, les indicateurs montrent en-core une morosité économique et, malgré la relance dans certains secteurs, cela n’a pas pu relancer l’activité économique. L’on assiste à une stagnation voire même une ré-

cession dans certains points. Au cours des six premiers mois de 2011, les branches dont l’activité est tournée vers l’extérieur n’ont pas progressé car la demande extérieure est quasiment au même niveau qu’en 2010. En termes de volume, les exportations ont tout juste progressé de 1% au premier semestre 2011, contre un bond de 52,3% en 2010 pour la même période.

Les industries se heurtent à la baisse du pou-voir d’achat des consommateurs. La demande intérieure globale continuera à être limitée suite à l’appauvrissement de nombreux mé-nages. Le chômage engendré par la crise ne fait qu’empirer la situation. Près de 228 000 pertes d’emplois ont été enregistrées en 2009, principalement dans les zones urbaines. Le taux de croissance reflète également cette baisse du pouvoir d’achat. Ce taux est révisé à la baisse et n’atteint que 0,7% pour 2011 s’il était de 0,6% en 2010 et -3,7% en 2009. L’in-flation à deux chiffres ne fait qu’aggraver la si-tuation. Pour l’année 2011, le taux d’inflation est de 10,1%. Ces deux facteurs ont eu des impacts sur la demande intérieure, entraî-nant ainsi des difficultés pour bon nombre d’entreprises.

Le rapport de la Banque centrale de Mada-gascar indique toujours que, pour les sec-teurs industriels et services, la conjoncture traverse toujours une période difficile. L’ab-sence de dynamisme des activités dans ces deux secteurs est illustrée par la chute de la consommation d’électricité, de -22,7% d’une part et, d’autre part, par la baisse des crédits bancaires à court terme aux entreprises pri-vées, de -6,4% pour le premier semestre 2011. Sur un autre plan, la baisse des importations d’équipements s’est accrue, passant de -12,3% au premier semestre 2010 à -35,5% en 2011. Ce fait révèle la méfiance des opérateurs face au manque de visibilité sur les perspectives économiques.

Les données du dernier trimestre 2010 du Syndicat des Industries de Madagascar dé-voilent que 32% des membres de celui-ci ont procédé à un chômage technique, 21% ont fermé leurs usines et 40% ont procédé à une compression de leur personnel.

Le taux d’utilisation de la capacité de produc-tion des unités installées stagne autour de

50-60%, capacité qui est qualifiée d’insuffi-sante pour rentabiliser les investissements et atteindre une productivité optimale.

etatS généraux deS induStrieS

deS ateLierS régiOnaux POur SOuLeVer LeS caS SPéciFiqueS : LeS induStrieLS SOuLèVent LeS PrObLèMeS et PrOPOSent deS SOLutiOnS

A partir d’un document d’études élaboré par Mme Gilberte ANDRIANADY sur l’état des lieux et perspectives de développement du secteur industriel en octobre 2011, des ateliers régionaux ont été organisés dans les Régions  : Boeny, Vakinankaratra, Atsimo-Andrefana, Diana, Antsinanana et Haute-Matsiatra. Lors de ces ateliers, les industriels ont soulevé les obstacles au développement de l’industrie et proposé en même temps des solutions dont l’administration devra tenir compte. En général, l’énergie, le financement, l’infrastructure et l’envahissement de l’infor-mel constituent des freins au développement industriel et évoqués à chaque atelier. Des cas spécifiques sont évoqués à chaque atelier.

L’électricité : éternel obstacle au développement industriel

La cherté du prix de l’électricité, ainsi que le délestage sont depuis longtemps évoqués par les industriels comme étant un frein au dé-veloppement des industries en augmentant le coût des facteurs de production. Le Syndi-cat des Industries de Madagascar, dans son « Manifeste SIM - vision 2010 », a déjà évo-qué son souhait de zéro délestage, avoir un prix moyen du kw/h de 240 Ar. Mais ces pro-positions sont restées sans réponse. Le déles-tage persiste toujours et l’on attend même au sein de l’Etat une possibilité de révision à la hausse des tarifs de la Jirama.

Au cours des différents ateliers régionaux, les opérateurs n’ont cessé de demander l’ex-ploitation des ressources renouvelables de Madagascar. Notons que, dans ce domaine, Madagascar a des atouts à exploiter. Pour le gisement solaire, presque toutes les régions du pays bénéficient de plus de 2 800 heures d’ensoleillement par an ; le potentiel hydroé-

Je consomme Malgache, nous y gagnons !14 EXPANSION MADAGASCAR - JANVIER / FEVRIER 2012 - N°13

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15N°13 - JANVIER / FEVRIER 2012 - EXPANSION MADAGASCAR

J’achète Malgache et tous nous y gagnons !

lectrique du pays est estimé à 7800 MW alors il n’y a que 119 MW qui sont exploités. Pour l’éolienne, le pays dispose de potentialités qui varient d’une localité à l’autre ; mais dans le Sud de Madagascar, ainsi que dans le Nord, l’on peut avoir une vitesse du vent de 8 à 9m/s, avec une hauteur de 50 m ou plus.

Mais malgré la présence de ces ressources, le prix de l’électricité reste encore élevé à Madagascar. Une étude de la fondation «  Friedrich Ebert Stiftung  » (FES) montre que le coût de l’électricité reste encore cher à Madagascar, le watt/heure étant tarifé à 0,09 dollars contre 0,05 à Maurice et au Sri Lanka. A part cela, le délestage persiste tou-jours, forçant ainsi les industries à rechercher d’autres alternatives comme l’utilisation de groupes électrogènes qui, bien évidemment, augmente le coût de production. Le président du SIM, Stéphane Raveloson, a déclaré que « le délestage pénalise quotidiennement d’au moins deux heures de travail. Des fermetures d’usines sont à craindre actuellement  »  ; avant d’ajouter que «  40% du coût d’exploi-tation de nos unités industrielles sont acca-parés par le coût de l’énergie ». Des mesures d’urgence doivent de ce fait être prises pour faire cesser le délestage.

Lors des ateliers sur les états généraux des in-dustries dans toutes les Régions, le problème de l’électricité – et notamment du délestage - est encore et toujours remis sur le tapis. A Toliara, les opérateurs déplorent l’insuffi-sance et la cherté de l’énergie et proposent que l’Etat prenne des décisions sur l’utilisa-tion des énergies renouvelables telles que les énergies éolienne et solaire. Des études ont déjà été effectuées sur la potentialité de ces

énergies, ainsi que la faisabilité de leur utili-sation, dans cette région. Toliara dispose éga-lement de potentiels hydroélectriques. Les opérateurs souhaitent que le gouvernement relance le projet du central solaire d’Ihosy et les projets de barrages hydroélectriques. De source auprès de la Jirama, la construction de la centrale hydroélectrique de Sahambano à Ihosy figure parmi les projets de cette société de distribution d’eau et d’électricité de Ma-dagascar.

Les industriels du Vakinankaratra déplorent l’inexistence d’une politique de l’électricité à Madagascar et proposent que l’Etat fasse l’élaboration de cette politique en y incor-porant la libéralisation des montages de cen-trales hydroélectriques par le secteur privé, ainsi que leur distribution. Ceci, dans le cadre d’une concurrence saine, sans toucher au statut de la Jirama. Ils ont rappelé l’exis-tence de Tsinjoarivo-Ambatolampy qui offre une opportunité exploitable par tant d’autres centrales hydroélectriques, avec une capacité de 21 MW.

Lors de l’atelier qui s’est tenu à Fianarantsoa, les opérateurs ont dénoncé l’insuffisance de l’électricité qui, d’après eux, bloque l’intro-duction des grandes usines. Ils proposent à l’Etat de relancer le projet Namorona-II, conçu dans les années 80, lequel a une ca-pacité de produire de l’électricité de 12 à 16 MW. Du côté de la Jirama, l’on annonce que le projet de mise en place de la centrale hy-droélectrique, dans le cadre du projet Namo-rona-I est en cours. Le site produira 8 MW d’électricité ; cependant, il ne sera pas effectif avant 2014 ou 2015. Les travaux dans ce sens devraient débuter vers 2013.

Les opérateurs de la Région Boeny souhaitent qu’il y ait une égalité du prix de l’électricité sur tout le territoire de Madagascar. En effet, le tarif du réseau interconnecté d’Antanana-rivo s’avère moins cher par rapport aux autres tarifs. Ce réseau interconnecté a des centrales hydroélectriques comme Andekaleka, Tsia-zompaniry ou autres, qui réduisent le coût de la production. Contrairement à cela, les localités qui s’approvisionnent uniquement par le biais de centrales thermiques ont des coûts de facteurs de production plus élevés, donc également des prix élevés.

Du fait que l’électricité joue un grand rôle dans le développement d’une industrie, les opérateurs demandent à ce que l’Etat fasse d’abord une concertation avec eux avant toutes les décisions concernant l’énergie. Les bonnes mesures prises par l’Etat, comme l’exonération de taxe sur les équipements pour les énergies renouvelables, doivent éga-lement être appliquées.

insuffisance des financements

Les financements créent de la richesse ; c’est à partir des financements que les entreprises peuvent faire des investissements, démarrer de nouvelles activités ou procéder à l’exten-sion de leurs activités. Si, généralement, les grandes industries n’ont pas de problème sur ce volet, il n’en est pas de même pour les pe-tites et moyennes entreprises (PME), malgré le développement du système de crédit à Ma-dagascar. Ainsi, lors des différents ateliers ré-gionaux, les opérateurs ont demandé la mise en place de lignes de crédit adaptées. D’après les opérateurs de la Région Boeny, le système financier des banques primaires n’est pas

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16 EXPANSION MADAGASCAR - JANVIER / FEVRIER 2012 - N°13

adapté aux petites et moyennes entreprises, ce qui entraîne un problème de trésorerie, retardant ainsi les paiements d’échéance. Les PME ont généralement recours aux institu-tions de micro-finance, alors que le montant des crédits alloués par ces institutions est souvent assez bas et ne satisfait pas les petites et moyennes entreprises. Les industriels du Vakinankaratra proposent ainsi la création d’une banque d’investissement à risques. Généralement, les crédits octroyés par les banques demandent également des garan-ties, jugées par les contractants d’emprunts trop élevées, bloquant ainsi le financement. Le taux d’intérêt semble également encore élevé. Notons que les industries ont besoin de crédits, à moyen et long termes.

Avec et après la crise, des appuis sont né-cessaires pour les industries dans le cadre de la relance. Le crédit alloué à l’économie ne reflète pourtant pas cette situation. Les opérateurs de la Région Boeny demandent l’instauration d’un fonds de garantie pour le financement, lequel est également nécessaire pour faire face à une éventuelle dévaluation post-crise.

Selon le rapport de la Banque centrale de Madagascar, en dépit du maintien du taux directeur à son niveau précédent, les taux moyens débiteurs bancaires ont connu des soubresauts plus ou moins importants, selon la nature et la durée des crédits octroyés par les banques primaires. Le taux de base des banques est cependant resté dans la four-chette de 13,80 à 15,00%. Contrairement à cela, la rémunération des placements des épargnants a été, par ailleurs, presque in-changée sur les six premiers mois de 2011, pour ceux libellés en ariary. De même, les taux moyens des dépôts en devises ont fluc-tué dans une fourchette de moindre ampleur. Notons que les taux moyens pondérés des financements de stocks de marchandises, ceux des découverts et du préfinancement de collecte, ont été tirés à la hausse, de plus de 2 points de pourcentage par rapport à ceux de décembre 2010. D’ailleurs, le rapport de la Banque centrale de Madagascar indique tou-jours un recul du crédit bancaire au cours du premier semestre de l’année 2011. Ainsi, ce glissement annuel a diminué pour descendre à 4,9% à fin-juin, alors qu’il atteignait 10,8% en décembre 2010. Cette variation annuelle

se situe ainsi à un niveau lar-gement inférieur à celui de juin 2010 où elle s’est élevée à 9,7%, révèle ce rapport.

Le tableau ci-contre montre l’évolution du taux de crédit des banques.

Fiscalité : mesure incitative ou blocage pour le développement industriel

La fiscalité joue un grand rôle dans le déve-loppement de l’industrie. Les industries de Madagascar, à travers les groupements, ont maintes fois demandé à l’Etat à ce qu’avant tout projet d’élaboration d’une Loi de fi-nances, il y ait une concertation avec eux, notamment sur la fiscalité. Ils ont émis leurs souhaits à ce que l’Etat prenne en compte leurs propositions.

Notons que les industries contribuent énor-mément au renflouement des caisses de l’Etat, en plus de la création d’emplois.

Selon les données du Syndicat des Industries de Madagascar, 703 millions de dollars de chiffre d’affaires ont été enregistrés en 2010, outre le payement de 200 millions de dollars de taxes et impôts, ainsi que le versement de 101 millions de dollars pour la masse sala-riale et un investissement de 1,360 milliard de dollars.

Les industriels incitent ainsi l’Etat à prendre des mesures incitatives pour la relance des industries. « La TVA reste, par exemple, à un seul taux de 20%, jugé trop élevé par les pro-fessionnels », a déclaré le président du SIM. Notons que, dans nombreux pays dans le monde, la TVA peut être appliquée avec un taux différent pour relancer la consomma-tion et l’économie. Les industriels de la Ré-gion Boeny proposent ainsi d’axer le dévelop-pement de Madagascar sur l’agroalimentaire du fait que l’agriculture occupe plus de 70% de la population et que Madagascar dispose d’atouts non négligeables dans ce domaine  : comme l’existence de terrain à exploiter, entre autres. Ainsi, au lieu des activités exo-nérées de TVA, ils proposent à l’Etat d’exer-

cer des activités à taux zéro et supprimer le système de prorata TVA.

Pour les opérateurs de la Région Atsimo-An-drefana, l’intégration régionale de Madagas-car doit se faire avec des mesures d’accom-pagnement, notamment au niveau fiscal. En effet, du fait que les produits importés dans le cadre des accords régionaux sont exonérés de taxe, ils sont moins chers que les produits locaux, ce qui pénalise nos industriels. Les opérateurs demandent à l’Etat d’exonérer les taxes (droits de douanes, taxes d’importation et droits d’accises) sur les intrants nécessaires aux produits locaux.

Pour les opérateurs de la Région Boeny, une uniformisation des taxes et redevances est nécessaire pour une libre et saine concur-rence. Ils ont évoqué le cas de la redevance à l’exportation de la noix de cajou qui est fixée à 5000 Ar par kilo à Mahajanga, alors qu’elle est de 150 Ar à Antsiranana. Il n’est donc pas étonnant de voir certaines entreprises de Mahajanga, arrêter cette activité alors que cette localité dispose de cette matière en abondance. Ils ont également évoqué le cas du raphia qui, d’après les opérateurs, est frappé par des taxes et redevances plus éle-vées qu’à Toamasina. De plus, la redevance ne cesse d’augmenter, passant de 40 Ar par kilo à 150 Ar, puis 160 Ar, alors que le prix sur le marché mondial n’a pas changé depuis 10 ans. Par ailleurs, la délivrance de permis d’autorisation de campagne est souvent en retard suite à la lourdeur de la procédure au niveau du ministère de l’Environnement et des Forêts, ce qui donne lieu à des retards de la part des opérateurs à honorer leurs com-mandes. Ces derniers exigent en outre à ce

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Source : Banque centrale de Madagascar

Variation de la période des créances bancaires sur l’économie

(en milliards d’ariary)

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2010 2011 2011 2011 2011 2011 2011

aVOirS deceMbre JanVier FeVrier MarS aVriL Mai Juin

diSPOnibiLiteS 718819.9 703976.0 694962.9 704237.5 678916.5 683244.9 776590.6

encaisses en ariary 91522.6 76681.0 69040.4 78368.0 68735.8 87882.1 83012.8

Compte courant auprès de la BCM 627297.3 627295.0 625922.4 625869.4 610180.7 595362.8 693577.7

aVOirS exterieurS 857782.8 821700.4 792646.0 797126.1 817990.7 794097.1 766530.5

avoirs disponibles 199170.8 204574.7 196090.2 188456.2 194072.5 172467.8 195105.9

autres avoirs extérieurs 658612.1 617125.7 596556.1 608669.9 623918.2 621629.3 371424.5

sect bancaire et assimilé 583600.5 532529.3 515212.3 536196.4 547437.9 545021.3 494577.7

secteur non bancaire 75011.5 84596.4 81340.8 72473.2 76480.2 76608.0 76846.8

creanceS Sur L’etat 480134.3 517976.9 537898.6 548725.3 563938.9 539760.5 511218.5

trésor 477865.5 515731.8 537156.8 547806.3 562928.3 539104.5 510524.4

opCa 142.1 108.4 111.8 173.8 167.1 115.4 198.3

postes 2126.7 2136.7 630.0 745.1 843.5 540.6 495.9

creanceS Sur L’ecOnOMie 2133735.1 2100985.6 2085905.4 2109310.9 2119277.7 2114468.7 2120653.1

Crédits 2112664.4 2082254.1 2067173.2 2089969.9 2098993.1 2094936.6 2100506.8

Crédits à court terme 1177157.6 1123721.3 1119883.5 1150697.4 1141644.6 11346000.7 1125741.8

- particuliers 80919.9 80228.3 81076.0 85077.7 86383.4 94281.7 98707.0

- entreprises privées 16174.5 14667.2 14363.7 14292.8 15854.7 16291.3 16616.3

Crédits à moyen et long teme 935506.9 958512.8 947289.7 939272.5 957348.5 960335.9 974765.1

-particuliers 304719.8 304812.1 305243.8 304796.6 307459.4 312642.6 317146.5

-entreprises privées 610503.7 634114.0 623341.8 616509.7 632585.9 631270.1 642017.2

-entreprises publiques 20283.4 19586.7 18704.2 17993.2 17303.2 16423.2 15601.3

autres concours 21070.6 18751.5 18732.2 19341.1 20284.6 19532.1 20146.3

tOtaL deS aVOirS 4190472.1 4144639.0 4111412.9 4159399.8 4180123.9 4131571.3 4174992.7

engageMentS

engageMentS auPreS de La bcM - 111500.0 - 186800.0 -204300.0 -244900.3 -255400.0 -269700.0 -227700.0

pension 0.0 0.0 0.0p 0.0 0.0 7000.0 0.0

appel d’offre -89500.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0

reprêts 0.0 0.0 0.0 0.0 .0.0 0.0 0.0

Ventes titres du trésor -22000.0 -186800.0 -204300.0 -244900.3 -255400.0 -276700.0 -227700.0

engageMentS exterieurS a ct 122446.6 127344.7 113816.3 136816.4 122784.1 115504.1 156780.0

secteur bancaire et assimilé 14140.0 13600.3 8147.3 17580.2 11210.6 8459.2 11242.1

secteur non bancaire 108306.6 113744.4 105669.0 119153.2 111573.5 107044.9 145537.9

engageMentS exterieurS a MLt 8794.3 8461.7 8145.3 8184.9 12972.4 12697.4 13978.8

secteur bancaire et assimilé 8794.3 8461.7 8145.3 8184.9 12972.4 12697.4 13978.8

secteur non bancaire 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0

aVOirS de L’etat 515625.2 531710.6 532195.5 533284.2 556370.8 541340.3 525579.9

trésor 1061.0 1065.0 1005.0 1035.0 1041.0 1022.0 1022.0

opCa 514529.0 530634.6 531268.2 532160.5 555180.6 540036.2 524236.9

postes 35.2 11.0 11.0 0.0 149.2 282.1 321.0

dePOtS de La cLienteLe 3104814.6 3089096.2 3073868.3 3118055.1 3149442.5 3154074.9 3141741.7

dépôts à vue 1444171.0 1456869.6 1414640.1 1459883.1 1497236.7 1504785.7 1511815.7

dépôts à terme, d’epargne et en devises 1660643.6 1632226.6 1659228.2 1658172.0 1652205.8 1629289.3 1629936.0

dépôts à terme 415887.2 397437.9 435320.5 438381.7 410851.4 397857.9 390965.0

dépôts d’épargne 579373.3 586379.7 595230.0 606429.7 608310.5 619078.0 637830.8

dépôts en devises des résidents 665383.3 648409.0 628677.7 613360.6 633043.9 612353.5 601140.2

ObLigatiOnS 31089.1 29288.2 29557.0 37070.8 30450.4 33745.1 30658.5

autreS POSteS netS 519202.4 545537.6 558041.9 571060.4 563503.6 563909.6 533943.8

Comptes de capital 540692.8 543133.0 547082.8 551083.6 556936.5 564580.1 570101.3

Fonds propres 389775.5 389707.1 388586.8 393042.7 397984.2 400913.7 404807.1

provisions pour CdlC 150917.3 153425.8 158496.0 158040.9 158952.3 163666.4 165294.2

immobilisation (-) 163876.3 166341.4 166011.5 165403.5 165638.3 162053.1 162711.8

divers nets 142386.0 168746.2 176970.5 185380.3 172205.7 161382.5 126554.4

passifs 326045.1 346419/6 357014.1 361093.1 386854.4 379703.0 351693.6

actifs 183659.2 177673.5 180043.6 175712.8 214648.7 218320.4 225139.2

tOtaL deS engageMentS 4190472.1 4144639.0 4111412.8 4159399.8 4180123.9 4131571.4 4174992.7

evolution du taux de crédit des banques.

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que le permis de collecte soit délivré au plus tard vers la mi-juin.

Les opérateurs de la Région Boeny deman-dent également l’allégement des droits de douanes et de la TVA.

Soulignons que dans la Loi de finances 2012, la TVA reste toujours à un taux unique de 20%. Des mesures ont été prises par l’Etat, comme la réduction progressive du taux des impôts sur les revenus (IR) et assimilés, pas-sant de 22 à 21%, ainsi que la réduction des IR pour les investissements relatifs à la pro-duction d’énergies renouvelables et la déduc-tibilité de la TVA, laquelle grève les achats de carburants utilisés dans le transport terrestre des hydrocarbures et des marchandises. Par ailleurs, l’administration fiscale essaiera de procéder à des toilettages et des mises à jour des données. En matière douanière, le parte-nariat avec le secteur privé, par la facilitation

de la mise en place de l’organe de recours douanier «  Com-mission de Concilia-tion et d’Expertise douanière  » (CCED) sera renforcé. Les Douanes vont dans ce sens harmoniser les droits de douanes sur les moyens de trans-port et accessoires (bus, minibus, moto, pneus) ; réviser le taux des droits de douanes sur certaines matières premières, aligner les tarifs sur les consom-mables médicaux et les alimentations pour enfants, etc.

En matière fiscale, les réformes engagées depuis 2008 seront poursuivies  : élargis-sement de l’assiette fiscale  ; sécurisation des recettes  ; réduc-tion progressive du taux des IR et assi-milés, passant de 22 à 21%.

nécessité d’améliorer les infrastructures

Les infrastructures sont un outil pour le bon développement des industries. En ce qui concerne Madagascar, l’insularité de l’Ile in-duit à la nécessité de bonnes infrastructures.

En termes de télécommunication, la Grande Ile a connu des avancées notables ces der-nières années. Madagascar figure parmi les pays où plusieurs villes sont reliées par des backbones nationaux ; d’ailleurs, Madagascar est relié au reste du monde par le câble Lion-I d’Orange et le câble Eassy de l’opérateur na-tional Telma. Le projet de raccordement de Madagascar par le câble Lion-II est cours. Bien que le coût de l’Internet soit encore re-lativement élevé, il est de plus en plus abor-dable. Une étude faite par la fondation « Frie-drich Ebert Stiftung  » (FES) a révélé que le coût à la minute de la connexion à l’Internet

à Madagascar est de 0,04 Ar contre 0,38 pour l’île Maurice et 0,05 pour le Sri Lanka. La concurrence entre les opérateurs en télécom-munication a conduit à cette avancée notoire. D’ailleurs, ces opérateurs offrent des gammes de produits adaptés aux différents types d’in-dustries.

Si les infrastructures pour la télécommunica-tion vont vers l’amélioration, celles routières se dégradent. L’absence d’investissement pu-blic suite à la crise n’a pas permis à la Grande Ile de procéder à la construction de nouvelles routes et, en même temps, a freiné les entre-tiens des routes déjà existantes.

Les participants à l’atelier de la Région Atsi-mo-Andrefana ont constaté une faible voire même l’inexistence d’infrastructures no-tamment routières dans certaines régions et proposent l’extension de celles-ci, dont les barrages et les voies de communication dans toutes les Régions. Les opérateurs des Régions Boeny et Vakinankaratra sont unanimes sur la nécessité d’amélioration des routes com-munales et nationales. Les opérateurs de Va-kinankaratra proposent même l’amélioration opérationnelle des infrastructures, notam-ment ferroviaires. De plus, les industriels doi-vent prévoir des solutions si les bailleurs de fonds exigent l’application de la vérité de prix sur le carburant. Notons que, selon le rapport économique et financier 2011, le taux de dé-senclavement des Communes s’est stabilisé à 63% en 2010 (contre 60% en 2009). L’état du réseau des routes nationales en bon état est passé de 31% en 2009 à 23% en 2010. En ce qui concerne l’investissement routier, les réalisa-tions étaient de 91 km à fin-décembre 2010, soit 22% de l’objectif fixé. Pour le réseau des routes rurales, avec la limitation des moyens budgétaires, les réalisations n’ont été que de 54 km sur un objectif initial de 425 km, soit 13%.

Du fait que chaque localité a ses propres avan-tages comparatifs par rapport aux autres, les opérateurs demandent à ce que l’Etat réha-bilite ou construise des infrastructures de base. Ainsi, pour les régions côtières de Ma-dagascar, ils demandent le développement des infrastructures de la pêche. Les régions à vocation agricole souhaitent, elles, la réha-bilitation des infrastructures hydro-agricoles et la mise en place des infrastructures pour l’élevage (couloir de vaccination…). Pour les autres Régions comme la Haute-Matsiatra,

20 EXPANSION MADAGASCAR - JANVIER / FEVRIER 2012 - N°13

rubriques2010 2011

Juin Sept déc Mars Juin

taux de base

Minimum 13.80 13.80 13.80 13.80 13.80

Maximum 15.00 15.00 15.00 15.00 15.00

Crédits à court terme

F1 Créances commerciales 13.85 14.46 14.59 14.37 14.36

F2 Créances sur l’étranger 11.83 11.68 11.13 11.13 11.13

F3 Créances administratives 17.84 20.17 19.65 20.96 17.80

F4 Financements stocks de marchandises 17.97 18.36 18.99 19.68 21.67

F5 Financements des stocks de produits 14.03 13.64 14.28 13.64 13.64

F6 découverts et avances 13.65 13.78 13.46 13.84 15.07

F7 Financements des ventes à crédit 10.79 10.14 11.21 12.75 13.18

F8 Crédit de faisance-valoir 15.25 15.27 19.88 20.56 18.23

F9 préfinancement de la collecte 14.81 14.80 14.38 12.28 15.41

Crédits à moyen terme

Crédit à l’équipement :

aux particuliers 15.53 15.54 15.83 15.37 17.97

aux entreprises 11.63 11.31 10.99 12.28 11.46

Crédits à l’habitat :

aux particuliers 18.74 18.61 18.43 18.44 18.07

aux promoteurs immobiliers 14.80 14.80 14.80 14.80 14.80

Crédits à long terme

Crédit à l’équipement :

entreprises 10.48 10.47 15.33 13.40 11.75

Crédits à l’habitat :

particuliers 14.91 16.45 16.56 16.56 6.69

Source : Banque centrale de Madagascar

evolution des taux moyens pondérés par nature et par terme des emplois bancaires octroyés en ariary (en pourcentage)

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21N°13 - JANVIER / FEVRIER 2012 - EXPANSION MADAGASCAR

qui est réputée pour la filière huile essentielle, la mise en place d’un laboratoire est plus que nécessaire. Rappelons qu’il appartient à l’Etat de mettre en place ces infrastructures de base.

L’informel : la concurrence déloyale tue les industries

A maintes reprises, les industriels ont tiré la sonnette d’alarme sur la présence du secteur informel qui nuit à la production du secteur formel. En effet, les industriels paient diffé-rentes taxes. Les produits des industries re-viennent de ce fait plus chers que ceux dans le secteur informel qui, depuis la crise, n’ont cessé d’augmenter. Au cours des différents ateliers, les industriels ont incité l’Etat à prendre des mesures pour, au moins, réduire ce secteur. Il a été proposé par les industriels de la Région Atsimo-Andrefana que, pour éradiquer la concurrence déloyale et régula-riser le secteur informel, il faut impliquer les collectivités territoriales décentralisées à tra-vers les recensements de tous les opérateurs informels résidant par secteur et par Fokon-tany. Des sensibilisations à l’endroit de ces personnes s’imposent, ainsi que des mesures incitatives pour qu’elles entrent dans le sec-teur formel. Parmi celles-ci, l’encouragement des entreprises à se formaliser, dans un délai de 2 ans, avec des facilités fiscales et la non-application de sanction ou pénalité.

Le renforcement et appui des centres de ges-tion agréés (CGA), ainsi que leur création dans chaque Région, est également à entre-prendre pour maximiser la formalisation progressive des entreprises informelles.

Auprès de la Douane, les opérateurs, notam-ment ceux de la Région Boeny, demandent la transparence et incitent la Douane à commu-niquer les dossiers en fraude.

renforcement de capacités des entreprises

La réussite d’une entreprise repose sur la ca-pacité de ses ressources humaines. Madagas-car compte de nombreux jeunes diplômés  ; cependant, les entreprises manquent de per-sonnel qualifié. Pour pallier ce problème, les industriels demandent l’appui à la Chambre de Commerce et d’Industrie. Vue la réussite

du CAPDEV-I, les industriels demandent le lancement de CAPDEV-II en élargissant les domaines au-delà du renforcement de capacités. Les industriels proposent la réca-pitulation des formations professionnelles, indispensables aux entreprises qui recher-chent des partenariats pour leur mise en ap-plication. La venue d’experts pour renforcer la capacité des ressources existantes, comme le projet formation duale de la CCI ou autres, est également sollicitée.

L’information et la formation passent souvent par la Chambre de Commerce et d’Industrie. Un meilleur appui technique et financier à la Chambre de Commerce et d’Industrie de la part du gouvernement (connexion à l’In-ternet, opérationnalisation, construction de locaux pour les pavillons des exposants…) contribuera pour beaucoup au renforcement de capacités des entreprises et à la recherche de débouchés.

Côté marché, la mise en place d’un cluster d’industrie en vue d’exportation renforcera le poids, que ce soit dans la négociation ou dans la recherche de débouchés. Toujours dans le cluster d’industrie, l’appui des orga-nismes intermédiaires comme le Prosperer et la CCI, aura des impacts sur la création de fé-dérations pour une ou plusieurs filières. Pour le marché local, l’exposition des produits des entrepreneurs au niveau de la Chambre de Commerce et d’Industrie, à partir du mois de janvier 2012 prochain, permettra de booster les ventes. L’exposition doit se faire par rota-tion jusqu’à la construction du local destiné aux pavillons.

Le renforcement de capacités des orga-nismes intermédiaires tels que la Chambre de Commerce et d’Industrie, le Syndicat des Industries de Madagascar, le GEM, la FIVM-PAMA, le GEFP, la FCCIM, pour renforcer le poids et favoriser la création d’une plate-forme commune afin d’asseoir leurs forces dans le lobbying, en vue d’une intervention directe durant toutes les négociations au ni-veau de l’Etat, des bailleurs de fonds et autres, s’avère nécessaire.

Le renforcement de la compétitivité des en-treprises locales est nécessaire pour une meilleure compétitivité. Tant que celles-ci ne seront pas effectivement opérationnelles,

l’application intégrale des règles de l’OMC sur l’ouverture de marché sera différée par la demande d’un traitement spécial, par rap-port à la mise en œuvre des règles de l’OMC. Notons que le programme de mise à niveau des industries concocté par Madagascar, par le biais de la vice-Primature chargée de l’In-dustrie et de l’Economie, en collaboration avec l’ONUDI dans le cadre de l’intégration régionale, n’a pu être appliqué suite à la crise et la non-reconnaissance de Madagascar sur le plan international. Cette mise à niveau est donc nécessaire avant l’ouverture totale du marché pour ne pas favoriser une concur-rence déloyale à l’encontre des industries lo-cales.

communication

Les industriels sont intransigeants sur ce vo-let ; et exigent une concertation préalable et une consultation obligatoire des industriels à l’occasion de toute élaboration de lois les concernant, ainsi que leur décret d’applica-tion.

des etats généraux de l’industrie : consolider toutes les idées pour un programme de développement industriel cohérent et consensuel

L’organisation d’Etats Généraux de l’Indus-trie est prévue, pour accompagner, au-delà de la crise actuelle, l’industrie malagasy vers des marchés durablement porteurs de crois-sance, de richesse et d’emplois. A l’issu des Etats Généraux, il ressort un document de plan de relance du secteur industriel accepté par tous les parties concernées au développe-ment du secteur industriel  : les Industriels, l’Administration et les Partenaires tech-niques et Financiers.

Cet événement s’est tenu effectivement le 21 novembre 2011 à l’hôtel CARLTON avec la participation active des différentes parties concernées citées ci-dessus. L’ouverture offi-cielle a été prononcée par le Ministre d’Etat chargé de l’Economie et de l’Industrie en pré-sence des Représentants Résidents du PNUD et de l’ONUDI.

Le rapport final servira d’outil de référence dans la mise en œuvre de plan d’actions à court, moyen et long terme.

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22 EXPANSION MADAGASCAR - JANVIER / FEVRIER 2012 - N°13

caPitaL ecO régiON | BoNgolaVa

Etalée sur 17 983 km2 ou 1 798 294 ha, la ré-gion compte un peu plus de 509 000 habi-tants. La population essentiellement rurale ex-plique en partie la faible industrialisation. Les citadins représentent 6,2% de la population de la région selon les données régionales. La prin-cipale localité est la ville de Tsiroanomandidy avec ses 31 561 habitants. La ville dispose d’un aéroport mais comme de nombreux petits aé-roports du pays, cette infrastructure n’est plus exploitée par Air Madagascar. Toujours dans le secteur des transports, la région ne compte que de 75,5 km de route bitumée. Les routes en terre accessibles toute l’année ne sont que de 286 km. Les routes en terre difficiles d’ac-cès en saison de pluie sont de 828 km. Sinon, des routes en terre de 229 km sont imprati-cables toute l’année.

Sur le plan agricole, la région possède des vastes potentiels avec des surfaces cultivables représentant 51% de la superficie totale. Seuls 17% sont cultivés à cause de l’insécurité fon-cière. Pour ce qui est de l’élevage, celui des bovins reste prédominant. Le petit élevage de type traditionnel de porcs et de poulets, est présent dans toutes les exploitations. Mais que ce soit dans l’élevage ou l’agriculture, l’extension vers l’industrie demeure faible. Un aperçu de cette industrialisation est livré ci-après.

InduStrIE agroaLImEntaIrE unE huILErIE dE 12 t/jour S’InStaLLE à ankadInondry

Malgré la faible industrialisation de la région, une huilerie d’une capacité de 12 t/jour est en train de s’installer à Ankadinondry. Selon le Directeur du développement régional (DDR), Stanislas Ranaivomanana, des Malgaches in-vestissent dans cette unité. La région leur a fait dotation de silos. Elle a également joué le faci-litateur pour l’accès à des terrains de 15 000 ha qui vont faire l’objet d’un bail de 30 ans.

Les investisseurs ont déjà cultivé de l’arachide en 2010. En revanche, le dédouanement des matériels de l’huilerie a été un parcours du combattant. Il a commencé en juillet 2011 pour se terminer en décembre dernier. Puis, il faut expliquer les tenants et aboutissants du projet à chaque changement de responsables douaniers. Courant décembre, les investis-seurs étaient même obligés d’amener un vi-déo-rétroprojecteur. La douane suspectait le fournisseur des matériels alors que ce dernier est un opérateur crédible dans l’importation de véhicules. Il a donc fallu 5 mois pour dé-douaner 15 containers de matériels.

Un investissement de 80 millions d’euros

A un certain moment, les investisseurs étaient découragés. Mais ils ont tenu bon puisqu’ils ont déjà importé des matériels très onéreux. En tout, l’investissement tourne autour de 80 millions d’euros selon le DDR. La production sera destinée à l’exportation. Grâce aux ma-chines, elle ne présentera pas du cholestérol. De quoi intéresser les marchés des pays riches qui luttent contre l’obésité et les maladies car-diovasculaires provoquées entre autres par le mauvais cholestérol. En tout cas, le DDR es-time que cette huilerie sera l’avenir de la ré-gion.

Outre la création d’emplois, elle ne se limitera pas à ses propres plantations d’arachides. Elle travaillera avec les paysans pour la produc-tion. Chez ces derniers, le rendement est de 800 kg à 1,2 t/ha contre 2,4 t au Sénégal. A Madagascar, la recherche pour accroître le ren-dement s’avère insuffisante. L’amendement du sol aussi.

regiOn | bOngOLaVa

une industrie encore balbutianteFanjanarivo Symonette

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23N°13 - JANVIER / FEVRIER 2012 - EXPANSION MADAGASCAR

marché dES bovIdéSun ESpoIr dE rEprISE aprèS La régrESSIon

Tsiroanomanidy est le 1er marché de bovidés du pays. Mais le premier jour de marché de la semaine, soit le mercredi, même un simple curieux est quelque peu déçu de la taille de ce marché qui se tient trois fois par semaine, du mercredi au vendredi. Il ne peut observer que quelques centaines de têtes sur un espace vaste et vide marqué par quelques camions qui vont embarquer du bétail sur la capitale. Auparavant, le marché hebdomadaire comp-tait jusqu’à 1 500 têtes. Depuis, il est en recul avec une chute estimée à 30% pour les zé-bus en provenance du Melaky et du Menabe, que ce soit sur les marchés de Morafenobe, de Maintirano ou de Tsiroanomandidy.

Le chef d’arrondissement administratif de Tsi-roanomandidy, Joachim Alfred Rasolonjatovo explique : « Grâce au « dina » (pacte commu-nautaire), les éleveurs du Melaky commencent à garder leur cheptel qui n’est plus convoité par les « dahalo » (les voleurs de grand che-min). Puis, la soudure et ses verts pâturages poussent les éleveurs à retenir leurs zébus chez eux. En hiver, le marché propose plus de bovidés mais l’effectif n’atteindra pas encore celui d’avant. Actuellement, environ 100 zé-bus du Melaky et du Menabe sont rapatriés sur Tana toutes les semaines ».

C’est ce qui explique la cherté de la viande bo-vine dans la capitale. Le retard des arrivées des zébus à Tsiroanomandidy mais élevés en de-hors du Bongolava bouleverse aussi le marché. Ce problème trouve sa source dans la non-dis-ponibilité des imprimés nécessaires dans les transactions.

Le jeu des imprimés brouille les cartes

Ces imprimés varient d’une circonscription à une autre et les documents utilisés dans les transactions ne sont donc pas uniformes. La loi a abrogé le Certificat d’origine du bovidé (COB) pour le remplacer par la Fiche indi-viduelle du bovidé (FIB). Mais certaines cir-conscriptions utilisent toujours le certificat. Des problèmes d’impression sont venus s’y ajouter. Résultat : les différentes autorités qui s’occupent des transactions ne savent plus qui utilisent la FIB et qui utilisent le COB. Elles doivent se limiter au contenu des documents et au passeport des bovidés. Sinon, la gendar-merie fait toujours une vérification sur pied les jours du marché.

N’empêche, les cartes peuvent être brouillées avec ces problèmes d’imprimés. Ceux-ci pour-

raient favoriser la circulation de bovidés volés sur le réseau for-mel. C’est le résultat de la non-application stricte des textes. D’après notre interlocuteur, on dirait qu’on peut encore choisir entre deux textes.

Encourager les paysans à élever leur cheptel

Malgré tout, les taux des droits et prélèvement dans les tran-sactions encouragent les éle-veurs à garder leur cheptel et à le vendre plus tard avec des profits. Le droit de sortie et le droit fixe dont les taux par chaque conseil communal ne sont pas élevés. Dans la com-mune d’arrivée, l’éleveur ne paie plus que le ticket de mar-ché, les droits pour l’acte de vente et le passeport. Concer-nant le prélèvement via un ar-rêté régional, il est de 3 000 Ar par tête dont la moitié revient à la commune de départ et l’autre à la Région.

Dans la loi de finances, ce pré-lèvement est de 3% du prix du bétail. Mais dans le Bongolava, on a décidé un taux forfaitaire très faible pour encourager les gens à élever leur cheptel à terme. Quant aux éleveurs de zébus «  zanatany  » (des zébus élevés sur le territoire du Bongolava), ils paient seu-lement pour la vaccination et les différents dossiers pour le passeport. Ils n’ont pas à chan-ger ces documents même s’ils vendent cheptel sur les mar-chés de la région.

Un poids économique importantLe prix moyen d’un zébu prêt pour l’abattage est de 600 000 Ar à Tsiroanomandidy. S’il pèse plus de 200 kg, le prix peut aller jusqu’à 900 000 Ar. Par contre, il tombe à 300 000 Ar pour un zébu de 120 kg. A ces niveaux-là, les prix sont élevés à cause de l’abondance de la demande. Les « patrons » ou les grands ache-teurs de bovidés pour le marché de la capitale mettent souvent leur patente au nom d’une autre personne qui a des relations plus étroites avec les différents acteurs du marché.

Le zébu a un poids économique très impor-tant dans la région. «  Le zébu fait partie in-tégrante des activités économiques du Bon-golava, explique le chef d’arrondissement ad-

ministratif. Dans l’Analamanga, on élève 1 à 2 zébus pour s’occuper, c’est-à-dire pour ne pas être chômeur. Dans le Bongolava, les paysans cherchent à tirer des profits via leur élevage et à augmenter leur cheptel pour créer des ri-chesses. S’ils achètent une vache qui s’avère non compétitive parce que ne donne pas un veau sur un certain temps, ils la revendent ra-pidement pour en acquérir une autre ».

Cette mentalité est forgée par le statut de migrant. Ces gens ont quitté la terre de leurs ancêtres pour travailler et s’enrichir ailleurs. Ils rémunèrent des bouviers qui font paître leur cheptel du matin au soir. La culture fourragère n’entre pas encore dans leurs habitudes. Par contre, ils font vacciner leurs zébus et leur ad-ministrent des médicaments en cas de besoin.

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24 EXPANSION MADAGASCAR - JANVIER / FEVRIER 2012 - N°13

caPitaL ecO régiON | BoNgolaVa

ELEvagES bovIn Et porcInL’un StagnE Et L’autrE SE dévELoppE

Le cheptel bovin n’enregistre pas une hausse notable. Le Directeur régional du développe-ment rural (DRDR), Thomas Robison estime que c’est dû à la montée de l’insécurité. Voilà pourquoi Tsiroanomandidy devient un simple lieu de transactions pour les bovidés du Me-laky et du Menabe. Par contre, l’élevage porcin connaît un bel essor. Des éleveurs ont une ferme de plus de 200 têtes. Le développement de l’élevage porcin s’ex-plique par la disponibilité des matières pre-mières dont le maïs, le manioc et le son de riz. Ils sont à des prix accessibles et la région compte d’ailleurs 17 provenderies. Les débou-chés sont assurés par Tana. A Ankadinondry, 2 grosses expéditions de porcs vers la capitale s’effectuent toutes les semaines. Le kilo vif se vend à 4 500 Ar pour les porcs de 100 kg et plus. Il est à 4 200 Ar pour les moins de 100 kg. Les animaux plus lourds ont un meilleur rendement carcasses et ils coûtent plus chers. Sinon, la peste porcine africaine émerge de temps à autre sans provoquer une épizootie. A part Ankadinondry, les zones de grand élevage porcin sont Mahasolo et Tsiroano-mandidy. Dans la région voisine, c’est-à-dire l’Itasy, Imerintsiatosika aussi est une grande zone d’élevage. Le son y est très abondant. Cette commune compte plusieurs rizeries et décortiqueries. Même des aviculteurs de Ma-hitsy sur la RN4 s’approvisionnent en son à Imerintsiatosika.

FILIèrE LaItconcurrEncéE par LE vakInankaratra Et manjakandrIana

Quelques unités artisanales transforment du lait. Parmi elles, la coopérative Tsiro qui dispose d’une capacité de 800 l/jour. Mais à l’heure actuelle, elle n’en fait que 200 l. Le Directeur du développement régional (DDR), Stanislas Ranaivomanana explique pourquoi : «  Tsiroanomandidy, une ville de migrants, est un grand consommateur de lait. Ce sont surtout les Antandroy qui en consomment le plus. L’offre ne suit pas la demande et le prix demeure élevé ». Le litre se vend à 1 200 Ar, contre 800 Ar dans le Vakinankaratra. Les pro-duits de Manjakandriana aussi sont plus com-pétitifs.

Le lait transformé essentiellement en fromage coûte ainsi plus cher. Notons que le marché des produits transformés du Bongolava est la capitale. Entre les années 60 et 80, les fermes

d’Etat de la Sakay ont proposé des produits de bonne qualité. Depuis, elles ont fermé leurs portes. Les opérateurs locaux n’ont pas suffi-samment de ressources pour investir dans des unités industrielles.

Les taux d’intérêt découragent l’investissement

Le DDR trouve que les taux d’intérêts des banques et de la microfinance sont trop éle-vés pour encourager l’investissement. Dans ce cas, il est difficile de répondre, rien qu’à la de-mande en lait. Les vaches laitières ont besoin de pâturages. Mais sans le capital nécessaire pour investir dans ce secteur, le rendement ne peut qu’être faible. Il en est de même pour l’adoption de techniques d’élevage modernes plus efficaces pour augmenter la production.Toutefois, quelques fermes sont installées dans la région. L’une d’entre elles est en cours d’installation et compte 30 vaches laitières avec un objectif de 150 têtes. La ferme de Bevalala sise dans la périphérie de la capitale est également présente à Tsiroanomandidy.

DOnnéEs sUR LE ChEPtEL DU BOngOLava :

Communes Bovins Porcins volailles Caprins Ovins

Ambalanirana 8 611 1 661 17 010 1 -

Ambararatabe 4 037 1 606 22 710 20 364

Ambatolampy 3 792 1 245 12 710 20 8

Androtra/Anosy 3 247 1 384 5 112 2 3

Ankadinondry 15 265 11 030 54 913 79 12

Ankerana nord 6 479 150 8 280 - -

Belobaka 16 087 453 8 049 - -

Bevato 7 360 339 5 835 7 15

Bemahatazana 12 619 1 108 12 802 35 591

Fierenana 13 159 1 380 14 200 - -

Mahasolo 12 389 1 841 28 655 118 85

Maritampona 6 827 1 310 3 050 - 390

Maroharona 3 443 582 4 643 3 780 1

Miandrarivo 9 466 685 4 758 64 26

Soanierana 3 765 1 830 3 933 - -

Tsinjoarivo 6 152 708 10 363 21 26

Tsi/didy/Fihaonana 22 290 725 2 950 6 -

Tsi/didy ville 2 178 1 870 5 308 15 6

tOtaL 157 465 29 907 225 281 4 140 1735

(Source : Direction régionale du développement rural, DRDR Bongolava)

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25N°13 - JANVIER / FEVRIER 2012 - EXPANSION MADAGASCAR

Sa ferme compte 120 vaches d’après le DDR. Bevalala fabrique notamment des fromages. Comme quoi, le potentiel industriel existe pour la filière lait. Il manque l’investissement. Sinon, le directeur de la Chambre de com-merce et d’industrie (CCI) de Tsiroanoman-didy, Patrick Andriamihaja affirme que la ville compte quelques unités artisanales comme les boulangeries, les provenderies, les forges… Par ailleurs, il évoque le potentiel hydroélectrique avec Manambolo et Bemahatazana. Ces sites ne sont pas exploités alors que les tarifs de la Jirama sont élevés. La Jirama ne dispose pas d’une capacité suffisante pour le développe-ment industriel.

Le directeur de la CCI remarque que les gens restent discrets quant à leur projet. Lors d’une enquête effectuée par Orange à Tsiroano-mandidy, ils restaient dans le vague. Mais lorsqu’Airtel est entré, le boom était inatten-du. La CCI essaie de sensibiliser les opérateurs sur la nécessité de formaliser leurs activités et d’adhérer à cette structure. Mais ses res-sources lui permettent seulement de travailler sur Tsiroanomandidy. Elle envisage toutefois de descendre sur Fenoarivobe, Tsinjoarivo et Kiranomena en 2012. Cette chambre consu-laire fonctionnelle depuis 2010 compte 20 membres et recense 3 000 ressortissants po-tentiels. En 2011, elle a animé ses collèges pour plus de dynamisme. Elle estime qu’elle devrait être rodée pour cette nouvelle année.

productIon rIzIcoLEEn hauSSE dEpuIS 3 anS

250 000 t/an. C’est la production de paddy sur les 3 dernières années selon Thomas Robison, Directeur régional du développement rural (DRDR). Auparavant, elle se situait à 150 000 t/an. La hausse s’explique par l’appui de l’Etat inscrit dans la politique rizicole : facilitation de l’accès aux intrants, renforcement du savoir-faire, facilités pour le labour. La DRDR dispose de 6 tracteurs qu’elle loue aux paysans. La lo-cation de 140 000 Ar/ha inclut le carburant. Ce tarif est inférieur à celui proposé par le privé qui est de 180 000 Ar/ha.

Il y a 2 ans, les tracteurs de la DRDR ont labou-ré 1 000 ha. A l’époque, l’accès était gratuit

pour booster les cultures sur « tanety ». En 2011, les surfaces labourées avec ces engins ont été de 600 ha. Le DRDR note toutefois que des travaux d’ex-tension sont observés. Ils sont motivés par les débouchés et les prix. A la récolte, le paddy se vend autour de 400 Ar/kg, alors qu’en février, au fort mo-ment de la soudure, il s’achète jusqu’à 1 000 Ar.

60% de la production sortent de la région

Las des agissements des col-lecteurs, les paysans com-mencent à être conscients de la nécessité de stocker leur riz. La DRDR estime à 30 000 t/an ce stock. Mais 60% de la pro-duction sortent de la région. La consommation régionale ne souffre pas de cette situation. Le climat et le sol du Bongo-lava permettent de faire 2 ré-coltes annuelles. Les « tanety » offrent aussi un énorme poten-tiel. Seuls 14% des «  tanety » cultivables sont exploités. On devrait miser sur ces surfaces étant donné que la région ne compte pas des grandes plaines.

Le rendement sur « tanety » est de 1,8 t/ha, contre 3 t/ha pour le riz irrigué. Ce faible taux est la suite logique d’un sol moins fertile. Il faut l’amender mais même au niveau national, l’uti-lisation d’engrais est encore loin d’atteindre 20 kg/ha. Ceci à cause du faible niveau du pouvoir d’achat et de disponibilité de l’intrant. Il faut y ajouter l’insuffisance pluviométrique due au changement climatique.

La production de maïs est en hausse

En 2011, elle s’est située à 80 000 t. Ce qui

correspond à une hausse par rapport à l’année précédente. Le DRDR avance que les super-ficies cultivées ont augmenté à la suite des promesses d’une entreprise d’exportation. Ces promesses ne se sont pas concrétisées mais le marché local a résorbé la production. Les besoins des éleveurs de porcs sont élevés. Il y a aussi les industries de provende comme AVITECH et LFL qui s’approvisionnent en maïs dans le Bongolava. Par contre, la région ne compte pas une unité industrielle de pro-vende. Une telle installation exige un lourd investissement.

Sinon, la région produit des arachides, du manioc… Dans l’ensemble, 15% des paysans se convertissent dans les techniques amélio-rées. Il y 5 ans, ce taux était entre 7 et 8%. La progression est le fruit du soutien de l’Etat, de l’appui de quelques projets de développement

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26 EXPANSION MADAGASCAR - JANVIER / FEVRIER 2012 - N°13

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et du dynamisme des groupements paysans. Le DRDR note toutefois que la région compte peu de projets, probablement parce que les bailleurs de fonds se tournent vers les régions à haute insécurité alimentaire. Néanmoins, il estime qu’il faut encore déployer des efforts pour développer l’agriculture du Bongolava  : « La région ne compte que 2 rizeries situées à Tsiroanomandidy ville. Sinon, les décorti-queries sont partout. Une rizerie est une vraie usine avec différents processus. Elle travaille le paddy pour en sortir différents types de riz ». Sa capacité est généralement de 40 t/jour et celle d’une décortiquerie de 3 t/jour.

tranSFormatIon du rIzconcurrEncE trèS arduE à mahaSoLo

3 tonnes de riz décortiqués par jour. C’est la capacité de la machine achetée en 2005 par Tsirinirina Rajaonarivelo. A cette époque, il a créé son atelier pour reprendre une activité exercée par ses parents auparavant. Les be-soins du marché expliquaient la capacité de la machine. Mais à l’heure actuelle, chaque hameau dans la zone de Mahasolo a sa dé-cortiquerie. La concurrence est très rude car le

marché se partage 3 t/jour, soit 300 à 400 kg pour chaque machine. De jan-vier à mars, le marché se réduit entre 100 et 200 kg/jour. Comme quoi, le marché est saturé.

Or, le prix du gasoil est élevé. Il faut noter que la commune de Mahasolo n’est pas élec-trifiée malgré ses potentiels dont les cultures vivrières, l’élevage porcin et bovin, l’aviculture et l’élevage de vaches laitières. Le gasoil coûte cher, d’autant qu’il doit être transporté d’An-kadinondry vers Mahasolo. Le litre se vend à 2 750 Ar, contre 2 580 Ar à la pompe. Or, les frais de la décortiquerie sont de 30 Ar/kg. Cer-tains proposent même 15 à 20 Ar.

Une concurrence déloyale

Cette pratique déloyale risque d’éliminer certains concurrents. Elle est pratiquée par des décortiqueries «  clandestines  » ou infor-melles qui considèrent les machines comme une affaire juteuse qui procure rapidement de l’argent. Ces unités nuisent aux opérateurs formels dont les charges sont plus élevées. Pour Tsirinirina Rajaonarivelo, membre de la Chambre de commerce de Tsiroanomandidy (CCI), il faut donner à César ce qui est à César

et à Dieu ce qui est à Dieu. Il faut payer, dit-il, ses impôts pour travailler avec l’esprit serein et permettre à l’Etat d’étoffer ses caisses pour accroître l’investissement public.

Cet esprit d’entreprise citoyenne n’est pas fa-cile à inculquer aux opérateurs économiques de la zone. Malgré tout, il essaie de mainte-nir en vie sa décortiquerie qui emploie 2 per-sonnes, contre 3 en 2005. N’est-il pas possible de prospecter d’autres marchés ? Il pense que c’est difficile, toujours à cause de la concur-rence, si l’on observe ce qui se passe dans un rayon de 50 km de Mahasolo. De plus, la ma-chine pèse entre 400 et 500 kg. La déplacer n’est pas aisé.

EntrEprEnarIat ruraLun ESprIt à dévELoppEr

«  L’esprit d’entrepreneur reste à développer. Certes, des entreprises rurales et familiales

LEs PEtItEs UnItés DE tRansFORMatIOn Dans LE BOngOLava :

Communes Rizeries Décorti-queries

Proven-deries

Ambalanirana - 7 1

Ambararatabe - 8 5

Ambatolampy Maritampona - 2 -

Androtra/Anosy - 4 1

Ankadinondry - 3 4

Ankerana nord - - -

Belobaka - 8 2

Bevato - 8 -

Bemahatazana - 10 -

Fierenana - 1 -

Mahasolo - 12 -

Maroharona - 3 1

Miandrarivo - 11 1

Soanierana - 6 -

Tsinjoarivo - 5 2

Tsiroanomandidy/Fihaonana - 6 -

Tsiroanomandidy ville 2 6 -

tOtaL 2 100 17

(Source : Région de Bongolava, 2011)

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27N°13 - JANVIER / FEVRIER 2012 - EXPANSION MADAGASCAR

existent, mais les gens élèvent, par exemple, des porcs parce que des clients de Tana vien-nent en acheter dans le Bongolava. Ils suivent les mêmes sentiers battus. Aucune initia-tive de transformation n’émerge. Pareil pour les mangues qui abondent dans la région. La pièce se vend à 50 Ar mais personne ne vend de jus de mangue à Tsiroanomandidy ». C’est le constat de Bernard Rakotonirina, res-ponsable technique du projet Vahatra initié par le diocèse de Tsiroanomandidy. Il estime que si des investissements sont mis dans la transformation, ils rapporteront fort probable-ment. Les matières premières sont disponibles au niveau local et les transactions ne passent pas par les intermédiaires. Dans ce cas, les prix sont raisonnables.

En attendant le développement de la culture entrepreneuriale, le projet travaille dans l’amé-lioration de la santé des volailles. Les avicul-teurs ont rapidement pris conscience de l’im-portance de la vaccination. Celle-ci accroît leur production. Un agent de police retraité a démarré avec 3 poulets rescapés de la maladie de Newcastle et 8 mois plus tard, son cheptel est à 60 têtes grâce à la vaccination et à une alimentation correcte.

Mais le revers de la médaille est que l’offre dépasse rapidement la demande. Le prix d’un poulet de race locale ou poulet « gasy » est de 5 000 Ar au lieu de 8 000 Ar. Cette situation décourage quelque peu les éleveurs. Mais le projet leur explique que le marché n’est pas uniquement celui de Tsiroanomandidy. Il de-vrait s’étendre sur la capitale. Pour ce faire, les éleveurs devraient se regrouper pour mieux s’organiser.

Installer une chaine de froid pour les vaccins

En se structurant, les éleveurs pourront maî-triser le marché. Ils s’occupent eux-mêmes de cette structuration. Le projet les appuie seule-ment. Il se retirera progressivement avec le défi d’une autonomie des groupements d’ici 3 ans. Parmi les facteurs d’autonomie, il y a l’adhé-sion volontaire au groupement. Le projet évite aussi la gratuité pour plus de motivation et d’autonomie plus tard. Il propose des soutiens remboursables via un contrat clair et fournit un accompagnement technique.

Pour l’achat des vaccins, le projet estime que plus tard, les groupements pourront mutuali-ser leurs commandes pour des achats directs à Tana. A Tsiroanomandidy, le prix d’un vaccin est de 100 Ar, contre 1 500 Ar pour le porc. En 2012, le projet va installer une chaîne de froid pour la conservation des vaccins. Cette

chaîne qui fonctionne à l’éner-gie solaire fera baisser les dé-penses. 6 000 à 7 000 vaccins sont administrés tous les mois dans 60 villages aux environs de Tsiroanomandidy où le projet travaille. Quant à l’ali-mentation, le poulet « gasy » n’a pas besoin de provende. Il se nourrit de maïs, de manioc, de farine de poisson issue du commerce de poissons sé-chés.

Diversifier les sources de revenus

Avec l’élevage de poulets «  gasy  », l’objectif est de di-versifier les sources de reve-nus des ménages vulnérables. Ces paysans reconnaissent cette vulnérabilité même s’ils produisent beaucoup de riz. Ils accourent pour rem-plir les camions venant de la capitale pendant la récolte. Certains viennent avec 3 à 4 t de paddy, alors que leur au-tosuffisance en riz s’étale sur quelques mois. Afin d’éviter ce problème, le projet les in-cite à diversifier et à faire aussi de la culture maraîchère.

Il y a 2 ans, les légumes de Tsiroanomandidy provenaient d’Ambohibary (Vakinanka-ratra) et de Sovianandriana (Itasy). La donne commence à changer puisque le projet incite les paysans à cultiver d’abord sur des petites sur-faces pour bien maîtriser les techniques. En décembre 2010, c’est-à-dire à une période où les paysans ne produisaient pas encore d’oignon, le prix était entre 3 000 et 3 400 Ar/kg. En décembre dernier, il était près de 2 000 Ar/kg. Malgré tout, les paysans ne sont pas perdants. Au contraire, ils y ga-gnent d’autant que l’oignon est écoulé pen-dant la soudure. L’idée est d’aider ces ménages à ne pas se résigner sur leur sort. C’est pour la même raison que le projet Vahatra les incite à stocker leur riz pendant la récolte et d’en tirer un revenu conséquent en période de soudure.

50% des paysans changent de comportement

Ces différentes approches sont-elles payantes ? Le responsable technique répond que 50% des

ménages touchés par le projet ont un chan-gement positif de comportement. Le projet a mené des campagnes de conscientisation sur 3 ans auprès de 600 à 800 ménages. Quant aux activités liées à la diversification, elles ont cours depuis un an. Un autre signe positif : les demandeurs d’appuis remboursables croissent en nombre. Il en est de même pour les de-mandes en vaccins pour les volailles.

En revanche, les vaccins pour les porcs sta-gnent. Il faut d’abord inciter les éleveurs à construire un enclos au lieu de laisser leur bé-tail vagabonder. C’est pour éviter les maladies. De plus, le cheptel des ménages vulnérables n’est pas suffisamment élevé pour supporter le prix d’un vaccin. Un flacon de 1 500 Ar est destiné à une dizaine de têtes.

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28 EXPANSION MADAGASCAR - JANVIER / FEVRIER 2012 - N°13

La CULtURE MaRaîChèRE Dans LE BOngOLava :

InduStrIE du boISLa FormatIon paIE Et aLImEntE L’ESprIt créatIF

L’atelier du jeune Andriantsitohaina Rajaobe-lina fonctionne par commande. Cette option s’impose lorsque l’offre ne suit pas la demande,

alors que la concurrence existe. Créé en 1995, l’atelier est le fruit d’un choix précédé d’une formation technique, spécialité bois. L’opéra-teur explique : « Je n’ai hérité de personne mon savoir-faire et les normes qu’il faut suivre. Je les ai acquis par la formation. Personne dans ma famille n’a investi dans le bois ». Le savoir-faire et la technique sont un outil pour faire face à la concurrence. Si un client ne peut pas se déplacer, il passe ses commandes par télé-phone et l’atelier saisit rapidement ses besoins. Il tient aussi à respecter le délai et se permet ainsi d’avoir des clients fidèles. Après 1995 pourtant, 8 nouveaux concurrents se sont ins-tallés après lui, alors que 4 concurrents impor-tants sont déjà sur le marché.

Outre la formation, ce jeune patron affilié à la Chambre de commerce et d’industrie a bénéfi-cié d’un stage de 2 ans chez Bonnet et fils de Mahajanga. Puis, il a mis en place son atelier à Tsiroanomandidy qui fabrique des meubles, des portes et fenêtres ainsi que des voliges et des parkex. Au début, il ne comptait aucune machine. Il fallait recourir à d’autres ateliers pour certains travaux. C’est seulement en 2001 que l’atelier a acquis des machines pour le rabotage, le sciage, les tours, etc. Il a préféré investir dans des machines séparées au lieu du combiné qui ne permet d’ailleurs qu’une seule opération à la fois. Le combiné coûte moins cher, soit 2,6 millions Ar mais pose problème pour la maîtrise du temps. Certes, il y a des combinés à partir de 1 million Ar mais ils sont pour le bricolage ou des menus travaux. Les machines séparées sont plus professionnelles même si chaque unité coûte 4 fois plus qu’un combiné.

Le bois se trouve à plus de 200 km

Si les machines s’achètent dans la capitale, le bois est livré à Tsiroanomandidy. Il est prélevé dans des forêts de plus en plus éloignées. C’est le cas du palissandre et du bois dur ap-pelé «  varongy  ». Auparavant, ces essences ont été fournies par des forêts situées dans un rayon de 50 km de la ville. A l’heure actuelle, les exploitants forestiers doivent aller à plus de 200 km, dans les zones limitrophes du Melaky, surtout pour le palissandre. C’est l’impact de la déforestation. Ce problème en pose d’autres. Les dimensions commerciales ne sont plus respectées. Si l’on parle des dimensions du bois carré de 2 m de longueur pour une épais-seur et une largeur de 20x20 cm, les fournis-seurs ne proposent plus que des bois carrés de 2 m mais pour une épaisseur et une largeur de 17x17 cm.

Au lieu d’acheter 5 bois carrés pour un travail, le menuisier doit en prendre 7. Ce qui occa-

sionne une hausse du coût à répercuter sur les clients. Entre 1995 et 2011, les prix du bois se sont multipliés par 4 à cause des frais de trans-port. A Tsiroanomandidy, la saison creuse pour l’industrie du bois se situe entre les mois de mai et avril. Les gens ont de l’argent pen-dant cette période mais ils dépensent plus pour l’habillement et les travaux de construc-tion. Ceux-ci se terminent vers juillet. C’est en ce moment-là que le marché redémarre avec les commandes de portes et fenêtres, de plan-chers et de meubles.

La concurrence d’autres professionnels prochainement

La présente année scolaire a vu à Tsiroano-mandidy l’ouverture d’une école technique privée, spécialité bois. Elle devrait produire des jeunes professionnels bientôt. Comment gérer ces perspectives ? Notre interlocuteur ré-pond : « En 2012, nous allons acquérir de nou-velles machines pour la fabrication de meubles en préfabriqués. Des clients de Fenoarivobe apprécient beaucoup les gros meubles. Mais à cause du mauvais état des routes, le transport pose problème. Nous pensons au préfabriqué pour répondre à ces besoins ». Cette nouvelle technique permettra par la même occasion de ratisser large en termes de marchés.

Mais partout à Madagascar, l’électricité est un problème. Tsiroanomandidy ne connaît pas des gros délestages et l’électricité fonctionne dans la journée et même dans la soirée. Toute-fois, elle représente plus de 40% des dépenses. Et les rares industries de la région se plaignent des tarifs plus élevés que ceux de la capitale.

mIcroFInancE65% dES crédItS pour LES grEnIErS communautaIrES De plus en plus de paysans ne se laissent plus séduire par les collecteurs pendant la récolte. Ils stockent leur riz dans les Greniers commu-nautaires villageois (GCV). La preuve en est que 65% des crédits octroyés par la coopé-rative de microfinance CECAM sont pour les GCV. Le système consiste à stocker le riz au-près de cette institution moyennant le mon-tant correspondant. Le paysan investit cet ar-gent dans une autre activité. Et à la période de soudure, il reprend son bien et rembourse le montant cité plus haut. Le directeur d’agence de la CECAM, Nirina Rabenarivo explique  : «  Le riz est, en réalité, la garantie. Cela veut dire que nous n’agissons nullement en tant que collecteur ».

Andriantsitohaina Rajaobelina

Communes Superficie (en ha)

Volume (en t)

Ambalanirana 81 162

Ambararatabe 3,6 -

Ambatolampy - -

Androtra / Anosy 14 13,6

Ankadinondry 45 200

Ankerana nord 44 132

Belobaka - -

Bevato 7 10

Bemahatazana 5 933 8 687

Fierenana - -

Mahasolo - -

Maritampona 15n5 23

Maroharona - -

Miandrarivo 5,30 26,5

Soanierana - -

Tsinjoarivo 27,3 82

Tsi/didy / Fihaonana 5 10

Tsi/didy ville 5 -

tOtaL 6 185,7 9 346

(Source : Direction régionale du développement rural de Bongolava, 2010)

Page 29: Expansion Madagascar N°13

Les crédits pour les GCV se développent car les paysans en ont assez de perdre dans les ventes de récolte sur pied ou « varo-maitso ». Le coût de 1 kg de paddy stocké à la CECAM est de 460 à 465 Ar incluant le capital, les in-térêts et les frais. Le paysan perd donc beau-coup s’il vend à la récolte puisque le prix à la soudure est de 750 Ar/kg. La CECAM propose 11 types de crédits dont des produits pour le commerce, la transformation, le dépannage (un décès, des soins médicaux, la scolarisa-tion…). Seulement, les crédits octroyés pour la transformation sont loin de la proportion pour les GCV.

L’insécurité accroît la mécanisation

Pourquoi les gens ne pensent-ils pas à la trans-formation ? Le directeur d’agence estime que c’est un problème de moyens. Rappelons que le Bongolava est une région de migrants. Ils y débarquent sans beaucoup de ressources. Mais un début de changement est noté en 2011. La montée de l’insécurité oblige les pay-sans à mécaniser leurs activités agricoles. Dé-lestés de leur cheptel bovin, ils doivent acheter des matériels comme le kubota. Conjugué à l’appui de quelques projets de développement, ce changement devrait déboucher sur une augmentation du rendement.

25 à 30% des crédits concernent les secteurs productifs comme l’agriculture, la pêche et l’élevage. En décembre, les encours de crédits de la CECAM s’élevaient à 5 milliards Ar. Ils ne cessent de grimper. Le taux de recouvrement se situe à 98% malgré la crise. Les membres sont conscients de la nécessité de disposer d’une coopérative en bonne santé financière. Comme quoi, la crise n’a pas trop d’impacts sur la vie des ruraux grâce à la microfinance. Devenu pilier du développement rural, ce sec-teur permet aux paysans de poursuivre leurs activités.

La culture de l’épargne laisse à désirer

Si les crédits se développent, beaucoup reste à faire pour l’épargne. «  Les gens hésitent à déposer leur argent, remarque le directeur d’agence. Ils préfèrent le garder chez eux. Ils ont besoin de le voir et de le palper ». Or, la

CECAM propose des taux supérieurs à ceux des autres institutions, soit entre 7 et 14% par an et nets de l’Impôt sur les revenus capitaux et mobiliers (IRCM). Face à une culture de l’épargne encore faible, il faut au moins équili-brer les comptes. Mais sur certaines années, la CECAM enregistre un résultat positif. Elle em-prunte auprès des banques commerciales dont les taux sont entre 14 et 15%. Il faut y ajouter les lourdes charges de structure étant donné que la coopérative vise les ruraux.

Voilà pourquoi, ses taux des crédits tour-nent autour de 2 à 4% par mois. Le directeur d’agence plaide : « Si le pays veut opter pour une Nation à vocation rurale, il faut que les institutions de microfinance puissent emprun-ter directement auprès de la Banque centrale. Nous à la CECAM de Bongolava, nous em-pruntons 12 milliards Ar par an auprès des banques primaires. Au niveau national, les emprunts de la CECAM tournent autour d’une soixantaine de milliards d’ariary par an ».

La concurrence commence à émerger

A titre de rappel, la CECAM du Bongolava initiée par le projet FERT a dû faire face à un redressement de 9 ans à cause d’une mau-vaise gestion. Depuis 2004, elle travaille sur fonds propres. En tant que coopérative, elle ne cherche pas à gonfler ses profits mais à servir ses membres et surtout les ruraux. A l’heure actuelle, cette institution est présente

dans toutes les communes de la région, hor-mis Ambatomainty atsimo et Ambohitromby. Depuis 1993-1994, elle est la seule Institution de microfinance (IMF) à évoluer dans le Bon-golava. En décembre dernier, une autre IMF a fait son entrée à Tsiroanomandidy. Il s’agit de l’OTIV et l’on parle aussi de l’entrée probable de Microcred.

La CECAM n’est pas dupe : il devrait y avoir des impacts avec cette nouvelle venue. Malgré tout, elle avoue ne pas avoir peur de la concur-rence. Elle compte sur l’identité de chaque IMF pour faire jouer une concurrence saine. Quant à la CECAM, elle consolide les efforts pour ac-célérer le déblocage des crédits. Auparavant, l’octroi se faisait par mois à Tsiroanomandidy ville et à l’heure actuelle, la fréquence est heb-domadaire. Dans les campagnes, l’ouverture

Nirina RabenarivoDirecteur d’agence de CECAM

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30 EXPANSION MADAGASCAR - JANVIER / FEVRIER 2012 - N°13

des caisses s’étalait sur 2 jours par semaine et il est question d’augmenter ce nombre de jours.

La CECAM a aussi un projet d’extension vers le Melaky, là où aucune IMF ne s’est implan-tée. Une demande de la région va dans ce sens et une descente sur terrain a été effectuée en septembre. La coopérative étudie le dossier et pense qu’il faudra le soutien d’un bailleur de fonds pour une implantation dans cette région. L’autre projet porte sur l’extension des possi-bilités offertes par MVola, le mobile banking proposé par Telma. MVola devrait permettre l’octroi de crédits et le remboursement pour plus de sécurité et de rapidité des transactions. L’informatisation va aussi dans ce sens.

InduStrIE ExtractIvELES coLLEctIvItéS méconnaISSEnt LEurS droItS

L’uranium de Beravina, le grès bitumineux de Bemolanga et probablement le pétrole conven-tionnel du même site, l’or dont des gisements émergent presque régulièrement ces dernières années… Le sous-sol du Bongolava est riche et promet un bel avenir à la région. Mais les collectivités n’en récoltent pas grand-chose. Même en phase d’exploration, les compagnies doivent s’acquitter de certains droits. Il en est ainsi pour les constructions. Sauf que les maires et leurs conseillers ne connaissent pas le Code minier et ses décrets d’application. Les compagnies ne cherchent pas à aller plus loin. Elles estiment qu’il appartient aux communes de revendiquer leur dû.

Sans cela, elles ne voient pas pourquoi elles doivent payer des droits dont les collectivités n’ont aucune connaissance. Beravina et Mora-fenobe sont dans ce cas. La compagnie Ura-

mad a terminé en 2009 ses travaux d’explo-ration assortis d’installations qui auraient dû générer une recette pour la commune. De plus, les propriétaires qu’elle a expropriés n’ont pas reçu grand-chose. Cette compagnie a envisagé d’entamer l’exploitation en 2010 mais la crise a tout arrêté. Pour le cas du projet Ambatovy pourtant, le responsable technique du projet Taratra, Patrice Chèlvin Razafindrabe rappelle que la commune de Moramanga a obtenu 275 millions Ar pour les constructions dont 200 millions affectés à des investissements ayant financé la construction de 5 infrastructures publiques, et les 75 millions au fonctionne-ment.

Le projet Taratra initié en 2009 par la Confé-rence épiscopale de Madagascar (CEM) et sou-tenu par Catholic Relief Service (CRS) a mené sur ce site un plaidoyer pour la bonne gouver-nance que ce soit du côté de la compagnie ou de la collectivité.

Mettre les collectivités au courant de leurs droits

Dans le Bongolava, le projet mène les mêmes actions via des formations sur les droits des collectivités et les rôles des Organisations de la société civile (OSC). A Beravina, il est ar-rivé après la clôture des travaux d’exploration et la commune n’a donc pas perçu les droits liés aux constructions. Malgré tout, le projet y a dispensé une formation pour prévenir le même problème. En effet, l’exploitation devra générer des redevances pour les collectivités. 70 à 80% des redevances et ristournes revien-nent à la commune minière. La formation dis-pensée par Taratra concerne aussi les Services techniques déconcentrés (STD), les églises… Elle vise à éviter la méfiance des compagnies. Celles-ci craignent de voir leur argent dilapidé ou mal géré à cause du manque de compé-tence des élus.

Les participants aux sessions du projet ap-précient cette formation qui va les aider à ti-rer légalement profit de l’industrie extractive. Seulement, il n’était pas évident de dénicher des OSC, surtout à Morafenobe. Elles étaient quasi-inexistantes. A Maintirano, quelques OSC émergent mais ne connaissent pas grand-chose des textes sur l’industrie extractive. Le projet y effectue des descentes régulières. Les OSC commencent donc à s’organiser.

Un réseau militant pour la bonne gouvernance

C’est dans ce sens qu’un réseau militant pour la bonne gouvernance a été récemment créé. Il regroupe des OSC, les collectivités décen-

tralisées, les STD et des particuliers. Le réseau milite pour la transparence dans l’industrie ex-tractive. Au niveau national, le projet Taratra a mis sur pied la coalition « Publiez ce que vous payez  ». Celle-ci fédère les OSC. L’Initiative pour la transparence dans l’industrie extractive (EITI Madagascar) y a également un représen-tant et ce, malgré quelques différences de vues sur certains points. En effet, la coalition n’ap-précie pas trop qu’une partie du financement d’EITI provienne des compagnies. A ses yeux, cette situation pourrait biaiser les actions de cette structure.

Contrairement à EITI qui s’occupe uniquement de la réconciliation des droits et taxes payés par les compagnies et les recettes effective-ment perçues par l’Etat, la coalition veut tra-vailler à partir des contrats miniers et pétro-liers. Ces contrats sont encore confidentiels et entourés du flou total. De quoi susciter des soupçons de corruption et autres dérives de gouvernance. La coalition veut aussi intervenir dans le même domaine qu’EITI et faire le suivi des redevances et ristournes. Mais elle veut vérifier si les taux de ces droits sont corrects par rapport aux prix des minerais ou du pétrole à l’international. Pour l’heure, la coalition est en train de se mettre en place et va travailler en collaboration avec la coalition internationale du même nom.

Les services miniers absents des grandes zones extractives

Les acteurs non étatiques doivent se mobiliser pour une bonne gouvernance de l’industrie extractive. Certes, le gouvernement a ad-héré volontairement à l’EITI, mais les grandes zones extractives en exploration ou déjà en exploitation ne bénéficient pas de la présence des services miniers. Les compagnies n’ont à faire qu’avec d’autres STD. C’est le cas à Fort-Dauphin, à Moramanga, dans le Bongolava... C’est évident si les collectivités et les OSC mé-connaissent les textes et leurs droits. La vulga-risation des textes par le biais des canaux éta-tiques font défaut. Les acteurs non étatiques s’en occupent quand il y en a sur terrain.

Pour le cas du projet Taratra, il fait aussi du plaidoyer auprès des communes afin qu’elles utilisent les redevances et ristournes au mieux de l’intérêt général. C’est ce qui explique le budget participatif pour définir les réels be-soins de la population. Dans la commune minière de Mandromondromotra près de Fort-Dauphin, un nouveau marché n’est guère utilisé par les commerçants. Quant au projet Taratra, il a démarré en juin 2009 et prendra fin en 2013.

Equipe du projet Taratra

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31N°13 - JANVIER / FEVRIER 2012 - EXPANSION MADAGASCAR

ExpLoItatIon mInIèrELES baILLEurS dE FondS appauvrISSEnt LES payS En dévELoppEmEnt

Les ajustements structurels assortis du libé-ralisme économique appauvrissent les pays en développement depuis les années 80. Le secteur minier qui devrait générer des revenus conséquents aux pays pauvres mais riches en ressources minières et pétrolières n’a pas rem-pli cette mission. Lors de la conférence œcu-ménique sur les mines au Canada en avril 2011 et où le projet Taratra a été présent, les cas du Pérou et de la Zambie sont très parlants. De la fin des années 60 et jusque dans les années 80, les Zambiens et surtout les mineurs ont connu des conditions de vie enviables grâce à la nationalisation des mines, soit :•une scolarisation gratuite pour leurs enfants• la dotation de logements• l’accès à l’eau potable et à l’électricité• l’amélioration des réseaux de transport• l’installation de centres de santé de proxi-

mité

En 1980, la Zambie a dû emprunter auprès du FMI et de la Banque mondiale à la suite de la chute des cours du cuivre. D’où les ajuste-

ments structurels et leurs impacts désastreux. Les mesures imposées n’ont profité qu’aux in-vestisseurs étrangers. Et en Zambie, on parle même de la « décennie du pillage ». Le pays a dû privatiser ses entreprises à tour de bras et à des prix bradés à des investisseurs étrangers. Il a dû élaborer une politique fiscale attractive dont la franchise douanière pour les matériels importés, la redevance minière à 3% (c’est le taux actuelle à Madagascar). Le taux moyen dans les pays en développement varie entre 5 et 10%.

Résultat plus que mitigé :

L’Etat zambien a du mal à collecter les droits et taxes et les compagnies en profitent, même si elles ont à payer moins qu’avant.

Elles sous-évaluent leur production et suréva-luent les coûts d’exploitation. La part du sec-teur minier dans le PIB zambien ne cesse de décroître depuis la fin des années 90. D’après Global financial integrity, l’évasion fiscale des multinationales représente entre 2000 et 2009 une perte moyenne annuelle de 400 à 440 mil-liards de dollars pour les pays en développe-ment. Les mines sont concernées.

En réalité, l’entrée des bailleurs de fonds dans l’économie des pays en développement a

obligé ces pays à accepter des politiques éco-nomiques et sectorielles qui vont au détriment de leurs intérêts mais qui favorisent les inves-tisseurs internationaux. Elle fragilise également la position de l’Etat qui négocie avec ces com-pagnies avec une position affaiblie. Contre ce néocolonialisme économique, la conférence œcuménique du Canada entend :

•bâtir des alliances entre des leaders d’église du Sud et du Nord

•accroître la capacité des églises et des orga-nisations religieuses à discuter des activités minières en se fondant sur des témoignages directs des communautés qui subissent les effets des activités d’extraction des res-sources naturelles

•soutenir et renforcer les capacités des col-lectivités, des personnes et des travailleurs touchés par l’industrie de l’extraction

• identifier les domaines sur lesquels focaliser les futures actions relatives aux politiques publiques

•mettre les enjeux miniers en tête et au cœur de l’action des églises, y compris des acti-vités d’éducation et des politiques d’inves-tissement.

Page 32: Expansion Madagascar N°13

Vie du SiM

Réunion du Conseil d’Administration

La dernière réunion du Conseil d’Administra-tion du SIM pour cette année s’est tenue le 15 Novembre 2011. L’ordre du jour a été axé sur la préparation des Etats Généraux de l’Industrie et l’officialisation du code de conduite des affaires.

Par ailleurs, dans les communications diverses, il a été décidé que la prochaine rencontre conviviale se tiendra le 20 janvier 2012. Plate Forme de Gestion et de Suivi des Investissements (ONUDI)

En tant que point focal, le SIM a participé à la formation sur la manipulation de la plate forme de gestion et de suivi des investissements, organi-sée par l’ONUDI les 02, 03 et 04 novembre 2011.

Cette plate forme, basée sur une enquête pério-dique réalisée par l’ONUDI dans vingt pays de l’Afrique sur un échantillon de 7000 entreprises dont 231 à Madagascar, servira d’outil d’aide à la prise de décision aux investisseurs.

Cet outil permet de : • Faciliter la recherche de données en ligne, • Lier les utilisateurs,• Créer une plateforme pour des partenariats B2B

En vue d’augmenter la taille de l’échantillon et d’obtenir un résultat plus concret, l’ONUDI incite les entreprises à participer à la prochaine enquête qui aura lieu en 2012.

La prochaine réunion des points focaux se tiendra le 13 janvier 2012 à l’EDBM.

Le contrôle des produits végétaux à l’exportation

Afin de résoudre le problème lié à l’application de l’arrêté interministériel (Agriculture et Commerce) relatif au contrôle des végétaux destinés à l’expor-tation, le Directeur Général de l’Agriculture et le Secrétaire Général du Ministère du Commerce ont convoqué les opérateurs économiques et les grou-pements (SIM, SYMABIO,…) le 11 Novembre 2011

au Ministère de l’Agri-culture Anosy. Lors de cette rencontre, il a été décidé que le contrôle sanitaire est suspendu et ne reprendra qu’après la mise en place d’un plan de surveillance élaboré par les deux Ministères en concertation avec les exportateurs.

Présentation de SYDONIA WORLD

Le SIM a assisté à la pré-sentation d’un nouveau système informatique douanier, appelé SYDO-NIA WORLD, effectué par la CNUCED en colla-boration avec la Douane et GasyNet à l’Hôtel du Louvre le 15 Novembre 2011. L’objectif de cette présentation a été d’une part de faire connaitre ce nouveau système et d’autre part de donner des prémices pour le choix de son adoption. A la différence de SY-

DONIA ++, SYDONIA WORLD utilise la pointe de la technologie Internet. De ce fait, il présente à la fois des avantages fonctionnels tels que l’uti-lisation des codes barres, la possibilité d’intégrer des images dans les documents et des avantages techniques comme la possibilité d’utiliser plu-sieurs types de supports de communication (or-dinateur, téléphone portable,…).

Il est à mentionner que la Douane n’a pas en-core tranché sur l’adoption ou non de SYDONIA WORLD.

Ateliers régionaux

Dans le cadre de la préparation des Etats Géné-raux de l’Industrie, des ateliers régionaux ont été organisés à Antsirabe, Antsiranana, Mahajanga, Fianarantsoa, Toamasina, Toliary le 10 Novembre 2011. Ces ateliers ont pour objet de recueillir les propositions spécifiques au développement in-dustriel dans chaque région.

Journée de l’Industrialisation de l’Afrique (JIA) 2011

A l’occasion de la célébration de la Journée de l’In-dustrialisation de l’Afrique 2011 le SIM et le GEFP, en collaboration avec le Ministère d’Etat chargé de l’Economie et de l’Industrie, l’ONUDI et le PNUD, ont organisé des Etats Généraux de l’industrie qui se sont tenus au Carlton le 21 novembre 2011. Cette année, le thème de la JIA a été axé sur « l’énergie durable pour un développement industriel accéléré ».

Officialisation du code de conduite

La Journée de l’Industrialisation de l’Afrique a été clôturée par la signature de l’Engagement d’Inté-grité par les membres du SIM ainsi que la remise officielle du code de conduite des affaires. Ela-boré avec la collaboration du BIANCO, le code de conduite prescrit dans l’engagement d’intégrité des membres servira d’outil complémentaire défi-nissant les conditions d’honneur, d’intégrité et de

La vie du SIm

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probité que tous les membres du SIM s’engagent à respecter pour se prémunir contre le risque de corruption et les infractions assimilées.

Finance carbone

Une séance d’information sur la finance carbone organisée par Monsieur Alexandre DUNOT, re-présentant de l’ECOSUR AFRIQUE, s’est tenue au siège du SIM le 08 décembre 2011.

ECOSUR est un cabinet qui travaille à concréti-ser des projets dans le cadre du mécanisme de développement propre avec le bénéfice de crédits carbone. Au rang des projets environnementaux éligibles figurent toutes les énergies renouvelables (hydro, éolien, solaire, etc.) et les traitements de déchets (compostage, biogaz, eaux usées..) mais aussi toute mesure d’efficacité énergétique d’en-vergure chez un industriel, et/ou de substitution de combustible.

Une autre séance de présentation sur la finance carbone, destinée aux membres, sera planifiée pour l’année 2012.

Port franc de l’île Maurice

Une dizaine de membres du SIM ont participé au forum sur l’investissement organisé le 05 décembre 2011 au CARLTON par « Board of In-

vestment  » ou BOI, organisme gouvernemental responsable de la promotion de l’investissement étranger à Maurice. L’objectif de cette séance étant d’accroître la visibilité de l’île Maurice en tant que destination phare pour l’investissement. L’évènement a été focalisé sur les opportunités d’affaires à Maurice par l’utilisation du Port Franc comme plateforme d’investissements pour les compagnies à Madagascar dans le commerce in-ternationale (import et export).

Etiquetage de l’emballage des cigarettes

Après la publication de l’arrêté n° 28.540/2011 fixant les modalités d’application du décret n° 2010- 1008 portant sur le conditionnement et l’étiquetage des produits du tabac en vente à Madagascar, les entreprises membres ont saisi le SIM afin d’intervenir auprès des administrations concernées. Sans vouloir remettre en cause les principes de l’arrêté, certaines dispositions ris-quent d’handicaper les entreprises. Il faut noter que la filière tabacole fait vivre plus de 30.000 familles et génère à l’Etat plus de 400 Milliards d’Ariary de recettes fiscales.

Les observations des entreprises sur les disposi-tions de l’arrêté sont:

• délai d’application de l’Arrêté de 180 jours est beaucoup trop court et impossible à tenir. Les

études de faisabilité, les mises au point avec imprimeurs, l’impression des nouveaux mar-quages, l’absorption des stocks résiduels de matières premières et la consommation totale des produits finis présents sur le marché néces-sitent bien plus que 180 jours. Le délai généra-lement accordé par les pays ayant adopté les pictogrammes est au minimum d’un an.

• Maintien de la taille des images et avertisse-ment à 50% des surfaces visibles comme indi-qué dans le décret 2010-1008. 50% est la taille préconisée dans la plupart des pays ayant insti-tué l’apposition de pictogrammes.

• L’utilisation de photos trop choquantes (poi-trine de femmes, visages d’enfants lourde-ment handicapés etc.) risque d’être considérée comme portant atteinte à la pudeur et heurter certaines sensibilités (religieuses, communau-taires et autres).

De ce fait, des rencontres ont eu lieu successive-ment avec les Secrétaires Généraux des ministères respectivement de la santé et du commerce, avec Madame la Ministre du Commerce et le 21 dé-cembre 2012 avec Madame la Ministre de la Santé et du Directeur de l’OFNALAT. Il ressort de cet entretien, que le ministère organisera une réunion de travail avec les autres départements concernés pour étudier la demande du SIM tout en confir-mant que les 2 derniers points cités ci-dessus sont déjà acceptés.

33N°13 - JANVIER / FEVRIER 2012 - EXPANSION MADAGASCAR

Page 34: Expansion Madagascar N°13

34 EXPANSION MADAGASCAR - JANVIER / FEVRIER 2012 - N°13

Manjifa ny vita gasy aho, tombony ho an’ny rehetra ! Mividy ny vita gasy aho, tombony ho antsika rehetra !

tabLeau de bOrd ecOnOMique

Tableau de bord économiqueEVOLUTiON mENsUELLE dEs pROdUcTiON ET cONsOmmATiON d’éLEcTRiciTé

période

production (MWh)prix moyen (ar/KWh)

Consommation d’électricité (MWh)

total Hydraulique thermique total Ménagesindustries et services

eclairage public

sept 09 92 359 59 527 32 832 350 65 908 35 316 29 691 900

oct 09 96 682 60 807 35 875 348 68 960 36 737 31 153 1 070

nov 09 93 778 53 806 39 971 276 52 680 34 837 17 218 625

déc 09 96 156 62 612 33 544 351 69 565 37 884 31 095 586

janv 10 95 219 63 124 32 095 310 91 802 38 806 52 420 575

févr 10 87 630 58 067 29 563 325 80 123 34 458 45 143 522

mars 10 98 224 63 374 34 850 377 63 143 34 038 28 575 530

avr 10 97 973 60 218 37 755 341 75 179 37 088 37 385 706

mai 10 99 982 58 905 41 077 356 70 727 36 972 33 182 572

juin 10 100 961 57 399 43 562 356 71 109 37 873 32 640 596

juil 10 104 266 59 983 44 282 334 63 819 36 947 26 070 802

août 10 101 600 53 863 47 737 415 52 622 39 530 12 150 942

sept 10 98 896 58 292 40 604 347 69 701 42 392 26 503 806

oct 10 103 055 59 835 43 220 367 68 511 38 245 29 520 747

nov 10 99 739 59 056 40 682 363 69 386 39 227 29 403 756

déc 10 102 262 58 844 43 418 372 67 829 41 245 25 926 658

janv 11 100 601 p 56 024 p 44 577 p 353 p 71 485 p 40 390 p 30 349 p 745 p

févr 11 92 365 p 55 660 p 36 705 p 355 p 67 683 p 38 434 p 28 660 p 589 p

mars 11 104 332 p 68 971 p 35 361 p 350 p 66 642 p 37 663 p 28 411 p 568 p

avr 11 102 505 p 65 363 p 37 141 p 347 p 71 670 p 39 789 p 31 206 p 675 p

mai 11 108 291 p 64 175 p 44 116 p 349 p 73 324 p 39 350 p 33 355 p 618 p

juin 11 106 978 p 60 065 p 46 912 p 344 p 75 765 p 41 556 p 33 556 p 653 p

juil 11 110 719 p 59 608 p 51 112 p 346 p 73 450 p 40 427 p 32 414 p 609 p

août 11 111 407 p 57 905 p 53 503 p 352 p 77 677 p 41 398 p 35 569 p 711 p

Cumul jan-août 11

325 308 0 0 - 0 0 0 0

Cumul jan-août 10

322 388 0 0 - 0 0 0 0

Variation 0,9% - - - - - - -

source : JiraMa e = estimations p = provisoires

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