Expansion Madagascar N°02 - Février 2010

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LE MAGAZINE DU SYNDICAT DES INDUSTRIES DE MADAGASCAR N° 2 - Février 2010 Une autre menace dès 2012 AGOA Antsirabe : terroir des opérateurs audacieux Une fiscalité incitative reste une utopie UN AVENIR DURABLE HOLCIM Nos Régions Loi de finances 2010

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Le Magazine du Syndicat des Industries de Madagascar (SIM)

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Le Magazine du Syndicat deS induStrieS de MadagaScar

n° 2 - Février 2010

Une autre menace dès 2012

AGOA

Antsirabe : terroir des opérateurs audacieux

Une fiscalité incitativereste une utopie

UN AVENIR DURABLEHOLCIM

Nos Régions

Loi de finances 2010

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Editorial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

CaPital ECHo | Zone franche textile : Une autre menace sérieuse dès 2012 . . . . 6

Quelles alternatives à l’aGoa ?

le point de vue du Ministre de l’Economie et de l’industrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

le point de vue du Vice-président du GEFP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

rEPErE | dépréciation de l’ariary. Purement spéculative selon le CrEM . . . . . . . . . 17

rEGioN | aNtSiraBE, lE tErroir dES oPEratEUrS aUdaCiEUX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

CotoNa - SoCota : Un groupe en constante évolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

la Brasserie Star d’antsirabe, un fleuron de l’industrie malgache . . . . . . . . . . 24

tiKo : le géant agro-alimentaire en veilleuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

ViSY GaSY : le défi de l’exportation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

SoColait : Victime de l’évasion des produits importés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

HolCiM : l’usine d’ibity améliore sa production . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

la SaCiMEN : la fiscalité frappe fort… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

à la loUPE | les ciments HolCiM : garant d’une construction durable . . . . . . . . . . . 32

lES iNdUStriES aU QUotidiEN

Secteur bancaire : la BGFiBank étoffera le paysage bancaire malgache . . . . 33

dépenses publiques : à réorienter vers le secteur productif. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

Exportation et artisanat : 4,6 millions d’euros supplémentaires en 2009 . . 34

la Chambre de Commerce de l’industrie de Fianarantsoa renouvelle son bureau permanent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

CUrSUS | HolCiM : l’Ecole des Maçons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

PoiNt dE VUE | Une fiscalité incitative reste encore du domaine du rêve . . . . . . . 36

CHroNiQUE dES lECtEUrS

VitoGaZ : la maison du gaz ouvre ses portes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

SaVoNNEriE troPiCalE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

diPCo : « Satisfaire les besoins en emballage de sa clientèle mais non imposer une offre, tel est le défi de Pama sarl depuis toujours » . . . . . . . . . . . 40

SHErrit : Construction d’une ferme école à toamasina par le projet ambatovy et le PGrM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

lEttrE dES lECtEUrS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42

Sommaire

1 bis, Rue Patrice LumumbaAntananarivo - MadagascarTél. : +(261) 20 22 240 07E-mail : [email protected] web : www.sim.mg

Fondateurs Hery Ranaivosoa, Fredy Rajaonera, Laurent Rajaonarivelo, Stéphane Raveloson, Damase Andriamanohisoa, Karim Barday, Francis Rajaobelina, Franck Fohine, Claude Ratefiarisoa

Directeur de publicationClaude Ratefiarisoa

CoordonnatriceLéa Ratsiazo

Ont collaboré à ce numéro- Fanjanarivo Simonette- Lantoniaina Razafindramiadana

Maquette : Hery Lalaina Razafimamonjiraibe

Impression : MSMRoute Digue - Domaine AndranoaboB.P. : 8117 - AntananarivoTél. : 24 248 03 - 24 105 93E-mail : [email protected]

Dépot légal : N°02-Février 2010

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4 EXPANSION MADAGASCAR - N°2

editO

Comment ne pas vous remercier, au préalable, de vos encouragements, remarques, commentaires et propositions pour améliorer notre magazine auquel nous avons apporté une attention particulière dans la confection de cette deuxième parution.

A toutes et à tous, chers lecteurs, nos meilleurs vœux pour cette nouvelle année 2010.

EXPANSION MADAGASCAR n° 2 traitera deux thèmes d’actualité : l’African Growth And Opportunity Act « AGOA » et la loi de finances 2010.

Comme nous le savions, Madagascar est exclu du système préférentiel de l’AGOA à la fin de l’année 2009, et à partir du mois de mars 2010, nos exportations ne bénéficieront plus des avantages douaniers prévus par cette loi américaine. Sans s’étendre sur les quelque 6000 articles bénéficiant du système général de préférence que nous n’avions pas pu exploiter au maximum auparavant, nous vous donnons le maximum de données sur la filière textile et l’AGOA. Entre autres, le secteur d’habillement, filière où Madagascar excelle : l’évolution de nos exportations, les emplois concernés, la balance commerciale avec les USA, les actions menées pour maintenir Madagascar dans l’AGOA, les alternatives et les propositions des principaux acteurs (public et privé) face à cette inéligibilité. Ceci afin de vous permettre d’analyser en connaissance de cause, ce que devrait être le futur si nous devrions agir coûte que coûte et rapidement pour que Madagascar soit rééligible ou se pencher vers d’autres voies. En effet, les questions qui se posent actuellement : est-ce que nous devrions attendre la manne des autres pour construire la compétitivité de nos produits ? Pourquoi d’autres pays arrivent-ils à pénétrer ce grand marché américain sans l’AGOA ? Devrions-nous toujours nous contenter des mesures superficielles, non pérennes, pour pouvoir exporter ? A chacun de nous d’y répondre car nous sommes tous responsables de la compétitivité nationale.

Dans l’article sur la loi de finances 2010, nous vous donnons des informations sur les principaux changements pour vous faciliter l’application de cette loi. Nous sommes avares de commentaires car il s’agit d’une loi publiée pour être exécutée. Malgré tout, le Syndicat des Industries de Madagascar a déjà manifesté officiellement sa déception et sa désapprobation, car comparée à ses propositions sur les mesures dans le plan de relance (voir EXPANSION MADAGASCAR n° 1), les mesures prises constituent à peine une goutte d’eau dans la mer. L’adage « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras » est de mise pour notre partenaire public que celui qui dit « donne la moitié pour avoir le plein ». Faible consolation du SIM, le partenaire public nous a promis plus d’égards sur nos propositions pour la prochaine loi de finances rectificative. Qui vivra, verra. Certes, il y a des mesures appréciables comme l’obligation de payer les transactions entre assujettis par chèque, virement ou carte bancaire. Mais par manque de concertation cette mesure devient un facteur bloquant pour le moment. Si au moins nous étions prévenus à l’avance, nous aurions pris des dispositions adéquates. Le taux de couverture bancaire est loin d’être satisfaisant, à plus de 50km de la capitale, les chèques, les virements ou les cartes bancaires sont inconnus et si on en trouve on s’en méfie.

EXPANSION MADAGASCAR n° 2 va vous faire visiter la région du Vakinankaratra, Antsirabe est vraiment une ville industrielle avec une population industrieuse. Quelques membres du Conseil d’Administration du SIM ont fait le déplacement pour voir sur place, partager avec leurs confrères Antsirabéens les expériences, se confier les problèmes quotidiens et se réjouir ensemble des réussites Bonne lecture

Le Comité directeur.

Editorial

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6 EXPANSION MADAGASCAR - N°2

caPitaL ecHO

Crainte d’une explosion sociale, notamment dans la capitale où se concentrent les entreprises

franches, et donc crainte d’une remon-tée de l’insécurité, de la recrudescence des marchands ambulants qui enva-hissent toutes les places libres (voies publiques comme ruelles…) à Anta-nanarivo  : autant de conséquences qui pourraient résulter de l’inéligibilité de Madagascar à l’AGOA pour 2010. Dès la première semaine de janvier, 2 entre-prises franches textiles ont fermé leurs portes mettant au chômage 1 500 em-ployés. En période normale, perdre son travail n’est pas déjà évident et il peut être dramatique en temps de crise. C’est pourquoi les médias ont rapporté dans l’euphorie des fêtes de fin d’année le cas de tentative de suicide d’un père de fa-

mille travaillant en zone franche dans la capitale.

Selon les données 2009 de la Friedrich Ebert Stiftung, 92% des travailleurs en zone franche ont une charge de famille, avec une taille de ménage moyenne de 4 personnes. De plus, les entreprises franches constituent l’unique oppor-tunité d’emploi pour la plupart de ces travailleurs. Bref, la zone franche a une importance sociale non négligeable. Seulement, il faut rappeler que l’AGOA qui motive l’existence des dizaines d’en-treprises est une loi liant les Etats-Unis et les pays bénéficiaires et elle est ainsi non négociable. Cela signifie qu’avec l’inéligibilité ou non de Madagascar à l’AGOA, une épée de Damoclès pèse en permanence sur la filière textile qui

travaille pour le marché américain. En effet, cette loi est prévue courir jusqu’en 2015. Pourtant, Madagascar est loin d’atteindre les objectifs de développe-ment pour la filière d’ici 5 ans. Rappelons que l’AGOA est censée don-ner un coup de pouce aux pays éligibles à intégrer verticalement la filière textile. Cela veut dire que celle-ci devrait se dé-velopper d’amont en aval en promouvant les cultures de fibres textiles comme le coton et d’autres fibres nécessaires, la filature, la production d’accessoires, la production textile. Depuis 10 ans que Madagascar est éligible à l’AGOA, la fi-lière coton, au lieu de se développer, est tombée en panne. La filature rencontre des problèmes énergétiques, tandis que les accessoires, le fil et le tissu sont en-core importés d’Asie.

tombée comme un couperet, l’inéligibilité de Madagascar à la loi américaine (agOa) a été annoncée par le Président américain Barack Obama à la veille de noël 2009. cette décision sème le désarroi parmi les 40 500 employés travaillant dans les 32 entreprises textiles concernées. en tout, cette filière adossée à l’agOa totalise 121 500 emplois directs et induits étant donné que 1 emploi dans le textile génère 3 emplois indirects dans des secteurs comme la restauration et le transport. transposés dans le monde économique malgache, ces impacts sociaux et les retombées économiques du secteur créent des controverses, notamment sur les apports plutôt modestes de la zone franche dans l’économie nationale.

Une autre menace sérieuse dès 2012

zOne FrancHe textiLe

Fanjanarivo Symonette

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7Février 2010 - EXPANSION MADAGASCAR

des conditions de travail plutôt rudes

« En général, les conditions de rémuné-ration respectent les réglementations en vigueur conformément au décret fixant le salaire minimum d’embauche par catégorie ». C’est ce qu’on peut lire dans l’étude 2009 sur les entreprises franches textiles à Madagascar effec-tuée par la Friedrich Ebert Stiftung. La main d’œuvre touche moins de 100 000 ariary, tandis que les ouvriers spécia-lisés perçoivent un salaire légèrement supérieur à ce montant. Les cadres tou-chent plus de 300 000 ariary. 70% des travailleurs sont rémunérés au temps et 12% à la pièce. L’étude précise  : « Pour le système de rémunération au temps, le nombre de pièces à produire (target) sert de référence pour la détermination du salaire de base. Les travailleurs qui sont incapables d’atteindre les targets sont exposés à des sanctions ».Certes, les entreprises franches offrent des salaires légèrement supérieurs aux normes, mais les conditions de travail y sont plus rudes que dans les entre-prises de droit commun. 68% des em-ployés travaillent du lundi au samedi. En moyenne, les employés travaillent 10 heures par jour, incluant les heures supplémentaires. Il faut seulement re-marquer que les entreprises franches

textiles proposent des salaires bien en dessous de ce que les autres industries offrent. En moyenne, les industriels proposent un salaire moyen représen-tant 26% de la valeur ajoutée d’après les calculs dans une étude non officielle du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement). Dans les indus-tries textiles, les salaires représentent 21% de la valeur ajoutée ou 61 milliards d’ariary de masse salariale.

Une aUtre épée de damoclès dès 2012

Que le pays soit éligible dans le courant de cette année ou en 2011, les entre-prises textiles et leurs employés n’ont finalement que quelques années pour profiter des avantages douaniers et de l’absence de quotas de l’AGOA. Au-delà de 2012, ils risquent fort de goûter de nouveau au chômage pour les premiers et à la perte de marchés et de valeur ajoutée pour les deuxièmes. La mesure appe-lée « third country fabric » de l’AGOA pour les pays les moins avancés comme Madagascar prendra fin en 2012. Elle autorise les entreprises qui travaillent pour le marché américain à utiliser des intrants en provenance des pays autres que ceux qui sont éligibles à l’AGOA. Sans l’intégration verticale de la filière pour-tant, il sera impossible pour les entreprises de trouver sur place les intrants dont elles auront besoin. Importer des pays éligibles n’est pas non plus indiqué, sous peine de voir s’éroder leur compétitivité. Jusqu’à preuve du contraire, la Chine propose des intrants aux prix abordables mais évidemment, elle n’est pas sur la liste des pays éligibles à l’AGOA. En réalité, Madagascar ne dispose plus que de 2 ans pour rattraper les retards dans l’intégration verticale de la filière textile. Un tel délai est dérisoire pour atteindre cet objectif quand on sait que la filière coton gérée essentiellement par la Hasyma (Hasy malagasy), est en grande difficulté depuis plus de 2 ans. Elle enregistre des arriérés de salaires et ne collecte plus le coton cultivé par les paysans. Avant 2004, c’est-à-dire avant la privatisation, la Hasyma produi-sait en moyenne 40 000 tonnes de coton, contre 4 861 tonnes en 2005, et 3 100 tonnes en 2007. Les données du ministère de l’Economie et de l’Industrie montrent que moins d’un quart des besoins des deux filatures existantes dans le pays étaient couverts par la production de la Hasyma. Les difficultés de la Hasyma reflètent l’absence criante d’une politique industrielle à Madagascar in-cluant la chaîne de l’agro-industrie.

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291 milliards d’ariary de perte en valeur ajoutée

Si toutes les entreprises concernées par l’inéligibilité à l’AGOA ferment leurs portes, cette décision représentera une perte en valeur ajoutée de -291 milliards d’ariary selon les calculs de l’étude du PNUD. C’est un montant très important quand on sait que les investissements publics pour l’industrie s’élèvent à 2, 4 milliards d’ariary pour l’année 2010. Il faut d’ailleurs souligner que malgré une régression de la valeur exportée, les deux principales catégories de produits textiles exportées par Madagascar entre 2004 et 2008 ont connu encore une croissance supérieure à celle des impor-tations mondiales. Selon les données du ministère de l’Economie et de l’Indus-trie, les exportations de « vêtements et

accessoires de vêtements autres qu’en bonneterie » connus sous le sigle SH 62 ont enregistré une croissance de 32% entre 2004 et 2008. Sur la même période, les importations mondiales affichaient une croissance de 7% seule-ment. Les « vêtements et accessoires de vêtements en bonneterie » ou SH 61 ont connu une croissance de 12% en valeur entre 2004 et 2008, contre 10% pour les importations mondiales. Ces croissances ne se reflètent pas dans la part des entreprises textiles dans l’économie nationale. Les données de l’Institut national de la statistique (INS-TAT) sont claires  : la part des entre-prises franches textiles dans le PIB na-tional est de 1, 9% à comparer à celle de l’artisanat qui est de 15% ; le taux grimpe à 15, 8% en ce qui concerne leur part dans la création de valeur ajoutée dans

le secteur secondaire. Cette importante contribution ne se reflète pas non plus dans le domaine social : ces entreprises sont dans les derniers rangs des secteurs industriels dont la masse salariale est la plus faible (voir tableau sur le niveau des salaires). Dans le domaine des finances publiques, le ministère de l’Economie et de l’Industrie estime que l’inéligibilité de Madagascar à l’AGOA va se traduire par une perte en recettes publiques de 2, 7%.

exportations en régression depuis 2008

La crise mondiale, synonyme de contraction de la demande, a également des impacts sur le secteur car depuis 2008, les exportations vers les Etats-Unis connaissent une baisse.

Le niveau des salaires dans le secteur secondaire par rapport à la valeur ajoutée :

Branche d’activitésPertes en valeur ajoutée

dues à la crise (en milliard d’ariary)

Taux du salaire et des rémunérations par rapport à la valeur ajoutée

Secteur secondaire -295 26%

Agro-industrie -1, 4 15%

Industrie extractive -18, 8 32%

Energie -10 30%

Industrie alimentaire -32, 4 28%

Industrie des boissons -39, 2 31%

Industrie du tabac -8, 1 29%

Corps gras -2, 2 29%

Pharmacie -4, 3 34%

Industrie textile 0, 2 21%

Cuir 0, 0 28%

Bois 0, 1 28%

Matériaux de construction -20, 8 28%

Métallique -4, 8 10%

Matériels de transport 0, 5 10%

Appareils électriques -1, 3 29%

Industrie du papier 0, 0 31%

Autres -0, 6 19%

Zone franche industrielle (ZFI) -152 21%

(Source : Analyse des impacts de la crise politique à Madagascar, Bureau d’études Innovia, PNUD)

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evolution des exportations vers les uSa sous le régime agOa (en millions de dtS :

2005 2006 2007 20082009

(janv-juil)Exportation totale 571, 66 667, 71 808, 20 828, 90 341, 94

Exportation ZFI* 312, 75 324, 12 454, 9 464, 83 196, 24

Exportation AGOA 147, 97 133, 17 159, 32 156, 91 73, 63

Exportation ZFI* par rapport à l’exportation totale 54 % 48, 5 % 56, 2 % 56 % 57, 3 %

Exportation AGOA par rapport à l’exportation totale 26 % 20 % 19, 7 % 19 % 21, 5 %

* ZFI : Zone franche industrielle(Source : ministère de l’Economie et de l’Industrie, ministère des Finances et du Budget)

Bien avant, soit en 2006, les consé-quences du démantèlement de l’accord multifibre en janvier 2005 ont commen-cé à se faire sentir. En effet, la Chine s’est engouffrée dans un nouveau contexte débarrassé des quotas d’exportation et a inondé le marché mondial de produits défiant toute concurrence. Si en 2005, le nombre des entreprises textiles de Madagascar exportant vers les Etats-Unis était de 50 pour une valeur de 98 millions de dollars. En 2006, ce nombre s’est réduit à 26. Il a connu une petite augmentation depuis car il se situe à 32 à l’heure actuelle.En réalité, le secteur est sur une spirale baissière depuis quelques années déjà. Et l’inéligibilité à l’AGOA risque d’ag-graver la situation. De plus, l’industrie textile est extrêmement sensible  : elle peut réagir au moindre incident natio-nal et international et pourrait décider de délocaliser à tout moment. Comme il s’agit d’une industrie légère, la délo-calisation ne pose pas des problèmes particuliers. Tout est dans la course à la compétitivité. Raison pour laquelle des entreprises étrangères ont délocalisé leurs unités à Madagascar pour profiter des avantages de l’AGOA. Le pays est au 6ème rang sur 39 pays subsahariens en terme de valeur des exportations de tous produits confondus exportés sous le régime AGOA vers les Etats-Unis. En 2007, les données du département américain du Commerce montrent que les exportations sous AGOA de Mada-gascar étaient de 283, 8 millions de dol-lars, contre 279, 2 millions de dollars en 2008 et de 193, 7 millions de dollars de

janvier à novembre 2009. Sur la même période en 2008, la valeur des exporta-

tions sous AGOA était de 257, 5 millions de dollars.

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11Février 2010 - EXPANSION MADAGASCAR

Les lobbies malgache et mauricien en échec

A Madagascar, les autorités concer-nées et le Groupement des entreprises franches et partenaires (GEFP) ont tout fait pour maintenir Madagascar sur la liste des pays éligibles à l’AGOA. Le GEFP a notamment demandé aux au-torités américaines de reporter à juin 2010 l’examen du dossier Madagascar. Mais il n’a pas eu gain de cause. Pareil pour l’Association des exportateurs de Maurice (MEXA) qui a également mené des actions de lobbying auprès des au-torités américaines. Contrairement aux entreprises asiatiques, les sociétés textiles mauriciennes implantées à Ma-dagascar n’ont pas des filiales en Asie.

Elles ne peuvent donc pas faire migrer leurs installations dans un pays asia-tique. De plus, l’île Maurice ne bénéfi-cie pas du principe du « third country fabric » de l’AGOA. Cela veut dire que les unités installées sur cette île voisine ne peuvent pas importer d’Asie leurs matières premières dont les prix sont les plus compétitifs sur le marché. Elles doivent les importer des pays éligibles et des Etats-Unis. C’est ce qui explique la délocalisation à Madagascar. Dans une ultime tentative de faire figu-rer Madagascar parmi les pays éligibles, la MEXA a lancé en novembre dernier un appel pressant au comité d’éligibilité de l’AGOA. Elle a insisté sur les réper-cussions désastreuses de l’inéligibilité de Madagascar sur les entreprises mau-riciennes basées dans le pays et sur le marché et les investissements dans la région de l’Afrique australe et orientale. D’après les données de la MEXA, les entreprises mauriciennes à Madagas-car emploient 20% de la main d’œuvre du secteur textile, soit près de 8 000 emplois. Ces entreprises mauriciennes représentent 39% des investissements étrangers dans le secteur textile. Lors de la crise de 2002, les entreprises mauri-ciennes ont enregistré des pertes de 4, 5 milliards de roupies ou environ 292, 5 milliards d’ariary (1 roupie = 65 aria-ry). Malgré tout, les entreprises mau-riciennes n’ont pas quitté le pays car à l’époque, les Etats-Unis n’ont pas effacé Madagascar de la liste des pays éligibles. Ainsi, elles ont continué à investir. Tou-jours d’après la MEXA, les investisse-ments mauriciens à Madagascar dans le secteur textile s’élèvent actuellement à 900 millions de roupies ou 58, 5 mil-liards d’ariary. Les exportations mauri-ciennes sous AGOA à Madagascar se si-tuent à 1, 7 milliard de roupies, soit 110, 5 milliards d’ariary.

Quelques chiffres clés sur l’agOa

Cette loi américaine dénommée « Afri-can growth opportunity act » ou AGOA a été votée sous Clinton en 2000. Elle constitue la principale politique de dé-veloppement des Etats-Unis en faveur de l’Afrique subsaharienne. Elle a pour vo-cation de dynamiser les liens commer-ciaux entre les Etats-Unis et l’Afrique, et

de renforcer les politiques économiques des pays du continent. Le Président américain Bill Clinton a déclaré Mada-gascar comme éligible à l’AGOA le 2 oc-tobre 2000. Quant aux produits textiles proprement dits, la première éligibilité de Madagascar date du 6 mars 2001. Le pays se concentre essentiellement sur l’exportation de produits textiles. Il faut seulement relever que 92, 3% des im-portations américaines sous le régime AGOA sont constituées de pétrole en 2008. Exporter sous ce régime veut dire bé-néficier d’une exonération douanière à l’entrée des marchandises aux Etats-Unis allant de 15 à 30%. Il y a aussi l’absence de quota pour le volume de marchandises exportées. Le nombre des produits concernés par l’AGOA dépasse les 6 000. Ils vont du textile aux produits agricoles, du pétrole aux produits fores-tiers, des produits chimiques aux pro-duits miniers, des machines aux équi-pements de transport, etc. Les produits artisanaux sont également concernés. Malgré quelques formations initiées par le projet AGOA Jumpstart à Madagas-car, l’exportation des produits autres que le textile n’a pas vraiment décollé : elle se situe en dessous de 100 000 dol-lars par an pour les produits agricoles, et est inférieure à 300 000 dollars pour les produits forestiers...

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12 EXPANSION MADAGASCAR - N°2

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Les artisans lésés

Pour l’artisanat, les artisans ne profi-tent pas de l’AGOA dans la mesure où ils doivent répondre à plusieurs condi-tions dont l’obligation de se constituer en entreprise formelle, les exigences sociales en faveur des salariés (paie-ment continu et régulier des cotisations sociales sur une période d’au moins 3 ans), l’obligation de disposer d’un atelier vaste et propre, le respect des normes internationales pour les produits finis. En réalité, ces différentes barrières non tarifaires forment un obstacle à l’expor-tation de plusieurs produits sur le mar-ché américain. Pour le textile, l’expor-tation de Madagascar sous AGOA est

de 281, 5 millions de dollars en 2007 et un peu plus de 277 millions de dollars en 2008. Si le déficit de la balance com-merciale sur les échanges entre Mada-

gascar et les Etats-Unis a été toujours au désavantage de ces derniers, il tend à di-minuer à leur profit même s’il demeure toujours négatif.

Les import/export américaines et la balance commerciale vis-à-vis de Madagascar

2006 2007 2008 2008 (jan-vier – août)

2009 (jan-vier – août)

Exportations 44, 560 31, 842 70, 167 39, 676 126, 565

Importations 281, 065 337, 895 324, 262 208, 453 177, 370

Balance commerciale

-236, 505 -306, 053 -254, 095 -168, 777 -50, 805

(Source : Département américain du Commerce)

les critères d’éligibilité à l’agoa

Les Etats-Unis désignent comme éligibles les pays de l’Afrique subsaharienne déterminés à établir ou continuent à progresser dans les domaines suivants :

- l’économie de marché- le pluralisme démocratique - l’élimination des barrières au commerce et aux investis-

sements américains- le respect de la propriété intellectuelle- les efforts pour lutter contre la corruption- les politiques pour la réduction de la pauvreté- l’amélioration de l’éducation et de la santé

- la protection des Droits de l’Homme et l’élimination des pratiques intolérables dans le travail des enfants

L’AGOA est prévue prendre fin en 2015. Le 18 novembre 2009, l’un des architectes de cette loi, le sénateur américain Bill McDermott a soumis un projet de loi proposant une pro-longation jusqu’à fin 2019. Il faut toutefois souligner que ce projet, s’il est voté, va corser la concurrence, déjà ardue. En effet, le sénateur suggère d’étendre l’AGOA sur d’autres zones géographiques. Il propose, par contre, de simplifier les règles d’origine. Mais contrairement aux pratiques parlemen-taires dans les pays pauvres, les projets de loi ne passent pas comme une simple lettre à la Poste aux Etats-Unis.

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13Février 2010 - EXPANSION MADAGASCAR

L’inéligibilité de Madagascar à l’agOa pour 2010 signe-t-elle la mort de la filière textile à Madagascar ?Richard Fienena : Ce qui mérite d’être souligné est que le secteur textile mal-gache n’est pas uniquement destiné au marché américain. Sur les 280 en-treprises franches oeuvrant dans le pays seules 32 exportent sous le béné-fice de l’AGOA et là encore certaines entreprises outre les USA exportent également vers d’autres pays. Donc, l’inéligibilité de Madagascar à l’AGOA

pour 2010 ne signifie pas la mort de la filière textile dans notre pays, mais je dirais plutôt qu’elle pourrait entraîner certaines difficultés, un recul pendant une certaine période, le temps d’une re-conversion de destination. Surtout que d’autres problèmes sont à résoudre au niveau de cette filière, notamment le problème au niveau des produits textiles importés (valeur de référence, TVA…). Par ailleurs, permettez-moi de vous rap-peler le contexte et le cadre de l’éligibili-té à l’AGOA qui pourraient vous aider à saisir mon raisonnement et comprendre le système. L’éligibilité de l’AGOA est soumise à plusieurs critères dont :- l’établissement d’une économie de

marché (protection du droit à la pro-priété privée, moins d’intervention étatique…)

- la primauté du droit- le pluralisme politique- l’ordre constitutionnel effectif ou en

cours de l’êtreL’AGOA facilite l’accès au marché amé-ricain en octroyant des tarifs préfé-rentiels par la suppression des droits et taxes d’importation, conditions que nous pouvons retrouver auprès d’autres marchés équivalents à travers l’appli-

cation des Systèmes Préférentiels Tari-faires (SPT). Donc, en se référant à notre situation actuelle, Madagascar a été vic-time de son choix politique et populaire car toutes les conditions requises sur le plan technique, en vue de continuer le partenariat, sont remplies. Madagascar se trouve en 2009, en 2ème rang après Lesotho. Cette suspension ne constitue pas une sanction définitive, l’éligibilité reste toujours négociable et peut être

Quelles alternatives à l’AGOA ?richard Fienena, Ministre de l’economie et de l’industrie et John Hargreaves, Vice-président du groupementdes entreprises Franches et Partenaires (geFP), donnent leurs réponses.

Le point de vue du Ministre de l’economie et de l’industrie

Les import/export américaines et la balance commerciale vis-à-vis de Madagascar

2006 2007 2008 2008 (jan-vier – août)

2009 (jan-vier – août)

Exportations 44, 560 31, 842 70, 167 39, 676 126, 565

Importations 281, 065 337, 895 324, 262 208, 453 177, 370

Balance commerciale

-236, 505 -306, 053 -254, 095 -168, 777 -50, 805

(Source : Département américain du Commerce)

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caPitaL ecHO

reconduite une fois les critères remplis notamment le retour à l’ordre constitu-tionnel tant voulu par les Américains. Finalement, je réitère que la suspension ne signifie pas la mort de la filière tex-tile, d’autres solutions sont à portée.

Quelles sont les alternatives propo-sées par le gouvernement dans ce sens ?Richard Fienena : Concernant l’AGOA, il existe plusieurs solutions tant poli-tiques que techniques (économiques et sociales) et le gouvernement au tra-vers du ministère de l’Economie et de l’Industrie reconfirme qu’il ne restera pas les bras croisés et qu’il s’efforcera de rechercher les solutions adéquates et pérennes pour que les industries et le personnel ne soient pas les otages de la politique. Selon ces points nous pou-vons citer :A – La solution au niveau politique : le président de la HAT a déjà avancé une solution majeure non négligeable qui penche vers cet ordre constitutionnel, à savoir la tenue des élections libres et transparentes requérant une partici-pation massive de toute la population malgache majeure. C’est la seule voie de recours rapide sur le plan politique qui nous conduirait vers la reconnaissance et voire la continuité de la collaboration

avec nos partenaires.B – La solution au niveau social  : je pense que c’est un des volets les plus cruciaux donc à solutionner le plus ur-gemment possible car l’impact social s’avère important. C’est pourquoi une collaboration a été demandée aux entre-prises concernées pour qu’elles propo-sent des scénarii au travers de question-naires préétablis et qui permettraient au gouvernement de prendre des déci-sions outre les mesures d’accompagne-ment qu’il dispose déjà telles les HIMO (Haute intensité de main d’œuvre), la mise en place d’un guichet pour ac-cueillir le personnel éventuellement dé-flaté (le chef de file est le ministère de l’Agriculture)…C – La solution au niveau économico-fi-nancier : pour faire face à cette situation, l’intervention de l’Etat s’avère indispen-sable, ne serait-ce que pour maintenir le niveau actuel de la filière. Pour ce faire, plusieurs alternatives peuvent être pro-posées :- exploiter les réseaux internationaux existants comme l’Europe, Hongkong, l’Asie du Sud-Est. Ce qui nécessite des activités spécifiques (par exemple la mise en place d’une équipe mixte pour l’exploration de nouveaux marchés à l’échelle mondiale, …) ;- accélérer la mise en œuvre du Pro-

gramme de mise à niveau des industries locales, en particulier celles dans le sec-teur textile, et cela en collaboration avec l’ONUDI (Organisation des Nations unies pour le développement indus-triel) ;- mettre en œuvre des mesures d’ac-compagnement en faveur des entre-prises compétitives durant le premier semestre 2010  : appliquer immédiate-ment le tarif préférentiel Jirama aux entreprises industrielles  ; accélérer le remboursement de la TVA  ; étudier la possibilité d’application des deside-rata et solutions proposés par les en-treprises sous AGOA  ; parallèlement à ces solutions, les autres alternatives consisteraient à développer et pro-mouvoir les secteurs porteurs compte tenu des énormes potentialités et res-

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sources dont le pays dispose, à savoir la pêche et l’aquaculture  ; les mines avec les activités connexes aux grands pro-jets miniers ; l’artisanat et le tourisme ; l’agriculture (biologique) et l’agribu-siness, avec les filières phares par région

selon sa potentialité et son savoir-faire reconnu (riz, letchi, arachide, grains secs, épices, …) ; les filières émergentes selon les marchés identifiés pour fruits et légumes et les filières niches (huiles essentielles, jatropha pour bio-diesel,

produits bio pour biocarburants)  ; les TIC par rapport au projet backbone  ; l’infrastructure de base (routes avec les projets HIMO, transports, énergie…)

Quelles solutions préconisez-vous pour la conversion des employés de l’agOa ?Richard Fienena  : Comme je vous l’ai dit précédemment, Le gouvernement a pensé à quelques pistes de solutions comme  : la création de fonds spéciaux, la formation du personnel aux fins de reconversion dans d’autres secteurs (agriculture, aquaculture…), les projets HIMO permettant d’employer plusieurs milliers de personnes pendant plusieurs mois pour l’entretien des réseaux rou-tiers, etc.

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L’inéligibilité à l’agOa signifie-t-elle la mort de la filière textile à Madagascar ?

John Hargreaves : La mort, non. Cette inéligibilité pourrait être le début de la fin. Elle va affecter énormément le sec-teur parce que 40% de la production vont vers les Etats-Unis. La décision des autorités américaines est quand même un coup de massue. Elle va beaucoup af-

faiblir le secteur industriel à Madagas-car. Il faut seulement noter que si le pays est inéligible aujourd’hui, il peut être rééligible en cours d’année si les Etats-Unis considèrent que Madagascar est en train de rétablir l’Etat de droit. Je tiens à préciser que ces conditions sont dic-tées par les autorités américaines. Pour le gouvernement américain, il y a eu un coup d’Etat en mars 2009 puis l’aban-don des accords de Maputo et de l’acte additionnel d’Addis-Abeba. Bref, nous ne sommes pas, aux yeux des Améri-cains, sur le chemin du retour vers l’Etat de droit et le pluralisme démocratique.

Quelles sont les alternatives à l’agOa ou les métiers de reconversion possibles pour les entreprises textiles concernées ?

John Hargreaves : La situation est dif-ficile parce que parler d’alternatives veut dire trouver d’autres marchés. A quelques exceptions près, toutes les en-treprises concernées par l’AGOA tra-vaillent exclusivement pour le marché américain. Logiquement, l’alternative est le marché européen mais conqué-rir un nouveau marché ne se fait pas du jour au lendemain. Il faut au minimum 6 à 9 mois pour se faire connaître et ob-tenir les premières commandes. Sinon, les sociétés concernées sont des filiales d’entreprises étrangères, asiatiques no-tamment. Ces dernières comptent dans d’autres pays, des filiales qui travaillent

pour le marché américain. Elles vont donc recentrer leur production sur ces pays et l’Asie viendra en premier lieu.

Quelles solutions pourriez-vous proposer pour la reconversion des employés de ces entreprises textiles, menacés de licenciement ou déjà licenciés ?

John Hargreaves : Des solutions, il y en a mais la première consiste à ce que Ma-dagascar redevienne éligible à l’AGOA le plus vite possible. Car on ne peut pas dire à quelqu’un habitué à travailler sur une machine à coudre d’aller planter des haricots. Puis, quels sont les secteurs qui peuvent résorber cette centaine de milliers de personnes ? La deuxième so-lution pourrait consister à soutenir les entreprises qui exportent sur le marché européen, car sans l’exemption de droits de douanes - en moyenne 20% - il est difficile pour les entreprises travaillant pour le marché américain de continuer à exporter sur ce marché. Seulement, le marché est difficile avec la crise éco-nomique mondiale. Les entreprises ont donc besoin d’incitations importantes pour augmenter leur production et ré-sorber ainsi les chômeurs de l’AGOA. La meilleure solution demeure toutefois la poursuite des exportations vers les Etats-Unis. La présence sur le marché est très importante parce qu’il est tou-jours difficile de reconquérir un marché.

Le point de vue du Vice-président du geFP

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17Février 2010 - EXPANSION MADAGASCAR

Au vu du graphique, le Cercle de réflexion des économistes de Ma-dagascar (CREM) avance qu’il y a

une certaine volatilité du taux de change, alors que ce taux a été stable durant les mois d’octobre et de novembre 2009.L’appréciation de l’ariary par rapport à l’euro, notamment entre le 01/12/2009 et le 25/12/2009, a été due essentiellement à la montée de l’euro (par rapport au dol-lar) sur le marché international.La dépréciation récente de l’ariary par rapport au dollar est, au contraire, la conséquence de la chute de la valeur de l’euro par rapport au dollar en raison essentiellement de crises dans quelques pays européen (Espagne et Grèce notam-ment). Dans ce contexte, la faiblesse de l’ariary par rapport à l’euro ne s’explique que par la spéculation. La volatilité du taux de change est dange-reuse pour la croissance. Il y a unanimité des théories économiques là-dessus. Cette volatilité est due surtout à l’indé-cision de la BCM (Banque centrale de Madagascar) à propos du taux de change idéal pour Madagascar :D’un côté, il y a la pression du Gouver-nement, du public et de la majorité des économistes locaux incitant la BCM a défendre la monnaie nationale en raison d’une aggravation de la pauvreté (via l’in-

flation notamment) qu’une dépréciation ample ne manquerait pas de provoquer (avec des bénéfices économiques quasi-inexistantes). Pression d’autant plus forte que la défense de la monnaie nationale n’a pas entamé nos réserves de changes (qui représentent toujours environ 800 millions de dollars). Il faut d’ailleurs si-gnaler en passant que la raison essen-tielle de la pauvreté des Malagasy se trouve dans un concept  : la dévaluation et les dépréciations amples (c’est-à-dire les dévaluations successives depuis 1982 et les dépréciations amples depuis 1994). Quand l’Etat dévalue la monnaie, ce que nous produisons ne vaut plus rien alors que ce que nous achetons à l’extérieur prend de la valeur. Comment le pays peut-il s’enrichir si ce que nous produi-sons perd continuellement de la valeur ? De l’autre côté, il y a la pression essentiel-lement du FMI et de quelques exporta-teurs (qui ne veulent pas faire d’efforts en matière de compétitivité hors prix c’est-à-dire la qualité, le délai, le packaging, le marketing, etc.) qui souhaitent tout sim-plement une solution artificielle au dé-triment de toutes les autres, celle d’une dévaluation compétitive. Ils pensent que la monnaie nationale doit être dépréciée d’au moins 30% pour des raisons uni-quement reliées à un dogme (c’est-à-dire

que la valeur de l’ariary doit être déter-minée exclusivement par le marché, sa-chant pertinemment que ce marché est géré par les spéculateurs que sont les banques).Mais l’attitude récente des autorités monétaires sur le MID (Marché inter-bancaire des devises) démontrent que celles-ci ont finalement opté pour la dé-préciation. Logique quand on tient à sa place…

rePère

Dépréciation de l’ariaryPurement spéculative selon le CREM

DATESCMP du dollar*

DATESCMP de l'euro*

DATESCMP du dollar*

DATESCMP de l'euro*

01/12/2009 1 927, 89 01/12/2009 2 903, 78 04/01/2010 1 962, 42 04/01/2010 2 798, 51

02/12/2009 1 923, 05 02/12/2009 2 899, 37 05/01/2010 1 968, 87 05/01/2010 2 828, 25

03/12/2009 1 927, 82 03/12/2009 2 908, 20 06/01/2010 1 974, 58 06/01/2010 2 834, 56

04/12/2009 1 926, 62 04/12/2009 2 904, 98 07/01/2010 1 978, 04 07/01/2010 2 849, 57

07/12/2009 1 929, 76 07/12/2009 2 867, 46 08/01/2010 1 987, 08 08/01/2010 2 852, 00

08/12/2009 1 927, 95 08/12/2009 2 859, 21 11/01/2010 1 985, 02 11/01/2010 2 879, 22

09/12/2009 1 928, 64 09/12/2009 2 841, 85 12/01/2010 1 994, 54 12/01/2010 2 898, 37

10/12/2009 1 928, 54 10/12/2009 2 838, 93 13/01/2010 2 005, 47 13/01/2010 2 904, 79

11/12/2009 1 933, 18 11/12/2009 2 844, 68 14/01/2010 2 007, 33 14/01/2010 2 920, 63

14/12/2009 1 933, 68 14/12/2009 2 837, 81 18/01/2010 2 025, 31 18/01/2010 2 927, 13

15/12/2009 1 942, 53 15/12/2009 2 834, 38 19/01/2010 2 039, 75 19/01/2010 2 935, 84

16/12/2009 1 943, 40 16/12/2009 2 830, 69 20/01/2010 2 048, 79 20/01/2010 2 924, 68

17/12/2009 1 951, 63 17/12/2009 2 807, 39 21/01/2010 2 066, 55 21/01/2010 2 922, 71

18/12/2009 1 948, 17 18/12/2009 2 801, 80 22/01/2010 2 080, 84 22/01/2010 2 928, 32

21/12/2009 1 947, 59 21/12/2009 2 791, 89 25/01/2010 2 088, 10 25/01/2010 2 945, 87

22/12/2009 1 944, 78 22/12/2009 2 782, 53 26/01/2010 2 106, 40 26/01/2010 2 955, 83

23/12/2009 1 941, 50 23/12/2009 2 786, 00 27/01/2010 2 121, 49 27/01/2010 2 960, 61

28/12/2009 1 932, 20 28/12/2009 2 778, 28 28/01/2010 2 107, 82 28/01/2010 2 960, 43

29/12/2009 1 940, 05 29/12/2009 2 791, 22 29/01/2010 2 108, 76 29/01/2010 2 945, 54

30/12/2009 1 954, 64 30/12/2009 2 795, 52 * en Ar entre déc.2009 et janv. 2010

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18 EXPANSION MADAGASCAR - N°2

régiOn | aNtSiraBE

Antsirabe demeure une ville industrielle et elle la restera. Et ce, grâce à la détermi-nation des industriels qui opèrent dans la localité. Comme les entreprises qui sont implantées dans d’autres régions, ces der-nières sont confrontées à différents pro-blèmes quotidiens dans l’exercice de leurs activités. Malgré tout, des projets d’inves-tissement continuent. L’accès à l’énergie à coût abordable de-meure la préoccupation commune de tous. Les coupures restent fréquentes et parfois de longue durée entraînant des arrêts des lignes de production.

Certains secteurs spécifiques comme la production de cigarettes sont en outre frap-pés d’un régime fiscal « handicap ». Le taux d’imposition élevé grève lourdement une grande partie des recettes alors qu’aucune mesure n’a été mise en place pour appuyer les industriels dans les investissements.

D’autres filières, subissent l’invasion mas-sive, la concurrence sauvage et déloyale des produits importés. Les intervenants réclament alors en contre partie des im-

pôts qu’ils paient, le soutien de l’Etat et la protection des filières dans lesquelles inter-viennent les industriels. C’est dans ce sens que le comité exécutif du Syndicat des Industries de Madagascar a effectué une descente sur certains sites de production dont Sacimem, Holcim, Star, Semina, Cotona, afin de constater de visu les réalités, d’être à l’écoute des opérateurs et de leur prêter main forte. Les problèmes et revendications seront par la suite portés à la connaissance des décideurs politiques, discutés et négociés.

Malgré ces difficultés rencontrées, sans attendre le coup de pouce de l’Etat, les industriels ont déjà pris la résolution de préserver leurs acquis et d’aller vers l’avant. Des programmes d’investissement visant à améliorer le parc productif ont été élabo-rés. Au titre de cette année 2010, des défis sont lancés. Les opérateurs projettent de démarrer l’exportation de leurs produits, de conquérir davantage de marchés à l’ex-térieur tout en renforçant leurs présences sur le marché local sans négliger l’augmen-tation de la capacité de production.

ANTSIRABE LE TERROIR DES OPERATEURS AUDACIEUX

La région Vakinankaratra figure parmi les localités qui possèdent des richesses diversifiées à Madagascar. Elle présente une forte potentialité agricole, minière, industrielle mais aussi touristique. Dans le domaine de l’agriculture, elle est surtout reconnue pour la culture vivrière. Elle occupe plus de 90 % des superficies cultivées dans l’ensemble de la région. Les principales cultures sont le riz, le manioc, le maïs, la patate douce, le haricot et la pomme de terre. Les cultures de rente et industrielles dont le café et la canne à sucre restent cependant très limitées. Cette forte potentialité agricole s’explique par la présence des sols variés, sols ferralitiques, des sols volcaniques et des lithosols favorables à différents types de culture.

La région est aussi très favorable à l’élevage de par ses étendues de parcours. L’élevage bovin à connu un essor remarquable avec le développement de la filière lait. Deux zones d’élevage peuvent être distinguées dans la région : La zone Ouest, à vocation d’élevage bovin extensif (Betafo ouest) et qui est

monograpHie

Lantoniaina Razafindramiadana

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surtout un lieu de polarisation commerciale des zébus et la zone laitière qui se concentre essentiellement à Antsirabe II, Antanifotsy et Faratsiho. Les autres types d’élevage comme les élevages porcin, ovin et caprin sont pratiqués à faible échelle, de type familial.

Concernant les potentiels miniers, la région recèle aussi bien des métaux, du minerai et des pierres industrielles pour ne citer à titre d’exemples que l’or, le calcaire, le graphite, le chrome, le Kaolin, le Nickel, le quartz, la topaze et la pouzzolane.

Pour ce qui est du secteur industriel, la région Vakinankaratra a bénéficié du développement des secteurs artisanal et industriel depuis plus de 40 ans. La gamme des activités est assez étendue. On y découvre la métallurgie légère, le secteur bâtiment, les travaux de bois, l’agro-industrie et le textile. Les rizeries et les décortiqueries y occupent aussi une place très importante. Elle est ainsi appelée deuxième pôle industriel du pays après la capitale. Enfin, pour le secteur tourisme, la ville d’Antsirabe qui a été un pôle touristique important pendant la période coloniale et sous la Première République, a perdu, au fil des ans sa réputation. Actuellement, elle accueille principalement les habitants de la Capitale durant les jours fériés et beaucoup plus de séminaristes. Cependant, les acteurs intervenant dans le secteur ne ménagent pas leurs efforts pour redorer l’image de la destination. Quant aux infrastructures, des projets de réhabilitation de l’aérodrome à Antsirabe II et d’une construction d’agro technopole ont été développés mais ils restent à concrétiser.

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Fondée en 1952 à Antsirabé, Cotona, filiale du groupe SOCOTA, a connu un remarquable développement industriel qui en a fait à la fin des années 80 un des principaux complexes textiles intégrés de l’Afrique Sub-Saharienne. Elle approvisionnait à cette époque près de 70% des besoins en tissus du marché malgache.

Au début des années 1990, l’ouverture de Madagascar aux impor-tations de friperies l’a amenée à faire le choix d’un redéploiement de ses activités à l’exportation en accompagnant la croissance de la Zone Franche Industrielle de Madagascar (ZFI). A la suite de la crise post électorale de 2002 qui a entraîné le retrait d’un certain nombre d’acteurs majeurs de la ZFI, SOCOTA décide de s’engager dans la confection industrielle de vêtements afin de préserver ses marchés.

Le pôle textile de Groupe SOCOTA est constitué aujourd’hui par les trois piliers suivants :

• «SOCOTADesign»situéàParisquiapourmissiondesuivrel’évolution des marchés, d’identifier les tendances de la mode, de créer et développer des collections coordonnées de tissus et de vêtements qui font ensuite l’objet d’une promotion auprès de la distribution.

• «SOCOTAFabrics»quirésultedelaconcentrationsurlesitede COTONA de ses activités de tissage et de finissage jusqu’ici réparties entre Madagascar et Maurice. Cette fusion a eu pour effet de renforcer la compétitivité de SOCOTA Fabrics grâce à de substantielles économies d’échelle et d’en faire un « One Stop Shop » capable de produire avec des matériels de pointe une gamme complète de tissus coton tissés-teints, teints en pièce et imprimés.

• «SOCOTAGarments »quiproduit aujourd’hui3, 5millionsde vêtements par an et qui emploie 2500 personnes. SOCOTA Garments consomme une part croissante des tissus produits au sein du groupe et se positionne aujourd’hui comme un spécia-liste de vêtements sportswear.

COTONA - SOCOTA : Un groupe en constante évolution

Salim ISMAEL, Président Directeur Général du groupe SOCOTA

Cotona émet aujourd’hui 62 fois moins de CO² qu’auparavant

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21Février 2010 - EXPANSION MADAGASCAR

L’ENVIRONNEMENT AU CŒUR DE SON DEVELOPPEMENT

Le groupe SOCOTA a fait de l’environnement l’une de ses priorités d’action.

Le site d’Antsirabé a été ainsi doté d’une installation de traitement d’effluents qui sont filtrés, neutralisés, décantés, oxygénés et traités biologiquement afin de rejeter une eau conforme aux normes de protection de l’environnement et propre à l’irrigation. Cotona a d’autre part reconverti à la biomasse son installation de production de vapeur alimen-tée jusqu’ici au fuel lourd. Cette biomasse est essentiel-lement constituée par des bois d’élagage et des déchets de scieries. Grâce à cette reconversion, Cotona émet au-jourd’hui 62 fois moins de CO² qu’auparavant.

Parallèlement, Cotona contribue à la reforestation de la région du Vakinankaratra grâce à la mise en place d’une pépinière qui assure la distribution gratuite depuis 2004 de 200.000 plants par an de pins et d’eucalyptus. Ces opéra-tions de reboisement sont menées en étroite liaison avec le Ministère de l’Environnement des Eaux et Forêts, les autori-tés de la région et les communes environnantes.

Par ailleurs, en liaison avec le GEFP, Cotona a joué un rôle actif dans la mise en place d’une filière de formation de techniciens et d’ingénieurs textiles au sein des universi-tés d’Antsirabé ESSVA et ASJA. Ce projet financé par la Banque Mondiale a été réalisé avec l’assistance technique et pédagogique de l’Université de Maurice.

On notera enfin que COTONA a obtenu d’une part la cer-tification « Organic Cotton » qui lui permet d’offrir à ses clients une gamme de tissus à base de coton bio et d’autre part, la certification « Oekotex » qui garantit à ses clients l’utilisation de matières colorantes et de produits chimiques compatibles avec les normes européennes en matière d’en-vironnement et de santé publique.

Face à la crise de 2009 et aux risques d’exclusion de l’AGOA, SOCOTA a engagé en temps utile un redéploiement de ses marchés américains vers l’Union Européenne et la SADC. Cependant elle a dû pour les mêmes raisons différer la mise en œuvre du projet d’expansion de sa confection.

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24 EXPANSION MADAGASCAR - N°2

La Brasserie STAR d’Antsirabe, un fleuron de l’industrie malgache

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En créant la première unité de fabrication de bière dans la ville d’eau, il y a 62 ans, les promoteurs étaient loin d’imaginer la place majeure que la Brasserie STAR d’Antsirabe allait occuper dans le tissu industriel de la région Vakinankaratra et du pays tout entier.

Aujourd’hui, pour être toujours à la hauteur de ses ambitions, la Brasserie STAR d’Antsirabe met la barre haute en termes d’inves-tissements, en R&D et en management de la qualité. En 2010, elle prévoit la mise en place de cuves cylindro-coniques dans le but de poursuivre la croissance productive. Près de 11 milliards d’Ariary d’investissements sont prévus pour cette année. La Brasserie STAR d’Antsirabe joue également un rôle majeur dans la création d’emplois. Elle compte 251 emplois directs et 34 à la malterie Malto SA qui transforme en amont l’orge en malt. Malto SA génère également de nombreux emplois indirects, à travers son partenariat avec 373 groupements de paysans répartis dans les 3 régions agricoles pour la production d’orge brassicole : Vakinanka-ratra, Amoron’i Mania et Haute Matsiatra. Ce partenariat apporte un complément de revenus pour 6000 paysans, soit 30 000 per-sonnes (y compris les familles des paysans). Grâce à tous ces engagements et aux efforts fournis depuis plus de 50 ans, la bière THB dont le berceau est la Brasserie STAR d’Antsi-rabe est devenue une fierté nationale, et sa réputation dépasse les

frontières du pays. Les nombreuses récompenses internationales reçues au cours de ces cinq décennies en témoignent, ainsi que la demande encore faible (1% de la production) mais croissante à l’export, dans les îles voisines de l’Océan Indien et en France.

Dates clés

1947 : création de la brasserie d’Antsirabe par la société « Rochefortaise »

1953 : création de la STAR par le rapprochement de la so-ciété Rochefortaise et de promoteurs indépendants ayant acquis la licence d’embouteillage Coca-Cola

1958 : Premiers brassins et soutirages de la THB 1976 : Démarrage de la construction de la nouvelle bras-

serie d’Antsirabe d’une capacité de 300 000 hecto-litres par an.

1977 : L’Etat Malgache devient l’actionnaire majoritaire 1989-1992 : Retour à la privatisation avec la société Beaumont

Industries comme actionnaire majoritaire

Aujourd’hui, l’Etat malgache détient 34% du capital de la société Brasseries STAR Madagascar. Les Brasseries STAR Madagascar comptent 1000 petits actionnaires. Son chiffre d’affaires s’élève à 88 millions d’euros soit l’équivalent de 245 milliards d’Ariary.

Quelques chiffres à retenir Tableau de l’évolution de la production :

Année 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Quantité (litres) 55 076 500 55 699 100 58 343 700 66 142 000 68 910 900 76 432 700

près de 11 milliards d’investissements sont prévues en 2010

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TIKOLe géant agro-alimentaire en veilleuse

Avec quatre grandes unités de production implantées à Antsirabe, le groupe Tiko est sans nul doute un fleuron du tissu industriel de la région Vakinankaratra. Néanmoins, depuis près d’une année, ses activités tour-nent au ralenti dans certaines unités, en veilleuse dans d’autres mettant plusieurs employés au chômage. Des producteurs locaux ont perdu leurs sources de revenus.

L’incapacité de produire dans des conditions de sérénité et de liberté de-puis l’éviction de l’ancien chef d’Etat, qui n’est autre que le Président Directeur Général du groupe, a été évoquée comme principal motif de suspension de la production. Outre les employés directs, des produc-teurs qui ont travaillé en collaboration avec le groupe notamment dans le cadre de l’approvisionnement en matières premières se retrouvent dans une situation difficile.

La ferme d’élevage de vaches laitières située à Andranomanelatra compte actuellement un cheptel d’environ 1400 têtes. Une centaine d’employés

permanents y ont travaillé chaque jour, chargé du suivi de la santé des animaux, des soins et de l’insémination artificielle. Par ailleurs, des responsables ont assuré le transfert de compétence auprès des producteurs habitant des sites avoisinants. Ces producteurs assurent également la fourniture de nourriture pour les bétails. Ce qui a permis de générer des revenus pour de nombreux ménages.

Pour ce qui est de la provenderie « Feed Mill » à Mahafaly Antsirabe, une dizaine d’emplois directs a été crée. L’objectif de la création de cette dernière consiste à permettre le déve-loppement du secteur élevage sur le plan national. Les matières premières dont le maïs, le manioc, la farine de poisson, le soja sont approvisionnées par les locaux. De transporteurs qui assurent l’acheminement des produits à travers l’ensemble des régions y ont aussi trouvé leurs comptes.

L’usine de production d’huile, « Tiko oil », toujours implanté à Mahafaly Antsirabe compte aussi une dizaine d’emplois directs. Une centaine de tonnes de produits locaux à savoir du soja, des arachides et du tournesol y sont transfor-més en huile alimentaire qui sera aussi vendu dans l’île, principalement dans la région Betsileo et la partie sud du pays. L’unité a une capacité de raffinage de 100 tonnes par jour, et d’extraction de 90 tonnes par jour.

Enfin la fabrique de glace alimentaire à Andranomanela-tra dont la capacité de la production n’est pas exploitée totalement. Dix ouvriers permanents assurent la produc-tion. Avant la crise qui s’est survenu au début de l’année dernière, son taux d’exploitation était de 25%.

Des producteurs locaux ont perdu leurs sources de revenu

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TIKOLe géant agro-alimentaire en veilleuse

VISY GASYLe défi de l’exportation

La source « VISY GASY » est en exploitation depuis plus d’un demi siècle, environ 60 ans. Exploitée par la Société SEMINA pour la fabrication de la boisson « VISY GASY », l’usine d’Antsirakely fonctionne avec 25 employés, qui travaillent en équipe de jour. Pour les prochaines années, les dirigeants comptent améliorer la production par l’exploitation optimale de la source.

Des nouvelles extensions seront réalisées par le Président Directeur Général de VISY GASY, pour une remise à niveau internationale.

La société « VISY GASY » présente de grandes caractéristiques particulières de par le ma-riage de la tradition et de la modernité. Elle travaille sur une matière première qui existe depuis plusieurs décennies, et à côté les équipements modernes utilisés dans le souci de satisfaire le besoin des consommateurs. Actuellement, la plupart des Malgaches ne savent pas comment boire cette boisson véritablement familiale, qui ne nécessite aucun traitement et qui peut aider à garder une bonne santé. Désormais, la communication sur les vertus de ce produit, à destination des consommateurs malgaches, sera une priorité pour la société.

Composée de plusieurs oligo-éléments, notamment du calcium et des vitamines, l’Eau Minérale Naturelle Gazeuse VISY GASY, présente des vertus thérapeutiques. Elle contri-bue à l’apport d’oligo-éléments pour faciliter entre autres la digestion. De ce fait, le « VISY GASY » est beaucoup apprécié lors des fêtes familiales. Elle peut être consommée quotidiennement. La source d’Antsirakely a été

découverte vers la fin des années 1940. Le captage et les systèmes

d’exploitation ont été réalisé à l’époque, en 1950, par le BRGM

(Bureau des RecherchesGéologique et Minière).

Outre, l’exploitation industrielle, VISY GASY est également utilisé

pour la haute gastronomie.

27Février 2010 - EXPANSION MADAGASCAR

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SOCOLAITVictime de l’évasion des produits importés

28 EXPANSION MADAGASCAR - N°2

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La concurrence déloyale des produits importés handicape lourde-ment les producteurs locaux et perturbe le marché. La socolait (Société Commerciale Laitière), spécialisée dans la production de produits laitiers subit ce fléau.Aussi, les opérateurs demandent aux autorités compétentes une politique industrielle forte pour que les entreprises comme Soco-lait puissent transformer localement leurs produits. Pour pouvoir mener à bien ce projet il leur faudrait une détaxation des outils de production, des intrants et des emballages qui ne sont pas pro-duits localement ainsi qu’un tarif de l’énergie égal aux autres pays de la SADC ou COMESA. Ces mesures sont nécessaires afin de permettre aux industriels d’être sur le même pied d’égalité pour affronter la concurrence.

Par ailleurs, une protection de nos industriels par le biais des taxes, comme le font les autres nations même les plus grandes, est primor-diale. Sans quoi nous reste-rons une nation de produc-tion et de consommation, et non de transformation. Mais comme beaucoup d’autres industriels de la ré-gion Vakinankaratra, la So-colait n’a jamais baissé les bras. Pour elle, il n’est pas question d’abandonner faci-lement. Raison pour laquelle

elle met en avant l’idée innovatrice et mise toujours sur l’ « excel-lence » de la qualité de ses produits. En 2009, la création de nou-

velles gammes, à savoir le YAO Poche et le Lait Concentré Poche, a montré la capacité innovatrice de cette industrie.Pareillement, la Socolait accorde une grande vigilance dans le do-maine du contrôle tout au long de la chaîne de production. Dès l’aval, des contrôles continus sont effectués en partant des ma-tières premières, y compris le lait, jusqu’à la sortie des produits finis. Ce n’est qu’après les analyses finales que les produits sont libérés pour la vente, étant ainsi aptes pour la consommation. De plus, si nécessaire, des analyses d’autocontrôles sont faites au ni-veau de l’Institut Pasteur. D‘autre part, de plus amples vérifications sont effectuées au niveau de l’eau, de l’air et de l’hygiène.Il est à noter aussi que la Socolait exige une hygiène stricte au niveau du personnel : en leur imposant une douche avant la pro-duction, et en leur dotant régulièrement des habits de travail adé-quats. Tout cela, afin d’assurer son professionnalisme sur le marché malgache.

Socolait a été créée par la société Nestlé Suisse en 1971. Nationa-lisée en 1981 sous la dénomination SMPL (Société malgache de produits laitiers), elle a été privatisée en 1991 pour porter son nom actuel. La Socolait a été rachetée par le groupe SMTP (Société mal-gache de la transformation plastique) en l’an 2000 dont le Prési-dent du Conseil d’Administration est Danil Ismael.En 1971, elle a démarré avec la fabrication de Farilac et du lait concentré. Actuellement Socolait offre une multitude de produits allant du yaourt à boire (YAO), fromages, lait en poudre (O’Lait), lait concentré, Kaoatry, Farilac jusqu’aux différentes gammes de snacks (Suprême, Krumps). Elle est également une grande consom-matrice de lait frais, stimulant ainsi le marché local de la région, tout en employant un peu moins de 200 personnes en période de production.

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HOLCIML’usine d’Ibity améliore sa production

29Février 2010 - EXPANSION MADAGASCAR

Après plusieurs tentatives infructueuses, la cimenterie Holcim (Holderbank ci-ment) remet de nouveau sur les rails son projet d’augmenter sa production à Ibity. Cette volonté remonte au début des années 2000 mais les deux dernières crises politiques de 2002 et 2009 entravent sa concrétisation. Mais, Holcim n’attendra plus longtemps pour la réaliser. En collaboration avec son nouveau Directeur Général, en la personne de Pascal Naud et du nouveau Directeur d’usine, la grande équipe est prête à relever le défi. La capacité de production de l’usine d’Ibity connaîtra une hausse importante cette année. La production annuelle passera ainsi de 150 000 tonnes à 180 000 tonnes. L’objectif est de mettre plus de ciment frais et de qualité sur le marché.

Les distributeurs et les utilisateurs peuvent être assurés de la fraîcheur des pro-duits par le biais des références imprimées sur les sacs. Il s’agit d’une aide technologique qui optimise le suivi de la performance des ciments depuis leur fabrication jusqu’à leur utilisation.

Si la production locale de ciment sera augmentée, Holcim entend réduire da-vantage ses importations de matières premières principalement du charbon du-rant les prochaines années. C’est la raison pour laquelle elle a mis en œuvre le projet de substitution du charbon par des poudres de pneus dans le processus de cuisson du ciment. Le projet est actuellement en phase d’essai.

Outre la valorisation des matières premières locales, Holcim mise beaucoup sur son personnel dans l’atteinte de ses objectifs. Des programmes de formation intensive sont mis en place dans le cadre du renforcement de capacité. Ces for-mations toucheront aussi bien ses prestataires que son personnel qui compte près de 230 personnes actuellement (dont 130 à l’usine d’Ibity). Par ailleurs, pour préserver la santé de ses employés, Holcim s’est donnée comme challenge d’atteindre zéro accident pour l’ensemble du personnel, ses sous-traitants et visiteurs. Les mesures de sécurité sont portées à la connaissance de tous ceux qui débarquent à l’usine.

Dans l’atteinte de cet objectif, Holcim Madagascar a conforté ses dispositions en matière de sécurité pour faire appliquer une des 5 règles cardinales qui régis-sent l’entreprise. Il s’agit de l’interdiction de travailler sous l’emprise de l’alcool er des drogues. Aussi, un alcootest est–il mis en place à Ibity tout comme à Toamasina pour évaluer le taux d’alcool dans le sang. Tous les jours des alcoo-tests inopinés sont effectués auprès des salariés et des prestataires externes tels les conducteurs de camion.

Solomon BAUMGARTNER,Directeur d’usine, HOLCIM Ibity

mettre sur le marché plus de ciments frais et de qualité

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30 EXPANSION MADAGASCAR - N°2

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Une des quatre filiales du Groupe Imperial Tobacco Madagascar, la SACIMEN figure parmi le fleuron du parc industriel de la région Vakinankaratra. Créée en 1956 à Antsirabe à quelques kilomètres de l’entrée de la ville, son activité génère actuellement près de 200 emplois de salariés directs et 50 emplois de sous-traitants réguliers spécialisés dans la sécurité, la maintenance et la manutention.

Chaque année, cette unité moderne traite près de 2000 tonnes de tabac malgache afin de produire plus de 3 milliards de cigarettes.Des chiffres qui semblent difficiles à maintenir. En effet, ces dernières années, la filière tabac est frappée d’un régime fiscal de plus en plus lourd qui a conduit à des hausses successives et très marquées du prix des cigarettes provoquant la baisse des ventes. Dans le cadre de le la mise en œuvre de la libéralisation du commerce et du traitement éga-litaire prônés par l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), la loi de finances 2009 a aligné les Droits d’Accises des cigarettes produites localement sur ceux des cigarettes im-portées provoquant une hausse de près de 100 % de ces Droits d’Accises. La production nationale bénéficiait jusqu’alors d’un taux de 150% de droits d’accises alors que ce taux était de 250% pour les produits importés.Cette harmonisation par le haut des Droits d’Accises, qui fait la part belle aux cigarettes importées, met non seulement les entités locales en concurrence directe avec des struc-tures étrangères ultra-productives mais elle les prive de surcroît des moyens financiers nécessaires au développement de leur propre compétitivité. Le prix modéré des cigarettes produites jusqu’alors à Madagascar préservait la Grande Ile de la concurrence étrangère et de la fraude. En sera-t-il encore le cas demain ? Tout permet d’en douter. Quelles en seront alors les conséquences sur les recettes de l’Etat ?

Par ailleurs, la tabaculture nationale, sous la tutelle de l’Office Malgache des Tabacs (OF-MATA), se trouve également menacée par l’orientation du régime fiscal actuel imposée à

La SACIMENLa fiscalité frappe fort…

’’Près de 100 % de hausse des taxes sur les cigarettes !!!’’

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La SACIMENLa fiscalité frappe fort…

la filière. En effet, la suppression des avantages fiscaux (abattement de 15% sur les droits d’accises), accordée en cas d’utilisation de plus de 60% de tabacs cultivés à Madagascar, remet très sérieusement en cause l’intérêt de la culture nationale de tabac dont environ 25 000 personnes de nos provinces tirent intérêt jusqu’à ce jour.Alors que la tabaculture présente un fort potentiel de développement, celle-ci semble devoir subir le même funeste destin que celui du coton.La filière tabac tout entière agit au quotidien pour la promotion de la valeur ajoutée natio-nale et devrait en ce sens être présentée comme un exemple à suivre.

Il est à souhaiter que le potentiel de développement de la filière ainsi que son apport sans faille à la constitution des recettes de l’Etat conduiront à une révision de la politique fis-cale actuelle qui permettra au pays comme aux producteurs nationaux de tirer, sur le long terme, le meilleur parti de ce secteur d’activité.

La production de la SACIMEM est soumise aux mêmes normes de qualité que l’ensemble des 35 usines de production du Groupe Imperial Tobacco dans le monde. De plus SACI-MEM est certifiée ISO 9001 (organisation), ISO 14001 (environnement) et 18001 (hygiène et sécurité).Ces hauts critères de qualité garantissent aux consommateurs, aux employés, aux popu-lations mitoyennes ainsi qu’à l’environnement, le haut niveau d’engagement et de respon-sabilité de la SACIMEM.

Cette entreprise ambitionne tout simplement de poursuivre son engagement citoyen et son développement.A quelques mètres de son implantation, une odeur agréable de tabac se fait sentir et met l’eau à la bouche aux habitués. Aujourd’hui, les cigarettes produites à la SACIMEM sont largement présentes sur le marché et très prisées par les consommateurs malgaches.

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32 EXPANSION MADAGASCAR - N°2

à La LOuPe

Le début d’année est généralement une période opportune pour concrétiser des projets. Pour vous, désireux de se lancer dans le domaine de la construction, Holcim vous offre une gamme de ciments de qualité qui garantit la durabilité : Lova. Orimbato. Manda.

LOVA : signifie « héritage ». Ce nom symbolise la durabilité et l’amour. Lova est utilisé dans le mortier et béton maigre dans la construction de maisons d’habitation, d’écoles …

ORIMBATO : signifie « fondation ». Pour construire dura-blement rien ne vaut une bonne fondation. Ce type de ciment est sollicité dans la fabrication du béton pour la fondation des locaux.

MANDA : signifie « forteresse » symbolise la force, la passion et la durabilité. Il est recommandé dans la construction de gros ouvrages, des bâtiments publics.

La mise en vente de ces nouveaux produits, conformes aux exigences des normes internationales, vise à répondre aux attentes du marché malgache en matière de construction.Des améliorations tangibles ont été apportées à leur compo-sition : plus de calcaire.

Ce procédé améliore la qualité du ciment. La présence du calcaire facilite la mise en œuvre des travaux et permet d’économiser du temps.

Après usage, vous pouvez bénéficiez d’une réduction de risques de fissures et plus de durabilité.

La finesse des particules composant les ciments Holcim en-traîne la compacité du béton et améliore son aspect, réduit les pores et rend la paroi lisse. Les risques de fissuration sont de ce fait limités.Les ciments Holcim sont facilement reconnus sur le marché de par le nouveau look des sacs caractérisé par : des couleurs signalétiques attractives, dosages techniques simplifiés et usages par type spécifiés, mis en avant du symbole ISO qui certifie la qualité.

En achetant les ciments Holcim, vous gagnez, en plus de la qualité, une assistance technique gratuite quant à leur utilisa-tion et cela, outre les supports techniques et guides d’utilisa-tion mis à disposition du marché.

Holcim (Madagascar) s’attache à poursuivre ses recherches en vue de suivre l’évolution du marché à l’innovation, base de la stratégie du groupe.

Les ciments HOLCIM : garant d’une construction durable

PrOMO-rePOrtage

Pascal NAUD, le nouveau Directeur Général de HOLCIM

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33Février 2010 - EXPANSION MADAGASCAR

Secteur bancaire :la BGFIBank étoffera le paysage bancaire malgache

LeS induStrieS au QuOtidien

La Banque gabonaise et française in-ternationale ou BGFIBank SA dont le siège est à Libreville (Gabon), envisage de s’installer à Madagascar. Elle a ob-tenu de la Commission de supervision bancaire et financière (CSBF) son agré-ment en 2009. A travers son ouverture sur l’international (dont la France en novembre 2009, le Congo, la Guinée équatoriale et évidemment le Gabon), cet établissement veut ouvrir aux entre-prises africaines un plus large accès aux marchés des capitaux internationaux. En décembre dernier, son capital social est passé de 50, 13 milliards de F CFA à 73, 853 milliards de F CFA, soit un ap-port de 23, 72 milliards de F CFA.

30/06/2009 31/12/2008 31/12/2007

Total du bilan 875 849 760

Situation nette 128 119 111

Dépôts de la clientèle 654 633 570

Crédits à la clientèle 508 443 378

Produit net bancaire 36 44 79

Résultat net part du groupe 6.5 14 27

Coefficient net d’exploitation 43, 74 % 32 % 33 %

Les chiffres de la BGFIBank SA (en milliards de francs CFA)

Dépenses publiques :à réorienter vers le secteur productifLa loi de finances 2010 consacre plu-sieurs avantages fiscaux au secteur agri-cole. Le docteur en économie et maître de conférences au département d’éco-nomie de l’Université d’Antananarivo, Harimisa Raveloson regrette que les professionnels du secteur n’aient pas éla-boré un plan de relance comme l’a fait le Syndicat des industries de Madagascar (SIM). A son avis, l’agriculture constitue une source de matières premières pour les industries et de nourriture pour les employés des industries, etc. La majorité

de la population, donc des consomma-teurs dont les industries, vit de l’agricul-ture. Mais comme la pauvreté a fait un grand bond à la campagne, le plan de re-lance de l’industrie devrait être associé à un plan de relance de l’agriculture étant donné la forte interdépendance de ces deux secteurs, selon toujours Harimisa Raveloson. Concernant les incitations fiscales pour l’industrie, il remarque qu’à Madagascar, l’offre est globalement soumise à des blocages et ne devrait pas permettre aux industriels de réviser à

la baisse le prix au cas où l’Etat leur ac-corde une TVA différenciée à 5% pour les produits de consommation courante. Il avance que des mesures visant à dé-bloquer l’offre doivent être prises en pa-rallèle d’une éventuelle baisse des taux. Sinon, il estime qu’au lieu de se battre sur les taux fiscaux, alors que l’Etat est obligé d’augmenter les recettes pour diverses raisons, le secteur privé (pa-tronat et associations de producteurs agricoles) aurait plutôt intérêt à porter son discours sur sa pleine contribution à l’élaboration de la loi des finances et surtout sur la nécessité de réorienter les dépenses publiques vers le secteur pro-ductif. Il souligne que ce secteur ne se limite pas à l’industrie mais concerne également le secteur agricole. Celui-ci contribue beaucoup à la formation du PIB et environ 75% de la population active se trouve dans l’agriculture. Par ailleurs, l’économiste apprécie l’impor-tance que le SIM donne à la promotion de l’exportation, source de croissance et un meilleur remède aux crises chro-niques de change à Madagascar.

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34 EXPANSION MADAGASCAR - N°2

LeS induStrieS au QuOtidien

Des nouveaux membres du bureau permanent de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Fianarantsoa, élus le 15 janvier 2010. - Présidente : BONFANTE RAVAOARISOA Jeannine, Collège prestataire de service

- Vice-Présidents : GAGO Edmond Médard, Collège Commerce MAMINILAINORO Lucien, Collège Industrie RAJAONARISON Dieu Donné Clariel, Collège prestataire de service

- Les Conseillers : RABESANDRATANA Pierre Irenée, Collège commerce RAJAONARY Harilalasoa Zanamandimby Violette, Collège commerce RAJOMALAHY Jean François Régis, Collège industrie RATALATA Pascal, Collège industrie ROMAIN, Collège prestataire de service

La Chambre de Commerce de l’Industrie de Fianarantsoa renouvelle son bureau permanent

Si l’industrie et le secteur des services traversent une période difficile, l’agri-culture et l’artisanat tirent leur épingle du jeu. L’agriculture a connu une crois-sance positive de 2, 5%, alors que l’ar-tisanat voit ses exportations augmenter de 4, 6 millions d’euros en 2009. Les données du ministère du Tourisme et

de l’Artisanat précisent que ces expor-tations sont passées d’un peu plus de 7 millions d’euros en 2008 à 11, 7 millions d’euros en 2009. Il faut toutefois signa-ler que le tourisme, un des principaux marchés de l’artisanat, a été fortement secoué par la crise politique. D’après les dernières données du ministère datant

de 2007, les touristes représentent 13, 4% du marché des produits artisanaux, alors que les nationaux en consomment 85, 5% et le marché régional et inter-national 1, 1%. Mais depuis, le secteur évolue beaucoup : en 2009, le ministère a mis en place la certification des pro-duits fait main. 247 certificats ont été délivrés et ils sont importants à plus d’un titre dans le sens où la tendance du naturel dont le fait main prend un essor important sur le marché international. Par ailleurs, des artisans renforcent leur présence sur le marché régional dont celui de Maurice, de La Réunion et de Mayotte. Des groupements d’artisans prospectent aussi des marchés non traditionnels comme celui du Moyen-Orient, du Proche-Orient et d’Egypte. Le marché égyptien présente des avan-tages douaniers dans la mesure où il fait partie de la zone de libre échange du bloc régional COMESA à laquelle Ma-dagascar a adhéré depuis 2000.

Fanjanarivo Symonette

Exportation et artisanat :4, 6 millions d’euros supplémentaires en 2009

Page 35: Expansion Madagascar N°02 - Février 2010

Avoir un ciment de qualité en main est une chose, mais savoir l’utiliser pour en tirer profit en

est une autre. afin de satisfaire au plus haut degré sa clientèle, les usagers de ses ciments, la cimenterie Holcim a mis en place des écoles des maçons. centra-lisée au début à ibity, dans la localité où est implantée l’unité de production de Holcim, elles sont maintenant décentra-lisées dans d’autres régions à savoir an-tananarivo et Fort-dauphin.

HistoriqueCréée en 2009, l’Ecole des Maçons avait comme objectif principal de permettre

aux maçons malgaches d’améliorer leurs connaissances théoriques et pra-tiques ainsi que leur qualification tech-nique, satisfaire la demande du marché en terme de main-d’œuvre qualifiée et concrétiser la promotion de la construc-tion durable sur chantiers. Reconnue par le Ministère de l’Education Natio-nale et le Ministère du Travail, elle s’at-tache à transmettre et à faire appliquer les techniques, les normes et les règles de base indispensables à la construction durable.

L’Ecole des Maçons est une forma-tion professionnalisante en matière de

construction. Elle s’adresse à tous les maçons qui ont déjà exercé le métier depuis plu-sieurs années. La formation dure trois mois. Chaque fin de session, regroupant trente apprenants environ, est sanc-tionnée par un diplôme re-connu par l’Etat.

disciplinesLa formation couvre plusieurs modules théoriques et pra-tiques dispensés par des in-génieurs d’entreprises ou des membres de l’enseignement supérieur entre autres l’Ins-titut National des infrastruc-tures (ININFRA). Cette dé-marche se veut partenariale

dans la mesure où sont associés le Pro-gramme de pôle intégré de croissance (PIC), le Programme de Nations unies pour le Développement (PNUD), et Qit Minérals Madagascar (QMM).Les modules enseignés sont  : les pro-cédés et techniques des mortiers et bé-tons, l’hygiène, santé et sécurité dans le travail, la gestion simplifiée des petites et moyennes entreprises, le devis es-timatifs des travaux, les dessins tech-niques et la communication. L’idée est aussi de donner les moyens aux maçons de devenir un formateur et un proprié-taire d’entreprise. Le processus pédago-gique vise à faire en sorte qu’un maçon puisse former 3 autres maçons dans la même année et qu’une promotion de 30 maçons formés puisse former 90 ma-çons. Ces 90 maçons formeront à leur tour 270 autres.

coût et dépôt de candidatureLa formation est payée à coût « zéro » pour l’apprenant. Holcim et ses par-tenaires subventionnent la totalité du coût de la formation et versent un sa-laire mensuel aux maçons qui bénéfi-cient ainsi d’une formation rémunérée. La décision de lancer une Ecole de Ma-çons donne lieu à un appel à candida-ture médiatisé, relayé par la fédération locale des entreprises du bâtiment. Une sélection des candidats est ensuite réa-lisée suivant des critères de sélection identiques pour tous.

35Février 2010 - EXPANSION MADAGASCAR

curSuS

L’Ecole des MaçonsLantoniana Razafindramiadana

HOLciM

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36 EXPANSION MADAGASCAR - N°2

POint de Vue

Une fiscalité incitative reste encore du domaine du rêve

Par voie d’ordonnance n° 2009-014 du 31 décembre 2009, le Président de la Haute Autorité de la Transition avait

promulgué la Loi de Finances pour 2010.

Que dire de cette dernière mouture sinon qu’elle semble avoir été confectionnée sans tenir compte de la situation du moment des entreprises ; dans la parfaite ignorance des soubresauts politico-économiques récents ainsi que de leurs conséquences sur la vie (voire la survie) des ménages  ; comme si l’année 2009, avec sa liste d’entreprises en difficulté et de pertes «  sèches  » engendrées par les pillages et les déprédations, avait été «  zappée  » du calen-drier.

Il est vrai que les inté-rêts de l’Etat et ceux des contribuables, mal-gré les beaux discours de gouvernance de la part du premier et de civisme de la part du second, resteront irrémédiablement diver-gents et auront bien du mal à converger dans un sens commun.

Il est vrai aussi qu’il n’y a rien de plus aisé que de critiquer et de crier au scandale lorsque des décisions administratives sont prises et qu’elles se trouvent aux antipodes des aspirations des administrés même s’il faut reconnaître que mener les affaires de l’Etat n’est vraiment pas une sinécure.

Le SIM avait formulé des propositions fis-cales et douanières de sortie de crise (cf. premier numéro de notre magazine EX-PANSION MADAGASCAR), ces mêmes propositions avaient été régulièrement avancées à chaque fois que l’occasion se présentait de rencontrer les autorités. Mais force est de reconnaître que cette Loi de Finances 2010 est bien loin des attentes du groupement et qu’il va falloir, encore une fois, s’armer de patience et sûrement être plus convaincant et persuasif.

Puisqu’elle est là, cette Loi de Finances, au-tant en parler sans trop la commenter mais uniquement en mettant l’accent sur les changements apportés :

art 01.01.05 - gérant majoritairede SarLImpôt sur les Revenus (I.R)  : Les associés gérants majoritaires de SARL seront doré-navant obligatoirement imposables à l’IR pour l’ensemble de leurs revenus et ce, quels que soient leurs niveaux. Le taux passe à 23% applicable sur les résultats 2010.

Auparavant ces gérants majoritaires pouvaient être sous le régime de l’impôt syn-thétique lorsque leurs revenus annuels étaient inférieurs à 20.000.000 Ar.

A cet effet, il est peut-être bon de rappe-ler que sont considérés comme associés-gérants majoritaires, les asso-ciés-gérants, de droit

ou de fait, possédant ensemble la majorité des parts sociales, les parts détenues par les ascendants et descendants en ligne directe des gérants ainsi que par leurs conjoints étant considérées comme leur appartenant personnellement.

Et sont considérées comme gérants de fait les personnes qui occupent un emploi dans la société dont elles détiennent des parts à titre personnel ou par personne in-terposée.

art 01.01.10 - déductibilité des provisions pour pertes de valeurs des créancesL’entreprise doit justifier d’accomplisse-ment de procédures amiables ou judiciaires alors qu’auparavant cette obligation était cumulative (et amiable et judiciaire).

Cette remarque est très importante, car bien souvent des créances considérées comme litigieuses mais dont le montant est relativement peu élevé, ne justifient pas qu’on les porte sur le terrain judiciaire.

art 01.01.13 - changement de régime d’impositionUn contribuable sous le régime du réel ne peut plus être déclassé sous le régime du réel simplifié et de la même manière, un contribuable sous le régime du réel simpli-fié ne peut plus être déclassé sous le régime de l’impôt synthétique.

Ainsi fait, le problème de changement de niveau d’activité d’une année sur l’autre ne se posera plus.

art 01.01.14 - taux de l’irLe taux de l’IR passe à 23%. Il est applicable sur les résultats de l’exercice 2010.

Pour les associés gérants majoritaires, le revenu imposable comprend les rémuné-rations et les avantages en nature évalués comme en matière d’IRSA, c’est-à-dire :

- Pour le véhicule d’entreprise mis à la disposition d’un salarié, utilisé à des fins à la fois professionnelles et personnelles, l’avan-tage en nature est évalué à 15 % de la totalité des dépenses mensuelles réelles exposées par l’entreprise pour l’assurance, le carbu-rant, l’entretien et la réparation du véhicule.

- Pour le logement, 50 % du loyer réel ou à défaut, de la valeur locative retenue pour l’assiette de l’impôt foncier sur la propriété bâtie ramenée au mois, sans toutefois excé-der 25 % des rémunérations fixes perçues en numéraires ;

- Pour les téléphones, 15 % de la totalité des dépenses mensuelles réelles engagées par l’employeur.

- Les avantages autres que ceux cités ci-dessus sont imposés en totalité, à leur va-leur réelle.

Qu’en tout état de cause, lors de l’éva-luation des différents avantages en nature, la valeur à intégrer dans la base de calcul de l’IRSA est plafonnée à 20% des rémunéra-tions brutes en numéraires.

Quid de l’obligation de ces gérants ma-joritaires vis-à-vis de l’obligation à obtenir un NIF et de leur situation vis-à-vis de la CNaPS.

Normalement, ces gérants majori-taires sont aussi astreints au paiement des acomptes provisionnels bimestriels.

Il est ensuite fait application d’un abat-

elle semble avoir été confectionnée sans tenir compte de la situation du moment des entreprises

«

«

Solofo Randrianavalona

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37Février 2010 - EXPANSION MADAGASCAR

tement forfaitaire de 3.000.000 Ar sur cette base. Par contre, l’impôt calculé après ap-plication du taux de 23% ne peut, en aucun cas, être inférieur à 320.000 Ar.

Il faut noter qu’en ce qui concerne l’IR et contrairement à ce qui se pratiquait an-térieurement, le taux de 23%, tel qu’il est défini dans la Loi de Finances 2010, n’est applicable que sur les résultats des exercices clos après le 31 décembre 2009.

art 01.01.15 - acomptes provisionnelsLe contribuable estimant que le montant de l’acompte payé est égal ou supérieur aux co-tisations dont il sera finalement redevable pourra, sur autorisation de l’administration fiscale, se dispenser de tout autre versement d’acompte pour l’année en cours en remet-tant à l’agent chargé du recouvrement des impositions de l’année précédente, avant la date exigée pour ledit versement, une décla-ration datée et signée.

Le changement vient du fait que cette faculté de se dispenser des versements fu-turs est devenue soumise à une autorisation préalable de l’administration fiscale. Elle ne sera donc plus automatique.

art 01.02.01 - impôt synthétiqueLe taux de l’impôt reste fixé à 5% de la base imposable.

Cependant, 1% de l’impôt perçu au titre de l’impôt synthétique sera dorénavant af-fecté au Fonds National pour l’insertion du Secteur Informel.

Affirmation donc de la volonté de l’Etat à tenter d’éradiquer le secteur informel.

art 01.02.05 - Validité de l’iSL’impôt est valable que pour une année.

La Loi de Finances 2010 ayant supprimé la phrase qui stipulait qu’en l’absence de modification dans les conditions de l’exer-cice de la profession, l’impôt ainsi détermi-né est reconduit l’année suivante ; cela veut-il dire que la base imposable sera remise en cause et rediscutée tous les ans ?

art 01.02.06 – délivrance du ciSLa délivrance de la carte de régularité fis-cale sera conditionnée au paiement de l’acompte pour le premier exercice.

art 01.03.16 - taux de l’irSaLe taux d’imposition appliqué sur la partie des rémunérations supérieure à 250.000 Ar est ramené à 23%

art 01.03.16 - taux de l’ircMLe taux d’imposition pour l’IRCM est ra-mené à 23%

art 01.03.16 - taux de l’iPViLe taux d’imposition pour l’IPVI est rame-né à 23%

art 06.01.26 - transaction entre personnes assujetties à la tVaToute transaction entre assujettis à la TVA doit être payée par chèque, virement ou carte bancaire.

Pour le moment et jusqu’à production de notes complémentaires ou explicatives de la part de l’administration, cette dispo-sition ne souffre aucune dérogation même si sa mise en application présente quelques difficultés pratiques et engendre des com-plications dans certaines relations com-merciales.

Cette mesure fait actuellement l’objet de multiples critiques pour sa difficulté d’application du fait des positionnements géographiques et du faible taux de couver-ture bancaire du pays.Et comment alors interpréter les opérations de versements d’espèces effectuées direc-tement dans les comptes bancaires des fournisseurs ? Seront-elles assimilées à des mouvements d’espèces ou à des opérations bancaires ?

art 20.01.52 - défaut de dépôtLe défaut de dépôt de toute déclaration de revenu, droit ou taxe, d’enregistrement, de recette ou d’opération taxable, de tout do-cument, écrit, pièce comptable ou autre, dont le dépôt est obligatoire, est passible d’une pénalité de 100.000 Ar.

Auparavant cette pénalité était fixée à 200.000 Ar.

art 20.01.56 - non respect de l’obligation prévue par l’art 06.01.26Tout manquement aux obligations prévues par les dispositions relatives au paiement par chèque, virement ou carte bancaire par les assujettis à la TVA, est passible d’une amende s’élevant à 100% du montant des transactions effectuées.

Si la formulation du délit est claire et nette et marque une certaine fermeté de l’ad-ministration dans son action de lutte contre le secteur informel, il n’en demeure pas moins que le texte reste sur une ambigüité quant à la définition exacte de l’acteur du délit.

Qui sera pénalisé : le vendeur ou l’ache-teur ? Celui qui a payé en espèces ou celui qui les a acceptées ?

Un début de réponse peut cependant être considéré à la lecture de «  l’Avis au public » traitant du sujet et qui impose au vendeur de réclamer préalablement à l’éta-blissement de toute facture le certificat de régularité fiscale de son client afin de connaître son statut vis-à-vis de la TVA.

Ce qui suppose que c’est sur le vendeur qu’incombe la charge de s’informer sur le statut de son client et de là, lui imposer éventuellement les modes de paiement par chèque, virement ou carte bancaire.

art 20.01.56.16 - infractions au droit de communicationLes personnes physiques ou morales qui ne produisent pas dans le délai légal (1er mai) la déclaration des commissions, courtages, ristournes, vacations, rémunérations des travaux immobiliers, de sous-traitance, de tâcheronnage, de transports, de rémuné-ration habituelle ou occasionnelle de pres-tation de service et des achats de produits ou marchandises pour sa propre consom-mation (les achats consommés ou achats non stockés) ou qui ont souscrit des décla-rations non conformes, sont passibles d’une amende de 5% du montant des sommes dues ou du montant des produits achetés non destinés à la revente.

Les industriels, commerçants et arti-sans qui ne produisent pas la déclaration de ventes dans le délai légal ou qui produisent des déclarations comportant des inexacti-tudes soit dans les noms, prénoms, adresse, soit dans les numéros d’identification fis-cale et les numéros d’identification statis-tique du client, sont passibles d’une amende de 5% du montant du chiffre d’affaires an-nuel traité avec le ou les clients en question. Pour ces infractions donc, la pénalisation passe de l’application d’un intérêt de retard de 1% par mois à une amende de 5% sur la totalité des sommes dues ou des ventes ef-fectuées.

art 20.06.15 - Obligations des industriels, commerçants et artisansDorénavant, les déclarations de marchan-dises vendues doivent comporter, en plus des mentions habituelles (nom, prénoms, adresse, NIF et numéro d’identification sta-tistique), les informations sur les modes de paiement.

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cHrOniQue deS LecteurS

La maison du gaz ouvre ses portes Avec ses 10 ans de présence sur le marché du gaz à Mada-gascar, VITOGAZ Madagascar continue toujours à aller plus loin pour satisfaire ses clients et futurs utilisateurs. Dans cette optique, la société vient de mettre en place à Toama-sina sa toute première « MAISON DU GAZ ».

La « MAISON DU GAZ » est un espace dédié au gaz, où le public pourra découvrir les différentes offres de la société :

bouteilles de gaz de différents formats (09kg, 12, 5kg et 39 kg), applicatifs (ré-frigérateur à gaz, barbecue à gaz, chauffe eau à gaz, brûleurs à gaz, …), ainsi que les accessoires nécessaires pour tous types d’installations gaz (détendeurs, lyres, …).

Que ce soit donc pour acheter ces différents matériels, découvrir les différentes utilisations possibles du gaz (domestique, professionnelle ou industrielle) ou se faire conseiller sur le gaz en général (technique d’installation, service après-vente, sécurité …), les clients et utilisateurs trouveront leur compte à la « MAI-SON DU GAZ ».

Pour Toamasina, la « MAISON DU GAZ » se trouve au 43, rue maréchal de Lattre de Tassigny, Anjoma. D’autres « MAISON DU GAZ » vont aussi bientôt ouvrir leurs portes dans d’autres villes de Madagascar.

CHroNiQUE dES lECtEUrS | VitOgaz

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03/02/10

CHroNiQUE dES lECtEUrS | SaVOnnerie trOPicaLe

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cHrOniQue deS LecteurS

« Satisfaire les besoins en emballage de sa clientèle mais non imposer une offre, tel est le défi de Pama sarl depuis toujours »

Fondée en 2000, la société Pama a été pensée et mise en place en confor-mité avec les objectifs ambitieux qu’annoncait le XXI siècle. Pama et son équipe ont une vision nouvelle dans les façons de fabriquer les embal-lages. Aujourd’hui réputée dans la fabrication d’emballages en plastique, la société ambitionne dans l’avenir de fabriquer d’autres emballages avec d’autres matières en concordance avec les progrès de son époque.

En 2008, le flacon en HDPE contenant le savon liquide concentré « Mira plus » fabriqué par Pama a obtenu la palme de bronze de l’emballage par un concours organisé conjointement par l’Institut Français de l’Emballage et du Conditionnement (IFEC), l’Association internationale Total Professeurs Associés (TPA) et le cabinet l’Action.Depuis son existence à ce jour, les renforcements progressifs de ses capa-cités de production ont été une des priorités de ses dirigeants. Renforce-ments continus au niveau des moyens matériels par des acquisitions de nouveaux équipements plus performants et des moyens humains par la formation et l’expérience acquise du personnel. Après neuf ans d’existence, la capacité de production de la société dépasse les besoins du groupe auquel elle appartient et la fabrication des em-ballages déstinés aux produits agro-alimentaires, chimiques et pétroliers fait partie de ses activités. De grandes sociétés de renommées nationales font confiance à Pama pour ses bocaux, bouteilles, jerrycans depuis ces dernières années à savoir : Océan Trade (représentant du pétrolier BP), les agro-alimentaires Codal, Savour et autres. Pour faire face à la concurrence, assurer la compétitivité, répondre aux exigences des consommateurs finaux, l’emballage et le conditionnement sont devenus des facteurs clés de réussite ou d’échec pour les entreprises tant au niveau du design, du prix, de la fiabilité que du délai d’approvi-sionnement... Satisfaire les besoins en emballage de sa clientèle; fabricants de vinaigre, confitures, miel, sauces, jus de fruits, crème coiffante, sham-pooing, huile de vidange... mais non pas imposer une offre, tel est le défi de Pama sarl depuis toujours. Pama peut concevoir des bouteilles, jerrycans, bocaux sur mesure en image 3D au produit fini PET ou HDPE.A part les produits finis, Pama offre aussi sur le marché des préformes qui pourraient faire économiser au pays des devises supplémentaires si bon nombre d’entreprises cesseraient d’importer ce produit semi fini. Ce qui améliorerait aussi leur trésorerie et leur coût de stockage.

Cependant, le développement d’une entreprise comme Pama semble limité du fait de la concurrence accrue sur le marché local des produits finis importés qui ne respectent pas les règles du jeu : ne répondent pas aux normes en vigueur à Madagascar, paiement des taxes à l’entrée à Mada-gascar insuffisants... aucune valeur ajoutée pour le pays.N’oublions pas que l’on juge le développement économique et social d’un pays à la lumière des efforts que fournissent les entreprises et les gouver-nants pour faire progresser le tissu industriel.

Le Projet Ambatovy en partenariat avec le Projet de Gouvernance des Res-sources Minérales (PGRM) a lancé la création d’une ferme école le 19 janvier 2010 à Toamasina. Le Maire de la Com-mune Suburbaine de Toamasina II, et le Maire de la Commune Rurale d’Ambodi-tandroho accompagnés respectivement de leurs proches collaborateurs ont assisté à la cérémonie de la pose de la première pierre de cette école. Cette initiative s’inscrit dans :

• La mise en œuvre de la politiqued’engagement social du Projet Am-batovy relative à la gestion des em-ployés en fin de contrat et les pay-sans délocalisés ;

• Etdanslecadredel’intégrationdesgrands projets miniers dans le dé-veloppement régional, une des ac-tivités du PGRM pour maximiser les retombées socio-économiques.

L’objectif est d’appuyer ces personnes en créant des activités génératrices de revenus et d’augmenter la production agricole qui pourra être achetée par la Centrale d’Achat de Madagascar, ou la CAM qui était créée par le Projet Am-batovy pour l’approvisionner en nour-riture.La ferme école sera un centre de forma-tion qui dispense des modules variés en fonction du choix des apprenants : agriculture, petit élevage, arboriculture fruitière etc… Chaque candidat recevra une formation théorique et des séances d’application pratique sur terrain (pé-pinière, centre d’élevage …)La capacité d’accueil de la ferme école est de 20 personnes correspondant au nombre de lits disponibles dans le dor-toir du centre. Les candidats sont hé-bergés et nourris pendant la durée de la formation soit trois 3 jours pour la théorie et quelques jours pour la for-mation pratique. La majorité des candi-dats viendront des villages longeant le

CHroNiQUE dES lECtEUrS | diPcO

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pipeline et à cela s’ajouteront les tra-vailleurs non-spécialisés du site de la mine et du site de l’usine qui ont choisi de retourner à leurs terres après la fin de la phase de construction. La ferme école ouvrira ses portes vers la fin du mois de mars ou début avril 2010. Tel que défini dans le cahier de charges, 1200 personnes seront formées au cours de l’année 2010 et 5000 en trois ans. Le Projet Ambatovy va accompa-gner ceux qui ont été formés dans le démarrage de leurs activités et en leur favorisant l’accès au crédit, la sécuri-sation foncière et la recherche des dé-bouchés.Ce projet de ferme école est cofinancé par le Projet Ambatovy et le PGRM à hauteur de 149 611 822 Ariary. L’ASPE ou Association pour la Sauve-garde et la Protection de l’Enfance a mis à la disposition du projet Ambatovy un terrain d’environ 1 ha de surface. L’ASPE est un Centre de rééducation et de réinsertion sociale sis à Betai-naomby créé le 14 octobre 1958, et s’est installé à Toamasina depuis le 22 août 2002.Cette association est sous tutelle du Ministère de la Justice. Quant à la formation, et la gestion de la ferme, elles seront assurées par le CTHT ou Centre Technique Horticole de Tamatave. Créé en 2001, le CTHT est une Association interprofessionnelle, sous tutelle du Ministère Malgache de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pèche (MAEP), qui a pour objet  : l’organisa-tion, la promotion et la représentation des filières horticoles de la côte-est de Madagascar et plus spécifiquement celles de la région Atsinanana et Ana-lanjorofo.

Le Projet Ambatovy

Le Projet Ambatovy, avec 4, 5 milliards de dollars d’investissement, est capable de procéder à l’extraction, au traite-ment et au raffinage de 60.000 tonnes de nickel, 5.600 tonnes de cobalt et

de 190.000 tonnes d’engrais de sulfate d’ammonium sur une base annuelle à Madagascar pour une durée d’au moins 27 ans. Il s’agit du plus grand investissement étranger jamais réalisé dans l’histoire de Madagascar. Grâce au Projet Ambatovy, le nickel devien-dra le principal produit d’exportation de la Grande Ile. Ambatovy est engagé à exercer une pratique commerciale durable, responsable et transparente. Il apportera une contribution ex-ceptionnelle à la prospérité à long terme de Mada-gascar et sera une source de recettes importante pour le Gouvernement.Ambatovy est constitué d’un partenariat de quatre compa-gnies originaires du Canada, de la Corée du Sud et du Japon. Afin de fi-nancer une partie de la construction, les partenaires ont reçu 2, 1 mil-liards de dollars US à titre de finance-ment du Projet de la part d’un groupe de 14 prêteurs, composé d’agences éta-tiques de crédit-export, de banques de développement et de banques commer-ciales venant du monde entier. Le Projet consistant en plusieurs entités, il doit tout simplement être identifié sous la dénomination « Ambatovy ».

Le PGRM

Le PGRM est un Projet qui a comme principale mission de contribuer à l’ac-croissement du PIB par le secteur mi-nier d’une part, et d’autre part, de par-ticiper à la réduction de la pauvreté en renforçant la gouvernance et la trans-

parence dans la gestion des ressources minérales.

En vue d’une meilleure orientation des différentes activités multisectorielles de nature économique et à impact social du Projet Ambatovy, et comme dans le but d’atteindre un très haut rendement des investissements, le PGRM met en place, dans ces communes, un proces-sus de développement social et écono-

mique où les potentialités locales se-ront mises à profit.

Ainsi, le PGRM appuie les communes concernées dans l’élaboration de leur plan directeur de développement, la gestion des revenus miniers et la mise en place d’une fondation minière pour le développement communautaire.

Contacts :M.Andry RAVELOSOANIRINA033 21 623 42 / 033 15 457 52Mme Mélanie ROGER033 18 650 76DEPARTEMENT COMMUNICATION EXTERNE PROJET AMBATOVY

Construction d’une ferme école à Toamasina par le projet Ambatovy et le PGRM

CHroNiQUE dES lECtEUrS | SHerrit

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Lettre deS LecteurS

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