Expansion Madagascar N°02 - Février 2010
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fano-hery-lalaina -
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Le Magazine du Syndicat deS induStrieS de MadagaScar
n 2 - Fvrier 2010
Une autre menace ds 2012
AGOA
Antsirabe: terroir des oprateurs audacieux
Une fiscalit incitativereste une utopie
UN AVENIR DURABLEHOLCIM
Nos Rgions
Loi de finances 2010
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Editorial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
CaPital ECHo | Zone franche textile : Une autre menace srieuse ds 2012 . . . . 6
Quelles alternatives laGoa ?
le point de vue du Ministre de lEconomie et de lindustrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
le point de vue du Vice-prsident du GEFP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
rEPErE | dprciation de lariary. Purement spculative selon le CrEM . . . . . . . . . 17
rEGioN | aNtSiraBE, lE tErroir dES oPEratEUrS aUdaCiEUX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
CotoNa - SoCota: Un groupe en constante volution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
la Brasserie Star dantsirabe, un fleuron de lindustrie malgache . . . . . . . . . . 24
tiKo : le gant agro-alimentaire en veilleuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
ViSY GaSY : le dfi de lexportation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
SoColait : Victime de lvasion des produits imports . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
HolCiM : lusine dibity amliore sa production . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
la SaCiMEN : la fiscalit frappe fort . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
la loUPE | les ciments HolCiM: garant dune construction durable . . . . . . . . . . . 32
lES iNdUStriES aU QUotidiEN
Secteur bancaire : la BGFiBank toffera le paysage bancaire malgache . . . . 33
dpenses publiques : rorienter vers le secteur productif. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
Exportation et artisanat : 4,6 millions deuros supplmentaires en 2009 . . 34
la Chambre de Commerce de lindustrie de Fianarantsoa renouvelle son bureau permanent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
CUrSUS | HolCiM : lEcole des Maons . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
PoiNt dE VUE | Une fiscalit incitative reste encore du domaine du rve . . . . . . . 36
CHroNiQUE dES lECtEUrS
VitoGaZ : la maison du gaz ouvre ses portes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
SaVoNNEriE troPiCalE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
diPCo : Satisfaire les besoins en emballage de sa clientle mais non imposer une offre, tel est le dfi de Pama sarl depuis toujours . . . . . . . . . . . 40
SHErrit : Construction dune ferme cole toamasina par le projet ambatovy et le PGrM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
lEttrE dES lECtEUrS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
Sommaire
1 bis, Rue Patrice LumumbaAntananarivo - MadagascarTl. : +(261) 20 22 240 07E-mail : [email protected] web : www.sim.mg
Fondateurs Hery Ranaivosoa, Fredy Rajaonera, Laurent Rajaonarivelo, Stphane Raveloson, Damase Andriamanohisoa, Karim Barday, Francis Rajaobelina, Franck Fohine, Claude Ratefiarisoa
Directeur de publicationClaude Ratefiarisoa
CoordonnatriceLa Ratsiazo
Ont collabor ce numro- Fanjanarivo Simonette- Lantoniaina Razafindramiadana
Maquette : Hery Lalaina Razafimamonjiraibe
Impression : MSMRoute Digue - Domaine AndranoaboB.P. : 8117 - AntananarivoTl. : 24 248 03 - 24 105 93E-mail : [email protected]
Dpot lgal : N02-Fvrier 2010
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32
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4 EXPANSION MADAGASCAR - N2
editO
Comment ne pas vous remercier, au pralable, de vos encouragements, remarques, commentaires et propositions pour amliorer notre magazine auquel nous avons apport une attention particulire dans la confection de cette deuxime parution.
A toutes et tous, chers lecteurs, nos meilleurs vux pour cette nouvelle anne 2010.
EXPANSION MADAGASCAR n 2 traitera deux thmes dactualit: lAfrican Growth And Opportunity Act AGOA et la loi de finances 2010.
Comme nous le savions, Madagascar est exclu du systme prfrentiel de lAGOA la fin de lanne 2009, et partir du mois de mars 2010, nos exportations ne bnficieront plus des avantages douaniers prvus par cette loi amricaine. Sans stendre sur les quelque 6000 articles bnficiant du systme gnral de prfrence que nous navions pas pu exploiter au maximum auparavant, nous vous donnons le maximum de donnes sur la filire textile et lAGOA. Entre autres, le secteur dhabillement, filire o Madagascar excelle: lvolution de nos exportations, les emplois concerns, la balance commerciale avec les USA, les actions menes pour maintenir Madagascar dans lAGOA, les alternatives et les propositions des principaux acteurs (public et priv) face cette inligibilit. Ceci afin de vous permettre danalyser en connaissance de cause, ce que devrait tre le futur si nous devrions agir cote que cote et rapidement pour que Madagascar soit rligible ou se pencher vers dautres voies. En effet, les questions qui se posent actuellement: est-ce que nous devrions attendre la manne des autres pour construire la comptitivit de nos produits ? Pourquoi dautres pays arrivent-ils pntrer ce grand march amricain sans lAGOA ? Devrions-nous toujours nous contenter des mesures superficielles, non prennes, pour pouvoir exporter ? A chacun de nous dy rpondre car nous sommes tous responsables de la comptitivit nationale.
Dans larticle sur la loi de finances 2010, nous vous donnons des informations sur les principaux changements pour vous faciliter lapplication de cette loi. Nous sommes avares de commentaires car il sagit dune loi publie pour tre excute. Malgr tout, le Syndicat des Industries de Madagascar a dj manifest officiellement sa dception et sa dsapprobation, car compare ses propositions sur les mesures dans le plan de relance (voir EXPANSION MADAGASCAR n 1), les mesures prises constituent peine une goutte deau dans la mer. Ladage un tiens vaut mieux que deux tu lauras est de mise pour notre partenaire public que celui qui dit donne la moiti pour avoir le plein . Faible consolation du SIM, le partenaire public nous a promis plus dgards sur nos propositions pour la prochaine loi de finances rectificative. Qui vivra, verra. Certes, il y a des mesures apprciables comme lobligation de payer les transactions entre assujettis par chque, virement ou carte bancaire. Mais par manque de concertation cette mesure devient un facteur bloquant pour le moment. Si au moins nous tions prvenus lavance, nous aurions pris des dispositions adquates. Le taux de couverture bancaire est loin dtre satisfaisant, plus de 50km de la capitale, les chques, les virements ou les cartes bancaires sont inconnus et si on en trouve on sen mfie.
EXPANSION MADAGASCAR n 2 va vous faire visiter la rgion du Vakinankaratra, Antsirabe est vraiment une ville industrielle avec une population industrieuse. Quelques membres du Conseil dAdministration du SIM ont fait le dplacement pour voir sur place, partager avec leurs confrres Antsirabens les expriences, se confier les problmes quotidiens et se rjouir ensemble des russites Bonne lecture
Le Comit directeur.
Editorial
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6 EXPANSION MADAGASCAR - N2
caPitaL ecHO
Crainte dune explosion sociale, notamment dans la capitale o se concentrent les entreprises franches, et donc crainte dune remon-te de linscurit, de la recrudescence des marchands ambulants qui enva-hissent toutes les places libres (voies publiques comme ruelles) Anta-nanarivo : autant de consquences qui pourraient rsulter de linligibilit de Madagascar lAGOA pour 2010. Ds la premire semaine de janvier, 2 entre-prises franches textiles ont ferm leurs portes mettant au chmage 1 500 em-ploys. En priode normale, perdre son travail nest pas dj vident et il peut tre dramatique en temps de crise. Cest pourquoi les mdias ont rapport dans leuphorie des ftes de fin danne le cas de tentative de suicide dun pre de fa-
mille travaillant en zone franche dans la capitale.
Selon les donnes 2009 de la Friedrich Ebert Stiftung, 92% des travailleurs en zone franche ont une charge de famille, avec une taille de mnage moyenne de 4 personnes. De plus, les entreprises franches constituent lunique oppor-tunit demploi pour la plupart de ces travailleurs. Bref, la zone franche a une importance sociale non ngligeable. Seulement, il faut rappeler que lAGOA qui motive lexistence des dizaines den-treprises est une loi liant les Etats-Unis et les pays bnficiaires et elle est ainsi non ngociable. Cela signifie quavec linligibilit ou non de Madagascar lAGOA, une pe de Damocls pse en permanence sur la filire textile qui
travaille pour le march amricain. En effet, cette loi est prvue courir jusquen 2015. Pourtant, Madagascar est loin datteindre les objectifs de dveloppe-ment pour la filire dici 5 ans. Rappelons que lAGOA est cense don-ner un coup de pouce aux pays ligibles intgrer verticalement la filire textile. Cela veut dire que celle-ci devrait se d-velopper damont en aval en promouvant les cultures de fibres textiles comme le coton et dautres fibres ncessaires, la filature, la production daccessoires, la production textile. Depuis 10 ans que Madagascar est ligible lAGOA, la fi-lire coton, au lieu de se dvelopper, est tombe en panne. La filature rencontre des problmes nergtiques, tandis que les accessoires, le fil et le tissu sont en-core imports dAsie.
tombe comme un couperet, linligibilit de Madagascar la loi amricaine (agOa) a t annonce par le Prsident amricain Barack Obama la veille de nol 2009. cette dcision sme le dsarroi parmi les 40 500 employs travaillant dans les 32 entreprises textiles concernes. en tout, cette filire adosse lagOa totalise 121 500 emplois directs et induits tant donn que 1 emploi dans le textile gnre 3 emplois indirects dans des secteurs comme la restauration et le transport. transposs dans le monde conomique malgache, ces impacts sociaux et les retombes conomiques du secteur crent des controverses, notamment sur les apports plutt modestes de la zone franche dans lconomie nationale.
Une autre menace srieuse ds 2012
zOne FrancHe textiLe
Fanjanarivo Symonette
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7Fvrier 2010 - EXPANSION MADAGASCAR
des conditions de travail plutt rudes
En gnral, les conditions de rmun-ration respectent les rglementations en vigueur conformment au dcret fixant le salaire minimum dembauche par catgorie . Cest ce quon peut lire dans ltude 2009 sur les entreprises franches textiles Madagascar effec-tue par la Friedrich Ebert Stiftung. La main duvre touche moins de 100 000 ariary, tandis que les ouvriers spcia-liss peroivent un salaire lgrement suprieur ce montant. Les cadres tou-chent plus de 300 000 ariary. 70% des travailleurs sont rmunrs au temps et 12% la pice. Ltude prcise : Pour le systme de rmunration au temps, le nombre de pices produire (target) sert de rfrence pour la dtermination du salaire de base. Les travailleurs qui sont incapables datteindre les targets sont exposs des sanctions .Certes, les entreprises franches offrent des salaires lgrement suprieurs aux normes, mais les conditions de travail y sont plus rudes que dans les entre-prises de droit commun. 68% des em-ploys travaillent du lundi au samedi. En moyenne, les employs travaillent 10 heures par jour, incluant les heures supplmentaires. Il faut seulement re-marquer que les entreprises franches
textiles proposent des salaires bien en dessous de ce que les autres industries offrent. En moyenne, les industriels proposent un salaire moyen reprsen-tant 26% de la valeur ajoute daprs les calculs dans une tude non officielle du PNUD (Programme des Nations unies pour le dveloppement). Dans les indus-tries textiles, les salaires reprsentent 21% de la valeur ajoute ou 61 milliards dariary de masse salariale.
Une aUtre pe de damocls ds 2012
Que le pays soit ligible dans le courant de cette anne ou en 2011, les entre-prises textiles et leurs employs nont finalement que quelques annes pour profiter des avantages douaniers et de labsence de quotas de lAGOA. Au-del de 2012, ils risquent fort de goter de nouveau au chmage pour les premiers et la perte de marchs et de valeur ajoute pour les deuximes. La mesure appe-le third country fabric de lAGOA pour les pays les moins avancs comme Madagascar prendra fin en 2012. Elle autorise les entreprises qui travaillent pour le march amricain utiliser des intrants en provenance des pays autres que ceux qui sont ligibles lAGOA. Sans lintgration verticale de la filire pour-tant, il sera impossible pour les entreprises de trouver sur place les intrants dont elles auront besoin. Importer des pays ligibles nest pas non plus indiqu, sous peine de voir sroder leur comptitivit. Jusqu preuve du contraire, la Chine propose des intrants aux prix abordables mais videmment, elle nest pas sur la liste des pays ligibles lAGOA. En ralit, Madagascar ne dispose plus que de 2 ans pour rattraper les retards dans lintgration verticale de la filire textile. Un tel dlai est drisoire pour atteindre cet objectif quand on sait que la filire coton gre essentiellement par la Hasyma (Hasy malagasy), est en grande difficult depuis plus de 2 ans. Elle enregistre des arrirs de salaires et ne collecte plus le coton cultiv par les paysans. Avant 2004, cest--dire avant la privatisation, la Hasyma produi-sait en moyenne 40 000 tonnes de coton, contre 4 861 tonnes en 2005, et 3 100 tonnes en 2007. Les donnes du ministre de lEconomie et de lIndustrie montrent que moins dun quart des besoins des deux filatures existantes dans le pays taient couverts par la production de la Hasyma. Les difficults de la Hasyma refltent labsence criante dune politique industrielle Madagascar in-cluant la chane de lagro-industrie.
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8 EXPANSION MADAGASCAR - N2
caPitaL ecHO
291 milliards dariary de perte en valeur ajoute
Si toutes les entreprises concernes par linligibilit lAGOA ferment leurs portes, cette dcision reprsentera une perte en valeur ajoute de -291 milliards dariary selon les calculs de ltude du PNUD. Cest un montant trs important quand on sait que les investissements publics pour lindustrie slvent 2, 4 milliards dariary pour lanne 2010. Il faut dailleurs souligner que malgr une rgression de la valeur exporte, les deux principales catgories de produits textiles exportes par Madagascar entre 2004 et 2008 ont connu encore une croissance suprieure celle des impor-tations mondiales. Selon les donnes du ministre de lEconomie et de lIndus-trie, les exportations de vtements et
accessoires de vtements autres quen bonneterie connus sous le sigle SH 62 ont enregistr une croissance de 32% entre 2004 et 2008. Sur la mme priode, les importations mondiales affichaient une croissance de 7% seule-ment. Les vtements et accessoires de vtements en bonneterie ou SH 61 ont connu une croissance de 12% en valeur entre 2004 et 2008, contre 10% pour les importations mondiales. Ces croissances ne se refltent pas dans la part des entreprises textiles dans lconomie nationale. Les donnes de lInstitut national de la statistique (INS-TAT) sont claires : la part des entre-prises franches textiles dans le PIB na-tional est de 1, 9% comparer celle de lartisanat qui est de 15%; le taux grimpe 15, 8% en ce qui concerne leur part dans la cration de valeur ajoute dans
le secteur secondaire. Cette importante contribution ne se reflte pas non plus dans le domaine social: ces entreprises sont dans les derniers rangs des secteurs industriels dont la masse salariale est la plus faible (voir tableau sur le niveau des salaires). Dans le domaine des finances publiques, le ministre de lEconomie et de lIndustrie estime que linligibilit de Madagascar lAGOA va se traduire par une perte en recettes publiques de 2, 7%.
exportations en rgression depuis 2008
La crise mondiale, synonyme de contraction de la demande, a galement des impacts sur le secteur car depuis 2008, les exportations vers les Etats-Unis connaissent une baisse.
Le niveau des salaires dans le secteur secondaire par rapport la valeur ajoute:
Branche dactivitsPertes en valeur ajoute
dues la crise (en milliard dariary)
Taux du salaire et des rmunrations par rapport la valeur ajoute
Secteur secondaire -295 26%Agro-industrie -1, 4 15%
Industrie extractive -18, 8 32%
Energie -10 30%
Industrie alimentaire -32, 4 28%
Industrie des boissons -39, 2 31%
Industrie du tabac -8, 1 29%
Corps gras -2, 2 29%
Pharmacie -4, 3 34%
Industrie textile 0, 2 21%Cuir 0, 0 28%
Bois 0, 1 28%
Matriaux de construction -20, 8 28%
Mtallique -4, 8 10%
Matriels de transport 0, 5 10%
Appareils lectriques -1, 3 29%
Industrie du papier 0, 0 31%
Autres -0, 6 19%
Zone franche industrielle (ZFI) -152 21%
(Source: Analyse des impacts de la crise politique Madagascar, Bureau dtudes Innovia, PNUD)
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10 EXPANSION MADAGASCAR - N2
caPitaL ecHO
evolution des exportations vers les uSa sous le rgime agOa (en millions de dtS:
2005 2006 2007 20082009
(janv-juil)Exportation totale 571, 66 667, 71 808, 20 828, 90 341, 94
Exportation ZFI* 312, 75 324, 12 454, 9 464, 83 196, 24
Exportation AGOA 147, 97 133, 17 159, 32 156, 91 73, 63
Exportation ZFI* par rapport lexportation totale 54 % 48, 5 % 56, 2 % 56 % 57, 3 %
Exportation AGOA par rapport lexportation totale 26 % 20 % 19, 7 % 19 % 21, 5 %
* ZFI: Zone franche industrielle(Source: ministre de lEconomie et de lIndustrie, ministre des Finances et du Budget)
Bien avant, soit en 2006, les cons-quences du dmantlement de laccord multifibre en janvier 2005 ont commen-c se faire sentir. En effet, la Chine sest engouffre dans un nouveau contexte dbarrass des quotas dexportation et a inond le march mondial de produits dfiant toute concurrence. Si en 2005, le nombre des entreprises textiles de Madagascar exportant vers les Etats-Unis tait de 50 pour une valeur de 98 millions de dollars. En 2006, ce nombre sest rduit 26. Il a connu une petite augmentation depuis car il se situe 32 lheure actuelle.En ralit, le secteur est sur une spirale baissire depuis quelques annes dj. Et linligibilit lAGOA risque dag-graver la situation. De plus, lindustrie textile est extrmement sensible : elle peut ragir au moindre incident natio-nal et international et pourrait dcider de dlocaliser tout moment. Comme il sagit dune industrie lgre, la dlo-calisation ne pose pas des problmes particuliers. Tout est dans la course la comptitivit. Raison pour laquelle des entreprises trangres ont dlocalis leurs units Madagascar pour profiter des avantages de lAGOA. Le pays est au 6me rang sur 39 pays subsahariens en terme de valeur des exportations de tous produits confondus exports sous le rgime AGOA vers les Etats-Unis. En 2007, les donnes du dpartement amricain du Commerce montrent que les exportations sous AGOA de Mada-gascar taient de 283, 8 millions de dol-lars, contre 279, 2 millions de dollars en 2008 et de 193, 7 millions de dollars de
janvier novembre 2009. Sur la mme priode en 2008, la valeur des exporta-
tions sous AGOA tait de 257, 5 millions de dollars.
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11Fvrier 2010 - EXPANSION MADAGASCAR
Les lobbies malgache et mauricien en chec
A Madagascar, les autorits concer-nes et le Groupement des entreprises franches et partenaires (GEFP) ont tout fait pour maintenir Madagascar sur la liste des pays ligibles lAGOA. Le GEFP a notamment demand aux au-torits amricaines de reporter juin 2010 lexamen du dossier Madagascar. Mais il na pas eu gain de cause. Pareil pour lAssociation des exportateurs de Maurice (MEXA) qui a galement men des actions de lobbying auprs des au-torits amricaines. Contrairement aux entreprises asiatiques, les socits textiles mauriciennes implantes Ma-dagascar nont pas des filiales en Asie.
Elles ne peuvent donc pas faire migrer leurs installations dans un pays asia-tique. De plus, lle Maurice ne bnfi-cie pas du principe du third country fabric de lAGOA. Cela veut dire que les units installes sur cette le voisine ne peuvent pas importer dAsie leurs matires premires dont les prix sont les plus comptitifs sur le march. Elles doivent les importer des pays ligibles et des Etats-Unis. Cest ce qui explique la dlocalisation Madagascar. Dans une ultime tentative de faire figu-rer Madagascar parmi les pays ligibles, la MEXA a lanc en novembre dernier un appel pressant au comit dligibilit de lAGOA. Elle a insist sur les rper-cussions dsastreuses de linligibilit de Madagascar sur les entreprises mau-riciennes bases dans le pays et sur le march et les investissements dans la rgion de lAfrique australe et orientale. Daprs les donnes de la MEXA, les entreprises mauriciennes Madagas-car emploient 20% de la main duvre du secteur textile, soit prs de 8 000 emplois. Ces entreprises mauriciennes reprsentent 39% des investissements trangers dans le secteur textile. Lors de la crise de 2002, les entreprises mauri-ciennes ont enregistr des pertes de 4, 5 milliards de roupies ou environ 292, 5 milliards dariary (1 roupie = 65 aria-ry). Malgr tout, les entreprises mau-riciennes nont pas quitt le pays car lpoque, les Etats-Unis nont pas effac Madagascar de la liste des pays ligibles. Ainsi, elles ont continu investir. Tou-jours daprs la MEXA, les investisse-ments mauriciens Madagascar dans le secteur textile slvent actuellement 900 millions de roupies ou 58, 5 mil-liards dariary. Les exportations mauri-ciennes sous AGOA Madagascar se si-tuent 1, 7 milliard de roupies, soit 110, 5 milliards dariary.
Quelques chiffres cls sur lagOa
Cette loi amricaine dnomme Afri-can growth opportunity act ou AGOA a t vote sous Clinton en 2000. Elle constitue la principale politique de d-veloppement des Etats-Unis en faveur de lAfrique subsaharienne. Elle a pour vo-cation de dynamiser les liens commer-ciaux entre les Etats-Unis et lAfrique, et
de renforcer les politiques conomiques des pays du continent. Le Prsident amricain Bill Clinton a dclar Mada-gascar comme ligible lAGOA le 2 oc-tobre 2000. Quant aux produits textiles proprement dits, la premire ligibilit de Madagascar date du 6 mars 2001. Le pays se concentre essentiellement sur lexportation de produits textiles. Il faut seulement relever que 92, 3% des im-portations amricaines sous le rgime AGOA sont constitues de ptrole en 2008. Exporter sous ce rgime veut dire b-nficier dune exonration douanire lentre des marchandises aux Etats-Unis allant de 15 30%. Il y a aussi labsence de quota pour le volume de marchandises exportes. Le nombre des produits concerns par lAGOA dpasse les 6 000. Ils vont du textile aux produits agricoles, du ptrole aux produits fores-tiers, des produits chimiques aux pro-duits miniers, des machines aux qui-pements de transport, etc. Les produits artisanaux sont galement concerns. Malgr quelques formations inities par le projet AGOA Jumpstart Madagas-car, lexportation des produits autres que le textile na pas vraiment dcoll: elle se situe en dessous de 100 000 dol-lars par an pour les produits agricoles, et est infrieure 300 000 dollars pour les produits forestiers...
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12 EXPANSION MADAGASCAR - N2
caPitaL ecHO
Les artisans lss
Pour lartisanat, les artisans ne profi-tent pas de lAGOA dans la mesure o ils doivent rpondre plusieurs condi-tions dont lobligation de se constituer en entreprise formelle, les exigences sociales en faveur des salaris (paie-ment continu et rgulier des cotisations sociales sur une priode dau moins 3 ans), lobligation de disposer dun atelier vaste et propre, le respect des normes internationales pour les produits finis. En ralit, ces diffrentes barrires non tarifaires forment un obstacle lexpor-tation de plusieurs produits sur le mar-ch amricain. Pour le textile, lexpor-tation de Madagascar sous AGOA est
de 281, 5 millions de dollars en 2007 et un peu plus de 277 millions de dollars en 2008. Si le dficit de la balance com-merciale sur les changes entre Mada-
gascar et les Etats-Unis a t toujours au dsavantage de ces derniers, il tend di-minuer leur profit mme sil demeure toujours ngatif.
Les import/export amricaines et la balance commerciale vis--vis de Madagascar
2006 2007 2008 2008 (jan-vier aot)
2009 (jan-vier aot)
Exportations 44, 560 31, 842 70, 167 39, 676 126, 565Importations 281, 065 337, 895 324, 262 208, 453 177, 370Balance commerciale
-236, 505 -306, 053 -254, 095 -168, 777 -50, 805
(Source: Dpartement amricain du Commerce)
les critres dligibilit lagoa
Les Etats-Unis dsignent comme ligibles les pays de lAfrique subsaharienne dtermins tablir ou continuent progresser dans les domaines suivants:
- lconomie de march- le pluralisme dmocratique - llimination des barrires au commerce et aux investis-
sements amricains- le respect de la proprit intellectuelle- les efforts pour lutter contre la corruption- les politiques pour la rduction de la pauvret- lamlioration de lducation et de la sant
- la protection des Droits de lHomme et llimination des pratiques intolrables dans le travail des enfants
LAGOA est prvue prendre fin en 2015. Le 18 novembre 2009, lun des architectes de cette loi, le snateur amricain Bill McDermott a soumis un projet de loi proposant une pro-longation jusqu fin 2019. Il faut toutefois souligner que ce projet, sil est vot, va corser la concurrence, dj ardue. En effet, le snateur suggre dtendre lAGOA sur dautres zones gographiques. Il propose, par contre, de simplifier les rgles dorigine. Mais contrairement aux pratiques parlemen-taires dans les pays pauvres, les projets de loi ne passent pas comme une simple lettre la Poste aux Etats-Unis.
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13Fvrier 2010 - EXPANSION MADAGASCAR
Linligibilit de Madagascar lagOa pour 2010 signe-t-elle la mort de la filire textile Madagascar ?Richard Fienena: Ce qui mrite dtre soulign est que le secteur textile mal-gache nest pas uniquement destin au march amricain. Sur les 280 en-treprises franches oeuvrant dans le pays seules 32 exportent sous le bn-fice de lAGOA et l encore certaines entreprises outre les USA exportent galement vers dautres pays. Donc, linligibilit de Madagascar lAGOA
pour 2010 ne signifie pas la mort de la filire textile dans notre pays, mais je dirais plutt quelle pourrait entraner certaines difficults, un recul pendant une certaine priode, le temps dune re-conversion de destination. Surtout que dautres problmes sont rsoudre au niveau de cette filire, notamment le problme au niveau des produits textiles imports (valeur de rfrence, TVA). Par ailleurs, permettez-moi de vous rap-peler le contexte et le cadre de lligibili-t lAGOA qui pourraient vous aider saisir mon raisonnement et comprendre le systme. Lligibilit de lAGOA est soumise plusieurs critres dont:- ltablissement dune conomie de
march (protection du droit la pro-prit prive, moins dintervention tatique)
- la primaut du droit- le pluralisme politique- lordre constitutionnel effectif ou en
cours de ltreLAGOA facilite laccs au march am-ricain en octroyant des tarifs prf-rentiels par la suppression des droits et taxes dimportation, conditions que nous pouvons retrouver auprs dautres marchs quivalents travers lappli-
cation des Systmes Prfrentiels Tari-faires (SPT). Donc, en se rfrant notre situation actuelle, Madagascar a t vic-time de son choix politique et populaire car toutes les conditions requises sur le plan technique, en vue de continuer le partenariat, sont remplies. Madagascar se trouve en 2009, en 2me rang aprs Lesotho. Cette suspension ne constitue pas une sanction dfinitive, lligibilit reste toujours ngociable et peut tre
Quelles alternatives lAGOA ?richard Fienena, Ministre de leconomie et de lindustrie et John Hargreaves, Vice-prsident du groupementdes entreprises Franches et Partenaires (geFP), donnent leurs rponses.
Le point de vue du Ministre de leconomie et de lindustrie
Les import/export amricaines et la balance commerciale vis--vis de Madagascar
2006 2007 2008 2008 (jan-vier aot)
2009 (jan-vier aot)
Exportations 44, 560 31, 842 70, 167 39, 676 126, 565Importations 281, 065 337, 895 324, 262 208, 453 177, 370Balance commerciale
-236, 505 -306, 053 -254, 095 -168, 777 -50, 805
(Source: Dpartement amricain du Commerce)
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reconduite une fois les critres remplis notamment le retour lordre constitu-tionnel tant voulu par les Amricains. Finalement, je ritre que la suspension ne signifie pas la mort de la filire tex-tile, dautres solutions sont porte.
Quelles sont les alternatives propo-ses par le gouvernement dans ce sens ?Richard Fienena: Concernant lAGOA, il existe plusieurs solutions tant poli-tiques que techniques (conomiques et sociales) et le gouvernement au tra-vers du ministre de lEconomie et de lIndustrie reconfirme quil ne restera pas les bras croiss et quil sefforcera de rechercher les solutions adquates et prennes pour que les industries et le personnel ne soient pas les otages de la politique. Selon ces points nous pou-vons citer:A La solution au niveau politique: le prsident de la HAT a dj avanc une solution majeure non ngligeable qui penche vers cet ordre constitutionnel, savoir la tenue des lections libres et transparentes requrant une partici-pation massive de toute la population malgache majeure. Cest la seule voie de recours rapide sur le plan politique qui nous conduirait vers la reconnaissance et voire la continuit de la collaboration
avec nos partenaires.B La solution au niveau social : je pense que cest un des volets les plus cruciaux donc solutionner le plus ur-gemment possible car limpact social savre important. Cest pourquoi une collaboration a t demande aux entre-prises concernes pour quelles propo-sent des scnarii au travers de question-naires prtablis et qui permettraient au gouvernement de prendre des dci-sions outre les mesures daccompagne-ment quil dispose dj telles les HIMO (Haute intensit de main duvre), la mise en place dun guichet pour ac-cueillir le personnel ventuellement d-flat (le chef de file est le ministre de lAgriculture)C La solution au niveau conomico-fi-nancier: pour faire face cette situation, lintervention de lEtat savre indispen-sable, ne serait-ce que pour maintenir le niveau actuel de la filire. Pour ce faire, plusieurs alternatives peuvent tre pro-poses:- exploiter les rseaux internationaux existants comme lEurope, Hongkong, lAsie du Sud-Est. Ce qui ncessite des activits spcifiques (par exemple la mise en place dune quipe mixte pour lexploration de nouveaux marchs lchelle mondiale, );- acclrer la mise en uvre du Pro-
gramme de mise niveau des industries locales, en particulier celles dans le sec-teur textile, et cela en collaboration avec lONUDI (Organisation des Nations unies pour le dveloppement indus-triel);- mettre en uvre des mesures dac-compagnement en faveur des entre-prises comptitives durant le premier semestre 2010 : appliquer immdiate-ment le tarif prfrentiel Jirama aux entreprises industrielles ; acclrer le remboursement de la TVA ; tudier la possibilit dapplication des deside-rata et solutions proposs par les en-treprises sous AGOA ; paralllement ces solutions, les autres alternatives consisteraient dvelopper et pro-mouvoir les secteurs porteurs compte tenu des normes potentialits et res-
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sources dont le pays dispose, savoir la pche et laquaculture ; les mines avec les activits connexes aux grands pro-jets miniers; lartisanat et le tourisme; lagriculture (biologique) et lagribu-siness, avec les filires phares par rgion
selon sa potentialit et son savoir-faire reconnu (riz, letchi, arachide, grains secs, pices, ); les filires mergentes selon les marchs identifis pour fruits et lgumes et les filires niches (huiles essentielles, jatropha pour bio-diesel,
produits bio pour biocarburants) ; les TIC par rapport au projet backbone ; linfrastructure de base (routes avec les projets HIMO, transports, nergie)
Quelles solutions prconisez-vous pour la conversion des employs de lagOa ?Richard Fienena : Comme je vous lai dit prcdemment, Le gouvernement a pens quelques pistes de solutions comme : la cration de fonds spciaux, la formation du personnel aux fins de reconversion dans dautres secteurs (agriculture, aquaculture), les projets HIMO permettant demployer plusieurs milliers de personnes pendant plusieurs mois pour lentretien des rseaux rou-tiers, etc.
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Linligibilit lagOa signifie-t-elle la mort de la filire textile Madagascar ?
John Hargreaves: La mort, non. Cette inligibilit pourrait tre le dbut de la fin. Elle va affecter normment le sec-teur parce que 40% de la production vont vers les Etats-Unis. La dcision des autorits amricaines est quand mme un coup de massue. Elle va beaucoup af-
faiblir le secteur industriel Madagas-car. Il faut seulement noter que si le pays est inligible aujourdhui, il peut tre rligible en cours danne si les Etats-Unis considrent que Madagascar est en train de rtablir lEtat de droit. Je tiens prciser que ces conditions sont dic-tes par les autorits amricaines. Pour le gouvernement amricain, il y a eu un coup dEtat en mars 2009 puis laban-don des accords de Maputo et de lacte additionnel dAddis-Abeba. Bref, nous ne sommes pas, aux yeux des Amri-cains, sur le chemin du retour vers lEtat de droit et le pluralisme dmocratique.
Quelles sont les alternatives lagOa ou les mtiers de reconversion possibles pour les entreprises textiles concernes ?
John Hargreaves: La situation est dif-ficile parce que parler dalternatives veut dire trouver dautres marchs. A quelques exceptions prs, toutes les en-treprises concernes par lAGOA tra-vaillent exclusivement pour le march amricain. Logiquement, lalternative est le march europen mais conqu-rir un nouveau march ne se fait pas du jour au lendemain. Il faut au minimum 6 9 mois pour se faire connatre et ob-tenir les premires commandes. Sinon, les socits concernes sont des filiales dentreprises trangres, asiatiques no-tamment. Ces dernires comptent dans dautres pays, des filiales qui travaillent
pour le march amricain. Elles vont donc recentrer leur production sur ces pays et lAsie viendra en premier lieu.
Quelles solutions pourriez-vous proposer pour la reconversion des employs de ces entreprises textiles, menacs de licenciement ou dj licencis ?
John Hargreaves: Des solutions, il y en a mais la premire consiste ce que Ma-dagascar redevienne ligible lAGOA le plus vite possible. Car on ne peut pas dire quelquun habitu travailler sur une machine coudre daller planter des haricots. Puis, quels sont les secteurs qui peuvent rsorber cette centaine de milliers de personnes ? La deuxime so-lution pourrait consister soutenir les entreprises qui exportent sur le march europen, car sans lexemption de droits de douanes - en moyenne 20% - il est difficile pour les entreprises travaillant pour le march amricain de continuer exporter sur ce march. Seulement, le march est difficile avec la crise co-nomique mondiale. Les entreprises ont donc besoin dincitations importantes pour augmenter leur production et r-sorber ainsi les chmeurs de lAGOA. La meilleure solution demeure toutefois la poursuite des exportations vers les Etats-Unis. La prsence sur le march est trs importante parce quil est tou-jours difficile de reconqurir un march.
Le point de vue du Vice-prsident du geFP
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17Fvrier 2010 - EXPANSION MADAGASCAR
Au vu du graphique, le Cercle de rflexion des conomistes de Ma-dagascar (CREM) avance quil y a une certaine volatilit du taux de change, alors que ce taux a t stable durant les mois doctobre et de novembre 2009.Lapprciation de lariary par rapport leuro, notamment entre le 01/12/2009 et le 25/12/2009, a t due essentiellement la monte de leuro (par rapport au dol-lar) sur le march international.La dprciation rcente de lariary par rapport au dollar est, au contraire, la consquence de la chute de la valeur de leuro par rapport au dollar en raison essentiellement de crises dans quelques pays europen (Espagne et Grce notam-ment). Dans ce contexte, la faiblesse de lariary par rapport leuro ne sexplique que par la spculation. La volatilit du taux de change est dange-reuse pour la croissance. Il y a unanimit des thories conomiques l-dessus. Cette volatilit est due surtout lind-cision de la BCM (Banque centrale de Madagascar) propos du taux de change idal pour Madagascar:Dun ct, il y a la pression du Gouver-nement, du public et de la majorit des conomistes locaux incitant la BCM a dfendre la monnaie nationale en raison dune aggravation de la pauvret (via lin-
flation notamment) quune dprciation ample ne manquerait pas de provoquer (avec des bnfices conomiques quasi-inexistantes). Pression dautant plus forte que la dfense de la monnaie nationale na pas entam nos rserves de changes (qui reprsentent toujours environ 800 millions de dollars). Il faut dailleurs si-gnaler en passant que la raison essen-tielle de la pauvret des Malagasy se trouve dans un concept : la dvaluation et les dprciations amples (cest--dire les dvaluations successives depuis 1982 et les dprciations amples depuis 1994). Quand lEtat dvalue la monnaie, ce que nous produisons ne vaut plus rien alors que ce que nous achetons lextrieur prend de la valeur. Comment le pays peut-il senrichir si ce que nous produi-sons perd continuellement de la valeur ? De lautre ct, il y a la pression essentiel-lement du FMI et de quelques exporta-teurs (qui ne veulent pas faire defforts en matire de comptitivit hors prix cest--dire la qualit, le dlai, le packaging, le marketing, etc.) qui souhaitent tout sim-plement une solution artificielle au d-triment de toutes les autres, celle dune dvaluation comptitive. Ils pensent que la monnaie nationale doit tre dprcie dau moins 30% pour des raisons uni-quement relies un dogme (cest--dire
que la valeur de lariary doit tre dter-mine exclusivement par le march, sa-chant pertinemment que ce march est gr par les spculateurs que sont les banques).Mais lattitude rcente des autorits montaires sur le MID (March inter-bancaire des devises) dmontrent que celles-ci ont finalement opt pour la d-prciation. Logique quand on tient sa place
rePre
Dprciation de lariaryPurement spculative selon le CREM
DATESCMP du dollar*
DATESCMP de l'euro*
DATESCMP du dollar*
DATESCMP de l'euro*
01/12/2009 1 927, 89 01/12/2009 2 903, 78 04/01/2010 1 962, 42 04/01/2010 2 798, 51
02/12/2009 1 923, 05 02/12/2009 2 899, 37 05/01/2010 1 968, 87 05/01/2010 2 828, 25
03/12/2009 1 927, 82 03/12/2009 2 908, 20 06/01/2010 1 974, 58 06/01/2010 2 834, 56
04/12/2009 1 926, 62 04/12/2009 2 904, 98 07/01/2010 1 978, 04 07/01/2010 2 849, 57
07/12/2009 1 929, 76 07/12/2009 2 867, 46 08/01/2010 1 987, 08 08/01/2010 2 852, 00
08/12/2009 1 927, 95 08/12/2009 2 859, 21 11/01/2010 1 985, 02 11/01/2010 2 879, 22
09/12/2009 1 928, 64 09/12/2009 2 841, 85 12/01/2010 1 994, 54 12/01/2010 2 898, 37
10/12/2009 1 928, 54 10/12/2009 2 838, 93 13/01/2010 2 005, 47 13/01/2010 2 904, 79
11/12/2009 1 933, 18 11/12/2009 2 844, 68 14/01/2010 2 007, 33 14/01/2010 2 920, 63
14/12/2009 1 933, 68 14/12/2009 2 837, 81 18/01/2010 2 025, 31 18/01/2010 2 927, 13
15/12/2009 1 942, 53 15/12/2009 2 834, 38 19/01/2010 2 039, 75 19/01/2010 2 935, 84
16/12/2009 1 943, 40 16/12/2009 2 830, 69 20/01/2010 2 048, 79 20/01/2010 2 924, 68
17/12/2009 1 951, 63 17/12/2009 2 807, 39 21/01/2010 2 066, 55 21/01/2010 2 922, 71
18/12/2009 1 948, 17 18/12/2009 2 801, 80 22/01/2010 2 080, 84 22/01/2010 2 928, 32
21/12/2009 1 947, 59 21/12/2009 2 791, 89 25/01/2010 2 088, 10 25/01/2010 2 945, 87
22/12/2009 1 944, 78 22/12/2009 2 782, 53 26/01/2010 2 106, 40 26/01/2010 2 955, 83
23/12/2009 1 941, 50 23/12/2009 2 786, 00 27/01/2010 2 121, 49 27/01/2010 2 960, 61
28/12/2009 1 932, 20 28/12/2009 2 778, 28 28/01/2010 2 107, 82 28/01/2010 2 960, 43
29/12/2009 1 940, 05 29/12/2009 2 791, 22 29/01/2010 2 108, 76 29/01/2010 2 945, 54
30/12/2009 1 954, 64 30/12/2009 2 795, 52 * en Ar entre dc.2009 et janv. 2010
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Antsirabe demeure une ville industrielle et elle la restera. Et ce, grce la dtermi-nation des industriels qui oprent dans la localit. Comme les entreprises qui sont implantes dans dautres rgions, ces der-nires sont confrontes diffrents pro-blmes quotidiens dans lexercice de leurs activits. Malgr tout, des projets dinves-tissement continuent. Laccs lnergie cot abordable de-meure la proccupation commune de tous. Les coupures restent frquentes et parfois de longue dure entranant des arrts des lignes de production.
Certains secteurs spcifiques comme la production de cigarettes sont en outre frap-ps dun rgime fiscal handicap . Le taux dimposition lev grve lourdement une grande partie des recettes alors quaucune mesure na t mise en place pour appuyer les industriels dans les investissements.
Dautres filires, subissent linvasion mas-sive, la concurrence sauvage et dloyale des produits imports. Les intervenants rclament alors en contre partie des im-
pts quils paient, le soutien de lEtat et la protection des filires dans lesquelles inter-viennent les industriels. Cest dans ce sens que le comit excutif du Syndicat des Industries de Madagascar a effectu une descente sur certains sites de production dont Sacimem, Holcim, Star, Semina, Cotona, afin de constater de visu les ralits, dtre lcoute des oprateurs et de leur prter main forte. Les problmes et revendications seront par la suite ports la connaissance des dcideurs politiques, discuts et ngocis.
Malgr ces difficults rencontres, sans attendre le coup de pouce de lEtat, les industriels ont dj pris la rsolution de prserver leurs acquis et daller vers lavant. Des programmes dinvestissement visant amliorer le parc productif ont t labo-rs. Au titre de cette anne 2010, des dfis sont lancs. Les oprateurs projettent de dmarrer lexportation de leurs produits, de conqurir davantage de marchs lex-trieur tout en renforant leurs prsences sur le march local sans ngliger laugmen-tation de la capacit de production.
ANTSIRABE LE TERROIR DES OPERATEURS AUDACIEUX
La rgion Vakinankaratra figure parmi les localits qui possdent des richesses diversifies Madagascar. Elle prsente une forte potentialit agricole, minire, industrielle mais aussi touristique. Dans le domaine de lagriculture, elle est surtout reconnue pour la culture vivrire. Elle occupe plus de 90 % des superficies cultives dans lensemble de la rgion. Les principales cultures sont le riz, le manioc, le mas, la patate douce, le haricot et la pomme de terre. Les cultures de rente et industrielles dont le caf et la canne sucre restent cependant trs limites. Cette forte potentialit agricole sexplique par la prsence des sols varis, sols ferralitiques, des sols volcaniques et des lithosols favorables diffrents types de culture.
La rgion est aussi trs favorable llevage de par ses tendues de parcours. Llevage bovin connu un essor remarquable avec le dveloppement de la filire lait. Deux zones dlevage peuvent tre distingues dans la rgion: La zone Ouest, vocation dlevage bovin extensif (Betafo ouest) et qui est
monograpHie
Lantoniaina Razafindramiadana
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surtout un lieu de polarisation commerciale des zbus et la zone laitire qui se concentre essentiellement Antsirabe II, Antanifotsy et Faratsiho. Les autres types dlevage comme les levages porcin, ovin et caprin sont pratiqus faible chelle, de type familial.
Concernant les potentiels miniers, la rgion recle aussi bien des mtaux, du minerai et des pierres industrielles pour ne citer titre dexemples que lor, le calcaire, le graphite, le chrome, le Kaolin, le Nickel, le quartz, la topaze et la pouzzolane.
Pour ce qui est du secteur industriel, la rgion Vakinankaratra a bnfici du dveloppement des secteurs artisanal et industriel depuis plus de 40 ans. La gamme des activits est assez tendue. On y dcouvre la mtallurgie lgre, le secteur btiment, les travaux de bois, lagro-industrie et le textile. Les rizeries et les dcortiqueries y occupent aussi une place trs importante. Elle est ainsi appele deuxime ple industriel du pays aprs la capitale. Enfin, pour le secteur tourisme, la ville dAntsirabe qui a t un ple touristique important pendant la priode coloniale et sous la Premire Rpublique, a perdu, au fil des ans sa rputation. Actuellement, elle accueille principalement les habitants de la Capitale durant les jours fris et beaucoup plus de sminaristes. Cependant, les acteurs intervenant dans le secteur ne mnagent pas leurs efforts pour redorer limage de la destination. Quant aux infrastructures, des projets de rhabilitation de larodrome Antsirabe II et dune construction dagro technopole ont t dvelopps mais ils restent concrtiser.
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Fonde en 1952 Antsirab, Cotona, filiale du groupe SOCOTA, a connu un remarquable dveloppement industriel qui en a fait la fin des annes 80 un des principaux complexes textiles intgrs de lAfrique Sub-Saharienne. Elle approvisionnait cette poque prs de 70% des besoins en tissus du march malgache.
Au dbut des annes 1990, louverture de Madagascar aux impor-tations de friperies la amene faire le choix dun redploiement de ses activits lexportation en accompagnant la croissance de la Zone Franche Industrielle de Madagascar (ZFI). A la suite de la crise post lectorale de 2002 qui a entran le retrait dun certain nombre dacteurs majeurs de la ZFI, SOCOTA dcide de sengager dans la confection industrielle de vtements afin de prserver ses marchs.
Le ple textile de Groupe SOCOTA est constitu aujourdhui par les trois piliers suivants:
SOCOTADesignsituParisquiapourmissiondesuivrelvolution des marchs, didentifier les tendances de la mode, de crer et dvelopper des collections coordonnes de tissus et de vtements qui font ensuite lobjet dune promotion auprs de la distribution.
SOCOTAFabricsquirsultedelaconcentrationsurlesitede COTONA de ses activits de tissage et de finissage jusquici rparties entre Madagascar et Maurice. Cette fusion a eu pour effet de renforcer la comptitivit de SOCOTA Fabrics grce de substantielles conomies dchelle et den faire un One Stop Shop capable de produire avec des matriels de pointe une gamme complte de tissus coton tisss-teints, teints en pice et imprims.
SOCOTAGarments quiproduit aujourdhui3, 5millionsde vtements par an et qui emploie 2500 personnes. SOCOTA Garments consomme une part croissante des tissus produits au sein du groupe et se positionne aujourdhui comme un spcia-liste de vtements sportswear.
COTONA - SOCOTA: Un groupe en constante volution
Salim ISMAEL, Prsident Directeur Gnral du groupe SOCOTA
Cotona met aujourdhui 62 fois moins de CO quauparavant
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21Fvrier 2010 - EXPANSION MADAGASCAR
LENVIRONNEMENT AU CUR DE SON DEVELOPPEMENT
Le groupe SOCOTA a fait de lenvironnement lune de ses priorits daction.
Le site dAntsirab a t ainsi dot dune installation de traitement deffluents qui sont filtrs, neutraliss, dcants, oxygns et traits biologiquement afin de rejeter une eau conforme aux normes de protection de lenvironnement et propre lirrigation. Cotona a dautre part reconverti la biomasse son installation de production de vapeur alimen-te jusquici au fuel lourd. Cette biomasse est essentiel-lement constitue par des bois dlagage et des dchets de scieries. Grce cette reconversion, Cotona met au-jourdhui 62 fois moins de CO quauparavant.
Paralllement, Cotona contribue la reforestation de la rgion du Vakinankaratra grce la mise en place dune ppinire qui assure la distribution gratuite depuis 2004 de 200.000 plants par an de pins et deucalyptus. Ces opra-tions de reboisement sont menes en troite liaison avec le Ministre de lEnvironnement des Eaux et Forts, les autori-ts de la rgion et les communes environnantes.
Par ailleurs, en liaison avec le GEFP, Cotona a jou un rle actif dans la mise en place dune filire de formation de techniciens et dingnieurs textiles au sein des universi-ts dAntsirab ESSVA et ASJA. Ce projet financ par la Banque Mondiale a t ralis avec lassistance technique et pdagogique de lUniversit de Maurice.
On notera enfin que COTONA a obtenu dune part la cer-tification Organic Cotton qui lui permet doffrir ses clients une gamme de tissus base de coton bio et dautre part, la certification Oekotex qui garantit ses clients lutilisation de matires colorantes et de produits chimiques compatibles avec les normes europennes en matire den-vironnement et de sant publique.
Face la crise de 2009 et aux risques dexclusion de lAGOA, SOCOTA a engag en temps utile un redploiement de ses marchs amricains vers lUnion Europenne et la SADC. Cependant elle a d pour les mmes raisons diffrer la mise en uvre du projet dexpansion de sa confection.
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La Brasserie STAR dAntsirabe, un fleuron de lindustrie malgache
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En crant la premire unit de fabrication de bire dans la ville deau, il y a 62 ans, les promoteurs taient loin dimaginer la place majeure que la Brasserie STAR dAntsirabe allait occuper dans le tissu industriel de la rgion Vakinankaratra et du pays tout entier.
Aujourdhui, pour tre toujours la hauteur de ses ambitions, la Brasserie STAR dAntsirabe met la barre haute en termes dinves-tissements, en R&D et en management de la qualit. En 2010, elle prvoit la mise en place de cuves cylindro-coniques dans le but de poursuivre la croissance productive. Prs de 11 milliards dAriary dinvestissements sont prvus pour cette anne. La Brasserie STAR dAntsirabe joue galement un rle majeur dans la cration demplois. Elle compte 251 emplois directs et 34 la malterie Malto SA qui transforme en amont lorge en malt. Malto SA gnre galement de nombreux emplois indirects, travers son partenariat avec 373 groupements de paysans rpartis dans les 3 rgions agricoles pour la production dorge brassicole: Vakinanka-ratra, Amoroni Mania et Haute Matsiatra. Ce partenariat apporte un complment de revenus pour 6000 paysans, soit 30 000 per-sonnes (y compris les familles des paysans). Grce tous ces engagements et aux efforts fournis depuis plus de 50 ans, la bire THB dont le berceau est la Brasserie STAR dAntsi-rabe est devenue une fiert nationale, et sa rputation dpasse les
frontires du pays. Les nombreuses rcompenses internationales reues au cours de ces cinq dcennies en tmoignent, ainsi que la demande encore faible (1% de la production) mais croissante lexport, dans les les voisines de lOcan Indien et en France.
Dates cls
1947: cration de la brasserie dAntsirabe par la socit Rochefortaise
1953: cration de la STAR par le rapprochement de la so-cit Rochefortaise et de promoteurs indpendants ayant acquis la licence dembouteillage Coca-Cola
1958: Premiers brassins et soutirages de la THB 1976: Dmarrage de la construction de la nouvelle bras-
serie dAntsirabe dune capacit de 300 000 hecto-litres par an.
1977: LEtat Malgache devient lactionnaire majoritaire 1989-1992: Retour la privatisation avec la socit Beaumont
Industries comme actionnaire majoritaire
Aujourdhui, lEtat malgache dtient 34% du capital de la socit Brasseries STAR Madagascar. Les Brasseries STAR Madagascar comptent 1000 petits actionnaires. Son chiffre daffaires slve 88 millions deuros soit lquivalent de 245 milliards dAriary.
Quelques chiffres retenir Tableau de lvolution de la production :
Anne 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Quantit (litres) 55 076 500 55 699 100 58 343 700 66 142 000 68 910 900 76 432 700
prs de 11 milliards dinvestissements sont prvues en 2010
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TIKOLe gant agro-alimentaire en veilleuse
Avec quatre grandes units de production implantes Antsirabe, le groupe Tiko est sans nul doute un fleuron du tissu industriel de la rgion Vakinankaratra. Nanmoins, depuis prs dune anne, ses activits tour-nent au ralenti dans certaines units, en veilleuse dans dautres mettant plusieurs employs au chmage. Des producteurs locaux ont perdu leurs sources de revenus.
Lincapacit de produire dans des conditions de srnit et de libert de-puis lviction de lancien chef dEtat, qui nest autre que le Prsident Directeur Gnral du groupe, a t voque comme principal motif de suspension de la production. Outre les employs directs, des produc-teurs qui ont travaill en collaboration avec le groupe notamment dans le cadre de lapprovisionnement en matires premires se retrouvent dans une situation difficile.
La ferme dlevage de vaches laitires situe Andranomanelatra compte actuellement un cheptel denviron 1400 ttes. Une centaine demploys
permanents y ont travaill chaque jour, charg du suivi de la sant des animaux, des soins et de linsmination artificielle. Par ailleurs, des responsables ont assur le transfert de comptence auprs des producteurs habitant des sites avoisinants. Ces producteurs assurent galement la fourniture de nourriture pour les btails. Ce qui a permis de gnrer des revenus pour de nombreux mnages.
Pour ce qui est de la provenderie Feed Mill Mahafaly Antsirabe, une dizaine demplois directs a t cre. Lobjectif de la cration de cette dernire consiste permettre le dve-loppement du secteur levage sur le plan national. Les matires premires dont le mas, le manioc, la farine de poisson, le soja sont approvisionnes par les locaux. De transporteurs qui assurent lacheminement des produits travers lensemble des rgions y ont aussi trouv leurs comptes.
Lusine de production dhuile, Tiko oil , toujours implant Mahafaly Antsirabe compte aussi une dizaine demplois directs. Une centaine de tonnes de produits locaux savoir du soja, des arachides et du tournesol y sont transfor-ms en huile alimentaire qui sera aussi vendu dans lle, principalement dans la rgion Betsileo et la partie sud du pays. Lunit a une capacit de raffinage de 100 tonnes par jour, et dextraction de 90 tonnes par jour.
Enfin la fabrique de glace alimentaire Andranomanela-tra dont la capacit de la production nest pas exploite totalement. Dix ouvriers permanents assurent la produc-tion. Avant la crise qui sest survenu au dbut de lanne dernire, son taux dexploitation tait de 25%.
Des producteurs locaux ont perdu leurs sources de revenu
26 EXPANSION MADAGASCAR - N2
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TIKOLe gant agro-alimentaire en veilleuse
VISY GASYLe dfi de lexportation
La source VISY GASY est en exploitation depuis plus dun demi sicle, environ 60 ans. Exploite par la Socit SEMINA pour la fabrication de la boisson VISY GASY , lusine dAntsirakely fonctionne avec 25 employs, qui travaillent en quipe de jour. Pour les prochaines annes, les dirigeants comptent amliorer la production par lexploitation optimale de la source.
Des nouvelles extensions seront ralises par le Prsident Directeur Gnral de VISY GASY, pour une remise niveau internationale.
La socit VISY GASY prsente de grandes caractristiques particulires de par le ma-riage de la tradition et de la modernit. Elle travaille sur une matire premire qui existe depuis plusieurs dcennies, et ct les quipements modernes utiliss dans le souci de satisfaire le besoin des consommateurs. Actuellement, la plupart des Malgaches ne savent pas comment boire cette boisson vritablement familiale, qui ne ncessite aucun traitement et qui peut aider garder une bonne sant. Dsormais, la communication sur les vertus de ce produit, destination des consommateurs malgaches, sera une priorit pour la socit.
Compose de plusieurs oligo-lments, notamment du calcium et des vitamines, lEau Minrale Naturelle Gazeuse VISY GASY, prsente des vertus thrapeutiques. Elle contri-bue lapport doligo-lments pour faciliter entre autres la digestion. De ce fait, le VISY GASY est beaucoup apprci lors des ftes familiales. Elle peut tre consomme quotidiennement. La source dAntsirakely a t
dcouverte vers la fin des annes 1940. Le captage et les systmes
dexploitation ont t ralis lpoque, en 1950, par le BRGM
(Bureau des RecherchesGologique et Minire).
Outre, lexploitation industrielle, VISY GASY est galement utilis
pour la haute gastronomie.
27Fvrier 2010 - EXPANSION MADAGASCAR
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SOCOLAITVictime de lvasion des produits imports
28 EXPANSION MADAGASCAR - N2
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La concurrence dloyale des produits imports handicape lourde-ment les producteurs locaux et perturbe le march. La socolait (Socit Commerciale Laitire), spcialise dans la production de produits laitiers subit ce flau.Aussi, les oprateurs demandent aux autorits comptentes une politique industrielle forte pour que les entreprises comme Soco-lait puissent transformer localement leurs produits. Pour pouvoir mener bien ce projet il leur faudrait une dtaxation des outils de production, des intrants et des emballages qui ne sont pas pro-duits localement ainsi quun tarif de lnergie gal aux autres pays de la SADC ou COMESA. Ces mesures sont ncessaires afin de permettre aux industriels dtre sur le mme pied dgalit pour affronter la concurrence.
Par ailleurs, une protection de nos industriels par le biais des taxes, comme le font les autres nations mme les plus grandes, est primor-diale. Sans quoi nous reste-rons une nation de produc-tion et de consommation, et non de transformation. Mais comme beaucoup dautres industriels de la r-gion Vakinankaratra, la So-colait na jamais baiss les bras. Pour elle, il nest pas question dabandonner faci-lement. Raison pour laquelle
elle met en avant lide innovatrice et mise toujours sur l excel-lence de la qualit de ses produits. En 2009, la cration de nou-
velles gammes, savoir le YAO Poche et le Lait Concentr Poche, a montr la capacit innovatrice de cette industrie.Pareillement, la Socolait accorde une grande vigilance dans le do-maine du contrle tout au long de la chane de production. Ds laval, des contrles continus sont effectus en partant des ma-tires premires, y compris le lait, jusqu la sortie des produits finis. Ce nest quaprs les analyses finales que les produits sont librs pour la vente, tant ainsi aptes pour la consommation. De plus, si ncessaire, des analyses dautocontrles sont faites au ni-veau de lInstitut Pasteur. Dautre part, de plus amples vrifications sont effectues au niveau de leau, de lair et de lhygine.Il est noter aussi que la Socolait exige une hygine stricte au niveau du personnel: en leur imposant une douche avant la pro-duction, et en leur dotant rgulirement des habits de travail ad-quats. Tout cela, afin dassurer son professionnalisme sur le march malgache.
Socolait a t cre par la socit Nestl Suisse en 1971. Nationa-lise en 1981 sous la dnomination SMPL (Socit malgache de produits laitiers), elle a t privatise en 1991 pour porter son nom actuel. La Socolait a t rachete par le groupe SMTP (Socit mal-gache de la transformation plastique) en lan 2000 dont le Prsi-dent du Conseil dAdministration est Danil Ismael.En 1971, elle a dmarr avec la fabrication de Farilac et du lait concentr. Actuellement Socolait offre une multitude de produits allant du yaourt boire (YAO), fromages, lait en poudre (OLait), lait concentr, Kaoatry, Farilac jusquaux diffrentes gammes de snacks (Suprme, Krumps). Elle est galement une grande consom-matrice de lait frais, stimulant ainsi le march local de la rgion, tout en employant un peu moins de 200 personnes en priode de production.
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HOLCIMLusine dIbity amliore sa production
29Fvrier 2010 - EXPANSION MADAGASCAR
Aprs plusieurs tentatives infructueuses, la cimenterie Holcim (Holderbank ci-ment) remet de nouveau sur les rails son projet daugmenter sa production Ibity. Cette volont remonte au dbut des annes 2000 mais les deux dernires crises politiques de 2002 et 2009 entravent sa concrtisation. Mais, Holcim nattendra plus longtemps pour la raliser. En collaboration avec son nouveau Directeur Gnral, en la personne de Pascal Naud et du nouveau Directeur dusine, la grande quipe est prte relever le dfi. La capacit de production de lusine dIbity connatra une hausse importante cette anne. La production annuelle passera ainsi de 150 000 tonnes 180 000 tonnes. Lobjectif est de mettre plus de ciment frais et de qualit sur le march.
Les distributeurs et les utilisateurs peuvent tre assurs de la fracheur des pro-duits par le biais des rfrences imprimes sur les sacs. Il sagit dune aide technologique qui optimise le suivi de la performance des ciments depuis leur fabrication jusqu leur utilisation.
Si la production locale de ciment sera augmente, Holcim entend rduire da-vantage ses importations de matires premires principalement du charbon du-rant les prochaines annes. Cest la raison pour laquelle elle a mis en uvre le projet de substitution du charbon par des poudres de pneus dans le processus de cuisson du ciment. Le projet est actuellement en phase dessai.
Outre la valorisation des matires premires locales, Holcim mise beaucoup sur son personnel dans latteinte de ses objectifs. Des programmes de formation intensive sont mis en place dans le cadre du renforcement de capacit. Ces for-mations toucheront aussi bien ses prestataires que son personnel qui compte prs de 230 personnes actuellement (dont 130 lusine dIbity). Par ailleurs, pour prserver la sant de ses employs, Holcim sest donne comme challenge datteindre zro accident pour lensemble du personnel, ses sous-traitants et visiteurs. Les mesures de scurit sont portes la connaissance de tous ceux qui dbarquent lusine.
Dans latteinte de cet objectif, Holcim Madagascar a confort ses dispositions en matire de scurit pour faire appliquer une des 5 rgles cardinales qui rgis-sent lentreprise. Il sagit de linterdiction de travailler sous lemprise de lalcool er des drogues. Aussi, un alcootest estil mis en place Ibity tout comme Toamasina pour valuer le taux dalcool dans le sang. Tous les jours des alcoo-tests inopins sont effectus auprs des salaris et des prestataires externes tels les conducteurs de camion.
Solomon BAUMGARTNER,Directeur dusine, HOLCIM Ibity
mettre sur le march plus de ciments frais et de qualit
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30 EXPANSION MADAGASCAR - N2
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Une des quatre filiales du Groupe Imperial Tobacco Madagascar, la SACIMEN figure parmi le fleuron du parc industriel de la rgion Vakinankaratra. Cre en 1956 Antsirabe quelques kilomtres de lentre de la ville, son activit gnre actuellement prs de 200 emplois de salaris directs et 50 emplois de sous-traitants rguliers spcialiss dans la scurit, la maintenance et la manutention.
Chaque anne, cette unit moderne traite prs de 2000 tonnes de tabac malgache afin de produire plus de 3 milliards de cigarettes.Des chiffres qui semblent difficiles maintenir. En effet, ces dernires annes, la filire tabac est frappe dun rgime fiscal de plus en plus lourd qui a conduit des hausses successives et trs marques du prix des cigarettes provoquant la baisse des ventes. Dans le cadre de le la mise en uvre de la libralisation du commerce et du traitement ga-litaire prns par lOrganisation Mondiale du Commerce (OMC), la loi de finances 2009 a align les Droits dAccises des cigarettes produites localement sur ceux des cigarettes im-portes provoquant une hausse de prs de 100 % de ces Droits dAccises. La production nationale bnficiait jusqualors dun taux de 150% de droits daccises alors que ce taux tait de 250% pour les produits imports.Cette harmonisation par le haut des Droits dAccises, qui fait la part belle aux cigarettes importes, met non seulement les entits locales en concurrence directe avec des struc-tures trangres ultra-productives mais elle les prive de surcrot des moyens financiers ncessaires au dveloppement de leur propre comptitivit. Le prix modr des cigarettes produites jusqualors Madagascar prservait la Grande Ile de la concurrence trangre et de la fraude. En sera-t-il encore le cas demain ? Tout permet den douter. Quelles en seront alors les consquences sur les recettes de lEtat ?
Par ailleurs, la tabaculture nationale, sous la tutelle de lOffice Malgache des Tabacs (OF-MATA), se trouve galement menace par lorientation du rgime fiscal actuel impose
La SACIMENLa fiscalit frappe fort
Prs de 100 % de hausse des taxes sur les cigarettes !!!
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La SACIMENLa fiscalit frappe fort
la filire. En effet, la suppression des avantages fiscaux (abattement de 15% sur les droits daccises), accorde en cas dutilisation de plus de 60% de tabacs cultivs Madagascar, remet trs srieusement en cause lintrt de la culture nationale de tabac dont environ 25 000 personnes de nos provinces tirent intrt jusqu ce jour.Alors que la tabaculture prsente un fort potentiel de dveloppement, celle-ci semble devoir subir le mme funeste destin que celui du coton.La filire tabac tout entire agit au quotidien pour la promotion de la valeur ajoute natio-nale et devrait en ce sens tre prsente comme un exemple suivre.
Il est souhaiter que le potentiel de dveloppement de la filire ainsi que son apport sans faille la constitution des recettes de lEtat conduiront une rvision de la politique fis-cale actuelle qui permettra au pays comme aux producteurs nationaux de tirer, sur le long terme, le meilleur parti de ce secteur dactivit.
La production de la SACIMEM est soumise aux mmes normes de qualit que lensemble des 35 usines de production du Groupe Imperial Tobacco dans le monde. De plus SACI-MEM est certifie ISO 9001 (organisation), ISO 14001 (environnement) et 18001 (hygine et scurit).Ces hauts critres de qualit garantissent aux consommateurs, aux employs, aux popu-lations mitoyennes ainsi qu lenvironnement, le haut niveau dengagement et de respon-sabilit de la SACIMEM.
Cette entreprise ambitionne tout simplement de poursuivre son engagement citoyen et son dveloppement.A quelques mtres de son implantation, une odeur agrable de tabac se fait sentir et met leau la bouche aux habitus. Aujourdhui, les cigarettes produites la SACIMEM sont largement prsentes sur le march et trs prises par les consommateurs malgaches.
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32 EXPANSION MADAGASCAR - N2
La LOuPe
Le dbut danne est gnralement une priode opportune pour concrtiser des projets. Pour vous, dsireux de se lancer dans le domaine de la construction, Holcim vous offre une gamme de ciments de qualit qui garantit la durabilit: Lova. Orimbato. Manda.
LOVA: signifie hritage . Ce nom symbolise la durabilit et lamour. Lova est utilis dans le mortier et bton maigre dans la construction de maisons dhabitation, dcoles
ORIMBATO: signifie fondation . Pour construire dura-blement rien ne vaut une bonne fondation. Ce type de ciment est sollicit dans la fabrication du bton pour la fondation des locaux.
MANDA: signifie forteresse symbolise la force, la passion et la durabilit. Il est recommand dans la construction de gros ouvrages, des btiments publics.
La mise en vente de ces nouveaux produits, conformes aux exigences des normes internationales, vise rpondre aux attentes du march malgache en matire de construction.Des amliorations tangibles ont t apportes leur compo-sition: plus de calcaire.
Ce procd amliore la qualit du ciment. La prsence du calcaire facilite la mise en uvre des travaux et permet dconomiser du temps.
Aprs usage, vous pouvez bnficiez dune rduction de risques de fissures et plus de durabilit.
La finesse des particules composant les ciments Holcim en-trane la compacit du bton et amliore son aspect, rduit les pores et rend la paroi lisse. Les risques de fissuration sont de ce fait limits.Les ciments Holcim sont facilement reconnus sur le march de par le nouveau look des sacs caractris par: des couleurs signaltiques attractives, dosages techniques simplifis et usages par type spcifis, mis en avant du symbole ISO qui certifie la qualit.
En achetant les ciments Holcim, vous gagnez, en plus de la qualit, une assistance technique gratuite quant leur utilisa-tion et cela, outre les supports techniques et guides dutilisa-tion mis disposition du march.
Holcim (Madagascar) sattache poursuivre ses recherches en vue de suivre lvolution du march linnovation, base de la stratgie du groupe.
Les ciments HOLCIM: garant dune construction durable
PrOMO-rePOrtage
Pascal NAUD, le nouveau Directeur Gnral de HOLCIM
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33Fvrier 2010 - EXPANSION MADAGASCAR
Secteur bancaire :la BGFIBank toffera le paysage bancaire malgache
LeS induStrieS au QuOtidien
La Banque gabonaise et franaise in-ternationale ou BGFIBank SA dont le sige est Libreville (Gabon), envisage de sinstaller Madagascar. Elle a ob-tenu de la Commission de supervision bancaire et financire (CSBF) son agr-ment en 2009. A travers son ouverture sur linternational (dont la France en novembre 2009, le Congo, la Guine quatoriale et videmment le Gabon), cet tablissement veut ouvrir aux entre-prises africaines un plus large accs aux marchs des capitaux internationaux. En dcembre dernier, son capital social est pass de 50, 13 milliards de F CFA 73, 853 milliards de F CFA, soit un ap-port de 23, 72 milliards de F CFA.
30/06/2009 31/12/2008 31/12/2007
Total du bilan 875 849 760
Situation nette 128 119 111
Dpts de la clientle 654 633 570
Crdits la clientle 508 443 378
Produit net bancaire 36 44 79
Rsultat net part du groupe 6.5 14 27
Coefficient net dexploitation 43, 74 % 32 % 33 %
Les chiffres de la BGFIBank SA (en milliards de francs CFA)
Dpenses publiques : rorienter vers le secteur productifLa loi de finances 2010 consacre plu-sieurs avantages fiscaux au secteur agri-cole. Le docteur en conomie et matre de confrences au dpartement dco-nomie de lUniversit dAntananarivo, Harimisa Raveloson regrette que les professionnels du secteur naient pas la-bor un plan de relance comme la fait le Syndicat des industries de Madagascar (SIM). A son avis, lagriculture constitue une source de matires premires pour les industries et de nourriture pour les employs des industries, etc. La majorit
de la population, donc des consomma-teurs dont les industries, vit de lagricul-ture. Mais comme la pauvret a fait un grand bond la campagne, le plan de re-lance de lindustrie devrait tre associ un plan de relance de lagriculture tant donn la forte interdpendance de ces deux secteurs, selon toujours Harimisa Raveloson. Concernant les incitations fiscales pour lindustrie, il remarque qu Madagascar, loffre est globalement soumise des blocages et ne devrait pas permettre aux industriels de rviser
la baisse le prix au cas o lEtat leur ac-corde une TVA diffrencie 5% pour les produits de consommation courante. Il avance que des mesures visant d-bloquer loffre doivent tre prises en pa-rallle dune ventuelle baisse des taux. Sinon, il estime quau lieu de se battre sur les taux fiscaux, alors que lEtat est oblig daugmenter les recettes pour diverses raisons, le secteur priv (pa-tronat et associations de producteurs agricoles) aurait plutt intrt porter son discours sur sa pleine contribution llaboration de la loi des finances et surtout sur la ncessit de rorienter les dpenses publiques vers le secteur pro-ductif. Il souligne que ce secteur ne se limite pas lindustrie mais concerne galement le secteur agricole. Celui-ci contribue beaucoup la formation du PIB et environ 75% de la population active se trouve dans lagriculture. Par ailleurs, lconomiste apprcie limpor-tance que le SIM donne la promotion de lexportation, source de croissance et un meilleur remde aux crises chro-niques de change Madagascar.
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34 EXPANSION MADAGASCAR - N2
LeS induStrieS au QuOtidien
Des nouveaux membres du bureau permanent de la Chambre de Commerce et dIndustrie de Fianarantsoa, lus le 15 janvier 2010. - Prsidente: BONFANTE RAVAOARISOA Jeannine, Collge prestataire de service
- Vice-Prsidents: GAGO Edmond Mdard, Collge Commerce MAMINILAINORO Lucien, Collge Industrie RAJAONARISON Dieu Donn Clariel, Collge prestataire de service
- Les Conseillers: RABESANDRATANA Pierre Irene, Collge commerce RAJAONARY Harilalasoa Zanamandimby Violette, Collge commerce RAJOMALAHY Jean Franois Rgis, Collge industrie RATALATA Pascal, Collge industrie ROMAIN, Collge prestataire de service
La Chambre de Commerce de lIndustrie de Fianarantsoa renouvelle son bureau permanent
Si lindustrie et le secteur des services traversent une priode difficile, lagri-culture et lartisanat tirent leur pingle du jeu. Lagriculture a connu une crois-sance positive de 2, 5%, alors que lar-tisanat voit ses exportations augmenter de 4, 6 millions deuros en 2009. Les donnes du ministre du Tourisme et
de lArtisanat prcisent que ces expor-tations sont passes dun peu plus de 7 millions deuros en 2008 11, 7 millions deuros en 2009. Il faut toutefois signa-ler que le tourisme, un des principaux marchs de lartisanat, a t fortement secou par la crise politique. Daprs les dernires donnes du ministre datant
de 2007, les touristes reprsentent 13, 4% du march des produits artisanaux, alors que les nationaux en consomment 85, 5% et le march rgional et inter-national 1, 1%. Mais depuis, le secteur volue beaucoup: en 2009, le ministre a mis en place la certification des pro-duits fait main. 247 certificats ont t dlivrs et ils sont importants plus dun titre dans le sens o la tendance du naturel dont le fait main prend un essor important sur le march international. Par ailleurs, des artisans renforcent leur prsence sur le march rgional dont celui de Maurice, de La Runion et de Mayotte. Des groupements dartisans prospectent aussi des marchs non traditionnels comme celui du Moyen-Orient, du Proche-Orient et dEgypte. Le march gyptien prsente des avan-tages douaniers dans la mesure o il fait partie de la zone de libre change du bloc rgional COMESA laquelle Ma-dagascar a adhr depuis 2000.
Fanjanarivo Symonette
Exportation et artisanat :4, 6 millions deuros supplmentaires en 2009
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Avoir un ciment de qualit en main est une chose, mais savoir lutiliser pour en tirer profit en est une autre. afin de satisfaire au plus haut degr sa clientle, les usagers de ses ciments, la cimenterie Holcim a mis en place des coles des maons. centra-lise au dbut ibity, dans la localit o est implante lunit de production de Holcim, elles sont maintenant dcentra-lises dans dautres rgions savoir an-tananarivo et Fort-dauphin.
HistoriqueCre en 2009, lEcole des Maons avait comme objectif principal de permettre
aux maons malgaches damliorer leurs connaissances thoriques et pra-tiques ainsi que leur qualification tech-nique, satisfaire la demande du march en terme de main-duvre qualifie et concrtiser la promotion de la construc-tion durable sur chantiers. Reconnue par le Ministre de lEducation Natio-nale et le Ministre du Travail, elle sat-tache transmettre et faire appliquer les techniques, les normes et les rgles de base indispensables la construction durable.
LEcole des Maons est une forma-tion professionnalisante en matire de
construction. Elle sadresse tous les maons qui ont dj exerc le mtier depuis plu-sieurs annes. La formation dure trois mois. Chaque fin de session, regroupant trente apprenants environ, est sanc-tionne par un diplme re-connu par lEtat.
disciplinesLa formation couvre plusieurs modules thoriques et pra-tiques dispenss par des in-gnieurs dentreprises ou des membres de lenseignement suprieur entre autres lIns-titut National des infrastruc-tures (ININFRA). Cette d-marche se veut partenariale
dans la mesure o sont associs le Pro-gramme de ple intgr de croissance (PIC), le Programme de Nations unies pour le Dveloppement (PNUD), et Qit Minrals Madagascar (QMM).Les modules enseigns sont : les pro-cds et techniques des mortiers et b-tons, lhygine, sant et scurit dans le travail, la gestion simplifie des petites et moyennes entreprises, le devis es-timatifs des travaux, les dessins tech-niques et la communication. Lide est aussi de donner les moyens aux maons de devenir un formateur et un propri-taire dentreprise. Le processus pdago-gique vise faire en sorte quun maon puisse former 3 autres maons dans la mme anne et quune promotion de 30 maons forms puisse former 90 ma-ons. Ces 90 maons formeront leur tour 270 autres.
cot et dpt de candidatureLa formation est paye cot zro pour lapprenant. Holcim et ses par-tenaires subventionnent la totalit du cot de la formation et versent un sa-laire mensuel aux maons qui bnfi-cient ainsi dune formation rmunre. La dcision de lancer une Ecole de Ma-ons donne lieu un appel candida-ture mdiatis, relay par la fdration locale des entreprises du btiment. Une slection des candidats est ensuite ra-lise suivant des critres de slection identiques pour tous.
35Fvrier 2010 - EXPANSION MADAGASCAR
curSuS
LEcole des MaonsLantoniana Razafindramiadana
HOLciM
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36 EXPANSION MADAGASCAR - N2
POint de Vue
Une fiscalit incitative reste encore du domaine du rve
Par voie dordonnance n 2009-014 du 31 dcembre 2009, le Prsident de la Haute Autorit de la Transition avait promulgu la Loi de Finances pour 2010.
Que dire de cette dernire mouture sinon quelle semble avoir t confectionne sans tenir compte de la situation du moment des entreprises; dans la parfaite ignorance des soubresauts politico-conomiques rcents ainsi que de leurs consquences sur la vie (voire la survie) des mnages ; comme si lanne 2009, avec sa liste dentreprises en difficult et de pertes sches engendres par les pillages et les dprdations, avait t zappe du calen-drier.
Il est vrai que les int-rts de lEtat et ceux des contribuables, mal-gr les beaux discours de gouvernance de la part du premier et de civisme de la part du second, resteront irrmdiablement diver-gents et auront bien du mal converger dans un sens commun.
Il est vrai aussi quil ny a rien de plus ais que de critiquer et de crier au scandale lorsque des dcisions administratives sont prises et quelles se trouvent aux antipodes des aspirations des administrs mme sil faut reconnatre que mener les affaires de lEtat nest vraiment pas une sincure.
Le SIM avait formul des propositions fis-cales et douanires de sortie de crise (cf. premier numro de notre magazine EX-PANSION MADAGASCAR), ces mmes propositions avaient t rgulirement avances chaque fois que loccasion se prsentait de rencontrer les autorits. Mais force est de reconnatre que cette Loi de Finances 2010 est bien loin des attentes du groupement et quil va falloir, encore une fois, sarmer de patience et srement tre plus convaincant et persuasif.
Puisquelle est l, cette Loi de Finances, au-tant en parler sans trop la commenter mais uniquement en mettant laccent sur les changements apports:
art 01.01.05 - grant majoritairede SarLImpt sur les Revenus (I.R) : Les associs grants majoritaires de SARL seront dor-navant obligatoirement imposables lIR pour lensemble de leurs revenus et ce, quels que soient leurs niveaux. Le taux passe 23% applicable sur les rsultats 2010.
Auparavant ces grants majoritaires pouvaient tre sous le rgime de limpt syn-thtique lorsque leurs revenus annuels taient infrieurs 20.000.000 Ar.
A cet effet, il est peut-tre bon de rappe-ler que sont considrs comme associs-grants majoritaires, les asso-cis-grants, de droit
ou de fait, possdant ensemble la majorit des parts sociales, les parts dtenues par les ascendants et descendants en ligne directe des grants ainsi que par leurs conjoints tant considres comme leur appartenant personnellement.
Et sont considres comme grants de fait les personnes qui occupent un emploi dans la socit dont elles dtiennent des parts titre personnel ou par personne in-terpose.
art 01.01.10 - dductibilit des provisions pour pertes de valeurs des crancesLentreprise doit justifier daccomplisse-ment de procdures amiables ou judiciaires alors quauparavant cette obligation tait cumulative (et amiable et judiciaire).
Cette remarque est trs importante, car bien souvent des crances considres comme litigieuses mais dont le montant est relativement peu lev, ne justifient pas quon les porte sur le terrain judiciaire.
art 01.01.13 - changement de rgime dimpositionUn contribuable sous le rgime du rel ne peut plus tre dclass sous le rgime du rel simplifi et de la mme manire, un contribuable sous le rgime du rel simpli-fi ne peut plus tre dclass sous le rgime de limpt synthtique.
Ainsi fait, le problme de changement de niveau dactivit dune anne sur lautre ne se posera plus.
art 01.01.14 - taux de lirLe taux de lIR passe 23%. Il est applicable sur les rsultats de lexercice 2010.
Pour les associs grants majoritaires, le revenu imposable comprend les rmun-rations et les avantages en nature valus comme en matire dIRSA, cest--dire:
- Pour le vhicule dentreprise mis la disposition dun salari, utilis des fins la fois professionnelles et personnelles, lavan-tage en nature est valu 15 % de la totalit des dpenses mensuelles relles exposes par lentreprise pour lassurance, le carbu-rant, lentretien et la rparation du vhicule.
- Pour le logement, 50 % du loyer rel ou dfaut, de la valeur locative retenue pour lassiette de limpt foncier sur la proprit btie ramene au mois, sans toutefois exc-der 25 % des rmunrations fixes perues en numraires;
- Pour les tlphones, 15 % de la totalit des dpenses mensuelles relles engages par lemployeur.
- Les avantages autres que ceux cits ci-dessus sont imposs en totalit, leur va-leur relle.
Quen tout tat de cause, lors de lva-luation des diffrents avantages en nature, la valeur intgrer dans la base de calcul de lIRSA est plafonne 20% des rmunra-tions brutes en numraires.
Quid de lobligation de ces grants ma-joritaires vis--vis de lobligation obtenir un NIF et de leur situation vis--vis de la CNaPS.
Normalement, ces grants majori-taires sont aussi astreints au paiement des acomptes provisionnels bimestriels.
Il est ensuite fait application dun abat-
elle semble avoir t confectionne sans tenir compte de la situation du moment des entreprises
Solofo Randrianavalona
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37Fvrier 2010 - EXPANSION MADAGASCAR
tement forfaitaire de 3.000.000 Ar sur cette base. Par contre, limpt calcul aprs ap-plication du taux de 23% ne peut, en aucun cas, tre infrieur 320.000 Ar.
Il faut noter quen ce qui concerne lIR et contrairement ce qui se pratiquait an-trieurement, le taux de 23%, tel quil est dfini dans la Loi de Finances 2010, nest applicable que sur les rsultats des exercices clos aprs le 31 dcembre 2009.
art 01.01.15 - acomptes provisionnelsLe contribuable estimant que le montant de lacompte pay est gal ou suprieur aux co-tisations dont il sera finalement redevable pourra, sur autorisation de ladministration fiscale, se dispenser de tout autre versement dacompte pour lanne en cours en remet-tant lagent charg du recouvrement des impositions de lanne prcdente, avant la date exige pour ledit versement, une dcla-ration date et signe.
Le changement vient du fait que cette facult de se dispenser des versements fu-turs est devenue soumise une autorisation pralable de ladministration fiscale. Elle ne sera donc plus automatique.
art 01.02.01 - impt synthtiqueLe taux de limpt reste fix 5% de la base imposable.
Cependant, 1% de limpt peru au titre de limpt synthtique sera dornavant af-fect au Fonds National pour linsertion du Secteur Informel.
Affirmation donc de la volont de lEtat tenter dradiquer le secteur informel.
art 01.02.05 - Validit de liSLimpt est valable que pour une anne.
La Loi de Finances 2010 ayant supprim la phrase qui stipulait quen labsence de modification dans les conditions de lexer-cice de la profession, limpt ainsi dtermi-n est reconduit lanne suivante; cela veut-il dire que la base imposable sera remise en cause et rediscute tous les ans ?
art 01.02.06 dlivrance du ciSLa dlivrance de la carte de rgularit fis-cale sera conditionne au paiement de lacompte pour le premier exercice.
art 01.03.16 - taux de lirSaLe taux dimposition appliqu sur la partie des rmunrations suprieure 250.000 Ar est ramen 23%
art 01.03.16 - taux de lircMLe taux dimposition pour lIRCM est ra-men 23%
art 01.03.16 - taux de liPViLe taux dimposition pour lIPVI est rame-n 23%
art 06.01.26 - transaction entre personnes assujetties la tVaToute transaction entre assujettis la TVA doit tre paye par chque, virement ou carte bancaire.
Pour le moment et jusqu production de notes complmentaires ou explicatives de la part de ladministration, cette dispo-sition ne souffre aucune drogation mme si sa mise en application prsente quelques difficults pratiques et engendre des com-plications dans certaines relations com-merciales.
Cette mesure fait actuellement lobjet de multiples critiques pour sa difficult dapplication du fait des positionnements gographiques et du faible taux de couver-ture bancaire du pays.Et comment alors interprter les oprations de versements despces effectues direc-tement dans les comptes bancaires des fournisseurs ? Seront-elles assimiles des mouvements despces ou des oprations bancaires ?
art 20.01.52 - dfaut de dptLe dfaut de dpt de toute dclaration de revenu, droit ou taxe, denregistrement, de recette ou dopration taxable, de tout do-cument, crit, pice comptable ou autre, dont le dpt est obligatoire, est passible dune pnalit de 100.000 Ar.
Auparavant cette pnalit tait fixe 200.000 Ar.
art 20.01.56 - non respect de lobligation prvue par lart 06.01.26Tout manquement aux obligations prvues par les dispositions relatives au paiement par chque, virement ou carte bancaire par les assujettis la TVA, est passible dune amende slevant 100% du montant des transactions effectues.
Si la formulation du dlit est claire et nette et marque une certaine fermet de lad-ministration dans son action de lutte contre le secteur informel, il nen demeure pas moins que le texte reste sur une ambigit quant la dfinition exacte de lacteur du dlit.
Qui sera pnalis: le vendeur ou lache-teur ? Celui qui a pay en espces ou celui qui les a acceptes ?
Un dbut de rponse peut cependant tre considr la lecture de lAvis au public traitant du sujet et qui impose au vendeur de rclamer pralablement lta-blissement de toute facture le certificat de rgularit fiscale de son client afin de connatre son statut vis--vis de la TVA.
Ce qui suppose que cest sur le vendeur quincombe la charge de sinformer sur le statut de son client et de l, lui imposer ventuellement les modes de paiement par chque, virement ou carte bancaire.
art 20.01.56.16 - infractions au droit de communicationLes personnes physiques ou morales qui ne produisent pas dans le dlai lgal (1er mai) la dclaration des commissions, courtages, ristournes, vacations, rmunrations des travaux immobiliers, de sous-traitance, de tcheronnage, de transports, de rmun-ration habituelle ou occasionnelle de pres-tation de service et des achats de produits ou marchandises pour sa propre consom-mation (les achats consomms ou achats non stocks) ou qui ont souscrit des dcla-rations non conformes, sont passibles dune amende de 5% du montant des sommes dues ou du montant des produits achets non destins la revente.
Les industriels, commerants et arti-sans qui ne produisent pas la dclaration de ventes dans le dlai lgal ou qui produisent des dclarations comportant des inexacti-tudes soit dans les noms, prnoms, adresse, soit dans les numros didentification fis-cale et les numros didentification statis-tique du client, sont passibles dune amende de 5% du montant du chiffre daffaires an-nuel trait avec le ou les clients en question. Pour ces infractions donc, la pnalisation passe de lappl