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Industrie laitière : à l’aube d’une nouvelle ère 2006 est venu confirmer la réorientation pro- gressive du portefeuille produits des entre- prises laitières bretonnes. Cette capacité d’évolution sera d’autant plus nécessaire que se profilent de profondes réformes de la politique laitière européenne. Un second article permet de prendre la mesure du poids de l’industrie laitière des trois régions de l’ouest de la France. p.7 et 11 FLASHS TOUS LES FAITS MARQUANTS Le Gouessant rachète Nutri Ouest Bonduelle traiteur : 13 millions d’euros pour s’agrandir Traiteur de Paris signe avec le chef Alain Passard Evialis : Invivo rachète les parts de BNP Paribas p. 31 des IAA Revue de l’Observatoire La N° 86 - Juillet 2007 ISSN 0299 - 6774 TENDANCES AGROALIMENTAIRES DOSSIERS ACTIVITÉ Bon niveau au 1 er trimestre p. 2 EXPORTATIONS 1 er trimestre de bonne facture p. 4 EMPLOI Effectif stable p. 6 VIENT DE PARAÎTRE “Le Trade marketing : comment optimiser les relations IAA / clients” p. 44 DOSSIER : LE GROS PLAN Service veille, études et prospective, Chambre régionale d’Agriculture Technopôle Atalante Champeaux, rond point Le Lannou - CS 74223, 35042 RENNES Cedex Téléphone : 02.23.48.27.70 - Fax : 02.23.48.27.48 - Email : [email protected] www.synagri.com PRODUITS LAITIERS BRETONS EN 2006 L’emmental faiblit, l’ultra-frais en forme p.7 TRANSFORMATION LAITIÈRE DANS L’OUEST Situation et perspectives p.11 TRAÇABILITÉ Comprendre les offres et faire le bon choix p.17 CAPITAUX ÉTRANGERS DANS L’IAA BRETONNE 9% des établissements et 10% des emplois p.26

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Industrie laitière :à l’aube d’unenouvelle ère2006 est venu confirmer la réorientation pro-gressive du portefeuille produits des entre-prises laitières bretonnes. Cette capacitéd’évolution sera d’autant plus nécessaireque se profilent de profondes réformes dela politique laitière européenne. Un secondarticle permet de prendre la mesure dupoids de l’industrie laitière des trois régionsde l’ouest de la France. p.7et 11

FLASHSTOUS LES FAITS MARQUANTS

• Le Gouessant rachète Nutri Ouest

• Bonduelle traiteur : 13 millions d’euros pour s’agrandir

• Traiteur de Paris signe avecle chef Alain Passard

• Evialis : Invivo rachète lesparts de BNP Paribas

p. 31

desIAARevue

de l’Observatoire

La

N° 86 - Jui l let 2007 • ISSN 0299 - 6774

TENDANCES AGROALIMENTAIRES DOSSIERS

ACTIVITÉ

Bon niveau au 1er trimestre p. 2

EXPORTATIONS

1er trimestre de bonne facture p. 4

EMPLOI

Effectif stable p. 6

VIENT DE PARAÎTRE

“Le Trade marketing : commentoptimiser les relations IAA /clients” p. 44

DOSSIER : LE GROS PLAN

Service veille, études et prospective, Chambre régionale d’AgricultureTechnopôle Atalante Champeaux, rond point Le Lannou - CS 74223, 35042 RENNES Cedex

Téléphone : 02.23.48.27.70 - Fax : 02.23.48.27.48 - Email : [email protected]

www.synagri.com

PRODUITS LAITIERS BRETONS EN 2006

L’emmental faiblit, l’ultra-frais en forme p.7

TRANSFORMATION LAITIÈRE DANS L’OUEST

Situation et perspectives p.11

TRAÇABILITÉ

Comprendre les offres et faire le bon choix p.17

CAPITAUX ÉTRANGERS DANS L’IAA BRETONNE

9% des établissements et 10% des emplois p.26

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2 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • N° 86 - JUILLET 2007

Bon niveau d’activité pourl’agroalimentaire

Insee Bretagne, Service statistique, Unité conjoncture - Tourisme

Au premier trimestre 2007, dans un contexte interna-tional moins porteur, la croissance de l’économiefrançaise se maintient et la production agroalimen-

taire s’accroît.

Le marché immobilier américain reste le principal aléa baissier

qui pèse sur l’économie mondiale. La demande intérieure de

la zone euro semble bien engagée dans une phase de rebond

cyclique, qui devrait lui permettre notamment d’amortir

l’impact du resserrement des finances publiques allemandes

et italiennes. Lors du premier trimstre 2007, le PIB (Produit

Intérieur Brut) de la zone euro et celui de l’Union européenne

à 27) ont augmenté de 0,6 % par rapport au trimestre précé-

dent, selon les premières estimations publiées début juin par

Eurostat. Parallèlement, la croissance des États-Unis ralentit

(+ 0,2 % après + 0,6 % au trimestre précédent), ainsi que

celle du Japon (+ 6 % après + 1.2 %). Les enquêtes

européennes dans l’industrie manufacturière (industrie hors

énergie et IAA) d’avril 2007, signalent une tendance globale-

ment stable de la demande dans la zone euro. Les entrepre-

neurs sont optimistes quant à l’évolution de l’activité dans

les prochains mois et anticipent également une diminution

des prix de vente. Depuis le début de l’année, la confiance

des ménages européens s’améliore progressivement, y com-

pris pour les ménages français.

En France, le PIB progresse de 0,5 % au 1er trimestre 2007

soit autant qu’au dernier trimestre 2006. La demande inté-

rieure hors stocks contribue à la croissance trimestrielle à

hauteur de 0,5 point. Après une contribution nulle au trimes-

tre précédent, le solde du commerce extérieur se redresse et

participe à l’accroissement du PIB pour 0,2 point. En effet les

exportations accélèrent sensiblement (+1,5% après +0,6 %

au 4ème trimestre) tandis que les importations évoluent au

même rythme qu’au trimestre précédent (+ 0,6 %). Un mou-

vement de déstockage est par ailleurs enregistré en début

d’année : les variations de stocks pèsent négativement sur

l’évolution du PIB, à hauteur de 0,3 point. L’investissement

des entreprises non financières décélère (1,4 % après 1,8

%) tandis que celui des ménages se redresse avec 0,2 %

contre - 0,4 % au trimestre précédent. Leurs dépenses de

consommation augmentent de 0,3 % après 0,2 %.

L’indice de la production industrielle, hors construction, s’ac-

croît de 1 % au premier trimestre 2007. La hausse concerne

tous les secteurs : l’industrie automobile (+ 2,8 %), les

industries agricoles et alimentaires (+ 1,7 %), les biens de

consommation (+ 1,1 %), les biens intermédiaires (+ 1 %),

les biens d’équipement (+ 0,4 %) et la production d’énergie

(+ 0,1 %). Sur un an, la production de l’ensemble de l’indus-

trie a augmenté de 1 % et celle des industries agricoles et

alimentaires de 2,6 %.

1

Les chefs d’entreprise de l’agroalimentaire, interrogés en avril2007, font de nouveau état d’une conjoncture favorable et esti-ment que l’activité reste soutenue. Bien qu’en hausse, lesstocks sont jugés légers. Les carnets de commandes demeu-rent bien étoffés. Les perspectives de production suggèrentune accélération de l’activité au cours des trois prochains mois.

Selon l’enquête nationale sur les investissements dansl’industrie d’avril 2007, les chefs d’entreprise de l’industriedans son ensemble font part d’une légère hausse du montantde leurs investissements en valeur en 2006 (+2%). Les industrielsdu secteur agroalimentaire laissent inchangée leur estimation(+11%). Concernant l’année 2007, les industriels prévoientune progression de leurs investissements de 5% pourl’ensemble de l’industrie mais une contraction de 6% pourl’agroalimentaire.

En Bretagne, l’activité s’amplifie dans l’ensemble del’industrie ainsi que dans l’agroalimentaire.

Sous l’effet d’une reprise progressive de la demande globale,l’activité industrielle bretonne s’amplifie au premier trimestre2007. Les carnets de commandes se reconstituent graduel-lement et les stocks de produits finis s’allègent. Pour ledeuxième trimestre, les anticipations des industriels laissentaugurer une activité assez soutenue.

Selon les entrepreneurs de l’industrie agroalimentaire l’acti-vité s’accélère. Le niveau des carnets de commandes seredresse et les stocks se regarnissent. La demande globale eststable et se situe au-dessus de son niveau de long terme. Parcontre la demande étrangère s’infléchit. Les dirigeants envisa-gent une nouvelle accélération de l’activité pour le printemps.

L’accélération s’observe principalement dans l’industrie dulait où l’activité a fortement rebondi et les industriels espè-rent une nouvelle expansion pour les trois mois à venir.

Les industriels notent aussi un regain dans la production desindustries alimentaires diverses (du poisson, des conservesde fruits et légumes, les boulangeries, biscuiteries…) et pré-voient une amplification de la production et de la demandepour l’avenir proche.

Pour l’industrie des viandes, l’activité reste stable mais lesprévisions sont orientées à la hausse.

Dans l’industrie du travail du grain-fabrication d’alimentspour animaux la production a quelque peu faibli. Les chefsd’entreprise sont néanmoins optimistes pour les trois pro-chains mois.

TENDANCES AGROALIMENTAIRES

100

95

105

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2003 2004 2005 2006 2007

France : Indice mensuel de la production industrielle ensemblede l'industrie et IAA

Industries agroalimentaires

Ensemble de l’industrie

Source : INSEE

Indice CVS et CJO : base 100 en 2000

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N° 86 - JUILLET 2007 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • 3

Source : INSEE, enquêtes de conjoncture

2005 2006 200720042003

2005 2006 200720042003

Renchérissement du prixdes matières premières

Banque de France, Service des affaires régionales

Production de viandes de boucherie

Production et demande globale s’inscrivent en hausse sur les deuxpériodes étudiées. Dans l’industrie du bœuf, les volumes abattus ontété satisfaisants, le manque d’offre en vaches de réforme ayant étécompensé par des apports importants en jeunes bovins. En porc, laconsommation intérieure a été correcte malgré une météorologiemoins propice qu’habituellement en cette saison. La légère haussedu cours moyen français a sans doute un peu impacté négativementle positionnement de la filière à l’exportation. La diminution des expé-ditions hors zone euro, en particulier vers la Russie et les autres paysde l’Est, a, de fait, provoqué un alourdissement des stocks de pro-duits finis.

Production de viandes de volailles

Les courants d’affaires se sont significativement raffermis sur le mar-ché intérieur, comparés à ceux de mai 2006, mois durant lequel leseffets de la grippe aviaire étaient encore bien perceptibles. En revan-che, sur un an, les flux d’ordres étrangers, qui ont stagné ce mois-ci,affichent des progrès beaucoup plus modestes. Après plusieurs moisdurant lesquels ils étaient jugés insuffisants, les stocks de produitsfinis sont désormais estimés en phase avec les besoins. Conséquencedirecte et durable de la diminution structurelle des mises en batteriesen amont de la filière, la hausse anticipée des volumes fabriqués pour-rait néanmoins être freinée par les difficultés récurrentes à trouver dela matière première.

Préparation industrielle de produits à base de viandes

Les carnets, qui se sont renouvelés de manière satisfaisante, conti-nuent de faire l’objet d’appréciations positives. L’activité devrait pour-suivre sa croissance à un bon rythme.

Industrie laitière

Les principaux indicateurs d’activité ont progressé par rapport aumois précédent. Au niveau mondial, la collecte de lait apparaît insuf-fisante pour répondre à la demande globale. Cette pénurie relativeentretient une tendance haussière sur les prix des matières premières,particulièrement marquée dans le beurre. Les carnets de comman-des demeurent plus étoffés que l’an passé mais à un niveau qui méritetoutefois d’être conforté. Dans un contexte inchangé de fortedemande de la part de certains pays du Maghreb tel que l’Algérie, laflambée des prix de vente de la poudre de lait semble devoir se pro-longer, voire s’intensifier.

Fabrication d’aliments pour animaux

La situation du secteur reste caractérisée par la persistance d’un dés-équilibre sur le marché des céréales, l’insuffisance de l’offre tirant lesprix de revient à la hausse. Les marges s’en trouvent contraintes carles revalorisations des prix de vente sont difficilement acceptées parcertaines filières animales. Dans les semaines à venir, une baisse dela production, pour partie saisonnière, est attendue.

Industrie du poisson

Les livraisons ont accusé un repli après un mois d’avril particulière-ment dynamique. Les carnets demeurent correctement remplis. Lerenchérissement continu des achats n’est toujours pas répercuté surles prix des produits finis. Stable sur le mois, la production devraits’intensifier à brève échéance.

Industrie des fruits et légumes

Dans l’industrie légumière, la croissance de la production s’est accé-lérée sous l’effet du démarrage des récoltes 2007. Comme à l’accou-tumée en cette période de l’année, de nombreux saisonniers ont étérecrutés en prévision de la montée en puissance des mises en fabri-cation qui devrait se prolonger.

2

Unités : soldes d’opinion

Ensemble de l’industrie

Production prévue

Production observée

Opinion des industriels début avril 2007

Evolution de la production : bonne progression au 1er trimestre

Unités : soldes d’opinion

Etat de la demande et niveau des stocks : reconstitution graduelle des carnets

Unités : soldes d’opinion

Industrie agroalimentaire

Evolution de la production : accélération de l’activité

Unités : soldes d’opinion

Etat de la demande et niveau des stocks : les stocks se regarnissent

Stocks

Carnets de commandes

Stocks

Carnets de commandes

Production prévue

Production observée

Production - mois sous revue : mai 2007

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Exportations / expéditionsagroalimentaires bretonnes :bon 1er trimestre

Mary Henry Bouvier, Service Veille Etudes et Prospective, Chambrerégionale d’Agriculture de Bretagne

Nota : depuis le 1er janvier 2006, et en application de laréglementation européenne, les statistiques régionalesrelatives aux échanges ne sont plus disponibles envolume. Nos commentaires porteront donc désormaisuniquement sur les évolutions constatées en valeur.

3.1 Vue d’ensemble

L'année 2007 a bien démarré pour les exportations bre-tonnes de produits agroalimentaires qui progressent de2% en valeur par rapport au 1er trimestre 2006 pour attein-dre 642 millions d'euros, soit le meilleur niveau sur cettepériode depuis le début de la décennie. Cette embellie abénéficié à la plupart des produits agricoles et agroalimen-taires bretons : viandes de boucherie (+4%), produitslaitiers (+7%), aliments pour animaux (+3%), mais aussiviandes de volailles qui après plusieurs trimestres difficiles,marqués par la grippe aviaire et les embargos, retrouventenfin de meilleures conditions à l'export (+36%). Le seulbémol de ce début d'année concerne les légumes fraisdont les exportations sont en retrait de 7% par rapport au1er trimestre 2006. La concurrence italienne explique engrande partie ces mauvais résultats.

3.2 Viandes de boucherie

Après avoir progressé de 6% en valeur en 2006, latendance à la hausse se poursuit pour les exportationsbretonnes de viandes de boucherie début 2007. Sur lestrois premiers mois, elles enregistrent une nouvelle aug-mentation de 4% pour atteindre 174 millions d'euros, soit27% du chiffre d'affaires agroalimentaire breton à l'export.

La demande en viandes de boucherie demeure soutenuedans la plupart des pays européens. L'Italie est de loin le

premier débouché export pour les viandes porcine etbovine bretonnes (65 millions d'euros d'importation) suiviepar la Grèce (19 millions d'euros) et l'Allemagne (15,5millions d'euros). Après avoir augmenté pendant plusieurstrimestres, les exportations bretonnes de viandes de bou-cherie vers la Grèce confirment leur recul de manière trèsnette au 1er trimestre 2007 (-28%). Sur ce marché,les opérateurs bretons sont fortement concurrencés parl'Allemagne avantagée par des prix plus compétitifs.S'agissant des pays tiers, la situation est moins favora-ble aux exportations bretonnes de viandes de boucherie.Vers la Russie, le recul atteint -34% par rapport au pre-mier trimestre 2006. En 2006, la Bretagne, et plus globa-lement l'Union européenne avaient bénéficié du retraitpartiel de la marchandise brésilienne pour raison sanitaire(fièvre aphteuse). Après la levée des restrictions, la viandebrésilienne y opère un retour en force, au détriment despays de l'Union européenne. Parallèlement, le commercede l'Union européenne vers la Russie est entravé depuis ledébut de l'année 2007 par les réserves émises par lesautorités russes sur la qualité des viandes polonaises.Concernant les pays d'Asie du Sud Est, malgré un dés-avantage compétitif de l'Union européenne lié au rapporteuro/dollar très défavorable, on observe une forte progres-sion des exportations bretonnes vers la Corée du Sud(+32%) qui se situe ainsi au 5è rang des importateurs deviandes de boucherie bretonnes devant l'Allemagne.

3.3 Viandes de volailles

Après plusieurs mois marqués par la grippe aviaire et lesembargos, la situation s'améliore enfin pour les exporta-tions bretonnes de viandes de volailles. Sur les trois pre-miers mois de 2007, elles progressent de 36% en valeurpar rapport à la même période de 2006, retrouvant prati-quement le même niveau qu'au premier trimestre 2005(102 millions d'euros contre 104 millions d'euros en 2005).La hausse s’observe aussi bien vers les pays de l'Unioneuropéenne (Allemagne +43%, Belgique +23%, Espagne+38%) que vers les pays tiers, en particulier les pays duProche et Moyen-Orient. La seule exception concerne le

3

4 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • N° 86 - JUILLET 2007

TENDANCES AGROALIMENTAIRES

2003 2004 2005 2006 2007

650

600

550

500

450

400

350

850800750700650600550500450400350

Millions €

Milliers de tonnes

Source : CRAB d’après douanes régionales

2003 2004 2005 2006 2007

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100

90

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70

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200

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70

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Millions €

Milliers de tonnes

Source : CRAB d’après douanes régionales

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Royaume-Uni où elles enregistrent une nouvelle baisse de2,5%. Le Royaume-Uni reste néanmoins le 1er débouché àl'export des viandes de volailles bretonnes (15% du chif-fre d'affaires export du secteur). Les progressions les plusspectaculaires concernent le Yémen dont les importationssont multipliées par 14 et passent en valeur de 473 000euros au 1er trimestre 2006 à 1,3 million d'euros au 1er tri-mestre 2007. Vers la Russie, les exportations bretonnesont plus que doublé et ont généré 4,3 millions d'euros dechiffre d'affaires au 1er trimestre 2007. Pour les mois à venir,les volumes d'activités devraient conserver un bon niveau,mais les opérateurs bretons devront faire face à uneconcurrence toujours aussi vive des Brésiliens, des Nord-Américains, mais aussi des opérateurs britanniques etnéerlandais, sur le marché russe en particulier.

3.4 Lait et produits laitiers

Avec une progression de 7% au cours des trois premiersmois de 2007, les exportations bretonnes de produitslaitiers ont généré un chiffre d'affaires de 97 millions d'eu-ros, soit le plus haut niveau de la période depuis 1997. Lesaugmentations concernent essentiellement les pays del'Union européenne avec en tête les Pays-Bas (+51%),l'Espagne (+18% en valeur) et le Royaume-Uni (+10,5%),sachant qu'une grande part des produits importés par lesPays-Bas sont ensuite réexpédiés vers les pays tiers. Defortes progressions sont également constatées vers quel-ques pays tiers, sachant que les volumes et les chiffresd'affaires concernés sont nettement moins importants quedans l'Union européenne. L'Algérie est de loin le premierdébouché export des produits laitiers bretons : au cours dupremier trimestre 2007, le chiffre d'affaires généré par lesopérateurs bretons sur cette destination a atteint 4,9 mil-lions d'euros, en augmentation de 42% par rapport au pre-mier trimestre 2006. Les exportations vers la Chine (1,6million d'euros) ont été multipliées par 5 par rapport aupremier trimestre 2006. La Bretagne bénéficie donc de lasituation exceptionnelle qui règne depuis plusieurs moissur les marchés des produits laitiers, où des cours histo-riquement élevés ont été atteints par les poudres et le

beurre dans une moindre mesure. Cette envolée des coursest le reflet d'une situation tendue entre une offre modéréedes grands exportateurs liée notamment à la sécheressepersistante en Australie, et la demande dynamique descertains pays asiatiques et du Proche et Moyen-Orient.Pour les prochains mois, le retour en production del'Australie devrait détendre un peu la situation mais toutdépendra de l'évolution de la demande.

3.5 Légumes frais

Le premier trimestre 2007 a été moins favorable que prévupour les exportations bretonnes de légumes frais, consti-tuées à cette période essentiellement de choux-fleurs.En effet après un bon début d'année en janvier, l'épisodeneigeux de fin janvier a bloqué les circulations de camionsvers l'Allemagne, principal débouché export des légumesbretons. Les clients allemands se sont donc tournés versd'autres fournisseurs : les Italiens, dont les surfaces enchoux-fleurs sont en progression, ont ainsi pris des partsde marché aux Bretons qui par la suite n'ont pas réussi àraccrocher le marché allemand. Les exportations breton-nes de légumes frais ont également fortement chuté envaleur vers le Royaume-Uni (-49%) et vers l'Italie (-34%).Dans ce contexte, seuls les contrats avec le secteur de lasurgélation ont permis d'éviter les invendus. Globalement,les exportations bretonnes de légumes frais ont généré unchiffre d'affaires de 39 millions d'euros au cours des troispremiers trimestres 2007, en baisse de 7% par rapport àla même période de 2006.

N° 86 - JUILLET 2007 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • 5

2003 2004 2005 2006 2007

140

120

100

80

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40

20

0

300

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Millions €

Milliers de tonnes

Source : CRAB d’après douanes régionales

2003 2004 2005 2006 2007

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Millions €Milliers de tonnes

Source : CRAB d’après douanes régionales

2003 2004 2005 2006 2007

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50454035302520151050

Millions €Milliers de tonnes

Source : CRAB d’après douanes régionales

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6 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • N° 86 - JUILLET 2007

Emploi privé dans l’agroalimentaire en Bretagne : maintenu en 2006

Série trimestrielle brute et corrigée des variations saisonnières (CVS) avec une base 100 au 1er trimestre 1997.

4

TENDANCES AGROALIMENTAIRES

2005 2006200420032002

120

115

110

105

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95

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Graphique 1 : Vue d’ensemble

2005 2006200420032002

130

125

120

115

110

105

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Graphique 2 : Industrie des viandes de boucherie

2005 2006200420032002

120

115

110

105

100

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90

85

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Graphique 3 : Industrie de la volaille

2005 2006200420032002

120

115

110

105

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95

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Graphique 4 : Industrie de préparation de produits à base de viande

2005 2006200420032002

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115

110

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Graphique 5 : Industrie laitière

2005 2006200420032002

120

115

110

105

100

95

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Graphique 6 : Industrie de l’alimentation des animaux

Source : INSEE Bretagne et URSSAF

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N° 86 - JUILLET 2007 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • 7

DOSSIER

La collecte diminue en France de 1,9% et moins fortementen Bretagne avec – 0,6%. Celle-ci avait progressé sensible-ment en 2005, respectivement de +1,9% et +2,5%. Cettediminution qui concerne aussi l’Europe et l’Australieentraîne une certaine tension sur le marché des produitslaitiers. Les cours des différents produits industriels

(poudre, lactosérum…) ont ainsi atteint des niveaux de prixtrés élevés. En Bretagne, les fabrications de produits fraispoursuivent leur croissance, alors que le beurre continuede diminuer. Les fromages, après des années de hausse,sont en baisse.

Principaux produits laitiers fabriqués en 20061

Les fabrications en France et en Bretagne : baisse sensibleen caséines et lactosérum

2

Nathalie Le Drézen, Chambre d’Agriculture des Côtes d’Armor, Groupe Etudes Economiques

DOSSIER

Fabrications de produits laitiers en Bretagne en 2006 : développement des produits frais, recul de l’emmental

Produits Bretagne 2006 France 2006 Bretagne/France 2006 (en %) Bretagne/France 2005 (en %)

Collecte 4 439 22 220 20,0 19,8

Laits liquides 464 3 736 12,4 11,9

Yaourts et laits fermentés 128 2 186 7,5 6,9

Beurre 77 329 23,4 25,2

Total fromage dont : 196 1 719 11,4 11,8

* emmental 112 244 45,9 47,4

* fromage frais 22 624 3,5 3,4

Poudre de lait écrémé 105 268 39,2 35,9

Poudre de lactosérum... 89 588 15,1 18,9

Caséïne,caséinate,... 9 36 25,0 25,0

Source : Chambre d’Agriculture 22 d’après Agreste-Enquête mensuelle laitière .- Unités :collecte et laits liquides en millions de litres.- Autres produits en milliers de tonnes.

Tableau 1 : Part de la Bretagne dans la production française en 2006

Beurre Poudre de laitécrémé

Fromages Lait LiquideEmmental Yaourt Lactosérum CrèmeCaseinecaseinate

-12

-20

-16

-4

4

-24-28

-8

0

812

en %

FranceBretagne

Graphique 1 : Evolution des fabrications en France et en Bretagne 2006/2005

Source : Chambre d’Agriculture 22 d’après Agreste-Enquête mensuelle laitière

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8 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • N° 86 - JUILLET 2007

En laits liquides, les fabrications progressent sensiblementen Bretagne, alors qu’elles sont stables en France. Cettehausse bretonne ne compense cependant pas la baisseobservée en 2005, les fabrications de laits conditionnésrestent ainsi inférieures de 8,5% à celles de 2002. SelonLinéaires, le marché du lait de consommation en GMS atendance à se stabiliser en 2006 (seulement -0,6%) aprèsune nette hémorragie en 2004 et 2005. Les plus dynami-ques sont les laits spécifiques (+3.2%) qui représentent16% du marché du lait longue conservation, et plus parti-culièrement les laits biologiques et infantiles. Les MDDcontinuent de gagner du terrain avec 42,4% du marché enhausse de 3,2%, avec une nette baisse de l’offre à bas prix.

Après une pause en 2005, les fabrications de beurrerepartent à la baisse, sensible en Bretagne. Elles sont infé-rieures de 59% à celles de 1982. La demande en corpsgras en GMS baisse à nouveau cette année avec -1%,baisse modérée grâce aux corps gras végétaux et plusparticulièrement ceux du segment santé. Les corps graslaitiers par contre sont en perte de vitesse avec -2,6% surles 10 premiers mois 2006, selon AC Nielsen-Linéaires. Cesont les beurres allégés, directement concurrencés par lesoffres santé végétales qui connaissent la baisse la plussensible. Seuls les beurres moulés qui représentent 1/4du marché des corps gras laitiers tirent leur épingle du jeu,avec une hausse de 1,5%. La résistance s’organise cepen-dant, avec le lancement du beurre “6 fois moins de choles-térol” d’Elle & Vire (les volumes sont pour l’instant anecdo-tiques) et la gamme de petites barquettes gourmandes dela laiterie Le Gall du groupe Sill. Les MDD poursuivent leurdéveloppement et représentent aujourd’hui 28,9% dumarché selon Iri France - Linéaires, avec une baisse de laplupart des marques sauf Grand Fermage.

Les fabrications de crème progressent de 2,7% en Bretagnealors qu’elles sont stables au niveau national, malgré unehausse du segment longue conservation, qui représente54% des fabrications de crème. Contrairement à 2005,c’est la crème longue conservation qui tire le marché avec+1%, alors que les fabrications de crèmes fraîches dimi-nuent, malgré une hausse sensible de ce segment allégé.

Après la baisse de 2005, une légère reprise des fabricationsde fromages a été observée en France en 2006. C’est le seg-ment des fromages à pâte pressée non cuite qui tire le mieuxson épingle du jeu, alors que ceux à pâte pressée cuite sonten légère baisse. En Bretagne, la baisse sensible des fabri-cations de fromages concerne tous les segments de froma-ges sauf la catégorie “autres” qui comprend les fromages àpâte molle, à pâte persillée, à pâte filée et les fondus. Mêmeles fabrications de fromages à pâte pressée non cuite (com-posés essentiellement de raclette en Bretagne) diminuentaprès une augmentation de plus de 40 % en 2005. Cepen-dant au niveau national, la tendance est inversée, puisqueles fabrications de ce segment de fromages progressent de4,7%, et celles de raclette de manière encore plus forte(+7%). Les volumes d’emmental, produit phare desfabrications fromagères bretonnes (avec 58% des volumes)poursuivent leur baisse initiée en 2005, alors que la diminu-tion au niveau national est nettement moins sensible.

Les fromages à la coupe sont en difficulté, avec selon TnsWorlpanel/Cniel une baisse des volumes de 5,6%, trèssensible pour les pâtes pressées non cuites et pâtes mol-les, alors que la distribution des fromages en libre servicepoursuit sa croissance, même si celle-ci est moins forteque les années précédentes. En libre service, d’après LSA,la présence des marques de distributeurs est de plus enplus importante avec 42% pour atteindre 88% sur le mar-ché banalisé de l’emmental sans origine. Les innovationsdans le domaine du fromage restent nombreuses : 44. Lesegment enfant en baisse cette année, doit peut-être samorosité à son manque d’innovation. Contrairement ausegment des allégés en recul depuis quelques années,délaissé par le consommateur par manque de goût, celuide la santé est en pleine croissance (+213%/par an).

En produits frais, la hausse très nette observée depuisquelques années en Bretagne se confirme. Celle-ci conti-nue de renforcer son poids sur ces produits tout en restantcependant modeste. Ce sont les différents desserts lactésfrais qui connaissent la hausse la plus sensible. La netteaugmentation observée en fromages frais en 2005 s’atté-nue en 2006. Selon LSA (1er février 2007) pour la troisièmeannée consécutive, le marché du yaourt affiche un recul envaleur (-0,9%) alors que le tonnage s’érode (-0,5%) pour la

Source : Chambre d’Agriculture 22 d’après Agreste - Enquête mensuelle laitière

Graphique 2 : Profil des fabrications de fromages en France et en Bretagne en 2006

Frais : 11%+3,9%

Pâte presséenon cuite : 9%

-17%

autres : 22%+5%

Plus de la moitié des fabrications bretonnes defromages en 2006 en pâte pressée cuite

Total : 196 224 tonnes

Pâte presséecuite : 58%

-3,5%

Frais : 36%+0,1%

Pâte presséenon cuite : 14%

-4,7%

autres : 32%+1%

Les fromages à pâte pressée cuite représentent 18% desfabrications françaises de fromages en 2006

Total : 1 719 162 tonnes

Pâte presséecuite : 18%

-0,7%(emmental 79%)

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N° 86 - JUILLET 2007 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • 9

DOSSIER

deuxième année. Les efforts fournis par les marques pouraugmenter la consommation en multipliant les promotionsne portent pas leurs fruits. Après 20 ans de croissance, lemarché du yaourt serait arrivé à maturité. Seuls troissegments sont en progression : les yaourts au bifidus (18%du marché) qui affichent la meilleure progression (+1,7%),suivis des yaourts à boire et des spécialités (soja, brebis…).Quant au segment des yaourts anti-cholestérol, en pleindémarrage, les industriels lui prédisent un bel avenir.

Face à une production laitière en baisse, les industrielsdiminuent la production de produits industriels. Lespoudres de lait écrémé connaissent une baisse en France(-2,7%) alors qu’elles sont à la hausse en Bretagne (+ 6,2 %).Les fabrications de lactosérum diminuent nettement enBretagne. Les caséines, dont le soutien financier en faveurde leur production a été suspendu en octobre, s’effon-drent de 25%.

Baisse des achats des ménages contrairement auxachats de la RHF et de l’industrie

La baisse des achats des ménages en 2006 concerne tou-tes les catégories. En laits de consommation, la baissedes achats en volume est compensée par la hausse duprix moyen du lait. Cette baisse concerne les laits frais/fer-mentés et les laits longue conservation, alors que les laitsspécifiques marquent une nette progression (+8,9%). Mal-gré la baisse du prix, les achats des ménages de beurrediminuent, au profit des matières grasses allégées d’ori-gine végétale (+12%). La baisse des achats de crème liéeà une diminution du segment frais (-2,9%) n’est pas com-pensée par la hausse des achats de crème longue conser-vation. En ultra-frais les achats sont stables, avec un reculsensible en fromages blancs et petits suisses, et une sta-bilité des yaourts. Dans ce segment, les ménages privilé-gient les yaourts entiers (+5,7%) au détriment des yaourtsallégés et standards. La baisse en fromages concerne lespâtes molles (principalement les camemberts) alors queles pâtes pressées non cuites progressent (+2,8%). Lespâtes pressées cuites sont stables, mais l’emmental affi-che un recul plus marqué et perd 0,9%.

Mais, la consommation ne s’arrête pas à la consommationdes ménages. Ainsi l’évolution positive de la consommationpar la RHF et les IAA a tiré la consommation apparente quis’affiche stable. Ceci est particulièrement vrai pour le beurre(dont près de la moitié est vendue aux IAA) et pour les fro-mages utilisés de plus en plus (24%) en industrie et dans laRHF. L’évolution des prix est tirée par la demande en pro-duits industriels, et principalement en poudres, la baissede la collecte en Europe et en Australie, conjuguée auboom de la consommation de fromages a réduit la dispo-nibilité en lait pour les fabrications de beurre et de poudre.

DOSSIER

Source : Chambre d’Agriculture 22 d’après CNIEL

Source : Chambre d’Agriculture 22 d’après Agreste - Enquête mensuelle laitière

Tableau 2 : Poursuite de la nette progression des produits laitiers frais en Bretagne

Bretagne Evolution Bretagne/ Bretagne/2006 2006/2005 France France

En tonnes en % 2006 (en %) 2005 (en %)Yaourts et laitsfermentés 115 657 + 10.0 % 7.5 6,9

Autres desserts lactés frais 7 226 + 10.9 % 1.2 1.1

Fromage frais 21 897 + 3.8 % 3.5 3,4

Tableau 3 : Consommation française des produits laitiers de grande consommation

Lait liquide conditionné Beurre et MGLA Crème Ultra-frais Fromages

Evolution achats des ménages en volume - 1,2 -1,2 -0,7 -0,1 -0,7

Evolution des exportations + 4 - 20,6 + 14 + 5,8 + 3,8

Destinations GMS 94% Indus. 46% GMS 64% GMS 91% GMS 76%RHF 6% GMS 44% Indus. 23% RHF 9% Indus. 13%

RHF 10% RHF 13% RHF 11%

Evolution de la consommation apparente (en %) -1,4 0,7 0,8 0,9 0,6

La consommation de produits laitiers a tendance à diminuer.Les laits liquides poursuivent inexorablement leur baisse. Laconsommation est ainsi passée de 81 kg/hab/an en 1985 à 63,7kg/hab/an aujourd’hui. La baisse en fromages de vache se pour-suit, la consommation individuelle a perdu 2,1 kg depuis 2001.La diminution des fromages frais observée depuis 2003 seconfirme. Après des années de hausse, les produits frais ont ten-dance à se stabiliser : baisse des yaourts et de la crème deconsommation, alors que les desserts lactés frais se stabilisent.La consommation de crèmes glacées et sorbets diminue. NB : il s’agit d’une évaluation de la consommation intérieure apparente directe (ménages +collectivités) et indirecte (utilisation par les différentes industries agro-alimentaires - y compris pourles crèmes glacées reprises en fin de tableau).

Une consommation individuelle de produits laitiers en baisse

1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Produits frais 32,9 kg

Base 100 en 1983

Fromages 20,4 kg

Poudres 1,9 kg

Laits liquides 63,7 kg

Beurre 7,3 kg

Glaces 5,8 kg

50

75

125

175

100

150

200

Source : RLF

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10 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • N° 86 - JUILLET 2007

Evolution des fabrications des produits laitiers au cours desvingt dernières années en Bretagne

3

120

90

60

30

01986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006

En 1000 tonnes600500400300200100

0 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006

En millions de litres

200

160

120

80

40

01986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006

En 1000 tonnes120100

80604020

0 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006

En 1000 tonnes

200

160

120

80

40

01986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006

En 1000 tonnes250

200

150

100

50

01986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006

En 1000 tonnes

120100

80604020

0 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006

En 1000 tonnes25

20

15

10

5

01986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006

En 1000 tonnes

Graphique 3 : Yaourts Graphique 4 : Laits liquides

Graphique 5 : Fromages Graphique 6 : Emmental

Graphique 7 : Beurre

Graphique 9 : Caséines Graphique 10 : Lactosérum

Graphique 8 : Poudre de lait

Source : Chambre d’Agriculture 22 d’après Agreste - Enquête mensuelle laitière

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DOSSIERDOSSIER

Ala demande des Présidents des Conseils Régio-naux de Basse-Normandie, Bretagne et Pays de laLoire, les Conseils Economiques et Sociaux des

trois régions concernées ont remis en décembre 2006 unrapport et un avis communs sur le thème "la filière del'Ouest : comment maintenir, demain, le plus grand nom-bre d'exploitations et d'actifs ?". Cette étude sur la filièredans sa globalité procède à un constat de la situationactuelle et des perspectives au regard des grands enjeuxà venir. Au vu de ce diagnostic, les trois CESR ont remisaux Régions des propositions d'actions interrégionalesdans la perspective de soutenir et développer cetteactivité emblématique de l'Ouest et qui pèse significative-ment en termes d'emplois et de valeur ajoutée. Le présentarticle porte uniquement sur les constats et les défisconcernant la transformation laitière et de là, les proposi-tions formulées par les CESR de l'Ouest pour maintenirune industrie forte et compétitive.

Le paysage laitier del’Ouest de la France

1.1 Pas de lait sans usine, pas d'usine sans lait

Avec une production de près de 11 milliards de litres de laitde vache, les trois régions de l'Ouest occupent une placemajeure sur l'échiquier européen : elles produisent autantque les Pays-Bas et représentent plus de 46 % des volu-mes de lait produits en France. Le secteur laitier dansl'Ouest pèse fortement puisqu'il constitue 16 % du chiffred’affaires de l’agriculture en Pays de la Loire, 20 % en Bre-tagne et 32 % en Basse-Normandie1. En 2004, les troisrégions totalisaient 42,4 % des producteurs de lait livrantà l'industrie laitière au niveau national (soit 43 700).

Les enquêtes de l'Office de l'Elevage montrent une aug-mentation de la production laitière par exploitation ces der-nières années, les exploitations bretonnes présentant lesplus forts litrages moyens avec près de 242 800 litres, sui-vies par les Pays de la Loire avec près de 237 600 litres etla Basse-Normandie avec 224 600 litres.

Du fait de ces conditions propices, la densité inégalée del'implantation d'entreprises de transformation laitière faitla force de l'Ouest au niveau national. Ces atouts permet-tent ainsi une "ambiance laitière" favorable au développe-ment d'outils industriels performants comme en témoignel'adage "pas de lait sans usine, pas d'usine sans lait". A cepropos, la forte densité de production dans l'Ouest avecun rapport litrage / point de collecte plus élevé constitueun réel avantage concurrentiel du fait d'un coût de col-lecte moins élevé que dans les autres régions françaises.Le coût de collecte dans l'Ouest peut être estiméaujourd'hui en moyenne entre 17 à 22 euros /1 000 litresavec toutefois de grandes différences d'une entreprise àl'autre, ce qui représente l'équivalent d'environ 7 % duprix payé au producteur.

L'analyse de la collecte de lait révèle d'ailleurs cette carac-téristique. Les enquêtes laitières de 2004 montrent en effetque les trois régions de l'Ouest présentent globalementun solde positif de 168 millions de litres de lait (rapportentre les mouvements de laits provenant ou à destinationdes autres régions françaises). Au plan détaillé, le rapportentre collecte et livraisons est largement bénéficiaire auxPays de la Loire (plus de 282 millions de litres provenantd'autres régions). En revanche, la Bretagne produit plusde lait qu'elle n'en transforme ; 126 millions de litres sontainsi collectés au bénéfice de laiteries situées à l'extérieurde la région. Pour relativiser ce constat, rappelons que laBretagne est la région qui produit le plus de lait dansl'Ouest.

1.2 Des différences notables entrerégions dans la valorisation du lait

La répartition du mix produit varie selon les régions del'Ouest. Alors que les industries de transformation situéesen Pays de la Loire et en Bretagne sont davantageorientées vers les produits industriels, les productions bas-normandes sont davantage axées vers des produits à plusforte valeur ajoutée (fromages, crème, …).

1

La transformation laitière de l'Ouest : situation et perspectives

Conseils Economiques et Sociaux de Bretagne, Basse Normandie et Pays de la Loire

1 Références 2004 pour la Bretagne et les Pays de la Loire et 2003 pour la Basse-Normandie.

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12 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • N° 86 - JUILLET 2007

En Bretagne, 40 % du lait collecté sont principalementdestinés à la fabrication de produits industriels(poudre de lait, beurre vrac, caséines…) contre 29 %au niveau national. Toutefois, depuis les vingt dernièresannées, le mix-produit initialement composé de beurreet de poudres de lait s'est modifié en un mix composédu triptyque fromage (emmental aux deux tiers) -beurre - poudres de lait. Si des gains de productivitésemblent encore possibles pour améliorer la situationdes outils industriels notamment par l'optimisation dela collecte, la restructuration de la filière apparaît danscette région nécessaire pour faire face à la baisse ten-dancielle des prix.

L'existence d'un encore trop grand nombre de beurre-ries et d'unités de fabrication de poudre de lait estreconnue par les études sur la filière menées dans cetterégion qui ont souligné la nécessité de réorienter desinvestissements vers la fabrication de fromage indus-triel (tout particulièrement fromage ingrédient type pâtepressée cuite), mouvement d'ailleurs en cours.

Le problème des productions sans débouchés suffi-sants a conduit à des fermetures d'usines nécessitantde trouver de nouvelles valorisations (avec toutefois unrisque de laits flottants). Des restructurations ont d'oreset déjà commencé ou sont envisagées dans le but deréorienter des investissements vers la fabrication defromages industriels (type pâte pressée cuite).

La Basse-Normandie est davantage orientée vers desproduits à forte valorisation. En 2005, elle arrive enpremière position pour la fabrication de fromages fraiset de fromages à pâte molle (respectivement 21 et31 % de la production nationale)2. Toutefois, la régionest confrontée à une forte proportion de production dematières grasses du lait et notamment de beurre(première région productrice). On relèvera la très faibleproduction bas-normande de laits liquides condition-nés (1 %).

Les Pays de la Loire se distinguent par la part prépondé-rante réservée aux laits de consommation dont 60 % desvolumes ont été produits dans l'Ouest en 2005. Elle repré-sentait en outre cette même année au niveau national 27 %de la production française de crème conditionnée, un quartde la production de poudre de lait et 20 % de la produc-tion de poudre de lactosérum. Autre fait majeur, la régionPays de la Loire était classée à cette date en tête desrégions de l'Ouest pour les fabrications de fromages et despécialités fromagères au sens large.

1.3 Une forte concentration desentreprises leaders de niveaueuropéen dans l'Ouest

Au sein de la transformation industrielle laitière de l'Ouest,on peut distinguer trois grands types d'entreprises :

• des entreprises de dimension nationale ou internationaleavec des établissements plutôt spécialisés par produits(LACTALIS, BONGRAIN, SODIAAL, ENTREMONTALLIANCE, BEL…),2 La seule production de camembert représentait plus de 96 400 tonnes en 2004.

Productions Basse-Normandie Bretagne Pays de la Loire Total Ouest % France

Laits conditionnés 23 405 445 495 667 913 1 136 813 30,3 3 745 431

Yaourts et desserts lactés 127 053 115 726 210 182 452 961 21,1 2 143 561

Crème conditionnée 83 345 56 461 90 899 230 705 68,1 338 986

Matière grasse 111 755 111 755 53 075 276 585 66,6 415 229

dont Beurre 93 025 84 168 53 075 230 268 69,2 332 899

Fromages et spécialités 283 787 201 081 286 851 771 719 45,5 1 697 412

dont fromage frais 132 355 21 086 153 441 24,6 624 127

dont pâtes molles 136 432 - 39 391 175 823 40,1 438 400

dont pâtes pressées non cuites 11 910 - 67 736 79 646 69,7 114 211

Poudres de lait 37 432 152 729 117 009 307 170 65,8 466 898

Poudre de babeurre 8 068 10 698 4 734 23 500 73,8 31 837

Poudre de lactosérum 72 429 115 850 120 237 308 516 50,3 612 747

Source : Enquête Mensuelle Laitière / Office de l’élevage - SCEES

Tableau 1 : Les principales productions de l’industrie laitière dans l’ouest en 2005 (unité : tonnes sauf lait conditionné en milliers de litres)

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N° 86 - JUILLET 2007 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • 13

DOSSIER

• des entreprises ou coopératives laitières multiproduitslocalisées ou tout du moins à vocation régionale(COOPERATIVE LAITIERE D'ISIGNY SAINTE-MERE,MAÎTRES LAITIERS en Basse-Normandie, COOPERA-TIVE LAITIERE DE PLOUDANIEL, UNION LORCO pour laBretagne…),

• des entreprises familiales de dimensions régionales,spécialisées sur un ou deux produits et pour certainessous appellation d'origine contrôlée (cas de certainesfromageries bas-normandes qui participent activement àla renommée des produits du fait de leur typicité).

En nombre d'établissements, l'entreprise LACTALIS dontle siège est à Laval est la plus représentée dans l'Ouestsuivie par le groupe BONGRAIN.

En Pays de la Loire, les industries du lait représentaient unchiffre d'affaires de 1,6 milliard d'euros en 2003 sur un totalde 10,2 milliards d'euros pour l'ensemble des IAA dans larégion. La répartition du marché de la collecte révèlel'importance des grands groupes privés et coopératifs :LACTALIS, EURIAL, SODIAAL, TERRENA, BEL, CELIA ETBONGRAIN. Le secteur est particulièrement marqué pardes orientations "beurre et poudre" assez fortes.

L'industrie laitière bretonne représente environ 20 % duchiffre d'affaires agroalimentaire régional soit 3,3 milliardssur 15,5 milliards d'euros au total en 2004. Rapportée auchiffre d'affaires de l'industrie laitière française (24,2milliards d'euros), l'activité bretonne pèse près de 14 %.

En 2004, la répartition de la collecte par entreprise indiquaitque les deux-tiers de la production (67 %) étaient le faitde quatre groupes industriels : LACTALIS, ENTREMONT,UNICOPA et COOPAGRI. La création du nouveau groupeENTREMONT-ALLIANCE (UNICOPA et ENTREMONT),traduisant le mouvement en marche de restructuration, enfait désormais le principal collecteur de lait de Bretagnequi totalise 34 % du chiffre d'affaires de l'industrie du laitdans cette région .

On constate, au vu des résultats 2004, l'ancrage enBretagne de grands groupes privés comme LACTALIS etENTREMONT ALLIANCE et des groupes coopératifs telsque UNICOPA, COOPAGRI BRETAGNE ou EVEN.

En Basse-Normandie, le paysage industriel laitier est mar-qué par la prépondérance des entreprises de dimensionnationale voire internationale comme LACTALIS principaltransformateur du lait collecté, le groupe BONGRAIN - COM-PAGNIE LAITIERE EUROPEENNE et DANONE. D'autresentreprises de même dimension sont présentes commeNESTLE ou SODIAAL - RICHES MONTS. On recense paral-lèlement la présence d'entreprises ou coopératives multi-produits de dimension régionale à l'image de la Coopératived'Isigny Sainte-Mère ou des Maîtres Laitiers du Cotentin.

D'autres entreprises de dimension principalementrégionale sont spécialisées dans un type de production etnotamment des fromages AOC (cas de l'entreprise GRAIN-DORGE par exemple). Enfin, il faut relever la présence degroupements de producteurs de lait ou de coopérativesspécialisés dans la collecte.

DOSSIER

Graphique 1 : Parts de collecte des différents industriels laitiers en Pays de la Loire

LACTALIS : 22%

EURIAL : 13%

SODIAAL : 10%TERRENA : 9%

AUTRES : 19%

BONGRAIN : 10%

CELIA : 8%

BEL : 9%

Source : Chambre d’Agriculture des Pays de la Loire

Graphique 3 : Parts de collecte des différents industriels laitiers en Basse Normandie

Source : Chambre d’Agriculture de Normandie, Coopératives, Entreprises

Graphique 2 : Parts de collecte des différents industriels laitiers en Bretagne

Source : Chambre d’Agriculture de Bretagne

3 L'industrie laitière en Bretagne, Panorama 2005, Observatoire Économique des IAA, Chambred'Agriculture de Bretagne.

4 Suite à la volonté affichée par le groupe Nestlé de se désengager de l'activité laitière, l'unité aété reprise par Lactalis dans le cadre d'un partenariat.

LACTALIS : 21%

ENTREMONT : 19%

UNICOPA : 10%COOPAGRI : 13%

SILL : 3%

CORALIS : 4%

BONGRAINCLE : 7%

EVEN : 7%

AUTRES : 10%EURIAL POITOURAINE : 2%

LACTALIS : 36%

BONGRAIN CLE : 30%DANONE : 3%

AUTRES : 13%

COOP D’ISIGNY : 7%

MAÎTRES LAITIERS : 11%

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14 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • N° 86 - JUILLET 2007

En résumé, les plus grandes entreprises nationales de trans-formation laitière - la plupart d'envergure internationale - etcertaines multinationales sont présentes dans les troisrégions de l'Ouest qui constituent, pour la plupart d'entreelles, leur principal territoire d'activité. Cette situation révèlele caractère stratégique de cette zone de production.

A ce propos, au regard de l'indice de "mono-régionalité"défini par l'INSEE pour mesurer le niveau d'ancrage d'uneentreprise en région, soulignons que sur les établissementscorrespondant au seul code NAF 1555, près des 2/3d'entre-eux ont leurs centres de décision dans l'Ouest.Ce constat révèle le degré d'autonomie des établisse-ments en termes de décisions.

La coopération laitière occupe historiquement une placeimportante au sein de ce secteur dans l'Ouest. Si lescoopératives étaient à l'origine organisées au sein de terri-toires bien définis au sein des départements, on constateune évolution du périmètre de celles-ci tant sur le plan géo-graphique que sur le plan économique. La plupart d'entreelles rayonne aujourd'hui largement au plan régional voireinterrégional du fait de regroupements entre structures etd'alliances entre groupes. Ces alliances franchissentaujourd'hui largement les frontières des trois régions del'Ouest à l'instar du mariage entre UNICOPA et ENTREMONT.

Pour l'année 2004, la collecte des coopératives laitièreset groupes laitiers en Basse-Normandie, Bretagne et Paysde la Loire a atteint 3,6 milliards de litres auprès de 14 542sociétaires, ce qui représente 35 % du volume total delaits collectés pour ces trois régions.

1.4 Une industrie de transformationimportante en termes d'emplois

Au 31 décembre 2004, avec 162 unités de "fabrication deproduits laitiers"6, l'industrie laitière dans les trois régionsde l'Ouest regroupait près de 13 % des établissementsde l'industrie laitière au niveau national.

Les chiffres de l'INSEE complétés par une enquête réali-sée auprès des entreprises révèlent que l'industrie detransformation laitière cumule près de 20 000 emploisdans l'Ouest auxquels il convient d'ajouter 1 500 à 2 000emplois au sein des sièges administratifs des entrepriseslaitières localisées pour les trois régions.

Sur une période 1997-2004, si le nombre d'établissementsidentifiés sous le code 155 et présents dans le Grand-Ouest a diminué (-18), le nombre d'emplois salariés a quantà lui sensiblement progressé (+ 829). Cette tendance estd'ailleurs comparable à celle observée au niveau national.

Au 31 décembre 2004, la Basse-Normandie accueillait leplus grand nombre d'établissements relevant de l'industrielaitière ou tout du moins référencés comme tels7 ; enrevanche, le plus grand nombre d'emplois était enregistrédans les établissements des Pays de la Loire. Cette der-nière région est toutefois la seule à présenter un recul dunombre de salariés entre 1997 et 2004 (- 213) alors que laBretagne en a gagné 678 et la Basse-Normandie 364.

Les propositions des ConseilsEconomiques et Sociaux

2.1 Des restructurations à la réorien-tation de la transformation

Depuis plusieurs années déjà, l'industrie laitière connaît desrestructurations : disparitions, rachats, fusions ou partenariatsentre entreprises. L'évolution du contexte national (évolutiondéfavorable de la consommation pour certains produits) ouinternational (diminution des restitutions…) incite encoredavantage depuis quelques mois aux rapprochements,fusions et développement d'investissements en commun.

Les accords entre sociétés ou groupes transcendent biensouvent la délimitation liée au statut juridique entre coopéra-tives et sociétés privées. Il en résulte des accords de fourni-ture de matière première entre établissements par exemple :l'un collecte et le second transforme. Des sites industrielspeuvent même être communs à plusieurs entreprises.

Suite aux difficultés rencontrées par certains secteurs dela transformation laitière aboutissant à la fermeture d'éta-blissements notamment en Bretagne, la problématiquedes laits se retrouvant sans débouchés et la nécessité derationaliser l'activité beurre et matières grasses ont conduità des rapprochements entre entreprises même concur-rentes et, de là, des projets de réorientation de produc-tions principalement vers le "fromage ingrédient" jugé parles spécialistes comme la meilleure alternative d'écoule-ment des importants volumes de lait sans valorisation.Depuis début 2006, les annonces de projets de création etde renforcement d'unités industrielles sur ces types deproduits dont certains partagés entre entreprises du secteurse multiplient en remplacement des outils les plus touchésamenés à disparaître. Les régions Bretagne et Pays de laLoire sont plus particulièrement concernées par ces pro-jets qui bénéficient d'un appui de l'Etat et des collectivitésterritoriales (et notamment des Conseils régionaux).

Les CESR ont insisté sur le fait que l'appui au développe-ment d'une industrie laitière forte dans l'Ouest est capitalsi l'on souhaite que ce secteur d'activités reste compéti-tif au niveau européen.

Dans le même esprit, et aussi consécutivement à ces restruc-turations, l'optimisation de la collecte du lait représente unenjeu important qui concerne a priori toutes les entreprises detransformation, qu'elles soient sous statut coopératif ou sousstatut privé. La question du ramassage du lait risque de seposer à l'avenir dans des territoires où la densité d'exploita-tions laitières deviendrait faible, ce qui renforce l'intérêt derecourir à des collectes communes au service des entreprisesconcernées. Déjà, au cours des dernières années, les accordsde collecte se sont multipliés entre les opérateurs. L'étuderéalisée fin 2005 à la demande de l'interprofession par le cabi-net SOFRA avait indiqué que des économies non négligea-bles sur la collecte et plus largement sur la gestion des fluxétaient envisageables, ceux-ci pouvant atteindre de l'ordrede 1 à 3 euros maximum aux 1000 litres.

2

5 155 A : Fabrication de lait liquide et de produits frais - 155 B : Fabrication de beurre.

6 Au sens des codes 155 A à D de la Nomenclature d'Activités Française (NAF).

7 Référence aux seuls codes 155.

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DOSSIER

2.2 Assurer l'avenir de la transforma-tion par un effort ambitieux derecherche au plan interrégional

Pour les trois Conseils Economiques et Sociaux Régio-naux, la recherche concernant le lait, ses composants etses co-produits constitue un enjeu primordial pour la com-pétitivité à venir des entreprises de la filière laitière.

Parmi les grandes problématiques qui se posent auxindustriels et vers lesquelles s'orientent les travaux derecherche, on peut relever de manière non exhaustive lasécurité alimentaire, la "typicité" facteur de différenciationdes produits issus du lait et donc générateur de valeurajoutée, la relation entre les produits laitiers et l'aspect"santé et nutrition", l’exploration des applications nonalimentaires, la mise au point de nouveaux produits(notamment fromagers)… De même, la relation entre pro-duit fini et alimentation des vaches, génétique animalepour obtenir des laits moins gras ou enrichis mérite d'êtreexplorée et suivie d'applications. Par ailleurs, toutes lesdimensions, applications et caractéristiques du lait n’ontpas encore été explorées et font l'objet de programmesimportants aux niveaux régional et national.

Les travaux actuellement menés dans l'Ouest sont ainsi trèsvariés et apparaissent complémentaires entre les troisrégions. Aujourd'hui, il convient de distinguer entre d'unepart les moyens propres en R&D des plus grandes entre-prises dont les travaux portent surtout sur la mise en œuvrede nouveaux procédés de fabrication et donc, des produitslaitiers innovants et, d'autre part, la recherche collective quiregroupe les laboratoires publics ou privés dont certainstravaux sont réalisés à la demande de la filière ou desentreprises, la plupart des PME n'ayant pas les capacitésfinancières suffisantes pour supporter de tels travaux.

Toute la chaîne laitière, de la production à la transformationest concernée par les thématiques de recherche qui sontconduites dans l'Ouest. Le pôle rennais de recherche surle lait (INRA-Agrocampus, Centre Européen de Rechercheet Enseignement Laitier -CEREL-…) se distingue tout parti-culièrement dans sa vocation à fédérer les différents acteursde la recherche sur le lait, au-delà même des frontièresrégionales. Certaines des structures de recherche situéesen dehors de la Bretagne ont déjà des partenariats aveccette région et adhèrent au pôle de compétitivité agroali-mentaire VALORIAL voire à d'autres programmes (appels àprojets…).

Dans ce cadre, les CESR ont proposé aux trois Conseilsrégionaux d'encourager la formalisation d'un réseau del'Ouest associant les centres de formation ou d'enseigne-ment supérieur, les structures de recherche et de transfertde technologie ainsi que les entreprises afin d'inciter à deplus fortes collaborations entre partenaires avec la perspec-tive de constitution, à terme, d'un pôle de recherche etd'innovation laitier de niveau européen. Toutes les recher-ches menées dans l'Ouest, des modes délevage jusqu’auxproduits finis en passant par l’étude des composants dulait, ont vocation à être intégrées dans cette démarche.

2.3 Améliorer l'image des produitslaitiers et relayer des messagesforts au niveau de l'Ouest

Face au nouveau contexte commercial mondial et aux problè-mes de débouchés que rencontrent les produits industriels,la recherche de nouvelles valorisations des produits laitiersconstitue un enjeu majeur pour la sauvegarde des emplois ausein de la production et de l'industrie de transformation laitière.

Hormis le cas d'une part des Appellations d'OrigineContrôlée qui, pour l'heure, concernent exclusivement laBasse-Normandie et d'autre part des produits sous signeAgriculture Biologique (AB) qui touchent a priori tous typesde produits laitiers, force est de constater que dansl'Ouest, les Labels Rouges et Certifications de ConformitéProduits (CCP) apparaissent moins développés dans lagamme des produits laitiers que dans le reste des produc-tions agricoles. Ces différentes productions à haute valeurajoutée constituent des valorisations8 à soutenir dontl'image bénéficie largement à l'ensemble de la filière.

Signalons que des travaux et réflexions sont menés depuisquelques années dans l'Ouest à l'initiative des organisa-tions professionnelles afin de proposer un plan d'actionsvisant à améliorer la valeur ajoutée des produits laitiers enrépondant mieux aux attentes des consommateurs.

Les produits laitiers bénéficient dans l'ensemble d'une bonneimage auprès des consommateurs qui les placent parmi lesproduits les plus sûrs et les plus sains, en raison de leur carac-tère naturel et de leur authenticité. Ils sont perçus commeindispensables à la santé humaine. Malgré tout, certainesvoix dissonantes s'élèvent depuis quelques années contredes risques pour la santé que représenterait la consommationde produits laitiers (critique des matières grasses laitières,évocation des allergies au lait,…). Face à ces nouveaux défis,l'industrie laitière s'est fortement investie dans la fabricationde nouveaux produits allégés voire sans matière grasse et,sur une période plus récente, d'alicaments à l'instar des laitset yaourts enrichis en principes actifs.

Pour les CESR de l'Ouest, la recherche doit aussi permettrede réhabiliter les produits laitiers puisque, par exemple, despistes explorées actuellement tendent à montrer que lamatière grasse du lait serait constituée de micro-nutrimentsd'intérêt majeur pour la santé. Dans ce cadre, ils préconisentun rapprochement des acteurs publics et privés concernésavec les professionnels de la santé et la recherche médicale.

Prenant appui sur les recherches en cours, les CESR inci-tent les pouvoirs publics et notamment les trois Conseilsrégionaux à soutenir, en lien avec le Centre Interprofes-sionnel de Documentation et d'Information Laitières(CIDIL), les initiatives de communication collective autourdes fabrications régionales bénéficiant de signes de qua-lité ou de typicité (beurres, crèmes, fromages… sous AOC,label rouge, certification de conformité produits, marque AB ...).

DOSSIER

N° 86 - JUILLET 2007 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • 15

8 En Basse-Normandie, les fromages AOC contribuent à hauteur de 10 % des productions (exem-ple du camembert). Des démarches en cours visent à renforcer les conditions de production pourrenforcer la typicité des produits.

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Enfin, concernant la commercialisation des produits laitiers,l'absence d'organisation partagée au sein de la filière capa-ble d'affronter ensemble la logistique, la distribution et lesmarchés sur le plan national comme européen a souventété mise en exergue par les différentes études réalisées ausein de l'Ouest. Ce handicap est surtout ressenti par lespetits transformateurs voire les producteurs fermiers.

Les CESR ont insisté dans leur avis interrégional sur lanécessaire structuration de l'offre à l'échelle de l'Ouestafin de mieux répondre au phénomène de concentrationde la grande distribution (plates-formes d'achat) et à l’im-pératif de développement sur les marchés d’exportation.

Conclusion9

En conclusion, emblématique de l'Ouest de la France etforte de près de 75 000 emplois directs et induits, la filièrelaitière représente un atout économique majeur pour lestrois régions concernées. Les choix de production qui ontété faits lors des dernières décennies ont permis aux troisrégions qui se classent en tête de la production et de latransformation nationales dans ce secteur de conserverune filière compétitive et reconnue au niveau européen,générant bon nombre d'activités induites tant en amontqu'en aval. Par une présence forte au niveau agricole, ellecontribue par ailleurs très largement au dynamisme et àl'occupation des territoires ruraux, au façonnement despaysages de ces régions ainsi qu'à leur réputation parl'image forte de leurs produits (beurres salés bretons, beur-res, crèmes, fromages normands…).

Les ajustements structurels liés à la réforme de la PAC et àson évolution d'ici 2013 et au-delà tout comme les difficultésliées aux débouchés des produits laitiers posent clairementla problématique du maintien d'une filière laitière forte et dyna-mique dans l'Ouest. Déjà, des réflexions menées à Bruxel-les tendent à considérer que le système des quotas, qui alargement répondu depuis 1984 aux objectifs de maintien dela production au sein des territoires, pourrait évoluer vers unmécanisme plus adapté en sauvegardant toutefois la gestiondes volumes (contractualisation…) et en répondant auxbesoins de produire des volumes de lait plus importants. Surces points, les CESR ont demandé une extrême vigilancepour conserver dans le futur des outils de régulation efficaceset des instruments de gestion des crises du marché.

Le soutien à exprimer à ce secteur conditionne donc trèslargement le développement à l'avenir de l'emploi tantdans la production que dans la transformation.

Ensemble, les trois Régions peuvent apporter un appui complé-mentaire aux outils européens en corrigeant leurs insuffisan-ces éventuelles pour créer véritablement de la valeur ajoutée.Les perspectives réelles de diminution voire de suppressiondes aides européennes à moyen et long termes nécessitent dedonner à l'ensemble de la filière les moyens d'affronter lesenjeux des marchés de demain au risque sinon de voir dispa-raître tout ou partie de cette activité essentielle pour l'Ouest.

Parallèlement aux politiques propres à chacun des troisConseils régionaux, les CESR ont estimé que l'implicationdans des actions interrégionales fortes en termes notammentde recherche, de transfert de technologie, de formation,d'aide à la diffusion des conseils et de communication devraitconstituer une démarche ambitieuse permettant le dévelop-pement d'un pôle laitier européen compétitif et reconnu.

3

16 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • N° 86 - JUILLET 2007

Graphique 7 : Principaux sites industriels laitiers en Bretagne, Basse Normandie et Pays de la Loire en 2006

entre 20 et 49 salariés

entre 50 et 99 salariés

entre 100 et 199 salariés

entre 200 et 499 salariés

Plus de 500 salariés

Effectifs salariés des établissements

BRETAGNERENNES

ST BRIEUCBREST

QUIMPER

LORIENT

VANNES

ST NAZAIRENANTES

ANGERS

LAVAL

LE MANS

CAENCHERBOURG

LA ROCHE SUR YON

PAYS DE LA LOIRE

BASSE NORMANDIE

9 Le rapport et l’avis sont téléchargeables sur les sites Internet des trois CESR de l’Ouest :- www.cesr-basse-normandie.fr (rubrique actualités et publications)- www.region-bretagne.fr (rubrique Conseil Economique et Social puis actualité du CESR)- cesr.paysdelaloire.fr/indexphp?id=4909

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N° 86 - JUILLET 2007 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • 17

DOSSIER

La pression réglementaire a fait de la traçabilité unsujet important aux yeux des entreprises. Des outilsde traçabilité sont devenus nécessaires et de

nombreux acteurs se sont positionnés avec chacun leursolution. Une offre large s’est développée, fédérant sous lelabel “solution de traçabilité” des acteurs différents. Ilsapportent des outils aux caractéristiques variées, de l’ERP(Enterprise Ressources Planning ou Progiciel de GestionIntégré) à la Gestion de Production, de l’EDI (Echange deDonnées Informatisé) aux WMS (Warehouse ManagementSystems), des systèmes de marquage et d’identificationaux outils spécifiques. Cette offre est difficile à décrypterpour beaucoup d’entreprises qui se posent légitimementplusieurs questions : tous ces outils sont-ils nécessairespour faire de la traçabilité ? Faut-il un outil spécifique pourfaire de la traçabilité ? Lequel faut-il compte tenu de monactivité ? Comment organiser tout cela avec les outils dontje dispose déjà ? Quelle est la réelle légitimité de tous cesoffreurs par rapport à la problématique de la traçabilité ?

L’objectif de cet article est de fournir des éléments d’ana-lyse et de compréhension de cette offre afin de faciliter lechoix d’une solution. Nous commencerons par préciseren quoi la traçabilité impacte le système d’information del’entreprise dans sa globalité et dans ses composantes.Dans un deuxième temps nous proposerons une typologiedes acteurs en présence, pour faire ressortir leurs parti-cularités et comprendre pourquoi leurs offres “Traçabilité“sont toutes légitimes. Dans un troisième temps nousproposerons une carte détaillée des fonctionnalités que lesystème d’information doit assurer pour réaliser efficace-ment de la traçabilité. Cette carte constitue un supportd’analyse pour faire un bilan de son système d’informa-tion, identifier les besoins non couverts et trouver lessolutions à mettre en œuvre pour combler ces lacunes.Enfin, dans un dernier temps, nous proposerons quelquesrepères clés pour s’orienter entre les différentes solutionset faire un choix pertinent entre les différents outils.

Système de la traçabilité :à quels besoins doit-ilrépondre ?

Tracer, c’est disposer d’informations détaillées surl’ensemble du flux physique du produit2. Derrière cettedéfinition basique se cachent de nombreuses implicationscar il s’agit de connaître le détail des composants duproduit, l’ensemble des opérations qui ont concouru à saproduction et son acheminement au client, les conditionsde réalisation de ces opérations, les circuits utilisés, lesopérateurs impliqués… La traçabilité couvre en fait deuxnotions : une traçabilité de flux (l’histoire du produit à pro-prement parler) et une traçabilité de composition (les ingré-dients utilisés, leur nature, leur conformité aux réglemen-tations et règles éthiques). Dans la pratique cette secondenotion se révèle, bien que particulièrement complexe, plusaisée à traiter sur un plan système que la première car ellene concerne que quelques étapes clés de l’activité de l’en-treprise, par opposition à la traçabilité de flux qui embrassel’ensemble des activités et processus de l’entreprise,jusqu’aux relations avec les fournisseurs et clients. Nousnous focaliserons plus particulièrement dans cet articlesur la traçabilité de flux.

Connaître le détail du flux physique est chose a priori facilecar en général des outils existent pour le piloter et pourl’exécuter. L’information doit donc se trouver soit dans lesoutils qui décident des actions (ERP ou progiciel degestion commerciale), soit dans les outils qui exécutent(gestion logistique, gestion de production…). C’est en réa-

1

Eric Wanscoor, Responsable des relations entre GS1 France et les Offreurs de Solutions (éditeurs, cabinets de conseil, fabricants de matériels…),docteur ès Sciences Economiques et chargé de cours à l’ISG Paris. [email protected]

1 Cet article est basé sur une conférence réalisée pour les salons Traçabilité 2007 (Paris) et SPI-LOG 2007 (Lyon). Le support de la conférence est disponible sur le site de GS1 France(www.gs1.fr). Cette conférence a été réalisée avec l’aide de plusieurs offreurs de solutions par-tenaires de GS1 France qui ont accepté de détailler les fonctionnalités proposées par leursoutils (3M Supply-chain Solutions, Agena3000, Akewa, Avery-Dennison, Axway, Catalogic –Trace One, Influe, Infolog, Interscan, Ordirope, SAP, Sydel et Tracemarkets).

2 La norme NF EN ISO 8402 énonce que la traçabilité consiste à “savoir retrouver l’historique, l’uti-lisation et la localisation d’une entité au moyen d’identifications enregistrées”.

Impacts de la mise en œuvre de latraçabilité sur son système d’information :comment choisir sa solution ?1

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lité plus complexe car l’information est souvent éclatée entreplusieurs outils, sous des formats ou des structures pastoujours compatibles. Présente quelque part, l’informationn’est donc pas pour autant exploitable dans le contexte dela traçabilité qui requiert une collecte et un traitement rapideslors des crises éventuelles. En pratique il apparaît souventque l’information disponible est insuffisante pour répondreaux exigences de traçabilité : il manque fréquemment desinformations nombreuses et/ou essentielles, et, surtout, lesdonnées sont éparpillées entre les outils sans que les liensadéquats soient établis et/ou que les durées de conserva-tion des informations soient coordonnées. Enfin, et surtout,la fiabilité des données est insuffisante.

Le premier besoin système lié à la traçabilité est d’as-surer la collecte cohérente, puis le stockage organiséd’informations multiples et nombreuses (dans leur natureet dans leurs origines). Satisfaire ce besoin n’est pas facilecar il y aura toujours des informations nécessaires, comptetenu de l’activité de l’entreprise et des enjeux de la traçabi-lité, qui manquent, sont inadaptées ou incomplètes. Assurerle recueil des informations, là où elles sont accessibles, peutrequérir des évolutions dans les systèmes en place pouridentifier, selon les besoins, les opérateurs acteurs des diffé-rentes étapes, les températures, les données physiologiquesà tel moment, les composants mis en œuvre, les poidsexacts utilisés, recueillir l’information en provenance des par-tenaires, codifier les matières premières et les fournisseurs…Au-delà de la simple dimension système d’information il fautagir sur les processus et les procédures pour fiabiliser lesdonnées collectées. A quoi bon codifier les matières premiè-res si les opérateurs prélèvent indifféremment dans le stockdisponible sans respecter les instructions de prélèvementou sans indiquer ce qu’ils ont consommé ?

Le deuxième besoin système de la traçabilité est lacohérence entre les systèmes et la réalité de l’exécu-tion. Cela concerne aussi le lien entre les outils de pilotage(qui déclenchent les opérations : ERP ou progiciel de ges-tion commerciale) et les outils d’exécution (qui réalisenteffectivement ces actions : WMS, GPAO…).

La cohérence entre les flux réels et les systèmesd’information doit être totale, de la première à la dernièreopération et sans en oublier aucune. L’enjeu est de pouvoirreconstituer l’intégralité du flux opératoire dans ses moin-dres détails de l’amont à l’aval. La moindre rupture brise lachaîne et compromet la traçabilité d’ensemble. Tracer estdonc non seulement disposer des informations en interne,mais aussi pouvoir obtenir de ses partenaires en amontles informations utiles, et transmettre à ses partenaires enaval les informations dont ils ont besoin, en étroite rela-tion avec le flux physique dans sa réalité la plus concrète.A quoi bon savoir ce que le fournisseur livre si une fois lamarchandise entrée en stock on ne peut plus l’identifier ?

Le troisième besoin système de la traçabilité est l’ouverturesur l’extérieur à la fois pour échanger des informationsavec les différents partenaires et utiliser des dispositifsde codification et d’identification partagés.

Collecter l’information est le premier niveau de la traçabilité.C’est la condition nécessaire d’une bonne traçabilité, maisce n’est pas la condition suffisante. Le point crucial est eneffet la capacité à exploiter cette masse d’informationsdont le volume est fonction de la complexité des opéra-tions productives et logistiques, du nombre de produits,de clients et de fournisseurs.

Le quatrième besoin système de la traçabilité est lacapacité à structurer et exploiter les informations detraçabilité. Il faut construire une base de données correc-tement organisée afin de pouvoir réaliser des analyses effi-caces et rapides, réagir aux alertes externes sur un com-posant ou un produit fini, déclencher des alertes internesou tirer des leçons en termes d’optimisation des opéra-tions. La collecte des informations de traçabilité ne peuts’envisager sans la mise en place de possibilités de repor-ting et d’analyse adaptées.

Afin d’assurer une bonne traçabilité le système d’informationde l’entreprise doit ainsi pouvoir établir des liens pertinentsentre toutes les informations, et donc, entre toutes les opé-rations réalisées autour du flux physique. Le système d’in-formation doit se connecter à l’ensemble des composantsdu schéma opératoire (réception, stockage, prélèvements,marquage, pesée, équipements industriels, préparations,expéditions…) de l’entreprise pour y recueillir toutes lesdonnées sur les opérations réalisées, leurs conditions deréalisation et les liens entre les opérations3.

Les quatre besoins identifiés permettent de lister 7 gran-des fonctionnalités nécessaires à un système d’informationpour réaliser une traçabilité efficace :

• Connaître le dispositif opératoire dans ses moindres détails ;

• Identifier les unités physiques à toutes les étapes du fluxgrâce à un dispositif de codification complet ;

• Marquer les unités physiques à chaque fois qu’elles sontopérées pour faire le lien entre les opérations réalisées etles unités ;

18 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • N° 86 - JUILLET 2007

Graphique 1 : Représentation schématique de la traçabilité

Source : Auteur

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• Générer des liens entre toutes les opérations réalisées ;

• Stocker l’intégralité des données collectées ;

• Apporter des moyens d’exploiter l’ensemble des infor-mations collectées ;

• Echanger avec les partenaires en amont et en aval.

Ces 7 fonctionnalités touchent tous les composants du sys-tème d’information de l’entreprise. Les offreurs concernésont vite compris l’impact de la traçabilité sur leur outil et l’ontintégré afin de proposer des solutions adaptées. C’est ainsique le marché des outils de traçabilité fédère autant d’ac-teurs si différents et paraît alors si complexe au prime abord.

Les acteurs et les solutionsen présence

Les acteurs présents sur le marché des outils de traçabilitéont tous de bonnes raisons de proposer des outils de tra-çabilité ; pour autant tous les outils ne se valent pas et leslégitimités relatives des acteurs méritent d’être examinées.

Les acteurs en présence sont de 5 catégories. Les 4 pre-mières recouvrent des acteurs qui sont naturellementvenus à la traçabilité car cela concernait leurs outils exis-tants ; la cinquième concerne des acteurs nouveaux venusqui ont développé des outils spécifiques pour la traçabilité(en tant que problématique globale ou pour traiter despoints particuliers) :

• Les éditeurs de solutions de pilotage (ERP et progicielsde gestion commerciale) ;

• Les éditeurs de solutions d’exécution (WMS, TMS etgestion de production) ;

• Les fabricants et intégrateurs de matériels de marquageou d’identification ;

• Les éditeurs et opérateurs d’outils d’échange de don-nées (EDI, EAI et BPM) ;

• Les spécialistes, généralistes ou ciblés, de la traçabilité.

2.1 Les éditeurs de solutions de pilotage

La vocation des outils de pilotage est de couvrir l’ensembledu fonctionnement de l’entreprise. Prendre en compte latraçabilité est une évidence pour eux et tous les ERP ouprogiciels de gestion commerciale proposent, en complé-ment de leurs fonctionnalités métier principales, la capacité àcollecter l’information, l’échanger avec les partenaires, lastructurer et l’exploiter. De surcroît, leur vocation à être leréférentiel central de l’entreprise leur permet de prendre encharge la nécessaire codification des partenaires et produits(matières, composants et composés) à toutes les étapesdes processus opératoires. C’est cette connaissance desflux théoriques (i.e. qu’ils déclenchent et organisent) quijustifie leur présence sur le marché des outils de traçabilité.

Le grand avantage des outils de pilotage est leur appré-hension complète de l’activité de l’entreprise. Elle leurpermet d’avoir la vision complète et unifiée de la traçabi-lité des flux physiques, incluant la mise en place d’unecodification claire des produits, des fournisseurs et descomposants. D’autant que cette traçabilité est intimementliée à l’ensemble des actions métier mises en œuvre. D’unautre côté, ces outils présentent un certain nombre de limites.

2

N° 86 - JUILLET 2007 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • 19

DOSSIER

Graphique 2 : Un ensemble de fonctions nouvelles

Source : Auteur

3 Le dispositif GS1 offre une réponse pertinente à la mise en œuvre de la traçabilité. En premier lieu le sys-tème de codification universel des produits GS1 basé sur l’utilisation de GTIN (Global Trade Item Number)permet la codification de manière univoque et non-propriétaire entre toutes les entreprises des ressour-ces et produits consommés. Le dispositif de codification aide également à établir et comprendre l’ensem-ble des liens entre les opérations logistiques grâce au SSCC (Serial Shipping Container Code). En deuxièmelieu, le message électronique DESADV (avis d’expédition) permet l’échange des informations sur les pro-duits livrés par un acteur fournisseur à un autre acteur client. Enfin, le marquage GS1 128 (anc. EAN 128)offre une solution d’identification des unités logistiques échangées entre acteurs au sein d’une filière quipermet de faire le lien simplement avec les informations de l’avis d’expédition électronique.

Donnéesamont

Donnéesavales

Fournisseurs

Echanger

Identifier

Stocker lesdonnées

Exploiterles données

Gérer lesliens

Connaîtrele flux

Echanger

Marquer

Clients &Prestataires

Le standard GS1 Francepour la traçabilité GS1

Utillisé par plus d’un million d’entreprises dans lemonde, le système GS1 est un standard internationalqui répond aux besoin de la traçabilité en termes decodification (unités consommateurs, unités logistiqueet entreprises), l’identification automatique (EAN-13,GS1-128…) et l’Echange de Données Informatisé (lan-gage EANCOM/EDIFACT). Sa mission de suivi des fluxphysiques et des flux d’informations dans toute chaîned’approvisionnement fait aujourd’hui du système GS1le langage mondial de la traçabilité. Des outils sont misà la disposition des entreprises pour échanger lesinformations qui jouent un rôle clé dans la traçabilité :

- le SSCC ;

- l’étiquette logistique GS1 ;

- les identifiants de données du standard GS1-128 ;

- les messages “avis d’expédition” DESADV et “avisde réception” RECADV en langage EANCOM®/EDI-FACT.

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Il s’agit souvent de solutions lourdes et structurantes,potentiellement complexes et couteuses à déployer. Deplus leur rôle de solutions de pilotage requiert généralementla présence d’outils d’exécution faisant le lien effectif avecles opérations. Enfin, la couverture de ces solutions esttrès large et concerne de nombreux autres besoins : lechoix d’une telle solution pour faire de la traçabilité estdonc lourd pour l’entreprise.

2.2 Les éditeurs de solutions d’exécution

Les éditeurs d’outils d’exécution ont l’avantage d’êtreintimement liés aux opérations concrètes effectuées par lesopérateurs de l’entreprise. Ils disposent donc d’une connais-sance des flux réels, non tels que l’ERP les organise ou lesdéclenche, mais tels qu’ils sont effectivement réalisés auniveau « shop floor ». Cette connaissance de la réalité desflux par les outils d’exécution (WMS ou gestion d’entrepôt,TMS ou gestion des flux de transport, GPAO ou gestion deproduction) est la raison pour laquelle les éditeurs concernésont développé des fonctionnalités adaptées à la traçabilité.

L’avantage de ces outils est leur capacité à collecter demanière large des informations sur le fonctionnement réelde l’entreprise, en lien avec l’exécution des opérations deproduction et/ou de logistique qu’ils traitent. D’un autrecôté, comme ces outils sont généralement spécialisés surdes processus donnés, ils ne peuvent opérer seuls unetraçabilité complète des opérations de l’entreprise.Surtout, cette spécialisation par champs d’activité fait que,les choisir pour simplement mettre en œuvre la traçabilité,n’est pas anodin car ils impactent nécessairement lesmodes opératoires de l’entreprise.

2.3 Les fabricants et intégrateursde matériels de marquage oud’identification

Présents à chaque moment où le flux d’information ren-contre le flux physique, les offreurs d’outils de marquageet d’identification automatique (lecture optique ou RFID)ont une légitimité naturelle à proposer des solutions detraçabilité. Ils furent souvent les premiers à développer, enspécifique puis en progiciel, des outils traitant à des fins detraçabilité les données que géraient leurs équipementsd’identification et de marquage. Ces solutions répondaientaux besoins de leurs clients qui ne trouvaient pas dans lesautres outils alors disponibles la réponse à leurs besoinsde traçabilité.

Le grand avantage de ces solutions est leur simplicité : ilsont été développés dans une logique de complément auxsystèmes en place. Non seulement ils sont faciles àdéployer, mais surtout ils proposent des fonctionnalitésqui répondent bien aux besoins fondamentaux de la traça-bilité. Un autre avantage est que ces solutions sont moins

impactantes pour les processus de l’entreprise que desoutils de pilotage ou d’exécution. Ces solutions convien-nent parfaitement à la mise en place d’une traçabilité depremier niveau. A l’inverse, juste retour de leur simplicité,ces outils ne permettent pas toujours de construire unedémarche de traçabilité de bout en bout ou de supporterune démarche avancée de traçabilité, surtout lorsque laproblématique traçabilité est complexe. En effet, commeils sont calés sur les données de marquage ou d’identifi-cation qui transitent par les dispositifs qu’ils pilotent, il leurest difficile de prendre en compte des informations horsde ces dispositifs : sur le contexte de production ou surdes flux logistiques complexes. Enfin, leur positionnementen complément des autres outils de l’entreprise limitenaturellement leur champ fonctionnel.

2.4 Les éditeurs et opérateurs d’outils d’échange de données

De la même manière, les offreurs d’outils d’échange et detraitement des informations ont également développé uneoffre de solutions de traçabilité basée sur leur présence àchaque échange d’information entre des partenaires (outilsd’EDI) ou entre des applicatifs (outils d’EAI, EnterpriseApplications Integration, et de BPM, Business ProcessManagement).

Dans le cas des outils d’EDI, les éditeurs sont partis de leurrôle clé dans les flux d’informations entre les acteurs pourdévelopper, en complément des données dont ils assurentle transit, des fonctionnalités de compilation des donnéeset des fonctionnalités opérationnelles basiques nécessairesà un premier niveau de traçabilité (étiquettes logistiquesnotamment). L’intérêt principal de ces solutions est leurgrande simplicité et leur faible coût (elles fonctionnent sou-vent en mode ASP) qui les destine aux petites entreprisesavec une problématique traçabilité simple. D’un autre côtéelles présentent rapidement des limites car elles n’offrentqu’une approche basique de la traçabilité.

Dans le cas des plateformes EAI - BPM, il s’est plus agide proposer aux entreprises la possibilité de collecter, enarrière plan des outils informatiques en place, les donnéesutiles à la mise en œuvre d’une stratégie de traçabilitéavancée, avec des fonctionnalités de compilation et d’ana-lyse avancées (grâce à des moteurs de règles permettantde construire des alertes et des analyses très riches). Cetteapproche est intéressante car elle constitue un complé-ment très discret aux systèmes de l’entreprise sur lesquelsla plate-forme EAI - BPM se branche de manière totale-ment non intrusive (sans effet sur le fonctionnement desoutils en place). Ces outils permettent donc de réaliser unetraçabilité sophistiquée, bien articulée avec les outils depilotage et d’exécution de l’entreprise, sans toucher ausystème d’information en place. Cela laisse également la

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possibilité à l’entreprise de changer ses outils sans devoirremettre à plat sa démarche de traçabilité. De plus, la dis-sociation ainsi permise entre les applicatifs métier et letraitement des données de traçabilité permet de réaliserdes analyses, des alertes et des reportings adaptés auxbesoins de l’entreprise et évolutifs. La limite de cessolutions est qu’elles supposent l’existence d’un systèmed’information complet : elles s’adressent donc à des entre-prises d’une certaine taille confrontées à une problémati-que traçabilité plutôt complexe.

Dans une logique proche, certains éditeurs d’outils d’exé-cution ont développé des “bases de données traçabilité”.Ces bases viennent également en complément des outilsen place, auprès desquels elles collectent les informationstraçabilité. L’intérêt majeur de ces solutions est l’expertisequ’elles contiennent dans la structuration des données etles fonctionnalités proposées. En effet, les éditeursprofitent alors de leur expérience sectorielle pour en fairedes outils spécialisés, très riches, adaptés au secteurd’activité. Cette qualité intrinsèque rend ces solutions “àforte valeur ajoutée sectorielle” plus pertinentes que ledéveloppement par l’entreprise de sa propre base dedonnées traçabilité. Ces solutions concernent des entre-prises avec une complexité élevée, justifiant la mise enœuvre d’outils spécialisés (par exemple dans le cas d’unréseau logistique de distribution complexe).

2.5 Les spécialistes de la traçabilité

Contrairement aux 4 catégories précédentes qui concer-nent des acteurs préexistants à la mise en exergue de laquestion de la traçabilité, ces spécialistes se sont déve-loppés en relation directe avec la montée en puissance dela problématique de la traçabilité. Ils se sont intéresséssoit à la traçabilité dans son ensemble comme probléma-tique centrale du fonctionnement des entreprises, soit àdes besoins particuliers directement liés à la traçabilité.

Le grand avantage de ces solutions est la place centralequ’elles accordent à la traçabilité : elles sont construitesautour. De ce fait elles apportent une réponse particuliè-rement pertinente car elles assurent une collecte exhaus-tive de toutes les informations requises et intègrent latraçabilité à tous les niveaux où cela est pertinent. Surcette base elles offrent des fonctionnalités dynamiques(i.e. en temps réel ou quasi-réel) très riches d’analyse etd’optimisation des processus opératoires pour réduireles risques de crises ou en limiter les conséquences (parexemple elles permettent de construire les préparationsde commande en tenant compte des lots de matière pre-mière pour réduire l’impact d’une éventuelle crise sur uncomposant). D’un autre côté, la limite de ces outils estjustement leur focalisation sur la problématique traçabi-lité. Ils sont de ce fait pauvres en fonctionnalités métiers

nécessaires pour la bonne marche de l’entreprise ou enfonctionnalités requises dans certains secteurs d’activi-tés. Ils requièrent généralement l’existence en parallèled’outil métier, de pilotage et/ou d’exécution, capables detraiter les processus opératoires de l’entreprise.

Si toutes ces catégories d’acteurs proposent des solu-tions utiles pour réaliser une traçabilité efficace, tous nesont pas nécessaires à une entreprise pour réussir satraçabilité. La solution peut consister à assemblerjudicieusement différentes solutions, selon les besoinsmétier et/ou sectoriels. Ainsi il peut être suffisant de faireévoluer les outils en place pour activer des fonctionnali-tés de traçabilité jusque là non utilisées, et ainsi comblerles insuffisances du système d’information existant. Al’inverse, la solution traçabilité peut consister à mettreen œuvre un outil métier répondant à d’autres besoinsidentifiés. La traçabilité devient alors le déclencheur del’implémentation d’une solution de pilotage ou d’unesolution d’exécution couvrant l’ensemble des processusopératoires de l’entreprise. Dans d’autres cas, la réponsepeut reposer sur des solutions ponctuelles plus légèresrépondant en particulier au besoin de traçabilité. Le choixentre ces différentes options dépend du systèmed’information de l’entreprise et de l’ampleur des man-ques identifiés en regard des objectifs de traçabilité etdes risques identifiés. Une analyse précise des fonction-nalités manquantes est indispensable pour effectuer unchoix adapté.

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DOSSIER

Présentation de GS1 France

Organisme d’études et de stndardisation, crée en

1972, GS1 France (ex-Gencod) assure le développe-

ment et la mise en œuvre des standards internation-

naux d’identification et d’échange électronique.

Regroupant plus de 30 000 entreprises adhérentes,

GS1 France est membre fondateur et représentant

français de GS1, organisation mondiale à but non

lucratif, qui pilote la conception de ces standards en

veillant à ce qu’ils soient ouverts et multisectoriels. Elle

propose ainsi une gamme diversifiée de standards uti-

lisés dans 145 pays et dans de nombreux secteurs

d’activité : distribution, santé, transport/logistique,

automobile, construction, horlogerie, traitement des

déchets, etc. Afin d’accompagnerl’utilisation de ces

standards, GS1 propose une large gamme de servi-

ces, comprenant la formation, la certification, le conseil

et le soutie technique. Avec plus de cinq milliards de

transaction par jour, les standards GS1 sont

aujourd’hui les plus utilisés dans le monde.

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Comprendre son besoin etles réponses des solutions

Nous proposons dans cette partie un outil simple pourévaluer et comparer les différentes solutions proposéespar les différents acteurs présents sur le marché. Il s’agitd’une carte fonctionnelle qui recense l’intégralité des fonc-tions que le système d’information doit couvrir pour fairede la traçabilité. Cette grille permet de positionner sur unmême périmètre des outils qui, nous l’avons vu, ont sou-vent des finalités différentes (ERP, WMS, TMS, EDI…).Cette grille ne concerne que le périmètre traçabilité : ellene permet pas de comparer les outils sur leurs missionspremières (un ERP avec WMS).

Cette carte fonctionnelle doit être adaptée au cas par cas.La version que nous proposons est exhaustive : elle necorrespond qu’aux situations les plus complexes. Dans laplupart des cas seule une partie des fonctions sera utile.Cette carte ne doit donc pas être utilisée telle quelle maisfaire avant tout l’objet d’une analyse pour identifier les fonc-tions utiles à votre cas. Il est aussi judicieux de prioriser lesfonctions retenues : toutes n’ont pas la même importancepour la réussite de votre traçabilité. Il sera pratique, pour

sélectionner votre solution, de distinguer les fonctionsincontournables de celles justes utiles ou intéressantes.

Nous avons organisé cette carte fonctionnelle en troisrubriques :

• Les fonctions qui concernent la capacité du système àcommuniquer et échanger avec son environnement ;

• Les fonctions qui concernent la capacité du système àsuivre les opérations et à établir les liens nécessaires àla traçabilité ;

• Les fonctions qui permettent au système d’exploiter etde restituer les données de traçabilité.

3.1 Communiquer et échanger avecson environnement

La capacité du système d’information à échanger avec lespartenaires et à se lier à l’intégralité des composants dufonctionnement de l’entreprise est essentielle. Il s’agit decommuniquer avec l’intégralité du système d’information,l’ERP bien sûr, mais également les outils d’exécution(GPAO, WMS…) et l’ensemble des équipements de lachaîne d’activités sur laquelle on met en place la traçabilité.Les fonctions de communication et d’échange concernent

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Source : Auteur

Tableau 1 : Carte fonctionnelle du système d’information pour couvrir les besoins de traçabilité

Communiquer et échanger Suivre les opérations Exploiter et restitueravec son environnement et établir les liens les données

Communiquer avec Communiquer avec les Gérer les données Gérer les données Compiler les Qualifier les le SI de l’entreprise équipements industriels référentielles de contrôle données données

• Échanger avec • Mapper le dispositif • Gérer les nomenclatures • Gérer et piloter le • Ouverture du • Identifier les l’ERP prod. / log et gammes plan de contrôle modèle de données anomalies

• Échanger avec • Connecter les • Gérer le dossier • Traiter les • Gérer le • Aide à l’exécution OEM / MES de lot contrôles multi-sites l’optimisation

• Synchroniser les • Échanger avec les dispositifs • Suivre et piloter les • Récupérer les • Compiler les données • Gérer les équipements de pesée - emballage changements de lots données des contrôles par critères (DLV; lot...) alertes

Communiquer avec • Piloter les dispositifs Suivre les opérations Analyse et les partenaires de marquage / lecture de production recherches

• Générer les • Gérer les formats • Gérer les MP (vrac, • Gérer les • Retrouver une “cause”données du DESADV d’étiquettes sèches, liquides…) emballages à partir d’une donnée

• Intégrer les • Suivre les flux • Suivre • Optimiser les • Retrouver des donnéesdonnées du DESADV physiques / opérations l’environnement productions à partir d’une “cause”

• Envoyer / recevoir Communiquer avec • Gérer les composants • Établir les liens • Effectuer des un DESADV les utilisateurs / semi-finis composant - composés recherches

• Aligner les données • Gérer des profils Suivre les opérations • Gérer les plans référentielles utilisateurs logistiques de rappel

• Gérer les cahiers • Suivre les transactions • Gérer les • Gérer les liens • Gérer l’après vente des charges et les utilisateurs emplacements Filles-mères (SSCC) (parc, pièces…)

• Gérer les • Gérer les produits pickings de proximité

• Optimiser les • Gérer les liens aval préparations (transporteurs, clients)

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aussi les partenaires. Le système d’information doit savoirgénérer et intégrer les informations véhiculées par le DES-ADV (avis d’expédition électronique), il doit savoir l’envoyeret en recevoir. Il peut être également nécessaire que lesystème d’information puisse aligner les données référen-tielles (i.e. partager avec les partenaires des informationssur les composants, matières premières et produits finis) etgérer les cahiers des charges (i.e. les contraintes de com-position, d’emballage, d’étiquetage…).

La traçabilité requiert également une communicationefficace entre les équipements industriels et le systèmed’information. Le système doit pouvoir reconstituer (map-per) le dispositif industriel et logistique mis en œuvre, c’est-à-dire identifier tous ses composants, leurs relations entreeux, le rôle assuré, les informations concernées à ceniveau… Il faut ensuite établir des liens pour échanger desinformations avec les OEM et MES, les équipements depesée, d’emballage, et les outils de marquage et d’identi-fication automatique. En particulier, au niveau du marquagelogistique il peut être utile de gérer les étiquettes selon troisvariables : le produit, le client et le masque d’étiquette. Toutcela doit permettre au système d’information de suivre lesflux physiques et de les reconstituer à son niveau.

La partie communication avec l’environnement concerneaussi la capacité à gérer et identifier les opérateurs. Non seu-lement les fonctions ouvertes aux différents acteurs de l’en-treprise ne doivent pas être les mêmes pour tous ; mais sur-tout il faut pouvoir identifier et mémoriser qui est intervenu,à quel moment, dans quelles conditions et pour quoi faire.

3.2 Suivre les opérations et établir lesliens

Le suivi des opérations et l’établissement des liens sontau cœur de la traçabilité. Le premier point à considérer estla gestion des données référentielles (codification desmatières, composants, partenaires et produits). Elle inclutaussi les données de lot : suivi des lots de fabrication etcollecte, puis organisation, de toutes les informations quis’y rapportent (dossier de lot). Il en va de même avec tou-tes les données de contrôle lorsque les plans de contrôlessont essentiels dans le processus. Le système doit nonseulement pouvoir intégrer ces plans, pour les piloter etprocéder aux déclenchements des contrôles, mais aussicollecter et traiter les données qui en proviennent pour ini-tier les actions qui s’imposent en conséquence.

Si la traçabilité concerne des opérations de production, lesystème d’information doit permettre le suivi des matièresentrantes (sous toutes les formes : liquides, vrac, condition-nées…) et des emballages, des composants intermédiaireset produits semi-finis, ainsi que les caractéristiques environ-nementales de toutes les opérations (température, hygro-métrie…). Enfin, fonction essentielle, il faut établir les liensentre toutes les opérations pratiques, les composants misen œuvre à chaque opération et les conditions environne-

mentales. Des fonctions d’optimisation peuvent être utiles(pour, par exemple, grouper au maximum les lots de matiè-res premières dans les batch de production et ainsi éviter dedisperser le risque d’alerte sur plusieurs lots de produits finis).

Des fonctionnalités proches sont aussi nécessaires pour lesopérations logistiques. Les emplacements de stockage etde picking doivent être identifiés et suivis afin d’établir lesliens entre les différentes unités logistiques manipulées(palettes mères dont les composants vont constituer lespalettes filles). Dans certains cas le système doit permettrede connaître les produits qui ont été entreposés en proximitéafin de suivre les risques de traçabilité qui peuvent y êtreliés. Enfin, des fonctions permettant de faire le lien entre lesexpéditions et les transporteurs peuvent être utiles.

3.3 Exploiter et restituer les données

Un des points critique de la traçabilité est le traitement effi-cace des nombreuses informations collectées. Cela sup-pose d’abord une bonne compilation autour de critères clés(code produit, DLV, DLUO, numéro de lot, SSCC…) de tou-tes les données, notamment lorsque les activités suiviessont réalisées en des lieux de production ou de stockagesdifférents. Pour le bien, il est utile de disposer d’un sys-tème d’information basé sur un modèle de données ouvertet évolutif, capable ainsi de pouvoir prendre en compte denouvelles données ou de nouveaux points de traçabilité.

Un bon système de traçabilité doit aussi permettre, grâceà toutes les informations amassées, d’identifier les ano-malies et de gérer des alertes. Il peut être utile égalementqu’il propose des fonctions d’analyse qui aident à optimi-ser les processus, pratiques ou modes opératoires de l’en-treprise. Enfin, le système doit faciliter les analyses et lesrecherches à partir d’une cause (dont il faudra identifiertous les impacts au long du processus) ou à partir d’unedonnée (pour retrouver la cause en amont du processus).Des possibilités de recherche multicritères peuvent aussiêtre utiles. Enfin, dans certaines activités il est utile que lesystème propose des fonctions pour gérer les plans derappel : identifier les clients concernés par l’alerte, locali-ser les produits et procéder à leur rapatriement, aux opé-rations de régularisation (récupération ou destruction desproduits infectés, remboursements ou avoirs…). La gestionde l’après-vente (pièces détachées, composants,…) peutégalement être nécessaire pour les produits techniques.

Bien entendu les couvertures fonctionnelles varient selonles outils. Un ERP couvre quasiment toutes ces fonctions,là où un outil d’exécution sera plus concentré sur les fonc-tions liées aux processus qu’il couvre : production ou logis-tique. Des outils de catalogue électronique se focaliserontsur les données référentielles ou le cahier des charges,alors qu’un WebEDI traitera presque uniquement la partieéchange du DESADV. Il se peut donc que la réponse àmettre en œuvre soit un assemblage de plusieurs outilsprenant chacun en charge une partie de la couverture fonc-tionnelle et assurant au global une réponse exhaustive.

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DOSSIER

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Quelques repères poureffectuer son choix

L’analyse des acteurs en présence et la grille fonction-nelle clarifient l’offre de solutions et facilitent le choix dela solution. En complément, nous souhaitons insister sur4 questions qu’il convient de se poser, le plus tôt possi-ble, dans une démarche de sélection d’une solution detraçabilité.

4.1 Pourquoi faire de la traçabilité ?

Basiquement faire de la traçabilité répond à un contexteréglementaire donné, renforcé par les exigencespotentielles de partenaires commerciaux. Néanmoins, latraçabilité n’est pas dissociable du fonctionnement d’en-semble de l’entreprise mais lui est au contraire intimementlié. Il est donc utile de réfléchir sur ce que la traçabilitépeut apporter à l’entreprise pour ajuster éventuellement lebesoin de traçabilité et en tenir compte dans la conceptionde la réponse système. Pour structurer cette réflexion, ilfaut tenir compte des enjeux business de la traçabilité(l’opportunité de développer un avantage concurrentielpour l’entreprise) et des besoins spécifiques au produit (latraçabilité peut constituer un facteur différentiant ou uneopportunité pour maintenir un différentiel de prix de vente).Les besoins systèmes seront différents selon les cas :d’une traçabilité purement légale, servie par des rustinesdans le système d’information, on peut arriver à uneapproche stratégique de la traçabilité qui nécessitera l’in-tégration de la problématique à l’ensemble du systèmed’information.

4.2 Quel est le contexte opérationneldans lequel sera réalisée la traçabilité ?

La nature de la réponse au besoin traçabilité dépend ducontexte business de l’entreprise, déterminé par deuxaspects : la complexité des relations que l’entreprise entre-tient avec ses partenaires (nombre de partenaires, schémasdes flux logistiques, nombre de points de livraison…) etl’intensité de ces relations (nombre et fréquence des interac-tions, opérations productives, nombre de produits…). Cescritères combinés permettent d’identifier 3 situationsrenvoyant à des besoins différents. Ainsi une entrepriseconfrontée à un contexte peu complexe et peu intensepourra privilégier une solution simple de type WebEDI plusquelques compléments système adaptés. A l’inverse, uneentreprise avec une relation complexe et/ou intense pourraorganiser sa traçabilité avec des outils d’exécution. Si lecontexte est à la fois fort complexe et fort intense, la traçabilitéimposera l’articulation efficace d’outils d’exécution et de pilotage.

Un autre angle d’attaque concerne les besoins d’exploita-tion de la solution de traçabilité. Les outils de traçabilité doi-vent en effet combiner trois critères de fonctionnement : 1- lapuissance, ou la capacité à gérer les liens entre les opéra-tions, 2- la robustesse, ou la capacité à développer des lienscomplexes et nombreux dans le temps, et 3- l’ouverture, oula capacité à interagir avec l’environnement externe de l’en-treprise. Une entreprise avec peu de partenaires, opérant unschéma de traçabilité simple mais portant sur de très nom-breuses opérations devra ainsi privilégier une solution puis-sante, contrairement à une entreprise qui travaille avec denombreux partenaires et un schéma de traçabilité complexepour laquelle il faudra plutôt une solution ouverte et robuste.

4.3 Quel est le “business case” del’investissement “Traçabilité” ?

Il est difficile de trouver des sources de retour sur investis-sement sur le point d’entrée usuel de la traçabilité qu’estla contrainte réglementaire. Pourtant, une approche accordantà la traçabilité un rôle plus stratégique permet d’identifierdes sources de retour sur investissement intéressantesqui facilitent la rentabilisation d’un investissement plusimportant a priori. Le choix de la solution de traçabilité doit

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Exemple 1 :Problématique logistique

complexe : nombreux sitesindustriels et logistiques,

plusieurs produits, schéma de production élaboré...

Exemple 2 :Problématique industriellecomplexe : nombreuxproduits, schéma deproduction élaboré…

Exemple 3 :Problématique industrielle et logistique complexe : nombreux produits, nombreux partenaires…

ROBUSTESSE OUVERTURE

PUISSANCE

Graphique 5 : Les facteurs d’équilibre de sa solution

Source : Auteur

Minimum “syndical” ou boucher

les trous du SI

Traçabilitéau cœur

du SI

Enjeux “produit”

Enjeux business

+

+

-

-

Traçabilitélégale

Traçabilitéstratégique

Traçabilitétactique

Traçabilitéconcurrentielle

Graphique 3 : Les enjeux de la traçabilité

Complexité

Intensité

Solution légère+ Web EDI

Solutionprocessus et

logistiqueSolution orientée exécution

Source : Auteur

Source : Auteur

Graphique 4 : Le contexte opérationnel

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donc prendre en compte une analyse détaillée des gainsofferts par une bonne solution de traçabilité : réduction,ou meilleur ciblage, des retraits et rappels (souvent coû-teux), renégociation des contrats d’assurance, optimisa-tion du fonctionnement de l’entreprise…

4.4 De où part-on et quel est le système d’information en place ?

Cette question fondamentale requiert une analyse détailléedu système d’information existant et de ses évolutions àvenir. Il s’agit d’un travail d’analyse qui porte sur l’ensembledu système d’information (c’est-à-dire l’intégralité des outilsqui le composent) pour identifier la capacité de ces outils àrépondre aux attentes de traçabilité que l’on va avoir à leurégard. C’est une analyse outil par outil qui s’impose pouravoir une vision complète de la capacité de l’ensemble dusystème d’information à répondre aux besoins. L’intérêt decette analyse est qu’elle peut permettre d’identifier des pos-sibilités existantes facilitant le traitement de la problématiquetraçabilité ou constituant des opportunités intéressantespour répondre aux besoins de traçabilité identifiés.

En effet, comme la traçabilité ne peut se dissocier des pro-cessus business de l’entreprise et des outils « métier » quiles supportent, et que certains des outils en place peuventdisposer de fonctionnalités de traçabilité inutilisées ouméconnues, l’analyse détaillée de l’existant est l’occasiond’identifier des modifications parfois simples permettantaux outils en place de répondre aux besoins de traçabilité.D’importantes économies peuvent en résulter puisqu’ildevient alors inutile d’investir dans de nouveaux outils quiauraient comblé des vides finalement inexistants !

De la même manière, l’analyse des évolutions à venir du sys-tème d’information peut offrir des opportunités intéressantes.La mise en place planifiée d’applicatifs « métier » nouveauxpeut apporter également une réponse adaptée au besoin detraçabilité. L’intégration du besoin de traçabilité lors de lasélection du nouvel outil permettra d’éviter des développe-ments spécifiques ou des investissements immédiats, quel’évolution naturelle des outils compromettrait. Ainsi, parexemple, il peut être judicieux d’attendre la mise en œuvred’un nouvel outil de pilotage ou d’exécution pour déployerune stratégie avancée et efficace de traçabilité ; dans l’in-tervalle, une solution simple et basique peut suffire pour fairela jonction et répondre momentanément aux besoins.

ConclusionLa traçabilité n’est pas indépendante du fonctionnementde l’entreprise mais se situe au cœur de son fonctionne-ment et en impacte l’ensemble des processus. Si lecontexte réglementaire a mis en exergue la traçabilité, ils’agit là d’un effet trompe l’œil momentané et elle varetrouver sa place centrale dans le fonctionnement del’entreprise, au cœur des questions stratégiques etorganisationnelles, au confluent du pilotage de l’activitébusiness et de son exécution. Cette transversalité de laquestion traçabilité explique pourquoi de si nombreuxoffreurs de solutions sont concernés et ont développéune offre adaptée. Tous disposent d’une réelle légitimitéà aborder le sujet, mais il est maintenant établi que leursréponses ne se valent pas dans tous les cas.

En conclusion de cet article plusieurs points méritentd’être soulignés.

1 La traçabilité, bien que fondamentalement indépendantedes systèmes d’information, peut difficilement se traitersans un système apportant certaines fonctionnalités. Lepapier c’est bien, mais on atteint rapidement des limitesdont seule une solution adaptée et bien insérée dans le sys-tème d’information de l’entreprise permet de s’affranchir.

2 Il n’est pas pour autant nécessaire de mettre en place denombreux outils : un outil simple et/ou rudimentaire peutsuffire dans la mesure où il est réellement adapté auxbesoins de l’entreprise et aux insuffisances (en regard dela problématique traçabilité) des autres outils en place.

3 La traçabilité doit systématiquement être intégrée auxdémarches de sélection d’une solution métier (pilotage ouexécution). Même si les finalités et fonctionnalités de cesoutils sont a priori différentes (gestion de production, ges-tion commerciale, gestion d’entrepôt…), l’impact de la miseen œuvre de ces solutions métier sur la capacité de l’entre-prise à faire de la traçabilité est tel que le sujet doit être misdans les points clés prioritaires à prendre en compte.

4 La traçabilité constitue un bon point d’entrée pour laréflexion sur le choix d’outils métier. Réfléchir à la sélec-tion et à la mise en œuvre d’une solution de traçabilitéest une opportunité pour examiner les outils métier enplace et, si ceux-ci commencent à présenter des carencespar rapport au fonctionnement opérationnel de l’entre-prise, l’exigence de traçabilité rend légitime une réflexionglobale sur ces outils plutôt que la mise en œuvre desrustines ponctuelles pour boucher des trous applicatifs ;rustines qui seront fort probablement rapidement insuf-fisantes dès que la traçabilité sera incontournable dansle fonctionnement de l’entreprise.

5 Le choix d’une solution de traçabilité ne peut en aucun casêtre effectué sans la prise en compte détaillée du contextebusiness de l’entreprise et de ses axes stratégiques.

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N° 86 - JUILLET 2007 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • 25

DOSSIER

Coût de la solution traçabilité

Coût des retraits et rappels

Gains sur assurance

Gains opérationnels

Gains optimisation

Coût réel

Graphique 6 : Le facteur coût

Source : Auteur

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Dans un contexte d'intensification des flux interna-tionaux de capitaux, les prises de participationsétrangères dans les entreprises agro-alimentaires

bretonnes se sont également développées. Neuf nationa-lités d’investisseurs sont représentées dans une cinquan-taine d’établissements totalisant plus de 6 500 emplois.

L’article s’articule en deux parties : dans un premier temps,un état des lieux de la présence étrangère actuelle dans lecapital de l’industrie agro-alimentaire bretonne et dans unsecond temps une analyse de l’évolution de ces investis-sements au cours des trente dernières années.

Les investissementsétrangers dans l’industrieagro-alimentaire bretonne :situation actuelle

On dénombre en Bretagne, dans l’industrie agro-alimen-taire, 38 entreprises1 soit 53 établissements à participationétrangère (soit 20% et plus du capital) rassemblant 6 666emplois.

Les taux de pénétration des capitaux étrangers dansl’industrie bretonne sont de 10% en termes de salariés etde 9% en termes d’établissements2.

Dans l’ensemble des participations étrangères dansl’industrie bretonne, l’agro-alimentaire représente près duquart des établissements et des salariés concernés.Le degré d’ouverture du secteur mesuré par les taux depénétration est cependant inférieur à la moyenne régionalede l’industrie (10% des établissements, 16% des emplois).

Les investisseurs étrangers privilégient très nettement lesparticipations majoritaires ou de “contrôle” (50% et plus ducapital). 91% des établissements et 96% des emplois relè-vent de participations majoritaires. Ces participations étran-gères sont le plus souvent le fruit d’investissements dansdes entreprises existantes que d’implantations ex-nihilo degroupes étrangers dans l’industrie agro-alimentaire bretonne.

La taille moyenne des établissements à capitaux étran-gers (126 salariés) est supérieure à la taille moyenne desétablissements agro-alimentaires bretons (117 salariés).Les investisseurs étrangers privilégient en effet les struc-tures plus importantes : près du quart des établissementsà participations étrangères a des effectifs égaux ousupérieurs à 100 salariés contre 14% dans l’ensemble del’industrie agro-alimentaire bretonne. Les douze plus grosétablissements (plus de 200 salariés), tous à participationétrangère majoritaire, représentent plus de la moitié deseffectifs des établissements à capitaux étrangers.

Deux principaux pays investisseurs : la Belgique et lesEtats-Unis (en termes d’emplois salariés)

Neuf nationalités sont présentes dans l’industrie agro-alimentaire bretonne en 2005, mais deux pays regroupentà eux seuls 40% des établissements et la moitié desemplois salariés : la Belgique (30% des établissements etdes emplois) et les Etats-Unis (9,4% des établissements,19,2% des emplois).

1

26 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • N° 86 - JUILLET 2007

Stéphanie Benvel, CRCI de Bretagne

Investissements étrangers dans les industries agro-alimentaires bretonnes : en développement depuis 30 ans*

1 Soit par un établissement, soit par un siège social.

2 Le taux de pénétration, mesure de la dépendance d’un secteur d’activité aux capitaux étrangers,est le rapport entre les établissements (ou de leurs salariés) à capitaux étrangers et l’ensem-ble des établissements (ou de leurs salariés).

* Cet article s'appuie sur une étude sur les participations étrangères dans l'industrie bretonneréalisée par la CRCI en 2005.

Tableau 1 : Principales caractéristiques de la présence étrangèredans les IAA bretonnes

Taux de Nombre Nombre Effectifs Effectif moyenparticipation d'établissements d'entreprises salariés par établissementParticipation minoritaire 5 3 290 5820 à 49 %Participation majoritaire 48 35 6 376 13350 % et plusTotal 53 38 6 666 126

Tableau 2 : Répartition de l’emploi et des établissements agro-ali-mentaires à participations étrangères par pays d’origine

Pays Ets Emplois salariés

Belgique 30,3% 31,4%

Etats-Unis 9,4% 19,2%

Pays-Bas 9,4% 9,8%

Suisse 9,4% 9,8%

Norvège 7,5% 9,5%

Italie 13,2% 8,3%

Allemagne 13,2% 7,3%

Grande-Bretagne 5,7% 3,9%

Algérie 1,9% 0,8%

Ensemble 100,0% 100,0%

Source : CRCI de BretagneEtablissements de 10 salariés et plus, prise de participation supérieure ou égale à 20 %

Source : CRCI de BretagneChamp établissements de 10 salariés et plus, prise de participation supérieure ou égale à 20 %

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Les autres pays, tous européens à l’exception de l’Algérie(plus petit investisseur étranger avec un seul établisse-ment) sont largement distancés tant en termes d’implan-tations que d’emplois salariés.

Des activités investies de façon homogène par les capi-taux étrangers mais avec des spécialisations par pays

Les établissements de l’activité alimentation animale sontles plus nombreux en Bretagne mais sont devancés en ter-mes d’emplois par les activités viande (21,3% des emplois)et poisson (19,5% des emplois). Plus de la moitié des inves-tissements étrangers dans l’alimentation animale porte surdes établissements de moins de 50 salariés alors que dansles autres activités, ce type d’établissement n’est jamaissupérieur au tiers de l’ensemble. Dans l’activité viande, unseul établissement sur sept a moins de 50 salariés.

Globalement, toutes les activités agro-alimentaires sontconcernées par des investissements étrangers en Breta-gne sans qu’aucune d’entre elles ne se détache de l’en-semble (la viande, première activité en terme d’emploi nel’emporte que de moins de 2 points sur le poisson).

L’activité viande concerne essentiellement la transforma-tion de viande de boucherie et de charcuterie. Le taux depénétration des capitaux étrangers dans cette activité estrelativement faible (3,9%) du fait de l’absence de partici-pations dans l’industrie de la volaille ou de l’abattage,activités importantes en Bretagne.

Le secteur du poisson, essentiellement concerné par desparticipations dans l’industrie de transformation en platscuisinés présente le plus fort taux de dépendance auxcapitaux étrangers (22,4%) de l’agro-alimentaire breton.

Une certaine spécialisation des investissements par paysexiste dans l’agro-alimentaire breton, avec dans chaqueactivité, un pays devançant parfois très largement les autresinvestisseurs. Les Etats-Unis sont ainsi fortement présentsdans l’activité viande (57,5% des emplois sous capitauxétrangers de l’activité ; les deux-tiers en termes d’emploisdes investissements américains dans l’agro-alimentaire bre-ton). Ils sont également bien présents dans l’activité poisson(21,7% de leurs investissements, plus du quart des emploissous influence de l’activité) et dans l’activité boisson (avecl’usine d’embouteillage Coca-Cola à Rennes).

La Norvège représente 46,1% des investissements étran-gers dans l’activité du poisson (94% des investissementsnorvégiens en Bretagne). Deuxième investisseur danscette activité avec près du quart des emplois, l’Italieconsacre 54% de ses investissements dans l’agro-alimen-taire au poisson. Près de 90% des participations desPays-Bas sont situées dans l’alimentation animale (avecprès de la moitié des investissements étrangers de l’acti-vité) principalement du fait de la Société Provimi.

A travers les établissements Entremont et France Beurre, lasociété belge Albert Frères est le seul investisseur étrangerdans l’activité lait. Cette activité représente 57,4% des par-ticipations belges (en teme d'effectif). Les capitaux belgessont également fortement présents dans l’activité des légumes(80,1% des emplois de l’activité sous influence étrangère,30,0% des emplois sous influence belge).

Des participations étrangères dans l’agro-alimentaireplus nombreuses dans le Finistère

Le Finistère est le département de prédilection des inves-tisseurs étrangers avec 41,5% des établissements à par-ticipation étrangère et 44,4% des emplois associés. Cesont les activités du poisson (les deux tiers des établisse-ments et 80,5% des emplois) et de la viande (plus de lamoitié des établissements et 70,5% des emplois) qui sontfortement localisées dans ce département.

38,1% des emplois du lait sont localisés en Ille-et-Vilaine,72,6% des emplois des fruits et légumes sont situés dans leMorbihan et 46,8% des emplois de l’alimentation animale dansles Côtes d’Armor. Compte tenu des spécialisations régionales,on retrouve les participations américaines et norvégiennesmajoritairement dans le Finistère, belges dans le Morbihan et enIlle-et-Vilaine, néerlandaises dans les Côtes d’Armor.

N° 86 - JUILLET 2007 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • 27

DOSSIER

Morbihan

Ille et Vilaine

Finistère

Côtes d’ArmorIAA à capitaux étrangers

29,0 %25,3 %

22,2 %16,4 %

30,8 %44,4 %

18,0 %13,9 %

IAA

Graphique 1 : Répartition de l’emploi agro-alimentaire selon lesdépartements

Source : CRCI de BretagneChamp établissements de 10 salariés et plus, prise de participation supérieure ou égale à 20 %

Bretagne

Morbihan

Ille et Vilaine

Finistère

Côtes d’Armor

9,8 %

8,6 %

7,3 %

7,5 %

14,1 %

Graphique 2 : Taux de pénétration des investissements étrangers dansl'industrie agroalimentaire bretonne selon les départements

nombre d’établissements

Source : CRCI de BretagneChamp établissements de 10 salariés et plus, prise de participation supérieure ou égale à 20 %

Tableau 3 : Répartition des implantations étrangères et de leurssalariés selon l’activité

Source : CRCI de BretagneChamp établissements de 10 salariés et plus, prise de participation supérieure ou égale à 20 %

Unités de prod Entreprises Emplois salariés

Activité Nombre Nombre Nombre % IAAViande 7 7 1 418 21,3Poisson 9 7 1 301 19,5Lait 6 2 1 201 18,0Alimentation animale 15 11 1 222 18,3Légumes 7 5 782 11,7Autres IAA 9 6 742 11,2Ensemble des activités 53 38 6 666 100,0

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Trente ans d’investissementsétrangers dans l’industrieagro-alimentaire bretonne**

Une très forte augmentation des participations étran-gères notamment depuis le milieu des années 1990

De 1975 à 2005, à l’exception d’une phase de repli dansles années quatre-vingt, les participations étrangères dansl’industrie agro-alimentaire bretonne ont fortement aug-menté. Le nombre d’établissements de plus de 20 salariéssous contrôle étranger (plus de 50% du capital) a été mul-tiplié par cinq et les emplois associés par quatre. Après lapériode de très forte croissance des années quatre-vingt-dix(triplement du nombre d’emplois), le flux des participationsmajoritaires dans l’agro-alimentaire s’est ralenti au débutdu nouveau millénaire, maintenant cependant un rythme de18%, (tant pour les établissements que pour les emplois,supérieur au taux de l’ensemble de l’industrie agro-alimen-taire bretonne (+3,9% d’emplois). La pénétration des capi-taux étrangers dans l’industrie agro-alimentaire bretonnes’est ainsi accentuée, de 3,9% en 1975 à 9,1% en 2005.

En trente ans, la taille moyenne des établissements agro-alimentaires bretons sous contrôle de capitaux étrangerss’est maintenue entre 100 et 200 salariés. La période1975-2005 a connu une rotation élevée de l’investisse-ment étranger. Aucune unité de production à capitauxétrangers présente en 1975 en Bretagne n’a conservé lamême structure de son capital en 2005.

Des participations belges devenues plus importantesque celles des Etats-Unis

En 1975, des sociétés de seulement trois pays étrangers(Etats-Unis, Pays-Bas, Grande-Bretagne) détenaient desparticipations majoritaires dans le capital d’entreprisesagro-alimentaires bretonnes. En trente ans, d’autres paysont fait leur apparition, parfois de manière temporaire (telsl’Espagne, le Koweït ou le Canada apparus et disparusentre 1982 et 2000).

A la fin des années 70, les Etats-Unis représentaient unemploi sur deux des établissements à capitaux étran-gers. Progressivement, leur part s’est amenuisée pourne plus représenter que 20,2% en 2005. Les investisse-ments néerlandais ont progressé et représentent en 200510,0% des emplois salariés contre 1,9% en 1979.En revanche, la Grande-Bretagne s’est désintéressée del’agro-alimentaire breton avec une part relative desparticipations étrangères en termes d’emploi de plus enplus faible à partir des années quatre-vingt. La Belgi-que, apparue dans l’agro-alimentaire breton au débutdes années 90 s’est affirmée en 15 ans jusqu’à deveniren 2005 le premier investisseur étranger avec 30% desétablissements et des emplois.

2

28 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • N° 86 - JUILLET 2007

Tableau 4 : Evolution du nombre d’établissements et des effectifssalariés sous contrôle étranger

1975 1979 1982 1991 1997 2000 2005

Nombre d’établissementsagro-alimentaires 9 15 20 18 27 38 45sous contrôle étranger

Emplois correspondants 1 527 2 310 2 662 1 752 2 937 5 375 6 328

Taille moyenne 167 154 133 97 189 141 141

1975 1979 1982 1991 1997 2000 2005

Ets Emploi Ets Emploi Ets Emploi Ets Emploi Ets Emploi Ets Emploi Ets Emploi

Belgique 2 178 4 410 9 1 287 13 1 929

Etats-Unis 6 nd 8 1 080 8 960 4 787 3 584 5 1 349 5 1 278

Suisse 3 465 2 295 2 230 3 219 4 432 4 605

Pays-Bas 1 nd 1 45 3 182 1 20 1 22 3 158 4 635

Norvège 2 241 4 634

Allemagne 1 30 10 792 6 422 7 486

Italie 1 65 2 112 1 381 6 1 076 4 446

Grande-Bretagne 2 nd 3 720 4 845 5 328 3 320 1 158 3 260

Algérie 1 24 1 57 1 55

Espagne 1 185 1 195

Koweit 1 285

Canada 2 97

Ensemble 9 1 527 15 2 310 20 2 662 18 1 752 27 2 937 38 5 375 45 6 328

Source : CRCI de Bretagne - Champ établissements de 20 salariés et plus, prise de participation supérieure ou égale à 50 %

Tableau 5 : Evolution des investissements dans l’agro-alimentaire par pays d’origine des capitaux

** L'analyse sur 30 ans porte exclusivement sur les prises de participations majoritaires au capi-tal (50 % et plus) des entreprises et établissements bretons de 20 salariés et plus.

Source : CRCI de BretagneChamp établissements de 20 salariés et plus, prise de participation supérieure ou égale à 50 %

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Une répartition des participations progressivementplus équilibrée entre les activités agro-alimentaires

L’alimentation animale a attiré la majorité des participationsétrangères de la fin des années soixante-dix à la fin desannées quatre-vingt-dix mais s’est vue rattraper au débutdu nouveau millénaire par les activités de la viande et dupoisson avec qui elle fait désormais jeu égal en terme d’em-plois. Elle demeure cependant première en termes d’éta-blissements avec 14 des 45 établissements sous contrôle

de capitaux étrangers, loin devant les autres activités.

Sans participation étrangère jusqu’à la première moitié desannées quatre-vingt-dix, l’activité du lait a été investie depuis10 ans et se rapproche en termes d’emplois des secteursde la viande, du poisson et de l’alimentation animale.L’activité des légumes a peu attiré les participations étrangè-res des années soixante-dix à 2005 ; la part relative de cetteactivité demeurant en deçà des 10% avant 2005 mais res-tant en 2005 nettement distancée par les autres activités.

N° 86 - JUILLET 2007 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • 29

DOSSIER

Source : CRCI de Bretagne - Champ établissements de 20 salariés et plus, prise de participation supérieure ou égale à 50 %

1975 1979 1982 1991 1997 2000 2005

Ets Emploi Ets Emploi Ets Emploi Ets Emploi Ets Emploi Ets Emploi Ets Emploi

Viande 2 Nd 4 850 4 535 1 97 8 398 10 1 211 6 1 367

Poisson 4 520 4 720 1 314 6 960 8 1 283

Lait 1 43 6 961 4 1 057

Alimentation animale 6 Nd 8 1 130 10 1 257 7 630 10 1 113 7 957 14 1 207

Légumes 1 Nd 2 195 1 205 2 84 1 216 2 266 5 687

Autres IAA 1 135 1 145 4 221 6 853 7 1 020 8 727

Ensemble des activités 9 1 527 15 2 310 20 2 662 18 1 752 27 2 937 38 5 375 45 6 328

Tableau 6 : Evolution des investissements par activité dans l’agroalimentaire

Source : CRCI de Bretagne - Champ établissements de 20 salariés et plus, prise de participation supérieure ou égale à 50 %

1975 1979 1982 1991 1997 2000 2005

Ets Emploi Ets Emploi Ets Emploi Ets Emploi Ets Emploi Ets Emploi Ets Emploi

Côtes d’Armor 5 nd 7 905 6 757 3 250 6 710 8 792 8 810

Finistère 1 100-200 4 585 10 1 375 9 1 124 9 1 188 16 2 803 18 2 862

Ille-et-Vilaine 1 20-50 3 345 2 430 2 112 4 319 8 860 9 1 099

Morbihan 2 200-500 1 475 2 100 4 266 8 720 6 920 10 1 557

Total Bretagne 9 1 527 15 2 310 20 2 662 18 1 752 27 2 937 38 5 375 45 6 328

Tableau 7 : Evolution des investissements étrangers dans l’agro-alimentaire par département

Le Finistère est devenu le département le plus attractif pourles participations étrangères depuis le début des années 80

En 1975, le Finistère ne comptait qu’un seul établissementagro-alimentaire sous contrôle de capitaux étrangers. Pro-gressivement, le département a attiré les investisseurs etest devenu dès le début des années quatre-vingt le pre-mier département breton d’accueil des participationsétrangères dans l’agro-alimentaire (18 établissements et2 862 emplois associés).

Les Côtes d’Armor, l’Ille-et-Vilaine et le Morbihan se sont

montrés largement moins attractifs aux capitaux étrangers tanten termes d’établissements que d’emplois. Néanmoins, l’Ille-et-Vilaine et le Morbihan ont connu au long de la période unrenforcement des investissements étrangers avec un nombred’établissements multiplié par six et des effectifs qui ont triplé.

Les Côtes d’Armor, avec cinq établissements, étaient en1975 la première destination des participations étrangè-res dans l’agro-alimentaire breton. Trente ans plus tard, ilest devenu le département le moins ouvert aux capitauxétrangers avec un nombre d’établissements et d’emploisassociés stable depuis la fin des années soixante-dix.

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30 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • N° 86 - JUILLET 2007

L’agro-alimentaire parmi les secteurs industriels bretonsles moins dépendants des investissements étrangers

Malgré des investissements étrangers peu importants dansl’agro-alimentaire en 1975, cette activité arrivait en secondeposition des secteurs industriels (11% des établissements,24% de l’emploi). Les secteurs électronique et technologiesde l’information et de la communication (TIC) étaient ledomaine de prédilection des investisseurs étrangers en Bre-tagne : 41% des salariés des établissements sous contrôletravaillaient dans ce secteur pour 6% des établissements.

En trente ans, les participations étrangères se sont redé-ployées dans les secteurs industriels et l’agro-alimentaire,dont la part de l’emploi est demeurée stable sur la période(autour de 23%). L'agro-alimentaire devient le premier sec-teur destinataire des capitaux étrangers à égalité avec le

secteur de la métallurgie-mécanique (22,7% des emplois)devant le caoutchouc-plastique (20,9% des emplois).

Cependant, ce secteur est en 2005 comme en 1997 le moinsdépendant des participations étrangères. Dans les annéessoixante-dix et quatre-vingt, le taux de pénétration de l’in-dustrie agro-alimentaire était supérieur à celui de l’ensemblede l’industrie. A partir des années quatre-vingt-dix, il est endeçà, et l’explosion des investissements internationauxobservée depuis 1997 n’a pas changé la donne. Avec un tauxde 9,1% en termes d’emplois en 2005, contre 5,3% en 1997,l’agro-alimentaire a certes vu sa dépendance s’accroître, maiselle reste moindre que dans des secteurs tels que le caout-chouc-plastique (53,3%) le bois-papier-ameublement (31,4%)la chimie-plastique (24,1%) ou l'électronique et les TIC(21,1%). L’importance du secteur coopératif dans l’agro-ali-mentaire breton explique sans doute en partie cet écart.

Conclusion3

Source : CRCI de Bretagne Champ établissements de 20 salariés et plus, prise de participation supérieure ou égale à 50 %

Tableau 8 : Indice de pénétration (selon l'emploi salarié)

1975 1982 1997 2005

Agro alimentaire 3,9% 6,6% 5,3% 9,1%

Electronique et TIC 20,5% 2,9% 15,5% 21,1%

Métallurgie- mécanique 0,7% 2,1% 12,5% 11,8%

Autres industries 3,5% 7,6% 7,0% 24,7%

Ensemble 3,7% 4,8% 7,4% 14,9%

Source : CRCI de BretagneChamp établissements de 20 salariés et plus, prise de participation supérieure ou égale à 50 %

1975 1982 1997 2005

Agro-alimentaire 24,3% 34,7% 23,2% 22,7%

Electronique et TIC 41,5% 6,1% 22,9% 14,1%

Métallurgie-mécanique 7,2% 13,7% 22,7% 22,7%

Autres industries 27,0% 45,5% 31,2% 40,5%

Ensemble 100% 100% 100% 100%

Tableau 9 : Part relative de l’emploi sous contrôle étranger

Le présent article s'appuie sur une étude sur les participations étrangèresdans l'industrie bretonne réalisée par la CRCI de Bretagne en 2005. Les infor-mations présentées dans les différents tableaux et graphiques de l'articlesont principalement issues de la base de données de la CRCI de Bretagne surles investissements étrangers dans l’industrie régionale. Cette base fait l’ob-jet d’une mise à jour régulière depuis 1974.

Notions sur les investissements étrangers

Le taux de participation étrangère (taux de participation d’une ou plusieurs entre-prises étrangères au capital social d’une entreprise française) comporte différen-tes modalités suivant son importance :• s’il est supérieur à 50%, on parle de “participation de contrôle“ ou de

“participation majoritaire” ;• s’il est compris entre 20 et 50%, il s’agit d’une “participation minoritaire” ;• au-dessous de 20%, on parle de “participation d’influence”.

Lorsque plusieurs pays se partagent le contrôle d’une même entreprise, celui-ci est attribué au pays qui détient la part la plus importante du capital social.

Champ étudié

Dans l'analyse de la situation actuelle, le champ porte sur les entreprises ouétablissements agro-alimentaires dont les effectifs sont supérieurs ou égauxà 10 salariés et dont la participation étrangère au capital est supérieure à20%, c’est-à-dire les participations de contrôle et les participations minori-taires. L’article ne traite pas des participations d’influence.

Concernant l'analyse historique 1975-2005, dans un souci de cohérencedes données sur longue période, le champ retenu porte sur les entreprises etétablissements de 20 salariés et plus dont la participation étrangère au capi-tal est supérieure à 50%, tant pour les activités agro-alimentaires que pourles comparatifs avec l'ensemble des autres activités industrielles.

Eléments de méthodologie

res financiers éloignés de la logique industrielle et del’attachement au développement des territoires.

Il n’en reste pas moins que cette dynamique constitue unlevier à l’intégration de notre région dans une économiemondialisée. L’apport de capitaux étrangers favorise la crois-sance des industries et permet aux entreprises bretonnes debénéficier des savoir-faire, des marchés et de la rechercheet développement de grandes structures internationales.

Au cours des trente dernières années, l’intérêt des inves-tisseurs étrangers pour l’industrie agro-alimentairebretonne ne s’est pas démenti comme le montre la crois-sance régulière des établissements et des emplois sousleur contrôle.

Cette plus grande ouverture du secteur agro-alimentaireaux capitaux étrangers comporte bien entendu des ris-ques, notamment celui d’une délocalisation sur des critè-

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N° 86 - JUILLET 2007 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • 31

FLASHS AGRO-ALIMENTAIRES

Flashs agro-alimentaires

Bretagne

Côtes d’Armor

• Sobreval dans ses nouveaux locaux

La Société bretonne de valorisation des légumes, spécia-liste des produits méditerranéens, installée auparavant àYffiniac, a déménagé sur Jugon-les-lacs. 70 salariés (35en période hivernale) produisent des antipasti, carpacciosde légumes, tapenades, pommes de terre farcies…dansses nouveaux locaux d’une surface de 2 500 m2, contre700 m2 précédemment. Le site est équipé de sa proprestation de prétraitement des eaux usées, et d’un labora-toire de recherche et de développement. Sobreval envi-sage de passer d’un chiffre d’affaires de 4 millions d’eurosen 2006, à 6 millions d’euros en 2007. Ses clients sont desenseignes de la restauration et de la grande distribution,avec 10% du chiffre d’affaires réalisé à l’exportation (Bel-gique, Royaume-Uni …).

• Fermeture de l’entreprise Caradec

32 salariés vont être licenciés à Henansal, dans cetteentreprise, spécialisée dans le conditionnement des œufs.Celle-ci a déjà été confrontée à plusieurs vagues de licen-ciements, en 2000, 2004 et 2005, pour passer de 300 sala-riés à seulement 32 aujourd’hui. Cette entreprise, crééepar la famille Caradec en 1968 s’était développée par lerachat de nombreuses entreprises spécialisées dans leconditionnement et la transformation des œufs. Il y a 10ans l’entreprise comptait 13 sites. Depuis 1999, 50% ducapital de l’entreprise appartenait au groupe italien Eurovo.

• Nouvelle brasserie à Minihy Tréguier

Cette nouvelle brasserie, Philomenn, fabrique de la bièreartisanale blonde et rousse, de haute fermentation, àpartir d’ingrédients du commerce équitable.

• VSR France dans les anciens locaux d’Agisà Lamballe

C’est la 3ème unité européenne du pôle agroalimentaireSiacom (130 millions d’euros de chiffre d’affaires, 470salariés). Celui-ci a pour clients la grande distribution etl’industrie. Installé jusqu’à présent aux Pays-Bas et enPologne, Siacom possède dorénavant un site en France.500 à 750 tonnes de produits élaborés, assaisonnés etprêts à consommer à base de riz, vont y être fabriqués en

2007. Les produits sont mis au point dans leur proprelaboratoire de recherche. Après avoir investi 2 millionsd’euros dans le rachat du site, VSR France envisage dese développer pour atteindre une production annuelle de5 000 tonnes d’ici 5 ans. Cette entreprise de 15 salariés(40 salariés à terme) prévoit donc d’investir 4 millions d’eu-ros en 2008 dans l’amélioration de l’outil de production,et l’achat de nouveaux équipements.

• Physalis installée à Trémorel

Cette jeune entreprise élabore un mélange de fruits mixés,le Smoovie. Son créateur souhaitait proposer un produitqui ait du goût et qui soit sans artifices ou sucres ajoutés.Il trouvera confirmation de ce besoin en Angleterre, où ceproduit existe déjà. Ce produit, élaboré après 4 années dedéveloppement et d’études marketing, est conditionnédans des bouteilles de 250 ml. Il est réfrigéré, seconsomme frais et possède une DLC de 21 jours. C’estun mélange naturel, sans colorants ni conservateurs ousucres ajoutés. Il en existe 4 déclinaisons : fraise-banane,kiwi-raisin blanc, mangue-passion, framboise-poire. Cha-cune des bouteilles représente au moins 3 des 5 portionsde fruits et légumes recommandées par jour. La clientèlevisée est l’ensemble de la restauration rapide : les aéro-ports, les autoroutes, ainsi que les sandwicheries, etc …

• Coopérative Le Gouesssant

La coopérative Le Gouessant, dont le siège social est situéà Lamballe, a réalisé un chiffre d'affaires de 311,9 millionsd'euros en 2006, en repli par rapport à 2005. L’excédentdégagé s’élève à 3,4 millions d’euros. Spécialisée dans lanutrition animale, la coopérative a maintenu ses volumesqui atteignent 1 000 019 tonnes, dont la moitié en porc,40% en volailles, et le reste en ruminants et poissons. Lacoopérative a investi 4,5 millions d’euros, avec notammentl’acquisition d’une entreprise de production de pommesde terre (Consom’29 de Ploudaniel), la recherche dévelop-pement de nouveaux produits (aliments truies et aquacoles),et la production d’énergies renouvelables, grâce au prin-cipe de la méthanisation, en partenariat avec Méthafrance.Pour 2007, le montant des investissements devrait êtrecomparable à celui de 2006. Il est prévu la refonte desautomatismes à l'usine de Montauban-de-Bretagne, destravaux sur la partie stockage du site de Saint-Aaron, etla réalisation de nouveaux produits dans les aliments pourtruies et les aliments aquacoles.

Nathalie Le Drézen – Groupe études économiquesChambre d’Agriculture des Côtes d’Armor

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32 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • N° 86 - JUILLET 2007

Finistère

• Bretagne Saumon à nouveau médaillée

Le Salon de l’Agriculture a consacré,pour la 10ème année, Bretagne Saumon de Châteauneuf-du-Faou en lui attribuant une médaille pour la truite deBretagne fumée à froid et pré-tranchée. L’entreprisechâteauneuvienne qui compte 100 salariés en CDI et faitaussi appel à des saisonniers a une production de sau-mon et de truite fumée qui dépasse les 1 000 tonnes pourun chiffre d’affaires de 17,5 millions d’euros en 2006, enprogression de 12,5% sur 2005.

• Naissance de Marine Harvest Kritsen parfusion de Kritsen et Pan Fish

La fusion des usines de transformation de saumon Kritsen(Landivisiau, Châteaulin, Pontivy) et Pan Fish France dontun site est localisé à Poullaouen vient de donner naissanceà “Marine Harvest Kritsen” dont le propriétaire est désor-mais le groupe norvégien Harvest. Le nouvel ensembledont le siège sera à Landivisiau représente 600 salariés etprévoit un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros en 2007.Pour situer son importance nous indiquerons qu’il sera lechallenger de Labeyrie dans la transformation du saumon.Marine Harvest Kritsen a comme ambition de se développerà la dimension européenne en occupant tous les segmentsde marché, ce qui implique une politique commercialedifférenciée avec couverture des marques de distributeurs,des produits Label Rouge et des marques propres. Dans lecontexte de cette vaste opération de fusion, l’usine Kritsende Pontivy (16 salariés) fermera ses portes prochainementet son activité sera transférée à Landivisiau.

• Paul Paulet SAS : faire de la valeur ajoutéeavec Petit Navire et Parmentier

Un peu plus d’un an après le rachat de Paulet (marques PetitNavire et Parmentier) à l’Américain Heinz Tomato Ketchup,par le fonds Lehmann Brothers (cf. Revue de l’Observatoiren°81, avril 2006), la conserverie douarneniste est repartie surune ligne de développement avec un message clair épaulépar des moyens : faire de la valeur ajoutée. De mars 2006 àmars 2007 Paul Paulet SAS qui regroupe désormais les 2marques françaises (Petit Navire et Parmentier) a augmentéses ventes de 5,5% pour atteindre un chiffre d’affaires de 205millions d’euros alors que les ventes de conserves de pois-sons en France dans les hypermarchés ne progressaient quede 3,5%. Pour l’avenir il s’agit, avec la marque principale PetitNavire (191 millions d’euros de chiffre d’affaires) de progres-ser au rythme annuel de 5 à 6%. Les lancements de produitsen cours, à savoir : un thon blanc à l’huile en bloc, commebase culinaire, une gamme de hors-d’œuvre avec des recet-tes plus légères et plus modernes, une gamme de saladesplus équilibrée, s’inscrivent dans ce choix de faire de la valeurajoutée avec une priorité qui est donnée aux recettes parrapport à l’emballage. En ce qui concerne la marque Parmen-tier (13,5 millions d’euros de chiffre d’affaires) dédiée à lasardine entière, Paul Paulet a comme ambition de tripler en 3

ans son chiffre d’affaires, à partir d’un rajeunissement du pro-duit lié aux recettes et d’un ciblage d’une clientèle plutôtjeune. D’ici à la fin de l’année, 300 animations et dégusta-tions en GMS sont prévues. Dernière notation : les activitésproduits de la mer en Europe du fonds Lehmann Brotherssont rassemblés au sein de la holding MW Brands quiregroupe 4 marques : John West (Grande-Bretagne, Irlande,Pays-Bas), Mareblu (Italie), Petit Navire (France), Parmentier(France). Ce groupe qui est leader européen des conserves depoissons emploie 5 000 personnes. Il intègre toute la filièreet possède 4 usines (aux Seychelles, au Ghana, au Portugal,et en France à Douarnenez).

• La conserverie Jean Burel va construire unenouvelle usine

Située à Concarneau, la conserverie Jean Burel qui estconnue pour ses produits de la mer haut de gamme, notam-ment le crabe de Russie, est en cours d’acquisition d’unterrain, pour la construction d’une nouvelle usine de 1 000 à1 500 m2. L’investissement qui va être engagé, tout commele choix de l’implantation de l’usine sont liés à la politique del’entreprise qui est orientée vers le développement du tou-risme industriel et de la communication. La conserverie JeanBurel emploie aujourd’hui 9 personnes et réalise un chiffred’affaires de 700 000 euros. Elle vend dans les épiceries finesmais elle est également référencée dans la grande distribu-tion. La diversification qui est à son programme vient de laconduire à mettre au point une gamme de conserves bio.

• Jean Caby, charcutier de Weight Watchers

La charcuterie-salaisons Jean Caby d’Ergué-Gabéric -Quimper (groupe Smithfield Foods) produit aujourd’hui pourde nouvelles cibles de marché, autre expression de modesalimentaires. L’activité est aujourd’hui concentrée sur l’épaule(1/3 de la production française), les pâtés et les produits gril-lés. Pour l’entreprise, moyennant innovation, ce sont surtoutles 2 derniers produits cités qui sont porteurs d’avenir. Lespâtés qui sont considérés comme aliments “grossiers, gras,anciens” avaient besoin d’une cure de rajeunissement etd’innovation. Weight Watchers est arrivé avec sa demanded’élargissement de gamme aux pâtés et Jean Caby d’Er-gué-Gabéric y a répondu. Des pâtés à moins de 15% dematière grasse et avec moins de sel ont été mis au point,sans nuire au plaisir de manger. Seuls des produits frais sontutilisés. La mousse de canard et le pâté de campagne sontaujourd’hui au rendez-vous chez Weight Watchers en atten-dant d’aller plus loin dans la gamme. Les produits grillés ontquant à eux été développés depuis 2002 chez Jean Cabyaprès l’extension de l’usine. Cette gamme de produits pré-sente toujours un bon potentiel d’expansion, d’une part endirection du marché anglais où elle est très prisée, à l’imagedu bacon, dans les petits déjeuners et d’autre part en Franceoù elle est en progression sensible dans les sandwicheries etdans les occasions apéritives. A l’exception des pâtés, JeanCaby produit pour la RHF, les marques de distributeurs etles hard discount. Sur le site d’Ergué-Gabéric, la productionest aujourd’hui de 9 500 tonnes contre 12 000 tonnes en2002. De cette dernière date à 2006, les effectifs sont pas-sés de 250 à 200 personnes.

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• Kercelte : une jeune entreprise dans le hautde gamme surgelé

Créée en février 2005 à Locquirec, Kercelte s’est lancéedans les produits surgelés haut de gamme en privilégiantl’identité terroir. La quasi-totalité des matières premières uti-lisées est achetée à moins de 80 km du site de fabrication.Cette jeune entreprise compte aujourd’hui 7 salariés et tablepour 2007 sur un chiffre d’affaires supérieur à 700 000euros dont le tiers serait réalisé à l’exportation et la moitié enrestauration. Parmi ses spécialités mentionnons les huîtresau cidre de Bretagne, les pommes de terre farcies au sau-mon du Cotentin ou encore les choux farcis au porc. Ker-celte, déjà à l’étroit à Locquirec, a un projet d’installation àMorlaix en 2008 sur un site deux fois plus vaste (800 m2).

• Chancerelle : le développement par l’inno-vation et la communication

Avec un chiffre d’affaires qui a progressé de 8% en 2006,pour atteindre 50 millions d’euros, sur un marché relative-ment stable, et même si son résultat n’a pas connu la mêmecroissance, Chancerelle de Douarnenez, sans doute la plusvieille conserverie du monde (153 ans), poursuit son déve-loppement. Ce sont les sardines, l’une des fabricationsphare de l’entreprise, qui ont tiré en bonne partie les ventes.Elles représentent 40% du chiffre d’affaires. Le thon contri-bue également pour 40% aux ventes. Il y a par ailleurs desfabrications de maquereaux et de spécialités. L’une deslocomotives de Chancerelle est sa marque Connetable quilui permet de réaliser 80% de son chiffre d’affaires, les mar-ques de distributeurs ne représentant que 20%. Pourautant, les 60 millions de boîtes de conserves de poissonsqui sont vendues par Chancerelle ne sont pas toutes fabri-quées dans les 2 usines de Douarnenez qui comptent 325salariés. Celles-ci représentent en fait 60% des ventes. Lereste du chiffre d’affaires, soit 40%, est réalisé avec les fabri-cations qui sont assurées au Maroc chez Belma à Agadiret dont Chancerelle est actionnaire à 35%. Dans un mar-ché “bagarré” que se partagent quelques opérateurs, auxpremiers rangs desquels on trouve Paulet et Saupiquet, laConserverie Chancerelle continue sur une ligne de déve-loppement grâce à l’innovation permanente et à la valori-sation de sa marque Connetable. La gamme premium quevient de lancer l’entreprise sous l’appellation “HéritageConnetable” et qui compte une dizaine de références enthon, sardines et maquereaux, avec présentation sous étuicarton est une illustration de la politique innovante de Chan-cerelle qui répond à la concurrence par le haut de gamme.La mise sur le marché en 2006 d’une conserve de thonémietté avec 4 références et qui connaît déjà le succès, offreun autre exemple d’innovation. Concrètement, le thonémietté a été lancé pour remplacer l’activité salades de lamer qui avait été abandonnée en 2005. Les conserves depoissons sans sel ajouté et les sardines Label Rouge sontd’autres innovations de l’entreprise. La communication estle 2ème levier de développement pour Chancerelle quiinvestit sur sa marque. Durant la période estivale il y auraainsi plusieurs passages de Connétable à la télévision pourun budget d’environ 1 million d’euros.

• Britt attaque le marché traditionnel

La brasserie au macareux, de Trégunc, qui fêtera ses 10ans en 2008 et qui jusqu’à présent était connue pour sesbières spéciales attaque le marché traditionnel. Elle vientainsi de lancer une blonde légère “Pils” de basse fermen-tation à 4,5° qui entre en concurrence avec les Pelfort,Heineken et Kronenbourg et une bière d’abbaye en bou-teilles, la San Erwann de Dremwell, qui jusqu’à présentn’était disponible que dans les bars. Avec ce choix la Brittvient de cibler les produits de masse. Rien d’étonnant dansces conditions que les volumes programmés par la bras-serie soient en forte augmentation de 2006 à 2007, avecpassage de 1,4 million de litres à 1,9 million de litres. Maisune telle opération a un coût, à savoir, 500 000 euros quicouvrent le rachat de bâtiments voisins désaffectés, pro-priété de Tipiak, l’acquisition de 5 nouvelles cuves de 50000 litres et l’achat d’une nouvelle machine à plier lespacks. La Britt est passée de 5 salariés à sa création, à23 salariés avec Dremwell, la brasserie de Tréguier qu’ellea rachetée. Son développement va se poursuivre, avec enprojet, la création en 2008, d’un “restaurant-taverne, typeBritt-café” qui pourrait créer une quinzaine d’emplois.

• Crown Food réorganise sa production àConcarneau

Filiale de Crown holding, groupe américain, leader mon-dial de l’emballage métallique avec 7 milliards de $ de chif-fre d’affaires et 36 usines dans l’emballage alimentaire enEurope dont 7 en France avec 1 500 personnes, CrownFood vient d’achever la réorganisation de sa production àConcarneau qui comptait 2 usines. Le site en ville quiconcernait des emballages métalliques plus petits (boîtesde thon ou de maquereaux) a été fermé et vendu et toutesa production a été transférée à la Villeneuve, à l’entréede la ville où l’unité industrielle la plus récente a fait l’ob-jet d’une extension sur 6 500 m2. Ce sont 200 personnesqui travaillent pour Crown Food dans l’emballage alimen-taire à Concarneau. Historiquement l’entreprise étaitconnue sous la dénomination BMA (Boîtes Métalliquesd’Arvor) (J.J. Carnaud) avant de devenir Carnaud-Métal-Box (groupe Franco-Britannique) et d’être rachetée il y aune dizaine d’années par Crown Holding.

• Even investit 40 millions d'euros dans seslaiteries

Le groupe coopératif Even a prévu un investissement glo-bal de 40 millions d'euros pour développer ses activités detransformation laitière (qui représentent la moitié de ses893 millions d'euros de chiffre d'affaires de 2006). Sonusine d'ultra-frais, également basée à Ploudaniel, bénéficied'un programme de 11 millions d'euros. Son autre usine,spécialisée cette fois dans les fromages (Fromagerie del’Iroise), améliorera ses productions avec 16 millions d'eu-ros de travaux. La somme restante se partage entre le sitede Plancoët et son unité dédiée aux aliments santé. Ceprogramme de travaux sera achevé d'ici à la fin de l'année2007. Il permettra à Even de présenter de nouvelles pro-ductions pour les industriels et la restauration hors foyer

N° 86 - JUILLET 2007 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • 33

FLASHS AGRO-ALIMENTAIRES

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avec, notamment, des fromages liquides pour faciliter letravail de la restauration rapide. Rappelons qu’en 2007,Even a confié son activité veau de boucherie à Socopa.

• Nestlé-Purina - accord syndical pour le 7 sur 7

L’unité de fabrication de produits secs (croquettes pouranimaux de compagnie) qui a été maintenue (cf. Revue del’Observatoire n°85 - avril 2007) va faire l’objet d’unenouvelle organisation qui, selon toute vraisemblance, seramise en place en janvier 2008. Les syndicats ont en effetdonné un avis favorable pour l’organisation de l’unité secen 7 sur 7, ce qui va conduire les salariés à travaillersuivant des cycles de 6 semaines durant lesquels ilstravailleront 1 week-end sur 2.

• Fermeture de la cartonnerie Smurfit

La multinationale du carton n’engagera pas de nouveauxinvestissements et la fermeture de l’usine Smurfit de Mellacqui emploie 19 personnes devrait intervenir à la fin de l’année.La seule alternative à la fermeture est la reprise des bâtimentset du personnel, éventuellement pour une autre activité.

• Guelt-Industries : un équipementier des IAAdans le nautisme

L’entreprise Guelt-Industries (80 salariés) de Quimperlé quifournit l’industrie agro-alimentaire vient de réaliser la quillede Foncia, le monocoque de Michel Desjoyeaux qui pren-dra le départ du Vendée Globe en novembre 2008.

• Le groupe DUC renoue avec la croissance

Lors de la reprise de Volaven (340 salariés) à Riec-sur-Belonen décembre 2006, le groupe volailler Duc de Chailley(Yonne) s’était engagé à conserver 239 salariés.Aujourd’hui, ce sont 250 salariés dont 243 à contrat à duréeindéterminée et 7 à contrat à durée déterminée que comptel’unité riécoise. Pour l’ensemble du groupe le chiffre d’affai-res a progressé de 5,4% en 2006 et il a augmenté de38,3% à périmètre comparable pour le 1er trimestre 2007.

• Bonduelle Traiteur se développe à Rosporden

Un investissement estimé à 13 millions d’euros va êtreengagé chez Bonduelle Traiteur à Rosporden pour faire pas-ser de 25 000 à 40 000 tonnes la capacité annuelle de pro-duction du site spécialisé en salades composées fraîches.Il en résultera la création d’une cinquantaine d’emplois sur3 ans qui s’ajouteront aux 350 emplois déjà présents à Ros-porden où le groupe Bonduelle possède également uneunité de charcuterie industrielle. Au terme de cette opérationqui sera terminée pour l’été 2008, l’unité de Rospordendeviendra la plus importante des usines de Bonduelle enFrance. Indiquons que la Communauté de Communes duPays de Concarneau a accordé à Bonduelle une avanceremboursable de 500 000 euros sur 6 ans à taux nul.

• Guyader Gastronomie reprend Elquin

Le Groupe Guyader Gastronomie de Landrévarzec vient dereprendre la charcuterie industrielle Elquin de Quintin (22) à LaLaiterie Nouvelle d’Arguenon (22), filiale commune des grou-pes coopératifs Coopagri Bretagne (Landerneau) et Terrena

(Ancenis). Elquin compte 75 salariés pour un chiffre d’affairesde 11 millions d’euros (2006). Sa production, de 2000 tonnesen 2006 est pour 35% sous certification Label Rouge et serépartit entre les pâtés (40%), les jambons cuits (40%), lacharcuterie et traiteur (20%). Sous ce dernier aspect, Elquins’est diversifié depuis deux ans sur le marché des cakes saléssous la marque Paysan Breton, tandis que le groupe Guyaderlançait les “cakes de Sophie”. Avec cette acquisition quis’inscrit dans la politique de diversification et de complémen-tarité, de terroir et de haut de gamme de l’entreprise, legroupe Guyader qui compte désormais 6 unités de produc-tion : Landrévarzec (29), Trégourez (29), Kervignac (2 unités)(56), Ile de Groix (56), Quintin (22), va peser 39 millionsd’€ de chiffre d’affaires et représenter 235 salariés. Les ven-tes à l’exportation représentaient, avant l’acquisition, 10% duchiffre d’affaires ; l’objectif étant d’arriver à 20%, avec actuel-lement en ligne de mire les pays de l’Est. Pour bien marquerla place que tient l’innovation et le qualitatif dans l’entrepriseGuyader, nous rappellerons qu’elle avait obtenu le prix Elite auSeafood de Bruxelles en 2006 et qu’elle a été nominée auSeafood de 2007 pour ses entrées chaudes en verrine.

• Savéol : nouveau Président, mêmes objec-tifs de croissance

En 2006, Savéol, le numéro 1 en France de la production etde la transformation de tomates a réalisé un chiffre d'affai-res de 134 millions d'euros en hausse de 12% et espèreréitérer ces bons chiffres en 2007 compte-tenu de sa stra-tégie de segmentation dans le secteur de la tomate avec 22produits différents. Sont évoqués le développement defruits à meilleure valeur ajoutée comme les tomatescerises mais aussi les tomates ananas de couleur jaune, ladernière nouveauté. Le secteur tomates génère un chiffred'affaires de 117 millions d'euros, en croissance de 12,7%.Le reste des volumes se répartit entre les fleurs, les fraiseset les concombres. Le groupe coopératif est très présent àl'export avec 20% de ses ventes réalisées en dehors desfrontières, en Allemagne, le premier client de l'entreprise,mais aussi en Italie et l’Espagne. Jean-Claude Le Gall pré-sident emblématique du groupe a passé la main à PhilippeDaré, aussi membre du Bureau de la Fédération Nationaledes Producteurs de Légumes, qui devra intervenir notam-ment pour aider les 120 producteurs à réduire leurs coûtsénergétiques qui représentent 28% des charges.

• Hénaff : la jeunesse d’une centenaire

Hénaff fête ses 100 ans ce mois de juin 2007. L’entreprisequi compte 187 salariés poursuit sa croissance ce qui est unsigne de jeunesse. Le chiffre d’affaires (44,8 millions d’euros)a ainsi progressé de 7,7% en 2006 après deux années dif-ficiles sur un marché atone voire même en recul. En volume,les ventes ont augmenté de 3%. Le célèbre “pâté du mataf”qui a fait le tour du monde et fondé la réputation de Hénaffa fait de l’entreprise le leader national dans le secteur despâtés et conserve avec 27,5% de parts de marché (1er tri-mestre 2007) et là aussi une augmentation en volume de2,1% est enregistrée. L’appertisé représente aujourd’hui lamoitié du chiffre d’affaires de Hénaff qui produit 35 millionsde boîtes. Autre signe de jeunesse de l’entreprise, c’est sa

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percée dans le secteur des produits frais lancés en 1996 etqui affichent une croissance de 28% en 2006. Les saucis-ses Hénaff au rayon produits frais sont devenues une réfé-rence et elles sont porteuses d’autres développements dansle frais, fondés sur l’innovation. Comme on n’arrête pas unejeune centenaire dynamique, celle-ci sort pour son anniver-saire, deux nouvelles gammes de produits : les “Petitspâtés à découvrir” et le “Trio Apéro” et elle ouvre au siège del’entreprise à Pouldreuzic, le 23 juin, “la Maison du PâtéHénaff“ qui sera ouverte au public toute l’année.

• Adria : Le plan de sauvegarde est homologué

Le plan de sauvegarde de l’Adria a été homologué le 24 avril2007 par le Tribunal de Grande Instance de Quimper pourune période de 10 ans. Cette nouvelle disposition légalepermet à une entreprise de mettre en place un plan derelance de l’activité avant de se retrouver en situation decessation de paiement. L’Adria et ses 42 salariés peuventaujourd’hui préparer l’avenir dans un climat apaisé. Ses acti-vités ont été recentrées autour de 3 métiers : la recherche etl’innovation, la formation et les audits, le conseil technolo-gique. La nécessité de l’ancrage régional a fait l’objet d’uneaffirmation forte qui doit se traduire par la mise en placed’un dispositif de conseil aux petites entreprises dans lecadre d’un contrat Etat-Région. L’intensification des rela-tions de l’Adria avec les entreprises a été annoncée.

• Maréval est distinguée par Produit en Bretagne

Située à Saint Evarzec, Maréval, une filiale du groupe belgeFloridienne a été distinguée par l’Association Produit en Bre-tagne pour ses cassolettes aux noix de Saint-Jacques etlangoustines façon crumble. Cette entreprise qui est spécia-lisée dans les plats cuisinés surgelés a ciblé le haut degamme et elle fonde sa politique sur l’innovation. C’est ainsique depuis qu’elle a reçu le prix (février 2007), elle a lancé lepetit gâteau de noix Saint-Jacques accompagné de tomatesconfites et la crème brûlée aux noix de Saint-Jacques.Rappelons que Maréval qui emploie 43 personnes pour 10,9millions d’euros de chiffre d’affaires a été fondée en 1986par Jean-François Garrec, l’actuel Président Directeur Géné-ral de Filet Bleu. Elle a été reprise par des investisseurs en1995, puis par la Floridienne (161 millions d’euros de CA en2006 dont 68 dans l’agroalimentaire).

• Une moisson de médailles pour les produc-teurs de cidre du Finistère au concoursgénéral agricole

Les résultats sont à nouveau au rendez-vous comme l’at-teste la liste des médailles obtenues par les producteurs decidre du Finistère : Cidre Cornouaille AOC - or : Lucie le Rhun- argent : Jean-Michel Tanguy - bronze : Claude Goenvec ;Cidre pasteurisé demi-sec - argent : cidre Séhédic, FrançoisSéhédic ; Cidre fermier produit en Bretagne brut - or : Cidre-rie Château de Lézergué, Les Trois Frères Jan - argent : Geor-ges Francescut, Cidrerie Goaremic ; Cidre fermier produit enBretagne demi-sec - argent : Cidrerie Château de Lezergué,An Tri Breur, Hervé Seznec, Manoir du Kinkiz ; Cidre fermierproduit en Bretagne doux - argent : EARL Cidre Le Brun

Pierre Bellec, IAAI, ESC Brest

Ille-et-Vilaine

• Un nouveau projet deplate-forme logistique àSaint-Méen-le-Grand

Un compromis de vente d'un terrain de 75 000 m2 à Saint-Méen-le-Grand (35) a été signé entre la communauté de communes etle groupe de promotion GA Promotion spécialisé dans la réalisa-tion de plates-formes de logistique. Il est prévu de créer sur le siteun total de 37 000 m2 de bâtiments pour une mise en exploita-tion en 2008. Les protagonistes de ce projet expliquent que lesinstallations seront dédiées à des structures de grande distribu-tion avec le stockage et la livraison de produits alimentaires,d'électroménager, mais aussi de matériel hi-fi. Une centaine depersonnes devraient être recrutées. La promotion et la commer-cialisation des lots sont assurées par Brilhac Immobilier.

• Ufobep double sa plate-forme fougeraise

Depuis fin mai 2008, Ufobep, un spécialiste fougerais dustockage et de la distribution des produits pour les grossistesdes métiers de bouche, de la boulangerie, de la surgélationdispose d’un nouvel ensemble de 5 000 m2, soit le double del’équipement précédent. Ufobep, contrôlée par 25 actionnai-res formés de grossistes de l'Ouest de la France et membredu GIE Disgroup qui fédère d'autres grossistes de l'Ile deFrance et du Sud, avait besoin de capacités supplémentairesde stockage pour répondre aux besoins de son GIE. Le logis-ticien emploie 14 personnes (2 ont été recrutées récemment)et a réalisé 35 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2006.De 15 000 tonnes de marchandises le site annonce traiterdésormais 25 000 tonnes grâce aux nouvelles installations,avec encore des possibilités d’extension en cas de besoin.

• Panavi entame la construction de satroisième usine à Torcé

Dans la cadre de son programme quadriannuel d’investissement(100 m2 au total) le groupe de boulangerie démarre la construc-tion d’une 3ème usine à Torcé. D’un montant de 30 millions d’eu-ros cet investissement permettra 60 embauches. Près de 400personnes travaillent sur le site de Torcé. Le groupe qui a réalisé230 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2006 dont 15% àl’export, table sur 302 millions d'euros en 2007. Il possède unréseau de plus de 20 usines, auxquelles s'ajoutent une vingtainede plates-formes de logistique pour assurer ses livraisons dansdes délais très courts sachant que ses produits voyagent diffici-lement sur de longues distances notamment le pain frais.

• 61 millions d'euros pour la Plate-Forme Logistique

Le projet de plate-forme logistique située à l'Est de Rennes(Cf revue de l’Observatoire N° 85) précise ses contours finan-ciers. Le Conseil général d'Ille-et-Vilaine qui est au coeur dece dossier prévoit un programme de 60 millions d'euros detravaux en infrastructures publiques afin de faire aboutir lefutur équipement. Le Contrat de Projet Etat-Région y appor-tera une enveloppe de 1 million d'euros. Il s'agira, pour lescollectivités publiques, d'investissements dans les aménage-ments fonciers, les voieries et les réseaux. Les promoteursprivés se chargeront du reste des travaux avec notammentles constructions nécessaires de locaux.

FLASHS AGRO-ALIMENTAIRES

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• Traiteur de Paris signe avec Alain Passard Traiteur de Paris, spécialisé dans les surgelés composés,pièces cocktail, entrées, légumes cuisinés, desserts, annoncequ'elle vient de passer un accord à long terme avec le Chefparisien Alain Passard. Promu conseiller en R&D de l'indus-triel, Alain Passard va signer plusieurs recettes à base de légu-mes. Alain Passard, le Chef du restaurant l'Arpège à Paris, estun spécialiste des légumes, il possède deux potagers pourses approvisionnements. Traiteur de Paris, 30 millions d'eu-ros de chiffre d'affaires en 2006-2007, affiche une croissancede +38% et dispose d'usines à La Guerche-de-Bretagne (35),Saint-Lô (50), Roanne (42) et Fleurance (32).

• Jean Brient augmente sa production et serecentre sur la GMS

Basé à Mordelles et Antrain, le charcutier Jean Brient a achevéen avril 2007 un investissement de 6 millions d'euros portant surune extension de 2 000 m2 de ses locaux à Mordelles (créationde 3 salles blanches et agrandissement de ses surfaces d'expé-ditions. Parallèlement, l'industriel se sépare de ses activitésnégoce et approvisionnement des commerces de proximité (4millions d’euros de chiffre d’affaires). Cette activité n'entrant plusdans la stratégie de Brient qui concentre ses efforts sur la GMSnotamment dans le frais emballé en développement grâce aunouvel investissement. Dans les Pays de la Loire et en Touraine,ce métier a été cédé à un cadre de l'entreprise, en Bretagne, lefonds de commerce a été repris par la société Super Halles, letout sans aucun licenciement. En 2006, Jean Brient a réalisé unchiffre d'affaires de 47 millions d'euros, qui sera stable en 2007compte tenu de la cession. Il emploie 320 personnes pour 10500 tonnes produites par an (charcuteries et boudins).

• La plate-forme Lidl de Liffré ouvre en septembreLe groupe allemand de distribution spécialisé dans le hard dis-count va ouvrir une plate-forme de logistique près de Rennespour laquelle il a prévu 130 embauches. D'ores et déjà, le grouperecrute 50 préparateurs de commandes avec le partenariat del'ANPE. Le travail proposé sera en 2 x 8. Les premières embau-ches seront effectives à partir du 1er septembre 2007. Un total de35.000 m2 de locaux sont prévus pour cette plate-forme qui vaapprovisionner les magasins du groupe dans le nord de la Breta-gne. Le choix du site s'est fait en fonction de plusieurs critèresnotamment celui concernant la position géographique de Liffré, àproximité immédiate de l'autoroute A 84.

• Entremont Alliance automatise son site bretonEntremont Alliance a décidé d’automatiser et d’optimiser sonusine de production de Montauban-de-Bretagne. L’unité yemploie 345 salariés dans l’affinage, le conditionnement et lavente de fromages fondus depuis le rapatriement de certainssalariés du site de St Méen fermé en 2006. Le groupe laitier a faitappel à BA Systems (siège à Mordelles – 35), un spécialiste de lamanutention et du stockage automatiques, pour améliorer sesoutils. BA Systems, après avoir réalisé une simulation de l’instal-lation, a conçu quatre chariots de type gerbeur frontal (GF), quisont opérationnels depuis les lignes de découpe et les lignes defabrication et de conditionnement. Ces chariots, sans conduc-teur, sont supervisés par un logiciel de système de pilotage quigère les prises, les déplacements et les déposes de charges. Ilspeuvent élever un bac à six mètres au-dessus des trémies derâpage, le retourner et le vider. Le projet intègre une cadence de24 bacs par heure pleins et 24 bacs par heure vides.

Morbihan

• Monfort Viandes investitdans la viande

Monfort Viandes a investi 4 millions d’euros sur les 4 der-nières années : 1 million pour l’achat de matériels de pro-duction et de conditionnement, 1,5 million pour un atelierde produits frais (55% du chiffre d’affaires) et 1,5 milliondans le nouvel atelier pour les surgelés (45% du chiffred’affaires) qui sera opérationnel en juin. Pendant cettepériode, le chiffre d’affaires a progressé de 50%, passantde 10 millions d’euros en 2003 à 15 millions en 2006. Pour2007, il devrait atteindre 20 millions d’euros. Monfort Vian-des emploie 43 salariés pour un total de 70 personnes surle site en comptant les sous-traitants et les intérimaires.Une collaboration avec la CRAM et un équipementier apermis de réduire la pénibilité du travail.

• Nouveaux locaux pour la Biscuiterie de Kerlann

Créée à Vannes en 1988, la Biscuiterie de Kerlann vientde s'installer dans de nouveaux locaux sur 1 600 m2, dont300 consacrés à la vente, sur la zone Espace Littoral àMuzillac. Parfaitement adaptés à l'activité en termes desécurité, hygiène et conditions de travail, les nouveauxlocaux vont permettre d'augmenter et diversifier laproduction ainsi que l'embauche de 4 à 5 employés sup-plémentaires. Les locaux vannetais seront entièrementdédiés à la vente de produits aux particuliers.

• Changement de directeur chez GaillardPâtissier

Le directeur de la société Gaillard à Locminé, Jean-MaryLamouche est remplacé par Bruno Gonzalez. Lors de l'ar-rivée de Jean-Marie Lamouche en 1996, 110 personnes yétaient employées et la production était de l'ordre 7 500tonnes de gâteaux. Cédée ensuite par le groupe Harris augroupe Locmaria, Gaillard Pâtissier emploie maintenant156 personnes, produit 14 500 tonnes de gâteaux et réa-lise un chiffre d'affaires de 50 millions d'euros.

• Père Isidore

Créée en 1987 à Plouay, l'entreprise Les Salaisons du PèreIsidore est spécialisée dans la production de véritables Andouil-les de Guémené pour laquelle elle a reçu une certification Iso9001. En 2006, la production a atteint 230 tonnes. 30 person-nes sont désormais employées sur le site de Restavy à Plouay.

• Brasserie Lancelot améliore sa logistique

A l'étroit sur ses sites, la Société Phare Ouest (BrasserieLancelot, Breizh Cola, Limonade Morgane) a investi 800000 euros dans la construction d'une plate-forme logisti-que de 1 500 m2 au Roc St-André. Cette nouvelle unitépermettra d'accueillir une partie de la production de BreizhCola, de libérer de l'espace pour le tourisme industriel surle site de la Mine d'Or et simplifiera l'accès aux produitspour les clients du groupe.

36 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • N° 86 - JUILLET 2007

Monique Ruffel, Service documentation, Chambre régionale d’Agriculture

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• Chocolat Le Roux change d’actionnaire

Henri Le Roux (65 ans) prépare son départ à la retraite. Il asigné un contrat de 3 ans renouvelable dans le cadre de lareprise de sa chocolaterie-confiserie par son principal clientjaponais Yokumoku. Cette confiserie japonaise haut degamme souhaite ainsi préserver la qualité et garder l'identitédes produits. Depuis août 2006, Makoto Ishii est le nouveaugérant de l'entreprise. Une 1ère boutique à l'enseigne Le Rouxest ouverte à Tokyo le 1er mai 2007 et de nouveaux produitsdestinés exclusivement au Japon viennent d'être mis au point.Les livraisons se feront tous les 15 jours. L'entreprise envi-sage par ailleurs de construire rapidement une nouvelle unitéde production sur Quiberon. Le projet porte sur une surface de1 500 m2. L'entreprise emploie 15 personnes et a réalisé unchiffre d'affaires de 760 000 euros en 2006.

• Evialis : bientôt une marque unique enFrance et une usine en Chine

Le groupe Evialis commercialise actuellement ses produitssous une trentaine de marques. Progressivement sur 2007et 2008, le groupe communiquera sous une marque géné-rale en France tout en conservant quelques noms pourdes produits commercialisés sur des marchés de niche.L'objectif est de réduire les charges logistiques et marke-ting tout en accroissant la flexibilité industrielle. Par ail-leurs, le groupe Evialis, présent depuis 10 ans en Chine, vainvestir dans une nouvelle usine (opérationnelle fin 2007)en remplacement du site de Shandong devenu obsolète.Sa capacité sera de 20 000 tonnes Elle sera dotée d'unlaboratoire qui contrôlera aussi toutes les matières pre-mières du groupe en provenance de Chine.

• Delifrance : bientôt une nouvelle ligne deproduction

Délifrance va agrandir de 4 000 m2 son unité de produc-tion de Landévant déjà forte de 12 000 m2. Les travauxdevraient s'achever en février 2008. La nouvelle ligne deproduction permettra de pérenniser les emplois. Délifrancecompte actuellement 320 employés à Landévant et 150 àTheix. L'entreprise est présente en France aussi bien engrande distribution, vente de surgelés à domicile qu'enrestauration collective mais également en Grande-Bretagne et Pays-Bas en rayon traiteur.

• Les ventes de Saumonerie du Loch - progres-sent

En 2006, la Saumonerie du Loch avait emménagé dans denouveaux locaux de 1 000 m2 situés dans la zone de Mané-Lenn à Crac'h. La préparation traditionnelle du saumon "LabelRouge" représente 90% de l'activité de l'entreprise, le resteconcerne des préparations à base de lieu, maquereau et noixde St-Jacques. Depuis l'ouverture sur Crac'h, la boutique dela Saumonerie du Loch a vu son chiffre d'affaires progresserde 200%. La boutique et les marchés représentent 50% desventes. Pour répondre à la demande de la clientèle, l'entre-prise compte développer une activité de plats cuisinés.

Annie Ebondzibatou-LaurentChambre de Commerce et d’Industrie du Morbihan

Bretagne - France

• Stalaven rachète lasociété SAG en Vendée

L’industriel de la charcuterie et des salades préparées aannoncé la reprise de la société SAG basée aux Essarts(85). Cette entreprise approvisionne les commerçants indé-pendants en produits frais grâce à 120 salariés pour 32millions d'euros de chiffre d'affaires. C'est une activité queStalaven veut développer car il dispose des moyens logis-tiques nécessaires. Stalaven devrait poursuivre ses inves-tissements dans ce secteur de la distribution où d'autresopérations de croissance externe sont à saisir car le métierréclame une organisation structurée alors que le nombredes charcutiers indépendants ne cesse de se réduire.

• Le Groupe Le Saint effectue une croissanceexterne en Normandie

Ce grossiste finistérien en fruits et légumes, mais égale-ment en produits de la mer avec la société Top, vient dereprendre l'entreprise Foissier - distribution de fruits etlégumes et de produits de la mer - basée en Basse-Nor-mandie. Cette structure répartie entre Colombelles et Caenemploie 56 personnes pour un chiffre d'affaires de 16 mil-lions d'euros. Cette croissance externe conforte le posi-tionnement dans l'Ouest du groupe Le Saint qui possèdedésormais 7 filiales dans l’ouest après le rachat d’ElbéFruits et la Légumière.

• Nutri Ouest racheté par Le Gouessant

Depuis le 1er avril 2007, la société Nutri Ouest, spécialiséedans l’alimentation minérale et nutritionnelle pour vacheslaitières, a rejoint le groupe Le Gouessant. Créée en 1991par Monsieur et Madame Boulais, cette société est baséeà Goven et emploie 24 salariés. Nutri Ouest conçoit, fabri-que et distribue, en laisser-sur-place auprès de plus de 3000 producteurs de lait, une gamme de minéraux,d’aliments d’allaitement, de spécialités nutritionnelles etd’hygiène de traite. Implantée en Bretagne, Manche, Loire-Atlantique et dans les départements limitrophes, NUTRIOUEST connaît un fort développement depuis sa création

• Cooperl en pleine forme

Le groupe coopératif, spécialiste de la production et dela transformation porcine et la nutrition animale, a ter-miné son exercice 2006 en franchissant pour la première foisle cap du milliard d'euros (1,008 milliard précisément).Le résultat net part du groupe s'établit à 14,5 millionsd'euros. L'industrie porcine (deux abattoirs découpe, unesalaison) a représenté à elle seule 65% du CA consolidéde Cooperl. En volume, Cooperl (2.000 salariés) a traité3,7 millions de porcs pour 330.000 tonnes de viande, enprogression de 2,72%. Grâce à la bonne conjonctureporcine sur les trois quarts de l'année 2006, le chiffre

N° 86 - JUILLET 2007 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • 37

FLASHS AGRO-ALIMENTAIRES

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d'affaires “total viandes” a progressé, lui, de 7,05%.La part export a représenté 30,54% du tonnage.Le groupement de producteurs de porcs du groupe, n°1en France a mis en marché 3,383 millions de porcscharcutiers (+ 1,76%) mais +16,6% en cinq ans, soit uneprogression de 480.000 porcs. Dans la partie nutritionanimale, les volumes d'aliments fabriqués s'établissentà 1,476 million de tonnes, là encore en augmentation de3% par rapport à l'exercice précédent. 74,6% des ali-ments sont destinés au porc, 20% à la volaille et le resteau bovin. Cooperl ajoute que le cap des 1,5 million detonnes sur un an a été symboliquement atteint en avril2007, et signale que le partenariat engagé avec la Coo-pérative le Garun (Côtes d'Armor) “devrait aller plus loin”.Parallèlement, le groupe porcin a engagé 25 millionsd'euros dans la transformation des ateliers de découpeet de salaison, l'agrandissement des capacités frigorifi-ques, l'amélioration des équipements de traitement desdéchets et des process de fabrication d'aliments. Lesinvestissements devraient se poursuivre sur un rythmesimilaire en 2007. Il a ainsi prévu 10 millions d'euros pourune importante rénovation de son abattoir de porcs situéà Montfort-sur-Meu en Ille-et-Vilaine. Dans la communevoisine d'Iffendic, il va créer une unité de congélation deviandes qui va aussi réclamer la somme de 10 millionsd'euros. S'ajoutent plusieurs autres projets importantsavec une unité de traitement des protéines et la recons-truction de la plate-forme du groupe située à la Tour-du-Pin. Globalement, ces différents dossiers vont réclamerla somme de 30 millions d'euros sur 18 mois.

• Une année en mouvement à la Cecab

Le groupe Cecab a réalisé un chiffre d'affaires de 1,4 mil-liard d’euros en 2006 réparti entre la branche légumesapertisés 37% de ses activités, les viandes 32%, les oeufs8%, le secteur approvisionnement 17%. La réduction deson bénéfice net (25 millions d'euros contre 32 millionsd'euros en 2005) s’explique pour l’essentiel par les pertessubies par sa filiale Volaven. Cédée au groupe bourgui-gon Duc, la Cecab ne se désengage pas pour autant decette activité puisqu’elle annonce une entrée au capital àhauteur de 17% de la holding. Mouvement dans leslégumes avec la mise en service de son usine de conser-ves de pois et de maïs doux située dans le Caucase enRussie (Timachevsk). 30 millions d'euros y ont été inves-tis. Elle pourra produire 16 000 tonnes par an de conser-ves. Rappelons que le rachat du leader hongrois en légu-mes, Globus, en juin 2006 à fait bondir le chiffre d’affairesexport du groupe de 25% à 37%. Pour 2007, le groupe aprévu, comme l'an passé, une enveloppe d'investisse-ments de 40 millions d'euros pour ses 41 différents sitesindustriels. Il est à la recherche de croissances externes“pour conforter nos métiers existants”, poursuit le direc-teur général. Les fonds propres de la Cecab sont de 292millions d'euros, il emploie un total de 6 680 salariés enFrance et à l'international.

• Coopagri Bretagne : bilan 2006 satisfaisant

Avec un chiffre d’affaires stable à 1453 millions d’euros,le groupe coopératif voit son bénéfice net descendre à8,4 millions d'euros contre 11,4 millions d'euros en2005,sans qu’il n'obère les capacités de développementdu groupe dont la dette passe à 83,1 millions d'euroscontre 84,7 millions d'euros un an plus tôt. Les capitauxpropres de l'entreprise grimpent à 136,8 millions d'euroscontre 128 millions d'euros en 2005. Cette situation résultede restructurations industrielles (fermeture de la conser-verie de légumes et transfert des activités à Saint-Cara-dec, arrêt du contrat passé avec Carrefour pour la fabrica-tion d'appertisés de légumes dans des conditionnementsen plastique transparent). Côté ovoproduits, la sociétéOvoteam dans laquelle Coopagri est associé minoritaireavec Glon, les résultats sont qualifiés de décevants et défi-citaires et résulte d’une dégradation du marché de l’œuf.Dans le secteur de la volaille de chair (9% de l’activité duGroupe), la société Ronsard a dû faire face aux difficultésliées à la crise aviaire malgré un redressement au derniertrimestre. Le groupe entend investir dans cette branche etva notamment agrandir, sans doute en 2008, son usineRonsard pour augmenter ses capacités de productionsélaborées de viandes de volailles. La capacité globale dusite va ainsi passer de 6 000 à 10 000 tonnes par an. Surune enveloppe de 30 millions d’investissements prévuepour 2007, une somme de 5 millions d'euros sur le trèscourt terme est prévue pour l'ouverture de deux nouvellesjardineries (Magasin Vert, Point Vert).

• Axa Private Equity va racheter Diana Ingré-dients, spécialiste français des additifs

Le fonds d'investissement est en négociation exclusive doitreprendre Diana au fonds Cognetas pour un peu plus de700 millions d'euros et pour un multiple de près de 12 foisl'excédent brut d'exploitation. La finalisation de la transac-tion reste toutefois conditionnée à l'avis du comité d'entre-prise qui se réunira en début de semaine prochaine. Lesdirigeants de Diana Ingrédients participeront de nouveau àl'opération, tout comme Cognetas qui investira de nouveauaux côtés d'Axa Private Equity mais en tant que minoritai-res. Cognetas fait une bonne affaire puisqu’il avait rachetéDiana Ingrédients à BNP Paribas en avril 2004 pour 270millions d'euros. Auparavant, la société avait longtempsappartenu à Paribas Affaires Industrielles. Diana Ingrédientsa réalisé 245 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2006en croissance de +13%. La société morbihannaise emploieun millier de personnes et génère un excédent brut d'ex-ploitation de 60 millions d'euros prévu pour 2007. Cettesociété déploie ses activités dans la région mais aussi ail-leurs dans le monde avec un total de 17 usines, notammentpour les arômes d'aliments destinés aux chiens et chats.En France, Diana Ingrédients possède plusieurs usines avecCAP à Pleucadeuc, Diana Naturals à Villers, Diana NaturalsSPI à Pleucadeuc (56), Diana Naturals à Cossé le Vivien (21),Diana Naturals à Antrain (35) et SFP à Elven (56).

38 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • N° 86 - JUILLET 2007

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• InVivo entre au capital d’Evialis

InVivo va acquérir la participation de 38,49% du capitald’Evialis, détenue jusqu’à présent par le fonds de BNP Pari-bas Antin Participation 15 et se prépare à lancer une OPAsur le solde. Le montant de l’opération, encore soumise àl’approbation des autorités compétentes, s’élèverait à 35,1millions d’euros et valoriserait le groupe à hauteur de 91,1millions d’euros. Le groupe de nutrition animale a affiché, en2006, un résultat net en recul de 50% à 3,9 millions d’euros,dû notamment à l’impact de la grippe aviaire et à la haussedes matières premières. Après la décision de Sofiprotéol demonter dans le capital du groupe Glon au mois de mars der-nier pour en devenir progressivement majoritaire, c’est autour d’InVivo de s’intéresser à Evialis. Né en décembre 2001de la fusion entre l’Union des coopératives agricoles d’agro-fournitures (UNCAA) et l’Union nationale de coopérativesagricoles de collecte céréalière (Sigma), InVivo est présentdans la sélection et la commercialisation des semences,l’agrofourniture, la nutrition et la santé animale, le stockageet le commerce international des grains, ainsi que la distribu-tion spécialisée et grand public. Avec un chiffre d’affaires de2,83 milliards d’euros, le groupe coopératif est notammentimplanté en Espagne, en Italie et en Hongrie via ses filialesspécialisées dans la nutrition animale, Inzo et Noé. Le groupeemploie 1673 salariés. De son côté, Evialis est présent auVietnam, en Inde, en Indonésie, au Brésil, en RépubliqueTchèque, en Turquie, en Espagne et en Italie. Le groupe s’estégalement implanté en Russie où il a récemment acquis lasociété de prémix Rossovit et en Chine où il a construit unenouvelle usine d’une capacité de 20000 tonnes dotée d’unlaboratoire d’analyses. Affecté par la grippe aviaire et la

hausse des matières premières, Evialis a clôturé son dernierexercice avec un résultat en recul de 50 % à 3,9 millionsd’euros et un chiffre d’affaires en baisse de 1,6% à 637 mil-lions d’euros. Le groupe avait annoncé la mise en place d’unplan de réorganisation de son portefeuille de marques aucours de l’année 2007, précisant que le marché françaispoursuivait son érosion et que son développement ne pou-vait se faire qu’à l’international. En 2006, Evialis a réalisé 76% de son chiffre d’affaires dans l’Hexagone mais ambitionne,à l’horizon 2010, de ramener cette part à 50 %, grâce à desefforts de développement portés à l’international notammentpar des opérations de croissance externe.

• Fleury Michon : CA en hausse, résultats enbaisse

Fleury Michon voit son chiffre d'affaires croître de 6,7%à 452,6 millions d'euros pour 2006 mais son résultatopérationnel est en baisse de 14,5% à 18,83 millionsd'euros. Le groupe affiche de bonnes performances surles produits stratégiques à marque Fleury Michon, enprogression de 12,7% (+ 19% pour les plats cuisinés,+12% pour le surimi, + 11% pour les jambons de porcet de volaille). A 237,5 millions d'euros, l'activité char-cuterie progresse de 6% tandis que l'activité traiteur, à188 millions d'euros, est en hausse de 4,1%. Malgré sapolitique de recentrage sur des produits à forte valeurajoutée et des gains de performance industrielle, legroupe a dû faire face à la hausse des coûts des matiè-res premières, emballages et transports et d'importantsinvestissements publicitaires. Pour l'année à venir, FleuryMichon reste fidèle à cette stratégie. Il souhaite notam-ment développer l'activité restauration hors domicile,déjà initiée avec la société de catering aérien canadienneDailyfood et les restaurants Graines d'Appétit, ainsi queses marchés étrangers. Dès le mois de septembre,l'usine de salades de Pouzauges, qui emploie 200personnes, sera dédiée à la préparation de plats cuisi-nés à destination de la RHF. Près de 40 millions d'eurosd'investissements sont prévus sur l'ensemble des sites.Sur le 1er trimestre 2007, le groupe a réalisé 119,5millions d'euros de chiffre d'affaires.

• Candia investit à Lons pour conquérir le Sud

Candia aura investi dix millions d'euros dans son usine deLons, dans les Pyrénées-Atlantiques, en 2008, pour accroî-tre sa part de marché en Espagne et au Portugal. Soutenuà hauteur de 12% par les collectivités locales, le plandémarré en 2006 prévoit la modernisation des lignes deconditionnement (leur capacité passerait de 12000 à18000 litres par heure), la construction d'une nouvelle sta-tion d'épuration (un million d'euros) et l'amélioration desinstallations frigorifiques. Employant 230 personnes,l'usine produit 260 millions de litres de lait, dont 30% sontexportés vers le Sud. Objectif : 290 millions de litres etplus d'un tiers d'exportations.

N° 86 - JUILLET 2007 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • 39

FLASHS AGRO-ALIMENTAIRES

Répartition du chiffre d’affaire d’EvialisTotal 2006 : 637 M eur (-1,6%)

Source : Evialis

France : 76%

Aliments completsFrance : 67%

Santé : 5%Premix spécialité :10%

AlimentscompletsInternational :18%

Autres : 3%

Asie : 7%

Europe de l’Est : 3%

Par zone géographique

Par activité

Europe du Sud :5%

Brésil : 6%

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• Agrial en forme

Son chiffre d'affaires de 1,52 milliard d'euros est en haussede 4,3% en 2006, son résultat net consolidé ressort à 27,1millions d'euros. Les activités agroalimentaires du groupeAgrial, dont le siège social est situé à Caen, mais les dévelop-pements très engagés dans l'ensemble de l'Ouest avec,notamment, la propriété de la cidrerie Raison près de Rennes,ont fortement contribué à sa croissance. Le chiffre d'affairesdes secteurs de l'agroalimentaire d'Agrial dépasse les 700 mil-lions d'euros, avec une progression de +7,5%. La branchelégumes -marque Florette- se développe désormais en Suisse.La branche volailles a été en croissance de +8,3% l'an der-nier en dépit de la crise. La branche boissons est en haussede +1,8%. L'objectif est de poursuivre cette croissance en2007. La branche coopérative du groupe (production animaleet végétale, agrofourniture) progresse de 2% avec un chiffred'affaires de 752 millions d'euros. A noter qu'Agrial vient ausside passer un accord avec Union Set au Mans. Les deux struc-tures coopératives s'unissent dans un même ensemble tout enconservant leur indépendance. Cette alliance va porter sur lagouvernance stratégique et managériale qui sera communepour optimiser et rationaliser les organisations, les investisse-ments et les moyens financiers nécessaires au développement.

Les plans de convergence entre Agrial et Union Set (363 mil-

lions d'euros de chiffre d'affaires) seront établis pour une mise

en oeuvre opérationnelle en juillet 2007.

• Bongrain améliore sa rentabilité

Le groupe Bongrain, avec un chiffre d’affaires quasiment

stable à 3,33 milliards d’euros, a amélioré de manière

sensible son résultat opérationnel courant et son résultat

net a fait un bond de 78 %. Pour le 5e fromager mondial,

l’exercice 2006 a bénéficié d’un contexte globalement plus

favorable. Après une année 2005 difficile, marquée notam-

ment par la chute des cours du veau, Bongrain a procédé

à plusieurs recentrages qui se traduisent dans les résul-

tats 2006. Le résultat opérationnel courant du groupe a

progressé l’an dernier de 9,7 % à 147,7 millions d’euros,

la marge opérationnelle s’établissant à 4,4 % du chiffre

d’affaires, en hausse de 0,4 point. Cette amélioration est

due au développement des volumes à l’international, aux

efforts de compétitivité industrielle qui ont atténué la forte

hausse des coûts de l’énergie, à la baisse du prix du lait

sur la plupart des marchés et à la bonne tenue des cours

des produits industriels qui a compensé la baisse des

subventions tandis que le premier semestre voyait se

redresser le cours de la viande de veau qui avait fortement

pesé sur les résultats en 2005. En France, la forte pres-

sion sur les prix n’a pas empêché les marques majeures de

résister, la loi Dutreil réduisant quelque peu les avantages

des MDD. Les ventes en Europe de l’Ouest, où le marché

a été en croissance de 2 %, ont été satisfaisantes, en par-

ticulier en Allemagne pour la marque Géramont qui est

devenue n°1 du marché, mais la filiale ukrainienne a souf-

fert de la fermeture des frontières russes. Globalement, ce

sont les nombreuses innovations qui ont contribué à ces

bons résultats, Bongrain jouant de plus en plus la carte

nutrition et santé comme cela était déjà visible dans ses 18

produits sélectionnés au Sial (Fine Bouche Oméga 3, P’tit

Louis Calcium, Carré Frais au yaourt,…). Au total, l’amélio-

ration des performances et les cessions d’activités ont

permis de diminuer l’endettement net du groupe de 573

à 422 millions d'euros, ce qui le fait passer en un an de 64

à 43% des fonds propres. Pour l’avenir, le groupe attend

encore beaucoup des retombées de ses plans initiés il y a

un an, usine par usine, pour en améliorer les performances

(centralisation des achats, spécialisation des outils, opti-

misation logistique ,…) : ils doivent générer des écono-

mies de l’ordre de 15 millions d'euros et ils ont conduit à

deux fermetures d’unités, l’usine de Saint-Méen et une

unité en Hongrie. Pour autant, le groupe, qui emploie 18

600 personnes (dont 8 580 en France) ne s’est pas donné

d’objectifs de réduction d’effectifs. En revanche, il ramène

à un niveau d’environ 100 millions d’euros par an ses

investissements industriels (contre 137 millions en 2005).

40 • LA REVUE DE L’OBSERVATOIRE DES IAA DE BRETAGNE • N° 86 - JUILLET 2007

AgrialGroupe coopératif agricole et agroalimentaire basé à Caen(14). Le chiffre d'affaires consolidé 2006 est de 1,520 milliardd'euros. Il est réalisé dans les activités d'agrofourniture, denutrition animale, de distribution rurale, de matériel agricole,et dans les filières animales et végétales (lait, viande bovine,porcs, volailles, céréales, légumes, boissons). La coopérative,qui est la société mère du groupe, compte 10 000 adhérentset développe ses activités sur 5 départements : la Manche,le Calvados, l'Orne, l'Ille-et-Vilaine et la Mayenne.Elle contrôle également, au travers de sa holding Agrialentre-prise, les activités agroalimentaires des branches légumes(Florette, Priméale), boissons (Ecusson, Loïc Raison), volail-les, et ses participations dans le groupe Socopa.

Union SetGroupe coopératif agricole et agroalimentaire basé au Mans(72). Le groupe Union Set réalise un chiffre d'affaires conso-lidé de 363 millions d'euros, dans les activités de collecte etcommercialisation de céréales, de productions animales(porcs, bovins, volailles, ovins), de nutrition animale, d'appro-visionnement et d'agrofourniture, de semences et de distribu-tion grand public. La coopérative Union Set regroupe 10 000adhérents. Sa zone d'activité s'étend sur la Sarthe, l'Indre etLoire et les territoires limitrophes. La coopérative contrôle autravers de ses filiales des activités de fabrication et commer-cialisation de semences (Centre Sem, Benoit Sem), des socié-tés de productions porcines (Porc Innov, Socav), 39 pointsde vente à l'enseigne Gamm vert (Sicalem, Jardins d'Eme-raude), ainsi que des participations dans le groupe Socopa.

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• Terrena confirme son redressement en 2006

Après une période difficile, le premier groupe coopératiffrançais, Terrena, confirme son redressement. En 2006,malgré un chiffre d'affaires en légère baisse de 1,2 %, à3,1 milliards d'euros, «en raison de la grippe aviaire», legroupe a vu son résultat d'exploitation augmenter de 1,2million d'euros, à 16,6 millions d'euros. Les productionsanimales concentrent 34% des volumes, le lait 11%, lanutrition animale 15%, l'agrofournitures 17%. Le résultatnet consolidé du groupe ressort à 25,3 millions d'euros enaugmentation de 17,3 millions d'euros par rapport à 2005.La coopérative seule voit également son résultat nets'améliorer en 2006, à 17,6 millions d'euros (+ 1,9 %), mal-gré un chiffre d'affaires en retrait de 4,3 %, à 912 millions.Ces bons résultats s'expliquent en partie par l'assainisse-ment de l'activité de Gastronome, la filière volailles dugroupe (157 000 tonnes par an). Malgré un exercice encorenégatif (-3,3 millions d'euros), cette filiale a réduit forte-ment ses pertes grâce à un important plan de restructura-tion. Ce résultat aurait pu être meilleur si la grippe aviairen'avait pas eu un impact négatif de 9 millions d'euros surle premier semestre 2006 selon ses dirigeants. A l’avenir unvaste programme de 95 millions d'euros d'investissementsrépartis sur 5 ans. 53 millions d'euros sont réservés à latransformation agroalimentaire. Trois projets principauxsont avancés avec la construction du Moulin d'Andrezépour un montant de 5,5 millions d'euros. Il est aussi prévula construction de l'unité produits élaborés de viandesSoviba Angers pour 11 millions d'euros (entrée en serviceen septembre 2007). Une unité fromagère à la laiterie duVal d'Ancenis va nécessiter 10 millions d'euros d'investis-sements avec une entrée en service de l'équipement en2008. D'autre part, le groupe entend plus s'engager dansdes croissances externes, il se réserve la somme de 15millions d'euros pour ces opérations dédiées essentielle-ment aux produits élaborés.

• LDC prend le contrôle de L'œuf landais

LDC prend le contrôle de L'œuf landais qui réalise 12millions d'euros de chiffre d'affaires avec 50 salariés.Basée à Habas, dans les Landes, cette dernière verra saproduction commercialisée par Ovalis, la filiale dont s'estdotée LDC avec l'objectif d'atteindre 55 millions d'euros devente d'œufs d'ici trois ans.

• Le groupe Toury repris par Dischamp et troisautres entreprises

Le tribunal de commerce de Clermont-Ferrand a ordonnéla cession du groupe Toury (lait, fromages AOC, jus defruit) au fromager auvergnat Dischamp associé à l'Espa-gnol Leche Pascual, au Glac (lait et beurre) et à Vitager-mine, au détriment de Lactalis qui a lancé un recours. Le

groupe Toury est spécialisé dans le lait de montagne etles fromages d'Auvergne AOC et achète le lait de plus de1.500 éleveurs du Massif central, avait été placé enredressement judiciaire le 3 avril. Les fromageries Paul Dis-champ de Sayat (Puy-de-Dôme) se sont associées avec leGlac, troisième producteur français de lait de consomma-tion, installé à Surgères (Charente-Maritime), l'EspagnolLeche Pascual (numéro un espagnol du lait et des jus defruit) et la société Vitagermine (produits diététiques) pourreprendre l'ensemble des sites de production et dupersonnel du groupe. Le Glac et Dischamp reprennentensemble la collecte de lait. La production de fromageAOC, notamment du Saint-Nectaire, revient à Dischamp.Leche Pascual reprend l'usine de jus de fruit Cidou, àMittesheim (Bas-Rhin), et Vitagermine reprend l'activitéalimentation infantile. Le groupe familial Toury, qui emploiequelque 500 salariés répartis dans neuf entreprises, avaitété placé en redressement judiciaire le 3 avril, peu après ladémission de ses dirigeants, Jean Toury et sa soeurAnnette, qui avaient déposé le bilan. Le groupe, dont lesiège social se trouve à Saint-Genes-Champanelle (Puy-de-Dôme), totalise un passif estimé à plus de 150 millionsd'euros, dont 100 millions de dettes bancaires à courtterme, pour un chiffre d'affaires annuel de 230 millionsd'euros.

• Bouvard croque le biscuitier Cantreau

Le groupe biscuitier Bouvard, basé à Ceyzériat, dans l'Ain,et spécialisé dans les biscuits pour marques de distribu-teur, a pris le contrôle des Biscuits Cantreau, société deFontenay-le-Comte (Vendée) spécialisée dans les bou-doirs, biscuits aux oeufs et à la cuillère, également pourla grande distribution. Cette dernière emploie près de 160salariés et a publié un chiffre d'affaires de 16,2 millionsd'euros avec un résultat net négatif de 358.000 euros en2005. Gilles Cantreau, membre de la famille fondatrice,demeure au sein de l'entreprise en tant que directeur géné-ral délégué. “Cantreau était en difficulté, nous nous som-mes rapprochés dans le but de mieux s'organiser et defaire face sur le marché des biscuits aux oeufs, qui subit lapression des GMS. Il y a une remise en cause à opérer,des synergies à trouver ainsi qu'une mise en commun denos forces, notamment en matière d'achats dans uncontexte de forte hausse des matières premières”, expli-que Alain Lainé, le PDG de Bouvard, qui produit égale-ment des biscuits aux oeufs sous la marque Délos. Aveccette acquisition, le groupe, intégralement détenu par sondirigeant et sa famille, atteint 145 millions d'euros de chif-fre d'affaires, ce qui conforte la place de ce groupe parmiles premiers biscuitiers de France. La société emploie1.100 salariés sur sept sites industriels. Elle est déjàconnue dans l'Ouest pour avoir repris en 2002 les BiscuitsSaint-Georges, basés à Saint-Georges-des-Gardes, près

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FLASHS AGRO-ALIMENTAIRES

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de Cholet (Maine-et-Loire). Elle avait alors plus que doubléde volume. Ses autres unités se trouvent à Dole, dans leJura, à Bessay dans l'Allier, où sont fabriqués les biscuitsDélos, et à Anneyron dans la Drôme, où se trouve laBiscuiterie de la Tour d'Albion. Le groupe s'est dessaisil'an dernier de la biscuiterie Coathalem à Quimper,spécialisée dans les quatre-quarts bretons.

• Bongrain et Sodiaal s'associent

Bongrain et le groupe laitier coopératif Sodiaal souhaitentréunir au sein d'une société commune détenue à paritéleurs filiales Compagnie de Fromages (marque Coeur deLion) et Fromageries Riches Monts (marques Le Rustique,Révérend et raclettes Richemont). Le groupe coopératifSodiaal était à la recherche d’une solution pour son acti-vité “fromage”, un domaine dans lequel il n'occupe qu'unepetite taille avec un chiffre d'affaires qui stagne depuislongtemps autour de 350 millions d'euros. Bongrain, quiréalise 60% de son chiffre d'affaires dans les fromages,apporterait son portefeuille de pâtes molles et Sodiaall'ensemble de son activité fromagère. Sodiaal va apporter6 usines et Bongrain 3 à ce nouvel ensemble dont les ven-tes devraient avoisiner les 500 millions d'euros de chiffred'affaires. Ce nouvel acteur du marché du fromage enEurope bénéficierait de la complémentarité des marques,des moyens industriels, des positions commerciales etdes savoir-faire des collaborateurs des deux entreprisesainsi rapprochées. Son assise permettrait de mieux appré-hender les importantes mutations engendrées par la nouvellepolitique agricole commune, notamment en renforçant lasituation des producteurs de lait, en enrichissant la gammedes produits et des services offerts aux clients et enconfortant l'autonomie et la pérennité de l'activité froma-gère en France. Les deux groupes et notamment Sodiaalont fort à faire face à la concurrence de Lactalis, le leadereuropéen du fromage.

• Gel Manche change de direction et investit

Gel Manche a réalisé de chiffre d'affaires de 13,7 millionsd'euros, en hausse de 14%, et a pour objectif d'atteindre14,2 à 14,5 millions d'euros en 2007. Le nouveau direc-teur de cette filiale de Surgemer (groupe La Floridienne)par ailleurs actionnaire de Maréval et de Larzul, prévoitd'investir 1,7 million d'euros dans l'augmentation de 1500m2 de la surface de son usine de Carentan (Manche). Cettesurface, dédiée au stockage froid (positif et négatif) ainsiqu'à la préparation des commandes, "permet de libérerde l'espace de process sur le site actuel, et de redistribuerde manière plus cohérente les ateliers de production" deterrines de la mer, salades et autres produits mixés oumoulinés. Ces plats cuisinés à texture modifiée, destinésaux personnes âgées ou hospitalisées, sont un axe dedéveloppement majeur de l'entreprise.

• Comexo vole de ses propres ailes

Entrée dans le giron du groupe Heinz en 2001, Comexoen sort à la faveur d'un LMBO organisé par son directeur,Philippe Guergadic, qui en devient le président. Implantéeà Château-Renard (Loiret), Comexo estime être devenue lepremier fournisseur de l'industrie alimentaire et ledeuxième de la RHD en sauces fraîches. En 2006, elle aréalisé 14 millions d'euros de chiffre d'affaires pour uneproduction dépassant 10000 tonnes, avec 53 salariés. Deson côté, Heinz poursuit le recentrage qui l'a déjà conduità se séparer de Petit Navire (Paul Paulet) en France.

• Nutreco : finalisation de l'opération avecEvialis

Le Néerlandais Nutreco a annoncé que la transaction avecEvialis est finalisée. Elle concernait Trouw Nutrition Francebasé à Vigny (Val d'Oise) qui regroupe l'activité Premix(pré-mélanges vitaminés) du groupe Nutreco. Cette opé-ration n’intègre pas l’unité industrielle située dans lesCôtes d’Armor. Les deux groupes avaient annoncé l'opé-ration au mois de septembre 2006. Le montant n'est pasrévélé. Evialis a de son côté annoncé avoir conclu unaccord de partenariat en Roumanie, dans le Nord-Est dupays, avec le Groupe Agricola International Bacau. Cettenouvelle société créée sous la forme d'une joint-venture,dont Evialis est le partenaire majoritaire, permettra à courtterme de doubler la taille des activités dans ce pays,nouvellement intégré à l'Union européenne.

• Le fromager Wälchli s’agrandit

Le spécialiste de la fabrication et de l’affinage du Saint-Nectaire (14 millions de chiffres d’affaires en 2006, 53 sala-riés) inaugure un nouveau site de conditionnement et unnouveau siège social construits pour 1,6 million d’euros àVessade (Cantal). Cette installation de 1 650 m2 accueilleune salle de réception des fromages blancs et une sallede conditionnement avec la mise en place d’une ligne dedécoupe et de conditionnement de Saint-Nectaire enportions libre-service. Des locaux administratifs neufscomplètent cette nouvelle implantation. L’ancienne usineservira à la réception du lait jusqu’à la fabrication dufromage blanc. Cet agrandissement permet une augmen-tation de la capacité d’affinage et de stockage qui passerade 100 tonnes à 150 tonnes par mois.

• Nactis reprend PB Gelatins France

Nactis (31 millions d’euros de chiffre d’affaires estiméspour 2007), spécialiste des ingrédients alimentaires, aannoncé la reprise de PB Gelatins France, filiale françaisedu groupe belge Tessenderlo (2,2 milliards d’euros de chif-fre d’affaires), troisième producteur mondial de gélatines.

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FLASHS AGRO-ALIMENTAIRES

PB Gelatins France (12,5 millions d’euros de chiffre d’affai-res) possède une usine implantée à Furdenheim, près deStrasbourg (Bas-Rhin). Elle produit environ 4 800 tonnesd’ingrédients (mixes, compositions aromatiques, aidesculinaires, décors, saumures, gelées et gélatines) com-mercialisés sous la marque Prochar. Elle vient consoliderle périmètre de Nactis, fondé en 1996 à partir de la sociétéBaube qui a depuis réalisé plusieurs opérations de crois-sance externe. Et qui ne compte pas s’arrêter là,puisqu’elle vise, à l’horizon 2012, un chiffre d’affaires de100 millions d’euros.

• Le Brésilien Perdigao prend pied dans l'UE

Le groupe Perdigao, numéro deux de l'agroalimentaire auBrésil, a annoncé mardi un accord de principe sur le rachatdu néerlandais Plusfood (viandes transformées) pour unmontant de 30 millions d'euros. Avec ce rachat, Perdigaoveut pouvoir toucher le consommateur final en Europe.Lorsque le processus d'acquisition sera conclu, il sera lepremier groupe agroalimentaire brésilien à disposer d'uni-tés industrielles en Europe. Plusfood Groep BV, filiale deCebeco Groep BV, fabrique des produits transformés àbase de viande bovine et de poulet sous les marques Friboet Friki. Plusfood emploie 370 personnes dans trois uni-tés industrielles aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne et enRoumanie. Sa capacité de transformation est d'environ20 000 tonnes par an de produits finis et son chiffre

d'affaires tourne autour de 70 millions d'euros. En 2006,Perdigao a réalisé un chiffre d'affaires de 6,1 milliards dereals (2,3 milliards d'euros environ) en dépit d'une baissede 13,3% de ses exportations, affectées par l'apprécia-tion du real face au dollar et de par l'impact de la grippeaviaire sur la consommation. Perdigao opère principale-ment dans l'élevage et l'abattage de poulets de bovins etde porcins et dans les viandes transformées, ainsi quedans les plats cuisinés (pâtes, pizzas...).

• Bénéfice net de Vion en hausse

En 2006, le groupe VION a réalisé un CA de 7,4 milliardsd’euros (+18% par rapport à 2005). Le bénéfice net dugroupe passe de 69,5 millions à 81,4 millions d’euros(+17%). Dans le segment viandes fraîches, VION aaugmenté son CA de 14% à 6,4 milliards d’euros Dans lesegment plats cuisinés (principalement de la viandereconstituée), le CA a augmenté de 44% pour atteindre1,1 milliard d’euros. Le CA de la division ingrédients (Sonacet Rendac) a augmenté de 5% pour s’établir à 578 mil-lions d’euros. Le groupe Moksel, une des plus grossesfiliales allemandes de Vion Food Group, a enregistré en2006 un résultat avant impôt négatif (- 2 millions d’euros)contre plus 7,4 millions d’euros en 2005. Le résultat aprèsimpôt est passé de 5,6 millions en 2005 à 6,5 millions d’eu-ros. Le CA a progressé de 8,7 % passant de 1,83 à 1,99milliard d’euros.

BULLETIN D’ABONNEMENT (juillet 2007)Je m’abonne à La Revue de l’Observatoire des IAA pour 1 an (4 numéros + suppléments spéciaux)

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Nom de la personne destinataire : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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“Le Trade marketing : comment optimiser les relations IAA / clients ” Cette étude réalisée par l’Observatoire économique des IAA de Bretagne, enpartenariat avec Agrocampus, l’ABEA et le Conseil régional, vous invite àprendre connaissance des pratiques de trade marketing dans l’agroalimentaireet des perspectives de création de valeur qu’elles engendrent..

Renseignements : Tél : 02.23.48.27.70 Marie-Louise Le Galloudec ou [email protected]

Comitéde rédaction

Pierre BELLECIAAI - ESC Brest

Alain BENESTEAUChambre régionalede Commerce et d’Industrie

Stéphanie BENVELChambre régionalede Commerce et d’Industrie

Gilbert BLANCHARDCBB Développement

Claude BROUSSOLLEDirecteur de recherche honoraire - INRA

Jean-Luc CADEAdefia

Didier CEBRONDRAF Bretagne

Patrick DOUDARDBanque de France

Gwënola FLOC’H-PENNChambre d’Agriculture du Finistère

Stéphane GOUINAgrocampus Rennes

Vincent HOVELAQUEAgrocampus Rennes

Françoise LEDOSCoop de France Ouest

Nathalie LE DREZENChambre d’Agriculture des Côtes-d’Armor

Bernard LE CALVEZDirection régionale de l’INSEE

Georgette MERCIERCCI Morbihan

Joseph PENNORSChambre régionale d’Agriculture de Bretagne(Collège salariés)

Jean-Luc PERROTChambre Régionale d’Agriculture deBretagne

Monique RUFFELChambre Régionale d’Agriculture deBretagne

Jean-Paul SIMIERConseil régional de Bretagne

Philippe SOMMERCCI Morbihan

André SOUTEYRATChambre régionale d’Agriculture de Bretagne

Dépôt légal 2eme trimestre 2007

Directeur de la publication : Jacques JAOUENResponsable de la rédaction : Jean-Luc PERROT

Prix de l’abonnement :99 € par an, 27 € au numéro

La reproduction des informations contenuesdans ce bulletin est autorisée sous réserve dela mention de la source :“Revue de l’Observatoire Économiquedes IAA de Bretagne”.

Observatoire Economique des IAA de BretagneChambre régionale d’Agriculture

Rond point Maurice le LannouCS 7422335042 Rennes Cedex

Cette revue trimestrielle d’informations bénéficie du soutien financier du ConseilRégional de Bretagneet de la Direction Régionale de l’Agriculture et de la Forêt

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