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14 BOULEVARD HAUSSMANN 75438 PARIS CEDEX 09 - 01 57 08 50 00 19/20 JAN 13 Quotidien Paris OJD : 316852 Surface approx. (cm²) : 1001 N° de page : 2-3 Page 1/4 GOURCUFF@ 1109205300508/XMB/OTO/1 Eléments de recherche : ALAIN DE GOURCUFF ou GOURCUFF GRADENIGO ou EDITIONS GOURCUFF GRADENIGO : toutes citations re • ••• EXCELLENT ••O BON ••DO MOYEN •OOO DÉCEVANT Théâtre « La Réunification des deux Corées » Paradoxalement, le titre de la piece renvoie à des histoires d'amour pleines d'humanité. Le tout écrit et mis en scène par un magicien, Joël Pommerai. Ateliers Berthier-Theâtre de l'Odéon (Paris XVII*). L'avis du Figaro : So £9 ^ tsi -v. •ii Arts Histoire des lignes Voila une superbe exposition qui s'interroge sur la ligne avec l'appui de Pierre Bismuth, Kandinsky (notre photo), Eleanor Antin, Dove Allouche et Penone. Centre Pompidou-Metz, jusqu'au 1 er avril. L'avis du Figaro : • • • O Z UNE PEINTRE ET NON UNE DANSEUSE Marie-Anne-Eléonofe de Grave fut la mère du dernier ministre de la Guerre de Louis XVI. Jusqu'alors on croyait que ce portrait était celui de « La » Gulmard, célèbre danseuse du temps. M me de Grave fut sans doute peintre, comme semblent l'Indiquer, au premier plan, un torchon tâche dè peinture et deux coquilles contenant des couleurs. 3. UN IMPRIMEUR À LA PLACE D'UN ÉCRIVAIN. Pour cette figure idéale de l'Inspiration, on pensait que Fragonard s'était basé sur les traits de son ami Saint-Non. On a ici affaire a Louis-François Prault, imprimeur du roi comme son père. Cet ami des Encyclo- pédistes possédait des Fragonard dont la Jeune fille tenant deux petits chiens, aujourd'hui propriéte de Jeff Koons. 4. UNE MUSICIENNE À LA PLACE D'UNE ALLÉGORIE DP L'ÉTUDE. Formellement Identifiée, Anne-Louise Brlllon de Jouy était musicienne. On aperçoit un clavecin a gauche dans le tableau ou elle consulte non pas un livre, mais un cahier de musique. Pour la petite histoire, elle a entretenu une amitie amoureuse avec Benjamin Franklin.

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14 BOULEVARD HAUSSMANN75438 PARIS CEDEX 09 - 01 57 08 50 00

19/20 JAN 13Quotidien Paris

OJD : 316852

Surface approx. (cm²) : 1001N° de page : 2-3

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re• ••• EXCELLENT• ••O BON••DO MOYEN•OOO DÉCEVANT

Théâtre « La Réunificationdes deux Corées »Paradoxalement, le titre de la piece renvoieà des histoires d'amour pleines d'humanité. Letout écrit et mis en scène par un magicien, JoëlPommerai. Ateliers Berthier-Theâtre de l'Odéon(Paris XVII*). L'avis du Figaro :

So

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•iiArts Histoire des lignesVoila une superbe exposition quis'interroge sur la ligne avec l'appui dePierre Bismuth, Kandinsky (notre photo),Eleanor Antin, Dove Allouche et Penone.Centre Pompidou-Metz, jusqu'au1er avril. L'avis du Figaro : • • • O

Z UNE PEINTRE ET NON UNEDANSEUSE Marie-Anne-Eléonofede Grave fut la mère du dernier ministrede la Guerre de Louis XVI. Jusqu'alorson croyait que ce portrait était celui de« La » Gulmard, célèbre danseusedu temps. Mme de Grave fut sans doutepeintre, comme semblent l'Indiquer, aupremier plan, un torchon tâche dè peintureet deux coquilles contenant des couleurs.

3. UN IMPRIMEUR À LA PLACED'UN ÉCRIVAIN. Pour cette figureidéale de l'Inspiration, on pensait queFragonard s'était basé sur les traitsde son ami Saint-Non. On a ici affaire aLouis-François Prault, imprimeur du roicomme son père. Cet ami des Encyclo-pédistes possédait des Fragonard dontla Jeune fille tenant deux petits chiens,aujourd'hui propriéte de Jeff Koons.

4. UNE MUSICIENNE À LA PLACED'UNE ALLÉGORIE DP L'ÉTUDE.Formellement Identifiée, Anne-LouiseBrlllon de Jouy était musicienne.On aperçoit un clavecin a gauchedans le tableau ou elle consultenon pas un livre, mais un cahierde musique. Pour la petite histoire,elle a entretenu une amitie amoureuseavec Benjamin Franklin.

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5. UN ARTISTE À LA PLACED'UN AUTRE. On a longtempsévoqué les noms des peintres Jeanou Jacques-André Nalgeon pource portrait, allégorie du jeune artiste.Il s'agit en fait de Charles-Paul-JeromeBrea. Ephémère pastelliste - ll inventaun procede de fixatif - et probablementgraveur, il ne connut que quèlquessuccès ponctuels comme miniaturiste.

6 UNE INTELLECTUELLE A LAPLACE D'UNE DIVA. La Femmeau chien, d'Inspiration rubénlenne,aussi surnommée par ses détracteursLa Castafiore, s'avère étre Marie-EmilieCoignet de Courson, issue d'une desplus vieilles familles bourguignonnes.À Paris, ses appartements proches deceux de M™ du Deff and étaient connuspour abriter des reunions tres en vue.

7. UN BANQUIER PLUTÔT QU'UNÉLÉGANT. Jusqu'alors on ne savaitqui avait eté représenté dans ce Portraitd'homme ganté, tres enleve, conservedans une collection privée. Il s'agit sanséquivoque de Gabriel-Auguste Godefroy,banquier et contrôleur de la marine.Au Louvre, on peut le voir enfant :Chardin l'a saisi alors qu'il s'amuse avecune toupie. La composition est célèbre.

Les vrais modèlesde Fragonard

ARTS Un dessin de l'artiste, récemment découvert, a conduitle Louvre à débaptiser le portrait de Diderot. Aujourd'hui, ce document

le contraint à revoir encore quatre oeuvres. Et ce n'est pas fini...

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ÉRIC BIËTRY-RIVIERRE

la decouverte d'un dessinde croquis de Jean-Honore Fragonard(1732 1806), passé en vente publique àDrouot le 1er juin, continue de produuedes reactions en chaîne Après avoircontribue à débaptiser le célèbre portraitqui passait dans les manuels scolairespour celui de Denis Diderot, comme LeFigaro I a révèle (nos editions du 21 no-vembre) , il va conduire a modifier radica-lement les notices et la perception -d'au moins six autres portraits du volup-tueux auteur du Verrou et des Hasardsheureux de l'escarpolette C'est ce que de-montre Carole Blumenfeld dans une elu

de à paraître en février, Une facétie deFragonard^) Docteur en histoire del'art, chargée de mission au Palais Feschd'Ajaccio, elle s'est vu confier l'analysedu document par les marchands HubertDuchemin et Lilas Sharifzadeh, acqué-reurs pour le compte d'un particulierfrançais II revenait a cette brillante jeunefemme, ancienne pensionnaue de l'Aca-démie de France a Rome, organisatrice en2009 au Musee Cognacq-Jay d'une retrospectrve sur Marguerite Gérard (la belle-sœur et élève de Fragonard), puiscommissaire de l'exposition « La peintu-re de genre française entre Révolution etRestauration » en 2011 au Musee desAugustins a Toulouse, d'ecumer les archives et de croiser les informations

Ses indices de depart9 Dix-huit légen-des, plus ou moins hsibles, plus ou moinselliptiques, écrites par l'artiste sous cha

Quatre tableaux disparusLa feuille decouverte, qui peut etreun plan jamais réalise pourun accrochage au Salon de peinture,un projet avorté de gravure ou encoreet plus volontiers un simpleaide-mémoire pour Fragonard, alignesur trois rangs dix-huit croquis detableaux Or Ils ne correspondentqu'a quatorze toiles connuesQuld des quatre autres ~> Elles ont fortprobablement existé et sont doncconsidérées comme perdues Détruitesou simplement disparues ~> Mystere lln est donc pas exclu qu'on en retrouveun jour. La plus petite, qui correspond

au format genéral de la série, serait celuid'une femme nommée La Fol ou Le Fol.Un grand tableau représenteraitCatherine Jeanne de Montmorency-Laval, la très riche et excentrique cousinede I abbe Saint Non Elle fut un tempsla maitresse du duc de LauzunLes deux autres, de taille comparable,pourraient être ceux du collectionneurAlexandre-Nicolas Le Prieur et d'undénomme Chastel ou Chatel ll existaità la fin des années 1760 un fermiergeneral et un trésorier genéral répondanta ce nom Mais rien n'atteste d'uneéventuelle relation avec le peintre É B.-R

cun des dix huit croquis de portraits dis-cernables sur la feuille de 235 x 350 mmAprès sept mois af recherches dans leMmuber central des notaires parisiens etle recoupement avec l'entourage deFragonard dans les annees décisives, 1769et suivantes, elle a largement reconstruitle puzzle D'abord, elle confirme ce qu'aannonce le site Internet La tribune de l'artle 30 novembre le portrait de Diderot estbien plus'certainement celui d'Ange Ga-briel Meusmer de Querlon, un auteurd'ouvrages licencieux (I)

Autre figure que le Louvre devra dé-baptiser M"* Guimard (2) A la place de lafameuse danseuse, il faut en effet voirMarie-Anne Eléonore de Grave, unedame de la haute bourgeoisie De mêmepour l'archétype de L'Ecrivain (3) II s'agiten réalité de Louis-François Prault, im-primeur et collectionneur d'oeuvres deFragonard Idem encore pour L'Etude (4)La jolie jeune fille qu'on croyait allégori-que a bel et bien vécu Elle s'appelait An-ne Louise Brillon de Jouy et était musi-cienne Elle aussi possédait un Fragonard

Une fiancée de BeaumarchaisPareillement enfin pour la figure parfaitedu Jeune artiste (S) II se nomme Char les-Paul Jerôme Brea Pastelliste, probable-ment graveur et miniaturiste, il achetaitdes Fragonard avec ce qu'il gagnait Dansle même sens, au Metropolitan Muséum ofArt de New York, la Femme au chien (6) estidentifiée comme une certaine MarieEmilie Coignet de Courson, grande bour-geoise également Le prestigieux museeremplacera-t-il le cartel9 Relevons en-core, dans une collection particulière, lecas d'un Portrait d'homme (7) II s'agit«sons aucun doute » du banquier Gabriel-Auguste Godefroy

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Un autre collectionneur peut se frotterles mains à la lecture des travaux de l'historienne Son Portrait de femme serait« très certainement » celui dè la claveciniste creole Anne Pauline Le Breton dontle premier nance fut un certain PierreAugustin Caron de Beaumarchais Quantau propi letaire de La Présidente Aubrv, unportrait ovale déjeune femme aux alluresde vestale, il pourrait se convaincre a lalecture des travaux de la chercheuse qu'ildétient plus probablement une représentation d Anne Madeline Petineau, épousedu président du bureau des financesd'Orléans François Pascal Haudry Encore un client de Fragonard

Dans deux autres cas enfin Carole BJu-menfeld est moins affirmative Elle avance pour Le Guerrier conserve au FrancineClark Art Institute de Williamson (EtatsUnis) un modele guère martial le minia-turiste Pierre Adolphe Hall Lui aussi posseddif plusieurs Fragonard Toutefois unautoportrait conserve à Stockholm juge

« non ressemblant », la fait s'interroger IIpeut etre aussi ce Noel Halle peint parEtienne Aubry visible à Versailles

Identifier Michel Ange Challe dans leplus grand portrait connu de Fragonardîe Cavalier assis pres d une fontaine pré-sente au Musée catalan de Barcelone nedemeure également pour elle « qu unehypothèse» Seul argument favoiableChalle était un ami influent qui sav ait dénicher des clients ou l'être lui mêmeTout comme l'étaient encore La Bretecheet Saint Non dont les portraits au Louvre,surnommés respectivement par I usageLa Musique et Figure de fantaisie, sont enréalité déjà identifies par des etiquettesanciennes au dos des tableaux

Ainsi se précise tout un reseau « Exceptepour la toile La Liseuse de la NationalGafler> de Washington oui n est atcompagnée d'aucune legende sur la feuille preuveest f alte aue nous avons affaire dani, cet ensemble a des individus n avant nen d imagino» e ou d'idéal Tous graviraient autourde I artiste », conclut Carole BlumenfeldUs en disent long sur le système de promotion mutuelle en vigueur Grace a uncercle de supporteurs qu il savait magni-fier en quèlques coups de pinceaubrillamment sentis le peintre n a pas eubesoin d exposer apres 1769 ll leur vendait directement sa production •(*) « Une facette de Fragonard »,édition Gourcuff Gradenigo 80 p 23 £

L UN LIBERTIN A LA PLACEDE DIDEROT. Ange-Gabriel Meusnier deQuerlon est Identifie à partir de l'Inscription« Meunier » sur la feuille de croquis « J'aiécarte les Meunier ou Meusnier proches deFragonard mds trop vieux ou que I on ne peutcomparer avec un outre portrait expliqueCarole Blumenf eld Et ] aboutis à ce person-nage avocat employe de la Bibliothequedu roi, traducteur journaliste et auteur delittérature erotique Les Grâces son ouvragequi a eu le plus grand succes alors o éte publiédans un format ln octavo identique a celuiqu on volt dans le tableau Quand Fragonardle peint, ll a 67 ans et vient de donner un filsa son épouse beaucoup plus Jeune que luiNotons que le banquier Beaujon a accueillice libertin au soir de so vie dans son hotelparticulier I actuel Palais de I Êlysee »