Exaucement des prières et souveraineté de Dieu · 2013. 5. 10. · 2 LA PRIÈRE Exaucement des...

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2 LA PRIÈRE LA PRIÈRE Exaucement des prières et souveraineté de Dieu Extrait d’une conférence donnée par Henri Blocher au Centre Evangélique de Lognes en novembre 2006, avec permission 1 1 Le texte complet peut se lire dans Henri Blocher, « Pour une théologie de la prière », Théologie évangélique, vol. 5, n°2, 2006, p. 85-102. 2 Réponses à Christian Willi, Le Christianisme aujour- d’hui, 3/n°10, novembre 2005, p.23. Comment la prière obtient-elle ce qu’elle a demandé ? C’est ce qu’on appelle l’efficacité de la prière (ou son « efficace », synonyme un peu vieilli mais plus élégant) et beaucoup y voient le problème de la prière : « Autant le non-exaucement d’une prière constitue un problème de spiritualité, autant son exaucement demeure un problème de théologie », déclare Emile Nicole 2 . L’Ecriture comme l’expérience l’attestent : la présentation des requêtes est suivie de la réalisation des choses souhaitées, elle se montre très puissante (polu ischueï, Jc 5.16) par rapport à son objet, même lorsque celui-ci est bien distinct de la per- sonne de l’orant. La prière « change les choses », elle modi- fie des états de fait ; au moins dans certains cas, on a le droit d’ajouter que ce changement n’aurait pas eu lieu si la prière n’avait pas été faite. Pourquoi y a-t-il problème ? A cause de l’enseignement biblique sur la souveraineté de Dieu, et son plan établi (en gros et en détail , pas d’échap- patoire) dès avant la création : « Nous avons été mis à part, prédestinés [v.4, avant la fondation du monde] selon le projet de celui qui opère tout selon la décision [ou déli- bération, boulè] de sa volonté » (Eph 1.11). HENRI BLOCHER Pages Mai 2007 7/05/07 18:25 Page 2

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    L A P R I È R EL A P R I È R E

    Exaucementdes prières et souverainetéde Dieu

    Extrait d’une conférencedonnée par Henri Blocher auCentre Evangélique deLognes en novembre 2006,avec permission1

    1 Le texte complet peut se lire dans Henri Blocher, « Pourune théologie de la prière », Théologie évangélique, vol.5, n°2, 2006, p. 85-102.2 Réponses à Christian Willi, Le Christianisme aujour-d’hui, 3/n°10, novembre 2005, p.23.

    Comment la prière obtient-elle cequ’elle a demandé ?

    C’est ce qu’on appelle l’efficacité de la prière (ou son« efficace », synonyme un peu vieilli mais plus élégant) etbeaucoup y voient le problème de la prière : « Autant lenon-exaucement d’une prière constitue un problème despiritualité, autant son exaucement demeure un problèmede théologie », déclare Emile Nicole2. L’Ecriture commel’expérience l’attestent : la présentation des requêtes estsuivie de la réalisation des choses souhaitées, elle se montretrès puissante (polu ischueï, Jc 5.16) par rapport à sonobjet, même lorsque celui-ci est bien distinct de la per-sonne de l’orant. La prière « change les choses », elle modi-fie des états de fait ; au moins dans certains cas, on a ledroit d’ajouter que ce changement n’aurait pas eu lieu sila prière n’avait pas été faite. Pourquoi y a-t-il problème ?A cause de l’enseignement biblique sur la souverainetéde Dieu, et son plan établi (en gros et en détail, pas d’échap-patoire) dès avant la création : « Nous avons été mis àpart, prédestinés [v.4, avant la fondation du monde] selonle projet de celui qui opère tout selon la décision [ou déli-bération, boulè] de sa volonté » (Eph 1.11).

    HENRI BLOCHER

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    Comment la prière, dontnous prenons l’initiative,peut-elle changer deschoses déterminéesdepuis l’éternité ?

    Un premier point exige une entièrenetteté. La puissance ne réside pas dansla prière elle-même, ni comme formule, nicomme exercice. Le paganisme attribuesouvent l’efficace à l’énonciation même desparoles, chargées d’énergie sacrée. Ainsides prières du Rig-Véda et des 74 000 versque les prêtres, qui les ont appris par cœur,doivent réciter sans une seule faute pourobtenir l’effet voulu3. Ainsi de celles quedevaient prononcer prêtres ou magistratsromains, à l’époque biblique4. L’Ecriture estindemne d’une te l le superst i t ion.Contrairement à l’opinion de certains cri-tiques, qui projettent volontiers sur la reli-gion révélée d’Israël les schémas qu’ils onttrouvés dans le paganisme avoisinant,l’Ancien Testament ne confère pas aux for-mules prononcées une force propre, enquelque sorte magique5 ; c’est l’autorité dupatriarche, par exemple, dans le contexteinstitutionnel prévu, selon les conventionssociales et dispositions de l’alliance divine,qui s’exerce dans la bénédiction, et non unpouvoir appartenant aux mots eux-mêmes6 ; la parole prophétique, parole parexcellence, ne se réalise pas par sa propreénergie, mais parce que YHWH veille sursa parole pour l’accomplir (Jr 1.12). Jésusattaque toute conception favorisant l’illu-sion d’un exaucement assuré à force deprière(s) (Mt 6.7). L’efficacité ne dépend pasde la répétition (redites), de la longueur (le« Notre Père » est nettement plus bref quela principale prière du judaïsme de l’époque,les « Dix-huit bénédictions »), du tempsconsacré à la séance.

    José M. Martinez l’écrit avec force : « Ilserait (...) absurde de mesurer en unité detemps la qualité, l’intensité et l’efficacité dela vie de prière. Elle ne se mesure pas avecun chronomètre... » ; il continue, cepen-dant : « mais plutôt avec un baromètre qui

    indiquerait la ‘pression’ spiri-tuelle de celui qui prie »7. Sicette image peut se prendre defaçon positive, comme on vavoir, elle risque aussi d’ai-guiller sur une voie de garage(ou pire). Il ne faudrait pascroire que l’efficacité de laprière procède de sa ferveur,de son intensité émotive, dubouillonnement affectif qu’on

    lui associe. Une traduction inexacte deJacques 5.16 en a égaré plus d’un : le textene parle pas d’une prière « fervente »,mais qualifie la prière du juste, qui « a unegrande force », par le participe énergou-ménè, participe au moyen (selon sonemploi habituel dans le NouveauTestament), signifiant « s’exerçant, s’ex-primant » (comme en 2 Co 1.6, Ga 5.6, Ep3.20) ; il ne s’agit pas de distinguer la prière

    3 Sunand Sumithra, « A Christian View of Prayer and Spirituality in HinduThought », in Teach Us to Pray. Prayer in the Bible and the World, sousdir. D.A. Carson, World Evangelical Fellowship 1990, Grand Rapids/Carlisle,Baker/Paternoster, 1994, p.184s. Il souligne, p.184, l’importance de la pro-nonciation : « C’est la prononciation correcte du mot qui accomplit la nais-sance spirituelle du sacrifiant, produit les bénédictions, ou même place lesennemis sous la malédiction. C’est avant tout dans le mètre poétique quel’influence est censée résider. Chaque mètre est spécialement efficace pourl’obtention d’une bénédiction particulière. En tout, dans le Rig-Véda, soixantetypes de mètres poétiques sont employés. »4 Craig S. Keener, The Gospel of John. A Commentary, Peabody,Hendrickson, 2003, vol.II, p.948, avec références.5 Cf. Anthony C. Thiselton, « The Supposed Power of Words in the BiblicalWritings », Journal of Theological Studies, NS 25, 1974, p.283-299.6 Il est possible, en outre, qu’Isaac estime irrévocable la bénédiction qu’aescroquée Jacob (Gn 27.35ss) parce qu’il sent que YHWH a conduit leschoses, conformément à la prophétie ancienne (Gn 25.23), elle que le pèreavait voulu oublier en faveur de son fils préféré.7 Théologie de la prière, trad. de l’espagnol en français par RobertDarrigrand, Valence, Ligue pour la Lecture de la Bible, 1995, p.109.

    « Beaucoup depersonnescroient enl’efficacité dela prière, maispeu depersonnesprient. » E.M. Bounds

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    efficace par une qualité particulière maisd’encourager par une promesse. La prièrede celui que Dieu agrée (le juste) peut beau-coup quand on la met en œuvre8. C’estencore une idée typiquement païenneque celle de la force ajoutée par la fréné-sie : Jacques Ellul avertit qu’ajouter lenom de Jésus-Christ à des phénomènesproches du comportement des dervichestourneurs « est simplement démoniaque »9.

    Comment donc la prièreagit-elle ?

    La réponse est d’une enfantine simpli-cité. C’est une parole adressée à Dieu : elleagit sur Dieu, elle le touche. L’analogieappropriée est celle de ce petit bambin char-meur dont la demande fait « fondre » sesparents. Et si l’on juge l’anthropomorphisme(ou pathétisme) trop audacieux, qu’on reliseJérémie 31.20 où Dieu s’étonne lui-mêmed’être à ce point ému de compassion, pourEphraïm, son enfant chéri !

    La prière change-t-ellealors le plan de Dieu ?

    La prière change-t-elle alors le plan deDieu ? C’est ce qu’affirme le prétendu« théisme ouvert » de Clark Pinnock (l’au-teur le plus connu), David Basinger, WilliamHasker, John Sanders (ils prolongent l’an-thropomorphisme par cette proposition dog-matique). Le Dieu qu’ils prêchent, unDieu qui doit prendre des risques parce qu’ilne peut connaître l’avenir avec certitude,est influencé par ses créatures10, et sadivine activité est parfois dépendante denos prières l ibrement offer tes »1 1.Franchement, s’ils avaient raison, je trem-blerais à chaque pas dans le monde ! S’ilfallait compter sur les initiatives humaines

    pour améliorer le plan de Dieu ! Devantles douloureuses énigmes de la vie, je meconfie en dernier recours à la sagesse deDieu, que je sais, si mystérieuse et même« opaque » qu’elle puisse m’apparaître,infiniment supérieure ; mais si celle de ClarkPinnock est en passe de l’emporter... Il estremarquable, dans l’Ecriture, que lesexemples les plus nets de prière exaucée(au sens de la réalisation de la chosedemandée) nous montrent l’accomplisse-ment, et non pas la modification, du planoriginel de Dieu. La grandiose prière deDaniel (Dn 9) se fonde sur la sûre prophétiedes 70 ans (Dn 9.2), au moment où ce délaitouchait à son terme. L’efficacité même dela prière de repentance des Ninivites (Jon3.8-10), souvent invoquée par les tenantsde la mutabilité des plans divins (« Dieu serepentit »), prouve avec éclat le contraire :tout le récit montre que Dieu avait envoyéJonas dans la grande ville précisément pourobtenir ce résultat, et Jonas, qui n’en vou-lait pas, l’avait fort bien compris : « C’estbien ce que je disais... » (Jon 4.2) ; le chan-gement d’attitude concrète du Seigneur, dela colère à la compassion, était l’exécutionde son dessein. Et que dire de la prièresuprême, dans le dialogue spirituel le plus

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    8 Ainsi, par exemple, David G. Peterson, « Prayer in the General Epistles »,in Teach Us to Pray, p.112. La Nouvelle Bible Segond rend : « mise enœuvre » ; la Bible du Semeur (d’étude) donne l’équivalent « dynamique » :« Quand un juste prie, sa prière a une grande efficacité ». La Peshitta, queje consulte dans la traduction (partielle) de William Norton, A Translationin English Daily Used of the Seventeen Letters Forming Part of the Peshito-Syriac Books..., Londres, W. K. Bloom, 1890, in loc., a bien compris : « Grandest le pouvoir de la prière qu’un juste prie ».9 L’Impossible Prière, Paris, le Centurion, 1970, p.32 ; « c’est le label d’unefausse authenticité », l’homme « confond ses propres phénomènes psychiquesavec la présence secrète et pourtant solennelle du Seigneur de sa vie ». 10 Richard Rice, « Biblical Support for a New Perspective », in ClarkPinnock et al., The Openness of God. A Biblical Challenge to the TraditionalUnderstanding of God, Downers Grove/Carlisle, InterVarsity Press/Paternoster,1994, p.15 : « Not only does he influence them, but they also exert aninfluence on him ».11 David Basinger, « Practical Implications », in ibid., p.160.

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    intense qui ait jamais été tenu : la prièredu Fils en Gethsémané (Mt 26.39ss) ?« Non pas ce que je veux, mais ce que tuveux. » Comment, à l’écoute de ces mots,oser penser que notre prière changela volonté de Dieu ?

    La prière change les choses, sansquoi il serait vain de parler d’efficacité.[…]

    La prière fait partie du plan divinlui-même et sa causalité instrumentale(toucher le cœur de Dieu) joue au seinde ce plan, dès sa conception. Dieua prévu, préétabli, qu’il se laisserait tou-cher par cette requête, qui monteraitvers lui comme il la susciterait, et c’estainsi qu’il répond à la prière. Toutecomparaison avec un mécanisme,même subtil, serait inadéquate : Dieunous donne, lui en qui nous avons toutce que nous sommes (Ac 17.28), departiciper par une liberté à l’image dela sienne, par une libre prière, à l’ac-complissement de sa volonté. Cetteliberté, fondée sur la souveraine grâcede Dieu, permet seule d’échapper àl’alternative de la Nécessité étouffante,de la loi aveugle qui broie et digère tout,et du « règne » insane du Hasard.

    Parce que le Dieu souverain est capablede susciter des libertés authentiques,capables à leur tour de lui répondre, dansla dépendance de sa bonté, nous comp-tons pour lui. Ainsi est-il touché par notreprière, qu’il fait advenir selon son dessein.Cette élucidation permet de comprendrela promesse spéciale faite à la prière de plu-sieurs qui s’accordent pour lui demander :il en va comme du cœur des parents (oùil a formé une image du sien), qui sont dou-

    blement touchés quand ils voient leursenfants unir leurs vœux, les présenterensemble. Le rôle de la persévérance,que Jésus a souligné (Lc 18.1), s’éclaire

    semblablement : Dieu veut voir que nousvoulons vraiment ce que nous lui deman-dons – car c’est par amour pour nous qu’ilexauce, parce que nous y tenons ! Telleest aussi la fonction de l’intensité dans laprière, que José Martinez évoquait avec son« baromètre » : Dieu n’aurait aucun plai-sir à nous donner quelque chose quenous demanderions du bout des lèvres, sansnous engager (Jc 5.17 dit, littéralement,d’Elie qu’il « pria en prière », tournure quiimite probablement celle de l’infinitif absoluen hébreu ; combien de fois prions-nousen rêve, rêvasserie ou distraction, plutôtqu’en prière ?) […] ■

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    Nous sommes tentés de considérer uniquementcomme des formules conventionnelles les innom-brables mentions que l’apôtre fait de la prièredans ses lettres. Lorsqu’il introduit presque chacune d’ellespar une action de grâces (eucharistid) et qu’il rappelle auxlecteurs ses prières pour la communauté, nous risquonsd’envisager ces introductions uniquement sous l’angledu « style épistolaire ». Elles devraient, au contraire, nousinciter à pressentir l’intensité de la vie de prière de l’apôtre.Les prières s’adressent à Dieu tantôt dans l’intimité pri-vée de Paul, tantôt elles sont prononcées dans l’assem-blée des fidèles. Quant aux dernières il s’agit tantôt deprières spontanées tantôt de prières liturgiques.

    Les prières liturgiquesNous trouvons des éléments de prières liturgiques à la

    fin des épîtres, par exemple dans 1 Co 16.22 ss. Il s’agitlà d’une partie de la liturgie eucharistique avec la trèsvieille invocation, citée par l’apôtre sous sa forme primi-tive en araméen : maranatha, «Seigneur viens», de mêmequ’il a conservé en araméen le mot ‘abba « père » (Ga4.6 ; Rm 8.15) qui en Luc 11.2 se trouve au début de laprière dominicale. En général, les prières liturgiques s’im-posent à Paul à la fin de ses épîtres. Car en écrivant ilvoit en esprit devant lui l’assemblée réunie pour la célé-bration du culte de la « fraction du pain » ; c’est qu’il saitque ses lettres seront lues dans ce cadre. Le vœu que « lagrâce du Seigneur Jésus-Christ soit avec vous », vœu

    1 Extrait résumé par François-JeanMartin d’une conférence donnée àl’Université d’Athènes, le 11 mai1978, par leProfesseurO. Cullmann,publiée par larevuethéologiqueHOKHMA n°20

    Nous ne tenons

    généralement pas

    assez compte de

    l’influence de la vie

    spirituelle de l’apôtre

    Paul sur sa pensée

    théologique et son

    œuvre missionnaire.

    Je m’efforcerai donc

    de mettre en lumière

    ce rapport étroit.

    La prière selon les Epîtrespauliniennes1

    La prière selon les Epîtrespauliniennes1

    L A P R I È R EL A P R I È R E

    OSCAR CULLMANN

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  • simple ou amplifié jusqu‘à la formule tri-nitaire (2 Co 13, 13) : « que la grâce duSeigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu etla communion du St-Esprit soient avecvous tous », a sans doute été une prièreliturgique dès avant Paul. Une forme par-ticulière de prière liturgique est aussi lechant de ces « psaumes, hymnes et can-tiques inspirés par le St-Esprit » par les-quels (selon Col 3.16 et Ep 5.19) lesmembres des Eglises doivent exprimerleur reconnaissance au Seigneur.

    La prière individuelleLa prière formulée en présence de

    tous les frères n’est possible que si cha-cun pratique aussi la prière individuelle« dans sa chambre, la porte étant ver-rouillée », pour employer les termes deJésus-Christ dans le Sermon sur la Mon-tagne. Sans faire étalage de ses prières àla manière des pharisiens blâmés parJésus, l’apôtre nous permet de nous faireune idée du dialogue qu’il tient avec sonpère « dans le secret ». Ce sont d’abord deslouanges, des « actions de grâces » (eucha-ristiai). Il remercie Dieu de ce qu’il a faitpour l’Eglise à laquelle il écrit, et s’il rap-pelle la mention qu’il fait d’elle constam-ment dans ses prières, ce n’est pas pourchercher sa faveur, mais pour établir unlien invisible entre lui et chacune des com-munautés répandues dans le monde. Laprière fait disparaître les distances géo-graphiques, plus importantes qu’aujour-d’hui, qui séparent les Eglises.

    Les actions de grâcesDans ses nombreuses actions de grâces,

    il est frappant que presque régulièrementPaul souligne qu’il prie pour les Eglises«toujours», «sans cesse» (pantote, adia-

    leiptôs, 2 Th 1.11 ; 2.13 ; Rm. 1.9 ; Col1.3, 9), aussi pour des membres indivi-duels : (Phm 4 ; 2 Tm 1.3). Ce n’est pasune exagération rhétorique, lorsqu’il ditque «jour et nuit » il prie pour les Thessa-loniciens (1 Th 3. 10) ou pour Timothée(2 Tm 1.3). Il ne prie pas seulement pourune Eglise, ni pour l’Eglise en général,mais il vise, en les nommant, les Eglises

    particulières.L’action de grâces pource qui a déjà été accom-pli est suivie presquetoujours d’une supplica-tion pour que l’œuvrecommencée dans unecommunauté continue àprogresser. Celle-ci expli-

    cite, pour ainsi dire, cette demande duNotre-Père : «que ton règne vienne». Ils’agit en effet de l’avènement de celui-ci.Bien que l’histoire du salut se dérouleselon le plan de Dieu, l’apôtre a conscienced’être son instrument pour son avance-ment dans le temps intermédiaire entre larésurrection du Christ et la fin. Il connaîtle rôle éminent qui revient à l’Eglise duChrist pendant ce laps de temps.

    L’intercession pour lesEglises

    Il se rend compte de l’importance desrencontres personnelles avec les commu-nautés. Pour cette raison, il prie que la pos-sibilité lui soit accordée de revoir les Thes-saloniciens et de « compléter ce quimanque à leur foi » (1 Th 3.10). La solen-nité avec laquelle il mentionne dans sesprières ses voyages prouve qu’il ne s’agitpas là pour lui de préoccupations secon-daires, mais de la conviction que chacunde ces voyages rentre dans le plan divin dusalut. D’autre part elle nous permet de

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    deviner les difficultés auxquelles la réali-sation de ses projets se heurte souvent etauxquelles, outre les circonstances exté-rieures, sa maladie n’est peut-être pasétrangère. Il s’incline devant elles, recon-naissant en elles la volonté divine (Rm15.22 ; à comparer Ac 16.6 ss.), parfoisaussi des embûches du diable (1 Th 2.18).Il prie Dieu qu’il rende les Thessaloniciens«dignes de l’appel qu’il leur a adressé (2 Th1.11), que les Colossiens parviennent « àune connaissance plus complète de savolonté » (Col 1.9), que les Ephésiens« soient armés de puissance de l’Esprit »(Ep 3.16). Le but de ses prières pour lesCorinthiens, dit-il, c’est leur affermisse-ment » (2 Co 13.9).

    L’intercession pour luiLa prière de l’apôtre pour les Eglises

    doit aller de pair avec la prière des Eglisespour l’apôtre. De là sa recommandation sifréquente aux lecteurs de prier pour lui-même. Souvent il dit : «priez aussi pournous » (1 Th 5.25 ; Col 4.3 ; Ep 6.19). Lemot kai semble devoir écarter la fausseidée que l’apôtre n’aurait pas besoin qu’onintercède pour lui. Le lien invisible établipar la prière entre lui-même et les com-munautés doit créer un courant dans lesdeux sens. L’intercession des Eglises met-tra comme un rempart invisible autour dePaul. Elle vise certes aussi sa conditionmatérielle et physique, mais à travers ellesurtout son œuvre missionnaire. Les Thes-saloniciens doivent prier pour lui afin que« la parole poursuive sa course et qu’ellesoit glorifiée ailleurs comme chez eux » (2Th 3.1), les Colossiens pour que « Dieuouvre pour lui une porte à sa prédica-tion » (Col 4.3). Les Ephésiens doivent« employer leurs veilles pour intercéderaussi pour lui afin que la bouche lui soit

    ouverte pour annoncer hardiment le mys-tère de l’évangile » (Ep 6.18 ss.). Par leurprière pour lui les Corinthiens doivent« coopérer à sa délivrance de la mort » (2Co 10.11). Les Romains sont invités àprier « afin qu’il soit sauvé des mains desincrédules de Judée » et que la collecte, quin’est pas seulement une œuvre charitablemais un signe de l’unité de l’Eglise, nesoit pas refusée par les chrétiens de Jéru-salem (Rm 15.30 ss.).

    L’intercession pour sonpeuple et les autorités

    La prière de l’apôtre dépasse l’horizondes Eglises. Elle a en vue toute l’histoire dusalut. Il demande à Dieu qu’Israël par-vienne au salut (Rm 10.1). La premièreépître à Timothée recommande expressé-ment de prier « pour tous les hommes »(1 Tm 2.1), et l’apôtre mentionne « les roiset tous ceux qui détiennent le pouvoir »(v. 2). Il ne faut pas oublier qu’il s’agit desautorités de l’état païen. L’appel de ce pas-sage à intercéder pour elles ne cessera, parla suite, jamais d’être suivi par l’Egliseancienne. Même au temps des plus cruellespersécutions ce lien de la prière entre leschrétiens et l’Etat subsistera toujours.

    L’objet de la prière selonPaul

    Rien ne doit être exclu de la prière.Ainsi l’apôtre lui-même n’hésite-t-il pas àdemander à Dieu de le délivrer des souf-frances que lui cause probablement unegrave maladie quelle qu’elle soit (Ga 4.13ss.) et qu’il désigne sans doute par «écharde dans sa chair » (2 Co 12.7). Lesmembres de l’Eglise doivent prier à leurtour « en toute occasion » (Ep 6.18) ; « à

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    propos de tout ils doivent rendre grâce »(1 Th 5.17). Les Philippiens ne doivent pass’abstenir de « faire connaître à Dieu toutce qu’ils ont à demander » (Ph 4.6).

    Sous un autre rapport, les lecteurs desEpîtres doivent suivre l’exemple de Paul.Pour eux comme pour lui il importe de per-sévérer dans la prière. « Priez sans cesse »,écrit-il aux Thessaloniciens (1 Th 5.17). Ilsait que le grand obstacle à la prière c’estla lassitude, la négligence. On ne priequ’occasionnellement ; à moins que toutn’aille mal, on ne prend pas le temps deprier. De là l’insistance de Paul « persévé-rez dans la prière » (Col 4.2), et comme onest surtout tenté d’oublier de remercieraussi Dieu, il ajoute expressément l’actionde grâces. Dans l’énumération des condi-tions de la vie nouvelle au chap. 12 del’Epître aux Romains, l’exhortation à per-sévérer dans la prière ne manque pas (Rm12.12). Comme Paul lui-même, lescroyants doivent employer aussi pendantla nuit « leurs veilles » à rendre grâce (Col4.2), « à intercéder pour tous les frères» (Ep6.18). La vie du chrétien doit être une viede prière.

    D‘autre part la persévérance ne devrapas produire une routine dans laquelle lecœur et l’esprit seraient absents et qui tom-berait sous le verdict du Sermon sur laMontagne qui stigmatise les « vainesredites » (Mt 6.7). Paul emploie à deuxreprises, en parlant de la prière, le mot« combat ». La prière est un combat. Ainsiles Romains doivent-ils « combattre par laprière à ses côtés, afin qu’il échappe auxincrédules » (Rm 15.30). Son compagnonEpaphras « ne cesse de mener pour lesColossiens le combat de la prière » (Col4.12).

    La prière doit être joyeuse (Ph 1.3).L’exigence de la joie qui domine toutel’Epître aux Philippiens s’applique parti-

    culièrement à la prière. C’est une erreur deconsidérer la tristesse, l’« air sombre »,comme une attitude particulièrementpieuse.

    C’est que toute vraie prière présupposela présence du Saint-Esprit. De même quepersonne ne peut prononcer (selon 1 Co12.3) la confession de foi originelle « Jésusest le Seigneur » (Kyrios lèsoûs), formeparticulière de la prière de louange, si cen’est par l’Esprit Saint, de même il n’y a pasvéritablement prière, lorsque le Saint Espritest absent. C’est l’arrière-plan des textesque nous avons cités (Ep 6.18, en pneu-mati). Les psaumes et les hymnes dontnous avons parlé (Col 3.16 ; Ep 5.19)sont appelés pneumatikoi, inspirés parl’Esprit (v. aussi 1 Co 14.15).

    C’est la condition de l’exaucement. Laprésence du Saint Esprit assure l’exauce-ment. Si dans la prière c’est le Saint Espritqui parle en nous, nous faisons, aumoment même de prier, l’expérience del’amour de Dieu. Il prend l’initiative des’unir à nous. Même au milieu de ladétresse, et même lorsque, extérieurementcelle-ci ne disparaît pas, nous avonsconscience de nous trouver dans la sphèredivine à l’instant où nous prions. Ainsil’acte de la prière telle que la conçoitl’apôtre Paul est en lui-même un exauce-ment. Paul nous a fait part de la réponsedéjà citée qu’il a reçue à sa prière : « Magrâce te suffit. La puissance s’accomplitdans la faiblesse » (2 Co 12.9). C’est lapuissance du Saint Esprit.

    D’autre part, le Christ est le médiateurde nos prières. C’est par lui que les chré-tiens « doivent rendre grâce à Dieu » (Col3.17). C’est par le Christ et par le SaintEsprit, « par notre Seigneur Jésus-Christ etpar l’amour de l’Esprit », que les Romainsdoivent combattre avec l’apôtre par leurprière (Rm 15.30). ■

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    Jésus a intercédépour ses disciples ...

    Jésus prie pour ses disciples.Nous en avons en Jean 17l’exemple le plus long, mais cen’est pas le seul.

    • En Luc 6.12, Jésus passe« toute la nuit dans la prière àDieu ». Puis, quand le jourparaît, il appelle ses disciples eten choisit douze. Rien n’est ditsur le contenu de cette prière,mais il semble indéniablequ’elle est liée à l’appel desdouze. Demande-t-il au Pèred’être guidé par lui dans sonchoix ? Lui remet-il les douzesachant la responsabilité qu’ilsvont por ter, colonnes del’Eglise, responsables de poserles fondements de la saine doc-trine sous l’inspiration de l’Es-prit ? Ou prie-t-il pour eux,pour qu’ils soient gardés,connaissant toutes les luttesqu’ils auront à mener ? Pourqu’ils gardent la foi jusqu’à la

    fin, martyrs pour plusieursd’entre eux ? Peut-être pourchacun de ces sujets , etd’autres encore.

    • En Luc 22.31-32, Jésusévoque une prière pour Simon-Pierre : « Simon, Simon, Satanvous a réclamés pour vous pas-ser au crible comme le blé.Mais j’ai prié pour toi, afin queta foi ne défaille pas ». Est-cela prière de Jean 17 ou uneautre ? Quoi qu’il en soit, cetexte met en relief l’importanceque Jésus attribue à la prière,et le fait qu’il trouve nécessairede prier pour ses disciples.

    En cela il souligne pour nousl’importance de la prière. Car s’ilest quelqu’un dont on imaginequ’il n’avait pas besoin de prier,c’est bien Jésus : Fils de Dieu,Dieu lui-même, en communionintime avec le Père, connaissantle cœur de ceux à qui il s’adresse,à quoi bon ces moments formelsde dialogue avec Dieu ?

    Jésusintercesseur(Jean 17)

    Jésusintercesseur(Jean 17)

    L A P R I È R EL A P R I È R E

    THIERRY SEEWALD

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  • Cela nous amène très loin d’un fata-lisme où tout serait joué d’avance, où laprière ne serait qu’apparence, la volontéde Dieu s’accomplissant malgré tout. S’ilest, d’une certaine manière, nécessaire àJésus de prier, à combien plus forte raisoncela nous est-il indispensable !

    ... et il intercède encore

    Dans l’adversité, les combats, les diffi-cultés, la chute, où est notre assurance ?En nous-mêmes ? Dans notre capacité àtenir dans l’adversité ? Rm 8.31-35 nousdonne une autre réponse : « Le Christ-Jésus ressuscité et assis à la droite de Dieuintercède pour nous. »

    Jean 17 nous donne un exemple decette intercession, alors que le Fils estencore parmi nous. On appelle habituel-lement cette prière « la prière sacerdo-tale », car, comme le dit le DictionnaireBiblique Emmaüs : «elle est l’acte du sou-verain sacrificateur de l’humanité, quicommence son office sacerdotal en s’of-frant lui-même à Dieu avec tout sonpeuple, et intercède pour celui-ci, présentet futur».

    L’Epître aux Hébreux nous confirmeque l’intercession est bien associée auministère de souverain sacrificateur deJésus : « parce qu’il (Jésus dans son officede sacrificateur) demeure éternellement, ...c’est pour cela qu’il peut sauver parfaite-ment ceux qui s’approchent de Dieu parlui, étant toujours vivant pour inter-céder en leur faveur » (Hé 7.24-25). Etl’Apôtre Jean nous dit qu’il y plaide pournous comme notre avocat auprès du Père,parce qu’il a été la victime qui a payé ladette de notre culpabilité (1 Jn 2.1-2).

    Ainsi, dans cette prière, nous avons pro-bablement le privilège de voir de quellemanière le Fils glorifié intercède aujour-d’hui pour nous.

    Que demande-t-il ?

    Sans prétendre que cette prière soitexhaustive, que nous ayons là toute laprière de Jésus ce jour-là, et que Jésus n’in-

    tercède aujourd’hui pour lescroyants que pour les sujetsénumérés dans ce texte, ilserait malgré tout intéressant,avant de voir ce que contientcette prière, de constater cequi n’y est pas. On pourraitalors le comparer au contenuhabituel de nos prières etpeut-être les revoir1. Jésus,par exemple, n’y prie paspour le confort des disciples,

    pour que leur vie soit facile ou pour qu’ilssoient dans l’abondance.

    Sa première demande le concerne per-sonnellement : « Glorifie ton Fils ». Est-ce une prière égoïste ? Celle de quelqu’unqui a bien voulu pour un temps donner unexemple d’humilité, mais qui juge quepoint trop n’en faut ? Jean 12.23-24, 32-33 nous éclaire : « Jésus leur répondit:L’heure est venue où le Fils de l’hommedoit être glorifié. En vérité, en vérité, jevous le dis, si le grain de blé ne tombe enterre et ne meurt, il reste seul ; mais s’ilmeurt, il porte beaucoup de fruit ... quandj’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tousles hommes à moi.» Jean précisant : « Ildisait cela pour indiquer de quelle mort ildevait mourir ».Lors de sa résurrection/ascension, Christ a

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    retrouvé la gloire qui fut la sienne. Maisdans la pensée de Jésus, la croix est le lieuoù commence cette glorification, puisquec’est bien pour ce qu’il a accompli sur lacroix que tous les rachetés lui rendentgloire. D’ailleurs la référence en Jn 12 et17 à l’ « heure » qui est venue ne trompepas. Cette « heure » est l’heure de sa mort,celle qui, à plusieurs reprises dans l’évan-gile de Jean, n’est « pas encore arrivée ».La suite de sa prière montre le sens de saprière : • que le nom de son Père soit glorifié, les

    personnes de la Trinité ayant chacune ledésir que les autres soient glorifiées. C’estpour cela que la Bible ne parle pas delouange adressée au St-Esprit, non pasqu’il n’en soit pas digne, il est Dieu et trèsdigne de louange, mais c’est lui qui sus-cite la louange dans le cœur du croyantet la tourne donc vers le Père et le Fils.

    • pour qu’il puisse donner la vie éternelleà tous ceux que le Père lui a donnés.

    On est donc bien loin d’une prière égoïsteou même tournée vers lui-même !

    Puis, la prière contient des demandesconcernant les croyants, ceux que le Pèrelui a confiés (ses disciples), et ceux quicroiront grâce à leur témoignage (toutel’Eglise).Une demande englobe sans doute lesautres : « Garde-les ». Garde-les : en Tonnom (v.11), sanctifiés par et dans la vérité(v.17, 19), unis (v. 11; 21), du malin (v.15).

    Quelques mots sur l’unité2 :L’unité dont il est question n’est pas unicitéde pensée, l’obligation de nous accordersur toute question de doctrine. Mais elle estsans doute bien plus qu’un lien de façade,ce que certains appelleraient une « unitéspirituelle » : malgré nos dissensions, dis-

    putes, divisions et anathèmes un mêmeEsprit habite en nous et nous unit. Peut-onêtre divisés et unis ? Les mots en eux-mêmes s’opposent. Et Paul pose la ques-tion : « Christ est-il divisé ? » (1 Co 1.13).Sans doute le minimum est-il la tolérancesur les choses secondes. Dieu est la vérité,mais nos interprétations du texte bibliquesont relatives. Tolérance sur les questionsde doctrine secondes, et sur les pratiques.Tolérance entre familles d’Eglises, entreEglises locales d’une même ville, entrefrères d’une même Eglise. La référence àl’amour de Dieu pour les croyants dans lesversets qui suivent et l’utilisation du verbe‘savoir‘ (‘que le monde sache’), nous ren-voie à Jn 13.34-35 : « Aimez-vous commeje vous ai aimés. A ceci tous sauront quevous êtes mes disciples, si vous avez del’amour les uns pour les autres ». C’estd’abord un lien d’amour qui doit unir lesfrères et sœurs en Christ.Au regard des réalités actuelles, on peutalors se poser la question : La prière deJésus ne serait-elle pas exaucée3 ? Il nousfaut d’abord constater qu’il s’agit d’uneprière et non d’un ordre donné aux dis-ciples. Paul, par la suite, exhortera les chré-tiens à être unis. Mais ici, il s’agit d’unedemande adressée à Dieu, c’est à lui qu’ilrevient de l’exaucer. Or nous savons quetoutes les prières du Fils sont agréées parle Père. De plus, si les chrétiens se sont,pendant 20 siècles, désunis pour se réunirà la fin, est-ce vraiment un témoignage àleur marche comme disciples du Christ età l’unité du Père et du Fils ? Est-ce le res-pect par Dieu de la liberté des croyants qui

    L A P R I È R EL A P R I È R E

    1 En tenant compte bien sûr aussi de tous les passages qui nous disent cequ’il faut demander à Dieu, notamment le Notre Père.2 La vérité a été évoquée dans un précédent numéro de « Servir » : N° 4-2006.3 Jonathan Hanley, dans Une Eglise rayonnante (Ed. Farel, p. 13), pensequ’elle ne l’est pas encore.

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  • empêche que Dieu exauce cette prière ?De même que Dieu ne convertit pas deforce, il ne forcera peut-être pas descroyants durs de cœur et juges les uns desautres à rechercher l’unité.

    Un modèle pour nosprières

    Paul, en Rm 8.26, ditque nous ne savonspas ce qu’il convient dedemander dans nosprières. Lui-même yajoute que l ’Espri tintercède pour nous.Mais comme les dis-ciples demandant àJésus « apprends-nousà prier » (Lc 11.1)nous pouvons aussiprendre commemodèle les prières deJésus.Nos prières indiquentsouvent ce que noussouhaitons vraiment. Peut-être que si nousprions régulièrement pour l’unité, le Pèrenous unira-t-il ? Peut-être notre erreur est-elle de prendre l’exaucement pour acquis.À propos de Daniel 9, où Daniel se rendcompte que les 70 années fixées pour l’exilarrivent à leur terme, un commentateur fai-sait remarquer que pour le chrétienmoderne cette constatation amènerait àune attente passive de l’exaucement de lapromesse de Dieu, alors que Daniel, lui,commence à prier ardemment pour que lapromesse s’accomplisse. Joyce Baldwin4dit à propos de ce même passage : « Qu’ily ait décret divin ou non, jamais les Ecri-tures ne laissent entendre que la volonté deDieu s’accomplisse sans tenir compte des

    prières de son peuple. Daniel, qui prenaitDieu au mot et s’attendait à ce qu’il honoresa parole, fut récompensé (...) par l’assu-rance que sa prière avait été entendue ».Pierre de Benoît5 compare les promessesde Dieu à des chèques et la prière à la pré-sentation du chèque à l’encaissement.Disant que « cette prière est un chaînon

    nécessaire dans l’exécution du plandivin ».Prions donc notre Père pour que noussoyons gardés en son nom, dans la vérité,unis, préservés du Malin, sanctifiés, ... Car,puisque Jésus a demandé ces choses auPère et les demande aujourd’hui encore,elles sont pour nous semblables à des pro-messes et nous pouvons être confiants quesi nous nous approprions ces prières, ellesseront exaucées.

    T.S.

    4 Le livre de Daniel, Ed. Sator, p. 160.5 Trésors de Prophètes, Ed. Emmaüs, livre de Daniel, p. 60.

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    Notre Père qui es dansles cieuxMon Père ! Tu as fait de moi Tonenfant précieux depuis le jour oùj’ai accueilli Ton Fils dans ma vie,le jour où j’ai mis ma confiance enLui, Tu es devenu mon Père (Jn1.12). Tu mets dans mon cœurTon Esprit par lequel je peuxm’écrier “ Abba, Père ” (Rm 8.15). Tu n’es pas seulement mon Père àmoi exclusivement, Tu m’invites àprendre conscience des autresenfants de Dieu, qui, avec moi peu-vent dire Notre Père. Tu m’as lié àtous ceux qui te reconnaissentcomme leur véritable Père et quetu reconnais comme Tiens. Tu es dans les cieux, Tu règnes,toute autorité est entre Tes mains(Mt 6.13). Je ne veux pas craindreles aléas de la vie puisque Tusièges dans les cieux. Tu es aussitout près de moi. Quand je fermela porte de ma chambre, tu es làaussi dans le secret (Mt 6.6).

    Que Ton Nom soitsanctifiéQue ma préoccupation ne tournepas autour de mon nom, mais duTien. Que je puisse T’honorer,T’exalter comme Tu en es digne.

    Tu es saint, aide-moi à soupirer àêtre saint dans toute ma conduite(1 P 1.16). Que ce soit ton Nomque je redoute et non le regarddes autres ou les angoisses d’unmonde sans Toi (Es 8.12-13).

    Que Ton règne vienneJe ne me fais pas trop d’illusionssur l’avenir de ce monde. J’attendsle Retour de Ton Fils. Je veuxveiller et prier, me préparer pour cegrand jour de l’Avènement du Filsde l’homme. Merci aussi pour ladimension de Ton règne qui estdéjà présente, pour ce Royaumequi est au-dedans de moi (Lc17.21).

    Que Ta volonté soit faitesur la terre comme aucielPère donne-moi la force de dési-rer d’abord Ta volonté dans mavie quotidienne. Que ma nourri-ture soit aussi de faire Ta volonté(Jn 4.34). Que dans l’épreuve oula tentation je puisse dire : Non mavolonté, mais la Tienne (Lc 22.42).

    Donne-nous notre painde ce jourJe te rends grâce pour ce pain

    Au lieu de

    proposer une

    longue

    explication sur

    cette prière

    magistrale, nous

    vous proposons

    un exemple de

    formulation

    prenant en

    compte des

    textes parallèles

    de la Bible.

    PRIER LE « NOTRE PERE »

    L A P R I È R EL A P R I È R E

    COMPILATIONBIBLIQUE RÉALISÉE

    PAR REYNALDKOZYCKI

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  • quotidien que tant de personnes n’ont même pas.Apprends-moi à dépendre de toi, même pour lespetites choses. Au-delà de ce pain, je sais que tuveux pourvoir à tous mes besoins essentiels. Jeveux m’attendre à toi pour cela. Merci de ce quetu veux aussi me nourrir du pain de Ta parole.Apprends-moi à trouver mes délices dans Taparole, en Toi et dans le Pain de vie (Ps 1.2 ; 37.4 ;Jn 6). Tu connais aussi toutes mes préoccupationspour ceux que tu as placés sur ma route, dans mafamille, dans mon Eglise, dans mes relations.Apprends-moi à oser demander pour eux Ta béné-diction (Mt 7.7).

    Pardonne-nous nos offensesChaque jour, mon Dieu, je t’offense par mesfautes, ou par le bien que je ne fais pas. Sondemon cœur, éprouve-moi (Ps 139.23). Donne-moiTa lumière pour que je voie et reconnaisse mestorts. Que Ton Esprit puisse me convaincre depéché (Jn 16.8) et que je découvre chaque jourle pardon immense qui est auprès de Toi. Mercipour Ton Fils qui n’avait jamais connu le péché etqui, à la croix, a accepté de devenir péché pourmoi afin que je reçoive Ton pardon et Ta jus-tice (2 Co 5.21).

    Comme je pardonne aussi àceux qui m’ont offenséPardon pour toutes les fois où jevois trop facilement les paillesdans les yeux de mes frères et jene vois pas mes poutres (Mt 7.5).En comprenant l’immensité de Tonpardon envers moi, donne-moiaussi cet amour qui couvre unemultitude de fautes (1 P 4.8).Aide-moi à renoncer radica-lement à toute amertumeenvers qui que ce soit, même sidans certaines situations, je tedemande le courage de parler seul àseul à celui qui m’a offensé (Mt 18.15).Sonde mon cœur pour que même lesracines cachées de l’amertume puissent être

    ôtées et ainsi ne pas me priver de Ta grâce (Hé12.15).

    Ne nous laisse pas entrer dans latentationPère céleste, donne-moi la force de résister àtoutes les tentations qui se présentent à moi.Comme Ton Fils, donne-moi de savoir aussi ne pasTe tenter (Mt 4.7). Développe en moi ce fruit del’Esprit qui apporte en particulier la “ maîtrise demoi-même ” (Ga 5.22).

    Mais délivre-moi du MalinPas simplement du mal, mais aussi du Malin, duSéducteur, du Tentateur. Apprends-moi à revêtirtoutes les armes de Dieu et tenir ferme contre lesruses du diable (Ep 6.11). Je sais qu’il rôde commeun lion rugissant cherchant qui dévorer, donne-moide me décharger sur Toi de tous mes soucis (1 P5.7-8). Donne-moi de renoncer au mensonge ouà la colère afin de ne pas donner accès à Satan (Ep4.25-27). Merci de savoir que Tu l’as vaincu à laCroix par Christ.

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    Car c’est à toiqu’appartiennent,dans tous les siècles,le règne, la puissanceet la gloire. Amen !

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  • L A P R I È R EL A P R I È R E

    Les Psaumes d’imprécation« Ô Dieu, brise-leur les dents dans la bouche ! »(Ps 58.7)

    La Bible renferme plusieurs psaumesd’imprécation (5, 7, 35, 55, 58, 59, 94,109, 140). Prononcer une imprécation,c’est souhaiter du mal à une personne.Avons-nous le droit de prier ainsi ? Voicideux pistes de réflexion.

    La première se situe dansune perspective humaine.

    Ces prières peuvent exprimer unegrande souffrance. Le psalmiste ne peutplus se taire, il crie sa douleur devant lesinjustices subies. Elles nous révèlent aussi

    l’intimité existant entre Dieu et lepsalmiste qui s’épanche sans retenue.N’est-ce pas une grâce de pouvoirtout dire à Dieu ? Nous ne Le cho-querons pas ! Fort heureusement Ilfait le tri et n’exauce pas toutes nosprières. Mais celles-ci manifestentaussi un cheminement. Le psalmiste

    reconnaît ne pas pouvoir bénir ceux qui lemaudissent. Il lui faut du temps et surtoutl’intervention de la grâce de Dieu. Il y a plu-sieurs étapes à franchir pour avancer sur lechemin du pardon et de l’apaisement.

    La deuxième approcheplace ces prières dans uneperspective divine.

    Le psalmiste ne réagit pas par rapportà lui-même mais par rapport à Dieu. Il

    exprime sa colère et son indignationdevant l’injustice et la méchanceté deshommes. Sa colère est légitime. Certes, ilrenonce à faire justice lui-même mais il nerenonce pas au combat. L’injustice le révolteprofondément. Il réclame la justice de Dieude toutes ses forces. Sa combativité nousinterpelle-t-elle? Bien sûr, en Jésus-Christ,Dieu nous offre Sa justice par pure grâce.Mais que faire quand la grâce est refusée,maltraitée et même piétinée ? Ne sommes-nous pas parfois trop tolérants, trop passifset trop défaitistes ? Comment réagissons-nous face au mal et à l’injustice dans lasociété, dans l’église et même dans nospropres vies ? Dieu exercera un jour Sa jus-tice et jugera les hommes pour le mal com-mis. Cela est aussi une bonne nouvelle !Prions-nous pour que Son règne vienne ?Soupirons-nous après le roi de justice? Lepsalmiste exprime sa profonde et réellesoif de la justice de Dieu. Ne rejoint-il pasla parole de Jésus-Christ qui dit : « Heu-reux les assoiffés de justice, car ils serontrassasiés ».

    Méditons ces prières dérangeantes. Ellessont aussi Parole de Dieu et nous condui-sent vers Celui qui peut apaiser nos cœursen souffrance et qui nous promet la justiceet la paix. Il est notre espérance.

    L.M.

    Grain à moudre

    LÉO MUTZNER

    16

    Pages Mai 2007 7/05/07 18:25 Page 16

  • Parmi les nombreuses

    prières relatées dans la

    Bible, certaines

    expriment, selon les

    circonstances, la joie ou

    l’abattement, la

    souffrance ou le bonheur,

    la reconnaissance ou le

    besoin, … mais elles

    reflètent également le

    tempérament de celui qui

    prie. Quelle est la part

    de mon tempérament

    dans ma vie de prière ?

    &&&&Les sentiments font partie intégrante de laprière. Mais, lorsque nous prions, l’influencedes circonstances du moment est limitéedans le temps. Par contre, notre tempérament etnotre personnalité ont une influence permanenteet continuelle.2 Notre façon d’être dans la vie,notre caractère, va se retrouver dans la manièrede prier et le contenu de notre prière.

    Il en est ainsi parce que l’homme est forméd’un corps, d’une âme et d’un esprit inextrica-blement liés entre eux. Que le corps souffre, l’âmeet l’esprit en sont affectés, que l’âme traîne descicatrices du passé, notre vie spirituelle mais aussinotre santé physique vont en faire les frais.3

    S’il est vrai que notre état d’âme peut consti-tuer un obstacle qui nous empêche d’entrer dansla prière, il est faux de prétendre que la foi doittranscender les réalités physiques et affectives.La prière jaillit d’abord dans la réalité du vécu ;elle peut ensuite évoluer, sous l’action du St-Esprit qui vient nous aider dans notre faiblesse …et … intercède en gémissant d’une manière inex-primable.4

    L A P R I È R EL A P R I È R E

    MARCEL REUTENAUER

    17

    PRIERE TEMPERAMENT1PRIERE TEMPERAMENT1

    1 Cet article doit beaucoup à l’ouvrage « Psychologie de la prière », PabloMartinez, Editions LLB, 1994, 127 pages2 Pablo Martinez, « Psychologie de la prière », p. 73 Ibid, p. 84 Rm 8.26

    Pages Mai 2007 7/05/07 18:26 Page 17

  • 18

    La prière selon lestempéraments

    Dans son livre « Psychologie de laprière », Pablo Martinez expose en quoi le

    psychisme de chacun influe sur la vie deprière. Il retient la classification de KarlGustav Jung5 pour analyser comment,dans la pratique, notre tempéramentinfluence notre vie de prière. Ainsi on peutdistinguer deux orientations de l’attitudedes personnes : l’introversion ou l’extra-version.

    La personne introvertie est plutôttimide, manque d’aisance et cherche peules relations. Elle est plutôt tournée vers laméditation et a une vie intérieure intense.Elle se projette dans les rêves, les spécu-lations. Sa profondeur de sentiment et depensée lui facilite l’approche des sujets serapportant à l’âme.

    La personne extravertie est trèssociable, s’ouvre et s’adapte facilement àson milieu, se joint à l’ambiance. Elle s’in-téresse aux gens et aux choses ce qui la

    rend attirante. Elle supporte difficilementla solitude. Son tempérament la porte àl’action et très peu à la méditation ; sessentiments et ses pensées s’orientent spon-tanément vers l’extérieur. C’est pourquoi

    elle a du mal à maintenir unevie de prière régulière ; elle ade la peine à se recueillir et seconcentrer.

    L’attitude de chaque personnese conjugue avec quatre fonc-tions psychologiques : la pen-sée, le sentiment, la sen-sation et l’intuition. Ellespermettent à l’individu des’adapter au monde extérieuret à lui-même.« Chaque être humain les pos-sède toutes les quatre, mais àdes degrés différents. En géné-ral l’une d’elles est plus impor-

    tante ; c’est la fonction principale. Celle quiréagit avec le plus de spontanéité. Une autre,la seconde, lui sert de fonction auxiliaire. Lesautres sont plus ou moins inconscientes …Dans la mesure où l’une d’elles se développeexagérément au détriment des autres, la per-sonne est exposée à des troubles émotion-nels. Aussi l’idéal serait-il l’état de parfait équi-libre entre elles ; mais on ne rencontre passouvent une personne ayant une pensée,une intuition, une sensation et un sentimentégalement développés. Cependant, il est bonde savoir que nous pouvons stimuler le déve-loppement des fonctions les moins évoluées.Leur état n’est donc pas quelque chose destatique, d’irréversible. »6 La combinaisondes quatre fonctions avec les deux attitudesdonne donc huit possibilités différentes.

    L A P R I È R EL A P R I È R E

    5 L’auteur émet toutefois des réserves sur la totalité de l’œuvre de K.G. Junget se justifie : « On ne peut refuser la totalité d’une œuvre simplement parcequ’on ne partage pas certaines idées. »6 Ibid, p. 13

    Pages Mai 2007 7/05/07 18:26 Page 18

  • 19

    Quels sont les aspects caractéristiques de lavie de prière de chaque « type » ?

    Le type « Pensée »Pour lui, la prière est un processus pensant,analytique. Il s’approche de Dieu avecune mentalité rationnelle. L’important n’estpas de sentir Dieu mais plutôt le trésord’idées nouvelles qui lui viennent quandil prie. Il utilise souvent un carnet pournoter les idées qui lui viennent à l’esprit.Il aura en général plus de difficulté à prierque les autres, car la prière implique unerelation, l’expression de sentiments … Laprière n’est pas pour lui un acte spontané… Le côté positif résidera dans sa remar-quable capacité d’autocritique et deconfession.Il aime l’ordre. Avant de prier il préfèreavoir une base objective … il s’inspire engénéral d’une lecture biblique. Il doitcependant combattre dans ce domaineafin de garder à sa méditation la dimen-sion de la piété. Sa tendance naturelle àtout intellectualiser le pousse involontai-rement à préparer un sermon ou à faireune exégèse du texte.Dans ses prières, il se préoccupe de la jus-tice et de la vérité. Cette caractéristique enfait normalement un bon intercesseur.Plus qu’aucun autre, il doit trouver desstimulations adéquates pour l’aider à com-mencer à prier. Dans ce sens, les momentsde prière en commun pourront lui êtred’une grande aide.7

    Le type « Sentiment »Il approche ainsi la réalité : « Est-ce quej’aime ou est-ce que je n’aime pas ? » Savie de prière aura toutes les caractéris-tiques d’une relation affective, personnelleet chaleureuse … la bonté et la miséri-corde du Seigneur seront pour lui les qua-lités les plus attrayantes … Son désir d’in-

    timité avec Dieu est le trait dominant desa vie de prière … Le fait de mettre de côtéun temps pour prier, loin d’être un far-deau, est plutôt un plaisir … Le dangerrésidera dans un subjectivisme excessif …il doit apprendre à explorer les dimensionsplus objectives de la prière : l’intercession,la requête, …8

    Le type « Intuition »C’est un innovateur, un pionnier ; il lancedes idées et des actions, sans être celui quien assurera la réalisation. La personne dece type est pour ainsi dire l’étincelle quiallume un feu, mais pas le bois qui luipermet de brûler … Il est attiré par l’in-connu, la nouveauté.Un trait intéressant de l’intuitif est sa spi-ritualité spontanée … Dans sa vie deprière, c’est lui qui entre avec le plus defacilité dans la présence de Dieu … sesprières se rapprocheront beaucoup del’idée mystique. L’intuitif peut imagineravec une extraordinaire richesse ce quesera la vie au ciel ; par contre, il a plus dedifficultés à prier pour les nécessités immé-diates de son Eglise locale.De tous les types, l’intuitif est le plus exposéaux dangers très présents à notre époque :

    • un faux concept de la spiritualité. Dela super-spiritualité on peut facile-ment tomber dans la pseudo-spiri-tualité.

    • une pratique de la prière qui tientplus de l’auto-expression personnelleque d’une relation avec le Dieu de laBible

    • une façon de se livrer aux mystèresspirituels qui expose aux influences dumalin

    • l ’abandon à une pr ièrecontemplative … L’ignorance nenous met pas à l’abri d’une pra-tique beaucoup plus proche de la

    7 Ibid, p. 15-168 Ibid, p. 17-189 Ibid, p. 18-22

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    méditation transcendantale que de laméditation chrétienne.L’intuitif doit s’efforcer d’avoir les piedssur terre … Il a besoin de cultiver la prièred’intercession pour des besoins concrets …Il doit centrer sa méditation sur la Parolede Dieu … et ne pas laisser errer son espritdans l’infini cosmique.9

    Le type « Sensation »Pour lui, tout ce qu’il peut percevoir estimportant : les structures, les détails pra-tiques. Il se caractérise par une grandespontanéité … A cause de sa nature impul-sive, il change fréquemment d’humeur.Il n’a pas de grandes difficultés à entrer enrelation avec Dieu … ses prières sont spon-tanées. Une stimulation externe (paysage,coucher de soleil, …) le dispose facile-ment à la prière informelle … Cependant,il ne lui est pas aussi facile de se mettre àprier de façon formelle, structurée … Ils’approche de Dieu avec une âme d’en-fant. Il vit dans le présent.La solennité, les rituels et les formes duculte lui sont très importants … il auradonc beaucoup de facilité pour la prière encommunauté … La prière à l’église luisera nettement plus facile que la prièrepersonnelle.10

    Conclusion

    La prise de conscience de nos réalités psy-chologiques très diverses doit nous per-mettre de nous rendre compte de réalitésimportantes.

    Nous devons accepter les autresNotre histoire, notre vécu, ont uneinfluence non négligeable sur notre façonde comprendre et de vivre la foi. En mêmetemps, notre tendance humaine est derefuser les formes de conduites, les tem-

    péraments qui ne sont pas comme lesnôtres. Nous approchons l’autre avec despensées de jugement.Nous devons comprendre que ces diffé-rences ne dépendent pas de la qualité dela foi, mais sont le fruit de nos tempéra-ments différents. Nous devons chercher àcomprendre l’autre et nous respecter

    mutuellement. Aucune formede spiritualité en relation avecle tempérament n’est supé-rieure à une autre. Personnen’a le monopole de la prière.11

    Nous devons nous accep-ter nous-mêmesChaque tempérament a ses

    qualités et ses défauts. Les faiblesses denotre tempérament doivent être contrô-lées par l’action du Saint-Esprit … mais ilserait insensé de s’attendre à un change-ment radical des traits généraux de notrepersonne. Le Seigneur peut nous utiliserchacun tels que nous sommes, avec nosqualités et nos défauts. Réconcilions-nousavec les limites que notre tempéramentimpose à notre vie de foi en général et ànos prières en particulier, sauf si ces limitesdeviennent péché.12

    Nous devons cultiver l’équilibreNotre tempérament avec ses limites, nedoit pas excuser la passivité. Jésus,l’homme-modèle, présentait un équilibreparfait entre les quatre fonctions psy-chiques. Il est le seul être humain à avoireu une harmonie parfaite entre les quatrefonctions. Le but qui nous est fixé étant deressembler de plus en plus à Christ, nousne devons pas nous résigner aux désé-

    quilibres de notre tempérament.Laissons-nous modeler par ledivin Potier.

    M.R.

    L A P R I È R EL A P R I È R E

    10 Ibid, p. 22-2411 Ibid, p. 2512 Ibid, p. 26

    « La prière estla formed’énergie laplus puissanteque l’on puissesusciter »Alexis Carrel

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  • Comment être

    motivé pour

    prier ? Question

    importante !

    Pour faire quoi

    que ce soit,

    il faut être

    motivé ! Vrai ?

    Voici quelques

    sources pour

    vous motiver à

    bloc pour la

    prière !

    Idées et pistes pourenrichir ma vie de prièreIdées et pistes pourenrichir ma vie de prière

    L A P R I È R EL A P R I È R E

    YAN NEWBERRY

    21

    Comprendre l’action trinitaire dans la prière. Apprécier et comprendre l’action de Dieu le Père, Fils et SaintEsprit. Quand je prie, il est important de savoir que Dieu estlà, qu’il voit et récompense celui qui prie (Mt 6.6.) Puis l’Es-prit - Saint participe et collabore avec moi : me donne éner-gie, précision et direction (Rm 8.26). Jésus est au milieu denous quand nous prions (Mt 18.20). il nous donne un libreaccès à Dieu : « il a frayé un chemin » (Hé 10.19-20). Doncplus de barrières, de culpabilité, etc... Et enfin le bonus :Quand je n’arrive pas à prier dans les moments difficiles (mala-die, deuil, découragement…) quand le diable me présente sa« carte de visite » pour me mettre à plat et que je n’arrive pasà prier, alors je m’appuie sur cette vérité : « Jésus intercède enma faveur » (Hé 7.25). Il prend le relais !

    Dieu Répond !« Je t’invoque car tu m’exauces ô Dieu ! » (Ps 17.6) Davidprie parce que Dieu répond à la prière ! Quand je compte lesinterventions de Dieu dans ma vie, dans la vie de mes amis,dans la Bible et dans l’Histoire de l’Eglise, c’est un puissantencouragement qui m’aide à entrer dans la prière. Dans laBible, il y a au moins 653 prières ! Lors du baptême de Jésus,par exemple, nous assistons à trois miracles pendant la prièrede Jésus (Mt 3. 21-22). Lesquels ? George Müller, hommede prière et de foi, a noté dans des cahiers quelques 10 000réponses à la prière !Dans ma vie, à travers la prière des autres, j’ai vu des vies trans-formées, des Eglises naître et grandir. A travers la prièred’hommes de foi comme Georges Verwer ou Dale Rhoton (lesfondateurs d’Opération Mobilisation) j’ai vu comment Dieupouvait pourvoir, non seulement au financement des troisbateaux (Logos II, Doulos, et plus récemment le Logos Espoir),

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    mais surtout susciter aujourd’hui le per-sonnel compétent pour faire fonctionnerces bateaux pour l’évangélisation dumonde ! Moi aussi, comme David le Psal-miste, je peux dire : « Je prie car tum’exauces ô Dieu » Et toi ?

    Prier me fait du bien et combat lestress !Eh oui ! Pour moi prier est une joie. Jepeux parler avec Dieu comme avec unami ! « M’approcher de Dieu, c’est monbien » (Ps 73.28). Dieu, mon Père est legrand médecin qui connaît parfaitementmes besoins profonds. Cela me fait dubien de pouvoir tout lui dire : mes ques-tions, mes échecs, mes projets, mes com-bats, … « Faites connaître vos besoins àDieu par des prières » (Ph 4.6) Quel bon-heur de pouvoir, dans la prière, déposermes fardeaux ! Jean Chrysostome (évêquede Constantinople 334-407 ap. JC) a dit :« Nous recevons le plus grand bien de laprière avant de recevoir la réponse à notreprière. »

    Prier m’aide à changer de regard surles situationsLa prière ne change pas toujours les cir-constances, mais m’aide à voir et à com-prendre les circonstances au travers « deslunettes de Dieu ». Cela me donne uneautre perspective ! David exprime cettevérité : « la difficulté fut grande jusqu’à ceque je pénètre dans la maison de Dieu. »(Ps 73.17). Attention ! Prier, ce n’est paspour obtenir ce que nous voulons, maispour devenir ce que Dieu veut que noussoyons ! Prier c’est surtout se laisser chan-ger, se laisser façonner par Dieu, commela toile devant le peintre ou le marbredevant le sculpteur : Disponible ! SouventDieu ne change pas les circonstances maischange notre manière de les voir !

    Prier c’est collaborer avec Dieu !(1 Co 3.9)«Dieu a institué la prière, pour permettreà nous ses créatures d’avoir la dignitéd’être acteurs dans son théâtre » (BlaisePascal). Quel privilège de savoir que laprière n’est pas d’abord l’œuvre del’homme mais une démonstration de lapuissance de Dieu à travers l’homme !Dieu aurait pu faire tout sans nous ! maisnon, à travers nos prières il désire une col-laboration avec sa créature ! Mystère !Souvent dans L’Ancien Testament Dieu,avant d’agir, demande aux hommes deprier (Gn 20.7-17 ; Jb 42.7-9). N’est-ilpas merveilleux d’être coéquipier avecDieu ? John Wesley va encore plus loin :« Dieu ne fait rien sauf en réponse à nosprières ». (à débattre !)

    Comprendre le but final de la prière !Dieu a tout fait pour un but ! (Pr 16.4).Jésus, dans sa prière de Jean 17, préciseque le but de la prière c’est la gloire deDieu. La prière prépare une occasion pourDieu d’exprimer sa puissance !

    Comment rendre agréablemon temps de prière ?

    Conseil pratiques :

    1. Acquérir des bonnes bases.Prier, c’est comme la musique : cela s’ap-prend ! Vous désirez devenir pianiste,concertiste et jouer du Beethoven, Bach,Mozart, Liszt ! OK, mais pour y arriver, ilfaut d’abord acquérir les bonnes bases :faire des gammes, avec le bon doigté,connaître le solfège, respecter les mesures,connaître les auteurs, leur style, leurépoque, s’exercer tous les jours, aimer lamusique, persévérer. Peu importent les dif-

    L A P R I È R EL A P R I È R E

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    f icultés ! Au début cela peut nousparaître inutile, barbant ! Mais non ! Cetapprentissage est non seulement néces-saire, mais utile, indispensable pour pro-gresser ! Avec la prière, c’est pareil, onapprend les bases solides, on s’accroche àDieu, à ses promesses. On persévère, puisla prière devient un moment agréable dansla présence du Dieu vivant ! C’est ainsique votre vie de prière va prendre del’étoffe, de la profondeur et des ailes !

    2. Pour construire haut il fautcreuser profond !Dieu doit être le fondement sur lequelon bâtit toute notre vie de prière ! Pourbien prier, il est nécessaire d’avoirune bonne théologie : c’est-à-dire uneconnaissance de Dieu qui est juste etprofonde. Dieu doit être la source et lecentre de nos prières. « Plongez-vousen Dieu comme dans une mer pro-fonde ; vous en ressortirez renouvelé,rafraîchi et plein d’une nouvellevigueur ! » Pour avoir une vraie joiedans la prière, je vous conseille avant toutde mieux connaître Dieu ! La vraie prièrec’est quand Dieu lui-même devient plusimpor tant que nos requêtes ou lesréponses. Méditez les attributs de Dieu :sa majesté, sa puissance, sa grandeur, sasainteté, sa fidélité, sa justice, sa sagesse,… et laissez-les nourrir votre prière.

    Attention les livres, cassettes, expériences,conseils des autres peuvent nous êtreutiles mais ne peuvent jamais remplacerle fondement sur lequel on bâtit notre viede prière, savoir Dieu lui- même !

    3. Poser des questions sur la prièreet chercher des réponses dans laBible.Que pouvons-nous apprendre concernant

    la structure, le contenu et l’efficacité desprières de l’Ancien Testament ? Parexemple, la structure et le contenu desprières de Néhémie. Que dit Jésus sur laprière ? ( Mt 6) Quand a t-il prié ? Pourqui ? Comment a-t-il prié ? Que puis-jeapprendre des prières de l’apôtre Paul ?Noter toutes les références à la prière dansle livre des Actes ! Utiliser les prièresbibliques comme modèles.

    4. Fixer chaque jour un temps et unlieu où vous ne serez pas dérangépour votre temps de prière !

    5. Prier sur des textes bibliques.Les prières fondées sur la Parole sontriches et puissantes. Cette parole vivi-fiante de Dieu donne non seulement uneorientation, une direction à nos prières,mais aussi un contenu et une substance.Commencez par exemple avec lePsaume 1 : Méditez sur ce passage, ou surun mot dans ce texte, puis utilisez l’idéeprincipale du Psaume pour alimenter etorienter votre prière !

    6. Donner de la variété !Explorer les différentes facettes de la

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    prière ! Adoration – Intercession – requêtes– confession – remerciements – le chant –l’écoute de Dieu à travers sa Parole !Tâcher de définir et pratiquer les différentstypes de prière d’une manière équilibrée !

    7. Trouver un ami chrétien (qui aimeprier) avec lequel vous pouvez prierrégulièrement.

    8. Assister à la réunion de prière devotre église.

    9. Prier dans de bonnes conditions.Priez quand vous êtes bien alerte ! Souvent,je prie lors d’une promenade dans lanature. Priez à haute voix, cela va vousaider à vous concentrer. Si la belle musiquevous aide à vous rapprocher de Dieu, pour-quoi ne pas mettre un fond musical de qua-lité ? Evitez les lieux et choses qui risquentde vous distraire ouvous détourner dela prière. C’estpourquoi, je ne priep a s d a n s m o nbureau - trop dedistractions.

    10. Ecrire vosprières dans uncahier.

    Pendant des annéeset encore aujour-d’hui, je mets parécrit mes prières.C e l a m ’ a i d e àincarner mes pen-sées sur le papier, àcon se r ve r mesrequêtes et noterles réponses à mesprières.

    11. Combattre les ennemis de laprière.Savoir discerner les ennemis de la prièreet les combattre : manque de concentra-tion, fatigue, manque de discipline, décou-ragement, manque d’ordre dans notre viepersonnelle, le doute, le légalisme. Cher-cher à comprendre pourquoi parfois Dieune répond pas à nos prières ! Au moinsquatre raisons bibliques ; les connaissez-vous ?

    12. Utiliser la prière des autres.Pour les moments où j’ai du mal à prier ouquand je ne trouve pas les mots je peuxaussi prier les prières des autres. Rensei-gnez-vous chez votre libraire chrétien pource type de livre.

    13. Je prie comme je respire : natu-rellement !Cultivez l’habitude de parler avec Dieucomme avec un ami. Que cela devienneaussi régulier que le battement de votrecœur ! Priez en tous temps, en tous lieux,pour toutes choses ! Si vous priez enconduisant, n’oubliez pas de garder lesyeux ouverts ! C’est permis !

    14. Investir dans de bons livres quivont enrichir votre vie de prière :« Théologie de la prière, » « Psychologie dela prière », Pablo Martinez - EditionsL.L.B. « Connaître Dieu », J. Packer - Edi-tions Grâce et Vérité.« Le désir et Plaisir de Prier », « La prièrej’y crois », Yan Newberry - Editions Biblos.DVD « Intercession Efficace » AssociationSéminaires.

    Conclusion : Ne jamais oublier : « la plusgrande chose que nous puissions fairepour Dieu et pour l’homme, c’est : prier » !

    L A P R I È R EL A P R I È R E

    Pour aller plus loin :Assistez à un Séminaire sur la prière

    Depuis vingt deux ans les sémi-naires sur la prière sont proposésaux églises. L’objectif du séminaire :ranimer la flamme de la prière.Voici deux témoignages : « Ce sémi-naire sur la prière est accessible -biblique - pratique - tonique »(Jacques). « Ce séminaire m’a donnéde nouvelles pistes à explorer quim’ont permis de renouveler et d’étof-fer ma vie de prière » ! (Hélène)

    Pour recevoir une documentation,organiser un séminaire, assister à unséminaire sur la prière en 2007 ou2008, contactez :

    Association Séminaire6 ter Av Teilhard de Chardin 26700 PIERRELATTE – France.E mail : [email protected]

    Pages Mai 2007 7/05/07 18:26 Page 24

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    La dernière fois que je l’en-tendis, écrit S. D. Gor-don, ce fut dans sapropre église de Chicago et, sije ne fais erreur, quelques moisavant sa mort. Un matin, danscette vieille église, célèbre parson influence, il nous raconta ledébut de son ministère d’évan-géliste. Il remonta jusqu’en1871, où il décida d’aller àl’école des grands prédicateursde l’Europe : « J’arrivais àLondres, et là je profitais detoutes les occasions possiblesd’entendre les prédicateursanglais comme Spurgeon auMetropolitan Tabernacle. Unpasteur m’ayant vu distribuerdes traités et prêcher dans unparc me pria de venir dans sonéglise le jour suivant. J’accep-

    tais son invita-t ion. Je metrouvais enface d’uneg r a n d eaffluence def idèles. Jeparlais, maisà présentencore, il mesemble quec’est le travail leplus pénible que j’aiejamais accompli. Je nesentais aucun lien entre l’audi-toire et moi ; tous ces visagesétaient impassibles ; ils nerépondaient pas à ma voix ;vraiment, ils semblaient êtresculptés dans la pierre ou dansla glace. Quelle corvée ! … Lesoir, ce fut la même chose : salle

    pleine, auditoirerespectueux, maisne manifestantaucun intérêt,ne vibrant pas.Et de nouveauj’étais au sup-pl ice quandtout à coup, au

    milieu de mondiscours, survint

    un changement. Ilme sembla que les

    portes du ciel s’ouvraientet qu’un souffle vivifiant en des-cendait. L’atmosphère du bâti-ment se transforma : l’expres-sion de mes auditeurs, elleaussi, se transforma. J’en fus siimpressionné qu’à la fin de maprédication, j’invitais ceux quivoulaient être chrétiens à se

    Évangéliser aujourd’huiRubrique de la Commission d’Évangélisation et d’Implantation d’Eglises (CEIE) des CAEF

    C.E.I.E.

    Prière et prédication de l’Evangile chez MoodyAdaptation d’un témoignage de S.D. Gordon (tiré de son livre, Simples entretiens surla prière, Editions Viens et Vois), publié en anglais en 190411 Adaptation réalisée par Rey-nald Kozycki.

    Une des illustrations les plus remarquables du pouvoir de la prière peut être tiréede la vie de Moody. La prière explique sa carrière incomparable et unique de revi-valiste.

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    lever. Je pensais que quelques auditeursrépondraient à mon appel ; aussi fus-je stu-péfait de voir des groupes entiers. Je metournais vers le ministre de l’église et lui dis :‘Qu’est-ce que cela veut dire ? - Je vousassure que je n’en sais rien, me répondit-il’ …Je fus invité à rester dix jours. Le résultat deces dix jours fut que l’Eglise s’augmenta dequatre cents membres et que les autres Eglisesreçurent, par contrecoup,un élan et une impulsionextraordinaires ».

    … Et maintenant, com-ment expliquer l’œuvremerveilleuse qui se fit cedimanche-là et les jours quisuivirent ? Moody expli-quait dans l’un de ses der-niers sermons, qu’il n’enétait pas l’initiateur. Il s’étaitévidemment passé quelquechose de mystérieux pen-dant ces dix jours à Londres. Moody, avec sapénétration habituelle, entreprit de découvrirce secret. Il apprit qu’une femme, membre del’Eglise où il fut invité, devenue handicapée,priait depuis longtemps que Dieu apporteun renouveau à son Eglise. Elle ne pouvaitmême plus participer au culte. Elle deman-dait au Seigneur depuis deux ans que Moody,jeune évangéliste de Chicago, presqueinconnu, auteur d’un article qui l’avait émue,puisse venir à son Eglise. L’après-midi de savenue, sa sœur lui fit remarquer qu’il avaitprêché le matin. Elle fut remplie de joie. Elledemanda de manière instante que Dieuagisse avec puissance lors du service du soir.

    Moody rencontra cette femme. Il gardatoute sa vie en mémoire l’efficacité de cesprières et attribua les fruits de son ministèreà la prière fidèle de plusieurs personnes, dontcette femme.

    Bibliographie

    « Travaillezcomme sitoutes chosesdépendaientde votretravail, et priezcomme sitoutes chosesdépendaientde vosprières. » William. Booth

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  • 27

    « Pourquoi prier si Dieu le sait déjà », Kelly DOUGLAS, Editions Europresse,2005, 191 pages

    « Pratique de la prière », José MARTINEZ, Editions LLB, 1994, 124 pages

    « Théologie de la prière », José MARTINEZ, Editions LLB, 1995, 124 pages

    « La prière renouvelée », Donald A. CARSON, Editions Excelsis, 2005,267 pages

    « Psychologie de la prière », Pablo MARTINEZ, Editions LLB, 1995, 124 pages

    « 52 prières pour femmes actives », Patricia WILSON, Editions EmpreinteTemps présent, 130 pages

    « Les prières de Jésus », Samuel BÉNÉTREAU, Editions Edifac/Excelsis,Collection Théologie, 224 pages

    « La prière par l’Esprit », Samuel BÉNÉTREAU, Edifac/Excelsis, 138 pages

    « Le désir et le plaisir de prier », Yan Newberry, Editions Biblos,

    « En piste ! Prier, c’est passionnant », P.-Y. Paquier, Editions LLB Suisse

    « Les rendez-vous du matin », Charles SPURGEON, Editions Europresse,370 pages

    « Dans le calme du soir », Charles SPURGEON, Editions Europresse, 384 pages

    « Sa Présence », André ADOUL, Editions LLB, 120 pages

    « Les lois de la prière percutante », Roland J. BROWN, Les Carnets de Croireet servir, 90 pages

    « Pour mieux prier », William BARCLAY, Les Carnets de Croire et servir

    « La prière, ça sert à quoi ? », Flora QUINTIN, Les Carnets de Croire et servir

    « Prières du soir et du matin », William BARCLAY Les Carnets de Croire etservir

    « Comment prier », R.A. TORREY, Mission Prière et Réveil

    « La Prière, demander et recevoir », J.R. RICE, Editions Bethel

    « La Prière », J.-H. MAC CONKEY, Neuchâtel

    « La prière dans le Nouveau Testament », Oscar CULLMANN, Editions duCerf, 264 pages

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    DANS L’ANCIEN TESTAMENT

    En hébreu, jeûner se dit «Sûm« : et cela signifie «sepriver de nourriture» ; mais son sens est plus largecar ce verbe est souvent associé au fait de ressentirde la tristesse. Une expression biblique couranteutilise ce verbe «jeûner» : «innâh napsô» signifie«s’affliger l’âme», «avoir le cœur très triste». Curieusement, il n’y a aucun ordre explicite de jeû-ner dans la loi que Dieu a donnée à Moïse. Il y avaitbien une fête annuelle où le peuple devait s’humi-lier et ne faire aucun travail, ce devait être un jourde repos (Lv 16.29). Mais l’ordre de ne pas man-

    ger n’est pas mentionné.Cependant, le roi David s’est humilié en jeûnantaprès avoir péché (2 S 12.15-18), ou lorsqu’il étaitdans la difficulté (Ps 35.13-14)

    Des jours de jeûne furent proclamés par les res-ponsables du peuple après la lecture des prophétiesannonçant le prochain exil d’Israël (Jr 36.9 ; Jl1.14).Esther et les juifs ont jeûné devant la menace d’ex-termination (Est 4.8 et 16 ; Esd 8.21; Né 1.4-6 et9.1). Et la tradition juive, surtout après l’exil a ins-tauré plusieurs journées de jeûne dans l’année ensouvenir d’épreuves ou de délivrances par l’Eternel.Les pharisiens stricts jeûnaient deux jours parsemaine (Mt 6.16-18). (répétition plus bas)Pendant la période intertestamentaire, on avait ins-tauré plusieurs périodes de jeûne dans l’année. Lavieille prophétesse Anne passait beaucoup de tempsdans le jeûne et dans la prière (Lc 2.37) et les Pha-

    Le dictionnaire Larousse

    donne cette définition :

    le jeûne est «le fait de se

    priver de nourriture pendant

    un temps déterminé».

    Le jeûne

    L A P R I È R EL A P R I È R E

    JEAN-PIERREBORY

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  • risiens stricts jeûnaient deux jours chaquesemaine.Il faut encore mentionner ce texte impor-tant d’Es 58. Les v. 6 et 7 en sont lerésumé :

    « Le jeûne qui me plaît (dit l’Eternel)est celui qui consiste à délier les liensde la méchanceté, à délier les courroiesde toute servitude, à mettre en libertétous ceux que l’on opprime, et à bri-ser toute espèce de joug. C’est (aussi)partager ton pain avec ceux qui ontfaim, et offrir l’hospitalité aux pauvressans abri, c’est donner des habits àcelui que l’on voit nu, et ne pas tedétourner de ton prochain. »

    Le jeûne, aux yeux de Dieu, est doncbeaucoup plus que simplement l’absten-tion de nourriture : c’est un temps d’hu-miliation, d’intercession, de louange, unregard humble devant Dieu et un momentpour exercer la compassion envers sonprochain.

    DANS LE NOUVEAUTESTAMENT On en parle, mais très peu, un peu commes’il était mis au second plan. Il existe bienun verbe grec (nèsteuô) qui signifie «se pri-ver de» ou «ne pas manger». Il n’estemployé que dans les Evangiles - et dansdes textes parallèles - et deux fois dans lesActes mais jamais dans les épîtres.

    JésusLorsque Jésus passa 40 jours dans un lieudésert poussé par l’Esprit Saint (Mc 1.12-13), il souffrit de la faim (la 1ère tentativede Satan de corrompre Jésus en lui pro-posant de transformer des pierres en painle suggère). Mais le point le plus important

    semblait se situer ailleurs. Pour Jésus, ces40 jours, loin de tout village habité, furentun temps de réflexion, de décision, depréparation intérieure à son ministère, enmême temps que de communion avecson Père céleste. Jésus lui-même ne parle que très peu dujeûne1 : il défendit ses disciples contre desjuifs qui leur reprochaient de ne pas jeû-ner (Mt 9.14-15, Mc 2.18-20 et Lc 5.33-35). En Mt 6.16-18, il recommande que celuiqui jeûne le fasse en secret et non pasavec une triste figure pour que tout lemonde sache sa grande piété. Jésus n’étaitpas opposé au jeûne !

    Dans l’Eglise primitive Deux exemples de jeûne seulement : - Ac 13.2 : pendant que les anciens d’An-tioche adoraient le Seigneur en jeûnant,Dieu leur révèle ce qu’ils ne lui deman-daient pas ! C‘est-à-dire d’envoyer en mis-sion leurs deux meilleurs anciens ! Mais ilsne veulent pas les laisser partir sans s’as-surer qu’en partant, ils seraient bien sousla protection de Dieu ! Alors ils prient etjeûnent encore et leur imposent les mains.Les Anciens d’Antioche savaient prendredu temps pour adorer et intercéder ! quitteà se priver d’un repas. - Et Paul et Barnabas, les deux apôtres,dans leur premier voyage, imitent ceuxqui les ont envoyés (Ac 14.23) : danschaque nouvelle Eglise créée, ils prient etjeûnent avec les nouveaux anciens et lesconfient au Seigneur.

    29

    1 En Mt 17.21, la phrase «Cette sorte de démon ne sort que par la prièreet par le jeûne« est absente dans les plus anciens manuscrits du NT que nouspossédons (des 3ème et 4ème siècles). Elle a été ajoutée dans des copies ulté-rieures datant du 5ème et du 6ème siècle. On pense donc, avec de bonnes rai-sons, que cette expression (qui ne figure d’ailleurs pas en Mc 9.29 et Lc 9.43)ne se trouvait pas dans le texte le plus ancien de Matthieu tout simplementparce que Jésus n’avait pas parlé de «jeûne» à cette occasion-là.

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    Il n’y a aucune mention de jeûne dans lesépîtres2.

    QUE DIRE DU JEÛNEPOUR NOUSAUJOURD’HUI ?

    a) Dieu n’ordonne plus de jours ou depériodes de jeûne dans la Nou-velle Alliance. Nos péchés sont pardonnés, et nouspouvons vivre ce qu’annonçait Zacha-rie : les temps de tristesse et de désola-tion à cause du poids des péchés est ter-miné.

    b) Comme dans l’Ancienne Alliance,Dieu attache plus d’importance àun cœur pur qu’à un estomacvide ! Ce que Dieu veut, c’est notresainteté personnelle, le refus du péchédans nos vies, l’amour de notre pro-chain. La libéralité et non l’amour del’argent. L’humilité et non la chasse auxhonneurs.

    c) Dieu attache de l’importance aufait que le croyant aime passer dutemps avec Lui : dans la prière, dansl’adoration, dans le silence (on peut sesouvenir de Marie à Béthanie, auxpieds de Jésus). Dieu veut aussi quenous consacrions du temps à laréflexion et à la méditation et l’étude desa Parole. C‘est une des recommanda-tions de Paul dans sa dernière lettre,écrite peu avant sa mort. (1 Tm 4.13).C’est ainsi que l’on comprend mieux lapensée de Dieu et sa volonté pour soi. Pour cela, il faudra trouver du temps !Et parfois cela impose de se priver d’unrepas pour avoir ce temps.

    c) Dieu encourage aussi la prière per-sévérante dans plusieurs textes desa Parole. «Priez sans cesse« nous rap-pelle l’apôtre Paul (1 Th 5.17). Maispour cela aussi, il nous faudra encoredégager du temps ! Et les journées n’ontque 24 heures.

    Il faut faire des choix : On ne peut pas en même temps regarderun excellent film à la TV et aller à laréunion de prière. C’est soit l’un, soitl’autre. L’apôtre Paul nous appellerait à«jeûner» de la télévision ce soir là. On ne peut pas passer un bon moment enforêt un samedi après-midi et en mêmetemps suivre un séminaire biblique ! Il fautpour cela «jeûner de ses loisirs» cet après-midi là ! Peut-être faudra-t-il faire des choix entreplusieurs activités, et savoir se priver decertaines d’entres elles, même si elles sontlégitimes et agréables : tout simplementrenoncer à quelque chose pour avoir dutemps pour le Seigneur et pour l’Eglise.

    CONCLUSIONAujourd’hui, comme au temps de la Bible,ce qui importe pour le Seigneur, c’est quenous sachions prendre du temps pour lui.Même si cela nous coûte quelque confort. Le jeûne, compris comme cela, est tou-jours d’actualité.Jésus, ne s’est-il pas privé pour un tempsde sa divinité, de sa gloire, de sa puis-sance, et même de la présence de sonDieu pour se charger de nos péchés etnous donner la vie ?

    J.-P. B.

    L A P R I È R EL A P R I È R E

    2 En 2 Co 6.5 et 11.27, le terme nèsteiais doit être traduit par «privations»et non par «jeûnes» à cause du contexte dans lequel il est utilisé ici.

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    Lieu de labeur, de conflits,mais aussi de communi-cation, d’amitié, l’entre-prise est particulièrement pro-pice au partage de la Parole,même si nous avons parfoistendance à séparer le mondedu travail et celui de la foi.Le rôle de l’association est derelier entre eux les groupes exis-tants, les sympathisants et leschrétiens dans leur entreprise.

    Pour encourager les frères etsoeurs à témoigner sur leur lieude travail, les GBE mettent àleur service : • Des conseils et une assistance

    pour le démarrage d’ungroupe.

    • Un bulletin de nouvelles.• Un soutien fraternel dans la

    prière.• Une aide pour les études

    bibliques.

    Le champ de mission queconstituent les entreprises estvaste et varié. Le choix de laméthode est laissé à l’appré-

    ciation de chaque groupe quis’adaptera à la situation, aucharisme de ses membres et auprofil de l’entreprise : réunionsde prière, films vidéo, fourni-tures de livres, de cassettes,offres de Bibles, distribution detraités …Périodiquement, elle organisedes conférences sur des thèmesrelatifs au travail. La prochainetraite de la gestion des finances(voir imprimé)

    Les GBE2 se mettent à ladisposition des églisespour partager des sujetsde réflexion qui traitentdu travail (Le travail, unministère - L’exercicedes dons au travail -Pourquoi je travaille ?- Y a-t-il une retraitepour le chrétien ? -Comment vivre les dif-ficultés dans le tra-vail ? - L’ambition, lapromotion, le chô-mage. - L’engage-ment syndical.).

    En devenant membre de l’As-sociation des GBE, le « mis-sionnaire « au travail ne perdpas son autonomie mais sonisolement !

    1 Suite au numéro 1/2007 de notre revue, surle thème du « Travail », il nous a paru utiled’informer nos lecteurs sur l’existence decette œuvre dans le milieu des entreprises2 Contact : Olivier RECEVEUR - 16 voiedu puits - 80680 SAINT-FUSCIENTél : 03 22 45 44 60E-mail: [email protected]

    Les GBE1 sont une association qui souhaite :• Sensibiliser les chrétiens à l’importance d’annoncer l’Evangile sur leur lieu

    de travail,• Les aider à former des groupes d’échanges et d’enseignement biblique,• Encourager les groupes qui se réunissent déjà.

    A la rencontredes …

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    Paruen librairiePourquoi prier siDieu sait déjà ? DOUGLAS KELLY, ©2005EUROPRESSE, 204 P.

    Ce livre examine hon-nêtement les difficul-tés que nous avons àpersévérer dans laprière. Son auteurcherche particulière-ment à éclairer lacontradiction appa-rente entre le fait dedemander à Dieu d’in-tervenir dans telle outelle situation, et laconviction que Dieuest souverain et que savolonté s’accomplira.Cette conviction n’équivautabsolument pas à un quel-conque fatalisme, mais nouspermet d’avoir la certitudeque dans sa souveraineté Dieuopère pour notre bien et poursa gloire. La prière est juste-ment un des moyens ordon-nés par Dieu pour que savolonté s’accomplisse. Le livreaborde des sujets tels que lerôle du Saint-Esprit dans laprière, la prière et la louangeet les occasions oùDieu semble dire« non » à une requêtequi nous semble par-faitement légitime. Enconclusion le lecteurtrouvera un plan delecture biblique et unplan de prière cou-vrant divers aspectspratiques qui contribueront àune vie de prière efficace etépanouie. A.K.

    Le mystère de lafoiRUBEN SAILLENS, EDITIONSIBN ET EDITIONS FAREL,2005, 248 P.

    Un grand classiqueévangélique réédité.L’auteur, homme deréveil français (1855-1942), a marqué notreprotestantisme évan-gélique hexagonalcomme peu de per-sonnes. Même si lestyle assez « ancien »se perçoit, cet ouvragereste un « concentréde lumière biblique »,selon l ’expression

    d’Henri Blocher dans la pré-face. R.K.

    Précis d’histoirebiblique d’IsraëlBRIAN TIDIMAN, EDITIONS DE L’IBN,2006, 422 P.

    L’auteur, membre de l’une denos Eglises CAEF, enseignant àl’Institut Biblique de Nogent esttout à fait qualifié pour une

    introduction à l’his-toire biblique d’Israël.Le public visé est l’étu-diant d’une écoleb i b l i q u e , m a i s i ls’adresse à tout chré-tien soucieux de com-prendre un peu plus laglobalité de l’AncienTestament, dans une

    perspective respectueuse del’inspiration divine de la Bible.Une mine d’informations. RK

    La rédaction de « Servir » ne cautionne pas obligatoirement toutes les affirmations et positionsprésentées dans les ouvrages répertoriés. Certains peuvent toutefois présenter un intérêt pourl’étude et nous faisons mention de nos réserves.

    Réactions sur un livre de Brian McLaren

    Quelques personnes ont réagi àla présentation du livre de BrianMcLaren, « Réinventer l’Eglise »,Editions LLB, pensant que tousles livres que nous recensonssont «recommandables». Nousprésentons en général tous leslivres qui nous sont envoyés, etparfois des livres que nous nousprocurons par nous-mêmes. Laplupart sont «recomman-dables». Pour celui de BrianMcLaren, vous avez probable-ment remarqué que la recensionse terminait sur des réserves àpropos de «l’ouverture tropimportante de l’auteur à la cul-ture ambiante et aux autresmouvements chrétiens».Pour être plus précis, nous ne lemettrions pas dans la catégoriedes livres «recommandables àtout public». Il peut être stimu-lant pour un responsabled’Eglises, ou pour un lecteuraverti, de lire ce genre de livrequi donne de bons repères pourmieux comprendre la «post-modernité», comme d’ailleurscertains livres non chrétiens.Mais l’auteur de « Réinventerl’Eglise », tout en se disant«évangélique», a fait le choixd’une théologie qui le rapprocheplus des milieux libéraux que dela foi évangélique biblique. Sesautres livres en anglais, où ilexprime ses positions erronéessur l’autorité des Écritures ou surle sens du sacrifice de Jésus, sontplus explicites à ce sujet ...

    Reynald Kozycki et la rédaction

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    Ma vie de couple est un échecMARC VAN DE WOUWEN, EDITIONS ELB,2006, 90 P.

    L’auteur, commis-saire de police eten même tempsconférencier-évan-géliste, achève unnouvel ouvrage deprésentation del ’ E v a n g i l e . L ethème de la vie defamille est très à propos, dans unesociété où, bientôt, comme enBelgique, la France va connaîtreplus de divorces que de mariages.Sans donner de recettes miracles,l’auteur sait montrer, dans unstyle très accessible, le chemind’un nouveau départ avec Jésus-Christ. RK

    52 médita-tions pourprierEMMANUEL BOZZI,ELB, 156 P.