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Evasion 2 La forêt de Montmorency Massif forestier de 2 200 hectares dont 1 970 hectares de forêt domaniale, la forêt de Montmorency est profondément vallonnée et possède des bas-fonds très humi- des. Située sur une vaste butte-témoin de 12 km de long et 4 km de large, elle est composée de trois collines atteignant 195 m d’altitude (près de la butte sableuse des Pins Brûlés). Plusieurs ruisseaux s’en échappent pour alimenter le lac d’En- ghien. La flore La forêt est composée à 90 % de taillis de châtai- gniers, plantés massivement au cours du XVIII e siè- cle, surexploitée durant le XX e siècle, la forêt n’a été acquise par l’État qu’entre 1970 et 1980. Elle fait depuis cette date l’objet d’un vaste programme de réaménagement à très long terme (180 ans) par l’Of- fice national des forêts (ONF) afin de créer une fu- taie majoritairement de chênes, plus propice à la pro- menade, et d’améliorer l’accueil d’un public très nom- breux. Elle constitue en effet le premier massif boi- sé d’importance au nord de Paris. On y retrouve les principales essences présentes en Île-de-France : le châtaignier (90 %), le chêne, le hêtre, le bouleau, le pin sylvestre et quelques autres résineux. Des essences spécifiques à certains mi- lieux ont également été plantées par l’ONF : le meri- sier ou encore l’érable sycomore dans les bas-fonds humides. La forêt abrite également l’osmonde roya- le, fougère protégée pour sa rareté. Alors que la plupart des forêts d’Île-de-France étaient constituées de chênes à la fin du Moyen Âge, la fo- rêt de Montmorency fut, elle, plantée de châtaigniers nécessaires à la confection d’échalas pour les nom- breux vignobles des environs (le châtaignier fournit un bois quasi-imputres- cible, idéal pour cet usage). Le bois était également utilisé pour le chauffa- ge ou encore la confec- tion de cerclages de tonneaux. Au début du XX e siècle, des fores- tiers vivaient encore avec leurs familles dans des huttes aménagées. La forêt est restée entière- ment privée jusqu’en 1933, et morcelée entre diver- ses propriétés de dimensions très variables. Elle est devenue presque entièrement forêt domaniale en 1980. La faune Chevreuils, sangliers, renards, blaireaux peuplent notre forêt.On peut y trouver aussi des lapins, des écureuils, des serpents, des grenouilles... Ainsi que des canards et des poules d’eau sur les différents points d’eau. La géologie En surface, la butte-témoin est couverte de pierre meu- lière. En profondeur, se trou- ve la plus grande réserve de gypse d’Europe. Celle-ci est actuellement exploitée en souterrain et constitue la plus importante carrière souterraine de France, avec 1 million de tonnes par an. Le Val d’Oise est en effet le 1er département producteur de gypse avec 50 % de la production nationale. On a dû procéder à la construction d’un accès souterrain à grand gabarit à partir de la Francilienne à Baillet-en-France, qui en fait le plus long tunnel routier privé de France. A noter que le Centre de conduite des opérations aé- riennes (CCOA), QG de la force de dissuasion nu- cléaire française, est installé sous la forêt à Taverny depuis 1957 dans d’anciennes carrières de gypse. sport en famille - 30 septembre 2012 - spécial forêt de montmorency

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Evasion 2

La forêt de MontmorencyMassif forestier de 2 200 hectares dont 1 970 hectares de forêt domaniale, la forêtde Montmorency est profondément vallonnée et possède des bas-fonds très humi-des. Située sur une vaste butte-témoin de 12 km de long et 4 km de large, elle estcomposée de trois collines atteignant 195 m d’altitude (près de la butte sableusedes Pins Brûlés). Plusieurs ruisseaux s’en échappent pour alimenter le lac d’En-ghien.

La floreLa forêt est composée à 90 % de taillis de châtai-gniers, plantés massivement au cours du XVIIIe siè-cle, surexploitée durant le XXe siècle, la forêt n’a étéacquise par l’État qu’entre 1970 et 1980. Elle faitdepuis cette date l’objet d’un vaste programme deréaménagement à très long terme (180 ans) par l’Of-fice national des forêts (ONF) afin de créer une fu-taie majoritairement de chênes, plus propice à la pro-menade, et d’améliorer l’accueil d’un public très nom-breux. Elle constitue en effet le premier massif boi-sé d’importance au nord de Paris.On y retrouve les principales essences présentesen Île-de-France : le châtaignier (90 %), le chêne, lehêtre, le bouleau, le pin sylvestre et quelques autresrésineux. Des essences spécifiques à certains mi-lieux ont également été plantées par l’ONF : le meri-sier ou encore l’érable sycomore dans les bas-fondshumides. La forêt abrite également l’osmonde roya-le, fougère protégée pour sa rareté.Alors que la plupart des forêts d’Île-de-France étaientconstituées de chênes à la fin du Moyen Âge, la fo-rêt de Montmorency fut, elle, plantée de châtaigniersnécessaires à la confection d’échalas pour les nom-breux vignobles des environs (le châtaignier fournit

un bois quasi-imputres-cible, idéal pour cetusage).Le bois était égalementutilisé pour le chauffa-ge ou encore la confec-tion de cerclages detonneaux. Au début duXXe siècle, des fores-tiers vivaient encoreavec leurs familles dans

des huttes aménagées. La forêt est restée entière-ment privée jusqu’en 1933, et morcelée entre diver-ses propriétés de dimensions très variables. Elle estdevenue presque entièrement forêt domaniale en1980.

La fauneChevreuils, sangliers, renards, blaireaux peuplentnotre forêt.On peut y trouver aussi des lapins, desécureuils, des serpents, desgrenouilles... Ainsi que descanards et des poules d’eausur les différents pointsd’eau.

La géologieEn surface, la butte-témoinest couverte de pierre meu-lière. En profondeur, se trou-ve la plus grande réserve degypse d’Europe. Celle-ci estactuellement exploitée en souterrain et constitue laplus importante carrière souterraine de France, avec1 million de tonnes par an. Le Val d’Oise est en effetle 1er département producteur de gypse avec 50 %de la production nationale. On a dû procéder à laconstruction d’un accès souterrain à grand gabarit àpartir de la Francilienne à Baillet-en-France, qui enfait le plus long tunnel routier privé de France.A noter que le Centre de conduite des opérations aé-riennes (CCOA), QG de la force de dissuasion nu-cléaire française, est installé sous la forêt à Tavernydepuis 1957 dans d’anciennes carrières de gypse.

sport en famille - 30 septembre 2012 - spécial forêt de montmorency

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Le château de la chasseSon nom vient probablement du gaulois « cassanus », le chêne, nom qui s’accorde parfaitement avec sonimplantation sylvestre.

Des visiteurs illustresDurant le Moyen Age et la Renais-sance, les Montmorency ont coutu-me d’inviter les puissants seigneursdu royaume à des parties de chas-se, parmi eux le comte de Beaumontet Simon de Montfort.*Ils recherchent également les faveursroyales. Le château reçoit ainsi lesvisites de Louis X le Hutin, PhilippeVI de Valois, Jean Le Bon, CharlesV, Louis XI, François Ier et Henri II.

Sous les Condé, les Bourbon y vien-nent souvent en promenade avecLouis XVIII et la Duchesse de Berry.Le prince Louis Bonaparte, roi deHollande, son épouse la reine Hor-tense et leur fils, le futur Napoléon IIIs’y rendent aussi. En 1814, Joséphi-ne y vient en visite avec le tsarAlexandre Ier de Russie. Celui-ci re-vient l’année suivante, avec l’empe-reur François II d’Autriche pour dé-jeuner et suivre des cours de botani-que avec des professeurs du Jardindes Plantes.*Simon IV de Montfort fut le chef de la

croisade contre les Albigeois ou Catha-

res.

Ce château, vestige d’un logis qua-drangulaire de 20 m de côté, est flan-qué aux angles de quatre tours ron-des de 6 m de diamètre. La plus hau-te mesure 10 m. Les murs font 1,20md’ épaisseur. Le château est entouréde douves et de deux étangs rece-vant plusieurs ruisseaux dont celui duNid d’Aigle et du Petit Moulin.Un peu d’histoireIl a vraisemblablement été édifié parMathieu II de Montmorency (1166-1230) peu avant sa première men-tion en 1207, la Chasse n’est qu’un« donjon » isolé en forêt. Après la bataille de Bouvines (1214),ce logis seigneurial devient un ren-dez-vous de chasse fortifié.En 1392, Jacques de Montmorency(1370-1444) fait édifier, en face duchâteau, un hôtel seigneurial avecdeux tuileries.Pendant la guerre de Cent ans, cesbâtiments font office de garnison. En1418, ils abritent cinq serviteurs, huitarbalétriers et un archer, sous le com-mandement d’un capitaineL’affaire de NivelleEn 1465, pendant la guerre du Bienpublic qui oppose Louis XI auxgrands seigneurs du royaume, JeanII de Montmorency se rallie au sou-verain. Ses deux fils, Jean seigneurde Nivelle et Louis de Fosseux, tousdeux vassaux du duc de Bourgogne,sont confrontés à un choix difficile.Les deux frères se rendent au châ-teau d’Ecouen où réside leur père.Là, à la grave décision qu’ils doiventprendre, s’ajoute une sombre histoi-re d’héritage. Jean et Louis se que-rellent, Louis blesse son aîné et s’en-fuit au château de la Chasse. Jean IIet Jean de Nivelle essaient de l’as-siéger en vain.Louis de Fosseux réussit à rejoindrela Flandre et se range aux côtés duduc de Bourgogne. Suivant l’exem-ple de son frère, Jean de Nivelle re-joint lui aussi le duc et trahit son père.Celui-ci le traita de chien. C’est de làque vient l’expression : «Il ressem-ble à ce chien de Jean de Nivelle quis’enfuit quand on l’appelle».Jean II déshérite ses fils, Jean etLouis au profit de Guillaume, leurdemi-frère issu d’un deuxième ma-riage, par un acte signé au Châteaude la Chasse en présence d’une dé-putation du Parlement de Paris.Ancien RégimeDu XVIe au XVIIIe siècle, les gruyers

des seigneurs, officiers chargés del’administration de la forêt habitentles lieux où des gardes sont égale-ment logés.Selon le plan de 1686 du Duché etde la Haute-forêt de Montmorencydressé sur l’ordre du prince de Con-dé et levé sur les lieux par H. Sen-gre, les quatre tours possèdent un toiten forme de poivrière.En 1728, le petit-fils du Grand Con-dé décide de déraser les tours, deles recouvrir de tuiles plates, enle-vant ainsi son aspect militaire au châ-teau et d’ aménager un corps de lo-gis.XIX et XX siècleSous le Premier Empire, le châteaude la Chasse est acquis par le prin-ce Louis Bonaparte, roi de Hollandeet la reine Hortense. En 1819, le prin-ce Louis-Henri Joseph de Condé endevient acquéreur, retrouvant le biende sa famille. En 1830, c’est la ba-ronne de Feuchères qui en hérite. Audécès de celle-ci, en 1842, la forêtrevient à monsieur de Thanaron quila fait démembrer, mais garde le do-maine de la Chasse et les bois si-tués aux alentours.En 1870-1871, il est occupé par lesprussiens.Ensuite, après avoir connu plusieursgrands propriétaires, le château estacquis par une société de chasse.En 1973, il devient propriété de l’Of-fice National des Forêts. Après ladémolition des communs, l’adminis-tration entreprend, au début des an-nées 1980, d’importants travaux derénovation du château pour réaliserun centre d’information forestier.Le château de la Chasse est situésur la commune de Saint-Prix, maisdans le passé Bouffémont, Domontet Montlignon l’ont longtemps reven-diqué.Il est inscrit à l’Inventaire des Monu-ments Historiques depuis 1933.

 

François 1er

Le château ne se visite pas. Il a été réa-ménagé aux étages supérieurs les ré-sidences de fonction de l’ONF et au rezde chaussée une salle pédagogiquepour recevoir les groupes scolaires.

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Le baron Doubleet la tour du PlumetCette tour est construite en 1863pour la fantaisie et la vanité du ri-chissime baron Joseph Louis Léo-pold Double, descendant d’une fa-mille de noblesse de robe dont lesquartiers datent du XIVe siècle.Elle est utilisée comme rendez-vous de chasse. Collectionneuraverti, il recherche avant tout despièces ayant appartenu à des per-sonnages historiques et réunit unbon nombre d’objets d’art et demeubles provenant des châteauxde Versailles, Fontainebleau,Rambouillet, etc… Par son mariage avec la fille dudocteur du Mangin, il devient  pro-priétaire du château de Saint Prix.Désirant constituer un fief digne desa fortune, il achète aux succes-seurs de la Baronne de Feuchè-res les bois situés sur la commu-ne.Le baron Double aménage sa pro-priété au goût de l’époque :  pas-serelle reliant son parc au nouveaudomaine, pilastres marqués à sesinitiales à l’entrée des chemins, ro-tonde et passages souterrains di-vers sous la route des Parquets,grotte artificielle, canaux et bassinde retenue à l’étang Marie, cha-let, kiosque chinois, et trois toursdont la tour du Plumet est,aujourd’hui, la seule survivante.Elle fut récemment restaurée parun opérateur de téléphonie mobi-le suite à l’installation d’un relaisà son sommet.

Le cimetière du BoscCe petit cimetière est situé sur un promontoire en pleine forêt. A son pied, leru du Nid d’Aigle forme une boucle et le délimite. Dans cet enclos reposent LouisAugustin Guillaume Bosc (1759-1828), sa femme Suzanne (1777-1846), sa fille A. M. Beljame (1809-1897) et plusieurs de ses parents.Ce terrain a été cédé à Bosc par sonami Bancal des Issarts afin d’y en-sevelir sa première fille prématuré-ment décédée en 1801.Un rocher de grès sert de pierre tom-bale à la sépulture de Bosc qui avaitsouhaité reposer non loin de l’ancienprieuré de Sainte Radegonde.Cette pierre rappelle la légende deSaint-Fiacre :« Saint-Fiacre demande un terrainà l’évêque Saint-Faron qui l’autorise à prendre une perche de terre à la con-dition de pouvoir l’entourer d’un fossé en un seul jour. Alors que Saint-Fiacretrace les limites de sa parcelle avec son bâton, un fossé se creuse miracu-leusement. Saint-Faron se rend alors auprès de l’ermite et le trouve assissur un rocher qui, de façon soudaine et mystérieuse, épouse la forme de soncorps. »

Louis Augustin Bosc d’Antic (1759-1828)Naturaliste français, passionné de minéralogie et de botanique il étudie lessciences naturelles à Dijon. Au cours de botanique de Jussieu, il se lie d’ami-tié avec les Roland ;  sa liaison intime avec le couple le pousse dès le débutde la Révolution dans les cercles des réformistes. Il hérite de Rousseau l’âmerépublicaine.Il collabore au « Patriote français » de Brissot et se lie aux futurs Girondins.Il adhère au club des Jacobins et devient secrétaire du comité de correspon-dance où œuvrent Robespierre et Fabre d’Eglantine. En 1792 il est nomméadministrateur des postes ; la même année il sauve l’avenir de l’arboriculturefrançaise en faisant transférer 203 variétés d’arbres fruitiers du jardin desChartreux au jardin des Plantes.Il écrit et illustre  en septembre 1793 un « Mémoire sur les araignées de laforêt de Montmorency » encore inédit et conservé au Muséum d’histoire na-turelle (ms 872).Proscrit avec les Girondins, le Directoire le nomme, après Thermidor, consulde France aux Etats-Unis en 1796. Sous le Consulat, Bonaparte le charge demission en Italie.Il publie un premier ouvrage, « l’Histoire naturelle des vers » en 1800. Grâceà l’appui de Cuvier, il devient inspecteur des pépinières en 1806 puis il entreà l’Académie des sciences. Il publie, en 1811, l’Encyclopédie méthodique de

l’agriculture. Le duc Decazes le nomme, sousla Restauration, conseiller de l’agriculture duroyaume et lui confie un immense travail surles vignobles français (1820-1825). Il devientprofesseur de culture au jardin des Plantes àla mort d’André Thouin.Bosc découvre notre région en 1780 lors deses herborisations dans le vallon du châteaude la Chasse en compagnie des élèves de Jus-sieu. En 1791, il inaugure le buste de Rous-seau à Montmorency et s’installe en 1792 àSainte Radegonde près du château de la Chas-se. A la chute des girondins le 31 mai 1793, ilcache ses amis politiques dans son logis ainsique les mémoires de Manon Roland. Habilléen paysan et pour ne pas éveiller l’attention, ilse rend régulièrement chez ses amis à Saint-

Prix et à Domont avec dans sa hotte des plantes médicinales. Dans notrehistoire régionale, Bosc est le lien direct entre Rousseau et deux acteurs dela Révolution, Manon Roland et La Réveillière Lépeaux. Il repose dans unpetit cimetière près du château de la Chasse.

La forêt de Montmorency s’étendsur treize communes du Vald’Oise :

AndillyBessancourtBéthemont-la-ForêtBouffémontChauvryDomontMontlignonMontmorencyPiscopSaint-Brice-sous-ForêtSaint-Leu-la-ForêtSaint-PrixTaverny

«Je comptais bien que la

forêt de Montmorency, qui

était presque à ma porte,

serait désormais mon

cabinet de travail.»

Jean-Jacques Rousseau

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FontaineSainte-RadegondeChaque lundi de Pâques, du XVeau XVIIIe siècle, un important pè-lerinage se déroule à la fontaineSainte-Radegonde. La proces-sion, composée de fidèles et demalades, vient de toute la région.Les pèlerins, partant de l’église deSaint-Prix, passent par le « che-min de la messe » pour rejoindrele lieu de dévotion. La fontaine a, dit-on, le pouvoir deguérir les maladies de la peau tel-les que la gale, les écrouelles etles dartres. Les pèlerins se ren-dent à l’église du prieuré du BoisSaint-Père pour invoquer sainteRadegonde ; ils rejoignent ensui-te la source située à proximité etse purifient de son eau (soit en labuvant soit en s’en aspergeant).Ce pèlerinage tombe en désuétu-de quelques années avant la Ré-volution française.

Sainte RadegondeRadegonde est née en Thuringevers 520. Clotaire Ier l’oblige àl’épouser et fait assassiner sonfrère. Saint Médard, évêque deNoyon la consacre à la vie  reli-gieuse. Radegonde fonde le mo-nastère de Sainte-Croix à Poitierset pendant une trentaine d’an-nées, elle y mène une vie de priè-res et soigne les malades avecbeaucoup de dévouement.Elle meurt en 587 et est enterréedans la Basilique Notre-Dame dePoitiers.A Bouffémont, une rue porte sonnom. Dans l’église, on peut voirune statue de la sainte datant duXVe siècle et provenant probable-ment du prieuré du Bois Saint-Père ainsi qu’un vitrail contempo-rain (1935) la représentant .

Nom des lieux dits- Le carrefour de la Baronne désigne l’endroit où la baronne de Feuchèresavait coutume de s’arrêter, pendant ses promenades avec le dernier princede Condé dont elle était la maîtresse.- Le carrefour de la Cailleuse est comme son nom l’indique un lieu caillou-teux, situé au carrefour du chemin de la fontaine des Fièvres et la route desfonds. - Le carrefour de la Fontaine Madame fut ainsi nommé en souvenir de lareine Hortense, épouse de Louis Bonaparte roi de Hollande.- Le chemin des Pèlerins doit son nom aux fidèles qui du XVe au XVIIIesiècle se rendent en pèlerinage à Saint-Prix dans l’espoir d’une guérison eny invoquant le saint dont le village porte le nom.- Le chemin du Pommier de CapenduAutrefois, les arbres fruitiers n’étaient pas rares en forêt : néfliers, cerisiers,poiriers, pommiers…Le capendu, appelé maintenant court-pendu était une variété de pommiertrès répandu en Europe et de bonne réputation au Moyen-âge.- Le Faîte  (1725) Situé sur l’actuelle «route du faîte», en forêt. Cette route suit effectivement lefaîte de la forêt, en reliant le  fort de Domont au village de Béthemont. Onempruntait cette route jusqu’au début du XXe siècle pour aller travailler dansles bois.- Les Fossés d’AlluSitué au lieu-dit Le Trou du Tonnerre. Le mot « allue» ou «alleu» désignait undomaine héréditaire et indépendant, par opposition au fief, concession d’unseigneur à un vassal.- La Foutue Route (XVIIIe siècle) suit la lisière nord de la forêt de Montmo-rency, reliant Béthemont, Chauvry, Bouffémont et Domont à travers bois. Louis-Joseph de Bourbon, chef des émigrés, apporta beaucoup de soins à l’amé-lioration et à la conservation de son domaine forestier. Les routes étant alorsdans un état déplorable, on raconte qu’un des carrosses du prince s’em-bourba un jour dans cette fondrière, et que, dans un mouvement d’humeur,le prince baptisa cette allée du nom de « Foutue Route », appellation qui luia été conservée. - Pigal (1614) : lieu-dit actuel. « Petit Pigal » et « Grand Pigal » en 1742 ; «LaPigalle» et «la Pigaille» durant le XVIIIe siècle. La rue et le quartier dePigalle , à Paris doivent leur nom à Jean-Baptiste Pigalle, statuaire françaisné en 1714 et mort en 1785, auquel on doit en particulier le «Voltaire nu» del’Institut de France et le «Tombeau du maréchal de Saxe», au temple deSaint-Thomas à Strasbourg. Notre Pigal domontois attesté un siècle avant lanaissance de ce statuaire, ne lui doit donc pas son nom . - La route à l’Homme Mort (1785) est en partie disparue, située dans lebois de La Serve ; elle traversait l’emplacement actuel des Vinciennes. Elleest bien visible sur le plan dit «d’Intendance», à l’extrême-nord du village.Souvenir d’une découverte macabre ?- La route des Fonds part des Vinciennes et suit le «fond» de la forêt endirection de Béthemont, en passant par le château de La Chasse. aLa route des Princes a la particularité de reprendre le tracé d’une voiegauloise. Elle fut réaménagée quelques années avant la Révolution de1789 pour permettre aux princes de Conti et à leurs cousins les Condé, degagner leur château de l’Isle-Adam et de Chantilly- La route du Milieu (1785) mène de l’ancien moulin Saint-Jacques et del’ancienne ferme de Montubois, au nord de Bessancourt et au sud de Béthe-mont, jusqu’au Bouquet de la Vallée, à l’orée de Domont, en traversant laforêt de Montmorency par le «milieu» de sa longueur. - Le Trou du Tonnerre (1785) Lieu-dit actuel. Les Domontois disent«Trou-du-Tonnerre». Ce lieu-dit est bienvisible sur le plan dit « d’Intendance »,il est appelé «Trou-au-Tonnerre». Leseaux qui s’engouffrent dans ce trou seperdent on ne sait où ; des expérien-ces  tentées avec de la fluorescine (pourla coloration des eaux) n’ont pas per-mis de découvrir de point de résurgen-ce.