EUROPE La Feuille ÉCOLOGIE LES VERTS FRANCHE-COMTÉ

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La Feuille EUROPE ÉCOLOGIE LES VERTS FRANCHE-COMTÉ 1 4 , r u e d e l a R é p u b l i q u e / 2 5 0 0 0 B e s a n ç o n / 0 3 8 1 8 1 0 6 6 6 / e e l v . f c o m t e @ g m a i l . c o m ISSN 1169-1190 CHOISIR Plutôt coopérative ou parti ? Plutôt Cécile Duflot ou Dany Cohn-Bendit ? Plutôt Eva Joly ou Nicolas Hulot ? Trop rapidement résumés, voilà les choix qui attendent les écologis- tes entre fin mai et début juillet. Une alternative dont on espère qu'elle pourra donner naissance, face à la réalité, à quelques synthè- ses opérationnelles. Mais le fait est là : alors même que notre mouve- ment n'arrête pas de se transformer, que la mutation - la transmuta- tion ! - des Verts n'est pas achevée, nous avons décidé d'accélérer le temps. Au risque de recevoir en retour quelques coups de bâton. Première question : vers quoi voulons-nous aller ? La vraie bonne idée de 2009, celle qui a fait le succès des Européennes, est celle de l'ouverture. Pas seulement en matière d'effectifs, mais aussi en termes d'image et de pratiques. Comment attirer ceux qui constituent le champ de l'écologie politique non partisane dans un réseau d'échange et de co-invention de la société future ? Comment le faire sans pren- dre le risque d'un déni de démocratie, en particulier sans prendre à revers ceux qui donnent l'essentiel de leur énergie militante au sein d'une formation politique ? Deuxième question : comment et avec qui construire cette nouvelle forme politique ? C'est sans doute moins une question de personnes que de méthode. Si nous prenons le risque de réduire ce choix à une opposition de personnalités médiatiques, nous irons droit dans le mur. En revanche, si nous tirons collectivement les leçons des com- portements parfois erratiques qui ont jalonné les dernières années, alors nous serons plus forts. Le plus injuste serait d'ailleurs de ne réduire ces erreurs qu'à des fautes de gestion. Ce qu'il nous faut d'abord, c'est une orientation politique claire, des objectifs stratégi- ques cohérents et une légitimité incontestable de ceux qui les portent. Troisième question : qui pour nous représenter lors de l'élection pré- sidentielle de 2012 ? La question préalable de notre participation que plusieurs, en interne comme en externe, voudraient poser, est intellec- tuellement recevable, mais politiquement irréaliste. D'abord, ne pas présenter de candidat issu de nos rangs créerait un espace des gens avides d'occuper ce terrain - et on n'en manque pas ! Ensuite, penser que nous pourrions, en échange, obtenir du PS autre chose qu'un plat de lentilles me paraît illusoire. Dans les deux cas "(que nous présen- tions ou non un candidat), nous sommes contraints, c'est pourquoi nous devons inscrire en première place de notre programme le chan- gement de la règle électorale. Alors, Eva ou Nicolas ? L'un et l'autre sont des nôtres à présent, nous devons en prendre acte. Et dans tous les cas, ils se soutiendront mutuellement pour la vraie campagne. C'est peut-être la première victoire politique pour nous en vue de 2012. À présent, place aux débats et à chacun de choisir. Et que vive la démocratie ! Claude Mercier Juin 2011 / Nouvelle série / N° 168 / 1,70

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14, rue de la République / 25000 Besançon / 03 81 81 06 66 / [email protected]

ISS

N 1

169-

1190

CHOISIRPlutôt coopérative ou parti ? Plutôt Cécile Duflot ou

Dany Cohn-Bendit ? Plutôt Eva Joly ou Nicolas Hulot ?Trop rapidement résumés, voilà les choix qui attendent les écologis-tes entre fin mai et début juillet. Une alternative dont on espèrequ'elle pourra donner naissance, face à la réalité, à quelques synthè-ses opérationnelles. Mais le fait est là : alors même que notre mouve-ment n'arrête pas de se transformer, que la mutation - la transmuta-tion ! - des Verts n'est pas achevée, nous avons décidé d'accélérer letemps. Au risque de recevoir en retour quelques coups de bâton.Première question : vers quoi voulons-nous aller ? La vraie bonneidée de 2009, celle qui a fait le succès des Européennes, est celle del'ouverture. Pas seulement en matière d'effectifs, mais aussi en termesd'image et de pratiques. Comment attirer ceux qui constituent lechamp de l'écologie politique non partisane dans un réseau d'échangeet de co-invention de la société future ? Comment le faire sans pren-dre le risque d'un déni de démocratie, en particulier sans prendre àrevers ceux qui donnent l'essentiel de leur énergie militante au seind'une formation politique ?Deuxième question : comment et avec qui construire cette nouvelleforme politique ? C'est sans doute moins une question de personnesque de méthode. Si nous prenons le risque de réduire ce choix à uneopposition de personnalités médiatiques, nous irons droit dans lemur. En revanche, si nous tirons collectivement les leçons des com-portements parfois erratiques qui ont jalonné les dernières années,alors nous serons plus forts. Le plus injuste serait d'ailleurs de neréduire ces erreurs qu'à des fautes de gestion. Ce qu'il nous fautd'abord, c'est une orientation politique claire, des objectifs stratégi-ques cohérents et une légitimité incontestable de ceux qui les portent.Troisième question : qui pour nous représenter lors de l'élection pré-sidentielle de 2012 ? La question préalable de notre participation queplusieurs, en interne comme en externe, voudraient poser, est intellec-tuellement recevable, mais politiquement irréaliste. D'abord, ne pasprésenter de candidat issu de nos rangs créerait un espace des gensavides d'occuper ce terrain - et on n'en manque pas ! Ensuite, penserque nous pourrions, en échange, obtenir du PS autre chose qu'un platde lentilles me paraît illusoire. Dans les deux cas "(que nous présen-tions ou non un candidat), nous sommes contraints, c'est pourquoinous devons inscrire en première place de notre programme le chan-gement de la règle électorale. Alors, Eva ou Nicolas ? L'un et l'autresont des nôtres à présent, nous devons en prendre acte. Et dans tousles cas, ils se soutiendront mutuellementpour la vraie campagne. C'est peut-être lapremière victoire politique pour nous en vuede 2012. À présent, place aux débats et àchacun de choisir. Et que vive la démocratie !

Claude Mercier

Juin 2011 / Nouvelle série / N° 168 / 1,70 €

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T E R , T G V

HAUT-DOUBS ET TRANSPORTS : JE T’AIME, MOI NON PLUS !

h ! Le Haut-Doubs, sesmontagnes, ses paysages

… et ses transports ?

Avec l’arrivée du TGV Rhin-Rhône en gare d’Auxon et lecadencement, les horaires desTGV et des TER changent surtout le territoire franc-comtois.Le Haut-Doubs n’étant pasépargné par ces changements,les réactions vont bon train.

Les faits sont simples. Jusqu'àprésent, il existait, au départ dePontarlier, un TER à 5 h 02 àdestination de Dole, qui per-

mettait aux « gens du Haut »d’avoir une correspondanceà Dole avec le premierTGV de la journée et derejoindre Paris avant 9 h.Prochainement, avec l’arri-

vée du nouveau tracé TGV,le Paris-Besançon ne s’arrêteraplus à Dole. Problème : com-ment faire en sorte alors que lesPontissaliens puissent rejoindreParis tôt dans la matinée ?Il a donc d’abord été questionde créer un nouvel horaire TERde 4 h 45 au départ dePontarlier, qui permettrait auxusagers de prendre la corres-pondance en gare de Dijon etd’arriver à Paris à 8 h 27. Saufque la SNCF, ne jouant plus sonrôle de service public, facture-rait cette nouvelle liaison à hau-teur de 740 000 ? par an. Cesurcoût aurait éventuellementpu être envisagé si les passagersau départ du Haut-Doubs et àdestination de Dijon avaient étéen nombre. Or, avec enmoyenne une dizaine de passa-gers, cette correspondance bienmatinale aurait été trop oné-reuse pour l’ensemble desFrancs-Comtois.

Du coup, la proposition retenuepar le Conseil régional sera lamise en place d’une liaisonautocar entre Pontarlier et lagare TGV d’Auxon, départ vers5 h pour rejoindre le premierTGV vers 6 h 30.Malheureusement, cette déci-sion ne plaît pas à tout lemonde, et en particulier à nosélus de Frasne. « Pénalisée » parcette liaison autocar, la mairie amême publié un article dans sonbulletin municipal pour…dénoncer la politique d’EÉLVau sein du Conseil régional !Les oreilles d’Alain Fousseret etdes conseillers régionaux EÉLVn’ont donc pas fini de siffler…

Après le TER, le TGV

En février dernier, un communi-qué de presse de la société Lyria(qui exploite les TGV Paris-Lausanne) annonçait que lesTGV à destination de Lausannene desserviraient plus les garesde Franche-Comté d'ici à 2014.Cette annonce a fait l’effetd’une bombe sur tout le terri-toire du Haut-Doubs, invitantla FNAUT (FédérationNationale des Usagers desTransports) à faire circuler unepétition signée par plus de 2000 personnes, dont bon nom-bre d’élus de toute la Franche-Comté.À l'origine de cette décision, laréhabilitation de l'ancienneligne du Haut-Bugey (ou lignedes Carpates), mise en serviceen décembre 2010. Sur 47 kilo-mètres, elle traverse le départe-ment de l'Ain via Bourg-en-Bresse et Bellegarde-sur-Valserine. Grâce à cette rénova-tion, le temps de parcours entreParis et Genève est ramené à 3h05.

L'idée de la SNCF et des CFF(les Chemins de Fer fédérauxsuisses) serait de modifier le ter-minus de certains de ces trains.Au lieu de s'arrêter à Genève, ilspoursuivraient leur routejusqu'à Lausanne afin d’amélio-rer la desserte entre ces deuxvilles. Et le Haut-Doubs danstout ça ? Trois TGV, qui pas-saient auparavant par Dole etPontarlier avant de gagner laSuisse, seraient ainsi détournés.Pas question de baisser les bras: si nous voulons que le Haut-Doubs reste accessible et désen-clavé, à nous de rester vigilantset de travailler avec les Vertssuisses pour garder nos TGV !Affaire à suivre, donc…

Claire RousseauSecrétaire du groupe EÉLV

du Haut-Doubs

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INSTANTANÉSProjet (1). La lecture du projetd'EÉLV, même si le processusd'élaboration est loin d'êtreachevé, a quelque chose deréjouissant - plus que lesmotions du Congrès, il faut bienle souligner. Que soit, par exem-ple, prise en compte de manièreclaire la question du sens et dela dignité du travail représenteun signal fort. Globalement, leprojet cherche à donner uncontenu robuste à l'écologiepolitique en la situant bien au-delà de la question environne-mentale. Pourtant, il reste un motif dedéception, d'incompréhension.Le texte introductif insiste sur lanotion de crise, déclinée d'unpoint de vue économique, éco-logique et démocratique (et plussociale ?), et dès lors je ne saisispas l'ordre des priorités du pro-jet, qui met en avant en premierlieu la question de l'empreinteécologique alors que la trans-formation écologique de l'éco-nomie me paraît le point essen-tiel. D'une certaine manière, onsemble dire à nos concitoyensprécarisés : nous avonsconscience des effets dévasta-teurs de la crise sur votre vie etnous avons à c?ur d'inventerdes solutions porteuses d'espoir ;dès notre arrivée au pouvoir,nous allons nous y atteler enprenant toute une série demesures pour sauvegarder labiodiversité !Comment espérer être enten-dus, être crédibles si nos préoc-cupations apparaissent décon-nectées des réalités quotidiennes ?Je ne nie nullement l'urgence ence domaine mais j'essaie de memettre à la place de l'habitantd'un quartier dégradé, désertépar les services publics, quinous écoutera argumenter sur lasauvegarde des espèces avantmême de s'intéresser à sa vie de

précaire. Quel horizon luioffrons-nous ? Se réfugier dansles bras de la Marine ?

Projet (2). Avec un sens raison-nable de l'objectivité qui sied àl'analyse du projet de nosadver... euh… partenaires, lalecture des trente propositionsdu PS laisse comme un goûtincertain : quelques parfumsintéressants mais une longueuren bouche assez faible et unenote finale plutôt amère. Rienqui donne véritablement envie.Le sentiment d'un strict mini-mum. Un projet qui se limite àaffirmer que le PS fera moinspire que Sarkozy.

Projet (3). S'il fallait confirmerque le projet socialiste présentedes faiblesses certaines, un textesur un blog du Monde(lemonde-educ-blog-le monde),paru le 17 mai, nous le laisseentrevoir. À la veille d'une réu-nion sur l'enseignement supé-rieur organisée par ce parti àToulouse, l'auteur affirme quele PS veut rétablir la confiance,qu'il ne prône pas la rupturemais des évolutions : la compé-tition devient émulation, on neparle pas d'abrogation de la loiLRU (1) mais de réaménage-ments. On peut craindre que ceterme s'applique à d'autres poli-tiques et que cette marque defabrique désigne tout simple-ment un produit générique : lavaseline !

Projet (4). Je n'éprouve aucunecompassion larmoyante pourDominique Strauss-Kahn, pasplus que je n'exulte au regardde sa situation. Je constate lecrash brutal du champion dessondages et je me demande si,pour le PS, il n'y a pas là l'op-portunité de ne plus chercher ànous vendre l'homme providen-

tiel, mais de mettre sur la tabledes idées. On peut toujoursrêver…

Projet (5). Salauds de pauvres !comme n'a pas dit ouvertementWauquiez. À droite (siquelqu'un avait des doutes), leprojet ne cesse de prendre forme :éradication de toutes les formesde cancers sociaux qui rongentla tranquillité des habitués duFouquet's.

Projet (6). Le nombre de déte-nus vient de battre un nouveaurecord. Quand on vous dit quele projet de la droite avance....

Projet (7). Alors, ce projet, on lefait avancer ou on s'enferredans la querelle ? Je nemésestime nullement lesdivergences qui peuventexister quant à l'organisa-tion du mouvement, quant àla place et la fonction de lacoopérative, mais pour battretambour sur la place publique,il ne faut pas se tromper de par-tition.

Michel Boutanquoi

(1) Loi relative aux Libertés et Responsabilités des Universités, du 10 août 2007.

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C h e z n o s v o i s i n s s u i s s e s

L’INITIATIVE POUR LA SORTIE DU NUCLÉAIRE EST LANCÉE

ne large alliance (1) alancé le 19 mai l’initiative

populaire « pour la sortie pro-grammée du nucléaire », quiexige que la durée d’exploita-tion des centrales nucléaires nedépasse pas 45 ans au maxi-mum. Arrêt qui peut être exigi-ble plus tôt si la sécurité des ins-tallations pose problème. Leséconomies d’énergie, l’efficacitéénergétique et le développementdes énergies renouvelables sontles clés d’un avenir énergétiquesans nucléaire. Compte tenu desnombreuses critiques adresséesaujourd’hui à l’énergie

nucléaire, l’alliance est cer-taine de récolter rapidementle nombre de signaturesrequises (2).

La conseillère nationale (3)Verte Franziska Teuscher

souligne que « la sortie dunucléaire est une question devolonté politique. C’est pour-quoi l’initiative est nécessaire ».

Il n’y a pas de temps à perdre

Pour les Jeunes Verts, la sortiedu nucléaire doit se faire le plusrapidement possible. En effet,affirme Martin Neukom, leurprésident, « la plupart des poli-ticiens qui réclamentaujourd’hui la sortie dunucléaire ne la vivront pas eux-mêmes durant leur mandat.Leurs déclarations manquent decrédibilité. »

Brigit Wyss, coprésidente deNie Wieder Atom (« PlusJamais de Nucléaire »), enappelle elle aussi à l’urgence dela situation. « Si nous conti-nuons à attendre que quelque

chose bouge du côté des déci-deurs du secteur énergétique,qui ont tous prêté allégeance àl’atome, nous gaspillons notretemps et nos moyens. »

« Cette initiative vient à pointpour éviter que la Suisse perdeencore des années précieusesdans la promotion des énergiesrenouvelables et l’efficacitéénergétique », renchéritChristian van Singer, conseillernational Vert et porte-parole deSortir du nucléaire.

La Suisse a tout à gagner

« Le Parti socialiste est totale-ment convaincu du contenu del’initiative, déclare le conseillernational PS Beat Jans, lui-mêmeoriginaire d’un canton sansnucléaire, Bâle-Ville, qui mèneune politique énergétique nova-trice. La Suisse a tout à gagnerde la sortie du nucléaire ».

Pour Marie-Thérèse Weber-Gobet, conseillère nationalePCS (4), « on l’a vu avecTchernobyl, on le voit mainte-nant avec Fukushima : les effetsnéfastes du nucléaire ontjusqu’à présent été beaucouptrop négligés - notamment lerisque d’accident et les déchetsradioactifs impossibles à élimi-ner. »

Membre du syndicat interpro-fessionnel Unia et futur conseil-ler national PS du canton deBerne, Carrado Pardini met enavant le potentiel de créationd’emplois de la sortie dunucléaire : « C’est un projetd’avenir. Elle promet de nom-breux emplois qualifiés dans la

recherche, le développement,l’industrie et les PME. Ledémantèlement des centralesnucléaires suisses est une tâchede longue haleine, il assurerades emplois dans ces centrales etpermettra d’acquérir un savoir-faire recherché sur le plan mon-dial ces prochaines années. »

Les alternatives existent déjà

Josef Jenni, chef d’une entre-prise pionnière dans le solaire etdéputé PEV (5) au GrandConseil bernois, mise déjà surles alternatives : « Le chauffageet l’eau chaude sont responsa-bles de 40 % de la consomma-tion électrique totale desSuisses. Cette énergie est pro-duite pour une part non négli-geable par les pompes à chaleur,les chauffe-eau et les chauffagesélectriques. Au lieu de chercherde nouvelles applications aucourant électrique, qui peinedéjà à couvrir les besoins,autant produire l’énergie néces-saire avec des installationssolaires thermiques. »

Pour Jacques Neirynck, conseil-ler national PDC (6), « le pro-blème est donc essentiellementpolitique. Il faut que le peuple,le parlement, le gouvernementchangent d’attitude et réalisentqu’il y a une autre voie que lenucléaire, qui a trop longtempsété considéré comme une solu-tion magique pour obtenir uneénergie non polluante, bon mar-ché et renouvelable, alorsqu’elle n’a aucune de ces troisqualités. »

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C o n s e i l r é g i o n a l

GAZ DE SCHISTE : CARTON ROUGE AUX

DÉPUTÉS UMPe 25 mars 2011, leConseil régional de

Franche-Comté adoptait, àl’unanimité, sur proposition del’intergroupe Europe ÉcologieLes Verts - Parti Socialiste, unemotion demandant au gouver-nement l’interdiction de l’ex-ploration et de l’exploitationde gaz et huiles de schiste enFrance.

Rappelons que la Franche-Comté est exposée à des ris-ques de pollution de l’environ-nement par ce type d’exploita-tion : dans le Jura, à Pontarlieret dans le Territoire-de-Belfort,où des permis ont été délivrés.

Dans un communiqué daté du5 mai, les Conseillers régio-naux EÉLV rappelaient quenotre région est d’autant plusconcernée que nos rivières, trèsvulnérables en zone karstique(sous-sol calcaire fissuré favo-risant la diffusion rapide etdirecte des pollutions), sontdéjà dans un état très préoccu-pant, à l’image de la Loue et duDoubs. Ils demandaient augouvernement de mettre enfinen place les moyens nécessairespour sauver les rivières de nosterritoires plutôt que d’accor-der aux compagnies pétrolièresdes permis pour achever de lesdétruire. Ils appelaient lesFranc-Comtois à maintenirleur mobilisation jusqu’au voted’une loi d’interdiction.

Le 10 mai 2011, un projet deloi déposé par des parlementai-res UMP était examiné àl’Assemblée : il venait s’ajouter

à un autre projet de loi que legroupe PS avait déposé aupa-ravant. La mobilisation par-tout en France des citoyens,relayée par leurs représentantsau Parlement, semblait pou-voir l’emporter, mais commeon le sait un projet de loi ris-que toujours jusqu’au derniermoment d’être détricoté sousla pression des lobbies, en l’oc-currence celui des pétroliers.Ainsi, la pression du gouverne-ment sur les députés de samajorité a débouché sur uneloi partiellement vidée deses éléments fondamen-taux, loi finalement adop-tée par les seuls députés dedroite, ceux de gauchevotant contre.

On peut évidemment noter unbon point : l’interdiction del’utilisation de la technique defracturation hydraulique, quiest à ce jour la seule techniqued’extraction des gaz de schisteréellement intéressante pourles compagnies.

Les députés UMP ont cepen-dant reculé par rapport à leurpremière proposition de loi etn’ont pas maintenu l’abroga-tion des permis d’explorationet d’exploitation délivrés par legouvernement, en catimini,l’année passée. Il s’agit là d’uneposition timorée, très en deçàde ce que nous avaient laissécroire les représentants de lamajorité gouvernementale auParlement pour tenter d’étein-dre la contestation.

L

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D’après un communiqué

des Verts suisses

(1) Outre les Verts et les JeunesVerts, le comité d’initiative

comprend le PS, la JUSO(Jeunesse socialiste), le PCS et

La Gauche (mouvement situé àgauche du PS et des Verts). LePDC et le syndicat Unia sont

représentés chacun par une per-sonne. Plusieurs mouvementsantinucléaires font partie du

comité, comme Sortir dunucléaire, ContrAtom, Nie

Wieder Atom, la Société Suissepour l’Energie Solaire (SSES),l’Association Trinationale de

Protection Nucléaire (TRAS).S’y ajoutent les Médecins en

faveur de l’Environnement(ISDE), les Médecins pour la

responsabilité sociale et la pré-vention d’une guerre nucléaire,

ainsi que des acteurs de labranche solaire : Solarspar et

Jenni Techniques énergétiques.Le soutien d’autres organisa-

tions est prévu.

(2) 100 000 citoyens ayant ledroit de vote.

(3) En Suisse, les conseillésnationaux sont l’équivalent de

nos députés. Depuis les élec-tions d’octobre 2007, les Verts

comptent 20 députés (sur untotal de 200).

(4) Petit parti, le PCS (Partichrétien-social) se déclare

d'obédience chrétienne mais esttrès progressiste sur les sujets

de société.

(5) Parti évangéliste (centriste).

(6) Parti démocrate-chrétien(centriste).

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Dans un autre communiquédaté du 12 mai, les élus EÉLVdu Conseil Régional deFranche-Comté rappellent quel’interdiction de la technique defracturation hydraulique,connue pour ses effets désas-treux sur les nappes phréati-ques, ne garantit en rien l’inno-cuité des autres techniques d’ex-ploration ou d’exploitation. Deplus, on peut craindre de fortsrisques liés à la contaminationdes nappes phréatiques par leméthane, quelle que soit la tech-nique employée.

Le gouvernement semble doncvouloir accepter une prise derisques. C’est en réalité unepolitique à très court terme,puisque l’exploitation de cesgaz ne couvrirait la demande enFrance que pour dix années àpeine. Il est regrettable que les

députés UMP des départementsconcernés de notre région (Jura,Doubs, Territoire-de-Belfort)aient voté cette loi qui laisselibre cours aux investisseurs,industriels pétroliers et gazierspour continuer leur explora-tion, puis l’exploitation de nossous-sols.

Mais tout n’est pas « plié » : larefonte du Code minier, pro-chaine étape importante prévuedans ce dossier, devra être l’oc-casion de rétablir tous les outilsde démocratie et de transpa-rence, en imposant notammentune obligation d'enquête publi-que et d'information sur lestechnologies employées. Lesdéputés UMP ne devront pas, àce moment-là, manquer leurséance de rattrapage pourdéfendre réellement l’environ-nement dans notre région.

Éric DurandConseiller Régional EÉLV

de Franche-Comté,Vice-Président de la

Commission Locale de l’Eau(CLE), Vice-Président de

l’Établissement PublicTerritorial de Bassin

Saône-Doubs (Eptb SD),En charge de la problématiquede l’Eau pour le groupe EÉLV

au Conseil régional

es terribles événementssurvenus au Japon nousrappellent combien le pré-

tendu « risque 0 » est illusoire.La conjonction d’événementsnaturels exceptionnels, d’aléastechnologiques et d’erreurshumaines, tous imprévisibles,peut infliger à l’humanité descatastrophes meurtrières. Inévitablement, ce dramerelance le débat sur le nucléaire.Pour certains, le risquenucléaire peut être assumé ;pour nous, il reste inacceptable.Quelle que soit l’issue de cedébat, il convient de tout mettreen ?uvre pour réduire ce risquedès maintenant.L'objectif de la communautéinternationale de réduire laconsommation d’énergie de 20 %d’ici à 2020 nous donne l’occa-

sion d’agir avec déterminationdans ce sens. Des économiesimportantes sont possiblesgrâce aux nouvelles technolo-gies, à une gestion performantede l’énergie, par la redéfinitiondes besoins et la lutte contre legaspillage.Par ailleurs, nous ne pouvonsplus accepter qu’on laisse enfonctionnement la centralenucléaire de Fessenheim, la plusvieille de France, située sur unefaille et dont le taux d'incidentsest quatre fois plus élevé quecelui du reste du parc français.

En conséquence : - La Ville de Besançon demandel'arrêt immédiat de la centralenucléaire de Fessenheim.- La Ville de Besançon veut mon-trer l’exemple et s’engage à réduireses consommations électriques de10 % d’ici à 2015. - La Ville de Besançon encouragel’ensemble des ménages et desacteurs du territoire à adopter cetobjectif permettant d'atteindre lesobjectifs « 3x20 » en 2020 et «Facteur 4 » en 2050.- La Ville de Besançon demande àl'État la mise en place d’un vasteplan de développement des écono-mies d’énergie et de développe-ment des énergies réellementrenouvelables, permettant d'enga-ger le pays dans une sortie pro-gressive mais déterminée dunucléaire.

L

Europe Ecologie Les Verts BesançonCONSEIL MUNICIPAL DU 6 MAI 2011

M o t i o n d u g r o u p e d e s é l u s b i s o n t i n s6

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D o u c e F r a n c e

UN PAYS AUX PRISONS PLEINES

64 584

est le nombre de personnesincarcérées aujourd'hui

en France. Un chiffre record,révélé lundi 17 mai parl’Administration pénitentiaire,et qui représente une augmenta-tion de plus de 5 % par rapportà mai 2010 et un nouveau som-met par rapport au pic le plushaut atteint en juillet 2008. Enun an, on aura compté 4 000personnes supplémentaires dansles prisons françaises. Il n'yjamais eu autant de détenus enFrance.

Ce chiffre est le résultat de l'ap-plication concrète, depuis 2007,des différentes lois sur la réci-dive, sur les peines planchers etsur les mesures de sûreté. Deslois toujours plus nombreuses ettoujours répressives, qui consi-dèrent la prison comme unesolution systématique face à ladélinquance et au sentimentd'insécurité.

Ce chiffre est également laconséquence de discours viru-lents et irresponsables aprèschaque fait divers, discours quirabâchent que les magistratssont trop laxistes (voir parexemple les déclarations du pré-sident de la République contredes dysfonctionnements suppo-sés de la justice dans l'affaireLætitia). Tous ces éléments onttrès certainement un impact surla prise de responsabilité desmagistrats, qui sont invités àprononcer davantage de peinesd’incarcération que de libertéconditionnelle ou surveillée.

115 %

C'est le chiffre de la surpopula-tion carcérale en France.Quoique en léger recul, il n'enest pas moins significatif.Surpeuplées, souvent vétustes etinsalubres, les prisons françai-ses sont parmi les pires del’Union européenne, comme leconstatent régulièrementl'Observatoire international desPrisons et un certain nombred'associations. Nous sommesbien loin de respecter les droitsles plus fondamentaux dans nosprisons, alors même que beau-coup continuent de penser quenotre pays est un exemple auregard des Droits de l'Hommeet du Citoyen.

L'État est le seul responsable decette situation. Les détenus ontpourtant droit au respect desrègles les plus fondamentales.Le 10 mai, le tribunal adminis-tratif de Caen a d'ailleurs, dansune décision qui fera jurispru-dence, condamné l'État en rai-son de "conditions insatisfai-santes d'hygiène et de salubrité"dans la maison d'arrêt de Caen.Les juges mentionnent notam-ment des cellules de 10 m2

"conçues pour un seul détenu"mais partagées à plusieurs, destoilettes "sans ventilations spé-cifiques", ni "cloisonnementsuffisant avec la pièce princi-pale". Des hommes et des fem-mes détenus qui sont traitésparfois pis que du bétail, cela nedevrait plus pouvoir existerdans un pays qui se permet dedonner des leçons à ses voisins.

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C'est le nombre de nouveauxétablissements pénitentiaire quele gouvernement a prévu deconstruire pour faire face à l'ex-plosion du nombre de détenuset à la surpopulation carcérale.C'est ce que prévoit le nouveauprogramme immobilier péniten-tiaire dévoilé par le garde desSceaux Michel Mercier, débutmai. En réalité, cette annoncene résout rien, bien aucontraire. Au lieu de rénoverdes maisons d'arrêt à taillehumaine et de proximité etd'investir de l'argent dansdu personnel pénitentiaire,le gouvernement préfèreentasser les détenus dansd’énormes structures oùl'humain est réduit à unnuméro.

Changer notre justice plutôtque remplir les prisons !

Face à ces différents constats,on est forcé de constater que lasolution n'est pas dans laconstruction de nouvelles pri-sons. Le problème est bien plusprofond que la vétusté et le sim-ple manque de place dans lesétablissements pénitentiaires. Le besoin est urgent de définirune nouvelle politique pénaleavec, notamment, une orienta-tion vers les alternatives à l'in-carcération pour les courtes pei-nes. Cela passe également parun plus grand respect de la pré-somption d'innocence et la limi-tation du nombre de simplesprévenus incarcérés. De plus, ilconvient de remettre en causeles peines et mesures de sûreté

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Un pays aux prisons pleines, voilà ce que semble être la France d'aujourd'hui, soumise à une avalanche de lois pénales toujours plus répressives. Petit point sur l'état désastreux dans lequel

se trouve notre justice pénale à travers quelques chiffres récents

C’

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ainsi que les peines planchersqui s'appliquent injustement surde nombreux individus. Enfin,il faut travailler davantage surla réinsertion et le suivi desdélinquants... Mais tout celaexige des moyens que le gouver-nement préfère débloquer pourconstruire des prisons plutôtque pour mettre en place unejustice pénale efficace, àl'écoute, respectueuse de cha-cun. Le projet écologiste de2012 devra se faire l'écho d'unealternative au tout-judiciaire.

Anthony Poulin

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C o n v e n t i o n d e l ’ É d u c a t i o n

QUELQUES RÉFLEXIONSTravaillant depuis denombreuses années aux

côtés d’enfants de tous âgesdont une des principales carac-téristique est d’être « en délica-tesse » avec l’école, je suis inté-ressé par les questions soule-vées lors de la Convention del’Éducation : simplement(déformation professionnelle),je les appréhende du côté desabsents, des décrocheurs, des «mal apprenants »…Mon expérience profession-nelle m’a amené non pas àtrouver des réponses, mais àrepérer au fil du temps quel-ques questions récurrentes.

Le rapport au langage est tou-jours problématique pour cesenfants. Dès la maternelle,quelque chose se prépare d’unparcours difficile (heureuse-ment, cela ne se vérifie pas tou-jours). Pourquoi ne réalisons-nous pas qu’apprendre à parlerest une des étapes (peut-êtremême l’étape) les plus impor-tantes de la vie de l’élève et dela personne ? Apprendre à par-ler suppose d’être entouréd’adultes capable de mettre desmots sur les ressentis, les émo-tions, les actes, les événe-ments… Bien sûr, beaucoup defamilles produisent naturelle-ment cet apprentissage, maisquid de celles qui sont « prises »par des angoisses de survieparce que leur situation esttrop précaire ou trop sociale-ment violente ?Pour ces enfants, la scolarisa-tion très précoce est un enjeumajeur à partir du moment oùles moyens suffisants existent :laisser des enfants de deux ansapprendre à parler entre euxest un gâchis pour leur sociali-sation future. Donc je rêve depetits enfants en maternelle,

très entourés par des adultesattentifs au rapport au lan-gage, rapport qui conditionnele rapport à l’autre, le futurmode de communication, lerecours éventuel aux actes plu-tôt qu’à la parole, etc.

Prochaine zone de franchisse-ment symbolique décisive,l’apprentissage de la lecture :vous avez déjà compris quecertains y arrivent dans demeilleures conditions que d’au-tres. À ce moment, entrer dansle monde des apprentissagessuppose une disponibilité psy-chique très importante, plusdifficile à préserver pour lesenfants dont le quotidien, quel-les qu’en soient les raisons, estanxiogène.Pour ceux qui déjà ont étébousculés dans leur rapport àl’oral, qui peinent pour accéderà la lecture et à l’écriture, lamachine à broyer peut se met-tre en marche. Certes pas tou-jours : beaucoup d’enseignantscourageux jouent les grains desable ; mais quand même, lesappréciations « en difficulté »,« problèmes de concentration »,« ne pense qu’à jouer », etc. nesont pas pure invention etposent les premières pierresd’une identité d’élève définieen négatif par le manque, ledéfaut…

Autre facteur important etsource d’inégalité, les condi-tions plus ou moins favorablesau travail scolaire à domicile :si l’organisation de l’espace, lesrythmes veille/sommeil, lesreprésentations des modesd’apprentissage sont trop éloi-gnées du modèle dominant, lefossé va se creuser…

Pourquoi ne comprenons-nous

T

Cette année, les journées d'été

auront lieu du 18 au 20 août à

Clermont-Ferrand.Réservez dès

maintenant dans votre agenda.

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pas que la difficulté dans lesapprentissages n’est ni unecaractéristique personnelle del’enfant, ni une caractéristiquepsychosociale de sa famille,mais bien le fruit d’une rencon-tre problématique entre la pro-position de socialisation mise enplace par l’école et celle actée àl’extérieur ? L’effort ne pour-rait-il pas porter de manièreplus claire sur la réduction decet écart par des adaptations depart et d’autre ?

Heureusement, même lorsqueles parents ne peuvent ou nesavent soutenir suffisammentleurs enfants, beaucoup deceux-ci vont rencontrer sur leurchemin des adultes (assistantefamiliale, grande s?ur, ensei-gnant…) qui sauront les valori-ser et leur permettre d’accéderau collège dans des conditionscorrectes.

Un des éléments sous-estiméslors du passage du primaire aucollège est souvent la ruptureavec les activités périscolairesou extrascolaires, qui partici-paient de l’équilibre de l’enfant,mais que le collégien ne peut(pour des raisons d’organisa-tion) ou ne veut (parce qu’ellessont désormais perçues commera t t a ché e s au monde d e s« petits ») poursuivre plusavant.

Quelle organisation pourrions-nous imaginer qui préserveautour de l’école des lieux desocia l i sat ion valor isants ,notamment à l’âge périlleux del’entrée en adolescence ?

Le collège, pour ceux qui res-tent en difficulté, est la périodede tous les dangers, la périodede stigmatisation maximale tantdes familles (défaillantes, laxis-tes…) que des jeunes eux-mêmes (irrécupérables, incapa-bles…). C’est à ce momentqu’un enfant peut se dire : « L’école, c’est pas pour moi » ;car contrairement aux idées

reçues, les enfants qui ne vontplus à l’école restent ambiva-lents et blessés par la promessenon tenue des adultes : l’écolequi devait les aider à grandir estvécue, à tort ou à raison (mal-heureusement souvent à rai-son), comme « rejetante »… D‘ailleurs, certains enseignantsont envie de fuir l’institutionscolaire : pourquoi en serait-ilautrement des élèves ?

À ce moment, l’institution vadéployer énormément d’énergiepour contrôler, cadrer, « normer » ;l’enchaînement des transgres-sions et des sanctions conduitsouvent à la relégation (dansdes dispositifs dits « adaptés »)ou à l’exclusion des enfantsidentifiés comme perturbateurset / ou décrocheurs.

Serait-il utopique de penserouvrir l’école aux pédagogiesnon punitives, d’apprendre àvaloriser la présence plutôt quede sanctionner chaque retardnon justifié ?

Pourrions-nous réfléchir au sensdes mots "démocratie" et "jus-tice" avec les élèves et leursfamilles, notamment en déve-loppant, peut-être dés le pri-maire, l’enseignement du droitet de la philosophie ? La philo-sophie pour apprendre à penser,le droit pour expérimenter lacitoyenneté dans le cadre d’unepédagogie active.

La place des parents à l’école nepourrait-el le pas être plus« banale », vraiment intégrée aufonctionnement, et non plusexceptionnelle lorsqu’un pro-blème se pose (tout parent« convoqué » à l’école sait lesentiment que cela induit !) ?

Les parcours scolaires qui seterminent mal n’empêchent pasune partie de ces jeunes de seformer, d’accéder à une qualifi-cation à travers d’autres dispo-sitifs (apprentissage, maisonsfamiliales et rurales, missions

locales pour l’emploi…).Cependant il est clair que lesenfants en souffrance accueillisdans les établissements de laProtection de l’Enfance accè-dent très peu au lycée ; ceux quiy parviennent ont surmonté tel-lement d’obstacles qu’en géné-ral ils réussissent plutôt bien.

Enfin - et c’est inacceptable -,certains enfants, faute de sou-tien et d’une approche valori-sante, n’obtiennent pas lesoutils nécessaires à la construc-tion d’une vie autonome etcitoyenne.

En conclusion, demandons-nous ce qui rend l’échec, lerefus, l’absentéisme possiblesdu point de vue de l’institutionscolaire et du coup, cherchonsce qui pourrait faire lien, valori-sation, désir de partager aussiles savoirs et les compétencesdes élèves, même (et surtout)s'ils sont différents dessavoirs académiques.

Philippe Chatelain9

Europe Écologie Les Verts

Franche-Comté inaugure son site

internet !Rendez-vous

dès le 1er juin surhttp://franchecomte

.eelv.fr

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C o n s e i l M u n i c i p a l d e B e s a n ç o n

NUCLÉAIRE : LES ÉLUS EÉLV PRÉSENTENT UNE MOTION DIFFÉRENTE

DE CELLE DU GROUPE PS-PC endredi 6 mai, lors duConseil municipal, deux

motions sur le nucléaire ont étéproposées, l'une présentée parle groupe Europe Écologie LesVerts, l'autre par les groupesSocialiste et Communiste. Lapremière motion a été votée parles élus EÉLV et Alternatifs (11voix), la seconde a recueilli 41voix (PS, PC, UMP, MODEM,Gauche moderne, Parti radical,Nouveau Centre).

Pour la première fois depuis quedes Verts sont dans la majo-

rité municipale, les élusEÉLV se sont retrouvésdans l’obligation de main-tenir leur motion tant celle

proposée par les socialistesétait peu ambitieuse, dépas-

sée et même erronée sur lefond. Plusieurs villes commeDole ou Strasbourg ainsi quedes conseils régionaux ont votédes motions où était explicite-ment demandée la fermetureimmédiate de la centralenucléaire de Fessenheim. ÀBesançon, on se contente dedemander un audit sur la sécu-rité de ladite centrale, la plusvieille de France (en fonctionne-ment depuis 34 ans), située auc?ur d’une zone sismique où lesrisques de tremblement de terre(et d’inondation) sont avérés, etdont le taux d'incidents est qua-tre fois plus élevé que celui dureste du parc français. Lademande de fermeture deFessenheim a d'ailleurs été qua-lifiée de "nimbyste" (« pas chezmoi, mais chez le voisin ») parle Maire : les élus strasbour-geois apprécieront…

La motion PS-PC, soutenue partoute l'opposition, donne unevision conservatrice et dépasséede l’énergie et du nucléaire. Elledemande que soit réalisé « unaudit […] afin de vérifier quel’ensemble de ces installationsest conforme à toutes les règlesde sécurité, actualisées au vudes événements du Japon ».Mais chacun sait qu'il n'existepas d'autorité indépendante dupouvoir nucléaire capable d'ef-fectuer cette analyse ; cet auditne rendrait donc qu'un avisreflétant la volonté politique dumoment. On peut même direque la décision du 3 mai deSarkozy va déjà au-delà de cettedemande, en saisissant la Courdes comptes afin d'évaluer lecoût réel du parc électronu-cléaire.

Par ailleurs, la motion PS-PCaffirme que le nucléaire assurel’indépendance énergétique dela France : c’est faux, puisque laFrance ne possède pas d’ura-nium… sauf à considérer que leNiger et les autres pays produc-teurs sont des colonies françai-ses, ou que la France n'est pasdépendante de l'étranger pourle pétrole puisque des raffineriesse situent en France !

Enfin, la motion PS-PC sous-entend que l'alternative aunucléaire n'est pas tenable éco-nomiquement, ce qui constitueune affirmation erronée si l'onveut bien comparer d'un côté lecoût du démantèlement et durenouvellement du parcnucléaire, et de l’autre une poli-tique ambitieuse d'économiesd'énergie et de développementdes énergies renouvelables.

Très concrètement, une écono-mie de 10 % des consomma-tions électriques - notammenten lien avec les gaspillages -permettrait de fermer sans diffi-culté cinq tranches nucléaires

Finalement Jean Rosselot, éluUMP, a involontairementrésumé en une phrase les fai-blesses de la motion PS-PC etjustifié la position d’EÉLV : « Cette motion est très raison-nable et le gouvernement auraitpu l’écrire. » Tout est dit.

Benoit CyprianiPrésident du groupe des élus

Europe Écologie Les Verts

Eric AlauzetConseiller municipal

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V

Gérard Roy

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U N M O I S , É M O I S , E T M O I

Hordes. Selon Jean-Marie LePen, les immigrés qui débarquenten France “veulent sodomiser leprésident”. Serait pas jaloux, parhasard, le Jean-Marie ?...Ouste ! Après Arlette Chabot etpeut-être avant Patrick Sébastienet Mireille Dumas, voilà Franz-Olivier Giesbert et GuillaumeDurand écartés de FranceTélévisions. La chasse aux gau-chistes est ouverte ?Alphabet. Dans la chansonfrançaise, on avait M, DominiqueA, Arthur H, et maintenant L. Onattend Q avec impatience.Nooon ?! Qu’ouïs-je ? Il y auraitdans le foot des histoires de quo-tas ? Des soupçons de racisme ?Dans le fooooot ? Ça, alors, çame la coupe !Gonflé. Vladimir Poutine criti-que la gestion du nucléaire japo-nais. C’est vrai qu’en tant queTsar de toutes les Russies, il est lemieux placé pour cela.Info. Avec le mariage princier àLondres, nos médias ont une foisde plus fait honneur à laRépublique. Avec la béatificationde JP Deux place Saint-Pierre, ilsont une fois encore illustré unelaïcité sans faille.

Éternel. Présidentielle de 2012 :ni Arlette, ni Olivier ne serontcandidats ! Heureusement qu’ilnous restera Chevènement(quoiqu’il veuille “faire bougerles lignes”) pour ne pas perdretotalement nos repères !Nuance. Interdit de séjour dansl'Union européenne pour son atti-tude à l'égard des Droits del'Homme, le président zimbab-wéen Mugabe n’en a pas moinsassisté à la cérémonie de béatifi-cation de Jean Paul II à Rome. Ah! ben oui, mais le Vatican n’estpas dans l’UE, alors...Parlement. Les députés UMPvent debout contre la suppressiondes panneaux annonçant lesradars. Si ces gens ne sont paspayés à ne rien foutre, ça y res-semble quand même pas mal.Nouveau (1). Bientôt des trains”à horaires variables” à la SNCF: tu ne sais ni quand tu pars, niquand tu arrives... Ah ! on mesignale à l’instant que sur certai-nes lignes, c’est déjà le cas depuisbelle lurette.Nouveau (2). Bientôt troistarifs courrier à La Poste. Sanscompter le tarif “spécial FeuilleVerte”, qui te garantit d’avoir en

décembre le numéro d’octobre.Patrimoine (1). FrédéricMitterrand fait entrer la cor-rida au “patrimoine immaté-riel de la France”, dont unsite gouvernemental nousapprend qu’il est “l’affirma-tion d’une culture traditionnelleet populaire”. Bon, ben alors laconnerie humaine ne va pas tar-der à y entrer aussi...Patrimoine (2). Ah ! non...j’avais pas lu jusqu’au bout : fautaussi que ce patrimoine, “en rai-son de sa précarité, [soit] soumisau risque de disparition”. Ça ris-que de prendre encore du temps...Morpions. Pour LaurentWauquier, l’”assistanat” est le“cancer de la société française” ;Silvio Berlusconi, lui, traite lesjuges de “cancer de la démocra-tie”. Eux sont la vérole de la poli-tique.Procès-verbal. La justice amé-ricaine a des formules étonnantes.Ainsi, DSK aurait “tenté d’avoir,par la force, une relation sexuelleanale et orale avec une autre per-sonne”. Faut-il comprendre qu’ilaurait pu tenter la même choseavec lui-même ? Ça laisse rêveur...

Gérard Roy

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(PRESQUE) EN VACANCES...ntre les examens de find'année et le soleil qui

commence à pointer son nez, lesJeunes Écologistes de Franche-Comté sont quasiment envacances. Avant de se mettre lesorteils en éventail, de s'allongerdans l'herbe et de compter lesnuages, nous nous rendrons àMontpellier pour le Forumnational des Jeunes Écologistes,les 25 et 26 juin prochains.Certes, Montpellier fin juin, çasent clairement les vacances,mais détrompez-vous : entre

locavorisme (1), démocratielocale et régionalisme, on ne ris-que pas de s'ennuyer. Si onajoute à cela une formationmilitante sur la prise de paroleou encore sur la communicationavec la presse, on frôle presquel'overdose. N'ayez crainte,cependant, nous saurons pren-dre du temps pour faire la fêteet bronzer au soleil. Du haut de notre jeunesse, etalors que de nombreux d'entrenous sont encore loin de la trêveestivale, nous osons vous sou-

haiter à tous de très bonnesvacances. On se retrouve tous àClermont-Ferrand pour lesJournées d'été d'EÉLV et desJeunes Écologistes, fin août.C'est moins funky comme desti-nation, mais idéal pour repartirdu bon pied pour une année quis'annonce riche..en surprises.

Les JÉFC(1) Note du réviseur : Je supposeque ça veut dire quelque chosecomme « bouffe locale »… Ces jeunes… ils ont un de ces langages…

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ages

EUROPE ÉCOLOGIE LES VERTS FRANCHE-COMTÉ

Le 26 avril dernier,triste célébration des 25 ans de

Tchernobyl en pleine horreur deFukushima.

14 , rue de la Répub l ique / 25000 Besançon / 03 81 81 06 66 / ee lv . fcomte@gmai l . com

GoumoisGrosse mobilisation à Goumois à l'appel du collectif SOS - Loue Rivières comtoises. Plus de 1000 personnes malgré la pluie étaient venues dénoncer la passivité de l'État.

Europe Écologie Les Verts Franche-Comté (14 rue de la République, 25000 Besançon)

* Directeur de publication : Gérard Roy * Comité de lecture : Michel Boutanquoi, Pauline Jeannin, Hubert

Guyet, François Mandil, Jean-Michel Rozand, Gérard Roy * CPPAP : 0513 P 11003

* Conception et mise en page : Corinne Salvi * Imprimerie Simon (Ornans) sur papier recyclé

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