Étudiants de France 290

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ÉTUDIER EST UN DROIT, PAS UN PRIVILÈGE DÉFENDONS LE SERVICE PUBLIC ! ACTUALITÉ UNE RENTRÉE DANS LE ROUGE POUR TOUS LES JEUNES INTERVIEW BERNARD THIBAULT, SECRETAIRE GENERAL DE LA CGT Union Nationale des Étudiants de France n°290 Septembre - Octobre 2009 2 euros Le magazine engagé des étudiants Étudiants de France + RETOUR SUR LA MOBILISATION POUR LA DÉFENSE DE LA RÉSIDENCE D’ANTONY Qui sera éliminé ?

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Retrouve le numéro de Septembre Octobre d'Étudiants de France !

Transcript of Étudiants de France 290

étudier est un droit, pas un privilège

défendons le service public !

actualitéune rentrée dans le rouge pour tous les jeunes

intervieWbernard thibault, secretaire general de la cgt

union nationale des étudiants de francen°290septembre - octobre 20092 euros

Le magazine engagé des étudiants

Étudiants de France

+ retour sur la mobilisation pour la défense de la résidence d’antony

Qui sera éliminé ?

Aujourdʼhui pour avoir un emploisans diplôme il faut sʼappeler Sarkozy

Toi aussi, envoie ta candidatureà Nicolas Sarkozy ! Connecte-toi sur unef.fr

pour tous les autres, il faut démocratiser lʼenseignement supérieur.pour tous les autres, il faut démocratiser lʼenseignement supérieur.

Aujourdʼhui pour avoir un emploi sans diplôme il faut sʼappeler Sarkozy

La France s’enfonce depuis plusieurs mois dans la récession. Si la crise économique ne peut à elle seule expliquer les difficultés sociales et la régression libérale dans lesquelles s’est enlisée notre pays, l’onde sociale du séisme provoqué par la crise est en cette rentrée brutale et implacable. L’augmentation du chômage et la multiplication des plans sociaux sont autant d’illustrations de l’ampleur de la dégradation de la situation économique. Contrairement à ce que souhaite démontrer le gouvernement en s’appuyant sur la reprise de l’activité du secteur bancaire, la crise n’est toujours pas derrière nous, mais bel et bien devant.

Cette situation a des conséquences terribles pour les jeunes. Non seulement les conditions de vie étudiante se dégradent, mais la crise accentue les difficultés financières des familles sur lesquelles repose le financement des études. Sur le marché du travail, la situation des jeunes diplômés est particulièrement préoccupante : 650 000 d’entre eux cherchent à s’intégrer sur un marché du travail sinistré. Si rien n’est fait rapidement, une génération entière va traîner comme un boulet pendant toute sa vie professionnelle les difficultés d’insertion dues à la crise. Pourtant alors que la France résiste mieux à ses voisins grâce à un secteur public puissant, le gouvernement continue sa politique d’affaiblissement des services publics et des protections collectives.

Dans ce contexte, certains pourraient être tentés de sombrer dans le défaitisme et la résignation. Ce ne sera pas notre cas. En cette rentrée, nous avons la responsabilité de faire la démonstration à tous ceux qui doutent que l’action collective finit toujours par payer. Les capacités de résistance et de mobilisation sont particulièrement fortes dans la société. Le rapport de force issu des mobilisations de l’année dernière ont placé le gouvernement sur la défensive et l’a contraint à apporter des réponses à certaines de nos revendications : revalorisation des bourses, interdiction des stages hors cursus, annonce de la mise en place d’un 10ème mois de bourse !

Lors des élections étudiantes, les étudiants auront cette année l’occasion de s’exprimer sur leur situation et leurs attentes. Avec vous le combat continue !

Edito

Etudiants de France n°290 • Septembre- Oct/ 2009Une publication de l’UNEF • CP 0505 G 83184 • ISSN 1153-4397 • Prix : 2 euros • Bureau national : 112, Boulevard de la Villette - 75019 Paris • email : [email protected] • Directeur de la Publication : Sébastien Maurice • Rédactrice en chef : Hélène Pasquier • Comité de rédaction : Benoît Soulier, Juliette Griffond, Salomé Merlo, Guillaume Sylvestre, Lucile Jamet, Annabelle Janodet, Jean Arnaud Munch, Thierry Le Cras • Conception maquette : Mila Jeudy • Photos : Julie Béguerie • Impression : Imprimerie Grenier RCS Créteil B 622.053.189. • Service abonnement : 01 42 02 25 55 ou [email protected]

actus localesTransport • On voyage moins cher à LyonLogement • Sauver la cité U d’Antony

Gabon • Ali Bongo : le nouveau né de la FrançafriqueESU • Retour sur la dernière conférence

8actus nationales

Logement • Qu’est ce que la FERUF ?Manifestation • Retour sur le 7 octobre la crise est derrière nous ? • Retour sur le pouvoir d’achat des étudiants à la rentrée Société • Bizutage : Attention danger / Défense de la poste / Mobilisation pour les droits des femmes

dossierparce qu’étudier est un droit et pas un privilège, défendons le service public !

entretien22

bernard thibaultSecrétaire Général de la CGT

vie interneCoopératives • A quoi servent les élus étudiants ?+ tribunes des tendances p.26

24et aussi...en vrac p.4-5loisirs p.28-29

Sommaire

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Inégalités entre étudiants, concurrence

entre universités, désengagement de l 'Etat. . .

Nouvelle FacNouvelle Fac

Qui sera éliminé ?Qui sera éliminé ?

unef.fr

Défendons le service

public d'enseignement

supérieur !

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actus internationales

par Jean-Baptiste Prévost,Président de l’UNEF

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santéla lmde innove pour répondre aux besoins de santé des étudiants

303Etudiants de France n°290 • Septembre - Octobre 2009

Ça s’est dit«je vais bien... tout va bien...»

Selon Valérie Pécresse, le “coût de la vie étu-diante est relativement stable, voir même à la baisse” à la rentrée. Elle va même jusqu’à nous expliquer que les loyers

sont en baisse. Pourtant, tous les chiffres démontrent le contraire, et elle n’y est pas pour rien : augmentation des frais d’ins-cription, loyers en hausse de 8% en région parisienne… Jusqu’où ira son déni de la réalité ? Et pendant ce temps, les galères des étudiants continuent : nous sommes toujours plus nombreux à devoir travailler pour financer nos études, ou à les aban-donner à cause de difficultés financières.

mauvaise foi...

« Si on me demande de me prononcer pour ou contre la privatisation de La Poste, soyez-en assu-rés, je voterai non » a déclaré Christian Estrosi, en charge de la réforme

du statut de la Poste. Alors que la majorité de la population se déclare hostile au chan-gement de statut, et que plus de 2 millions de personnes ont participé à la votation citoyenne pour dénoncer le projet de priva-tisation de la Poste, le gouvernement, non seulement refuse de prendre le risque d’or-ganiser un référendum, mais en plus ment en assurant qu’il ne s’agit en aucun cas de privatiser la Poste. La mobilisation continue !

avoir un diplôme... ou s’appeler sarkozy...

Selon Nicolas Sarko-zy, “Ce qui compte en France pour réussir, ce n’est plus d’être bien né. Pour réussir, c’est tra-vailler dur, et avoir fait la preuve, par ses études,

par son travail, de sa valeur”. Pour preuve, la récente candidature de Jean Sarkozy à la tête de l’EPAD, dont la prise de fonction n’a strictement rien à voir avec ses liens familiaux avec le président de la Répu-blique… Et pendant ce temps, les 650 000 jeunes diplomés qui entrent sur le marché de l’emploi à la rentrée galèrent !

une politique immobilière incohérente

Dans le Monde en date du 13 octobre dernier, un encart propose la vente sous appel d’offre d’un «magnifique complexe immobilier de 8 470 m² situé dans le 7ème arrondissement de Paris.» L’UNEF juge choquante cette initiative de France Domaine, administration en charge de valoriser l’immobilier public, qui démontre le comportement incohérent et de court terme de l’Etat dans la gestion de son parc immo-bilier. Alors que le manque de foncier et d’immobilier reste le principal obstacle à la construction de logements étudiants, notam-ment en Île de France ainsi que le démontre le rapport du député Anciaux, l’UNEF dénonce le comportement rapace de France Domaine qui préfère valoriser à court terme l’immobilier de l’État en le cédant au prix du marché à des entreprises plutôt que de le mettre à disposi-tion du logement social et du service public de la vie étudiante afin d’en faire bénéficier ceux qui auraient le plus besoin.

priorité au logement étudiant !

Il ne sert à rien que Benoist Apparu, secré-taire d’Etat au logement, et Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et à ce titre responsable du service public du loge-

logement étudiant : l’etat schizophrène !

l’unef continue sa bataille pour la suppression des frais d’inscription illégaux !

Depuis maintenant 5 ans, l’UNEF dénonce la mise en place de frais d’inscription illé-gaux dans certaines universités, celles-ci faisant ainsi payer aux étudiants le prix du désengagement financier de l’Etat dans l’en-seignement supérieur.

juillet 2009 : 30% d’universités hors la loi

L’UNEF a su ces dernières années mettre sur le devant de la scène ce scandale des frais d’inscription illégaux en pointant les responsables : les universités qui ne respec-tent pas la loi, mais aussi Valérie Pécresse qui prend pas ses responsabilités pour im-poser le respect de la réglementation aux universités. Grâce aux actions qu’elle a me-née depuis 5 ans (recensement, campagnes militantes, recours juridiques…) l’UNEF a réussi à faire reculer de nombreuses uni-versités. Ainsi alors qu’en 2007, 70 % des universités avaient recours à ces pratiques

ment étudiant, dénoncent le manque de fon-cier et d’immobilier mis à disposition du logement étudiant quand Christine Lagarde et Eric Woerth vendent en catimini celui de l’Etat pour grappiller quelques millions. Si l’Etat cherche de l’argent, qu’il regarde du coté de la politique fiscale et notamment du bouclier fiscal. L’UNEF suggère au gouvernement une discussion entre ses membres pour établir si oui ou non, le logement étudiant est bien une priorité !

Cet exemple n’est malheureusement pas une exception. Sur le site officiel des cessions immobilières de l’Etat (http://www.budget.gouv.fr/cessions/), 26 bâtiments sont en vente ou récemment vendus dans toute l’Ile de France.

illégales, il n’en restait plus que 30% en juillet 2009.

valérie pécresse doit prendre ses res-ponsabilités

Suite à la campagne de juillet 2009, les universités de la réunion, de lyon 3, de bordeaux 4, de montpellier 1… ont sup-primé les frais d’inscription illégaux qu’elles demandaient aux étudiants. Cependant mal-gré ces avancées, certains établissements, comme les universités de grenoble 2 et d’aix marseille 3 continuent à demander des frais illégaux aux étudiants s’inscrivant dans leurs formations. A défaut d’une in-tervention de la ministre de l’enseignement supérieur pour mettre fin à ces pratiques, l’UNEF poursuivra ces établissements devant les tribunaux pour demander leur condamnation et le remboursement de tous les étudiants.

4 Etudiants de France n°290 • Septembre - Octobre 2009

en vrac

C’est le nombre de diplômés, qui, en cette rentrée, entrent sur un marché du travail sinistré.

62% des jeunes diplômés en 2008 n’ont toujours pas trouvé de travail au bout d’un an (AFIJ)

Comme tous les 3 mois, l’UNEF a réuni les 3 et 4 octobre dernier son collectif national à Paris. Ce week end a été l’occasion pour plus de 600 militants de l’UNEF se débattre de l’activité et des orientations du syndicat. Ce fut également le moment de se former ainsi que de lancer la nouvelle campagne de l’UNEF (voir notre dossier).

vote électronique : une manipulation de la démocratie étudiante

Fin septembre, en catimini, l’Assemblée Natio-nale a adopté une loi visant à instaurer le vote électronique par Internet lors des élections étudiantes. Alors que toutes les expérimenta-tions de vote par Internet se sont soldées par une baisse du taux de participation, Valérie Pécresse s’entête dans cette voie. Non seule-ment le vote par Internet risque de faire baisser la participation des étudiants lors des élections, mais pire, il comporte des risques de manipu-lation des scrutins importants, car il n’existe aucune possibilité de contrôler le déroulement du vote. L’UNEF continue de s’y opposer.

evacuation de la « jungle » de calais

En décidant de faire la chasse aux “passeurs”, Eric Besson, ministre de l’immigration, a surtout intensifié la chasse aux sans-papiers. Le triste épisode de l’évacuation de la “jungle” de Calais et du retour forcé d’afghans dans un pays en guerre nous montre une fois de plus à quel point la politique d’immigration du gouverne-ment est injuste et uniquement guidée par des objectifs chiffrés d’expulsion.

650 000 Ça s’est passéle chiffre du mois

la photo du mois : le collectif national des 3 et 4 octobre 2009

unef.fr : l’unef se dote d’un nouveau site internet !L’UNEF vient de mettre en ligne son nouveau site internet. Nous ne changeons pas d’adresse : unef.fr !

Sur notre site, retrouve toutes les actus, dossiers et commu-niqués de presse de l’UNEF. Tu peux y retrouver également l’adresse de toutes nos sec-tions locales !

Nous enrichissons notre site de nouveaux contenus : vidéos en ligne, publications (Étudiants de France...) ainsi qu’un agenda !

5Etudiants de France n°290 • Septembre - Octobre 2009

en vrac

6 Etudiants de France n°290 • Septembre - Octobre 2009

Après de nombreuses années de bataille, l’UNEF a obtenu à Lyon la mise en place du demi-tarif dans les transports en commun pour tous les étudiants.

transports

le poids des transports dans le budget étudiant de plus en plus élevé

Pour se rendre sur leur lieu d’étude, de travail ou de loisirs, les étudiants utilisent le plus souvent les transports en commun. A Lyon les étudiants pour rejoindre des différents sites universitaires doivent parcourir jusqu’à 3/4h de bus. Cela représente un coût très important dans leur budget.

Partout en France, l’UNEF mène le combat pour la diminution des dépenses de transport pour les étudiants par la mise en place du demi-tarif dans les transports en commun dans toutes les villes universitaires. En effet, alors qu’1 étudiant sur 2 est contraint de se salarier pour financer ses études, et que la précarité augmente, réduire le coût du transport, c’est lever un frein à la réussite des étudiants dans leurs études.

retour sur 4 ans de bataille pour l’unef

Il y a 4 ans, l’UNEF a lancé à Lyon une grande campagne de pétitions exigeant la mise en place d’un demi-tarif dans les transports en commun. Grâce aux milliers de signatures, l’UNEF a obtenu la création d’une ligne de bus de nuit ainsi que l’instauration d’une réduction des tarifs de 30% pour les boursiers. Ces victoires, restaient pour autant insuffisantes car tous les étudiants n’en bénéficiaient pas.

Depuis, l’UNEF n’a eu de cesse de demander la mise en place du demi-tarif. Il y a un an, le SYTRAL (syndicat mixte des transports pour le Rhône et l’agglolmération Lyonnaise) décide une hausse générale de ses tarifs. L’UNEF prend alors rendez-vous avec le SYTRAL pour obtenir la mise en place d’un demi-tarif étudiant.

Quelques semaines plus tard, le demi-tarif étudiant dans les transports en commun lyonnais est mis en place ! L’UNEF obtient même

Le Conseil Régional de Champagne-Ardennes a adopté le 22 juin dernier la création d’une aide à l’acquisition d’une complémentaire santé pour les étudiants boursiers de la région.

un chèquE Santé pour lES étudiantS dE champagnE ardEnnES…

Il s’agit de la seconde région à mettre en place ce type d’aide, répondant ainsi à une revendication portée par La Mutuelle Des Etudiants et l’UNEF qui font depuis long-temps le constat de difficultés importantes des étudiants à acquérir une complémen-taire santé pour des raisons financières.

Un accès de plus en plus difficile aux soins

En effet, alors que seuls 70% des frais de soins sont remboursés par la Sécuri-té Sociale, les 30% restant étant pris en charge par une mutuelle à laquelle il faut cotiser en plus, nombreux sont les étudiants à ne pas bénéficier d’une couverture com-plémentaire en raison du coût de la cotisa-tion. Ce sont donc les étudiants les plus en difficulté financièrement qui ne peuvent pas se payer une complémentaire santé qui ont les frais les plus importants à débourser,

notamment parce qu’ils doivent prendre à leur charge les soins non pris en charge par le régime général de Sécurité sociale.

Cette situation a pour conséquence de forcer les étudiants à retarder les soins aux-quels ils devraient avoir recours. Seuls 43% des étudiants se rendent chez un dentiste, seule une étudiante sur deux chez un gyné-cologue et seulement 50% des étudiants souffrant de problèmes de vue ont consulté un ophtalmologue. Ce moindre recours aux soins et surtout aux spécialistes pour rai-sons financières conduit à une dégradation de la santé des étudiants.

un chèque santé pour améliorer l’accès aux soins

C’est pourquoi, afin d’améliorer la situation sanitaire des étudiants et leur faciliter l’ac-

cès aux soins, l’UNEF et la LMDE revendi-quent depuis longtemps la mise en place de dispositifs d’aide à l’acquisition d’une com-plémentaire santé à travers la création d’un chèque santé. La création du chèque santé en Champagne Ardennes pour les boursiers devrait ainsi permettre à 33% des étudiants de bénéficier d’une aide dans la limite de 80€.

Si cette mesure est une véritable avan-cée dont l’UNEF se félicite, l’accès aux soins pour les étudiants doit continuer à être améliorer, notamment en augmentant les moyens financiers accordés aux MPU (Médecine Préventive Universitaire) et aux centres de santé, en développant les struc-tures d’accueil et de proximité des étudiants et surtout en élargissant le chèque santé à l’ensemble des étudiants.

florine tillé, étudiante à reims

on voyagE moinS chEr à lyon !

qu’une enquête soit menée en vue d’améliorer la fréquence des bus de nuit.

une avancée qui doit en appeler d’autres

Cette victoire, doit être un point d’appui pour obtenir partout en France, l’instauration du demi-tarif. Cette année, l’UNEF a également obtenu que la ville de Toulouse divise par deux les dépenses de transports pour les étudiants de son agglomération. En Île de France, l’UNEF a obtenu il y a plusieurs années, la carte imagine-R. Mais ce dispositif rencontre aujourd’hui de nombreuses contradictions et doit être transformé en une carte unique permettant à un étudiant quelque soit sa distance entre son lieu d’étude et son lieu d’habitation de bénéficier du même tarif. La carte imagine-R doit être dézonnée.

yanis burgat, étudiant à lyon

santé

actus locales

7Etudiants de France n°290 • Septembre - Octobre 2009

mobiliSéS pour SauvEr la réSidEncE univErSitairE d’antony

la plus grande résidence universitaire d’ile de france menacée de destruction

Le combat que mène l’UNEF depuis près de deux ans pour défendre la résidence universitaire d’Antony menacée de destruction est emblématique à plusieurs titre. D’une part, cette bataille s’inscrit dans le combat pour défendre l’accès de tous les étudiants à un logement autonome. D’autre part, cette résidence est une des plus grandes cités universitaires d’Europe. Elle représente près de 16 % des logements sociaux gérés par le CROUS en Ile-de-France, alors que ce parc ne permet qu’à 3% des étudiants franciliens d’accéder à un logement social. Construite en 1955, elle n’a jamais connu de rénovation d’ampleur et les 2100 chambres qu’elle compte pourraient devenir inutilisables si elle n’était pas réhabilitée rapidement. Sa destruction aggraverait encore un peu plus la situation du logement étudiant en Ile-de-France. Cependant l’Etat se défausse de ses responsabilités et refuse de la rénover. Pire, il a transféré, contre l’avis du conseil d’administration du CROUS, la propriété de cité universitaire à la communauté d’agglomération des Hauts de Bièvres qui ne cache pas son souhait de la détruire parce qu’elle ne correspondrait pas à son environnement urbain.

un passage en force inacceptable

Depuis plusieurs mois, l’UNEF et les résidents se mobilisent pour défendre la cité-u menacée de destruction. Avant les vacances, ils ont organisé plusieurs rassemblements devant le conseil de la communauté d’agglomération pour mettre la pression sur les élus. Pendant l’été, ils se sont mobilisés pour défendre les résidents menacés d’expulsion. A la rentrée, la bataille continue… A l’appel de l’UNEF et du « collectif Sauvons la RUA », plus de 200 personnes se sont rassemblées vendredi 9 octobre devant la communauté d’agglomération des hauts de Bièvre (CAHB) pour y dénoncer le vote en catimini de la destruction d’une partie importante de la résidence universitaire d’Antony. Non contente de détruire sans compensation

logement

Alors que seulement 3% des étudiants franciliens peuvent bénéficier d’une place en résidence universitaire, la plus grande cité universitaire d’Europe est menacée de destruction. La ministre de l’enseignement supérieur ferme les yeux et laisse faire. Pendant ce temps-là, ce sont les étudiants qui trinquent…

le bâtiment C (548 chambres) de la cité U, comme annoncé depuis plusieurs mois, la CAHB a également voté le principe de la destruction de deux autres bâtiments (G et E), portant à 800 le nombre total de chambres universitaires à détruire, soit plus de 40% du parc immobilier de la cité universitaire ! L’UNEF dénonce le passage en force inacceptable du clan Devedjian sur ce dossier, alors qu’elle réclamait depuis des mois la transparence et une réunion de concertation sur l’avenir du site! Seul compte l’objectif de nettoyer le «kyste urbain» que représente la cité-u aux yeux de Patrick Devedjian, président du conseil général des Hauts de Seine, et certainement pas les conditions de logement des étudiants franciliens. Ce vote précipité va aggraver la crise du logement étudiant en Ile de France.

valérie pécresse doit prendre ses responsabilités !

Alors que les étudiants et les résidents se mobilisent depuis plusieurs mois, le silence de la «ministre des étudiants» sur l’avenir de la plus importante résidence universitaire d’Europe est lourd de sens : en ayant accepté de transférer la cité u à la CAHB sans garanties, en refusant de s’engager à co-financer la réhabilitation nécessaire de la cité-u, Valérie Pécresse porte l’entière responsabilité de la décision de destruction. La politique de l’autruche doit cesser. L’UNEF demande à Valérie Pécresse de se prononcer sur l’avenir de la cité-u et de s’engager à ce que l’État co-finance, aux côtés des collectivités, sa réhabilitation, seule garantie contre sa

destruction partielle ! La région Ile-de-France a d’ores et déjà provisionné 2 millions pour cette opération en attente d’engagements complémentaires de l’Etat. Si la ministre de l’enseignement supérieur se désintéresse de ce dossier, l’UNEF saura en rappeler l’importance à la candidate aux élections régionales.

» Signe l’appel de l’UNEF pour sauver la résidence Jean Zay sur unef.fr

david dobbels, étudiant à paris 1

La résidence Jean Zay à Antony

l’unef lance un appel pour sauver la résidence universitaire d’antony !

Afin de dénoncer la destruction de la résidence universitaire d’Antony, l’UNEF a lancé un appel signé par de nombreuses personnalités, élus locaux et anciens résidents : Marie-Georges Buffet (secrétaire nationale du Parti Communiste), Lionel Jospin (ancien premier ministre), Jean-Luc Melenchon (sénateur de l’Essonne), Jean-Paul Huchon (président de la Région Ile-de-France)… mais aussi de nombreux responsables syndicaux (CGT, UNSA, FSU…).

actus locales

8 Etudiants de France n°290 • Septembre - Octobre 2009

La rentrée 2009 est marquée par une nouvelle hausse des loyers notamment ceux des logements de petites surfaces qui sont occupés majoritairement par les étudiants, qui augmentent encore plus vite. Le loyer représente en général plus de la moitié du budget mensuel d’un étudiant. Les constructions de logements, elles, sont à la traîne. Mais à entendre Valérie Pécresse tout va bien...

dES loyErS toujourS pluS élEvéS danS lE privé, un rEtard inaccEptablE dES conStructionS danS lE public

Bien que la crise du logement frappe toute la population, les étudiants rencontrent des difficultés particulières. Sans revenu

fixe, ils n’accèdent à un logement qu’au prix d’une précarité toujours plus grande. Or, être obligé de se salarier pour faire face à des loyers souvent supérieurs à 600 euros dans la capitale et 500 euros en province n’est pas une situation acceptable car le salariat renforce considérablement le risque d’échec. L’accès à un logement autonome est pourtant le premier pas vers l’autonomie, indispensable pour permettre à tous de réussir les études de son choix.

Une offre de logement insuffisante

Mais l’offre insuffisante du parc public du CROUS et la crise du logement privé (loyers

prohibitifs, garanties financière exigées, marché saturé) représentent un obstacle majeur dans l’accès de tous aux études.

Si deux étudiants sur trois occupent un logement autonome, seulement 7% trouvent aujourd’hui une place dans une résidence universitaire du CROUS. Le nombre de logement du CROUS n’a pas suivi l’évolution des effectifs étudiants (il y avait en 1960 100 000 chambres en cité U pour 200 000 étudiants, il n’y en a aujourd’hui que 155 000 pour 2,2 millions d’étudiants).

des engagements non tenus

Malgré ce constat, le gouvernement ne s’est pas donné les moyens de respecter les engagements de l’Etat en matière de constructions de logements étudiants déterminés par le plan « Anciaux » obtenu par l’UNEF en 2004 (5000 constructions et 7000 réhabilitations de logements étudiants par an de 2004 à 2014). En 2009, le bilan du plan «Anciaux » démontre que moins de la moitié des constructions prévues (11 500 au lieu de 25 000) et 2/3 des réhabilitations (23 000 au lieu de 35 000) ont été effectivement réalisées.

Les 3600 constructions prévues en 2009 et fièrement annoncées par Valérie Pécresse lundi 24 août dernier sont donc en deçà des engagements de l’Etat de construire 5000 nouveaux logements par an. Une bonne communication de la Ministre en cette rentrée ne saurait masquer la réalité.

Le cas de la résidence universitaire d’Antony illustre à quel point l’accès au logement n’a pas été une priorité du gouvernement. Première résidence universitaire d’Europe (2100 chambres), construite dans les années 50 à Antony dans le département des Hauts-de-Seine, cette cité U est menacée de destruction par les pouvoirs publics. Après la destruction d’un bâtiment il y a 20 ans, pour y installer

la nouvelle préfecture de police, c’est le bâtiment C (550 chambres) qui est aujourd’hui complètement muré et menacé de destruction. Des expulsions ont été organisées pendant l’été et tous les étudiants n’ont pas été relogés. L’UNEF se bat avec les résidents pour empêcher cette destruction et exige la réhabilitation de toute la résidence laissée à l’abandon depuis des dizaines d’années.Valérie Pécresse porte une responsabilité majeure dans le sort qui sera réservé à cette cité U. La ministre de l’Enseignement supérieur a en effet transféré la propriété de la résidence de l’Etat à ses amis politiques de la commune d’Antony et refuse de débloquer les crédits nécessaires à la rénovation pourtant indispensable de cette résidence.

Face à la situation catastrophique du logement étudiant, le gouvernement ne s’est contenté que d’avancer des réponses gadgets telles le logement intergénérationnel, auquel les étudiants n’auront pas recours parce qu’ils sont destinés à étudier, et pas à effectuer la mission d’assistants de vie pour laquelle ils ne sont pas formés.

Pour rattraper le retard pris dans les constructions de logements étudiants, l’UNEF réclame l’accélération des constructions afin d’atteindre les objectifs fixés par le plan «Anciaux» et rattraper le retard des constructions et réhabilitations (6400 constructions et 7800 rénovations par an jusqu’en 2014 sont nécessaires), une augmentation de 10% des aides au logement, l’exonération de la taxe d’habitation pour les étudiants (qui représente un 13ème mois de loyer) et la suppression du mois de carence dans le versement des aides au logement pour qu’elles soient versées dès le premier mois d’installation.

jean-arnaud munchétudiant à paris 8

logement étudiant

actus nationales

9Etudiants de France n°290 • Septembre - Octobre 2009

FEruF : pour l’accèS dE touS à un logEmEnt indépEndant

Le logement représente aujourd’hui une charge importante pour les étudiants, la faute à des aides insuffisantes et à

une politique du logement universitaire insuf-fisante. Ainsi, seuls 7% des étudiants peu-vent être logés en cités u. Aujourd’hui, ce type de logements sociaux est l’un des seuls moyens d’accéder à l’autonomie pour les étudiants sans avoir besoin de s’endetter ou de se salarier. C’est pourquoi l’UNEF et la Fédération des Etudiants en Résidence Uni-versitaire de France (FERUF) se battent pour la construction de nouveaux logements étu-diants.

L’UNEF et la FERUF se battent pour la rénovation des résidences. Nous avons par

exemple obtenu, suite à des campagnes de pétitions, la rénovation d’une cité u à Mont-pellier, la rénovation de cuisines ou de sani-taires et l’obtention du Wifi dans de nom-breuses cités u…

Les cités-U ne doivent pas être de simples « cités dortoirs » avec toute la solitude et les nuisances que cela entraine. C’est pourquoi l’UNEF et la FERUF animent la vie en rési-dence à travers des soirées, des réunions ou encore des permanences. Elles sont l’oc-casion pour chacun de mieux connaître son voisin, mais surtout d’organiser la vie en col-lectivité. Ainsi l’UNEF et la FERUF organisent tous les ans en début d’année des pots de rentrée qui sont l’occasion de plus de convi-

vialité. Les réunions et les permanences sont également l’occasion de s’organiser au sein de la cité u pour obtenir de meilleures condi-tions de vie, mais également d’organiser la solidarité (par exemple, dans certaines cités u, les « anciens » laissent leurs meubles au local de la FERUF pour les nouveaux).

Chacun peut donc s’engager en fonction de son temps. Pour cela, il vous suffit d’en-trer en contact avec l’UNEF ou la FERUF de votre université ou de nous joindre à [email protected].

salomé merloétudiante à paris 8

feruf

Dans la continuité des mobilisations engagées depuis le 29 janvier dernier, les organisations syndicales professionnelles appellaient à une nouvelle journée d’action le 7 octobre à l’occasion de la journée mondiale pour le travail décent. L’UNEF a appellé l’ensemble des étudiants à se mobiliser le 7 octobre aux côtés des salariés pour défendre nos droits !

lE 7 octobrE, touS mobiliSéS pour déFEndrE noS droitS !

A grands coups de communication, le gou-vernement tente de nous faire croire que le dur de la crise est maintenant derrière nous. Et pourtant, les difficultés d’accès à l’emploi, au logement, la baisse importante du pouvoir d’achat des étudiants montre que les jeunes sont toujours les premières victimes de la crise.

Face à cette situation, le gouvernement joue la politique de l’autruche. Alors que le coût de la rentrée augmente de 3,2% pour les étudiants, seul un étudiant sur vingt est concerné par la hausse des bourses accor-dée par Valérie Pécresse. Alors que plus de 650 000 jeunes qualifiés font leur entrée sur le marché du travail au mois de septembre, le gouvernement ne prend aucune mesure pour lutter contre l’augmentation du chô-mage de masse qui touche l’ensemble de la société. Pire, c’est l’Etat qui est à l’origine du plus gros plan social, en supprimant plus de 30 000 postes de fonctionnaires.

Face au gouvernement qui aggrave encore la situation des jeunes déjà précarisés par la crise, l’UNEF appelle l’ensemble des étu-diants à se mobiliser aux côtés des sala-riés le 7 octobre prochain. C’est en effet en créant un véritable rapport de force face au gouvernement que les étudiants pourront voir leurs droits, leurs conditions matérielles de vie et d’étude, s’améliorer concrètement.

alban fontenasétudiant à paris 12

manifestation

La FERUF fédère partout en France des étudiants et des associations étudiantes en résidences universitaires. Son objectif est de défendre les intérêts matériels et moraux des étudiants résidents, mais aussi d’organiser la vie collective, pour que vie en résidence ne rime pas avec solitude et nuisances.

Manifestation du 7 octobre dernier

actus nationales

pouvoir d’achat

10 Etudiants de France n°290 • Septembre - Octobre 2009

En publiant pour la cinquième année consécutive son enquête sur le « panier de l’étudiant », l’UNEF démontre que l’augmentation du coût de la vie étudiante, causée principalement par la hausse des dépenses obligatoires (loyers, inscription, sécu, ticket RU), s’est accompagné d’une évolution beaucoup plus lente des aides. Une situation qui ne cesse de s’aggraver. De-puis 2001, l’augmentation de ces dépenses obligatoires est de 41,5% alors que dans le même temps, les aides n’ont augmenté que de 13%.

pour cErtainS la criSE ESt dErriErE nouS...

plémentaires par mois, et 7 étudiants sur 10 ne sont en aucune façon concernés par ces mesures, mais subiront en revanche l’augmentation des frais obligatoires.

A la rentrée, le gouvernement a choisi d’augmenter la facture pour les étudiants : + 2% d’augmentation des frais d’inscrip-tion, + 1,7% pour le ticket au restaurant universitaire, et une envolée non régulée des loyers, avec une augmentation allant jusqu’à 8,3% à Paris. Le gouvernement porte donc une responsabilité majeure dans la détérioration des conditions de vie étudiante. A cela, s’ajoutent les difficultés du mois de septembre, lors duquel les étu-diants ne perçoivent aucune aide sociale. Et pourtant, Valérie Pécresse est venue nous déclarer qu’en cette rentrée « le coût de la vie étudiante est en baisse » !

Le contexte de cette rentrée est aussi marqué par une très forte augmentation du chômage chez les jeunes. Le taux de chô-mage des jeunes a augmenté de 28% en un an. Exclus des minimas sociaux (RMI puis RSA) les jeunes ne sont majoritaire-ment pas indemnisés du chômage, faute d’avoir suffisamment cotisé au moment de leur entrée sur le marché du travail. Cette précarité les expose plus que la moyenne au chômage. D’autant qu’en période de crise, les emplois les plus précaires, d’abord occupés par les jeunes, sont les premiers à disparaître. Les jeunes servent de plus en plus de variable d’ajustement sur le marché du travail.

Ceux qui entrent en ce moment dans le monde du travail seront tout au long de leur parcours professionnel pénalisés par ces difficultés d’insertion, la durée passée à occuper des jobs alimentaires contribuant à dévaloriser leur qualification et à prolon-

ger la période séparant la fin des études du premier emploi stable (décroché à 28 ans en moyenne aujourd’hui). Selon une étude de l’AFIJ (association pour faciliter l’inser-tion profesionnelle des jeunes), 62% des jeunes diplômés en 2008 étaient encore au chômage un an après leur sortie de l’ensei-gnement supérieur. Cette situation, que les conséquences de la crise viennent lourde-ment aggraver, témoigne de l’urgence qu’il y a à agir.

l’unef exige des mesures d’ur-gences pour protéger les jeunes

Face à cette situation alarmante, l’UNEF a mené une campagne pendant tout le mois de septembre, invitant les étudiants à signer une pétition exigeant des mesures d’urgence pour les étudiants à la rentrée.

L’UNEF demande :• la mise en place d’un 10ème mois de bourses pour couvrir les dépenses du mois de septembre,• la création de 50 000 nouvelles aides annuelles pour les étudiants non bour-siers.Des mesures pour faciliter l’accès à un logement autonome :• une augmentation de 10% des aides au logement dès janvier 2010,• l’accélération des constructions et réhabilitations de logements étudiants.

... paS pour lES EtudiantS !

Les chiffres du mois • Les dépenses de rentrée d’un étudiant en 2009 vont de 613 euros à 2 225 € selon les situations, alors qu’aucune aide n’est versée pendant le mois de septembre.

• Un étudiant sur 20 seulement est concerné par la revalorisation de 3 % de la bourse échelon 6 seulement (10 € de plus par mois), les autres boursiers bénéficiant d’une revalorisation de 1,5 % (soit une hausse de 1,80 à 4,80 € par mois).

• + 8,3 % : c’est la hausse des loyers à l’emménagement à paris. Ils dépassent souvent les 700 euros dans le parc privé. Cette hausse est de 3,3 % en province.

• Les dépenses obligatoires ont aug-menté de 41,5 % depuis 2001, alors que dans le même temps les aides n’ont augmenté que de 13 %.

• 6400 logements par an : c’est le nombre de constructions nécessaires pour respecter les engagements du Plan «Anciaux» (50 000 nouveaux logements construits entre 2004 et 2014) et rattraper le retard accumulé depuis 2004. Seuls 3800 logements ont été construits en 2009

Au moment où les conséquences de la crise frappent des milliers de foyers supplémentaires chaque

mois, et que les parents peuvent de plus en plus difficilement financer les études de leurs enfants, l’augmentation de 1,6% des bourses cette année ne permet pas de faire face à l’augmentation des dépenses obli-gatoires. Seuls 20% des étudiants béné-ficieront en effet d’une revalorisation qui ne représentera que quelques euros sup-

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11Etudiants de France n°290 • Septembre - Octobre 2009

pour cErtainS la criSE ESt dErriErE nouS...

Enfin, face au chômage et à l’entrée mas-sive des jeunes sur le marché du travail, de mesures pour protéger les jeunes :• l’interdiction des stages hors cursus• et la reconnaissance des qualifications dans les conventions collectives.

un statut social pour tous les jeunes !

Le diplôme reste la meilleure arme contre le chômage, et on constate que plus le niveau de qualification est élevée, moins le sas de précarité avant le premier emploi stable est long. Il est donc plus urgent que jamais, de permettre aux jeunes non seu-lement d’accéder, mais aussi de réussir à l’université. Cela passe par la mise en place d’un statut social, assorti d’un volet financier, l’allocation d’autonomie reven-

diquée par l’UNEF, aide univer-selle, calculée en fonction de la situation de chaque jeune (et non de des revenus des parents) et d’un montant suffi-sant pour pouvoir étudier dans de bonnes conditions.Seule la mise en place de cette allocation d’autonomie permet-tra de mettre un terme définitif à la précarité étudiante, et don-nera ainsi droit à chaque jeune de se former au plus haut niveau possible.De plus, le diplôme doit être une protection collective. C’est pour-quoi la reconnaissance des qua-lifications dans les conventions collectives doit enfin être mise en place.

discours de sarkozy sur la jeunesse : des mesures

insuffisantes pour protéger les jeunes de la crise

Au-delà de quelques mesures d’urgence utiles qui vont dans le bon sens (comme la

... paS pour lES EtudiantS !

Mardi 29 septembre dernier, lors de son dis-cours sur la jeunesse, Nicolas Sarkozy a annoncé la mise en place d’un dixième mois de bourses pour les étudiants. Après une campagne sur toutes les universités pour dénoncer l’augmentation du coût de la vie étudiante à la rentrée, et après plusieurs années de batailles de l’UNEF, cette reven-dication portée depuis plusieurs années par les étudiants est enfin entendue.

En faisant cette annonce, Nicolas Sarko-zy reconnaît enfin que les étudiants ont 10 mois de cours pendant l’année universitaire et que l’absence de bourse au mois de sep-tembre ne permet pas de couvrir le coût de la rentrée. Malgré un contexte difficile et après plusieurs années de bataille sur les campus, cette annonce montre que l’action collective paye.Grâce à la mise en place d’un 10ème mois de bourses, 500 000 étudiants vont béné-ficier de 160 à 460 euros supplémentaires par an. Cela correspond à une augmenta-tion de 11% des bourses qui est plus que nécessaire au vu de l’augmentation conti-nue des dépenses étudiants depuis plu-sieurs années. Alors que plus de 75 % des

étudiants commençaient leurs cours dès le mois de septembre, mois de l’année où les dépenses sont les plus importantes, ils ne touchaient jusqu’à présent pas aucune aide. Dorénavant, ils toucheront leurs bourses sur l’ensemble de l’année universitaire. Concrètement, un étudiant boursier échelon 5, avec 434 euros supplémentaires pourra payer en plus un ticket de restaurant univer-sitaire par jour pendant un an et ainsi alléger ses dépenses courantes.

Il faut désormais à se battre pour que cette annonce soit effective dès la rentrée pro-chaine. Cela signifie que le gouvernement doit intégrer au budget de l’enseignement supérieur les 150 millions d’euros supplé-mentaires nécessaires pour financer le 10ème mois de bourse !

En plus du 10ème mois de bourse, une autre bataille importante pour l’UNEF a été remportée : l’interdiction des stages hors-cursus. Les entreprises ne pourront doré-navant plus profiter du statut de stagiaire comme d’un sous-statut pour embaucher des jeunes diplômés quasi gratuitement.

L’uNef obtieNt La créatioNd’uN 10ème mois de bourse !

mise en place d’un 10ème mois de bourse réclamé par l’UNEF), le discours de Nico-las Sarkozy en faveur de la jeunesse du 29 septembre dernier contient bien peu de décisions fermes d’application immédiate et oscille entre le bricolage de l’existant et la mise en chantier « d’expérimentations » qui sont un alibi pour ne pas agir. Ceux qui craignaient que ces mesures soient coû-teuses doivent être rassurés. Les jeunes, eux, ont des raisons de craindre un avenir rendu difficile par la crise et l’absence de réponse à la hauteur de leurs besoins. Sur l’autonomie financière et la lutte contre le chômage des jeunes, le compte n’y est pas. Contrairement à l’ambition initiale, les annonces présidentielles ne dessinent pas les contours d’un nouveau pacte entre les jeunes et la société. Pire, derrière les mots,

les décisions du président témoignent d’un manque de confiance dans la jeunesse dont la société peine à sortir : il n’y a pas de rup-ture avec l’idée du prétendu « manque d’ex-périence » qui justifie le bizutage social qui est imposé aux jeunes lors de l’entrée dans la vie active. Et aider les familles et les employeurs comme le propose Nico-las Sarkozy, ce n’est pas systématiquement aider les jeunes !

Retrouver plus de détails sur l’analyse des annonces de Nicolas Sarkozy sur la jeu-nesse dans le prochain numéro d’Etudiants de France.

hélène pasquierétudiante à paris 1

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12 Etudiants de France n°290 • Septembre - Octobre 2009

mobiliSation pour lES droitS dES FEmmES

En France, en 2009, les femmes perçoivent des salaires inférieurs de 21 % à ceux des hommes, elles représentent 80 % des tra-vailleurs pauvres, assurent l’essentiel du tra-vail ménager et de l’éducation des enfants. 85 % des emplois à temps partiel sont occu-pés par des femmes et leurs retraites sont en moyenne inférieures de 600 € par mois. Une femme meurt tous les deux jours et

demi sous les coups de son conjoint. Une femme est violée toutes les 10 minutes. Par ailleurs, aujourd’hui, notre pays connaît une crise sans précédent de par sa longévité et la brutalité de ses attaques sur nos vies. Personne n’est épargné, jeunes, retraitées, actifs, chômeurs, migrantes… Dans cette situation d’une violence inouïe, les femmes sont une fois de plus en première ligne des

mauvais coups : précarité, inégalité salariale, travail à temps partiel imposé, chômage… La défense des droits des femmes a tendance à être reléguée au second plan alors qu’elle serait une réponse sociale à la crise. Nous avons toutes et tous intérêt à l’égalité. Nous devons remettre l’égalité des droits sur le devant de la scène.

A l’université, ces inégalités sont aussi criantes : 60% des étudiants de licence contre 40 % en thèse sont des femmes, les enseignants chercheurs ou les prési-dents d’universités sont majoritairement des hommes... Parce que le combat féministe est un combat à part entière de la transfor-

droits des femmes

En cette rentrée, les journées ou week end d’intégration des étudiants sont parfois l’occasion de pratiques interdites mais encore d’actualité. L’UNEF mène la bataille contre le bizutage en parte-nariat avec le CNCB (Comité national contre le bizutage).

bizutagE : attEntion dangEr

Que dit la loi concernant le bizutage?

Le bizutage est définit par la loi comme “une série de manifestations où les élèves anciens, usant et abusant de leur supériorité née de la connaissance du milieu, du pres-tige de l’expérience et d’une volonté affir-mée de supériorité, vont imposer aux nou-veaux arrivants, déjà en état de faiblesse, des épreuves de toute nature auxquelles, dans les faits, ils ne pourront se soustraire sous l’emprise de la pression du groupe, du conditionnement et de ce que l’on peut appe-ler des sanctions en cas de refus, comme l’nterdiction d’accès à divers avantages de l’école, l’association des anciens élèves…”.Le bizutage peut être puni de 6 mois de prison ferme et de 50 000 euros d’amende.

On le voit bien, dans la définition qui est donnée du bizutage, ce qui est puni ce ne sont pas seulement les dérives de ces pra-tiques, mais la pratique de bizutage en tant que telle, qui consiste à faire faire des actes humiliants ou dégradants. Même lorsque les participants ne sont pas “contraints” à faire ce qu’on leur a deman-dé, le délit existe quand même. En effet, la pression du groupe, le conditionnement psy-

chologique, l’utilisation de l’alcool en grande quantité, qui caractérisent les actes de bizu-tage sont autant de moyens utilisés pour que les victimes soient consentantes.

La plupart du temps, les actes de bizutage ont lieu lors de certains week end d’intégra-tion organisés par certaines associations étu-diantes. Mais il peut arriver que le bizutage ait lieu dans les lieux d’études. Les organisa-teurs de ces événements, ainsi que les admi-nistrations, sont tenus de faire respecter la loi. Pourtant, des exemples récents, comme en médecine à Amiens l’année dernière, nous montrent que les dérives sont encore d’actualité.

comment se défendre en cas de bizutage?

Le bizutage est un délit, puni par la loi, et non un «folklore» acceptable comme l’a dit le directeur d’UFR de médecine d’Amiens. Tout étudiant témoin ou victime d’un acte de bizu-tage peut aller porter plainte et se faire assis-ter d’un avocat.Il existe de nombreuses associations qui lut-tent contre ces pratiques, il ne faut donc pas hésiter à les contacter. Ainsi, l’UNEF est membre du Comité National Contre le Bizu-

tage, qui aide chaque année les étudiants qui en sont victimes.En cas de problème, n’hésite pas à t’adres-ser à l’UNEF.

CNCB : Comité National Contre le Bizutage108-110 Avenue Ledru-Rollin 75544 PARIS

helene pasquierétudiante à paris 1

bizutage

Le 17 octobre dernier, 15 000 personnes sont descendues dans la rue pour exiger l’égalité entre les femmes et les hommes. Plus de 300 étudiants ont manifesté derrière la banderole de l’UNEF.

Des étudiants en train de bizuter une étudiante...

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13Etudiants de France n°290 • Septembre - Octobre 2009

Le projet de changement de statut de la Poste soulève de très vives inquiétudes sur l’avenir du service public postal. La votation citoyenne organisée du 28 septembre au 3 octobre dernier pour dénoncer le changement de statut de la Poste et permettre aux citoyens de s’exprimer à rencontrer un vif succès.

lES étudiantS SE mobiliSEnt pour déFEndrE lE SErvicE public poStal

Le projet de loi modifiant le statut de la Poste s’inscrit dans la directive européenne qui instaure l’ouverture totale à la concur-rence du service postal en 2011. Le gouver-nement souhaite faire passer la Poste du statut d’EPIC (établissement public industriel et commercial) à celui de SA (société ano-nyme), dont le capital serait détenu à 100% par l’Etat. Ce changement de statut inquiète et constitue un premier pas vers la privatisa-tion du service public postal. Même si le gou-vernement s’en défend, il existe un risque de voir tout ou partie du capital vendu par l’Etat comme cela a pu être fait pour GDF ou France Télécom.Face à ce projet, la contestation s’est orga-nisée. Les syndicats, des associations, les partis de gauche ont constitué un collectif : le comité national contre la privatisation de La Poste, pour porter le débat auprès du grand public. C’est ce collectif, auquel l’UNEF a adhéré, qui a été à l’initiative d’une votation citoyenne pendant la semaine du 28 sep-tembre au 3 octobre dernier. Celle-ci a connu un vif succès et montre bien l’attachement des français aux services publics. Partout en France, ce sont plus de 2,3 millions de per-sonnes qui y ont participé. Et plus de 90%

d’entre eux se sont prononcés contre la pri-vatisation de la Poste. L’UNEF a pleinement participé à l’organisa-tion de la votation citoyenne sur l’avenir de La Poste en mettant à la disposition des étu-diants des urnes sur les campus afin de pou-voir s’exprimer. Les étudiants ont largement participé à cet événement et à sa réussite. Partout en France, des milliers d’étudiants ont exprimé leur refus d’un changement de statut de la Poste pouvant conduire à sa pri-vatisation avec notamment : 3 200 votants à Paris 1, 900 votants à l’université de Cler-mont, 1 600 à Lyon, 1 750 à Montpellier, 818 à Metz, 620 à Orléans, 492 à Cergy, 600 à Besançon… Samedi 3 octobre, les militants de l’UNEF ont organisé le vote de plus de 2 200 personnes à l’occasion d’une action organisée à Paris.Cette participation massive de la population et le « Non » au projet de changement de statut de La Poste doit être respectée. La pri-vatisation des services publics ne pourra se faire contre la volonté des citoyens. Au-delà du refus de voir La Poste privatisée, les étu-diants ont su témoigner leur attachement aux services publics qui se retrouvent particu-lièrement fragilisés et remis en cause par la

politique du gouvernement.Devant cette forte mobilisation, l’UNEF demande au gouvernement de tenir compte de la dynamique populaire qui s’est exprimée et réclame l’organisation rapide d’un réfé-rendum d’initiative populaire sur le change-ment de statut de la Poste, conformément à la Constitution. L’UNEF poursuivra la mobi-lisation dans cette perspective aux côtés de toutes les organisations membres du « comité national contre la privatisation de La Poste ».www.appelpourlaposte.rezisti.org

salomé merloétudiante à paris 8

la poste

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ÉGALITÉ LES FEMMES PERÇOIVENT ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGA

LITÉ ÉGALITÉ DES SALAIRES INFÈRIEURS DE ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGA

LITÉ ÉGALITÉ 21% À CEUX DES HOMMES ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ

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LITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ 80% DES TRAVAILLEURS

ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ PAUVRES SONT ÉGALITÉ

ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ DES FEMMES ÉGALITÉ

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LITÉÉ DES ÉTUDIANTS ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ

ÉGALITÉ DE LICENCE ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ

ÉGALITÉ CONTRE 40% ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ 85% DES ÉGALITÉ

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ÉGALITÉ DES FEMMES ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGA ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉÉGALITÉ À TEMPS PARTIEL

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LITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALILITÉ PAR DES FEMMESÉGALITÉ

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ÉGALITÉ ÉGALITÉ LES RETRAITES DES ÉGALI ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGA

LITÉ ÉGALITÉ FEMMES SONT EN MOYENNE ÉGAEITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ

ÉGALITÉ ÉGALITÉ DE 600€ PAR MOIS ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGA

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LITÉ ÉGALITÉ DES HOMMES ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ UNE FEMME MEURT ÉGALITÉ

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LITÉ ÉGALITÉ UNE FEMME EST VIOLÉE ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ

ÉGALITÉ TOUTES LES 10 MINUTES ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ ÉGALITÉ

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À L’UNIVERSITÉ, AU TRAVAIL, DANS LA SOCIÉTÉ, ÉXIGEONS L’ÉGALITÉ ENTRE FEMMES ET HOMMES !

[email protected] // unef.fr

mation sociale, l’UNEF en tant que syndi-cat étudiant et organisation de jeunesse s’in-vestit pleinement dans cette bataille au côté des organisations et associations féministes. C’est pourquoi l’UNEF a participé active-ment à cette manifestation pour la défense des droits des femmes organisée à Paris par le CNDF (comité national pour le droit des femmes) et Femmes Solidaires, auxquelles se sont associées de nombreuses organi-sations (syndicats, associations, partis poli-tiques, organisations de jeunesse…).

ludivine labbéétudiante à toulouse

Un étudiant participe à la votation citoyenne organisée par l’UNEF

actus nationales

14 Etudiants de France n°290 • Septembre - Octobre 2009

actus internationales

Le 12 octobre dernier, Ali Bongo, le fils d’Omar Bongo décédé il y a 4 mois est proclamé prési-dent du Gabon. Alors que son élection reste fortement contestée, la France continue pourtant de lui apporter son soutien. Retour sur les relations entre la France et ses anciennes colonies.

ElEction d’ali bongo : lE « nouvEau-né dE laFranÇaFriquE »

gabon

Après la mort d’Omar Bongo le 7 juin 2009, nombreux étaient ceux qui espéraient l’avènement d’une nou-

velle ère au Gabon où le peuple pourrait enfin élire souverainement ses dirigeants, rompant ainsi avec la période dictatoriale d’Omar Bongo qui lui permit de se main-tenir 42 ans au pouvoir. C’est néanmoins Ali Bongo qui succède à son père après le scrutin du 3 septembre au cours duquel il remporte 41,73% des suffrages exprimés, résultats confirmés par la Cour constitution-nelle du Gabon le 12 octobre dernier. La vic-toire d’Ali Bongo, toujours fortement contes-tée, et le soutien qui lui a été apporté par la France apparaît comme une nouvelle occasion manquée de rompre avec les pratiques antidémocratiques et clienté-listes du passé qui consistaient à soute-nir des dirigeants africains en échange de la protection des intérêts écono-miques et politiques de la France.

un soutien inacceptable de la france à ali bongo

Alors que le gouvernement et l’Elysée se défendent officiellement d’avoir sou-tenu Ali Bongo dans la course à la prési-dentielle gabonaise, les faits trahissent les positions réelles de la France et le peuple gabonais ne s’y est pas trompé. On aura du mal à croire qu’Ali Bongo, reçu à l’Elysée à l’été 2008, visité à son chevet d’hôpital à Paris au prin-temps 2009 par Claude Guéant, secré-taire général de l’Elysée, et soutenu publiquement lors de la campagne par

l’avocat Robert Bourgi, un proche de Nico-las Sarkozy, n’était pas le candidat soutenu par la France. D’ailleurs, ce soutien n’a pas échappé aux gabonais qui ont accueilli sous les sifflets la visite de Nicolas Sarkozy à Libreville pour les funérailles d’Omar Bongo au cours de l’été. Ce soutien de la France à un dictateur puis à son fils est d’autant plus scandaleux qu’il s’explique par la seule volonté du gouvernement de défendre ses intérêts économiques et géostratégiques.

La protection bienveillante accordée à Omar Bongo par la France depuis son avènement

au pouvoir en 1967 constituait d’ores et déjà une insulte aux aspirations du peuple gabonais. Le système dictatorial que repré-sentait Omar Bongo puis sa transformation en parodie démocratique n’aurait mérité qu’une seule réponse de la part d’un Etat comme la France : une condamnation poli-tique et un soutien au combat du peuple pour la démocratie et la justice sociale. Au lieu de cela, la France fait le choix d’en-voyer la Légion étrangère rétablir l’ordre à Port Gentil en 1990 alors que de violentes émeutes avaient éclaté suite à la mort mys-térieuse de l’opposant au régime Bongo, Joseph Rendjambé. Par cette aide apportée

au régime Bongo pour rétablir l’ordre social, la France avait surtout fait le choix de protéger ses intérêts écono-miques puisque Port Gentil est alors le fief de la compagnie pétrolière fran-çaise Total.

la françafrique : un « échange de bons procé-dés » entre dirigeants

Car si la France a affiché son sou-tien au pouvoir Gabonais comme dans de nombreux autres Etats africains depuis leur passage du statut de colo-nies françaises à celui d’Etats pleine-ment indépendants dans les années 1960 c’était bien pour y protéger sa position prédominante économique-ment, acquise grâce à la colonisation. En échange du soutien politique et militaire accordé par la France à des dictateurs, celle-ci s’assurait un accès

15Etudiants de France n°290 • Septembre - Octobre 2009

privilégié aux matières premières straté-giques de la région tout en garantissant une position de monopole sur un secteur éco-nomique pour les grandes entreprises fran-çaises (Bouygues, Total, Bolloré…). Le sys-tème de la « Françafrique » a permis le développement de « petits arrangements entre amis » notamment par le détourne-ment d’une partie des aides publiques au développement au profit d’intermédiaires influents divers. Dans ce système d’influence et d’échange de bons procédés c’est bien évidemment le peuple gabonais qui y a perdu en voyant sa souveraineté usurpée par le règne d’Omar Bongo et l’élection truquée de son fils Ali, au profit de la protection des intérêts des diri-geants politiques et économiques français et gabonais.

la rupture prônée par sarkozy n’est pas pour demain…

Alors que le candidat Sarkozy avait multiplié les déclarations pendant la campagne prési-dentielle promettant de rompre avec ce sys-tème et de remettre à plat l’ensemble des accords de défense passés avec les Etats africains, les vieilles habitudes ont vite rat-trapé le candidat devenu président. Les pro-messes du discours prononcé par Sarko-zy à Cotonou en 2006 de « rompre avec les pratiques du passé » et d’entamer un échange d’égal à égal n’ont pas fait long feu à l’épreuve des faits. Les voyages répé-tés de Sarkozy au Gabon depuis le début de son mandat, le soutien apporté à Omar Bongo et à son fils, l’éviction de Jean-Marie

Bockel de son poste de secrétaire d’Etat à la coopération pour avoir demandé publi-quement la fin de la Françafrique, sont autant de signaux qui ont été bien compris par les gabonais et qui traduisent la volon-té du gouvernement français d’entretenir la sphère d’influence de la France grâce aux vieilles méthodes.

Face à une telle politique, il n’est pas très surprenant que les manifestants s’en pren-nent, le soir de l’annonce des résultats, au consulat de France à Port-Gentil et à des stations Total (qui exploite le pétrole du Gabon depuis l’indépendance du pays) deux symboles de l’influence de la France. La multiplication des signes d’hostilité à l’en-contre de la France et des manifestations de la diaspora gabonaise à Paris traduisent l’exaspération de la population face à ce système entretenu depuis trop longtemps déjà. Si Nicolas Sarkozy et le gouvernement français veulent mettre en cohérence leurs propos avec leurs actes il serait temps de mettre fin au soutien affiché à des dirigeants qui n’ont que faire de la souveraineté popu-laire. Si la France ne met pas fin à ses rela-tions ambigües avec certains dirigeants et n’apporte pas son soutien aux populations qui aspirent à un système démocratique et à la justice sociale, il ne sera pas étonnant de voir les actes d’hostilité envers l’Etat fran-çais se multiplier…

maria cotoraétudiante à l’iep de paris

conférence européenne de l’ESu

Du 15 au 19 Octobre, l’UNEF participait à la 18ème conférence internationale de l’ESU, le syndicat étudiant européen. Regroupant 47 organisations étudiantes de 36 pays dif-férents, l’ESU a vocation à défendre les in-térêts des étudiants partout en Europe.

La conférence qui s’est déroulée à l’uni-versité de Stockholm a permis de revenir sur les difficultés financières rencontrées par les étudiants européens pour faire face aux dépenses liées à leurs études : logement, restauration, frais d’inscription, dépenses courantes… Ces difficultés ont été accrues dans de nombreux pays avec la crise financière qui, en plus de plonger de nombreuses familles dans la précarité, a servi de prétexte à de nombreux gouver-nements en Europe pour réduire le budget de l’enseignement supérieur ou les effectifs enseignants.

En n’investissant pas les moyens néces-saires pour garantir à tous les étudiants une protection sociale et des conditions d’étude de qualité, les gouvernements européens remettent en cause l’égalité d’accès et de réussite dans l’enseignement supérieur et donc la démocratisation de l’accès au diplôme, objectif pourtant affiché par l’en-semble des ministres de l’Enseignement supérieur européens en avril 2009 au cours de la Conférence de Louvain.

La déclaration adoptée en clotûre de la conférence appelle, par conséquent, au nom de l’ensemble des étudiants euro-péens, à un investissement massif dans les services aux étudiants (logement, restaura-tion à bas prix, services de santé…) afin de réduire partout le coût des études et per-mettre à tous d’accéder et de réussir dans l’enseignement supérieur quelque soit son origine sociale. Nicolas Sarkozy et Ali Bongo se rencontrent ...

actus internationales

Inégalités entre étudiants, concurrence entre universités, désengagement de l 'Etat. . .

Nouvelle FacNouvelle Fac

Qui sera éliminé ?Qui sera éliminé ?

unef.fr

Défendons le service public d'enseignement supérieur !

16 Etudiants de France n°290 • Septembre - Octobre 2009

Inégalités entre étudiants, concurrence entre universités, désengagement de l 'Etat. . .

Nouvelle FacNouvelle Fac

Qui sera éliminé ?Qui sera éliminé ?

unef.fr

Défendons le service public d'enseignement supérieur !

parce qu’étudier est un droit et pas un privilège,défendons le service public !

Alors que Valérie Pécresse essaye de nous faire croire que tout va bien à l’univer-sité à la rentrée, pour les étu-diants la situation est parti-culièrement difficile : baisse du pouvoir d’achat, échec en première année, creusement des inégalités entre les étu-diants et les universités… La politique du gouvernement en matière d’enseignement supérieur aggrave ces dif-ficultés, affaiblit le service public et remet en cause la démocratisation de l’ensei-gnement supérieur.

Il est urgent d’agir collective-ment pour imposer un chan-gement de cap à la politique universitaire du gouverne-ment ! Pour protéger tous les jeunes en leur offrant l’accès aux études et à une qualifica-tion, construisons ensemble un nouveau service public d’enseignement supérieur !

Retrouvez dans le dossier du mois, le bilan de la politique du gouvernement dans les universités et les priorités de l’UNEF pour renforcer le ser-vice public.

17Etudiants de France n°290 • Septembre - Octobre 2009

La politique universitaire menée par le gouvernement depuis deux ans n’a pas permis de répondre aux insuffisances

du service public mais les a au contraire renforcées. Fragilisé par des années de pénurie budgétaire, le service public d’enseignement supérieur est aujourd’hui mis à mal par le désengagement de l’Etat, qui se défausse de ses responsabilités politiques sur les universités autonomes pour se limiter à assurer un service minimum. La concurrence a creusé les inégalités entre universités. Alors que de plus en plus de jeunes se détournent de l’enseignement supérieur ou stoppent leurs études (-10% des inscrits dans le supérieur depuis 5 ans), qui peut croire que les universités autonomes pourront seules relever le défi de la démocratisation de la réussite de tous dans l’enseignement supérieur ?

Il y a pourtant urgence ! Dans un contexte où les jeunes subissent durement les conséquences de la crise, élever le niveau de qualification est une priorité. Tous les indicateurs sont dans le rouge : le chômage des jeunes a augmenté de 28% en un an et 650 000 jeunes entrent sur un marché du travail sinistré en cette rentrée. L’accès au diplôme est une condition indispensable de l’émancipation individuelle et reste la meilleure protection contre le chômage. Les inégalités entre les universités, la précarité étudiante, l’échec en premier cycle sont autant de freins à l’accès de tous à un diplôme protecteur sur le marché du travail. Si rien n’est fait rapidement, une génération entière va traîner comme un boulet pendant toute sa vie professionnelle les difficultés d’insertion dues à la crise et à l’impossibilité de poursuite des études. C’est donc en renforçant le service public et non en l’affaiblissant que le droit de tous les jeunes à un haut niveau de qualification sera garanti.

En cette rentrée, le gouvernement reste pourtant sourd aux inquiétudes de la jeunesse face à l’avenir. Il n’a pas entendu le message que les étudiants mobilisés lui ont envoyés l’an dernier et poursuit certaines réformes régressives pour nos droits.

Face au chômage et à la crise, le diplôme est la meilleure arme individuelle, il faut donc renforcer le service public pour délivrer des diplômes de qualité et protéger les jeunes. Nous exigeons un droit à un haut niveau de qualification pour tous, garanti par un service public d’enseignement supérieur renforcé permettant l’accès et la réussite de tous dans les études. Il est donc urgent d’agir collectivement pour changer de cap à la politique universitaire du gouvernement ! Pour protéger tous les jeunes en leur offrant l’accès aux études et à une qualification, construisons ensemble un nouveau service public d’enseignement supérieur !

les mensonges de valérie pécresseA grand renfort de communication, en cette rentrée, Valérie Pécresse essaye de nous faire croire que tout va bien à l’université : le coût de la vie étudiante serait en baisse, l’encadre-ment des étudiants se serait amélioré, l’investissement de l’Etat dans l’enseignement supé-rieur n’aurait jamais été aussi important… Les étudiants ne sont pas dupes de la politique de communication de la ministre. La mobilisation de l’an dernier a montré que pour les étudiants la situation est particulièrement difficile. On est en droit de s’interroger : dans quel monde vit la ministre ?

Ce n’est pas 5 milliards d’euros, mais les in-térêts du placement des 3,7 milliards d’euros de la vente d’EDF qui serviront à financer pendant 20 ans des opérations immobilières sur une dizaine d’universités seulement. Nous ne sommes donc pas prêts de voir la rénovation de nos campus !

Alors que le chômage des jeunes a pro-gressé de 28% depuis un an et que 650 000 jeunes diplômés rentrent sur le marché du travail en cette rentrée, le gouvernement ne fait rien pour lutter contre le chômage et fa-ciliter l’emploi des jeunes. Le « plan jeunes » annoncé par Nicolas Sarkozy à la fin du mois de septembre ne prévoit aucune me-sure en faveur de l’emploi des jeunes.

Ce n’est pas 30 000 nouvelles chambres qui ont été construites pour les étudiants ces trois dernières années, mais seulement 11 500… Pour atteindre le chiffre de 30 000, Valérie Pécresse ajoute les réhabilitations de chambres (qui ne sont pas des construc-tions…) aux constructions nouvelles. Le gou-vernement ne se donne pas les moyens de respecter les engagements de l’Etat en ma-tière de constructions et de rénovations de logements sociaux pour les étudiants. Moins de la moitié de l’objectif de constructions fixé en 2004 par le plan Anciaux a été atteint en 2009 et le nombre d’étudiants bénéficiant d’une chambre en résidence du CROUS reste plafonné à 7%.

Comment peut-on affirmer que le taux d’encadrement des étudiants s’est amé-lioré alors que 900 postes sont supprimés en cette rentrée et qu’aucune création de postes n’est prévue dans le projet de budget 2010 ? Les amphis et les TD sont toujours aussi surchargés, les secrétariats difficile-ment accessibles !

Soit la ministre ment, soit elle ne connaît pas la réalité sociale des étudiants ! En 2009, le coût de la vie étudiante a augmen-té de 3,2%, principalement en raison de la hausse des loyers et de l’augmentation des dépenses obligatoires (frais d’inscription, sécu, ticket de RU…) décidée par… Valé-rie Pécresse ! Ce n’est pas l’augmentation des bourses d’1,6% qu’elle a annoncé à la fin du mois d’août qui permettra de faire face à cette augmentation du coût de la rentrée.

« J’engage 5 milliard d’euros pour rénover les campus universitaires »

« L’insertion profession-nelle est une des priorités

de mon mandat »

« En trois ans, nous avons livrés 30 000 nouvelles

chambres pour les étudiants »

« Le taux d’encadrement des étudiants s’est considérable-ment amélioré en 10 ans »

« Le coût de la rentrée est stable, voire plutôt à la

baisse »

FAUX

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dossier du mois

18 Etudiants de France n°290 • Septembre - Octobre 2009

Valérie Pécresse a présenté son projet de budget pour l’enseignement supérieur pour 2010. L’UNEF dénonce un budget de l’enseignement supérieur et de la recherche en trompe l’œil et ne répondant pas aux priorités des étudiants. Si la ministre souhaite faire de la vie étudiante et de la lutte contre l’échec une priorité, force est de constater que les moyens qui y sont alloués sont largement insuffisants.

budgEt 2010 dE l’EnSEignEmEnt SupériEur : valériE pécrESSE doit rEvoir Sa copiE !

valérie pécresse est fâchée avec la vérité des chiffres !

La ministre n’hésite pas à additionner les na-vets et les carottes pour servir sa démons-tration selon laquelle le budget de l’ensei-gnement supérieur et de la recherche serait en hausse. Pour présenter un budget en augmentation de 5,9% par rapport à 2009, la ministre additionne les crédits budgétaires liés au fonctionnement des établissements, les crédits d’impôt, les dotations de l’Etat liées à la réalisation de programmes spé-cifiques et les sommes affectées au rem-boursement des emprunts des partenariats public privé… Sur les 1,6 milliards d’euros supplémentaires annoncés, seulement 650 millions d’euros de crédits budgétaires iront directement dans les caisses des universi-tés. 950 millions d’euros, soit 60% de l’aug-mentation du budget annoncée, s’évaporent dans des dépenses fiscales (crédit d’impôt recherche) ou dans le financement de parte-nariats public privé !

Un budget vie étudiante insuffisant !

Alors que le président de la République et la ministre souhaitaient faire de 2009 « l’année de la vie étudiante » et que le contexte exige des mesures fortes pour faire face à la dé-gradation des conditions de vie étudiante et à l’urgence sociale, le budget consacré à la vie étudiante est très largement insuffisant. Alors que le président de la République a annoncé à la fin du mois de septembre la création d’un 10ème mois de bourse pour la rentrée 2010, mesure revendiquée par l’UNEF depuis des années, les 155 millions d’euros nécessaires à son financement ne sont pas programmés dans le projet de bud-get. De la même manière, les crédits consa-crés à la vie étudiante ne permettront pas de rattraper les retards de réhabilitations et de constructions de logements étudiants. Alors qu’il serait nécessaire de construire 6 400 logements et d’en réhabiliter 7 800 par an jusqu’en 2014, les crédits consacrés au logement étudiant dans le projet de budget

ne permettront de construire que 3 800 loge-ments et d’en réhabiliter 8 400.

comment lutter contre l’échec sans amé-liorer l’encadrement des étudiants ?

Malgré l’affectation de 66,5 millions à la lutte contre l’échec des étudiants, aucune création de poste n’est prévue pour cette année. Si Valérie Pécresse tient son enga-gement de gel des suppressions d’emploi dans l’enseignement supérieur en 2010, il est impossible de remplir les objectifs du « plan licence » sans recrutement. En effet, comment supprimer les cours en amphi en première année ou imposer 20 heures d’en-seignement hebdomadaires dans toutes les filières sans recrutement d’enseignants-chercheurs ? La lutte contre l’échec des étu-diants ne peut se passer d’une amélioration de leur taux d’encadrement.

Cette année encore, après trois années de diminution, la baisse tendancielle du nombre d’étudiants se poursuit (-11 160 étudiants en 2009), alors même que les inscriptions dans l’enseignement supérieur auraient dû être stimulées par le taux de réussite global au baccalauréat en progression cette année (86% en 2009 contre 83,5% en 2008). Les prévisions du ministère de l’enseignement supérieur prévoient même que cette diminu-

tion devrait atteindre -6,3% (-153 800 étu-diants) d’ici à 2017. Dans un contexte de crise, alors que les familles sur lesquelles pèse le financement des études vont rencontrer plus de difficul-tés et que les jobs étudiants se raréfient, l’augmentation des renoncements ou des abandons d’études pour raisons financières est à craindre. Si rien n’est fait rapidement, une génération entière va traîner comme un

boulet pendant toute sa vie professionnelle les difficultés d'insertion dues à la crise et l’impossibilité de poursuivre des études. Il y a donc urgence non pas à stabiliser, mais bien à enrayer ce processus naissant de désaffection universitaire. S’il se poursuit, il représenterait une rupture historique avec l’effort de massification de ces dernières an-nées et constituerait une régression à la fois pour les jeunes mais aussi pour la société.

baiSSE dES EFFEctiFS étudiantS : lES craintES dES étudiantS SE conFirmEnt

dossier du mois

19Etudiants de France n°290 • Septembre - Octobre 2009

Loin de répondre aux insuffisances du service public, les politiques du gouvernement les renforcent. Fragilisés par des années de pénurie budgétaires, le service public d’enseignement supérieur est aujourd’hui mis à mal par le désengagement de l’Etat, qui se défaussent de ses responsabilités politiques sur des universités autonomes pour se limiter à assurer un service minimum. Cela abouti à un renforcement des inégalités entre universités et étudiants et crée un système universitaire à deux vitesses. Leur université n’est pas la nôtre ! Pour protéger tous les jeunes en leur offrant l’accès aux études et à une qualification, construisons un nouveau service public d’enseignement supérieur !

4 prioritéS pour rEnForcEr lE SErvicE public

Le service public doit garantir l’égalité des droits entre les étudiants. Le gouvernement s’attaque à ce principe fondamental en mettant les étudiants en concurrence. Aujourd’hui les droits étudiants sont complètement différents d’une université à l’autre : compensation, rattrapges, tutorat, notes éliminatoires… Il met également en concurrence les universités en les finançant sur des critères de performances et en ne faisant bénéficier qu’à certaines d’entre-elle des crédits pour être rénovées.

• un cadrage national des diplômes pour harmoniser les intitulés, les contenus et les modalités d’évaluation des diplômes• un maillage territorial garantissant l’existence des universités de proximité offrant des formations de qualité pour tous les jeunes• un financement public des universités selon leurs besoins et non leurs performances

+ pour L’égaLité des droits, Nous exigeoNs :

L’accès au diplôme est une condition indispensable de l’émancipation individuelle et reste la meilleure protection contre le chômage. Pourtant l’université est source de reproduction sociale et ne permet à l’ensemble des jeunes d’accéder à une qualification reconnue. 150 000 jeunes sortent du système éducatif sans qualification et 1 étudiant sur 2 échoue en première cycle… pendant ce temps là rien n’est fait. Sur le marché du travail, c’est un véritable bizutage social qui est imposé aux jeunes diplômés par les entreprises, qui profitent de la situation en n’offrant pas d’emploi stable en lien avec nos qualifications.

• 25 heures de cours hebdomadaires minimum dans toutes les filières• La reconnaissance des qualifications dans les conventions collectives pour que notre emploi et notre rémunération correspondent à notre niveau d’étude• une aide à la recherche du premier emploi pour couvrir la période d’insertion professionnelle

+ pour protéger Les jeuNes du chômage et améLiorer La quaLité des dipLômes, Nous exigeoNs :

2 Les étudiaNts exigeNt des dipLômes de quaLité recoNNus

coNtre Le chômage

Valérie Pécresse nous affirme que notre encadrement s’améliore alors que 900 postes sont supprimés dans les universités en cette rentrée. Nos amphis sont toujours aussi bondés, nos TD surchargés, les secrétariats difficilement accessibles ! Cette dégradation de nos conditions d’accueil et d’étude explique notamment l’augmentation de l’échec à l’université. Avec 60% de redoublement en premier année et 4 étudiants sur 10 qui sortent du système universitaire sans diplôme, nous sommes très loin de l’objectif affiché de lutte contre l’échec. La seule réponse du gouvernement ne peut pas être la loterie sociale : c’est le système universitaire et non les étudiants individuellement, qui est responsable de l’échec.

• un plan pluriannuel de recrutement de 2500 enseignants-chercheurs et 2500 personnels administratifs par an pendant 5 ans• la multiplication des cours en petits groupes et la fin des cours en amphis en 1ère année

+ pour chaNger La pédagogie et améLiorer L’eNcadremeNt des étudiaNts,Nous exigeoNs :

3 Les étudiaNts exigeNt La réussite de tous

coNtre L’échec

dossier du mois

20 Etudiants de France n°290 • Septembre - Octobre 2009

1 Les étudiaNts exigeNt L’égaLité des droits

coNtre La coNcurreNce

4 prioritéS pour rEnForcEr lE SErvicE public

En cette rentrée la situation sociale des étudiants continue de se dégrader. De plus en plus d’étudiants sont obligés de se salarier pour financer leurs études ou contraints de les arrêter pour des raisons financières. La revalorisation des aides accordées aux étudiants annoncée par Valérie Pécresse à la rentrée est bien insuffisante pour faire face à l’augmentation des dépenses des étudiants et aux conséquences de la crise. Dans un contexte de crise, alors que les familles sur lesquelles pèse le financement des études vont rencontrer plus de difficultés et que les jobs étudiants se raréfient, l’augmentation des renoncements ou des abandons d’études pour raisons financières est à craindre. Si rien n’est fait rapidement, une génération entière va traîner comme un boulet pendant toute sa vie professionnelle les difficultés d’insertion dues à la crise et l’impossibilité de poursuivre des études.

+ pour améLiorer Les coNditioNs de vie des étudiaNts, Nous exigeoNs :

4 Les étudiaNts exigeNt des moyeNs pour étudier

coNtre Le déseNgage-meNt de L’état

• la mise en place du 10ème mois de bourses obtenu par l’unef dès la rentrée prochaine• l’augmentation du nombre et du montant des bourses et des aides au logement• l’accélération des constructions et des réhabilitations de logements universitaires

Au-delà de l’urgence, seul la mise en place d’un véritable statut social reposant sur une allocation d’autonomie (aide calculée en fonction de la situation propre de l’étudiant) pourra garantir l’indépendance financière nécessaire pour étudier et réussir quelle que soit sa situation sociale et familiale.

dossier réalisé par thierry le cras

SignE la lEttrE ouvErtE !

Inégalités entre étudiants, concurrence

entre universités, désengagement de l 'Etat. . .

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Défendons le service

public d'enseignement

supérieur !

dossier du mois

21Etudiants de France n°290 • Septembre - Octobre 2009

À l’attention de Valérie Pécresse, ministre de

l’Enseignement Supérieur et de la recherche,

Madame la ministre,

En cette rentrée, je vous ai entendu à la télé nous expliquer que le coût de la

rentrée était stable et que notre encadrement à l’université se serait amé-

lioré. Cependant, mes conditions de vie et d’étude n’ont jamais été aussi dif-

ficiles. Mon loyer a augmenté de près de 4% et mon compte en banque est

régulièrement à découvert à la fin du mois. Faute de moyens suffisants, je songe

à me salarier pour financer mes études, ce qui me conduira à ne pas pouvoir

suivre tous mes cours. A l’université, les amphis sont toujours aussi bondés et

les locaux toujours aussi dégradés.

Alors qu’au quotidien, je vois bien que le chômage frappe durement l’ensemble

de la société, et notamment les jeunes diplômés, je m’inquiète pour mon in-

sertion professionnelle . Quel emploi vais-je trouver une fois diplômé ? Com-

bien de stages ou de contrats à durée déterminée, vais-je devoir effectuer

avant de trouver un emploi stable ?

Alors que face à la crise, les jeunes ont besoin de plus de protection : des di-

plômes de qualité pour se protéger du chômage, des moyens pour étudier dans

de bonnes conditions, je vous demande de changer de politique pour améliorer

le service public et garantir un avenir pour tous les jeunes..

Alors que l’année dernière, j’ai manifesté à plusieurs reprises pour exprimer

ces inquiétudes, vous semblez rester indifférente aux problèmes de la jeu-

nesse. Cependant si rien n’est fait rapidement, c’est l’ensemble de ma généra-

tion qui va traîner comme un boulet pendant toute sa vie professionnelle, les

difficultés que nous connaissons aujourd’hui..

Les étudiants ont des revendications claires. Ils exigent l’égalité des droits,

des diplômes de qualité, la réussite de tous et des moyens pour étudier. Au-

jourd’hui, la communication et les promesses ne suffisent plus, il devient ur-

gent d’agir pour protéger les jeunes et préparer l’avenir.

... signe la lettre ouverte sur unef.fr

Alors que les conséquences sociales de la crise se font dûrement sentir à la rentrée, et après un semestre de mobilisation interprofessionnelle depuis le 29 janvier, Etudiants de France donne la parole à Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT

intervieW

« A vos côtés nous revendiquons la création d’une

allocation d’autonomie pour les étudiants et

d’un revenu d’insertion pour les jeunes primo

demandeurs d’emploi »

etudiants de france : plus de deux ans après l’arrivée au pouvoir de nicolas sarkozy, quel bilan tirez-vous de sa poli-tique ?

bernard thibault : Sur le plan économique et social c’est un bilan largement en faveur du patronat et des contribuables les plus favorisés : suppression de la taxe profession-nelle, bouclier fiscal, poursuite de la politique d’exonération des cotisations sociales d’un côté, montée du chômage et dégradation du pouvoir d’achat pour les salariés.

edf : au début de l’année les actions interprofessionnelles ont fortement mobi-lisés les salariés inquiets de la politique du gouvernement face à la crise. depuis la rentrée, celles-ci semblent moins mobi-liser. cependant les actions sectorielles, comme celle contre la privatisation de la poste, mobilisent très largement. Quels sont les principes qui guideront votre action dans les mois à venir ?

b.t. : Ce deuxième semestre 2009 ne res-semble pas au premier, c’est vrai. Le contexte s’est terriblement modifié, non pas sur l’ampleur des critiques à l’égard de la politique économique et sociale du gouver-nement.Au contraire, chaque nouvelle annonce ali-mente le sentiment d’injustice et d’ineffica-cité. Le Mécontentement est évident, les formes de son expression ont évolué. Aux grandes manifestations interprofession-nelles succèdent une multitude d’actions ou de mobilisations sectorielles ou locales. La consultation des citoyens sur le devenir de la Poste atteste que l’on peut trouver des formes originales de mobilisation et qu’il y a du répondant lorsque les objectifs sont clai-rement compris.

C’est avec les salariés que l’on doit trouver les formes les plus appropriées pour orga-niser les mobilisations sur les revendica-tions qu’il jugent prioritaires en évitant d’avoir nous-même une idée arrêtée à leur place.

edf : augmentation du chômage, préca-risation de l’emploi… les jeunes sont très touchés par les conséquences sociales de la crise. depuis le début de l’année, ils ont exprimé à plusieurs reprises leurs inquiétudes face à l’avenir, quel message leur adressez-vous aujourd’hui ?

b.t : Je voudrais d’abord les convaincre qu’il n’y a rien d’écrit d’avance. C’est vrai pour toutes les générations mais plus encore pour les jeunes que l’on voudrait convaincre dès le plus jeune âge qu’ils doivent se faire une raison : l’avenir est forcé-ment gris ou noir, jamais bleu ou rose.L’avenir sera ce que décide-ra d’en faire chaque géné-ration. Les jeunes n’ont pas à accepter les culpabilisa-tions et la mise en concur-rence avec leurs aînés c’est eux qui forgeront l’écono-mie, les droits sociaux, le syndicalisme de demain.Une part de leur futur statut sa force dès aujourd’hui au travers des normes dans le droit du travail de l’avenir de la Sécurité sociale et du système des retraites. D’où l’im-portance qu’ils participent, interviennent et agissent dès maintenant.

edf : après plusieurs mois de concer-tation dans la commission hirsch, nico-

las sarkozy a annoncé le 29 septembre dernier son « plan jeune », quelle en est l’analyse de la cgt ?

b.t : Les mesures annoncées par le Prési-dent de la République en faveur des jeunes ressemblent plus à un bouquet de proposi-tions mal ficelées qu’à une politique qui favo-riserait véritablement l’insertion des jeunes dans le monde du travail.Même si certaines mesures annoncées peu-vent aider certains jeunes à percevoir une indemnité comme le RSA, les conditions requises pour en bénéficier sont si restric-tives (moins de 25 ans, deux ans de travail au cours des trois dernières années, fin de droits à l’assurance chômage) que très peu de monde au bout du compte en bénéficie-ra. L’expérience risque d’être aussi malheu-reuse que celle de la prime de 500 euros

dont le ministre Wauquiez, lui-même, a concédé qu’elle était un cuisant échec.La CGT considère que l’Etat doit être le garant de l’équi-té de traitement à l’égard de l’ensemble des jeunes. C’est pourquoi elle exige que le bénéfice des mesures annoncées soit étendu à tous les jeunes sans discri-mination : les primo, les pré-caires, les jeunes stagiaires ne doivent pas être oubliés.A vos côtés nous revendi-

quons la création d’une allocation d’autono-mie pour les étudiants et d’un revenu d’in-sertion pour les jeunes primo demandeurs d’emploi. Nous proposons la création d’un statut social de l’étudiant et d’un statut du travail salarié permettant à tous les jeunes de bénéficier d’un socle de droits communs interprofessionnels garantissant l’égalité des

bErnard thibaultSEcrEtairE général dE la cgt

intervieW

22 Etudiants de France n°290 • Septembre - Octobre 2009

chances et permettant à chacun de disposer des ressources nécessaires pour étudier et rechercher un emploi, sans être dépendant de sa famille, sans être obligé d’accepter n’importe quel emploi.

edf : la cgt et l’unef travaillent depuis plusieurs années ensemble. Quel bilan tirez-vous de cette action commune, et qu’attendez-vous de la poursuite du tra-vail engagé ?

b.t : En 2006, la lutte contre le CPE nous a permis de faire se rencontrer les jeunes et le monde du travail. Notre travail commun d’élaboration de propositions, de débats ensemble dans les universités, les entre-prises a permis aux étudiants, aux sala-riés de s’engager coude à coude dans l’ac-tion. Ces convergences revendicatives multiformes, rassembleuses, tenaces dans la durée ont permis de l’emporter contre cette mesure gouvernementale inique. Cette expé-rience positive nous a donné envie de pour-suivre ce partenariat. Il s’est concrétisé, par exemple, par un guide des droits étudiants/

salariés, une communica-tion pendant la campagne des élections prud’homales, l’éla-boration de propositions sur la reconnaissance des qualifica-tions pour les jeunes diplômés ou encore des chartes de syn-dicalisation en territoire afin de favoriser la syndicalisation des jeunes embauchés. Le Livre Vert, les annonces récentes du Président de la République, nous incite à poursuivre notre engagement commun, affiner nos propositions revendica-tives et gagner un rapport de forces d’un autre niveau pour répondre aux préoccupations quotidiennes des jeunes et des salariés et se projeter avec plus confiance vers demain.

edf : dans quelques semaines, la cgt sera en congrès. Quels sont pour vous les enjeux de cet évè-nement ?

b.t : la CGT est le premier syndicat de salariés. Elle est la seule grande confédération qui a vu sont influence pro-gressée à l’occasion des élec-tions prud’homales. La CGT est la plus présente sur le ter-

rain des entreprises, elle dispose du plus vaste réseau de militants c’est sous le dra-peau de la CGT que se développent les plus grands cortèges en manifestation. Tout cela fait qu’on attend beaucoup de la CGT.Le Congrès sera l’occasion d’asseoir notre démarche qui veut conjuguer contestation, mobilisation, proposition, négociation dans un cadre unitaire à chaque fois que c’est possible. Nous voulons faire de notre activi-té en direction des jeunes salariés une prio-rité stratégique. Ce sont les droits des futurs salariés comme l’avenir du syndicalisme qui sont en jeux. Nous devons également accé-lérer des transformations internes pour pré-tendre rassembler tous les salariés quel que soit leur statut ou la taille de l’entreprise dans laquelle ils travaillent. Nous avons bien conscience que grande part de l’avenir du syndicalisme français dépend de l’avenir de la CGT.

propos recueillis par thierry le crasétudiant à paris 13

biographieNé en 1959, ouvrier au dépôt SNCF de Pa-

ris-La Villette, Bernard Thibault accède au

Secrétariat général de la Fédération CGT

des Cheminots en 1993 et joue un rôle dé-

terminant dans la grève de 1995. En 1999,

à l’issue de son 46ème congrès, il est élu

Secrétaire général de la CGT et réélu en

2003 et 2006.

qu’est ce que la cgt ?La Confédération générale du Travail est

née en 1895 à Limoges de la volonté des

chambres syndicales, groupes corporatifs,

fédérations de métiers, unions et bourses

du travail de constituer une organisation

unitaire et collective. Première organisa-

tion syndicale par son nombre de syndi-

qués et son influence, elle rassemble des

salariés de toutes catégories, quelles que

soient leurs opinions politiques ou philoso-

phiques et leurs croyances religieuses.

a propos de jean Sarkozy:

« Encore une fois, un

étudiant est contraint

de travailler pour

financer ses études » b. thibault, Europe 1,

le 21 oct. 09

intervieW

23Etudiants de France n°290 • Septembre - Octobre 2009

lES SErvicES danS ta FiliErEcooperative

Face à la crise et à l’augmentation des dépenses obligatoires, l’Union des Coopératives Etudiantes de France (UCEF), organise la solidarité entre les adhérents de l’UNEF et les étudiants en faisant bénéficier au plus grand nombre de nombreux services. Zoom sur les services proposés dans ta filière !

24 Etudiants de France n°290 • Septembre - Octobre 2009

En cette rentrée 2009, l’UNEF fait le constat que le pouvoir d’achat des étudiants a encore baissé de 3,2% cette année. La ren-trée est en effet la période la plus difficile de l’année, les étudiants doivent assumer des dépenses importantes (logement, frais d’inscription…) alors que les aides sociales n’augmentent pas c’est également au mois de septembre que s’ajoutent les frais péda-gogiques de la rentrée : livres, matériel spécifique en sciences ou dans les filières artistiques… ceux-ci font encore monter l’addition !C’est pourquoi l’UNEF propose des ser-vices pédagogiques moins chers, définis en fonction des intérêts et des besoins des étu-diants. L’objectif est de faciliter la réussite du plus grand nombre. De plus, des avantages particuliers sont rendus aux adhérents de l’UNEF. Le principe est simple : en ayant cotisé et donc participé à la vie du syndicat, les adhérents de l’UNEF ont fait joué la solidarité. Ils bénéficient donc de services moins chers, voire exclusifs.

economie – aes - sociologie

alternatives économiques

L’UNEF propose à tous ces adhérents des réductions sur les abonnements d’Alterna-tives Economiques de un ou deux ans, ainsi qu’un numéro hors série « Comprendre les économistes » qui revient sur les grandes théories des plus grands économistes.l’abonnement d’un an est à 40€ et celui de deux ans à 75€, soit une réduction de plus de 40% !

Cette offre peut répondre à un vrai besoin aux étudiants d’économie car ce mensuel permet d’être informé de toute l’actualité éco-nomique, de connaître les fondamentaux en économie. Enfin, Alternatives Economiques peut également être utile pour les étudiants en sociologie car de nombreux articles trai-tent des questions sociales.

sciences

les blouses et les trousses de dissection

Essentielles pour les étudiants de sciences, l’UNEF te propose d’acheter ce matériel à

tarif réduit. Le principe est simple : acheter en gros pour permettre à tous de profiter de prix réduits.

les blouses sont 100% coton. elles sont vendues 13 € aux adhérents et 15 € aux non-adhérents.

Nous proposons également à tous les étu-diants de pouvoir acheter des trousses de dissections contenant tout le nécessaire à des prix très attractifs (8 outils dans la trousse pour 21 € pour les adhérents et 25€ pour les non adhérents). Les étudiants en sciences ayant souvent besoin des deux services, un pack blouse + trousse est proposé pour moins cher. Pour pouvoir en profiter, prend contact avec un militant de l’UNEF ou envois un mail à [email protected]

droit

code civil

Tout étudiant de droit doit se munir d’un code civil pour suivre correctement les cours de première année. c’est pourquoi l’unef offre la possibilité à ses adhérents de commander leur code civil avec 13% de réduction (soit 33€ au lieu de 38€) !Tu peux soit le réserver en envoyant un mail

à [email protected], soit l’acheter directement auprès de militants de l’UNEF à la rentrée universitaire.

Toutes les filières

la bourse aux livres pour acheter des manuels d’occasion

Les manuels universitaires constituent l’une des plus grosses dépenses des étudiants à la rentrée. Les fonds des bibliothèques uni-versitaires n’étant pas suffisants, les étu-diants sont très souvent contraints d’acheter les manuels indispensables pour suivre leurs cours.

Pour permettre aux étudiants de faire un maximum d’économies, l’UNEF organise dans toutes les universités une bourse aux livres à la rentrée. Le principe est simple : permettre aux étudiants souhaitant vendre leurs livres de le faire plus facilement et per-mettre à ceux qui les achètent de faire de vraies économies dès la rentrée.

Les stocks étant limités, les premiers jours de vente sont réservés aux adhérents.

laurianne veranétudiante à paris 2

Bourse aux livres

unef en zoom

Pendant ce congrès, L’UNEF a accueilli les organisations syndicales de salariés afin de débattre avec elles, des enjeux de la période. La CGT, FO, la FSU, l’UNSA et Solidaires ont répondu présent à l’invitation. Tous ont rappelé l’importance d’un syndicat étudiant fort et à l’offensive dans la période, et de l’importance du rôle de l’UNEF pour défendre les étudiants.

a quoi SErvEnt lES éluS étudiantS?démocratie universitaire

A l’université, fini les délégués de classe, place aux élus étudiants. Ils représentent les étudiants de leur établissement, dans différents conseils. Les élus «UNEF et associations étudiantes» sont présents dans toutes les universités de France. Mais quel est le rôle de ces conseils ? A quoi servent les élus étudiants ?

Tous les deux ans ont lieu les élections des représentants étudiants dans l’ensemble des universités et des CROUS. Chaque univer-sité et chaque CROUS sont gérés par des conseils où siègent des représentants de l’ensemble de la communauté universitaire : des profs, des personnels administratifs et… des étudiants. Ceux-ci bataillent pendant deux années consécutives pour gagner de nouveaux droits et défendre ceux qui exis-tent déjà. De la rénovation des locaux à la façon dont vont se dérouler les examens, tout est décidé dans les conseils ! Il est donc important d’être non seulement repré-sentés par des élus étudiants qui pèsent mais aussi de voter pour la liste qui saura le mieux défendre les intérêts des étudiants et se battre contre ceux qui remettent en cause nos droits et notre avenir. C’est le rôle des élus étudiants.

les élus à l’université

Les universités sont dirigées par trois conseils rassemblant des élus des ensei-gnants, des personnels administratifs et ouvriers et des étudiants. Le conseil d’admi-nistration (CA) est le conseil décisionnel qui pilote l’ensemble de la politique de l’univer-sité : il vote le budget, la politique de forma-tion, le calendrier universitaire, le règlement des examens… Le conseil des études et de la vie universitaire (CEVU) est chargé des questions de pédagogie et de vie étudiante. Il n’a qu’un rôle consultatif, comme le conseil scientifique (CS) qui s’occupe de toutes les questions de recherche.

les élus au crous

Le centre régional des œuvres universi-taires et scolaires (CROUS) est le service pubic de la vie étudiante : logement, restau-ration, bourses, aides d’urgence… Il y a un CROUS par académie. Celui-ci est géré par un conseil d’administration composé entre autre de 7 élus étudiants. C’est lui qui fixe les prix des loyers en résidence universitaire, des tarifs dans les cafétérias du campus... Tous les deux ans, l’ensemble des représen-tants étudiants de ce conseil est renouvelé.

des centaines d’élus «unef et associa-tions étudiantes»

L’UNEF est présente dans toutes les univer-sités de France. Plusieurs centaines d’élus «UNEF et associations étudiantes» défen-dent chaque année plusieurs milliers d’étu-diants ayant des difficultés individuelles (ins-criptions, examens, carte de séjour…) pour leur permettre de poursuivre leurs études. Parce que la place de l’éducation déter-mine l’avenir de la société, l’UNEF se mobi-lise pour permettre l’accès de tous à l’éduca-tion et pour offrir à chacun les mêmes droits pour réussir. Solidarité, égalité, lutte contre toutes les discriminations sont des valeurs que défendent les élus « UNEF et associa-tions étudiantes ». En votant pour l’UNEF, les étudiants concentrent leurs voix sur une liste capable de faire entendre la voix des étudiants et de trouver des réponses à leurs attentes.

voter unef, c’est voter pour une organi-sation qui protège et qui gagne

Grâce au travail de ses élus et à son implan-tation nationale, l’UNEF gagne de nouveaux droits chaque année. Le bilan de l’UNEF comprend notamment :- la mise en place d’un 10ème mois de bourse.- le gel des suppressions de postes dans l’en-seignement supérieur et la recherche en 2010 et 2011- le maintien de la compensation annuelle dans plus de 50% des universités- la remise en place du cadre national des diplômes- la suppression des frais d’inscription illégaux qui sévissaient dans 60% des universités- un plan pluriannuel de financement des uni-versités de 15 milliards d’euros supplémen-taires en 5 ans- un plan pluriannuel de 730 millions d’euros pour la réussite en licence- la création d’un 6ème échelon de bourse- un plan de 620 millions d’euros pour la réno-vation et la construction de chambres univer-sitaires- la suppression de l’autorisation de travail préalable pour les étudiants étrangers et la limitation du travail à 17h par semaine- le doublement du nombre des bourses de mobilité- l’interdiction des stages hors cursus

benoit soulierétudiant à versailles st. Quentin

25Etudiants de France n°290 • Septembre - Octobre 2009

unef en zoom

unef en zoom

actus de votre syndicat

collectif national de rentrée

L’UNEF organise tous les 3 mois, un collectif national. Véritable parlement de l’UNEF, il a permis à plus de 600 militants, venus des 4 coins de France, de discuter de l’orientation du syndicat, mais également de se former. Ce Collectif National aura également été l’occasion de lancer notre nouvelle campagne pour la défense du service public.

ré-adhérez !

Grâce à ton soutien et à ton adhésion, l’UNEF a pu défendre et faire avancer les droits des étudiants pendant toute l’année universitaire. Parce que notre activité n’est que le fruit du bon vouloir des militants et des bénévoles de l’UNEF, nous t’invitons à renouveler ton adhésion au syndicat, car c’est en étant toujours plus nombreux que nous continuerons à faire progresser les droits des étudiants. Ré-adhére dès aujourd’hui sur le site Internet de l’UNEF, ou en contactant les militants locaux de l’UNEF !

la bourse aux livres : acheter ses livres à prix réduit

L’UNEF a organisé ces dernières semaines dans toutes les facs de France, des bourses aux livres. Le principe est simple : pour les premières années c’est acheter ses livres moins chers, pour les autres c’est pouvoir revendre ses livres. Pour tout le monde, c’est un peu plus d’argent supplémentaire à la rentrée !

26 Etudiants de France n°290 • Septembre - Ocobre 2009

tribune de la majorité nationale

Chaque mois, Etudiants de France donne la parole aux tendances représentées au sein de l’UNEF afin de connaître leur lecture de l’actualité récente.

tribunE dES tEndancES

En cette rentrée, les conséquences sociales de la crise se font durement sentir. Pour les jeunes et les étudiants les conditions de la rentrée sont difficiles : pouvoir d’achat en baisse, augmentation importante du chômage… Contrairement à ce que souhaite démontrer le gouvernement en s’appuyant sur la reprise de l’activité du secteur bancaire, la crise n’est toujours pas derrière nous, mais bel et bien devant. Les difficultés sociales et économiques que rencontrent les jeunes et les étudiants suscitent un très fort sentiment d’inquiétude et d’injustice, d’autant que la politique menée par Nicolas Sarkozy contribue à creuser chaque jour un peu plus les inégalités. Dans ce contexte, certains pourraient être tentés de sombrer dans le défaitisme et la résignation. Ce ne sera pas notre cas. La puissante mobilisation dans l’enseignement supérieur du dernier semestre a laissé des traces mais elle constitue le ferment d’une unité nouvelle au sein de la communauté universitaire. Les premiers reculs obtenus par le mouvement sont un encouragement à poursuivre. Le rapport de force issu de cette mobilisation et la détermination de l’UNEF ont ainsi placés Valérie Pécresse sur la défensive et ont contraint le gouvernement à apporter des réponses à certaines de nos revendications : revalorisation des bourses, interdiction des stages hors-cursus, annonce de la mise en place d’un 10ème mois de bourse ! L’action collective finit toujours par payer et nous avons la responsabilité de faire cette démonstration à ceux des étudiants qui doutent en cette

rentrée. Pour autant, nous ne saurions nous en satisfaire car cette situation est loin d’être durablement acquise. Nous ne sommes pas entrés dans un période de conquête et nous avons le devoir de continuer à résister. Nous avons surtout la responsabilité d’imposer un changement de cap à la politique universitaire du gouvernement. En ces temps difficiles où la lutte apparaît nécessaire mais sa finalité parfois incertaine, nous devrons expliquer, convaincre, redonner du sens à la lutte, faire œuvre de pédagogie parce qu’on ne peut pas combattre efficacement ce que l’on ne comprend pas. Nous pouvons ne compter que sur nous même pour changer les choses ; créer les conditions du rassemblement et de la mobilisation du plus grand nombre ; continuer de nous donner les moyens d’agir au cœur du mouvement social, en lien avec les syndicats de salariés.

En cette rentrée, nous devons adopter une stratégie offensive reposant sur trois éléments. Le premier consiste à tirer l’ensemble des bilans stratégiques et politiques de la période et de la mobilisation universitaire avec les étudiants. Le second, à fixer les points d’affrontement sur le fond avec le gouvernement. Le troisième, d’être à l’initiative en offrant des débouchés militants aux étudiants qui souhaitent agir : l’organisation d’ « Etat généraux de l’enseignement supérieur » dans les universités et au niveau national, la mise en perspective de journées d’action avec nos partenaires de l’éducation, l’organisation de journées nationales d’action doivent être mises au service de notre intervention syndicale en cette rentrée.

unef en zoom

27Etudiants de France n°290 • Septembre - Octobre 2009

Quelle démocratisation pour les étudiants en 2009 ?

Avec aujourd’hui plus de deux millions d’étudiants, la France est l’un des pays européens où l’accès à l’enseignement supérieur est le plus large (17 millions d’étudiants dans l’Europe des 27). Pour autant, cette démocratisation stagne depuis à peu près une dizaine d’année. Pire, les prévisions des années à venir prévoir une stabilisation à la baisse pour les dix ans à venir. Il est donc nécessaire, avant d’appeler à plus de démocratisation, de constater dans les faits ses résultats pour les étudiants.

Ainsi, la TRS considère aujourd’hui que la démocratisation devient de plus en plus ségrégative, à travers un fort cloisonnement social de l’accès aux formations. Les formations les plus prisées, dont les débouchés sont les plus certains, aussi bien des formations courtes types IUT/BTS que des formations plus longues comme médecine/pharmacie sont en général choisies par des étudiants dont le capital social et culturel est assez élevé. Dont les parents ont déjà effectué des études. A contrario, dans les formations de

sciences sociales et humaines, on retrouvera des étudiants issus de milieux moins aisés, et souvent contraints de se salarier durant l’année.

On pourrait considérer néanmoins que la massification (à ne pas confondre avec démocratisation !) des études dans les années 70-80, n’a fait que déplacer des inégalités qui existaient déjà, et que la démocratisation de l’enseignement supérieur prendra du temps. Est-ce vraiment certain ? Il y a aujourd’hui un pourcentage plus faible d’enfants issus de milieux modestes dans les grandes écoles que dans les années 60. Cela signifie donc que la démocratisation aurait d’abord profité aux milieux les mieux éduqués et les plus riches pour les formations les plus « prestigieuses ».

Les formations les plus professionnalisantes, a priori destinées aux étudiants ayant le capital social et culturel le plus faible, se sont trouvées prises d’assaut par les étudiants les plus aisés et formés à l’entrée de l’université, dans un contexte de chômage croissant. « Piégés » dans des formations qui ne leur était pas destinées, nombre des étudiants présents dans les formations généralistes n’iront pas jusqu’au bout de leurs études. Si 80 % d’une

classe d’âge à le bac, seulement 40 % est diplômés du supérieur.

Beaucoup se voient en effet contraints de quitter l’université sans diplômes (100 000 chaque année), faute d’avoir pu effectuer la formation qui leur correspondait, ou d’avoir disposé du soutien nécessaire. Le cas de Jean Sarkozy, contraint d’abandonner ses études de droit après quatre ans d’études sans avoir validé de licence, pour entrer sur le marché du travail exercer un emploi sans rapport avec ses qualifications, est une sonnette d’alarme pour le milieu universitaire. Si l’on n’apporte pas de réponses à ces étudiants déclassés de fait, la démocratisation de l’enseignement supérieur ne restera qu’un vain mot !

tribune de la tendance refondation syndicale

Travail le dimanche, retraite à 67 ans, licenciements, répression syndicale : le gouvernement Sarkozy n’a pas pris de vacances. Durant l’été les attaques ont continué de pleuvoir tous azimut. L’université, malgré le mouvement historique de l’an dernier, n’est pas en reste. Objectivement les raisons de se mobiliser sont toujours là. En effet, le projet du gouvernement se concrétise peu à peu. De nombreuses universités passent à l’autonomie et les conséquences désastreuses de cette loi se font ressentir. La campagne de rentrée du syndicat doit articuler les deux aspects de la politique du gouvernement. Celle-ci fait plus que ne pas répondre aux problèmes des jeunes. Elle organise par ses actions la précarisation de notre milieu. D’un côté en refusant de construire des logements, en ne revalorisant pas les bourses à hauteur des besoins elle empêche les étudiants les plus défavorisés de poursuivre le plus loin possible une formation. De l’autre en constituant selon les mots même de Pécresse « l’aboutissement d’un démarche volontaire », les partenariats publics privés deviennent une des conditions du financement des universités. Ainsi on veut soumettre toujours plus l’université aux besoins

et aux intérêts des entreprises. On ne peut parler de la question de l’emploi des jeunes sans articuler ces deux aspects d’un seul et même projet.

Alors que la majorité vient d’intégrer une des franges les plus réactionnaires de la droite nous ne pouvons nous payer le luxe de la division de notre milieu. Dans les mois à venir la recherche de l’unité la plus grande doit être une des priorités du syndicat. Cela doit s’articuler autour de rencontres réunissant un maximum d’organisations mais aussi d’étudiants non-organisés que nous devons chercher à mettre en action. La perspective du 7 octobre et ses suites annoncées dans l’Education Nationale doit être un débouché qui nous permet à la fois de mettre en dynamique les campus et de nous lier aux autres secteurs.

Nous devons refuser d’être la variable d’ajustement qui permettra aux responsables d’éviter de payer pour la situation dans laquelle ils nous ont mis. Nous ne serons ni précaires aujourd’hui, ni précaires demain !

tribune de la tendance pour une unef unie et démocratiQue

Votation citoyenne organisée par l’UNEF

pendant le collectif national d’octobre

en commençant par le cas extrême d’un homme qui tue 14 femmes simplement parce qu’elles prennent la place des hommes dans la société, le narrateur se met subjectivement en quête de ce qui, dans le monde occidental, permet, organise ou justifie l’injustice et la violence envers les femmes, le patriarcat. au travers de situations cocasses ou déchirantes, le film explore sans tabou notre monde actuel, dans plusieurs pays (belgique, Québec, france), pour brosser le portrait d’une domination masculine partiellement contestée dans laquelle l’homme se bat néanmoins pour trouver sa juste place et où les femmes continuent trop souvent de souffrir.

synopsis

Le 25 novembre sort au cinéma « la domination masculine » de Patric Jean qui traite de la vio-lence contre les femmes. Retour sur ce film engagé ! Un conseil d’Etudiant de France : courrez le voir au cinéma !

Le sujet des violences contre les femmes sont

encore largement tabou dans la société.

Aujourd’hui, une femme meurt de violences conjugales tous les cinq jours en France. Mais les violences faites aux femmes ne résultent pas uniquement de coups physiques. Ainsi, les inégalités dans le monde du travail, les préjugés, les violences psychologiques, une société à tradition patriarcale, posent les bases d’une domination masculine encore trop peu contestée.

L’université n’est pas exclue de ce système, elle est en partie le reflet d’une société inégalitaire. Elle reproduit alors inconsciemment les rapports internes à la société : si les femmes sont 57% en licence, elles sont seulement 47% en doctorat. Les enseignants chercheurs ou les présidents d’université sont majoritairement des hommes.

De nombreuses filières restent ainsi sexuées: école d’infirmière ou sciences

humaines pour les femmes et sport ou sciences dures pour les hommes…

Mais par son rôle émancipateur, l’éducation, et donc l’université, constitue également le meilleur moyen pour renverser les normes et permettre l’égalité de tous et toutes. L’élévation du niveau de connaissance, en permettant l’autonomie de chaque individu, est aujourd’hui la meilleure prévention des violences faites aux femmes, quelles qu’elles soient. L’éducation reste donc aujourd’hui la meilleure arme pour se défendre contre les obscurantismes et les inégalités et pour faire

évoluer les mentalités, avant même le moment de choisir son cursus.

Ce film est donc un rappel, mais également une analyse fine des rapports complexes homme/femme qui matricent aujourd’hui nos sociétés occidentales.

laurianne veranétudiante à paris 2

cinéma

la domination maSculinE

28 Etudiants de France n°290 • Septembre - Octobre 2009

loisirs

Plus que pour tout autre pays, l’histoire des Etats-Unis est bâtie sur des mythes fondateurs et autre autosatisfaction bien pensante, silencieuse aussi, muette sur les moyens engagés pour conquérir de «nouvelles frontières», et sur la destination des bénéfices ainsi engrangés. Certes, dans les années 70, le cinéma a entrepris de dépoussiérer certains chapitres de cet «empire» américain, de la question indienne à la guerre du Vietnam. Mais depuis longtemps, Howard Zinn, professeur d’histoire américain, et certains de ses collègues intellectuels, avaient déjà posé les jalons d’une autre vision de l’histoire, «populaire» et dérangeante pour les pouvoirs établis qui se sont succédés à la Maison blanche.. Howard Zinn, qui balança quelques tonnes de bombes avec l’US Air force sur les villes européennes, durant la seconde guerre mondiale, a pris conscience par la suite des fondations très discutables sur lesquelles repose la politique extérieure des Etats-Unis, et ce depuis leur création. Au dix-neuvième siècle : éradication des Indiens, mise en coupe réglée de pays comme Cuba ou les Philippines, ségrégation au détriment des Noirs. Au vingtième siècle, déstabilisation

unE hiStoirE populairE dE l’EmpirE américainadaptation En bd dE l’ESSai d’howard zinn

a lire

de mouvements démocratiques en Iran, au Nicaragua, en Indochine, utilisation de la machine de guerre au profit de riches

industriels de l’armement, du pétrole… Défenseur actif des droits civiques, Howard Zinn enfile comme des perles toutes les bassesses d’un empire prêt à sacrifier ses enfants pour la fortune de quelques uns, n’hésitant pas à recourir au mensonge, comme la présence d’armes de destruction massive en Irak l‘a rappelé récemment.Paul Buhle, enseignant américain en histoire, et le dessinateur Mike Konopacki, ont commis la prouesse de restituer l’énorme travail de Zinn sans

lasser. Le mix de dessins, photographies ou documents d’époque, et une mise en page aérée proposent d’aborder sereinement ce réexamen de l’histoire impérialiste des USA sans passer sous les fourches caudines de l’antiaméricanisme primaire. Par le truchement de parallèles ingénieux, on peut constater que l’histoire se répète souvent, tout comme les mensonges.

Histoire populaire de l’empire américian, howard zinn, paul buhle et mike Kono-packi, 2009, 288p., 20,90€

Vous êtes étudiant(e) ) à Paris ou en Ile-de-France, seul(e) ou en groupe, alors vous avez la possibilité de proposer un projet artis-tique pour la 7ème édition du festival « ICI & DEMAIN » qui se déroulera du 4 au 18 mars 2010.« ICI & DEMAIN » soutient toutes les expres-sions artistiques, des plus sages aux plus dé-calées, et vous permet de laisser libre court à votre créativité et à votre originalité. Festival pluridisciplinaire, toutes les pratiques artis-tiques y ont leur place : spectacle vivant, arts plastiques, musique et courts métrages.

« ICI & DEMAIN » vous permet de : • faire découvrir votre projet à un large public ;• présenter votre spectacle, votre film ou votre exposition dans une salle de spectacle parisienne ; • bénéficier de moyens de production ;• profiter d’une campagne de communication largement diffusée sur le territoire parisien.

comment proposer un projet ?1. Il faut être étudiant(e) inscrit(e) dans un établissement d’enseignement supérieur (BTS, écoles, universités) de Paris ou de l’Île-de-France.2. Les projets peuvent être individuels ou collectifs (la majorité des membres du projet doivent être étudiants).3. Il est possible de présenter plusieurs pro-jets dans la même ou dans des catégories différentes (voir au verso).4. Il suffit alors de se connecter sur le site In-ternet du festival : icietdemain.paris.fr et de compléter un dossier en ligne avant le 23 no-vembre 2009.

Quel projet présenter ?Le Festival comporte 4 catégories1. MUSIQUE > Rock, pop, musiques électro-niques, jazz, classique, hip hop, slam, chan-son, comédie musicale, etc.2. SPECTACLE VIVANT > Théâtre, danse, mime, performance, arts de la rue, marion-nettes, cirque, magie, stand-up, etc.3. COURTS METRAGES > Fiction, anima-tion, cinéma expérimental (hors documen-taire), etc.4. ARTS PLASTIQUES > Arts numériques, peinture, installations, photographie, sculp-ture, gravure, etc.

Renseignements auprès de :Maison des Initiatives Etudiantes50, Rue des Tournelles75 003 PARIS // [email protected]

Le festival artistique étudiant est organisé en partenariat avec les universités de Paris et les centres d’animation de la Ville de Paris.

Exposition d’art contemporain organisée en association par le Conseil Général de Seine Saint-Denis et la ville de Saint-Denis. 30 ar-tistes, à travers 93 œuvres, sont exposés avec pour pari de modifier le rapport que le spectateur entretient avec l’œuvre et son lieu d’exposition. Films, dessins, peintures, sculptures… et bien plus encore sont expo-sés du 3 octobre 2009 au 25 janvier 2010 au musée d’art et d’histoire de Saint-Denis.

Infos pratiques : Gratuit pour les étudiants de Paris 8, 3€ pour les autres.Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis22 bis rue Gabriel Péri 93200 SAINT-DENIS

cE quE j’ai SouS lES yEux exposition

participEz à « ici & dEmain »le festival artistique étudiant

29Etudiants de France n°290 • Septembre - Octobre 2009

culture

rentrée 2009

Aujourd’hui, 13% des étudiants ne sont pas couverts par une mutuelle complémentaire. Ils sont 10% à déclarer ne pas savoir si ils sont couverts. Pourtant, le régime de sécurité sociale est loin de rembourser l’ensemble des coûts représentés par les soins dont un étudiant peut avoir besoin au cours de l’année universitaire. La politique du gouvernement tend même à diminuer de plus en plus les remboursements de la Sécurité Sociale pour transférer le coût des soins vers les mutuelles, ou le portefeuille des étudiants. Alors pourquoi tant d’étudiants se passent d’une complémentaire santé? Faute de moyens, le plus souvent. C’est aussi pour cette raison que 23% des étudiants se privent aujourd’hui de soins. La LMDE, mutuelle dirigée par ses usagers, c’est à dire des étudiants élus, veut lutter contre la réalité qui se cache derrière ces chiffres. Son objectif est de permettre au plus grand nombre d’étudiants d’accéder à une protection complémentaire et à des soins devenus trop coûteux pour des étudiants de plus en plus touchés par la précarité.

de 3 à 5 complémentaires santé pour mieux couvrir les étudiants

La LMDE a crée pour cette année universitaire deux nouvelles complémentaires, pour compléter sa gamme qui en comportait déjà

trois (la « Soins Courants », la « Tous Soins » et la « Forfait »). Pour répondre aux besoins des étudiants qui renonçaient à prendre une complémentaire à cause d’un budget trop limité, ou à ceux qui souhaitaient n’être couverts qu’en cas de gros imprévus, parce qu’ils ont une faible consommation de soins, la LMDE a crée la « coups durs ». Permettant de se faire rembourser en cas d’hospitalisation, pour les consultations de médecins traitants et certains médicaments notamment, cette nouvelle complémentaire offre une garantie en cas de pépin pour un coût de 5 euros par mois (60 euros par an). A l’opposé, pour des étudiants qui recherchent un produit correspondant à une couverture optimale, a été crée la garantie « Optimum Forfaits ». Son prix (45 euros par mois) permet un meilleur remboursement en optique et dentaire notamment, mais contribue également à faire jouer la solidarité entre les adhérents.

Toujours dans l’objectif de répondre aux difficultés financières des étudiants, la LMDE s’est également donné les moyens de limiter l’augmentation de ses cotisations, tout en améliorant le contenu des complémentaires, réussissant même à diminuer le coût de sa complémentaire la plus utilisée par les étudiants.

optique et dentaire : mieux rembourser les soins les plus coûteux

Parce que les soins optiques et dentaires sont souvent très coûteux et trop peu remboursés par la Sécurité Sociale, la LMDE a renforcé la prise en charge de ces soins dans ses garanties.L’an dernier, elle avait déjà crée un forfait optique dans sa garantie « Tous Soins » permettant l’acquisition de lunettes auprès de ses partenaires opticiens mutualistes avec un faible reste à charge. Les garanties « Forfaits » et « Optimum Forfaits» intègrent un meilleur remboursement des soins dentaires notamment par l’intermédiaire d’un accord avec le principal syndicat des chirurgiens- dentistes.

le chèque santé jeunes : une solution à développer

La LMDE est aussi une mutuelle militante. Dans un contexte social et économique de plus en plus difficile pour les jeunes, et alors que le gouvernement fait le choix d’augmenter encore le reste à charge (le coût des soins après remboursement de la Sécurité Sociale) pour les malades, elle revendique notamment la création d’un « chèque santé » permettant d’aider les jeunes et donc les étudiants à souscrire à une

complémentaire santé pour être mieux protégés. Si cette proposition ne trouve pas d’écho auprès du gouvernement (elle a notamment été « oubliée » dans le livre vert du Haut Commissaire à la Jeunesse Martin Hirsh), de plus en plus de collectivités locales s’intéressent à ce projet, déjà en cours de réalisation dans les régions Centre, Picardie et Champagne-Ardennes.

Cette année encore, la LMDE reste au cœur des préoccupations des étudiants afin de toujours mieux les protéger.

catarina versosétudiante à paris 12

plus d’information sur :www.lmde.com

la lmdE innovE pour répondrE aux bESoinS dE Santé dES étudiantSLa Mutuelle des Etudiants (LMDE) est la mutuelle nationale qui gère le régime de sécurité sociale de plus de 800 000 étudiants et couvre plus de 250 000 d’entre eux en mutuelle com-plémentaire. Cette année encore, la LMDE adapte ses prestations pour garantir au plus grand nombre l’accès aux soins dans les meilleures conditions.

Stand de prévention de la LMDE (La Mutuelle Des Étudiants)

30 Etudiants de France n°290 • Septembre - Octobre 2009

santé

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