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    Introduction gnrale

    Le livre des Proverbes nous parle de lhomme plac dans une relation spciale avec Dieu, le Dieu delAlliance faite avec Isral. De l le nom de Jhovah, lternel, que Dieu prend toujours dans ce livre, lexception toutefois de six passages: 2:5, 17; 3:4; 25:2; 30:5, 9. En contraste avec le livre des Proverbes, celui

    de lEcclsiaste, qui traite des rapports de lhomme avec son Crateur, emploie toujours le nom de Dieu(lohim). Ce fait est important: Dieu, sous son nom dternel, sadresse ici ceux qui sont en relation avec Lui,parce que sa Sagesse les a engendrs; de l le nom de fils dont tout ce livre est rempli et particulirement sespremiers chapitres. Mais ce nom de fils nest pas uniquement un nom de relation; il signifie aussi que celui quile porte dpend dune autorit institue de Dieu. Cette autorit nest pas une autorit lgale qui menace etcondamne; elle est base sur une relation daffection et damour, fruit des entrailles mmes du Pre. Les parents,

    pre et mre, sont les reprsentants de cette autorit ici-bas. Ils pourvoient lducation du fils par linstruction,la discipline, les chtiments mme, si cela est ncessaire. Toutefois, outre les parents, il y a dautresreprsentants de lautorit auxquels il faut prter loreille. Telle tait lautorit du roi Salomon. Dieu lui avaitdonn une sagesse telle, que personne ne fut sage comme lui (1 Rois 4:29-34). Cette sagesse et cette autorit duroi sont remplaces pour nous, chrtiens, par linspiration de la Parole divine que nous avons comme ducatrice.

    Il va sans dire que la Sagesse sadresse aussi directement tous les hommes (voyez 8:1-9), mais en vuede faire deux ses fils. Elle nest pas seulement la Sagesse, elle est aussi la grce; elle engage tout homme avoir des oreilles pour entendre. Elle est la fois une personne et la parole de Dieu. Elle appelle les hommes revenir de leur mauvaise voie, entrer en la prsence de Dieu, lui donner dans leur cur la place qui Luiappartient, et cest en cela que consiste la crainte de lternel. Sous un certain rapport, la Sagesse, dans lesProverbes, est donc semblable lvangile, en ce quelle sadresse tous et veut que tous les hommes soientsauvs pour devenir ses fils. Elle appelle la repentance. Son rle, dans les chap. 8 et 9, est fond sur la grce.

    Cependant la Sagesse, dans les Proverbes, ne nous parle pas, comme lvangile dans le NouveauTestament, dune grce fonde sur le sacrifice de Christ, et donnant, par la simple foi en son uvre, la relationdenfant avec le Pre, le ciel, les privilges et la gloire clestes. Au contraire, le domaine des Proverbes est laterre, mais la terre devenue le monde par lintroduction du pch. Le monde est caractris par la violence, lamalice et la corruption morale (la femme trangre) et son caractre na pas chang depuis le dluge. Surcette scne le mal rgne sous toutes ses formes et a entirement obstru tout chemin qui aurait pu conduire Dieu; mais la Sagesse nous rvle un chemin selon Dieu au milieu de ces dcombres accumuls, comme, plus

    tard, la seconde ptre Timothe nous en rvlera un au milieu des ruines de lglise. Ni lil de laigle, nilil de lhomme ne peuvent apercevoir ce sentier, mais la Sagesse divine le manifeste et tout fils de la Sagesse

    peut le distinguer et le suivre (Job 28:7-28.). En outre, pour le croyant, le gouvernement de Dieu subsiste malgrtout, quoique Ses voies semblent entirement obstrues par le mal, et nous sommes instruits par la Sagesse nous conformer aux principes de ce gouvernement. Ce que nous venons de dire prouve que les Proverbes sontoccups avant tout de la marche des enfants de la Sagesse dans un milieu o le mal domine de toute part carle mal est en nous, aussi bien que hors de nous mais dans un milieu o lternel rvle aux siens un cheminqui les met labri du mal. Pour y marcher sans broncher, il faut avoir reu linstruction de la Sagesse. Laconnaissance, le discernement, ne sacquirent que par une longue exprience, car il est dit: Le sentier des

    justes est comme la lumire resplendissante qui va croissant jusqu ce que le plein jour soit tabli (4:18). Ennous la Sagesse elle-mme est un don de la grce de Dieu, mais qui va croissant par linstruction et lexprience.Dans un sens on pourrait intituler les Proverbes: le livre de lExprience. Cest en effet quoi conduit laSagesse, la parole de Dieu et la crainte de lternel. Cependant, toute une longue vie humaine ne suffirait pas

    pour acqurir individuellement cette exprience. Il est remdi cette lacune par lenseignement des parents etdes sages qui, de gnration en gnration, ont communiqu leurs fils le fruit de leur exprience personnelle,

    base sur la parole de Dieu. Mais, avant toute autre chose, nous ne pouvons crotre rellement que par laconnaissance dune Personne, et cette Personne est la Sagesse que lternel a possde avant ses uvresdanciennet, et ds avant les origines de la terre (8:22-23).

    Demandons-nous maintenant ce quest, de fait, la Sagesse et comment elle doit tre dfinie. On peut laconsidrer sous quatre points de vue:

    1 En Dieu, elle est la connaissance absolue et parfaite de toutes choses, de leur tat et de leurs relationsrciproques. La parole de Dieu contient pour nous cette connaissance, autant que notre imperfection est capablede la saisir. Cette Sagesse, Dieu nous la communique par sa Parole, afin de nous mettre en relation avec Lui. Le

    premier pas dans cette relation est la crainte de lternel. La crainte de lternel nous apprend har le mal et aimer le bien, lexemple de Dieu lui-mme. Cette mme crainte de lternel nous rvle le chemin que nous

    avons suivre dans une vraie sparation du mal.

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    2 Mais en outre, la Sagesse est une Personne et cette personne est Christ. Elle tait de toute ternit lesdlices de Dieu, son nourrisson, le Fils unique dans le sein du Pre. Elle a prsid laction cratrice. Ctaitune personne divine avec Dieu, mais elle tait Dieu lui-mme, distincte de Dieu, mais absolument de mmenature que Lui. Elle tait les dlices de Dieu, mais trouvait elle-mme ses dlices dans les fils des hommes. Autemps voulu cette Sagesse est descendue ici-bas, est devenue homme, et Dieu a trouv ses dlices en cethomme, comme Lui trouvait ses dlices en Dieu. Mais, en trouvant son plaisir en Christ homme, ce sont, chose

    merveilleuse, les hommes, que Dieu admet devant Lui, comme objets de ses dlices. Il peut dire: Bon plaisirdans les hommes, quand cet homme nouveau nat ici-bas, petit enfant dans une crche, comme le Sauveur dumonde.

    3 Christ homme tait non seulement la Sagesse de Dieu, comme nous venons de le voir, mais la Sagessetait en Lui. Il en tait rempli; il y avanait; sa sagesse sadaptait elle-mme graduellement sa stature; il yavanait, de manire frayer la voie dautres (Luc 2:40, 52). Il est devenu ainsi pour nous le modle suivre,le modle de la sagesse parfaite. Nous ne pouvons tre faits participants de celle-ci que par lexprience, ensuivant, pas pas, lexemple donn par ce modle. Mais bien plus que cela, comme nous lavons dj dit, il esten personne, ds lternit, la Sagesse de Dieu. Le connatre personnellement, cest boire la source mme de laSagesse.

    4 Enfin, dans le croyant, la sagesse est lensemble de tout ce que lexprience des autres a pu recueilliret lui fournir, avec linstruction donne de Dieu par sa Parole, et en ayant sous les yeux lexemple de la Sagesse

    parfaite dans un homme, de manire juger par elle de toutes choses.

    Notons, en terminant, que la Sagesse ne consiste pas soccuper du mal, dont le seul contact est capabledexercer son influence sur des tres faillibles comme nous, par les convoitises quil soulve dans nos proprescurs. Non, la Sagesse consiste soccuper du bien pour viter le mal en le hassant. Cest pour stre mise enrapport avec le serpent, au lieu de refuser de lentendre, quve, innocente mais faillible, est tombe et aentran toute sa race dans sa chute.

    Remarques prliminaires

    Il peut tre utile, ds le dbut de cette tude, de dfinir en quelques mots, pour viter des rptitions tropfrquentes, le sens de quelques-uns des termes dont se sert le livre des Proverbes. Les premiers versets du chap.1 en contiennent, ds labord, un certain nombre. Sans revenir sur le mot la Sagesse qui forme la substance

    mme du livre et que nous avons cherch dfinir dans lintroduction gnrale, nous nous en tiendrons auxtermes suivants que nous donnons ici par ordre alphabtique:

    Avis. Un homme rflchi qui a lesprit ouvert et qui, ayant profit de lenseignement de la Sagesse, esthabile discerner entre deux partis: le bon parti pour le suivre, le mauvais pour lviter.

    Connaissance. En vertu de linstruction reue, la connaissance remplace dans lhomme lignorancepremire. Elle est la connaissance des penses de Dieu, le savoir. Comme lInstruction (voir ce mot plusloin), elle fait partie de la Sagesse. En Dieu, la Connaissance est parfaite et forme le point de dpart de touteson action (3:20).

    Conseil. Mre rflexion; un esprit qui se rend compte des moyens employer pour atteindre le but et encalcule les difficults.

    Crainte de lternel. tat de lme place dans la pleine lumire de Sa prsence et Lui donnant la placequi Lui appartient. Lme y apprend har le mal comme Dieu le hait et aimer le bien comme Dieu laime.

    Droit, intgre. Homme sans fraude dans le cur, et dont le chemin correspond cette droiture.

    Fils. Ce terme nest jamais appliqu qu ceux que la Sagesse a engendrs (or cest la grce) et qui sontsous son enseignement. Ils sont les justes. Ceux qui nappartiennent pas cette famille sont appels: simples,sots, mchants, pervers, perfides, moqueurs.

    Fou, Folie. La folie est ltat dun cur dont la sagesse est absente, dun cur conduit par sa proprevolont insoumise. Le fou a perdu la raison, il est livr lui-mme; il va o son cur le mne, sans aucunecrainte, sans aucune ide de Dieu, sans aucun contrle.

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    Instruction. Les principes inculqus au fils par lautorit affectueuse de ses parents, mais comprenantaussi, comme faisant partie de linstruction, la rprhension ou la correction ncessaires pour inculquer ces

    principes. Comme la Connaissance, lInstruction fait partie de la Sagesse.

    Intelligence. Promptitude discerner entre le bien et le mal, chose que dautres ne connaissent, ni necomprennent (1 Rois 3:9). Capacit de sapproprier les penses de Dieu et den faire son profit.

    Justice, juste. La justice, dans lAncien Testament comme dans le Nouveau, a certainement toujours la foipour point de dpart (Gen. 15:6), mais le juste, dans lAncien Testament, est un homme dont ltat pratiquesignifie quil bannit le pch de sa conduite et de ses voies, ou quil lempche de sy introduire.

    Juste jugement. Juste apprciation de toutes choses selon le caractre dun Dieu juste.

    Mchant. Le mchant est toujours loppos du juste; cest un homme qui na que le pch dans le cur,qui le pratique et se laisse diriger par lui.

    Moqueur. Le moqueur nest pas seulement un homme qui tourne la parole de Dieu en drision, mais unhomme qui la tient pour non avenue, pour une chose laquelle il ne vaut pas la peine de prter attention, qui estsans valeur et ngligeable (2 Pierre 3:3, 4; Jude 18).

    Prudence. Vertu qui nous fait peser, avec autant de circonspection que possible, les voies qui seprsentent nous, en vue dviter la mauvaise voie.

    Rflexion. Facult de peser, de coordonner et de fixer nos penses, en vertu de lducation paternelle quinous est impose. Elle est en contraste avec linattention propre lenfant.

    Science. Le savoir acquis graduellement par ltude.

    Simple. Un homme priv de sens, cest--dire incapable, par nature, de discernement. Cet tat peut trerencontr mme chez un fils, et, pour tre abandonn, ncessite la discipline du pre.

    Sot (hbreu: Kesil). Un homme ignorant, tranger la connaissance des penses de Dieu, obstin dansson ignorance, et hassant lobligation davoir affaire Dieu. Un sot est incapable de rien apprendre. Un fils

    peut tre qualifi de sot (traduit, dans ce cas, pour marquer la diffrence, par insens dans notre version) quandil ne rpond pas linstruction de ses parents.

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    CHAPITRE 1:1-6: Prface du Livre

    Premire partie: CHAPITRES 1 9

    Les versets que nous allons considrer servent de prface au livre des Proverbes. Ils ont une immenseporte en ce sens quils nous montrent le but de cet crit, quelles personnes il sadresse, quel champ moral ilembrasse, quel chemin y est trac pour ceux qui sont appels traverser un terrain rempli dembches; quellesqualits sont requises pour naviguer sur une mer toute parseme dcueils et o la barque de celui qui syaventure sans boussole, sera ncessairement brise.

    Proverbes de Salomon, fils de David, roi dIsral, pour connatre la sagesse et linstruction, pourdiscerner les paroles dintelligence; pour recevoir instruction dans la sagesse, la justice, le juste jugement, et ladroiture; pour donner aux simples de la prudence, au jeune homme de la connaissance et de la rflexion. Le sagecoutera, et crotra en science (v. 1-5).

    Le roi Salomon qui avait reu de Dieu la Sagesse est bien plac pour nous dire quil sagit, avant tout, dela connatre. Cette Sagesse consiste avoir une juste apprciation de toutes choses; elle contient tout ce quelexprience nous apprend pour suivre ici-bas le chemin de Dieu. Cette Sagesse est divine et na rien faire avec

    la sagesse humaine. En effet, la Sagesse, la connaissance de toutes choses selon leur vrai caractre, est en Dieuet Christ en est personnellement le reprsentant parfait. Il est la Sagesse de Dieu et nous a t fait Sagesse dela part de Dieu (1 Cor. 1:24, 30).

    La seconde chose que ce livre est destin nous faire connatre, cest linstruction. En mme temps quenous connaissons la Sagesse, le bien parfait, nous avons tre mis en garde contre le mal. Linstruction prendsouvent la forme de discipline ou de chtiment, quand nos curs sont distraits ou lgers.

    Pour discerner les paroles dintelligence. Les discerner, cest savoir faire la diffrence entre ce qui estlexpression de la pense de Dieu et ce qui ne lest pas.

    Les Proverbes ont encore un autre but que celui de nous faire connatre linstruction, ils veulent nous lafaire recevoir (v. 3). Nous sommes mis par eux lcole, afin dtre informs des choses qui concernent la

    justice, cest--dire la manire de marcher dans ce monde en vitant de laisser entrer le pch dans nos voies; le juste jugement, le jugement quitable de toutes choses selon les penses de Dieu; enfin la droiture, cetteforme de la justice qui caractrise lhomme intgre, marchant dans un droit chemin, sans sen carter, ni droite, ni gauche.

    Pour donner aux simples de la prudence. Les simples sont ceux qui, par nature, sont privs de sens et, parconsquent, aptes tre conduits, sans sen apercevoir, dans une mauvaise voie, par la ruse ou la mchancet deceux qui les entourent. La Sagesse leur enseigne la prudence, le discernement subtil qui nous met en garde, temps, pour ne pas nous engager dans cette mauvaise voie.

    Au jeune homme de la connaissance et de la rflexion. La Sagesse prend le jeune homme, pour faire sonducation, ds le dbut de sa carrire responsable, car cest souvent lignorance et le manque dexprience quisont la cause de ses chutes au dbut de sa carrire, chutes dont leffet retentit parfois sur sa vie tout entire. Dela rflexion: un homme rflchi est un homme qui ne se laisse pas entraner par les circonstances et ne se livre

    pas aux impulsions quelles font natre. Il fera face aux difficults, ayant pes davance leur caractre et leursconsquences.

    Toutes ces choses sadressent au sage: Le sage coutera et crotra en science. Non quil nait pas la chairen lui, car tout ce Livre nous montre que le sage a non seulement combattre contre les impulsions du dehors,mais aussi contre celles de son propre cur. Il ne sagit pas ici dinstruire les gens dpourvus de sens quiappartiennent au monde; nous avons vu, dans lIntroduction, que le rle de la Sagesse est dappeler ces derniers,non de les instruire; mais le but du livre est de dpouiller le sage, le fils de la Sagesse, de tout ce qui, dans soncur, pourrait tre une entrave la vie selon Dieu. cette cole, celui qui est dj sage, qui a t enfant par laSagesse, commencera par couter, comme un bon disciple, car la Sagesse commence se produire chez le fils,

    par la dpendance de Celui qui lenseigne. Telle tait Marie aux pieds de Jsus. Cest le moyen de crotre enscience, et cette croissance tant entirement le fruit de lenseignement reu, nous garde dans lhumilit au lieude nous enfler.

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    CHAPITRE 1:7-33

    CHAPITRE 1:7 CHAPITRE 2: Exposition gnrale du sujet des Proverbes

    v. 7. Tel est, disions-nous, le but du Livre: les Proverbes nous sont donns pour connatre la Sagesse.Mais il est un principe qui se trouve lorigine de cette connaissance, qui en est la base et le commencement: Lacrainte de lternel est le commencement de la connaissance; les fous mprisent la sagesse et linstruction.

    Craindre lternel, cest nous trouver en sa prsence pour lui donner, dans nos curs, la place qui lui estdue, tant convaincus, ds que nous entrons l, que rien dimpur ni de souill ne peut entrer en contact avec Lui.Cette conviction est le commencement de la connaissance. On ne peut rester devant Lui quen hassant le mal,mais en mme temps, on se trouve devant la bont suprme et lon apprend lestimer bien haut. En un mot lacrainte de lternel cest: Retire-toi du mal, et fais le bien; cherche la paix, et poursuis-la (Ps. 34:14). Ondonne Dieu la place qui lui appartient; Il devient tout pour celui qui est en Sa prsence. Son autorit, lautoritdu bien parfait, est reconnue, et aussitt, de notre part, lhonneur, la dfrence, la confiance, la soumission,lobissance, laffection, lamour, lui sont rendus. Les fous mprisent la Sagesse et linstruction auxquelles cette

    crainte de Dieu nous amne.v. 8-9. Un second principe se trouve la base de toute notre conduite: Ce principe est la soumission

    lautorit des parents, tablie de Dieu ici-bas: coute, mon fils, linstruction de ton pre, et nabandonne paslenseignement de ta mre; car ce sera une guirlande de grce ta tte, et des colliers ton cou. Tout ordremoral ici-bas est fond sur cette soumission. Linstruction des parents joue, comme nous lavons vu danslIntroduction, un trs grand rle dans ce livre, parce quils sont tablis comme les reprsentants visibles delautorit affectueuse et de la Sagesse divines, et quils sont responsables de lexercer pour le bien des enfantsqui leur ont t confis. Chaque fois que le fils est mentionn dans les Proverbes, il est considr comme issudeux et, en mme temps, comme le fils de la Sagesse, comme introduit dans une relation spirituelle etindissoluble avec lternel, en un mot, comme son enfant, en contraste avec les insenss et les mchants quisont les enfants du monde. Cest pourquoi nous entendrons dans ce livre tantt les parents, tantt la Sagesseelle-mme, sadresser lui comme fils. Le fils, selon lacception de ce terme qui court tout le long desProverbes, se trouve dans ce monde en prsence de deux influences: la bonne, celle du pre et de la mre (cest-

    -dire lautorit jointe lamour le plus tendre) reprsentants de la Sagesse divine ici-bas et la mauvaise,celle de la femme trangre, reprsentant lesprit de la chair et du monde.

    Les v. 10-19 nous prsentent linfluence du mal aprs celle du bien, aux v. 8-9. Les pcheurs, enopposition avec le pre et la mre entrent en scne pour sduire le fils de la Sagesse. Ils lui suggrent la ruse etla violence en vue de satisfaire ses convoitises. Ils lui proposent lassociation dans le mal pour faire russir leursdesseins. Cette association est bien plus attrayante pour le cur naturel que la soumission de la volont, que lejoug ais, qui nous est propos dans le chemin solitaire du bien. Mais (v. 17) devant ceux qui sont avertis delembche, ce sera en vain que loiseleur tendra ses filets. Ils ont dsormais des yeux pour voir et des ailes pourchapper leur ennemi. Ce seront les pieds du tentateur qui sembarrasseront dans les mailles de son pige.

    v. 20-23. Ce nest pas seulement ses fils que la Sagesse sadresse. Elle a une autre fonction qui seradveloppe plus explicitement dans les chapitres 8 et 9. Elle crie au dehors. Elle se fait entendre au milieu de

    lactivit, du bruit, de la vie publique dans ce monde. Elle veut tre coute, l mme o lhomme, dans sonindpendance de Dieu, sest organis en socit. Elle sadresse aux simples, ceux qui, tant privs de sens,deviennent si facilement la proie des tentations de la chair; elle reprend les moqueurs et les sots, ces ignorantsqui hassent la connaissance. Elle les engage revenir sa rprhension qui, sils lavaient coute, les auraitamens en la prsence de Dieu pour le connatre et se juger eux-mmes. Sils coutent, ils seront abreuvs auxruisseaux de lEsprit et auront la connaissance des paroles de la Sagesse.

    v. 24-33. lorigine donc, tous les hommes font partie de ceux auxquels la sagesse sadresse. Un sortterrible attend ceux qui ont rejet le dessein de Dieu leur gard, qui ont ha la connaissance et nont paschoisi la crainte de lternel: une subite destruction viendra sur eux (v. 27; 1 Thes. 5:3). Mais, grce Dieu,il y a, dans cette multitude, des oreilles pour entendre, des consciences atteintes par les appels de la Sagesse.Celui qui mcoute habitera en scurit et sera tranquille, sans crainte du mal; il a trouv un refuge assur,le repos et la paix; il est dlivr de la colre qui vient (1 Thes. 1:10).

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    CHAPITRE 3

    CHAPITRES 3-9: Exposition dtaille de la Sagesse et de ses voies

    Aprs lexposition gnrale du sujet des Proverbes contenue dans les deux premiers chapitres, nousentrons ici dans le dtail de ce quest la Sagesse et de ce qui caractrise son chemin. Remarquons dabord que,depuis ce chapitre 3, jusqu la fin du chapitre 7, la Sagesse sadresse son fils. Ce nest quaux chapitres 8et 9 quelle sadresse tous les hommes, en rapport avec ce qui nous est prsent au chapitre 1:20-23. Elle

    parle donc ici ceux quelle a engendrs et ce mot fils acquiert par l une valeur toute particulire, Comme nouslavons vu, le fils est dj mentionn dans les deux chapitres dintroduction, mais ici ce terme est constant (3:1,11, 21; 4:1, 3, 10, 20; 5:1, 7; 6:1; 7:1, 20).

    Le chapitre 3 contient trois divisions principales marques chaque fois par le mot: Mon fils.

    Versets 1-10

    Dans les v. 1-4 nous trouvons les caractres que doit avoir son dbut le chemin dun fils de la Sagesse.

    Il est responsable de lenseignement quelle lui donne.

    v. 1-2. Ce qui doit caractriser le fils, cest la sujtion aux commandements mans de lautoritdivine laquelle il est tenu de se soumettre, et une mmoire exerce se rappeler les choses enseignes. Cesqualits ont pour consquence un prolongement de jours, et des annes de vie, et la paix. Toutes ces

    bndictions sont terrestres, car, on ne peut assez le rpter, les Proverbes nous placent sur le terrain dugouvernement actuel de Dieu sur la terre (Voyez aussi v. 10).

    ces caractres les v. 3-4 en ajoutent deux autres: la bont et la vrit qui sont la parure de lhommeintrieur. Elles ont t apportes ici-bas par Jsus Christ homme. Quant Christ, elles faisaient partie de lui-mme, elles taient Lui: La grce (qui est plus que la bont) et la vrit sont venues par Jsus Christ. Quant aufils de la Sagesse, il est tenu de les porter comme un ornement (cf. 1:9), peut-tre ici comme un joug doux etlger (cf. 6:21) et comme une parole prcieuse que son cur doit retenir pour trouver ce que Jsus a rencontr

    lui-mme, la faveur auprs de Dieu et des hommes (Luc 2:52).Aux v. 5-10 nous trouvons les principes daprs lesquels la Sagesse agit. Le fils doit l se confier en

    lternel et non dans son intelligence; 2 le connatre dans toutes ses voies, cest--dire y introduire le caractrede lternel; alors Il dirigera ses sentiers; 3 navoir aucune haute pense de sa propre sagesse (voyez Rom.12:16); 4 craindre lternel en lui donnant dans sa vie la place qui lui est due; et sloigner du mal, ce qui est laconsquence immdiate de la crainte de Dieu. Ces choses sont la sant de lenfant qui est spar des liensnaturels pour vivre ici-bas de sa vie propre et elles contribuent la croissance de ltre tout entier (v. 8). Enfin,v. 9-10, le fils doit : 5 honorer lternel en reconnaissant, par sa libralit, que tout bien dici-bas vient de Luiet doit retourner Lui. Dans ce cas, selon le gouvernement de Dieu, les biens terrestres seront multiplis celuiqui, reconnaissant devoir tout lternel, est un conome fidle dans ce quIl lui a confi.

    Versets 11-20

    v. 11-12. Il peut arriver que ces bndictions temporelles fassent dfaut au fils et quau lieu den jouir,il se trouve sous la discipline de Dieu. Doit-il, dans ce cas, mpriser la discipline ou perdre courage devant larprimande? (Voyez Hb. 12:5-6; Apoc. 3:19). Bien au contraire, elle est une bndiction toute spciale quiconfirme au fils de la Sagesse lamour de Celui qui la engendr.

    Les v. 13-18 contiennent la belle description du prix de la sagesse pour celui qui la trouve, et delintelligence pour celui qui la obtenue, aprs avoir renonc sa propre sagesse et sa propre intelligence (v. 5,7). Elle est une double source de bonheur, et pour celui qui la possde (v. 13), et pour celui qui la maintientfermement (v. 18). Tiens ferme ce que tu as, dit le Seigneur en Apoc. 3:11. La sagesse est un arbre de vie

    pour ceux qui la saisissent. Elle entretient, par ses fruits, la vie chez ceux qui la possdent. Pour nous cet arbrede vie est Christ (Apoc. 2:7), la Sagesse personnifie, et la vie quil donne est la vie ternelle. Ici les

    bndictions ne vont pas au-del des bndictions terrestres millnaires selon le gouvernement de Dieu, tandisque pour nous la paix, le bonheur, la vie que le Seigneur procure ont un caractre cleste. Il faut trouver, saisir la

    Sagesse, car elle est en dehors de nous et ne se trouve quen Christ.

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    v. 19-20. Aprs avoir montr les principes actifs de la Sagesse en nous, la Parole montre quelle setrouve dans sa plnitude, non pas en nous, mais dans lternel, dans Celui qui nous a enfants. Si je veuxconnatre ces trois choses, la sagesse, lintelligence, la connaissance, je les trouve toutes en Christ. Il les amanifestes lors de la Cration. Cest de Lui quil est dit: Tu as jadis fond la terre, et les cieux sont louvragede tes mains.

    Versets 21-35v. 21-26. Nous avons vu au v. 1 ce dont le fils doit se souvenir; au v. 11 ce quil doit estimer; ici nous

    trouvons ce quil lui faut garder ou observer: de saines penses quant lui-mme (cf. Rom. 12:3) et la rflexionquant lobjet que Dieu lui prsente. Lme vit par ces choses et elles sont comme un ornement pour ceux quiles possdent. Si nous occupons la dernire place pour donner la premire Christ, notre chemin naura pointdincertitude; nous marcherons comme de jour, sans broncher; la nuit ne nous effrayera pas et ne sera pour nousque loccasion du repos. Un autre moyen dchapper tous les piges est la confiance en Lui. Ainsi ltat ducur dun ct, et de lautre la confiance qui a marqu toute la vie du Seigneur, nous mettent parfaitement labri du sort qui attend les mchants.

    v. 27-30. Si, dans les versets prcdents ltat positif de nos curs nous met labri des piges delennemi, nous trouvons ici un tat pour ainsi dire ngatif lgard du mal, dans nos relations avec notre

    prochain. Ne pas refuser de lui accorder son d, ne pas attendre demain pour lui donner ce que nous pourrionslui remettre aujourdhui (il y aurait l quelque fausset); ne pas machiner du mal contre lui; ne pas contestercontre lui, quand nous navons pas de plainte formuler son gard. Labsence de toute pense goste est unfruit de la Sagesse chez celui qui possde celle-ci.

    v. 31-35. Quand il sagit, non plus du prochain, mais des hommes violents, pervers, mchants,moqueurs et insenss, que doit faire le fils de la Sagesse? Il doit rester entirement en dehors de leurs voies,car toutes ses bndictions sont du ct de lternel. Le secret de lternel est avec les hommes droits; il bnitlhabitation des justes; sil rsiste aux orgueilleux, il donne la grce aux humbles (voyez Jac. 4:6); il donne lagloire en hritage aux fils de la Sagesse. Ainsi toutes ces bndictions appartiennent ceux qui suivent ici-basun chemin de vraie sparation du mal. Tel tait le chemin de Christ.

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    CHAPITRE 4Versets 1-9

    Au chap. 4, la Sagesse nest plus communique directement, mais apprise dans les relations naturellestablies selon le gouvernement de Dieu (Voyez 1:8). Cest le pre qui enseigne (v. 1-9). Il a lexprience et une

    bonne doctrine. Cette dernire lui a t transmise par ses parents et cest par le cur et la soumission quil selest approprie. Cela rappelle 2 Tim 1:5. Lenseignement du pre est identique celui de la Sagesse elle-mme(3:1-2) et apporte les mmes choses quelle (3:34-35; 4:9). Il faut commencer par acqurir la Sagesse, car cetteacquisition est le commencement mme de la Sagesse (v. 7). Il faut que lme la convoite, y mette le prix, vendetout ce quelle a pour lacqurir. On lobtient en ne se dtournant pas des paroles de Sa bouche. Remarquez en

    passant le rle continuel que joue la Parole dans la conduite dun fils de la Sagesse. Nous trouvonsspcialement, dans ces quelques versets, ce que la Sagesse donne ceux qui lacquirent. Elle garde, conserve,lve, honore; elle met sur la tte une guirlande de grce; elle rend le Seigneur aimable dans la personne dessiens; elle donne pour lavenir une couronne de gloire.

    Versets 10-27

    v. 10-13. Depuis le chap. 4:10 jusqu la fin du chap. 5, les Proverbes nous entretiennent spcialementdes voies des fils de la Sagesse. Dans les versets qui viennent de nous occuper le pre dit ses fils: Que toncur retienne mes paroles, garde mes commandements et tu vivras (v. 4). Ici les annes de la vie sontmultiplies en gardant ces choses (v. 10). Il est naturellement question, selon tous les enseignements de ce livre,des bndictions terrestres sous le gouvernement de Dieu. Mais il ne sagit pas seulement de connatre etdacqurir ce que la Sagesse nous enseigne, den orner pour ainsi dire notre esprit. Le pre enseigne la voie sesfils et il sagit, pour eux, dy marcher. La Sagesse ne servirait de rien dans ce monde si elle ne nous conduisaitdans un chemin de sparation du mal et de glorification du bien selon Dieu. Conduits ainsi, les pas ne sont pasgns. On ne sera pas en perplexit, ne sachant quel chemin suivre; on ne bronchera pas, quand il sagira decourir pour atteindre le but; mais il faut tenir ferme linstruction et ne pas la lcher, car elle est notre vie (v. 13),et mme un arbre de vie pour ceux qui la saisissent (3:18).

    v. 14-17. La voie de la Sagesse est le privilge dun homme guid par lternel dans une marche quidcoule de Lui et qui correspond Sa pense, au milieu dun monde plong dans le mal. Dans tout ce passage, ilne sagit plus dun fils simple, cest--dire priv dintelligence mais dun fils qui la acquise par

    lenseignement de la Sagesse. LEsprit nous prsente deux chemins absolument opposs dans ce monde: lechemin des justes et celui des mchants. De fait, le monde ne contient que ces deux catgories de gens. Lemchant peut avoir un caractre plus ou moins accentu diniquit ou de perversit, mais aux yeux de Dieu ilnest pas autre chose quun mchant, et cest ce que lvangile met tout particulirement en lumire. Christ,dans sa personne, est la parfaite expression du juste dans le chemin de la Sagesse.

    Les v. 18-19 nous prsentent le contraste entre le sentier des justes et des mchants. Comme tait lechemin de Christ, celui du juste est resplendissant de lumire, seulement il natteindra sa perfection, la mesurede la stature de la plnitude du Christ, que lorsque le plein jour sera tabli. Il y a progrs dans notreconnaissance et dans notre jouissance jusqu ce que nous soyons parvenus la pleine lumire.

    Quant au chemin des mchants, prenons-y garde: si nous y mettons seulement le pied nous seronsfatalement entrans de chute en chute. Il ny faut pas entrer, sinon lon y marchera; il ny faut pas mme passer,

    mais sen loigner, se tenir distance, sen dtourner, passer outre. Aucune sparation du mal ne saurait tre tropcomplte ou trop svre. Cest le chemin du chapitre 2:12-15.

    v. 20-27. Lexhortation au fils de la Sagesse se fait toujours plus pressante, car on y trouve unegradation (Voyez v. 1 et 10). Il faut avoir ici continuellement devant les yeux les paroles de la Sagesse, mais ilfaut, avant tout, les garder au-dedans du cur, car elles sont vie et sant de tout notre tre. Mais, en outre (v.23), nous avons garder avec grand soin notre cur lui-mme, car les rsultats extrieurs de la vie que nous

    possdons ont leur source dans le cur. Quand le cur nest pas soigneusement gard, il nen sort que du mal,car (v. 24) nous avons continuellement affaire au mal en nous, une volont dont la langue est le premier et le

    plus dangereux instrument. Il nous faut en outre (v. 25) un il simple quant lobjet que nous poursuivons, ladroiture du regard qui ne fixe que ce seul objet: Christ, la Sagesse.

    v. 26. Dieu lui-mme nous ayant fait connatre le chemin de la Sagesse, il faut que nous y marchionsavec droiture, sans nous en carter, ni droite, ni gauche, et nous serons ainsi mis labri du mal dans notreconduite. Le cur, la bouche, les yeux, les pieds, agiront de concert, pour nous garder dans un chemin quisera en tmoignage Celui qui nous aime.

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    CHAPITRE 5

    Ce chapitre continue le sujet de nos voies commenc au chapitre prcdent. Il sagit ici, avant tout, dela puret de nos voies qui fait pendant aux v. 20-25 du chap. 4. Dans ces deux cas je serais tent de supposer quecest la Sagesse mme (et non le pre comme au chap. 4:1) qui parle son fils. Quoi quil en soit, au chap.

    4:20-25, il sagit de droiture; ici, de puret dans la marche. Les convoitises de la chair souillent et dtruisentlme, source des affections naturelles.

    Versets 1-6

    v. 1-2. Il faut avoir une volont soumise lintelligence divine, prte recevoir ce que la Sagesseenseigne; alors on garde les penses rflchies, cest--dire selon les paroles dun frre: la promptitude de

    perception morale de la pense du Seigneur. Et pour que tes lvres conservent la connaissance. Les lvressont lexpression du cur. Si ce dernier est en rgle, et si la volont est soumise, notre parole exprimera laconnaissance divine.

    v. 3-6. Ltrangre est toujours, dans la Parole, la femme qui est en dehors dune relation divinementtablie. Il ne peut y avoir l que corruption. Ce qui est tranger nos relations avec Dieu nous attire

    naturellement, cause de la chair qui est en nous, et cest le miel. Lapparence peut tre belle; la nature prteune grce, mme un extrieur spirituel (lhuile) ce qui nest au fond que lappt de la chair, mais, quand lmesy est laiss prendre, la fin nest quamertume et destruction. Ses pieds descendent la mort, ses voies sonterrantes, nont aucun centre de direction, sloignent de plus en plus de Dieu. Il va sans dire que ces vritssappliquent aussi aux rapports avec la femme, en dehors des liens du mariage, mais il ne faut pas oublier que,dune manire gnrale, la femme trangre est lemblme de la corruption charnelle, l o existent des liensselon la nature, et comme telle elle reparat maintes fois dans les Proverbes.

    Versets 7-14

    Si lon admet que la Sagesse elle-mme a parl depuis le chap. 4:10 au chap. 5:6, il semble quici le prerecommence parler ses fils comme au chap. 4:1 et cette communion du pre selon la chair, avec les penseset les exhortations de la Sagesse elle-mme laquelle, ds le commencement est Christ cette communion,dis-je, est dune grande beaut. La seule sauvegarde pour les fils est de tenir leur chemin rsolument loign deltrangre, de fuir mme lendroit o elle habite. Sapprocher de sa maison serait dj le fruit dune curiositmalsaine. Limprudent, avant mme quil sen ft peut-tre rendu compte, aurait perdu son honneur et lauraitlivr entre ces mains corrompues. Ses annes seraient livres au Malin, sans misricorde pour la misre quil afait natre. Tout le travail des jours, passs dans la saintet, serait perdu jamais, donn dautres. Puisviendra la fin, les regrets cuisants, la chair et le corps consums. Comment, dira celui qui est devenu la proie deltrangre, ai-je pu har linstruction, mpriser la rprhension? Comment ai-je t sourd la voix du pre quiminstruisait, et lexprience de la Sagesse? Mais, grce Dieu, avec lamertume de la repentance et le

    jugement complet de soi-mme, il y a un relvement possible. Peu sen est fallu que je naie t dans toutesorte de mal, au milieu de la congrgation et de lassemble! (v. 14). La communion de lAssemble peut treretrouve; lme est arrte temps et restaure pour ne pas tomber dans toute sorte de mal, et subir une chutedfinitive dont elle ne pourrait plus se relever.

    Versets 15-23

    v. 15-20. Il faut par contre que le fils de la Sagesse conserve soigneusement les relations naturellestablies et sanctionnes de Dieu. Il doit rester attach la femme de sa jeunesse qui fait partie du peuple delternel, car la qualit dtrangre laurait absolument disqualifie pour y appartenir. Combien cela estimportant aussi pour le mariage chrtien! Impossible daccepter, quant cette relation, aucune alliance avec lemonde. Il doit y avoir sparation complte. Nous avons nous en tenir la source de rafrachissement que Dieunous a donne, au sein de Sa famille, dont nous faisons partie. Sil en est ainsi, nous serons bnis au dehors dansce qui sera sorti de cette union, et la bndiction sera prouve mme dans les places, dans les lieux o lemonde se rassemble (v. 16), bndiction qui rappelle un peu celle dont il est parl en Jean 7:38. Lhomme ne semultiplie pas par les unions illgitimes; lamour vrai, uni aux grces de la jeunesse, se rencontre dans lesrelations sanctionnes et approuves de Dieu.

    v. 21-23. Ce nest pas seulement aux consquences de nos voies que nous avons prendre garde; il

    nous faut penser bien davantage la manire dont Dieu les considre et les juge. Les voies de lhomme sontdevant les yeux de lternel, et il pse tous ses chemins. Un fait est tabli, cest quIl fera porter aux

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    mchants leurs fautes, tandis quil reste une discipline pour le juste, afin quil puisse tre dlivr des suites deson garement.

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    lhomme adultre, et Dieu le laisse l sous le coup dun jugement dont la grce seule est capable de ledlivrer! Moralement ladultre sapplique lamiti du monde (Jac. 4:4).

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    CHAPITRE 7

    Il y a une diffrence dans les Proverbes entre la prostitue, la femme trangre et ladultre. La premirevit dans la corruption, sans lien qui lattache la socit; la seconde ne tient pas compte de ses relationsnaturelles tout en en gardant lapparence, comme nous en avons lexemple dans la femme Samaritaine; elle na

    du reste aucune relation avec le peuple de Dieu; la troisime a rompu elle-mme le lien ordonn de Dieu. Cestune rvolte ouverte contre lordre tabli et reconnu de lternel pour son peuple.

    Ce chapitre nous parle de la femme trangre (le chap. 6, surtout de la mauvaise femme et de la femmeadultre). Il nous prsente le pige dans lequel peut tomber un fils de la Sagesse quand il est simple, cest--direquil manque de sens, et ne nous parle pas des habitudes corrompues dun monde que ce mme fils pourra, sousla direction de la Sagesse, traverser comme nen tant pas.

    v. 1-5. Ici la Parole est le grand prservatif du mal, et nous ne pouvons assez y insister. Comment unjeune homme rendra-t-il pure sa voie? Ce sera en y prenant garde selon ta Parole (Ps. 119:9). Par la Parole, lavrit et la volont de Dieu sont infuses davance dans son cur, en sorte quil soit sur ses gardes quand latentation se prsente. Il faut que la Parole soit associe tous nos actes, lie sur nos doigts, mais il faut en outreque nous layons crite sur la tablette de nos curs, quelle fasse partie et soit insparable de nos secrtes

    penses et de nos affections. La rception de la Parole nous donne conscience de nouvelles relations et dunenouvelle nature qui nous mettent en rapport dintimit avec la Sagesse et lIntelligence (v. 4). Nous sommesainsi, par ces relations mme, gards de la femme trangre, de chercher des rapports avec le monde corrompu,dont lamiti ou les appts nous privent de toute communion avec Dieu.

    v. 8-10. Et cependant, le jeune homme qui entre en scne ici est un fils! (Voyez note v. 7 dans laversion Pau-Vevey [= version connue en 1999 sous le nom J. N. Darby]). Jamais, nous le rptons, ce nom nestappliqu dans les Proverbes aux enfants du monde; mais la nature charnelle de ce jeune homme fait de lui unsimple, un homme priv de sens, incapable de discernement, ne pouvant tre distingu des hommes dumonde, dpourvus eux-mmes de sens, qui lentourent.

    Ce nest pas dlibrment quil agit ainsi, mais il est oisif et simple, et il y a chez lui tous leslments dune chute. Il na pas cultiv lamiti de lintelligence et les saintes relations avec la Sagesse; il na

    pas gard les commandements et lenseignement des parents et a laiss ltat naturel de son cur monter du

    fond et staler la surface. Ah! sil avait pris garde lexhortation du chap. 6:6-11, au sujet de la paresse! Maisnon, une curiosit malsaine, consquence du dsuvrement, lui fait suivre ce chemin. Ce nest pas que savolont ly pousse, mais une vie non rgle, en vertu du manque dactivit, lengage dans cette voie, presque son insu. Cette inactivit laisse une certaine libert aux mauvais dsirs qui sommeillent. Il va, sans peut-tre senrendre compte, chercher aventure et cest la nuit. Certes, ce nest pas lheure de la Sagesse qui vit en pleinelumire et la rpand autour delle. Il y a oisivet, curiosit des choses de la nuit, une conscience quisaccommode aisment des tnbres.

    v. 10-23. Quy peut-il? Il ne cherchait pas loccasion; ce nest pas sa faute si elle sest prsente! Sansdoute, mais loccasion saisit toujours les mes non gardes, prtes en consquence se laisser sduire, tandisque la sagesse nest jamais domine par loccasion, mais la saisit pour le bien (ph. 5:16). Que voulait-il donc?Quattendait-il en se promenant au crpuscule, si ce nest de convoiter, vaguement peut-tre, ce qui se

    prsenterait lui, de considrer avec curiosit le coin o demeurait cette femme?

    La hardiesse, le bruit, lagitation incessante, un esprit toujours sur le qui-vive, la ruse, leffronterie,lendurcissement, caractrisent ltrangre. Elle sempare de celui qui est sans volont contre le mal, lenvahit. tous ces caractres elle ajoute les douces paroles et les flatteries. Ah! sil avait joui de cette prcieuse paix quela Sagesse apporte, sil avait ralis la crainte de lternel qui est de har le mal et daimer le bien, il aurait euhorreur de tout ce bruit et de toutes ces paroles. Mais non! Le voil pris au pige; il va tte baisse comme le

    buf la boucherie; comme un homme, les pieds garrotts, qui marche petits pas jusqu ce que le trait mortellui transperce le foie. Hlas! ce nest plus en vain que le filet est tendu devant loiseau (1:17) qui se hte vers le

    pige!

    v. 24-27. Mais Dieu se sert de ces choses pour linstruction de ses fils. Il y va de leur vie (v. 23). Ilfaut donc couter, de peur de descendre dans les chambres de la mort!

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    CHAPITRE 8Versets 1-21

    Ces versets forment la premire partie du chap. 8. En la comparant avec la Prface des Proverbes (1:1-7),nous trouvons que tout ce qui nous est donn dans cette prface comme tant le contenu du livre, nous est

    montr au chap. 8 comme le fruit de lenseignement dune personne, de la Sagesse elle-mme.Au chap. 7, la femme trangre murmure dans la nuit; ici, la Sagesse crie en plein jour, en plein public et

    sadresse tous.

    Le monde est le domaine o ces deux femmes exercent leur activit. Lune se complat aux tnbres quiaveuglent les hommes, lautre cherche par tous les moyens ouvrir leurs yeux la lumire. De quel ct sera lavictoire? Tout ce livre met en garde contre la femme corrompue et produit en public la Sagesse pour la fairetriompher.

    Nous avons dit quici la Sagesse est une personne; or cette personne est Christ. Il est digne de recevoirtout honneur, mais lui-mme donne la prudence aux simples, le sens aux sots; toutes ses paroles sont justice,clart pour lintelligence, droiture, instruction, connaissance; il donne le rgne et la force et tous les vrais biens ceux qui laiment.

    Reprenons ce passage en dtail:

    v. 1. La Sagesse applique la lumire divine au bien et au mal, et tout ce sur quoi nous avons formerun jugement. Elle dcouvre tout. Elle est lintelligence; elle a, seule, la capacit de comprendre les penses deDieu et de se les approprier, mais aussi de les communiquer dautres. Quiconque coute sa voix est mis enrapport avec Dieu lui-mme, dans ce monde de tnbres. Elle aurait pu laisser le monde aller son train jusquau

    jugement final, mais non: elle ne se donne pas de repos, elle travaille sans cesse, parce quelle est la grce.

    v. 2-3. Description du lieu o la Sagesse rencontre lhomme, lhomme tomb qui a organis sonexistence sans Dieu, qui sest cr une activit o tout manque, parce que Christ, la Sagesse, y manque. LaSagesse se trouve seule vis--vis du monde. Elle va chercher lhomme partout o elle pense le trouver. Elle semontre en public, de manire que chacun puisse la voir. Elle se tient sur les hauteurs, descend dans les villes,

    accoste les passants, les voyageurs, les hommes runis en communaut; elle se tient aux portes o ils traitent deleurs affaires et rendent la justice.

    v. 4. vous hommes, crie-t-elle, et sa voix sadresse aux fils des hommes. Aucun nest except.Elle sadressera tout autrement aux fils, ceux qui lui appartiennent. Nous voyons ici la grce qui veut quetous les hommes soient sauvs.

    v. 5. Elle nest pas venue chercher la vrit chez les sages, car elle est elle-mme la vrit, mais elleest venue lapporter aux inintelligents, aux ignorants, aux insenss.

    Les v. 6-11 nous disent ce que sont les paroles de la Sagesse. Elle dit des choses excellentes et des chosesdroites, tout ce qui a trait la vrit, et elle a horreur du mal. Les paroles de la Sagesse font trouver un cheminselon Dieu au milieu dun monde pervers et tortueux; elles sont justes, claires et droites; aussi les intelligents qui

    les ont reues estiment quelles sont sans prix; ils possdent un bien qui dpasse toutes les richesses que lemonde pourrait offrir.

    v. 12-16. Ici la Sagesse se dcrit elle-mme, comme seule la perfection divine a le droit de le faire. LaSagesse demeure avec la prudence. Elle a le discernement subtil, celui du serpent (Matt. 10:16), par lequel tousles piges sont reconnus, pour les viter. Cette prudence, le Seigneur la montrait dans lhistoire du tribut deCsar ou quand il rpondait aux pharisiens: Le baptme de Jean tait-il de Dieu ou des hommes? La Sagessetrouve la connaissance qui vient de la rflexion. Cette connaissance sonde les difficults, les ayant pesessoigneusement pour les affronter. Cest ainsi que le Seigneur dressait sa face pour monter Jrusalem, ou quilembarquait ses disciples sur la mer agite.

    La crainte de lternel, cest de har le mal, et cette crainte na-t-elle pas t ralise dans toute la viedu Sauveur? Aussi peut-il dire ici: Je hais lorgueil et la hauteur, et la voie diniquit, et la bouche perverse.

    Je suis doux et humble de cur, disait-il. Il faisait des traces droites ses pieds; Il tait lexpression absoluede ce quIl disait. moi le conseil et le savoir-faire; je suis lintelligence; moi la force (v. 14). Tout ce qui

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    est bon pour la conduite de la vie, pour surmonter les difficults, pour viter les piges, ne le trouvons-nous pasen Lui? Il est la source intarissable de tout bien et se montre tel en toute occasion.

    Enfin, aux v. 15-16, cest Lui qui est la tte du gouvernement de Dieu sur la terre; Lui qui se sert desrois, des chefs, des nobles, des juges, pour conduire les choses comme sa sagesse lentend, et amener sesinstruments accomplir Ses propres desseins, souvent contre leur volont.

    v. 17-19. Ceux qui aiment la Sagesse pour elle-mme, ceux qui la recherchent, sont aims delle et latrouvent. Si quelquun maime, dit le Seigneur, il gardera ma parole, et mon Pre laimera; et nous viendrons lui, et nous ferons notre demeure chez lui. Celui qui ne maime pas ne garde pas mes paroles (Jean 14:23-24).

    v. 20-21. La Sagesse nest jamais trouve hors des chemins de la justice et du juste jugement: de lajuste apprciation des choses qui a caractris la voie de Christ homme ici-bas.

    Ici se termine la premire partie de ce chapitre.

    Versets 22-36

    De plus en plus se dessine ici la personne de Christ, de Celui qui nous a t fait Sagesse de la part de

    Dieu (1 Cor. 1:30). Nous venons de voir la Sagesse personnifie, visitant ce monde et les hommes qui sytrouvent, les appelant du sein de la foule pour quils viennent elle, et apprennent delle qui seule peut leurdonner abondamment tout ce qui leur manque. Maintenant nous sommes transports dans lternit pour voirque la Sagesse y existait en personne dans les Conseils de Dieu.

    v. 22. Lternel ma possde au commencement de sa voie, avant ses uvres danciennet. Lapense complte de Dieu en Christ existait ds lternit, avant que ft tabli le premier commencement desorigines de la cration, avant mme quil y et un commencement.

    v. 24-26. Elle a t enfante, mise au jour, prte laction, avant les origines de la terre. Le momentvenu, lorsque Dieu navait pas encore fait le commencement de la poussire du monde, cest--dire navait

    pas fait sortir du nant les premiers lments de la Cration, la Sagesse est entre en action. Elle tait l, avant lapremire manifestation de la puissance cratrice. Nous avons trouver le sentier de la Sagesse dans la crationruine, mais le conseil de Dieu tait avant la cration, avant la ruine, avant le sentier pour la traverser.

    v. 27-31. La cration a t le fruit de la Sagesse; la terre est la sphre de son dploiement, mais laSagesse elle-mme est avant tout cela. Elle tait une personne divine avec Dieu, mais elle tait Dieu; distincte deLui, mais absolument de mme nature; ct de Lui, son nourrisson, figure qui exprime le caractre de cetteintimit, et les dlices de Dieu dans sa personne; elle-mme, toujours en joie devant Lui, en sorte que ces dlicestaient mutuelles. De ce divin accord est sortie la cration, mais ctait dans la cration lhomme, que Dieu, queChrist avait en vue. Ses dlices taient dans les fils des hommes. Les dlices ont atteint pleinement leur but etleur rsultat en vertu de luvre de Christ qui, devenu homme pour accomplir la Rdemption, a donn aux filsdes hommes sa propre place, comme homme, dans la gloire.

    Toute cette uvre est omise ici, pour tre pleinement dveloppe dans le Nouveau Testament; car le sujetde ce chapitre est lexaltation de la Sagesse dans une personne qui, en vue de laccomplissement des desseinsternels de Dieu, trouvait ses dlices dans les fils des hommes, et (comment exprimer mieux ses propres

    dlices!) devenait homme, devenait comme homme les dlices de Dieu (Celui-ci est mon Fils bien-aim, en quijai trouv mon plaisir), et, dans sa propre personne, pouvait tendre les dlices divines sur tous les rachets!

    v. 32-36. Maintenant donc, fils, coutez-moi, dit la Sagesse, cette personne bnie. Elle sadresseaux fils, comme, au v. 6, elle stait adresse aux hommes. coutez-moi, car je suis la grce qui trouve sesdlices dans la jouissance de son uvre. Bienheureux lhomme qui mcoute, dit-elle, car celui qui matrouve a trouv la vie et la faveur de lternel repose sur lui!

    Hlas! combien dhommes ne lcoutent pas, ne laiment pas, refusent ses dons, la hassent! Leur cheminest le chemin de la mort!

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    CHAPITRE 9

    Au chap. 1, v. 20 des Proverbes, la Sagesse crie au dehors, elle fait retentir sa voix sur les places; ellecrie lentre des lieux bruyants, aux ouvertures des portes; elle prononce ses paroles dans la ville. Ellesadresse aux hommes dans leur tat naturel: aux simples qui sont dpourvus de sens, aux moqueurs qui renient

    la parole de Dieu, aux sots qui hassent la connaissance de la Sagesse et de linstruction. Mais il arrivera unmoment o la Sagesse abandonnera tout espoir de ramener les moqueurs et estimera bienheureux les fidles quirefusent davoir des rapports avec eux!

    Au chap. 8:1-11, la Sagesse se tient debout au sommet des hauteurs, sur le chemin, aux carrefours, ct des portes, lentre de la ville, l o lon passe pour entrer. Cest en un mot au milieu du bruit et dutumulte du monde quelle appelle les hommes et les fils des hommes. Ici, comme au chap. 1, elle crie. Sa voixest assez leve pour tre entendue. Tout ce quelle propose, toutes les paroles de sa bouche, apportent auxhommes la justice, la lumire, la droiture, la connaissance (v. 8-9) et linstruction (v. 10).

    Au commencement du chap. 9:v. 1-6, nous avons un autre aspect de la Sagesse. Elle a bti sa maison.Il y a un lieu o elle habite et qui lui appartient, mais cest l quelle convie ceux qui sont dpourvus de sens etdintelligence venir sabriter, car elle leur offre un refuge. Elle a taill ses sept colonnes, les colonnes qui

    parent sa maison, une plnitude de force et de puissance fermement tablies, et qui en font un asile qui ne peuttre branl. Mais elle ne se borne pas seulement offrir chez elle un abri sr tous ceux quelle appelle. Elle asacrifi ses btes, mixtionn son vin, dress sa table. Cela ne rappelle-t-il pas le grand souper, le souper de lagrce en Luc 14? Dans ce dernier chapitre, le matre envoie ses esclaves; ici la Sagesse invite au souper par sesservantes. Comme pour le grand souper, elle ne sadresse pas aux sages, aux opulents, aux intelligents de cemonde, mais ceux qui sont dpourvus de sens, qui suivent le chemin de la folie. Elle leur dit: Venez! Elle crie.Comme aux chap. 1 et 8, elle cherche le monde l o il se trouve; elle invite ici les hommes entrer dans samaison, sasseoir sa table, prendre leur part de la nourriture excellente quelle leur a prpare. Elle ditmon pain (v. 5) en contraste avec le pain de la folie (v. 17). Elle convie la joie (son vin mixtionn) quedonne un salut accompli, une table o dj tout est prt.

    v. 7-12. Celui qui reoit cet appel devient, par ce fait mme, un fils de la sagesse, un sage. Mais cenest fini des moqueurs auxquels la Sagesse sadressait au chap. 1:22. Ils nont pas voulu recevoir linstruction;leur sort est dsormais fix; ils nont aucune part avec les sages. Il faut tre sage pour crotre en science et pour

    aimer mme la rprhension. Le sage nestime pas tre quelque chose; il est humble, sachant do il a t tir, etdsire crotre en science par linstruction de la Sagesse. Or comment devient-on sage? Le commencement, le

    principe mme de la sagesse, est la crainte de lternel (v. 10). Elle consiste donner Dieu la place qui luiappartient; mais on nentre pas en sa sainte prsence sans har immdiatement le mal (8:13) et sans vouloir le

    bien que Dieu veut. Cela suppose une relation connue entre lhomme et Dieu: il hait ce que Dieu hait; il aime ceque Dieu aime. Ce nest pas que le sage, une fois entr dans la maison de la Sagesse et assis son festin aitatteint la perfection. Il ne peut latteindre dans ce monde. Sil est sage et juste il a besoin dtre continuellementrepris, instruit, enseign car Dieu ne retire pas ses yeux de dessus le juste (Job 36:7) pour crotre ensagesse et en science. Lintelligence lui vient par la connaissance du Saint, de Celui qui est personnellement laSagesse mme, mais il naura atteint cette pleine connaissance que lorsque, le voyant tel quIl est, il Lui serasemblable.

    v. 13-18. En contraste avec la Sagesse, nous avons la femme folle. Combien de fois ne revient-elle

    pas dans ces premiers chapitres (2:16-19; 5:3-6, 20; 6:24-26, 27-35; 7:5; enfin ici 9:13-18)! La femme folle estla chair corrompue qui attire les insenss, les hommes sans rflexion, sans connaissance, sans crainte de Dieu.Tout manque cette femme: Elle est folle, sotte, ignorante et ne peut instruire personne. Elle entoure de bruit (v.13) ceux qui sgarent. Cest, en effet, dans le bruit continuel du monde que les hommes stourdissent et sontincapables dentendre la voix de la Sagesse, quelque hautement que son cri retentisse. Tandis que la Sagesse setient debout (8:2), toute sa mission, la folie sassied (v. 14). Elle cherche ses aises et simule le repos aux yeuxde ceux quelle appelle. Ils se laissent prendre ce mensonge. Elle se tient lentre de sa maison, cachant tous que cette maison est vide, chancelante, sans colonnes et ne contient rien qui puisse nourrir ou donner unevraie joie. Elle est sur un trne, dans les lieux levs de la ville, elle parle lambition des hommes, leur

    promet la domination qui rpond lorgueil de la vie, et leur donne la preuve que cest elle (non la Sagesse)qui a atteint cette domination. Sa pense est de dtourner du droit chemin (v. 15), tandis que la Sagesse fait

    prcisment le contraire. Qui est simple, dit la femme folle, quil se retire ici (v. 16). Elle prononce les mmesparoles que la Sagesse au v. 4, afin de tromper ceux qui sont privs de sens, car elle ne leur ouvre pas la porte etna point de repas prpar pour eux. Chez la Sagesse tout est grce, vrit, lumire; chez la femme folle, tout est

    mensonge, mystre et tnbres. Elle conseille aux fous de sapproprier en cachette ce qui ne leur appartient pas.Elle dit: Les eaux drobes sont douces, et le pain mang en secret est agrable (v. 17). La mauvaise foi sera

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    toujours la base de la recherche des choses du monde. Cest ce que les hommes appellent de lhabilet. Lafolie dit: Elles sont douces quand on les drobe; elles sont agrables quand on peut se les approprier sans que

    personne en sache rien. Toutes ces choses, la folie les murmure loreille; elle ne les crie pas; car commentpourrait-elle produire en public ses mauvais conseils? Au contraire la Sagesse crie; elle veut tre entendue (1:20;8:4; 9:3). Comment la grce et la vrit, adresses tous, craindraient-elles dlever la voix? Voyez Jean-Baptiste, rendant tmoignage Celui qui vient aprs lui (Jean 1:15). Voyez le Seigneur rendant tmoignage sa

    propre mission (Jean 7:28; 12:44)!Hlas! la femme folle parle lhomme selon le cur de lhomme, cur tnbreux qui le conduit aux

    tnbres ternelles! Quel contraste entre les profondeurs du shol, o la folie prcipite ses victimes, et la vie, lafaveur de lternel, les dlices, que la Sagesse trouve dans les fils des hommes en les amenant Dieu (8:31, 35)!

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    Deuxime partie: CHAPITRES 10 24

    Remarques prliminaires

    La seconde partie du livre que nous tudions est compose de sentences, de maximes, dallgories,dnigmes. Ces Proverbes sont parfois isols, mais forment souvent des groupes trs marqus que nous nousappliquerons faire ressortir au courant de cette tude. Larrangement des Proverbes est dorigine divine, aussi

    bien que celui de lEcclsiaste ou des Psaumes et fait appel la Rflexion pour tre compris. Ceux qui nevoient pas cet arrangement manquent des qualits, requises du fils de la Sagesse, pour comprendre les pensesde Dieu, contenues dans les Proverbes.

    Cependant ltude de cette seconde partie prsente deux cueils viter. 1 Ngliger la suite des penses,si frquente, comme nous lavons dit, et sans laquelle une bonne partie du sens nous chapperait, mais aussi, 2vouloir forcer la liaison entre une srie de proverbes et introduire ainsi dans cette tude un lment d limagination humaine et non lEsprit de Dieu. Notre seule sauvegarde pour viter ces cueils sera unedpendance constante de la direction et de lenseignement du Saint-Esprit.

    Nous sommes aux prises dans cette tude avec une troisime difficult: celle de la traduction. Plus que

    dans aucun autre livre de lAncien Testament, la traduction des Proverbes, en vertu de la condensation de lapense et de sa brivet voulue, a prt des versions diverses, et parfois diamtralement opposes. Parmi lesplus rcentes il en est peine une qui mrite crance, les traducteurs ayant souvent rabaiss le texte au niveaudes maximes non inspires quon pourrait appeler la sagesse proverbiale des nations. De cette manire,lenseignement divin a t obscurci par les versions dont nous parlons. La plupart des anciens traducteurs quitaient des hommes de foi ont t prservs de ce danger, mais souvent le manque dintelligence des grandesvrits de lAncien Testament les a entravs quand il sagissait de rendre le sens exact des Proverbes.

    part ces obstacles, le traducteur le plus enseign de Dieu se trouve parfois dans lembarras de choisirentre deux sens, quand le texte en offre une traduction galement plausible. Une remarque faite bien desreprises par des traducteurs intelligents (et par ce mot jentends, non pas des hommes trs savants dans la languehbraque, car ils sont souvent les pires traducteurs, mais des hommes qui, la connaissance de la langue,

    joignent lintelligence spirituelle des penses de Dieu, oppose tout rationalisme); cette remarque, dis-je, est

    qu choisir entre deux versions, celle des deux qui offre en apparence le sens le plus obscur, a souvent le plusde probabilit dtre la vraie. Combien cette constatation condamne le rle de la raison humaine dans les chosesde Dieu! Mais, de plus, le mme mot hbreu, et ce cas est assez frquent, peut avoir deux sens diffrents. Lequelchoisir? Ici, lintelligence spirituelle est de nouveau seule capable de nous fournir le sens divin. Do cetteconclusion que des chrtiens ignorants nous donneront parfois une mauvaise traduction, mais que des savantsqui nont pas la vie de Dieu la donneront toujours mauvaise quand un passage fera appel lintelligencespirituelle.

    Ajoutons encore que lon peut rencontrer ici et l deux sens galement prcieux dans le mme Proverbe(et ce livre est, en vertu de sa structure, peu prs le seul de la Parole o cette constatation soit frquente), mais,dans ce cas, ces deux sens ne se contredisent jamais. Souvent enfin lon trouve dans le mme Proverbe uneinterprtation qui se rapporte des circonstances terrestres, alternative la plus habituelle puisquelle correspondau but mme du livre, et une interprtation spirituelle. Il va sans dire que toutes deux sont selon la vrit.

    La conviction quune tradition rationnelle (nous ne disons pas rationaliste) offre souvent un dangerpour linterprtation du texte, nous fait insister de la manire la plus srieuse sur la Version intitule Paris-Pau-Vevey, la seule vraiment intelligente de nos versions franaises, que de regrettables ides prconues ont fait, leur grand dtriment, ngliger par un grand nombre de lecteurs chrtiens. Cette mme Version, publie enallemand, sous le titre de Version dElberfeld, jouit depuis un grand nombre dannes dun accueil favorabledans les milieux chrtiens de ce pays, et y est ouvertement prfre aux autres versions allemandes.

    Telle est donc la raison qui, dans cette tude, nous fait nous tenir, mais non pas aveuglment, la versionParis-Pau-Vevey. Les lecteurs qui ne la consulteraient pas auraient souvent de la peine se faire une juste idede la porte de nos commentaires. Au reste, pour leur faciliter la tche, nous reproduirons toujours dans notretexte chaque proverbe ne comprenant quun seul verset; mais comme, dans la premire partie, nous navons pureproduire les paragraphes composs de plusieurs versets, nous ferons de mme ici, pour ne pas grossir outremesure notre volume.

    Une ou deux autres remarques sont encore ncessaires. Chaque Proverbe est gnralement compos dedeux courtes sentences, balances, sans rapport apparent avec le Proverbe qui prcde ou qui suit. On se

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    tromperait beaucoup si lon sen tenait cette apparence. De fait, comme nous lavons dj mentionn, lesProverbes offrent beaucoup plus souvent quil ny parat premire vue un lien qui les unit lun lautre, et celaest si vident que ce lien se fait parfois sentir sans interruption pendant des chapitres entiers, parfois dans unesrie assez longue de versets, ou enfin dans une srie de deux ou trois. Nest-il pas dit, dans lEcclsiaste, queSalomon a pes et sond, et mis en ordre beaucoup de Proverbes (Ecc. 12:9)?

    Dautres fois il nexiste aucune liaison quelconque entre les divers Proverbes, ou bien deux Proverbesqui se lient videmment lun lautre sont spars, comme dessein, par plusieurs versets. Le but de cetapparent dsordre nous semble indiqu dans les premiers versets du premier chapitre de ce livre, lesquels enconstituent la Prface. Le jeune homme est, par ce moyen, pouss lattention, ltude, la connaissance, laRflexion, car les penses de Dieu ne se laissent pas saisir la lgre et comme premire vue. Le lecteur estoblig de revenir en arrire pour sapproprier les divers aspects dune vrit et en reconstituer lui-mmelensemble. Souvent du reste, ces versets sans ordre apparent servent de complment des penses mises dansles chapitres prcdents.

    Les rptitions de Proverbes sont frquentes et nous les signalons chaque fois (*). Il est cependant trsrare quun Proverbe soit rpt en termes absolument identiques. Mme dans ce dernier cas la ncessit de larptition saute aux yeux. La plupart du temps un seul des deux membres de la phrase est rpt et obtient, parle membre nouveau, laddition dune prcieuse vrit supplmentaire. Il est dun intrt tout particulier decomparer entre eux les Proverbes analogues et il y a toujours un grand profit constater en quoi ils diffrent.

    Nous avons t parfois obligs de nous abstenir de cette dissertation pour ne pas allonger outre mesure un travailqui dpassait dj les limites habituelles.

    (*) Voyez la note page 66 [= explication sur 10:1].

    Dans linterprtation des Proverbes, lon ferait fausse route si lon ne comprenait pas que lesbndictions y sont terrestres et que le jugement consiste dans la privation de ces bndictions, allant jusqu lamort corporelle, et jusqu tre plong dans le Shol, lieu vague o vont les mes aprs la mort.

    Il nous arrive souvent dillustrer par quelques-uns des faits innombrables de lhistoire dIsral, ou parquelques sentences du Nouveau Testament les vrits contenues dans les Proverbes. Nous navons pu enindiquer quun nombre limit, laissant au lecteur la joie de dcouvrir des illustrations nouvelles qui lui rendrontencore plus prcieuse la lecture de ce Livre.

    On ne peut assez recommander, dans ltude des Proverbes, de prendre garde aux mots. Nous y avonspourvu, dans une certaine mesure, par les Remarques prliminaires de la premire partie, quil sera utile davoirsouvent sous les yeux. Les mots sont traduits avec la plus scrupuleuse exactitude dans la Version qui forme la

    base de cette tude. Chaque mot contient une grande richesse de penses, et celui qui ny prend pas gardeprouve une perte relle.

    Enfin, pour clore ces Remarques, nous sentons vivement notre insuffisance sur bien des points. Dieuveuille que nous ayons t placs de telle manire sous la dpendance du Saint-Esprit que nous navancions rienqui soit en dsaccord avec la pense du Seigneur. Toutefois, conscients de notre infirmit, nous sommesconsols par la conviction que tout ce qui est juste et vrai dans ces pages vient directement de Lui.

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    CHAPITRE 10

    Premire srie CHAPITRES 10 11

    Verset 1

    Un fils sage rjouit son pre, mais un fils insens (sot) est le chagrin de sa mre.

    Voyez 15:20 (*).

    (*) Les passages dsigns ainsi et cits immdiatement aprs la sentence indiquent les rptitions totalesou partielles du Proverbe.

    Ce verset est initial et sert dintroduction, non seulement ce chapitre, mais tous les chapitres suivants.Nous y trouvons (voyez ce qui en est dit au dbut de cet ouvrage) les caractres du fils, plac souslenseignement des parents qui lui communiquent le fruit de leur exprience. Le fils est toujours considr

    comme tant dans une relation connue avec lternel, et jamais le mchant ne peut prtendre cette relation.

    Le fils peut tre sage ou insens (hbreu: Kesil) (ou sot, quand mme ce terme sot (Kesil) esthabituellement appliqu ceux qui sont entirement trangers toute relation avec lternel, do notretraduction insens quand il sagit de cette relation). Notre relation avec Dieu comme fils, ou notre relationavec nos parents qui reprsentent Dieu dans son gouvernement, ne nous dlivrent pas des piges du monde oudes caractres de la chair dans nos propres curs. Or ces caractres sont naturels, constants et invariables cheztous ceux qui ne sont pas fils de la sagesse, car tous sont dans la chair, tandis que, pour le fils, la chair qui est enlui peut tre dompte ou rduite au silence par linstruction et la discipline. Il peut y avoir, selon le caractre quemontre le fils, de la joie ou du chagrin dans la relation avec ses parents et le chagrin est dautant plus profondque la sollicitude et lamour (reprsents ici par la mre) ont t plus prompts se manifester. Quelleinsensibilit a donc le cur du fils, quand il chagrine lamour.

    Ces deux caractres, nots chez un fils, sont de toute importance, parce quils posent, ds le dbut, dunct le principe de notre relation avec Dieu, de lautre, le principe de la chair en nous, et de ses consquences, sinous nous laissons guider par elle.

    Versets 2-5

    Les trsors de la mchancet ne profitent de rien, mais la justice dlivre de la mort (v. 2).

    Ici la diffrence nest plus, comme nous pourrons le voir, dans la suite de ce chapitre, entre un fils sage etun fils insens (ou sot), tous deux placs dans la mme relation, comme au v. 1; elle est entre le juste et lemchant. Jamais le mchant nest appel fils; pour lui, cette relation nexiste pas. Dans le monde, la mchancetet la justice sont entirement opposes lune lautre. La mchancet est ce qui caractrise aux yeux de Dieutout homme qui nest pas juste ou bon. Il nexiste pour Lui que ces deux classes de personnes. On est juste parla foi, et capable de pratiquer la justice; on est bon, quand, par lEsprit, on est participant de la nature mme deDieu; on est mchant ds quon naccepte pas la grce ou quon sy oppose (Matt. 5:45). Par ses trsors, lamchancet ne peut obtenir quoi que ce soit, ni vie, ni un pouce ajout sa taille; quoi ces trsors lui servent-ils pour vivre? Chose importante dclarer, ds le dbut, au milieu dun peuple o la faveur divine se faisaitconnatre par les bndictions terrestres.

    La justice dlivre de la mort. Il sagit ici de voir, sous le gouvernement de Dieu, ses jours prolongssur la terre. Ces voies ne sont ralises aujourdhui que partiellement pour nous, chrtiens, parce que nous avons

    pour objectif une vie au-del de la mort; mais elles le seront pleinement dans le Millenium o le mchant nepourra se sauver de la mort, tandis quaucun juste ne mourra. Sous le rgime de la loi, combien de justes nont-ils pas fait maintes fois lexprience de cette vrit? Tel le pieux zchias (sa. 38:16-17).

    Lternel ne laisse pas lme du juste avoir faim, mais il repousse lavidit des mchants (v. 3).

    Ce verset se lie intimement au prcdent: Il sagit toujours du juste et du mchant sous le gouvernementde Dieu, quant la vie prsente. Le juste ne manquera jamais de nourriture, et mme aujourdhui cette promesse

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    subsiste: La pit est utile toutes choses, ayant la promesse de la vie prsente (1 Tim. 4:8). Tel fut lie autorrent de Kerith et plus tard dans le dsert. Lavidit des mchants qui ne sont jamais rassasis des biensmatriels et qui se disent: Mange, bois, et fais grande chre rencontre, au moment mme o ils pensentsemparer de ces biens, la main de lternel qui repousse leur dsir: Cette nuit mme ton me te seraredemande! (Luc 12).

    Celui qui agit dune main lche devient pauvre, mais la main des diligents enrichit. Celui qui amasse ent est un fils sage; celui qui dort durant la moisson est un fils qui fait honte (v. 4-5).

    Ces deux versets mentionnent de nouveau le fils de la sagesse pour le mettre en garde contre un abus duv. 3. Il pourrait se livrer loisivet en invoquant cette parole, que lternel ne le laissera pas avoir faim. Non, ilfaut de lnergie louvrage et la diligence enrichit. Il y a aussi des saisons o un travail nergique et continu estrequis pour rcolter du fruit. Celui qui prend ses aises et se livre la paresse, dans un temps o la moissonappelle tous les ouvriers, est un fils qui fait honte Celui qui la engendr et ses propres collaborateurs. Il est

    peine ncessaire de faire remarquer que lapplication de cette sentence ne stend pas seulement au travailmatriel. Le sujet de la paresse occupe une place importante dans les Proverbes. Outre les passages dj cits, ilsuffira den mentionner quelques-uns sur lesquels nous aurons revenir: 10:26; 13:4; 19:15, 24; 20:4, 13; 21:25.

    Versets 6-7

    Il y a des bndictions sur la tte du juste, mais la bouche des mchants couvre la violence (v. 6).

    Voyez v. 11.

    Aprs lexhortation adresse ceux qui appartiennent la Sagesse, lEsprit reprend le sujet du juste et dumchant. Le juste est lobjet marqu des faveurs divines. Il en fut ainsi de Joseph, il en est ainsi de Christ. Les

    bndictions de ton pre, est-il dit de lui, seront sur la tte de Joseph, et sur le sommet de la tte de Celui qui at mis part de ses frres (Gen. 49:26). Mais ces mmes faveurs sont invoques sur la tte du juste par ceux

    pour lesquels il a t en bndiction. Cest une position prcieuse pour les justes dtre placs dans ce mondecomme tmoins des bndictions qui sont le partage de Christ. Seuls les mchants ne peuvent sen rjouir. loccasion, leur haine se dchanera avec violence contre les tmoins de Christ, comme elle la fait envers leurMatre. Si peut-tre ils se taisent maintenant, ou que leur bouche couvre la violence, ces sentiments sont aufond de leur cur et, loccasion, se frayeront une issue.

    La mmoire du juste est en bndiction, mais le nom des mchants tombe en pourriture (v. 7).

    Ce verset se lie intimement celui qui prcde. Les bndictions naccompagnent pas seulement le justependant sa vie; aprs sa mort, sa mmoire les apporte encore dautres; tandis que le nom du mchant finit pardisparatre comme un cadavre dans la corruption, rejet comme tel de devant Dieu.

    Versets 8-10

    Celui qui est sage de cur reoit les commandements, mais linsens (hbreu: evil) de lvres tombe (v.8).

    La sagesse et la justice vont dans ce chapitre la main dans la main (voyez 13, 14, 19, 23). La sagesse

    dans le cur sallie la dpendance de la volont de Dieu exprime dans sa Parole. Elle soccupe dabord recevoir, comme Marie aux pieds de Jsus, au lieu de songer dabord donner et produire au dehors, ce qui estle contraire de la dpendance. Elle reoit les commandements qui la lient la volont de Dieu. Ce quicaractrise linsens est exactement le contraire de cela. Il parle au lieu dapprendre; il est occup de lui-mme;il ny a rien de Dieu, ni pour Dieu dans son cur; aussi ne pourra-t-il subsister; sa chute est certaine.

    Celui qui marche dans lintgrit marche en sret, mais celui qui pervertit ses voies sera connu (v. 9).

    Ce verset se lie au prcdent. Aprs lobissance et la dpendance, vient la marche. Le gouvernement deDieu fera connatre ce quelle vaut. Cette maxime est gnrale et peut tout aussi bien sappliquer au juste. Unemarche de droiture est une marche sre; il ne faut jamais loublier. Elle conduit droit au but et nous prserve des

    piges de lEnnemi. Si, au lieu de continuer dans ce chemin, lon pervertit ses voies, si lon y introduit deslments trangers lintgrit, le moment arrivera o lon sera connu comme un homme malhonnte. Et si

    cest un juste qui est entr dans ce chemin, quelle honte pour lui, quel dshonneur sur le nom quil porte et surlensemble du peuple de Dieu!

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    Celui qui cligne de lil cause du chagrin, et linsens de lvres tombe (v. 10).

    Voyez v. 8 et 6:13.

    Ce verset se relie directement la perversit des voies au verset prcdent, comme il ressort de ladescription du chap. 6:12-13. Tout ce qui est compris dans les vers. 8-10 est plutt la caractristique des

    mchants, mais, comme nous lavons dit, ce sont des maximes gnrales et quel fils de la sagesse na pas eu juger les tendances de son cur charnel exposes ici. Cligner de lil est la dissimulation et la malignitcache qui cherche faire remarquer les fautes des autres sans se compromettre. Combien de chagrins causs decette manire! chagrin pour celui qui, sans savoir do vient lattaque, et sans pouvoir se dfendre, se trouvecompromis aux yeux du prochain, chagrin pour lamour (voy. v. 1) qui a coutume de veiller tendrement sur lui.

    Il en est autrement de celui qui parle inconsidrment, dont les lvres ne sont pas lexpression de la vritdans le cur, et nont pas pour but le bien du prochain, ou la gloire de Dieu (voyez v. 8). Celui-l fait du tort lui-mme, sa chute est certaine.

    Versets 11-12

    La bouche du juste est une fontaine de vie, mais la bouche des mchants couvre la violence (v. 11).

    Voyez v. 6.

    Nous avons ici le contraste entre la bouche du juste et celle du mchant. Le cur sexprime par labouche. Celui du juste a commenc par recevoir la vie en buvant lui-mme la source (Jean 7:37-38). Ayantreu la vie, il ne peut la garder pour lui; elle spanche au dehors par ses paroles en flots deau vive pourapporter la vie dautres. La bouche des mchants ne laisse rien passer pour dautres, elle couvre ce quil y a aufond du cur naturel (cf. v. 6). loccasion le cur naturel se trahira par ses paroles et laissera paratre audehors la haine au lieu de lamour, la mort au lieu de la vie, la violence au lieu de la paix.

    La haine excite les querelles, mais lamour couvre toutes les transgressions (v. 12).

    En effet, ce quil y a dans le cur se montre tt ou tard au dehors et se juge par ses fruits. Ainsi lesuvres de la chair sont manifestes et les querelles en sont une partie (Gal. 5:19, 20). Mais si lamour est dans lecur, il couvre toutes les transgressions. Nen a-t-il pas t ainsi de lamour de Christ? En vertu de son uvredamour, pas une seule de nos iniquits ne subsiste (Ps. 32:1), mais le juste, lui aussi, ayant cet amour vers parlEsprit dans son cur, peut le montrer dautres. Ayant entre vous un amour fervent, dit Pierre, car lamourcouvre une multitude de pchs, ou, selon Jacques: Celui qui aura ramen un pcheur de lgarement de sonchemin, sauvera une me de la mort et couvrira une multitude de pchs (1 Pierre 4:8; Jac. 5:20). Nous avonsainsi, dans les v. 11 et 12, ce que la bouche du mchant couvre, et ce que couvre lamour du juste.

    Versets 13-14

    Sur les lvres de lhomme intelligent se trouve la sagesse, mais la verge est pour le dos de celui qui estdpourvu de sens (v. 13). Voyez 19:29; 26:3.

    Ce verset oppose dune manire gnrale lintelligence linintelligence. La premire, la facult chez

    lhomme de discerner les penses de Dieu, a pour rsultat quil exprimera par ses discours la sagesse, cest--dire la pense de Dieu sur toutes les choses qui se prsentent et deviendra de cette manire un guide pour lesautres. Linintelligent, celui qui est dpourvu de sens, ne peut ni communiquer ni recevoir cette instruction, lechtiment seul est le moyen de lui faire comprendre la pense de Dieu.

    Les sages tiennent en rserve la connaissance, mais la ruine est prs de la bouche du fou (hbreu: evil) (v.14).

    Ce verset oppose la sagesse la folie. Les sages ont des trsors de connaissance acquise quils gardentpar devers eux pour sen servir au temps convenable. Le fou parle; ses paroles nont pas plus de valeur que lui-mme, et sil ouvre la bouche cest la ruine; il est condamn par ses paroles, ou plutt: il a toujours sa portedes lments de destruction par ses paroles.

    Versets 15-17

    Les biens du riche sont sa ville forte; la ruine des misrables, cest leur pauvret (v. 15).

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    Ce verset semblerait se relier au prcdent. Cest ainsi que les hommes considrent richesse et pauvret.Ils se croient inattaquables avec la premire, ils cherchent en elle refuge et scurit, tandis que la pauvret estconsidre comme la ruine des misrables. La Sagesse nous enseigne le contraire: le riche se glorifie dans sonabaissement et le frre de basse condition dans son lvation. Elle nous enseigne aussi que la vraie richesse estla connaissance tenue en rserve par le sage et que la vraie ruine est celle qui menace le fou. Il y a dans le versetque nous avons sous les yeux une ironie qui sert denseignement.

    Luvre du juste est pour la vie, le revenu du mchant est pour le pch (v. 16).

    En contraste avec la position du riche au verset prcdent, nous avons ici le travail du juste (de celui desvoies duquel le pch est exclu). Ce travail tend la vie; il a pour but de la produire chez dautres; il a aussi

    pour but de latteindre et de la saisir pour soi-mme. Il nest pas parl de luvre du mchant, mais de sonrevenu: cest lui qui est ici dans la position du riche au v. 15; il ne travaille pas, mais jouit des intrts de safortune, lesquels alimentent le pch. Il est dexprience journalire que rien nest plus corrompu et corrupteurque largent. Or le pch conduit la mort et la mort au jugement, tandis que le juste, acceptant lesconsquences de la chute, se contente de travailler la sueur de son visage dans un monde ruin par le pch,mais avec lheureuse perspective que son travail est labri de la puissance de la mort.

    Garder linstruction (ou la discipline), cest le sentier qui mne la vie; mais celui qui abandonne larprhension sgare (v. 17).

    La pense de ce verset complte celle du prcdent. Pour que le juste suive le chemin de la vie, ladiscipline ou la rprhension ne peuvent lui manquer. Il est engag y prendre garde et ne pas la mpriser, carcest par la discipline que Dieu nous instruit, nous purifie, et sans elle nous ne pourrions atteindre la vie; tandisque celui qui se soustrait la rprhension entre dans un sentier o il sgare et qui ne lamnera jamais au but.Il peut tre utile de remarquer une fois pour toutes que le mot vie dans les Proverbes, comme du reste dans toutlAncien Testament, na pas la porte du mot la vie ternelle dans le Nouveau, mme dans les trs raresoccasions o ce dernier terme est employ dans lAncien Testament. Il sagit soit de la vie de lme, soit dune

    prolongation de vie ici-bas, soit de la jouissance de la vie au milieu des bndictions millnaires. Ce verset atrait dune manire particulire lducation du fils.

    Versets 18-22

    Celui qui couvre la haine a des lvres menteuses, et celui qui propage les calomnies est un sot (v. 18).

    Il a t question prcdemment de couvrir la violence (v. 11); il est question ici de couvrir la hainenourrie dans le cur, en la cachant sous des paroles menteuses. Nest-ce pas lun des principaux caractres de la

    politesse du monde? Mais il y a une autre forme de mal, cest une langue sans retenue qui propage, toutefoissans les inventer, des accusations mensongres contre le prochain. Celui-l est un sot qui sobstine dans sonignorance. Le mensonge est tout aussi coupable dans ce quon tait, que dans ce quon dit. Mais, en outre, on a

    beau couvrir la haine, le mensonge se montrera toujours une fois ou lautre dans la calomnie qui en estlaccompagnement. On saisit une calomnie au passage et la haine du cur fait quon la propage alors mmequon sait quelle est mensongre.

    Dans la multitude des paroles la transgression ne manque pas, mais celui qui retient ses lvres est sage (v.19).

    Mais il pourrait arriver que le cur ft en ordre, ne cachant ni haine, ni mensonge, et quil ft cependantcoupable de transgression. Cest quon na pas su retenir sa langue. En parlant beaucoup on nvitera pas les

    paroles inconsidres, les jugements htifs et qui peuvent faire tort au prochain. Le fils de la sagesse tient salangue en bride. Combien souvent mme les justes ont se juger sur ce point et veiller sur eux-mmes (Jac.3:2)!

    La langue du juste est de largent choisi; le cur des mchants est peu de chose (v. 20).

    Comme nous lavons dj vu, il y a une relation intime entre la bouche et le cur. La langue du juste estune valeur de choix (1), lalliage des mauvais ingrdients est dj rejet quand il parle, parce que le cur, tant

    juste, a reni le pch. Il ne faut pas oublier que dans les Proverbes, comme dans tout lAncien Testament, ilsagit de justice pratique. Le juste est donc un homme des voies duquel le pch est banni. Le cur des

    mchants, la source mme o la langue vient salimenter, na pas de valeur; il est tranger la grce, etcomment leur parole en aurait-elle?

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    (1) L!argent, comme type, tant le prix de la Rdemption, implique toujours la grce.

    Les lvres du juste en repaissent plusieurs, mais les fous mourront faute de sens (v. 21).

    Les paroles du juste sont une nourriture pour un grand nombre. Il en tait ainsi de Christ et tout croyantpeut suivre ses traces. Ce nest pas seulement que ces paroles ont une vie intrinsque comme au v. 20, mais elles

    apportent ou entretiennent la vie chez un grand nombre. Les insenss sont les seuls qui nen profitent pas, quinen veulent pas, qui rejettent cette nourriture. Aussi la mort est leur part certaine.

    La bndiction de lternel est ce qui enrichit, et il ny ajoute aucune peine (v. 22).

    Les versets prcdents nous ont parl de richesses, dargent choisi, de nourriture apporte par les lvresdu juste, mais il ne faut pas oublier que toutes ces bndictions viennent directement de lternel et que lesinstruments quil emploie nen sont point la source. Ces bndictions sont gratuites et le Seigneur na statu ni

    peine, ni condition pour les acqurir.

    Versets 23-25

    Cest comme une plaisanterie pour le sot que de commettre un crime, mais la sagesse est pour lhomme

    intelligent (v. 23).

    Commettre une action mauvaise est pour le sot, pour lignorant qui nattribue aucune valeur laconnaissance des penses de Dieu, une chose passagre et sans consquence, comme une plaisanterie: mettre lasagesse en action ne cote pas davantage lhomme intelligent.

    Ce que craint le mchant lui arrive, mais le dsir des justes Dieu laccorde (v. 24).

    Le mchant est toujours hant par la frayeur de quelque malheur. De l les superstitions dont le mondeest rempli. Le malheur quil craint latteint. Quand les justes ont un dsir, cest en accord avec la volont et les

    penses de Dieu; autrement ils ne seraient pas des justes. Le mchant craint le mal et il lui arrive; le juste dsirele bien et il lui est accord.

    Comme passe le tourbillon, ainsi le mchant nest plus; mais le juste est un fondement pour toujours (v.25).

    Pour terminer lordre de penses prsent dans les versets prcdents, ce verset met en regard la fin dumchant et la dure ternelle du juste. Le premier passe comme dans un tourbillon. Comme ils sont dtruits enun moment! dit le Psalmiste. Les cieux passeront avec un bruit sifflant de tempte et comment subsisterontles mchants au milieu de lembrasement universel? Le juste est par contre un fondement tabli pour toujours.Cela nest-il pas vrai de Christ? Il est la pierre de langle, et comme des pierres vivantes nous sommes difis

    pour toujours sur Lui.

    Verset 26

    Ce que le vinaigre est aux dents, et la fume aux yeux, tel est le paresseux pour ceux qui lenvoient.

    Ce verset reprend le sujet de la paresse dj mentionn au commencement de ce chapitre (v. 4-5), mais nesemble pas tre en liaison avec les versets qui le prcdent immdiatement. Il nous parle dune activit laquelle lhomme est destin. Il a une mission, un travail faire dans ce monde. Chacun doit sy employer, lesuns pour envoyer les ouvriers et ces derniers pour accomplir le travail. Sils sacquittent de leur tche en

    paresseux, toute luvre est compromise. quoi sert ds lors lnergie de ceux qui la dirigent? Quelle hontepour eux! Quel agacement, quelle irritation la paresse de lune des parties produit, compromettant tous lesrsultats de luvre! Nen avons-nous pas un exemple dans le cas du serviteur auquel un talent avait t confi(Matt. 25:24-30)?

    Versets 27-30

    La crainte de lternel ajoute des jours, mais les annes des mchants seront raccourcies (v. 27).

    Jusqu la fin du chap. 9, nous avons vu ce quest la crainte de lternel, en quoi elle consiste (1:7, 29;2:5; 8:13; 9:10); nous v