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Emmanuel BRAUN, expert Artisanat Elimane FALL, expert Juriste 12 juillet 2009 UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE OUEST AFRICAINE ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA RAPPORT D’ETAPE

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Emmanuel BRAUN, expert Artisanat

Elimane FALL, expert Juriste

12 juillet 2009

UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE OUEST AFRICAINE

ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU

SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE

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RAPPORT D’ETAPE 1

TABLE DES MATIERES

TABLE DES ACRONYMES .................................................................................................... 3 1 CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L’ETUDE............................................................... 6

1.1 Contexte .................................................................................................................................... 6

1.2 Justification................................................................................................................................. 6

2 OBJECTIF ET METHODOLOGIE DE L’ETUDE .............................................................. 7

2.1 Objectif .................................................................................................................................... 7

2.2 Méthodologie.............................................................................................................................. 7

3 DEROULEMENT DE LA MISSION CIRCULAIRE DANS LES HUIT ETATS MEMBRES ........................................................................................................... 8

4 DIAGNOSTIC DES CADRES REGLEMENTAIRES....................................................... 10

4.1 Tableau synoptique des cadres règlementaires ...................................................................... 12

4.1.1 Analyse des convergences et des disparités .............................................................. 48

4.1.2 Analyse des forces et des faiblesses........................................................................... 69

4.2 Evaluation générale des cadres règlementaires et de l’application des textes ....................... 80

5 PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UN CADRE REGLEMENTAIRE HARMONISE................................................................................................................... 83

5.1 Opportunité de l’harmonisation des cadres règlementaires .................................................... 83

5.2 Analyse comparative des avantages et des inconvénients de l’harmonisation....................... 84

5.2.1 Avantages ................................................................................................................ 84

5.2.2 Inconvénients ........................................................................................................... 84

6 PRESENTATION SUCCINCTE DU PROJET DE CADRE REGLEMENTAIRE HARMONISE DE L’ARTISANAT.................................................................................... 85

6.1 Objectifs et orientation globale................................................................................................. 85

6.2 Analyse des enjeux et des risques .......................................................................................... 85

6.2.1 Analyse des enjeux .................................................................................................. 85

6.2.2 Analyse des risques ................................................................................................. 86

6.3 Sommaire indicatif du projet de Code Communautaire de l’Artisanat ..................................... 86

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RAPPORT D’ETAPE 2

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Termes de référence

Annexe 2 : Chronogramme

Annexe 3 : Personnes rencontrées

Annexe 4 : Documents reçus et exploités

Annexe 5 : Aide-mémoires par Etat

- Bénin - Burkina Faso - Côte d’Ivoire - Guinée Bissau - Mali - Niger - Sénégal - Togo

Annexe 6 : Aide-mémoires par secteur de l’Artisanat

- Organes institutionnels et cadre référentiel de politique nationale sectorielle - Activité artisanale et statut de la profession d’artisan - Classification des métiers et Carte professionnelle d’artisan - Fiscalité - Financement - Formation - Commercialisation - Organisation professionnelle et consulaire

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RAPPORT D’ETAPE 3

TABLE DES ACRONYMES

APDA Agence de Promotion et de Développement de l’Artisanat

AGEFOP Agence Nationale de la Formation Professionnelle

ANPGF Agence Nationale de Promotion et de Garantie de Financement des PME/PMI

APCMM Assemblée Permanente des Chambres de Métiers du Mali

APE Accord de Partenariat Economique

APE-I Accord de Partenariat Economique Intérimaire

ASEPEX Agence Sénégalaise pour la Promotion des Exportations

BAA Bureau d’Appui des Artisans

BGECO Boutique de Gestion, d’Echanges et de Conseils

BIC Bénéfice Industriel et Commercial

BOAD Banque Ouest-Africaine de Développement

BRS Banque Régionale de Solidarité

CAO Câmara de Artes e Oficios (Chambre de Métiers d’Art – Guinée Bissau)

CCIA Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Artisanat

CDEL Centre de Développement Economique et Local

CECA Coopérative d’Epargne et de Crédit des Artisans

CEDEAO Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest

CERAD Centre d’Etudes et de Recherche-Action pour le Développement

CFA Certificat de Fin d’Apprentissage

CFP Centre de Formation Professionnelle

CGA Centre de Gestion Agréé

CIM Chambres Interdépartementales de Métiers

CM Chambres de Métiers

CMA-BF Chambre des Métiers de l’Artisanat du Burkina Faso

CMCAN Centre des Métiers du Cuir et de l’Artisanat du Niger

CNAB Confédération Nationale des Artisans du Bénin

CNMCI Chambre Nationale de Métiers de Côte d’Ivoire

CNPA Centre National de Promotion de l’Artisanat

CNSS Caisse Nationale de Sécurité Nationale

CQM Certificat de Qualification aux Métiers

CQP Certificat de Qualification Professionnelle

CRCM Conférence Régionale des Chambres des Métiers

CRM Chambres Régionales de Métiers

CSI Contribution du Secteur Informel

DA Direction de l’Artisanat

DAEMSI Direction de l’Artisanat, de l’Encadrement et de la Modernisation du Secteur Informel

DAJ Commission UEMOA : Direction des Affaires Juridiques

DANI Développement de l’Artisanat au Niger

DAOP Direction de l’Artisanat et des Organisations Professionnelles

DASSI Direction d’Appui et de Suivi du Secteur Informel

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RAPPORT D’ETAPE 4

DATC Commission UEMOA : Département de l’Aménagement du Territoire Communautaire, du Transport et du Tourisme

DCPM Direction de la Communication

DDRE Commission UEMOA : Département du Développement Social et Culturel

DDS Commission UEMOA : Département du Développement Social et Culturel

DEIA Commission UEMOA : Département du Développement de l’Entreprise, des Télécommunications et de l’Energie

DEL Direction des Etudes et de la Législation / DGD

DF Département de la Formation

DFCI Direction de la Formation Continue et de l’Insertion

DGA Direction Générale de l’Artisanat

DGD Direction Générale des Douanes

DGESTP Direction Générale de l’Enseignement Secondaire, Technique et Professionnel

DGI Direction Générale des Impôts

DGID Direction Générale des Impôts et des Domaines

DGTLS Direction Générale du Travail et des Lois Sociales

DLC Direction de la Législation et du Contentieux

DLCD Direction de la Législation, du Contentieux et de la Documentation / DGI

DLEC Direction de la Législation, des Etudes et du Contentieux / DGID

DPE Commission UEMOA : Département des Politiques Economiques et de la Fiscalité Intérieure

DPA Direction de la Promotion de l’Artisanat

DPI Direction de la Propriété Intellectuelle

DRS Direction de la Réglementation et de la Supervision

FAPA Fonds d’Appui à la Promotion de l’Artisanat

FDFP Fonds de Développement de la Formation Professionnelle

FENA-BF Fédération Nationale des Artisans du Burkina Faso

FENAP-CI Fédération Nationale des Artisans Professionnels de Côte d’Ivoire

FENACOMB Fédération Nationale des Corporations de Métiers du Burkina

FGPA Fonds de Garantie pour les Projets Artisanaux

FNAM Fédération Nationale des Artisans du Mali

FNAN Fédération Nationale des Artisans du Niger

IMF Institutions de micro-finance

MAT Ministère de l’Artisanat et du Tourisme

MATRSPSI Ministère de l’Artisanat, du Tourisme et des Relations avec le Secteur Privé et le Secteur Informel

MC Ministère du Commerce

MCAT Ministère de la Culture, de l’Artisanat et Tourisme

MCC Ministère de la Communication et de la Culture

MCIA Ministère de la Coopération et de l’Intégration Africaine

MCIN Ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Normalisation

MCPEA Ministère du Commerce, de la Promotion de l’Entreprise et de l’Artisanat

MEF Ministère de l’Economie et des Finances

MESSRS Ministère des Enseignements Secondaire, Supérieur et de la Recherche Scientifique

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RAPPORT D’ETAPE 5

METF Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation

METS Ministère de l’Emploi, du Travail et de la Sécurité

MFP Ministère de la Fonction Publique

MFPT Ministère de la Formation Professionnelle et Technique

MIAIT Ministère de l’Industrie, de l’Artisanat et des Innovations Technologiques

MJE Ministère de la Jeunesse et de l’Emploi

MPEA Micro et Petite Entreprise Artisanale

MTA Ministère du Tourisme et de l’Artisanat Ministerio do Turismo e Artesanato (Guinée Bissau)

OHADA Organisation pour l’ Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires

OPA Organisation Professionnelle d’Artisans

OPDENTCI Organisation des Producteurs pour le Développement des Exportations Non Traditionnelles de Côte d’Ivoire

O.I.T. Organisation Internationale du Travail

ONUDI Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel

PCA Programme Communautaire en matière d’Artisanat

PETFP Programme d’Enseignement Technique et de Formation Professionnelle

PIB Produit Intérieur Brut

PRMN Programme de Restructuration et de Mise à Niveau de l’Industrie (ONUDI / UEMOA)

SAFEM Salon International de la Femme

SFD Système Financier Décentralisé

SIRA Système d’Information Régional sur l’Artisanat

SYSCOA Système Comptable Ouest Africain

TEC Tarif Extérieur Commun

UCIMB Union des Chambres Interdépartementales de Métiers du Bénin

UCOPACI Union des Coopératives de Production des Artisans de Côte d’Ivoire

UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

UNCM Union Nationale des Chambres de Métiers

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RAPPORT D’ETAPE 6

1 CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L’ETUDE

1.1 Contexte

A la signature du Traité de l’UEMOA, signé le 10 janvier 1994, et pendant les sept années qui ont suivi, le secteur de l’Artisanat n’a pas été pris en compte de façon spécifique, alors qu’il était déjà largement démontré qu’il constituait le socle de l’activité économique des pays en développement. Certains pays considèrent qu’il s’agissait là d’une anomalie.

C’est ainsi que, compte tenu de l’importance de ce secteur, la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement a adopté le 19 décembre 2001 à Dakar l’Acte Additionnel n° 05/2001 incluant l’Artisanat dans la politique sectorielle de l’Union et, parmi les objectifs, l’harmonisation des cadres règlementaires des activités de l’artisanat (Article 2).

En outre, le Conseil des Ministres a adopté dans la foulée la Recommandation n° 03/2001/CM relative à la mise en œuvre d’une Politique Communautaire de l’Artisanat (PCA), visant à faire de l’Artisanat un des leviers du développement du millénaire. L’harmonisation du cadre règlementaire du secteur de l’artisanat fait partie des actions retenues par le PCA (Article 1 de la Recommandation).

Malgré l’importance accordée à ce secteur dans la politique sectorielle de l’Union, force est de constater que la faiblesse du cadre règlementaire handicape son développement. Les textes règlementaires ne couvrent pas tous les domaines et varient d’un Etat à un autre. Varient également d’un Etat à un autre, les concepts socio-économiques liés à la profession, la classification des activités répertoriées et les dispositions fiscales.

1.2 Justification

Les disparités mentionnées ci-dessus ne permettent pas de disposer de données et de statistiques fiables pouvant améliorer la visibilité du secteur de l’artisanat et, par voie de conséquence, son organisation, son suivi et son développement au niveau régional et communautaire.

La présente étude visant la proposition d’un cadre règlementaire harmonisé des activités de l’artisanat est donc largement justifiée par ce qui précède et argumentée spécifiquement par les Articles 4-e, 60, 65-3, 67, 82-d, 95 et 101 du Traité de l’Union, ainsi que les Articles 2 du Protocole Additionnel n°II relatif aux politiques sectorielles de l’Union.

Lors des différents entretiens qui se sont déroulés du 23 au 24 avril 2009 entre les experts commandités pour cette étude et les responsables des départements et directions de la Commission de l’UEMOA ayant directement ou indirectement les activités de l’artisanat dans leurs attributions, la faiblesse du cadre règlementaire a été largement confirmée et les entretiens ont principalement porté sur :

• la stagnation de la politique communautaire de l’Artisanat et la nécessité impérative de mobiliser les acteurs pour arriver à un cadre règlementaire harmonisé, tout en préservant des spécificités propres à certains Etats membres ;

• la difficulté et la complexité d’élaborer une réglementation harmonisée, tant les concepts de l’Artisanat et ceux liés à l’exercice de la profession restent flous et mal définis ;

• l’harmonisation déjà réalisée dans les domaines économiques et financiers, mais concernant surtout des mesures incitatives larges et flexibles et non un cadre règlementaire formel ;

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RAPPORT D’ETAPE 7

• la non prise en compte des espaces de production nécessaires à l’exercice des activités de l’artisanat, ce qui contribue souvent à un développement anarchique du secteur et à une visibilité négative ;

• la formation technique et professionnelle qui n’est prise en compte que d’une façon embryonnaire ;

• la restructuration et la mise à niveau des entreprises artisanales qui doivent être largement comprises et impulsées par les décideurs, lesquels doivent accompagner et faciliter ce processus récemment enclenché avec le concours de l’ONUDI.

La présente étude concourt donc à réaliser l’objectif et l’axe prioritaire n° 1 du PCA, à savoir l’harmonisation des cadres et textes règlementaires, qui a déjà plus de six ans de retard par rapport au chronogramme indicatif de mise en œuvre.

2 OBJECTIF ET METHODOLOGIE DE L’ETUDE

2.1 Objectif

L’objectif de l’étude est l’élaboration d’un cadre règlementaire harmonisé qui a réussi à supprimer, ou pour le moins réduire de manière significative, les disparités entre les différents cadres réglementaires régissant le secteur de l’Artisanat au sein des Etats membres.

L’objectif est aussi de proposer des modalités et un calendrier de mise en œuvre de ce cadre règlementaire harmonisé.

Cet objectif a nécessité au préalable l’établissement d’un diagnostic de l’existant au sein des huit Etats membres, une évaluation comparative des forces et des faiblesses des textes règlementaires, une définition claire et consensuelle des concepts liés à l’Artisanat et à l’exercice de la profession et une classification rationnelle des métiers de l’Artisanat.

2.2 Méthodologie

La méthodologie préconisée par les termes de référence a été rigoureusement respectée.

La mission a démarré le 22 avril 2009 et a débuté par une prise de contact avec les principaux départements et directions de la Commission sur l’adéquation des termes de référence, la méthodologie d’investigation, le recueil des points de vues et les principales préoccupations de la Commission.

La mission s’est déroulée ensuite de manière circulaire dans les huit Etats membres de l’Union, du 27 avril au 20 juin 2009.

La méthodologie a été participative et a impliqué les principaux acteurs et partenaires du secteur de l’Artisanat, à savoir :

- les départements ministériels et directions des Etats membres ayant l’Artisanat dans leurs attributions ;

- les Chambres des Métiers ;

- les organisations professionnelles et les fédérations nationales d’artisans ;

- les structures collectives de production et les opérateurs privés organisés en entreprises ;

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RAPPORT D’ETAPE 8

- les principaux partenaires du secteur artisanal : organismes de formation, institutions de micro-finance (IMF) ;

- les organes et institutions de l’Union : BCAO, BOAD, BSR.

Le secteur informel, comptant pour une très large part dans les activités de l’artisanat, a été également pris en compte de manière spécifique.

3 DEROULEMENT DE LA MISSION CIRCULAIRE DANS LES HUIT ETATS MEMBRES

Après la mission introductive à la Commission de l’UEMOA, la mission circulaire s’est déroulée du 27 avril au 20 juin 2009, accompagnée par le Chargé de l’Artisanat de la Commission, selon le chronogramme prévu et avec les appréciations générales suivantes :

Burkina Faso (27 avril au 02 mai 2009)

Accueil et briefing avec la Direction Générale de l’Artisanat, qui avait préparé les textes règlementaires ains qu’un programme chargé de séances de travail avec les directions et services du Département, la Fédération Nationale des Artisans, ainsi que les principales structures d’appui, bureaux d’études et partenaires intervenant dans le secteur, ainsi qu’avec les représentants de l’Enseignement technique et professionnel et du Ministère de la Jeunesse et de l’Emploi . La DGA n’a participé qu’aux séances de travail organisées au sein de son Département et a laissé libre cours au travail des experts avec les nombreuses structures d’appui rencontrées collectivement, les partenaires (coopérations autrichienne, suisse et luxembourgeoise) et les organisations professionnelles. Un debriefing a eu lieu avec le Directeur Général de l’Artisanat en fin de mission.

Niger (02 mai au 09 mai 2009)

Accueil et briefing avec le Secrétaire Général du Ministère du Tourisme et de l’Artisanat et la Directrice adjointe de la Promotion de l’Artisanat (en l’absence du Directeur en mission à l’étranger). Les textes règlementaires avaient été rassemblés, mais n’étaient pas complets. Un programme de séances a été préparé sur place avec les principales structures et départements oeuvrant dans le secteur de l’Artisanat : Groupement d’Intérêt Economique des coopératives artisanales, Coordination permanente du Salon International de l’Artisanat pour la Femme, Chambre de Commerce, d’Industrie, d’Artisanat et d’Agriculture, centres de formation professionnelle et technique, Fédération Nationale des Artisans et Banque régionale de Solidarité (BRS). Une réunion de restitution a eu lieu avec les départements et services en charge de l’Artisanat, ainsi qu’avec les représentants du Ministère de la Fonction Publique et du Ministère du Commerce.

Côte d’Ivoire (09 mai au 17 mai 2009)

Faute de préparation par le Ministère concerné, accueil et briefing improvisés avec la Conseillère technique du Ministère du Tourisme et de l’Artisanat et deux chefs de services de la Direction de l’Artisanat. Les textes règlementaires ont été rassemblés sur place et un programme de séances de travail a été établi avec la Chambre Nationale de Métiers, la Fédération Nationale des Artisans, le Ministère de la Coopération et de l’Intégration Africaine, la BRS, l’Agence Nationale de la Formation Professionnelle, le Fonds de Développement de la Formation Professionnelle et la Direction Générale des Impôts.

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RAPPORT D’ETAPE 9

Les représentants de la Direction de l’Artisanat ont accompagné les experts pendant toute la durée de la mission et les séances de travail ont eu un haut degré de niveau professionnel.

Togo (17 mai au 23 mai 2009)

Excellent accueil et briefing par la Direction de l’Artisanat qui avait préparé un programme complet de visites et de séances de travail. Echange de vues préalable avec le Ministre d’Etat en charge de l’Artisanat et présentation de la mission à tous les services de la Direction de l’Artisanat. Les textes règlementaires ont été rassemblés et les séances de travail ont eu lieu, selon le chronogramme établi, avec la Commission permanente des Chambres Régionales de Métiers, les représentants du Ministère de l’Enseignement Technique et Professionnel, du Ministère de l’Emploi et du Travail, de la Direction Générale des Impôts, du Ministère de Commerce et de la Direction des Douanes, du Ministère du Développement à la Base, de l’Agence Nationale de Promotion et de Garantie de Financement des PME/PMI, de la Caisse d’Epargne et de Crédit des Artisans, de la BOAD, de la Cellule CEDEAO/UEMOA et de la Chambre Consulaire régionale de l’UEMOA.

La Direction de l’Artisanat a accompagné les experts pendant toute la durée de la mission. Une réunion de restitution a eu lieu avec le Ministre d’Etat en charge de l’Artisanat en fin de mission.

Bénin (23 mai au 29 mai 2009)

Accueil improvisé par le Directeur adjoint de l’Artisanat, en l’absence du Directeur et de la Ministre en mission dans le nord du pays avec le Chef de l’Etat. Les textes règlementaires – incomplets - ont été donnés sur place et les autres ont été trouvés dans une compilation éditée par une structure d’appui et achetée par les experts. Un programme de visites et de séances de travail a été improvisé au jour le jour et a permis toutefois de rencontrer les acteurs jugés les plus significatifs : Bureau d’Appui des Artisans, partenaire Swiss Contact, Centre de Recherche-Action pour le Développement, Centre de Développement Economique et Local, Programme de Relance du Secteur Privé et Confédération Nationale des Artisans.

Le Directeur adjoint de l’Artisanat a accompagné les experts pendant toute la durée de la mission. Une brève réunion de restitution a eu lieu en fin de mission avec le Directeur et le Directeur-adjoint de l’Artisanat.

Mali (29 mai au 04 juin 2009)

Accueil et échange de vues avec le Directeur et les services du Centre National de Promotion de l’Artisanat (CNPA). Les textes règlementaires – incomplets - ont été donnés sur place et les autres ont été trouvés dans une compilation éditée par la Fédération Nationale des Artisans du Mali (FNAM). Un programme de visites et de séances de travail a été élaboré en début de mission et a permis de rencontrer les principaux acteurs jugés les plus significatifs : Fédération Nationale des Artisans du Mali, Chambres de Métiers, Programme d’Appui à l’Artisanat, Directions Générales des Impôts et des Douanes, Centre de formation technique et professionnelle.

La Direction du CNPA a accompagné les experts pendant toute la durée de la mission. En fin de mission, une réunion de synthèse a été organisée au CNPA avec toutes les structures rencontrées, suivie d’un échange de vues avec le Ministre de l’Artisanat et du Tourisme.

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RAPPORT D’ETAPE 10

Sénégal (07 juin au 13 juin 2009)

Accueil et échange de vues avec le Directeur de l’Artisanat et ses collaborateurs. Les textes règlementaires ont été donnés sur place et d’autres ont été trouvés sur internet. Un programme de visites et de séances de travail a été élaboré en début de mission et a permis de rencontrer les principaux acteurs jugés les plus significatifs : Union nationale des Chambres de Métiers (UNCM), Fédération Nationale des Artisans Professionnels de l’Habillement (OPA type), Agence pour la Promotion et le Développement de l’Artisanat (APDA), Direction des PME, Direction de l’Apprentissage (METFP), Direction de la Réglementation et de la Supervision des Systèmes Financiers Décentralisés (MEF), Direction de l’Emploi, BRS, DG des Douanes, Direction des Impôts et Association Sénégalaise pour la Promotion des Exportations (ASEPEX). Les responsables de l’Alliance du Crédit et de l’Epargne pour la Production (ACEP) n’ont malheureusement pas pu être rencontrés le rendez-vous fixé. Le Directeur adjoint de l’Artisanat a accompagné les experts pendant toute la durée de la mission. En fin de mission, une réunion de restitution a été organisée à la Direction de l’Artisanat.

Guinée Bissau (13 juin au 20 juin 2009)

Accueil et échange de vues avec la Cheffe de Cabinet et la Directrice Générale du Ministère du Tourisme et de l’Artisanat, le Directeur de l’Artisanat et les représentants de la Chambre de Métiers. En l’absence de textes législatifs et règlementaires sur le secteur de l’Artisanat, quelques visites et séances de travail ont toutefois pu avoir lieu : Centre Nationale de Formation et de Recherche Artisanale (incendié partiellement), Bureau de Représentation de l’UEMOA, Direction Générale des Impôts, Direction Générale des Douanes, Institut de Formation Technique et Professionnelle, Chambre de Métiers, ancien Directeur du Tourisme et de l’Artisanat.

Le Directeur Général de l’Artisanat a accompagné les experts au début de la mission et le collaborateur du Représentant de l’UEMOA s’est ensuite occupé des prises de rendez-vous et a accompagné les experts pour que la mission puisse se dérouler dans de bonnes conditions, compte tenu de la période marquée par la campagne électorale.

Comme la Guinée Bissau vit une situation politico-économique difficile depuis 1998, le secteur de l’Artisanat n’a jamais été une priorité et n’a donc jamais été règlementé. Cela étant, une Direction Générale de l’Artisanat a tout de même été créée. En fin de mission, une réunion de restitution a été organisée en présence de la Ministre du Tourisme et de l’Artisanat, de sa Cheffe de Cabinet, de sa Directrice Générale et du Directeur Général de l’Artisanat.

4 DIAGNOSTIC DES CADRES REGLEMENTAIRES

Un cadre règlementaire homogène, régissant spécifiquement les activités de l’artisanat et garantissant à l’artisan visibilité, protection et sécurité, facteurs essentiels à son développement et à sa croissance dans la modernité et la légalité, n’existe de manière satisfaisante dans aucun des huit Etats membres de l’Union.

Des textes règlementaires existent dans tous les Etats, à l‘exception de la Guinée Bissau. Ces textes sont généralement disparates, inadaptés, parfois incohérents et inappliqués. Au total 103 textes ont été reçus et exploités. La plupart de ces textes (94 %) sont des décrets et des arrêtés, parfois des lois, qui concernent des domaines particuliers du secteur artisanal, mais rares sont les textes qui font l’objet d’un code ou d’une loi de portée globale et règlementaire de l’ensemble du secteur.

Cette situation est due au flou persistant des concepts et des définitions de l'artisanat, des métiers et du statut de la profession, généralement fondus dans le secteur informel. La

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RAPPORT D’ETAPE 11

transversalité du secteur de l’Artisanat dans les domaines de l’emploi, de la fiscalité, du financement, de la formation, de la commercialisation explique aussi la complexité et la difficulté qu’ont eues les Etats pour fixer ce secteur et le règlementer.

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RAPPORT D’ETAPE 12

4.1 Tableau synoptique des cadres règlementaires Bénin Burkina Faso Côte-d’Ivoire Guinée Bissau Mali Niger Sénégal Togo Textes référentiels Loi N° 98-037 du 22

novembre 2001 portant Code de l’Artisanat

ZATU N°AN VII/FP/PRES portant réglementation de la Profession d’Artisan.

Projet de loi portant Code de l’Artisanat

Absence de textes référentiels régissant le Secteur de l’Artisanat

Loi N° 95-029 du 17 février 1995 portant Code de l’Artisanat du Mali

Décret N° 99-330/PCRN/MT/A du 13 août 1999 portant Statut de l’Artisan ; Décret N° 2008-100/PCRN/MT/A du 10 avril 2008 fixant la nomenclature des Métiers Artisanaux au Niger

Décret N° 87-1275 du 10 octobre 1987 relatif au statut d’entreprise artisanale et aux titres de qualification artisanale

Décret N° 84-46 du 08 février 1984 portant réglementation de l’exercice de l’artisanat au Togo

Définition de l’activité artisanale

L’activité artisanale consiste en l’extraction, la production, la transformation de biens et/ou la prestation grâce à des procédés techniques dont la maîtrise requiert une formation par la pratique. Cette activité qui est civile ou commerciale doit ressortir du secteur des métiers artisanaux (Art. 1).

L’activité artisanale consiste en l’extraction, la production, la transformation de biens et / ou prestations de services grâce à des procédés techniques dont la maîtrise requiert une formation, notamment par la pratique. Cette activité qui est civile ou commerciale doit ressortir du secteur des métiers artisanaux (Art. 1er)

L’activité artisanale désigne toute activité de fabrication, d’extraction, de production, de transformation, d’entretien, de réparation des biens ou de prestation de services, qu’elle soit exercée à titre principal ou accessoire par un artisan (Art. 2).

Pas de définitions des concepts-clés de l’artisanat.

L’activité artisanale consiste en l’extraction, la production, la transformation des biens et/ou prestations de service grâce à des procédés techniques dont la maîtrise requiert une formation, notamment par la pratique. Elle peut être exercée par des personnes physiques ou morales. (Art. 1er)

N’existe pas Les activités artisanales reconnues sont des activités de production, de transformation, de réparation ou de services, à l’exception toutefois des activités agricoles, de pêche, de transport et des activités exclusivement commerciales ou spécifiquement intellectuelles (Art. 2).

N’existe pas

Mode de production artisanale

Le mode de production est principalement manuel. Il peut cependant inclure l’utilisation de machines et outillages mécaniques, électriques, électroniques ou électromécaniques (Art. 2).

Le mode de production artisanal est principalement manuel. Il peut cependant inclure l’utilisation de machine et outillages mécaniques qui n’occasionnent pas une production en série (Art. 2)

Le mode de production artisanale n’est pas spécifié en particulier, à l’exception de la référence à l’activité manuelle contenue dans la définition de l’artisan

Pas de définitions des concepts-clés de l’artisanat.

Le mode de production artisanale est principalement manuel. Il peut cependant inclure l’utilisation des machines et outillages mécaniques qui n’occasionnent pas une production en série (Art. 2).

Le mode de production artisanale est principalement manuel. L’artisan peut utiliser des machines simples ou de forces motrices dans le cadre de son travail (Art. 5).

Non précisé Le mode de production artisanale fait référence à l’activité manuelle contenue dans la définition de l’artisan. L’artisan peut (toutefois) utiliser des machines simples et la force motrice (Art. 10).

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ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE 13

Définition de l’artisan Est artisan tout travailleur indépendant, de l’un ou l’autre sexe qui exerce une activité artisanale telle que définie à l’article 1er pour laquelle il justifie d’une qualification professionnelle reconnue, assure la direction de son entreprise et prend personnellement part à l’exécution de son travail (Art.4).

Est artisan la personne professionnellement qualifiée qui exerce à titre individuel, en son nom et pour son propre compte, une activité artisanale. Elle peut se faire aider par des apprentis et / ou par des ouvriers (Art. 4)

L’artisan est tout travailleur indépendant ayant les qualifications professionnelles requises et exerçant pour son propre compte à titre principal, seul ou avec l’aide de membres de sa famille, d’apprentis ou de compagnons, une activité manuelle d’extraction, de production, de transformation, d’entretien, de réparation ou de prestation de services à des fins lucratives (Art. 11).

Pas de définitions des concepts-clés de l’artisanat.

Est artisan, la personne professionnellement qualifiée, qui exerce à titre individuel en son nom et pour son propre compte une activité artisanale. Elle peut se faire aider par la famille, des apprentis et/ou des ouvriers (Art. 3)

Est considéré comme artisan, tout travailleur qui exerce pour son propre compte une activité manuelle pour laquelle il a la compétence nécessaire seul ou avec des membres de sa famille ou de quelques employés. De plus, il doit prendre personnellement et habituellement part à l’exécution de son travail et en assurer la direction. Il peut utiliser des machines simples ou de forces motrices dans le cadre de son travail (Art. 5)

Ont droit au titre d’artisan, les chefs d’entreprise qui justifient d’une qualification professionnelle reconnue par une commission instituée à cet effet au sein de chaque chambre de métiers, et dont l’entreprise est immatriculée au répertoire des entreprises artisanales (Art. 12).

Est considéré comme artisan, tout travailleur de l’un ou l’autre sexe répondant aux conditions suivantes :

1) Exercer un métier manuel à titre d’activité principale ;

2) Travailler pour son propre compte et assurer la direction de son entreprise ;

3) Justifier - d’une qualification

professionnelle obtenue après un apprentissage préalable ou sanctionné par un diplôme de l’enseignement technique ou de la formation professionnelle légalement délivré et de stages dont la durée totale est au moins égale à un an ;

- et d’un exercice prolongé de son métier auprès d’un artisan ou d’une entreprise artisanale laissé à l’appréciation d’une commission compétente. (Art. 1).

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RAPPORT D’ETAPE 14

Définition du Maître Artisan

Est appelé « maître artisan », tout artisan, ou ouvrier artisan ayant acquis une expérience d’au moins trois (03) ans dans son métier et reconnu par une structure professionnelle ou par le milieu social (Art. 6).

N’existe pas Le maître artisan est l’artisan qui, parallèlement à son activité, est jugé apte à donner une formation professionnelle à une ou des personnes qu’il accueille dans une entreprise ou dans tout autre établissement (Art. 12).

Pas de définitions des concepts-clés de l’artisanat.

Est appelé maître artisan, toute personne ayant une qualification professionnelle, lui permettant de donner une formation appropriée ou être en mesure de faire donner cette formation par une autre personne à son service ayant les qualifications requises (Art. 4).

Est considéré comme maître artisan, tout artisan qui justifie d’une expérience professionnelle de 5 ans au moins et qui est apte à transmettre son savoir. De plus, il doit posséder une qualification professionnelle et avoir l’agrément de l’autorité régionale du lieu de son exercice après avis d’une commission compétente composée comme suit : - un représentant de

l’autorité du lieu d’exercice de la profession,

- un représentant du Ministère chargé de l’artisanat,

- un représentant du Ministère chargé de la culture,

- un représentant du Ministère chargé du travail,

- un représentant du Ministère chargé de. un représentant du Ministère chargé du développement social et de la promotion de la femme,

- un représentant du Ministère chargé de l’agriculture et de l’élevage,

- un représentant du Ministère chargé du commerce et de l’industrie.

Ont droit au titre de maître artisan, les chefs d’entreprise qui justifient d’une qualification professionnelle élevée reconnue par une commission instituée à cet effet au sein de chaque chambre de métiers, et dont l’entreprise est immatriculée au répertoire des entreprises artisanales (Art. 11).

A droit au titre de maître-artisan en son métier, l’artisan répondant aux dispositions de l’article 1er, ayant exercé son activité d’artisan pendant au moins cinq (5) ans et dont l’habileté technique et la qualification professionnelle sont reconnues par une commission compétente.

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RAPPORT D’ETAPE 15

Définition du Compagnon

N’existe pas N’existe pas Le compagnon est l’ouvrier qualifié travaillant dans une entreprise artisanale et possédant une qualification professionnelle attestée, soit par le certificat de compagnon, soit par un apprentissage préalable ou l’exercice prolongé du métier (Art. 10).

Pas de définitions des concepts-clés de l’artisanat.

Est appelé compagnon, un apprenti qui a terminé son apprentissage et travaille pour un artisan avant de devenir maître à son tour (Art.7).

N’existe pas Ont droit au titre de compagnon, les employés qualifiés qui travaillent dans une entreprise artisanale et qui justifient d’une qualification professionnelle élevée reconnue par une commission instituée à cet effet au sein de chaque chambre de métiers (Art. 13)

N’existe pas

Définition de l’Apprenti

Est appelée « apprenti artisan », la personne qui s’engage par un contrat d’apprentissage verbal ou écrit aux termes duquel un maître s’oblige à lui enseigner par la pratique et éventuellement par la théorie, un métier (Art.7).

Est appelée apprenti artisan, la personne qui s’engage, par un contrat d’apprentissage verbal ou écrit, aux termes duquel un maître s’oblige à lui enseigner par la pratique, un métier en échange de prestations de travail (Art. 6).

L’apprenti est l’agent sans qualification préalable qui apprend le métier d’artisan auprès d’un maître-artisan ou d’un artisan, qui à l’issue d’un examen de fin d’apprentissage, est susceptible de posséder les capacités requises pour exercer son métier comme compagnon. L’apprenti est également l’élève en cours de formation dans un centre de formation professionnelle agréé (Art. 9).

Pas de définitions des concepts-clés de l’artisanat.

Est appelée apprenti artisan, la personne qui s’engage par un contrat d’apprentissage, au terme duquel un maître artisan s’oblige à lui enseigner par la pratique un métier (Art. 5).

Est considérée comme apprenti artisan, toute personne âgée de dix-huit (18) au moins ayant souscrit personnellement ou par l’intermédiaire d’un tuteur, par écrit ou verbalement un contrat d’apprentissage auprès d’un maître artisan ou d’un chef d’entreprise artisanale. Est aussi considérée comme apprenti, toute personne qui suit des cours d’apprentissage de métiers dans des centres de formation professionnelle agréés.

L’apprenti ne figure pas dans les titres de qualification artisanale définis par le Décret n° 87-1275 du 10 octobre 1987 ; L’Arrêté n° 8127 ITLS/SM du 29 décembre 1953 régit le contrat d’apprentissage sans définir le titre d’apprenti.

Est considéré comme apprenti tout jeune de l’un ou l’autre sexe répondant aux critères suivants : 1) avoir souscrit un contrat d’apprentissage, passé par écrit ou oralement chez un maître-artisan ou un chef d’entreprise artisanale, 2) avoir 14 ans au moins au moment de la signature du contrat 3) suivre les cours organisés dans des centres de formation professionnels agréés.

Définition de l’ouvrier artisan

Est appelé « ouvrier artisan », la personne employée dans une entreprise artisanale et qui justifie d’une qualification professionnelle (Art. 8).

Est appelé ouvrier artisan, la personne employée dans une entreprise artisanale et qui justifie d’une qualification professionnelle (Art.7)

« Ouvrier artisan » désigne tout artisan travaillant comme salarié dans une entreprise artisanale (Art. 2).

Pas de définitions des concepts-clés de l’artisanat.

Est appelé ouvrier artisan, la personne employée dans une entreprise artisanale et qui justifie d’une qualification professionnelle (Art. 6).

Est considéré comme ouvrier artisan, tout travailleur exerçant un métier manuel à titre d’activité principale, justifiant d’une qualification professionnelle et travaillant pour le compte d’un artisan ou d’une entreprise artisanale.

N’existe pas. Est considéré comme ouvrier artisan, tout travailleur de l’un ou de l’autre sexe répondant aux conditions suivantes : 1) exercer un métier manuel à titre d’activité principale, 2) justifier d’une qualification professionnelle obtenue après un apprentissage

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RAPPORT D’ETAPE 16

préalable ou de la possession d’un diplôme de l’enseignement technique ou de la formation professionnelle légalement délivré et d’un exercice prolongé de son métier, laissé à l’appréciation d’une commission compétente ; 3) travailler pour le compte d’un artisan ou d’une entreprise artisanale (Art. 3)

Définition de l’entreprise artisanale

Est réputée entreprise artisanale, une petite ou moyenne entreprise qui utilise moins de dix (10) ouvriers artisans (non compris les aides familiaux et les apprentis) et dont l’activité principale est de nature artisanale (Art. 9).

Sont réputées entreprises artisanales, les petites unités d’extraction, de production, de transformation ou de prestations des services dont le mode de production est artisanal conformément à l’article 2 ci-dessus. L’encadrement technique dans une entreprise artisanale doit être assuré par une personne ayant la qualification d’artisan (Art. 8)

L’entreprise artisanale désigne toute unité d’extraction, de production, de transformation et/ou de prestation de services dirigée par un artisan et spécialisée dans une activité relevant de la nomenclature des métiers ; ne sont pas considérées comme entreprises relevant du secteur de l’artisanat, les entreprises agricoles ou de pêche, les entreprises de transport, les entreprises de commission, d’agences de bureaux d’affaires, de bureaux d’études, celles qui se limitent à la vente ou à la location des biens achetés en l’état ou dont les prestations ont un caractère strictement intellectuel (Art. 23.1).

Pas de définitions des concepts-clés de l’artisanat.

Sont réputées entreprises artisanales, les petites unités d’extraction, de production, de transformation et/ou de prestations de service n’employant pas plus de dix (10) ouvriers artisans : salariés permanents et dont le mode de production est artisanal conformément à l’art. 2 ci-dessus. L’encadrement technique dans une entreprise artisanale doit être assuré par une personne ayant la qualification d’artisan (Art. 8).

Est considérée comme une entreprise artisanale, toute entreprise de production de biens ou de services, régulièrement inscrite au répertoire des métiers et réalisant un investissement minimum de deux (2) millions de francs CFA, conformément aux dispositions de l’article 41 (nouveau) de l’ordonnance n° 89-19 du 08 décembre 1989, portant code des investissements en République du Niger

Est artisanale l’entreprise qui exercice l’une des activités mentionnées sur la liste dressée et mise à jour par arrêté du Ministre chargé de l’Artisanat par référence à la définition des activités artisanales d’une part, et dont le nombre d’employés ne dépasse pas cinq (5) en dehors du conjoint du chef d’entreprise, ses descendants, ascendants, collatéraux et alliés jusqu’au 3è degré inclus et les apprentis d’autre part. Dans la limite d’une période d’engagement de quatre vingt dix (90) jours par an consécutifs ou non, les travailleurs journaliers ou saisonniers ne sont pas pris en compte dans le décompte. L’entreprise artisanale peut exercer cumulativement

Est considéré comme entreprise artisanale, un établissement de production, de transformation ou de service qui réunit les critères énumérés ci-dessous : 1) avoir au moins un salarié, au plus dix (10) ; 2) avoir un chiffre d’affaires annuel inférieur ou égal à 30 millions de francs CFA ; 3) avoir un investissement immobilisé inférieur ou égal à 10 millions de francs CFA ; 4) avoir une charge salariale inférieure ou égale à 5 millions de francs CFA ; 5) tenir une comptabilité régulière et être inscrite au registre des métiers (Art. 6).

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RAPPORT D’ETAPE 17

plusieurs types d’activités dont une activité commerciale se rapportant à sa production pourvu que l’activité principale figure sur la liste ministérielle sus-indiquée.

Forme juridique des entreprises artisanales

Non précisée Non précisée L’entreprise artisanale revêt les formes suivantes : . individuelle, . collective, . coopérative (Art. 23.2).

Pas de définitions des concepts-clés de l’artisanat.

Les entreprises artisanales peuvent revêtir les formes prévues par la législation en vigueur au Mali (Art.21)

Les entreprises artisanales peuvent revêtir la forme de groupement ou de coopérative. La loi n° 2006-23 du 29 juin 2006 a défini le régime des coopératives artisanales. Au sens de cette loi, les coopératives regroupent les entreprises artisanales exerçant leurs activités dans l’une des professions reconnues comme relevant du secteur des métiers par le ministère chargé de l’artisanat.

Non précisée Les artisans peuvent s’organiser en groupements socioprofessionnels ou en coopératives ; les entreprises se distinguent des coopératives au sens de l’article 33 ; toutefois, les coopératives dont les conditions d’exploitation ne sont pas incompatibles avec les critères définissant les entreprises artisanales sont assimilées à ces dernières (Art. 8

Acquisition de la qualité d’Artisan

Est professionnellement qualifié au titre de l’art. 4 ci-dessus, l’artisan qui remplit l’une des conditions suivantes : 1) être reconnu artisan par le milieu social, témoin de l’expérience dans l’activité ; 2) avoir subi un apprentissage régulier d’un métier sanctionné par un diplôme ou un certificat de fin d’apprentissage ; 3) être titulaire d’un diplôme d’enseignement technique suivi d’au moins un (1) an

Est professionnelle ment qualifié au titre de l’article 4 ci-dessus l’artisan qui remplit l’une des conditions suivantes : 1) être reconnu artisan par le milieu social, témoin de l’expérience dans l’activité ; 2) avoir subi un apprentissage prolongé d’un métier, sanctionné par un certificat de fin d’apprentissage 3) être titulaire d’un diplôme d’enseignement technique suivi d’au moins un an

La qualité d’artisan se justifie par l’obtention d’une carte professionnelle d’artisan dont les modalités, les conditions d’obtention et de retrait, ainsi que ses caractéristiques sont précisées par arrêté du Ministre chargé de l’Artisanat (Art. 20). L’immatriculation au répertoire des métiers ne confère pas automatiquement la qualité d’artisan (Art. 18).

Pas de définition des conditions d’acquisition de la qualité d’artisan

L’artisan doit remplir l’une des conditions suivantes : Etre reconnu artisan par le milieu social, témoin de l’expérience dans l’activité ; Avoir subi un apprentissage prolongé d’un métier sanctionné par un certificat de fin d’apprentissage ; Etre titulaire d’un diplôme d’enseignement technique et professionnel suivi d’au moins un an d’exercice pratique de l’activité artisanale

. L’artisan doit se faire délivrer par la chambre consulaire une carte professionnelle (Art. 12). L’art. 10 conditionne l’utilisation du mot « artisan » à la possession de la qualité d’artisan ou d’entreprise artisanale et à l’immatriculation au répertoire des métiers.

Une commission de qualification est instituée dans chaque chambre de métiers pour statuer sur les demandes des intéressés relatives à l’attribution ou au retrait du titre de maître artisan, artisan ou compagnon. Ladite commission est composée du Gouverneur de Région ou de son représentant (qui préside), du représentant du ministre chargé de l’Artisanat, du représentant du

L’artisan est tenu de se faire délivrer au Ministère chargé de l’Artisanat une autorisation d’installation et une carte professionnelle d’artisan (Art. 12). Ont droit également à la carte professionnelle d’artisan, les artisans ou gérants statutaires d’une entreprise artisanale immatriculée au registre des métiers (Art. 13). Les ouvriers artisans peuvent s’installer sous forme d’une coopérative ; dans ce cas, ils

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RAPPORT D’ETAPE 18

d’exercice pratique de l’activité artisanale.

d’exercice pratique de l’activité artisanale (Art. 5).

(art. 9) ministre chargé de l’enseignement technique professionnel, de trois (3) artisans ou de leurs suppléants représentant les trois sections production, art et service de la chambre de métiers et désignés par les bureaux de section.

acquièrent la qualité d’artisan (Art. 15).

Conditions d’exercice de la profession d’artisan

Plusieurs conditions sont prévues : 1) L’inscription L’artisan doit se faire, établir auprès d’une structure mixte (représentants élus des organisations professionnelles d’artisan, ministère chargé de l’artisanat) installée à la chambre de métiers, une carte d’identification professionnelle (carte d’artisan) et s’inscrire au registre des métiers de la chambre ; l’inscription au registre des métiers est individuelle et personnelle. 2) Conditions d’ouverture et d’exploitation des entreprises artisanales : - Nul ne peut ouvrir et

exploiter une entreprise artisanale s’il n’y a pas été, au préalable, autorisé par le ministère chargé de l’artisanat (Art. 16) ; l’obtention de l’autorisation d’ouverture et d’exploitation est subordonnée à la

Toute personne exerçant la profession d’artisan doit avoir la capacité d’exercice. L’incapacité s’applique aux mineurs non émancipés, aux mineurs émancipés âgés de moins de 18 ans, eux aliénés, prodigues et faibles d’esprit (Art. 9). Il est institué une carte professionnelle d’artisan dont la délivrance est subordonnée à l’immatriculation préalable au Registre des Métiers ; Il est institué pour les personnes physiques ou morales étrangères, une carte d’artisan étranger délivré par la structure chargé du registre des métiers. La carte d’artisan étranger est requise avant le début de l’exercice de l’activité par l’étranger qui devra également satisfaire eaux obligations de la présente réglementation. Toutefois, des dérogations pourront

Quatre (4) conditions sont nécessaires à l’exercice de la profession d’artisan : * Capacité d’exercice, âge requis fixé à 12 ans ou plus ; reconnaissance de la capacité d’exercice à la femme mariée, aux étrangers sous réserve des lois et règlements en vigueur ; * Immatriculation au Répertoire des métiers : une obligation pour les personnes physiques ou morales exerçant une activité artisanale ; * Carte professionnelle (voir supra) * comptabilité : obligation pour les dirigeants des entreprises artisanales de tenir à jour au moins une comptabilité simplifiée de leurs activités.

Pas de définition des conditions d’exercice de la profession d’artisan

Toute personne exerçant la profession d’artisan doit avoir la capacité d’exercice. L’incapacité s’applique aux mineurs non émancipés âgés de moins de dix huit (18) ans, aux aliénés, prodigues et faibles d’esprit (Art. 12). Il est institué pour les personnes physiques ou morales étrangères une carte d’artisan étranger délivrée par la Chambre des Métiers chargée du répertoire des Métiers. La carte d’artisan étranger est requise avant le début de l’exercice de l’activité par l’étranger qui devra également satisfaire aux obligations du présent code (Art. 13)

- Capacité d’exercice non expressément indiquée : l’obtention de la carte professionnelle et l’immatriculation au répertoire des métiers constituent les seules conditions d’exercice prévues par le Décret n° 99-330 du 13 août 1999 ;

- L’artisan étranger est tenu de se faire délivrer une autorisation d’exercice conformément à la réglementation d’exercice d’activités professionnelles non salariées par les étrangers.

Nul ne peut utiliser le titre d’artisan ou maître artisan si cette qualité ne lui a pas été reconnue par la commission de qualification présidée par le Gouverneur de Région ou son représentant. Aucune précision sur la capacité d’exercice.

Une autorisation d’installation et une carte professionnelle d’artisan (Art. 12).

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RAPPORT D’ETAPE 19

constitution d’un dossier à soumettre au ministère chargé de l’artisanat ;

- Tout changement de gérant et du lieu d’implantation de l’entreprise artisanale doit être signifié au ministère chargé de l’artisanat dans le mois qui suit (Art. 20 et 21) ;

être accordées aux artisans étrangers ou entreprises artisanales étrangères dans la limite des conventions et accords signés par le Burkina Faso (Art.10).

- toute personne désireuse d’ouvrir et d’exploiter plusieurs entreprises artisanales est tenue d’en informer le ministère chargé de l’artisanat et de joindre à son dossier, outre son titre professionnel, celui (ou ceux) du (ou des) gérant (s), (es) qu’elle a l’intention d’employer ;

- lorsque deux ou plusieurs personnes désirent exploiter en commun une entreprise artisanale, la volonté commune d’exploiter conjointement ladite entreprise doit figurer expressément dans la demande d’autorisation ;

NB- Ces conditions ne concernent pas les petites entreprises artisanales dont le personnel se limite à l’artisan et à ses apprentis. . Aucun apprenti quels que soient son

-

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RAPPORT D’ETAPE 20

expérience et le nombre d’années d’apprentissage effectuées ne pourra être autorisé à ouvrir et à exploiter une entreprise artisanale (Art. 24).

Inscription au Registre de Métiers

L’inscription au registre des métiers est obligatoire.

Toute physique ou morale, de nationalité Burkinabé ou étrangère exerçant ou désirant exercer une activité artisanale sur le territoire du Burkina Faso, est tenue de se faire immatriculer au Registre des Métiers (Art. 2, Décret N°98-483/PRES/PM/MCIA Pour bénéficier des garanties, avantages et autres mesures incitatives qui pourront être accordés par des dispositions ultérieures, l’artisan doit se faire au préalable établir une carte d’identification professionnelle et inscrire au registre des métiers (Art. 11). L’inscription au Registre des Métiers est individuelle et personnelle. (Art. 13). Nul ne peut adopter une dénomination, un insigne distinctif ou une marque de fabrique se référant à la qualité d’artisans s’il n’est inscrit au registre des métiers (Art. 14).

L’immatriculation au répertoire des métiers des personnes physiques ou morales exploitant une activité artisanale est obligatoire (Art. 18). Un Fichier national de l’Artisanat est créé pour centraliser les renseignements consignés dans les différents répertoires des métiers (Art. 19).

Absence de référentiels

Toute personne physique ou morale exerçant une activité artisanale doit se faire inscrire au répertoire de la Chambre de Métiers de sa circonscription dans les deux (2) mois suivants le début de son activité (Art. 14). L’inscription est personnelle (art. 15). Interdiction à quiconque d’adopter une dénomination, un insigne distinctif ou une marque de fabrique se référant à la qualité d’artisan s’il n’est pas inscrit au répertoire des Métiers (art. 16).

Tout artisan, toute entreprise artisanale ou tout groupement professionnel doit se faire immatriculer au répertoire des métiers de la circonscription consulaire de la région dans laquelle il exerce son activité (Art. 14).

Tout chef d’entreprise doit faire immatriculer son entreprise au répertoire des entreprises artisanales dans les trois mois de la date à partir de laquelle il a commencé à exercer effectivement son activité. Toute modification de la situation de l’entreprise doit être notifiée à la chambre de métiers. L’inscription au registre des artisans et compagnons est réservée aux titulaire des titres de maître artisan, artisan ou compagnon décernés par la commission prévue à cet effet. La demande de titre de qualification doit être faite auprès de la chambre de métiers qui procède à une enquête pour confirmer et compléter éventuellement les renseignements fournis par l’intéressé. Le rapport d’enquête est soumis au président de la commission prévue à cet effet.

Tout artisan ou toute entreprise artisanale doit se faire immatriculer au registre des métiers de sa localité et ceci dans un délai d’un an à compter de la date de délivrance de l’autorisation d’installation (Art. 19). Les artisans sont tenus de mentionner sur leurs factures, lettres, tarifs, notes, documents bancaires, prospectus, le numéro et le lieu d’immatriculation au registre des métiers (Art. 20).

Classification dans les catégories d’activités artisanales

Les activités artisanales sont classées en douze

Les activités artisanales sont classées en trois

Les activités artisanales sont classées en sept (7)

Pas de classification des métiers. Toutefois et par référence à la

Les activités artisanales sont classées en sept (7)

Le Décret n° 2008-100/PRN/MT/A du 10avril 2008 fixe la

L’Arrêté n° 05550 du 10 mai 1988 a modifié la liste des activités

Les métiers artisanaux togolais sont classés en six (6) catégories

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RAPPORT D’ETAPE 21

(12) branches d’activité : - Bâtiment ; - Alimentation, - Métaux et

construction mécanique ;

- Pierre, - Bois et fibres

végétales, - Textiles,

habillement, cuir et peaux,

- Art et décoration, - Poterie et

céramique, - Installation,

maintenance, entretien, réparation et images,

- Electronique, électricité et froid,

- Hygiène et soins corporels

grandes branches (3) - Extraction et

Bâtiment ; - Transformation des

métaux et construction mécanique ;

- Alimentation, bois, textile, cuir et métiers assimilés

branches d’activités : - Bâtiment, - Métaux et

mécanique, - Bois, - Textile, habillement,

cuirs et peaux, - Alimentation,

hygiène et services, - Artisanat d’art, - Electronique et froid

(Art. 16).

Politique Commune de l’Artisanat (PCA) de l’UEMOA , la classification des métiers semble être la suivante : 43 métiers en 7 branches, selon les anciens textes dont on ne retrouve plus trace : - bois et matières

végétales ; - agro-alimentaire ; - construction et terre

cuite ; - habillement, textile

et cuir ; - santé et hygiène ; - transformations

diverses et valorisation des déchets.

catégories de Métiers :- Alimentation, - Extraction, bâtiment

et connexes, - Bois et

ameublement, - Transformation des

métaux, construction métallique,

- Habillement, cuir et textile

- Hygiène et soins corporels,

- Art et divers

nomenclature des métiers artisanaux au Niger en seize (16) branches réparties entre l’artisanat de production et l’artisanat de service.

artisanales 120 corps de métiers sont répartis en trois (3) grands groupes : - Artisanat de

production (68%) - Artisanat d’art (17%) - Artisanat de service

(15%)

professionnelles : - Alimentation, - Bâtiment, - Bois et

ameublement, - Métaux, mécanique

et électricité, - Cuirs, textiles et

vêtements, - Hygiène et divers

Financement des activités artisanales

La Politique Nationale de Développement de l’Artisanat (PNDA) prévoit la création et l’opérationnalité d’un fonds de promotion de l’artisanat qui résulterait de la fusion des différentes structures d’appui financier actuelles. Interventions de structures comme la BRS Bénin.

Offre de financement des activités artisanales articulée autour de réseaux de mutuelles d’épargne et de crédit, de la Banque Régionale de Solidarité Burkina Faso et de l’appui de partenaires au développement

- Création du Fonds d’Appui à la Promotion de l’Artisanat par le Décret n° 2007-583 du 20 septembre 2007 :

Son objet est d’assurer et de garantir le financement des actions et programmes de développement de l’artisanat, de financer directement les projets d’installation d’artisans regroupés en coopératives ou en groupement d’intérêt économique, de financer la participation de ces groupements aux salons professionnels, aux foires et expositions nationales

Aucune précision en dehors de la BRS installée à Bissau

Offre de financement des activités artisanales articulée autour de réseaux de mutuelles d’épargne et de crédit, de la Banque Régionale de Solidarité Mali, de la Banque Malienne de Solidarité (BMS) et de l’appui de partenaires au développement

. La loi n° 2006-23 du 29 juin 2006 portant régime des coopératives artisanales prévoit un mécanisme de facilitation de l’accès au crédit en obligeant les coopératives artisanales de constituer, entre autres, un fonds de garantie des emprunts, après déduction des charges de fonctionnement et avant la distribution des ristournes. Le fonds de garantie des emprunts peut être constitué au niveau individuel des coopératives artisanales ou à l’échelle des fédérations, des confédérations ou des

Offre de financement des activités artisanales articulée autour de réseaux de mutuelles d’épargne et de crédit, de la Banque Régionale de Solidarité Sénégal et de l’appui de partenaires au développement (ex. le Projet GTZ Promotion de l’Emploi des Jeunes en Milieu Urbain).

Création du Fonds National de l’Artisanat pour aider les artisans à avoir accès au crédit bancaire ; - Création en 2006 de

l’Agence Nationale de Promotion et de Garantie de Financement des PME/PMI (ANPGF) sous la tutelle du Ministère de l’Economie et des Finances ;

- Offre de financement des activités artisanales complétée par l’intervention des réseaux de mutuelles d’épargne et de crédit (FUCEC, CECA), de la Banque Régionale de Solidarité Togo et

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ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE 22

et internationales, de financer toute autre action ou projet pouvant contribuer au développement et à la promotion de l’artisan ivoirien ; - Subventions

publiques et aides aux personnes handicapées :

elles peuvent être accordées à toute personne physique ou morale pour l’exercice d’une activité artisanale présentant un intérêt général avéré. Des subventions publiques sont également accordées aux personnes handicapées exerçant ou souhaitant exercer un métier relevant du secteur de l’artisanat

unions. A défaut, la garantie d’un organisme agréé doit être obtenue. L’Etat prend toute mesure utile pour faciliter aux coopératives artisanales l’accès au crédit, notamment par la négociation de lignes de crédit en faveur des coopératives artisanales et l’appui au fonds de garantie à travers la coopération internationale.

de l’appui de partenaires au développement.

à condition qu’elles soient regroupées au sein d’associations régulièrement déclarées. - L’offre de

financement des activités artisanales est complétée par les interventions des institutions comme les mutuelles d’épargne et de crédit et la Banque Régionale de Solidarité Côte-d’Ivoire.

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ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE 23

Régime fiscal des Artisans

Taxe Professionnelle Unique , regroupant le BIC, la patente, l’IGR et la TVA. Due chaque année par les personnes physiques ou morales qui exercent une activité professionnelle non salariée, à titre habituel et à but lucratif, et qui réalisent un CA inférieur à un seuil fixé par arrêté du Ministre chargé des Finances (CA 10 Millions FCFA pour les activités de production et FCFA 5 Millions FCFA pour les activités de prestations de services). - La TPU se subsitue

à la patente, à la licence, à la TVA, à l’impôt sur le bénéfice industriel ou commercial ou non commercial, à l’impôt général sur le revenu, au versement patronal et à la taxe d’apprentissage.

- Base d’imposition : assise sur la valeur locative professionnelle des établissements pris dans leur ensemble et munis de tous leurs moyens d’exploitation ou de production.

- Taux de l’impôt : 13%

Assimilation de l’artisanat au secteur informel sur le plan fiscal. Les artisans sont donc assujettis à la Contribution du Secteur Informel (CSI) qui comprend plusieurs impôts en dehors des taxes municipales. La CSI n’est pas un impôt assis sur le chiffre d’affaires. Il est calculé en fonction du niveau d’équipement. D’après les autorités burkinabé, il est difficile de singulariser le secteur de l’artisanat au plan fiscal.

* Dispositions en vigueur : 1) la Taxe forfaitaire des petits commerçants et artisans Sont soumises à la taxe forfaitaire des petits commerçants et artisans les personnes qui réalisent un chiffre d’affaires toutes taxes incluses inférieur à 5millions francs et les personnes réalisant certaines activités (colporteur, cordonnier, vulcanisateur, …). La taxe forfaitaire est libératoire de la contribution des patentes et des licences, des taxes communales et des centimes additionnels correspondant, de l’impôt sur les traitements et salaires et de la contribution à la charge des employeurs. Elle est perçue au profit des municipalités sur le territoire des communes et au profit des départements en dehors de celle-ci. L’assiette, le recouvrement et le contrôle sont assurés par les services communaux dans le périmètre communal et par la DGI en dehors de ces périmètres. 2) L’impôt synthétique Au-delà du plafond de 5millions francs fixé

Il n’existe pas de fiscalité spécifique pour le secteur de l’Artisanat assimilé au secteur informel. Une contribution forfaitaire est payée par trimestre par les petits commerçants ambulants et les artisans.

Le code de l’Artisanat prévoit la création d’un régime fiscal spécifique à l'artisanat dénommé "Contribution du Secteur de l'Artisanat" (CSA). Les dispositions afférentes à ce régime fiscal seront prévues par voie législative.

Le secteur de l’Artisanat est assimilé au secteur informel. Il est institué un régime fiscal dérogatoire du droit commun, dénommé patente synthétique (P .S). Cette patente est représentative de l’ensemble des impôts et taxes dont relèvent les contribuables du secteur informel, pour leurs activités professionnelles à l’exclusion des taxes locales. La patente synthétique est assise et liquidée comme un forfait représentatif de tous les impôts dus pour l’exercice de la profession. L’assiette de la patente synthétique est déterminée par une catégorisation des professions en fonction de leur volume d’activité qui permet une estimation de leur chiffre d’affaires pour les professions exercées à demeure et en fonction des moyens de déplacement pour celles exercées en ambulance. Les tarifs applicables à chaque catégorie de profession sont fixés suivant un barème.

Le dispositif fiscal sénégalais assimile les artisans à des prestataires de services. * Il prévoit pour les artisans un abattement de 50% du « droit proportionnel » de l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP). Ainsi de 25%, le taux de ce droit proportionnel passe à 12.5% pour les artisans. * Le régime du « droit commun », prévoit un impôt synthétique, appelé « Contribution globale unique », pour les micro-entreprises du commerce réalisant un CA de moins de 50 millions FCFA et les micro-entreprises de prestations de services réalisant un CA de moins de 25 millions FCFA. La CGU comporte une synthèse de 6 impôts et taxes. L’acquittement de la CGU donne droit à un quitus fiscal, ce qui permet aux artisans de soumissionner pour des marchés publics. * Les artistes sont exonérés et les ventes d’œuvres d’art (pièces uniques) par leurs auteurs sont exnonérées de la TVA.

Un impôt synthétique dénommé Taxe Professionnelle Unique (TPU) est appliqué aux artisans et aux micro-entreprises du secteur informel. La TPU s’adresse aux personnes physiques dont le chiffre d’affaires annuel est inférieur à 10 millions francs CFA lorsqu’elles effectuent des opérations de production et/ou de commerce ou à 5 millions francs CFA lorsqu’elles effectuent des opérations autres que d’achat-revente (prestations de services).

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ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE 24

par la taxe forfaitaire, les artisans sont assimilés aux commerçants du secteur informel

et soumis à l’impôt synthétique indiquant un plafond de 50 millions francs de chiffre d’affaires ou de 25 millions francs de chiffre d’affaires selon les cas. Les personnes morales ne peuvent être soumises à l’impôt synthétique. L’impôt synthétique se substitue, pour les assujettis à la patente, à l’impôt sur les bénéfices et à la taxe sur la valeur ajoutée. Les contribuables relevant du régime de l’impôt synthétique peuvent opter, avant le 1er février de chaque année, pour le régime du bénéfice réel simplifié d’imposition. * Engagement de l’Etat dans le cadre du Projet de Code de l’Artisanat de prendre des mesures spécifiques dans les domaines fiscaux, douaniers, fonciers et domaniaux dans le cadre des lois de finances ou de lois particulières en faveur du Secteur de l’Artisanat (Art. 36). * Exemption de la contribution foncière pour les immeubles et/ou constructions appartenant à l’Etat, aux collectivités

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ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE 25

territoriales, aux établissements publics affectés au secteur de l’artisanat ; pour les immeubles et/ou constructions affectés au secteur de l’artisanat et jugés d’utilité publique (Art. 37).

Structuration du Secteur de l’Artisanat

- Ministère du Tourisme et de l’Artisanat ;

- Direction de l’Artisanat et des Organisations Professionnelles (DAOP) ;

- Centre de Promotion de l’Artisanat ;

- Conseil Supérieur de l’Artisanat ;

- Chambres interdépartementales de Métiers et Union des CIM;

- Union Nationale des CIM du Bénin (UNCIMB),

- Confédération Nationale des Artisans du Bénin (CNAB),

- Organisations Professionnelles ;

- Structures d’appui

- Ministère du Commerce, de la Promotion de l’Entreprise et de l’Artisanat

- Direction Générale de l’Artisanat (DGA),

- Village artisanal de Ouagadougou

- Fédération Nationale des Artisans du Burkina Faso (FENABF),

- Organisations professionnelles,

- Chambre de Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat,

- Ministère de la Jeunesse et de l’Emploi,

- Structures d’appui, - Projets d’appui des

Bailleurs de fonds.

- Ministère du Tourisme et de l’Artisanat ;

- Direction de l’Artisanat,

- Fédération Nationale des Artisans Professionnels de Côte-d’Ivoire (FENAPCI)

- Chambre Nationale de Métiers de Côte-d’Ivoire,

- Organisations professionnelles.

- Ministère du Tourisme et de l’Artisanat (Ministerio do Turismo e Artesanato)

- Direction Générale de l’Artisanat

- Ministère de l’Artisanat et du Tourisme (MAT),

- Centre National de Promotion de l’Artisanat (CNPA),

- Chambres de métiers,

- Assemblée Permanente des Chambres de Métiers (APCM)

- Fédération Nationale des Artisans du Mali (FNAM),

- Organisations professionnelles,

- Projets des Bailleurs de fonds,

- Structures d’appui.

- Ministère du Tourisme et de l’Artisanat ;

- Direction de la Promotion de l’Artisanat,

- Comité National de Coordination du SIRA-NE (Système d’Information Régional sur l’Artisanat au Niger) ;

- Cellule Technique du SIRA-NE,

- Village artisanal de Wadata,

- Fédération Nationale des Artisans du Niger (FNAN),

- Salon International de l’Artisanat pour la Femme (SAFEM),

- Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Artisanat du Niger,

- Organisations professionnelles

- Ministère du Tourisme, de l’Artisanat, du Secteur informel et des relations avec le Secteur privé ;

- Direction de l’Artisanat,

- Agence de Promotion et de Développement de l’Artisanat (APDA),

- Chambres de Métiers,

- Union Nationale des chambres de métiers,

- Organisations professionnelles,

- Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle / Direction de l’Apprentissage,

- réseaux de mutuelles,

- Projets des bailleurs de fonds,

- Structures d’appui.

- Ministère de l’Industrie et de l’Artisanat,

- Direction de l’Artisanat,

- Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle,

- Chambres Régionales de Métiers,

- Commission Permanente des chambres régionales de métiers.

Dispositif institutionnel de Formation

. Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle ; . Autres départements ministériels, * Secteur privé * Partenaires de l’éducation

Le dispositif institutionnel de l’enseignement et de la formation techniques professionnels est structuré comme suit : * différents départements ministériels dont les

Le dispositif institutionnel de l’enseignement et de la formation techniques professionnels est structuré comme suit : * différents départements ministériels

. Il existe un Institut de la Formation Tehnique et Professionnelle (IFTP), établissement autonome rattaché au Ministère de l’Education et organisant des formations modulaires (techniques et

. Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle ; . Autres départements ministériels, * secteur privé, * partenaires de l’éducation.

. Fonds d’Appui à la Formation Professionnelle Continue et à l’Apprentissage (FAFPCA). Le dispositif institutionnel de l’enseignement et de la formation

Le dispositif institutionnel de l’enseignement et de la formation techniques professionnels est structuré comme suit : * différents départements ministériels

Le dispositif institutionnel de l’enseignement et de la formation techniques professionnels est structuré comme suit : * différents départements ministériels (METFP,

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RAPPORT D’ETAPE 26

missions sont précisées dans le Décret N° 2007-424/PRES/PM/SGG-CM du 13 juillet 2007 portant attributions des membres du Gouvernement ; * collectivités décentralisées, * secteur privé, * partenaires de l’éducation.

* collectivités décentralisées, * secteur privé, * partenaires de l’éducation. Le Décret n° 92-316 du 15 mai 1992 a créé un établissement public à caractère industriel et commercial dénommé Agence nationale de la Formation professionnelle (AGEFOP). ; La loi n° 72-514 du 27 juillet 1972 a créé un établissement public administratif dénommé Ecole ivoirienne de Bijouterie et des Métiers annexes, . Fonds de Développement de la Formation Professionnelle (FDFP).

pédagogiques) de courte durée (3 mois à 6 mois), complétées d’une pratique en ateliers, dans les secteurs suivants : mécanique autos, froid et climatisation, électricité et couture. Ces formations sont payantes. . Il existe aussi le Centre National de Formation et de Recherche Artisanale, créé en 1980 et rattaché à la Direction Générale de l’Artisanat et financé par lla coopération chinoise : formation des artisans dans la fabrication de mobilier en bambou et en rotin avec délivrance d’un certificat de qualification.

techniques professionnels est structuré comme suit : * différents départements ministériels * collectivités décentralisées, * secteur privé, * partenaires de l’éducation.

* collectivités décentralisées, * secteur privé, * partenaires de l’éducation.

METS et CRM) : Il existe 15 Centres Régionaux d’Enseignement Technique et de Formation Professionnelle (CRETFP) ; * collectivités décentralisées, * secteur privé : Centres privés, * partenaires de l’éducation.

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RAPPORT D’ETAPE 27

Situation spécifique des Chambres de Métiers :

Bénin Burkina Faso Côte-d’Ivoire Guinée Bissau Mali Niger Sénégal Togo

Création - Décret n° 2003-557du 24 décembre 2003 portant création des chambres interdépartementales de métiers (CIM) et de l’Union des chambres interdépartementales de métiers du Bénin (UCIMB) :

- création de six (6) chambres interdépartementales et d’une Union des CIM

- Les CIM ont un statut d’établissement public à caractère professionnel ; elles sont dotées de la personnalité morale et de l’autonomie financière.

- L’Union des chambres interdépartementales de métiers du Bénin est formée de l’ensemble des CIM installées au Bénin.

- Décret n° 2004-045du 04 février 2004 portant approbation des statuts des CIM et de l’UCIMB.

Décret n° 2007-304/PRES/PM/MCPEA du 18 mai 2007 portant Création. et Décret n° 2007-305/PRES/PM/MCPEA du 18 mai 2007 portant Statuts de la Chambre des Métiers de l’Artisanat du Burkina Faso (CMA-BF). NB : la Chambre des Métiers est créée mais non encore installée.

- Décret n° 93-01 du 7 janvier 1993 portant création de la Chambre nationale de Métiers de Côte-d’Ivoire. La Chambre nationale de Métiers de Côte-d’Ivoire est un établissement public jouissant de la personnalité civile et de l’autonomie financière dont le siège est à Abidjan. Elle est représentée au niveau régional par une chambre régionale de métiers située au chef-lieu de chaque région. Sa circonscription comprend tout le territoire de la République (Art. 1).

- Le Projet de loi portant Code de l’Artisanat prévoit la création sur l’ensemble du territoire des chambres de métiers d’une part et d’une entité destinée à fédérer toutes les chambres de métiers

La Câmara de Artes e Oficios (CAO) est présentée par la Direction Générale de l’Artisanat comme la Chambre des Métiers d’art de la Guinée Bissau. En fait, la CAO, par son acte constitutif et ses statuts, est une fédération d’associations professionnelles d’artisans et non une chambre consulaire créée par une loi ou un décret.

Loi N° 95-053 du 4 mai 1995 - Création dans

chaque cercle et dans chaque district de Bamako une Chambre de Métiers, établissement public à caractère professionnel doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière.

Il n’existe pas de chambres de métiers au Niger

- Loi n° 77-92 du 10 août 1977 portant création des chambres de métiers et de l’Union Nationale des chambres de métiers

- Décret n° 92-1191/MICA du 19 août 1992 fixant le siège, les règles d’organisation et de fonctionnement, les attributions et les ressources des chambres de métiers et de l’Union nationale des chambres de métiers.

* Une chambre de métiers est créée par Région administrative du Sénégal. * L’ensemble des chambres de métiers constitue l’Union nationale des chambres de métiers.

- Loi n° 98-011 du 11 juin 1998 portant création, organisation et fonctionnement des Chambres Régionales de Métiers ;

- Décret n° 99-076/PR du 15 septembre 1999 portant modalités d’application de la loi n° 98-011 du 11 juin 1998 relative aux chambres régionales de métiers ;

- Arrêté n° 99/073/METFPA/SG/DA du 26 novembre 1999 portant régime électoral des chambres régionales de métiers.

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RAPPORT D’ETAPE 28

dénommée Chambre nationale de Métiers (Art. 6.1)

Mission

1- Mission et attributions des CIM - gestion du registre

des métiers, - appui à la création

des associations professionnelles,

- coopération avec les chambres de métiers étrangères et les partenaires notamment par des accords et des jumelages,

- coopération inter-chambres,

- renseignements sur les zones d’implantation artisanale ;

- organisation d’expositions et de foires,

- facilitation de l’accès à l’acquisition des intrants et des équipements,

- facilitation de l’accès aux crédits de tous genres,

- assistance conseil aux artisans,

- recherche de débouchés et intervention pour accès aux marchés publics,

- tenue des statistiques,

- participation des artisans au développement local et à l’aménagement du territoire,

- représenter devant les pouvoirs publics les intérêts généraux du secteur de l’artisanat et des métiers,

- tenir à jour le registre des métiers

1- Chambre Nationale de Métiers de Côte-d’Ivoire (Décret n° 2001-426 du 18 juillet 2001 portant attributions, …) - contribuer à

l’organisation et à la modernisation du secteur des métiers :

- mise en place et fonctionnement des groupements professionnels ou interprofessionnels,

- amélioration de la gestion des entreprises artisanales,

- . amélioration de la qualité des produits, des services, des techniques de commercialisation et d’exposition,

- création d’équipements, d’infrastructures ou d’établissements collectifs dont elle assure la gestion ;

- donner des avis et renseignements à l’Administration,

- donner des avis sur les moyens de favoriser le développement économique et

Il n’existe pas de chambres de métiers

1- Chambres de Métiers * Les chambres de Métiers sont, auprès des pouvoirs publics, les organes représentatifs des intérêts généraux du secteur de l’Artisanat dans la limite de leur circonscription (avis, suggestions sur demande ou à leur propre initiative) ; * Elles sont chargées de : - tenir le répertoire

des métiers, - organiser

l’apprentissage dans le secteur des métiers,

- favoriser la formation professionnelle des artisans et des salariés du secteur de l’artisanat,

- contribuer à l’expansion des métiers et au maintien ou à l’élargissement des débouchés, notamment par l’organisation d’expositions et de foires artisanales,

- veiller à l’amélioration de

Il n’existe pas de chambres de métiers au Niger

1- Les chambres de métiers sont chargées, chacune dans la région administrative considérée, d’assurer dans la représentation des intérêts de l’Artisanat auprès des pouvoirs publics. * Chaque chambre de métiers a pour attributions de: - tenir le répertoire

des entreprises artisanales,

- tenir le répertoire des artisans et compagnons,

- délivrer les titres de maître artisan, artisan et de compagnon,

- délivrer les cartes professionnelles,

- favoriser la rentabilité des entreprises, la qualité des produits et des services, des techniques et des méthodes de production et de commercialisation en suscitant la collaboration entre entreprises et la création de services communs,

- favoriser

Les chambres régionales de métiers ont pour missions : - de représenter les

intérêts professionnels des artisans de leur ressort territorial auprès des pouvoirs publics, des organismes nationaux et internationaux ;

- de contribuer au développement du secteur professionnel concerné par toute action légale d’intervention et, partant, au développement économique et social du pays. A cet effet, elles sont chargées :

a) d’aider et promouvoir les entreprises et les groupements, b) sur le plan de la formation professionnelle d’organiser l’apprentissage, d’organiser des stages de formation et de perfectionnement professionnel ; c) sur le plan du répertoire des métiers de tenir le répertoire des métiers, d’organiser les examens de graduation et de délivrer les diplômes.

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RAPPORT D’ETAPE 29

- renforcement de la capacité en formation des artisans et reconnaissance des qualifications

- veille sur l’amélioration de la qualité des produits et des services,

- représentation et promotion des artisans auprès des pouvoirs publics et autres institutions.

notamment celui du secteur de l’artisanat,

- contribuer à la formation des artisans,

- promouvoir et aider les entreprises artisanales (assistance),

- faire le suivi statistique des activités de ses membres et participer à des manifestations promotionnelles,

la qualité des produits et services,

- contribuer au perfectionnement des technologies et des méthodes de production et de commercialisation,

- prêter leur concours aux organisations professionnelles du secteur de l’artisanat.

l’expansion du secteur et de l’élargissement des débouchés par l’organisation d’expositions,

2- Missions et attributions de l’UCIMB - rôle d’interface entre

les CIM et les pouvoirs publics avec obligation du gouvernement de la consulter dans toutes les matières concernant le secteur de l’artisanat,

- synthèse des propositions des CIM pour en assurer la défense auprès des instances publiques,

- collaboration avec les organisations faîtières des artisans pour la promotion du secteur,

- arbitrage des conflits inter-chambres,

- création de relations avec d’autres institutions consulaires nationales ou étrangères en vue de

- organiser des centrales d’achat,

- assurer la diffusion de l’information.

2- Conférences Régionales des chambres de métiers * Elles sont, auprès des autorités régionales ou du district de Bamako, les organes représentatifs des intérêts généraux du secteur de l’artisanat au niveau de la Région (avis et suggestions sur demande ou à leur propre initiative) ; * Elles sont chargées de : - tenir une

synthèse régionale des répertoires des Métiers,

- organiser en rapport avec les chambres de métiers l’apprentissage au niveau

- procéder à toute étude utile à la solution des problèmes techniques, économiques et sociaux intéressant le secteur de l’artisanat,

- informer les pouvoirs publics et donner son avis sur toutes les questions concernant le secteur,

- susciter la création d’école de métiers ou de cours professionnels pour la formation et le perfectionnement,

- inciter à la création de syndicats et groupements professionnels,

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ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE 30

faciliter les accords avec les partenaires,

- suivi et facilitation de la mise en œuvre des mesures législatives et règlementaires relatives à la promotion du secteur, à travers les CIM,

- préparation d’un programme annuel d’activités et d’un budget, puis transmission à l’autorité de tutelle avec les programmes annuels d’activités et les budgets des CIM.

régional, - coordonner la

formation professionnelle des artisans de la région,

- créer et gérer des œuvres et services communs aux chambres de métiers,

- assurer la promotion des produits artisanaux de la région notamment par l’organisation d’expositions et de foires et l’édition de dépliants,

- prêter leur concours aux chambres de métiers.

3- Assemblée Permanente des chambres de métiers * Elle est chargée : a) vis-à-vis des pouvoirs publics de . représenter l’ensemble des chambres de métiers du Mali et d’en assurer la coordination,

- assurer, sous réserve des autorisations réglementaires, l’exécution de travaux et l’administration de services techniques ou d’établissements nécessaires aux intérêts dont elle a la charge (formation et perfectionnement des artisans, assistance technique à la création et à la gestion des entreprises artisanales,

- favoriser la coopération avec les chambres de métiers étrangères, notamment par des jumelages,

- mettre en œuvre toute action susceptible d’améliorer ou de renforcer leurs ressources propres,

- - effectuer sur le plan national et international la synthèse des propositions adoptées par les chambres de métiers et d’en assurer la

- assurer la tenue de permanence dans les localités autres que les chefs-lieux de région par l’ouverture d’antennes artisanales.

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ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE 31

défense, soit en présentant les vœux émis lors des délibérations de leurs organes de décision, soit à l’occasion de la communication d’avis qui peuvent leur être demandés.

b) Vis-à-vis de ses membres de : - coordonner les

actions nationales ou internationales des chambres de métiers,

- créer et gérer des œuvres et services communs dans le but de réduire les coûts,

- assurer la représentation des intérêts des chambres de métiers aux instances nationales et internationales en liaison avec les différentes organisations professionnelles,

- développer la collaboration avec l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture, la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali et tous partenaires publics ou privés

2- L’Union nationale des chambres de métiers est chargée : - d’assurer la

coordination des chambres de métiers en effectuant la synthèse de leurs propositions et en assure la défense auprès des instances de l’Etat

- d’assurer la représentation des intérêts des chambres de métiers auprès des organismes internationaux s’occupant de la promotion de l’Artisanat ;

- de collaborer avec les organisations professionnelles de l’artisanat, les chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture, les partenaires publics ou privés du secteur des métiers tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.

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RAPPORT D’ETAPE 32

des différents secteurs économiques tant au Mali qu’à l’étranger.

Pouvoirs Voir missions et attributions

- donner sur demande des pouvoirs publics ou proposer à sa propre initiative des avis, recommandations ou propositions sur toute question relevant du secteur de l’Artisanat,

- contribuer à l’organisation et à la modernisation du secteur et des métiers de l’artisanat,

- prendre en charge l’organisation de l’apprentissage dans les métiers du secteur et les actions de formation professionnelle des chefs d’entreprises artisanales, des artisans et de leurs salariés,

- délivrer des certificats ou des diplômes validés par la Commission Nationale d’homologation d’équivalence,

- donner des avis sur la législation et les règlementations.

- émettre des vœux sur toutes les questions économiques ;

- engager des concertations avec les autres chambres consulaires ;

- acquérir ou construire des immeubles sur la base d’une autorisation par arrêté interministériel ;

- initier des travaux dans l’intérêt du secteur et en assurer la survie ;

- créer, acquérir, gérer des établissements et équipements à usage artisanal et commercial ;

- fonder, acquérir, recevoir et gérer des établissements d’enseignement professionnel ;

- acquérir, recevoir et gérer des établissements créés par le Gouvernement ou les collectivités locales dans les conditions prévues par la législation en vigueur ;

Il n’existe pas de chambres de métiers

1- Chambres de Métiers - Participer à des

sociétés opérant dans le secteur de l’Artisanat,

- éditer et vendre des bulletins et revues spécialisées,

- acquérir, fonder, gérer des établissements d’enseignement professionnel et d’apprentissage après avis du Ministre chargé de l’Enseignement Professionnel,

- acquérir ou construire des immeubles pour leur propre usage,

- susciter la création d’associations, de sociétés, de coopératives artisanales et généralement de tout groupement ayant un caractère artisanal.

2- Conférences des Chambres de Métiers - Participer à des

sociétés opérant dans le secteur

Il n’existe pas de Chambres de Métiers.

L’Union nationale des chambres de métiers, sous réserve des autorisations réglementaires, peut administrer des services techniques et des établissements nécessaires aux intérêts dont elle a la charge : formation et perfectionnement des artisans, assistance technique à la création et à la gestion des entreprises artisanales.

Les chambres régionales de métiers peuvent : - émettre des vœux sur

les matières relevant de leurs compétences,

- se concerter en vue de l’étude et de la réalisation de projets communs,

- créer avec d’autres compagnies consulaires des services ou entreprises présentant un intérêt commun à l’artisanat, l’agriculture, au commerce et à l’industrie,

- nouer des liens de coopération dans le respect des traités et accords signés par le Togo.

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ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE 33

- assurer la gestion d’ouvrages d’utilité publique ;

- assurer des prestations d’intérêt public qui lui sont conférés par le Gouvernement (contrats de programme).

de l’Artisanat, - éditer et vendre

des bulletins et revues spécialisées.

3- Assemblée Permanente des Chambres de Métiers Elle donne son avis sur les matières relevant du secteur de l’artisanat, notamment : la politique nationale de l’Artisanat, la législation et la réglementation relatives au secteur, la formation professionnelle et l’apprentissage, les moyens à mettre en œuvre afin d’accroître le développement de l’Artisanat.

Administration et gestion

Le Secrétariat général est l’organe administratif de la CIM. Il est placé sous l’autorité du Président et comprend un personnel salarié sous l’autorité du Secrétaire général.

Assemblée Consulaire. Institution publique professionnelle dotée de la personnalité morale et de l’autonomie de gestion

La Chambre Nationale de Métiers de Côte-d’Ivoire dispose d’un Secrétariat Exécutif chargé d’assurer l’exécution des décisions prises par le Bureau National.

Il n’existe pas de chambres de métiers

* Chaque chambre de métiers, chaque Conférence régionales des chambres de métiers et l’assemblée permanente des chambres comportent chacune : - u e Assemblée

consulaire, - un Bureau, - des Commissions

permanentes (4 au maximum);

* L’Assemblée consulaire et le Bureau d’une chambre de métiers

Il n’existe pas de chambres de métiers au Niger

Administration et gestion des chambres de métiers par Secrétaire général - gestion des

crédits, du personnel et du matériel de la chambre de métiers sous l’autorité du Président ;

- participation aux réunions de l’Assemblée générale et du bureau avec voix consultative ;

- participation à la préparation du

Chaque chambre régionale de métiers est dotée d’un secrétaire général nommé par le Président après avis du bureau. Le secrétaire général est chargé de toutes activités à caractère administratif, notamment de la préparation et de l’exécution du budget, du contrôle de la gestion administrative, de la préparation des réunions des sessions et du bureau de la chambre régionale de métiers. La gestion financière des chambres

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ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE 34

sont composés, chacun en ce qui le concerne, de membres élus au scrutin secret et de membres délégués qui sont des membres de droit. Les membres élus le sont par les personnes physiques ou morales exerçant une activité artisanale et immatriculées au répertoire des Métiers de la Chambre concernée. Les membres délégués le sont à raison de un (1) par commune rurale pour les cercles et de un (1) par quartier pour les communes du District de Bamako (durée : 5ans). * L’Assemblée consulaire et le Bureau d’une Conférence Régionale des chambres de métiers sont composés de membres élus par les chambres de métiers et les organisations professionnelles du secteur de l’artisanat. Les présidents des chambres de métiers sont membres d’office de

budget et à l’établissement des comptes définitifs ;

- exécution du budget et mise en œuvre des décisions des organes élus, sous réserve de leur conformité aux textes législatifs et règlementaires en vigueur ;

- obligation de suspendre l’exécution d’une décision non conforme aux textes en vigueur et d’adresser un rapport détaillé au Ministre chargé de l’Artisanat dans les huit (8) jours.

Administration et gestion de l’Union nationale des chambres de métiers par Secrétaire général nommé dans les mêmes conditions que les secrétaires généraux des chambres de métiers.

régionales de métiers est assurée dans la forme commerciale suivant les règles du plan comptable en vigueur et soumise au principe financier applicable aux établissements publics. Les opérations comptables sont effectuées sous la responsabilité du trésorier assisté du secrétaire général pour la surveillance et le contrôle administratif. Un bilan définitif est établi en fin d’exercice, soumis à l’approbation de la session et transmis au ministre de tutelle.

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ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE 35

la Conférence Régionale des chambres de métiers de leur région. * Les présidents des chambres de métiers des cercles et communes du District de Bamako et les présidents des Conférences régionales des chambres de métiers sont membres d’office de l’Assemblée permanente des chambres de métiers. * Chaque chambre de métiers, chaque conférence régionale des chambres de métiers et l’Assemblée permanente des chambres de métiers dispose chacune d’un secrétariat général dirigé par un Secrétaire Général.

Tutelle

Tutelle assurée par le Ministre chargé de l’Artisanat.

Tutelle assurée par le Ministre chargé de l’Artisanat.

Tutelle assurée par le Ministre chargé de l’Artisanat.

Il n’existe pas de Chambres de Métiers.

1- Chambres de métiers des cercles et Conférences régionales des chambres de métiers : Tutelle assurée par le Représentant de l’Etat au niveau des collectivités territoriales respectives. 2- Chambres de

Il n’existe pas de Chambres de Métiers.

Tutelle assurée par le Ministre chargé de l’Artisanat.

Tutelle assurée par le Ministre chargé de l’Artisanat.

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ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE 36

métiers des communes du District de Bamako et la Conférence régionale des chambres de métiers du District de Bamako : Tutelle assurée par le Représentant de l’Etat au niveau du District de Bamako. 3- Assemblée Permanente des Chambres de métiers : Tutelle assurée par le Ministre chargé de l’Artisanat.

Financement et régime financier

1- Ressources des CIM Les CIM établissent chaque année un programme d’activités traduit en recettes et dépenses par un projet de budget soumis à l’approbation de l’assemblée consulaire, ensuite transmis après vote à l’UCIMB et soumis à l’approbation de la Tutelle. Les recettes proviennent : - des prestations

fournies, - des subventions

reçues de l’Etat, des collectivités territoriales décentralisées, des partenaires internes et extérieurs,

- des ristournes constituées d’une partie des taxes

1- Ressources Il est prévu que la CMA-BF dispose d’un budget annuel, établi selon les règles comptables en vigueur, sous le contrôle de la commission des finances et soumis à l’approbation des ministres de tutelle technique et financière ; * Ressources propres - taxes, droits et

redevances acquittés annuellement par les personnes physiques ou morales exerçant une activité artisanale assujetties à l’immatriculation au registre des métiers,

- dotations et

La Chambre nationale de métiers de Côte-d’Ivoire établit chaque année un programme d’activités traduit en recettes et dépenses par un projet de budget soumis à l’approbation de la Tutelle. 1-Ressources . quote-part sur le produit des centimes additionnels et autres ressources attribuées par les pouvoirs publics ; . Autres ressources : cotisations des membres, produits de prestations de services, produit de l’exploitation des établissements administrés, revenu

Il n’existe pas de Chambres de Métiers.

1- Ressources des Chambres de Métiers a) produit de ristourne sur les impôts et taxes perçus sur les personnes physiques ou morales exerçant dans le secteur de l’artisanat, au niveau de la collectivité territoriale formant la circonscription de chaque chambre de métiers ; taux et répartition fixés par Arrêté conjoint du Ministre chargé des Finances et de celui chargé de l’Artisanat ; b) cotisations payées par les ressortissants ; c) revenus et

Il n’existe pas de Chambres de Métiers.

1- Chambres de métiers * Recettes ordinaires - recettes prévues

par les lois de finances,

- toutes recettes à caractère exceptionnel pouvant être instituées par la loi,

- produit d’exploitation de leurs biens et services.

* Recettes extraordinaires - dons et legs, - capitaux

provenant de l’aliénation des biens, fonds et valeurs,

- subventions provenant de l’Etat, des

Les ressources des chambres régionales de métiers sont constituées par : a) les recettes provenant de l’autofinancement : - intérêts des

placements, revenus et intérêts des biens, fonds et valeurs,

- produit des droits d’inscription des artisans,

- produits provenant de l’exploitation des établissements qu’elles administrent,

- revenus des prestations de services,

- emprunts autorisés par arrêté du ministre de tutelle ;

b) les recettes provenant des dons et legs - revenus des dons et

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ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE 37

perçues sur les produits artisanaux que l’Etat doit reverser aux chambres,

- des cotisations annuelles des ressortissants,

- . des emprunts destinés à la subvention des dépenses de fonctionnement des CIM,

- des frais d’inscription au registre des métiers,

- des dons et legs. 2- Ressources de l’UCIMB - Quote-part des

contributions annuelles obligatoires que les CIM sont tenues de verser à l’Union des Chambres dans la proportion de 20% desdites contributions

- Quote-part des frais d’inscription au registre des métiers dans la proportion de 20%,

- Quote-part des subventions de l’Etat pour le fonctionnement de l’institution consulaire,

- . des emprunts destinés à la subvention des dépenses de fonctionnement de l’UCIMB,

- . des dons et legs.

subventions de l’Etat, des collectivités territoriales ou de tout organisme public, privé ou étranger,

- produits de l’activité de formation,

- produits de la gestion d’ouvrages d’utilité publique,

- intérêts des biens et fonds placés,

- produits et redevances perçus en rénovation de services rendus, et toutes ressources ayant un caractère annuel ;

* Recettes extraordinaires et exceptionnelles - dons et legs, - subventions

d’investissement, - produits d’emprunts, - produit de

l’aliénation des biens, fonds et valeurs,

- . toutes autres recettes ayant un caractère exceptionnel.

NB- Au titre des dotations et subventions de l’Etat, la CMA-BF est soumise au contrôle des organes de l’Etat. 2- Dépenses * Dépenses ordinaires et d’équipement - . dépenses de

personnel,

de ses participations, subventions des collectivités locales, produit de l’aliénation de ses biens meubles et immeubles, dons et legs, intérêts des fonds placés, toutes ressources à caractère annuel instituées et contributions exceptionnelles des membres, produits du droit d’inscription des artisans, emprunts autorisés. 2- Dépenses . dépenses liées à la création, aux subventions et à l’entretien des établissements, services ou travaux d’intérêt commun. Le bilan financier est soumis à l’approbation de la tutelle en fin d’exercice.

intérêts des biens, fonds et valeurs leur appartenant ; d) redevances d’utilisateur perçues en rémunération de services rendus, e) subventions de l’Etat, des collectivités territoriales ou de organisme public ou privé, national ou étranger, f) produits des manifestations commerciales, g) recettes exceptionnelles, h) produit de l’aliénation des immobilisations et valeurs, i) subventions d’équipement, j) produit des emprunts autorisés par l’autorité de tutelle, k) produit du remboursement des prêts et avances, l) dons et legs, m) toutes autres ressources de caractère annuel et permanent. 2- Ressources des Conférences Régionales des chambres de métiers a) part des ristournes sur impôts et taxes revenant aux Conférences Régionales des

collectivités locales, des personnes ou associations privées,

- emprunts contractés,

- toutes autres recettes ayant un caractère exceptionnel.

2- Union nationale des chambres de métiers - contribution de

l’Etat prévue par les lois de finances,

- contributions à caractère exceptionnel qui peuvent être instituées par la loi,

- dons et legs, - emprunts sur

autorisation du Ministre chargé de l’Artisanat et du Ministre chargé des Finances pour subvenir aux dépenses nécessaires à l’accomplissement de sa mission.

legs, - dons et legs reçus, - toutes autres recettes

qui pourraient être instituées à leur profit ;

c) les subventions de l’Etat et des collectivités publiques ; d) le produit de taxes fiscales instituées par la loi au profit des chambres régionales de métiers ; e) dotations spéciales allouées par le Gouvernement pour assurer leur fonctionnement. Les chambres régionales de métiers élaborent et adoptent chaque année leur budget qu’elles soumettent à l’approbation du ministre chargé de l’artisanat. Les fonctions d’ordonnateur sont exercées par le Président qui peut, sous sa responsabilité, déléguer sa signature au vice-président. Les engagements sont limités au montant du crédit inscrit au budget.

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ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE 38

- Chaque année, le Secrétariat exécutif de l’UCIMB prépare un programme d’activités traduit en recettes et en dépenses par un projet de budget. Après adoption par l’assemblée générale en session budgétaire, le budget est transmis au Ministre de Tutelle pour approbation dans un délai de 30 jours.

- . dépenses de fonctionnement courantes,

- . subventions accordées,

- . dépenses d’entretien des immeubles ;

* Dépenses d’équipement exceptionnelles - . dépenses

d’équipement, - . dépenses

d’acquisition et de construction immobilières,

- . remboursement des emprunts.

-

chambres de métiers, b) contributions versées par les chambres de métiers dans le cadre des programmes régionaux du secteur, c) revenus des intérêts des biens, fonds et valeurs leur appartenant, d) subventions de l’Etat, des collectivités territoriales ou de organisme public ou privé, national ou étranger, e) produits des manifestations commerciales, f) recettes exceptionnelles, h) subventions d’équipement, i) produit des emprunts autorisés par l’autorité de tutelle, j) produit du remboursement des prêts et avances, k) dons et legs, l) toutes autres ressources de caractère annuel et permanent. 3- Ressources de l’Assemblée Permanente des chambres de métiers a) part des ristournes sur impôts et taxes

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ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE 39

revenant à l’Assemblée Permanente des chambres de métiers, b) contributions versées par les chambres de métiers et les conférences régionales des chambres de métiers pour la réalisation de programmes ou projets communs, c) revenus et intérêts des biens, fonds et valeurs leur appartenant, d) subventions de l’Etat, des collectivités territoriales ou de organisme public ou privé, national ou étranger, e) produits des manifestations commerciales, f) recettes exceptionnelles, h) produit des emprunts autorisés par l’autorité de tutelle, i) dons et legs. NB- 1) Les chambres de métiers, les conférences régionales des chambres de métiers et l’Assemblée permanente des chambres de métiers élaborent

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ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE 40

chaque année leur budget qui est soumis à la délibération de leur assemblée consulaire respective, puis à l’approbation de l’autorité de tutelle. 2) Les chambres de métiers, les conférences régionales des chambres de métiers et l’Assemblée permanente des chambres de métiers sont soumises au contrôle financier applicable aux établissements publics à caractère professionnel.

Dispositions diverses

- En cas de dysfonctionnement ou de blocage d’une CIM, le Ministre chargé de l’Artisanat fait suppléer aux organes élus une administration provisoire en attendant l’organisation de nouvelles élections dans un délai de six (6) mois ;

- La dissolution de la CIM en cas de nécessité est prononcée par arrêté du Ministre de tutelle, après avis de l’UCIMB ;

- Chaque CIM dispose d’un règlement

Par dérogation, les modalités d’organisation des premières élections en 2007 devaient être déterminées par des arrêtés du Ministre de tutelle.

Pour les premières élections, il sera procédé à un recensement électoral en dehors du répertoire des métiers de la Chambre Nationale de Métiers de Côte-d’Ivoire.

Il n’existe pas de chambres de métiers

1) Une convention approuvée par les Ministres chargés du Travail et de l’Artisanat détermine les conditions d’emploi du personnel des chambres de métiers, des conférences régionales des chambres de métiers et de l’Assemblée permanente des chambres de métiers. 2) Gratuité des fonctions des membres de l’assemblée consulaire, du

Il n’existe pas de chambres de métiers au Niger

Dispositions de composition et de fonctionnement régies par le Règlement intérieur des chambres de métiers.

Nul ne peut être simultanément membre de plus d’une chambre régionale de métiers, ou membre d’une chambre régionale de métiers et membre de toute autre chambre consulaire.

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ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE 41

intérieur ; - Gratuité des

fonctions des membres de l’Assemblée générale et du Bureau mais possibilité de bénéficier d’une indemnité de session et en cas de mission ponctuelle.

bureau, des commissions, et des membres délégués.

Organisation et fonctionnement

* Organes des CIM - Assemblée

consulaire, - Bureau exécutif, - Commissariat aux

comptes, - Commissions

spécialisées. - Assemblée

consulaire - 33membres élus

pour un mandat de cinq (5) ans renouvelable ;

- délibération sur toutes les questions intéressant la vie de l’institution,

- réunion en session ordinaire une fois par semestre sur convocation de son Président,

- participation aux réunions de l’assemblée générale des CIM avec voix consultative des autorités locales, des représentants des autres institutions ou toutes autres institutions dont la présence dont la présence peut contribuer utilement

* Organes de la CMA-BF : - Assemblée

générale, - Bureau, - Commission, - Direction Générale * Composition : - un collège des

activités de 48membres élus au scrutin majoritaire à un tour, et

- un collège des organisations professionnelles comprenant 12 membres élus au scrutin de liste à un tour sans pourcentage ni vote préférentiel,

- des membres honoraires (anciens présidents),

- des conseillers techniques désignés par le Ministère de Tutelle ;

* Membres de la CMA-BF élus pour un mandat de cinq (5) ans. * Répartition des sièges entre les différentes catégories

* Organes de la Chambre Nationale de Métiers de Côte-d’Ivoire : - Assemblée

générale composée des présidents et vice-présidents des chambres régionales ; c’est l’organe de décision ;

- Bureau national de treize (13) membres, c’est l’organe exécutif ;

- Commissariat aux comptes composé de trois (3) membres, c’est l’organe de contrôle et de surveillance de la gestion de la chambre nationale de métiers de Côte-d’Ivoire ;

- Chambres régionales de Métiers sont structurées en assemblée générale et en bureau ;

- Comités

Il n’existe pas de Chambres de Métiers.

Décret N° 95-283 du 28 juillet 1995 : Régime électoral : * Pour être électeur, il faut être ressortissant des chambres de métiers et remplir les conditions suivantes : Personne physique i) être inscrite au répertoire des métiers de la collectivité territoriale formant la circonscription de la chambre de métiers concernée, ii) être âgé de 18 ans au moins ou être mineur émancipé, iii) ne pas être sous le coup d’une incapacité ou d’une déchéance. Personne morale i) être inscrite au registre des Métiers, ii) jouir de tous ses droits. * Pour être éligibles comme membres de l’assemblée

Il n’existe pas de Chambres de Métiers.

Chaque chambre de métiers est divisée en trois sections : - Artisanat de

Production, - Artisanat d’Art, - Artisanat de

Service. * Organes des chambres de métiers - une Assemblée

générale de vingt sept (27) membres titulaires élus dont vingt et un (21) d’entreprise et six (6) compagnons. Les chefs d’entreprise sont élus par les électeurs de leur section ; les compagnons sont élus dans les mêmes conditions. Chaque titulaire a un suppléant élu dans les mêmes conditions. La durée du mandat des membres de l’AG des

* Organes des chambres régionales de métiers - Assemblée

générale : Ensemble des élus des différentes préfectures de la région, exceptée celle de la chambre régionale de métiers de la Commune de Lomé ; un mandat de trois (3) ans renouvelable ; membres élus par corps de métiers regroupés au sein des catégories professionnelles d’artisans et les associations professionnelles - Bureau exécutif : Elu par l’assemblée générale pour un mandat de trois (3) ans renouvelable une fois. Le Président représente la chambre régionale de métiers dans les actes de la vie civile. - commissions

spécialisées Il existe quatre (4) commissions spécialisées permanentes : i) commission des

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ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE 42

aux délibérations ; - Bureau exécutif de

huit (8) membres élus pour un mandat de cinq (5) ans renouvelable une fois,

- organe exécutif de l’assemblée consulaire,

- réunion tous les deux mois,

- suivi des décisions de l’assemblée consulaire mise en œuvre par le secrétaire général,

- prépare le programme d’activités annuel de la chambre, établit le bilan de fin d’exercice à transmettre à l’autorité de tutelle.

- Commissions spécialisées

- elles sont permanentes ou ad hoc,

- préparent les décisions qui doivent être prises par l’assemblée consulaire,

- domaines d’intervention : formation professionnelle, foires expositions et promotion économique, registre des métiers, réglementation, finances.

Commissariat aux comptes - composé de deux (2)

professionnelles sur la base des impôts directs payés par les ressortissants, du nombre de ceux-ci et du nombre des salariés employées par elles ; limitation du nombre maximum de siège pour une catégorie professionnelle (moitié du nombre de sièges de la CMA-BF). Répartition des sièges fixée par arrêté du ministre de tutelle 45 jours au plus tard après réception du rapport sur l’évolution du secteur et de son impact sur la vie économique nationale qui lui est soumis par le Président de la CMA-BF à l’occasion de chaque renouvellement des membres de la chambre. * Collège électoral composé de personnes immatriculées au registre des métiers pour les entreprises individuelles et les mandataires sociaux des personnes morales immatriculées au registre des métiers remplissant les conditions suivantes : - être inscrit sur une

liste électorale, - être inscrit au

registre des métiers et avoir exercé au

interprofessionnels départementaux disposent d’une assemblée générale, d’un président et d’un bureau de six membres

- Organisations professionnelles départementales regroupent les artisans d’une même branche d’activités, disposent d’une assemblée générale et d’un bureau de six membres.

* Régime électoral - Collège électoral - Est électeur, tout

artisan de l’une des sept (7) branches d’activités et remplissant les conditions suivantes :

i) être inscrit sur le répertoire des métiers depuis un an au moins à la date de constitution des listes électorales, ii) être âgé de 18 ans au moins, iii) être citoyen ivoirien ou de tout autre Etat lié à la Côte-d’Ivoire par des accords économiques et financiers sous réserve de

consulaire et du bureau des chambres de métiers, les maîtres artisans, les compagnons, les artisans et les ouvriers artisans doivent remplir les conditions suivantes : i) être inscrits sur les listes électorales de la chambre de métiers, ii) exercer en cette qualité depuis au moins trois mois dans la collectivité territoriale formant la circonscription de la chambre de métiers, iii) être à jour dans le paiement de ses impôts, taxes et autres obligations fiscales. Incompatibilités * Les fonctions de membre d’une chambre de métiers sont incompatibles avec tout emploi salarié autre que celui de chef d’atelier ou d’ouvrier artisan dans une entreprise artisanale ; * Nul ne peut être à la fois membre d’une chambre de métiers et membre d’une autre compagnie consulaire. Tout membre d’une

chambres de métiers est de six (6) ans. Les membres sortants sont rééligibles.

- L’Assemblée générale élit un bureau de sept (7) membres dont un (1) compagnon. Les membres du bureau sont élus pour trois (3) ans. Les membres du bureau doivent être de nationalité sénégalaise ou jouir au Sénégal, en vertu d’une convention d’établissement, d’une assimilation avec les nationaux sénégalais.

- Les membres de l’Assemblée générale se réunissent par section pour élire un bureau de trois (3) membres.

- La chambre de métiers dispose de services administratifs et techniques qui sont dirigés par un Secrétaire général nommé par arrêté du Ministre chargé de l’Artisanat après avis consultatif du bureau de la chambre de

affaires sociales et de l’arbitrage, ii) commission des finances, iii) commission de la formation professionnelle, iv) commission du répertoire et de la qualification. * Fonctionnement - L’assemblée générale

veille sur la mise en œuvre de la politique de la chambre en matière d’artisanat ; se réunit en sessions ordinaire deux fois par an, en session extraordinaire chaque fois que de besoin. Le représentant de l’Etat de la région et le représentant régional du ministre chargé de l’artisanat assistent aux sessions de la chambre régionale de métiers. Les chambres régionales de métiers peuvent faire appel à des personnes ressources en cas de besoin.

- Le bureau assure l’exécution des décisions de la chambre et la gestion de celle-ci.

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ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE 43

membres désignés par l’assemblée consulaire dont le premier est élu parmi les membres de l’assemblée consulaire pour un mandat pouvant aller jusqu’en cinq (5) et le second choisi parmi les comptables agréés et lié à la CIM par un contrat de cinq (5) ans,

- mission de contrôle de la régularité de la gestion comptable, financière et matérielle des CIM,

- un droit de communication et un pouvoir d’investigation,

- présentation à l’assemblée consulaire d’un rapport sur leurs activités de contrôle et de vérification.

* Organes de l’UCIMB - une assemblée

générale composée des présidents et les premiers vice-présidents des CIM et également d’un membre désigné par l’assemblée consulaire de chaque CIM ;

- réunion en session ordinaire au moins une fois par trimestre et en session extraordinaire sur proposition de son bureau ou à la demande de la

moins depuis le 1er janvier de l’année précédant celle au cours de laquelle ont lieu des élections générales,

- résider effectivement sur le territoire national,

- être âgé de 18 ans au moins au 31 décembre de l’année précédant celle des élections,

- être à jour de ses obligations fiscales et sociales, au regard des dernières attestations de situation, exigibles par le fisc et la caisse nationale de sécurité sociale,

- n’avoir pas été condamné à une peine de déchéance ou à une sanction susceptible d’entacher leur honorabilité ou à une interdiction d’exercer une activité artisanale ou commerciale.

* Inscription d’office sur les listes électorales des artisans, des chefs d’entreprises artisanales et des mandataires sociaux des personnes morales immatriculées au registre des métiers. * Eligibilité : tout membre du corps électoral sous réserve

réciprocité, iv) jouir de ses droits civils et civiques, v) n’avoir subi aucune condamnation pour crime, pour délit contre la propriété ou infraction à la réglementation des changes, des douanes ou des chèques. Etablissement d’une liste électorale par département pour chacune des branches d’activités. . Conditions d’éligibilité Sont éligibles dans la branche d’activités où ils sont électeurs, tous les membres du corps électoral remplissant les conditions suivantes : i) être âgé de 25 ans au moins, ii) résider dans la région depuis au moins six mois, iii) avoir satisfait à toutes les obligations fiscales et parafiscales en ce qui concerne le paiement des taxes et droits afférents à l’exercice de leur profession ; la déclaration de candidature doit être accompagnée des pièces justificatives exigées. Le comité électoral statue sur

chambre de métiers qui est, ou devient membre d’une autre chambre est réputé avoir opté en faveur de l’organisme dont il est devenu membre en dernier lieu, s’il n’a exercé une option contraire dans le délai d’un mois à compter de la date à laquelle il est devenu membre de cet organisme. Au cas où un membre d’une chambre de métiers désire mettre fin à son mandat, il adresse sa démission par lettre au Président de la chambre de métiers.

métiers. * Attributions des différents organes - - Assemblée

générale - . élaboration des

orientations générales des actions entrant dans le cadre des attributions des chambres de métiers ;

- . examen du programme prévisionnel d’activités et du budget prévisionnel,

- . examen des rapports périodiques d’activités, du bilan annuel des activités et des comptes définitifs de fin d’exercice.

- Bureau de l’Assemblée générale

- préparation du programme prévisionnel d’activités et du budget prévisionnel,

- étude de toutes les questions entrant dans les attributions des chambres de métiers,

- exécution des décisions de l’Assemblée générale,

- élaboration du bilan des activités

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ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE 44

moitié des membres ; - un bureau de six (6)

membres élu par l’assemblée consulaire.

* Fonctionnement interne - Décisions de

l’assemblée consulaire prises à la majorité absolue des membres présents, avec la prépondérance de la voix du Président en cas d’égalité,

- impossibilité de cumuler un mandat électif dans une CIM et dans une autre institution consulaire du Bénin.

* Elections aux chambres de métiers - Electeurs : artisans,

ouvriers-artisans, maîtres artisans, affiliés ou non à une organisation professionnelle d’artisans, remplissant les conditions suivantes :

- être inscrit sur le registre des métiers de la collectivité territoriale formant la circonscription de la CIM concernée,

- avoir sa carte professionnelle d’artisan en cours de validité délivrée par les services compétents,

- être âgés de 18 ans au moins,

de remplir les conditions suivantes : - être âgé de 25 ans

au moins au 31 décembre de l’année précédant celle des élections,

- résider en permanence au Burkina Faso,

- être inscrit au registre des métiers depuis au moins trois ans et avoir exercé au Burkina Faso pendant la même durée,

- être à jour de ses obligations fiscales et sociales, au regard des dernières attestations de situation, exigibles par le fisc et la caisse nationale de sécurité sociale,

- n’avoir pas été condamné à une peine de déchéance ou à une sanction susceptible d’entacher leur honorabilité ou à une interdiction d’exercer une activité artisanale ou commerciale,

- pour les mandataires sociaux, justifier que le mandat est exercé depuis plus de trois ans pour une entreprise qui réunit au moins trois années d’activité.

l’éligibilité des candidats. . Contentieux électoral Concerne le contentieux de l’éligibilité et le contentieux de l’élection.

de fin d’exercice budgétaire et des comptes définitifs en vue de les présenter à l’Assemblée générale,

- contrôle le fonctionnement de la chambre de métiers conformément au règlement intérieur en vigueur.

* Fonctionnement des organes - Assemblée

générale - réunion en

session ordinaire une fois par trimestre au moins sur convocation du Président, quinze (15) jours avant avec ampliation au Gouverneur de Région ;

- réunion en session extraordinaire à la demande d’au mois quatre (4) membres du bureau ou à celle d’au moins quatorze (14) des membres de l’Assemblée générale ;

- Bureau - réunion tous les

deux mois au moins sur convocation de son Président,

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ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE 45

- jouir de ses droits civiques,

- être inscrit sur la liste de la branche d’activité concernée,

- être à jour des paiements des cotisations obligatoires aux CIM ;

- Eligibilité : sont éligibles comme membres de l’assemblée consulaire et du bureau de la CIM les artisans, les ouvriers-artisans, les maîtres artisans en activité remplissant les conditions suivantes

- être un citoyen béninois,

- être inscrit au registre des métiers,

- savoir lire et écrire le français,

- avoir une carte professionnelle d’artisan en cours de validité,

- exercer en cette qualité depuis un (1) an au moins dans le ressort de la chambre,

- être inscrit sur la liste électorale de la circonscription électorale de sa branche,

- être à jour du paiement des impôts et taxes diverses,

- déposer un dossier de candidature comportant une demande du

. réunion sur demande de quatre (4) de ses membres. * Elections aux chambres de métiers - Electeurs : - Maîtres artisans,

artisans et compagnons justifiant de leur qualité par la présentation d’une carte professionnelle d’artisan dont la durée de validité de deux (2) est attestée et jouissant de leurs droits électoraux ;

- Listes électorales :

- Division en fonction des trois (3) sections.

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RAPPORT D’ETAPE 46

candidat titulaire et une demande de son suppléant.

Conférences régionales

néant néant néant Il n’existe pas de Chambres de Métiers.

Création dans chaque région et dans le District de Bamako une Conférence des Chambres de Métiers, établissement public à caractère professionnel doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière.

Il n’existe pas de Chambres de Métiers.

N’existent pas N’existent pas

Niveau National Union des Chambres Interdépartementales de Métiers du Bénin (UCIMB).

La Chambre des Métiers de l’Artisanat du Burkina Faso (CMA-BF) est une entité juridique unique exerçant sa compétence sur l’ensemble du territoire du Burkina Faso.

La Chambre Nationale de Métiers de Côte-d’Ivoire, une entité juridique unique exerçant sa compétence sur l’ensemble du territoire national.

Il n’existe pas de Chambres de Métiers.

Création au niveau national une Assemblée Permanente des Chambres de Métiers, établissement public à caractère professionnel doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière

Il n’existe pas de Chambres de Métiers.

Union Nationale des Chambres de Métiers (voir supra).

Il est créé un Conseil permanent des chambres régionales de métiers composé des présidents des chambres régionales de métiers qui doivent être suppléés par leur vice-président respectif. Le Conseil permanent des chambres régionales de métiers a pour missions : - de coordonner

l’activité des chambres régionales de métiers au niveau national

- de représenter les chambres régionales de métiers auprès des pouvoirs publics et de toutes institutions publiques ou privées, nationales ou internationales,

- d’émettre des avis sur les demandes de subventions de l’Etat et autres organismes publics.

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ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE 47

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ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE 48

4.1.1 Analyse des convergences et des disparités

Les convergences sont significatives dans tous les Etats et les disparités significatives sont peu nombreuses :

• Documents de politiques nationales sectorielles : sept (7) Etats disposent de documents de référence relatifs à la politique nationale de l’artisanat, décrits de manière convergente dans des lois, ordonnances, décrets et/ou arrêtés. Seule la Guinée Bissau fait exception à la règle.

• Deux Etats (Bénin et Mali) disposent d’une Loi portant Code de l’Artisanat. Un projet de Code de l’Artisanat existe en Côte-d’Ivoire.

• Directions de l’Artisanat : sept (7) Etats sur 8 disposent d’une Direction de l’Artisanat, rattachée au Ministère en charge de l’Artisanat. Le Mali fait exception à la règle : cet Etat est toutefois doté d’un Centre National de Promotion de l’Artisanat (CNPA) qui a les attributions d’une direction sans en avoir pour autant toutes les prérogatives. Le Ministre malien de l’Artisanat et du Tourisme a toufefois confirmé que le processus de transformation du CNPA en Direction de l’Artisanat était en cours.

• Chambres des Métiers : cinq (5) Etats sur 8 ont créé et mis en place des Chambres de Métiers, organes consulaires représentatifs du secteur de l’Artisanat. La Chambre de Métiers du Burkina Faso a été créée en mai 2007 mais n’a pas encore été mise en place à la date du présent rapport. Le Niger et la Guinée Bissau ne disposent pas encore de Chambre de Métiers.

• Textes règlementaires nationaux : près de la moitié des textes règlementaires régissant les activités de l’artisanat ont plus de 10 ans d’âge et la plupart d’entre demandent à être revus et/ou actualisés.

Les textes existants ne connaissent qu’une application très sommaire ou très partielle pour deux raisons principales : ils sont basés sur des notions encore floues du secteur de l’Artisanat, de ses activités et de ses acteurs et sont généralement peu adaptés au contexte socio-économique largement dominé par des pratiques informelles.

Les textes les plus récents sont nettement orientés sur la structuration et la modernisation dont a besoin le secteur de l’Artisanat, notamment en matière de qualification professionnelle et de cadres organiques représentatifs du secteur (Chambres de Métiers).

L’importance accordée par les textes aux différentes composantes du secteur de l’Artisanat est significative des priorités accordées par les Etats :

- Politique nationale et organisations professionnelles représentatives :

43 %

- Statut des professionnels du secteur et classification des métiers : 22 %

- Apprentissage et formation professionnelle : 18 %

- Régime fiscal des artisans et entreprises artisanales : 11 %

- Commercialisation des produits artisanaux : 5 %

- Financement du secteur : 1 %

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ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE 49

• Axes majeurs des politiques nationales sectorielles : tous les Etats s’accordent sur les points suivants :

- le secteur de l’Artisanat doit se développer et se moderniser dans un environnement où opèrent des entreprises artisanales performantes et compétitives, qui maîtrisent les technologies et qui valorisent le patrimoine et les ressources nationales ;

- les artisans doivent se responsabiliser et s’auto-organiser dans une ambition commune (le Bénin ajoute explicitement que les artisans doivent abandonner les comportements contre-performants liés aux individualismes, aux mésententes et à la recherche de subventions plutôt que d’activités productives et rentables) ;

- la formation technique et professionnelle doit être adaptée aux artisans, avec une priorité accordée à l’apprentissage et à la formation par alternance.

• Règlementation harmonisée de l’UEMOA : tous les Etats membres, sans exception, sont demandeurs d'une réglementation harmonisée et communautaire, à condition :

- que les décideurs politiques soient convaincus par le rôle-clé du secteur de l’Artisanat et décidés à donner à ce secteur une visibilité exemplaire ;

- que la règlementation soit claire, simple et adaptée au contexte socio-économique des artisans ;

- qu’elle vise réellement la structuration et l’organisation du secteur de l’Artisanat dans la modernité ;

- qu’elle permette aux artisans et aux entités collectives d’être pris en considération par l’administration publique en ayant une personnalité juridique leur donnant accès aux droits collectifs et à la protection sociale

- et que tous les acteurs se reconnaissent pleinement dans cette réglementation nouvelle et communautaire.

Plusieurs Etats (Côte d’Ivoire et Togo notamment) souhaitent que cette nouvelle réglementation ait une force exécutoire.

Un Etat (Togo) a manifesté son désir de geler l’actualisation de ses textes règlementaires en attendant une nouvelle réglementation communautaire.

Un Etat (Guinée Bissau), ne disposant pas encore de textes règlementaires nationaux, a émis le souhait d’attendre une réglementation communautaire pour l’appliquer au niveau national.

Un Etat (Burkina Faso) a émis le souhait que la réglementation communautaire n’empiète pas sur les prérogatives nationales liées au principe de souveraineté des Etats et au principe de subsidiarité.

4.1.1.1 Définition de l’activité artisanale et du statut de l’artisan

Le document de politique sectorielle de l’UEMOA mentionne que l’artisanat est une activité d’extraction, de production, de transformation des biens et/ou de prestations de services, exercée par des personnes physiques ou morales, grâce à des procédés techniques dont la maîtrise requiert une formation, notamment par la pratique.

Le mode de production est principalement manuel, mais n’exclut pas l’utilisation de machines et d’outillages mécaniques.

Cette définition résume bien ce qui est convergent dans tous les Etats, mais elle n’est cependant pas assez explicite.

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ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE 50

Activité artisanale

Convergences

Dans les huit Etats membres, les échanges de vues ont porté au préalable sur les concepts et les notions de l’Artisanat et de l’économie informelle. Il est apparu, de façon unanime, qu’il n’y a pas de secteur informel à proprement parler, mais bien d’une très large pratique informelle du travail qui s’exerce en marge d’un référent règlementaire, soit que celui-ci n’est pas applicable dans la pratique, dans ses droits et obligations soit qu’il n’est pas respecté pour cause de dissimulation volontaire ou de faible visibilité des travailleurs.

Cette informalité est particulièrement marquée dans le petit commerce, l’artisanat, le travail domestique, le travail à domicile, le travail rural, ainsi que dans les petites et micro-entreprises où l’on observe le non-respect des normes du travail, en commençant par les défauts de déclaration ou d’autorisation d’établissement. Le premier problème auquel se heurtent les administrations consiste à détecter, localiser et identifier les entreprises et leurs propriétaires, la nature et les relations de leur travail.

L’Artisanat, bien que n’étant pas défini de façon spécifique parce qu’il est transversal aux quatre macro-secteurs économiques du commerce, de la construction, de l’industrie et des services, faisant référence à un métier dans lequel l’habileté manuelle occupe une place prépondérante et qui nécessite donc un apprentissage méthodique et complet suivi d’une pratique prolongée. A ce titre, il ne peut être fondu dans l’économie informelle. Sa particularité d’entreprise nécessite qu’il soit tiré vers la structuration et la modernité pourqu’il participe pleinement aux objectifs d’une croissance économique endogène où la création d’emplois et la formation du produit intérieur brut sont les piliers.

Les caractéristiques de l’activité artisanale sont les suivantes : - activité de production, de transformation de biens ou de prestations de services ;

- figurant dans un registre des métiers établi par décret ;

- où l’habileté manuelle est dominante ;

- dont le mode de production est manuel ou mécanique, sans être automatisé ;

- et dont la maîtrise des techniques requiert un apprentissage et/ou une formation assortie d’une

- pratique du métier.

Disparités

La plupart des pays ont ajouté l’ « extraction » dans l’activité.

Le Burkina Faso et le Niger ont inclus dans l’artisanat le petit transport et le petit commerce, mais ces activités qui ne sont pas relatives à la production d’un bien ou d’un service ne font pas partie du concept de l’artisanat.

Le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Bénin insistent pour que le métier soit exercé dans les règles d’un art établi dont la qualification est attestée.

Le Burkina Faso a exclu dans ses textes la production en série, en sous-entendant une production automatisée aboutissant à des biens rigoureusement identiques.

Le Niger admet les activités de petit transport et de pêche.

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ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE 51

Le Sénégal exclut des activités artisanales les activités agricoles, de pêche et de transport, ainsi que les activités exclusivement commerciales ou spécifiquement intellectuelles.

Proposition de définition consensuelle

Sachant que l’extraction et la transformation d’un bien sont naturellement incluses dans la « production » de ce bien, une première définition consensuelle et encore sommaire de l’Artisanat pourrait être libellée comme suit :

L’Artisanat est :

- une activité civile ou commerciale

- de production de biens ou de prestation de services,

- figurant dans le registre des métiers établi par décret,

- relative à un métier dans lequel la connaissance des matériaux, l’habileté, la créativité et le travail

- manuel occupent une place prépondérante,

- dont les opérations techniques peuvent être réalisées à la machine, sans être automatisées,

- dont la maîtrise requiert un apprentissage et/ou une formation assortie d’une pratique prolongée du métier, sanctionnée par une qualification attestée.

Ne sont pas considérées comme activités relevant du secteur de l’Artisanat les activités agricoles, de pêche, de transport, de commission, d’agences de bureaux d’affaires, de bureaux d’études, celles qui se limitent à la vente ou à la location de biens achetés en l’état ou celles dont les prestations ont un caractère spécifiquement commercial ou intellectuel.

4.1.1.2 Définition de l’artisan et de l’entreprise artisanale

L’artisan est un travailleur indépendant manuel, propriétaire de son outil de production ou utilisant l’outil de production d’un chef d’entreprise, qui travaille pour son propre compte. Il exerce son métier dans un atelier, à domicile ou de façon ambulante. Il consacre la majeure partie de son temps à produire des biens et des services, destinés à la commercialisation. Il supporte les risques de son entreprise et recueille les profits de son activité, une fois celle-ci terminée.

Son activité professionnelle, civile ou commerciale, ne lui donne pas de protection légale par le seul fait que le droit du travail n’est appliqué qu'aux travailleurs salariés et assimilés dont il ne fait pas partie. Seul le recours à des assurances privées ou à régimes de capitalisation lui permet de se munir contre certains risques.

Convergences

Est qualifié d’artisan toute personne physique ou morale :

- qui exerce elle-même, à titre principal, en son nom et à son propre compte ;

- une activité artisanale telle que définie dans les textes et relevant des métiers répertoriés ;

- justifiant d’une qualification professionnelle reconnue ;

- inscrit au Registre des Métiers ;

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ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE 52

- titulaire d’une carte professionnelle d’artisan, renouvelable ;

- pouvant être aidée dans son activité par des aides familiaux, des apprentis et/ou des ouvriers.

Est qualifiée de maître artisan, tout artisan ayant acquis une expérience d’au moins trois ans dans son métier et reconnu par une structure professionnelle.

Est qualifiée d’apprenti, la personne qui s’engage par un contrat d’apprentissage verbal ou écrit, aux termes duquel un maître s’oblige à lui enseigner un métier par la pratique et éventuellement la théorie.

Est qualifiée d’ouvrier artisan, la personne employée dans une entreprise artisanale et justifiant d’une qualité professionnelle

Quant à l’entreprise artisanale, elle est définie comme suit :

- toute unité artisanale telle que l’activité est définie dans les textes, dirigée et encadrée par une

- personne ayant la qualification d’artisan ;

- ayant un nombre maximum de 5 à 10 employés et/ou salariés, hors apprentis et aides familiaux.

Disparités

Artisan :

- quelques pays acceptent que l’artisan exerce à titre secondaire ou accessoire (Côte d’Ivoire notamment) ;

- le Sénégal stipule que l’artisan est un travailleur manuel capable de produire entièrement le bien ou le service qui lui est demandé, sans quoi il ne peut être considéré que comme un ouvrier spécialisé dont les compétences se limitent à l’exécution de certaines tâches spécifiques ;

- la reconnaissance de la qualification professionnelle est plus spécifiquement détaillée par trois Etats (Bénin, Burkina Faso, Mali et Togo) : qualification reconnue soit par le milieu social, témoin de l’expérience dans l’activité, soit par un apprentissage régulier sanctionné par un diplôme/certificat/attestation, soit par un diplôme d’enseignement technique et professionnel suivi d’au moins un an d’exercice pratique ;

- les textes de tous les pays stipulent que la carte professionnelle d’artisan est délivrée par les Chambres des Métiers, sauf le Niger où les artisans relèvent toujours de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Artisanat. Le Sénégal ajoute que la carte professionnelle est renouvelable tous les deux ans ;

- le Burkina Faso mentionne qu’une carte d’artisan étranger peut-être délivrée aux mêmes conditions dans la limite des conventions et accords signés et le Niger mentionne que l’artisan étranger doit se faire délivrer une autorisation d’exercice d’activités professionnelles non salariées, ce qui n’est plus conforme à la libre circulation des biens, des personnes et des services ;

- les textes du Togo mentionnent l’obligation pour l’artisan d’adopter une dénomination, un insigne distinctif ou une marque de fabrique se référant à sa qualité d’artisan. Les textes du Mali interdisent cette disposition à tout artisan qui n’est pas immatriculé.

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ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE 53

Maître artisan :

- le Niger, la Côte d’Ivoire et le Mali mentionnent, pour l’obtention du titre de maître artisan, l’aptitude à transmettre son savoir et à donner (ou faire donner) une formation professionnelle à une ou plusieurs personnes qu’il accueille dans son atelier ou son entreprise ;

- le Sénégal ajoute que le maître artisan est celui qui , après plusieurs années d’exercices du métier d’artisan en tant que chef d’entreprise, a acquis une connaissance dans le temps et par habitude qui lui confère une qualification supérieure, reconnue par une commission de qualification.

Apprenti :

- le Sénégal ajoute qu’un apprenti ne devient un artisan que lorsqu’il a acquis une connaissance suffisante lui permettant de fabriquer un produit ou de prester un service dans son intégralité, sans l’intervention d’une tierce personne. De plus, tant qu’il continue de servir les intérêts de son patron, il ne peut être considéré comme artisan.

Compagnon :

- le Mali reconnaît le « compagnon » comme étant l’apprenti qui a terminé son apprentissage et qui travaille pour un artisan avant de devenir maître à son tour ;

- le Sénégal ajoute que le compagnonnage est une étape intermédiaire entre l’apprenti et l’artisan. A cette étape, le compagnon commence à se familiariser à la conduite des affaires d’une entreprise en tant que suppléant du patron. En cas d’absence de ce dernier il reçoit les commandes, facture les clients, achète les fournitures ou matières premières et exécute les commandes. A partir de ce moment il commence un autre apprentissage : celui de la gestion d’une entreprise.

Ouvrier artisan :

- le Sénégal distingue l’ouvrier de l’artisan dans le sens où les compétences de l’ouvrier spécialisé se limitent à l’exécution de certaines tâches spécifiques et ne couvrent pas l’intégralité de la production d’un bien ou de la prestation d’un service.

Entreprise artisanale :

- la Côte d’Ivoire distingue l’entreprise individuelle (activité exercée à titre individuel par une personne physique ayant la qualité d’artisan, en son nom et à son propre compte) et

- pour la Côte d’Ivoire, elle doit disposer de statuts de société commerciale enregistrés et ne sont pas considérées comme entreprises relevant du secteur de l’artisanat les entreprises agricoles, de pêche, de transport, de commission, d’agences de bureaux d’affaires, de bureaux d’études, et celles qui se limitent à la vente ou à la location de biens achetés en l’état ou celles dont les prestations ont un caractère intellectuel :

- pour le Sénégal, une entreprise artisanale est une mise en commun d’efforts individuels ou collectifs en vue d’atteindre un but généralement lucratif. Elle peut être individuelle ou sous une forme de société. Elle peut être créée par un artisan ou un non professionnel pourvu que l’activité rentre dans le champ d’application de l’artisanat. L’autre caractéristique de l’entreprise artisanale, c’est sa dimension. L’artisanat se distingue de l’industrie par le nombre d’employés. L’entreprise artisanale se caractérise par l’absence d’organisation, de poste de travail précis, l’absence de comptabilité et l’inexistence d’un système de commercialisation adéquat. Le Sénégal prévoit en outre la dissociation entre la notion d'entreprise artisanale et le titre de qualification, ce qui a pour conséquence de permettre aux petits investisseurs privés de créer une entreprise sans pour autant détenir de titre d'artisan.

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ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE 54

Proposition de définitions consensuelles

Est qualifié d’artisan, toute personne physique ou morale, ressortissant d’un Etat membre de l’UEMOA :

- qui exerce elle-même, à titre principal ou secondaire, en son nom et à son propre compte,

- une activité artisanale telle que définie dans les textes et relevant d’une corporation de métiers répertoriés ;

- justifiant d’une qualification professionnelle reconnue soit par le milieu social, témoin de l’expérience dans l’activité, soit par un apprentissage régulier sanctionné par un certificat de fin d’apprentissage, soit par un diplôme d’enseignement technique et professionnel par alternance suivi d’au moins un an d’exercice pratique ;

- pouvant être aidée dans son activité par des aides familiaux, des apprentis et/ou des ouvriers ;

- inscrit au Registre des Métiers ;

- titulaire d’une carte professionnelle d’artisan, renouvelable tous les deux ans, délivrée par la chambre consulaire dont elle relève ;

- et qui adopte une dénomination, un insigne distinctif ou une marque de fabrique se référant à sa qualité d’artisan.

Est qualifié de maître artisan, toute personne physique ou morale, ressortissant d’un Etat membre de l’UEMOA :

- qui répond à la qualification d’artisan ;

- qui exerce depuis cinq ans au moins ;

- qui est reconnu par sa corporation de métiers ;

- dont l’habileté technique et la qualification professionnelle sont reconnues par une commission ad hoc composée des représentants de la chambre consulaire et des ministères en charge de l’artisanat et de l’enseignement technique et professionnel ;

- qui est capable de diriger une entreprise. Sa compétence technique doit être doublée d’une compétence entrepreneuriale, traduite en termes de gestion, de responsabilités et décisions ;

- dont l’aptitude à transmettre son savoir et à dispenser ou faire dispenser une formation professionnelle dans son atelier ou son entreprise est attestée par un agrément spécifique du Ministère chargé de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, qui l’autorise par ailleurs à faire précéder la dénomination de son métier du titre « Maître Artisan ».

Est qualifié d’apprenti, toute personne physique ou morale, âgé de 15 ans au moins, ressortissant d’un Etat membre de l’UEMOA :

- qui s’engage, par un contrat d’apprentissage écrit, vis-à-vis d’un maître artisan ou d’un chef d’entreprise artisanale qui s’oblige à lui enseigner un métier par la pratique, en échange de prestations de travail ;

- ou qui suit des cours de formation technique et professionnelle dans un établissement ou un centre de formation agréé, dans un domaine de l’artisanat figurant au registre des métiers et pour lequel il existe un référentiel de métier.

Est qualifié de compagnon, toute personne physique ou morale, âgé de 15 ans au moins, ressortissant d’un Etat membre de l’UEMOA :

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ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE 55

- l’apprenti qui a terminé son apprentissage et qui travaille pour un artisan ou un chef d’entreprise artisanale qui le familiarise à la conduite des affaires d’une entreprise en tant que suppléant du patron, avant de devenir maître à son tour. En cas d’absence de ce dernier, il reçoit les commandes, achète les fournitures ou matières premières, exécute les commandes et facture les clients.

Est qualifié d’ouvrier artisan, toute personne physique ou morale, ressortissant d’un Etat membre de l’UEMOA :

- employée et salariée dans une entreprise artisanale et justifiant d’une qualification professionnelle d’artisan telle que définie dans les textes, spécialisé dans l’exécution de certaines tâches spécifiques ne couvrant pas nécessairement l’intégralité de la production d’un bien ou de la prestation d’un service ;

- tout travailleur, qualifié professionnellement, exerçant à titre principal un métier manuel pour le compte d’un artisan ou d’une entreprise artisanale.

Est définie comme entreprise artisanale :

- toute unité artisanale, telle que l’activité artisanale est définie dans les textes ;

- individuelle (dirigée et encadrée par une personne ayant la qualification d’artisan)

- ou sociétale (activité exercée en commun par deux ou plusieurs personnes solidairement responsables des dettes sociales et dont 70% du capital au moins est détenu par des artisans). Dans ce cas, l’entreprise peut être créée par une personne ne détenant pas le titre d’artisan, pourvu que l’activité rentre dans le champ d’application de l’Artisanat ;

- ayant un nombre maximum de 5 à 10 employés et/ou salariés, hors apprentis et aides familiaux ;

- inscrite au répertoire des métiers ;

- réalisant un CA annuel inférieur ou égal à 50 millions FCFA ;

- tenant une comptabilité régulière simplifiée (budget et compte de produits et charges) ;

- disposant de statuts de société enregistrés ;

- affiliée à la CNSS dans le cas d’une entreprise collective ; pour le Niger, l’investissement doit être au minimum de 2 millions FCFA ;

- toute coopérative artisanale,

- regroupant des artisans ou des entreprises artisanales exerçant leurs activités reconnues par le répertoire des métiers par le ministère chargé de l’Artisanat ;

- quand les opérations ou prestations de services contribuent au développement des activités artisanales des associés, exercées en commun.

4.1.1.3 Classification des métiers

Le Programme Communautaire en matière d’Artisanat (PCA) de l’UEMOA mentionne que les activités de l’artisanat sont généralement regroupées dans les six branches suivantes :

- Alimentation

- Bâtiments et Connexes

- Bois et Ameublement

- Métaux et Construction métallique

- Habillement, Cuirs et Textiles

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ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE 56

- Hygiène et Soins corporels

Il mentionne également que les métiers sont répartis dans trois grandes catégories professionnelles comme suit :

- Artisanat de production : production de biens de consommation courante (menuiserie bois et métallique, vannerie, poterie, tissage, forge etc.)

- Artisanat de service : prestation de services (réparation autos, postes radio, ordinateurs, appareils électro-ménagers, etc.)

- Artisanat d’art : produits essentiellement à usage décoratif (bronze, sculpture sur bois, bijouterie, etc.).

Convergences et disparités entre les Etats membres

Les Etats membres de l’UEMOA donnent aux catégories professionnelles et aux métiers des classifications générales ou détaillées, parfois incohérentes et souvent très segmentées. Suivant les Etats, le nombre de métiers répertoriés varie de 91 à 210, le nombre de corps de métiers de 9 à 46 et le nombre de grandes branches d’activités de 3 à 16.

Les trois grandes branches professionnelles mentionnées dans le PCA – artisanat de production, artisanat de service et artisanat d’art – , bien qu’ayant une justification acceptable, ne sont reprises que par un seul Etat, le Sénégal.

La quasi-totalité des Etats ont indiqué leur préférence pour une classification par corps de métiers, plus rationnelle selon eux dans une optique de modernisation des entreprises artisanales, d’autant plus que de nombreux artisans opèrent à la fois dans la production et la prestation de service.

Proposition de classification consensuelle

Compte tenu des disparités dans les classifications opérées par les Etats, il est proposé ci-dessous, dans un premier temps, une classification communautaire simple et rationnelle en 10 domaines d’activités et 74 corps de métiers, ce qui laisse toute latitude aux Etats de segmenter les métiers selon leurs spécificités économiques, sociales, culturelles et traditionnelles.

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RAPPORT D’ETAPE 57

DOMAINES D’ACTIVITES CORPS DE METIERS 0.1 Transformateurs de fruits, légumes et céréales 0.2 Producteurs de condiments et sels 0.3 Fabricants de corps gras et huiles 0.4 Fabricants de produits alimentaires d’élevage et engrais 0.5 Fabricants de produits laitiers 0.6 Boulangers, pâtissiers 0.7 Bouchers-charcutiers 0.8 Poissonniers 0.9 Fabricants de boissons artisanales

0 Agro-alimentaire et alimentation

0.10 Biscuitiers et confiseurs

1.1 Hôtellerie et restauration 1.2 Petits restaurateurs et cantiniers

1 Hôtellerie-restauration

1.3 Traiteurs, cuisiniers

2.2 Extracteurs des produits de carrières 2.2 Tailleurs de pierre

2 Mines et carrières

2.3 Orpailleurs

3.1 Briquetiers, tuiliers et autres fabricants de matériaux de construction

3.2 Ferrailleurs et coffreurs 3.3 Maçons et poseurs d’enduits 3.4 Charpentiers et constructeurs de cases 3.5 Spécialistes en revêtement et étanchéité 3.6 Plombiers bâtiment 3.7 Electriciens bâtiment 3.8 Carreleurs et paveurs 3.9 Plafonneurs, peintres et décorateurs-staffeurs 3.10 Vitriers et miroitiers 3.11 Spécialistes en froid et climatisation 3.12 Jardiniers et créateurs d’espaces verts 3.13 Puisatiers

3 Construction et bâtiment

3.14 Vidange, nettoyage et enlèvement des ordures

4.1 Métallurgistes, tourneurs, fraiseurs et ajusteurs 4.2 Forgerons, chaudronniers 4.3 Mécaniciens tous véhicules et cycles 4.4 Carrossiers-tôliers, électriciens, électrotechniciens et

peintres autos 4.5 Serruriers, fabricants de petit outillage et ustensiles 4.6 Réparateurs d’appareils électro-ménagers 4.7 Menuisiers métalliques et tréfileurs

4 Fabrication métallique, mécanique, électromécanique

4.8 Fabricants et réparateurs de machines-outils et matériels de transport

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RAPPORT D’ETAPE 58

DOMAINES D’ACTIVITES CORPS DE METIERS

5.1 Bûcherons, scieurs, charbonniers et fabricants de produits dérivés du bois

5.2 Fabrication d’objets à usage agricole ou domestique 5.3 Constructeurs de pirogues 5.4 Menuisiers-ébénistes 5.5 Fabricants de mobilier et objets en rotin et bambou 5.6 Vanniers, cordiers, fabricants de nattes et calebasses 5.7 Menuisier métallique et ferronniers

5 Bois et assimilés, mobilier et ameublement

5.8 Matelassiers et garnisseurs

6.1 Fileuses et tisserands 6.2 Tailleurs, couturiers et stylistes 6.3 Fabricants d’objets et accessoires en tissu 6.4 Teinturiers, sérigraphes sur tissu

6 Textile et habillement

6.5 Fabricants de tentes, voiles et filets de pêche

7.1 Taxidermistes, tanneurs 7.2 Cordonnerie, maroquinerie, botterie et sellerie

7 Cuirs et peaux

7.3 Gainiers, relieurs

8.1 Photographes, cinéastes, dessinateurs, maquettistes 8.2 Graveurs, imprimeurs, encadreurs et assimilés 8.3 Installateurs/réparateurs de matériel audiovisuel et de

télécommunication

8 Audiovisuel et communication

8.4 Spécialistes en maintenance de matériel informatique et bureautique

9.1 Coiffeurs, esthéticiennes 9.2 Fabricants de savons, parfums et produits cosmétiques 9.3 Préparateurs de pharmacopée traditionnelle 9.4 Fabricants de prothèses et matériel orthopédique 9.5 Blanchisseurs

9 Hygiène et soins corporels

9.6 Spécialistes de l’entretien et nettoyage de locaux

10.1 Bijoutiers, orfèvres et joailliers 10.2 Fabricants d’instruments de musique 10.3 Artistes en arts graphiques 10.4 Artisans en art floral 10.5 Fabricants de perles, colliers et accessoires de mode 10.6 Fabricants de jeux et jouets 10.7 Sculpteurs et décorateurs sur tous matériaux 10.8 Potiers, céramistes, verriers 10.9 Bronziers, ferronniers d’art, armuriers

10 Artisanat d’art et traditionnel

10.10 Fabricants d’objets de décoration d’intérieur et décorateurs

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RAPPORT D’ETAPE 59

4.1.1.4 Fiscalité

Convergences

Les artisans évoluent dans deux logiques différentes. Les plus nombreux, que l’on retrouve principalement dans le secteur infomel, évoluent dans une « logique de survie », tandis que d’autres, plus organisés en entreprises, évoluent dans une « logique économique ». Cela explique en partie la difficulté qu’ont toutes les directions des impôts à bien cerner le secteur de l’Artisanat tant sur le plan des concepts et des définitions des activités et des métiers que sur celui du statut qu’il faut donner à ses opérateurs. C’est pourquoi, elles assimilent généralement le secteur artisanal au secteur informel et au commerce.

Cela étant, les directions des impôts appliquent un régime fiscal particulier et simplifié pour ce secteur. Ces régimes fiscaux, qui regroupent l’ensemble des taxes et impôts (à l’exception des taxes municipales pour certains Etats comme le Niger) ont différentes appellations : Taxe Professionnelle Unique (TPU) ; Contribution du Secteur Informel (CSI), Régime Forfaitaire d’Imposition (RFI), Taxe Forfaitaire, Impôt synthétique ou Patente Synthétique.

A l’exception du Bénin, l’assiette fiscale et la base d’imposition se réfèrent aux chiffres d’affaires réalisés, souvent échelonnés suivant une grille d’activités et parfois la zone géographique d’exercice de la profession. Ces chiffres d’affaires sont généralement estimés par voies détournées ou « au jugé ».

Les entreprises artisanales qui le souhaitent ont toujours le choix de s’inscrire au régime fiscal du réel (impôt sur les bénéfices industriels, commerciaux ou non commerciaux).

Disparités et particularités

Le chiffre d’affaires servant de base de référence pour l’impôt varie généralement d’un Etat à un autre :

- Burkina Faso : CA annuel entre 5 et 15 M FCFA - Mali : CA annuel de moins de 30 M FCFA - Côte d’Ivoire et

Sénégal :

CA annuel de moins de 50 M FCFA pour les commerçants CA annuel de moins de 25 M FCFA pour les prestataires de services

- Togo :

CA annuel de moins de 10 M FCFA pour producteurs/commerçants CA annuel de moins de 5 M FCFA pour les prestataires de services

- Niger : CA mensuel de moins de 50 000 FCFA à plus de 2 000 000 FCFA

Au au Bénin, la base d’imposition se réfère non au chiffre d’affaires mais bien à la valeur locative professionnelle des établissements équipés (impôt de 13%).

En Guinée Bissau, l’impôt est fixé « au jugé » par les agents du « Quartier fiscal » dont relève l’artisan.

Particularités : - en Côte d’Ivoire, le fisc ne prend pas en compte les chiffres d’affaires de moins de 5 M

FCFA et laisse l’imposition aux collectivités territoriales et aux municipalités ;

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RAPPORT D’ETAPE 60

- au Bénin, les organisations professionnelles d’artisans participent à la collecte des impôts au niveau communal et local ;

- le Sénégal est le seul Etat où la direction des impôts délivre aux artisans un quitus fiscal, leur permettant de soumissionner à des marchés publics ;

- au Mali, un arrêté minitériel fixe un taux de ristourne et sa répartition au profit des chambres de métiers ;

- au Togo, la direction des impôts, qui semble manifester beaucoup d’empathie pour le secteur artisanal, souhaite simplifier les choses : l’impôt, selon lui, ne doit pas être un « casse-tête » et ne doit pas être de nature à décourager les artisans. La direction des impôts souhaite aussi sensibiliser davantage les artisans en sponsorisant notamment leurs foires commerciales.

Propositipons

Si l’on souhaite promouvoir la création et le développement d’entreprises artisanales, il faut faire en sorte que l’artisan puisse continuer d’évoluer dans le monde d’indépendance et de liberté qui lui est propre et qui lui est indispensable pour sauvegarder son esprit de créativité et d’innovation. A ce titre, les procédures administratives et les charges fiscales doivent être simplifiées et allégées au maximum.

Une proposition d’imposition forfaitaire selon le bénéfice (estimé) serait sans doute la plus opportune, avec un abattement significatif, de 50% par exemple comme c’est le cas dans certains Etats, pour les artisans capables de présenter une comptabilité simplifiée se limitant au minimum à un budget prévisionnel et à un compte d’exploitation (charges et produits) assorties des pièces conformes.

4.1.1.5 Financement

Convergences et disparités

En matière de financement, il y a beaucoup de convergences et les disparités sont rares.

Des fonds de garantie et de financement existent aussi dans la plupart des Etats, mais ne sont pas toujours fonctionnels et sont parfois éparpillés dans un trop grand nombre de structures, ce qui limite le volume des différents capitaux disponibles.

Les systèmes et institutions de financement des activités et des investissements dans le secteur de l’Artisanat existent et sont opérationnels. Il faut cependant ajouter que les mécanismes de financement ne sont pas toujours adaptés aux besoins des artisans et que de nombreuses institutions ne sont pas toujours gérées par des professionnels de la microfinance. Cela peut expliquer que les résultats de ces institutions sont souvent mitigés et assez rarement convaincants.

Outre les nombreuses institutions de microfinance, organisées généralement sous la forme d’ONG ou d’associations subventionnées par les partenaires au développement, dont l’efficience et les impacts ne sont pas souvent démontrés, plusieurs banques commerciales, ont compris (tardivement) les potentialités qu’offre le secteur de l’artisanat et des métiers et saisissent l’opportunité de fidéliser cette nouvelle niche de clients en ouvrant des « guichets de micro-finance ». En outre, chaque Etat dispose d’une Banque Régionale de Solidarité (BRS), instrument financier communautaire impulsé il y a quelques années par l’UEMOA et spécifiquement orienté sur les secteurs cibles du petit commerce et de l’artisanat. Malheureusement, cette institution a eu des déboires pendant sa phase de lancement, est très préoccupée actuellement par ses recouvrements et a du mal à se décentraliser pour être plus proche de ses clients. La BRS devrait normalement être un instrument incontournable, mais n’a pas encore fait ses preuves.

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RAPPORT D’ETAPE 61

Certaines caisses ou coopératives d’épargne et de crédit, issues du milieu artisanal ou même créées par des organisations professionnelles d’artisans, semblent assez exemplaires et mériteraient d’être percçues d’avantage comme des modèles à développer pour étendre leur rayon d’action, souvent très limité.

Cela étant, le problème majeur de toutes les institutions choisissant le secteur cible de l’Artisanat réside toujours dans les difficultés qu’ont ces institutions de trouver des systèmes et des mécanismes de garanties adaptés, car la plupart des artisans sont dans l’impossibilité d’offrir les garanties conventionnelles (garanties hypothécaires ou capital financier nanti).

Recommandations

Des fonds de garantie et de financement existent aussi dans la plupart des Etats, mais ne sont pas toujours fonctionnels et sont parfois éparpillés dans un trop grand nombre de structures, ce qui limite le volume des différents capitaux disponibles.

Il faut savoir que l’artisan cherche avant tout, dans l’accès au crédit, la proximité d’une institution financière où il se sent chez lui, la rapidité de l’octroi du crédit et la flexibilité des procédures. Si ces trois offres sont réunies, l’artisan est capable de supporter des taux de prêt relativement élevés et un certain nombre d’autres contraintes, même coercitives.

Sachant cela, la seule piste valable pour garantir au mieux le remboursement des crédits et donc de multipler ceux-ci , il faut rester dans la logique d’un modèle simple de cautionnement solidaire et mutuel, où la responsabilité du groupe d’appartenance de l’artisan emprunteur est engagée par le simple fait des risques encourus en cas de non remboursement. Et ce système sera d’autant plus efficient que les artisans seront mieux strtucturés et organisés. A ce titre, une recommandation spécifique pourra être formulée dans la réglementation communautaire harmonisée.

4.1.1.6 Formation

Préalable

La transmission et le perfectionnement de compétences techniques, professionnelles et entrepreneuriales sont des conditions sine qua non à la création, au développement et à la performance des entreprises artisanales.

La formation technique et professionnelle, initiale et continue, est indispensable pour que les entreprises artisanales soient compétentes et puissent proposer sur le marché des prestations répondant aux défis du futur et exploiter de manière dynamique les ressources humaines, notamment les jeunes en cours de formation professionnelle et en quête d’emplois.

De ce fait, une politique responsable pour l’Artisanat doit toujours s’accompagner d’un engagement au niveau de la formation technique et professionnelle.

En référence au préalable, les dispositifs de formation des Etats sont convergents et les disparités significatives sont peu nombreuses.

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RAPPORT D’ETAPE 62

Convergences

A l’exception de la Guinée Bissau qui, bien que disposant d’un Institut de Formation Technique et Professionnelle ainsi qu’un Centre National de Formation et de Recherche Artisanale, n’a aucun texte règlementaire spécifique sur l’Artisanat, tous les Etats ont des décrets et des arrêtés spécifiques qui règlementent la formation technique et professionnelle et plus spécifiquement l’apprentissage.

Les dispositifs les plus élaborés se retrouvent au Bénin, en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Les autres Etat ont une politique moins structurée et moins organisée, mais cependant orientée sur le même type de dispositif qui, il faut le reconnaître, n’est pas appliqué de manière règlementaire dans la plupart des Etats, car, selon beaucoup d’entre eux, il n’est pas réellement adapté au milieu artisanal. Cela a pour résultat que, dans la majorité des Etats, les dispositifs sont peu fonctionnels, les artisans n’y adhèrent pas pleinement et sont même peu enclins à vouloir se perfectionner eux-mêmes. Cela étant, ces dispositifs se résument comme suit :

- la reconnaissance de la qualification d’artisan par le milieu social est importante, mais ne peut être considérée que comme un pré requis. Cette reconnaissance, de même que la simple transmission du savoir de père en fils ou le simple fait de posséder les rudiments du métier ne suffisent pas pour être qualifié d’ « artisan professionnel » ;

- la qualification professionnelle peut être acquise de deux manières : soit par un apprentissage chez un maître soit par une formation technique et professionnelle dans un centre agréé, suivie d’au moins un an de pratique de l’activité. La formation ;

- en ce qui concerne l’apprentissage, les modalités et conditions sont définies dans un contrat avec un patron ou un maître d’apprentissage, contrat avalisé par le Ministère en charge de l’emploi et du travail. Il concerne les apprentis qui ont au moins 14 ou 15 ans et a une durée qui va de un à quatre ans, au terme de laquelle un Certificat de Fin d’Apprentissage (CFA) est délivré à l’apprenti. Plusieurs Etats proposent, dans leurs textes, une rémunération de l’apprenti par le patron à partir du 13ème mois (rémunération équivalente à environ 30% du SMIG) et une contribution des parents ou tuteurs de l’apprenti pour les matières d’œuvre ou l’usure des équipements et outillages. Aucun texte ne prévoit une rémunération du patron ou du maître d’apprentissage en tant que formateur, ce qui provoque chez les artisans beaucoup de réticences à adopter et respecter la réglementation prévue ou en vigueur ;

- en ce qui concerne la formation en centres agréés, le système adopté est le système dual (par alternance) : travaux pratiques en atelier ou entreprise et cours généraux de technologie et de gestion en centres dans une proportion de 80/20 ou 75/25. Les formations doivent se faire suivant des référentiels de métiers. Les modalités d’évaluation des formations et du contrôle des connaissances et des compétences sont prévues par plusieurs Etats, de même que l’organisation des sessions d’examens, jurys, certifications et validations des qualifications. Les formations sont généralement sanctionnées par des Certificats de Qualification Professionnelle (CQP) ou des Certificats d’Aptitude Professionnelle (CAP) ;

- les formations continues et de courte durée ne sont pas prises en compte spécifiquement par tous les Etats, mais semblent aller de soi ;

- pour les artisans en exercice depuis plusieurs années et ne disposant pas de titre de qualification, plusieurs textes ont prévu une disposition leur permettant de se présenter aux examens pour régulariser officiellement leur qualification ;

- pour les maîtres artisans, trois Etats (Côte d’Ivoire, Sénégal et Togo) estiment qu’une qualification supérieure doit être requise. En effet, leur qualification doit leur permettre non seulement d’exécuter des tâches techniques dans les règles de l’art mais aussi de

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RAPPORT D’ETAPE 63

diriger avec succès une entreprise artisanale avec les responsabilités, prises de décisions et gestion des ressources que cela implique.

Il a été souvent été reproché aux Etats de ne pas investir pas suffisamment dans la formation technique et de disperser la responsabilité des dispositifs dans un trop grand nombre de structures institutionnelles : chambres des métiers, directions de l’artisanat, ministère en charge de la formation technique et professionnelle et ministère en charge de l’emploi et du travail.

Disparités - Le Sénégal entend privilégier la formation traditionnelle par apprentissage, car il

estime que c’est la meilleure formation, à condition qu’elle soit prolongée en technologie et en gestion dans des centres agréés ;

- Le Bénin estime que, compte tenu des fortes convergences entre les Etats, il serait opportun d’uniformiser et de standardiser certains outils des dispositifs de formation, notamment les référentiels de métiers par filières et les matrices de compétences. L’Agence Nationale de Formation Professionnelle (AGEFOP) de Côte d’Ivoire, qui dispose d’un bureau spécialisé en ingénierie de la formation s’est dite prête à pouvoir réaliser ce travail.

Recommandations

Les dispositifs décrits plus haut pourraient faire l’objet d’une recommandation, voire d’une directive, communautaire à condition qu’ils soient affinés et mieux adaptés au milieu artisanal qui doit être valorisé.

Une bonne qualification professionnelle dans le secteur artisanal doit être reconnue dans la société et ne plus être considérée comme une qualification de second ordre, obtenue par des jeunes que l’on définit souvent comme des « ratés » ou des « exclus » de l’enseignement scolaire.

A titre d’exemple, la directive communautaire européenne sur la reconnaissance des professions et le niveau de qualification de la maîtrise dans le secteur artisanal est entrée en vigueur en 2007 grâce, entre autres, à l’engagement des Chambres des Métiers de la Grande Région1. Les Chambres des Métiers sont associées au processus de mise au point concertée au niveau européen de cadres nationaux et européens des certifications afin de donner aux diplômes acquis dans la formation professionnelle artisanale la valeur qu’ils méritent.

Les qualifications (maîtrise) proposées par le secteur artisanal sont classées au niveau 3 du schéma communautaire à 5 niveaux de classification des titres de formation professionnelle. Cette liste va du niveau 1 (certificat d’aptitude) au niveau 5 (diplôme universitaire). Le niveau 3 correspond à la certification « Diplôme de cycle court ». La classification des qualifications artisanales devrait s’orienter sur cette estimation tant au niveau national qu’européen.

Les diplômes de maître artisan devront être placés à l’avenir au même niveau que le ‘Bachelor’ universitaire dans les cadres nationaux des certifications.

1 Conseil Interrégional des Chambres des Métiers Saar-Lor-Lux (CICM) dont font partie les Chambres de Lorraine (Moselle, Meurthe-et-Moselle, Meuse, Vosges), de Sarre, de Rhénanie-Palatinat (Trèves, Coblence, Mayence, Kaiserslautern) et du Grand-Duché de Luxembourg

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RAPPORT D’ETAPE 64

4.1.1.7 Commercialisation

Préambule

L’UEMOA distingue huit gammes de produits prioritaires pour l’exportation : maroquinerie, vannerie, bijouterie, instruments de musique, sculptures et peintures, statuettes et objets de décoration, tissages en coton, vêtements de confection en coton.

Le Conseil de coopération douanière, nom officiel de l’Organisation mondiale des douanes,a recommandé et demandé aux parties contractantes à la Convention sur le Système harmonisé que les produits « fabriqués à la main » soient inclus spécifiquement dans les nomenclatures statistiques nationales (Recommandation du 7 juillet 2000). 32 sous-catégories de produits artisanaux bénéficient actuellement d’un N° de Nomenclature douanière spécifique HS.

L’UEMOA a également instauré entre les Etats membres un marché commun basé sur la libre circulation des personnes, des biens et des services, le droit d’établissement des personnes exerçant une activité indépendante ou salariée, un tarif extérieur commun (TEC) et une politique commerciale commune.

L’UEMOA propose une participation aux salons professionnels spécialisés internationaux sous la forme d’un pavillon UEMOA pour mieux assurer, entre autres, la maîtrise des nouvelles tendances et les missions de prospection commerciale, les contacts avec les acheteurs, le recrutement d’agents et de représentants étrangers et les supports d’information promotionnels.

La propriété intellectuelle (brevets, dessins et modèles, marques, noms commerciaux), en cas de nécessité, est prise en charge par l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI).

Convergences - tous les Etats disposent du Traité de l’UEMOA et des textes communautaires relatifs

au Marché Commun (section III), au TEC (Tarif Extérieur Commun, sect. III, art.76 b), à la circulation des marchandises (sect. III, art. 77), au régime applicable aux produits du cru et de l’artisanat (sect. III, art. 82 d), ainsi qu’à la libre circulation des personnes, des services et des capitaux (sect. III, art. 91) ;

- les directions des douanes disent bien connaître ces textes et les appliquer. La Direction Générale des Douanes du Sénégal estime même que la commercialisation des « produits du cru et de l’artisanat » (produits de l’élevage, de l’agriculture et de l’artisanat) dans l’espace UEMOA ne demande pas la production d’un « Certificat d’origine », en raison du régime appliqué à ces produits et qu’un Etat qui exige ce certificat crée une entrave ;

- les opérateurs de tous les Etats sont unanimes à reconnaître qu’il y a un décalage excessivement important entre la loi et son application, car la circulation des produits de l’artisanat aux postes frontaliers (principalement routiers) sont sujets à des tracasseries perpétuelles et des obstacles non tarifaires répétés. Cet état de fait a été reconnu par de nombreuses directions des douanes ;

- un problème majeur pour les directions des douanes réside, selon elles, dans la difficulté qu’elles ont d’identifier les produits de l’artisanat, car aucune nomenclature spécifique ne leur est attribuée. Certaines directions (Guinée Bissau) ont une vision très restrictive des produits artisanaux, limitant parfois ceux-ci à de petits objets telles des statuettes en bois ;

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RAPPORT D’ETAPE 65

- toutes les directions des douanes souhaitent une définition précise des produits artisanaux et ne voient pas d’inconvénients à ce que l’on attribue à ces produits une nomenclature spécifique en créant des sous-positions dans les positions déjà existantes ;

- en ce qui concerne l’accès des artisans aux marchés publics, il faut reconnaître, d’une manière générale, que les artisans n’ont pas accès à ces marchés faute de pouvoir soumissionner aux appels d’offres ouverts. D’une part, le paiement de l’impôt synthétique (contrairement aux entreprises assujetties au régime du réel) ne leur donne pas droit à un quitus fiscal (à l’exception du Sénégal qui délivre effectivement un quitus), condition sine qua non pour soumisionner, et d’autre part ils n’ont pas de surface financière suffisante pour déposer les cautions exigées et préfinancer les marchés. Il faut toutefois reconnaître que certains Etats (Burkina Faso et Niger notamment) appliquent un plancher (1 à 5 million FCFA) en-dessous duquel les départements et services peuvent recourir à des consultations restreintes auquelles les artisans peuvent soumissionner ;

- en matière d’espaces appropriés pour la production et la commercialisation des produits, la majorité des Etats reconnaissent que les unités de production sont généralement dispersées de façon anarchique et qu’il serait opportun de prévoir, dans l’aménagement du territoire et les plans d’urbanisme, des réserves foncières spécifiquement affectées à la production et au commerce des biens et services artisanaux. De nombreux Etats ont créé des centres ou villages artisanaux, mais ces implantations restent nettement insuffisantes et concernent principalement l’artisanat d’art.

Disparités

Trois disparités seulement apparaissent comme étant significatives :

- la Direction Générale des Douanes de la Guinée Bissau estime être et rester dans la violation du Traité de l’UEMOA, car la « noix de cajou » - que le pays espère transformer de plus en plus en produit à valeur ajoutée, est leur « or vert » et est donc considéré comme un « produit stratégique » qui sera toujours taxé, faute de quoi le pays n’aura plus aucune recette substancielle. A décharge, cet avis n’est pas partagé par le Ministère du Tourisme et de l’Artisanat qui estime qu’il ne peut y avoir qu’un seul produit stratégique et qu’il faut en développer plusieurs pour réduire la pauvreté et garantir l’autosuffisance dans la durabilité ;

- en matière d’accès aux marchés publics, le Sénégal est apparemment le seul pays qui délivre aux artisans un « quitus fiscal » sur base du paiement de l’impôt synthétique ;

- en matière de promotion de la commercialisation des produits artisanaux, l’Agence sénégalaise pour la promotion des exportations (ASEPEX) estime que cette promotion reste aléatoire pour plusieurs raisons : individualisme des artisans, secteur professionnel non structuré et dominé par des commerçants, faiblesse des organisations professionnelles, nombre d’acteurs trop nombreux et non segmentés, finition des produits laissant souvent à désirer.

Recommandations - Quitus fiscal : toute unité artisanale, en règle vis-à-vis du fisc, devrait obligatoirement

se voir délivrer un quitus fiscal, lui permettant de soumissionner à des appels d’offres, au même titre que toute entreprise assujettie au régime du réel.

- Marchés publics : les marchés publics, en appels d’offres ouverts ou en consultation restreinte, pour les fournitures et services relevant spécifiquement du secteur artisanal, devraient être attribués d’office aux artisans, via la chambre consulaire qui les représente.

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RAPPORT D’ETAPE 66

- Zones ou parcs artisanaux : pour que les entreprises artisanales puissent se développer de manière durable et dynamique, il est indispensable de leur proposer un éventail différencié de zones d’activités économiques à des prix avantageux et bien raccordées au réseau des communications. Ces zones doivent se trouver en majorité sur des sites urbains ou communaux, pour répondre parfaitement aux besoins des entreprises artisanales qui doivent être proches de leurs clients. Il est essentiel, pour assurer la cohésion des différentes composantes régionales, que ces zones et parcs commerciaux permettent aux entreprises, notamment à celles qui travaillent de part et d’autre des frontières, de déployer leurs activités.

- Visibilité de l’Artisanat dans la construction et l’aménagement des édifices à usage public : l’exemple du Québec au Canada est éloquent en la matière.

En effet, le programme de « Politique de l'intégration des arts à l'architecture et aux bâtiments du Gouvernement du Québec », appelé familièrement « le 1% » a été mis sur pied au début des années 80, sous l’égide du Ministère de la Culture et des Communications et connaît toujours un franc succès (plusieurs milliers de projets ont déjà bénéficié de ce programme).

Le fonctionnement de ce programme fonctionne, en résumé, comme suit : tous les projets de construction réalisés par le Gouvernement du Québec (le Canada n'a pas cette politique) ou réalisés avec des fonds publics et subventions, sont tenus de consacrer environ 1% du budget de construction à la réalisation d'oeuvres d'art destinées à être intégrées à l'édifice (intérieur ou extérieur), dans les espaces accessibles au public. Le terme générique est 1%, mais il y a pondération suivant la taille des projets (pour les petits projets cela peut être de 1.5%). Exemples de projets: hôpitaux, écoles, bibliothèques, gares routières, centres de congrès, centres d'art, etc.

4.1.1.8 Organisation professionnelle et consulaire

La plupart des travailleurs indépendants opérant dans cette économie informelle souhaite s’associer par métiers pour s’organiser et négocier un cadre de travail reconnu et valorisant. Cela explique les nombreuses associations professionnelles qui ont vu le jour dans tous les Etats et dont la seule possibilité de s’associer est de recourir à la législation générale sur les associations qui ne relève cependant pas du domaine de compétences des ministères en charge du travail et de la sécurité sociale. Ces travailleurs indépendants, même regroupés dans des organisations professionnelles puissantes, ne peuvent donc pas compter sur les négociations collectives pour défendre leurs intérêts et négocier auprès de l’administration publique, que ce soit au plan national ou local, même si, dans certains cas, les personnes ou entités non couvertes pourront, avec plus ou moins de facilité, s’intégrer aux régimes existants.

Convergences

Dans tous les Etats, il y a un très grand nombre d’organisations professionnelles d’artisans, organisées en groupements, associations ou coopératives et regroupées au sein d’une fédération nationale d’artisans, organisées généralement par corps de métiers. Seul le Sénégal ne dispose pas d’une fédération nationale.

La plupart des Etats (six sur huit) disposent de Chambres de Métiers, institutions consulaires à statut d’établissement public à caractère professionnel, doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière sous la tutelle du Ministère en charge de l’Artisanat.

Ces Chambres de Métiers ont généralement pour la mission et les attributions suivantes :

- gérer le registre des métiers ;

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RAPPORT D’ETAPE 67

- délivrer les titres d’artisans, maîtres artisans et compagnons ainsi que les cartes professionnelles ;

- appuyer la création, l’organisation, la structuration, la modernisation et la performance des associations, groupements professionnels et entreprises ;

- encourager les collaborations entre associations, groupements professionnels et entreprises dans des actions d’intérêts communs ;

- favoriser toutes les actions pouvant contribuer au développement des productions artisanales, notamment dans les domaines de la rentabilité économique, de l’appropriation des techniques de production et des nouvelles technologies, de la qualité des produits et services et de la commercialisation ;

- concourir au renforcement et à la reconnaissance des qualifications ;

- susciter la création d'écoles de métiers et de cours professionnels spécifiquement adaptés pour la formation initiale et continue et le perfectionnement des artisans ;

- représenter les intérêts généraux du secteur, assurer la représentation des artisans et entreprises artisanales auprès des partenaires nationaux et internationaux, publics et privés, tant à l’intérieur qu’a l’extérieur du pays ;

- informer les pouvoirs publics et donner des avis circonstanciés sur toutes les questions concernant le secteur, notamment celles relatives à la législation et aux règlementations. A ce titre, elles participent étroitement à la définition et à la mise en œuvre des politiques nationales de l’artisanat ;

- valoriser et promouvoir le secteur de l’Artisanat par des actions exemplaires et significatives.

Les Chambres de Métiers sont généralement administrées par une assemblée générale de membres élus, laquelle élit son bureau exécutif. Les mandats ont une durée de trois ans ou cinq ans suivant les Etats et sont renouvelables.

Elles disposent en outre, pour la plupart, de commissions spécialisées obligatoires pour les aspects relevant des finances, de la formation technique et professionnelle, de la commercialisation et des marchés, des textes et réglementations, et parfois de la communication et des médias.

Sont électeurs aux Chambres de Métiers, les maîtres artisans, artisans et compagnons justifiant de leur qualité par la présentation d'une carte professionnelle d'artisan dont la durée de validité est généralement de deux ans et jouissant de leurs doits électoraux.

Au Sénégal, il existe une liste électorale des chefs d'entreprise et une liste électorale des compagnons.

A l’exception du Burkina Faso qui n’a qu’une Chambre de Métiers et du Bénin qui a six Chambres de Métiers, chacune couvrant chaque fois deux départements (Chambres Interdépartementales de Métiers), les autres Etats ont des Chambres de Métiers dans toutes les régions. Le Mali a même des Chambres de Métiers jusque dans les communes et les cercles, ce qui porte le nombre de ses Chambres de Métiers à 24. Au niveau national, les Chambres de Métiers sont coordonnées par une union nationale ou une assemblée permanente.

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RAPPORT D’ETAPE 68

Vu les moyens techniques et financiers dérisoires dont disposent les Chambres de Métiers, on est en droit de se poser des questions sur l’opportunité d’en avoir un si grand nombre. A titre d’exemple, les Chambres de Métiers du Mali reçoivent de l’Etat une dotation annuelle de 90 500 000 FCFA pour les 24 Chambres et leur Assemblée Permanente. Dans certains Etats, les Chambres de Métiers existent depuis près de 10 ans et n’ont même pas les moyens d’assurer un fonctionnement minimum (évalués, selon le Bénin, à 250 millions FCFA par Chambre).

De manière générale, on peut dire que les Chambres de Métiers ne sont pas tout à fait fonctionnelles et sont incapables présentement d’assurer les attributions et les rôles qui leur ont été assignés. Cette situation handicape très lourdement le développement du secteur de l’Artisanat dans sa structuration et sa modernisation, car les Chambres de Métiers en sont la clé de voûte.

A ce titre, quelques pistes ont été soulevées pour doter les Chambres de Métiers de ressources plus substancielles :

- la taxe para-fiscale, perçue depuis toujours par les Chambres de Commerce, d’Industrie, d’Artisanat et d’Agriculture, devrait normalement faire l’objet d’une clé de répartition équitable au bénéfice des secteurs qui se sont détachés de cette chambre consulaire commune et qui ont leur propre chambre consulaire ;

- moyennant une sensibilisation accrue des artisans à payer leur impôt, un pourcentage de celui-ci pourrait être ristourné aux Chambres des Métiers, selon une clé de répartition à définir, comme c’est le cas au Mali ;

- la taxe professionnelle d’apprentissage (TPA), appliquée dans de nombreux Etats, devrait normalement être ristournée aux Chambres des Métiers qui ont l’organisation de l’apprentissage dans leurs attributions.

Par ailleurs, dans la plupart des Etats, au niveau des textes et règlementations fixant les rôles et attributions des Chambres de Métiers, il y a de très nombreuses juxtapositions avec les rôles et attributions dévolus aux fédérations nationales d’artisans, ce qui entraîne de facto un manque de synergie, des interprétations divergentes des textes et souvent des conflits de compétences qui ont pour résultat de fragiliser les deux structures au lieu de les rendre complémentaires.

Disparités - Au Burkina Faso, une Chambre de Métiers a été créé par décret le 18 mai 2007, mais

n’avait pas encore été mise en place à la date de la mission circulaire des experts.

- En Guinée Bissau, la Câmara de Artes e Oficios (CAO) a été présentée comme étant la Chambre de Métiers. Cependant, elle n’en est pas une au sens propre du terme. Son acte constitutif et ses statuts sont ceux d’une fédération d’associations professionnelles d’artisans et non d’une chambre consulaire, créée par une loi ou un décret. La mission des experts a expliqué sur place le rôle et la mission d’une chambre consulaire de métiers et prodigué tous les conseils nécessaires pour que la CAO soit dotée légalement de ces attributions par une loi ou un décret.

- Au Niger, il n’existe pas encore de Chambre de Métiers et les artisans sont toujours rattachés à la Chambre de Commerce, d’Agriculture, d’Industrie et d’Artisanat du Niger (CCAIAN). La Fédération Nationale des Artisans du Niger (FNAN) semble être unanimement reconnue comme l’organe officiellement représentatif du secteur et il est l’interlocuteur privilégié de la Direction de la Promotion de l’Artisanat et est représentée au sein du conseil d’administration de la CCAIAN. Le Ministère de tutelle souhaite la création d’une Chambre de Métiers, mais cet engouement est mitigé car ni la FNAN ni la Chambre de Commerce ne semblent vouloir engager cette création dans un avenir immédiat.

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RAPPORT D’ETAPE 69

- Au Togo, les Chambres Régionales de Métiers ont pour attribution, en ce qui concerne la formation, d’organiser l’apprentissage et la formation professionnelle, les examens de graduation et la délivrance des diplômes.

Recommandations - Repenser et revoir les textes relatifs aux rôles, missions et attributions des Chambres

de Métiers pourqu’il n’y ait pas de confusion possible avec les rôles, missions et attributions des fédérations nationales d’artisans. Les deux structures doivent être impérativement complémentaires : les Chambres de Métiers doivent impérativement s’appuyer sur les fédérations nationales qui sont les organisations patronales de base et décentralisées et non se substituer à elles.

- L’organisation de l’apprentissage et de la formation initiale et continue des artisans , de même que l’évaluation et le contrôle des compétences, la préparation des examens et la délivrance des diplômes devraient revenir à part entière aux Chambres des Métiers, en concertation bien sûr avec leur ministère de tutelle et le ministère chargé de l’enseignement technique et de la formation professionnelle ;

- Les Chambres de Métiers doivent être dotées des moyens financiers nécessaires à la réalisation de toutes leurs attributions (voir les possibilités mentionnées ci-dessus, § 9 du chapitre sur les « Convergences ». Sans cela, une réglementation harmonisée et communautaire risque tout simplement de ne pas pouvoir être appliquée.

4.1.2 Analyse des forces et des faiblesses

4.1.2.1 Au plan institutionnel

Forces

La structuration du secteur de l’Artisanat, à une exception près (Guinée-Bissau), semble achevée avec la mise en place de tous les instruments de mise en œuvre de la politique de l’Etat dans ce domaine :

- dans tous les Etats membres de l’UEMOA, le Secteur de l’Artisanat est pris en charge par un Ministère de plein exercice. Ce constat est conforme à la volonté des Chefs d’Etat de l’Union exprimée à travers l’Acte Additionnel n° 05-2001 du 19 décembre 2001 relatif à la promotion de l’artisanat au sein de l’UEMOA ;

- chaque Ministère chargé de l’Artisanat dispose d’une Direction de l’Artisanat en bonne et due forme à l’exception du Mali où le Centre National de Promotion de l’Artisanat fait office de Direction de l’Artisanat ;

- l’option de créer, de faire fonctionner et de rendre plus performantes les Chambres de Métiers est une décision partagée et irréversible dans tous les Etats de l’UEMOA, même si au Niger certains acteurs comme la Chambre de Commerce ont un point de vue différent. Interfaces entre les pouvoirs publics et les organisations professionnelles d’artisans (OPA), les Chambres de Métiers constituent aujourd’hui, dans l’espace UEMOA, une donnée incontournable dans la structuration et la gestion du secteur de l’Artisanat ;

- les organisations professionnelles des artisans, à travers leurs fédérations nationales, sont conscientes du rôle qu’elles doivent jouer dans le développement de leur secteur et entendent occuper pleinement leur place ;

- les autres structures transversales de l’Etat, en particulier les Directions des Impôts et les Directions des Douanes, ont une meilleure perception du secteur de l’Artisanat grâce à la mission circulaire et semblent disposées à réviser leurs positions même s’il n’existe pas encore de fiscalité intérieure spécifique au secteur de l’Artisanat ; la prise

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RAPPORT D’ETAPE 70

de conscience de l’importance de l’artisanat dans le développement économique et social des Etats de l’UEMOA est désormais bien réelle ;

- le dispositif du Ministère chargé de l’Artisanat est utilement complété par celui du Ministère de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle à travers une Direction de l’Apprentissage ou d’autres structures qui lui sont propres et variables d’un pays à un autre, ou par des structures privées de l’éducation ou de l’enseignement technique professionnel ;

- le cadrage institutionnel du secteur de l’artisanat est complété par l’implantation de projets/programmes de bailleurs de fonds et des structures d’appui privées.

Faiblesses

Le cadre institutionnel de l’Artisanat des Etats membres de l’UEMOA présente des faiblesses pouvant être considérées comme des entraves au développement du secteur. Le changement fréquent de tutelle de l’Artisanat pose un problème d’instabilité institutionnelle. A ce phénomène, il faut ajouter le taux de rotation des titulaires du poste ministériel et l’assimilation des activités artisanales à l’économie informelle. Tous ces facteurs font que le secteur de l’Artisanat souffre d’une image institutionnelle généralement négative.

S’agissant de l’architecture institutionnelle elle-même, on peut relever plusieurs incohérences liées à l’éparpillement des structures d’encadrement du secteur entre différents départements ministériels. Quelques exemples illustrent cette situation : au Mali, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Togo et au Bénin, l’artisanat minier occupe une place importante, mais cette activité est rattachée au ministère chargé des Mines et sa réglementation relève du Code Minier. Sur le même registre, on peut noter également que les bûcherons sont des artisans dépendants du ministère chargé des Eaux et Forêts. Au Burkina Faso comme dans les autres Etats membres de l’UEMOA, la Direction de l’Artisanat, la Direction de la Formation Professionnelle ou la Direction de l’Apprentissage et la Direction de l’Emploi sont rattachées à des ministères différents. Il existe au Burkina deux fédérations nationales des artisans, la Fédération Nationale des Artisans du Burkina Faso (FNABF) et la Fédération Nationale des Corporations de Métiers (FNCM). Dans certains pays, il existe une pléthore de Chambres de Métiers confrontées à d’énormes difficultés de fonctionnement (voir infra) alors que dans d’autres pays, l’institution consulaire n’existe pas encore. Au Mali, il est noté que le Centre National de Promotion de l’Artisanat (CNPA) qui fait office de Direction de l’Artisanat souffre d’un manque de reconnaissance institutionnelle et d’un manque d’autonomie financière et de gestion. Des échanges avec les différents acteurs ont fait apparaître un problème de conflit de compétence entre la Fédération Nationale des Artisans du Mali (FNAM), les Chambres de Métiers et le CNPA.

On peut donc noter que le cadre institutionnel de l’Artisanat dans les Etats membres de l’UEMOA n’est pas encore stabilisé et que la capacité des organisations professionnelles et des Chambres de Métiers doit encore être renforcée dans une complémentarité des rôles.

4.1.2.2 Au plan des définition de l’artisanat et des conditions d’exercice de la profession

Forces

Les textes de référence définissant les notions de l’artisanat et les conditions d’exercice de la profession d’artisan existent dans les Etats de l’UEMOA, à l’exception de la Guinée-Bissau, même s’ils sont de nature différente: loi ou projet de loi portant Code de l’Artisanat (disposition législative) au Bénin, au Mali et en Côte-d’Ivoire ; décret (disposition réglementaire) règlant la définition des concepts fondamentaux dans les autres Etats.

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RAPPORT D’ETAPE 71

- Définition de l’activité artisanale : elle est indiquée dans cinq (5) Etats sur huit (8) de l’UEMOA, à l’exception de la Guinée-Bissau, du Togo et du Niger. Globalement, les différents aspects de l’activité artisanale sont bien cernés dans la définition qu’en donnent les autres Etats et sont très proches voire identiques d’un pays à un autre. Le Sénégal a pris le soin d’écarter expressément certaines activités du secteur artisanal pour encore mieux clarifier les choses. Il s’agit des activités agricoles, de pêche, de transport et des activités exclusivement commerciales ou spécifiquement intellectuelles.

- Définition du mode de production artisanale : la Côte-d’Ivoire et le Sénégal n’ont pas précisé dans leurs textes de référence le mode de production artisanale ; s’y ajoute la Guinée-Bissau où il n’existe pas de cadre réglementaire de l’artisanat. En dehors de cette observation, l’accord de tous les Etats de l’UEMOA sur la prééminence de l’activité manuelle dans le mode de production artisanale, complétée ou soutenue par l’utilisation possible de machines simples de toute nature excluant une fabrication en série, constitue une référence commune de compréhension et de qualification des méthodes de production artisanale. C’est un acquis important, comme dans le cas de la définition de l’activité artisanale, pour l’harmonisation des cadres réglementaires au sein de l’UEMOA.

- Définition de l’artisan : l’utilisation des mêmes critères dans la quasi-totalité des Etats membres de l’UEMOA pour définir l’artisan constitue une force commune des cadres réglementaires existants, même si le libellé peut présenter des nuances ou alimenter des interprétations d’un pays à un autre. Les critères utilisés dans la définition de l’artisan sont :

- i) l’indépendance du travailleur,

- ii) sa qualification professionnelle justifiée par l’obtention d’un diplôme et/ou une pratique prolongée de l’exercice pratique ou encore par une reconnaissance sociale,

- iii) l’exercice d’une activité artisanale à titre individuel ou en entreprise, seul ou avec l’assistance de sa famille, de ses apprentis ou de ses ouvriers ,

- iv) la direction effective de l’activité ou de l’entreprise assurée par l’intéressé lui-même,

- v) son implication personnelle dans l’exécution des travaux.

- Définition du maître artisan : en dehors du Burkina Faso et de la Guinée-Bissau, les autres Etats de l’UEMOA ont défini dans leurs textes de référence le « maître artisan » en mettant l’accent sur sa capacité de dispenser une formation ou de transmettre son savoir (Côte-d’Ivoire et Mali) ou d’être qualifié comme tel par une commission compétente réunie à cet effet (Niger, Sénégal et Togo). Quant au Bénin, la reconnaissance du titre de maître artisan peut être faite par une structure professionnelle ou par le milieu social. La force des cadres réglementaires, exceptés les deux cas susvisés, réside dans la volonté de cerner de plus près les conditions dans lesquelles le titre de maître peut être décerné à un artisan.

- Définition de compagnon : Sur les huit (8) Etats membres de l’UEMOA, seuls trois (Côte-d’Ivoire, Mali et Sénégal) ont prévu et défini le compagnon d’artisan dans leur cadre réglementaire. Pour ces trois Etats, deux critères sont mis en avant : être un employé dans une entreprise artisanale après sa période d’apprentissage et posséder une qualification professionnelle avérée dont les modalités d’appréciation varie dun cadre réglementaire à un autre. La volonté de précision dans les textes constitue un atout important de la réglementation actuelle.

- Définition de l’apprenti : tous les Etats de l’UEMOA, à l’exception de la Guinée-Bissau et du Sénégal, ont défini l’apprenti artisan dans leur cadre réglementaire. Comme pour les autres concepts fondamentaux, on sent la volonté de précision des textes dans ce domaine même si des nuances sont perçues ici ou là. Ce qui fédère les différentes définitions et constitue en même temps une force à souligner réside dans

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RAPPORT D’ETAPE 72

l’utilisation de mots-clés ou groupes de mots-clés servant à camper le concept. Il s’agit: 1. de l’existence d’un contrat d’apprentissage, écrit ou verbal, passé directement entre

le formateur et l’apprenant ou par l’intermédiaire du tuteur de ce dernier, 2. du type de formation dispensé qui est un enseignement de métier essentiellement

pratique, 3. des modalités d’enseignement, à savoir sur le tas ou dans un centre de formation

professionnelle, 4. du titre de maître artisan que le formateur doit avoir.

Les sous-entendus de la plupart des définitions sont relatifs à l’âge de l’apprenti et au caractère payant ou non de l’apprentissage. Sur le premier point, les définitions du Niger et du Togo sont explicites. Sur le second point, la définition du Burkina Faso indique que la contrepartie de l’apprentissage est constituée de prestations de travail fournies en échange par l’apprenti à son formateur.

- Définition de l’entreprise artisanale : le concept d’ « entreprise artisanale » existe dans tous les cadres réglementaires étudiés au cours de la mission circulaire, à l’exception de la Guinée-Bissau où ce cadre formel n’existe pas. Selon le pays, le souci de précision pousse à fournir le maximum de critères. C’est le cas du Togo qui, en plus, de la nature de l’entreprise, de son activité et de son inscription au registre des métiers, retient les critères d’effectif, de chiffre d’affaires, d’investissement, de charge salariale et de la tenue de comptabilité pour définir l’entreprise artisanale.

- Forme juridique des entreprises artisanales : même si le consensus des cadres réglementaires n’est pas évident sur ce sujet, il y a parfois une volonté de précision dans la rédaction des textes. Le Niger indique la forme de groupement ou de coopérative avec la loi n° 2006-23 du 29 juin 2006 définissant le régime des coopératives artisanales. Le Togo indique que les entreprises se distinguent des coopératives tout en considérant que les coopératives dont les conditions d’exploitation ne sont pas incompatibles avec les critères définissant les entreprises artisanales sont assimilées à ces dernières

- Acquisition de la qualité d’artisan : le Bénin, le Burkina Faso et le Mali ont défini les mêmes conditions d’acquisition de la qualité d’artisan (reconnaissance sociale de l’expérience, obtention d’un diplôme ou d’un certficat de fin d’apprentissage, obtention d’un diplôme d’enseignement technique et une pratique d’un an). La Côte d’Ivoire exige la carte professionnelle pour conférer la qualité d’artisan. Le Niger conditionne l’acquisition de la qualité d’artisan à la délivrance de la carte professionnelle et à l’inscription au registre des métiers. Le Sénégal renvoie à une commission compétente instituée dans chaque chambre de métiers. Le Togo pose les conditions d’autorisation d’installation et d’inscription au registre des métiers. Malgré la qualité rédactionnelle de chaque disposition, des situations fort différentes peuvent se présenter. La force des cadres réglementaires réside dans l’acceptation commune de la nécessité de définir avec précision les conditions dans lesquelles on peut effectivement conférer la qualité d’artisan à quelqu’un.

- Conditions d’exercice de la profession d’artisan : le mérite des cadres règlementaires des différents Etats membres de l’UEMOA est d’être explicite sur les conditions d’exercice de la profession d’artisan avec un souci d’encadrement et de contrôle plus ou moins marqué selon les pays. Les conditions prévues par le Bénin font une différence nette entre l’artisan individuel et l’entreprise artisanale. Pour le premier, il est exigé une carte professionnelle et une inscription au registre des métiers. Pour la seconde, il est exigé une autorisation d’exploitation préalable accordée par le ministère chargé de l’Artisanat avec obligation de lui signaler tout changement futur dans la vie de l’entreprise (changement de gérant, de lieu d’implantation, etc.). L’exploitation simultanée de deux ou plusieurs entreprises artisanales doit être autorisée également avec l’obligation d’indiquer dans la demande

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RAPPORT D’ETAPE 73

le ou les nom(s) des gérants à employer. Lorsque l’entreprise artisanale réunit plusieurs associés, la volonté commune de procéder à l’exploitation doit être expressément indiquée dans la demande d’autorisation préalable. Le Burkina Faso et le Mali ont adopté les mêmes conditions d’exercice de la profession d’artisan relatives à la capacité d’exercice, l’obtention de la carte professionnelle et l’inscription au registre des métiers. Dans ces deux pays et sauf dérogation, les artisans étrangers doivent posséder la carte d’artisan étranger avant le début d’exercice de la profession. La Côte d’Ivoire ajoute la tenue de comptabilité à ces trois conditions. Le Niger exige la carte professionnelle et l’immatriculation au registre des métiers. S’agissant de l’artisan étranger, il doit obtenir une autorisation d’exercice préalable. Le Sénégal s’en remet à la commission de qualification instituée dans la chambre de métiers. Au Togo, il faut à la fois une autorisation d’installation et une carte professionnelle d’artisan.

- Inscription au registre des métiers : tous les cadres réglementaires ont rendu obligatoire de manière non équivoque l’inscription au registre des métiers pour toute personne physique ou morale avec indication ou non d’un délai impératif à respecter selon les pays.

- Classification dans les catégories d’activités artisanales : tous les cadres réglementaires ont procédé de manière assez claire à la classification des activités artisanales en grandes branches dont le nombre varie selon les pays.

Faiblesses - Plusieurs définitions sont absentes dans certains cadres réglementaires. L’activité

artisanale n’est pas définie par exemple au Niger et au Togo. La définition du mode de production ne figure pas dans les cadres réglementaires de la Côte-d’Ivoire et du Sénégal. De la même façon, au Burkina Faso, le ZATU N°AN VII/FP/PRES portant réglementation de la profession d’artisan ignore dans ses définitions le « maître artisan ». On rencontre seulement en Côte d’Ivoire, au Mali et au Sénégal la définition du « compagnon ». Les cadres réglementaires des cinq (5) autres Etats membres de l’UEMOA ont donc omis de le faire figurer dans les concepts de base. La forme juridique des entreprises artisanales n’est véritablement indiquée qu’au Niger où la loi parle de groupement ou de coopérative. Le silence des cadres réglementaires des activités artisanales ou leur référence à la législation en vigueur renvoie le statut juridique des entreprises artisanales aux dispositions de l’Acte Uniforme de l’OHADA portant sur les sociétés commerciales et le GIE (Groupement d’Intérêt Economique).

- Parfois le souci de précision dans la définition incite à faire des répétitions inutiles. Dans le texte de référence de la Côte d’Ivoire (le projet de Code de l’Artisanat), on lit : « L’activité artisanale désigne toute activité de fabrication, d’extraction, de production, de transformation, d’entretien, de réparation des biens ou de prestation de services, qu’elle soit exercée à titre principal ou accessoire par un artisan (Art. 2). L’entretien et la réparation sont bien des prestations de services. La même observation est valable pour le Sénégal, relativement au libellé de l’art. 2 du Décret n° 87-1275 du 10 octobre 1987 portant statut d’entreprise artisanale et titres de qualification artisanale.

- Dans d’autres cas, le libellé des définitions crée des possibilités d’interprétation au détriment de l’application rigoureuse des dispositions en vigueur. Par exemple dans le Code de l’Artisanat du Bénin, le maître artisan est ainsi défini : «Est appelé « maître artisan », tout artisan ou ouvrier artisan ayant acquis une expérience d’au moins trois (03) ans dans son métier et reconnu par une structure professionnelle ou par le milieu social (Art. 6) ». Dans cette définition, il n’est pas fait référence de manière explicite à l’aptitude de l’artisan ou de l’ouvrier artisan à dispenser une formation. Suffit-il d’avoir trois (3) ans d’expérience pour être maître artisan ? La reconnaissance de la structure professionnelle ou du milieu social porte sur quoi ? Sur le titre d’artisan ou d’ouvrier artisan ? Sur le nombre d’années d’expérience, trois en l’occurrence ? La définition du projet de code de l’artisanat de la Côte d’Ivoire semble plus claire : « Le maître artisan

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RAPPORT D’ETAPE 74

est l’artisan qui, parallèlement à son activité, est jugé apte à donner une formation professionnelle à une ou des personnes qu’il accueille dans une entreprise ou dans tout autre établissement (Art. 12) ». La définition du code malien précise encore mieux l’idée du code béninois : « Est appelé maître artisan, toute personne ayant une qualification professionnelle, lui permettant de donner une formation appropriée ou être en mesure de faire donner cette formation par une autre personne à son service ayant les qualifications requises (Art. 4).

- L’âge retenu dans la définition de l’apprenti au Niger (18 ans au moins) est en contraste avec la réalité sociologique observée dans l’espace communautaire où des enfants mineurs de 12 à 13 ans sont placés chez les maîtres artisans pour apprendre un métier (menuisier, mécanicien, tailleur, par exemple), quelles que soient les raisons de ce choix.

- Les conditions d’acquisition de la qualité d’artisan dans les cadres réglementaires du Bénin, du Burkina Faso et du Mali font abstraction de l’inscription au registre des métiers et de l’obtention d’une carte professionnelle. Ce qui signifie a contrario que l’inscription au registre des métiers et l’obtention d’une carte professionnelle ne sont pas des conditions nécessaires et suffisantes pour acquérir la qualité d’artisan, comme c’est le cas au Togo (art.12 du Décret n° 84-46 du 8 février 1984). Le rapprochement de cette disposition avec celle fixant les conditions d’exercice de la profession d’artisan dans les trois (3) pays cités et rendant obligatoire l’obtention de la carte professionnelle (art.24 du Code béninois, art.10 Zatu burkinabé et art.13 du Code malien) ouvre la possibilité d’acquérir effectivement la qualité d’artisan sans être autorisé officiellement à exercer la profession d’artisan si l’intéressé, pour une raison ou une autre, n’a pas sa carte professionnelle. C’est un peu contradictoire et dans tous les cas favorise l’amplification de l’exercice informel des activités artisanales. Une harmonisation des deux dispositions est donc nécessaire, d’autant plus la production de statistiques sur le secteur de l’Artisanat est devenue une nécessité reconnue par tous les acteurs rencontrés lors de la mission circulaire.

- Au Sénégal, au Mali et au Togo, on peut créer une entreprise artisanale, démarrer l’exploitation et prendre une immatriculation au registre des métiers bien après. Le délai d’inscription est de deux (2) mois au Mali à partir de la date de démarrage de son activité, de trois (3) mois au Sénégal à compter de la même date et d’un (1) an au Togo à compter de la date de délivrance de l’autorisation d’installation. Considérant que l’activité artisanale peut être civile ou commerciale et que le statut de l’entreprise dépend de la nature de son activité, cette disposition est en contradiction avec celle de l’Acte Uniforme de l’OHADA relative aux sociétés commerciales lorsqu’on est en face d’une exploitation commerciale. En effet en matière commerciale, l’inscription au registre des sociétés et du crédit mobilier est la condition nécessaire et suffisante pour conférer à la société nouvellement créée une personnalité juridique. En considérant la hiérarchie des normes et le cas de figure d’une entreprise artisanale commerciale, les dispositions de l’OHADA s’imposent sur celles des législations ou réglementations nationales des Etats-Parties au Traité. Dans les autres pays (Bénin, Burkina Faso, Côte-d’Ivoire et Niger), aucun délai d’inscription au registre des métiers n’est formellement fixé même si celle-ci est obligatoire.

- D’une manière générale, les définitions des différents cadres règlementaires des Etats membres de l’UEMOA confinent les entreprises artisanales dans des possibilités de développement très limitées, tant du point de vue organisationnel, technique et commercial que financier. L’effectif est limité de cinq (5) à (10) employés ou ouvriers artisans permanents. En considérant le rôle social d’amortisseur de crise dévolu à l’artisanat dans un environnement d’amplification du secteur informel, le nombre d’employés autorisés, en dehors des aides familiaux et des apprentis, paraît faible. L’entreprise artisanale doit-elle être forcément une micro voire une petite unité d’extraction, de production, de transformation ou de prestations de services ? Faut-il privilégier le mode de production (activité manuelle principalement) par rapport à la limitation de l’effectif pour faire de l’artisanat la première entreprise et le premier

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RAPPORT D’ETAPE 75

employeur de notre espace communautaire ? La logique de limitation du chiffre d’affaires annuel de l’entreprise artisanale à un maximum de 30 millions F CFA au Togo est à apprécier au regard du besoin de renforcement de la capacité de production des unités artisanales pour leur permettre d’accéder aux marchés publics. Toute la problématique est de savoir comment concilier la nécessité de développement des entreprises artisanales et la conservation de leur statut.

4.1.2.3 Au plan des Chambres de Métiers

Forces

Dans l’espace UEMOA, les chambres de métiers sont créées par des textes juridiques de force probante différente : au Bénin, au Burkina Faso et en Côte-d’Ivoire, elles sont créées par Décret ; alors qu’au Mali, au Sénégal et au Togo, elles sont créées par une Loi. Par référence à la hiérarchie des normes, les dispositions législatives procurent plus de sécurité que les dispositions réglementaires. Comme déjà indiqué, il n’existe pas de Chambre de Métiers au Niger. La Câmara de Artes e Oficios (CAO) de Bissau n’est pas en réalité une Chambre de Métiers mais plutôt l’équivalent de la fédération nationale des artisans. De façon globale, le mérite des cadres réglementaires des activités artisanales est d’avoir campé définitivement les Chambres de Métiers dans le paysage institutionnel de l’espace UEMOA, même si le montage institutionnel varie d’un Etat à un autre. Elles sont toutes des établissements publics dotés de personnalité morale et d’autonomie financière conformément aux missions dont elles ont la charge.

- Missions des chambres de métiers : les ambitions des Chambres de Métiers et la place qui leur est réservée dans le développement du secteur de l’artisanat sont déclinées très clairement à travers les missions dont elles ont la charge. Ces missions délimitent de façon ample les domaines de compétence des Chambres de Métiers. L’avantage de procéder ainsi est donc de voir large pour couvrir tous les besoins de développement du secteur. Par ailleurs, la similitude des missions des Chambres de Métiers d’un Etat à un autre constitue une référence commune favorable à l’harmonisation des cadres réglementaires.

- Administration et gestion des Chambres de Métiers : les textes réglementaires ou législatifs en vigueur distinguent bien les organes de fonctionnement d’une part, et les organes d’administration et de gestion d’autre part. La séparation des rôles, des pouvoirs et des responsabilités entre ces deux types d’organe est donc nette. L’administration et la gestion d’une Chambre de Métiers sont du ressort du secrétariat général ou du bureau exécutif selon les cas. Le secrétaire général ou exécutif est chargé de toutes activités à caractère administratif, notamment de la préparation et de l’exécution du budget, du contrôle de la gestion administrative, de la préparation des réunions des sessions et du bureau de la chambre de métiers. La gestion financière des chambres de métiers est assurée dans la forme commerciale suivant les règles du plan comptable en vigueur et soumise au principe financier applicable aux établissements publics. Les opérations comptables sont effectuées sous la responsabilité du trésorier assisté du secrétaire général ou exécutif pour la surveillance et le contrôle administratif. Un bilan définitif est établi en fin d’exercice, soumis à l’approbation de la session consulaire et transmis au ministre de tutelle.

- Dans le domaine d’administration et de gestion des chambres de métiers, on retrouve le souci de précision des textes. Par ailleurs et malgré quelques nuances, le même dispositif est appliqué dans presque tous les Etats de l’UEMOA, ce qui constitue une avancée dans l’harmonisation des cadres réglementaires des activités artisanales.

- Tutelle des chambres de métiers : elle est assurée par le Ministère chargé de l’Artisanat dans tous les Etats membres de l’UEMOA où existent les Chambres de Métiers. Le cas du Mali présente une spécificité puisque la tutelle du ministère chargé de l’artisanat ne concerne que l’Assemblée Permanente des Chambres de métiers. La

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RAPPORT D’ETAPE 76

tutelle des Chambres de Métiers des cercles, des conférences régionales des Chambres de Métiers et des Chambres de Métiers des communes du district de Bamako est assurée, au niveau de chaque échelon, par le représentant de l’Etat.

- Financement et régime financier des chambres de métiers : en considération de leur statut d’établissement public, les chambres de métiers établissent chaque année un programme d’activités traduit en projet de budget soumis au vote de l’assemblée consulaire et transmis à l’autorité de tutelle pour approbation. A l’instar de l’étendue de leurs missions, les crédits du budget des chambres de métiers proviennent d’une large gamme ressources créées par les textes organiques : taxes, droits et redevances acquittés annuellement par les personnes physiques ou morales exerçant une activité artisanale assujetties à l’immatriculation au registre des métiers, dotations et subventions de l’Etat, des collectivités territoriales ou de tout organisme public, privé ou étranger, produits de l’activité de formation, produits de la gestion d’ouvrages d’utilité publique, intérêts des biens et fonds placés, etc. Théoriquement, ces ressources peuvent contribuer à rendre effective l’autonomie financière des chambres de métiers et de leur union nationale. Elles se décomposent en recettes ordinaires et en recettes extraordinaires.

- Organisation et fonctionnement des chambres de métiers : le schéma organisationnel des Chambres de Métiers présente l’avantage d’être articulé autour d’organes bien distincts, sans confusion de rôles possible et fonctionnant sur la base d’un système électoral. Toutes les Chambres de Métiers de l’espace UEMOA présentent le même type organisationnel, abstraction faite des particularités relevées ici ou là. L’organe souverain est l’assemblée consulaire dont le nombre de membres élus et la durée du mandat varient d’un Etat à un autre. Le système électoral est décrit clairement et il est interdit d’appartenir simultanément à deux chambres consulaires.

Faiblesses - La diversité du schéma institutionnel des Chambres de Métiers dans l’espace UEMOA

constitue la première faiblesse à relever dans le montage juridique et organisationnel de ces établissements publics : des chambres interdépartementales de métiers avec leur union nationale au Bénin ; une chambre de métiers dans chaque Cercle et dans chaque District de Bamako pour ensuite créer des Conférences Régionales des Chambres de Métiers et mettre en place l’Assemblée Permanente des Chambres de Métiers au Mali ; une Chambre Nationale de Métiers avec des représentations régionales en Côte d’Ivoire ; des Chambres régionales de Métiers au Sénégal et au Togo avec leur faîtière au niveau national, etc.

- Manifestement, l’échafaudage institutionnel des chambres consulaires pose problème parce que chaque cas crée une situation juridique et organisationnelle différente. Il est difficile voire impossible de faire dans un contexte pareil une étude comparative pour les besoins d’analyse du fonctionnement et de la performance des Chambres de Métiers, d’autant plus qu’au Mali et au Sénégal, le commandement territorial est très impliqué dans le fonctionnement de ces chambres consulaires.

- Face à l’ampleur des missions confiées aux chambres de métiers dans les pays de l’UEMOA, une large gamme de ressources variées (publiques, privées, propres, empruntées) est prévue par les textes pour assurer à ces chambres un fonctionnement correct et une conquête progressive de leur autonomie financière. L’analyse permet de constater cependant un très grand décalage entre ce dispositif théorique et la réalité financière des chambres de métiers. La quasi-totalité des chambres de métiers de l’espace communautaire souffre d’un manque crucial de ressources humaines, matérielles et financières.

- Les pouvoirs et les missions des Chambres de Métiers se distinguent difficilement. Une meilleure clarification est donc nécessaire. Les Chambres de Métiers ont essentiellement des pouvoirs consultatifs et de suggestion. La description des pouvoirs va des avis ou suggestions demandés ou à soumettre aux pouvoirs publics sur toutes les questions intéressant le secteur de l’artisanat jusqu’à la réalisation des investissements en passant par l’administration des services techniques et des

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RAPPORT D’ETAPE 77

établissements nécessaires aux intérêts dont elles ont la charge (formation et perfectionnement des artisans, assistance technique à la création et à la gestion des entreprises artisanales), sans oublier le volet communication (édition et vente de bulletins et de revues spécialisées) et la fourniture de prestations de services. Leurs pouvoirs économiques en termes de création, de reprise et de gestion d’établissements d’équipement et/ou de formation professionnelle sont naturellement limités dans la pratique par la faiblesse des ressources de fonctionnement et d’investissement des chambres de métiers.

- Au niveau de l’organe de gestion des Chambres de Métiers qu’est le Secrétariat général, il est constaté une différence de statut du Secrétaire général de la chambre consulaire d’un Etat membre de l’UEMOA à un autre. Dans certains cas, il est un fonctionnaire détaché (exemple du Sénégal) et dans d’autres, il est nommé par le Président de la Chambre de Métiers après avis du Bureau (exemple du Togo). Dans ce second cas, a-t-il réellement le pouvoir et l’obligation de suspendre l’exécution d’une décision non conforme aux textes en vigueur et d’adresser un rapport détaillé au Ministre chargé de l’Artisanat dans les huit (8) jours comme c’est le cas au Sénégal ? La question reste posée. Toutes les Chambres de Métiers ne sont pas sous le contrôle externe d’un commissaire aux comptes.

- Le Mali présente la particularité d’avoir plusieurs tutelles pour les Chambres de Métiers selon les niveaux d’implantation. Cette situation peut occasionner des conflits de compétence entre les autorités administratives. Par exemple, la tutelle des Chambres de Métiers des Cercles et celle des Conférences Régionales des Chambres de Métiers sont assurées par le Représentant de l’Etat au niveau des collectivités territoriales. Or, ce dernier est un agent du Ministère de l’Intérieur ou l’Administration Territoriale selon le cas. Par contre, les domaines d’intervention des Chambres de Métiers relèvent du Ministère chargé de l’Artisanat.

4.1.2.4 Au plan de la formation professionnelle

Forces

Le dispositif institutionnel de formation existe. Il est composé des structures de l’Etat, des établissements privés et des partenaires de l’éducation. Plusieurs départements ministériels sont concernés par l’enseignement technique et la formation professionnelle, en particulier le ministère chargé de l’artisanat. Les interventions des structures privées et des partenaires au développement complètent utilement l’action de l’Etat.

Faiblesses - Le financement de la formation professionnelle est l’une des plus grandes difficultés

auxquelles le secteur de l’Artisanat est confronté. A ce niveau, il est regretté que la Taxe Professionnelle de l’Apprentissage (TPA) ne soit pas réellement utilisée pour le financement de l’apprentissage. Au niveau des budgets des Etats, il est constaté que les fonds de l’Education orientés sur l’enseignement technique restent faibles. La prise en charge des apprenants dans les ateliers d’apprentissage pose problème au point d’envisager la possibilité de mettre en place un système de bourses.

- La diversité des programmes de formation et des démarches pédagogiques constitue une autre faiblesse de la formation professionnelle au service du secteur de l’Artisanat.

4.1.2.5 Au plan de la fiscalité du secteur de l’artisanat

Forces

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RAPPORT D’ETAPE 78

Dans tous les Etats membres de l’UEMOA, il est constaté que les artisans non fiscalisés au réel sont soumis à une taxe unique appelée impôt synthétique, Taxe professionnelle unique, contribution globale unique, etc. Bien que ce régime fiscal ne soit pas spécifique au secteur de l’artisanat et reste prévu pour l’ensemble du secteur informel, il présente l’avantage d’être simple et s’applique selon un barème forfaitaire défini préalablement.

Faiblesses - Une fiscalité et une nomenclature douanière spécifiques de l’Artisanat n’existent pas

dans l’espace UEMOA.

- Au niveau de l’administration fiscale, l’assimilation de l’Artisanat au secteur informel d’une part, et de l’artisan au commerçant d’autre part (alors que l’activité artisanale peut être également civile), constitue une deuxième faiblesse de la législation fiscale applicable au secteur de l’Artisanat, malgré la simplification des procédures et plusieurs tentatives d’approches pour rendre supportable et acceptable le système d’imposition.

- Dans la pratique, en l’absence de tranches intermédiaires, le contribuable est souvent tiré vers le haut du barème .

- L’artisan qui s’est acquitté de toutes ses obligations fiscales par le paiement de l’impôt synthétique ou de la taxe unique (le paiement de la taxe unique est libératoire) est cependant privé d’un quittus fiscal dans la plupart des Etats membres de l’UEMOA, ce qui l’empêche de soumissionner aux marchés publics. Seul le Sénégal fait exception dans ce domaine.

4.1.2.6 Au plan de la protection sociale des artisans

Forces - Des avancées sont notées dans ce domaine au Burkina Faso où la Caisse Nationale

de Sécurité Sociale est ouverte aux travailleurs indépendants du secteur informel et donc, par assimilation, aux artisans. Ces derniers peuvent se fixer un salaire en relation avec la CNSS et cotiser en conséquence. Ils peuvent bénéficier de la visite médicale. Dans le dispositif du projet de Code de l’artisanat en Côte d’Ivoire, il est également prévu des mesures de protection sociale en faveur des artisans. Ces deux exemples constituent un point positif et ouvre des perspectives aux artisans en tant que travailleurs indépendants.

Faiblesses - La protection sociale des artisans constitue dans pratiquement tous les Etats un des

maillons faibles des cadres réglementaires des activités artisanales. Les artisans, dans les pays de l’UEMOA, ne bénéficient pas du dispositif de la protection sociale (caisse de sécurité sociale, prévoyance retaite, assurance maladie, etc.).

4.1.2.7 Au plan du financement des activités artisanales

Forces - Les mécanismes institutionnels de financement des activités artisanales existent dans

les Etats de l’UEMOA, même s’ils demandent à être renforcés pour compléter le dispositif :

Fonds de Promotion de l’Artisanat au Bénin,

Fonds d’Appui à la Promotion de l’Artisanat, subventions publiques et aides aux personnes handicapées en Côte-d’Ivoire,

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RAPPORT D’ETAPE 79

plusieurs réseaux de mutuelles d’épargne et de crédit très importants dans les pays de l’UEMOA, particulièrement au Sénégal,

Banque Régionale de Solidarité (BRS) née des flancs de la BCEAO et implantée dans tous les Etats de l’espace communautaire,

institutions nationales intervenant en faveur du secteur de l’artisanat comme la Banque Malienne de Solidarité (BMS),

financements des bailleurs de fonds à travers des projets d’appui au secteur de l’artisanat, particulièrement au Burkina Faso,

banque sous-régionale comme la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD),

loi n° 2006-23 du 29 juin 2006 du Niger portant régime des coopératives artisanales et prévoyant un mécanisme de facilitation de l’accès au crédit.

Faiblesses - Au niveau des réseaux de mutuelles d’épargne et de crédit, l’accès au financement

des activités artisanales souffre de quelques difficultés liées au taux d’intérêt élevé (12 à 17%), à l’absence d’une bonne rémunération de l’épargne des sociétaires.

- Au niveau du réseau de la Banque Régionale de Solidarité (BRS), le dispositif de financement considère les artisans comme une cible privilégiée mais les expériences sont en-deçà des attentes du management de la banque. Au Niger, le financement concerne les individus (crédits de 1 à 3 millions remboursables en une seule échéance), les coopératives et les groupements (crédits de 6 à 12 mois) avec le système de cautionnement solidaire des membres. Les crédits mis en place souffrent de beaucoup d’impayés, expliqués par des problèmes de marché et autres. En Côte d’Ivoire, la BRS a tenté un partenariat avec trois (3) institutions de microfinance avec un résultat de 350 millions d’impayés sur 500 millions. Une autre expérience avec des coiffeuses a donné le même résultat. La BRS Sénégal est confrontée à la même expérience. La faiblesse du dispositif de financement du Réseau BRS tient à plusieurs points :

la difficulté de la banque à faire le suivi direct de ses crédits sur le terrain et le recours à un prestataire va renchérir le coût du crédit,

les clients artisans de la banque sont dans l’impossibilité de fournir des garanties reconnues par la BCEAO car le nantissement du matériel et l’assurance-crédit ne font pas partie des garanties prudentielles de la Banque Centrale,

les apports personnels mobilisables sont faibles,

les artisans ont un besoin important de formation en management.

- Au Togo, l’Agence Nationale de Promotion et de Garantie de Financement est spécialement orientée sur les Petites et Moyennes Entreprises ou Industries du secteur moderne. A ce jour, aucune intervention n’est faite en faveur de l’Artisanat .

- Le Fonds de Garantie des Projets Artisanaux logé à l’Agence de Promotion et de Développement de l’Artisanat (APDA, Sénégal) rencontre un sérieux problème de recouvrement au point que le Crédit Mutuel du Sénégal résigne à maintenir son soutien.

- L’expérience des sociétés de cautionnement mutuel donne des résultats mitigés en raison de la faiblesse du fonds de garantie :

la société de caution mutuelle du corps des soudeurs n’a pas fonctionné contrairement à celle des teinturières au Burkina Faso,

la BRS Côte d’Ivoire a connu une expérience de société de cautionnement mutuel réussie avec le secteur de la Pharmacie (2,3 milliards F CFA de crédits) ;

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RAPPORT D’ETAPE 80

par contre, c’est le contraire pour la BRS Sénégal de la société de cautionnement mutuel des éleveurs où les cotisations n’ont pas suivi.

4.1.2.8 Protection des oeuvres

- La protection des œuvres intellectuelles des artisans fait défaut alors qu’il existe une convention entre l’UEMOA et l’OAPI (Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle) et qu’il est même possible d’obtenir une subvention pour les brevets au profit de personnes physiques.

- Le manque de protection des œuvres des artisans a un impact sur leur accès au crédit car il est possible de nantir auprès d’une institution financière une marque, un brevet ou un modèle protégé.

- La protection OAPI serait également un facteur favorable à l’accès des artisans aux marchés publics.

4.2 Evaluation générale des cadres règlementaires et de l’application des textes

Suite aux observations de terrain, au cours de la mission circulaire dans les huit Etats

Burkina Faso

Les textes législatifs du Burkina Faso sont, pour une très grande partie d’entre eux, dépassés, disparates, méconnus des artisans et généralement non appliqués. Un grand nombre de partenaires appuient le secteur de l’artisanat avec des stratégies d’intervention différentes et non coordonnées. L’intérêt pour une réglementation communautaire a été confirmé, à condition que celle-ci n’empiète pas sur les prérogatives nationales et le principe de la subsidiarité.

Niger

Le document de « Politique Nationale de Développement de l’Artisanat », rédigé en 1992 puis évalué et réactualisé en 2006 n’a toujours pas vu l’officialisation de cette réactualisation. Quant aux autres textes règlementaires, ils sont assez bien connus mais, pour la majorité d’entre eux, sont non appliqués. Le Niger, contrairement à la plupart des autres Etats, ne dispose pas d’une Chambre de Métiers et ne semble pas encore engagé dans cette voie. L’intérêt pour une réglementation communautaire a été confirmé.

Côte d’Ivoire

La Côte d’Ivoire s’étant construite sur un important tissu industriel, a découvert depuis peu tout l’intérêt du secteur artisanal en tant qu’amortisseur de crise et de grand pourvoyeur d’emplois. S’inspirant des politiques des autres Etats de l’UEMOA vis-à-vis de ce secteur, elle a déjà ébauché un Code de l’Artisanat qui doit encore être approuvé par le gouvernement. La Côte d’Ivoire a manifesté un intérêt très marqué pour une réglementation communautaire, à condition que celle-ci vise réellement la modernisation du secteur de l’Artisanat et la mise à niveau de ses acteurs.

Togo

Le Togo a manifesté une réelle empathie vis-à-vis du secteur de l’Artisanat, mais reconnaît que ses textes législatifs sont anciens, insuffisants, parfois caduques et, pour la plupart, non appliqués. Son intérêt est très marqué pour une réglementation communautaire. Dans ce processus d’harmonisation, le Togo voit un atout et une réelle opportunité de réactualiser ses textes pour offrir au secteur de l’Artisanat un cadre moderne et structuré.

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RAPPORT D’ETAPE 81

Bénin

Le paysage économique du Bénin est largement dominé par les entreprises artisanales. Ces dernières sont omniprésentes. Le Code de l’Artisanat, contraignant sur le plan des autorisations d’exercer et sur le plan des sanctions, n’est cependant pas suffisamment adapté au contexte, ce qui peut expliquer en partie la non application généralisée des textes.

De nombreux textes règlementent le secteur, mais peu sont d’application, sauf en ce qui concerne le dispositif de formation technique et professionnelle.

Pour que l’application des règlements régissant le secteur et la profession soient effectivement appliqués, trois conditions doivent être réunies simultanément :

- la réglementation doit être adaptée au contexte social et économique de la profession, ce qui n’est pas souvent le cas ;

- les directions de l’Artisanat doivent résolument s’engager dans des actions exemplaires, notamment sur le plan de la valorisation de l’artisanat (visibilité publique dans les espaces et édifices publics : mobilier, décoration, intégrations architecturales, etc.). Les institutions publiques qui ont en charge ce secteur doivent y croire et convaincre l’opinion publique et les partenaires ;

- l’attribution de marchés publics et autres commandes de produits typiquement artisanaux octroyés d’office au secteur constitueraient en soi des mesures incitatives déjà suffisantes pour provoquer l’adhésion des artisans et l’application volontariste d’une réglementation.

Mali

De nombreux partenaires, projets et programmes de coopération se sont inscrits dans la politique nationale de développement de l’Artisanat au Mali, laquelle entend sortir l’Artisanat de l’informel et en faire un véritable pôle de croissance. Cela étant, le Ministère de l’Artisanat et du Tourisme estime que la définition des notions et des concepts de l’Artisanat n’est pas encore claire (l’artisanat est toujours perçu sous son angle « artisanat d’art » lié au tourisme et non sous son angle « métiers » lié à l’emploi) et le CNPA estime pour sa part que les structures techniques d’encadrement et les organisations professionnelles ne sont pas encore suffisamment formées, faute de moyens. Elle estime aussi qu’il y a superposition de textes règlementaires et similitude des rôles des Chambres de Métiers et du CNPA. La FNAM estime pourtant que les textes sont clairs, mais que ce sont les politiques qui ne s’y retrouvent pas (à cause de confusions dans les interprétations) et qui ne parviennent pas à appuyer le secteur de manière visible.

Quant au Ministre en charge de l’Artisanat, il donne une importance toute particulière aux points suivants :

- l’harmonisation doit se faire autour des corps de métiers (éléments mobilisateurs du secteur) ;

- la formation professionnelle et technique n’est pas adaptée ;

- l’encadrement institutionnel, actuellement éclaté entre trois ministères au moins, devrait être recentré sur un Ministère de l’Artisanat à part entière, compte tenu des enjeux économiques du secteur.

En conclusion, une réglementation communautaire s’impose, à condition qu’elle soit légère et qu’elle respecte les structures faîtières. Il est impératif que les textes soient relus, révisés et adaptés à la réalité. A ce titre, la Direction Générale des Impôts estime qu’il est impératif que le secteur artisanal soit bien règlementé, compte tenu des arguments suivants :

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RAPPORT D’ETAPE 82

- c’est le seul créneau où les Etats peuvent avoir des avantages comparatifs significatifs ;

- le secteur de l’Artisanat est un des plus grands pourvoyeurs d’emplois ;

- l’UEMOA a déjà commencé à harmoniser la fiscalité et le code des investissements.

Sénégal

Selon le Directeur de l’Artisanat, l’appellation du Ministère contient le concept de l’informel, car le Sénégal connaît beaucoup de problèmes avec les petits commerçants ambulants. L’intention principale de la Direction de l’Artisanat (DA) est de toiletter et d’actualiser les textes règlementaires pour créer un environnement et un cadre institutionnel qui puissent véritablement « booster » le secteur artisanal.

Cette intention est visible dans le contenu de la Lettre de politique nationale. La DA, revendiquant être à l’origine du Programme Communautaire en matière d’Artisanat, estime que l’UEMOA tarde à proposer une réglementation harmonisée du secteur et qu’il faut privilégier les Etats comme le Sénégal qui se sont concertés et dont la politique de l’artisanat est adjugée et déjà règlementée. Toujours selon la DA, la réglementation communautaire devrait être claire, simple et adaptée au contexte.Elle estime également que les cadres organisationnels (Chambres de Métiers principalement) devront être créés et surtout fonctionnels, ce qui est encore loin d’être le cas, à l’exception du Sénégal.

Selon l’Union Nationale des Chambres de Métiers, la plupart des textes règlementaires demandent à être réactualisés. La réglementation communautaire préconisée devrait être assortie de sanctions en cas de non application pour amener les artisans à évoluer dans un cadre organisé.

L’Agence de Promotion et de Développement de l’Artisanat (APDA), dont l’une des missions consiste à gérer le Fonds de Garantie pour les Projets Artisanaux – FGPA (fonds qui n’a pas donné les résultats escomptés) et à appuyer les artisans dans leur participation à des foires commerciales, estime que la désorganisation du secteur artisanal et l’éparpillement des fonds dans beaucoup de structures « minent tous les efforts des pouvoirs publics ». Selon l’APDA, une réglementation communautaire sera donc la bienvenue.

La question de la protection sociale des artisans a également été soulevée et la mission a été informée que la Caisse de Sécurité Sociale avait lancé à l’époque un programme de protection sociale spécialement adapté aux artisans, mais que ce programme a été abandonné par la suite.

Guinée-Bissau

Le Ministère chargé de l’Artisanat, la Direction Générale de l’Artisanat et les représentants de la Chambre de Métiers rencontrés estiment que le secteur de l’artisanat bissau-guinéen est encore embryonnaire et disent ne disposer d’aucun texte règlementaire régissant les activités du secteur. Ils estiment par ailleurs que l’artisanat bissau-guinéen est riche, a beaucoup de potentiel et en même temps beaucoup de problèmes : pas d’espaces de production adaptés, pas d’organisation pour l’accès au crédit et la participation à des foires commerciales, pas de centre multifonctionnel pour la formation dans plusieurs filières, pas d’organisation professionnelle par corps de métiers, pas de règlementation de l’apprentissage et pas de régime fiscal particulier.

La Guinée Bissau, en l’absence de réglementation nationale, compte beaucoup sur une réglementation communautaire qu’elle entend adapter et appliquer pour développer son secteur de l’Artisanat et, en attendant, semble vouloir s’inspirer de la politique nationale de son voisin, la Guinée Conakry, bien que le pays soit beaucoup plus tourné

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RAPPORT D’ETAPE 83

économiquement vers le Sénégal (à cause de la monnaie commune et des axes routiers, aux dires des Directions des Impôts et des Douanes).

Selon le Représentant du Bureau de l’UEMOA, la Guinée Bissau vit depuis plus de 10 ans une crise politico-militaire qui a complètement désorganisé le pays et, selon l’ancien Directeur du Tourisme et de l’Artisanat, le secteur de l’Artisanat n’a, forcément, jamais été une priorité.

Souhaits de la Direction Générale de l’Artisanat :

- organiser une journée nationale pour les artisans ;

- mettre sur pied une commission interministérielle de l’Artisanat (le secteur est transversal) ;

- organiser un recensement général des artisans et identifier leurs problèmes de formation/perfectionnement ;

- créer un centre-pilote à l’extérieur de la ville (à l’image du Village Artisanal de Wadata à Niamey qu’ils ont visité) pour offrir aux artisans les conditions psychologiques et matérielles favorables à leur développement.

Le Ministère du Tourisme et de l’Artisanat dispose d’un site Web : www.minturgb-gov.com.

5 PERTINENCE DE LA MISE EN PLACE D’UN CADRE REGLEMENTAIRE HARMONISE

5.1 Opportunité de l’harmonisation des cadres règlementaires

Le secteur de l’Artisanat est un secteur économique regroupant des opérateurs individuels et des entreprises. Les politiques nationales de développement des Etats membres de l’UEMOA ont un objectif de rehaussement du secteur pour faire de l’Artisanat la première entreprise de l’espace communautaire compte tenu de sa capacité de création d’emplois, d’avantages comparatifs et de rôle d’amortisseur de crise. C’est donc un secteur stratégique qu’il convient de mieux structurer pour renforcer l’organisation et la capacité d’intervention des différents acteurs. Les résultats du diagnostic sommaire du rapport provisoire révèlent déjà un cloisonnement juridique inhérent à la règlementation actuelle des activités artisanales, malgré la volonté de s’inspirer de l’expérience du voisin pour en titer le meilleur parti.

Le Programme Communautaire de l’Artisanat (PCA) et le projet d’harmonisation des cadres règlementaires des activités artisanales initié par les Chefs d’Etat et de Gouvernement en 2001 à Dakar, s’inscrivent naturellement dans le cadre des politiques convergentes de l’UEMOA. La pertinence et l’opportunité de la mise en place d’un cadre réglementaire harmonisé des activités artisanales s’apprécient à travers la volonté et la démarche d’intégration des économies des différents pays de l’Union exprimées à travers les politiques sectorielles et matérialisées, entre autres, par l’harmonisation de la fiscalité indirecte et une bonne partie de la fiscalité directe, l’harmonisation des codes des investissements créant des régimes dérogatoires, et dans un cadre plus large, par l’harmonisation du droit des affaires (OHADA) et du système comptable ouest-africain (SYSCOA).

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ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE 84

5.2 Analyse comparative des avantages et des inconvénients de l’harmonisation

5.2.1 Avantages

L’harmonisation des cadres règlementaires des activités artisanales permettra aux Etats membres de l’UEMOA d’avoir le même dispositif dans tout l’espace communautaire :

- des définitions identiques et consensuelles des différents concepts de l’Artisanat ;

- des conditions identiques et consensuelles d’acquisition de la qualité d’artisan et d’entreprise artisanale d’une part, et de délivrance de la carte professionnelle d’artisan (carte communautaire) d’autre part ;

- une classification commune des métiers ;

- des référentiels communs de formation professionnelle, d’évaluation de la qualification et de validation des acquis ;

- une architecture institutionnelle et organisationnelle commune, au moins pour ce qui concerne le paysage des Chambres de Métiers et les Directions de l’Artisanat ;

- un régime fiscal commun tenant mieux compte des spécificités du secteur de l’Artisanat ;

- un dispositif de financement des activités artisanales amélioré dans l’espace communautaire ;

- une libre circulation des produits artisanaux mieux respectée.

5.2.2 Inconvénients

Les inconvénients sont relativement marginaux au regard des expériences réussies des politiques et réglementations harmonisées dans l’espace UEMOA. La réticence exprimée par certains Etats concerne les aspects de souveraineté liés à la fiscalité ou au regroupement de départements ministériels pour créer un grand ministère chargé de l’Artisanat.

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ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE 85

6 PRESENTATION SUCCINCTE DU PROJET DE CADRE REGLEMENTAIRE HARMONISE DE L’ARTISANAT

6.1 Objectifs et orientation globale

Le projet de cadre réglementaire harmonisé des activités artisanales consiste à mettre en accord les différents textes réglementaires et les pratiques qui régissent l’Artisanat en vue d’opter pour un code communautaire servant de ligne de conduite à l’ensemble des Etats membres de l’UEMOA. Ce projet nécessite:

- des stratégies de développement uniformes tirant le secteur de l’artisanat vers le haut,

- une optimisation des ressources humaines, financières et matérielles ; - des procédures et des solutions communes pour prendre en charge les besoins du

secteur de l’artisanat dans l’espace communautaire; - un accès au financement amélioré pour les artisans et les entreprises artisanales ; - la mise à profit d’une économie d’échelle à travers la libre circulation des biens et des

personnes dans le marché communautaire.

L’Harmonisation des cadres réglementaires des activités artisanales de l’UEMOA a pour but ultime d’établir un système permanent de coopération des Etats membres en matière d’intégration des espaces juridiques. Cette volonté devra, pour pouvoir mieux se matérialiser, se traduire par des textes juridiques adoptés par les instances de l’UEMOA et introduits dans les réglementations nationales.

L’objectif global est donc d’harmoniser les textes juridiques de base dans le cadre de la coopération des Etats membres de l’UEMOA en matière de réglementation des activités artisanales. L’objectif spécifique de cette activité est de valider les résultats des études comparatives ainsi que les projets de textes élaborés par les experts.

6.2 Analyse des enjeux et des risques

6.2.1 Analyse des enjeux

Les enjeux de l’harmonisation des cadres réglementaires des activités artisanales dans l’espace UEMOA se déclinent comme suit :

- la rationalisation, le renforcement et la minimisation de l’instabilité du cadre institutionnel pour une meilleure prise en charge du secteur de l’Artisanat ;

- le renforcement des ressources humaines, financières et matérielles des Chambres de Métiers conformément aux missions dont elles ont la charge ;

- le reprofilage des textes législatifs et règlementaires pour assurer leur réactualisation et pour les adapter aux conditions spécifiques du secteur de l’Artisanat ;

- le renforcement de la qualification et de la capacité technique d’intervention des acteurs du secteur, notamment des artisans et des entreprises artisanales ;

- l’option stratégique de faire de l’Artisanat la première entreprise de l’UEMOA ;

- le renforcement du cadre institutionnel de financement des activités artisanales.

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ETUDE RELATIVE A L’HARMONISATION DES CADRES REGLEMENTAIRES DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT AU SEIN DE L’UEMOA

RAPPORT D’ETAPE 86

6.2.2 Analyse des risques

Les risques inhérents à l’harmonisation des cadres règlementaires sont réduits. La crainte principale qui pourrait exister serait des conflits de textes entre le dispositif communautaire et les réglementations nationales. Or dans ce domaine, toute inquiétude est levée par l’application de la hiérarchie des normes.

Le second grand souci qu’on peut avoir est relatif à l’importance de la charge administrative que la règlementation peut générer pour les artisans et les entreprises artisanales. L’option de simplicité dans l’élaboration du cadre communautaire réduit notoirement ce risque. Il s’y ajoute que la mission circulaire a retenu la préoccupation des différentes administrations fiscales et douanières d’alléger pour le secteur de l’artisanat les obligations de déclaration, de mesure et d’enregistrement, de fourniture de preuves, etc. afin de simplifier les procédures et de réduire les coûts liés aux charges administratives qui pèsent sur les entreprises artisanales.

Le dernier grand risque est lié à l’application effective du cadre règlementaire communautaire après son adoption par les instances compétentes de l’UEMOA et son introduction dans le dispositif législatif et réglementaire de chaque pays. Ce risque est lié à la pratique, comme du reste le sont les obstacles non tarifaires en matière douanière. C’est pourquoi, d’aucuns ont suggéré à la mission circulaire de préconiser des sanctions en cas de défaut ou d’insuffisance d’application du nouveau cadre harmonisé.

6.3 Sommaire indicatif du projet de Code Communautaire de l’Artisanat

TITRE I – DEFINITIONS ET CONDITIONS D’EXERCICE DES ACTIVITES DE L’ARTISANAT Chapitre 1- De l’activité artisanale et du mode de production Section 1- Activité artisanale

Section 2- Mode de production dans le secteur de l’Artisanat

Section 3- Nature juridique des activités artisanales

Chapitre 2- De l’artisan, du maître artisan, du compagnon, de l’ouvrier artisan et de l’apprenti Section 1- Artisan

Section 2- Maître artisan

Section 3- Compagnon

Section 4- Ouvrier artisan

Section 5- Apprenti

Chapitre 3- De l’entreprise artisanale Section 1- Critères de définition

Section 2- Nature et régime juridique

Section 3- Conditions et modalités de création

Section 4- Régime financier et comptable

Section 5- Fonds artisanal et opérations sur fonds artisanal

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RAPPORT D’ETAPE 87

Chapitre 4- Des conditions d’exercice de la profession d’artisan Section 1- Capacité juridique

Section 2- Inscription au Registre des métiers

Section 3- Inscription au Répertoire des entreprises artisanales

Section 4- Carte professionnelle d’artisan

Chapitre 5- De la classification des métiers artisanaux Section 1- Branches d’activités

Section 2- Corps de métiers

TITRE II – CHAMBRES DE METIERS Chapitre 1- De l’institution des chambres de métiers Section 1- Création

Section 2- Organisation

Section 3- Missions et pouvoirs

Chapitre 2- Du fonctionnement des chambres de métiers Section 1- Tutelle administrative et financière

Section 2- Organisation des élections

Section 3- Ressources

Section 4- Contrôle financier et comptable

Chapitre 3- Des Unions nationales des chambres de métiers Section 1- Création et organisation

Section 2- Missions et pouvoirs

Section 3- Fonctionnement et tutelle

Section 4- Ressources

Section 5- Contrôle financier et comptable

TITRE III – ORGANISATION PROFESSIONNELLE DES ARTISANS Chapitre 1- Création, organisation et fonctionnement des organisations professionnelles d’artisans Section 1- Création et organisation

Section 2- Fonctionnement

Section 3- Ressources

Section 4- Régime comptable et financier

Chapitre 2- Fédérations nationales des artisans Section 1- Création et organisation

Section 2- Fonctionnement

Section 3- Ressources

Section 4- Régime comptable et financier

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RAPPORT D’ETAPE 88

TITRE III – FORMATION PROFESSIONNELLE Chapitre 1- Du cadre institutionnel de la formation professionnelle Section 1- Acteurs publics

Section 2- Acteurs privés

Chapitre 2- De la prise en charge de l’apprentissage Section 1- Statut des formateurs

Section 2- Référentiels de formation et de qualification

Section 3- Conditions de l’apprentissage

Section 4- Perfectionnement des maîtres artisans et des compagnons

Chapitre 3- Evaluation de la formation professionnelle Section 1- Evaluation de la qualification

Section 2- Validation des acquis

Chapitre 4- Insertion professionnelle des apprenants Section 1- Embauche des apprentis à l’issue de leur formation

Section 2- Conditions d’installation

TITRE IV- COMMERCIALISATION, FINANCEMENT ET FISCALITE Chapitre 1- De la commercialisation des produits et services de l’Artisanat Section 1- Prise en charge de la fonction commerciale dans l’entreprise artisanale

Section 2- Externalisation de la fonction commerciale

Section 3- Opérations de promotion et de commercialisation

Section 4- Réglementation de la commercialisation

Section 5- Accès aux marchés publics

Section 6- Travaux réservés aux artisans, coopératives et entreprises artisanales

Chapitre 2- Du financement des activités artisanales Section 1- Renforcement du cadre institutionnel

Section 2- Mesures d’appui

Chapitre 3- De la fiscalité des activités artisanales Section 1- Statut fiscal des activités artisanales

Section 2- Fiscalité directe des activités artisanales

Section 3- Fiscalité indirecte des activités artisanales

Section 4- Procédures et formalités

TITRE V- PROTECTION SOCIALE DES ARTISANS Chapitre 1- Affiliation à la Caisse de Sécurité sociale Chapitre 2- Régime de retraite des artisans

TITRE VI- DISPOSITIONS FINALES

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PrévuRéalisé

Mission circulaire dans les 8 Etats: état des lieux et diagnostic de l'existant

Juin JuilAvril Mai

ChronogrammeAnnexe 2

Briefing et échanges de vues au siège de la Commission de l'UEMOA

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OctAoût Sept

Finalisation et rédaction du document final de CRHAtelier régional de validation au siège de la Commission UEMOADépôt du CRH validé

Rédaction et envoi du rapport d'étape pour transm. à la Commission UEMOA

Rédaction et envoi de l'avant-projet de document de Cadre Règlem. Harmonisé

Présent.et discuss. du rapport d'étape entre consultant et commission UEMOA

Observat. et comment.de la Commiss. UEMOA sur l'avant-projet de CRH

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Annexe 3 Personnes rencontrées

COMMISSION UEMOA (8 personnes)) Commission UEMOA – DEIA - Département du Développement de l’Entreprise, des Télécommunications et de l’Energie Balla DIONG, Directeur de l’Entreprise, de l’Industrie et de l’Artisanat - T +226 50 32 87 49 – [email protected] Omar SANOGO, Chargé de l’Artisanat - T +226 50 31 88 73 à 76 – Mob +226 78 35 21 97 – [email protected] Jean-Yves SINZOGAN, Directeur de Cabinet - T +226 50 32 88 22 - Mob :+226 78 00 51 47 – [email protected] Commission UEMOA – DPE - Département des Politiques Economiques et de la Fiscalité Intérieure Abdou TAHIROU, Direct des Finances Publiques et de la Fiscalité Intérieure - T +226 50 32 88 75 – [email protected] Commission UEMOA – DAJ - Direction des Affaires Juridiques Alioune SENE, Juriste, chargé des questions administratives, financières et fiscales Commission UEMOA – DATC - Département de l’Aménagement du Territoire Communautaire, du Transport et du Tourisme Irène GNASSOU, Direct. des Transp. Aér. et du Touris. - Tél +226 50 33 10 59 - Mob +226 76 01 64 02 – [email protected] Gustave DIASSO, Cadre, chargé du Tourisme Commission UEMOA – DEIA - Département du Développement de l’Entreprise, des Télécommunications et de l’Energie Guy-Amédée AJANOHOUN, Commissaire - T +226 50 31 88 73 à 76 – [email protected] Commission UEMOA – DDS - Département du Développement Social et Culturel Direction de l’Enseignement Supérieur et de la Formation Professionnelle Françoise NEBIE, Chargée du Suivi Administratif des Programmes Education - T +226 50 32 88 50 – [email protected] Commission UEMOA – DDRE - Département du Développement Rural, des Ressources Naturelles et de l’Environnement Abdoulaye KONE, Direction des Ressources Minérales, du Pétrole et des Energies Renouvelables ONUDI / UEMOA – PRMN - Programme de Restructuration et de Mise à Niveau de l’Industrie Issa DRAME, Conseiller Technique Principal ONUDI - T +226 50 33 15 11 - [email protected] BENIN (11 personnes) Victorin Coba BOSSOU, Directeur Artis. et OP/MCAT – T +229 21 33 15 19 – Mob +229 95 06 59 32 – [email protected] B. Nicolas ZANMENOU, Directeur Adjoint DAOP/MCAT – Mob +229 90 90 23 69 / 95 18 72 88 – [email protected] Patrice BATONWERO, Chef de Programme du BAA – T +229 21 31 67 76 – Mob +229 97 11 36 29 – [email protected] Salomé BIAO, Comptable du BAA – T +229 21 31 67 76 – Mob +229 97 09 36 64 – [email protected] Marcellin TCHOKPODO, Chef d’Antenne du CERAD – T +229 21 38 24 92 – Mob +229 90 02 41 93 – [email protected] Diane ZINSOU, Analyste-Conseillère du CERAD – T +229 21 38 24 92 – Mob +229 90 02 56 99 – [email protected] Tania HAIDARA, Cheffe de Programme, Swiss Contact – T +229 21 38 34 19 – Mob +229 95 96 88 09 – [email protected] Aline ADJIBI DATO, Directrice Executive Manager CDEL – T +229 21 32 64 75 – Mob +229 90 91 67 42 – [email protected] Leslie GBEDJI, Chargé de Mission Economique CDEL – T +229 21 32 64 75 – Mob +229 95 95 27 10 – [email protected] Bissirou Amzat SALAMI, Chargé Programme CAT/PRSP – T+229 21 31 01 01 – Mob +229 97 26 85 54 – [email protected] Benoît SAKOU, Président de la CNAB – T +229 21 35 21 19 – Mob +229 90 94 10 50 – [email protected]

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BURKINA FASO (33 personnes) M. Georges-D. OUEDRAOGO, DG de l’Artisanat/ MCPEA - T +226 50 30 83 09 – Mob +226 78 40 57 12 - [email protected] Henri-D. YAMEOGO, Directeur / DGA / MCPEA – T +226 50 30 83 17/19 – Mob +226 70 26 81 56 – [email protected] Achille YODA, Directeur / DGA / MCPEA – T +226 50 30 83 17/19 – Mob +226 76 63 49 30 – [email protected] Hamadou MIWENDE, Dir. interim / DGA / MCPEA -T+226 50 30 83 17-Mob+226 70 24 18 29 –[email protected] Antoine KIENDREBEOGO, Dir. Communic./DCPM /MCPEA-T +226 50 32 48 28-Mob 70 81 96 93 – [email protected] Etienne BAYALA, Directeur Propriété Intellectuelle/ DPI / MCPEÄ-T+226 50 30 09 41 – Mob 50 33 05 63- [email protected] Basile DABIRE, Juriste, Chargé d’études CNCC/MCPEA – T +226 50 31 79 30 – Mob +226 76 45 95 13 – [email protected] Assita THIEMOUNOU,Chef SIPE-DGESTF/MESSRS – T +226 50 34 42 37 – Mob +226 70 11 88 48 [email protected] Ahadou Albert OUOBA, Directeur DASSI / MJE - T +226 50 32 67 15 - Mob +226 76 62 77 53 - [email protected] Bankary Roger GUERE, Directeur Progr. Textile / MJE – T +226 50 32 67 36 – Mob +226 70 11 61 84 – [email protected] Zourata Judith YAMEOGO, DFCI/DGESTP / MESSRS - T +226 50 34 42 37 - Mob +226 70 27 03 00 [email protected] Jean-Marie BADO, Directeur national BKF/011 – T +226 50 30 01 76 – Mob +226 70 73 60 52 – [email protected] Jacques ISNARD, Conseiller – PETFP – Coop.lux.- T +226 50 30 01 76 – Mob +226 70 80 90 09 – [email protected] Ambroise TAPSOBA,Chargé progr.-Coop. suisse – T+226 50 30 67 29 – Mob +226 78 82 78 66 –[email protected] Rachel YE, Charg. de Progr. – Coopération autrich. – T+226 50 31 28 44/45 – Mob+226 70 26 07 65 –[email protected] Hazara DRABO, Assist. technique – Swiss Contact – T +226 50 34 52 50 – Mob +226 76 66 65 38 – [email protected] Marc SAWADOGO, Structure d’appui SACCA / SICOPA – T +226 50 31 58 75 – Mob +226 70 25 66 70 – [email protected] Théodore HIEN, Structure d’appui CEAS – T +226 50 34 39 27 – Mob 70 75 40 76 – [email protected] Azeta OUEDRAOGO, Président APME.2A – T +226 50 36 36 02 – Mob +226 70 25 68 85 – [email protected] Adama SIMIA, Assistant technique APME.2A – T +226 50 36 36 02 – Mob +226 75 04 35 35 – [email protected] Sylvestre GUIEBRE, Président APMB – T +226 50 33 26 78 – Mob +226 70 24 97 14 – [email protected] Mahamadi ILBOUDO, Bureau d’étud. Afrique Impacts – T +226 50 36 92 65 – Mob +226 70 25 71 71 – [email protected] Philippe NIKIEMA, Fondation Bureau des Artisans - T +226 50 34 40 19 – Mob +226 78 81 30 56 - [email protected] Narh Gifty GUTELLA, Agence CORADE – T +226 50 36 31 55 – Mob +226 70 30 86 30 – [email protected] Nadèze TRAORE, Structure d’appui – PACOTA – T +226 50 34 29 72 – Mob +226 70 26 24 33 – [email protected] Safiatou ZERBO, Assist. Comptable PACOTA – T +226 50 34 29 72 – Mob +226 78 10 10 59 – [email protected] Dialenli R. TANKOANO, Bureau Espace - T +226 50 45 63 69 - Mob +226 70 24 44 14 – 76 00 13 12 – [email protected] Prosper BARY, Président, FENA-BF – T +226 50 45 29 53 – Mob +226 70 42 24 70 – [email protected] Raymonde TAPSOBA, Vice-présidente FENA-BF - T +226 76 63 04 56 - Mob +226 70 96 02 74 - [email protected] Mamadou DIOP, Secrétaire général FENA-BF – T +226 50 45 33 16 – Mob +226 70 25 60 32 – [email protected]

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Abdoulaye ZOM, Secrétaire permanent FENA-BF – T +226 50 46 14 90 – Mob +226 70 95 90 17 – [email protected] Ibrahim SANNE, Secrétaire adjoint FENA-BF – T +226 50 31 58 75 – Mob +226 70 96 82 72 – [email protected] Abdrahamane OUATTARA, FENA-BF - +226 50 45 13 18 – Mob +226 70 24 00 83 – [email protected] COTE D’IVOIRE (28 personnes) Namisata FOFANA, Cons. Tech. Artisanat/ MTA – T +225 20 34 79 26 – Mob +225 07 59 38 34 – [email protected] Ali COULIBALY, Chef de Service DAEMSI/MTA – T +225 20 32 11 40 – Mob +225 05 81 11 84 – [email protected] Mathurin KOUE DOZO, S/Dir. Etud. & Règl. DAEMSI/MTA- T+225 20 32 11 61- Mob+225 02 49 43 99 – [email protected] O. Christophe KOUEYOU, Adm.-Prés. CNMCI – T +225 22 41 47 38 – Mob +225 02 00 32 60 – [email protected] Franck Dogoh MADOU, Secrétaire Exécutif - D.G. CNMCI – T +225 22 41 47 38 – [email protected] Antoine KEMONSEI, Conseiller CNMCI – T +225 22 41 47 38 – Mob +225 05 99 67 64 – [email protected] Yaho Daniel BOKA, Juriste CNMCI – T +225 22 41 47 38 - Mob +225 02 00 32 01 – [email protected] Olivier MELES, Secrétaire Général FENAP-CI – T +225 20 22 47 89 – Mob +225 01 48 46 37 – [email protected] H.J. Lambert DOUHOURE, Secrét. Exéc. FENAP-CI – T +225 20 22 47 89 – Mob +225 07 85 97 64 – [email protected] Yao KOUAME, Conseiller FENAP-CI – T +225 20 22 47 89 – Mob +225 06 39 48 05 – [email protected] Kablan AKA, Présid. UCOPACI – T +225 21 24 09 56 – Mob +225 08 11 98 62 / +225 02 51 49 89 Minourou SILLA, Chef Services Juridiques Affaires Institutionnelles MCIA – Mob +225 07 65 76 76 – [email protected] Aïssata DOUCOURE, Dir. Organis. communaut.& Politiques macro-écon. MCIA – Mob+225 05 95 50 91 – [email protected] Thiornan COULIBALY, Directeur Général BRS Niger – T +225 20 25 55 55 – [email protected] J.-Claude KOUAME,Chef Dpt Ingénierie de la Format.AGEFOP – T+225 21 21 26 20 – Mob 08 01 89 64 – [email protected] Serge KANON, Chef Dpt Market. Part. & Communic. AGEFOP – T +225 21 21 26 22 – Mob 07 63 39 53 – [email protected] Kouadio N’DA, CT Chargé des Projets AGEFOP – T +225 21 21 26 26 – Mob 05 68 09 39 – [email protected] Clément OKOU, Chargé d’Etudes AGEFOP – Mob +225 01 51 23 34 – [email protected] Thomas KOSSONOU, Chef projet Approvisionnement – Mob +225 01 51 23 65 – [email protected] Espoir ASSEMIEN, Chef de service Dpt E/PA - FDFP – T +225 21 75 05 36 – Mob +225 07 07 29 35 Hubert BOLOU, Dpt PME/PA – FDFP – T +225 21 75 05 36 – Mob +225 07 07 84 25 Emmanuel ADOU, PME – FDFP – T +225 75 05 05 – Mob +225 07 20 36 69 – [email protected] Remy SEKA OHOUE – DPME – FDFP – T +225 21 75 05 05 – Mob +225 07 07 29 42 – [email protected] Baba COULIBALY, Sous-Directeur Ecole Ivoirienne de Bijouterie / METFP – T +225 21 35 27 35 – Mob +225 08 03 43 43 Alassane DIARRA, Chef des Travaux Ecole Ivoirienne de Bijouterie / METFP – T +225 21 35 27 35 – Mob +225 08 08 46 21 Kouamé KISSI BI - DGI / DLCD – T+225 20 22 95 55 –- Mob +225 05 20 03 26 – [email protected] Sylvestre M’BRA - DGI / DLCD – T+225 20 22 95 55 - Mob +225 06 14 61 27 – [email protected] Mory TOURE - DGI / DLCD – T+225 20 22 95 55 – Mob +225 05 40 22 43 – [email protected] GUINEE BISSAU (17 personnes) Dr Maria de LURDES VAZ, Ministra / MTA – T +245 320 60 62 – Mob +245 661 97 64 / 591 15 55 – [email protected] Elisabete E. RAMOS, Chefe do Gabinete / MTA – T +245 320 60 62 – Mob +245 661 91 44 – [email protected] Suzette F. GAMA, Dir. Gén. / MTA – T +245 320 60 62 – Mob +245 661 91 44 – [email protected]

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Januario INDI, Dir. Gen. Art. / MTA – T +245 723 03 91 Ford GOMES, Président CAO – Mob +245 665 95 65 Julio MANE, CAO – Mob+245 684 29 23 / 686 95 71 Joäd GOMES, CAO – Mob +245 665 90 65 / 686 95 71 / 684 29 23 Samecau SANO, CAO – Mob +245 686 95 71 Rosa IMBALE, CAO – Mob +245 673 88 15 Yamadou KEITA, Représentant, Bureau de Représentation UEMOA – T +245 320 69 07 – +245 320 70 13 – [email protected] José ALVES, Economiste, Bureau de Représentation UEMOA – T +245 320 76 22 – Mob +245 668 56 64 – [email protected] Francisco Braina NHABALI, Directeur de Service, DGI – Mob +245 673 74 97 - +245 721 81 43 – [email protected] Domenico SANCA, Direction Générale des Douanes – Mob +245 673 56 32 – [email protected] Geraldo M. SILVA, Président, Institut Format.Technique et Professionnelle – Mob +245 662 36 77 – [email protected] Eusébio L. Lopes GRATO, Dir. Service IFTP – Mob +245 664 10 17 Paulo SANKA, Dir. Service IFTP – Mob +245 662 78 92 – [email protected] Serifo M. JAQUITE, Conseiller en tourisme et activités innovatrices SNV – T +245 322 28 81/82 – [email protected] MALI (29 personnes) N’Diaye BAH, Ministre de l’Artisanat et du Tourisme Almany Ibrahima KOREISSI, Secrétaire Général MAT – T +223 20 29 64 50 – Mob +223 61 76 56 26 – [email protected] Samba THIAM, Directeur du CNPA/MAT – T +223 20 23 45 24 – Mob +223 76 44 29 31 – [email protected] Sekiba TRAORE, Directeur adjoint CNPA/MAT – T +223 20 23 45 25 – Mob +223 66 93 56 09 – [email protected] Adama DIAKITE, Chef Division Formation CNPA/MAT – Mob +229 79 24 52 30 – [email protected] Fatimata KOUYATE, Resp. technique SIRA/CNPA/MAT – T +223 20 23 63 43 – Mob +223 76 43 26 68 – [email protected] Salif SANOGO, Chef de Division CNPA – Mob +223 76 44 18 87 – [email protected] Arouna KEITA, Chargé de mission MAT – T +223 20 29 82 01 – Mob +223 76 47 27 09 – [email protected] Assitan TRAORE, Présidente FNAM – T +223 20 29 84 58 – Mob +223 76 39 61 52 – [email protected] Baba M. TRAORE, Secrétaire adjointe FNAM – T +223 20 29 84 58 – Mob +223 76 21 85 66 – [email protected] Moussa ARAMA, Chargé Formation FNAM – T +223 20 29 84 58 – Mob +223 76 46 98 34 – [email protected] Haoussa Dicko TRAORE, RAG/FNAM – T +223 20 29 84 58 – Mob +223 76 30 83 45 – [email protected] Mohamed DIALLO, Resp. Gestion DST/FNAM – T +223 20 29 84 58 – Mob +223 66 74 39 19 – [email protected] Coulibaly SIDIKI, Chargé projets RAC/FNAM – T +223 20 29 26 02 – Mob +223 66 56 03 69 – [email protected] Haoussa Dicko TRAORE, Resp. Gouvernance/FNAM –T +223 20 29 84 58 – Mob +223 76 30 83 45 – [email protected] Fatoumata TOURE, Coordinatrice ST/FNAM – T +223 20 29 26 02 – Mob +223 76 12 31 17 – [email protected] Joachim MILZ, Responsable Projet d’Appui aux Artisans (PAMA) – T+223 20 21 07 80 – Mob+223 66 74 00 25 – [email protected] Bukary COULIBALY, Conseiller Guamina – T +223 20 29 59 10 – Mob +223 79 23 20 42 – [email protected] Elméhdi Ag. HAMATY, Secrétaire Général APCMM – T +223 20 21 61 85 – Mob +223 76 40 51 39 – [email protected] Mohamadou Lamine SAMAKE, Directeur adjoint DGI – T +223 20 29 55 34 – Mob +223 66 71 19 72 – [email protected]

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Mathias KONATE, Sous-Directeur DGI – T +223 20 29 55 34 – Mob +223 66 75 13 78 – [email protected] Salif DIALLO, Chef Division DGI – T +223 20 29 99 18 – Mob +223 66 79 31 84 Sidiki Loki DIALLO, Chargé de Législation DGI – T +223 20 29 99 18 – Mob +223 76 18 88 01 – [email protected] Modibok KEITA, Sous-Directeur DG Douanes – T +223 20 20 46 33 Amidou BAKTAGA, Sous-Direct. adjoint DG Douanes – T +223 20 20 57 74 – Mob +223 66 79 70 48 – [email protected] Mamadou SARRO, Chef Division DG Douanes – Mob +223 76 21 24 23 – [email protected] Mohamet DOUCARA, Chef Division DG Douanes – Mob +223 76 06 45 07 – [email protected] Aba DIARRA, Surveillant CFPM Centre Multifonctionnel – T +223 20 79 43 30 – Mob +223 76 46 20 01 NIGER (22 personnes) Ibrahim BOUBACAR, Secrétaire Général du Ministère du Tourisme et de l’Artisanat / MTA El Hadj Moussa BOUBACAR, Conseiller Techn. MTA- T +227 20 73 65 22 – Mob +227 96 99 70 [email protected] Maïmouna ARI, Directrice Adjointe DPA / MTA – T +227 20 20 32 60 – Mob +227 94 75 67 53 – [email protected] Mourza N. SANDA, Chef de Division DPA / MTA - T +227 20 20 32 60 – Mob +227 96 87 16 62 – [email protected] Yacouba LABO, Directeur des Etudes et des Projets / DEP / MTA - T +227 20 20 31 93 – Mob +227 96 48 97 46T Ibrahim MOUSSA, Président GIE-DANI – T +227 20 74 02 83 – Mob +227 96 96 16 20 – [email protected] Aïchatou KANE, Secrétaire Permanente SAFEM – T +227 20 72 51 53 - Mob +227 96 99 52 77 – [email protected] Yagi SAHABI, Président de la Fédération Nationale des Artisans du Niger / FNAN - Mob +227 96 97 26 37 Abdou SAIBOU, Secrétaire Général de la FNAN Fatouma YAYE, Secrétaire permanente de la FNAN Mahaman ISSA, Responsable du secteur commercial de la FNAN El Hadj Salifou HASSOUMI, Directeur CMCAN/MFPT-T +227 20 72 23 44 – [email protected] Fatima S. MAIGANA, SGA CCIAN – T +227 20 73 22 10 – [email protected] Chaibou MANI, Chef DPE / CCIAN – [email protected] Moustapha MALTA, Chef DAIFE / CCIAN – Mob +227 96 55 25 65 – [email protected] El Hadj Hamidou MAMANE, Coord. CFP FASD/CCIAN – T+227 20 73 22 10 – Mob+227 96 96 67 29 – [email protected] Djingary DAOUDA, Direct. Adm. Minist. Fonction Publique / MFP/T – Mob +227 96 96 86 79 –[email protected] Boeyi ATTE, Directeur Législation / MCIN – T +227 20 73 29 74 - Mob +227 96 53 96 89 – [email protected] Amadou KAMAYE, Service Législation / MCIN – T +227 20 72 23 66/67 – Mob +227 96 29 12 16 – [email protected] Moutari Sani MOUSSA, DG / BRS Niger - T +227 20 73 95 48 – Mob +227 96 29 78 49 - [email protected] Georgette MOUSKOURA, Conseiller du DG, Chargée du Risque et du Réseau / BRS Niger Rabi Adji TIMI, Direc. Partenariat & Dév. / BRS Niger - T+227 20 73 95 48 - Mob +227 96 59 61 76 - [email protected] SENEGAL (20 personnes) Moctar DIAKHATE, Directeur de l’Artisanat (MAT-RSPSI), T+221 33 825 75 15 – Mob+221 77 658 93 58 – [email protected] Amath THIAM, Chef Division DA/MAT-RSPSI), T +221 33 825 75 15 – Mob +221 77 632 34 36 – [email protected] Baboucar DIOUF, SG Union Nat. des Chambres de Métiers – T +221 33 824 54 32 – Mob + 221 77 634 26 53 – [email protected] Athj GORA, Président Fédération Nat. des Artisans Professionnels de l’Habillement – T +221 33 824 24 45 – [email protected] Omar SAMB, DG Agence pour la Promotion et de Développement de l’Artisanat – T +221 33 864 47 11 – [email protected]

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Ibrahima DIOUF, Directeur, Direction des PME – T +221 33 860 26 54 – Mob +221 77 644 11 25 – [email protected] Abdoulaye NDONG, Economiste, Direction PME – T +221 33 860 26 54 – Mob +221 77 502 03 32 – [email protected] Sada NDONGO, Ingénieur Plan, Direction PME – T +221 33 860 26 54 – Mob +221 77 539 25 06 – [email protected] Mame Laye SECK, Direct. Apprentissage/METFP – T +22133 821 54 72 – Mob +221 77 643 48 89 – [email protected] Laty GUEYE, Chef Division Certification/D.App./METFP – T+221 33 823 88 44 – Mob+221 77 654 66 63 – [email protected] Moussa DIENY, Directeur p.i. DRS/SFD/MEF – T +221 33 824 08 83 – [email protected] Jean-Baptiste MULIGI, Chargé du Contrôle DRS/SFD/MEF – T+221 33 824 08 83 – Mob+221 77 546 18 20 – [email protected] Djibril DIOP, Conseiller DRS/SFD/MEF – T +221 33 824 08 83 – Mob +221 77 538 09 66 – [email protected] Malick MBAYE, Chef de bureau Fiscalité/DEL/DGD – T +221 33 889 74 46 – [email protected] El Hadji Ibrahima DIOP, Directeur Général DLEC/DGID – T +221 33 889 20 79 – Mob +221 77 539 42 57 – [email protected] Papa Oumar DIALLO, Chef de bureau DLEC/DGID – T +221 889 20 30 – Mob +221 77 569 69 95 – [email protected] Doudou FALL, SAIC/ASEPEX – T +221 33 869 20 21 – Mob +221 77 642 13 13 – [email protected] Dieyraba SENE-KANE, SIEC/ASEPEX - T +221 33 869 20 21 – Mob +221 77 565 78 83 – [email protected] Boubacar DIOUF, DPIEC/ASEPEX - T +221 33 869 20 21 – Mob +221 77 635 91 57 – [email protected] Coumba Loum THIAM, Directrice Générale BRS – T +221 33 889 80 58 – Mob +221 77 639 32 49 – [email protected] TOGO (42 personnes) Pr Messan Léopold GNININVI, Ministre d’Etat, MIAIT – T +228 253 53 51 Boutchou SIBABI, Directeur Cabinet / MIAIT – T +228 226 69 40 ou 251 03 05 – Mob +228 905 22 33 – [email protected] Komi Batchabèdè KADARING, Directeur Artisanat/MIAIT – T +228 221 44 89 – Mob +228 910 18 80 – [email protected] Ese AKAKPO, Directrice Adjointe DA/MIAIT – T +228 236 80 66 – Mob +228 914 26 98 – [email protected] Benali Joël DAMPAROU, Division Etudes/DA/MIAIT – T +228 221 33 61 – Mob +228 920 41 65 – [email protected] Amina BOUKARI, Assist. Ress. Hum./DA/MIAIT – T +228 221 33 61 – Mob +228 933 04 10 – [email protected] Issifou SOULEADOIXIA, Economiste/DA/MIAIT – T +228 221 33 61 – Mob +228 963 32 82 – [email protected] M. Komi LAMATETOU, Chef Division INPIT/DA/MIAIT – T +228 222 10 08 – Mob +228 920 63 64 – [email protected] Kossi TODJRO, Chargé de la Promotion/DA/MIAIT – T +228 221 33 61 – Mob +228 900 63 72 – [email protected] Douti LARE, DA/MIAIT – T +228 221 33 61 – Mob +228 932 31 76 – [email protected] Latifatou DJIBIRINE, DA/MIAIT – T +228 230 04 82 – Mob +228 971 04 08 – [email protected] Zouréhatou TRAORE, Responsable Cellule CEDEAO/UEMOA – T +228 222 88 03 – Mob +228 904 05 55 – [email protected] Eléonore SOTONGBE, Cellule CEDEAO/UEMOA – T +228 238 94 34 – Mob +228 913 18 58 – [email protected] Daniel Kossi TOFIO, DG Adjoint / DGI – T +228 221 39 36 – Mob +228 904 61 88 – [email protected] Ahmed Esso-wavana ADOYI, Inspect Impôts, Directeur DLC/DGI – T +228 221 26 66 – Mob +228 904 31 21 – [email protected] Kokou BIAM, Chef Sect.Etudes DLFC/DGI – T +228 338 50 03 – Mob +228 919 25 96 – [email protected] A. ADJA-BODE, CDLFC/DGI – T +228 221 47 55 – Mob +228 904 40 61 Komi ADEKPUI, Chef Section Législation DLC/DGI – T +228 221 47 55 – Mob +228 905 75 65

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Kodjo ADEDZE, Direction Législation, Dir.Gén. Douanes – T +228 223 00 14 – Mob +228 904 40 93 – [email protected] Georges Fofo-Komla APALOO, Directeur de Cabinet / METFP – T +228 221 30 61 – Mob +228 912 26 05 Mata-Esso ADJARO, SG / METFP – T +228 221 54 97 – Mob +228 947 43 68 – [email protected] Mohamed-Sad OURO-SAMA, Directeur Cabinet, Ministère délégué auprès du PM Chargé du Commerce et de la Promotion du Secteur Privé – T +228 221 29 84 – Mob +228 905 94 95 – [email protected] Talime Claude ABE, Dir. Commerce Intérieur et Concurrence, Ministère délégué auprès du PM Chargé du Commerce et de la Promotion du Secteur Privé – T +228 221 27 84 – Mob +228 926 58 39 – [email protected] Kueku-Banka JOHNSON, Directeur Commerce Extérieur, Ministère délégué auprès du PM Chargé du Commerce et de la Promotion du Secteur Privé – T +228 221 05 52 – Mob +228 904 15 53 – [email protected] Prince AGBODJAN, Président Conseil Permanent CRM Lomé – T +228 905 30 26 – Mob +228 943 58 28 – [email protected] Essohana KAZANDOU, Secrétaire Général CRM Lomé – T +228 220 57 06 – Mob +228 916 97 68 – [email protected] Sibabé TCHAKONDO, Président CRM-RC Sokodé – T +228 550 16 01 – Mob +228 901 52 77 – [email protected] Kofi ADONSOU, Dir. Aff. Administr. et Juridiques ANPGF – T+228 253 51 04 – Mob +228 932 94 60 – [email protected] Elom AMELEWONOU, Direct. Etud. & Financem. ANPGF – T +228 253 51 00 – Mob +228 068 81 01 – [email protected] Simone TEBAYEMA, Auditeur interne ANPGF – T+228 253 51 00 – Mob +228 915 08 06 – [email protected] Komi Mawunam VIAGBO, Inspect. du Travail / DGTLS/METS – T +228 231 22 75 – Mob +228 916 27 05 – [email protected] Ayi KLOUVI, DERS/DGTLS/METS – T +228 221 29 47 – Mob +228 914 52 78 – [email protected] Komlanoi TCHEZOUM, DERS/DGTLS/METS – T +228 221 29 47 – Mob +228 931 31 76 – [email protected] Yves K. TUBLU, Direct. Patrimoine Culturel / MCC / Conservat. Musée National, Direct. Village Atisanal Lomé – T +228 221 68 07 – Mob +228 905 94 68 – [email protected] Yombo ODANOU, DG de la CECA – T +228 222 64 93 – Mob +228 902 40 98 – [email protected] Marcellin Atakuma AMEHI, Chargé Service Crédit - T +228 222 64 93 – Mob +228 908 54 36 – [email protected] Oumar DIARRA, Directeur p.i . Entreprises & Sect. financier BOAD – T+228 213 26 08 – Mob+228 926 73 64 – [email protected] Sandra de SOUZA, Analyste Financier BOAD – T +228 223 26 92 – [email protected] Philippe de ROISSART, Assistant technique BOAD – [email protected] Représentants (Attaché de Cabinet et collaboratrice) du Ministère chargé du Développement à la base (coordonnées non reçues) Yazas Egbaré TCHOHOU, Directeur Général Chambre Consulaire Régionale UEMOA – T +228 223 23 70 – [email protected]

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Annexe 4 Documents et textes règlementaires reçus exploités

UEMOA (3 documents) Traité de l’UEMOA, UEMOA, Edition spéciale, Bulletin officiel, 2ème année N° 05 Politiques sectorielles : L’artisanat dans l’espace UEMOA, Commission UEMOA, 2006 Développement et promotion des exportations de produits d’artisanat, Rapport final, CCI / CNUCED / OMC, 2003 BENIN (26 documents) Décret n° 87-427 du 22 décembre 1987, portant Création et approbation des statuts du centre de promotion de l’artisanat Décret n° 90-351 du 23 novembre 1990, portant Création, attributions, composition et fonctionnement du Conseil Supérieur de l’Artisanat Arrêté n° 116/MCAT/D-CAB/DA du 14 mars 1991, portant Réglementation des cérémonies de libération des apprentis Ordonnance n° 94-001 du 16 septembre 1994, portant Loi de finances pour la gestion 1994 Décret n° 97-499 du 16 octobre 1997, portant Institution d’un salon national de l’artisanat au Bénin et d’une journée de l’artisanat béninois Arrêté n° 78-MCAT/DC/DNA/SER du 07 juillet 1998, portant Création, composition, attributions et fonctionnement de la commission préparatoire de la création de la Chambre Nationale de Métiers du Bénin Arrêté n° 087/MCAT/DC/DNA du 17 juillet 1998, portant Attributions, organisation et fonctionnement de la Direction Nationale de l’Artisanat Arrêté n° 110/MCAT/DC/DNA/SER du 16 août 2000, portant Création, composition, attributions et fonctionnement du comité de suivi de l’élaboration de la Politique Nationale de Développement de l’Artisanat Loi n° 098-037 du 22 novembre 2001, portant Code de l’Artisanat en République du Bénin Décret n° 2003-557 du 24 décembre 2003, portant Création des Chambres Interdépartementales de Métiers (CIM) et de l’Union des Chambres Interdépartementales de Métiers du Bénin (UCIMB) Décret n° 2003-569 du 29 décembre 2003, portant Approbation de la nomenclature des métiers de l’artisanat au Bénin Décret n° 2004-045 du 04 février 2004, portant Approbation des statuts des Chambres Interdépartementales de Métiers (CIM) et de l’Union des Chambres Interdépartementales de Métiers du Bénin (UCIMB) Décret n° 2005-117 du 17 mars 2005, portant Certification des Qualifications Professionnelles par apprentissage Décret n° 2005-118 du 17 mars 2005, portant Orientation et introduction du système d’apprentissage dual dans l’enseignement technique et la formation professionnelle au Bénin Arrêté n° 042/METFP/CAB/DC/SG/DFQP/DEC/DIPIT/SA du 16 août 2005, portant Orientation et introduction du système d’apprentissage de type dual dans l’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle Arrêté n° 362/MCAT/DC/SG/DNA/SA du 13 décembre 2005, portant Création, attributions, composition et fonctionnement de la « Table de partenariat » du secteur de l’artisanat au Bénin Arrêté n° 363/MCAT/DC/SG/DNA/SA du 13 décembre 2005, portant Organisation de l’apprentissage en milieu artisan en République du Bénin Décret n° 2005-788 du 29 décembre 2005, portant Approbation de la Politique Nationale de Développement de l’Artisanat (PNDA) au Bénin Arrêté n° 0011/METFP/CAB/DC/SGM/DFQP/DEC/DIPIT/DET/SA du 07 février 2006, portant Organisation des examens du Certificat de Qualification aux Métiers (CQM) et du Certificat de Qualification Professionnelle (CQP) Arrêté n° 0012/METFP/CAB/DC/SGM/DIPIT/DFQP/DEC/SA du 07 février 2006, portant Modalités d’évaluation pour l’obtention du Certificat de Qualification Professionnelle Arrêté n° 0020/METFP/MFPTRA/MCAT/CAB/DC/SGM/DFQP/DEC/DIPIT/DET/SA du 14 mars 2006, portant Création, attributions, composition et fonctionnement de la commission nationale chargée de superviser les examens du Certificat de Qualification aux Métiers (CQM) et du Certificat de Qualification Professionnelle (CQP) Décret n° 2006-407 du 10 août 2006, portant Attributions, organisation et fonctionnement du Ministère du Tourisme et de l’Artisanat MTA

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Arrêté n° 248/MTA/DC/SG/CTA/DAOP/SA du 01 décembre 2006, portant Condition d’obtention de la Carte d’Identification Professionnelle d’Artisan (Carte d’Artisan) Arrêté n° 074/MESFP/DC/SGM/DFQP/SA du 19 décembre 2006, portant Attributions, organisation et fonctionnement des centres de métiers Décision n° 075/MESFP/DC/SGM/DEC/DIIP/DFQP/SA du 19 décembre 2006, portant Conditions de candidature à l’examen du Certificat de Qualification Professionnelle (CQP) des maîtres artisans et ouvriers Politique Nationale de Développement de l’Artisanat au Bénin, version avril 2007 BURKINA FASO (19 documents) Décret n° 85-493 CNR/PRES/INFO/CULT du 29 août 1985 portant Réglementation de l’exportation des objets d’art et d’artisanat traditionnel au Burkina Faso Loi (ZATU) n° AN VII-0048/FP/PRES du 25 juillet 1990 portant Réglementation de la profession d’Artisan Arrêté (KITI) n° AR VII-0404/PP/PR du 25 juillet 1990 portant Classification des secteurs d’activités artisanales Décret n° 94-302/MICM/METSS du 28 juillet 1994 portant Création d’une Commission Nationale pour la Promotion de l’Artisanat Arrêté n° 94-167/MICM/METSS du 1er décembre 1994 portant Composition et fonctionnement de la Commission Nationale pour la Promotion de l’Artisanat Loi n° 017/96/ADP du 9 juillet 1996 portant Modification du Code des Impôts relative à la Contribution du Secteur Informel (CSI) et Décret N° 96-291/PRES du 9 juillet 1996 portant Promulgation de ladite Loi Décret n° 98-483/PRES/PM/MCIA du 9 décembre 1998 portant Ouverture d’un registre des Métiers et Institution d’une carte Professionnelle d’Artisan Décret n° 98-485/PRES/PM/MCIA du 15 décembre 1998 portant Classification des Activités Artisanales en Corps de Métiers Loi n° 014/99/AN du 15 avril 1999 portant Réglementation des sociétés coopératives et groupements du Burkina Faso (abrogeant toutes dispositions antérieures) Arrêté n° 99-34/MEF/SG/DGTCP/DELF du 17 juin 1999 portant Règlement d’application des dispositions du Décret n° 85-493 CNR/PRES/INFO/CULT du 29 août 1985 portant Réglementation de l’exportation des objets d’art et d’artisanat traditionnel au Burkina Faso Décret n° 99-506/PRES/PM/MCIA du 30 décembre 1999 portant Adoption de la Stratégie de Promotion de l’Artisanat au Burkina Faso Décret n° 2002-494/PRES/PM/MCPEA du 13 novembre 2002 portant adoption de la Lettre de politique de développement du secteur privé au Burkina Faso Arrêté n° 009/MJE/SG/DGFP/DFPA du 13 décembre 2006 portant Cahier des charges applicables aux centres privés de formation professionnelle non formelle Décret n° 2007-304/PRES/PM/MCPEA du 18 mai 2007 portant Création de la Chambre des Métiers de l’Artisanat du Burkina Faso (CMA-BF) Décret n° 2007-305/PRES/PM/MCPEA du 18 mai 2007 portant Statuts de la Chambre des Métiers de l’Artisanat du Burkina Faso (CMA-BF) Décret n° 173/PRES/PM/MEF du 16 avril 2008 portant Réglementation générale des marchés publics et des délégations de service public Rapport Général du 1er Forum National du Secteur Informel, UEMOA, Ouagadougou, novembre 2008 Examen et validation des critères de définition de l’artisan, CMA-BF, 2 avril 2009 Critères d’identification des artisans, CMA-BF, 2 avril 2009 COTE D’IVOIRE (11 documents) Décret n° 92-316 du 15 mai 1992, portant Création d’Etablissement public à caractère industriel et commercial, dénommé Agence Nationale de la Formation Professionnelle, en abrégé AGEFOP, et déterminant ses attributions, son organisation et son fonctionnement Décret n° 93-01 du 7 janvier 1993, portant Création de la Chambre nationale de Métiers de Côte d’Ivoire Loi n° 95-15 du 12 janvier 1995, sur le Code du Travail en Côte d’Ivoire Décret n° 96-286 du 3 avril 1996, relatif à l’apprentissage Décret n° 2001-426 du 18 juillet 2001, portant Attributions, organisation, fonctionnement et Régime électoral de la Chambre Nationale de Métiers de Côte d’Ivoire. Encadrement des opérateurs du secteur de l’artisanat et commercialisation des produits artisanaux, Ministère du Tourisme et de l’Artisanat, août 2006 Décret n° 2007-583 du 20 septembre 2007, portant Création, attributions, organisation et fonctionnement du Fonds d’Appui à la Promotion de l’Artisanat (FAPA) Séminaire TRINNEX APE-I (Accord de Partenariat Economique Intérimaire), Organisation des

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producteurs pour le développement des exportations non traditionnelles, 13-14-15 octobre 2008 Diagnostic du secteur de l’artisanat en Côte d’ivoire (en cours de réalisation), Organisation des producteurs pour le développement des exportations non traditionnelles, 2008 Projet CINOTEX-CRAFT, Organisation des producteurs pour le développement des exportations non traditionnelles, octobre 2008 Projet de loi portant Code de l’Artisanat GUINEE BISSAU ( 0 documents) Aucun texte législatif et règlementaire sur le secteur de l’Artisanat MALI (13 documents) Loi N° 95-029 du 20 mars 1995, portant Code de l’Artisanat du Mali Loi N° 95-053, du 28 juin 1995, portant Création des Chambres de Métiers, des conférences régionales des chambres de Métiers et de l’Assemblée Permanente des chambres de Métiers Décret N° 95-283/P-RM du 28 juillet 1995, fixant l’Organisation et les modalités de fonctionnement des Chambres de Métiers Décret N° 95-284/P-RM du 28 juillet 1995, fixant l’Organisation et les modalités de fonctionnement des Conférences Régionales des Chambres de Métiers et de l’Assemblée Permanente des Chambres de Métiers Arrêté N° 96-1145/MIAT-SG du 19 juillet 1996, fixant la Liste des Métiers de l’Artisanat Loi n° 99-011du 01 avril 1999, portant Modification du Code Général des Impôts Arrêté n° 99-0893/MF-SG du 18 mai 1999, Déterminant la fraction représentative de chacun des impôts et taxes dans le montant de l’impôt sythétique Décret n° 03-265 du 07 juillet 2003 déterminant le Cadre organique des Centres régionaux de promotion de l’artisanat Décret n° 03-266 du 07 juillet 2003 déterminant le Cadre organique du Centre national de promotion de l’artisanat Décret n° 03-267 du 07 juillet 2003 fixant les modalités de fonctionnement du Centre national de promotion de l’artisanat Rapport sur le Schéma directeur du développement du secteur de l’artisanat au Mali, Stratégies et plans d’actions, Hammou Haïdara et Emma Kourouma Niang, Juin 2006 Arrêté n° 07-0748/MAT-SG du 28 mars 2007, fixant l’Organisation et les modalités de fonctionnement des Centres régionaux de la promotion de l’artisanat (CRPA) Loi n° 08-009 du 28 février 2008, portant Modification du Code Général des Impôts NIGER (11 documents) Ordonnance n° 92-026 du 7 juillet 1992, portant Orientation de la Politique nationale sur le secteur de l’Artisanat (PNDA) + actualisation 2006, suite à l’évaluation de la PNDA, intitulée « Programme prioritaire de développement de la micro et petite entreprise artisanale » de 2006, non encore officialisée Arrêté n° 00019/MT/A/DPA du 14 avril 2003, portant Création, attributions, composition et organisation du Comité National de Coordination (CNC) du Système d’Information Régional sur l’Artisanat au Niger (SIRA-NE) Arrêté n° 00021/MTA/DPA du 23 avril 2003, portant Création et attributions d’une Cellule technique du Système d’Information Régional sur l’Artisanat au Niger (SIRA-NE) Décret n° 2005-028/PRN/MT/A du 18 février 2005, déterminant les Attributions du Ministre du Tourisme et de l’Artisanat Arrêté n° 00022/MTA/DPA du 24 mai 2005, portant Révision de l’Arrêté n° 0012/MT/A/DPA du 28 juillet 1998 et portant Attributions, composition et organisation du Comité de Pilotage pour la mise en œuvre de la Politique Nationale de Développement de l’Artisanat Décret n° 2005-148/PRN/MT/A du 12 juillet 2005, Instituant un Salon International de l’Artisanat pour la Femme et portant Attributions, composition et fonctionnement de ses organes Arrêté n° 00025/MT/A/DPA du 1er juin 2006, portant Attributions et organisation de la Direction de la Promotion de l’Artisanat Loi n° 2006-23 du 29 juin 2006, portant Régime des coopératives artisanales Décret n° 2008-100/PRN/MT/A du 10 avril 2008, fixant la Nomenclature des Métiers Artisanaux au Niger Décret n° 2008-226/PRN/MFPT du 17 juillet 2008, définissant l’Organisation et les modalités de fonctionnement du Fonds d’Appui à la Formation Professionnelle Continue et à l’Apprentissage (FAFPCA) Code Fiscal – Section IX – Patente Synthétique – Actualisation Juris-Consult 2009 Impôt Minimum Forfaitaire et Précompte de l’Impôt

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SENEGAL (14 documents) Arrêté n° 8127-ITLS/SM du 29 décembre 1953, déterminant les conditions de forme et de fond, les effets, les cas et conséquences de la résiliation, et les mesures de contrôle de l’exécution du contrat d’apprentissage Loi n° 77-92 du 10 août 1977, portant Création de l’Union Nationale des Chambres de Métiers Décret n° 87-1275 du 10 octobre 1987, relatif au statut d’entreprise artisanale et aux titres de qualification artisanale Arrêté n° 05550 du 10 mai 1988, fixant la liste des activités artisanales Arrêté n° 005693 du 19 mai 1988, fixant les montants des frais d’immatriculation au répertoire d’entreprise artisanale et des frais d’établissement de la carte professionnelle Arrêté interministériel n° 000928 du 18 janvier 1989, fixant les conditions de diplôme ou d’expérience professionnelle exigibles pour l’attribution des centres de qualification Arrêté n° 009828/MTCA/DA du 09 juillet 1992, portant règlement relatif au prix du Président de la République pour la promotion de l’artisanat Décret n° 92-1191/MICA du 19 Août 1992, fixant le siège, les règles d’organisation et de fonctionnement, les attributions et les ressources des Chambres de métiers et de l’Union Nationale des Chambres de Métiers Arrêté n° 006300/MCA/DA du 06 septembre 1999, modifiant l’Arrêté 05550 du 10 Mai 1988 fixant la liste des activités artisanales Lettre de politique de développement du secteur de l’artisanat, MEF/MP/MIA, 2003 Acte additionnel n°4/1996 du 10 mai 1996, instituant un régime tarifaire préférentiel transitoire des échanges au sein de l’UEMOA et son mode de financement Protocole additionnel n° III du 12 décembre 2001, instituant les règles d’origine des produits de l’UEMOA Guide douanier du voyageur, DGD, 2002 Note de service n° 00000752/DGD/DEL/DRCI du 22 avril 2003, relative à la preuve de l’origine des produits de l’UEMOA TOGO (9 documents) Décret n° 84-46 du 8 février 1984, portant Réglementation de l’exercice de l’artisanat au Togo Loi n° 98-011 du 11 juin 1998, portant Création, organisation et fonctionnement des Chambres Régionales de Métiers Décret n° 99-076/PR du 15 septembre 1999, portant Modalités d’application de la Loi n° 98-011 du 11 juin 1998 relative aux Chambres Régionales de Métiers Arrêté n° 99-073/METFPA/SG/DA du 26 novembre 1999, portant Régime électoral des Chambres Régionales de Métiers Modification du Code Général des Impôts, Extrait de la Loi ° 2003-024 portant Loi de Finances Gestion 2004 Arrêté interministériel n° 2005/100/METFP/MTAL, fixant les Frais d’apprentissage selon les différents corps de métiers Arrêté interministériel n° 2005/102/METFP/MTAL, fixant la Durée de l’apprentissage selon les différents corps de métiers Etude sur l’Apprentissage au Togo, KLOUVI Ayi, Inspecteur du Travail et des Lois Sociales (DGTLS), Janvier 2008 Projet de Code spécifique sur l’apprentissage au Togo, décembre 2008

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Annexe 5 Aide-mémoire Bénin

11 personnes rencontrées et 26 textes exploités 1. Organes institutionnels et cadre référentiel des politiques nationales sectorielles Ministère de l’Artisanat et Tourisme (MAT) Direction de l’Artisanat et des Organisations Professionnelles (DAOP) Chambres Interdépartementales de Métiers (CIM) Union des Chambres Interdépartementales de Métiers du Bénin (UCIMB) La « Politique nationale de développement de l’artisanat au Bénin » a l’originalité de mettre l’accent sur une vision préalable à long terme qui consiste à avoir « un secteur bien organisé où opèrent des entreprises artisanales compétitives qui contribuent notablement, par la valorisation du patrimoine national, à la prospérité de l’économie nationale et au bien-être social de l’artisan et du béninois, dans un pays uni et de paix ». Partant de cette vision, la PNDA énonce clairement et de façon cohérente ses principes, ses orientations et ses objectifs, lesquels sont fortement orientés sur : - la transmission du savoir-faire, la maîtrise des technologies et la compétitivité ; - la valorisation des matières premières locales et du patrimoine culturel ; - l’égalité des sexes ; - la discipline des partenaires et la concertation des acteurs ; - la responsabilisation et l’auto-organisation des artisans ; - la valorisation de l’apprentissage, la promotion de l’emploi ; - les mécanismes d’autofinancement, le désarmement fiscal et la protection sociale des artisans. La PNDA insiste, dans ses conclusions et recommandations, sur l’illusion que donne une richesse nationale basée sur les recettes fiscales et douanières, car cette richesse ne peut en rien enrayer les poches de la pauvreté. A ce titre, il est demandé à l’Etat d’abandonner leur mental contre-performant et de soutenir les artisans dans un cadre motivant, adéquat et valorisant. Aux artisans, il est demandé d’abandonner leurs mésententes, leurs divisions pour assumer leurs responsabilités et s’organiser dans une même ambition de réussite. Aux partenaires, il est demandé, malgré la diversité de leurs stratégies et domaines d’intervention de toujours privilégier l’entente entre les artisans dans l’unité et la cohérence de la PNDA. Aucune mention n’a été faite sur le Centre de promotion de l’artisanat, créé par décret en 1987, ayant pour mission principale de favoriser l’auto-organisation du secteur, la qualité et la commercialisation des produits. Aucune mention n’a été faite sur le Conseil supérieur de l’artisanat, structure consultative créée par décret en 1990, ayant pour mission de coordonner les activités de promotion du secteur et d’organisation des artisans. Le Code de l’Artisanat de 2001 définit, en détail et en termes simples, l’activité artisanale, la notion d’artisan, les conditions d’exercice, ainsi que le contrôle, les infractions et les sanctions. En 2003 et 2004, ont été créés les Chambres Interdépartementales de Métiers (CIM) et leur Union nationale (UCIMB), ont été approuvés les statuts de ces chambres et la nomenclature des métiers. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Le paysage économique du Bénin est largement dominé par les entreprises artisanales ; Ces dernières sont omniprésentes. Le Code de l’Artisanat, contraignant sur le plan des autorisations d’exercer et sur le plan des sanctions, n’est cependant pas suffisamment adapté au contexte, ce qui peut expliquer en partie la non application généralisée des textes. De nombreux textes règlementent le secteur, mais peu son d’application, sauf en ce qui concerne le dispositif de formation technique et professionnelle. Pour que l’application des règlements régissant le secteur et la profession soient effectivbement appliqués, trois conditions doivent être réunies simultanément :

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- la réglementation doit être adaptée au contexte social et économique de la profession, ce qui n’est pas souvent le cas ;

- les directions de l’Artisanat doivent résolument s’engager dans des actions exemplaires, notamment sur le plan de la valorisation de l’artisanat (visibilité publique dans les espaces et édifices publics : mobilier, décoration, intégrations architecturales, etc.). Les institutions publiques qui ont en charge ce secteur doivent y croire et convaincre l’opinion publique et les partenaires ;

- l’attribution de marchés publics et autres commandes de produits typiquement artisanaux octroyés d’office au secteur constitueraient en soi des mesures incitatives déjà suffisantes pour provoquer l’adhésion des artisans et l’application volontariste d’une réglementation.

2. Définition de l’activité artisanale et statut de la profession d’artisan Activité civile ou commerciale d’extraction, de production, de transformation de biens et/ou de prestations de services, grâce à des procédés techniques dont la maîtrise requiert une formation par la pratique. Mode de production : principalement manuel, pouvant inclure l’utilisation de machines et outillages mécaniques, électriques ou électro-mécaniques. Activité exercée par des personnes physiques ou morales, ressortissant des métiers artisanaux. Est artisan tout travailleur indépendant, exerçant une activité artisanale telle que définie plus haut, professionnellement qualifié, c’est-à-dire remplissant au moins l’une des trois conditions suivantes : - être reconnu artisan par le milieu social, témoin de l’expérience dans l’activité ; - avoir subi un apprentissage régulier d’un métier sanctionné par un diplôme ou un certificat de fin

d’apprentissage ; - être titulaire d’un diplôme d’enseignement technique suivi d’au moins un an d’exercice pratique de

l’activité artisanale. Maître artisan : tout artisan ou ouvrier artisan ayant acquis une expérience d’au moins 3 ans dans son métier et reconnu par une structure professionnelle ou par le milieu social. Apprenti artisan : la personne qui s’engage, par un contrat d’apprentissage verbal ou écrit, aux termes duquel un maître s’oblige à lui enseigner un métier par la pratique et éventuellement la théorie. Ouvrier artisan : la personne employée dans une entreprise artisanale et justifiant d’une qualification professionnelle. Pour bénéficier des garanties, avantages et autres mesures incitatives, l’artisan doit : se faire établir auprès d’une structure mixte (représentants élus d’OPA et Ministère charge de l’Artisanat), - installée à la Chambre des Métiers ; - s’inscrire au registre des métiers de la Chambre ; - avoir une carte d’identification professionnelle, délivrée par la Chambre des Métiers (carte délivrée

aux artisans professionnels qualifiés, aux maîtres-artisans et aux ouvriers artisans tels que définis dans le code. La carte est subordonnée aux dépôts des pièces administratives légales, du diplôme ou certificat de fin d’aprentissage, du diplôme de l’enseignement technique suivi d’un an au moins de pratique ou d’une reconnaissance d’artisan par le milieu social pour les artisans ne répondant pas aux deux conditions précédentes.

Les entreprises artisanales sont soumises aux dispositions de la même loi (Code de l’Artisanat). L’ouverture et l’exploitation d’une entreprise artisanale doit recevoir l’autorisation du Ministère chargé de l’Artisanat, après introduction d’un dossier. Sont exemptées des formalités d’ouverture et d’exploitation les petites entreprises artisanales dont le personnel se limite à l’artisan et ses apprentis. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Il faut encore faire la distinction entre : - patron : celui qui dirige l’atelier et distribue le travail, mais qui, très souvent, n’est pas sur place ; - maître-artisan : celui qui maîtrise toutes les techniques du métier et qui les utilise dans les règles de

l’art ; - maître d’apprentissage : celui qui a les qualités d’un maître-artisan et qui, de surcroît, est doué pour

transmettre son savoir-faire et préparer l’apprenti à s’installer plus tard à son compte.

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3. Classification des métiers 210 métiers répartis en 42 corps de métiers et 11 branches : bâtiment : maçonnerie, briqueterie, construction de bâtiments en autres matériaux, électricité bâtiment, plâtrerie & peinture bâtiment, plomberie bâtiment, carrelage bâtiment, vitrerie, ferraillage bâtiment, menuiserie bâtiment, dessin bâtiment, forage de puits, ornement bâtiment, aménagement de terrain. alimentation : abattage & transformation de viande, poissons et crustacés ; transformation et conservation de fruits, légumes & noix ; fabrication des corps gras ; fabrication de produits laitiers et de glaces ; travail des grains et tubercules ; boulangerie-pâtisserie ; fabrication de sel de cuisine ; confiserie ; fabrication de boissons ; restauration. métaux et construction mécanique : construction métallique ; forge et outillage ; mécanique et ajustage. pierre :travail de la pierre. bois et fibres végétales : travail du bois ; travail sur végétaux. textiles, habillement, cuirs et peaux : textiles et habillement, cuirs et peaux. art et décoration : art, décoration. poterie et céramique :poterie, céramique. installation, maintenance, entretien, réparations et images : installation, maintenance, entretien & réparation ; image. électronique, électricité et froid : électronique, électricité & froid. hygiène et soins corporels : coiffure et tresse, hygiène et soins corporels. RM tenu par les CIM (Prévu) Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : RAS 4. Fiscalité Taxe Professionnelle Unique , regroupant le BIC, la patente, l’IGR et la TVA. Due chaque année par les personnes physiques ou morales qui exercent une activité professionnelle non salariée, à titre habituel et à but lucratif, et qui réalisent un CA inférieur à un seuil fixé par arrêté du Ministre chargé des Finances (CA 10 Millions FCFA pour les activités de production et FCFA 5 Millions FCFA pour les activités de prestations de services). - La TPU se subsitue à la patente, à la licence, à la TVA, à l’impôt sur le bénéfice industriel ou commercial ou non commercial, à l’impôt général sur le revenu, au versement patronal et à la taxe d’apprentissage. - Base d’imposition : assise sur la valeur locative professionnelle des établissements pris dans leur ensemble et munis de tous leurs moyens d’exploitation ou de production. - Taux de l’impôt : 13% Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Au niveau local et communal, les collectifs d’artisans participent à la collecte des impôts. 5. Financement RAS 6. Formation Le système d’apprentissage dual et la Certification des Qualifications Professionnelles par apprentissage ont fait l’objet de décrets en 2005 : - le système d’apprentissage dual (pour apprenti ou candidat de 14 ans au moins) prévoit une formation

assurée en milieux professionnels (ateliers ou entreprises) et dans un centre de métiers ou une école de formation technique et professionnelle. Il repose sur un contrat de coopération permanent entre l’entreprise et le centre/école. La proportion généralement appliquée entre la pratique et la théorie/gestion est d’environ 80/20 ;

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- les CQM et CQP sont reconnus comme diplômes d’Etat ; - le CQM « Certificat de Qualification aux Métiers » est un diplôme de fin d’apprentissage, devant

remplacer progressivement le diplôme de libération précédemment délivré par les maîtres-artisans. Il n’est encore d’application effective ;

- le CQP « Certificat de Qualification Professionnelle » est un diplôme qui atteste la qualification professionnelle de l’apprenant suivant un référentiel de métier. Il est d’application effective ;

- les textes prévoient les modalités d’évaluation de la formation et du contrôle des connaissances et des compétences ;

- les jurys et sessions d’examens sont organisés conjointement par les Ministères en charge de la formation professionnelle, du travail, de l’artisanat et des organisations professionnelles par corps de métiers ;

- les maîtres-artisans ou ouvriers sont autorisés à se présenter à l’examen du CQP sous conditions préalables (avoir suivi les modules de perfectionnement dans le métier, avoir une expérience professionnelle d’au moins 5 ans et avoir suivi les modules complémentaires d’alphabétisation et de culture générale).

Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Pourquoi beaucoup d’artisans piétinent dans un statut quo et semblent peu enclins à vouloir se perfectionner ? La reconnaissance sociale est un pré-requis, mais ne suffit pas pour être qualifié, professionnelement, d’ « artisan ». Même un Certificat de Fin d’Apprentissage ne garantit pas nécessairement la maîtrise du métier. Seule la formation par alternance (pratique en atelier et théorie dans des centres de formation) peut garantir la qualification nécessaire pour exercer. Finalement, tout est une question de choix et d’ambition personnelle, dans le chef de l’artisan, pour atteindre ce statut reconnu d’ « artisan professionnel ». Le cadre de formation technique et professionnelle au Bénin semble bien charpenté, institutionnalisé, règlementé et appliqué en partie, du moins pour ce qui concerne la méthodologie de la formation de type dual (80/20) visant le CQP, la charte et la matrice de compétences pour 24 métiers et le dispositif d’examen, d’évaluation et de certification. Il serait opportun que la règlemtation communautaire prévoie l’uniformisation de certains outils-clés du dispositif de formation (matrice de compétences, référentiels filières). 7. Commercialisation RAS 8. Organisation professionnelle et consulaire La Confédération Nationale des Artisans du Benin (CNAB), seul interlocuteur des OPA vis-à-vis de l’Etat, rassemble quelque 2.500 associations, 67 collectifs, 96 unions et 9 fédérations totalisant environ 100.000 membres, dispose de bureaux fonctionnels bien situés et dont elle est propriétaire (grâce à un financement suisse). Les Chambres Interdépartementales de Métiers (CIM) sont au nombre de 6 (une par deux départements pour les 14 départements du territoire). Les CIM et l’UCIMB, institutions consulaires, ont un statut d’établissement public à caractère professionnel, doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Elles ont pour attributions de gérer le registre des métiers et des cartes professionnelles d’artisans, d’appuyer et de créer les associations et groupements professionnels, de valoriser et promouvoir le secteur, de concourir au renforcement et à la reconnaissance des qualifications, de représenter les intérêts généraux du secteur et de donner les avis sur la législation et les règlementations. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Le paysage des organisations professionnelles, depuis la base (collectifs des artisans au niverau des communes, unions et fédérations) jusqu’au sommet (CNAB) semble structuré de manière logique et professionnelle sur tout le teritoire , et toujours focalisé sur la nomenclature officielle des métiers, omniprésente dans les bureaux des structures d’appui et des institutions et organisations concernées. Le financement de la CNAB reste un problème, car reposant comme toujours sur les cotisations aléatoires des membres et les subventions de plus en plus maigres des partenaires.

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Compte tenu du nombre important de ses membres, elle pourrait être en mesure d’envisager l’agrandissement de son immeuble pour en tirer une plus-value et un revenu significatif qui lui permettrait d’alléger ses charges et d’être plus autonome. Les CIM sont installées depuis quelques mois et on ne peut encore statuer sur leur efficacité. Malgré leur installation difficile et la non assurance de moyens financiers suffisants (estimés à 250 Millions FCFA par chambre et par an), les Chambres des Métiers semblent être le seul moyen de structurer et de moderniser le secteur, tout en défendant ses intérêts dans des actions de lobbying (p. ex. : marchés publics confiés d’office au secteur). Un programme d’action de ce type sera de nature à provoquer des intérêts à court terme pour les artisans et, par voie de conséquence, la valorisation et la visibilité du secteur. Une question reste en suspens : la synergie entre l’UCIMB et la CNAB. Selon la CNAB, la tendance politique est de privilégier les CIM, ce qui n’est pas une option stratégique car elle fragiliserait automatiquement les deux structures et serait source de rivalités et conflits permanents. Cette synergie n’apparaît pas dans les statuts des CIM, alors qu’elle est prise en compte par le document de politique nationale.L’UCIMB doit être l’interface entre les organisations professionnelles représentées par la CNAB et l’Etat, elle doit être un instrument et non une rivale. Il serait donc opportun de prévoir, dans la réglementation communautaire, cette complémentarité des rôles. Enfin, pour qu’il y ait cohérence entre la réglementation communautaire et les chambres de métiers (consulaires) des Etats membres, il faudrait obligatoirement que la Chambre Consulaire Régionale de l’UEMOA traduise cette même répartition consulaire.

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Annexe 5 Aide-mémoire Burkina Faso

33 personnes rencontrées et 19 textes exploités 1. Organes institutionnels et cadre référentiel des politiques nationales sectorielles Ministère du Commerce, de la Promotion de l’Entreprise et de l’Artisanat (MCPEA) Direction Générale de l’Artisanat (DGA) Chambre des Métiers de l’Artisanat du Burkina Faso (CMA-BF) (créée, mais non mise en place) Commission Nationale pour la Promotion de l’Artisanat (CNPA) Organe consultatif, composé de représentants de l’administration, des structures d’appui et des représentants d’artisans, donnant son avis sur l’organisation des métiers aux plans national et régional, l’organisation et le suivi du répertoire des métiers, la structuration de la profession d’artisan en corps de métiers et toute activité de promotion de l’artisanat. Stratégie de promotion de l’artisanat au Burkina Faso Compte tenu de la place prépondérante qu’occupe l’artisanat dans le secteur informel, la stratégie vise à inciter l’auto-organisation des artisans, améliorer l’environnement juridique et fiscal du secteur de l’artisanat, faciliter l’accès des artisans au crédit, encourager l’exportation des produits et moderniser les techniques de production. Lettre de politique de développement du secteur privé au Burkina Faso Elle a pour objet de présenter le programme de réformes du gouvernement pour soutenir la stratégie de réduction de la pauvreté. Les grands axes ont trait à l’amélioration de l’environnement juridique des affaires, au désengagement de l’Etat, au renforcement des capacités des entreprises, au développement des institutions d’appui au secteur privé, au développement des secteurs agricoles, agro-industriels et de l’élevage, au financement du secteur privé, au développement des infrastructures ainsi qu’à la création et la sauvegarde des emplois. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : De manière générale, les artisans sont caractérisés par très grande méconnaissance des textes existants.La plupart des textes sont constitués de décrets et d’arrêtés, mais il n’y a pas une loi qui règlemente le secteur de l’artisanat de façon autonome, ce qui occasionne une insuffisance dans l’application des textes, voire une inapplication. Les textes régissant le secteur sont éparses, parfois obsolètes et non suivis d’arrêtés d’application, ne couvrent pas tous les domaines de l’Artisanat, ne permettent pas aux structures en charge de l’artisanat d’être efficaces et, par voie de conséquence, ne favorisent pas le développement et la performance du secteur. Le flou persiste encore entre le petit commerce et l’artisanat, le mode de propriété de l’entreprise artisanale n’est pas clair et les métiers artisanaux à risques ne sont pas règlementés. Ce qui fragilise aussi le secteur, c’est la grande diversité des intervenants, avec des méthodes et des procédures différentes, ce qui occasionne beaucoup de doublons. Il serait utile d’avoir un véritable Code de l’Artisanat qui déclinerait tous les aspects relatifs au secteur et un point focal qui assurerait la transversalité du secteur de l’artisanat avec les différents départements concernés. En ce qui concerne l’harmonisation du cadre règlementaire UEMOA, ci-dessous les observations de la DGA : - étape importante pour la mise en œuvre des différentes politiques, la levée des disparités et la

réalisation d’un marché commun dans l’espece UEMOA ; - nécessité de sauvegarder des prérogatives nationales liées au principe de souveraineté des Etats et

de subsidiarité (la communauté intervient seulement si les objectifs de l’action envisagée ne peuvent être réalisés de manière satisfaisante par les Etats membres et devraient donc l’être par la communauté (ex. : la formation professionnelle ne devrait apparaître que dans ses grands points, car le niveau de formation n’est pas le même dans tous les Etats ; la fiscalité ne devrait pas faire partie de la politique d’harmonisation, car chaque pays est souverain dans sa politique fiscale interne, et si harmonisation devait quand même se faire elle devrait être inscrite dans une politique d’harmonisation fiscale au sein de l’UEMOA ; la réglementation sociale aussi ne devrait pas faire

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partie de l’harmonisation car chaque pays est souverain en matière de relations de travail sur son territoire ;

- le processus de réglementation de l’Artisanat n’est pas très avancé au niveau des Etats et rares sont les pays qui disposent d’une loi-type sur l’Artisanat. Il faut donc être prudent, car l’harmonisation des législations suppose l’existence d’une législation dans chaque Etat ;

- l’harmonisation va sans conteste contribuer à professionnaliser le statut d’artisan et organiser le secteur ;

- critères d’harmonisation : retenir les législations qui conviennent le mieux. 2. Définition de l’activité artisanale et statut de la profession d’artisan Activité civile ou commerciale d’extraction, de production, de transformation de biens et/ou de prestations de services, grâce à des procédés techniques dont la maîtrise requiert une formation, notamment par la pratique. Mode de production : principalement manuel, pouvant inclure l’utilisation de machines et outillages mécaniques n’occasionnant pas une production en série. Activité exercée par des personnes physiques ou morales. L’incapacité d’exercice s’applique aux mineurs non émancipés, aux mineurs émancipés âgés de moins de 18 ans, aux aliénés, prodigues et faibles d’esprit. L’artisan a un statut hybride. Il est tantôt artisan, tantôt comerçant, en fonstion de ses intérêts. On considère cependant l’artisan la personne professionnellement qualifiée qui exerce à titre individuel, en son nom et pour son propre compte, une activité artisanale relevant des métiers répertoriés. Elle peut être aidée par des apprentis et/ou des ouvriers. Un artisan professionnellement qualifié doit remplir au moins l’une des trois conditions suivantes : être reconnu artisan par le milieu social, témoin de l’expérience dans l’activité ; avoir subi un apprentissage prolongé d’un métier sanctionné par un certificat de fin d’apprentissage ; être titulaire d’un diplôme d’enseignement technique suivi d’au moins un an d’exercice pratique de l’activité artisanale. Apprenti artisan : la personne qui s’engage, par un contrat d’apprentissage verbal ou écrit, aux termes duquel un maître s’oblige à lui enseigner un métier par la pratique, en échange de prestations de travail. Ouvrier artisan : la personne employée dans une entreprise artisanale et justifiant d’une qualification professionnelle. Entreprise artisanale : unité dont l’encadrement est assuré par une personne ayant la qualification d’artisan. Selon la DGI, le secteur informel esrt l’ensemble des opérateurs économiques ne réalisant qu’un faible CA et exerçant en marge des méthodes modernes de gestion. Secteur caractérisé par une forte mobilité et une méthode de gestion archaïque. Partant de cette définition, on y trouve la plupart des artisans et, en ce sens, le fisc assimile les artisans au secteur informel. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : La législation sociale s’applique au secteur de l’artisant en tant que secteur d’activité économique (voir contrat de travail, contrat d’apprentissage, notamment), mais le Code du Travail ne tient pas compte de la spécificité de l’artisanat dans sa réglementation (souci du législateur, sans doute, de faire de la législation sociale une réglementation unique applicable à tous les secteurs d’activités). Le Code du Travail a tendance à protéger surtout l’employé et l’apprenti, plus que l’entrepreneur artisan. Pas de conventions collectives propres aux travailleurs indépendants que sont les artisans. Bon nombre d’artisans ne respectent pas les dispositions du Code du Travail. Selon la DGA, l’activité artisanale peut être commerciale. Il n’y a pas de différence avec l’activité commerciale régie par l’Acte uniforme sur le droit commercial général de l’OHADA. La définition de l’activité artisanale est bonne mais assez explicite et il faudrait autoriser la notion de « production en série ». Le statut de l’artisan reste flou. Il est nécessaire de le tirer vers une structuration formelle, sans pour autant marginaliser toute une catégorie d’artisans qui continueront d’exercer encore longtemps dans l’informel ? En ce qui concerne les conditions de qualification de l’artisan, « reconnu comme tel par le milieu familial » n’est pas un critère de qualification fiable et est difficile à mettre en œuvre car il y aura toujours une solidarité entre l’artisan et son entourage.

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Les conditions dans lesquelles la formation doit être organisée doivent être définies, quelle autorité doit la valider, définir les conditions d’obtention du CFA ou du diplôme d’enseignement technique. Le contrat d’apprentissage doit être écrit, à défaut il serait considéré comme nul. Il faudrait remplacer « être titulaire d’un diplôme d’enseignement technique » par « être titulaire d’une qualification technique ». L’année de pratique professionnelle ou la formation dual par alternance doit être sanctionnée par un certificat ou une attestation. Le statut de l’artisan doit clairement définir son autonomie, son processus d’acquisition de savoir-faire et son mode de production. Le savoir-faire devrait être un pré-requis, mais ce niveau n’est pas suffisant pour être qualifié de « maître artisan ». Seul l’artisan qui remplit toutes les conditions ci-dessus serait répertorié comme artisan UEMOA, les autres, oeuvrant principalement dans l’informel, seraient toujours membres de leurs groupements, associations ou corporations, mais sans toufefois avoir ce label UEMOA. 3. Classification des métiers 91 métiers répartis en 9 corporations des métiers dans 4 branches : Fabrication : Forge et assimilés, Métaux précieux, Bois, Textile et Habillement, Cuirs et peaux, Artisanat d’art Bâtiment : Bâtiment et Terre Alimentation : Alimentation et Hygiène. Service : Services, Réparation et Maintenance Prévu : RM tenu par la DGA, en attendant la mise en place des CMA-BF. Prévu : La carte d’artisan est délivrée après inscription de l’artisan au Registre des Métiers. Prévu : Une carte d’artisan étranger est délivrée aux mêmes conditions à l’artisan étranger dans la limite des conventions et accords signés par le BF. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Il n’y a pas de registre des métiers pour l’immatriculation fonctionnelle des artisans. Pour avoir accès marchés publics, certains artisans s’inscrivent au registre de commerce en déclinant leur qualité de commerçant. L’arrêté portant conditions de la tenue du registre des métiers et l’arrêté portant composition du dossier pour l’obtention de la carte professionnelle d’artisan n’ont jamais été pris. 4. Fiscalité L’assujettissement est fonction du CA et non de la nature de l’activité. Un régime de fiscalité globale, dénommé « Contribution du Secteur Informel » (CSI), est appliqué aux artisans qui réalisent un CA de moins de 15 Millions FCFA . Au-delà, ils sont assujettis au régime du réel. Payer la CSI ne signifie donc pas qu’on est dans le secteur informel. La CSI est assise et liquidée comme un forfait global et définitif de tous les impôts et taxes ci-après dûs au titre de l’année : Impôt sur les Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC), Impôt Minimum Forfaitaire sur les Professions Industrielles et Commerciales, Taxe Patronale et d’Apprentissage, Contribution des Patentes, Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA), Licence des débits de boissons. Chiffre d’affaires annuel minimum de 5 millions FCFA. Tarifs différenciés suivant les zones d’exercice des activités (3 zones) et les métiers (8 classes). Il existe aussi des entreprises artisanales, assujetties au régime du réel qui paient leurs impôts sur leurs bénéfices industriels et commerciaux (BIC). Code des Investissements Le Code des Investissements accorde à l’entreprise artisanale les avantages du régime A (exonération les premières années pour la création, la réhabilitation, l’extension, l’installation et l’export) si l’investissement est inférieur à 20 millions FCFA et s’il y a un minimum de 3 emplois permanents. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Selon la DGA, le fisc n’assimile pas le secteur artisanal au secteur informel, même si la CSI semble s’appliquer à l’ensemble du secteur informel, artisans et commerçants confondus. Selon la DGA, le régime fiscal actuel de la CSI est bon. Lorsque le secteur de l’artisanat sera mieux structuré, il serait

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opportun d’avoir un régime fiscal spécifique au secteur, du même type que la CSI, avec un système de collecte interne assorti de ristournes aux percepteurs. Peu d’artisans rentrent dans la catégorie fixée par le régime A du Code des Investissements. Les artisans se disent prêts à s’acquitter d’impôts, à condition que ceux-ci soient acceptables et qu’ils perçoivent le réel appui que leur donne le gouvernement, notamment en matière d’accès aux marchés et d’affiliation en tant que travailleurs indépendants à la CNSS et pouvant déjà bénéficier, à ce titre et moyennent cotisations, d’une pension de vieillesse. 5. Financement Le financement des activités économiques existe et impose beaucoup de conditions. Des dispositifs législatifs règlementent les Institutions de Micro-Finance et la Banque Régionale de Solidarité (BRS). Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : L’obstacle majeur réside dans les conditions de garantie que demandent les banques et que l’artisan peut rarement offrir. Les artisans se retournent donc vers les IMF, mais celles-ci ont en général un capital limité qui ne peut pas répondre aux nombreuses demandes. Grâce aux IMF, à la BRS et à d’autres fonds mis à disposition pour la création d’activités génératrices de revenus, le développement des entreprises artisanales est favorisé, sans être toutefois généralisé et tout à fait performant. Le professionnalisme de ces nouveaux outils de financement n’est pas toujours confirmé, les sociétés de cautionnement mutuel doivent réadapter leur stratégie et plusieurs banques commerciales expérimentent le créneau du micro-crédit (guichets de micro-finance) qui est nouveau pour elles. 6. Formation . Apprentissage institué par arrêté de 1976 Durée, conditions de résiliations, âge des apprentis, etc.). Arrêté n° 009/MJE/SG/DGFP/DFPA du 13 décembre 2006 portant Cahier des charges applicables aux centres privés de formation professionnelle non formelle La création de ces centres est soumise à l’approbation du Ministère en charge de la formation professionnelle. Un cahier des charges stipule explicitement : les infrastructures obligatoires, les attestations de situation fiscale, de registre de commerce et de déclaration à la CNSS, l’autorisation de l’Agence Nationale pour l’Emploi (ANPE), le nombre d’effectifs autorisé par formation et par poste de travail, la déclaration des programmes de formation pour chaque section, la liste des formateurs, l’autorisation de former délivrée par le Ministère en charge de la formation professionnelle, les statuts, le règlement intérieur, le comité de gestion et le système comptable conforme à la réglementation. En matière pédagogique, les programmes et référentiels de formation doivent être agréés par le Minisère en charge de la formation professionnelle. Sont prévus également le contrôle continu, les évaluations-tests trimestrielles, la délivrance d’une attestation ou d’un diplôme en fin de formation. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : L’apprentissage n’est ni structuré ni organisé, la future Chambre des Métiers devrait prendre en charge cette problématique. Les structures de formation existent, mais souffrent d’une grande disparité et d’une manque de passerelles entre l’apprentissage et les formations qualifiantes et diplômantes, entre l’informel et le formel. Le Ministère de la Jeunesse et de l’Emploi, via les centres de l’ONPE ou d’autres structures indépendantes agréées, délivrent des Certificats de Qualification Professionnelle (CQP) pour 6 filières à référentiels (10 supplémentaires en finition ou en cours d’élaboration) et les établissements d’Enseignement technique et de Formation professionnelle délivrent des diplômes d’Etat pour un certain nombre de filières. Certaines filières manquent encore de référentiels de formations. Un dispositif précis sur la formation et les modalités d’acquisition du savoir-faire doit être élaboré.

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7. Commercialisation La demande d’exportation des objets d’art et d’artisanat traditionnel ancien doit subir au préalable le contrôle de la Direction du Patrimoine culturel. Les procédures de passation de marchés prévoient un appel d’offres ouvert ou, exceptionnellement, une mise à concurrence restreinte ou un contrat de gré à gré. L’appel d’offres restreint est autorisé, selon les mêmes procédures que l’appel d’offres ouvert, lorsque les biens, travaux ou services, de par leur nature spécialisée, ne sont disponibles qu’auprès d’un nombre limité de fournisseurs qualifiés. Lorsque le montant prévisionnel du marché est inférieur à 20 millions FCFA, le gestionnaire de crédits lance un appel d’offres avec publicité de l’avis dans la revue des marchés publics. Lorsque le montant est inférieur à 1million FCFA TTC, il est recouru à des demandes de cotations non formelles adressées par le gestionnaire de crédits à trois prestataires qualifiés au moins où, dans l’impossibilité d’obtenir trois offres, à une procédure de gré à gré. Dans ce cas de montant plafonné à 1 million FCFA, la formalité de constitution d’une commission d’attribution des marchés n’est pas exigée. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : L’application des textes communautaires sur la libre circulation des personnes, des biens et des services n’est pas effective. Certaines structures (SIAO, ONAC, Chambre de Commerce) aident les artisans à commercialiser leurs produits, mais ces actions doivent être renforcées et l’artisan, de son côté, doit améliorer son comportement de producteur devant les acheteurs professionnels. En matière d’accès aux marchés publics, les textes prévoient l’accessibilité des artisans (loi des Finances qui permet aux artisans d’obtenir une attestation de situation fiscale), mais dans la pratique, les artisans ont rarement la surface financière pour soumissionner à des marchés importants et ne peuvent donc concurrencer les autres soumissionnaires. D’autres formules pourraient être envisagées, telles que l’attribution automatique au secteur artisanal de marchés de fournitures, travaux ou services spécifiques au secteur ou l’établissement de quotas réservés à des œuvres artisanales dans les aménagements et décorations des bâtiments publics. 8. Organisation professionnelle et consulaire Réglementation des sociétés coopératives et groupements, au niveau des définitions, des constitutions, des obligations, droits et privilèges, des organes et attributions, des capitaux, etc. Chambre des Métiers de l’Artisanat du Burkina Faso (CMA-BF) Assemblée Consulaire. Institution publique professionnelle dotée de la personnalité morale et de l’autonomie de gestion, sous la tutelle du Ministère chargé de l’Artisanat, ayant attributions pour de représenter les intérêts généraux du secteur de l’artisanat et des métiers, de contribuer à la modernisation du secteur, d’organiser l’apprentissage et les actions de formation professionnelle, de tenir à jour le registre des métiers et de donner les avis sur la législation et les règlementations. La Chambre des Métiers est créée mais non encore installée. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : La législation qui règlemente les groupements, associations et coopératives est bonne et justifiée, car elle laisse la liberté aux artisans de se regrouper selon la formule qu’ils ont choisie. L’organisation faîtière nationale est encore floue : deux fédérations nationales d’artisans dont l’une seulement semble effective et une Chambre des Métiers qui est créée mais non encore mise en place. L’organisation du secteur en corps de métiers ou corporations semble le plus opportun, car il regrouperait les artisans de façon homogène, par affinités et par convergences de profils, intérêts et pratiques.

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Annexe 5 Aide-mémoire Côte d’Ivoire

28 personnes rencontrées et 11 textes exploités 1. Organes institutionnels et cadre référentiel des politiques nationales sectorielles Ministère du Tourisme et de l’Artisanat (MTA) Direction de l’Artisanat, de l’Encadrement et de la Modernisation du Secteur Informel (DAEMSI) Chambre Nationale des Métiers de Côte d’Ivoire (CNMCI) La Côte d’Ivoire a doté le secteur artisanal d’un cadre institutionnel assez complet dont il manque encore le Code de l’Artisanat (dont le projet a été finalisé et doit encore faire l’objet d’un acte juridique). Ce cadre institutionnel se veut tant national que sous-régional et régional et les recommandations de l’UEMOA et de la CEDEAO ont été adoptées dans cet objectif. Une structuration pyramidale du secteur a été faite pour pallier ses déficits d’organisation à la base : Organisations professionnelles d’artisans > Fédération Nationale des Artisans Professionnels > Chambre Nationale de Métiers > Direction de l’Artisanat, de l’Encadrement et de la Modernisation du Secteur Informel > Ministère du Tourisme et de l’Artisanat. La promotion de l’artisanat bénéficie de structures intermédiaires, telles que l’APEX-CI, l’OPDENTCI et le projet CINOTEX-CRAFT. L’artisanat occupe une position particulière dans l’économie ivoirienne. Il est apparu tardivement comme un secteur prioritaire, ce qui explique son rattachement successif à plusieurs ministères différents : Commerce, Transport, Environnement, Enseignement technique, Industrie, Tourisme. Il est transversal aux secteurs économiques que sont l’industrie, le commerce, les services et le bâtiment. Cela étant, l’artisanat a maintenant reçu ses lettres de noblesse, vu son importance socio-économique (25% de la population active) et ses atouts majeurs en période de crise et de pauvreté. A tous ces titres, la DAEMSI a pour mission d’élaborer un cadre institutionnel et règlementaire régissant le secteur de l’artisanat, d’établir les statistiques nécessaires au Système d’Information Régional de l’Artisanat (SIRA), de créer une nomenclature des métiers et de promouvoir toute étude ou action destinée à promouvoir le secteur. Le secteur informel, il est considéré comme licite et est caractérisé comme suit : - activités individuelles ou collectives, produisant des biens et des services à la satisfaction des

consommateurs économiquement faibles ; - entreprises familiales ou informelles de personnes travaillant pour leur propre compte ou entreprises

collectives appelées micro-entreprises d’employeurs informels ; - sans agrément de l’autorité locale, sans inscription au registre du commerce et sans cadre

fonctionnel ; - de petite taille (10 employés maximum) et de faibles taux d’investissement et chiffres d’affaires ; - de faible productivité, de faible qualité de produits, d’accès difficile au crédit et de faible niveau

d’éducation des patrons. Ce secteur informel, très présent dans la santé, l’éducation, l’agriculture, la communication, les services de proximité et l’artisanat, continuera durablement à occuper une part importante de la population active. Il convient donc de l’encadrer et de renforcer ses capacités à s’organiser pour qu’il tende progressivement à se moderniser et à rejoindre le secteur formel. Chambre Nationale de Métiers La Chambre Nationale des Métiers a spécifiquement pour mission de contribuer à l’organisation et à la modernisation des métiers de l’artisanat (groupements professionnels, gestion des entreprises, qualité et commercialisation des produits, équipements et infrastructures, formation professionnelle, informations économiques et suivi statistique). Projet de loi portant Code de l’Artisanat Le projet de loi portant Code de l’Artisanat rappelle les principes directeurs de la politique nationale de l’artisanat relative à la libre entreprise, au partenariat entre le secteur privé et l’Etat, à la compétitivité et à la qualité des produits, à la lutte contre la pauvreté et à l’intégration des démarches et des activités dans l’espace UEMOA et CEDEAO. Ce projet de loi fixe aussi les dispositions générales applicables au secteur, le cadre institutionnel, le statut des opérateurs économiques, la définition des activités, le

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dispositif de formation, les avantages financiers, fiscaux, sociaux et commerciaux, la protection, le contrôle et les sanctions. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : La Côte d’Ivoire, ayant longtemps accordé une grande importance à son tissu industriel, ne considérait l’artisanat que sous sa forme culturelle et artistique. Pour le reste, les petits métiers et les activités informelles étaient considérées comme dépendantes du secteur agricole. Cela explique que l’Artisanat a régulièrement changé de tutelle ; mais fort heureusement, les techniciens sont restés. La crise économique qui perdure depuis 1980 et qui s’est doublée d’une crise politico-militaire a entraîné une pauvreté grandissante, entraînant de nombreux licenciements de personnes très qualifiées. Cette situation a révélé toute l’importance du secteur artisanal dans la vie socio-économique du pays. Ce secteur refuge permet à un gand nombre de citadins, de déplacés de guerre et de déflatés des entreprises modernes de subsister dans l’auto-emploi. La Côte d’Ivoire se trouve maintenant confrontée à un secteur artisanal dont 80 à 90 % évolue dans l’informel et qui doit se moderniser dans ce nouveau type d’économie sociale et de proximité. Aucune loi ne régit encore ce secteur et la Côte d’Ivoire, s’inspirant de ce que font d’autres pays dans ce domaine, met progressivement en place un Code de l’Artisanat et une réglementation adaptée. Les cadres institutionnels et les acteurs du secteur connaissent très bien les textes, les maîtrisent et ont une très bonne vision de l’ancrage du secteur dans une politique communautaire. La Côte d’Ivoire est très demanderesse d’une réglementation harmonisée, car elle peut faciliter les échanges et surtout donner une force plus exécutoire aux textes et règlements. Cela étant, cette harmonisation doit agir sur la qualité et l’organisation du secteur et, d’une manière plus générale, la place de l’Artisanat au sein de la Commission de l’UEMOA devrait avoir une importance beaucoup plus significative, ce qui est loin d’être le cas actuellement. 2. Définition de l’activité artisanale et statut de la profession d’artisan Selon le projet de loi portant Code de l’Artisanat : L’ activité artisanale désigne toute activité de fabrication, d’extraction, de production, de tranformation, d’entretien, de réparation des biens ou de prestation de services, exercée à titre principale ou accessoire par un artisan. L’artisanat désigne un secteur d’activité telle que définie ci-dessus, utilisant principalement un mode de production manuel et appartenant à l’un des branches d’activités relevant de la nomenclature des métiers. Le métier désigne un genre d’occupation manuel ou mécanique qui exige un apprentissage. Le corps de métiers désigne un groupe de métiers formant un ensemble organisé au plan de la pratique ou de l’objet. L’apprenti artisan désigne toute personne qui s’engage à apprendre un métier de l’artisanat par un contrat d’apprentissage au cours duquel un maître artisan s’oblige à lui ensigner la pratique du métier ou tout élève en formation dans un établissement ou un centre de formation professionnelle agréé par l’Etat dans un domaine de l’artisanat. L’aide familial désigne toute personne issue de la cellule familiale de l’artisan et qui aide celui-ci à exercer son activité. L’artisan désigne tout travailleur indépendant qui exerce, à des fins lucratives, une activité de l’artisanat, à son propre compte et à titre principal, seul ou avec l’aide d’aides familiaux, d’apprentis ou de compagnons, activité pour laquelle il justifie d’une qualification reconnue par les lois et règlements en vigueur. Le maître artisan est l’artisan jugé apte à donner une formation professionnelle à une ou plusieurs personnes qu’il accueille dans une entreprise ou un autre établissement. L’entreprise artisanale désigne toute unité artisanale dirigée par un artisan. Ne sont pas considérées comme entreprises relevant du secteur de l’artisanat les entreprises agricoles, de pêche, de transport, de commission, d’agences de bureaux d’affaires, de bureaux d’études, celles qui se limitent à la vente ou à la location des biens achetés en l’état ou celles dont les prestations ont un caractère intellectuel. L’entreprise artisanale peut être : - individuelle (activité exercée à titre individuel, en son nom et à son propre compte par une personne

physique ayant la qualité d’artisan), - collective (activité exercée en commun par deux ou plusieurs personnes solidairement responsables

des dettes sociales et dont 70% du capital au moins est détenu par des artisans),

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- coopérative (quand les opérations ou prestations de services contribuent au développement des activités artisanales des associés, exercées en commun). On parle alors de coopérative artisanale.

Elle ne peut employer plus de 10 salariés, hors les aides familiaux et apprentis. Elle doit disposer de statuts de société commerciale enregistrés L’ouvrier artisan, appelé aussi compagnon, désigne toute personne travaillant comme salarié dans une entreprise artisanale. L’association professionnelle d’artisans désigne tout groupement d’artisans ou d’entreprises artisanales à caractère mutualiste ou syndical. L’absence de texte règlementaire ne permet pas encore d’attribuer le titre d’artisan ou de maître artisan. Toutefois, on s’entend sur ce qui suit : la notion d’artisanat fait intervenir la taille de l’entreprise, la qualification de l’artisan et la technique de production : activité de production, de transformation de biens, de prestations de services et d’extraction grâce à des procédés techniques dont la maîtrise requiert une formation, notamment par la pratique. Le mode de production est principalement manuel et peut inclure l’utilisation d’outils à la main, de moyens mécaniques ou de machines non perfectionnées. Le mode de production exclut la division du travail. CA : prévu d’être délivrée par les CM. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Les précédentes distinctions entre artisanat de production et artisanat de service n’ont plus tellement de raison d’être, car il vaut mieux moderniser le secteur en le classifiant par filières économiques et professionnelles. Par contre, il est utile de distinguer l’artisanat d’art, de par sa valeur culturelle et traditionnelle spécifique. 3. Classification des métiers 207 métiers répartis dans 7 branches d’activités : Hygiène – Alimentation - Services divers Electronique – Froid Bâtiment Artisanat d’art Textile – Habillement – Cuirs et Peaux Bois Métaux – Mécanique RM : prévu d’être tenu par les CM Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : RAS 4. Fiscalité La DGI ne connaît que le secteur du commerce, des PME (CA infér. à 1milliard FCFA) et des sociétés et ne prend comme paramètre principal que le chiffre d’affaires (CA). Deux secteurs sont pris en compte : les commerçants et les prestataires de services. Les artisans sont assimilés aux commerçants, car ils réalisent des « actes de commerce ». Trois régimes fiscaux sont d’application pour ces deux catégories : Régime réel normal d’imposition (RNI) : CA >150 Millions FCFA pour les commerçants et > 75 Millions FCFA pour les prestataires de services Régime réel simplifié d’imposition (RSI) : CA 50 à 150 M FCFA pour les commerçants et 25 à 75 M FCFA pour les prestataires de services Régime forfaitaire d’imposition (RFI) : CA 5 à 50 M FCFA pour les commerçants et 5 à 25 M FCFA pour les prestataires de services. Impôt synthétique : commerçants avec CA < à 50 M FCFA et prestataires avec CA < 25 M FCFA.L’impôt synthétique inclut l’impôt sur les bénéfices, la patente et la TVA. La tarif de l’impôt synthétique varie de 0 FCFA (CA < à 5 M) à 3.920.000 FCFA (CA de 50 M FCFA). Un artisan qui réalise un CA annuel de

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5.000.001 à 6.000.000 Millions FCFA paiera un impôt de 491.400 FCFA. Les personnes morales sont exclues de l’impôt synthétique. Les artisans qui se font encadrés par un CGA bénéficient d’un abattement de 50% de l’impôt BIC et de la patente pendant 3 ans, d’un abattement de 50% sur l’impôt synthétique et de facilités d’accès au crédit bancaire. Taxe forfaitaire : petits commerçants et artisans (colporteur, cordonnier, vulcanisateur,…) réalisant un CA < à 5 Millions FCFA. La taxe est perçue par les services communaux. Les CA de 0 à 5 Millions FCFA ne sont pas gérés par la DGI, mais par les Collectivités Territoriales (services communaux). Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : La DGI ne parvient pas à identifier l’artisan. Elle souhaite une définitition « générique » de l’artisan. Sans cela, l’artisanat, à force d’être élargi dans une galaxie de définitions, sera de plus en plus pénalisé et ouvert à la fraude. Il faut cerner le secteur de l’artisanat dans les 3 directions et concepts suivants : - définition simple et fiscalement adaptée à chaque corps de métiers, - accent sur le « travail fait à la main » (esprit de création), - personnes physiques et non morales. Lorsque l’artisan sera inscrit juridiquement dans le répertoire et le registre des Chambres de Métiers, un régime fiscal adapté pourrait être envisagé et des abattements du même type que ceux qui existent pourraient être étendus aux artisans regroupés dans des structures légales et identifiables. 5. Financement Fonds d’Appui à la Promotion de l’Artisanat (FAPA) Un Fonds d’Appui à la Promotion de l’Artisanat (FAPA, 500 Millions FCFA théorique) a été créé pour garantir les emprunts des artisans auprès des banques et établissements financiers, financer ou garantir le financement de projets de type public, financer les projets d’installation d’artisans regroupés en coopératives ou GIE, financer la participation des artisans aux salons et foires commerciales et toute autre action ou projet contribuant à la promotion de l’artisanat ivoirien. La BRS Côte d’Ivoire, malgré quelques premières expériences malheureuses, apparaît comme un établissement financier incontournable pour le crédit aux artisans. Le taux d’intérêt pour les crédits est de 12%, alors que certaines IMF pratiquent des taux pouvant aller jusqu’à 22%. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : La BRS est consciente que la proximité et la rapidité du crédit sont des facteurs essentiels pour les artisans et c’est à ce titre qu’elle utilise des structures relais pour le suivi. Elle sait toutefois qu’elle ne pourra adapter ses produits financiers aux exigences des artisans que si ces derniers réussissent à se structurer dans des filières organisées. En matière de cautionnement, la BRS expérimente actuellement un système apparemment positif avec les pharmaciens et est ouverte à un système plus formel et plus large de « société de cautionnement mutuel ». 6. Formation . Agence Nationale de la Formation Professionnelle, en abrégé AGEFOP L’AGEFOP est un organisme de prospection, d’élaboration et de gestion de projets de formation technique et profesionnelle, sous la tutelle du Ministère de l’Education nationale. La Chambre Nationale des Métiers fait partie de la commission consultative. L’AGEFOP offre deux types de services : - ingénierie de formation (études de filières, conseil dans le choix des métiers, conception de modules

et supports, évaluation des pertinences et résultats) ; - conception, élaboration, gestion et évaluation de projets de 6 types de formation professionnelle :

formation par apprentissage, formation professionnelle de courte durée, formation professionnelle continue, formation professionnelle de personnes handicapées, formation en entreprenariat et alphabétisation fonctionnelle.

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L’AGEFOP a 17 antennes sur tout le territoire et dispose d’une infrastructure moderne composée d’un Centre de formation et de perfectionnement industriel spécialisé dans la filière de l’électricité et de l’électronique, d’un atelier de formation continue dans la même filière, d’un atelier d’apprentissage en couture et habillement, d’un Centre d’éveil et d’innovation technologique et d’une salle multimédia. Code du Travail et Apprentissage L’organisation de l’apprentissage est de la responsabilité des Chambres de métiers. En ce qui concerne la formation par apprentissage, le décret stipule ce qui suit : - l’apprentissage consiste en un système de transmission de savoirs professionnels entre une personne

qualifiée, reconnue « maître d’apprentissage » et une personne désireuse d’apprendre un métier ou une profession correspondant à la qualification du maître et pour lequel l’aptitude de la personne a été déterminée par voie d’orientation ;

- formation en alternance : 75% du temps en pratique du métier dans l’entreprise d’accueil et 25% du temps dans un centre de formation théorique complémentaire ;

- pour recevoir un apprenti, il faut être titulaire d’une carte de « maître d’apprentissage » délivrée par le Ministre chargé de la Formation professionnelle, satisfaire aux exigences des articles 12.4, 12.5 et 12.6 du Code du Travail ;

- celui qui forme un apprenti et qui ne répond pas aux critères ci-dessus est considéré comme employeur du prétendu apprenti et soumis à toutes les obligations attachées à la qualité d’employeur ;

- le contrat d’apprentissage est conclu par écrit, conformément à l’art. 12.2 § 2 du Code du Travail, compte tenu des usages dans le métier et des conventions de l’O.I.T. applicables en Côte d’Ivoire ;

- la durée de l’apprentissage ne peut excéder 3 ans ; - la maître d’apprentissage bénéficie d’avantages financiers (déterminés par le MEF) attachés à la

conclusion du contrat. La taxe d’apprentissage contribue à ces avantages ; - le contrat d’apprentissage doit prévoir une pré-rémunération de l’apprenti, à compter du 13ème mois,

qui ne peut être inférieur à 30% du SMIG. L’apprenti doit être couvert par une assurance accidents de travail et maladies professionnelles. Il a droit a une carte de transport dans les mêmes conditions que l’élève ou l’étudiant ;

- l’efficacité de l’apprentissage est évaluée par la structure chargée de l’orientation pédagogique de l’apprentissage ;

- à la fin de l’apprentissage, l’apprenti reçoit un « Certificat de fin d’apprentissage ». L’AGEFOP s’efforce de donner aux jeunes (14 à 24 ans de niveau CM2) une formation qualifiante (1à 3 ans) en développant l’auto-emploi et l’installation dans le secteur des micro-entreprises et de l’artisanat, dans 17 filières porteuses de la mécanique, de l’électricité, du froid, de la menuiserie, de la plomberie, de l’hôtellerie-restauration, des soins corporels et de la céramique. 300.000 jeunes sortent chaque année du système scolaire. Il convient donc de les conseiller, de leur offrir une formation par alternance et de les aider à être placés en entreprises ou de créer leur auto-emploi. L’AGEFOP accorde une grande importance au suivi et utilise un « Cahier d’évaluation des compétences » pendant toute la durée de l’apprentissage. Ce système donne 80% d’aptes à exercer et une étude la GTZ a estimé que 60% des sortants réussisaient à s’insérer. L’AGEFOP dispose aussi d’un bureau d’études qui se dit spécialisé dans l’étude des besoins et des compétences requises à l’exercice du métier et qui souhaite qu’on prenne en compte ses capacités pour financer l’établissement de « fiches métiers » et « référentiels de formation » avec validation des acquis. Un Fonds de Développement de la Formation Professionnelle a été créé pour le secteur organisé, puis étendu par la suite à toute la population active. Le FDFP, ayant aussi pour objectif de sortir les artisans de l’informel, s’adresse aux artisans évoluant en milieu reconnu, tel que les groupements ou coopératives agréées. Le FDFP finance des formations techniques dans des filières professionnelles identifiées et dans des matières transversales, telles que la gestion. Les formations sont réalisées par des prestataires (structures ou cabinets) sélectionnés sur appels d’offres. Une participation financière des bénéficiaires est exigée. Pour les nombreux opérateurs économiques qui évoluent dans l’informel et qui éprouvent des difficultés à établir des états comptables et financiers cohérents, crédibles et éligibles au crédit bancaire, des Centres de Gestion Agréés (CGA) par le MEF sont ouverts aux personnes physiques ou morales relevant de l’impôt synthétique ou du réel simplifié d’imposition. Les CGA sont exonérés des droits d’enregistrement, de l’impôt BIC et de la patente pendant 3 ans. Les artisans qui se font encadrés par un CGA bénéficient d’un abattement de 50% de l’impôt BIC et de la patente pendant 3 ans, d’un abattement de 50% sur l’impôt synthétique et de facilités d’accès au crédit bancaire.

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Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Le savoir-faire de père en fils est bon, mais cela ne suffit plus dans une économie moderne où la demande est de plus en plus exigeante et complexe. Cela étant, le dispositif de formation semble assez bien structuré, sans qu’on perçoive clairement l’impact du FDFP qui tente de prendre en compte le volet suivi-accompagnement qui a été longtemps négligé. 7. Commercialisation Le projet de loi relatif au Code de l’Artisanat insiste sur la nécessité, dans la politique d’aménagement du territoire et des plans d’urbanisme directeurs des collectivités territoriales, de créer des réserves foncières pour l’implantation de centres et villages artisanaux. En ce qui concerne les marchés publics, ce projet de loi propose aussi la dispense de cautionnement pour les marchés de gré à gré dont les montants se situent entre 15 millions et 120 millions FCFA, lesquels seront garantis par une caisse de garantie-caution au niveau des Champbres de métiers. Dans l’Accord de Partenariat Economique (APE) signé en décembre 2007 avec l’UE, la Côte d’Ivoire entend renforcer l’organisation et la remise à niveau de son secteur artisanal pour améliorer sa compétitivité et la pénétration des marchés internationaux. Une attention particulière est portée, dans ce contexte, sur un réajustement de la politique fiscale intérieure et régionale et les réformes de modernisation des Douanes. Le projet CINOTEX-CRAFT, initié par l’OPDENTCI, en partenariat avec la FENAPCI et l’appui de la DAEMSI/MTA et de la CNMCI, prévu pour une durée de six ans à partir de 2008, évalue sa capacité commerciale semestrielle sur le seul marché américain à 7,5 milliards FCFA pour un total de 325 000 produits. 32 produits artisanaux porteurs ont été ciblés, mais seulement 4 d’entre eux (12,5 %) sont reconnus comme tels dans les statistiques douanières, car il n’existe pas encore de cadre règlementant la production, la commercialisation, la distribution et l’exportation des produits de l’Artisanat d’exportation. Le code douanier du Système Harmonisé de désignation et de codification des marchandises (SH) n’enregistre pas spécifiquement les Produits de l’Artisanat d’Exportation. La nomenclature douanière internationale (SH) ne permet pas toujours de faire la distinction entre les produits faits à la main que sont les Produits de l’Artisanat et les produits fabriqués à la machine ou en usine. Il conviendrait donc de mettre rapidement en œuvre la « Recommandation du Conseil de Coopération Douanière de juillet 2000, relative à l’insertion dans les nomenclatures statistiques nationales de sous-positions destinées à faciliter le recueil et la comparaison des données commerciales concernant les produits fabriqués à la main ». La Côte d’Ivoire compte 21 centres et villages artisanaux répartis sur tout le territoire, orientés principalement vers l’artisanat d’art et traditionnel. Elle est intégrée également dans la plupart des structures et organismes nationaux, sous-régionaux et régionaux : CODEPA, PAPEA (Ressources Pays), APEXCI. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : La Côte d’Ivoire est très sensible à la qualité des compétences, des services et des produits (ce label est souvent affiché sous forme de slogans dans les bureaux administratifs). Le SIAO est considéré comme une des meilleures plate-forme commerciale, mais le problème majeure de ce Salon reste la non sélection des produits, ce qui ne permet pas d’assurer une réputation de qualité sur le long terme. Cela étant, on estime que l’export n’est toujours pas réglé comme il se doit au niveau de l’UEMOA et que l’application des règlements tarde à s’exercer sur le terrain, ce qui occasionne de nombreux obstacles non tarifaires. En outre, les produits artisanaux ne s’affichent pas clairement dans les nomenclatures douanières. 8. Organisation professionnelle et consulaire On compte quelque 60 organisations professionnelles de base, ayant statuts d’associations, de coopératives et surtout de syndicats, lesquelles sont toutes représentées au niveau national par la Fédération Nationale des Artisans Professionnels de Côte d’Ivoire (FENAPCI).

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Chambre Nationale de Métiers de Côte d’Ivoire Etablissement public jouissant de la personnalité civile et de l’autonomie financière, la CNMCI se compose de membres élus au niveau des régions et répartis entre les sept branches d’activités de la nomenclature des métiers. Elle est représentée au niveau régional par une Chambre régionale de Métiers, située au chef-lieu de chaque Région. Il y a actuellement 12 Chambres : 3 à Abidjan et 9 à l’intérieur du pays. En plus, la Chambre de Métiers est représentée dans chacun des 7 départements par un Comité Interprofessionnel Départemental (CIP). La CNMCI a pour mission de contribuer à la promotion et au développement du secteur de l’Artisanat et des Entreprises de métiers : organisation et modernisation du secteur (groupements professionnels, gestion des entreprises, qualité et commercialisation des produits, équipements et infrastructures collectives), avis et propositions à l’Administration, formation technique et professionnelle, suivi statistique, informations publiques via les médias, avis et informations en matière de règlements ou usages commerciaux, régime du travail, réglementation fiscale et douanière, organisation de la formation. Les organes de la CNMCI sont : l’Assemblée générale, le Bureau national, le Commissariat aux comptes, les Chambres régionales, les Comités interprofessionnels départementaux et les organisations professionnelles départementales (structure de base, regroupant les artisans d’une même branche d’activité). Le fonctionnement de la CNMCI est assuré par un Secrétariat exécutif (application des décisions prises par le Bureau national). Régime électoral : l’artisan électeur vote sur une des sept listes électorales (une liste par branche d’activités) de son département, ce qui donne 1 artisan président élu par branche au niveau départemental. Les élections se poursuivent ensuite au niveau régional puis national. La durée des mandats est de 5 ans. Quant à la Fédération Nationale des Artisans Professionnels de Côte d’Ivoire (FENAPCI), composée de 17 structures associatives, elle a pour principale mission le représentativité et la défense des intérêts des artisans. Elle est effective à Abidjan, mais quasi pas représentée à l’intérieur du pays. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : En matière de compétences, de ressources humaines et de notoriété, la Chambre de Métiers apparaît sans conteste comme la structure la plus fiable pour la représentation et l’organisation du secteur de l’Arrisanat. Le problème des ressources financières des Chambres de Métiers a été soulevé, car les dotations du Ministère et les cotisations des artisans ne permettent évidemment pas aux Chambres d’exercer leur mission. Certaines pistes ont été soulevées, telles que l’augmentattion de la patente et la réaffectation de cette augmentation aux Chambres (cas du Maroc) ou la délégation de collecte des impôts ou taxes moyennant une commission pour services rendus. La FENAPCI collabore bien avec les Chambres de Métiers et entretien une bonne synergie avec elles. Malheureusement, sans aucune ressources significatives, sa viabilité à long terme reste aléatoire.

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Annexe 5 Aide-mémoire Guinée Bissau

17 personnes rencontrées et 0 textes exploités 1. Organes institutionnels et cadre référentiel des politiques nationales sectorielles Ministère du Tourisme et de l’Artisanat (Ministerio do Turismo e Artesanato) Direction Générale de l’Artisanat Pas de document de politique nationale, pas de textes régissant le secteur de l’Artisanat, pas de définitions des concepts-clés de l’artisanat, pas de classification des métiers, pas de recensement, pas d’idée sur l’impact réel du secteur sur l’économie nationale. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Le Ministère chargé de l’Artisanat, la Direction Générale de l’Artisanat et les représentants de la Chambre de Métiers rencontrés estiment que le secteur de l’artisanat bissau-guinéen est encore embryonnaire et disent ne disposer d’aucun texte règlementaire régissant les activités du secteur. Ils estiment par ailleurs que l’artisanat bissau-guinéen est riche, a beaucoup de potentiel et en même temps beaucoup de problèmes : pas d’espaces de production adaptés, pas d’organisation pour l’accès au crédit et la participation à des foires commerciales, pas de centre multifonctionnel pour la formation dans plusieurs filières, pas d’organisation professionnelle par corps de métiers, pas de règlementation de l’apprentissage et pas de régime fiscal particulier. La Guinée Bissau, en l’absence de réglementation nationale, compte beaucoup sur une réglementation communautaire qu’elle entend adapter et appliquer pour développer son secteur de l’Artisanat et, en attendant, semble vouloir s’inspirer de la politique nationale de son voisin, la Guinée Conakry, bien que le pays soit beaucoup plus tourné économiquement vers le Sénégal (à cause de la monnaie commune et des axes routiers, aux dires des Directions des Impôts et des Douanes). Selon le Représentant du Bureau de l’UEMOA, la Guinée Bissau vit depuis plus de 10 ans une crise politico-militaire qui a complètement désorganisé le pays et, selon l’ancien Directeur du Tourisme et de l’Artisanat, le secteur de l’Artisanat n’a, forcément, jamais été une priorité. Souhaits de la Direction Générale de l’Artisanat : - organiser une journée nationale pour les artisans ; - mettre sur pied une commission interministérielle de l’Artisanat (le secteur est transversal) ; - organiser un recensement général des artisans et identifier leurs problèmes de

formation/perfectionnement ; - créer un centre-pilote à l’extérieur de la ville (à l’image du Village Artisanal de Wadata à Niamey qu’ils

ont visité) pour offrir aux artisans les conditions psychologiques et matérielles favorables à leur développement.

Le Ministère du Tourisme et de l’Artisanat dispose d’un site Web : www.minturgb-gov.com 2. Définition de l’activité artisanale et statut de la profession d’artisan Pas de textes trouvés sur les concepts et définitions de l’activité artisanale et du statut de l’artisan. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Aucune acteur ne peut donner une définition de l’activité artisanale ou du statut de l’artisan. 3. Classification des métiers 43 métiers en 7 branches, selon les anciens textes dont on ne retrouve plus trace : - bois et matières végétales ; - agro-alimentaire ; - construction et terre cuite ; - habillement, textile et cuir ; - santé et hygiène ; - transformations diverses et valorisation des déchets.

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Lors de la mission, la Chambre de Métiers a cité comme suit les 8 associations qui la compose : - artisans du fer ; - bijoutiers ; - couturières ; - tricoteuses ; - potiers ; - sculpteurs ; - menuisiers ; - artisans du bambou. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Confirmation de 43 métiers répartis en 7 branches. 4. Fiscalité Pas de régime fiscal spécifique pour les artisans. La direction des Impôts est décentralisée en trois « quartiers fiscaux » dans la capitale et les agents du fisc estiment au jugé la « contribution forfaitaire » dont doivent s’acquitter, chaque semestre, tous les acteurs du secteur informel (petits commerçants ambulants et artisans). Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Le fisc estime que le secteur informel ne rapporte absolument rien à l’Etat, en termes de ressources financières, et qu’il y aurait lieu d’« organiser et de structurer le secteur de l’artisanat pour l’imposer avec une certaine logique ». Mais, toujours selon la DGI, « il est difficile de faire des réformes quand les gouvernements changent chaque année. 5. Financement La BRS est installée à Bissau. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : La Direction Générale de l’Artisanat et les représentants de la Chambre de Métiers estiment que les artisans ne sont pas suffisamment organisés pour pouvoir bénéficier des financements de la BRS. 6. Formation Il existe un Institut de la Formation Tehnique et Professionnelle (IFTP), établissement autonome rattaché au Ministère de l’Education, qui organise des formations modulaires (techniques et pédagogiques) de courte durée (3 mois à 6 mois), complétées d’une pratique en ateliers, dans les secteurs suivants : mécanique autos, froid et climatisation, électricité et couture). Ces formations sont payantes. Il existe aussi le Centre National de Formation et de Recherche Artisanale, créé en 1980 et rattaché à la Direction Générale de l’Artisanat. Avec l’aide la coopération chinoise, ce centre forme des artisans dans la fabrication de mobilier en bambou et en rotin. Ce centre a été partiellement ravagé par un incendie en 1987, mais continue cependant de former quelques artisans, avec délivrance d’un certificat de qualification. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : L’IFTP estime que la composante artisanale ne fonctionne plus. Les 10 ans de conflits politico-militaires ont délabré le pays, il n’y a quasi plus d’électricité et donc plus de travail. . 7. Commercialisation La Foire Nationale de l’Artisanat est restée au stade de l’intention mais n’a jamais existé.

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Quant à la commercialisation des produits artisanaux, la Direction des Douanes dit ne pas avoir de problèmes avec la réglementation, conformément aux directives de l’UEMOA sur la libre circulation des produits artisanaux, mais reconnaît avoir des problèmes avec les Ministères chargés du Commerce et de l’Artisanat pour des produits relevant de la culture et du patrimoine bissau-guinéen. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : La Direction des Douanes a une vision restrictive des produits de l’artisanat (petits objets d’art, tels les statuettes en bois sculpté) et souhaiterait avoir une définition précise du « produit artisanal ». En ce qui concerne la noix de cajou par exemple, principal produit d’exportation du pays, elle est appelée à être de plus en plus transformés sur place et constituera donc un produit artisanal. Les Douanes entendent bien continuer de le taxer car c’est un « produit stratégique ». A cet égard, les Douanes reconnaissent qu’il y a « violation du traité de l’UEMOA , mais « on ne peut empêcher le pays, qui n’a pratiquement pas d’industrie, de gagner de l’argent ». A cette vision limitative des choses, la Ministre du Tourisme et de l’Artisanat, rétorque « qu’il n’y a pas qu’un seul produit stratégique en Guinée Bissau, mais qu’il faut en développer plusieurs pour réduire la pauvreté et garantir l’autosuffisance dans la durabilité ». 8. Organisation professionnelle et consulaire La Direction Générale de l’Artisanat présente la CAO (Câmara de Artes e Oficios) comme la Chambre des Métiers d’art de la Guinée Bissau. En fait, la CAO, qui dispose effectivement d’un acte constitutif et de statuts, est une fédération d’associations professionnelles d’artisans et non une chambre consulaire, créée par une loi ou un décret. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Aux responsables de la CAO et à la trentaine d’artisans membres présents à la réunion, la mission a expliqué le rôle et la mission d’une Chambre consulaire de Métiers et prodigué tous les conseils nécessaires pour que la CAO soit dotée légalement de ces attributions (par une loi ou un décret).

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Annexe 5 Aide-mémoire Mali

29 personnes rencontrées et 13 textes exploités 1. Organes institutionnels et cadre référentiel des politiques nationales sectorielles Ministère de l’Artisanat et du Tourisme (MAT) Centre National de Promotion de l’Artisanat (CNPA) Assemblée Permanente des Chambres de Métiers (APCM) Conscient du rôle prépondérant de l’artisanat dans l’économie nationale, le gouvernement malien voit, dans ce secteur, les enjeux suivants : - un secteur organisé et structuré appelé à être un puissant levier dans la lutte contre la pauvreté à

travers la création d’emploi et de revenus ; - une base solide pour le développement industriel ; - un soutien au développement du tourisme ; - une amélioration du climat des affaires, grâce à un cadre règlementaire et fiscal favorable ; - une exploitation des potentialités des acteurs et des institutions, grâce à la formation professionnelle

et au renforcement des capacités; - une contribution à la préservation des ressources environnementales ; - une contribution à la protection sociale des artisans. Depuis 1995, le Gouvernement du Mali a mis en place un cadre législatif et institutionnel pour le développement de l’artisanat, avec la création du Centre National de la Promotion de l’Artisanat, l’instauration d’un Code de l’Artisanat et la création des Chambres de Métiers, le régime fiscal spécifique à l’artisanat dénommé "Contribution du Secteur de l’Artisanat" et la fixation d’un taux de ristourne réparti entre les Chambres de métiers des collectivités territoriales, la Conférence régionale des chambres de métiers et l’Assemblée permanente des chambres de métiers. Le Centre National de Promotion de l'Artisanat, créé en 1995, puis restructuré en 2003, a pour mission d'élaborer et de mettre en oeuvre la politique nationale en matière d'artisanat. Son directeur est nommé par décret pris en Conseil des Ministres, sur proposition du Ministre chargé de l’Artisanat. Le CNPA joue le rôle dévolu aux directions de l’artisanat des autres Etats de l’UEMOA, sans pour autant en avoir toutes les prérogatives. Le CNPA comporte une Division formation, une Division promotion et une Division études, recherches et développement. Il dispose aussi d'un centre de documentation et d'informatique et d'une cellule technique chargé du Système d'Information Régional sur l'Artisanat. Il est représenté dans les Régions par des Centres Régionaux de Promotion de l’Artisanat (CRPA), dont quatre existent à ce jour : Ségou, Mopti, Sikasso et Kayes. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Un nombre très important de partenaires, de projets et de programmes de coopération se sont inscrits dans la politique nationale de développement de l’Artisanat au Mali, laquelle entend sortir l’Artisanat de l’informel et en faire un véritable pôle de croissance. Cela étant, le MAT estime que la définition des notions et des concepts de l’Artisanat n’est pas encore claire (l’’artisanat est toujours perçu sous son angle « artisanat d’art » lié au tourisme et non sous son angle « métiers » lié à l’emploi) et le CNPA estime pour sa part que les structures techniques d’encadrement et les organisations professionnelles ne sont pas encore suffisamment formées, faute de moyens. Elle estime aussi qu’il y a superposition de textes règlementaires et similitude des rôles des Chambres de Métiers et du CNPA. La FNAM estime pourtant que les textes sont clairs, mais que ce sont les politiques qui ne s’y retrouvent pas (à cause de confusions dans les interprétations) et qui ne parviennent pas à appuyer le secteur de manière visible. Quant au Ministre en charge de l’Artisanat, il donne une importance toute particulière aux points suivants : - l’harmonisation doit se faire autour des corps de métiers (éléments mobilisateurs du secteur) ; - la formation professionnelle et technique n’est pas adaptée ; - l’encadrement institutionnel, actuellement éclaté entre trois ministères au moins, devrait être recentré

sur un Ministère de l’Artisanat à part entière, compte tenu des enjeux économiques du secteur. En conclusion, une réglementation communautaire s’impose, à condition qu’elle soit légère et qu’elle respecte les structures faîtières. Il est impératif que les textes soient relus, révisés et adaptés à la réalité.

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A ce titre, la Direction Générale des Impôts estime qu’il est impératif que le secteur artisanal soit bien règlementé, compte tenu des arguments suivants : - c’est le seul créneau où les Etats peuvent avoir des avantages comparatifs significatifs ; - le secteur de l’Artisanat est un des plus grands pourvoyeurs d’emplois ; - l’UEMOA a déjà commencé à harmoniser la fiscalité et le code des investissements. 2. Définition de l’activité artisanale et statut de la profession d’artisan Selon le Code l'artisanat, l'activité artisanale consiste en l'extraction, la production, la transformation des biens et/ou prestations de services grâce à des procédés techniques dont la maîtrise requiert la formation, notamment par la pratique. Elle peut être exercée par des personnes physiques ou morales. Le mode de production artisanale est principalement manuel. Il peut cependant inclure l'utilisation des machines et outillages mécaniques qui n'occasionnent pas de production en série. Est artisan, la personne professionnellement qualifiée, qui exerce à titre individuel en son nom et pour son propre compte une activité artisanale. Elle peut se faire aider par la famille, des apprentis et/ou des ouvriers. Est professionnellement qualifié au titre de l’article 3 ci-dessus, l’artisan qui remplit l’une des conditions suivantes : - être reconnu artisan par le milieu social, témoin de l’expérience dans l’activité ; - avoir subi un apprentissage prolongé d’un métier sanctionné par un certificat de fin d’apprentissage ; - être titulaire d’un diplôme d’Enseignement Technique et Professionnel suivi d’au moins un an

d’exercice pratique de l’activité artisanale Est appelé maître artisan, toute personne ayant une qualification professionnelle, lui permettant de donner une formation appropriée ou être en mesure de faire donner cette formation par une autre personne à son service ayant les qualifications requises. Est appelé apprenti artisan, la personne qui s’engage par un contrat d’apprentissage, au terme duquel un maître artisan s’oblige à lui enseigner par la pratique un métier. Est appelé ouvrier artisan, la personne employée dans une entreprise artisanale et qui justifie d’une qualification professionnelle. Est appelé compagnon, un apprenti qui a terminé son apprentissage et travaille pour un artisan avant de devenir maître à son tour. Sont réputée entreprises artisanales, les petites unités d’extraction, de production, de transformation et/ou de prestation de service n’employant pas plus de dix (10) ouvriers artisans salariés permanents et dont le mode de production est artisanale conformément à l’article 2 ci-dessus. L’encadrement technique dans une entreprise artisanale doit être assuré par une personne ayant la qualification d’artisan. Des conditions d’exercice : toute personne exerçant la profession d’artisan doit avoir la capacité d’exercice. L’incapacité s’applique aux mineurs non émancipés, aux mineurs émancipés âgés de moins de dix huit (18) ans, aux aliénés, prodigues et faibles d’esprit. Toute personne physique ou morale exerçant une activité artisanale doit se faire inscrire au répertoire de la Chambre de Métiers de sa circonscription. L’inscription au répertoire des Métiers est personnelle. Nul ne peut adopter une dénomination, un insigne d’instinctif ou une marque de fabrique se référant à la qualité d’artisan, s’il n’est pas inscrit au répertoire des métiers. Un décret pris en Conseil des Ministres, fixe les modalités d’immatriculation au répertoire des Métiers. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : RAS 3. Classification des métiers 171 métiers, répartis en 7 catégories (arrêté de 1996) : - Métiers artisanaux de l'alimentation (11corps de métiers) - Métiers artisanaux de l'extraction, du bâtiment et connexes (32) - Métiers artisanaux du bois et de l'ameublement (17) - Métiers artisanaux de la transformation des métaux et de la construction métallique (44) - Métiers artisanaux de l'habillement, du cuir et du textile (28) - Métiers artisanaux de l'hygiène et des soins corporels (15)

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- Métiers artisanaux d'art et divers (24). Ne relèvent pas du secteur artisanal des métiers, les entreprises agricoles ou de pêches, les entreprises de commissions, d’agences de bureaux d’affaires, de bureaux d’études, celles qui se limitent à la vente ou à la location des biens achetés en l’état ou dont les prestations ont un caractère strictement intellectuel. RM tenu par les CM (décret de juin 1999) Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : RAS 4. Fiscalité Le secteur de l'artisanat relève toujours de la législation du Commerce, laquelle a instauré un régime fiscal spécifique simplifié dérogatoire, communément connu sous le nom d' "impôt synthétique", incluant la patente (10,45%), la taxe de voirie (0,55%), la cotisation Chambre de Commerce (1,10%), la taxe sur le chiffre d’affaires TVA (33%), la contribution forfaitaire à charge des employeurs (2,47%), la taxe logement (0,35%), la taxe de formation professionnelle (0,18%), les retenues d’impôts sur les traitements et salaires (1%) et l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux (50,90%). Pour la Direction Générale des Impôts, « c’est la nature de l’activité et non le statut de la personne qui détermine le régime fiscal ». Elle n’a nullement l’intention de revenir là-dessus. L’Impôt Synthétique est dû par les exploitants individuels d’entreprises réalisant, au plus, 30 millions de chiffre d’affaires annuel. Les entreprises bénéficiant du régime de l’Impôt Synthétique doivent cependant tenir et présenter à toute réquisition de l’Administration : - un registre récapitulé par année, présentant le détail de leurs achats appuyés des factures

justificatives ; - un registre de leurs ventes. Selon le fisc, ces mesures ont l’avantage d’aider l’artisan à avoir un minimum de traces comptables et de freiner tout comportement d’agents du fisc qui risquerait d’être abusif. L’assujettissement à l’Impôt Synthétique, libère les entreprises de tous autres impôts et taxes visés dans les Titres I et II du Code des Impôts. Quelques exemples de l’Impôt Synthétique : Artisan, façonnier, travailleur indépendant ou ouvrier à domicile occupant moins de 2 ouvriers, employés : cotisation 50.000 Atelier de Vulcanisation avec charge de batterie : 50.000 Bijoutier simple : 120.000 Horloger simple : 36.750 Blanchisserie (Exploitant une) ayant un chiffre d’affaires annuel inférieur ou égal à 10.000.000 de francs : 180.000 Blanchisserie sans moyens mécanique : 36.750 Coiffeur travaillant seul dans un local : 36.750 Mécanicien travaillant seul : 120.000 Entrepreneur de menuiserie, de maçonnerie autre que l’entrepreneur de bâtiments réalisant un chiffre d’affaires annuel inférieur ou égal à 10.000.000 : 300.000 Le régime de l’Impôt Synthétique, non avalable pour les entreprises en société ou association, est bien sûr optionnel. L’artisan peut toujours opter pour le régime au réel, ce qui est une condition et un avantage pour avoir accès aux marchés publics. Un Arrêté ministériel fixe un taux de ristourne et sa répartition entre la Chambre de métiers de la collectivité territoriale où réside l’artisan, la Conférence Régionale des Chambres de Métiers dont ladite chambre est membre et l’Assemblée Permanente des Chambres de Métiers.

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Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : L’existence des Chambres de Métiers n’a pas encore convaincu le fisc qui maintient les artisans dans le régime fiscal du commerce. 5. Financement De nombreuses IMF existent au Mali et certaines ont même donné lieu à la création de banques, telles la Banque Malienne de Solidarité (BMS). Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : La BRS, institution financière en principe adaptée au secteur artisanal, n’est toujours pas un dispositif approprié de financement pour les artisans et, selon les Chambres de Métiers, concurrence la BMS sur le même secteur 6. Formation Le dispositif généralement appliqué est le système de formation par alternance de type dual (80% en atelier et 20% dans les centres agréés pour les formations professionnelles communes à toutes les filières). Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Le dispositif de formation par alternance est bon pour les jeunes et les apprentis, mais n’arrange pas les artisans formateurs qui ne sont pas rémunérés et qui, selon le Code du Travail, doivent en plus payer des allocations aux apprentis. Par ailleurs, le dispositif de formation n’est pas adapté pour les maîtres artisans qui doivent se recycler. Pour le Ministre en charge de l’Artisanat, le dispositif de formation n’est pas adapté. 7. Commercialisation La réglementation de l’UEMOA est claire, en ce qui concerne le trafic interne et l’export des produits artisanaux, dits « du cru ». L’exportation est libre et ne comporte ni droits d’entrée ni droits de sortie pour ces produits. Les objets antiques sont sujets à une autorisation préalable où les Ministères en charge de l’Artisanat et de la Culture sont associés. En fait, tout repose sur le système déclaratif : on ne peut échapper à la déclaration d’export et au certificat d’origine. Là où il y a encore lacune, c’est dans la nomenclature des douanes qui ne prend pas encore en compte, de manière spécifique, les objets d’artisanat. Il faudrait inclure des sous-positions par catégories d’objets « faits à la main ». Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Lorsque les artisans se plaignent des tracasseries douanières, c’est souvent parcequ’ils ignorent le système déclaratif minimum qui est de règle. 8. Organisation professionnelle et consulaire Depuis 1995, dans le souci de faciliter la communication avec les pouvoirs publics, l’État a entamé la mise en place Chambres de Métiers, établissements publics à caractère professionnel, dotés d’une personnalité morale et de l’autonomie financière, représentatives des organisations professionnelles des artisans jusqu’au niveau des collectivités territoriales. Les Chambres de Métiers, installées depuis 2001 (25 actuellement, toutes consulaires), sont organisées selon le découpage administratif national et forment une organisation pyramidale : Chambres de Métiers au niveau des cercles et des communes du District de Bamako (20 actuellement), Conférences

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Régionales au niveau des régions et du District de Bamako (4 actuellement) et Assemblée Permanente des Chambres de Métiers au niveau national (1). Les CM compte actuellement 25.000 artisans inscrits et disposant d’une carte professionnelle. La mise en place effective d’une Chambre de Métiers dans un cercle ou une commune du District de Bamako dépend de l’existence d’une volonté ferme des artisans de la collectivité territoriale concernée matérialisée par une demande écrite et signée des artisans et de l’existence d’un nombre suffisant d’artisans et d’associations d’artisans dans la collectivité territoriale concernée pour assurer la viabilité de la Chambre de Métiers. Les CM ont pour missions de : tenir le répertoire des métiers, organiser l’apprentissage, favoriser la formation professionnelle des artisans, contribuer à l’expansion des métiers et à l’élargissement des débouchés (foires et expositions notamment), veiller à l’amélioration de la qualité des produits et services, contribuer au perfectionnement des technologies et des méthodes de production et de commercialisation et prêter leur concours aux organisations professionnelles du secteur de l’artisanat. A peu de choses près, les mêmes missions sont dévolues aux Conférences au niveau régional et à l'Assemblée Permanente au niveau national. L’Assemblée Permanente des Chambres de Métiers est plus spécialement chargée de représenter l’ensemble des Chambres de Métiers du Mali et d’en assurer la coordination ; d’effectuer sur le plan national et international, la synthèse des propositions adoptées par les Chambres de Métiers et d’en assurer la défense ; de donner son avis sur les matières relevant du secteur de l’artisanat, notamment : la politique nationale de l’artisanat ; la législation et la réglementation relatives au secteur ; la formation professionnelle et l’apprentissage ; et les moyens à mettre en oeuvre afin d’accroître le développement de l’artisanat. Les ressources des Chambres de Métiers, outre les droits d’adhésion et les cotisations des membres et les dotations de l’Etat (90 500 000 FCFA pour toutes les chambres), comportent également le produit de la ristourne sur les impôts et taxes perçus sur les personnes physiques ou morales exerçant dans le secteur de l’artisanat, au niveau de la collectivité territoriale. Le taux de cette ristourne et sa répartition, entre la Chambre de Métiers de la collectivité territoriale où réside l’artisan, la Conférence régionale des Chambres de Métiers et l’Assemblée Permanente des Chambres de Métiers, est fixé par arrêté conjoint du Ministre chargé des Finances et de celui chargé de l’artisanat. Le régime électoral prévoit que sont éligibles comme membres de l’Assemblée Consulaire et du Bureau des Chambres de Métiers, les maîtres artisans, les compagnons, les artisans et les ouvriers artisans. La Fédération Nationale des Artisans du Mali, dont les origines remontent à plus de 20 ans, est l’organisation professionnelle par excellence et a réalisé des objectifs d’importance majeure : représentation et défense des intérêts des artisans auprès des pouvoirs publics, création d'un cadre d’échange d'expériences et de solidarité entre artisans, contribution à la promotion et au développement du secteur de l’artisanat, développement de la formation professionnelle et de l’apprentissage, renforcement des capacités des entrepreneurs, promotion des entreprises et commercialisation des produits au niveau national, régional et à l’export, notamment par le biais des salons internationaux et d’un site Web de ventes on-line. La FNAM est composée de 893 structures associatives de base (groupements, coopératives, associations), elles-mêmes regroupées dans 8 coordinations régionales plus de district de Bamako, totalisant 42 198 artisans. Elle a mis en place certains services spécifiques, tels que les Caisses Associatives d’Epargne et de Crédit (CAEC) et la Mutuelle des Artisans du Mali (MUTAM) avec des assurances santé, retraite et assistance sociale. La FNAM a toujours entretenu un réseau efficace d’appui avec un grand nombre de partenaires étrangers, a un répertoire assez détaillé de ses membres par région et par métier et a participé à la mise en place des Chambres de Métiers et à la répartition des rôles des deux structures. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : La FNAM est sans conteste l’organisation professionnelle des artisans la plus forte et la plus représentative sur tout le territoire. Les artisans se sont mobilisés dans une dynamique puissante et ont réalisé des objectifs indéniables et incontournables, sur lesquels les Chambres de Métiers doivent s’appuyer pour propulser ces acquis dans un cadre référentiel devant entraîner l’engouement des artisans pour une législation adaptée à leurs activités, ce qui n’est malheureusement pas le cas.

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Depuis près de 10 ans, les chambres des métiers ne disposent toujours pas des moyens techniques et financiers pour accomplir les missions et exercer les attributions qui leur ont été assignées par la Loi. Leur nombre disproportionnel par rapport aux ressources financières dont elles disposent les cantonnent dans une non fonctionnalité évidente, ce qui handicape la promotion du secteur dans la structuration et la modernité, sans compter « l’analphabétisme des artisans qui se demandent toujours à quoi elles peuvent servir ». Les artisans ont encore du mal à se retrouver dans leurs structures faîtières. En conclusion, on estime qu’il y a superposition dans les textes, qu’on a trop vite dispersé les Chambres de Métiers, que « le mal est commis » et « qu’il faut s’arrêter, réfléchir et alléger avant de poursuivre ». A cet effet, commande a été passée pour un projet de toilettage des textes, financé par la Banque Mondiale. Vu cette situation, le Chargé de l’Artisanat de l’UEMOA a suggéré qu’on attende le projet de réglementation communautaire avant de procéder à ce toilettage.

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Annexe 5 Aide-mémoire Niger

22 personnes rencontrées et 11 textes exploités 1. Organes institutionnels et cadre référentiel des politiques nationales sectorielles Ministère du Tourisme et de l’Artisanat (MTA) Direction de la Promotion de l’Artisanat (DPA) Politique nationale sur le secteur de l’Artisanat 1992) + actualisation 2006 « Programme prioritaire de développement de la micro et petite entreprise artisanale » de 2006 et non encore officialisée Le dernier Programme prioritaire de développement de la micro et petite entreprise artisanale révèle que, « quelque que soit le groupe considéré, les MPEA présentent les mêmes caractéristiques : fragiles car non dotées des attributs de la propriété privée, évoluant dans un environnement fiscal et commercial peu favorable et dotée d’une organisation peu propice ». L’objectif est de rendre l’environnement plus adapté et plus incitatif au développement de la micro et petite entreprise artisanale, dont le secteur informel montre une résistance à s’inscrire à court terme dans un cadre moderne. La Politique Nationale de Développement de l’Artisanat (PNDA) met l’accent sur un développement endogène basé sur les ressources naturelles, matérielles et humaines et les activités ayant un effet positif sur la balance commerciale. La PNDA prend en compte le développement du secteur privé qui doit permettre, dans une concurrence libre et loyale, une mutation de la micro et petite entreprise artisanale vers une entreprise « normale » dotée de tous les attributs de la propriété privée. La PNDA actualisée donne les grands axes de ses orientations en matière de fiscalité adaptée, de formation orientée sur l’innovation, la création de MPEA par les jeunes et la formation continue, de financement orienté sur l’accès au micro-crédit et le marketing, d’approvisionnement et de commercialisation, ainsi que des mécanismes institutionnels orientés sur le renforcement des OPA, des structures techniques d’encadrement et du système d’information régional Direction de la Promotion de l’Artisanat La DPA participe à la définition des politiques nationales, met en œuvre ces politiques, participe à l’élaboration des programmes, projets et dossiers d’études pour le développement du secteur, prépare les projets de textes règlementaires et législatifs, participe à la coordination et au suivi-évaluation des actions, assure la mise en place et la gestion d’un système d’information, contrôle l’exercice des activités des organisations professionnelles et gère les relations avec les organismes nationaux et internationaux. La DPA est assistée de 3 divisions : Réglementation et Information (DRI), Encadrement-Suivi-Evaluation (DESE) et Promotion Commerciale (DPC). Comité de Pilotage PNDA Le Comité de pilotage, composé du Ministère chargé de l’Artisanat et des ministères techniques, institutions et structures d’appui intervenant dans le secteur, a pour attribution de conduire la PNDA, de veiller à son articulation dans les stratégies et politiques nationales, de l’évaluer et de l’actualiser périodiquement et de suivre et piloter les l’exécution des projets d’appui sous tutelle du Ministère chargé de l’Artisanat. Le Comité de pilotage est constitué d’un comité permanent et de 5 groupes thématiques : commercialisation ; formation, apprentissage et technologies ; mécanismes institutionnels, financement et fiscalité. Comité National de Coordination (CNC) du Système d’Information Régional sur l’Artisanat au Niger (SIRA-NE) Le Comité National de Coordination (CNC) du SIRA-NE, rattaché à la DPA, a pour objectif de renforcer la concertation entres les partenaires de l’Artisanat et d’assurer la mise en lace et le fonctionnement du système d’information sur l’artisanat au niveau national. La Cellule Technique du CNC est spécifiquement chargée de la collecte, du traitement et de la diffusion des données statistiques et des informations sur l’Artisanat. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Les textes existent et semblent assez bien connus, mais il y a un fossé entre la loi et son application et entre les différentes composantes du secteur de l’artisanat (entreprise moderne, artisanat traditionnel et secteur informel).

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2. Définition de l’activité artisanale et statut de la profession d’artisan 5 catégories de personnes sont considérées : l’apprenti artisan : âgé de 18 ans au moins, ayant souscrit par écrit ou verbalement un contrat d’apprentissage auprès d’un maître artisan ou d’un chef d’entreprise artisanale ou toute personne qui suit des cours d’apprentissage de métiers dans des centres de formation professionnelle agréés ; l’ouvrier artisan : tout travailleur, qualifié professionnellement, exerçant à titre principal un métier manuel pour le compte d’un artisan ou d’une entreprise artisanale ; l’artisan : tout travailleur, qualifié professionnellement, exerçant pour son propre compte une activité manuelle, seul ou avec des membres de sa famille ou quelques employés. Il doit prendre personnellement et habituellement part à l’exécution de son travail et en assurer la direction. Il peut utiliser des machines simples ou des forces motrices. le maître artisan : tout artisan qui justifie d’une expérience professionnelle de 5 ans au moins, qui est apte à transmettre son savoir et qui possède une qualification professionnelle et un agrément de l’autorité régionale de son lieu d’exercice après avis d’une commission compétente (dont les modalités de fonctionnement n’ont pas encore été déterminées par arrêté) ; l’entreprise artisanale : toute entreprise de production de biens ou de services, inscrite au répertoire des métiers et réalisant un investissement minimum de 2 millions FCFA, conformément au nouvel article 41 du Code des Investisements. L’artisan (y compris l’entreprise ou le groupement artisanal) doit se faire immatriculer au répertoire des métiers de sa circonscription consulaire. Il doit se faire délivrer par la chambre consulaire une carte professionnelle. L’artisan étranger doit se faire délivrer une autorisation d’exercice d’activités professionnelles non salariées. Le maître artisan doit faire précéder la dénomination de son métier du titre « Maître Artisan ». Loi n° 2006-23 du 29 juin 2006, portant Régime des coopératives artisanales. Sont seules considérées comme artisanales les coopératives regroupant les entreprises artisanales exerçant leurs activités dans l’une des professions reconnues comme relevant du secteur des métiers par le ministère chargé de l’Artisanat. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : L’artisanat englobe tout le secteur informel et c’est une bonne chose. Il est omniprésent et essentiellement tourné vers le petit commerce ou le « commerce général ». Le cadre règlementaire national reste flou et, forcément, n’est pas appliqué et fonctionne mal. Cette situation a poussé le Ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Normalisation à élaborer une « Charte des PMI-PME », mais tout les acteurs s’accordent pour dire que seule une réglementation communautaire précise pourrait régler le problème et promouvoir le secteur dans la modernité et la visibilité. Toute la complexité est de savoir comment procéder au nivellement par le haut, tirer l’artisanat vers la structuration et la modernité sans procéder à des exclusions de pans entiers du secteur « qui ne roulent pas de la même manière », car tous les acteurs de ce secteur sont solidaires. Dans les faits, la Fonction publique ne connaît pas ce secteur qui évolue hors des conventions collectives. Les seuls artisans reconnus sont ceux qui sont enregistrés comme employeurs avec affiliation à la CNSS. 3. Classification des métiers Répartition du secteur de l’Artisanat dans deux grands groupes, subdivisés chacun en 3 branches (1992) : Artisanat de production : Exploitation des mines et carrières Activités artisanales manufacturières de transformation des biens (artisanat utilitaire et artisanat d’art) Activités artisanales du Bâtiment et Travaux Publics (entrepreneurs individuels et tâcherons) Artisanat de services : Transport de voyageurs et de marchandises par les petits transporteurs Services rendus aux ménages et aux entreprises Petite restauration

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La PNDA répartit les micro et petites entreprises artisanales en 3 catégories : Groupe 1 : MPE ayant pignon sur rue, abritées dans un local qui ferme Groupe 2 : MPE exerçant sur un marché et disposant d’un local précaire, mais néanmoins identifiables et repérables Groupe 3 : ME n’ayant pas pignon sur rue et n’exerçant par sur un marché, non repérables et difficilement identifiables. Nomenclature des Métiers Artisanaux au Niger (2008) 206 métiers répartis en 46 corps de métiers dans 16 branches et 2 domaines (artisanat de production et artisanat de service) : Bâtiment : Construction, Plomberie-Sanitaire, Electricité bâtiment, Peinture bâtiment, Charpente-couverture Hydraulique : Fonçage de puits, Maintenance des ouvrages hydrauliques Mines et Carrières : Extraction de minéraux, Tranformation de minéraux Menuiserie : Menuiserie bois, Menuiserie Métallique Forge et Fonderie : Fonderie, Bijouterie Matières végétales : Travail du bois, Tiges et feuilles végétales Textile et Habillement : Habillement, Teinture, Macramé, Tapisserie Cuirs et Peaux : Tannage, Maroquinerie, Gainerie Transformation alimentaire : Fabrication de corps gras, Fabrication du produits laitiers et glacés, Fabrication de boissons, Boulangeries et Pâtisseries artisanales, Fabrication de confiserie, Transformation et conservation des fruits et légumes, Semi transformation de céréales, Restauration Transformation de produits animaux et piscicoles : Boucherie, Poissonnerie, Produit de la volaille Parachimie traditionnelle : Parachimie traditionnelle, Pharmacopée traditionnelle Mécanique : Installation et entretien des équipements de froid, Entretien et réparation automobile, Electromécanique, Entretien et réparation des machines outils, Entretien et réparation des cycles et cyclomoteurs, Electronique Art et Décoration : Décoration Audiovisuel et communication : Imagerie et imprimerie Service d’entretien et de santé : Hygiène et soins corporels Petit transport des voyageurs et marchandises : Transport par traction humaine ou animale, Transport urbain et péri-urbain Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Classification fortement orientée sur l’ensemble du secteur informel non commerçant, trop subdivisée, entraînant parfois des dédoublements, des superpositions et des classifications de métiers proches dans des corporations différentes. Certains métiers, pour certains interlocuteurs, ne devraient pas relever d’une activité artisanale (taxibrousse, taximan, piroguier, charettier à âne). Vu l’extrême diversité et évolution des métiers (206 métiers), il s’avérerait inopportun de proposer une classification communautaire UEMOA des métiers. Il serait plus opportun de proposer une classification de corps de métiers, dans laquelle chaque Etat s’y retrouverait et pourrait y insérer les nombreux métiers qui font sa spécificité. L’artisanat traditionnel, souvent adossé à des pratiques ancestrales et culturelles, est très important au Niger (bijouterie, toute la filière des cuirs et peaux et les produits de transformation agro-pastorale). Il faut continuer de valoriser ces secteurs. 4. Fiscalité Code Fiscal 2009 Régime fiscal dérogatoire du droit commun dénommé « Patente Synthétique » (P.S.), représentative de l’ensemble des impôts et taxes dont relèvent les contribuables du secteur informel pour leurs activités professionnelles, à l’exclusion des taxes locales. Les assujetts à la P.S. doivent se déclarer dans un délai d’un mois à partir du début de l’activité. La déclaration d’existence à la Direction régionale des impôts comporte entre autres la forme juridique, le n° d’inscription au registre du commerce et le régime fiscal. La P.S. est calculée suivant les 126 professions mentionnées et les 17 catégories du chiffre d’affaires mensuel, pouvant être inférieur à 50 000 FCFA ou supérieur à 2 000 000 FCFA. Le montant de l’impôt est fixé par trimestre et par an et peut varier, par an, de 10 000 FCFA (coiffeur ou loueur de vélos en cat.17 à 700 000 FCFA (boulanger en cat.3) ou même 900 000 FCFA (commerçant en cat.1). Les MPE ont la possibilité d’opter soit pour le réel soit pour le forfait.

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Le panneau d’identification est obligatoire. Code des Investissements en République du Niger Le nouvel article 41 accorde aux entreprises artisanales individuelles ou associatives le bénéfice de l’agrément aux dispositions spéciales du Code des Investissements si elles satisfont aux critères suivants : détention d’un atelier fixe, existence d’une inscription légale ou d’un statut, tenue d’une comptabilité, réalisation d’un programme d’investissement (de 2 millions au moins à 25 millions au plus) visant la création, la modernisation, la diversification, la reconversion ou l’extension d’une activité existante. Les dispositions spéciales sont : l’exonération pendant 5 ans de la patente, de l’impôt sur le bénéfice industriel et commercial (BIC), de l’impôt minimum forfaitaire (IMF) et des droits et taxes (TVA comprise), à l’exclusion de la taxe statistique sur l’achat sur place ou sur l’importation de matériel et outillage non disponibles localement. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Les coopératives artisanales sont particulièrement favorisées en matière d’exonérations fiscales. Les artisans individuels soumis à la « Patente synthétique », souvent en milieu urbain, se disent harcelés continullement par toute une série de taxes municipales qu’ils jugent arbitraires : panneau et enseigne, taxe de marché, taxe de balayage, taxe de location, taxe de voirie). Selon la CCAIAN, la fiscalité « ne peut pas mettre tout le monde dans le même sac ». Toute une catégorie d’artisans – et surtout d’artisanes rurales – ne devrait même pas être imposée, car elle ne profite pas des retombées fiscales. On ne peut donc fiscaliser que ceux et celles qu’on voit, « sans retirer de la bouche le pain de la ménagère ». 5. Financement De nombreuses Institutions de Micro-Finance existent sur tout le territoire et couvrent, de manière plus ou moins satisfaisante, les besoins des artisans. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Le principal problème du financement réside dans le chef même des artisans, souvent défaillants en matière de remboursement, entraînant par là de nombreuses défaillances des structures faîtières de financement elles-mêmes. La BRS, malgré ses débuts difficiles, ses premiers échecs et son action actuelle pour recouvrer de nombreux remboursements non honorés, semble devenir une structure faîtière adaptée. La BRS vise principalement les crédits individuels ou collectifs (avec une préférence pour les crédits individuels pour responsabiliser davantage les artisans), via la caution plus que morale des coopératives et le cautionnement solidaire des sous-groupes. Outre les crédits pour les investissements, elle offre également des produits financiers spécifiques, tels les crédits court terme de 1 à 3 mois pour l’appovisionnement ou la commercialisation, remboursables en une fois. Le deposit ne consiste pas en une épargne nantie, mais en un retrait de 20% du montant demandé, bloqué au titre de garantie jusqu’à 100% du remboursement. Le taux d’intérêt des crédit est de l’ordre de 12% (nettement moins cher que la plupart des IMF, selon la BRS) et le taux d’intérêt pour les dépôts est de 3,75%. La BRS développe beaucoup le partenariat et permet à des partenaires et bailleurs de fonds de déposer chez elle des fonds de garantie pour des projets, secteurs et activités spécifiques définis par les partenaires. L’opportunité d’une société de cautionnement mutuel a été soulevée et la BRS y voit un intérêt. Selon la BRS, le secteur artisanal a une nette tendance à se structurer, mais le problème majeur reste celui des débouchés (les artisans, de plus en plus nombreux, parviennent difficilement à écouler toutes leurs productions). 6. Formation . Fonds d’Appui à la Formation Professionnelle Continue et à l’Apprentissage (FAFPCA) Ce décret précise les modalités pratiques de transition entre l’Office National de la Formation Professionnelle (ONAFOP) et le FAFPCA, place sous la tutelle technique du Ministère chargé de la Formation Professionnelle et Technique (MFPT). Le FAFPCA donne son avis sur les agréments accordés aux opérateurs et prestataires de formation bénéficiant de son soutien financier et analyse et sélectionne les projets de formation professionnelle continue et d’apprentissage qui lui sont présentés pour obtenir un financement.

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Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Plusieurs centres ou opérateurs privés agréés existent (NIGETECH, RESEDA, CMCAN, FASD, CETFP, etc.) et couvrent les filières suivantes : maroquinerie, bijouterie, forge, maçonnerie, électricité bâtiment, électricité équipement, plomberie, mécanique 2 temps, poids lourds et maintenance audio-visuel. Le Code du Travail, dans ses nouvelles dispositions, régit convenablement l’apprentissage sur les plans de l’âge (18 ans), de la durée (3 ans) et de la qualification santionnée par un certificat (CQP ou CAP). Le dispositif adopté est celui de l’alternance. Une fois la compétence acquise dans le dispositif de l’apprentissage, l’artisan perfectionne ses qualifications en tant qu’ouvrier artisan pendant 2 ans. Vu l’actualisation contemporaine de la formation, le problème dans les métiers modernes est que l’apprenti dépasse souvent le maître. Pour réduire ces différences, des formations de remise à niveau sont prévues pour les maîtres artisans. 7. Commercialisation Le Niger dispose de 13 centres et villages artisanaux répartis sur tout le territoire, orientés principalement vers l’artisanat d’art et traditionnel, dont 4 spécialisés dans la tannerie des peaux. Une « Journée de Fête de l’Artisanat » a été instituée et a lieu chaque année sur toute l’étendue du territoire. Un « Salon International de l’Artisanat pour la Femme » (SAFEM) a été institué et a lieu tous les deux ans à Niamey. Le SAFEM, structure autonome dont la coordinatrice est nommée conjointement par le Ministre chargé de l’Artisanat et du Ministre chargé de la Promotion dev la Femme, a pour objectifs de promouvoir les activités économiques des femmes, renforcer la qualité de leurs produits artisanaux, sensibiliser le public à consommer les produits made in Niger, promouvoir le leadership féminin et, grâce à un système rotatif de mise en exergue de chaque région du pays, promouvoir le tourisme au Niger. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Les textes et règlements favorisent certes la libre circulation dans l’espace UEMOA et l’exportation des produits artisanaux, mais dans la pratique il en va tout autrement. Le décalage énorme entre la loi et son application continue d’entraîner de multiples obstacles tarifaires et nombre de tracasseries aux frontières. Outre les prélèvements communautaires CEDEAO et UMEOA aux douanes, le transport de marchandises reste soumis à beaucoup d’autres prélèvements insupportables car les recettes des douanes contribuent à une part majeure du budget national. En ce qui concerne les marchés publics, le dispositif est sensiblement identique à celui du Burkina Faso, avec un plafond de 5 millions FCFA pour les consultations restreintes. Cela étant, les marchés publics sont peu accessibles aux artisans, car ces derniers n’ont pas les surfaces financières disponibles et ne peuvent donc pas entrer dans le jeu des compromissions qui est courant dans les appels d’offres. Le dispositif fonctionnait assez bien au début, car les artisans étaient représentés dans la commision d’attribution des marchés par leur organisation professionnelle, mais depuis que la Banque Mondiale y a vu un conflit d’intérêts, ils en ont été exclus. Les artisans les plus chanceux bénéficient de marchés sous-traités et peu rémunérateurs. Comme il est difficile pour l’artisan de lutter contre la concurrence, il conviendrait de « labelliser » le produit artisanal de façon démonstrative, par exemple comme la loi communément appelée « 1% » d’application au Québec depuis les années 80 (tous les projets de construction réalisés par le gouvernement ou avec des fonds publics et subventions sont tenus de consacrer environ 1% du budget de construction à la réalisation d'oeuvres d'art destinées à être intégrées à l'édifice (intérieur ou extérieur), dans les espaces accessibles au public. Le terme générique est 1% mais il y a pondération suivant la taille des projets. Pour les petits projets cela peut être de 1.5%. Exemples de projets: hôpitaux, écoles, bibliothèques, haltes routières, centres de congrès, centres d'art, etc. 8. Organisation professionnelle et consulaire Régime des coopératives artisanales Elles doivent regrouper au moins 7 personnes, leurs activités doivent être agréées par la commission régionale du répertoire des métiers et la qualité s’associé s’acquiert par la souscription d’une part sociale. La coopérative est gérée par un ou plusieurs mandataires, nommés gérants, dont la fonction de gérant est rémunérée. Les coopératives artisanales ont accès aux marchés publics et bénéficient des dispositions du Code des Investissements.

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Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : La Fédération Nationale des Artisans du Niger (FNAN) semble être unanimement reconnue comme organe représentatif du secteur. Elle est l’interlocuteur privilégié de la DPA, elle est membre du conseil d’administration de la CCAIAN et participe aux décisions de cette dernière et, à tous ces titres, elle joue de facto le rôle d’une Chambre des Métiers. Cette dernière faisait partie des objectifs de la politique nationale dans l’Ordonnance de 1992 mais n’apparaît plus dans la réactualisation de cette politique évaluée 14 ans plus tard en 2006. Du côté du Ministère en charge de l’Artisanat et des autres ministères techniques, on souhaite cette Chambre des métiers, seule voie pour organiser le secteur, mais cet engouement est mitigé à cause de la faiblesse des organisations professionnelles et l’absence totale de ses moyens financiers Le secteur de l’artisanat reste donc dominé par l’inorganisation. Selon le Ministère de tutelle, « les artisans fuient leurs responsabilités et ne sont pas prêts à s’assumer ».

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Annexe 5 Aide-mémoire Sénégal

20 personnes rencontrées et 14 textes exploités 1. Organes institutionnels et cadre référentiel des politiques nationales sectorielles Ministère de l’Artisanat, du Tourisme et des Relations avec le Secteur Privé et le Secteur Informel (MATRSPSI) Direction de l’Artisanat (DA) Agence pour la Promotion et le Développement de l'Artisanat (APDA) Union Nationale des Chambres de Métiers (UNCM) L’artisanat sénégalais (1.200.000 personnes : 300.000 artisans, 200.000 apprentis et 122.902 entreprises artisanales), représentant 18% de la population active, est représenté par 11 Chambres de Métiers (une par région). La lettre de politique de développement du secteur de l’artisanat insiste plus sur le développement du secteur que sur sa promotion. L’objectif principal est de renforcer l’organisation des acteurs (organisations professionnelles et Chambres de Métiers) en créant un cadre et un environnement institutionnel, législatif et règlementaire ; viennent ensuite les aspects relatifs au développement de l’information, à l’amélioration du système de formation- apprentissage- perfectionnement, à l’amélioration de la commercialisation des produits et à l’amélioration du système de financement. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Selon le DA, l’appellation du Ministère contient le concept de l’informel, car le Sénégal connaît beaucoup de problèmes avec les petits commerçants ambulants. L’intention principale de la DA est de toiletter et d’actualiser les textes règlementaires pour créer un environnement et un cadre institutionnel qui puissent véritablement « booster » le secteur artisanal. Cette intention est visible dans le contenu de la Lettre de politique nationale. La DA, se disant être à l’origine du Programme Communautaire en matière d’Artisanat, estime que l’UEMOA tarde à proposer une réglementation harmonisée du secteur et qu’il faut privilégier les Etats comme le Sénégal qui se sont déjà concertés et dont la politique de l’artisanat est adjugée et déjà règlementée. Toujours selon la DA, la réglementation communautaire devrait être claire, simple et adaptée au contexte. Elle estime également que les cadres organisationnels (Chambres de Métiers principalement) devront être créés et surtout fonctionnels avant de pouvoir gérer une réglementation communautaire, ce qui est encore loin d’être le cas, à l’exception du Sénégal. Selon l’Union Nationale des Chambres de Métiers, la plupart des textes règlementaires demandent à être réactualisés. La réglementation communautaire préconisée devrait être assortie de sanctions en cas de non application pour amener, voire contraindre, les artisans à évoluer dans un cadre organisé. L’ADPA, dont l’une des missions consiste à gérer le Fonds de Garantie pour les Projets Artisanaux – FGPA (fonds qui n’a pas donné les résultats escomptés) et à appuyer les artisans dans leur participation à des foires commerciales, estime que la désorganisation du secteur artisanal et l’éparpillement des fonds dans de trop nombreuses structures « minent tous les efforts des pouvoirs publics ». Selon l’ADPA, une réglementation communautaire sera donc la bienvenue. La question de la protection sociale des artisans a également été soulevée et la mission a été informée que la Caisse de Sécurité Sociale avait lancé à l’époque un programme de protection sociale spécialement adapté aux artisans, mais que ce programme a malheureusement été abandonné par la suite. 2. Définition de l’activité artisanale et statut de la profession d’artisan Les activités artisanales reconnues sont des activités de production de transformation, de réparation ou de services, à l’exception toutefois des activités agricoles, de pêche, de transport et des activités exclusivement commerciales ou spécifiquement intellectuelles.

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L’Artisan est un travailleur qualifié dans un métier reconnu et qui l’exerce à son propre compte. Par conséquent : un artisan doit d’abord être un travailleur manuel capable d’effectuer ou de produire entièrement le service ou le bien pour lequel sa prestation est demandée. Il se distingue de l’ouvrier spécialisé dont les compétences se limitent à l’exécution de certaines tâches spécifiques comprises dans le processus de fabrication d’un produit.

Le Compagnon Le compagnonnage est une étape intermédiaire entre l’apprenti et l’artisan. Le compagnon commence à se familiariser à la conduite des affaires d’une entreprise en tant que suppléant du patron. En cas d’absence de ce dernier, il reçoit les commandes, facture les clients, achète les fournitures ou matières premières et exécute les commandes. A partir de ce moment, il commence un autre apprentissage : celui de la gestion d’une entreprise. Il n’est plus un simple apprenti à qui il faut enseigner les rudiments du métier mais un apprenant dans le domaine de la prise en charge de ses propres affaires.

L’Apprenti C’est une personne qui n’a aucune notion du métier auquel elle aspire. C’est un apprenant à qui il faut enseigner tous les rudiments du métier. Un apprenti ne devient artisan que lorsqu’il a acquis une connaissance suffisante lui permettant de fabriquer le produit dans son intégralité, sans l’intervention d’une tierce personne. Mais à ce stade, il n’est pas encore réellement un artisan tant qu’il continue de servir les intérêts de son patron.

Le Maître Artisan C’est celui qui, après plusieurs années d’exercice du métier d’artisan en tant que chef d’entreprise, a acquis une connaissance, dans le temps et par habitude, qui lui confère une qualification supérieure.

L'Entreprise Artisanale Une entreprise artisanale est une mise en commun d’efforts individuels ou collectifs en vue d’atteindre un but généralement lucratif. Elle peut être individuelle ou sous une forme de société. Elle peut être créée par un artisan ou un non professionnel pourvue que l’activité rentre dans le champ d’application de l’artisanat. L’autre caractéristique de l’entreprise artisanale, c’est sa dimension. L’artisanat se distingue de l’industrie par le nombre de personnes employées.

Dans l’industrie, le travail se fait avec des machines, l’intervention de l’homme est minime, tandis qu’une entreprise artisanale utilise peu de machines et une très forte main d’œuvre. Dans la situation actuelle, l’entreprise artisanale est généralement caractérisée par l’absence d’organisation, de postes de travail précis, l’absence de comptabilité et l’inexistence d’un système de commercialisation adéquat. Pour marquer le critère de dimension on considère qu’une entreprise est artisanale lorsqu’elle emploie au maximum 10 personnes, sans compter les proches parents du chef d’entreprise (femmes, enfants, cousins, cousines, belle sœur, beau frère, etc.). Est artisanale l’entreprise qui exerce l’une des activités artisanales mentionnées sur la liste prévue et dont le nombre d’employés ne dépasse pas cinq. N’entrent pas en compte pour l’appréciation du nombre d’employés, le conjoint du chef d’entreprise, ses descendants, ascendants, collatéraux et alliés jusqu’au 3ème degré inclus et les apprentis. L’entreprise artisanale peut avoir une activité commerciale se rapportant à sa production. Un projet de décret prévoit la dissociation entre la notion d'entreprise artisanale et le titre de qualification, ce qui a pour conséquence de permettre aux petits investisseurs privés de créer une entreprise artisanale sans pour autant détenir de titre d'artisan. Toutefois, les chefs d'entreprise artisanale ayant de réelles compétences techniques sont protégés sur les titres de qualification. Chaque artisan doit disposer d'une carte professionnelle d'artisan, nécessaire pour être électeur aux chambres de métiers. La demande de titre de qualification doit être faite auprès de la Chambre de Métiers qui la soumet à une commission de qualification chargée de l’instruire. Cette commission de qualification comprend, outre le Gouverneur ou son représentant, un représentant du Ministre chargé de l’Artisanat, un représentant du Ministre chargé de l’Enseignement Technique et Professionnel et 3 artisans représentant les trois sections production, art et service de la Chambre de Métiers et désignés par les bureaux de section. Les membres permanents et leurs suppléants sont nommés par arrêté du Gouverneur.

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Des titres de qualification artisanale : ont droit au titre de maître-artisan, les chefs d’entreprise qui justifient d’une qualification professionnelle élevée reconnue par la commission prévue à l’art.18 du décret et dont l’entreprise est immatriculée au répertoire des entreprises artisanales. Ont droit au titre d’artisan, les chefs d’entreprise qui justifient d’une qualification professionnelle reconnue par la commission ad hoc et dont l’entreprise est immatriculée au répertoire des entreprises artisanales. Ont droit au titre de compagnon, les employés qualifiés qui travaillent dans une entreprise artisanale et qui justifient d’une qualification professionnelle reconnue par la commission ad hoc. La commission de qualification est instituée dans chaque Chambre de Métiers pour statuer sur les demandes des intéressés relatives à l’attribution ou au retrait du titre de maître-artisan, artisan ou compagnon. Cette commission de qualification comprend six (6) membres permanents : le Gouverneur ou son représentant, Président ; un représentant du Ministre chargé de l’Artisanat ; un représentant du Ministre chargé de l’Enseignement Technique et Professionnel et trois (3) artisans ou leurs suppléants représentant les trois sections production, art, et service de la Chambre de Métiers et désignés par les bureaux de section. La demande de titre de qualification doit être faite auprès de la Chambre de Métiers. Les cartes professionnelles d’artisan ou compagnon sont renouvelables tous les deux (2) ans, sur demande de l’intéressé. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Selon les Chambres de Métiers, il n’y a pas de secteur informel, mais une pratique informelle que l’on retrouve dans tous les secteurs de l’économie. Le problème de la définition de l’entreprise artisanale a été largement abordé : - -la nature de l’activité et son mode de production sont des critères déterminants ; - -deux logiques se côtoient dans le secteur artisanal : pour la majorité, évoluant principalement dans

l’informalité, c’est une logique de survie ; pour d’autres, c’est une logique économique de croissance ; - -la Direction des PME ne distingue pas l’activité artisanale, mais seulement la taille et le CA de

l’entreprise. Elle assimile les entreprises artisanales aux micro et petites entreprises (MPE) (max. 20 personnes, CA de moins de 50 millions FCFA et comptabilité allégée), tandis que les moyennes entreprises ont de 21 à 250 personnes, un CA en-dessous de 1 milliard FCFA et des états comptables normalisés.

3. Classification des métiers 120 corps de métiers, répartis en 3 groupes : Artisanat de production (68%) Artisanat d’art (17%) Artisanat de service (15%) Il est tenu dans chaque Chambre de Métiers deux répertoires : un répertoire des Métiers (artisans et compagnons) et un répertoire des entreprises artisanales. Sont inscrits dans ce répertoire des Métiers, tous les titulaires des titres de maître-artisan, artisan ou compagnon décernés par la commission prévue par décret. Le classement des entreprises dans l'une des trois sections production, art, ou service, lorsque l'activité qu'elles exercent relève de plus d'une de ces catégories, se fait en fonction de l'activité principale de l'entreprise. Pour les activités relevant à la fois de l'artisanat de production et d'art, l'entreprise est classée dans l'artisanat de production, si son activité consiste principalement à fabriquer des produits utilitaires ; dans l'artisanat d'art, si son activité consiste principalement à fabriquer des articles d'art ou à usage décoratif. Pour les activités relevant à la fois de l'artisanat de production et de service, l'entreprise est classée dans l'artisanat de service si son activité consiste principalement en activités d'entretien ou de réparation. Le métier d’artisan renferme deux (2) critères : d’une part la qualification et d’autre part le travail essentiellement manuel qu’il exerce à titre personnel. Le Répertoire des Maîtres Artisans, Artisans et Compagnons (R.A.C.) Un répertoire est un recueil d’informations classées, enregistrées chronologiquement et utilisables à des fins statistiques en vu de connaître les réalités d’un secteur bien défini de la vie. Le répertoire des artisans et compagnons est tenu dans chaque Chambre de Métiers et renseigne sur l’effectif, par corps de métiers, de professionnels dont la qualification est reconnue par une commission créée à cet effet.

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Le répertoire des maîtres artisans, artisans et compagnons est un outil précieux pour la connaissance du secteur de l’artisanat. Il constitue une base de données indispensable pour la définition d’une politique appropriée du développement de l’Artisanat

Le Répertoire des Entreprises Artisanales (R.E.A.) Sont immatriculés dans ce répertoire toutes les entreprises dont le caractère artisanal est reconnu par la commission du répertoire des entreprises artisanales qui est également présidé par le Gouverneur de la Région et qui comprend un représentant du Ministre chargé de l’Artisanat et deux (2) artisans représentant la Chambre de Métiers. Les demandes d’immatriculation sont adressées par le chef d’entreprise au président de la Chambre de Métiers. Selon la règlementation en vigueur « tout chef d’entreprise doit requérir l’immatriculation de son entreprise dans les trois (3) mois qui suivent son installation ». Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Selon l’UNCM, le processus d’immatriculation des artisans est complexe et beaucoup trop long, car la qualification doit être certifiée par une commission ad hoc qui peut mettre plusieurs mois avant de se réunir. Cette lenteur n’est pas de nature à encourager les artisans à se faire immatriculer et la plupart des adhésions aux Chambres de Métiers (4% de l’effectif de la population artisanale) sont des « adhésions d’opportunité ». 4. Fiscalité Le dispositif fiscal sénégalais prévoit pour les artisans un abattement de 50% du « droit proportionnel » de l’Impôt sur le Revenu des Personnes Physiques (IRPP). Ainsi de 25%, le taux de ce droit proportionnel passe à 12.5% pour les artisans. Le régime du « droit commun », prévoit un impôt synthétique, appelé « Contribution globale unique », pour les micro-entreprises du commerce réalisant un CA de moins de 50 millions FCFA et les micro-entreprises de prestations de services réalisant un CA de moins de 25 millions FCFA. Le fisc place les artisans dans la catégorie des prestataires de services mais reconnaît et accepte, après échanges de vues, l’artisanat de production. La CGU comporte une synthèse de 6 impôts et taxes. L’acquittement de la CGU donne droit à un quitus fiscal, ce qui permet aux artisans de soumissionner à des marchés publics. Les artistes sont exonérés et les ventes d’œuvres d’art (pièces uniques) par leurs auteurs sont exonérées de la TVA. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : La Direction de la Législation, de la Réglementation et du Contentieux (DLRC/DGI) souhaite que le régime fiscal soit de plus en plus adapté à la réalité socio-économique et a une vision de la fiscalité « par segmentation », c’est-à-dire selon une typologie de contribuables. Elle estime aussi que l’harmonisation communautaire en matière de fiscalité est enclenchée et que le moment est venu d’harmoniser aussi la fiscalité directe. La question du statut de l’artisan a encore été posée, car il y a deux logiques différentes dans l’exercice du métier : une logique de survie (majorité des artisans travaillant au jour le jour, dans la rue et dans l’informalité) et une logique économique de productivité (artisans organisés en entreprises). Selon la DLRC, c’est le CA qui départage ces deux catégories d’artisans. Quoi qu’il en soit, la DLRC estime qu’il faut habituer l’artisan à se mettre en règle vis-à-vis du fisc, c’est une question de culture et de comportement. Cela étant, la « cible artisanale » doit être bien définie, car la DLRC n’a pas encore une vision nette et précise de cette segmentation de contribuables. 5. Financement Le Ministère de l’Economie et des Finances dispose d’une Direction de la Réglementation et de la Supervision des Systèmes Financiers Décentralisés. La BRS (« Lutter contre la pauvreté par la promotion de l’emploi indépendant ») est l’institution communautaire censée le mieux répondre aux besoins de financement des artisans.

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Son public-cible est constitué à 80% d’artisans et elle estime disposer de tous les outils nécessaires pour exercer convenablement sa mission dans l’intérêt du secteur artisanal: - crédits d’investissements. - financement d’investissements ou de fonds de roulement, ou les deux à la fois. Les interventions de la BRS sont adossées à des garanties financières (fonds de garantie). Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : La DRS/SFD/MEF a focalisé son expérience sur l’échec relatif du FGPA (Fonds de Garantie pour les Projets Artisanaux) porté par l’ADPA, les résultats mitigés des mutuelles d’épargne et de crédit et le coût trop élevé des crédits. Selon le directeur p.i. de la DRS, le vrai problème réside dans l’inadaptation du système de financement des artisans. Le conseiller de la DRS estime pour sa part qu’il faut mettre l’accent sur le financement des investissements pour moderniser l’outil de production du secteur artisanal. Pour que le système de financement ait des résultats probants, il a émis les propositions suivantes : - mettre à contribution des institutions de l’UEMOA (BOAD, BRS) et d’autres telles que la BAD et la

Banque islamique pour y asseoir un fonds de garantie en échange du suivi des crédits et alimenter les institutions de crédit ;

- ne pas financer le tout venant et privilégier les projets porteurs des artisans affiliés aux Chambres de Métiers et aux CGA (pour introduire une bonne gestion dans les entreprises artisanales).

La BRS, quant à elle, se heurte à trois contraintes et problèmes majeurs : - les fonds de garantie existants sont répartis dans un trop grand nombre de structures (dont toutes ne

sont pas nécessairement efficaces), alors qu’il serait plus opportun de les concentrer en une seule pour avoir un capital unique plus important ;

- les garanties normalement demandées aux artisans (garanties hypothécaires ou nantissement) sont quasi inapplicables. La seule garantie pouvant être obtenue est constituée des 20% du montant du crédit en épargne nantie, ce qui fait que le risque encouru est de 80% et que passé 6 mois de retard de remboursement, il y a obligation de provisionner la créance, ce qui équivaut pratiquement à la passer en perte ;

- les artisans ne connaissent pas les règles minimales de management, ce qui handicape la fiabilité des demandes et complique la gestion et le remboursement des crédits ;

- il n’existe pas de fonds disponibles spécifiquement destinés à donner aux artisans des crédits à des taux préférentiels, ce qui fait que la BRS est obligée de se conformer aux taux du marché et d’appliquer un intérêt de 12%.

La question des sociétés de cautionnement mutuel a été soulevée, mais il n’y a pas encore de résultats convaincants dans ce domaine. Les expériences qui se sont déjà déroulées dans cette forme de cautionnement ont des résultats très mitigés ou non satisfaisants. La BRS estime que les sociétés de caution mutuelles doivent être créées par corps de métiers. La question de l’affiliation des artisans aux CGA a également été soulevée, mais le risque demeure toujours que les artisans y voient un moyen détourné de les amener dans l’escarcelle des impôts. La seule piste valable pour garantir les crédits semble demeurer dans le cautionnement solidaire et mutuel, et l’obligation morale du groupe d’appartenance de l’artisan emprunteur. Reste à concevoir un système simple où les risques encourus en cas de non remboursement pénalise non seulement l’artisan mais aussi et surtout le groupe auquel il appartient. 6. Formation Un arrêté du Ministre chargé de l’Artisanat et du Ministre chargé de l’enseignement professionnel fixe les conditions de diplôme ou d’expérience professionnelle exigibles pour l’attribution des titres de qualification artisanale. La possession d’un titre de qualification est attestée’ par la délivrance d’une carte professionnelle de maître-artisan, artisan ou compagnon Nul ne peut utiliser le titre d’artisan ou maître-artisan si cette qualité ne lui a pas été reconnue par la commission de qualification prévue à cet effet. Peuvent prétendre au titre de maître-artisan, les chefs d'entreprise artisanale qui remplissent l'une des conditions suivantes :

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1. être titulaire d'un diplôme professionnel équivalent au CAP et justifier d'une expérience professionnelle de cinq (5) ans ;

2. justifier d'une expérience professionnelle de cinq (5) années au moins et satisfaire aux tests professionnels prévus.

Peuvent prétendre au titre d'artisan, les chefs d'entreprise artisanale qui remplissent l'une des conditions suivantes : 1. être titulaire d'un diplôme professionnel équivalent au CAP ; 2. être titulaire d'un certificat de fin d'apprentissage d'une durée minimum de trois (3) ans, sous réserve

du contrôle prévu à l'article 5 ci-dessous, et justifier d'une expérience professionnelle de deux (2) ans au moins ;

3. justifier d'une expérience professionnelle de deux (2) ans au moins et satisfaire aux tests professionnels prévus.

Peuvent prétendre au titre de compagnon, les employés qualifiés qui travaillent dans une entreprise artisanale et qui, remplissent l'une des conditions suivantes : 1. être titulaire d'un diplôme professionnel équivalent au moins au CAP ; 2. être titulaire d'un certificat de fin d'apprentissage d'une durée minimum de trois (3) ans sous réserve

du contrôle prévu. La Chambre de Métiers, en liaison avec les services techniques compétents de l'Etat, organisera des tests professionnels pour les chefs d'entreprise artisanale qui prétendent aux titres de qualification et qui ne sont pas titulaires d'un diplôme professionnel. Le Président de la Chambre de Métiers communiquera un rapport de ces tests à la commission de qualification. Pour toute demande de titre de qualification accompagnée d'un certificat de fin d'apprentissage, la Chambre de Métiers contrôlera les conditions de délivrance de ce certificat et fera un rapport qui sera communiqué à la commission de qualification. Un projet de décret prévoit la dissociation entre la notion d'entreprise artisanale et de titre de qualification, ce qui a pour conséquence de permettre aux petits investisseurs privés de créer une entreprise sans pour autant détenir de titre d'artisan. Toutefois, les Chefs d'entreprise artisanale ayant de réelles compétences techniques sont protégés sur les titres de qualification dont la possession est par ailleurs nécessaire pour être électeur aux Chambres de Métiers. Contrat d’apprentissage Le contrat doit être écrit et doit respecter les règlements de l’Inspection du travail et des Lois sociales. Il doit mentionner les renseignements sur le maître et l’apprenti ; la date et la durée (max. 4 ans) ; les conditions de rémunération, de nourriture et de logement et l’indication de la profession qui sera enseignée. L’apprenti doit avoir au moins 14 ans. L’Office de Main-d’œuvre établit le dossier et remet à l’apprenti une carte d’apprentissage. Une redevance peut être réclamée à l’apprenti suivant les matières d’œuvre utilisées et l’usure de l’outillage. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Selon la FENAPH, « le problème n°1 du développement de l’Artisanat réside dans la formation. L’Etat n’investit pas dans la formation technique et professionnelle. Les investissements sont concentrés sur les lycées qui produisent des chômeurs ». La Direction de l’Apprentissage du METFP estime aussi que l’Etat et les collectivités locales doivent s’investir à fond pour que les artisans puissent s’équiper comme il se doit et pour que les apprentis puissent bénéficier de bourses. Les textes règlementaires sur l’apprentissage, malgré leur grande ancienneté (près de 60 ans), gardent un contenu tout à fait exploitable. La Direction de l’Apprentissage du METFP (qui date de 2007) estime que l’initiative de l’UEMOA en matière de réglementation est une très bonne chose, car « les rudiments du métier » ne suffisent pas à être qualifié ; cela sape la crédibilité du secteur ».

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Cette direction a entamé son programme de reconstruction du processus d’apprentissage et est dans sa phase expérimentale : - elle entend qualifier tous les artisans (apprentis et artisans déjà en exercice) en leur délivrant des

diplômes d’Etat identiques selon 5 niveaux de compétences (le niveau 5 étant le niveau CAP (Certificat d’Aptitude Professionnelle) ;

- elle entend privilégier la formation traditionnelle par apprentissage qui, selon elle, est la meilleure à condition qu’elle soit complétée en technologie et en gestion dans des centres agréés ;

- elle adhère pleinement à la formation par alternance pour privilégier la pratique du métier ; - elle souhaite que l’apprentissage se fasse dans la langue nationale (wolof) ; - elle entend baser toute les qualifications sur des référentiels de métiers, de compétences et de

certification (9 métiers sont actuellement couverts par des référentiels de niveau CAP) ; - elle entend enfin prévoir une qualification spécifique pour les maîtres artisans. Selon la Direction de l’Apprentissage, 400.000 apprentis sont actuellement en exercice et doivent être traités et 750 apprentis sont introduits dans les 9 filières disposant déjà de référentiels. 7. Commercialisation La Direction des Douanes a brossé les principales règles douanières en matière de commercialisation : - déclaration à partir d’une valeur de plus de 200 000 FCFA ; - c’est cette déclaration qui assigne aux produits un régime douanier ; - nomenclature harmonisée internationale (HS) don les 6 premiers chiffres sont identiques à tous les

Etats. Le Sénégal a 10 chiffres actuellement et cette nomenclature peut être complétée par des sous-positions ;

- la nomenclature est tarifaire et statistique ; - il n’y a pas de distinction entre les produits industriels et les produits artisanaux ; - « produits du cru et de l’artisanat » (produits de l’agriculture, de l’élevage et de l’artisanat) :

libéralisation et libre circulation selon la réglementation UEMOA et donc dispense du Certificat d’origine UEMOA ;

- la libre circulation ne s’applique que dans l’espace UEMOA et ne joue pas pour les produits importés hors de la zone UEMOA ;

- en ce qui concerne les foires commerciales dans la zone UEMOA (assimilées à des marchés et non à des salons professionnels), on parle d’ « Admission temporaire » : on laisse les produits entrer et à la sortie, sur le lieu de la foire, on comptabilise les produits sortants ; la différence indique les produits vendus sur lesquels une TVA est appliquée.

En ce qui concerne l’Agence Sénégalaise pour la Promotion des Exportations (ASEPEX), dépendante du Ministère du Commerce, sa mission consiste principalement à accompagner les artisans pour l’exportation de leurs produits. Dans l’exercice de sa mission, l’ASEPEX se dit confrontée à trois problèmes majeurs : - le secteur artisanal est compliqué, non structuré et dominé par des commerçants. Ses organisations

professionnelles sont faibles. Il y a trop d’acteurs et le secteur n’est pas segmenté ; - les produits ne sont pas toujours bien finis ; - l’ASEPËX préfèrerait avoir pour cible les artisans souhaitant gérer leur circuits commerciaux dans la

durabilité, plutôt que les artisans travaillant au coup par coup, au rythme des foires commerciales, « ceux qui partent, qui vendent et qui reviennent ».

Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Selon les Douanes, il y a une distorsion qu’il faudrait régler : certains Etats demandent un Certificat d’origine national, mais dès ce moment cela signifie que les produits rentrent dans les formalités administratives classiques (4 documents : facture + LTA + certificat d’origine + document administratif). Un Etat qui exige un Certificat d’origine crée donc une entrave. Enfin, il serait opportun de bien spécifier, dans une réglementation communautaire sur l’Artisanat, la définition exacte du « produit artisanal ». Selon l’APDA et l’ASEPEX, la réglementation UEMOA relative à la libre circulation des produits artisanaux n’est pas appliquée dans la pratique et les nombreux obstacles non tarifaires (tracasseries douanières, principalement) persistent.

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8. Organisation professionnelle et consulaire Chaque chambre de métiers est divisée en sections : Artisanat de production, Artisanat d'art et Artisanat de service. Chaque chambre de métiers a, dans le cadre de la région considérée, pour attribution : - de tenir le répertoire des entreprises artisanales ; - de tenir le répertoire des artisans et compagnons ; - de délivrer les titres de maître-artisan, artisan et de compagnon ; - de délivrer les cartes professionnelles ; - de favoriser la rentabilité des entreprises, la qualité des produits et des services, des techniques et

des méthodes de production et de commercialisation en suscitant la collaboration entre entreprises et la création de services communs ;

- de favoriser l'expansion du secteur et l'élargissement des débouchés par l'organisation d’expositions ; - de procéder à toute action utile à la solution des problèmes techniques, économiques et sociaux

intéressant le secteur de l'artisanat ; - d'informer les pouvoirs publics et de donner leur avis sur toutes les questions concernant le secteur ; - de susciter la création d'écoles de métiers ou de cours professionnels pour la formation et le

perfectionnement ; - d'inciter à la création de syndicats et groupements professionnels ; - d'assurer, sous réserve des autorisations réglementaires, l'exécution de travaux et l'administration de

services techniques ou d'établissement nécessaires aux intérêts dont elles ont la charge : formation et perfectionnement des artisans, assistance technique), la création et gestion des entreprises artisanales ;

- de favoriser la coopération avec les chambres de métiers étrangères, notamment par des jumelages ; - de mettre en œuvre toute action susceptible d'améliorer ou de renforcer leurs ressources propres. - d'assurer la tenue de permanence dans les localités autres que les chefs lieux de région par

l'ouverture d'antennes artisanales. La Chambre de Métiers est administrée par une Assemblée Générale de 27membres titulaires élus dont 21 chefs d’entreprises et 6 compagnons. L’Assemblée Générale élit son bureau Exécutif tous les 3 ans. La Chambre de Métiers comprend 6 commissions obligatoires: Finances, Formation professionnelle, Foires et expositions, Marchés, Textes et réglementations, Presse et informations. Sont électeurs aux chambres de métiers, les maîtres artisans, artisans et compagnons justifiant de leur qualité par la présentation d'une carte professionnelle d'artisan dont la durée de validité de 2 ans est attestée, et jouissant de leurs doits électoraux. Il existe une liste électorale des chefs d'entreprise et une liste électorale des compagnons. La liste électorale est divisée en trois sections : artisanat de production, artisanat d'art et artisanat de service. Créée par la loi 77-92 de 1977 et régie par le décret N° 91-1191 de 1992, l’Union Nationale des Chambres de Métiers est un établissement public à caractère professionnel placé sous la tutelle du Ministère en charge de l’Artisanat. Elle est chargée d’assurer la coordination des Chambres de Métiers ; synthétiser les propositions des Chambres de Métiers et en assurer la défense auprès de l’Etat ; assurer la représentation des Chambres de Métiers auprès des partenaires nationaux et internationaux s’occupant de la promotion de l’artisanat; aider à la formation et au perfectionnement des artisans et favoriser la coopération avec les Chambres des Métiers étrangères. Ses missions s’exercent en étroite collaboration avec les organisations professionnelles de l’artisanat et les partenaires publics et privés du secteur de l’artisanat tant à l’intérieur qu’a l’extérieur du pays. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Les Chambres de Métiers vivent de maigres dotations et subventions et n’ont aucun moyen pour assurer leur mission. Elles ne peuvent qu’assurer leurs charges minimales de fonctionnement, ce qui provoque le non intérêt des artisans et le taux minime d’adhésions (à peine 50.000, soit environ 4% de la population artisanale). En outre, selon elles, il faut opérer une « rupure » dans la culture d’artisans assistés pour amener peu à peu ces derniers à une auto-organisation optimale. A ce titre, les Chambres de Métiers cherchent à mettre en œuvre des activités utiles aux artisans pouvant en même temps les doter de ressources propres.

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Annexe 5 Aide-mémoire Togo

42 personnes rencontrées et 9 textes exploités 1. Organes institutionnels et cadre référentiel des politiques nationales sectorielles Ministère d’Etat, Ministère de l’Industrie, de l’Artisanat et des Innovations Technologiques (MIAIT) DirectiAon de l’Artisanat (DA) Chambres Régionales de Métiers (CRM) Le Décret de 1984, portant réglementation de l’artisanat au Togo est considéré comme obsolète et ne devrait pas être pris en considération comme seul cadre référentiel. Ce décret donne toutefois des définitions du statut de l’artisan, de l’entreprise artisanale, de l’organisation de l’apprentissage et de la classification des métiers assez acceptables et semblables à ce que l’on trouve dans plusieurs autres pays. Cellule de Coordination CEDEAO/UEMOA : cette cellule, logée au MEF, a le grand l’intérêt d’avoir pour mission le suivi et le contrôle d’application des règlements, directives et recommandations Communautaires. Quand la nécessité s’impose, elle a aussi la responsabilité de revoir, avec les MEF, les budgets nationaux pour que les départements qui ont en charge l’application de ces nouvelles directives soient dotés de moyens financiers suffisants pour les appliquer. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Bien qu’il y ait une réelle empathie vis-à-vis du secteur informel (amortisseur de crise depuis les années 80 et les politiques d’ajustement structurel), on ne veut pas confondre l’Artisanat avec le secteur informel et il faut éviter la tendance vers l’informalité et la fuite des impôts. Le Togo est caractérisé par la caducité de ses textes et l’insuffisance de texte règlementaires actualisés. Cela pourrait être un atout de saisir le processus d’harmonisation du cadre juridique en cours pour réactualiser les textes en parfaite symbiose avec une réglementation communautaire harmonisée. 2. Définition de l’activité artisanale et statut de la profession d’artisan L’activité artisanale n’est pas définie en tant que telle, mais les différentes définitions de la profession existent. L’artisan désigne tout travailleur qui exerce un métier manuel à titre principal, pour son propre compte, qui assure la direction de son entreprise et qui justifie d’une qualification professionnelle obtenue après un apprentissage ou sanctionnée par un diplôme d’enseignement technique et professionnel, de stages d’au moins 1 an et d’un exercice prolongé de son métier auprès d’un artisan ou d’une entreprise artisanale apprécié par une commission ad hoc. Le maître artisan est l’artisan qui répond aux conditions ci-dessus, qui exerce depuis au moins 5 ans et dont l’habileté technique et la qualification professionnelle sont reconnues par une commission ad hoc. L’entreprise artisanale : Etablissement de production, de transformation ou de services, inscrit au Registre des métiers Nombre de salariés : maximum 10 Chiffre d’affaires inférieur ou égal à 10 millions FCFA Charge salariale inférieure ou égale à 5 millions Tenue d’une comptabilité régulière. Affiliation obligatoire à la CNSS. L’apprenti artisan : avoir 15 ans au moins, ayant souscrit par écrit ou verbalement un contrat d’apprentissage auprès d’un maître artisan ou d’un chef d’entreprise artisanale ou toute personne qui suit des cours d’apprentissage de métiers dans des centres de formation professionnelle agréés. Il est interdit à l’artisan et à l’ouvrier artisan de former des apprentis (prévu dans les textes, mais rien dans la pratique). Immatriculation obligatoire au Registre des Métiers. Mention obligatoire sur les factures, lettres, tarifs, documents bancaires, prospectus du n° et du lieu d’immatriculation au registre des métiers (prévu dans les textes, mais rien dans la pratique).

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Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : En ce qui concerne le statut de la profession, il est fortement ancré sur la certification officielle de la qualification dans un système formel, ce qui semble un peu écarter l’artisan traditionnel ou l’artisan rural dont la maîtrise du métier est techniquement et socialement reconnue. Le Ministère chargé du Développement à la base, créé récemment (fin 2008) a une perception encore assez floue de l’artisan et se précoccupe essentiellement de l’appui à des groupements ruraux - fiables, bien organisés et déjà en activité – dans les domaines d’activités productives de revenus et d’insertion professionnelle des jeunes. Indirectement, ce Ministère touche le secteur artisanal mais n’a pas encore de textes régissant ses activités et de stratégie de développement de ce secteur. Quant à la Chambre Consulaire Régionale de l’UEMOA, elle estime que la toute grande majorité des artisans évoluent dans l’informel, que le processus de création d’entreprises est contraignant, long (2 à 3 mois) et coûteux (par ex. 500.000 FCFA pour un capital d’à peine 1 Million FCFA) et que la fiscalité est complexe. Conclusion : l’artisan ne s’inscrit que par opprtunité (principalement pour avoir accès à certains marchés), mais continue d’évoluer dans l’informel, refusant tout système d’encadrement rigide qui est contre sa nature même d’artisan et son esprit créateur. Toute disposition institutionnelle qui enfermerait l’artisan dans un carcan n’aurait pour conséquence que de l’étouffer. Il convient donc de lui proposer un cadre léger et simple, dans lequel il serait valorisé, un impôt unique et très bas, et généraliser les « guichets » uniques qui ont fait leurs preuves ailleurs et qui permettent à l’artisan de s’acquitter de toutes les formalités en un seul endroit et en quelques heures. 3. Classification des métiers 130 métiers répartis en 6 catégories : Alimentation ; Bâtiment ; Bois & ameublement ; Métaux, mécanique, & électricité ; Cuirs, textiles & habillement ; Hygiène, Artisanat d’art & métiers divers. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : La liste des métiers devrait être réactualisée. Les Chambres Régionales de Métiers, selon leurs dires, tiennent à jour un répertoire des artisans sur un logiciel conçu à cet effet (quelque 80.000 artisans à ce jour). 4. Fiscalité Impôt synthétique dénommé Taxe Professionnelle Unique (TPU) pour les artisans et les micro-entreprises du secteur informel en ce qui concerne leurs activités professionnelles à but lucratif. Sont assujettis à la TPU les personnes physiques dont le CA annuel est inférieur à 10 Millions FCFA lorsqu’elles effectuent des opérations de production et/ou de commerce et de 5 millions FCFA lorsqu’elles effectuent des opérations autres que d’achat-revente (prestations de services). Pour ces 2 types d’opérations, la base imposable à la TPU et les tarifs correspondants sont nivelés en 21 catégories selon le CA. Exemples : Production et/ou commerce catégorie 1 CA de 0 à 250 000 FCFA = montant de la taxe de 2 500 ; catégorie 10 CA de 4 000 001 à 4 500 000 FCFA = montant de 67 000 FCFA ; catégorie 21 CA de 9 500 001 à 10 000 000 FCFA = montant de 150 000 FCFA. Prestation de service catégorie 2 CA de 150 001 à 250 000 FCFA = montant de la taxe de 10 000 ; catégorie 19 CA de 4 250 001 à 4 500 000 FCFA = montant de 272 500 FCFA ; catégorie 21 CA de 4 750 001 à 5 000 000 FCFA = montant de 345 000 FCFA. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Le fisc semble bien connaître le secteur de l’artisanat et a une vision plus économique que fiscale (secteur le plus important pour l’économie du pays), ce qui explique la grande simplicité du régime fiscal, adapté pour deux catégories d’artisans. Le fisc estime que le régime fiscal ne doit pas être un casse-tête pour les artisans et ne soit pas de nature à les décourager. Il faut sensibiliser les artisans et c’est à ce titre que la DGI sponsorise des foires commerciales pour mieux se faire connaître.

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Toutefois, on ne comprend pas très bien pourquoi les< prestataires de services paient 3 ou 4 x plus d’impôts que les producteurs/commerçants. Puisque l’artisan n’est pas, par nature, un commerçant, il ne devrait pas relever du droit commercial. La question a été soulevée de le soustraire du Commerce et de la réglementation de l’OHADA, quand il sera répertorié dans les Chambres de Métiers avec une réglementation et un statut fiscal spécifiques, tout en lui laissant la latitude d’opter pour le statut d’une société commerciale ou civile. Seconde question soulevée : adapté le régime fiscal par filière professionnelle. Troisième question soulevée : vu la difficulté et le coût d’appréhension de l’artisan, une solution pourrait être trouvée par une collecte des impôts avec le concours des CRM, moyennant rétribution pour services rendus. Comme le fisc se préoccupe finalement peu de la grande masse des artisans, à l’exception de ceux qui évoluent dans le milieu « industriel » (menuisiers, mécaniciens, maçons, fabricants métalliques, etc.),, la DGI s’est montrée ouverte à toutes ces questions, à condition que l’on respecte toujours une très grande simplicité dans le régime fiscal auquel on assujetti les artisans. Selon la DGI, c’est un secteur qui ne rapporte quasiment rien en matière d’impôts, tellement l’appréhension des artisans est complexe et coûteuse. A ce niveau, déléguer la sensibilisation ainsi que la collecte des impôts à des structures proches du milieu, telles que les CRM, seraient éventuellement une piste intéressante à explorer, avec toute fois des risques importants de déviations et de conflits internes, tellement les artisans sont individualistes et susceptibles quand on leur parle d’impôts. 5. Financement Il existe plusieurs institutions spécialisées dans le crédit aux artisans, notamment la FUCEC (Fédération des Unions de Coopératives d’Epargne et de Crédit) et la CECA (Coopérative d’Epargne et de Crédit des Artisans). A titre d’exemple, la CECA semble être le type d’institution financière dont les artisans ont besoin, car elle est née de la volonté des artisans et la CECA connaît très bien ce secteur : - constituée en 1990, à l’initiative d’un projet de la coopération allemande de promotion de l’artisanat,

avec un capital de 50 Millions FCFA ; - agrément de reconnaissance en 1997, sous la tutelle du MEF ; - 2008 : fin de l’appui de la coopération allemande, passage de 1.500 à près de 6.000 membres,

portefeuille de dépôts de plus de 1 milliard avec quelque 1 200 000 000 FCFA d’encours, taux global de recouvrement de 91%.

La CECA, opérant sur la ville de Lomé et sa périphérie, sous le contrôle de la loi et la surveillance règlementaire de ses organes et auditée chaque année par un cabinet spécialisé, est ouverte à tous les artisans et offre à ses membres 4 types de produits : crédit normal avec épargne nantie de 33%, crédit d’investissement, crédit d’opportunité d’affaires et crédit pour préfinancement de marché avec bon de commande. Les taux d’intérêts sont calculés par mois et sont dégressifs (1,25 à 1,83% suivant le type de crédit). La CECA offre aussi les produits non financiers indispensables liés aux conseils et à la formation et vérifie sur le terrain le sérieux des demandes et la bancabilité des projets. La CECA noue des partenariats avec des banques commerciales telles qu’ECOBANK (refinancement de 100 millions sur 12 mois et opérations de virements et transferts à l’international) et s’est étendue à d’autres services utiles et très rémunérateurs en tant qu’opérateur Western Union. Il existe aussi l’Agence Nationale de Promotion et de Garantie de Financement des PME/PMI (ANPGF), créée en 2006 sous tutelle du MEF et opérationnelle depuis 2008 avec un fonds de 100 Millions FCFA, qui a pour objectifs d’offrir aux PME/PMI des secteurs agricoles et artisanaux (commerce exclus) des services non financiers (renforcement des capacités des promoteurs via des organismes d’appui) et financiers garantie jusqu’à 50% et financement via des institutions financières telles que la BRS). Visite a été faite aussi à la BOAD qui ne fait pas de financement direct mais qui finance le secteur artisanal via des projets et programmes de développement et des établissements financiers qui appuient spécifiquement ce secteur (BRS par ex.). De manière globale, la BOAD dit consacrer de 50% à 66% de ses financements au crédit artisanal, notamment au Sénégal, au Mali, au Bénin et dans d’autres pays. Les projets et programmes financés visent principalement la mise en place de structures de financement, le renforcement des capacités, l’accès aux services financiers, le développement d’activités génératrices de revenus et des fonds de micro-finance.

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Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Même s’il existe parfois des difficultés d’accès au crédit (surtout les crédits d’investissement), des systèmes existent (FUCEC, CECA, BRS entre autres) et les artisans ne rencontrent pas trop de problèmes. L’opportunité d’une société de cautionnement mutuel a été soulevée et a reçu une attention particulière des artisans et des Chambres de Métiers, même si l’idée nécessite une étude approfondie. La CECA, quoique limitée dans son rayon d’action, est une IMF séduisante et qui a fait ses preuves depuis plus de 20 ans : elle connaît parfaitement le milieu artisanal et toutes ses complexités. Les conditions d’adhésion sont simples : pièce d’identité, 2 photos et 15.000 FCFA (droits d’adhésion 3.000, obtention des statuts et règlement intér. 2.000, part sociale 5.000 et dépôt minimum 5.000). Les locaux d’accueil sont conçus de telle manière qu’ils n’intimident pas les artisans, ce qui est rarement le cas dans les grandes banques commerciales. Les rémunérations de l’épargne sont attractives (3,5% dépôts à vue et 4,5 à 5% dépôts à terme). Les produits financiers sont bien adaptés et incluent les crédits sociaux urgents. L’octroi des crédits est rapide, généralement dans les 48 heures et parfois même, séance tenante pour des crédits urgents. Les taux d’intérêts, oscillant globalement de 11 à 17% par an, pouvant même aller jusqu’à 22% pour des crédits fonds de roulement, sont considérés par les responsables de la CECA comme tout à fait acceptables. L’ANPGF, créée sur le modèle sénégalais, est encore jeune, n’a pas encore fait ses preuves et les artisans ne font pas encore partie de ses publics-cibles. En ce qui concerne la BOAD, elle insiste sur un point important : si l’on veut aider efficacement l’artisan, « il ne faut pas chercher la masse, car ce serait la meilleure façon de déchirer le secteur ». Il faut au contraire viser l’organisation et la modernisation et considérer avant tout l’artisan dans son statut de maître artisan et surtout d’entrepreneur. 6. Formation Le projet de code spécifique sur l’apprentissage au Togo (décembre 2008) prévoit ce qui suit : - mode de formation assuré en milieu professionnel, ayant pour objectif de donner aux jeunes une

formation générale théorique et un savoir-faire pratique, leur permettant d’acquérir une qualification professionnelle ;

- âge requis : 15 ans au moins, ou 14 ans pour les non scolarisés, avec alphabétisation fonctionnelle obligatoire ;

- durée de l’apprentissage : 2 à 4 ans suivant les corps de métiers ; - nul ne peut recevoir d’apprentis s’il n’est pas titulaire d’une carte de « maître d’apprentissage »

délivrée par le Ministère en charge de la formation professionnelle (qui peut solliciter l’organisation professionnelle concernée ou la DA pour la détermination des critères de délivrance de la carte) ;

- encadrement technique, pédagogique et administratif par des « conseillers d’apprentissage » et de formation professionnelle ;

- toute personne qui forme un apprenti est soumis aux obligations attachées à la qualité d’employeur ; - contrat d’apprentissage, écrit en français, conclu entre l’entreprise d’accueil ou le « maître

d’apprentissage » et l’apprenti ou son représentant légal, établi selon un modèle de contrat-type (contrat de travail de type particulier). Le contrat est exempt de droit de timbre et d’enregistrement. Il prévoit une allocation d’apprentissage à partir du 13ème mois, qui ne peut être inférieure à 50% du SMIG ou 25% la 1ère année, 50% la 2ème année et 100% la 3ème année ;

- le maître est tenu de présenter l’apprenti à l’examen correspondant à la spécialisation et à la qualification prévues au contrat : Certificat de Fin d’Apprentissage (CFA) ou Certificat de Qualification Professionnelle (CQP), organisé par le Ministère en charge de la formation professionnelle ;

- les frais d’apprentissage (signature, inscription, assurance, formation, examen) varient de 57 000 à 100 000 FCFA pour toute la durée de l’apprentissage suivant les 32 métiers répertoriés.

Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : 15 centres officiels actuellement ouverts pour 32 métiers (Centres Régionaux d’Enseignement Technique et de Formation Professionnelle (CRETFP), sans compter les centres privés. La formation par alternance est seulement organisée dans le domaine industriel (menuiserie, mécanique, maçonnerie).

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Les nouvelles règlementations, notamment en matière d’apprentissage, semblent contraignantes mais elles sont destinées, selon le METFP, à sortir du système traditionnel où les abus étaient nombreux. Cela provoque par conséquent une certaine réticence des maîtres artisans qui se voient retirer ainsi des prérogatives importantes qui leur étaient autrefois dévolues, ce qui ne les pousse pas à adhérer massivement au nouveau processus de certification.. La Direction du Travail (METS) regrette que l’artisanat souffre d’une dispersion de ses prérogatives et d’une instabilité d’appartenance aux départements ministértiels et se dit un peu marginalisée dans le processus d’apprentissage, alors qu’elle est intervient étroitement dans le contrôle des dispositions d’emploi et du respect des lois sociales (durée, repos, hygiène, sécurité, etc.) et qu’elle est présente dans toutes les Régions. Elle estime que chaque institution doit exercer les attributions qui sont les siennes (METFP, METS et CRM). 7. Commercialisation Rien de spécifique en matière de commercialisation. Le Ministère chargé du Commerce semble peu préoccupé par la commercialisation et l’export des produits artisanaux. Le Village Artisanal de Lomé, évoluant dans le giron du Musée National et sous la tutelle du MCC, a pour principal objectif la préservation et la promotion de la culture togolaise dans son artisanat traditionnel. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Selon les directions du Commerce, c’est l’UEMOA qui devrait plus impulser les foires et expositions pour promouvoir et booster la commercialisation des produits artisanaux, car les artisans sont trop individualistes et plus enclins à gérer des conflits internes que des actions communes de promotion. Une idée intéressante a été émise par la mission devant le Conservateur du Musée, Directeur du Village Artisanal, et l’Attaché de cabinet du Ministre de la Culture, concernant la loi québécoise, appelée communément « Loi 1% » et relative à la Politique de l'intégration des arts à l'architecture et aux bâtiments. Un document d’information a été communiqué à cet effet (voir annexe). 8. Organisation professionnelle et consulaire Dans chaque Région et dans la Commune de Lomé, il est créé une Chambre Régionale de Métiers (6 Chambres Régionales au total), établissement public à caractère professionnel, dotés de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Un Conseil permanent des CRM, composé des présidents des CRM, a son siège à Lomé et se réunit au moins 2 fois par an. Les CRM ont pour mission de contribuer au développement, à la modernisation et à la structuration du secteur, de représenter les intérêts des artisans, d’organiser des circuits commerciaux, d’organiser l’apprentissage et la formation professionnelle, d’organiser les examens de graduation, de délivrer des diplômes et de tenir le répertoire des métiers. En tant qu’organe consultatif, elles sont consultées par le gouvernement et participent à la définition et à la mise en œuvre de la politique nationale de l’artisanat. Les CRM sont constituées des organes suivants : assemblée générale, bureau exécutif et 5 commissions spécialisées permanentes. Le régime électoral est sensiblemnt le même qu’en Côte d’Ivoire Les membres de l’AG sont élus par leurs pairs au sein des catégories professionnelles pour un mandat de 3 ans renouvelable. La présidence du Conseil Permanent des Chambres est tournante. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : La nécessité de structurer le secteur est une priorité nationale. Selon les CRM, l’informel est partout, dans tous les secteurs, organisés ou non, et il convient de soustraire l’artisanat professionnel de cette informalité pour le structurer vers le haut. Les CRM affirment avoir déjà réalisé beaucoup pour le secteur artisanal, et notamment l’identification des artisans dans des registres suivant un logiciel conçu à cet effet (quelque 80.000 artisans à ce jour. Malheureusement, elles n’ont en aucune manière les moyens financiers suffisants pour se doter de locaux fonctionnels, d’un secrétariat exécutif de niveau très professionnel et s’acquiter ainsi des tâches et responsabilités qui leur sont confiées. Les dotations de l’Etat s’amenuisent chaque année et les artisans qui paient leurs cotisations sont rares. Sans ressources, il est évident que les CRM ne pourront pas fonctionner correctement, même si le règlement communautaire des activités de l’artisanat venait à être adopté par l’UEMOA.

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Une piste intéressante pour doter les CRM des moyens financiers qui leur sont indispensables, serait d’accélérer les négociations en cours pour que la taxe para-fiscale, perçue depuis toujours par les Chambres de Commerce, d’Industrie, d’Artisanat et d’Agriculture, fasse l’objet d’une clé de répartition équitable au bénéfice des secteurs qui se sont détachés de la chambre consulaire commune et qui ont leur propre chambre consulaire telle que les CRM.

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Annexe 6 Etats Organes institutionnels et cadre référentiel de politique nationale sectorielle Bénin Ministère de l’Artisanat et Tourisme (MAT)

Direction de l’Artisanat et des Organisations Professionnelles (DAOP) Chambres Interdépartementales de Métiers (CIM) Union des Chambres Interdépartementales de Métiers du Bénin (UCIMB) La « Politique nationale de développement de l’artisanat au Bénin » a l’originalité de mettre l’accent sur une vision préalable à long terme qui consiste à avoir « un secteur bien organisé où opèrent des entreprises artisanales compétitives qui contribuent notablement, par la valorisation du patrimoine national, à la prospérité de l’économie nationale et au bien-être social de l’artisan et du béninois, dans un pays uni et de paix ». Partant de cette vision, la PNDA énonce clairement et de façon cohérente ses principes, ses orientations et ses objectifs, lesquels sont fortement orientés sur : - la transmission du savoir-faire, la maîtrise des technologies et la compétitivité ; - la valorisation des matières premières locales et du patrimoine culturel ; - l’égalité des sexes ; - la discipline des partenaires et la concertation des acteurs ; - la responsabilisation et l’auto-organisation des artisans ; - la valorisation de l’apprentissage, la promotion de l’emploi ; - les mécanismes d’autofinancement, le désarmement fiscal et la protection sociale

des artisans. La PNDA insiste, dans ses conclusions et recommandations, sur l’illusion que donne une richesse nationale basée sur les recettes fiscales et douanières, car cette richesse ne peut en rien enrayer les poches de la pauvreté. A ce titre, il est demandé à l’Etat d’abandonner leur mental contre-performant et de soutenir les artisans dans un cadre motivant, adéquat et valorisant. Aux artisans, il est demandé d’abandonner leurs mésententes, leurs divisions pour assumer leurs responsabilités et s’organiser dans une même ambition de réussite. Aux partenaires, il est demandé, malgré la diversité de leurs stratégies et domaines d’intervention de toujours privilégier l’entente entre les artisans dans l’unité et la cohérence de la PNDA. Aucune mention n’a été faite sur le Centre de promotion de l’artisanat, créé par décret en 1987, ayant pour mission principale de favoriser l’auto-organisation du secteur, la qualité et la commercialisation des produits. Aucune mention n’a été faite sur le Conseil supérieur de l’artisanat, structure consultative créée par décret en 1990, ayant pour mission de coordonner les activités de promotion du secteur et d’organisation des artisans. Le Code de l’Artisanat de 2001 définit, en détail et en termes simples, l’activité artisanale, la notion d’artisan, les conditions d’exercice, ainsi que le contrôle, les infractions et les sanctions. En 2003 et 2004, ont été créés les Chambres Interdépartementales de Métiers (CIM) et leur Union nationale (UCIMB), ont été approuvés les statuts de ces chambres et la nomenclature des métiers. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Le paysage économique du Bénin est largement dominé par les entreprises artisanales ; Ces dernières sont omniprésentes. Le Code de l’Artisanat, contraignant sur le plan des autorisations d’exercer et sur le plan des sanctions, n’est cependant pas suffisamment adapté au contexte, ce qui peut expliquer en partie la non application généralisée des textes. De nombreux textes règlementent le secteur, mais peu sont d’application, sauf en ce qui concerne le dispositif de formation technique et professionnelle. Pour que l’application des règlements régissant le secteur et la profession soient

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effectivement appliqués, trois conditions doivent être réunies simultanément : - la réglementation doit être adaptée au contexte social et économique de la

profession, ce qui n’est pas souvent le cas ; - les directions de l’Artisanat doivent résolument s’engager dans des actions

exemplaires, notamment sur le plan de la valorisation de l’artisanat (visibilité publique dans les espaces et édifices publics : mobilier, décoration, intégrations architecturales, etc.). Les institutions publiques qui ont en charge ce secteur doivent y croire et convaincre l’opinion publique et les partenaires ;

- l’attribution de marchés publics et autres commandes de produits typiquement artisanaux octroyés d’office au secteur constitueraient en soi des mesures incitatives déjà suffisantes pour provoquer l’adhésion des artisans et l’application volontariste d’une réglementation.

Burkina Faso

Ministère du Commerce, de la Promotion de l’Entreprise et de l’Artisanat (MCPEA) Direction Générale de l’Artisanat (DGA) Chambre des Métiers de l’Artisanat du Burkina Faso (CMA-BF) (créée, mais non mise en place) Commission Nationale pour la Promotion de l’Artisanat (CNPA). Décret n° 94-302/MICM/METSS du 28 juillet 1994 portant Création et Arrêté n° 94-167/MICM/METSS du 1er décembre 1994 portant Composition et fonctionnement de la CNPA. Organe consultatif, composé de représentants de l’administration, des structures d’appui et des représentants d’artisans, donnant son avis sur l’organisation des métiers aux plans national et régional, l’organisation et le suivi du répertoire des métiers, la structuration de la profession d’artisan en corps de métiers et toute activité de promotion de l’artisanat. Stratégie de promotion de l’artisanat au Burkina Faso. Décret n° 99-506/PRES/PM/MCIA du 30 décembre 1999. Compte tenu de la place prépondérante qu’occupe l’artisanat dans le secteur informel, la stratégie vise à inciter l’auto-organisation des artisans, améliorer l’environnement juridique et fiscal du secteur de l’artisanat, faciliter l’accès des artisans au crédit, encourager l’exportation des produits et moderniser les techniques de production. Lettre de politique de développement du secteur privé au Burkina Faso. Décret n° 2002-494/PRES/PM/MCPEA du 13 novembre 2002. Elle a pour objet de présenter le programme de réformes du gouvernement pour soutenir la stratégie de réduction de la pauvreté. Les grands axes ont trait à l’amélioration de l’environnement juridique des affaires, au désengagement de l’Etat, au renforcement des capacités des entreprises, au développement des institutions d’appui au secteur privé, au développement des secteurs agricoles, agro-industriels et de l’élevage, au financement du secteur privé, au développement des infrastructures ainsi qu’à la création et la sauvegarde des emplois. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : De manière générale, les artisans sont caractérisés par très grande méconnaissance des textes existants.La plupart des textes sont constitués de décrets et d’arrêtés, mais il n’y a pas une loi qui règlemente le secteur de l’artisanat de façon autonome, ce qui occasionne une insuffisance dans l’application des textes, voire une inapplication. Les textes régissant le secteur sont éparses, parfois obsolètes et non suivis d’arrêtés d’application, ne couvrent pas tous les domaines de l’Artisanat, ne permettent pas aux structures en charge de l’artisanat d’être efficaces et, par voie de conséquence, ne favorisent pas le développement et la performance du secteur. Le flou persiste encore entre le petit commerce et l’artisanat, le mode de propriété de l’entreprise artisanale n’est pas clair et les métiers artisanaux à risques ne sont pas règlementés. Ce qui fragilise aussi le secteur, c’est la grande diversité des intervenants, avec des

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méthodes et des procédures différentes, ce qui occasionne beaucoup de doublons. Il serait utile d’avoir un véritable Code de l’Artisanat qui déclinerait tous les aspects relatifs au secteur et un point focal qui assurerait la transversalité du secteur de l’artisanat avec les différents départements concernés. En ce qui concerne l’harmonisation du cadre règlementaire UEMOA, ci-dessous les observations de la DGA : - étape importante pour la mise en œuvre des différentes politiques, la levée des

disparités et la réalisation d’un marché commun dans l’espece UEMOA ; - nécessité de sauvegarder des prérogatives nationales liées au principe de

souveraineté des Etats et de subsidiarité (la communauté intervient seulement si les objectifs de l’action envisagée ne peuvent être réalisés de manière satisfaisante par les Etats membres et devraient donc l’être par la communauté (ex. : la formation professionnellene devrait apparaître que dans ses grands points, car le niveau de formation n’est pas le même dans tous les Etats ; la fiscalité ne devrait pas faire partie de la politique d’harmonisation, car chaque pays est souverain dans sa politique fiscale interne, et si harmonisation devait quand même se faire elle devrait être inscrite dans une politique d’harmonisation fiscale au sein de l’UEMOA ; la réglementation sociale aussi ne devrait pas faire partie de l’harmonisation car chaque pays est souverain en matière de relations de travail sur son territoire ;

- le processus de réglementation de l’Artisanat n’est pas très avancé au niveau des Etats et rares sont les pays qui disposent d’une loi-type sur l’Artisanat. Il faut donc être prudent, car l’harmonisation des législations suppose l’existence d’une législation dans chaque Etat ;

- l’harmonisation va sans conteste contribuer à professionnaliser le statut d’artisan et organiser le secteur ;

- critères d’harmonisation : retenir les législations qui conviennent le mieux.

Côte d’Ivoire

Ministère du Tourisme et de l’Artisanat (MTA) Direction de l’Artisanat, de l’Encadrement et de la Modernisation du Secteur Informel (DAEMSI) Chambre Nationale des Métiers de Côte d’Ivoire (CNMCI) La Côte d’Ivoire a doté le secteur artisanal d’un cadre institutionnel assez complet dont il manque encore le Code de l’Artisanat (dont le projet a été finalisé et doit encore faire l’objet d’un acte juridique). Ce cadre institutionnel se veut tant national que sous-régional et régional et les recommandations de l’UEMOA et de la CEDEAO ont été adoptées dans cet objectif. Une structuration pyramidale du secteur a été faite pour pallier ses déficits d’organisation à la base : Organisations professionnelles d’artisans > Fédération Nationale des Artisans Professionnels > Chambre Nationale de Métiers > Direction de l’Artisanat, de l’Encadrement et de la Modernisation du Secteur Informel > Ministère du Tourisme et de l’Artisanat. La promotion de l’artisanat bénéficie de structures intermédiaires, telles que l’APEX-CI, l’OPDENTCI et le projet CINOTEX-CRAFT. Décret n° 2006-51 du 22 mars 2006, portant Organisation du Ministère du Tourisme et de l’Artisanat et les attributions de la Direction de l’Artisanat et de l’Encadrement du Secteur informel. Les cadres institutionnels et les acteurs du secteur connaissent très bien les textes, les maîtrisent et ont une très bonne vision de l’ancrage du secteur dans une politique communautaire. L’artisanat occupe une position particulière dans l’économie ivoirienne. Il est apparu tardivement comme un secteur prioritaire, ce qui explique son rattachement successif à plusieurs ministères différents : Commerce, Transport, Environnement, Enseignement technique, Industrie, Tourisme. Il est transversal aux secteurs économiques que sont l’industrie, le commerce, les services et le bâtiment.

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Cela étant, l’artisanat a maintenant reçu ses lettres de noblesse, vu son importance socio-économique (25% de la population active) et ses atouts majeurs en période de crise et de pauvreté. A tous ces titres, la DAEMSI a pour mission d’élaborer un cadre institutionnel et règlementaire régissant le secteur de l’artisanat, d’établir les statistiques nécessaires au Système d’Information Régional de l’Artisanat (SIRA), de créer une nomenclature des métiers et de promouvoir toute étude ou action destinée à promouvoir le secteur. Le secteur informel, il est considéré comme licite et est caractérisé comme suit : - activités individuelles ou collectives, produisant des biens et des services à la

satisfaction des consommateurs économiquement faibles ; - entreprises familiales ou informelles de personnes travaillant pour leur propre

compte ou entreprises collectives appelées micro-entreprises d’employeurs informels ;

- sans agrément de l’autorité locale, sans inscription au registre du commerce et sans cadre fonctionnel ;

- de petite taille (10 employés maximum) et de faibles taux d’investissement et chiffres d’affaires ;

- de faible productivité, de faible qualité de produits, d’accès difficile au crédit et de faible niveau d’éducation des patrons.

Ce secteur informel, très présent dans la santé, l’éducation, l’agriculture, la communication, les services de proximité et l’artisanat, continuera durablement à occuper une part importante de la population active. Il convient donc de l’encadrer et de renforcer ses capacités à s’organiser pour qu’il tende progressivement à se moderniser et à rejoindre le secteur formel. Décret n° 2001-426 du 18 juillet 2001, portant Attributions, organisation, fonctionnement et Régime électoral de la Chambre Nationale de Métiers. La Chambre Nationale des Métiers a spécifiquement pour mission de contribuer à l’organisation et à la modernisation des métiers de l’artisanat (groupements professionnels, gestion des entreprises, qualité et commercialisation des produits, équipements et infrastructures, formation professionnelle, informations économiques et suivi statistique). Projet de loi portant Code de l’Artisanat. Le projet de loi portant Code de l’Artisanat rappelle les principes directeurs de la politique nationale de l’artisanat relative à la libre entreprise, au partenariat entre le secteur privé et l’Etat, à la compétitivité et à la qualité des produits, à la lutte contre la pauvreté et à l’intégration des démarches et des activités dans l’espace UEMOA et CEDEAO. Ce projet de loi fixe aussi les dispositions générales applicables au secteur, le cadre institutionnel, le statut des opérateurs économiques, la définition des activités, le dispositif de formation, les avantages financiers, fiscaux, sociaux et commerciaux, la protection, le contrôle et les sanctions. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : La Côte d’Ivoire, ayant longtemps accordé une grande importance à son tissu industriel, ne considérait l’artisanat que sous sa forme culturelle et artistique. Pour le reste, les petits métiers et les activités informelles étaient considérées comme dépendantes du secteur agricole. Cela explique que l’Artisanat a régulièrement changé de tutelle ; mais fort heureusement, les techniciens sont restés. La crise économique qui perdure depuis 1980 et qui s’est doublée d’une crise politico-militaire a entraîné une pauvreté grandissante, entraînant de nombreux licenciements de personnes très qualifiées. Cette situation a révélé toute l’importance du secteur artisanal dans la vie socio-économique du pays. Ce secteur refuge permet à un gand nombre de citadins, de déplacés de guerre et de déflatés des entreprises modernes de subsister dans l’auto-emploi. La Côte d’Ivoire se trouve maintenant confrontée à un secteur artisanal dont 80 à 90 % évolue dans l’informel et qui doit se moderniser dans

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ce nouveau type d’économie sociale et de proximité. Aucune loi ne régit encore ce secteur et la Côte d’Ivoire, s’inspirant de ce que font d’autres pays dans ce domaine, met progressivement en place un Code de l’Artisanat et une réglementation adaptée. La Côte d’Ivoire est très demanderesse d’une réglementation harmonisée, car elle peut faciliter les échanges et surtout donner une force plus exécutoire aux textes et règlements. Cela étant, cette harmonisation doit agir sur la qualité et l’organisation du secteur et, d’une manière plus générale, la place de l’Artisanat au sein de la Commission de l’UEMOA devrait avoir une importance beaucoup plus significative, ce qui est loin d’être le cas actuellement.

Guinée Bissau

Ministère du Tourisme et de l’Artisanat (Ministerio do Turismo e Artesanato) Direction Générale de l’Artisanat Pas de document de politique nationale, pas de textes régissant le secteur de l’Artisanat, pas de définitions des concepts-clés de l’artisanat, pas de classification des métiers, pas de recensement, pas d’idée sur l’impact réel du secteur sur l’économie nationale. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Le Ministère chargé de l’Artisanat, la Direction Générale de l’Artisanat et les représentants de la Chambre de Métiers rencontrés estiment que le secteur de l’artisanat bissau-guinéen est encore embryonnaire et disent ne disposer d’aucun texte règlementaire régissant les activités du secteur. Ils estiment par ailleurs que l’artisanat bissau-guinéen est riche, a beaucoup de potentiel et en même temps beaucoup de problèmes : pas d’espaces de production adaptés, pas d’organisation pour l’accès au crédit et la participation à des foires commerciales, pas de centre multifonctionnel pour la formation dans plusieurs filières, pas d’organisation professionnelle par corps de métiers, pas de règlementation de l’apprentissage et pas de régime fiscal particulier. La Guinée Bissau, en l’absence de réglementation nationale, compte beaucoup sur une réglementation communautaire qu’elle entend adapter et appliquer pour développer son secteur de l’Artisanat et, en attendant, semble vouloir s’inspirer de la politique nationale de son voisin, la Guinée Conakry, bien que le pays soit beaucoup plus tourné économiquement vers le Sénégal (à cause de la monnaie commune et des axes routiers, aux dires des Directions des Impôts et des Douanes). Selon le Représentant du Bureau de l’UEMOA, la Guinée Bissau vit depuis plus de 10 ans une crise politico-militaire qui a complètement désorganisé le pays et, selon l’ancien Directeur du Tourisme et de l’Artisanat, le secteur de l’Artisanat n’a, forcément, jamais été une priorité. Souhaits de la Direction Générale de l’Artisanat : - organiser une journée nationale pour les artisans ; - mettre sur pied une commission interministérielle de l’Artisanat (le secteur est

transversal) ; - organiser un recensement général des artisans et identifier leurs problèmes de

formation/perfectionnement ; - créer un centre-pilote à l’extérieur de la ville (à l’image du Village Artisanal de

Wadata à Niamey qu’ils ont visité) pour offrir aux artisans les conditions psychologiques et matérielles favorables à leur développement.

Le Ministère du Tourisme et de l’Artisanat dispose d’un site Web : www.minturgb-gov.com

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Mali Ministère de l’Artisanat et du Tourisme (MAT) Centre National de Promotion de l’Artisanat (CNPA) Assemblée Permanente des Chambres de Métiers (APCM) Conscient du rôle prépondérant de l’artisanat dans l’économie nationale, le gouvernement malien voit, dans ce secteur, les enjeux suivants : - un secteur organisé et structuré appelé à être un puissant levier dans la lutte contre

la pauvreté à travers la création d’emploi et de revenus ; - une base solide pour le développement industriel ; - un soutien au développement du tourisme ; - une amélioration du climat des affaires, grâce à un cadre règlementaire et fiscal

favorable ; - une exploitation des potentialités des acteurs et des institutions, grâce à la formation

professionnelle et au renforcement des capacités; - une contribution à la préservation des ressources environnementales ; - une contribution à la protection sociale des artisans.

Depuis 1995, le Gouvernement du Mali a mis en place un cadre législatif et institutionnel pour le développement de l’artisanat, avec la création du Centre National de la Promotion de l’Artisanat, l’instauration d’un Code de l’Artisanat et la création des Chambres de Métiers, le régime fiscal spécifique à l’artisanat dénommé "Contribution du Secteur de l’Artisanat" et la fixation d’un taux de ristourne réparti entre les Chambres de métiers des collectivités territoriales, la Conférence régionale des chambres de métiers et l’Assemblée permanente des chambres de métiers. Le Centre National de Promotion de l'Artisanat, créé en 1995, puis restructuré en 2003, a pour mission d'élaborer et de mettre en oeuvre la politique nationale en matière d'artisanat. Son directeur est nommé par décret pris en Conseil des Ministres, sur proposition du Ministre chargé de l’Artisanat. Le CNPA joue le rôle dévolu aux directions de l’artisanat des autres Etats de l’UEMOA, sans pour autant en avoir toutes les prérogatives. Le CNPA comporte une Division formation, une Division promotion et une Division études, recherches et développement. Il dispose aussi d'un centre de documentation et d'informatique et d'une cellule technique chargé du Système d'Information Régional sur l'Artisanat. Il est représenté dans les Régions par des Centres Régionaux de Promotion de l’Artisanat (CRPA), dont quatre existent à ce jour : Ségou, Mopti, Sikasso et Kayes. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Un nombre très important de partenaires, de projets et de programmes de coopération se sont inscrits dans la politique nationale de développement de l’Artisanat au Mali, laquelle entend sortir l’Artisanat de l’informel et en faire un véritable pôle de croissance. Cela étant, le MAT estime que la définition des notions et des concepts de l’Artisanat n’est pas encore claire (l’’artisanat est toujours perçu sous son angle « artisanat d’art » lié au tourisme et non sous son angle « métiers » lié à l’emploi) et le CNPA estime pour sa part que les structures techniques d’encadrement et les organisations professionnelles ne sont pas encore suffisamment formées, faute de moyens. Elle estime aussi qu’il y a superposition de textes règlementaires et similitude des rôles des Chambres de Métiers et du CNPA. La FNAM estime pourtant que les textes sont clairs, mais que ce sont les politiques qui ne s’y retrouvent pas (à cause de confusions dans les interprétations) et qui ne parviennent pas à appuyer le secteur de manière visible. Quant au Ministre en charge de l’Artisanat, il donne une importance toute particulière aux points suivants : - l’harmonisation doit se faire autour des corps de métiers (éléments mobilisateurs du

secteur) ; - la formation professionnelle et technique n’est pas adaptée ; - l’encadrement institutionnel, actuellement éclaté entre trois ministères au moins,

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devrait être recentré sur un Ministère de l’Artisanat à part entière, compte tenu des enjeux économiques du secteur.

En conclusion, une réglementation communautaire s’impose, à condition qu’elle soit légère et qu’elle respecte les structures faîtières. Il est impératif que les textes soient relus, révisés et adaptés à la réalité. A ce titre, la Direction Générale des Impôts estime qu’il est impératif que le secteur artisanal soit bien règlementé, compte tenu des arguments suivants : - c’est le seul créneau où les Etats peuvent avoir des avantages comparatifs

significatifs ; - le secteur de l’Artisanat est un des plus grands pourvoyeurs d’emplois ; - l’UEMOA a déjà commencé à harmoniser la fiscalité et le code des investissements.

Niger Ministère du Tourisme et de l’Artisanat (MTA) Direction de la Promotion de l’Artisanat (DPA) Ordonnance n° 92-026 du 7 juillet 1992, portant Orientation de la Politique nationale sur le secteur de l’Artisanat + Actualisation suite à l’évaluation de la PNDA intitulée « Programme prioritaire de développement de la micro et petite entreprise artisanale » de 2006 et non encore officialisée. Le dernier Programme prioritaire de développement de la micro et petite entreprise artisanale révèle que, « quelque que soit le groupe considéré, les MPEA présentent les mêmes caractéristiques : fragiles car non dotées des attributs de la propriété privée, évoluant dans un environnement fiscal et commercial peu favorable et dotée d’une organisation peu propice ». L’objectif est de rendre l’environnement plus adapté et plus incitatif au développement de la micro et petite entreprise artisanale, dont le secteur informel montre une résistance à s’inscrire à court terme dans un cadre moderne. La Politique Nationale de Développement de l’Artisanat (PNDA) met l’accent sur un développement endogène basé sur les ressources naturelles, matérielles et humaines et les activités ayant un effet positif sur la balance commerciale. La PNDA prend en compte le développement du secteur privé qui doit permettre, dans une concurrence libre et loyale, une mutation de la micro et petite entreprise artisanale vers une entreprise « normale » dotée de tous les attributs de la propriété privée. La PNDA actualisée donne les grands axes de ses orientations en matière de fiscalité adaptée, de formation orientée sur l’innovation, la création de MPEA par les jeunes et la formation continue, de financement orienté sur l’accès au micro-crédit et le marketing, d’approvisionnement et de commercialisation, ainsi que des mécanismes institutionnels orientés sur le renforcement des OPA, des structures techniques d’encadrement et du système d’information régional Arrêté n° 00019/MT/A/DPA du 14 avril 2003, portant Création, attributions, composition et organisation du Comité National de Coordination (CNC) du Système d’Information Régional sur l’Artisanat au Niger (SIRA-NE) et Arrêté n° 00021/MTA/DPA du 23 avril 2003, portant Création et attributions d’une Cellule technique du Système d’Information Régional sur l’Artisanat au Niger (SIRA-NE). Le Comité National de Coordination (CNC) du SIRA-NE, rattaché à la DPA, a pour objectif de renforcer la concertation entres les partenaires de l’Artisanat et d’assurer la mise en lace et le fonctionnement du système d’information sur l’artisanat au niveau national. La Cellule Technique du CNC est spécifiquement chargée de la collecte, du traitement et de la diffusion des données statistiques et des informations sur l’Artisanat. Décret n° 2005-028/PRN/MT/A du 18 février 2005, déterminant les Attributions du Ministre du Tourisme et de l’Artisanat et Arrêté n° 00025/MT/A/DPA du 1er juin 2006, portant Attributions et organisation de la Direction de la Promotion de l’Artisanat. La DPA participe à la définition des politiques nationales, met en œuvre ces politiques, participe à l’élaboration des programmes, projets et dossiers d’études pour le développement du secteur, prépare les projets de textes règlementaires et législatifs,

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participe à la coordination et au suivi-évaluation des actions, assure la mise en place et la gestion d’un système d’information, contrôle l’exercice des activités des organisations professionnelles et gère les relations avec les organismes nationaux et internationaux. La DPA est assistée de 3 divisions : Réglementation et Information (DRI), Encadrement-Suivi-Evaluation (DESE) et Promotion Commerciale (DPC). Arrêté n° 00022/MTA/DPA du 24 mai 2005, portant Révision de l’Arrêté n° 0012/MT/A/DPA du 28 juillet 1998 et portant Attributions, composition et organisation du Comité de Pilotage pour la mise en œuvre de la Politique Nationale de Développement de l’Artisanat (PNDA). Le Comité de pilotage, composé du Ministère chargé de l’Artisanat et des ministères techniques, institutions et structures d’appui intervenant dans le secteur, a pour attribution de conduire la PNDA, de veiller à son articulation dans les stratégies et politiques nationales, de l’évaluer et de l’actualiser périodiquement et de suivre et piloter les l’exécution des projets d’appui sous tutelle du Ministère chargé de l’Artisanat. Le Comité de pilotage est constitué d’un comité permanent et de 5 groupes thématiques : commercialisation ; formation, apprentissage et technologies ; mécanismes institutionnels, financement et fiscalité. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Les textes existent et semblent assez bien connus, mais il y a un fossé entre la loi et son application et entre les différentes composantes du secteur de l’artisanat (entreprise moderne, artisanat traditionnel et secteur informel).

Sénégal Ministère de l’Artisanat, du Tourisme et des Relations avec le Secteur Privé et le Secteur Informel (MATRSPSI) Direction de l’Artisanat (DA) Agence pour la Promotion et le Développement de l'Artisanat (APDA) Union Nationale des Chambres de Métiers (UNCM) L’artisanat sénégalais (1.200.000 personnes : 300.000 artisans, 200.000 apprentis et 122.902 entreprises artisanales), est représenté par 11 Chambres de Métiers (une par région) et représente 18% de la population active. La lettre de politique de développement du secteur de l’artisanat insiste plus sur le développement du secteur que sur sa promotion, l’objectif étant avant tout de renforcer l’organisation des acteurs (CM et OPA) et créer un cadre et un environnement institutionnel, législatif et règlementaire. Viennent ensuite les aspects relatifs au développement de l’information, à l’amélioration du système de formation- apprentissage- perfectionnement, à l’amélioration de la commercialisation des produits et à l’amélioration du système de financement. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Selon le DA, l’appellation du Ministère contient le concept de l’informel, car le Sénégal connaît beaucoup de problèmes avec les petits commerçants ambulants. L’intention principale de la DA est de toiletter et d’actualiser les textes règlementaires pour créer un environnement et un cadre institutionnel qui puissent véritablement « booster » le secteur artisanal. Cette intention est visible dans le contenu de la Lettre de politique nationale. La DA, revendiquant être à l’origine du Programme Communautaire en matière d’Artisanat, estime que l’UEMOA tarde à proposer une réglementation harmonisée du secteur et qu’il faut privilégier les Etats comme le Sénégal qui se sont concertés et dont la politique de l’artisanat est adjugée et déjà règlementée. Toujours selon la DA, une réglementation communautaire n’aura aucune chance d’aboutir si elle n’est pas claire, simple et adaptée au contexte (réglementation dans laquelle tous les acteurs se reconnaissent). Elle estime aussi que la réglementation communautaire n’aura aucune chance d’aboutir non plus si les cadres organisationnels (Chambres de Métiers principalement) ne sont pas créés et surtout fonctionnels, ce qui est loin d’être le cas, à l’exception du Sénégal (« il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs »(sic).

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Selon l’Union Nationale des Chambres de Métiers, la plupart des textes règlementaires sont très anciens et n’ont pas été actualisés. Il y a donc lieu de les revoir, car les Chambres de Métiers ont pour principale préoccupation que les artisans exercent leurs activités dans des règles qui leur sont adaptées (et qui leur conviennent, n.d.l.r.). Seule une réglementation communautaire, assortie de sanctions en cas de non application, pourrait amener les artisans à évoluer dans un cadre organisé. L’ADPA, dont l’activité se résume à gérer le Fonds de Garantie pour les Projets Artisanaux – FGPA (fonds qui n’a pas donné les résultats escomptés) et à appuyer les artisans dans leur participation à des foires commerciales, estime que la désorganisation du secteur artisanal et l’éparpillement des fonds dans beaucoup de structures « minent tous les efforts des pouvoirs publics ». Selon l’ADPA, une réglementation communautaire sera donc la bienvenue. La question de la protection sociale des artisans a également été soulevée et la mission a été informée que la Caisse de Sécurité Sociale avait lancé à l’époque un programme de protection sociale spécialement adapté aux artisans, mais que ce programme a été abandonné par la suite.

Togo Ministère d’Etat, Ministère de l’Industrie, de l’Artisanat et des Innovations Technologiques (MIAIT) Direction de l’Artisanat (DA) Chambres Régionales de Métiers (CRM) Le Décret de 1984, portant réglementation de l’artisanat au Togo est considéré comme obsolète et ne devrait pas être pris en considération comme seul cadre référentiel. Ce décret donne toutefois des définitions du statut de l’artisan, de l’entreprise artisanale, de l’organisation de l’apprentissage et de la classification des métiers assez acceptables et semblables à ce que l’on trouve dans plusieurs autres pays. Cellule de Coordination CEDEAO/UEMOA : cette cellule, logée au MEF, a le grand l’intérêt d’avoir pour mission le suivi et le contrôle d’application des règlements, directives et recommandations Communautaires. Quand la nécessité s’impose, elle a aussi la responsabilité de revoir, avec les MEF, les budgets nationaux pour que les départements qui ont en charge l’application de ces nouvelles directives soient dotés de moyens financiers suffisants pour les appliquer. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Bien qu’il y ait une réelle empathie vis-à-vis du secteur informel (amortisseur de crise depuis les années 80 et les politiques d’ajustement structurel), on ne veut pas confondre l’Artisanat avec le secteur informel et il faut éviter la tendance vers l’informalité et la fuite des impôts. Le Togo est caractérisé par la caducité de ses textes et l’insuffisance de texte règlementaires actualisés. Cela pourrait être un atout de saisir le processus d’harmonisation du cadre juridique en cours pour réactualiser les textes en parfaite symbiose avec une réglementation communautaire harmonisée.

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Annexe 6 Etats Activité artisanale et statut de la profession d’artisan Bénin Activité civile ou commerciale d’extraction, de production, de transformation de biens

et/ou de prestations de services, grâce à des procédés techniques dont la maîtrise requiert une formation par la pratique. Mode de production : principalement manuel, pouvant inclure l’utilisation de machines et outillages mécaniques, électriques ou électro-mécaniques. Activité exercée par des personnes physiques ou morales, ressortissant des métiers artisanaux. Est artisan tout travailleur indépendant, exerçant une activité artisanale telle que définie plus haut, professionnellement qualifié, c’est-à-dire remplissant au moins l’une des trois conditions suivantes : - être reconnu artisan par le milieu social, témoin de l’expérience dans l’activité ; - avoir subi un apprentissage régulier d’un métier sanctionné par un diplôme ou un

certificat de fin d’apprentissage ; - être titulaire d’un diplôme d’enseignement technique suivi d’au moins un an

d’exercice pratique de l’activité artisanale. Maître artisan : tout artisan ou ouvrier artisan ayant acquis une expérience d’au moins 3 ans dans son métier et reconnu par une structure professionnelle ou par le milieu social. Apprenti artisan : la personne qui s’engage, par un contrat d’apprentissage verbal ou écrit, aux termes duquel un maître s’oblige à lui enseigner un métier par la pratique et éventuellement la théorie. Ouvrier artisan : la personne employée dans une entreprise artisanale et justifiant d’une qualification professionnelle. Pour bénéficier des garanties, avantages et autres mesures incitatives, l’artisan doit : se faire établir auprès d’une structure mixte (représentants élus d’OPA et Ministère charge de l’Artisanat), - installée à la Chambre des Métiers ; - s’inscrire au registre des métiers de la Chambre ; - avoir une carte d’identification professionnelle, délivrée par la Chambre des Métiers

(carte délivrée aux artisans professionnels qualifiés, aux maîtres-artisans et aux ouvriers artisans tels que définis dans le code. La carte est subordonnée aux dépôts des pièces administratives légales, du diplôme ou certificat de fin d’aprentissage, du diplôme de l’enseignement technique suivi d’un an au moins de pratique ou d’une reconnaissance d’artisan par le milieu social pour les artisans ne répondant pas aux deux conditions précédentes.

Les entreprises artisanales sont soumises aux dispositions de la même loi (Code de l’Artisanat). L’ouverture et l’exploitation d’une entreprise artisanale doit recevoir l’autorisation du Ministère chargé de l’Artisanat, après introduction d’un dossier. Sont exemptées des formalités d’ouverture et d’exploitation les petites entreprises artisanales dont le personnel se limite à l’artisan et ses apprentis. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Il faut encore faire la distinction entre : - patron : celui qui dirige l’atelier et distribue le travail, mais qui, très souvent, n’est

pas sur place ; - maître-artisan : celui qui maîtrise toutes les techniques du métier et qui les utilise

dans les règles de - l’art ; - maître d’apprentissage : celui qui a les qualités d’un maître-artisan et qui, de

surcroît, est doué pour transmettre son savoir-faire et préparer l’apprenti à s’installer plus tard à son compte.

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Burkina Faso

Loi (ZATU) n° AN VII-0048/FP/PRES du 25 juillet 1990 portant Réglementation de la profession d’Artisan. Examen et validation des critères de définition de l’artisan, CMA-BF, 2 avril 2009. Critères d’identification des artisans, CMA-BF, 2 avril 2009. Activité civile ou commerciale d’extraction, de production, de transformation de biens et/ou de prestations de services, grâce à des procédés techniques dont la maîtrise requiert une formation, notamment par la pratique. Mode de production : principalement manuel, pouvant inclure l’utilisation de machines et outillages mécaniques n’occasionnant pas une production en série. Activité exercée par des personnes physiques ou morales. L’incapacité d’exercice s’applique aux mineurs non émancipés, aux mineurs émancipés âgés de moins de 18 ans, aux aliénés, prodigues et faibles d’esprit. L’artisan a un statut hybride. Il est tantôt artisan, tantôt comerçant, en fonstion de ses intérêts. On considère cependant l’artisan la personne professionnellement qualifiée qui exerce à titre individuel, en son nom et pour son propre compte, une activité artisanale relevant des métiers répertoriés. Elle peut être aidée par des apprentis et/ou des ouvriers. Un artisan professionnellement qualifié doit remplir au moins l’une des trois conditions suivantes : être reconnu artisan par le milieu social, témoin de l’expérience dans l’activité ; avoir subi un apprentissage prolongé d’un métier sanctionné par un certificat de fin d’apprentissage ; être titulaire d’un diplôme d’enseignement technique suivi d’au moins un an d’exercice pratique de l’activité artisanale. Apprenti artisan : la personne qui s’engage, par un contrat d’apprentissage verbal ou écrit, aux termes duquel un maître s’oblige à lui enseigner un métier par la pratique, en échange de prestations de travail. Ouvrier artisan : la personne employée dans une entreprise artisanale et justifiant d’une qualification professionnelle. Entreprise artisanale : unité dont l’encadrement est assuré par une personne ayant la qualification d’artisan. Selon la DGI, le secteur informel esrt l’ensemble des opérateurs économiques ne réalisant qu’un faible CA et exerçant en marge des méthodes modernes de gestion. Secteur caractérisé par une forte mobilité et une méthode de gestion archaïque. Partant de cette définition, on y trouve la plupart des artisans et, en ce sens, le fisc assimile les artisans au secteur informel. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : La législation sociale s’applique au secteur de l’artisant en tant que secteur d’activité économique (voir contrat de travail, contrat d’apprentissage, notamment), mais le Code du Travail ne tient pas compte de la spécificité de l’artisanat dans sa réglementation (souci du législateur, sans doute, de faire de la législation sociale une réglementation unique applicable à tous les secteurs d’activités). Le Code du Travail a tendance à protéger surtout l’employé et l’apprenti, plus que l’entrepreneur artisan. Pas de conventions collectives propres aux travailleurs indépendants que sont les artisans. Bon nombre d’artisans ne respectent pas les dispositions du Code du Travail. Selon la DGA, l’activité artisanale peut être commerciale. Il n’y a pas de différence avec l’activité commerciale régie par l’Acte uniforme sur le droit commercial général de l’OHADA. La définition de l’activité artisanale est bonne mais assez explicite et il faudrait autoriser la notion de « production en série ». Le statut de l’artisan reste flou. Il est nécessaire de le tirer vers une structuration formelle, sans pour autant marginaliser toute une catégorie d’artisans qui continueront d’exercer encore longtemps dans l’informel ? En ce qui concerne les conditions de qualification de l’artisan, « reconnu comme tel par

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le milieu familial » n’est pas un critère de qualification fiable et est difficile à mettre en œuvre car il y aura toujours une solidarité entre l’artisan et son entourage. Les conditions dans lesquelles la formation doit être organisée doivent être définies, quelle autorité doit la valider, définir les conditions d’obtention du CFA ou du diplôme d’enseignement technique. Le contrat d’apprentissage doit être écrit, à défaut il serait considéré comme nul. Il faudrait remplacer « être titulaire d’un diplôme d’enseignement technique » par « être titulaire d’une qualification technique ». L’année de pratique professionnelle ou la formation dual par alternance doit être sanctionnée par un certificat ou une attestation. Le statut de l’artisan doit clairement définir son autonomie, son processus d’acquisition de savoir-faire et son mode de production. Le savoir-faire devrait être un pré-requis, mais ce niveau n’est pas suffisant pour être qualifié de « maître artisan ». Seul l’artisan qui remplit toutes les conditions ci-dessus serait répertorié comme artisan UEMOA, les autres, oeuvrant principalement dans l’informel, seraient toujours membres de leurs groupements, associations ou corporations, mais sans toufefois avoir ce label UEMOA.

Côte d’Ivoire

Décret n° 2001-426 du 18 juillet 2001, portant Attributions, organisation, fonctionnement et Régime électoral de la Chambre Nationale de Métiers. Encadrement des opérateurs du secteur de l’artisanat et commercialisation des produits artisanaux, Ministère du Tourisme et de l’Artisanat, août 2006. Projet de loi portant Code de l’Artisanat. Selon le projet de loi portant Code de l’Artisanat : L’ activité artisanale désigne toute activité de fabrication, d’extraction, de production, de tranformation, d’entretien, de réparation des biens ou de prestation de services, exercée à titre principale ou accessoire par un artisan. L’artisanat désigne un secteur d’activité telle que définie ci-dessus, utilisant principalement un mode de production manuel et appartenant à l’un des branches d’activités relevant de la nomenclature des métiers. Le métier désigne un genre d’occupation manuel ou mécanique qui exige un apprentissage. Le corps de métiers désigne un groupe de métiers formant un ensemble organisé au plan de la pratique ou de l’objet. L’apprenti artisan désigne toute personne qui s’engage à apprendre un métier de l’artisanat par un contrat d’apprentissage au cours duquel un maître artisan s’oblige à lui ensigner la pratique du métier ou tout élève en formation dans un établissement ou un centre de formation professionnelle agréé par l’Etat dans un domaine de l’artisanat. L’aide familial désigne toute personne issue de la cellule familiale de l’artisan et qui aide celui-ci à exercer son activité. L’artisan désigne tout travailleur indépendant qui exerce, à des fins lucratives, une activité de l’artisanat, à son propre compte et à titre principal, seul ou avec l’aide d’aides familiaux, d’apprentis ou de compagnons, activité pour laquelle il justifie d’une qualification reconnue par les lois et règlements en vigueur. Le maître artisan est l’artisan jugé apte à donner une formation professionnelle à une ou plusieurs personnes qu’il accueille dans une entreprise ou un autre établissement. L’entreprise artisanale désigne toute unité artisanale dirigée par un artisan. Ne sont pas considérées comme entreprises relevant du secteur de l’artisanat les entreprises agricoles, de pêche, de transport, de commission, d’agences de bureaux d’affaires, de bureaux d’études, celles qui se limitent à la vente ou à la location des biens achetés en l’état ou celles dont les prestations ont un caractère intellectuel. L’entreprise artisanale peut être : - individuelle (activité exercée à titre individuel, en son nom et à son propre compte

par une personne physique ayant la qualité d’artisan), - collective (activité exercée en commun par deux ou plusieurs personnes

solidairement responsables des dettes sociales et dont 70% du capital au moins est détenu par des artisans),

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- coopérative (quand les opérations ou prestations de services contribuent au développement des activités artisanales des associés, exercées en commun). On parle alors de coopérative artisanale.

Elle ne peut employer plus de 10 salariés, hors les aides familiaux et apprentis. Elle doit disposer de statuts de société commerciale enregistrés L’ouvrier artisan, appelé aussi compagnon, désigne toute personne travaillant comme salarié dans une entreprise artisanale. L’association professionnelle d’artisans désigne tout groupement d’artisans ou d’entreprises artisanales à caractère mutualiste ou syndical. L’absence de texte règlementaire ne permet pas encore d’attribuer le titre d’artisan ou de maître artisan. Toutefois, on s’entend sur ce qui suit : la notion d’artisanat fait intervenir la taille de l’entreprise, la qualification de l’artisan et la technique de production : activité de production, de transformation de biens, de prestations de services et d’extraction grâce à des procédés techniques dont la maîtrise requiert une formation, notamment par la pratique. Le mode de production est principalement manuel et peut inclure l’utilisation d’outils à la main, de moyens mécaniques ou de machines non perfectionnées. Le mode de production exclut la division du travail. CA : prévu d’être délivrée par les CM. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Les précédentes distinctions entre artisanat de production et artisanat de service n’ont plus tellement de raison d’être, car il vaut mieux moderniser le secteur en le classifiant par filières économiques et professionnelles. Par contre, il est utile de distinguer l’artisanat d’art, de par sa valeur culturelle et traditionnelle spécifique.

Guinée Bissau

Pas de textes trouvés sur les concepts et définitions de l’activité artisanale et du statut de l’artisan. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Aucune acteur ne peut donner une définition de l’activité artisanale ou du statut de l’artisan.

Mali

Selon le Code l'artisanat, l'activité artisanale consiste en l'extraction, la production, la transformation des biens et/ou prestations de services grâce à des procédés techniques dont la maîtrise requiert la formation, notamment par la pratique. Elle peut être exercée par des personnes physiques ou morales. Le mode de production artisanale est principalement manuel. Il peut cependant inclure l'utilisation des machines et outillages mécaniques qui n'occasionnent pas de production en série. Est artisan, la personne professionnellement qualifiée, qui exerce à titre individuel en son nom et pour son propre compte une activité artisanale. Elle peut se faire aider par la famille, des apprentis et/ou des ouvriers. Est professionnellement qualifié au titre de l’article 3 ci-dessus, l’artisan qui remplit l’une des conditions suivantes : - être reconnu artisan par le milieu social, témoin de l’expérience dans l’activité ; - avoir subi un apprentissage prolongé d’un métier sanctionné par un certificat de fin

d’apprentissage ; - être titulaire d’un diplôme d’Enseignement Technique et Professionnel suivi d’au

moins un an d’exercice pratique de l’activité artisanale Est appelé maître artisan, toute personne ayant une qualification professionnelle, lui permettant de donner une formation appropriée ou être en mesure de faire donner cette formation par une autre personne à son service ayant les qualifications requises. Est appelé apprenti artisan, la personne qui s’engage par un contrat d’apprentissage, au terme duquel un maître artisan s’oblige à lui enseigner par la pratique un métier. Est appelé ouvrier artisan, la personne employée dans une entreprise artisanale et qui

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justifie d’une qualification professionnelle. Est appelé compagnon, un apprenti qui a terminé son apprentissage et travaille pour un artisan avant de devenir maître à son tour. Sont réputée entreprises artisanales, les petites unités d’extraction, de production, de transformation et/ou de prestation de service n’employant pas plus de dix (10) ouvriers artisans salariés permanents et dont le mode de production est artisanale conformément à l’article 2 ci-dessus. L’encadrement technique dans une entreprise artisanale doit être assuré par une personne ayant la qualification d’artisan. Des conditions d’exercice : toute personne exerçant la profession d’artisan doit avoir la capacité d’exercice. L’incapacité s’applique aux mineurs non émancipés, aux mineurs émancipés âgés de moins de dix huit (18) ans, aux aliénés, prodigues et faibles d’esprit. Toute personne physique ou morale exerçant une activité artisanale doit se faire inscrire au répertoire de la Chambre de Métiers de sa circonscription. L’inscription au répertoire des Métiers est personnelle. Nul ne peut adopter une dénomination, un insigne d’instinctif ou une marque de fabrique se référant à la qualité d’artisan, s’il n’est pas inscrit au répertoire des métiers. Un décret pris en Conseil des Ministres, fixe les modalités d’immatriculation au répertoire des Métiers. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : RAS

Niger

Décret n° 99-330/PCRN/MT/A du 13 août 1999, portant statut de l’Artisan 5 catégories de personnes sont considérées : l’apprenti artisan : âgé de 18 ans au moins, ayant souscrit par écrit ou verbalement un contrat d’apprentissage auprès d’un maître artisan ou d’un chef d’entreprise artisanale ou toute personne qui suit des cours d’apprentissage de métiers dans des centres de formation professionnelle agréés ; l’ouvrier artisan : tout travailleur, qualifié professionnellement, exerçant à titre principal un métier manuel pour le compte d’un artisan ou d’une entreprise artisanale ; l’artisan : tout travailleur, qualifié professionnellement, exerçant pour son propre compte une activité manuelle, seul ou avec des membres de sa famille ou quelques employés. Il doit prendre personnellement et habituellement part à l’exécution de son travail et en assurer la direction. Il peut utiliser des machines simples ou des forces motrices. le maître artisan : tout artisan qui justifie d’une expérience professionnelle de 5 ans au moins, qui est apte à transmettre son savoir et qui possède une qualification professionnelle et un agrément de l’autorité régionale de son lieu d’exercice après avis d’une commission compétente (dont les modalités de fonctionnement n’ont pas encore été déterminées par arrêté) ; l’entreprise artisanale : toute entreprise de production de biens ou de services, inscrite au répertoire des métiers et réalisant un investissement minimum de 2 millions FCFA, conformément au nouvel article 41 du Code des Investisements. L’artisan (y compris l’entreprise ou le groupement artisanal) doit se faire immatriculer au répertoire des métiers de sa circonscription consulaire. Il doit se faire délivrer par la chambre consulaire une carte professionnelle. L’artisan étranger doit se faire délivrer une autorisation d’exercice d’activités professionnelles non salariées. Le maître artisan doit faire précéder la dénomination de son métier du titre « Maître Artisan ». Loi n° 2006-23 du 29 juin 2006, portant Régime des coopératives artisanales. Sont seules considérées comme artisanales les coopératives regroupant les entreprises artisanales exerçant leurs activités dans l’une des professions reconnues comme relevant du secteur des métiers par le ministère chargé de l’Artisanat.

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Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : L’artisanat englobe tout le secteur informel et c’est une bonne chose. Il est omniprésent et essentiellement tourné vers le petit commerce ou le « commerce général ». Le cadre règlementaire national reste flou et, forcément, n’est pas appliqué et fonctionne mal. Cette situation a poussé le Ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Normalisation à élaborer une « Charte des PMI-PME », mais tout les acteurs s’accordent pour dire que seule une réglementation communautaire précise pourrait régler le problème et promouvoir le secteur dans la modernité et la visibilité. Toute la complexité est de savoir comment procéder au nivellement par le haut, tirer l’artisanat vers la structuration et la modernité sans procéder à des exclusions de pans entiers du secteur « qui ne roulent pas de la même manière », car tous les acteurs de ce secteur sont solidaires. Dans les faits, la Fonction publique ne connaît pas ce secteur qui évolue hors des conventions collectives. Les seuls artisans reconnus sont ceux qui sont enregistrés comme employeurs avec affiliation à la CNSS.

Sénégal

Les activités artisanales reconnues sont des activités de production de transformation, de réparation ou de services, à l’exception toutefois des activités agricoles, de pêche, de transport et des activités exclusivement commerciales ou spécifiquement intellectuelles. L’Artisan est un travailleur qualifié dans un métier reconnu à ce titre et qui l’exerce à son propre compte. Par conséquent : un artisan doit d’abord être un travailleur manuel capable d’effectuer ou de produire entièrement le service ou le bien pour lequel sa prestation est demandée. Il se distingue de l’ouvrier spécialisé dont les compétences se limitent à l’exécution de certaines tâches spécifiques comprises dans le processus de fabrication d’un produit.

Le Compagnon Le compagnonnage est une étape intermédiaire entre l’apprenti et l’artisan. A cette étape, le compagnon commence à se familiariser à la conduite des affaires d’une entreprise en tant que suppléant du patron. En cas d’absence de ce dernier il reçoit les commandes, facture les clients, achète les fournitures ou matières premières et exécute les commandes. A partir de ce moment il commence un autre apprentissage : celui de la gestion d’une entreprise. Il n’est plus un simple apprenti à qui il faut enseigner les rudiments du métier mais un apprenant dans le domaine de la prise en charge de ses propres affaires.

L’Apprenti C’est une personne qui n’a aucune notion du métier auquel il aspire. C’est un apprenant à qui il faut enseigner tous les rudiments du métier. Un apprenti ne devient artisan que lorsqu’il a acquis une connaissance suffisante lui permettant de fabriquer le produit dans son intégralité sans l’intervention d’une tierce personne. Mais à ce stade il n’est pas encore réellement un artisan tant qu’il continue de servir les intérêts de son patron.

Le Maître Artisan C’est celui qui, après plusieurs années d’exercices du métier d’artisan en tant que chef d’entreprise, a acquis une connaissance dans le temps et par habitude qui lui confère une qualification supérieure.

L'Entreprise Artisanale Une entreprise artisanale est une mise en commun d’efforts individuels ou collectifs en vue d’atteindre un but généralement lucratif. Elle peut être individuelle ou sous une forme de société. Elle peut être crée par un artisan ou un non professionnel pourvue que l’activité rentre dans le champ d’application de l’artisanat. L’autre caractéristique de l’entreprise artisanale, c’est sa dimension. L’artisanat se distingue de l’industrie par le nombre d’employés.

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Dans l’industrie le travail se fait avec des machines ; l’intervention de l’homme est minime tandis qu’une entreprise artisanale utilise peu de machines et une très forte main d’œuvre. L’entreprise artisanale se caractérise par l’absence d’organisation, de poste de travail précis, l’absence de comptabilité et l’inexistence d’un système de commercialisation adéquat. Pour marquer le critère de dimension on considère qu’une entreprise est artisanale lorsqu’elle emploie au maximum dix (10) personnes sans compter les proches parents du chef d’entreprise (femmes, enfants, cousins, cousines, belle sœur, beau frère, etc.…). Est artisanale l’entreprise qui exerce l’une des activités artisanales mentionnés sur la liste prévue et dont le nombre d’employés ne dépasse pas cinq. N’entrent pas en compte, pour l’appréciation des nombre d’employés, le conjoint du chef d’entreprise, ses descendants, ascendants, collatéraux et alliés jusqu’au 3ème degré inclus et les apprentis. L’entreprise artisanale peut avoir une activité commerciale se rapportant à sa production. Un projet de décret prévoit la dissociation entre la notion d'entreprise artisanale et le titre de qualification, ce qui a pour conséquence de permettre aux petits investisseurs privés de créer une entreprise sans pour autant détenir de titre d'artisan. Toutefois, les Chefs d'entreprise artisanale ayant de réelles compétences techniques sont protégés sur les titres de qualification dont la possession est par ailleurs nécessaire pour être électeur aux Chambres de Métiers. Chaque artisan doit disposer d'une carte professionnelle d'artisan. La demande de titre de qualification doit être faite auprès de la chambre de Métiers qui la soumet à une commission de qualification chargée de l’instruire. Cette commission de qualification comprend outre le Gouverneur ou son représentant, un représentant du Ministre chargé de l’artisanat, un représentant du Ministre chargé de l’Enseignement Technique et Professionnel et 3 artisans représentant les trois sections production, art et service de la chambre de métiers et désignés par les bureaux de section. Les membres permanents et leurs suppléants sont nommés par arrêté du Gouverneur. Des titres de qualification artisanale : ont droit au titre de maître-artisan, les chefs d’entreprise qui justifient d’une qualification professionnelle élevée reconnue par la commission par décret et dont l’entreprise est immatriculée au répertoire des entreprises artisanales. Ont droit au titre d’artisan, les chefs d’entreprise qui justifient d’une qualification professionnelle reconnue par la commission prévue à l’article 18 et dont l’entreprise est immatriculée au répertoire des entreprises artisanales. Ont droit au titre de compagnon, les employés qualifiés qui travaillent dans une entreprise artisanale et qui justifient d’une qualification professionnelle reconnue par la commission prévue par décret. La commission de qualification est instituée dans chaque Chambre de Métiers pour statuer sur les demandes des intéressés relatives à l’attribution ou au retrait du titre de maître-artisan, artisan ou compagnon. Cette commission de qualification comprend six (6) membres permanents : le Gouverneur ou son représentant, Président ; un représentant du Ministre chargé de l’Artisanat ; un représentant du Ministre chargé de l’Enseignement Technique et Professionnel et trois (3) artisans ou leurs suppléants représentant les trois sections : production, art, et service de la Chambre de Métiers et désignés par les bureaux de section. La demande de titre de qualification doit être faite auprès de la Chambre de Métiers. Les cartes professionnelles d’artisan ou compagnon sont renouvelables tous les deux (2) ans, sur demande de l’intéressé.

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Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Selon les Chambres de Métiers, il n’y a pas de secteur informel, mais une pratique informelle que l’on retrouve dans tous les secteurs de l’économie. Le problème de la définition de l’entreprise artisanale a été largement abordé : - la nature de l’activité et son mode de production sont des critères déterminants ; - deux logiques se côtoient dans le secteur artisanal : pour la majorité, évoluant

principalement dans l’informalité, c’est une logique de survie ; pour d’autres, c’est une logique économique de croissance ;

- la Direction des PME ne distingue pas l’activité artisanale, mais seulement la taille et le CA de l’entreprise. Elle assimile les entreprises artisanales aux micro et très petites entreprises (TPE) (max. 20 personnes, CA de moins de 50 millions FCFA et comptabilité allégée), tandis que les moyennes entreprises ont de 21 à 250 personnes, un CA en-dessous de 1 milliard FCFA et des états comptables normalisés.

Togo

L’activité artisanale n’est pas définie en tant que telle, mais les différentes définitions de la profession existent. L’artisan désigne tout travailleur qui exerce un métier manuel à titre principal, pour son propre compte, qui assure la direction de son entreprise et qui justifie d’une qualification professionnelle obtenue après un apprentissage ou sanctionnée par un diplôme d’enseignement technique et professionnel, de stages d’au moins 1 an et d’un exercice prolongé de son métier auprès d’un artisan ou d’une entreprise artisanale apprécié par une commission ad hoc. Le maître artisan est l’artisan qui répond aux conditions ci-dessus, qui exerce depuis au moins 5 ans et dont l’habileté technique et la qualification professionnelle sont reconnues par une commission ad hoc. L’entreprise artisanale : Etablissement de production, de transformation ou de services, inscrit au Registre des métiers Nombre de salariés : maximum 10 Chiffre d’affaires inférieur ou égal à 10 millions FCFA Charge salariale inférieure ou égale à 5 millions Tenue d’une comptabilité régulière. Affiliation obligatoire à la CNSS. L’apprenti artisan : avoir 15 ans au moins, ayant souscrit par écrit ou verbalement un contrat d’apprentissage auprès d’un maître artisan ou d’un chef d’entreprise artisanale ou toute personne qui suit des cours d’apprentissage de métiers dans des centres de formation professionnelle agréés. Il est interdit à l’artisan et à l’ouvrier artisan de former des apprentis (prévu dans les textes, mais rien dans la pratique). Immatriculation obligatoire au Registre des Métiers. Mention obligatoire sur les factures, lettres, tarifs, documents bancaires, prospectus du n° et du lieu d’immatriculation au registre des métiers (prévu dans les textes, mais rien dans la pratique). Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : En ce qui concerne le statut de la profession, il est fortement ancré sur la certification officielle de la qualification dans un système formel, ce qui semble un peu écarter l’artisan traditionnel ou l’artisan rural dont la maîtrise du métier est techniquement et socialement reconnue. Le Ministère chargé du Développement à la base, créé récemment (fin 2008) a une perception encore assez floue de l’artisan et se précoccupe essentiellement de l’appui à des groupements ruraux - fiables, bien organisés et déjà en activité – dans les domaines d’activités productives de revenus et d’insertion professionnelle des jeunes. Indirectement, ce Ministère touche le secteur artisanal mais n’a pas encore de textes régissant ses activités et de stratégie de développement de ce secteur.

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Quant à la Chambre Consulaire Régionale de l’UEMOA, elle estime que la toute grande majorité des artisans évoluent dans l’informel, que le processus de création d’entreprises est contraignant, long (2 à 3 mois) et coûteux (par ex. 500.000 FCFA pour un capital d’à peine 1 Million FCFA) et que la fiscalité est complexe. Conclusion : l’artisan ne s’inscrit que par opprtunité (principalement pour avoir accès à certains marchés), mais continue d’évoluer dans l’informel, refusant tout système d’encadrement rigide qui est contre sa nature même d’artisan et son esprit créateur. Toute disposition institutionnelle qui enfermerait l’artisan dans un carcan n’aurait pour conséquence que de l’étouffer. Il convient donc de lui proposer un cadre léger et simple, dans lequel il serait valorisé, un impôt unique et très bas, et généraliser les « guichets » uniques qui ont fait leurs preuves ailleurs et qui permettent à l’artisan de s’acquitter de toutes les formalités en un seul endroit et en quelques heures.

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Annexe 6 Etats Classification des métiers et Carte professionnelle d’artisan Bénin

210 métiers répartis en 42 corps de métiers et 11 branches : bâtiment : maçonnerie, briqueterie, construction de bâtiments en autres matériaux, électricité bâtiment, plâtrerie & peinture bâtiment, plomberie bâtiment, carrelage bâtiment, vitrerie, ferraillage bâtiment, menuiserie bâtiment, dessin bâtiment, forage de puits, ornement bâtiment, aménagement de terrain. alimentation : abattage & transformation de viande, poissons et crustacés ; transformation et conservation de fruits, légumes & noix ; fabrication des corps gras ; fabrication de produits laitiers et de glaces ; travail des grains et tubercules ; boulangerie-pâtisserie ; fabrication de sel de cuisine ; confiserie ; fabrication de boissons ; restauration. métaux et construction mécanique : construction métallique ; forge et outillage ; mécanique et ajustage. pierre :travail de la pierre. bois et fibres végétales : travail du bois ; travail sur végétaux. textiles, habillement, cuirs et peaux : textiles et habillement, cuirs et peaux. art et décoration : art, décoration. poterie et céramique :poterie, céramique. installation, maintenance, entretien, réparations et images : installation, maintenance, entretien & réparation ; image. électronique, électricité et froid : électronique, électricité & froid. hygiène et soins corporels : coiffure et tresse, hygiène et soins corporels. RM tenu par les CIM (Prévu) Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : RAS

Burkina Faso

Arrêté (KITI) n° AR VII-0404/PP/PR du 25 juillet 1990 portant Classification des secteurs d’activités artisanales Décret n° 98-483/PRES/PM/MCIA du 9 décembre 1998 portant Ouverture d’un registre des Métiers et Institution d’une carte Professionnelle d’Artisan Décret n° 98-485/PRES/PM/MCIA du 15 décembre 1998 portant Classification des Activités Artisanales en Corps de Métiers 91 métiers répartis en 9 corporations des métiers dans 4 branches : Fabrication : Forge et assimilés, Métaux précieux, Bois, Textile et Habillement, Cuirs et peaux, Artisanat d’art Bâtiment : Bâtiment et Terre Alimentation : Alimentation et Hygiène. Service : Services, Réparation et Maintenance Prévu : RM tenu par la DGA, en attendant la mise en place des CMA-BF. Prévu : La carte d’artisan est délivrée après inscription de l’artisan au Registre des Métiers. Prévu : Une carte d’artisan étranger est délivrée aux mêmes conditions à l’artisan étranger dans la limite des conventions et accords signés par le BF. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Il n’y a pas de registre des métiers pour l’immatriculation fonctionnelle des artisans. Pour avoir accès marchés publics, certains artisans s’inscrivent au registre de commerce en déclinant leur qualité de commerçant. L’arrêté portant conditions de la tenue du registre des métiers et l’arrêté portant composition du dossier pour l’obtention de la carte professionnelle d’artisan n’ont jamais été pris.

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Côte d’Ivoire

Encadrement des opérateurs du secteur de l’artisanat et commercialisation des produits artisanaux, Ministère du Tourisme et de l’Artisanat, août 2006. 207 métiers répartis dans 7 branches d’activités : Hygiène – Alimentation - Services divers Electronique – Froid Bâtiment Artisanat d’art Textile – Habillement – Cuirs et Peaux Bois Métaux – Mécanique RM : prévu d’être tenu par les CM Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : RAS

Guinée Bissau

43 métiers en 7 branches, selon les anciens textes dont on ne retrouve plus trace : - bois et matières végétales ; - agro-alimentaire ; - construction et terre cuite ; - habillement, textile et cuir ; - santé et hygiène ; - transformations diverses et valorisation des déchets. Lors de la mission, la Chambre de Métiers a cité comme suit les 8 associations qui la compose : - artisans du fer ; - bijoutiers ; - couturières ; - tricoteuses ; - potiers ; - sculpteurs ; - menuisiers ; - artisans du bambou. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Confirmation de 43 métiers répartis en 7 branches.

Mali 171 métiers, répartis en 7 catégories (arrêté de 1996) : - Métiers artisanaux de l'alimentation (11corps de métiers) - Métiers artisanaux de l'extraction, du bâtiment et connexes (32) - Métiers artisanaux du bois et de l'ameublement (17) - Métiers artisanaux de la transformation des métaux et de la construction métallique

(44) - Métiers artisanaux de l'habillement, du cuir et du textile (28) - Métiers artisanaux de l'hygiène et des soins corporels (15) - Métiers artisanaux d'art et divers (24). Ne relèvent pas du secteur artisanal des métiers, les entreprises agricoles ou de pêches, les entreprises de commissions, d’agences de bureaux d’affaires, de bureaux d’études, celles qui se limitent à la vente ou à la location des biens achetés en l’état ou dont les prestations ont un caractère strictement intellectuel. RM tenu par les CM (décret de juin 1999) Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : RAS

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Niger PNDA Répartition du secteur de l’Artisanat dans deux grands groupes, subdivisés chacun en 3 branches : Artisanat de production : Exploitation des mines et carrières Activités artisanales manufacturières de transformation des biens (artisanat utilitaire et artisanat d’art) Activités artisanales du Bâtiment et Travaux Publics (entrepreneurs individuels et tâcherons) Artisanat de services : Transport de voyageurs et de marchandises par les petits transporteurs Services rendus aux ménages et aux entreprises Petite restauration La PNDA répartit les micro et petites entreprises artisanales en 3 catégories : Groupe 1 : MPE ayant pignon sur rue, abritées dans un local qui ferme Groupe 2 : MPE exerçant sur un marché et disposant d’un local précaire, mais néanmoins identifiables et repérables Groupe 3 : ME n’ayant pas pignon sur rue et n’exerçant par sur un marché, non repérables et difficilement identifiables. Décret n° 2008-100/PRN/MT/A du 10 avril 2008, fixant la Nomenclature des Métiers Artisanaux au Niger. 206 métiers répartis en 46 corps de métiers dans 16 branches et 2 domaines (artisanat de production et artisanat de service) : Bâtiment : Construction, Plomberie-Sanitaire, Electricité bâtiment, Peinture bâtiment, Charpente-couverture Hydraulique : Fonçage de puits, Maintenance des ouvrages hydrauliques Mines et Carrières : Extraction de minéraux, Tranformation de minéraux Menuiserie : Menuiserie bois, Menuiserie Métallique Forge et Fonderie : Fonderie, Bijouterie Matières végétales : Travail du bois, Tiges et feuilles végétales Textile et Habillement : Habillement, Teinture, Macramé, Tapisserie Cuirs et Peaux : Tannage, Maroquinerie, Gainerie Transformation alimentaire : Fabrication de corps gras, Fabrication du produits laitiers et glacés, Fabrication de boissons, Boulangeries et Pâtisseries artisanales, Fabrication de confiserie, Transformation et conservation des fruits et légumes, Semi transformation de céréales, Restauration Transformation de produits animaux et piscicoles : Boucherie, Poissonnerie, Produit de la volaille Parachimie traditionnelle : Parachimie traditionnelle, Pharmacopée traditionnelle Mécanique : Installation et entretien des équipements de froid, Entretien et réparation automobile, Electromécanique, Entretien et réparation des machines outils, Entretien et réparation des cycles et cyclomoteurs, Electronique Art et Décoration : Décoration Audiovisuel et communication : Imagerie et imprimerie Service d’entretien et de santé : Hygiène et soins corporels Petit transport des voyageurs et marchandises : Transport par traction humaine ou animale, Transport urbain et péri-urbain Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Classification fortement orientée sur l’ensemble du secteur informel non commerçant, trop subdivisée, entraînant parfois des dédoublements, des superpositions et des classifications de métiers proches dans des corporations différentes. Certains métiers, pour certains interlocuteurs, ne devraient pas relever d’une activité artisanale (taxibrousse, taximan, piroguier, charettier à âne). Vu l’extrême diversité et évolution des métiers (206 métiers), il s’avérerait inopportun

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de proposer une classification communautaire UEMOA des métiers. Il serait plus opportun de proposer une classification de corps de métiers, dans laquelle chaque Etat s’y retrouverait et pourrait y insérer les nombreux métiers qui font sa spécificité. L’artisanat traditionnel, souvent adossé à des pratiques ancestrales et culturelles, est très important au Niger (bijouterie, toute la filière des cuirs et peaux et les produits de transformation agro-pastorale). Il faut continuer de valoriser ces secteurs.

Sénégal 120 corps de métiers, répartis en 3 groupes : Artisanat de production (68%) Artisanat d’art (17%) Artisanat de service (15%) Il est tenu dans chaque Chambre de Métiers un répertoire des artisans et compagnons. Sont inscrits dans ce répertoire, tous les titulaires des titres de maître-artisan, artisan ou compagnon décernés par la commission prévue par décret. Le classement des entreprises dans l'une des trois sections production, art, ou service lorsque l'activité qu'elles exercent relève de plus d'une de ces catégories fait en fonction de l'activité principale de l'entreprises. Pour les activités relevant à la fois de l'artisanat de production et d'art, l'entreprise est classée dans l'artisanat de production, si son activité consiste principalement à fabriquer des produits utilitaires ; dans l'artisanat d'art, si son activité consiste principalement à fabriquer des articles d'art ou à usage décoratif. Pour les activités relevant à la fois de l'artisanat de production et de service, l'entreprise est classée dans l'artisanat de service si son activité consiste principalement en activités d'entretien ou de réparation. Le métier d’artisan renferme deux (2) choses : d’une part la qualification et d’autre part le travail essentiellement manuel qu’il exerce à titre personnel. Le Répertoire des Maîtres Artisans, Artisans et Compagnons (R.A.C) Un répertoire est un recueil d’informations classée, enregistrées chronologiquement et utilisables à des fins statistiques en vu de connaître les réalités d’un secteur bien défini de la vie. Le répertoire des artisans et compagnons est tenu dans chaque Chambre de Métiers et renseigne sur l’effectif, par corps de métiers, de professionnels dont la qualification est reconnu par une commission créée à cet effet. Le répertoire des maîtres artisans, artisans et compagnons est un outil précieux pour la connaissance du secteur de l’artisanat. Il constitue une base de données indispensable pour la définition d’une politique appropriée du développement de l’Artisanat

Le Répertoire des Entreprises Artisanales (R.E.A.) Sont immatriculés dans ce répertoire toutes les entreprises dont le caractère artisanal est reconnu par la commission du répertoire des entreprises artisanales qui est également présidé par le gouverneur de la région et qui comprend un représentant du ministre de l’Artisanat, deux (2) artisans représentant la chambre de Métiers. Les demandes d’immatriculation sont adressées par le chef d’entreprise au président de la chambre de Métiers. Selon la règlementation en vigueur « tout chef d’entreprise doit requérir l’immatriculation de son entreprise dans les trois (3) mois qui suivent son installation ». Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Selon l’UNCM, le processus d’immatriculation des artisans est long et complexe, car la qualification doit être certifiée par une commission ad hoc qui peut mettre plusieurs mois avant de se réunir. Cette lenteur n’est pas de nature à encourager les artisans à se faire immatriculer et la plupart des adhésions aux Chambres de Métiers (4% de l’effectif de la population artisanale) sont des « adhésions d’opportunité ».

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Togo 130 métiers répartis en 6 catégories : Alimentation ; Bâtiment ; Bois & ameublement ; Métaux, mécanique, & électricité ; Cuirs, textiles & habillement ; Hygiène, Artisanat d’art & métiers divers. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : La liste des métiers devrait être réactualisée. Les Chambres Régionales de Métiers, selon leurs dires, tiennent à jour un répertoire des artisans sur un logiciel conçu à cet effet (quelque 80.000 artisans à ce jour).

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Annexe 6 Etats Fiscalité Bénin Taxe Professionnelle Unique , regroupant le BIC, la patente, l’IGR et la TVA.

Due chaque année par les personnes physiques ou morales qui exercent une activité professionnelle non salariée, à titre habituel et à but lucratif, et qui réalisent un CA inférieur à un seuil fixé par arrêté du Ministre chargé des Finances (CA 10 Millions FCFA pour les activités de production et FCFA 5 Millions FCFA pour les activités de prestations de services). - La TPU se subsitue à la patente, à la licence, à la TVA, à l’impôt sur le bénéfice

industriel ou commercial ou non commercial, à l’impôt général sur le revenu, au versement patronal et à la taxe d’apprentissage.

- Base d’imposition : assise sur la valeur locative professionnelle des établissements pris dans leur ensemble et munis de tous leurs moyens d’exploitation ou de production.

- Taux de l’impôt : 13% Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Au niveau local et communal, les collectifs d’artisans participent à la collecte des impôts.

Burkina Faso

Loi n° 017/96/ADP du 9 juillet 1996 portant Modification du Code des Impôts relative à la Contribution du Secteur Informel (CSI) et Décret N° 96-291/PRES du 9 juillet 1996 portant Promulgation de ladite Loi L’assujettissement est fonction du CA et non de la nature de l’activité. Un régime de fiscalité globale, dénommé « Contribution du Secteur Informel » (CSI), est appliqué aux artisans qui réalisent un CA de moins de 15 Millions FCFA . Au-delà, ils sont assujettis au régime du réel. Payer la CSI ne signifie donc pas qu’on est dans le secteur informel. La CSI est assise et liquidée comme un forfait global et définitif de tous les impôts et taxes ci-après dûs au titre de l’année : Impôt sur les Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC), Impôt Minimum Forfaitaire sur les Professions Industrielles et Commerciales, Taxe Patronale et d’Apprentissage, Contribution des Patentes, Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA), Licence des débits de boissons. Chiffre d’affaires annuel minimum de 5 millions FCFA. Tarifs différenciés suivant les zones d’exercice des activités (3 zones) et les métiers (8 classes). Il existe aussi des entreprises artisanales, assujetties au régime du réel qui paient leurs impôts sur leurs bénéfices industriels et commerciaux (BIC). Code des Investissements Le Code des Investissements accorde à l’entreprise artisanale les avantages du régime A (exonération les premières années pour la création, la réhabilitation, l’extension, l’installation et l’export) si l’investissement est inférieur à 20 millions FCFA et s’il y a un minimum de 3 emplois permanents. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Selon la DGA, le fisc n’assimile pas le secteur artisanal au secteur informel, même si la CSI semble s’appliquer à l’ensemble du secteur informel, artisans et commerçants confondus. Selon la DGA, le régime fiscal actuel de la CSI est bon. Lorsque le secteur de l’artisanat sera mieux structuré, il serait opportun d’avoir un régime fiscal spécifique au secteur, du même type que la CSI, avec un système de collecte interne assorti de ristournes aux percepteurs. Peu d’artisans rentrent dans la catégorie fixée par le régime A du Code des Investissements. Les artisans se disent prêts à s’acquitter d’impôts, à condition que ceux-ci soient acceptables et qu’ils perçoivent le réel appui que leur donne le gouvernement, notamment en matière d’accès aux marchés et d’affiliation en tant que travailleurs indépendants à la CNSS et pouvant déjà bénéficier, à ce titre et moyennent cotisations, d’une pension de vieillesse.

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Côte d’Ivoire

La DGI ne connaît que le secteur du commerce, des PME (CA infér. à 1milliard FCFA) et des sociétés et ne prend comme paramètre principal que le chiffre d’affaires (CA). Deux secteurs sont pris en compte : les commerçants et les prestataires de services. Les artisans sont assimilés aux commerçants, car ils réalisent des « actes de commerce ». Trois régimes fiscaux sont d’application pour ces deux catégories : Régime réel normal d’imposition (RNI) : CA >150 Millions FCFA pour les commerçants et > 75 Millions FCFA pour les prestataires de services Régime réel simplifié d’imposition (RSI) : CA 50 à 150 M FCFA pour les commerçants et 25 à 75 M FCFA pour les prestataires de services Régime forfaitaire d’imposition (RFI) : CA 5 à 50 M FCFA pour les commerçants et 5 à 25 M FCFA pour les prestataires de services. Impôt synthétique : commerçants avec CA < à 50 M FCFA et prestataires avec CA < 25 M FCFA.L’impôt synthétique inclut l’impôt sur les bénéfices, la patente et la TVA. La tarif de l’impôt synthétique varie de 0 FCFA (CA < à 5 M) à 3.920.000 FCFA (CA de 50 M FCFA). Un artisan qui réalise un CA annuel de 5.000.001 à 6.000.000 Millions FCFA paiera un impôt de 491.400 FCFA. Les personnes morales sont exclues de l’impôt synthétique. Les artisans qui se font encadrés par un CGA bénéficient d’un abattement de 50% de l’impôt BIC et de la patente pendant 3 ans, d’un abattement de 50% sur l’impôt synthétique et de facilités d’accès au crédit bancaire. Taxe forfaitaire : petits commerçants et artisans (colporteur, cordonnier, vulcanisateur,…) réalisant un CA < à 5 Millions FCFA. La taxe est perçue par les services communaux. Les CA de 0 à 5 Millions FCFA ne sont pas gérés par la DGI, mais par les Collectivités Territoriales (services communaux). Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : La DGI ne parvient pas à identifier l’artisan. Elle souhaite une définitition « générique » de l’artisan. Sans cela, l’artisanat, à force d’être élargi dans une galaxie de définitions, sera de plus en plus pénalisé et ouvert à la fraude. Il faut cerner le secteur de l’artisanat dans les 3 directions et concepts suivants : - définition simple et fiscalement adaptée à chaque corps de métiers, - accent sur le « travail fait à la main » (esprit de création), - personnes physiques et non morales. Lorsque l’artisan sera inscrit juridiquement dans le répertoire et le registre des Chambres de Métiers, un régime fiscal adapté pourrait être envisagé et des abattements du même type que ceux qui existent pourraient être étendus aux artisans regroupés dans des structures légales et identifiables. En ce qui concerne le Cadre règlementaire harmonisé, il ne faut pas que l’artisan y voit un moyen de le fiscaliser, sans quoi il continuera d’aller gonfler le secteur informel. Au contraire, il faut qu’il y voit une harmonisation claire, destinée à organiser et valoriser le secteur de l’artisanat, harmonisation assortie d’avantages tangibles liés entre autres à la formation (accès à une meilleure qualification professionnelle), au financement (accès au crédit) et à la commerciation et vente des produits et services.

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Guinée Bissau

Pas de régime fiscal spécifique pour les artisans. La direction des Impôts est décentralisée en trois « quartiers fiscaux » dans la capitale et les agents du fisc estiment au jugé la « contribution forfaitaire » dont doivent s’acquitter, chaque semestre, tous les acteurs du secteur informel (petits commerçants ambulants et artisans). Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Le fisc estime que le secteur informel ne rapporte absolument rien à l’Etat, en termes de ressources financières, et qu’il y aurait lieu d’« organiser et de structurer le secteur de l’artisanat pour l’imposer avec une certaine logique ». Mais, toujours selon la DGI, « il est difficile de faire des réformes quand les gouvernements changent chaque année.

Mali Le secteur de l'artisanat relève toujours de la législation du Commerce, laquelle a instauré un régime fiscal spécifique simplifié dérogatoire, communément connu sous le nom d' "impôt synthétique", incluant la patente (10,45%), la taxe de voirie (0,55%), la cotisation Chambre de Commerce (1,10%), la taxe sur le chiffre d’affaires TVA (33%), la contribution forfaitaire à charge des employeurs (2,47%), la taxe logement (0,35%), la taxe de formation professionnelle (0,18%), les retenues d’impôts sur les traitements et salaires (1%) et l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux (50,90%). Pour la Direction Générale des Impôts, « c’est la nature de l’activité et non le statut de la personne qui détermine le régime fiscal ». Elle n’a nullement l’intention de revenir là-dessus. L’Impôt Synthétique est dû par les exploitants individuels d’entreprises réalisant, au plus, 30 millions de chiffre d’affaires annuel. Les entreprises bénéficiant du régime de l’Impôt Synthétique doivent cependant tenir et présenter à toute réquisition de l’Administration : - un registre récapitulé par année, présentant le détail de leurs achats appuyés des

factures justificatives ; - un registre de leurs ventes. - Selon le fisc, ces mesures ont l’avantage d’aider l’artisan à avoir un minimum de

traces comptables et de freiner tout comportement d’agents du fisc qui risquerait d’être abusif.

L’assujettissement à l’Impôt Synthétique, libère les entreprises de tous autres impôts et taxes visés dans les Titres I et II du Code des Impôts. Quelques exemples de l’Impôt Synthétique : Artisan, façonnier, travailleur indépendant ou ouvrier à domicile occupant moins de 2 ouvriers, employés : cotisation 50.000 Atelier de Vulcanisation avec charge de batterie : 50.000 Bijoutier simple : 120.000 Horloger simple : 36.750 Blanchisserie (Exploitant une) ayant un chiffre d’affaires annuel inférieur ou égal à 10.000.000 de francs : 180.000 Blanchisserie sans moyens mécanique : 36.750 Coiffeur travaillant seul dans un local : 36.750 Mécanicien travaillant seul : 120.000 Entrepreneur de menuiserie, de maçonnerie autre que l’entrepreneur de bâtiments réalisant un chiffre d’affaires annuel inférieur ou égal à 10.000.000 : 300.000 Le régime de l’Impôt Synthétique, non avalable pour les entreprises en société ou association, est bien sûr optionnel. L’artisan peut toujours opter pour le régime au réel, ce qui est une condition et un avantage pour avoir accès aux marchés publics. Un Arrêté ministériel fixe un taux de ristourne et sa répartition entre la Chambre de

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métiers de la collectivité territoriale où réside l’artisan, la Conférence Régionale des Chambres de Métiers dont ladite chambre est membre et l’Assemblée Permanente des Chambres de Métiers. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : L’existence des Chambres de Métiers n’a pas encore convaincu le fisc qui maintient les artisans dans le régime fiscal du commerce.

Niger Code Fiscal – Section IX – Patente Synthétique – Actualisation Juris-Consult 2009 Régime fiscal dérogatoire du droit commun dénommé « Patente Synthétique » (P.S.), représentative de l’ensemble des impôts et taxes dont relèvent les contribuables du secteur informel pour leurs activités professionnelles, à l’exclusion des taxes locales. Les assujetts à la P.S. doivent se déclarer dans un délai d’un mois à partir du début de l’activité. La déclaration d’existence à la Direction régionale des impôts comporte entre autres la forme juridique, le n° d’inscription au registre du commerce et le régime fiscal. La P.S. est calculée suivant les 126 professions mentionnées et les 17 catégories du chiffre d’affaire mensuel, pouvant être inférieur à 50 000 FCFA ou supérieur à 2 000 000 FCFA. Le montant de l’impôt est fixé par trimestre et par an et peut varier, par an, de 10 000 FCFA (coiffeur ou loueur de vélos en cat.17 à 700 000 FCFA (boulanger en cat.3) ou même 900 000 FCFA (commerçant en cat.1). Les MPE ont la possibilité d’opter soit pour le réel soit pour le forfait. Le panneau d’identification est obligatoire. Loi n° 97-019 du 20 juin 1997, portant ratification de l’Ordonnance n° 97-009 du 27 février 1997, portant modification de l’Ordonnance n° 89-19 du 8 décembre 1989 portant Code des Investissements en République du Niger. Le nouvel article 41 accorde aux entreprises artisanales individuelles ou associatives le bénéfice de l’agrément aux dispositions spéciales du Code des Investissements si elles satisfont aux critères suivants : détention d’un atelier fixe, existence d’une inscription légale ou d’un statut, tenue d’une comptabilité, réalisation d’un programme d’investissement (de 2 millions au moins à 25 millions au plus) visant la création, la modernisation, la diversification, la reconversion ou l’extension d’une activité existante. Les dispositions spéciales sont : l’exonération pendant 5 ans de la patente, de l’impôt sur le bénéfice industriel et commercial (BIC), de l’impôt minimum forfaitaire (IMF) et des droits et taxes (TVA comprise), à l’exclusion de la taxe statistique sur l’achat sur place ou sur l’importation de matériel et outillage non disponibles localement. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Les coopératives artisanales sont particulièrement favorisées en matière d’exonérations fiscales. Les artisans individuels soumis à la « Patente synthétique », souvent en milieu urbain, se disent harcelés continullement par toute une série de taxes municipales qu’ils jugent arbitraires : panneau et enseigne, taxe de marché, taxe de balayage, taxe de location, taxe de voirie). Selon la CCAIAN, la fiscalité « ne peut pas mettre tout le monde dans le même sac ». Toute une catégorie d’artisans – et surtout d’artisanes rurales – ne devrait même pas être imposée, car elle ne profite pas des retombées fiscales. On ne peut donc fiscaliser que ceux et celles qu’on voit, « sans retirer de la bouche le pain de la ménagère ».

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Sénégal En ce qui concerne les artisans, deux régimes fiscaux s’offrent à eux : le régime du « droit proportionnel » selon le BIC ou le BINC, où l’impôt est de l’ordre de 25%, avec un abattement de 50% pour les artisans, soit 12,5% ; le régime du « droit commun », où il est prévu un impôt synthétique, appelé « Contribution globale unique », pour les micro-entreprises du commerce réalisant un CA de moins de 50 millions FCFA et les micro-entreprises de prestations de services réalisant un CA de moins de 25 millions FCFA. Le fisc place les artisans dans la catégorie des prestataires de services. La CGU comporte une synthèse de 6 impôts et taxes. L’acquittement de la CGU donne droit à un quitus fiscal, ce qui permet aux artisans de soumissionner pour des marchés publics. Les artistes sont exonérés et les ventes d’œuvres d’art (pièces uniques) par leurs auteurs sont exnonérées de la TVA. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : La Direction générale des Impôts souhaite que le régime fiscal soit de plus en plus adapté à la réalité socio-économique et a une vision de la fiscalité « par segmentation », c’est-à-dire selon une typologie de contribuables. Elle estime aussi que l’harmonisation communautaire en matière de fiscalité est enclenchée et que le moment est venu d’harmoniser aussi la fiscalité directe. La question du statut de l’artisan a encore été posée, car il y a deux logiques différentes dans l’exercice du métier : une logique de survie (majorité des artisans travaillant au jour le jour dans la rue et dans l’informalité) et une logique économique de productivité (artisans organisés en entreprises). Selon la Direction des Impôts, c’est le CA qui départage ces deux catégories d’artisans. Quoi qu’il en soit, la Direction des Impôts estime qu’il faut habituer l’artisan à se mettre en règle vis-à-vis du fisc, c’est une question de culture et de comportement. Cela étant, la « cible artisanale » doit être bien définie, car la Direction des Impôts n’a pas encore une vision nette et précise de cette segmentation de contribuables.

Togo Impôt synthétique dénommé Taxe Professionnelle Unique (TPU) pour les artisans et les micro-entreprises du secteur informel en ce qui concerne leurs activités professionnelles à but lucratif. Sont assujettis à la TPU les personnes physiques dont le CA annuel est inférieur à 10 Millions FCFA lorsqu’elles effectuent des opérations de production et/ou de commerce et de 5 millions FCFA lorsqu’elles effectuent des opérations autres que d’achat-revente (prestations de services). Pour ces 2 types d’opérations, la base imposable à la TPU et les tarifs correspondants sont nivelés en 21 catégories selon le CA. Exemples : Production et/ou commerce catégorie 1 CA de 0 à 250 000 FCFA = montant de la taxe de 2 500 ; catégorie 10 CA de 4 000 001 à 4 500 000 FCFA = montant de 67 000 FCFA ; catégorie 21 CA de 9 500 001 à 10 000 000 FCFA = montant de 150 000 FCFA. Prestation de service catégorie 2 CA de 150 001 à 250 000 FCFA = montant de la taxe de 10 000 ; catégorie 19 CA de 4 250 001 à 4 500 000 FCFA = montant de 272 500 FCFA ; catégorie 21 CA de 4 750 001 à 5 000 000 FCFA = montant de 345 000 FCFA. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Le fisc semble bien connaître le secteur de l’artisanat et a une vision plus économique que fiscale (secteur le plus important pour l’économie du pays), ce qui explique la grande simplicité du régime fiscal, adapté pour deux catégories d’artisans. Le fisc estime que le régime fiscal ne doit pas être un casse-tête pour les artisans et ne soit pas de nature à les décourager. Il faut sensibiliser les artisans et c’est à ce titre que la DGI sponsorise des foires commerciales pour mieux se faire connaître. Toutefois, on ne comprend pas très bien pourquoi les prestataires de services paient 3 ou 4 x plus d’impôts que les producteurs/commerçants. Puisque l’artisan n’est pas, par nature, un commerçant, il ne devrait pas relever du droit

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commercial. La question a été soulevée de le soustraire du Commerce et de la réglementation de l’OHADA, quand il sera répertorié dans les Chambres de Métiers avec une réglementation et un statut fiscal spécifiques, tout en lui laissant la latitude d’opter pour le statut d’une société commerciale ou civile. Seconde question soulevée : adapté le régime fiscal par filière professionnelle. Troisième question soulevée : vu la difficulté et le coût d’appréhension de l’artisan, une solution pourrait être trouvée par une collecte des impôts avec le concours des CRM, moyennant rétribution pour services rendus. Comme le fisc se préoccupe finalement peu de la grande masse des artisans, à l’exception de ceux qui évoluent dans le milieu « industriel » (menuisiers, mécaniciens, maçons, fabricants métalliques, etc.),, la DGI s’est montrée ouverte à toutes ces questions, à condition que l’on respecte toujours une très grande simplicité dans le régime fiscal auquel on assujetti les artisans. Selon la DGI, c’est un secteur qui ne rapporte quasiment rien en matière d’impôts, tellement l’appréhension des artisans est complexe et coûteuse. A ce niveau, déléguer la sensibilisation ainsi que la collecte des impôts à des structures proches du milieu, telles que les CRM, seraient éventuellement une piste intéressante à explorer, avec toute fois des risques importants de déviations et de conflits internes, tellement les artisans sont individualistes et susceptibles quand on leur parle d’impôts.

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Annexe 6 Etats Financement Bénin RAS

Burkina Faso

Le financement des activités économiques existe et impose beaucoup de conditions. Des dispositifs législatifs règlementent les Institutions de Micro-Finance et la Banque Régionale de Solidarité (BRS). Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : L’obstacle majeur réside dans les conditions de garantie que demandent les banques et que l’artisan peut rarement offrir. Les artisans se retournent donc vers les IMF, mais celles-ci ont en général un capital limité qui ne peut pas répondre aux nombreuses demandes. Grâce aux IMF, à la BRS et à d’autres fonds mis à disposition pour la création d’activités génératrices de revenus, le développement des entreprises artisanales est favorisé, sans être toutefois généralisé et tout à fait performant. Le professionnalisme de ces nouveaux outils de financement n’est pas toujours confirmé, les sociétés de cautionnement mutuel doivent réadapter leur stratégie et plusieurs banques commerciales expérimentent le créneau du micro-crédit (guichets de micro-finance) qui est nouveau pour elles.

Côte d’Ivoire

Décret n° 2007-583 du 20 septembre 2007, portant Création, attributions, organisation et fonctionnement du Fonds d’Appui à la Promotion de l’Artisanat (FAPA). Un Fonds d’Appui à la Promotion de l’Artisanat (FAPA, 500 Millions FCFA théorique) a été créé pour garantir les emprunts des artisans auprès des banques et établissements financiers, financer ou garantir le financement de projets de type public, financer les projets d’installation d’artisans regroupés en coopératives ou GIE, financer la participation des artisans aux salons et foires commerciales et toute autre action ou projet contribuant à la promotion de l’artisanat ivoirien. La BRS Côte d’Ivoire, malgré quelques premières expériences malheureuses, apparaît comme un établissement financier incontournable pour le crédit aux artisans. Le taux d’intérêt pour les crédits est de 12%, alors que certaines IMF pratiquent des taux pouvant aller jusqu’à 22%. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : La BRS est consciente que la proximité et la rapidité du crédit sont des facteurs essentiels pour les artisans et c’est à ce titre qu’elle utilise des structures relais pour le suivi. Elle sait toutefois qu’elle ne pourra adapter ses produits financiers aux exigences des artisans que si ces derniers réussissent à se structurer dans des filières organisées. En matière de cautionnement, la BRS expérimente actuellement un système apparemment positif avec les pharmaciens et est ouverte à un système plus formel et plus large de « société de cautionnement mutuel ».

Guinée Bissau

La BRS est installée à Bissau. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : La Direction Générale de l’Artisanat et les représentants de la Chambre de Métiers estiment que les artisans ne sont pas suffisamment organisés pour pouvoir bénéficier des financements de la BRS.

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Mali De nombreuses IMF existent au Mali et certaines ont même donné lieu à la création de banques, telles la Banque Malienne de Solidarité (BMS). Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : La BRS, institution financière en principe adaptée au secteur artisanal, n’est toujours pas un dispositif approprié de financement pour les artisans et, selon les Chambres de Métiers, concurrence la BMS sur le même secteur .

Niger De nombreuses Institutions de Micro-Finance existent sur tout le territoire et couvrent, de manière plus ou moins satisfaisante, les besoins des artisans. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Le principal problème du financement réside dans le chef même des artisans, souvent défaillants en matière de remboursement, entraînant par là de nombreuses défaillances des structures faîtières de financement elles-mêmes. La BRS, malgré ses débuts difficiles, ses premiers échecs et son action actuelle pour recouvrer de nombreux remboursements non honorés, semble devenir une structure faîtière adaptée. La BRS vise principalement les crédits individuels ou collectifs (avec une préférence pour les crédits individuels pour responsabiliser davantage les artisans), via la caution plus que morale des coopératives et le cautionnement solidaire des sous-groupes. Outre les crédits pour les investissements, elle offre également des produits financiers spécifiques, tels les crédits court terme de 1 à 3 mois pour l’appovisionnement ou la commercialisation, remboursables en une fois. Le deposit ne consiste pas en une épargne nantie, mais en un retrait de 20% du montant demandé, bloqué au titre de garantie jusqu’à 100% du remboursement. Le taux d’intérêt des crédit est de l’ordre de 12% (nettement moins cher que la plupart des IMF, selon la BRS) et le taux d’intérêt pour les dépôts est de 3,75%. La BRS développe beaucoup le partenariat et permet à des partenaires et bailleurs de fonds de déposer chez elle des fonds de garantie pour des projets, secteurs et activités spécifiques définis par les partenaires. L’opportunité d’une société de cautionnement mutuel a été soulevée et la BRS y voit un intérêt. Selon la BRS, le secteur artisanal a une nette tendance à se structurer, mais le problème majeur reste celui des débouchés (les artisans, de plus en plus nombreux, parviennent difficilement à écouler toutes leurs productions).

Sénégal Le Ministère de l’Economie et des Finances dispose d’une Direction de la Réglementation et de la Supervision des Systèmes Financiers Décentralisés. La BRS (« Lutter contre la pauvreté par la promotion de l’emploi indépendant ») est l’institution communautaire censée le mieux répondre aux besoins de financement des artisans. Son public-cible est constitué à 80% d’artisans et elle estime disposer de tous les outils nécessaires pour exercer convenablement sa mission dans l’intérêt du secteur artisanal: - crédits d’investissements ou de fonds de roulement ou les deux à la fois ; - financements à risque ou garantis partiellement par des fonds de garantie. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : La DRS/SFD/MEF a focalisé son expérience sur l’échec relatif du FGPA (Fonds de Garantie pour les Projets Artisanaux) porté par l’ADPA, les résultats mitigés des mutuelles d’épargne et de crédit et le coût trop élevé des crédits. Selon le directeur p.i. de la DRS, le vrai problème réside dans l’inadaptation du système de financement des artisans et il serait plus opportun de « laisser les artisans créer eux-mêmes leurs institutions financières ». Le conseiller de la DRS estime pour sa part qu’il faut mettre l’accent sur le financement des investissements pour moderniser l’outil de production du secteur artisanal. Pour que le système de financement ait des résultats probants, il a émis les propositions

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suivantes : - mettre à contribution des institutions de l’UEMOA (BOAD, BRS) et d’autres telles

que la BAD et la Banque islamique pour y asseoir un fonds de garantie en échange du suivi des crédits et alimenter les institutions de crédit ;

- ne pas financer le tout venant et privilégier les projets porteurs des artisans affiliés aux Chambres de Métiers et aux CGA (pour introduire une bonne gestion dans les entreprises artisanales).

La BRS se heurte à trois contraintes et problèmes majeurs : - les fonds de garantie existants sont répartis dans un trop grand nombre de

structures (dont toutes ne sont pas nécessairement efficaces), alors qu’il serait plus opportun de les concentrer en une seule pour avoir un capital unique plus important ;

- les garanties normalement demandées (garanties hypothécaires ou capital financier en compte) sont quasi inapplicables aux artisans. La seule garantie pouvant être obtenue est constituée des 20% du montant du crédit en épargne nantie, ce qui fait que le risque encouru est de 80% et que passé 6 mois de retard de remboursement, il y a obligation de provisionner la créance, ce qui équivaut pratiquement à la passer en perte ;

- les artisans ne connaissent pas les règles minimales de management, ce qui handicape la fiabilité des demandes et complique la gestion et le remboursement des crédits ;

- il n’existe pas de fonds disponibles spécifiquement destinés à donner aux artisans des crédits à des taux préférentiels, ce qui fait que la BRS est obligée de se conformer aux taux du marché et d’appliquer un intérêt de 12%.

La question des sociétés de cautionnement mutuel a été soulevée, mais il n’y a pas encore de résultats convaincants dans ce domaine. Les expériences qui se sont déjà déroulées dans cette forme de cautionnement ont des résultats très mitigés ou non satisfaisants. La question de l’affiliation des artisans aux CGA a également été soulevée, mais le risque demeure toujours que les artisans y voient un moyen détourné de les amener dans l’escarcelle des impôts. La seule piste valable pour garantir les crédits semble demeurer dans le cautionnement solidaire et mutuel, et l’obligation morale du groupe d’appartenance de l’artisan emprunteur. Reste à concevoir un système simple où les risques encourus en cas de non remboursement pénalise non seulement l’artisan mais surtout le groupe auquel il appartient.

Togo Il existe plusieurs institutions spécialisées dans le crédit aux artisans, notamment la FUCEC (Fédération des Unions de Coopératives d’Epargne et de Crédit) et la CECA (Coopérative d’Epargne et de Crédit des Artisans). A titre d’exemple, la CECA semble être le type d’institution financière dont les artisans ont besoin, car elle est née de la volonté des artisans et la CECA connaît très bien ce secteur : - constituée en 1990, à l’initiative d’un projet de la coopération allemande de

promotion de l’artisanat, avec un capital de 50 Millions FCFA ; - agrément de reconnaissance en 1997, sous la tutelle du MEF ; - 2008 : fin de l’appui de la coopération allemande, passage de 1.500 à près de 6.000

membres, portefeuille de dépôts de plus de 1 milliard avec quelque 1 200 000 000 FCFA d’encours, taux global de recouvrement de 91%.

La CECA, opérant sur la ville de Lomé et sa périphérie, sous le contrôle de la loi et la surveillance règlementaire de ses organes et auditée chaque année par un cabinet spécialisé, est ouverte à tous les artisans et offre à ses membres 4 types de produits : crédit normal avec épargne nantie de 33%, crédit d’investissement, crédit d’opportunité d’affaires et crédit pour préfinancement de marché avec bon de commande. Les taux d’intérêts sont calculés par mois et sont dégressifs (1,25 à 1,83% suivant le type de crédit).

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La CECA offre aussi les produits non financiers indispensables liés aux conseils et à la formation et vérifie sur le terrain le sérieux des demandes et la bancabilité des projets. La CECA noue des partenariats avec des banques commerciales telles qu’ECOBANK (refinancement de 100 millions sur 12 mois et opérations de virements et transferts à l’international) et s’est étendue à d’autres services utiles et très rémunérateurs en tant qu’opérateur Western Union. Il existe aussi l’Agence Nationale de Promotion et de Garantie de Financement des PME/PMI (ANPGF), créée en 2006 sous tutelle du MEF et opérationnelle depuis 2008 avec un fonds de 100 Millions FCFA, qui a pour objectifs d’offrir aux PME/PMI des secteurs agricoles et artisanaux (commerce exclus) des services non financiers (renforcement des capacités des promoteurs via des organismes d’appui) et financiers garantie jusqu’à 50% et financement via des institutions financières telles que la BRS). Visite a été faite aussi à la BOAD qui ne fait pas de financement direct mais qui finance le secteur artisanal via des projets et programmes de développement et des établissements financiers qui appuient spécifiquement ce secteur (BRS par ex.). De manière globale, la BOAD dit consacrer de 50% à 66% de ses financements au crédit artisanal, notamment au Sénégal, au Mali, au Bénin et dans d’autres pays. Les projets et programmes financés visent principalement la mise en place de structures de financement, le renforcement des capacités, l’accès aux services financiers, le développement d’activités génératrices de revenus et des fonds de micro-finance. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Même s’il existe parfois des difficultés d’accès au crédit (surtout les crédits d’investissement), des systèmes existent (FUCEC, CECA, BRS entre autres) et les artisans ne rencontrent pas trop de problèmes. L’opportunité d’une société de cautionnement mutuel a été soulevée et a reçu une attention particulière des artisans et des Chambres de Métiers, même si l’idée nécessite une étude approfondie. La CECA, quoique limitée dans son rayon d’action, est une IMF séduisante et qui a fait ses preuves depuis plus de 20 ans : elle connaît parfaitement le milieu artisanal et toutes ses complexités. Les conditions d’adhésion sont simples : pièce d’identité, 2 photos et 15.000 FCFA (droits d’adhésion 3.000, obtention des statuts et règlement intér. 2.000, part sociale 5.000 et dépôt minimum 5.000). Les locaux d’accueil sont conçus de telle manière qu’ils n’intimident pas les artisans, ce qui est rarement le cas dans les grandes banques commerciales. Les rémunérations de l’épargne sont attractives (3,5% dépôts à vue et 4,5 à 5% dépôts à terme). Les produits financiers sont bien adaptés et incluent les crédits sociaux urgents. L’octroi des crédits est rapide, généralement dans les 48 heures et parfois même, séance tenante pour des crédits urgents. Les taux d’intérêts, oscillant globalement de 11 à 17% par an, pouvant même aller jusqu’à 22% pour des crédits fonds de roulement, sont considérés par les responsables de la CECA comme tout à fait acceptables. L’ANPGF, créée sur le modèle sénégalais, est encore jeune, n’a pas encore fait ses preuves et les artisans ne font pas encore partie de ses publics-cibles. En ce qui concerne la BOAD, elle insiste sur un point important : si l’on veut aider efficacement l’artisan, « il ne faut pas chercher la masse, car ce serait la meilleure façon de déchirer le secteur ». Il faut au contraire viser l’organisation et la modernisation et considérer avant tout l’artisan dans son statut de maître artisan et surtout d’entrepreneur.

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Annexe 6 Etats Formation Bénin Le système d’apprentissage dual et la Certification des Qualifications Professionnelles

par apprentissage ont fait l’objet de décrets en 2005 : - le système d’apprentissage dual (pour apprenti ou candidat de 14 ans au moins)

prévoit une formation assurée en milieux professionnels (ateliers ou entreprises) et dans un centre de métiers ou une école de formation technique et professionnelle. Il repose sur un contrat de coopération permanent entre l’entreprise et le centre/école. La proportion généralement appliquée entre la pratique et la théorie/gestion est d’environ 80/20 ;

- les CQM et CQP sont reconnus comme diplômes d’Etat ; - le CQM « Certificat de Qualification aux Métiers » est un diplôme de fin

d’apprentissage, devant remplacer progressivement le diplôme de libération précédemment délivré par les maîtres-artisans. Il n’est encore d’application effective ;

- le CQP « Certificat de Qualification Professionnelle » est un diplôme qui atteste la qualification professionnelle de l’apprenant suivant un référentiel de métier. Il est d’application effective ;

- les textes prévoient les modalités d’évaluation de la formation et du contrôle des connaissances et des compétences ;

- les jurys et sessions d’examens sont organisés conjointement par les Ministères en charge de la formation professionnelle, du travail, de l’artisanat et des organisations professionnelles par corps de métiers ;

- -les maîtres-artisans ou ouvriers sont autorisés à se présenter à l’examen du CQP sous conditions préalables (avoir suivi les modules de perfectionnement dans le métier, avoir une expérience professionnelle d’au moins 5 ans et avoir suivi les modules complémentaires d’alphabétisation et de culture générale).

Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Pourquoi beaucoup d’artisans piétinent dans un statut quo et semblent peu enclins à vouloir se perfectionner ? La reconnaissance sociale est un pré-requis, mais ne suffit pas pour être qualifié, professionnelement, d’ « artisan ». Même un Certificat de Fin d’Apprentissage ne garantit pas nécessairement la maîtrise du métier. Seule la formation par alternance (pratique en atelier et théorie dans des centres de formation) peut garantir la qualification nécessaire pour exercer. Finalement, tout est une question de choix et d’ambition personnelle, dans le chef de l’artisan, pour atteindre ce statut reconnu d’ « artisan professionnel ». Le cadre de formation technique et professionnelle au Bénin semble bien charpenté, institutionnalisé, règlementé et appliqué en partie, du moins pour ce qui concerne la méthodologie de la formation de type dual (80/20) visant le CQP, la charte et la matrice de compétences pour 24 métiers et le dispositif d’examen, d’évaluation et de certification. Il serait opportun que la règlemtation communautaire prévoie l’uniformisation de certains outils-clés du dispositif de formation (matrice de compétences, référentiels filières).

Burkina Faso

Apprentissage institué par arrêté de 1976. Durée, conditions de résiliations, âge des apprentis, etc.). Arrêté n° 009/MJE/SG/DGFP/DFPA du 13 décembre 2006 portant Cahier des charges applicables aux centres privés de formation professionnelle non formelle. La création de ces centres est soumise à l’approbation du Ministère en charge de la formation professionnelle. Un cahier des charges stipule explicitement : les infrastructures obligatoires, les attestations de situation fiscale, de registre de commerce et de déclaration à la CNSS, l’autorisation de l’Agence Nationale pour l’Emploi (ANPE), le nombre d’effectifs autorisé par formation et par poste de travail, la déclaration des programmes de formation pour chaque section, la liste des formateurs, l’autorisation de former délivrée par le Ministère en charge de la formation

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professionnelle, les statuts, le règlement intérieur, le comité de gestion et le système comptable conforme à la réglementation. En matière pédagogique, les programmes et référentiels de formation doivent être agréés par le Minisère en charge de la formation professionnelle. Sont prévus également le contrôle continu, les évaluations-tests trimestrielles, la délivrance d’une attestation ou d’un diplôme en fin de formation. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : L’apprentissage n’est ni structuré ni organisé, la future Chambre des Métiers devrait prendre en charge cette problématique. Les structures de formation existent, mais souffrent d’une grande disparité et d’une manque de passerelles entre l’apprentissage et les formations qualifiantes et diplômantes, entre l’informel et le formel. Le Ministère de la Jeunesse et de l’Emploi, via les centres de l’ONPE ou d’autres structures indépendantes agréées, délivrent des Certificats de Qualification Professionnelle (CQP) pour 6 filières à référentiels (10 supplémentaires en finition ou en cours d’élaboration) et les établissements d’Enseignement technique et de Formation professionnelle délivrent des diplômes d’Etat pour un certain nombre de filières. Certaines filières manquent encore de référentiels de formations. Un dispositif précis sur la formation et les modalités d’acquisition du savoir-faire doit être élaboré.

Côte d’Ivoire

Décret n° 92-316 du 15 mai 1992, portant Création d’Etablissement public à caractère industriel et commercial, dénommé Agence Nationale de la Formation Professionnelle, en abrégé AGEFOP, et déterminant ses attributions, son organisation et son fonctionnement. L’AGEFOP est un organisme de prospection, d’élaboration et de gestion de projets de formation technique et profesionnelle, sous la tutelle du Ministère de l’Education nationale. La Chambre Nationale des Métiers fait partie de la commission consultative. L’AGEFOP offre deux types de services : - ingénierie de formation (études de filières, conseil dans le choix des métiers,

conception de modules et supports, évaluation des pertinences et résultats) ; - conception, élaboration, gestion et évaluation de projets de 6 types de formation

professionnelle : formation par apprentissage, formation professionnelle de courte durée, formation professionnelle continue, formation professionnelle de personnes handicapées, formation en entreprenariat et alphabétisation fonctionnelle.

L’AGEFOP a 17 antennes sur tout le territoire et dispose d’une infrastructure moderne composée d’un Centre de formation et de perfectionnement industriel spécialisé dans la filière de l’électricité et de l’électronique, d’un atelier de formation continue dans la même filière, d’un atelier d’apprentissage en couture et habillement, d’un Centre d’éveil et d’innovation technologique et d’une salle multimédia. Loi n° 95-15 du 12 janvier 1995, sur le Code du Travail en Côte d’Ivoire. Décret n° 96-286 du 3 avril 1996, relatif à l’apprentissage. L’organisation de l’apprentissage est de la responsabilité des Chambres de métiers. En ce qui concerne la formation par apprentissage, le décret stipule ce qui suit : - l’apprentissage consiste en un système de transmission de savoirs professionnels

entre une personne qualifiée, reconnue « maître d’apprentissage » et une personne désireuse d’apprendre un métier ou une profession correspondant à la qualification du maître et pour lequel l’aptitude de la personne a été déterminée par voie d’orientation ;

- formation en alternance : 75% du temps en pratique du métier dans l’entreprise d’accueil et 25% du temps dans un centre de formation théorique complémentaire ;

- pour recevoir un apprenti, il faut être titulaire d’une carte de « maître d’apprentissage » délivrée par le Ministre chargé de la Formation professionnelle, satisfaire aux exigences des articles 12.4, 12.5 et 12.6 du Code du Travail ;

- celui qui forme un apprenti et qui ne répond pas aux critères ci-dessus est considéré comme employeur du prétendu apprenti et soumis à toutes les obligations attachées à la qualité d’employeur ;

- le contrat d’apprentissage est conclu par écrit, conformément à l’art. 12.2 § 2 du Code du Travail, compte tenu des usages dans le métier et des conventions de

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l’O.I.T. applicables en Côte d’Ivoire ; - la durée de l’apprentissage ne peut excéder 3 ans ; - la maître d’apprentissage bénéficie d’avantages financiers (déterminés par le MEF)

attachés à la conclusion du contrat. La taxe d’apprentissage contribue à ces avantages ;

- le contrat d’apprentissage doit prévoir une pré-rémunération de l’apprenti, à compter du 13ème mois, qui ne peut être inférieur à 30% du SMIG. L’apprenti doit être couvert par une assurance accidents de travail et maladies professionnelles. Il a droit a une carte de transport dans les mêmes conditions que l’élève ou l’étudiant ;

- l’efficacité de l’apprentissage est évaluée par la structure chargée de l’orientation pédagogique de l’apprentissage ;

- à la fin de l’apprentissage, l’apprenti reçoit un « Certificat de fin d’apprentissage ». L’AGEFOP s’efforce de donner aux jeunes (14 à 24 ans de niveau CM2) une formation qualifiante (1à 3 ans) en développant l’auto-emploi et l’installation dans le secteur des micro-entreprises et de l’artisanat, dans 17 filières porteuses de la mécanique, de l’électricité, du froid, de la menuiserie, de la plomberie, de l’hôtellerie-restauration, des soins corporels et de la céramique. 300.000 jeunes sortent chaque année du système scolaire. Il convient donc de les conseiller, de leur offrir une formation par alternance et de les aider à être placés en entreprises ou de créer leur auto-emploi. L’AGEFOP accorde une grande importance au suivi et utilise un « Cahier d’évaluation des compétences » pendant toute la durée de l’apprentissage. Ce système donne 80% d’aptes à exercer et une étude la GTZ a estimé que 60% des sortants réussisaient à s’insérer. L’AGEFOP dispose aussi d’un bureau d’études qui se dit spécialisé dans l’étude des besoins et des compétences requises à l’exercice du métier et qui souhaite qu’on prenne en compte ses capacités pour financer l’établissement de « fiches métiers » et « référentiels de formation » avec validation des acquis. Un Fonds de Développement de la Formation Professionnelle a été créé pour le secteur organisé, puis étendu par la suite à toute la population active. Le FDFP, ayant aussi pour objectif de sortir les artisans de l’informel, s’adresse aux artisans évoluant en milieu reconnu, tel que les groupements ou coopératives agréées. Le FDFP finance des formations techniques dans des filières professionnelles identifiées et dans des matières transversales, telles que la gestion. Les formations sont réalisées par des prestataires (structures ou cabinets) sélectionnés sur appels d’offres. Une participation financière des bénéficiaires est exigée. Pour les nombreux opérateurs économiques qui évoluent dans l’informel et qui éprouvent des difficultés à établir des états comptables et financiers cohérents, crédibles et éligibles au crédit bancaire, des Centres de Gestion Agréés (CGA) par le MEF sont ouverts aux personnes physiques ou morales relevant de l’impôt synthétique ou du réel simplifié d’imposition. Les CGA sont exonérés des droits d’enregistrement, de l’impôt BIC et de la patente pendant 3 ans. Les artisans qui se font encadrés par un CGA bénéficient d’un abattement de 50% de l’impôt BIC et de la patente pendant 3 ans, d’un abattement de 50% sur l’impôt synthétique et de facilités d’accès au crédit bancaire. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Le savoir-faire de père en fils est bon, mais cela ne suffit plus dans une économie moderne où la demande est de plus en plus exigeante et complexe. Cela étant, le dispositif de formation semble assez bien structuré, sans qu’on perçoive clairement l’impact du FDFP qui tente de prendre en compte le volet suivi-accompagnement qui a été longtemps négligé.

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Guinée Bissau

Il existe un Institut de la Formation Tehnique et Professionnelle (IFTP), établissement autonome rattaché au Ministère de l’Education, qui organise des formations modulaires (techniques et pédagogiques) de courte durée (3 mois à 6 mois), complétées d’une pratique en ateliers, dans les secteurs suivants : mécanique autos, froid et climatisation, électricité et couture). Ces formations sont payantes. Il existe aussi le Centre National de Formation et de Recherche Artisanale, créé en 1980 et rattaché à la Direction Générale de l’Artisanat. Avec l’aide la coopération chinoise, ce centre forme des artisans dans la fabrication de mobilier en bambou et en rotin. Ce centre a été partiellement ravagé par un incendie en 1987, mais continue cependant de former quelques artisans, avec délivrance d’un certificat de qualification. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : L’IFTP estime que la composante artisanale ne fonctionne plus. Les 10 ans de conflits politico-militaires ont délabré le pays, il n’y a quasi plus d’électricité et donc plus de travail.

Mali Le dispositif généralement appliqué est le système de formation par alternance de type dual (80% en atelier et 20% dans les centres agréés pour les formations professionnelles communes à toutes les filières). Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Le dispositif de formation par alternance est bon pour les jeunes et les apprentis, mais n’arrange pas les artisans formateurs qui ne sont pas rémunérés et qui, selon le Code du Travail, doivent en plus payer des allocations aux apprentis. Par ailleurs, le dispositif de formation n’est pas adapté pour les maîtres artisans qui doivent se recycler. Pour le Ministre en charge de l’Artisanat, le dispositif de formation n’est pas adapté.

Niger Décret n° 2008-226/PRN/MFPT du 17 juillet 2008, définissant l’Organisation et les modalités de fonctionnement du Fonds d’Appui à la Formation Professionnelle Continue et à l’Apprentissage (FAFPCA). Ce décret précise les modalités pratiques de transition entre l’Office National de la Formation Professionnelle (ONAFOP) et le FAFPCA, place sous la tutelle technique du Ministère chargé de la Formation Professionnelle et Technique (MFPT). Le FAFPCA donne son avis sur les agréments accordés aux opérateurs et prestataires de formation bénéficiant de son soutien financier et analyse et sélectionne les projets de formation professionnelle continue et d’apprentissage qui lui sont présentés pour obtenir un financement. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Plusieurs centres ou opérateurs privés agréés existent (NIGETECH, RESEDA, CMCAN, FASD, CETFP, etc.) et couvrent les filières suivantes : maroquinerie, bijouterie, forge, maçonnerie, électricité bâtiment, électricité équipement, plomberie, mécanique 2 temps, poids lourds et maintenance audio-visuel. Le Code du Travail, dans ses nouvelles dispositions, régit convenablement l’apprentissage sur les plans de l’âge (18 ans), de la durée (3 ans) et de la qualification santionnée par un certificat (CQP ou CAP). Le dispositif adopté est celui de l’alternance. Une fois la compétence acquise dans le dispositif de l’apprentissage, l’artisan perfectionne ses qualifications en tant qu’ouvrier artisan pendant 2 ans. Vu l’actualisation contemporaine de la formation, le problème dans les métiers modernes est que l’apprenti dépasse souvent le maître. Pour réduire ces différences, des formations de remise à niveau sont prévues pour les maîtres artisans.

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Sénégal Un arrêté du Ministre chargé de l’Artisanat et du Ministre chargé de l’enseignement professionnel fixe les conditions de diplôme ou d’expérience professionnelle exigibles pour l’attribution des titres de qualification artisanale. La possession d’un titre de qualification est attestée’ par la délivrance d’une carte professionnelle de maître-artisan, artisan ou compagnon Nul ne peut utiliser le titre d’artisan ou maître-artisan si cette qualité ne lui a pas été reconnue par la commission de qualification prévue à cet effet. Peuvent prétendre au titre de maître-artisan, les chefs d'entreprise artisanale qui remplissent l'une des conditions suivantes : 1. être titulaire d'un diplôme professionnel équivalent au CAP et justifier d'une

expérience professionnelle de cinq (5) ans ; 2. justifier d'une expérience professionnelle de cinq (5) années au moins et satisfaire

aux tests professionnels prévus à l'article 4 ci-dessous. Peuvent prétendre au titre d'artisan, les chefs d'entreprise artisanale qui remplissent l'une des conditions suivantes : 1. être titulaire d'un diplôme professionnel équivalent au CAP ; 2. être titulaire d'un certificat de fin d'apprentissage d'une durée minimum de trois (3)

ans, sous réserve du contrôle prévu à l'article 5 ci-dessous, et justifier d'une expérience professionnelle de deux (2) ans au moins ;

3. justifier d'une expérience professionnelle de deux (2) ans au moins et satisfaire aux tests professionnels prévus à l'article 4 ci-deeous.

Peuvent prétendre au titre de compagnon, les employés qualifiés qui travaillent dans une entreprise artisanale et qui, remplissent l'une des conditions suivantes : 1. être titulaire d'un diplôme professionnel équivalent au moins au CAP ; 2. être titulaire d'un certificat de fin d'apprentissage d'une durée minimum de trois (3)

ans sous réserve du contrôle prévu à l'article 5 ci-dessous. La chambre de métiers, en liaison avec les services techniques compétents de l'Etat, organisera des tests professionnels pour les chefs d'entreprise artisanale qui prétendent aux titres de qualification et qui ne sont pas titulaire d'un diplôme professionnel. Le Président de la Chambre de Métiers communiquera un rapport de ces tests à la commission de qualification. Pour toute demande de titre de qualification accompagnée d'un certificat de fin d'apprentissage, la chambre de métiers contrôlera les conditions de délivrance de ce certificat et fera un rapport qui sera communiqué à la commission de qualification. Un projet de décret prévoit la dissociation entre la notion d'entreprise artisanale et de titre de qualification, ce qui a pour conséquence de permettre aux petits investisseurs privés de créer une entreprise sans pour autant détenir de titre d'artisan. Toutefois, les Chefs d'entreprise artisanale ayant de réelles compétences techniques sont protégés sur les titres de qualification dont la possession est par ailleurs nécessaire pour être électeur aux Chambres de Métiers. Contrat d’apprentissage Doit être écrit et doit respecter les règlements de l’Inspection du travail et des Lois sociales. Doit mentionner les renseignements sur le maître et l’apprenti ; la date et la durée (max. 4 ans) ; les conditions de rémunérations, de nourriture et de logement et l’indication de la profession qui sera enseignée. L’apprenti doit avoir au moins 14 ans. L’Office de Main-d’œuvre établit le dossier et remet à l’apprenti une carte d’apprentissage. Une redevance peut être réclamée à l’apprenti suivant les matières d’œuvre utilisées et

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l’usure de l’outillage. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Selon la FENAPH, « le problème n°1 du développement de l’Artisanat réside dans la formation. L’Etat n’investit pas dans la formation technique et professionnelle. Les investissements sont concentrés sur les lycées qui produisent des chômeurs ». La Direction de l’Apprentissage du METFP estime aussi que l’Etat et les collectivités locales doivent s’investir à fond pour que les artisans puissent s’équiper comme il se doit et pour que les apprentis puissent bénéficier de bourses. Les textes règlementaires sur l’apprentissage, malgré leur grande ancienneté (près de 60 ans), gardent un contenu tout à fait exploitable. La Direction de l’Apprentissage du METFP (qui date de 2007) estime que l’initiative de l’UEMOA en matière de réglementation est une très bonne chose, car « les rudiments du métier » ne suffisent pas à être qualifié ; cela sape la crédibilité du secteur ». Cette direction a entamé son programme de reconstruction du processus d’apprentissage et est dans sa phase expérimentale : - elle entend qualifier tous les artisans (apprentis et artisans déjà en exercice) en leur

délivrant des diplômes d’Etat identiques selon 5 niveaux de compétences (le niveau 5 étant le niveau CAP (Certificat d’Aptitude Professionnelle) ;

- elle entend privilégier la formation traditionnelle par apprentissage qui, selon elle, est la meilleure à condition qu’elle soit complétée en technologie et en gestion dans des centres agréés ;

- elle adhère aussi pleinement à la formation par alternance pour privilégier la pratique du métier ;

- elle souhaite que l’apprentissage se fasse dans la langue nationale (wolof) ; - elle entend baser toute les qualifications sur des référentiels de métiers, de

compétences et de certification (9 métiers sont actuellement couverts par des référentiels de niveau CAP) ;

- elle entend enfin prévoir une qualification spécifique pour les maîtres artisans. Selon la Direction de l’Apprentissage, 400.000 apprentis sont actuellement en exercice et doivent être traités et 750 apprentis sont introduits dans les 9 filières disposant déjà de référentiels.

Togo Le projet de code spécifique sur l’apprentissage au Togo (décembre 2008) prévoit ce qui suit : - mode de formation assuré en milieu professionnel, ayant pour objectif de donner

aux jeunes une formation générale théorique et un savoir-faire pratique, leur permettant d’acquérir une qualification professionnelle ;

- âge requis : 15 ans au moins, ou 14 ans pour les non scolarisés, avec alphabétisation fonctionnelle obligatoire ;

- durée de l’apprentissage : 2 à 4 ans suivant les corps de métiers ; - nul ne peut recevoir d’apprentis s’il n’est pas titulaire d’une carte de « maître

d’apprentissage » délivrée par le Ministère en charge de la formation professionnelle (qui peut solliciter l’organisation professionnelle concernée ou la DA pour la détermination des critères de délivrance de la carte) ;

- encadrement technique, pédagogique et administratif par des « conseillers d’apprentissage » et de formation professionnelle ;

- toute personne qui forme un apprenti est soumis aux obligations attachées à la qualité d’employeur ;

- contrat d’apprentissage, écrit en français, conclu entre l’entreprise d’accueil ou le « maître d’apprentissage » et l’apprenti ou son représentant légal, établi selon un modèle de contrat-type (contrat de travail de type particulier). Le contrat est exempt de droit de timbre et d’enregistrement. Il prévoit une allocation d’apprentissage à partir du 13ème mois, qui ne peut être inférieure à 50% du SMIG ou 25% la 1ère année, 50% la 2ème année et 100% la 3ème année ;

- le maître est tenu de présenter l’apprenti à l’examen correspondant à la spécialisation et à la qualification prévues au contrat : Certificat de Fin

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d’Apprentissage (CFA) ou Certificat de Qualification Professionnelle (CQP), organisé par le Ministère en charge de la formation professionnelle ;

- les frais d’apprentissage (signature, inscription, assurance, formation, examen) varient de 57 000 à 100 000 FCFA pour toute la durée de l’apprentissage suivant les 32 métiers répertoriés.

Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : 15 centres officiels actuellement ouverts pour 32 métiers (Centres Régionaux d’Enseignement Technique et de Formation Professionnelle (CRETFP), sans compter les centres privés. La formation par alternance est seulement organisée dans le domaine industriel (menuiserie, mécanique, maçonnerie). Les nouvelles règlementations, notamment en matière d’apprentissage, semblent contraignantes mais elles sont destinées, selon le METFP, à sortir du système traditionnel où les abus étaient nombreux. Cela provoque par conséquent une certaine réticence des maîtres artisans qui se voient retirer ainsi des prérogatives importantes qui leur étaient autrefois dévolues, ce qui ne les pousse pas à adhérer massivement au nouveau processus de certification.. La Direction du Travail (METS) regrette que l’artisanat souffre d’une dispersion de ses prérogatives et d’une instabilité d’appartenance aux départements ministértiels et se dit un peu marginalisée dans le processus d’apprentissage, alors qu’elle est intervient étroitement dans le contrôle des dispositions d’emploi et du respect des lois sociales (durée, repos, hygiène, sécurité, etc.) et qu’elle est présente dans toutes les Régions. Elle estime que chaque institution doit exercer les attributions qui sont les siennes (METFP, METS et CRM).

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Annexe 6 Etats Commercialisation UEMOA Développement et promotion des exportations de produits d’artisanat, Rapport

final, CCI / CNUCED / OMC/UEMOA, 2003. L’UEMOA distingue huit gammes de produits prioritaires pour l’exportation : maroquinerie, vannerie, bijouterie, instruments de musique, sculptures et peintures, statuettes et objets de décoration, tissages en coton, vêtements de confection en coton. Le Conseil de coopération douanière, nom officiel de l’Organisation mondiale des douanes,a recommandé et demandé aux parties contractantes à la Convention sur le Système harmonisé que les produits « fabriqués à la main » soient inclus spécifiquement dans les nomenclatures statistiques nationales (Recommandation du 7 juillet 2000). 32 sous-catégories de produits artisanaux bénéficient actuellement d’un N° de Nomenclature douanière spécifique HS. L’UEMOA a également instauré entre les Etats membres un marché commun basé sur la libre circulation des personnes, des biens et des services, le droit d’établissement des personnes exerçant une activité indépendante ou salariée, un tarif extérieur commun (TEC) et une politique commerciale commune L’UEMOA propose une participation aux salons professionnels spécialisés internationaux sous la forme d’un pavillon UEMOA pour mieux assurer, entre autres, la maîtrise des nouvelles tendances et les missions de prospection commerciale, les contacts avec les acheteurs, le recrutement d’agents et de représentants étrangers et les supports d’information promotionnels. La propriété intellectuelle (brevets, dessins et modèles, marques, noms commerciaux), en cas de nécessité, est prise en charge par l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI).

Bénin RAS

Burkina Faso

Décret n° 85-493 CNR/PRES/INFO/CULT du 29 août 1985 églementation de l’exportation des objets d’art et d’artisanat traditionnel ancien et Arrêté n° 99-34/MEF/SG/DGTCP/DELF du 17 juin 1999 portant Règlement d’application des dispositions dudit Décret. La demande d’exportation de ces produits doit subir au préalable le contrôle de la Direction du Patrimoine culturel. Décret n° 173/PRES/PM/MEF du 16 avril 2008 portant Réglementation générale des marchés publics et des délégations de service public. Les procédures de passation de marchés prévoient un appel d’offres ouvert ou, exceptionnellement, une mise à concurrence restreinte ou un contrat de gré à gré. L’appel d’offres restreint est autorisé, selon les mêmes procédures que l’appel d’offres ouvert, lorsque les biens, travaux ou services, de par leur nature spécialisée, ne sont disponibles qu’auprès d’un nombre limité de fournisseurs qualifiés. Lorsque le montant prévisionnel du marché est inférieur à 20 millions FCFA, le gestionnaire de crédits lance un appel d’offres avec publicité de l’avis dans la revue des marchés publics. Lorsque le montant est inférieur à 1million FCFA TTC, il est recouru à des demandes de cotations non formelles adressées par le gestionnaire de crédits à trois prestataires qualifiés au moins où, dans l’impossibilité d’obtenir trois offres, à une procédure de gré à gré. Dans ce cas de montant plafonné à 1 million FCFA, la formalité de constitution d’une commission d’attribution des marchés n’est pas exigée. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : L’application des textes communautaires sur la libre circulation des personnes, des biens et des services n’est pas effective. Certaines structures (SIAO, ONAC, Chambre de Commerce) aident les artisans à commercialiser leurs produits, mais ces actions doivent être renforcées et l’artisan, de

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son côté, doit améliorer son comportement de producteur devant les acheteurs professionnels. En matière d’accès aux marchés publics, les textes prévoient l’accessibilité des artisans (loi des Finances qui permet aux artisans d’obtenir une attestation de situation fiscale), mais dans la pratique, les artisans ont rarement la surface financière pour soumissionner à des marchés importants et ne peuvent donc concurrencer les autres soumissionnaires . D’autres formules pourraient être envisagées, telles l’attribution automatique au secteur artisanal de marchés de fournitures, travaux ou services spécifiques au secteur ou l’établissement de quotas réservés à des œuvres artisanales dans les aménagements et décorations des bâtiments publics.

Côte d’Ivoire

Le projet de loi relatif au Code de l’Artisanat insiste sur la nécessité, dans la politique d’aménagement du territoire et des plans d’urbanisme directeurs des collectivités territoriales, de créer des réserves foncières pour l’implantation de centres et villages artisanaux. En ce qui concerne les marchés publics, ce projet de loi propose aussi la dispense de cautionnement pour les marchés de gré à gré dont les montants se situent entre 15 millions et 120 millions FCFA, lesquels seront garantis par une caisse de garantie-caution au niveau des Champbres de métiers. Dans l’Accord de Partenariat Economique (APE) signé en décembre 2007 avec l’UE, la Côte d’Ivoire entend renforcer l’organisation et la remise à niveau de son secteur artisanal pour améliorer sa compétitivité et la pénétration des marchés internationaux. Une attention particulière est portée, dans ce contexte, sur un réajustement de la politique fiscale intérieure et régionale et les réformes de modernisation des Douanes. Le projet CINOTEX-CRAFT, initié par l’OPDENTCI, en partenariat avec la FENAPCI et l’appui de la DAEMSI/MTA et de la CNMCI, prévu pour une durée de six ans à partir de 2008, évalue sa capacité commerciale semestrielle sur le seul marché américain à 7,5 milliards FCFA pour un total de 325 000 produits. 32 produits artisanaux porteurs ont été ciblés, mais seulement 4 d’entre eux (12,5 %) sont reconnus comme tels dans les statistiques douanières, car il n’existe pas encore de cadre règlementant la production, la commercialisation, la distribution et l’exportation des produits de l’Artisanat d’exportation. Le code douanier du Système Harmonisé de désignation et de codification des marchandises (SH) n’enregistre pas spécifiquement les Produits de l’Artisanat d’Exportation. La nomenclature douanière internationale (SH) ne permet pas toujours de faire la distinction entre les produits faits à la main que sont les Produits de l’Artisanat et les produits fabriqués à la machine ou en usine. Il conviendrait donc de mettre rapidement en œuvre la « Recommandation du Conseil de Coopération Douanière de juillet 2000, relative à l’insertion dans les nomenclatures statistiques nationales de sous-positions destinées à faciliter le recueil et la comparaison des données commerciales concernant les produits fabriqués à la main ». Encadrement des opérateurs du secteur de l’artisanat et commercialisation des produits artisanaux, Ministère du Tourisme et de l’Artisanat, août 2006. La Côte d’Ivoire compte 21 centres et villages artisanaux répartis sur tout le territoire, orientés principalement vers l’artisanat d’art et traditionnel. Elle est intégrée également dans la plupart des structures et organismes nationaux, sous-régionaux et régionaux : CODEPA, PAPEA (Ressources Pays), APEXCI. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : La Côte d’Ivoire est très sensible à la qualité des compétences, des services et des produits (ce label est souvent affiché sous forme de slogans dans les bureaux administratifs). Le SIAO est considéré comme une des meilleures plate-forme commerciale, mais le problème majeure de ce Salon reste la non sélection des produits, ce qui ne permet pas d’assurer une réputation de qualité sur le long terme. Cela étant, on estime que l’export n’est toujours pas réglé comme il se doit au niveau de l’UEMOA et que l’application des règlements tarde à s’exercer sur le terrain, ce qui occasionne de nombreux obstacles non tarifaires. En outre, les produits artisanaux ne s’affichent pas clairement dans les nomenclatures douanières.

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Guinée Bissau

La Foire Nationale de l’Artisanat est restée au stade de l’intention mais n’a jamais existé. Quant à la commercialisation des produits artisanaux, la Direction des Douanes dit ne pas avoir de problèmes avec la réglementation, conformément aux directives de l’UEMOA sur la libre circulation des produits artisanaux, mais reconnaît avoir des problèmes avec les Ministères chargés du Commerce et de l’Artisanat pour des produits relevant de la culture et du patrimoine bissau-guinéen. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : La Direction des Douanes a une vision restrictive des produits de l’artisanat (petits objets d’art, tels les statuettes en bois sculpté) et souhaiterait avoir une définition précise du « produit artisanal ». En ce qui concerne la noix de cajou par exemple, principal produit d’exportation du pays, elle est appelée à être de plus en plus transformés sur place et constituera donc un produit artisanal. Les Douanes entendent bien continuer de le taxer car c’est un « produit stratégique ». A cet égard, les Douanes reconnaissent qu’il y a « violation du traité de l’UEMOA , mais « on ne peut empêcher le pays, qui n’a pratiquement pas d’industrie, de gagner de l’argent ». A cette vision limitative des choses, la Ministre du Tourisme et de l’Artisanat, rétorque « qu’il n’y a pas qu’un seul produit stratégique en Guinée Bissau, mais qu’il faut en développer plusieurs pour réduire la pauvreté et garantir l’autosuffisance dans la durabilité ».

Mali La réglementation de l’UEMOA est claire, en ce qui concerne le trafic interne et l’export des produits artisanaux, dits « du cru ». L’exportation est libre et ne comporte ni droits d’entrée ni droits de sortie pour ces produits. Les objets antiques sont sujets à une autorisation préalable où les Ministères en charge de l’Artisanat et de la Culture sont associés. En fait, tout repose sur le système déclaratif : on ne peut échapper à la déclaration d’export et au certificat d’origine. Là où il y a encore lacune, c’est dans la nomenclature des douanes qui ne prend pas encore en compte, de manière spécifique, les objets d’artisanat. Il faudrait inclure des sous-positions par catégories d’objets « faits à la main ». Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Lorsque les artisans se plaignent des tracasseries douanières, c’est souvent parcequ’ils ignorent le système déclaratif minimum qui est de règle.

Niger Décret n° 92-245/PM/MME/IA du 7 juillet 1992, instituant une Journée de Fête de l’Artisanat. Décret n° 2005-148/PRN/MT/A du 12 juillet 2005, Instituant un Salon International de l’Artisanat pour la Femme et portant Attributions, composition et fonctionnement de ses organes. Le Niger dispose de 13 centres et villages artisanaux répartis sur tout le territoire, orientés principalement vers l’artisanat d’art et traditionnel, dont 4 spécialisés dans la tannerie des peaux. Une « Journée de Fête de l’Artisanat » a été instituée et a lieu chaque année sur toute l’étendue du territoire. Un « Salon International de l’Artisanat pour la Femme » (SAFEM) a été institué et a lieu tous les deux ans à Niamey. Le SAFEM, structure autonome dont la coordinatrice est nommée conjointement par le Ministre chargé de l’Artisanat et du Ministre chargé de la Promotion dev la Femme, a pour objectifs de promouvoir les activités économiques des femmes, renforcer la qualité de leurs produits artisanaux, sensibiliser le public à consommer les produits made in Niger, promouvoir le leadership féminin et, grâce à un système rotatif de mise en exergue de chaque région du pays, promouvoir le tourisme au Niger.

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Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Les textes et règlements favorisent certes la libre circulation dans l’espace UEMOA et l’exportation des produits artisanaux, mais dans la pratique il en va tout autrement. Le décalage énorme entre la loi et son application continue d’entraîner de multiples obstacles tarifaires et nombre de tracasseries aux frontières. Outre les prélèvements communautaires CEDEAO et UMEOA aux douanes, le transport de marchandises reste soumis à beaucoup d’autres prélèvements insupportables car les recettes des douanes contribuent à une part majeure du budget national. En ce qui concerne les marchés publics, le dispositif est sensiblement identique à celui du Burkina Faso, avec un plafond de 5 millions FCFA pour les consultations restreintes. Cela étant, les marchés publics sont peu accessibles aux artisans, car ces derniers n’ont pas les surfaces financières disponibles et ne peuvent donc pas entrer dans le jeu des compromissions qui est courant dans les appels d’offres. Le dispositif fonctionnait assez bien au début, car les artisans étaient représentés dans la commision d’attribution des marchés par leur organisation professionnelle, mais depuis que la Banque Mondiale y a vu un conflit d’intérêts, ils en ont été exclus. Les artisans les plus chanceux bénéficient de marchés sous-traités et peu rémunérateurs. Comme il est difficile pour l’artisan de lutter contre la concurrence, il conviendrait de « labelliser » le produit artisanal de façon démonstrative, par exemple comme la loi communément appelée « 1% » d’application au Québec depuis les années 80 (tous les projets de construction réalisés par le gouvernement ou avec des fonds publics et subventions sont tenus de consacrer environ 1% du budget de construction à la réalisation d'oeuvres d'art destinées à être intégrées à l'édifice (intérieur ou extérieur), dans les espaces accessibles au public. Le terme générique est 1% mais il y a pondération suivant la taille des projets. Pour les petits projets cela peut être de 1.5%. Exemples de projets: hôpitaux, écoles, bibliothèques, haltes routières, centres de congrès, centres d'art, etc.

Sénégal La Direction des Douanes a brossé les principales règles douanières en matière de commercialisation : - déclaration à partir d’une valeur de plus de 200 000 FCFA ; - c’est cette déclaration qui assigne aux produits un régime douanier ; - nomenclature harmonisée internationale (HS) don les 6 premiers chiffres sont

identiques à tous les Etats ; - il n’y a pas de distinction entre les produits industriels et les produits artisanaux ; - le Sénégal a 10 chiffres actuellement et cette nomenclature peut être complétée par

des sous-positions ; - la nomenclature est tarifaire et statistique ; - « produits du cru et de l’artisanat » (produits de l’agriculture, de l’élevage et de

l’artisanat traditionnel) : libéralisation et libre circulation selon la réglementation UEMOA et donc dispense du Certificat d’origine UEMOA ;

- la libre circulation ne s’applique que dans l’espace UEMOA et ne joue pas pour les produits importés hors de la zone UEMOA ;

- en ce qui concerne les foires commerciales dans la zone UEMOA (assimilées à des marchés et non à des salons professionnels), on parle d’ « Admission temporaire » : on laisse les produits entrer et à la sortie, sur le lieu de la foire, on comptabilise les produits sortants ; la différence indique les produits vendus sur lesquels une TVA est appliquée.

En ce qui concerne l’Agence Sénégalaise pour la Promotion des Exportations (ASEPEX), dépendante du Ministère du Commerdce, sa mission consiste principalement à accompagner les artisans pour l’exportation de leurs produits. Dans l’exercice de sa mission, l’ASEPEX se dit confrontée à trois problèmes majeurs : - le secteur artisanal est compliqué, non structuré et dominé par des commerçants. Ses organisations professionnelles sont faibles. Il y a trop d’acteurs et le secteur n’est pas segmenté ; - les produits ne sont pas toujours bien finis ;

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- l’ASEPËX préfèrerait avoir pour cible les artisans souhaitant gérer leur circuits commerciaux dans la durabilité, plutôt que les artisans travaillant au coup par coup, au rythme des foires commerciales, « ceux qui partent, qui vendent et qui reviennent ».

Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Selon les Douanes, il y a une distorsion qu’il faudrait régler : certains Etats demandent un Certificat d’origine national, mais dès ce moment cela signifie que les produits rentrent dans les formalités administratives classiques (4 documents : facture + LTA + certificat d’origine + document administratif). Un Etat qui exige un Certificat d’origine crée donc une entrave. Enfin, il serait opportun de bien spécifier, dans une réglementation communautaire sur l’Artisanat, la définition exacte du « produit artisanal ». Selon l’APDA et l’ASEPEX, la réglementation UEMOA relative à la libre circulation des produits artisanaux n’est pas appliquée dans la pratique et les nombreux obstacles non tarifaires (tracasseries douanières, principalement) persistent.

Togo Rien de spécifique en matière de commercialisation. Le Ministère chargé du Commerce semble peu préoccupé par la commercialisation et l’export des produits artisanaux. Le Village Artisanal de Lomé, évoluant dans le giron du Musée National et sous la tutelle du MCC, a pour principal objectif la préservation et la promotion de la culture togolaise dans son artisanat traditionnel. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Selon les directions du Commerce, c’est l’UEMOA qui devrait plus impulser les foires et expositions pour promouvoir et booster la commercialisation des produits artisanaux, car les artisans sont trop individualistes et plus enclins à gérer des conflits internes que des actions communes de promotion. Une idée intéressante a été émise par la mission devant le Conservateur du Musée, Directeur du Village Artisanal, et l’Attaché de cabinet du Ministre de la Culture, concernant la loi québécoise, appelée communément « Loi 1% » et relative à la Politique de l'intégration des arts à l'architecture et aux bâtiments. Un document d’information a été communiqué à cet effet (voir annexe).

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Annexe 6 Etats Organisation professionnelle et consulaire Bénin La Confédération Nationale des Artisans du Benin (CNAB), seul interlocuteur des OPA vis-

à-vis de l’Etat, rassemble quelque 2.500 associations, 67 collectifs, 96 unions et 9 fédérations totalisant environ 100.000 membres, dispose de bureaux fonctionnels bien situés et dont elle est propriétaire (grâce à un financement suisse). Les Chambres Interdépartementales de Métiers (CIM) sont au nombre de 6 (une par deux départements pour les 14 départements du territoire). Les CIM et l’UCIMB, institutions consulaires, ont un statut d’établissement public à caractère professionnel, doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Elles ont pour attributions de gérer le registre des métiers et des cartes professionnelles d’artisans, d’appuyer et de créer les associations et groupements professionnels, de valoriser et promouvoir le secteur, de concourir au renforcement et à la reconnaissance des qualifications, de représenter les intérêts généraux du secteur et de donner les avis sur la législation et les règlementations. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Le paysage des organisations professionnelles, depuis la base (collectifs des artisans au niverau des communes, unions et fédérations) jusqu’au sommet (CNAB) semble structuré de manière logique et professionnelle sur tout le teritoire , et toujours focalisé sur la nomenclature officielle des métiers, omniprésente dans les bureaux des structures d’appui et des institutions et organisations concernées. Le financement de la CNAB reste un problème, car reposant comme toujours sur les cotisations aléatoires des membres et les subventions de plus en plus maigres des partenaires. Compte tenu du nombre important de ses membres, elle pourrait être en mesure d’envisager l’agrandissement de son immeuble pour en tirer une plus-value et un revenu significatif qui lui permettrait d’alléger ses charges et d’être plus autonome. Les CIM sont installées depuis quelques mois et on ne peut encore statuer sur leur efficacité. Malgré leur installation difficile et la non assurance de moyens financiers suffisants (estimés à 250 Millions FCFA par chambre et par an), les Chambres des Métiers semblent être le seul moyen de structurer et de moderniser le secteur, tout en défendant ses intérêts dans des actions de lobbying (p. ex. : marchés publics confiés d’office au secteur). Un programme d’action de ce type sera de nature à provoquer des intérêts à court terme pour les artisans et, par voie de conséquence, la valorisation et la visibilité du secteur. Une question reste en suspens : la synergie entre l’UCIMB et la CNAB. Selon la CNAB, la tendance politique est de privilégier les CIM, ce qui n’est pas une option stratégique car elle fragiliserait automatiquement les deux structures et serait source de rivalités et conflits permanents. Cette synergie n’apparaît pas dans les statuts des CIM, alors qu’elle est prise en compte par le document de politique nationale.L’UCIMB doit être l’interface entre les organisations professionnelles représentées par la CNAB et l’Etat, elle doit être un instrument et non une rivale. Il serait donc opportun de prévoir, dans la réglementation communautaire, cette complémentarité des rôles. Enfin, pour qu’il y ait cohérence entre la réglementation communautaire et les chambres de métiers (consulaires) des Etats membres, il faudrait obligatoirement que la Chambre Consulaire Régionale de l’UEMOA traduise cette même répartition consulaire.

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Burkina Faso

Loi n° 014/99/AN du 15 avril 1999 portant Réglementation des sociétés coopératives et groupements du Burkina Faso (abrogeant toutes dispositions antérieures). Réglementation des sociétés coopératives et groupements, au niveau des définitions, des constitutions, des obligations, droits et privilèges, des organes et attributions, des capitaux, etc. Chambre des Métiers de l’Artisanat du Burkina Faso (CMA-BF). Décret n° 2007-304/PRES/PM/MCPEA du 18 mai 2007 portant Création. et Décret n° 2007-305/PRES/PM/MCPEA du 18 mai 2007 portant Statuts de la Chambre des Métiers de l’Artisanat du Burkina Faso (CMA-BF). Assemblée Consulaire. Institution publique professionnelle dotée de la personnalité morale et de l’autonomie de gestion, sous la tutelle du Ministère chargé de l’Artisanat, ayant attributions pour de représenter les intérêts généraux du secteur de l’artisanat et des métiers, de contribuer à la modernisation du secteur, d’organiser l’apprentissage et les actions de formation professionnelle, de tenir à jour le registre des métiers et de donner les avis sur la législation et les règlementations. La Chambre des Métiers est créée mais non encore installée. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : La législation qui règlemente les groupements, associations et coopératives est bonne et justifiée, car elle laisse la liberté aux artisans de se regrouper selon la formule qu’ils ont choisie. L’organisation faîtière nationale est encore floue : deux fédérations nationales d’artisans dont l’une seulement semble effective et une Chambre des Métiers qui est créée mais non encore mise en place. L’organisation du secteur en corps de métiers ou corporations semble le plus opportun, car il regrouperait les artisans de façon homogène, par affinités et par convergences de profils, intérêts et pratiques.

Côte d’Ivoire

On compte quelque 60 organisations professionnelles de base, ayant statuts d’associations, de coopératives et surtout de syndicats, lesquelles sont toutes représentées au niveau national par la Fédération Nationale des Artisans Professionnels de Côte d’Ivoire (FENAPCI). Décret n° 93-01 du 7 janvier 1993, portant Création de la Chambre Nationale de Métiers de Côte d’Ivoire. Décret n° 2001-426 du 18 juillet 2001, portant Attributions, organisation, fonctionnement et Régime électoral de la Chambre Nationale de Métiers de Côte d’Ivoire. Etablissement public jouissant de la personnalité civile et de l’autonomie financière, la CNMCI se compose de membres élus au niveau des régions et répartis entre les sept branches d’activités de la nomenclature des métiers. Elle est représentée au niveau régional par une Chambre régionale de Métiers, située au chef-lieu de chaque Région. Il y a actuellement 12 Chambres : 3 à Abidjan et 9 à l’intérieur du pays. En plus, la Chambre de Métiers est représentée dans chacun des 7 départements par un Comité Interprofessionnel Départemental (CIP). La CNMCI a pour mission de contribuer à la promotion et au développement du secteur de l’Artisanat et des Entreprises de métiers : organisation et modernisation du secteur (groupements professionnels, gestion des entreprises, qualité et commercialisation des produits, équipements et infrastructures collectives), avis et propositions à l’Administration, formation technique et professionnelle, suivi statistique, informations publiques via les médias, avis et informations en matière de règlements ou usages commerciaux, régime du travail, réglementation fiscale et douanière, organisation de la formation. Les organes de la CNMCI sont : l’Assemblée générale, le Bureau national, le Commissariat aux comptes, les Chambres régionales, les Comités interprofessionnels départementaux et les organisations professionnelles départementales (structure de base, regroupant les artisans d’une même branche d’activité). Le fonctionnement de la CNMCI est assuré par un Secrétariat exécutif (application des décisions prises par le Bureau national). Régime électoral : l’artisan électeur vote sur une des sept listes électorales (une liste par branche d’activités) de son département, ce qui donne 1 artisan président élu par branche

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au niveau départemental. Les élections se poursuivent ensuite au niveau régional puis national. La durée des mandats est de 5 ans. Quant à la Fédération Nationale des Artisans Professionnels de Côte d’Ivoire (FENAPCI), composée de 17 structures associatives, elle a pour principale mission le représentativité et la défense des intérêts des artisans. Elle est effective à Abidjan, mais quasi pas représentée à l’intérieur du pays. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : En matière de compétences, de ressources humaines et de notoriété, la Chambre de Métiers apparaît sans conteste comme la structure la plus fiable pour la représentation et l’organisation du secteur de l’Arrisanat. Le problème des ressources financières des Chambres de Métiers a été soulevé, car les dotations du Ministère et les cotisations des artisans ne permettent évidemment pas aux Chambres d’exercer leur mission. Certaines pistes ont été soulevées, telles que l’augmentattion de la patente et la réaffectation de cette augmentation aux Chambres (cas du Maroc) ou la délégation de collecte des impôts ou taxes moyennant une commission pour services rendus. La FENAPCI collabore bien avec les Chambres de Métiers et entretien une bonne synergie avec elles. Malheureusement, sans aucune ressources significatives, sa viabilité à long terme reste aléatoire.

Guinée Bissau

La Direction Générale de l’Artisanat présente la CAO (Câmara de Artes e Oficios) comme la Chambre des Métiers d’art de la Guinée Bissau. En fait, la CAO, qui dispose effectivement d’un acte constitutif et de statuts, est une fédération d’associations professionnelles d’artisans et non une chambre consulaire, créée par une loi ou un décret. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Aux responsables de la CAO et à la trentaine d’artisans membres présents à la réunion, la mission a expliqué le rôle et la mission d’une Chambre consulaire de Métiers et prodigué tous les conseils nécessaires pour que la CAO soit dotée légalement de ces attributions (par une loi ou un décret).

Mali Depuis 1995, dans le souci de faciliter la communication avec les pouvoirs publics, l’État a entamé la mise en place Chambres de Métiers, établissements publics à caractère professionnel, dotés d’une personnalité morale et de l’autonomie financière, représentatives des organisations professionnelles des artisans jusqu’au niveau des collectivités territoriales. Les Chambres de Métiers, installées depuis 2001 (25 actuellement, toutes consulaires), sont organisées selon le découpage administratif national et forment une organisation pyramidale : Chambres de Métiers au niveau des cercles et des communes du District de Bamako (20 actuellement), Conférences Régionales au niveau des régions et du District de Bamako (4 actuellement) et Assemblée Permanente des Chambres de Métiers au niveau national (1). Les CM compte actuellement 25.000 artisans inscrits et disposant d’une carte professionnelle. La mise en place effective d’une Chambre de Métiers dans un cercle ou une commune du District de Bamako dépend de l’existence d’une volonté ferme des artisans de la collectivité territoriale concernée matérialisée par une demande écrite et signée des artisans et de l’existence d’un nombre suffisant d’artisans et d’associations d’artisans dans la collectivité territoriale concernée pour assurer la viabilité de la Chambre de Métiers. Les CM ont pour missions de : tenir le répertoire des métiers, organiser l’apprentissage, favoriser la formation professionnelle des artisans, contribuer à l’expansion des métiers et à l’élargissement des Débouchés (foires et expositions notamment), veiller à l’amélioration de la qualité des produits et services, contribuer au perfectionnement des technologies et des méthodes de production et de commercialisation et prêter leur concours aux organisations professionnelles du secteur de l’artisanat. A peu de choses près, les mêmes missions sont dévolues aux Conférences au niveau

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régional et à l'Assemblée Permanente au niveau national. L’Assemblée Permanente des Chambres de Métiers est plus spécialement chargée de représenter l’ensemble des Chambres de Métiers du Mali et d’en assurer la coordination; d’effectuer sur le plan national et international, la synthèse des propositions adoptées par les Chambres de Métiers et d’en assurer la défense ; de donner son avis sur les matières relevant du secteur de l’artisanat, notamment : la politique nationale de l’artisanat ; la législation et la réglementation relatives au secteur ; la formation professionnelle et l’apprentissage ; et les moyens à mettre en oeuvre afin d’accroître le développement de l’artisanat. Les ressources des Chambres de Métiers, outre les droits d’adhésion et les cotisations des membres et les dotations de l’Etat (90 500 000 FCFA pour toutes les chambres), comportent également le produit de la ristourne sur les impôts et taxes perçus sur les personnes physiques ou morales exerçant dans le secteur de l’artisanat, au niveau de la collectivité territoriale. Le taux de cette ristourne et sa répartition, entre la Chambre de Métiers de la collectivité territoriale où réside l’artisan, la Conférence régionale des Chambres de Métiers et l’Assemblée Permanente des Chambres de Métiers, est fixé par arrêté conjoint du Ministre chargé des Finances et de celui chargé de l’artisanat. Le régime électoral prévoit que sont éligibles comme membres de l’Assemblée Consulaire et du Bureau des Chambres de Métiers, les maîtres artisans, les compagnons, les artisans et les ouvriers artisans. La Fédération Nationale des Artisans du Mali, dont les origines remontent à plus de 20 ans, est l’organisation professionnelle par excellence et a réalisé des objectifs d’importance majeure : représentation et défense des intérêts des artisans auprès des pouvoirs publics, création d'un cadre d’échange d'expériences et de solidarité entre artisans, contribution à la promotion et au développement du secteur de l’artisanat, développement de la formation professionnelle et de l’apprentissage, renforcement des capacités des entrepreneurs, promotion des entreprises et commercialisation des produits au niveau national, régional et à l’export, notamment par le biais des salons internationaux et d’un site Web de ventes on-line. La FNAM est composée de 893 structures associatives de base (groupements, coopératives, associations), elles-mêmes regroupées dans 8 coordinations régionales plus de district de Bamako, totalisant 42 198 artisans. Elle a mis en place certains services spécifiques, tels que les Caisses Associatives d’Epargne et de Crédit (CAEC) et la Mutuelle des Artisans du Mali (MUTAM) avec des assurances santé, retraite et assistance sociale. La FNAM a toujours entretenu un réseau efficace d’appui avec un grand nombre de partenaires étrangers, a un répertoire assez détaillé de ses membres par région et par métier et a participé à la mise en place des Chambres de Métiers et à la répartition des rôles des deux structures. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : La FNAM est sans conteste l’organisation professionnelle des artisans la plus forte et la plus représentative sur tout le territoire. Les artisans se sont mobilisés dans une dynamique puissante et ont réalisé des objectifs indéniables et incontournables, sur lesquels les Chambres de Métiers doivent s’appuyer pour propulser ces acquis dans un cadre référentiel devant entraîner l’engouement des artisans pour une législation adaptée à leurs activités, ce qui n’est malheureusement pas le cas. Depuis près de 10 ans, les chambres des métiers ne disposent toujours pas des moyens techniques et financiers pour accomplir les missions et exercer les attributions qui leur ont été assignées par la Loi. Leur nombre disproportionnel par rapport aux ressources financières dont elles disposent les cantonnent dans une non fonctionnalité évidente, ce qui handicape la promotion du secteur dans la structuration et la modernité, sans compter « l’analphabétisme des artisans qui se demandent toujours à quoi elles peuvent servir ». Les artisans ont encore du mal à se retrouver dans leurs structures faîtières.

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En conclusion, on estime qu’il y a superposition dans les textes, qu’on a trop vite dispersé les Chambres de Métiers, que « le mal est commis » et « qu’il faut s’arrêter, réfléchir et alléger avant de poursuivre ». A cet effet, commande a été passée pour un projet de toilettage des textes, financé par la Banque Mondiale. Vu cette situation, le Chargé de l’Artisanat de l’UEMOA a suggéré qu’on attende le projet de réglementation communautaire avant de procéder à ce toilettage.

Niger Loi n° 2006-23 du 29 juin 2006, portant Régime des coopératives artisanales. Elles doivent regrouper au moins 7 personnes, leurs activités doivent être agréées par la commission régionale du répertoire des métiers et la qualité s’associé s’acquiert par la souscription d’une part sociale. La coopérative est gérée par un ou plusieurs mandataires, nommés gérants, dont la fonction de gérant est rémunérée. Les coopératives artisanales ont accès aux marchés publics et bénéficient des dispositions du Code des Investissements. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : La Fédération Nationale des Artisans du Niger (FNAN) semble être unanimement reconnue comme organe représentatif du secteur. Elle est l’interlocuteur privilégié de la DPA, elle est membre du conseil d’administration de la CCAIAN et participe aux décisions de cette dernière et, à tous ces titres, elle joue de facto le rôle d’une Chambre des Métiers. Cette dernière faisait partie des objectifs de la politique nationale dans l’Ordonnance de 1992 mais n’apparaît plus dans la réactualisation de cette politique évaluée 14 ans plus tard en 2006. Du côté du Ministère en charge de l’Artisanat et des autres ministères techniques, on souhaite cette Chambre des métiers, seule voie pour organiser le secteur, mais cet engouement est mitigé à cause de la faiblesse des organisations professionnelles et l’absence totale de ses moyens financiers Le secteur de l’artisanat reste donc dominé par l’inorganisation. Selon le Ministère de tutelle, « les artisans fuient leurs responsabilités et ne sont pas prêts à s’assumer ».

Sénégal Chaque chambre de métiers est divisée en sections : Artisanat de production, Artisanat d'art et Artisanat de service. Chaque chambre de métiers a, dans le cadre de la région considérée, pour attribution : - de tenir le répertoire des entreprises artisanales ; - de tenir le répertoire des artisans et compagnons ; - de délivrer les titres de maître-artisan, artisan et de compagnon ; - de délivrer les cartes professionnelles ; - de favoriser la rentabilité des entreprises, la qualité des produits et des services, des

techniques et des méthodes de production et de commercialisation en suscitant la collaboration entre entreprises et la création de services communs ;

- de favoriser l'expansion du secteur et l'élargissement des débouchés par l'organisation d’expositions ;

- de procéder à toute action utile à la solution des problèmes techniques, économiques et sociaux intéressant le secteur de l'artisanat ;

- d'informer les pouvoirs publics et de donner leur avis sur toutes les questions concernant le secteur ;

- de susciter la création d'école de métier ou de cours professionnels pour la formation et le perfectionnement ;

- d'inciter à la création de syndicats et groupements professionnels ; - d'assurer, sous réserve des autorisations réglementaires, l'exécution de travaux et

l'administration de services techniques ou d'établissement nécessaires aux intérêts dont elles ont la charge : formation et perfectionnement des artisans, assistance technique) la création et à la gestion des entreprises artisanales ;

- de favoriser la coopération avec les chambres de métiers étrangères, notamment par des jumelages ;

- de mettre en oeuvre toute action susceptible d'améliorer ou de renforcer leurs ressources propres.

- d'assurer la tenue de permanence dans les localités autres que les chefs lieux de région par l'ouverture d'antennes artisanales.

La Chambre de Métiers est administrée par une assemblée Générale de 27membres titulaires élus dont 21 chefs d’entreprises et 6 compagnons. L’assemblée Générale élit son bureau Exécutif tous les 3 ans.

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La Chambre de Métiers comprend 6 commissions obligatoires: Finances, Formation professionnelle, Foires et expositions, Marchés, Textes et réglementations, Presse et informations. Sont électeurs aux chambres de métiers, les maîtres artisans, artisans et compagnons justifiant de leur qualité par la présentation d'une carte professionnelle d'artisan dont la durée de validité de 2 ans est attestée, et jouissant de leurs doits électoraux. Il existe une liste électorale des chefs d'entreprise et une liste électorale des compagnons. La liste électorale est divisée en trois sections : artisanat de production, artisanat d'art et artisanat de service. Crée par la loi 77-92 de 1977 et régie par le décret N°91-1191 de 1992, l’Union Nationale des Chambres de Métiers est un établissement public à caractère professionnel placé sous la tutelle du Ministère en charge de l’Artisanat. Elle est chargée d’assurer la coordination des Chambres de Métiers ; synthétiser les propositions des Chambres de Métiers et en assurer la défense auprès de l’Etat ; assurer la représentation des Chambres de Métiers auprès des partenaires nationaux et internationaux s’occupant de la promotion de l’artisanat; aider à la formation et au perfectionnement des artisans et favoriser la coopération avec les Chambres des Métiers étrangères. Ses missions s’exercent en étroite collaboration avec les organisations professionnelles de l’artisanat et les partenaires publics et privés du secteur de l’artisanat tant à l’intérieur qu’a l’extérieur du pays. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : Les Chambres de Métiers vivent de maigres dotations et subventions et n’ont aucun moyen pour assurer leur mission. Elles ne peuvent qu’assurer leurs charges minimales de fonctionnement, ce qui provoque le non intérêt des artisans et le taux minime d’adhésions (à peine 50.000, soit environ 4% de la population artisanale). En outre, selon elles, il faut opérer une « rupure » dans la culture d’artisans assistés pour les amener peu à peu à une auto-organisation optimale. A ce titre, les Chambres de Métiers cherchent à mettre en œuvre des activités utiles aux artisans pouvant en même temps les doter de ressources propres.

Togo Dans chaque Région et dans la Commune de Lomé, il est créé une Chambre Régionale de Métiers (6 Chambres Régionales au total), établissement public à caractère professionnel, dotés de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Un Conseil permanent des CRM, composé des présidents des CRM, a son siège à Lomé et se réunit au moins 2 fois par an. Les CRM ont pour mission de contribuer au développement, à la modernisation et à la structuration du secteur, de représenter les intérêts des artisans, d’organiser des circuits commerciaux, d’organiser l’apprentissage et la formation professionnelle, d’organiser les examens de graduation, de délivrer des diplômes et de tenir le répertoire des métiers. En tant qu’organe consultatif, elles sont consultées par le gouvernement et participent à la définition et à la mise en œuvre de la politique nationale de l’artisanat. Les CRM sont constituées des organes suivants : assemblée générale, bureau exécutif et 5 commissions spécialisées permanentes. Le régime électoral est sensiblemnt le même qu’en Côte d’Ivoire Les membres de l’AG sont élus par leurs pairs au sein des catégories professionnelles pour un mandat de 3 ans renouvelable. La présidence du Conseil Permanent des Chambres est tournante. Résumé des échanges de vues avec les institutions et les acteurs du secteur : La nécessité de structurer le secteur est une priorité nationale. Selon les CRM, l’informel est partout, dans tous les secteurs, organisés ou non, et il convient de soustraire l’artisanat professionnel de cette informalité pour le structurer vers le haut. Les CRM affirment avoir déjà réalisé beaucoup pour le secteur artisanal, et notamment l’identification des artisans dans des registres suivant un logiciel conçu à cet effet (quelque 80.000 artisans à ce jour. Malheureusement, elles n’ont en aucune manière les moyens financiers suffisants pour se doter de locaux fonctionnels, d’un secrétariat exécutif de niveau très professionnel et s’acquiter ainsi des tâches et responsabilités qui leur sont confiées. Les dotations de l’Etat s’amenuisent chaque année et les artisans qui paient leurs cotisations sont rares. Sans ressources, il est évident que les CRM ne pourront pas

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fonctionner correctement, même si le règlement communautaire des activités de l’artisanat venait à être adopté par l’UEMOA. Une piste intéressante pour doter les CRM des moyens financiers qui leur sont indispensables, serait d’accélérer les négociations en cours pour que la taxe para-fiscale, perçue depuis toujours par les Chambres de Commerce, d’Industrie, d’Artisanat et d’Agriculture, fasse l’objet d’une clé de répartition équitable au bénéfice des secteurs qui se sont détachés de la chambre consulaire commune et qui ont leur propre chambre consulaire telle que les CRM.