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République algérienne démocratique et populaire
Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique
UNIVERSITE MENTOURI CONSTANTINE
Faculté des Sciences de la Terre de la Géographie et de l’Aménagement du territoire
DEPARTEMENT DES SCIENCES DE LA TERRE
Soutenu le : 18/12/2007
Devant le jury :
ETUDE PETROGRAPHIQUE ET GEOCHIMIQUE
DES PEGMATITES DE SIDI MEZGHICHE
(WILAYA DE SKIKDA, NORD-EST ALGERIEN)
MEMOIRE DE MAGISTERE
En Géologie
Option Géologie des Substances Utiles
Présenté par
El Hachemi Boukaoud
Mr. MARMI ramdane
Mr. BOUFTOUHA youcef
Mr. BOURFIS Ahcene
Mr. BOUABSA lakhdar
Président
Rapporteur
Examinateur
Examinateur
Professeur IST/ Constantine
Docteur IST/ Constantine
Docteur IST/ Constantine
Professeur Univ. Annaba
N° d’ordre : 326/ Mag/ 2007
N° Série : 003/ ST/ 2007
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Remerciment Au nom d'ALLAHALLAHALLAHALLAH, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux! Qu’ALLAH ALLAH ALLAH ALLAH répande ses bénédictions sur notre prophète MOHAMEDMOHAMEDMOHAMEDMOHAMED, sur sa famille et sur ses compagnons et qui leur accorde le salut !
Louange à ALLAHALLAHALLAHALLAH qui a créé l’homme par un effet de sa grâce et qui lui a appris ce qu’il ne savait pas. Louange à ALLAHALLAHALLAHALLAH qui m’a donné la force et la capacité de réaliser ce travail.
Je tiens avant tout à remercier Monsieur YOUCEF BOUFTOUHA, Docteur à l’Université de Jijel, pour m’avoir donné l’opportunité de réaliser ce mémoire et me fait profiter de sa profonde connaissance et sa grande compétence dans le domaine des pegmatites et les phénomènes métasomatiques. Il a toujours répondu présent pour répondre à mes questions et su, selon son style, me remettre dans le droit chemin, malgré l’éloignement. Je lui présente toute ma reconnaissance et mes respects. Ma profonde gratitude va à Monsieur AHCENE BOURFIS, Docteur à l’Université de Constantine pour sa constante disponibilité qu’il a manifestée à mon égard, pour ses intérêts et le temps qu’il a consacré à la correction de mon manuscrit. C’est à lui que je dois d’avoir entrepris l’étude géochimique des pegmatites. Je lui témoigne toute ma reconnaissance d’avoir accepter d’assister à mon jury et d’examiner mon mémoire.
Je voudrais également exprimer mes remerciements à Monsieur RAMDANE MARMI, professeur à l’Université de Constantine qui n’a jamais cessé de m’encourager à persévérer et qui a accepté de présider mon jury de mémoire. Je suis très honoré de compter parmi le jury Monsieur LAKHDAR BOUABSSA, professeur à l’université de Annaba qui a bien voulu lire cet ouvrage et a participé au jury. Je tiens à lui exprimer tous Mes remerciements. Ma profonde gratitude va également à Mr. MOUSSA BOULARAK, enseignant à l’Université de Constantine qui a toujours été un interlocuteur attentif. Sa sagesse, son assistance et ces précieux conseils durant tout mon cursus universitaire de graduation et de post-graduation m’ont été d’une grande utilité dans ma formation. Je tiens aussi à présenter l’hommage de ma respectueuse reconnaissance à Mr. ABDELHAFID BOURZAMA pour ces conseils amicaux, ainsi que tous mes maîtres à qui je dois ma formation et tous particulièrement, à Ms. CHAOUKI BENABES, AHCENE KAHEL, HOCINE SHOUT. Enseignants à la Faculté des Sciences de la Terre de la Géographie et de l’Aménagement du territoire à l’Université de Constantine. Je ne peux oublier Mr. D. Garcia, chercheur au laboratoire de l’Ecole Nationale Supérieure des Mines de Saint-Etienne (ENSMSE) qui a accepté d’analyser nos échantillons dans son laboratoire, dans un temps record. Je le remercie pour son aide considérable et qu’il trouve ici toute ma sympathie et ma reconnaissance. Je désire exprimer également mes remerciements à ma sœur WARDA, enseignante d’anglais, pour son aide et les efforts qu’elle a manifesté pour traiter mes documents en anglais, malgré ces occupations et que j’ai trouvé chez elle un appui total pour les traduire. C’est pour moi un bien agréable devoir de lui exprimer toute ma gratitude.
Mes vivent remerciements à Mlle WAHIBA SASSENE, qui m’a supporté durant toute la période de réalisation de ce travail. Elle a apporté un intérêt particulier à ce mémoire et elle a bien voulu m’aider à n’importe quel moment. Je lui en tiens une profonde gratitude. Par ailleurs, je ne saurais comment la remercier pour l’aide précieuse qu’elle m’a apporté afin de traiter et d’imprimer ce mémoire. Mes remerciements à tous ceux qui ont participé à la réalisation de cet ouvrage. Je remercie également mes collègues et mes amis (Billel, foued, Mohmed, Sofiane, zoheir, zoh, Samir, Noro, Salah, Ahmed, Walid, Madjed. Fathi, Haroun...), mes remerciements à tous le personnel de la Faculté des Sciences de la Terre et tous particulièrement Mr. Abedlhak chef de laboratoire de confection des lames minces.
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Dédicace Dédicace Dédicace Dédicace
Je tiens à dédier mon Je tiens à dédier mon Je tiens à dédier mon Je tiens à dédier mon mémoiremémoiremémoiremémoire ::::
Aux personnes les plus chères au monde à mes yeux et dans mon cœur, et, sans leur soutien et leurs
générosités, je n’aurais pu atteindre mes objectifs. À ce qui ont témoigné tant de bienveillance depuis mon
arrivée au monde et tant d’affectueux intérêt dans ma vie d’enfant et de jeune homme et qui m’ont
appris de suivre toujours le droit chemin. À ceux qui, durant toutes ces années ont fait mon existence,
leur soutien et leurs conseils ont pu faire de moi l’homme que je suis devenu et dont les mots me font
d’ailleurs défaut pour exprimer à bien la gratitude que je leur dévoue, car ils méritent tout ce qu’il y a de
plus beau.
À MA MA MA MA MEREMEREMEREMERE et MONMONMONMON PERE.PERE.PERE.PERE.
Et qu’ALLAH les bénit pour nous
À mes frères et mes sœurs et leurs enfants qui ont formé un entourage familial idéal sans oublier ma belle
sœur et mes baux frères.
À ma famille et mes amis
À tous ceux qui m’aiment.
HICHEMHICHEMHICHEMHICHEM
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ـّص : ملخـ
تتخصص مكونات منطقة سيدي مزغيش باعتالء اجلملة الشيستية على
تتموقع أجسام يف هذا املركب التحيت. التحيت الغنيسي وامليكاشيسيت املركب
.لغرونة يف كل من األورتوغنيس ، البارغنيس وامليكاشيست البيغماتيت واأللبيت با
و يف بعض املناطق تكون بيغماتيتات قاعدة قبائل سيدي مزغيش بسيطة
التحوالت امليتاسوماتية واليت تبني بداية األلبيتيت و يف بعض املناطق مركبة نسبة إىل
متوقع هذه البيغماتيتات و اليت للتييكتونيك دور هام يف تشكل و . احملدودة الباريتيت
واليت قيس عمرها ) القل(هلا عالقة تركيبية مع البيغماتيتات املوجودة يف كركرة
وهلا عمر العهد األول الذي فوق امليسكوفيت Rb/Srبعملية ) 1991حمجوب .ي(
أي أا تزامنت مع متوقع غرانيت آخر العهد اهلرسيين ع.م 260/280يتراوح بني
.لقبائل لقاعدة ا
هذه .كلسي -بيغماتيتات املنطقة غنية باألملنيوم وتنتمي إىل ماغما ألكايل
وقد تدرج يف صنف البيغماتيتات . البيغماتيتات غنية بامليسكوفيت وفقرية من املعادن
كلم، لتصنيفات 11-7 العميقة ذات امليسكوفيت وذات عمق الغرانيتية
. )1992(تشريين
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Résumé
Les formations de la région de Sidi Mezghiche sont caractérisées par la superposition des
séries schisteuses au sommet sur le complexe gneissique et micaschisteux à la base. Dans
le complexe gneissique et micaschisteux, s’injectent des corps de pegmatites granitiques et
des aplites à grenat. Ces corps sont intrudés aussi bien dans les orthogneiss et paragneiss
que dans les micaschistes. Ils sont orientés parallèlement à légèrement oblique à la foliation
qui est de direction Est-ouest.
Le contenu minéralogique des pegmatites de Sidi Mezghiche est représenté par une
association primaire comportant: quartz, feldspaths, muscovite et biotite et comme
minéraux accessoires : grenat, tourmaline, baryte, apatite, zircon, sphène…Les minéraux
d’altération de cette minéralogie primaires sont représentés par la chlorite, la damourite et
les oxydes de fer. Les pegmatites du Socle Kabyle de Sidi Mezghiche sont simples. Elles
présentent parfois des structures complexes liées aux transformations métasomatiques qui
indiquent un début d’albitisation et par endroit de barytisation. La tectonique joue un rôle
très important dans l’emplacement et la structuration de ces pegmatites. Ces dernières
présentent des relations structurales analogues aux pegmatites de Kerkra (Collo) datés par
Y. Mahdjoub (1991) par la méthode Rb/Sr sur muscovite et qui ont livré des âges Permien
(280-260 Ma), c’est à dire synchrone à la mise en place de granites tardi hercyniens du
Socle Kabyle.
Les pegmatites de la région d’étude présentent des compositions d’un granitoïde
différencié. Certaines sont assez sodiques (albitisées). Ces roches sont relativement riches
en P2O5 et pauvre en éléments traces pour les termes leucocrates. Les teneurs en Rb, Cs et
Nb ne montent pas bien haut, donc probablement, ils ne sont pas encore assez différenciés
pour être minéralisés. Le Ta est en dessous de seuil de détection. Les pegmatites du secteur
d’étude sont peralumineuses et appartiennent à une série alcali-calcique. Elles sont riches
en muscovite et pauvre en minéralisation et peuvent être classées dans la catégorie des
pegmatites granitiques profondes à muscovite de profondeur (7 à11 Km) de la
classification de Cerny (1992).
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Summary
The making up of Sidi Mezghiche region is characterized by the superposition of a
sequence of shistose at the top, on gneissic a micashistose complex. Inside the gneissic and
mica schistose complex, we can find granitic pegmatite bodies and aplites with garnet.
These bodies are intruded as well in orthogneiss and paragneiss that in micashists. They are
directed parallel to slightly oblique with the foliation which is of East-West direction.
The pegmatites of the Kabyle plinth of Sidi Mezghiche are simple. They have sometimes
complexe structures related to the metasomatic transformations which indicate a beginning
of albitisation right side of barytisation. Tectonics have a very important part in the
installation and the structuration of these pegmatites. These last structural relations similar
to pegmatites of kerkra (Collo-Skikda). Dated by. Mahdjoub (1991) by Permian ages (280-
260 Ma). That is to say synchronous at the installation of tardi-hercyniens of granites of the
Kabyle plinth.
Pegmatites of study are peraluminouses and belong to an alkali-calssic series. They are rich
in muscovite and poor in mineralization and can be classified in the category of the deep
granite pegmatites with muscovite of (7 to 11Km) depth of Cerny (1992) classification.
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Abréviations
Ap: Apatite
Bio: Biotite
Ca: Calcium
Chl: Chlorite
Dam: Damourite
FK: Feldspath potassique
Fth: Feldspaths
Gt: Grenat
Mic: Microcline
Qz: quartz
Ops: Opaques
Per: perthite
Myr: Myrmékite
Mus: Muscovite
Ort: Orthose
Plg: Plagioclase
Tour: Tourmaline
Zr: Zircon
Sph: Sphène
Numéros des chapitres Pl.{I, II, III, IV}- {1.2.3…}: Numéros de la planche Planche
Numéros des chapitres Fig.{I, II, III, IV}-{1.2.3…}: Numéros de la Figure Figure
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Sommaire
Avant propos Premier chapitre I- Introduction….…………………………………………………………………………..11
I-1-1- Historique des principaux travaux géologiques de la région d’étude ….………..11
I-1-2-Objectif et plan de travail………………………………………………….…….…..12
I-1-3-Cadre géographique……………………………….…………………………….…...13
I-2-Cadre géologique régional……………………………………………………….….....16
I-2-2- les unités structurales issues du domaine interne……………………..……….......19
I-2-2-1 Le Socle Kabyle……………………………………………………….……….........19
I-2-2-2- La dorsale Kabyle……………………………………………………………….... 24
I-2-3- Les unités structurales issues des bassins de sédimentation des flyschs…….…….25
I-2-3-1- Les flyschs de type guerrouche ou flyschs maurétanien……………………….. .25
I-2-3-2 Flyschs schisto-quartzeux ou flyschs massyliens……………………………...….25
I-2-4- Les unités structurales issues du Domaine externe…………………………...…... 25
I-2-4-1- Les formations telliennes………………………………………………...……….. 26
I-2-4-1-1- Les séries ultra tellienne………………………………………………...…….....26
I-2-4-1-2- Le centralo tellien ou tellien au sens strict……………………………...……....26
I-2-4-1-3- Le pénitellien ou domaine méridional transitoire…………………..….………27
I-2-4-2- Les formations des hauts fonds………………………………………..…….….....27
I-2-4-3- les formations du sillon atlasique…………………………………………….…....27
I-2-5- Les formations détritiques postérieures au lutétien…………………………...…...27
I-2-5-1- Le nummulitique II…………………………………………………………..….....27
I-2-5-2- L’Oligo-Miocène Kabyle (OMK) et les olistostromes…………………………....28
I-2-5-3- Les flyschs numidiens………………………………………………………........ ..28
I-2-5-4- Les formations post nappes………………………………………………....…......28
I-2-6- Roches magmatiques……………………………………………………..……….….29
I-3-Cadre géologique locale…………………………………………………..…………... ..29
I-3-1- La géologie de la région de Sidi Mezghiche…………………………..……………..29
I-3-1- 1- L’unité schisteuse…………………………………………………..…………….. 30
I-3-1- 1-1-Pétrographie……………………………………………………………..……….30
I-3-1- 1-2-Faciès métamorphique………………………………………………..………....34
I-3-1- 2- Les micaschistes à grenat…………………………………..………..…………....36
I-3-1- 2-1-Pétrographie……………………………………………………….………….….36
I-3-1- 2- 2-Faciès métamorphique……………………………………………………..…...37
I-3-1- 3- L’unité paragneissique……………………………………………………..….… .37
I-3-1- 3-1-Pétrographie…………………………………………………….…………….….39
I-3-1- 3-2-Faciès métamorphique…………………………………………………..………40
I-3-1- 4-L’unité orthogneissique…………………………..…………………….…….……40
I-3-1- 4-1-Pétrographie………………………………………………………….……….….41
I-3-1- 4-2-Faciès métamorphique…………………………………………….………….....42
I-3-2-Les pegmatites………………………………………………………….……………...42
I-3-3- L'aspect structurale de la région de Sidi Mezghiche……………….……………....42
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Deuxième chapitre II- Etude petrographique …………………………………………………..……………….......53
II-1-Aperçu général …………………………………………………………………………......53
II-1-1-Historique du mot pegmatite…………………………………………………………. ...53
II-1-2-Caractéristiques gîtologiques, pétrographiques, minéralogiques et géochimiques
des pegmatites…………………………………………………………………………………...55
II-1-3-L’intérêt économique et les gisements des pegmatites………………………………. ..58 II-1-4-Classification des pegmatites ……………………………………………………………61 II-2-Les caractéristiques morphologiques des corps de pegmatite de la région de
Sidi Mezghiche …………………………………………………………………………....62
II-2-1-Les corps de pegmatites encaissées dans les orthogneiss………………………….…...63 II-2-2-Les corps de pegmatites encaissées dans les paragneiss………………………….. .….64 II-2-3-Les corps de pegmatites encaissées dans les micaschistes………………………..........72 II-3-Etude microscopique des pegmatites et leurs encaissants……………………....….….....77
II-3-1-Les pegmatites et les aplites encaissées dans les orthogneiss………...…………….….77 II-3-1-1-Les orthogneiss……………………………………………………………………….. .77
II-3-1-2-Les aplites à grenat…………………………………………………………………... ..82
II-3-1-3-Les pegmatites…………………………………………………………………...…. …84
II-3-2-Les pegmatites encaissées dans les paragneiss…………..…………………..………. ...90
II-3-2-1-Le paragneiss……………………………………………………………………….......90
II-3-2-2-Les pegmatites…………………………………………………………………………..91
II-3-3- les pegmatites encaissées dans les micaschistes…………………………………….......97
II-4-Conclusion……………………………………………………………………………...........97
Troisième chapitre
III- Etude Géochimique…………………….………………………………………….……….102 III-1-diagrammes de HarKer………………………………………………………………..…102
III-1-1-La variation des éléments majeurs dans le diagramme binaire «oxyde-silice».........102
III-1-1-1-Commentaire des diagrammes oxydes-silice…………………………………….…110
III-1-2-La variation des éléments traces dans le diagramme binaire
« éléments traces-silice»…………………………………………………………….…...111
III-1-2-1-Commentaire des diagrammes éléments traces-silice…………………………..….118
III-2-Les principaux caractères géochimiques des pegmatites du massif de Sidi
Mezghiche…………………………………………………………………………………….… 119
III-2-1-Le diagramme A/CNK-A/NK………………………………………………………..…120
III-2-2-Le diagramme A-B……………………………………………………………………...121 III-2-3-Le diagramme Log10 [CaO / (Na2O+K2O)]-SiO2 et le diagramme triangulaire K2O-Na2O-CaO……………………………………………………………………………….....123 III-3-Conclusion…………………………………………………………………………………125
Quatrième chapitre IV – Classification et Conclusion générale ……………………………………………………127
IV-1- Classification des pegmatites…………………………………………………..…………127 IV-2- Conclusion générale ………………………………………………………….……….…..128
Bibliographie
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Premier chapitre
Géologie régionale et
géologie locale
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I- Introduction :
I-1-1- Historique des principaux travaux géologiques de la région d’étude :
Le massif de la Petite Kabylie fait partie des zones internes de la chaîne des maghrébide
(Durand Delga, 1955, 1969, 1980 ; Bouillin ; 1977 et 1983 ; Wildi ; 1983). Il s’étale sur
plus de 150Km, le long du littoral, entre le massif d’El Aouana (Ex. Cavallo) à l’Ouest et le
massif de Filfila à l’Est. Ce massif est constitué par un ensemble de roches
métamorphiques associé à un ensemble de roches peu ou pas métamorphiques.
Les premières études de la région de la Petite Kabylie ont débuté dés 1880. Ce sont
essentiellement les travaux de Pomrol et Pouyanne (1880); Tissot (1881) ; J. Curie et
G. Flamand (1889), concernant la Kabylie d’El Milia et de Collo (in Bouillin, 1977).
La cartographie géologique au 1/50000 et 1/100000 et les monographies ont débuté avec
les travaux de L. Joleaud (1907-1921) suivis de ceux de F. Ehrmann (1928), de G. Betier
(1933) et de M. Roubault (1934).
Sur le plan régional ce sont surtout les travaux du M. Durand Delga (1955) ; L. David
(1956) ; J. Hilly (1957) ; J.F. Raoult (1974) et J.P. Bouillin (1977). Qui ont été d’un apport
stratigraphique et structural très important.
En 1969, une mission d’un groupe de géologues Algéro-soviétiques de l’ORGM (Ex.
SONAREM), a établi une carte géologique inédite au 1/50000 comportant la région de
Ramdane Djamel (Sidi mezghiche).
Les travaux menés par M. Durand Delga et J.P. Bouillin sont à l’origine de la mise à
jour de la géologie alpine de la Petite Kabylie.
Les premières études géochronologiques effectuées sur les ortho gneiss de Skikda par
des méthodes radio métriques U/Pb sur zircon A. Drareni (1988) ont permis de mettre en
évidence deux épisodes de granitisation datées respectivement ; 455 Ma et 270 Ma. Ces
orthogneiss présentent les mêmes relations structurales que les orthogneiss de Sidi
Mezghiche (Y. Mahdjoub, 1991).
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Les travaux géologiques les plus récents sont ceux : de J. Fougnot (1990) sur le
magmatisme Miocène du littorale Nord Constantinois, Y. Mahdjoub et Merle (1990) ;
Y.Mahdjoub (1991) sur l’ensemble du socle de la Petite Kabylie qui ont permis de mettre
en évidence : une superposition de deux édifices tectoniques, l’un supérieur affecté par un
métamorphisme M1 de basse à haute température et basse pression et l’autre inférieur à
Bougaroun, M2, de plus haute pression par rapport à M1. En 1987 et jusqu’à 1994, ce sont
les travaux de A. Ouabadi concernant la pétrologie et la géochimie des granitoïdes de la
Kabylie de Collo. D.Nemmour (1993) ; F.Djaїz (1997) ; K. Boufaa (1998) ont étudié les
parties orientale et centrale de l’édifice supérieur de la Petite Kabylie et enfin Y.Bouftouha
(1989 et 2000) a contribué à l’étude pétrologique, géochimique et métallogénique des
skarns de la Kabylie de Collo.
I-1-2- Objectif et plan de travail:
L’objectif de ce travail consiste à contribuer à une étude géologique, pétrographique et
géochimique des filons de pegmatites et les modalités de leur genèse dans la région de la
Petite Kabylie (NE algérien), notamment la région de Sidi Mezghiche. Bien que ces filons
de pegmatite encaissés dans le socle Kabyle sont largement développés, aucune étude
détaillée ne leur a été consacrée.
A ce propos et dans l’esprit d’une meilleure compréhension du développement de ces
pegmatites, notre démarche a été principalement axée sur :
� La Situation géographique et l’étude géologique de la Kabylie de Sidi Mezghiche
dans le cadre régional et local.
� La caractérisation de l’aspect pétrographique des corps de pegmatites simples et de
pegmatites métasomatiques complexes dans les différents encaissants du socle de
la région d’étude.
� L’étude géochimique des éléments majeurs et des éléments traces de ces corps de
pegmatites.
� Classification et réflexion sur la genèse des pegmatites de la Kabylie de Sidi
Mezghiche et conclusion générale.
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I-1-3-Cadre géographique :
I-1-3-1- Situation géographique:
Le massif de Petite Kabylie dont fait partie le secteur étudié, s’étend sur plus de 150Km
entre la région de Jijel à l’Ouest et la région de Skikda à L’Est (NE Algérien), avec une
profendeur de plus de 50Km (Pl I-1 Fig.1).
La région de Sidi Mezghiche, faisant l’objet de notre étude (PI-2 Fig.2), forme la bordure
Sud Est du massif de la Petite Kabylie. Elle est limitée au Nord par la région de Tamalous,
à l’Est par le village de Sidi Mezghiche et Salah Bouchaour, à l’Ouest par les massifs
d’Oum Ettoub et Sidi Kember et au Sud par la région de Zighoud youcef.
I-1-3-2-Climat, réseau hydrographique, reliefs et végétations :
La région d’étude est caractérisée par un climat méditerranéen, doux et pluvieux en
hiver, chaud et sec en été, avec une pluviométrie de l’ordre de 900 à 1200 mm/an. La
région de Sidi Mezghiche se présente comme l’une des régions les plus arrosée de l’Algérie
du Nord. Les oueds parcourant notre région présentent un régime semi permanant (un débit
assez important en hiver, mais sec en été), s’écoulant généralement du Sud vers le Nord.
L’oued Guebli est le principal cours d’eau traversant le secteur d’étude. Il passe du coté
Ouest de la région, allant du Sud vers le Nord sur tracé sensiblement parallèle à la route
départementale (Constantine- Collo).
La région de Sidi Mezghiche montre des reliefs moyennement élevés aux alentours de
150 à 250 m. Certains affaissements présentent des altitudes basses (83m). Dans la partie
NW au-delà de Sidi Mezghiche et vers Tamalous, ces altitudes deviennent plus importantes
et peuvent atteindre 572 m (PI-3 Fig.3). Le couvert végétal du secteur d’étude est assez
dense. Il est représenté par des forêts de chêne-liège, chêne-zene, chêne-affarès, arbres
fruitiers surtout des oliviers…. Les conditions d’accès au terrain sont assez difficiles en
raison de la densité du couvert végétal et du manque de routes ou de pistes. Cependant, de
très beaux affleurements de filons de pegmatites et de leur encaissant mis à jour par les
tracés de la route départementale et de la voie ferrée Jijel-Ramdane Djamel, facilite à bien
la description géologique.
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PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE I-1
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PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE IIII----2222
Fig. 2 La région de Sidi Mezghiche sur la carte topographique Ramdane Djamel
N°5-6 25000e (Type 1960)
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I-2-Cadre géologique régional:
I-2-1-Situation de la Petite Kabylie dans la chaîne des maghrébides :
La chaîne des maghrebides s’étend sur plus de 2000Km, allant de Gibraltar à l’Ouest
jusqu’à la Calabre à l’Est (J. Aubouin, 1977 ; M. Durand Delga, 1971). Elle montre une
structure en nappes, engendrée par des phases tectoniques tangentielles à vergence Sud
dominante. La chaîne tellienne en Algérie est l’un des segments de la chaîne des
maghrébides. Le massif de la Petite Kabylie fait partie des zones internes de la chaîne
tellienne (Pl. I-5 Fig.5). Cette dernière est subdivisée en unités structurales issues de trois
domaines paléogéographiques (Pl. I-4 Fig.4):
- Domaine interne;
- Domaine des flyschs;
- Domaine externe.
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PLANCPLANCPLANCPLANCHEHEHEHE I-3
Fig.3 La région de Sidi Mezghiche sur la carte topographique St Charles 50000
e
(1959)
572m
83m
La ville de Sidi
Mezghiche
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PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE I-4
4
(D’après M. Durand Delga, 1969)
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I-2-2- Les unités structurales issues du domaine interne :
C’est le domaine le plus septentrional. Il est constitué par la microplaque méso
méditerranéenne (M. Durand Delga, 1980), ou alkapeka (J.P. Boullinl, 1986) (Pl. I-4 Fig.4).
Il s’agit d’un domaine continental aminci et sa couverture mésozoїque à cénozoїque. En
Algérie les zones internes sont principalement représentées par les unités
cristallophylliennes du socle de la Petite et la Grande Kabylie et les unités de la dorsale
calcaire constituées par des sédiments Mésozoïque à Tertiaire, comportant parfois à leur
base un substratum Paléozoïque.
I-2-2-1 Le Socle Kabyle :
Les différents auteurs qui ont étudié la géologie de la Petite Kabylie ont divisé le socle
cristallophyllien en deux ensembles (Pl. I-5 Fig.5 et Pl. I-6 Fig.6) :
� Un ensemble métamorphique;
� Un ensemble peu ou pas métamorphique.
Les travaux antérieurs portant sur la Petite Kabylie font apparaître un contact anormal
majeur de charriage entre l’ensemble cristallophyllien kabyle (nappe du socle) et les unités
infra Kabyle (domaine des flyschs et les zones telliennes). Ce contact de charriage a été
observé aux niveaux des fenêtres de Filfila, Benitoufout et Dj. Safia. La flèche de ce
déplacement est de l’ordre de 30Km vers le Sud (Durand Delga, 1969; Lemoy et Perrin,
1969; Raoult, 1974; Bouillin, 1978 et Vila, 1978).
Selon les travaux de Mahjdoub (1991) les formations du Socle Kabyle peuvent être
subdivisée en trois unités structurales (Pl. I-5 Fig.6) : avec de bas en haut :
1- L’édifice inférieur ou unité du cap Bougaroun
2- L’édifice de Benifergane ;
3- L’édifice supérieur ou unité de socle s.s.
I-2-2-1-1 L’édifice supérieur :
Cet édifice est la plus haute partie du Socle Kabyle. Il est formé de deux ensembles :
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PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE I-5
a
b
UIK
γm
Fig.5 Situation du massif de la petite Kabylie dans le domaine interne maghrébin, (Y. Mahdjoub,
1991).
a- Situation générale. b- Unités structurales. UB : Unité Bougaroun; UBF : Unité des Béni Ferguéns; USK: Unité de Socle s.s; UIK : Unités infra Kabyle ; (a) complexe de roches vertes volcanodétritiques de Texana (Sendah-Tabellout) ; (b) unités maurétaniennes ; GN : Nappes numidienne ; OMK : Oligo-Miocène-Kabyle ; γm : Granites Miocènes.
- 21 -
A- l’ensemble central et oriental : (régions de Sidi Mezghiche et de Skikda) est
formé par la superposition des séries suivantes (Mehdjoub, 1991) :
a- Une série inférieure paragneissique, parfois migmatitique, formant le cœur d'une
antiforme E-W tardive. Ces paragneiss sont surmontés par une alternance de métapélites et
des marbres. L’ensemble est largement intrudées par des granites orthogneissifiés.
b- Une série intermédiaire formée par une alternance de grés quartzitiques et de
métapélites renfermant des lentilles de marbre.
c- Une série supérieure, constituée par des phyllades.
Le passage de la série intermédiaire à la série supérieure est marqué par une zone de
lames d’orthogneiss oeillés (celles de Skikda à l’Est et de Sidi Mezghiche à l'Ouest).
Toutes ces séries lithologiques sont affectées par un métamorphisme de basse pression et
de température variable selon qu'on se trouve à la base ou au sommet de la série
(Mahdjoub, 1991). En outre les paragneiss et métapélites inférieurs parfois migmatitiques
montrent des paragénèses minérales de haute température. Par contre les métapélites et les
gréso-pélitiques supérieurs suggèrent des températures plus basses.
B- l’ensemble occidental : de Texana est représenté par la série khondalite-kinzigitique,
chevauchant les unités infra kabyles (Bouillin et al, 1977 ; Djellit, 1987). Cette série
khondalite-kinzigitique est affectée par des zones de cisaillement relativement étroites.
Certains faciès de l’ensemble occidental sont mylonitisés et montrent une rétromorphose et
une hydratation des paragénèses primaires. Cette évolution rétrograde et les zones de
cisaillement associées à l'épaississement crustal et à la fusion partielle (migmatite et
granite), développent un métamorphisme rétrograde du faciès granulite (HP-HT) au faciès
amphibolite (BP-HT) (Y. Mahdjoub, 1991).
La série khondalite -kinzigitique de Texana est surmontée par un ensemble peu ou pas
métamorphique (schistes noirs et terrains paléozoïques). Cet ensemble a été repéré et défini
par Ehrmann (1928) ; Durand Delga (1955) ; Baudelot et al. (1981). La base de ces terrains
paléozoïques est datée du Trémadocien dans le massif de Beni Affeur (Baudelot et al.,
1981). L’ensemble peu ou pas métamorphique repose en discordance stratigraphique sur
- 22 -
PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE I-6
SE
Coupe générale NW-SE
Fig. 6 : Carte géologique montrant les relations entre les trois unités principales
(Y. Mahdjoub, 1991). UB : Unité de Bougaroun (Iherzolites et Kinzigites) ; UBF : Unité de Béni Ferguén (Métapélites blastomylonitiques et Granites hércyniens) ; USss : Unité de Socle (Séricitoshistes, Micaschistes à biotite, Paragneiss et Marbre, Orthogneiss œillés et granites orthogneissifiés) ; UIS : Unités infra et supra Kabyle (Flyschs et Olistostromes, Granites Miocène intrusifs). Coupe générale NW-SE : 1- Unité infra-kabyle maurétaniennes, massyliennes, et telliennes, 2- Unité des Béni-Ferguène : sous-unités A et sous-unités B, 3- Unité supérieure " socle s.s (unité C)", 4- Unités supra Kabyles, 5- Granite Miocène de Béni Toufout.
- 23 -
l’ensemble métamorphique (Durand delga, 1955; Baudelot et al, 1981 ; Bouillin, 1984). A
ce propos, Mehdjoub (1991) a interprété cette discordance comme étant une faille de
détachement hercynienne, qui a fait superposer les unités épi zonales sur les unités de plus
hauts degrés (dôme gneissique).
I-2-2-1-2 L’édifice de Béni Ferguène :
Cet édifice forme la bande de terrains située entre, la région de Kerkra (Sud de Collo) à
l’Est et la région de Sidi Abd Alaziz à l’Ouest. Il est caractérisé par une superposition des
deux types de métamorphismes (M1, M2) dont le premier (M1) est de basse pression et le
deuxième et de plus haute pression que M1 et de moyenne à haute température. Cet édifice
est constitué par :
a- Des gneiss recoupés par des sills d’amphibolite ;
b- Des métapélites dans lesquelles s’intercalent des lames d’orthogneiss et de granites à
sillimanite ;
c- Une alternance entre les métapélites claires et sombres avec des lentilles de
pyroxènites de granites orthogneissifiés.
I-2-2-1-3 L’édifice de Bougaroun :
L'édifice de Cap Bougaroun occupant la partie Nord de la Kabylie de Collo, est formé
par une masse granitique de forme grossièrement quadrangulaire, allongé sensiblement NE-
SW, affleurant sur environ 200 Km²(M. Roubault, 1934). Cette masse traverse d'une part
le Socle Kabyle dans la partie orientale et d'autre part les formations sédimentaires de
l'Oligo-Miocène- Kabyle, les olistostromes et le flysch numidien.
Les formations du Socle Kabyle dans le massif du Cap Bougaroun sont représentées par
des paragneiss kinzigitique (paragneiss granulitique à cordiérite et sillimanite) renfermant
des lentilles de marbre (M. Roubault, 1934; A.Temagoult, 1989 ; Bouftouha, 2000). A ces
paragneiss kinzigitiques sont associées des péridotites serpentinisées et une dizaine de
corps podiformes de chromite (M. Roubault, 1934; J.P. Bouillin, 1977-1979; A.
Temagoult, 1989; A.Temagoult et Leblanc, 1989 ; Y.Bouftouha, 2000).
- 24 -
L'ensemble granite-socle est traversé par de nombreux filons de rhyolite et par endroit, des
filons de gabbro et de diorite quartzitique (M. Roubault, 1934).
L'édifice de Bougaroun est affecté par un métamorphisme précoce du faciès granulitique
(HT, HP) (J.P.Bouillin, 1977). Il est srtucturé en bloc faillé emballé dans les granites
Miocène (M. Roubault, 1934; J.P. Bouillin, 1979 ; Y. Mahdjoub, 1991).
Des caractérisations des transformations d'un métamorphisme de contact engendrées par
l'effet thermique du granite Miocène du Cap Bougaroune dans l'encaissant sédimentaire ont
montré une zonéographie métamorphique dans une auréole métamorphique large de
quelque kilomètres (J.P. Bouillin, 1977).
I-2-2-2- La dorsale Kabyle :
Elle Constitue la couverture du Socle Kabyle qui la charrie. La dorsale Kabyle repose
actuellement en contact anormal sur les flyschs (J.F. Raoult, 1974). Elle est représentée par
trois formations traduisent des conditions de sédimentation de plus en plus profondes
lorsque l'on passe da la dorsale interne à la dorsale médiane puis à la dorsale externe (J.P.
Bouillin, 1977). Ces formations affleurent sur une frange étroite du Dj. Sidi Driss et Dj.
Rhdir montrant un style tectonique en écailles. Ces dernières sont orientées suivant la
direction E-W (J.F. Raoult, 1974). En allant du Nord vers le Sud nous avons:
I-2-2-2-1 La dorsale interne : représente des dépôts littoraux ou épicontinentaux. Elle est
formée de conglomérats à la base et de calcaire au sommet.
I-2-2-1-2 La dorsale médiane : Est Caractérisée par des dépôts plus profonds marneux et
marno- calcaire.
I-2-2-1-3La dorsale externe : montre souvent des radiolarites au Dogger, Malm, au Crétacé
supérieur et au Paléocène-Eocène (J.P. Bouillin, 1977).
- 25 -
Ces trois séries de la dorsale Kabyle s’étalent du Permo-Trias au Lutétien. Elles ne se
différencient qu’à partir du Néocomien et elles admettent une couverture grèso-micasée
d’âge Priabonien à Oligocène supérieur (J.F. Raoult, 1969).
I-2-3- Les unités structurales issues des bassins de sédimentation des flyschs :
Elles sont alimentées depuis le Crétacé et jusqu’à l’Eocène supérieur en matériel
détritique par le domaine interne. Les principales séries de type flysch sont classiquement
subdivisées en :
-Flysch maurétanien au Nord (Gélard, 1969) ;
-Flysch massylien au Sud (Raoult, 1969).
I-2-3-1- Les flyschs de type guerrouche ou flyschs maurétanien (J.P. Gelard, 1969) :
Ces flyschs comportent des séries assez variées qui sont de bas en haut :
���� Flyschoîde à calcaire fin (Thitonien ? Néocomien à Barrémien) ;
���� Flyschs argilo -gréseux (Albien moyen) ;
���� Calcaire conglomératique (Vracono-Cénomano-Turonien) ;
���� Argile conglomératique (Sénonien et Paléocène -Eocène).
Les flyschs maurétaniens sont charriés sur les flyschs massyliens.
I-2-3-2 Flyschs schisto-quartzeux: (flyschs Albo-Aptien) (Glangeaud, 1932) ou encore
flyschs massyliens (JF Raoult 1969) : comportent de bas en haut :
���� Un Crétacé inférieur argilo-quartzeux ;
���� Un Cénomanien avec des niveaux de phtanite ;
���� Un Crétacé supérieur micro bréchique à débris de calcaire.
Ces flyschs sont charriés sur les unités telliennes.
I-2-4- Les unités structurales issues du Domaine externe :
Il est classiquement subdivisé du Nord vers le Sud en trois unités géologiques (J. M.
Vila, 1980):
- 26 -
I-2-4-1- Les formations telliennes :
Ces formations déjà signalées par L. Joleaud (1912) ; P. Deleau (1938) et M. Durand
Delga (1955) ont été décrites en détail par J.F. Raoult (1974), J.M. Vila (1969,1980), M.
Durand Delga (1969), Lahondére (1983)…. Ce sont les formations les plus septentrionales
du domaine externe. Elles constituent l’ancienne marge téthysienne du continent africain.
Leur sédimentation mésozoïque à tertiaire est d’affinité africaine. Les formations telliennes
sont représentées par trois unités empilées les unes sur les autres du Nord vers le Sud :
I-2-4-1-1- Les séries ultra telliennes :
La sédimentation ultra tellienne à dominante argileuse se caractérisent par des teintes
claires et montre des affleurements méridionaux et des affleurements septentrionaux. Les
affleurements méridionaux sont les séries ultra-telliennes type (Lahondére, 1987). Elles
sont formées par : un complexe allochtone renversé et charrié, une nappe Sénonienne et un
autochtone relatif (J.M. Vila, 1968 ; Lahondére, 1987). Cette série est bien développées à
Oued Zenati et peut être rencontrée dans certaines régions à Guelma (Dj. Sba, Mdjez
Sfa…) (Lahondére, 1987). Les affleurements septentrionaux présentent des horizons
biodétritiques au Sénonien supérieur (Lahondére, 1987). C’est à cet ultra tellien
septentrional qu’appartiennent certaines séries décrites par M. Durand Delga (1955) et J.F.
Raoult (1974) également dans la région de Kef Sidi Driss.
I-2-4-1-2- Le centralo tellien ou tellien au sens strict :
Lithologiquement, il se caractérise par des formations de teinte noire qui se sont
accumulées essentiellement au Paléogène sur des épaisseurs considérables, affleurant prés
de M’cid Aïcha et à l’Oued El Kebir (M. Durand Delga, 1955 ; J.F. Raoult, 1974 ; J.M.
Vila, 1968 ; J.C. Lahondére, 1987). Ces séries sont appauvries en microfaunes pélagiques.
- 27 -
I-2-4-1-3- Le pénitellien (vila, 1980) ou domaine méridional transitoire (Lahondére,
1983) :
Il occupe l’espace paléogéographique situé entre d’une part, les séries néritiques
franches à sédimentation calcaire continue jusqu’au Sénonien supérieur et d’autre part les
série telliennes les plus typiques.
Le contact entre le pénitellien et le massif néritique reste ambigu, cependant, J.M. Vila
(1980) assurait que les formations pénitelliennes surmontant le néritique constantinois aux
Dj. Chettaba, Dj. Grouz et Kheneg, étaient allochtones ; par contre, d’autre auteurs
notamment Lahondére (1987) constate qu’il y avait continuité stratigraphique entre les
assises de carbonates néritiques atteignant le Cénomanien inférieur et les termes plus
récentes argileux à faciès pénitellien.
I-2-4-2- Les formations des hauts fonds :
Ce sont d’épaisses séries néritiques à sédimentation carbonatée Jurassico-Crétacé dont le
rocher de Constantine donne une idée précise (J.M.Vila, 1974).
I-2-4-3- Les formations du sillon atlasique :
En Algérie orientale, le domaine atlasique se singularise par la différenciation, dès la
base du Crétacé, d’un domaine à sédimentation marneuse, épaisse et à dominante
pélagique. C’est le Sillon des Sellaoua qui sépare le domaine néritique constantinois au
Nord, du domaine atlasique au Sud (David ,1956).
I-2-5- Les formations détritiques postérieures au lutétien:
I-2-5-1- Le nummulitique II :
C’est un flysch gréso-micacé. Il forme la couverture de la dorsale Kabyle et du flysch
maurétanien (J.F. Raoult, 1974).
- 28 -
I-2-5-2- L’Oligo-Miocène Kabyle (OMK) et les olistostromes :
L’Oligo-Miocène KabyLe (OMK) (Durand Delga, 1969; Bouillin et Raoult, 1970;
Bouillin et al, 1973) forme la couverture sédimentaire transgressive du Socle Kabyle. Il est
constitué de trois termes lithologiques : des conglomérats à la base, reposant en
discordance sur le socle, durant l’Oligocène. Au dessus, s’installent des pélites micacées,
des grés micacés et des conglomérats fins. Au sommet, des niveaux de silexites à
l’Aquitanien.
A cet OMK succèdent des olistostromes qui sont des formations tectono-sédimentaires à
matériels des flyschs et des débris des formations telliennes d’âge Aquitanien à Burdigalien
inférieur probable (Bouillin et Raoult, 1971).
I-2-5-3- Les flyschs numidiens :
Ces flyschs Forment l’unité la plus haute de l’édifice alpin. Ils comportent de bas en
haut :
� Des formations infra (ou sous) numidiennes formées par des argiles varicolores à
tubotomaculums à l’Oligocène moyen à supérieur ;
� Des grés épais à l’Aquitanien;
� Des formations supra numidiennes marneuses contenants parfois des phtanites au
Burdigalien basal.
I-2-5-4- Les formations post nappes :
Les formations post nappes ou Miocène post nappes sont datées à leur base du
Burdigalien moyen à supérieur et peuvent atteindre le Langhien.
Ces formations comportent deux cycles sédimentaires (J.P. Bouillin, 1977)
� Un cycle marneux transgressif à la base (conglomérat de base) ;
� Un cycle gréseux au sommet, provenant de la destruction des flyschs numidiens.
- 29 -
I-2-6- Roches magmatiques:
La Petite Kabylie est caractérisée par un magmatisme Miocène (BP HT) d’origine
crustal, (Semroud, 1970 ; Semroud et Fabries, 1976 ; Semroud et al, 1992 ; Bouillin, 1983 ;
Ouabadi, 1987, 1994 ; Fougnot, 1990). Ce magmatisme Miocène recoupe à la fois le socle
et les unités mésozoïques. Il est représenté principalement par :
� Des plutons de granites à cordiérite avec développement d’auréoles de contact
sous l'effet du flux thermique, dans les massifs de Bougaroun, des Benitoufout et
du Filfila, (J.P. Bouillin, 1983 ; Y. Bouftouha 2000) ;
� Des microgranodiorites et microgranites des environs de Collo, d’Aïn Kachera et
d’El Milia ;
� Des coulées et des injections de laves acides dans les régions de Collo et de Cap
Bougaroun.
A ces roches magmatiques acides s’ajoutent des intrusions et injections de laves basiques
dans la partie Nord de la Kabylie de Collo.
Les datations radio-chronologiques effectuées sur les granites des différents secteurs du
socle de la Petite Kabylie, suggèrent une fourchette de 15 Ma à 16,7 Ma (H. Bellon, 1976 ;
H.J. Penven et P. Sabate, 1980 ; H.J. Penven et Zimmer mann, 1986).
I-3-Cadre géologique locale :
I-3-1- La géologie de la région de Sidi Mezghiche :
Le secteur d’étude est caractérisé par l’existence de quatre unités lithologiques (F.Djaїz,
1997) (Fig. I-8) :
1. Des schistes satinés et gréso-pélitiques ;
2. Des micaschistes à grenat et des micaschistes à grenat, staurotide et andalousite ;
3. Des paragneiss à sillimanite et cordiérite, des paragneiss au sens strict et des
marbres ;
4. Des ortho gneiss et des roches magmatiques (granite et aplo-pegmatites).
Cet édifice est surmonté dans certains secteurs par des roches sédimentaires constituées
de grés numidiens et de l’Oligo-Miocène Kabyle.
- 30 -
I-3-1- 1- L’unité schisteuse :
C’est l’unité la plus haute de la région, elle est constituée par des formations
monotones. Cette unité affleure sur de grande surface, dans lesquels s’intercalent des
quartzites. Cartographiquement, les schistes surmontent les orthogneiss dans toute la région
d’étude.
L’unité schisteuse affleure sur la bordure Est et Sud-Est de la région d’étude. Elle est en
contact avec la lame d’orthogneiss par une faille normale dans un domaine ductile à fort
pendage vers l’Est et le Sud-Est (Fig. I-8 et Fig.I-9). Cette faille est marquée par une
orientation générale, de direction NE-SW. Ce grand contact permet le décollement des
schistes sur les orthogneiss, suivant une direction SE (Fig. I-8 et Fig.I-9).
Dans la partie Ouest, on trouve des schistes surmontant des orthogneiss, mais le
décollement de ces schistes se fait vers le SSE, par un contact en faille normale dans un
domaine ductile faiblement inclinée vers le SSE (Fig. I-8 et Fig.I-9).
Dans certains secteurs, (à l’Est et à l’Ouest) ces schistes sont surmontés par des
formations numidiennes et les formations d’Oligo-Miocène-Kabyle (OMK)
(Fig. I-8 et Fig.I-9).
I-3-1- 1-1-Pétrographie:
Les schistes satinés (schistes noirs, chloritoschistes et séricitoschistes) sont homogènes
dans l’ensemble (planche I-7 Fig.10 et Fig. 11). Leur teinte est variable : grisâtre à verdâtre et
parfois gris verdâtre. Ils sont constitués par des grains de taille très fine.
Ces roches sont soyeuses au toucher, elles se débitent en feuillets, conséquence de la
schistosité et parfois montrent dans certains affleurements des kink bands ou des structures
plissotées.
Les schistes gréso pélitiques montrent une alternance de lits quartzeux et de lits micacés
(planche I-7 Fig.12).
L’ensemble schisteux est minéralogiquement composé par des quartz, micas blancs,
chlorites, biotites et opaques. Il présente une texture lépidoblastique.
- 31 -
Fig. I-8 carte géologique de la région de Sidi Mezghiche 1/25000
(F. Djaïz, 1997)
- 32 -
OMK et Numidien Orthogneiss
Micaschiste
Paragneiss
+ + Aplo-pegmatite
Schiste
Fig. I-9: Coupes géologiques de la région
de Sidi Mezghiche (F. Djaïz, 1997)
-33-
- 33 -
PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE I-7
Fig. 10: Alternance en lits
flexueux de quartz et de micas
blancs et étirement des opaques
dans les plans de schistosité, dans
les sericitoschistes.
(LP) (Obj x2.5)
Fig.11:Section montrant la
néoformation de quelques
minéraux dans les zones abritées
dans les chloritoschistes.
(Phénomène de pression-solution)
(LP) (Objx2.5).
Fig. 12 :Alternance entre les lits
quartzeux et les lits phylliteux dans un schiste greso pellitique. (LP) (Objx2.5).
Fig13: Sections montrant les
chlorites en amandes.
(LP)(Objx10)
- 34 -
Le quartz se présente en petits grains engrenés les uns dans les autres parallèlement à la
schistosité ou en grains xénomorphes remplissant les microfractures. L’abondance du
quartz devient plus importante quand on passe d’un schiste phylliteux à un schiste
grésopélitique.
Les micas blancs (muscovite et séricite) sont des minéraux abondants dans les
séricitoschistes (planche I-7 Fig.10). Ils appartiennent à deux générations ; la première est en
fines paillettes, formant des lits continus souvent flexueux alternant avec des lits de quartz,
soulignant la schistosité principale. La deuxième est en plage sub-automorphe de taille
variable ; sécante à la première génération.
Les chlorites sont des minéraux fréquents dans les schistes. Ils sont allongés suivant le
plan de la schistosité principale. Quelques chlorites proviennent de la chloritisation de la
biotite, ou des néoformations à partir d’éléments en solution dans les zones abritées
(planche I-7 Fig.11). D’autres types de chlorite se trouvent sous forme d’amande dont le grand
axe est parallèle à la trace du plan de schistosité majeur (planche I-7 Fig.13).
La biotite apparaît très peu dans ces schistes. Elle peut être complètement chloritisée.
I-3-1- 1-2-Faciès métamorphique:
Les associations minéralogiques : chlorites, micas blancs et quartz dans les formations
schisteuses appartenant au faciès des schistes verts de basse température (Y. Mahdjoub,
1991 ; F. Djaïz, 1997) indiqué par la courbe des alumino-silicates établie par Holdway
(1970) (Fig. I-14). Ceci est aussi confirmé par la schistosité de pression-solution, par les
glissements intracristallins et par l’évolution des chlorites en amandes (planche I-7 Fig.11).
Par définition ; la schistosité pression-solution, forme des zones de transfert de matière
qui se traduit par la dissolution de certain minéraux perpendiculairement au
raccourcissement, dont le quartz, la calcite et les minéraux phylliteux, principalement la
chlorite se développent dans ces zones (A. Nicols, 1989). Ce processus physico-chimique
s’opère lors de la déformation des roches dans des conditions superficiels (Knipp, 1981).
Les glissements intracristallins sont des micros glissements sub-parallèles à la schistosité
- 35 -
Schistes
Micaschistes
Paragneiss
T (C°)
P (Kb)
2
4
6
8
500 600 700 800
1
2
Fig. I-14 :Champ de stabilité des paragneiss à sillimanite, des micaschistes et des schistes dans l’édifice supérieur de la région d’étude, reporté sur diagramme (P-T) du
domaine de stabilité des silicates d’alumines (Holdway, 1970).
1-Diagramme de stabilité des silicates d’alumines (Holdway, 1970).
2-Courbe de stabilité de la muscovite Mus+ Qz+ …..FK+ Sill+ H2O (Thompson, 1982).
- 36 -
qui se produit le long des clivages à l’intérieur des schistes. La forme des chlorites en
amande est obtenue grâce aux glissements intracristallins le long des clivages et aux micro-
cisaillements (Wybrecht et piqué, 1987).
I-3-1- 2- Les micaschistes à grenat :
Ce faciès est situé au nord de la région d’étude. Les micaschistes sont en contact avec les
schistes par une faille sub-verticale NE-SW, en revanchent ils sont situés sur la lame
d’orthogneiss de Skikda suivant un contact magmatique plongeant vers le Sud (Fig. I-8 et
Fig.I-9).
Deux types de micaschiste affleurent dans notre région d’étude : des micaschistes à
grenat, de couleur grise avec des passées brunes et éclats argentés. Ces roches sont
constituées de minéraux phylliteux et des cristaux de grenat arrondi visible à l’œil nu. Cet
ensemble montre parfois des intercalations des lentilles de marbre. Des micaschistes à
grenat, andalousite et staurotide, sont localisés dans un ravin au niveau de Mechtet Dar
Aissa. Ces micaschistes sont des roches dures, de couleur bleu gris, ils présentent des
paillettes de biotites et des cristaux arrondis de grenat de taille moyenne (F. Djaiz, 1997).
I-3-1- 2-1-Pétrographie:
Les micaschistes montrent une texture lépidoblastique dominante des minéraux
phylliteux (biotite et muscovite) et certainement une texture porphyroblastique des
minéraux de quartz, grenat, andalousite et staurotide :
Les grenats se présentent sous plusieurs formes :
1. En grains plus ou moins arrondis, montrant des inclusions de la muscovite, biotite,
quartz et des néoformations de la Chlorite, orientées suivant une schistosité interne
sigmoïde en continuité avec la schistosité externe (principale) ;
2. En sections craquelées, avec développement secondaire de la chlorite et du quartz
dans les fractures (Pl. I-8 Fig.15et 16);
3. Des minéraux à structures hélicitiques parfois altérés et remplacés par la chlorite.
Certains grenats subissent une rotation au cours de leur cristallisation syn-
cinématique, matérialisée par des traces d’oxyde déformées.
- 37 -
La staurotide est moins fréquente dans ces roches. Ce minérale préexistant apparaît en
petits cristaux xénomorphes parfois craquelés. Elle reste alignée à la schistosité externe.
D’autres, apparaissent plus ou moins arrondis de tailles moyennes moulées par la
schistosité.
L’andalousite forme de grands porphyroblastes, parfois craquelés. Elle suit généralement
les plans de schistosités initiales, ce qui semble être cristallisée tardivement. Ces
andalousites sont largement poécilitiques avec nombreuses inclusions, du quartz surtout,
des micas et parfois des oxydes. Certains individus isolés présentent un alignement
parallèle à la schistosité principale. Des formes très rares d’andalousites en « s » indiquent
un développement en proportion très réduite des andalousites syn-cinématiques.
I-3-1- 2- 2-Faciès métamorphique:
Les assemblages minéralogiques à biotite, andalousite et grenat dans les micaschistes à
grenat, associés à des rubans de quartz polygonaux présentant des points triples et des
orthoses poécilitiques caractérisent un métamorphisme à moyen degré du faciès
amphibolitique indiqué par la courbe des alumino-silicates établie par Holdway (1970)
(Fig.I-14) (Y. Mahdjoub, 1991 ; F. Djaïz, 1997).
I-3-1- 3- L’unité paragneissique :
Cette unité, constitue la base de l’édifice supérieur dans la région de Sidi Mezghiche. Elle
est située dans la partie Ouest, au dessous de la lame orthogneissique et des micaschistes à
grenat.
- 38 -
PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE I-8
Fig. 16 : Deux sections de
grenat altérés et remplacé par
les quartz et les chlorites
(en LN). (Objx2.5)
Fig. 15 : Deux sections de
grenat altérés et remplacé
par les quartz et les chlorites
(en LP ). (Objx2.5)
Fig. 17 : Relation texturale
dans un paragneiss
(LP)( Objx2.5)
Ruban de quartz
Fig. 18 : Relation texturale dans un
marbre (LP) (Objx2.5).
- 39 -
Les paragneiss présentent deux faciès différents. La base de cette unité est représentée par
des paragneiss migmatitiques au niveau de oued Guebli et Mechtet es semmeche. Par
contre le sommet est caractérisé par des paragneiss à biotites, renfermant des niveaux
quartzitiques et des lentilles de marbre. Les minéraux de marbre observés au microscope
sont : la calcite (+95%), le quartz et rarement la biotite (Pl. I-8 Fig.18).
Au Nord, des micaschistes à grenat surmontant les paragneiss, montre un plongement
vers le SE (Fig. I-8 et Fig.I-9).
I-3-1- 3-1-Pétrographie:
Les paragneiss sont des roches sombres à foliation bien marquée. La texture
microscopique de ces roches est granolépidoblastique (Pl. I-8 Fig.17). Ces paragneiss
montrent l’association minéralogique suivante :
Quartz, muscovites, biotites, microcline, plagioclase, cordiérite, sillimanite et
myrmékite.
Le quartz se manifeste en cristaux équigranulaire ou en rubans de grains polygonaux
montrant des points triples.
Les micas forment des lits phylliteux constitués essentiellement de la biotite associée à la
muscovite et parfois aux baguettes de sillimanites. Certaines muscovites apparaissent
tardivement, en paillettes de faibles dimensions recoupant la foliation.
Les feldspaths (plagioclase et microcline) sont caractérisés par des sections xénomorphes
de tailles variables. Ils sont souvent associés aux quartz. Ces feldspaths présentent parfois
des inclusions de veinules de quartz et des minéraux phylliteux non orientés.
La sillimanite apparaît en sections automorphes orientée dans la même direction que la
foliation, ou en amas de grains xénomorphes dans des lits phylliteux et rarement en
baguettes associées à la biotite. Certaines fibres de sillimanites sont contenues en inclusions
orientées dans les biotites et les plagioclases.
- 40 -
La cordiérite se présente en petites sections xénomorphes associées au quartz et aux
biotites.
La myrmékite est bien développée dans cette unité. Elle est constituée de bourgeons de
quartz qui envahissent des sections de microcline.
I-3-1- 3-2-Faciès métamorphique:
Les assemblages minéralogiques à biotite, cordiérite et sillimanite dans les paragneiss,
caractérisent un métamorphisme de haute température. Ce dernier appartient au haut degré
du faciès amphibolite marquant ainsi le pic du métamorphisme (Fig.I-14) (Y. Mahdjoub,
1991 ; F. Djaïz, 1997). La présence de la myrmékite dans les paragneiss montre un début
de migmatisation. Ce phénomène de fusion partielle est encore attesté par la présence des
formes ovoïdes de quartz et par l’existence des rubans de quartz polygonaux présentant des
points triples (dans les micaschistes et les paragneiss).Cet agencement des quartz révèlent
que la température demeure élevée après la minimisation de l’énergie des contraintes.
I-3-1- 4- L’unité orthogneissique :
Cette unité occupe une grande partie des affleurements de la région de Sidi Mezghiche.
Elle est soulignée par la lame orthogneissique de Sidi Mezghiche, située plus à l’Ouest de
celle de Skikda. Cette lame présente une orientation générale de direction NE-SW
légèrement décalée vers le NW au niveau de Mechtet El Kharba, au NW de Sidi
Mezghiche (Fig. I-8).
Ces orthogneiss sont intercalés entre les schistes au sommet et les paragneiss à biotite à
la base. Ils sont recoupés par des intrusions aplo-pegmatitiques et granitiques.
Le contact entre les orthogneiss et les paragneiss à biotite est matérialisé soit par des
failles verticales, soit par un contact magmatique, montrant un gradient de déformation
croissant vers les paragneiss, souligné par l’étirement des yeux de feldspath.
Au Nord, les orthogneiss sont en contact avec les schistes par une faille sub-verticale de
direction EW (faille d’el hadaїk) (Fig. I-8 et Fig.I-9).
- 41 -
I-3-1- 4-1-Pétrographie:
Les orthogneiss sont constituées essentiellement par de grands yeux de quartz et de
feldspath moulés dans une matrice phylliteuse (Pl. I-9 Fig. 19).
Au microscope ces orthogneiss oeillés montrent une texture grano-lépidoblastique et
présentent l’assemblage minéralogique suivant :
Quartz, muscovite, biotite, plagioclase, feldspath potassique, perthite et myrmikite.
Le quartz se présente sous forme de rubans polycristallins étirés suivant le plan de
foliation. Certains quartz forment des lentilles de gros cristaux ou même de petits grains
dans les queues de recristallisation.
Les micas (biotite et muscovite) montrent deux générations ; la première génération
forme des amas lenticulaire de biotites associées aux muscovites orientées parallèlement à
la foliation. La deuxième génération est sécante par rapport à la foliation et s’observe
surtout dans les houppes de recristallisation des feldspaths.
Les feldspaths (FK et plagioclase) apparaissent en grands cristaux formant presque
toujours des yeux moulés par la foliation en montrant parfois des structures sigmoïdes
d’une déformation syn-cinématique (Pl. I-13 Fig. 27). Certains feldspaths sont en petits
cristaux associés aux quartz. La plus part de ces feldspaths montrent de nombreuses traces
de déformation par fracturation et par torsion des macles. Ils sont souvent entourés par une
forte recristallisation des différents minéraux (Pl. I-13 Fig. 28). Les feldspaths potassiques
(microcline et orthose) contiennent généralement, beaucoup d’inclusion de minéraux à
orientation quelconque, notamment les orthoses montrent des sections automorphes
amygdaloïdes à structure poécilitique (des poéciloblastes de plagioclases et de quartz) (Pl. I-
9 Fig.21).
La perthite est une inter-croissance des FK et des plagioclases dans une seule section.
Ce minéral et très rare, parfois absent dans certaines lames. La perthite forme des sections
de petites tailles, isolées les unes des autres (Pl I-9 Fig.19 et Fig.20).
- 42 -
La myrmékite constitue des inclusions vermiculées de quartz dans une plage de feldspath,
des microclines surtout. Elle se dispose aux bordures des feldspaths potassiques et
parallèles à la foliation initiale (Pl. I-9 Fig.20).
I-3-1- 4-2-Faciès métamorphique:
Les assemblages minéralogiques à Quartz, mica, feldspath, perthite et myrmékite dans les
orthogneiss, caractérisent un métamorphisme de haute température (Fig.I-14). Ce dernier
appartient au faciès d’amphibolite (Y. Mahdjoub ; F. Djaïz, 1997). Ce faciès marqué
surtout par la croissance exagérée de rubans de quartz à points triples, caractéristique d’une
déformation à haute température (Bouchez et pecher, 1981). Le développement syn-
schisteux de la myrmékite qui indique des températures voisines à 500-550°C (Phillips,
1974 ; Simpson, 1985).
I-3-2-Les pegmatites :
Le socle de Sidi Mezghiche est traversé par d’importants filons de pegmatite granitiques
de directions à vergence Est. Ces filons de pegmatite sont formés par une minéralogie
essentielle de Qz, Fth , Mus, Bio et une minéralogie secondaire (accessoire et altéré), visible
parfois à l’œil nu, tel que le grenat et la tourmaline, ou observée aux microscope polarisant
tel que, le zircon, l’apatite, le sphène, la damourite, la chlorite…la tectonique affectant les
pegmatites de la région d’étude et leur encaissant s’exprime soit en tectonique souple, syn-
schisteuse de direction à vergence Est, soit en failles et fractures post-schisteuses de
directions E-W, N-S, NE-SW. Le contact entre les encaissants des pegmatites est le plus
souvent matérialisé par des failles (Pl I-10 Fig.22). La coupe schématique A-B (Pl I-11 Fig.23)
illustre la relation texturale entre les différents types de pegmatite (simples et complexes)
encaissés dans le Socle de Sidi Mezghiche.
I-3-3- L'aspect structurale de la région de Sidi Mezghiche:
La région de Sidi Mezghiche fait partie de l’édifice supérieur du socle de la Petite
Kabylie (Y. Mahdjoub, 1991). La partie basale de l’édifice supérieur, représentée par des
- 43 -
PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE I-9
Fig. 20 : Association de la Myrmékite et
Perthite dans un orthogneiss.
(LP) (Objx2.5)
Fig. 21 : Association de deux générations
de quartz et orthose poécilitique dans
un orthogneiss.
(LP) (Objx2.5).
Fig. 19 : Relation texturale dans un
paragneiss Avec la présence de points
triples de quartz
(LP) (Objx2.5).
Points triples
- 44 -
micaschistes, des orthogneiss et des paragneiss, montre un degré de métamorphisme
régional type méso zonal (HT-BP) et la partie supérieure de l’édifice représentée par des
schistes montre un degré de métamorphisme type épi zonal (BP-BT) (Y. Mahdjoub, 1991).
Cette superposition lithologique est affectée par une déformation syn-schisteuse D1 tardi
hercynienne (274 Ma) à vergence Est synchrone à la mise en place des granites tardi
hercynien (Merle et Mahdjoub, 1990) et Des déformations post schisteuses : D3 d’âge
Priabonien matérialisée par un cisaillement plat E-W et D4 de direction NS au Burdigalien.
La déformation ductile (D1) est exprimée à l’échelle de l’affleurement par: des
cisaillements syn-schisteux (Pl I-12), des plis en chevron (Pl I-12 Fig. 25), des failles normales
dans un domaine ductile, de l’asymétrie des boudins, des virgations de schistosité et de la
perturbation des traces de linéation E-W (Fig. I-24).
En lame minces cette déformation est attestée par (Pl I-13 et Pl I-14) : des zones abritées
autour des sections dures, des formes sigmoïdes de certains minéraux, la torsion des micas
préexistantes en forme de «mica-fish» (Pl I-13 Fig. 29) et la rotation des grenats
(Pl I-14 Fig. 30);
La déformation post-schisteuse est définie par : des cisaillements post-schisteux dans un
domaine ductiles à vergence Est (Pl I-15) des plis déversés vers l’Est et le Sud-Est, et des
failles décrochantes dextres vers l’Est.
Les minéraux constitutifs de ces roches métamorphiques, n’ont pas la même période de
genèse par rapport à la phase de déformation syn schisteuse D1 tardi hercynienne à
vergence Est, qui caractérise notre terrain d’étude. Les pragenèses antérieurs à la phase D1
peuvent être liée à une déformation qui est responsable à la mise en place des orthogneiss
datée à 455m.a (U.Pb/Zr, Drareni, 1989), dans la région de Skikda. Notons que ces
orthogneiss présentent les mêmes relations structurales que ceux de Sidi Mezghiche
(Y.Mahdjoub, 1991). Ces pragenèses antérieurs à la phase D1, sont rencontrées dans les
formations schisteuses (Y. Mahdjoub, 1991 ; F. Djaïz, 1997). Les pragenèses syn à post-
cinématique peuvent être liées à une phase de déformation D1 responsable à la mise en
place des granites de Oued Guebli datés à 274±6 M.a (Drareni, 1989 ; Mahdjoub, 1991 ;
peucat et al., 1996) et à la naissance des migmatites. Ce sont les pragenèses liées au
métamorphisme du faciès amphibolitique, dans les micaschistes à grenat, les paragneiss à
sillimanite et les orthogneiss (Y. Mahdjoub, 1991 ; F.Djaiz, 1997).
- 45 -
PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE I-10
N
Encaissant paragneissique Axe de méga faille NW-SE
Encaissant orthogneissique
Fig. 22- les encaissants orthogneissique et paragneissique séparés par des failles de direction NW-SE
- 46 -
Aplite
Paragneiss
Orthogneiss
Lentille de pegmatite simple
Filons de pegmatite complexe
Filons de pegmatite simple Cisaillement syn-schisteux
Failles et fractures Coupe (A-B)Fig.23:coupe schématique d'un segment de
la région de sidi Mezghiche présentant les différentstypes de pegmatite.
0 70m
A-A
NW SE
PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE I-11
- 47 -
Fig. I-24 : Carte des schistosités, des axes des plis et des linéations de la région de
Sidi Mezghiche (Djaïz, 1997)
- 48 -
PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE I-12
N
.
Fig. 25 Cisaillement Syn-schisteux dans des micaschistes.
Plis en chevron
N
C
S
Fig. 26 Cisaillement syn-schisteux (Association des plans C/S)
N
- 49 -
PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE I-13
Fig. 28: Structure en oeil des
feldspaths potassiques (anté-
cinématique) formants des queux
de recristallisation dans les
orthogneiss (LP) (Objx2.5).
Fig.27: Structure sigmoïde d’un
feldspath potassique indiquant
un sens de cisaillement senestre
Vers l’Est (syn-cinématique)
(LP) (Objx2.5).
Fig. 29: Lentille de micas en
forme de micafish indiquant un
sens de cisaillement sénestre
vers l’ESE (LP) (Objx2.5).
- 50 -
PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE I-14
N
N
Fig.31: Section montrant un cisaillement intra
cristallin senestre vers le SE dans un feldspath
potassique dans les paragneiss (LP) (Objx10).
Fig. 30: Rotation d’un Grenat vers l’Est (cisaillement
syn-cinématique)
(LP) (Objx2.5).
E
- 51 -
PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE I-15
Fig. 32 Plans de cisaillement post-schisteux (Formant des sections losangiques)
C
C
- 52 -
Deuxième chapitre
Etude pétrographique
- 53 -
II- Etude pétrographique:
II-1-Aperçu général :
Dans le massif de Sidi Mezghiche affleurent des corps de pegmatite sous forme de filons,
parfois sous forme de lentilles et rarement sous forme de nids et d’amas. Ces roches
leucocrates, sont encaissées dans des micaschistes, des paragneiss et des orthogneiss du Socle
Kabyle. Les filons de pegmatite présentent des sections considérables (PL II-1-Fig.1). Ces filons
sont parallèles ou légèrement sécants à la schistosité de direction Est-ouest, caractéristique de
la région de Sidi Mezghiche. Localement, cette orientation est influencée par la tectonique
post schisteuse et varie considérablement.
La puissance et la longueur des filons sont très variables. La puissance varie de quelques
décimètres à quelques mètres et la longueur varie de quelques mètres à quelques dizaines de
mètres. Les minéraux des pegmatites visibles à l’œil nu sont ; le quartz, le feldspath, le grenat,
en gros cristaux de taille parfois centimétriques, la muscovite, la tourmaline en baguettes, la
biotite et par endroit s’ajoute de la barytine.
Afin de mieux cerner la typologie des corps de pegmatite de Sidi Mezghiche et leur intérêt
économique, il nous a paru nécessaire de donner un bref aperçu sur les différents types de
pegmatites, décrites dans la littérature.
� Préparation des échantillons et techniques analytiques :
La confection des lames minces, le concassage et le broyage des échantillons de roches ont
été réalisés au niveau du département des Sciences de la Terre de notre faculté. Le broyage a
été effectué électriquement dans un broyeur à cylindre en carbure de tungstène, à une
dimension de l’ordre de 80 microns. La poudre résultante de ce broyage a été analysée au
département Generic de l’école nationale des mines de Saint Etienne (ENMSE).
Quarante huit lames minces ont été réalisées et étudiées au département des Sciences de la
Terre de Constantine et au département des Sciences de la Terre de Jijel par un microscope
polarisant, les analyses chimiques des éléments majeurs et des éléments traces des pegmatites
ont été traitées à l’aide du logiciel Minpet 2.02 et Excel.
II-1-1-Historique du mot pegmatite :
Le mot pegmatite a été employé pour la première fois par A. Brogniart (1813) pour décrire
une roche composée de lamelles de quartz et de feldspath, auparavant, cette roche est connue
sous le mot «granite à structure graphique».
- 54 -
PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE II-1
20m
80m
45m 30m 25m
0
N
Pegmatite
simple
Pegmatite
simple
Encaissant
paragneissique
Fig. 1- Vue panoramique des filons de pegmatite granitiques simples de couleur blanchâtre encaissés dans un paragneiss
- 55 -
W. Haidinger (1845) a été le premier à utiliser le mot de pegmatite pour qualifier les granites à
grains grossiers riche en feldspath. Delesse (1849) avait également inclus sous le mot de pegmatite
les roches à très grands grains qui sont composées d’orthoclase, de quartz et de muscovite et se
présentent généralement sous forme de filons et de nids.
L’utilisation actuelle du mot pegmatite suit également l’idée fondamentale de Delesse (1849). Il
faut noter qu’il reste un grand débat sur la genèse de ces roches.
II-1-2- caractéristiques gîtologiques, pétrographiques, minéralogiques et géochimiques des
pegmatites :
Les pegmatites sont des roches magmatiques silicatées à gros grains (Jahn, 1955). Elles
correspondent aux produits de fin de cristallisation d’un magma riche en éléments volatiles ; H2O,
CO2, F, Cl, B. on les rencontre en association avec divers types de magmatisme mais le plus
fréquent sont associées aux roches acides (Cerny, 1982).
On distingue deux catégories de pegmatites (Smirnov, 1988) ; l’une d’origine
métamorphogéne, se formant aux différents stades de transformation métamorphique et l’autre
d’origine magmatogène, propres aux roches ignées profondes (plutonique) de toute composition,
dont les plus dominantes sont les pegmatites granitiques.
Selon Fersman (in Smirnove, 1988), les pegmatites granitiques peuvent être divisées en
pegmatites de lignée pure et pegmatites de lignée croisée :
� Les pegmatites de lignée pure: ne montrent pas de complication de composition et se
trouvent enracinées dans les batholites granitiques ou roches similaires et présentent une
structure eutectoïde.
� Les pegmatites de lignée croisée : montrent une contamination de sa composition par les
roches encaissantes. Dans ces conditions apparaissent des pegmatites hybrides, ayant
digéré la substance des roches de bordure et des pegmatites désilicifiées qui ont cédé une
partie de leur silice aux roches encaissantes non saturées en ce composé.
Les pegmatites granitiques sont pour l’essentiel constituées de quartz + feldspaths + muscovite ±
biotite, s’ajoutent des concentrations de minéraux accessoires de spodumène, tourmaline, grenat,
topaze, béryl, lépidolite, fluorine, apatite, zircon, sphéne…minéraux d’élément rares, radioactifs et
terres rares. Les pegmatites hybrides s’enrichissent des minéraux peralumineux, des minéraux
- 56 -
Coupe schématique II-1 schéma d'une structure
simple de pegmatite (smirnove,1988).
Pegmatite de structure graphique
Granite ou roches similaires
Lisiére micacée
Noyau quartzitique
calciques et des minéraux ferromagnésiens tels que andalousite, kyanite, sillimanite, hornblende,
pyroxène, titanite, scapolite…Les pegmatites désilicifiées s’enrichissent en plagioclases.
Les pegmatites granitiques sont souvent soumises à des processus métasomatiques de
feldspathisation (remplacement de «Na» par «K») ou d’albitisation (remplacement de «K» par
«Na») par l’intermédiaire de fluides hydrothermaux qui se trouvent en déséquilibre chimique avec
la roche de départ. Selon l’intensité du processus métasomatique, ces pegmatites granitiques
s’organisent en pegmatites simples (coupe II-1) ou en pegmatites complexes (coupe II-2). Les
pegmatites granitiques simples ne montrent pas de transformation métasomatique, mais néanmoins
elles peuvent présenter un début de métasomatose.
- 57 -
Encaisant granititique (C)
Frange étroite aplitique
Zone microgrenue à texturegraphique
Zone mono minéral
Zone de substitution Mus+F en
relique métaux rares+lipédoliteCs+Nb+Ta+Tour- - -
th
Zone à noyau quartzitique
Limites chimiques
métasomatiques
Z0
Z1
Z2
Z3
Z 4
Z5
Coupe schématique II-2: schéma d'une structure complexe (zonée) d'unfilon de pegmatite (Smirnove,1988).
- 58 -
Par contre, les pegmatites granitiques complexes, sont fortement métasomatiques et montrent
une composition minérale plus variée (coupe II-3) et en règle générale zonée. L’architecture de
ces pegmatites zonées montre une enveloppe externe, une partie centrale et les accumulations
métasomatiques (coupe II-2).
Les pegmatites granitiques peuvent contenir du quartz, des feldspaths potassiques (orthose,
microcline), des plagioclases (albite, oligoclase) et des feldspaths lourds (celsiane,
hyalophanes). Les micas sont représentés par des micas blancs alumineux (muscovite), des
micas noirs ferromagnésiens (biotite), et des micas lithinifères (lépidolite, zinnwaldite). Les
pegmatites granitiques peuvent être fortement enrichies en éléments métallogéniques: P, F ,
B, Be, Li, Ba,, W, Sn et les métaux rares…, ces éléments peuvent donner lieu à des
concentrations exploitables économiquement.
II-1-3-L’intérêt économique et les gisements des pegmatites : Une pegmatite commune est composée de quartz, feldspath et micas et d’autres minéraux
qui peuvent contenir des substances économiques utilisées en haute technologie, tel que ;
béryllium (métal ultra-leger), lithium (métal plus léger que l’eau) niobium (supra conducteur)
et tantale (inaltérable et opaque aux radiations). Ces éléments ont récemment connu une très
forte demande dans l’industrie, en raison du grand développement industriel (fabrication des
ordinateurs portables et des téléphones cellulaires).
Les principaux minéraux des pegmatites demandés économiquement, sont: la molybdénite,
le spodumène, la pétalite, l’amblygonite, la columbite, la tantalite, la pollucite, les minéraux
d’uranium, de thorium et de terres rares. On exploite aussi les pegmatites pour leurs
constituants essentiels, les feldspaths pour la céramique, les micas qui sont utilisées comme
isolants, le quartz pour son caractère piézoélectrique et pour la fabrication du verre. Enfin, les
pegmatites peuvent contenir toute sortes de gemmes, en particulier des béryls (émeraudes,
aigue-marine), des topazes et des saphirs.
Les gisements pegmatitiques de substances utiles se divisent en plusieurs classes génétiques
(Smirnov, 1988) :
1. pegmatites banales ou simples ;
2. pegmatites recristallisées ;
3. pegmatites de substitution métasomatique ;
4. pegmatites de désilicification.
- 59 -
Structure graphique
Feldspath
potassique
plagioclase
Grenat altéré enquartz et chlorite
Quartz
Muscovite
Tourmaline
Remplacement
métasomatique duFK par le plagioclase(albitisation)
Coupe II-3 Section shématique microscopique
montrant;la minéralogie fréquente
associée au phénoméne d'albitisation; dans les pegmatiques de Sidi Mezghiche
Structure graphique
Feldspath
potassique
plagioclase
Grenat altéré enquartz et chlorite
Quartz
Muscovite
Tourmaline
Remplacement
métasomatique duFK par le plagioclase(albitisation)
Coupe II-3 Section shématique microscopique
montrant;la minéralogie fréquente
associée au phénoméne d'albitisation; dans les pegmatiques de Sidi Mezghiche
- 60 -
� Les pegmatites banales ou simples possèdent une structure granitique ou graphique
composée essentiellement par le quartz et les feldspaths. Ces pegmatites ne
présentent pas de traces nettes de recristallisation ni de transformation
métasomatique. Elles sont exploitées comme matière première pour l’industrie
céramique complexe, (agrégats de quartz et de feldspath) et sont également utilisées
dans la fabrication d’article en faïence et en porcelaine mais de qualité inférieure.
� Les pegmatites recristallisées sont caractérisées par une texture à gros cristaux ou
même à cristaux gigantesques. Les minéraux les plus dominants dans cette classe de
pegmatite outre le quartz sont le feldspath et la muscovite. Cette dernière est
produite dans le monde exclusivement à partir des pegmatites recristallisées et
constitue sa seule source. Ce minéral est exploité pour son caractère isolant ; le
feldspath est utilisé dans l’industrie du verre et de la céramique; le quartz est obtenu
en quantité réduite pour les besoins de la métallurgie (agent fondant), d’articles
ignifuges et de ferrosilicium.
� Les pegmatites de substitution métasomatique, à la différence des précédentes, elles
ne sont pas seulement cristallisées, mais aussi transformées métasomatiquement
sous l’effet de solutions hydrothermales minéralisées chimiquement, en déséquilibre
avec la composition des pegmatites primaires. On exploite ce type de pegmatite pour
ces minéraux accessoires, les éléments rares, les éléments radioactifs et les terres
rares. Les gisements de cette classe constituent rarement des réserves aux grandes
valeurs de substances utiles.
� Les pegmatites de désilicification se développent sur des roches ultrabasiques et des
carbonates. Elles sont tout à fait absentes dans le socle de la Petite Kabylie. Dans ces
pegmatites peuvent se cristalliser des pierres précieuses (corindons, saphirs,
rubis…).
Cet aperçu sur la typologie des pegmatites va nous permettre, à travers les données
gîtologiques, pétrographiques, minéralogiques et métallogénieques, des pegmatites de Sidi
Mezghiche de mieux cerner leurs principales caractéristiques. La région de Sidi Mezghiche
est l’endroit d’important gisement de pegmatites simples (PL II-1 Fig.1), encaissées
essentiellement dans les paragneiss et les orthogneiss du Socle Kabyle.
- 61 -
II-1-4-Classification des pegmatites : II1-1-4-1-Classification granulométrique : Les pegmatites présentent différents types de tailles de grain, Jolli (1992). Ces roches
peuvent être subdivisées en cinq classes suivant la taille des grains:
1. texture très fine : moins de 6mm ;
2. texture fine : 6mm à 2.5cm ;
3. texture moyenne : 2.5cm à 10cm ;
4. texture grossière : 10cm à 30cm ;
5. texture très grossière : plus de 30cm.
Les minéraux des roches pegmatitiques de la région de Sidi Mezghiche montrent
généralement des textures graphiques, fines à moyenne voire même des textures grossières,
rarement ce sont des textures très grossières et plus rarement des textures très fines.
II-1-4-2-Classification selon l’origine :
Les pegmatites sont associées aux intrusions acides, généralement à moyenne et forte
profondeur. Cette dernière laisse apparaître quatre principales formations de pegmatite
(Ginsburg et al., 1979 ; Cerny, 1990) :
1. Pegmatites abyssales (plus de 11km), qui correspond à des mobilisats et des
leucosomes anatectiques dans des terrains à faciès amphibolitique ou granulite,
mais sans intérêt économique.
2. Pegmatites profondes à micas (7 à 11km), de direction conformes à la foliation,
rarement minéralisées, mais pouvant produire des feldspaths et de la muscovite.
On les a parfois considérées comme d’origine métamorphique, caractérisées par
un métamorphisme de haute pression, encaissées dans des schistes à almandin et
disthène ; elles peuvent contenir Th, U, Nb, Ta, Zr, Ti.
3. Pegmatites de profondeur moyenne (3.5 à 7km) de basse pression avec des terres
rares et des minéralisations en minéraux lithophiles encaissées dans des schistes
à cordiérite-andalousite (série d’Abukuma) et associées à des granites
allochtones.
4. Pegmatites miarolitiques (1.5 à 3.5km), encaissées dans des zones faiblement
métamorphisées. Elles sont associées à la partie sommitale de pluton épizonaux ;
- 62 -
elles contiennent du quartz piézo-électrique, béryl, topaze et de la fluorine de
qualité optique.
Les pegmatites de la région de Sidi Mezghiche sont encaissées dans des formations
cristallophylliennes présentant un gradient de métamorphisme élevé : des micaschistes à
grenat, andalousite et staurotide et des gneiss de température élevée et de moyenne pression
(Mahdjoub, 1991). De plus, elles montrent des directions conformes à la foliation et se
particularisent par leur richesse en feldspaths. Ces caractéristiques présentées par les
pegmatites de Sidi Mezghiche sont en gros semblables aux pegmatites à micas d’origine
profonde (7 à 11km), décrites par Ginsburg et al., 1979 et Cerny, 1990.
II-2-Les caractéristiques morphologiques des corps de pegmatite de la région de Sidi
Mezghiche :
La morphologie des corps de pegmatite varie d’un encaissant orthogneissique à un
encaissant paragneissique à un autre micaschisteux. Elle montre Parfois, des variations au sein
d’un même encaissant.
Dans la région de Sidi Mezghiche, la morphologie dominante des corps de pegmatite est la
forme filonienne.
II-2-1-Les corps de pegmatites encaissées dans les orthogneiss :
La plupart des corps de pegmatites encaissés dans les orthogneiss se développent sur des
filons d’aplite à grenat et forment une succession progressive et continue entre l’aplite et la
pegmatite (PL II-2-Fig.6). Cet encaissant renferme des pegmatites simples et d’autres complexes
(zoneés). Ces derniers montrent l’arrangement zonal le plus parfait au niveau des massifs
fortement déformés (PL II-3-Fig.7). L’orientation préférentielle des filons de pegmatite est, Est-
ouest et peut varier jusqu’à N80°E.
Le caractère le plus remarquable de l’encaissant orthogneissique est la fracturation très
intense (PL II-3-Fig.7) exprimée par des failles et des cassures E-W, NW-SE, NE-SW et N-S.
Cette fracturation a participée localement au changement de direction préférentielle E-W des
filons de pegmatite, vers le NE-SW. Elle participe également au drainage des solutions
hydrothermales entre la roche de départ et la surface. Ces solutions en traversant les roches de
surface se modifient et cessent d’être en équilibre chimique avec les minéraux d’aplites et les
minéraux de pegmatite simple. L’interaction des solutions hydrothermales avec les corps
- 63 -
PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE II-2
-a- -b-
Fig. 5- filon de pegmatite simple encaissé dans des paragneiss -a- photo en perspective -b- photo en parallèle Front de contact orthogneiss-paragneiss
Orthogneiss Paragneiss Pegmatite Paragneis
s
Orthogneiss
Paragneiss
Paragneiss
Pegmatite
0 1m 0 1m
Orthogneiss Aplite Pegmatite
Le contact orthogneiss-aplite est mécanique Le contact aplite-pegmatite est chimique
Fig. 6- photo illustrant les contacts orthogneiss, aplite et pegmatite
Limites chimiques d’origine métasomatique
- 64 -
d’aplites ou de pegmatites engendre des transformations métasomatiques tel que le
phénomène d’albitisation et autre et permet l’installation de zonalité métasomatique (PL II-3-
Fig.7).
Les filons de pegmatite différenciés encaissés dans l’orthogneiss présentent (PL II-3-Fig.8-a),
(coupe II-4) :
La roche encaissante d’orthogneiss est formée essentiellement par des yeux quartzo-
feldspathiques de taille millimétrique à centimétrique enrobés dans une matrice phylliteuse de
muscovite associée à la biotite ; l’ensemble montre une texture porphyroblastique à grano-
lépidoblastique ;
Z0: zone d’aplite (PL II-3-Fig.8-b-), formée de Qz + FK + Plg + Mus + Gt et rarement
Tourmaline, l’ensemble montre une texture aplititique. Cette zone est plus ou moins large
(environ 1m d’épaisseur). Parfois ces aplites montrent des phénocristaux de grenats bien
arrondis avec des diamètres de plus de 1cm (PL II-4-Fig.9);
Z1 : zone à frange étroite environ 10cm (PL II-3-Fig.8-c-), de texture grenue composée
essentiellement de quartz et feldspaths ;
Z2 : zone pegmatitique de faible épaisseur (moins de 5cm) (PL II-3-Fig.8-c-) à quartz,
feldspaths et muscovite;
Z3 : zone pegmatitique (20cm) (PL II-3-Fig.8-c-) à quartz, feldspaths, muscovite et grenat de
texture graphique ;
Z4 : zone de substitution large d’au moins 20cm (PL II-3-Fig.8-d-). Les minéraux visibles à
l’œil nu sont Qz + Fth + Mus + Bio + Tour + Gt ;
Z5 : zone monominéral de feldspath (+ de 25cm) (PL II-3-Fig.8-d-) ;
Z6 : zone à noyau quartzitique (+ de 25 cm) réunissant des accumulations tardives de
tourmaline en formes de tablette (PL II-3-Fig.8-e-) ; ces accumulations sont allongées
préférentiellement vers l’Est et plongent de quelques degrés vers le Nord. Elles sont épaisses
de plus de 2cm et longues de plus de 10cm.
II-2-2-Les corps de pegmatites encaissées dans les paragneiss :
L’encaissant paragneissique est recoupé par des filons d’aplite à grenat, des corps de
pegmatites simples et des corps de pegmatites complexes ou zonées. Les filons de pegmatite
simple dominent le paysage géologique de la région de Sidi Mezghiche (PL II-1-Fig.1).
- 65 -
PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE II-3
Tour
Qz
Orthogneiss
Filon de
Pegmatite
zonée Fig. 7 Encaissant orthogneissique très fracturé
Z0 Z1
Z4
5 Z5
6
Z6
Z1
Z2
Z3
Z4
Tourmalines
-b-
-c-
Z4 zone de substitution Qz+ Fth+ Mus+Bio+ Tour+Gt
-e-
Z0 aplite Qz + FK + Plg+ Mus + Gt
Z1 zone de texture
grenue Qz+Fth
Z2 zone pegmatitique Qz + Fth + Mus
Z3 zone pegmatitique Qz+Fth+Mus+ Gt
Z5 zone monominéral à Fth
Z6 noyau quartzitique à Qz+ Tour
-d-
Orthogneiss
Fth
-a-
Fig. 8 Encaissant orthogneissique montrant un Filon de pegmatite zonée développée sur une aplite
Limites chimiques d’origine métasomatique Séparant les différentes zones métasomatiques.
66
Coupe II-4-Coupe schématique d'un filon
de pegmatite complexe encaisé dans l'orthogneiss de Sidi mezghiche
Orthogneiss
Z0 Aplite à grenat (Qz+F +Mus+Gt)th
Z1 Fragenge étroite à Qz+Fth
Z2 Pegmatite à Qz+F +Musth
Z3 Pegmatite Qz+F +Mus+Gtth
Z5 Zone Monominérale à Fth
Z4 Zone de substitution à Qz+F +Mus+bio+Tour+Gtth
Z6 Noyau quartzitique renfermant des tourmalines
67
II-2-2-1-Les filons d’aplite à grenat :
Les filons d’aplites à grenat encaissés dans les paragneiss (PL II-4-Fig.9) sont assez larges et
présentent des sections qui peuvent dépasser quinze mètres (PLII-5-Fig.12), avec un
développement d’une minéralogie composée essentiellement de quartz, feldspath, muscovite
et grenat. Ces corps aplitiques montrent dans certains endroits une richesse en muscovite en
s’approchant du contact mécanique aplite-paragneiss (PL II-4-Fig.10). Elles renferment parfois,
des enclaves de roches encaissantes paragneissiques (PL II-4-Fig.11). Les filons d’aplites
présentent généralement une morphologie sigmoïde (en forme de S) de direction Est-ouest. Ils
sont traversés par des cisaillements syn-schisteux de directions N-S à N10°E. L’ensemble
(forme de «S» et «Cisaillement») forme des bandes dites C/S (PL II-5-Fig.13) (coupe II-5). Ces
dernières sont de bons indicateurs d’une déformation synchrone à la mis en place du pluton
granitique tardi-hercynien du Socle Kabyle.
II-2-2-2-Les pegmatites simples :
Les filons de pegmatites simples sont orientés Est-ouest jusqu’à N110°E (PL II-1-Fig.1) (PL II-
6-Fig.14) (coupe II-5). Ces filons peuvent être suivis sur une longueur de quelques dizaines de
mètres et sur une puissance de quelques mètres. On rencontre Parfois, des pegmatites en
forme de lentilles, montrant des structures sigmoïdes en forme de (S) (PL II-6-Fig.15-b-). La
direction d’allongement de ces lentilles de pegmatites est identique à la direction des
précédentes Est-ouest jusqu’à N110°E. Ces formes en S et les formes en lentilles sont
probablement obtenues à partir des filons déformés à la faveur des cisaillements syn-schisteux
(PL II-6-Fig.15 b-).
Outre la déformation en bandes C/S, l’encaissant paragneissique est affecté par une
tectonique cassante post schisteuse soulignée par des failles et des cassures de directions N-S,
NE-SW, NW-SE et E-W.
Les pegmatites simples sont formées pour l’essentiel de quartz et de feldspaths de grandes
tailles (quelques millimètres à quelques centimètres) avec le développement de muscovites et
de grenat et en proportion réduite de biotite.
68
PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE II-4
Fig. 11- Aplite à grenat renferme une enclave de paragneiss
Aplite
Aplite Paragneiss
0 50cm
Paragneiss
Aplite
0 10cm
Fig. 10- Aplite à grenat riche en muscovite traversant les paragneiss
La muscovite se manifeste par sa brillance dans les aplites à grenat
Fig. 9- une aplite à grenat
69
Fig. 12-Filon d’aplite à grenat encaissé dans un paragneiss
Paragneiss
Aplite
N
+ 15m
PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE II-5
N
Aplite
Paragneiss
Fig. 13- Filon d’aplite à grenat en forme de « S» encaissé dans un paragneiss et traversé par un cisaillement dextre (bandes C/S)
Largeur du filon d’aplite qui dépasse 15m Zones de cisaillement C/S (cisaillement N30°E dextre) Front de contact aplite-paragneiss en forme de «S»
70
3m0
Paragneiss
Orthogneiss
Filons de pegmatite simple
Filons d'aplite à grenat en forme sigmoïde "S"
Cisaillements syn-schisteux "C"
Bandes C/S
Coupe II-5- Coupe schématique des filons d'aplite à
grenat en forme sigmoîde et des filons de pegmatite
simple encaissés dans les paragneiss et les orthogneiss
de la région de Sidi Mezghiche
NW SE
71
PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE II-6
N Fig. 14 Filon de pegmatites simples de direction E-O encaissées dans un
paragneiss
N
C
C
-a- Filon de pegmatite simple structuré en forme de lentille
Cisaillement syn-schisteux sénestres d’orientation N10°E.
Fig. 15-a, b Des pegmatites simples en forme de lentille encaissées dans un paragneiss
-b- bande C/S au sein d’une lentille de pegmatite simple
72
II-2-2-3-Les pegmatites complexes : L’encaissant paragneissique est recoupé localement, par des filons de pegmatites
complexes ou zonées. La zonalité de ces pegmatites suit préférentiellement la direction Est-
ouest et varie jusqu’à N100°E. Elle est épaisse de quelques décimètres à quelques mètres.
Trois zones peuvent être observées dans les pegmatites complexes du secteur d’étude. Elles
sont de la périphérie vers le cœur (PL II-7-Fig.19), (coupe II-6):
L’encaissant paragneissique de couleur sombre formée : de quartz et de feldspath de taille
très fine difficile à identifier à l’œil nu, de mica montrant une nette foliation et de grenat le
plus souvent altérés. La texture des paragneiss est grano-lépidoblastique ;
Z0 : zone à feldspath, quartz, muscovite et grenat ; à texture graphique ;
Z1 : zone à feldspaths dominants associés à des quartzs toujours de texture graphique ;
Z2 : zone à noyau quartzique. II-2-3-Les corps de pegmatites encaissées dans les micaschistes : Le long des affluents de l’Oued Guebli affleurent des assises de micaschiste sur des surfaces
limitées. Ces formations de micaschiste sont intrudées par des pegmatites simples en formes
d’amas (PL II-7-Fig.20).
L’étude descriptive de cet encaissant de micaschiste est donnée dans le premier chapitre. La
principale caractéristique de ces micaschistes est marquée par la présence de silicate
d’alumine (andalousite et de staurotide) et de grenat.
Les filons de pegmatites encaissées dans les micaschistes sont le plus souvent altérés (PL II-8-
Fig.21). Ces pegmatites montrent une minéralogie simple constituée essentiellement de quartz
et de feldspath à texture graphique (PL II-8-Fig.22).
73
PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE II-7
Paragneiss
Zone à Fth±Qz
Zone à Qz+Fth+Mus+Gt
Zone à
Qz
Fig. II-19- La zonalité d’une pegmatite dans un encaissant
paragneissique
Micaschiste
Pegmatite
Oued Guebli
Fig. 20- Des pegmatites encaissées dans un micaschiste
à Grt, And et Std
74
Pegmatite simple enforme de lentille.Filon de pegmatite complexe
Z0
Z1Z2
SENW
1m0
Coupe II-6:Coupe schématique de pegmatite simple et complexe dans l'encaissant paragneissique de
la région de Sidi MezghicheZ2
Z 0
Z1
Paragneiss
Zone à Oz+Mus+F +Gtth
Zone à F + Ozth
-
Noyau quartzitique
Faille NE-SW
Bande C/S
Faille senestre E-W
Cisaillement syn-schisteux(C)
C
75
PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE II-8
Pegmatite
Micaschiste
Pegmatite
Fig. 21- Pegmatites altérées encaissées dans les micaschistes
Pegmatites formées de Qz+Fth
Fig. 22- Pegmatites simples encaissées dans les micaschistes
Micaschiste
76
PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE II-9
Fig. 26-Echantillon de pegmatite simple de texture
graphique renfermant de la barytine
Fig. 23- Echantillon de pegmatite à
Biotite
Fig. 24-Echantillon de pegmatite
Riche en muscovite
Fig. 25-Echantillon de pegmatite simple de
texture graphique type
Biotite
Feldspath et barytine
Quartz
77
II-3-Etude microscopique des pegmatites et leurs encaissants:
II-3-1-Les pegmatites et les aplites encaissées dans les orthogneiss :
II-3-1-1-Les orthogneiss :
Ils se particularisent par une structure oeillée. Les yeux sont parfois déformés. Ils sont le
plus souvent en forme sigmoïde et peuvent atteindre la taille de plus d’un centimètre. Les
orthogneiss sont constitués en grande partie de gigantesques sections de feldspaths
potassiques associés à des quartz. Ces sections sont noyées dans une matrice phylliteuse
représentée par des lits micacés de muscovite et de biotite.
L’association minéralogique rencontrée comporte : quartz, feldspath potassique, perthite,
myrmikite, plagioclase, muscovite, biotite et comme minéraux accessoires, zircon, apatite et
plus rarement tourmaline et grenat. Les minéraux d’altération sont, la chlorite, la damourite
et les oxydes de fer. Cette minéralogie forme un tissu à texture grano-lépidoblastique à
porphyroblastique.
A- Le quartz :
Il se présente sous différents aspects :
� En forme de gros grains en yeux étirés rappelant les structures en C/S et montre des
marques de déformations dentelés et des extinctions roulantes. Ces gros grains de
quartz peuvent englober de petites inclusions de muscovite, de feldspath et de
minéraux accessoires (Pl. II-10 Fig.30).
� En rubans polycristallins de recristallisation, étirés.
� En petits cristaux équant par rapport à la foliation en se cristallisant dans les ombres
de pression engrenés les uns dans les autres pour donner des points triples.
B- Les feldspaths potassiques :
Ce sont les feldspaths les plus dominants dans les orthogneiss de la région d’étude,
notamment l’orthose et le microcline. Les porphyroclastes de ces feldspaths sont associés aux
quartz en cristaux de formes oeillés ou sigmoïdes, suite à des déformations syn-schisteuses.
78
Les yeux à feldspath potassique sont frangés de petits cristaux équi-granulaires de
recristallisation de microcline ou d’orthose. Ces cristaux sont tantôt parallèles à la foliation et
contribuent avec le quartz et les autres feldspaths à donner une texture granoblastique et tantôt
ne montrent aucune direction préférentielle, ce sont les feldspaths de néoformation des queues
de recristallisation. Parfois les feldspaths potassiques renferment des inclusions de petites
sections de muscovite, de quartz ainsi que des minéraux accessoires.
C- Le plagioclase :
Il est relativement peu abondant. Il se présente soit en grains disséminés sub-automorphe à
macle polysynthétique, soit en petites plages moulées par la schistosité. Les plagioclases
s’altèrent le plus souvent en damourite ou en petite paillette de muscovite.
D- La perthite et la myrmékite :
Elles sont rares voire même absentes dans certaines échantillons. La perthite forme de
petites plages allongées parallèlement à la foliation. Certaines d’entre elles sont associées au
microcline d’où le terme de microcline perthititique. Quant aux myrmékite, ce type de
feldspath potassique présente des sections xénomorphes envahies par des vermicules de
quartz et englobe de petites inclusions de muscovite (Pl. II-10 Fig.29).
E- La biotite :
Elle se présente généralement en faisceau de paillettes allongées dans le plan de schistosité
principale. On aperçoit parfois, des individus disséminés dans les ombres de pression ou dans
les fissures. Dans certaines roches, la biotite peut se transformer en plusieurs habitus. Elle
montre une forte déstabilisation en muscovite, oxydes de fer et chlorite (Pl. II-10 Fig.27). par
ailleurs, la biotite renferme souvent en inclusions de petites sections de quartz et de zircon (Pl.
II-10 Fig.28).
F- La muscovite :
Deux générations de muscovite peuvent être reconnues. L’une suit totalement les plans de
schistosité et l’autre en paillettes, recoupant cette schistosité.
79
PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE II-10
Fig.29 Figure montrant la muscovite kinké
le feldspath damouritisé et la
myrmikite dans les orthogneiss.
(LP) (Obj. x2.5).
Mus
Myr
Fth damouritisé
Qz
Dam
Zr
Ap Fig. 30 : Minéraux accessoires (zircon et apatite)
dans le quartz.
(LP) (Obj. x40).
Zr Qz
Bio
Fig. 28 Des inclusions de zircon et de
quartz dans la biotite.
(LP) (Obj. x40).
Fig. 27 Sections montrant la deuxième génération de muscovite qui se développe au
profit de la biotite en recoupant la foliation dans les orthogneiss et l’altération de la biotite en chlorite et oxyde de fer. . -a- (LP)(Obj. x2.5).
-b- (LN)(Obj. x2.8).
-a- -b-
Chl
Opx
Mus Bio
Qz Bio
Mus
Chl Ops
80
Dans La première génération, la muscovite montre plusieurs habitus. Elle se présente en
fines paillettes, associées aux biotites et chlorite. Cette dernière représente le produit de
l’altération de la biotite. Parfois, la muscovite est en cristaux sub-automorphes et parfois elle
montre une forme kinkés (Pl. II-10 Fig.28) ou encore une forme ovoïde de poisson (ou micafish)
(Pl. I-13 Fig.29). Certaines muscovites sont fracturées et déformées suivant les plans de clivage.
Ces derniers sont remplis par de minéraux opaques. La deuxième génération, poste schistosité
se présente en sections sub-automorphes assez large recoupant nettement la schistosité dans
des directions quelconques (Pl. II-10 Fig.27) ou en petites sections dans les quartz ou feldspaths.
G- Les minéraux accessoires
a- Le grenat :
De rares sections de grenat ont été observées dans les orthogneiss au contact des aplites. Ces
grenats sont en sections sub-arrondies de petites tailles englobant des reliques de quartz et des
biotite (Pl. II-11 Fig.31).
b- La tourmaline :
La tourmaline n’existe que très rarement. Elle forme de très petites plages isolées de couleur
brune, allongées en sections ovoïdes (Pl. II-11 Fig.33 b).
c- Le zircon :
Ce minéral apparaît en sections elliptiques. Il montre une réfringence très forte, incolore en
lumière naturelle et de teintes vives en lumière polarisée. Le zircon forme de petites
inclusions, particulièrement dans le quartz ; dans les feldspaths et dans la biotite (Pl. II-10 Fig.28
et Fig. 30).
d- L’apatite :
Elle se présente en plages assez larges. L’apatite se présente en sections hexagonales ou
rectangulaires incluses dans les minéraux essentiels de la roche (Pl. II-10 Fig.30).
81
PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE II-11
Fig.32 Zircon dans le quartz
(LP) (Obj. x40).
Qz
Zr
Fig.31 Sections de grenat dans des
Orthogneiss au contact des aplites
(LP) (Obj. X2.5).
Foliation
Œil de
quartz
Gt
Fig. 35Grenat refermant des inclusions
de biotite, de quartz, des opaques
et de zircon dans les aplites à
grenat.
(LP) (Obj. x40).
Qz
Bio
Zr
Ops
Gt
Fig.34L’apatite incluse dans la matrice
. quartzo-feldspathique
(LP) (Obj. x60).
Qz
Ap
Fth
Fig.33
-a- Calcite (LP) (Obj. x40). -b-Tourmaline (LN) (Obj. x40).
Ca
-a- -b-
Tour
82
Elle se distingue par sa réfringence assez élevée et limpide en lumière naturelle et par des
teintes grises en lumière polariseé. Les sections hexagonales sont toujours éteintes.
H- Les minéraux d’altération :
a- La damourite :
La damourite se présente en très fines paillettes de micas blancs sans orientations
préférentielles. Ces paillettes représentent le résultat de l’altération des feldspaths et se
trouvent toujours incluses dans ces feldspaths (Pl. II-10 Fig.29).
b- La calcite :
Ce minéral d’altération se trouve en plages isolées xénomorphes. Il se manifeste en sections
de couleurs roses brunâtres avec deux clivages de forme losangique (Pl. II-11 Fig.33-a-). Il
résulte de l’altération des plagioclases.
c- La chlorite :
La chlorite n’apparaît que dans certaines échantillons. Elle pseudomorphose la biotite (Pl. II-
10 Fig.27). Elle est en sections sub-automorphes souvent déformée (ondulée) suivant les
clivages. La chlorite se particularise par une accumulation d’oxyde de fer le long des clivages.
Elle suit totalement la foliation, toujours associé à la muscovite et parfois on observe des
plages de biotites en voie de chloritisation.
e- Les minéraux opaques :
Ils sont souvent indéterminables. Les minéraux opaques sont accumulés dans les plans de
discontinuité (fracture et clivages…)
II-3-1-2-Les aplites à grenat :
Les aplites à grenat de la région de Sidi Mezghiche sont des roches leucocrates de textures
graphiques et parfois grenues. Ces roches sont formées par des grains de petites tailles riches
83
en grenat. Ce dernier présente dans certains échantillons des sections de quelques millimètres
et parfois de l’ordre du centimètre (Pl. II-4 Fig.9). Les aplites à grenat montrent une
minéralogie essentielle à quartz, feldspaths, muscovite et grenat, auxquels s’ajoutent des
minéraux accessoires : zircon, apatite et les minéraux d’altération, la damourite et les oxydes
de fer.
A- Le quartz :
Le quartz est très abondant. Il est de forme xénomorphe et parfois étiré. Il présente
généralement des grains équidimensionnels à extinction roulante, et montre souvent une
texture graphique. Dans certaines lames, le quartz se présente en petits grains occupants les
interstices et faisant jonction entre les différents constituants. On peut également observer le
quartz en petites sections englobées poeucilitiquement dans les feldspaths ou les grenats.
C- Le plagioclase :
Le plagioclase semble plus abondant que le feldspath potassique. Il est en sections sub-
automorphes à automorphes. Certaines plages présentent des limites de grains en dents de scie
en contact avec la muscovite, d’autres englobent poeucilitiquement des quartz et des
feldspaths potassiques. L’altération des plagioclases s’exprime le plus fréquent en damourite.
B- Le feldspath potassique :
Le feldspath potassique est représenté par le microcline et l’orthose. Le microcline présente
des sections sub-automorphes de petites à moyennes tailles. Il montre des macles
caractéristiques en ‘‘tissu écossais’’ mais à quadrillage le plus souvent incomplet. Il est
parfois kinkés, d’autres sont déformés et ressoudés par la trame de petits grains de quartz.
Certaines plages de microcline portent en inclusion de petites lattes de plagioclase, donnant
ainsi une structure perthitique. L’orthose est assez abondant, il se présente en baguettes sub-
automorphes à macle de carlsbad. Certains individus d’orthoses sont altérés et craquelés. Les
feldspaths potassiques montrent souvent des altérations en damourite.
84
D- La muscovite :
La muscovite est fréquente et se présente en petites paillettes sub-automorphes de tailles
moyennes. Elle est parfois, en baguettes fibreuses ou en lamelles ondulées, surtout en contact
avec les feldspaths et les grenats. La muscovite montre toujours des accumulations de
minéraux opaques le long des clivages.
E- Le grenat :
Il est assez abondant, et garde dans plusieurs sections la forme arrondie à sub-arrondie. Il
apparaît parfois, fortement déformé et craquelé. Le grenat englobe des reliques de quartz, des
paillettes de biotite, associées à la chlorite et aux oxydes de fer (Pl. II-11 Fig.35).
F- Les minéraux accessoires :
� Le zircon et l’apatite :
Le zircon est toujours en tout petites sections ovoïdes incluses dans le quartz (Pl. II-11 Fig.32),
dans la biotite et parfois dans les feldspaths. Par contre l’apatite, se présente en sections assez
larges de forme plus ou moins carrée et rarement hexagonale. Elle est disséminée dans toute
la matrice quartzo-feldspathique (Pl. II-11 Fig.34).
G- Les minéraux d’altération :
� La damourite et les minéraux opaques:
La damourite apparaît toujours en très fines paillettes dans les sections de feldspaths, en
particulier le plagioclase. Les minéraux opaques, quant ils existent, remplissent les clivages
ou les fractures préexistantes.
II-3-1-3-Les pegmatites (dans les orthogneiss):
Les pegmatites de la région de Sidi mezghich encaissées dans les orthogneiss sont
leucocrates à hololeucocrates à texture graphique. Ces pegmatites montrent une composition
85
minéralogique comportant : quartz, feldspath, muscovite et rarement biotite et comme
minéraux accessoires, grenat, tourmaline, zircon, apatite, sphène, sillimanite, rutile et des
minéraux d’altération, chlorite et damourite. Les pegmatites de la région d’étude sont
structurées en zones de tailles et de compositions minéralogiques différentes.
A- Le quartz :
Le quartz est un minéral très abondant. Il se présente en sections assez grandes,
xénomorphes ou automorphes montrant souvent des extinctions roulantes. Il montre parfois,
des grains de petites à moyennes tailles englobées dans le feldspaths, la muscovite et le
grenat.
B- Les feldspaths :
Les feldspaths forment avec le quartz et les micas la minéralogie essentielle des pegmatites.
Dans certaines parties des pegmatites, les feldspaths forment la totalité de la roche. Le
plagioclase apparaît le plus souvent en sections sub-automorphes. Certaines entre eux
corrodent le quartz et le feldspath potassique et englobent des damourites et des paillettes de
muscovite parallèles ou sécantes aux plans de clivage. Quelquefois, on rencontre des
muscovites, des feldspaths potassiques et des quartz, envahis par de grandes plages de
plagioclases. Ce dernier traduit un développement poeucilitique aux dépens de feldspaths
potassiques, ce qui est un argument en faveur d’un phénomène d’albitisation (Pl. II-12 Fig.36).
Parfois, on observe l’inverse c'est-à-dire que c’est le feldspath potassique qui englobe le
quartz et le et se développent poeucilitiquement au dépend de plagioclase, soulignant le
phénomène de feldspathisation (Pl. II-13 Fig.37). Certains feldspaths potassiques présentent des
macles de microcline mais à quadrillage incomplet associés parfois au quartz. D’autres sont
en sections xénomorphes ou en sections équidimensionnelles en rubans polycristallins
associées au quartz et plagioclases. Les feldspaths potassiques sont parfois, zébrés et peuvent
inclure des reliques de quartz, des petites paillettes de muscovite et des oxydes de fer.
86
PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE II-12
Plg
Plg
Plg
Plg
Plg
Plg
Qz
Mus
Qz
FK
FK Mus
Plg
Plg
Fig. 36 Sections illustrant le phénomène d'albitisation (LP) (Opj. X2.5)
-a- le dévloppement poeucilitique du plagioclase aux dépens du feldspath potassique
-b- relique de feldspath potassique dans les plages de plagioclase avec de nette fronts
métasomatiques entre eux
-c- envahissement des plagioclases sur microcline, orthose.
FK
FK Qz
Plg
Plg
-c- -b-
Plg
FK
Mic
Plg
Qz
Mus
-a-
87
PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE II-13
Fig. 37 Section illustrant le développement du FK aux
dépens du plagioclase.
(LP) (Objx10)
Qz
Plg
FK
FK FK
Fig.38 Section de grenat allongée et partiellement altérée en chlorite, micas et quartz. (LP) (Objx2.5)
Fibres de mica
et de chlorite
Qz
88
C- Les micas :
La muscovite se présente sous plusieurs formes : en sections assez larges sub-automorphes
renfermant des inclusions de quartz et de feldspath. D’autres sont kinkées ou en lamelles
ondulées. Dans certains échantillons, la muscovite est fortement déformée, montrant des vides
et de fentes en échelons (Pl. II-14 Fig.39). On observe de temps en temps des muscovites
englobant des sections sub-automorphes de biotite en voie de chloritisation. La biotite
apparaît en quantité réduite. Elle se trouve en fines paillettes soit isolées soit associées à la
muscovite ou incluse dans cette dernière, montrant souvent des sections sub-automorphes.
Dans les pegmatites à biotite (Pl. II-9 Fig.23), ce minéral est bien développées et peut être
observé en plages gigantesques de tailles centimétriques.
D- Le grenat :
Il s’observe en sections arrondies à sub-arrondies de petite à moyenne taille. Le grenat est
Parfois, en grandes plages allongées (Pl. II-13 Fig.38). Ce minéral montre toujours des
inclusions de quartz, de micas et de chlorites.
E- La tourmaline :
La tourmaline est peu abondante. Elle se présente en sections allongées sub-automorphes de
teinte brunâtre (Pl. II-14 Fig.40-a).
F- Les minéraux accessoires :
Le sphène (Pl. II-14 Fig.40-b), l’apatite et le zircon parsèment la matrice quartzo-feldspathique,
très rarement ce sont les rutiles (Pl. II-14 Fig.41) et la sillimanite (Pl. II-14 Fig.42).
G- Les minéraux d’altération:
Ils sont représentés par : la chlorite et la damourite. La chlorite forme le produit d’altération
de la biotite et du grenat (Pl. II-13 Fig. 38). La damourite, assez abondante, elle forme le produit
89
PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE II-14
Fig. 41 Rutile
(LN) (Objx40)
Fig. 42 Sillimanite (LP) (Objx40)
Fig. 43 Section de pegmatite graphique (LP) (Objx2.5)
Qz
Fth
Fig. 39 sections de muscovite déformée
-a- section ondulée -b- section montrant des fentes en échelons (LP)(Objx2.5)
-a- -b-
Fig. 40
-a- Tourmaline
-b- Sphéne
(LN) (Objx40)
Sph
-a- -b-
90
de l’altération des feldspaths. Les minéraux opaques remplissent toujours les fractures et les
espaces ouvertes dans les clivages.
II-3-2-Les pegmatites encaissées dans les paragneiss :
II-3-2-1-Le paragneiss :
Les paragneiss présentent une minéralogie formée de quartz, micas, feldspaths, grenat,
zircon, apatite et opaques. Il montre une texture grano-lépidoblastique.
Le quartz est abondant. Il est tantôt sous forme amygdalaire allongé et moulé par la
schistosité et tantôt, sous forme de petites plages dentelées, plus ou moins étirées suivant le
plan de schistosité. Ces quartz sont affectés par une déformation plastique qui se traduit par
une extinction roulante. La muscovite se présente en petites paillettes associées aux quartz et
feldspaths, moulant les porphyroclastes quartzo-feldspathiques et soulignant les plans de
schistosité. Certaines muscovites présentent des formes en micafish, ce qui traduit son
caractère précoce. La biotite forme de petites paillettes, associées à la muscovite dans les
plans de schistosité et forme des sections isolées associées aux feldspaths et aux petits
cristaux de quartz de la deuxième génération. Le feldspath potassique s’observe en sections
xénomorphes à sub-automorphes. Il s’altère en micas blancs et montre souvent des inclusions
de quartz et rarement des inclusions de plagioclase. Il se caractérise par un étirement et un
émiettement des cristaux. Le plagioclase moins abondant que le feldspath potassique, se
présente en petites sections plus ou moins allongées suivant le plan de foliation. Le
plagioclase se trouve Parfois en inclusion dans le feldspath potassique. Le grenat est le
minéral accessoire le plus abondant. Il apparaît sous forme de grains sub-arrondis étirés et
fracturés et renferme des inclusions de quartz et des opaques dans les fractures. L’apatite et le
zircon sont en inclusions dans le quartz, les feldspaths et les micas. Les opaques occupent
toujours les discontinuités intracristallines.
91
II-3-2-2-Les pegmatites (dans les paragneiss):
L’association minéralogique des pegmatites encaissées dans les paragneiss est représentée
par : muscovite, quartz, feldspath potassique, plagioclase ± biotite et comme minéraux
accessoires grenat, baryte, apatite, sphéne, zircon, tourmaline et oxydes de fer.
Des pegmatites à structure graphiques recoupent les paragneiss (Pl. II-9 Fig. 25 et 26). Elles sont
formées essentiellement par de grands cristaux de quartz et de feldspaths qui s’interpénètrent,
donnant en sections des plages anguleuses cunéiformes (Pl. II- 14 Fig. 43).
A- Les micas :
La muscovite forme la minéralogie essentielle des pegmatites encaissées dans les paragneiss.
Elle se présente en grandes sections sub-automorphes ou kinkées, associées aux quartz et
feldspaths. Elle montre parfois, de petites paillettes adjacentes ou incluses dans les quartz et
les feldspaths. La biotite est rare. Elle se présente en sections isolées ou en petites inclusions
dans les plagioclases et dans les grenats.
B- Le quartz :
Le quartz est très abondant dans ces pegmatites. Deux générations de quartz sont observées
dans ce type de roches. La première génération apparaît sous plusieurs formes : elle est en
sections xénomorphes englobant poeucilitiquements des plagioclases et des muscovites. Ces
sections sont le plus souvent associées aux feldspaths. Elle se présente parfois, en petites
plages incluses dans les feldspaths, les grenats et les muscovites. Le quartz présente dans
certaines lames des formes sub-automorphes à automorphes (Pl. II-15 Fig. 46) et dans d’autres
lames, notamment les pegmatites graphiques, le quartz s’enchevêtre dans les feldspaths
formant des plages en section anguleuse (Pl. II-14 Fig. 43). La deuxième génération envahie
pratiquement tous les minéraux de la pegmatite. Elle recoupe la première génération de
quartz, les muscovites, les feldspaths, le grenat, la baryte, et remplis les discontinuités des
clivages et des fractures (Pl. II-16 Fig. 47).
92
PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE II-15
Fig. 46 section de quartz automorphe (LN)(Objx2.5)
Qz
bipyramidal
Fig. 44 Section montrant la relation
textural entre les minéraux
essentiels dans une pegmatite
encaissée dans des paragneiss.
(LP)(Objx2.5)
Plg
Mus
Qz
Mus Fth
Corrosion Dam
Bio
Bio
Qz
Fig. 45 grenat
-a- Des fibres de biotites et des reliques de quartz incluses dans un grenat qui peut être tardif. (LN)(Objx10). -b- Inclusions de quartz et de micas chloritisées dans une section de grenat. (LP)(Objx2.5).
Gt
-b- -a-
Gt
Qz
Micas
et
chlorite
93
PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE II-16
Fig. 47 Sections montrant l'excès de silice, traduit par l'envahissement de quartz deuxième
génération sur la quasi-totalité des minéraux de pegmatite en remplissant les vides
des clivages et des fractures.
-a- quartz 2ème génération recoupe le quartz 1
re génération (LP) (Objx10).
-b- quartz 2ème génération recoupe le feldspath (LP) (Objx40).
-c- quartz 2ème génération recoupe la muscovite (LP) (Objx40).
-d- quartz 2ème génération recoupe la baryte (LP) (Objx40).
-e- quartz 2ème génération recoupe le grenat (LP) (Objx40).
-a-
Qz 2ème
Génération
Qz 1re
génération
-c-
Qz 2ème
Génération
Mus
-d-
Qz 2ème
Génération
Qz 2ème
Génération
Bar
Bar
-e-
Qz 2ème
Génération
Gt
-b-
Qz 2ème
Génération
Fth
94
C- Les feldspaths :
Ils sont abondants. Le plagioclase est le feldspath dominant. Il se présente en sections sub-
automorphes à macles polysynthétiques. Les grandes plages laissent toujours apparaître en
inclusion des paillettes de micas et des grains d’oxydes de fer. En observe parfois, des
plagioclases qui se développent poeucilitiquement aux dépend du feldspath potassique (Pl. II-
17 Fig.48). Ce développement de plagioclase aux dépens de feldspath potassique traduit le
phénomène d’albitisation dans ces pegmatites. Les petites sections de plagioclase sont soit
associées aux quartz et feldspath potassique soit incluses dans le quartz. Quant au feldspath
potassique, ce minérale est moins abondant par rapport aux plagioclases. Il est représenté
surtout par l’orthose et montre soit des petites sections sub-automorphes associées aux quartz
et aux plagioclases, soit des inclusions dans le quartz et dans le plagioclase.
D- Les minéraux accessoires :
a- Le grenat :
Il est très rare ou même absent dans ces pegmatites. Il se présente en sections sub-arrondies
et craquelées. Le grenat, montre des inclusions de quartz et des micas (Pl. II-15 Fig. 45).
b- La baryte :
La baryte se rencontre dans les faciès hololeucocrate d’une pegmatite simple à quartz et
feldspath de texture graphique bien marquée (Pl. II-14 Fig. 43). Elle montre des sections de
forme polygonales à deux clivages losangiques (Pl. II-18 Fig. 49). La baryte est facilement
reconnaissable en raison des nombreux arrachements triangulaires (Pl. II-18 Fig.49). Certaines
barytes se développent sur plagioclases et montrent des fronts métasomatiques, en soulignant
le phénomène métasomatique de barytisation (Pl. II-18 Fig.50). Ces barytes sont Parfois, envahie
et recoupées par le quartz deuxième génération à texture graphique (Pl. II-18 Fig.51).
95
PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE II-17
Plg
FK
Front métasomatique
FK
Plg
Plg
Qz
FK
Qz
Fig.48 Section montrant les limites chimiques métasomatiques et le
développement poeucilitique des plagioclases sur FK (phénomène
d'albitisation)
(LP) (Obj.x2.5)
96
PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE II-18
E:
Fig.49 Section de baryte montrant les arrachements
Triangulaires et les macles losangiques
(LP) (Obj.x60)
Bar
Arrachements
Triangulaires
Et macles
losangiques
Bar
-a- -b-
Fig.50 Sections de baryte montrant des front métasomatiques, l'envahisement et le
dévloppement de la baryte sur polagioclase (phénomène de barytisation)
-a- (LP) (Obj.x30) -b- (LP) (Obj.x40)
Bar
Plg
Plg
Qz
Plg
Bar
Fronts
métasomatiques
-a- -b-
Fig.51 Sections montrant l'envahisement du quartz 2ème génération à texture graphique
sur baryte et plagioclase
-a- (LP) (Obj.x5)
-b- (LP) (Obj.x20)
Plg
Bar
Macles
mécaniques
Macles
mécaniques
Qz 2ème génération
Qz 2ème génération
Bar
97
L’apatite se trouve disséminée dans la matrice quartzo-feldspathique (Pl. II-19 Fig. 52-b-). Elle
se présente en sections assez larges. Le sphène et le zircon se présentent en très petites
inclusions dans les minéraux essentiels de la roche (Pl. II- 19 Fig. 52 -a- et -c-). La tourmaline est
en petites sections allongées (Pl. II-19Fig.52-d-). Les oxydes de fer sont tardifs et remplissent les
clivages et les fractures intra-cristallins.
II-3-3- les pegmatites encaissées dans les micaschistes :
Le micaschiste de la région de Sidi Mezghiche est formé essentiellement par le quartz, les
micas et très rarement les feldspaths. A ces minéraux s’ajoutent du grenat, de l’andalousite et
de la staurotide. Sa texture est lépidoblastique. Le quartz forme avec les micas la trame de la
roche. Il est sous forme de petites plages de forme dentelées, plus ou moins étirées suivant le
plan de schistosité. Les micas sont représentés par : la muscovite et la biotite partiellement
chloritisée. Ils sont allongés suivant le plan de schistosité. Le feldspath potassique et le
plagioclase sont toujours orientés parallèlement à la schistosité. Les minéraux accessoires sont
représentés surtout par des grenats en sections sub-arrondies et craquelées, de l’andalousites
et de la staurotides (F. Djaïz, 1997). Les pegmatites encaissées dans les micaschistes sont
formées essentiellement par de grandes plages de quartz et de feldspaths. Le quartz montre
des sections xénomorphes et craquelées. Les craquelures affectant les sections de quartz sont
remplis par des micas blancs et du quartz en mosaïques. Le plagioclase est abondant et de
forme sub-automorphe. Parfois, il est ondulé et déformé en figures de kinks. Le plagioclase
s’altère en damourite qui pousse le long des plans de macles. Les grandes plages de
plagioclase se développent poeucilitiquement sur le feldspath potassique (orthose et
microcline), ce qui traduit le phénomène d’albitisation (Pl. II-20 Fig. 53). Le feldspath
potassique est moins abondant. Il se présente en petits cristaux associées aux quartz et en
plagioclase. La muscovite est rare. Elle se présente en fines paillettes qui se surimposent aux
feldspaths. Les minéraux accessoires rencontrés sont le zircon et l’apatite.
II-4-Conclusion :
Les formations cristallophylliennes du Socle de Sidi Mezghiche sont traversées par des
filons de pegmatite de taille, de textures et de contenu minéralogiques variables. Ces
pegmatites sont orientées parallèlement à légèrement oblique à la foliation de direction Est-
98
PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE II-19
Fig. 52Section montrant les minéraux accessoires dans les pegmatites
encaissées dans les paragneiss
-a- shpéne (LP) (Obj.x40)
-b- apatite(LP) (Obj.x40)
-c- zircon (LP) (Obj.x160)
-d- tourmaline (LP) (Obj.x10)
Qz Sph
Plg
Ap
Zr
Tour
-a-
-d- -c-
-b-
99
PLANCHEPLANCHEPLANCHEPLANCHE II-20
Pl
Plg
Plg
Plg
Plg
FK
FK
Plg
Qz
Mus
Fig. 53 Section montrant les limites chimiques métasomatiques et le dévloppement
poeucilitique du plagioclase sur feldspath potassique soulignant le
phénomène d'albitisation dans les pegmatites encaissées dans les micaschistes
(LP) (Obj.x2.5)
100
Ouest et encaissées dans des formations cristallophylliennes présentant un gradient de
métamorphisme élevé : des micaschistes à grenat, andalousite et staurotide et des gneiss de
température élevée et de moyenne pression (Mahdjoub, 1991). Ces caractéristiques présentées
par les corps de pegmatites de Sidi Mezghiche sont en gros semblables aux pegmatites à
micas d’origine profonde (7 à 11km), décrites dans le classement de Ginsburg et al., 1979 et
Cerny, 1990 [(voir cf. (II-1-4-2)].
La mise en place des filons de pegmatite de Sidi Mezghiche est contrôlée par des zones de
discontinuités et de fractures. La quasi-totalité des filons de pegmatites de la région d’étude
présentent des orientations Est-ouest. Cette direction est obtenue à partir de la tectonique de la
phase tardi-hercynienne à vergence Est caractéristique du Socle de Sidi Mezghiche. Ces
filons, présentent parfois des structures en bandes C/S, marquant une déformation synchrone
à la mise en place du pluton granitique tardi-hercynien de la région de Sidi Mezghiche et sont
comparables à ceux de Kerkra (Collo) de l’unité supérieure du Socle Kabyle, décrits par Y.
Mahdjoub (1991), datés par la méthode Rb/Sr sur muscovites du Permien 280-260 Ma c’est à
dire syn-mise en place de granites tardi-hercynien du Socle Kabyle. Les filons de pegmatite
de Sidi Mezghiche sont traversés par des failles et des fractures post-schisteuses de diction E-
W, N-S et NE-SW liées aux phases tectoniques tertiaires. Certaines failles et fractures post
schisteuses à vergences Est et NW-SE (PL I-10 Fig.22 et Pl. I 11 coupe (A-B) Fig. 23) représentent
probablement le re-jeux de la fracturation et des failles préexistantes de la phase tardi-
hercynienne.
Le contenu minéralogique des pegmatites de Sidi Mezghiche est représenté par une
association primaire comportant: quartz, feldspaths, muscovite et biotite et comme minéraux
accessoires : grenat, tourmaline, baryte, apatite, zircon, sphène…Les minéraux d’altération de
cette minéralogie primaires sont représentés par la chlorite, la damourite et les oxydes de fer.
La plupart des pegmatites du Socle Kabyle sont simples. Elles montrent parfois, des structures
complexes qui se sont développées sur des aplites (Pl. II-2 Fig.6). Les pegmatites complexes
présentent une minéralogie variée structurée en zone contrastée. Cette zonalité est séparée par
des limites chimiques de transformations métasomatiques (Pl. II-3 Fig.8). Les pegmatites de la
région de Sidi Mezghiche encaissées dans les orthogneiss, les paragneiss et les micaschistes
montrent un début du phénomène métasomatique d’albitisation (Pl. II-12 Fig.36, Pl. II-17 Fig.48 et
Pl. II-20 Fig.53). Certains filons de pegmatite encaissée dans les paragneiss sont riches en baryte.
Cette dernière c’est développée sur des plagioclases soulignant le phénomène métasomatique
de barytisation (Pl. II-18 Fig. 50).
- 101 -
Troisième chapitre
Etude géochimique
- 102 -
III- Etude géochimique :
Quinze (15) échantillons de pegmatites et de roches encaissantes pris dans différents endroits du
massif de Sidi Mezghiche ont été analysés, pour les éléments majeurs et une grande gamme
d’éléments traces. Ces analyses ont été effectuées au département Generic de l’Ecole Nationale des
mines de Saint Etienne (ENMSE).
Les échantillons analysés sont portés sur Tableaux 1 et 2 :
- Deux échantillons de l’encaissants orthogneissique et paragneissique associés
respectueusement (12 et C14A);
- Deux échantillons d’aplite (101 et A4);
- Onze échantillons de Pegmatites encaissées dans les orthogneiss et les paragneiss (3ZA, 3ZB,
3ZC, C13B, C13C, C9A, C9B, B13A, B13B, B11A).
III-1) diagrammes de HarKer:
La variation des éléments majeurs et des éléments traces en fonction de la silice dans les
diagrammes binaires de Harker (1909), montre parfois des corrélations qui peuvent être positives
ou négatives avec la silice. Ces corrélations qui sont tracées sur ces diagrammes pour les éléments
majeurs et les éléments traces, montrent des comportements variables de certains éléments par
rapport à d’autre.
III-1-1) La variation des éléments majeurs dans le diagramme binaire «oxyde-silice» :
.
SiO2
Fig. III.1. Diagramme TiO2/ SiO2
La figure III-1 ne montre aucune corrélation entre le titane et la silice.
60 70 80 0,01
0,1
0,5
TiO2
Orthogneiss Paragneiss Aplite Pegmatite dans les pragneiss Pegmatite dans les orthogneiss
103
.
Tableau 1-LES ELEMENTS MAJEURS DES PEGMATITES DE SIDI MEZGHICHE Echantillons Identification SiO2 TiO2 Al2O3 Fe2O3 MnO MgO CaO Na2O K2O P2O5 Totale 12 Orthogneiss 68,54 0,488 13,97 3,53 0,05 1,37 1,14 2,71 4,7 0,132 95,26
101 Aplite 72,95 0,039 14,83 1,11 0,014 0,141 0,47 4,92 4,45 0,323 99,106
4A Aplite 72,18 0,015 14,83 2,44 0,072 0 0,32 5,07 3,82 0,423 99,17
C14A Paragneiss 74,92 0,016 14,57 0,69 0,012 0 0,67 7,63 0,55 0,313 99,371
3ZA Pegmatites sur orthogneiss 70,55 0,039 15,08 4,37 0,96 0,169 0,4 3,66 3,39 0,429 98,878
3ZB Pegmatites sur orthogneiss 72,52 0,033 14,84 1,66 0,029 0,179 0,64 2 3,95 0,407 96,079
3ZC Pegmatites sur orthogneiss 72,17 0,016 14,84 1,55 0,145 0,101 0,42 2,23 6,55 0,451 98,372
C13B Pegmatites sur orthogneiss 72,66 0,013 14,84 1,57 0,113 0,15 0,52 6,18 2,97 0,456 99,322
C13C Pegmatites sur orthogneiss 73,13 0,024 14,85 2,04 0,226 0,15 0,25 3,15 5,05 0,369 99,089
C9A Pegmatites sur orthogneiss 74,68 0,015 14,26 1,85 0.077 0 0,64 7,41 0,59 0,352 99,874
C9B Pegmatites sur orthogneiss 69,79 0,026 15,24 5,24 0,721 0,221 0,64 5,66 1,36 0,322 98,999
4B Pegmatites sur orthogneiss 72,97 0,022 14,58 3,1 0,686 0 0,31 5,17 2,23 0,373 99,441 B11A Pegmatites sur paragneiss 69,25 0,019 17,09 1,58 0,022 0,112 0,32 2,86 6,8 0,407 98,348
B13A Pegmatites sur paragneiss 74,6 0,053 13,94 2,22 0,062 0,26 0,55 3,6 2,32 0,29 97,635
B13B Pegmatites sur paragneiss 74,24 0,025 13,98 2,57 0,089 0,23 0,57 5,46 1,4 0,376 98,71
Tableau 2- LES ELEMENTS TRACES DES PEGMATITES DE SIDI MEZGHICHE
Echantillons Identification Ba Rb Sr Pb Th Nb Ce Sc Ni Cu Zn Ga V 12 Orthogneiss 928,8 319,4 128 13,6 7,5 9 66,5 10,2 62,1 246,2 30,4 13,3 47
101 Aplite 235,9 184,3 18,5 14,8 1,8 14 6,2 0 7,3 77,3 16,7 16,9 3,7
4A Aplite 38,2 240,7 9,6 12,4 0 14,8 9,9 0 25,9 181,15 14,4 16,2 4,6
C14A Paragneiss 88,9 24 17,8 13,1 0 0 0 0 6,9 147,4 3,7 11,8 5,3
3ZA Pegmatites sur orthogneiss 67,3 212,9 30,1 14,3 1 18,2 13,1 0 27,8 108,2 37,4 19,6 4,4
3ZB Pegmatites sur orthogneiss 321,7 412,6 42,9 11,4 46 17,8 18,3 0 18,2 306,2 18,1 19,8 8,2
3ZC Pegmatites sur orthogneiss 207,5 341,8 58,1 27,3 0 9,7 3 0 17,1 218,8 11 17,3 0
C13B Pegmatites sur orthogneiss 49,2 214,3 11,4 14,8 5,9 4 4,2 0 12,7 58,4 10,2 17,1 0
C13C Pegmatites sur orthogneiss 80,6 446,2 9,8 21,1 5,9 18,5 0 0 29,1 70,6 29,6 23,6 4,3
C9A Pegmatites sur orthogneiss 45,4 32,9 11,1 13,2 0 0 2,7 0 18 59,8 5,5 13,6 5,2
C9B Pegmatites sur orthogneiss 94,6 120 12,6 27 4,1 13,9 16,3 0 16,6 97,3 33,7 23 6,2
4B Pegmatites sur orthogneiss 26.2 190.9 10.4 7.5 0.4 0 0 12.4 0 7.4 0 25.2 92.0 B11A Pegmatites sur paragneiss 133,7 491,4 27,7 19,5 1,7 7,5 0,4 0 15,8 58,6 11,6 16,7 0
B13A Pegmatites sur paragneiss 44 192,4 19,6 8,9 0,8 22,8 10,8 0 24,1 69 17,1 20 0
B13B Pegmatites sur paragneiss 20,1 108 16,2 10,6 0 11,7 3,8 8,8 24,7 203,6 10,3 16,2 4,7
104
60 70 80 10
20
Al2O3
SiO2
Fig. III.2. Diagramme Al2O3- SiO2
La figure III.2 montre que L’aluminium dans les pegmatites est en corrélation négative avec
la silice. Nous remarquerons en effet, que les échantillons riches en alumine correspondent aux
roches riches en feldspath potassique et ceux relativement pauvres en aluminium et riches en
SiO2 correspondent aux roches albitisées.
Orthogneiss Paragneiss Aplite Pegmatite dans les pragneiss Pegmatite dans les orthogneiss
60 70 80 0,6
1
6
SiO2
Fe2O3
Fig. III.3. Diagramme Fe2O3- SiO2
La figure III.3 montre une corrélation négative dans les pegmatites entre le fer et la silice.
Orthogneiss Paragneiss Aplite Pegmatite dans les pragneiss Pegmatite dans les orthogneiss
105
60 70 80 0,01
0,1
1,0
MnO
SiO2
Fig. III.4. Diagramme MnO-SiO2
Le Diagramme MnO-SiO2 montre dans les pegmatites, une certaine corrélation négative du
manganèse avec la silice. Il dessine globalement le même trend que celui de la figure précédente
(Fe2O3- SiO2) et suggère que le manganèse et le fer ont un même comportement.
Orthogneiss Paragneiss Aplite Pegmatite dans les pragneiss Pegmatite dans les orthogneiss
Fig. III.5. Diagramme MgO-SiO2
60 70 80 0,1
1
2
SiO2
MgO
La figure III-5 ne montre aucune corrélation dans les pegmatites entre le magnésium et la
silice. Le magnésium se comporte plus ou moins comme le titane.
Orthogneiss Paragneiss Aplite Pegmatite dans les pragneiss Pegmatite dans les orthogneiss
106
Fig. III.6. Diagramme CaO-SiO2
60 70 80 0,2
1
2
SiO2
CaO
Les pegmatites de la figure III.6 montre une certaines corrélations positive du calcium avec
la silice.
Orthogneiss Paragneiss Aplite Pegmatite dans les pragneiss Pegmatite dans les orthogneiss
60 70 800,01
0,1
1
10
SiO2
P2O5
Fig. III-7-b : Position des pegmatites de Sidi
Mezghiche dans le diagramme P2O5 -SiO2 de
Cuney (2007) (Communication orale)
Zone de roches riches en phosphore
Zone de roches relativement riches en phosphore Zone de roches pauvre en phosphore
Orthogneiss Paragneiss Aplite Pegmatite dans les pragneiss Pegmatite dans les orthogneiss
107
Le sodium est en relation étroite avec le potassium. Il se comporte contrairement à ce
dernier. Dans le diagramme Na2O- SiO2, le sodium montre une certaine corrélation positive
avec la silice dans les filons de pegmatites analysées.
Fig. III.7.a Diagramme P2O5- SiO2
60 70 80 0,1
0,5
SiO2
P2O5
Les teneurs en P2O5 dans les pegmatites sont relativement élevées (comprises entre 0.32%
et 0.456%). Le phosphore ne montre pas de nettes corrélations avec la silice. La position de ces
roches dans le diagramme phosphore-silice- de Cuney, montre que ces roches sont relativement
riches en phosphore (Fig. III-7-b).
Orthogneiss Paragneiss Aplite Pegmatite dans les pragneiss Pegmatite dans les orthogneiss
60 70 80 1
2
3
4
5
6
7
8
SiO2
Na2O
Fig. III.8. Diagramme Na2O- SiO2
Orthogneiss Paragneiss Aplite Pegmatite dans les pragneiss Pegmatite dans les orthogneiss
108
60 70 80 0
1
2
3
4
5
6
7
SiO2
K2O
Fig. III.9. Diagramme K2O- SiO2
Dans le diagramme K2O- SiO2, le potassium présente une corrélation négative avec la silice,
dans les filons de pegmatites analysés.
Orthogneiss Paragneiss Aplite Pegmatite dans les pragneiss Pegmatite dans les orthogneiss
Fig. III.10-a-. Diagramme Na2O- K2O
0 1 2 3 4 5 6 7 1
2
3
4
5
6
7
8
K2O
Na2O
Ce diagramme montre la relation sodium-potassium. Ces deux éléments s’opposent l’un
par rapport à l’autre. Ils montrent dans les pegmatites une nette corrélation négative.
Cette corrélation négative est sensiblement liée au phénomène d’albitisation.
Orthogneiss Paragneiss Aplite Pegmatite dans les pragneiss Pegmatite dans les orthogneiss
109
Le diagramme binaire de Muller (1983) (in Ouabadi, place les pegmatites et leur
encaissant de la région de Sidi Mezghiche à la limite entre les granites des arcs insulaires,
les granites calco-alcalins et les granites des croûtes continentales d’une part et les granites
des planchers océaniques d’autre part. Ces pegmatites présentent des caractéristiques
géochimiques et géodynamiques intermédiaires entre les granites continentales et les
Fig. III. 10-b- diagramme Al2O3-SiO2 de Muller (1983)
caractérise l’environnement géodynamique des pegmatites de
70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 8010
11
12
13
14
15
16
17
IAG+CAG+CCG
RRG+CEUG
POG
SiO2
Al2O3
IAG : Granite des arc insulaire CAG:Granite calco-alcalin CCG:Granite de croûte continentale POG:Granite des plancher océanique
Aplite Pegmatite dans les pragneiss Pegmatite dans les orthogneiss
110
III-1-1-1) Commentaire des diagrammes oxydes-silice
Le diagramme de Harker (oxydes-silice) est un diagramme binaire qui permet la représentation
graphique des oxydes en fonction de SiO2 pris à indice de différentiation.
Dans les digrammes oxydes-silice les roches encaissantes se positionnent à l’écart par rapport à
l’ensemble. Elles montrent une nette indépendance entre les orthogneissique et les paragneissique
d’une part et les aplites et les pegmatites d’autre part.
Toutes les roches analysées ont des compositions acides (68% < SiO2< 74%). Les teneurs en
indice Fe2O3, MgO et TiO2 sont faibles. Leur somme ne dépasse pas la valeur de 7%, ce ci est
traduit dans la roche par une baisse du pourcentage des minéraux colorés (principalement la
biotite). Les alcalins Na2O et K2O montrent des teneurs assez élevées (aux alentours de 7 à 9%).
Les valeurs en Na2O et K2O fluctuent et s’opposent (Fig. III.10-a-) ce qui explique le phénomène
d’albitisation des pegmatites de Sidi Mezghiche quand Na2O augmente par rapport à K2O. Ces
résultats viennent confirmer nos observations dans certaines lames de pegmatite étudiées (voire
chapitre II). Le CaO est faible (0.31%<CaO<1.14) par rapport aux alcalins (Fig. III.26-b-) et tend à
augmenté par rapport à l’augmentation de SiO2. Les teneurs en aluminium sont élevées et oscillent
autours de 14% mais peuvent néanmoins atteindre 17.09%. L’aluminium montre une corrélation
négative avec la silice. Les pegmatites de Sidi Mezghiche sont plus ou mois riches en P2O5 ce qui
est traduit en pétrographie par la richesse de ces roches en apatite.
Les échantillons qui montrent une assez bonne corrélation entre eux pour les pegmatites sur
orthogneiss et notamment les corrélations négatives entre (Fe2O3, MgO, TiO2 MnO, Al2O3… en
fonction de la silice) traduit une évolution à partir d’un même liquide. Le fait que l’orthogneiss qui
est la roche qui l’encaisse, s’en écarte pratiquement dans tous les diagrammes suggère que
l’orthogneiss ne constitue pas la roche de départ pour les pegmatites associées. Ces pegmatites ne
seraient donc pas d’origine métamorphique, mais le résultent de liquide ou fluide magmatique plus
ou moins évolué qui se sont mise en place dans le granite (repris par métamorphisme) à la faveur
de fracturations. Les valeurs des alcalins fluctuantes et opposées (Fig. III.10-a-) suggère un
phénomène de métasomatose (un début d’albitisation) qui à affecter ces pegmatites.
Pour les autres échantillons on ne voit pas de tendance nette. Ceci est lié aux peu d’échantillons
et à leurs quantités qui peuvent être parfois insuffisantes.
111
III-1-2) La variation des éléments traces dans le diagramme binaire « éléments traces-silice» :
10
100
1000
Ba
60 80
Fig.III.11. Diagramme Ba -SiO2
SiO2
Dans la figure III.11, les pegmatites montrent une certaine corrélation négative entre le baryum
et la silice.
Orthogneiss Paragneiss Aplite Pegmatite dans les pragneiss Pegmatite dans les orthogneiss
60 70 80 8
10
100
1000
2000
SiO2
Rb
Fig.III.12. Diagramme Rb -SiO2
Le rubidium dans les pegmatites, présente un nuage de points sans aucune corrélation apparente
avec la silice.
Orthogneiss Paragneiss Aplite Pegmatite dans les pragneiss Pegmatite dans les orthogneiss
112
60 70 80 9
10
100
200
SiO2
Sr
Fig.III.13 Diagramme Sr -SiO2
Les pegmatites de la figure III.13, ne montre aucune corrélation du strontium avec la silice.
Orthogneiss Paragneiss Aplite Pegmatite dans les pragneiss Pegmatite dans les orthogneiss
60 70 80 7
10
40
SiO2
Pb
Fig.III.14 Diagramme Pb-SiO2
Le plomb montre dans la figure III.14 une certaine corrélation négative avec la silice.
Orthogneiss Paragneiss Aplite Pegmatite dans les pragneiss Pegmatite dans les orthogneiss
113
60 70 80 0,3
1
10
80
SiO2
Th
Fig.III.15 Diagramme Th-SiO2
Dans le diagramme Th-SiO2, les pegmatites ne montre aucune corrélation entre le thorium et
la silice.
Orthogneiss Paragneiss Aplite Pegmatite dans les pragneiss Pegmatite dans les orthogneiss
60 70 80 3
10
40
SiO2
Nb
Fig.III.16 Diagramme Nb-SiO2
La figure III.16 montre une légère corrélation positive du niobium avec la silice.
Orthogneiss Paragneiss Aplite Pegmatite dans les pragneiss Pegmatite dans les orthogneiss
114
Cette figure ne montre aucune corrélation du zinc avec la silice.
60 70 80 0,3
1
10
70
SiO2
Ce
Fig.III.17 Diagramme Ce-SiO2
Ce diagramme ne montre aucune corrélation du cérium avec la silice.
Orthogneiss Paragneiss Aplite Pegmatite dans les pragneiss Pegmatite dans les orthogneiss
60 70 80 3
10
60
SiO2
Zn
Fig.III.18 Diagramme Zn-SiO2
Orthogneiss Paragneiss Aplite Pegmatite dans les pragneiss Pegmatite dans les orthogneiss
115
Aucune corrélation entre le galium et la silice
60 70 80 10
30
SiO2
Ga
Fig. III.20 Diagramme Ga-SiO2
Orthogneiss Paragneiss Aplite Pegmatite dans les pragneiss Pegmatite dans les orthogneiss
60 70 80 1
10
70
SiO2
Ni
Fig.III.19 Diagramme Ni-SiO2
Cette figure ne montre aucune corrélation de nickel avec la silice.
Orthogneiss Paragneiss Aplite Pegmatite dans les pragneiss Pegmatite dans les orthogneiss
116
60 70 80 3
10
50
SiO2
V
La figure III.22 présente une légère corrélation positive du vanadium avec la silice.
Fig.III.22 Diagramme V-SiO2
Orthogneiss Paragneiss Aplite Pegmatite dans les pragneiss Pegmatite dans les orthogneiss
60 70 80 50
100
400
SiO2
Cu
Le cuivre ne présente aucune nette corrélation avec la silice.
Fig.III.21 Diagramme Cu-SiO2
Orthogneiss Paragneiss Aplite Pegmatite dans les pragneiss Pegmatite dans les orthogneiss
117
1 2 3 4 5 6 7 80
100
200
300
400
500
600
700
800
900
1000
Na2O
Ba
1 2 3 4 5 6 7 820
100
500
Na2O
Rb
1 2 3 4 5 6 7 8910
100
200
Na2O
Sr
Fig. III-23: Diagrmmes Ba-Na2O, Rb-Na2O Sr-Na2O et Nb-Na2O
1 2 3 4 5 6 73
10
30
Na2O
Nb
Les pegmatites de la figure III.23 montrent une nette corrélation négative de
Rb, Ba, Sr et Nb avec le sodium.
Orthogneiss Paragneiss Aplite Pegmatite dans les pragneiss Pegmatite dans les orthogneiss
118
III-1-2-1-) Commentaire des diagrammes éléments traces-silice :
Les analyses des éléments en trace effectuées sur les pegmatites de Sidi Mezghiche, sont
reportées dans le tableau 2. Dans les digrammes éléments traces-silice, les roches d’orthogneiss et
de paragneiss se positionnent à l’écart par rapport aux aplites et pegmatites en montrant une nette
indépendance.
Les éléments en trace qui montrent une certaines corrélations positives avec la silice dans les
pegmatites sont : Nb et V. Les éléments en Ba et Pb se corrèlent négativement avec la silce. Les
autres éléments ne montrent pas de corrélations nettes avec la silice. Ceci est lié aux peu
d’échantillons et à leurs quantités qui peuvent être parfois insuffisantes. Les éléments de Rb, Ba,
Sr et Nb sont en corrélation négative avec le sodium. Ils s’appauvrissent probablement, au cours
du phénomène d’albitisation des pegmatites de la région d’étude.
Sur ces Diagrammes, on peut signaler qu’au sein de chaque massif et pour différents
échantillons analysés, Les teneurs en éléments en trace sont assez similaires dans les pegmatites
des deux encaissants.
Les teneurs en Rb sont relativement élevées à l’exception de deux échantillons. Ces valeurs sont
proches ou supérieures à 200 ppm, et dépassent toujours les concentrations majeures rencontrées
dans les granitoïdes qui se situent au tour de 110 ppm.
Les teneurs en Sr varient entre 9.6 et 128.0 ppm et celles du Ba oscillent au tour 20.1 et 94.6, il
montre parfois des valeurs plus grandes entre 133.7 et 321.7 ppm d’autre fois dans les orthogneiss,
le Ba peut atteindre sa valeur maximale 928.8 ppm.
Les concentrations en Ni sont élevées (7.3 et 62.1ppm), les autres concentrations d’éléments de
transition sont trop faibles, le Zn varie entre 3.7 et 73.4, le cuivre varie entre 88.4 ppm et 306.2
ppm et le Sc n’atteignent pas le seuil de détection dans la plus part des échantillons analysés, mais
peut marquer deux valeurs de 8.8 ppm et 10.2 ppm.
Les valeurs en thorium dans certains échantillons n’atteignent pas le seuil de détection. Dans les
autres échantillons ces valeurs varient modérément entre 0.4 et 75.0 ppm. Le cérium montre des
valeurs comprises entre 0 et 66.5 ppm. Les concentrations en Pb et Ga sont négligeables (7.5 <Pb<
27.30, 11.8<Ga<23.6 ppm).
119
III-2) Les principaux caractères géochimiques des pegmatites du massif de Sidi Mezghiche
III-2-1) Le diagramme A/CNK-A/NK:
Le caractère alumineux peut apparaître en excès ou en déficit dans n’importe quel type de roches
plutoniques (Debon et Lefort, 1983). Ce caractère montre souvent d’importantes relations avec la
minéralogie, la paragénèse et la potentialité du minerai (E.G. Chappell et Whit 1974, White et
Chappell 1977 (in Debon et Lefort, 1983) ; Laroche 1978, 1977, Laroche, Stussi et Chauris 1980 ;
Clarke1981).
Le diagramme A/CNK-A/NK (Fig. III-24) permet de faire la discrimination entre les granitoïdes
peralumineux, métalumineux et peralcalins. Ce diagramme proposé par Shand (1927) utilise
comme critère principaux deux rapports en proportion molaires : Al2O3/ (Cao+Na2O+K2O),
désigné en abrégé par A/CNK (Clarke, 1981) et, Al2O3/ (Na2O+K2O) désigné en abrégé par A/NK.
Les échantillons de pegmatites de Sidi Mezghiche reportés sur le diagramme A/CNK-A/NK
(Fig. III-24) montrent des rapports d’A/CNK et d’A/NK largement supérieur à 1, ce qui traduit
l’excès d’alumine par rapport à Ca, Na et K.
Comme le laissaient supposer les rapports A/CNK et A/NK, il apparaît clairement que les
pegmatites du Socle de Sidi Mezghiche sont peralumineuses. Cette richesse en aluminium est
traduite en pétrographie par la présence de muscovite, biotite, aluminosilicate (sillimanite), grenat,
tourmaline…Ce caractère d’un magmatisme peralumineux est également bien représenté dans le
pourtour méditerranéen (Ouabadi, 1994).
120
0,0
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
1,2
1,4
1,6
1,8
2,0
2,2
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0
A/CNK
Peralumineux
Peralcaline
Métalumineu
xous
Fig. III-24 Pegmatites de Sidi Mezghiche dans le diagramme A/CNK- A/NK (Shand, 1927)
A/NK
121
III-2-2) Le diagramme A-B :
Le diagramme A-B (Fig. III-25) Debon et Lefort (1983), est très utilisé pour déduire le caractère
alumineux et la minéralogie des roches ignées, notamment dans les pegmatites. Ces deux
paramètres A et B sont en gramme/atome ×103 pour chaque élément.
Le diagramme A-B sélectionne sur l’axe des abscisses (X) le paramètre A=Al – (K+Na+2Ca)
utilisé par Shand (1927), Lacroix (1933), Barriere (1972,1980), Chappell et Whit (1974),
Cawthrone et Brown (1976), Laroche (1976) et Clarke (1981). Cependant la valeur positive ou
négative du paramètre A permet la distinction peralumineuse ou métaluminuse de telle roche ou tel
minéral (Shand, 1927). Sur l’axe des ordonnés (Y), les deux auteurs ont sélectionné le paramètre
B= (Fe+Mg+Ti) utilisé par Roche (1964) pour démontrer la proportionnalité de ce paramètre avec
la quantité en poids des minéraux noirs existants dans les roches granitoïdes.
Le diagramme A-B est subdivisé en deux domaines : peralumineux lorsque A>0 et
métalumineux lorsque A<0. Le domaine peralumineux est subdivisé en trois secteurs :
Le secteur I:correspond à la muscovite seule ou au volume de muscovite supérieur à ce de biotite.
Le secteur II:correspond au volume de biotite supérieur à ce de muscovite.
Le secteur III:correspond à la biotite.
Dans le diagramme A-B (Debon et Lefort, 1983) (Fig. III-25), les pegmatites de la région d’étude
sont situées de part et d’autre de la droite qui sépare le secteur I et II. Ces deux secteurs se trouvent
dans le milieu des granitoïdes micacées. La quasi-totalité de ces pegmatites se localisent dans le
champ leuco-granitoîdes. Elles sont riches en muscovite. Les aplites à grenat sont projetées sur la
droite qui sépare les secteurs I et II. Cette droite passe par le champ des granitoïdes micacé qui
présente des quantités de muscovite et de biotite égales. Les encaissants, paragneissique et
orthogneissique montre un taux de biotite plus important que la muscovite. Ils sont projetés sur le
«secteur II». Les résultats obtenus par le diagramme A-B convergent avec les observations au
microscope. En effet, les pegmatites sont plus riches en muscovites qu’aux biotites.
122
0
50
100
150
0,0 10,0 20,0 30,0 40,0 50,0 60,0 70,0 80,0 90,0
B=Fe+Mg+Ti
A=Al-(K+Na+2Ca)
AP(sm)
OG(sm)
PG(sm)
p/OG(sm)
p/PG(sm)
AP(flf)
G(flf)
0
50
100
150
0,0 10,0 20,0 30,0 40,0 50,0 60,0 70,0 80,0 90,0
B=Fe+Mg+Ti
A=Al-(K+Na+2Ca)
AP(sm)
OG(sm)
PG(sm)
p/OG(sm)
p/PG(sm)
Leuco Granitoïdes
Mu>Bi
Bi>Mu I
II
III Bi±….
Bi=Mu
B=38.8 Domaine peralumineux
I
II III
VI V
A
B 0
+100
-100
Domaine peralumineux
Domaine métalumineux
Fig.III-25-
Pegmatite de Sidi
Mezghiche dans
le diagramme A-B (Debon et Lefort 1983).
Secteur I : correspond à muscovite seule ou muscovite > biotite, Secteur II correspond à biotite > muscovite, Secteur III : correspond à biotite seule, D’après F.Debon et P. Lefort 1983.
123
III-2-3) Le diagramme Log10 [CaO / (Na2O+K2O)]-SiO2 et le diagramme triangulaire K2O-
Na2O-CaO :
Le diagramme SiO2- Log10 [CaO / (Na2O+K2O)] de Brown (1981) et le diagramme triangulaire
K2O-Na2O-CaO (Fig. III-26), permettent la discrimination entre séries calciques, calco-alcalines,
alcali-calciques et alcalines. Le diagramme SiO2- Log10 [CaO / (Na2O+K2O)] est fondé sur la base
de l’indice de Peacock (1931) qui correspond à la concentration en silice d’une série lorsque
CaO = (Na2O+K2O). Mais dans les granitoïdes, la somme des alcalins est toujours supérieure à
CaO. On estime alors l’indice de peacock d’une série, en effectuant la régression entre log10 [CaO/
(Na2O+K2O)] et SiO2 (Brown, 1981).
Le diagramme triangulaire K2O-Na2O-CaO des pegmatites de Sidi Mezghiche, montre des
valeurs trop faibles de CaO par rapport aux alcalins (Fig. III-26-b-). Le diagramme binaire de Brown
(1981), permet de mieux visualiser l’affinité magmatique des ces pegmatites (Fig. III-26-a-) qui
appartiennent à une série alcali-calcique.
124
-2
-1,5
-1
-0,5
0
0,5
1
50 55 60 65 70 75 80
SiO2%
Log10 [ CaO / (Na2O+K2O) ]
AP
OG
PG
P/OG
P/PG
Calcique
Calco-alcalin
Alcali-calcique
Fig. III-26-a- Pegmatite de Sidi Mezghiche dans le diagramme
Log10 [Cao / (Na2O+K2O)]- SiO2 Brown (1981)
K2O Na2O
CaO
Fig. III-26-b-Position des pegmatites de Sidi Mezghiche dans le
diagramme triangulaire K2O-Na2O-CaO
Orthogneiss Paragneiss Aplite Pegmatite dans les pragneiss Pegmatites dans les orthogneiss
125
III-3) Conclusion :
L’étude géochimique des éléments majeurs et des éléments traces des pegmatites granitiques de
Sidi Mezghiche montre une nette indépendance entre les encaissants paragneissique et
orthogneissique d’une part et les aplites et les pegmatites d’autre part.
Les pegmatites de la région d’étude présentent des compositions d’un granitoïde différencié.
Certaines sont assez sodiques (albitisées). Ces roches sont relativement riches en P2O5 et pauvre en
éléments traces pour les termes leucocrates. Les teneurs en Rb, Cs et Nb ne montent pas bien haut,
donc probablement, ils ne sont pas encore assez différenciés pour être minéralisés. Le Ta est en
dessous de seuil de détection.
Les roches du Socle Kabyle de Sidi Mezghiche appartiennent à une série alcali-calcique au sens
de Peacock (1931). Elles sont peralumineuses au sens de Shand (1927).
Les pegmatites de la région d’étude sont riches en muscovite et pauvres en minéralisation. Ces
caractéristiques géochimiques et géologiques classe ces roches dans la cartégorie des pegmatites à
muscovite de la classification de Cerny (1992).
126
Quatrième chapitre
Classification et conclusion
générale
127
IV- Classification et Conclusion générale :
IV-1- Classification des pegmatites :
La classification des pegmatites granitiques a connu plusieurs modèles durant le 20éme siècle
(Jahns, 1955 ; Cerny 1982). Cette diversité est due essentiellement à la façon de résoudre les
problèmes par certains auteurs concernant les différents critères de pegmatite granitiques et le
processus de la genèse de ce type de roche.
L’une des classifications récentes, proposée par Cerny (1992) a subdivisée les pegmatites en
quatre classes principales (Fig. IV-1). Cette classification est basée sur plusieurs critères [(voir cf.
(II-1-4-2)]. Elle est basée sur la profondeur et les conditions pression, température, sur les
caractéristiques pétro-minéralogique et géochimique de la roche et sur l’emplacement et la forme
de filons
de pegmatite dans
l’encaissant. Cependant
Ces caractéristiques
serrent à donner une
approche plus exacte sur
les pegmatites
granitiques, tels que
celles du Socle Kabyle
de la région d’étude qui
peuvent être considérées
comme des
pegmatites à muscovite
(Fig. IV-1).
Cette classification
parait la plus adéquate
pour ces roches, car elles se caractérisent par :
la richesse en muscovite (Fig. III-24), la pauvreté en minéralisation avec présence de Nb et Th,
l’orientation parallèles aux roches encaissante de direction Est-ouest, le type d’encaissants
(paragneissique et orthogneissique) et le degré de métamorphisme de ces encaissants qui sont
déformés à haute température et moyenne pression, du faciès amphibolitique (Mahjoub, 1990).
Classification des pegmatites granitiques Cerny (1992)
Classe Type Sous-type
Abyssal (+11Km)
Muscovite (7 à 11km)
Eléments rares
Terre rare Allanite-monazite
Gadolinite
Béryl Béryl-columbite
Béryl-columbite-phosphate
Complexe Spodumène
Petalite
Amblygonite
Lépidolite
Albite-spodumène
Albite
Miarolitique
(1.5 à 3.5Km)
* Fig. IV-1Classification des pegmatites granitiques de Sidi Mezghiche
Positionnement des pegmatites de Sidi Mezghiche dans la classification de Cerny, 1992
* (3.5 à 7Km)
128
Tous ces observations et ces caractéristiques sont déjà discutées dans les chapitres pétrographique
et géochimique.
IV-2- Conclusion générale :
Les formations de la région de Sidi Mezghiche sont caractérisées par des séries schisteuses de
basse pression et de basse température, surmontant un complexe gneissique et micaschisteux de
basse à moyenne pression et de haute température (Mahdjoub, 1991). Ce complexe gneissique et
micaschisteux est traversé par des filons de roches magmatiques leucocrates à hololeucocrate. Il
s’agit, de filons de pegmatites granitiques et des aplites à grenat. Ces filons sont intrudées aussi
bien dans les orthogneiss et paragneiss que dans les micaschistes. Ils sont orientés parallèlement à
légèrement oblique à la foliation régionale de direction Est-ouest. Les pegmatites de la région
d’étude présentent des formes, des tailles et des textures minéralogiques variables. Elles sont
constituées principalement par une minéralogie à quartz, feldspaths, muscovite ± biotite, associées
à des minéraux accessoires grenat, tourmaline, apatite, zircon, et barytine…, des minéraux
d’altérations calcite, chlorite et damourite et des minéraux opaques. Les aplites à grenat sont
formées essentiellement par du quartz, des feldspaths, de la muscovite et du grenat ± apatite ±
zircon…
La majorité des pegmatites du Socle Kabyle de Sidi Mezghiche sont simples. Elles présentent
parfois, des structures complexes. La mise en place des corps de pegmatite semble être
efficacement contrôlée par la tectonique. En effet, les corps de pegmatites suivent
préférentiellement ces directions. Par ailleurs cette tectonique semble tracée le trajectoire des
solutions hydrothermales responsables des transformations métasomatiques affectant les
pegmatites de Sidi Mezghiche en montrant un début d’albitisation et par endroit de barytisation.
Les filons de pegmatite et d’aplite sont parfois structurés en bandes C/S marquant une
déformation syn-mise en place du pluton granitique tardi-hercynien de la région de Sidi
Mezghiche. Ces filons sont comparables à ceux de Kerkra (Collo) de l’unité supérieure de socle
Kabyle décrits par Y. Mahdjoub (1991), datés par la méthode Rb/Sr sur muscovite qui ont livré des
âges Permien 280-260 Ma c’est à dire synchrone à la mise en place des granites tardi-hercynien du
Socle Kabyle.
L’étude géochimique des éléments majeurs et des éléments traces des pegmatites du secteur
d’étude montre que ces roches sont peralumineuses au sens de Shand (1927) et appartiennent à
une série alcali-calcique au sens de Peacock (1931). Ces pegmatites sont riches en muscovite et
pauvre en minéralisation avec présence de Nb et Th. Elles montrent un début de métasomatose
129
sodique. Leurs directions sont parallèles à la foliation Est-ouest des roches encaissantes
paragneissique et orthogneissique. Ces encaissants montrent une déformation à haute température
et moyenne pression, du faciès amphibolitique (Mahjoub, 1991). Ces caractéristiques présentées
par les pegmatites de Sidi Mezghiche fait classées ces roches dans la catégorie des pegmatites
granitiques profondes à muscovite (7 à11 Km) de la classification de Cerny (1992) (Fig. IV-1).
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