Etude Logistique

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Octobre 2006 LES ACTIVITÉS TRANSPORT ET LOGISTIQUE EN RÉGION CENTRE

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Octobre 2006

LES ACTIVITÉS

TRANSPORT ET LOGISTIQUE

EN RÉGION CENTRE

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Introduction .......................................................................................................................................... 4

Méthodologie ..................................................................................................................................... 5

La logistique : un facteur de compétitivité ............................................................. 61. Définitions et présentation des différents acteurs de la chaîne logistique ................... 62. Un secteur récent mais devenu de 1re importance pour l’économie .............................. 10

L’activité transport et logistique en région Centre ................................... 11 1. Près de 25 000 emplois dans les établissements spécialisés

dans le transport et la logistique en région Centre .............................................................. 112. La logistique intégrée ....................................................................................................................... 153. Des métiers de plus en plus qualifiés ......................................................................................... 18

L’offre logistique de la région Centre ..................................................................... 21

1. Les critères d’implantation des activités logistiques ........................................................... 212. Les caractéristiques logistiques de la région Centre ........................................................... 223. Une offre foncière et immobilière diversifiée en région Centre ...................................... 264. L’offre de formation en région Centre ........................................................................................ 27

Les évolutions et tendances dans l’activité logistique - Perspectives pour la région Centre ......................................................................... 30

1. Des tendances globales influant sur l’activité logistique ................................................... 302. Zoom sur trois approches logistiques sectionnelles :

l’agroalimentaire, la pharmacie et la grande distribution .................................................. 313. Tendances et perspectives des principaux segments de l’activité transport et logistique ..... 33

Conclusion ......................................................................................................................................... 34

Remerciements ............................................................................................................................... 34

Annexes ................................................................................................................................................. 35

• Bibliographie .......................................................................................................................................... 35• Nomenclatures des métiers ............................................................................................................. 35• Contacts ................................................................................................................................................... 35

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Sommaire.

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INTRODUCTION :Grande région industrielle, la région Centre bénéficie d’un tissu industriel très diversifié, qui comprend un certain nombre de filières économiques importantes, telles que l’automobile, l’électronique, le caoutchouc et les plastiques, ou encore la cosmétique et l’agroalimentaire, etc.

Par ailleurs, la région Centre dispose d’atouts logistiques : proche de la région parisienne et irriguée par un réseau dense d’infrastructures de communication, elle constitue une localisation privilégiée pour les activités logistiques de nombreuses entreprises.Ces activités se sont fortement développées au cours des dix dernières années aussi bien en France, qu’en région Centre. Ainsi, la logistique, de par sa fonction et de par son volume d’emplois, est devenue un élément important de l’économie régionale.

C’est pourquoi, il nous est apparu nécessaire de faire le point sur ce secteur économique et de nous interroger sur ses enjeux stratégiques pour le développement économique de la région Centre.

L’objectif de cette étude est donc de : - comprendre ce qu’est réellement la logistique en termes d’activités, de métiers,

et comment et pourquoi ces activités se sont développées dans notre région,- mesurer le poids économique de l’ensemble des activités de transport et de logistique

en région Centre, - appréhender les différentes tendances au sein des activités de transport et de logistique, - identifier les potentiels de développement de l’activité sur l’ensemble du territoire

régional.

4 TRANSPORT ET LOGISTIQUE EN RÉGION CENTRE

Chiffres clés

• 1 194 établissements spécialisés dans le transport, la manutention et le stockage ainsi que l’organisation de transport de fret,

• pour un chiffre d’affaires estimé à 2 milliards d’euros,

• regroupant près de 25 000 emplois,

• avec une croissance de + 61 % d’emplois en 12 ans (+ 9 500 emplois),

• auxquels s’ajoutent environ 15 000 emplois pour la logistique intégrée, au sein des établissements industriels de production.

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MÉTHODOLOGIE

Champ de l’étude L’étude est principalement basée sur l’analyse des établissements dont l’activité principale est le transport et la logistique.Le champ statistique retenu pour identifier ces établissements et évaluer le nombre d’emplois en logistique en région Centre repose sur une sélection de codes d’activités de la Nomenclature Française d’Activité (NAF) dédiés sans ambiguïté à ces activités.

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Les entreprises regroupées par la nomen- clature dans les secteurs du transport de marchandises, de l’organisation du transport et du fret sont des entreprises prestataires de services pour des entreprises industriel-les ou de distribution. Au sein des secteurs “manutention et entreposage” et “condition-nement à façon”, les prestataires de services sont également prépondérants. Mais ces dernières catégories regroupent parfois aussi les établissements d’entreprises de production industrielle ou de distribution qui ont été déclarés lors de leur création comme ayant une activité purement logistique.

Ne sont donc pas incluses dans le champ statistique de notre étude les entreprises relevant de codes d’activités “mixtes”, c’est-à-dire concernant à la fois les marchandises et les voyageurs. C’est le cas par exemple des transports ferroviaires et de la gestion d’infrastructures de transport.

Sources statistiques

• Unédic : chiffres 2004 pour le décompte des emplois et des établissements, l’évolution des effectifs dans le temps et la répartition par taille des établissements.

• DADS-INSEE : chiffres pour la qualifica-tion des emplois et les salaires.

• SITADEL-DRE : pour les surfaces de stockage.

Pour la logistique intégrée, que l’on définira comme les activités de transport, de stockage, de fret et de conditionnement réalisées en nom propre par les entreprises industrielles et commerciales, l’estimation des emplois est basée sur des travaux réalisés par l’Observatoire Régional de l’Emploi et de la Formation du Centre (ORFE).

REGROUPEMENT NAF 700 LIBELLÉ NAF 700

Transport de

marchandises

602L Transports routiers de marchandises de proximité

602M Transports routiers de marchandises interurbains

602P Location de camions avec conducteur

612Z Transports fluviaux

Manutention et

entreposage

631A Manutention portuaire

631B Manutention non portuaire

631D Entreposage frigorifique

631E Entreposage non frigorifique

Organisation du transport

de fret

634A Messagerie, fret express

634B Affrètement

634C Organisation des transports internationaux

632E Services aéroportuaires

CAF 748D Conditionnement à façon

Activités retenues

SOURCE : INSEE

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1. DÉFINITIONS ET PRÉSENTATION DES DIFFÉRENTS ACTEURS DE LA CHAÎNE LOGISTIQUE La logistique est souvent réduite dans l’opinion publique à la seule identification de flux de camions et au développement d’entrepôts de grande dimension consom-mateurs de fonciers.

Or, cette vision est réductrice. Elle ne correspond qu’à une petite partie de la réalité de ce secteur économique tant au niveau de l’activité que de l’emploi.

La logistique est définie par l’Association des logisticiens d’entreprises (ASLOG), comme “l’ensemble des activités ayant pour but la mise en place, au moindre coût, d’une quantité de produit, à l’endroit et au moment où une demande existe”.

La chaîne logistique, communément appel-lée “supply chain” par les professionnels, comprend donc l’ensemble des activités allant du transport, du stockage, à la gestion

des stocks, la manutention, le conditionne-ment, l’emballage, la préparation des com-mandes et les livraisons.

Dans le langage courant, le terme logistique désigne à la fois : • une fonction transversale de l’entreprise

que l’on retrouve dans tout processus industriel et de distribution,

• un secteur économique à part entière qui s’est développé avec l’externali-sation de ces activités au travers des prestataires logistiques.

Ainsi les acteurs de la logistique sont :• les industriels eux-mêmes, • les acteurs de la distribution et en

particulier les grands distributeurs et les grossistes,

• l’ensemble des “prestataires logistiques”, qui offrent des services très diversifiés.

Les prestations logistiques concernent une large gamme de services, plus ou moins complexes. À l’origine limitées au transport et au stockage, elles concernent désormais essentiellement comme nous l’avons dit, le stockage et la gestion des stocks, la préparation de commandes, le conditionnement, ainsi que des opérations telles que l’étiquetage jusqu’à la prépara-tion, l’accompagnement et la finition de production (pré, co et post-production), le conditionnement industriel, la logistique de retour (SAV), etc.

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TRANSPORT DE MARCHANDISES MANUTENTION ET STOCKAGE

Le transport garde une fonction centrale au sein de ces activités. Il est le 1er employeur de ce secteur.Il intervient de l’amont (pour l’approvisionnement des sites de production), à l’aval (pour la distribution).Le transport routier représente 75 % des flux de marchandises, le fer 16 %, les voies d’eau 5 %, divers 4 %.Le transport est la fonction logistique la plus fortement externalisée (79 % d’après une enquête de l’AFT IFTIM).

L’activité de stockage consiste en l’exploitation d’instal-lations d’entreposage. Cette gestion peut être faite en compte propre par un industriel, ou est externalisée et confiée à un prestataire.Le stockage proprement dit est externalisé pour près d’un tiers des entreprises.Les activités ayant lieu dans les entrepôts sont de plus en plus diverses et sophistiquées (préparation de com-mandes, post-manufacturing, etc.), comprenant autant d’activités physiques ; c’est pourquoi on parle parfois “d’usines à flux”.

La logistique : un facteur de compétitivité

.. . .

.

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PRESTATIONS LOGISTIQUES OFFERTES PAR LES PRESTATAIRES EN 2004

Conseil en stratégie et organisation logistiques 25,8 %

Achats / Approvisionnements 23,5 %

Ordonnancement 24,8 %

Gestion des stocks 58,6 %

Entreposage / Stockage 77,5 %

Manutention et conduite d’engins de manutention

86,3 %

Emballage / Préparation de commandes 64,7 %

Étiquetage 35,4 %

Comanufacturing 19,6 %

Facturation 44,1 %

Inventaire 37,9 %

Autres 0,6 %

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L’ORGANISATION DE TRANSPORT DE FRET CONDITIONNEMENT À FAÇON (CAF)

Ces activités regroupent :

- la messagerie, c’est-à-dire à la fois le groupage de fret et le fret express de marchandises,

- mais aussi l’affrètement et l’organisation logistique des transports de marchandises en provenance ou à desti-nation du territoire national, ou international (commis-sionnaires de transport, transitaires).

Elles regroupent également les services aéroportuaires de fret. Pour la région Centre, il s’agit par exemple des personnels de l’aéroport de Châteauroux Déols.

Le conditionnement à façon regroupe les activités de conditionnement exercées pour des tiers, par exemple : remplissage d’atomiseurs, embouteillage de produits liquides, mise sous blisters d’articles de mercerie, etc.Cette activité peut être internalisée, c’est-à-dire réalisée par l’entreprise fabricante au sein de son site productif, ou externalisée et confiée à un spécialiste.

En région Centre, de nombreux prestataires se sont développés autour des industries cosmétiques et pharmaceutiques.

SCHÉMA DE LA CHAÎNE LOGISTIQUE GLOBALE

CONCEPTION PRODUITS

ET PROCESSUSFOURNISSEUR

PRODUCTEURFABRICANT

CLIENT SATISFACTIONCLIENT

Approvisionnement Distribution

Retour des produits

Gestion des déchets

Élimination

Récupération des produits

usagés et emballages

SOURCE : DRAST - KEITA BASILE, B2K CONSULTANTS

FLUX D’INFORMATIONS

FLUX DE PRODUITS

Service après-vente

SOURCE : AFT IFTIM, 11e ENQUÊTE SUR LES BESOINS EN EMPLOIS ET EN FORMATIONS DANS LES FONCTIONS DE LA LOGISTIQUE, FÉV-MARS 2005

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La performance logistique vise à recher-cher la qualité de service maximale au moindre coût en agissant sur :• la minimisation du niveau des stocks

des produits pour en réduire le coût financier et le risque d’obsolescence,

• l’obtention d’une qualité de service élevée pour répondre aux exigences croissantes de la clientèle (délais, flux tendus, fiabilité, fractionnement…),

• l’optimisation entre le niveau des stocks et le coût de transport, et la minimisa-tion du délai de livraison au travers du nombre et de la localisation des points de stockage à gérer entre les lieux de production et de consommation.

Les coûts de transport et logistique peuvent en effet représenter de 2 à 3 % du chiffre d’affaires pour des produits à haute valeur ajoutée comme l’électro-nique, jusqu’à 10 % pour des produits intermédiaires (équipements automobiles) et beaucoup plus encore (20 %, 30 %, voire 50 %) pour des produits pondéreux (exemples : bouteilles d’eau, matériaux de construction, etc.).

Par ailleurs, le caractère exacerbé de la concurrence pour des produits sensibles à la technologie, à la mode ou tout sim-plement à la péremption physique, impose une rapidité et surtout une fiabilité des délais d’exécution de la part de l’ensemble des acteurs de la chaîne logistique.

La mise en place d’une stratégie logistique est donc un facteur très important de compétitivité et même de survie pour les entreprises. Lors d’un entretien à un

magazine spécialisé, le directeur logistique Europe de Nexans, société spécialiste des câbles et systèmes de câblage et qui est présente en région Centre avec un site de production à Mehun-sur-Yèvre (Cher), indiquait qu’une nouvelle organisation avait notamment permis de réduire la couverture des stocks (jusqu’à 35 %) et d’alléger les coûts de transport de 10 %.

Mais de plus en plus, la diminution des coûts n’est plus l’objectif principal de la logistique. Celle-ci est devenue une possibilité pour les entreprises de se différencier de la concurrence grâce à la qualité du service offert :• conformité des commandes (nombre et

état des produits),• disponibilité des produits,• capacité à proposer de multiples références,

• délais de livraison réduits et respect de ces délais,

• capacité à réagir à l’évolution rapide des marchés,

• adaptation de l’emballage aux différents marchés nationaux,

• aptitude à fournir rapidement des pièces de rechange,

• aptitude à gérer les retours clients,• réduction des stocks en magasin au

profit du développement des surfaces de vente, etc.

Cette optimisation de la chaîne logistique constitue un levier de compétitivité pour les entreprises industrielles.

• La valeur ajoutée de la logistique

Au sein d’un territoire, il faut distinguer deux types de logistique :• la logistique endogène,• la logistique exogène.(1) La logistique endogène est celle qui est induite par la vie économique du territoire et conditionne sa pérennisation. Elle est générée :• par les acteurs de la production régionale

(entreprises industrielles, producteurs agricoles) au travers de l’amont et l’aval de leur processus logistique : approvi-sionnement, distribution, SAV, etc.,

• par la distribution de biens et de services liés à la consommation des personnes et des entreprises du territoire.

Une région industrielle d’importance est de fait, une région logistique. C’est également le cas des grands bassins de consommation.

La logistique exogène rassemble les établissements qui se sont implantés sur un territoire afin de bénéficier d’une localisation leur permettant d’optimiser leurs flux de marchandises sans que leur activité soit directement liée à ce territoi-re. C’est le cas d’une plate-forme de distri-bution nationale telle que celle de Amazon dans le Loiret qui va bénéficier de la position géographique stratégique de ce département afin d’assurer à la fois une

bonne couverture du territoire national et un accès aisé à l’Ile-de-France, première zone de chalandise de la société.

• Logistique endogène et exogène

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1 - D’après Philippe Duong, cabinet Samarcande

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Le concept de développement durable est défini comme un “développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs”. C’est une préoccupation importante des collectivités locales. Or, les activités du transport et de la logistique sont souvent assimilées à des nuisances importantes sans que les bénéfices soient bien connus.Les leviers d’une politique de développe-ment durable concernent trois volets :• le volet social• le volet économique• et le volet environnemental.

Sur le plan social, l’enjeu est double ; il relève à la fois de l’accessibilité des populations aux services et à la consom-mation qui est permise par le transport et la logistique, et de l’intégration et du déve-loppement social au niveau des métiers du transport et de la logistique. Le niveau de qualification augmentant, le secteur connaît une certaine pénurie de la main d’œuvre et se doit d’assurer une partie de la formation continue des salariés et de favoriser la promotion interne. Les pou-voirs publics y sont sensibles et accompa-gnent cette démarche. La dernière enquê-te de l’AFT IFTIM sur les besoins en emplois et en formation dans les fonctions logistique, montre qu’au cours de l’année 2005, 26 % des cas de mobilité interne concernent le passage d’un poste d’opé-rateur vers un poste de technicien/maîtri-se. Cependant, la pression conjointe des chargeurs et de la concurrence des zones à bas coûts de main-d’œuvre peut fragi- liser les conditions sociales du secteur.

D’un point de vue économique, nous avons montré que le transport et la distribution de marchandises constituent l’un des facteurs de l’activité économique pour la production comme pour la consommation. Leur valeur ajoutée est estimée, à prix constants, à 4,5 % du PIB marchand français.

Sur le plan environnemental, il est incontestable que l’augmentation de la circulation des poids lourds est un facteur majeur de nuisance, tant en matière de pollution et de génération de gaz à effets de serre (C02), que de sécurité et de congestion. Cette situation devrait persister puisque l’on prévoit une aug-mentation de 50 % des échanges intra-européens d’ici 2025.

L’utilisation de modes de transport alternatifs tels que le train peut être une solution. C’est pourquoi de nombreux entrepôts sont connectés au fer et les investisseurs et promoteurs de l’immobilier logistique exigent un embranchement pour les nouveaux projets. Toutefois, peu d’entreprises peuvent vraiment l’utiliser car l’offre ferroviaire ne leur semble pas adaptée. De plus, les nouveaux opérateurs ne s’intéressent pas réellement à un marché insuffisamment rentable pour eux. Actuel-lement, l’offre ferroviaire n’est possible que pour de très importants flux et ne con-cerne quasi exclusivement que les gran-des entreprises disposant d’importantes surfaces de stockage et générant des flux massifiés. Cette situation justifie des in-novations radicales en matière d’offre ferroviaire qui permettraient de capter et de mutualiser des flux locaux afin de les rendre compatibles avec le fer. Par exem-ple, le regroupement du fret sur un terri-toire donné pourrait permettre d’atteindre un niveau suffisant. Le projet “d’autoroute ferroviaire” qui prévoit l’utilisation de lignes existantes sur des créneaux réservés aux transports de remorques de camion sur des longues distances semble représenter une opportunité pour la région Centre. Une “ligne” reliant le Pays Basque (français dans un premier temps, espagnol dans un second temps) au nord de la France est ainsi à l’étude. Un seul point de déchargement intermédiaire est prévu, et deux sites permettant de l’accueillir sont en compétition : l’un au sud de la région parisienne (à proximité de Brétigny), l’autre dans le Loiret, près de la commune d’Artenay.Un tel équipement en région Centre, pour-rait être un atout supplémentaire, en ma-tière d’aménagement du territoire, d’at-tractivité logistique ainsi que pour les entreprises régionales qui bénéficieraient de la proximité d’une telle infrastructure.

D’autres nuisances sont liées à la présence de bâtiments dont la taille moyenne ne cesse d’augmenter. Ils consomment beaucoup d’espace, pour une création d’emplois jugée insuffisante. En quelques années, la norme est passée d’entrepôts de taille petite et moyenne (5 000 m2) à une taille plus importante (10 à 20 000 m2 et de plus en plus fréquemment jusqu’à 100 000 m2), sous la pression des opéra-teurs logistiques (industriels, distributeurs et prestataires) qui développent des poli-

tiques de rationalisation et de concentra-tion des stocks.

Néanmoins, le regroupement d’activités logistiques sur des espaces dédiés, le long d’importants axes et isolés des secteurs urbanisés, peut contribuer à ré-duire à la fois la circulation mixte poids-lourds/véhicules légers (diminuant les ris-ques d’accidents et d’embouteillage), les nuisances sonores et paysagères. Pour autant, les nuisances ne sont qu’en partie déplacées. Un traitement adapté devrait être pris en charge par les aména-geurs et les entreprises.

Cependant, comme nous le développerons plus loin, les activités de transport et logistique s’industrialisent et créent de plus en plus d’emplois à l’hectare.

Par ailleurs, les développeurs de sites logistiques prennent de plus en plus souvent en compte la dimension environ-nementale. Les entreprises s’astreignent aujourd’hui à intégrer les entrepôts dans le paysage, et prévoient de vastes surfaces de verdure, la plantation d’arbres, etc. Certaines sociétés ont d’ailleurs fait de leur site logistique une vitrine pour leur groupe. C’est le cas par exemple de Wyeth France à Blois.Enfin, sur les sites les plus avancés, des solutions écologiques permettent de réduire les émissions de CO2, de favoriser l’économie d’énergie et d’eau, d’utiliser des matériaux recyclables.

C’est un réel changement d’état d’esprit pour les professionnels du transport et de la logistique. Pour preuve, il existe main-tenant un prix de l’innovation Logistique spécial “Développement Durable” remis au cours de la SITL (Semaine Internatio-nale du Transport et de la Logistique). Ce prix est décerné en partenariat avec l’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME).

• Logistique et développement durable

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2. UN SECTEUR RÉCENT MAIS DEVENU DE 1re IMPORTANCE POUR L’ÉCONOMIE La logistique est une fonction transver-sale majeure pour les entreprises et est porteuse d’un double enjeu :

• un enjeu interne puisqu’elle relève de la compétitivité propre des entreprises, ce qui signifie qu’une bonne maîtrise, un bon niveau de compétence et de savoir-faire internes en matière de gestion des flux de l’entreprise est une variable aussi impor-tante que la recherche, la production ou le commercial,

• un enjeu externe puisque les opérations logistiques sont de plus en plus souvent externalisées depuis les années 80 et ont donné naissance à un nouveau secteur et à de nouveaux acteurs, les prestataires logistiques, alors qu’auparavant, seul le transport était sous-traité régulièrement. La logistique devient ainsi une activité autonome avec sa propre logique de développement.

L’externalisation d’autres fonctions logis-tiques s’est développée dans les années 90, répondant à différents besoins des industriels, tels que la volonté de se recentrer sur leur cœur de métier, la recherche d’économie d’échelle, de ratio-nalisation des flux, la réduction et la variabilisation des coûts, etc.

L’apparition de nouveaux acteurs logisti-ciens intégrateurs (qui réalisent l’ensem-ble des opérations logistiques de l’amont à l’aval, avec leurs propres moyens au service de leurs clients) a entraîné une croissance rapide de l’externalisation. Aujourd’hui, on estime que 25 à 30 % des entreprises en France ont fait le choix de confier leurs opérations logistiques à des prestataires de services spécialisés.

En Europe, le marché de la logistique est estimé à 710 milliards d’euros (dont 320 milliards sont externalisés) soit 8 %

du PIB Europe (2). C’est un secteur très large qui regroupe plus d’un million d’entreprises employant plus de cinq millions de salariés.

La logistique est donc devenue un secteur essentiel à l’activité économique, indispensable à la compétitivité des entreprises :

• nécessite de la part des PMI une meilleu-re prise de conscience de l’importance d’une bonne gestion logistique,

• elle implique une professionnalisa-tion et une amélioration constante du savoir-faire des prestataires logistiques, notamment régionaux.

Le rapport Becker met en évidence que “aujourd’hui la logistique est un secteur essentiel de l’activité économique et constitue une forme nouvelle de l’activité industrielle et de services” (3).

Son marché reste en croissance forte, même si celui des grandes entreprises et des grandes filières (automobile, biens de consommation, IAA, grande distri-bution…) est à maturité et ne devrait pas connaître un fort développement. A contrario, celui des PME-PMI, encore peu développé, devrait constituer un gisement prometteur, même s’il demande des compétences différentes de celles des grands marchés (savoir-faire plus micro-géographique, liens plus étroits avec les entreprises locales, capacité à mutualiser et à développer des prestations multi-clients, etc.).

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OPÉRATIONS SOUS-TRAITÉES

TRANSPORT 79 %

ENTREPOSAGE

ET STOCKAGE 33 %

PRÉPARATION

DE COMMANDES 13 %

MANUTENTION ET

CONDUITE D’ENGINS 11 %

CONDITIONNEMENT ET

EMBALLAGE 9 %

ACHATS ET

APPROVISIONNEMENTS 3 %

PRODUCTION 3 %

SOURCE : AFT IFTIM

2 et 3- Extraits du rapport “Becker” 2003 du Conseil Général des Ponts et Chaussées “ le développement des implantations logistiques en France et ses enjeux pour les politiques d’aménagement”.

Page 11: Etude Logistique

111. PRÈS DE 25 000 EMPLOIS DANS LES ÉTABLISSEMENTS SPÉCIALISÉS

DANS LE TRANSPORT ET LA LOGISTIQUE EN RÉGION CENTRE

La région Centre compte 1 194 établisse-ments spécialisés dans le transport et logistique, qui emploient 24 972 personnes.

Il s’agit donc d’une activité importante pour l’économie régionale puisqu’elle représente 4,1 % de l’emploi salarié total de la région, contre 3,4 % pour la moyenne nationale.

Que représente exactement l’ensemble des activités de transport et de logistique en région Centre ? Afin d’estimer le plus correctement possible le poids de cette filière, il est nécessaire de prendre en compte les différents aspects de cette fonction :• d’une part, l’ensemble des prestataires logistiques dont l’activité

est de “vendre” des services logistiques. Ce secteur est le plus simple à appréhender car les acteurs sont bien identifiés dans les nomenclatures d’activités. Il s’agit de plus de l’essentiel des emplois de la filière transport et logistique dans son ensemble,

• d’autre part, l’importante part (majoritaire) de la logistique qui n’est pas externalisée. Ainsi, comme nous l’avons vu, les entreprises industrielles et de distribution sont nombreuses à conserver l’essentiel de l’exécution des logistiques qu’elles ne

confient pas à des prestataires. Elles possèdent en propre leurs sites de stockage et de distribution et la région Centre compte ainsi de nombreux établissements répertoriés comme sites de production, qui sont en fait soit des centres dédiés à la logistique propre d’une entreprise, soit des sites de production intégrant des infrastructures et fonctions logistiques qu’il n’est pas possible de distinguer,

• enfin, la logistique étant une fonction transversale dans toutes les entreprises et dans tous les secteurs d’activités, il est possible d’estimer le nombre de personnes exerçant un métier logistique en région Centre.

L’activité transport et logistique en région centre

. .. . .

Page 12: Etude Logistique

EURE-ET-LOIR

LOIRET

LOIR-ET-CHER

CHER

INDRE

INDRE-ET-LOIRE

195 3616

125 2797

117 2844

226 4864

138 2336

393 8515

Cher Eure-et-Loir Indre Indre-et-Loire Loir -et-Cher Loiret Total

Transport de marchandises 1 465 2 073 1 606 2 827 1 480 4 102 13 553

Manutention et entreposage 699 321 887 838 216 1 886 4 847

Organisation de transport de fret 515 807 304 1 120 354 1 696 4 796

Conditionnement à façon 118 415 47 79 286 831 1 776

Total 2 797 3 616 2 844 4 864 2 336 8 515 24 972

Au sein de la région Centre, le Loiret est le premier employeur logistique. Il représente à lui seul 34 % des emplois, soit davantage que sa part dans l’emploi industriel régional (28 %). Cette prédominance du Loiret pour ces activités est liée à l’impor-tance de son tissu industriel, mais surtout à sa position stratégique : proche de l’Ile-de-France. Il jouit ainsi d’un position-nement géo-logistique exceptionnel en raison de sa situation centrale pour la dis-tribution de biens de consommation à l’échelle nationale. Il offre également un fon-

cier meilleur marché avec une excellente desserte routière, facteurs, qui comme nous le verrons, sont primordiaux dans le choix d’implantation de ces activités.

À cet égard, l’agglomération orléanaise est devenue une véritable capitale logis-tique à l’échelle nationale.

Il est intéressant de noter les spécificités départementales.

En terme d’effectif, le transport est proportionnellement moins représenté dans le Loiret que dans les autres départements.

Par contre, la manutention et l’entreposage y sont supérieurs à la moyenne régionale. Le Loiret compte, en effet, le plus grand nombre d’établissements de stockage avec une présence forte des prestataires logistiques comme Stockalliance, Deret ou FM Logistic, etc.L’Eure-et-Loir est marqué par l’importance du conditionnement à façon. Ceci peut être corrélé à la forte présence de l’indus-trie cosmétique dans ce département, qui a amené des entreprises à proposer une offre de sous-traitance spécifique.

• Loiret : 1er département logistique de la région

La région Centre, après la Haute- Normandie, la Picardie et le Nord-Pas-de-Calais, fait partie des 4 régions françaises pour lesquelles la logistique représente proportionnellement le plus grand nombre d’emplois par rapport à l’ensemble de la population salariée.

Remarquons toutefois que, bien que 5e région industrielle française, la région Centre n’est que la 8e région française pour le transport et logistique (en termes d‘effectifs). Ses salariés représentent 4,7 % des emplois de ce secteur au niveau national.

Ces chiffres n’intègrent pas les emplois logistiques au sein des entreprises indus-trielles qui sont estimés à un minimum de 15 000 personnes en région Centre, com-me nous allons le préciser dans le pro-chain chapitre.

12

SOURCE : CENTRÉCO, D’APRÈS UNEDIC 2004

ÉTABLISSEMENTS

EFFECTIFS

RÉPARTITION DE L’ACTIVITÉ

“TRANSPORT-LOGISTIQUE” EN RÉGION CENTRE

EFFECTIFS

SOURCE : CENTRÉCO, D’APRÈS UNEDIC 2004

Page 13: Etude Logistique

13

Citons, par exemple, CAO Conditionnement, Promo CAF ou CEPL .

Le Loir-et-Cher est marqué par une pro-portion plus importante d’établissements du transport de marchandises. Comme pour l’ensemble du secteur du transport, le département compte un très grand nombre d’établissements de très petite

taille. Parmi les PME du secteur, nous pouvons citer les Transports Bruno Robert ou encore les Transports Bréger et Cie.

Le Cher et l’Indre comptent tous les deux une proportion importante d’effec-tifs dans la manutention et le stockage. On note également dans l’Indre, une part importante de salariés dans le domaine

de l’organisation de transport de fret, notamment en raison de l’activité liée à l’aéroport de Châteauroux Déols.

L’Indre-et-Loire possède la plus forte proportion d’emplois dans l’organisation du transport de fret, avec notamment une offre importante dans le domaine de la messagerie.

0 20 % 40 % 60 % 80 %80 % 60 % 40 % 20 % 0

RÉGION CENTRE

LOIRET

LOIR-ET-CHER

INDRE-ET-LOIRE

INDRE

EURE-ET-LOIR

CHER

Conditionnement à façon

Organisation de transport de fret

Manutention et entreposage

Transport de marchandises

SOURCE : CENTRÉCO, D’APRÈS UNÉDIC 2004

RÉPARTITION DES EFFECTIFS ET DES ÉTABLISSEMENTS PAR SECTEUR ET PAR DÉPARTEMENT

EFFECTIFS ÉTABLISSEMENTS

Cher Eure-et-Loir Indre Indre-et-Loire Loir -et-Cher Loiret Total

Transport de marchandises 100 141 90 163 92 259 845

Manutention et entreposage 10 19 13 22 19 47 130

Organisation de transport de fret 13 15 11 33 19 54 145

Conditionnement à façon 2 20 3 8 8 33 74

Total 125 195 117 226 138 393 1 194

ÉTABLISSEMENTS

SOURCE : CENTRÉCO, D’APRÈS UNEDIC 2004

Page 14: Etude Logistique

Si le transport de marchandises demeure le premier employeur au sein de la filière logistique régionale (13 553 emplois pour un total de près de 25 000), il occupe en région Centre une place moins dominante que pour l’ensemble de la France (54 % des emplois contre 61 % pour la moyenne nationale).

La particularité de la région Centre réside dans la forte proportion d’emplois

de manutention et d’entreposage : 20 %, contre 13 % pour la moyenne française. La région Centre est la région française où cette proportion est la plus élevée.

Nombreux sont les prestataires logistiques, les distributeurs et les industriels à avoir fait le choix de la région Centre pour leur implantation logistique exogène. Les emplois du conditionnement à façon

sont également proportionnellement plus importants que pour le reste de la France. Ceci, nous l’avons vu, est notamment lié à la présence d’une forte industrie cosméti-que et pharmaceutique au sein du tissu industriel, activités fortement consomma-trices de prestations dans ce domaine.

• Particularité régionale : importance de la manutention et du stockage

Le secteur du transport et de la prestation logistique dans son ensemble est l’un de ceux qui a créé le plus d’emplois depuis une dizaine d’années en région Centre : les effectifs ont progressé de 61 % entre 1992 et 2004, ce qui représente plus de 9 500 emplois créés en 12 ans, même si l’on constate un essoufflement de cette progression depuis 2000.

Les différentes activités ont toutes progressé, mais dans des proportions différentes. En effet, si le transport qui représente la moitié des effectifs actuels, a continué à créer des emplois au cours des 10 dernières années (+ 23 % entre 1992 et 2004, soit 2 500 postes), c’est à un rythme non comparable à celui des autres activités logistiques :

• + 119 % pour le conditionnement à façon (+ 950 emplois)

• + 129 % pour l’organisation de transport de fret (soit + 2 700 emplois),

• + 207 % pour la manutention et le stockage (soit + 3 300 emplois).

• Progression des effectifs : + 61 % en 12 ans

En 12 ans, l’augmentation des emplois logis-tiques (+ 9500 ; + 61 %) alors que ceux de l’industrie diminuaient (-28439 ; - 14 %) sou-ligne la tertiarisation de l’économie.

La question reste ouverte quant au transfert des emplois industriels vers la logistique.

Globalement, les établissements spécialisés dans le transport et la logistique sont plus petits que la moyenne de l’ensemble des activités économiques en région Centre.

La taille des établissements reste en effet faible pour le transport (62 % comptent moins de 10 salariés), mais elle est souvent plus importante pour les autres activités logistiques. Ainsi, 65 % des établissements ont plus de 10 salariés.

14 0

2 000

4 000

6 000

8 000

10 000

12 000

14 000

16 000

1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

1 000

2 000

3 000

4 000

5 000

6 000

TRA

NSP

ORT

ACT

IVIT

ÉS L

OG

ISTI

QU

ES

ÉVOLUTION DES EFFECTIFS SALARIÉS “TRANSPORT-LOGISTIQUE” EN RÉGION CENTRE

SOURCE : CENTRÉCO, D’APRÈS UNÉDIC 2004

Transport de marchandises(+ 23 %)

Organisation du transport de fret(+ 129 %)

Manutention et entreposage(+ 207 %)

Conditionnement à façon (+ 119 %)

0

5 000

10 000

15 000

20 000

25 000

30 000

1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

TRA

NSP

ORT

ET

LOG

ISTI

QU

E

IND

UST

RIE

EVOLUTION DES EFFECTIFS DANS LA LOGISTIQUEET L’INDUSTRIE : COMPARAISON

SOURCE : CENTRÉCO, D’APRÈS UNÉDIC 2006

Industrie Logistique

160 000

170 000

180 000

190 000

200 000

210 000

199419931992

Page 15: Etude Logistique

0 %4020 60 80 100

Transport de marchandises

Organisation du transport de fret

Manutention et entreposage

Conditionnement à façon

Ensemble transport et

logistique

1 à 4 salariés

5 à 9 salariés

10 à 19 salariés

20 à 49 salariés

50 à 99 salariés

100 à 199 salariés

200 à 499 salariés

La taille moyenne des établissements du secteur “manutention et stockage” est la plus forte : 37 salariés par établisse-ment contre 16 dans les entreprises de transport. A titre de comparaison, cette moyenne s’élève à 25 salariés par établis-sement dans les entreprises industrielles de la région.

Ces chiffres ainsi que d’autres études telles que celles de la Direction Régionale de l’Équipement (4) mettent en évidence le fait que “la logistique devient une bran-che à forte main-d’œuvre salariée”.

Désormais, grâce à la diversification des opérations réalisées sur les sites logis-tiques, le secteur présente des ratios d’emplois à l’hectare proches de ceux de l’industrie.

Cela va à l’encontre de l’idée stéréotypée présentant la logistique comme une acti-vité très pauvre en création d’emplois.

La logistique est “recruteuse” même si elle crée des emplois de façon inégale.

Comme pour l’industrie, il n’y a pas de ratio standard d’emplois par hectare. Des plates-formes logistiques peuvent employer très peu de salariés (moins de 10 emplois par hectare pour les produits pondéreux) et d’autres beaucoup plus (jusqu’à 500 pour la logistique de services high-tech).Le rapport “Becker” évalue qu’une zone logistique de 50 hectares, sur un terrain d’environ 150 hectares, permet de locali-ser de 2 500 à 4 000 emplois, soit 50 à 80 emplois par hectare.

Dans le cas, par exemple, d’une plate- forme logistique de l’Essonne, traitant des produits alimentaires frais, le ratio est de 250 emplois par hectare bâti.

Autre exemple dans le même département, la plate-forme de distribution de la FNAC

compte plus de 1 000 personnes sur 56 000 m2, soit 180 à l’hectare bâti.

2. LA LOGISTIQUE INTÉGRÉEComme nous l’avons vu, de nombreuses entreprises conservent la réalisation de leurs opérations logistiques de distribution. Cela est vrai pour les grands groupes et encore plus pour les PME pour lesquelles le taux d’externalisation, hors transport, est beaucoup plus faible.Suivant les produits traités, la taille de l’entreprise, le marché desservi, les entreprises vont conserver les activités

logistiques concentrées sur, ou proches de leur site de production, et/ou développer des sites dédiés à la distribution de leurs produits.

Le groupe Andros construit actuellement une usine de 33 000 m2 à Auneau (Eure-et-Loir) pour la production de desserts frais, mais le site s’accompagnera également d’un entrepôt frigorifique de 26 000 m2.

Autre exemple, l’entreprise Prodia (Loiret) spécialisée dans la collecte et la valorisation de déchets d’abattoirs pour l’alimentation des animaux domestiques, s’est dotée d’un entrepôt de 1 100 m2 nécessaire à son développement et dans l’objectif de mieux répondre à la demande de ses clients.

Ainsi, de nombreuses entreprises ont fait le choix de localiser leur site de distribution en région Centre. Certaines ont déjà été identifiées grâce aux statistiques dans le chapitre précédent de cette étude, consacré aux établissements spécialisés dans le transport et la logistique, mais un certain

nombre ne sont pas répertoriées en tant que site logistique, mais en tant que site de production.Ces sites ont pour vocation une distribution régionale, nationale, voire européenne. C’est le cas par exemple du laboratoire pharmaceutique Wyeth France, dont l’éta-

blissement blésois (Loir-et-Cher) centralise des productions provenant des laboratoires du groupe, implantés dans toute l’Europe, pour être distribuées sur le marché français et quelques marchés étrangers.

2.1. Les centres de distribution d’entreprises en région Centre

15

CARACTÉRISTIQUES DES ENTREPÔTS DE DERNIÈRE GÉNÉRATION

Taille 10 000 à 100 000 m2

Hauteur 10 m

Profondeur 100 m

Résistance au sol 5t/m2

Cour de manœuvre > 35 m

Spinklers Oui

Nombre de quais 1 quai / 1 000 m

Proportion de bureaux De 3 à 5%

Trame 12 x 22 m

Nombre d’emplois 50 pour 10 000 m2

Flux de poids lourd 40 pour 10 000 m2

RÉPARTITION DES ÉTABLISSEMENTS PAR EFFECTIF

SOURCE : UNÉDIC 2004

4 - Impacts sur l’emploi des créations et des disparitions d’ établissements dans le secteur des transports en région Centre 1993-2001, DRE Centre, Service des Études Statistiques - novembre 2005.

SOURCE : ENTREPOTSONLINE

Page 16: Etude Logistique

Les plate-formes logistiques de la grande distribution sont également très présentes en région Centre. Nous pouvons citer par exemple :• Intermarché : qui dispose de plusieurs

centres dans la région : 35 000 m2 à Levet

(Cher) ; 70 000 m2 à Garancières (Eure- et-Loir) ; 17 000 m2 à Amilly (Loiret) ; 31 000 m2 à St-Hilaire-les-Andresis (Loiret)

• Auchan à St-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire)

• Logidis Carrefour a également plusieurs plate-formes en région Centre : 33 000 m2 à Châteauneuf-sur-Loire (Loiret), 12 000 m2 à Chécy (Loiret), 45 000 m2 à Ingré (Loiret)

• Etc.

Le tableau ci-dessous présente une liste non exhaustive des principaux centres logistiques d’entreprises en région Centre (hors prestataires et grande distribution).

16

RAISON SOCIALE VILLE DPT ACTIVITÉ EFFECTIF

ALLIANCE SANTÉ DÉOLS 36 Répartiteur pharmaceutique 94

AMAZON.FR BOIGNY-SUR-BIONNE 45 Centre de distribution de produits culturels (livres, disques, vidéos et DVD) vendus sur le site internet

140

CAUDALIE SARAN 45 Conditionnement des produits cosmétiques de la marque Caudalie 15

CENTRALE FINANCIÈRE DES ACHATS MER 41 Site logistique de Mer/Orléans des magasins But 40

CHRISTIAN DIOR COUTURE BLOIS 41 Réception, entreposage, contrôle, expédition habillement.

Plate-forme logistique85

COMAP CHÉCY 45 Logistique pour les produits COMAP 30

COMPAGNIE EUROPÉENNE DE CHAUSSURE (CEC) ISSOUDUN 36 Réception de marchandises, préparation des commandes issues des magasins du

réseau commercial Chaussland et Halle aux chaussures420

COMPTOIRS MODERNES SUPERMARCHÉS

DU CENTREST-GERMAIN-DU-PUY 18 Distribution produits froids

Supermarché Champion764

FAMAR BOIGNY-SUR-BIONNE 45 Distribution de produits pharmaceutiques 60

GRAND VISION INTERNATIONAL SUPPLY NOUAN-LE-FUZELIER 41

Centre logistique pour les magasins Grand Optical (France et international), Solaris (France et international), La Générale

d’Optique (France), Vision Express (International)131

HARRY’S CHÂTEAUROUX 36 Boulangerie industrielle pré-emballée 115

KAMI - Kenzo MONTBAZON 37 Centre logistique de Kenzo (LVMH) 221

LA BOVIDA LE SUBDRAY 18 Commerce de gros pour les professionnels de l’alimentation 306

LEDA SAS MER 41 Montage et stockage de produits sanitaires 35

MAISON DE VALÉRIE (LA) VINEUIL 41 Vente par correspondance d’articles pour l’aménagement de la maison et pour les loisirs (meubles, électroménager, hi-fi, vidéo, literie, bijoux, linge de maison)

380

MATRA MANUFACTURING & SERVICES

ROMORANTIN- LANTHENAY 41 Plate-forme Logistique Européenne.

Pièces détachées automobiles101

MAXI-LIVRES LUISANT 28 Logistique des magasins Maxi Livres 20

OFFICE DEPÔT MEUNG-SUR-LOIRE 45 Vente à distance de fournitures/Mobiliers de bureau 150

OPTIMAG BLOIS 41 Plate-forme régionale Gamm Vert 27

POMONA PASSION-FROID PARÇAY-MESLAY 37 Négoce de tous produits alimentaires,

notamment produits surgelés114

QUELLE SARAN 45 Vente à distance 897

SEPHORA SARAN 45 Entrepôt 60

SPICERS MONTIERCHAUME 36 Entrepôt national - fournitures de bureau 60

UNION DISTRIBUTION SERMAISES DU LOIRET 45 Distribution de livres

100 000 livres partent chaque jour180

WYETH PHARMACEUTICALS FRANCE BLOIS 41 Centre logistique national 80

SOURCE : AGENCES DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DES 6 DÉPARTEMENTS DE LA RÉGION CENTRE - CENTRÉCO

Page 17: Etude Logistique

2.2. Les professions des transports et de la logistique au sein des entreprises industrielles

Une autre méthode pour évaluer l’emploi représenté par les activités logistiques en région Centre, est l’approche métier.

D’après une étude de l’Observatoire Régional de la Formation et de l’Emploi (ORFE) du Centre réalisée sur la base des données du recensement de 1999 (5), la région Centre compte plus de 65 000 per-sonnes exerçant une profession dans le domaine du transport de marchandises et de la logistique (6), soit par exemple : respon-sable d’entrepôt, manutentionnaire, ouvrier du tri, de l’emballage et de l’expédition,

ou encore cadre des transports et de la logistique, etc.

Ces emplois sont présents dans l’ensemble des entreprises régionales, quel que soit leur secteur d’activités : dans l’agriculture, le commerce, les différentes industries, les services aux entreprises comme aux particuliers, etc.

Cela donne une image plus proche de la réalité, même si elle est encore sous-estimée car les emplois induits par les fonctions logistiques ne sont pas recensés (par exemple, les emplois

d’informaticiens, d’opérateurs de saisie, de secrétaires, etc. travaillant dans des services ou entreprises à vocation logistique).

C’est bien sûr dans les établissements de transport et de prestations logistiques que ces personnes sont les plus nombreuses.

Concernant les seules entreprises indus-trielles de la région Centre, nous pouvons estimer que 15 000 personnes exercent une fonction exclusive de transport ou de logistique(7), réparties comme suit :

17

RÉPARTITION DE L’ENSEMBLE DES PERSONNES EXERÇANT UN MÉTIER “TRANSPORT-LOGISTIQUE” DANS L’INDUSTRIE

CHIMIE, CAOUTCHOUC,

PLASTIQUES 11 %

SOURCE : D’APRÈS ORFE CENTRE * ESTIMATION CENTRÉCO

CONSTRUCTION NAVALE,

AÉRONAUTIQUE ET FERROVIAIRE 2 % *

ÉDITION, IMPRIMERIE,

REPRODUCTION 6 %

HABILLEMENT, CUIR 4 %

IAA 15 %

IND. AUTOMOBILE 6 %

IND. DU BOIS

ET PAPIER 7 %IND. DES COMPOSANTS ÉLECTRIQUES

ET ÉLECTRONIQUES 3 %

IND. DES ÉQUIPEMENTS

DU FOYER 7 %

IND. DES ÉQUIPEMENTS ÉLECTRIQUES

ET ÉLECTRONIQUES 3 %

IND. DES PRODUITS

MINÉRAUX 6 %

IND. DES ÉQUIPEMENTS

MÉCANIQUES 8 %

IND. DU TEXTILE 2 %

MÉTALLURGIE ET TRANSFOR-

MATION DES MÉTAUX 11 %

PHARMACIE, PARFUMERIE,

ENTRETIEN 9 %

5 - Le Domaine professionnel Transports et logistique, Caractéristiques - Tendances 1982-1999, ORFE - ALFA CENTRE, 2004.6 - Près de 75 000 personnes pour les emplois incluant le transport de voyageurs, taxi, ambulance, etc.7 - Voir en annexe la liste des métiers transport et logistique.

Page 18: Etude Logistique

Ces données ont, depuis 1999, certainement légèrement évolué, vraisemblablement à la baisse en raison de la progression de l’externalisation de ces fonctions qui reste une tendance lourde de l’économie.

3. DES MÉTIERS DE PLUS EN PLUS QUALIFIÉSLes métiers liés à l’activité logistique dans son ensemble sont nombreux et très variés. Du chauffeur routier au directeur de plate-forme logistique, du cariste au directeur logistique d’une entreprise industrielle, les compétences requises pour travailler dans la logistique sont multiples et font aujourd’hui appel à des savoir-faire de plus en plus pointus. Désormais, les opérateurs logistiques recrutent des ingénieurs pour répondre à

leurs besoins de plus en plus forts en technicité et surtout pour répondre de mieux en mieux à l’industrialisation de certaines opérations logistiques.

Néanmoins, la logistique reste une pres-tation de service dont la qualité dépend avant tout des hommes et des femmes qui travaillent dans les sociétés de transport ou dans les entrepôts. La part salariale est donc primordiale dans une entreprise logistique. Elle représente jusqu’à 80 %

du prix de revient d’une prestation. De fait, la part des emplois “Ouvriers-Chauffeurs” dans la filière est très impor-tante et représente 76 % des emplois logistiques en région Centre et 72 % en moyenne en France.

C’est dans les métiers du transport que ce taux est le plus élevé avec 86 % des emplois du secteur contre 59 % pour le secteur de l’organisation du fret.

18

Il est par ailleurs possible d’estimer que les fonctions strictement logistiques représentent entre 5 et 10 % de l’emploi industriel régional, comme nous le montre le graphique ci-après réalisé à partir des données du dernier recensement national (1999).

0 %

Industries des composants électriques et électroniques

Industries des équipements mécaniques

Industries des équipements électriques et électroniques

Habillement, cuir

Industrie automobile

Métallurgie et transformation des métaux

Industries des équipements du foyer

Édition, imprimerie, reproduction

Chimie, caoutchouc, plastiques

Pharmacie, parfumerie, entretien

Industries des produits minéraux

Industries du textile

IAA

Construction navale, aéronautique et ferroviaire

Industrie du bois et papier

2 % 4 % 6 % 8 % 10 % 12 % 14 % 16 % 18 %

4,5 %

4,5 %

5,5 %

7 %

7,5 %

8 %

8 %

8,5 %

8,5 %

10,5 %

12 %

12 %

12,5 %

13 %

16 %

ESTIMATION DE LA PART DES EMPLOIS “TRANSPORT-LOGISTIQUE” SUR L’EFFECTIF TOTAL DU SECTEUR

SOURCE : CENTRÉCO, D’APRÈS ÉTUDE ORFE ET DONNÉES DU RECENSEMENT 1999

RÉPARTITION DES EMPLOIS PAR CATÉGORIES SOCIO-PROFESSIONNELLES EN RÉGION CENTRE

% par secteur d’activitésChefs d’entreprises

et cadres supérieurs

Professions intermédiaires Employés Ouvriers &

chauffeurs

Transport de marchandises 3 % 5 % 6 % 86 %

Manutention et entreposage 5 % 13 % 16 % 66 %

Organisation du transport de fret 7 % 17 % 17 % 59 %

Conditionnement à façon 6 % 11 % 8 % 75 %

Total en région Centre 5 % 9 % 10 % 76 %

Total en France 6 % 10 % 12 % 72 %

SOURCE : CENTRÉCO D’APRÈS INSEE, DADS 2003

Page 19: Etude Logistique

Si la part des “Ouvriers-Chauffeurs” dans les emplois logistiques en région est légèrement supérieure à la moyenne nationale, il apparaît cependant que la répartition des emplois par CSP en région Centre suit de très près la moyenne nationale observée sur cette activité.

19La moyenne des salaires des activités Transport-Logistique est légèrement plus faible en région Centre que la moyenne nationale. Ce différentiel se retrouve lorsque l’on compare le salaire moyen horaire toutes activités confondues (industrie - commerce - tertiaire) en région et en France.

Par ailleurs, il n’existe pas de différence flagrante entre les différentes branches d’activités du transport et de la logistique : les salaires ouvriers (76 % des emplois) sont quasi identiques, avec toutefois une légère différence pour l’organisation du transport de fret, un peu plus élevés que la moyenne (8,32 € de l’heure contre 7,75 €).

Ces chiffres masquent toutefois une réa-lité de plus en plus problématique pour les employeurs. Ces derniers éprouvent des difficultés à recruter en raison notamment du manque de motivation des candidats.

Les rémunérations sont jugées peu attractives face à une pénibilité du travail qui reste importante. Ainsi, dans l’enquête de l’AFT IFTIM sur les besoins en emplois et

formations, près de 15 % des entreprises interrogées envisagent cette année de proposer de meilleures rémunérations aux jeunes recrues.

SOURCE : CENTRÉCO, D’APRÈS INSEE-DADS 2003

Chefs d’entreprises et cadres

supérieurs

Professions intermédiaires Employés Ouvriers &

chauffeurs

Transport de marchandises 19,53 € 10,53 € 7,96 € 7,60 €

Manutention et entreposage 20,41 € 10,71 € 8,18 € 7,86 €

Organisation du transport de fret 20,19 € 11,47 € 8,55 € 8,32 €

Conditionnement à façon 19,42 € 11,37 € 8,48 € 7,76 €

SALAIRE BRUT MOYEN HORAIRE

SOURCE : CENTRÉCO, D’APRÈS INSEE-DADS 2003

TOUTES ACTIVITÉS TRANSPORT-LOGISTIQUE

Centre

France

Chefs d’entrepriseset cadres supérieurs

Professions intermédiaires

Employés

Ouvriers

Ensemble 8,65 € 9,33 €11,38 € 10,46 €

8,48 € 8,34 € 7,75 € 8,02 €

8,35 €8,46 €

12,11 € 11,95 €

20,89 €22,57 €

8,24 € 8,81 €

11,03 € 11,85 €

19,92 € 21,09 €

Page 20: Etude Logistique

Diplômes et titres professionnels bac+2 (DUT gestion logistique et transport, TSMEL)

Diplômes d’écoles bac+3 et licences professionnelles en logistique

Diplômes d’écoles et d’universités bac+4 (Isteli, Cerelog)

Diplômes d’écoles et d’universités bac+5 (Iesli, Isli, Isel…)

Écoles d’ingénieurs et grandes écoles avec spécialisation logistique

(Centrale, Mines, ENPC…)

Diplômes bac+6 (Masters logistiques, IML, HEC)

Autres

L’étude Transports et logistique réalisée par l’Observatoire Régional de la Forma-tion et de l’Emploi met en lumière un certain nombre d’enseignements sur l’évolution des métiers de ce secteur :• une évolution à la baisse des métiers

peu qualifiés, et à la hausse des métiers qualifiés, particulièrement depuis 1990. Ce phénomène est dû à une augmentation de l’encadrement ainsi qu’à une évolution des activités de la logistique, de plus en plus diverses et complexes, évoluant de plus en plus vers des fonctions organisationnelles et de gestion de l’information (la logistique est la fonction d’entreprise la plus consommatrice d’informatique),

• une élévation des niveaux de diplômes des salariés. Les employeurs recrutent des personnes à des niveaux de forma-tion initiale de plus en plus élevés.

Les métiers du transport et de la logistique font appel à des compétences de plus en plus diverses et complexes. Les en-treprises de transport sont fortement uti-lisatrices de matériel informatique (hard-ware) tels que les GPS, les outils de suivi

électronique, de tracing-tracking et de lo-giciels : logiciel de gestion des plannings de tournées, gestion de la supply chain, de gestion du personnel et du matériel, etc.

Mais surtout, les opérations logistiques doivent gérer en temps réel des milliers d’opérations par jour : jusqu’à plusieurs centaines de milliers avec les fournisseurs des grands distributeurs (comptant plusieurs dizaines de milliers de références) ou les “vépécistes” avec leurs clients, et ce, dans un cadre géographique mondialisé. Ces opérations se réalisent avec des partenaires très diversifiés pouvant parler de nombreuses langues. Elles engendrent ainsi des besoins informatiques extrême-ment puissants et performants (logiciels d’optimisation de flux, de gestion de stock, ERP, etc.) nécessitant des moyens et des compétences de plus en plus élevés.

Il en est ainsi pour l’encadrement et le per-sonnel technique, mais également de plus en plus pour le personnel d’exécution.

Ainsi par exemple, le manutentionnaire n’est plus un simple opérateur mais un

technicien qui doit s’adapter aux évolu-tions techniques relatives aux matériels.

Ces métiers s’industrialisent et on parle, comme nous l’avons expliqué précédem-ment, “d’usines à flux”. Ce terme met en évidence le fait que les entreprises, prestataires ou non, ont des besoins très variés et pointus pour la gestion du trans-port et de la logistique : informaticiens, ingénieurs de production, techniciens et opérateurs sur lignes de production, etc.

La dernière enquête annuelle de l’AFT-IFTIM sur les besoins en emplois et en formations dans les fonctions de la logistique montre qu’une entreprise sur cinq éprouve des difficultés pour recruter des spécialistes de la logistique.

La pénurie de main-d’œuvre concerne principalement les postes d’opérateurs (80,2 %). Celle-ci est due à un manque de motivation et à la faible qualification des candidats.

Pour les 20 % restants, le problème de recrutement concerne les cadres.

20

DIPLÔMES ET TITRES PRIVILÉGIÉS POUR LE RECRUTEMENT DE CADRES

SOURCE : AFT IFTIM

0 % 5 % 10 % 15 % 20 % 25 % 30 % 35 %

13,8 %

15,8 %

26,2 %

19,6 %32,2 %

16,9 %

21,2 %

15,4 %

15,4 %

2,1 %

8,5 %

7,1 %

5,8 %

2003 2005

Page 21: Etude Logistique

21

1. LES CRITÈRES D’IMPLANTATION DES ACTIVITÉS LOGISTIQUES

Le choix stratégique de la localisation d’un site logistique se fait généralement en fonction de ce qu’on peut appeler des “vocations géo-logistiques”(8). En fonction des produits distribués, de leur rythme de rotation, de la nature géographique du marché et des caractéristiques de la clientèle, une entreprise retiendra l’un de ces différents niveaux géographiques pour l’implantation de ses activités de distribution :

• Le niveau intercontinental : privilégié pour la logistique de produits grand import/export. Les sites sont généralement proches des grands ports maritimes ou aéroports de fret, parfois proches des grandes métropoles européennes.

• Le niveau national : un seul entrepôt dessert l’ensemble du territoire français, ou éventuellement la moitié nord ou la moitié sud. C’est pour ce niveau que la région Centre, située au barycentre théorique de la France, possède le plus d’atouts, notamment pour la distribution de produits de grande consommation. C’est ainsi qu’Orléans et le Loiret, bien desservis et proches de Paris sont parti-culièrement attractifs pour l’implantation de ce type d’activités.C’est le choix qu’ont fait Carrefour, par le biais de sa structure logistique Logidis, ou encore Fagor-Brandt, Amazon.fr, etc.

• Le niveau interrégional : pour les produits de moyenne à forte consommation, l’entreprise pourra posséder 5 à 10 plates-formes logistiques pour la France.

Pour l’inter-régionalité, la région Centre peut comprendre également selon le périmètre et le site d’implantation choisis, l’Ile-de-France, la Bourgogne, le Poitou-Charente, les Pays de la Loire, voire les régions du Massif Central ou la Normandie.

• Le niveau régional est très lié à la consommation locale. Il s’agit souvent d’activités de commerce de gros et de distribution qui vont se localiser à proximité d’une métropole polarisant son espace régional et possédant elle-même un potentiel démographique et économique suffisant, c’est-à-dire Orléans et Tours pour la région Centre.

• Un dernier niveau est celui de la logistique “industrielle”, c’est-à-dire non pas seulement liée à la distribution des produits, mais aux flux amont (approvisionnement) et aval (livraisons) autour du site de production. Ce niveau est primordial pour un territoire car la logistique est une composante essentielle du processus industriel et de la compétitivité des entre-prises. Par ailleurs, si un site de production ferme, le territoire perd également un pôle logistique. Ainsi, développer la compétitivité logistique des entreprises industrielles d’un territoire est un gage de pérennisation de l’activité industrielle.La démarche d’un acteur logistique pour implanter un site logistique va donc être fonction des enjeux et contraintes géo-logistiques qui dépendent du produit, du marché ou du territoire ciblé, qui

peuvent être différents d’une branche ou filière à une autre, mais aussi d’une entre-prise à une autre, même si elles sont dans la même filière. Ainsi, un grand distribu-teur qui a un réseau de magasins plutôt composé de supermarchés répartis de façon homogène sur le territoire (ex. : Intermarché) aura une logique géo-logistique et des critères d’implantation différents d’un grand distributeur exploi-tant essentiellement des hypermarchés répartis de façon moins homogène sur le territoire (ex. : Auchan).

Une fois la localisation géographique choisie, les critères de choix d’un site pour l’implantation d’un entrepôt peuvent être :

• la localisation géographique du site : en fonction de l’organisation géo- économique de l’agglomération d’accueil, de la proximité des infrastructures de transports (dessertes routières, ferroviaires, etc.)

• les caractéristiques fonctionnelles du site : possibilité d’extension, disponibilité foncière, voire immobilière, accessibilité concrète aux grands réseaux de transport (connexions autoroutières et embran-chement ferroviaire, etc.)

• les caractéristiques économiques du site : coût du foncier, qualification et disponibilité de la main-d’œuvre, taxe professionnelle, présence d’un tissu et d’une “communauté logistique” pré-existante, etc.

8 - P. Duong, Samarcande.

L’offre logistique de la région Centre

. ..

Page 22: Etude Logistique

86 000

SHON totale en m²

170 167

2 000

Inférieur à 10 000 m²

Supérieur à 10 000 m²

86 000

SHON totale en m²

170 167

2 000

Inférieur à 10 000 m²

Supérieur à 10 000 m²

Orléans

Montargis

Pithiviers

Chartres

Dreux

Châteaudun

Blois

Gien

Bourges

Châteauroux

Tours

0 15 30 km

• les qualités urbanistiques : niveaux d’équipe-ments, superficie des terrains, compatibilité avec les documents d’urbanisme, contrain-tes topographiques, géologiques et hydro-logiques, insertion urbaine, accessibilité locale (voirie et transport collectif), environ-nement, etc. (9)

• les qualités et disponibilités de la main- d’œuvre (faible turnover, bonne image, fiabilité, niveaux de rénumération, de for-mation et de qualification), cette dernière variable s’avérant être de plus en plus dis-

criminante et stratégique pour les acteurs, notamment en regard des difficultés ren-contrées en la matière dans les grandes métropoles comme l’Ile-de-France ;

• La sécurité (protection des bâtiments : vol, etc.) qui est un critère de plus en plus important, notamment pour les produits sensibles ;

• La qualité de l’accueil des collectivités territoriales et du service public de l’emploi, leur capacité à comprendre et anticiper les besoins des acteurs logis-

tiques en matière d’implantation et qui ne se résume pas uniquement à une of-fre foncière et immobilière ; l’accueil des fonctions logistiques implique une vraie réflexion de nature industrielle et une stratégie globale qui va de l’accueil physique aux ressources humaines en passant par l’offre de transport, les ser-vices, l’animation du tissu local, la mise en place de réseaux de concertation et d’échanges inter-entreprises, etc.

2. LES CARACTÉRISTIQUES LOGISTIQUES DE LA RÉGION CENTREEn région Centre, le développement des établissements de transport et logistique s’est fait originellement autour de trois zones géographiques :• le pourtour francilien (Montargis,

Chartres, Dreux) ;

• le couloir ligérien (Orléans, Blois, Tours) ;• le Berry (Bourges, Vierzon, Issoudun et

Châteauroux).

Le Loiret, et plus particulièrement le bassin orléanais, est la zone géographique qui accueille le plus d’entrepôts.

Ce département a su très tôt se positionner comme territoire d’accueil pour les activités logistiques grâce notamment au Pôle 45, site logistique créé par la Chambre de Com-merce et d’Industrie du Loiret en 1978 à Or-mes-Saran.

22

9 - Bulletin des ORT n°20 - Décembre 2004. Centre : la logistique et le transport de marchandises.

CONSTRUCTION DE LOCAUX DE STOCKAGE SUPÉRIEURS À 2 000 m2 (hors agriculture)

Période 1995 - 2005

SOURCE : DRE CENTRE - SITADEL IGN - BD-CARTO® - MÀJ 2004 CDR CARTO-PAO - MCP AVRIL 2006

Page 23: Etude Logistique

La concentration des emplois autour de l’agglomération orléanaise montre la corrélation entre l’activité logistique et la structure industrielle de la région. Elle met surtout en évidence les critères d’implantation des sites logistiques pour lesquels la proximité des grands centres de consommation, la région parisienne en l’occurrence, est l’un des plus importants.

La région Centre est une région logistique “naturelle”, dans le sens où elle dispose de cinq atouts principaux amenant un développement spontané des activités logistiques :• il s’agit d’une grande région industrielle

(5e région française). Toute activité industrielle induit une activité logistique. De plus, la région compte au sein de son tissu industriel des secteurs particulièrement générateurs de logisti-que comme par exemple le secteur de la sous-traitance automobile, ou la cosmétique,

• une région à l’armature urbaine solide et qui compte notamment deux agglo-mérations importantes de plus de 300 000 habitants, Tours et Orléans, la logistique étant naturellement une fonction métropolitaine,

• une situation géographique centrale : la région Centre présente une localisa-tion centrale pour une couverture natio-nale,

• la région présente un réseau dense d’infrastructures de transport, et notam-ment routières, qui est en constante amélioration (notamment pour les auto-routes) sur des grands axes logistiques,

• proximité de l’Ile-de-France, 1er moteur de la logistique en France. Ce dernier argument constitue un avantage très important et explique notamment le succès de la région, et notamment de l’Orléanais.

Les entreprises de prestations logistiques comme les industriels ou les grands distributeurs recherchent des localisa-tions stratégiques proches des principales agglomérations, ce que leur offre la région Centre grâce à ses 772 km d’autoroutes et 1 730 km de routes nationales.

La région Centre est ainsi la 3e région française pour le nombre de kilomètres d’autoroutes.

Les axes autoroutiers traversant la région renforcent son rôle de plate-forme

d’échanges nationale et européenne grâce à une ouverture vers l’est ainsi que vers la façade atlantique :

• Axes Nord-Sud France / EuropeDe par leur connexion au réseau autoroutier du bassin parisien l’ensemble des axes autoroutiers de la région Centre permettent un accès vers le Benelux, l’Allemagne et l’Europe du nord en général (Royaume-Uni inclus) et surtout une possibilité potentielle de contournement de l’Ile-de-France.

- A6 Paris - Courtenay - Troyes- A31 (Lyon - Italie / Nancy - Strasbourg -

Allemagne)

- A10 Paris - Orléans - Blois - Tours - Bordeaux - Espagne

- A11 Paris - Chartres - Le Mans - Breta-gne/Pays de la Loire

- A20 (Paris) - Vierzon - Châteauroux - Toulouse - Espagne

- A28 Tours - Rouen - Calais - Royaume-Uni

- A71 (Paris) - Orléans - Vierzon - Bourges - Lyon - Italie/Suisse

- A77 (Paris) - Montargis - Nevers

• Axes Est-Ouest

- A19 Orléans - Montargis + liaison avec l’A6

- A85 Vierzon - Tours - Angers - Nantes

23

Cosne-sur-Loire

Nevers

Gien

Sens

Nemours

Montargis

Châteauneuf-sur-Loire

Vierzon

Aubigny-sur-Nère

Bourges

St-Florent-sur-Cher

Châteauroux

Argenton-sur-Creuse Moulins

Montluçon

St-Amand-Montrond

Paris

Melun

Fontainebleau

Malesherbes

Etampes

Rambouillet

Pithiviers

A19

Salbris

A 58

Mer

Orléans

Romorantin-Lanthenay

Issoudun

Blois

Vendôme

Châteaudun

Loches

Alençon

Argentan

Le Mans

Chartres

Dreux

ChâtelleraultPoitiersLe Blanc

Tours

Chinon

La Flèche

A28

SaumurN76

N152

N10

N10N15 2

N15 2

N143

N1 51

N151

N1 5 7

N20

N7

N20

N10

N60

N10N23

N154

N12

N76

N144

N15 1

A02

7A

1

A85

A10

A10

A77

A6

A11

A01

A20

Paris

versBordeaux

versLimoges

versClermont-Ferrand

versAngers

0 15 30 km

SOURCE : IGN - BD-CARTO® - MAJ 2004 ©DRE CENTRE - SIAT CDR CARTO-PAO - MCP JANVIER 2006 AUTORISATION N°2003/CUDC/114

Autoroute

Autoroute en projet

Route nationale

Autoroute en travaux

Ligne TGV

Autoroute

Autoroute en projet

Route nationale

Autoroute en travaux

Ligne TGV

PRINCIPALES INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT AU 1er JANVIER 2006

Page 24: Etude Logistique

24

Réseau ferréLa région Centre compte 800 km de voies ferrées dédiées au fret, soit 35 % des 2 300 km de voies qui maillent le territoire régional.La région est traversée par les lignes :• Paris - Granville, non électrifiée• Paris - Rennes, électrifiée• Paris - Orléans, électrifiée qui se divise

en 2 branches : - vers Bordeaux et l’Espagne atlantique,

via Blois et St-Pierre-des-Corps, - vers Limoges et Toulouse et l’Espagne

méditerranéenne (Barcelone), via Vierzon, Issoudun et Châteauroux,

• Nantes-Lyon, via Tours, Vierzon et Bourges, en voie d’électrification,

• Paris-Clermont-Ferrand, électrifiée, via Montargis et Gien.

La ligne TGV Paris-Bordeaux dessert Vendôme et Tours.

Mode fluvialLes seules voies navigables de la région Centre sont le canal latéral à la Loire

(entre Nevers et Briare), le canal de Briare et le canal de Loing. Ce dernier est le seul à conserver un trafic commercial limité mais relativement significatif.

Fret aérienL’offre se limite exclusivement à l’aéroport de Châteauroux-Déols, qui se positionne comme le 3e terminal cargo aérien de Paris et enregistre une très forte croissance du traitement de fret aérien. L’aéroport dispose d’une piste de 3 500 mètres et est accessible 24 h sur 24 par tous types d’avions, y compris les plus gros porteurs. 7 000 tonnes de fret aérien ont été traitées en 2005 soit le double du tonnage traité en 2003 et 3,5 fois plus qu’en 2001. Le fret provient essentiellement d’Afrique du nord et d’Asie centrale. L’aéroport de Châteauroux-Déols se positionne notamment comme une réponse alternative à Orly pour desservir Rungis.

Trafic de marchandisesLe trafic de marchandises de la région Centre s’élève à plus de 130 millions de

tonnes de marchandises échangées, dont 62 millions en trafic national (entrant et sortant de la région Centre) et 68 millions en infra-régional (10) (1,15 million de tonnes en international en 2005).

95 % de ces flux se font sur route et 5 % par le rail, la part des voies navigables étant négligeable. La part de la route a augmenté puisqu’elle représentait 85 % en 1998. Ceci correspond à une tendance nationale lourde qui montre l’augmenta-tion constante de la part de la route dans le transport de marchandises depuis 20 ans, causant parfois des risques de saturation du trafic.

Les espaces d’entreposage industrielSur les 10 dernières années, la région Centre n’est que la 7e région française pour la construction de surface d’entre-pôts juste après les Pays de la Loire et la Bourgogne. Elle est toutefois la première région française en termes de surface d’entreposage par habitant avec environ 1 400 m2 par habitant (11).

ÉVOLUTION NATIONALE ET RÉGIONALE DE LA CONSTRUCTION D’ENTREPÔTS (m2 mis en chantier)

SOURCE : DREE - MINISTÈRE DE L’EQUIPEMENT, DES TRANSPORTS ET DU LOGEMENT - DAEISES ; SITADEI

1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

CEN

TRE

FRA

NCE

50 000

100 000

150 000

200 000

250 000

300 000

0500 0000

1 000 0001 500 0002 000 0002 500 0003 000 0003 500 0004 000 000

Centre Total

PLUS FORTE REPRÉSENTATION DES ENTREPÔTS DE PLUS DE 10 000 m2

SOURCE : DREE CENTRE 20061994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

200 000180 000160 000140 000120 000100 00080 00060 00040 00020 000

0

Moins de 10 000 m2 Plus de 10 000 m2

10 - Source : DAEI/SES - Base SITRAM 2002.11 - Source : Datar 2000 - CETE Normandie Centre 2004 (données population du Recensement 1999).

Page 25: Etude Logistique

Sur le plan logistique, la région Centre est incontestablement une région attractive, qui est peut-être moins importante que les grandes métropoles situées le long de l’axe Lille - Paris - Lyon - Marseille, mais dont les atouts sont nombreux. C’est pourquoi des industriels locaux ou exogènes, ainsi que des prestataires ou des distributeurs, ont fait le choix d’y développer leurs activités logistiques.Ce secteur est source de nombreux investissements en région Centre ainsi que de créations d’emplois. Il est ainsi le secteur qui a été le plus créateur d’em-plois par des investisseurs étrangers au cours des cinq dernières années, aussi bien en région Centre qu’en France. Il s’agit d’ailleurs d’un secteur stratégique pour l’Agence Française des Investissements Internationaux (AFII).

En 2004 en région Centre, 53 % des emplois créés grâce à l’implantation d’entreprises étrangères étaient des projets de logistique-distribution.

Parmi les exemples régionaux récents, nous pouvons citer :• ElcoBrandt (Isr-Esp) en 2003 : la société

a choisi d’implanter son plus grand entrepôt européen de produits électromé-nagers à Meung-sur-Loire dans le Loiret, permettant la création de 125 emplois

• CFA (groupe Kingfisher - GB) en 2003 : création d’une plate-forme logistique à Mer, dans le Loir-et-Cher avec 60 emplois

• Lidl (All) en 2004 : crée une base logistique sur Isoparc, zone d’activités proche de Tours, et crée ainsi 150 emplois

• Spicers (GB) 2005 : le groupe britannique spécialisé dans les fournitures de bureau va implanter son entrepôt national à Montierchaume (Indre). Cet entrepôt em-ploiera 50 à 60 personnes pour commencer

• Office Depot (USA) 2004 : l’américain spécialiste de la distribution de fournitures de bureau crée une plate-forme logistique de 30 000 m2 à Meung-sur-Loire, pour un investissement de 30 millions d’euros permettant la création de 250 emplois.

Dans le Loiret, l’Agence de développement économique (ADEL) estime que la logistique représente 25 à 30 % des emplois potentiels apportés par les projets d’entreprises étudiant une implantation dans ce département.

Les exemples sont également nombreux de projets nationaux en région Centre, fortement créateurs d’emplois et d’inves-tissements :

• Système U : le distributeur crée un entrepôt à Avoine (Indre-et-Loire) qui sera opérationnel au printemps 2007 et emploiera 230 personnes,

• Bouygues construction : création d’une nouvelle base logistique à Auneau (Eure-et-Loir) qui devrait permettre la création de 400 emplois,

• Rehau Tubes (2006) : le fabricant de tubes en matière plastique installé à la Chapelle-Saint-Ursin (Cher) fait de ce site de production sa base logistique nationale, avec un investissement de 10 millions d’euros et la création d’une soixantaine d’emplois d’ici 2 ans.

Comment la région Centre peut-elle prendre en compte ses atouts dans le domaine du transport et de la logisti-que, dont il semble intéressant de tirer parti par le biais d’une démarche con-certée de développement de l’offre et des infrastructures ? 25

CONSTRUCTION D’ENTREPÔTS PAR DÉPARTEMENT ENTRE 1994 ET 2005

700 000

600 000

500 000

400 000

100 000

0

300 000

200 000

Cher Eure et Loir Indre Indre et Loire Loir et Cher Loiret

Moins de 10 000 m2 Plus de 10 000 m2

SOURCE : DREE CENTRE 2006

m2

Page 26: Etude Logistique

26

3. UNE OFFRE FONCIÈRE ET IMMOBILIÈRE DIVERSIFIÉE EN RÉGION CENTRELa logistique a des besoins fonciers et immobiliers importants. La taille moyenne des entrepôts augmente et les entreprises recherchent des terrains de grandes dimensions, bien connectés aux réseaux de transport.La région Centre qui présente une offre diversifiée, complémentaire et en constante adaptation, est une région privilégiée pour l’accueil et le développement de projets logistiques.Considéré comme le point central logisti-que pour la distribution nationale, Orléans a longtemps été la seule réponse régionale aux demandes d’implantations logistiques. Nationalement reconnue, l’agglomération orléanaise est aujourd’hui l’une des princi-pales plates-formes logistiques françaises. Cependant, la demande s’est étoffée et modifiée. Ainsi, depuis une dizaine d’années, la région connaît un phénomène de dispersion des projets qui profitent aux autres territoires régionaux qui peuvent mieux faire valoir leur offre foncière, la disponibilité de main-d’œuvre, ou leurs bonnes conditions “environnemen-tales”…C’est en toute logique que l’offre logistique régionale s’est principalement développée autour des axes autoroutiers de l’A10 (Artenay, Orléans, Meung-sur-Loire et Mer) et de l’A71-A20 (Salbris, Vierzon, Châteauroux).Cependant, l’ouverture de nouveaux axes autoroutiers modifient de manière impor-tante la position “logistique” de certains territoires. C’est ainsi que Tours devient, avec les ouvertures de l’A85 (Vierzon- Nantes) et A28 (Tours-Le Mans-Rouen) une nouvelle localisation logistique potentielle d’importance, notamment pour une distribution grand-ouest France. La récente implantation du centre logistique régional du distributeur LIDL en est la meilleure illustration.

Dans la même logique, mais à l’opposé géographique, l’Est du Loiret trouve avec l’arrivée prochaine de l’A19 et l’interconnexion A77-A6, une autre réponse logistique à proposer aux opérateurs en quête d’une implantation proche de Paris et orientée vers le sud-est de la France. C’est un argument qui prévaut aujourd’hui à Montargis et, demain à Courtenay voire Pithiviers.La carte ci-après permet de visualiser les zones supérieures à 80 hectares actuel-lement commercialisées en région Centre.

Comme nous avons pu le voir, les départe-ments de la région présentent des atouts complémentaires pour des stratégies logistiques différentes :• le Loiret est au cœur du dispositif logistique

de la région Centre et présente comme atout principal sa proximité avec l’Ile-de-France et son excellente desserte routière permettant d’irriguer en une journée camion l’ensemble du territoire national. Il est également bien positionné pour une approche de desserte européenne ;

• En Eure-et-Loir, département en périphérie francilienne, les implantations logistiques sont plus disséminées même si beau-coup se regroupent autour de Chartres. Le département n’a pas fait de la logistique un axe majeur de son développement économique. Si les prestataires logistiques ont rarement fait le choix de ce département, les industriels présents ont quant à eux adossé à leur site de production d’importants moyens logistiques pour une distribution nationale voire mondiale

de leurs produits. Il en est ainsi de Paco Rabanne, Guerlain, Novo Nordisk ou prochainement d’Andros ;

• Le Loir-et-Cher et le Cher connaissent, chacun dans des proportions différentes, un développement dû notamment à l’extension progressive du phénomène orléanais, sur les deux axes qui divergent d’Orléans : vers Bordeaux (pour le Loir-et-Cher) et vers Clermont-Ferrand et Toulouse (pour le Cher). Ce “déconges-tionnement logistique” de l’Orléanais a non seulement profité directement à Meung-sur-Loire, mais aussi à Mer dont l’ensemble des nouvelles implantations d’entreprises est à caractère logistique. Mer aménage depuis plusieurs années un parc d’activités de 190 ha en façade de l’autoroute A10, et directement relié à celui-ci, dont le positionnement se veut avant tout d’être un parc dédié aux activités logistiques. Un programme d’immobilier logistique de 250 000 m2 est d’ailleurs en cours de commerciali-sation. Une autre offre, unique en région Centre et rare en France, est celle de Salbris le long de l’A71.

PRINCIPALES ZONES D’ACTIVITÉS DÉDIÉES À LA LOGISTIQUE (> 80 ha)

SOURCE : CENTRÉCO 2006

TGV

A 19

A 77LyonItalieSuisse

A 71Clermont-FerrandLyonItalieSuisseEspagne

A 20ToulouseEspagne

A 10BordeauxEspagne

A 85Nantes

A 11Le Mans

A 28

Zone d'activités dédiée à la logistique en ha

200

100

300

BOURGES

CHÂTEAUROUX

TOURS

BLOIS

CHARTRES

ORLÉANS

Page 27: Etude Logistique

27

Un programme d’immobilier logistique de 300 000 m2 est en cours de réalisa-tion sur les anciens sites de GIAT. Sa particularité (déjà propre au site retenu) : offrir une réponse dédiée à la logistique de produits nécessitant un stockage classé SEVESO ;

• le Cher est l’autre département qui tente aussi de répondre à l’effet d’extension de l’Orléanais. Plus éloigné d’Orléans que Mer (87 kms contre 44 km pour Mer) et moins industriel que ceux du nord de la région, il bénéficie de la présence d’agglomérations qui jouent un rôle de polarisation sub- régionale : Bourges et Vierzon. Le nœud ferroviaire (lignes Paris-Orléans-Tou-louse et Nantes-Lyon) et autoroutier composé de l’A85 (Vierzon-Nantes), A20 (Vierzon-Toulouse) et A71 (Orléans-Vierzon- Clermont-Ferrand) fait de Vie-rzon un territoire à fort potentiel logisti-que et une plate-forme d’importance pour l’accès au sud de la France. Cette position participe par exemple à la ré-flexion en cours sur la création d’un port sec à Vierzon.

Pour Le Loir-et-Cher comme pour le Cher, l’appui politique au développement de ces activités et la volonté de suivre un schéma de développement dans ce domaine jouent un rôle fort dans leur succès en cours ou à venir ;

• pour l’Indre, seul Châteauroux est réellement concerné. L’aéroport de Châteauroux-Déols est d’ailleurs un élément majeur de l’offre logistique proposée en région Centre. C’est en outre le seul site logistique tri-modal : Air-Fer-Route (avec embranchement direct de l’aéroport sur l’autoroute A20). De plus, le coût des terrains y est faible et la main-d’œuvre locale bénéficie d’une bonne image. Le volontarisme en termes de développement économique a déjà porté ses fruits avec de beaux exemples d’implantations comme Spicers récemment, complétant des implantations d’envergure comme le groupe Vivarté (André) qui a implanté une des plus importantes plates-formes logistiques de France ;

• l’Indre-et-Loire dispose d’atouts pour attirer des projets logistiques d’impor-tance. Tours, au carrefour de 3 autoroutes est au cœur d’un périmètre de 200 km qui regroupe 40% du PIB français. Cet excellent positionnement pour le centre-ouest va induire une forte pression de la demande et concurrencer la ville du Mans.

4. L’OFFRE DE FORMATION EN RÉGION CENTRELa région Centre offre un large panel de formations pour les métiers du transport et de la logistique : elle compte près de 50 organismes de formation initiale ou continue, publics ou privés, offrant des formations d’opérateurs, de techniciens ou de cadres en logistique.

FORMATIONS SUPÉRIEURESFORMATIONS VILLES

Bac + 5 (niveau I)

Master professionnel Systèmes d’entreprises : management, optimisation, ingénierie - Spécialité Instrumentation, contrôle et management systèmes (LMD)

ORLÉANS

Spécialisation Supply chain management et achats TOURS

Bac + 3 (niveau II)

ISEME - Logistique / Supply Chain européenne BLOIS

Licence professionnelle Gestion de la production industrielle - Option Chaîne logistique globale (LMD)

ORLÉANS

CNAM : Bachelor logisticien d’entreprise (en cours de transformation en licence professionnelle)

TOURS - ORLÉANS

Licence professionnelle Gestion de la production industrielle - Option Logistique de production (LMD)

BOURGES

Bac + 2 (niveau III)DUT Gestion logistique et transport CHARTRES

ISSOUDUN

BTS Transport TOURS

Page 28: Etude Logistique

28

FORMATIONS NIVEAUX IV ET VFORMATIONS VILLES

BAC PRO Logistique ST-JEAN-DE-LA-RUELLE

BEP Logistique et commercialisation BOURGES / CHARTRES / DREUX / ISSOUDUN /

MONTARGIS / ORLÉANS / ST-JEAN-DE-LA-RUELLE / ST-OUEN / TOURS / VIERZON / VILLEMANDEUR

BEP Vente action marchande - BEP Logistique et commercialisation

MONTARGIS

CAP Agent d’entreposage et de messagerie BOURGES / CHÂTEAU-RENAULT / INGRÉ / ORLÉANS /

ST-JEAN-DE-LA-RUELLE

CCP Conducteur de chariot élévateur (R 389) VIERZON

Certificat matières dangereuses (citernes) CHÂTEAUROUX

Conducteur de chariots élévateur R 389 VIERZON

Conducteur de grue auxiliaire R 390 VIERZON

Conducteur de nacelle R 386 VIERZON

Conducteur de nacelle R386 VIERZON

CQPM Opérateur en logistique et magasinage CHARTRES / LA CHAPELLE-ST-MESMIN

Préparateur de commandes cariste PARÇAY-MESLAY

Préparatoire aux métiers du transport logistique DREUX

Préqualification aux métiers de la vente logistique et grande distribution

GIEN

Préqualification aux métiers du transport et de la logistique NOGENT-LE-ROTROU / ORLÉANS

Préqualification aux métiers du transport, de la logistique et du magasinage

CHÂTEAUROUX

Professionnalisation aux métiers de la vente, logistique et grande distribution

MONTARGIS

Titre professionnel Agent magasinier(ère) CHÂTEAUROUX / FLEURY-LES-AUBRAIS / INGRÉ /

JOUÉ-LES-TOURS / TOURS / VIERZON

Titre professionnel Agent magasinier(ère) (Modules 1-2-3) MAINVILLIERS

Titre professionnel Cariste d’entrepôt INGRÉ

Titre professionnel Conducteur(trice) livreur(se) sur véhicule utilitaire léger

CHÂTEAUROUXVIERZON

Titre professionnel Technicien(ne) supérieur(e) en méthodes et exploitation logistique

FLEURY-LES-AUBRAIS

Le tableau ci-dessous présente l’ensemble des formations de niveau IV et V. La plupart d’entre elles sont dispensées dans les lycées professionnels et centres de formations des apprentis de la région.

L’ORFE a également recensé un certain nombre de fromations dispensées par des organismes privés tels que l’AFT, l’IFTIM, Promotrans, AFPA, etc.

Page 29: Etude Logistique

29

SOURCE : GIL ALFA CENTRE, MARS 2006

AUTRES FORMATIONS SPÉCIALISÉESFORMATIONS VILLES

CACES - Spécialité chariots de manutention automoteurs à conducteur porté (CMACP) (Catégories 1-3-5)

NOGENT-LE-ROTROU

CACES (Certificat d’aptitude de conduite d’engin en sécurité) BAULE / CHARTRES / CHÂTEAUROUX / FONDETTES /

JOUÉ-LES-TOURS

CACES (Certificat d’aptitude de conduite d’engin en sécurité) : Cariste / Grues auxiliaires de chargement / Nacelles

CHARTRES

CACES (Certificat d’aptitude de conduite d’engin en sécurité) (R372m, catégories 1-4-9)

DÉOLS

CQP Conduite de ligne de conditionnement TOURS

CQP Pilotage de procédé de conditionnement TOURS

FIMO (Formation Initiale Minimale Obligatoire) BLOIS / SARAN

FIMO (Formation Initiale Minimale Obligatoire) - Spécialité Conducteurs du transport routier public de marchandises

FLEURY-LES-AUBRAIS / MAINVILLIERS

Formation modulaire préparant aux métiers de la manutention et du magasinage

BLOIS

Permis de conduire C (26 tonnes) SARAN / ST-AMAND-MONTROND

Permis de conduire C (26 tonnes) - Permis de conduire EC (44 tonnes)

VIERZON

Comme nous l’avons déjà démontré, les métiers de la logistique sont de plus en plus divers, et notamment industriels et font appel à des compétences d’ingénierie qui représentent un débouché également pour les écoles d’ingénieurs de la région Centre.Rappelons les difficultés mentionnées par les employeurs à recruter des effectifs qualifiés et motivés. Le tissu actuel ainsi que les nombreux projets de développement logistique envisagés dans la région Centre semblent confirmer que les formations transport et logistique représentent une forte opportunité pour les jeunes de se former à des métiers en développement et offrant de nombreux débouchés à une main-d’œuvre qualifiée.

Page 30: Etude Logistique

30

1. DES TENDANCES GLOBALES INFLUANT SUR L’ACTIVITÉ LOGISTIQUE

• La mondialisation / européanisation des échanges nécessite pour les prestataires d’être connectés rapidement avec les marchés étrangers. Les prestataires recherchent une plus grande exhaustivité de l’offre qui permette d’accompagner des clients dans leurs projets aussi bien en termes de services offerts que sur le plan géographique.

• Ceci entraîne une accélération du phénomène de concentration des grands prestataires. Il s’agit d’une tendance très forte actuellement avec un retour important des acquisitions. Dans ce cadre, de nouveaux opérateurs globaux dominent le paysage logistique : grands distribu-teurs, gestionnaires de réseaux mondiaux intégrés, prestataires logistiques mondia-lisés… Citons la concentration à l’échelle mondiale d’acteurs logistiques globaux, notamment autour des postes européennes (Deutsch Post est le premier opérateur logistique global mondial, postes néerlandaises, Kuhne & Nagel…).

• La concentration économique de la grande distribution (voir l’hégémonie économique et sociale d’un groupe comme Walmart) qui risque d’avoir une

influence considérable sur l’organisation de l’économie et un impact sur la carto-graphie des entrepôts de distribution.

• Une pression de plus en plus forte sur les coûts. Il est de plus en plus difficile pour les transporteurs et prestataires logistiques de dégager des marges en raison d’une très forte concurrence. Ceci peut amener à des défaillances d’entreprises impor-tantes, notamment dans le domaine du transport qui est pris en tenaille entre une forte concurrence des transporteurs étrangers et des conducteurs de l’Europe de l’Est et une hausse constante des coûts, notamment des carburants.

• Dans le domaine des solutions mises en œuvre, ceci entraîne une recherche de réactivité de plus en plus forte des intervenants qui peut aller jusqu’au développement de la logistique collabora-tive et de ses différentes modalités d’application (ECR (12), GPA (13) , CPFR (14) …). Ces dernières se généralisent et rendent de plus en plus dépendantes les organi-sations et pratiques des industriels entre eux (ex. : l’industrie automobile) et entre l’industrie et de la grande distribution.

• L’importance accrue des technologies de l’information. La logistique est le premier consommateur d’informatique. Les technologies de communication et d’information prennent une place de plus en plus importante dans la gestion de l’ensemble du processus de la supply chain. Celle-ci s’accompagne de la mise en place d’outils de plus en plus sophis-tiqués : pour la préparation de commandes par ex., reconnaissance vocale, etc.

12 - ECR : Efficient Consumer Response.13 - GPA : Gestion Partagée des Approvisionnements.14 - collaborative planning, forecasting and replenishment.

Les évolutions et tendances dans l’activité logistique - Perspectives pour la région Centre

... . .

..

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Dans ce cadre, la généralisation de l’utilisation de la RFID (identification par radio-fréquence) modifie en profondeur les pratiques en matière de gestion et de contrôle des flux, tout au long de la supply chain et bouleverse le processus de suivi des marchandises (traçabilité), jusqu’au bout de la chaîne de distribution (suppression du passage en caisse). La demande des clients chargeurs évolue et ils souhaitent que leurs prestataires gèrent de plus en plus leurs flux de marchandises, d’information mais aussi financiers. La mécanisation reste toutefois encore peu développée.

• La logistique d’importation joue un rôle prépondérant, particulièrement dans sa dimension intercontinentale : renforcement du rôle des ports et des grands aéroports de fret et des grands acteurs impliqués dans les chaînes logistiques intercontinentales (opérateurs maritimes, intégrateurs, transitaires, prestataires logistiques internationaux, importateurs…).

• Le développement des interfaces logisti-ques est la conséquence de la complexifi-cation des chaînes et de la multiplicité des acteurs ; les plates-formes logistiques, notamment inter-régionales et euro- régionales et les sites de transfert multi-modal se développent, des services plus sophistiqués (fondés notamment sur les NTIC) s’y multiplient.

• Le commerce électronique devient une forme importante du commerce, notamment pour les produits technolo-giques ou à effet de mode, induisant le développement d’une logistique dédiée

plus efficace en raison des volumes engendrés beaucoup plus massifs.

• La logistique urbaine connaît un développement en raison d’une part de la nécessité de débloquer une situation coûteuse pour les acteurs logistiques et pénalisante pour la collectivité, et d’autre part des nouvelles pratiques commerciales et logistiques (commerce électronique, livraison à domicile…).

• Les nouveaux enjeux du développement de la logistique sont d’une part le développement de la compétence et de la maîtrise logistiques des PMI (impli-quant notamment un développement des savoir-faire et du processus de mutualisation au niveau régional) et dans les économies émergentes (Chine, Inde, Brésil, PECO…).

• Le développement durable : les considé-rations environnementales sont de plus en plus prises en compte, aussi bien pour le choix de modes alternatifs de transport, comme pour la construction des entrepôts. Les entrepôts sont de plus en plus conçus suivant des critères s’inspirant de la démarche HQE (15).

• Le prix du pétrole : l’augmentation du prix des carburants a déjà, et ce phénomène devrait s’accentuer, un impact fort sur l’organisation des transports de marchandises : tant sur le plan de la localisation des implanta-tions que sur les modes de transport. On assiste d’ailleurs à une orientation de plus en plus poussée vers la combinaison de différents modes d’acheminement.

Il est important de souligner à nouveau que la logistique est une fonction trans-versale et que les types d’organisations et les comportements peuvent être différents dans les différents secteurs économiques. Par exemple, le secteur automobile est particulièrement avancé en matière de logistique et peut constituer une référence pour les autres secteurs d’ac-tivités.

La collaboration entre les différents acteurs (fournisseurs, sous-traitants, équipementiers, constructeurs) est parti-culièrement développée tout au long de la chaîne logistique.

2. ZOOM SUR TROIS APPROCHES LOGISTIQUES SECTORIELLES : L’AGROALIMENTAIRE, LA PHARMACIE ET LA GRANDE DISTRIBUTION

Pour l’industrie agroalimentaire, l’une des problématiques majeures en matière de logistique est la traçabilité. Il s’agit pour les entreprises de pouvoir localiser les produits au sein du circuit de distribution afin de réagir en cas de retard, d’incident, de modification des flux, de rappel ou de retrait. D’un point de vue qualitatif, la traçabilité a pour objectif d’enregistrer les informations à tous les stades de fabri-

cation (origine des matières premières, composition des ingrédients, etc.). Perçue à l’origine comme une contrainte, la traça-bilité n’est plus vue seulement comme un centre de coût mais également comme un argument marketing, et surtout comme permettant d’améliorer la performance dans la gestion des flux. Autre problématique forte : la diminution des délais entre le point de commande et

le point de livraison, avec la généralisation des “contrats-dates” dans la grande distribution qui engagent le fabricant agro-alimentaire à fournir ses produits, toujours dans le même délai, au distributeur. Ceci a un impact fort sur l’organisation logistique puisque cela entraîne notamment la disparition de la préparation sur stock et une différenciation et personnalisation du produit qui se fait le plus tard possible.

• Industrie agroalimentaire

Parce que l’agroalimentaire, la pharmacie et la grande distribution ont trois approches logistiques bien distinctes, parce que ces trois secteurs d’activité occupent également une place importante dans l’environnement économique de la région Centre, nous avons souhaité nous attarder plus particulièrement sur leurs tendances logistiques.

15 - Haute Qualité Environnementale.

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Pour certains produits, cela entraîne même la création de dépôts relais afin de garantir les délais de livraison en cas de saturation du trafic, etc. On note également un retour du regroupement des fonctions logistiques de plusieurs PME ayant des activités différentes mais des clients communs.Ainsi, sous la pression de la grande distribution et celle de la réglementation, la logistique est devenue un axe majeur de progrès pour les entreprises de l’agroali-mentaire, et une réserve de performance et de compétitivité pour les PMI, notamment si elles savent collaborer entre elles et mutualiser leurs flux et leurs opérations, notamment face aux grands distributeurs.

• Logistique pharmaceutiqueLe secteur de la santé présente de fortes spécificités qui ont un impact sur l’organi-sation logistique. Une enquête réalisée fin 2005 par la société de consulting REFERIS (16) met en évidence un certain nombre de particularités de la logistique de ce secteur. L’industrie du médicament est notamment caractérisée par le poids de la réglementation. Ainsi, si les outils de production sont globaux, les distributions sont nationales en raison de l’hétérogénéité des réglementations, des tarifications et des règles de distribution qui sont propres à chaque pays. Il existe donc de nombreux flux croisés entre les pays, les structures logistiques locales ayant souvent le double rôle d’assurer la distribution du pays et d’exporter les produits fabriqués sur place. Dans de nombreux cas, les entreprises disposent d’infrastructures de distribution primaire, plates-formes à vocation euro-péenne destinées à massifier les flux de transport (cross docking) et parfois d’assurer un premier niveau de stockage. D’après l’enquête, l’externalisation de la logistique répond souvent à une logique opportuniste et en fonction de considérations locales et sans référence à une politique de groupe très explicite. Seuls 30 % des industriels externalisent complètement leur entrepo-sage. La logistique est pour les industriels de la santé une clé dans leur approche de leurs marchés (officines, hôpitaux), les deux principaux axes de progrès recherché étant un meilleur service des clients et les préoccupations de sécurité. La notion de coût n’arrive qu’en troisième position des réponses fournies par les entreprises enquêtées.

• Logistique de la grande distribution (17)

Le secteur de la grande distribution est en pleine restructuration au niveau interna-tional, les grandes enseignes faisant face à des difficultés de croissance sur leurs marchés domestiques. Le secteur subit de plus la concurrence des hard discounters et ses marges diminuent.

Les flux de marchandises et d’information sont extrêmement importants et divers autour et au sein d’un hypermarché :• un établissement peut compter jusqu’à

120 000 références différentes,• une mixité des produits : alimentaires,

non alimentaires,• gestion quotidienne des dates sur les

produits frais,• des volumes importants de déchets

d’emballage,• plus de 300 retraits par an,• etc.

Ces flux impliquent une organisation logistique optimale qui est de plus en plus placée au cœur de la stratégie de l’entre-prise de grande distribution. L’entrepôt, dans ce secteur, a différentes missions :• régulation et maîtrise des flux ;• maîtrise des opérations promotionnelles

nationales,• réduction et meilleure allocation des

stocks,• meilleure disponibilité et détention de

l’assortiment,• réactivité et service au bénéfice des

points de vente,• maîtrise des prix de vente et des marges

commerciales,

• gains à l’achat,• par la massification des approvision-

nements,• coût logistique unitaire minimisé par

l’automatisation des process,• contrôle global de la chaîne et des

process de la qualité et d’agréage des marchandises.

La localisation des entrepôts (18) (massification des produits en provenance des fournis-seurs), des dépôts (démassification et distribution physique des marchandises) et des plates-formes (vocation de transit, avec démassification et remassification des flux), dépend pour chacune des zones de marché d’une enseigne, de plusieurs types d’organisation logistique : concentrée ou au contraire répartie sur plusieurs régions, polarisée sur une même région, etc.Toutefois, la notion de “centralité” par rapport aux points de vente reste primordiale pour chacun de ces types d’organisation.

Les restructurations dans la grande distribution devraient avoir un impact important sur la logistique de distribution, activité fortement représentée en région Centre. Cet impact pourra être négatif ou positif en fonction de la stratégie des groupes. Parmi les conséquences positives, la région Centre pourrait par exemple être identifiée par les distributeurs restructurant leur logistique, comme une localisation privilégiée permettant de regrouper sur un même site les activités de plusieurs autres centres de distribution existants. La région Centre bénéficierait alors de ces “relocalisations”.À noter également un développement fort de la distribution spécialisée.

32

16 - Externalisation et management des opérations logistiques en Europe : réalités et tendances - Secteur de la santé.17 - Logistique de Distribution - Présentation de CPV Associés en Novembre 2005.18 - Organisation du transport de marchandises et de la logistique en région Centre, DREE Centre-CETE Normandie-Centre.

Page 33: Etude Logistique

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Le transport de marchandises doit faire face à un grand nombre de défis : • une exigence très forte à la baisse des

chargeurs en matière de prix,• hausse des prix des carburants qui

entraîne une hausse des coûts que les entreprises ne peuvent répercuter sur leurs prix en raison de la très forte concurrence,

• une réglementation sociale française qui reste à harmoniser au niveau euro-péen,

• les coûts du transport ont connu globa-lement une hausse qui se situe au-delà de l’inflation, qui entraîne une lente dégradation des marges,

• une augmentation du trafic routier,• une concurrence très forte des transpor-

teurs des pays de l’Europe de l’Est ou de ceux qui emploient une main-d’œuvre de ces pays.

Les représentations professionnelles alertent sur les difficultés du secteur qui a connu en 2005 une baisse de son activité (-2,4 %) et de l’emploi (près de 1 %), des marges inférieures à 1 %. L’année a également été marquée par une augmen-tation des défaillances d’entreprises de 5,7 %. En région Centre, nous pouvons citer les cas de plusieurs entreprises ayant

fermé : Sotratour, STPG-Montoire, etc. Cela se traduit également par un très fort recul de la présence des entreprises fran-çaises dans le transport international.

En ce qui concerne les prestataires, les perspectives sont différentes en fonction de leur catégorie :• les prestataires nationaux, c’est-à-dire

présents sur plusieurs régions en France, sont en général bien adaptés au chan-gement industriel et ont bien profité de l’externalisation des grands groupes. Il s’agit d’acteurs tels que Géodis, Norbert Dentressangle, FM Logistic, etc. Le marché est relativement mature pour la France, les perspectives de développe-ment se situent au niveau international : vers l’Europe de l’Est, l’Asie, etc.,

• les grands groupes internationaux (comme DHL du groupe Deutsche Post par exemple) se sont développés par de nombreuses acquisitions, parfois très chères. L’avenir paraît incertain pour certains de ces groupes qui ont grossi trop vite. C’est le cas de TNT (postes néerlandaises) par exemple. Toutefois, ils restent des acteurs majeurs du secteur.

• les prestataires régionaux sont le plus souvent des PME cherchant à travailler avec des entreprises régionales qui

n’ont pas ou peu développé de compé-tences en logistique. Ce marché est primordial autant pour les prestataires que pour les industriels régionaux qui sont confrontés à un environnement de plus en plus concurrentiel et pour lesquels la logistique peut êtreaujourd’hui un facteur majeur de compétitivité. Il s’agit donc d’un marché à développer qui constitue une opportunité consi-dérable pour les prestataires.

Pour le conditionnement à façon (CAF), les études montrent que la croissance de son marché est liée à l’externalisation croissante des activités de production, les industriels, suivant les secteurs, étant de plus en plus enclins à se recentrer sur leur cœur de métiers et à déléguer ces fonctions de “bout de chaîne”.

Rappelons que le CAF est de plus en plus intégré à l’offre des prestataires logistiques.

En ce qui concerne la logistique indus-trielle, les deux approches “endogènes” et “exogènes” sont à envisager de façon différente :

• pour la dimension endogène, c’est-à- dire la logistique des entreprises régionales, l’avenir dépend de celui des branches industrielles de la région Centre. Selon les secteurs, les logiques industrielles sont différentes et les risques de déloca-lisation plus ou moins importants,

• pour les centres de distribution indus-trielle “exogènes”, il est difficile de pronostiquer l’organisation logistique qui sera privilégiée par les grands groupes. Souvent au cœur de mouve-ments de concentration, les réorganisa-tions se font au niveau mondial. Une des tendances à court terme est que les échanges avec l’Asie devraient s’intensifier. Ceci devrait développer le transport maritime et donc la logistique portuaire. Ceci devrait entraîner des modifications dans l’organisation de la distribution et la région Centre pourrait notamment bénéficier de la connexion au port du Havre par l’A28.

3. TENDANCES ET PERSPECTIVES DES PRINCIPAUX SEGMENTS DE L’ACTIVITÉ TRANSPORT ET LOGISTIQUE

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CONCLUSION

La région Centre est une “région logistique”. Du fait de ses atouts géographiques et de ses infrastructures, la région continuera à attirer des projets à vocation logistique.

La logistique est un des secteurs qui ont créé le plus d’emplois directs en région Centre au cours des 10 dernières années et qui crée de plus en plus de valeur ajoutée. De plus, comme nous l’avons montré, l’image d’une logistique coupée du monde industriel est erronée. Elle n’existe pas par elle-même : il s’agit d’un outil pour le développement, voire la survie de certaines entreprises. Elle est donc une activité structurante pour le développement industriel d’un territoire.

Toutefois, les activités de transport et de logistique (prestataires de services, industriels et distributeurs) sont génératrices d’un certain nombre de problèmes : flux de trafic importants, construction de bâtiments de grande taille, difficulté d’intégration dans le paysa-ge, taux d’emploi/habitant parfois faibles, impacts environnementaux (pollution, bruit, …).La question peut se poser alors de la création d’une politique régionale pour l’accompa-gnement de la logistique afin d’avoir un développement plus maîtrisé de ces activités sur le territoire, d’en tirer le meilleur parti en terme d’emplois et de valeur ajoutée, de limiter l’impact sur le trafic et en permettre une meilleure intégration dans l’environnement ?Pour reprendre l’expression de Philippe Duong du Cabinet Samarcande, ne serait-il pas nécessaire de “passer d’une situation de cueillette logistique à une culture logistique” ?

Cette stratégie d’aménagement permettrait d’appréhender la logistique sous les différents aspects suivants :• quelles localisations optimales pour les entrepôts de stockage permettant de canaliser

les trafics et de limiter les nuisances, de prendre en compte la préoccupation économique des entreprises, et le confort de la population ?

• doit-on créer des zones dédiées uniquement à la logistique ou favoriser la mixité sur les zones d’activités ?

• comment favoriser le développement de bonnes pratiques en matière de développement durable ?

• quelles catégories de transporteurs et prestataires attirer ?• comment améliorer la desserte de l’économie locale ?• quelles interactions entre les différents acteurs, notamment les transporteurs avec

le tissu économique local ?• quel avenir pour le transport ferroviaire de frêt ?• etc.

Par ailleurs, la logistique participe au développement endogène des entreprises régionales. Aujourd’hui, pour une entreprise qui veut, et doit, se développer à l’international, la logistique semble un appui indispensable. Comment sensibiliser les PMI régionales et les soutenir, ainsi que les prestataires régionaux qui sont naturellement à leur service ?Une politique plus globale s’inspirant de la logique des pôles de compétitivité comme dans les domaines de la coopération/mutualisation, des partenariats inter-entreprises, d’animation du tissu économique, du conseil, de la formation, des ressources humaines, des services aux entreprises et aux personnes, etc. ne pourrait-elle pas être une piste de réflexion ?

REMERCIEMENTS

Tous nos remerciements aux personnes ayant contribué à la réalisation de cette étude et particulièrement à Philippe DUONG, Directeur du cabinet SAMARCANDE, ainsi qu’aux services de la Direction Régionale de l’Equipement Centre et de l’Observatoire Régional de la Formation et de l’Emploi du Centre.

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ANNEXES

• Bibliographie- Une approche de la logistique en région Centre 1980 - 2002.

Direction Régionale de l’Équipement Centre, Services des Études Statistiques, Novembre 2003.

- Le domaine professionnel transports et logistique, Caractéristiques - Tendances 1982-1999, Observatoire Régional de la Formation et de l’Emploi (ORFE) 2004.

- Le développement des implantations logistiques en France et ses enjeux pour les politiques d’aménagement. Conseil Général des Ponts et Chaussées, Mars 2003.

- Organisation du transport de marchandises et de la logistique en région Centre, DRE Centre - CETE Normandie Centre, Août 2004.

• Nomenclature des métiers Liste des métiers transport logistique : - ouvriers non qualifiés de la manutention - ouvriers qualifiés de la manutention - conducteurs d’engins de traction et de levage - conducteurs livreurs et conducteurs de véhicules légers - conducteurs routiers - agents d’exploitation des transports - agents administratifs et commerciaux du tourisme et du transport - cadres des transports et navigants de l’aviation SOURCE : ORFE 2004

ADCAgence de Développement du Cher3, rue Charles Durand - 18000 BourgesTél. : 02 48 69 72 72 - Fax : 02 48 69 71 91Web : www.economie-cher.com

ADEIAgence de Développement Économique de l’IndreEspace Entreprises Châteauroux-Déols Pl. Marcel DassaultZone Aéroportuaire - BP 11 - 36130 DéolsTél. : 02 54 35 50 60 - Fax : 02 54 35 50 61Web : www.objectifindre.com

ADELAgence de Développement Économique du Loiret15, rue Eugène Vignat - 45040 Orléans Cedex 1Tél. : 02 38 25 44 28 - Fax : 02 38 25 43 96Web : www.adeloiret.com

ADELECAgence de Développement Économique du Loir-et-Cher1, avenue de la Butte - 41000 BloisTél. : 02 54 42 42 05 - Fax : 02 54 42 42 48Web : www.loir-et-cher-eco.com

ADTAgence de Développement Économique de la Touraine34, place de la Préfecture BP 3217 - 37032 Tours Cedex 1Tél. : 02 47 20 69 50 - Fax : 02 47 20 12 55Web : www.touraine-dev.org

CENTRECOAgence de développement et de promotion économique de la région Centre 37, avenue de Paris - 45000 OrléansTél. : 02 38 79 95 40 - Fax : 02 38 79 95 45Web : www.centreco.regioncentre.fr

CODELComité de Développement Économique d’Eure-et-Loir4 bis, rue Georges Fessard - 28000 ChartresTél. : 02 37 20 99 - Fax : 02 37 21 51 89Web : www.codel28.com

Conseil Régional du CentreDirection de l’Industrie, des Services et du Développement International (DISDI)9, rue Pierre Lentin - 45041 Orléans Cedex 1Tél. : 02 38 70 32 71 - Fax : 02 38 70 92 97Web : www.regioncentre.fr

Direction Régionale de l’Équipement du Centre 12, place de l’Étape 45032 Orléans Cedex 1Tél. : 02 38 79 43 21 - Fax : 02 38 79 43 38Web : www.centre.equipement.gouv.fr

Observatoire Régional de la Formation et de l’Emploi (ORFE)GIP ALFA CENTRE10, rue St Etienne - 45000 ORLEANSTél. : 02 38 77 18 18 - Fax : 02 38 62 77 74Web : www.alfacentre.org

• Contacts

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CENTRÉCOAgence de Développement et de Promotion Économique de la région Centre

37, avenue de Paris - 45000 Orléans - Tél. 02 38 79 95 40 - Fax 02 38 79 95 [email protected]

02 3

8 69

73

29

TGV

A 19

A 77LyonItalieSuisse

A 71Clermont-FerrandLyonItalieSuisseEspagne

A 20ToulouseEspagne

A 10BordeauxEspagne

A 85Nantes

A 11Le Mans

A 28

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