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ÉTUDE D PLAN DIRECTEUR D Tecsult International Limitée RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE DU SECTEUR AGR PHASE II DE DÉVELOPPEMENT AGRIC Province du Bas-Congo Rapport final En collaborat Décembre 2010 RICOLE COLE ET RURAL tion avec GECT SPRL

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ÉTUDE DU SECTEUR AGRICOLE

PLAN DIRECTEUR DE DÉVELOPPEMENT AGRICOLE

Tecsult International Limitée

RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE

DU CONGO

MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE

ÉTUDE DU SECTEUR AGRICOLEPHASE II

DE DÉVELOPPEMENT AGRICOLEProvince du Bas-Congo

Rapport final

En collaboration avec

Décembre 2010

ÉTUDE DU SECTEUR AGRICOLE

DE DÉVELOPPEMENT AGRICOLE ET RURAL

collaboration avec GECT SPRL

Tecsult International Limitée / GECT

Étude du secteur agricole - Phase II Plan Directeur de Développement Agricole et

Rural

Province du Bas-Congo

République Démocratique du Congo

Ministère de l’Agriculture

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En collaboration avec GECT SPRL

Décembre 2010

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Étude du secteur agricole - Phase II - Plan Directeur de Développement Agricole, Province du Bas-Congo i

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Table des matières INTRODUCTION GÉNÉRALE ................................................................................................................................. 1

1 LE BILAN-DIAGNOSTIC DU SECTEUR AGRICOLE, TOILE DE FOND DES PLANS DE DÉVELOPPEMENT AGRICOLE PROVINCIAUX (PDAP) ........................................................................ 3

1.1 Les grands constats du Bilan-Diagnostic .................................................................................................... 3

1.1.1 Les principales contraintes affectant le développement du secteur agricole................................. 3

1.1.2 Un vaste potentiel qui n’attend qu’à être mieux valorisé ................................................................ 5

1.2 Les enjeux qui en découlent pour le développement du secteur ................................................................ 6

1.2.1 L’équilibre alimentaire en 2025, un enjeu stratégique national ...................................................... 6

1.2.2 Deux enjeux opérationnels pour l’atteinte de l’équilibre alimentaire en 2025 ................................ 8

1.2.3 La coordination des politiques sectorielles est essentielle pour l’atteinte de l’équilibre alimentaire en 2025 ........................................................................................................................ 9

2 LE BILAN-DIAGNOSTIC NATIONAL ET SES IMPLICATIONS POUR LA PROVINCE DU BAS-CONGO ............................................................................................................................................ 13

2.1 Les principales contraintes au développement du secteur agricole de la province telles que mises en lumière par l’atelier provincial du Bas-Congo ............................................................................ 13

2.1.1 Les contraintes attribuables aux questions foncières se caractérisent par : ............................... 13

2.1.2 Les problèmes des infrastructures se résument par : .................................................................. 14

2.1.3 Les aspects institutionnels ........................................................................................................... 15

2.1.4 Les problèmes de crédit et de financement ................................................................................. 15

2.2 Les potentialités sur lesquelles peuvent être fondées les actions de développement telles que mises en lumière par l’atelier provincial du Bas-Congo ............................................................................ 16

2.2.1 Les potentialités foncières ............................................................................................................ 16

2.2.2 Les potentialités en termes d’infrastructures ............................................................................... 17

2.2.3 Les potentialités institutionnelles organisationnelles ................................................................... 18

2.2.4 Les potentialités en termes de crédit et de financement .............................................................. 18

3 AXES STRATÉGIQUES ET APPROCHES DE DÉVELOPPEMENT À PRIVILÉGIER........................... 19

3.1 Amélioration de l’accès au capital foncier ................................................................................................. 19

3.2 Amélioration des capacités des infrastructures d’appui au développement agricole ............................... 20

3.3 Amélioration des performances des institutions d’appui au développement agricole .............................. 21

3.4 Amélioration de l’accès aux services financiers ........................................................................................ 21

3.5 Mise en cohérence et coordination des interventions des différents acteurs ........................................... 22

3.6 Intégration de l’accès au capital foncier et au crédit dans une approche intégrée de lutte contre la pauvreté ................................................................................................................................................. 23

3.6.1 L’accès au capital foncier ............................................................................................................. 23

3.6.2 L’accès au crédit .......................................................................................................................... 24

3.6.3 Le lien entre sécurité foncière, l’accès au crédit, l’investissement et la productivité ................... 24

3.6.4 La « Commission de haut niveau pour l’habilitation juridique des pauvres » .............................. 25

3.6.5 Que faire? ..................................................................................................................................... 25

4 PROJETS RÉPONDANT AU CONTEXTE IDENTIFIÉ PAR L’ESA ........................................................ 27

4.1 Implantation d’une cité de la transformation agroalimentaire ................................................................... 28

4.2 Programme de construction de marchés modèles ................................................................................... 33

4.3 Production avicole : Intégration verticale .................................................................................................. 36

4.4 Promotion et diffusion des semences et plants améliorés ........................................................................ 41

4.5 Développement de la filière plantes médicinales ...................................................................................... 44

5 PROJET PRIORITAIRE RETENU POUR LA PHASE III ......................................................................... 49

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6 INFORMATIONS À RECUEILLIR DANS LE CADRE DE LA RÉALISATION DE L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ DU PROJET ....................................................................................................................... 55

6.1 Informations relatives au site retenu ......................................................................................................... 55

6.2 Clientèle visée ........................................................................................................................................... 55

6.3 Partenaires techniques et institutionnels ................................................................................................... 55

6.4 Sources d’information ................................................................................................................................ 56

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Introduction générale Le Plan de Développement Agricole Provincial (PDAP) de la province de Bas-Congo constitue la deuxième des trois phases de l’Étude du Secteur Agricole (ESA). La première phase, menée de septembre 2008 à juillet 2009, a conduit à l’élaboration d’un Bilan-Diagnostic de l’agriculture congolaise, de portée nationale. Les informations contenues dans le Bilan-Diagnostic, enrichies par les conclusions d’un atelier de planification tenu à Matadi du 02 au 03 novembre 2009, constituent les intrants principaux pour l’élaboration du PDAP de la province de Bas-Congo. Des enquêtes complémentaires réalisées par le SNSA, ainsi que nombreux documents techniques sont venus compléter les sources d’information pertinentes pour la production du PDAP.

Le PDAP propose une approche globale et pragmatique, prenant appui sur des mécanismes éprouvés en d’autres lieux et en d’autres circonstances, mais qui peuvent être adaptés aux contextes particuliers des diverses provinces de la RDC. Par souci de concision, le PDAP ne comporte pas de longues descriptions du contexte de chacune des provinces concernées, de telles informations figurant abondamment dans de nombreux documents, tels les monographies provinciales.

Cette phase II de l’ESA s’insère dans un continuum logique, faisant le lien entre, d’une part les problèmes et contraintes du secteur agricole mis en lumière par le Bilan-Diagnostic et, d’autre part les solutions à envisager pour répondre à ces contraintes, lesquelles solutions sont présentées sous forme de fiches de projets. Suite à l’examen de ces fiches de projets, les autorités de la Province devront sélectionner une opération prioritaire, laquelle sera soumise à une étude de faisabilité en phase III de l’ESA, conformément aux TDR de l’Étude du Secteur Agricole.

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1 Le Bilan-diagnostic du secteur agricole, toile de fond des Plans de Développement Agricole Provinciaux (PDAP)

Selon les TDR élaborés en 2005, l’ESA couvre huit (8) des onze (11) provinces du pays. Des missions sur le terrain dans les huit provinces retenues ont été réalisées de novembre 2008 à mars 2009. L'équipe multidisciplinaire, composée de 17 consultants canadiens et congolais, a alors pu recueillir des informations factuelles et les points de vue de nombreux responsables gouvernementaux et des représentants de la Société Civile, quant aux grands enjeux de développement.

Cependant, compte tenu de l’importance des trois (3) provinces non retenues par l’ESA (Province Orientale, Nord Kivu et Sud Kivu) sur les plans politique, démographique, agricole et économique, l’analyse documentaire et statistique ayant mené à l’élaboration du Bilan-Diagnostic a pris en compte les données relatives à ces provinces, ce qui confère une véritable portée nationale au Bilan-Diagnostic.

Une version préliminaire du Bilan-Diagnostic du Secteur agricole, assorti d’une Note d'Orientation Stratégique, a été déposée en juillet 2009, pour analyse et observations, auprès des autorités politico-administratives, et des Cellules Techniques Provinciales (CTP) mises sur pied pour accompagner le déroulement de l'ESA.

Les observations ont été intégrées à la version finale du Bilan-Diagnostic remise aux autorités congolaises début janvier 2010. Lors de la réunion tenue le 26 février 2010, le Comité de Pilotage de l’ESA a validé le rapport final du Bilan-Diagnostic.

Pour compléter le Bilan-Diagnostic, des enquêtes systématiques sur l’ensemble des sous-secteurs agricoles ont été conduites, par le SNSA, de mars à mai 2009, donnant lieu à un rapport, transmis au MINAGRI en décembre 2009. Les données de ces enquêtes ont permis de réaliser une base de données regroupant l’ensemble des données collectées dans le cadre de l’étude.

1.1 Les grands constats du Bilan-Diagnostic Succinctement, on peut dire que l’esprit qui a guidé la rédaction du Bilan-Diagnostic a été de répondre à la question suivante : «Comment expliquer que la RDC ne parvient à nourrir que 75% de ses 67 millions

d’habitants (2008), malgré un potentiel agricole qui lui permettrait de nourrir 1 milliard d’habitants?»

Pour répondre à cette question fondamentale, le Bilan-Diagnostic passe d’abord en revue l’ensemble des contraintes qui plombent le développement du secteur, pour ensuite évaluer le vaste potentiel qui n’attend qu’à être mieux exploité, par la mise en œuvre de politiques et d’actions de développement, propres à enclencher le décollage de ce secteur fondamental pour le développement économique du pays.

Près de 70% de la population tire sa subsistance de façon directe ou indirecte de l’exploitation des ressources agricoles, animales, forestières et halieutiques, conférant au secteur une grande importance sur le plan de la création de richesses et de la lutte contre la pauvreté. Sachant que la pauvreté sévit particulièrement dans les zones rurales où se retrouvent la majorité des quelque 6.000.000 de ménages agricoles du pays, il ne fait pas doute que la relance du secteur agricole se situe en première ligne dans la croissance économique et dans la lutte contre la pauvreté.

1.1.1 Les principales contraintes affectant le développement du secteur agricole

De nombreuses contraintes institutionnelles, macro-économiques, politiques, techniques et organisationnelles minent le développement du secteur agricole. La levée de ces contraintes nécessitera de vastes moyens humains, matériels et financiers, mais il s’agit du passage obligé vers la modernisation et la croissance d’un secteur agricole, porteur de croissance économique, et orienté vers l’atteinte de la sécurité alimentaire.

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À n’en pas douter, les besoins de financement pour lever les contraintes et enclencher le développement du secteur, seront colossaux. Il faudra bien sûr faire appel aux partenaires traditionnels tels que bailleurs de fonds et ONGD, mais il faudra aussi ouvrir la porte aux investisseurs privés, nationaux et étrangers. Il faudra aussi agir de façon à encourager les efforts des millions de ménages agricoles qui, malgré les contraintes auxquelles ils doivent faire face, sont responsables pour plus de 90% de la production nationale.

Pour que les investisseurs privés s’engagent résolument envers le développement du secteur agricole, il est essentiel que soit établi un climat de confiance mutuelle, et que soient aplanies les multiples embûches regroupées pudiquement sous le vocable de tracasseries administratives et policières, lesquelles constituent un obstacle de taille à l’implication des investisseurs, essentielle dans tout processus de développement.

S’il est vrai que les besoins financiers seront colossaux, il faut aussi considérer que le développement du secteur générera des retombées économiques et sociales tout aussi colossales. Qu’il suffise de citer la réduction des importations et l’économie de devises, de l’ordre de centaines de millions de dollars par année, lesquelles pourront être utilement réinvesties dans la construction du tissu économique et social du pays, notamment dans les infrastructures de communication, de transport, d’éducation et de santé, pour n’en citer que quelques-unes.

Parmi les nombreuses contraintes recensées par l’ESA, mentionnons :

• Un climat d’affaires défavorable aux investissements, plaçant la RDC au 181ème rang selon un classement effectué par la Banque mondiale, qui s’explique par : (i) des procédures plus nombreuses; (ii) des délais plus longs; (iii) des coûts de transaction plus élevés; (iv) des prélèvements fiscaux démesurés; (v) des investissements moins bien protégés. Cela réduit les investissements productifs, pourtant essentiels à l’évolution de la production et de la productivité du secteur agricole. Comme le faisait remarquer un interlocuteur congolais rencontré lors des visites sur le terrain : «Si notre pays occupe le 181

ème rang, cela

veut dire que tout investisseur décidera d’investir dans les 180 autres pays avant de venir investir en RDC.» Malgré ce contexte difficile, les immenses opportunités attirent quand même certains investisseurs, mais ils seraient sans doute plus nombreux si le climat des affaires était sensiblement amélioré.

• Une faible organisation des services financiers, réduisant les opportunités de financement des opérateurs agricoles. Le crédit étant pratiquement inaccessible pour la majorité des ménages agricoles, on constate une faible utilisation d’intrants et d’équipements, ce qui handicape considérablement la croissance de la production et de la productivité agricoles.

• Une allocation budgétaire insuffisante (moins de 2% du budget national) a mené à la désintégration des services d’encadrement, de vulgarisation, de recherche et de financement, ce qui cantonne les producteurs dans des stratégies de subsistance, ralentissant l’éclosion d’une agriculture moderne et productive qui permettrait de lutter efficacement et durablement contre la pauvreté généralisée en milieu rural, en procurant des revenus monétaires aux 6 millions de ménages agricoles de la RDC.

• Des infrastructures de base nécessaires au développement économique insuffisantes, en mauvais

état ou non fonctionnelles, (routes, pistes de desserte agricole, réseau électrique, centres de collecte, entrepôts, marchés publics); l’accès aux marchés étant ainsi fortement compromis, l’organisation d’une distribution adéquate en quantité et en qualité rencontre des difficultés techniques et logistiques. Il s’ensuit que la demande alimentaire des populations urbaines doit être comblée, de façon croissante, par des importations, entraînant une importante fuite de capitaux qui seraient pourtant essentiels à la reconstruction des infrastructures du pays.

• Des activités de transformation quasi inexistantes : les produits à valeur ajoutée sont presque tous importés par manque d’unités agroindustrielles permettant de valoriser les productions, d’en accroître la valeur tout en ouvrant l’accès à de nouveaux marchés. Sans activités de transformation, les agriculteurs sont privés de débouchés commerciaux, et le secteur de l’agro-industrie ne contribue que de façon marginale à la création d’emplois non agricoles essentiels au progrès économique.

• Un régime foncier dualiste tiraillé entre le juridique et le traditionnel, entrainant des conflits d’accès à la terre et l’insécurité foncière, situation qui pose un frein majeur aux investissements productifs essentiels à la modernisation de l’agriculture, laquelle passe par l’intensification agricole, la sédentarisation des ménages agricoles et la relance des investissements privés.

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• Un manque d’organisation des producteurs et acteurs des filières. L’agriculture vivrière étant essentiellement axée sur la subsistance, les initiatives d’organisation entre les producteurs et les acteurs des filières appellent un renforcement des organisations par des programmes d’appui organisationnel, de sensibilisation et de formation.

• La détérioration des conditions de vie en milieu rural provoque un exode élevé et sélectif qui draine vers les villes et les zones minières, les jeunes éléments les plus dynamiques, à la recherche de meilleures perspectives de revenus, laissant un secteur rural exsangue, incapable de faire face aux défis du développement.

1.1.2 Un vaste potentiel qui n’attend qu’à être mieux valorisé

L’énumération des multiples contraintes évoquées ci-avant, pourrait conduire à croire que la situation est désespérée. Mais les décideurs seront rassurés par le fait que le vaste potentiel agricole de la RDC recèle toutes les ressources pour faire de ce pays une puissance agroalimentaire de calibre mondial, alors que la crise alimentaire menace de nombreux pays de la sous-région, provoquant des hausses de prix des denrées, hausses dont la RDC bénéficiera si elle saisit les opportunités, mais dont elle pourrait souffrir si elle doit se replier, de façon croissante, sur le marché international pour nourrir sa population, comme c’est le cas aujourd’hui.

La valorisation de ce potentiel devra nécessairement prendre appui sur des politiques efficaces favorisant l’investissement public, notamment dans le développement des ressources humaines et la modernisation des infrastructures. L’investissement public est un préalable, car il sera perçu comme le déclencheur de la relance des investissements privés dans les activités productives du secteur agricole.

Considérant l’ampleur des besoins en matière d’investissements publics, notamment dans les infrastructures de base, la Note de Politique Agricole pose clairement le principe que l’État devra se concentrer sur ses missions régaliennes, laissant le secteur privé assurer les investissements productifs de nature à relancer la production, d’où l’importance d’assainir le climat institutionnel, notamment en ce qui concerne les politiques d’ouverture aux investissements, nationaux et étrangers.

Le Bilan-Diagnostic fait clairement ressortir que le potentiel agricole de la RDC est caractérisé par :

• Des conditions climatiques et écologiques très favorables aux activités agricoles: la répartition du pays de part et d’autre de l’équateur fait en sorte que la quasi-totalité du pays bénéficie d’une saison culturale de plus de huit mois dans l’année, sur une multitude de zones climatiques. Ces conditions permettent une gamme variée de spéculations agricoles, notamment les cultures vivrières avec deux récoltes par an, l’arboriculture, les cultures de rente et l’élevage, sans oublier la pêche sur l’ensemble du réseau hydrographique.

• Des terres agricoles, évaluées à environ 75 000 000 ha, dont à peine 10% sont exploitées annuellement, ce qui laisse une très grande marge pour accroître les étendues consacrées aux productions agricoles et animales. La FAO estime que les besoins alimentaires de l’humanité en 2050 nécessiteront la mise en culture de 120.000.000 hectares additionnels; plus de la moitié de ces terres pourraient se situer en RDC, faisant de ce pays une puissance agroalimentaire mondiale.

• Une forêt équatoriale d’une richesse inégalée, fragile dans ses franges peut-être, mais pratiquement encore inexploitée malgré un potentiel de régénération jugé très important.

• Des potentialités pour développer des cultures d’exportation très compétitives sur le marché international et générant des revenus importants, soit en culture villageoise, soit en plantation industrielle, si les contraintes fiscales et administratives sont levées : les productions de palmier à huile, de café, de cacao, de thé, d’hévéa et de quinquina sont bien ancrées dans le pays et il serait encore possible de récupérer quelques unités de traitement selon les études récentes sur ces filières.

• Un marché potentiellement important : la RDC et les pays voisins représentent un marché de plus de 100 millions d’habitants, en forte croissance démographique, et en voie d’urbanisation rapide. Les capitales provinciales, sont des zones urbaines constituant un marché naturel pour leurs hinterlands, si des investissements bien ciblés permettent aux PME agroindustrielles de transformer et de commercialiser les

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produits agricoles, et si des infrastructures routières convenables permettent le transport des produits vers les centres urbains de consommation.

• La présence de grandes ONGD bien structurées, bien équipées, dotées d’un personnel compétent, avec antennes disséminées dans le pays, et qui se consacrent à l’encadrement des agriculteurs.

• Un mouvement associatif en expansion dans l’ensemble de la RD Congo depuis 1990 qui peut être appuyé et mis à profit pour relayer les actions de développement. D’ailleurs, la mise en place des CARG puise déjà abondamment sur ce tissu associatif, et on peut déjà préfigurer les effets de synergie qui découleront de ce nouvel élan de collaboration.

• L’expérience accumulée par les politiques et programmes de développement agricole antérieurs, ouvre la voie à la modernisation de l’agriculture vivrière et au développement des cultures d’exportation. Parmi ces expériences, citons les efforts d’introduction du matériel végétal amélioré en cours par les Opérations agricoles d’urgence de la FAO et autres structures, les pratiques courantes de rotation et d’association des cultures et enfin la possibilité d’introduire la culture attelée en complément à la motorisation agricole.

• Parmi les idées novatrices, il convient de citer l’expérience de Mampu qui a démontré la faisabilité technique, économique et environnementale d’un système de production fondé sur l’agroforesterie dans un plan harmonieux d’aménagement de l’espace rural. Ce modèle conduit les ménages agricoles vers la sédentarisation sur des exploitations familiales permettant d’atteindre la sécurité alimentaire du ménage et l’amélioration durable des conditions de vie que rend possible l’accroissement des revenus agricoles. Compte tenu de l’ampleur des efforts à consentir pour la mise en culture de plusieurs millions d’hectares supplémentaires d’ici à 2025, et même au-delà, l’échelle d’intervention qui a été développée à Mampu permettrait d’enclencher un développement à grande échelle, ce qui permettra au pays de rattraper le retard accumulé au cours des quatre dernières décennies. L’évaluation du projet Mampu, réalisée en 2009, considère que cette expérience, si elle était multipliée par 500 (cinq cents), soit 4 millions d’hectares, permettrait de combler les besoins en bois énergétique et en produits vivriers de toutes les agglomérations urbaines du pays.

1.2 Les enjeux qui en découlent pour le développement du secteur

La réussite du processus de relance du secteur agricole commande de répondre aux multiples contraintes, largement connues de tous les acteurs publics, privés et associatifs, en mettant en œuvre les actions nécessaires à la valorisation du potentiel. Cette approche est valable au plan national bien sûr, mais elle doit d’abord se décliner dans ses dimensions provinciales, voire même territoriales.

C’est ainsi que le Bilan-Diagnostic dégage un Enjeu Stratégique national, assorti de deux Enjeux Opérationnels qui viennent baliser le long cheminement que devra emprunter le secteur agricole pour enclencher son développement.

1.2.1 L’équilibre alimentaire en 2025, un enjeu stratégique national

La tendance observée sur quelques décennies, révèle une croissance démographique annuelle supérieure à 3%, alors que la croissance annuelle du secteur agricole n’atteint que 2%. Si cette tendance se poursuivait, le taux de couverture des besoins, estimé à 75% aujourd’hui, passerait sous la barre des 60% en 2025.

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ESTIMATIONS DÉMOGRAPHIQUES 1984-2025 Provinces

Population estimée (‘000’)

1984* 2000*** 2010*** 2025*** 2025 / 2010****

Kinshasa 2.664 4.914 7.204 12.789 1,78

Bas-Congo 1.994 3.679 5.393 9.574 1,77

Bandundu 3.769 6.337 8.768 14.270 1,63

Équateur 3.576 5.560 7.329 11.090 1,51

Maniema ** 1.451 2.027 3.347 1,65

Nord-Kivu 5.392** 4.156 5.806 9.588 1,65

Sud-Kivu ** 3.312 4.627 7.641 1,65

Katanga 3.980 7.117 10.234 17.650 1,72

Kasaï Occidental 2.396 4.090 5.713 9.434 1,65

Kasaï Oriental 2.646 4.587 6.470 10.840 1,68

Province Orientale 4.314 6.017 7.407 10.116 1,37

TOTAL 30.731 51.220 70.978 116.339 1,64

* : INS, Recensement Scientifique de la population 1984, Totaux définitifs ** : En 1984, ces trois provinces faisaient partie du Kivu *** : INS, Projections démographiques, 1984-2050, Décembre 2006 **** : Taux d’accroissement entre 2010 et 2025 (calcul ESA)

Le décalage entre la production et les besoins de consommation, a nécessité des importations agroalimentaires de 500 millions de dollars en 2008. En 2025, elles pourraient atteindre 1,5 milliard $, alors que l’agriculture nationale ne comblerait plus que 60% des besoins d’une population estimée par l’INS à plus de 116 millions d’habitants, de plus en plus urbanisée. Des ressources importantes seront nécessaires au renversement de la situation, soit de lourds investissements publics dans les infrastructures, et des investissements privés dans les activités productives du secteur agricole. Au plan macro-économique, ces lourds investissements seront largement compensés par la réduction des importations, dont la valeur totale, entre 2010 (500 M$) et 2025 (1,5 milliard $) sera de l’ordre de 15 milliards de dollars, si rien n’est entrepris pour exploiter correctement l’immense potentiel productif du secteur agricole congolais.

Tout devra être mis en œuvre pour éviter la matérialisation de ce scénario catastrophe qui consacrera une proportion toujours croissante des devises générées par les exportations de produits miniers, pour importer des produits agroalimentaires, plutôt que de contribuer à la modernisation du pays.

Et pour éviter que ce scénario ne se produise, la RDC n’a d’autre choix que d’orienter sa politique agricole vers la satisfaction des besoins alimentaires d’une population croissante, de plus en plus urbaine. Pour rattraper son retard et atteindre l’équilibre alimentaire en 2025, la production agricole totale devra être plus que doublée, soit un taux de croissance annuelle de 6%, face au taux historique de 2%. Une telle progression devra nécessairement s’appuyer sur des politiques audacieuses, appliquées sur une échelle jusque là inconnue en RDC.

Par le passé, l’accroissement annuel de 2% a été essentiellement le fait d’une croissance annuelle des superficies de l’ordre de 160.000 ha (2% de 8.000.000 ha), alors que les rendements de la plupart des productions ont pratiquement stagné, due à la rareté d’intrants performants, ainsi qu’à une très faible utilisation de techniques plus productives. Or, une croissance annuelle de 6% du secteur, soit le triple du taux de croissance des dernières décennies, devrait entraîner une croissance annuelle des superficies agricoles de 480.000 ha, soit 7.200.000 ha additionnels sur la période 2010-2025, ce qui porterait le total des superficies exploitées en 2025 à 15.600.000 ha. Il est à noter que ces 15.600.000 hectares ne représenteraient que 20% du potentiel total du pays, estimé à quelque 75.000.000 hectares.

Un tel rythme de croissance ne pourra pas se réaliser sans opérer une profonde modification des approches et stratégies de développement, qui n’ont pas donné de résultats satisfaisants, et sans consentir les efforts et les ressources nécessaires.

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Il est clair que les approches des cinq dernières décennies qui ont abouti à ce faible taux de croissance ne correspondent plus aux défis du secteur agroalimentaire en ce début de XXIème siècle. Il faudra sortir des sentiers battus, imaginer des solutions innovantes, en rupture avec les manières de faire qui ont conduit à la situation actuelle, et ces solutions innovantes devront départager les rôles et responsabilités de l’ensemble des acteurs du secteur agricole, soit l’État, le secteur privé agro-industriel et les ménages agricoles au nombre de quelque 6 millions, qui malgré leur petite taille individuelle, réalisent plus de 90% de toute la production vivrière, le plus souvent dans des conditions précaires qui limitent grandement leur productivité.

En assoyant le développement du secteur agricole sur une approche de sécurité alimentaire, il importe de réaliser que l’atteinte de la sécurité alimentaire ne peut être que le résultat de politiques gouvernementales bien ciblées :

• Des investissements publics en infrastructures (routes, pistes rurales, voies fluviales, énergie) condition essentielle pour le traitement et l’évacuation des denrées agricoles vers les centres de consommation. Bien que ces investissements relèvent principalement du domaine public, il y aura lieu d’imaginer des solutions novatrices permettant d’intéresser les investisseurs privés, notamment dans les activités de production et de distribution d’énergie électrique.

• Des politiques macro-économiques affichant résolument l’engagement de l’État à mettre l’agriculture au service du développement, ce qui se justifie par les arguments suivants : o le secteur agricole fait vivre plus de 70% de la population congolaise, répartie en quelque 6.000.000 de

ménages agricoles, parmi lesquels on constate le plus fort taux de pauvreté; o l’accroissement de revenus des pauvres améliore leur qualité de vie, et ces revenus sont rapidement

recyclés dans l’économie locale, par l’acquisition de biens de consommation, de services, d’intrants et d’équipements;

o les dépenses accrues des ménages agricoles stimulent l’économie locale, des emplois non agricoles

sont créés, ce qui stimule la demande solvable de la part des ménages ruraux non agricoles; o la production agricole accrue due à des interventions efficaces d’appui à la production, stimule

l’investissement privé dans la transformation et la commercialisation, entraînant des revenus plus élevés pour les agriculteurs, fournisseurs des agro-industries, et ces dernières créent de nombreux emplois non agricoles.

1.2.2 Deux enjeux opérationnels pour l’atteinte de l’équilibre alimentaire en 2025

Les deux piliers sur lesquels doit se fonder la poursuite de l’équilibre alimentaire sont la modernisation du secteur agricole, et l’aménagement de l’espace rural.

La modernisation du secteur agricole

La modernisation du secteur se matérialisera par l’application de politiques agricoles et d’actions de développement prenant appui sur:

• L’encadrement technique des ménages agricoles, en utilisant des canaux variés tels que les ONGD, le monde associatif, les opérateurs commerciaux du secteur agroalimentaire, avec le concours des CARG. Cette collaboration avec le monde associatif sera essentielle, car l’État n’est pas en mesure de recruter le personnel d’encadrement nécessaire.

• L’amélioration de la disponibilité d’intrants performants et de services de mécanisation, à travers des appuis aux structures privées et/ou publiques les plus susceptibles de produire des résultats efficaces.

• Le renforcement des services d’encadrement de l’État, par des ententes, négociées sur base volontaire, avec différents acteurs du milieu, soit des entreprises agroindustrielles, des entreprises de services mécanisés agricoles, des OP, des ONGD et des communautés religieuses, tous ces partenaires éventuels étant déjà représentés dans les CARG, au sein desquels les priorités seront arrêtées. Ces partenaires du

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développement évolueront pour devenir progressivement des hubs techniques pour diffuser les innovations techniques essentielles au processus de modernisation.

• Ces ententes de prestation de services, sanctionnées par des cahiers des charges précis, seront financées par des bailleurs de fonds et s’inscriront dans les politiques agricoles de l’État, ce qui permettra à ce dernier d’affirmer sa volonté de recentrer son action sur ses missions de service public, en confiant à des acteurs non-étatiques l’exécution de services de proximité, notamment l’encadrement technique des ménages agricoles.

Des politiques et des actions d’aménagement de l’espace rural propres à enclencher le développement harmonieux du secteur agricole

Afin de procéder à la mise en production de 480.000 ha supplémentaires à chaque année d’ici 2025, il faudra impérativement ouvrir de nouvelles zones de production. Pour que ces nouvelles zones soient attractives, et que s’y installent des dizaines de milliers de ménages agricoles, une politique innovante d’aménagement de l’espace rural, devra mettre l’accent sur l’amélioration du cadre de vie, par des actions en matière d’hydraulique rurale, d’éducation, de santé et de désenclavement vers les zones de consommation. Ces actions, essentielles au maintien de la vivacité et de la productivité du milieu rural, viseront à sécuriser les ménages agricoles sur des exploitations familiales, contribuant ainsi à maîtriser le phénomène de l’exode rural et ses effets néfastes sur l’évolution du monde rural et sur la production agricole.

Considérant l’importance des facteurs de localisation des infrastructures publiques, et leurs effets à moyen et long termes sur les actions que prendront les acteurs du développement et les investisseurs privés, les décisions relatives à l’implantation des infrastructures devront être prises en consultation régulière avec les forces vives du milieu, ONGD, OP, investisseurs, CARG etc, afin de maximiser les retombées sur le milieu agricole, notamment en ce qui concerne les nouvelles zones de production qui devront être reliées aux zones de consommation.

1.2.3 La coordination des politiques sectorielles est essentielle pour l’atteinte de l’équilibre alimentaire en 2025

L’équilibre alimentaire en 2025 ayant une portée stratégique nationale, son atteinte dépasse les responsabilités du seul MINAGRI. C’est un enjeu national appelant la collaboration de tous les ministères sectoriels ayant une incidence sur le climat des investissements, sur l’implantation des infrastructures, sur les programmes sociaux et sur l’aménagement de l’espace.

Le schéma intitulé « Matrice de coordination des politiques de développement », présenté ci-après, met en lumière les liens qui devront se tisser entre différentes structures politiques, de niveaux national et provincial, afin d’amener les uns et les autres à converger vers l’enjeu national d’atteinte de l’équilibre alimentaire en 2025.

Pour arriver à cet équilibre, il faut beaucoup de cohérence dans les actions des différents acteurs impliqués au niveau global et au niveau sectoriel :

Politiques globales

• Gouvernance économique : les tracasseries de toutes sortes et le climat des affaires sont partout cités comme des freins aux investissements privés, dans tous les secteurs, dont le secteur agricole. Sans investissements privés, le rattrapage économique, tous secteurs confondus, sera ardu; la gouvernance économique doit donc traiter de façon prioritaire les facteurs affectant le climat des affaires.

• Infrastructures publiques : routes, voies navigables, énergie, = création de conditions attrayantes pour les investisseurs privés. Bien que les décisions à ce niveau soient prises en dehors des responsables agricoles, ces derniers doivent plaider en faveur de choix susceptibles de bénéficier aux zones de production actuelles et potentielles.

• Politiques sociales : les politiques de développement dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’hydraulique et de l’assainissement ont un impact considérable sur la qualité de vie de la population, et sur la productivité globale de l’économie, et en particulier sur le secteur agricole qui touche près de 70% de la

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population. Les leaders agricoles doivent plaider en faveur d’une couverture équitable de ces investissements, assurant la vigueur nécessaire au développement du secteur.

Politiques sectorielles

• Capital humain : s’assurer que les investissements en santé et en éducation soient mis au service du développement, pour une force de travail agricole, mieux éduquée, mieux formée et en meilleure santé, facteurs essentiels de productivité du secteur agricole.

• Capital foncier : pierre angulaire sur laquelle se fondent toutes les activités du secteur; il importe que ce capital soit valorisé dans un cadre garantissant sa productivité par des politiques foncières sécurisant les investisseurs privés, ainsi que par des politiques d’aménagement de l’espace rural par lesquelles les choix stratégiques en matière d’investissement public orientent et accompagnent les investissements privés.

• Capital technique : les connaissances acquises et les intrants performants doivent être mis au service du développement par la recherche, la formation, l’encadrement et la diffusion, convergeant vers la modernisation du secteur agricole.

• Capital financier : l’efficacité optimale par dollar investi sera recherchée par la mise en application de politiques publiques permettant une meilleure circulation des capitaux vers les usages où ils seront les plus efficaces, en mettant en place des mécanismes de garantie, de nature à sécuriser les investissements.

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MATRICE DE COORDINATION DES POLITIQUES DE DEVELOPPEMENT

Gouvernance économique Infrastructures Politiques Publiques sociales

Capital humain Capital foncier Capital technique Capital financier

ENJEU NATIONAL NOURRIR

116.000.000 DES CONGOLAIS EN

2025

POLITIQUES GLOBALES

POLITIQUES SECTORIELLES

SPÉCIFIQUES AU SECTEUR AGRICOLE

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2 Le Bilan-Diagnostic National et ses implications pour la Province du Bas-Congo

2.1 Les principales contraintes au développement du secteur agricole de la province telles que mises en lumière par l’atelier provincial du Bas-Congo

Les principales contraintes identifiées par le Bilan-Diagnostic, et confirmées au cours de l’atelier d’élaboration du Plan de développement agricole de la Province sont classées en quatre catégories à savoir :

• Les questions foncières;

• Les problèmes des infrastructures;

• Les aspects institutionnels et organisationnels;

• Les problèmes de crédit et financement du secteur agricole.

2.1.1 Les contraintes attribuables aux questions foncières se caractérisent par :

• Un mode de tenure caractérisé par l’appartenance au clan de toute portion de terre, le partage se faisant selon un régime matrilinéaire. Un premier type de cession coutumière temporaire concerne les individus habitant le milieu, et ce à titre gracieux. Viennent ensuite les petits exploitants bénéficiant de l’espace de terre moyennant une rétribution en nature ou en espèces. Enfin, il y a les petites moyennes et grandes entreprises (PME) qui commencent par prendre contact avec les ayant droits avant d’obtenir le titre foncier auprès de l’État – contrat provisoire pour une durée de 5 ans et contrat d’emphytéose pour une durée de 25 ans renouvelable-.

• Les modes de tenure foncière pratiquées dans la Province causent des conflits qui trouvent leur source dans :

o l’égocentrisme;

o la haine et la jalousie entre les ayant droits fonciers;

o la rareté des terres arables due à la surexploitation;

o le doute sur l’identité des ayant droits fonciers;

o les limites diffuses des terres et les jugements iniques.

• Au Bas-Congo, comme dans la plupart des autres provinces visitées par les experts de l’ESA, il est ressorti que l’arbitrage des conflits fonciers, opposant des agriculteurs à des éleveurs ou à d’autres agriculteurs, accaparerait jusqu’à 50% du temps des administrateurs de territoire, ce qui confirme, en des termes on ne peut plus clairs, que les modes de gestion foncière actuellement pratiquées, ont atteint leurs limites et ne correspondent plus à la réalité agricole fondée sur la croissance des investissements visant à accroître la productivité.

De l’avis de nombreux intervenants ayant participé à l’élaboration du Bilan-Diagnostic et à l’atelier en vue de la rédaction du Plan de développement agricole provincial (PDAP), les modes d’attribution foncière, limitées dans le temps, et confuses dans l’espace, soumises à des codes différents (code minier, code forestier, code agricole) sont un frein majeur aux investissements productifs nécessaires à la mise en valeur du capital foncier.

Il s’ensuit que les investisseurs potentiels peuvent craindre que des décisions arbitraires, prises par les pouvoirs coutumiers ou par les services de l’État, puissent avoir pour effet de les empêcher de profiter pleinement du fruit de leurs investissements. Cette crainte, fondée ou non, pousserait les investisseurs à la prudence, avec pour

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conséquence un très faible niveau d’investissements, ce qui entraîne les faibles performances du secteur agricole.

2.1.2 Les problèmes des infrastructures se résument par :

• Un état de délabrement très avancé des pistes et ouvrages, une sous exploitation des voies d’eau navigables; des voies ferrées et aériennes utilisant des infrastructures inadaptées et accusant un sous équipement prononcé.

• Une absence quasi-totale d’infrastructures adaptées aux points de jonction des voies d’intérêt local aux routes provinciales, ainsi qu’aux routes nationales, par exemple des infrastructures qui serviraient de relais, pour le stockage et le conditionnement des produits.

• Une faible disponibilité d’énergie électrique conduisant à un très faible taux de desserte en électricité en dépit du fait d’avoir dans la Province un potentiel hydroélectrique très important. Les sources d’énergie alternative telles que solaire, éolienne, thermique, bioénergie et hydrolienne ne font pas l’objet d’attention et d’investissement tant par l’État que par le secteur privé.

• Des infrastructures sociales insuffisantes notamment en milieu rural :

o Eau potable : la desserte assurée en Province par la REGIDESO se trouve dans un état de faible capacité de production, de traitement et de distribution par manque de moyens d’action conséquents. Par ailleurs les ouvrages d’hydraulique rurale, gérés par le Service national d’hydraulique rurale, comme les sources aménagées, les adductions gravitaires et motorisées, les pompes aspirantes et les puits sont insuffisants, défectueux et non opérationnels.

o Éducation : le secteur éducatif de la province compte beaucoup d’établissements d’enseignement maternel, primaire, secondaire et professionnel mais se trouvant dans un état de délabrements très avancé, sous équipé et en nombre insuffisant.

o Santé : un faible taux d’accès aux services de soins de santé primaire dû à l’insuffisance de la couverture sanitaire et au faible niveau des revenus de la population; les infrastructures sont sous équipées et ne sont pas toujours tenues par des professionnels du secteur.

o Protection sociale; encadrement jeune et loisirs : la Province observe une faible prise en charge de la jeunesse – manque d’emploi, de loisirs, de centres sociaux, de centres de formation professionnelle, de centres de production agricole, d’espaces récréatifs etc Cette situation affecte le facteur humain caractérisé par un faible développement intellectuel, ce qui diminue la productivité du travail agricole en milieu rural.

• Des infrastructures industrielles et artisanales non performantes dans les champs d’activité suivants :

o l’approvisionnement en intrants – semences, outils aratoires, engrais, géniteurs, animaux de trait et tracteur est déficient;

o la transformation des produits agricoles est fort peu développée par manque d’attrait des opérateurs, attribuable à l’ignorance et au manque de promotion et de mesures incitatives;

o la conservation et le stockage sont marqués par l’insuffisance et le sous- équipement des infrastructures telles chambres froides, entrepôts, hangars, avec comme conséquence des pertes importantes des produits agricoles et halieutiques;

o la collecte, le transport et la distribution sont encore faiblement organisés, avec comme conséquence la baisse de la production qui entraîne l’instabilité des prix sur les marchés.

• Des marchés publics ruraux fermés suite a l’impraticabilité des voies de communication, ce qui conduit à la non valorisation des pools de production.

• Des infrastructures hydro agricoles peu développées malgré le potentiel, et des aménagements d’irrigation, périmètres rizicoles, maraîchers, de canne à sucre et étangs piscicoles sont à l’état d’abandon.

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L’ensemble des contraintes recensées en matière d’infrastructures, de l’avis de la plupart des interlocuteurs concernés, explique globalement les retards pris en matière de production agricole, de commercialisation et de transformation. Il en ressort donc que des efforts conséquents en matière d’infrastructures sont un préalable à la relance du secteur agricole.

2.1.3 Les aspects institutionnels

Les aspects institutionnels sont caractérisés par :

• L’absence de politique cohérente dans le secteur agricole.

• L’insuffisance du budget alloué au secteur agricole.

• Le manque de suivi du Gouvernement provincial dans l’exécution des projets agricoles.

• Le manque de coordination interministérielle qui ne permet pas aux acteurs du secteur agricole de participer aux orientations de politique, notamment en ce qui concerne les projets d’infrastructures ayant une incidence sur le développement agricole.

• La faible qualification, le sous paiement, l’absence de recyclage et le vieillissement du personnel dans le secteur agricole.

• La mauvaise gestion du budget alloué au secteur agricole.

• L’absence et/ou le manque des données statistiques agricoles fiables.

• La libération difficile de la contre partie du Gouvernement au financement des différents projets d’appui au secteur agricole.

• La multiplicité des taxes et des services taxateurs, souvent en contradiction avec les textes de loi officiels, entrainant des tracasseries de toute sorte.

• L’absence de gros investissements dans le secteur agricole, conséquence du désintéressement des investisseurs, causé par les tracasseries et autres embûches administratives et politiques.

• L’inorganisation des producteurs en corporation professionnelle.

• Les difficultés d’accès aux services sociaux de base – éducation et santé (infrastructures sociales).

De l’avis de la majorité des intervenants ayant participé à l’élaboration du Bilan Diagnostic et du Plan de développement agricole provincial (PDAP), il ressort que les contraintes institutionnelles placent les exploitants agricoles et les investisseurs potentiels devant un situation d’insécurité limitant leur marge de manœuvre, notamment en matière d’investissements productifs, ce qui explique en partie la faible production du secteur agricole.

2.1.4 Les problèmes de crédit et de financement

De façon générale, il est reconnu et admis par tous, que le désintéressement des opérateurs économiques à investir dans le secteur agricole pourrait être causé par les difficultés d’obtenir les financements appropriés à leurs opérations. La situation du crédit au secteur agricole est caractérisée par :

• L’insuffisance de banques, de coopératives et d’institutions de micro finance offrant des services adaptés au secteur agricole.

• L’instabilité quasi permanente de la monnaie locale qui a des conséquences sur les taux d’intérêt et la période de remboursement.

• Le faible taux de remboursement des prêts, qui limite les interventions des organisations de crédit, lesquelles sont réticentes à risquer les fonds qui leur sont confiés par des épargnants, en consentant des prêts à un secteur jugé à haut risque. Ce faible taux de remboursement peut s’expliquer par de multiples facteurs dont :

o la faible rentabilité des opérations agricoles, conséquence du manque d’intrants performants et de la déficience de l’encadrement;

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o la difficulté de sanctionner les mauvais payeurs, par manque de mécanismes de garantie; ainsi, les mauvais payeurs, parce qu’ils ne sont pas sanctionnés, donnent un exemple négatif aux bons payeurs;

o l’une des conséquences du faible taux de remboursement des crédits par le secteur agricole, est d’amener les organisations de crédit à pratiquer des taux d’intérêt très élevés pour compenser les pertes anticipées attribuables au non remboursement par les mauvais payeurs, ce qui rend les opérations de crédit inintéressantes.

• L’absence de mécanismes permettant de garantir les prêts consentis au secteur agroalimentaire, situation qui contraint les opérateurs de crédit (banques et IMF) à délaisser ce secteur représentant un risque trop élevé de non remboursement.

• La modicité des revenus des ménages et des associations.

• Les difficultés d’accéder aux crédits agricoles dues à la rigidité des conditions d’octroi des crédits, elles-mêmes étant la conséquence du niveau de risque très élevé dans ce secteur.

• L’insuffisance de crédits budgétaires alloués par l’État au secteur agricole.

• La perte de confiance dans les institutions financières (IMF et Banques), suite aux mauvaises politiques monétaires passées.

• Les financements des bailleurs de fonds mal conçus, dont les montages privilégient les aspects administratifs au détriment des interventions de terrain.

• Les perturbations des marchés agro industriels à l’échelle internationale, comme le café, l’hévéa, l’huile de palme, les bananes.

De l’avis de plusieurs intervenants ayant participé à l’élaboration du Bilan diagnostic et au Plan de développement agricole, il ressort que les contraintes en matière de crédit, parce qu’elles freinent l’investissement, limitent l’expansion des activités agricoles, ce qui entretient la pauvreté rurale et contribue à la régression de la production agricole nationale.

2.2 Les potentialités sur lesquelles peuvent être fondées les actions de développement telles que mises en lumière par l’atelier provincial du Bas-Congo

L’atelier provincial a classé les potentialités en quatre catégories à savoir :

• Les potentialités foncières;

• Les potentialités en termes d’infrastructures;

• Les potentialités institutionnelles et organisationnelles;

• Les potentialités en termes de financement et de crédit.

2.2.1 Les potentialités foncières

Il a été relevé un certain nombre des potentialités foncières à savoir :

• Des terres inexploitées notamment :

o Nseke-Mbisi dans le District de la Lukaya;

o Kinganga, Mbemba et les vallées de Lukunga et de Mwala-Kinsende dans le Territoire de Mbanza –Ngungu;

o Kasi, le plateau de Sukula dans le territoire de Songololo;

o Les vallées de Luala et de Ngudi dans le Territoire de Luozi;

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o Kakongo dans le Territoire de Lukula;

o Mbola et Mayanda dans le Territoire de Moanda;

o Mayidi dans le territoire de Tshela (axe Tshela–Nzobe-Luze), en plus du plateau de Kimbidi/Vallée de Tshiloango.

• Ressources humaines disponibles.

• Existence de la société de mécanisation agricole, la SEMAG

• Existence des marchés locaux et extérieurs

• Présence de la RN1

• Présence d’agro industries telles que la Compagnie Sucrière de Kwilu Ngongo, la JVL, la MIDEMA, l’ELBEMA.

• Il faut noter la disponibilité de terres pour l’aménagement futur des zones de production et d’établissement sédentarisé des ménages agricoles sur:

o les terres et fermes de l’État identifiées par les services provinciaux compétents;

o les concessions zaïrianisées, rétrocédées et privatisées;

o les sites de haute potentialité agropastorale non encore exploités, et qui pourraient faire l’objet d’aménagement dans le cadre des bassins de production.

2.2.2 Les potentialités en termes d’infrastructures

Les potentialités en termes d’infrastructures sont énormes, n’attendant que d’être réhabilitées. Il s’agit de l’existence :

• Des voies de communication internes :

o routes et voies de desserte agricole : 1.380 km de RN, 1.700 km de RP et 12.000 km de RDA

o voies navigables : Mpioka-Kinganga 175 km et Inkisi-Ngidinga 80 km

o chemins de fer : Matadi-Kinshasa 365 km, 37 gares;

o voies aériennes : existence d’aérodromes et de pistes ainsi que d’équipements de transport.

o interconnexion entre les voies de communication : 37 Gares de chemins de fer, 3 ports –Banana, Boma et Matadi- Existence de plusieurs points d’interconnexions entre les RDA, RP et RN, parmi lesquels on peut citer : Materne, Kinzau-Mvuete, Nsanda, Matadi, Kisonga, Kimpese, Mbanza-Ngungu, Inkisi, Mvululu, Kikulukuta et Kasangulu.

• Énergie et Électricité : existence de 3 centrales hydroélectriques à savoir : Nsanga, Zongo et Ing

• Infrastructures sociales :

o eau potable : existence de 12 centrales de production et de traitement d’eau –REGIDESO- ainsi qu’un nombre important des puits équipés des pompes aménagés par le Service National d’Hydraulique Rurale; un plan directeur est disponible afin d’orienter les interventions en cette matière;

o éducation : existence d’un plan directeur de l’éducation qui prévoit l’amélioration de la qualité de l’enseignement et des infrastructures scolaires;

o sanitaire : existences de quelques centres hospitaliers à travers toute la province, et d’un plan directeur permettant d’orienter les interventions des différents partenaires;

o protection sociale : existence bien qu’à faible niveau d’infrastructures de protection sociale, d’encadrement des jeunes et de loisirs.

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• Infrastructures économiques, industrielles et artisanales

o économie : existence de quelques grandes unités de production, principalement orientées vers la satisfaction des besoins de Kinshasa;

o transformation : présence, à un faible niveau, de quelques petites unités de transformation à travers toute la province notamment à Kolo Fuma, Tumba, Kimpese;

o conservation/Stockage : existence, à un faible niveau, d’infrastructures de stockage –chambres froides positives et négatives, hangars et entrepôts-;

o collecte, transport et distribution : existence de moyens et d’équipements de transport bien qu’en nombre insuffisant;

o commercialisation : existence d’infrastructures routières, près desquelles on trouve quelques marchés publics; certains de ces nécessiteraient des améliorations, alors que quelques carrefours auraient avantage à être mieux dotées en infrastructures de commercialisation.

• Infrastructures hydro – agricoles /de production : existence de quelques aménagements d’irrigation à Mbanza – Ngungu, Nkunda –PNR-, Kwilu Ngongo –Compagnie sucrière-, Kinzau Mvuete et des étangs piscicoles et périmètre rizicole en province.

2.2.3 Les potentialités institutionnelles organisationnelles

L’atelier a relevé plusieurs outils disponibles dans la province du Bas Congo, pouvant être considérés comme des potentialités au niveau des institutions pour une agriculture plus moderne. Il s’agit notamment de :

• Existence d’institutions et d’organismes d’appui au secteur agricole au niveau provincial.

• Projets et interventions des différents PTF : approvisionnement en intrants de qualité : semences, outillage, géniteurs, animaux de trait.

• Existence du DSCRP provincial et des programmes du Gouvernement provincial en matière agricole.

• Existence des planteurs; des ONGD et des associations paysannes.

• Quelques outils de planification à valoriser :

o DSCRP provincial;

o Loi portant Code agricole;

o Note de politique agricole et du développement rural;

o Rapport du bilan-diagnostic et note d’orientation stratégique du développement agricole;

o Profil de la province du Bas-Congo.

2.2.4 Les potentialités en termes de crédit et de financement

En matière de crédit et de financement, la province du Bas-Congo peut compter sur la présence de banques commerciales, et de certains organismes de micro finance, qui offrent des opportunités d’accès aux services financiers pour le secteur agricole de dimensions commerciales et agroindustrielles, présentes dans la province, en raison des activités d’import export qui s’y pratiquent depuis des décennies.

Cependant, en ce qui concerne le financement des petites activités agricoles des ménages ruraux, les institutions présentes s’y intéressent peu, en raison des contraintes déjà évoquées, notamment la faible rentabilité des opérations à petite échelle, ainsi que l’absence de mécanismes de garantie qui permettraient aux opérateurs financiers de réduire les risques associés aux prêts en faveur des petits exploitants agricoles.

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3 Axes stratégiques et approches de développement à privilégier

La mise en valeur du potentiel vise l’allègement des contraintes au développement. Les stratégies de développement découlent donc des constats mis en lumière par le Bilan-Diagnostic, et surtout des résultats de l’atelier provincial.

S’inscrivant totalement dans la poursuite de l’enjeu national qui consiste à Nourrir 116 millions de congolais en 2025, la Modernisation du secteur agricole constitue la toile de fond sur laquelle devront se déployer les efforts des uns et des autres. La poursuite de l’équilibre alimentaire s’appuie donc sur la modernisation du secteur, laquelle implique un certain nombre d’actions et de politiques de développement qui correspondent aux axes stratégiques décrits ci-après.

En effet, pour progresser vers l’atteinte de l’équilibre alimentaire, il faudra cibler les acteurs et leurs partenaires qui interviennent dans le secteur agricole, circonscrire leurs rôles respectifs, leurs aires et la nature de leurs interventions. C’est ainsi que se dégagent des axes stratégiques qui viennent cibler les contraintes ressenties, lesquelles ont été abondamment illustrées à travers le Bilan-Diagnostic et l’Atelier de planification.

3.1 Amélioration de l’accès au capital foncier Étant donné l’importance du capital foncier, essentiel dans la mise en œuvre d’actions de développement du secteur agricole, et considérant que de multiples contraintes se posent, qui empêchent la valorisation du potentiel foncier, il est apparu essentiel de considérer l’accès au capital foncier comme un axe stratégique majeur.

La question est d’autant plus pertinente, que bien que le Bas-Congo, et à plus forte raison, l’ensemble du pays, soit doté de ressources foncières encore inexploitées, on observe, presque partout, des litiges fonciers qui entravent l’utilisation optimale des ressources foncières. Cette situation appelle des actions de coordination et de concertation afin que le potentiel agricole soit réellement mis au service du développement.

Acteurs institutionnels (État, Bailleurs de fonds, ONG, Églises, Associations, CARG)

Acteurs Aires d’intervention Domaines d’intervention

Ministère des Affaires foncières

Territoire national Révision et application de la loi foncière, et collaboration avec les autres intervenants, notamment le MINAGRI et les ayant droits coutumiers, pour rendre disponibles les terres inutilisées propices à la production agricole.

Ministère de l’Agriculture

Territoire national Schémas d’aménagement des zones et des terres agricoles. Inventaires des domaines inutilisés, issus de la zaïrianisation et propositions concrètes de découpage et de réaffectation en faveur de nouveaux exploitants agricoles offrant les garanties de succès.

Pouvoirs coutumiers

Secteurs et chefferies

Représentation des ayant droits dans les négociations avec les acteurs impliqués, pour la mise en place des procédures efficaces et équitables d’attribution des terres agricoles, en vue d’une gestion optimale du capital foncier.

CARG Territoires et secteurs

Mise en place des commissions foncières locales, représentation auprès des autorités politico-administratives et négociation avec les pouvoirs coutumiers afin de sécuriser les exploitations agricoles sur le long terme.

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Acteurs Aires d’intervention Domaines d’intervention

Projets de développement

À définir par les documents de projet

Actions en appui aux interventions publiques visant une exploitation optimale du capital foncier en vue d’accroître de façon durable la production agricole.

Acteurs privés (entreprises locales, provinciales, nationales ou étrangères et opérateurs privés de plus petites dimensions).

Acteurs Aires d’intervention Domaines d’intervention

Agriculteurs Les zones propices aux activités agricoles

Sécurité foncière pour aménager les exploitations pour les productions vivrières, les petits élevages, les cultures de rente.

Sociétés agroindustrielles

Les zones propices aux activités agricoles

Productions agricoles sur une échelle importante, liens contractuels avec les petits agriculteurs pour les activités post-récoltes.

3.2 Amélioration des capacités des infrastructures d’appui au développement agricole

Le Bas-Congo, de par sa situation géographique caractérisée par la présence de l’axe routier reliant Matadi à Kinshasa, jouit d’une situation privilégiée par rapport aux provinces de l’intérieur. Malgré cet avantage certain, les diverses consultations réalisées dans le cadre de la préparation du Bilan Diagnostic et du Plan de développement agricole provincial (PDAP), ont mis en lumière des lacunes en matière d’infrastructures, qui appellent des interventions ciblées afin de réduire l’impact de ces lacunes sur le développement de la production agricole.

Bien que les décisions concernant la plupart des infrastructures (sauf pour les voies de desserte agricole) ne relèvent pas des autorités de l’Agriculture, ces dernières doivent faire les représentations utiles afin que les décideurs tiennent compte des besoins du secteur agricole dans la planification de leurs activités futures.

Acteurs publics et PTF

Acteurs Aires d’intervention Domaines d’intervention

Office des Routes

Analyse des besoins et planification des infrastructures

Réalisation et entretien des infrastructures routières, avec le concours des bailleurs de fonds et des prestataires de services.

REGIDESO Analyse des besoins et planification des infrastructures

Mise en place et maintenance des réseaux de distribution d’eau potable. Appliquer une tarification équitable permettant la durabilité des services.

SNEL Analyse des besoins et planification des infrastructures

Exploitation du potentiel hydro-électrique, mise en œuvre de chantiers de construction visant la mise en place de structures de production électrique, soit hydrauliques ou thermique, nécessaires au besoin d’une économie en croissance. Mise en place et maintenance du réseau de distribution électrique et application de tarifs équitables envers les utilisateurs.

Bailleur de fonds

Financement des projets d’infrastructures

Appui au développement des infrastructures essentielles au développement économique et social.

Entreprises Prestataires de services

Réalisation de travaux publics d’infrastructures répondant aux spécifications des clients et des bailleurs de fonds.

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Acteurs Aires d’intervention Domaines d’intervention

Entreprises Agro-industries Mise en place d’unités de transformation pour la valorisation des productions agricoles. Exigent des services performants en matière d’infrastructures publiques.

3.3 Amélioration des performances des institutions d’appui au développement agricole

Acteurs publics, organisations de producteurs, entreprises privées et PTF (incluant les ressources budgétaires)

Acteurs Aires d’intervention Domaines d’intervention

Ministères de l’Agriculture et du Développement rural

Toutes les zones de production agricole

Encadrement technique des producteurs, par l’entremise des OP et ONGD, mise en œuvre de programmes et projets visant le développement des productions agricoles.

INERA Toutes les zones de production

Développement de matériel végétal performant et diffusion par un réseau d’agri multiplicateurs. Élevage et diffusion de géniteurs améliorés.

ONG Toutes les zones de production, selon les opportunités

Prestataires de services dans des domaines spécifiques, en lien avec des projets élaborés par les services nationaux et exécutés avec l’appui de bailleurs de fonds. Interventions de proximité et d’encadrement technique auprès des petits producteurs.

OP Toutes les zones de production

Défense des intérêts des membres auprès des services concernés, maintien de liens fonctionnels entre les membres et les institutions de développement. Partenaires des ONG.

CARG Les territoires Concertation entre différents acteurs du développement agricole. Par leur approche multisectorielle ils fédèrent les vues parfois opposées de différents acteurs afin de dégager des priorités de développement au service du plus grand nombre, dans les domaines touchant les infrastructures et les activités d’appui technique.

Bailleurs de fonds Là où des projets ont des besoins de financement

Appui financier et technique aux services chargés d’assurer le développement agricole. Négociation de contrats de prestation de services avec différents intervenants, ONG, bureaux d’étude, services nationaux.

3.4 Amélioration de l’accès aux services financiers Un secteur agricole en mutation technique et économique a des besoins financiers pour assurer son développement. Les appuis financiers sont généralement de nature publique lorsqu’ils concernent le financement des programmes et projets d’encadrement des producteurs ou de réalisation d’infrastructures utiles au développement de l’ensemble du secteur.

Dans la mesure où l’agriculture est le fait de millions de petits producteurs privés, ces derniers ont aussi des besoins de financement pour leurs activités propres. Ces financements devraient être apportés aux producteurs, sur une base commerciale, par des opérateurs (banques, IMF, mutuelles) qui consentent des prêts à des conditions permettant un juste retour sur l’investissement des fonds ainsi prêtés.

Or, comme il a été abondamment documenté dans le Bilan-Diagnostic, dans l’atelier de planification du PDAP et dans de nombreux autres documents consacrés à la situation spécifique du Bas-Congo, la majorité des

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producteurs n’ont pas accès aux services financiers qui leur permettraient d’assurer le développement de leurs activités.

Les raisons expliquant le faible accès sont multiples, mais citons celles le plus souvent évoquées : (i) la méconnaissance du secteur agricole par les opérateurs de crédit qui les empêche de juger de la validité des projets qui leur sont soumis, (ii) le niveau de risque élevé des opérations agricoles qui menace le bon remboursement des crédits consentis aux producteurs et (iii) les faibles taux de remboursement attribuables à la faible rentabilité des opérations agricoles et à l’absence de garanties collatérales permettant de sécuriser les prêts consentis par les institutions financières (Banques et IMF).

Acteurs publics, organisations de producteurs, banques IMF, entreprises privées et PTF

Acteurs Aires d’intervention Domaines d’intervention

Banque centrale RDC Régulation et contrôle des institutions financières et établissement de normes de crédit, afin d’assurer la croissance et la viabilité du système financier. Doit être à l’écoute du milieu afin d’adapter le système aux problèmes des opérateurs, notamment en ce qui concerne les mécanismes de garantie visant à sécuriser les opérateurs financiers. Étudier la possibilité de considérer les actifs fonciers comme garantie collatérale pour sécuriser les emprunts.

Banques commerciales

Zones urbaines essentiellement

Octroi de prêts de nature commerciale et industrielle à des opérateurs solvables. Peu présentes dans le secteur agricole sauf en appui aux entreprises agro industrielles réputées solvables.

IMF Zones urbaines et périurbaines

Services d’épargne et de crédit auprès des petits opérateurs n’ayant pas accès aux services bancaires. Souvent appuyées par des opérateurs internationaux reconnus.

ONGD Là où elles ont des projets

Octroi de crédit en tant que volet des projets de développement, ce qui peut poser le problème de la durabilité des interventions.

CARG Dans les territoires En tant que structures de concertation entre divers partenaires, les CARG font part des doléances du milieu, notamment en faveur de mécanismes de garantie qui faciliteraient les opérateurs financiers.

Bailleurs de fonds et projets de développement

Toute la RDC, selon les programmes convenus

Appui financier et technique auprès des institutions d’épargne crédit, dans le cadre de projets négociés avec les autorités nationales.

3.5 Mise en cohérence et coordination des interventions des différents acteurs

Le développement agricole et rural étant la résultante des interventions de multiples partenaires aux compétences spécifiques et variés, et l’atteinte de l’équilibre alimentaire étant un enjeu de dimension nationale, il est essentiel que les uns et les autres maintiennent un dialogue constant, menant à une coopération et une coordination effectives de leurs actions respectives.

Cette coordination doit se concevoir dans le respect des orientations de la Note de politique agricole et de développement rural, et elle doit aussi répondre à la recommandation du forum sur l’efficacité de l’aide, qui énonce justement le principe d’une plus grande cohérence entre les actions des divers intervenants du développement.

Le développement agricole s’appuie sur des orientations déjà privilégiées par le GRDC, dont la Note de Politique Agricole (NPA) et le Code Agricole, documents qui font référence à la volonté affichée par l’État de se

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concentrer sur ses fonctions régaliennes, de mettre en place un environnement favorable à l’investissement privé et de se désengager des activités productives qui doivent redevenir le domaine des privés (individus, associations et entreprises); conformément au désengagement de l’État des activités productives, il ne serait pas pertinent pour le PDAP de proposer des actions dans lesquelles l’État jouerait un rôle de producteur commercial.

3.6 Intégration de l’accès au capital foncier et au crédit dans une approche intégrée de lutte contre la pauvreté

Tant dans la province du Bas-Congo que dans les autres provinces touchées par l’Étude du Secteur Agricole (ESA), les consultations ont permis de mettre en lumière des contraintes de niveau global qui se traduisent par un faible taux d’exploitation des potentialités, du reste, importantes de chacune des provinces et de la RDC dans son ensemble.

Sans surprise, c’est cette faible exploitation du potentiel qui est la cause principale de l’état de pauvreté généralisée en RDC, mais plus particulièrement vécu dans les zones rurales où l’activité principale des populations réside dans l’exploitation des ressources agropastorales.

Parmi les multiples contraintes évoquées, il en est ressorti deux qui, à l’analyse, semblent constituer les plus forts blocages à l’exploitation rationnelle des immenses potentialités.

3.6.1 L’accès au capital foncier

La terre est la fondation sur laquelle reposent toutes les activités du secteur agricole (agriculture, élevage, agroforesterie et pisciculture). Mais, malgré la grande abondance des ressources foncières du Congo (potentiel de 75.000.000 ha, dont moins de 10.000.000 ha exploités), la RDC se retrouve devant une situation paradoxale, dans laquelle chaque parcelle de terre inexploitée est immédiatement revendiquée par des ayant droits, dès lors qu’un exploitant potentiel se propose d’y mener des activités agricoles.

Il est certain que dans la plupart des cas, suite à de longues et souvent laborieuses discussions avec l’autorité coutumière, appuyée par l’autorité administrative, le nouvel exploitant sera autorisé à exploiter ladite parcelle, mais il subsiste toujours une part d’insécurité foncière qui se manifeste parfois par l’interdiction de poser certains actes considérés comme des gestes d’appropriation, par exemple la plantation d’arbres.

Le nouvel arrivant sera donc autorisé à pratiquer son art, mais la perspective de devoir plier bagage à tout moment, sur ordre d’un Chef coutumier, ou de l’un de ses descendants, rejetant les ententes prises par son ou ses prédécesseurs, crée un climat d’incertitude incompatible avec la réalisation d’actions et d’investissements dont les effets bénéfiques n’apparaîtront que sur le moyen et le long terme, confinant l’exploitant à une agriculture faiblement capitalisée, faiblement productive, peu propice à la conservation des ressources, par manque de perspective à long terme.

Or, il est connu et reconnu de tous que l’intensification et la modernisation de l’agriculture nécessitent des stratégies d’exploitation basées sur la sédentarisation des exploitants, et que ceux-ci doivent jouir d’une sécurité foncière à long terme, sans laquelle aucun investissement productif ne peut être amorti sur la durée.

Il n’est donc pas exagéré de conclure que l’insécurité foncière constitue l’une des causes maîtresses de la pauvreté des ménages agricoles, ceux-ci n’étant pas en mesure de dépasser l’horizon de court terme, qui est le propre de l’agriculture de subsistance.

Il est aussi accepté par tous, que ce n’est pas en poursuivant sur sa lancée actuelle, dominée par l’agriculture de subsistance, dans des conditions ne permettant pas de poser des actions menant à l’intensification des productions, que la RDC renversera la tendance des dernières décennies, marquée par la régression de la couverture nationale des besoins alimentaires, au profit d’importations consommatrices des devises générées par les exportations minières.

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De là, il est facile de conclure que l’insécurité foncière est la principale cause du paradoxe agricole congolais, exportateur potentiel, mais qui dans les faits doit toujours faire plus appel aux importations alors que des millions d’hectares sont inexploitées faute de politiques foncières adaptées à l’implantation d’une agriculture moderne, performante et productive.

3.6.2 L’accès au crédit

La seconde contrainte le plus souvent évoquée concerne la grande difficulté à obtenir des crédits pour réaliser les investissements nécessaires à l’amélioration de la production agricole au niveau de la petite exploitation familiale.

Les opérateurs de crédit (Banques, IMF) n’étant pas des philanthropes, leur premier critère dans la décision d’octroyer ou non un crédit à tel ou tel demandeur, est la solvabilité dudit demandeur, en d’autres termes, quel est le risque de non remboursement, et quels sont les recours possibles en cas de non remboursement? Les institutions financières ont la garde des fonds qui leur sont confiés par les déposants, et il en va de la survie de ces institutions d’être prudentes, un trop fort taux de non remboursement entraînant leur faillite éventuelle et la perte des fonds confiés par les épargnants.

Le faible accès au crédit pour les exploitants du secteur agricole (surtout les petites unités de production) peut donc se résumer à trois contraintes majeures :

• La faible rentabilité des opérations agricoles, attribuable à plusieurs causes dont, la faiblesse de l’encadrement technique, la non disponibilité d’intrants performants, le faible taux de commercialisation des produits, les incertitudes climatiques; tous ces facteurs n’étant pas pris en compte par des appuis publics conséquents, cette situation conduit les opérateurs financiers à ne pas délier leur bourse en faveur du secteur, si aucun mécanisme (comme par exemple le soutien de l’État) ne permet de diluer le risque intrinsèque aux opérations agricoles.

• L’absence de garanties collatérales : en acceptant le fait que le secteur du crédit soit un business, et que

ses opérateurs aient un souci de rentabilité, on comprendra que tout candidat à l’obtention d’un prêt doit être cautionné, soit par des répondants solvables disposés à intervenir en cas de défaut de paiement par l’emprunteur, soit par un mécanisme qui permet d’offrir en garantie des biens dont le prêteur pourra se saisir en compensation pour un non remboursement; c’est souvent ce deuxième mécanisme de garantie qui est utilisé, ce qui suppose l’existence d’un système légal qui reconnaît ce mécanisme et qui reconnaît que, en dernier recours, le prêteur peut se saisir des actifs donnés en garantie, en cas de défaut de paiement; or, il n’est pas certain que le système légal de la RDC soit en mesure d’autoriser de telles procédures. La réponse des prêteurs à l’absence de garanties fiables est bien connue : ils ne prêtent pas de fonds sans garanties solides.

• L’absence de mécanismes alternatifs de garantie : prenant en compte que même avec des garanties

collatérales solides, le crédit au secteur agricole reste, malgré tout, une opération à risque pour les institutions de crédit (banques et IMF), certains états ont mis sur pied des fonds de garantie qui permettent de sécuriser les prêts consentis par les institutions financières au secteur agricole. Généralement, il s’agit d’un mécanisme de dernier recours qui couvre partiellement les pertes éventuellement encourues. L’objectif est de faciliter l’octroi de crédit à un taux acceptable dans la mesure où les risques encourus par le prêteur sont réduits par la présence de ce parapluie financier que constitue le fonds de garantie.

3.6.3 Le lien entre sécurité foncière, l’accès au crédit, l’investissement et la productivité

Le diagramme présenté à la fin de cette section illustre de façon schématique la chaîne d’événements qui peuvent s’enclencher dès lors qu’un exploitant agricole jouit de la sécurité foncière, situation qui lui permet d’entrevoir l’avenir à long terme, d’une manière prévisible. Des investissements qui ne pouvaient pas se concevoir sur un horizon de court terme, marqué par le risque d’éviction, sont maintenant possibles.

Et, comme le titre de propriété constitue une garantie pour l’institution financière, celle-ci peut consentir des prêts au secteur agricole, dans un environnement de risque maîtrisé, l’incitant à pratiquer des taux d’intérêt compatibles avec le secteur agricole.

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Les investissements ainsi réalisés se traduisent par une production et une productivité accrues, débouchant sur des revenus plus élevés pour l’exploitant, ce qui devrait être la finalité de tout programme de lutte contre la pauvreté, c’est-à-dire élever les revenus et la qualité de vie des pauvres.

3.6.4 La « Commission de haut niveau pour l’habilitation juridique des pauvres »

Dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), le PNUD a mis sur pied une Commission de haut niveau pour l’habilitation juridique des pauvres (High Level Commission on Legal

Empowerment of the Poor - HLCLEP), composée de personnalités de haut rang des cercles politique, économique et universitaire. La Commission est chargée d’examiner les voies et moyens de sortie de la pauvreté pour les quelque deux milliards d’individus les plus pauvres de la planète. C’est ainsi que la Commission relève les points suivants :

• La vaste majorité des pauvres œuvrent dans l’agriculture de subsistance ou dans des activités informelles en milieu urbain et périurbain et n’ont pratiquement aucun accès au crédit pour améliorer leurs conditions.

• Parmi ces pauvres beaucoup possèdent des actifs physiques (terre, maisons), mais sans reconnaissance légale (droits de propriété), ces actifs peuvent leur être retirés par des gens disposant de contacts auprès des autorités. De plus, ces actifs non reconnus légalement ne peuvent pas servir de garantie collatérale pour l’obtention des prêts à des fins productives, ce qui les confine dans des activités de subsistance et dans le secteur informel, tous deux caractérisés par de faibles productivités et des conditions de vie particulièrement pénibles.

• En plus de les empêcher de jouir de la valeur de leurs actifs, qui ne peuvent leur servir de garantie pour l’obtention de crédit, le fait d’être dans une forme d’illégalité, sans pouvoir prouver leurs droits, rend les pauvres particulièrement vulnérables dans leurs rapports quotidiens avec les représentants de l’autorité qui pratiquent toutes sortes de tracasseries visant le plus souvent à leur extorquer une partie des maigres ressources financières dont ils disposent.

C’est ainsi que suite à ces constats, la Commission ne peut que recommander que tous les efforts soient entrepris afin que les pauvres puissent jouir de tous leurs droits, ce qui est un pas essentiel dans la longue marche vers la sortie de la pauvreté.

Dans une très large mesure, les constats de la Commission convergent avec ceux de l’ESA, notamment en ce qui a trait aux questions foncières et à l’accès au crédit.

3.6.5 Que faire?

Bien qu’il y ait convergence entre les constats de la Commission et les contraintes identifiées par l’ESA, il est clair que les problématiques soulevées dépassent, et de loin, les compétences du Ministère de l’agriculture, tant au niveau central que provincial.

Par contre, dans la mesure où les autorités agricoles nationales et provinciales, ainsi que la Société civile, adhèrent à cette analyse, il sera de leur ressort de faire les représentations utiles auprès des plus hautes autorités politiques afin que soient apportés des correctifs appropriés :

• La modernisation de la gestion foncière pourrait concerner différents acteurs dont les Ministères des affaires foncières et de la justice en dialogue permanent avec les autorités coutumières, tout en tenant compte des opinions de la Société Civile.

• Les mécanismes régissant l’octroi des crédits par les institutions financières relevant de l’autorité de la

Banque Centrale, c’est donc vers cette institution que devront être dirigées les pressions en faveur de procédures de crédit qui ouvriront les portes des institutions financières aux petits exploitants agricoles.

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DYNAMIQUE DU FONCIER Source : Feder et autres, 1988.

TITRE DE PROPRIÉTÉ

SÉCURITÉ ACCRUE POUR LE PAYSAN

SÉCURITÉ ACCRUE POUR LE PRETEUR

ACCROISSEMENT DE LA DEMANDE D’INVESTISSEMENTS

ACCROISSEMENT DE LA DISPONIBILITÉ DE CRÉDIT À TAUX D’INTÉRÊT ABORDABLE

AUGMENTATION DES INVESTISSEMENTS

ACCROISSEMENT DE LA DEMANDE EN INTRANTS

ACCROISSEMENT DE L’OFFRE DE CRÉDIT À COURT TERME

AUGMENTATION DE L’UTILISATION EN INTRANTS

AUGMENTATION PARRALÈLE DE L’UTILISATION EN INTRANTS

AUGMENTATION DE LA PRODUCTION À L’HECTARE

AUGMENTATION DU PRIX DES TERRES

AUGMENTATION DES REVENUS DES PRODUCTEURS

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4 Projets répondant au contexte identifié par l’ESA Ce chapitre est consacré à la proposition d’un certain nombre d’idées de projets, correspondant aux axes stratégiques retenus, lesquels découlent des constats du Bilan-Diagnostic et des enjeux de développement que ces constats sous-tendent.

La méthodologie retenue consiste donc à proposer des idées de projets, répondant aux contraintes identifiées, par le Bilan-Diagnostic et confirmées par l’Atelier de planification des 2 et 3 novembre 2009. Les idées de projet doivent également s’inscrire dans les axes stratégiques retenus (chapitre 3).

Cet éventail de choix devra ensuite déboucher sur la sélection, par les intervenants provinciaux, d’une action prioritaire pour la province, laquelle action prioritaire fera l’objet d’une étude de faisabilité en Phase III de l’ESA.

Les retombées économiques précises de chacun des projets proposés devront être évaluées par des analyses coûts-bénéfices spécifiques à chaque projet, exercices qui seront conduits - sous réserve de leur approbation par toutes les parties prenantes - conjointement par les autorités administratives compétentes et les bailleurs de fonds concernés par le projet. Ces analyses coût-bénéfices seront menées lors de la planification détaillée de chacune des interventions.

Fiche descriptive du projet

À partir des informations tirées des différentes sources d’information, et surtout des ateliers de planification, il se dégage un certain nombre d’idées de projet, chacune de ces idées faisant l’objet d’une description succincte dans une fiche de projet.

Cela permet aux autorités provinciales compétentes de poser leur choix en disposant d’informations adéquates. On doit toutefois garder à l’esprit qu’à ce stade-ci, soit avant de réaliser les études de faisabilité, chaque fiche est forcément sommaire, car la description en profondeur ne sera réalisée que lors de l’étude de faisabilité du projet retenu en Phase III.

Pour chacune des fiches de projet, la description comporte les éléments suivants :

• Intitulé du Projet : le nom proposé pour le projet;

• Justification du projet : il s’agit de démontrer dans quelle mesure cette idée de projet correspond aux axes stratégiques retenus, suite au Bilan-Diagnostic et aux ateliers de planification des PDAP; logiquement les idées de projets doivent se raccrocher à ce qui a été mis au jour par le bilan et les ateliers provinciaux, sinon pourquoi avoir fait toutes ces démarches?

• Hypothèses critiques : quelles hypothèses sont à la base de l’idée de projet, sur les plans technique, administratif et institutionnel? le projet fait-il l’hypothèse qu’une ou plusieurs interventions, sur lesquelles il n’a pas de contrôle, seront importantes dans sa réalisation? quelle démarche alternative sera proposée si les dites interventions ne se matérialisent pas?

• Risques associés au projet : énumérer les éléments de risque, ainsi que ce qui sera à prévoir pour amoindrir le risque; l’identification des risques permettra déjà de définir plus finement les mécanismes d’intervention du projet, en ayant à l’esprit les risques qui nous guettent et les actions qui permettront d’en réduire les impacts.

• Effets et bénéfices escomptés : énumérer les effets attendus de la réalisation du projet, à divers niveaux soit aux plans local, provincial et national; parler également des effets d’entraînement possibles dans d’autres secteurs et sous-secteurs, les effets sur la sécurité alimentaire locale et nationale, sur l’environnement, sur les revenus des ménages agricoles touchés par le projet, sur la situation des groupes vulnérables, notamment les femmes et les enfants; il faut aussi savoir qu’avant l’étude de faisabilité, ces effets escomptés seront des hypothèses à vérifier par l’étude de faisabilité;

• Mécanismes à mettre en place : décrire comment devrait être exécuté le projet : s’appuie-t-il sur des mécanismes existants, déjà éprouvés? sinon, comment les mécanismes proposés s’intègrent-ils dans

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l’environnement institutionnel existant? si le projet fait appel à des idées novatrices, qu’est-ce qui nous fait penser que ces idées fonctionneront dans le contexte où le projet sera réalisé? Encore là, il s’agit d’énoncer des hypothèses réalistes qui seront validées par l’étude de faisabilité;

• Partenaires concernés par le projet : qui exécutera le projet, quelle est son expérience dans le domaine? quels sont les partenaires principaux, les partenaires secondaires, les sous-traitants? quels liens avec les services techniques de l’État, avec d’autres projets du même secteur? le projet cadre-t-il avec les missions des services techniques pressentis comme partenaires du projet?

• La clientèle cible : à qui le projet s’adresse-t-il? comment cette clientèle sera-t-elle concernée par le projet et quels engagements consentira-t-elle en vue de s’inscrire dans le projet? quels seront les bénéfices immédiats pour la dite clientèle, et les retombées secondaires pour d’autres catégories de clientèles?

• Éléments de calcul budgétaire : il s’agit d’un ordre de grandeur car l’estimation des coûts fera partie de l’étude de faisabilité; tout en tenant compte des imprécisions des estimations budgétaires à ce stade-ci, on doit pouvoir estimer les ressources nécessaires ce qui permettra d’établir un ordre de grandeur, tout en attirant l’attention du lecteur sur le caractère très approximatif d’estimations budgétaires réalisées avant même que l’étude de faisabilité n’ait permis de décrire tous les contours du projet.

Les pages suivantes sont consacrées aux fiches de projets jugées pertinentes au vu des contraintes et des potentialités relevées pour la Province du Bas-Congo.

4.1 Implantation d’une cité de la transformation agroalimentaire

La cité de la transformation agroalimentaire à implanter doit être située, de préférence, dans la zone périurbaine de la ville de Matadi ou de Kimpese. Cette dernière possède un avantage de plus car elle est située sur l’axe routier Matadi-Kinshasa, à environ 180 km à l’ouest de Kinshasa et, en vertu de ce positionnement stratégique, pourrait faire l’objet d’un projet visant l’implantation d’un important centre de production et de commercialisation agroalimentaire.

Intitulé du Projet Implantation de Cités de la transformation agroalimentaire en périphéries de Matadi et de Mbanza Ngungu

Justification du projet

• Les PME de transformation alimentaire opèrent généralement en conditions d’hygiène déplorable, sans supervision technique compétente et sans accès garantis aux services publics de base tels que eau, électricité et assainissement. Ce sont des facteurs limitatifs au développement des activités de transformation agroalimentaire qui peuvent entraîner des problèmes sanitaires importants auprès des consommateurs.

• L’absence d’une industrie agroalimentaire efficace génère d’importantes pertes post-récoltes pour les agriculteurs, ralenti le développement des productions agricoles ayant une visée commerciale, entraîne le repli vers une agriculture de subsistance et limite la croissance des marchés en zone urbaine.

• Le secteur agroalimentaire n’exploite pas tout le potentiel qu’il possède en tant que moteur de croissance économique, créateur d’emplois en périphérie des zones urbaines et pourvoyeur de richesses en aval du secteur agricole. Le rôle limité du secteur agroalimentaire par rapport à son potentiel contribue ainsi au phénomène d’exode rural.

• La demande en produits agroalimentaires transformés, particulièrement dans les zones urbaines, est en croissance rapide mais la faiblesse de l’offre locale de bonne qualité et en quantités suffisante ouvre la voie aux importations massives, affaiblissant du coup la balance commerciale du pays.

• Répond à l’axe stratégique No.2.

Hypothèses critiques

• Il existe un nombre significatif d’opérateurs désireux d’améliorer leurs conditions de production, passage obligé vers la professionnalisation de l’industrie et à la mise en marché de produits répondant aux normes sanitaires.

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Étude du secteur agricole - Phase II - Plan Directeur de Développement Agricole, Province du Bas-Congo 29

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Intitulé du Projet Implantation de Cités de la transformation agroalimentaire en périphéries de Matadi et de Mbanza Ngungu

• Les coûts immédiats pour les promoteurs de leur emménagement dans les cités agroalimentaires peuvent être partiellement amortis par des appuis ciblés (État et bailleurs de fonds) et par les bénéfices accrus liés à de meilleures conditions d’exploitation.

• Les pouvoirs publics acceptent la place du secteur agroalimentaire dans l’économie congolaise, ils suivent le dossier activement, ils adoptent des mesures incitatives facilitant l’investissement privé et ils luttent activement contre toutes les formes de tracasseries administratives et policières.

Risques associés au projet

• Difficulté de délimiter un site propice convenant à toutes les parties concernées ; pour prévenir ce risque, il faudra multiplier les contacts auprès des autorités foncières avec le soutien actif des autorités politiques provinciales et nationales.

• Par crainte de l’échec, de nombreux opérateurs potentiels ne se prévalent pas de cette opportunité ; pour prévenir ce risque, les opérateurs potentiels seront associés dès le départ à la conception du projet, lequel prendra en compte leurs préoccupations en proposant des modalités incitatives de participation et d’investissement dans le projet et des services conseils en matière technologique, administrative, juridique ou autre.

• Malgré des engagements à cet effet, les pouvoirs publics ne parviennent pas à lutter efficacement contre les tracasseries administratives et à proposer des mesures incitatives, ce qui retarde et compromet l’exécution du projet ; pour prévenir ce risque, l’Unité de Services Techniques (UST) qui sera mise sur pied pour appuyer l’ASBL chargée de la gestion de la CAA étudiera à fond la réglementation, préparera les dossiers pertinents et représentera les opérateurs de la CAA auprès des autorités administratives et politiques. Les autorités seront associées à toutes les démarches et des sanctions seront adressées à tous les tracasseurs potentiels pour leurs agissements contraires aux engagements pris par les autorités.

Effets et bénéfices escomptés

• L’installation des opérateurs dans des lieux plus fonctionnels amène des gains de productivité et d’efficacité, entraîne la croissance du chiffre d’affaires et apporte une meilleure rentabilité des opérations.

• La proximité des opérateurs permet de développer des liens d’entraide et de complémentarité allant jusqu’à la sous-traitance ou à la valorisation de sous-produits. Par exemple, une entreprise de fabrication d’aliments de bétail pourrait utiliser des résidus non conformes d’une usine produisant de l’alimentation humaine, dans ses rations animales.

• Le marché de la transformation devient une option économiquement attractive pour les producteurs qui désirent intégrer leurs activités et consolider leur production. Une telle orientation accroît ainsi le potentiel d’amélioration des revenus et de la qualité de vie des ménages agricoles.

• Des emplois sont créés dans un secteur d’activité possédant un fort potentiel de croissance et offrant la possibilité de verser des salaires intéressants à des travailleurs qualifiés.

• Il y a un accroissement des produits agroalimentaires locaux dans les parts de marché, ce qui contribue positivement à la balance commerciale.

• Sur le plan environnemental, la concentration d’activités sur un même site permet d’envisager des solutions techniques collectives de collecte et de traitement des déchets, des eaux usées ou des matières toxiques, opérations qui seraient difficiles à réaliser par des opérateurs individuels et isolés.

• La concentration d’opérateurs entraîne la construction d’infrastructures spécialisées pouvant être utilisées collectivement telles que des chambres froides, des groupes électrogènes ou des systèmes d’adduction d’eau. À ces infrastructures, apparaît l’offre de nouveaux services complémentaires telles que ateliers de réparation électromécanique, centres de soudure, ateliers de menuiserie, etc.

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Intitulé du Projet Implantation de Cités de la transformation agroalimentaire en périphéries de Matadi et de Mbanza Ngungu

• Le projet stimule la croissance de la production agricole en charge de répondre aux besoins de l’industrie agroalimentaire et permet de hausser les revenus des ménages agricoles.

• Le gardiennage et la surveillance des lieux peuvent se faire plus efficacement sur un site regroupé.

Actions à mener et mécanismes à mettre en place

• Identifier un site propice à l’installation de la cité agroalimentaire et mener les démarches nécessaires afin de garantir et sécuriser le lot de terre sur lequel les opérateurs agroalimentaires s’installeront en permanence.

• Entreprendre les démarches techniques, administratives et financières pour la viabilisation et la pérennisation du site : voies d’accès interne, raccordement au réseau routier existant, raccordement à la SNEL et à la REGIDESO, analyse de solutions alternatives pour compenser de possibles défaillances des services publics actuels (groupes électrogènes, hydroliennes, forages).

• Mettre en place une structure d’administration de la Cité sous l’égide d’un Conseil de gestion chargé de répondre à tous les utilisateurs et d’assurer la bonne exécution des services attendus. Par d’exemple, le Conseil pourra avoir comme mandat d’étudier les modes opératoires des parcs industriels existant dans les autres pays.

• Mettre en place (par l’UST) les mécanismes d’analyse et d’octroi des requêtes d’intervention du Fonds d’appui en faveur des opérateurs requérants.

• Établir des tarifications appropriées de façon à ce que la Cité soit autonome financièrement; le bailleur de fonds retenu consentira à un appui dégressif qui anticipera l’amélioration progressive des capacités de paiement des opérateurs et la prise en charge par ces derniers de la totalité des coûts à la fin du projet.

• La structure tarifaire sera établie de façon à répartir les frais de fonctionnement du site équitablement entre les opérateurs présents sur le site.

• Appuyer la mise en place d’une association des opérateurs de la Cité, laquelle veille aux intérêts de ses membres auprès du Conseil de gestion et d’éventuels partenaires externes.

• Mettre en place, avec l’appui d’un bailleur de fonds, une Unité de Services Techniques (UST) regroupant des technologues ayant pour rôle d’appuyer et accompagner la mise en œuvre de projets spécifiques émanant des opérateurs ainsi que de fournir un appui en matière de gestion financière des opérations (exemple : calcul des coûts d’opération et des prix de revient et gestion de la trésorerie).

• L’UST élabore un programme de formation technique pour les employés des opérateurs agroalimentaires.

• L’UST soumet des normes d’égalité des sexes visant le traitement équitable des travailleurs et travailleuses, conformément aux procédures et aux textes en vigueur en RDC; les autorités compétentes veilleront à leur bonne application.

Partenaires concernés par le projet

• Un bailleur de fonds en appui aux activités de transformation agroalimentaire qui considère ce secteur d’activité comme un catalyseur du développement agricole et un vecteur de création d’emplois et de richesses contribuant à la lutte à la pauvreté en milieu rural et périurbain.

• Un partenaire technique (bureau d’études), reconnu pour ses compétences en industrie agroalimentaire, chargé de la mise en place du site et de l’encadrement technique et managérial en coopération avec l’UST qui, de son côté, apportera un support complémentaire aux opérateurs.

• Les services et agences de l’État chargés du suivi sanitaire dans le secteur agroalimentaire, du contrôle général des opérations commerciales (OCC) et des politiques de tarification douanière (OFIDA, etc.). Leur rôle sera, entre autres, d’apporter un appui dans la lutte aux tracasseries et dans l’accélération des procédures et démarches administratives.

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Étude du secteur agricole - Phase II - Plan Directeur de Développement Agricole, Province du Bas-Congo 31

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Intitulé du Projet Implantation de Cités de la transformation agroalimentaire en périphéries de Matadi et de Mbanza Ngungu

La clientèle cible

• La première clientèle cible est les opérateurs de transformation du secteur agroalimentaire désireux de s’installer dans la Cité agroalimentaire.

• Les consommateurs congolais en général qui pourront compter sur un plus grand choix de produits transformés de bonne qualité et sans danger sanitaire.

• L’économie congolaise qui verra sa balance commerciale améliorée suite à la substitution d’une partie des importations par la production nationale.

Estimation budgétaire synthèse

Projet: Cité agroalimentaire

INVESTISSEMENTS Total ($US)

An 1 (démarrage) 1 537 900

An 2 153 800

An 3 169 200

An 4 60 000

An 5 192 100

TOTAL INVESTISSEMENTS (5 premières années) 2 113 000

TOTAL AMORTISSEMENTS (démarrage) 37 200

COÛTS D'OPÉRATION

TOTAL An 1 407 000

TOTAL An 2 419 200

TOTAL An 3 431 800

TOTAL An 4 444 700

TOTAL An 5 458 100

TOTAL COÛTS OPÉRATION (5 premières années) 2 160 800

TOTAL INVESTISSEMENTS + COÛTS OPÉRATION (5 premières années) 4 273 800

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32 Étude du secteur agricole - Phase II - Plan Directeur de Développement Agricole, Province du Bas-Congo

0517395

Estimation budgétaire par composante

Projet: Cité agroalimentaire

INVESTISSEMENTS Unité QuantitéCoût unitaire

($US)Total ($US)

Démarrage (an 1)Terrain ha 5 2 000 10 000 Muret ou grillage sécurité + porte m 1500 17 25 500 Aménagement du terrain (nivellement, drainage, préparation accès de circulation, etc.) ha 5 4 000 20 000

Approvisionnement eau (forage profondeur 20 mètres, station pompage 100-200 m3/j, système de distribution eau potable, conduites de 2 km, etc.)

unité 1 75 000 75 000

Approvisionnement en électricité (sous-station avec transformateur 500 kVA, réseau de distribution sur 2 km, éclairage extérieur, etc.)

unité 1 80 000 80 000

Collecteur d'eaux usées (réseau sur 2 km, unité de traitement de 100-200 m3/j, etc.) unité 1 60 000 60 000 Bâtiment base m2 150 1 000 150 000 Bâtiment (dépôt équipement, entrepôt réfrigéré et sec, local technique) m2 60 830 49 800 Salle de transformation unité 4 12 500 50 000 Équipement de transformation unité 1 150 000 150 000 Véhicule (entretien et opération inclus 1ère année unité 1 60 000 60 000 Fonds d'appui aux initiatives des opérateurs * unité 1 500 000 500 000

SOUS-TOTAL 1 230 300 Bonification (imprévus) % Sous-total 25% 307 575

TOTAL INVESTISSEMENTS (démarrage) 1 537 875 An 2: équipements % total 10% 153 788 An 3: équipements % total 10% 169 166 : salles de transformation supplémentaires unité 4 15 000 60 000 An 4: équipements % total 10% 192 083 An 5: équipements % total 10% 211 291

TOTAL INVESTISSEMENTS (5 premières années) 2 324 203 AMORTISSEMENTS (démarrage)

Terrain %/an 40 2.5% 250 Bâtiment %/an 40 2.5% 6 245 Aménagement %/an 40 2.5% 1 138 Infrastructure de base %/an 25 4.0% 8 600 Système mécanique et équipement %/an 10 10.0% 15 000 Véhicule %/an 10 10.0% 6 000

TOTAL AMORTISSEMENTS (démarrage) 37 233

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Étude du secteur agricole - Phase II - Plan Directeur de Développement Agricole, Province du Bas-Congo 33

0517395

4.2 Programme de construction de marchés modèles Même si le Bas-Congo, considéré comme le grenier alimentaire de la RDC est situé stratégiquement, soit près de l’agglomération urbaine de Kinshasa, la province souffre d’un déficit majeur en infrastructures marchandes. Le déficit est plus important dans les localités éloignées de la Route Nationale reliant Matadi à Kinshasa. Cette situation a des conséquences lourdes sur les populations locales puisqu’ils ne peuvent pas valoriser le potentiel agricole de leur exploitation en raison du manque de débouchés commerciaux.

COÛTS D'OPÉRATION Unité QuantitéCoût unitaire

($US)Total ($US)

An 1Salaires personnel an 1 105 000

Expert en transformation alimentaire** an 0.5 50 000 25 000 Expert en commercialisation de produits agroindustriels an 1 50 000 50 000 Personnel d'entretien an 1 30 000 30 000

Frais déplacement et séjour an 1 25 000 25 000 Énergie et autres services mois 12 3 500 42 000 Salaires administration an 1 100 000 100 000

Gestionnaire administrateur an 1 50 000 50 000 Comptable an 1 30 000 30 000 Secrétaire an 1 20 000 20 000

Honoraire assistance technique étrangère*** an 1 135 000 135 000 TOTAL 407 000

An 2Pourcentage d'augmentation/année 3.0%Salaires personnel an 1 108 150

Expert en transformation alimentaire** an 0.5 51 500 25 750 Expert en commercialisation de produits agroindustriels an 1 51 500 51 500 Personnel d'entretien an 1 30 900 30 900

Frais déplacement et séjour an 1 25 750 25 750 Énergie et autres services mois 12 3 605 43 260 Salaires administration an 1 103 000 103 000 Honoraire assistance technique étrangère*** an 1 139 050 139 050

TOTAL 419 210 An 3Pourcentage d'augmentation/année 3.0%Salaires personnel an 1 111 395

Expert en transformation alimentaire** an 0.5 53 045 26 523 Expert en commercialisation de produits agroindustriels an 1 53 045 53 045 Personnel d'entretien an 1 31 827 31 827

Frais déplacement et séjour an 1 26 523 26 523 Énergie et autres services mois 12 3 713 44 558 Salaires administration an 1 106 090 106 090 Honoraire assistance technique étrangère*** an 1 143 222 143 222

TOTAL 431 786 An 4Pourcentage d'augmentation/année 3.0%Salaires personnel an 1 114 736

Expert en transformation alimentaire** an 0.5 54 636 27 318 Expert en commercialisation de produits agroindustriels an 1 54 636 54 636 Personnel d'entretien an 1 32 782 32 782

Frais déplacement et séjour an 1 27 318 27 318 Énergie et autres services mois 12 3 825 45 895 Salaires administration an 1 109 273 109 273 Honoraire assistance technique étrangère*** an 1 147 518 147 518

TOTAL 444 740 An 5Pourcentage d'augmentation/année 3.0%Salaires personnel an 1 118 178

Expert en transformation alimentaire** an 0.5 56 275 28 138 Expert en commercialisation de produits agroindustriels an 1 56 275 56 275 Personnel d'entretien an 1 33 765 33 765

Frais déplacement et séjour an 1 28 138 28 138 Énergie et autres services mois 12 3 939 47 271 Salaires administration an 1 112 551 112 551 Honoraire assistance technique étrangère*** an 1 151 944 151 944

TOTAL 458 082 Notes:

** L'expert agroalimentaire travaillera à demi-temps. La répartition sera à revoir en fonction de la demande dans les différentes CAA.*** Ce montant s'applique uniquement si les honoraires d'assistance technique sont divisés entre les trois projets de cité agroalimentaire identifiés dans les provinces du Bas-Congo, du Bandundu et de Maniema.

* Fonds qui serait administré par l'UST et l'agence d'exécution pour appuyer des projets spécifiques en participant à 50% des coûts.

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34 Étude du secteur agricole - Phase II - Plan Directeur de Développement Agricole, Province du Bas-Congo

0517395

Intitulé du Projet Construction et équipement de 11 marchés modèles aux interconnexions entre les RDA, RP et RN dans les trois districts de la province du Bas-Congo

Justification du projet

• L’important nombre de points d’échanges commerciaux dans la province qui ont été identifiés au cours de l’étude diagnostic et confirmés par l’atelier d’élaboration du plan de développement provincial : Materne, Kinzau Mvuete dans le District du Bas Fleuve ; Nsanda, Matadi ; périphérie de la ville District de Matadi ; Kisonga, Kimpese, Mbanza Ngungu, district des Cataractes ; Inkisi, Mvulula, Kibuluku et Kasangulu dans le district de la Lukaya.

• Le manque de dépôts et hangars de stockage approprié dans ces points d’échanges entraîne des pertes de produits agricoles en provenance des milieux ruraux plus reculés à haut potentiel agricole.

• Approvisionnement difficile en intrants et produits manufacturés pour les producteurs agricoles.

• Dégradation des conditions hygiéniques des produits agricoles en provenance des milieux ruraux éloignés à haut potentiel agricole. Parmi les produits, il y a notamment la banane plantain en provenance de Seke Banza qui est stockés à même le sol à Kinzau Mvuete, un des points de jonction avant d’être acheminé à Kinshasa.

• Baisse des quantités de produits agricoles commercialisés due aux pertes encourues par les producteurs.

• Répond à l’axe stratégique No.2.

Hypothèses critiques

• Les institutions administratives locales, comme les territoires, peuvent être revitalisés et devenir des partenaires techniques pour exécuter le projet.

• Les commerçants agricoles et les transporteurs sont conscients de la nécessité d’implanter des marchés modèles aux points de jonction des voies de communication et sont prêts à assumer les coûts associés à leurs installations.

• L’intérêt pour des petits et grands commerçants et des transporteurs à se mettre en accord sur des emplacements qui devraient abriter ces marchés modèles.

• Il y a présence d’intermédiaires (ONG, Organisations paysannes, commerçants privés) de relais dans la gestion des marchés.

Risques associés au projet

• Que les institutions pressenties ne soient pas en mesure de participer au projet par manque de moyens matériels, humains et financiers ; pour prévenir ce risque, des appuis suffisants en matériels, en main d’œuvre et en argent seront apportés aux institutions existantes pour en faire des partenaires.

• Que les commerçants et les transporteurs de produits agricoles ne sentent pas l’importance de l’utilité de marchés modèles ou ne disposent pas des moyens pour les installer ; pour prévenir ce risque, il faudra des activités de vulgarisation pour démontrer la nécessité de ces marchés et il faudra apporter des appuis financiers pour favoriser une première installation de marchés modèles.

• Le tissu associatif est inefficace comme partenaire pour l’implantation des marchés modèles ; pour prévenir ce risque, des démarches seront entreprises auprès des partenaires potentiels afin de les intéresser au projet.

Effets et bénéfices escomptés

• La commercialisation des produits est facilitée à travers toute la province. • L’hygiène et la qualité des produits sont améliorées. • Le contrôle des prix est davantage maîtrisé. • Le revenu des producteurs est augmenté. • Une meilleure fiscalisation de la production. • Le regroupement de l’offre permet aux producteurs de biens et services

intermédiaires (exemple : vendeur d’intrants, de machinerie, d’outils, etc) d’augmenter leur chiffre d’affaires ou à tout le moins de réduire leur frais de déplacement en ayant accès à tous leurs clients dans un même endroit.

• Une plus grande implication des femmes dans le développement du milieu car elles pourront avoir, d’une part, accès à des produits en quantité abondante pour nourrir leur famille et d’autre part, elles auront la possibilité de pratiquer la vente de produits agricoles ou artisanaux à même un lieu très achalandé.

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Étude du secteur agricole - Phase II - Plan Directeur de Développement Agricole, Province du Bas-Congo 35

0517395

Intitulé du Projet Construction et équipement de 11 marchés modèles aux interconnexions entre les RDA, RP et RN dans les trois districts de la province du Bas-Congo

• La collecte des données statistiques est facilitée. Mécanismes à mettre en place

• Versements d’allocations pour le volet infrastructure et appuis techniques du programme provincial chargé de mettre en œuvre le projet.

• Sensibiliser les communautés de base et les comités locaux de développement à l’importance de leur implication dans la mise en œuvre de ce programme.

• Faire une plaidoirie auprès des partenaires bailleurs de fonds pour appuyer ce programme.

• Implication des partenaires au développement dans l’exécution d’appui aux infrastructures.

• Inciter des entrepreneurs à utiliser les moyens et matériaux locaux pour réduire les coûts.

• Implication des autorités locales et des membres de la société civile.

Partenaires concernés par le projet

• L’assemblée provinciale. • Le Ministère provincial de l’Agriculture et du développement rural. • Les autorités locales. • Un bailleur de fonds accordant la priorité à ce programme. • Les opérateurs économiques locaux du secteur transport et les commerçants. • Les entreprises de construction locales et/ou nationales.

La clientèle cible • Les transporteurs et commerçants locaux et ceux venant de l’extérieur, notamment Kinshasa.

• Les producteurs. • La province. • Les autorités locales. • Le nombre de personnes qui fréquenteront les marchés.

Estimation budgétaire synthèse

Projet: Programme de construction de marchés modèles

INVESTISSEMENTS Total ($US)

An 1 (démarrage) 1 350 000

An 2 1 450 000

An 3 1 925 000

An 4 1 875 000

An 5 1 300 000

TOTAL INVESTISSEMENTS (5 premières années) 7 900 000

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36 Étude du secteur agricole - Phase II - Plan Directeur de Développement Agricole, Province du Bas-Congo

0517395

Estimation budgétaire par composante

4.3 Production avicole : Intégration verticale Le projet d’implantation d’une exploitation avicole du secteur moderne s’appuie sur une approche d’intégration verticale qui vise à couvrir en partie les besoins de la province et ceux de la ville de Kinshasa car les besoins en produits animaux des populations urbaines des villes de la RDC sont en croissance rapide. La mise en place des structures et infrastructures de base pour une meilleure réussite de cette activité devra se faire à partir d’un centre avicole principal à Kinsantu ou à Kimpese.

Intitulé du Projet Programme d’implantation d’un centre avicole moderne suivant le modèle de production en intégration verticale

Justification du projet

• La résorption du déficit en protéine animale et de consommation en viande, dont la moyenne annuelle nationale n’excède guère 2 kg, contre une moyenne annuelle recommandée par la FAO de 36 kg par habitant, passe par la promotion de l’aviculture du secteur moderne.

• L’existence d’un réseau d’industries agroalimentaires dans la province (MIDEMA, huileries, sucrerie, brasserie) ainsi que d’importants gisements de pierre calcaire offrant suffisamment d’ingrédients pour la ration de volaille (tourteaux, sons et poudre calcaire).

• La rareté et la surenchère des produits avicoles d’importation sur le marché local provenant de Kinshasa.

• L’existence d’opérateurs (essentiellement missionnaires) soucieux d’accroître leur production et disposés à acquérir des nouvelles technologies de production.

• Outre le marché de Kinshasa, l’existence d’importants centres urbains et industriels en bordure de la route nationale n°1, où réside une importante frange des consommateurs de la province, exige l’intensification et la modernisation de la production agricole.

Hypothèses critiques

• L’importante demande en produits avicoles par la population locale, toujours dépendante des importations en produits de moindre qualité.

Projet: Programme de construction de marchés modèles

INVESTISSEMENTS Unité QuantitéCoût unitaire

($US)Total ($US)

Démarrage (an 1)Consultation des acteurs sur la programmation unité 1 200 000 200 000 Construction complexe marchand (étals, entrepôts, équipement sanitaire, latrine, etc.) unité 1 475 000 475 000 Appui opérationnel et matériel aux structures en charge des marchés et entrepôts 75 000 Assistance technique 600 000

TOTAL INVESTISSEMENTS (démarrage) 1 350 000 An 2Construction complexe marchand (étals, entrepôts, équipement sanitaire, latrine, etc.) unité 2 475 000 950 000 Appui opérationnel et matériel aux structures en charge des marchés et entrepôts 150 000 Assistance technique 350 000

TOTAL 1 450 000 An 3Construction complexe marchand (étals, entrepôts, équipement sanitaire, latrine, etc.) unité 3 475 000 1 425 000 Appui opérationnel et matériel aux structures en charge des marchés et entrepôts 150 000 Assistance technique 350 000

TOTAL 1 925 000 An 4Construction complexe marchand (étals, entrepôts, équipement sanitaire, latrine, etc.) unité 3 475 000 1 425 000 Appui opérationnel et matériel aux structures en charge des marchés et entrepôts 100 000 Assistance technique 350 000

TOTAL 1 875 000 An 5Construction complexe marchand (étals, entrepôts, équipement sanitaire, latrine, etc.) unité 2 475 000 950 000 Appui opérationnel et matériel aux structures en charge des marchés et entrepôts 0 Assistance technique 350 000

TOTAL 1 300 000 TOTAL INVESTISSEMENTS (5 premières années) 7 900 000

Note : L’appui opérationnel est dégressif car progressivement les opérateurs seront amenés à contribuer aux coûts de fonctionnement des structures.

Ainsi, l’appui sera nul à la 5ème année.

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Étude du secteur agricole - Phase II - Plan Directeur de Développement Agricole, Province du Bas-Congo 37

0517395

Intitulé du Projet Programme d’implantation d’un centre avicole moderne suivant le modèle de production en intégration verticale

• L’existence d’un petit noyau d’aviculteurs désireux de combattre les immenses difficultés (approvisionnement en intrants défectueux, faible encadrement), pour stabiliser leurs exploitations.

• L’intérêt des opérateurs locaux du sous-secteur à redynamiser cette spéculation porteuse qui est à même de résorber le déficit actuel en viande.

• La possibilité de démarrer avec l’importation d’œufs fécondés avant la production effective dans les fermes parentales locales.

Risques associés au projet

• La mise en œuvre de cette activité nécessite une bonne maîtrise des interventions techniques et technologiques dont ne disposent pas actuellement les opérateurs locaux ; pour éviter ce risque, le projet fera appel à un opérateur avicole, africain de préférence, qui maitrise cette activité et qui devra travailler en partenariat avec les opérateurs locaux.

• La production des grands parentaux est une activité assez spécialisée qui demande des infrastructures, du matériel et des techniques également spécialisés qui ne seront pas nécessairement disponibles; pour contourner ce risque, le projet achètera auprès de firmes spécialisées les parentaux pour la production des poussins commerciaux (ponte ou chair).

• Les moyens de contrôler les épizooties et panzooties pouvant compromettre la production du complexe avicole ne sont pas connus de tous les producteurs, pour contourner ce risque, un certificat d’origine pour une bonne traçabilité sera exigé chaque fois que le projet aura à renouveler sa souche de reproduction et des formations portant sur ce risque seront effectués auprès des producteurs.

• La concurrence occasionnée par les importations massives de produits avicoles subventionnés et de moindre qualité, dont le coût de revient est généralement inférieur à la production locale ; ce risque sera contourné par une législation qui devra protéger la production locale.

Effets et bénéfices escomptés

• L’approvisionnement régulier des principaux centres de distribution et de vente de produits avicoles de qualité.

• L’amélioration du niveau nutritionnel des populations urbaines et rurales. • La création d’un maillon de production devant permettre aux opérateurs de cette

spéculation d’améliorer leur revenu et de lutter contre la pauvreté. • La création d’emplois.

Actions à mener et mécanismes à mettre en place

• La production avicole suivant le mode d’exploitation intégrant les producteurs d’intrants avicoles et les engraisseurs nécessite la mise en place d’un complexe doté de fermes parentales, d’un tunnel d’incubation et d’éclosion, et d’infrastructures de tri, de conditionnement et de commercialisation.

• Le projet devra lancer un appel de partenariat auprès des grandes firmes de production avicole du continent qui accepteront d’œuvrer à la mise en œuvre de cette activité en apportant l’expertise et les fonds requis.

• Le démarrage se fera avec les œufs à couver qui devront provenir des pays voisins pratiquant déjà ce genre d’activité.

• La mise sur pied d’un réseau d’engraisseurs dans lequel les participants recevront de l’intégrateur les poussins et les intrants nécessaires à une production optimale qui vise à approvisionner une partie de la province.

• Ces engraisseurs bénéficieront de la formation requise et d’un encadrement régulier assuré par l’intégrateur.

• La mise en place d’un service d’appui technique et d’administration de soins vétérinaires qui couvrira les bénéficiaires du programme à travers la province du Bandundu ainsi que dans toutes les autres provinces où se pratiquera cette activité. Ce service s’opérera sous forme de prestation de services que l’intégrateur devra assurer en utilisant les compétences locales.

Partenaires concernés par le projet

• Un bailleur de fonds intéressé par la relance du secteur avicole dans cette partie de la République.

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38 Étude du secteur agricole - Phase II - Plan Directeur de Développement Agricole, Province du Bas-Congo

0517395

Intitulé du Projet Programme d’implantation d’un centre avicole moderne suivant le modèle de production en intégration verticale

• Un partenaire extérieur ayant une bonne maîtrise de la production avicole, une assise financière reconnue et qui soit désireux de participer à cette opération de type commercial dans un cadre PPP.

• Les associations d’aviculteurs qui bénéficieront des services de l’intégrateur et qui agiront en tant que relais entre leurs membres et le projet.

• Les producteurs d’aliments pour bétail (provenderies). • Les fournisseurs d’intrants et de matériel avicoles. • Les aviculteurs indépendants qui bénéficieront d’un approvisionnement régulier

en intrants avicoles. • Les vétérinaires qui accompagneront ce projet en qualité de prestataires agréés;

ils seront chargés de l’administration des soins vétérinaires, de la formation et de l’encadrement de proximité régulier.

• Les agriculteurs qui trouveront un marché sûr et permanent permettant de résorber leur problème de surplus de production (maïs) mais aussi d’approvisionnement en fientes pour l’amendement à moindre frais des sols mis en culture.

• Les agro-industries pour l’écoulement de leurs sous-produits (sons et tourteaux).

La clientèle cible • Les populations urbaines et rurales sont les premières bénéficiaires d’un approvisionnement régulier en produits avicoles de qualité (viande et œufs de table).

• Les aviculteurs locaux qui auront, à moindre coût, accès aux intrants et autres services pour améliorer leur production et productivité.

• Les vétérinaires sélectionnés qui agiront à titre de prestataires de service dans un environnement encadré par l’intégrateur. Selon l’importance des autres élevages dans leur région d’intervention, ils pourront étendre leurs prestations à ces producteurs et recevront du projet des appuis matériels pour s’installer convenablement (équipements techniques, moyens de transport, logement).

• Le pays et la province qui économiseront des devises suite à la réduction des importations de volaille.

HYPOTHÈSES DE TRAVAIL

Facteur de réduction des investissements et des coûts

Si les promoteurs sont intéressés à investir dans plus d’une province mais pour le même type de projet, ils doivent concevoir que des économies d’échelle peuvent s’appliquer au niveau de tout ce qui regroupe l’assistance technique. Les spécialistes affectés à un centre dans une province donnée pourront être déployés vers d’autres centres, dans d’autres provinces, afin d’offrir le même service. Une agence spécialisée pourrait offrir ce type de service, assurant la formation d’une relève compétente et efficace, permettant, au terme des cinq années du programme, aux promoteurs de pouvoir toujours compter sur une ressource spécialisée qui s’assure d’une clientèle stable. Toutefois, puisque à l’heure actuelle aucune information ne permet de savoir si un investisseur-bailleur acceptera de s’impliquer sur plus d’un projet à la fois, les budgets ont été formulés de façon à représenter les résultats en supposant que l’intervention se limitera à une province. Configuration du Centre avicole • Taille de l’exploitation de l’intégrateur : 9 900 parentaux / chair (dont 9 000 poules et 900 coqs), répartis en

trois lots de 3 300 sujets ; • Le Centre compte tous les équipements nécessaires à l’incubation des œufs fécondés et à l’éclosion des

poussins ; • Le centre assure le conseil technique auprès des éleveurs ; • Production annuelle : 756 000 poussins / Chair d’un jour ; • Durée : 5 ans.

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Étude du secteur agricole - Phase II - Plan Directeur de Développement Agricole, Province du Bas-Congo 39

0517395

Estimation budgétaire synthèse

Projet: Centre avicole

INVESTISSEMENTS Total ($US)

An 1 (démarrage) 3 267 600

An 2 163 400

An 3 171 500

An 4 180 100

An 5 189 100

TOTAL INVESTISSEMENTS (5 premières années) 3 971 700

TOTAL AMORTISSEMENTS (démarrage) 145 900

COÛTS D'OPÉRATION

TOTAL An 1 750 800

TOTAL An 2 773 300

TOTAL An 3 796 500

TOTAL An 4 820 400

TOTAL An 5 845 000

TOTAL COÛTS OPÉRATION (5 premières années) 3 986 000

TOTAL INVESTISSEMENTS + COÛTS OPÉRATION (5 premières années) 7 957 700

REVENUS D'OPÉRATION

TOTAL An 1 0

TOTAL An 2 214 100

TOTAL An 3 888 600

TOTAL An 4 921 800

TOTAL An 5 949 500

TOTAL REVENUS D'OPÉRATION (5 premières annnées) 2 974 000

BÉNÉFICE BRUT (revenus-coûts)

TOTAL An 1 -750 800

TOTAL An 2 -559 200

TOTAL An 3 92 100

TOTAL An 4 101 400

TOTAL An 5 104 500

INVESTISSEMENTS + COÛTS OPÉRATION - REVENUS OPÉRATION(5 premières années)

4 983 700

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40 Étude du secteur agricole - Phase II - Plan Directeur de Développement Agricole, Province du Bas-Congo

0517395

Estimation budgétaire par composante

Projet: Centre avicole

INVESTISSEMENTS Unité QuantitéCoût unitaire

($US)Total ($US)

Démarrage (an 1)Terrain ha 10 1 500 15 000 Aménagement du terrain (ouverture des voies d'accès interne, dessouchage, débroussaillage, remblayage, etc.)

ha 10 5 000 50 000

InfrastructureInfrastructures (poussinières, poulailler de reproduction, dépôt, magasin, usine d'aliments, complexe incubation, etc.)

unité 1 902 100 902 100

Infrastructures administratives et sociales unité 1 468 000 468 000 Infrastructures d'abattage unité 1 250 000 250 000 Installation des infrastructures unité 1 150 000 150 000

Renforcement organisationnelIdentification des opérateurs unité 1 15 000 15 000 Création et mise en place structure d'intégration unité 1 25 000 25 000 Sensibilisation des acteurs du système d'intégration unité 1 20 000 20 000 Stage pratique pour aviculteurs et encadreurs techniques unité 1 45 000 45 000 Appui vétérinaire unité 1 95 000 95 000 Fonctionnement fonds roulement unité 1 384 000 384 000

Matériel et équipement Éleveuses, mangeoirs, abreuvoirs, débecqueurs, emballeuses unité 1 5 940 5 940 Équipement d'assainissement unité 1 5 000 5 000 Tunnel incubation unité 1 92 965 92 965 Meunerie unité 1 30 525 30 525 Groupe électrogène unité 1 275 000 275 000 Divers unité 1 75 000 75 000 Matériel roulant unité 1 250 000 250 000 Marketing et structuration du marché unité 1 50 000 50 000

SOUS-TOTAL 3 203 530 Bonification (imprévus) % Sous-total 2% 64 071

TOTAL INVESTISSEMENT DÉMARRAGE (AN 1) 3 267 601 An 2 % total 5% 163 380 An 3 % total 5% 171 549 An 4 % total 5% 180 126 An 5 % total 5% 189 133

TOTAL INVESTISSEMENT 5 PREMIÈRES ANNÉES 3 971 789 AMORTISSEMENTS (DÉMARRAGE - AN 1)

Terrain %/an 40 2.5% 375 Infrastructure %/an 25 4.0% 70 804 Aménagement %/an 40 2.5% 1 250 Système mécanique et équipement %/an 10 10.0% 48 443 Matériel roulant %/an 10 10.0% 25 000

TOTAL AMORTISSEMENT DÉMARRAGE 145 872

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Étude du secteur agricole - Phase II - Plan Directeur de Développement Agricole, Province du Bas-Congo 41

0517395

4.4 Promotion et diffusion des semences et plants améliorés

L’objectif du projet est de mettre en place, à travers la province, un réseau efficace d’agri-multiplicateurs professionnels ainsi qu’un réseau commercial apte à assurer la diffusion de semences et plants améliorés. L’activité devra mettre en synergie les institutions de recherche agronomiques nationales (INERA Kiyaka, M’Vuazi, Yangambi, Ngandajika), les institutions d’enseignement agronomiques, les producteurs agricoles (agri-multiplicateurs, sous-traitants et utilisateurs) et les PTF. Il est à noter que ce type de projet, qui répond à un besoin largement ressenti, a été soumis dans au moins quatre (4) provinces couvertes par l’ESA. Mentionnons également que des efforts sont en cours sur le plan national pour dynamiser les filières semencières. En toute logique, le projet devrait s’insérer dans une approche nationale si les démarches actuellement en cours connaissent un aboutissement positif.

COÛTS D'OPÉRATION Unité QuantitéCoût unitaire

($US)Total ($US)

An 1Salaires personnel an 1 100 000 100 000 Parentaux tête 9 900 15 148 500 Alimentation volaille an 1 227 300 227 300 Frais déplacement et séjour an 1 25 000 25 000 Énergie et autres services an 1 15 000 15 000 Salaires administration an 1 100 000 100 000 Honoraire assistance technique étrangère an 1 135 000 135 000

TOTAL 750 800 An 2 773 324 Pourcentage augmentation/année 3%An 3 796 524 Pourcentage augmentation/année 3%An 4 820 419 Pourcentage augmentation/année 3%An 5 845 032 Pourcentage augmentation/année 3%

REVENUS D'OPÉRATION Unité QuantitéCoût unitaire

($US)Total ($US)

CritèresNombre de poule par troupeau tête 3 000Nombre de poussin par poule tête/an 126

An 1Vente de poussins tête 0 1.10 $ 0 Vente de poules de réforme tête 0 2.00 $ 0

TOTAL 0 An 2Pourcentage augmentation/année 3%Vente de poussins tête 189 000 1.13 $ 214 137 Vente de poules de réforme tête 0 2.06 $ 0

TOTAL 214 137 An 3Pourcentage augmentation/année 3%Vente de poussins tête 756 000 1.17 $ 882 244 Vente de poules de réforme tête 3 000 2.12 $ 6 365

TOTAL 888 610 An 4Pourcentage augmentation/année 3%Vente de poussins tête 756 000 1.20 $ 908 712 Vente de poules de réforme tête 6 000 2.19 $ 13 113

TOTAL 921 824 An 5Pourcentage augmentation/année 3%Vente de poussins tête 756 000 1.24 $ 935 973 Vente de poules de réforme tête 6 000 2.25 $ 13 506

TOTAL 949 479

Tecsult International Limitée / GECT

42 Étude du secteur agricole - Phase II - Plan Directeur de Développement Agricole, Province du Bas-Congo

0517395

Intitulé du Projet Promotion et diffusion des semences et plants améliorés

Justification du projet

• L’indisponibilité de semences et de plants a été démontrée comme étant une des contraintes qui limite l’accroissement des rendements.

• Besoins qui pourraient se poser après l’installation de ménages agricoles dans des sites aménagés et sédentarisés.

• Beaucoup de ménages agricoles détiennent encore des semences avariées qui ont perdu leur pouvoir germinatif ou des semences tout venant qui donnent des résultats médiocres.

• La pression des maladies et insectes nuisibles due à la dégénérescence du matériel végétal.

• Répond à l’axe stratégique No.3.

Hypothèses critiques

• Les centres de recherche de multiplication des semences peuvent être revitalisés et devenir des partenaires techniques pour exécuter le projet.

• Les producteurs agricoles sont conscients de la nécessité d’utiliser la bonne semence et sont prêts à assumer les coûts associés à leur utilisation.

• Il y a présence d’intermédiaires (ONG, missions religieuses, commerçants privés) pouvant servir de relais dans la diffusion des semences.

Risques associés au projet

• Que les institutions pressenties ne soient pas en mesure de participer au projet par manque de moyens matériels et humains ; pour prévenir ce risque, des appuis suffisants seront apportés aux institutions existantes pour en faire des partenaires potentiels.

• Que les producteurs ne sentent pas l’importance de bonnes semences ou ne disposent pas des moyens pour les acquérir ; pour prévenir ce risque, il faudra des activités de vulgarisation pour démontrer la valeur des bonnes semences et, éventuellement, des appuis financiers pour favoriser une première utilisation de semences améliorées.

• Le tissu associatif est inefficace comme partenaire pour la diffusion des semences ; pour prévenir ce risque, des démarches seront entreprises auprès des partenaires potentiels, notamment les distributeurs privés d’intrants et de matériels agricoles afin de les intéresser au projet.

Effets et bénéfices escomptés

• Renforcement durable des structures de recherche chargées de l’amélioration de la qualité des semences et plants.

• Le renouvellement du matériel végétal se fait régulièrement par les ménages agricoles et les autres producteurs.

• Les variétés / cultivars améliorés sont mis au point et diffusés. • Les réseaux d’agri-multiplicateurs sont installés et opérationnels sur le terrain. • Le taux de substitution des variétés améliorées par rapport au matériel actuel est

augmenté. • Les rendements des productions concernées enregistrent une amélioration

substantielle, ce qui contribue à la sécurité alimentaire, à l’amélioration des revenus des ménages agricoles et à la balance commerciale du pays.

Mécanismes à mettre en place

• S’appuyer sur des centres de recherche et de production de semences comme ceux de l’INERA (BOKETA et BONGABO).

• Appuyer les activités de communication et d’échange entre les différents partenaires techniques, associatifs et commerciaux.

• Associer les ONG spécialisées et/ou des intervenants privés pour la formation technique de production de semences et l’encadrement des agri-multiplicateurs.

• S’appuyer sur des OP pour une large diffusion des innovations. • Orienter les Institutions de formation vers la formation continue des agri-

multiplicateurs. • Utilisation des moyens techniques modernes pour une large diffusion. • Intéresser les services techniques à la diffusion du progrès. • Associer les intervenants privés, tels que les commerçants d’intrants agricoles,

dans la commercialisation des semences et plants améliorés. • Appliquer un système efficace de suivi pour les services techniques.

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Étude du secteur agricole - Phase II - Plan Directeur de Développement Agricole, Province du Bas-Congo 43

0517395

Intitulé du Projet Promotion et diffusion des semences et plants améliorés

Partenaires concernés par le projet

• Le Ministère provincial de l’Agriculture. • Les services techniques. • Les Organisations paysannes. • Les Organisations non gouvernementales. • Les centres de recherche agronomiques d’INERA BONGABO et BOKETA. • Les bailleurs de fonds. • Les investisseurs et les commerçants d’intrants agricoles. • Les centres de production des semences.

La clientèle cible

• Les producteurs agricoles. • Les consommateurs qui bénéficieront des produits de bonne qualité, en plus

grandes quantités et générés par des semences de bonne qualité. • Les opérateurs économiques. • Les Organisations paysannes.

Estimation budgétaire synthèse

Projet: Promotion et diffusion de semences et de plants améliorés

INVESTISSEMENTS Total ($US)

An 1 (démarrage) 1 115 000

An 2 865 000

An 3 640 000

An 4 640 000

An 5 640 000

TOTAL INVESTISSEMENTS (5 premières années) 3 900 000

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44 Étude du secteur agricole - Phase II - Plan Directeur de Développement Agricole, Province du Bas-Congo

0517395

Estimation budgétaire par composante

4.5 Développement de la filière plantes médicinales Ce projet novateur s’inscrit dans une volonté de moderniser et de diversifier les activités du secteur agricole en misant sur le vaste potentiel de développement des activités de la filiale bio et agro pharmaceutique. À l’échelle mondiale, cette filière représente une valeur de plus de 60 milliards $US dans laquelle l’Afrique subsaharienne est quasi absente, en dépit des potentialités agro climatiques dont elle dispose. Ce projet, dont la phase pilote concerne le Bas-Congo, pourrait être répliqué sur l’ensemble du territoire national. La province du Bas-Congo détient une expérience avérée dans la production, la transformation et le conditionnement des plantes médicinales ainsi que dans la commercialisation des produits pharmaceutiques dérivés. Des spécialités telles que MANADIAR, MANAMALARIA et bien d’autres se retrouvent dans les rayons des pharmacies à travers le territoire national et bien des centres, dont celui de LUOZI, constituent une fierté et assurent la promotion de la pharmacopée congolaise. Le projet proposé devra apporter un nouveau souffle à une filière qui ne bénéficie que d’une faible attention des bailleurs et des autorités locales et nationales alors que le marché mondial pour de tels produits est en pleine expansion.

Projet: Promotion et diffusion de semences et de plants améliorés

INVESTISSEMENTS Unité QuantitéCoût unitaire

($US)Total ($US)

Démarrage (an 1)Renforcement des capacités opérationnelles de l'INERA unité 1 200 000 200 000 Appui aux dispositifs de vulagarisation et d'encadrement unité 1 250 000 250 000 Appui au producteurs et distributeurs privés unité 1 275 000 275 000

Renforcement des capacités de production des producteurs privésFormation et renforcement des capacités des techniciensAppui à l'organisation des opérateurs semenciersAppui aux structures commerciales

Renforcement des capacités opérationnelles du SENASEM (ou autre structure du MINAGRI en charge du contrôle et de la certification)

unité 1 250 000 250 000

Assistance technique unité 1 140 000 140 000 TOTAL INVESTISSEMENTS (démarrage) 1 115 000

An 2Renforcement des capacités opérationnelles de l'INERA unité 1 200 000 200 000 Appui aux dispositifs de vulagarisation et d'encadrement unité 1 125 000 125 000 Appui au producteurs et distributeurs privés unité 1 275 000 275 000 Renforcement des capacités opérationnelles du SENASEM (ou autre structure du MINAGRI en charge du contrôle et de la certification)

unité 1 125 000 125 000

Assistance technique unité 1 140 000 140 000 TOTAL 865 000

An 3Renforcement des capacités opérationnelles de l'INERA unité 1 100 000 100 000 Appui aux dispositifs de vulagarisation et d'encadrement unité 1 125 000 125 000 Appui au producteurs et distributeurs privés unité 1 150 000 150 000 Renforcement des capacités opérationnelles du SENASEM (ou autre structure du MINAGRI en charge du contrôle et de la certification)

unité 1 125 000 125 000

Assistance technique unité 1 140 000 140 000 TOTAL 640 000

An 4Renforcement des capacités opérationnelles de l'INERA unité 1 100 000 100 000 Appui aux dispositifs de vulagarisation et d'encadrement unité 1 125 000 125 000 Appui au producteurs et distributeurs privés unité 1 150 000 150 000 Renforcement des capacités opérationnelles du SENASEM (ou autre structure du MINAGRI en charge du contrôle et de la certification)

unité 1 125 000 125 000

Assistance technique unité 1 140 000 140 000 TOTAL 640 000

An 5Renforcement des capacités opérationnelles de l'INERA unité 1 100 000 100 000 Appui aux dispositifs de vulagarisation et d'encadrement unité 1 125 000 125 000 Appui au producteurs et distributeurs privés unité 1 150 000 150 000 Renforcement des capacités opérationnelles du SENASEM (ou autre structure du MINAGRI en charge du contrôle et de la certification)

unité 1 125 000 125 000

Assistance technique unité 1 140 000 140 000 TOTAL 640 000

TOTAL INVESTISSEMENTS (5 premières années) 3 900 000

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Étude du secteur agricole - Phase II - Plan Directeur de Développement Agricole, Province du Bas-Congo 45

0517395

Intitulé du Projet Développement de la filière plantes médicinales

Justification du projet

• La pharmacopée congolaise est dotée d’un éventail de plantes médicinales dont l’utilisation demeure à ce jour au stade primaire, voire traditionnel.

• L’existence dans le Bas-Congo, spécialement à LUKI, d’un centre de formation dans les domaines de l’entreprenariat et de production industrielle, spécialisé dans la culture, la récolte et le conditionnement des plantes médicinales suivant les standard de contrôle qualité des marchés alimentaires, cosmétiques et pharmaceutiques mondiaux.

• L’importance de capitaliser les travaux de la Fondation BDA (Biotechnologie pour le Développement de l’Afrique) qui s’occupe à encadrer des intervenants de cette filière et à les mettre en relation avec de grands groupes pharmaceutiques et alimentaires mondiaux.

• L’existence d’une volonté réelle d’exploiter les opportunités qu’offre cette filière (centre de recherche et de production des produits pharmaceutiques à base de plantes médicinales locales à LUOZI).

• La non maitrise des dosages et des principes actifs des plantes couramment utilisées par les praticiens traditionnels.

• La tendance à donner à ces plantes de la pharmacopée nationale des vertus thérapeutiques allant parfois au-delà de leur pouvoir réel.

• La faible valorisation des potentialités qu’offre la pharmacopée congolaise. • Répond à l’axe No. 1 et 2.

Hypothèses critiques

• L’existence des opérateurs nationaux et internationaux du secteur soucieux de promouvoir la recherche et le développement de la filière plantes médicinales.

• L’intérêt croissant de la population congolaise et internationale à recourir à la médecine traditionnelle utilisant les plantes médicinales locales.

• L’existence des services de l’État pouvant exercer un suivi global sur la qualité des produits et services à rendre.

• Sous la pression de consommateurs toujours plus exigeants, les grands groupes pharmaceutiques et cosmétiques mondiaux manifestent un intérêt soutenu pour de nouveaux produits naturels pour lesquels la RDC jouit d’une position avantageuse liée à la diversité de ses zones écologiques propices à la production d’une grande variété de plantes médicinales.

Risques associés au projet

• Que les acteurs pressentis n’appréhendent pas l’approche devant conduire à la lutte contre la pauvreté et à la préservation de la biodiversité en surexploitant certaines espèces au détriment d’autres; pour prévenir ce risque, des instructions précises seront données lors de la formation et des appuis suffisants apportés à travers un encadrement rapproché, de façon à renforcer leurs capacités à livrer les services attendus.

• Le refus des détenteurs de la médecine traditionnelle et de la coutume, des guérisseurs et des ayant droits fonciers d’adopter la nouvelle approche et d’apporter leurs expériences et connaissances à l’identification de différentes espèces et à la valorisation de la richesse de la pharmacopée nationale; pour prévenir ce risque, développer des approches démontrant les bienfaits pour toutes les parties prenantes et l’intérêt sur le plan local, régional et international de promouvoir le développement de la pharmacopée congolaise. Il faudra aussi proposer des mécanismes de collaboration à ces acteurs incontournables, détenteurs de connaissances millénaires afin qu’ils y trouvent un bénéfice tant matériel que professionnel et qu’ils ne soient pas exclus des retombées positives générées par le développement de la filière.

Effets et bénéfices escomptés

• La valorisation de la pharmacopée congolaise par la maitrise des principes actifs et du dosage ainsi que le développement de l’industrie pharmaceutique nationale.

• Positionnement de la RDC sur un marché mondial potentiellement porteur de développement économique et commercial.

• Établissement en territoire congolais de filiales de certains grands groupes pharmaceutiques; création d’emplois, valorisation des compétences techniques et scientifiques congolaises.

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46 Étude du secteur agricole - Phase II - Plan Directeur de Développement Agricole, Province du Bas-Congo

0517395

Intitulé du Projet Développement de la filière plantes médicinales

• L’approvisionnement à moindres frais pour les formations hospitalières du pays. • La création d’une filière « plantes médicinales », génératrice de revenus et

créatrice d’emplois et de richesses tout au long de cette filière qui reste à développer et à professionnaliser.

• La promotion de la coopération scientifique, la formation et le développement durable de la pharmacopée nationale.

• La préservation de la qualité du matériel végétal et de la biodiversité. • Le développement de plantes et arbres médicinaux à valeur ajoutée pour les

secteurs alimentaires, cosmétiques et pharmaceutiques.

Mécanismes à mettre en place

• Mise en plan de centres de recherche et de multiplication des plantes médicinales.

• Création des laboratoires spécialisés dans l’identification, le titrage des principes actifs et le dosage des plantes à usage médical.

• Identification des producteurs potentiellement intéressés et formation de ces producteurs et utilisateurs des plantes médicinales nationales à la maîtrise de différents maillons de la filière.

• Mise en relation directe des producteurs et des utilisateurs (essentiellement les laboratoires) par la création d’un Comité de Coordination de la Filière Plantes Médicinales. À travers ce comité, les différents intervenants échangeront des informations sur les technologies à développer ainsi que sur les perspectives de développement de cette filière, notamment en ce qui concerne le marché international.

• Implantation et appuis aux laboratoires spécialisés dans la production des métabolites intermédiaires : CRENK, Laboratoire de phytopharmacie de Luozi et le laboratoire de la Faculté de pharmacie de l’UNIKIN.

• Création d’un réseau national des plantes médicinales et adhésion aux réseaux régionaux et internationaux pour l’échange d’expériences, la mise à jour des connaissances techniques et l’évolution du potentiel commercial de cette filière.

Partenaires concernés par le projet

• Les Ministères Nationaux de l’Agriculture, de l’Enseignement Supérieur et Universitaire, de Recherche Scientifique et de la Santé.

• Le CRENK ainsi que d’autres laboratoires et/ou centres de recherches sur les plantes médicinales.

• Le Laboratoire de production des produits pharmaceutique de Luozi. • La Fondation BDA (Biotechnologie pour le Développement Durable en Afrique),

déjà active en territoire congolais, plus particulièrement au Bas-Congo. • Les Eco preneurs • Les bailleurs de fonds. • WWF, AAMPS, World Agroforestry Centre, l’INRA, la FEC, le Centre de la

Réserve de la Biosphère de LUKI. • L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). • Partenaires internationaux à identifier en cours d’exécution du projet.

La clientèle cible • Les chercheurs et pharmaciens intéressés par la production des produits pharmaceutiques à base des plantes médicinales locales.

• Les formations médicales du Bas-Congo et de l’ensemble du territoire national, par un approvisionnement à moindre coût en produits pharmaceutiques de base et de qualité.

• Les laboratoires pharmaceutiques internationaux par l’approvisionnement en plantes médicinales et par l’échange d’expérience.

• Les populations du Bas-Congo et de l’ensemble du territoire national qui bénéficieront des soins de qualité.

• Les centres de formation en pharmacopée et en pharmacologie.

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Étude du secteur agricole - Phase II - Plan Directeur de Développement Agricole, Province du Bas-Congo 47

0517395

Estimation budgétaire synthèse

Projet: Développement de la filière plantes médicinales

INVESTISSEMENTS Total ($US)

An 1 (démarrage) 3 650 000

An 2 150 000

An 3 150 000

An 4 150 000

An 5 150 000

TOTAL INVESTISSEMENTS (5 premières années) 4 250 000

COÛTS D'OPÉRATION

TOTAL An 1 469 000

TOTAL An 2 469 000

TOTAL An 3 469 000

TOTAL An 4 469 000

TOTAL An 5 469 000

TOTAL COÛTS OPÉRATION (5 premières années) 2 345 000

TOTAL INVESTISSEMENTS + COÛTS OPÉRATION (5 premières années) 6 595 000

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48 Étude du secteur agricole - Phase II - Plan Directeur de Développement Agricole, Province du Bas-Congo

0517395

Estimation budgétaire par composante

Projet: Développement de la filière plantes médicinales

INVESTISSEMENTS Unité QuantitéCoût unitaire

($US)Total ($US)

Démarrage (an 1)Aménagement d'un centre pilote (équipements, matériel roulant, etc) unité 1 1 000 000 1 000 000 Équipements de laboratoire de production des métabolites intermédiaires unité 1 2 500 000 2 500 000 Formation des éco-preneurs personne/an 30 5 000 150 000

TOTAL INVESTISSEMENTS (démarrage) 3 650 000 An 2 150 000 An 3 150 000 An 4 150 000 An 5 150 000

TOTAL INVESTISSEMENTS (5 premières années) 4 250 000 COÛTS D'OPÉRATION

An 1Chef de service de niveau scientifique (PhD) pers/an 1 75 000 75 000 Techniciens de laboratoire pers/an 4 30 000 120 000 Personnel de maintenance pers/an 8 10 000 80 000 Services publics an 1 24 000 24 000 Consommable du laboratoire an 1 100 000 100 000 Carburants, lubrifiants et entretien an 1 30 000 30 000 Participation à des réseaux internationaux, expositions, foires, colloques, etc. an 1 40 000 40 000

TOTAL 469 000 An 2Chef de service de niveau scientifique (PhD) pers/an 1 75 000 75 000 Techniciens de laboratoire pers/an 4 30 000 120 000 Personnel de maintenance pers/an 8 10 000 80 000 Services publics an 1 24 000 24 000 Consommable du laboratoire an 1 100 000 100 000 Carburants, lubrifiants et entretien an 1 30 000 30 000 Participation à des réseaux internationaux, expositions, foires, colloques, etc. an 1 40 000 40 000

TOTAL 469 000 An 3Chef de service de niveau scientifique (PhD) pers/an 1 75 000 75 000 Techniciens de laboratoire pers/an 4 30 000 120 000 Personnel de maintenance pers/an 8 10 000 80 000 Services publics an 1 24 000 24 000 Consommable du laboratoire an 1 100 000 100 000 Carburants, lubrifiants et entretien an 1 30 000 30 000 Participation à des réseaux internationaux, expositions, foires, colloques, etc. an 1 40 000 40 000

TOTAL 469 000 An 4Chef de service de niveau scientifique (PhD) pers/an 1 75 000 75 000 Techniciens de laboratoire pers/an 4 30 000 120 000 Personnel de maintenance pers/an 8 10 000 80 000 Services publics an 1 24 000 24 000 Consommable du laboratoire an 1 100 000 100 000 Carburants, lubrifiants et entretien an 1 30 000 30 000 Participation à des réseaux internationaux, expositions, foires, colloques, etc. an 1 40 000 40 000

TOTAL 469 000 An 5Chef de service de niveau scientifique (PhD) pers/an 1 75 000 75 000 Techniciens de laboratoire pers/an 4 30 000 120 000 Personnel de maintenance pers/an 8 10 000 80 000 Services publics an 1 24 000 24 000 Consommable du laboratoire an 1 100 000 100 000 Carburants, lubrifiants et entretien an 1 30 000 30 000 Participation à des réseaux internationaux, expositions, foires, colloques, etc. an 1 40 000 40 000

TOTAL 469 000

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Étude du secteur agricole - Phase II - Plan Directeur de Développement Agricole, Province du Bas-Congo 49

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5 Projet prioritaire retenu pour la Phase III Les fiches de projet présentées dans la version préliminaire du PDAP (Chapitre 4) ont été soumises aux autorités provinciales compétentes afin de sélectionner laquelle sera soumise à l’Étude de faisabilité en phase III. Le Coordonnateur National a été associé aux discussions menées dans les provinces, afin d’encadrer les débats.

Conformément aux souhaits exprimés dans les TDR de l’ESA, il est attendu que le projet retenu réponde aux contraintes identifiées par le Bilan-Diagnostic, et confirmées par les participants à l’atelier de planification tenu à Matadi les 2 et 3 novembre 2009, et qu’il s’inscrive dans un ou plusieurs des axes stratégiques de développement (voir chapitre 3 de ce document).

L’examen du PDAP par les autorités provinciales a été effectué en fonction des éléments suivants :

• Réponse à un ou des besoins jugés prioritaires, tant par les autorités que par les membres de la Société civile;

• Effet multiplicateur maximal : lequel de ces projets permet d’envisager le plus de retombées pour le secteur agricole bien sûr, mais aussi pour la croissance économique provinciale et nationale;

• Contribution à la lutte contre la pauvreté;

• Réponse aux préoccupations transversales que sont l’équité entre les genres et la bonne gestion de l’environnement;

• Même si l’intérêt de la Province doit primer, il importera de voir comment le projet retenu pourrait avoir des retombées au-delà des frontières provinciales, soit par réplicabilité de l’approche, soit par la complémentarité avec d’autres provinces dans des contextes différents, soit par l’accroissement des échanges interprovinciaux.

L’analyse multi facteurs ainsi menée visait donc à sélectionner le projet ayant le plus de chances d’entraîner des effets multiplicateurs pour la province.

À l’issue de cet exercice interne à la Province, un atelier provincial s’est tenu à Matadi les 17 et 18 août 2010. Cet atelier, auquel ont pris part les autorités politiques administratives de la Province, la Coordination nationale de l’ESA et le Consultant, a permis de valider le choix de l’action prioritaire retenue.

Les documents attestant ce choix, et les arguments qui le justifient, portant la signature des autorités concernées, sont reproduits en annexe de ce document.

La fiche de projet ayant donné lieu à la sélection de l’Action prioritaire retenue par la Province du Bas-Congo est reproduite aux pages suivantes. Le projet retenu après analyse concerne : Implantation de « Cités de la transformation agroalimentaire » en périphéries de Matadi et de Mbanza Ngungu.

Il est à noter que deux (2) autres provinces, soit le Bandundu et le Maniema, ont également sélectionné des projets similaires, ce qui démontre l’importance de la transformation agroalimentaire en tant que levier de développement du secteur agricole.

La cité de la transformation agroalimentaire à implanter doit être située, de préférence, dans la zone périurbaine de la ville de Matadi ou de Kimpese. Cette dernière possède un avantage de plus car elle est située sur l’axe routier Matadi-Kinshasa, à environ 180 km à l’ouest de Kinshasa et, en vertu de ce positionnement stratégique, pourrait faire l’objet d’un projet visant l’implantation d’un important centre de production et de commercialisation agroalimentaire.

Tecsult International Limitée / GECT

50 Étude du secteur agricole - Phase II - Plan Directeur de Développement Agricole, Province du Bas-Congo

0517395

Intitulé du Projet Implantation de Cités de la transformation agroalimentaire en périphéries de Matadi et de Mbanza Ngungu

Justification du projet

• Les PME de transformation alimentaire opèrent généralement en conditions d’hygiène déplorable, sans supervision technique compétente et sans accès garantis aux services publics de base tels que eau, électricité et assainissement. Ce sont des facteurs limitatifs au développement des activités de transformation agroalimentaire qui peuvent entraîner des problèmes sanitaires importants auprès des consommateurs.

• L’absence d’une industrie agroalimentaire efficace génère d’importantes pertes post-récoltes pour les agriculteurs, ralenti le développement des productions agricoles ayant une visée commerciale, entraîne le repli vers une agriculture de subsistance et limite la croissance des marchés en zone urbaine.

• Le secteur agroalimentaire n’exploite pas tout le potentiel qu’il possède en tant que moteur de croissance économique, créateur d’emplois en périphérie des zones urbaines et pourvoyeur de richesses en aval du secteur agricole. Le rôle limité du secteur agroalimentaire par rapport à son potentiel contribue ainsi au phénomène d’exode rural.

• La demande en produits agroalimentaires transformés, particulièrement dans les zones urbaines, est en croissance rapide mais la faiblesse de l’offre locale de bonne qualité et en quantités suffisante ouvre la voie aux importations massives, affaiblissant du coup la balance commerciale du pays.

• Répond à l’axe stratégique No.2.

Hypothèses critiques

• Il existe un nombre significatif d’opérateurs désireux d’améliorer leurs conditions de production, passage obligé vers la professionnalisation de l’industrie et à la mise en marché de produits répondant aux normes sanitaires.

• Les coûts immédiats pour les promoteurs de leur emménagement dans les cités agroalimentaires peuvent être partiellement amortis par des appuis ciblés (État et bailleurs de fonds) et par les bénéfices accrus liés à de meilleures conditions d’exploitation.

• Les pouvoirs publics acceptent la place du secteur agroalimentaire dans l’économie congolaise, ils suivent le dossier activement, ils adoptent des mesures incitatives facilitant l’investissement privé et ils luttent activement contre toutes les formes de tracasseries administratives et policières.

Risques associés au projet

• Difficulté de délimiter un site propice convenant à toutes les parties concernées ; pour prévenir ce risque, il faudra multiplier les contacts auprès des autorités foncières avec le soutien actif des autorités politiques provinciales et nationales.

• Par crainte de l’échec, de nombreux opérateurs potentiels ne se prévalent pas de cette opportunité ; pour prévenir ce risque, les opérateurs potentiels seront associés dès le départ à la conception du projet, lequel prendra en compte leurs préoccupations en proposant des modalités incitatives de participation et d’investissement dans le projet et des services conseils en matière technologique, administrative, juridique ou autre.

• Malgré des engagements à cet effet, les pouvoirs publics ne parviennent pas à lutter efficacement contre les tracasseries administratives et à proposer des mesures incitatives, ce qui retarde et compromet l’exécution du projet ; pour prévenir ce risque, l’Unité de Services Techniques (UST) qui sera mise sur pied pour appuyer l’ASBL chargée de la gestion de la CAA étudiera à fond la réglementation, préparera les dossiers pertinents et représentera les opérateurs de la CAA auprès des autorités administratives et politiques. Les autorités seront associées à toutes les démarches et des sanctions seront adressées à tous les tracasseurs potentiels pour leurs agissements contraires aux engagements pris par les autorités.

Effets et bénéfices escomptés

• L’installation des opérateurs dans des lieux plus fonctionnels amène des gains de productivité et d’efficacité, entraîne la croissance du chiffre d’affaires et apporte une meilleure rentabilité des opérations.

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• La proximité des opérateurs permet de développer des liens d’entraide et de complémentarité allant jusqu’à la sous-traitance ou à la valorisation de sous-produits. Par exemple, une entreprise de fabrication d’aliments de bétail pourrait utiliser des résidus non conformes d’une usine produisant de l’alimentation humaine, dans ses rations animales.

• Le marché de la transformation devient une option économiquement attractive pour les producteurs qui désirent intégrer leurs activités et consolider leur production. Une telle orientation accroît ainsi le potentiel d’amélioration des revenus et de la qualité de vie des ménages agricoles.

• Des emplois sont créés dans un secteur d’activité possédant un fort potentiel de croissance et offrant la possibilité de verser des salaires intéressants à des travailleurs qualifiés.

• Il y a un accroissement des produits agroalimentaires locaux dans les parts de marché, ce qui contribue positivement à la balance commerciale.

• Sur le plan environnemental, la concentration d’activités sur un même site permet d’envisager des solutions techniques collectives de collecte et de traitement des déchets, des eaux usées ou des matières toxiques, opérations qui seraient difficiles à réaliser par des opérateurs individuels et isolés.

• La concentration d’opérateurs entraîne la construction d’infrastructures spécialisées pouvant être utilisées collectivement telles que des chambres froides, des groupes électrogènes ou des systèmes d’adduction d’eau. À ces infrastructures, apparaît l’offre de nouveaux services complémentaires telles que ateliers de réparation électromécanique, centres de soudure, ateliers de menuiserie, etc.

• Le projet stimule la croissance de la production agricole en charge de répondre aux besoins de l’industrie agroalimentaire et permet de hausser les revenus des ménages agricoles.

• Le gardiennage et la surveillance des lieux peuvent se faire plus efficacement sur un site regroupé.

Actions à mener et mécanismes à mettre en place

• Identifier un site propice à l’installation de la cité agroalimentaire et mener les démarches nécessaires afin de garantir et sécuriser le lot de terre sur lequel les opérateurs agroalimentaires s’installeront en permanence.

• Entreprendre les démarches techniques, administratives et financières pour la viabilisation et la pérennisation du site : voies d’accès interne, raccordement au réseau routier existant, raccordement à la SNEL et à la REGIDESO, analyse de solutions alternatives pour compenser de possibles défaillances des services publics actuels (groupes électrogènes, hydroliennes, forages).

• Mettre en place une structure d’administration de la Cité sous l’égide d’un Conseil de gestion chargé de répondre à tous les utilisateurs et d’assurer la bonne exécution des services attendus. Par d’exemple, le Conseil pourra avoir comme mandat d’étudier les modes opératoires des parcs industriels existant dans les autres pays.

• Mettre en place (par l’UST) les mécanismes d’analyse et d’octroi des requêtes d’intervention du Fonds d’appui en faveur des opérateurs requérants.

• Établir des tarifications appropriées de façon à ce que la Cité soit autonome financièrement; le bailleur de fonds retenu consentira à un appui dégressif qui anticipera l’amélioration progressive des capacités de paiement des opérateurs et la prise en charge par ces derniers de la totalité des coûts à la fin du projet.

• La structure tarifaire sera établie de façon à répartir les frais de fonctionnement du site équitablement entre les opérateurs présents sur le site.

• Appuyer la mise en place d’une association des opérateurs de la Cité, laquelle veille aux intérêts de ses membres auprès du Conseil de gestion et d’éventuels partenaires externes.

• Mettre en place, avec l’appui d’un bailleur de fonds, une Unité de Services Techniques (UST) regroupant des technologues ayant pour rôle d’appuyer et accompagner la mise en œuvre de projets spécifiques émanant des opérateurs

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ainsi que de fournir un appui en matière de gestion financière des opérations (exemple : calcul des coûts d’opération et des prix de revient et gestion de la trésorerie).

• L’UST élabore un programme de formation technique pour les employés des opérateurs agroalimentaires.

• L’UST soumet des normes d’égalité des sexes visant le traitement équitable des travailleurs et travailleuses, conformément aux procédures et aux textes en vigueur en RDC; les autorités compétentes veilleront à leur bonne application.

Partenaires concernés par le projet

• Un bailleur de fonds en appui aux activités de transformation agroalimentaire qui considère ce secteur d’activité comme un catalyseur du développement agricole et un vecteur de création d’emplois et de richesses contribuant à la lutte à la pauvreté en milieu rural et périurbain.

• Un partenaire technique (bureau d’études), reconnu pour ses compétences en industrie agroalimentaire, chargé de la mise en place du site et de l’encadrement technique et managérial en coopération avec l’UST qui, de son côté, apportera un support complémentaire aux opérateurs.

• Les services et agences de l’État chargés du suivi sanitaire dans le secteur agroalimentaire, du contrôle général des opérations commerciales (OCC) et des politiques de tarification douanière (OFIDA, etc.). Leur rôle sera, entre autres, d’apporter un appui dans la lutte aux tracasseries et dans l’accélération des procédures et démarches administratives.

La clientèle cible

• La première clientèle cible est les opérateurs de transformation du secteur agroalimentaire désireux de s’installer dans la Cité agroalimentaire.

• Les consommateurs congolais en général qui pourront compter sur un plus grand choix de produits transformés de bonne qualité et sans danger sanitaire.

• L’économie congolaise qui verra sa balance commerciale améliorée suite à la substitution d’une partie des importations par la production nationale.

Estimation budgétaire synthèse

Projet: Cité agroalimentaire

INVESTISSEMENTS Total ($US)

An 1 (démarrage) 1 537 900

An 2 153 800

An 3 169 200

An 4 60 000

An 5 192 100

TOTAL INVESTISSEMENTS (5 premières années) 2 113 000

TOTAL AMORTISSEMENTS (démarrage) 37 200

COÛTS D'OPÉRATION

TOTAL An 1 407 000

TOTAL An 2 419 200

TOTAL An 3 431 800

TOTAL An 4 444 700

TOTAL An 5 458 100

TOTAL COÛTS OPÉRATION (5 premières années) 2 160 800

TOTAL INVESTISSEMENTS + COÛTS OPÉRATION (5 premières années) 4 273 800

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Estimation budgétaire par composante

Projet: Cité agroalimentaire

INVESTISSEMENTS Unité QuantitéCoût unitaire

($US)Total ($US)

Démarrage (an 1)Terrain ha 5 2 000 10 000 Muret ou grillage sécurité + porte m 1500 17 25 500 Aménagement du terrain (nivellement, drainage, préparation accès de circulation, etc.) ha 5 4 000 20 000

Approvisionnement eau (forage profondeur 20 mètres, station pompage 100-200 m3/j, système de distribution eau potable, conduites de 2 km, etc.)

unité 1 75 000 75 000

Approvisionnement en électricité (sous-station avec transformateur 500 kVA, réseau de distribution sur 2 km, éclairage extérieur, etc.)

unité 1 80 000 80 000

Collecteur d'eaux usées (réseau sur 2 km, unité de traitement de 100-200 m3/j, etc.) unité 1 60 000 60 000 Bâtiment base m2 150 1 000 150 000 Bâtiment (dépôt équipement, entrepôt réfrigéré et sec, local technique) m2 60 830 49 800 Salle de transformation unité 4 12 500 50 000 Équipement de transformation unité 1 150 000 150 000 Véhicule (entretien et opération inclus 1ère année unité 1 60 000 60 000 Fonds d'appui aux initiatives des opérateurs * unité 1 500 000 500 000

SOUS-TOTAL 1 230 300 Bonification (imprévus) % Sous-total 25% 307 575

TOTAL INVESTISSEMENTS (démarrage) 1 537 875 An 2: équipements % total 10% 153 788 An 3: équipements % total 10% 169 166 : salles de transformation supplémentaires unité 4 15 000 60 000 An 4: équipements % total 10% 192 083 An 5: équipements % total 10% 211 291

TOTAL INVESTISSEMENTS (5 premières années) 2 324 203 AMORTISSEMENTS (démarrage)

Terrain %/an 40 2.5% 250 Bâtiment %/an 40 2.5% 6 245 Aménagement %/an 40 2.5% 1 138 Infrastructure de base %/an 25 4.0% 8 600 Système mécanique et équipement %/an 10 10.0% 15 000 Véhicule %/an 10 10.0% 6 000

TOTAL AMORTISSEMENTS (démarrage) 37 233

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COÛTS D'OPÉRATION Unité QuantitéCoût unitaire

($US)Total ($US)

An 1Salaires personnel an 1 105 000

Expert en transformation alimentaire** an 0.5 50 000 25 000 Expert en commercialisation de produits agroindustriels an 1 50 000 50 000 Personnel d'entretien an 1 30 000 30 000

Frais déplacement et séjour an 1 25 000 25 000 Énergie et autres services mois 12 3 500 42 000 Salaires administration an 1 100 000 100 000

Gestionnaire administrateur an 1 50 000 50 000 Comptable an 1 30 000 30 000 Secrétaire an 1 20 000 20 000

Honoraire assistance technique étrangère*** an 1 135 000 135 000 TOTAL 407 000

An 2Pourcentage d'augmentation/année 3.0%Salaires personnel an 1 108 150

Expert en transformation alimentaire** an 0.5 51 500 25 750 Expert en commercialisation de produits agroindustriels an 1 51 500 51 500 Personnel d'entretien an 1 30 900 30 900

Frais déplacement et séjour an 1 25 750 25 750 Énergie et autres services mois 12 3 605 43 260 Salaires administration an 1 103 000 103 000 Honoraire assistance technique étrangère*** an 1 139 050 139 050

TOTAL 419 210 An 3Pourcentage d'augmentation/année 3.0%Salaires personnel an 1 111 395

Expert en transformation alimentaire** an 0.5 53 045 26 523 Expert en commercialisation de produits agroindustriels an 1 53 045 53 045 Personnel d'entretien an 1 31 827 31 827

Frais déplacement et séjour an 1 26 523 26 523 Énergie et autres services mois 12 3 713 44 558 Salaires administration an 1 106 090 106 090 Honoraire assistance technique étrangère*** an 1 143 222 143 222

TOTAL 431 786 An 4Pourcentage d'augmentation/année 3.0%Salaires personnel an 1 114 736

Expert en transformation alimentaire** an 0.5 54 636 27 318 Expert en commercialisation de produits agroindustriels an 1 54 636 54 636 Personnel d'entretien an 1 32 782 32 782

Frais déplacement et séjour an 1 27 318 27 318 Énergie et autres services mois 12 3 825 45 895 Salaires administration an 1 109 273 109 273 Honoraire assistance technique étrangère*** an 1 147 518 147 518

TOTAL 444 740 An 5Pourcentage d'augmentation/année 3.0%Salaires personnel an 1 118 178

Expert en transformation alimentaire** an 0.5 56 275 28 138 Expert en commercialisation de produits agroindustriels an 1 56 275 56 275 Personnel d'entretien an 1 33 765 33 765

Frais déplacement et séjour an 1 28 138 28 138 Énergie et autres services mois 12 3 939 47 271 Salaires administration an 1 112 551 112 551 Honoraire assistance technique étrangère*** an 1 151 944 151 944

TOTAL 458 082 Notes:

** L'expert agroalimentaire travaillera à demi-temps. La répartition sera à revoir en fonction de la demande dans les différentes CAA.*** Ce montant s'applique uniquement si les honoraires d'assistance technique sont divisés entre les trois projets de cité agroalimentaire identifiés dans les provinces du Bas-Congo, du Bandundu et de Maniema.

* Fonds qui serait administré par l'UST et l'agence d'exécution pour appuyer des projets spécifiques en participant à 50% des coûts.

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6 Informations à recueillir dans le cadre de la réalisation de l’étude de faisabilité du projet

6.1 Informations relatives au site retenu • Situation géographique par rapport à la zone urbaine de consommation qui sera desservie par les

opérateurs de la Cité agroalimentaire

• Sélection du site d’implantation envisagé, caractéristiques, dimensions et superficies du site

• Statut foncier : garanties de pouvoir obtenir un titre de propriété garantissant la stabilité du site; une ASBL regroupant les opérateurs concernés, sera désignée comme personnalité morale détentrice du titre de propriété du site

• Assurance que le site ne sera pas la cible de squatters qui décideraient de s’y installer sans autorisation; cette garantie devrait être apportée par le titre de propriété dûment reconnu par les autorités politico-administratives et les pouvoirs coutumiers

• Facilités d’accès au site : routes, pistes, voies navigables

• Accessibilité aux services publics : SNEL, REGIDESO, Internet; services bancaires

• Site propice à l’installation de matériel de traitement des eaux usées et autres déchets issus des activités de transformation agroalimentaire

• Possibilité d’installer une zone commerciale facilitant les transactions entre les fournisseurs de produits agricoles, les transformateurs (présents sur le site) et les intermédiaires achetant les produits transformés pour la revente dans le circuit commercial

• Possibilités d’aménagement interne du site : mur d’enceinte, distribution électrique, canalisations diverses, quadrillage pour la délimitation des parcelles destinées aux opérateurs, voies de circulation interne au site

6.2 Clientèle visée • Opérateurs déjà présents dans le milieu et souhaitant s’installer sur le site, pour y profiter des avantages y

afférents

• Nature des opérations effectuées par les opérateurs potentiellement intéressés

• Complémentarité entre différents opérateurs, par exemple, fabrication d’aliments de bétail utilisant des sous-produits agroindustriels

• Opérateurs offrant des services connexes : plombiers, électriciens, mécaniciens, entrepôts frigorifiques

6.3 Partenaires techniques et institutionnels • BAD : assumera les coûts liés à l’aménagement et à la viabilisation du site, et participera aux frais de

fonctionnement, de manière dégressive, jusqu’à ce que l’ASBL mise en place pour assurer la gestion du site soit en mesure de tarifer les services fournis aux opérateurs

• ISTACHA : entreprendre des négociations avec cet institut afin qu’il puisse offrir des formations sur le tas aux opérateurs présents sur le site, ainsi que des prestations de consultation technique; prévoir des budgets pour rétribuer ses prestations techniques

• ONUDI : mise en place et financement de l’Unité de Services Techniques (UST); financement de l’assistance technique

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• L’UST, mise en place avec le concours de l’ONUDI offrira des services divers

− Appui technique et administratif à l’ASBL qui sera chargée, à terme, de la gestion de la Cité agroalimentaire et du support technique et administratif aux opérateurs; parmi les appuis de l’UST à l’OSBL, mentionnons :

� mise en place d’un service comptable et d’un service de recouvrement des coûts auprès des opérateurs installés dans la cité agroalimentaire;

� calcul des coûts de prestation qui seront chargés aux opérateurs pour les différents services techniques, administratifs et logistiques offerts;

� appui à la gestion organisationnelle d’une ASBL sur des bases démocratiques et de transparence;

− Service-conseil aux opérateurs en matière de gestion technico-financière de leurs activités

− Service-conseil de recherche de matériel approprié aux activités des transformateurs et de choix des créneaux de marché pour lesquels les opérateurs sont les plus susceptibles d’avoir un avantage comparatif par rapport aux produits agroalimentaires importés;

− Activités de formation à l’intention des opérateurs et de leurs personnels, formation axée notamment sur les mesures de salubrité, le contrôle de la qualité, la manipulation sécuritaire des équipements;

− Prestations techniques, à la demande des opérateurs (sur base de récupération des coûts), en partenariat avec l’ISTACHA et/ou d’autres partenaires techniques, pour la réalisation d’études de faisabilité technique et économique, ou par la recherche d’équipements et/ou d’intrants spécialisés;

− Mise en place d’un système de veille technologique permettant d’informer les opérateurs de tout nouveau développement dans leurs domaines d’activités;

− Développement d’itinéraires techniques couvrant les thématiques pertinentes aux opérateurs concernés;

− Organisation de séminaires et de voyages d’étude auprès d’opérateurs installés dans d’autres cités agroalimentaires en RDC, ainsi que des démarches auprès des clientèles potentielles de la distribution alimentaire dans les zones urbaines;

− Mise en place et actualisation d’un site internet à l’usage des opérateurs et des clients potentiels; ce site donnera des informations utiles sur les nouvelles technologies, équipements et intrants, et il fera la promotion des produits transformés par les opérateurs;

− Négociation d’encarts publicitaires dans les medias de la place, journaux, stations radio et télévision.

• Institution financière (Banque ou IMF) :

− L’UST entreprendra des démarches auprès d’une institution financière en vue d’inciter les opérateurs à entrer dans le monde bancaire, étape essentielle dans la formalisation de leurs activités;

− L’Institution financière retenue, sera invitée, le cas échéant, à prévoir une desserte sur le site afin de faciliter les transactions liées aux activités des opérateurs agroalimentaires;

− En appui avec un bailleur de fonds (à identifier), un fonds de garantie sera mis sur pied afin de faciliter le financement des activités des opérateurs présents sur le site; ce fonds de garantie aura pour but de sécuriser les opérations des opérateurs et de l’institution financière concernés;

− Gestion et suivi des crédits attribués à partir du fonds de garantie.

6.4 Sources d’information • Statistiques relatives à l’importation de produits agroalimentaires qui pourraient être produits localement

(OFIDA, Ministère des finances etc.)

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• FEC et FPI : listing des entreprises actives dans la transformation agroalimentaire

• Partenaires identifiés : ISTACHA, ONUDI, institutions financières

• Opérateurs potentiellement intéressés, présents dans le milieu et désireux de relocaliser leurs opérations sur un site de meilleure qualité offrant des services appropriés

• Bailleurs de fonds : quelles sont leurs perspectives pour le secteur de la transformation agroalimentaire

• Fournisseurs de matériel technique, intrants et équipements présents en RDC ou accessibles par internet

Annexe A

Procès-verbal de validation du Bas-Congo