Etude du refroidissement par impact de jets à travers une paroi ...

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HAL Id: tel-00468258 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00468258 Submitted on 30 Mar 2010 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Etude du refroidissement par impact de jets à travers une paroi mince et avec un écoulement cisaillant amont : application aux aubes de turbines Daniel Thibault To cite this version: Daniel Thibault. Etude du refroidissement par impact de jets à travers une paroi mince et avec un écoulement cisaillant amont : application aux aubes de turbines. Sciences de l’ingénieur [physics]. ISAE-ENSMA Ecole Nationale Supérieure de Mécanique et d’Aérotechique - Poitiers, 2009. Français. <tel-00468258>

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  • HAL Id: tel-00468258https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00468258

    Submitted on 30 Mar 2010

    HAL is a multi-disciplinary open accessarchive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come fromteaching and research institutions in France orabroad, or from public or private research centers.

    Larchive ouverte pluridisciplinaire HAL, estdestine au dpt et la diffusion de documentsscientifiques de niveau recherche, publis ou non,manant des tablissements denseignement et derecherche franais ou trangers, des laboratoirespublics ou privs.

    Etude du refroidissement par impact de jets traversune paroi mince et avec un coulement cisaillant amont :

    application aux aubes de turbinesDaniel Thibault

    To cite this version:Daniel Thibault. Etude du refroidissement par impact de jets travers une paroi mince et avec uncoulement cisaillant amont : application aux aubes de turbines. Sciences de lingnieur [physics].ISAE-ENSMA Ecole Nationale Suprieure de Mcanique et dArotechique - Poitiers, 2009. Franais.

    https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00468258https://hal.archives-ouvertes.fr
  • THSE

    Pour lobtention du grade de

    DOCTEUR DE LCOLE NATIONALESUPRIEURE DE MCANIQUE ETDAROTECHNIQUE DE POITIERS

    (Diplme National - Arrt du 7 aot 2006)

    cole doctorale: Sciences pour lIngnieur et Aronautique

    Secteur de recherche : Mcanique des milieux fluides et nergie, Thermique, Combustion

    Prsente par

    Daniel THIBAULT

    TUDE DU REFROIDISSEMENT PAR IMPACTDE JETS TRAVERS UNE PAROI MINCE ET

    AVEC UN COULEMENT CISAILLANT AMONT :APPLICATION AUX AUBES DE TURBINES

    Directeur de thse : va DORIGNAC

    Soutenue le 4 Dcembre 2009Devant la Commission dExamen

    JURY

    M. J.-B. SAULNIER Professeur lENSMA Poitiers ExaminateurM. T. ARTS Professeur lInstitut von Karman Bruxelles RapporteurM. F. LEBUF Professeur lcole centrale de Lyon RapporteurM. L. DESCAMPS Ingnieur SNECMA Moteurs Villaroches ExaminateurMme. E. DORIGNAC Matre de Confrences lIUT de Poitiers ExaminateurM. M. FNOT Matre de Confrences lENSMA Poitiers Examinateur

  • Remerciements

    Je tiens remercier le Laboratoire dtudes Thermiques de lcole Nationale Sup-

    rieure de Mcanique et dArotechnique, et notamment Mr Daniel PETIT et Mr Denis

    LEMONNIER, les directeurs de ce laboratoire qui mont acceuilli et mont offert la possi-

    bilit deffectuer cette thse dans les meilleures conditions. Je remercie videmment Mme

    va DORIGNAC, ma directrice de thse, ainsi que Mr Matthieu FNOT et Mr Gildas

    LALIZEL pour mavoir encadr pendant ces trois annes et pour leur patience, leur dispo-

    nibilit, leurs encouragements et surtout leur confiance. Merci Mr Christophe SCHOL-

    TS et Mr Laurent DESCAMPS, ingnieurs la SNECMA Villaroche qui, durant ces

    trois annes, ont fait preuve de beaucoup de comprhension et de confiance galement

    pour mener bien cette tude. Je noublie pas Mr Jean-Jacques VULLIERME qui tait

    prsent linitiation de ce projet et qui a fait normment pour sa ralisation.

    Les membres de lquipe technique au grand complet mritent galement toute ma

    reconnaissance pour mavoir soutenu dans ce projet avec une bonne humeur et un en-

    thousiasme constant. Beaucoup des enseignements que jai reus pendant ces trois annes

    sont dus leur capacit partager leur savoir-faire. Je voudrais remercier galement Mme

    Catherine LAVALLADE, secrtaire du laboratoire, pour son efficacit unanimement re-

    connue et sa bonne humeur galement constante. Toutes ces personnes ont permi le bon

    droulement de ma thse quel que soit leur degr dinvestissement.

    Je tiens remercier galement les nombreux chercheurs et enseignants-chercheurs avec

    qui jai pu changer normment, et ce en toute simplicit. Ces remerciements sadressent

    aussi aux doctorants du laboratoire qui ont fortement contribu la trs bonne ambiance

    qui a rgn sur ces trois annes. Jespre vous laisser tous un souvenir aussi agrable

    que celui que vous me laisser.

    Enfin, je pense Cline, mon soutien au quotidien qui a vcu (support ?) cette thse

    travers moi et qui a t mon moteur dans les moments les plus durs.

    i

  • ii

  • Table des matires

    Table des figures vii

    Liste des tableaux xiii

    Liste des symboles xv

    Introduction gnrale 1

    Contexte industriel et problmatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

    Techniques de refroidissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

    Contexte de ltude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

    Organisation du mmoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

    I tude bibliographique 9

    1 Jet unique en impact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

    1.1 Structure du jet libre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

    1.2 Structure du jet en impact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

    1.3 Transferts de chaleur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

    1.3.1 Distance dimpact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

    1.3.2 Gomtrie de linjection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

    1.3.3 Confinement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

    1.3.4 Angle dincidence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

    1.3.5 Autres paramtres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

    2 Courbure de la plaque dimpact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

    2.1 Surface dimpact convexe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

    2.1.1 Aspects arodynamiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

    2.1.2 Transferts de chaleur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

    2.2 Surface dimpact concave . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

    iii

  • Table des matires

    2.2.1 Aspects arodynamiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

    2.2.2 Transferts de chaleur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

    3 Cas de plusieurs jets en impact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

    3.1 Aspects arodynamiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

    3.1.1 Interaction entre jets contigus avant impact . . . . . . . . 22

    3.1.2 Interaction entre jets muraux . . . . . . . . . . . . . . . . 23

    3.1.3 Interaction avec recirculation . . . . . . . . . . . . . . . . 24

    3.2 Transferts de chaleur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

    3.2.1 Petites distances dimpact . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

    3.2.2 Grandes distances dimpact . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

    4 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

    II Dispositifs dessais et mthodes exprimentales 29

    1 tude de limpact dun jet unique sur plaque plane . . . . . . . . . . . . . 31

    1.1 Montage exprimental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

    1.1.1 Veine dessai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

    1.1.2 Contrle et mesure des dbits . . . . . . . . . . . . . . . . 35

    1.1.3 Plaque dimpact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

    1.2 Mthode danalyse thermique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

    1.2.1 Thermographie infrarouge . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

    1.2.2 Bilan de flux thermique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

    1.2.3 Dtermination des changes convectifs en face avant . . . 41

    1.2.4 Incertitudes de mesures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

    1.3 Mthode des plans dexpriences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48

    1.3.1 Choix du plan dexpriences . . . . . . . . . . . . . . . . . 48

    1.4 Mesures de vitesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54

    2 tude dune range de jets en impact sur une paroi concave . . . . . . . . 58

    2.1 Montage exprimental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58

    2.1.1 Veine dessai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58

    2.1.2 Contrle et mesure des dbits . . . . . . . . . . . . . . . . 59

    2.1.3 Plaque dimpact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62

    2.2 Mthode danalyse thermique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63

    2.3 Plan dexpriences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66

    3 Configuration schmatique dune aube de turbine . . . . . . . . . . . . . . 68

    3.1 Montage exprimental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68

    iv

  • Table des matires

    3.1.1 Veine dessai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68

    3.1.2 Contrle et mesure des dbits . . . . . . . . . . . . . . . . 69

    3.1.3 Plaque dimpact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73

    3.2 Mthode danalyse thermique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74

    4 Conclusions intermdiaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77

    III Rsultats exprimentaux 79

    1 Jet unique en impact sur plaque plane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80

    1.1 Dispositif exprimental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80

    1.2 Analyse thermique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80

    1.2.1 Nombres de Nusselt moyen et local . . . . . . . . . . . . . 81

    1.2.2 Distribution radiale du nombre de Nusselt . . . . . . . . . 92

    1.2.3 Corrlations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102

    1.2.4 Conclusions intermdiaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109

    1.3 Analyse arodynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109

    1.3.1 Comparaison arothermique . . . . . . . . . . . . . . . . . 122

    1.3.2 Conclusions intermdiaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126

    2 Range de jets en impact sur une paroi concave . . . . . . . . . . . . . . . 127

    2.1 Dispositif exprimental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127

    2.2 Plan dexpriences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128

    2.3 Analyse thermique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129

    2.3.1 Dfnition des valeurs dintrt . . . . . . . . . . . . . . . . 129

    3 Configuration schmatique dune aube de turbine . . . . . . . . . . . . . . 134

    3.1 Veine dessai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134

    3.2 Analyse thermique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135

    Conclusion gnrale et perspectives 139

    Rfrences bibliographiques 143

    A Mthodologie des plans dexprience 149

    B Cartographies et distributions du nombre de Nusselt 165

    v

  • Table des matires

    vi

  • Table des figures

    Introduction gnrale 1

    1 Prsentation dun turboracteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2

    2 Consommation spcifique et pousse spcifique . . . . . . . . . . . . . . 2

    3 volution des systmes de refroidissement . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

    4 Refroidissement par convection interne force . . . . . . . . . . . . . . . 4

    5 Refroidissement par film . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

    6 Refroidissement par impact de jets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

    7 Reprsentation dune aube et de ses systmes de refroidissement . . . . . 6

    tude bibliographique 9

    I.1 Structure gnrale du jet libre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

    I.2 Schma dun jet en impact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

    I.3 Structures tourbillonnaires primaires et secondaires . . . . . . . . . . . . 12

    I.4 Influence de la distance dimpact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

    I.5 Principe du confinement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

    I.6 Influence du confinement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

    I.7 Influence de langle dincidence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

    I.8 Visualisation de lcoulement sur une paroi convexe . . . . . . . . . . . . 18

    I.9 Visualisation de lcoulement sur une paroi concave . . . . . . . . . . . . 19

    I.10 Influence de la courbure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

    I.11 Zones dinteraction entre plusieurs jets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

    I.12 Interaction entre jets muraux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

    I.13 Interaction avec recirculation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

    I.14 change de chaleur avec plusieurs jets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

    vii

  • Table des figures

    Dispositifs dessais et mthodes exprimentales 29

    II.1 Aubage et chemise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

    II.2 Schmas dune aube . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31

    II.3 Schma de la veine dessai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

    II.4 Photographies du dispositif exprimental . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

    II.5 Schma du dispositif exprimental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

    II.6 Courbe dtalonnage des dbitmtres venturi . . . . . . . . . . . . . . . . 36

    II.7 Plan de la plaque chauffante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

    II.8 Bilan des diffrents flux thermiques sur la plaque dimpact . . . . . . . . 39

    II.9 Coefficient dchange convectif arrire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

    II.10 Dtermination de hav et de Tadiab . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42

    II.11 Exemples de cartographies des grandeurs hav/h0, Tadiab et r2 . . . . . . . 43

    II.12 Histogramme des diffrents flux thermiques . . . . . . . . . . . . . . . . 45

    II.13 Exemple des incertitudes des grandeurs en face avant . . . . . . . . . . . 46

    II.14 Exemple de rgression linaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47

    II.15 Exemple de rgression linaire sur 2 lots de valeurs . . . . . . . . . . . . 53

    II.16 Exemple darrangement exprimental dans une soufflerie . . . . . . . . . 55

    II.17 Synchronisation de la camra avec le pulse laser . . . . . . . . . . . . . . 55

    II.18 Familles de plans PIV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57

    II.19 Vue schmatique de la veine dessai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

    II.20 Vue CAO de la veine dessai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60

    II.21 Photographie du dispositif exprimental (sans la plaque dimpact) . . . . 60

    II.22 Schma du dispositif exprimental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61

    II.23 Plan de la plaque chauffante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62

    II.24 Positions de la camra pour les mesures infrarouge . . . . . . . . . . . . 63

    II.25 Distribution du coefficient dchange en face arrire . . . . . . . . . . . . 64

    II.26 Distributions de hav/h0, Tadiab, r2 et des incertitudes . . . . . . . . . . . 65

    II.27 Schma du bloc dinjection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69

    II.28 Schma du dispositif exprimental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70

    II.29 Numrotation des orifices dinjection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71

    II.30 Rpartition des dbits dans les injecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72

    II.31 Plan de la plaque chauffante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73

    II.32 Positions de la camra pour les mesures de temprature . . . . . . . . . 74

    II.33 Distribution du coefficient dchange en face arrire . . . . . . . . . . . . 75

    II.34 Distributions de hav/h0, Tadiab, r2 et des incertitudes . . . . . . . . . . . 76

    viii

  • Table des figures

    Rsultats exprimentaux 79

    III.1 Schma de la veine dessai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81

    III.2 Coefficient dchange convectif avant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83

    III.3 Surface quivalente un disque de rayon 5D . . . . . . . . . . . . . . . . 84

    III.4 Influence des diffrents paramtres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87

    III.5 Faiblesse et absence dinfluence de lcoulement secondaire . . . . . . . . 88

    III.6 Rponses des paramtres influents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90

    III.7 Zone de contournement du jet par lcoulement secondaire . . . . . . . . 91

    III.8 Influence de lcoulement principal sur le dveloppement du jet . . . . . 92

    III.9 Rpartition des points de stagnation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93

    III.10 Exemple de profil radial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94

    III.11 Paramtres caractristiques des profils moyens . . . . . . . . . . . . . . . 95

    III.12 Influences pour Nu0, k, (r/D)1/2 et f . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98

    III.13 Rponses des paramtres non influents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100

    III.14 Rponses des paramtres influents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101

    III.15 Schmatisation des diffrentes tapes pour lobtention de corrlations . . 103

    III.16 Comparaison des distributions radiales du nombre de Nusselt . . . . . . 105

    III.17 Comparaison des distributions radiales du nombre de Nusselt . . . . . . 106

    III.18 Systmes dinjection tudis par Brevet [8] . . . . . . . . . . . . . . . . . 107

    III.19 Comparaison des profils du nombre de Nusselt . . . . . . . . . . . . . . . 107

    III.20 Cartographie et profils selon les axes x et y du nombre de Nusselt . . . . 108

    III.21 Familles de plans PIV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111

    III.22 Plan chemiseXY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112

    III.23 Plan chemiseYZ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113

    III.24 Structure gnrale du jet libre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114

    III.25 Schma dun jet en impact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114

    III.26 Caractrisation dun jet libre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115

    III.27 Caractrisation de la zone de stagnation . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116

    III.28 Familles de plans PIV entreferXZ et entreferYZ . . . . . . . . . . . . . . 116

    III.29 Plan entreferXZ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118

    III.30 Plan entreferYZ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119

    III.31 Plan enteferXY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121

    III.32 Nombre de Nusselt et composantes axiales de la vitesse . . . . . . . . . . 123

    III.33 Schma dun jet aliment par un coulement cisaillant . . . . . . . . . . 124

    III.34 Profils de la vitesse et de lintensit turbulente . . . . . . . . . . . . . . . 125

    ix

  • Table des figures

    III.35 Vue en coupe du dessus de la veine dessai . . . . . . . . . . . . . . . . . 127

    III.36 Cartographie du nombre de Nusselt pour Reinj=5 000 et H/D=2 . . . . 129

    III.37 Profils des nombres de Nusselt selon laxe y et labscisse s . . . . . . . . 131

    III.38 Effets des influences principales et de linteraction entre facteurs . . . . . 133

    III.39 Schma du bloc dinjection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 134

    III.40 Rpartition du coefficient dchange convectif . . . . . . . . . . . . . . . 135

    III.41 Rpartition du coefficient dchange convectif . . . . . . . . . . . . . . . 136

    Mthodologie des plans dexprience 149

    A.1 Exemple de plan classique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 151

    A.2 Comparaison dun plan classique et dun plan dexpriences . . . . . . . 154

    Cartographies et distributions du nombre de Nusselt 165

    B.1 H/D=2, Rechem=20 000, e/D=0,8, Reent=0 et Reinj=5 000 . . . . . . . 166

    B.2 H/D=2, Rechem=20 000, e/D=1, Reent=500 et Reinj=15 000 . . . . . . 166

    B.3 H/D=2, Rechem=20 000, e/D=1,2, Reent=1 000 et Reinj=23 000 . . . . 166

    B.4 H/D=2, Rechem=40 000, e/D=0,8, Reent=500 et Reinj=23 000 . . . . . 167

    B.5 H/D=2, Rechem=40 000, e/D=1, Reent=1 000 et Reinj=5 000 . . . . . . 167

    B.6 H/D=2, Rechem=40 000, e/D=1,2, Reent=0 et Reinj=15 000 . . . . . . 167

    B.7 H/D=2, Rechem=60 000, e/D=0,8, Reent=1 000 et Reinj=15 000 . . . . 168

    B.8 H/D=2, Rechem=60 000, e/D=1, Reent=0 et Reinj=23 000 . . . . . . . 168

    B.9 H/D=2, Rechem=60 000, e/D=1,2, Reent=500 et Reinj=5 000 . . . . . . 168

    B.10 H/D=4, Rechem=20 000, e/D=0,8, Reent=500 et Reinj=23 000 . . . . . 169

    B.11 H/D=4, Rechem=20 000, e/D=1, Reent=1 000 et Reinj=5 000 . . . . . . 169

    B.12 H/D=4, Rechem=20 000, e/D=1,2, Reent=0 et Reinj=15 000 . . . . . . 169

    B.13 H/D=4, Rechem=40 000, e/D=0,8, Reent=1 000 et Reinj=5 000 . . . . . 170

    B.14 H/D=4, Rechem=40 000, e/D=1, Reent=0 et Reinj=15 000 . . . . . . . 170

    B.15 H/D=4, Rechem=40 000, e/D=1,2, Reent=500 et Reinj=23 000 . . . . . 170

    B.16 H/D=4, Rechem=60 000, e/D=0,8, Reent=500 et Reinj=15 000 . . . . . 171

    B.17 H/D=4, Rechem=60 000, e/D=1, Reent=500 et Reinj=23 000 . . . . . . 171

    B.18 H/D=4, Rechem=60 000, e/D=1,2, Reent=1 000 et Reinj=5 000 . . . . . 171

    B.19 H/D=5, Rechem=20 000, e/D=0,8, Reent=1 000 et Reinj=15 000 . . . . 172

    B.20 H/D=5, Rechem=20 000, e/D=1, Reent=0 et Reinj=23 000 . . . . . . . 172

    B.21 H/D=5, Rechem=20 000, e/D=1,2, Reent=500 et Reinj=5 000 . . . . . . 172

    x

  • Table des figures

    B.22 H/D=5, Rechem=40 000, e/D=0,8, Reent=0 et Reinj=23 000 . . . . . . 173

    B.23 H/D=5, Rechem=40 000, e/D=1, Reent=500 et Reinj=5 000 . . . . . . . 173

    B.24 H/D=5, Rechem=40 000, e/D=1,2, Reent=1 000 et Reinj=15 000 . . . . 173

    B.25 H/D=5, Rechem=60 000, e/D=0,8, Reent=500 et Reinj=5 000 . . . . . . 174

    B.26 H/D=5, Rechem=60 000, e/D=1, Reent=1 000 et Reinj=15 000 . . . . . 174

    B.27 H/D=5, Rechem=60 000, e/D=1,2, Reent=0 et Reinj=23 000 . . . . . . 174

    B.28 H/D=6, Rechem=20 000, e/D=0,8, Reent=0 et Reinj=5 000 . . . . . . . 175

    B.29 H/D=6, Rechem=20 000, e/D=1, Reent=500 et Reinj=15 000 . . . . . . 175

    B.30 H/D=6, Rechem=20 000, e/D=1,2, Reent=1 000 et Reinj=23 000 . . . . 175

    B.31 H/D=6, Rechem=40 000, e/D=0,8, Reent=500 et Reinj=23 000 . . . . . 176

    B.32 H/D=6, Rechem=40 000, e/D=1, Reent=1 000 et Reinj=5 000 . . . . . . 176

    B.33 H/D=6, Rechem=40 000, e/D=1,2, Reent=0 et Reinj=15 000 . . . . . . 176

    B.34 H/D=6, Rechem=60 000, e/D=0,8, Reent=1 000 et Reinj=15 000 . . . . 177

    B.35 H/D=6, Rechem=60 000, e/D=1, Reent=0 et Reinj=23 000 . . . . . . . 177

    B.36 H/D=6, Rechem=60 000, e/D=1,2, Reent=500 et Reinj=5 000 . . . . . . 177

    B.37 H/D=8, Rechem=20 000, e/D=0,8, Reent=500 et Reinj=23 000 . . . . . 178

    B.38 H/D=8, Rechem=20 000, e/D=1, Reent=1 000 et Reinj=5 000 . . . . . . 178

    B.39 H/D=8, Rechem=20 000, e/D=1,2, Reent=0 et Reinj=15 000 . . . . . . 178

    B.40 H/D=8, Rechem=40 000, e/D=0,8, Reent=1 000 et Reinj=5 000 . . . . . 179

    B.41 H/D=8, Rechem=40 000, e/D=1, Reent=0 et Reinj=15 000 . . . . . . . 179

    B.42 H/D=8, Rechem=40 000, e/D=1,2, Reent=500 et Reinj=23 000 . . . . . 179

    B.43 H/D=8, Rechem=60 000, e/D=0,8, Reent=0 et Reinj=15 000 . . . . . . 180

    B.44 H/D=8, Rechem=60 000, e/D=1, Reent=500 et Reinj=23 000 . . . . . . 180

    B.45 H/D=8, Rechem=60 000, e/D=1,2, Reent=1 000 et Reinj=5 000 . . . . . 180

    B.46 H/D=10, Rechem=20 000, e/D=0,8, Reent=1 000 et Reinj=15 000 . . . 181

    B.47 H/D=10, Rechem=20 000, e/D=1, Reent=0 et Reinj=23 000 . . . . . . . 181

    B.48 H/D=10, Rechem=20 000, e/D=1,2, Reent=500 et Reinj=5 000 . . . . . 181

    B.49 H/D=10, Rechem=40 000, e/D=0,8, Reent=0 et Reinj=23 000 . . . . . . 182

    B.50 H/D=10, Rechem=40 000, e/D=1, Reent=500 et Reinj=5 000 . . . . . . 182

    B.51 H/D=10, Rechem=40 000, e/D=1,2, Reent=1 000 et Reinj=15 000 . . . 182

    B.52 H/D=10, Rechem=60 000, e/D=0,8, Reent=500 et Reinj=5 000 . . . . . 183

    B.53 H/D=10, Rechem=60 000, e/D=1, Reent=1 000 et Reinj=15 000 . . . . 183

    B.54 H/D=10, Rechem=60 000, e/D=1,2, Reent=0 et Reinj=23 000 . . . . . . 183

    xi

  • Table des figures

    xii

  • Liste des tableaux

    Dispositifs dessais et mthodes exprimentales 29

    II.1 Caractristiques des dbitmtres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36

    II.2 Caractristiques de la camra . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

    II.3 Incertitudes estimes des grandeurs de mesure . . . . . . . . . . . . . . . 44

    II.4 Table L27(3)13 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

    II.5 Plan dexpriences de ltude thermique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51

    II.6 Plan dexpriences de la deuxime tude . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66

    II.7 Rpartition des dbits dans les injecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72

    Rsultats exprimentaux 79

    III.1 Plan dexpriences de ltude thermique . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82

    III.2 Plan dexpriences pour Nu0 et Nu5D . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86

    III.3 Rapport des variances pour les diffrents facteurs . . . . . . . . . . . . . 88

    III.4 Plan dexpriences pour Nu0, k, (r/D)1/2 et f . . . . . . . . . . . . . . . 97

    III.5 Rapport des variances pour les diffrents facteurs . . . . . . . . . . . . . 99

    III.6 Plan dexpriences de la deuxime tude . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128

    III.7 Rsultats de la deuxime tude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132

    Mthodologie des plans dexprience 149

    A.1 Exemple de plan dexpriences complet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 152

    A.2 Table L27(3)13 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156

    A.3 Tableau des interactions de la table L27(3)13 . . . . . . . . . . . . . . . . 157

    A.4 Extrait de la table de SNEDECOR aux risques 0,05 . . . . . . . . . . . . 163

    xiii

  • Liste des tableaux

    xiv

  • Liste des symboles

    D (ou d, 2b) Diamtre de linjecteur m

    e paisseur de la paroi dinjection m

    h Coefficient dchange convectif h = q/(Tp Tref ) Wm2K1

    H (ou Z, L) Distance dimpact m

    Nu Nombre de Nusselt Nu = hDh/air

    P Pression Pa

    p Pas entre deux trous dune mme range m

    Q Dbit massique kg.s1

    r2 Coefficient de corrlation

    Re Nombre de Reynolds Re = V Dh/

    S Section m2

    s Abscisse curviligne m

    T Temprature K

    u(a) Incertitude sur la variable a

    U, V,W Vitesses suivant les axes x, y et z respectivement ms1

    u, v, w Vitesses fluctuantes suivant les axes x, y et z respectivement ms1

    x, y, z Coordonnes spatiales m

    Lettres grecques

    missivit

    xv

  • Nomenclature

    Conductivit thermique Wm1K1

    Viscosit dynamique kgm1s1

    q Densit de flux Wm2

    Masse volumique kg.m3

    Constante de Stefan-Boltzmann W.m.K4

    Indices

    adiab Paroi adiabatique

    arr Arrire

    chem Chemise

    conv Convectif

    ent Entrefer

    av Avant

    inj Injection

    amb Ambiant

    p Paroi

    rad Radiatif

    ref Rfrence

    xvi

  • Introduction gnrale

    Les objectifs damlioration des performances du turboracteur ont conduit la concep-

    tion de composants dots de meilleurs rendements ainsi qu une augmentation des temp-

    ratures de sortie de compresseur haute pression et de la temprature de sortie de chambre

    de combustion. Ces volutions se sont traduites dans le domaine arothermique par des

    objectifs damlioration de la qualit des simulations numriques, mais aussi damlio-

    ration des performances des systmes de refroidissement. Limpact de jet est lune des

    mthodes privilgie et trs rpandue dans diffrents processus industriels (dgivrage de

    bord dattaque des ailes, refroidissement de composants lectroniques, . . .) car elle permet

    des taux levs dchange de chaleur et de masse. Cette tude sintresse la technique

    dimpact de jet dans le but de lappliquer au refroidissement des aubes de turbine.

    Contexte industriel et problmatique

    Le fonctionnement dun turboracteur peut tre prsent de manire relativement

    simple (figure 1). De grandes quantits dair sont aspires par un compresseur qui va

    graduellement augmenter sa pression. Lair comprim est ensuite envoy dans une chambre

    de combustion o il est mlang du krosne de manire constituer un mlange explosif.

    Ce mlange, aprs combustion, produit une grande quantit de gaz chauds violemment

    jects vers la tuyre. Ces gaz entranent simultanment une turbine qui actionne les

    compresseurs grce un axe central qui les lie.

    Les performances dun moteur sont notamment values au travers de deux paramtres

    primordiaux et interdpendants :

    la pousse spcifique (Specific Thrust - ST) qui reprsente la pousse par unit de

    dbit masse dair qui traverse le moteur,

    la consommation spcifique (Thrust Specific Fuel Consumption - TSFC) qui reprs-

    sente la consommation massique de carburant par unit de pousse et de temps.

    1

  • Introduction gnrale

    Compresseur basse pression

    Fan

    Chambre de combustion

    Turbine basse pression

    Turbine haute pression

    Compresseur haute pression

    Figure 1 Prsentation dun turboracteur

    Il sagit de dimensionner un systme en trouvant le meilleur compromis entre une pous-

    se spcifique maximale et une consommation spcifique minimale. Pour cela on dispose

    de deux variables caractristiques du moteur :

    la temprature dentre turbine (TET, Turbine Inlet Temperature - TIT) qui repr-

    sente la temprature des gaz de combustion lentre du distributeur haute pression

    de la turbine,

    le taux de compression du compresseur (Compressor pressure ratio).

    Il apparat que la pousse spcifique est fortement dpendante de la TET. Augmenter

    la TET permet dobtenir une pousse spcifique plus leve, mais la consommation sp-

    cifique augmente elle aussi en contrepartie. Il existe un point dutilisation optimal selon

    le taux de compression comme illustr en figure 2. Lamlioration des performances dun

    moteur passe donc par laugmentation de la temprature lentre de la turbine et du

    taux de compression. Comme indiqu sur la figure 3, cette temprature a constamment

    0.10

    0.12

    M=0.8

    alt.=9000m

    TSF

    C[k

    g/hN

    ]

    0.08

    500

    0.14

    0.16Compressor

    pressureratio

    Turb

    ineinl

    ettem

    pera

    tureT

    [K]

    600 700 800 900 1000

    5

    Specific thrust [Ns/kg]

    1200

    1400

    1600

    1800

    10

    15

    25

    Fan pressure ratio

    Turbine inlet temperature increasing

    TS

    FC

    Sp

    ecifi

    cth

    rust

    Figure 2 Consommation spcifique et pousse spcifique [12]

    2

    Introduction/figures/moteur.psIntroduction/figures/variation.psIntroduction/figures/variationbis.ps
  • Introduction gnrale

    augment au cours des dernires dcenies et poursuit encore cette tendance. Ce progrs a

    t rendu possible notament grce aux efforts de recherche dans le domaine des matriaux

    et des alliages plus rsistant aux hautes tempratures. Ainsi, la temprature de fonction-

    nement des aubes est passe de 1080C 1180C. Paralllement ces amliorations,

    les techniques de refroidissement ont t introduites et ont volu vers des systmes plus

    complets et plus complexes. Dune aube pleine et non refroidie, nous avons vu apparatre

    successivement des systmes de convection interne force, des dispositifs de protection

    par film dair, ou encore des mthodes de traitements de surface jouant le rle de barrire

    thermique. De nombreux efforts ont t faits en vue doptimiser ces diffrentes techniques.

    Full blade

    Convection

    In 100DS

    Single XTBC

    Single X

    TBC +

    Material usable limit(sufficiant life)

    Reinforced convetion + Film + T.B.

    Wall cooling +

    Thermal Barrier

    900

    1000

    1100

    1200

    1300

    1400

    1500

    1600

    1700

    1800

    1900

    2000

    1960 1970 1980 1990 2000 2010

    Turb

    ine

    inle

    tte

    mp

    erat

    ure

    ()

    Year

    Figure 3 Augmentation de la temprature des gaz admissible lentre de turbines HP et vo-lution des systmes de refroidissement [3]

    Les aubes de turbine peuvent donc tre exposes des tempratures de gaz de com-

    bustion trs leves, voisines de 1850C en pointe, soit des niveaux de tempratures

    suprieurs la temprature maximale dutilisation des meilleurs alliages rfractaires dis-

    ponibles (de lordre de 1100C). Il est par consquent ncessaire de les refroidir afin de les

    maintenir une temprature maximale acceptable et de limiter les gradients de tempra-

    tures locaux de faon garantir leur intgrit pendant toute la dure de vie du moteur,

    quel que soit le mode dendommagement. Lair de refroidissement disponible provient g-

    nralement des derniers tages du compresseur. Un prlvement aprs compression permet

    3

    Introduction/figures/evolution.ps
  • Introduction gnrale

    en effet dassurer une pression gnratrice propre compenser la perte de charge des cir-

    cuits de refroidissement. Cela impose toutefois une temprature dair de refroidissement

    assez leve (de lordre de 700K). Un refroidissement excessif nest donc pas souhaitable

    car lair prlev au niveau du compresseur utilis pour le refroidissement ne le sera pas

    pour la combustion et limitera les performances du moteur. Un refroidissement efficace

    est donc un refroidissement qui permet de supporter la temprature de sortie de chambre

    la plus leve possible en prlevant le moins dair possible au niveau du compresseur.

    Techniques de refroidissement

    Plusieurs techniques ont t mises en uvre au cours de ces dernires annes et les

    technologies qui y sont lies ont volu en fonction des performances vises. Ces techniques

    rencontres dans les aubages sont dcrites dans les lignes suivantes.

    Convection interne force

    Cest la plus ancienne des techniques de refroidissement. Il sagit de faire circuler de

    lair frais par des canaux lintrieur de laube (cf figure 4). Cette technique a progressive-

    ment volu vers des systmes multi-passes, quips de dispositifs comme des aillettes, des

    perturbateurs ou des picots dans le but dengendrer un pompage thermique et damliorer

    les transferts par laugmentation de la turbulence.

    Canauxlisses Perturbateurs

    Air de refroidissement

    Figure 4 Refroidissement par convection interne force

    4

    Introduction/figures/convection.ps
  • Introduction gnrale

    Film-cooling

    Cela consiste crer un film dair frais protgeant la paroi externe de laube. La

    cration de ce film est gnralement ralise par injection de lair au travers de plusieurs

    ranges dorifices de petit diamtre et inclins dans le sens de lcoulement (cf figure 5).

    On rencontre aussi des films crs par transpiration travers des matriaux poreux et

    par effusion travers plusieurs couches de paroi multiperfores. Linconvnient majeur

    du film-cooling est quil est fortement dgrad par le dpt des particules de suies et de

    rsidus de combustion qui viennent obstruer les perforations et compromettre lefficacit

    du refroidissement. Cette technique, bien quoffrant une bonne protection thermique, est

    pnalisante en terme de rendement arodynamique car elle vient fortement perturber

    lcoulement externe autour des aubes et reste lobjet de nombreuses tudes.

    Air chaud

    Air chaud

    Air chaud

    Air frais

    Air frais

    Air frais

    Film cooling

    Effusion cooling

    Transpiration

    Figure 5 Refroidissement par film

    Impact de jets

    La technique de limpact de jet consiste chemiser laube et percer plusieurs orifices

    dans cette chemise. La chemise est alimente en air frais et des jets dair se forment ainsi

    la sortie des orifices et viennent refroidir la paroi interne des aubes de turbine (cf figure 6).

    Les coefficients dchange obtenus avec cette mthode sont trs levs ce qui la rend trs

    efficace. Cest pour cela quelle est notamment utilise sur le bord dattaque des aubes,

    en impact dit concentr, car cette partie est particulirement expose au flux de chaleur

    extrieur. Un impact rparti (matrice de jets) est souvent introduit galement sur la partie

    amont de lintrados et de lextrados de laube. Lobjet du travail prsent dans ce mmoire

    porte sur cette technique de refroidissement particulire.

    5

    Introduction/figures/filmcooling.ps
  • Introduction gnrale

    Air de refroidissement

    Intrados

    Extrados

    Borddataque

    Bord defuite

    Evacuation

    Figure 6 Refroidissement par impact de jets

    Couplages des mthodes de refroidissement

    Souvent ces mthodes sont couples pour optimiser le refroidissement des aubes de

    turbines (figure 7). Cela rend complexe la conception de ces lments et de nombreux

    paramtres gomtriques et arodynamiques entrent alors en ligne de compte. Les ing-

    nieurs chargs de la conception de ces lments doivent donc trouver le meilleur compro-

    mis entre cot de fabrication, protection thermique, rendement arodynamique, rsistance

    mcanique et dure de vie.

    Microperages(film-cooling)

    Microperages(impact de jets)

    Perturbateurs

    Picots

    Figure 7 Reprsentation dune aube et de ses systmes de refroidissement

    6

    Introduction/figures/vane.psIntroduction/figures/complet.ps
  • Introduction gnrale

    Contexte de ltude

    La technique de refroidissement par impact de jets dpend de nombreux paramtres

    gomtriques et arodynamiques. La prdiction des changes de chaleur devient vite diffi-

    cile de part la complexit du systme mis en place. Cest pourtant une donne essentielle

    pour dterminer les tempratures atteintes dans le mtal. Un rsultat important [17, 76]

    est quune incertitude de 10% sur les coefficients dchanges thermiques sur la paroi in-

    terne entrane une incertitude de 15 % sur la temprature de surface de laube et que

    cette incertitude peut affecter la dure de vie de laube dun facteur deux. Les tudes

    numriques ont besoin de rsultats exprimentaux sur lesquels se baser pour amliorer la

    prcision de leurs prvisions. Lobjectif de notre tude est donc double :

    Amliorer la comprhension des phnomnes physiques influenant les transferts de

    chaleur par impact de jets,

    Fournir une base de donnes exprimentales arodynamiques et thermiques pour les

    tudes numriques

    Elle se place dans le cadre dun partenariat entre le Laboratoire dtudes Thermiques

    et la SNECMA et fait suite notament aux travaux de P. Brevet qui stait intress

    linfluence du nombre de Mach, du confinement et de la temprature du jet sur les

    transferts de chaleur dun jet unique en impact, et aux travaux de M. Fnot qui stait

    intress galement linfluence dune range de jets en impact sur des parois planes et

    courbes ainsi qu une gomtrie simulant une aube de turbine basse pression. La prsente

    tude va poursuivre ces efforts de recherche sur les transferts de chaleur par impact de jets

    et a pour particularit de considrer une alimentation par un coulement amont cisaillant

    afin de se rapprocher encore de la gomtrie relle dune aube de turbine basse pression.

    Organisation du mmoire

    Ce mmoire est consitu de trois chapitres principaux en dehors de cette introduction

    et de la conclusion gnrale. Il sagit dun chapitre prsentant une tude de la bibliographie

    existante, puis dun chapitre expliquant les montages exprimentaux de cette tude ainsi

    que les mthodes exprimentales utilises, et enfin un chapitre sur les rsultats et leurs

    analyses.

    La partie biliographique de ce mmoire va sattacher regrouper et organiser les

    lments de la littrature sur limpact de jet. On se limitera dans cette partie aux rsultats

    exprimentaux les plus pertinents pour notre tude. Nous nous intresserons ltude

    7

  • Introduction gnrale

    dun jet unique en impact et des diffrents paramtres influents, puis au cas de plusieurs

    jets en impact. Parmi les paramtres que nous retiendrons nous pouvons compter par

    exemple la distance dimpact, la gomtrie de linjection, le confinement et la courbure de

    la plaque dimpact. Nous expliquerons galement pourquoi considrer une alimentation

    par un coulement amont cisaillant rend notre tude originale.

    Notre tude exprimentale se partage en trois bancs dessais. Le premier consiste en un

    jet unique sur plaque plane et se veut reprsentatif de la zone intrados/extrados dune aube

    de turbine. Des mesures de vitesse et de temprature vont nous permettre de dterminer

    les caractristiques de ce type de jet. La deuxime exprience sintresse limpact dune

    range de jets sur une paroi concave afin de reprsenter la zone de bord dattaque. Ensuite

    nous prsenterons le dernier montage exprimental utilis qui a pour but de simuler une

    gomtrie complte daube de turbine avec un rseau de jets. Nous exposerons finalement

    les mthodes de mesures et de calcul utilises pour obtenir les valeurs auxquelles nous

    nous intressons.

    Les rsultats exprimentaux obtenus seront mis en regard de ceux exposs dans la

    partie bibliographique. Nous comparerons galement les diffrents rsultats de nos trois

    expriences afin de pouvoir diffrencier indpendamment les diffrents effets. Ceci nous

    fournira une base de rflexion afin de former une analyse des diffrents phnomnes phy-

    siques qui entrent en jeu. Nous finirons par un bilan gnral sur les conclusions, les enjeux,

    les limites et les perspectives de notre tude.

    8

  • Chapitre I

    tude bibliographique

    La technique de limpact de jet trouve de nombreuses applications industrielles et les

    rsultats de sa mise en place dpendent de nombreux paramtres. Ainsi de nombreuses

    tudes exprimentales et numriques ont t menes dans le but dune meilleure compr-

    hension des phnomnes physiques intervenant et rgissant limpact de jet. tant donn

    le nombre important de paramtres prendre en compte, il aurait sembl prfrable de

    sonder linfluence de ces paramtres avec loutil numrique. Or, les modles numriques

    actuels doivent encore gagner en prcision [73] et pour cela les donnes exprimentales

    restent ncessaires. Nous allons prsenter ici une partie de la littrature sur les tudes

    exprimentales menes sur limpact de jet qui semblent ncessaires la comprhension

    de notre cas dtude. On sinteressera donc dans un premier temps larodynamique et

    aux transferts thermiques dun jet unique en impact sur une plaque plane, puis sur une

    plaque courbe et enfin plusieurs jets en impact.

    1 Jet unique en impact

    Pour comprendre les structures propres au jet en impact, il convient dabord de sin-

    tresser au cas du jet libre.

    1.1 Structure du jet libre

    Une dcomposition classique propose pour le jet libre est de distinguer trois zones (cf

    figure I.1) :

    La zone de corps potentiel Elle se caractrise par une vitesse en sortie de buse conser-

    ve sur laxe central du jet lintrieur de ce qui sappelle alors le corps potentiel.

    9

  • Chapitre I. tude bibliographique

    Figure I.1 Structure gnrale du jet libre [7]

    Lair environnant est entran par le jet et rduit ainsi progessivement la vitesse dans

    le jet jusqu atteindre la ligne centrale. Lentranement de lair environnant cre une

    rgion de mlange et de fort cisaillement. La longueur du corps potentiel est gn-

    ralement value entre 4 et 7 fois le diamtre hydraulique de linjecteur [25, 44, 66],

    mais ce rsultat dpend fortement des profils de vitesse et des taux de turbulence

    en sortie dinjecteur. La gomtrie de linjecteur influence ncessairement ces deux

    paramtres. Par exemple, pour un jet issu dun tube long circulaire, la longueur du

    corps potentiel est de lordre de 4,5 5 fois le diamtre hydraulique [39, 59].

    La zone de transition Cette zone commence lorsque les couches de mlange se re-

    joignent au centre du jet. On observe alors une baisse de la vitesse axiale due aux

    fortes contraintes de cisaillement dans cette zone.

    La zone dveloppe Les profils de vitesse sont dsormais autosemblables et peuvent

    donc tre dduits des profils amont par similitude. Diffrents auteurs placent le

    dbut de cette zone partir de 8 fois jusqu 20 fois le diamtre hydraulique de

    linjecteur.

    La turbulence dans le jet a deux origines qui sont la turbulence initiale en sortie

    de buse, et la turbulence gnre par les contraintes de cisaillement dans la couche de

    mlange entre lair environnant et le jet. Ainsi Cornaro et al. [15] ainsi que Popiel et

    Boguslawski [58] ont observ des structures tourbillonnaires cohrentes en bordure de jet.

    Ces structures napparaitraient que pour une couche limite fine et laminaire linjection.

    Seules des traces de ces structures sont observes lorsque la couche limite linjection

    devient turbulente. De plus, le jet devient instable partir denviron 1,5 fois le diamtre

    hydraulique et un phnomne de battement du jet commence apparatre.

    10

    Chapitre1/figures/freejet.eps
  • I.1 Jet unique en impact

    1.2 Structure du jet en impact

    Une fois explicite la structure du jet libre, il apparait que les caractristiques dun

    jet en impact peuvent se rvler trs diffrentes selon la distance dimpact et donc selon

    la zone dans laquelle se situe limpact. Trois rgions distinctes sont considres dans la

    structure dun jet en impact (cf figure I.2).

    DNOZZLE

    FREE ROUND JET

    IMPINGEMENT REGION

    RADIAL WALL JET

    U

    H

    y=1.2D

    r/D

    STAGNATION POINT

    Figure I.2 Schma dun jet en impact [60]

    La zone de jet libre Il sagit de la zone qui possde les caractristiques nonces pr-

    cedement. Cette rgion nest pas affecte par la paroi dimpact et se comporte donc

    comme le jet libre. Cependant sa longueur va varier selon la distance dimpact.

    La zone dimpact Elle se caractrise principalement par une baisse de la vitesse axiale

    au profit dune augmentation de la vitesse radiale. On note galement que la pression

    prs de la paroi dcrot radialement depuis le point de stagnation. Lcoulement le

    long de la plaque dimpact est donc acclr depuis le point de stagnation. La fin de

    cette zone peut tre dfinie comme tant lendroit o la vitesse radiale est maximale.

    Lorsque la distance dimpact est petite (H/D 4), les structures tourbillonairesissues du jet libre stirent et grossissent [57] (cf figure I.3). Pour de plus grandes

    distances dimpact, Cornaro et al. [15] et Mola et al. [49] observent une oscillation

    dans la zone dimpact du jet qui disloque les structures tourbillonnaires issues du

    jet libre.

    La zone de jet parital Lcoulement possde maintenant les caractristiques dun jet

    parital. La couche limite se dveloppe le long de la surface dimpact et la vitesse

    radiale diminue. Les structures tourbillonnaires observes pour de petites distances

    dimpact se disloquent dans la zone de jet parital [49].

    11

    Chapitre1/figures/jetimpact.ps
  • Chapitre I. tude bibliographique

    2.8 0.612 r/DReattachment Acceleration

    z/D

    0.6

    secondary vortex rings

    primary vortexrings

    Figure I.3 Structures tourbillonnaires primaires et secondaires observes par PIV [11]

    Ces zones sont sujettes linfluence de plusieurs paramtres comme les conditions de

    vitesse en sortie dinjecteur, la distance dimpact et la gomtrie globale du systme. Il

    convient donc dtudier les effets de ces paramtres sur les changes de chaleur.

    1.3 Transferts de chaleur

    Beaucoup de paramtres peuvent influer sur les transferts de chaleur lis limpact

    dun jet. Il est donc logique de rencontrer beaucoup dtudes diffrentes sur le sujet selon

    lapplication vise. Les principaux effets sont exposs ci-aprs. Avant cela, il convient de

    donner quelques dfinitions essentielles. Le coefficient de transfert convectif local h est

    dfini par la loi de Newton de la manire suivante :

    h =q

    Tp Tref(I.1)

    avec q la densit de flux de chaleur (W/m2), Tp la temprature de paroi et Tref la tem-

    prature de rfrence. Le choix de cette temprature de rfrence et sa dfinition est une

    question encore discute et nous exposerons la dfinition adopte pour cette tude lors

    de la prsentation de nos mthodes de mesure. On exprimera par la suite le coefficient h

    sous sa forme adimensionne par lintermdiaire du nombre de Nusselt Nu.

    Nu =hD

    (I.2)

    o D est la dimension caractristique de linjecteur et la conductivit thermique du

    fluide (W/mK).

    12

    Chapitre1/figures/vortex.ps
  • I.1 Jet unique en impact

    0102030405060708090

    100110120130140150160170

    0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

    Nu

    r/D

    H/D2

    6

    10

    14

    0

    20

    40

    60

    80

    -4 -2 0 2 4 6

    LO

    CA

    LH

    EA

    TT

    RA

    NS

    FE

    RC

    OE

    FF

    ICIE

    NT

    S,

    h(B

    tu/h

    ft2d

    egF

    )

    DISTANCE FROM STAGNATION POINT, x/D

    D = 1/4 in

    ZN/D = 2

    Re

    28000

    20000

    14000

    100007000500026002500

    Figure I.4 Distribution radiale du nombre de Nusselt pour diffrentes distances dimpact [4, 23]

    1.3.1 Distance dimpact

    La distance dimpact conditionne les caractristiques de lcoulement entrant dans la

    zone dimpact. Ainsi pour des distances dimpact faibles (H/D 4), la zone de jet libreest limite la zone de corps potentiel. Les vitesses et taux de turbulence prs de la

    paroi dimpact sont fortement pilots par les conditions initiales en sortie dinjecteur. Les

    transferts de chaleur en paroi prsentent une distribution radiale non monotone [36, 45].

    Un minimum local est observ au point dimpact et deux maxima locaux pour des positions

    radiales respectives de r/D 0, 5 et r/D 2 (cf figure I.4). Ces maxima peuvent treexpliqus de diffrentes manires. Le premier maximum est suppos li lacclration

    subie par lcoulement depuis le point de stagnation [11, 45] ou il peut tre aussi expliqu

    par une augmentation de la turbulence [36, 49]. Le deuxime maximum semble li la

    dsagrgation des structures tourbillonnaires, dsagrgation correspondant alors une

    lvation de lintensit turbulente [53]. Dautres auteurs attribue ce pic une transition

    de la couche limite du rgime laminaire vers la turbulence. Pour de plus grandes distances

    dimpact, la rpartition des changes de chaleur devient monotone avec un maximum au

    point de stagnation (cf figure I.4). Lorsque lon sintresse au nombre de Nusselt au point

    de stagnation, on constate que celui-ci atteint une valeur maximale lorsque la distance

    dimpact correspond approximativement la longueur du corps potentiel du jet libre.

    1.3.2 Gomtrie de lajutage et taux de turbulence en sortie de buse

    Obot et al. [56] expliquent la diversit des rsultats des diffrentes tudes par des

    variations dans les conditions aux limites concernant les taux de turbulence en sortie

    dinjecteur et les gomtries utilises pour ces injecteurs. Les profils de vitesse en sortie

    13

    Chapitre1/figures/shimizu.epsChapitre1/figures/profil.eps
  • Chapitre I. tude bibliographique

    de buse peuvent tre affects et donc modifier le comportement des structures tourbillon-

    naires et le taux de turbulence gnr dans la couche de mlange. Lentranement de lair

    ambiant par le jet est galement modifi. Linfluence de ces conditions sur le coefficient

    dchange de chaleur convectif nest pas nulle et se fait particulirement sentir dans la

    zone proche du point de stagnation et pour des distances dimpact faibles. Pour des dis-

    tances dimpact suprieures H/D = 6, cette influence est moindre puisque les taux de

    turbulence initiaux ont t en quelque sorte effacs par la turbulence gnre dans les

    couches de mlange.

    1.3.3 Confinement

    Figure I.5 Principe du confinement

    Le confinement consiste positionner une plaque en sortie dinjecteur (cf figure I.5). La

    gomtrie de linjection et donc le confinement joue un rle significatif sur les vitesses et la

    turbulence dans la couche de mlange. Ainsi, la longueur du corps potentiel est plus grande

    denviron 10% lorsque le jet est confin car lentranement massique et lexpansion du jet

    sont limits [1, 2]. En effet, lair ambiant doit longer toute la paroi de confinement avant

    dtre mlang au jet. En ce qui concerne la rpartition locale du nombre de Nusselt,

    certains rsultats semblent contradictoires entre les diffrentes tudes. Ainsi, Ashforth-

    frost et Jambunathan [1] constatent une diminution du nombre de Nusselt au point de

    stagnation due au confinement alors que Brevet [8] observe au contraire une augmentation

    des changes de chaleur au point de stagnation, augmentation nanmoins suivie dune

    diminution partir de r/D = 2. Obot et al. [56] relvent un dplacement vers le point

    de stagnation des extrema des changes de chaleur (cf figure I.6). Aucune influence ne

    semble persister partir dune certaine distance dimpact. Cette distance est value

    H/D = 12 pour certains [56] et H/D = 3 pour dautres [8]. Dune manire gnrale, les

    changes moyens diminuent faiblement avec la prsence dune plaque de confinement.

    14

    Chapitre1/figures/convection.eps
  • I.1 Jet unique en impact

    UNCONFINEDSEMI CONFINED

    0

    50

    100

    150

    0 2 4 6 8

    NU

    SSE

    LT

    NU

    MB

    ER

    ,N

    u

    RADIAL DISTANCE, X

    TABLE

    Ren = 10 120dn = 20mmT = 20 H = 2

    LEGEND

    Figure I.6 Distribution radiale du nombre de Nusselt pour des configurations confine et nonconfine [56]

    1.3.4 Angle dincidence

    Lorsque lon sinteresse un jet qui nest pas perpendiculaire la surface dimpact, la

    distribution du nombre de Nusselt sen trouve affecte. La position du point de stagnation

    reste inchange ainsi que le niveau moyen des changes de chaleur, mais une dissymtrie

    est observe de part et dautre du point de stagnation (cf figure I.7).

    Figure I.7 Distribution du nombre de Nusselt pour diffrentes incidences de jet [27]

    15

    Chapitre1/figures/confinement2.psChapitre1/figures/angle.eps
  • Chapitre I. tude bibliographique

    1.3.5 Autres paramtres

    Dautres paramtres ont t tudis dans le but de se rapprocher de la situation relle

    laquelle on veut appliquer la mthode dimpact de jet. Ainsi, linfluence de la rotation

    de la plaque dimpact [9, 10] et son tat de surface [51, 52] ont t tudis. Il est noter

    que certains auteurs notamment au sein de lquipe arothermique du LET [21] se sont

    galement penchs sur le cas de problmes trois tempratures. Il sagit de situations o

    la temprature du jet est diffrente de celle de la paroi dimpact mais galement diffrente

    de lair ambiant. Lentranement dans les couches de mlange devient non seulement

    massique mais aussi thermique. La dtermination dune temprature de rfrence pour la

    dfinition du coefficient dchange devient un peu plus problmatique.

    2 Courbure de la plaque dimpact

    Parmi les paramtres les plus pertinents pour notre tude se trouve la courbure de

    la plaque dimpact. En effet, visant le refroidissement dune aube de turbine, nous nous

    intressons galement aux changes de chaleur au bord dattaque de laube, et donc

    une situation dimpact de jet sur paroi courbe. Diffrentes tudes se sont donc attaches

    comparer les transferts thermiques sur des parois concaves ou convexes en faisant varier la

    courbure relative, cest--dire le rapport entre la dimension caractristique de linjecteur et

    le diamtre de la courbure de la paroi dimpact. Des diffrences commencent apparatre

    entre le cas courbe et le cas plan partir dune courbure relative trs faible environ gale

    0,022 pour une paroi concave comme pour une paroi convexe [24]. Nous allons prsenter

    larodynamique et les transferts de chaleur pour ces deux configurations.

    2.1 Surface dimpact convexe

    Nous allons nous intresser dans un premier temps larodynamique et aux transferts

    de chaleur dun jet en impact sur une paroi convexe.

    2.1.1 Aspects arodynamiques

    Dans la zone de jet libre, on observe le rapprochement des structures tourbillonnaires

    pour des nombres de Reynolds dinjection faibles [15]. Ce phnomne napparat plus

    pour des nombres de Reynolds plus importants et on observe mme une dissymtrie de

    ces structures dans le cas de grandes distances dimpact. Comme dans la situation dun

    16

  • I.2 Courbure de la plaque dimpact

    jet en impact sur une paroi plane, la prsence des structures tourbillonnaires dveloppes

    dans la couche de mlange dans la zone de jet libre dpend de la distance dimpact.

    Dans la rgion dimpact, on observe pour des faibles distances dimpact (H/D 4 longueur du corps potentiel) une oscillation suivant laxe du jet. Cette oscillation selon

    laxe du jet diminue lorsque la distance dimpact augmente, au profit dune oscillation

    radiale qui apparat progressivement. Dans le cas dune injection par une fente, Gau et

    Chung [24] observent des tourbillons tridimensionnels et contrarotatifs prs du point de

    stagnation. Ces tourbillons ont une taille caractristique qui augmente avec la courbure

    relative et leur prsence serait due une instabilit de lcoulement qui se dvelopperait

    dans la zone dimpact.

    Pour des grandes distances dimpact (H/D 4), on note une trs forte oscillation ra-diale dans la zone de stagnation qui a pour effet de disloquer les structures tourbillonnaires

    issues de la couche de mlange ainsi que les tourbillons tridimensionnels contrarotatifs.

    Lcoulement dans la zone de jet parital dpendant fortement de ce qui se passe dans

    les zones en amont, la distance dimpact y joue aussi un rle dterminant. Ainsi, dans

    le cas de trs faibles distances dimpact, on observe des oscillations de lcoulement qui

    soprent perpendiculairement la paroi. Ces oscillations disparaissent ensuite lorsque la

    distance dimpact augmente. Des tourbillons issus de la zone dimpact sont observs le long

    de la paroi et prsentent une stabilit augmentant lorsque la distance dimpact diminue.

    Laccroissement de la courbure relative retarde la transition vers la turbulence et maintient

    les structures tourbillonnaires en place (cf figure I.8). Cet effet semble d la croissance

    des forces centrifuges avec laugmentation de la coubure relative. Cependant, dans le cas

    de trs petites distances dimpact (H/D 1), loscillation axiale de lcoulement devientprpondrante dans la zone dimpact et seuls de petits tourbillons apparaissent dans la

    zone de paroi.

    Pour de grandes distances dimpact (H/D 4), loscillation de lcoulement perpen-diculaire la paroi nest pas perceptible. Les structures stables disparaissent, dissipes

    par loscillation radiale du jet.

    2.1.2 Transferts de chaleur

    Au niveau des transferts de chaleur, la distribution du nombre de Nusselt selon laxe

    longitudinal reste la mme que dans le cas dun jet en impact sur une plaque plane,

    mais certaines diffrences sont noter selon labscisse curviligne. Ainsi, pour des petites

    distances dimpact, la distribution du nombre de Nusselt selon labscisse curviligne pr-

    17

  • Ch

    apit

    reI.

    tu

    de

    bib

    lio

    gra

    ph

    iqu

    e

    Figure I.8 Visualisation de lcoulement dun jet en impact sur une paroi convexe [15]

    18

    Chapitre1/figures/convexe.eps
  • I.2

    Co

    urb

    ure

    de

    lap

    laq

    ue

    di

    mp

    act

    Figure I.9 Visualisation de lcoulement dun jet en impact sur une paroi concave [15]

    19

    Chapitre1/figures/concave.eps
  • Chapitre I. tude bibliographique

    sente un maximum au point de stagnation dans le cas dune injection circulaire [42] ou

    par fente [24] (cf figure I.10). Ce maximum peut sexpliquer par loscillation axiale de

    lcoulement du jet et qui a pour effet daugmenter les changes de chaleur au point dim-

    pact. Lapparition de structures contrarotatives tridimensionnelles dans la zone dimpact

    peut galement expliquer laugmentation des transferts de chaleur dans cette zone. Ce

    maximum augmente avec la courbure en mme temps que la taille des structures tour-

    billonnaires. En sloignant du point de stagnation on retrouve le mme comportement

    que dans le cas plan.

    10

    20

    30

    40

    50

    60

    70

    0 5 10 15 20 25 30

    Nu

    X/b

    0

    10

    20

    30

    40

    50

    60

    70

    80

    Nu

    30

    40

    50

    60

    Nu

    Dv/b45.726.71610.78

    convex

    Re = 11000

    Z/b = 4

    Z/b = 8

    Z/b = 12

    10

    20

    30

    40

    50

    60

    0 5 10 15 20 25 30

    Nu

    X/b

    0

    10

    20

    30

    40

    50

    60

    70

    80

    Nu

    30

    40

    50

    60

    Nu

    Dc/b45.726.71610.78

    concave

    Re = 11000

    Z/b = 4

    Z/b = 8

    Z/b = 12

    Figure I.10 Distribution radiale du nombre de Nusselt pour des parois courbes convexes etconcaves [24]

    Pour de plus grandes distances dimpact, la variation des nombres de Nusselt reste

    similaire celle rencontre dans le cas dun jet en impact sur une plaque plane. On

    observe toutefois une augmentation des changes de chaleur au point de stagnation et

    une dcroissance plus forte que dans le cas plan.

    2.2 Surface dimpact concave

    Dans notre tude, nous nous intressons notamment larodynamique et aux trans-

    ferts de chaleur dun jet en impact sur une paroi concave.

    20

    Chapitre1/figures/nuconvexe.epsChapitre1/figures/nuconcave.eps
  • I.2 Courbure de la plaque dimpact

    2.2.1 Aspects arodynamiques

    Dans le cas dune plaque dimpact concave, beaucoup dauteurs [15, 26, 42] ont pu

    observer une zone de recirculation (cf figure I.9). Cette zone est due lcoulement quittant

    la surface dimpact et qui se retrouve entran par lcoulement de la zone de jet libre.

    Marchand et al. [47] observent galement une rduction de la longueur du corps potentiel

    par rapport au cas plan.

    La distance dimpact joue encore une fois un rle important sur lcoulement dans la

    rgion dimpact. Une oscillation axiale est perceptible pour de faibles distances dimpact

    et diminue lorsque la distance dimpact augmente et une oscillation radiale apparat dans

    le mme temps. Les structures tourbillonaires observes dans le cas convexe napparaissent

    plus.

    Dans la zone dcoulement parital, des structures tourbillonnaires sont visibles pour

    les petites distances dimpact et disparaissent lorsque cette dernire augmente. Cependant,

    la stabilit de lcoulement de paroi diminue avec laugmentation de la courbure relative.

    Gau et Chung [24] suggrent que les forces centrifuges, gnres par leffet de courbure

    de la paroi dimpact provoquent linstabilit de lcoulement et crent des structures

    tourbillonnaires de Taylor-Grtler sur lensemble de la surface concave. Ces structures

    sont des tourbillons dont laxe est dans la direction de lcoulement.

    2.2.2 Transferts de chaleur

    En ce qui concerne les changes de chaleur, on retrouve un change maximum au point

    dimpact et des maxima locaux entre 1,5 et 2 pour les petites distances dimpact. Leffet

    dstabilisant de la paroi concave sur lcoulement provoque lapparition des tourbillons

    de Taylor-Grtler et entrane une hausse des transferts de masse. Pour le cas dune paroi

    dimpact convexe, la courbure un effet stabilisant grce aux forces centriptes gnres et

    donc entrane des transferts de masse moindres. Cependant, on remarque que les changes

    de chaleur sont plus faibles denviron 10% dans le cas dune paroi concave que dans le cas

    dun paroi convexe. Ceci sexplique par la recirculation de lcoulement qui existe dans

    le cas dune paroi concave et entraine une hausse de la temprature du fluide prs de la

    paroi. Les coefficients dchange tant calculs partir de la temprature dans le jet, on

    assiste une baisse des coefficients dchange.

    Linfluence de la courbure relative sur les transferts de chaleur est nulle selon Yang et

    al. [75]. Selon dautres auteurs [24, 43], le nombre de Nusselt dans la zone de stagnation

    augmente proportionnellement avec la courbure relative. Cette augmentation est attri-

    21

  • Chapitre I. tude bibliographique

    bue une rduction de lpaisseur de couche limite pour certains et lapparition des

    structures de Taylor-Grtler pour dautres. Lhypothse privilgie est que laugmenta-

    tion des transferts de chaleur est due la rduction du corps potentiel par laccroissement

    de la taille du jet, expliquant que les structures de Taylor-Grtler ne peuvent apparatre

    dans la zone de stagnation. Dans la zone dcoulement parital, les transferts de chaleur

    augmentent avec la courbure relative car la taille des tourbilons de Taylor-Grtler grandit

    avec la courbure relative.

    3 Cas de plusieurs jets en impact

    Dans lapplication que nous visons, nous considrons plusieurs jets en impact sur

    des parois plus ou moins courbes. Les paramtres influents sur les changes de chaleur

    deviennent donc plus nombreux. On peut citer ainsi le nombre de jets, leur espacement,

    leur disposition gomtrique et leur rapport de dbit dinjection respectifs. Ici encore nous

    allons prsenter quelques considrations arodynamiques et leurs effets sur les transferts

    de chaleur.

    3.1 Aspects arodynamiques

    Lorsque plusieurs jets viennent en impact sur une mme paroi, des interactions se

    produisent entre les diffrents coulements issus des diffrents jets. Dune manire gnrale,

    la dcomposition arodynamique dun jet unique en trois rgions (zone de jet libre, zone

    dimpact et zone dcoulement parital) reste applicable chacun des jets pris sparment.

    Cependant, des interactions entre deux jets voisins deviennent possibles. Ces interactions

    peuvent se traduire diffrement selon la zone dans laquelle elles se produisent. On distingue

    gnralement trois zones dinteraction (cf figure I.11) qui interviennent plus ou moins tt

    dans lcoulement :

    la zone dinteraction entre jets contigus avant impact (zone 1),

    la zone dinteraction entre jets muraux (zone 2),

    la zone dinteraction entre un jet avant impact et lcoulement d leffet fontaine

    (zone3 ).

    3.1.1 Interaction entre jets contigus avant impact

    La premire interaction possible entre deux jets voisins a lieu dans la region de jet

    libre, avant quil ne vienne en impact. Cette interaction se produit lorsque la distance

    22

  • I.3 Cas de plusieurs jets en impact

    Interaction entrejets contigusavant

    Zone 2 : Interaction entre jetscontigus apres impact

    Zone 3 : Interaction entre un jetet lcoulement apres impact

    impact

    Zone 1 :

    Figure I.11 Zones dinteraction entre plusieurs jets

    entre les jets est faible compare leur dimension caractristique. Les coulements issus

    des deux jets se mlangent avant limpact et on note alors une rduction plus rapide du

    corps potentiel [23, 28]. Ceci sexplique par une turbulence plus leve dans la couche de

    mlange qui spaissie au dtriment du corps potentiel [62]. Cependant, Yan et Saniei [74]

    nobservent pas cette rduction de la longueur du corps potentiel.

    3.1.2 Interaction entre jets muraux

    Le second type dinteraction se situe dans la zone dcoulement parital, aprs limpact

    des jets. Deux coulements paritaux se rencontrent et interagissent. La force de cette

    interaction semble dpendre de lnergie cintique des coulements paritaux car les effets

    sont plus forts lorsque la vitesse des coulements est grande, lorsque la distance entre les

    jets est faible et lorsque la distance dimpact est faible [14, 28, 41, 61, 74]. Dans cette zone,

    on observe une augmentation de la turbulence et on peut noter une augmentation de la

    pression prs de la paroi [23]. Ceci favorise le dtachement de lcoulement sur la paroi

    et provoque un effet fontaine. Il sagit de lapparition dune grande zone de recirculation

    entre le jet et lair ambiant lorsquon se place dans une configuration confine. Ainsi,

    Cho et Rhee [14] ont pu observer deux grandes structures tourbillonnaires. Carcasci [13]

    a galement observ deux structures tourbillonnaires prs de la paroi dimpact et deux

    autres structures prs de la paroi dinjection (cf figure I.12).

    23

    Chapitre1/figures/zoneinterjet.ps
  • Chapitre I. tude bibliographique

    UpperAdverseVortexes

    LowerAdverseVortexes Main

    Vortexes

    Figure I.12 Interaction entre jets muraux [13]

    Slayzak et al. [64] notent que la position de cette zone dinteraction oscille. La position

    moyenne dpend des dbits respectifs des jets et se dplace vers le jet de moindre dbit.

    Les oscillations autour de cette position sont importantes lorsque les vitesses en jeu sont

    faibles et la position devient stable pour de plus grandes vitesses de jet. Lorsque la zone

    dinteraction se dplace vers le jet, cela a pour effet de crer une recirculation de lcou-

    lement. Lorsque la zone dinteraction se dplace dans la direction oppose, lcoulement

    parital est recoll la paroi dimpact.

    Un effet de bord est observ lorsque lon sapproche des bords dune range de jets.

    La zone dinteraction se dplace vers les jets externes et cet effet semble accentu par des

    grandes vitesses dinjection et des distances dimpact faibles [18, 31].

    3.1.3 Interaction entre un jet avant impact et un coulement de recirculation

    Cette zone dinteraction se situe dans la zone de jet libre, zone non perturbe par

    la paroi dimpact. Elle se caractrise par un coulement issu de la recirculation d

    leffet fontaine qui vient interfrer avec un jet avant impact (cf figure I.13). Cette inter-

    action augmente lorsque la distance entre les jets est faible et que la distance dimpact

    est faible [41]. Elle est essentiellement observable pour des configurations confines avec

    plaque dinjection et lorsque leffet fontaine a lieu [63]. Elle a pour effet de diminuer la

    longueur du corps potentiel en augmentant la turbulence dans la couche de mlange ainsi

    que son paisseur [29]).

    24

    Chapitre1/figures/interjet1.ps
  • I.3 Cas de plusieurs jets en impact

    UpperAdverseVortexes

    LowerAdverseVortexes

    MainVortexes

    Figure I.13 Interaction entre un jet avant impact et un coulement de recirculation [13]

    3.2 Transferts de chaleur

    Lorsque lon considre plusieurs jets en impact, on cherche comparer les distributions

    obtenues avec celle dun jet unique en impact. Ainsi, on observe plusieurs diffrences

    entre les configurations de jets multiples et de jet unique, principalement selon la distance

    dimpact.

    3.2.1 Petites distances dimpact

    Koopman et Sparrow [41] se sont intresss une range de jets et aux variations

    du coefficient dchange selon laxe y (axe perpendiculaire la range de jet) dans la

    rgion dimpact. Ils montrent que, pour des petites distances dimpact (H/D 4), cesvariations sont proches de celles rencontres dans le cas dun jet unique. Le coefficient

    dchange augmente depuis le point de stagnation jusqu un maximum en y/D = 0, 5.

    San et Lai [63] nobservent ce phnomne que pour des nombres de Reynolds dinjection

    levs et pour des distances entre les jets infrieures quatre diamtres de jet. Le maximum

    local sexpliquerait de la mme manire, soit par une acclration du fluide depuis le point

    darrt, soit par un amincissement de la couche limite.

    On remarque galement que les changes de chaleur au point de stagnation varient

    avec la distance entre les jets. Ainsi, les changes de chaleur augmentent avec la distance

    entre les jets, passent par un maximum puis diminuent (cf figure I.14). La position de ce

    maximum selon la distance entre les jets dpend de la distance dimpact. Cette influence

    est attribue leffet fontaine qui vient perturber les jets avant limpact.

    25

    Chapitre1/figures/interjet2.eps
  • Chapitre I. tude bibliographique

    Pour des nombres de Reynolds sufffisament levs ( 10 000) et pour des distancesentre les jets suprieures quatre fois le diamtre de linjecteur, on retrouve galement un

    second maximum local pour y/D = 1, 5, comme dans le cas de limpact dun jet unique.

    On constate galement la prsence dun troisime maximum local pour y/D = 2. La valeur

    de ce troisime maximum augmente avec le nombre de Reynolds de linjection et diminue

    avec la distance entre les jets. Ce pic dpasse mme la valeur au point de stagnation dans

    certains cas (petites distances entre les jets et faibles distances dimpact). Ce maximum

    trouve son origine dans la zone dinteraction entre les jets paritaux qui entranent un

    brassage important de lcoulement. Certains auteurs [64] prcisent que ce maximum nest

    observ que lorsque linteraction entre les jets a lieu avant la transition vers la turbulence

    de lcoulement parital et que les oscillations de la zone dinteraction augmentent les

    transferts de chaleur.

    20

    40

    60

    80

    100

    0 4 8 12 16

    Nu

    sg

    s/d

    Re = 10000Re = 20000Re = 30000

    H/d = 2

    20

    30

    40

    50

    60

    70

    0 4 8 12 16

    Nu

    sg

    s/d

    Re = 10000Re = 20000Re = 30000

    H/d = 5

    Figure I.14 Distribution du nombre de Nusselt avec plusieurs jets en impact [63]

    3.2.2 Grandes distances dimpact

    Dans le cas des grandes distances dimpact (H/D 4), Koopman et Sparrow [41] ainsique Goldstein et Timmers [29] ne constatent plus de minimum local au point de stagna-

    tion. Cette absence peut sexpliquer par linteraction entre les jets avant impact. Ainsi, la

    turbulence de la couche de mlange se dveloppe plus facilement et rduit la longueur du

    corps potentiel. De plus, pour des distances dimpact trs grandes, les changes de chaleur

    dans la rgion dimpact sont plus faibles pour une range de jets en impact que pour un

    jet unique. Cette diminution sexplique par linteraction entre les jets avant impact. On

    note aussi la disparition du deuxime maximum local.

    26

    Chapitre1/figures/nuinterjet1.epsChapitre1/figures/nuinterjet2.eps
  • I.4 Conclusion

    Dong et al. [18] observent galement lapparition dun minimum local du coefficient

    dchange entre deux jets qui diminue lorsque la distance entre les jets augmente. Lin-

    teraction entre deux jets avant impact se produisant plus tt avant limpact, son effet est

    limit ce qui expliquerait la prsence de ce minimum la place du maximum observ pour

    les petites distances dimpact (cf figure I.14).

    De manire gnrale, lorsque la distance dimpact augmente, les niveaux observs des

    changes de chaleur diminuent et sont plus uniformes. Ceci sexplique par les interactions

    entre jets avant impact qui augmentent lorsque la distance dimpact augmente et lorsque

    la distance entre les jets augmente. La variation du coefficient dchange de chaleur en

    fonction de la distance entre les jets volue de faon particulire. Lorsque la distance

    entre les jets augmente, linteraction entre les jets avant impact diminue et les changes

    de chaleur augmentent. Puis, lorsque cette interaction nexiste plus, cest linteraction

    entre les coulements paritaux qui augmente leffet fontaine. Ceci a pour effet de venir

    perturber les jets avant impact et de faire chuter les changes de chaleur. Enfin leffet fon-

    taine diminue avec laugmentation de la distance entre les jets et les coefficients dchange

    augmentent car les jets sont moins soumis aux interactions entre les coulements.

    4 Conclusion

    Dans le cas industriel duquel nous essayons de nous rapprocher, la gomtrie est trs

    complexe. Des coulements transverses dus lalimentation et lvacuation de lair sont

    crs. Ainsi, les jets ne sont pas issus de longs tubes et ne possdent pas ncssairement les

    mmes caractristiques. Une injection courte est plus reprsentative de lalimentation du

    cas rel. De mme, le jet dbouche gnralement dans un coulement transversal cisaillant.

    Ce dernier aspect est trs largement trait notamment dans les problmatiques de

    film-cooling. Nammoins, les quantits de mouvement mises en jeu pour ces coulements

    transversaux dans les configurations de film-cooling sont comparables avec celles du jet d-

    bouchant. Dans lapplication que nous visons ici, les coulements tranversaux sont faibles

    compars au jet dbouchant. De manire gnrale, plus lcoulement transversal est im-

    portant, plus le jet est dvi et plus les transferts de chaleur augmentent.

    Certains auteurs [8] ont tudi une injection courte et observent peu de diffrences

    avec un jet issu dun tube long si ce nest une lgre augmentation des changes de

    chaleur dans la rgion dimpact. Cependant, la direction principale de lcoulement en

    amont de linjection est la mme que la direction du jet. Dautres auteurs ont considr

    27

  • Chapitre I. tude bibliographique

    plusieurs jets avec une alimentation amont perpendiculaire laxe des injecteurs. Dans

    ces configurations, la totalit de lcoulement amont passe par les injecteurs et de grandes

    zones de recirculation existent en amont des injecteurs. De plus, aucune mesure de vitesse

    nest disponible et il est trs difficile de connatre le rapport de dbit entre chaque jet.

    Dans la prsente tude, lessentiel de notre travail se concentre sur un jet unique,

    circulaire, avec une injection courte, en impact sur une plaque plane. Lalimentation de

    ce jet est perpendiculaire linjecteur et seule une partie de cet coulement est prleve

    pour linjection afin de limiter les ventuels effets de bord. Le jet dbouche dans un es-

    pace confin dans lequel est prsent un coulement transversal plus faible. Nos mesures

    exprimentales sont des mesures de vitesse et de temprature pour cette configuration.

    Les rsultats attendus, en se basant sur les observations faites dans ce chapitre, prsen-

    teront donc une influence certaine due au confinement et lcoulement transversal sur

    la topologie du jet. Les observations attendues sont donc un jet avec un corps potentiel

    plus long et dvi par lcoulement transversal, et une topologie caractristique selon la

    distance dimpact. Les changes de chaleur devraient prsenter une lgre baisse et une

    distribution semblable celle observe par les diffrents auteurs, soit, par exemple, une

    distribution non-monotone pour le petites distances dimpact. Seul leffet de lcoulement

    cisaillant en amont de linjection reste imprvisible.

    Nous considrons galement plusieurs jets en impact sur surface plane et concave

    en se basant sur le principe dune alimentation des jets par coulement cisaillant en

    amont de linjection. Nous nous intressons uniquement aux changes de chaleur pour ces

    configurations. Les effets de courbure et dinteractions entre les jets sur la distribution

    des coefficients dchanges de chaleur seront trs prsents et cette fois encore linfluence

    de linjection par coulement cisaillant demeure inconnue.

    28

  • Chapitre II

    Dispositifs dessais et mthodes

    exprimentales

    Le refroidissement des aubes de turbine par impact de jet est influenc par de nom-

    breux facteurs gomtriques et arodynamiques, comme nous venons de le voir dans la

    partie bibliographique de cette tude. Les changes thermiques sont en effet fortement

    pilots par la topologie des coulements mis en cause. Dans des cas complexes, il devient

    difficile de distinguer les diffrentes influences et de les quantifier. Nous cherchons cepen-

    dant reprsenter une gomtrie complexe proche du cas industriel, cest pourquoi nous

    allons nous intresser trois configurations de jet(s) en impact. Nous allons prsenter ces

    configurations et les mthodes exprimentales que nous avons utilises pour les mesures

    de coefficients dchange thermique et pour les mesures de vitesse. Nous avons galement

    introduit la mthodologie des plans dexpriences dans le but de pouvoir sonder les diff-

    rentes influences de cette tude et de rduire le nombre de mesures raliser dans cette

    tude multifactorielle.

    Nous voulons donc nous rapprocher de la gomtrie relle rencontre dans le refroidis-

    sement des aubes de turbine basse pression par impact de jets (cf figure II.1). Il sagit dun

    dispositif comprenant une chemise interne laube (en rouge sur la figure II.1), chemise

    perce de plusieurs trous sur le bord dattaque ainsi que sur lintrados et lextrados, et

    alimente en air frais par un coulement principal (en bleu sur la figure II.1). Les jets issus

    des trous vont venir en impact sur la paroi interne de laube pour la refroidir. Lespace

    situ entre la paroi externe de la chemise et la paroi interne de laube correspond len-

    trefer. Lair issu des jets va ensuite tre vacu en parcourant lentrefer du bord dattaque

    au bord de fuite (en rouge sur la figure II.1).

    29

  • Chapitre II. Dispositifs dessais et mthodes exprimentales

    Air chaud

    Air frais

    Figure II.1 Aubage et chemise (en rouge)

    Nous dcomposons notre tude en trois parties (cf figure II.2). Dans un premier temps,

    nous nous intresserons limpact dun jet unique sur plaque plane avec coulement ci-

    saillant amont et aval (zone 1 sur la figure II.2). Ce travail correspond la configuration

    intrados/extrados de laube. Limpact dune range de jets sur plaque courbe occupe la

    deuxime partie de ltude et se veut plus proche de la gomtrie rencontre au bord dat-

    taque de laube (zone 2 sur la figure II.2). Enfin, la troisime partie consiste reprsenter

    un aubage complet (zone 3 sur la figure II.2). La majorit des tudes bibliographiques se

    concentrent principalement sur des jets issus dun tube long. Or, la volont de notre tude

    est de se rapprocher de la gomtrie relle dune aube de turbine refroidie par impacts de

    jets. Nous dcidons alors de considrer dans les trois parties de notre tude, une injection

    travers une paroi mince. Lalimentation de cette injection se fait par prlvement sur un

    coulement cisaillant en amont des trous dinjection. Cet coulement simule lalimentation

    en air frais. Cest l le caractre original de notre tude que nous mettons en avant dans

    les trois configurations tudies. Nous avons galement reprsent dans la premire partie

    de ltude, lcoulement de lvacuation de lair aprs impact du bord dattaque au bord

    de fuite.

    30

    Chapitre2/figures/snecma2.ps
  • II.1 tude de limpact dun jet unique sur plaque plane

    Air de refroidissement

    Borddattaque

    Bord defuite

    Evacuation

    Intrados

    Extrados Zone 1

    Zone 2

    Zone 3

    Figure II.2 Schmas dune aube

    1 tude de limpact dun jet unique sur plaque plane

    aliment par un coulement cisaillant

    La premire partie de notre tude porte donc sur limpact dun jet unique sur une

    plaque plane. Nous allons y ajouter linfluence dun coulement cisaillant en amont et en

    aval de linjection pour se rapprocher le plus possible de la configuration industrielle. Les

    paramtres de ltude et leur domaine de validit sont eux aussi cibls pour reprsenter

    le mieux possible le cas industriel.

    1.1 Montage exprimental

    Larchitecture et la gomtrie complexes lies au refroidissement des aubes de turbine

    nous amnent considrer un nombre important de paramtres gomtriques et fluidiques.

    Nous allons dans un premier temps dcrire le dispositif exprimental utilis dans cette

    partie pour prsenter ces diffrents paramtres et les moyens de mesure utiliss.

    1.1.1 Veine dessai

    La veine dessai de ce montage exprimental se compose dune chemise de section

    12x60 mm2 perce dun trou dinjection unique de diamtre D de 10 mm (cf figure II.3).

    La paroi perce sappelle la plaque dinjection (en gris clair). Elle est dpaisseur variable e

    de lordre du diamtre D du trou de linjection. Lcoulement dans la chemise, allant du

    haut vers le bas selon laxe vertical y et que nous appelerons aussi coulement principal

    (en vert), se caractrise par un nombre de Reynolds Rechem. Une partie de cet coulement

    31

    Chapitre2/figures/vane2.ps
  • Chapitre II. Dispositifs dessais et mthodes exprimentales

    Rechem = (UD/)chem

    Reent = (UD/)ent

    coulement secondaire

    Distance dimpact H

    Injecteur dediamtre D

    coulementprincipal

    Reinj = (UD/)inj

    zo

    xy

    Plaque dimpact

    Figure II.3 Schma de la veine dessai

    passe par le trou dinjection et forme un jet suivant laxe z (en bleu). Ce jet est caractris

    par un nombre de Reynolds Reinj et vient en impact sur une paroi plane chauffante de

    300x300 mm2 (en rose). Lespace entre la plaque dinjection et la plaque dimpact forme

    lentrefer. Il sagit dun conduit lentre duquel nous pouvons imposer un coulement

    suivant laxe y caractris par le nombre de Reynolds Reent. Lcoulement dans lentrefer,

    que nous appelerons galement coulement secondaire (en rouge), a pour but de simuler

    lvacuation de lair aprs impact du bord dattaque au bord de fuite, observe dans le cas

    rel. Lentrefer a une section rectangulaire de 300xH mm2 avec H la distance dimpact

    (distance entre la plaque dinjection et la plaque dimpact) donne en millimtre. Les

    paramtres de notre tude sont les suivants :

    H/D couvrant la gamme 0 H/D 10, Rechem se basant sur la vitesse moyenne du fluide lentre de la chemise et le

    diamtre hydraulique de la section de la chemise, et allant jusqu Rechem = 60 000,

    e/D que lon fait varier en utilisant des plaques dinjection dpaisseur diffrente,

    Reent se basant sur la vitesse moyenne du fluide lentre de lentrefer et le diamtre

    hydraulique de la section de lentrefer, et pouvant aller jusqu Reent = 1 000,

    Reinj se basant sur la vitesse moyenne dans le trou dinjection et son diamtre D,

    et pouvant aller jusqu Reinj = 23 000.

    32

    Chapitre2/figures/basesection.ps
  • II.1 tude de limpact dun jet unique sur plaque plane

    Ventilateur

    Veinedessai

    Venturi no 1

    Capteursde pression

    Figure II.4 Photographies du dispositif exprimental

    33

    Chapitre2/figures/photolot1.pstex
  • Ch

    apit

    reII

    .D

    isp

    osi

    tifs

    de

    ssai

    set

    mt

    ho

    des

    exp

    rim

    enta

    les

    Injection

    dessaiVeine

    eauchangeur Ventilateur

    BypassVanne

    Venturi 2

    Venturi 1

    Vanne

    Venturi 4Vanne

    Venturi 3Vanne

    x

    y

    Figure II.5 Schma du dispositif exprimental

    34

    Chapitre2/figures/dispositiflot1.ps
  • II.1 tude de limpact dun jet unique sur plaque plane

    1.1.2 Contrle et mesure des dbits

    La veine dessai comprend donc deux entres (une pour la chemise et une pour len-

    trefer) qui sont alimentes par un ventilateu