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L’INITIATIVE MAROCCO-INDIENNE POUR LE DEVELOPPEMENT DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES (IMILA) Activité de Recherche : Etude Données de Base des Légumineuses Alimentaires Au Maroc: Analyse de l’offre Coûts de Production et Indicateurs de Performances Par : Abdelali LAAMARI, Agro-Economiste INRA-Settat Document Provisoire Avril, 2015

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L’INITIATIVE MAROCCO-INDIENNE POUR LE DEVELOPPEMENT DES

LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES (IMILA)

Activité de Recherche :

Etude Données de Base des Légumineuses

Alimentaires Au Maroc: Analyse de l’offre

Coûts de Production et Indicateurs de

Performances

Par :

Abdelali LAAMARI, Agro-Economiste

INRA-Settat

Document Provisoire

Avril, 2015

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PREAMBULE

Cette étude réalisée dans le cadre l’initiative Maroco-Indienne pour le développement des

Légumineuses Alimentaires (IMILA) fait parti des opérations de recherche relevant du

Résultat 1 intitulé ‘‘étude et analyse de la chaine de valeur des légumineuses cibles’’. Elle

complète la partie de recherche qui s’intéresse à l’aval de la chaine de valeur. Elle porte

essentiellement sur la collecte d’une base de données qui peut servir, à la fois dans l’analyse

de l’offre et des coûts de production et en même temps fournir les indicateurs de référence

pour le suivi-évaluation d’IMILA.

L’équipe impliquée dans cette activité est composée de chercheurs, d’enseignants,

techniciens et étudiants (es) dont les noms sont comme suit:

Abdelali LAAMARI (Agroéconomiste) Chercheur et Responsable d’activité INRA-Settat

Mohammed BOUGHLAL (Agroéconomiste) Chercheur INRA -Settat

Jamal ZAHI (Informatique et gestion des données) Professeur FSJES-Settat

Abdelajabbar ABDOUNI (Econométrie et Statistique) Professeur FSJES-Settat

Hicham JEKKI (Economiste, Marketing) Professeur FSJES-Settat

Abderrahim BENTAIBI (Sociologue) Chercheur INRA-Meknès

Rachid MOSADAK (Agronome) Chercheur INRA-Rabat

Zaied GUIRROU (Agronome) Chercheur retraité de l’INRA-Tadla

Abdelmajid ELHASSANI (Technicien) INRA-Settat

Mohamed ELAZHARI (Etudiant en Master) FSJES-Settat

Kaba Syra (Etudiante en Master) FSJES

Merriam BERNOUN (Etudiante en Master) FSJES-Settat

Fatima-Ezzahra SALAMATE (Etudiante en Master) FSJES-Settat

SABAH LAALEJ (Etudiante en Master) FSJES-Settat

Abderrahmane SAKOUILI (Etudiant en Master) FSJES-Settat

Abdelhak DFOUF (Etudiant en Master) FSJES-Settat

Ayoub MAHFOUDI (Etudiant en Master) FSJES-Settat

Agents du CCA de Tagzirt

Agents du CCA d’Ait Attab

Agents du CCA de Chemaia

Agents du CCA de Berrchid

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Remerciements

Le programme IMILA apportera des éclairages sur les orientations stratégiques pour le

développement d’un tel secteur. Le programme de recherche/développement intégrant les études

sur la chaîne de valeur et les aspects économiques et sociales conduits dans les dix plateformes

offrira les éléments nécessaires pour relancer les légumineuses alimentaires au Maroc. Ainsi à

travers ce travail, je tiens à remercier les bailleurs de fonds qui nous ont offerts l’opportunité de

contribuer aux recherches pluridisciplinaires du programme IMILA.

Ce travail est le fruit d’une collaboration entre les chercheurs de l’INRA à travers les centres

régionaux de Settat, Rabat et Meknès. Ainsi, l’équipe tiens à remercier tous les responsables de la

Direction de l’INRA et des Centres pour les faciliter qu’ils ont assuré pour la réalisation des travaux

de terrain.

Aussi, je tiens à remercier l’équipe des Chercheurs et administrateurs de l’ICARDA pour

l’accompagnement et les facilités qu’ils ont offerts.

Par la même occasion je remercie les enseignants chercheurs de l’Université Hassan 1er, Faculté des

Sciences Juridiques, Economiques et Sociales de Settat pour la contribution scientifique et la mise à

notre disposition des laboratoires LM2CE et LARETA. Aussi, les étudiants doctorants et Master qui

ont contribué dans la collecte et la saisie des données et les deux étudiants qui ont réalisés leur

projet de fin d’étude dans le cadre de cette activité.

Enfin, je présente mes remerciements sincères à mes collègues chercheurs et les agriculteurs des

différents sites pour leur collaboration et contribution.

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Résumé Analytique

La présente étude a été réalisée dans le cadre du l’initiative IMILA financé par l’OCP et dont

l’objectif est le développement des légumineuses alimentaire au Maroc et en Inde. Elle fait partie

d’une série de résultats intégrant des aspects biophysiques, économiques et organisationnelles. Elle

a été réalisée dans dix communes rurales représentatives des plateformes d’innovation choisies par

les bailleurs des fonds, l’INRA, l’ICARDA et l’IAV Hassan II. L’objectif global de ce travail est de

contribuer aux efforts d’amélioration de la production des légumineuses alimentaires et par

conséquence les revenus des ménages à travers l’analyse de l’offre et des performances

économiques de ces cultures à travers l’analyse monographique des légumineuses alimentaires par

région et au niveau national, la caractérisation des systèmes de production à base des légumineuses

alimentaires par région du projet, l’établissement des coûts de production des légumineuses

alimentaires par culture et l’identification des contraintes au développement des légumineuses

alimentaires et voies de réhabilitation.

Pour y parvenir un échantillon de 500 exploitations a été élaboré en collaboration avec les agents de

l’ONCA au niveau des sites et les spécialistes en statistiques au sein de l’équipe INRA-Faculté des

Sciences Juridiques, Economiques et Sociales (FSJES) de Settat. Un questionnaire répondants aux

objectifs de l’étude a été élaboré et testé. Pour faciliter la saisie, une équipe de la FSJES a élaboré un

masque sur support informatique. Les équipes de terrain ont eu une formation au niveau du centre

de l’INRA-Settat sur le questionnaire et les dispositions à prendre sur le terrain. Trois équipes ont

été constituées, une équipe à INRA-Meknès, une autre à INRA-Rabat et deux équipes à INRA-Settat.

Cette dernière a été élargie de manière couvrir les trois régions Chaouia, Abda et Tadla. Une fois les

listes des agriculteurs établies selon le critère d’avoir au moins une légumineuse dans l’assolement.

Compte tenu de la taille de l’échantillon de 100 cas par sites, l’équipe a essayé de tenir compte de la taille de

l’exploitation.

Les légumineuses alimentaires sont cultivées sur une superficie moyenne de 390 mille ha (2006-

2011), principalement dans la zone pluviale favorable et intermédiaire qui sont représentées dans

ce travail par Chaouia, Rabat-Zaier, Meknès-Taounate, Abda-Hmar et Tadla-Azilal. Les fèves

demeurent la culture la plus dominante, représentant près de la moitié de la superficie totale des

légumineuses. Les fèves et les pois chiches sont cultivés dans les différentes zones avec des

proportions différentes. La fève a connu un retour massif dans plusieurs régions, à savoir Meknès et

Chaouia. La fève est de plus en plus importante dans les régions de Chaouia-Ouardigha et Abda-

Hmar. Ces deux régions réservent plus de 29000 ha à cette culture alors que les trois autres ne

réservent que 19000 ha. Cependant les rendements les plus élevés de la fève sont ceux réalisés dans

la région de Meknès-Taounate et c’est dans cette même zone que les rendements sont les plus

stables. En ce qui concerne la lentille, c’est la région de Rabat-Zaier qui détient le record et aussi le

monopole en ce qui concerne la superficie. Pour les autres régions c’est plus un mélange entre

lentille, fève et petit pois, avec une dominance de la fève et de la lentille et une reprise du pois

chiche dans la Chaouia. Pour Abda-Hmar c’est la fève et le petit pois qui dominent. Dans la région de

Tadla-Azilal on trouve les trois cultures à l’exception du pois chiche. Cette dernière est considérée

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comme étant un lieu d’expertise en production des semences des petits pois, lentille et haricot. Le

pois chiches a connu un développement considérable et une maîtrise de la technologie de

production dans la région d’Elgara (Chaouia).

D’après l’enquête les légumineuses occupent une place importante dans les régions de Rabat-Zaier,

Meknès-Taounate, Chaouia, Tadla-Azilal et Abda avec des proportions respectives de 31, 30 et 25,

20 et 13% de la superficie exploitée. Cette proportion est loin d’être la meilleure pour assurer une

rotation raisonnable et permettre le repos de la terre cultivée. Au niveau de ses zones on trouve des

proportions importantes pour la lentille à Rabat-Zaier avec 46% de la SAU légumineuse. Dans la

région Meknès-Taounate, c’est la fève qui est la plus cultivée avec 58% de la SAU légumineuses. A

Abda et Chaouia on trouve le petit pois et le pois chiches avec des parts respectives de 56%

chacune. Dans le Tadla on trouve la lentille et le petit pois avec des parts respectives de 37 et 34%

de la SAU des légumineuses.

En ce qui concerne la conduite, il n’y a pas eu un grand changement dans les régions de Abda et

Tadla par rapport aux techniques culturales appliquées depuis les années 80. L’installation de la

fève, le pois chiche, la lentille et le petit pois se fait après céréales (blé tendre et blé dur). Donc c’est

une rotation pratiqué par près de 45% des agriculteurs. On trouve aussi l’association

céréales/jachère chez 20% des agriculteurs et le reste pratique la rotation céréales continues. Cette

dernière est de plus en plus importante au niveau des petites exploitations et dans les régions de

Chaouia et Meknès. Donc, cette conduite a marqué les coûts de production. Ces derniers sont, pour

certaines cultures, limités aux opérations semis et récolte. Dans certaines régions ces deux postes

peuvent représenter plus de 60% des coûts. A l’exception de la région de Rabat-Zaier dont les

agriculteurs pratiquent plus de désherbage chimique, dans les autres régions l’usage des intrants est

très limité. Pour l’usage des fertilisants, c’est plus les engrais de fond qui sont le plus utilisés. Les

légumineuses restent encore des cultures qui mobilisent plus de main d’œuvre, surtout la lentille et

le pois chiches.

Au Maroc et dans la plus part des pays en développement l’agriculture est une activité vivrière plus

que commerciale. L’intégration des exploitations agricoles au marché est très limitée. Même pour

celles des régions comme Elgara, ou Sbit. Cette intégration a été compromise par la politique

agricole conduite par le Maroc depuis 1994. Le libre-échange et l’ouverture des frontière ont permis

aux importateurs des légumineuses alimentaires de régler l’offre et la demande selon leurs

convenances. Cette situation s’est traduite par une de faibles performances économiques et un

recul de la part de ces cultures dans le système de production. Toutefois, la part des légumineuses

dans le revenu est considérable et peut, en moyenne 23% (toutes régions confondues). Cette

contribution est plus élevée dans la région de Tadla, ce qui n’est pas le cas à Abda.

Enfin, on note que la conduite des légumineuses est, en général, restée traditionnelle. Ce qui

a limité leur part dans les assolements. En plus, il s’agit de cultures exigeantes en main

d’œuvre. Aussi, le savoir-faire des agriculteurs n’a pas changé par tout au Maroc et le progrès

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technologique est lent. Les légumineuses sont des cultures qui ont été pratiquées en mode de

faire valoir indirect, à travers des associations à bail. La disparition de ces pratiques solidaires

s’est traduite par une discontinuité dans le transfert des pratiques agricoles. La conduite

technique a été toujours assurée par les non propriétaires de la terre. Ces derniers disposent

de l’expertise et du capital travail à travers la taille de la famille.

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Executive Summary

The research activity ‘‘Food Legume Baseline study in Morocco: Supply and Production Costs

Analysis’’ is part of the research activities on studies of value chains of targeted food legumes. The

main objectives of conducting a baseline study are to establish the current status of food legumes

household’s income and production systems. This study will contribute to set a basic situation of the

cropping system and main environment, social and economic benefits can be used in assessing the

impact of the selected technological alternatives. The study was conducted in ten sites representing

the selected platforms used by the biophysics team. The objectives of the activity are; (i) Analyze

food legume monograph by region in order to estimate growth rates of production area and grain

yield, (ii) describe production system and the importance of food legumes at the farm level, (iii)

Establish food legume enterprise budgets in order to estimate production cost and income, and (iv)

identify farmers’ perceptions of the main constraints for the development/rehabilitation of food

legumes.

A sample of 500 household farms was established in collaboration with ONCA local services and

researchers from INRA and faculty. The main criteria used are the farm area and farmer should crop

at least on of the four food legumes. A questionnaire was developed by the team and distributed for

review by the tree sub-teams to adjust it to the local situation. To facilitate data entry, a mask was

developed using SPHYNX program. The numerators have beneficiated from one day training at

CRRA-Settat in order to initiate them to questionnaire, have their feed back and have common

understanding. Gender ratio was respected in the composition of the team in order to capture

women views and perceptions. Tree teams were established, one with INRA-Meknes, another with

INRA-Rabat and the last one with INRA-Settat.

Food legumes are grown in rainfed and intermediate favorable zones and cover more than 390

thousand hectares (2006-2001). These agro-systems are represented in this research by Chaouia,

Zemmour-Zaier, Meknes-Taounate, Abda-Hmar and Tadla-Azilal. Within the area of target food

legumes, faba bean is the most dominant crop and occupy around 50% of total area. Faba Beans

and chickpeas are grown in different areas with different proportions. Faba bean had a massive

return in several areas, namely Meknes and Chaouia. The faba bean is highly important in the

regions of Chaouia-Ouardigha and Abda-Hmar. These two regions allocated over 29,000 hectares to

these two crops, while the others occupy only 19000 ha. However, the highest and stable yields of

faba bean are recorded in Meknes-Taounate. Regarding lentil, Zemmour-Zaier region holds the

record according to the area. In other regions it is more a mix between lentil, faba bean and peas,

with a dominance of faba bean and lentil and chickpea Chaouia. For Abda-Hmar faba bean and peas

are dominating. In the Tadla-Azilal region the area allocated to chickpeas is not significant. In this

region we have producers of food legume seed, mainly for peas, lentils and faba beans. In the Elgara

region (Chaouia) chickpea has been developed due to the adoption of weed control technology and

the use of improved varieties.

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According to the survey, food legumes play an important role in the areas of Zemmour-Zaier,

Meknes-Taounate, Chaouia, Abda-Hmar and Tadla-Azilal with respective proportions of 31, 30 and

25, 20 and 13% of cropped. This proportion is far from the reasonable rotation that was used by

farmers. Lentil occupies 46% of total food legume area in Zemmour-Zaier region. In Meknes-

Taounate region faba bean is the most grown crop and occupy 58% of total food legume area.

Chickpeas are occupying 56% of total food legume area in Chaouia and Abda. In Tadla we found that

lentils and peas shares of 37 and 34% of total food legume area.

Production technologies have not changed significantly in Abda-Hmar and Tadla-Azilal according to

what was practiced by farmers since 80’s. The most applied crop rotation is wheat after food

legume and it’s used, in average (all regions) by nearly 45% of farmers. Other rotation are used such

as cereals/fallow (20% of farmers) and continuous cereals particularly by small farmers in Chaouia

and Meknes. According to that production costs are not very high except in Zemmour-Zaier and

Tadla. For most crops planting and harvesting operations are representing over 60% of total costs.

Exceptionally for Zemmour-Zaier region crop maintenance cost is high because farmers are using

chemical control of weed and insect. In general the use of inputs is very limited in all regions. The

use of fertilizers is limited to non significant quantities of commercial fertilizer. However it’s

important to notice that food legumes are labor intensive, especially for lentils and chickpeas.

In most developing countries agriculture is more food provider activity than a commercial business.

The market integration is very limited. However it’s important to notice that food legumes are

market oriented crops. The case of chickpeas producers at Elgara is important to be addressed. Food

legumes producers’ integration has been compromised by agricultural policy pursued by Morocco

since 1994 and the well organized intermediary network. The free trade and open borders have

allowed importers of food legumes to adjust the supply and demand according to their convenience.

This has resulted in a weak economic performance and a decline in the share of these crops in the

production system. The income share of food legumes in income is, in average 23% (all regions). This

contribution is higher in the Tadla region, which is not the case in Abda. This amount is very

sensitive to market and climate conditions.

Finally, we notice that cultural practices applied are traditional. This can be considered as a

constraint to the improvement or rehabilitation of food legumes in Morocco. In addition, chickpeas,

lentil and peas are labor intensive crops and the farmers have not changed significantly their

practices. Food legumes were considered as share cropped crops and socially contribute to the

involvement of land less households. The disappearance of this social system contributed to the

discontinuity of the local knowledge transfer.

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Sommaire

PARTIE I : ETUDE DONNEES DE BASE ET COUTS DE PRODUCTION I. Introduction et contexte de l’étude I.1 Introduction I.2 Contexte II. Méthodologie II.1 Echantillonnage II.2 Le questionnaire III. Importance des légumineuses par zone agro-écologique IV. Importance des légumineuses par plateforme IV.1 Importance des légumineuses dans la région Chaouia-Ouardigha IV.2 Importance des légumineuses dans la région Abda-Hmar IV.3 Importance des légumineuses dans la région Meknès –Taounate IV.4 Importance des légumineuses dans la région Zemmour-Zaier IV.5 Importance des légumineuses dans la région Tadla-Azilal IV.6 Conclusion V. Système de production et importance des légumineuses V.1 Répartition de la superficie V.2 Statut juridique des parcelles V.3 Niveau scolaire des agriculteurs V.4 Age de l’exploitant et taille du ménage V.5 Conduite technique des légumineuses VI. Coefficients techniques et coûts de production des légumineuses VI.1 Présentation générale VI.2 Coûts opérationnels VI.3 Conclusion VII. Valorisation des légumineuses et contraintes de développement VII.1 Valorisation et revenu VII.2 Contraintes de développement Conclusion générale Bibliographie PARTIE II : INDICATEURS DE PERFORMANCE I. Introduction II. Méthodologie II.1 Evaluation de la plateforme d’innovation II.2 Critères d’évaluation des innovations agricoles

11 11 13

14 14 15

16

17 18 21 24 26 29 31

32 32 32 33 33 34

45 45 47 49

60 60 61 62

62

64

65 65 66 66

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III. Critères d’évaluation III.1 Indicateurs pertinents III.2 Indicateurs de rentabilité économique et financière III.3 Indicateurs d’adoption Conclusion Bibliographie

67 67 67 69

73 74

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PARTIE I : ETUDE DONNEES DE BASE ET COÛTS DE PRODUCTION

I. INTRODUCTION ET CONTEXTE DE L’ETUDE

I.1 Introduction

Le secteur agricole constitue un pilier de l’économie marocaine. Il contribue de près de 14% dans le

PIB national, en effet, l’agriculture joue un rôle socio-économique très important en offrant 43%

d’emplois pour la population active et en assurant les revenus stables pour 80% de la population

rurale, ainsi, malgré des cycles de sécheresse répétés, le PIB agricole a plus que doublé depuis les

années 601. Il s’agit d’un secteur caractérisé par une forte vulnérabilité aux changements

climatiques, en particulier aux conditions pluviométriques. Avec une production plus ou moins

diversifiée dont les céréales représentent la grande partie, ceux-ci ont connu une croissance

considérable ce qui se traduit par la baisse du niveau des importations2 du blé tendre.

Contrairement aux légumineuses qui enregistrent des chiffres plus faibles par rapport aux autres

cultures, ce qui a poussé l’Etat à se diriger vers le marché extérieur depuis les années 1990, mais

avec des quantités importées relativement faibles.

Depuis son indépendance, notre pays a déployé de nombreux efforts pour développer le secteur des

légumineuses, aussi bien dans les zones irriguées que dans les zones Bour par des opérations, des

programmes, des mesures d'incitation, de l'encadrement et de soutien des prix; en plus de la

formation qui reste l’un des chantiers les plus importants. En revanche, d’une part, ces projets et

programmes n'ont pas toujours réalisé les objectifs escomptés et leurs effets n’ont pas touché

directement les exploitants agricoles qui restent dans la plupart du temps insatisfaits.

D’autre part, on remarque que ces programmes, dans leurs globalités, ne visent pas les

légumineuses qui commencent à perdre leur place au profit d’autres cultures plus rentables selon

un rapport du ministère de l’agriculture3, ainsi le Maroc s’est transformé d’un pays exportateur des

légumineuses au début des années 1960 à un importateur.

Le secteur des légumineuses alimentaires occupait des superficies importantes au début des années

1970 et qui ont atteint 600.000 ha. Dès lors, cette superficie a connu des fluctuations parfois très

marquées avec une tendance générale vers la baisse. En 2010, la superficie du secteur a été de

432.122 ha. Pour la période 2000-2010, la moyenne annuelle a été de 417.988 ha par an.

Ce recul de la superficie des légumineuses alimentaires est dû non seulement aux caprices du climat

(sécheresses périodiques) mais aussi et surtout à la non-maitrise de la conduite technique des

différentes cultures et à l’insuffisance d’une protection phytosanitaire rigoureuse. Cette dernière,

même lorsqu’elle est appliquée, elle reste tout de même non maitrisée et inefficace en raison de

1Ministère de l’agriculture et de la pêche maritime, L’agriculture marocaine en chiffre 2012.

2Ministère de l’agriculture et de la pêche maritime, L’Année Agricole Septembre 2013, Note stratégique n°94.

3 Idem.

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plusieurs anomalies constatées dans le processus de production et de protection des légumineuses

alimentaires. Le cas de l’orobanche de la fève au niveau du Nord-Ouest du pays est un cas frappant,

les pertes engendrées par ce parasite (essais INRA) sont estimées de 80 à 100% du rendement

potentiel de la féverole dans la région d’Ouezzane (0 à 7 q/ha contre 30 à 35 q/ha en cas d’une lutte

chimique appropriée). Les études conduites par l’INRA dans le cadre de la programmation par

objectif ont montré que le secteur connais des problèmes et ce à travers la régression annuelle de la

superficie de 0.75% et du rendement de 1.8% (Collions et Kissi, 1994).

Par ailleurs, le système de commercialisation des légumineuses alimentaires souffre encore d’une

anarchie de ses circuits et reste conditionné par une multitude d’intermédiaires qui s’interfèrent

pour priver les producteurs de certaines marges de gains supplémentaires. En outre, le souci de

valorisation des produits des légumineuses pour l’assurance d’autres marges de gains

complémentaires semble quasi-absent chez les producteurs et les intermédiaires mais cela

commence à intéresser certains investisseurs privés dans le cadre du Plan Maroc Vert (agrégation).

Par la même occasion, il faut noter que le secteur des légumineuses souffre de problèmes de

disponibilité de travail, de mécanisation et le recul des formes sociales de production (mode de faire

valoir indirect). Il est certain que ces éléments associés aux parasites et aux changements

climatiques ont contribué largement à la régression des surfaces et à la chute des rendements.

Donc, c’est plus que des alternatives technologiques qu’il faut proposer aux producteurs mais des

interventions politiques et organisationnelles s’imposent. Surtout que le marché des légumineuses

est de plus en plus livré à des acteurs qui contribuent plus à leur dégradation. Même le plan Maroc

vert, comme étant la stratégie qui gouverne les interventions de l’Etat en agriculture n’offre pas de

place pour ces cultures.

Le présent travail s’inscrit dans une série d’activités de recherche touchant le secteur des

légumineuses alimentaires et repose sur une analyse de leur conduite technico-économique dans

les différentes plateformes d’innovations du projet IMILA. Cette analyse offrira la possibilité de

vérifier un certain nombre d’hypothèses relatives aux contraintes de production et de réhabilitation

des légumineuses alimentaires. Aussi, elle offrira la possibilité d’analyser la place des légumineuses

alimentaires et faire des comparaisons par culture et par région.

L’objectif global de ce travail est de contribuer aux efforts d’amélioration de la production des

légumineuses alimentaires et par conséquence les revenus des ménages à travers l’analyse de

l’offre et des performances économiques de ces cultures. Ainsi les objectifs spécifiques de cette

étude sont :

Analyse monographique des légumineuses alimentaires par région et au niveau national

Caractérisation des systèmes de production à base des légumineuses alimentaires par région

du projet

Etablissement des coûts de production des légumineuses alimentaires par culture et par

région

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Identification des contraintes au développement des légumineuses alimentaires et voies de

réhabilitation

Le document sera structuré comme suit. Une première section consacrée à la présentation de la

méthodologie de recherche et le choix des ménages enquêtés. Une deuxième section consacrée à

une monographie des légumineuses au Maroc et au niveau des cinq sites du projet IMILA. Une

quatrième partie présentera les résultats de l’enquête, à savoir une description des systèmes de

production et la présentation des caractéristiques des exploitations agricoles par site. Une

cinquième partie sera consacrée à une analyse économétrique des déterminants de l’offre des

légumineuses alimentaires étudiées.

I.2 Contexte

Les légumineuses alimentaires constituaient une composante importante dans les systèmes de

production. Jusqu’aux années 80 ces cultures occupaient la seconde place dans les assolements

après les céréales. En plus de l’intérêt économique, les légumineuses sont d’un grand intérêt

agronomique par leurs apports de fertilisants, l’impact sur la structure du sol et ressource

fourragère importante. Aussi, elles sont une source importante de protéines à bon prix et c’est une

source importante de travail. Dans un contexte plein de mutations économique, sociale et

climatique le Maroc est appelé à revoir sa vocation agricole à travers la réhabilitation de la place des

légumineuses alimentaires au niveau du système de production, réduire la part des importations et

par conséquence améliorer la balance commerciale et, enfin réduire les coûts de la fertilisation par

la réintroduction des légumineuses au niveau des rotations de cultures.

Du point de vue stratégique, le Maroc n’offre pas une place aux légumineuses au niveau du plan

Maroc vert. Jusqu’à présent la politique agricole encourage plus l’importation et la

commercialisation et de loin la production. Une telle stratégie vient encore compliquer la situation

des légumineuses et ne pas encourager les agriculteurs à les réintroduire. Le marché des

légumineuses est devenu de plus en plus rémunérateur et peut améliorer la compétitivité des

agriculteurs marocains.

Dans ce contexte, les légumineuses alimentaires ont fait l’objet de plusieurs études techniques et

socio-économiques qui offrent les éléments nécessaires pour l’orientation du secteur. Une attention

particulière a été donnée à la création variétale et la protection des cultures sans pour autant

s’intéresser aux aspects de marché, prix, commercialisation, organisation et mécanisation. La

croissance démographique et la politique céréalière ont eu un impact négatif sur le maintien de la

place des légumineuses au niveau du système de culture. Donc, le problème des légumineuses est

loin d’être limité aux problèmes technologiques, mais il s’agit aussi des conditions économiques de

production et de valorisation sans oublier qu’il s’agit de cultures dont le mode de faire valoir est

indirect.

C’est dans ce contexte que s’inscrit cette recherche et aussi dans une initiative de réhabilitation des

légumineuses alimentaires regroupant le Maroc et l’Inde avec un financement OCP. En plus, elle est

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14

conduite techniquement par l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) et le Centre

International de Recherche Agricole en Régions Arides (ICARDA).

II. METHODOLOGIE

II.1 Echantillonnage

Pour décrire la diversité des stratégies des exploitants et identifier les différentes logiques d’actions

et stratégies d’équipement et de combinaison des différentes ressources, une typologie des

exploitants est à réaliser. En plus de la typologie il est nécessaire de collecter des données sur le

fonctionnement et la structure des exploitations agricoles pour une analyse descriptive des

ménages et aussi définir les coefficients technico-économiques liés à la conduite des légumineuses.

Enfin, pour conduire une analyse monographique des légumineuses alimentaires, le recours aux

statistiques officielles du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime a été nécessaire.

Etant donné qu’au cœur de la confusion qui caractérise la recherche sur les systèmes d’exploitation

se trouve le niveau où un système d’exploitation est défini, il convient d’introduire une hiérarchie

des systèmes agricoles. Les présentations hiérarchisées sont fondées sur l’idée que les systèmes

s’intègrent les uns dans les autres, chaque niveau supérieur est supposé englober un espace

géographique plus large ou un éventail de phénomènes plus large. Cette hypothèse simplifiée

permet de présenter de façon plus aisée les relations entre les systèmes agricoles mais, elle

implique un choix délibéré sur la manière dont les conditions du monde réel doivent être conçues et

décrites4.

En fait, il s’agit de deux choses. Premièrement plus on monte dans la hiérarchie des systèmes plus

une centralisation progressive du système s’opère, ce qui entraine soit des analyses réductionnistes

(Marcotte et al, 1987), soit simplement moins de capacité pour décrire un comportement spécifique

(Brush et al ; 1987). Cela a une importante conséquence sur l’analyse, car le système qui fonctionne

à un niveau donnée (foyer-exploitation) peut être sérieusement influencé par les composantes du

système situées à un niveau supérieur (politique agricole nationale). Deuxièmement il n’y a pas une

seule hiérarchie. Norman et Gilbert fournissent une définition opérationnelle concise pour les

systèmes d’exploitation tels qu’ils sont décrits dans cette étude5 : «Un système d’exploitation

spécifique adopté par un foyer d’exploitation donnée découle des issues membres de leur savoir faire

en matière de gestion, qui leur permet d’allouer les trois facteurs de production (la terre, le travail et

le capital) aux trois processus (culture, cheptel et activités hors exploitation) et d’utiliser le savoir

qu’ils détiennent pour optimiser la réalisation de leurs objectifs ».

Le questionnaire utilisé pour la collecte des données a été élaboré dans la perspective de collecter

les variables de structure et de fonctionnement des exploitations agricoles dans les sites de Meknès-

Taounate, Rabat-Zaier, Chaouia-Ouardigha, Tadla-Azilal et Abda-Doukkala. Il est certain qu’il n’est

pas possible de conduire l’enquête sur toutes les communes ayant fait l’objet de la plateforme

4 Moore, Nassif, Sefrioui, Riddle: 1995.

5 Norman & Gilbert, 1982, cité par Saadane dans son rapport PFE, 1993

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15

d’innovation. Donc, le choix des communes et des douars qui font partie des sites où sont

implantées les plateformes est nécessaire. Ce choix se justifie par le développement d’une base de

données en mesure de servir dans cette études (analyse de l’offre) mais aussi qui permettra de

développer une base de données en mesure de fournir les indicateurs de mesure d’impact ou de

suivi-évaluation des innovations. Les commune retenues et taille de l’échantillon sont reportés dans

le tableau 1.

Tableau 1: Site du projet IMILA et taille de l’échantillon

Sites Communes Taille

Rabat/Zaier (RZ) Sbite

Merchouch

100

Meknès/Taounate (MT) Moulay Driss

Kensra

100

Abda/Hmar (AH) Chemaaia

Jamaa Shaim

100

Chaouia/Ouardigha (CO) Sidi Laidi

Elgara

100

Tadla/Azilal (TA) Tagzirt

Ait Attab

100

Le choix des ménages a été fait sur la base de deux critères. Le premier consiste en la pratique d’au

moins une légumineuse alimentaire et la taille de l’exploitation selon les strates suivantes :

Moins de cinq hectares

Entre cinq et dix hectares

Plus de dix hectares

Le choix de cette stratification se justifie par le fait que c’est qu’elle est utilisée par le ministère dans

la présentation des données sur les structures des exploitations agricoles. En plus, il s’agit des

strates d’exploitations agricoles qui rencontrent le plus des problèmes de production et de

valorisation des légumineuses alimentaires.

II.2 Le questionnaire

Le questionnaire ‘‘données de base sur les légumineuses alimentaire’’ utilisé dans la collecte de

données a porté sur plusieurs aspects. Il s’agit entre autre des aspects suivants :

Identité de l’Agriculteur

Information Générale

Parcelles de l’exploitation

Assolement (ha)

Rotations fréquentées

Superficie ensemencée en variété des légumineuses

Prière donner les rendements (qx/ha)

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16

Coût de production (en dirham) pour la grande parcelle

Semences

Utilisation des engrais

Utilisation des produits phytosanitaires

Ventes des produits en quintal et marchés

Utilisation des produits

Sources des semences

Formes de consommation des légumineuses

Recettes des légumineuses

Utilisation des sous produits

Prix des produits et sous produits

les critères majeurs pour le choix des variétés

Sources de revenus des exploitations agricoles

Part des légumineuses

Contraintes au développement des légumineuses

Voies de développement

Ce support a été complété par une analyse SWOT pour discuter certains aspects horizontaux liés à la

production et à la valorisation des légumineuses alimentaires. Compte tenu de la contrainte temps

et budgétaire, ce diagnostic a été fait seulement pour trois sites (Gara, Sbiaat et Ait Atab). Le travail

de terrain a été coordonné avec les agents de l’Office National du Conseil Agricole au niveau des

centres.

Compte tenu de la taille de l’échantillon et la dispersion spatiale des sites, cinq équipes ont été

formées. La première de Rabat coordonnée par Monsieur Mosaddeq et constitué de techniciens de

l’INRA et étudiants de l’IAV Hassan II, la deuxième coordonnée par Monsieur Bentaibi et constitué

de techniciens du CRRA de Meknès et les trois autres coordonnées par MM. Boughlala, Laamari et

Hassani et constituées d’étudiants Master de la faculté des sciences juridiques, économiques et

sociales de Settat. Toutes ces équipes ont bénéficié d’une formation au CRRA de Settat.

En ce qui concerne la saisie des questionnaires et le traitement, les enseignants de la faculté ont fait

le nécessaire pour la préparation du masque du questionnaire sur sphynx pour faciliter l’analyse. Le

laboratoire de modélisation mathématique et calcule économique a été utilisé en collaboration avec

celui de l’INRA de Settat.

III. IMPORTANCE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES PAR ZONE AGRO-ECOLOGIQUE

Il est important de souligner que les légumineuses alimentaires sont réparties dans toutes les zones agro-

écologiques du Maroc. Au niveau du bour favorable les principales légumineuses occupent une part de 90.4,

71.4 et 62% de la superficie totale du pois chiche, la fève et la lentille. Ceci est d’autant observé pour la

production totale de ces trois cultures avec une dominance de la fève au niveau du bour favorable. En ce qui

concerne le rendement, c’est au niveau de la zone Saharienne qu’on observe le rendement de la fève le plus

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17

élevé mais il s’agit surtout de culture sous des conditions plus contrôlée et dans des espaces très réduits. La

même remarque se fait pour la lentille. Le rendement du pois chiche est sensiblement important dans le bour

favorable. Cependant, il faut noter que la variabilité des superficies, de la production et du rendement est

plus observé en bour favorable, intermédiaire et défavorable. En terme de rendement de la fève, le

défavorables sud est plus stable que les autres. Cependant cette stabilité est rencontrée pour pois chiche

mais le défavorable oriental et le bour favorable. Enfin il faut noter une nette stabilité de la superficie des

légumineuses en bour favorable pour le pois chiche, la lentille et la fève. Ceci est le cas pour le bour

intermédiaire mais avec une amplitude moindre. En général, les rendements sont faibles par rapport aux

potentialités des régions et du progrès de recherche réalisé jusqu’à présent.

Tableau 2 : Importance de la fève par zone agro-écologique (1978-2006)

Superficie en 1000 ha Production en 1000 qx Rendement en ql/hq

ZAE Moyenne Ecart-T CV en % Moyenne Ecart-type CV Moyenne Ecart-type CV

Favorable 113.62 29.99 26.39 751.01 513.18 68.33 6.26 3.37 53.92

Intermédiaire 15.83 6.21 39.23 99.10 69.74 70.37 6.05 3.36 55.48

Défav. Sud 20.67 7.68 37.18 148.66 84.80 57.04 7.28 3.12 42.78

Défav. Orient 3.92 1.45 37.06 21.86 11.75 53.75 5.67 2.59 45.76

Montagne 2.59 2.78 107.22 18.12 19.13 105.56 7.03 4.08 58.03

Saharienne 2.48 2.26 91.03 25.71 29.89 116.29 9.82 6.74 68.68

Total 159.12 37.01 23.26 1064.45 582.74 54.75 6.49 2.95 45.53

Tableau 3: Importance de la lentille par zone agro-écologique (1978-2006)

Superficie en 1000 ha Production en 1000 qx Rendement en qx/ha

ZAE Moyenne Ecart-type CV Moyenne Ecart-type CV Moyenne Ecart-type CV

Favorable 30.92 5.09 16.45 172.68 94.86 54.93 5.54 2.97 53.66

Intermédiaire 10.62 4.28 40.34 52.10 40.32 77.39 4.69 3.05 65.14

Défav. Sud 2.03 2.01 98.99 9.08 9.94 109.47 3.88 2.67 68.93

Défav. Orient 3.12 1.64 52.49 11.01 7.93 72.03 3.63 1.76 48.49

Montagne 2.62 0.89 33.92 15.62 7.89 50.50 6.14 3.74 60.90

Saharienne 0.36 1.09 300.27 1.31 3.18 242.94 2.81 4.53 161.41

Total 49.68 6.94 13.97 261.79 140.41 53.63 5.15 2.61 50.70

Tableau 4: Importance du pois chiche par zone agro-écologique (1978-2006)

Superficie en 1000 ha Production en 1000 qx Rendement en ql/ha

ZAE Moyenne Ecart-type CV Moyenne Ecart-type CV Moyenne Ecart-type CV

Favorable 63.31 9.99 15.78 363.31 142.89 39.33 5.81 2.13 36.77

Intermédiaire 3.66 2.60 70.91 19.35 20.10 103.88 5.29 2.96 55.97

Défav. sud 2.03 2.01 98.99 7.09 8.08 113.89 4.94 6.31 127.71

Défav. orient 0.05 0.11 203.93 0.27 0.45 168.93 3.79 1.20 31.57

Montagne 0.99 0.92 92.35 6.69 7.18 107.31 - - -

Saharienne 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00

Total 70.05 10.31 14.72 396.72 158.58 39.97 5.69 2.11 37.01

IV. IMPORTANCE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES PAR PLATEFORME

Dans cette section il s’agit de conduire une analyse descriptive des données secondaires sur la

production, la superficie et le rendement des quatre principales légumineuses alimentaires dans les

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sites du projet. L’objectif de cette analyse est de montrer l’importance par culture mais aussi de

dégager les grandes tendances temporelles par région et par culture. Les cinq régions concernées

par le projet IMILA sont ; Chaouia-Ouardigha, Abda-Doukkala, Meknès-Taounate, Rabta-Zaier et

Tadla-Azilal.

IV.1 Importance des légumineuses dans la région Chaouia- Ouardigha

La région de Chaouia-Ouardigha bénéficie d'un climat méditerranéen particulièrement agréable et

caractérisé par des hivers doux et humides et des étés relativement tempérés.

Le climat de la région, est caractérisé par sa diversité: un climat océanique relativement humide le

long de la Chaouia côtière et dans les franges méridionales, au niveau de la province de Ben Slimane

(+ 400 mm/an), un climat continental légèrement soumis aux influences océaniques à l’arrière-pays

de Berrechid (300 à 400 mm) et un climat continental sec au Sud-Est et dans les parties méridionales

aux environs d’El Brouj et dans la province de Khouribga (- 300mm/an).

L’agriculture est l’activité la plus dominante dans la région, elle emploie 47% de la population active,

et contribue avec 13,7% de la production nationale céréalière durant la période 1994-2004. La

région dispose de 1,6 millions d’hectares de terres agricoles, dont 65% sont des surfaces agricoles

utiles, 15 % sont des pâturages et 10 % sont des forêts. La région dispose aussi de 34923 hectares de

terres irriguées ce qui représente environ 3 % du total des surfaces agricoles utiles dans la région. La

culture des céréales occupe 66% de la surface agricole utile dans la région, par contre la culture des

légumineuses n’occupe pas plus de 4%. L’élevage joue un rôle vital dans la région en raison de

l’importance des pâturages.

Tableau 5: Superficie des légumineuses dans la région de Chaouia

Cultures Superficie (ha) Pourcentage (%)

Fève 11850 27.18

Lentilles 20184 46.31

Petits pois 7909 18.14

Pois chiches 3640 8.35

TOTAL 43583 100

D’après le tableau 5, on remarque dans cette région que la principale légumineuse est la lentille

avec 46.31% de la superficie destinée aux légumineuses, suivie de la fève, le petit pois et enfin le

pois chiche.

La figure 1 présente l’évolution des superficies des légumineuses alimentaires dans la région de

Chaouia-Ouardigha. Le petit pois et le pois chiche ont des coefficients de variation au niveau des

superficies respectivement de 61.4 et 58.9% ce qui traduit une légère dispersion des superficies

autour de la moyenne durant ces 13 dernières années (2000-2013).

La fève et la lentille quant à elles, ont des superficies autour de la moyenne avec respectivement

15.6 et 31.9% de variabilité par rapport à la moyenne. Pour la culture de lentille, la superficie a

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19

connu une baisse considérable entre 2006 et 2007 en passant de 21700 ha entre 2005 et 2006 à

7700 ha entre 2006 et 2007 soit une baisse de 14 000 ha représentant 64.5%. Le graphe ci-dessous

retrace l’évolution des productions des légumineuses alimentaires entre 2000 et 2013.

Contrairement aux superficies on remarque que les productions de petits pois et pois chiches sont

restées constantes ces dernières années tandis qu’on remarque d’importantes variations au niveau

des cultures de la fève et de la lentille. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette variation. Les

conditions climatiques et la régression des terres cultivées en légumineuses en sont les facteurs les

plus importants.

D’après la figure 2, on remarque une grande variabilité de la production avec des tendances

positives pour la fève, le petit pois et le pois chiche mais c’est le contraire pour la lentille. Il faut

noter cette tendance similaire de ces cultures au niveau de la superficie. Par contre si on observe

l’évolution des rendements depuis 2001, il ressort que les trois cultures ont connues une chute avec

une amplitude variable.

Les chutes de rendements les plus élevés sont notées au niveau du petit pois et du pois chiche avec

des taux respectifs de 4.3 et 4.8%. Donc, même si les superficies de ces deux cultures ont connu des

accroissements respectifs de 4.8 et 6.7%, les rendements ne se sont pas améliorés et donc la

productivité de la terre a chuté. Cette ne peut s’expliquer que par la conduite technique des

cultures et les conditions climatiques. Les rendements de la lentille et du pois chiche ont connu une

chute considérable durant ces 13 dernières années. Le taux de décroissement moyen de ces deux

cultures et de 1%.

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20

Figure 1 : Superficies des légumineuses dans la région de Chaouia-Ouardigha

Figure 2 : Productions des légumineuses dans la région de Chaouia-Ouardigha

Yfève = 6292.e0.006x Ylentille= 6173.e-0.02x Yp-pois= 5527.e0.043x Yp-poichiche = 3275.e0.048x

0

5000

10000

15000

20000

25000

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Fève Lentille Petit pois Pois chiche

Yfève = 14078e0.007x Ylentille = 13758e-0.01x Yp-pois = 2578.e0.048x Yp-chiche = 1303.e0.067x

0

5000

10000

15000

20000

25000

30000

35000

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Fève Lentille Petit pois Pois chiche

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21

Figure 3: Rendements des légumineuses dans la région de Chaouia-Ouardigha

IV.2 Importance des légumineuses dans la région de Doukkala-Abda

Du point de vue climatologique, la région s'inscrit dans le domaine du climat atlantique. Les

températures restent clémentes en hiver, douces en été aussi bien sur les côtes qu'à l’intérieur. Elles

atteignent rarement 0°c en janvier et les maxima les plus fréquents de ce mois oscillent entre 14°c

et 18°c. En été, l'atmosphère se réchauffe sensiblement, les températures maxima les plus

fréquentes en juillet varient entre 16°c et 26°c. Des pics de 32°c à 38°c ont pu être enregistres

quelques jours par an, mais leur fréquence demeure exceptionnelle.

Les activités économique de la région sont très attachées principalement au milieu rural puisque

l'essentiel des terres de la région sont des terres cultivables (environ 80.4%), de plus, les terrains de

parcours et le couvert forestier représentent respectivement 14 et 3.6% de sa superficie totale. Par

conséquent, l’évolution de cette région est tributaire de l’agriculture. Ce secteur occupe environ

56.6% de la population active régionale. En milieu rural, il constitue l'occupation économique

principale en employant 78% de la population active. La région dispose d'un important cheptel

composé essentiellement d’ovins et d'animaux de trait.

Yfève = 4.469e-4E-0x Ylentille = 4.487e-0.01x Yp-pois = 21.43e-0.00x Yp-pois = 25.12e-0.01x

0,000

10,000

20,000

30,000

40,000

50,000

60,000

70,000

80,000

90,000

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13

Fève Lentille Petit pois Pois chiche

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22

Tableau 6: Superficies des légumineuses dans la région de Doukkala-Abda

Cultures Superficie (ha) Pourcentage %

Fève 12265 45.78

Lentilles 32 12.10

Petits pois 9417 35.15

Pois chiches 1865,5 6.96

TOTAL 26790,5 100

La fève occupe une grande part des superficies des légumineuses alimentaires dans cette région

malgré que la sole de la fève a connu une légère réduction (-1%). La superficie des petits pois a

connu un accroissement depuis 2009 pour chuter en 2012 (mauvaise année) et reprendre en 2013.

Toutefois, il s’agit d’un accroissement positif de 1.3%. Par contre le pois chiche a connu une nette

évolution depuis 2008 et le taux d’accroissement enregistré est de 11.8%. La lentille a aussi connu

une évolution positive avec un accroissement de près de 10%. Il est certain que ces tendances se

sont faites sur le compte de la fève.

En ce qui la production, les quatre légumineuses ont connu une évolution positive mais à des

vitesses différentes. L’accroissement le plus élevé a été observé sur la lentille avec un taux annuel

de 12.2%. La fève, qui malgré la chute de sa superficie, a connue un gain de production de 3.3%. Par

contre le petit pois a enregistré une évolution lente et qui est de 1.9%. Ces accroissement peuvent

être attribués aux conditions climatiques (3 années sur 13 qui été moins de la normale), le recours

aux nouvelles technologies et aussi pour l’accroissement de la superficie.

Pour le rendement, on note des gains de productivités de la terre qui varient entre -1 et 4%,

respectivement pour le petit pois et la fève. Ce dernier a connue le gain de productivité le plus élevé

suite au recours aux nouvelles technologies de lutte contre l’orobanche (travail de sol et traitement)

et aussi les conditions climatiques de la région. En plus c’est une culture pour laquelle les

agricultures disposent d’un cumule de savoir faire.

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23

Figure 3 : Superficie des légumineuses dans la région de Doukkala-Abda

Figure 5: Productions des légumineuses dans la région de Doukkala-Abda

Yfève = 15048e-0.00x Ylentille= 711.2e0.099x Yp-pois = 5186.e0.013x Yp-poichiche = 510.7e0.118x

0,00

2000,00

4000,00

6000,00

8000,00

10000,00

12000,00

14000,00

16000,00

18000,00

20000,00

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Fève lentille petit pois pois chiche

Yfève = 6328.e0.033x Ylentille = 207.7e0.122x Yp-pois= 9483.e0.019x Yp-chiche = 1401e0.085x

0,00

2000,00

4000,00

6000,00

8000,00

10000,00

12000,00

14000,00

16000,00

18000,00

20000,00

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Fève lentille petit pois pois chiche

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24

Figure 6: Rendement des légumineuses dans la région de Doukkala-Abda

IV.3 Importance des légumineuses dans la région de Meknès-Taounate

La région de Meknès-Tafilalet connaît un climat méditerranéen dégradé, subissant les influences

continentales pendant les saisons d’été et d’hiver. Cependant, la diversité géographique de la région

fait que chacune de ses zones naturelles présente des nuances climatiques particulières.

Tableau 6: Superficies des légumineuses dans la région de Meknès

Cultures Superficie (ha) Pourcentage %

Fève 14150 52.25

Lentilles 2200 8.90

Petits pois 2980 12.05

Pois chiches 5385 23.81

TOTAL 24715 100

Comme indiqué dans le tableau n°6, la fève est la culture qui domine la part des assolements alloués

aux légumineuses. Elle suivit par le pois chiche avec 23.81%. La superficie de la lentille a commencé

à chuter depuis 2005 en comparaison avec les années 80. D’après la figure 7, le pois chiche et la

lentille ont connu des taux de décroissance de 2 et 6%, respectivement. En ce qui concerne la fève,

le taux d’accroissement de la superficie est de 8.4% marquant ainsi un retour dans la région depuis

2007. C’est le cas des petit pois dont la superficie a connu un accroissement spectaculaire et qui a

atteint 11.1%. L’année 2007 est marquée par le retour de la fève et l’accroissement des petit pois.

Avec l’accroissement de la superficie il est évident que les productions de la fève, le petit pois et le

pois chiche ont connu une tendance positive. Ainsi le petit pois et la fève ont enregistré des

accroissements respectifs de 10.1 et 8.5%.

Yfève = 4.205e0.040x Ylentille = 2.921e0.023x Yp-pois = 19.36e-0.01x Yp-pichiche = 12.91e0.029x

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

30,0

35,0

40,0

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Fève lentille petit pois pois chiche

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25

Figure7 : Superficies des légumineuses dans la région de Meknès Tafilalet

Figure 8: Productions des légumineuses dans la région de Meknès Tafilalet

Yfève= 5155.e0.084x Ylentille = 3770.e-0.06x Yp-pois= 620.9e0.111x Yp-chiche = 8343.e-0.02x

0,0

2000,0

4000,0

6000,0

8000,0

10000,0

12000,0

14000,0

16000,0

18000,0

20000,0

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Fève lentille petit pois pois chiche

Yfève= 3659.e0.085x Ylentille = 1914.e-0.05x Yp-pois= 1202.e0.101x Yp-poichiche = 10772e0.007x

0,0

2000,0

4000,0

6000,0

8000,0

10000,0

12000,0

14000,0

16000,0

18000,0

20000,0

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Fève lentille petit pois pois chiche

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ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC

26

Figure 9: Rendement des légumineuses dans la région de Meknès Tafilalet

En ce qui concerne le rendement les accroissements ne sont pas assez élevés. Le petit pois a connu,

au contraire, un taux de croissance négative et de -1%. C’est le pois chiche qui a connu

l’accroissement le plus élevé avec 2.9%.

IV.4 Importance des légumineuses dans la région de Zemmour-Zaier

La région Rabat-Salé-Zemmour-Zaier se distingue par la diversité de ses conditions climatologiques

et pédologiques. Trois domaines thermiques peuvent être définis: un domaine océanique qui illustre

la région de Rabat avec des températures moyennes d’ordre de 12°c pour le mois le plus froid et de

23° pour le mois le plus chaud, un domaine semi continental correspondant aux zones de Tifelt,

Romani et Khémisset avec des températures moyennes d’ordre de 10-11°c pour le mois le plus froid

et de 25-27°c pour le mois le plus chaud et un domaine de moyenne montagne illustré par la zone

d’Oulmès avec des températures moyennes de l’ordre de 7-8°c pour le mois le plus froid et de 25-

26°c pour le mois le plus chaud.

Le rôle du secteur agricole dans l’économie régionale est déterminant par le fait de la multi variété

des activités exercées, l’opérationnalité des périmètres d’irrigation qui s’étendent sur de vastes

surfaces et l’importance des ressources forestières. En matière d’occupation du sol, la zone Bour

Présentent 97,8% de la surface agricole utile de la région, 85,7% d’entre elles, relèvent de la

province de Khémisset. La part de l’arboriculture dans le total cultivé (22900 ha) est relativement

importante. La grande part de cette superficie est située dans la province de Khémisset qui dispose

d’un potentiel appréciable en agriculture fruitière. Toujours dans la région on souligne l’importance

du secteur de l’aviculture qui est très dynamique avec une trentaine d’unités.

Yfève = 7.098e0.001x Ylentille = 5.076e0.009x Yp-pois = 19.36e-0.01x Yp-chiche = 12.91e0.029x

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

25,0

30,0

35,0

40,0

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Fève lentille petit pois pois chiche

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ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC

27

Tableau 7: Superficies des légumineuses dans la région Rabat Salé-Zemmour Zaier

Cultures Superficie (ha) Pourcentage %

Fève 13800 54,10

Lentilles 10500 41,17

Petits pois 884 3,46

Pois chiches 320 1,25

TOTAL 25504 100

L’analyse des données secondaires relatives à la superficie, la production et le rendement des

principales légumineuses dans la région a permis de dégager les grandes tendances. En ce qui

concerne la superficie, les quatre légumineuses ont connu un accroissement important avec des

amplitudes différentes. Il est évident que la lentille et la fève sont les cultures les plus dominantes et

ont connu des accroissements respectifs de 16.5 et 22.6% (tableau 9). Le petit pois et le pois chiche

sont aussi importants et leurs accroissements respectifs sont 28.1 et 8.4%. Il s’agit à une tendance à

la hausse des terres allouées aux légumineuses et qui se fait au détriment des céréales.

Figure 9: Superficies des légumineuses dans la région de Rabat Salé-Zemmour Zaier

Au niveau des productions malgré la grande variabilité, une tendance positive est observée pour

l’ensemble des légumineuses (figure 10). Il est certain que cette dernière s’explique par

l’accroissement des superficies mais l’amplitude est très élevée ce qui peut s’expliquer par les

conditions climatiques et aussi par une tendance à l’usage des nouvelles technologies

(mécanisation, variétés, etc..).

Yfève = 711.7e0.226x Ylentille = 1834e0.165x Yp-pois= 39.93e0.281x Yp-chiche = 156.5e0.084x

0,00

5000,00

10000,00

15000,00

20000,00

25000,00

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Fève lentille petit pois pois chiche

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ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC

28

Figure 10 : Productions des légumineuses dans la région Rabat Salé-Zemmour Zaier

La figure 11 montre la tendance de l’évolution des rendements des différentes légumineuses dans la

région Rabat Salé-Zemmour Zaier. Quoique la variabilité soit importante, la tendance reste positive

avec des taux de 1.3, 3.0, 6.1 et 10.8%, respectivement pour le petit pois, le pois chiche, la fève et la

lentille. Ceci dit, la lentille a connu un gain de productivité très important qui ne peut s’expliquer

que par le progrès technologique, surtout que la région est à vocation lentille.

Yfève = 205.1e0.287x Ylentille= 634.4e0.223x Yp-pois = 109.3e0.244x Yp-poichiche= 341.5e0.064x

0,00

2000,00

4000,00

6000,00

8000,00

10000,00

12000,00

14000,00

16000,00

18000,00

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Fève lentille petit pois pois chiche

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ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC

29

Figure 11: Rendement des légumineuses dans la région Rabat Salé-Zemmour Zaier

IV.5 Importance des légumineuses dans la région de Tadla-Azilal

La région de Tadla, d'une altitude moyenne de 400 à700 m, se caractérise par un climat très

continental, et les précipitations varient entre 450 et 750 mm selon les années. Les gelées ne sont

pas rares en hiver. L'été est très chaud à cause des vents brûlants du sud-ouest-est (chergui) qui font

augmenter le mercure au-dessus des 40 °C (47 °C en juillet 2007), les vagues de chaleur se terminant

parfois par de violents orages qui rafraîchissent le sol.

La région Tadla-Azilal dispose de potentialités énormes en ressources d’eau, ce qui lui a permis de

devenir un des champions dans la production de plusieurs produits agricoles. Les principales filières

de production agricole pratiquées sont les céréales (370000 ha), la betterave à sucre (12000 ha), les

fourrages (50000 ha), l’olivier (58000 ha) et les agrumes (15000ha). On dénombre également un

cheptel important, comportant 270000 bovins, 1500000 ovins, 621000 caprins et 30000 ruches.

D’après le tableau 8, les lentilles et la fève sont les légumineuses les plus pratiquées dans la région.

Le pois chiche n’est pas une culture assez fréquente, sauf dans le pied mont de la région et à des

superficies très réduites.

Tableau 8: Superficies des légumineuses dans la région de Tadla- Azilal

Cultures Superficie (ha) Pourcentage %

Fève 3870 38,91

Lentilles 4550 45,75

Petits pois 1525 15,33

TOTAL 9945 100

Yfève = 2.882e0.061x Ylentille= 2.033e0.108x Yp-pois = 16.09e0.013x Yp-poichiche= 12.82e0.030x

0,00

10,00

20,00

30,00

40,00

50,00

60,00

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Fève lentille petit pois pois chiche

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ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC

30

D’après la figure 12, il y a une tendance à la baisse de la superficie des petit pois et de la fève mais

un net accroissement de la sole lentille. La superficie de la lentille a connu un accroissement de

9.1% ; en particulier dans le pied mont et la montagne.

Figure 12 : Superficies des légumineuses dans la région de Tadla- Azilal

Figure 13 : Productions des légumineuses dans la région de Tadla- Azilal

Yfève = 3431.e-0.00x Ylentille = 1457e0.091x Yp-pois= 1932.e-0.00x

0,00

1000,00

2000,00

3000,00

4000,00

5000,00

6000,00

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Fève lentille petit pois

Yfève = 3941.e-0.00x Ylentille = 1030e0.036x Yp-pois = 2430.e3E-05x

0,00

1000,00

2000,00

3000,00

4000,00

5000,00

6000,00

7000,00

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13

Fève lentille petit pois

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ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC

31

En ce qui concerne la production, elle s’est maintenue constante avec une légère tendance à la

baisse pour la fève et le petit pois (figure 13). Par contre, la production de la lentille a connu un

accroissement considérable de près de 3.6%. En partie cet accroissement peut s’expliquer par

l’évolution positive de la superficie mais aussi par le recours aux nouvelles technologies et les

interventions du ministère de l’agriculture.

D’après la figure 14, seul le rendement du petit pois qui a connu un accroissement positif entre

2001 et 2013. Cette accroissement est peu significatif (0.9%) mais il est positif en comparaison avec

celui de la lentille et la fève. Ces deux derniers ont eu une tendance constante.

Figure 14: Rendements des légumineuses dans la région de Tadla- Azilal

IV.6 Conclusion

Suite à l’analyse statistique de données secondaires sur la production, la superficie et le rendement

des légumineuses par région il ressort que des spécificités en ce qui concerne le choix de l’espèce

peuvent être dégagées. La culture de la fève est présente dans les cinq sites des plateformes du

projet IMILA. La fève est de plus en plus importante dans les régions de Chaouia-Ouardigha et

Abda-Hmar. Ces deux régions réservent plus de 29000 ha à cette culture alors que les trois autres ne

réservent que 19000 ha. Cependant les rendements les plus élevés de la fève sont ceux réalisés dans

la région de Meknès-Taounate et c’est dans cette même zone que les rendements sont les plus

stables. En ce qui concerne la lentille, c’est la région de Rabat-Zaier qui détient le record et aussi le

monopole en ce qui concerne la superficie. Les autres régions c’est plus un mélange entre lentille,

Yfève = 11.48e-0.00x

Ylentille = 7.069e-0.05x

Yp-pois = 12.57e0.009x

0,00

5,00

10,00

15,00

20,00

25,00

30,00

35,00

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Fève lentille petit pois

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ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC

32

fève et petit pois, avec une dominance de la fève et de la lentille et une reprise du pois chiche dans

la Chaouia. Pour Abda-Hmar c’est la fève et le petit pois qui dominent. Dans la région de Tadla-Azilal

on trouve les trois cultures à l’exception du pois chiche.

Globalement, les différentes techniques traditionnelles associées aux changements climatiques et le

mode de faire valoir ont entrainé, de même que les productions, une grande variabilité au niveau

des rendements et une chute substantielle des superficies. Donc, il est nécessaire d’identifier ces

techniques de conduite des légumineuses au niveau de chaque région. A travers l’enquête donnée

de base et analyse de l’offre il sera possible de porter des éclairages sur ces tendances de

production, les coûts de production et les indicateurs de suivi-évaluation des performances des

principales légumineuses alimentaires

V. Systèmes de production et importance des légumineuses

V.1 Répartition de la superficie

Le tableau 9 ci-dessous montre la répartition de la superficie exploitée par notre échantillon durant

la saison agricole 2013/2014. On peut constater qu’un agriculteur de Chaouia exploite une

superficie légèrement supérieure à celui de Abda et largement supérieure à celui de Tadla. La région

de Abda se caractérise par l’absence des cultures irriguées. Les agriculteurs de Tadla exploitent des

parcelles relativement faibles, par contre ils optent pour l’irrigation soit en moyenne 2.53 ha par

agriculteurs.

Tableau 9: Répartition de la superficie agricole

Zone Superficie Totale (ha) SAU (ha) Parcours

(ha)

Jachère

(ha) Bour Irrigué Totale

Chaouia (CO)

(Moyenne)

1923.17

(31.52)

1701.99

(27.90)

33,83

(0,55)

1735,82

(28,45)

24.00

(0,39)

163,35

(2,67)

Abda (AD)

(Moyenne)

2752.81

(28.09)

2205.35

(22.50)

0,7

(0,01)

2206,05

(22,51)

175,71

(1,79)

371,05

(3,78)

Meknès (MT)

(Moyenne)

1153.10

(11.77)

1076.80

(10.99)

8.50

(0.09)

1085.30

(11.07)

10.25

(0.10)

57.55

(0.59)

Tadla (TA)

(Moyenne)

677.51

(6.77)

341.51

(3.41)

253

(2,53)

594,51

(5,94)

2.00

(0,02)

81

(0,81)

Rabat-Zaier (RZ) (Moyenne)

2567.71 (26.20)

2258.80 (23.05)

6.91 (0.07)

2265.71 (23.12)

142.00 (1.45)

160.00 (1.63)

V.2 - Le statut juridique des parcelles

Il ressort des résultats de l’enquête qui porte sur les trois dernières compagnes agricoles que 60%

des agriculteurs de notre échantillon de Chaouia exploitent un total de superficies qui s’élève à

2064.67 ha, dont 90% et de type Melk, 3.2% est Domanial, 3.2% appartient à la réforme agricole et

3.6% est collectives. Presque la totalité des agriculteurs de notre échantillon de Abda exploitent

environ 618.66 ha dont 86% est Melk, 10% est domanial, 2% appartient à la réforme agricole et 2%

sont collectives, enfin 100 agriculteurs de l’échantillon provenant de Tadla exploitent 2752.81 ha

dont 97% est Melk et 3% est domanial.

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33

Tableau 10: Le statut juridique des parcelles en % :

Chaouia Abda Tadla Rabat Meknès

Melk 90.00 86.00 97.00 95.00 74.00

Domaine 3.20 10.00 3.00 2.00 15.00

Réforme agraire 3.20 2.00 0.00 1.00 8.25

Collectif 3.60 2.00 0.00 2.00 2.75

Ainsi, on remarque que les terres Melk dominent dans les trois zones, on remarque aussi l’absence

des terres de type ; réforme agricole ou collectif dans la région Tadla.

V.3 - Le niveau scolaire des agriculteurs

Les résultats de l’enquêtent montre que 70 % des agriculteurs de la région de Tadla ont un niveau

scolaire égale ou dépasse le coranique contre 60 % de ceux provenant de la région de Abda et 51%

de ceux de la région de Chaouia. Par contre, 13% des agriculteurs de cette région ont un niveau

universitaire contre seulement 4% à Abda et 2% à Tadla. Au niveau de la région Rabat-Zaier on

trouve tous les niveaux avec une dominance du primaire (30%). Il s’agit bien d’une population

instruite à hauteur de 73, 70, 61, 60 et 51% respectivement dans les régions de Rabat-Zaier, Tadla,

Abda, Meknès et Chaouia.

Figure 15: le niveau scolaire des agriculteurs

V.4- Age et taille du ménage

D’après le tableau 11, il se révèle d’une part, que l’âge moyen des agriculteurs avoisine les 50 ans

dans les trois régions de l’étude, il s’agit d’une population relativement jeune. D’autre part, on

remarque que la composition du ménage au niveau des trois régions ne dépasse pas 5 personnes.

0

10

20

30

40

50

60

CHAOUIA ABDA TADLA RABAT MEKNES

AUCUN CORANIQUE PRIMAIRE SECONDAIRE UNIVERSITAIRE

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34

Cette situation explique, entre autre, la réduction de la sole des légumineuses. La main d’œuvre

familiale joue un rôle important dans leur conduite.

Tableau 11: Distribution de l’âge et la taille du menage

Age (année) Taille de ménage (individu)

CHAOUIA MIN 28 1

MAX 89 12

MOYENNE 52 5

ECARTYPE 14 2

TADLA MIN 23 1

MAX 80 38

MOYENNE 51 5

ECARTYPE 12 4

ABDA MIN 24 1

MAX 82 35

MOYENNE 50 6

ECARTYPE 13 4

RABAT MIN 24 0

MAX 90 10

MOYENNE 50 4

ECARTYPE 14 3

MEKNES MIN 20 0

MAX 91 17

MOYENNE 52 6

ECARTYPE 13 3

V.5 Conduite technique des légumineuses

1. Analyse descriptive

Cette partie de l’étude concerne essentiellement la place des légumineuses alimentaire dans

le système de production végétale et la conduite technique de ces cultures. D’après l’enquête

les légumineuses occupent une place importante dans les régions de Rabat-Zaier, Meknès et

Chaouia avec des proportions respectives de 31, 30 et 25% de la superficie exploitée (tableau

12). Cette proportion est loin d’être la meilleure pour assurer une rotation raisonnable et

permettre le repos de la terre cultivée.

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35

Tableau 12: la place des légumineuses alimentaires dans le système agricole

Chaouia % Abda % Tadla % Meknès % Rabat-Zaier %

Superficie 1923,17 100 2752,61 100 677,66 100 1136 100 2566 100

Légumineuses en ha

481,19 25 352,15 13 134,93 20 430.5 30 763.21 31

Les résultats de notre enquête montrent que les légumineuses alimentaires occupent 20% de

la SAU dans la région Tadla et 13% dans la région Abda. Le pois chiche occupe la première

place dans la région de Chaouia avec 14% de la SAU, par contre dans la région de Abda et de

Tadla c’est la lentille qui domine les autres cultures légumineuses avec 18 et 7.4% de la SAU

successivement (figure 15). La fève est plus dominante dans la région de Meknès-Taounate. Le

pois chiche est presque absent dans la région Tadla. Donc, chaque région a des spécificités en

ce qui concerne les espèces de légumineuses cultivées.

Figure 16: la part des quatre principales légumineuses alimentaires dans la SAU

D’après le tableau 13, sur l’ensemble de la terre allouée aux légumineuses alimentaires

cultivées dans les régions étudiées on note que le pois chiche occupe plus que la moitié dans

les deux sites de Chaouia (Sidi laidi et Gara). C’est le cas à Abda-Hmar, mais c’est pour le petit

pois avec plus de 55% de la sole légumineuse. Dans les régions de Tagzirt et Ait Attab ce sont

la fève et la lentille qui occupent plus d’espace. Il faut noter que dans ces régions, en

particulier Tagzirt on trouve aussi le haricot vert et sec.

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lentille (%) Pois Chiche (%) Fève (%) Petit Pois (%)

Chaouia Abda Tadla Rabat Meknès

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36

Tableau 13: distribution des quatre principales légumineuses alimentaires

Chaouia % Abda % Tadla % Meknès % Rabat %

Légumineuses (ha) 481.2 100 352.2 100 134.9 100 340.5 100 793.3 100

Lentille (ha) 53.6 11.0 49.8 14.0 50.3 37.1 17.15 5 361.3 45.5

Pois Chiche (ha) 270.9 56.0 61.9 17.5 3.3 2.5 83.15 24 99.0 12.5

Fève (ha) 107.7 22.5 45.7 13.0 35.9 26.6 196.75 58 315.0 40.0

Petit Pois (ha) 48.9 10.5 194.7 55.5 45.5 33.8 43.45 13 18.0 2.0

Il faut noter le que la conduite technique des légumineuses a évolué depuis le début des

années 2000. Quoique le recours à la traction animale est toujours présent mais de la même

intensité qu’avant. Dans la majorité des cas on trouve la combinaison entre traction animale

et mécanique. Les légumineuses sont toujours semées après céréales. Dans la région d’El

Gara, le pois chiche est presque conduit mécaniquement depuis le premier labour jusqu’à la

récolte. Cette tendance s’explique par l’importance des superficies utilisées.

Par rapport au système de culture, il faut noter que la part réservée aux légumineuses diffère

d’une zone à une autre. Dans la région de Chaouia on remarque la dominance du pois chiche

par rapport aux autres légumineuses. A Abda c’est le petit pois qui domine. La région de

Rabat-Zaier est marquée par la présence des lentilles, le pois chiche et la fève avec des

proportions importantes (Tableau 14). D’après les agriculteurs, il faut noter le retour de la

fève depuis 2011 suite à la disponibilité des traitements contre l’orobanche et aussi la stabilité

de son prix au niveau du marché.

Tableau 14 : Système de culture par région

Cultures Chaouia Abda Tadla Rabat Meknès

Blé dur 2.60 3.81 1.54 1.56 0.95

Blé tendre 11.40 6.26 0.69 10.13 1.40

Orge 2.71 5.97 1.22 2.72 1.09

Maïs 0.56 1.51 0.19 0.02 0.02

Lentille 0.86 0.50 0.05 3.69 0.18

Pois chiches 4.37 0.63 0.03 1.01 0.85

Fève 1.74 0.46 0.36 3.21 2.01

Petit pois 0.79 1.97 0.45 0.18 0.44

Maraîchage 0.12 0.10 0.01 0.14 0.31

Fourrage 0.57 1.08 0.77 0.08 0.64

Parcours 0.39 1.77 0.02 1.45 0.10

Jachère 2.63 3.75 0.81 1.63 0.59

2. Conduite technique

D’après le tableau 15, on remarque que les agriculteurs de la région Tadla procèdent

seulement à un labour superficiel pour la lentille, cela est dû essentiellement à la nature

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37

montagneuse de la région notamment la zone Ait Attab. Il est à noter le labour profond

commence à prendre plus de place et su justifie par la structure des sols après céréales et

aussi par la présence d’une diversité des sols. Aussi, cette pratique est de plus en plus justifiée

car elle permet de réduire l’infestation par les mauvaises herbes et le coût de la main d’œuvre

est très élevé. Donc, il s’agit d’une conduite presque similaire à celles des céréales. Dans les

régions de Hmar, Tagzirt et Ait Attab, les légumineuses sont encore basées en ce qui concerne

le labour et le traçage sur la traction animale. En plus, dans ces régions le problème de main

d’œuvre ne se pose pas avec acuité comme dans le cas de Zaier, Meknès et Chaouia.

Tableau 15: Travail du sol pour la feve et la lentille en moyenne par ha

Superficiel Semi-profond Profond

Fève Lentille Fève Lentille Fève Lentille

Chaouia 0 1 1 1 1 1

Tadla 1 1 0 0 1 0

Abda 0 0 1 0 1 1

Meknès 1 1 1 0 1 0

Rabat-Zaier 1 1 1 1 0 1

L’installation de la fève, le pois chiche, la lentille et le petit pois se fait après céréales (blé

tendre et blé dur). Donc c’est une rotation pratiqué par près de 45% des agriculteurs. On

trouve aussi l’association céréales/jachère et céréales continuent et qui est de plus en plus

importante au niveau des petites exploitations et dans les régions de Chaouia et Meknès.

Dans la région de Meknès on note le retour de la fève suite au développement de nouvelles

pratiques de lutte contre l’orobanche mais aussi l’élimination du tournesol suite aux

problèmes de négociation des prix avec les sociétés privés en place. Aussi, l’adaptation de la

fève à tous les sols et aux conditions climatiques et son double usage pour la nutrition

humaine et animale ont renforcé sa place au niveau des 5 sites. Les variétés de la fève les plus

utilisées sont SAII, RBAII et une variété locale. Même SBAII est considérée comme une variété

locale puisqu’elle est la plus retrouvée sur le marché et la plus échangée entre exploitants. Il

faut noter que la féverole est aussi pratiquée dans les régions de Meknès, Chaouia et Abda.

Quoiqu’elles aient la même conduite, elles sont utilisées d’une manière différente.

D’après les tableaux 16 et 17, la conduite des légumineuses est assez simplifiée par rapport à

celle des céréales. On note que dans la région de Chaouia, la fève est conduite en rotation

avec le blé tendre et bénéficie de l’usage des engrais de fond au niveau de 69% des

agriculteurs, ce qui n’est pas le cas dans les autres zones. Les engrais de couverture sont

pratiqués par seulement 39% des agriculteurs. Le désherbage est manuel chez 70, 55, 53 52 et

42% des agriculteurs respectivement à Abda, Rabat-Zaier, Tadla, Meknès et Chaouia. La

Récolte mécanique de la fève est observée plus dans la région de Meknès-Taounate avec

seulement 21% mais pour le reste c’est plus une récolte manuelle, en particulier à Tadla.

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La lentille bénéficie de moins en moins des facteurs de production, en particulier dans la

région de Tadla. La récolte est presque mécanique chez l’ensemble des agriculteurs. Il faut

noter que l’usage des batteuses à poste fixe est devenu une pratique courante et le recours au

battage par les animaux n’est plus une pratique des agriculteurs. Le même constat est observé

pour le petit pois et le pois chiches avec une tendance de mécanisation du battage et de la

récolte. Dans la région d’Elgara, le recours à la mécanisation de la récolte est devenu de plus

en plus importante.

Tableau 16: la conduite technique de la fève et de la lentille en % d’agriculteurs

La fève La lentille

Chaouia Abda Tadla Rabat Meknès Chaouia Abda Tadla Rabat Meknès

Engrais de fond Non 30.5 55.3 72.9 56.6 38.1 37.5 63.2 90 51.52 88.7

MAN 39.0 36.1 27.1 8.0 52.6 32.5 30.6 10 10.1 9.3

MEC 30.5 8.6 - 35.4 9.3 30.0 6.2 0 38.38 2.0

Désherbage Non 11.1 25.5 32.2 26.3 34.0 10.0 38.8 54 22.22 90.7

MAN 41.7 70.2 52.5 54.6 51.6 45.0 55.1 46 74.75 7.2

CHI 47.2 4.3 15.3 19.1 14.4 45.0 6.1 0 3.03 2.1

Engrais de couverture

Non 61.2 95.8 88.1 93.9 - 62.5 98 98 91.92 -

MAN 19.4 2.1 10.1 3.1 - 15.0 - - 3.03 -

MEC 19.4 2.1 1.8 3.0 - 22.5 2 2 5.05 -

Récolte MAN 77.7 91.5 100 68.7 79.32 92.5 92 100 81 100

MEC 22.3 8.5 0 21.3 20.68 7.5 8 0 19 -

Battage MAN 11.1 49 8.4 0 61.9 7.5 38.8 10 19.2 -

MEC 88.9 51 91.6 100 38.1 92.5 61.2 90 80.8 100

Tableau 17: la conduite technique de pois chiches et petit pois en % d’agriculteurs

Petit pois Pois chiches

Chaouia Abda Tadla Rabat Meknès Chaouia Abda Tadla Rabat Meknès

Engrais de fond Non 83.6 63.3 85.0 92.9 76.3 73.8 90.8 - 86.9 61.9

MAN 8.2 32.7 15.0 6.1 3.1 11.5 5.1 - 1.0 32.0

MEC 8.2 4.1 0.0 1.0 20.6 14.8 4.1 - 12.1 6.2

Désherbage Non 78.7 48.0 70.0 85.9 76.3 57.4 83.7 - 62.6 59.8

MAN 18.0 46.9 23.0 12.1 23.7 23.0 14.3 - 35.4 30.9

CHIM 3.3 5.1 7.0 2.0 0.0 19.7 2.0 - 2.0 9.3

Engrais de couverture

Non 90.2 96.9 95.0 - - 83.6 95.9 - 96.0 -

MAN 1.6 1.0 3.0 - - 8.2 0.0 - 1.0 -

MEC 8.2 2.0 2.0 - - 8.2 4.1 - 3.0 -

Récolte MAN 96.7 96.9 99.0 13.1 16.5 90.0 99.0 - 37.4 44.3

MEC 3.3 3.1 1.0 - - 10.0 1.0 - 1.0 1.0

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Battage MAN 3.3 34.0 8.0 - - 10.0 2.0 - 2.1

MEC 96.7 66.0 92.0 11.1 5.2 90.0 98.0 - 37.4 36.1

TOTAL 100.0 100.0 100.0 100.0 100.0 - 37.4 38.1

3. Utilisation des variétés dans la Chaouia

Dans ce qui suit nous allons reporter les appellations locales des variétés utilisées. L’opération semis

est en majorité conduite manuellement. On ne trouve un grand choix de variétés comme pour les

céréales. Dans la Chaouia et pour la fève, on trouve les variétés locales, Ghglid, Malqi, Sbaai et une

variété pour la féverole. D’après les agriculteurs et en ce qui concerne la lentille près de 16% des

enquêtés n’ont pas pu identifier les variétés utilisées mais la plus utilisées est la variété Nilou. Celle-

ci est appréciée pour sa couleur et sa qualité. Le même constat est fait pour le petit pois, avec 32%

des agriculteurs qui n’ont pas pu identifier les variétés utilisés. Ceci ne pose pas de problème

puisque que la majorité utilise Rabiinia et Serbata.

Tableau 18 : Variétés des légumineuses utilisées au niveau de Chaouia (Sidi Laidi et Gara)

Fève % Agriculteurs Lentille % Agriculteurs Petit Pois % Agriculteurs Pois Chiche % Agriculteurs

Locale 34 Locale 16 Locale 20 Locale 25

Ghlid 4 Canada 24 Rabiinia 20 Chetoui 12

Malqi 16 Cinq 8 Serbata 20 Cravança 50

Sbaai 26 Nilou 36 Zreiga 8 Gryani 8

Féverole 20 Autre 16 Autre 32 Roumi 5

Total 100 Total 100 Total 100 Total 100

Le tableau 19 montre l’éventail des variétés utilisées est important avec une dominance pour la fève de la

variété Malqi (55%), Canada pour la lentille (44%), Zreiga pour le petit pois (58%) et la locale pour le pois

chiche (59%). En général on remarque une tendance à l’usage de variétés moderne pour l’ensemble des

légumineuses.

Tableau 19 : Variétés des légumineuses utilisées au niveau de Abda (Hmar et Jemaa Shaim)

Fève % Agriculteurs Lentille % Agriculteurs Petit Pois % Agriculteurs Pois Chiche % Agriculteurs

Locale 35 Locale 38 Locale 20 Locale 59

Ghlid 0 Canada 44 Rabiinia 10 Chetoui 8

Malqi 55 L5 0 Koumia 4 Cravança 23

Sbaai 6 Nilou 12 Zreiga 58 Gryani 10

Féverole 4 Autre 6 Mkamcha 4 Autre 0

Total 100 Total 100 Khanjar 4 Total 100

Total 100

D’après le tableau 20, on rencontre de nouvelles variétés de petit pois à la différence des autres

zones. Pour la fève et la lentille, les variétés locales dominent encore. Il faut noter que la région est

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ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC

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connue par l’importance des haricots et que les agriculteurs sont plus orientés vers la production de

semences qui sont distribuées dans la région Tadla-Azilal.

Tableau 20 : Variétés des légumineuses utilisées au niveau de Tadla-Azilal (Tagzirt et Ait Attab)

Fève % Agriculteurs Lentille % Agriculteurs Petit Pois % Agriculteurs

Locale 42 Locale 51 Certifie 2

Ghlid 0 Canada 9 Rabiinia 6

Malqi 30 Cinq 0 Choka 19

Sbaai 24 Nilou 40 Zreiga 7

Féverole 4 Autre 0 Rguiga 66

Total 100 Total 100 Total 100

En ce qui concerne la région Rabat-Zaier, c’est la tendance à l’usage de nouvelles variétés plus que

les locales. Il s’agit là encore d’une multitude de choix de variétés dont l’âge varie beaucoup et

même certaines sont devenues obsolètes. Le recours à la mécanisation et la mécanisation sont des

critères très recherches lors du choix des variétés.

Tableau 21: Variétés des légumineuses utilisées au niveau de Rabat-Zaier (Sbit et Marchouch)

Fève % Agriculteurs Lentille % Agriculteurs Petit Pois % Agriculteurs Pois Chiche % Agriculteurs

Locale 13 Locale 4 Locale 18 Locale 5

Ghlid 0 Bakria 4 Rabiinia 47 Chetoui 36

Malqi 0 L5 49 Zreiga 6 Cravança 40

Nes-Foula

45 Nilou 30 Chtouia 6 Mexique 2

Féverole 42 Autre 13 Autre 23 Autre 17

Total 100 Total 100 Total 100 Total 100

Le tableau 22 montre la diversité des variétés des légumineuses utilisées dans la région de Meknès-

Taounate. On remarque une nouvelle variété pour la fève et qui est Aguadus, Croisia pour la lentille

et Mouska pour le petit. Il faut noter qu’il s’agit d’appellations locales qui risquent d’avoir la même

désignation génétique.

Tableau 22: Variétés des légumineuses utilisées au niveau de Meknès-Taounate (Moulay Driss et

Kansra)

Fève % Agriculteurs Lentille % Agriculteurs Petit Pois % Agriculteurs Pois Chiche % Agriculteurs

Locale 42 Locale 35 Locale 27 Locale 12

Aguadus 6 Canada 6 Rabiinia 50 Chetoui 0

Roumi 7 Croisia 12 Mouska 15 Cravança 21

Sbaii 22 Nilou 47 Serbata 8 Mexique 67

Feverole 23 Autre 0 Autre 0 Autre 0

Total 100 Total 100 Total 100 Total 100

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En conclusion, plus de 40% des agriculteurs utilisent des variétés nouvelles (toutes espèces

confondues). Cette tendance s’explique plus par l’ouverture du marché et le retour de l’importance

des cultures de légumineuses dans le système de culture. Le tableau 23 montre les critères de choix

des nouvelles variétés. Les critères rendement grain et calibre sont les plus recherchés par les

agriculteurs dans l’ensemble des zones. Il n’existe pas un consensus sur les critères de choix pour la

même culture en passant de la Chaouia à Meknès. Il est certain que d’autres critères justifient ce

choix et qui sont liés au consommateur, le marché et les conditions climatiques.

Tableau 23 : Critères de choix des variétés

CHAOUIA ABDA TADLA RABAT MEKNES

Critère % Critère % Critère % Critère % Critère %

Lentille Rendement 24 Rendement 29 Qualité 54 Couleur 47 Calibre 44

Petit pois Calibre 31 Rendement 27 Calibre 27 Couleur 40 Calibre 67

Fève Rendement 31 Rendement 32 Calibre 33 Rendement 47 Calibre 66

Pois chiche Calibre 45 Calibre 43 ___ __ Couleur 42 Calibre 74

Dans la Chaouia (Sidi Laidi et Elgara) la principale source des semences est le souk (figure 17). Ce

dernier couvre près de 70% des besoins des agriculteurs. La deuxième source est l’exploitation elle-

même, en particulier pour le pois chiches. La SONACOS ne couvre que 11% des besoins en semence.

En plus, les agriculteurs ne sont jamais satisfaits des services de la SONACOS en ce qui concerne les

semences des légumineuses car les quantités disponibles sont toujours limitées.

Figure 17 : Source des semences des légumineuses dans la Chaouia

Le même constat est observé à Abda. Cette fois-ci l’approvisionnement du Souk dépasse les 80%

pour toutes les espèces (figure 18). L’exploitation est classée deuxième avec une moyenne de 15%

et le reste provient de la SONACOS et les voisins. C’est dans cette région où on trouve une diversité

d’usage des variétés de petit pois, ce qui s’est traduit par de forts échanges entre Hmar, Abda et

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EXPLOITATION SONACOS SOUK VOISINS

LENTILLE FEVE PP PC

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ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC

42

Doukkala. Le réseau des intermédiaires qui se déplacent entre Jemaa Shaim, Tlat Bouguedra,

Chemaaia, Zemamra et Sidi Bennour est bien développé. Au souk se sont les mêmes intermédiaires

qui fournissent aux agriculteurs au niveau des souks et aussi aux revendeurs dans les magasins

situés dans les villes de la région.

Figure 18 : Source des semences des légumineuses à Abda

A Tadla, le réseau de production de semence fonctionne d’une manière qui satisfait les agriculteurs

(figure 19). Il existe même des groupements de producteurs de semences à Tagzirt, en particulier

pour les semences des haricots. Le souk reste toujours le lieu privilégié d’approvisionnement en

semences avec 71% en moyenne et l’exploitation agricole avec 19%.

Figure 19: Source des semences des légumineuses à Tadla

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EXPLOITATION SONACOS SOUK VOISINS

LENTILLE FEVE PP PC

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90,00

EXPLOITATION SONACOS SOUK VOISINS

LENTILLE FEVE PP

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43

D’après la figure 20, la principale source de semences dans la région Rabat-Zaier est l’exploitation

avec une moyenne de 50% des semences utilisées avec un record de 65% pour la fève et 59% pour

la lentille. Le souk contribue avec une moyenne de 32% et c’est le petit pois qui domine. Dans cette

région, le réseau des producteurs est opérationnel est considéré comme principal fournisseur du

privé et des agriculteurs de la région (Elgara, Bouznika, Roummani, Khemisset, Meknès).

Figure 20 : Source des semences des légumineuses à Rabat

Dans la région de Meknès la principale source est le souk avec une moyenne qui est de 63%, suivi de

l’exploitation agricole avec 20%, les voisins avec 10% et la SONACOS contribue avec 7%. La semence

certifiée concerne essentiellement le petit pois avec 12%.

Figure 21: Source des semences des légumineuses à Meknès

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EXPLOIATATION SONACOS SOUK VOISINS

LENTILLE FEVE PP PC

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20,00

30,00

40,00

50,00

60,00

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EXPLOITATION SONACOS SOUK VOISINS

LENTILLE FEVE PETIT POIS POIS CHICHES

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Donc on remarque les mêmes tendances partout dans les 5 zones d’étude. Ceci nous amène à

proposer des alternatives en ce qui concerne la production et la valorisation des semences des

légumineuses alimentaires basées sur ces données. Il est évident que l’exploitation agricole est la

source principale des semences car c’est elle qui fournie aux intermédiaires et revendeurs dans les

souks. Partant de ce constat il est nécessaire de promouvoir la production des semences au niveau

des exploitations agricoles à travers le renforcement des capacités des producteurs et leur

organisation. Avec des agriculteurs organisés en coopératives ou associations, il est possible

d’améliorer le circuit de production et de valorisation des semences. Aussi, il sera possible de

valoriser les résultats de la recherche agronomique et créer la compétitivité à l’intérieur des régions

et entre régions. En plus, il est possible d’exploiter certaines formes qui fonctionnent déjà dans la

région de Tagzirt. Puisqu’il existe des associations locales de production des semences des

légumineuses, il est possible de les prendre en charge dans le cadre du projet pour développer ce

secteur.

4. Rendement des légumineuses

En ce qui concerne les rendements, la campagne 2013-14 s’est avérée médiocre par rapport à la

normale. En zone bour favorable (Rabat-Zaier) le rendement moyen de la lentille est de 9.5 qx/ha

alors qu’en année normale il peut atteindre 30 à 35 qx/ha. Même dans la Chouia à Ouled Said et

Sidi laidi, le rendement de la lentille dépasse 20 qx/ha en année normale. Le même constat est

enregistré dans la situation des autres cultures dans les autres régions. Le pois chiche a enregistré

les rendements les plus bas. Ces rendements ne seront pas pris en considération dans l’analyse

économique et ils seront corrigés par ceux d’une année normale et qui sont entre parenthèses au

niveau du tableau n°24.

Tableau 24: Rendements des légumineuses pour la campagne 2013-2014

Rendement grain (qx)

Région Lentille Fève Petit pois Pois chiches

Chaouia 5.1 (15) 10 (15) 5.7 (14) 10.0 (15)

Abda 2.5 (13) 3.2 (14) 4.4 (15) 2.2 (13)

Tadla 5.0 (20) 2.5 (15) 6.5 (20) -

Rabat 9.5 (30) 9.5 (20) 9.5 (25) 9.5 (30)

Meknès 5.5 (15) 12 (25) 13 (16) 3.0 (10)

Rendement Paille (bottes)

Région Lentille Fève Petit pois Pois chiches

Chaouia 43.00 165.00 31.70 19.50

Abda 5.75 5.00 24.00 4.00

Tadla 50.00 6.50 35.00 0.00

Rabat 41.00 70.00 27.00 29.50

Meknès 10.50 40.00 - -

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ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC

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D’après les agriculteurs les rendements des légumineuses ont chuté beaucoup suite aux conditions

climatiques et la conduite technique. Cependant, il faut noter que certaines cultures comme la fève

et le petit pois dans la Chaouia, le pois chiches à Elgara, la lentille à Rabat-Zaier ont maintenu leur

niveau de production et même les rendements se sont améliorés avec l’usage des nouvelles

variétés. En plus, les performances techniques des légumineuses ont diminué suit au mode de faire

valoir qui a changé. Les formes d’associations autour de ces cultures ont disparue ce qui s’est traduit

par la disparition d’une expertise de production des légumineuses. Avant, ce sont les non

propriétaires des terres qui cultivés en association (1/2 ou 1/4) ces cultures dans l’objectif de se

partager les facteurs de production et des produits.

VI. COEFFICIENTS TECHNIQUES ET COÛTS DE PRODUCTION DES LEGUMINEUSES

VI.1 Présentation générale

Dans cette partie, il s’agit de présenter les coûts de production des 4 légumineuses selon le

format budget d’entreprise. Le budget d’entreprise est une forme comptable de présentation

des résultats économiques d’une activité de production tout en détaillant sa conduite. Il s’agit

d’une manière de présenter les coefficients technico-économiques d’une culture pour

permettre des analyses économiques en cas de changement (Driouchi et Laamari, 1988)6. Le

coût de production d’une culture annuelle est considéré être constitué des :

Coûts des opérations culturales qui incluent l’ensemble des facteurs utilisés

Coûts des opérations de récolte, battage et transports

Coûts de la main d’œuvre

Coûts de la terre, eau et du crédit.

Il s’agit d’un outil de gestion prévisionnelle mais aussi un cadre de raisonnement des décisions

d’allocation des ressources, surtout qu’il combine les données techniques et économiques.

Jacques Brossier, Eduardo Chia, Éric Marshall et Michel Petit définissent le budget d’entreprise

comme étant un outil de gestion prévisionnelle utilisé pour préparer une décision. Il permet

de renseigner sur les gains et les pertes ou si nos objectifs ont été atteints ou pas suite à

l’introduction d’une technologie quelconque, afin de prendre une décision.

Il s’agit d’une présentation en termes de produits, de charges et de coefficients techniques.

Tous ces éléments intéressent la décision de l’agriculteur. Aussi, c’est une manière d’organiser

les données sur les cultures par opération et technologie de manière à permettre leurs usages

dans la mesure du progrès technologique et l’impact des nouvelles technologies.

Dans notre cas, nous avons élaboré des budgets pour des exploitations agricoles cultivant la

fève, le petit pois, le pois chiches et la lentille afin de comparer les avantages tirés de chaque

6 Ahmed Driouchi et Abdelali Lâamari (1988). Guide général pour l’évaluation des coûts de production des cultures. Guide

N°1 pour l’analyse en économie rurale. Projet USAID N° 608-0136. Centre Régional de la Recherche Agronomique de la Chaouia, Abda et Doukkala

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culture par région. Nous avons élaboré des budgets pour des situations moyennes pour

chaque culture au niveau des cinq zones.

Dans notre situation il a été nécessaire de dresser un tableau budget par culture pour collecter

toutes les données nécessaires au niveau de la grande parcelle. Le budget d’entreprise est un

outil comptable important dans l’analyse du fonctionnement des activités agricoles et aussi la

gestion des ressources. Les données sont issues de l’enquête de terrain menée dans les trois

régions. Ainsi, Pour calculer la rentabilité des cultures, nous allons utiliser les budgets de

cultures. On obtient la marge brute en calculant le résultat brut (en multipliant la production

par le prix payé pour le produit (le prix payé au producteur) et en déduisant les frais variables

de production.

Nous avons calculé, par la suite, les marges brutes pour chaque culture en utilisant la

technologie de production et les intrants. En ce qui concerne la technologie, on a utilisé la

conduite technique de l’agriculteur au niveau de chaque poste (labour, semis, fertilisation de

fond et engrais de couverture, désherbage, etc..) et les besoins en main d'œuvre par

opération. Les différentes opérations effectuées sont dressées avec plus de détail.

Quant aux rendements, ils sont liés à la technologie de production utilisée par chaque

agriculteur. Il s’agit de présenter deux situations moyennes et pour éviter d’avoir des résultats

négatifs. Il s’agit d’utiliser l’année de production 2013-2014 qui s’est caractérisée par de

mauvaises conditions climatiques dans l’ensemble du Maroc et utiliser une année moyenne

normale pour dégager les performances économiques les plus probables de ces cultures.

Pour les prix, nous nous sommes contentés des prix de vente à la ferme. Ainsi nous auront

plusieurs prix car ceux-ci se diffèrent selon les qualités de produit, les différentes utilisations

du produit ou selon les périodes de ventes.

Concernant la main d’œuvre ; les agriculteurs nous ont donné une estimation des besoins en

main d'œuvre pour chaque culture (main d’œuvre Familiale et salariale). On suppose que la

productivité de chaque main d’œuvre est identique. Ce paramètre est utilisé pour connaître

le retour sur la main d'œuvre qui constitue vraiment un obstacle devant la pratique de ces

cultures.

Il est à noter que nous avons établie des budgets d’entreprise seulement pour les cultures

retenues de manière à effectuer une analyse comparative car ce sont les deux cultures les plus

pratiquées au niveau des régions étudiées. Nos calculs nous ont amené aux résultats reportés

dans les tableaux 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 32, 33 et 34.

Les résultats montrent que la marge brute moyenne d’un hectare dans la Chaouia pour la

lentille et la fève est respectivement de 3815 et 3700 dirhams. Il faut noter que ces résultats

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reflètent les performances de ces deux cultures pour une saison moins que la normale (récolte

2014). Cette faiblesse peut être expliquée, aussi par quatre raisons principales selon les

témoignages des agriculteurs:

La vente de produit se fait, dans la plupart du temps (69.7% des ventes), au moment de

la récolte pour couvrir les dépenses de la récolte des céréales. Il s’agit d’une période qui

coïncide avec une hausse importante de l’offre et une demande relativement faible. En

plus, cette année a coïncidé pas avec le mois de Ramadan pendant lequel la demande

pour le pois chiche est grande et ne pas pour les autres.

L’absence d’un réseau de distribution performant chez l’agriculteur puisque ses ventes

se font seulement et uniquement au niveau de la zone et par des intermédiaires ayant

les moyens pour stocker et explorer d’autres marchés.

Enfin, l’absence d’une forme organisationnelle chez les agriculteurs comme par

exemple des associations de producteurs des légumineuses ou d’une forme

d’agrégation au tour de la production…

VI.2. Les coûts opérationnels

Ils se composent des coûts liés au labour et de préparation de lit de semences via l’utilisation

des machines (tracteurs, couver-crop,..), les coûts liés à l’achat des semences, des engrais et

des traitements (tous types) et les coûts liés à l’opération de la récoltes et battage, il est à

noter que les charges de la main d’œuvre sont estimées à 100 dh/H-J , elles sont incluses dans

chaque opération en raison de la difficulté d’avoir une réponse précises sur son coût de chez

l’enquêté ..

A Chaouia, ses coûts s’élèvent à 4418,6 dh/ha par hectare pour la lentille et à 3565.3 dh/ha

par hectare pour la fève. La récolte et le battage représentent 29% des coûts de production de

la lentille. Pour la fève et avec 787 dh/ha, cette rubrique représente 22% du coût de

production de la fève. Les principaux postes qui gonflent le coût de production de la lentille

sont le travail de sol et le semis. Deux remarques se dégagent à savoir :

D’abord, ce coût comme celui de toutes les autres opérations comprend les charges de

la main d’œuvre qui restent très élevées vu la rareté et l’indisponibilité de celle-ci et les

charges de stockage.

Ensuite, on remarque que presque 68 % des agriculteurs s’approvisionnent du souk et

9.75 % de chez leurs voisins, là où le prix d’achat connaît des fluctuations qui peuvent

l’affecter négativement…

Le coût de fertilisation s’élève à 720 dh/ha pour la lentille et 730 dh/ha pour la fève. En

principe il ne s’agit que du coût lié à l’utilisation des engrais de fond. Il faut noter que cette

pratique est peu fréquente en zones pluviales.

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La récolte se fait généralement manuellement en utilisant la main d’œuvre salariale supportée

par la main d’œuvre familiale. Cette opération reste aussi chère puisque l’exploitant doit, en

plus de payer les travailleurs, les nourrir les transporter et les contrôler avec tous les

problèmes qui accompagnent cette opération, tout ça dans l’absence d’une machine

spécialisée dans la récolte et le battage de la fève, chose demandée par tous les enquêtés.

Quant au battage, l’agriculteur utilise généralement la batteuse à poste fixe sinon les

animaux.

En ce qui concerne la lentille, et tenant compte de la valeur de la paille de la lentille et de la

marge brute du grain et après la soustraction des coûts, nos résultats nous ont indiqué que

l’agriculteur réalise un avantage net de 1796.4 dh/ha. Ces bénéfices sont de 134.6 dh/ha pour

la fève. En années normales ces bénéfices peuvent atteindre 3756.4 et 3651,8 dh/ha

respectivement pour la lentille et la fève.

Pour le pois chiches et le petit pois, il faut noter des coûts de production respectifs de 3149 et

4525.6 dh/ha. Les avantages nets de la campagne 2013-14 ne reflètent pas les recettes que

peuvent dégager ces cultures dans la Chaouia. Il s’agit de cultures de rente sur lesquelles les

agriculteurs comptent beaucoup. Pour corriger ces performances les rendements en année

normale ont été utilisés et les revenus nets se sont améliorés avec 9231 dh/ha pour le pois

chiches et 4323 dh/ha pour le petit pois. Il faut noter que les prix des pois chiches de la

campagne 2013-2014 ont connu une chute spectaculaire à partir de décembre 2014 ce qui

s’est traduit par des chutes de ventes et aussi des recettes, en particulier dans la région d’El

Gara.

A Abda, les coûts respectifs de la lentille, la fève, le pois chiches et le petit pois sont

respectivement de 2175.2, 3397.7, 3119 et 2577 dh/ha. On remarque que ces derniers sont

différents de ceux de la Chaouia et des autres sites. Comme par ailleurs, les coûts de récolte et

battage sont les plus importants que les autres postes et ce sont eux qui utilisent plus de main

d’œuvre. En comparaison les coûts élémentaires par poste, il ressort que le poste semis

représente 37% du coût de production des pois chiches, suivi de la fève avec 28%. Il s’agit d’un

poste qui mobilise plus de fonds et aussi qui fait profiter plus les intermédiaires.

A Tadla, les coûts de production de la lentille, la fève et le petit pois sont respectivement de

3337, 5556 et 4764 dh/ha et qui sont un peu élevé par rapport à Abda, Chaouia, Meknès et un

peu proche à ceux de Rabat-Zaier. Même en conditions climatiques sevrèrent (2013-14) les

revenus respectifs dégagés sont de 4424, 3154 et 2631 dh/ha pour la lentille, la fève et le petit

pois. Il est certain que ce ne sont pas les recettes attendues car en année normale celles-ci

peuvent atteindre respectivement 6717, 4987 et 5436 dh/ha pour la lentille, la fève et le pois

chiches. Le poste semis représente 21, 27 et 38% des coûts de production respectivement

pour la fève, la lentille et le petit pois. Aussi la récolte mobilise près de 40, 25 et 24% des coûts

respectifs de production de la lentille, le petit pois et la fève. Ces deux postes représentent

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plus de 50% des coûts de production. Il faut signaler que la conduite des légumineuses dans

cette région mobilise plus de main d’œuvre par rapport aux autres régions compte tenu de la

nature des terrains agricoles qui sont accidentés et la mécanisation est une option à écarté à

mois s’il existe des machines adaptées aux zones de montagne.

A Rabat-Zaier les coûts de production sont les plus élevés par rapports aux autres régions et

sont de 6245, 5090,4079 et 2883 dh/ha respectivement pour la lentille, la fève, le petit pois et

le pois chiches. Le poste désherbage est important du point de vue contribution au coût de

production total. Ce poste représente respectivement 25, 18, 18 et 13% fève % des coûts de la

lentille, la fève, le pois chiches et le petit pois. A ce poste s’ajoute le semis qui constitue une

part importante des coûts. Les revenus des quatre légumineuses sont loin des potentialités de

la région. Il a été nécessaire de recourir aux rendements d’une année normale pour mieux

refléter les performances économiques de ces cultures. Ainsi les revenus respectifs dégagés

sont de 10555, 8798, 6160 et 4021 pour la lentille, le petit pois, la fève et le pois chiches. Il est

important de souligner l’importance des lentilles dans cette zone avec la présence d’une

association à Sbit et des agriculteurs experts. Ceci est un avantage à saisir dans la

programmation des actions à entreprendre dans le cadre de ce programme.

A Meknès-Taounate, la situation est similaire aux régions de Chaouia et Abda. Les coûts de

production sont de 3313, 3950, 4439 et 5740 dh/ha respectivement pour la lentille, la fève, le

petit pois et le pois chiches. Le coût de semis est le poste le plus élevé après la récolte. Le

revenu dégagé est respectivement de 8537, 8811, 9050 et 16760 dh/ha pour la fève, le petit

pois, la lentille et le pois chiches.

VI. 3. Conclusion

En conclusion, dans ces calculs nous n’avons pas pris en considération la valeur de la terre et

aussi nous avons sous-estimé le niveau de salaire de la main d’œuvre familiale. Au Maroc et

dans la plus part des pays en développement l’agriculture est une activité vivrière plus que

commerciale. L’intégration des exploitations agricoles au marché est très limitée. Même pour

celles des régions comme Elgara, ou Sbit. Cette intégration a été compromise par la politique

agricole conduite par le Maroc depuis 1994. Le libre-échange et l’ouverture des frontière a

permis aux importateurs des légumineuses alimentaires de régler l’offre et la demande selon

leurs convenances. Cette situation s’est traduite par une de faibles performances

économiques et un recul de la part de ces cultures dans le système de production.

On remarque aussi que la conduite des légumineuses est, en général, restée traditionnelle.

Ceci s’explique par la part qui leur est réservée en ce qui concerne la terre et aussi leurs

exigences en main d’œuvre. En plus, il s’agit de cultures dont le savoir-faire des agriculteurs

n’a pas changé par tout au Maroc et dont le progrès technologique est lent. Les légumineuses

sont des cultures qui ont été pratiquées en mode faire valoir indirect, à travers des

associations ce qui s’est traduit par une discontinuité dans le transfert des pratiques agricoles.

La conduite technique a été toujours assurée par les non propriétaires de la terre.

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Tableau 25 : Coûts de production de la lentille et de la fève à Chaouia Eléments Lentilles Fève

Nature des opérations Quantité/ha Prix dh/U Coût dh/ha Quantité/ha Prix dh/U Coût dh/ha

Travail du sol 500 540

Profonds 1 300 300 1 300 300

Semi-profonds 1 150 150 1 150 150

Superficiel 0 100 0 0 100 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 0,5 100 50 0,9 100 90

Préparation du lit de sol 273 230

Outil 1 220 220 1 190 190

Main d'œuvre FAM (j/ha) 0.47 0 0 0,4 0 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 0.53 100 53 0,4 100 40

Engrais de fonds 475 395,32

Quantité (kg/ha) 100 4.5 450 0,89 388 345,32

Main d'œuvre FAM (j/ha) 0.25 0 0 0,5 0 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 0.25 100 25 0,5 100 50

Semis 753,1 608

Dose de semis (kg/ha) 89 7.9 703,1 1 523 523

Main d'œuvre FAM (j/ha) 0.5 0 0 1 0 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 0.5 100 50 0,85 100 85

Engrais de couverture 245 257,02

Engrais (kg/ha) 63 2.3 145 71 3,62 257,02

Main d'œuvre FAM (j/ha) 0.8 0 0 0,6 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 1 100 100 1,4 0

Désherbage 424 319

Produit chimique et opération

224 224 269 269

Main d'œuvre FAM (j/ha) 0.5 0 0 0,8 0 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 2 100 200 0,5 100 50

Traitements pesticides 290 272

Impact l/ha ou kg/ha 1 240 240 2 124 248

Main d'œuvre FAM (j/ha) 0.5 0 0 0,75 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 0.5 100 50 0,24 100 24

Récolte 788,5 440

Main d'œuvre FAM (j/ha) 1.5 0 0 1,3 0 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 9.5 83 788,5 4,4 100 440

Battage 500 347

Batteuse à poste fixe 1 350 350 1 220 220

Main d'œuvre FAM (j/ha) 0.5 0 0 0,73 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 1.5 100 150 1,27 100 127

Transport et stockage 170 157

Main d'œuvre FAM (j/ha) 1 0 0 1 0 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 1 170 170 1 157 157

Coût total dh/ha 4418,6 3565,34

Production q/ha 7 545 3815 7,69 481,14 3700

Production paille botte/ha 80 30 2400 0 0 0

Avantage net dh/ha (13-14) Avantage net en AN dh/ha

1796.4 3756.4

134,7 3651,8

AN : année normale

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Tableau 26: Coûts de production de la lentille et de la fève à Abda

Eléments Lentilles Fève

Nature des opérations Quanti/ha Prix dh/U Coût dh/ha Quanti/ha Prix dh/U Coût dh/ha

Travail du sol 300 275

Profonds 1 150 150 1 200 200

Semi-profonds 1 150 150 0 0

Superficiel 0 0 0 1 75 75

Main d'œuvre sal (HJ) 0.5 0 0 1 0 0

Préparation du lit de sol 100 180

Outil 1 100 100 1 180 180

Main d'œuvre fam (HJ) 0.8 0 0 1 0 0

Main d'œuvre sal (HJ) 1 0 0 0.5 0 0

Engrais de fonds 0 400.2

Quantité (kg/ha) 0 0 0 79 3.8 300.2

Main d'œuvre fam (HJ) 0 0 0 4 0 0

Main d'œuvre sal (HJ) 0 0 0 2 50 100

Semis 587.2 956.8

Dose de semis (kg/ha) 58 8.4 487.2 120 7.14 856.8

Main d'œuvre fam (HJ) 1.5 0 0 2 0 0

Main d'œuvre sal (jour) 1 100 100 1 100 100

Engrais de couverture 0 0

Engrais (hg/ha) 0 0

Main d'œuvre fam (HJ) 0 0

Main d'œuvre sal (HJ) 0 0

Décherbage 208 249.6

Produit chimique 0 0 0 0 0 0

Main d'œuvre fam (HJ) 4 0 0 3 0

Main d'œuvre sal (HJ) 4 52 208 3.2 78 249.6

Traitements pesticides 0 350.14

Impact l/ha ou kg/ha 0 0 0 1.38 203 280.14

Main d'œuvre fam (HJ) 0 0 0 3 0

Main d'œuvre sal (HJ) 0 0 0 0.7 100 70

Récolte 650 642

Main d'œuvre fam (HJ) 4,5 0 0 4 0 0

Main d'œuvre sal (HJ) 10 65 650 9 71.33 642

Battage 275 288

Batteuse à poste fixe 1 175 175 1 188 188

Main d'œuvre fam (HJ) 1 0 0 3 0

Main d'œuvre sal (HJ) 2 50 100 2 50 100

Transport et stockage 55 56

Main d'œuvre fam (HJ) 0 1 0 0

Main d'œuvre sal (HJ) 1 55 55 1 56 56

Coût total dh/ha 2175.2 3397.74

Production grain q/ha Product paille botte/ha

3.55 65.00

684 35

2428.2 2275.0

8.1 645 5224.5

Avantage net dh/ha (13-14) Avantage année normale dh/ha

2528.0 6716.8

1826.76 4987.3

AN : année normale

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Tableau 27: Coûts de production de la lentille et de la fève à Tadla

Eléments Lentilles Fève

Nature des opérations Quanti/ha Prix dh/U Coût dh/ha Quantité/ha Prix dh/U Coût dh/ha

Travail du sol 137 400

Profonds 0 0 1 250 250

Semi-profonds 0.3 290 87 0 0

Superficiel 0.5 0 1 100 100

Main d'œuvre sal (HJ) 1 50 50 1 50 50

Préparation du lit de sol 223 280

Outil 1 175 175 1 160 160

Main d'œuvre fam (HJ) 2 0 0 1.4 0 0

Main d'œuvre sal (HJ) 0.6 80 48 1.2 100 120

Engrais de fonds 0 794.42

Quantité (kg/ha) 0 167 3.76 627.42

Main d'œuvre fam (HJ) 0 0.95 0 0

Main d'œuvre sal (HJ) 0 1.67 100 167

Semis 916 1163.13

Dose de semis (kg/ha) 120 6.8 816 142.9 6.25 893.13

Main d'œuvre fam (HJ) 2 0 0 1.3 0 0

Main d'œuvre sal (HJ) 1 100 100 2.7 100 270

Engrais de couverture 0 0

Engrais (hg/ha) 0 0

Main d'œuvre fam (HJ) 0 0

Main d'œuvre sal (HJ) 0 0

Désherbage 400 477.4

Produit chimique 0 0 0 0 0 0

Main d'œuvre fam (HJ) 10 0 0 13.2 0

Main d'œuvre sal (HJ) 5 80 400 6.2 77 477.4

Traitements pesticides 0 350.14

Impact l/ha ou kg/ha 0 1.38 203 280.14

Main d'œuvre famHJ) 0 3 0

Main d'œuvre sal (HJ) 0 0.7 100 70

Récolte 1320 1355

Main d'œuvre fam (HJ) 25 0 0 23 0 0

Main d'œuvre sal (HJ) 22 60 1320 20 67.75 1355

Battage 301.89 598

Batteuse à poste fixe 1 200 200 1 330 330

Main d'œuvre fam (HJ) 0.7 0 0 2.7 0

Main d'œuvre sal HJ) 2.3 44.3 101.89 4 67 268

Transport et stockage 39 138

Main d'œuvre fam (HJ) 2 0 1 0 0

Main d'œuvre sal (HJ) 1 39 39 1 138 138

Coût total dh/ha 3336.89 5556.08

Production du grain q/ha Prod. la paille (botte/ha)

5,5 130

702 30

3861.00 3900.00

13

670

8710

Avantage net dh/ha (13-14) Avantage AN dh/ha

4424.11 10703.1

3153.9 4493.9

AN : année normale

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Tableau 28: Coûts de production de la lentille et de la fève à Rabat-Zaier Eléments Lentille Fève

Nature des opérations Quantité/ha Prix dh/U Coût dh/ha Quantité/ha Prix dh/U Coût dh/ha

Travail du sol 400 410

Profonds 1 400 400 1 350 350

Semi-profonds 1 0 1 0

Superficiel 0 0 0 0

Main d'œuvre sal (jour) 0 0.6 100 60

Engrais de fonds 360 380

Quantité (kg/ha) 120 3 360 2 140 280

Main d'œuvre fam (jour) 5 0 3 0

Main d'œuvre sal (jour) 1.2 0 1 100 100

Semis 710 660

Dose de semis (kg/ha) 100 4.1 410 110 3 330

Outil 1 200 200 1 230 230

Main d'œuvre fam (jour) 1 0 1.5 0

Main d'œuvre sal (jour) 1 100 100 1 100 100

Engrais de couverture 0 0

Désherbage 1535 960

Produit chimique 1 185 185 1 180 180

Main d'œuvre fam (j/ha) 1.4 0 1 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 15 90 1350 12 65 780

Traitements pesticides 475 400

Impact l/ha ou kg/ha 1.7 200 340 4 75 300

Main d'œuvre fam (j/ha) 1 0 4 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 1.5 90 135 1 100 100

Récolte 1725 1210

Main d'œuvre fam (j/ha) 1.5 0 1 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 15 115 1725 11 110 1210

Battage 520 600

Batteuse à poste fixe 1 170 170 1 200 200

Main d'œuvre fam (j/ha) 1 0 1 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 3.5 100 350 4 100 400

Transport et stockage 520 470

Main d'œuvre fam (j/ha) 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 520 470 470

Coût total dh/ha 6245 5090

Production q/ha 11.5 560 6440 18 450 8100

Avantage net dh/ha (13-14) Avantage AN dh/ha

195 10555

3010 6160

AN : année normale

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54

Tableau 29: Coûts de production de la lentille et de la fève à Meknès-Taounate Lentille Fève

Nature des opérations Quantité/ha Prix dh/U Coût dh/ha Quantité/ha Prix dh/U Coût dh/ha

Travail du sol 480 480

Profonds 1 250 250 1 380 380

Semi-profonds 1 130 130 0 0

Superficiel 1 100 100 1 0

Main d'œuvre sal (jour) 1 0 1 100 100

Engrais de fonds 268 550

Quantité (kg/ha) 80 3.35 268 100 3.5 350

Main d'œuvre fam (jour) 1.5 0 1 0

Main d'œuvre sal (jour) 0 100 0 2 100 200

Semis 715 890

Dose de semis (kg/ha) 60 6.25 375 100 5.9 590

Outil 1 240 240 1 200 200

Main d'œuvre fam (jour) 4 0 2 0

Main d'œuvre sal (jour) 1 100 100 1 100 100

Engrais de couverture 0 0

Désherbage 620 670

Produit chimique 410 410 1 180 180

Main d'œuvre fam (j/ha) 5 0 8 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 3 70 210 7 70 490

Traitements pesticides 230

Impact l/ha ou kg/ha 0.3 100 30 0.5 360 180

Main d'œuvre fam (j/ha) 1 0 0 1 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 0 0 0.5 100 50

Récolte 770 680

Main d'œuvre fam (j/ha) 7 0 0 4 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 7 110 770 8 85 680

Battage 290 300

Batteuse à poste fixe 1 190 190 1 150 150

Main d'œuvre fam (j/ha) 6 0 2 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 1 100 100 1.5 100 150

Transport et stockage 170 150

Main d'œuvre fam (j/ha) 0 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 170 150

Coût total dh/ha 3313 3950

Production q/ha 5 790 3950 9 520 4680

Avantage net dh/ha (13-14) Avantage net dh/ha

637 8537

730 9050

AN : année normale

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55

Tableau 30: Coûts de production de pois chiches et petit pois à Chaouia Pois chiche Petit pois

Nature des opérations Quantité/ha Prix dh/U Coût dh/ha Quantité/ha Prix dh/U Coût dh/ha

Travail du sol 610 535

Profonds 1 540 540 1 370 370

Semi-profonds 1 0 0.5 0

Superficiel 1 0 1 100 100

Main d'œuvre sal (jour) 0.7 100 70 0.65 100 65

Engrais de fonds 470 336.6

Quantité (kg/ha) 100 3.7 370 70 3.38 236.6

Main d'œuvre fam (jour) 0.5 0 0 0.7 0 0

Main d'œuvre sal (jour) 1 100 100 1 100 100

Semis 1490 1380

Dose de semis (kg/ha) 100 10.7 1070 100 8.5 850

Outil 1 270 270 1 270 270

Main d'œuvre fam (jour) 1 0 0 0.3 0

Main d'œuvre sal (jour) 1.5 100 150 2.6 100 260

Engrais de couverture 134 260

Engrais (hg/ha) 30 2.8 84 40 4 160

Main d'œuvre fam (j/ha) 0.4 0 0 0.25 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 0.5 100 50 1 100 100

Désherbage 370 454

Produit chimique 1 120 120 1 94 94

Main d'œuvre fam (j/ha) 2.5 0 0 0.5 0 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 2.5 100 250 3 120 360

Traitements pesticides 355 310

Impact l/ha ou kg/ha 1 295 295 0.8 300 240

Main d'œuvre fam (j/ha) 0.6 0 0 0.4 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 0.6 100 60 0.7 100 70

Récolte 650 720

Main d'œuvre fam (j/ha) 5 0 1 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 6.5 100 650 8 90 720

Battage 400 400

Batteuse à poste fixe 1 240 240 1 240 240

Main d'œuvre fam (j/ha) 0.8 0 0 0.8 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 1.6 100 160 1.6 100 160

Transport et stockage 160 130

Main d'œuvre fam (j/ha) 0 0 0 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 1.6 100 160 1.3 100 130

Coût total dh/ha 3149 4525.6

Production q/ha 8.7 1045 9091.5 10 560 5600

Avantage net dh/ha (13-14) 5942.5 1074.4

Avantage AN net dh/ha 12526 3314.4

AN : année standard

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56

Tableau 31: Coûts de production de pois chiches et petit pois à Abda Pois chiche Petit pois

Nature des opérations Quantité/ha Prix dh/U Coût dh/ha Quantité/ha Prix dh/U Coût dh/ha

Travail du sol 435 250

Profonds 1 385 385 0 0

Semi-profonds 0 0 0 0

Superficiel 1 0 0 1 250 250

Main d'œuvre sal (jour) 0.5 100 50 17 0

Engrais de fonds 156 210

Quantité (kg/ha) 26 6 156 100 1.6 160

Main d'œuvre fam (jour) 0.5 0 1 0

Main d'œuvre sal (jour) 0 0 0.5 100 50

Semis 1344.4 662

Dose de semis (kg/ha) 122 10.2 1244.4 80 7.65 612

Outil 1 0 1 0

Main d'œuvre fam (jour) 2 0 1.5 0

Main d'œuvre sal (jour) 1 100 100 0.5 100 50

Engrais de couverture 0 466

Engrais (hg/ha) 0 0 1 166 166

Main d'œuvre fam (j/ha) 0 0 2 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 0 0 3 100 300

Désherbage 217.6 0

Produit chimique 1 7.6 7.6 0

Main d'œuvre fam (j/ha) 2 0 0 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 3 70 210 0

Traitements pesticides 150 34

Impact l/ha ou kg/ha 0.5 300 150 0.2 170 34

Main d'œuvre fam (j/ha) 0.5 0 0 0.2 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 0 0 0 0

Récolte 540 600

Main d'œuvre fam (j/ha) 4 0 3 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 6 90 540 10 60 600

Battage 245 270

Batteuse à poste fixe 1 245 245 0

Main d'œuvre fam (j/ha) 44 0 0 1 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 1 0 3 90 270

Transport et stockage 31 85

Main d'œuvre fam (j/ha) 0 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 1 31 31 85

Coût total dh/ha 3119 2577

Production q/ha 4 950 3800 5 460 2300

Avantage net dh/ha (13-14) 681 -277

Avantage AN net dh/ha 9231 4323

AN : année standard

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57

Tableau 32: Coûts de production de petit pois à Tadla Petit pois

Nature des opérations Quantité/ha Prix dh/Unité Coût dh/ha

Travail du sol 390

Profonds 0 0

Semi-profonds 1 290 290

Superficiel 0 0

Main d'œuvre sal (jour) 1 100 100

Engrais de fonds 105

Quantité (kg/ha) 30 3.5 105

Main d'œuvre fam (jour) 0.2 0

Main d'œuvre sal (jour) 0.2 0

Semis 1895

Dose de semis (kg/ha) 130 10.5 1365

Outil 1 280 280

Main d'œuvre fam (jour) 1.3 0

Main d'œuvre sal (jour) 2.5 100 250

Engrais de couverture 0

Engrais (hg/ha) 0 0

Main d'œuvre fam (j/ha) 0 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 0 0

Désherbage 204

Produit chimique 1 24 24

Main d'œuvre fam (j/ha) 4 0 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 2 90 180

Traitements pesticides 80

Impact l/ha ou kg/ha 0.6 100 60

Main d'œuvre fam (j/ha) 0.6 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 0.2 100 20

Récolte 1330

Main d'œuvre fam (j/ha) 21 0 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 19 70 1330

Battage 600

Batteuse à poste fixe 1 200 200

Main d'œuvre fam (j/ha) 1 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 4 100 400

Transport et stockage 160

Main d'œuvre fam (j/ha) 0 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 2 80 160

Coût total dh/ha 4764

Production q/ha 14.5 510 7395

Avantage net dh/ha (13-14) 2631

Avantage AN net dh/ha 5436 AN : année standard

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58

Tableau 33: Coûts de production de petit pois et pois chiches Meknès Petit pois Pois chiches

Nature des opérations Quantité/ha Prix dh/U Coût dh/ha Quantité/ha Prix dh/U Coût dh/ha

Travail du sol 370 500

Profonds 1 320 320 1 300 300

Semi-profonds 0 0 0 0

Superficiel 1 0 1 100 100

Main d'œuvre sal (jour) 0.5 100 50 1 100 100

Engrais de fonds 320 440

Quantité (kg/ha) 100 2.9 290 100 3.4 340

Main d'œuvre fam (jour) 1 0 0 3 0

Main d'œuvre sal (jour) 0.3 100 30 1 100 100

Semis 837.5 830

Dose de semis (kg/ha) 75 8.5 637.5 100 6.3 630

Outil 1 150 150 1 200 200

Main d'œuvre fam (jour) 1.5 0 1 0

Main d'œuvre sal (jour) 0.5 100 50 1 0

Engrais de couverture 0 0

Engrais (hg/ha) 0 0 0 0

Main d'œuvre fam (j/ha) 0 0 0 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 0 0 0 0

Désherbages 520 735

Produit chimique 1 120 120 1 195 195

Main d'œuvre fam (j/ha) 3 0 3 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 4 100 400 6 90 540

Traitements pesticides 238

Impact l/ha ou kg/ha 0 0 0 0.6 230 138

Main d'œuvre fam (j/ha) 0 0 0 1 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 0 0 0 1 100 100

Récolte 400 780

Main d'œuvre fam (j/ha) 2 0 4 0 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 4 100 400 13 60 780

Battage 270 400

Batteuse à poste fixe 1 220 220 1 300 300

Main d'œuvre fam (j/ha) 0.5 0 1 0 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 0.5 100 50 2 50 100

Transport et stockage 165 156

Main d'œuvre fam (j/ha) 0 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 165 156

Coût total dh/ha 2882.5 4079

Production q/ha 14 730 10220 5 810 4050

Avantage net dh/ha (13-14) 7337.5 -29

Avantage AN net dh/ha 8797.5 4021

AN : année standard

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59

Tableau 34: Coûts de production de petit pois et pois chiches Rabat Petit Pois Pois Chiche

Nature des opérations Quantité/ha Prix dh/U Coût dh/ha Quantité/ha Prix dh/U Coût dh/ha

Travail du sol 420 420

Profonds 1 370 370 1 370 370

Semi-profonds 1 0 1 0

Superficiel 0 0 0 0

Main d'œuvre sal (jour) 0.5 100 50 0.5 100 50

Engrais de fonds 329.5 340

Quantité (kg/ha) 90 2.55 229.5 80 3 240

Main d'œuvre fam (jour) 1 0 1 0

Main d'œuvre sal (jour) 1 100 100 1 100 100

Semis 667.5 1075

Dose de semis (kg/ha) 75 5.3 397.5 90 7.5 675

Outil 1 170 170 1 300 300

Main d'œuvre fam (jour) 1 0 1 0

Main d'œuvre sal (jour) 1 100 100 1 100 100

Engrais de couverture 0 0

Engrais (hg/ha) 0 0 0 0

Main d'œuvre fam (j/ha) 0 0 0 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 0 0 0 0

Désherbage 932 1225

Produit chimique 1 167 167 1 145 145

Main d'œuvre fam (j/ha) 3.5 0 1 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 8.5 90 765 18 60 1080

Traitements pesticides 300 390

Impact l/ha ou kg/ha 2 100 200 2 150 300

Main d'œuvre fam (j/ha) 1 0 1 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 1 100 100 1 90 90

Récolte 900 1200

Main d'œuvre fam (j/ha) 1 0 1 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 10 90 900 12 100 1200

Battage 380 600

Batteuse à poste fixe 1 100 100 1 300 300

Main d'œuvre fam (j/ha) 1 0 1 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 4 70 280 3 100 300

Transport et stockage 510 490

Main d'œuvre fam (j/ha) 0

Main d'œuvre sal (j/ha) 510 510 490

Coût total dh/ha 4439 5740

Production q/ha 8 530 4240 10.5 750 7875

Avantage net dh/ha (13-14) -199 2135

Avantage AN net dh/ha 8811 16760

AN : année standard

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60

VII. Valorisation des légumineuses et contraintes de développement VII.1 Valorisation et revenu Dans cette section nous allons donner un aperçu sur les formes d’utilisation des productions issues des légumineuses alimentaires (tableau 35). En principe une grande partie des produits est destinée à la vente mais récolte 2013-14 ne reflète pas cette tendance en terme de quantité. En principe ces cultures sont considérées comme culture de rente et doivent générer des recettes importantes. L’autoconsommation et la production de semence sont aussi des usages assez fréquents.

Tableau 35: Utilisation des produits des légumineuses

CHAOUIA

VENTE AUTOCONSOMMATION NUTRITION ANIMALE SEMENCES AUTRE

Lentille 69.8 15.2 6.8 8.7 1.7

Fève 66.3 4.3 24.5 5.9 0.0

Petit pois 79.3 8.4 10.9 1.6 0.0

Pois chiches 104.1 5.8 5.5 10.4 0.0

ABDA

Lentille 44.0 36.8 12.7 5.5 0.0

Fève 21.2 19.5 48.1 6.5 0.0

Petit pois 50.0 6.8 58.9 10.1 .6

Pois chiches 54.8 9.5 12.0 14.3 0.0

TADLA

Lentille 58.7 22.7 5.2 9.8 1.7

Fève 51.9 22.5 14.9 6.6 0.0

Petit pois 45.7 24.8 23.1 6.3 0.0

Pois chiches 80.0 0.0 20.0 0.0 0.0

RABAT

Lentille 76.2 4.4 .40 17.1 1.9

Fève 52.4 2.8 28.6 13.9 2.2

Petit pois 49.2 31.5 3.1 12.3 3.9

Pois chiches 73.6 3.4 0.0 19.0 4.0

MEKNES

Lentille 49.0 49.0 0.0 2.0 0.0

Fève 66.2 7.1 15.1 7.5 .3

Petit pois 78.1 14.2 0.0 7.7 0.0

Pois chiches 86.6 8.4 0.0 1.7 0.0

D’après le tableau 36, la majorité des revenus des exploitations agricoles proviennent des activités agricoles. Le revenu de l’exploitation représente, en moyenne, près de 83% du revenu global pour l’ensemble des régions. La part des revenus hors exploitation est de 16% en moyenne. En ce qui concerne le revenu agricole les légumineuses alimentaires contribuent, en moyenne avec 23%. Cette contribution est plus élevée dans la région de Tadla, ce qui n’est pas le cas à Abda.

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61

D’après les agriculteurs cette contribution peut être améliorée si le marché est de plus en plus organisé et les coûts de production réduits par l’introduction de nouvelles technologies plus productives et moins consommatrices de main d’œuvre.

Tableau 36: Revenus des exploitations et part des légumineuses

Revenus des ménages % Revenu agricole

Régions Exploitation H-Exploitation Légumineuses Autres

Chaouia 88 12 25 75

Abda 84 16 12 88

Tadla 80 20 28 72

Rabat 93 7 23 77

Meknès 73 27 26 74

VII.1 Contraintes de développement Les légumineuses alimentaires sont des cultures contribuent à presque au quart du revenu des ménages, assurent des journées de travail le long de l’année, renforcent les relations sociales à travers le mode de faire valoir indirect et sont considérées comme un précédant cultural en améliorant la fertilité du sol. D’après les agriculteurs on peut classer les contraintes auxquelles font face les légumineuses en six types: le foncier, la main d’œuvre, le financement, la technologie de production, le marché et l’organisation (figure 22).

Figure 22 : Contraintes majeurs au développement des légumineuses

Dans la région de Abda les contraintes majeures sont le foncier et le marché. Dans la région de Chmaia, la majorité des terres de culture sont sous le statut collectif et d’après les agriculteurs c’est une contrainte qui limite l’investissement. Pour les producteurs de Rabat-Zaier, c’est la contrainte prix et marché qui se pose avec acuité. A Chouia les agriculteurs rencontrent les problèmes de maladies et de financement plus que d’autres facteurs. A Tadla, deux problèmes majeurs se posent

0

20

40

60

80

100

120

CHAOUIA ABDA TADLA RABAT MEKNES

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62

et qui sont la main d’œuvre et la technologie (les maladies). Dans la région de Meknès-Taounate les agriculteurs rencontrent plus des problèmes de marché et de technologies (maladies).

CONCLUSION GENERALE

L’enquête donnée de base a permis de dégager des enseignements importants quant à l’importance

des légumineuses alimentaires par région, la conduite technique, l’offre, les coûts de production, la

valorisation et les contraintes de développement. Il est certain qu’il s’agit d’une enquête réalisée

pendant une année et qu’elle ne reflète en rien la variabilité liée au processus de production mais

elle a permis d’avoir une image assez détaillée sur la conduite des légumineuses alimentaire dans

cinq grandes zones de production.

La diversité des sites de l’étude a permis de dégager les particularités de chaque région en ce qui

concerne la conduite technique, le choix des variétés et les revenus. Cette particularité est traduite

au niveau des systèmes de cultures. Les quatre légumineuses n’ont pas la même place au niveau des

cinq régions. La description de la conduite technico-économique légumineuses alimentaires dans la

zone du projet a permis de renseigner sur :

Les caractéristiques du système de production à base des légumineuses alimentaires ;

L’établissement des coûts de production engendrés par ces cultures et leurs avantages

économiques ;

L’identification des contraintes de développement des légumineuses alimentaires

Il a été montré que les caractéristiques technico-économiques des légumineuses alimentaires

sont spécifiques à chaque région et à chaque culture, elles occupent 31, 30, 25, 13 et 20% de

la SAU respectivement à Meknès, Rabat, Chaouia, Abda et Tadla. Au contraire de ce qui circule

comme informations que les légumineuses alimentaires ne sont plus pratiquées, en réalité

elles sont toujours présentes avec des proportions différentes compte tenu des difficultés

rencontrées par les producteurs et des conditions du marché.

Avec 56% de la superficie aux légumineuses, le pois chiche est la culture la plus dominante

dans la Chaouia. Par contre à Abda c’est le petit pois qui domine la sole des légumineuses avec

55.5%. Au niveau de Tadla, c’est la lentille qui domine avec 50.3%. La fève est la légumineuse

qui domine à Meknès avec 58% et à rabat avec 40% devancée par la lentille avec 45.5%. Ainsi,

on remarque une tendance à la spécialisation des régions compte tenu des vocations des

terres. Cette particularité s’explique, non seulement par les conditions climatiques, mais aussi

par les conditions du marché et du savoir-faire. Une telle particularité doit être aussi reflétée

dans les programmes de recherche et recherche/développement.

La lentille et la fève sont les deux cultures les plus fréquentées dans les trois régions avec un

taux d’occupation respectif de près de 20 et 21% de la sole des légumineuses. Il est certain

que cette place a régressé par rapport aux années 80 et risque encore de chuter si des

alternatives technologiques, institutionnelles et politiques ne sont pas prises en considération.

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ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC

63

La mécanisation, la main d’œuvre et la terre sont des facteurs qui affectent fortement ces

cultures. Auxquelles s’ajoutent le marché et son fonctionnement. Le marché des légumineuses

est connu par la multitude des intermédiaires, des importateurs et des grossistes. Il s’agit

d’une catégorie de la chaîne de valeurs des légumineuses qui profite le plus en terme de

recette et d’avantages économiques. Ces acteurs sont dotés de ressources financières, de

moyens de transport et d’un réseau national organisé qui leurs permettent de mieux se

positionner en ce qui concerne la légitimité, intérêt économique et pouvoir. Donc, prévoir une

stratégie de réhabilitation des légumineuses alimentaires au niveau du système de production

ne peut être conçue sans :

Le transfert de nouvelles technologies de production en mesure d’améliorer la

productivité, réduire les coûts de production et visant une qualité supérieure pour

accroître la compétitivité ;

L’implication de tous les acteurs concernés par la filière et établissement d’une

plateforme de négociation et d’entente en mesurer de rétablir la confiance, la

collaboration et assoir des mécanismes de production et valorisation assurant des gains

équitables entre agents ;

La responsabilisation des pouvoirs publics dans toutes les interventions possibles. L’Etat

doit prendre en considération les difficultés rencontrées par les différents agents

impliqués dans la filière et ce à travers la mise en place de mesures politiques

spécifiques au secteur et aux agents économiques qui l’anime.

En terme de perspective et à la lumière des résultats obtenus, il est urgent de mettre en place

un programme de transfert de technologies tenant compte de ce qui suit :

La terre, la mécanisation et la main d’œuvre sont des contraintes majeures de la culture

des légumineuses alimentaires au Maroc.

Les légumineuses alimentaires sont des cultures consommatrices de la main d’œuvre, ce

qui engendre une concurrence avec le secteur du bâtiment dans la région Chaouia et

l’OCP dans la région Abda.

La valorisation et la commercialisation reste encore dominée par des circuits informels

et mal organisés. Cette situation ne fait profiter que les intermédiaires et non les

producteurs.

Les formes sociales traditionnelles de faire valoir ont toujours marqué la conduite des

légumineuses au Maroc. En plus de leurs effets sur la coalition et l’organisation, elles

ont permis le renforcement de la place des légumineuses et faire travailler une couche

sociale ne disposant que de la force du travail

Il est nécessaire de revoir tous ces éléments à la lumière des recherches conduites dans le

cadre de cette initiative et proposer des alternatives techniques, institutionnelles et politiques

en mesure de permettre aux légumineuses alimentaires de reprendre leur place au niveau du

système de production et aussi réduire les importations du Maroc en ces produits. En ce qui

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64

concerne ce dernier point, l’enjeu est important avec la présence d’importateurs agrées qui

peuvent manipuler le marché national des légumineuses selon leurs préférences e et objectifs.

En ce qui concerne ce dernier point plusieurs travaux sont programmés en 2015 dans le cadre

de cette initiative et vont renseigner surement sur les mécanismes de régulation du marché

des légumineuses ; en particulier le pois chiche.

Bibliographie

Abdellah Raya (1984). Les orientations technico-économiques des exploitations agricoles : cas de

la région de Meknès. Mémoire de fin d’études ENAM.

Ahmed Driouchi et Abdelali Lâamari (1988). Guide général pour l’évaluation des coûts de production des

cultures. Guide N°1 pour l’analyse en économie rurale. Projet USAID N° 608-0136. Centre Régional de la

Recherche Agronomique de la Chaouia, Abda et Doukkala

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recherche. Document de travail.

Haut-commissariat au Plan, Direction régionale de Tadla, monographie régionale de Tadla-Azilal,

septembre 2010.

Kradi C., Hilali H., Guirrou Z. et Daoui K. (1994). Système de production des légumineuses

alimentaires dans la région de Taounate. Projet ‘’Réseau Maghrébin de Recherche sur Fèves’’

(REMAFEV). Rapport INRA-GTZ.

Ministère de l’agriculture et de la pêche maritime, L’agriculture marocaine en chiffre 2012.

Ministère de l’agriculture et de la pêche maritime, L’Année Agricole Septembre 2013, Note

stratégique n°94.

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ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC

65

PARTIE II : INDICATEURS DE PERFORMANCES

I. Introduction

Les dépenses publiques dans les programmes de recherche et de développement continuent

d’être un aspect important de la politique publique. L’importance de la contribution de la

recherche dans la croissance économique au Maroc a fait l’objet de peu de travaux de

recherche. Cette contribution est à démontrer car l’essentiel des fonds de la recherche

proviennent de l’argent des contribuables. La recherche est un secteur d’investissement comme

les autres secteurs. Le produit de cet investissement prend la forme d’une nouvelle technologie,

quelle soit une nouvelle variété, une méthode de gestion ou un équipement. Une fois la

technologie est développée et disséminée, elle doit jouer un rôle économique dans l’activité qui

la concerne7. Cependant cette technologie fait l’objet d’un certain nombre de tests et

expérimentations pour sa démonstration, son évaluation et sa diffusion à une large échelle.

Donc, il est nécessaire d’introduire des critères en mesure de capturer les performances

technico-économiques de la technologie.

L’évaluation de l’impact des résultats de la recherche agronomique repose sur un certain

nombre de considérations théoriques et pratiques qu’il faut prendre en considération. Le

passage des essais en station (conditions contrôlées) à l’expérimentation chez les agriculteurs a

été motivé par le souci de transfert de techniques aux agriculteurs. Ainsi, les technologies et

pratiques susceptibles de faire l’objet d’essais chez les agriculteurs ont été d’abord testées en

station obéissant aux orientations de l’expérimentateur. Le paquet technologique ou la

technique simple obtenue est donc le résultat d’investigations souvent longues et coûteuses. Les

essais chez les agriculteurs, en même temps qu’ils permettent la confirmation des performances

de technologies et pratiques obtenues en station dans les conditions réelles, sont considérés

comme un important moyen de diffusion. Ces essais constituent ainsi la première phase d’un

processus de transfert d’innovations aux agriculteurs.

L’investigateur est donc amené par la force des choses à tenir compte dans son dispositif

d’essais, de nouvelles variables et paramètres liés au processus d’adoption. A ce niveau,

plusieurs stratégies d’essais chez les agriculteurs sont pratiquées. Chacune d’elles est fonction

des objectifs de l’essai. Dans le cas du projet IMILA, le nouveau concept plateforme d’innovation

est nouveau et donc lui-même doit être évalué par comparaison aux approches classiques.

Le concept de plateforme d'innovation est la mise en œuvre réelle de la théorie de l'innovation.

Il facilite le dialogue entre les principaux acteurs locaux dans la chaîne de valeur à savoir les

agriculteurs, les fournisseurs d'intrants, les commerçants, les transporteurs, les transformateurs,

les grossistes, les détaillants, la recherche et le développement et les consommateurs. La Plate

forme d'innovation permet l'identification des goulots d'étranglement et des opportunités dans

7 Schultz, T. W. (1953). The economic organization of agriculture. New York, McGraw-Hill.

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la production, la commercialisation et l'environnement politique. Le processus est galvanisé par

des discussions sur les exigences du marché (quantité, qualité, prix et calendrier des ventes),

suivie d'une analyse des stratégies de production existantes. Les plateformes d'innovation

peuvent identifier et mettre en œuvre des technologies pour améliorer la production pour

satisfaire la demande du marché. Une telle démarche permet une analyse du système de

commercialisation et de production au bénéfice de tous les acteurs dans le contexte local,

régional et national. A ce sujet plusieurs questions se posent:

1. Est-ce que ce modèle est adéquat dans le cas des légumineuses alimentaires ?

2. Dans quelle mesure tous les agents économiques et acteurs ont été intégré dans cette

expérience ?

3. Est-ce que les mécanismes adoptés dans le cadre de cette initiative sont en mesure de

générer des scénarios gagnants-gagnants ?

Donc, avant de s’étendre sur les critères d’évaluation de l’impact économique, sociale et

environnementale il faut commencer par documenter cette nouvelle approche et essayer de

dégager la contribution de chaque agent et les gains potentiels recherchés par ce dernier.

L’objectif de cette recherche est l’identification des critères d’évaluation des technologies qui

ont fait l’objet du programme de transfert de technologies dans le cadre de l’initiative IMILA. Ces

indicateurs portent essentiellement sur des aspects biophysiques (taux d’adoption, conduite et

rendement), économiques (coût, rentabilité, part dans le revenu et sa distribution), sociales

(degré d’adoption, pénibilité et genre, capital social), valorisation (consommation, vente,

transformation) et environnementales (utilisation des engrais et des produits chimiques, fertilité

des sols, rotations). Les objectifs spécifiques de cette recherche sont:

1. Identification des indicateurs de mesure d’impact des nouvelles technologies et

approches de recherche conduites dans le cadre de l’initiative

2. Présentation des situations de référence pour les indicateurs biophysiques, économiques

et sociaux

3. Proposition d’approches et méthodes pour l’évaluation de ces indicateurs en

collaboration avec tous les acteurs au niveau de chaque plateforme d’innovation

II. Méthodologie de travail

II.1 Evaluation de la plateforme d’innovation

En principe cette recherche est basée sur deux niveaux d’analyse. Le premier concerne la

plateforme d’innovation qui est un nouveau concept de recherche/action qui vise apporter aux

acteurs économiques et scientifiques opérant dans le domaine agricole, des moyens mutualisés

de recherche, d’analyses et d’innovation en vue d’améliorer et faciliter le transfert de

technologies et d’identifier les mesures d’accompagnement. Il est nécessaire de documenter les

mécanismes utilisés par le projet dans l’organisation et le fonctionnement de la plateforme

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d’innovation. Ce travail doit être compléter par une enquête individuelle auprès de chaque

acteur pour mesurer un certain nombre d’indicateurs sur le pouvoir, la légitimité, l’intérêt et la

capacité de collaboration avec les autres. Ces quatre indicateurs sont déterminants pour les

actions à entreprendre et les stratégies à développer pour développer les légumineuses

alimentaires.

II.2 Critères d’évaluation des innovations agricoles

L’initiative vise, à travers son programme de transfert de technologies, offrir l’opportunité aux

communautés concernées de réhabiliter la place des légumineuses alimentaires et aussi

contribuer à la réduction de la pauvreté et l'insécurité alimentaire des masses. Aussi il faut tenir

des bénéfices apportés par les légumineuses à l’environnement. Donc plusieurs critères sont à

prendre en considération et qui portent sur :

La production à travers l’amélioration des rendements grain et paille

La productivité des agriculteurs à travers les indicateurs d'efficacité avec laquelle elles

utilisent les ressources productives disponibles ou adoptées.

Les coûts de production et les coûts élémentaires relatifs aux portes affectés par la

nouvelle technologie

Les bénéfices économiques et financiers à travers la mesure avantages nets et la

rentabilité marginale

Les critères d’adoption à savoir le taux et le degré d’adoption

Les rotations et utilisation des fertilisants, la gestion des adventices et les agents

pathogènes

Les indicateurs de référence pour mesurer l’impact peuvent être dégagés de l’enquête donnée

de base qui servi dans l’analyse des systèmes de production et l’établissement des coûts de

production. En ce qui concerne la plateforme d’innovation, il est nécessaire conduire un travail

complémentaire basé sur des investigations auprès des acteurs chacun dans son domaine.

Enfin, il faut noter que la récolte 2013-2014 a été médiocre et en deçà de la normale. Pour les

calculs économiques il a été nécessaire d’utiliser les rendements en année normale. Cette option

reste valable mais peut être améliorée par un travail supplémentaire auprès des agriculteurs des

dix plateformes du projet IMILA.

III. Critères d’évaluation

III.1 Indicateurs pertinents

Pour cerner ce volet il est nécessaire de s’intéresser à deux concepts; le système de culture et la

productivité des facteurs. Au niveau de la première partie l’intérêt a été apporté au système de

production comme étant un intégrateur du système de culture.

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68

Le système de culture peut être considéré comme un ensemble de parcelles cultivées de façon

homogène et en particulier soumises à la même succession culturale. Ainsi, si le système agraire

renvoie à l'organisation générale d'une communauté rurale, d'une région, etc. Le système de

culture correspond à un ensemble de pratiques mises habituellement en œuvre par les

agriculteurs en matière de choix de spéculations, de leur association dans l'espace, de leur

succession dans le temps et de leurs modes de conduite (Jouve, 1986). Autrement dit, le système

de culture se rapporte aux combinaisons culturales et représente l'ensemble plus ou moins

structuré des productions végétales et animales, retenu par les agriculteurs (Badouin, 1987).

Donc il est nécessaire de tenir compte de la combinaison des cultures et essayer de mesurer si

les alternatives techniques, économiques et politiques ont affecté la combinaison des cultures.

D’après l’enquête il a été possible de dégager plusieurs indicateurs qui peuvent servir dans

l’évaluation innovations testées au niveau des dix plateformes. Il s’agit essentiellement de

critères reflétant les soucis des producteurs à savoir :

Les coûts de production en dh/ha et par spéculation

Le travail et qui regroupe la main d’œuvre familiale et la main d’œuvre salariale en

journées de travail par hectare

L’usage des fertilisants en kg/ha

La part de chaque culture au niveau du système de culture en % de la SAUt

Ces indicateurs sont présentés dans les tableaux 37, 38, 39 40 et 41. Ces éléments peuvent être

pris en considération dans l’évaluation l’impact de l’introduction des nouvelles technologies, en

plus d’autres indicateurs qui seront discutés par la suite.

Tableau 37 : Indicateurs de référence pour Chaouia

MOF (HJ/ha) MOS (HJ/ha) COUT (DH/ha) ENGRAIS (KG/ha) % SAUt

Lentille 6 24 4418.6 189 3

Fève 6 13 3565.3 189 6

Petits pois 5 20 4525.6 170 3

Pois chiches 12 15 3149.0 200 14

Tableau 38: Indicateurs de référence pour Abda

MOF (HJ/ha) MOS (HJ/ha) COUT (DH/ha) ENGRAIS (KG/ha) % SAUt

Lentille 14 20 2175.2 58 2

Fève 16 17 3397.7 200 2

Petits pois 10 36 2577.0 180 7

Pois chiches 13 13 3119.0 148 2

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Tableau 39: Indicateurs de référence pour Tadla

MOF (HJ/ha) MOS (HJ/ha) COUT (DH/ha) ENGRAIS (KG/ha) % SAUt

Lentille 15 30 3336.9 0 2

Fève 23 36 5556.1 167 1

Petits pois 23 36 4764.0 30 2

Tableau 40: Indicateurs de référence pour Zemmour-Zaier

MOF (HJ/ha) MOS (HJ/ha) COUT (DH/ha) ENGRAIS (KG/ha) % SAUt

Lentille 4 17 6245.0 120 14

Fève 5 12 5090.0 200 12

Petits pois 7 40 4439.0 90 1

Pois chiches 5 20 5740.0 80 4

Tableau 40: Indicateurs de référence pour Meknès-Taounate

MOF (HJ/ha) MOS (HJ/ha) COUT (DH/ha) ENGRAIS (KG/ha) % SAUt

Lentille 22 35 3313.0 80 1

Fève 22 30 3950.0 100 17

Petits pois 16 35 2882.5 100 4

Pois chiches 20 31 4079.0 100 7

III.2 Indicateurs de rentabilités économique et financière

III.2.1 Le budget d’entreprise

Il est évident qu’un agriculteur qui est amené à décider de l’adoption d’une nouvelle

technologie, doit prendre en ligne de compte les avantages anticipés de cette technologie en

comparaison avec ceux qu’il aurait tirés en son absence. Plusieurs types d’informations sont

susceptibles d’aider à caractériser le comportement des agriculteurs en situation d’adoption et

que le technicien ou le conseiller doit intégrer dans la fiche technique de cette technologie. Le

conseillé agricole (agent de développement ou chercheur) est amené à élaborer des

recommandations susceptibles d’aider l’agriculteur à faire un choix sur l’une des innovations

agricoles quelles soient :

Une nouvelle technologie de production ;

Une nouvelle technique de gestion ; ou

Un nouveau savoir-faire

De même les conseils agricoles doivent être basés sur des considérations que l’agriculteur aurait

prises en compte s’il avait les informations dont dispose le vulgarisateur ou le chercheur. Donc

un bon conseil en agriculture n’est pas celui qui se limite aux aspects biologiques et physiques

des innovations agricoles mais, celui qui intègre les préoccupations de l’agriculteur et dans notre

cas celui qui intéresse les bailleurs de fonds (environnement, sécurité alimentaire, etc..). Ces

dernières sont dans la plupart des cas liés à la rentabilité économique. En plus des coûts qui sont

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déjà mentionnés dans le paragraphe précédent, il faut introduire les bénéfices ou avantages

dégagés par l’usage de la technologie. A ce sujet, il faut introduire le critère de rentabilité.

En réalité l’agriculteur s’intéresse directement à l’avantage relatif qu’apporterait l’essai en

comparaison avec son absence. Dans ce travail nous supposons que les agriculteurs sont

rationnels et essayent de tirer le maximum du profit des activités conduites au niveau de chaque

plateforme. Cette hypothèse stipule que l’allocation des ressources est rationnelle et que les

coûts et avantages économiques sont des éléments de prise de décision des agriculteurs. De

telles suppositions stipulent que des considérations liées aux calculs des marges, des bénéfices

et du risque sont importantes. Le recours aux prix des marchés et intrants est nécessaire pour

faire les estimations possibles.

Pour se faire Le budget partiel est un outil comptable qu’on utilise pour préparer les décisions de

gestion. L’avantage de cette méthode est qu’elle intègre les informations techniques (itinéraire

technique de conduite de l’activité agricole) que l’agronome ou le zootechnicien peuvent utiliser

dans l’évaluation des performances techniques de la technologie testée. Ainsi, il regroupe des

informations sur les produits (grain et matière sèche), les niveaux d’intrants engendrés par

l’expérimentation et leurs valeurs dans un seul tableau. Seuls les éléments qui changent sont

reportés dans le budget partiel, les rubriques du budget qui ne changent pas ne sont pas prises

en ligne de compte.

Cette méthode d’analyse a été largement utilisée pour l’évaluation économique des innovations

agricoles dans le CYMMIT8 (Perrin et al; 1979, 1988) et l’ISRA9 pour l’analyse des essais

zootechniques (Crawford et al; 1986). Au niveau de l’Institut National de la Recherche

Agronomique, cette technique a été appliquée pour l’évaluation économique de l’abri

intermédiaire sur tomate (Moussaoui ; 1979), l’évaluation des essais variétés de blé tendre

(Boughlala et al; 1991 et Azzam et al; 1994) et les essais mélanges fourragers et variétés orge

double fin dans le cadre du projet IFAD (Laamari et al; 1995).

Les éléments nécessaires pour élaborer le budget partiel relatif au poste affecté par la

technologie objet de l’expérimentation au niveau de la plateforme. Ces budgets d’entreprises

sont reportés au niveau de la section coefficients techniques et coûts de production des

légumineuses dans la première partie de document.

III.2.2 Analyse marginale des coûts et bénéfices

Une expérimentation est un ensemble de combinaisons de niveaux de facteurs, donc des

niveaux croissants de coûts d’où la nécessité d’étudier l’accroissement du coût et du bénéfice

obtenu en passant d’une combinaison à une autre. Dans notre exemple, il est clair qu’en passant

d’un niveau d’usage de facteur à un autre les charges variables correspondantes augmentent.

8 Centre International d’Amélioration du Mais

9 Institut Sénégalais de Recherche Agricole

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71

Cela nous amène à identifier l’optimum où un croissement des coûts n’occasionne pas de

bénéfices supplémentaires. Il s’agit de l’application du coût marginal et du bénéfice marginal.

Le coût de production est la somme des coûts fixes et des coûts variables. Par définition les coûts

variables (VC) sont la somme des prix (Px) des intrants multipliés par les quantités d’intrants X

utilisés dans le processus de production.

VC = Px.X (1)

Le coût marginal (CM) est défini comme étant le coût de production d’une unité additionnelle de

produit Y. C’est le rapport entre la variation du coût total de production (TPC) et la variation du

niveau de production Y.

MC = ∆TPC/ ∆Y (2)

Puisque les charges fixes ne changent pas, donc le seul changement de TPC ne peut provenir que

du changement du coût variable (VC)

CM = ∆Px.X/ ∆Y = Px. ∆X/∆Y = Px/(∆Y/∆X) = Px/PPM (3)

PPM est la production physique marginale10. Le profit résulte de la soustraction de la valeur de la

production totale des coûts variables et des coûts fixes. La formule est comme suit :

∏ = Py.Y – Px.X – coûts fixes (4)

Le maximum de production correspond à la dérivée première de la fonction profit:

∂∏/∂X = Py. (∂Y/∂X) – Px = 0 (5)

∂∏/∂X = Py.PPM – Px = 0, donc Py.PMM = Px

Py = Px/PMM

A l’optimum le coût marginal est équivalent au prix de l’output Py. Ainsi le coût marginal et le

bénéfice marginal peuvent être utilisés comme indicateurs d’évaluation de l’impact de la

nouvelle technologie. Et cela nous amène à l’analyse de la rentabilité.

Le principe de la rentabilité repose sur la comparaison d bénéfice net marginal (BNM) au coût

marginal (CM) de chaque alternative. Il faut répondre à la question suivante ; est-ce que

l’investissement que pourra engager l’agriculteur dans l’adoption de cette technologie sera

couvert par les bénéfices qu’il en dégage ? Il s’agit de calculer le taux de rentabilité en passant

d’un niveau de coût variable à un autre supérieur. Ce taux est comparé à un taux cible pour une

situation similaire. Il se calcule comme suit :

10

Ces aspects sont détaillés par J. Doll et F. Orazem in Production Economics : Theory and application.

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1. Absence de la technologie, objet d’essai, l’équation (4) peut s’écrire comme suit :

Py.Y0 = TPC0 + r.TPC0 = TPC0 (1+r) (6)

avec

TPC : le coût de production total

r: la rémunération des coûts engagés dans le processus de production

2. Présence de la nouvelle technologie, l’équation (6) s’écrit comme suit :

Py.Y1 = TPC1 + r.TPC1 = TPC1 (1+r) (7)

(7) – (6) : Py.Y1 - Py.Y0 = (TPC1 - TPC0).(1+r)

Py (Y1 - Y0) = (TPC1 - TPC0).(1+r)

Py. ∆Y = (1+r).∆TC

∆Y/∆TC = (1+r)/ Py

∆Y/∆TC est le taux de marginal de rentabilité (TMR), il est toujours positif et il est déterminé

directement par le prix de l’output et par le prix de l’intrant à travers le coefficient r. On ne peut

l’assimiler à un taux d’intérêt de la banque. Ce pendant ce dernier peut faire partie des critères à

retenir dans la fixation du taux cible. L’estimation du niveau de rémunération des

investissements r peut faire l’objet d’investigations à part à travers une enquête auprès des

agriculteurs comme étant l’estimation de la rentabilité espérée d’une activité agricole donnée

qui sera affectée par la nouvelle technologie.

En principe, le référentiel de tous ces critères sont disponibles et peuvent être utilisés dans

l’estimation des indicateurs mentionnés à savoir le coût marginal, le bénéfice net marginal et le

taux de rentabilité marginale.

III.3 Indicateurs d’adoption

La mesure de l’adoption et de l’impact net des nouvelles technologies se définit par rapport à

l’unité utilisée. Dans notre cas nous avons opté pour les indicateurs suivants:

- Le degré d’adoption: il correspond au pourcentage de la superficie allouée à la nouvelle variété

d’orge. C’est le rapport de la superficie occupée par la nouvelle variété par rapport à la superficie

totale de l’orge.

- Le taux d’adoption: il correspond au pourcentage des agriculteurs ayant accepter de garder la

technologie au niveau de l’exploitation agricole. En pratique, il est toujours confondu au degré

d’adoption. Les deux taux sont différents.

- L’intensité d’adoption: il se calcule en multipliant le taux d’adoption par le degré d’adoption.

L’intensité d’adoption renseigne sur le potentiel d’adoption de la nouvelle variété d’orge.

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73

- Coefficient de Gini (CG): il se mesure à partir de la covariance du revenu et varie dans intervalle

*0, 1+. Si le CG est près de zéro, c’est que la technologie est neutre du point de vue effet sur

l’équité sociale, c'est-à-dire la nouvelle technologie ne perturbe pas la distribution du revenu

entre exploitations agricoles. Par contre si CG est plus de 1, c’est que la technologie a induit une

inéquité sociale entre agriculteurs. C’est que, un groupe profitera plus qu’un autre du point de

vue revenu. Le CG est estimé comme suit :

CG = 2. [Cov(yn ; F(yn))]/μ]

COV: covariance du revenu

y: revenu de l’exploitation

F(yn): fréquence cumulative du revenu

μ: Revenu moyen

Conclusion

L’enquête donnée de base a permis de collecter les informations nécessaires pour constituer un

référentiel par culture et par région. La mesure des indicateurs de performance des technologies

expérimentées est possible à travers la collecte de données sur les résultats des essais.

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ETUDE DONNEES DE BASE DES LEGUMINEUSES ALIMENTAIRES AU MAROC

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