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ETUDE DES fACTEURS Ht.UtllUMS DE LA AfiRI€:OLE DE TRf!1$ PERIMETRES HV&RO-A6IUCOlES BEdAM-AaU1RATSAY-BiLAMl1TY TOJ.1E 1 BEHARA - AfiDRltTSAV COf-fCLUSIONS GENERALES Marc BlEO-CHARRETON s_e_c_tJ_O_n_d_e_G_éo_g_r_ap_hi __ e j OFFICE DF LA RECHERCHE SCieNTIFIQUE ET TErHNIQUE OUTRE MER 1 CENTRE DE TANANARIVE - MADAGASCAR - 8P 434 r1ARCHE 0 ETUDES N 669 72 FNDE GR Hft TIT J AIR SCEr International ETTf? DE SCt:T/ORST01V' N 2382 du 9/8172 JJtN\JIER 1973 \ 1

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ETUDE DES fACTEURS Ht.UtllUMS

DE LA PR9DUCTU.1r~ AfiRI€:OLE

DE TRf!1$ PERIMETRES

HV&RO-A6IUCOlES

BEdAM-AaU1RATSAY-BiLAMl1TY

TOJ.1E 1BEHARA- AfiDRltTSAV

COf-fCLUSIONS GENERALES

Marc BlEO-CHARRETON

~ s_e_c_tJ_O_n_d_e_G_éo_g_r_ap_hi__e jOFFICE DF LA RECHERCHE SCieNTIFIQUE ET TErHNIQUE OUTRE MER

1CENTRE DE TANANARIVE - MADAGASCAR - 8 P 434

r1ARCHE 0 ETUDES

N 669 72 FNDE GR HftTIT J AIR

SCEr International

ETTf? DE COM~JlANDE

SCt:T/ORST01V'

N 2382 du 9/8172

JJtN\JIER 1973

I----~ ~

\ 1

CENTRE O.R.S.T.O.M.

DE T.A?·TANARlVE

SECTION DE GEOGI1APHIE

ETUDE DES FACT!WRS HUMAINS DE U PRODUCTION AGRICOLE

DE TROIS PERIrŒTRES HYDRO-AGRICOLES

BEHARli - BELANOTY - MIDRlITSAY

. TOrlfE 1 Introduction

BEH1\Rli

ANDRl\ TSl, y

Conclusions générales

Marché d'études nO 669/72/FHDE/GR/F~ - Titulaire: SCrT-International

Lettre de commande SCET/ORSTOM nO 2382 du 9/8/72.

f1arc BIED-CHllRRETON Ji:tnvi8r 1973

INTRODUCTION GENERALE

Ce travail entre dans le cadre plus général de l'étude pluridisci­

plinaire des facteurs de ln production agricole de trois périmètres hydro­

agricoles dans l'éventualité d'une remise en état de leur infrastructure ou de

la création de nouveaux aménagements. Il s'agit en fAit d'une étude de préfac­

tibilité demandée par la BIRD et financée sur FNDE. Le titulaire du mnrché

d'étude est la SCET-Internationol qui a sous-traité à l'ORSTOM-Soction de

Géographie de Tananarive l'étude du nilieu hunoin. Ses objectifs sont les

suivants : études de la population intéressée ~~r chaque périmètre (dénombre­

ment, structure, croissance, mouvements), modes d'occupation du sol, tenure

des terres et parcellaire, structures des exploitations agricoles, rapport entra

les cultures irriguées dans la plaine et les cultures pluviales sur les col­

lines avoisinantes, les activités pastorales et les ressources d'origine non

agricole, conditions de la co~ercialisntion ; études des facteurs liDitants de

l'accroissement de la production agricole et de l'attitude des paysans devant

d'éventuels remembrements et anénogement des canaux terminaux ct l'établissenent

de redevances d'entretien.

Les périmètres suivants font l'objet du marché:

- ANDRATSAY (réseau nO 91), Sous-Préfectures d'Antsirabe et de Bet0fo

1.350 ha intégrelement cultivés;

BELAMOTY (réseau nO 103), Sous-Préfecture de Betioky - Plaine do

4.600 ha dont 1.800 environ aujourd'hui en rizières;

BEHARA (réseau nO 107), Sous-Préfecture d'Anboasary-Sud - Plaine

de 2.500 ha (1.100 ha actuellement cultivés dont 600 irrigués).

11

_/

2

Une première nission de reconnaissance et de prise de contact avec

les autorités administratives a été effectuée du 20 juin au 1er juillet 1972.

L'enquête sur le terrain s'est déroulée du 10 juillet au 27 octobre pour le

périnètre de Belamoty, du 19 juillet ou 22 octobre pour celui do Behara, du 17

juillet nu 6 septembro et du 30 octobre au 7 décembre pour Andratsay.

M. Bernard HUGOT, Volontaire du Service National nffecté à 10

Section de Géographie du Centre ORSTOM de Tannnorive s'est chargé on pvrti­

culier de l'étude du périnètre de Belamoty, secondé par M. Eugène RAKOTOIIDRABE,·

assistant de Géographie à l'ORSTOM. L'enqu8te a été effectuée par trois puis

deux enquêteurs recrutés sur place, MM. MARA, RbTSnIDAZAFY Charles ct

RANDRIAMAUGA Daniel.

M. BIED-eHARRETON a pris en charge les périmètres de Behara et An­

dr8ts~y avec les équipes suivantes François DI!1BY et Vincent BOBA, enquêteurs

recrutés sur place pour Bahara, et U. Gabriel RAKOTOSON pour Andrntsay, assisté

en fin. d'otude par M. Eugàne RAKOTONDRABE.

Le travail a débuté dans le contexte politique particulier engendré

por les évènenents de DOi 1972, le changenent de gouvernenent et le renouvellemen~

'"corrélatif du personnel responsable de l'adoinistration territoriale. Nous avons

rencontré auprès du nouveau Chef de Province de Tuléar une grande cOtlpréhensior­

qui a permis notre rapide insertion dans le Sud, cello-ci étant por ailleurs

facilité sur le terrain à la fois por les autorités adflinistratives locales,

maires, chefs de canton, nouveaux chefs de quartiers ct de villages, les auto­

rités coutunières habituelles ct par les cadres ct militants du principal parti

politique existant dans le Sud Dctuelle~~nt.

Notre insertion à Andratsay fut plus longue et difficile ; le milieu

paysan du Vakinankaratra a toujours manifesté beaucoup de méfiance vis-à-vis des

étrangers et de tout ce qui est administration en général.

Pour Behara et Belanoty, nous avons adopté une méthodologie classi­

que à l'ORSTOM : choix de quelques villages à étudier en profondeur en fonction

des questions qui nous étaient posées ; enquête démographique auprès de toute la

population de ces villages et enquête structure foncière et structures des

...

3

exploitations agricoles auprès de ln totalité ou d'une portie des poysans de ces

villages à l'nide de questionnaires légers; établissement de plans parcellaires

pour les villages du périmètre de Belonoty grace à des agrandissements des pho­

tos aériennes de la mission SOTOM éventuellenent rectifiés sur le terrain ; dis­

cussion avec la population sur les problèmes la concernant directement: l'euu,

ln commercialisation, les techniques culturales et sur les futurs problèmes con­

cernant d'éventuels trnvaux sur les pérïnètres. Etant donné l'interdiction que

nous nous étions fait au préalable de f~ire des promesses, les opinions exprinées

par les paysnns et que nous transmettons ici ont un caractère qui ne les engngont

pns et restent pour l'instant purenent subjectives. Nous les livrons à titre con­

sultatif ainsi qu'il nous l'n été demandé.

L'existence d'un cadastre dans la partie du périmètre d'Andratsay

située dons ln sous-préfecture d'Antsirabe nous a facilité ln t~che et nous

tenons à remercier le Chef du Service des Domaines à TanDlli~rive et le Chef de la

Circonscription Domaniale et Foncière d'Antsirabe qui nous ont autorisé l'accès

aux matrices cadastrales.

Nous renercions égalenent les autorités adninistratives, M. le Préfet

d'Antsirabe et spécinlenent m. lO.Soue-Préfet d'Antsirabe et le Chef de Canton

de Belazuo qui ont pnrticipé à plusieurs séances de travnil sur le terrnin.

Enfin, nos renercienenis vont aux Services du Génie Rural auprès de

qui nous avons toujours trouvé un accueil chaleureux.

*

* *

PREroIiERE PARTIE

LE PERIMETRE HYDRO-AGRICQLE DE BFjH4RA

(Réseau classé G.R. nO 107)

5

INTRODUCTION

Behara, chef-lieu de la commune rurale et du canton du n~ne non, se

trouve à 11 Km au Nord d'Anbonsary-Sud. Situé au bord du fleuve Mnndrare, cette

importante Sous-Préfecture doit son développenent récent à la présence du sisal

dont l'exploitation industrielle a cornnencé après la deuxième guerre mondiale

sur les alluvions du fleuve. La petite plaine alluviale de la rivière Manannra,

affluent de rive gauche du Mondrare, a échoppé au sisal et a fait l'objet d'un

aménagement du Génie Rural en 1946. Ln grande mjorité de la population qui l'

exploite appartient à l'ethnie Antondroy et est originaire de Bahara n~ne ou des

environs immédiats nlors que ln population d'Amboasnry provient de l'ensenble de

l'Androy.

Ln voIlée du Mnndrnre linite à l'Est ce que l'on a coutume d'appeler

l'Androy naritime, c'est-à-dire 10 partie ln plus peuplée du pays Antandroy qui

se situe principalement sur ln petite dune knrinbolienne et dont le centre le

plus actif est Ambovornbe.

A une trentaine de kilomètres à l'Est du Mnndrare, on franchit l'ex­

trêo1té Sud des chaines anosyennes et l'on posse en quelques kilomètres du niliou

serni-aride de l'extr~ne Sud au oilieu chaud et humide de ln cate Est. BeharD se

trouve en zone clicntique serni-aride, recevant en Doyenne 530 mu de pluies par

an, ce qui est très peu; la température Boyenne annuelle y est d'environ 25°.

Une magnifique végétation endénique à base de Didiéréacées, d'Euphorbes et de

Knlanchoe caractérise ce Dilieu dont la plante la plus connue est le célèbre

"Fantsiholitrn ll , arbre à branches dressées vers le ciel en fo1'l!l0 do cierges

(Allunudia ascendens).

Lo comnune rurale de Behara totalise 10.500 habitants ou 1er janvior

1972. Sur ce nombre, seuls 4.600 sont intéressés par 10 plaine de Behara et en

vivent.

Sa superficie totale est d'environ 2.500 ho dont 600 sont actuellenen~

occupés par la riziculture et 500 à 600 par d'outres cultures. Ln rivière ~lna­

nora a un nodule noyen faible ct très irrégulier do l'ordre de quelques n3/sec.

Venue assez tard à Id riziculture, la population Antnndroy de Beharn

semble s'y consacrer de plus en plus; les anénn~Dents réalisés il y a nninte­

nant 27 ans sont aujourd'hui insuffisants pour couvrir los besoins en eau

REGION SUD-EST DE MADAGASCAR

p6

ECHELLE 1 1/1 000 000

o C E A N INDIEN

CROQUIS N°1

7

croissants de cette plaine encore sous-utilisée oois qui, n~ne si elle est un

peu plus intensénent cultivée, connn1tra probablenent de graves difficultés duos

à la fois à l'excès d'eau provoqué par les grandes crues du Mandr~re et de la

Manonnra et au nanque d'eau d~ à des périodes prolongées de sécheresse.

Ces anénageuents se couposent d'une prise d'cau au fil de l'oau ono­

liorée par un barrage-digue installé sur le seuil rocheux do Bernketa, d'un

cannl principal bétonné de 8,5 KIl de long sur lequel vient se brnnchGr à l'aide

d'un siphon le canol rive droite, puis un partiteur r8pnrtissant les caux en

trois oonnux : Betsileo, CRAM et "principal". Quelques nnénngenents secondaires

furent par la suite réalisés au tenps des CP~M (1) sur crédits FIDES. Le reste

des rizières est Dujourd'hui le fait d'anénogenents individuels spontanés nu gré

de la topographie, des disponibilités en eau et en noyens de travail.

Si l'Antondroy reste très lié à l'élevage traditionnel du zébu, ici,

il se consacre de plus en plus à l'agriculture et en particulier à ln rizicul­

ture. Devonu nangeur de riz, il en vend ca r Behara a la chance de se trouver à

proxinité de grands narchés : Anboasary et ses travailleurs du sisal (près de

6.000), Fort-Dauphin et Aubovonbe.

(1) Collectivités Rurales Autonones Modernisées.

8

CHAPITRE l ... PRIUCIPAUX PROBLEMWS POSES PAR LE MILIEU

NATUML POUR UNE N'IELI9RliTION DU SYSTEIIJE

DE CULTURE

Ces problènes sont de deux ordres

pédologiques de l'autre.

cliœtiques d'une pnrt, norpho-

1.1. Le clinat de Bahara se caractérise par une pluvionétrie Doyenne annuelle

faible, 527 no, nal répartie dans l'année et une irrégularité interannuelle

qui voit les précipitations de certaines années sèches descendre en-dessous

de 400 no. Naturellenent,la nodule de la rivière Ma:nnnara s'en ressent, bien que

les parties les plus élevées de son bassin versant reçoivent des précipitations

plus élevées, supérieures à 1.000 on.

Le tableau nO 1 indique les valeurs noyennes uensuelles des préci­

pitations calculées pour la période 1933-1960 et la pluvionétrie ùensuelle

pour les années 1966-67, 1967-68 et 1968-69 le graphique 1 porte tous ces

chiffres. on rennrquera que l'année 1966-67 a été nettenent plus arrosée que

les suivantes (660 no contre 404 et 385 on), avec cependant une sécheresse

relative en déceobre et les nois de oni, juin et aodt très peu arrosés.

En 1967-68, le déoarrage de ln saison des pluies se fait tardivenent

tandis qu'une inportante sécheresse se nnnifeste de nars à septeobre. En

1968-69, tous les chiffres sont inférieurs à la noyenne nensuelle interannuelle

à l'exception de juin-juillet ; aodt, septenbre, octobre sont très secs. L'hu­

nidité Doyenne Densuelle est faible, de l'ordre de 60, tandis que la tenpéra­

ture Doyenne annuelle se situe à 24°5, la noyenne nensuelle des ninioas s'obser­

vant en juillet avec 10°7, la noyenne nensuelle des mIxions en février uvec

35°4. Le diagrnDMe d'évapotranspiration nontre que Behara est toute l'année

déficient en eau (graph. 2).

En regard de la pluvionétrie il est intéressant d'onulyser ln noyenne

nensuelle des débits noyens journaliers de la Manonara à Bevin, à quelques kilo­

mètres en nnont da la prise d'eau de Beroketn. Une stotion linninétrique de

l'ORSTOM y est installée depuis 1951. Nous avons noté les chiffres de trois an­

nées successives donnant ainsi une série continuo de novenbre 1966 à octebre

1969 qui couvre une année assez pluvieuse suivie de deux années sèches; on

pourra conparer ces valeurs avec les Doyennes nensuelles établies pour la

...

BASSIN VERSANT DE LA. MANANARA ABE V l A

ISO H Y ETE S 1 967

\\1

J 1 1ocr 0 /

1 0°~

.... ,\\1

• AMlJOASARY

Eohe11e 1 1/ 500 000

) Limites du baesiZL versan't de ~a Man8n&ra à. Bavie.

- .... _ Isob.yê'tes 1967

~ Courbes 500 810 1000 mê'tres d 'al'ti'tude-7 A:L'titudes oomprises el1'tre 500 91; 1000 m

A Al,'ti1n1des supérieures ê. 1000 m (souroes 1 ORSTOM)'==1 Hydro1.ogie

CROQUIS N°2

TABLEAU 1

BERARA : PLUVIOMETRIE

10

1 , !•TOTAL • N D J F 111 A 1-1 J Jt A S 0! ! !

!! 1966! 660 40 13 103 ! 62 93

!49 15 13 86 3 53 130

! 1967! ! !! , ! !:

! ! ! !!1967! , , , , , , , ,11968! 404 35 23,2i 78,8'1 101 6,9,18,8; 15,8; 15 5,9; 6,1 47,6; 50,3;! ! !

! ! ! ! !!1968! , , , , 1 , , , , , ,!1969! 385 34,6; 71,6; 82,1 i 56,6, 47,5;17,4, 7,3, 50,8; 9,0; 7,1 , 1,0;! ! !

! ! ! !!Moy.1 , , , , , , , , , 1 ,!ann. ! 527 94,5; 90,6; 90,6; 77,4; 69,3;24,2; 23,3; 32,9; 18,3;11,1 15,0 ; 20,5;

! !!

T , , , , , , , , , !

!OIlX. ! 32,4; 34,7; 35 35 35,4; 33,9;33,3; 30,1 , 28,2 ; 27,7;29,5 31,8i 33,8;! !! ! !! T ! , , , , ,. , 1 , , , , , ,!Din. ! 16,5 ; 18,0; 20,7; 21,,; 21,3; 20,2; 17,6; 14,1 ; 12,5; 10,7;11,9.; 13,7; 16,4 ;

! ! ! ! !! ! ! ! ! ! ! ! !! T ! 1 , , , , , , , , , , ,!DOY.! 24", 26,4; 27,9; 28,'i 28,4; 27,1;25,5; 22,1 ! 20,4; 19,2;20,7 22,8; 25,1 !! ! !! ! ! !!Hun. ! ! , ,

63 58 62 63 61 66 ·65 66 67 66 ·63 56 57!noy.! ! !! !

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BEHARA 1 PLU V l 0 MET RIE

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Mo,yeun8 19" - 1960

1968-69

1966-67

Graphique NO 1

Module 1966-67 = 6,27 n3/sec

Module 1967-68 = 2,42 n3/sec

Module 1968-69 = 3,67 n3/sec

Débit spéc. = 5,51 l/sec/kn2

Débit spéc. = 2,13 l/sec/kn2

Débit spéc. = 3,25 l/sec/k02

12

DEBITS CARllCTERISTIQUES

m1Q DC90 DC180. DC270 DC355.

1966-67 30,9 6,69 3,22 1,75 0,17

1967-68 10,6 2,25 1,30 0,92 0,60

1968-69 11,6 2,72 1,60 1,02 0,25

BEHAJlAPluieEvapot,ransplration potentiel!e

EvapotranSDlration réelle

5351683

3 mmm Ruissellement el drainagE- o

~oo Utilisation de la réserve e;, eau du 05'.:::

500RB8 Constitution de la réserve en eau du ~oi

fë"'~1·.·.·.·,.·, Déficience en eau

~~ ri~~ .::::~ ,!:~:.:.:.:~ 4-:·:••••••••J,. /..·.·0.. .., ...:.:.:.:.:.. ..-.~....;. J.·.·fJ·•••• ;, ...-; •••••• fJ •• s,••••••~ Â •••8 ••••••••••••••••$[..... t···e j...... " .

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• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 0 • • •• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •• • • • • • • • • • • • • • • • • e • • • • • • • • • • d• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • e • • • • 0 • •

• • • • • • • • • • • • • • • • • 0 • • • • • • • • • • •• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •• • • • • • • • • • • • • • • • • • • 0 • • • • • • • •• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •• • • • • • • • • • • • • • • 0 • • • • • • • • • • • •• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •• • • • • • e • 0 • • • • • • • • • • • • • • • • •• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •• • • • • • •• •••••••••••••••• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •• • • • • • ••• 0 e •••••••• • • • •••••••••• • • • • • • • •• • • • • ê ••• • • • • •• • • • et• • •

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Moyennes mens~.sdes cl6'b11;s moyens j01U"l1a1iers

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Moymme 1"951-1965

1968-69

1966-67

Graphique N° 3

15

période 1951-1965 (graphique nO 3). Nous avons noté également les débits journa­

liers rnaximua et minirnun observés, par oois. Enfin, le tableau le plus significn­

tif établi par la Section Hydrologie du Centre ORSTOM de Tananarive est celui des

"débits caractéristiques" pour les années 1966-67, 1967-68, 1968-69 : pendant

10 jours de l'année considérée les débits ont été supérieurs au noubre inscrit

dans la colonne DC10 ; pendant 90 jours ils ont été supérieurs au nonbre inscrit

dans la colonne DC90, et ainsi de suite. On constate ainsi qu'en 1966-67, le

débit Doyen journalier a été sUp3rieur à 3,22 n3/sec pendant 180 jours, tandis

que les deux années suivantes ce chiffre tonbe à 1,30 et 1,60 n3/sec, ce qui

veut dire inverserlent que pendant l'autre rloitié de l'année le débit Doyen jour­

nalier a été inférieur à ces chiffres.

Enfin, en analysant les débits journaliers jour pllr jour (cf. annuaires

hydrologiques de l'ORSTOM), on note qu'en novenbre 1967 ces débits sont infé­

rieurs à 1 n3/sec sauf pendant 4 jours, en décenbre ils sont inférieurs à 1 n3/sec.

En janvier 1968, il Y eut 28 jours consécutifs avec des débits inférieurs à

3 rl3/sec ; en aoftt et septenbre on rer:l8rque seulenent 3 jours à plus de 2 n3/sec

et 2 jours entre 1 et 2 n3/sec en novenbre 1968, décenbre 1968 et janvier 1969,

sont apparus seulenent 2 jours à plus de 10 n3/sec tandis que du 3 septerlbre au

31 octobre le débit journalier était régulièrenent inférieur à 1 n3/sec.

Par contre, les effets du cyclone "Dany" se font sentir avec une vio­

lence extr~ne le 11 février 1969 où l'on observe 112 n3/sec. On i~~gine aisénent

les conséquences catastrophiques d'une telle abondance d'eau: les canaux d'ir­

rigation et les ouvrages ont dans l'ensenble bien résisté nais par contre la

basse plaine a été totalenent recouverte et un ancien brus d'éco~enent vers le

Mandrare est redevenu fonctionnel cependant qu'une rupture se produisait sur sa

rive droite, provoquant un ensablenent i~portant et la forontion d'un narais per­

manent en face du village d'Helibondro. Phénonène encore plus grave et contre

lequel l'honme ne peut rien, le fleuve Mandrnre, connaissant lui aussi une crue

exceptionnelle, a reflué dans la Mananara, bloquant ainsi l'évacuation des eaux.

La faiblesse et l'irrégularité des débits journaliers de la rivière

lllananara font craindre une insuffisance d'eau dans le réseau de canaux, insuf­

fisance qui risque d'~tre parfois d'une longue durée n~rlü en saison des pluies.

On ne peut assurer un nininun d'un nètre cube par seconde dans les canaux tout

au long de l' nnnée, à rloins d'envisager la constitution d'une réserve au site

de Beraketa. Le réseau d'irrigation devrait au noins pernettre de taoponner les

16

irrégularit~de la saison des pluies et si possible d'assurer pendant la snison

sèche un uininuo d'eau en pernanence pour une partie de la plaine, voire la tot[:­

lité en année assez pluvieuse.

1.2. La plaine de Beharn est constituée par une sorte de delta alluvial. En ef­

fet, la Mannnara qui butte sur le bourrelet du Mandrare se fraie un chenin jus­

qu'au fleuve en perçant le bourrelet par deux ou trois chenaux. Cette rivière a

donc alluvionné en foroant une plaine étroite au début et qui va en s'élargissant

jusqu'à rejoindre le systène alluvial du Mandrnre.

Ces alluvions sont très hétérogènes, joignant dos élénents fins aux

sables grossiers (se reporter au rapport de reconnaissance de l'IRAM). En fait,

il s'agit souvent d'alluvions snblo-linoneuses entrelacées par des bourrelets

sableux nultiples ténoins d'ancien cours de la Mananara et recouverts par en­

droits par des placages sableux occasionnés par les débordenents fréquents dfts

aux grandes crues. L'hétérogénéité atteint son naxinuo dans le cours inférieur

de la rivière, encore accentuée à ln confluence par le bourrelet et les déborde­

nents sableux du Mandrare. Les parcelles de cultures se noulent nu rythne de cet­

te hétérogénéité. En position haute on trouvera des cultures pluviales, en posi­

tion basse des rizières.

La plante dooinante est le roseau, envahissant les bourrelets et colo­

nisant les parties basses non cultivées.

En bordure de la plaine se trouve un plateau conposé de s~dinents con­

tinentaux néogènes avec de fréquentes crofttes calcaires et pratiqueùent inutili­

sable pour l'agriculture. La végétation doninante est constituée ~lr des Didic­

racées, en particulier Alluaudia ascendens et Alluaud1a pcooera, cocoun~oent

appelés "Fantsiholitra", des Euphorbes et des Kalanchoe. Ces fornations végétales

atteignent parfois des tailles respectables et dépassent 10 nètres de haut; on

les appelle "for~t sèche" en particulier sur le couloir alluvial de la Mananara,

ou "haut fourré arboré" sur le néogène. Ces zones servent de terrain de parcours

pour les boeufs quand la plaine est nise en culture. Une saliX\ité parfois élevée

constitue le problène najeur de ces alluvions. Elle est inégale (et hétérogène)

et le riz peut s'3cconoder de taux pas trop élevés. Un bon drainage et un les­

sivage pernanent peuvent la dininuer.

...

~7

Ce problène et celui de la rareté de l'enu constituent sur le plnn

physique les deux linitntions à l'nugoentntion de la production de cette plaine.

D'un point de vue pureQent écologique, les potentiolités sont très élevées pour

peu que l'on dispose d'enu. La double culture annuelle du riz ne poseroit aucun

problène et on pourrait nultiplier les cultures pluviales tout nu long de l'

année.

p18

t,.,~

o')...~

Amboo.sor")'- Sud

PLADTE DE BEHARA..

...'-

......~

Croquis de si'tu.aticm all 1/1 00 000

19

CHAPITRE II - D0N'EEEB SUR LA POPULATION

2.1. Généralités - Localisation de la population

Ln connune de Behara a une superficie de 1.325 Kn2 sur laquelle le

pér~ètre n'occupe qu'environ 250 Kn2.

Au prenier janvier 1972, la population total;e de la connune se non­

tait à 10.500 personnes, contre 10.000 au 1/1/68 et 4.600 en 1953. En quatre

ans, l'nccroissenent de l'ensenble de ln connune nia été que de 500 individus

soit un peu plus de 1 %par an.

Le total de la population directeoent intéressée par le périnètre

s'élève à 4.600 personnes réparties entre les quartiers ndninistratifs de Behara

l et Behara II. Ces deux quartiers se conposent d'un certain noobre de villages

adninistratifs pouvant eux-n~nes ~tre fornés par plusieurs haneaux. Ces villages

figurent sur le croquis de repérage à l'échelle du 1/100.000è et sur la carte

nu 1/20.000è. Leur population est ln suivante :

- Andavabazaha 132 )

- Anbinnny 48)

)680- Helibondro l 290 ) hnb.

- Helibondro II 210 (dont le haneau d'AnknSikitOky~

- Behara-Anbony 372 )

- Merinnndroso 243))

- Behara Poste 858 )

- Behara-Anbony 208 ~forne "l'agglouération" de Beharn

- Annlnnl1 206 ) 2.628 habitants

- Minbo. 97))

- Anapenba 644 ) fomé par Annpenba l 321

Anapenba II 241

1iorafeno 33AnkilitsL'"1l1hare 49

- Ankirikirika l 382 )

- Ankirikirika II 702)dont 4 haneaux voisins d'Ankera)

-Ankara 89 )

- Tsilanjo. 42))

- Vohibo.sia. 75 )

4.598

20

Conne on peut le constater, il n'existe pas de grosse unité d1habitDt.

Seul Behara-Poste dépasse 800 hllbitants, il s 1agit en réalité d'un village farné

par les naisons dos fonctionnaires, des connerçants et de quelques étrangers au

village.

Behara 1ui-o~ne se conpose des villages de Behara "ADbany" et "Anbony"

(Behara bns et haut), Beharu Poste, Mer1nandroso, Ana1ana, llieba ct Annpenba,

qui se déconpose 1ui-n~ne en 4 haneaux. Aucun de ces villages ne touche l'autre,

ils sont forDés chBcun par une concentration de petites Dnisons du type Antan­

droy en planches de Fantsiho1itra, quelquefois entourés d'une haie de cactus,

d'aloès ou de Fantsiho1itra.Eutour d'un bnneau sont regroupés les parcs à boeufs,

puissannent fortifié par des plantes épineuses de n~ne type que celles qui en­

tourent certaines naisons ou parfois tout un Mneau.

L' habitat Antnndroy n f es t donc pa s un habitot disper.sé et épnrpillé

en naisons ou enclos individuels nais un assenb1nge de hnoeaux de taille Doyenno

groupant '0 à 400 habitants, distants parfois de quelques dizaines de nètres

seu1enent conne ceux qui foment Bahara.

La rive droite de la Mnnanora regroupe plus d 'habitants que la riva

gauche : les sept vi110ges fornnnt Beharu totalisent 2.628 individus, le groupe

He1ibondro - Andavnbnzaho - Tsi1anja 680, tandis qu'en rive gnuche nous ne

trouvons que 1.290 personnes.

2.2. Structures de la popultltion par sexe et por age

L'enqu~te déoographique a porté sur le quart de ln population du péri­

nètre, soit 1.200 habitants recensés, regroupés en 2'0 foni11es. Les villages

suivnnts ont été enqu~tés :

- Ankirikirikn l

- He1ibondro l

- Helibondro II

- Annpenba l

- Ankera

289 habitants 59 fanilles

282 habit<.'1nts 52 fm:rl.lles

1'8 habitants 28 fouilles

40' habitants 72 foni11es

89 hllbitants 19 fnnilles

La pyranide des âges a été établie en tenant conpte des chiffres

figurant dans le tableau nO 3.

• ••

TABLEAU 3

BEHARA TABLEAU DE LA POPUI..ATION PAR SEXE ET PAR AGE

21

MASCULINAGE

FEMININTOT.AL % ;~ P.AR ,

Nonbre .% Nonbre % GROUPE ;{ ---

89 15,92 0- 4 94 14,64 183 15,23

86 15,38 5- 9 81 12,61 167 13,90 37,37

46 8,22 10-14 53 8,25 99 8,24

59 10,55 15-19 61 9,50 120 9,99 9,99 !-39 6,97 20-24 47 7,32 86 7,16

15 2,68 25-29 39 6,07 54 4,49

35 6,26 30-34 43 6,69 00 6,49

35 6,26 35-39 40 6,23 75 6,24 44,00

38 6,79 , 40-44 49 7,63 87 7,24

30 5,36 45-49 24 3,73 54 4,49

30 5,36 50-54 29 4,51 59 4,91

16 2,86 55-59 19 2,95 35 2,91

23 4,11 60-64 36 5,60 59 4,91

7 1,25 65-69 14 2,18 21 1,74 8,64

11 1,96 70 et + 13 2,02 24 1,99

559 100 TOTAL 642 100 1.201 100 100

BEHARA PYRAMIDE DES AGE S

15"1 L 3 ~ S & 7 8 , 10

~

SEXE MASCULIN 70 SEXE FEMININ"1: do

69656460

59555450

49454440'935343029

2524

20

119151410

9'54

101 • 1 l' 1 l , , 1 1 , 1 . .

Rien que l'échantillon soit faible, cette répartition de ln population

par sexe et par 8.ge appelle quelques conoentnires.

Tout d'abord, il y a liou de rennrquer ln prépondérance du sexe féni­

nin sur le sexe nasculin : il y a 87 honnes pour 100 fennes. alors que pour l'

ensenble de Madagascar ce taux est de 98. Nous avons recensé 23 énigrés absents

de sexe nnsculin ayant tous entre 20 et 60 ans. Leur présence rnnènerait le taux

de nasculinité à 90. D'autre part, ln pyrnnide nontre une base noins Inrge que

ce que l'on li coutune d'observer ailleurs à Mlldogascar. Il n'y a que 37,37 %individus de nains de 15 ans. P. FRANCOIS donne 40 %pour l'ensenble de la popu­

lation rurale de la province de Tuléar contre 45 %pour Ijensenble du nilieu

rural de Madagascar et 49 %pour oelui de ln province de Tnmmarive. Nous S0lli16S

donc en présence d'une population dénogrnphiquenent noins vigoureuse que dans 10

reste de l'Ile.

De plus, on relève plusieurs nnonalies difficilenent explicables si

ce n'est par une grande inprécision dans ln détezoinntion des ~ges bien qu'un

grand nonbre d'individus dispose pour leur fonille des copies des actes de

l'état civil tenu au canton de Behorn. Il seuble que les registres ne soient

tenœqu'approxiœ.tivenent, du noins cm ce qui concerne les décès, et que les

§ges n'y soient pas déclarés avec précision.

C'est ainsi que l'on relève des vides inquiétants notoonent pour la

tranche d'âge 25-29 ans chez les honnes et un curieux gonflenent des effectifs

de sexe féninin pour la t~nche d'âge 40-44 ans, alors que la classe 10-14 est

assez creuse pour les deux sexes, ceci provenant probnblonent d'un vieillisseucnt

volontaire lors des déclarations d'âge à l'onquêteur, gonflant ln classe

15-19 ans.

Pour les classes d'~ges allant de 20 à 59 ans, nous avons 290 fennes

pour 238 honnes. Si on ajoute au total des honnes les 23 énigrés on obtient 261

honnes pour 290 fennes, ce qui est nornol étant donné les quelques cns do poly­

gonie que nous rencontrons (22 nénages polygones).

Le pourcentage par grands groupes d'age indique 37 ,'37 ~ de noins do

15 ans, 9,99 %de 15 à 19 ans, 44 %de 20 à 59 ans et 8,64 16 de plus de 60 nns.

Si l'on considère conne C1 octifs" les individufj appartenant aux classes 15 à 59

ans, on obtient 54 %d'actifs. Si l'on y ajoute ceux do 60 à 69 ans ce pourcen­

tage nonte pratiquenent à 60 ~, ce qui est beaucoup.

...

2~

2.3. Croissance de ln population

Conne nous l'avons indiqué au début du chapitre, le taux d'accroisse­

nent de la connune est à peine supérieur à 1 7& par an, ceci établi d'après des

statistiques officielles. Bion que notro échantillon soit réduit, nous avons

observé nous-n~nes les nouvenents de population pendant l'année qui a prucédé

l'enquete. C'est ainsi que nous avons noté les naissances et les décès suivnnts

- 40 naissances dans l'année, soit un taux do natalité de 33,3 0/00 ,

contre 36,7 %pour l'ensenble de la province de Tuléar (selon l'ûnqu~tG P.

FRANCOIS) et 35 0/00 annoncé par l'INSRE ; pour tout Piadagnscar 10 tnux s'élève

à 45 0/00

• Il senble que la faiblesse des chiffres de Bahara et de la province

de Tuléar soit due à un noindre niveau de la fécondité actuelle (146 0/00

contre

195 01 pour tout Mndn~scar). Sur ces quarante enfants nés dans l'année, 800

sont décédés, soit ln proportion considérable de 20 %, contre 14 %dans le pro-

vince de Tuléar et 13 %à Madngn scar ; la nortalité infantile est donc onorna­

lenent élevée, sans doute à cause du nanque de nntornités et de dispensaires sur

place, cependant que 10 proxinité d'Anboasary, relativenent bien équipé à ce

point de vue, ne joue pns. Les décès dans les praniors jours ou les prenières

seuaines sont les plus fréquente.

- Parallèlenent, nous avons dénonbré 35 décès dans cette nt3ne année

(dont les 8 décès d'enfants de noins d'un an). Le taux de nortalité générale

est donc de 29 0/00

, le taux de nortalité générale rectifiée pour Madagascar

étant de 20 0/00 (P. FRANCOIS) et celui do la province de Tuléar calculé par

l'INSRE 26 0/00

Ceci nous conduit à confirner nos observations à propos de la pyranidG

des ~ges, à savoir que la popul~tion de Bahara s'accroit très lentenent, le taux

observé étant de 0,3 0/00 • On doit cependant renarquar que 10 ~ des honnas de 20

à 59 ans sont absents du village (et l'enquOte ayant probablenent péché par

défaut, la proportion réelle d'énigr8s doit etre supérieure à celle-ci), ccci

pouvant expliquer, dans une certaine nesure, ce taux d'accroissenent naturel

anornnlenent bos. En fin de coupte, si ln population de Behara augrlente légère­

nent tous les ans, c'est autant pnr apport de nigrants que par accroissenent

naturel.

...

25

2.4. Mouvenents de populntion

Conne nous venons de le si~~ler, 23 honnes adultes sont nctuellonent

absents. Nous a.vons dénonbré on outre 41 honnes nnciens éuigI'GS revenus a.u vil­

lage. Nous avons égnleoent noté les dates d'arrivée des chefs de fouille nés

ailleurs que dans le périoètre ou les dntes d'll.rrivée des pères des chefs de

fanille nés ailleurs. On rennrquera tout d'abord que 86 chefs de fanille sur 230

recensés ne sont pas nés au villages et nous verrons plus loin leur origine. Le

tableau nO 4 pernet de constater que 46 d'entre eux sont arrivés depuis 1951; soit

plus de la noitié, ce qui donne environ 2 à 3 chefs de fmlille s'installant dnns

ces 5 villages choque ll.nnée.

Helibondro et Ankera cooptent une forte proportion de chefs de fll.uille

non originnires du périnètre. On peut ostioer que choque année 5 à 10 chefs de

fouille s'installent sur cette plaine.

Par contre, si le noubre d'énir,rés absents atteint ou nains 10 ~ de

la population adulte nasculine, il est reuarquable de noter que ceux-ci, d'après

ln najorité des déclRrations, reviennent s'installer sur le pôrinètre ninsi

qu'en téuoignent les 41 anciens éuigrés revenus nu pays. Bien que la pleine de

Behara soit relntivenent privilégi~pnr rapport nu reste de l'Androy, olle n'

échoppe pns à ces grands courants nigrntoires qui caractérisent ce pays. 11. titro

d'infornation, nous avons noté le lieu, la profession et la durée du départ.

Ceux-ci s'échelonnent entre 1 an et 50 nns pour un vioux "bourjane" (porteur),

10 I10yenne se situant aux alentours de 10 ans.

La dispersion géographique des lieux d'énigration est renarqunble,

nais on note tout de n~ne le prédoninance du Nord-OUest, du Nord et do Mannknra.

Voici les lieux d'ônigrotion pour 100 l~nigrants :

Diégo-Sull.rez == 9,75 %Nosy-Be = 9,75 %Majunga. 12,00 ,.-1

== iO

linbilobe = 4,90 ,~1

Mllrovoay == 4,90 %Narmkia == 2,50 %.Antalaha == 2,50 %

45,80 %

.".

27

Annlavory = 7,'0 %Morondl'.l.va = 2,50 J~

Anootondrazaka = 4,90 %Manaknra = 12,00 %Tsivory-Befotako .-f= 9,75 /,0

Tanntave = 2,50 %France (anciens conbattants) = 4,90 '/0Kerguelen (bergers pour lanission "terres australes") = 4,90 %

Les professions exercées sont dans l'ûnsenble des petites nétiers

conne nnnoeuvres, salariés agricoles, gardiens, ouvriers, nineurs ; quelques­

uns sont chauffeurs ou naçons ; 18 %ont été nilitaires en divers points de

l'Ile.

Cette tendance à l'énigrntion se nanifeste toujours car il existe des

circuits pllrfnitenant organisés et bien sOlNent quand un énigré rentre ou pnys,

un de ses parents ou voisins va prendre sa plo ce. Dons certains cas n~ne l'han­

ne part avec sa fnnille ou revient en pays Androy se rmrier et son épouse le

suit.

On renarque que bon nonbre d' énigrés se rendent dans des rogions de

gronde riziculture ou de cultures connerciales fort développées par rapport à

leur pays d'origine, en particulier Marovony et Anoo tondrl'.l.zll.lœ, Nosy-Be, Anbi­

lobe, Naœkia et Antalaha. Ceci n'est pas sons influencer leur conportenent

agricole.

Finalenent, nolgré une natalité faible et des dépllrts de l'ordre de

2 à , par an, la balance des nOlNenents est positive dans le sens d'un accrois­

senent de la population sur le périnètre, dd principalenent à un apport lent

nais régulier d'inn1grants vennnt s'installer en particulier dans les petits

villages conne Anlœra, Helibondro l et Helibondro II si tués en avnl de la

plaine. On peut avancer, llvec un risque d'erreur linité, un taux d'accroissenent

de la population du périnètre de l'ordre de 1 %pnr an, ce qui, par rapport nu

reste de Madngnscar, ost très faible.

28

2.5. Les chefs de fanille et la conposition des fouilles

a) Tnille des fonilles-------------------Nous appelons fanille un groupe de personnes qui vivent enseuble, qui

prennent leur repos en connun et qui dépendent d'un nane budget. Il s'agit de

la fouille au sens restreint du terne ; ~ous n'utilisons pas le terne de nénogE:

car il peut y en nvoir plusieurs dans uno feuille restreinte ("fianaIrovinna").

Ln taille noyenne des fanilles stétnblit à 5,2 individus. P. FRANCOIS donne 4~6

pour l' ensenble des Antondroy. Nous pouvons conc lure à 10 présence d' un peu

plus de 900 fonilles sur l'ensenble du périnètre.

Le tableau nO 5 indique la répartition des fan1lles selon le nonbre

dtindividus par fouille et à titre de conparaison, nous portons les chiffres

équivalents pour l'ensenble de la province de Tuléar.

TABLEAU 5

REPARTITION DES FAMILLES SELON LE NOMBRE D' INDIVIDUS PAR FMULLE

(pour 100 fanilles) (cf. grnph. no6)

., ,2 3 4 5 6 7 8 9 10

. + DE .! !10

!Behara 3,04!15,65!17,4 !13 !13 7,8 !10,9 5,2 3,9 3,9 6,0! ! ! ! ! !,;Nonbre , 0,4 6,0 !10,0 !10,0 !12,5 9,0 !14, 5 8,0 6,75! 7,5 !15,25!iindividus! ! ! ! ! ! ! !1 ! !tPr.Tuléar, 2,1 !22,8 !21,8 !17,3 ! 13,.:~ 8~1 6,f) "7 -..;

:::~.2 1 ,5 1,5!Nb.FanillBi

_1..1

! ! ! !

On constate que les fouilles de 2 et 3 personnes sont les plus non­

breuses, suivies par les fanilles de 4, 5 et 7 personnes. Cela correspond le

plus souvent pour le prenier groupe à des vieux n~nages sans enfant ou avec une

seule personne à charge, soit alors à de très jeunes nénageso Le second groupe

conprend les fonilles "noyennes", c'est-à-dire le père, la aère et quelques

enfants parfois un ascendant ou un collatéral à charge. On renarque que par

rapport aux chiffres noyens de la province de Tuléar il y a beaucoup plus de

29

fanilles ~oDbreuses à Behura ; notons en particulier que 6 %des faDilles

groupent plus de 10 personnes, totalisant 15,25 %de la population. Il s'ngit

en général de fanilles étendues, les jeunes nénnges restant en coonunauté avec

le père n~ne pour la production agricole. Ces grondes fanilles peuvent aller

jusqu 1à 19 !ndividus ; chaque nénnge hnbite une pc tite Mison et l'ensonble

est ceinturé d'un "wla", clature en bois de fantsiholitra.

On notera qu'un tiers des fanilles coopte tout au plus 3 personnes,

regroupant 16 ~ de la population, que deux tiers des fmlilles conptent au

plus 5 personnes, regroupant seulenent 28 %de lu populotion.

b) Age de~_~:!~ de fanille

Le tableau ci-dessous indique la répartition de 100 chefs de fanille

selon leur age; noins de 10 %des chefs de fnnille ont noins de 30 ans, 28 %ont entre 30 et 40 ans, 30 %entre 40 et 50 et 32 ont plus de 50 ans. Cela

nous conduit à dire que les deux tiers des chefs Qe fanille, par conséquent

des exploitants agricoles, ont plus de 40 ans. L'espérance Doyenne de vie étant

peu suporieure à 50 ans, on constate que ces deux tiers de l'ensenble des chefs

de fanille peuvent ~tre considérés conne assez 6gés.

, l , l , , , , , , , ,

i- 2020-2~25-29i3O-34i35-39!40-44i45-49i50-54i55-59i60-64i65-691~O,ans, , , , , , , ! , , , e +

, '! ' '" "! 0,9, 3,9, 4,8 13,5,14,8 ~6,1! 13,5; 12,2; 6,5 10,51 2,2 . 1,3 100

c) Etat DatriDonial-_._----------

Pour 1.000 honnes tlgés de 20 ans et plus, nous avons uctuelleuent 1

- 794 honnes nariés à une fenne

74 honnes nariés à deux fennes

7 honncs rD riés à trois fennes

4 honnes nariés à quatre fennes

66 honues célibatnires sans enfant dont 31 divorcés

- 54 honnes sans épouse et avec des enfants.

...

p30 '

BEHABA 1 IlEPAR!rIfI01l DES CHEFS DE FAMILLE SELON LEUR AGE

Age des Chefs. <.10 2,.0- 1$. $0- U- 40- teS- 50- GG- CO_ 6S- 'lOd: de :tami~~e

1.. 2S ~,. U ,." ltJ S4 59' 'If 69 +

..

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1 1

1 1

2

10

20

Graphique nO 5

ombre d 1ind/Famille

Graph:!.que n069 10 ~108..,6542

'Ia

·'-·

r----

·1

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109....,6

54::32

"

31

L'instabilité des nénages est grande et il n'est pas rare qu'un honne

ou une fenne se narie trois ou quatre fois durant sa vie. La cohésion du grou­

pe fanilial au sens large pallie cette nobilité des nénages et offre un carac­

tère sécurisant aux jeunes enfants. Les honnes actuellenent sans 6pouse nais

avec des enfants sont des veufs ou ceux dont la fenne les a quittés en leur lais­

sant les enfants à charge. A l'inverse, les 31 hoones divorcés sans enfant sont

ceux que l'épouse a laissé en enportant les enfants. Nous avons renarqué un no'..l­

bre inportant de vieux nénages sans enfant correspondants à des couples "stflbi­

lisés" pour finir leurs jours ensenble, ceux-ci pouvant avoir été nariés plu­

sieurs fois auparavant.

Nous avons regroupé les chefs de fooille selon qu'ils étaient origi­

nnires de leur village, de la co~une, de la sous-préfecture d'Anboasary, des

sous-préfectures voisines d'Anbovonbe et Tsihonbe toujours en pays Antondroy,

de la sous-préfecture de Fort-Dauphin, située en pays l.ntnnosy (conprenant les

Antanosy n~ne, les Antanbolo, les Antatsïuo et les ~ntavaratra), et d'ailleurs.

Le tableau nO 6 regroupe les origines des chefs de fanille par village enqu~té

(pour 100 chefs de fanille par village).

32

Pour l'ensenble, les deux tiers des chefs de fanille sont originaires

du périuètre ; 6 %viennent de la sous-préfecture et 18 %d'autres parties du

pays Antandroy. Ln proportion do chefs de faoille Antandroy est de l'ordre de

90 %du total. Les autres sont Antanooy et quelques-uns Betsileo.

Toutefois, il convient de noter qu'il s'agit là de ronseignenents

basés uniquenent sur le recensenent des chefs de faoille. Le tableau nO 7 clas­

se les pères des chefs de fonille selon leur o~igine (pour 100 pères des chefs

de fanille).

TABLEAU 7

ORIGINE DES PERES DES CHEFS DE FMiILLE

!~! Nés au Dans la Dons la ! sfp sfp! ! village C.R. S/P

!Anbovonbe Fort- Aillours!! 1 !Tsihonbe Dauphin !1 ! !iHelibondro l 11 ,5 13,5 1,9 23,1 48 1,9 !1 !iHelibondro II 32,1 21,4 32,1 3,7 10,7

!1iAnkirikirilro l 83 3,4 11,9 ! 1,7, !iAnapenba l 81,9 1,4 4,2 8,3 5,5 1,41iAnkera 5,3 !

10,5 68,4 15,81 !iEnsenble 5',9 6 5,7 17,8 13 ',5

Les deux tableaux conporés pernettent de noter que

- si 58 %des chefs de frnlille sont nés au village, seuls 54 %d'entre

eux ont leurs pères nés ou village ;

- au total, pour le périnètre, si 65 %des chefs de fanille en sont

originaires, 60 %des pères seulenent le sont ;

- nêne pourcentage pour c eux originaires de la sous-préfecture et des

sous-préfectures voisines (Anbovonbe, Tsihonbe).

- 13 %des pères des chefs de fnnille sont Antanosy.

En définitive, 84 %des chefs de fnnille peuvent être considérés conne

purs Antandroy, 13 %CODDe lmtanosy et 3 10 viennent d'ailleurs, en particulier

du pays Betsileo. On notera une certaine disparité entre les villages enquêtés.

Ankirikirikn et Anapenba sont Antandroy li plus de 90 '1;, dont environ 85 %

...

33

originaires du périnètre. 70 %des chefs de fnnille d'Ankûra sont des Antnndroy

venus d'ailleurs; 50 %des chefs de fnnille d'Helibondro l sont d'origine An­

tanosy, un peu plus de 50 %des chefs de fanille d 'Helibondro II sont Antnndroy

originaires du périnètre, les autres venant du reste du pays AntBndroy ou venant

d'ailleurs.

Nous n'avons pas questionné les chefs de fa"1ille sur leurs origines

au-delà de leurs pères. Cependant, il faut ~narquer que le nonbre de Betsileo

d'origine est certainenent un peu supérieur aux 3 %observés. En effût, ceux-ci

sont doués d'une renarquable facilité d1assinilation et se considèrent co~e

Antandroy dès la seconde génération. En général, l'uJiligrant Betsileo épouse

une fenne Antandroy (ce qui est un noyen, entre autres, d'accéder à la terre),

adopte les coutunes, le Dode de vie et l'habitat des Tnndroy et no tarde pas

à ~tre considéré conne Tondroy par les originaires du périnètro. Les Tanosy,

s'ils adoptent égalenent l'habitat et le uode de vie Antândroy, conservent leur

orlginalité. Enfin, à Anapenba, nous avons trouvé une dizaine de fllIlilles

d'origine Antaiuoro et provenant de la BDsse-Mntitanana. Il s'agit d'Antainoro­

Anteony, c'est-à-dire de nobles qui ont fui leur pays d'origine vers le Sud à

la suite des rébellions Anpanabaka de ln dernière noitié du XIXè siècle.

34

Nous avons vu précédennent au § 2.4. que l'apport d'inuigrant était

à peu près régulier.

TABLEAU 8

LIEUX DE N11ISSAUCE DES EPOUX ET DES EPOtJSES

(1) = en colonne le lieu de naissance de l'épouse

(2) = en ligne le lieu de naissance de l~oux

li ou V = honeau ou village

C.R. = Connune Rurale de Behnrn

1 sjp sjp; S/P d'011 b !Anbovonbe! Fort-

n oasary!Tsihonbe !Dau hin

li ou V

li ou V

206

C.R.

103 108! !

169 19

!Ailleurs! Total

!!

9 ! 615

C.R. 19 38 9 23 89

s/p !t ',Anbonsary; 42 38 19 14 113

sjp!Aobovonbe!!Tsihonbe !

33 9 9 23 19 94

! sjp !Fort­

Dauphin14 4 47 66

Ailleurs!!

9 4 10 23

2985239146188324Total 1.000 !!------.....;.----------.....;.---_...:...._--.....;.----------.....;.----

Nous avons regroupé dans le tableau nO 8 les lieux de naissance des

époux et celui des épouses de 1.000 llénages uonogo~es de Behara :

On notera tout d'abord que 70 %des époux sont nés sur le périnètre

alors que 51 %seulenent des épouses sont de :u uêne origine. Environ 90 %des

époux et des épouses sont Antondroy, nais seuls 4 %d'époux Antnndroy ont épousé

des fennes d'une autre ethnie, généralenent Antanosy. L'intér~t de ce tableau

est de nontrer que sur 700 époux nés sur le porillètre, un peu plus de ln noitié,

370, ont épousé des fennes égalenent originaires du périuètre, les autres

35

provenant surtout des sous-préfectures d'Anbonsary, Anbovonbe et Tsihoube. L'en­

doganie sur le périnètre est donc faible, les honnes allant volontiers chercher

des épouses dans le reste du pays Antandroy. Ceci prouve à quel point ces popu­

lations sont nobiles et ouvertes sur l'extérieur.

e) Mariages entre clans----------------Une Dultitude de clans eux-lJ~lJes subdivisés en de nonbreux sous-clans

fome l'Androy. Les Antandroy de Behara appartiennent à l'ensenble Zafindravolo.

Le nariage concrétise une alliance entre deux sous-clans. nais il est ~gnlenent

pratiqué à l'in~érieur d'un nêne sous-cion. On peut retenir une jeune fille très

longtenps à l'avancé (dès qu'elle est 6gée de quolques années) et parfois n~ne

celle-ci Vll vivre chez son futur époux dès l'6ge de 6 ans. L'~poux verse une

conpensation natrinonio.le au père de l'épouse. Cependant, les nénagcs sont très

instables et il n'est pas rare qu'un vieil honoe vive soul avec son épouse,

cello-ci pouvant ~tre la troisiène ou ln quotriène et oyant déjà été nnrié deux

ou trois fois.

Nous avons relevé 10 non de tous les sous-elons des époux et des épou­

ses. Dons un village conoe Ankirikirika l, les honnes appartiennent à une ving­

taine de sous-elans différents et ont épousé des fennes appartenant soit à ces

ensenbles, soit à d'autres en nonbre à peu près égal. Ainsi donc, pour un vil­

lage d'environ 300 habitants on se trouve en p~sence d'uno qunrantaine de sous­

clans. Aucune règle ne peut atre tirée, si ce n'est une liberté assez totale,

soit au niveau du groupe fatlilial étendu, soit nane œintenant nu niveau de

l'individu, surtout pour les unions qui suivent ln prenière lorsque celle-ci

vient à se détruire. On consultera en annexe la liste des principaux sous-clans

Antandroy présents à Behara et le nonbre de chefs de fanille appartenant à

chaque ensenble.

f) Activité des ohefs de fanille

L'activité prenière de la populntion de Bahara est l'agriculture. Les

professions non-agricoles figurent en très petit nonbre et peuvent se résuner

ainsi 1

...

36

eoployés des adninistrotions présentes à Behara, c'est-à-dire

1) Génie Rural : chef de réseau, coonandeur, garde des eaux,

nécaniciens, chauffeurs, naçons, nanoeuvres, soit en tout une

trentaine d'individus, dont 15 à 20 nonoeuvres pemanents pour

l'entretien du réseau nais égalenent agriculteurs.

2) Enployés de la oounune et du canton, soit une dizaine d'eoployés

de bureau et quelques agents ruraux.

3) 4 instituteurs.

4) 4 connerçants.

5) une dizaine dtenployés au Centre Ilultiplicateur de senence d'An­

kirikirikn et au secteur de vulgarisation.

Soit en tout une soixantaine de chefQ de fouille, sur un peu plus de

900 que coopte le pérlllètre. Il faut y rajouter quelques enployés au sisal

(ouvriers et oachinistes), à la Société Foncière, chez Gallois, à Anboasory, ou

chez de Heaulne. Notons à ce sujet que ceux-ci sont très peu nonbreux, noins de

dix, nolgré la proxinité de ces entreprises.

Il reste que dans chaque fnuille d'agriculteurs on trouve de noubreux

petits uétiers annexes exercés de façon plus ou noins sporadique et dont le but

n'est pas de procurer de l'argent à la fanille nais de subvenir à sos besoins

ontériels sans occasionner de dépenses. C'est ainsi que toutes les fennes sont

couturières à donicile et taillent les vêteDents foniliaux, que les hOUIles sont

souvent charpentiers et oenuisLers et construisent eux-nênes leurs naisons

aidés de leurs voisins; onfin, l'activité annexe do tous les hoones dès leur

plus jeune age est le gardiennage des boeufs, soit sur place, soit à l'Est, dans

les nontagnes des régions d'Anbatoabo ou Berohanga. Lo zébu joue encore un rele

prinordial dans ln société Antandroy nêne pour les véritables agriculteurs que

l'on renooatre sur le périnètre de Behara.

Enfin, signalons que l'on trouve deux naisons de type "vnznhll" à

Behara : l'une est occupée en pernanence par un Europùen entrepreneur de travaux

publics, l'autre l'est occasionnellonent par les pasteurs luthériens de la

région. D'autre part un ancien doputé PSD habite égolenent à Behara ainsi que

quelques retraités de l'armée française.

37

2.6. Scolarisation

Behara dispose d'une EPP depuis plus de trente ans ; aujourd'hui

quatre instituteurs se r~partissent 127 enfants de 5 à 15 ans et 18 d'age

supérieur à 15 ans. La proportion d'enfants scolarisés de 5 à 15 ans par rap­

port au total des enfants de cette tranche d'age se Donte Ù 56 %. Ce chiffre

est beaucoup plus élevé que celui de l'Androy en général qui se situe en-dessous

de 10 %. k~ proxinité d'une école installée là depuis longteups l'explique.

Cependant, il y a lieu de re~arquer que d'une part le noubre d'enfants scoln­

risés pourrait ~tre plus élevé et que d'outre port le directeur de l'école et

les instituteurs se plaignent onèrenent d'\L~ obsentéisne très élevé,pouvant

atteindre, selon certaines périodes de l'année, 50 %.

TABLEAU 9

BEHARA - TAux. DE SCOLARISATION ~'"T ',' '.J>3iAR';TJ:S,'.\TION----....... P~r- ,

Pourcentage par classes d'~ge

J:l~;'-CULTN, , FEMININ,CLASSES D'AGE"

E* ! S* ! S ! E

58 5 - 9 38

39 10 - 14 37

40 15 - 19 31

23 20 - 24 29

20 25 - 29 12!!

17 30 - 34 4!

37 35 - 39 5

28 40 - 44 6

13 45 - 49 4

20 50 - 54

18 55 - 59

6 60 et +

24 51 Enseuble 44 11

Enseuble de la population scolarisable : Taux de scolarité = 56 %Ensenble de la population de plus de 15 ans: Taux d'alphabétisation = 17 %* E : a été à l'école - S : en cours de scolarisation

38

Le tableau nO 9 nontre d'une part la scolarisation des enfants de 5

à 15 ans par sexe, d'autre part le degré d'instruction des ~dultes selon qu'ils

ont ou non ." fréquenté l'école. Les 18 enfa nts de 15 à 19 ans allant encore à

l'école ont été totalisés dans oeux qui'bnt été à l'école". Parni ceux-ci quel­

ques-uns sont au CEG d'nnboasary et on conpte un élève au collège d'enseignenent

secondaire luthérien de Mnnantantely, près de Fort-Dauphin. Enfin, un étudi~nt

de l'IUT-Industriel de l'Université de Tananarive est originaire de Bohara.

Sur ce tableau, on reoarque que le taux de scolarisation dininue po~

la tranche d'age 10-14 ans et qu'il est plus faible pour le sexe féninin.

24 %des honnes ont été à l'école contre 11 %des fennes. On trouve

des taux assez élevés pour les honnes de 35 à 45 ans ; ln fréquentation de

l'école vers 1935-40 devait ~tre élevée. Behara était à cette époque chef de

poste adninistratif cnr Anboasary et le sisal n'existaient pas encore. Dans

l'ensenble, si Behara nontre des taux supérieurs à ce que l'on rencontre ailleurs

dans le Sud il faut reconnaître qu'un gros effort en natière de scolarisation

doit atre fait. Des b6tioents et des naîtres existent nais la population ne

senble pas y accorder une gronde inportance et n'oblige pas ses enfants à suiVl~e

assiddoent l'enseignenent. Il serait intéressant de savoir pourquoi.

l'ensenble. Par groupes d'age de 10 ans on a la répartition suivante,

de 20 à 29 ans == 16 %ont été à l'école

de 30 à 39 ans == 35 % _"_de 40 à 49 ans = 38 % _11_

de 50 à 59 ans = 30 ~~ _"-au-dessus de 60 ans = 6% _"-

Sur 230 chefs de fouille enquêtés 47 ont été à l'école, soit 20 %de

en %:

Ce sont curieusenent les chefs de fanille de 40 à 50 ans qui sont les

plus alphabétisés, cet age correspond à l'époque où Bahara était chef de poste

adninistratif. De toutes façons, quelque soit la faiblesse relntive de ces taux

d'alphabétisation et de scolarisation, il faut recomlnître que ce qui est acquis

à l'école se perd vite en l'absence d'un nilieu où l'on entretient ses connais­

snnces ; ne serait-ce qu'aux sinples niveaux ~ calcul, de l'écriture et de la

lecture, l'efficacité de l'école actuelle est très faible~

...

CHAPITRE III

'.1. Structures foncières

STRUCTURES FONCIERES - STRUCTURES DES

EXP19ITATIONS .àGRIC OLES

L'Antandroy est attaché à la terre conne il l'est à son troupeau.

Autrefois. chaque sous-clan possédait un droit érJinent sur une portion de ter­

ritoire et ses neubres s'en partageaient l'usufruit. De nos jours, le paysan û

un sens aigu de la propriété des terres qu'il éultive. La transnissibilité par

voie d'héritage d'un siuple usufruit a consolidé cet attachenent individuel aux

pnrcelles cultivées~ renforcé de plus par l'introduction du droit occidental.

Nous trouverons à Behara pratiquenent toutes les fornes d'accession à la terre,

de cessions et de faire-valoir.

Le preDier node d'acquisition ost ce que l'on a coutUI10 d'appeler "le

droit du prenier occupant" par défriche de terrains revendiqués par nul autre.

On peut considérer que ce node n'existe plus à Behara, excepté sur le plateau.

Mn1s là, il s'agit de terres prntiqueuont incultivables et de toutes façons

réservées aux pnrcours du bétail.

Sur le périoètre tout est plus ou noins attribué nône si tout n'est

pas encore cultivé. Dans ce cas il existe encore des possibilités de défriche.

Généralenent, un groupe fnnilial détenteur d'un droit sur une portion non d8­

frichée et qui désire y cultiver nettoie couplètenent cet es~~cG p~r le feu et

l'abattage des arbres et arbustes et portage ensuite l'usufruit entre ses neu­

bres. C'est ainsi que la plaine fut progressivenent nise en culture, du noins

l'anont. Les habitants de Behara et d'Ankirikirika créèrent ainsi leurs parcel­

les de culture. Ce nouvenent s'est anplifié après la création du résenu de c~maux

nais de façon assez lente puisqu'on note qu'en 1964 un grand nonbre de pElysnns

d'~nkirikirikn on étaient encore à la défriche.

L'usufruit ainsi acquis se trnnforne sinplenent en droit de pro­

priété transnissible par héritage. Le père pout distribuer de son vivant une

part d'héritage à ses enfants. Les partages sont à peu près équitables entre les

enfants de sexe nasculin. Les filles ne sont ~~S exclues de l'héritage nnis re­

çoivent beaucoup noins nene s'il n'y a plus d'héritiers directs nales. Il n'Gs~

pns rare cependant de trouver des fennes propriétaires de quelquos parcelles.

40

Après les preniers anénngenents l'ndninistrntion de l'époque procéda

à un prenier lotissenent sur environ 200 ha en donnant aux titulaires de droits

des parcelles entre les canaux Betsileo, CRAM et "principal". Dans le r:l~ne tenps,

cette a~linistration s'installait sur 67 ha pour y créer un Centre nultiplico­

teur de senence de riz et de diverses autres cultures pluviales. A l'époque des

GRAM (Colloctivité Rurale Autonooe Modernisée) une structure de vulgorisation

fut adjointe à ce Centre. Les 67 ho furent pris sur des torrains revendiqués

par des paysans à qui on distribua des lots ailleurs dnns une proportion noindre.

Ceux-ci revendiquent toujours leurs terres. Puis les anénagenents prinaires ter­

ninés et les prenièrespnrcelles distribuées, la structure disparut et les paysans

continuèrent, chacun de son côté, à noénager des terres conne ils le pouvaient

surtout le long des canaux. Il ne leur vient pas à l'esprit d'aller lllllatriculor

leurs parcelles selon les nornes en vigueur. Chacun connait ses linites et celles

de son voisin et les litiges se règlent à l'intérieur du groupe.

Parallèlenent quelques individus, venus généralenent d'ailleurs, intro­

duisirent des procédures d'innatriculation de terrains incultes considérés conne

donaniaux nais sur qui des groupes peuvent avoir un droit éninent. Si aucune op­

position n'est faite contre la procédure pendant une période d'un nois après son

dépôt le terrain est acquis à titre définitif par le deoandeur.

Enfin pour se procurer de la terre il reste un noyen bien sinple et Inr­

genent enployé : l'achat. La transaction n'est pas officielle nais se déroule ~

l'aniable sans aucun papier officiel. Plus insidieuse est la procédure de prise

à gage ou "debaka" : un individu prête de l'argent ù un paysan; en échange Co­

lui-ci lui cède la jouissance d'une ou plusieurs parcelles qu'il récupère quand

il renbourse la sonne avancée. Conne le paysan peut rarenent renbourser, il se

dépouille ainsi de ses biens ancestraux contre des Bonnes d'argent parfois uodi­

ques. Ces transactions sont difficiles à observer nais il sonble bien que ln ooi­

tié des parcelles déclarées "achetées" aient été acquises de cette façon. Cette

pratique se rencontre courannent dans tout Madagascar. Globalenent, on peut donc

classer les terres du périnètre selon leur Dode d'acquisition en 4 catégories:

- terres ancestrales défrichées ct anénagées par les usufruitiers deve­

nant des propriétaires et pouvant les léguer par héritage, par don ou les vendre;

- terres distribuées par l'adntnistration coloniale après nnénngenent et

selon les anciens droits éninents des groupes sociaux des villages environnants

soulevant par là des litiges non encore réglés ;

•••

41

terres acquises por voie d'innatriculation ;

- terres achetées par des étrangers au périnètre vennnt s'y installer

pour cultiver.

Ces différents types d'acquisition ainsi que le ~ode d'héritage font

que diverses classes de propriétaires ont vu le jour depuis une trentaine d'an-

nées.

propriétaires "traditionnels" ayant acquis leurs biens par héritage

- propriétaires ayant acheté des terres. Ce peut ~tre soit des étran­

gers qui sont devenus agriculteurs à Beharu, soit des paysans originaires de lA

plaine et s'agrandissant ainsi aux dépens de leurs voisins, soit des proprié­

taires absentéistes deneurant ailleurs et cultivant certaine portion de leur

terre à l'aide de nétayers ou de salariés, en attendant de pouvoir tout culti­

ver le jour où de nouveaux onénagoBents le leur pemet/~.

- propriétaires ayant innatriculé des terres: soit qu'il s'ngisse de

leurs terres ancestrales (des procédures sont actuellenent en cours pour cela),

soit qu'il s'agisse d'étrangers introduisant des procudures sur des terrains

dits "donaniaux" non cultivés;

- l'Etat qui possède les 67 ha du Centre nultiplicateur et dont la nnjeure

partie est cultivée en nétayage par des paysans qui cèdent un tiers de leur r8­coIte au Centre, vündue après conne senence. Il y a quelques années encore, ces

paysans cédaient la noitié de leur récolte à l'Etat qui por ailleurs leur four­

nit ln senence et peut les nider pour les façons culturales.

Dans la plaine, 342,80 ho sont inDatriculés (y conpris les 67 ho du

Centre Dultiplicateur), soit environ 15 %de la superficie totale. En ce qui

concerne les outres Dodes d'acquisition, il faudrait foire un inventaire foncier

conplet pour en connaitre la répartition. Nous la donnons pour les 71 exploi­

tations que nous avons enquêtées dons le tableau nO 10.

42

TABLEl>U 10

MODES D'ACQUISITION DE LA TERRE

! "! Nonbre !

Nonbre"

AUTRES MODES D'ACQUISITION

! parcelles!porcelles

Il , ,[ recensées! héritées Il

Achat iDéfrichen. r Don Totol

! ! Nb %If Nb % Nb r ~! ! Nb % Nb cr(0 JO

! ! l, ! !!Helibondro I! 351 ! 235 !67 If 58 !16,5! 30 ! 8,5! 28 7,9! 116 !33! ! ! ! Il ! ! ! ! ! !

! ! Il ! ! [ 1!AnapenbD. l 250 ! 195 !78 Il 13 5,2 , 5 2 ! 37 ! 14,8! 55 !22! ! Il 1 l, 1 r ,. - • n, If t ! ! r !'Ankiriki-, 167 76 145,5 11 6 3,6! 80 !47,9! 5 ! 3 91 !54,5!irika l ! Il ! ! ! ! ! !1 ! Il ! ! r !ITotal 768 506 165,9" 77 110 115 !15 70 9,1 ! 262 !34,1 !! ! Il 1 ! ! ! !

On note que pour l'enseuble, les parcelles héritées ne constituent

que 66 %du total; 10 %sont achetées, 9 %données et 15 ~ défrichées.

Les paysans d'Ankirikirika ont en effet défriché bon nonbre de leurs

parcelles depuis peu de tenps tandis que ceux d'Anapenba ne défrichent prati­

quenent plus. A Helibondro on continue à gagner ainsi des terres dans les par­

ties les plus reculées du périnètre, principnlenent pour les cultures pluviales

à cause du nanque d'eau dans les canaux. C'est à Hélibondro égnlenent qu'on

trouve le plus d' acMts ; c'est]à que se fixent beaucoup dl :innigrants qui achètent

de la terre aux paysans originaires de la plaine.

On peut ~tre surpris par ce nOilbre relativenent inportant d'achats alors

que Iton a coutune de dire que le terre est un bien inaliénable venant des an­

e.tres. Ces transactions eurent lieu en deux périodes: entre 1920 et 1930, pen­

dant les grandes faDines de l t Androy, puis à partir de 1960. Quelques parcelles

font parfois l'objet de transactions entre parents, sans doute par le Doyen du

"debaka" • Les autres sont achetées par des innigrants sans parenté avec les pay­

sans qui vendent.

...

43

3.2. Les uodes de faire-valoir

Le uode de fnire-valoir qui donine est le faire-valoir direct : seuls

2 %des parcelles recensées sont exploitées en foire-valoir indirect t encore

qu'il s'agisse de pr6t, donc sans redevances. Cependant il nous faut renarquer

que si le faire-valoir indirect est pratiqueuent absent duns les villages d'Ana­

penba ,!Imd.rlld.JrÜi4: "t Helibondro,an nous a signnlé des cas de u~taynge sur l 'en­

seuble du p~rinètre en particulier sur les propriétés tit~es par des personnes

extérieures ou périnètre et résident en général à Anboosary. De plus, une cin­

quantaine de paysans sont nétayers de l'Etat et cultivent les parcelles du

Centre uultiplicateur uoyennant un tiers de leur :recolte. On peut donc affirner

que nis à port ces exceptions le foire-valoir direct est la règle hnbituelle surde faire

le périnètre de Behara. Il y a lieu tout de nêne/une distinction entre la petite

propriété exploitée par le paysan Doyen et les quelques grosses propriétés ex­

ploitées soit en faire-valoir direct par leur propriétaire,qu'il réside sur le

périnètre ou à Anbonsary, soit en nétaynge plus ou noins déguisé. Ceux-ci eo­

ploient en effet des travailleurs saisonniers et quelques pernanents recrutés sur

place ou des personnes rétribu8es selon des nodes divers que l'on peut assinilor

à un uétayage fluctuant d'année en année. Les pa tits paysans craignent l' exten­

sion de ce type d'exploitation qui leur est tout à fait étranger et qui est lié

à la facilité d'ionatriculation des terres.

3.3. structures des exploitations agricoles

Il n'existe pas de not specifique dans la langue nalgache pour traduire

le terne "exploitant agricole". Le not "paysan" (npanboly) est Inrgenent utilisé

conrle désignant un état de fait : le npaoboly est un rural qui vit de sn terre

avec son groupe fauilial. La notion occidentale d'exploitant agricole n'existe

aucunenent ; nous l'enploierons tout de u~ne pour désigner celui qui réalise

les actes de la production agricole t c'est-à-dire le paysan-chef de fanille

jouissant à titre individuel de terres et les faisant fructifier par ses propres

forces de travail, aidé en certain cas par son groupe fonilial élargi auquel il

deneure lié par toutes sortes d'échanges pour la plupart non nonétarisés.

Le classenent des exploitants en fonction des nodes d'acquisition

de la terre donne les résultats suivants :

...

44

- Explo1tants ayant acquis leurs wrcelles :

(en %)( - par héritage = 53,5(

- par achat = 7,1(en totalité ( - par don = 2,8

(- par défriche = 7,1

~ - par pr~t = 4,2

74,7

( - par héritage( et don = 9,9(

- par héritage et(( dufriche = 5,6( - par héritnge et( achat = 1,4

( - par achat et( défriche = 1,4(

- par don et(( défriche = 4,2( - par don et pr~t = 4,4(

- par don et

~ achat = 1,4

25,3

On peut constater que 53,5 >~ seuleuent des exploitants ont acquis

la totalité de leurs terres par héritage uniquenent, ce qui, avec 10 vari8té

des autres oodes d'acqusition, peut ~tre considéré conne un signe de vitalité

et d'expansion. Dons et pr~ts représentent à eux deux le n~ne pourcentage que les

achats et les défriches, soit 7 %chacun. En général, ces dons et pr~ts

s'effectuent à l'intérieur d'une D~De far~lle pour aider un frère ou un fils

chef de fanille.

Un quart des exploitants ont ncquis leurs parcelles de différentes

façons et 10 %par héritage et don à la fois.

• ••

45

TAILLE DES EXPLOITbTIOnS

Le tableuu nO 11 et le graphique nO 7 donnent la répartition des ex­

ploitations selon la superficie cultivée en clDsses de 10 ares et 30 ures pour

l'unnée 1971-1972.

On renarque quatre groupes d'exploitations :

... les très petites oxploitations dont la superficie cultivée totale

est inférieure à 30 ares. Ce groupe représente 28 %des exploitants ; ceux-ci

sont de tout ~ge nais leur fouille est générDlenent de petite taille, sauf 4 r,d'entre eux dont ln fauille coupte 8 à 10 individus. Lu taillG 80yenne de ln

fODille, pour ce groupe, est de 4,6 individus/fnuille ; la taille Doyenne

observée sur l'échantillon se Donte à 5,8 individus/fouille.

- un groupe de 40 à 70 ures, 32 ~ des exploitations

- un groupe de 80 à. 100 ares, totalisnnt 17 5~ des exploitants

- un groupe supérieur à 150 ares, soit 8,5 %des exploitants.

Le regroupeuent en classes de 30 nres donne conne uode la classe

30 - 60 ares, puis une décroissance régulière.

...

46

TABLEAU 11

BEHARA : REPARTITION DES EXPLOITATIONS SELON LA TAILLE

(%)

1ARES CLASSES DE 10 1>RES CLASSES DE 30 ARES i

o - 10!

7 ! ) !! ! ) !

10 - 20 ! 9,8 ! ) 28,1 !1 i) !

20 - 30 i 11,3 !1 :~ !

30 - 40 i 4,2!

40 - 50 9,8 ! ) 29,5 !

50 - 60 15,5 :)t :~60 - 70 " 7!

70 - 8O! 4,2 ! ) 19,61 ! )80 - 90 " 8,4! !1 ! )90 - 100 ! 8,4

! )! 100 - 110 ! 1,6 ! ) 9,81 1 :)"110 - 120 " 01 !

120 - 130!

1,4 ! ) !! ) !

130 - 140 1,4 ! ) 4,2 !

140 - 150 1,4 ! ) !!

1 ! )150 - 160 i 0! )

! 160 - 170 ! 2,8 ! ) 4,21 1 ! )"170 - 180 " 1,4! ! !, 1 ! )0180 - 190 0 0! ! ! ) 1,4! 190 - 200 ! 2,4 ;)! ! !! + de 200 ! 2,8 2,8 !, 1 10 0 0

DI!lRIBUTIOH DES EXPLOITATIONS SELONLA ~AILLE

·

·

·· ,.-

,

,...

- ,.- ,.-

10- -

1-- t--

,....

n 11 r

·

-·· - ...-

---1.

1-

,l- i--

1-- r--

----,.

l--

1--

~ISTRIBUTION DES EXPLOITATIONS SELON

LA SUFJjlBFICIE CULTIVEE EN RIZ

-10

9g

T,5

lt

3

2

'"c..t.o~"It!>"'e. 0 0 ;\" ~o 1>0 "0 Sil ,"" '0 Bo 90 AOO ;:.-to at"<i<S -ta la Jo 40 50 f.o '10 Ra 90 100 -150 ISO

<i<\:;

20

'-D

>Zoo-ISO

160o ",,0 20 \0 Loo $0 Co 70 80 ~O 100 -110 oi:lo

10 Lo 30 40 50 60 70 80 90 100 .....0.f2D130

109

87

6:;4

321

o

25

15

20

48

La nédinne se situe à 55 ores: il y a autant d'exploitations d'une

taille inférieure à cette superficie que d'exploitation de taille supérieure.

La noyenne se trouve légèrenent en-dessous de 70, ares par exploita­

tion. Sur ce total, 41 arEjls sont cultivés en riz de snison "tsipnla", c'est­

à.-dire de novenbre à avril, avec parfois de sérieux d~calnges d~s aux irrégu­

larités des pluies; 29 en cultures pluviales se répartissent ainsi:

- 26 %, soit 7,5 ares, sont occupés par une culture annuelle, nanioc

ou conne à sucre ;

- 32 ~, soit 9,3 ares, sont occupés par une nssociation uanioc plus

une culture pluviale à cycle court : mIs, haricot ou patater....

- 17 %, soit 4,9 ares, sont occupés par une culture pluviale unique

à cycle court : na!s, haricot, ou pütate' ; surtout pendant la

saison des pluies ;

- 25 %, soit 7,3 ares, sont occupés par une association de cultures

pluviales à. cycle court à base de nots, haricot ou pa tn te.. , surtout

pendant la saison des pluies.

Enfin, il Y aurait lieu en toute logique de tenir conpte, pour chaque

exploitation, de quelques très petites parcelles de brèdes, légmles, pinent et

quelques bananiers, celles-ci de l'ordre d'un are, et d'environ 5 à 10 ares pur

exploitation de parcelles non cultiv~es soit par nnnque d'eau ou excès d'eau ou

par nanque de force de travail pour les exploiter cette année là.

Le tableau nO 12 indique la répartition des exploitations selon leur

superficie cultivée en riz; on renarque que 8,5 ~ des exploitations n'ont pas

de riz ; le Dode se situe dans la classe 30-40 ares, la Doyenne à 41 ares et

la nédiane à 40 ares ég,alenent. Le graphique nO 8 donne cette distribution•

...

TABLEAU 12

BEH.ARA :DISTRIBUTION DES EXPLOITATIONS SELOn LA SUPERFICIE

CULTIVEE EN RIZ

Classes de 10 ores ~

0 8,5

o - 10 12,7

10 - 20 5,7

20 - 30 12,7

30 - 40 15,5

40 - 50 11,3

50 - 60 8,5

60 - 70 5,7

70 - 80 5,7

80 - gO 4,2

go - 100 2,8

100 - 150 1,4

150 - 200 4,2

+ de 200 1,4

...

49

B E H A RAI REPARTITION DES EXPLOITATIONS SELON LE NOMBRE D'INDIVIDUS

PAR EXPLOITATION ET LA SUFERFICIE CULTIVEE TOTALE •

N i.nd./F_-15 • •ci: + -&3

.~

-14'"t.

1( •-.!.It

1~ f-I

II)

12· •

11-

10- • • •

9- • • •

8~ • • • • • e.

7- •• • • • •

6- • • • • • • li ••

5 • '. • •

4 • • • • • •

3· • • • • • • • •

2- • •• •• • • • • ••1

• •

e

·io " 40' 50 . '-'60 10' > 80l' • •

',90 '100" -110- -'120 - ·130l' •

140 150 160 180' 190 200•

B E H A RAI REPARTITION DES EXPLOITATIONS SELON LE NOMBRE D'INDIVIDUS

PAR EXPLOITATION ET LA SUPERFICIE CULTIVEE TOTALE •

N Lncl/~GIII-15· • •d:+ ~

'~

-14'i.~ •-.!..c

"1~ t1

ct)

12 - •

11-

10- • - • •

9. • • • •

8 • • •• • • •':

7 •• e • • • •

6· , • • • • • ,N /I,../a,.. i. ... tLJp_.

•5 • -, • • • •

4, I!I • • • • • •

.3 • • • • • • • • • •

2- , •• •• • , • • ••

. .'5 ''10-''5 20 ·30 40 ~ 50 .60 . 10 . ' . . . . .

'80 'SO 100 110 120 130.. .

140 150 '160 170 180 190. .

51

Le tableau nO 1~ indique la r~capitulation par villages enquêtés de

ce que nous venons de totaliser.

TABLEAU 13

BEHARA : RECAPITULATION (Saison de culture 71-72)

= 145,50 ares

= 85,50 ares

= 85,50

exploitations enqu~tées

9~~,OO ares (Tsipala)(214 parcelles) - fMoy./Expl. = 37.3 ores!

601,50 ares (6~ parcelles)

dont :(- une culture annuelle( (Danioc ou canne à sucre) = 285,00 ares

~- une culture annuelle( + une culture associée

(- une culture pluviale à( cycle court (onrs, hari­( cot ou patates)((- pl. cult. associ~e8

= 1.592,10 ares cultivés

!Moyenne!Ëxnl. = 6'3.7 ares!

Cult.pluy. =

Total

= 194,50 ares

= 114,00orGs

= 104,50 ores

= 76,00 aros

/ANKIRIKIRIKA rJ - 19 expIaitations enqu~tées

~ = 540,00 ares (Tsipnla) (120 parcelles) - fMoy./Expl. = 28.42 aresl

Cult.pluv. = ~99,09 ares (42 parcelles)

dont : (- une culture annuelle

~- id + une cult. associée

(- une culture pluviale((- pl. cult. pl. associoe

Total = 9~9,00 ores cultivés

/Moyenne/Expl. = 49.4 aresl

fBELIBONDRO Il - 27 exploitations enquêtées

~ = 1.4~7,66 ares (Tsipala)(283 parcelles) - fMoy./Expl. = 53.24 ares!

Cult. pluv.=

Total

1.026,00 ares

= 2.46~,66 ares

dont

(116 parcelles)

: ~- une culture annue Ile

(- id + cult. associée

(- une culture pluviale((- pl. cult. pl.

= 142,50 nres

= 456,00 ares

= 85,50 nres

= ~42,00 ares

fMoyenne/Expl. - 91.24 fJXes/

...

= 71 exploitations

52

Cult. pluv.

= 28910,66 ares

= 2.026,50 ares

en 617 parcelles IMQY.ZËXPI. = 41LOO arGs7

en 221 parcelles LMoy.lExp~ ;:'8.60 or..2f}7

dont ~- une culture annue Ile

(- une culture annuelle( avec une cult.nssoc.

((- une culture pluviale( à cycle court

~- pl. cult. à cycle( court associées

= 532,00 ares

= 655,50 ares

= 335,50 ares

= 503~50 ares

(nanioe, canne à sucre) 26 %

(Danioc, ϕs 32 ~1J(nanioc, patates

(na!s, haricot ou patates) 17 %

(naIs, haricot, pntates) 25 %

Non cultivé et approprié environ 5 ha.

Nonbre individus = 415

Nonbre individusde plus de 15 ans= 248

Nb./Expl. = 5,8

Nb./Expl. = 3,6

On y constate que les superficies cultivées Doyennes sont plus élevées

à Helibondro que pour les autres villages. En effet~ il y a davantage d'espace

en aval qu'en anont et d'outre part conne il y a noins d'enu le systène agricole

est noins productif et nécessite plus de place.

Tous ces chiffres indiquent que l~exploitation-type est de petite

taille, notannent pour les paysans de l'aoon°l:; de la plaine ~ ceux-ci ne peuveno/.:

plus s'y étendre car c'est déjà ln partie la plus cultivée. Certains y ont de

grosses propriétés ainsi que l'Etat avec les 67 ha du Centre nultiplicateur.

Là, seule une intensification du systène de production liée à une

aoélioration de la distribution de l'eau pernettrn aux paysans de produire plus,

Plus bas, les paysans peuvent s'étendre davantage nais ils sont bloqués

pllr le oanque d'eau.

• ••

53

TA ILLE DES PARCELLES

Le tableau nO 14 indique la répartition de 1.000 rizières en fonction

de leur taille, en classes dG 1 are. Les graphiques nO 9 et 10 en donnent la

distribution en classes de 0,5 are et 1 are. Les parcelles les plus fréquentes

sont celles d'une superficie conprise entre 2 et 4 ares (3,50 ares). La Dédiane

se situe aux environs de 4 ares. 6 5~ des parcelles seuleuent sont de taille su­

p~rieure à 10 ares, ce qui est très faible. 55 %des rizières ont une superficie

entre 1,50 are et 4,50 ares, ce qui indique assez bien quelle est la taille

considérée conne optinale por les poysans puisque ce sont eux qui ont créé ces

rizières. Dons la partie aDontj entre les onnaux CHAM et prinèipal, là où des

uailles furent créées autrefois, les parcelles sont tout aussi petites et for­

Dent un daDier suppléDentaire à l'intérieur de ces onilles. Plus bus, vers

Helibondro, on trouve davantage de grandes parcelles (5 à 7 ares et 10 %dépas­

sant 10 ares). La taille Doyenne de l'ensenble des rizières de la plaine se

situe à 4.50 ores. Vers Helibondro elle est de 5,05 ares.

Les parcelles de cultures pluviales sont de plus gronde taille, leur

taille Doyenne se situe à 9,43 ares ; elles sont réporties ainsi que 1 t indique

le tableau nO 15. La taille la plus fréquente est cODprise entre 4 et 5 ares,

la nédiane se trouve à 8 ares.

• ••

TABLEAU 14

BERARis : TAILLE DES RIZIERES

Répartition des 1.000 rizières en classes de 100 n2

Classes de 100 n2

o - 99 7,30

'.00 - 199 133,80

200 - 299 186,80

300 - 399 18,93

400 - 499 151,70

500 - 599 101,90

600 - 699 66,80

700 - 799 42,40

800 - 899 29,30

900 - 999 26,00

1000 - 1099 16,20

1100 - 1199 12,10

1200 - 1299 12,90

1300 - 1399 10,50

1400 - 1499 4,00

1500 - 1599 0,80

1600 - 1699 0,80

1700 - 1799 3,20

1800 - 1899

1900 - 1999

2000 et + 2,40

...

54

BEHARA t DISTRIBUTION DE 1 000 PARCELLES (RIZIERES) SELON

LEUR TAJLT! (class•• de 0,5 ares )

10

"

o . .-

r-0 -,..-

1--10-

80

0

1-

0

1--

O.

r-.-Itt' po--

~

r--

20- 1'-'

1'-' r--1"-

10 l""- l'-'

r Ill-fh-, r--. -00 o~ .. ..., .. J,S , I,s"" V S s:.r' ,,, T T,S 8 8.S 9 'I,s' ,",,0 ..1 11t,s >

1

%

5

'10

Graphique n O 9

200

'150

",,00

90

80

70

60

~o

I,o

30

2,.0

'10

o

DISTRIBUTION DE 1 000 PARCELLES (RIZIERES) se~on ~eur ~ai~le

C~asees de 1 ara

..-~

t--

~

1--

-~

- 1""-

t--11--

II~

Graphique nO 10

p56

TABLEAU 15

BEliARA : DISTRIBUTION DES PARCELLES DE CULTURES PLUVIALES

SELON LA TAILLE

Classes de 100 n2 "t&:.

o - 99

100 - 199 1,11

200 - 299 6,66

300 - 399 7,22

400 - 499 11,66

500 - 599 9,44

600 - 699 6,66

700 - 799 7,77

800- 899 6,11

900 - 999 6,66

1000 - 1099 5,00

1100 - 1199 2,77

1200 - 1299 5,55

1300 - 1399 6,11

1400 - 1499 2,22

1500 - 1599 2,22

1600 - 1699 1,66

1700 - 1799 0,55

1800 - 1899 1,66

1900 - 1999

2000 - 2099 1,66

2100 - 2199 0,55

2200 - 2299 1,66

2300 - 2399 0,55

2400 - 2499 0,55

2500 - 2600 0,55

2600 - 2700

2700 - 2800 1,11

2800 - 2900 1,11

2900 - 3000 1,11

...

57

DISTRIBUTION DE t 000 PARCELLES ( CULTURES PLUVIALES ) SELON LEUR TAILLE

C1asses de 1 ares

..10 _

...10 -

-100 _

90 •

80.

'10. r-

r--

60.

-2.0.

Graphiq,ue n O 11

- '--

ti) ~~~....I-:-I......-J-::.~:--!-:-~:-'--:-=-''-:-:--A-:::-L-:-:-L~~~~~I~I~~I~L:-:-L---"'1 il. 2.- 3".ft 5. 6. 7- 8- s- -tl). '1i. 12.. ",g- -1/f. ..,. of" .fa- "'9- 10 l1. U U flt 15 26 'J." U 19

. f. ..3 4 -5 1S '1' B S -co .f1 , ...1 .ofS -lit '..11 6 11 'lB ~ 20· t1 12. te. 2.'1 l5 26' 27 U t'3 'lo~

59

Ln part "rizicole" est donc légèreoent plus inportunte que la pRrt

"cultures pluviales" pour l'enseoble des exploitations que nous avons enquêtées

(58 ~t de la superficie cultivée en riz). Uais la part "cultures pluviales" est

relativeoent instable ; elle est fonction des aléas clirmtiques dtune port et

d'autre pnrt elle a pour rele de pernettre un ajusteuont de la production à la

consoonation du groupe fanilial en néue tO:lpS que la riziculture. Il senble quo

les paysans aient atteint un équilibre entre deux types d'alioentation et de

production ; la production de 40 ores de rizières ne suffit pas pour nourrir

une fonille de 5 ou 6 individus, elle doit être acconpngnée de cultures vivriè­

res diverses. Il se passe à Behara l'inverse de ce qui se passe ailleurs dans

Madagascar: l'alinentation se diversifie en ce sens que le riz connence à y

avoir une part plus grande qu'autrefois alors que dans l'ensenble de l'Ile il

constitue l'al1nent de base. Il ne serait pes souhaitable que les Antandroy

deviennent aussi polarisés sur le riz que les autres paysans IJalgaches.

60

CHAPITRE IV - L' ENVIRO:NNE]illilliT DU PERIMETRE DE BEIffiRA

Actuellenent, les superficies consacrées à la riziculture équivalent

à peu près à celles où l'on pratique des cultures pluviales. Cependant, alors

que la double culture annuelle du riz est rare, on constate que les tentatives

pour occuper le plus longtenps possible les ~~rcelles de cultures pluviales

sont nonbreuses. Il existe deux façons d'y parvenir: soit planter du Dunioc,

de la canne à sucre ou des ~naniers, soit effectuer plusieurs cultures dans

l'année de plantes à cycle court CODrle le naIs ou le haricot. Certes, dans le

preDier cas on est assuré d'une production Dininale continue si l'on dispose

d'eau et cette pratique se rencontre le long des canaux ou au bord de la rivie­

re ; dans le second cas, le paysan sera plus tributaire de la pluie ou de l'ali~

llentation en eau de sa parcelle par un canal. S'il est en bout de canal, il

n'aura pas d'eau en année sèche ou D~lle nornale. S'il ost proche d'un canal

principal il pourra au noins coopter Bur un appoint d'eau en début de culture

ou en cours de végétation. Les calendriers agricoles des poysans situés près des

canaux et en allont du réseau sont des plus flous car on peut pratiqueDent cul­

tiver toute l'année. Les autres, ceux qui n'ont pas d'eau, sont sounis aux ca­

prices des pluies üt il n'est pas rare de voir des paysans reconnencer deux ou

trois fois leur senis de nnIs ou de haricot. Le cultivateur Anttindroy parie sur

l'avenir par nécessité pour nourrir sa fanille et plante ou sène dès que l'oc­

casion se présente. Il peut ainsi, les années pluvieuses, effectuer deux r&col­

tes successives de DaIs et de haricot; •

Depuis une vingtnine d'années, la riziculture a fuit tout d'abord une

tinide apparition à Behara à la suite des aoénngenents et d'un effort de vulga­

risation par le biais de la CRi,M de Beharu, avant l'Indapondance. Réticents au

départ, les .l:întandroy sont en passe de devenir de bons riziculteurs. En effet l

l'anénagenent de cette plaine a provoqué d'une part un npport d'i!JI.1Ï.grants assez

régulier puisque 50 %des chefs de fanille non originaires de la plaine s ry sont

installés depuis 20 ans ou plus, provenant soit du reste du pays Antandroy, soit

du pays T~nosy ; d'autre part il se ,~anifeste depuis 1950 un Douvenent d'imnatri-

cu1ation et de vente de terres situées en plo.ine, défrichéos ou non. Ces nou­

venents ont inqui6té les populn tions originaires de la plaine, qui, depuis nains

de dix ans, supportent de plus en plus difficilenent c~tte ÎLlilixtion d'étrangers

à leurs dépens. La prenière réaction est de ne plus vendre de terres, la seconde

...

61

est de se nettre à ln riziculture. C'est ainsi que sous une pression extérieure

les gens de Behara, tout en restant pasteurs, deviennent agriculteurs. La JX'rt

de la riziculture dans les occupotions agricoles se Donte à environ la noitié.

Il est fort probable que la riziculture augnentera en cas d' anénageI:1ents hydrrm­

liques nais il est non noins probable que les cultures pluviales augr~nteront

égalenent, l'équilibre actuel se nointenant. Le riz devient un élénent permment

de la nourriture des Antandroy de Behara en renplnccnent du nnls et du haricot.

Ceux-ci ont tendance à devenir des produits narchands étant donné le prix plus

élevé nu kilo que l'on en obtient, pour un travail noindre, une occupation de 10

parcelle noindre et une consonnation d'eau noindre égaleoent.

Le naintien de cet équilibre conditionne le développenent hnruonieux

du périnètre d'autant qu'il est pratiquenent inpossible de cultiver sur ses

bordures. Cotte plaine est cernée por des fornations néogènes continentales où

les encrofttenents calcaires abondent et qui ne servent quo de naigres terrains

de parcours pour le bétail. Celui-ci draine toujours l'épargne des paysans car

le zébu joue le rele social que l'on saitœns le Sud nnlgache.

Les activités pastorales sont assez nettenent séparées des activités

agricoles. En effet autour des villages et <hns la plaine le nonbre de boeufs

se linite aux possibilités d1altnentation fourragère laissées par les jachères

ou la vaine pâture sur les parcelles non occupées ou les bords de cherlin ct

canaux. Les troupeaux vont et viennent entre le périnètre, 10 plAteau n,éogène

et les nontagnes des chaines Anosyennes. Généraleüent, ce sont de jeunes paronts

du chef de fauille qui gardent les oniœux : enfants à partir de douze ou quiUBe

ans, neveux, frères. Les propriétaires de troupeaux effectuent de fréquentes

visites vers ces nontagnes situées à l'Est de Behara. Les vols de boeufs ne sont

pas rares ; dans ce cas, le propriétaire disparait pendant de longs jours et

aidés par quelques neubres de la fouille, toue tentent de retrouver leur potri­

noine. Nous n'avons pas nesuré le taups consacré au troupeau; il est certnine­

nent inportant dans la nesure où les nonbreux déplacenents corré13tifs s'effec­

tuent, bien sOr, uniquenent à pied.

Quant aux Dctivités rurales non agricoles, elles n'apportent pas de

ressources supplénentnires nais elles pernettent d'éviter de ùépenser beaucoup

d'argent pour l'habitation et 11hûbillenent. Il faut insister sur l'extr~ne ·pau­

'I1"8td et le dénuenent des Antandroy qui vivent dans de très petites naisons qui

sont reconstruites tous les dix ans à cause du nanque de dureté du bois d'oeuvre,

...

62

le fantsiholitra ; chaque fanille ne possède qu'un noubre très restreint d'ha­

bits et d'objets courants quelques outils agricoles conne le "fangoly" (b~che)

ou l'''antsy'' (couteau), une ou deux narnites avec quelques couverts et assiettos i

des cuvettes et des récipients pour l'eau qu'il faut aller chercher au canal ou

à la rivière ; un lit ou des nattes et quelques cotonnades , la couverture de

laine étant très chère enfin, dans une valise, des vêteuents de réserve pour

les grandes occasions, les papiers de fouille et les affaires précieuses. Le

transistor, la bicyclette, la table et ln chaine sont des objets encore rares

et co'O.teux.

Conne nous l'avons précéderlnent renarqué, ce périnètre ne vit pas

renfamé sur lui-n~ne ; les honnes épousent volontiers des felTIes originr.;ires

d'autres régions de l'Androy, un nouvenent régulier vers Uehara y conduit près

d'une dizaine de chefs de fouille par an ; les grands courants nigrntoires du

Sud de Madagascar vers les outres r~gions de l'Ile s'y font ééulenent sentir

et relient ainsi cette petite plaine à l'ext~rieur d'autant plus solidenent que

l'~nigré revient toujours au pays, parfois porteur d'une technique nouvelle ou

ayant pris des habitudes qu'il gorde après ; les Antandroy, habitués à de diffi­

ciles conditions d'existence, ont une réputation justifiée de travailleurs durs

à la tache et constituent une nain d'oeuvre indispensable à l'écononie notioncle~

pas toujours rénunérée à sa juste valeur.

Bahara appartient à un ensenble régional qui couvre l'Est du pays hn­

tandroy, fomé par trois régions distinctes :

- l'Androy naritine centré sur lu.1bondro et Anbovonbe ; région où la

densité de population por cououne dépasse parfois 50 hnb./Kn2 (coDnunes d'l1!J.­

bovonbe, Imbondro, Sevohitse), caractérisée pllr une agriculture liluviale bnsée

sur le haricot, le nais, le ricin et siège d'une opération de développenent

finoncée par le FAC et le FNDE et confiée à la CEAMP en liaison avec le projet

FAO-Misereor de SOllpona et la Conpognie de Service Civique cle Snnponn où quelques

jeunes gens de Behara ont fait leur service nilitnire.

l'Androy intérieur, vaste zone englobant le nasaif volconique du

Vohitsihonbe, des basaltes et un vieux socle rénéplanés d'Antaniaora à ~Bivory

et Tranollllro, contournant le nassif volcanique par le Nord et linité par le re­

bord oannnbien. La densité de population y dépasse rarenent 5 habitants ou Ko2

et on y décèle quelques petits bassins rizicoles vers Ebûlo, I~ary-Tsivory,

...

63

Bobnrio, la cuvette d'~sirn et Berohanga. D'innenses troupeaux de sébus circu­

lent à la recherche de naigres pâturages et de points d'eau. Entre TranOllaro et

Tsivory le CE! et quelques prospecteurs privés ont exploité de l'urano-thoria­

nite pendant les années 60. Les exploitations sont naintenant fernées, de nêne

que la plupart des nines de nica de la région de Tranonaro et d'Anbotoabo.

- la vallée du Mandrare, cultivée en sisal de façon intensive depuis

1945. Cet ensenble centré sur la ville récente d'Anboasary couvre environ 30.000

ha de sisal cultivés et défibrés par des sociétés suivantes :

• H. et A. de EŒU~ULME, à Berenty ;

• Donaine de PECHPEYROU, à Ifotaka et Anboasory - Bevala ;

• Etablissenent GALLOIS et Société Foncière du Sud de Madagascar,

à Anboasary ;

Société du Sisal Malgache, concession COlf.FOLENS, à Anboosary

• CAIri, au bord du lac Anony.

Ces entreprises utilisent en pernanence environ 6.000 enployés à elles

toutes. Le cours du sisal, après une baisse inquiétante ces dernières années

s'ost stabilisé autour de 70 livres sterling la tonne; en 1972 il a dépassé

90 et il senble qu'un prix voisin de 100 livres sterling soit garanti pour le

prenier senestre 1973. La production exportable dépasse 20.000 T par an.

Le poids du sisal est énorne dans l'écononio do cet ensenble régional

plus encore, les trois quarts de l'activité portuaire de Fort-Dauphin en dépen­

dent et si le sisal s'effondre c'est la région entière qui en souffre.

Les salariés proviennent en effet dans leur najeure partie de cet en­

seuble régional que nous venons de décrire et leur licencienent ferait chuter

brusquenent la circulation Donétaire et l'ensenble des activités connerciales

régionales; de plus, la ville et le port de Fort-Dauphin verraient leur activité

extrênenent réduite. Cependant les gens de Behara bien que parfaitenent insérés

à la charnière de ces régions, ne se sentent nulle~ent concer.nés par le sisal.

Certes, certains colons européens auraient voulu, autrefois, s'attribuer cette

plaine afin d'y cultiver de produits vivriers pour leurs enployés. Préservés

de cette nenace, les paysans de Behara savent qu'aujourd'hui ils bénéficient

de bonnes terres et surtout d'un narché pernanent, celui des travailleurs du

sisal, narché qui parfois s'agrandit jusqu'à Anbovonbe (rizerie) et Fort-Dauphin.

Aussi ne nettent-ils aucun enpresseDent à se salarier au sisal et on peut dire

que les habitants du p~riuètre ne dépendent absolunent pas des entreprises dûs

sisaleux--du noins en ce qui concerne leur activité principale. qui est d'être

paysan. Ceci dit, il vn de soi que los prix de vente obtenus par eux sont lar­

geDent fonction des salaires distribués à Anboasary. Un grand onrché sly tient

le dinanche et il atteint une anpleur considérable le deuxièDe dinanche de cha­

que nois qui suit la paie des eDployés du sisal. Les habitants de Bahara s'y

rendent pratiquenent tous afin de tenter d'y vendre directenent leurs produits.

De plus, un collecteur Dalgache réputé à ~nboasary se rend souvent à

Behara où il a une concession qu'il cultive lui-n~ne à l'aide de quelques sala­

riés. Il y collecte du paddy et du haricot, et nieux, du riz pilonné : les

paysans tirent ainsi eux-n~nes profit d'une valeur ajoutée qu'ils donnent à leur

paddy. Ce collecteur draine toute ln production cODDercialisée provenant de

l'Androy intérieur, d'Esira à Ebelo, dons des conditions pnrticulièrenent acro­

batiques étant donné la nédiocrité des routes.

La circulation de Behars à Anboasary ne pose pas de problène excepté

en cas de forte pluie car la portion de route qui traverse le périnètre devient

particulièrenent gluante. Le rD dier qui traverse ln !olananorl1 0 été refait en

1971 et il est doublé par un pont situé à 10 Kil en auont sur la prise d'eau du

canal principal. Deux traxi-brousse super-Goëlette effectuent des liaisons quo­

tidiennes Anboasary - Tranonaro per Behara. Mais pour la plupart, l'essentiel

de la circulation se fait à pied de bon rmtin ou le soir sur les huit kilonètres

rectilignes de piste sableuse qui unit lmkirikirika à AuboDsary.

Le périnètre de Behara est ainsi pleinenent inséré dons son ensenble

régional Antondroy et n~ne dans une région plus vaste qui englobe Fort-Dauphin

nais de façon originale puisque ses habitants ne:: sont pns Employés des entre­

prises du sisal; l'écononie de Bahara se distingue de celle de sn région par

sa conplénentarité en jouant le rôle de fournisseur de produits vivriers, rôle

qui ne peut que cro1tre en particulier pour le riz étant donné 10 rareté des

zones rizicoles en Androy.

Les grands projets de développenent du Sud sont rares et le seul qui

pourrait voir le jour avec succès est celui qui intègre l'exploitation de 10

bauxite de Mannntenina, sa transfornation en alUD1ne gr6ce à de l'électricité

à bon nnrché fourni par une centrale hydra-électrique située soit sur la Mana­

nara (fleuve qui se jette à Vnngoindrano) t soit sur le r'wndrare, à. .llnboetllJ7 ou

•••

65

Anadabolava (voir croquis nO 1). Un projet hydro-ogricole pourrait y ~tre couplé

car il bénéficierait de la puissance installée pour ponper de l'eau dans le

Mandrare.

Une réserve d'eau serait établie pour régulariser le débit du fleuve

et pour irriguer les alluvions, ce qui inpliquerait la recherche d'une autra

culture de rapport que le sisal ; on pourrait égnlenent envisager d'envoyer

l'eau sur 10 petite dune d'Anbovonbe et dans IR cuvette d'Anpanalora. rfuis

tout ceci n'est pas encore à l'état de projet. ToutefOis, dans cette optique

futuriste, les gens de Behara seraient bien placés gr~ce à l'avance technolo­

gique qu'ils ont aujourd'hui sur le reste des Tandroy.

Le périnètre de Behara peut ôtrc considéré conne un facteur dynnnisant

de l'écononie régionale, à son échell~ certes, qui est petite, nais il nontre

que les populations locales peuvent nodifier leurs activités tout en restant

dans des cadres traditionnels. L'anénagenent réalisé il y a bientÔt trente ans

n'a pns profondénent nodifié la structure de la société Antnndroy ; il a en

tous cas pernis aux petits paysans de se rendre conpte des phénonènesque cela

engendrait conne les tentatives d'accunulation foncière à leurs dépens. Il ne

senble pas qu'ils aient trouvé d'autres Doyens de parade que celui de l'exten­

sion de leurs superficies cultivées, avec les difficultés que l'on soit dues

au nilieu physique. Cette solution leur pernet en outre de rester dons leurs

cadres habituels de vie sans les bouleverser.

66

CHAPITRE V - L'INTENSIFICbTION DU SYST~ΠDE PRODUCTION LIE

il UNE RESTRUCTURATION DU RESEAU - CONCLUSIOI§

Nous envisagerons tout d'abord les problèoes agricoles d'une façon

générale puis ceux que poserait une restructuration du réseau tels qu'ils

nous sont apparus au cours de discussi~ns aVec les villageois.

5.1. Le réseau actuel

Ln plaine de Behara bénéficie d'un aIlGnogenent prirmire en excellent

état du :tains en ce qui concerne la prise, les 8 Kr~ de canal principal bétonné,

le partiteur et le siphon. Après le partiteur, les canaux "principal" et "CRAM"

renplissent leur office lll~is avec des pertes en eau et un cortain nonbre de

brèches. De plus, nalgré l'entretien, on n'a pns pu éviter un cns~bleuent ir­

régulier qui fi perturbé le profil de ces cnnllUX. 11 l'époque, un anénngenent de

secondaires a été réalisé entre les canaux CMM et "principal", avec lotisseDent

de parcelles régulièresQ Avec la Bépinière. bien aliDentée en enu coIn consti­

tue les deux zones privilégiées du périoètro. Un grand no:tbre de rizières furent

par la suite anénngées par les pnysnns, en particulier ceux d'Ankirikirikn, entre

les CWlllUX CM~1, "principal" et "Betsileo", ce qui explique la proportion élev60

de terres de défriche que nous avons vu au chapitre précédent. Là aussi, nalgré

quelques défectuosités des canaux, les paysans bénéficient de comlitions fnvür~­

bles.

Les cannux "CRJ\~1 et "principal" s'arrêtent pratiquenont à la repinière,

leurs prolongenents n'étant pas entretenus. Ln partie aval de ln rive gnuche ~u

périnètre n'est almentée que par le cannl "Betsileo", ::~.~lheureuse'lent calé tro~

bos, peut-~tre dans le but de pouvoir anoner l'eau le plus loin possible dans ln

plaine sans que les paysans situés en anont na.puissent la d6tournor ù leur unique

profit. Toujours est-il que ce canal voit SC section se rétrécir nu fur et à

nesure que l'on s'avance vers l'ovnI et qu'il s'entasse sur son propre lit. de

plus en plus sableux. De plus, il traverse des zones assez sableuses ot les per­

tes en eau doivent ~tre élevées. Au-del~ d'~nkera, il ronplit de plus en ,lus

difficilenent son rele pour finir par dispnra:::Lre en quelques rnuificn tions se

perdant nu nilieu d'une poussière de parcelles, ni-rizières, oi-pnrcslles de

cultures pluviales, entrelacées par des parties sableuses plus hautes et des

pnrties basses pleines de roseaux. Entre l'extr~nité de ce canal et la rivière

•••

67

l-ïnnD.llnra on constate que toute une partie de la plaine, Hal drainée est cou­

verte de roseaux, que les débordeuents de la rivière y sont fréquents et en­

trninent de nonbreux recouvrenents sableux à l~rtir de choque point de rupture

du bourrelet ou dû débordenent.n en va de n~ne pour la rive droite. Ces fréquents

d~bordenents de la Manonara posent donc un double problène : l'eau vu stagner

dans les parties basses sons pouvoir se retirer ; les épandages sableux st~ri­

lisent des terres alluviales. Sur le canal "Betsileo", avant Ankera, le Génie

Rural vient de faire réaliser par une entreprise un Duénagenent secomlaire qui

conprend des canaux d'irrigation nunis de vonnettes à intervalles réguliers

pour que les paysD.lls puissent y brnncher leur prise ou faire des tertiaires et

un systène de drainage refoulQnt les eaux dans un "saka-saka" situé plus en

aval dans la plaine. Ce canal vn encore faire di~inuer le débit du canal Betsileo

puisqu'il va prendre environ 200l/sec, quand toutefois ceux-ci seront disponibles.

120 ha pourront ainsi ~tre récupérés directenent par les paysans propriétaires

dans cette zone. Le cont total est de l'ardre de 6 M FMG, soit environ 50.000 F

à l'hectare, les paySD.llS réalisant les terninaux à leurs propres frais et selon

leur convenance. Il senble que ce soit là une sorte de coutune à Madognscar :

l'o~~inistration réalise les anénagenents prinoires, parfois secondaires, se

propose de les entretenir, avec des noyens souvent très faibles, et les poysnns

font les anénagenents teminnux et les entretiennent. Il va sans dire que ces

terninnux, vus d'un oeil occidental, ne sont pas très "rationnelleuent" exùcut~s :

la faiblesse des noyens et la nicro-parcellarisation de 10 proprioté, souvent

dispersée çà et là, tendent à leur conférer un style quelque peu acrobntique

et conplexe ; de plus, il fa~t souvent des années avant d'arriver à un résultat:

le travail à l'angady et par quelques individus seulement ne donne pas les dhes

résultats qu'un bull-dozer ou une nivelleuse. Les parcelles soront donc petites,

à la nesure de leur node de culture, et généralenent de fornes non gé08étriques,

épousant les a~rités du terrain, respectant ainsi les nicro-différences de sel

ou d'hydronorphie et finalenent ne nodifiant aucUDenent le point d'éqUilibre- at­

teint antérieurenent par la conbinnison des f~cteurs norphologiques, pédologiqu8s,

édaphiques avec l'action de l'hoillle. Ce sont donc des ûuéIlElgenents teT.iÜmux

réalisés par les paysans à leurs convenances et à leurs diuùnsions. Certes, l'ef­

ficacité totale et la rentabilité sont noindres que dons le cas d'un renodell1go

couplet du terrain qui perrlet notannent d'anener l'eau à chaque parcelle au lieu

de dépendre du voisin et de vidanger sans le gÔner, nais qui parfois nodifie

profondénent la nnture nÔne des terrains, en particulier l'horizon organique •

...

68

Exceptés donc les 200 ho onénllgés entre les canaux "CRAM" et Il princi;Jtü"

et les 67 ha de la pépinière, toutes les porties nises en culturo dans le péri­

nètre le sont de la façon que nous venons de décrire.

En ce qui concerne la rive droite, le débit du canal seuble à peine

suffisant et passé Behara-Anbany. l'eau circule difficilenent et n'alinonte la

partie "Helibondro" du périnètre que très irrégulièrenent. Il faudrait reprendre

presque entièreoent ce canal afin de pouvoir anener l'eau l'oxtr/)nité

du périuètre, jusqu'à Andavabazaha. C'est là en effet que se trouvent les neil­

leures terres encore très pou cultivées par nallque d'eau et à cause dos ù6bordo­

nents de la rivière Mananara qui s'évacuent onl. Pour pallier la carence de ce

canal les paysans d'Helibondro ont réalisé un petit drain qui récupère les eaux

situées entre eux et Behara-Anbany et alinente ainsi une portion de leur :;:Jlaine.

Cette petite réalisation date de 1969 et nérite d'0tre signalée, non pae pour sa

faible qualité technique due au uanque de Doyens nais pour le dynanisne et ln

capocité d'entente qu'elle ténoigne.

L'entretien général du réseau pose de sérieux problèues liés d'une

part nu rumque de Doyens d'autre l)8rt au rJll1~ise qui subsiste en pernanence

entre l'adoinistration et les paysans. Autrefois, une taxe de litroge était pré­

levée auprès de chaque paysan, noyennant quoi le Génie Rural s ' occupait de l' en­

tretien de 10 totalité du réseau. Aujourd'hui, cette tnxe a disparu,re~lplCle6e pr-,r

une convention ~tablie entre le Génie Rural et les divers fokonolona du périllètre;

le Génie Rural s'occupe de la prise, du prirmire, du siphon ct du partiteur. ~

partir de là, les fokonolonn se sont répartiD l'entretien :: les canaux ont

été divisés en plusieurs portions nettoyées p.1r les paysans eux-nanes. Cette

néthode est bonne dans son principe, elle associe les paysans ù la responsabilité

du bon fonctionnenent de l'ense:-1ble du réseau. nais d'une part le Génie Rural

dispose de peu de noyens fiIID nciers pour faire fonctionner son o.atériel (une

pelle Yunbo) et de peu de personnel de surveillance et d'entretien, d'autre l)[œt

le nettoyage des canaux à l' angtldy est nettenent insuffisant et ne porr.let pas de

rectifier les cotes si bien qu'au bout de quelques années le r8seau ne corros­

pond plus exaetenent à ce pourquoi il a été calculé, surtout dans ces uilieux

tropicaux où les phénonènes d'érosion et d'ensablenont sont particulièrenent

violents.

• ••

69

Il serait nécessaire d'effectuer de plus gros travaux de tenIls à autre

et ce ne peut-~tre que le fait d'une adoinistration dotée ùe Doyens sud'fisants

et en accord avec la population.

Enfin, si une portion de canal est cal nettoyée, c'est le fokonolona

situé en &Val qui en souffrirc et pour l'instant il n'existe pas d'organisatiun

traditionnelle située au-dessus de ces fokonolona les clan~ éniett6s en une

poussière de petits sous-clans ne constituent pas une instance val~ble? leurs

conpétences se situent sur un tout autre plan. Le seul recours des villageois

brinés por ceux de l' aDont deQeure le "fanjakvna Il, h ln fois décrié TlOis tou­

jours indispensable.

Outre son rôle de responsable de l'entretien général, le chef ùe

réseau joue ainsi un rôle d' arbi tre dans les conflits, rôle encore ,!lus ~ccentutJ

dans ln distribution de l'eau que dans l'entretien. C'est lui qui ouvre ou fer~e

les vannes et par là il est l'objet de pressions diverses" Aucune instance de

dialogue n'existe entre lui et les paysans si ce n'ost les chefs de quartiers

et les chefs de vill~ge. Dans la structure actuelle, on nesure l'iuportanco de

son rele nalgré la faiblesse de ses noyens. La rareté de l'enu accentue encore

ces problènes d'entretien du réseau et de répartition de l'oou.

5.2. Problènes posés par une éventuelle restructuration du rése~

Il ne nous a.ppartient pEi s ici de proposer des solutions techniques ;

au cours de discussions avec les paysans nous avons envisagé avec eux quellos

pourraient ~tre les diverses possibilités offertes pnr cetta plaine, ce qu'ils

en pensaient et leurs attitudes prévisibles au cas où un investissenent serait

réalisé.

Dans l'ensenble, les paysans sont conscients des qualités physiques

de la plaine et sont satisfaits des productions obtenues da.ns des conditions

nornales. Certes la place ne canque pas et les tailles noyennes que nous avons

pu observer sont extensibles: le problène prioritaire, excepté pour Ceux qtU

cultivent tout à foi t en anont, entre les canaux ICR1.fl" _. "Betsileo" .- "Princi­

pal", deneure celui de l'eau; il est cruellenent ressenti par tous les paysanE'

de l'aval, pratiquenent à partir du raùier de ln fIannnara.

70

La distribution de l'eau pourrait ~tre grllndenent llnéliorée dans les

parties anont du péri~ètre nais plus bas elle ne s'opère presque plus car les

canaux secondaires sont inexistants. Devant cette situation, les paysans ont

deux types de réactions sinultanées :

- d'une ,art ils tentent par leurs propres Doyens de renédier ù ce

Danque d'eau en réalisant des petits canaux de récupérotion des eaux de drainage

des parties anont ou de ruissellenent et d'écoulenent cles "saka-saka" E.t en

adaptant leur systène de culture au profit de cultures pluviales bien souvent

sur des rizières "sèches" ;

- d'autre part ils accusent l'oc1ninistration de ne rien faire ~our

eux et de favoriser les autres parties du périnètre. On retrouve là l'éternel

problène de l'antagonisne nnont-ovnl de toutes les plaines qui nanquent d'eau.

Enfin, pour ces parties aval, les griefs contre l'adninistration

s'aggravent du foit de trois oauvaises années successives, 1969, 1970 et 1972 qui

ont vu des cyclones entrainer de fortes crues nodifiant l)arfois profonclénent

la structure de l'aval de 10 plaine.

llvec leurs faibles noyens les gens de Behara réagissent ùonc devant

ce double handicap représenté par les intenpéries d'un clinat violent et par le

nnnque d'eau.

Le souhpit unanine est celui d'une ronise en état du réseau qui perr...let···

te au Boins d'auener l'eau dans les pnrties les plus éloignées de l,oval, c'est­

à-dire jusqu'à Andavabazaha sur la rive droite et Tsilonjo et Vohibasill sur la

rive gauche. Ils n'ont certes pa s pensé que le débit de ln rivière riananaro ne

pernettroit pas une clinentotion continue toute l' ann8e. Ils ont sir.lpleuent

renarqué que quand la rivière débite il devrait être possible de détourner l'ec.u

dans les canaux donc d'en avoir. Ils ont une grande habitude de l'irrégularit0

des pluies et l'irrégularité de la distribution de l'eau ne les ~nera pas ~lusn

Le systèue de culture restera~able en fonction des disponibilités en eau.

Cependant. l'espoir de tous est celui de pouvoir ou noins corriger l'irrégularité

du dénllrrage de ln saison des pluies afin d'assurer un bon déport des cultures ~e

cette saison. C'est pourquoi nous nous denondons s'il ne serait pas utile

...

71

d'envisager l'a~élioration du site de la prise et du barrage afin de pouvoir e~w'

nagasiner un peu d'eau dès les prenières pluies ; cela servirait de volant pour

tanponner de trop grandes périodes de sécheresse en début de saison des pluies.

Le deuxiène souhait, du noins pour ceux de l'aval, est l'anélioration

du systène de draj.nage et cIe protection des crues de la rInnannra. En effet, il

s'agit vour eux j'é~iter les désastres causés par les eaux de crues perçant les

bo~~elets ùe berge, ensablant des rizières et provoquant des inondations de

longue durée puisque l'eau après coup ne repart plus. Certes, co souhait est

assez conjoncturel puisque l'on reste encore trnunatisé l~r les derniers cyclones,

Ces phénonènes ne sont pas si fréquents d'habitude et on ne peut envisager de

gros anGnngenents pour protége= des superficies assez p~tites de phénonènes se

produisant nornalenent tous les 10 à 20 ans. Il reste à espérer que les prochaines

années seront plus clénentes .••

Ce que nous venons d'ex,rïner représente un souhait global de la popu­

lation du périnètre. en ce sens que la façon de les réaliser n'est pas détail18e

pas plus que ce que l' o:!l. appelle les "unénagenents terninaux" .. Au cours de dJ.s-·

eussions que nous a-rons eues à ce sujet il se dégageait nanifestenent cleux groupes

1 - un groupe ne souhaite qu'une chose: que le "fanjakona" agrandis­

se les canaux et garant~sse l'arrivée d'eau le plus loin possible. Eux se char­

gent du reste, c'est-à·-dire de disposer de cette eau à leur gré, de l'anener à

leur rizière à leur façon,

Ce groupe ne souhaite donc pas d'auénngenents terninaux, pns T1~De

de canaux seconùaires .. Ces paysans savent que la construction de canaux secnn­

daires et tertiaires bouleverse leur parcellaire habituel, coupe leumrizièrœon

deux norceaux, détruit une topographie qui leur ost habituelle ct crée un nilicu

nouveau tandis qu'en faisant eux-nênes les terninnux ils s'adaptent à leur nilieu

sans le changer.

Il ne faut pas se cacher que ceux·- qui raisonnent ainsi sont ceux

qui sont généralenent "bien placés", c'est-à-dire qui disposent de parcelles :Jeu

éloignées du canal principal et dont les e:nénagenents terninaux seront assez

faciles. QLWnd on pose la question suivante:·::~~!:naIL.feront ceux qui sont éloicn~s

du canal pour anener l'eau à leur rizière? On sa voit proposer deux types de

réponses: un prE:l~ier type qui "respecte les fomes", c'est-à-dire ID cohésion

72

du groupe social devant un étranger ; ceux qui sont loin "S' arrangent" avec coux

qui sont l~ès et l'eau passe de rizières en rizières: il n'y a donc pas de pro­

blènes. Le second type ne se dévoile que plus tard quand on discute de ces fa­

neux "arrangenents" : il est évident que certains paysans sont entiorenent tri­

butaires d'outres pour avoir de l'eau et qu'ils oineraient bien avoir un accès

direct aux canaux.

2 - On en vient ainsi au deuxiÈme groupe qui souhaite des auunagenents

terrxinaux nêne si ceux-ci doivent quelque peu perturber l'agencenent actuel de

leurs rizières.

Cependant, tous sont réticents au preDier abord car ils craignent sur­

tout que ces anénagenents ne les conduisent à une dininution de leur superficie

ou ne les anène à devenir des paysans dépossédés obligés de racheter des parcelles

nouvellenent anénagées. La crainte de ln constitution d'une petite SO~mLkC est

sous-jacente et cela est très péjoratif dans l'esprit des poysans de Behara.

Après 'explicationsnous sounes arrivés à ln situntion suivante 1 les

paysans reconnaissent l'innense avantage teChnique qu'ils pourraient retirer d'

an8nagenents teminaux leur pemettant d'avoir de l'eau facilenent <:hns toutes

les parcelles j ils reconnaissent que seul le "fanjakona", avec ses noyens néca­

niques puissants, pourrait le faire rapidenent snns trop de perte de terlps pour

eux pendant la durée des travaux.

Nous avons finnlenent abouti ensenble à la conclusion que ces "terni­

naux" nodifieraient jusqu'au dessin nêne des parcelles et qu'il serait donc né­

cessaire de c~er un nouveau parcellaire. Là, les deux groupes dont nous porlions

tout à l'heure se fusionnent pour récloner unaninenent qu'ils n'accepteraient

cette solution qu'nprès un inventaire foncier conplet de façon à redonner à

chacun exactenent la nêne superficie qu'avant.

Le problène najeur se posera donc au niveau de cet inventaire car si

cela est extrênenent facile en ce qui concerne les superficies aujourd'hui culti­

vées il faut s'attendre à de grosses contestations à propos des terres non cul­

tivées que l'on pourrait récupérer pur ar~nageDent ; les droits d'usage sur ces

terres devront être clairenent reconnus et délinités et le partage entre fanilles

fait avec 1:3ssentinent de tous. C'est là que se pose le problène des terres ~1­

nntriculées sur ces parties non cultivées par des gens extérieurs au périnètro •

• • •

11 ce sujet, un autre souhait unanine fut exprirJé : gue l'on interdise toute io­

natriculation dans le périnètre provenant de personnes extérieures au périnètre.

L'a.ttitude globale est donc claire: ne rien laisser aux Jtrongers

d'une part, pas de refor:r:te agraire d'autre part, c'est-à-dire (lue ceux qui ont

peu de 1~rce11es avant l'nQénagenent n'en retrouvent pas plus après. Or il se

trouve que ceux qui ont peu de porce11es sont préciséllent ceux qui sont étran­

gers au périnètre et qui viennent de s'y insto11er depuis une vingtoine d'années.

Les Antandroy de Bohara espèrent donc rester les seuls llll1tres des terres du pé­

rinètre et se les partager selon 1eUlBcoutunes. Or ils ne sont pas assez nonbrGux

aujourd'hui pour pouvoir cultiver la totalité de la plaine dans l'9ptique, bien

si1r, d'un anénagenent intégral qui reste prob1énatique en raison de l'insuffisnnce

de l'eau dis:;}onib1e dans la l-Ionanara.

Sur ce point précis des tloénageoents teminaux et de la restructuration

des parcellaires, l'avis des paysans est net et il faudra en tenir conpte à Dains

qu'une volonté politique ne décide une réfome agraire et réussisse à ln faire

appliquer, distribuant à chacun des superficies à peu ~rès équivn1entes. Là n'ost

pas notre prob1ène et il s'agirait d'un choix gouvernenenta1 qui irait aujourd'

~ui contre le choix fait par les populations originaires de la plaine. Il faut

reconnaitre d'ailleurs que les structures de base de la société Antandroy sont

assez égalitaires. Cependant, les conclusions de l'enqu~te "exploitation agri­

cole" nontrent qu'il y a quand n~ne quelques paysans plus aisés que les autres

et que les jeunes ont de très petites superficies. Au cours des discussions il

est apparu très nettenent que les "ténors" qui nobilisent la parole sont les

quelques vieux les nieux lotis. liais cela fait partie d'un cadre de vie global

régissant tous les actes de la vie sociale, y con~ris la production agricole et

sa distribution, et auquel la popu1ntion tient essentie11enent.

De tels trnvaux englobant des aoénagenents terninaux nécessiteront par

la suite un entretien constant si on ne veut pos voir l'enseob1e se dégrader.

Conne nous l'avons déjà. renarqué, l'entretien "à la nain", nane s'il est bien

fait, ne suffit pas pour corriger les dégradations et l'ensab1ellent grandisBant

au fil des uns.

...

74

Ces paysans s'en rendent bien conpte et s'ils sont prêts à entretenir

leurs propres anénagenents terninaux ou les canaux tertiaires nenant à leurs

rizières, ils se déclarent néannoins à juste titre inconpétents pour assurer

l'ensenble de l'entretien. On cst donc ranené à un problème d'organisation et

de noyens" L'organisation actuelle, ainsi que nous l'avons cons ta-Lé , n1intègre

pas les paysar.s ; or ceux-ci ont nettenent déclaré qu'ils n'étnient pus contre

la presence de techniciens appartenant à l'adninistration ni n~ne la présence

de technicions étrangers; ils désirent en fait contrôler ces techni.ciens nfin

de partager la ~esponsabilité des décisions prises. Il est donc nûcessaire de

trouver une formule ~ui nssocie la cobpétence des techniciens et les desideratas

des paysans. On peut en décrire plusieurs sur le papier; le probJ.è;1e najeur

reste dans la définition d'une structure cohérente à un niveau suffisannent

élevé, c'est-h-dire :

une stnlcture tenhniquement efficace

une structure qui englobe les différentes connunautés de base du

périmètre et qui pelnette d'arbitrer les conflits qui ne ~anqueront pas de se

présenter aux deux niveaux suivants : juste distribut:"on de l'eau et jus'~e ré·~

partition des travaux d'entretien ou des taxes qui en pemeth'ont le financenon t ~

Nous aurons l'occasion de revenir sur ce problène de strv~ture. Quau+

à celui des taxes d:::-i:;es de "litrage" ou plus généralenent celui de redevances

destinées à pemet"tre le reubourseoent d'une partie de l'enprun't destiné nu fi·

nancenent des travuux, nous l'avons abordé en réunion avec ml€: certaine prudenço:

étant donné la conjoncture politique actuelle. L'inpet du nininuo fiscal et la

taxe sur les bovidés venant d' ~tre sapprinés) :"1 ne s' agiss.'li1; pas de faire npo-­

para1tre ces tnxes conne des inpats nouveaux. Nous avons eu la curprise de cons­

tater que les paysnns trouWlj,ont tout n flli t noronl que 1: on évoque franchenent

cette question exnninée sous l!angle de la participation au renboursenent d'un

enprunt. Leul' position unnnine à ce sujet est la suivante ~

1 - les redevances ne doivent pns ~tre instituées "por capital! !Jais

proportionnelleI:l~r..tnux su?')rficins p':r exploita tian.

2 - elles ne doivent I1IJs être instaurées innéclinteuent après la réali­

sation des travaux nais deux ou trois ans plus tcrd de façon à ce qu'ils puis­

sent COllilenC-Jr à payer à. pnrtir du nOllent où ils auront constitué c;.uell}ues ré­

serves d'argent gr~ce aux nnéliorations apportées au rûse~u ; ceci suppose en

75

filigrane que si les travaux n'apportent pos d'aoéliorc.tions Us feront des dif­

ficultés pour payer.

3 - elles ne doivent pns ~tre trop lourdes. Aucun chiffre n'ayant été

donné, on peut conjecturer pendant longtenps sur leur nontnnt.

Toujours est-il que los paysans ne sont pas hostiles à ce procédé s'ils

ont la 6arantie d'une augnentation de leur production; cela nous aryène natu­

rellenent à parler de l'intensification du systène de culture dans l'optique,

pour les paysans, de profiter au nieux des conditions nouvelles offertes l~r la

restructuration du réseau et de pouvoir verser leur quote-pn~ sans trop de dif­

ficultés.

5.2 0 3. Lu diversification des cultures et l'anélioration des techniques cul----------------------------- ------------------------------------turales

LI histoire du purinètre est narguée par une augnentation de la part

accordéo à la riziculture dans la uesure des aléas cliDntiques et èes disponibi­

lités en eau offertes par le roseau. Il est indéniable que la "deflande" en

rizières s'accr01trn considérablenent au fur et à nosure que les anéliorations

le pemettront. Or cotte riziculture est destinée dans une large part à satis·­

faire une autoconsonuation croissante en ce qui concerne le riz. En effet, los

habitu~oB alinentc.ires des nntnndroy de Beharu conne celles des travailleurs du

sisal d'ailleurs sont en train d'évoluer vers une consonuation aCC~le ùe riz.

Le surplus de production est donc facile à écouler sur le nnrché d'JlnboHsary,

soit directenent, soit :)Qr l' internédioiro do l'habituel collecteur. Il n'y El

donc aucun problèue d'utilisation de la production, d'autant Que certains ven­

dent non pas du paddy r~is du riz pilonné, auéliorant ainsi leu~s revenus gr~ce

à une sinple transfornation effectuée chez soi. Par ailleurs les lmysans de

Bahara estll1ent à juste titre que le prix de vente du l~ddy n'est pas assez élevé?

surtout par rapport aux autres cultures pluviales COlllle le haricot qui denancle

nains de travail et noins d'eau et qui s'est vendu cette année aux environs de

35 - 40 FliG le ki:i.a, alors que le paddy so vend 15 FJ.iG et le riz pilonné 25 Fl1G.,

Un bon nonbre de paysans pensent effectuer plusieurs types de cultures sur leur

exploitation, destinés à diverses_fins :

•• c

76

- une série de petites cultures vivrières pluviales pour les besoins

faoiliaux, à base de ooS:s, haricots, Lmnioc, taro', canne à sucre vivrière, ba·­

nnniers, patates, etc •••

Ces cultures s'effectuent aujourd'hui dans les conQitions acrobatiques

que l'on sait et seraient anéliorées par l'nnénagenent de telle sorte que leur

superficie dininuerait car elles sont ajustées aux besoins fnnilia~~ et la dis­

ponibilité de l'eau évitera de refaire plusieurs fois les senis.

- une riziculture destinée en prenier lieu à l' aliDentRtion de la fa-­

nille et du groupe, en second lieu à une vente occasionnelle;

- une série de cultures pluviales de rapport destinées uniquenent à la

vente afin de se procurer des revenus nonétaires. C'est vers le haricot que se

dirigeront, dans un pre~lier tenps J les paysans de Behara car ils sont habitués

à cette culture et à cette alUlentation et les cours sont assez bons depuis un

Douent; certains cherchent déjà d'autres cultures de rop)ort et nous avons J:lU

voir des chanps de pOllUe de terre et d'ail significatifs d'un état d'esprit

cherchant des innovations. Certes, ce ne sont encore que des tentatives isolées

et sur de petites parcelles nois rien n'interdit de penser à un développenent

ultérieur de ce type de cultures.

Quelques paysans ont spontanénent annoncé ~u'ils pratiqueraient la

double culture annuelle sur leurs parcelles s'ils avaient de l'eau à volonté

une culture de riz suivie d'une culture de haricot, c'est-à-dire UDB céréale

suivie d'une légunineuse, une culture vivrière suivie d'um culture de mpport.

L'assolenent est bon à tous points (le vue et il y aura lieu de l'encourager ..

A ce propos, il est clair que l'inpact actuel du Centre nultiplicatcur

et du secteur de vulgarisation est encore faible. Celui-ci avnnce 9 ha de rizières

anéliorées sur les 600 que coopte le plaine. La diffusion du riz "Molrolioka" se

fait bien et la nultiplicité des plantes cultivées indique bien qu'à Behara les

paysans tentent un grand nonbre de cultures. La proxinité du nnrché d'.Anboasnry

joue beaucoup ainsi que certaines ~Qbitudes p~ises en éuigration. Mois la cons­

tatation la plus intéressante à notre avis, outre cette diversification des cul­

tures, est celle d'une riziculture déju assez nettenent anéliorée en ce qui con­

cerne les techniques de base: choix de variétés supportant bien l'inondntion

...

77

inprovisible à n'inporte quel stade de végétation (sauf nu nonent de la fécon­

dation), tenps de pépinière assez court (30 à 45 jours), repiquage à un brin ;

les labours sont effectués ':Jit à l'angady, soit gr~ce au piétinage des boeufs.que

Les thènes à vulgariser ne sont donc pas tout à fait ceux le GOrR vulgarise

sur les Hauies Terres il faudra en effet travailler à lianéliorntion de la

na1trise de l'eau, ce qui sera f:-' cilité par les anénageIlents, à. l' anolio­

ration des techniques d' entre'cien et de sarclage, enfin de penser correctenent

au thène "fertilisation". Les paysans ignorent l'engrais ei; pensent, à tort ou

à raison, que leurs terres sont assez riches. Ils dennndent qu'on lour "prouve"

la volidité des engrais avant de connencer ft faire des essais eux-n~:.1es sur 1.1.."'1':;

fraction de leur exploitation. Sur ce point, la recherche agrononique a beau­

coup à faire dans les conditions particulières de ces périnètres du Sud., adap­

tation d~un bon calendrier cultural, recherche de variétés productives, recher­

che de funure équilibrée et rentable, recherche sur les ennenis des cultures.

Connent les paysans de Behara sont-ils devenus d'assez bons rizicul­

teurs et agriculteure ? Les efforts de l'adninistration colonio.le ou tenJ1s des

crum: ont dn. se révéler à la longue payclo.te, nais à quel prix? nous ni avons nDl~

heureusenent pas d'archives à ce sujet pour en juger; les incessants va-et­

vient des Antandroy ver.3 d: autres r~gj.ons de F-'Indagascar ont contribué à leur 01.'--'

verture d'esl1rit ; enfin il ne faut pas oublier que ce sont des I~trangers" qui

ont introduit la riziculture à Behara : des Betsileo, des Tanosy et lladninis­

tration coloniale~ Réticents et nêne hostiles au dé~rt~ les Antondroy veulent

depuis quelques années rattraper leur retard. On nesure là le tenps considérable

qui est nécessaire à la diffusion d'un changenent de techniques culturales à l~

suite d'un aIJ.éIlElgenent ag:ci<:ole dans une région traditionnellenent réservée à

l'élevnge~ Les oentalités évoluent lentenent à llint8rieur d'un-oadre social bien

défini nais suceptible égaleoent de nutations pour peu qu'elles soient contrôlées.

C'est en définitive ce qui ressort de cette sorte d f "enquête d'opinion" effectu08

à propos de la rest~~cturation de ce périnètre.

Pour conclure, nous insisterons sur la nécessité d'actions intégrées

gr~ce à des struc'~es légères qui, tout en associant les paysans~ pernettent

de dépasser leurs con:fl:i.ts internes .. En outre, il est princrdial ::l'agir de con-

cert au niveau régional afin d'éviter les déséquilibres à l:intérieur de ln

région et d'intégre~ des secteurs différents déjà trop désarticulés ~ c'ust

ainsi que la protection des bassins versants lleroettra de tanponner l' 8g1.'ess:î,vi l;é

du cljnat en dinj~uant les transports snbleuxo Cette protection ne doit pas agir

contre li élevage nais avec lui.

l~NNEXE

REPj\RTITION DES CHEFS DE FAr-iILLE TANDROY SELON LEUR SOUS-cLAN

Tnnbotnke 22 Tosanallena 2

Tetsila 15 Afnndrnnbita 2

Tenaroalake 12 Tonbohitse 2

Tagnogne 11 Togno londrove 2

Zofindravnla 10 Tefanorokn 2

Tevohidnva 7 Ternoranga 2

Tegnnnanpiha 7 Andriallanore 2

Tevnzon 7 Tevahavolo 2

Tesevohitse 6 Tennrosy 1

Tnnpnrehetse 6 Tenaroneneke 1

Tesonnngy 6 Tcnaronike 1

Tesonotse 6 Tonnnify 1

Tetsinvota 4 Tevnnoro 1

Tevoanoro 4 Tnnafondrnvnky 1

Tetsmagnate 4 TezabevnhDtse 1

Snmllleloke , Tenngnevn 1

Teroandria 2 Tonnlavû 1

Tegnalagna 2 Tetsifahevn 1

TetsirerEl 2 Tetsiavota 1

Tennrihy 2 Tetsirangoty 1

l.fonagnara 2 Divers ou non

Tanjeke 2 déclarés 25

78

TOT1.L : 196

79

BIBLIOGRAPHIE Sor-noiAIRE

Outre les ouvrages cités par la SCET en juillet 1972, on peut se

reporter utilenent aux otudes suivantes :

- JO'URDtlNNE et SOUCHIER Etude pédologigue du périnètra hydro-agricole de

Behara.

Service provincial du Génie Rural. Tul6ar. sans

date, probablenent 1960.

- Etude prélininnire dl! développellent du Mandrare et de 10 région Sud-Est

de Madagpscar.

Mission Britannique. Jenvier 1969. 70 pages. tableaux.

cartes. ~hotos; annexes.

Engineering and Power Developoant Consultant. London.

Ove 'ûrup and Partners Consulting Engineers. London.

- ORSTOï-1 - Section Hydrologie : Annuaires hydrologiques de Madagascar.

(Débits journaliers de la Imnnnara à Bevin de

juillet 1951 à novenbre 1969).

DEUXIEME PARTIE

LE PERIMETRE HYDRe-AGRICOLE D'ANDRATSAY

(Réseau classé Génie Rural n O 91)

80

81

LE PERIMET,M HYDRQ-A~ICOLE D'ANDRATSAY

(Réseau classé Génie Rural nO 91)

INTRODUCTION

La plaine d tAndratsay dont la partie orientale est plus connue sous le

non d'Ankenihenibe se trouve à é~le distance d'hntsirabe et de Betafo. La route

nationale nO 34 Antsirabe - Betafo - riandoto - Miandrivazo la traverse d'Est 'en

Ouest. Partagée entre les sous-préfectures d'Antsirabe et de Betafo, elle inté­

resse 17.000 habitants répartis entre les cornnunes rurales d'Antsirabe-banlieue,

de Belazao, de Tritriva et de Mandritsara. Situ6e au coeur du Vakinankaratra,

cette plaine de 1.350 ha se trouve dans une petite région où la densité de popu­

lation avoisine les 200 hab/Kn2 et où l'occupation du sol est très forte surtout

sur les collines ; elle est parfaitenent représentative des petits bassins rizi­

coles des Hautes Terres autour desquels sont regroupées des populations noobreu­

ses qui les ont anénagés depuis fort longtenps. La proxinité des 70.000 habitants

de l'agglonération d'Antsirabe et des 13.000 habitants de la commune rurale de

Betafo ajoutent une donnée supplénentaire aux problènes spécifiques de l'agri­

culture de cette petite région pRr les enplois et les débouchés que procurent ln

ville et les tentatives d'appropriation foncière des urbains (voir croquis nO 1).

Cette plaine alluviale d'accunulaticn due à un effet de burrage vol­

canique est encadrée par des reliefs dérivés de la surface intermédiaire néso­

tertiaire sur socle mignatitique et localement recouverts de projections volca­

niques qui ont donné d'excellents sols. Elle jouit d'un clioat tropical d'alti­

tude à deux saisons, une saison chaude et pluvieuse de novenbre à avril et une

saison sèche et froide.

Cette partie du Vakinankaratra fut peuplée à ln fin du XVlllè siècle

et au début du XIXè siècle par des émigrants venus de la région Sud de Tanana­

rivz et d'AndraDasina en particuliero Les preDiers grands anénageœnts de la pElr­

tie occidentale de la plaine d'Andratsay débutèrent vers 1820 sous l'autorité

d'Andriamasintena qui fit exécuter des travaux très inportants pour l'6poque

construction d 'une di~·:.le pour barrer le lac Andranobe, creusement d'un canal pour

évacuer l'eau à Antsongobe (1).

(1) Renseignements dûs à l'obligeance de M. J. THEVENOT, habitant le village deTalnta.

p.8'2.

PLAINlI D' ANDRATSAY

Croquis de si~uaY;OA - Divisions administrative!~

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83

Les aménagements actuels débutèrent en 1909 per la création du conol

de Maritanpona et ln rectification du cours de ln rivière Andratsay pour servir

de drain principal. Ils co~tèrent 22.000 FMG de l'époque et nécessitèrent 16.000

journées de r;lDin d'oeuvre prestataire.

Aujourd'hui, le périaètre souffre de 10 vétusté de ces réolisntions

qui d'une part évacuent oal les eaux de pluie provenant de l'encodreuent nonto.­

gneux de la plaine et d'autre part sont incapables de fournir ussez d'eau d'ir­

rigation. Il n'y a pas de na!tr1se de l'eau et l'érosion intense des bordures

crée des problèmes d-ensablement qui s'aggravent cbDque année.

Enfin, nous noterons qu'en toute logique il faudr[tit inclure dons le.

plaine d'Andratsay le l~tit bassin rizicole d'~nbohibnry-~n?itanoBby,situé nu

Sud-Ouest de la plaine et dont l'exutoire se jette dons 11Andratsay avant que

cette rivière ne perce ln coulée-bnrroge.

84

CHAPITRE l - -=GE=NERAL==I::.:T:.:;E=S--:...-.....:::SUR~-=1~E:...C=A::o::DR=E..::PH::.:;[Y=S.=.IQOII.:UE=

1a plaine d'Andratsay résulte de l'effet de barrage provoqué par une

coulée volcanique récente issue du volcan Fizinana qui n enprunté le cours de 11:­

rivière Andratsny. Un lac s'est fomé et a été par ln suite coobl~. Quand le

niveau d'accuoulation des particules provenant des versants des collines de

bordures a atteint celui des points les plus bas de ln coulée, ln rivière An­

dratsay a repris son cours en se frayant difficilenent un chenal ou nilieu de

celle-ci qui est du type "cheirel! (voir croquis nO 2).

D'une superficie de 1.350 ha environ, elle se subdivise en deux par-

ties :or~ eV! Y"t.

- une partie OQQ]Q9R±Qke de 610 ha qui prend ~~issnnce au débouché

des lacs Andraikibn et Andranobe.

- une partie occidentale en aval, plus ronnssée, de 740 ho.

Entre les deux, un couloir de noins d'un kilonètre de long sur 200 n

de large au oin~uc, enprunté par la route Antsirabe-Betafo.

Un drain central qui n'est autre que le cours rectifié de la rivière

Andratsay traverse la plaine d'Est en Ouest. Il seuble que la oauvnise évacuation

de l'eau soit due à un trop faible encaisseoent du cours de la rivière dans la

coul~e qui joue encore son raIe de barrage ; ce rÔle est encore accentué lorsque

l'on procède au curage des drains: cette opération occasionne en effet un

abaisseoent de leur niveau de base, nécessaire pour qu'ils puissent recueillir

les eaux de la plaine, nais qui rend difficile leur écouleuent à enuse de ce

seuil créé par la coulée.

Au cours de récentes prospections pédologiques effectuées en vue de

l'établissenent de la carte p~dologique au 1/100.000 d'Antsirabe~ M. RATSIMBaZAli

fi pu mettre en évidence pour cette plaine trois horizons diffGrents en ce qui

concerne les sols :

- en profondeur, un ancien gley particulièrement recherché por tous

ceux qui font des briques ;

- puis un horizon tourbeux évolué d'environ un nètre d'épaisseur aynnt

une teneur en nn tière organique de 30 ~G

...

.Proje.1oioas

!80018 mipa10i...ique·(reliefs "6riris cie 1& Surfae. II)

~S.01e J.ecaJ.em8ll1o reo01lveri de prejeo'tions

Alluvions

Laous1ore cl'An1osiZ'&1te,;poiD.'bs 00"'_

"-iaiTière.6 Cen10res êrtlp"':1fs

CouJ.êes

.,

Eohe11e 1 1/100 000

86

- enfin, sur la tourbe, un horizon d'environ 60 cn, d'6v~isseur vnrin­

ble selon les endroits, riche en umote (4 à 10 0/00 ) et en E (3 0/00)' riche

en Ca et Mg, pauvre en K.

Cet horizon est utilisa por les racines du riz il est facilonent

engorgé de par la présence des horizons inf<-rieurs lors de 10 saison des pluies,

surtout si le drain fonctionne I:llll. Mais on oesure 10 fragilité de cet édifice

et la délicatesse uvec laquelle il faudrait y toucher. Un dûroctuee non contrelû

du seuil barrant lu plaine aurait des conséquences catastrophiques en provoquant

l'assèchenent de l'horizon tourbeux qui se rétracterait et deviendrait hydrophobe.

d'autant plus que l'insuffisance des canaux d'irrigation sur la rive droite et

leur inexistance sur la rive gauche interdiraient de pallier ce phénonène par

un apport constant d1eau lors des opérations de dr~inage après déroctnge.

Dons l'état actuel des choses, c'est-à-dire au vu de l'équilibre at­

teint depuis des dizaines d'années do nise en culture, on se deoande s'il ne

voudrait pus oieux Be contenter d'assurer l'évacuation correcte des eaux de

ruisselleoent et des poches d' eou situées dans les parties les plus bnsses pll1tet

que de vouloir nodifier ce nilieu nu risque de le bouloverser conplètùnent.

Les collines qui bordent la plaine sont de deUL~ origines :

- soit elles dérivent d'apporeils volcaniques r0cents, CODBe celles

du Sud-Est de la plaine ou du Nord-Ouest ; elles portent des sols bruns hunifèr8s

appelés "andosols", à bonnes optitudes culturales;

- soit elles dérivent de la surface d'aplnnissenent internüdinire 0980­

tertioire formant ce que l'on oppelle des "reliefs dérivés", cvec des pentes

ossez fortes à fortes, sensibles à l'érosion et portont des sols fûrrallitiques

appartonnnt aux sous-closses "rajeunis" ou "fortenent rajeunis", en général bien

structurés et bien pénétrés par les racines , plus ou noins pauvres chioiquenent

~nis dotés de bonnes propriétés physiques qui les rend optes à l~ culture et à

10 réponse aux engrais. Ln pente est l'inconvénient nnjeur de ce type norpho­

pédologique et on devra reconnnnder des anénagenents anti-~rosifs ou du nains

l'anéliorntion de ceux qui existent déjà et (pli. sont du type "an6nngenent en

rideaux", atténuant la pente par la création de pseudo-bnnquettes •

• • •

87

Enfin. on trouvera de nonbreux recouvrenents cendreux sur le sccle

Dignntitique par ailleurs forteuent attnqué par les lovaka. Les pluies intenses

entrainent des transports solides inportants à partir de ces lavnkn ou des

parcelles de cultures Dises à nu et 001 protégées contre l'érosion et qui vie~'

nent se déposer plus bos dans ln plaine. Certains exutoires ont oté CClilllisés

jusqu'au drain central Dais les brèches sont fort nonbreuses, provoq~ant ains~

la stérilisation d'un bon nonbre de rizières.

Le clioat de la région est un clinat tropical d' 01ti tude dont la plu-·

~onétrie annuelle se situe entre 1.300 et 1.500 nn (1.412 à Antsirnbe) tonbnnt

en 120 jours de pluie répartis surtout de novenbre à nurs (SO %du total D.nnuel)~

La tenpérature Doyenne est de 1605 (voir graphique nO 1).

Le ~~xinun de pluie s'observe en janvier cependant que pendant la

snison dite "sèche" il toobe frôquennent un crachin qui atténue probable:lent 1[;

sécheresse de cette période.

Ln caractéristique de cette région d'altitude est la tenp~rature assez

basse que l'on observe à partir de nai jusqu'à septenbre. A la pépinière d'An­

tsirabe on note 16 jours de gelée par an et la noyenne annuelle des ':::1iniue. se

situe à 10°1. Ces basses tenpérntures peuvent provoquer des dégets aux cultures

d'hiver et à l'arboriculture en cas de gelées tardives. Elles posent un problèn8

d'adaptation du calendrier cultural de ln riziculture et linitent certaines

cultures conne le oanioc. Les précipitations orageuses tonbent avec violence

et l'on sait ce que celn entraine au point de vue de l'érosion. Enfin ID grêlo

est un phénonène froquent puisqu'à Antsirabe on note 25 jours de grêle par an

intervenant en saison des pluies : en avril-nai, causant ninsi des dégBts aux

cultures non récoltées et en octobre.

D'après BOURGEAT (Reconnaissance pédologique du périnètro d'Andrnnobe.

ORSTOM 1968), le déficit en onu serait plus fort que ne l'indiquent les calculs

de RIQUIER d'après THORNWAITE. Ce d(~fici t dépasseroit 200 no, du 15 juin au 15

octobre et nGcessiterait une irrigntion ,our les cultures hivernales. Ceci est

d'ailleurs confirné dans les faits puisqu'nuc'~le culture de contre-saison ne

s'effectue s'il n'y a pns de disponibilités en eau. (graphique nO 2)

88

Pour ce qui concerne ln plnine d'Lndratsny, on peut observer un cortcÏ!'

nonbre de cultures de contre-saison, en particulier de léguoes sur les colluvion~

de bos de pente situées en bordure de cEmal. En l'absence de ;lnitrisG de l'enu tH;

en l'nbsence totale d'irrigation de la rive gaucho du drnin ~rinciplll, los ropi­

quages du riz ne sont possibles qu'une fois ln snison des pluies bien établie}

c'est-à-dire courant novenbre et décenbre. Les poysnns préfèreraient repiquer

tet, c'est-à-dire en octobre ~our bonéficier au nnxinUI1 des DOis chauds et pour

éviter les gr~les tardives d'avril.

Pour plus de coupléuents physiques sur cette petita rogioll, on se re­

portera aux ouvrages suivants :

BilTTISTINI

BESAmIE

BOURGEAT

Problènes uorphologiques du Vakinnnkarotra. lfud. Revue de Géogrnphic~

N° 5. Juillet-Décenbre 1964.

Géologio éconouique de ln préfecture d'Antsirabe. TtlDDIlDrive. Ser­

vice G-dologique. 1962. Docunent nO 156. 138 '. ronéo.

Reconnaissance pédologique du périn8tre d'Andranobe (Région d'An­

tsirabe). Tnnnnnrive. ORSTOM. 1968. 17 p. ronéo.

ZEBROWSKI et RATSIMBAZAFY : Corte pédologique au 1/100.000è do la feuille d'An­

tsirnbe (N 49). Tananarive. ORSTOM. Â para1tre.

A N T SIR ABE PEP l NIE R E

DIAGRAMME Or-mROTHERMIQUE (Moyenne 35 ana)

Ali;. ~50om

P: 141~ mm

8 '·r -'

300

200

100

80

60 :\0

40 to

10 "10

'15' 1~4

F 1'4 A

"".J .J A S 0 H D

Groph~q<Je "1

A N T SIR ABE ECO L E

PJ.w.e 1 1 .445 mm____ .Evapo1:ranspire:tion po1:e:a:tieJ.le 965

Evapotranspiration réelle 733

300 .1\

200 •

lIIIIDJ]"., "'1... : .-.. -.-:

mm

RuisseJ.lement &1: drainage 712

UtiJ.isa1:ion de J.a réserveen eau du soJ.

Cons1:i1:ution de l.a réserveen eau du doJo

Dé~ioienoe en eau 232

100 •

50 .

,"'''''''''''"" "·~m~1

" ~"., l 1.0'.." ".-, 1Il1:l1~1 ...

" .... -1' 1 Il'''' ttHlt'.. " .....1 1 1 1 'l:UJ..lli·"

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':, " ':', ~ :,: 1 1 1 1 1 1 1

"\:.,:.~,: 1 1 1 1 1....... . ..• ':,:: 1 1 1 1

.'

.J F M o ..D'après BOURGEAT F. Reoonnaissanoe pédologique du périmètre d'

Andranobe ; 1968 - OR8TüM Tananarive.

Graphique nO ~~

91

CHAPITRE II - DOIDrEES SUR LA POPUU. TION

2.1. Généralités - Localisntion de la population

La population intéressée par le plaine d IAndratsay, c'est-à-dire y culti­

vant, se trouve entièrenent disseninée en une poussière de haneaux situés tout ~u­

tour des rizières et au sonnet dos collines qui fornent l'encadreuent nontagneuy..

La population totale de chnque hnneau, c'est-à-dire d'une unité éléuent:l.ire d'l:~­

bitat forné par quelques naisons, est géniralenent conprise entre :30 et200 Imbi­

tants. Quelques gros haneaux totalisent 400 hobiulnts et parfois 600. Les honGouy.

sont eux-D~nes rogroupés en villoges adr1inistrntifs. Chaque cODDune rurale (ou

cAnton, ces deux unités adninistratives recouvrr:nt ici la n~ne réalit6 sur le

terrain) est ainsi fornée d'un certain nonbrû de vill~&es &c1c.inistratifs eux-; ,~; tes

eonposés de 5 à 20 haoeaux en général.

La oultiplicité de ces hnneaux ne nous Il pas pernis d'en dresser 10

carte de localisation. Lo docunent do base, la carte IGlJ au 1/100.0001 ne suffit

pns car elle porte trop peu de nons et 10 plupart du tenps les vill,'lges ndninis­

tratifs n'y figurent n~oe pas.

Nous avons dénonbré 264 hr.meaux foras.nt 26 villages ad1:inistrntifs ,:u­

tour de cette plaine, totalisant 17.058 habitants. Le tableau 1 rGsune ces donn:08

par contons, quartiers et villages.

•••

9'fCANTON DE MANDRITSARA!

Quartier S~

- Antsirofony- Ireninoro- Mnndrosoa Sud- ifusonpenonrivo

4424

14

49'529295642

1.889

TOTAL NOImRE DE HilI1EAUX POPULATIOn

Canton ANTSIRABE-B.AJlLlEUE 11 2.'8'

Quartier BELAZAO 9 992

Quartier MASINANDRAlNA 82 5.789

Quartier d' ALAKiUiISY 68 1.775

Qoortier d' IAVONARIVO 80 4.290

Quartier MANDRITSARA-suD 14 1.889

TOTAL 264 17.058

Sur la carte nu 1/20.000 , nous avons porté le non des principaux

villages et haneaux et les routes et pistes carrossables. Les sites d'habitat

non répertori~s sont reprGsentés pcr quelques noisons isolées. Le type d'habitat

en honeaux de taille Doyenne et très dispersés disporait dans la partie Ouest

qui feme ln plaine pour laisser pInce à un ty})e très pnrticulier uniquenent

localisé sur ln coulée-cheire qui a forné barrage. En effet. on trouve là non

plus des hnncaux nais des nnisons dispersées ou tout ou plus groupées pur deux

ou trois nu nilieu des chanps de cultures pluviales et de quelques rizières qui

se sont adaptées à la topogrAphie bouleversée do ln cheire. Les nurettes de

pierre sont nonbreusos et elles ceinturent les pnrcelles et les cours des O8i­

sons (1).

...

(1) Voir à co sujet rI. BIED-CHARRETON: Le canton de Botnfo et le village d'im­jazafotey. In Julletin de Madagascar. Tananarive 1968. N° 265-66 ~t 2G7.110p.

94

De plus, outre oes deux types d'hnbitat, on trouve 10 long do ln

route Antsirobe-Betofo un grand nonbro de hnDe[\ux fornés p~r dûs a:lisons trl2­

ditionnelles anciennes et des hnbitotions plus nodernes, cubiques, on cinent

qui nnt6rialisent ln proxioité de ln ville et son influence.

Les densités de populntion sont très élovées pour Mndognscnr ~~r

c~ntons,nous obtenons les chiffres suivants (en 1968) :

- Antsirnbe-bonlieue

Bolazeo

Betafo

MDndritsl1ra

- Tritrivn

284

153

142

54

45

Si l'on s'en tient aux 2 quartiers Nord du cnnton de Tritrivn et ou

quartier Sud de 1fundritsara, on obtient une densifé d'ensGnble approchant IGS

200 habitants nu kiloTIètre carré. Si l'on cerne 10 plaine dtAndratsny de plus

près, c'est-à-dire en localisant excctenent ln totalité des 264 hauc~ux cités

et en linitnnt approxioDtivenent leurs zones dû cultures, on obtiont une popu­

lotion de 17.000 ind~vidus vivant sur une superficie d'environ 70 ~~, soit unG

densité de~ hab/K02.

L'inextensibilité des rizières qui, sur 70 KrJ2, ne reprjsentont que

1.550 11..1 dont 1.350 pour ln pl!Jine, Elxpliquo le pnysnge pnrticulior de cette

petite région qui nontre uno Occupo.tion des collinos extr~Lle;:ent 'Jlovéo qui

laisse pruvoir que la part des cultures pluviales est nu noins égole sinon su­

périeure à cello de ln riziculturo, du noins on ce qui cone orne lcs sU}1orficics.

Sur certaines parties volcaniques le pourcentnge d'occupation du sol par l'n,­

port à la superficie totale dépns3e les 90 5~, jachères conprises. On TIesure l'

inportnnce de ces chiffres élevés de densité et d'occupation du sol quand on

connait la faiblesse relative de 10 technicité actuelle des paysans ; ln terre

produisant juste assez ou nene pas assez pour se nourrir il est nécessaire de

se procurer des ressources conpléoontaires ~illeurB pour se nourrir et des re­

venus nonétcires à l'extôrieur d'un systène de production ngricolû que nous

verrons assez rigide et peu différcnci~, d'où le rôle de l'l;oigI'Eltion, source

d'apport nonétaire, des uétiers vnriés tournnnt autour de l'artisanr..t et du

CODIlerce et enfin le r~le inportnnt de Ir ville d' Antsirabe l)~r les sale ires

qu'elle verse. Nous sonrles ici au confluent de deux nondes : un Dondc rurnl

•••

95

"trnditionnel" où les échanges sont porsonnalisés et qui n dG plu~ en ~lus de

difficultés à subvenir à sos besoins nlioentnires et un nondu urbain n~p~rtc­

nnnt à une écononio nonétarisée ; les Dodas d'articulation ou de desnrticulntion

de ces deux Dondas règlent ln vie rurale.

2.2. Structures de la population par sexe et par age

Nous n'avons pas fait d'enquÔte ~~rticulière à ce sujet en raison du

nonbre suffisent d'études dénographiques sur les Hautes Torres. Ev-id6~~ent, il

s'ngit d'enqu~tes assez globales qui, en général, ne saisissent que les problè:.:lOS

typiquenent déoographiques, laissant de côté en particulier les côt6s "activité

de la populntion" et "nouvenonts nigratoires". Aussi nous ne pouvons donner de

chiffres précis pour ln plaine d'Andratsay cor le tonps nous n nnnqué pour or­

~niser une vuritable enqu~t~ dénogrnphiquo significative qu'il nurnitfollu fûir~

p.sr sondage sur une base très bien établie et d' autre rr,rt nous nous sonoes heur~;és

à do telles réticences devant los questionnaires ~lC nous avons délibérénent

abandonné ce type d'enquôte n'ayant pas de~~ ou trois nois ~ perdre en discus­

sions pour les tcJ.R nocepter.

Nous utiliserons pour une large port los donnéos de P. FJ~NCOIS sur la

population rurale de la Province de Tananarive ainsi que quelques données de l'

INSRE (Enquête dénogrnphique, l1adagasco.r. 1966).

96

Le tableau nO 2 indique ln rupnrtition par sexe et p[~r âge de ln PO:JU­

lotion rurale de la Province de Tananarive pour 10.000 individus.

TABLEAU 2

MASCULIN JCLASSES D'AGES !, ,, , . FEMInIU ENSEMBLE

1.054 0-4 1.017 2.071

829 5 - 9 813 1.642

606 10 - 14 597 1.203

346 15 - 19 3GO 706

377 20 - 24 400 777

!___3_1_5__..;...._2_5_-_2_9__...:-__3_3_5_--.; 6_5_0__1

257 30 - 34 276 533

48025035 - 39230 !----_._--...;;......------~----_...:-_----

~17 40 - 44 233 450

206 45 - 49 205 411

168 50 - 54 166 334

135 55 - 59 129 264

97 (,0 - 64 93 140

71 65 - 69 67 138

77 70 et + 74 151

4.985 5.015 10.000

soit, par grands groupes d'tiges 49.1 ~b de noins de 15 ans, 46,1 5'1, de 15 à

59 ans et 4,8 %do 60 nns et plus. Le tntL~ de !msculinité est de 99,4 %; on

notera ln proportion extrênenent élevée de DOins de quinze ans, prGsque l~

noltié de ln populn tion.

La pyrauide des êgas (grel1hique nO 3) ~.lontre une base extrênellent

élnrgie, un creux entre 15 et 20 ans puis un rétrJcisseuent régulier qui s' ncco­

1ère à p,}rtlr de 50 ans. Cette pyranide est signific:1tive d'unE; j)opulntion en

forte expansion.

F R 0 VIN C EDE

TANANARIVE

SEXE FEMININ

45

40

.3S

30

25

20

15'

10

5

0 0 0 0 ! 0 0 0 0 ! § 8 o 0

~0 a 0 0 0 0 0 8 ~0 <ft COI ~ .. oJ '0

0:- .. ~ ....

SEXE MASCULIN

REPARTITION FAR SEXE ET FAR CLASSES D'AGES DE LA

POFULA.~ION RURALE FOUR 10 000 FERSONNES AU TOTAL

Seuree 1 P.P.RANCOIS

Graphi.que n O'

98

2.3. Accroissenent de 10 pORuh~tion

En ce qui concerne l'ét:lt natrinonial et ln f6condité, on se report',rr:

à P. FRANCOIS, Budgets et IlliDûntntion des uénilges ruraux, toue 1, donnt2es sur

la population. pp. 14-30. Tananarive. CINAM-INSEE-INSRE. 1965.

Le ta~~ de natnlit8 pour la Province de Tnnanarive donné par P. FL~!NCO=J

se Donte à 47,5 0/00

, oelui de la Statistique à 51 0/00

Le taux de nortnlité infantile slélève ù 85,1 0/ c'est le noins00'

élevé de Madagascar (106.6 pour Itensenble de l'Ile).

Enfin, le tnux de nortnlité général est de 20 0/00

• Lo tc.ux d' accrois­

senent naturel de la population rurale de la Province de Tannnnrive atteint les

chiffres élevés de 2.7 1"1, ou 3.1 %var on selon que l'on utilise les données de

P. FRANCOIS ou celles de ln 3t~tistique. Il s'agit là des taux les plus élevGs de

tout Madognscar. Pour l'ensenble de l' Ile ou~'estine à 2,5 5::; por an. Cela cor­

respond à un doublenent de la :l'opulotion en noins de 25 ans. On cOLlprend 'linsi

la gravité de oette explosion dénogrnphiquo survenue dOlJuis les mmées cinquanto

en particulier danq ces petites régions densénent ~euplées. A titre indicntif,

nous donnons l'8volution de ln population des deux sous-pr(fectures d'Antsirnbc

et de Batafo depuis 1952.

Ln Sous-~)réfecture de Fnrntsiho n'existant que depuis 1959 nous l'

avons totalisé,} avec celle d'Lntsirabe dont elle est issue.

ANTSIRllBE BETAFO

1952 142.055 59.858

1953 147.032 61.450

1954 157.083 62.946

1955 163.261 65.165

1956 175.703 71.889

1957 179.452 73.663

1958 183.971 75.993

1959 189,.307 79.004

1968 263.759 106.817

! 1972 302.262 (1) 125.275

(2) dont 227.826 pour la Sous-Préfeoture d'Antsirnbe.

99

Les taux d'accroissenent calcu~pour la ~riode 1958-1968 donne

3,67 ~ pour la sous-préfecture d'Antsirabe et 3,46 ~ pour celle de Betefo. Le

m~me calcul pour l'ensemble de la Province de Tananarive fait ressortir un taux

d'accroissement fort élevé de 3,85 ~~. Il Y a lieu de tenir coupte d'un accrois­

sement des centres urbains par apport de population venant d'ailleurs nais cela

ne justifie pas des taux aussi élevés probablement d&à des surestinations de la

population. Il s'agit là en effet de calculs basés sur des chiffres adninistra­

tifs dont on ne peut être absolument sOr. Les taux d'accroissenent 1952-1972

sont de 3,8 %pour les sous-préfectures d'Antsirabe et de Betafo.

Ils confirnent cependant les taux d'accroissenent élevés observés par

enquête. De plus, pour en revenir à la région d'Antsirabe-Betafo, on doit noter

une forte élévation de la population d'Antsirabe-ville et de sa banlieue dont on

peut estiner que la moitié orientale de la plaine dtAndratsay fait partie inté­

grante. En 1953, la population d'Antsirabe-ville se nontait à 13.453 habitants~

celle d'Antsirabe-banlieue à 12.966 en 1968, ces chiffres se nontent respecti­

vement à 29.914 et 27.791 habitants en 1972 à 33.287 et 37.107 habitants; en

20 ans l'agglomération d'Antsirabe est passée de 26.500 habitents à 70.500, soit

un taux d' accroissenent annuel de 5 ~t

2.4. Taille des ménages

La taille noyenne des nénages ruraux dans la Province de Tananarive

est de 5,1 personnes par nénage dont 2,5 enfants de moins de 15 ans ; la répar­

tition des nénages selon la taille est la suivante :

1 ! 2 3 4 5 6 7 8 91 10

! fet + !, ! ,'Nb.nénoges 24 133 162 179 121 109 90 72 48 !

62 ,1.000

10 cumulé, ,

157 319 498 619 '128 31G ago 938 j1.000j1.000

Les ménages de 4 personnes sont les plus nOTIbreux et 50 Pdes nénages

sont conposés de 4 personnes et noins, 50 ~ de 5 personnes et plus. La propor­

tjon élevée de moins de 15 ans fait que le nonbre noyen d'actifs par nénage se

nonte à 2,5, ce qui nécessite, pour un certain nonbre de travaux agricoles, un

appel de nain~'oeuvre étrangère à la cellule fauiliale de base, 10 nénage et

...

100

qui provient soit du groupe fanilial plus étendu sous forne d'6chQnges de pres­

tations soit de salariés de toutes origines.

2.5. Activité de la popu~ation et scolarisation

La population de la petite région d'Antsirabe-Betafo se démarque net­

tement du reste de l'Inerina rural en ce sens qu'elle présente tous les degr~s

divers d'intégration à une écononie urbaine nonétarisée. On peut schénotiquenent

la répartir ùn cinq groupes selon ce critère:

Groupe 1 - population vivant uniquenent de la terre ancestrale et regroupée en

petits haI!leoux sur la base du "foko", ou groupe de descendance. L'oc­

tivité agricole est principale, secondée par des petits nétiers divers

de type artisanat à la naison ;

Groupe 2 - population vivant de ln terre et d'outres activités surtout rurales.

Ln terre ne suffit plus au groupe fnnilial qui est obligé d'aller

chercher ailleurs quelques conplénents pour son alinentation et ses

besoins nonétaires. Ces activités sont de l'artisanat, du petit coo­

ueree et du salariat agricole dans les villages voisins.

Groupe 3 - populn tion vivont de ln terre et d'autres ressources procurées par unt'

extension des nétiers annexes qui n'est possible que gr8ce à ln prv­

sence de ln ville d'Antsirabe.

GrQupe 4 - population vivant de l'agriculture et dû solaires obtanus en ville;

Groupe 5 population vivant de salaires obtonus en ville nai3 gardant quelques

parcelles de cultures cultivées soit en nétnyage, soit en fnire-valoir

direct.

Ces cinq groupes illustrent la diversité des nctivit8s do ln popula­

tion dans une région où l'influence de Ir. ville se fait sentir casez profondénent.

Pour ce qui concerne Andratsay, on peut dire que tous les villages et

haueaux situés sur la bordure Est de ln partie orientale de ln plaine appartien­

nent aux groupes 3, 4 et 5, de nône quo tous ceux qui sont placés le long de ln

route Antsirabû-Betafo ; le quartier d'AlaY~nisy se trouve plutet dans l'orbite

de Betafo, pele cependant beaucoup noins inportant et attirant qu'Antsirabe.

101

Les villages et haneaux cernant la partie orientale de la plaine et

le Nord de la partie occidentale appartiennent aux groupes 2, 3 et 4_rareuent

5. Par contre, la plupart des petits haneaux situés sur la bordure Sud de la

partie occidentale de la plaine appartiennent aux groupes 1, 2 et quelquefois

3 ; il faut souligner d'ailleurs la très grande nédiocrité des voies de connu­

nication qui interdit l'accès de ces villages nQne aux charrettes.

En l'absence de statistiques valables à l'échelon sous-préfecture il

est inpossible de donner une répartition ex~cte de la population selon ces cinq

groupes. On peut cependant approxinativenent indiquer les ordres de grandeur

suivants

- 6.000 individus pour les groupes 1 et 2 dont on peut dire qu'ils ne

sont pas du tout insérés dans l'éconooie nonétaire et qui échappent à l'attrac­

tion urbaine ; soit 35 %de la population intéressée par la plaine. Cette pro­

portion peut para1tre élevée si l'on se réfère au fait que ces villages sont

proches d'Antsirabe. Effectivenent, les paysans y fréquentent le grand oarché

du sanedi nais on peut affimer que la fonction urbaine se linite pour eux à

la fonction "connercialisation" d'une part infine de leur production agricole.

Nous le verrons plus tard, cette proxioité d'un oilieu "noderne" n'a n~oe pas

influencé la diffusion du progrès technique et la plupart des haneaux de la

rive Sud de la partie occidentale de la plaine n'ont janais eu la visite des

noniteurs de l'U.R.E.R. (1).

- 7.600 individus, soit environ 45 %de la population totale intéres­

sée par la plaine, appartiennent au groupe 3. Il s'agit là de paysans situés à

la charnière des nondas urbains et ruraux et qui sont dans l'obligation de tirer

une partie de leum ressources de la ville.

- 3.500 personnes, soit 20 %de la population de la plaine, appartien­

nent aux groupes 4 et 5 ; pour ceux-là et en particulier ceux du groupe 5, soit

environ 1.500 personnes, l'agriculture n'est plus qu'une activité annexe par

rapport au critère "revenus" et on peut n~ne affimer que dans une certaine

nesure les salaires viennent subventionner l'agriculture en pernettant des

achats de terres, d'engrais, de natériel ou d'aninaux. Si la part agricole des

•••

(1) Unité Régionale d'Expansion Rurale. Organisne chargé de la vulgarisationrizicole.

102

revenus est nince, les activités liées à la terre et surtout à la rizière de­

oeurent psychologiquenent inportantes car elles ~rnettent à cette fraction de

la population de rester insérée au Donde ruralet-àson organisation qui deneure

la base de la société nalgache des Hautes Terres.

Le cinquiène de la population du périnètre appartient à cette caté­

gorie assez particulière de "paysans-salariés" que nous trouvons aux abords de

tous les grands centres urbains des Hautes Terres. Son attachenent à la terre

ancestrale ne lui fait pas abandonner ses rizières et n3ne c'est par ce groupe

que l'enprise foncière de la ville se fait sentir car possédant de l'argent il

peut acheter des parcelles.

Le taux de scolarisation de cette zone est très élevé et peut se

situer aux environs de 90 %pour les enfants de 6 à 15 ans. La plupart des

adultes ont été à l'école et savent lire, écrire et coopter. Cependant, l'ina­

daptation du systène scolaire et l'absence d'un véritable nilieu culturel

lettré font que les notions apprises à l'école se perdent vite et on ne peut

véritablenent pas parler d'un paysannat très instruit. Cela s'ag~ve par le

fait que les neilleurs élénents, c'est-à-dire ceux dont le niveau d'instruction

est le plus élevé,quittent définitivenent l'agriculture pour des eoplois salariés

en ville.

10'

CHAPITRE III - LE SYSTEME DE PRODUCTION ANALYSE AU NIVEAU D'UN

HAMEAU

Nous allons étudier dans ce chapitre les facteurs de production au

niveau du haneau d'Anbalavato situé dans le quartier de Masinandraina. Ce

haneau appartient aux groupes 1 et 2 que nous venons de définir. Il se trouve

au Sud-Est de la partie occidentale do la plaine ; bâti au contact des alluvions

et des collines nigoatitiques, il donine légèrenent ses rizières tandis que les

cultures pluviales sur colline l'enserrent. Anbalavato est constitué por seize

fanilles appartenant au n~I:le "foko", c'est-à-dire au nAne.groupe de descendance.

Le terroir dont elles tirent leur subsistance est relativenent conpact et les

parcelles sont bien groupées autour du haneau. Aucun chenin carrossable n~ne

pour les charrettes ne le dessert et toutes les relations se font à pied dans

deux directions : soit à travers la nontagne pour rejoindre directenent Belazao,

soit par d'étroits sentiers serpentant sur les diguettes ou sur les colluvions

de bas de pente pour gagner la route goudronnée à Anpahitrinaha.

Cet isolement ne senble pas peser aux paysans pour qui les préoccu­

pations cajeures se situent ailleurs. Au niveau de la production, ils se trou­

vent aujourd'hui handicapés par la défectuosité de deux canaux qui ont pour but

d'assurer l'évacuation vers le drain central des eaux de ruissellenent dûs nul­

tiples vallons qui se déversent dans la plaine. En effet, des brèches inportantes

se produisent fréqueonent et cocne ces œnaux-évacuateurs de crues sont calés

au-dessus de la plaine, il s'en suit d'une part des inondations inportante dif­

ficiles à résorber puisque l'eau ne s'écoule pas vers le drain principal et d'

autre part des phénonènes d'ensnblenent qui stérilisent des rizières par des

apports qui peuvent dépasser un nètre d'épaisseur. Enfin, aucun systène d' irri­

gation correcte ne pen.et une nise en eau rapide des rizières pour assurer des

repiquages précoces. La récupération des eaux de ruissellenent des pentes auto­

rise sinplenent l'irrigation de quelques rizières dans des conditions acrobati­

ques. Une autre possibilité est offerte par le blocage des évacuateurs de crues

pour faire déverser les eaux d'écoulenent des prenières pluies vers les rizières

immédiatenent sous-jacentes. Mais dès que le régiI:le des pluies s'établit il

faut détruire les petits barrages pour éviter la subnersion conplète de ces

rizières et assurer l'évacuation des eaux.

• ••

104

La riziculture s'effectue donc dans ces conditions précoires qui ne

pr~tent guère à une poeêible intensification. Ces problènes se posant de façon

presque identique au niveau de toute la ploine l'exenple d'Aobalavato est par­

faitenent signifCotif.

Les cultures pluviales s'effectuent sur les colluvions de bas de

pente et sur les pentes elles-n~nes. Les sols de pentes sont de type forralli­

tique rajeuni .. et fortenent rajeuni. La structure est bonne et les racines pé­

nètrent bien le sol dont 10 teinte d'ensenble est rouge. Chiniquenent très

pauvres, ces sols ont cependant de bonnes propriétés physiques qui les rendent

aptes à l'agriculture et à la réponse aux engrais chiniques. Le facteur linitar.t

est la pente souvent très forte et que n'atténuent qu'inparfaitenent les anéno­

genents en rideoux. Les lavako sont nonbreux et encore fonctionnels. Sur ce

versant. il n'y 0 pas de recouvrenents cendreux.

Les seize fanilles qui habitent Anbalavato totalisent 96 personnes,

ce qui donne 6 individus en Doyenne par fonille. 53 %de cette population 0

nains de 15 ans et 38 %seulenent est âgé de 15 à 60 ans, soit 36 personnes

"actives" auxquelles on peut en rajouter 5 dont l'age se situe entre 60 et 70

ans et qui travaillent encore.

Les superficies exploitées sont les suivantes

564 ares de riz, soit 35,2 ares par fanille ;

1.512 ares de cultures pluviales, soit environ 95 ares par famille.

TABLEAU :3Ll"\0

Ar1BllLAVATO

SUPERFICIE RIZIERES ' SUPERFICIE CULTURES PLUVIALES SUPERFICIE CULTIVEE TOTAL NunbreNunéros Niées en ! Prises en Mises en Prises en , ! individus/

nétayoge nétayage néta][.age nétayoge Riz iCultures »luv. . ! fanille

1 2ha 548. 40 12a 10 2ha 32a 05!

2 400 6C 1ho. 060 35 450. 2C 4

3 11 a 60 8

4 738 30 878 10 5

5 27a 90 1a 30 44a 90 7

6 80. 00 45a 40 1h8 220 55 758 60 6

7 140 20 5

8 350 50 390 35 12

9 90 60 48a 80 3ha 768 20 6

10 108 10 21a 25 668 40 13

11 168 10 2

12 2ha 540 40 138 65 2ha 540 40 5

13 640 20 1ha 140 65 5

14 550 50 83a 45 6

15 20a 45 5

16 Sa 00 45a 40 8a 00 45a 40 6!

48a 60 3}la 09a 40 3ha 490 90 5ha 640 60 15ha 12a 85 96!

TOTAL 8a 00 !

.-------------

PLAINE D'ANDRATSAY

VILLA.G"E D'AMBALAVATO

Croquis foncier des parce~1es d'exp~oi~a~ion

Les numeros corresponden~ aux exp~oitaD~B agrico1es du vi~lage

Echel~e 1 / 5 000

C roqu.Ls n.. :3

107

Nous donnons dans le tableau nO 3 les superficies cultivées par choque

exploitant. On re~arquera que cinq d'entre eux ne cultivent pas de riz parce que

leurs rizières sont actuellenent ensablées à la suite d'une brèche qui s'est

produite sur un de ces canaux-évacuateurs lors d'un cyclone en 1970. Deux ex­

ploitants disposent de plus d'un hectare de rizières tandis que quatre exploi­

tants cultivent plus d'un hectare de cultures pluviales en ayant noins d'un he~­

tare de rizières.

Ces cultures pluviales sont essentiellenent du lJaniOC, secondairenent

des patates, du nais, des haricots et de la canne à sucre,auxquelles s'ajoutent

quelques cultures potagères.

Enfin, tous les exploitants d'Anbalovato se livrent à une spécialité

particulière qui est l'élevage du ver à soie. Ils vendent les cocons sur le

Darché d'Antsirabe et on peut estiD9r que cela leur rapporwenviron 5.000 FMG/an.

Le node de faire-valoir doninant est le faire-valoir direct. Il n'y a

pas de nétayage entre individus du haneau.

En dehors de leurs activités agricoles, les hoones et fennes adultes du

village cooplètent leurs ressources par du salariat agricole dans les villages

voisins aux époques du labour, du repiquage et de la récolte du riz. Entre eux,

ils pratiquent l'entraide faoiliale et ont déclaré ne jouais se salarier chez

les uns et chez les autres. La population active du village est nur~riqueuent

faible, 23 honnes agés de 15 à 70 ans e~ 18 fennes de 15 à 70 ans, soit 41 per­

sonnes "actives" qui exploitent donc 564 ores de riz et 1.512 ares de cultures

pluviales, soit 2.076 ares au total. Cela fait 13,7 ares de riz et 37 ares de

cultures sur collines par actif agricole, soit 50,7 ares à cultiver avec très peu

de Doyens:l 1IlangadY'''(1), quelques charrues et quelques herses.

Les enqu~tes "tenps de travaux" et "occupations fmJiliales"du BDPA

en 1962 donnent les chiffres suivants:

35 jours par an- Riziculture

- Autres cultures

- Elevage

- Divers

Total

(1) b~che nalgache.

pour une fouille de 5 personneset 55 ares de rizières

130 jours pour 2 ha de cultures pluviales

164 jours

32 jours

411 jours de travail par an•••

108

Si l'on estine qu'il y a 2,5 actifs par fanille cela donne un peu noins

de 200 jours de travail par an. En général, dans ce type d'enquête certaines oc­

cupations sont très nettenent sous-estinées ou n'entrent pas en ligne de conpte

parce qu'elles sont considérées conne non-productives. C'est ainsi que les tra­

vaux nénagers et d'entretien variés sont sous-estinés (pilonnage du riz, appro­

visionneaent en bois de chauffage et eau, etc ••• ) et que le teups consacré aux

obligations d'une vie sociale intense et aux visites à caractère adninistratif

est totalenent oublié. La notion de sous-euploi rural que l'on annonce si faci­

lenent doit ~tre révisée à fortiori quand on sait qu'en plus du tenpe passé nu

village ou sur l'exploitation il faudrait ajouter encore les nonents destinés aux

nultiples activités secondaires para ou non agricoles destinées à conpléter les

revenus faniliaux nais qui par contre occupent un teups qui pourrait ôtre consa­

cré à l'intensification de la production agricole.

On peut estiner que la riziculture à Anbalavato a atteint son plafond.

En effet, parler d'une intensification de la production rizicole est une gageure

dans les conditions que connaissent les paysans. Ceux-ci utilisent des techniques

peut-être anciennes nais qui ont fait leurs preuves. Etant donné l'incertitude

des dates de nise en boue des rizières, entièrenent dépendantes des pluies, les

tenps de pépinières peuvent ôtre longs ou courts et le repiquage après un nois

de pépinière supposerait des dates slires ; si le thène "engrais sur pépinière"

est susceptible d'Ôtre adopté rapidenent, la pratique de l'engrais sur les ri­

zières est loin de se généraliser. D'une port les paysans d'Anbalavato ne con­

naissent le GOPR que par ouï-dire (et dans un sens plutôt péjoratif), d'autre

part ils pensent que les sols de leurs rizières sont suffisannent riches. Enfin,

conne ils ne contrôlent pos l'eau ils estinent à juste titre que uettre de l'en­

grais conduit à prendre dûS risques totalenent disproportionnés avec ce qu'ilS

pourraient en attendre. De plus, peut-on raisonnablenent denander à des paysans

qui ne disposent que de quelques dizaines d'ares de rizières d'engager des dé­

penses qu'ils estinent inproductives alors que des travaux récents nontrent

qu'écononiquenent parlant le. funure ninérale de petites superficies rizicoles

n'est pas rentable?

De fait, les tendances naturelles de l'agriculture à Anbalavato sont

aujourd'hui orientées vers les cultures pluviales sur collines, conne le non­

trent d'ailleurs assez éloquennent le rapport rizières/cultures pluviales.

109

Sur e~v1ron 20 hectares cultivés par les paysans du village, le quart seulanent

l'est en riz.

L'inpossibilité d'étendre les superficies cultivées en riz liée à 11

inpossibilité d'une intensification de la riziculture dans l'état actuel du

réseau ont conduit le systène de production à se diriger vers les collines. Ce

nouvenent ne date pas d'aujourd'hui car on distingue des traces anciennes (plus

d'un siècle) d'anénngeuents de pente. Son accélération depuis les dix dernières

années se tradllit par un abandon de la jachère et une augnentation desphénonènes

d'érosion.

Les paysans dlAnbalavato souhnitent des aoéliorations du systène de

drainage d'ensemble de la plaine et des canaux évacuateurs des eaux de ruissel­

leuent en provenance des collines; ils aineraient pouvoir disposer d'eau à

volonté non pas pour effectuer des cultures de contre saison en rizières nais

pour pouvoir na!triser leur calendrier agricole et éventuellenent pratiquer des

cultures potagères toute l'année sur les colluvions de bas de pente.

Ce souhait n'est pas lioité à ce seul village; quel est son co~t de

réalisation par rapport à celui d'une intensification de ln culture sur colline?

110

CHAPITRE IV - CONCLUSIONS SUR LE SYSTEME DE PRODUCTION AU NIVEAU

DE LI ENSEMBLE DE LA PLAINE ET COr1P'I'E TENU DE SON

ENVIRONNEMENT

La superficie Doyenne cultivée en riz pour les 3.400 exploitations

agricoles qui vivent autour de cette plaine se situe aux alentours de 60 ares.

Ce chiffre correspond à peu près aux moyennes généralement citées pur les

diverses études réalisées sur les Hautes Terres nalgaches et à celui donné

par le GOPR (1). Les récentes enqu~tes de l'INSRE-Tananarive indiquent la

répartition suivante

- moins de 50 ares

- 50 à 100 ares

- 100 à 150 ares

- supérieur à 150 ares

= 44 %des exploitations

= 30 %= 10 ~t

= 16 ~~

Il s'agit ici de la superficie cultivée totale ; on adDet généralement

que la superficie cultivée en cultures pluviales se monte à environ 35 à 40 ares

par exploitation.

Or il apparait nettement que la superficie cultivée en cultures plu-€osr

viales par les exploitations du périmètre sent supérieure~ à cette moyenne.

Sans donner de chiffres très précis on peut affimer qu'elle est au moins égale

à la superficie cultivée en riz et pour un grand noubro d'exploitations elle

est largement supérieure; l'inversion de la proportion riz/cultures pluviales

par rapport à ce que l'on a coutume d'observer sur les Hautes Terres provient

de l'inpossibilité d'étendre,les superficies consacrées à la riziculture et d'une

pression. dél!1081"apbiQ,'Il8, 4e·. plus en plus importante qui a progressive;:1ent

obligé les paysans à "monter"' sur les collines puis à abandonner le pratique

de la jachère.

(1) Groupement Opération Productivité Rizicole, organisne coiffant l'URERd'Antsirabe.

111

L'exploitation agricole de la plaine d'Andratsay dispose donc d'en­

viron 60 ares de riz et d'autant de cultures pluviales. On estine généralenent

que cette superficie de 60 ares, avec un rendenent de 2 T/ha en püddy, suffit

pour couvrir à peu près les besoins nlinentaires de la fanille. Globalenent

donc, la plaine d'Andratsay se suffit à elle-n~ne en riz. Base de l'alïnentotion

faniliale, le riz est aussi la base de l'organisation sociale de par la terre

elle-n~oe et les échanges de servicœqu'il nécessite pour sa culture; de plus,

il deneure le principal produit narchand de ces r'gions oalgré ln faiblesse des

quantités vendues. La nécessité de se procurer d'autres ressources a conduit à

la fornation des groupes que nous avons précédenoent définis; c'est dire qu'elle

n'a pas engendré une nodification profonde du systèoe de production traditionnel

caractérisé par sa rigidité : parcellaire rizicole ïnnunble et figé dans son

utilisation, nodes d'accession à la terre codifiés, forces de travail linitées,

intangibilité des oéthodes de production, oédiocrité des autres productions et

non intégration de l'élevage à l'agriculture. Cependant, quelques indices por­

nettent de déceler des nodifications actuellenent en cours : le renplacenent de

l'entraide faniliale par de la nain d'oeuvre salariée, l'extension des cultures

pluviales sur collines destinée à procurer un appoint nlinentaire et quelques

ressources nonétaires, l'adoption de nouvelles variétés cultivées, en particu­

lier de riz, et de petit nntériel agricole (charrue, herse).

Pourquoi la riziculture nt a-t-elle pa s progressé au fur et à nesuro

des besoins croissants des paysans et de l'augoentntion de ce narché iuportant

que représente la ville d'Antsirabe ? COlliJe nous venons de le dire à propos

d'Aobalavnto, le B1stène de production rizicole plafonne. Les honoes sont par­

venus à un certain état d'équilibre avec leur nilieu, la plaine. La rectifica­

tion il y a 60 anA du cours de l'Andratsay tronsforné en drain principal a

certainenent aoélioré le systèoe de production et pernis la oise en culture

cooplète de la plaine. Depuis, ce drain tend à devenir inopérant et les eaux

sont très DaI évacuées. Enfin, en l'absence d'un systène d'irrigation, ln 081­

trise de l'eau est illusoire dans cette plaine. Etant donné de plus les aléas

cliDatiques les seules aoéliorations possibles de la riziculture relèvent de

détails dans les pratiques culturales. Le problène des vnriétés n'est pas totn­

lenent résolu de n~ne que celui de la funure. A l'instar de ceux d'Anbalavato,

les paysans de la plaine ne veulent pas nettre de l'engrais sur des sols qu'ils

estioent riches d'une part et à cause de l'inpossibilité dans laquelle ils se

trouvent de nattriser l'eau.

112

Le thène fertilisation uinérale n'a pas connu un grnnd succès dans

cette plaine, pas plus d'ailleurs que l'ensenble des thènes diffusés par l'URER

d'Antsirabe. Au cours de nos différents passnges nous avons pu enregistrer un

grand noobre de doléances envers cet orgnnisoe. On peut estiner les superficies

"anéliorées" à. 2,5 %de l'enseoble de la plaine et le nonbre de paysans encadres

à un peu plus de 5 %pour la caopagne 71-72. La vente d'engrois a d'ailleurs

subi un recul assez net entre 71 et 72. En 1972, seuls les paysans qui paient

cooptant ont acheté de l'engrais. Les reproches quasi unanioes fait à l'orga­

nisne de vulgnrisaticn oontrent que pour l'instant les paysans sont assez hos­

tiles aux sollicitations extérieures, en portie d'ailleurs à cause des difficul­

tés techniques de la riziculture dons la plaine. Cette hostilité est en outr0

basée sur des calculs écononiques sinples qui anènent les paysans à renoncer à

dépenser de l'argent sur de p.tttes superficies et pour un produit de base in­

tégré aux structures faruliales et non à un systène Th~rchand donc ne rapportant

pas l'argent annoncé par les responsables de l'opération. Ajoutons de plus que

la faiblesse des prix du paddy n'encourage pas la vente.

Enfin, cette hostilité tient au fait que tout cet nppareil pesant est

perçu conne venant encore s'ajouter à ce "fanjnlrona" si décrié.

Par contre, il est intéressant de noter la souplesse de l'utilisction

des collines, les possibilités offertes por l'élevage et ln oultiplicité dos

petits nétiers annexes en opposition avec l'inflexibilité de l~ riziculture.

Ces petits nétiers annexes, para ou non agricoles, recouvrent de :1ul­

tipIes activités que nous nous bornerons à énunérer : sal~lriQt agricole, arti­

sanat varié, petit conoerce sur table ou de boutique, nenuisorio, unçonnerie,

fabrication de briques, fabrication et réparation d'objets divers (ustensiles

de cuisine, outils de travail, bidons, réparation de bicylette), frybrication

de tabac à priser, confection, couture, etc ••• Cette liste s'agrandit encore

quand on se rapproche de ln ville que l'on peut plutet considérer corlUe indui­

sant des nétiers variés et versant des solaires que conne pale de diffusion de

techniques agricoles nouvelles. Pnrallèleuent à. la pression dénographique, ce

oarché de consonnateurs joue un rele grandissant sur l'élevage et les cultures

pluviales.

...

113

Ce sont là en effet les deux axes de croissance de l'agriculture ac­

tuelle de cette région, axes qui ne se rejoignent pas encore car l'intégration

agriculture-élevage est loin d'etre réalisée. L'élevage bovin apporte à l'agri­

culture une force de tr~ction pour les charrettes, chorrues et herses et du

funier assez largenent utilisé tant sur rizières que sur les collines (les autr'es

types d'élevage n'apportent rien à l'agriculture: vache l~itière - excepté le

fuoier - porcs, volailles).

Par contre, l'agriculture n'apporte quo très peu à l'élevage: un peu

de nanioc pour l'alinentation des bovins et des porcs et du son de riz pour les

porcs.

Les récents essais fourragers nis en place par ln sooi~té Nestlé dans

les environs d'Antsirabe déuontrent les hautes potentialités des sols ferralli­

tiques rajeunis et fortenent rajeunis et des sols ando ; certains rondenents

atteignent 60 T/ha de fourrages verts, pernettant ainsi une charge d'au noins

deux vaches laitières à l'hectare (1). Pour l'instant, la production laitière

reste faible et tourne autour d'un litre de lait par jour et par vnche. Trois

systènes de collecte du lait coexistent:

le réseau de ranassage de lkstlé pour son usine de lait concentré

sucré. Créée en 1971, cetto unité de production fonctionne pour l'instant avec

du lait en poudre et de l'huile de beurre d'inportation et du sucre local, pro­

duisant 30.000 boites par jour. Un an après la nise en place du circuit de col­

lecte celui-ci touche environ 500 paysans et rauasse 500 litres de lait par

jour. Les responsables de l'opération espèrent doubler ou tripler le norlbre de

paysans intéressés dans un avenir très proche puis trnvailler à l'augnentation

de la productivité de cet élevage laitier gr~ce à une onéliorntion ~e la race.

à une alinentation équilibrée basoe sur des cultures fourragères réalisées par

les paysans et sur une prophylaxie efficace. C'est d'ailleurs ce dernier point

qui a produit l'effet psychologique uoteur du déuarrage de l'opération. Nestlé

appelle cela le "service après-vente" : un paysan qui n des problènes sanitaires

le signRle le natin au collecteur et l'après-nidi il a ln visite gratuite du

vétérinaire. Or le cheptel ualgnche souffre de lwladies chroniques et le service

de l'élevage ne suffit pas à couvrir les denandes.

• ••

(1) Les essais de contre saison sur rizières ne sont pas concluants en rnisonde prix de revient très élevés.

114

La société Nestlé espère que la production de la région d'Antsirabe

couvrira les besoins de l'usine, soit 30.000 litres de lait par jour dans une

quinzaine d'années. Le lait ost acheté 24 F le litre.

- le second réseau de collecte doit son existence au bureau central

laitier d'Antsirabe qui approvisionne la ville et vient de dél~rrer ID fabri­

cation d'un fronage de type gruyère.

- le troisièlle réseau est en fait le circuit traditionnel do petits

collecteurs-trayeurs qui sillonnent la cnnpngne en bicyclette venant ensuite

livrer le lait à des pnrticuliers.

Enfin, signalons qu'à Talata deux éleveurs ont entrepris voici une

dizaine d'années la fabrication de petits fronages frais qui connaissent un

grand succès. Eux aussi disposent d'un petit circuit de mnassage de lait.

La société Nestlé estine à environ 200 le nOllbre de paysans de la

plaine d'Andratsay leur livrant du lait chaque jour.

Ln souplesse de l'utilisation des collines est due à un grand nonbre

de cultures possibles et à un calendrier agricole relativenent élastique bien

que le froid hivernal dininue les potentialités locales (cf. le ~~blenu nO 4 :

calendrier cultural). On peut classer les plantes cultivées corule suit:

groupe des cultures vivrières habituelles destinées à un nppoint

alinentaire et à l'alinentation du bétail: nanioc, nécessitant 18 ~ois à 2 anD

de végétation et dont les rendenents plafonnent en raison des tenpérotures hi­

vernnles, patates, plantées en octobre-novenbre, naIs et haricot.

groupe des cultures de rapport: naIs et haricot, dont les cours ont

reDonté ces dernières années ; toceo, arachide, encore faiblenent représentés,

enfin et surtout cultures légunières effectuées en toutes saisons: poireaux,

choux, cArottes: cultures d'ail, d'oignon, de toaates, plantés en hiver

cultures de la ponne de terre et arboriculture fruitière, encore à ses d~b~te

ponnes, poires et paches.

...

......

......TABLEAU 4

CALENDRIER CULTlJ"RAL DE LA P1J\INE D'ANDRATSAY

!

! J F M A M J J A S 0 N D, !1 .! Iu\BOur

, SEMIS ,, 1

~RIZ !, ENTRETIEN , RECOLTE 1 REPIQUAGE ,1 !

'1 ~ ! ~, !!!

LABOUR , !MAIS ! ~ !

HARICOT , SEMIS \PATATES' 1!, RECOLTE ,1 !"

! l! !! ! !

1) l, SARCLAGE IRECOLT~! PREPARATION DE LA PARCELLE f1ANTATION t--1POMIYJE ! ~-----------------------I! ! !

DE 2)1 ! , PLANTATION SARCLAGE 1 1 RECOLTEï 1 ,TERRE ! ! ! ! ! ! !

3)! , PLANTATION 1 SARCLAGE RECOLTE !" r! ! ! ! 1 !

MANIOC

TOMATESOIGNONS

AILCHOUX

POIREAUXCllROTTES

,SEMIS-PLABTATr !! !

TOU TES

!! 11_--t:.PRE=P::.:11RA=.:::,;TI=.:O~N:.....::::.DE=:....:::L=A:....P=.:::A~R~C~EL:::::L~E~_-11 1-1_---=.P.:==LA::::NT=A.:::,;TI~O::::N~!! ! 1

rEMIS-P~NTATION~

SAISONS

116

Les rendenents de toutes cos cultures sont noyens ou peu élevés :

quelques tonnes de nanioc à l'hectare, 2 à 4 T de na!s à l'hectare. La funuro

ninérale pernettrait leur augoentation ropide nois son coo.t deneure élevé. Un

grand travail reste à faire dans les donnines de l'auéliorntion variétale, des

onénagenents du calendrier agricle et surtout de la lutte contre l'érosion des

sols. Des onénagenents de pente seroient nécessaires pnrallèlenent à une aoé­

lioration des techniques culturales. Celle-ci peut être obtenue par l'augoentn­

tion de ln culture attelée et une neilleure fabrication du fUilier qui aurait

l'avantage de favoriser l'association agriculture-élevago.

Il ressort de ces constntntions que le systène éconouique fanilial est

basé sur cinq pÔles plus ou noins prédoninnnts selon les cns :

la rizicul ture

l'élevage

les cultures pluviales

les petits nétiers annexes

le salariat en ville.

Le systène de production agricole ost la ré sultonte de le coubinnison

de ces pÔles. Ses nodifications portent nctuellenent sur le renforcenent des

pÔles élevage et cultures pluviales. Cette tendance oène au stade ultiue qui

est celui de l'intensification.

117

CHAPITRE V - L'INTENSIFICATION DE L'AGRICULTURE - CONCLUSIONS

Plncée dans le contexte global du systèoe de production des Hautes

Terres la restructuration du réseau "Andratsny" n'app[lrn1t plus conne prio­

ritaire. Elle doit se situer paroi un ensenble d'actiOl~ destinées à pernet­

tre aux paysans d'augnenter leur productivité d'ensenble qui n'est pns essen­

tiellenent basée sur le riz nnlgré 10 poids psycho-sociologique énorne qu'il

représente.

~~lgré une série de roactions do défiance des poysans vis-à-vis

de notre équipe d'enqu~te nous pouvons dire que les souhaits expriués à Au­

bnlavnto sont ceux de la najorité : assurer le drainage et l'écoulenent des

eaux, prévoir un systène d'irrigation suffisant. Fout-il procéder à de grûnds

travaux onéreux au risque de provoquer une cntnstrophe physique nu point de

vue des sols? D'autre part, le cours du paddy, 15 F le kilo, justifie-t-il

le coftt élevé d'une telle opération nlors que pnr ailleurs des initiatives se

développent dons d'autres secteurs, l'élevage et ln culture pluviale? Enfin,

l'état de repli sur lui-n~ne de l'enseuble de la' ,opulaHnnlaisse Iml augurer

du succès futur d'un orgonisne d'intervention dans ln plaine. Le GOPR, nssinil~

au "fanjakana" par les poysnns, connait une difficile période de reconversion

à la fois dans ses objectifs et sa structure. Il souhaite élargir son chaop

d'activité au-delà du seul riz rmis s~ structure créée par des sociétés d'in­

tervention européenne~ ne peut ,. survivre après le départ de celles-ci :

trop lourde, trop coüteuse, trop rigide. En fait, dans ces régions déjà presque

surpeuplées on peut se denander si des orgnnisnes de vulgarisation et d'inter­

vetions sont réellenent efficaces. Ne vnudrnit-il pas nieux agir sur le oilieu

rural par une série d'incitations et de réorgonisntions en aval de la production~

en agissant pnr cxenple sur les circuits de cOIJnercinlisation (1), en créant des

voies de coon~ication volables (2), en assurant dos services à le derlOnde avec

efficacité conne la vente d'engrais et d'outillage nodernisé, la vnccinotion

des aninaux, la bonne gestion d'un résenu hydro-agricole en fonction des deoan­

des des paysans et des exigences du calendrier cultural.

(1) Pour l'instant ln collecte du paddy est entre les nains de circuits de col­lecteurs privés indépendants ou travaillant pour le conpte de rizeries.

(2) La nédiocrité des routes coneti tue un blocage : corment peut-on innginer un..­augnentation inportante de la production s'il faut transporter celle-ci àdos d' honne ou sur des charrettes vétustes ; l'utilisation de qUllntités in··portantes d'engrais oinéraux et la cré ation de circuits con ~erciaux efficn­ces se heurtent à ce handicap.

118

L'absence d'instances représentatives et responsables de paysans au­

près de tels services est un handicap certain. Ceux-ci se r~fugient derrière une

adninistrntion que par ailleurs ils dùcrient en peronnence. C'est pourquoi les

questions posées sur les redevances n'ont eu aucun écho et ont provoqué des

réponses du type: "faites d'abord les travaux on verra nprès". LI1 question du

renodelage des parcelles, quant à elle, a provoqué des débats assez violents

d'où il ressort que les paysans ne souhaitent pas que l'on touche à leurs

rizières. Le nonbre élevé d'explOitants agricoles sur une aussi petite surface

exacerbe les divergences ; d'autant plus qu'il n'existe pas de structures tra­

ditionnelles ou llodernes capables de jouer un rôle de nédioteur entre los 264

petits haneaux de la plaine qui foment autant de petites unités nutonones.

BOURGEAT (F.)

BURESI (J.M. )

FAUROUX

!ri CHAU

SIGY (G. de)

SIGY (G. de)

SIGY (G. de)

119

BIBLIOGRt.PHIE SOMMAIRE

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Tananarive. ORSTOM.

Inventaire agro-écononique du Vakinankaratra. 1968. Tana­

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- La zone d'expansion rurale d'Antsirabe. Docunent !HAM

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Les transforoatiuns d'une co~unnuté villageoise oalgnche:

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narive. ORSTOM.

: Aspects éconocriques de la funure en rizières. Analyse du

problème du redressenent de la fertilité en rizières par

funure oinérale de fond dans le Vakinanknrotra. IRAM-IRAT

1967.

: Coopte-rendus d'essais concernant 10 diversification des

cultures de collines dans le Valdnankaratra. 1967. Tana­

nnrive. IRAM. Docunent nO 147.

: Econooie rurale et société villageoise. Exeople des Hauts­

Plateaux malgaches. Revue de 10 Société Françoise d'Ec~·

nome Rurale. Nunéro spécial "L'agriculture dans les pays

tropicaux". Paris. 1971,

120

CONCLUSIONS ŒillŒffiALES

Nous avons nené trois enqu~tes dans trois nilieux différents qui ont

chacun leurs particularités et leurs contraintes physiques spéoifiques. Behara

est handicapé par un nonque d' oou et des sols salés, Belanoty par le mmque d'

eau égnlenent et par un fleuve capricieux et nal connu nais cependant indispenr>

sable \ la vie de cette petite plaine dont l'isolouent est le ccractère najeur

enf'in, le périnètre d'lmdratsay, situé dons un nilieu naturel plus clénent que

celui du Sud, voit son systène de drainage inopérant et son alinentation en eou

défectueuse. Ces trois périnètres ont une caractéristique connune : la vétusté

et l'insuffisance du réseau, en particulier pour Andratsay et Belrruoty. On peut

en déterniner quntre grendes causes: l'agressivité du clinat, le flanque de

noyens, les conflits internes entre paysans et l'absence de rapports confiants

entre l'adninistration et 10 populo tion. Il ne nous appartiont pas de déterniner

quel devrait ~trü le type de rapports idéal anis ù travers nos observations

no~s pouvons d~ga8.r une série de souhaits quasi-unanines quelque soit le1~

origine. En dépit des profondes différences d'organisation sociale entre les

"Vakinankara tra", les Tanosy et les Tandroy, des soucis unanines se sont rumi­

festés, des craintes cormunes et des réactions senblables devant toutes les in+'er­

ventions provenant de l'extérieur.et J:'urçues"col1oe dEn tant.:1tivœde;-do~inctdton,

C' es t pourquoi les paysans rmnifestent une néfiance certes proverbiale nais

qui confine à la répugnance devant les techniciens et les agents de l'od~inis­

tration, ornés de bonne volonté nais le plus souvent incapables de sortir de

leur propre rationalité écononique occidentale ; ceux-ci s'étonnent après coup

de l'inconpréhension totale qui règne entre eux et les paysans, voire de l'ab­

sence conplète de dialogue réel. La réponse aux questions qui nous étaient posécG

dans le nDrché d'étude s'inscrit dans cet état de fait général et l'on ne s'

étonnera pas de ré[lctions qui peuvent ôtre jugées "négntives" car celles-ci,

cohérentes dans leur contexte, deviennent sans signification dans le nodèle tout

autre où ces questions ont été posées. Pour en finjr avec cc dialogue de sourds

un certain nonbre de préalables doivent ôtre levés de pDrt et d'autre. En par­

ticulier, il ne faudrait pas qu'une restructuration de ces périnètres accentue

encore cette inconpréhension entre deux Dondes différents au risque de voir à

nouveau ces réseaux dons dix, quinze ou vingt ons dans un état de dégradation

...

121

tel que de nouvelles études et de nouveaux travaux dons le G~oe esprit ne perpé­

tuent une situntion qui ne peut que s'aggraver en raison d'une pression dénogra­

phique de plus en plus forte sur les Hautes Terres ou do ln fniblesse des ressou:'­

ces nnturelles du Sud.

Ln population, exceptés quelques privilégiés, ressent dans eon ensenble

la nécessité de gronds trnvaux d'infrnstructure qu'elle sait ne pas ~tre capable.

de réaliser unis qu'elle souhaite contrôler. Le problèno réside en foit dans co

contrôle de ln populntion sur des interventions extérieures nécessaires parce

qu'elle ne dispose ni de noyons techniques ni de noyens fimmciers adéquats ;

ceux qui ne souhaitent pes d'anénagenents parce que leur position privilégiée

(par rapport à la terre ou à l'eau) les en dispensent nonentanénent seront un

jour anenés à les accepter et n~ne ù les denander sous la pression des autres.

A ce nonent là, ils tenteront de récupérer à leur profit les trnvaux réalisés.

Les rapports sociaux antérieurs peuvent alors évoluer dans trois directions : ou

ils seront renforcés, ou bien ceux-ci seront profondénent Dodifiés à l'intérieur

de leur cadre initial, ou bien alors ils seront totalenent bouleversés si l'on­

senble des paysans intéressés Il su profiter d'une nanière é~litaire de réalisa­

tions destinées en fin de conpte à Tlodifier des systènes de production anciens.

Schénntiquenent ce sont là les trois voies d'évolution possible consé­

cutives à une restructuration efficftce de cos réseaux, c'est-à-dire qui aura su

croer des auéliorations techniques réelles.

Aujourd 'hui se pose donc un double problène : réaliser des traVDUX in-·

portants en accord nvec la populntion et veiller à ce que cette population en

tire réellenent parti. Quelle organisation faut-il susciter pour que des inpérn­

tifs techniques soient respectés et pour quo la population puisse en contrôler

les effets; c'est-à-dire pour notre cas particulier nssurer l'entretien du

réseau et une juste répartition des eaux ?

On peut résuner brièvenent quelques types possibles d'organisation en

fonction do ce qui se pratique déjà ou de ce que l'on pourrnit suggérer de

nouveau :

- un type "lourd" reposant sur une société d'état qui préside aux trn­

vnux dans leur totalité, aux renodelages fonciers, à l'entretien du réseau, à la

distribution des eaux et à le vulgarisation de techniques nouvelles. Présentant

.. "

122

l'avantage d'intégrer ces diverses nctivités, cette solution ne peut éviter les

organigrarules conplexes et ln bureaucratisation ; les problènes paysans devien­

nent alors secondaires por rapport à des objectifs fixas d'en haut. Outre son

coat élevé, ce genre d'organisation a toutes chances de ne pas survivre au dé­

part des capitaux et des techniciens étrangers. Enfin, la réputation de ce type

de société n'est plus à faire et les paysans les rejettent à priori.

- un type "nixte", voisin de ce qui est assez répandu nctuelleuent et

basé sur l'nction parallèle de divers services conne le Génie Rural, l'Agricul­

ture, l'Elevage ou d'autres instances de type URER (1). Chaque service est

responsable de son secteur et il y a peu d'actions coununes. On tonbe dans l'

excès inverse du précédent, sans aucune centralisation ,lais porfois avec davan­

tage de consultations avec le nonde paysan selon lA qunlité des agents et l'ar­

ticulation de leur action avec celle des agents de l'adninistrotion territoriale

(chefs de canton, sous-préfets). Il est évident que le pouvoir ne peut se uontror

à la fois répressif et éducatif et l'irruption de gendarnes pour la verification

des cartes d'inpôt lors de réunions de paysans chez un vulgarisateur ne rend

plus crédible l'action de celui-ci.

Ce type d'organisation ne peut se concevoir quo s'il existe des struc­

tures de participation du nonde rural auprès des instances techniques qui pren­

nent les décisions.

- un type "non interventioniste" caractérisG par la prise en chnrge

conplète du réseau par la population, de l'ontretien à la distribution des eaUY~

nu recouvreuent des redovances et à la naîtrise de la diffusion des techniques

anéliorées (engrais, senences, etc ••• ). Cette solution, considérée conne utopi­

que, n'a janais été essayée. On peut rétorquer bien sar que la faible technicité

des paysans et leur bas niveau d'instruction conduiraient à des catnstrophes.

C'est là que pourrait intervenir une solution qui pernettrait à des techniciens,

en nonbre restreint et dotés à ln fois de conpétences et de noyens, de résoudre

les problènes uniquellent techniques dans une étroite collaboration avec ln popu­

lation. COllilent peut-elle s'opérer alors que les paysans ne sont pas orgonisés \

des niveaux suffisannent élevés. En effet les seules instances connunautnires

sont les "fokonolonn", sorte de rassenblenent des hOillles adultes d'un village

...(1) U.R.E.R. : Unité Régionale d'Expansion Rurale.

123

et qui en fait recouvrent plusieurs réalités diff8rentes selon les régions de

Mndc.lgascar et qui ne sont bien souvent que le lieu où s'exerce 18 donination

des "notables" et le paravent du village face à. l'extérieur. Cependant, le

fokonolonn peut pernettre l'expression de tous et dans bien des régions c'est

lui qui prend des décisions collectives après discussions et approbation à

l'unaninité de ses nenbres. Ln recherche de cette unaninité est difficile et

peut nuire nu bon fonctionnenent de l'ensenble en enrayant les prises de déci­

sion ; par contre, quand une décision est prise elle est exécutoire innédw te··

nent. De nonbreux fokonolono. fonctionnent ainsi et il n'est ~~s illusoire de

vouloir les nssocier à la gestion de réseau. Le grand problène réside dans l~

Ilultiplication des fokonolono. au nivenu d'une plaine et leur intégrntion dnns

une instflnce qui les fédéralise et qui pernette de régler les conflits qui ne

nnnqueront pas de surgir entre eux. En pnrticulier, on retrouvera dans cette

instance fédéralisante les conflits entre les paysans do l'aDont et coux de

l'aval.

Pour conclure sur les attitudes globales des paysans devant d'éven­

tuels travnux de restructuration et tout ce que celn suppose, nous pouvons dire

que ceux-ci souhnitent des nnénngenents pour avoir de l'eau à BGhnra et à Be­

lanoty nais ils ne désirent pas que cela entraine des ch.'mgenents trop profonds

dans la répartition des terres qui doit être idontique nprès les trnvaux à ce

qu'elle était avant. Le nonde paysan veut nnîtriser les transfornntions inhéren­

tes à ces travaux et se garder de toute intervention étrangère, en particulier

de l'implantation de nigrants. Dans la région d'Antsirabe, le problène est plus

conplexe ; en effet, les rapports entre l'adninistration et la population y

sont tendus et on a pu y observer des attitudes contradictoires, glo1x!lenent et

individuellenent. La population a tendnnce à nttendre benucoup trop du Ilfo.nja­

kano." unis en n~ne teups elle rejette tout ce qui vient de lui et les difficul­

tés du GOER s'expliquent aussi bien par les problènes pureuent tochniques de ln

plaine d'Andrntsay que par ce phénouène de rejet. A côté de celn on assiste à 1Jn~

série de jeux personnels d'opportunistes qui tentent de se placer au détrinent

des autres et qui arrivent, dans une large Desure, à f~ire repousser toute so­

lution de type réforniste qui tendrait à corriger les inégalités foncières au

profit des plus dénunis~ Do plus, cette région d'Antsirabe connait une série

d'autres problènes conne ceux de 10 culture pluviale sur collines et de l'élevnge

q1l repoussent quelque peu celui de l'anénngeuent d'une plaine à riz.

124

Celn nous pernet de conclure sur ln nécessité de ne pas agir en ordre

dispersé sans toutefois tonber dons le travers de structures trop lourdes. A

Antsirabe, les activités rurales sont fort nonbreuses et en gronde partie rat­

tachées à la ville; toute action doit en tenir conpte à Beharo et à Belanoty

les problènes d'eau sont les plus urgents unis il faut les r~acer dans leur

contexte régional que sont les vallées du r~~ndrnre et de l'Onilahy et dnns l'

ensenble des activités de la vie rurale ofin d'une p8rt de ne pns accentuer lu

désarticulation actuelle entre Itagriculture et l'élevage qui conduit à une

dininution de celui-ci et une ougnentntion des phénorlènes d'érosion et d'en­

sablenent, handicap najeur de ces petites plaines, et d'autre port afin de ne

pas créer de déséquilibres intra et inter-régionaux difficilos à corriger après

coup. Pour terniner, nous insisterons sur ln nécessité de voies de coonunicn­

tions correctes, condition nécessaire à l'écouletlent des produits et à l'inser­

tion de réseaux jusqu'ici totalenent isolés de leur contexte régional.

TABLE DES MATIERES

- INTRODUCTION GENERALE

- PREMIERE PARTIE : LE PERIlYJETRE HYDRO-AGRICOLE DE BEHARA

- INTRODUCTION

- CHAPITRE l - PRINCIPAUX PROBLEMES POSES PbR LE MILIEU

NATUREL POUR UNE AMELIOMTION DU SYSTEME

DE CULTURE

- CHAPITRE II - DONNEES SUR LA POPUIJ.TION

11

5

8

125

2.1 • Généralités - Localisation de la populntion 18

2.2. Structures de la population par sexe et par ~ge 19

2.3. Croissance de 10 population 23

2.4. Mouvenents de populotion 24

2.5. Conposition des fOI'lilles 27

2.6. Scolarisation 37

- CHAPITRE III - STRUCTURES FONCIERES - STRUCTURES DES

EXPLOITnTIONS AGRICOLES

3.1. Structures foncières

3.2. Modes de foire-valoir

3.3. Structures des exploitations

- CHAPITRE IV - L'ENVIRONNEMENT DU PERIMETRE DE BEHARA

- CHAPITRE V - L'INTENSIFICATION DU SYSTEME DE PRODUCTION LIEE

RF..3TRUCTURATION DU RESEAU - COnCLUSIONS

39

43

43

60

665.1. Le réseau actuel

5.2. Problènes posés par une éventuelle restructuration du

réseau 69

5.2.1. Les souhaits des paysans 70

5.2.2. Le problène de l'entretien et d8 ln taxe de litrage 73

5.2.3. La diversification des cultures - Conclusions 75

- ANNEXE 78

- BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE 79

- DEUXIEME PARTIE LE PERIMETRE D'ANDRATSAY

- INTRODUCTION 81

126

- CHAPITRE l - GENERALITES SUR LE CADRE PHYSIQUE

- CHAPITRE II - DONNEES SUR LA POPULATION

84

2.1. Généralités - Localisation 91

2.2. Structures de la population pur sexe et par ~ge 95

2.3. Accroissenent de ln populntion 98

2.4. Taille des nénages 99

2.5. Activité de la population - Scolarisation 100

- CHAPITRE III - LE SYSTEME DE PRODUCTION ANALYSE AU IUVEAU

D'UN VILLAGE 103

- CHAPITRE IV - CONCLUSIONS SUR LE SYSTEME DE PRODUCTION AU

NIVEAU DE L'ENSEMBLE DE LA PLAINE 110

- CHAPITRE V - L'INTENSIFICATION DE L'AGRICULTURE - CONCLUSIONS 117

- BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE 119

- CONCLUSIONS GENERALES 120

E1UD~ DES fACTEURS HUM1UNS

DE LA PRDDUCTUDN lUifUCOlŒ

DE TROIS PEHIME111ES

~YIUUJ~&UUUCOLES

DEHARA-ANDRA'SAY-BElA~UJrV

TC1\1E 2BElAft10TY

Bernard HUGOT

Section de Geographie

OFFICE DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE OUTRE MER

_~ 1

CENTRE DE TANANARIVE - MADAGASCAR.L. 8 P 434

MARCHE D ETUDES

N 66~-72-FNDE-GR-HA

TITULAIRE

SCET - Inte"natlonal

LETTRE DE COMVJANDESCET 10 R S ï 0 M

f'l 2382 du 9/81 72

JANVIER 1973

TROrSIEME PARTIE

LE PERmETRE DE BELAMOTY

(Réseau G.R. nO 103)

INTRODUCTION

Ce travail sur le périmètre hydro-agricole de Belamoty, effectué à

la demande des services du Génie Rural et en sous-traitance avec la SCET­

International, constitue le premier volet d'une étude plus vaste, qui vise à

rassembler des données sur une dizaine d'autres périmètres du Génie Rural dans

le Sud de Madagascar, susceptibles d'3tre restructurés et de recevoir des

aménagements complémentaires financés par un pr~t de la Banque Nondiale à

l'Etat malgache.

A la demande de la sem, le but de cette enquAte menée éga lement

sur les périmètres de Behara - Amboasary et Andratsay - Betafo par la Section

de Géographie de l'ORSTOM était de tenter de déterminer:

- les causes humaines du mauvais fonctionnement actuel de ces

réseaux ;

- les données doht il faudra tenir compte dans le cas d'une res­

tructuration, sur le plan de l'analyse démographique, de la

structure foncière, de la structure des exploitations agricoles

et de l'environnement.

Le travail sur le terrain s'est déroulé au cours des mois de juillet,

sont et septembre et octobre 1972, en trois séjours d'environ trois semaines

chaoun.

Il a essentiellement consisté en deux sortes d'enqu~tes exhaustives

dont l'une visait à recueillir des données démographiques dans plusieurs vil­

lages, au niveau des ménages, et l'autre à recenser les parcelles de,culture

des terroirs de ces m3mes villages, de manière à pouvoir établir une série de

cartes foncières et d'occupation du sol.

...

2

Deux questionnaires (voir exemplaires ci-joints) ont été adressés

aux chefs de famille. Le premier concerne les données sur la population (nombre

d'individus par famille, sexe, Age, ethnie, lieu de naissance, date d'arrivée,

activité, émigration, etc ••• ) et le deuxième se rapporte à la description du

parcellaire d'exploitation (nombre de parcelles, surface, situation, nature

des cultures, type d'usufruit, etc ••• ).

Sur le terrain, les enqu~teurs procédèrent simultanément au rem­

plissage du questionnaire "parcellaire" et au repérage de toutes les parcelles

de l'exploitant enqu~té sur un plan établi d'après la couverture aérienne au

1/20.000è du périmètre réalisée par la SOTOM.

En plus de ces renseignements obtenus par le moyen des questionnai~es

il nous a été possible de recueillir auprès du service des domaines de Tuléar

les indications nécessaires à l'établissement d'une carte des propriétés imma­

triculées du périmètre. Nous avons également pris connaissance auprès du Chef

de Canton et du Maire de Belamoty des chiffres de population des villages offi­

ciels où nous n'avons pu enqu~ter et des renseignements d'état civil (mortalité,

natalité) à l'aide desquels nous avons tenté, dans la mesure où ces chiffres

représentent la réalité, de fournir un état de la population intéressée par le

périmètre et d'indiquer son taux d'accroissement nlI ture1.

Enfin, nous avons procédé, lors de notre dernier passage, à une sorte

d'enquête d'opinion qui s'est déroulée sous la forme d'entretiens avec les

"fokonolona" de plusieurs villages, et au cours desquels ont été évoqués un

certain nombre de points touchant Itavenir du périmètre:

- attitude des paysans face à une éventuelle restructuration et à

une intensification des cultures, problèmes de l'eau, de la commercialisation

des produits, etc •••

Quatre enqu~teurs, dont un assistant-géographe de l'ORSTOM, M. Eugène

RAKOTONDRABE, que je tiens à remercier pour la part importante qu'il a prise

dans ce travail, et trois autres recrutés sur place, ont réalisé sur le terrain

le recensement exhaustif de 5 villages (Belamoty, Beadabo, Befnmoty, Besatra ct

BetEimenalm), soit 2.546 individus et 521 c.énnges.

...

Outre les cartes de terroirs au 1/5.000è d~jà cit~es (cartes fon­

cières et cartes des oultures), trois autres cartes du périmètre au 1/20.000è

ont pu atre dress~es, toujours d'après les photos a~riennes de 1970 fournies

par la SOTON :

- une carte de localisation de l'habitat et de la population par

village ;

- une carte d'occupation du sol;

- une carte des terres immatricul~es.

Les résultats de ces enqu8tes et les conclusions que l'on peut en

tirer forment le contenu de ce rapport.

· C .. o~ui.s :De Locali.uatiCM--=-----=------

5

CHAPITRE l - SITUATION DU PERIMETRE DE BELAMOTY

1.1. Situation régionale

Situé dans la vallée de l 'Onilohy (1), dans la commune de Belamoty (2),

à laquelle il 0 donné son no~, le périmètre de Belamoty couvre une superficie

de 4.000 hectares environ entre la Sakamare à l'Est et ln Taheza à l'Ouest, af­

fluents de rive droite de l'Onilahy qui drainent le massif gréseux de l'IsDlo.

Il ost relié à Bozaha, au confluent do 10 Taheza et de l'Onilahy, par une piste

de 40 Km sur l'état de laquelle nous reviendrons.

A partir du coude de Belamoty et sur toute la bordure du périmètre,

le lit du fleuve s'élargit, puis se resserre en un défilé majestueux pour tra­

verser le dernier cha1non gré seux de l' Isalo qui la coupe perpendicula irament,

avant d'atteindre son confluent avec la Taheza.

A partir de l'Isola et dans 10 dernière partie de son cours, la

pente de l'Onilahy s'affaiblit (environ 1,5 0/00. Sa vitesse et sa aapacité de

transport diminuant de ce fait, le fleuve se met à décrire de larges méandres

et à remblayer son lit avec les matériaux arrachés dans son cours supérieur,

travaillant ainsi à établir un profil d'équilibre, comme en témoignant les

grands bancs de sable qui émergent à l'étioge et obstruent son cours.

Depuis Belamoty jusqu1à l'embouchure, on trouve des deux c8tés du

fleuve plusie~s périmètres installés dans des méandres abandonnés : Beavoha (3)

sur ln rive gauche en aval de Belnmoty, limité au Sud par la piste Betioky­

Benenitra, puis Betakiiotsy-Antsoknbalala (4) plus à l'Ouest, face à Bezaha et

à 1 t oménagetlent de la basse vallée de 10 Taheza, enfin Temeantsoo sur ln basse

vallée de l'Onilahy.

"fleuve mâle".(1) Onilahy

(2) lnmoty Flncourtia ramountchi l'Herite Flacourtiacée. Genre de prunier enen voie de disparition.

(')"Etude socio-économique sur le périmètre de Benvoha" par J.t. LEBRAS, ORSTOM.Section de Géographie. AoQ.t 1968.

(4) Périmètre étudié par M. HANICOTTE de l'ENPS en sous-traitance avec ln SCET­International.

l1

1

6

De tous ces périmètres, Belamoty, le plus en amont sur la rive

droite est sans doute aussi le plus mportant et le plus peuplé.

Vers 1960, d'importants travaux y ont été effectués par le Génie

Rural. Une prise au fil de l'eau sur l'Onilahy a été construite pour irriguer

la plaine. Elle est raccordée par un tunnel au canal principal long de 18 Km

sur lequel viennent greffer deux secondaires, Pun de 9 Kc. en rive droite,

l'autre de 7 Km en rive gauche. Un drain existe également. Cependant, le sys­

tème actuel es~ insuffisant car il manque totalenent de canaux tertiaires pour

atteindre les parcelles. De plus, le réseau de drainage est à revoir: plu­

sieurs zones sont encore marécageuses.

1.2. Le milieu physique

1.2.1. Le relief et les sols

Ainsi constitué par une plaine alluviale qui occupe l'emplacenent

d'un ancien méandre de l'Onilahy, le périoètre de Belnmoty s'étend du Nord au

Sud sur trois kilomètres dans sa plus grande lnrgeur et d'Est en Ouest sur une

vingtaine de kilonètres le long du fleuve. Il est limité au Sud par les rives

du fleuve et au Nord par une falaise d'une vingtaine de mètres de commandenent

dans les grès de la Snkameno, qui court d'ailleurs sur presque tout le pourtour

de la plaine depuis Belnmoty jusqu'à Saloanivo à l'Ouest, sa hauteur variant selon

les endroits.

Au Nord-OUest, à une dizoine de kilomètres environ du périmètre à vol

d'oiseau, se trouvent les derniers dho1nons de l'Isolo, d'où descendent en pente

douce jusqu'aux abords du périmètre (voir coupe) de vastes glacis sableux qui

sont le résultat de la décomposition des grès.

L'ensablement progressif de la partie Nord du périmètre,consécutifs à

cette sitmtiDnet qui stérilise une partie des terres olluvionnnires parai t mal­

heureusement difficile à éviter.

• ••

7

Le sable s'accumule en effet dans les canes de déjection, bien vi­

sibles sur les photos, de tous les ruisseaux temporaires, ou "saka-saka" issus des

glacis dont le débit augmente en saison des pluies et qui débouchent sur le

périmètre, rendant impropre à 10 riziculture une frange de terrain qui borde le

pied de la falaise.

Sans insister sur les caractéristiques des sols du périmètre, une

reconnaissance pédologique ayant été effectuée par l' mAri, nous signalerons

toutefois que le milieu pédologique de la plaine, encore 081 stabilisé, ne nous

semble pas essentiellement différent de celui du lit actuel de l'Onilahy, une

dénivellation d'un mètre ou deux seulement existant entre les deux, vu le fai­

ble encaissement du lit. Ceci apparait d'une façon particulièrement nette lors­

qu'on regarde les photos de la partie occidentale du périnètre qui reste à ané­

nager.

De nombreux chenaux qui ne sont prohablement que d'anciens chenaux

de l'Onilahy, et qui servent sans doute aujourd'hui de drain à cette partie du

périrnètre pour l'évacuation des eaux de pluie s'entrelacent et s'intercalent

avec des bancs de sable en dessinant un réseau compliqué.

Tout à fait ou Sud, on distingue même un bras encore fonctionnel

isolant une fraction de 10 plaine et qu'une prochaine crue risque d'emporter.

On peut distinguer grossièronent trois types do sols sur le périDètre 1

- des sols minéraux bruts, sableux, sur les canes de déjection d'une

part et sur les anciens bancs de sable du lit d'autre part ;

- des sols d'apports hydromorphes, en bordure de plaine, qui corres­

pondent à ses cuvettes de décantation marécageuses, faciles à récupérer pour la

culture en les drainant.

- enfin, des sols alluviaux plus ou moins hydromorphes de texture di­

versifiée argilo-limoneuse à nrgUo-snblouse, qu.i correspondent à. d'anciens che­

naux du flouve sur 10 fond desquels se sont déposées les particules les plus

fines.

...

COUPE GEOLOGIQUE NW- SEd'apres la carte Géologique au Y1DD.DDD

BE ZAHA -BE LAMOTY

AMBDVOMA1Y

56;-jVDHUUNA

TN-W

Périmètre de tJNllAHY

° _ +_:~~:-;-=;~~~.:+_+_ +_+ _+_ ... _ :~~~;.T!l~A~M~D:TY~~:JT~;;:_'C.:-::.::,,:.~_::-:-.=_:-:.:-:_=-:.-:_::-:-.~:=:.:;:.::-:-=.:.~.~.=."'._. . ._S__A_~~..,AZ'{S-E400 ° ° -+-+-+-+-+-+-+-+.-...-+-+-+-+-"'-+~"'-.

o.Io-~~_..L---L..~~..a-.......--,~..a-_--''-...&L.......__.........__o....- ~~__~ '''''''--'L-....L----,,-~_=::=::..:!+~-=..z.+=-:..:!+'-=-=+::!::;:.=.:=-+!....=~=.::;:-:t.=+:j+t..::+=.t+=.:=.:+:t.=+:::!+t..:::::=.!+=+=+!.;-=-~+t..::+=.t+=+=.::;!..=+:..:!+t..::=+:..:!...ë.:+2==+:===::.~=-=-.'-'-=·:..:7,-=0:.:.7....=...·.....=:'=,-,:_....~~--:-..:.'.~'_-...' ~.,,-,......' ..' ...::~'.....'. _._'_-_....~...-:-..-.....'....'......'. -_......0......-...:.:••'-="":"..-....._'--.:.'._.....:.....--:...l

400300 TAHEZA

200 •• 0

Hauteur.1/2.0.0aD

Ethelle dea 500

hhelle de .. longueurs 41400.000LEGENDE

roool~

Grès et Argilites de la série ISALD

Grès entrecroisés de la série 15ALQ

F+=1l±.=..±J

r-=-:1~

Grès et Ar9ilitee de la SAIlAMENA Sup.

Grès et Sd1i s~es de la SAKAMENA Inf.

Carapace sallleu fie

Alluvion.

9

1.2.2. ~!ima~ ~E~:~~~_~:tE!:~iP!.-~~

Les données dont nous disposons sur Belamoty (relevé des plUies de

1960 à 1966) étant insuffisantes, nous prendrons Bezaha comtle station de nfé­

rence et nous tenterons de définir le cliDat de Belaooty par rapport à celui de

Bezahn en fonction des renseignements dont nous disposons.

La région quo traverse le 23°'°' de latitude Sud, jouit d'un clinnt

chaud avec une saison des pluies bien rIDrquée de novenbre à oors. La tecpéra­

ture coyerme annuelle est de 25° avec un rmioUrJ de 11 °4 en juillet et un maxinum

de 35°9 en novembre. Cependant, le mois le plus chaud semble ~tra février, la

moyenne des minima "1 étant plus élevée qu i en novembre. Les mois secs (ceux pour

lesquels on aura P ~ 2T selon Gaussen) sont donc mars à octobre et le dia­

grBme d' évapotmnspiration de Bezahn que nous reproduisons ici. calculé selon

la oéthode de Thorntwaite par Hervieu (1967) en utilisant ln formule de Prescott,

fait ressortir les mois édaphiquement secs, c'est-à-dire ceux pour lesquels ln

hauteur des précipitations est inférieure à l'évapotronspira~ion potentielle, la

réserve en eau du sol étant épuisée. Ces mois sont DU nocbre de 12 pour Bezaha

et le sol y souffre donc d'un déficit chronique en eau. Cette sécheresse est ­

d'ailleurs confirmée par les ilots de Didieracées que l'on rencontre sur la

route de Bezaha à Belaooty (cf. MORAT) ct elle ioplique bien sOr qu'aucune

culture n'est possible sans irrigotion.

Le total des moyennes des pluies tombant de noveobre à mars à Bezahll

est de 468 mm pour une hnuteur annuelle de 542 I!IIl.

Par contre. il est de 60' à l!elamoty pour une hauteur annuelle de

712,2 m. Il tombe donc 170 mm de plus à Belonoty, qui semble jouir par rapport

à Bezohn d'un certain effet de continentalité. Si nous exominons les courbes de

précipitation des trois dernières années pour Bezaha et Belanoty, l'irrégularité

interonnuelle apparait toutefois assez forto :

...

440 mm.

420

L.OO

380

BEZAHA

Diagramme ombrique pourle .. années 19&9-1970- 1971

•~.....'·.·.·.·.· :······ .··

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3&0

340

320

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280

260

240

22,0

200

480

4GO

140

flO

100

éo

60

4D

lO

0Jt A

PI uies mensuellesAnnée Jf 1 A 1 S 1 0 1 fil 1 D 1 J 1 F 1 M 1 A 1 MI J Total1969 3 01 0.0 1 0.0 1 7,Z 1 t5.GI239412Z2.0I 5&,81 84,ZI 39,91 31,ZI o 4 GG971970 0.61 0,7 1 0,0 135,41 61,S 1 G&,ZIZ4:1.,41 42..31 5751 15.31 0.41 0,0 522,41971 0,51 0,6 1 0,0 13',6' 4&.01 82,31428,51238.71 39.21 0,0 1 35.41 4,3 909,f'

"eYlnQl 4,31 0,410,0 1 U,4140,OI12911297,614U,GI 60,31 (8,4-1 22.:?1 O,S 700,4

BELAMOTY

280 mm.

260

240

220

200

f80

160

140

120

100

aD

60

40

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0N o

'.", ,: .: ...

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.,

....:"'.0,'...:

J f

Diagramme ombrique pour

les années 1969-1970 - 1971

Pluies mensuellesAnnée J" 1 A 1 $ 1 0 1 Il 1 D 1 J 1 F 1 ., 1 A 1 M 1 J Total

1969 18,0 ! 0,0 i 2,5 1 3,1 1 31,71 f20,0 1188 61232,81 410,2.1 70,3\Annul'lIl 9,4 786,3

1970 0,0 1 0,0 10,0 122.. 3 1 99,2 1 99,3 1210,0 l '3,0 1 7,41 - 1 0,2 1 0,7 502,1

1971 0,0 1 0.0 1 0,0 128,6 1 9&,914S2.2 IH8 81207,3120,2 1 {G,O 1 '9,910,0 829.9

Moyenn G.O 1 0,0 1 0,8 1 ~8,O 1 75,9 1127,f 1225,811S7,7 145.9 128,7 1 b.7 13.2 706.1

BEZAHA

PluieEvapotranspirationEvapotranspiration

potentielleréelle

499 mm

1850499

[[J]J]]]] Ruissellement et. drainage o300

Il :1: 1 : 1 : dUtilisation de la réserve en eau du sol

~Constitution de la réserve en eau du sol

Jo

1'531

NosAJJMAM

lo-&.........~ Déficience en eau

F

~-=.~.-..~ ....

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• •••••••••••••••••••••••••••••• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •• • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • •. ~ .................• • • • • • • • • • • • • • • •• • • • • • • • • • • • • • •• • • • • • • • • • • • • •• • • • • • • • • • • • •• • • • • • • • • • •o-1----.....---,_--__,---ï---r-.;;;·••;;-••.,.F'....,;,e.~·i'=·::::==__,---ï---,_---,.----1J

200

100

- 1969... 1970

- 1971

BEZAHA

669,7 lIlI!l

522,4 Jm

909,1 mn

BELAMOTY

786,' cm

502 cm

829,9 00

On pout donc dire que 10 total des pluies nnnuelles pour ln région

se situe à l'intérieur d'une fourchette de 500 à 800 CD.

1.2.'. Hydrologie- ...-A la saison des pluies correspond bien entendu la période des crues

de l'Onilnhy, Dais là aussi nous devrons nous contenter d'indications soonaires,

les données faisant cruellecent défaut. Il existe cependant deux stations de

l'ORSTOM sur l'0n11ahy à Benenitro et Tongobory œis les échelles n'y sont pas

calées et les renseigneoonts concernant ces stations ne sont pas disponibles

à l'heure ac~elle. Les seules observations qui ont été faites sur l'Onilnhy (1)

datent d'il y a plus de 10 ans, et n'ont pns porté sur une période assez longue

(1951-1956) pour qu'il soit possible de les exploiter. En outre, elles ont été

effectuées à Tongobory en aval de BelaI!1oty. Nous les I:lentionnons donc ici à

titre pureoent indicatif :

D'après Bresson, le régime de l'Oni1ahy est presque nnnlogue au

rigime des fleuves du Sud.Ouest (MalU1I:1baro, Menarandra, Linta) avec un CllximUIil

de janvier et un minimum d'octobre ou novecbre, c'est-à-dire que l'écoulement

est netteoent carqué de novecbre à avril avec un seul nnxinum en janvier. Après

avril, le débit toobe brutalecent pour donner un hiver peu abondant ; le mini~um

se produisant en octobre ou novenbre, octobre étant le mois le plus sec. Cepen­

dant, la différence réside dans le fait que les étiages de l 'Onilahy sont tou­

jours relativement abondants (contrnirenent à ceux de la Linita, du Mannnbnro

et de la Menarandra , probablement alimentés par les résurgences du massif

gréseux de l'Isalo) et les réserves constituées dons l'Horombe et suffisants en

tout cas pour que le sous-écoulement puisse 8tre négli~.

• ••

(1) BRESSON (Y.) "Note hydrologique sur les cours d'eau de 10 région seni-aridede Madagascar. Tome IX des MéIloires de l'Institut Scientifiquede Madagascar.

14

Concernant les débits d'étiages et de C~les, il cite les chiffres

suivants qu'il faut toutefois corriger en tenant co~pte du fait que les années

durant lesquelles ont eu lieu les observations n'ont pas comporté de cyclones

importants, donc de crues exceptionnelles :

Etiages

Ils ont oscillé de 1951 à 1956 entre 24 et 39 m3/s. L'étiage normal

peut être fixé à '0 m'/s, soit 1 l/s/F:Jn2 et l'étiage de l'a:nnée sèche à 24 m3/s,

soit 0,84 l/s/KJn2.. On constate donc ici le pouvoir de rétention du bassin.

Crues

Les chiffres des crues maximales annuelles connus sont on n3/o :

1951=52

960

1952-53

454

1953-54,

1.1~4

1954-55

1.050

1955-56

818

Ce qui donne en chiffres maxima pendant la période des mesures

40 l/s/'Km2 (à comparer aux 350 l/s/KID2. de la l1enarandra, aux 335 l/s/'K1n2 du

Mandrare et aux 260 l/s/'K1rJ2 de la Mananara à Bevia).

L'Onilahy est caractérisé par un faible nodule: 4,75 l/s/'K1rJ2 pour

un bassin de 28.700 Km2 (5,9 l/s/K:m2. pour la l.fenarandra avec un bassin de

5.225 Km2 et 5,5 l/s/Km2 pour le Mandrare avec un bassin de 12.612 Km2). Ce

module s'explique par l'importance des pertes par évapotranspiration et évapo­

ration, la température moyenne du bassin étant paroi les plus élevées de l'Ile.

Enfin, l'irrégularité interanhuelle semble faible, mais d'une part aucun cyclone

ne s'est produit pendant la période cons idérée et, d'autre part, ces valeurs

devraient correspondre à une valeur médiane calculée sur une période de 10 ons.

Toutefois, ltextrAme régularité de l'Onilahy (chiffres ci-après) s'expliquerait

également par la forte rétention de son bassin déjà citée plus haut •

...

15

Les coefficients employés sont :

= K2 = M/J.I. = M/m

M = module le plus fort

~ = module le plus faible

m = module normal

Iü I<2 El- Onilahy 1,11 0,81 1,'7- Mandrare 2,01 0,44 4,55

- Mananarn 1,65 0,68 2,44

- Menarandra 1,75 0,62 2,84

En ce qui concerne le périmètre de Belamoty proprement dit, après

enqdte auprès des paysans, il apparait que les crues annuelles ne sont pas

très fortes et n'envahissent qu'une partie bien précise du périmètre que nous

avons tenté de délimiter en pointillés sur la carte. La fréquence des crues

aroeptionnelles, dues au passage de cyclones semble être d'une tous les 10 ans

enViron. L'eau pénètre alors que toute l'étendue de la plaine, modifiant tota­

lement la topographie et laissant des bancs de sable sur de grandes surfaces.

A plusieurs reprises; il nous a été cité l'exemple de la crue de 1933 qui fut,

parait-il, particulièrement violente et fit de nombreuses victimes. Il n'était

plus alors possible de se déplacer autrement qu'en pirogue sur toute l'étendue

de la plaine.

1.3. Le couvert végétal

La surface du périmètre mame est presque entièrement occupée par les

cultures: rizières et cultures pluviales (~nioc, patate, ca~ne à 8ucre sur le

pourtour et sur les sols trop sableux pour le riz). Cependant, des roseaux ou

"baramta fi (Phragmite communis) poussent aux abords du fleuve, dans les endro i ts

humides (dépressions marécageuses) et sur les anciens bancs de sable en général.

16

Dans les villages et au bord des pistes, on trouve de nombreux "kily"

(Tnnarindus Indica) à l'oobre épaisse desquels sc déroulent en général les

réunions de "fokonolonû" et les "kabary", ainsi qu'un certain nombre d'arbres

représentatifs de ln forêt de l'Ouest nalgache.

Une savane arbustive mixte à Heteropogon contortus (cf. MORAT:

"Contribution à l'étude des snvanes du Sud-Ouest de Madagnscar") sur sols fer­

rugineux tropicaux couvre enfin les glacis au Nord de Belamoty dont les princi­

pales caractéristiques sont :

- une faible hauteur, les plus grandes espèces ligneuses ne dépassant

pas 6 à 8 nètres

- un pourcentage de recouvrement faible également, le sol nu repré­

sentant smlvent plus de 40 %de ln surface.

Cette savane sc compose de trois strntes :

- une strate arbustive Inche (10 à 15 pieds à l'hectare) composée

surtout de Pouportia caffra, Gymnosporia linearis et quelques Stereospermum ;

- une strate herbacée supérieure de 30 à 50 cn de hauteur qui op­

p~rnit par taches selon la densité du bétail qui y dcneure et constituée essen­

tiellement d'Heteropogon contortus en touffes disjointes;

enfin, une strate herbacée inférieure nal représentée floristique­

ment et dont le recouvrenent ne dépasse j~is 5 %.

17

CHAPITRE II - DONNEES SUR LA POPULATION

2.1. Rappel historique

Le pér~ètre de Belnmoty et au-delà la connune du uêne non, sont

presque exclusivement peuplés de Tonosy émigrés. Ceux-ci constituent une popu­

lation relativenent dynaoique sur le plan déoogrephique, co~e nous le verrons

plus loin, nnis, bien que les noms des clans et ln plupart dûS noms de villages

nient pour origine 10 région de Fort-Dauphin, leur comportement et leur évo­

lution restent autonomes par rapport à l'enseoble du pnys tanosy et ils ne se

mélangent pns dnvantage aux outres ethnies.

L'inuigration tanosy de l'Onilahy a une origine historique: la

révolte qui dressa, de 1845 à 1855, les Tnnosy de Fort-Dauphin contre les exac­

tions d'un gouverneur merina (1). Lo dure répression qui suivit détermina la

fuite vers le Nord-Ouest d'une partie de l'ethnie. Passant à l'Ouest de Tsivory

pour éviter les Barn et les Antnndroy, les fugitifs parvinrent ainsi jusqu'au

cours moyen de l'Onilnhy, sous ln conduite du Roi Rozoananery. Grossis d'un

certain nombre d'Antnmbolo, ils se sounirent au prince onhafaly de la région et

s'installèrent sur ln rive droite. Les Tanosy conquirent ensuite leur iUdépen­

dance en chassant et massacrant les Mahafaly de ln plaine de Belamoty et en

occupant, vers 1880, une partie de ln rive gouche. L'ethnie mnhafoly n'est plus

oinsi aujourd'hui que la quatriène du périmètre en inportance numérique, après

les Betsileo et les Vezo.

2.2. Composition de ln population et répartition ethnique

Les Tnnosy immigrés fornent ln gronde majorité (95 %) de la répar­

tition du périmètre.

Viennent ensuite

- les Betsileo 1,6 %- les Vezo 0,7 %- les !'IIohofaly 0, 7 ~&

- les Anwndroy 0,6 %- les Merina 0,5 %

(1) DESCHAMPS (B.) Les nigrotions intérieures à Madngpscar.

18

Le reste, soit 1,2 %, se répartit entre Saknlava, Bara, Indiens et

Tanalo. Les "Ambanic.ndro" (gens des hauts-plateaux) et les nembres des ethnies

ci-dessus citées foment donc une très faible ninorité (5,3 %du total) et

résident, pour la plupart, à Be111noty et dans les plus gros villages.

Deux clans Tanosy, eux-n~nes divisés en nonbreux sous-clans dont on

trouvera ci-après la liste, se partagent de nos jours la surface du péricètro.

D'une port, les Tanosy propreoent dits, se désignant oux-nêmes par le nom

d' "Antesalo", tiré de leur passage par l' Isa10, lors de la nigration qui les

a conduits de Fort-Dauphin à l'Oni1ahy.

D'autre port, les Antonbo10, originaires de la vallée d'Ambolo

(Moyenne Monaopanihy, cantons de Ranomafano et dl Enaniliha) •

Les Antesa10 qui forment ln caste noble occupent la partie Ouest et

les Antambolo la partie Est du périnètre. Ln linite séparant leUt's terroirs

passe par les villages de Beadabo et Befaooty et est soulignée dans les rizières

par la présence de stèles, surmontées de cranes de zébus.

• ••

19

LISTE DES CLANS ET DES SOUS-CLANS TANOSY REPARTIS

A IJ~ SURFACE DU PERIMETRE

ANTESALO

Znfirnoinia

2 - Tnvioln

3 - Tnnbonitnnà

4 - Mahnsionaky

5 - Takeloknla

6 r1anantantely

7 - Tenoro

8 - Anaknndria

9 - Mananbaro

10 - Tapnsy

11 - Zo.findranina

12 - Zafindravola

13 - Ranofotsy

14 - Anbaninoty

15 - Marosola

16 - Telaria

17 - Tofanoitsy

18 - Tnnbato

19 - Tevolazato

20 Vohiposa

21 Tevoakazo

22 - Zafikapy

23 - Tennadalllngy

24 - Tsiendrisotro

25 - Zazafotsy

ANTAMBOLO

- Tnnbolo Sakaralanana

2 Tanbolo Telnhoa

La division en sous-clans qui ne nanquent pns de s'opposer ou sein

dos fokonolono, se retrouve jusqu'au niveau ~'l village. Il conviendra de s'en

souvenir au nonent d'une éventuelle restructuration, les nenbros d'un clan de­

vant refuser nornnleoent les parcelles qu'on pourrait leur attribuer sur le

territoire de l'autre clan, et rociproquenent.

...

20

A propos des hntesalo, signalons pour la petite histoire, qu'il

existe à Snlonnbcny, à l'Ouest de la plaine de Belanoty, des descendants directs

du drenier roi tanosy de Fort-Dluphin. Celui-ci avait trois fils qui, s'étant

disputés avec leur père, selon la légende, auraient quitté Fort-Dauphin vers

1845 pour énigrer dans la région de l'Onilahy. L'un d'eux s'installa à Snloan­

bany où il fit souche et les autres se fixèrent à Tongobory et à Beraketa, au

Nord dG Sakaraha.

Parni les autres ethnies, les Vezo et les Mnsikoro qui ne résident

sur le périnètre qu'au nonent des récoltes de riz, occupent des cnüpenents pro­

visoires le long de la piste qui joint Belanoty à Beadabo pour les Masikoro, et

sur les bancs de sable du lit devant Belanoty (en été) pour les Vezo.

Les V8Z0, ethnie de p~cheurs et de narins, reüontent l'Onilahy avec

leurs pirogues depuis Saint-Augustin, allant parfois jusqu'à Benenitra. Intel­

ligennent, ils ont trouvé leur place dans le circuit de distribution du riz en

assurant le transport, d'une rive à l'autre du fleuve, des personnes, des récol­

tes et des troupeaux, noyennant une rétribution en nature, de quelques nesures de

riz ouen EJspèces(25F par personne).

Lorsque la saison est terninée, ils redescendent à Saint-Augustin

(3 jours de pirogue environ) avec des provisions de riz suffisuntes pour subsis­

ter jusqu'à la canpagne suivante, avec nêne parfois un surplus disponible pour

ln revente sur le narché de Saint-hugustin. Les M~sikoro, quant à eux, louent

leurs charrettes pour le transport du grain.

Il Y a lieu enfin de signaler ln présence, sur le périnètre, d'un vieux

colon Buase, ttgé do 75 ans; U. CART, installé à Belanoty depuis 1923 et

qui possède à lui seul 380 hectares. L'arlénngenent des preniers canaux sur le

périnètro, vers 1930, est d~ à son initiative. Cependant, sa présence suscite

aujourd'hui, au sein de la population tonosy, certains renous sur lesquels nous

reviendrons,à propos dù pertage des terres (Chap. III).

...

21

2.3. Répartition numérique et spatiale

Neuf mille personnes environ sont intéressées par le périmètre de

Be1amoty, soit BQ ~ de la population de la commune de Be1arnoty et 17 %environ

de celle de Soamanonga sur la rive opposée de l'Oni1ahy.

Sur la plaine rn~me de Belarnoty, 7.225 habitants se répartissent en

21 villages administratifs, à très forte ~jorité Tanosy et 5 hameaux (la po­

pulation de ceux-ci étant incluse dans celle des villa~s ndflinistratif~, ce

qui représente une densité de 157 hab/Km2 sur l'ensemble de la plaine (14,6 hnbj

Km2 pour la commune) et de 400 hab/Km2 par rappo:ï:t à la surface cultivée en

rizières.

Ces villages, dont on trouvera ci-dessous la liste, abritent chacun

de 80 à 1.000 individus et Bont situés (sauf Bekapika isolé au Sud de la plaine

et difficile d'accès) le long de la piste principale qui joint Belamoty à

Bezaha, d'une part, et d'autre part, sur la piste secondaire qui, contournant

la plaine par les hauteurs au Nord, rejoint ln piste principale après Saloanivo,

à l'endroit où elle pénètre sur le périm\~rç- Ilg forment donc deux chn1nes

bordant ln plaine au Sud et nu Nord.

22

23

Nous avons enquêté exhnustivenent cinq de ces villages, soit

2.546 individus nu total. On trouvera ci-après leur conposition nunérique,

~insi que la répartition des habitants par sexe et par age.

Nm'I DU VILLA GE HO~'IMES FIDl11ES TOTAL

Belanoty 512 457 969

Befaaoty 292 301 593

Bendabo 290 244 534

Besatra 125 136 261

Betanennka 93 95 188

Sur ln rive gnuche de l'Onilahy, face à Belanoty, deux villages

adninistratifs, Savazy : 2.000 habitants üt AnkilinaronnD.kn: 275 habitants,

regroupent ln population de 6 villages effectifs qui sont d'Est en Ouest:

Soaserana, Savazy (conposé de 3 haneaux), Soatnoia, Morevoknsara, AnkiliTIoroa­

naka, Fenonrivo, dont les hllbitants, vivent, pour la plupart, des rizières qu'

ils cultivent sur le périnètre.

Au total, nous nous trouvons en présence d'un habitat groupé en

assez gros villages, dont la plupart sont anciens et ont vu leur population

s'accroître au fil des onnées du fait d'apports extérieurs ou intérieurs à la

connune.

Une exception toutefois est à signaler pour les villages do

Besatra, Mornfeno, Andranovory, dont la création, plus récente, correspond pro­

bablonent à l'installation de M. CART à Belonoty (1930), car ln plupart des

cultivateurs y exploitent ses terres en nétnyage.

Belanoty, lui-nane, le plus gros village et chef-lieu de connune,

abrite les services adninistrntifs et les principaux coru1erçants.

24

Notons enfin que les chiffres cités plus haut, ois à part ceux

qui se rapportent aux cinq villages que nous avons directeoent enqu~tés, sont

extraits ou déduits des cahiers de recenseoent du Chef de Canton établis pour

les villages officiels dans un objectif fiscal. Les chiffres qu'ils contien­

nent, en ce qui concerne la CODJ:lune de BelllOoty du Doins, nous ont seoblé relr1·~

tivenent exacts et recoupent généraleoent les chiffres de notre propre recen­

sement.

Notons égalenent que, pour plus de coIJI1odité, nous avons ras seD­

blé en un seul chiffre dans les tableaux et sur la carte des villages, des po­

pulations réparties entre plusieurs haDeaux (haDeaux ou quartiers, tels Bela­

noty, Morafeno, Fenoandala, Tnnanooo et Andronasy). Ceci n'est pas gênant du

fai t que dans tous ces COB, il n'existe pns d' éoorts à proprement parler. Les

haoeaux sont en général juxtaposés et foment en fait une seule agglonération.

25

2.4. Structure de la populntion - Répgrtition par sexe et par ~ge

BELArmTY - BESATRA - BEADABO - BEFl~MOTY - BETll.HElWCA

, , ,AGES HOMMES % FEMl1ES ,,~ TOTAL ;% DU TOT •• Sn-RATIO;1

o - 4 222 16,9 183 14,8 405 15,9 121,3

5 - 9 185 14 173 14 358 14 106,9

10 - 14 156 11,8 140 11,3 296 11 ,6 111 ,4

15 - 19 151 11 ,5 139 11 ,2 290 11 ,3 108,6

20 - 24 95 7,2 109 8,8 204 8 8725 - 29 79 6 90 7,2 169 6,6 87,730 - 34 65 4,9 107 8,6 172 6,7 60,7

35 - '9 44 3,3 54 4,' 98 3,8 81,440 - 44 94 7 84 6,8 178 6,9 111 ,9

45 - 49 56 4,2 39 3,1 95 3,7 143,550 - 54 59 4,4 35 2,8 94 3,6 168,555 - 59 21 1,6 15 1,2 36 1,4 14·060 - 64 42 3,2 39 3,1 81 3 107,665 - 69 10 0,7 8 0,6 18 0,7 12570 - 74 25 1,9 11 0,8 36 1,4 227,275 - 79 2 0 1 1 2 0,1 4 0,1 10080 - 84 6 0,4 6 0,4 12 0,4 100

TOTJ.1L 1.312 99,5 1.234 99,9 2.5~6 99,9 106,3

SEX-RATIO SEl.ON LES GRANDS GROUPES D'AGE, ,

AGES HOMMES FEMMES iSEX-RATIOi

o - 14 563 496 113,5

15 - 64 706 711 99,2

+ de 64 43 27 159,2

PYRAMIDE DES AGE!!

,

[BELAMOTY

MASCULIN ,...1312

1

1

1

79

74

69

64

S9

54

49

44

2.9

24

19

14

9

4

5 Villcge& : 245G'

1

,... FEMININ

~Z34

1

1

1

1

1

1

Individus

l' l' 1$ 14 l' 12 Il 10 , • 7 , r. 4 1 2 , 1 2 1 io a , ., • , ID n 12 li 110 Ir.

300

210

2~0

220

RAPPORT DE MASCUlINIlE. PAR ClA~~E ~ 0' AGE(en9uèfe réalisee sur 2456 inc1; vidus )

(Jane ,j'ô9f1' J~ 5 ana

Gr/Jup~' t/'ô9t!

40

10 Adult.~

27

Ln pyramide établie sur ln base des 2.546 individus recensés dans les

cin~ villages dG Belnnoty, BeadDbo, Besatrn, Betnnenaka et Befaooty présente

les caractéristi~ues suivantes :

Une bnse très large et re~~r~uablenent é~ui~ibrée révèle une popu­

lation en forte expansion. Les jeunes de 0 à 15 ans représentent en effet 45 ~

du total recensé, ce ~ui d'après l'étude de P.J. FRANCOIS (1) senble conforne

à ln nOrDnle pour l'ensenble de ln population rurale de Madagascar. On notera

un é~uilibre pres~ue porfait entre les deux sexes pour les classes d'flge de

o à 19 ans ninsi ~u 'un nonbre sensiblenent égal d'individus de cha~ue côté de

la pyranide pour les classes de 9 à 14 ans et de 15 à 19 ans.

Dans la classe des adultes, de 19 à 40 ans, on observe un rétrécisse­

nent très net des effectifs chez les hornles ~ue l'énigration, peu prati~uée sur

le périnètre, ne semble pas pouvoir expliquer. Cependant, plusieurs hypothèses

peuvent être avancées.

Concernant les individus de la clnsse 24 à 29 ans, ce creux correspond

sans doute à une dininution du nonbre des naissances ou à une surnortnlité pour

les générations nées pendant la deuxiène guerre nondinle (absence d'approvision­

neDent en nédicanents et onuvnis ravitaillenent), ou encore à des erreurs dans

ln déclnration dus Bges. Cet état de chose se serait ncintenu en se redressant

progressivenent jus~ue vers les années 50 (décalage par rapport à ln France,

ancienne nétropole où le redresseDent de l'après-guerre s'est effectué plus

rnpidenent), ce qui expliquerait les effectifs à peine plus noubreux de la

classe de 15 à 24 ans.

Pour les générations plus ~gées (34 à 39 ans) qui constituent les ef­

fectifs les plus faibles, le creux peut ôtre nis en rapport avec les fanines

qui sévirent dans le Sud durant les années 30.

Chez les feilDos, de 19 à 39 ans, le creux n'apparait pas et la dini­

nution De fait presque régulièrcnent. On constate toutefois une irrégularité

en ce qui concerne ln classe de 29 à 34 ans, qui pnrnit nnornalenent gonflée.

Ccci pourrait etre d~ à un vieillissenent volontaire des jeunes fennes des clas­

sas inférieures.

...(1) Budgets et Alinentation des nénages ruraux en 1962. Tone l : Données sur

la population (CIN~M-INSEE).

28

Au-dessus de 40 ans, on observe un nonbre d'horuaos supérieur à celui

des fences, ce qui seoblerait, là encore, indiquer un vieillissenent volontaire

des honces dont une partie pourrait par conséquent venir conbler le croux déjà

signalé.

Le sex-ratio global de 106 honnes pour 100 fennes fait ressortir un

équilibre presque parfait et apporte la confirnntion qu'il n'y a pas d'énigra­

tion ~sculine. Ces irrégularités entre les classes d'age et le profil en

dents de scie qui en résulte proviennent sans doute, la plupart du tanps, d'er­

reurs dans la déclaration des ages.

A la lunière de ces observations et si l'on considère le graphique du

rapport de nasculinité par grands groupes d'age, l'évolution de la courbe appa­

rait norIJD.le.

Le sex-ratio, de 113 pour le groupe de 0 à 14 ans descend à 99,2 pour

la classe de 15 à 64 ans (creux dans les générations de 20 à 39 ons) et renonte

ensuite à 159 au-delà de 64 ans. Toutefois, l'échantillon de population analysé

est trop faible pour que le sonnet atteint par la courbe au-delà de 64 ons puis­

se ~tre considéré conce valable.

2.5. Croissance dg 19 population

Les chiffres qœ nous citons dans ce p&ragraphe sont tirés des regis­

tres d'état civil de la cormune de Belanoty depuis 1968.. Ils ne reflètent sans

doute pas l'exacte r6alité, les évènenents dénographiques étant loin d'~tre tous

enregistrés. Nous les donnons donc pour ce qu'ils valent en tentant au fur et à

~esure de les corriger par l'indication d'un élénent de conparaison.

2.5.1. Natalité---Pour la cOl!lI!lUlle, les taux de natalité obtenus sont les suivants:

1968 = 30,3 %0

1969 = 30,4 0/0 0

1970 = 27,8 %0

1971 = 29,9 0/00

1972 = 28 0/00

•••

29

Ce qui donne, pour la période~considérée, un toux noyen de 29,2 0/00qui parait faible en regard de ceux cités por P. FRANCOIS pour la totalité de

la population rurale n~nlgache (44,8 0/00) et pour ln province de Tuléar (36,7%o)~

savoir

Les taux de natalité calculés pour les cinq villages enquêtés, à

41,7 0/00 en 1971 et 39 0/00 en 1972, senblent cependant se rapprocher

de ces noyemles.

2.5.2. Mortalité

La nortalité de ln corn1une parait encore plus sous-estinée que la

nntalité

1968 = 16,6 0/001969 = 10,3 0/001970 = 14,3 0/001971 = 12 0/001972 = 9,4 0/00

Ces résultata nous donnent une noyenn.a de 12 0/0 a sur 5 ons (le taux

de nortalité général cité par P. Flli;NCOIS pour l'ensenble de la population

rurale nalgache est de 20 0/00). Las tnux de nortalité calculés pour les cinq

villages enquêtés: 10 0/00 en 1971, 11,3 0/00 en 1972 semblent encore plus

faibles.

C8tte faiblesse des taux de nortalité est sans doute inputable au

nauvois enregistrenent de la mortalité infantile qui constitue une port inpor­

tante du total des décès ; les enfants de noins de 6 nois n'étant pns considé­

rés conne entièrenent intégrés à la vie du clan. D'autre port, les noos des

norts récents dont "f:1dy" (interdits) et ne doivent pas être cités.

Les toux de nortalité infantile concernant ln connune de Belanoty

sont les suivants :

1968 = 60~9 0/001969 = 19,6 0/0019'70 = 72,3 0/001971 = 30,6 0/001972 = 43,8 0/00

...

30

Le taux noyen de 45,4 0/00 ainsi obtenu pO'\n' ces 5 ann6es se situe

très en deçà de ceux qui sont indiqués par P. FRANCOIS, à savoir: 106 0 /00

pour l'ensenble de la population rurale et 133 0/00 pour la province de Tu16ar.

Toutefois, nous relèverons une grande irrégularité interannuelle : le chiffre

de 1970 par exenple est nettenent plus élevé que les autres.

Nous avons d'autre part relevé, toujours pour la connune, des taux de

nortinatalité (oort-nés) d'une inportan09 équivalente à celle des taux de nor­

talité infantile, ce qui laisse supposer que souvent, des enfants enregistrés

cocoe nort-nés ont en réalité vécu quelques tenps et devraient figurer au rale

de la nortalité infantile ; ces taux de nortinatalité sont les suivants :

1968 = 32,5 0/00

1969 = 70,8 0/00

1970 = 29,7 0/00

1971 = 30,6 0/00

1972 =43,8 %0

Soit un taux Doyen pour 5 ans de 41,4 0/00.

Enfin, nous avons pu constater ln part inportante que représentent

les décès des enfants de 1 à 5 ans dans ln nortalité totale de la connune et

des villages enqu~téB :

Pour la connune

1968 = 21 %1969 = 25,5 %1970 = 20,6 %1971 = 22,8 %1972 = 17,8 %

Soit en ooyenne 21 %du total des décès

Pour les 5 villages

1968 = 29,5 %1969 = 50 %1970 = 17,8 %1971 = 23 %1972 = 20,6 %

Soit en noyenne 28 %du total des décès

...

31

2.5.3. Taux d'accroissenent---------------Coopte tenu de ces observations, nous nous trouvons donc en présence

des taux d'accroisseoent naturel annuels suivants

1968 = 1,5 d..la

1969 2 -1= /0

1970 = 1,3 %1971 = 1,7 %1972 = 1,8 ;~

Soit un taux moyen de 1, 7 ~j sur 5 ans.

On peut également calculer le taux dlaccroissenent d'après les chif­

fres de population du périnètre en 1958, soit Po = 5.994 habitants et en 1972,

soit P = 7.225 habitants en utilisant la fornule suivante:

J...QiLo. P - Log. Po = Log. (1 + 0< )n

0( = taux d'accroissement

n = nonbre d'années sép~rant ln population de 1958 decelle de 1972, soit 14 ans.

qui nous donne un taux d'accroissement de 1,3 %par an.

Signalons que le taux d'accroissement ci~é pnr P. FRANCOIS est de 2,5 %pour

l'ensenble des populctions rurales à Madagascar et de 1,3 %pour la province

de Tuléar.

2.6. Activités et mo~~ts

2.6.1. Activités

Ln quasi totalité des chefs de famille enquêtés est constituée d'ex­

ploitants agricoles. On compte seulement une quarantaine de non exploitants parmi

lesquels on trouve très peu d'artisans: un charpentier, deux maçons et quelques

nanoeuvres. Quelques connerçants résident dans les gros villages et à Belanoty,

de m~I!le que les enployés des services administratifs, du Génie Rural, les insti­

tuteurs et les infirniers. Artisans, connerçants, fonctionnaires exploitent

d'ailleurs plOrnllèlenent, une rizière, leurs occupations professionnelles leur

en laissant le loisir œ

32

2.6.2. DéE!~~~~~~~

La populction du périnètre, nous l'avons déjà relevé, présente un

carnctère général de stabilité. Elle n'a que peu de contacts avec l'extérieur

ot évolue sur elle-Dône.

Les ionigrants qui se sont déplacés de très loin pour venir jusqu'à

Belanoty, peuvent âtre conptés sur les doigts de la lli~in, et le cadre des ni­

grntions en direction du périnètre ne dépasse en général pas les linites de la

sous-préfecture.

Paroi les 521 chefs de n~nage enquôtés à Belanoty, Befanoty, Beadabo,

Besatra et Betanennka (voir tableau ci-joint), 362 sont nés dans les villages et

159 sont des nigronts dont 75 viennent de l'intérieur de la connune, 74 de la

sous-préfecture, 6 de la préfecture et 4 d'Anbnlavao, Saint-kugustin, Tananarive

et Hnnantonina. Ln plupnrt des "llnbnniandro" qui résident à Belm}oty sont en

général fixés depuis au noins une générntion.

Nous avons pu obtenir les dates d'installntion des 85 exploitants des

trois dernières catégories. Elles se répartissent conne suit

33

I BELAMOTY ~ BEADA~O t BETAME- ,DATE D'ARRIVEE ! . t NAKA BESATRA iBEFAMOTY TOTAL

1900 - 1909! 1 1,

1910 - 1919 ! ! 1!

1920 - 1929 :3!

:3 7!

1930 - 1939 1 ! 1 2 5!

1940 - 1949 8 4 3 16 !!

1950 - 1959 14 !7

!3 25 !

! .! ! !

1960 - 1972 ! 24 !2

!3 30

!! , !

TOTAL !51

! 14 5! 14 85! ! !

,BELAMOTY BEADABO BETAME- BESATRA BEFAMOTY TOTAL, NAU, ! ,

iNés dans le 129 92 ! 12 8 121 ! 362tvillnge ! !!Ayant nigré à ! !tltintérieur de , 92 8 ! 26 24 5 ! 75!la coonune ! !t!Venus de la 45 10 5 1:3 74,sous-préfecture,;Venus de la 2 4 6jpréfecture

!! !

!Venus d'ailleurs! 4 4 !! ! !! TOTAL ! 192 114 :39 :37 1:39 521 !, ! !

...

34

Les habitants ayant oigré à l'intérieur de la connune, conne l'in­

dique le tableau ci-dessus, sont pratiquenent aussi nonbreux que ceux qui vien­

nent de l'extérieur. Il senble, en effet, qu'il y ait eu un glieeeoent de la

population des villages au Nord de la connune VErs le périuètre. Les habitants

do ces villages, attirés par les terres cultivables du périnètre alors qu'ils ne

dieposaient cbàz Eit1Xque de surfaces de plus en plus restreintes du fait de l'ac­

croissenent dénogrnphique, sont venus s'y fixer en nonbre. C'est ainsi qu'une

grande partie des villageois de Betanenaka que nous avons enquêtés est originaire

de Mnhantora au Nord de la Conuune.

Au total, on constate peu d'arrivées depuis 10 ans (une trentaine

provenant de l'extérieur de la connune pour les villages enquêtés et encore

noins auparavant) ; ce qui s'explique sans doute par plusieurs raisons

le cnroctère peu accueillant des Tanosy en général

- le fait que Belanoty, soit ual relié à l'extérieur et constitUe en

quelque sorte un cul-de-sac (ln piste se prolonge jusqu'à Benenitra nais elle

n'est pour ainsi dire pns fréquentée).

enfin, les zones qui restent à nettre en valeur pour la rizioulture

ne sont pas telles qu'elles nécessitent un afflux nassif de nain d'oeuvre.

2.7. Structure des fanilles-nénages

.Au cours de cl)tte enquête, nous avons pu recenser 521 oénnges qui se

répartissent de la façon suivante :

Nons des villages Nonbre de nénages Nonbre d'habitants

Betaoonaka 39 188

Besotra 37 261

Bendabo 114 534

Befanoty 139 594

Belaooty 192 969

521 2.546

35

Nous définirons le Bénnge qui est l'unité familiale, le cadre de vie

des habitants du périoètre conne l'ense8ble des personnes qui vivent sous le

nêne toit, nppnrtenant en général à la nane fnnille et prenant leurs repas

enscnble. Ce groupe conprend dans la plupart des cas les pcrents, les enfants,

plus un ou deux nenbres de la "fD.nille élD.rgie" : g:re.nds pD.rents, oncles, tantes,

petits enfD.nts, etc ••• Cependant nous considérons qu'un célibD.taire qui vit seul

dD.ns sa propre nnison et dispose de noyens d'oxistence constitue un nénage à

lui seul.

...

NOMBRE DE PERSONNES PAR MENAGE

INonbre de perl 2 3 4 5 6 7! 8 9 10 11 12 13 14 15 16 TOTAL!sonnes/nénage !,

;Woobre de 31 88 85 78 55 50 31 38 30 10 9 8 4 2 1 521'oénages

Pourcentage5,9516,89!16,31!14,97!10,55!9,59 5,95!7,29 5,75!1,91 1,72 1,53 O,76!0,38 0,19!0,19 99,93des nénages ! ! ! , ! ! !

1 !Noobre de 31 176 !255 !312 !275 !300 !217 !304 .270 !100 99 96 52 28 15 16 2.546personnes ! 1 1 ! ! , ! !,

Pourcentage 1 21! ! !

6,91 !10,01!12,25!10,0011 ,788,52!11 ,94.'10.6Q3,92 3.88 3,77!2,04!1 ,09!0,58!0.621 99.92,des personnes! ' ! ! ! , ! ! ! ! ! ! ! 1 t ! !

%du N. de Ménage

17

.,

u.

I~

u.

40

,7

"5

a

a

4

REPARTIltON D~S M~NAGES S~lON

lE NOMBRE: DE PERSONNES

lJ

2 4 • 1 8 9 fO 11

" ." .5 If!

38

~:=~~~~E~~~~~~

La faDille noyenne conpte sur le périnètre 5 personnes. Le tableau

et le dingrnnno ci-joint fontcependant ressortir que les familles les plus non­

breuses sont celles d6 2, 3 et 4 nenbres qui constituent 48 %du total et cor­

respondent en général à de jeunes néfu,ges. Viennent ensuite le groupe des fa­

nilles de 5, 6 et 8 personnes qui représente les fanilles noyennes. On notera

un noubre nssez inportant de célibataires (égal à celui des o6noges de 7 per~

sonnes) •

Les fanilles de 10 personnes et plus ne représentent quo 6,3 ;0 du

tot~l, nais totalisent 15,5 )~ de 10 population. Elles sont en général consti­

tuées de nénoges polygnnes qui conptent de nonbreux enfants parfois nariés nais

qui continuent à vivre en cormunauté avec leurs parents.

Le tablenu ci-dessous fait apparaitre un assez grand équilibre dans

ln répartition dos ~ges des chefs de fanille :

23 %ont noins de 30 ans, 20 ~ ont de 30 à 40 ans, 28,5 t0 de 40 à

50 ans et 28,3 %plus de 50 ans. Au total, plus de la noitié (56,8 %) ont donc

plus de 40 ans. Parnllèlenent, on constate qu'à la cat~gorie dos honnes de 40

à 50 ans, correspond le plus grand nonbre d'enfants (41,3 %) et des personnes

à charge (37,5 %). Viennent ensuite les chefs de faoille de plus de 50 aIlS avec

27,2 %dos enfonts et 28,4 ;b des personnes à charge. Enfin, ceux de noins de

40 ans qui totalisent 31,3 %des enfants et 34 %des personnes à charge. Sur

les 521 nénnges enquêtés, nous avons relevé une Doyenne de 2,4enfants par fnnille

et do 0,5 collt1téraU%(~,nère, frères et soeurs du chef de famlle, gendres,

brues, petits enfants, neveux, nièces, etc ••• ).

...

39

CORRELATION ilGES DES CHEFS DE FAMILLE/NOMBRE D'ENFANTS/NOImRE DE PERSONNmA CH1lRGE

Classes agechef de fo­

nille

Nonbre dechefs de fonille

Nonbre enfants

,;Nonbre de person- ,~nes à ch.'1rge

15 - 19 10 = 1, 91 ~b 7 = 0,54 ~ 20 =

20 - 24

25 - 29

30 - 34

35 - 39

40 - 44

45 - 49

50 - 54

55 - 59

60 et +

TOTl,L

50 = 9,59;'&

60 = 11,51 )b

46 = 8,82 ~'h

93 = 17 ,85 ~~

56 = 10,74 ~0

57 = 10,94 >~

19 = 3,64 %

72 = 13,81 %

521 = 100 %

31 = 2,40 ~&

87= 6,73/6

135 = 10,45 5.&

145 = 11 ,23 ~0

351 = 27, 18 ~,~

183 = 14,17 %

162 = 12,54 ;0

40 = 3,09 j;

150 = 11,61 %,,1.291 = 100 5~

96 = 4,74 %

153 = 7,50 ~

215 = 10,61 7b

205 = 10,12 %

495 = 24,44 ;~

265 = 13,08 '/&

232 = 11,45 %

86 = 4,24 ~

259 = 12,79 %

2.025 = 100 %

40

2.7.3. Origine des chefs do fnnille et de leurs pères----------------------------------------------68 %des chefs de fnnille sont nés sur le périnètre contre 67,3 %

de leurs pères, ce qui reprGsente un pourcentage à peu près

équivalent ;

14 ~& des chefs do fanille ainsi que leurs pèros vierment de la

connune ;

14 >~ égnlenent sont originnires de la sous-prGfocture ainsi que

leurs pères.

h Bolanoty, 57 chefs do fnnillo sont arrivés avec leurs père, dont

11 en provenance de la connune ;

44 en provenance de la sous-préfecture

2 on provenanco de ln préfecturo •

.à Bendabo :

18 chefs de fnnille sont arrivés avec leurs,

dontpere

8 de ln conDune

7 de ln sous-préfecture

4 de ln préfecture.

1.1 Büsatra :

26 chefs de fnnille sont arrivés avec leurs pères dont

23 venus de ln connuno

4 de ln sous-préfecture

Il Betanennka :

27 chofs do fanillo sont arrivés avec leurs pères dont

- 26 originaires de ln comnune

1 do 10 sous-préfecture.

la Befnnoty 11 arrivés avec lours pères de la sous-préfecture.

...

41

LIEUX DE N.AISSANCE DU CHEF DE Fllr.ULLE ET DE SON PERE

S/P,

li-V C p AILLEURS! TOTAL

li - V (1) 348 7 355

C 76 76

S/p 2 77 79

P 7 7

AILLEURS 4 4

TOTAL 350 76 84 7 4 521

LIEUX DE Nl!ISSANCE DU CHEF DE FAMILLE ET SON gPOUSE

S/p,

li - V C P AILLEURS! TOTAL

li - V 192 60 52 304 !!

C 13 38 14 65 !!

S/p 10 9 46 65

P 1 6 7

JiILLEURS 2

TOTAL 215 109 112 6 445

(1) C.F. = Chof de Far.ille

li-V = Villnge

C = Conr:lune

S/p = Sous-Préfecture

p = Préfecture

...

42

MENAGES POLYGAMES

Village !Lieux de naissancelLieux de naissance!!du chef de fanille! des épouses t

BETAl4ENAKA! ! !

C ! C et S/pV ! V et V

! JC ! C, C, C 1

! !BEFAMOTX t

C !S/P, S/p

V ! V, V

V ! V, V t! !

V ! c, S/p t

V ! S/P, C !! t

V ! V, C !!

BliiApABO t

V c, S/p tt

V V, V !!

BELAMQTY !! s/p ! S/p, S/P! !! V ! V, C! S/P ! S/P, S/P! !! V V, V! V V, V!! V C, C, C

43

2.7.4. ~~~~~~~~~_~~~~~_~~_~~~~ll=_~~_~~_~~~~_~~~~:~

Le tnble8u nous nontre que 43,5 %deo couples sont nés sur le péri­

:lètre dans les villoges où ils ont été reconsés, 68,9 ~b des époux sont nés dans

les villages pour 48,7 %seulenent des épouses.

Conna nous l'avons déjà signalé à propos des nigrntions, pratique­

Dent tout le reste des époux ct des épouses provient soit de la connune, soit

dû ln sous-préfecture, les pourcentnges des ùpouses nées hors du périnètre étont

toutefois supérieur à celui des époux

14,7 %des époux nés dans la connune pour 24,4 %des épouses

14,7 ~ 6galecont des époux nés dans la sous-préfecture pour

25,3 %des épouses

86 7~ des couph:s sont fornés de gens nés dans la connune

10,4 ~ do gens nés dans 10 sous-préfecture.

Sur 304 époux nés sur le p5rinètre, plus de ln noitié (192) ont

8pousé des feLlOes égalenent originaires du périnètre.

En ce qui concerne los 17 couples polyg~mes, 70 56 des époux sont

origin3ires du périnètre contre sGulenent 38,8 des épouses.

2.7.5. Etat natrioonial et nariagcs entre clans et entre ethnies--------------~-----------------------~----------------

Au cours de co rencenent, nous avons pu dénonbrer

33 célibataires dont 31 honnes et 2 fennes

17 honnes sans épouses et ovec enfants

11 fernes sans époux et avec enfants

-467 honnes nariés à une fonne

16 honnes nnriés à deux fermes

2 honmes nariés à trois fennes ;

Soit un total de 485 honncs nariés pour 504 fennes nariées.

44

Il existe chez Tanosy trois types de nar1ages:

- le Dariage dit "koznza" dont le pourcentage de réussite senble

cssez faible. Conclu p~r les parents des protagonistes, il consiste à faire

cohabitQt ; ceux-ci pronis de longue date l'un à l'&utre.

- le naringe "fnly" ou nnringe à l'essni dont le principal intérôt

est pour l"horme de s'assurer de la fécondité de ln fonne.

- le nariego "ivenaly" qui consacre une union entre deux personnes

d8 clans différents.

Ces fornes de naringe sont toutes sanctionnées par des sacrifices

de boeufs 'taha) et des dons en espèces et en nature (pon-tsotroka) qui n'ont

lieu dans la plupart dûS cas qu'après la naissance du prenier enfant. Le nariage

est alors considéré COITOe définitivenent conclu.

Cependant, il faut souligner ln grande instabilité des couples

tanosy déjà signalée par MOLLET :

"les fennes se nontrent volontiers capricieusos et quittent le doni­

cile conjugal au noindre prGtexte. Elles ne le réintègrent qu'après avoir reçu

des cadeaux de leurs naris et lorsqu'elles jugent que ceux-ci se sont nontrés

Dssez généreux.

"l'adultère du nari n'ost pas sa:::w~:ionn6~cependant, ln feTh"Je offensée

pout choisir de ~entrer chez son père et de ne rGb~gner le donicile conjugal

qu'après avoir reçu un dédouongenent (en général sous forne de boeufs). Dans

le cas invsGrse (adultère de ln fonne) si le nnri décide de garder ln fenne, il

exige égalenent ml rachat de plusieurs boeufs de la part du conplice. Enfin,

en cos de séparation, le nari garde tous les biens et la fenne n'enporte que

ses vêtenents. 1es enfants appartiennent toujours au clan du père. Les sépara­

tions sont très fréquentes et les nénages présentent donc une grande nobilité.

Pour cette raison, les enfants sont souvent plus élevés par ln conmunauté que

par leurs parents, ce qui est préférable pour leur équilibro~

...

45

2.7.6. Maringes antre olaD8 et entre ethnies

Nous avons déjà donné la liste des différents sous-clons Antesalo et

Imt,':!lbolo. Los olJriages entre clnns sont évités par ses raisons de terres et de

succession et la onjorité des unions est contrnctéeentre les différents sous­

clans d'un o~ne clan. A plusieurs reprises nu cours du dépouilleoent des ques­

tionnaires, nous avons pu constater la présence la prononce dans les facilles

de fillettes d'une dizaine d'années considérées COJ:lDe "épouses" d'un des fils

de n~me ôge. Ceci correspond en fait qU'il est possible de retenir très t6t une

jeune fille qui vient souvent habiter dans la fouille de celui auquel elle est

destinée. (Ceci aboutit nu nariage dit "kl.1zazat~. Les clans et sous-clans étant

la plupart du tanps nal indiqués sur les questionnnires, il ne nous a été pos­

sible de dresser qu'un tableau des lli~ri~ges entre ethnies. Il fait apparaitre

une écrasante oajorité de couples tanosy, ce qui est logique, vu le faible

nonbre d'étrengers résidant sur le périoètre et pernet encore de constater que

le peu de Merina présents ne s'assinilent pas au contraire des Betsileo qui

épousent fncileoent des fennes d'une ethnie différente de la leur de oêne que

les Vezo d'ailleurs.

MARIAGES ENTRE ETHNIES

Ethriie ,!Eth-

, ;VAKINAN-epouse TAN'OSY TANDROY !IffiHAFALY! BETSILEO! MERINA VEZO TAN.ALA BARA UMNA!!nie C.F. ! ! , °K.ARATRA

!!

TANOSY 400!

3!!

TANDROY 13

MAHAFALY 2 5 1

BETSILEO 3 3

f·ŒRINA 3 !

VAKlNANKL\RATRli

VEZ0 5 5

TANALA 2 2

BARIl

lCARANA

+ 16 IJénlJ.ges polygnues à 2 feIIDes t

(dont 15 nénages entièrenent T~nosy,

1 ménage TQndroy (Totidroy-Tanalo)

2 ménages polygames à 3 femmes :

(dont tous les nembres sont tous Tanosy)

47

2.8. Scolarisation

On dénonbre 5 EPP sur l'étendue du périnètre qui présentent les ef­

fectifs suivants en élèves et en instituteurs:

Elèves inscrits Instituteurs

- Antsnvon 60 1

- Bendabo 65 1

- Belnnoty 311 5

- FenonndDln 100 2

- Snloanbany 187 2

Ces chiffres senblent, d'une onnière générale, supérieurs à la réa­

lité. Il faut d'outre pürt noter un pourcen~ge élevé d'nbsentéisne, les en­

fonts étant utilisés conne nain d'oeuvre d'appoint pendant la période des

récolte et pour le gardiennage des boeufs.

Si nous en jugeons d'après les résultats de notre enqu~te qui a porté

sur cinq villages, l'!1ge des enfnnts ;col.::.rinés (voir t:;\l~:-u ci-joint) varie

de 6 à 20 ans et plus. 263 sont,scolarisés dont 25 dans les établissenents secon­

daires de Tuléar et le reste, 238, sur place dans les écoles prinoires du péri-

nètre.

Sur 860 enfants de 6 à 19 ans, 259 sont scolarisés, soit 30,1 5~ qui

se déconposent conrle suit

6,

9 ans 72 - 8,3 ;~a

10,

14 . 98 - 11,3 fla ans .- 15

,19 89 - 10,3 76a ans

~B enfants de ln classe 6 à 14 ans représentent 64,5 %du total des

enfants scolarisés. Les individus ayant fréquenté l'école (187) fornent seule­

Dent 9 %du total de 10 population !1gée de plus de 6 ans pour 78 %d'illétrés,

soit 1.607 personnes.

12,6 %des honnes ont été à l'école contre 8,4 %des fennes.

Scolarisation des chefs de fanille

- sur 521 chefs de fanille, 99 ont déclaré avoir fréquenté l'école,

soit 19 ~6.

• ••

co SCOLARISJiTION

"'" , !CLlISSES Dt1\ GE SCOIJŒISES i .ùYANT FREQUENTE L'ECOLE

!NIAYANT PAS FREQUENTE L'ECOLE

JI[ , TOT1\L ! % F ! !Ii ! TOTAL ! --" 1 F , 1i1 ! TOTAL ! % F;0-------,-------T-------,-------T-------T-------,-------,-------T-------,-------,-------ï-------6 - 9 42 72

! 27,'37 , '30 , ! 105 208 12,94 ! 10'3

! 110 - 14 48 98 '37,26 50 ! 109 200 12,44 0, 91

15 - 19 55 89 '3'3,84 '34 4 6 !~,20 2 91 195 12,1'3 104

20 - 24 4 4 1,52 0 18 '38 20,'32 20 74 16'3 10,14 89

25 - 29 14 '30 16,04 16 6'3 1'39 8,64 76

'30 - '34 1'3 21 11,22 8 55 152 9,45 97

'35 - '39 12 22 11 ,76 10 '31 75 4,66 44

40 - 44 15 19 10,16 4 78 158 9,8'3 80

45 - 49 1'3 20 10,69 7 42 73 4,54 31

50 - 54 7 10 5,'34 '3 49 82 5,10 '33

55 - 59 '3 5 2,67 2 16 29 1,80 1'3

60 - 64 8 9 4,81 '3'3 71 4,41 '38

65 - 69 '3 4 2,1'3 7 14 0,87 7

70 - 74 2 2 1,06 2'3 '34 2,11 11

75 - 79 0,5'3 2 0,12

80 - 84 6 12 0,74 6,

TOTl!L 149 26'3 99,99 114 11 '3 187 99,99 74 78'3 ;1.607 99,92 824

49

cruœITRE III - STRUCTURES FONCIERES

3.1. ~'Accession à la terre

Les noyens d'accéder à la propriété du sol que nous trouverons chez

les Tnnosy éDigrés ne présentent ~s d'originalité particulière par r~pport à

ceux quo l'on peut rencontrer dans le reste de l'Ile.

Vers 1880, après avoir chassé les Mahafaly qui occupaient la plaine,

les Tlnosy prirent possession des terres qu'ils se répartirent d'abord entre

clans (Antnnbolo et ~ntesnlo) puis entre lignages ou sous-clans (voir ci-joint la

carte de répartition des sous-clans). ~u fur et à nesure de ltéclatenent des

sous-clans qui essaioèrent dans toute la plaine et fondèrent de nouveaux vil­

lages, 19 surface entière du périnètre fut peu à peu occupée. Plusieurs sous­

clans ou fractions de sous-clans fomaient la population d'un village, ce qui

est d'ailleurs toujours 10 CDS, et s'attribuaient chacun une portion du terri­

toire. De cette façon, les terres furent bientôt partagées entre les villages,

chaque nenbre d'un lignage se voyant attribuer au sein de sa fraction un ter­

rain de culture.

Originellenent, le preuier noyen d'acquérir la terre fut donc de la

défricher ot de l~ cultiver (droit du prenier occupant). ~u fil des années, le

cultivateur tenant du sous-clan, l'usage d'un terrain qu'il avnit nis en VEleur

le cOl~idérnit conne sa propriété, trnnsuissible par héritage. L'arrivée des

Français et la loi sur la propriété foncière de 1896 provoquèrent encore un

Ilffaiblisse:lent des structuros cOllIJunnut.:" ires et ne firent que renforcer cette

tendrmce à l'appropriation individuelle des terres. Actuellenent, tout est ainsi

pr8tiquenent défriché et approprié sur la surface du périnètre. Notons que la

terre appartient aux hoones et n'est trnns~ssible qu'à ceux-ci. Une fonne ne

peut hériter d'une terre qu'en cns d'absence totale de descendnnts 081es dnns

la fouille. "Elle en cède nlors la propriété à son uari pour la durée du nariage,

ou jusqu'à 10 najorité des enfants nales" (cf. i{OLLET).

Ln situation 3tait déjà snns doute celle que nous venons de décrire

lorsque M. CART, le colon helvétique cité au chnpitre II, vint s'installer, en

1929, sur le périuètre et introduisit une procédure d'inuatriculation pour deux

donaines qu'il acheta, l'un de 167 ha en deux parcelles et l'autre de 213 ha en

trois parcelles. Or il senble, d'après les explications des nutochtones, que

...

50

toutes les torres étaient déjà, sinon cultivées, du noins virtuellenent réparties

entre les fokonolona de plusieurs villages qui pens~ient en être les détenteurs.

Cependant, au regard de la loi française, ces terres, sans doute en grande partie

incultes, étaient considérées conne donaniales, et M. CART, fort de l'nppui de

l'adDinistration coloninle et de la loi, s'installa quand nêne contre le gré des

Tonosy sur les terres qu'il détient encore aujourd'hui. De là, l'origine du

conflit qui l'oppose à la population locale.

Sur sa concession, M. C~RT institua d'abord un système qui s'apparen~

tait à la fois [lU n8 tayago et au fornage.

1\u llétayage, dans la nesure où il fournissait los senences, payait les

inpôts et la t~xe de litrage (1) en échange du travail des "nétayers".

Au fomage, du fait que 10 loyer du "nétayer" en paddy était fixe,

quelle que soit la récolte.

D'après MOLLET, cc systène de location lui pernit de récolter environ

300 tonnes de paddy par an.

~ la D~De époque, sur les autres concessions L~atériculées, à savoir

deux donaines de 60 et 4 ha,fonctionnait un systène classique de nétaynge au 1/3.

En 1960, M. CliRT vioillissant décida do s'fissurer une rente lui pernet­

tant de se retirer. Il céda à un groupe de cent soixante de ses nnciens nétayers

pClr un systène de location-vente, échelonée sur dix ans son domine "Ednonynr"

(T. nO 95 CK) de 250 hectares, soit 214 hectares bornés cultivables et 36 hec­

tares occupés par les canps de trovnilleurs à la périph6rie du donaine, sys­

tène à l'issue duquel les intéressas devaien~ accéder à la propriété. Il cons­

titua les cultivnteurs en une nssociation, qui prit le non de "Coopérative des

Tenanciers 1:Igricoles de 110r~feno" et fixa un loyer uniforne de 5.000 FMG par

récolte et par lot de 1,25 ha.

Tout aurait été pour le nieux si ~i. Clill.T, tout puissant sur la coopé­

rative, n'avait réussi à faire exclure un certain nonbre de coopérateurs dès

que ceu:;~-ci présentaient quelque retard dans 10 paienent œ leurs échéances, pour

les renplacer innédiatenent pnr de nouvenux venus qui, bien entendu, reconnen­

çnient les paienents ou point de doport, instituant ainsi une sorte de "noria"

de revenus.

(1) cf. chapitre V.

51

Dans ces conditions, personne ne sait actuellanent quand ni connent

pourra ôtre prononcée una accession définitive des coopérateurs à ln propr~été,

accession que devrait régulièrenent intervenir en 1973.

En tout état de cause, étant donné le caractère enbrouillé des si­

tuations individuelles, il est probnble que cette accession n'ira pas sans dif­

ficultés et que les revendications seront nonbreuses de la part des "anciens"

at des "nOUVGDUX" coopérateurs, chacun prétendant avoir des droits sur 1tJ

terre.

Le dernier noyen d'acquisition et le plus siople est l'achat qui, sous

ln colonisation, donnait lieu à un acte écrit devant téuoine et à un enregistre­

nent nu gouvernenent local nais qui, de nos jours, s'effectue la plupart du

tenps ~ l'aniable. Il faut toutefois signaler ici que, très souvent, des par­

celles que leurs propriétaires disent avoir achetées ont en réalité été acquises

ou titre de gages pour des pr~ts consentis en nunéroire. Conne il est courant

que les paysans endettés soient dans l'L~possibilité de renbourser, ces gages

reviennent alors au prêteur. Ln pratique n'est pas pnrticulière à la région

8tudiée et se retrouve dans tout le reste de l'île.

Il est donc possible de dénonbrer sur le périoètre plusieurs catégories

da propriétaires, suivant la nanière dont ils ont acquis leurs terrains de

culture:

- les propriétaires traditionnels dont les terres ne sont pas innatri­

culées et qui ont hérité de parcelles déjà cultivùes par leurs parents (qui

en avaient eux-n~nes hérité ou qui les avaient défrichées). Ils constituent la

catégorie 10 plus nonbreuse. Viennent ensuite:

- les propri6taires qui ont acheté leur terre sans satisfaire aux

fornnlités da l'innatriculation et qui peuvent être originaires de la plaine ou

d'ailleurs;

- les propriétaires ayant ncquis leur terre par don ou pAr défrichenent.

Ils constituent una infine ninorité

- les propriétaires ayant fait innatriculer leurs terres peuvent se

diviser en deux catégories (voir liste des propriétés titrées)

- les ùtrangers au pérll1ètre, tels M. C~R~, qui font cultiver leurs

terres pnr des uétayers ou des salariés agricoles ou encore les exploitent en

faire-vnloir direct ;

•••

52

- les fokonolono qui ont fnit borner leurs terres ancestrales (deux

cns à Bolanoty)

- l'Etat qui possède quatre doonines d'une superficie totale de

87 ha 13 ares.

Enfin, une dernière catégorie des propriétaires s'apprête à voir le

jour les anciens nétayers de M. CART ayant acquis leur bien par le systène de

location-vente décrit plus haut.

tu totnl, 707 hn 12 0 67 cn sont ionntriculés sans tenir conpte des

1.988 ha 31 a 47 co do ln réserve indigène (1), soit 15,4 %de ln superficie

totale et des proc8dures d'iruJotriculation sont en cours pour une superficie

globale do 119 ha 51 0 dont deux concernent des terres de fokonolonn.

Nous donnons ci-dessous ln répartition des lots de parcelles, suivant

leur Dode d'acquisition, pour les exploitations que nous avons recensées dans

les villages de BeloDoty, Beadobo, Besatra, BetaDenoka, Befanoty.

1Parcelles !Parcelles !, , , , , !n1appart.!n'appart.!; Nonbre de; I~oDbro de; Nonbre de; Nonbro de; !pas aux !pas aux !~ parcenes~ parcellas; parcelles; parcelles; Dons

!cultiv. !exploit. 1fecens5e~héritées ;achetées fiéfrichées; lnois expll(nét.fcr)!

1gratuit. , !, !;Belanoty 273 181 52 21 18,iBeadabo 191 107 47 10 9 18,iBesotra 88 3 2 36 47, ,iBetononakai 96 56 13 2 25

! 307 218 85 41Befanoty

TOT1l.L 955 565 199 35 29 36 91(59, h b) (20,85~) (3, 6;~) (35") (3,6%) (9,5%)

...

(1) Voir en annexe note sur les "Réserves indigènes".

53

TABLE1aU DES PROPRIETES TITREES SUR LE PERIMETRE DE BELJü'iIOTY

i

.!

!Relity J.!

! N° Non Non !Date du! Surfnces ! Nonbre Modei du de la du !titre dé! innatricul. ! de de! Cultures!jJJ~ propriété !propriétaire!finitif !en hectare ! parcelles !foire-vnloi~!

! 1 l '1 !!r ;Réserve in-; . . !il05CK;digène.de . Etat 1.988

t3147! !Rizières

1 1 la pla~ne ,nalgache ! !!ide Belon.otY.:-i ..-:.. ----: , :.._ ~_:.._ !

t , "II!; 36îCKilJIandnbe -"~. i13/05/71; 5,8000; 2 iRizières _)

!!26/02/64! 0,5316! F.V.D. !Rizières! !! !

1

" ;Etat nnlg., 1

: 30'~CI" ;Tt;lns t.'mce 10-; 16/12/63 ;, ~~. sarosao ra. t· l t . .1 f 1na r~cu a • , 1

.. iM. RAKOTOSONi °

, ,71CK;Vineta ;Etat nolg.

1 13CK;Belafiky iHOVA ],ngèle

4,7537!!

,59,1080;

,8 g 5520;

F.V.D. !Rizières1

,,Rizières1;Rizières

'j 4CK! Foncine!

!CART Amand !14/12/36!! ! !

167 ~ 1750!!

2

, 1

1 ;75ha:rizière;;F.V.D. avec ;15ha:potnte °

;salar.agric.;20ha:nnnioc, ;24hc:satrn

,!

95CK!Ednonyor!

!CART llmand !02/08/45!, ! !

!

,3 1

213 9500;1-21 ha !Loc.-Ventre !Rizières, '2-56 ha, , !;3-136,50 hai

1;Ejignty

,2~6970i

!253CK!T~ny !!Tsilaingn Jo,! 35,7750,!1-13 ~a 150.',', !D~tatsy

,_ ~_!__. -...:. ,L__--=- ..:.i_2_-_22_h_n_5_0_o...:; -...::..- _

'" 1;262CKiAnsnkoa ;Renato 1,7223;", ,;227CKihn~sohihy iRenbold 4,2025;

,:2B2CK;Lohosy! iFonjnlca

!Etnt nalg.!

5,8945'!

i 1

:329CK!LOhosy! !R~t:]ona

, ,:354CK ;Edobora

:304CK!Lohaosy!. l1!.as opnky: ,'352CK o

1 !

!Ranono T.,!Propriété in!!divise de 10!!pers.de Sa- !!lonnbnn:r !!Prop.ind.9p.!!Fenoandaln !,iEtat Ilalg.

2,4199!!

,160,5000;

,15,7160;

1

17,5020;

!!!

54

Dar..s l'ensenble, les parcelles héritées ne constituent que 59, 1 I~ du

total, les pDrcelles achotées, 20~8 O/OOf les parcelles défrichées, 3,6 ), les

pnr"lelles données 3 ~~o

Pour Belnnoty, ie nonDre de parcelles d6frichues qui parnit ioportant,

cOl"respol1d pour ln m.jeure partie à deG plantn tians de w·.lioc ct de patates

d,YI:ce8 quo les habitants font sur les bour::-elets do berge sableux.

C! e8t à Bei'nno'cy, ùont 18 t8r~0:'r se tl-ouve S"J1' la "Résel"Ve indigène"

quo l'on ·c.i"ouve à. la lois le pl1~s grand nonbre de parcelles hérit50S et le plus

grand nonbro ùe parcelles achetées. Ln plu~.lo'':1rt de celles-ci sont ncquices par

des nigrnnts (sans liens de parenté avec les anciens propriétnires) et surtout

dopuis 10 ans. Ce qui ir:plique que presque touteFl les terres sont défrichées ct

qu'un nigront qui veut s'installer est obligü d!acheter. I,~ nêo.ü rCllllrqué est

valable aussi pour les outres villngûs. D'une nnnière ~néralo, 10 pourcentage

do 20,8 ~ des terres achetées parait assez élevé.

Enfin, 9, 5 >~ des pnrcelles n' uppnrtien."1ünt pD s à ce1.l.X qui les culti­

vont,ce qui constitue quand nên8 lUl pourcentoge non négligeobleo

139139 ,- ._--_-.........~..,--- .._-~---

!___37 ,~L_-':7.__....:-_,~__~_.~. 3_7 . _

'_. ~ --- .~- ---_.~--~--

! nOMBRE DE ! umœRE DI !NB.DJtJ PROFlL! NOIiffiRE DE LOCATION! IV[EN.l1GES J 1]~I{'I1'At'T.~~: :~::PL .~~\L'I!'y~ _l~Tll.YER=~S~__.L:-._VE;.;;;;'N;;.,;T:;.,;;E;;;...._..!

! i

~ ~_~ ~~., 112 __ L .. 98 __.:-_-2_4__-=- ~

139

,; Bendobo-----,-~~,

; BGfanot~{,; Besn'l;rn

8 30

__ .._9-= ! _~_3___'____3_0__~

1; Bel:1:.loty 192 155-----,;TOTllL 521 481---_._,

.: 100iD 1,

! !

153 2

6,2 cl{o .l

55

82,7 ) des cultivateurs enquêtés exploitent leurs terres en faire­

valoir direct. Le systène originnl d'accession à la propriété 6tabli dans l'

nncienne concession CART n déterDiné, du fait de ln location-vente, un deuxiène

uode d'exploitation qui s'apparente plutôt nu fernage et concerne 6,2 %des

exploitants. Ceux-ci résident '~ous dans les villages linitrophes de ln con~es­

sion CART: Betanenaka, ~ndranovory, Morafeno. Enfin, les nûtayers de ~ï. CART,

nu sens réel du terne, (nét8yage au 1/3) représentont 11 ~0 des exploitants

enquêtôs. Notons qu'à Besatra, los p<-'trcelles de cultures pluviales leur sont

"prêtées" grntuitenent.

Un recenseuent cODplet de tous les exploitants du périnètre serait

nécessaire pour conna1tre lu r0partition exacte des Dodos de faire-valoir.

Cepondant, il ost vrnisenblable que le n6toyage ne représente pas plus de 10 %,ln règle générale étant le faire-valoir direct.

56

CHAPITRE rv - LE SYSTEME DE PRODUCTION AGRICOLE

4.1. Le systène cultural et les activités agricoles

4.1.1. Los différents types dp culture et leur inportnnce conpnrée-----------------------------------------------------------La principale spéculation du périnètre est ln riziculture. Les riziè­

res représentent une superficie de 1.816 hectares dont 1.600 irriguées, contre

727 hectares pour les cultures pluviales qui sont par ordre d'ioportance ..le nnnioc

ln pn tate douce

- ln cnnne à sucre

le hnricot en très petite quantité

Los terr~ins réservés à ces doux types de cultures sont différents

- les sols linoneux à linoneux sableux sont exclusivencnt cultivés

0n rizières, tandis que les cultures pluviales prennent pInce sur les sols

sableux hunides

• soit en bordure du fleuve sur le bourrelet de berge, soit

sur les cÔtles de déjection, des "snka-snka", dans le Nord de

ln plaine, irriguées par les eaux de ces ruisseaux ;

soit sur les anciens bancs de sable du lit paroi les "bara­

rata.", conne aux alentours de Besatra par exenple ;

• soit encore sur les épandages snble~~ des abords du périnètrc.

Il n'existe pas d'assolonent et les n~nes cultures sont toujours re­

conoencées sur les Dênes pnrcelles. Dès que la récolte est fnite, la parcelle

est aussitÔt replantée. Les habitants jouissent ainsi toute l'année d'un appro­

vie10nnenent continu en nonioc et en patates qui constituent pour eux un appoint

alinentaire et sont les principales denrées vendues sur le narché de Belnnoty ;

la production étant entièrenent autoconsouu6e et ne faisant pos l'objet d'expor­

tation hors du périnètre.

57

La najeurû partie des exploitnnts enquêtés ont répondu qu'ils prati­

quaient sur les nênes parcelles une double culture ap-Il~8J.le de riz. selon le

c~lendrier agricole suivant :

- Cnnpagne de ITsi:!Jola"

- Cllopagne do "Godè'u"

Sonis en décenbre

Repiquage en janvier-février

Rôcol te en a vril·-mJi

Senis on jujn

Repiquage en juillet

Récolte en noveubre

Certaines années, lorsque les rizières n'ont pu être irriguées à teups

et que le cl11endrier ost décalé f une des dou~·~ saisons étn..."1'" .::onpronise l J.es cul-·

tivate'~s réussissent à rattraper en faisant une canpaVle Intcrnodiaire dite

"Tsivnla-taona~! (en travers de l'année) qui enpiète sur les da·~ef. théori.ques

des deux snisons traditionnelles.

En réalité, il eenble que les seuls agl.'icnlbur:::; qui pu:'ssent prati­

quor couronnent la double cultlœe annuelle soient ceux dont les par~elles o~_·

frent les neilleures possIbilités dl i:,:,rigntlon. Il s'aGit, du fo5.t de l' absen:}e

dianénogenents terninoux~ des rizières en aDont de ~u ploine et en bordure des

canaux. Le.'] ~:_r:--"""~q - conte;ltent d iU:le 201'J e culture par an, ou du

noins ne pratiquc..n-c ur.9 deuxlèLlc cu::,';ure quo 3'l'.r ~el·toine3 de le1L.~s r:'.zières

qu'il leur est possiblE: d'irrig'.le:!'. 1\ ce proposi on peut considére:!' que le

débit du canal princ:i.pal devient insuf'ficant à pnr·~'i.r de Boadùoo. l!.u-delà. de

cotte liuito, la deuxièDH culture est probl()natiq'.le.

Pour le nonent, les culti'lllteurs n1envisngen"l; :Das de p:i.~at:tqner sur la

plnine une outre culture que le riz et leur souhoi~ 'U1~nine Gst de parvenir à

faire tous une deuxiène saison grllce à des ané:'1acenentE'1 S'~1)pJ.8nenÜ).' l'es qui leur

pernettro.ient de disposer de l'onu à volon·;;ù.

Les rende:::tonts en culture traditionnelle se sitl,ent actuellenen-::

autour de 1,5 T à l'hectare, ce qui donTie pour 1.8CO hoc-::ares de rizière une

produstion d'environ 2.700 Tu

58

La plaine nourrit ~nviron 9.000 personnes, soit 1.800 fanilles, la

fauille Doyenne couprenant 5 personnes. Ln consonnation uoyenne annuelle de

paddy de chaque fouille étant par ailleurs de 912,5 Kg (le chiffre de conson­

:lntion noyenne de riz/jour/habitant cité par P. FRl.NCOIS est de 500 g), soit

1.642,5 T pour 1.800 faDilles, la production actuelle pernet de dégager un

exc&dent de 1.058 Tp dont on peut estiner que la noitié environ est connercia­

lisée, le reste étant absorbé par le notnynge, les dettes, les services des Vezo

et ~~8sikoro , ou transforIlé en galettes de riz vendues sur le nnrché.

En culture t:ro ditionnelle, le repiquage qui n lieu deux nois après le

senis pour les variétés locales (contre 20 jours pour le nnkalioka en culture

nU51iorée), se fait à un brin, avec un écnrtenent de 20 cn environ entre les

brins, chaque rangée étant décalée par rapport à la précédente, dans un aligno­

nent approxinatif.

Lorsque 1~1 terre est de bonne qunli té, on obtient avec les vnriétés

locales un tallage de 10 brins à n~turité. Si lA terre est de qualité rlédiocre,

l~s brins repiqués sont rapprochés et le tallage n'est que de cinq brins.

Les variétés locnles utilisées sont pour la cnnpagne "Tsipala" :

le 'vary fotsy"

le "vary heriky"

le "tonpo tsinalao"

pour ln cnnpagne "Godre"

le "tsipnla tsinanntD.o"

le "tsipala fotsy"

- le "sonizy".

Un seul snrclage intervient pendant toute la durée de la croissance

(contre deux en culture anéliorée, dont le prenier deux seDaines après le repi­

quage pour laisser à la plante le tCllpS de s'enrcciner). Les épis arrivent à

nlHuri té quatre nois après le repiquage pour le "Tsipnla" et le "Tsivala-taonn".

cinq Dois après la ropiqilllge pour le "God:o:-n" .. En culturo nreliorée, le délai

avec le "nakaliokll" est de quatre nais égnlenent.

...

59

~près la récolte, le buttage n lieu sur do petites aires

~~énngées entre les rizières dont le sol est recouvert de nnttes. Les bottes

de p~ddy sont empilées en arc de cercle, fornnnt une sorte de r~npnrt à l'in­

t8rieur duquel se trouvent les batteurs. Le grain est ensuite recueilli et t~ns­

porté par charrette ou à dos d'honne jusque dans les villages où il est nis à

sécher au soleil, étalé sur des nattes.

Notons que l'entraide entre les agriculteurs joue pour tous les tra­

vaux. L titre d'irr1ication, on estine en Doyenne que 2 ou 3 repiqueuses par are

et par jour sont nécessaires pour cette opération.

OUTILLAGE

, ,BESATRA iBEIJ~MOTY iBEAMBO

BETM1E- ,N.AIΠ!BEFAMOTY TOTAL

Charrottres

Charrues

Herses

Sarclouses

24

8

5 2

1

11 42

10

3

Lo tableau ci-dessus nontre h quel point les Tanosy sont dépourvus des

instrunents les plus sinples, l'outil le plus fréquennent utilisa restant

lt"angndy" traditionnelle. Pour 481 exploitants recensés, on no trouve que 10

charrNes, 3 herses, une s~rclGuse et 42 charrettes, soit une charrette pour

11,4 cultivateurs, ce qui explique la présence des Ii ',sikoro sur le périnètre au

nOTIent des récoltes.

Los glacis sableux qui bordent le p6rinètre au Nord et sur lesquels

pousse uno naigre savane, servent de terrains de pnrcours pour le bétail. Il

nous a étù difficile de juger de l'inportance du cheptel, les boeufs n'étant

présents sur l'étendue du périnètre qu'au DODent du pi8tinage des rizières

auquel nous n'avons pu Dssiter. Toutefois, il nous est souvent arrivé de croiser

...

60

sur l~ piste des troupeaux nixtes do booufs ot de chèvres, en général surveillés

por de jeunes g~rçons do 10 Q 15 ans.

A propos du b8tail, nous avons pu obtenir les chiffres suivnnts que

nous citons ici pOlIT infornation OBis dont il est probable qu'ils sont sous­

~stinés, les T~nosy devonant néfi~nts dès qu'il s'agit do leur troupeau (conne

tous les p~steurs) à cnuse de la taxte sur les bovidés (officiellenent supprioée

dopuis juillet 1972).

t , BETDIE-;BELi~MOTY BEADilBO BESilTR1l ; NAM

BEFAMOTY TOTAL

Parcs à boeufs 63 27 22 25 51 188

Boeuf's dressés 58 10 10 25 103

Bovins 367 254 134 180 331 1.266

Porcins 83 16 13 10 50 172

Ovins 40 10 7 19 76

Caprins 25 10 12 9 56

Ce qui donne par exploitant une noyenne de 0,2 boeuf dressé, de 2,6

bovins, de 0,3 porcin et do 0,1 caprin.

L'élevage donostique n'est pas négligeable et l'on rencontre dans tous

los villages dos porcs et de la volaille (dindons, oies, canards, poules) qui

trouvent leur nQurriture où ils le peuvent.

Rappelons ici que nis à part los boeufs drossés qui servent aux tra­

vaux agricolos, 10 bétail dans le Sud nalgache constitue avant tout un capital

qui draine la najeure partie do l'épargne des paysans et joue presque uniquenent

un rôle social. Chaque étape inportante de la vie d'un hODDe est en effet narquée

par dos cérénonies qui donnent lieu, soit à des dons du bétail sur pied (naria­

ges), soit à des sacrifices. Ainsi, chez les Tanosy, conne dans les autres

ethnies, une fenne vaut un certain nonbre de boeufs, tnndis que les enterPenents

sont l'occasion de sacrifices nassifs, conne en ténoignent les cornes de zébus

qui surnontent la plupart des tonboaux, en plus ou noins grande abondance suivant

ln richesse du défunt.

...

61

4.2. Taille des exploitations

Les dingraones qui suivent ont été établis uniquenent à l'aide de

chiffres de superficies que nous avons pu contrôler nous-nalle en planulûtrnnt

les parcelles des exploitations repérées sur les plans parcellaires établis

d'après la photo aérienne. Le repérage des parcelles sur le terrain constituant

un travail extr~neDent ninutieux et long, il ne nous 0 pns été possible d'ef­

fectuer de sondage sur le terroir de Belanoty.

Toutefois, nous pensons que les données recueillies sur ceux de

Befa~oty, Besatra, Bendnbo et Betnnenoko que nous présentons ici, constituent

un échantillonnage assez représentatif des tailles des exploitations sur le

pùrinètre.

Nous répartirons ces quatre terroirs en deux groupes

Befanoty et Beadabo, de l'autre Besatra et Betnnenaka.

PreDier groupe : Befnnoty - Beedabo

d'un côté

Ln presque totalité des exploitants de ces deux villages sont proprié­

taires de leurs terres qu'ilS exploitent en faire-valoir direct.

BEFAMOTY : Sur 139 exploitations relevées, 124 ont été retenues. Les

diagrar~les de répartition des exploitations par classes de 20 ou de 50 nres pré­

sentent une allure égalenent régulière. Befanoty est un des villages les plus

peuplés et l'on renarque une répartition assez équitable des surfaces entre les

cultivateurs: plus de la noitié des exploitations nesurent entre 0 et 50 ares.

Viennent ensuite celles de 50 à 100 ures (36 ~ puis celles de 100 à 150 ares.

12 %des exploitations seulenent dépassent 100 ares.

Le diagraone de répartition par classes de 20 ares nous nontre que les

exploitations de 40 à 60 ares sont les plus nonbreuses (35 %) devant celles de

20 à 40 ares (24 %) et celles de 60 à 80 ares (17 %).

Au totol, l'exploitation Doyenne nesure 75 ares à Befanoty.

40

BEFAMQTY

RE PARTITION DU nPLOITATIOU SELON LEUR TAILLE

40

20

I!I

10

5

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'!I

'0

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-

0 !l0. SO .00

CJallli.lI de 20 arell

~

-

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)200

o20

28

40

40

60

60

80

80

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120

128

140

140

tdO

'6D

ISD'ID

ZOO

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45

40

25

20

15

10

BE:ADABO

REPARTITION DES EXPLOITATIONS ~ELON LEUR TAillE

CIa.... d. !lU ar..

20

li

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5

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50 100

Cla.ull de 20 Gr"

-

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100

1!1D

1!l1I

200)200

0 20 40 60 80 lDO 120 t40 160 180 )noares

20 40 60 80 tOO UO tltG t611 180 200---~----------- ---- --- ----- -- ---- --- ----- -~- ---- -------- - ---- ----

64

BEADABO : La taille noyenne de l'exploitation à Beodabo (calculs ef

fectués sur 65 exploitations) est de 77 ores. Elle est donc légèrenent supé­

rieure à celle de Befanoty, nais la répartition est différente

Ici, le plus fort pourcentage est représenté par les exploitations

de 50 à 100 ores. Viennent ensuite dans l'ordre, celles de 100 à 150 ares (25 %),celles de 150 à 200 ares (14 %) à égalité avec celles de 0 à 50 ares. enfin la

classe des exploitations supérieures à 200 ares (5 5b). Au total, les exploita­

tions dont ln superficie est supérieure à 100 ares (44 %) représentent à Beadnbo

un pourcentage égal à celui de la classe de 50 à 100 ares.

Si l'on considère le diagrnrnle établi par classes de 20 ares, les

nênes caractéristiques apparaissent : la classe la plus inportante ast conne

à Befanoty celle de 40 à 60 ares nais en deuxiène position nous trouvons le

groupe des exploitations de 100 à 120 ares (20 %).

Deuxiène groupe : Besatra-Betanenaka

Tandis qu'à Befnnoty et à Beadabo presque tous les agriculteurs sont

propriétaires et exploitent en fnire-valoir direct, à Besatra et à Betaoenaka,

nous trouvons uniquenent des nétayers et des ferniers (location-vente) de M.

CART. Les lots que celui-ci leur attribue devant ~tre suffisannent vastes pour

leur peTIlettre de se nourrir et de payer en plus un loyer (en espèces ou en

nnture),la taille noyenne des exploitations augnente par rapport à celle du

1er groupe.

BF~TRA : La taille Doyenne de l'exploitation pour Besatra est de

130 ares (37 exploitations) 40 5& des exploita tions nesurent de 150 à 250 ares,

33 %de 100 à 150 ares et 25 %de 50 à 100 res. Par contre, soins de 10 %se

trouvent dans la classe de 0 à 50 ares.

Le diagranuo par classes de 20 ares laisse appara1tre une répartition

très rbgulière entre les classes de SO à 100 ares, 100 à 120 ares 1 120 à 140 ares

et 1S0 à 200 ares qui représentent chacune environ 15 %des exploitations. On

renarquera qu'il n'y a pas d'exploitations de noins de 40 ares.

BESATRA

AT IONS SELON LEUR TAILLE

de 'j0 are"

aree.) 200

150

200

lDU50

100 150

o50

REPA~TITION DES EXPLOIT

c-

r--

-

C/o..e&

1

5

20

~o

10

45

40

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25

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45

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ID

0 20 40 60 80 100 110 140 IbO 180 )200ore.

2tl 40 60 80 100 120 140 160 180 2GO------- -------- ---- - ------ - .. -------- -_. - .. . .- --- - - ---- ---- ----- ---_. - -- --- --- ---

8[T AME:NAKA

REPARTITION DE~ EXPLOITATIONS SELON LEUR. TAILLE 50%

0\0\

la.... cl. 50 or.~

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BEADABO-BE1AMrNAKA-8~rAMOTY-BEsA1RA

REPARTITION DES EXPLOITATIONS SELON LEUR TAILLE

'to %

Clau." cl. 50 are.

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20

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20 40 60 80 1011 .20 .40 .60 tu zao )I!DD

--- -------- ---.- ------_. _•• ~ .-1.-'- _.~___ ..... ____ -- _.- ._-----------

..

68

BETArmNAKA : CJ es t à Betanenaka que la taille Doyenne de l' exploi­

tation (calculs effectués sur 38 exploitations) est la plus élevée uvec 194

ores environ. 45 %des exploitations qui sont constitués par les lots attribu8s

par ri. CART couvrent une superficie supérieure à 200 ares, 18 %lJesurent de

o à 50 ares et 25 %de 100 à 200 ures. Sur le diagranne de répartition par

classes de 20 ares toutes les classes conprises entre 20 et 200 ares représen­

tent chncune noins de 10 %du total.

BEADABO - BETAMENAKA - BEFAMOTY - BESATRA

L~B diagrrrmles récapitulatifs de répartition des exploitations pour

les 4 villages établis sur 264 exploitations se rapprochent plutet de ceux du

1er groupe: 63 %des exploitations se situent entre 0 et 100 ares, puis au

fur et h nesure que la taille aU~lente, le pourcentage d8cro1t régulièrenent

17 %de 100 à 150 ares, 11 ~ de 150 à 200 ares, les exploitations supérieures

à 200 ares constituant noins de 10 ;~ du total o Coone dans les diagro.nnes par

classes de 20 ares du 1er groupe, le plus fort pourcentage (25 %) est représente

par les exploitations de 40 à 60 ares.

69

QliAPITRE V - L' ENVIRONNEl'1ENT ET LES PROBLEMES LIES

il UNE EVENTUELLE RESTRUCTURATION DU

RESEAU

5.1. Cadre de vie

Les chiffres cités au chapitre précédent à propos de l'outillage et

du bétail traduisent déjà la pauvret8 et le dénuenent des Tanosy ; dénuenent

dont l'habitat est un reflet pernanent :

Les cases sont généralenent petites (4 fi X 3 n) et comptent rarenent

plus d'une pièce. Les DurS, la plupart du tenps aveugles, sont faits de clayon­

nages de "bararata" (Phragnites connunis) renplis de boue et la charpente en

bois rond du toit à deux pentes est recouverte de "bozaka". Souvent le toit

est prolongé par un petit auvent. Une seule porte peruet d'accéder à l'intérieur

de ln case dont le sol en terre battue est recouvert de nattes sur lesquelles

dornent les habitants. Le nobilier se nonte à p~u de choses: une narcite pour

foire cuire le riz, quelques ustensiles de cuisine, quelques nssiettes en émail

et quelques couverts, une bassine et un seau pour aller chercher l'eau au fleuve

ou au canal. Dans un coin, une "sobika" ou une valise en carton renfernent les

papiers et les quelques v~tefients de la famille. On trouve rarement un lit, une

table ou une chaise. Les bicyclettes et les transistors sont encore des objets

de luxe, par contre, la proportion d'ornes à feu est élevée: sur 10 nénages,

deux au noins possèdent un fusil.

Sur le plan sanitaire, on notera la fréquence élevée des nalodies

vénériennes et du paludisne. Les enfants qui nnnquent de vatenents un peu chauds

pour se couvrir durant la saison sèche attrapent facilement la bronchite. Cepen­

dant les organisnes non encore accoutunés aux nédicanents réagissent très vite

et souvent l'ingestion de faibles doses suffit à provoquer la guérison. On coopte

à Belanoty un "hôpital" et une Irluternité dotés d'un infirnier et d'une sage-fclJlLle

nais dépourvus de tout noyen et de tout nédicanent, si bien que lorsqu'un cas

un peu spécial se présente, le seule solution est d'évacuer le nalnde sur Bezaha

ou sur Tuléar. La nission catholique vient égaleaent d'ouvrir un dispensaire.

Le narché a lieu le Sanedi sur la place de Belanoty et l'on y trouve

uniquenent des denrées de prenière néeessité (riz, nanioc, brèdes, viande, canne

à sucre, ote ••• ). On y veut aussi le bétail nais les transactions sont secrètes

et difficiles à suivre.

70

5.2. Situation régionale ou rattachenent du périoètre au reste de ln région

Nous avons déjà insisté à plusieurs reprises lors des précédents cha­

pitres sur l'isolenent du périnètre qui vit replié sur lui-nênel peu d'étrangers

viennent s'établir à Belanoty et peu d'hnbit6nts de la plaine énigrent. Cette

situotion est en grande partie due au fait qu'une seule piste de 40 Ka en très

nauvais état relie Belnnoty à Bezaha et au reste de la région. Cette piste qui

longe l'Onilahy sur une partie du trajet n'est praticable qu'aux véhicules

deux ponts. Elle n'est fréquentée à l'heure actuelle, nis à part les charrettes

des paysans, quelques rares véhicules adilinistratifs et la jeep de la nission,

que par le cnnion du seul collecteur de Bela~oty qui évacue la production de

riz du périnètre vers Bezaha. En saison sèche, quatre heures environ sont né­

cessaires pour couvrir la distance Belanoty-Tuléar, soit 170 Ka dont deux heures

pour franchir les 40 Ka Eelonoty-Bezaha. Les principaux obstacles peuvent être

classés en deux catégories

- seuils rocheux dans les grès de l'Isalo au franchissement desquels

la piste se transforne en oarches d'escolier

bourbiers loraque la piste est coupée par de petits ruisseaux.

Au-delà de Belanoty, la piste se prolonge jusqu'à Eenenitra ou un gué

pernet théoriquement de traverser l'Onilahy. Le seul pont de la région qui

franchisse le fleuve se trouve à Tongobory en aval de Bezaha. Les connunications

par route sont donc très difficiles entre le périnètre et le reste du pays.

Notons toutefois qu'un punt a été construit récennent sur la Taheza à la sortie

de Bezaha.

Bezah~ qui conpte 3.636 habitants est l'agglonération la plus proche

de Belanoty et doit son activité à l'aoénagenent récent de la vallée de la

Taheza. Sa nise en culture (riz) a engendré d'inportants llouveaents de population

originaires de la cete Est et du Sud.

71

5.3. Le réseau actuel et ses insuff~ances .

Exception faite de la ~~~, du tunnel et de la pren~ere partie du

canal bétonné jusqu'au partiteur, le réseau prinaire de Belanoty est insuffi-

sant e~ en nasez nauvnis état<

Le conol dit "principal" qui va du pnrtiteur jusqu'à Besatra et à

la concession CART au-delà de laquelle il rejoint le drain, ne répond plus

aux besoins pour lesquels il a été créé et ne renplit plus son office. Il

traverse des terrains sableux sur la nr.jeure partie de son parcours et ses

be~ges se sont effondrées sur toute sa longueur, élargissant et nodifiant la

section qui n'a certainenent aujourd'hui plus rien à voir avec la section

originello. Il conviendrait donc de reprendre entièrenent ce canal et de le

recalibrer. D'autre part, aucun pont n'ayont été prévu lors de l~anéna~nent

initial pour perQettre aux paysans de franchir le canol avec leurs charrettes,

ceux-ci ont créé en plusieurs points des passages à gué qui éventrent conplè­

tenent les berges.

Enfin, nous avons relevé le !!louvais état des vanne·~tes qui connandent

l'accès aux canux secondaires, creusés et entretenus par les paysans. Il senble'\.-

en effet que le Génie Rural ~ laissé entièreoent à la charge de ceux-ci l'amé-

nagenent des terninaux. Etant donné les faibles Doyens des paysans en main

d'oeuvre et en natériel, ces anénogenents ne présentent pas un aspect très

rntionnel~ des canaux tortueux serpentent à travers les parcelles, alinentent

tant bien que Dol de petites rizières de fornes irrégulières. Cependant,conoe le

fait renarquer M. BIED-CFARRETON à propos du périoètre de Behara, si le systène

présente des inconvénients quant à la l'efficacité et à la rentabilité, il est

en revanche parfaitenent adapté aux faibles noyens des puJsans qui ne peuv~nt

cultiVer que des parcelles de dinensions réduites.

Au total, les pertes en eau du canal principal dues au brèches et aux

terrains sableux traversés sont sans doute inportantes et les exploitants esti­

nent que le débit n'est plus suffisant à partir de Beadabo.

Le canal "secondaire ll qui contourne la plaine pnr le Nord est en bon

état nais son seul défaut est d'être trop COUlt : il n'a, en effet, que 6 Kn de

long et s'arrête à Ankiliso. Au-delà, les paysans de Befanoty nanquent d'eau.

Ceux-ci ont bien tenté de prolonger le canal par leurs propres Doyens, nais ils

ont été stoppés dans leur initiative par l'obstacle que représente le franchis­

sellent du lit <lu l'saka-saka" qui nécessiterait la construction d'un syphon ou

d'un tunnel par le Génie Rural.

72

Jusqu'à l'édification il y a quelques années d'un barrage en allont,

le débit du "saka-saka" était suffisant pour irriguer une partie des terres de

Befanoty, nais aujourd'hui nous avons pu constater que faute d'eau, certaines

rizières ont d~ être abandonnées pour laisser la place à des cultures de nanioc

noins exigeantes.

Le drain, quant à lui, est nal calé et ne renplit pas non plus son

office puisqu'en saison sèche il est utilisé COllOe canal d'irrigation à partir

d'Ankiliso por les villageois du Nord de la plaine. En outre, il a tendance à

s'ensabler vers l'extrênité Ouest du périnètreo

Les cultivateurs de cette partie de la plaine que n'atteint pas le

réseau actuel irriguent leurs rizières nu Doyen de prises sur l'Onilahy ou en

utilisant l'eau de narécages qui leur servent de réservoirs.

5.4. Problènes de l'entretien du réseau

Autrefois, une taxe de litrage perçue auprès de chaque cultivateur

selon ln quantité d'eau souscrite (600 F/l/s/ha en ooyenne) pernettait gr~ce à

l'argent ainsi recueilli de payer 12 honnes qui veillaient en pe~anence au

bon entretien des 24 Kn de canaux et à la réfection des prises. En outre, chaque

paysan était astreint à 6 jours de prestations par litre/seconde qui peroettaient

le curage annuel des canaux principaux et leur recalibrage, en général juste

avart la récolte de Tsipala fin oai. Aujourd'hui la taxe a été supprinée et une

convention établie entre le Génie Rural et les fokonolona répartit les tâches

le Génie Rural s'occupe de la prise et des gros travaux, tandis que chaque

fokonolona siest vu attribuer une portion de canal dont il doit assurer l'en­

tretien. Cependant, le problène se cooplique du fait du peu de noyens dont

dispose le Génie Rural, tant en natérj.el (une pelle "junbo ll) qu'en honnes et des

rapports tendus qu'il entretient avec la population.

Lors de nos séjours successifs, il nous a été donné à naintes reprises

de juger de l'état d'esprit qui règne sur le ~6~ioètro.

Le responsable du Génie R'In'al qui avait "convoqué" un Sanedi les oeo­

bros de plusieurs fokonolona afin de le'ln' donner des directives, les a vainenent

attendus ••••

...

7'3

D'autre part, plusieurs ~~~~ au cours d'entrotiens avec les

paysans, ceux-ci ont accusé plusieurs fois les fonctionnaires du Génie Rural

de nal répartir les t~ches de curage des canaux et d'envoyer les uenbres d'un

fokonolona foire le travail qui normale~ent ourait d~ échoir à un outre foko­

nolona et vice versa. Certains sont uême ollés jusqu'à rendre directenent

responsable$ du retard pris por la canpagne de Godra & le chef de réseau qui

n'n consenti à ouvrir les vonnes que lorsqu'il a pu constater le curage couplet

des canaux••• Il nous a égalenent été rapporté qu'une vonne détruite lors du

dernier cyclone n'avait pas encore été réparée, enpôchant l'irrigation d'une

vil~Ltaine d'hectares, etc •••

Quoiqu'il en soit et uolgré l'absence totale de dialogue que nous

avons pu constater entre l'administration et la population, il est certain que les

"angndy" des poysans ne suffisent pas à l'entretien des canaux dont les berges

s'effondrent vite en terrain sableux, nodifiant ainsi en l'espace de que1ques

années le profit du canal. Il serait donc nécessaire d'affecter au responsable

du Génie Rural des crédits plus importants qui lui pernettraient d'effectuer

relntivenent souvent des travaux de recalibrage des canaux,de reDise en état

des vannes, etc •••

5.5. Problènes posés par une éventuelle restructuration du réseau

Au cours des discussions que nous cvons eues avec les fokonolona de

plusieurs villages, deux tendances se sont révélées :

une tendance minoritaire qui est celle des agriculteurs actuellenent

privilégiés dont les parcelles se trouvent en allont du périnètre et à proximité

du canal. Ces exploitants, qui sont pratiquenent les seuls à pouvoir pratiquer

couronnent deux récoltes sur leurs ~rres, sont satisfaits de la situation et

ne désirent ni restructuration ni allénagenents terninaux. Ils craignent bien

s~ le bouleversellent d'une topographie qui leur est favorable et dont ils ne

sont pas s~s de tirer un bénéfice.

- la deuxiène tendance rasseuble tous les autres agriculteurs. A l'in­

térieur de ce groupe, tous ont saisi l'intérêt d'une anélioration du réseau de('

distribution qui leur pernettait de disposer de l'eau à leur guise et de faire

deux saisons de riz. Ils ont égalenent conpris qu'un anénngenent rationnel avec

canaux secondaires et tertiaires nécessiterait un remodelage complet du périnètre

...

74

qui bouleverserait ln topographie actuelle et nodifierait le dessin de leurs

parcelles. Pour la grande najorité, ils sont donc prêts à accueillir de nou­

venux nnénngenents à condition toutefois qu'un inventaire foncier conplet soit

f~it avant le connencenent des opérations, de nanière à ce quo chacun puisse

retrouver ensuite la nêne superficie. Nous avons égnlenent abordé avec eux IG

point "épineux" du renboursenent des anénagenents et là aussi, nous avons été

surpris de constater que les paysans conprenaient parfuitenent 10 principe

suivant lequel il est noroal que les principaux bénéficiaires de IVopération

cO!h.!'ibuont pour une partie en no5.ns au renboursenent du pr~t qui pourrait par

exenple se faire sous forne de tuxe de litrage ou oêne autrenent, la fomule

définitive restant à nettre au point.

5.6. Diversification des cultures - Intensification du systène de production

et nnélioration des techniques culturales

Le but de la restructuration du périnètre est de provoquer une inten­

sification du systène de culture et donc un accroissenent de la production qui

pernettrnit aux agriculteurs de disposer d'unIEvenu supérieur et de contribuer

sans difficulté au renboursenent du prêt.

Conne nous l'avons précisé au chapitre précédent, les paysans n'envi­

sagent pas, dans le cadre d'une restructuration de la plaine, de réduire les

superficies actuellenent consacrées à la riziculture pour s'y livrer à une autre

spéculation. Ils sont cependant intéressés por le haricot et le pois du Cap dont

les cours sont à l'heure actuelle assez soutenus. Le problène de Belaooty est

donc avant tout sur ce plon un problène d'espace: toutes les surfaces cultiva­

bles sont déjà pratiqueoent utilisées et les terrains à nettre en voleur nanquent.

11 ce propos, plusieurs agriculteurs nous ont signalé l'onénagenent

possible d'après eux de terrains assez vastes et irrigables par une prise d'eau

sur la Sakan~re, qui se situernient sur la piste de Benenitra à quelques kilo­

nètres au Nord de Belanoty. Cet nnénagenent qui aurait déjà fait l'objet de

plusieurs denandes au "fnnjakana" de 11) part des fokonolona sans être suivi de

réponses, per~ettrait un décongestionnenent de ln plaine de Belanoty qui con­

nence à être enconbrée.

...

75

Le facteur linitant étant donc ici le nonque d1espocu l'effort d'in­

tcnsificntion Jevra porter sur le systène de production actuel et par conséquent

sur l'encadrenent rizicole qui seoble aujourd'hui netteoent insuffisant si l'on

considère les résultats obtenus par l'U.R.E.R~ (1).'

Ln coopérative U.R.E.R. ne coopte en effet qu'une trentaine de nenbres

et le contronaître d'agriculture de oêue que ses cinq ooniteurs sont ~nconnus

en _Allors de Belnnoty.

Les rendeoents obtenus en culture anéliorée (repiquage en ligne per­

nettant le sarclage à ln houe rotative, eoploi d'engrais et de senences sélec­

tionnées, etc ••• ) avec des senences de "nakalioka" ser:1blent à peine supérieurs

à ceux de ln riziculture traditionnelle (500 Kg de oieux à l'hectare environ).

Une vingtaine do petits prêts d'un naxïnllil de 30.000 F, reoboursables

en deQ~ saisons et destinés à l'achat de houes rotatives, d'engrais ou de boeufs

dressés senblent seulenent avoir été accordés par la B.N.M. (2) aux nenbres de

la coopérative, au titre du protocole d'accord passé entre cotte dernière et

l'U.R.E.R.

Signalons au passage que les paysans regrettent les deux ootoculteurs

"kubota" de la COŒ..lune qui SEmblent nalheureusenent hors d'usage. Cos IJDchines

leur perrlettraient en effet d'occonplir un travail considérable en peu de teops

et conpensaient en partie la pénurie de boeufs dressés "!.t'nt sC'tl.f.;:~:'e le périnètre,

ceux-ci ne se prêtant pour le pié tinage à.::- fl r .I••d.orco qu 1 ç " ~e :-ll3n'bres du n8:-1o

clon ou frères de sang.

5.7. Connercialisation

Il est certain que les difficultés d'accès au p€rinètre contribuent

à nettre les paysans à ln nerci du conuerçant indien qui détient pratiquenent

le nonopole d'exportation du riz. Ils senblent d'ailleurs accepter la situation

avec une sorte de résignation: Kg de paddy se paie 14 F à Belanoty, 1 Kg de

riz blanc 25 F. Les prix sont deux fois plus élevés sur le narché de Tuléar

nais le cOllilerçant dermnde cinq cents francs pour le transport d'une personne

et d'un snc de riz, ce qui rédujt à néant le bénéfice qu'un agriculteur

?cut esconpter de la vente de $fl production hors du périnètre.

(1) U.R.E.R.

(2) B.N.M.

Unité Régionale d'Expansion Rurale (organisne correspondant à unepréfecture.

Banque Nationfile de Flndagascar.

76

CONCLUSION

L' '3nélior3tion de l'état de la piste qui pernettrnit de "désanclaver"

le périnètre de Beln:1oty senble donc devoir ~tre le préalable à tout nouvel in­

vel:" :"sscnent

Ce service de taxi-brousse qui s'établirait ainsi de lui-n~ne ferait

jouer la concurrence et fncileterait ln cOllilercinlisntion des produits. Ce dé­

blocage remettrait d'outre part de soutenir et de contrôler plus étroitenent

les fonctionnuires du Génie Rural qui actuellenent sont livrés à em-nênes,

sans directives précises. D'autre part, des études conpléuentaires dans donaines

de l'hydrologie et de ln pédologie apparaissent égalenent nécessaires.

Il serait indispensable de nieux connaître le conporteoent de l'Oni­

lahy à Belanoty, la gravité de l'étendue excate des crues annuelles afin de pou­

voir déterniner quel type de digue de protection serait le Dieux adapté. De n~ne,

une prospection pédologique systénatique devrait ~tre effectuée afin d'élininer

d'orès et déjà les sols ninéraux bruts inpropres à une extension des zones

rizicoles.

Sur le plan h~ain, si les avis que nous avons pu recueillir sont en

théorie favorables dans la unjori té des cas à un nouvel anénagenent du périnûtre~

il ne faut pes se cacher cependant que les pays~ns appréhendent quand nône un

bouleversenent des espaces qui leur sont faniliers à l'issue duquel ils craignent

de ne pas retrouver une superficie équivnlente à celle qu'ils cultivaient aupa­

ravant.

Tout en effectuant des travaux indispensables conDe par exenple le

bétonnage du canal principel dont les berges sableuses s'effondrent rapidenent,

none pensons qu'il conviendrait de ne pas procéder à des anénageoente trop con­

plexes, nécessitant por ln suite un entretien coftteux et un dispositif d'enca­

drœlent lourà.. qui augoenteraient d' autnnt le nontant des redevances et annihile­

rait en pnrti€ le profit que les poyaans pourraient tirer d'une nugnentation

de production. Une fO~Jule équilibrée reste donc à définir, qui tout en pemet­

tant une augoentation du niveau de vie, nénagerait une possibilité de renbourse­

nent de la p~rt des intéressés. Il serait souhaitable en particulier de ne pas

.. ". -...

77

commencer à percevoir les redevances inuédiatement après la fin des travaux

afin que les cultivateurs puissent d'abord constater les effets bénéfiques

des nouveaux aménagements et gr6ce à ceux-ci constituer quelques économies

qui leur permettraient de commencer à payer.

En ce qui concerne le problème de l'entretien général du rûseau, les

paysans bien que leurs rapports avec l'adDinistration soient ceux que nous

avons décrits sont toutefois conscients du fait qu'ils ne disposent pas de

Doyens suffisants pour assurer à eux seuls la maintenance des installntions

principales et reprochent aux techniciens dans le système actuel de no pas

tenir suffisamment compte de leurs desideratas. Il serait donc là aussi né­

cessaire de trouver une nouvelle formule qui perDette de mieux les intégrer

et de leur donner un droit de regard sur les décisions prises par l'adninis­

tration.

Enfin, si le périmètre de Belamoty présente un intér~t on lui-m~me

et mérite qu'on s'attache à son développement, il nous apparait qu'il ne cons­

titue qu'une partie d'un ensemble régional plus vaste qui regrouperait tous

les périmètres rizicoles échelonnés le long de la vallée de l'Onilahy et dont

nous avons cité les noms au cours de ce rapport. En effet, le problème essen­

tiel de BelaDoty qui réside dans son isoleuent et sa situation de blocage en

totalité inhérente à l'insuffisance de l'infrastructure routière semble égale­

ment ~tre celui des autres périmètres. C'est la raison pour laquelle il nous

paraitrait intéressant de regrouper toutes ces plaines sous une même instance

régionale qui pourrait en assurer le développeDent harmonieux. La vallée de

l'Onilahy deviendrait ainsi le "grenier à riz" de la province de Tuléar.

TABLE 'DEa :EATIERES

INTRODUCTION

CHAPITRE l - SITUATION DU PERIMETRE DE BELAMOTY 5

1.1.- Situation ré~ionale 5

1.2.- 1e nilieu physique 6

1.2.1.- Le relief et les sols 6---------------------1.2.2.- Le clinat 9--------1.2.3.- ~~E.?log~= 13

1.3.- Le COU~~rt végétal 15

CHAPITRE II - DO~ SUR LA POPULATION 17

2.1.- Roppel historigue 17

2.2.- CO:Jposition de la population et répartition

ethnique 17

2.3.- Répartition nunérigue et spatiale 21

2.4.- Structure de la population - Répartition par

sexe et pûr t.ge 25

2.5.- Croissance de ln population 28

2.5.1.- Natalité 28--------2.5.2.- Mortalité 29------2.503.- ~~~~~~~~~~=~ 31

2.6.- Activités et n~~ 31

2.6n1.-Acthités 31-------_.2.6.2.- Dépl~~~=~~ 32

2.7.- Structure des funilles-nénages 34

2.7010- ~~~~!=_~~~_~~!~!=~=~-E~~E~!~!~~_~~

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2.7.2 0 - Ag=~=~ch~~~~~_~~!!!= 38

2.7.3.- 2~i~~~~_defan!ll~~= leurs

~r~ ~

2.7.4.- Orig~~~he~~~~~n!!!~_=~~~_!~

~~~~~ 43

2.7.5.- !~~~~tr~~~~~~~~_~~Eiages~_~!~~

et entre ethnies 43--_._--------2.7.6.- Mariages ent~G olans et entre ethnies 45---------------

78

2.8.- Scolarisation

CHAPITRE III - STRUCTURES FONCIERES

3.1.- L'Bccession à la terre

3.2~- Les l10das de faire-valoir

CHAPITRE IV - LE SYSTEME DE PRODUCTION AGRICOLE

4.1.- Le systène cultural et les activités agricoles

4.1.1.- Le~~~!fé~~~~~_!lE~~~~~~~~~=-=!-~~

~E~~~~~~~_~~~pa~ée

4.1.2.- Façons culturales et outillage-----------------4.1.3.- ~~~~~~~

4.2.- Taille des exploitations

79

~

47

49

49

54

56

56

56

58

59

61

CHAPITRE V - L' ENVmONNEI-IENT ET LES PROBLEHES LIES

A UNE EVENTUELLE RESTRUCTURATIOn DU

RESEllU 69

5.1.- Cadre de vie 69

5.2.- Situation régionale ou rattachenent du pOrinètre

au reste de ln région 70

5.3.- Le réseau actuel et ses insuffisances

5.4.- Problè~es de l'entretien du réseau

5.5.- Problènes posés par une éventuelle restructuration

du réseau

5.6.- Diversification des cultures - Intensification du

systène de production et anélioration des tech­

niques culturales

5.7.- Connercialisation

CONCLUSION

71

72

TI

74

75

76

CENTRE O.R,S.T.O.M.

DE TANANARIVE

SECTION DE GEOGRAPHIE

ETUDE DES FACTEURS HUMAIns DE LA PRODUCTION AGRICOLE

DE TROIS PERIMETRES HYDRO-AGRICOLES

BEHARA - BELAMOTY - ANDRATSAY

CAR TES

Marché d'études nO 669/72/FNDE/GR/Hh - Titulaire: SCET-International

Lettre de commande SCET/ORSTOM nO 2382 du 9/8/72.

Marc BIED-cHARRETON - Bernard HUGOT Janvier 1973

CENTRE O.R,S.T.O.M.

DE TANANARIVE

SECTION DE GEOGRAPHIE

ETUDE DES FACTEURS HUMAIns DE LA PRODUCTION AGRICOLE

DE TROIS PERIMETRES HYDRO-AGRICOLES

BEHARA - BELAMOTY - ANDRATSAY

CAR TES

Marché d'études nO 669/72/FNDE/GR/Hh - Titulaire: SCET-International

Lettre de commande SCET/ORSTOM nO 2382 du 9/8/72.

Marc BIED-cHARRETON - Bernard HUGOT Janvier 1973

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