Etude de la diversité ligneuse dans les parcs...

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REPUBLIQUE DU SENEGAL Un peuple- Un but- Unefoi Ministère de l'Education Ecole Nationale des Cadres Ruraux (ENCR) Bambey Département Production Forestière Institut de Recherche pour le Développement(IRD) Dakar Mémoire de fin d'études pour l'obtention du Diplôme d'Ingénieurs des Travaux Option: Eaux et Forêts ETUDE DE LA DIVERSITE LIGNEUSE DANS LES PARCS AGROFORESTIERS AMENAGES PAR LA HAIE VIVE· : CAS DE LA REGION DE DIOITRBEL Présenté et soutenu par Mlle Binta Ba 3 r Promotion Maître de stage : Birahim FaU Ingénieur des Eaux et Forêts Enseignant Tuteur de stage: Mme Diaité Diaminatou Sanogo Docteur en Biologie végétale Juin 2003

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REPUBLIQUE DU SENEGAL

Un peuple- Un but- Unefoi

Ministère de l'EducationEcole Nationale des Cadres Ruraux(ENCR) BambeyDépartement Production Forestière

Institut de Recherche pour leDéveloppement(IRD) Dakar

Mémoire de fin d'études pour l'obtention duDiplôme d'Ingénieurs des Travaux

Option: Eaux et Forêts

ETUDE DE LA DIVERSITE LIGNEUSE DANS

LES PARCS AGROFORESTIERS AMENAGES

PAR LA HAIE VIVE· : CAS DE LA REGION DE

DIOITRBEL

Présenté et soutenu parMlle Binta Ba

3r Promotion

Maître de stage :BirahimFaUIngénieur des Eaux et ForêtsEnseignant

Tuteur de stage:Mme Diaité Diaminatou SanogoDocteur en Biologie végétale

Juin 2003

SOMMAIRE

DEDICACES iAVANT PROPOS ET REMERCIEMENTS '" ..iiLISTE DES ACRONYMES , " '" .ivLISTE DES FIGURES ET DES TABLEAUX vRESUME viINTRODUCTION 1

Première partie: ETAT DES CONNAISSANCES SUR LES NOTIONS DE HAIE VIVE­BIODIVERSITE - PARC

1.1. Généralité sur les haies vives1.1.1. Définition de la haie vive1.1.2. Rôles1.1.3. Caractéristiques générales des espèces utilisées en haies vives1.1.4. Mode de gestion1.2. Généralité sur la notion de biodiversité1.2.1. Définition1.2.2. Types de biodiversité1.2.3. Intérêt de la diversité ligneuse1.3. Notion de parc

Deuxième partie: MATERIEL ET METHODES

2.1. Le cadre de l'étude2.1.1. Choix de la zone d'étude2.1.2. Présentation de la zone d'étude2.1.2.1 Situation géographique2.1.2.2. Données physiques

* Le relief* Le climat* Les sols* La végétation* L'hydrographie

2.1.2.3. Données humaines2.1.2.4. Données socio-économiques

* Agriculture* Elevage* Foresterie* Artisanat* Commerce

2.2. Méthode de caractérisation de la diversité ligneuse2.2.1. Echantillonnage2.2.2. Les enquêtes2.2.3. Traitement des données

Troisième partie : RESULTATS

3.1. Richesse spécifique du peuplement par village3.1.1. Cas des parcelles clôturées par une haie vive et des parcelles non clôturées mitoyennesà la haie vive3.1.1.1. Présence3.1.1.2. Effectif3.1.1.3. Densité3.1.1.4. Exclusivité des espèces3.1.1.5. Paramètres de diversité3.1.2. Cas des différents faciès du terroir3.1.2.1. Présence - effectif3.1.2.2. Répartition de la richesse spécifique et de la densité3.1.2.3. Evolution de l'indice de Shannon dans les différents faciès3.1.2.4. Paramètres de diversité3.2. Diversité structurale du peuplement par village3.2.1. Cas des parcelles clôturées par une haie vive et des parcelles non clôturées mitoyennesà la haie vive3.2.1.1. Structure du peuplement3.2.1.2.Contribution des 5 espèces endémiques les plus représentatives des P.C au peuplement3.2.1.3. Contribution des 4 espèces exotiques les plus représentatives dans les P.C aupeuplement3.2.2. Cas des différents faciès du terroir3.2.2.1. Structure du peuplement3.2.2.2. Répartition de la régénération du peuplement3.3. Effet de l'âge de la haie vive3.3 .1. Sur la richesse spécifique du peuplement3.3.2. Sur la diversité structurale du peuplement

Quatrième partie: DISCUSSION - CONCLUSION

RECOMMANDATIONSBIBLIOGRAPHIEANNEXES

DEDICACES

Je remercie tout d'abord Le Bon Dieu et prie sur Son Prophète (PSL) de m'avoir accordé

une bonne santé et le courage de mener mes études jusqu'au bout.

Je dédie ce travail :

'If A mon Père et à ITl3 Mère: ceci est le fruit de votre amour et de vos multiples prières. Que

Dieu vous accorde une-bonne santé et une longue vie !

., A mes frères et sœurs: que ce document vous serve d'exemple de réussite dans les études

et vous réarme de courage et de volonté pour que vous puissiez faire mieux!

., A mes oncles et tantes: pour l'amour et le soutien que vous avez tout le temps manifesté

à mon égard. Je ne vous remercierai jamais assez.

'fi A mes cousins et cousines: pour la tendresse et J'amitié qui nous ont toujours uni.

'" A M. Sidy Cam3I3 et sa famille: pour m'avoir considéré comme leur. Voyez en ici mes

sincères remerciements et ma reconnaissance pour toul .

., A ma sœur et amie Mimba : pour la tendresse et le soutien qui nous ont toujours uni. Que

ceci dure à jamais !

., A Moussa Dieng : pour le soutien et la confiance que tu as tout le temps porté en moi et en

ma famille.

'fi A mes collègues forestiers de la 37 promotion pour les agréables moments passés

ensemble. Je vous souhaite la plus belle chance du monde.

'fi Aux autres étudiants de la 35c ,36c ,37 , 38c, et 39c promotion avec qui nous avons passé

de bons moments. Je ne peux tous les citer ici ; je souhaite à vous tous la meilleure des

chances du monde.

AVANT-PROPOS ET REMERCIEMENTS

Ce travail est effectué dans le processus de la formation des Ingénieurs des Travaux en Eaux

et Forêt (ITEF). Il a été réalisé au laboratoire d'écologie de l'IRD de Dakar sur une période de

5 mois.

Il n'aurait pu être mené à bien sans les efforts conjugués de nombreuses personnes qui de

prés ou de loin ont contribué à sa réalisation. A ces personnes j'exprime ma profonde

gratitude.

Je remercie tout d'abord Dr Aluned Tidiane DIALLO Directeur de l'ENCR, pour les

multiples efforts qu'il fournit pour la bonne marche de l'école.

Je remercie M. Roger PONTANIER, Directeur de recherche et responsable du programme

savane à l'IRD, en acceptant de m'accueillir et de mettre à ma disposition les moyens

nécessaires à l'accomplissement de ce travail.,

Je témoigne ma reconnaissance et ma sympathie à Mme DIAlTE Diarninatou Sanogo

Docteur en Biologie Végétale, pour avoir accepté de m'encadrer durant cette étude. Que ce

travail vous honore !

Je remercie en second lieu M. Christian FLORET Coordonnateur régional du projet jachère

et M. Elie AKPO Maître de conférence au Département de Biologie végétale de l'UCAD,

pour vos conseils durant ce travail.

Je voudrais apporter mes sincères remerciements à M. Birahim F.A.LL Ingénieur des E3UX

et Forêts, Formateur à l'ENCR, pour sa sympathie et surtout pour avoir accepté de partager

ces vives connaissances avec moi, à travers vous, tout le corps professoral de l'ENCR: M.

FALL, M. DIOUF, M. DIATIA, M. DIOP, M. KANE, M. BOPP, M.SOW, M. MEOD]

Mes remerciements s'adressent également à M. Yacinthe TENDENG Technicien au

laboratoire d'écologie, pour votre appui logistique, vos conseils, votre disponibilité tout au

long de notre travail. Soyez assuré de ma profonde reconnaissance.

A ces remerciements j'associe M. Maguette KAIRE Chercheur à l'ISRA, pour sa

sympathie, ses conseils et son aide documentaire. J'exprime ici ma profonde gratitude.

Mes remerciements s'adressent aussi à l'administration de l'ENCR de Bambey, pour leur

soutien tout au long de notre formation. A Mbaye Ndiaye, Marie Guissé, Pouye, Mme

Konaté, Baol Sarr, Omar Sarr...

Il

Mes remerciements vont également à l'endroit de Oumou KALTOM et de Ndeye Astou

NIANG, pour les vives discussions et les bons moments passés ensemble.

Je tiens à remercier aussi les habitants de l'ENCR pour les vives périodes passées

ensemble, et les populations de Gappo, de Nguémé Issa et de Ndielber I pour leur

collaboration durant la phase de terrain.

Je voudrais enfin témoigner mes sincères reconnaissances à toutes les personnes travaillant

aux laboratoires d'écologie, de microbiologie et de jachère avec qui j'ai passé d'agréables

moments. De par leur sympathie, leur bonne humeur, et leur soutien, ils ont fait de ces 5 mois

de stage une expérience inoubliable: Mathieu FAî'E, Mayécor DIOUF, Mbaye YOUM,

Djibril DJ1GAL, Manso ur THIAW, VINCY, Mariama, Ousseynou GUEYE, Lamine,-

SAGNA, Ndeye Fatou (2), Omar FAYE, LOGBO, DALANDA, FIDELE, Baidy LY, Michel,

TRAORE,SmaouSALL

III

Liste des abréviations

P.N.C.B : Pian National de Conservation de la Biodiversité

P.A.G.F: Projet Agroforestier de Diourbel

I.S.RA : Institut Sénégalais de Recherches Agricoles

C.N.R.A : Centre National de Recherche Agricole

KN.C.R : Ecole Nationale des Cadres Ruraux

F.I.D.A : Fons International pour le Développement Agricole

I.R.D : Institut de Recherche pour le Développement

O.N.G : Organisation Non Gouvernementale

G.I.E: Groupement d'Intérêt Economique

P.C : Parcelles Clôturées par la haie vive

P.N.C : Parcelles témoins Non Clôturées

P.A.F : Plan d'Action Forestier

IV

Liste des tableaux

Tableau I : Espèces prioritaires en haies vives

Tableau II : Comparaison de la richesse floristique du Sénégal avec celle des pays voisins

Tableau III: Pluviométrie de 1989 à 1998 de la région de Diourbel

Tableau IV: Hypothèses d'évolution des formations ligneuses pour la période 1980-1990

Tableau V : Paramètres des haies vives de la zone d'étude (21 haies)

Tableau VI : Composition floristique du peuplement des parcelles clôturées par une haie

vive et des parcelles témoins non clôturées

Tableau VII: Répartition des espèces caractéristiques du peuplement des parcelles

clôturées et des parcelles témoins non clôturées

Tableau VIII: Paramètres de diversité du peuplement des parcelles clôturées et des

parcelles témoins non clôturées

Tableau IX: Répartition de la composition floristique dans les différents faciès

Tableau X : Répartition de la densité, de la densité sans Guiera senegalensis et de la

richesse spécifique du peuplement des faciès

Tableau XI : Paramètres de diversité du peuplement des faciès

Liste des Figures

Figure1: Carte de la richesse f1.oristique du Sénégal par zone écologique

Figure 2: Localisation des sites d'étude

Figure 3: Structure du peuplement des parcelles aménagées et des parcelles témoins non

aménagés de chaque village

Figure 4: Structure des 5 espèces locales du peuplement des parcelles clôturées et des

parcelles témoins non clôturées du village de Gappo

Figure 5: Structure des 5 espèces locales du peuplement des parcelles clôturées et des

parcelles témoins non clôturées de Nguémé Issa

Figure 6: Structure des 3 espèces locales du peuplement de la parcelle clôturée et de la

parcelle témoin non clôturée de Ndielber I

Figure 7: Structure des 4 espèces exotiques du peuplement des parcelles clôturées de Gappo

Figure 8: Structure du peuplement de Prosopis juliflora à Nguérné Issa

v

parcelles témoins non clôturées de Nguémé Issa Figure 6: Structure des 3 espèces locales du

peuplement de la parcelle clôturée et de la parcelle témoin non clôturée de Ndielber I

Figure 7: Structure des 4 espèces exotiques du peuplement des parcelles clôturées de Gappo

Figure 8: Structure du peuplement de Prosopis juliflora à Nguémé Issa

Figure 9: Structure de 2 espèces exotiques du peuplement de la parcelle aménagée de

Ndielber I

Figure 10: Répartition de la régénération du peuplement et de 5 espèces locales

Figure Il: Evolution de l'indice de régularité dans les différents faciès

Figure 12: Structure du peuplement des différents faciès

Figure 13: Evolution de la régénération du peuplement des faciès

Figure 14: Répartition de la régénération de 5 espèces du peuplement au niveau des différents

faciès

VI

L'objectif de la présente étude est d'analyser la distribution de la ressource ligneusedes parcs agroforestiers aménagés par la haie vive.

L'étude s'est déroulée dans le centre du Bassin arachidier du Sénégal (région deDiourbel). L'effet de la haie vive sur la diversité ligneuse a été obtenu à la suite decomparaison faite entre parcelles clôturées par la haie vive et parcelles témoins non clôturées.Des transects d'un ha ont été faits en partant du lieu d'agglomération des aménagementsagroforestiers (champs de case, pleins champs) au lieu d'absence de ces aménagements(champs de brousse).

Les résultats indiquent que la densité, la richesse spécifique et les espècescaractéristiques sont plus élevées dans les haies que dans les parcelles témoins non clôturées.Dans les parcelles clôturées, la quasi totalité des individus du peuplement est constituée soitpar Prosopis juliflora, sail par Acacia mellifera ou encore par Acacia albida. Par contre dansles parcelles témoins, c'est Guiera senegalensis qui l'emporte. Cette espèce augmente au furet à mesure qu'on s'éloigne des champs de case. Dans tout le peuplement, la population jeune(::::15cm) domine. Elle est suivie des vieux individus (>50cm). Toujours est-il que cesindividus sont plus fréquents et plus représentatifs dans les parcelles aménagées par la haievive. Les individus d'âges intermédiaires sont les plus touchés par l'action anthropique. Dansles haies nous avons noté une reprise de certaines espèces en situation précaire. La haie attireune forte présence d'oiseaux prédateurs qui introduisent certaines espèces (Azadirachtaindica) qui nuiraient aux cultures d'après les paysans.

La richesse spéci.fique, les indices de régularité et de Shannon diminuent en prenant lesens champs de case - champs de brousse.

Mots clés: Biodiversité - Ligneux - Haie vive - Structure - Richesse spécifique - Parcagraforestier - Centre du Bassin arachidier - Sénégal.

\'11

Introduction

En Afrique, l'arbre de par ses multiples fonctions sociales, économiques, alimentaires,

pharmacopée et écologiques occupe une place importante dans la vie du paysan et dans

l'écosystème environnant. Pourtant au Sénégal, la destruction des ressources naturelles ne

cesse de se poursuivre. La superficie déboisée est estimée à 80 000 ha/an entre 1980 et 1990

(Cathala, 2000).

Au centre du Bassin arachidier du Sénégal (région de Diourbel), la régression des

ressources forestières a été remarquée à partir des années 1970 (Sadio et al, 2000). Dans cette

zone, les espèces ligneuses sont utilisées à la fois par l 'homme et le bétail, nombreuses d'entre

d'elles sont utilisées comme combustible domestique, le matériel de construction, les outils

agricoles et le fourrage.

Actuellement, l'augmentation de la population, la tendance à la sédentarisation, la

sécheresse, ont conduit à une forte augmentation des surfaces cultivées et à une diminution

moyenne des temps de jachère, ce qui désorganise le système et bouleverse les paysages

(Fournier, 1995). L'utilisation parfois non contrôlée des ressources naturelles renouvelables

telles que la forêt implique une réduction des stocks initiaux et la destruction d'espèces. La

mauvaise gestion de l'agriculture et de l'élevage (pâturage sélectif, piétinement des cultures)

en collaboration avec ces faits aboutissent ainsi à une baisse de la diversité végétale avec des

conséquences bien plus graves: « la disparition des espèces entraîne la disparition des

produits naturels» (Wilson, 2001).

Au Sénégal, le Plan National de Conservation de la Biodiversité (PNCB) a mIS

l'accent sur la nécessité de conserver les zones de diversité biologique élevée.

Sachant que les paysans ne saisiront pas spontanément toute la portée de la diversité

ligneuse; aménager ces espaces, par des techniques permettant de mieux exploiter les

ressources, d'accroître leur productivité, d'améliorer leur régénération, et structurer aussi le

paysage, s'impose.

Dans ce contexte les haies VIves apparaissent comme un élément déterminant

puisqu'elles matérialisent les limites physiques des champs et assurent une certaine protection

des aménagements (récoltes, ligneux, sol) contre le bétail, l'érosion, les personnes. Elles

permettent de préserver un grand nombre d'espèces végétales ligneuses entraînant une

diversité notable. De plus la haie vive assure quelques-unes des fonctions d'une jachère de

longue durée (Sanogo, 2000).

1

Certains projets de développement comme le projet agroforestier (PAGF) ont introduit

dans le terroir de Diourbel quelques technologies agroforestières (haies vives). La technologie

de la haie vive a fait l'objet d'adoptions diverses du fait des conditions écologiques, socio­

démographiques et économiques de chaque terroir. Il en découle diverses situations

d'évolution de la diversité agroforestière à l'échelle du terroir.

L'évolution des ressources ligneuses dans les terroirs aménagés par la haie vive n'a

pas encore fait l'objet d'une étude particulière dans la zone de Diourbel.

Notre travail porte sur l'étude de la diversité ligneuse dans les parcs agroforestiers

aménagés par des haies vives. L'objectif est d'analyser la distribution des ressources

agroforestières ligneuses dans les parcelles aménagées par la haie vive ainsi que dans les

différents faciès des terroirs. Il s'agira, d'une part, de déterminer la variabilité de la végétation

ligneuse (richesse spécifique, structure) à l'intérieur des terroirs contrastés et de l'interpréter à

l'aide de variables décrivant le milieu. D'autre part, d'évaluer les modifications induites par la

haie vive sur la diversité ligneuse.

Ce présent document est divisé en quatre parties. Après une vue d'ensemble de la

revue bibliographique sur les notions de haies vives - biodiversité et parcs agroforestiers,

nous donnerons une description des conditions physiques, socio-économiques de la région de

Diourbel avant de dégager notre méthodologie d'étude pour enfin tirer les résultats, la

conclusion et quelques recommandations.

2

Première partie:Conceptualisation sur les notions de Haies vives­

Biodiversité- Parc agroforestier

3

1.1. Généralités sur la haie vive

1.1.1. Définition de la haie vive

Les haies vives se définissent généralement comme des structures boisées linéaires

allant des plantations linéaires denses et basses à but de protection, à des bandes arborées

larges à buts multiples (Rao et al, 1998).

Les haies vives sont classées dans le même groupe que les arbres de champs dispersés

et les brise-vent.

1.1.2. Rôles de la haie vive

La haie vive a pour rôle principal de contrôler les mouvements des animaux et des

personnes. Elle assure aussi une protection contre l'érosion des sols, matérialise les limites

foncières des espaces pastoraux et agricoles, améliore les conditions micro-climatiques (effet

brise-vent) et apporte un certain revenu.

Selon les rôles qui leur sont assignés, la disposition des arbres, et les types de gestion

qui leur sont appliqués nous pouvons distinguer:

* Les haies vives défensives sont des lignes d'arbres ou d'arbrisseaux disposés

autour des parcelles pour délimiter et protéger celles-ci contre la divagation du bétail et

l'incursion de l'homme (Ndour, 1997).

* Les haies vives de protection qui jouent un rôle important dans la conservation des

eaux et des sols (Fall, 2001).

Notre étude porte sur les haies vives défensives.

1.1.3. Caractéristiques générales des espèces utilisées en haies vives défensives

Quels que soient les objectifs visés, les espèces ligneuses installées en haies vives

défensives doivent rassembler les caractéristiques générales suivantes:

- Une aptitude à se développer en ligne à densité élevée;

- Une rusticité et une croissance rapide;

- Une réponse vigoureuse à la taille de formation, d'entretien et/ou à l'exploitation;

- Une facilité à se propager (semis direct, boutures, plantations en racines nues) ;

4

- Une présence d'épines;

- Inappétées ou peu appétées.

Cependant il faut noter qu'il n'existe aucune espèce qui, à elle seule puisse répondre

simultanément à tous ces critères; il est préférable dans une haie de faire appel à un mélange

d'espèces.

D'après l'étude réalisée par Sanogo (2000) au Sud du Bassin arachidier, les espèces

prioritaires en haies selon la perception paysanne sont représentées par ordre d'importance

dans le tableau 1. Les critères de préférence des espèces sont en premier lieu: l'aptitude des

espèces à fournir en même temps du fourrage, du combustible, du bois de service et à être

défensive. En second lieu, viennent l'aspect esthétique et la qualité de bon brise vent de

l'espèce de la haie.

Tableau 1 : Espèces prioritaires en haies vives

Espèces Rang

Zizyphus mauritiana 1

Acacia holocericea 2

Parkinsonia aculeata 3

Euphorbia sp 4

Acacia nilotica 5

Eucalyptus sp 6

Acacia mellifera 7

Faidherbia albida 8

Prosopis juliflora 9

Anacardium occidentalis la

Source: Sanogo (2000)

1.1.4. Mode de gestion de la haie vive défensive

Les espèces d'une haie défensive devront être taillées régulièrement pour accroître la

biomasse, fournir du fourrage, du bois de chauffe et ! ou des fruits. La meilleure période de

coupe en zone sèche se situe au début de la saison des pluies.

Cette conduite doit aussi prendre en considération l'aspect impénétrabilité de la

haie. C'est la raison pour laquelle le recouvrement sur la ligne, traduisant le degré

d'interpénétration des rameaux, doit être élevé (Diallo, 1998).

1.2. Généralités sur la biodiversité

1.2.1. Définition de la diversité biologique

La notion de diversité inclut les concepts de diversité génétique, de diversité

spécifique (au sens du nombre d'espèces présentes dans une communauté d'organisme) et de

diversité systémique. En d'autres termes la biodiversité désigne « la totalité des différentes

formes de vie qui partagent notre biosphère, des individus à l'espèce, des espèces aux

systèmes écologiques, ainsi que leur dynamique dans l'environnement à chaque instant de

l'évolution. » (Ba, 2002)

1.2.2. Types de biodiversité

D'après Crow et al (1994), il existerait trois types de biodiversité: la diversité

structurelle, la diversité compositionnelle et la diversité fonctionnelle.

* la diversité structurelle peut être caractérisée par la distribution horizontale et

verticale des plantes, par leur distribution en classes de taille ou d'âge;

* la diversité cornpositionnelle ou richesse spécifique ou encore diversité spécifique

considère le taxons présents dans un espace;

* la diversité fonctionnelle s'intéresse aux processus écologiques qui se déroulent

dans l'écosystème considéré.

Dans notre étude nous ne nous intéresserons qu'aux deux premières diversités

prédéfinies.

1.2.3 Intérêt de la diversité ligneuse

La diversité ligneuse est désormais envisagée dans sa contribution au bien-être des

populations, à l'économie et à l'environnement.

Elle est intégrée dans les stratégies de production, de consommation, d'acquisition

de revenus des populations. Une variabilité des espèces ligneuses fournit des produits de

première importance au niveau alimentaire tant pour l'homme que pour le bétail (fruits,

graines, noix, fourrage ... ) et non alimentaire (pharmacopée, bois d'œuvre, fibres ... ).

6

De plus elle rend de multiples services tels la création d'emplois, le développement

des secteurs industriels et artisanaux, l'ouverture de marché.

L'intérêt de la diversité ligneuse porte aussi sur le fonctionnement de l'écosystème,

sur sa réponse à des conditions extrêmes, sur sa récupération après une perturbation et sur le

maintien d'une productivité à long terme. Ce qui se traduit par une stabilité de l'écosystème.

Ainsi, plus un peuplement est diversifié plus il a des chances de contenir des espèces

rustiques, adaptées, pouvant se développer lors d'une perturbation environnementale donnée.

1.3. Notion de parc agroforestier

Les parcs agroforestiers sont des systèmes rationnels d'utilisation des terres mis au

point par les cultivateurs, au fil des générations, à la fois pour diversifier leur production et

réduire les risques écologiques associés à la forte variabilité climatique des régions Ouest

africaines.

Dans cette optique, Pelissier (1980) les définit comme: « la présence régulière et

systématique ordonnée des arbres au milieu des champs. »

En Afrique intertropicale, il existe de nombreux arbres vivant en symbiose avec les

cultures et / ou l'élevage.

Au Sénégal, en se basant uniquement sur l'espèce dominante, on peut rencontrer les

parcs à Acacia albida, Acacia raddiana, Cordyla pinnata, Adansonia digitata, Parkia

biglobosa, Borassus aethiopium, Elaeis guineensis ...

Les arbres des parcs jouent un rôle écologique fondamental pour la conservation du

sol, de l'eau et pour la protection de l'environnement. Ces arbres procurent aussi des produits

ligneux (combustible, bois de service ... ) et non ligneux (médicaments, gomme, fourrage ... )

dont les ménages tirent une bonne partie de leur revenu. Ces produits s'avèrent appréciables

pour les économies locales.

La façon dont l'interaction arbre-culture-sol affecte la productivité de systèmes

agroforestiers, tant en surface que sous terre, n'est pas encore bien comprise (Boffa, 1999).

7

Deuxième partie :Matériel et méthodes

8

A 12'Nomtre

Nd'esl:èœs~région

16' A lm 580.592o 633o 659o 602

15' o 847œ850œ1114o 1184

14"

Figure 1 : Carte floristique de la richesse spécifique du Sénégal par zone écologique (Ba & Noba, 2001)

9

2.1. Le cadre de l'étude

2.1.1. Choix de la zone d'étude

Le choix a été porté sur deux départements de la zone agroécologique du centre du

Bassin arachidier du Sénégal (région de Diourbel). Dans cette zone, on note une richesse

spécifique moins importante (580 espèces) que celle des autres régions du Sénégal (figure 1).

Les deux départements ont été choisis à partir de l'existence de projets agroforestiers (P.AG.F

et F.I.D.A) qui ont introduit des technologies agroforestières dont les haies vives. Sur cette

base, les départements de Diourbel et de Bambey ont été retenus.

2.1.2. Présentation de la zone d'étude

2.1.2.1. Situation géographique

La région de Diourbel occupe le centre de la zone agoécologique du Bassin arachidier

du Sénégal et est limitée au Nord par les régions de Louga et de Thiès, au Sud par les régions

de Fatick et de Thiès, à l'Ouest par la région de Thiès, et à l'Est par les régions de Fatick et de

Louga (figure 2). Elle couvre une superficie de 4 359 km 2 soit 2.2% du territoire national.

Cette région comprend trois (3) départements (Diourbel, Mbacké et Bambey), sept (7)

arrondissements et trente deux (32) communautés rurales.

10

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Figure 2 : Localisation de la zone d'étude et des sites d'enquêtes (Ndielber I, Gappo et Nguémé Issa

Il

2.1.2.2. Données physiques

a) Le relief

La région de Diourbel présente un relief plat avec des dénivelés atteignant rarement 2

%. Les vallées fossiles du Sine et de Car-car sont les seules dépressions d'envergure dans la

zone.

b) Le climat

* La température

Les températures restent élevées pour la majeure partie de l'année avec des moyennes

annuelles comprises entre 27°C et 29°C. Le maximum enregistré entre mai - juin se situe aux

environs de 38°C et les minima ne descendent guère en dessous de 22°C.

* L'hygrométrie de l'air affiche des valeurs très faibles pendant presque toute

l'année (de l'ordre de 60 %).

* Les vents

De par sa position centrale, la région de Diourbel subit très peu l'influence des alizés

maritimes issus de l'anticyclone des Açores et de la mousson issue de l'anticyclone de Sainte

Hélène de direction Sud - Ouest.

Elle reste dominée par l 'harmattan pendant 9 mois sur 12. Ce type de vent chaud et

sec de direction Nord - Est / Sud - Ouest transporte la poussière occasionnant parfois de

véritables tempêtes de sable et une forte érosion éolienne.

* La pluviométrie

Le climat est de type Soudano- sahélien chaud et sec avec l'alternance de deux

saisons:

- Une saison des pluies de juillet à septembre,

- Une saison sèche qui s'étant d'octobre àjuin.

La pluviométrie est comprise entre 400 et 500 mm/an avec souvent un certain retard,

une variabilité interannuelle très marquée et une répartition très irrégulière dans l'espace (voir

Tableau II).

12

Tableau II : Pluviométrie de 1989 à 1998 de la région de Diourbel

Années Cumul pluviométrique (mm) Nombre de jours

1989 551,3 47

1990 401,3 38

1991 356,8 39

1992 447,0 31

1993 467,5 37

1994 437,1 36

1995 693,5 36

1996 357,3 33

1997 473,6 34

1998 401,1 33

Source :Sadio et al (2000)

c) Les sols

Dans cette région on distingue trois (3) types de formations pédologiques formés

principalement sur des sédiments sableux ou sablo - argileux d'origine éolienne et

alluviale (ISRA, 2000)

- Les sols ferrugineux tropicaux non ou peu lessivés sur les plateaux, généralement

sableux appelés sols «Dior », pauvres en matière organique. Ils représentent 80 % environ

des terres de la région et sont souvent aptes à la culture de l'arachide, du niébé, du manioc, de

pastèque et du bissap.

- Les sols bruns hydromorphes sablo - argileux, appelés «Deck »qui sont localisés

au niveau des vallées et des bas-fonds relativement riches en matière organique et en argiles.

Ils couvrent environ 15 % des terres et sont propices à la culture du sorgho, au maraîchage et

à l' arboriculture fruitière.

- Les sols latéritiques, érodés et peu profonds destinés aux forêts et parcours.

d) La végétation

Le principal critère d'identification de cet environnement est l'intense activité

agricole (culture de l'arachide et du mil surtout) qui se fait au détriment des formations

forestières rares et pauvres en espèces.

Il est difficile de reconstruire la physionomie et la composition d'origine

d'une telle végétation. La plupart des régions boisées d'aujourd'hui ne sont pas des

13

restes de la forêt originelle. La formation actuelle est attribuable à l'activité humaine qui l'a

transformée en savane arborée d'origine anthropique ou en savane - parc à Faidherbia albida.

Cette espèce, la plus dominante de la strate arborée, bénéficie d'une protection de la

part des paysans pour son aptitude à fertiliser les sols (apport de nutriments). Elle résiste à

l'aridité du climat grâce à son long pivot qui pénètre dans le sol à la recherche de l'eau. Ses

associés les plus communs sont: Balanites aegyptiaca, Tamarindus indica, Acacia tortilis,

Adansonia digitata, Neocaria macrophylla.

La strate arbustive est dominée par Guiera senegalensis qui envahit les champs mis

en jachère. A cette espèce, sont associés Piliostigma reticulatum, Combretum aculeatum, les

recrus de Acacia albida et Bauhinia rufescens.

Les espèces herbacées non graminéennes que nous rencontrons le plus dans ce type

de parc sont Mitracarpus scaber, Corchorus sp, Hibiscus asper et Cassia sp. Les espèces

annuelles co-dominantes sont constituées par Eragrotis tremula, Cenchrus biflorus, Aristida

adscensionis, Schoenefeldia gracilis (Stancioff et al, 1986).

La culture du mil et du sorgho prédomine sur celle des arachides surtout ces

dernières années. Les champs en jachère dont la durée et le nombre ont fortement baissés

suite à l'accroissement des surfaces cultivées sont pâturés par les troupeaux locaux.

e) L'hydrographie

La région de Diourbel est traversée par quatre nappes d'eau souterraine dont les

deux plus importantes intéressent l'étendue du territoire national: il s'agit de la nappe

phréatique terminale située sur une profondeur de 50 m et de la nappe maestrichienne qui se

trouve entre 200 et 500 m de profondeur. Les deux autres nappes phréatiques logées dans

différentes formations géologiques s'échelonnent entre maestrichien et quaternaire; il s'agit

de ::

* La nappe de la zone de Khombole- Bambey- Diourbel

* La nappe du Baol au Nord et à l'Ouest de Diourbel.

2.1.2.3. Données humaines

La région de Diourbe1 renferme une population estimée à 824 670 habitants en 1996.

Elle est essentiellement jeune et féminine: 59% ont moins de 20 ans, et 53% sont des

femmes. M'backé reste le département le plus peuplé.

14

La répartition par ethnie montre une prédominance des Wolofs. Ensuite suivent les

Sérères qui ont fait de cette région l'épicentre de leur entité. Les étrangers ne représentent que

0.4% de la population.

75% de la population de Diourbel vivent en milieu rural. La population active reste

faiblement représentée (58%). En effet la sécheresse et le manque d'emploi poussent les

populations actives en particulier les jeunes à se déplacer. Ainsi, on observe de fortes

dépressions démographiques dans les tranches d'âges actives.

La population diourbelloise est caractérisée par un fort taux de croissance estimé en

moyenne à 3.2% par an, taux qui dépasse de loin celui des autres régions exceptée la région

de Dakar (Trade point, 1998).

2.1.2.4. Données socio-économiques

a) L'agriculture

Ce secteur évolue en dents de scie face aux difficultés d'ordre climatique et à

l'appauvrissement des terres. Les cultures maraîchères ont régressé pour céder leur place à

des productions faites autour des forages. Les principales cultures sont: l'arachide, le mil, le

souna, le sorgho et le niébé. Certes, l'agriculture n'est pas très porteuse, mais les potentialités

demeurent avec:

La diversification par le maraîchage, qui peut être développée dans les cuvettes à

Ndondol (Bambey) et à Ndock (Mbacké) ;

L'exploitation des eaux souterraines qui peut pallier les problèmes d'irrigation;

La collaboration avec les services agronomiques (ISRAIFIDAIENCR) pouvant

permettre l'utilisation des techniques les plus avancées (Trade point, 1998).

b) L'élevage

L'élevage, encore extensif et transhumant, est confronté à la rareté des pâturages due

au rétrécissement des espaces de parcours. Le cheptel régional est important et localisé

essentiellement au Nord de la région vers Mbacké ; il est composé de bovins, ovins, caprins,

asins, équins et volailles. Pour les effectifs du cheptel, les derniers chiffres obtenus font état

de 85 000 têtes de bovins, 57 000 têtes d'équins, 275 000 têtes d'ovins et de caprins, et 38 000

têtes d'asins.

15

c) Foresterie

La région de Diourbel n'abrite aucune forêt classée. Les formations forestières sont

représentées par une pseudo-steppe dominée par deux espèces : Acacia tortilis au Nord et

Faidherbia albida au Sud, accompagnées par Guiera senegalensis. Les marges forestières

constituent à la fois l'espace pastoral, l'espace de cueillette et celui de la collecte du bois pour

les usages domestiques. Il s'agit des cas des terres des bas fonds, des jachères et des mares

servant pendant l'hivernage à l'abreuvement du bétail.

Les formations ligneuses de cette région ne font que régresser avec un taux de

régression de 15% entre 1980 et 1990 (Tableau III).

Tableau III : Hypothèse d'évolution des superficies des formations ligneuses pour la période 1980-1990

Taux de Superficies (en milliers d'ha)

régressions 1980 1985 1990

1980-1990

15,0 191 182 172

Source: PDDF, 1981 et PAF, document principal

d) L'artisanat

C'est un secteur très dynamique animé par de petites exploitations. Le travail du cuir

et du métal constitue la spécialité des artisans de la place.

e) Le commerce

C'est un secteur très porteur, tant par le nombre de personnes qui s'y adonnent que

par les chiffres d'affaires réalisés. Ce secteur se développe avec des formes extrêmement

variées allant des grossistes aux détaillants sans compter les clandestins. La ville de Touba

constitue à elle seule, un levier important du commerce en raison de sa fulgurante expansion.

2.2. Méthodologie de l'étude

La méthodologie adoptée pour la collecte du maximum d'informations repose sur la

recherche bibliographique, les bases de données électroniques, les entretiens avec des

16

personnes ressources de services divers (IRD, ISRA, PAGF... ), l'échantillonnage et le

traitement de données.

2.2.1. Choix des villages

La région de Diourbel a été retenue pour l'enquête. Le choix des villages a été fait à

raison de deux villages qui ont reçu l'encadrement du P.A.G.F sur la technologie de la haie

vive (Gappo et Ngémé Issa) et d'un village développant la haie vive sans encadrement

(Ndielber 1). Ces villages ont été identifiés grâce au P.A.G.F. Il s'agit de :

- Nguémé Issa situé à 5 km du chef de la communauté rurale de Ndondol, dans

l'arrondissement de Ngoye, département de Bambey.

- Gappo se trouvant à 9 km du chef lieu de la communauté rurale de Patar, dans

l'arrondissement de Ndoulo, département de Diourbel.

- Ndielber 1 situé à 2 km du chef lieu de la communauté rurale de Babagarage, dans

ledit arrondissement, département de Bambey.

2.2.2. Échantillonnage

Les terroirs villageois de la région de Diourbel présentent une certaine structuration

avec des unités de paysages qui se distinguent sur le plan floristique : la première frange,

après les habitations, est occupée par les champs de case (dont la limite dépend des paysans),

suivis des pleins, des champs de brousse et des forêts sèches.

La méthode d'inventaire des terroirs consiste à faire des transects allant du début à la

limite du terroir et prenant en compte toutes les directions (Nord, Sud, Est, Ouest). Deux

transects seront effectués dans chaque direction. Soient huit (8) transects pour chaque terroir.

Sur chaque 1er transect de chaque direction, 10 m sont laissés en marge des champs de case.

Ensuite des parcelles d'un ha seront délimitées et inventoriées dans le sens champs de case­

limite du terroir. A partir du dernier ha de chaque 1er transect, 10 m sont laissés encore

pour débuter la première parcelle d'un ha de chaque 2éme transect et ainsi des parcelles d'un

ha sont délimitées dans le sens limite du terroir- champs de case.

L'inventaire consiste à :

* Identifier les espèces ligneuses;

* Prendre leur diamètre à 1,30 fi avec comme diamètre de précomptage 5 cm;

17

* Dénombrer le nombre de souches pour les espèces multicaules.

Le même procédé d'inventaire est effectué sur 21 parcelles clôturées par des haies

vives (P.C) et 21 parcelles témoins non clôturées à raison de 10 parcelles aménagées et 10 non

aménagés à Gappo et à Nguémé Issa; et une seule parcelle aménagée à Ndielber 1. La hauteur

moyenne et l'âge des haies, les dimensions des parcelles, les espèces des haies, ainsi que leur

diamètre à 1,30 m et leur nombre seront pris en compte.

Les individus de diamètre inférieur à 5 cm et les souches seront classées dans la

régénération. Le peuplement arboré de Adansonia digitata sera ajouté dans la classe de

diamètre> 50 cm.

2.2.3. Les enquêtes

Une enquête socio-économique a été faite dans ces terroirs pour de plus amples

connaissances sur les adoptants et les non adoptants de la haie vive (voir Annexe).

2.2.4. Traitement des données

Tous les relevés floristiques et variables ont été saisis en base de données dans le

tableur Excel. Ce qui nous a permis d'obtenir la composition spécifique, la structure des

ligneux et des paramètres de diversité.

* La fréquence de présence est le nombre de points où l'espèce a été trouvée soit Fsi.

La fréquence centésimale (Fe) est égale au rapport (en %) de Fsi au nombre (n) de points

échantillonnés. Fe précise l'espèce qu'on rencontre dans le plus grand nombre de relevés. Fe

=(Fsiln)* 100

* L'indice de Shannon-Weaver (H) convient bien à l'étude comparative de

peuplement parce qu'il est relativement indépendant de la taille de l'échantillon. H est basé

sur la théorie de l'information et varie en fonction du nombre d'espèces et des effectifs de

chacune de ces espèces. Il est noté :

H = -L Pi Log, Pi

Pi représente la probabilité de rencontrer l'espèce de rang i Pi= n./N.

ni est égal au nombre d'espèces de rang i ; N au nombre total d'individus.

18

Pour apprécier des différences de diversité spécifique, il paraît plus judicieux d'utiliser

l'équitabilité (indice de régularité) qui doit à sa qualité de rapport entre la diversité observée

et la diversité maximale théorique d'être un terme de comparaison rigoureux.

* L'indice de régularité (E) renseigne sur la distribution des abondances des espèces

dans le peuplement. Un faible équitabilité traduit une répartition irrégulière des effectifs entre

les espèces et souligne des phénomènes de forte dominance.

E = HlHmax = H/Log2S

S représentant la richesse spécifique

E varie entre 0 et 1. Il tend vers 0 quand la quasi totalité des effectifs correspond à une

seule espèce du peuplement et tend vers 1 lorsque chacune des espèces est représentée par le

même nombre d'individus (Deniveau et al.,1984).

19

Troisième partie:

Résultats

20

3.1. Typologie des haies vives

3.1.1. Emplacement des haies vives

La totalité des haies VIves des trois terroirs villageois étudiés (tableau IV) a été

rencontrée au niveau des champs de case et des pleins champs (= champs intermédiaires). En

effet, sur les 21 parcelles aménagées inventoriées, Il ont été enregistrées en champs de case

et 10 en pleins champs.

Les champs de case entourent les habitations et s'étendent de 0 à 200 m des

concessions. Ils sont suivis des pleins champs qui s'étendent de 200 à 500 m des habitations.

Après eux viennent les champs de brousse qui vont au delà de 500 m jusqu'à la limite des

terroirs.

3.1.2. Caractéristiques des haies vives

La principale caractéristique des haies des terroirs villageois étudiés est qu'elles sont

complètement fermées avec Euphorbia balsamifera. Cette espèce est associée à des épineux

(Prosopis juliflora, Acacia mellifera, Acacia tortilis, Acacia nilotica, Ziziphus mauritiana).

La majorité des haies inventoriées ( 75 %) sont jeunes; elles sont âgées de 7 à Il ans.

Les haies vives de cette zone servent à délimiter les champs où sont pratiquées les cultures de

saison (arachide, mil, niébé) à l'exception de la parcelle aménagée de Ndielber Id' un an

d'âge où sont pratiquées des cultures maraîchères (carotte, aubergine, tomate, gombo). La

superficie moyenne de ces haies vives est de l,OS ha et plus de 50 % des haies ont une surface

comprise entre 0,5 et 1 ha.

3.1.3. Types de haies vives

21

Sur les 21 haies VIves inventoriées, 81 % sont des haies composites (haies avec

plusieurs espèces) et plurilinéaires; les autres haies sont monospécifiques. Ces haies

monospécifiques sont constituées uniquement par Euphorbia balsamifera sur une seule ligne.

Euphorbia balsamifera est en ligne pure au niveau des haies composites et

plurilinéaires. La deuxième rangée de ces haies est un mélange d'épineux (Prosopis juliflora,

Acacia mellifera, Acacia tortilis, Acacia nilotica, Ziziphus mauritiana) à l'exception de la

deuxième rangée de la parcelle aménagée de Ndielber 1 constituée par Prosopis juliflora et

Parkinsonia aculeata seulement.

Tableau IV: Paramètres des haies vives de la zone d'étude (21 haies)

Variables Modalités Effectif (%)

Champs de case Il 52,4

Emplacement Pleins champs 10 47,6

Champs de brousse 0 0

Euphorbia balsamifera 4 19

Euphorbia balsamifera + Prosopis juliflora 4 191

Espèces de la haie Euphorbia + Prosopis + autres épineux 12 57,21

Euphorbia + Parkinsonia 1 4,8

1 - 6 3 15

Ages de la haie vive 7 - Il 16 75

(années) 15 - 20 2 10

< 0,5 5 23,8

0,5 - 0,75 6 28,6

Superficies (ha) 0,75 - 1 5 23,8

1 - 2 4 19

== 7,8 1 4,8

3.2. Richesse spécifique du peuplement des P.C et P.N.C par village

3.2.1. A Gappo

3.2.1.1. Présence

22

La flore ligneuse inventoriée dans les parcelles aménagées par la haie vive est riche de

25 espèces contre 16 espèces dans les parcelles témoins non aménagées.

Parmi ces 25 espèces, existent 2 semi-ligneux : Euphorbia balsamifera et Moringa

oleifera. Balanites aegyptiaca, Prosopis juliflora, Faidherbia albida et Acacia mellifera

représentent les espèces les plus fréquentes dans tous les relevés (l 00%). Ils sont suivis de

Ziziphus mauritiana, Guiera senegalensis, Piliostigma reticulatum et Acacia tortilis

rencontrés dans 90 % des relevés.

Dans les parcelles témoins, Euphorbia balsamifera est le seul semi-ligneux. Balanites

aegyptiaca représente l'espèce la plus fréquente des parcelles témoins (100%). Piliostigma

reticulatum et Faidherbia albida sont rencontrés dans 90 % des relevés.

3.2.1.2. Effectif

Dans les parcelles aménagées préalablement choisies, 2708 individus ont été

inventoriés. Ils sont répartis principalement entre Acacia mellifera (21,3 %), Prosopis

juliflora (15,4 %), Eucalyptus sp. (14,7 %) et Guiera senegalensis (10,8 %). Ces 4 espèces

des parcelles clôturées représentent 62,1 % du poids des individus recensés dans ces parcelles.

Par contre dans les parcelles témoins, le nombre d'individus recensé est de 340. Ces

individus sont dominés par Guiera senegalensis qui représente 42,4 % du poids total de

l'effectif. Il est suivi de loin par Balanites aegyptiaca (12,7 %), Adansonia digitata (10,2 %),

Faidherbia albida (9 %) et Piliostigma reticulatum (7,9 %).

3.2.1.3. Densité

Dans les parcelles clôturées, la densité s'élève à 173 individus à l'ha. Elle varie de 37

individus à l'ha pour Acacia mellifera, 26 individus à l'ha pour Prosopis juliflora, 25 pour

Eucalyptus sp. à 19 pour Guiera senegalensis. La densité des autres espèces est inférieure à

12 individus à l'ha.

Par contre dans les parcelles témoins, la densité du peuplement est de 23 individus à

ha. C'est Guiera senegalensis qui domine avec 10 individus à l'ha. La densité des autres

espèces des parcelles non aménagées est inférieure à 3 individus à l'ha.

23

3.2.2. A Nguémé Issa

3.2.2.1. Présence

La végétation ligneuse recensée dans les parcelles aménagées par la haie vive est riche

de 24 espèces contre 20 espèces dans les parcelles témoins non clôturées avec dans chaque

type de parcelle un semi-ligneux en l'occurrence Euphorbia balsamifera.

Prosopis juliflora représente l'espèce la plus fréquente dans tous les relevés des

parcelles aménagées. Il est suivi de Faidherbia albida, Combretum aculeatum, et Balanites

aegyptiaca. Ces 3 espèces ont été inventoriées dans SO % des relevés des parcelles clôturées

par la haie vive.

Dans les parcelles témoins non aménagées, Faidherbia albida représente l'espèce la

plus fréquente (100 %) suivie de Guiera senegalensis (SO %), de Combretum aculaetum (SO

%) et de Balanites aegyptiaca qui peut être rencontré dans 70 % des relevés. Les espèces

restantes des parcelles non clôturées ne sont présentes que dans moins de 50 % des relevés.

3.2.2.2. Effectif

Au niveau des parcelles aménagées par la haie VIve, 2161 individus constitués

essentiellement par Faidherbia albida (34 %), Combretum aculaetum (19,6 %), Prosopis

juliflora (14,6 %) et Guiera senegalensis (12,4 %) ont été inventoriés.

Par contre dans les parcelles témoins non aménagées, S04 individus ont été recensés.

Ces individus sont constitués principalement par Guiera senegalensis (31,9 %) et Acacia

albida (26,3 %). Ces 2 espèces représentent plus de la moitié des individus des parcelles non

clôturées.

3.2.2.3. Densité

La densité du peuplement des parcelles clôturées est de 336 individus à l'ha contre 125

individus à 1'ha dans les parcelles témoins non clôturées.

24

Dans les parcelles aménagées, la densité varie de 114 individus à l'ha pour Acacia

albida, 66 pour Combretum aculeatum, 49 pour Prosopis juliflora, 42 pour Guiera

senegalensis à 23 individus à l'ha pour Balanites aegyptiaca. Les autres espèces restantes sont

représentées par moins de 20 individus à l'ha dans les parcelles clôturées.

Dans les parcelles témoins, la densité varie de 40 individus à l'ha pour Guiera

senegalensis, 33 individus pour Acacia albida à 5 individus à l'ha pour Ziziphus mauritiana et

Balanites aegyptiaca. Les espèces restantes de ces parcelles non clôturées ont une densité

inférieure à 2 individus à l'ha.

3.2.3. A Ndielber 1

3.2.3.1. Présence

La flore ligneuse de l'unique parcelle aménagée est composée de 9 espèces dont un

semi-ligneux (Euphorbia balsamifera) contre une seule espèce dans la parcelle témoin non

clôturée en l'occurrence Adansonia digitata.

3.2.3.2. Effectif

La parcelle aménagée est constituée de 344 individus répartis exclusivement entre

Eucalyptus, sp. (34,3 %), Prosopis juliflora (37,5 %) et Parkinsonia aculeata (22,7). Ces 3

espèces représentent 94,5 % du poids total des individus.

Alors que dans la parcelle témoin non aménagée, il n'existe que Adansonia digitata

avec 4 individus.

3.2.3.3. Densité

La densité de la parcelle clôturée s'élève à 2457 individus à l'ha contre 29 individus à

l'ha dans la parcelle témoin non clôturée représentée uniquement par Adansonia digitata.

La densité de la parcelle aménagée appartenant à un groupement varie de 921

individus à l'ha pour Prosopis juliflora, 843 pour Eucalyptus sp. à 557 pour Parkinsonia

25

aculeata. La densité de Bauhinia rufescens est de 50 individus à l'ha. Les autres espèces

restantes de la parcelle clôturée ont chacune 7 individus à l'ha.

26

27Fe = Fréquence de présenceFr = Fréquence relativeNi = Nombre d'individus

--- 1 ~- - -- --r--··a_ .. ~ -- ... t' ............... ""... ............ ..... I ........~ .... "1 ... u .... IIUI .... ylV .... \1. ."'--'J "'l U'"'~ 'lH..eues lCIlIUllIS nun CIO[Urees ~t'.N.L)

Gappo Nguémé Issa Ndielber 1

P.C P.N.C P.C P.N.C P.C ~tEspèces

Ni Fr% Fc% Ni Fr% Fc% Ni Fr% Fc% Ni Fr% FC~/o Ni Fr% Ni Fr% Fc% NiAdansonia digitata L. 36 1.3 60 36 10.2 50 12 0.6 60 Il 1.4 40 4 100 100Anacardtum occidentalis L. 83 3.1 50Ziziphus mauritiana Lam. 174 6.4 90 12 3.4 30 122 5.6 70 37 4.6 40Sclerocarya birrea Hochst. 8 0.3 30 1 00 10Cordyla pinnata Lepr. 3 0.1 10 1 0.3 10Eucalyptus sp. Linn. 397 14.7 70 118 34.3PSidiu111guajava L. 1 00 10Faidherbia albida Del. 140 5.2 100 32 9 90 735 34.0 80 212 26.3 100 1 0.3Ci/rus limon 6 0.2 20Acacia mellifera (Vahl) Benth. 576 21.3 100Acacia nilo/ica (L) Willd. 23 0.8 40 1 0.3 10 18 0.8 50Azadirachta indica A. Juss. 83 3.1 80 2 0.6 10 5 0.2 30Parinari macrophylla Planch. 8 0.3 10Guiera senegalensis .T.F.Gmel. 292 10.8 90 150 42.4 60 268 12.4 70 257 319 80Piliostigma reticulatum (D.C) Hochst. 102 3.8 90 28 7.9 90 4 0.2 20 5 06 30Calatropis procera Ail. 12 0.4 40 6 1.7 20 1 00 10 2 0.2 20Prosopis jultflora (Sw.) OC 417 15.4 100 316 14.6 90 129 37.5Bauhinia rufescens Lam. 19 0.7 60 1 01 10 7 2.0Borassus aethiopium Mart. 9 0.3 20 1 0.3 10 2 02 10Moringa oleifera Lam. 11 0.4 20Combretutn aculeatum Vent. 16 0.6 70 13 3.7 40 423 19.6 80 217 no 80

1

Acacia tortilis Auct, 126 4.7 90 6 1.7 10 71 3.3 40 1 0.1 10 9 2.6Balanites aegyptiaca (L) Del. 165 6.1 100 45 12.7 100 146 6.8 80 33 4.1 70 1 0.3Pterocarpus erinaceus Poir. 1 0.0 10Euphorbia balsamifera Ait.Tamarindus indica L. 6 1.7 40 1 0.1 10En/ada africana G. et Perr. 1 0.3 10Sterosperpum kunthianum Cham. 5 0.2 30 1 0.1 10Prosopis africana (G et Perr.) Taub, 1 0.0 10 1 0.1 10Crateava religiosa Forst. 4 0.2 10Mangifera indica L. 1 00 10Parkia biglobosa Benth. 2 0.1 10Combretum glutinosum PeTT. 1 0.0 10 3 0.4 30Acacia sieberiana OC 4 0.2 20Combretum micron/hum G. Don 12 0.6 30Acacia seyal Del. 2 0.1 10 1 0.1 10Combretum nigricans Lepr. 7 0.3 30 1 0.1 10Lawsonia inermis L.

17 2.1 IDAnogeissus leiocarpus (DG.) G et PeTT. 1 0.1 10Detarium microcarpum G. et Perr.1 0.3Parkinsonia aculeatum Linn.78 22.7Total 2708 354 2161 805 344 4

- Pam1Î les espèces inventoriées dans les parcelles de Gappo, Il sont

rencontrées exclusivement dans les parcelles clôturées contre à 2 espèces dans les

parcelles témoins non clôturées (voir tableau VI).

Sur ces 11 espèces, 7 ont été p.antées et 1 est constituée d'individus plantés et

ISSUS d'une régénération naturelle (Bauhinia rufescens). Les espèces plantées sont

constituées en majorité par: Eucalyptus sp. avec 397 individus, Acacia inellifera (576

individus), Prosopis juliflora (417) et Anacardium occidentalis (83 individus).

Les espèces rencontrées uniquement dans les P.N.C sont consti tuées par Entada

africana avec 1 individu et Tamarindus indica avec 6 individus. Ces 2 espèces poussent

spontanément.

- Les espèces caractéristiques des parcelles inventoriées de Nguémé Issa sont

constituées de 9 espèces dans ·les parcelles aménagées dont 2 plantées (Prosopis

juliflora et Xlonglfera indico) et 1 ayant des individus plantés et issus d'une

régénération naturelle (Acacia tonilisi. Dans les parcelles clôturées par la haie vive, les

espèces exclusives sont représentées en grande partie par Prosopis juliflora avec 316

individus suivis de loin par Combretum tnicranthum avec 12 individus.

Tandis que dans les parcelles témoins non clôturées, les espèces caractéristiques

sont au nombre de 5. Ces espèces sont représentées principalement par: Lawsonia

inermis (17 individus) et Borassus aethiopiuni (2 individus).

Globalement. on remarque que le regroupement des espèces caractéristiques

indique 18 espèces dans les parcelles aménagées contre 5 espèces dans les parcelles

témoins non aménagées. La majorité des espèces caractéristiques des parcelles clôturées

sont constituées par des groupes d'espèces à croissance rapide tProsopis juliflora.

Eucalyptus sp.. Citrus limon. Bauhinia rufescensi et sources de revenus tCitrus limon.

Anacardium occidentalis, Prosopisjuliflora ..Yeocaria macrophylla, Moringa oleiferav.

27

:....".

3.2.4. Espèces caractéristiques des P.C et des P.N.C

- Parmi les espèces inventoriées dans les parcelles de Gappo, Il sont rencontrées

exclusivement dans les parcelles clôturées contre à 2 espèces dans les parcelles témoins non

clôturées (voir tableau VI).

Sur ces Il espèces, 7 ont été plantées et 1 est constituée d'individus plantés et issus

d'une régénération naturelle (Bauhinia rufescens). Les espèces plantées sont constituées en

majorité par: Eucalyptus sp. avec 397 individus, Acacia mellifera (576 individus), Prosopis

juliflora (417) et Anacardium occidentalis (83 individus).

Les espèces rencontrées uniquement dans les P.N.C sont constituées par Entada

africana avec 1 individu et Tamarindus indica avec 6 individus. Ces 2 espèces poussent

spontanément.

- Les espèces caractéristiques des parcelles inventoriées de Nguémé Issa sont

constituées de 9 espèces dans les parcelles aménagées dont 2 plantées (Prosopis juliflora et

Mangifera indica) et 1 ayant des individus plantés et issus d'une régénération naturelle

(Acacia tortilis). Dans les parcelles clôturées par la haie vive, les espèces exclusives sont

représentées en grande partie par Prosopis juliflora avec 316 individus suivis de loin par

Combretum micranthum avec 12 individus.

Tandis que dans les parcelles témoins non clôturées, les espèces caractéristiques sont

au nombre de 5. Ces espèces sont représentées principalement par: Lawsonia inermis (17

individus) et Borassus aethiopium (2 individus).

Globalement, on remarque que le regroupement des espèces caractéristiques indique

18 espèces dans les parcelles aménagées contre 5 espèces dans les parcelles témoins non

aménagées. La majorité des espèces caractéristiques des parcelles clôturées sont constituées

par des groupes d'espèces à croissance rapide (Prosopis juliflora, Eucalyptus sp., Citrus

limon, Bauhinia rufescens) et sources de revenus (Citrus limon, Anacardium occidentalis,

Prosopis juliflora, Neocaria macrophylla, Moringa oleifera).

28

Tableau VI : Répartition des espèces caractéristiques du peuplement des parcelles clôturées (P.C) et des parcellestémoins non clôturées (P.N.C).

Légende (+): espèce plantée(+/-) : espèce avec individus plantés et individus poussant spontanément

GaDDa Nauémé Ndielber 1Espèces Ni(P.C) Ni(P.N.C) Ni(P.C) Ni(P.N.C) Ni(P.C) Ni(P.N.C)Anacardium occidentalis+ 83Sclerocaryabirrea 8 1Eucalyptussp. + 397 118Psidium guajava + 1Citrus limon + 6Acacia mel/ifera+ 576Neocaria macrophyl/a 8Prosopisjuliflora + 417 316 129Moringaoleifera IlPterocarpuserinaceus + 1Crateavareligiosa 4Mangifera indica + 1Parkia biglobosa 2Acacia sieberiana 4Combretum micranthum 12Detarium microcarpum + 1Parkinsoniaaculeata + 78Tamarindus indica 6 1Entadaafricana 1Anogeissus leiocarpus 1Bauhiniarufescens +/- 19Acacia nilotica +/- 18Azadirachta indica 5Borassu aethiopium 2Lawsonia inermis 17

Ni: Nombre d'individus

Dans les parcelles aménagées de Ndielber l, nous ne pouvons parler d'exclusivité

des espèces en ce sens qu'il n'y a qu'une seule parcelle aménagée par la haie vive.

3.2.5. Paramètres de diversité

Le tableau VII montre les différents paramètres de diversité du peuplement des

parcelles clôturées par la haie vive et des parcelles témoins non clôturées de chaque village.

* L'analyse de la composition floristique ligneuse des parcelles clôturées de Gappo

fait apparaître de très faibles indices de Shannon (0,15) et de régularité (0,03). La densité du

peuplement des parcelles aménagées est de 173 individus à 1'ha et l'exclusivité de Il espèces.

A Gappo, l'analyse du peuplement des parcelles témoins non clôturées fait apparaître

aussi de très faibles indices de Shannon (0,05) et de régularité (0,01). La densité du

peuplement des parcelles témoins est faible avec 23 individus à l'ha et l'exclusivité de 2

espèces. Cependant les paramètres des parcelles témoins non aménagées sont moins

importants que ceux des parcelles aménagées par la haie vive.

29

* A Nguémé Issa, l'analyse du peuplement des parcelles clôturées montre de faibles

indices de Shannon (0,03) et de régularité (0,07). Ces faibles indices traduisent des effets de

dominance d'espèces. Dans ces parcelles clôturées, la densité est élevée avec 336 individus à

l'ha et l'exclusivité de 9 espèces.

Cette analyse montre aussi de faibles indices de Shannon (0, Il) et de régularité (0,03)

dans les parcelles témoins non clôturées de Nguémé Issa. La densité du peuplement de ces

parcelles témoins non clôturées est de 125 individus à l'ha et l'exclusivité des espèces de 5.

Les paramètres du peuplement des parcelles témoins non aménagées de Nguémé Issa

sont cependant moins importants que ceux des parcelles clôturées.

* A Ndielber I, les indices de régularité et de Shannon de la parcelle clôturée sont très

faibles. Ils sont respectivement de 0,05 et 0,02. La densité de cette parcelle clôturée est élevée

et elle est de 2457 individus à l'ha.

Dans la parcelle témoin non clôturée, l'indice de Shannon est trop faible (0,005) et

l'indice de régularité nul. Ce qui montre un phénomène de dominance d'espèce.

Tableau VII: Paramètres de diversité du peuplement des parcelles clôturées (P.C) et des parcelles témoins non

clôturées (P.N.C) de chaque village.

Gappo Nguémé Issa Ndielber 1Paramètres P.C P.N.C P.C P.N.C P.C P.N.CRichesse spécifique 25 16 24 20 9 1Densité(individus/ha) 173 23 336 125 2457 28Indice de Shannon(H) 0,15 0,05 0,33 0,11 0,02 0,005Indice de régularité(E) 0,03 0,01 0,07 0,03 0,05 °Longueur d'Euphorbia 4,53 km 14 pieds 3,29 km 1 pied 0,16 kmEspèces caractéristiques Il 2 9 5

3.3. Structure du peuplement des p.e et P.N.C

La figure 3 représente la courbe de la structure du peuplement des ligneux des

parcelles clôturées et des parcelles témoins non clôturées de chaque village suivant les classes

de diamètre.

* A Gappo, la courbe de la structure des individus ligneux des parcelles aménagées

(figure 3a) est assimilable à celle d'une fonction exponentielle décroissante. Les individus

jeunes (0-15cm) constituent l'essentiel de la population (81,5 %).

30

L'allure de la courbe de la structure du peuplement des parcelles non aménagées est

similaire à celle des individus ligneux des parcelles aménagées. Les jeunes individus (~ 15

cm) dominent mais à des fréquences moins importantes que celles du peuplement des

parcelles clôturées (2,7 %).

* La courbe de la structure du peuplement des parcelles clôturées de Nguémé (figure

3b) fait ressortir deux groupes par son aspect bimodal. Le premier pic se situe entre (0-5 cm)

et le second entre (15-20 cm). Le premier groupe dont le diamètre est inférieur à 5 cm

correspond à une forte proportion d'individus issus de régénération (53,7 %). Le deuxième

groupe, de classe de diamètre (15-20 cm) ne représente que 12,2 % du poids total des

individus.

Dans les parcelles témoins non clôturées de Nguémé, seuls apparaissent les

régénérations (0-5 cm) et les vieux individus (>50 cm). Cependant, la fréquence des

régénérations (24,7 %) dépasse de loin celle des vieux individus (1,8 %).

* A Ndielber I, la quasi totalité du peuplement de la parcelle aménagée est constituée

d'individus de diamètre inférieur à 5 cm (98,6 %) (figure 3c). Tandis que, la parcelle témoin

non aménagée, ne contient que des individus vieux ayant un diamètre> 50 cm.

Le regroupement des données selon les deux situations de l'étude fait ressortir que:

• La régénération est plus importante en situation aménagée que dans les parcelles

témoins;

• Les individus âgés (> 50 cm) sont faiblement représentés quelle que soit la situation;

• Les classes de diamètre intermédiaires (25 et 49 cm) sont absentes aussi bien

dans les parcelles aménagées que dans les parcelles témoins non aménagées.

31

Gappo (a)

~ 60.0

1Q) 50.0~ 40.0~ 30.0Q) 20.0~ 10.0~ O. 0 -t=.,....~........-,--.-~~----,--,-----.----.---,·fnLt ~,,~ ~'" ".J~ rf" û~

~ -yr::f -q-Cf {{Cf ~Çf ij~

Oasses de diamètre (cm)

Nguérré Issa (b)

r[3 p.e 1

IDP.N~I

Classes de diarrètre (cm)

Ndielber 1(c)

Imp.c 1o PN.C

Imp,c 1

mPN.C '

*

Figure 3 : Structure du peuplement des parcelles clôturées et des parcelles témoins non clôturées de chaquevillage

3.3.1. Structure de 5 espèces locales les plus fréquentes

3.3.1.1. A Gappo

La courbe de la structure de Faidherbia albida dans les parcelles aménagées

est bimodale avec un premier pic à la classe ]0-5 cm] qui correspond aux régénérations (45,9

32

%) et un second pic à la classe (> 50 cm) pour les vieux individus (6,9 %). Les jeunes

Faidherbia albida (:::; 15 cm) représentent 67,4 % des poids des individus.

En parcelles témoins non aménagées, Faidherbia albida n'existe qu'en régénérations

(0-5 cm) avec 9,3 % du poids total des individus et en vieux individus (>50 cm) avec 8,1 %.

* Dans les parcelles aménagées, la courbe de la structure de Piliostigma reticulatum

illustre le modèle d'une fonction exponentielle négative avec de légers accidents entre 30 et

40 cm de diamètre. Cette espèce est représentée par plus de 45 % du poids total de son

effectif dans la classe de diamètre ]0-5]. Ce qui signifie qu'elle régénère bien dans les

parcelles clôturées par la haie vive.

Dans les parcelles témoins non clôturées, Piliostigma reticulatum est représenté par

12,3 % du poids total de son effectif dans la classe de diamètre ]0-5] alors qu'il n'atteint pas

les 2 % dans les autres classes.

Donc, Piliostigma reticulatum régénère aussi bien dans les parcelles aménagées par la

haie que dans les parcelles témoins non aménagées, mais avec une forte fréquence dans les

premiers types de parcelles (45 % contre 12,3 %).

* La courbe de la structure du peuplement de Acacia tortilis dans les parcelles

clôturées est bimodale, avec un premier pic à ]0-5] qui correspond à la classe des rejets (64,3

%) et un deuxième pic à ]10-15], classe des jeunes individus (18,3 %). Ces 2 classes

représentent 82,6 % du poids total de Acacia tortilis. Ce qui montre que la population de

Acacia tortilis dans les parcelles aménagées est jeune.

Dans les parcelles témoins non clôturées, la courbe de la structure de Acacia tortilis

est assimilable à une fonction exponentielle décroissante. Les individus de cette espèce

représente plus de 2 % du poids total de son effectif dans la classe de diamètre ]0-5 cm].

* La courbe de la structure de Balanites aegyptiaca dans les parcelles aménagées est

conforme à une fonction exponentielle négative avec des accidents à ]40-45] et> 50 cm. La

fréquence la plus élevée (43,6 %) appartient à la classe de diamètre ]0-5], classe des

régénérations.

La courbe de la structure de Balanites aegyptiaca dans les parcelles témoins non

clôturées par la haie vive est similaire à celle des parcelles clôturées. Les parcelles témoins

comptent prés de 14,3 % dans la classe de diamètre ]0-5].

La population de Balanites aegyptiaca est jeune (majorité des individus :::;

15 cm). Mais la fréquence des jeunes est plus élevée dans les parcelles aménagées (64,3 %)

33

que dans les parcelles témoins non aménagées (17,6 %). Donc la haie vive est favorable à une

meilleure régénération de cette espèce.

* Le peuplement de Guiera senegalensis dans les parcelles aménagées a une courbe de

type exponentielle décroissante avec une fréquence plus élevée (77,7 %) des individus de

classe de diamètre ]0-5 cm].

Dans les parcelles témoins non aménagées, cette espèce n'existe qu'en régénération

avec des fréquences plus faibles que dans les parcelles clôturées.

Ce qui montre que cette espèce envahit les parcelles clôturées du village de Gappo.

FaidherlJia albida

ImpcJImPNC

n.._ro1 1 i .

Piliostigma reticulatum

Classes de diarrètre (cm)

1

iop.c. Ili r .

LO PN~J i!

1 Balanites aegyptiaca Acacia tortilis

i ~ 40

~>R.

:~L ~1

0

ID30 o P.N.G. al.z .<!:

40 : ,

OP.N.C.m 20 m~ ~ID 10 ID 20o oc

0 c o ,ID ID:J"0-

f» ,,~ iJ" ~~ I>.~ CJ<f:'0-

~" $' iJ" ~~ t;.<-:J" cf'ID 'IDu: 1 Li::~Ç)' ss ss Ç)'!:) i ~ Ç)' ,:y ss Ç)' ~~.q;~~/3

--

~.q;~~,/

Classes de diamètre (cm) Classes de diarrètre (cm)

Guiera senegalensis

~ 60.~ 50m 40~ 30ID 20ü 10ai 0 -jUL,"-r"'-;--~~~~:J0-

~ ~ ,,<-:J" 0,.~ ~<2P t;.<2P cf~ ~Ç)' -q,Ç)' ~Ç)' ~Ç)' ~<-:Je:::,

Classes de diamètre (cm)

[CP.G.l~

Figure 4 : Structure de 5 espèces locales du peuplement des parcelles clôturées et des parcelles témoins nonclôturées du village de Gappo

34

3.3.1.2. A Nguémé

* La courbe de la structure du peuplement de Faidherbia albida dans les parcelles

aménagées traduit une population constituée uniquement de rejets et de vieux individus.

Cette même structure est constatée aussi dans les parcelles témoins non aménagées,

mais à des fréquences moins élevées.

* La population de Piliostigma reticulatum en situation aménagée présente aussi bien

des jeunes individus issu de régénération JO-5J et en vieux individus (> 50 cm). La fréquence

de la classeJO-5J (33,3 %) est trois plus élevée que celle de la classe> 50 cm (11,1 %).

Par contre, dans les parcelles témoins non aménagées, Piliostigma reticulatum n'existe

qu'en régénération. Sa régénération dépasse celle observée en parcelles clôturées.

* La structure du peuplement de Balanites aegyptiaca dans les haies VIves est

conforme à une fonction exponentielle décroissante jusqu'à la classe de diamètre]25-3OJ ; au­

dessus de laquelle apparaît une remontée de fréquence avec un maximum à 40-45cm. Cette

allure traduit une population de Balanites aegyptiaca jeune avec l'existence de la presque

totalité des classes de diamètre.

La même allure de courbe est constatée pour Balanites aegyptiaca dans les parcelles

témoins non aménagées, mais à des fréquences moins importantes que celles des parcelles

clôturées.

* La courbe de la structure de Acacia tortilis dans les haies vives est assimilable à une

fonction exponentielle croissante jusqu'à la classe de diamètre J1O-15J ; au-dessus de laquelle

apparaît une baisse de la fréquence des autres classes.

Dans les parcelles aménagées, plus de 91 % des individus de la population de Acacia

tortilis sont jeunes. Les vieux Acacia tortilis ne sont pas représentés.

Dans les parcelles témoins non clôturées, il n'existe que 1,4 % de rejets d'Acacia

tortilis.

* Le peuplement de Guiera senegalensis dans les parcelles clôturées et des parcelles

témoins non clôturées est constitué uniquement d'individus jeunes <10 cm avec une

dominance des rejets qui envahissent ces 2 types de parcelles.

35

1

__ 1

10 pellI.PN~,

1

Piliostigma reticulatum

Classes de diarrètre (cm)L ~

Faidherbiaalbida

Balanites aegyptiaca Acacia tonüis

Oasses de diarrètre (cm)1

J--------

Classes de diarrètre (cm)

Guiera senegalensis

lop.~~N.e

Figure 5 : Structure de 5 espèces locales du peuplement des parcelles clôturées et des parcelles témoins nonclôturées de Nguémé Issa

3.3.1.3. A Ndielber 1

A Ndielber I, il n'existe qu'une parcelle aménagée entretenue par un groupement

mixte de 23 membres. Dans cette parcelle, les seules espèces locales qu'on y trouve sont:

Faidherbia albida, Balanites aegyptiaca et Acacia tortilis.

Balanites aegyptiaca et Acacia tortilis ne sont présentes que sous forme de

régénération dans la parcelle aménagée.

Faidherbia albida est constitué essentiellement de vieux individus dans la parcelle

clôturée.

36

Faidherbia albida

150 l10015~] 1 1

~1

Balanites aegyptiaca

~1

1

"j~ ..-.0> ~0> rl:J0> t;;.0> cf 1

~ •.c:::/ ne::! n..e::! ...r:;:f ~() Jl '\' '\,V ';' ~ '7"

l_~

Acacia tortilis

:>eo

Figure 6 : Structure de 3 espèces locales du peuplement des parcelles clôturées de Ndielber 1

Le regroupement des données sur la structure des 5 espèces locales montre

que:

• Plus de la moitié de la population de chacune des espèces choisies est jeune

(~15 cm) surtout en situation aménagée;

• Faidherbia albida n'existe pas dans les classes de diamètre intermédiaires (20­

40 cm) aussi bien en situation aménagée qu'en situation non aménagée.

3.3.2. Structure des espèces exotiques les plus fréquentes dans les parcelles

clôturées

3.3.2.1. A Gappo

Sur les 25 espèces rencontrées dans les parcelles clôturées de Gappo, 6 espèces sont

exotiques. Parmi ces 6 espèces, 4 ont été choisies afin de voir leur évolution en fonction de

l'aménagement.

37

* La courbe de la structure de Prosopis julijlora dans les parcelles aménagées de

Gappo montre que la totalité de sa population est jeune. En effet, tous les individus ont un

diamètre inférieur à 25 cm.

* La courbe de la structure de Eucalyptus sp. dans les 10 parcelles clôturées

inventoriées de Gappo illustre l'aspect d'une fonction exponentielle décroissante.

A Gappo, plus de 86 % du peuplement d'Eucalyptus sp. des parcelles clôturées par la

haie vive sont constitués de rejets. Ce qui montre que cette espèce rejette bien dans les haies.

* A Gappo, la population d'Anacardium occidentalis des parcelles aménagées ne

dépasse guère 25 cm de diamètre. Ce qui traduit une population jeune.

* La population d'Acacia mellifera des haies vives de Gappo a un diamètre compris

entre 0 et 10 cm. Ce constat montre que le peuplement d'Acacia mellifera est jeune.

Globalement, on constate dans les 10 parcelles aménagées inventoriées de Gappo que

le peuplement des espèces exotiques est jeune et que les vieux individus n'existent pas. Les

causes de cette absence seront discutées plus loin.

Pros apis juliflara

Anacardium occidentalis

1i

1

(1)oc(1)::J

f

L1

Eucalyptus sp.

Classes de diamètre (cm)

Acacia me/lifera

Classes de diamètre (cm)

(1)cc(1)::J

l' .g-

ù:

L

~(1)

.z:ffi~(1)

oc(1)::J0­

-(1)

u::

1

Figure 7 : Structure de 4 espèces exotiques du peuplement des parcelles clôturées de Gappo

3.3.3.2. A Nguémé Issa

Dans les parcelles aménagées de Nguémé, Prosopis juliflora est la seule espèce

exotique. Sa structure révèle une population jeune ayant un diamètre compris entre 5 et 15 cm

avec des fréquences plus élevées dans la classe] 10-15].

Prosopis juliflora

Figure 8 : Structure du peuplement de Prosopisjuliflora à Nguémé Issa

3.3.2.3. A Ndielber 1

A Ndielber J, la parcelle aménagée qui existe est constituée de 2 espèces exotiques sur

les 9 espèces du peuplement. Ces 2 espèces sont: Prosopis juliflora et Parkinsonia aculeata.

Elles sont uniquement constituées par des rejets.

~

Prosopis juliflora 1 Eucalyptus sp.

~ 1 ~

r~~jt , , f~~, "" ,53 Q)

5- ~ "B'> "B'> n;,B'> ~ .g ~ "B'> :t-B'> n;,B'> ~.Q) ~ (:::J Rfv ss « ~ (:::J Rf Ç::f Ç:fli: ~~~~ li: ~~~~

Classes de diamètre(cm~ Classes de diamètre (cm)

Figure 9 : Structure de 2 espèces exotiques du peuplement de la parcelle aménagée de Ndielber

3.3.4. Régénération du peuplement et de 5 espèces locales des P.c. et P.N.C. dechaque village

* La répartition des jeunes individus du peuplement et des 5 espèces locales les plus

fréquentes des parcelles aménagées et des parcelles témoins non aménagées de Gappo (figure

10a) montre que la régénération du peuplement des parcelles aménagées (86,3 % ) est

supérieure à celle du peuplement des parcelles témoins (13,7 %).

39

Dans les parcelles aménagées et les parcelles témoins non aménagées de Gappo,

Guiera senegalensis régénère mieux que les 4 autres espèces. C'est dire que cette espèce n'a

pas besoin d'être protégée pour bien se développer.

A Gappo, la régénération de Faidherbia albida, Balanites aegyptiaca, Acacia tortilis

et Piliostigma reticulatum est plus importante dans les parcelles clôturées que dans les

parcelles non clôturées.

* A Nguémé Issa, la fréquence des jeunes individus du peuplement et des 5 espèces les

plus fréquentes des parcelles clôturées est le double de celle des parcelles témoins non

clôturées (figure 1Ob).

Dans les parcelles aménagées de Nguémé, Faidherbia albida régénère mieux parmi

les espèces choisies. Il est suivi respectivement de Guiera senengalensis, Balanites

aegyptiaca et Acacia tortilis.

Par contre dans les parcelles non aménagées de Nguémé, la régénération de Guiera est

beaucoup plus importante que celle des 4 autres espèces. Cela va sans dire que Guiera végète

bien sans protection. Il est suivi successivement de Faidherbia albida, Balanites aegyptiaca et

Acacia tortilis.

1 ml PC 1

I·p~~i1

1

(b)~ClI

I::~cj

1

~100.0 l

ID~ 80.0

1

~ 60.0

o 40.0c~ 20.00­

-Q)Le 0.0

L~__Figure 10: Répartition de la régénération du peuplement (Peup) et de 5 espèces locales (Acal = Faidherbiaalbida, Guse = Guiera senegalensis, Pire = Piliostigma reticulatum, Acto = Acacia tortilis, Baae = Balanitesaegyptiaca) des parcelles aménagées et des parcelles témoins non aménagées de chaque village

Globalement, on remarque que:

La régénération du peuplement des parcelles aménagées est plus importante que celle des

parcelles témoins non aménagées;

Les espèces comme Balanites aegyptiaca, Piliostigma reticulatum, Guiera senegalensis

semblent ne pas avoir besoin de protection pour bien se développer;

40

Contrairement à Faidherbia albida et Acacia tortilis qUI semblent aVOIr besoin de

protection pour bien régénérer.

3.4. Cas des différents faciès

Les différents faciès des trois terroirs villageois étudiés sont composés de champs de

case, de pleins champs et de champs de brousse à l'exception de Nguémé constitué

uniquement des deux premiers. Leur limite dépend de l'avis des paysans.

3.4.1. Présence- Effectif

La composition floristique du parc agroforestier de Diourbel aménagé par la haie

vive, fait apparaître une augmentation du nombre d'individus en partant des champs de case

aux champs de brousse dans le village de Gappo. Tandis que, dans les villages de Nguémé et

de Ndielber 1, c'est le phénomène inverse qu'on observe en prenant ce même sens.

Les espèces les plus fréquentes sont représentées par Adansonia digitata, Faidherbia

albida, Balanites aegyptiaca, Guiera senegalensis, Piliostigma reticulatum, Euphorbia

balsamifera.

Ces espèces, à l'exception de Piliostigma reticulatum, constituent celles qui ont les

densités les plus élevées de ces terroirs.

Euphorbia balsamifera est présent sous forme de relique dispersée en majorité dans

les champs de brousse et il constitue aussi la clôture des haies.

Des espèces en situation précaire comme Syzygium guineense, Capparis tomentosa,

Annona senegalensis apparaissent dans le terroir de Ndielber 1.

4]

Tableau VIII : Répartition de la composition floristique dans les différents faciès (Ch.C> champs de case, PI.Coo

pleins champs, Ch.B> champs de brousse)

Gappo Nguémé NdielberIEspèces Ch.C P1.C Ch.B Ch.C PI.C Ch.C P1.C Ch.8

Adansonia digitata L 48 46 15 70 6 160 67 40Anacardium occidentalis L 10 1Ziziphus mauritiana Lam. 8 20 4 10 3 2 2Sc/erocarya birrea Hochst. 10 9 1Cordyla pinnata Lepr. 3 1Eucalyptus sp. Linn. 4 118Psidium guajava L 1Acacia albida Del. 46 118 95 146 90 92 117 70Citrus limon 5Acacia mellifera (Vahl) Benth. 18 6Acacia nilotica (L) Willd. 4 3 1Azadirachta indica A Juss. 5 3 2 4 2Neocaria macrophylla Planch, 2 5Guiera senegalensis JF.Gmel. 25 331 926 126 168 58 472 363Piliostigma reticulatum (OC) Hochst. 29 71 27 1 8 23 12Calotropis procera Ait. 9 10 2 4 9 1Prosopis juliflora (Sw.) OC 26 36 1 129Bauhinia rufescens Lam 2 24 19 1 3 2 2Borassus eathiopium Mart, 4 9 3 4 43 1Moringa oleifera Lam. 2Combretum aculeatum Vent. 6 20 52 189 58 78Acacia tortilis Auct. 7 37 2 1 79 60 16Balanites aegyptiaca DeL 24 144 132 132 94 355 268 111Pterocarpus erinaceus Poir,Euphorbia balsamifera Ait.Tamarindus indica L 5 1 3 6 1 2Entada africana G et Perr. 2 2Sterosperpum kunthianum Cham 1Mangifera indica L 3Parkia biglobosa Benth. 1Combretum glutinosum Perr. 1 5Acacia sieberiana OCCombretum micranhtum GDon 7Acacia seyal Del. 4 2 4 9 2Combretum nigricans Lepr 1Lawsonia inermis L 68 4Anogeissus leiocarpus (DG.) G et Perr, 2 1Detarium microcarpuum G et Perr. 1Parkinsonia aculeata Linn. 78Ficus dekdekena Miq. 1Celtis integrifolia Lam. 5Commiphora a/ricana (A Rich.) Engl. 1Syzygium guineense (Willd.) OC 1 1 1Capparis tomentosa Lam. 4 1 1Annona senegalensis Pers. 1Securida longepedunculata Fresen. 2

Total 293 893 1287 767 442 1227 1035 633

3.4.2. Évolution de l'indice de régularité dans les différents faciès

La courbe de l'évolution de l'indice de régularité dans les faciès des villages étudiés

montre que :

- Au niveau du village de Ndielber I cet indice augmente légèrement en partant des

champs de case aux champs de brousse;

- A Nguémé cet indice augmente au fur et à mesure qu'on s'éloigne des champs de

case;

42

Tableau IX : Répartition de la densité(nombre d'individus à l'ha), de la densité sans Guiera senegalensis

(Densité- Guse) et de la richesse spécifique (S) du peuplementdes différents faciès

Champs de case Pleins champs Champs de brousseS Densité Densité- S Densité Densité- S Densité Densité-

Guse Guse GuseGappo 24 24 22.3 20 46 30 14 92 26

Nguérné 21 64 53 12 55 46

Ndielber 1 21 56 54 20 65 35 16 79 34

3.4.4. Paramètres de diversité du peuplement des faciès

- Dans le village de Gappo, nous constatons que la richesse spécifique diminue

en partant des champs de case aux champs de brousse et que la densité augmente en

faisant le même sens avec 24 individus à 1'ha dans les champs de case, 44 en pleins

champs et 92 individus à l'ha en champs de brousse. Cependant, l'indice de Shannon est

la même dans les champs de case et les champs de brousse (0,4) alors qu'il est

légèrement élevé en pleins champs (0,5). Les espèces caractéristiques sont plus

importantes dans les champs de case avec 8 espèces tandis qu'en pleins champs et dans

les champs de brousse elles ne sont que d'une seule espèce.

- A Nguémé. la richesse spécifique est plus importante dans les champs de case

qu en pleins champs avec 21 espèces dans la première frange et 12 dans la deuxième.

Les indices de Shannon et de régularité du peuplement de ce village augmentent en

partant des champs de case aux pleins champs: les espèces caracteristiques des champs

de case triplent celle des pleins champs.

- A partir du tableau X, nous constatons que la richesse spécifique du

peuplement de Ndielber 1 diminue en prenant le sens champs de case-champs de

brousse. Cette augmentation suivant ce sens concerne aussi les espèces caractéristiques.

la densité. les indices de Shannon et de régularité.

43

Tableau X : Paramètres de diversité du peuplement des faciès

Paramètres Ch.C PI.C Ch.BGappo Richesse spécifique 24 21 15

Densité(nombre individus/ha) 24 45 92Indice de Shannon 0,4 0.5 0,4Indice de régularité 0,09 0.12 0,11Espèces caractéristiques 8 1 1Longueur de Euphorbia balsamifera 372m 568m

Nguémé Issa Richesse spécifique 21 12Densité(nombre individus/ha) 64 74Indice de Shannon 0.3 0.5Indice de régularité 0,06 0.14Espèces caractéristiques 12 14Lonsueur de Euphorbia balsamifero 123m 1 130m

Ndielber 1 Richesse spécifique 21 20 16Densité(nombre individus/ha) 56 65 79

.lndice de Shannon 0,4 0.5 0,5Indice de régularité 0,1 0.12 0,13Espèces caractéristiques 8 4Longueur de Euphorbia balsamifera 160m

3.4.5. Structure du peuplement des faciès

La courbe de la structure du peuplement des faciès du village de Gappo

(figure 12) est représentée par des taux de fréquence élevés dans la classe de

diamètre]O-S], classe des rejets. Ces taux augmentent au fur et à mesure qu'on

s'éloigne des champs de case. Ces fréquences sont suivies de celles de la classe de

diamètre >50cm avec une fréquence des vieux individus (>SOcm) qui diminue en

panant des champs de case aux champs de brousse. Hormis ces 2 classes de

diamètre. les autres sont faiblement représentées par des fréquences de moins de 2%

d'individus.

La courbe de la structure du peuplement des différents faciès de Nguérné

(figure 12) fait apparaître 2 pics dans chacun des faciès. Un premier pic appartenant

à la classe des régénérations ]0-5] et un deuxième à la classe des vieux individus

(>SOcm) avec dans les 2 cas une fréquence des individus des champs de case

supérieure à celle des pleins champs. Les classes de diamètre de 5 à 49 cm sont

faiblement représentées par des fréquences n'atteignant guère 2% d'individus.

La figure 12, structure du peuplement des faciès de Ndielber l montre un

aspect bimodal dans chacun des faciès avec des premiers pics dans la classe JO-5J et

des seconds pics dans la classe de diamètre >50 cm. Cependant. l'aspect de ces pics

décroît dans les 2 cas au fur et à mesure quon s'éloigne des champs de case. Les 9

classes de diamètre restantes ont des fréquences relatives inférieures à 2%.

44

50.0

<Ji! 40.0

~ 30.0

~ 20.0

fl 10.0c~ 0.00­-œLt

---

Gappo-[] Ch.C• PLC

DCh.B

NJuérré Issa

~ 60.0 ~1; 40.0·CIl

~ 20.0

g 0.0 ., l , 1 l , , 1 "n.,CIl

g J3" ~"B>~~? r;}'B> û<$'Lt ~ ~ ~ ~ ~ ~~

Oasses de diarrétre (cm)

I~Ch.C].PLC

t'-tJielber 1

DChCl• PLe

~

Oasses de dialTètre (C!'T'V

Figure 12 : Structure du peuplement des différents faciès (Ch.C=Champs de case, PI.C=Pleins champs,Ch.B=Champs de brousse)

3.4.6 Répartition de la régénération du peuplement des faciès

La courbe de révolution de la régénération du peuplement des différents faciès

(figure 13) montre que:

• La régénération augmente en partant des champs de case aux champs de

brousse en ce qui concerne le village de Gappo ~

• Dans le village de Nguémé, la régénération baisse au fur et à mesure qu'on

s'éloigne des champs de case;

• A Ndielber 1, nous constatons une légère augmentation de la régénération

dans le sens champs de case- pleins champs alors qu'en s'approchant des

champs de brousse elle diminue.

45

~ 70,0o

~ 00,0~5J,0

~ .(),O

~~,O ,~ 2) OJ:J ' :

.g"10,O ~.... '

LJ... 0,0-'--,---------,-------,

OlC A.C OlB

Figure 13: Evolution de la régénération du peuplement des faciès (Ch.C= champs de case, Pl.C= pleinschamps, Ch.B= champs de brousse)

3.4.7 Régénération de 5 espèces locales du peuplement des faciès

• La courbe de la régénération de 5 espèces du peuplement au niveau des faciès de

Gappo (figure 14) montre une forte régénération du Guiera senegalensis dans

les champs de brousse et en pleins champs avec respectivement 46% et 16% des1

rejets du peuplement; par contre cette espèce a un très faible taux de

régénération en champs de case (1%).

Elle est suivie de Balanites aegyptiaca qui a des taux de régénération compris

entre 4 et 2,5% dans les 3 types de faciès. Après lui, viennent ensuite Faidherbia albida

qui régénère moins en champs de case, Piliostigma reticulatum et Acacia tortilis.

• A Nguémé, nous constatons que sur les 5 espèces choisies Guiera senegalensis a

les taux de régénération les plus élevés; après lui viennent respectivement

Balanites aegyptiaca et Acacia tortilis.

La régénération de Guiera senegalensis est plus importante en pleins champs

qu'en champs de case avec plus de 17% des rejets en pleins champs et plus de 12% en

champs de case.

Par contre la régénération de Balanites aegyptiaca et de Faidherbia albida

sont plus manifestes en champs de case avec un taux de régénération de Balanites

aegyptiaca en champs de case qui double celui obtenu en pleins champs.

• La courbe de la régénération des 5 espèces choisies montre qu'à Ndielber J, la

régénération est beaucoup plus importante en pleins champs suivie des champs

de brousse et enfin des champs de case. Cependant de toutes ces 5 espèces,

Guiera senegalensis a les taux de régénération les plus élevés (22%, 17% et

1%) ; il est suivi de Balanites aegyptiaca avec 8%, 3% et 0,7%. Après ce dernier

46

vient Faidherbia albida. Il faut noter aussi que Piliostigma reticulatum et

Acacia tortilis n'existent qu'en pleins champs et en champs de brousse avec de

faibles fréquences.

Ainsi il apparaît dans ces trois villages que:

La régénération de Guiera senegalensis l'emporte sur les 4 autres

espèces et qu'elle est beaucoup plus élevée dans la dernière frange de ces terroirs

sauf à Ndielber 1 où l'espèce est plus importante en pleins champs;

Le taux de régénération de Faidherbia albida vient toujours en 3~

position après Balanites aegyptiaca ;"

Toutes ces espèces régénèrent moins au niveau des champs de case.

Gappo

50.00 l

"iF- iCl> 40.00 ~> 1

~ 30.00 ~

~ 20.00 j~ 10.00:J

.g O. 00 -;-.-o..........,-=...........,....,"'--~~,........."-'-.ù::.

DCh.C

IlIPI.C

DChB

Nguémè

20.00 -

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Cl>15.00 ~

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':: jeCl>ocCl>:JCT !-œ

0.00ù::.

Ndielber 1

<f'. 25.00

Cl>20.00>

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~ e,'b ~'b .....0 '/}0\"c, (:;:J \"c, «J'/}

OC h.C :

Il? I.C 1

~

Figure 14: Répartition de la régénération de 5 espèces (Acal= Faidherbia albida, Pire= Piliostigmareticulatum, Acto= Acacia tort iiis. Baae= Balanites aegyptiaca, Guse= Guiera senengalensis) dupeuplement au niveau des différents faciès(Ch.C= champs de case. PI.C= pleins champs, Ch.B= champsde brousse)

47

Quatriènte partie:

Discussion

48

4.1. Typologie des haies vives

La totalité des parcelles clôturées par la haie vive a été rencontrée dans les deux

premières franges des faciès (champs de case et pleins champs). Ce sont les parcelles les

plus proches des concessions qui sont embocagées en priorité. En effet, la même

situation a été notée en milieu tropical d'altitude au niveau des « tapades» du Fouta

djallon, et des jardins de case qui entourent les maisons en Haïti (Piliot el al, 2002). La

proximité des haies vives par rapport aux concessions faciliterait le transport du

matériel végétal et la surveillance des plantations.

La majorité des haies vives de notre échantillonnage sont des haies composites

et plurilinéaires. Les propriétaires ayant reçu l'encadrement des projets agroforestiers

(P.A.G.F et F.I.D.A) ou des dons émanant des secteurs forestiers ont pu bénéficier de

ces haies avec plusieurs espèces. Toutes les essences trouvées en haies, ont été

apportées par ces projets et secteurs forestiers à l'exception des Euphorbes (Euphorbia

balsamiferaï. Ces Euphorbes sont en ligne pure et constituent la première rangée des

haies composites et plurilinéaires. Ils ont été récoltés au niveau des boutures qUI

quadrillaient le terroir sérère par le passé (Lericollais, 1990). Ils sont associés soit à

Prosopis juliflora, soit à Acacia mellifera, soit à Acacia tortilis, ou encore à Acacia

nilotica (rarement) qui sont très efficace dans la protection. Sanaga (2000) anoter au /'

Sud du Bassin arachidier que les espèces prioritaires en haies sont celles qui sont

efficaces dans la protection: la fourniture de produits alimentaires et l aspect esthétiq ue

viennent en second lieu selon les paysans.

Les haies de notre zone d'étude (centre du Bassin arachidier) sont complètement

fermées avec Euphorbia balsamifera, et la base est renforcée par des branches d'épines.

Cet aspect défensif des haies de cette zone permet aux paysans de pratiquer des cultures

de contre saison (maraîchage). Ces faits confirment les travaux de Sanogo (2000) qui

stipulait que la technique des haies vives n'a pas seulement affecté le système

dutilisation des terres. mais elle a aussi affecté les composantes du système agraire.

4.2. Effets de la haie vive sur la diversité ligneuse

La richesse spécifique et la fréquence absolue du peuplement des parcelles

clôturées par la haie vin sont toujours supérieures à celles observées en parcelles

témoins non clôturées.49

L'importance de la richesse spécifique et de la fréquence absolue des parcelles

aménagées par la haie vive s'explique d'une part par le reboisement d'espèces exotiques

comme Prosopis juliflora, Acacia mellifera, Anacardium occidentalis, Eucalyptus sp. ;

mais surtout de la capacité de ces espèces à bien s'adapter dans la haie. L'autre

explication de ce fait est la présence d'espèces locales non plantées dans les parcelles

aménagées tels que: Sclerocarya birrea, Parinari macrophylla, Moringa ole(fera (à

Gappo) - Parkia biglobosa. Acacia sieberiana, Combretum micranthum (à Nguémé).

Dans la haie, ces espèces bénéficient d'une protection contre les personnes et le bétail.

En effet. elJes sont très appréciées comme combustible, denrées alimentaires, fourrages

ou encore dans la pharmacopée ..-

Acacia sieberiana, Combretum micranthum, Parkia biglobosa ne sont présentes

que sous forme de régénération dans les parcelles clôturées par la haie vive. Leurs

graines à forte cuticule conservent pendant plusieurs années leur pouvoir germinatif.

Dés lors que ces graines sont protégées du feu, du piétinement et du broutage par le

bétail, l' aptitude de leur régénération devient élevée.

Le reboisement et l'augmentation du taux de régénération des espèces des

parcelles aménagées expliquent la densité plus élevée du peuplement de ces parcelles

par rapport à celle des parcelles témoins non clôturées.

Sur l'ensemble des trois terroirs villageois étudiés, la densité de la parcelle

aménagée de Ndielber 1 est de loin supérieure à celle observée dans les parcelles

clôturées des deux autres terroirs. En effet la parcelle clôturée de Ndielber J est un

aménagement collectif effectué par un groupement mixte (en majorité féminine) de 23

membres qui nont pas reçu l'encadrement d'un projet ou O.N.G quelconque. Ils

prévoient d'intensifier les cultures maraîchères et l'arboriculture. Cependant, il faut

noter que ce type d'aménagement peut poser des problèmes organisationnels. Piliot el al

(2000) trouvent que les investissements collectifs sur une terre commune sont plus

envisageables pour des reboisements que pour édifier des haies vives qui demandent un

entretien important. donc une motivation individuelle pour les pérenniser.

Le nombre élevé d'espèces caractéristiques (dont la plupart est plantée) constaté

dans les parcelles aménagées, permet d'affirmer que la haie favorise le reboisement.

Elle entraîne une certaine motivation et une sécurisation du paysan. C'est dire qu'à

moyen terme. sans aménagement il n'y aura pas d'actions de reboisement ou que. même

s'il y a reboisement. le suivi ne sera pas effectif.

50

Azadirachta indica est fortement fréquent dans les parcelles aménagées par la

haie vive, surtout dans le village de Gappo. En effet, cette espèce n'a été ni plantée, ni

trouvée sur place lors de l'implantation des haies. Sa présence est due à la concentration

d'oiseaux prédateurs qui transportent les graines de cette espèce au niveau de leur lieu

de nidification se trouvant sur les arbres des parcelles aménagées. Ces graines ayant un

mucilage protecteur léger, germent facilement. D'après les paysans, Azadirachta indica

aurait un effet toxique sur les cultures. Sa présence n'est donc pas désirable. Ceci est

conforme aux résultats de Louppe & Yossi (2000) qui affirment que la haie vive

favorise l'hébergement d'espèces nuisibles aux cultures.

Avec des indices de régularité des parcelles aménagées qui tendent vers 0, la

quasi totalité dés effectifs est constituée par les espèces que sont: Acacia mellifera dans

les parcelles clôturées de Gappo, Prosopis juliflora dans la parcelle aménagée de

Ndielber l et Faidherbia albida dans les parcelles aménagées de Nguémé Issa.

Les faibles indices de Shannon constatés dans les parcelles clôturées et les

parcelles témoins non clôturées montrent que les possibilités de contre-réaction entre les,

individus constituant les peuplements sont minimes. Ce qui pourrait contribuer à la

stabilité du système.

Dans les trois terroirs villageois, la majorité des individus du peuplement sont

jeunes (0-15 cm). Dans les parcelles clôturées, le nombre de jeunes individus double

celui des parcelles témoins non clôturées. Cette jeunesse du peuplement s'explique par

le fait que les paysans à la recherche de bois de chauffe et de fourrage ne coupent que

les individus adultes. Comme le souligne Lericollais (1990). les pratiques d' émondage

abusif ont grandement contribué à la régression des arbres adultes.

Dans le groupe des jeunes individus, c'est la régénération qui prédomine surtout

dans les parcelles aménagées. Ceci rejoint ridée de Baumer (1987) qui affirme qu'il

suffit d'une protection efficace de quelques années pour que la régénération ligneuse

reprenne de la vigueur et s étale. L'aptitude de la régénération dans les parcelles

témoins non aménagées serait liée à la capacité de certaines espèces comme Balanites

aegyptiaca. de pouvoir développer leur système racinaire suite même au piétinement

des rejets par le bétail ou au broutage répété des rameaux aériens (Baumer, 1987).

Après les individus jeunes. viennent ceux âgés. La plupart de ces individus âgés

sont constitués par Adansonia digitata. Ce qui montre que cette espèce ne subit pas une

exploitation abusive comme d'autres espèces tFaidherbiu albida. Piliostigma

51

reticu/atum ... ) qui sont presque inexistants en individus âgés. En effet, Adansonia

digitata bénéficie d'une certaine protection pour ses fonctions mystiques. l'exploitation

de ses feuilles et de ses fruits. En plus, son bois n'a pas d'utilité sauf pour l'obtention de

fibres pour la confection de cordes.

L'analyse structurale des 5 espèces locales les plus fréquentes (Balanites

aegyptiaca, Faidherbia albida, Piliostigma reticulatum, Acacia tortilis et Guiera

senegalensis) montre que le plus grand nombre de ces espèces est en âge jeune. La

présence de Guiera senegalensis sous forme de régénération (pratiquement) montre

qu'il envahit les parcelles aménagées et les parcelles témoins non aménagées. En effet,

lorsque cette espèce est coupée pour servir de combustible, elle rejette beaucoup de

souches. Ceci traduirait que Guiera senegalensis n'a pas besoin de protection pour bien

se développer. fi s'adapte au piétinement du bétail, aux sols pauvres et secs. La

réintroduction de Faidherbia albida dans les parcelles clôturées des terroirs encadrés

par le P.A.G.f et le f.I.D.A (Gappo et Nguérné) et la protection des jeunes ligneux (du

broutage et du piétinement du bétail) expliquent le nombre élevé de jeunes pieds de,

Faidherbia albida surtout en rejets.

Les résultats obtenus sur la structure des espèces exotiques (Prosopis juliflora,

Eucalyptus sp., Anacardium occidentalis, Acacia mellifera) dans les parcelles

aménagées font apparaître un bon développement de celles-ci, ce qui traduit leur bonne

adaptation dans la haie. Cette adaptabilité serait due à la résistance de ces espèces aux

ravageurs et aux maladies mais aussi aux limites de tolérance du milieu tels que le

microclimat créé par les espèces de la haie. l'amélioration de la fertilité du sol et la

réserve hydrique du sol.

4.3. Dégradation des ressources naturelles

Le parc à Faidherbia albida est la principale caractéristique de la végétation

arborée de la région de Diourbel avec une densité moyenne de 3 arbres/ha (Sadio el

al. 2000). Dans les parcs agroforestiers de cette région, aménagés par la haie vive. la

densité de cette espèce est égale en moyenne à 6 arbres/ha, Ces différences de valeurs

entre situation aménagée et si tuati on d'ensemble montrent 1"importance de la place

qu'occupe la haie vive dans ces terroirs. L'augmentation de la densité de Faidherbia

albida dans le sens champs de case-champs de brousse traduit une dégradation dudit

parc à la proximité des concessions (lieu d'agglomération des aménagements), En

-;)-

effet, la seule espèce obtenue dans la parcelle aménagée de Ndielber iAdansonia

digitata) confirme cette dégradation en pleins champs et dans les champs de case. Mais

la dégradation de Faidherbia albida dans les deux premières franges des parcs

agroforestiers aménagés par la haie vive n'est pas comparable à celle constatée dans la

situation d'ensemble. C'est dire qu'à l'avenir la haie vive pourra réduire l'effet

anthropique dans les champs de case comme nous l'avons noté dans les champs de

brousse de notre zone d'étude.

La réintroduction de Faidherbia albida par le PAGF et le FIDA explique la

densité élevée des jeunes individus.

Sur les 23 familles d'espèces rencontrées dans les trois terroirs étudiés,,-

Mimosaceae, Cesalpiniaceae et Combretaceae dominent. Ces 3 familles constituées en

majorité d'Acacia, de Combretum, de Piliostigma bénéficient d'une protection des

paysans pour leur aptitude à fertiliser les sols et pour leur valeur fourragère surtout.

Les nombreuses familles d'espèces rares telles que Asclepiadaceae,

Capparaceae, Lytraceae, Rosaceae conditionnent la diversité du peuplement (Ramade,

1990).

Les espèces rares telles que: Cordyla pinnata, Moringa oleifera, Tamarindus

indica. Neocaria macrophylla, Parkia biglobosa, Prosopis africana ont périclité car

étant sensible à la sécheresse et au coup de hache.

Tamarindus indica, Anogeissus leiocarpus, Entada africana et Lawsonia

inermis n'existent pas dans les P.C et sont faiblement représentées sous forme

d"individus vieux sauf Lawsonia qui n' est présente qu'en souches (rejets). Ces espèces

sont menacées de disparition sous 1" action des coupes de branches et des écorçages. En

effet ces espèces sont utilisées comme fourrage, condiments, teinture ou encore comme

combustible. Ceci explique j'absence de rejets de ces espèces.

Les espèces comme Faidherbia albida, Adansonia digitata, Borassus

aethiopium, Prosopis africana. Pterocarpus erinaceus, Sclerocarya birrea, Tamarindus

indica et Ziziphus mauritiana bénéficient d'une protection panielle. Ces espèces

partiellement protégées ne peuvent être abattues ou mutilées que sur autorisation du

Service des Eaux et Forêts.

En effet la réglementation et la législation du code forestier sur les coupes

d'arbres ne sont presque jamais appliquées par les populations locales bien que la

gestion des ressources naturelles leur revient. La loi n° 96-06 et la loi n096-07 sur la

53

décentralisation et le transfert des compétences aux collectivités locales ainsi que les

dispositions réglementaires sur les espèces protégées devront faire 1"objet de

sensibilisation auprès des paysans de Diourbel.

La richesse spécifique des champs de case dépasse toujours celle obtenue dans

les autres faciès; elle est suivie de celle des pleins champs. Cet état de fait est dû à la

présence des haies vives dans les deux premières franges des terroirs étudiés qui a incité

des actions de reboisement.

L'augmentation considérable de la densité des individus en prenant le sens

champs de case- champs de brousse, pourrait s'expliquer par une forte régénération des

espèces. Mais nous constatons qu'en prenant la densité de la population des espècesr

exceptée celle de Guiera senegalensis, c'est le phénomène inverse qui se présente sauf à

Gappo. C'est dire que Guiera senegalensis domine les autres espèces en envahissant les

pleins champs et les champs de brousse. D'ailleurs la forte présence de cene espèce

traduit une dégradation poussée des sols légers et infertiles.

Les faibles indices de régularité qui ne dépassent guère 0,5 viennent confirmer

que la quasi-totali té des effectifs des peuplements des pleins champs et des champs de

brousse correspond à une seule espèce: Guiera senegalensis. Les nombreuses souches

de cette espèce proviennent des coupes effectuées sur l'arbre pour l'obtention de bois

combustible et de fibres.

Les résultats obtenus sur la structure du peuplement des différents faciès et de

la haie vive montre que dans ce parc à Faidherbia albida, les jeunes individus ayant un

diamètre s l Scm et les vieux individus (>SOcm) sont les plus fréquents.

La pression humaine sur les ressources ligneuses dans tous les terroirs

concerne surtout les individus adultes qui ont des diamètres compris entre l S et 49 cm.

Les espèces ligneuses les plus touchées par ce phénomène d'anthropisation sont cel1es

servant de combustible, de matériaux de construction, de fourrage et de produits de

pharmacopée (Sadio et al, 2000). Parmi ces espèces nous pouvons citer: Faidherbia

albida, Piliostigma reticulutum, Balanites aegyptiaca, Guiera senegalensis.

Globalement, seuls quelques fruitiers sont épargnés par les coupes tels que Ziziphus

mauritiana, Anacardium occidentalis dont la majorité se trouve dans les haies.

L'analyse structurale des 4 espèces les pl us fréquentes dans les terroirs

tFaidherbia albida. Balanites aegyptiaca. Acacia tortilis et Piliostigma reticulatunii

montre que ces espèces sont en phase de rajeunissement et que les vieux individus sont

54

toujours présents; sauf Guiera senegalensis et Piliostigma reticulatum qui n'en ont pas.

La présence d'une forte régénération de ces espèces signifierait que leurs

graines ne sont pas utilisées dans l'alimentation ou que les animaux stimuleraient la

germination des graines comme Piliostigma à cause des effets des substances pendant le

transit intestinal des semences qu'ils ingèrent (Tybirk, 1991).

Dans les trois terroirs villageois. il apparaît que la régénération de Balanites

aegyptiaca est beaucoup plus importante que celle de Faidherbia albida aussi bien dans

les haies qu'en dehors des haies. Ceci signifie que Balanites est beaucoup plus rustique,

plus résistant que Faidherbia a/bida et qu'il ne nécessite pas de protection pour assurer

sa croissance.

"Avec cette forte régénération de Balanites aegyptiaca par rapport à Faidherbia

albida, et une répartition plus ou moins régulière de Balanites; un changement de parc

pourrait s'installer si des mesur-es comme la réintroduction en quantité importante de

Faidherbia albida et la sensibilisation des populations locales ne sont pas prises.

55

Conclusion - recommandations

Les haies vives de la zone centre du Bassin arachidier du Sénégal répondent à

des préoccupations des ruraux. Elles assurent une protection contre l'érosion (éolienne

et hydrique), matérialisent les limites foncières et évitent la divagation du bétail. Elles

permettent aussi de diversifier les sources de revenus des ménages. Ces sources de

revenus vont des produits forestiers ligneux aux produits forestiers non ligneux, en

passant par les produits maraîchers. Cet intérêt économique et environnemental de la

haie vive est la cause de la motivation des populations rurales.

Mais, il a-été constaté dans cette zone que la disponibilité du matériel végétal et

son transport constituent les principales contraintes des populations face à

l'implantation de la haie.

Les résultats de l'effet de la haie vive sur la diversité ligneuse montrent que:

.:. La haie vive favorise la régénération;

.:. Les' espèces en situation précaire pouvant garder leur pouvoir germinatif

pendant plusieurs années peuvent régénérer;

.:. Elle augmente le pouvoir de régénération de certaines espèces comme

Guiera senegalensis. Balanites aegyptiaca ;

.:. Elle n'a presque pas d'effet sur les individus (ligneux) âgés;

.:. Son effet négatif réside sur la concentration d'oiseaux prédateurs

nuisibles aux cultures et favorisant la présence de certaines espèces indésirables par

le paysan.

Ainsi, pour que le succès de l'effet de la haie vin sur la biodiversité soit total. il

serait nécessaire:

..,., D' apporter un appui aux paysans, pour renforcer l'installation des haies:

>- De domestiquer certaines espèces en situation précaire (comme

Tamarindus indica. Anogeissus leiocarpus, Parkia biglobosa. Faidherbia albida.

Capparis tomentosa. Stéreosperpum kunthianum, Crateava religiosa) dans la haie,

Ces espèces devront avoir un certain succès et amélioreront la régénération du sol.

..,., De réintroduire des essences fruitières qui pourront être à court terme des

sources de revenus pour les paysans.

.,.D'amener lès populations locales à s'impliquer davantage dans la

56

conservation de la diversité biologique, car elles sont les premières bénéficiaires.

>- De les sensibiliser sur les lois et règlements du code forestier, mais

surtout sur le transfert des compétences aux collectivités locales.

>- D'associer l'agriculture à l'élevage par la haie vive.

57

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60

ANNEXES

Annexe 1

ICRAFIIRDIENCREtude de la diversité agroforestière

Communauté rurale: .Type de sol : .

Fiche d'inventaireRégion: .Faciès: .Date: .Parcelleclôturée de : .

Village: .Unitégéomorphologique : .

Espèces Diarn.(130cm) Régénération<5cm Haie vive Autressp. Age. Haut. observations

• >

Annexe 2

ICRAFIIRDIENCREtude de la diversité agroforestière

Communauté rurale: .Type de sol : .

Fiche d'inventaireRégion: .Faciès: .Date: .Parcelle non clôturée mitoyenne à : .

Village: '" .....Unité géomorphologique : .

Espèces Diam.(l30cm) Régénération<5cm Etat sanitaire Autresobservations

.'

,

ICRAFIIRDIENCR

Fiche d'inventaireRégion: .Faciès: .Date: .N° transect: .

Annexe 3

Etude de la diversité agroforestière

Communauté rurale: Village: .Type de sol : Unité géomorphologique : .Coordonnées géographiques: .N° parcelle: .

Espèces Diam.(l30cm) Régénération<5cm Etat sanitaire Autresobservations

.-

,

Annexe4

ICRAFfIRDlENCRDakar2002

ENQUETE SOCIO-ECONOMIQUE

FICHE ENQUETE AOOPTANfS

A. IDENTIFICATION DU VILLAGE

Nom du village: _

Communauté rurale: ------

Département: _,.'

Région: _

B. CARACTERISTIQUES SOCIO- DEMOGRAPHIQUESAge: _

Sexe: 1 = masculin 2 = féminin

Situation matrimoniale: 1=' marié, 2 =célibataire, 3 =Divorcé (e), 4 = Veuf(ve)

Ethnie: 1= Sérère, 2 =Peulh, 3 = wolof 4 = Autres

Composition du ménage:

Effectif actifs Non actifs

Masculin

Féminin

Total du ménage _

Appartenez vous à W1e association: 1= oui, 2= non

Si oui type d'association :

1= association paysanne, 2 =GIE, 3 = dahira, 4 = GPF, 5 = ASC, 6 = Autre

Depuis combien de temps ?------------------------------------------

Programme JachèreEnquête haie viveSite de

Quelles sont les actions que vous avez entreprises dans votre associatioo--------

Statut du prcx:lucteur :

1==<:hef de ménage exploitant, 2 = chef de ménage dépendant, 3 = dépendant familial

Quelle est votre activité principale?

1= agriculture, 2 =élevage, 3 =commerce, 4 = artisanat, 5 = exploitant forestier 6 = Autre

Quelle est votre activité secondaire?

1= agriculture, 2 =élevage, 3 = commerce, 4 = artisanat, 5 = exploitant forestier 6 = Autre

Pratiquez-vous des cultures de contre -saison ? : 1= oui, 2= non

Lesproduits de ces cultures sont t - ils vendus ? : 1= oui, 2= non

Avez-vous une source d'eau permanente? : 1= oui, 2= non

Utilisez-vous de l'engrais ou du fumier ':': 1= oui, 2= non

(Intégration sociale)

C. LOGIQUES SOCIALES ET TECHNIQUES DE L'INSTALLATION ET DE

L'UTU,ISATION D'UNE HAIE YIVE

2 = non1 = ouiAvez- vous des parcelles clôturées par une haie vive?

Combien de vos parcelles sont clôturées ? _

D'où est venue l'idée d'installer la haîe vive?

1 = transmis par les parents, 2 = personnelle, 3 = projet, 4 = Transmis + Projet, 5 = Pers. + Projet

Quelles sont les raisons qui vous ont amené à clôturer vos parcelles? (laisser parler le paysan d'abord et lui

indiquer les exemples ci-dessous ensuite s'il n'a pas de réponse)

1= matérialiser ou s'approprier de la parcelle, 2 = divagation des animaux, 3 =éviter l'érosion

éolienne ou hydrique, 4 = éviter les conflits, 5 = pour pratiquer les cultures de rente ou le maraîchage

Dans le ménage qui peut décider l'installation, la gestion et l'exploitation d'une haie vive ?-----

---------------------------------------------- ._--------------

1=chef de ménage (lui seul), 2 = les hommes membres de la famille

3 = ses femmes, 4 = tous les membres de la famille

Si 3 ou 4

Faut-il une autorisation officielle pour clôturer votre parcelle?

Si oui ,

1 = oui, 2=non

Qui donne l'autorisation? :

A qui revient les produits de la haie vive?

1 = chefcoutumier, 2 = Eaux et forêts,

3 =Autres ( Chefde CR., sous -préfet oumarabout)

1 = au propriétaire et sa famille, 2 le voisin du champ, 3 = tout le village, 4 =projet

Accepteriez vous de prêter votre parcelle clôturée? 1 == oui, 2 = non

Sinon

Pourquoi (laisser parler le paysan d'abord et lui indiquer les exemples ci-dessous ensuite s'il n'a pas de

réponse) _

1 =la valeur du champ 2 = la qualité du sol de la parcelle, 3 == Autres

% des cas, les observations doivent porter sur de champs clôturés et non clôturés mitoyens)

La haie vive a t- - elle améliorée la régénération naturelle de la parcelle clôturée?

1 == oui, 2 non

Si oui, citez les espèces que vous avez maintenus avec les cultures dans les parcelles clôturées et non clôturées

1 Parcelle clôturée Parcelle non clôturée mitoyenne

1 Essences Nombre Essences 1 Nombre1

J.

2.

3.

4.

5.

6

7

8.

9.

10.

Avez vous planté dans votre parcelle clôturée? 1= oui, 2= non

Si oui,

Essences Nombre

1.

2.

3.

4.

5.

6 .'

7

8.

9.

10.

.. .La haie vive a t - elle diminuée l'érosion éolienne dans la parcelle cloturee? 1= oui, 2= non

Si oui, Comment vous l'appréciez? : 1= qualité des cultures 2= dépôts de terre, 3=qualité du sol

La haie vive a t - elle diminuée l'érosion hydrique dans la parcelle clôturée? 1= oui, 2= non

Si oui, Comment vous l'appréciez? : 1= qualité des cultures 2= déplacement des rigoles 3= qualité du sol

E. LES CONTRAINTES LIEES A L'ADOPTION ET A L'EXTENSION DE LA HAIEVIVEAvez-vous rencontrez des difficultés pour installer une haie vive: ]= oui, 2 = non

Si oui,

Quels genres de difficultés que vous rencontrez pour installer une haie vive? (laisser parler le paysan d'abord et

lui indiquer les exemples ci-dessous ensuite s'il n'a pas de réponse)

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

1= disponibilité du matériel végétal,

2 =période de plantation

3 == calendrier hivernal (manque de temps)

4 = taille des champs

5 = disponibilité ou qualité de l'eau

6 =Autre (à préciser)

Serait il possible d'embocager l'auréole" champ de case" de votre terroir?

1= oui, 2= non

Quels sont les problèmes que l'on peut rencontrer pour une telle opération?

Quelles solutions préconisez - vous?

....

Flore rencontrée dans les trais(3) villagesAnnexe 5

Famille EspècesMIMOSACEAE Acacia albida

Acacia tortilisAcacia melliferaProsopis julifloraProsopis africanaEntada africanaAcacia sieberianaParkia big/obosaAcacia niloticaAcacia seyal

COM:BRETACEAE Combretum aculeatumCombretum micranthumCombretum glutinosumGuiera senegalensis

,- Anogeissus leiocarpusCombretum nigricans

CESALPINIACEAE Detarium mlcrocarpumTamarindus indicaPiliostigma reticulatumBauhinia rufescensCordyla pinnataParkinsonia aculeata

ANACARDIAÇEAE Anacardium occidemalisManguifera indicaSclerocarya birrea

CAPPARACEAE Capparis tomentosaCrateava religiosa

MORACEAE Ficus dekdekena

BIGNONIACEAE Stereospermum kunthianum

POLYGALIACEAE Securidaca longepedunculata

ANONACEAE Anona senegalens is

ROSACEAE Parinari macrophylla

MYRTACEAE Syzygium guil1eenseEucalyptus sp.Psidium guajava

MORINGACEAE Moringa oleifera

RHAMNACEAE Ziziphus rnauritiana

BALANITACEAE Balanites aegyptiaca

BOM:BACAEAE Adansonia digitata

LYTRACEAE Lawsonia inermis

ARECACEAE Borassus aethiopium

EUPHORBIACEAE Euphorbia balsamifera

MELlACEAE Azadirachta indica

ASCLEPIADACEAE Calo trop is procera

PAPILIONACEAE Pterocarpus erinaceus

RUTACEAE Citrus sp.

BURSERACEAE Commifora a/ricana

Annexe 6

Présence des espèces ligneuses dans les P.C de Gappo

Espèces/Relevés 1 2 3 4 5 6 7 8 9 \0 TotalAdansonia digitata .. .. .. .. .. .. 6Anacardium occidentalis .. .. .. .. .. 5Scferocarya birrea .. .. .. 3Borassus aethiopium .. .. 2Azadirachia indica .. .. .. .. .. .. .. .. 8Eucalyptus sp. .. .. .. .. .. .. .. 7Psidium guajava .. \Acacia tortilis .. .. .. .. .. .. 6Prosopis juliflora .. .. .. .. 4Acacia nilotica .. .. .. 3Acacia albida .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. \0Parinari maerophylla .. 1Guiera senegalensis .' .. .. .. .. .. .. .. .. .. 9Combretum aeuleatum .. .. .. .. .. .. .. 7PiIiostigma ret iculatum .. .. .. .. .. .. .. .. .. 9Bauhinia rufeseens .. .. .. .. .. .. 6Cordyla pinnata .. \Calotropis proeera .. .. .. .. 4Moringa oleifera .. .. 2Citrus sp. .. .. 2Ziziphus mauritiana .. .. .. .. .. .. .. .. .. 9Balanites aegyptiaea .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. laPterocarpus erinaceus .. 1

Présence des espèces ligneuses dans les P.N.C de Gappo

Espèces/Relevés 1 2 3 4 5 6 7 s 9 10 TotalAdansonia digitata .. .. .. .. .. 5Borassus aethiopium * 1Azadirachta indica . \Acacia mellifera * * * .. .. .. .. .. .. 9Acacia nilotica .. 1Acacia tortilis .. .. .. 3Guiera senegalensis .. .. .. .. .. .. 6Combretum aculeatum .. .. .. .. 4Tmarindus indica .. .. .. .. 4Cordyla pinnata .. 1Piliostigma ret iculatum .. .. .. .. .. .. .. .. .. 9Calatropis proeera .. .. 2Ziziphus mauritiana .. .. ..

3Balanites aegyptiaca .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. \0

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