Étude de la contamination microbienne d’antiseptiques en cours d’utilisation au CHU de...

5
Pharm Hosp 2008; 43 (173) : 75-79 © 2008. Elsevier Masson SAS. 75 ARTICLE ORIGINAL Étude de la contamination microbienne d’antiseptiques en cours d’utilisation au CHU de Montpellier In use antiseptics microbial contamination study in teaching hospital of Montpellier MAHWACHI Mongi 1 , TERRAIL Nicolas 2 , BRIAND Lydie 3 1. Docteur en Pharmacie, praticien hospitalier, 2. Docteur en Pharmacie, praticien attaché, 3. Docteur en Pharmacie, Pharmacie Lapeyronie, A. de Villeneuve et Stérilisations, CHU de Montpellier. Auteur correspondant : TERRAIL Nicolas, Pharmacie Lapeyronie, CHU de Montpellier, 371 Av Doyen Gaston Giraud, 34295 Montpellier cedex 5 [email protected] Article reçu le 01/10/07 Accepté le 27/02/08 Conflit d’intérêt : aucun Résumé Objectif : Les antiseptiques sont susceptibles d’être contaminés lors de leur utilisation. La contamination microbienne d’antiseptiques en cours d’utili- sation a été étudiée au CHU de Montpellier. Méthode : Deux cent vingt-six prélèvements d’antiseptiques ont été effectués dans quatre services diffé- rents. La méthode de filtration sur membrane sous hotte à flux laminaire a été utilisée pour détecter la présence d’éventuels micro-organismes au sein de chaque antiseptique. Résultat : Il a été observé un taux de contamination de 2,65 %. Conclusion : Cette étude valorise la qualité de ces médicaments ainsi que leurs conditions d’utilisation et de conservation. Mots-clés : Antiseptique, Contamination, Bactériologie, Hôpital, Hygiène. Summary Objective: Antiseptics may be contaminated during use. Microbial contamination on in use antiseptics has been studied in the teaching hospital of Montpellier. Method: 226 sampling were made in 4 different clinical units. Membrane filtration method under laminar flow hood was used to detect microorganisms in antiseptics. Results: A contamination rate of 2.65% was observed. Conclusion: This study valorises quality of antiseptics as well as their use and conservation conditions. Key-words: Antiseptic, Contamination, Bacteriology, Hospital, Hygiene.

Transcript of Étude de la contamination microbienne d’antiseptiques en cours d’utilisation au CHU de...

Pharm Hosp 2008; 43 (173) : 75-79© 2008. Elsevier Masson SAS. 75

A R T I C L E O R I G I N A L

Étude de la contamination microbienne d’antiseptiques en cours d’utilisation au CHU de Montpellier

In use antiseptics microbial contamination study in teaching hospital of Montpellier

MAHWACHI Mongi1,TERRAIL Nicolas2, BRIAND Lydie3

1. Docteur en Pharmacie, praticien hospitalier,2. Docteur en Pharmacie, praticien attaché,3. Docteur en Pharmacie,Pharmacie Lapeyronie, A. de Villeneuve et Stérilisations, CHU de Montpellier.

Auteur correspondant : TERRAIL Nicolas, Pharmacie Lapeyronie, CHU de Montpellier, 371 Av Doyen Gaston Giraud, 34295 Montpellier cedex 5

[email protected]

Article reçu le 01/10/07Accepté le 27/02/08Conflit d’intérêt : aucun

RésuméObjectif : Les antiseptiques sont susceptibles d’être contaminés lors de leurutilisation. La contamination microbienne d’antiseptiques en cours d’utili-sation a été étudiée au CHU de Montpellier. Méthode : Deux cent vingt-sixprélèvements d’antiseptiques ont été effectués dans quatre services diffé-rents. La méthode de filtration sur membrane sous hotte à flux laminaire aété utilisée pour détecter la présence d’éventuels micro-organismes au seinde chaque antiseptique. Résultat : Il a été observé un taux de contaminationde 2,65 %. Conclusion : Cette étude valorise la qualité de ces médicamentsainsi que leurs conditions d’utilisation et de conservation.

Mots-clés : Antiseptique, Contamination, Bactériologie, Hôpital, Hygiène.

SummaryObjective: Antiseptics may be contaminated during use. Microbialcontamination on in use antiseptics has been studied in the teachinghospital of Montpellier. Method: 226 sampling were made in 4 differentclinical units. Membrane filtration method under laminar flow hood wasused to detect microorganisms in antiseptics. Results: A contamination rateof 2.65% was observed. Conclusion: This study valorises quality ofantiseptics as well as their use and conservation conditions.

Key-words: Antiseptic, Contamination, Bacteriology, Hospital, Hygiene.

Étude de la contamination microbienne d’antiseptiques en cours d’utilisation au CHU de Montpellier

76

INTRODUCTION

Les antiseptiques sont des médicaments, leuraction s’exerce sur les tissus vivants. Ils doivent être actifssur les micro-organismes de la peau et des muqueuses,saines ou lésées, et entraîner une réduction quantitativede leur nombre.De nombreuses contaminations ont été constatées suite àl’utilisation répétée d’un même flacon d’antiseptique [1-5].Les conséquences de telles contaminations ne sont passans risques, notamment pour les malades hospitaliséssujets aux infections.L’objectif de notre travail a été d’analyser la propretémicrobiologique des antiseptiques utilisés au CHU deMontpellier par des prélèvements dans des flacons d’anti-septiques en cours d’utilisation.

MATÉRIELS ET MÉTHODES

Tous les antiseptiques retenus au CHU de Montpellier etd’utilisation courante dans les services ont été concernéspar cette étude : l’alcool iodé, l’alcool modifié, laBétadine® dermique, la Bétadine® bain de bouche, laBétadine® gynécologique, la Bétadine® scrub, la Chlo-rhexidine à 0,05 % unidose, l’eau oxygénée à 10 volumes,l’Hibiscrub®, l’Hibitane® et la Poliodine® dermique.Deux séries de prélèvements à 2 mois d’intervalle ont étéeffectuées en février et en avril 2002 sur les sites deshôpitaux Lapeyronie et Arnaud de Villeneuve sur desconditionnements entamés dans quatre services cli-niques :– Pédiatrie (Hôpital Arnaud-de-Villeneuve) (services degastroentérologie, maladies infectieuses, cardiopneumo-logie et néphro-endocrinologie) ;– Néphrologie soins intensifs (Hôpital Lapeyronie) ;– Réanimation métabolique (Hôpital Lapeyronie) ;– Brûlés (Hôpital Lapeyronie).Les prélèvements ont été effectués par une étudiante de 5e

AHU en pharmacie de manière aléatoire dans des condi-tionnements situés en différents points des services :paillasses, lavabos, chariots de soins, étagères, tablesd’examen.Pour chaque prélèvement 10 ml d'antiseptique étaitrecueilli dans un flacon stérile.En parallèle, les onze spécialités antiseptiques, conservéesau laboratoire de la pharmacie, ont été testées selon lesmêmes conditions, à titre de contrôle.Une fiche a été élaborée afin de relever pour chaque prélè-vement :– le nom du service et la date de prélèvement ;– le numéro du prélèvement ;– l’identification de l’antiseptique : (nom de la spécialité,nom de la spécialité, fabricant) ;

– la date de péremption de l’antiseptique ;– le numéro de lot ;– les conditions de conservation (flacon correctementbouché, absence de bouchon, flacon d’origine) ;– le volume approximatif restant au moment du pré-lèvement ;– le lieu de stockage du produit ;– l’emplacement précis de l’antiseptique.Les contrôles de la contamination ont été réalisés sur 1 mlde chaque prélèvement. La méthode de filtration surmembrane a été retenue pour détecter la présence éven-tuelle de micro-organismes.

Méthode de filtration sur membraneLa filtration s’effectue dans des conditions aseptiquessous hotte à flux laminaire.Les filtres utilisés sont des filtres PALL de 0,45 μm deporosité et de 47 mm de diamètre.Pour qu’aucune trace d’antiseptique n'inhibe la crois-sance des micro-organismes sur le milieu de culture,nous avons utilisé un liquide de rinçage à base depolyoxyéthylène sorbitan monooléate (Tween 80®). Pourjuger de son efficacité, nous avons réalisé un essai préli-minaire.

Essai préliminaire (figure 1)

Un millilitre (ml) d’antiseptique stérile a été filtré. Lamembrane de filtration est ensuite lavée trois fois avec50 ml d’eau distillée stérile à 0,5 % de polyoxyéthylènesorbitan monooléate (Tween 80®) (trois fois 100 ml pourla chlorhexidine, plus difficile à éliminer). Un ml d’eaucontaminée par 212 (No) bactéries/ml est ensuite filtré. Lamembrane est alors incubée dans un milieu gélose trypti-case soja (milieu TS) pendant 24 heures à 32 °C.Le dénombrement n des micro-organismes pour tous lesantiseptiques a donné le résultat suivant :

Figure 1. Les différentes étapes de l'essai préliminaire.Figure 1. Preliminary trial different steps.

No

Filtration1 ml

50 ml d’eau distillée stérileà 0,5 % de Tween 80®Eau

contaminée

n

Antiseptiqueà tester

1 ml

Eau distilléestérile à 0,5 %de Tween 80®

Filtration

Lavages

1 ml d’eaucontaminée

Filtration

MAHWACHI Mongi, TERRAIL Nicolas, BRIAND Lydie A R T I C L E O R I G I N A L

77

Plus de 96 % des micro-organismes de départ n’ont pasété inhibés. La méthode de lavage est donc validée pouréliminer et neutraliser les résidus d’antiseptiques.Ce résultat est conforme à ceux des études de l'élimina-tion des traces d'antiseptiques sur les membranes de fil-tration [6, 7].

Essai de recherche des micro-organismes dans les antiseptiques après ouverture (figure 2)La membrane de filtration est d’abord humidifiée par50 ml d’eau distillée stérile à 0,5 % de polyoxyéthylènesorbitan monooléate (Tween 80®). Puis 1 ml d’antisepti-que à tester est filtré sur cette membrane. La membraneest alors lavée par 3 fois 50 ml d’eau distillée stérile à0,5 % de polyoxyéthylène sorbitan monooléate (Tween80®) (3 fois 100 ml pour la chlorhexidine). La membraneest enfin incubée dans un milieu TS pendant 48 heures à32 °C. Deux dénombrements sont réalisés : un à 24 heu-res et un à 48 heures.

RÉSULTATS

Deux cent vingt six prélèvements ont été effectués, dont58 sur des flacons ouverts.Six prélèvements sur 226 (3 %) étaient contaminés, dont3 sur les flacons ouverts. Les contaminations portaient surtrois spécialités (tableau I) :– Bétadine® Scrub (2 prélèvements sur 63) ;– Poliodine® dermique (1 prélèvement sur 2) ;– Alcool modifié (3 prélèvements sur 39).Les autres spécialités étaient exemptes de micro-organis-mes (soit 97,34 % des prélèvements).Les germes retrouvés étaient Staphylococcus epidermidiset/ou Micrococcus spp.

DISCUSSION

Les germes retrouvés dans notre étude sont : Staphylococ-cus epidermidis et/ou Micrococcus spp.

Staphylococcus epidermidis est une bactérie commensalede la peau. Elle colonise les régions situées à proximitédes orifices ou les zones humides comme la partie anté-rieure des narines, le périnée, les creux axillaires et les plisinguinaux [8]. Le genre Micrococcus comprend plusieursespèces, présentes sur la peau humaine mais surtoutdans l’environnement.Des bactéries telles que Burkholderia cepacia, Pseudomo-nas aeruginosa, Serratia marcescens et Alcaligenes xylosoxi-dans ont été retrouvées dans des antiseptiques à base depolyvidone iodée (PVP-I), de chlorhexidine, de chlorurede benzalkonium et d’éosine [5, 9-11]. Mais aucune conta-mination n’a été décrite à notre connaissance avec Micro-coccus spp et Staphylococcus epidermidis.

Origines de la contaminationDans notre étude, l’hypothèse d’une contamination surles lieux de production a été exclue. Aux États-Unis, dansles années 1980, trois cas de contamination de la PVP-Iavaient été décrits lors de la production de cet antiseptique[12-14]. Ce mode de contamination est de nos jours trèsrare car les médicaments sont soumis à des contrôles dequalité très stricts, toutes les préparations antiseptiquesdevant satisfaire aux exigences de la Pharmacopée euro-péenne.La contamination lors de la dilution de l’antiseptique avecde l’eau non stérile est également improbable. Tous nosprélèvements sont issus de conditionnements entamés,mais n’ayant subi aucune dilution.La contamination des six spécialités pharmaceutiquess’est probablement produite suite à une manipulation et/ou une conservation incorrecte. Il est conseillé lors d’uneutilisation d’antiseptique [15, 16] :– de reboucher le flacon après usage ;– de jeter le flacon une fois l’antiseptique épuisé ;– de ne pas utiliser plusieurs fois un antiseptique condi-tionné en unidoses ;– d’inscrire la date d’ouverture sur le flacon ;– d’éviter le contact de l’orifice du flacon avec du matérielsouillé ou les mains.Sur 226 prélèvements, 58 provenaient de flacons ouverts,parmi lesquels trois étaient contaminés. Ces trois échan-tillons étaient de l’alcool modifié. Nous avons vu quel’alcool doit être conservé dans des récipients bien bou-chés à cause sa volatilité. On peut penser que l’alcool, enpartie évaporé, a pu perdre une partie de ses propriétésbactéricides, et permettre la croissance bactérienne. À cejour, hormis la contamination de l’éthanol par de formessporulées pouvant survivre pendant 9 mois [17], aucuneautre contamination n’a été démontrée dans ce typed’antiseptique.L’utilisation répétée du même flacon donne lieu à denombreuses contaminations [1-5]. Dans notre étude, sur

Figure 2. Les différentes étapes de l'essai de recherche.Figure 2. Research trial different steps.

n 24 hn 48 h

Antiseptiqueà tester

1 ml

Eau distillée stérileà 0,5 % de Tween

80®

Filtration Lavages

Étude de la contamination microbienne d’antiseptiques en cours d’utilisation au CHU de Montpellier

78

226 prélèvements réalisés, un provient d’un flacon visi-blement réemployé. Il s’agit d’un flacon de Bétadine®

scrub contenant en réalité de l’Hibiscrub®. Nous n’avonspas pu savoir dans quelles conditions s’est réalisée l’opé-ration, ni si cette pratique est accidentelle ou courantedans ce service. Toutefois, le prélèvement n’était pas con-taminé. Peut-on exclure que des flacons soient remplis pardes produits autres que ceux mentionnés sur les flacons ?La solution idéale pour une bonne conservation estd’utiliser des flacons unidoses. D’ailleurs, suite à la con-tamination de bouchons et de flacons de PVP-I, il a étépréconisé de n’utiliser plus que des conditionnements àusage unique [18]. Cependant, certains ont une capacitésupérieure à 10 ml et un fond plat qui permet de lesposer de façon stable avec comme conséquence undétournement de leur usage unique. Quatre de nos pré-lèvements sont issus d’unidoses de chlorhexidine.Aucun d’entre eux n’était contaminé.

Dans les services où nous avons réalisé les prélèvements,l’utilisation d’unidoses est loin d’être systématique. Il estdonc conseillé d’inscrire la date d’ouverture sur le flacond’antiseptique, pour permettre leur élimination aprèsdeux semaines d'utilisation. Dans les services visités, ladate est inscrite sur le flacon dans 7 % des cas.Nous n’avons pu connaître les conditions d’utilisation desantiseptiques à base de PVP-I (Bétadine® scrub et Polio-dine® dermique). Les trois échantillons contaminés àbase de cet antiseptique provenaient de flacons conservéscorrectement. C’est probablement lors de la manipula-tion de l’antiseptique que les bactéries ont pu être intro-duites. Le contact direct de l’orifice du flacon avec la floredu malade ou même du personnel de soin peut suffirepour contaminer l’antiseptique [19].L’influence du type de bouchons sur la contaminationmicrobiologique des antiseptiques alcooliques a été démon-trée [20], mais notre travail ne s’est pas intéressé à ce point.

Tableau I. Pourcentage de prélèvements contaminés.Table I. Percentage of contaminated samples.

Spécialités Nombre de prélèvements réalisés

Nombre de prélèvements contaminés

% de prélèvements contaminés

Alcool

Alcool modifié 70°500 ml (Cooper)

39 3 8 %

Chlorhexidine

Chlorhexidine aqueuse 0,05 %20 ml (Gilbert)

4 0 0 %

Hibiscrub 4 %500 ml (CSP)

9 0 0 %

Hibitane champ 0,5 %500 ml (CSP)

4 0 0 %

Eau oxygénée

Eau oxygénée 10 volumes250 ml (Gifrer)

8 0 0 %

Iode minéral

Alcool iodé 1 %125 ml (Cooper)

42 0 0 %

Iode organique

Bétadine bain de bouche gargarisme125 ml (Meda Pharma)

1 0 0 %

Bétadine dermique 10 %500 ml (Meda Pharma)

28 0 0 %

Bétadine dermique 10 %125 ml (Meda Pharma)

15 0 0 %

Poliodine dermique 10 %45 ml (Gifrer)

2 1 50 %

Bétadine gynécologique 10 %500 ml (Meda Pharma)

11 0 0 %

Bétadine scrub 4 %500 ml (Meda Pharma)

63 2 3 %

Total 226 6 3 %

MAHWACHI Mongi, TERRAIL Nicolas, BRIAND Lydie A R T I C L E O R I G I N A L

79

Survie des bactériesLa résistance bactérienne de Staphylococcus epidermidis et/ou Micrococcus spp à la PVP-I n’a jamais été constatée ànotre connaissance. Mais des bactéries comme Burkhol-deria cepacia ou Pseudomonas aeruginosa peuvent résister àla PVP-I en fabriquant des biofilms [21].Staphylococcus epidermidis, présent dans 6 de nosprélèvements, peut construire un biofilm en sécrétantun exopolysaccharide qui l’enveloppe dans une cou-che épaisse protectrice [8, 22]. Il a ainsi la capacitéd’adhérer aux cathéters. Néanmoins, ce biofilm n’ajamais été mis en évidence au sein d’un flacon d’anti-septique.Les bactéries peuvent également survivre au sein d’unantiseptique, quand la concentration de celui-ci est altérée[11, 20, 23, 24]. Les trois prélèvements contaminésd’alcool modifié provenaient de flacons dont le bouchonn’était pas correctement fermé.

CONCLUSION

Il existe aujourd’hui de nombreux antiseptiques. Leurchoix et leur utilisation doivent reposer sur des bases

rationnelles, prenant en compte le spectre d’action, l’indi-cation clinique et la toxicité de chacun. La connaissancede l’activité in vitro et in vivo des antiseptiques permetd’effectuer une sélection parmi les spécialités disponiblessur le marché.Notre étude confirme que la contamination desantiseptiques en cours d’utilisation est extrêmementrare. Le taux de contamination se révèle être très faible(3 %). De plus, les contaminants retrouvés sont des ger-mes ubiquitaires n’ayant pas de caractère pathogène. Lafaible contamination des antiseptiques indique un stoc-kage correct. Cependant, nous avons mis en évidenceune pratique alarmante de transvasement d’antiseptiqued’un flacon dans un autre.Devant l’émergence des infections nosocomiales, lesantiseptiques ne doivent pas être systématiquementremis en cause. Un antiseptique conserve ses proprié-tés antimicrobiennes lorsqu’il est utilisé et conservérigoureusement. Cette étude pourrait être complétéepar un guide de bonne conservation des antiseptiquesen milieu hospitalier. Il permettrait de rappeler les prin-cipales règles d’emploi des antiseptiques.

RÉFÉRENCES

1. Danchaivijitr S, Chokloikaew S, Trakool-somboon S, Tangtrakool T. Contamina-tion of mercurochrome and chlorhexidine-cetrimide in a teaching hospital. J Med As-soc Thai 1995 ; 78 suppl : S40-3.

2. Frank MJ, Schaffner W. Contaminatedaqueous benzalkonium chloride. An unne-cessary hospital infection hazard. JAMA1976 ; 236(21) : 2418-9.

3. Marrie TJ, Costerton JW. Prolonged survi-val of Serratia marcescens in chlorhexidine.Appl Environ Microbiol 1981; 42(6) : 1093-102.

4. Nakashima AK, Mc Carthy MA, MartoneWJ, Anderson RL. Epidemic septic arthritiscaused by Serratia marcescens and associa-ted with a benzalkonium chloride antisep-tic. J Clin Microbiol 1987 ; 25(6) : 1014-8.

5. Vigeant P, Loo VG, Bertrand C, et al. Anoutbreak of Serratia marcescens related tocontaminated chlorhexidine. Infect Con-trol Hosp Epidemiol 1998 ; 19(10) : 791-4.

6. Mahwachi M, Attisso M, DruillesJ. Étude comparative de l’activité bac-téricide in vitro de 9 antiseptiques vis-à-vis de souches référencées et de sou-ches isolées en milieu hospitalier. MedMal Infect 1992 ; 22 : 732-7.

7. Chantefort A, Mahwachi M, Druilles J, Cas-sanas G, Jourdan R. Étude comparative dedeux méthodes de détermination de l’acti-vité bactéricide in vivo des antiseptiques.Path Biol 1990 ; 38(5) : 477-82.

8. Flandrois JP. Bactériologie médicale. Azay,Lyon, 1997, 309.

9. Boukadida J, Monastiri K, Snoussi N. Al-caligenes xylosoxydans : l’origine de l’infec-tion est le plus souvent une solution d’an-tiseptique. Arch Pediatr 1998 ; 5(10) :1172.

10. Oie S, Kamiya A. Microbial contaminationof benzalkonium chloride products. Am JHealth-Syst Pharm 1998 ; 55(23) : 2534-7.

11. Panlilio AL, Beck-Sague CM, Siegel JD, etal. Infections and pseudoinfections due topovidone-iodine solution contaminatedwith Pseudomonas cepacia. Clin Infect Dis1992 ; 14(5) : 1078-83.

12. Berkelman RL, Lewin S, Allen JR, et al. Pseu-dobacteriema attributed to contaminationof povidone-iodine with Pseudomonas cepa-cia. Ann Intern Med 1981 ; 95(1) : 32-6.

13. Craven DE, Moody B, Connolly MG, KollischNR, Stottmeier KD, McCabe WR. Pseudo-bacteriemia caused by povidone-iodine so-lution contaminated with Pseudomonas ce-pacia. N Engl J Med 1981 ; 305(11) : 621-3.

14. Parrott PL, Terry PM, Whitworth EN, et al.Pseudomonas aeruginosa peritonitis associa-ted with contaminated poloxamer-iodinesolution. Lancet 1982 ; 2(8300) : 683-5.

15. Dauphin A, Mazin CH. Les antiseptiques etles désinfectants. Arnette, Paris, 1994, 233.

16. Fleurette J, Freney J, Reverdy ME, Tissot-Guerraz F. Guide pratique de l’antisepsieet de la désinfection. Eska, Paris, 1997, 181.

17. Chaudier-Delage V. Les antiseptiques.Lyon Pharm 1994 ; 45(2) : 93-112.

18. Birnbach D, Stein D, Murray O, Thys DM,Sordillo EM. Povidone iodine and skin di-sinfection before initiation of epiduralanesthesia. Anesthesiology 1998 ; 88 :668-72.

19. Bosi C, Davin-Reglia A, Charrel R, Rocca B,Monnet D, Bollet C. Serratia marcescensnosocomial outbreak due to contamina-tion of hexetidine solution. J Hosp Infect1996 ; 33(3) : 217-24.

20. Thibault M, Sautu-Miranda V, Brigas F,Chopineau J. Stabilité microbiologiquedes solutions antiseptiques alcooliques à60 et 70 % v/v en fonction du type deconditionnement et des conditions deconservation. Pharm Hosp 2004 ;36(144) : 9-13.

21. Berkelman RL, Anderson RL, Davis BJ, etal. Intrinsic bacterial contamination of acommercial iodophor solution: investiga-tion of the implicated manufacturing plant.Appl Environ Microbiol 1984 ; 47 : 752-6.

22. Fleurette J, Freney J, Reverdy MC. Antisep-sie et désinfection. Eska, Paris, 1995, 639.

23. Anderson RL, Vess RW, Panliolio AL, Fa-vero MS. Prolonged survival of Pseudomo-nas cepacia in commercially manufacturedpovidone-iodine. Appl Environ Microbiol1990 ; 56(11) : 3598-600.

24. Anderson RL, Vess RW, Carr JH, BondWW, Panlilio AL, Favero MS. Investiga-tions of intrinsic Pseudomonas cepacia con-tamination in commercially manufacturedpovidone-iodine. Infect Control Hosp Epi-demiol 1991 ; 12(5) : 297-302.