Étude Comparative du système verbal entre deux parlers - le kabyle et le chaoui (analyse...
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RÉPUBLIQUE ALGÉRIENNE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE. MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE.
UNIVERSITE MOULOUD MAMMERI DE TIZI OUZOU. FACULTES DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES.
DEPARTEMENT DE LANGUE ET CULTURE AMAZIGHES.
Mémoire de Magister Spécialité : Langue et Culture Amazighes. Option : Linguistique.
Présenté par :
HOCINE Malika
Thème :
Étude Comparative du système verbal entre deux
parlers : le kabyle et le chaoui
(analyse aspectuelle et dérivationnelle)
Membres du jury : - Mr KAHLOUCHE Rabah, Professeur, UMMTO Président.
- Mme TIGZIRI Nora, Professeur, UMMTO Rapporteur.
- Mr IMARAZENE Moussa, MCA, UMMTO Examinateur.
2011 - 2012
REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail, il m’est agréable d’exprimer toute ma gratitude à :
- Madame, le professeur TIGZIRI Nora qui a bien voulu accepter la direction de ce
mémoire et qui n’a ménagé aucun effort pour l’orientation qu’elle nous a suggérée
ainsi que ses nombreuses et continuelles remarques. Qu’elle trouve ici toute ma
reconnaissance et l’expression de ma profonde gratitude.
- Mes profonds remerciements vont aussi à tous les membres du jury qui ont bien
voulu accepter de lire ce travail et de l’évaluer.
- J’adresse mes remerciements les plus chaleureux à Boukherrouf Ramdane chef de
département de langue et culture Amazighes à l’université de Tizi-Ouzou.
- je dédié ce travail à mon grand bébé le plus adorable Zakaria et son père Aissa.
- Je remercie toute ma famille ainsi ma belle famille pour leur soutien et leurs
encouragements.
- Ma reconnaissance va à Mer Lounissi Salim qui ma beaucoup aider dans la
réalisation de ce travail, à l’ensemble des enseignants et collègues de lycée
Zamoum sans oublier les étudiants chaouis du département de langue et culture
Amazighes de l’Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou et plus
particulièrement ceux qui m’ont aidé à réaliser ce mémoire.
Table des matières
Introduction :
Considération théorique et méthodologiques
Principaux outils de la description morphologique
Chapitre I : les éléments périphérique du thème verbal
I-1- Présentation
I-2- Les indices de personnes
I-2-a- L’assimilation
I-2-b- Les indices de personnes des verbes d’état
I-3- Les particules locatives
I-3-a- Définition
I-3-b- Son emploi avec le verbe
I-4- La modalité négative
Chapitre II : les oppositions aspectuelles
II-1- L’inventaire des radicaux et des schèmes des verbes
II-1-1- Les radicaux courts
II-1-2- Les radicaux longs
II-1-3- Les schèmes des radicaux courts selon les deux parlers et aspects
II-1-4- Les schèmes des radicaux longs selon les deux parlers et aspects
II-2- L’interprétation des tableaux
II-2-1- Les différents groupes morphologiques verbaux
II-2-1-a- Groupe morphologique à quatre thèmes
II-2-1-b- Groupe morphologique à trois thèmes
II-2-1-c- Groupe morphologique à deux thèmes
II-3- L’opposition thématique verbale
II-3-a- L’opposition thématique : aoriste ~ aoriste intensif (des verbes d’action)
II-3-b- L’opposition thématique : aoriste ~ aoriste intensif (des verbes d’état)
II-3-c- L’opposition thématique aoriste ~ prétérit (des verbes d’action)
II-3-d- L’opposition thématique : aoriste ~ prétérit (des verbes d’état)
II-3-e- L’opposition thématique : prétérit ~ prétérit négatif
Chapitre III : la dérivation verbal
III- 1 – l’inventaire des suffixes existant dans les deux parlers
III-1-1- le suffixe « Actif – transitif » S-
III-1-1- a réalisation phoniques du préfixe S-
III-1-1-b- Analyse fonctionnelle du suffixe S-
1- fonction centrale
2- fonction secondaire
III-1-2- Le suffixe « passif » TTw-, M- et n-
III-1-2-1- Morphologie de la base du dérivé
III- 1- 2-2- réalisation phonique du morphème ttw-
III- 1- 2- analyse fonctionnelle du suffixe ttw-
III- 1- 3- les suffixe de « réciproques »
III- 1- 3-1- réalisation du morphème M- et sa fonction
a)- ses fonctions
b)- ses réalisations
III- 1- 3-2-Morphologie de la base du dérivé
III- 1- 3-3- comportement syntaxique et fonction
III- 1- 3-4- Morphologie de la base du dérivé My-
III- 1- 3-5- comportement syntaxique et fonction My-
III- 1- 3-5-Morphologie de la base du dérivé
III- 1-3-6- analyse syntaxique et fonctionnelle
III-1-4- Dérivation en sm-
III-1-5- dérivation en sn-, smn, et sms-
a)- dérivation en sn-
b)- dérivation en smn-, sms-
III-1-6- Dérivation en mn-, ttws-,ttwn-,et ttwmn-
III-1-7- Dérivation en mys- et myn-
INTRODUCTION
1
I-1- Présentation du sujet :
Notre travail consiste en l’étude descriptive et comparative de la variation
morphologique du système verbal entre deux dialectes berbères : kabyle et chaoui.
Notre travail se base sur un recueil de corpus écrit dans : _
a. Le dictionnaire « kabyle-français » de J.M. Dallet pour les verbes du
dialecte kabyle.
b. Le dictionnaire « français-chaoui» de P.G. HUYGHE, quelques
proverbes, des exemples donnés par G. Penchoen et des textes d’A. Basset.
Ce travail se compose de deux parties principales :
D’abord, nous essayerons d'expliquer les raisons du choix du sujet, la problématique,
les hypothèses et l’approche méthodologique. Ensuite, nous essayerons de définir quelques
concepts jugés utiles.
L’étude est répartie en trois chapitres :
− Le premier est consacré aux éléments périphériques du thème du verbe.
− Le deuxième consiste à dégager les différents schèmes aspectuels pour les
deux parlers suivi d’une comparaison entre ces deux dialectes afin de faire
ressortir les particularités morphologiques du dialecte chaoui.
− Le troisième consiste à faire ressortir les différents préfixes de la dérivation
verbale du dialecte chaoui pour les comparer avec ceux du dialecte kabyle.
a- Problématique :
Les premières études linguistiques ont surtout porté sur la morphologie des différentes
unités (verbe, nom, pronom personnel, ...) du kabyle.
Le présent travail est une simple tentative d’exploration de l’aspect morphologique
des deux dialectes afin d’envisager un rapprochement entre les deux communautés
linguistiques.
Relever les spécificités linguistiques du dialecte ne peut se dégager ou s’effectuer
isolément. À cet effet, nous devons répondre à ces interrogations :
INTRODUCTION
2
D’une part :
Les éléments périphériques, se manifestent-ils de la même façon dans les deux
dialectes ?
Quel sont les schèmes aspectuels concernant les verbes chaoui ?
Quels sont les préfixes utilisés pour la dérivation à base verbale ? Pouvons-nous
parler d'un système dérivationnel commun entre les deux dialectes ?
Y a-t-il des spécificités pour le dialecte kabyle et le dialecte chaoui ? Si c’est oui, en
quoi consistent-elles ?
D’autre part :
À quel niveau se situe la divergence linguistique du dialecte chaoui par rapport au
dialecte kabyle ?
b- HYPOTHÈSES :
L’absence du contact entre ces deux groupes et l’éloignement géographique ont pour
conséquence le renouvèlement des systèmes locaux et l’apparition d'un particularisme
régional. Les hypothèses qui ont orienté ce travail sont les suivantes :
1°- Si les différentes bases sont régies par des règles identiques, les unités
significatives ne subissent pas les mêmes modifications formelles dans les deux dialectes.
2°- à partir de ces énoncés :
1. agergab ilmuîief id n-zzeno: « la meule se tient à l’axe.»
2. merggaêen yudan : « les gens s’en vont ensemble »
3. isexxanen ttwaggen s talaxt : « on fait les grandes marmites en argile.»
Nous remarquons des suffixes qui existent dans le dialecte kabyle mais d'autres
inéxistants. A partir de cet exemple : uc « donner » " mmuc « être donné » "lmuc « se
donner mutuellement ». La question qui se pose : est ce que le suffixe « lm » n’est pas une
variante du suffixe « m » du réciproque ou de celui de « ttw » ?
INTRODUCTION
3
Nos résultats pourraient servir dans la tâche d’aménagement linguistique de la langue
et l’élaboration des projets didactiques et pédagogiques en tenant compte de la variation extra-
dialectale.
I-2- Considérations théoriques et méthodologiques
a- Le cadre théorique :
La présente étude s’inscrit dans le cadre du fonctionnalisme d’André Martinet où la
morphologie est définie comme étant une partie de description. Elle traite les faits formels non
pertinents de la première articulation du langage. Notre choix est fondé sur : _
a- Le fonctionnalisme est tout à fait susceptible de répondre à nos besoins en matière
de description morphologique. En tenant compte du rapport signifiant / signifié, la description
morphologique est réservée au traitement des variations de signifiants d’un même signifié.
b- Les études du linguistique berbère et plus particulièrement celles portant sur le
kabyle, dans leur quasi-totalité, sont d’inspiration fonctionnaliste.
Il n’est pas facile, donc, d’ignorer ces auteurs et de faire rupture avec les
connaissances acquises en matière pour s’engager dans une autre direction.
Étant donné que les faits linguistiques sont rattachés aux faits sociaux et
géographiques, nous avons intégré l’approche variationniste dans notre analyse comparative.
La démarche du courant variationniste affirme le rôle déterminant de la structure sociale, la
situation géographique dans les variations linguistiques et dans les comportements qui y sont
associés.
Notre travail est ’une étude synchronie menée sur un dialecte bien déterminé. Elle est
basée sur l’analyse d’un corpus déjà existant dans les dictionnaires de ces auteurs : J. M.
DALLET et P. G. HUYGHE. Toutefois, nous n’avons pas exclu, ni la diachronique ni le
recours aux autres dialectes berbères quand cela est nécessaire afin d’approfondir notre
analyse.
INTRODUCTION
4
Nous avons opté pour une démarche qui consiste à dégager les divergences et les
convergences formelles du système verbal entre ces deux dialectes berbères : chaoui et
kabyle. Ensuite, une analyse afin d’évaluer la capacité productive de chaque système.
b-La Démarche :
Nous présentons la démarche suivante pour analyser les unités significatives des deux
parlers berbères : kabyle- chaoui qui part d’un corpus.
Durant l’année 2007, on a cerné tous les ouvrages théoriques et ceux du domaine
berbère qui ont une relation avec le thème. Ensuite, on a passé au recueil du corpus écrit dans
des ouvrages et surtout dans les dictionnaires. On a essayé de cerner un maximum de
variantes régionales dans chaque parler. Le choix des verbes est aléatoire. Ensuite, classer
dans des tableaux représentatifs en fonction des racines. Le corpus est divisé en deux parties :
la première est celle des oppositions aspectuelles, la deuxième porte sur les suffixes
dérivationnels.
On a rencontré les difficultés dans la classification de certains verbes du dialecte
chaoui. Ex :
*Les verbes « ivu »’’ tomber’’ et «ri »’’ sortir’’ à leur origine, c’est « yvu » et « ry ».
Ils ont subi deux changements :
1. Vocalisation de la semi-voyelle ‘’y’’ "’’ i’’ : ivu, ri.
2. Palatisation de cette semi-voyelle ‘’y’’ "’’g’’ : gvu, reg.
3. Alternance vocalique :
• (u " w) pour les verbes : « ut »’’ frapper’’ et « wt », « aju »’’acheter’’ et
« aoew », « aru »’’ accoucher’’ et « arew », est ce qu’ils ont une ou deux
consonnes ?
• (i " y) pour les verbes : « qis »’’arpenter’’ et « qeyyes », « sinu »’’être
brumeux’’ et « synu », est ce qu’ils ont deux ou trois consonnes ?
4. Disparition ou chute d’une consonne « tuf »’’bouder’’ et « uf ».
INTRODUCTION
5
Pour la transcription du corpus, on a choisi la transcription usuelle. Parfois, on est
obligé de passer à la transcription phonétique.
Notre démarche s’articule autour des trois points suivants :
1. Établissement d’un inventaire des signifiants des unités significatives.
2. Description des deux systèmes verbales et leurs modalités.
3. L’analyse des données qui comprend :
a. Une étude analytique : établissement des statistiques des différents
radicaux et schèmes des deux parlers.
b. Une étude comparative : établissement des différenciations
linguistiques de nature formelle existantes entre les deux parlers.
Notre description est basée sur l’étude de quelques unités lexicales et grammaticales et
non pas de décrire toutes les unités (monèmes lexicaux et grammaticaux) des deux langues.
I-3- Principaux outils de la description morphologique :
Le mot berbère est une combinaison d’une racine et d’un schème. Tout mot est
entièrement défini sans ambiguïté par sa racine et son schème. Tout schème forme des mots à
différentes racines et la plupart des racines forment des mots de différents schèmes.
Ex :
Schème du prétérit : [u-a] se combine avec les racines [vc]
Af "ufa, as" usa, a$" u$a
1- La racine :
« On appelle racine l’élément de base (…) obtenue après l’élimination de tous les
affixes et désinences. La racine est porteuse des sèmes essentiels, communs à tous les termes
qu’elle constitue ». 1
1 J. Dubois et all. Dictionnaire de linguistique et des sciences du langage, éd Larousse, 1994, paris. P 377.
INTRODUCTION
6
H. Hout, définit « la racine comme une portion qui est à la fois porteuse de l’identité
du lexème et insécable sous peine que soit perdue cette identité lexicale »2. Autrement dit, il
s’agit de cette partie du lexème qui constitue la limite de la segmentation.
J. CANTINEAU, la définit « un groupement exclusif de consonnes porteuse d’un
minimum de signification. Cette racine a une notion sémantique générale à l’état brut, en
dehors de toute caractéristique grammaticale »3. La racine ‘nue’ n’apparaît jamais dans les
réalisations discursives des sujets parlants.
Pour K. G. PRASSE, c'est « l’élément constant (…) auquel se rattache le sens
fondamental »4. Par exemple, xdem ‘travailler’, axeddim ‘le travail’, axeddam ‘le travailleur’.
. . on peut isoler la partie / xdm / qui est sous-jacente aux deux constructions verbales et
nominales.
D. COHEN, « la racine est une pure abstraction analytique » et en tant que « pur
squelette consonantique, [elle] n’a pas de réalité en dehors des formes dans lesquelles elle
s’incarne. »5
Pour L. Galand, le terme de racine « désigne quelques fois une consonne, beaucoup
plus souvent une suite ordonnée de consonnes »6
A. BASSET ajoute, la racine est « un groupement exclusif de consonnes »7. Elle est
liée à une zone lexico-sémantique. En synchronie, la racine se définit comme étant une suite
exclusivement porteuse d’un minimum de signification. La racine peut être à la base :
monolitère, bilitère, trilitère, rarement quadrilatère. Généralement, la racine est
triconsonantique. La racine, dont le nombre de consonnes, la nature et l’ordre sont constants,
est porteuse d’un signifié très général. Ce sont les schèmes nominaux et dérivationnels qui
l’actualisent.
2 H. Hout, morphologie forme et sens des mots du français, éd ARMAND Colin, paris, 2001, p.24. 3 J .CANITEAU . « Racines et schèmes », in Mélanges Wiliam Marçais, éd G-P. Maisonneuve, Paris, 1950, PP 119-124. 4 K. G. PRASSE, Manuel de grammaire touareg ( tahagart), Copenhague, Akademisk Forlag,1972 :I- II 5 COHEN D., « Problèmes de linguistique chamito-sémitique », in R.E.I., XL, 1972, p.47. 6 GALAND L., « continuité et renouvellement d’un système verbal : le cas du berbère », B.S.L., 72 /1, pp.275. 7 BASSET A., La langue berbère, éd. International African Institute, London, 1952, p.11.
INTRODUCTION
7
2- Le schème :
Le schème est un cadre formel dans lequel s’encastre la racine, il comporte des cases
vides destinées à être occupées par les éléments consonantiques de la racine. Il est constitué,
essentiellement, par des voyelles ainsi que des consonnes (parfois parfois tendues). Le schème
‘nu’ n’existe pas sous cette forme dans la production linguistique réelle mais il est induit dans
une série de mots tels que :
Azeddam : bucheron
Agezzam : action de couper
Axemmas : action de travailler à la cinquième
Ces exemples sont constitués à partir d’une même structure (ac1c2c2ac3), schème qui
dénote la catégorie grammaticale de « nom d’agent ».
Cependant, l’ordre des consonnes radicales (notées c1c2c3) dans ce dernier schème
joue un rôle important pour « la bonne formation » des mots de la langue. Ce sont les schèmes
nominaux, verbaux et dérivationnels qui actualisent et situent syntaxiquement la racine en lui
donnant une existence linguistique.
L. GALAND, précise que « deux racines qui ne comptent pas le même nombre de
consonnes ne peuvent pas entrer telles quelles dans un même schème »8.
Ex :
Frn afran
Nom d’action
Fr " tufra aru " tira
S. CHAKER, ajoute, le schème est « le signifiant amalgamé à la racine, de la modalité
d’aspect »9 (ici, les verbes dérivés sont exclus, ceux dont la base comporte en plus un
morphème dérivationnel).
3-Le thème :
C’est l’association d’une racine et d’un schème aboutissant d’une part à une
concrétisation lexicale, et d’une autre part, à une concrétisation grammaticale.
8 GALAND L., « continuité et renouvellement d’un système verbal : le cas du berbère », Op. Cit. p.278. 9 CHAKER S., Un parler berbère d’Algérie (kabyle)- Syntaxe, Op. Cit. p.111.
INTRODUCTION
8
Le terme « thème » emprunté à S. CHAKER, correspond au radical chez L.
GALAND. Le radical est la forme irréductible d’un thème quelconque. Ainsi sont exclus du
radical verbal les morphèmes dérivationnels tels que les modalités d’orientation syntaxique.
Ainsi, le thème correspond à l’équation suivante :
Thème = racine + schème
Le thème peut être nominal ou verbal. Il est verbal lorsque la racine s’amalgame avec
les modalités aspectuelles et il est nominal lorsque la racine s’amalgame avec les marques du
nom.
Ex :
Racine fg
Le thème verbal
Ufg / ufig Afg “voler“ T’afeg
(Thème1 prétérit) (Thème2 Aoriste) (Thème3 Aor. Int.)
Schème1 : u----/u--i-- schème2 : a---- schème3 : T’a----
Le thème nominal
Isifeg “jeune oiseau encore au nid“ schème : isi----
Aserrifeg “jeune oiseau qui commence à voler “ schème : aserri----
La racine et le schème sont toujours entremêlés, par conséquent, la morphologie
schématique présente une complexité. Pour notre étude, c’est le thème qui est retenu comme
base de description.
4-Morphologie :
L’objet de la morphologie est « l’étude des variantes de signifiant. Les morphèmes
invariables n’ont pas à faire à la morphologie, et les variantes de signifiant du même signifié,
INTRODUCTION
9
y figure de pleine droit »10. En morphologie, les faits à retenir sont de nature formelle, à
valeur non significative et non pertinente. « C’est de distinguer entre les différences de forme
qui n’entraînent aucune différence de sens »11. La morphologie est donc nécessairement
redondante en raison de la nature même des faits qu’elle traite.
Le terme morphologie retenu dans notre étude n’est pas le même que celui utilisé par
la grammaire traditionnelle qui opère avec les modifications ou changements formels affectés
au nom, verbe,...
La morphologie se distingue de la syntaxe par le fait qu’elle a affaire à la variation
formelle non pertinente et non significative. Contrairement à la syntaxe qui a affaire aux faits
pertinents à valeur significative et porteuse d’information syntaxique. Certains phénomènes
ne s’analysent que dans le cadre du syntagme, constituant bel et bien un fait de morphologie,
non de syntaxe. Il s’agit de la « morphologie de la syntaxe » telle que la redondance, la
position et l’ordre successif de divers éléments. Il s’agit de la morphologie de la phrase
(syntagme) et non de la syntaxe puisque seul le signifiant (l’ordre de position) varie mais le
signifié (sens) ne change pas. On peut employer le terme de morphosyntaxique, mais, en fait,
ce sont des phénomènes relevant de la pure morphologie.
5- Variantes de signifiants :
Les variantes de signifiants peuvent être combinatoires ou facultatives.
6- Variantes combinatoires ou contextuelles :
Le contexte qui détermine les variations est (dans le cas des monèmes) un contexte
signifiant (dans le cas des phonèmes, un contexte phonique). ex : ‘’Ad’’ (modalité pré-
verbale à valeur non-réel) connaît plusieurs variantes contextuelles obligatoires : a- lorsqu’elle
est suivie d’indice de personne (n-) de la 1ére personne du pluriel, elle se prononce / a n- awi /
« nous emmènerons » (et non/ *ad n- awi). Le monème ne s’analyse jamais d’une façon isolée
mais il suppose toujours un contexte.
7- Dérivation :
10A. MARTINET, Éléments de linguistique Générale, Armand Colin, paris, 1980, p. 106. 11 Idem.
INTRODUCTION
10
Le terme de dérivation peut designer de façon générale le processus de formation des
unités lexicales. Dans un emploi plus restreint et plus courant, le terme de dérivation s’oppose
à celui de la composition (Formation de mots composés). Les limites de cette opposition
entre dérivation et composition reposent sur le critère de l’autonomie lexicale des
composants12.
Selon REY : « la relation d’une unité lexicale à sa racine, correspond à une variation
formelle (affixation, alternance (phonique), différence accentuelle…) et sémantique ». La
dérivation se distingue de la composition qui est un « processus de formation d’unités
lexicales à partir de plusieurs lexèmes ». 13
La dérivation se définit en linguistique générale comme la procédure de formation de
mots par combinaison d'un élément lexical (= appartenant à un inventaire ouvert) et d'un
morphème grammatical (= appartenant à un inventaire fermé).
Deux types de dérivation s’imposent :
a) La dérivation proprement grammaticale qui recouvre à la fois les procédures
régulières de formation des dérivés nominaux et les formes dérivées verbales. Dans les deux
cas, il s'agit de paradigmes strictement fermés, caractérisés à la fois par une grande régularité
et une forte productivité.
b) La dérivation de « manière» ou expressive, beaucoup moins systématique et plus
diversifiée (redoublements, affixes divers ...) ; qui intervient essentiellement dans la formation
d'un lexique secondaire : mots expressifs, affectifs, diminutifs, augmentatifs, onomatopées...
Ex. : rwi = "ê. remué, mélangé" > berwi = "être sens dessus dessous".
En berbère, la dérivation joue un rôle essentiel dans la formation du lexique plus que
dans la syntaxe de la phrase verbale. Du point de vue de la morphogénèse du lexique berbère,
on peut considérer que l'essentiel des formes lexicales de la langue, qu'elles soient verbales ou
nominales, sont fondées sur la dérivation.
En principe, toute unité lexicale berbère est susceptible d'être décomposée en : _
1- une racine lexicale consonantique (porteuse de la notion sémantique centrale).
12 J. Debois et all. Dictionnaire de linguistique et des sciences du langage, éd Larousse, 1994, paris. P137 13 A.REY, 1970, p.285et p. 284
INTRODUCTION
11
2- Schème de dérivation, verbal ou nominal, qui affecte le complexe ainsi formé ("mot")
d’une catégorie morphosyntaxique particulière. Pour la nominalisation, on identifie des
schèmes de noms d'action, de noms d'agent, de noms d'instrument, des adjectifs... Pour la
formation des verbes, le verbe simple se confond souvent avec la racine elle-même. On peut
distinguer entre les verbes dérivés en s- (agentif-transitif), en ttw- (passif-intransitif) et en m-
(réciproque ou passif), ainsi que les diverses combinaisons de ces morphèmes.
De tous les mots berbère, il est assez aisé d'extraire la racine consonantique par
élimination des éléments de dérivation et des marques externes diverses.
En principe, ce schéma est fondé et rend bien compte de la morphogénèse du lexique
berbère. Dans les faits, en synchronie, les choses sont beaucoup plus complexes. En réalité,
cette présentation "dérivationnelle" du lexique berbère est largement de nature diachronique.
Dans la langue actuelle, le réseau des relations entre racine et dérivés est profondément
perturbé par d'innombrables accidents : évolution sémantique de la racine et/ou du dérivé,
évolution phonétique de la racine et/ou du dérivé, disparition de la racine/isolement du dérivé
et les emprunts aux langues étrangères... Comme cela a été bien observé pour de nombreux
dialectes, les lexèmes berbères tendent à vivre de plus en plus "leur vie autonome" (Galand
1974)14. Ainsi, le statut du dérivé d'un terme berbère nord comme argaz "homme" ne peut
guère être mis en évidence qu'en "exhumant", en touareg, le verbe regez "marcher",
totalement inconnu des dialectes qui ont argaz = "homme". En d'autres termes, la relation rgz
"marcher" > argaz "homme" ne relève plus de la dérivation en tant que procédure
synchronique, mais de l'étymologie, analyse diachronique.15
8- Le préfixe :
« On appelle préfixe le morphème de la classe des affixes figurant à l’initiale d’une
unité lexicale (. . .) on remarque qu’une séquence de trois préfixes est parfois possible, (par
ex : indé-com dans indécomposable). Le préfixe ne permet pas à l’unité lexicale nouvelle le
changement de catégorie grammaticale». 16
14 GALAND L. : 1974 – « Signe arbitraire et signe motivé en berbère », Congrès International de Linguistique Sémitique et Chamito-Sémitique (Paris, 1969), La Haye/Paris, Mouton. 15 CHAKER S. : 1985 – « Synthématique berbère : composition et dérivation en kabyle », GLECS, XXIV-XXVIII/1 (1979-1984). 16 Debois J.et all. Dictionnaire de linguistique et des sciences du langage, éd Larousse, 1994, paris. P 377
INTRODUCTION
12
Un préfixe est un monème qui se place avant la base du système. Par exemple : pré-
dans préfixe. Les valeurs respectives du préfixe et de la base se combinent pour donner une
nouvelle unité lexicale. Le dérivé par préfixation appartient à la même classe que la base.
Il est préposé du lexème, se délimite facilement : le sujet parlant sait par expérience où
placer la limite entre lui et le lexème qui suit immédiatement, ce dernier en effet, ne subit pas
d’atteinte grave dans son intégrité phonique, seul le périphérique peut se voir masqué par le
jeu des assimilations.
Le préfixe n’est pas libéral. On ne le rencontre que dans des synthèmes dérivés. On
l’identifie sans hésitation pace qu’on le retrouve avec les mêmes caractéristiques de forme et
de sens dans des séries de synthème.
9- La fonction du suffixe :
« Le suffixe est d’abord un modificateur de classe : le lexème primitif est un verbe, le
mot suffixe est un substantif féminin ». 17
«Suffixe modificateur de la valeur d’emploi : il existe des suffixes qui ne modifient
pas la classe du lexème primitif, tout en déterminant la valeur d’emploi avec précision et
sureté. Il n’on pas de rôle catégoriseur 18 »
Bally. Ch : « le suffixe est le signe qui indique dans quelle catégorie nouvelle entre tel
ou tel sémantème (selon une autre terminologie lexème), qui prend la forme d’un radical, et a
pour fonction de spécifier, de déterminer cette catégorie, comme l’épse détermine le genre ».
Le suffixe est un catégoriseur, le préfixe au contraire laisse intacte la classe du mot affixe
comme l’ont fait remarquer (Esapir et K. Togeby p.5)
17 Debois J. la suffixation en français p6. 18 Idem. P5
CHAPITRE I : Les éléments périphériques du thème verbal.
13
CHAPITRE I : Les éléments périphériques du thème verbal.
Dans ce chapitre, nous essayerons d’analyser le fonctionnement des éléments
périphériques du thème verbal du parler kabyle et celui du parler chaoui.
I-1- présentation :
En tant que classe lexicale appartenant à un inventaire illimité susceptible de s’enrichir
d’une façon permanente, en berbère, le verbe est défini par deux critères : la fonction et la
combinatoire (ou compatibilité). Là où il apparait, le verbe est toujours en fonction de prédicat
(ou prédicatoide en subordonnée). Le verbe présente un caractère d’ « unifonctionnel ».
Le verbe berbère présente une opposition de genre, de nombre. Une forme verbale peut se
décomposer de la manière suivante :
Forme verbale= radical ou thème + affixe(s).
− Le radical est lui-même formé d’une racine et d’un schème vocalique.
− Les affixes (préfixe et /ou suffixe) sont les indices de personne ou de participe.
Ex :
parler verbe désinence
personnelle
racine Radical ou
thème
schème
kabyle ruê« partir »
Ttruêunt = tt-ruê-
u-nt
nt r-ê ttruêu tt---u (aoriste
intensif)
chaoui ut « frapper »
yuta = y – uta y -t uta --a (prétérit)
CHAPITRE I : Les éléments périphériques du thème verbal.
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La majorité des berbèrisants, dont les plus connus : Basset A. (1952b) ; Penchoen Th.,
(1966) et (1973), Bentolila F., (1974) ; Prasse K.G., (1973), Galand L., (1977), admettent qu’en
berbère le système verbale s’analyse essentiellement en terme d’aspect ; c'est-à-dire que le procès
est perçu du point de vue de sa durée, et secondairement, en terme de temps. L’indication du
temps par rapport au moment de l’énonciation (passé, présent, futur) n’est que secondaire.
Le système verbale berbère est fondamentalement de type aspectuel avec six thèmes
verbaux qui ne sont pas tous représentés dans les différentes variétés : aoriste (A), aoriste intensif
ou inaccompli (AI), aoriste intensif négatif (AIN), prétérit ou accompli (P), prétérit négatif (PN),
prétérit intensif (PI).
D.COHEN, note que l’opposition aspectuelle accompli / inaccompli résulte d’un fait
d’évolution. L’opposition des verbes qui indiquent des procès ou « processifs » à des « statifs-
duratif » (formes nominales conjuguées) n’est qu’un stade originel du chamito-sémitique. Les
marques des modalités verbales des processifs étaient préfixées tandis que celles des statifs-
duratifs étaient suffixées. Autrement dit, au stade originel, le système s’organise en opposition
des verbes dits « processifs » à des « statifs ».
Pour COHEN D., les formes d’accompli berbères seraient une évolution du thème statifs-
duratifs primitif. GALAND L., affirme que les verbes de qualité témoignent de cette évolution.
Sans entrer dans le détail des différentes valeurs de ces thèmes, on peut dire que
fondamentalement :
• L’aoriste est une forme non marquée, neutre dont la valeur dépend du contexte. Associé à
une particule préverbale (ad, rad, la, ...), il exprime en particulier un futur ou un optatif ;
• L’aoriste intensif exprime un habituel, un duratif ou un procès en cours ;
• L’aoriste intensif négatif est la forme prise par l’aoriste intensif après la négation ;
• Le prétérit indique que le procès est achevé ;
• Le prétérit négatif est la forme prise par le prétérit après la négation.
CHAPITRE I : Les éléments périphériques du thème verbal.
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Exemple :
Thème
parler
Verbe IMP A AI AIN P PN
Kabyle Écrire aru aru ttaru ttaru ura uri
chaoui tomber ivu ivu geîîu geîîu uvi uvi
I-2- Les indices de personne des verbes d’action :
La majorité des verbes berbères obéit au système dit « régulier ». En général, on a un
radical auquel viennent s'ajouter des affixes portant des significations multiples. Quelle que soit
sa modalité d’aspect, cette série d’indice des personnes, se combine avec le verbe. Ces affixes
sont appelés désinences verbales et se présentent sous trois formes possibles :
− Désinence initiale : elle se place avant le radical : twala = t + wala (elle a vu)
− Désinence finale : elle se place après le radical : walan = wala + n (ils ont vu)
− Désinence mixte : elle se présente en deux parties, l'une en préfixe et l'autre en suffixe du
radical: twalav = t + wala + v (tu l’as vu).
Remarque : Qu'elle soit initiale, finale ou mixte, la désinence verbale joue exactement le même
rôle, elle nous renseigne sur la personne, le nombre et le genre du sujet, en conjugaison.
CHAPITRE I : Les éléments périphériques du thème verbal.
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Nous présentons, ici, cette série du système régulier :
Au singulier :
1ére (je)
--------$
2éme (tu) t------v
3éme (il) i-------
3éme (elle) t ------
Au pluriel :
1ére (nous)
n -------
2éme (vous masc.) t-------m
2éme (vous fém.) t------mt
3éme (ils) --------n
3éme (elles) --------nt
Le trait représente un verbe, c'est-à-dire un lexème accompagné ou non d’une modalité
aspectuelle ou un monème de dérivation.
CHAPITRE I : Les éléments périphériques du thème verbal.
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Dans le dialecte kabyle, la marque de la troisième personne du masculin singulier,
semble subir une alternance y/i, de nature morphologique liée à un conditionnement
phonique ; c'est-à-dire:
• y- se manifeste devant deux consonnes successives ou une consonne tendue ([-
c1c2v...] ou [- C1...]). Exemples : y-bda « il a commence » ; y- Na « il a chante » ; y-
Da « il a accompagne ».
• i- se manifeste devant les séquences [cv...] et [c1c2c3], où la voyelle peut être : /a/, /i/,
/u/, ou [∂]. Exemples : i-fuq « il a réussi », i- kcm [i-kc∂m] « il a entre ».
Cette distribution de l’alternance y-/i- (ces deux variantes) ne peut être vérifiée que
dans le syntagme verbal, constituant un énoncé minimum. Cependant, des oppositions
pertinentes entre /i/ et /y/ peuvent se rencontrer dans le cas des éléments non verbaux, et dans
les mêmes conditionnements phoniques. Pour le nom, l’opposition d’état est marquée par la
présence de /y/ comme marque d’état d’annexion, et par la présence de /i/ pour l’état libre.
Ex : iéôa (E.L.) « pierres » ~ yéôa (E.A). Pour le verbe, la seule variante possible est celle à y-
: y-éôa « il a vu ».
Il existe une variante, rare, de la première personne du pluriel, à suffixe – (n...mt) dont
le statut est indécis en Kabyle.
Nous féminine: Nxedmemt, Neff$emt vous dîtes comme cela chez vous?
Nous masculin: nexdem, neffe$
Dans le dialecte chaoui, le préfixe / t / des 2ème personnes et de la 3ème personne
singulier féminin est susceptible d’altération sporadique aboutissant à /h/ lorsqu’il est précédé
et suivi d’une voyelle.
Ex : u t-rrag ca « elle ne sort pas » = u h-rrag ca « elle ne sort pas »
Ma t-usi-d « si tu viens » = Ma h-usi-d « si tu viens »
CHAPITRE I : Les éléments périphériques du thème verbal.
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L’assimilation :
Lorsque la modalité pré- verbale ‘‘ad’’ (à valeur non – réel) est en contact direct avec
le préfixe de l’indice de personne (marque personnelle t-) ; autrement –dit, lorsque la marque
personnelle t- est, précédée de ‘’ad’’, il se produit l’assimilation.
Ex. : /ad +t- / " [a T’.....]. L’assimilation se produit alors pour les marques personnelles
suivantes :
2ème personne du masculin singulier : / ad t----v / " [a T’----- v] .
[a T’afv] « Tu trouverais »
2ème personne du masculin pluriel : / ad t ------- m / "[a T’------- m].
[a T’af∂m] « Vous trouveriez »
2ème personne du féminin pluriel : / ad t ----------mt/ " [ aT’----------mt].
[a T’af∂m] « Vous trouveriez »
Ce phénomène d’assimilation peut se produire quand la marque suffixée de la
deuxième personne du singulier (t-------- v) est en contact direct avec le pronom personnel
affixe du verbe régime direct (-t). Les exemples suivants le montrent clairement :
2ème personne du masculin singulier : /t -----v/ + /t/ « le » [t ------- î].
[t∂àiî] « Tu l’as mangé ».
2ème personne du masculin pluriel : /t -----v/ + /tn/ « les » [t ------- în].
[t∂àiî∂n] « Tu les’ as mangés ».
2ème personne du féminin pluriel : /t -----v/ + /tnt / « les » [t ------- înt ].
[t∂àiî∂nt] « Tu les as mangés».
En chaoui, la particule apparait sous la forme (a) lorsqu’elle se trouve séparée du verbe
par l’une des modalités satellites (ou périphériques), ex : a-$en-isser « qu’il nous protège ».
Lorsque (ad) précède immédiatement une forme verbale à préfixe (t) (2ème pers. sing. et 3ème
CHAPITRE I : Les éléments périphériques du thème verbal.
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pers. fém.), le (d) et le (t) se manifestent comme (tt), ex : at-tebzeg « elle sera humide ». De
même le (d) et le (n), préfixe de la 1ère pers. plur. se manifestent comme (nn). Un (h) la
précède souvent –mais non systématiquement – lorsqu’un mot la précède qui se termine en
(a), ex : aseggas-a had iêla « cette année sera bonne ».
Une assimilation complète du préfixe « t ». Elle est sporadique et ne semble arriver
que devant / x/ et /$/ :
Ex : [ma t-xxs-v] "[Ma xxs-v] « Tu veux ».
Tous ces phénomènes, sont considérés souvent comme des variantes morphologiques,
parce que c’est le conditionnement phonique qui les a entrainés.
Nous avons vu que les désinences sont les mêmes quels que soient le temps ou
l'aspect. Aux différentes formes verbales, il faudrait ajouter les indices du personne de
l’impératif, elles ne varient qu'en fonction de la personne, du nombre et du genre, elles sont en
cela, parfaitement reconnaissables, aussi, il n'est pas nécessaire de les mettre en évidence
d'une quelconque façon.
Nous écrivons donc les verbes conjugués avec leurs désinences, sans séparation
aucune.
Ex :
2ème personne du masculin singulier : ---------------- [aru] «Écris »
2ème personne du masculin pluriel : ----------------t [arut] «Écrivez »
2ème personne du féminin pluriel : ---------------mt [arumt] «Écrivez »
Dans certains parlers / variétés, la désinence de la 2ème personne masculine pluriel est
/-m/ : [arum] «écrivez ».
I-3- Les indices de personnes des verbes d’état :
Quelques variantes (kabyle, touareg,...) possèdent encore un type de conjugaison
spécifique au prétérit caractérisé par des désinences personnelles suffixées pour les verbes de
« qualité » ou « d’état ».
CHAPITRE I : Les éléments périphériques du thème verbal.
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Au thème du prétérit, les verbes d’état combinent des marques personnelles
particulières. Tandis qu’à l’aoriste, ces verbes se combinent avec les indices de personne du
système dit « régulier ».
Ce système particulier (série spécifique) de marques personnelles du prétérit est
caractérisé par les traits suivants :
− Appartient au système irrégulier et il n’est constitué que par des marques suffixées.
La neutralisation entière des oppositions du pluriel (toutes les personnes du pluriel sont
marquées par une forme unique).
1ère personne sing. (commun) ------- $
2ème personne Sing. (commun) ----------v
3ème personne du masculin sing. ---------φ
3ème personne du féminin sing. --------- t
Au pluriel : forme unique. ---------it
En Kabyle comme dans tout le domaine berbère, cette série est très particulière.
Signalons que ce système est en régression sur l’ensemble de domaine berbère.
Particulièrement en Kabyle, il existe de nombreux indices qui montrent que ce système est en
régression, au profit du système régulier, comme le montre les exemples suivants :
(marque qui appartient au système régulier). (marque qui appartient au système irrégulier
Quô-n Quô-it « ils sont secs. »
Smev-n Smev-it « ils sont frais. »
Dans notre corpus, nous avons relevé un nombre très réduit d’état dont la majorité est
à base trilitère.
Certains verbes d’état ne s’associent que partiellement au système irrégulier (série des
marques suffixées) :
Y-wεô« il est difficile » (marque régulière préfixée : 3éme personne du masculin
CHAPITRE I : Les éléments périphériques du thème verbal.
21
singulier).
Y-bεd « il est loin » (marque régulière préfixée : 3ème personne du masculin singulier).
Mais, au pluriel, ils s’associent avec tous les pronoms personnels du pluriel :
Wεô-it « ils sont difficiles ».
Bεd-it « ils /elles sont loin ».
Un certain nombre de verbes, sémantiquement ce sont des verbes d’état, ne se
combinent que partiellement avec la série irrégulier, et d’une façon rare :
Ex : qaô / $aô « être sec, se dessécher »
Il faut noter que cette catégorie de verbes s’enrichit de certains emprunts à l’arabe : les
adjectifs arabes dits « passifs » de forme : m cl c2vc3 peuvent avoir un traitement similaire à
celui des verbes de souche berbère, et se combinent aux indices de personne suffixés :
mqbl « être accepté, accordé »
mqbul –it « être accepté –pluriel »
En Chaouia, les verbes d'état n'ont pas de conjugaison particulière (suffixée) au thème
de prétérit. Le même jeu unique de marques personnelles se combine à tous les verbes
quelque soit le thème. Sur ce plan, les données aurasiennes ne conviennent pas donc à celles
des autres parlers berbères du Nord, et se distinguent nettement du kabyle qui apparait comme
un dialecte très isolé sur ce plan, dans l'ensemble de berbère du Nord.
I-4- Les particules de direction :
I-4-a- Définition :
Les particules locatives, appelées aussi particules de direction, sont employées avec le
verbe conjugué, pour en changer l'orientation. Nous les appelons aussi les modalités satellites
ou périphérique du verbe. Cette nomination se justifie par le fait que ces modalités se placent,
en proposition principale, immédiatement après le verbe si celui-ci n’est pas accompagné de
CHAPITRE I : Les éléments périphériques du thème verbal.
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la particule de négation (ur ou ud) ou la particule projective (ad). Si l’un de ces deux est
présent, leur place est devant le verbe, entre celui-ci et la particule qui le précède. Elles
peuvent se présenter sous deux formes différentes :
1. forme entière : « id» et « in »
2. forme réduite : « d» et « n »
« Id » indique un mouvement vers le locuteur, marque surtout un rapprochement par
rapport soit à celui qui parle, soit à l’un des participants au fait verbal. Dans le même ordre de
faits, il dénote parfois la notion de retour en arrière, de rapprochement par rapport au point de
départ.
En chaoui, ce monème ne s’oppose qu’à zéro, c'est-à-dire à son absence. Par contre, en
kabyle, elle s’oppose à « in ». Elle indique un mouvement vers l'interlocuteur ou vers un
endroit dont il question. Mais cette particule d’orientation n’est attestée qu’en Kabylie
orientale et extrême orientale.
Ex :
Parler Kabyle chaoui
Exemple awi (prends, porte)
awi-d (porte vers ici, apporte, donne
ici)
awi-n (apporte là-bas, emporte là-bas)
siwel- as- id (appelle-le ici)
siwel –as- in (appelle-le là-bas)
as (venir)
ur n- y-ttas ara = (il ne viendra pas là-
bas)
ur d- y-ttas ara = (il n’a pas appelé ici)
ad yeddu (il ira)
a d- y-ddu ; ad ad- y-ddu (il viendra)
a n- y-ddu ; ad an- y-ddu (il viendra
là-bas)
Awi
Ttawi-nt-id is$arn « elles apportent du
bois »
As
h-usi-ḍ-d « tu viens »
ud id-i-g u c « il ne tombe pas »
t-Ks-ih-id « elles l’enlève »
ad ak-tt-id-n-awi « nous te
l’amènerons »
CHAPITRE I : Les éléments périphériques du thème verbal.
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I-4-b- Emploi avec le verbe isolé
Lorsque le verbe n'est pas accompagné de pronoms personnels, d'indice du futur ou de
conjonctions, la particule locative se place après celui-ci est prend toujours la forme réduite «
d » ou « n ».
Impératif :
Aé-d (avance par ici)
As-t-n / as-m-n (venez là-bas) - masculin -
awi-mt-d (apportez ici) – féminin -
Prétérit :
Kabyle Chaoui
Sawel-n-d (ils ont appelé - ici -)
y-usa-d (il est venu - ici -)
dda-nt-n (elles sont venues - là-bas -)
t-ww-v-n (elle est arrivée - là-bas -)
t-hGa-d « elle (se) prépare »
y-îîf-d taqsi t « il prend un plat »
Aoriste intensif :
Kabyle Chaoui
y-ttawi-d (il ramène habituellement)
ttawev-n-d zik (ils arrivent - habituellement -
tôt)
y-steqsay-n (il prend des nouvelles de chez
vous)
y-ttas-n (il vient là-bas - habituellement -)
Tta$-n-d « ils s’achètent »
Ttawi-nt-id « elles apportent »
Ttg-n-d « ils font »
i-$Mi-d « il pousse »
CHAPITRE I : Les éléments périphériques du thème verbal.
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I-4-c- Emploi avec verbe à l’aoriste « ad » :
Lorsque le verbe est à l’aoriste, il est généralement sous la forme « ad » + verbe à
l'aoriste ou à l'inaccompli. Ex : Ad y-awi (il emportera)
Dans ce cas, la particule locative viendra se placer entre la particule de projective « ad
» et le verbe. On a alors deux réalisations possibles :
Kby :
1. a-d- y-awi / a-n- y-awi (il ramènera ici /...là-bas)
2. Ad d-y-awi / ad n-y-awi
Cha:
1. a-d-i-rg « il sort » / ad d-i-rg
2. a-d-y-ali « il monte »/ ad d-y-ali
I-4-d- Emploi avec les pronoms affixes :
En présence des pronoms affixes compléments du verbe, les particules de directions
se présentent toujours sous forme entière « id» et « in ». Elles se placent immédiatement après
le (ou les) pronom (s).
Kabyle Chaoui
Fk- it- id (donne-le ici) ;
y-ufa-tn- id (il les a trouvés) ;
awi-y-as-in (ramène-lui -là-bas) ;
awi-tn-in
y-hgga-y-as-tn-id (il les lui a préparés)
t-Ks-ih-id «elle l’enlève »
la hn-id-ttuεat « ne les ramenez pas »
ttaγ-n-as-id « ils lui achètent »
I-4-e- Emploi avec la forme négative :
Lorsque le verbe est à la forme négative, la particule locative se place après la
particule de négation (« ur » ou « ud ») et prend la forme réduite « d » ou « n ».
CHAPITRE I : Les éléments périphériques du thème verbal.
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Ex :
Kby : ur y-dd ara > ur d-y-dd ara (il n'est pas venu)
Cha : u-d-y-uvu ca > ud d-y-uvu ca (il ne tombe pas)
Remarque :
Lorsqu'on a un pronom personnel, elles se placent après celui-ci :
Kby :
ur t- id-y-fk ara (il ne l'a pas donné)
ur as-tn-in-y-sdd ara (il ne les lui a pas envoyés avec)
Cha :
ul hnt- id- ttawin (ils ne les emportent)
I- 4-f- Emploi dans les interrogatives et subordonnées
Dans les phrases interrogatives et après les mots interrogatifs, les particules de
directions se placent toujours après les conjonctions « iy » ou « ara », elles se présentent alors
sous forme réduite « d » ou « n ».
Kab :
anwa iy-d- y-usa-n ? (Qui est venu?)
melm'iy-d- y-sawl ? (quand a-t-il appelé?)
wukud iy-n- y-dda ? (avec qui est-il venu? -là-bas)
w-ara-n-y-ddu-n ? (qui viendra? - là-bas -)
cha :
mani id-y-usa ? « D’où t-il vient »
CHAPITRE I : Les éléments périphériques du thème verbal.
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ani id- husa hmektert ?
Dans les subordonnées, les particules de directions se placent aussi après la
conjonction de subordination et prennent la forme réduite.
éeran melm-iy-d-yusa (ils savent quand il est venu)
ur tesεiv d acu iy-d-yenna (il n'a pas dit grand chose)
éer anw-ara-n -yesteqsin (vois qui demandera des nouvelles)
I-5- La modalité négative :
I-5-1- présentation :
On présentera ici les traits essentiels de la négation en berbère et surtout, les
principales interrogations que suscitent les différentes facettes de ce phénomène syntaxique et
sémantique. On tentera de donner une vue à la fois plus précise et plus diversifiée de la
négation en berbère.
La modalité négative est un déterminant grammatical et de combinabilité quasi-
systématique avec des lexèmes verbaux et nominaux.
La modalité négative du verbe contient deux parties qui se placent en deux points
différents de la chaine, le signifiant de la « négation » est donc discontinu. Elles sont séparées
l’une de l’autre par le signifiant du verbe. Le signifiant de la négation est discontinu, car le
choix du signifie « négation » entraine la présence de deux parties en deux points différentes
de la chaine.
Elle n’a aucun impact sur les rapports syntaxiques existants dans l’énoncé. Elle a pour
noyau un monème de la classe verbale.
Cette modalité encadre non seulement le verbe, mais aussi ses « satellites ».
A un niveau très général, on commencera par dire que la négation présente, à l’échelle
globale du berbère, une homogénéité très forte quant à ces aspects centraux, mais aussi des
CHAPITRE I : Les éléments périphériques du thème verbal.
27
éléments significatifs, nettement secondaires, de diversité dans ses aspects périphériques. La
négation de l’énoncé verbal peut être formalisée sous le schéma suivant :
Nég1 + Verbe [thème éventuellement spécifique] + (Nég2)
Kabyle : y-krez = il-a/ labouré
ur y-kriz (ara) = (nég1) il-a/ labouré (nég2)
chaoui : tteooa-n = ils laissent
ud tteooa-n (ca) = (nég1) ils laissent (nég2)
Il y a donc partout un élément préverbal commun et obligatoire, dont la forme de base
est /wer/, mais qui peut connaitre, selon les parlers et les contextes phonétiques de
nombreuses variantes : /ur/ (de loin la plus fréquente), avec vocalisation de la semi-
voyelle ; /u/, avec chute de la liquide, essentiellement devant une forme verbale commençant
par une consonne apicale ; (ul, ud...) à la suite d’assimilation devant une latérale ou une
dentale. Beaucoup de ces réalisations, qui sont toutes au départ manifestement conditionnées
par un contexte phonétique, peuvent localement acquérir une autonomie totale par rapport à
un environnement précis et accéder alors au statut de variantes régionales. Lorsque le segment
initial du signifiant est mis devant une consonne, (ur / ud) se réalise ou devient souvent/ u/.
Le /r/et /d/ subissent une chute. Le 2ème segment quant à lui ne subit aucune modification.
Dans le sous-ensemble des dialectes qui connaissent la marque de négation post-
verbale, celle-ci présente des signifiants extrêmement divers :
Le kabyle de Grande Kabylie a ara, mais la Petite Kabylie connait des formes bien
plus variées : ani, k... (Cf. ici même la contribution d’A. Rabhi 1992 et 1994 ;) Le chaoui a
des formes du type : ca ou c...
Ex :
Kabyle : ur nessin ara « ne qui sait pas »
Chaoui : ud nemmir ca « ne qui finit pas »
CHAPITRE I : Les éléments périphériques du thème verbal.
28
Dans les dialectes qui recourent à un second élément négatif, celui-ci n’est pas
toujours présent dans tous les contextes. Le second élément de la négation n’est pas primitif
en berbère : il s’agit à l’évidence d’un renforcement secondaire de la négation fondamentale
/wer/, opéré de façon largement indépendante dans les différentes zones dialectales qui le
pratiquent, même si l’on décèle dans ce processus des convergences certaines. En règle
générale, dans les environnements où s’exercent de fortes contraintes syntaxiques (relatives,
phrases interrogatives, phrases de serments, succession de négations coordonnées...), le
second morphème est soit facultatif, soit totalement exclu :
Ex :
Kabyle : y-kcem = il-est entré
ur y-kcim ara : Nég1 il-est entré Nég2 = « il n’est pas entré »
mais :
ggull-$ ur y-kcim ! : jure-je nég1 il-entre
= « je jure qu’il n’entrera pas ! »2
Chaoui :
ud ssarad-nt ca « elles ne lavent pas »
Ud ttaf-n ca « ils ne trouvent pas »
Les conditions dans lesquelles /ca/ n’apparaît pas avec /ud/ ne sont pas sans rappeler
souvent celles dans lesquelles /pas/ est absent en français. Elles peuvent souvent se définir
par la présence dans la même proposition de l’un ou plusieurs des éléments suivants y.oo
« un (une personne) » ou ê.dd « personne », se trouvant avant ou après le verbe en fonction
primaire, c’est-à- dire comme nominaux :
Ex chaoui :
êedd u $en-isell « personne ne nous entendra »
yeoo ud ittawi i yioo « personne ne vole à personne »
Ma u tessin tict zeg-sent « si personne d’entre elles ne sait »
CHAPITRE I : Les éléments périphériques du thème verbal.
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I-5-2- Le noyau verbal à la forme négative :
La présence de la négation /wer/ exerce des contraintes morpho-syntaxiques fortes sur
le verbe avec apparition d’une forme verbale spécifique (un thème verbal particulier du
négatif) marquée en l’occurrence par un changement vocalique :
Kabyle : y-krez/y-kriz, y-kcem/y-kcim, i-gla/i-gli
Chaoui : t-oo / t-ooi, t-ssen/ t-ssin, t-lla/ t-lli)
Ou bien, dans d’autres conditions, des restrictions plus ou moins fortes du paradigme
des thèmes verbaux, limitation des inventaires sur lesquelles on reviendra plus loin. Il apparait
que la négation n’est pas seulement une modalité additionnelle, extérieure au verbe, mais
qu’elle influe directement sur le verbe lui-même, notamment sur l’inventaire des thèmes.
Partout, la négation a une incidence forte sur le verbe: Le paradigme des formes
thématiques possibles en contexte négatif connait d’importantes modifications par rapport à
celui de l’énoncé positif. Deux configurations sont représentées et combinées dans les
différents dialectes : l’apparition de thèmes verbaux spécifiques dits « négatifs » et/ou la
réduction, souvent très marquée, du paradigme des thèmes après la négation.
I-5-2-a- Le Prétérit négatif (PN) : une forme généralisée et ancienne.
Dans quasiment tous les dialectes, lorsque la particule négative accompagne un verbe
au prétérit, le verbe est à la forme dite du « prétérit-négatif ». Les nombreux verbes qui
connaissent cette forme spéciale sont caractérisés par le vocalisme / i/ soit avant soit après la
dernière consonne radicale (un thème verbal particulier du négatif, marqué en l’occurrence
par un changement vocalique), (ou /é/ en touareg). Du point de vue de l’analyse synchronique,
les choses ne souffrent d’aucune ambiguïté : le thème de prétérit négatif est une simple
variante morphologique obligatoire du prétérit en contexte négatif. En d’autres termes, il n’y a
CHAPITRE I : Les éléments périphériques du thème verbal.
30
fonctionnellement qu’un seul thème, le prétérit, qui connaît deux réalisations selon les
contextes :
P en énoncé positif
P se réalise
PN en énoncé négatif.
Le prétérit négatif est donc une simple contrainte morphologique, ce que confirme
d’ailleurs la tendance marquée dans de nombreux parlers berbères, à en abandonner l’usage
(le prétérit devenant la forme unique). Mais on constate, même dans les dialectes où l’usage
de Prétérit négatif est bien établi, une régression sensible. En kabyle, par exemple, dans
l’usage courant, non littéraire, il disparaît souvent au profit de P et l’on relève, pour de
nombreux verbes, une hésitation des locuteurs quant à l’existence d’une forme Prétérit
négatif. Prétérit négatif est un thème verbal non fonctionnel, en nette perte de vitesse.
Mais il en a été évidemment autrement à une date ancienne. Le non pertinence actuelle est nécessairement secondaire et le thème Prétérit négatif a eu, en d’autres temps, une fonction sémantique réelle. C’est ce dont témoigne encore très clairement le kabyle puisque dans ce dialecte le thème en /i/ n’est pas limité au contexte négatif : il est également utilisé après les subordonnants d’hypothèse (ammer, lukan, « si ») :
ammer yeddi, a d d- yawi amur-is = « s’il y était allé, il aurait eu sa part »
Cette extension confirme, comme l’avait noté André Basset (1952 : 15), que le thème
en /i/ n’est pas primitivement une forme de négatif. Il avait très probablement une fonction et
des usages beaucoup plus larges qui se sont réduits au cours de l’évolution de la langue.
L’hypothèse la plus sérieuse a été formulée, il y a déjà longtemps, par André Picard (1959),
même si l’approche est maintenant quelque peu dépassée ; ce thème en /i/ serait une ancienne
forme à valeur intensive qui devait être employée dans des environnements à forte
modalisation : énoncés négatifs (interdiction), de souhait, d’hypothèse irréelle etc.
I-5-2-b- Les formes négatives de l’aoriste :
CHAPITRE I : Les éléments périphériques du thème verbal.
31
De manière quasi-symétrique, il existe dans un grand nombre de dialectes, une forme
particulière d’aoriste intensif négatif (AIN) dont l’apparition est strictement déterminée par la
présence de la négation; on aura ainsi:
- AI : i-ttawi = « il emmène (habituellement) »
- AIN : (ur) i-ttawi = « il n’emmène pas (habituellement) »
(du verbe awi « emmener, amener, emporter »)
L’étude récente de Kossman (1989) a montré que le phénomène était assez largement
diffusé à travers le domaine berbère : touareg, mozabite, ouargli, rifain... et qu’il avait donc de
fortes chances d’être ancien, voire « berbère commun ».
Pour ce qui est du complexe ad + Aoriste, qui peut être considéré comme une véritable
forme de base dans de nombreux dialectes, avec une valeur temporelle (futur) ou modale
(potentiel) (Cf. Chaker 1995), En kabyle et dans de nombreux dialectes nord chaoui on
observe un phénomène intéressant de réduction du paradigme : en face des différentes formes
issues de l’aoriste (quatre au minimum : Aoriste, Aoriste intensif, ad + Aoriste, ad + Aoriste
intensif), il n’y a plus, en énoncé négatif que l’Aoriste intensif. En d’autres termes, il y a
neutralisation des différentes formes de la sphère de l’aoriste au profit du seul Aoriste intensif,
qui acquiert ainsi le statut d’« archi-aoriste » polyvalent :
Énoncé positive
Kabyle chaoui
Awi= prendre
A: yawi
ad + A : ad yawi
AI : yettawi
ad + AI : ad yettawi
uvu= tomber
A: yuvu
Ad¡+A: ¡¡¡¡¡¡¡ad yuvu
AI:Igeîîu
ad+ AI: ad igeîîu
Enoncé négatif
Kabyle chaoui
CHAPITRE I : Les éléments périphériques du thème verbal.
32
Awi= prendre
AIN: ur yettawi uvu= tomber
AIN: ud igeîîu
Dans ces dialectes, en énoncé verbal négatif, le système des formes en opposition se
réduit donc de manière drastique puisqu’il n’existe plus que deux thèmes : Prétérit négatif ∼
aoriste intensif négatif
Sachant que le prétérit négatif est certainement une ancienne forme d’intensif, on
aboutit alors à un constat fort intéressant : en contexte négatif, de nombreux dialectes
berbères, à un moment donné de leur histoire, ont eu tendance à n’employer que des thèmes
intensifs, confirmant ainsi l’existence d’un lien sémantique étroit entre négation et
modalisation. La négation n’est effectivement pas une simple opération logique neutre
opérant sur l’énoncé positif : elle implique le plus souvent une très forte intervention de la
subjectivité du locuteur, d’où cette tendance à recourir à des formes intensives.
Conclusion :
En conclusion, on peu dire que les éléments périphériques du thème verbal se
manifestent de la même façon dans les deux dialectes (kabyle et chaoui).
1- La série, dite régulière, d’indices de personne, est identique pour les deux
parlers. Même s’il existe une simple différence d’ordre phonique.
2- Le système, dit irrégulier, est inexistant dans le dialecte chaoui, étant donné
que le verbe d’état se combine avec le système régulier.
3- La position de la particule de direction est la même pour les deux dialectes
(kabyle et chaoui). D’autre part, le dialecte kabyle oppose deux particules (id /
in)alors que le dialecte chaoui n’a qu’une seule qui s’oppose à son non
existence.
4- La négation est la même pour les deux parlers, malgré une différence d’ordre
phonique.
Chapitre II : les oppositions thématiques
33
Chapitre II : les oppositions thématiques
II-1 L’inventaire des radicaux des verbes
On distingue deux catégories formelles :
Ø Les radicaux courts : Les verbes à radical court sont des monolitères jusqu'aux
trilitères à voyelle zéro c'est-à-dire : (v) C(v); C(v); (v) C1(v) C2(v), C1C2C3.
Ø Les radicaux longs : Les verbes à radical long sont tous les types de radicaux, au-delà
de trilitères à voyelle zéro (Trilitères à voyelle (s), quadri- et quinquilitères).
Notons que toutes les statistiques données sont calculées sur un total de 261 verbes de
chaque corpus.
Les radicaux court :(à base monolitère, bilitère et trilitère à voyelle zéro) représentent
environ 89,02 % des verbes en chaoui et 90,15% des verbes en kabyle. Ce sont des verbes du
type :
Radicaux courts Kabyle chaoui Total
(v) c (v) : 4,92% 3,79% 8,71%
C(v): 5,30% 3,03% 8,33%
(v) c1(v)c2(v) : 37,5% 30,30% 67,80%
(v)C1(v)c2(v): 7,95% 7,2% 15,15%
(v)c1(v)C2(v) 3,41% 7,2% 10,61%
(v)C1(v)C2(v) 0% 0,38% 0,38%
c1c2c3: 29,55% 28,03% 57,58%
c1C2c3 1,52% 9,09% 10,61%
Total 90,15% 89,02% 179,17%
Les radicaux longs: les verbes de cette catégorie sont à base trilitère à voyelle pleine et
quadrilatère (représentent environ 16,37 % des verbes dans le corpus chaoui et 14,18 % dans
le corpus kabyle). Ils présentent les verbes du type :
Chapitre II : les oppositions thématiques
34
Radicaux longs Kabyle chaoui total
(v)c1(v)c2(v)c3(v): 4,22% 9,96% 14,18%
c1(v)C2(v)c3: 5,36% 3,20% 8,56%
c1(v)c2(v)c3(v)c4(v) : 4,60% 3,20% 7,80%
Total: 14,18% 16,37% 30,55%
Les deux catégories formelles, semble-t-il, ne présentent pas un certain équilibre. Ce
sont les verbes à radicaux courts qui présentent un grand nombre d’occurrences verbales
dans la première catégorie formelle. (Environ 89,02 % en chaoui et 90,15 en kabyle des
occurrences verbales) dont la quasi-totalité des verbes de cette catégorie est à base monolitère
ou bilitère (environ 59,08% en kabyle et 51 ,90% en chaoui).
Tandis que, les verbes à base trilitère à voyelle zéro présentent une petite minorité
(environ 37,12 % en chaoui et 31,07% en kabyle des verbes du corpus).
Les verbes à radicaux longs qui représentent un petit nombre d’occurrences verbales
dans la deuxième catégorie formelle. Environ 9,58% en kabyle et 13,16% en chaoui des
trilitère à voyelles pleine et 4,6% en kabyle et 3,20%en chaoui des verbes à quadrilatère.
II-2 L’inventaire des schèmes des verbes :
On distingue traditionnellement, selon les parlers et selon les auteurs, au moins
quatre formes morphologiques du verbe : l’aoriste, l’aoriste intensif, le prétérit, et le prétérit
négatif. Cependant, la dernière catégorie ne représente du moins dans ces deux parlers, qu’un
accident morphologique faisant partie du monème de négation. Syntaxiquement on ne peut
jamais opposer dans une position donnée, plus de trois formes du verbe.
Chapitre II : les oppositions thématiques
35
a- les schèmes des radicaux courts selon les deux parlers :
- Schème du prétérit :
Schème du prétérit
Radicaux court Kabyle chaoui
vc :
ac
uc
ic
uci + uca
//
Ic
uci +Uca
uc / uca
//
v1c1v2c2 :
ic1ac2
ic1ic2
uc1uc2
uc1ac2
//
uc1ac2/ C1ac2/ C1c2
uc1ac2
uc1ac2
ic1ac2
//
//
//
v1cv2 :
aci
acu
ici
icu
Uci
Uci + uca
Ci +Ca
/ /
Uci / ci
//
Ca
Icu + uci
C : Ci + Ca Ca + Ci
Cv :
Cu
Ci
Ci + Ca
Ci
Cu
Ci
c1c2: c1c2
c1c2i +c1c2a
c1c2a / c1c2a + c1c2i /
c1c2u + c1c2a
*ré, kes, xs=c1c2
C1c2 : C1c2 * wwet "wweta C1c2 *mmet =mmut
c1C2 c1C2 c1C2 / c1uC2
vc1c2:
ac1c2
uc1c2
uc1c2
Chapitre II : les oppositions thématiques
36
uc1c // uc1c2
vc1c2v:
ac1c2u
ac1c2i
uc1c2a
uc1c2a
//
c1v c2 :
c1ac2
c1ic2
c1uc2
c1ac2 / c1uc2
c1ac2
c1uc2
c1ac2 / c1uc2
c1ic2
c1uc2
C1 vc2:
C1 ac2
C1 i c2
C1 uc2
C1 uc2 / C1 ac2
C1uc2 / C1ic2
//
C1 uc2
C1ic2
C1ac2
c1c2 v :
c1c2i
c1c2 u
c1c2 a
c1c2i
c1c2 i + c1c2a * fsu"fsa
//
c1c2 a
c1c2u / c1c2a
c1c2a *hyi " hiya
c1vC2 :
c1uC2
c1iC2
c1aC2
c1uC2
c1uC2
c1aC2
c1uC2
c1iC2
//
c1C2 v :
c1C2 a
c1C2i
//
c1C2 a
c1C2 a * wella "wulla
c1C2a
c1v1C2v2:
c1uC2i
c1uC2a
//
//
c1uC2i
c1uC2a
c1v1c2v2:
c1ac2i
c1ac1a
c1uc2i
c1ac2u
c1uc2a / c1ac2a / c1ac2i
c1ac2a / c1uc2a
c1ac2a / c1c2i
c1uc2i
ac1ac2a
Chapitre II : les oppositions thématiques
37
c1uc2a c1uc2a
vC1c2
aC1c2
uC1c2
aC1c2
uC1c2
uC1c2
uC1c2
c1c2c3 c1c2c3 c1c2c3
c1C2c3 c1C2c3 c1C2c3
- Schème d’aoriste:
Schème d’aoriste
Radicaux court Kabyle Chaoui
vc :
ac
uc
ic
ac
//
Ic
ac
uc
//
v1c1v2c2 :
ic1ac2
ic1ic2
uc1uc2
uc1ac2
ac1ac2
/ / ic1ic2 / uc1ac2/ C1ac2 /
ic1ac2
uc1ac2
uc1ac2
ac1ac2
ic1ac2
//
//
//
//
v1cv2 :
aci
acu
ici
icu
aci
acu
ici
//
aci
acu
ici
icu
C : C C
Cv :
Cu
Cu
Cu
Chapitre II : les oppositions thématiques
38
Ci Ci Ci
c1c2: c1c2: c1c2:
C1c2 : C1c2 : C1c2 :
c1 C2 c1 C2 c1 C2
vc1c2:
ac1c2
uc1c
ac1c2
//
ac1c2
uc1c
v1c1c2v2:
ac1c2i
ac1c2u
ac1c2i
ac1c2u
//
c1v c2 :
c1ac2
c1ic2
c1uc2
c1ac2
c1ac2
c1uc2
c1ac2 / c1uc2
c1ic2
c1uc2
C1 vc2:
C1 ac2
C 1i c2
C1 uc2
C1 ac2
C1 i c2 * bbib= bbab
//
C1 ac2
C1 i c2
C1 uc2
c1c2 v :
c1c2i
c1c2 u
c1c2 a
c1c2i
c1c2 u
//
c1c2i
c1c2 u
c1c2 a
c1vC2 :
c1uC2
c1iC2
c1aC2
c1uC2
c1ic+c1aC2
c1aC2
c1uC2
c1iC2
c1C2 v :
c1C2 a
c1C2i
//
c1C2i
c1C2 a
c1C2i
c1v1C2v2:
c1uC2i
c1uC2a
//
//
c1uC2i
c1uC2a
Chapitre II : les oppositions thématiques
39
c1v1c2v2:
c1a1c2i
c1ac2a
c1uc2i
c1ac2u
c1uc2a
c1ac2i / c1C2u
//
//
//
//
ca1c2i
c1ac2a
c1uc2i
c1ac2u / a c1ac2u
c1uc2a
vC1c2
aC1c2
uC1c2
aC1c2
uC1c2
aC1c2
uC1c2
c1c2c3 c1c2c3 c1c2c3
c1C2c3 c1C2c3 c1C2c3
- Schème d’aoriste intensif :
Schème d’aoriste intensif
Radicaux courts Kabyle chaoui
vc :
ac
uc
ic
tt-ac
//
tt-ic
tt-ac
tt-uc / uC * ut = àat /tt-uçç
//
v1c1v2c2 :
ac1ac2
ic1ic2
uc1ac2
tt-ac1ac2
tt-ic1ic2 / tt-C1ac2
tt-uc1ac2
tt-ic1ac2
//
/ /
v1cv2 :
aci
acu
ici
icu
tt-aci
tt-acu
tt-ici *ini= qqar
//
tt-aci
//
tt-ici * ini "qqar
Chapitre II : les oppositions thématiques
40
uCu
C :
tt-C + tt-Ca / tt-aCa / tt-
C+ tt-Cay
*à =tT
tt-C / tt-C + tt-aCa / tt-Ca
*à =tett
Cv :
Cu
Ci
tt-Cu
tt-Ci
tt-Cu
tt-Ci
c1c2: C1ac2
c1C2
tt-ac1c2a
tt-c1uc2 / tt-c1uc2u
*êes= tt-êsis
*sew=tess/ sess
*fk= tt-akk
tt-C1c2
c1C2
tt-c1c2 /tt-c1uc2
tt-c1uc2 / tt-c1uc2u
c1C2+ tt-c1c2
tt-c1uc2
c1C2 +C1ac2
*$z=qaz
*sew=tess/ sess
*rg= trrag+ rrag +rray
C1c2 : tt-c1C2a / tt-c1C2-ay tt -C1c2 /
*kker= tt-kkar+ tt-nekkar
*mmet= tt-metta
vc1c2:
ac1c2
uc1c2
tt-ac1c2
//
tt-ac1c2/
tt-ac1c2 + tt-ac1ic2
tt-uc1c2 / uC1c2 / tt-uc1ac2
*arew= tt-arew+ tt-aru
vc1c2v:
ac1c2u
tt-ac1c2u /
//
Chapitre II : les oppositions thématiques
41
ac1c2i
uc1c2u
tt-c1ac2u + tt-c1ac2a
tt-ac1c2i
tt-uccu
//
//
//
c1v c2 :
c1ac2
c1ic2
c1uc2
tt-c1ac2
tt-c1ic2i
tt-c1uc2u
tt-c1ac2
tt-c1ac2 + tt-c1(i/a)c2a
tt-c1ic2 / +tt-c1ic2a
tt-c1uc2u
tt-c1uc2/ +tt-c1uc2a (y)
* sir = ssir+ tt-sir
C1 vc2:
C1 ac2
C i c
C1 uc2
tt-c1ac2 / tt-c1aC2a
tt-c1ic2(i/a)
tt-C1(a/i)c2(i/ay)
//
C1aC2a/ tt-CaCa
tt-c1ac2a
tt-c1ac2/ tt-c1ac2a
c1c2 v :
c1c2i
c1c2 u
c1c2 a
c1C2i
c1C2 u
//
c1C2i+ c1c2ay/
tt-c1iC2i+tt-c1C2a
c1C2u/tt-c1c2a * rwu=rway
c1C2a
tt-c1c2a
c1C2(i/a) + tt-c1c2a
c1C2a+ tt-c1ac2a)
c1aC2u + tt-ic1c2ay
c1C2a+tt-c1C2u
cvC :
c1eC2
c1aC2
c1iC2
c1uC2
tt- c1eC2ay
tt-c1aC2+ tt-c1aC2ay
tt-c1iC2i +tt-c1uC2uy
tt-c1uC2 /+C1uC2uy
c1C2ay+tt- c1C2a/ tt-c1C2
//
tt-c1iC2(a/i)
tt-cuC/ +tt-cuCa
c1C2 v :
c1C2 a
//
tt-c1C2a
Chapitre II : les oppositions thématiques
42
c1C2i tt-c1C2i /+ tt-c1C2ay tt-c1C2i
c1v1c2v2:
c1ac2i
c1ac2a
c1uc2i
c1ac2u
c1uc2a
tt-c1ac2i / +tt-c1ac2ay
//
//
//
//
tt-c1ac2i
tt-c1ac2a / +tt-c1ac2u
tt-c1uc2i + tt-c1uc2ay
tt-c1ac2u
tt-c1uc2a+ c1uC2a
c1v1C2v2:
c1uC2i
c1uC2a
//
//
c1uC2ay+ tt-c1uC2uy
tt-c1uC2a
c1c2c3 c1C2c3 / + tt-c1c2c3.
c1C2ac3 / + tt-c1C2ic3.
tt-ac1c2ac3 / + (tt-c1Cic3
/c1C2c3).
C1ac2ac3 /+ c1C2c3.
c1C2ac3/+ tt-ac1c2ac3.
c1C2c3 +tt-c1c2ac3.
*bder=tt-adder.
tt-c1c2c3/+ tt-c1c2ic3.
c1C2c3.
tt-c1c2ic3 .
c1C2c3+ tt-c1C2ac3.
c1C2uc3.
tt-c1c2ac3.
c1C2c3+ tt-c1c2c3.
tt-c1c2c3+ tt-c1C2ac3.
* smem = tt-ismem.
c1C2c3
tt-c1C2ic3
tt-c1C2(a/i)c3
tt-c1C2c3
tt-c1C2ic3 +tt-c1C2ac3
tt-c1C2c3 + tt-c1C2ac3
tt-c1C2c3+tt-c1C2ic3+tt-c1C2ac3
b- les schèmes des radicaux longs des deux parlers:
− schème du prétérit :
Schème du prétérit
Radicaux longs Kabyle chaoui
Chapitre II : les oppositions thématiques
43
c1c2c3v:
c1c2c3i
c1c2c3a
c1c2c3u
c1c2c3v:
c1c2c3a
//
//
c1c2c3v:
c1c2c3a
c1c2c3a
c1c2c3u
c1vc2c3
c1ac2c3
c1ic2c3
c1uc2c3
c1uc2c3
c1ac2c3
//
c1ac2c3
c1ic2c3
c1uc2c3
c1c2ac3 // c1c2ac3
c1c2uc3u // c1c2uc3u
c1ac2ac3 // c1ac2ac3/ c1c2ac3
c1vC2c3
c1aC2c3
c1iC2c3
c1uC2c3
c1aC2c3
c1aC2c3
c1uC2c3
c1aC2c3
//
c1uC2c3
c1C2ac3 // c1C2ac3
c1uc2c3u c1uc2c3a //
c1c2c3c4 c1c2c3c4 c1c2c3c4
c1ac2c3c4 // c1ac2c3c4
c1c2ac3c4
c1c2uc3c4
c1c2ac3c4
c1c2uc3c4
//
c1c2uc3c4
c1uc2ac3c4 // c1uc2a2c3c4
− schème du l’Aoriste :
Schème dd l’aoriste
Radicaux longs Kabyle chaoui
c1c2c3v:
c1c2c3i
c1c2c3a
c1c2c3u
c1c2c3i
//
//
c1c2c3i
c1c2c3a
c1c2c3u
c1vc2c3
Chapitre II : les oppositions thématiques
44
− s
chè
me
du
l’Ao
riste intensif :
Schème de l’aoriste intensif
Radicaux longs Kabyle chaoui
c1c2c3v:
c1c2c3i
c1c2c3a
c1c2c3u
tt-c1c2c3i
//
//
tt-c1c2c3i
tt-c1c2c3a+ C1c2c3ay
c1c2c3aw
c1vc2c3
c1ac2c3
c1ic2c3
tt-c1ac2ac3
//
tt-c1ac2ac3
//
tt-c1ac2c3
tt-c1ac2ac3+ tt-c1ac2ic3
tt-c1ic2c3
tt-c1ic2c3+ tt-c1ac2ac3
c1ac2c3
c1ic2c3
c1uc2c3
c1ac2c3
c1ic2c3
//
c1ac2c3
c1ic2c3
c1uc2c3
c1c2ac3 // c1c2ac3
c1c2uc3u // c1c2uc3u
c1ac2ac3 // c1ac2ac3
c1vC2c3
c1aC2c3
c1iC2c3
c1uC2c3
c1vC2c3
c1aC2c3
c1iC2c3
c1uC2c3
c1vC2c3
c1aC2c3
//
c1uC2c3
c1C2ac3 c1C2ac3 c1C2ac3
c1uc2c3u c1uc2c3u //
c1c2c3c4 c1c2c3c4 c1c2c3c4
c1ac2c3c4 // c1ac2c3c4
c1c2ac3c4
c1c2uc3c4
c1c2ac3c4
c1c2uc3c4
//
c1c2uc3c4
c1uc2ac3c4 // c1uc2ac3c4
Chapitre II : les oppositions thématiques
45
c1uc2c3
//
//
//
tt-c1c2ic3+ tt-c1C2ac3
tt-c1uc2uc3/ tt-c1uc2c3
tt-c1uc2uc3+ C1uc2ic3
c1c2ac3 //
//
//
tt-c1c2ac3 /+ c1C2c3
tt-c1ac2ac3
c1C2ac3
c1c2uc3u // ttt-c1c2uc3u
c1ac2ac3 // tt-c1ac2ac3
c1vC2c3
c1aC2c3
c1iC2c3
c1uC2c3
tt-c1aC2ac3
C1iC2ic3
tt-c1uC2uc3/+ c1uC2uc3
tt-c1aC2ac3/ +tt-c1aC2c3
//
//
c1C2ac3 // tt-c1C2ic3
c1uc2c3u tt-c1uc2c3u //
c1c2c3c4 tt-c1c2c3ic4 c1c2c3ac4+ tt-c1c2ci3c4+
C1c2c3uc4
tt- c1c2c3ac4
tt- c1c2c3c4
c1ac2c3c4 // tt-c1ac2c3ac4
c1c2ac3c4
c1c2uc3c4
tt-c1c2ac3c4
tt-c1c2uc3uc4
//
c1c2uc3uc4+tt-
c1c2uc3ic4
c1uc2a2c3c4 // tt-c1uc2a2c3ac4
II- 3- L’interprétation des tableaux : À partir de ces tableaux, on remarque que la forme qu’on appelle traditionnellement
« l’aoriste » apparaît nettement dans ces exemples comme la forme non seulement marquée du verbe mais elle est celle de l’impératif pour la totalité des verbes.
Du point de vue morphologique, l’impératif est identique soit au thème d’aoriste, soit
au thème d’aoriste intensif. Sauf pour le verbe « sired ». Donc, il n’appartient pas au système
global des oppositions thématiques.
Chapitre II : les oppositions thématiques
46
Aoriste impératif
Awi awi ! = prends
Aoriste intensif impératif intensif
tt-awi tt-awi ! = prend habituellement !
Contrairement au prétérit, les thèmes de l’aoriste intensif et de l’aoriste sont
compatibles avec les modalités préverbales ad et a/ la (ad avec l’aoriste et l’aoriste intensif ;
a / la avec l’aoriste intensif).
II- 3- 1- les différents groupes morphologiques verbaux :
En berbère (kabyle ou Chaouia), un verbe présente quatre thèmes :
Aoriste ~ aoriste intensif ~Prétérit ~ prétérit négatif.
L’ensemble des verbes analysés (prés de 261Verbes), révèle qu’environ 59,08% en
kabyle et 52,01% en chaoui des verbes de chaque corpus sont des verbes à quatre thèmes. Ce
sont ceux qui comptent soit une ou deux consonnes radicales (à base monolitère ou bilitère) :
a- Groupe morphologique à quatre thèmes :
L’opposition se réalise entre les quatre thèmes. Les verbes appartenant à ce groupe
sont du type :
Radicaux kabyle Chaouia
vc a$ « acheter », as « venir ». uç « donner », a$ « acheter ».
vcv aru « écrire » ; azu« couper ». ini « dire » ; ivu « tomber ».
C à « manger », O « laisser ». à « manger », O « laisser ».
Cv ddu « marcher », zzu « gréer » //
c1c2 vs « introduire », ér « voir », ér « voir », n$ « tuer »
c 1(v)C2 // cedd « tenir »
v c1c2 afg « voler », akr « voler ». afg « voler », adf « entrer »
c1c2v zlu « égorger », rnu « ajouter ». rwu« rassasier ».fru « séparer »
vC1c2 Azzel « courir », uddem « égoutter » Agged « ê. peur », azzel
Chapitre II : les oppositions thématiques
47
« courir »
Vc1vc2 Idir « vivre », isin « savoir » //
Vc1c2v ulwu « » //
c1C2v // wella « revenir »
c1vc2v // ravi « », wasi « »
c1vc2vc3 // êawaj « »
En termes de fréquence, ces verbes sont très fréquents dans le corpus. Ils appartiennent
globalement au fond lexical commun berbère. La fréquence d’emploi de ces verbes compense
leur nombre relativement très réduit.
b- Groupe morphologique à trois thèmes :
Un certain nombre de verbes n’oppose que trois thèmes. (Représentent
environ 17,62% en Kabyle, 13,79% EN Chaoui des verbes du corpus). Ce groupe comprend à
son tour deux sous groupes :
1- Groupe où l’opposition se réalise entre :
Prétérit ~ Aoriste ~ aoriste intensif
Cette opposition thématique concerne des verbes du type:
Radicaux Kabyle Chaoui
vc1vc2 agi « refuser», aki « s’éveiller » Ali « monter », awi « prendre »,
ili « être »,
C // eyy
c1vC2 Cidd //
Vc1c2 // Arew « féconder »
c1vc2 Fad « a. soif »,εas « » Lal « naître »
c1vc2v Basi « », cabi « », wali « » Dawa, raja
C1vc2 ggao « déménager », ggal « jurer » ççar « remplir », qqar « sécher »
c1c2v // dεu, rni « ajouter »
Chapitre II : les oppositions thématiques
48
vc1vc2 Agad « a. peur », açar « remplir » //
vc1c2v argu « rêver », arou « attendre » //
c1C2v wessi « mettre en garde », εebbi
« charger »
beqqi « additionner », heggi
« préparer », berra « déclarer ».
c1c2 c3v Setêi « a. honte »,cetki« reprocher » Cetka « reprocher »
c1vc2c3v Kukru « », nulfu « », $unzu
« facher »
//
c1vc2 c3 Farq «séparer », wafq « », ciwr « » êaws « s’emparer », saεf
« guider »
c1vc2v basi « être condamné », cabi « faire
ressembler » Ravi « consentir », duri « être à
l’abri », êamu « ardent »
2- Groupe où l’opposition se réalise entre :
Prétérit négatif ~ Aoriste ~ Aoriste intensif
Cette opposition thématique concerne des verbes à base trilitère à voyelle zéro. Ce
sont des verbes du type :
Radicaux Kabyle Chaoui
c1c2 Gn « dormir », gr « maître » //
C1c2 Ddem « prendre », ffe$ « sortir » Dder « vivre », nnev « enrouler »
c1c2v // cta, rêa, tka
c1C2v // Berra, rebba « éduquer »
c1v1c2v2 // huwa
c1c2c3 Frn « trier », rgm « insulter », k m
« entrer » Bxs « Humilier », nveq « dire »,
lfe$ « parfaire »
c1vC2c3 // Wallef
Chapitre II : les oppositions thématiques
49
c1C2vc3 // Semmaê «
c- Groupe morphologique à deux thèmes :
Pour un nombre très réduit de verbes, la distinction ne se réalise qu’entre deux
thèmes : Aoriste ~ aoriste intensif : (environ en Kabyle 56,70% en Chaoui 72,41% des
verbes). Cette opposition thématique concerne des verbes qui : sont minoritaires à radical
courts (à base bilitère, représentent en Kabyle14, 55% en Chaoui 29,11% des verbes dans le
corpus). Ce sont des verbes du type :
Radicaux Kabyle Chaoui
vc If uf
Cv Zzi « tourner », rru « pleurer » Ssu « étendre le lit », bbi
« couper »
c1c2 ês « entendre » //
c1vc2 Faq « », ban « », mar « » fud «soif », ruê « partir », lum
« admonester »
vc1c2 // Uxr, aow
c1(v)C2 Bedd ,dull , mall Bedd, qedd, hezz
vC1c2 // Ujjed, ukkel
c1c2v Bri , fsi //
v1c1v2c2 Ikil, urag, urar « jouer » Irar « jouer »
c1v1c2v2 gani Caha, duri, sawa
c1C2v // hedda
c1vC2 // Hibb, siff, suvv
c1c2c3 // Bwex, dhec, fsed
Chapitre II : les oppositions thématiques
50
c1C2c3 Degger ; hezzeb Sellem, kemmel,
c1v1c2v2c3 // êawal
c1c2vc3 // krah, nbaê
c1c2c3v // smva, synu
c1vc2c3 // Biyn, cucf
c1c2v1c3v1 // ngugu
c1vC2c3 Duqqes, furrem, xallef Xallef, êarrec ; xullef
c1c2c3c4 Behdel, xerbec, fenxer Der$el, geεmez
c1c2vc3c4 Brarê, bruql, frurx Kmumc
c1v1c2c3v2c4 // ablet, êabret
c1v1c2v2c3c4 // tuwahen
Sont majoritaires des verbes à radical long (à base trilitère, représentent en Kabyle
35,63% en Chaoui 46,74% des verbes dans le corpus). Ce sont les verbes du type :
Radicaux Kabyle Chaoui
c1c2c3 // Bwex, dhec, fsed
c1C2c3 Degger ; hezzeb Sellem, kemmel,
c1v1c2v2c3 // êawal
c1c2vc3 // krah, nbaê
c1c2c3v // smva, synu
c1vc2c3 // Biyn, cucf
II-3-2 les oppositions thématiques verbales :
a- l’opposition thématique : aoriste ~ aoriste intensif
Chapitre II : les oppositions thématiques
51
1- La suffixation du (tt-) :
L’aoriste intensif des verbes à base monolitère et bilitère est marqué par : tt-, avec la
variante t- :
Aoriste Aoriste intensif
Kabyle gg « faire »
kk « passer »
zzu « griller »
t-gga/ tt-gg
t-kk / tt-kk
t-zzu / tt- zzu
Chaoui ns « passer la nuit »
huz « secouer »
t-ns / tt-nus
t-huz / tt-huza
L’aoriste intensif de la quasi-totalité des verbes à base monolitères est marqué par (tt-
), cette marque connaît une variant libre (t-). Ce sont les verbes du type [Cv] et [(v) c] pour
les monolitères et du type : [C1(v) c2] pour les bilitères qui connaissent simultanément les
deux marques. L’emploi de ces deux formes concurrentes montre que les unes sont le fait des
adultes (t ) alors que les autres sont construites par analogie et relevant de l’usage des jeunes
locuteurs (la marque tt-).
Nous signalons que l’aoriste intensif du verbe /ini/ « dire », est construit sur une base
différente de celle de ce verbe : aor. int. Qar, la forme ttini (aor. int.) ; En respectant le schème
de la formation de l’aoriste intensif des verbes du type : vcv, n’est jamais attesté.
L’aoriste intensif de certains verbes à base monolitère et bilitère, sont construits
différemment de leur base ou connaissent des adjonctions au niveau du signifiant ; c’est le cas
de :
Verbe Kabyle Chaoui
Ini « dire » qar qar
Sw « boire » ts ts
Wt « frapper » Kat àat
L’aoriste intensif de ces verbes est d’une formation irrégulière.
Chapitre II : les oppositions thématiques
52
Ex :
Verbe Kabyle Chaoui
Uxer « répercuter » // tuxer uxxer taxar
nz « êtrevondu » T’nuzu / T’nuz T’nuzu / T’nuz
$aô / Qar « être sec » T $aôa / T $aô T $aôa / T $aô
En kabyle, Certains verbes à base bilitère du type : (v) c1c2 et c1vc2, connaissent deux
schèmes : tt-c1vc2 (tt-c1uc2, tt-c1ac2, tt-c1ic2) et tt-c1vc2v (tt-c1uc2u, tt-c1ac2a, tt-c1ic2i).
En termes de fréquence, c’est la forme étoffée à schème : tt- c1vc2v, qui est plus
fréquente.
Par contre en chaoui, ce phénomène touche aussi les trilitères et les monolitères. Ce
phénomène est plus fréquent en chaoui qu’en kabyle.
Les verbes à deux schèmes en chaoui :
radicaux schèmes exemples
C tt C + tt a C a eoo« laisser»
c1 c2
c1 C2 + tt- c1 c2
c1 C2 + C1 a c2
xs « aspirer »
sel « entendre »
ns « passé la nuit »
rẓ « casser »
v c1 c2 tt-a c1 c2 + tt- a c1 i c2 anef « laisser »
Chapitre II : les oppositions thématiques
53
c1 v c2 tt- c 1v c2 + tt- c1 v c2 a (y) ɣab « abouter »
tub « abjurer sa fois »
num « habituer »
sir «amble »
c1c2v c1 C2 i + c1 c2 ay
tt- c1 i C2 i + tt- c1 C2 a
c1 C2 v + tt- c1 c2 a
c1 C2 a + tt- c1 a c2 a
c 1a C2 u + tt- i c1 c2 ay
c 1C2 a + tt- c1 C2u
rni « ajouter »
tka « soutenir »
cta « aspirer »
rḥa « affute »
ḥla « être agréable »
ɛna « aboutir »
c1 v C2 c1 C2 ay + tt- c1 C2 a
tt- c1 u c2 + tt- c1 u C2 a
bedd « se figer »
huz « secouer »
c 1v c2 v
tt- c1 a c2 a + tt- c1 a c2 u
tt- c1 u c2 i + tt- c1 u c2 ay
tt- c1 u c2 a + c1 u C2 a
raja « attendre »
duri « être à l’abri »
huwa « ardent »
c1 v C2 v c1 u C2ay + tt- c1 u C2 ay luddi « buver »
c1 c2 c
tt- c1 c2 c3 + tt- c1 c2 i c3
c1 C2 c3 + tt- c1 C2 a c3
c1 C2 c3 + tt- c1 c2 c3
tt- c1 c2 c3 + tt- c1 C2 a c3
ɣleb « fatiguer »
bwec « asperger »
nseb « marier »
fsed « abimer »
c1 C2 c3 t- c1 C2 i c3 + tt- c1 C2 a c3 jbber «blesser»
c1 v c2 c3 t-c1 c2 i c3 + tt- c1 C2 a c3
t- c1 a c2 a c3 + tt- c1 a c2 i c3
t- c1 i c2 c3 + tt- c1 a c2 a c3
t- c 1u c2 u c3 + C1 u c2 i c3
biyen« apparaître »
ḥwas « s’emparer »
siyd « chasser »
suden « baiser »
c1 c2 a c3 t- c1 c2 a c3 + c1 C2 c3
t-c1 a C2 c3 + t- c1 a c2 a c3
krah « haïr »
wallef « habituer »
c1 c2 v c3 c4 c1 c2 v c3 u c4 + tt- c1 c2 v C3 i c4 kmumc «plier »
c1 c2 c3 v t- c1 c2 c3 v + C1 c2c3 ay semḍa «aiguiser»
Chapitre II : les oppositions thématiques
54
On a remarqué, dans le dialecte chaoui, qu’il existe des verbes qui ont trois schèmes.
Ce sont les verbes du type :
radicaux Schèmes exemples
c1 C2 c3 tt- c1 C2 c3 + tt- c1 C2 c3 + tt- c1 C2 a c3 ɛerrem « déborder »
v c1 c2 tt- u c1 c2 + u C1 c2 + tt- u c1 a c2 uxer « répercuter »
c1 c2 c3 c4 c1 c2 c3 a c4 + tt- c1 c2 c3 i c4 + C1 c2 c3 u c4 Der$el « être aveugle»
c1 C2 v tt -c C a + tt-a c C c + tt - uc C a wella « revenir »
Nous identifions, ici, les différents schèmes de l’aoriste intensif des verbes à base
bilitère du type : c1vc2
• Aoriste ~ aoriste intensif
c1vc2 " tt-c1ic2i; tt-c1ac2; tt-c1uc2u / c1uc2u; tt-ac1ac2 /tt-uc1ac2; tt-c1ac2a.
• Aoriste ~ aoriste intensif
c1(v)c2 " c1ac2 ; c1(v)c2 ; T’ac1ac2 ; t-c1(v)c2
• Aoriste ~ aoriste intensif
C1(v)c2 " tt-C1ac2a ; T’C1(v)c2 / t-C1(v)c2 ; C1ac2
L’aoriste intensif, d’un nombre très important de verbe, est marqué par la tension
consonantique, soit à l’initiale, à la médiane ou à la finale du radical. Ces verbes sont à base
bilitère, trilitère, de type : c1c2v, c1(v) c2, (v) c1c2, c1c2(v) c3, C1vc2, vc1c2vc3, c1(v) c2c3.
2- la tension initiale :
La tension à l’initiale et l’alternance vocalique :
Dans le parler kabyle, Certains verbes à base bilitère du type : (v) c1c2, connaissent
deux formes pour l’aoriste intensif. L’une, est marquée par tt/ t + alternance vocalique,
l’autre, par la tension consonantique initiale/ c’est le cas du verbe :
vs " tt-avsa / Vs « rire ». Pour la forme de l’aoriste intensif vs, la réalisation tendue de
[v] à l’initiale, n’est qu’une altération phonétique accidentelle. En termes de fréquence, c’est
la forme vs qui est plus fréquente que sa concurrente ttaḍsa.
Chapitre II : les oppositions thématiques
55
Par contre en Chaouia la forme de l’aoriste intensif est marquée par la tension de la
deuxième consonne (ḍs " vS) et la non existence de la deuxième variante.
Le verbe (sw) a deux variante en en kabyle et en chaoui : [sw"tes ses]
Certains verbes du type : c1vc2, c1vc2(v) c3, c1(v) C2(v) c3 ; portent à l’initiale une
emphatique qui se réalise tantôt non tendue /ṛ/ tantôt / ḍ/.
Aoriste Aoriste intensif Français
Kabyle îil / vil
îfṛ / vfṛ
vqô/ vgṛ / îqô
îili / îalay
îîafar
tqiṛ / tt-ḍgṛ / tt-ḍqiṛ
Épier
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Chaoui bvu
nvev / nîev
Beîîu
neîîv
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Coller
3- la tension médiane :
parler Aoriste Aoriste Français /v/ " /î / Kabyle ṛḍl ṛṭl prêter
Chaoui nvv nṭv attacher /s/ " /tt/ Kabyle ksb kttb Avoir
Chaoui fsd fetted abîmer /f/ " /F/ Kabyle rfd rFd Être posé
Chaoui xff xFf Être agile /w/ " /Gw/ Kabyle rwl rGwl Fuir
Chaoui huwa hugga être en bas /t / " /tt/ Kabyle ftl fTTl Rouler le couscous
Chaoui ktr kttr Accroître /ṣ/ " /tt/ Kabyle ḥṣu ḥTTu Être au courant
Chaoui / / / /w/ " /B/ Kabyle hwu hBu Avoir envie
Chaoui / / / /y/ " /G/ Kabyle εyu εGu Etre fatigué
Chaoui / / / /j / " /O/ Kabyle fju fǧu Etre percé
Chapitre II : les oppositions thématiques
56
Chaoui εjl εJl accélérer /$/ " /Q/ Kabyle b$u bQu vouloir
Chaoui b$v be$$ev Mépriser /d/ " /D/ Kabyle bdu bDu commencer
Chaoui bdu bDu commencer /b/ " /B/ Kabyle rbḥ rBḥ gagner
Chaoui vbε vBε glisser /c/ " /à/ Kabyle kcm kČm entrer
Chaoui kcm kČm entrer
Nb : la tension du:
/$/ " /q/ :
n$ " nQ « tuer ».
r$" Rq « brûler »
$z " Qaz « creuser »
4- Alternance vocalique et tension consonantique :
L’opposition aoriste ~ aoriste intensif peut être marquée par la tension consonantique
initiale et alternance vocalique ou la tension consonantique initiale ou la tension
consonantique finale.
Les verbes à base bilitère du type : c1(v)c2:
Aoriste Aoriste intensif Français
Début Kabyle Gr
gn
$r
Gar
Gan
Qar
Introduire
Dormir
Lire
Chaoui $z
Sl
sir
qaz
Sl
ssir
Creuser
Entendre
Ambler
Chapitre II : les oppositions thématiques
57
Final Kabyle R$
Ks
Sl
ér
rQ
kS
sL
éR
Brûler
Paître
Entendre
Voir
Chaoui Xs
vs
r$
n$
xS
vS
rQ
nQ
Aspirer
Rire
Brûler
Tuer
Pour les verbes à base bilitère du type : c1c2v, l’opposition aoriste ~ aoriste intensif
est marquée par la tension consonantique finale (ce type représente 20 verbes pour le chaoui
et 34 verbes en kabyle dans le corpus) :
Aoriste Aoriste intensif Français
Kabyle rnu
bru
rNu
bRu
Ajouter
lâcher
Chaoui rni
bdu
rNi
bDa
Ajouter
Commencer
Pour les verbes à base trilitère à voyelle zéro, du type : c1c2c3, l’opposition aoriste~
aoriste intensif, est marquée par une tension consonantique médiane. (Ce type représente 66
verbes en kabyle et 60 verbes en chaoui des verbes dans le corpus).
Aoriste Aoriste intensif Français
Kabyle nqr
sbk
frs
nQr
sBk
fRs
Percer
Ê.figé
Nettoyer
Chaoui rcl
gzm
fls
rČl
gZm
fLs
Marie
Couper
abîmer
Chapitre II : les oppositions thématiques
58
Pour les verbes à base trilitère du type : c1vC2(v)c3, c1vC2(v)c3 l’opposition
thématique aoriste~ aoriste intensif , est marquée par l’apparition du préfixe tt- d’intensif et
l’alternance vocalique :
Aoriste Aoriste intensif Français
Kabyle wilf
muql
cRg
ẓṛb
tt-walaf
tt-muqul
tt-cRig
tt-ẓṛib
Avoir l’habitude
Regarder
Déchirer
clôturer
Chaoui duwx
laym
siwl
sudn
t-duwx
t-laym
t-siwl
t-sudun
Chavirer
Réunir
Parler
Baiser
Dans un certain nombre de cas, l’aoriste admet deux formes qui répondent au système
précédent :
Aoriste Aoriste intensif Français
Kabyle wilm / wulm
εawd / εiwd
tt-walam
tt-εawad
Convenir
Refaire
Chaoui // // //
La marque d’aoriste intensif tt- tend à se figer avec le radical du thème (deux verbes à
radical court sont relevés, du type : cv) ; ce qui constitue à cet effet une consonne radicale.
C’est le cas des verbes tt-ru « pleurer » et tt-Ki « participer ». Ces deux verbes, sont
caractérisés par la neutralisation des oppositions : aoriste~ aoriste intensif, prétérit ~prétérit
négatif.
Les thèmes de ces verbes sans la marque de l’aoriste intensif tt-, semble ne sont pas
rencontrés. Cela peut s’expliquer par l’utilisation fréquente de l’aoriste intensif de ces verbes
qui a entraîné le maintien de la marque de l’intensif dans tout le système des jeux thématiques
de ces verbes.
Chapitre II : les oppositions thématiques
59
Dans l’opposition : aoriste ~aoriste intensif, nous avons signalé que l’intensif est
marqué soit par :
− Une préfixation de tt- / t-, et / ou,
− Une tension d’une consonne radicale (initiale, médiane, finale).
− Une alternance vocalique.
L’aoriste intensif de certains verbes se manifeste sous trois formes :
Kabyle tt-kr /tt-nkar / t-kr (aoriste : kr « se lever »).
Chaoui tt-wLa / tt-wuLa / tt-waLa (aoriste : wLa « revenir ».
Pour les verbes dérivés, la distinction entre : aoriste ~aoriste intensif est marquée par
une alternance vocalique et une tension initiale :
Aoriste Aoriste intensif Français
Kabyle sird
siwḍ
sirid
sawaḍ
Se laver
parvenir
Chaoui sired
semsed
sarad
semsad
Se laver
Faire lamer
Pour certains verbes à base trilitère du type : c1c2c3, le procédé formel de l’aoriste
intensif ne répond pas à celui de la majorité du même type. La distinction est marquée par le
préfixe intensif tt + alternance vocalique. C’est le cas de :
Aoriste Aoriste intensif
Kabyle nṭw« sauter »,
ε b« séduire »
tt-nṭiw
tt-aε ab
Chapitre II : les oppositions thématiques
60
Chaoui $lb « fatiguer »
Smm « ê. acide »
tt-$lib
tt-ismm
Pour d’autres verbes, deux procédés de formation de l’aoriste intensif existent. L’un
est marqué par la tension radicale médiane et alternance vocalique ou seulement la tension
radicale ; l’autre par la préfixation du morphème T’ et l’alternance vocalique.
Ex :
Aoriste Aoriste intensif Français
Kabyle nṭḍ
Skṛ
Dukl
Ml
nṭḍ
sKṛ
DuKul
Ml
tt-anṭaḍ
tt-skaṛ
T’duKul
tt- Mil
Coller
Etre ivre
S’unir
aimer
Chaoui bwx
fsd
bWx
fSd
tt-bwax
tt-fsad
asperger
abîmer
Nous avons rencontré également un verbe à base trilitère du type : c1(v)c2(v)c3, son
aoriste intensif est marqué par la préfixation du tt- et l’insertion d’une voyelle. Ce phénomène
est très fréquent en chaoui qu’en kabyle :
aoriste Aoriste intensif
Kabyle a « se reposer ». T’ a i
Chaoui εawd « recommencer »
sudn « baiser »
êawû « s’emparer »
tt-εawad
tt-sudun
tt-êawaû / tt-êawiû
Pour certains verbes à radicaux courts, la consonne initiale est une semi-voyelle :/ w /
à l’Aoriste. L’opposition : aoriste ~aoriste intensif n’est distinctive que par la présence de la
marque d’intensif tt-. Dans le dialecte kabyle, ce type de verbe est classe dans la catégorie des
radicaux courts, c'est-à-dire à base bilitère. Wwet " kkat « frapper ».
Chapitre II : les oppositions thématiques
61
L’Aoriste intensif de certains verbes dérivés, est caractérisée par l’alternance
vocalique radicale avec ou sans semi-voyelle / y / à la finale du radical.
Aoriste Aoriste intensif
Kabyle skew« se sécher ». Skaway
Chaoui smva « aiguiser » ssemvay
En kabyle, pour les verbes du type : c1vc2. L’opposition : aoriste ~aoriste intensif est
marquée par la répétition d’une consonne radicale, l’alternance vocalique et préfixation du tt-.
a " T’ a i « acquérir ». Cette distinction n’est marquée que dans l’opposition : aoriste
~aoriste intensif. Ce phénomène ne peut s’expliquer que par le conditionnement phonique du
lexème verbal qui a entraîné cette répétition radicale à l’aoriste intensif. (Un seul exemple
attesté). Mais non existant en chaoui.
Pour les verbes du type : c1c2(v)c3, l’opposition aoriste ~aoriste intensif est marquée
par l’apparition du préfixe tt- d’intensif + l’alternance vocalique ou l’alternance vocalique +
tension initiale radicale.
u tt- u u / u u « être petit ». Cette forme verbale d’aoriste,
considérée comme base de jeu thématique, peut se ramener à une formation expressive
marquée par la répétition de la première consonne.
Remarque sur les emprunts :
Certains emprunts répondent parfaitement au système du jeu des oppositions
thématiques des verbes de souche berbère. Ils sont assimilés et intégrés alors aux schèmes des
verbes de souche berbère. Leur structure et opposition thématique, demeure dans l’ensemble
berbère. Les différents types relevés sont :
Type : c1vc2v :
Chapitre II : les oppositions thématiques
62
Type :
c1c2v
(environ 4
verbes chaoui et 5verbes en kabyle dans le corpus) :
Dans les emprunts du type : c1vc2 (représentant 7 verbes en chaoui et 8 verbes en
kabyle dans
le corpus),
l’opposition
: aoriste ~
aoriste
intensif est
marquée
par la
présence du
tt- avec ou
sans alternance vocalique.
Aoriste Aoriste intensif Français
Kabyle dawi
fu i
Daway
tt-fu i
Soigner
Faire des photos
Chaoui dawa
rava
t-dawa
t-ravi
soigner
consentir
Aoriste Aoriste intensif Français
Kabyle sεu
dεu
r u
s∑u
d∑u
tt-raǦu
Pouvoir
Soigner
Attendre
Chaoui Dεu
Sεa
εfu
d∑u
t-sεa
εFu
Soigner
Avoir
pardonner
aoriste aoriste intensif Français
Kabyle uc
εac
tt- ucu
tt-εac(a)
Couper de l’herbe
Vivre
Chapitre II : les oppositions thématiques
63
En plus de la tension médiane, certains verbes admettent la marque d’intensif et
alternance vocalique : ainsi, deux formes sont possibles :
Aoriste Aoriste intensif Français
Kabyle whm
nfε
skṛ
wHm / t-awham
nFε / t-anfaε
sKṛ / t-askaṛ
Etre étonné
Etre utile
Etre ivre
Chaoui fsd fSd / t-fsad abîmer
Tension initiale + alternance vocalique :
Aoriste Aoriste intensif Français
Kabyle lb
mε
lm
ṭalab
amaε
alam
Demander
Avoir envie
Etre fautif
xa
riê
tt-xa a
tt-raê
Manquer
sentir
Chaoui qis
lum
tub
t-qis
t-lumu
tt-ubay
Arpenter
Admonester
Abjurer sa foi
Chapitre II : les oppositions thématiques
64
Chaoui // // //
Pour les emprunts du type : c1vc2(v)c3, ( représentent 8 verbes chaoui et 4 verbes
kabyle dans le corpus), l’aoriste intensif est distingué de l’aoriste par :
Préfixation du tt- + alternance vocalique :
Aoriste Aoriste intensif Français
Kabyle εawn
a f
εawd
tt-εawan
tt- a if
tt-εawad
Aider
Dépenser
répéter
Chaoui εawd
sayd
biyn
tt-εawad
tt-sayad
t-byin
Répéter
Chasser
Apparaître
Pour les emprunts du type : c1(v)c2c3v ( représentent 2 verbes chaoui et 2 verbes
kabyle dans le corpus) l’aoriste intensif est marqué par la préfixation du tt-:
Aoriste Aoriste intensif Français
Kabyle St i
ctki
tt-st i
tt-ctki
Ê. timide
Réclamer
Chaoui Ctka
Semva
tt-ctka
tt-smva
Reprocher
Aiguiser
b- L’opposition thématique : aoriste ~ prétérit :
Pour les deux thèmes verbaux, la distinction est marquée le plus souvent par une
alternance vocalique. Dans des cas rarissimes, on observe une tension radicale (médiane)
surtout pour les verbes d’état.
Chapitre II : les oppositions thématiques
65
L’alternance vocalique fondamentale se manifeste par :
Pour les monolitères du type : vc : ac, la voyelle pleine / a / de l’aoriste devient / u / et
l’introduction de la voyelle post-radicale / a / au thème du prétérit.
Aoriste prétérit Français
Kabyle a$
af
a
u$a
ufa
uéa
Acheter
Trouver
Approcher
Chaoui as
a$
af
usa
u$a
ufa
Venir
Acheter
Trouver
Les verbes du type : Cv / Cu ; en kabyle la voyelle / u / de l’aoriste devient / a / au
prétérite. Mais en chaoui, ils sont marqués par une neutralisation de l’opposition l’aoriste ~
prétérit. Ce phénomène existe en kabyle par le verbe ttu « oublier » et Ru « pleure ».
Aoriste prétérit Français
Kabyle Du
Su
Da
Sa
Accompagner
Etendre le lit
Chaoui Su Su Étendre le lit
Pour les verbes à base monolitère (type vcv / aci) et bilitère (type vc1(v)c2 / ac1(v)c2,
la voyelle / a / de l’aoriste devient / u/ pour le prétérit.
Aoriste prétérit Français
Kabyle Ali
Awi
Uli
UWi [uBi]
Monter
Emmener
Chapitre II : les oppositions thématiques
66
Agi
Adr
Aw
Ugi
Udr
uW [uBḍ]
Refuser
Descendre
Arriver
Chaoui Ali
Adr
Arw
adf
Uli
Udr
urw
udf
Monter
Descendre
Accoucher
Entrer
Certains verbes à base monolitères du type : vcv / ici, (représentent 2 verbes soit dans
le corpus chaoui ou kabyle), le prétérit est marqué par une tension consonantique et alternance
vocalique post-radicale.
Aoriste prétérit Français
Kabyle Ini
Ili
Na
La
Dire
Exister, être
Chaoui Ini
Ili
Na
La
Dire
Exister, être
Pour les verbes du type (v)C, ( représentent !!% des verbes dans le corpus) ;
L’opposition aoriste~ prétérit, est marquée par une alternance post- radicale / a / au prétérit.
Aoriste prétérit Français
Kabyle R
Ra
a
Rendre
Laisser
Chaoui R
Ra
a
Rendre
Laisser
L’opposition aoriste ~ prétérit des verbes à base bilitères du type : c1c2u, c1(v)c2i,
c1c2i, c1c2, c1ac2i ; est marquée par une alternance vocalique fondamentale finale post-
radicale où il y’a une apparition d’une voyelle finale / a / au thème du prétérit.
Chapitre II : les oppositions thématiques
67
Type : c1c2u :
Type : c1(v)C2i
Type : c1c2i
Un verbe de ce type est caractérisé par la neutralisation de l’opposition aoriste ~
prétérit. C’est le cas du verbe $li « tomber ».
Type c1ac2i :
Aoriste prétérit Français
Kabyle cfu
b$u
cfa
b$a
Se souvenir
Envier, vouloir
Chaoui dεu
fru
dεa
fra
Acclamer
Réconcilier
Aoriste prétérit Français
Kabyle wSi
xÏi
wSa
xÏa
Mettre en garde
Pénaliser
Chaoui hGi
bQi
hGa
bQa
Préparer
Additionner
Aoriste prétérit Français
Kabyle wi wa Etre rassasié
Chaoui rni rna ajouter
Aoriste prétérit Français
Kabyle wali wala voir
Chapitre II : les oppositions thématiques
68
Pour le verbe : nadi en kabyle , et ravi en chaoui l’opposition aoriste prétérit, est
marqué par une alternance vocalique : / a / devient / u / et / i / devient / a /.
Type : c1c2 : (représentent 16 verbes en kabyle et 13verbes en chaoui dans le corpus).
Un verbe qui semble être à tension radicale initiale répond au même jeu thématique.
C’est le cas du verbe :
Chaoui wasi wasa Accréditer
Aoriste prétérit Français
Kabyle nadi nuda Chercher
Chaoui ravi ruva consentir
Aoriste prétérit Français
Kabyle
ls
rs
r
n$
$r
a
lsa
rsa
ra
n$a
$ra
Casser
Se vêtir
descendre
Voir
Tuer
étudier
Chaoui
rs
r
n$
vs
a
rsa
ra
n$a
vsa
Casser
descendre
Voir
Tuer
rire
Chapitre II : les oppositions thématiques
69
Par contre, pour le verbe Mt « mourir » ; le prétérit est marqué par l’apparition de la
voyelle / u / au thème du prétérit. (Prét.) Mut « mourir ». Cette exception que fait ce verbe en
le comparant aux autres verbes du même type, peut s’expliquer par son appartenance au
vocabulaire commun fondamental de base du berbère et même au chamito-sémitique ; c’est
une trace de la diachronie.
L’opposition thématique aoriste ~ prétérit de certains verbes à base bilitère et trilitère
du type : c1c2i, c1uc2, c1c2c3, c1c2ic3, c1c2a3c, cc, est neutralisée. Ici, on peut avoir deux
catégories :
1- la première catégorie :
Dans le système du jeu thématique, ce sont les verbes à deux thèmes (l’opposition
n’est marquée qu’entre aoriste ~ aoriste intensif). Donc, les formes verbales de cette catégorie
sont, en faveur de l’aoriste intensif construit par la préfixation du T’. Les types introduits dans
cette catégorie sont : en kabyle : c1ic2, c1uc2, c1c2ac3. (Représentent 7 verbes en kabyle et
14 verbes en chaoui dans le corpus).
Type : c1ic2 / c1Ic2 :
Aoriste prétérit Français
Kabyle Wt wta frapper
Chaoui / / // //
Aoriste prétérit Français
Kabyle Mt Mut mourir
Chaoui Mt Mut mourir
Aoriste prétérit Français
Kabyle il / il
Qim
il / il
Qim
Jeter l’œil
rester
Chaoui liq liq Falloir
ambler
Chapitre II : les oppositions thématiques
70
Type : c1uc2 :
Type : c1c2vc3 :
Ce sont des emprunts à l’arabe, (représentent 2 verbes en kabyle et 5 verbes en chaoui dans le
corpus).
Ex :
Type : c1C2c3 : (représentent 26 verbes en chaoui et7 verbes en kabyle dans le corpus)
sir
siF
êiB
sir
siF
êiB
Bluter
aimer
Aoriste prétérit Français
Kabyle uc
kur
uc
kur
Couper l’herbe
Ê. boule
Chaoui tuf
tub
nu$
tuf
tub
nu$
Bouder
Abjurer sa foi
Se battre
Aoriste prétérit Français
Kabyle wa
ctaq
wa
ctaq
a. besoin
Chaoui nbaê
nsaê
hwad
nbaê
nsaê
hwad
Crier
S’adonner
Se pencher
Aoriste prétérit Français
Chapitre II : les oppositions thématiques
71
Type : c1ac2c3 : (représentent 4 verbes en kabyle dans le corpus), l’opposition : aoriste ~
prétérit, est marquée par alternance vocalique / a / de l’aoriste qui devient / u / au prétérit. Par
contre en chaoui (représentent 9 verbes dans le corpus), l’opposition : aoriste ~ prétérit, est
marquée par la neutralisation.
Pour les verbes qui admettent deux formes, ils sont caractérisés par la neutralisation de
l’opposition : aoriste ~ prétérit. Et alors que faites-vous de l’alternance de la voyelle ?
D’après ces exemples : i passe à u ; i passe à a…..
Ex :
Kabyle vRf
êZb
qCm
vRf
êZb
qCm
écarter
respecter
couper
Chaoui fLq
hDn
tBt
fLq
hDn
tBt
Éclater
Apaiser
Affermer
Aoriste prétérit Français
Kabyle wafq
qarε
nasb
farq
wufq
qurε
nusb
furq
Se réconcilier
Arrêter
S’allier
Se séparer
Chaoui laym
rafq
laym
rafq
Réunir
S’accorder
Aoriste prétérit Français
Chapitre II : les oppositions thématiques
72
Un certain nombre de verbes à base trilitère, du type : c1(v)c2c3 sont caractérisés par
la neutralisation des oppositions thématiques (représentent 123 verbes en chaoui et 98verbes
en kabyle dans le corpus).
Ex :
Pour les bilitères du type : cac ; on relève deux sous catégories :
1°- l’opposition : aoriste ~ prétérit, est neutralisée. (Représentent 3 verbes en kabyle et
2verbes en chaoui dans le corpus).
Ex :
Kabyle wilm
εiwn
εawd
wulm
εawn
εiwd
Convenir
Aider
Répéter
Chaoui siyv sayv chasser
Aoriste prétérit Français
Kabyle qs
tibε
siwl
Muql
qs
tibε
siwl
Muql
Discuter
Suivre
Appeler
Observer
Chaoui $lb
dBr
qabl
waLf
$lb
dBr
qabl
waLf
fatiguer
conseiller
accoucher
habituer
Aoriste prétérit Français
Kabyle faq
ban
mar
faq
ban
mar
S’apercevoir de
Apparaître
Se renverser
Chapitre II : les oppositions thématiques
73
2°-l’opposition : aoriste ~ prétérit, est marquée par l’alternance vocalique finale (post-
radicale). (Représentent 2 verbes en chaoui dans le corpus).
2- la deuxième catégorie :
Les verbes qui composent le système du jeu thématique sont à trois thèmes :
aoriste ~ aoriste intensif ~ Prétérit négatif.
Cette catégorie englobe les verbes à base :
Bilitère, de type : C1c2 (représentent 12 verbes en kabyle et 8 en chaoui dans le corpus).
Ex :
Chaoui $ab
ban
$ab
ban
Absenter
Apparaître
Aoriste prétérit Français
Kabyle xa
àar
xu
àar
Manquer
Remplir
Chaoui qu
àar
qa
àur
Être sec
Remplir
Aoriste prétérit Français
Kabyle Fr
F$
Dz
Fr
F$
Dz
Se cacher
Sortir
piler
Chaoui Dr
Lf
Nv
Dr
Lf
Nv
Vivre
Négliger
Arrondir
Chapitre II : les oppositions thématiques
74
Trilitère, du type : c1c2c3 (représentent 74 verbes en kabyle et en chaoui dans le corpus). Ex :
Dans des cas très rares, des verbes à base trilitère, du type : c1c2c3v, nous avons
relevé une consonne radicale initiale qui est une semi-voyelle / w /. C’est le cas du verbe :
wargu « rêver ». L’opposition thématique aoriste prétérit, est marquée par alternance
vocalique. L’une est médiane, où il y a apparition de la voyelle / i / au thème du prétérit ;
l’autre est finale, est caractérisée par la substitution de la voyelle / u / du thème de l’aoriste
par / a / au prétérit. Ainsi, wargu (prét.) wirga « rêver ».
Dans le parler kabyle, la présence du / w / comme consonne radicale, relève d’un
particularisme notoire. Cette caractéristique ne peut s’expliquer que par une tendance à
l’allongement ou au non réduction des formes. Ailleurs, le même signifié est rendu par le
signifiant rgu.
Certains emprunts à l’arabe (représentent 50 verbes en chaoui et 45verbes en kabyle
dans le corpus). , sont caractérisés par la neutralisation de l’opposition. C’est le cas des
verbes :
Aoriste prétérit Français
Kabyle frn
sf
rwl
frn
sf
rwl
Trier
Nettoyer
fuir
Chaoui bwx
crk
jml
bwx
crk
jml
Asperger
Faire alliance
Accumuler
Chapitre II : les oppositions thématiques
75
Un seul verbe du type : c1c2ac3 (à base trilitère) attesté, est marqué par la
neutralisation de l’opposition ; aoriste ~ prétérit a « se reposer ». Ce verbe emprunté à
l’arabe ; a subi une intégration morphologique et phonétique. /s / devient / / et la chute de
la dentale / t /.
3- l’opposition thématique : prétérit ~prétérit négatif.
La distinction prétérit ~ prétérit négatif, est marquée essentiellement par l’apparition
d’une voyelle / i / à la dernière syllabe du verbe (représentent 90% des verbes dans le corpus).
La distinction paraît claire dans des verbes à radicaux courts (verbes à base monolitère
jusqu’aux trilitère à voyelle zéro).
Pour les monolitères et bilitères du type : ici, C ; ac, c1c2a, c1c2, vc1c2v, l’opposition
thématique est marquée par l’alternance vocalique finale, / a / du prétérit qui devient / i / au
prétérit négatif.
Type : ici :
Type Cv :
Aoriste prétérit Français
Kabyle jmε
cεl
lb
jmε
cεl
lb
Ramasser
Allumer
solliciter
Chaoui jmε
cεl
lb
jmε
cεl
lb
Ramasser
Allumer
solliciter
prétérit prétérit négatif Français
Kabyle Na
La
Ni
Li
Dire
Etre
Chaoui Na
La
Ni
Li
Dire
Etre
Chapitre II : les oppositions thématiques
76
Type ac :
Type : c1c2 :
Type C :
prétérit prétérit négatif Français
Kabyle a
Sa
i
Si
Planer
Etendre le lit
Chaoui // // //
prétérit prétérit négatif Français
Kabyle usa
u$a
u a
usi
u$i
u i
Venir
Acheter
Se rapprocher
Chaoui usa
u$a
uca
usi
u$i
uci
Venir
Acheter
donner
prétérit prétérit négatif Français
Kabyle $ a
gra
$ri
gri
Étudier
Introduire
Chaoui n$a
swa
rsa
n$i
swi
rsi
Tuer
Boire
Descendre
prétérit prétérit négatif Français
Chapitre II : les oppositions thématiques
77
Type : c1c2u :
Type : C1c2
Kabyle àa
ga
ài
gi
Manger
Faire
Chaoui àa
Ra
ài
Ri
Manger
Mettre
prétérit prétérit négatif Français
Kabyle cfa
fra
bra
n$a
cfi
fri
bri
n$i
Se souvenir
Arbitrer
Lâcher
Tuer
Chaoui êla
kfa
εfa
êli
kfi
εfi
Guérir
Finir
Pardonner
prétérit prétérit négatif Français
Kabyle Wt Wti Frapper
Chaoui Wt Wti Frapper
Chapitre II : les oppositions thématiques
78
Pour certains verbes à radicaux courts (à base monolitères, bilitères et trilitères),
l’opposition thématique : prétérit ~ prétérit négatif, est neutralisée. Ce sont les verbes du
type : vcv ; cv ; c1c2v uniquement pour le kabyle (représentent 9 verbes en kabyle et 6 verbes
en chaoui dans le corpus).
Type vcv :
Type : cv :
Type c1c2v
Dans un certain nombre de cas, le prétérit négatif admet deux formes : l’une, s’obtient
par une alternance vocalique du thème de prétérit / a / qui devient / i / au prétérit négatif ;
l’autre s’obtient par la tension de la première consonne radicale du thème de prétérit. C’est le
cas du verbe s « rire ».
prétérit prétérit négatif Français
Kabyle Wi
uli
ugi
Wi
uli
ugi
Emmener
Monter
refuser
Chaoui Wi
uli
uvi
Wi
uli
uvi
Emmener
Monter
tomber
prétérit prétérit négatif Français
Kabyle T’u T’u Oublier
Chaoui Bi
Su
Bi
Su
Amputer
Étaler
prétérit prétérit négatif Français
Kabyle $li $li Tomber
Chaoui // // //
Chapitre II : les oppositions thématiques
79
Pour les verbes à base bilitère et trilitère du type : vc1c2 ; C1c2 ; c1c2c3 ; l’opposition
thématique : prétérit ~ prétérit négatif est marquée par une alternance vocalique à la dernière
syllabe du thème du prétérit. (Représentent 16 verbes en chaoui et 98 verbes en kabyle dans le
corpus).
Type : vc1c2
Type : C1c2
Type : c1c2c3
prétérit prétérit négatif Français
Kabyle udr
ukr
udir
ukir
Descendre
Voler
Chaoui udf
unf
udif
unif
Entrer
Laisser
prétérit prétérit négatif Français
Kabyle Dz
F$
Diz
Fi$
piler
Lâcher
Chaoui Kr
Qn
Kr
Qn
lever
Amarrer
prétérit prétérit négatif Français
Kabyle frn
kcm
frin
kcim
Trier
Entrer
Chaoui bxs bxis Humilier
Chapitre II : les oppositions thématiques
80
Dans le cas de certains verbes à base bilitère, de type : vc1c2, l’opposition : prétérit ~
prétérit négatif, est neutralisée. C’est le cas des verbes : u$al « revenir » ; ugar « être en plus »
Les emprunts, notamment à l’arabe, répondent parfaitement au système du jeu
thématique des verbes souche berbère. Alors, l’opposition : prétérit ~ prétérit négatif, est
marquée par l’alternance vocalique finale.
D’autre verbes à radicaux courts (à base bilitère et trilitère), sont caractérises par la
neutralisation de l’opposition prétérit ~ prétérit négatif. Ce sont des verbes du type :
Type : c1C2v
Type : c1vc2v
Type : c1vc2
fls flis abîmer
prétérit prétérit négatif Français
Kabyle hGa hGa Préparer
Chaoui wVa wVa Faire ablution
prétérit prétérit négatif Français
Kabyle wala wala Regarder
Chaoui caha caha ratifier
prétérit prétérit négatif Français
Kabyle $il
ban
nu$
$il
ban
nu$
Croire
Apparaître
Combattre
Rester
Chapitre II : les oppositions thématiques
81
Type : c1c2ac3
Type : c1vc2c3
Type : c1C2c3
qim
Mut
qim
Mut
Mourir
Chaoui $il
ban
nu$
qim
Mut
$il
ban
nu$
qim
Mut
Croire
Apparaître
Combattre
Rester
Mourir
prétérit prétérit négatif Français
Kabyle a a Se reposer
Chaoui krah krah haïr
prétérit prétérit négatif Français
Kabyle Muql
if
siwl
qi
Muql
if
siwl
q
Voir
Suivre
Appeler
Déchirer
Chaoui
prétérit prétérit négatif Français
Kabyle kLx
êMl
kLx
êMl
tromper
aimer
Chaoui fSl
qLl
sLk
fSl
qLl
sLk
Analyser
Amoindrir
Sauver
Chapitre II : les oppositions thématiques
82
Type : c1vc2c3a
Un nombre très élevé des emprunts est également connu par ce phénomène de
neutralisation de l’opposition thématique : prétérit ~ prétérit négatif
Certains verbes à base trilitère, du type : c1v2cc3 admettent deux formes. Dans les
deux cas, l’opposition : prétérit ~ prétérit négatif, est neutralisée.
Type : c1vc2c3
prétérit prétérit négatif Français
Kabyle kukra
Nulfa
kukra
Nulfa
craindre
Naître
Chaoui // // //
prétérit prétérit négatif Français
Kabyle ciD
diwa
$Na
nqa
xta
ciD
diwa
$Na
nqa
xta
Nouer
Soigner
Chanter
Filtrer
Choisir
Chaoui ciD
diwa
$Na
nqa
xta
ciD
diwa
$Na
nqa
xta
Nouer
Soigner
Chanter
Filtrer
Choisir
Chapitre II : les oppositions thématiques
83
Type : c1vc2c3
En termes de fréquence, les formes (1) sont plus fréquentes que (2)
Conclusion :
Après cette analyse on peu conclure que le système verbale chaoui et celui du kabyle
se manifeste de la même façon.
prétérit prétérit négatif Français
Kabyle
wilf
1 2
Avoir l’habitude wilf wulf
Chaoui // // / /
prétérit prétérit négatif Français
Kabyle
εawn
εawd
1 2
Aider
Répéter
εawn
εawd
εiwn
εiwd
Chaoui // // //
Chapitre II : les oppositions thématiques
84
L’opposition thématique se constitue entre quatre thèmes : aoriste, aoriste intensif,
prétérit et prétérit négatif.
1- L’aoriste est la forme non marquée pour les deux parlers.
2- Le prétérit est obtenu par alternance vocalique ou bien il est neutralisé.
3- le prétérit négatif est obtenu par apparition de la voyelle / i/ dans la plupart des verbes
des deux parlers mais il est plus fréquent en kabyle qu’en chaoui.
4- l’aoriste intensif est obtenu dans la majorité des verbes des deux parlers par la
suffixation de (tt-) et alternance vocalique ou par la tension de la consonne médiane ;
ou par les deux formes.
Chapitre III – La dérivation verbale
82
Chapitre III : La dérivation verbale
III- 1- l’inventaire des suffixes dérivationnels du verbe existants dans les deux
parlers :
Notre enquête nous a permis de collecter 526 verbes les dérivés répartis comme suit :
1- Le nombre des verbes dérivé selon les radicaux en chaoui :
radical
Radical à
une
consonne
Radical à
deux
consonnes
Radical à
trios
consonnes
Radical à
quatre
consonnes
total
s 8 53 53 8 122
ttw 7 24 8 3 42
my 4 8 12 0 24
m 3 15 28 1 47
ms 6 41 38 6 91
ttw+ms 2 12 18 0 32
ttw+s 6 48 49 5 108
ml 2 10 9 0 21
lm 2 5 6 0 13
mls 3 0 0 0 3
lms 3 0 0 0 3
n 1 2 1 0 4
sn 1 2 0 0 3
ttwn 0 0 1 0 1
ttw+sn 0 1 1 0 2
mn 0 0 1 0 1
st 0 0 1 0 1
sm 0 3 3 0 6
mys 0 1 1 0 2
Total 48 225 230 23 526
Chapitre III – La dérivation verbale
83
Ces526 verbes dérivée sont formés à partir de 200 base de dérivation.
1- Le nombre des verbes dérivé selon les radicaux en kabyle :
radical Radical à une
consonne
Radical à
deux
consonnes
Radical à
trios
consonnes
Radical à
quatre
consonnes
total
S 10 81 50 12 153
ttw 6 61 56 3 126
my 14 38 11 0 63
M 1 13 17 0 21
ms 7 57 29 0 93
ttw+ms 0 0 0 0 0
ttw+s 0 0 0 0 0
ml 0 0 0 0 0
Lm 0 0 0 0 0
mls 0 0 0 0 0
lms 0 0 0 0 0
N 0 2 14 0 16
Sn 0 2 3 0 5
ttwn 0 0 0 0 0
ttw+sn 0 1 0 0 1
mn 0 0 0 0 0
St 0 0 0 0 0
Sm 0 1 2 0 3
mys 0 2 0 0 2
Total 38 258 172 15 483
Ces 483 verbes dérivés sont formés à partir de 200 bases de dérivation.
Chapitre III – La dérivation verbale
84
Les 526 verbes dérivés en chaoui et 483 verbes dérivés en kabyle sont formés à partir
de 200 bases de dérivation.
Ces chiffres montrent que les dérivés, en le kabyle et en chaoui, d’une part ne sont pas
répartis de façon homogène dans les diverses classes de verbes. Les monolitères, les bilitères
et les trilitères à voyelle zéro ont en moyenne, deux dérivés. Les trilitères à voyelle, à
redoublement, ou à allongement consonantique, les quadrilitères n’ont en moyenne qu’un
seul dérivé. On voit donc qu’au-delà des trilitères à voyelle zéro, la productivité de la
dérivation baisse dans une proportion considérable. Le nombre et les suffixe de formation des
dérivées chaoui sont plus nombreux et riches par rapport à ceux du kabyle.
L. GALAND signale que, sur le plan sémantique, le dérivé a souvent tendance à
s’éloigner de sa base et, aboutit même, parfois, à une autonomie sémantique complète, les
signifiés de la base et du dérivé étant trop étrangers l’un à l’autre pour que le dérivé puisse
encore senti comme formé à partir de la base.
Le contenu sémantique d’un dérivé qui, à première vue peut nous paraitre
complètement autonome de la base, correspond en fait bien souvent à une zone marginale du
signifié de la base.
Base Dérivé
Kabyle bru « lâcher, détacher,
répudier, être répudiée... »
Sebru « faire crédit »
Chaoui bedd « se tenir debout » ssebedd « dresser, gonfler »
Aucun des sens de la base ne permet de passer à celui du dérivé.
Avant d’aborder l’étude du comportement de chaque morphème dérivationnel, il nous parait
nécessaire de redéfinir certains concepts.
Chapitre III – La dérivation verbale
85
Transitivité / intransitivité :
En berbère, on définira comme transitif, les verbes qui admettent un complément
d’objet direct, qui lorsqu’il s’agit d’une forme nominale, est à l’état libre où le sujet est un
agent : ex : zlu « égorger », err « rendre », etc. Les verbes intransitifs sont ceux qui
n’admettent pas de complément d’objet direct. Cette catégorie concerne aussi bien les verbes
processifs (nz « vendre ») où le sujet est toujours un patient ou attributaire que le verbe
d’action (azl « courir ») où le sujet est un agent.
Verbe statifs : ce sont des verbes qui :
. Sont strictement intransitifs.
. N’admettent pas la transformation impérative.
. Expriment un état ou une qualité.
Verbes processif : ce sont des verbes qui :
. Sont transitifs ou intransitifs ;
. Admettent toujours la transformation impérative,
. Expriment un procès.
Verbes mixtes : ce sont des verbes qui, sans aucune modification formelle, peuvent :
. Être employés comme verbes statifs (intransitifs, n’admettant pas la transformation
impérative, exprimant un état)
. Ou comme verbes processifs (transitifs, admettant la transformation impérative,
exprimant un procès).
Ex : Ks « enlever / être enlevé», flu « trouer / être troué », etc.
III -1- 1- Le suffixe « Actif-Transitif » S-:
Le monème dérivationnel « factif » (ss) a presque toujours comme effet de faire du
sujet celui, ou ce, qui cause le processus, ou l’état etc. exprimé par le verbe simple : on le
traduit donc souvent ou bien à ajouter une voyelle fonction primaire ou bien à changer le
Chapitre III – La dérivation verbale
86
rapport entre les fonctions primaires et le verbe. Dans le premier cas, le sujet du verbe simple
intransitif devient le complément du verbe affublé de (ss).
Ex :
Base verbale intransitive + S / s Verbe dérivé transitif
Kabyle Qim « rester »
Kr « se lever »
+s S$im « faire s’assoie »
sKr « faire lever »
Chaoui Qar « se sécher »
Rg
Ss$ara « sécher »
Srg « faire sortir »
C’est son emploi le plus fréquent. Mais d’autres possibilités existent : le verbe simple
peut être transitif aussi : eçç « manger » (+ complément d’objet direct= quelque chose), sseçç
« faire manger » (+complément d’objet direct= quelqu un) ; ou le verbe dérivé peut ne pas
être obligatoirement transitif direct : qri « lire, étudier le coran » (intransitif direct aussi).
Avec ses 122 verbes sur un total de 526 verbes dérivés en chaoui, et avec ses 153
verbes sur un total de 483 verbes dérivés en kabyle, la dérivation en S- représente à elle seule
24% en chaoui et 32% en kabyle, des dérivés attestés. Elle est donc la plus productive des
dérivations relevées qu’en kabyle qu’en chaoui.
En chaoui, le verbe (a$) est le seul qui présente quatre thèmes. Trois verbes qui n’ont
que trois thèmes : sas ; sifeg, sidef. 126 verbes qui distinguent deux thèmes : sili, snw, srz
sers etc.
En kabyle, 17 verbes ont quatre thèmes, et 104 verbes distinguent uniquement deux
thèmes. 37 verbes ont trois thèmes.
On relève pour les dérivés en S- un certain nombre de modifications dans le radical ;
les plus notables sont les suivantes :
Chapitre III – La dérivation verbale
87
. Les verbes à initiale vocalique / a / à l’aoriste (/ u/ au prétérit) ont un dérivé en S-
dont l’aoriste est en / i / et le prétérit en / a /,
Ex : en kabyle : ames " umes, simes " sames.
En chaoui : asem "usem , sisem " sasem.
Ceci n’est vrai que s’il n’y a pas de / i / (ou de / y /) dans le radical verbal, auquel
cas on obtient alors un dérivé ayant une forme commune de prétérit-aoriste en / a /,
ex : en kabyle : akwi " sakwi.
En chaoui : ali " Sali
. Les verbes bilitères à première radicale longue (type c1c2) sont caractérisés, en
kabyle, par l’apparition d’une voyelle / u / devant la consonne longue lorsqu’ils
sont précédés du morphème S- (ex : ffe$ "suffe$ « faire sortir »). En chaoui,
uniquement deux verbes qui sont caractérisés par l’apparition de la voyelle / a/ ou
de / i/ devant la premier consonne (ex : êmu"saêmu « se chauffer » et
éay"siéay « s’alourdir ».
. La dérivé en S- de certains verbes bilitères, en kabyle est caractérisé par
l’apparition d’une voyelle / u / entre les deux consonnes radicales et ce au thème
d’aoriste intensif, ex : nz" zen(u) z. Par contre en chaoui, en plus, est caractérisé
par l’apparition d’une voyelle / a / et la semi-voyelle / y/ à la fin du radicale ou par
la voyelle / i / entre le suffixe la première consonne et ce au thème d’aoriste
intensif, ex : ér"seér (ay), éiv"siziv.
. La formation de l’aoriste intensif des dérivés en S-, pour les deux parlers, se
fait de diverses façons. Les trois procédures les plus fréquentes sont :
. Apparition d’une voyelle (le plus souvent / a /, lorsque le radical
comporte déjà une voyelle, il ya reprise de cette même voyelle). Cette
voyelle est placée dans la dernière syllabe du radical, avant la dernière
consonne pour les trilitères à voyelle zéro, avant ou après la dernière
consonne pour les bilitères.
. Suffixation d’une semi-voyelle / y / pour certains bilitères et
monolitères,
Chapitre III – La dérivation verbale
88
. Combinaison des deux types de marque.
En plus pour le chaoui la préfixation de (t).
III- 1-1-a Réalisations phoniques du préfixe S- :
Le préfixe dérivationnel S- est certainement le morphème qui connait le plus
grand nombre de variation du point de vue de sa réalisation phonique :
- Le suffixe S- possède une forme longue et une forme brève. Cette distinction est due à
la présence ou l’absence d’une voyelle (y compris la voyelle zéro), ex : sv " [ ssv---]
afeg " ssafeg
- sc" [sc---] ruê" sruê
- Devant tout radical verbal contenant la sifflante sonore / z /, le préfixe S- se réalise [z],
ex : nz « être vendu » " zenz « vendre ».
- Devant tout verbe comportant la sifflante sonore pharyngalisée / é /, le préfixe S- est
réalisé [é], ex : aé « s’avancer » " éié« avancer ».
- Devant tout verbe contenant la chuintante sourde / c /, le préfixe S- est réalisé [c], dans
une prononciation rapide et quelque peu relâchée. Dans une prononciation plus
soignée, on entendre fréquemment un [s].
- Devant un verbe contenant la chuintante sonore / j /, le préfixe S- est souvent prononcé
s.
III- 1-1-b Analyse fonctionnelle du suffixe s- :
Le préfixe dérivationnel s- assume plusieurs fonctions distinctes :
1)- fonction centrale : est de transformer un verbe simple intransitif en un verbe transitif.
Ce préfixe a donc pour fonction de passer d’un énoncé non orienté (prédicat d’existence), à un
énoncé orienté par un objet. Il permet de remplacer le complément explicatif agent dans
l’énoncé processif. Ce préfixe a donc aussi pour rôle de transformer des verbes statifs en
verbes processifs, ex. :
Chapitre III – La dérivation verbale
89
Verbe simple : - yenza weɣyul : « l’âne a été vendu, est vendu ».
Verbe dérivé : - yezenz aɣyul : «il a vendu l’âne ».
2)- fonction secondaire : Du point de vue de son origine, deux hypothèses peuvent être
émises :
a. ce préfixe sw- n’est qu’une variante contextuelle du morphème s-, l’apparition de
la semi-voyelle étant commandée par la présence dans le radicale verbale d’une
consonne labiale (/b/, /m/, et /w/).le cas de swaR.
b. ce morphème sw- pourrait aussi avoir été créé par [fausse coup]que voulez-vous
dire ??? devantun verbe commençant par la semi-voyelle /w/.
III- 1- 2 – Le suffixe « Passif » : Tw-, M- et n-
Il se combine avec des verbes transitifs et mixtes qu’il transforme en verbes
intransitifs. Le complément d’objet direct du verbe simple correspond au sujet patient du
verbe dérivé et aucun « agent » n’est exprimé. Il fonctionne comme un « passivant /
intransitivant ». Le sujet devient alors un patient du procès.
Ex :
Base verbale transitive + ttw Verbe dérivé intransitif
Kabyle gzem « couper »
îîef « tenir »
mvel « enterrer »
+ttw
ttwagzem « être coupé »
ttwaîîef « être tenu »
ttwamvel « être enterré »
Chaoui rni « ajouter »
sn « savoir »
ut « frapper »
+ttw
ttwarni « s’ajouter »
ttwasn « être connu »
ttwawet « être frappé »
Chapitre III – La dérivation verbale
90
Avec ses 182 verbes dérivés, ttwa, le plus productif des trois préfixes dérivationnels
dans le parler chaoui. Il s’emploie pour dériver un verbe intransitif direct d’un verbe transitif.
Le complément direct du verbe simple correspond au sujet du verbe dérivé et aucun « agent »
n’est exprimé. «Il faut souligner que la valeur de cette dérivation n’est pas celle du réfléchi
puisque le référant du sujet n’est que le patient du processus en question et non jamais à la
fois agent et patient. Pour éviter toute confusion quant à sa valeur par rapport à celle des deux
termes « réfléchi » et « passif », on préfère l’appeler le monème de dérivation sujet-patient. »1
La meilleure traduction est souvent par une construction « on » (= indéfini)
+verbe+complément (=sujet de l’énoncé en berbère).
Avec ses 126verbes dérivés, la dérivation en ttw, dans le kabyle, vient en deuxième
position dans la productivité.
Cette dérivation est donc l’une des plus systématiques et des plus vivantes du système.
On constate aussi que ce morphème ne se combine pratiquement qu’avec des bilitères et des
trilitères et qu’on ne relève qu’un seul quadrilatère. Tout confirme donc son caractère vivant
et régulier.
III- 1-2- 1- Morphologie de la base du dérivé :
En chaoui, on a trois verbes qui opposent trois thèmes, le reste n’oppose que deux
thèmes. En revanche, en kabyle, on a dix verbes qui opposent trois thèmes et deux thèmes
pour la quasi-totalité des verbes dérivés avec ttw-. Généralement ils opposent alors un thème
commun de prétérit-aoriste à un thème d’aoriste intensif. Cependant une exception
remarquable : zlu / ttwazlu / ttwazla.
− 1 T .G .Penchoen, 1973, étude syntaxique d’un parler berbère (Ait Frah de l’Aurès, éd
studi Magrébine, volume VINO Napoli. P48
Chapitre III – La dérivation verbale
91
En kabyle, l’aoriste intensif des dérivés en (ttw-) s’obtient la plupart des cas par
affixation d’une voyelle /a/, avant la dernière consonne pour les trilitères et les bilitères à
finale consonantique, après la dernière consonne pour les monolitères et les bilitères à finale
vocalique. On a enregistré 108 dérivés qui obéissent à cette règle. L’aoriste intensif de
11dérivés est obtenu par la suffixation de (ay). Le reste combine entre les deux procédures.
En chaoui, l’aoriste intensif des dérivés en (ttw-) s’obtient la plupart des cas par
affixation d’une voyelle /a/, avant la dernière consonne pour les trilitères et les bilitères à
finale consonantique, après la dernière consonne pour les monolitères et les bilitères à finale
vocalique. On a enregistré 88 dérivés qui obéissent à cette règle. L’aoriste intensif de 50
dérivés est obtenu par la suffixation de (ay). Les 10 restants combinent entre les deux
procédures. Deux dérivés avec l’apparition de la semi-voyelle (w) : ttwaf " ttwawafay,
ttwwet " ttwawt.
III-1- 2-2- Réalisation du morphème ttw- :
Ce préfixe ne connait que deux variantes : l’une a un deuxième élément vocalique (/u/) et
l’autre consonantique (/w/). La répartition de ces deux variantes se fait comme suit :
- ttu- : apparait devant consonne.
- ttw- : apparait devant voyelle.
III- 1-2- b-Analyse fonctionnelle du suffixe ttw :
Tous les verbes dérivés en ttw- sans exception sont strictement intransitifs.
a)- base transitive : la fonction du morphème ttw- est très claire : il permet d’obtenir un
verbe intransitif à partir d’un verbe transitif, de remplacer un sujet actant par un sujet patient.
b)- Base mixte : Le rôle du morphème est donc dans ce cas purement sémantique et consiste
à transformer le verbe en « passif » à sujet inconnu.
Chapitre III – La dérivation verbale
92
c)- Base intransitive : Le morphème ttw- indique le complément explicatif, subit un procès
dont l’auteur n’est pas nommé.
En fin on peut dire que le morphème dérivationnel ttw- assume deux fonctions
essentielles, l’une syntaxique, l’autre sémantique :
-sur le plan syntaxique, il permet de rendre intransitif les verbes transitifs et de remplacer le
complément explicatif agent de l’énoncé transitif par un complément patient dans l’énoncé
intransitif. Il s’agit donc là bien d’un passif au sens traditionnel du terme.
- sur le plan sémantique, il apporte l’idée que le complément explicatif subit un procès dont
l’agent est inconnu.
III- 1-3- Les suffixes de « Réciproques » :
La valeur vivante de m- est celle de la réciprocité. Dans un premier cas, le sujet et l’un
des compléments- direct ou indirect- du verbe simple correspondant les deux au sujet du
verbe dérivé :
1. ihemmel-as : « il l insulte » mehemmal-n : « ils s insultent
mutuellement. »
2. iêooer-it : « il lui lance des pierres » m e aren : « ils se lancent des pierres. »
3. ssenen-hen : « ils les connaissent » imussen : « ils se connaissent. »
Les morphèmes (m-, my-, et ms-) se combinent autant avec des bases verbales
intransitives, transitives que mixtes. Les dérivés du réciproque expriment la réciprocité : « se
faire quelque chose l’un pour l’autre ». Il en résulte que ce type de dérivés n’est compatible
qu’avec les indices de personne du pluriel, dans un énoncé minimum (actualisateur + radical
verbal).
Ex : n- mwallaf « nous nous sommes habitués ».
mruggaê- n yudan « les gens s’en vont ensemble »
Chapitre III – La dérivation verbale
93
On s’imagine bien que ces dérivations ont tendance à se figer et le nouveau verbe à
subir un glissement de sens. C’est ce que explique peut-être que m-, tout particulièrement, n’a
pas une valeur constante mais rejoint souvent celle de ttwa-.
− egg « faire, mettre » mmug « être posé, placé »
− eçç« manger » mmeçç « être mangé »
− kkes « enlever » mmukkes « sortir, s’enlever, être enlevé »
En raison de l’inexistence de la base, l’analyse de plusieurs verbes est tout à fait
incertaine ; c’est le cas, par exemple des verbes suivants :
- magger « rencontrer »
- mundel « éborgner »
- mured « setrainer au sol »
D’autre part, il ne fait pas de doute que pour les locuteurs, un grand nombre de ces
verbes, même si l’on peut prouver qu’il s’agit bien de dérivés, sont sentis comme des verbes
simples, ainsi :
- mer « se disputer », de r « briser »
- miqqi « tomber goutte à goutte »
- mi ed « s’étendre ».
Dans bien des cas il est difficile sinon impossible de déterminer si la dérivation est
encore motivée. Dans l’impossibilité où nous sommes de contrôler ces faits, nous traduirons
toujours, là où la dérivation est perceptible comme telle, par un monème supplémentaire.
Mais il est évident que parfois, et notamment en ce qui concerne m- et ss-, il n’y a pas,
synchroniquement, un choix supplémentaire mais choix tout simplement d’un « autre » verbe.
Chapitre III – La dérivation verbale
94
Le préfixe m- ,en chaoui se manifeste sous des formes diverses et souvent
inexplicables :mm-, lm-, lmu-, m-, n-,nn- etc.
III-1- 3- 1 Réalisation du morphème M- et sa fonction :
Le problème de la réalisation et celui de la fonction de ce morphème dérivationnel M-
sont intimement liés. Une observation même superficielle suffit pour s’apercevoir que :
1°- ce morphème possède deux formes nettement distinctes : l’une brève l’autre longue,
2°- il possède aussi deux fonctions très différentes l’une de l’autre.
Le problème est donc de déterminer si chacune des deux fonctions du morphème est
liée à une seule des deux réalisations observées.
a)- ses fonctions :
- mečč - mufras
- mels - muqqen
- mzel - medher
Le dérivé a un sens « passif » analogue à celui du dérivé ttw- : il exprime un procès
subi par un complément explicatif et dont l’agent est inconnu. De plus, le dérivé ainsi obtenu
est strictement intransitif. Le complément explicatif de ces dérivés et donc la modalité de
personne, peuvent être singulier.
On constate que ce sens de réciproque n’apparait que devant :
- des bilitères du type c v c, c v c, et c v c v.
Chapitre III – La dérivation verbale
95
- des trilitères à allongement ou à voyelle,
- des quadrilatères,
- et, surtout, des emprunts à l’arabe.
b)- ses réalisations :
Pour éviter la confusion entre ces deux unités, nous noterons le morphème à valeur
passive par mm- (long) et le morphème valeur réciproque par m- (bref).
III- 1-3 -2 Morphologie de la base et de dérivé :
L’aoriste intensif des dérivés en n- s’obtient toujours par préfixation de la marque
d’aoriste intensif tt- et, quand le radical comporte une voyelle, par répétition de cette voyelle
dans la dernière syllabe. Il y a aussi pour les trilitères souvent apparition d’une voyelle /a /
avant la dernière consonne radicale.
III- 1- 3- 3 Comportement syntaxique et fonction :
Sur les 33bases attestées, 12 sont intransitives, soit 40%, et 21sont transitives, soit
environ 60% des bases. Par contre tous les verbes dérivés en n- sont strictement intransitifs.
Le préfixe n- a une fonction syntaxique identique à celle du morphème ttw- La dérivation en
my- apparait, avec celle en ttw- .
III- 1-3- 4 Morphologie de la base et de dérivé :
L’aoriste intensif des dérivés en my- s’obtient toujours par préfixation de la marque
d’aoriste intensif tt- .sur les verbes à voyelle zéro, il y a de plus apparition d’une voyelle /a /
avant la dernière consonne radicale et sur les verbes contenant déjà une voyelle, il y a
répétition de cette voyelle avant la dernière consonne.
Chapitre III – La dérivation verbale
96
III-1- 3-5- Comportement syntaxique et fonction :
Les dérivés en my-, admettent uniquement un « sujet » pluriel décomposable en deux ou
plusieurs participants :
- myewwaten : « ils se sont frappés »
Ces verbes ne pouvant admettre un complément explicatif singulier, leur valeur de
« réciproque » ne fait aucun doute.
La fonction de ce préfixe my- est donc particulièrement claire : il apporte aux verbes simples
processifs-transitifs, l’idée que le procès est simultanément effectué et subi par deux ou
plusieurs participants qui sont donc à la fois agent et patient.
Le préfixe m- (bref) a exactement la même fonction que le morphème my- .
my- et m- sont donc bien deux variantes contextuelles d’un même morphème.
Du point de vue formel, il ne fait pas de doute que ce morphème est composé des deux
préfixes dérivationnels parfaitement bien attestés par ailleurs, m- et s- .
III-1-3 -5-Morphologie de la base et du dérivé :
L’aoriste intensif de ces dérivés se forme toujours par préfixation de la marque tt-.Le
radical subit par ailleurs les mêmes modifications que pour les dérivés en s- (apparition d’une
voyelle, suffixation d’un /y/) et ce, dans les mêmes conditions que pour ce préfixe.
La forme ms- est attestée dans des conditions strictement identiques à celle de la forme
su-.
III-1-3-6 Analyse syntaxique et fonctionnelle :
Chapitre III – La dérivation verbale
97
Les dérivés en ms- sont tous des « réciproques » puisqu’ils n’admettent qu’une
modalité personnelle plurielle et que le complément explicatif peut toujours être décomposé
en deux participants effectuant simultanément le procès. Les deux verbes échappant à cette
contrainte sont :
- msawi « être égalisé, uniforme » de awi « emmené »
- mseččaw « se disputer » de ečč « manger »
On voit que ces deux exemples sont assez douteux car, le premier semble avoir rompu toute
relation sémantique avec sa base awi – à laquelle il peut être au demeurant tout à fait étrange-,
l’autre mseččaw, bien que vraisemblablement apparenté à (ečč), n’a pas exactement la même
forme que lui (le dérivé a peut-être conservé une semi-voyelle finale disparue dans le verbe
simple.).
Le préfixe ms- a la même fonction que les morphèmes my- et m-, celle de
« réciproque ».
Le morphème my- n’apparait que devant les verbes transitifs et le préfixe ms- devant
les verbes intransitifs.
En définitive, on peut donc affirmer que l’expression du réciproque est assumée par
trois préfixes en distribution complémentaire (ou tendant à l’être) :
1°- m- qui n’apparait que devant des trilitères à allongement, ou à voyelle, devant
quadrilatères et bilitères du type c v c, c v c et c v c v.
2°- my- qui tend à n’apparaitre que devant verbes transitifs.
3°- ms- qui tend à n’apparaitre que devant verbes intransitifs.
Et, comme toutes les autres dérivations, ces trois morphèmes peuvent être
secondairement utilisés et opposés l’un à l’autre à des fins sémantiques.
III- 1-4- Dérivation en sm- :
Chapitre III – La dérivation verbale
98
Sur les 483 bases de dérivation attestées, on a 3 en sm-, en kabyle. Par contre, sur les
526 dérives on a 6 en sm-, en chaoui.
Le rôle du préfixe est presqu’exclusivement de nature sémantique et ce complexe sm-
ne joue pratiquement plus de rôle dans le cadre du système dérivationnel d’orientation.
III-1-5- dérivation en sn-,smn-, et sms- :
a)- dérivation en sn- :
La dérivation en sn- présente un caractère nettement plus systématique que la dérivationnel
sm-. En effet, tous les dérivés attestés (16) sont transitifs. De plus, toutes les bases attestées
(8) sont transitives. A travers de ces deux constatations, la fonction respective des deux
éléments du composé sn- apparait nettement :
- n-, préfixe intransitivant et exprimant le « passif à sujet inconnu »,
- s-, préfixe transitivant, permettant la présence d’un complément explicatif agent.
(…nerni,…)... …, à préfixe n- comme des verbes simples, et cette dérivation doit donc, du
point de vue syntaxique et fonctionnel, être assimilée à la dérivation en s-.
b)- Dérivation en smn-, sms-:
Les verbes attestés pour cette dérivation sont tous transitifs et ont un complément explicatif
agent. Ces deux dérivations sont donc fonctionnellement assimilables à celle en s-.
III- 1- 6- Dérivation en mn-, ttws-, ttwn, et ttwmn- :
Chapitre III – La dérivation verbale
99
1°- mn- : Du point de vue de leur fonction, tous ces verbes dérivés sont des passifs à sujet
inconnu puisqu’ils sont tous intransitifs et que leur complément explicatif est un patient. La
forme ttwn- du dérivé ttunefk s’explique sans doute par des raisons sémantiques : le dérivé à
nasale de fk « donner », (nefk) à pris le sans spécialisé de « être donnée en mariage », il ne
pouvait donc plus servir pour exprimer un procès passif quelconque d’où utilisation d’un
second morphème de passif, l’élément ttw-.
2°-ttws-,ttwn, ttwmn- toutes ces dérivations complexes( mn-,ttws-, ttwn-, et ttwmn-) ont
toutes la même fonction que la dérivation simple en ttw- : celle d’un « passif » à sujet
inconnu ; ttws- n’en est même qu’une simple variante contextuelle apparaissant devant un
verbe statique ?.
III-1-7- Dérivation en mys- et myn- :
Les trois dérivés en mys- sont tous des réciproques puisqu’ils n’admettent qu’un
complément explicatif pluriel décomposable en plusieurs participants. Les deux premiers,
myesri et myesru, dont la base est intransitive ne peuvent être suivis d’un objet direct ; le
troisième, myessew , est, comme sa base de dérivation, transitif. On peut donc schématiser le
fonctionnement de ce morphème complexe de la façon suivante :
• base intransitive ------- mys " derivé intransitif
• base transitive -------- mys " dérivé transitif
La fonction du complexe MYS- est donc tout à fait comparable à celle du morphème
MS-, puisque il transforme le verbe simple intransitif en verbe réciproque intransitif et le
verbe simple transitif en verbe réciproque transitif :
- MS-
• base intransitive // dérivé intransitif
aki " msaki
• base transitive // dérivé transitif
Chapitre III – La dérivation verbale
100
eçç " mseçç
- MYS-
• base transitive // dérivé intransitif
riê " myesriê
• base transitive // dérivé transitif
sew " myessew
De l’examen de ces diverses dérivations complexes, il ressort avec évidence que toutes n’ont
qu’un rôle complètement marginal dans le système dérivationnel. En effet, tous ces
morphèmes complexes :
• ont une productivité très faible
• sont peu vivants en synchronie
• ont, les fonctions grammaticales que l’on peut dégager ne sont jamais originales : il
s’agit toujours d’une des trois grandes fonctions :
− S- (transitivant, complément explicatif agent, « factitif »)
− TTW-/N-/NM-(intransitivant, passif, sujet inconnu)
− MY-/MS- (réciproque)
Chapitre III – La dérivation verbale
101
Conclusion :
Le système dérivationnel verbal kabyle s’organise autour de trois grands pôles :
1. le morphème S- (et les divers préfixe qu’on peut y assimiler, SM-, SN-, et SMS-) qui
représente à lui seul près de 161 dérivés attestés dans le parler. Les fonctions de cette
unité peuvent être schématisées de la façon suivante :
Base Morphème S- Dérive
Intransitive --- S- " transitif
(stative) (Processive)
(processive) (factitif)
Transitive --- S- " transitive
(processive) (Factitive)
2. les préfixes TTW-, MM-, et N- qui sont les variantes libres d’un même morphème de
« passif à sujet inconnu ». Leurs effectifs cumulés représentent environ 147 dérivés en
kabyle et 123 dérivés en chaoui, du total des dérivés attestés. Le fonctionnement de ce
morphème est le suivant :
Base dérivé
a. transitive TTW- intransitif
Chapitre III – La dérivation verbale
102
MM-
N-
Complément explicatif agent complément explicatif patient
b. intransitive intransitive
1- statif, processif
Complément explicatif passif à agent inconnu
Généralement patient,
Agent non-envisagé
2- processif, processif
Complément explicatif passif à agent inconnu
Agent
Dans la majorité de leurs emplois, les morphèmes S- et TTW-/ M-/N- ont une fonction
symétrique :
Base intransitive S-" dérivé transitif (« agentif »)
Base transitive TTW-" dérivé intransitif (« passif »)
M-
N-
4. Les trois préfixes en distribution complémentaire MY- M- et MS- qui représentent à
eux trois un peu plus de 123 dérivés en kabyle et 162 dérivés en chaoui. leurs rôle se
situe à un niveau plutôt sémantique et consiste à exprimer le réciproque.
En plus de ces grandes fonctions à caractère systématique, les trois morphèmes sont
susceptibles d’être secondairement utilisés à des fins strictement sémantiques.
Chapitre III – La dérivation verbale
103
Conclusion générale :
Tout au long de ce travail, on a essayé de comparer et d’analyser le système verbal de deux dialectes berbères : Chaoui et Kabyle. Cette étude s’articule autour de la morpho-syntaxe de ce système.
À la fin de ce travail, on a constaté les points suivants :
• L’étude des éléments périphériques, malgré quelques différences phonique, nous informe que :
− Le verbe d’action dans ces deux dialectes obéit à une série dite régulière d’indices de personne. Par contre, le verbe d’état par fois dans le dialecte Kabyle se combine avec une série dite irrégulière d’indices de personne qui tond à disparaitre, du moment que la majorité du temps et localités, le verbe se combine avec la série régulière.
− Le verbe dans ces deux dialectes se combine avec le même monème discontinu de la négation « ur ….. ara » ou « ud …. Ca ».
− La position de la particule de direction par rapport au verbe est constante dans les deux dialectes : elle est placée après le verbe, si ce dernier est au prétérit et à l’aoriste intensif sans ‘‘ad’’. Elle est avant le verbe, si il est à l’aoriste ou à l’aoriste intensif avec ‘‘ad’’ ou bien à la forme négative. Le dialecte Chaoui ne connait qu’une seule particule de direction « d » (indique un mouvement vers le locuteur, marque surtout un rapprochement par rapport soit à celui qui parle, soit à l’un des participants au fait verbal) qui s’oppose à son absence. Cependant, dans le dialecte Kabyle, cette particule s’oppose à ‘‘n’’ (indique un mouvement vers l'interlocuteur ou vers un endroit dont il question) qui n’est utilisée que dans les régions orientales.
• L’analyse des oppositions aspectuelles a démontré que :
− Le verbe dans les deux dialectes connait quatre thèmes : aoriste, aoriste intensif, prétérit et prétérit négatif.
− Pour les deux dialectes, l’aoriste est la forme non marquée. Le prétérit s’obtient par une alternance vocalique ou il est neutralisé. Le passage du prétérit au prétérit négatif impose l’apparition de la voyelle / i / à la fin ou avant la
dernière consonne de la plupart des verbes. Cependant, il est plus fréquent en Kabyle qu’ou Chaoui pour les verbes aux radicaux longs.
− Pour les verbes à une ou deux consonnes avec une voyelle intermédiaire ou plus de trois consonnes, l’aoriste intensif est marqué par la suffixation de (tt-) ou sa variante (t-), par fois il est accompagné par une alternance vocalique. Pour les verbes à deux consonnes successives avec une voyelle à la fin et trois consonnes, l’aoriste intensif est marqué par la tension de la consonne médiane. Les verbes à deux consonnes sans voyelle, l’aoriste intensif est obtenu par le doublement de la première consonne. Il existe des verbes qui présentent deux formes jusqu'à trois dans le dialecte Chaoui. Tout cela avec des exceptions pour certains verbes (wwet" kkat, eçç" tett, sew"sess).
• Le système dérivationnel verbal kabyle s’organise autour de trois grands pôles :
− Le morphème S- (et les divers préfixe qu’on peut y assimiler, SM-, SN-, et
SMS-). Les fonctions de cette unité peuvent être schématisées de la façon
suivante :
Base Morphème S- Dérive
Intransitive --- S- " transitif
Transitive --- S- " transitive
− Les préfixes TTW-, TTW S-, MM-, et N- qui sont les variantes libres d’un
même morphème de « passif à sujet inconnu ». Le fonctionnement de ce
morphème est le suivant :
Base dérivé
a. transitive TTW- /TTW S-/ MM-/ N-
intransitif
Complément explicatif agent complément
explicatif patient
b. intransitive intransitive
1- statif, processif
Complément explicatif passif à agent inconnu
Généralement patient,
Agent non-envisagé
2- processif, processif
Complément explicatif passif à agent inconnu
Agent
− Dans la majorité de leurs emplois, les morphèmes S- et TTW-/ TTW S-/ M-/N-
ont une fonction symétrique :
Base intransitive S- " dérivé transitif (« agentif »)
Base transitive TTW-,TTW S-, M-, N- " dérivé intransitif
(« passif »)
− Les trois préfixes en distribution complémentaire MY-, M-, MS-, ML- et LM- .
Leurs rôle se situe à un niveau plutôt sémantique et consiste à exprimer le
réciproque. En plus ces trois morphèmes sont susceptibles d’être
secondairement utilisés à des fins strictement sémantiques.
Nos résultats pourraient servir dans la tâche d’aménagement linguistique de la langue
et l’élaboration des projets didactiques et pédagogiques en tenant compte de la variation extra-
dialectale.
Bibliographie :
Ouvrages théoriques et généraux :
− M. BEAUD, 1999, l’art de la thèse, éd casbah, Alger.
− J. Gardés-tamine, 1990, la grammaire t1 : phonologie, morphologie, lexicologie, éd
Armand colin, paris.
− J. Dubois, 1962, Étude sur la dérivation suffixale en français moderne et
contemporain, éd Larousse, paris 6.
− J. Dubois et all.1994, dictionnaire de linguistique et des sciences du langage, éd
Larousse, paris.
− Guillaume Gustave, 1984, temps et verbe ; théorie des aspects des modes et des
temps, éd presses universitaire de France.
− H. HOUT, 2001, morphologie : forme et sens des mots du français, éd Armand colin,
paris.
− A .Martinet, 1973, Grammaire fonctionnelle du français, éd REDIF, paris.
− A .Martinet, 1985, syntaxe générale, éd Armand Colin, Paris.
− G .Mounin, 1974, dictionnaire de la linguistique, éd PUF, paris.
− A. Niklas-salminen, 1997, la lexicologie, éd Armand colin. Paris.
− S. remi-giraud leguen, 1986, sur le verbe, presses universitaire de Lyon, paris.
− Picoche, 1977, précis de lexicologie française, éd Nathan, paris.
Ouvrages relatifs au domaine berbère :
− A. Basset, 1946, le système phonologique du berbère, G.L.E.C.S : IV-33-36.
− A. Basset ,1830-1930, langue berbère : morphologie, le verbe, étude des thèmes, éd
libraire ERNEST Leroux, paris.
− A.Basset, A. Picard, 1948, éléments de grammaire berbère (kabyle : irjen), éd la
typo-litho et jules garbonel reunies, Alger.
− A. BASSET,1952, la langue berbère, éd. international African Instituta, London.
− F. Bentolila, 1981, Grammaire fonctionnelle d’un parler berbère Ait seghrouchene
d’Oum Jeniba, C.N.R.S, paris.
− F. Bentolila, 2002, la description des systèmes verbaux, in : articles de linguistique
berbère réuni mémorial Werner Vycichl réuni et édité par Kamal Nait Zerrad, éd
l’harmattan, paris.
− K. CADI, 1987, système verbal rifian forme et sens, linguistique tamazight (nord
Marocain), selaf, C. N. R .S, paris.
− S. Chaker, 1978, un parler berbère d’Algérie (kabyle) ; syntaxe, thèse présentée de
vart l’université de paris v le 16 décembre.
− S. Chaker, 1991, manuel de linguistique berbère I, éd bouchène, Alger.
− S. Chaker, 1996, berbère II ; syntaxe et diachronie, éd ENAG, Alger. , manuel de
linguistique
− J. M. DALLET (1982), Dictionnaire kabyle français, éd SELAF, paris.
− E. Gourlian, 1898, grammaire complète de la langue Mzabite compare dans ses
parties essentielles aux dialectes kabyle- tamachek, éd Miliana.
− G. Hammi, 1997, grammaire et conjugaison amazigh, éd L’Harmattan, paris.
− A. Hanoteau, essai de grammaire kabyle : les principes du langage parlé par les
populations du versant nord du jurjura et spécialement par le igaouaouen ou zouaoua,
s éd, paris.
− A. Laoust, 1912, études sur le dialecte du chenoua comparé avec ceux de Beni
Menaser et des Beni Salah, éd ERNEST Leroux, paris.
− A. Leguil, 1992, structures prédicatives berbère : bilan et perspective, éd
L’Harmattan, paris.
− G. Marcy, essai d’une théorie générale de la morphologie berbère.
− G. Mercier, 1896, le Chaouia de l’Aurès : étude grammaticale texte en dialecte
Chaouia, éd ERNEST Leroux, paris.
− K. Nait-zerrad, 1995, manuel de conjugaison kabyle : 6000 verbes, 176 conjugaison,
éd ENAG, Alger
− K. Nait-zerrad, 1995, grammaire berbère contemporaine T2 : morphologie, éd
ENAG, Alger.
− K. Nait-zerrad, les préfixes expressifs en berbère, in : articles de linguistique berbère
réuni mémorial Werner Vycichl réuni et édité par Kamal Nait Zerrad, éd l’harmattan,
paris.
− T .G .Penchoen, 1973, étude syntaxique d’un parler berbère (Ait Frah de l’Aurès, éd
studi Magrébine, volume VINO Napoli.
− M .Quitout, 1997, Grammaire berbère (rifain- tamazight-chleuh – kabyle), éd
l’harmattan, paris.
− M. taïfi, 1990, pour une théorie des schèmes en berbères, in : études et documents
berbères, 7, PP. 92-110.
Thèses et autres :
− R. Achour, le kabyle et le tamazight (Maroc central) : étude de lexicologie comparée,
thèse de magister soutenu en 23 juin 2004 à l’université de mouloud Mammeri tizi
ouzou
− M. AGHALI-ZAKARA, racines homophones en berbere : cas de KL.
− J. Caniteau. 1950. « racines et schèmes », in Mélanges Wiliam Marçais, éd G-P.
Maisonneuve, paris.
− S. CHAKER, système dérivationnel verbal berbère (dialecte kabyle), thèse de
doctorat du troisième cycle, sous la deriction de L. GALAND, université de paris v,
octobre 1973.
− S. CHAKER, l’aspect verbal en berbère, INALCO-Séminaire de berbère 1991 -
1992.
− D. COHEN,1972, « problème de lingustique chamito-sémitique », in R. E. F., XL .
− M. A .Haddadou, structure lexicales et signification en berbère (kabyle) thèse de IIIe
cycle de linguistique sous la direction de S. CHAKER, Aix Marseille en province,
juin1985, T1.
− L.GALAND, « continuité et renouvellement d’un système verbal : le cas du
berbère », B. S. L. 72/ 1.
Agzul s tmazi$t
Asenked n usentel :
Axeddim-a, d aglam d userwes n ucali asnal$ay n unagraw n umyag. Yettilli-d gar snat
tantaliyin n tmazi$t : taqbaylit d tcawit.
Asgem n uxeddim-a, neddem-it-id seg:
1- Umawal « taqbaylit - tafransist » n J. M. Dallet. Ixdem-it deg useggas 1982.
2- Umawal « tafransist - tacawit », kra n yimedyaten i yefka P. G. HUYGHE , d kra n
yinzan, d kra n yimedyaten i d-yemudd G. Penchoen d yivrisen i yura A. BASSET.
Axeddim-a yebva $ef sin yimuren :
Deg umezwara, neεrev ad nsefhem ay$er i nexter asentel-a. Nefka-d tamukrist d
turdiwin i$ef ibedd usentel, d tarrayt n uxeddim. £er taggara, nesbadu-d kra n yimmektan.
Deg wis sin, nεedda $er umur n uslav n usgem. D win yebvan $ef sin yiêricen:
− Amezwaru yettawi-d $ef iferdisen i d-yettezzin i use$ru.
− Wis sin, d assuffe$ n yimzenzi$en n tmeéra n yal amyag n snat tantaliyin. Imiren,
nserwes gar-asen i wakken ad d-nessuffe$ amgired d umcabi yellan gar-asent.
− Wis krad,nessuffe$-d akk izwiren n ussuddem n umyag n yal tantala, akken ad ten-
neserwes.
Tamukrist:
Amur ameqqra n yixeddimen imezwura ntesnalsit ttawint-d $ef tsel$ayt n
tayunin yemxallafen (am: isem amqim, ) n teqbaylit. Axeddim-a, yettawi-d $ef
userwes n snat tantaliyin n tmazi$t. I wakken ad d-nseqreb gar tim$iwan n tesnalsit.
Tamukrist n uxeddim-a tettezzi $ef yisteqsiyen-a:
− Ma yella tiskarin i yezzin i usentel n umyag aqbayli tettemcabint $er tid n umyag
acawi?
− D anwi imzenzi$en inmeéran n yal amyag? Ttemcabin ne$ ala?
− Nezmer ad d-nmeslay $ef yiwen unagraw n usuddem ucrik gar sin imyagen-a?
Tarrayt i nssexdem deg-s: d aserwes gar-sen, d ugelman, rnu $ur-sen asliv. Imyagen n
teqbaylit nekkes-iten-id seg umawal: taqbaylit d tefransist i yexdem J.M Dallet. Ma d wid n
tcawit ttwakksen-d seg umawal « tafransist - tacawit », ixdem P. G. HUYGHE.
AêricI: iferdisen yettezzin i usentel
Deg uêric-a nufa-d:
Imataren udmawanen n umyag amagnu ttemcabin di snat n tantaliyin. Ma d imyagen n
t$ara, di tantalite taqbaylit, sεan imataren nsen mgaraden d wid n umagnu. Ayen ur d-nufi ara
deg umyag n tantalit tacawit.
Tantala n tcawit tesεa yiwet n tzel$a n tnila « id ». Ma d tantala n teqbaylit tesεa
snat tizel$iwin n tnila: « id, in ». Tamezwarut tettwellih $er win umi nettmeslay. Ma d tis snat,
tettwellih $er win yettmeslayen Maca d tin la yettruêun di kra n temnavin.
Tantala n tcawit d tin teqbaylit sεan yiwet n tal$a tibawayt : taqbaylit d « ur . Ara »
ma d tacawit « ud .. ca ».
Aêric II : tanmegliwin n tmeéra :
Seg uêric-a, nufa-d belli:
− urmir aêrfi d tal$a taêrfut n yimyagen.
− Izri yettilli-d di tuget s tmlelli n te$ra tikwal yet$ima am wurmir aêerfi. Mi ara as-
nernu tal$a tibawayt, yettilli-d ubeddel n te$ra tangarut, ur nelli ara d / i /, $er / i /. D
ayen yegten di tantala n teqbaylit akter n tcawit alad$a deg yimyagen yesεan krad n
tergalin.
− Urmir ussid yettas-d s krad n tal$iwin:
a. S tmerna n (tt- ) ne$ (t-) $er tazwara n umyag ma yella yebna $ef yiwet ne$
ugar n kradt tergalin. Tikwal trennu $ur-s tmlellit n te$ra.
b. S tusda n tergalt tamezwarut deg yimyagen bu snat tergalin mebla ta$ra.
c. S tusda n tergalt tis snat deg yimyagen yesεan snat n tergalin akked te$ra $er
taggara ne$ imyagen n kradt tergalin.
− Rnu $er akk anecta, llan yimyagen yettbeddilen tal$a akken ma tella.
Aêric III asuddem amyagan:
Deg uêric-a, neεrev ad d-nekkes akk iwsilen n usuddem amyagan yellan di yal tantala
akken ad ten-nesrewes. Nesawev , $er taggara, d akken nezmer ad ten-nsegrew deg krad
yigrawen:
• Iwsilen s aswa$ (s-, sm-,sn-, sms- ):tawuri nsen ttaran amyag yellan d amsukk $er
uremsukk ne$ seg uremsukk $er umsukk.
• Iwsilen attwa$ (seg-sen: ttw-, ttw s-, mm-, n-,) anda llan, yettu$al usemmad usrid d
asemmad n umigaw, ne$ $er warbadu
Di tuget, iwsilen asswa$ d attwa$ sεan tawuri tamisit.
• Iwsilen amya$ (my-, m-, ms-, ml-, lm-): skanen-d tigawt yevran gar sin ne$ ugar. Ihi,
yal ass yefti $er usget rnu $ur-s asemmad n umigaw , ma yella, yettilli deg yuget .
Amgired ameqqran i d-nufa, seg tezrawt-agi, d win yerzan timsiselt. Ihi nezmer ad
nsemres tantala n tcawit deg uselmed n tutlayt am arwasen acku tigejda i$ef yettwabna umyag
d yiwet; ilaq ad nefk tagnit i yimdanen ad ten-walfen, ad a$en tanumi yid-sen. Ammer sya $er
sdat ad nsemlil tim$iwan tisnalsiyin akken ur ttu$alent ara d yi$ribin , wa ur ifehhem wa.
Monolitère :
vc :
N° français chaoui prétérit Prét. Nég. aoriste aoriste intensif
1 Acheter a$ u$i
u$a
u$i a$ tta$
2 Trouver af ufa ufi af ttaf 3 Venir as usa usi as ttas 4 donner uc uca uci uc ttuc
uçç 5 bouffi uf uf uf uf ttuf 6 frapper ut (uwt) uta uti ut ççat
ttuçç
v1cv2 :
N° français chaoui prétérit Prét. Nég. aoriste aoriste intensif
1 Monter ali uli uli ali ttali 2 Apporter awi wi wi awi ttawi 3 Être ili llan lli illi ttilli 4 Dire ini nna nni inni qqar 5 Tomber ivu
gevu
ivu
uvi
uvi avu
ivu
geîîu
uîîu
C :
N° français chaoui prétérit Prét. Nég. aoriste aoriste intensif 1
Manger
eçç çça
ççi
ççi eçç ttett
2 Agir egg gga
ggi
egg egg ttegg
3 Adapter eyy yyi yyi eyy ttegg 4 Laisser eoo ooa ooi eoo ttaooa
tteoo 5 Laisser ejj jja ijji ejj ttjj
ttajja 6 Mettre err rra
rri
irri err tterra
Cv :
N° français chaoui prétérit Prét. Nég. aoriste aoriste intensif
1 Amputer bbi bbi bbi bbi ttebbi 2 Étaler le lit Ssu Ssu Ssu Ssu ttessu
c1c2 :
N° français chaoui prétérit Prét. Nég. aoriste aoriste intensif
1 casser ré réa ré rrié ré ttrué truéu 2 Voir ér éra éri ér éerr 3 Décourager ks ksa
kes
ksi ks tekkes
4 Tuer n$ n$a n$i n$ neq 6 brûler r$ r$a r$i r$ reqq 7 Passe la nuit ns nsa nsi ns tens
ttenus 8 Entendre sl sli
sla
sli sel sell
ssal 9 boire sw swa
swi
swi sw tes
ses 10
descendre rs rsa rsi rs ttrus
11 rire vs vsu
vsa
vsu
vsi
vs vess
12 aspirer xs Xsa
xs
xsi xs xess
texs 13 Creuser $z $za $zi $z qaz
C1c2 :
N° français chaoui prétérit Prét. Nég. aoriste aoriste intensif
1 vivre dder dder dder
ddir
dder ttedder
2 lever kker kker kker
kkir
kker ttenkkar
ttekkar
3 amollir lle$ ll$a ll$i ll$ tlle$ 4 négliger llef llef llef
llif
llef ttellef
5 mourir mmet mmut mmut mmet ttmetta 6 arrondir nnev nnev nnev
nniv
nnev tennev
7 amarrer qqen qqen qqen
qqin
qqen teqqen
8 savoir ssen ssen ssin ssen ttssen 9 s'abstenir îîef îîef îîef
îîif
îîef teîîef
c1C2 :
n° français chaoui prétérit prét. nég. aoriste aoriste intensif
1 se figer bedd bedd bedd bedd bedday/
ttbedda 2 amarrer cedd cudd cidd cedd tcedd 3 améliorer qedd qedd qedd qedd tqedd 4 secouer hezz /
huzz
huzz huzz hezz/
huzz
thuzz/
tthuzza
ac1c2 :
n° français chaoui prétérit prét. nég. aoriste aoriste intensif
1 entrer adef udef udif adef ttadef 2 baiser ader uder uder/
udir
ader tader
3 acheter aju
aoew
uju
uoew
uju
uoew
aju
aoew
ttaou
ttaju 4 abandonner anef unef unef/
unif
anef tanif/
ttanef 5 sortir reg eri ery rrag rga
rya
rrag rgi
ryi
rg
ry
terrag/
rrag /
rray
6 accoucher arew/
aru
urw/
uru
urw/
uru
arw/
aru
tarw/
ttaru 7 répercuter uxer uxer uxer uxer tuxer
uxxer
taxar/
ttwexxar 8 marcher uyer /
uyir/
ugir/
ugur
uyer /
uyir/
ugir/
ugur
uyer /
uyir/
ugir/
ugur
uyer/
uyir/
ugir/
ugur
ggur/
yyur/
ttugir/
ttgura
aC1c2 :
n° français chaoui prétérit prét. nég. aoriste aoriste intensif
1 craindre agged ugged uggid agged ttaggad 2 accourir azzel uzzel uzzil azzel tazzal 4 alarmer ugged ugged ugged ugged tugged 5 apprêter ujjed /
weooed
ujjed/
weooed
ujjed/
weooed
ujjed/
weooed
tujjad/
ttweooad 6 abandonner
totalement ukkel ukkel ukkel ukkel ttukkel
c1vc2 :
n° français chaoui prétérit prét. nég. aoriste aoriste intensif
1 absenter $ab
$ib
$ab $ib/
$ab
$ib/
$ab
tt$iba/
tt$ab 2 avoir soif fad /
ffud
ffud ffud fud/
ffad
tfad/
ttfada 3 apparaître ban ban ban ban tban 4 avoir fin laé lué lué lué tlaé 5 naître lal lul lul lal tlal
6 falloir liq liq liq liq tliq 7 admonester lum lum lum lum tlumu 8 se battre nu$ nu$ nu$ nu$ tnu$ 9 accoutumer num/
nnam
num num num/
nnam
tnum/
ttnama 10 rester qim
$im
qim
$im
qim
$im
qim
$im
t$ima/
tqima 11 arpenter qis/
qeyyes
qis/
qeyyes
qis/
qeyyes
qis/
qeyyes
tqis/
ttqeyyas 12 partir ruê ruê ruê ruê truêa 13 allumer si$ si$ si$ si$ tsi$ 14 amble sir sir sir sir ssir
tsir 15 abjurer sa
foi tub tub tub tub tetub/
ttubay 16 bouder tuf/
uf
tuf/
uf
tuf/
uf
tuf/
uf
ttuf
17 augmenter zid/
zeyyed
zid/
zeyyed
zid/
zeyyed
zid/
zeyyed
tzid/
ttzeyyad
C1vc2 :
n° français chaoui prétérit prét. nég. aoriste aoriste intensif
1 remplir ççar/
car
ççur ççur ççar ççarra/
ttççara 2 sécher qqur qqar qqur qqur tt$ara
t$ar 3 finir mmir mmir mmir mmir ttmara
c1c2v :
n° français chaoui prétérit prét. nég. aoriste aoriste intensif
1 commencer bda/
bdu
bda/
bdu
bdi bdu/
bda
bedda /
bettu
beddu 2 partager bvu/
bva
bva bvi bvu/
bva
beîîu/
beîîa 3 construire bnu/
bna
bna bni bnu/
bna
bennu/
benna 4 aspirer cta cta cti cta cetti/
ttecta 5 acclamer dεu dεa dεu dεu dεεu 6 réconcilier fru/
fra
fra fri fru/
fra
ferru/
ferra 7 être
agréable êla êla
iêala
êla
iêala /
êli
êla
iêala
êallu/
ttiêlay
8 guérir êlu êla êala êli êlu êellu 9 achever kfu kfa kfi kfa tekfa 10 affûter rêa rêa rêi rêa reêêa
traêa 11 ajouter rni rna rni rni rnay
renni 13 assouvi rwu/
rwa
rwa rwi rwu/
rwa
rway/
reggwa 14 avoir sεa sεa sεi sεa tsεa/
iseεεa 15 soutenir tka tka tki tka tekki/
tteka 16 advenir vra vra vri vra tvera 17 pardonner εfu εfa εfi εfa εffu 18 aboutir εna εna εni εna tεennu/
εenna 19 affermer kra kra kri kra kerra 20 apprêter hyi hiya hiyi hyi thiyyi
theyya
vc1vc2 :
n° français chaoui prétérit prét. nég. aoriste aoriste intensif
1 jouer irar irar irar irar ttrar
c1C2v :
n° français chaoui prétérit prét. nég. aoriste aoriste intensif
1 additionner beqqi beqqa beqqi beqqi tbeqqi 2 déclarer berra berra berri berra tberra 3 abattu de
vent hedda hedda hedda hedda thedda
4 préparer heggi/
heyya
hegga heggi heggi
heyya
tthegga/
ttheyya 5 revenir hugga hugga hugga hugga thugga 6 élever rebba rebba rebbi rebba trebba 7 éduquer rebbi rebba rebbi rebba trebbi 8 nommer semmi
semma
semma semmi semmi
semma
tsemmi
ttsemma 9 revenir wella wulla
walla
willa wella ttwella
ttwulla
ttwalla 10 faire
ablution wevva wevva wevva wevva twevva
11 payé amande xeîîa xeîîa xeîîa xeîîa txeîîa 12 passer εedda εedda εedda/
εeddi
εedda t εedda
c1v1c2v2 :
n° français chaoui prétérit prét. nég. aoriste aoriste intensif
1 ratifier caha caha caha caha tcaha 2 remédier dawa dawa dawa/
dawi
dawa tdawa
3 être à l'abri duri duri duri duri tduri
tduray 4 ardent êamu aêama iêama aêamu ttêamu 5 être en bas huwa huwa huwa/
hwi
huwa thuwa
hugga
6 adresser la$a la$a la$a la$a tla$a 7 attendre raja rji/
raja
rji raja traju/
ttraja 8 consentir ravi rava ruva rvi ravi travi 9 agir sawa sawa sawa sawa tsawa 10 accréditer waûûi waûûa wiûûa waûûi twaûûi
c1vC2 :
n° français chaoui prétérit prét. nég. aoriste
aoriste intensif
1 aimer êibb êibb êibb êibb têibba 2 bluter siff siff siff siff tsiffi 3 allaiter suvv suvv suvv suvv tsuvv
c1vC2i
n° français chaoui prétérit prét. nég. aoriste aoriste intensif
1 baver luddi luddi luddi luddi ludday
tludduy
c1c2c3 :
n° français chaoui prétérit prét. nég. aoriste aoriste intensif
1 fatiguer $leb $leb $leb/
$lib
$leb te$l eb
tte$lib 2 fermer $leq $leq $leq $leq $elleq 3 tromper $lev $lev $lev $lev $ellev 4 égorger $res $res $res $res $erres 5 s'affecter $yer $yer $yer $yer t$eyer 6 mépriser b$ev b$ev b$ev b$ev be$$ev 7 avaler bleε belε belε belε tebleε 8 humilier bxes bxes bxis bxes tebxis 9 aérer bred bred bred bred berred 10 agenouiller brek brek brek brek berrek 11 asperger bwex bwex bwex bwex bewwex
tebwwax 12 s'éloigner
de bεed bεed bεed bεed tebεed
13 être adroit cîer cîer cîer cîer ceîîer 14 faire
alliance crek crek crek crek cerrek
15 consterner dhec dhec dhec dhec dehhec 16 administrer êkem êkem êkem êkem êekkem 17 animosité êsed êsed êsed êsed êssed 18 être affliger êzen êzen êzen êzen êezzen 19 abîmer fles feles feles
/flis
feles felles
20 abîmer fsed fsed fsed fsed tefssad
fessed 21 accumuler jmel jmel jmel jmel jemmel 22 additionner jmeε jmeε jmeε jmeε jemmeε 23 blesser jreê jreê jriê jreê jerreê 24 accuser jrem jrem jrem jrem jerrem 25 faire une
offre fveê fveê fveê fveê fevveê
26 mouiller lxes lxes lxes lxes lexxes 27 faire un
accroc méeq méeq méeq méeq meééeq
28 aplatir msel msel msel msel messel 29 affadir mses mses mses mses messus 30 décroître nqeû nqeû nqeû nqeû tenqaû 31 marier nseb nseb nseb nseb tnseb
nesseb 32 dire nveq
nîeq
nveq
nîeq
nveq
nîiq
nveq
nîeq
neîîeq
33 attacher nvev nîev
nvev
nîev nviv nîev nvev neîîev
34 admettre qbel qbel qbel qbel qebbel 35 approcher qreb qreb qreb qreb qerreb 36 accoupler qren qren qren qren qerren 37 être acide qreû qres qres qres qerreû 38 amarrer rbet rbet rbet rbet rebbet 39 marier rcel rcel rcel rcel reççel 40 monter rkeb rkeb rkeb rkeb rekkeb
41 adorer rkeε rkeε rkeε rkeε rekkeε 42 affirmer tbet tbet tbet tbet tebbet 43 dénoncer them them them them tehhem 44 abasourdir ûreε ûreε ûreε ûreε ûerreε 45 glisser vbeε vbeε vbeε vbeε vebbeε 46 être injuste vlem vlem vlem vlem tevlem
vellem 47 ambitionner vmeε vmeε vmeε vmeε îemmε 48 s'affaiblir vεef vεef vεef vεef tevεef 49 travailler xdem xdem xdem xdem xddem 50 terminer xlet ixlet ixlet ixlet xellet 51 être agile xfef xfef xfef xfef xeffef 52 arriver xlev xalev xilev xlev xellev 53 abîmer xser xser xser xser xsser
txesr 54 secouer zelz zelz zelz zelz zellez 55 vendre zenz zenz zenz zenz znuz 56 aduler zgel zgel zgel zgel zeggel 57 voir zlem zlem zlem zlem zellem 58 faire vite zreb zreb zreb zreb zerreb 59 adorer εbed εbed εbed εbed εbbed 60 gâter εdem εdem εdem εdem εeddem 61 plaire εjeb εjeb εjeb εjeb tεjeb
εjjeb 62 accélérer εjel εjel εjel εjel εjjel 63 faire cesser εreq εreq εreq εreq εerreq 64 abîmer εyeb εyeb εyeb εyeb tεyeb 65 accroître kter kter kter kter ketter 66 acquérir kseb kseb kseb kseb kesseb 67 parfaire lfe$ lfe$ lfe$ lfe$ tlefe$ 68 coller lseq lseq lseq lseq lesseq
tlesseq 69 affermer rsem rsem rsem rsem ressem 70 asperger rwec rwec rwec rwec trewc 71 adorer sjed sejed sejed sejed sejjed 72 être aisé shel shel shel shel tsehl
ttsehhal
73 être acide smem smem smem smem tismem 74 adresser sref sref sref sref serref
c1C2c3 :
n° français chaoui prétérit prét. nég. aoriste aoriste intensif 1 conseiller debber debber debber debber tdebbar 2 affirmer êeqqeq êeqqeq êeqqeq êeqqeq têeqqaq 3 éclater felleq ifelleq ifelleq ifelleq tfellaq 4 jouir ferreê ferraê ferraê ferraê tferraê 5 analyser feûûel feûûel feûûel feûûel tfeûûal 6 apaiser hedden hedden hedden hedden theddan 7 blesser jebber jebber jebber jebber tjebbir
ttjebbar 8 ennuyer merrev mrrrev mrrrev mrrrev tmerrav 9 abréger neqqeû neqqeû neqqeû neqqeû tneqqaû 10 nettoyer nevvef nevvef nevvef nevvef tnevvif
ttnevvaf 11 amoindrir qellel qellel qellel qellel tqellel 12 armurier serrer srrer srrer srrer tserrar 13 affermer tebbet tebbet tebbet tebbet tetebbat 14 annoncer xebber xebber xebber xebber txebbar 15 alléger xeffef xfif xfif xfef txeffaf 16 payer xelleû
sellek
xelleû
sellek
xelleû
sellek
xelleû
sellek
txelleû
ttsellak 17 suspendre εelleq εelleq εelleq εelleq tεellaq 18 déborder εrrem εerrem εerrem εerrem tεerrem/
ttεerrim/ ttεerram
19 abolir beîîel beîîel beîîel beîîel tbeîîal/
tbeîîil 20 accumuler jemmel
jmel jemmel jmel
jemmil jmil
jemmel jmel
tjemmil/
jemmel 21 accuser jerrem jerrem jerrem jerrem tjerrim/
ttjerram 22 achever kemmel kemmel kemmel kemmel tkemmal/
ttkemmil 23 abandonner
totalement sellem sellem sellem sellem tsellim/
ttsellam
24 permettre serreê serreê serriê
serreê
serreê tserraê
25 afficher semmer semmer semmer semmer tsemmar
c1c2c3v :
n° français chaoui prétérit prét. nég. aoriste aoriste intensif
1 reprocher cteki
cetka
cteka cteki cteki
cetka
tcetki/
ttcetka 2 aiguiser semva semva semva semva tsemva/
ssemvay 3 être
brumeux seynu seynu seynu seynu synaw
c1vc2c3 :
n° français chaoui prétérit prét. nég. aoriste aoriste intensif
1 apparaître biyen biyen biyen biyen tbeyin/
ttbeyyan 2 baigner cucef cucef cucef cucef tcucuf 3 chavirer duwex duwex duwex duwex tduwex 4 s'abstenir êakem êakem êakem êakem têakem 5 beugler êareb êareb êareb êareb ê têareb 6 activer êareû êareû êareû êareû têareû 7 s'emparer êaweû êaweû êiweû êaweû têawaé
têawiû 8 réunir layem laym laym laym tlayem 9 accoucher qabel qabel qabel qabel tqabel 10 s'accorder rafeq rafeq rafeq rafeq trafeq 11 guider saεef saεef siεef saεef tsaεef 14 parler siwel ssawel ssiwil siwel tsiwel 15 chasser siyev
sayev
siyev sayev siyev
sayev
siyv sayev tsiyev/
ttûayav 16 baiser suden suden suden suden tsudun/
ssudin 18 recommencer εawd εawd εawd εawd ttεawad
c1c2ac3 : n° français chaoui prétérit prét. nég. aoriste aoriste
intensif 1 haïr krah krah krah krah tekrah/
kerreh 2 crier nbaê nbaê nbaê nbaê tnabaê 3 s'adonner nûaê nûaê nûaê nûaê neûûaê 4 réussir rbeê rbeê rbeê rbeê rebbeê 5 se pencher hwad hwad hwad hwad tehwad 6 se pencher hwat hwat hwat hwat tehwat
c1ac2ac3 :
N° français chaoui prétérit Prét. Nég. aoriste aoriste intensif
1 acquiescer êawaj êwaj êwij êawaj têawaj 2 Agacer êawal êawal êawal êawal têawal
c1aC2c3 : n° français chaoui prétérit prét. nég. aoriste aoriste
intensif 1 agacer êarrec êarrec êarrec êarrec têarrac 2 pousser êerrek êerrek êerrek êerrek têerrak/
ttêerrik 3 s'abstenir êerrem êerrem êerrem êerrem têerrim/
ttêerram 4 être libre êarrer êarrer êarrer êarrer têarrar 5 habituer wallef wallef willef wallef twallef/
ttwalaf 6 abandonner
la route xallef xullef
xullef
xullef
txallef
7 aduler xallel xallel xallel xallel txallal
c1C2ac3 :
n° français chaoui prétérit prét. nég. aoriste aoriste
intensif 1 pardonner semmaê semmaê semmiê semmaê tesmmiê
c1c2vc3… n° français chaoui prétérit prét. nég. aoriste aoriste
intensif 1 plier kmumc kmumc kmumc kmumc kmumuc
ttekmummic 2 secouer ngugu
ngugg
ngugu
ngugg
ngugu
ngugg
ngugu
ngugg
tengugu
ttengugga(y)
c1c2c3c4 :
n° français chaoui prétérit prét. nég. aoriste aoriste intensif
1 être aveugle
der$el der$el der$el der$el der$al/
ttder$il/
dder$ul 2 accroupir gεmez gεmez gεmez gεmez ttgεmaz 3 lier neqren neqren neqren neqren tneqren 4 admirer tε jeb tε jeb t εjeb tε jeb tetε jeb
c1ac2c3ac4 :
N° français chaoui prétérit Prét. Nég. aoriste aoriste intensif
1 aboyer hablet hablet hablet hablet tthablat 2 aboyer habret habret habret habret tthabrat
c1v1c2v2c3c4 :
N° français chaoui prétérit Prét. Nég. aoriste aoriste
intensif 1 abattement tuwahen tuwahen tuwahen tuwahen tuwahan
Monolitère vc :
vcv :
n° français impératif prétérit prétérit négatif aoriste aoriste intensif 1 poser un piège adi udi udi adi ttadi 2 refuser agi ugi ugi agi ttagi 3 monter ali uli uli ali ttali 4 s’éveiller aki uki uki aki ttaki 5 écrire aru uri
ura
uri aru ttaru
6 dépouiller azu uzi
uza
uzi azu ttazu
7 amener awi uwi
bbi
uwi
bbi
awi ttawi
8 dire ini nni
nna
nni ini qqar
C :
N° Français Impératif Prétérit Prétérit négatif Aoriste Aoriste intensif 1 faire egg ggi
gga
ggi egg ttegg
tegga 2 cuire ebb bbi
bba
bbi bb ttebbay
ttebb 3 pétrir egg ggi ggi egg tegg
N° Français Impératif Prétérit Prétérit négatif Aoriste Aoriste intensif 1 trouver af ufi
ufa
ufi af ttaf
2 prendre a$ u$i
u$a
u$i a$ tta$
3 arriver as usi
usa
usi as ttas
4 approcher aé uéi
uéa
uéi aé ttaé
5 être meilleur if if if if ttif
gga ttegg 4 laisser eoo ooi
ooa
ooi eoo ttaooa
5 manger eçç ççi
çça
ççi eçç tett
6 passer ekk kki
kka
kki ekk tekk
ttekk
Cv :
N° Français Impératif Prétérit Prétérit négatif Aoriste Aoriste intensif 1 pincer bbi bbi bbi bbi ttbbi 2 aller ddu ddi
dda
ddi ddu teddu tteddu
3 puiser ffi ffi ffi ffi tteffi 4 pleurer rru rru rru rru tterru
5 étendre ssu ssi
ssa
ssi ssu tessu
6 oublier ttu ttu ttu ttu tettu 7 tournoyer zzi zzi zzi zzi tezzi
ttezzi 8 griller zzu zzi
zza
zzi zzu tezzu ttezzu
Bilitère :
c1ec2 :
N° Français Impératif Prétérit Prétérit négatif Aoriste Aoriste intensif 1 dormir gen gen gin gen ggan
2 introduire ger ger gri ger ggar
3 paître kes ksi
ksa
ksi kes kess
4 écouter êes êes êes êes tteêsis
5 entendre sel sli
sla
sli sel sell
6 boire sew swi
swa
swi sew tess
sess 7 voir ¨¨¨¨¨éer éri
éra
éri éer éerr
c1c2 :
N° Français Impératif Prétérit Prétérit négatif Aoriste Aoriste intensif 1 Rire vs vsi
vsa
vsi vs ttavsa
2 Donner fk fki
fka
fki fk ttakk
3 S’habiller ls lsi
lsa
lsi ls ttlusu
ttlus 4 Passe la nuit ns nsi
nsa
nsi ns ttnusu
ttnus 5 Être instruit $r $ri
$ra
$ri $r qqar
6 Brûler r$ r$i
r$a
r$i r$ reqq
7 Descendre rs rsi
rsa
rsi rs ttrusu
ttrus 8 Casser briser ré réi
réa
réi ré ttruéu
ttrué 9 Être vendu nz nzi
nza
nzi nz ttnuzu
ttnuz
C1c2 :
n° français impératif prétérit prétérit négatif aoriste aoriste intensif 1 prendre ddem ddem ddim ddem tteddem
ttaddam 2 piler ddez ddez ddiz ddez tteddez
ttaddaz 3 sortir ffe$ ffe$ ffi$ ffe$ tteffe$
4 cacher ffer ffer ffir ffer Teffer
tteffer 5 enlever kkes kkes kkis kkes ttekkes
tekkes 6 enrouler nnev nnev nniv nnev tennev
ttennev 7 piquer qqes qqes qqis qqes teqqes
tteqqes 8 enrouler ttel ttel ttil ttel tettel 9 demander tter tter ttir tter tetter 10 téter îîev îîev îîiv îîev teîîev 11 tenir îîef îîef îîif îîef teîîef 12 frapper wwet wwet (wweta) wwti wwet kkat
c1(v)C2 :
N° Français Impératif Prétérit Prétérit négatif Aoriste Aoriste intensif 1 Être debout bedd bedd bedd bedd ttbedday 2 dénigrer dull dull dull dull ddulluy/
ttdull 3 Attacher cidd cudd cudd cadd/cidd ttcudduy/
ttciddi 4 mall mall mall mall Ttmall
Ttmallay 5 Ê. fini fukk fukk fukk fukk ttfukk
vc1c2 :
N° Français Impératif Prétérit Prétérit négatif Aoriste Aoriste intensif 1 Descendre ader uder udir ader ttader
2 S’envoler afeg ufeg ufig afeg ttafeg
3 Puiser agem ugem ugim agem ttagem
4 Acheter aoew uoew uoiw aoew ttaoew
5 Voler aker uker ukir aker ttaker
6 Être sale ames umes umis ames ttames
7 Croire amen umen umin amen ttamen 8 Laisser anef unef unif anef ttanef
9 Maintenir arez urez uriz arez ttarez
10 Être jaloux asem usem usim asem ttasem
11 Arriver awev uwev
bbev
uwiv
bbiv
awev Ttawev
12 Ê. malade aven uven uvin aven ttaven
vC1c2 :
N° Français Impératif Prétérit Prétérit négatif Aoriste Aoriste intensif 1 Courir azzel uzzel uzzil azzel ttazzal
2 S’égoutter uddem uddem uddim addem ttuddam
ttuddum c1vc2 :
n° français impératif prétérit prétérit négatif aoriste aoriste intensif 1 apparaître ban ban ban ban ttban 2 avoir soif fad fud fud fad ttfas 3 s’apercevoir de faq faq faq faq ttfaq 4 avoir fian laé lué lué laé ttlaé 5 se renverser mar/
mir
mar mar mar ttmiri
6 surveiller εas εus εus εas ttεasa 7 Sentir riê raê raê raê ttraê/
ttriêi 8 secouer huc huc huc huc tthucu 9 être boule kur kur kur kur ttkuru 10 avoir habitude num num num num ttnumu 11 partir ruê ruê ruê ruê ttruêu
C1vc2 :
n° français impératif prétérit prétérit négatif aoriste aoriste intensif 1 Emporter bbib bbub bbub bbab ttbbabay/
ttbbibi 2 s’assoir qqim qqim qqim qqim tt$ima/
tt$imi 5 déménager ggao gguo gguo ggao ttgao 6 jurer ggall ggull ggull ggall ttgalla 7 sécher kkaw kkaw kkaw kkaw ttkaw
c1c2v :
n° français impératif prétérit prétérit négatif aoriste aoriste intensif
1 moudre bri bri bri bri berri 2 fondre fsi fsi fsi fsi fessi[fetti] 3 ouvrir ldi ldi ldi ldi leddi 4 tomber $li $li $li $li $elli 5 s’éteindre xsi xsi xsi xsi xessi[xetti] 6 associer zdi zdi zdi zdi zeddi 7 partager bvu bvi
bva
bvi bvu beîîu
8 être attient blu bli
bla
bli blu bellu
9 détacher bru bri
bra
bri bru berru
10 distraire dhu dhi
dha
dhi dhu dehhu
11 prier dεu dεi
dεa
dεi dεu deεεu
12 finir fnu fni
fna
fni fnu fennu
13 percer flu fli
fla
fli flu fellu
14 régler fru fri
fra
fri fru ferru
15 étirer fsu fsa fsi fsu fessu [fettu]
16 prendre quelque
chose glu gli
gla
gli glu gellu
17 émousser êfa êfi
êfa
êfi êfu êeffu
18 revivre êyu êyi
êya
êyi êyu êeggu
19 guérir êlu êli
êla
êli êlu êellu
20 chauffer êmu êmi
êma
êmi êmu êemmu
21 finir kfu kfi
kfa
kfi kfu keffu
22 se pencher knu kni
kna
kni knu kennu
23 louer kru kri
kra
kri kru kerru
24 être bon lhu lhi
lha
lhi lhu lehhu
25 marcher lêu lêi
lêa
lêi lêu leêêu
26 être grand* mdu* mdi
mda
mdi mdu meddu
27 être baratte ndu ndi
nda
ndi ndu neddu
28 exiler nfu nfi
nfa
nfi nfu neffu
29 être plante ntu nti
nta
nti ntu nettu
30 prendre sur ses
genoux rbu rbi
rba
rbi rbu rebbu
31 être en colère rfu rfi
rfa
rfi rfu reffu
32 être sale rku rki
rka
rki rku rekku
33 être rassasie ôwu ôwi ôwi ô wu ô ewwu
ôwa ôeggu
ôebbu 34 égorger zlu zli
zla
zli zlu zellu
vc1vc2 :
N° Français Impératif Prétérit Prétérit négatif Aoriste Aoriste intensif 1 Craindre agad ugad ugad agad ttagad 2 Dépasser agar ugar ugar agar ttagar 3 Remplir açar ççur ççur açar ttaçar 4 Vivre idir dder ddir idir ttidir 5 Être tamisé ifif ufaf ufaf ufaf ttifif 6 Cailler ikil kkal kkal kkal ttkal 7 Être rincé ilil ulal ulal ilal ttlal 8 Être lavé irid urad urad urad ttirid 9 Savoir isin ssen ssin isin ttisin 10 Verser urug urag urag urag tturag 11 Revenir u$al u$al u$al u$al ttu$al 12 Jouer urar urar urar urar tturar
c1vc2v :
n° français impératif prétérit prétérit négatif aoriste aoriste intensif 1 être condamné basi busa busa basi ttbasi 2 faire ressembler cabi cuba cuba cebbu ttcabi 3 voir wali wala wala wali Ttwali 4 attendre gani gani gani gani ttgani
ttganay
Vc1c2v :
Ac1c2u :
n° français impératif prétérit prétérit négatif aoriste aoriste intensif 1 rêver argu urga urga argu ttargu 2 attendre arou uroa uroa arou ttraou /
ttraoa 3 Poser un piège andi unda unda andi Ttandi 4 Ê. flasque ulwu ulwa ulwi ulwu ttulwu
c1C2v :
n° Français impératif prétérit prétérit négatif aoriste aoriste intensif 1 nommer semmi semma semma semmi ttsemmi 2 verser la sauce seqqi seqqa seqqa seqqi ttseqqi 3 mettre en garde wessi wessa wessa wessi ttwessi 4 pénaliser xeîîi xeîîa xeîîa xeîîi ttxeîîi 5 charger ɛebbi ɛebba ɛebba ɛebbi ttεebbi 6 passer ɛeddi ɛedda ɛedda ɛedddi ttεeddi /
ttεedday
Trilitère :
c1c2c3 :
n° français impératif prétérit prétérit négatif aoriste aoriste intensif 1 évoquer bder bder bdir bder Ttadder 2 être inventé bdeε bdeε bdiε bdeε Beddaε 3 Démontrer bgen bgen bgin bgen Beggen
4 ceindre bges bges bgis bges Begges 5 avaler bleε bleε bliε bleε Bellaε 6 limer bred bred brid bred Berred 7 Courber brek brek brik brek Berrek
8 briller breq breq briq breq berraq/
ttberriq 9 être absent bîel bîel bîil bîel ttebeîîil/
ttabîal 10 être mouillé bzeg bzeg bzig bzeg bezzeg/
ttazeg 11 suivre vfer vfer vfir vfer afar 12 apparaître vher vher vhir vher Ttavhar 13 être mouillé dleg dleg dlig dleg Delleg 14 obscurité vlem vlem* vlim* vlem* Ttavlam 15 avoir tort vlem vlem vlim vlem vellem /
îîalam* 16 comprendre fhem fhem fhim fhem Fehhem 17 être rare fqed fqed fqid fqed Feqqed 18 être content freê freê friê freê Ferreê 19 Séparer freq freq friq freq Ferreq
20 vider fre$ fre$ fri$ fre$ ferre$ 21 nettoyer fres fres fris fres Ferres 22 abîmer fsed fsed fsid fsed fessed [fetted] 23 Rouler (couscous) ftel ftel ftil ftel Fettel
24 être gelé gres gres gris gres Gerres
25 couper gzem gzem gzim gzem Gezzem
26 Entailler gzer gzer gzir gzer Gezzer
27 Parler hver hver hvir hver Heddar 28 Ê. malade hlek hlek hlik hlek Hellek /
Ttahlak
29 Se présenter êver êver êvir êver eddar 30 apprendre lmed lmed lmid lmed Lemmed 31 ramasser lqev lqev lqiv lqev Leqqev 32 attraper lqef lqef lqif lqef Leqqef 33 être trempé lxes lxes lxis lxes ttalxas/
lexxes 34 gratter kmez kmez kmiz kmez kemmez 35 labourer krez krez kriz krez Kerrez 36 fermer mdel mdel mdil mdel Meddel 37 lécher mceê mceê mciê mceê Meççaê 38 être aigrisse msed msed msid msed Messed 39 être ravivé ndef ndef ndif ndef Neddef
40 mourir nger nger ngir nger Negger 41 tailler noer noer noir noer Neooer 42 Labourer nqec nqec nqic nqec Neqqec
43 percer nqer nqer nqir nqer Neqqer 44 diminuer nqes nqes nqis nqes neqqes/
ttanqas 45 se renverser n$el n$el n$il n$el tten$al 46 se glisser/
se moucher nser nser nsir nser nesser/
ttenser 47 être collé nîev nîev nîiv nîev neîîev/
ttenîav 48 sauter nteg
ntew*
nteg
ntew*
ntig
ntiw*
nteg
ntew*
Neîîeg [neîîew*]
ttenîaw/ 49 fermer qfel qfel qfil qfel qeffel/
ttaqfal 50 se retourner qleb qleb qlib qleb Qelleb 51 être attristé $ben $ben $bin $ben $ebben 52 emprunter
prêter rvel rvel rvil rvel reîîel/
ttarval* 53 être marie rcel rcel rcil rcel reccel /
ttarcal* 54 fuir rwel rwel rwil rwel Reggel 55 être figé sbek sbek sbik sbek Sebbek 56 suivre tbeε tbeε tbiε tbeε Ttabaε 57 chasser tlef tlef tlif tlef Tellef 58 travailler xdem xdem xdim xdem Xeddem 59 mélanger xlev xlev xliv xlev Xellev 60 xmet xmet xmit xmet Xemmet
61 être abîmé xser xser xsir xser Xesser 62 être embrouillé xreb xreb xrib xreb Xerreb 63 habiter zde$ zde$ zdi$ zde$ zedde$ 64 Zdem Zdem Zdim Zdem Zeddem 65 griller zlef zlef zlif zlef Zellef 66 zleg zleg zlig zleg Zelleg
67 fuir jfel jfel jfil jfel Jeffel
68 Ê. Blesser jreê jreê jriê jreê Jerreê
69 garder jmeε jmeε jmiε jmeε Jemmaε 70 être égal ɛdel ɛdel ɛdil ɛdel ɛeddel 71 engraisser ɛlef ɛlef ɛlif ɛlef ɛellef 72 informer ɛlem ɛlem ɛlim ɛlem ɛellem 73 essayer ɛrev ɛrev ɛriv ɛrev ɛerrev 74 égarer ɛreq ɛreq ɛriq ɛreq ɛerraq/
ttaεraq*
c1C2c3 :
N° Français Impératif Prétérit Prétérit négatif Aoriste Aoriste intensif 1 Pousser degger Degger Degger Degger ttdeggir 2 écarter verref verref verref verref tteverrif
3 aimer êemmel êemmel êemmel êemmel ttêemmil 4 Respecter êezzeb êezzeb êezzeb êezzeb ttêezzib 5 tromper kellex kellex kellex kellex ttkellix
6 Couper Qeccem Qeccem Qeccem Qeccem ttqeccim 7 Saluer sellem sellem sellem sellem ttsellim
c1vc2c3 :
n° français impératif prétérit prétérit négatif aoriste aoriste intensif 1 se séparer fareq fureq fureq fareq ttfaraq 2 s’allier naseb nuseb nuseb naseb ttnasab 3 arrêter qareε qureε qureε qareε ttqaraε 4 se réconcilier wafeq wufeq wufeq wafeq ttwafaq 5 Se conseiller Ciwer Cawer Cawer Ciwer ttcawar
c1c2c3v :
n° français impératif prétérit prétérit négatif aoriste aoriste intensif 1 setêi setêa setêi setêi ttesetêi 2 cetki cetka cetka cetki ttcetki
c1vC2c3
n° français impératif prétérit prétérit négatif aoriste aoriste intensif 1 sursauter duqqes duqqes duqqes duqqes ttduqqus
duqqus 2 ébréché furrem furrem furrem furrem ttfurrum 3 accompagner dukkel dukkel dukkel dukkel Ttdukkel
ddukkul 4 regarder muqqel muqqel muqqel muqqel ttmuqqel 5 opposer xallef xallef xallef xallef Ttxallaf
6 se retirer tixxer taxxer taxxer tixxer ttixxir 7 parier xaîîer xaîîer xaîîer xaîîer ttxaîîar
c1vc2c3v :
N° Français Impératif Prétérit Prétérit négatif Aoriste Aoriste intensif 1 Craindre kukru Kukra Kukra Kukru ttkukru 2 Crier Nulfu Nulfa Nulfa Nulfu ttnulfu 3 dégoût $unfu $unfa $unfa $unfu Tt$unfu 4 Détester $unzu $unza $unza $unzu tt$unzu
c1c2c3c4 :
N° Français Impératif Prétérit Prétérit négatif Aoriste Aoriste intensif 1 Brutaliser Behdel Behdel Behdel Behdel ttBehdil 2 Ê. enfoncé derbez derbez derbez derbez ttderbiz 3 Être aveugle Der$el Der$el Der$el Der$el Ttder$il 4 Ê. fou derwec derwec derwec derwec ttderwic
5 Faire la moue Fenxer Fenxer Fenxer Fenxer Ttfenxir 6 Ê. plaine genter genter genter genter ttgentir
7 Cribouiller xerbec xerbec xerbec xerbec ttxerbic
c1c2vc3c4 :
N° Français Impératif Prétérit Prétérit négatif Aoriste Aoriste intensif 1 Ê. ouvert brareê brareê brareê brareê ttebrareê
2 Branler bruqel bruqel bruqel bruqel ttbruqul
3 frurex frurex frurex frurex ttefrurux
4 Serrer kmumes kmumes kmumes kmumes ttkemumus 5 Branler Nquqel Nquqel Nquqel Nquqel Ttneququl
CORPUS
OPPOSITION THÉMATIQUE DES VERBES KABYLE.
CORPUS
DES DÉRIVATIONS DU VERBE KABYLE.
CORPUS
OPPOSITION THÉMATIQUE DES VERBES CHAOUI.
CORPUS
DES DÉRIVATIONS DU VERBE CHAOUI.
CORPUS
vc :
S - Ttw- My- M- MS- Ttw- +MS- Ttw- + S- ml- Lm- sm verbe S- P S - AI TTW-
P TTw- AI
MY- P MY- AI M- P M- AI MS- P MS- AI Ttw- +ms- P Ttw- s- P Ttw- + s- AI ml-P ml-AI Lm-P Lm-AI
a$ sa$
s$a
s$i
ssa$ mmes$ Mmsa$ ttwase$ ttwas$ay mles$ lmes$ Ttelmesa$
as Sis
sas
Tsas
sasay
af ttwaf ttwawfay myufa myafay msaf ttemsufay ttwamsufay
uc mmuc mmuca lmuc ttelmuca smuc
ut ttewwet
ttwawet myut myuta mlut
ttemluta lmut
ttelmuta
cv :
S - Ttw- My- M- MS- Ttw- +MS- Ttw- + S- ml-
Lm-
verbe
S- P S - AI
TTW- P
TTw- AI
MY- P
MY- AI
M- P
M- AI MS- P MS- AI Ttw- +ms- P
Ttw-+ s- P
Ttw- + s- AI
ri sri sray/ssrag
mserg ttmesrag
ttwaser
g ttwasrag
ml
irg
lmi
rg
vcv :
S - Ttw- My- M- MS- Ttw- +MS- Ttw- + S- ml- Lm- verbe S- P S - AI TTW- P TTw- AI MY- P MY- AI M- P M- AI MS- P MS- AI Ttw- +ms- P Ttw-+ s- P Ttw- + s- AI ali sili salay msili ttemsilay ttwamsilay ttusili ttusilay
awi ttwawi ttwaway
ili myili myili
ini
uf suf sufay msuf ttemsufay ttwamsufay ttusuf ttusufay
ivu
gevu
sivu sivaw msivu ttemsivaw
msivaw
ttwasivu ttwasivaw
C :
S - Ttw- My- M- MS- Ttw- +MS- Ttw- + S- ml- Lm- SM- verbe S- P S - AI TTW- P TTw- AI MY- P MY- AI M- P M- AI MS- P MS- AI Ttw- +ms- P Ttw-+ s- P Ttw- + s- AI eçç sseçç sseççay ttwaçç ttwaçça mmuçç
mçça
ttmuçç ttwasseçç ttwasseççay Lmuçç
lmuçça
Smuçç
smuçça
egg ttwag ttwaga mmug ttmug
Cv :
S - Ttw- My- M- MS-
Ttw- +MS- Ttw- + S- ml-
Lm- N- Sn-
verbe S- P
S - AI
TTW- P TTw- AI MY- P MY- AI M- P M- AI MS- P MS- AI
Ttw- +ms- P
Ttw-+ s- P
Ttw- + s- AI
bbi ttwabbi ttwabbay mmebbi ttmebbi nnubbi Snubbi
ttnubbi ttesnibbi
ssu sessu tsessu ttwassu ttwassaw myessew myessaw msessu ttemsessu mlessu lmessu
c1c2 :
S- TTW- MY- M- MS- TTW-+MS-
TTW- +S- ml- Lm-
n-
verbe
S- P S - AI TTW- P
TTw- AI
MY- P MY- AI M- P M- AI MS- P MS- AI Ttw- +ms- P
Ttw-+ s- P
Ttw- + s- AI
$r ss$er s$aray myeqqar ttemyeqqar mse$r ttemse$ray ttwas$er ttwas$aray
ne$ sen$ ssen$a
y
mne$ Ttemne$ msen$ ttemsen$ay ttwasen$ ttwase$ay
Ns sens ssnusay msens ttemsensay ttwamsens ttwasens ttwasensay
nw ssenw ssenwa
y
msenw ttemsenway ttwasenw ttusenway
re$ sre$ sra$ myer$ Ttemyer$ay Mer$ ttmer$ay mser$ ttemser$ay ttwaser$ ttwaser$ay
sew sesse
w
sesswa
y
msesse
w
ttemsesway twasesse
w
ttwasesswa
y
ré seré sruéay ttware
é
ttwar
éay
myeré myeréa Mmeré/
miréu
Ttmeré
mmseré Ttemseréay
ttemseréa
ttwaseré ttwaseréay mlir
é
lme
ré
ér séer seéray ttwaée
r
ttwaé
ray
myeér myeéra meér ttmeér mseér ttemseéray ttwaséer ttwaséray
sl ssel seslay myesl myesla msesl ttemseslay ttwassel ttwaseslay
rs ssers Srusay
srus
msers Ttemsersay
ttemsers
ttwamsers ttwasers Ttwasersay
ttusrusay
mlir
s
vs sevs sevsay msevs ttemsevsay ttwamsevsa ttwasevs ttwasevsay mliv
y s
xs sexs sexsay myexs myexsa msexs ttemsexsay ttwasexs ttwasexsay mlix
s
nnex
s
$z se$z se$zay ttwase$z ttwase$zay
vc1c2 :
S - Ttw- My- M- MS- Ttw- +MS- Ttw- + S- ml- Lm- verbe S- P S - AI TTW- P TTw- AI MY- P MY- AI M- P M- AI MS- P MS- AI Ttw- +ms- P Ttw-+ s- P Ttw- + s- AI ader sider ssadar myider ttemysidar msider ttemsider ttwamsider ttwasider ttusidar mlider lmider
afeg
safig
sifeg
ssafag
msifeg ttemsafag ttwamsifeg
ttwasifeg ttusafag
awel siwel ssawal msiwel ttemsawal ttwasiwel ttwsawal
adef Sidef
sudef
ssadaf ttwadef ttwadaf mmsidef ttemsadaf ttwamsidef ttwasidef Ttusadaf mlidef lmidef
anef Sinf
sanif ssanaf ttwanef Ttwanaf
arew/ sarew ssaraw ttwarew ttwaraw mmsirew ttemsaraw ttwasirew ttusaraw
aru saru ssaraw ttwaru ttwaraw mmsiru ttemsaraw ttwasiru ttusaraw
c1c2c3 :
S - Ttw- My- M- MS- Ttw- +MS- Ttw- + S- ml- Lm-
n Ttwa +n
verbe S- P
S - AI
TTW- P
TTw- AI
MY- P MY- AI M- P M- AI MS- P MS- AI Ttw- +ms- P Ttw-+ s- P
Ttw- + s- AI
$le
b
se$le
b
sse$l
ab mme$lab Ttme$lab mse$lab
ttemse$
lab ttwase$leb
ttwase$l
ab
rbe
ê serb
eê
serb
aê
ttwareb
beê
ttwar
baê mmerbaê
ttmerbaê
ttemrebba
ê mserbaê
ttemser
baê ttwaserbeê
ttwaserb
aê
$le
v s$leî
sse$l
aî
mye$l
eî mye$laî mme$laî Ttme$laî
mse$laî
sme$leî
ttemse$
laî ttwamse$leî ttwase$leî
ttwase$l
aî
b$e
v seb$
ev
sseb
$av
myeb
$ev myeb$av mmeb$av ttmeb$av mseb$ev
ttemseb
$av
ttwamseb$ev
ttwaseb$e
v
ttwaseb
$av
mleb
$av
lmeb
$av
ttwam
eb$ev
bεed
sebεed
sebεad
myebεed myebεad mmebεad ttmebεad msebεad
ttemseb
εad ttwamsebεed ttwasebεed
ttwaseb
εad
mleb
εad
lmeb
εad
êke
m
seêk
em
seêk
am
myeê
kem myeêkam mmeêkam ttmeêkam mseêkam
ttemseê
kam
ttwamseêke
m
ttwaseêke
m
ttwaseê
kam
êze
n
seêz
en
seêz
an mseêzan
ttemseê
zan ttwaseêzen
ttwaseê
zn
fles sefle
s
sefla
s mseflas
ttemsefl
as ttwasefles
ttwasefl
as
fve
ê
sefv
eê
sefv
aê mmefvaê ttmefvaê msefvaê
ttemsef
vaê ttwasfveê
ttwasefv
aê
nnef
veê
ttnef
vaê
ttwanef
veê
ms
el
sems
el
sems
al ttwasemsel
ttwasem
sal
ms sems sems ttwasemse ttwasem
es es as s sas
nqe
û
senq
eû
senq
aû
mmneqqaû
mneqqas
ttemnenqa
û msenqaû
ttemsen
qaû ttwasenqeû
ttwasen
qaû
nîe
q
senîe
q
senîa
q msenîaq
ttemsen
îaq ttwamsenîeq ttwasenîeq
ttwasenî
aq
lfe
$
selfe
$
sself
a$ mselfa$
ttemself
a$ ttwaselfe$
ttwaself
a$
lse
q
selse
q
ssels
aq
ttwalse
q
ttwal
saq
myels
eq myelsaq mmelsaq ttmelsaq mselsaq
ttemsels
aq
Ttwamselsaq
ttwamelse q ttwaselseq
ttwasels
aq
dhe
c
sedh
ec
sedh
ac
êze
n
saêz
en
saêz
an mmseêzan
ttemseê
zan ttuseêzen
ttwaseê
zan
steêz
an steêzen
fsd
sefse
d
sefsa
d mmefsad ttmefsad
mmsefsa
d
ttemsef
sad ttwamsefsed ttwasefsed
ttwasefs
ad
mlefs
ad
$re
s
se$r
es
sse$r
as
mye$r
es mye$ras Mme$ras ttme$ras mse$res
ttemse
$ras
ttwase$res ttwase$r
as
$ye
r
s$ey
er
se$y
ar
$le
b
se$le
b
se$ll
eb
mmse$lab
Ttemse
$lab ttwase$leb
ttwase$l
ab
bxe
s
sebx
es
sebx
as msebxas
ttemseb
xas ttwasebxes
ttwaseb
xas
lqe
f
selqe
f
selqa
f
myel
qef myelqaf mmselqaf
ttmselq
af ttwaselqef
ttwaselq
af
lxe
s
selxe
s
selxa
s mselxas
ttemsel
xas ttwaselxes
ttwaselx
as
mr
ev
semr
ev
semr
av msemrav
ttemse
mrav
ttwasemre
v
ttwasem
rav
ms
ed
sems
ed
sems
ad msemsad
ttemse
msad
ttwasemse
d
ttwasem
sad
nse
b
snas
eb
snas
ab
ttunase
b
ttuna
sab mnaseb ttemnasab
rcel
serce
l
serca
l
myer
cel myercal mmercal ttmercal
ttwamsercel
ttwamsercal
ttwasercel ttwaserc
al
mlerc
al
lmerc
al
rve
b
serv
eb
serv
ab mservab
ttemser
vab ttemservab ttwaserveb
ttwaserv
ab
sle
q
mesleq ttmesleq ttwasleq ttwaslaq
sεe
f sεef
ssaεaf mseεaf
ttemseεaf ttusaεef ttusaεaf
sle
$ sle$
selle
$ mmesla$ ttmesla$ ttwamesle$ ttwasle$ ttwasla$
vm
eε
sev
meε sev
maε
myev
meε myevmaε mmevmaε ttmevmaε ttusevmeε ttwasev
maε
vεe
f
svεef
sevε
af
tesvε
af
mmsevεaf
ttemsev
εaf ttwasevεef
ttwasev
εaf
xde
m
sexd
em
sexd
am
myex
dem myexdam mmexdam ttmexvam msexvam
ttemsex
dam
ttwasexde
m
ttwasex
dam
mlixd
em
xfe
f
sexfi
f
sixfi
f mmsixfif
ttemsixf
if ttusixfef
ttusixfif
ay
mlixf
if
lmixf
if
xre
b
sexr
eb
sexr
ab
xse
r
sexs
er
sexs
ar mmsexsar
ttemsex
sar ttwasexser
ttusexsa
r
zde
d
sezd
ed
sezd
ad mmezdad ttmezdad msezdad
ttemsez
dad ttwamsezded ttwasezded
ttwasez
dad
mlizd
ed
εjel sεjel sεjal mmeεjal ttmeεjal ttuseεjel ttuseεjal
εle
f sεlef sεlaf mseεlaf
ttemseε
laf ttwaεlef
ttwaseεl
ef
εreq
sεreq sεraq
myeεreq myeεraq mmeεraq ttmeεraq mseεraq
ttemse
εraq ttwamseεreq ttwaseεreq
ttawseεraq
mliεreq
lmiεreq
c1vc2 :
S - Ttw- My- M- MS- Ttw- +MS- Ttw- + S- ml- verbe S- P S - AI TTW- P TTw- AI MY- P MY- AI M- P M- AI MS- P MS- AI Ttw- +ms- P Ttw-+ s- P Ttw- + s- AI laé slaé slaéay ttuslaé ttuslaéay
lal slal slalay ttuslal ttuslaly
nu$ snu$ snu$ay ttnu$ Ttnu$ay mnu$ ttemnu$ mesnu$ Ttemsenu$ ttwasnu$ ttusnu$ay
ruê sruê sruêay mmesruê ttmesruêay ttusruê ttusruêay
tub stub stubay mmestub ttmestubay ttustub ttustubay
num snum
Snumay
snamay
ttusnam
ttusnum
Ttusnamay
ttusnumay
$im s$im s$imay mmes$im ttmes$imay ttwass$im ttus$imay
ban sban sbanay ttuban ttubanay mmesban ttmesban ttusban ttusbanay
éid siéd
Siéid
tsiéid mmsiziv ttemsiziv ttawsiziv ttawsiziv
mliziv
c1vC :
S - Ttw- My- M- MS- Ttw- +MS- Ttw- + S- ml- Lm- verbe S- P S - AI TTW- P TTw- AI MY- P MY- AI M- P M- AI MS- P MS- AI Ttw- +ms- P Ttw-+ s- P Ttw- + s- AI êibb sêibb sêibbay ttuêib ttuêibbay mêibb ttmeêibb mesêibb ttmesêibba
qqur s$er s$aray/squray mse$r ttemse$ray ttus$er ttus$uray
mmir smir Smaray ttmara ttmaray ttusmir ttusemiray
ééay siéay ssaéay msiéay ttemsiéay ttusié
ttusiéay
ttwasiéay
c1c2v :
S - Ttw- My- M- MS- Ttw- +MS- Ttw- + S- ml- Lm- N- SN- verbe S- P S - AI TTW- P TTw- AI
MY- P
MY- AI M- P M- AI MS- P
MS- AI
Ttw- +ms- P
Ttw-+ s- P
Ttw- + s- AI
êla seêla seêlay ttiêla ttiêlay mseêla ttemseêlay ttusêla ttuseêlay
rêa
serêa serêay ttwarêa ttwarêay
mme
rêa ttmerêa mserêa
ttemser
êay ttemserêay ttwaserêa ttwaserêay
vra sevra sevray ttwavra ttwavray ttwasevra ttwasevray
êmu
Saêm
u
Seêma
seêma
y
mseêma
ttemse
êmay
ttwamseê
may ttaseêma
ttwaseêma
y
mliêm
ay
tka steka
Stekay
testek
a
rni ttwarni ttwarnay
mlern
i
nerni
nerna
tnerni
snern
i
méi seméi
seméa
y
mseméa
y
ttemse
méa ttwaseméi ttwaseméay
mva
semva
semva
y ttwamva ttwamvay
msemva
y
ttemse
mvay
ttwasemd
a
ttwasemva
y
c1vc2 :
S- TTW- MY- M- MS- TTw+M
S-
TTW- S- ml- Lm-
Verbe
S- P S- AI TTW- P
TTW-AI
MY- P MY-AI M- P M-AI MS- P MS-AI TTw+MS-
TTW-+ S-P
TTw- + S AI
SM- P SM- AI
duri sduri sdura
y
myesd
uri
myessdur
ay
mmesdu
ri
Mmesdur
ay
ttmesdura
y
ttwasduri ttwasduray mlesdu
ri
lmesdu
ri
huw
a
shuw
a
shwa
y
ttwah
wa
ttwahw
ay
msehwa ttemsehw
ay
ttwasehw
a
ttwasehwa
y
sawa ttsawa ttusawa
y
semsa
wa
semsaw
ay
rava srava srava
y
mrava ttemra
va
mesrava ttemesrav
ay
ttusrava ttusravay
caha scah
a
scaha
y
ttucah
a
ttucaha
y
mmesca
ha
ttemescah
ay
ttemcah
a
ttuscaha ttuscahay
ravi srava ssrava
y
tturava tturava
y
mmra
va
ttemra
va
ttusrava ttusravay semrav
a
semrava
y
c1C2 :
S - Ttw- My- M- MS- Ttw- +MS- Ttw- + S- ml-
Lm- SM-
verbe S- P S - AI
TTW- P TTw- AI MY- P
MY- AI M- P M- AI MS- P MS- AI
Ttw- +ms- P
Ttw-+ s- P
Ttw- + s- AI
SM- P SM-AI
mes
s
sme
ss
semse
s ttusimses
ttusimsis
bed
d
sbed
d
sbedd
ay
ttubed
d
ttwabedd
ay mbedd
ttembed
day
mesbe
dd
ttmesbed
day
ttwasbed
d
ttwasbedda
y
sembed
d
sembed
day
ced
d
ttucud
d
ttucudda
y mcudd mcudda
qed
d
ttwaqq
ed ttwaqqad
myeqq
ed
myeqq
ad
mmeqq
ed
ttmeqqa
d
lmiqq
ed
mliqq
ed
c1vc2c3 :
S - Ttw- My- M- MS- Ttw- +MS-
Ttw- + S- ml-
Lm-
SM- Sms
verbe
S- P S - AI TTW- P TTw- AI MY- P
MY- AI
M- P M- AI MS- P MS- AI Ttw- +ms- P
Ttw-+ s- P Ttw- + s- AI
biye
n
sbeyye
n
sbeyya
n
ttwabeyy
en
ttwabeyy
an
mbeyye
n
ttembeyy
an
mesbeyy
en
ttemsebyy
an
ttwasbeyy
en
ttwasbeyy
an
qabe
l
sqabel sqabal ttuqabel ttuqabal mqabel ttemqabal mesqabel mesqabal ttusqabel ttusqabal semqabel smesqab
el
εaw sεawe sεawa ttuεawed ttuεawad mεawe ttemεawa ttusεawed ttusεawad semεawed
d d d d d
uyer
uyir
ugir/
ugur
suyir suyyir msuyir ttmsuyyir ttwasuyyir ttwasuyya
r
semsuyir
c1vc2c3
S - Ttw- My- M- MS- Ttw- +MS- Ttw- + S- ml- Lm- verbe S- P S - AI TTW- P TTw- AI MY- P MY- AI M- P M- AI MS- P MS- AI Ttw- +ms- P Ttw-+ s- P Ttw- + s- AI quwr squwr squwar mqewwar ttuqewwer
suden suden sudin ttwasuden ttusudin msuden ttemsudin semsuden ttwasemsuden
tafeq mtafeq temtafeq ur ttwattafaq ca
walef swalef swalaf ttuswalef ttuswalaf mwalef ttemwalaf
c1c2c3c4 :
S - Ttw- My- M- MS-
Ttw- +MS- Ttw- + S- ml-
Lm-
verbe S- P S - AI TTW- P TTw- AI MY- P MY- AI M- P M- AI MS- P MS- AI Ttw- +ms- P
Ttw-+ s- P Ttw- + s- AI
gεmez sgeamez sgemaz mesgamaz ttmesgamaz ttwasgamez ttusgamaz
der$el sder$el sder$al mmesder$al ttmesder$al ttwasder$e
l
ttwasder$al
derwec sderwic isderwac
mesderwac ttmesderwac Ttwasderwec ttwasderwac
dukkel zdukel zdukul mdukkel Ttemdukkal
mdukul
ttusdukkel ttusdukkil
c1C2c3 :
S - Ttw- My- M- MS- MY- S- Ttw- + S- ml- Lm-
verbe S- P S - AI TTW- P TTw- AI MY- P MY- AI M- P M- AI MS- P MS- AI
MY- S P
MY-S AI Ttw-+ s- P
Ttw- + s- AI
bedd
el
sbedd
el
sbeddi
l
mmesbed
dal
ttemesbed
dal
ttwasbedde
l
ttwasbedd
al
beîîel sebîîel sbeîîal
mmesbeîî
al
ttemesbeîî
al
myesbeîî
el
myesbeîî
al ttwasbeîîel ttwasbeîîal
εrrem
sεerre
m
sεerra
m ttwaεerrem
ttwaεerram
mεerra
m
ttemεerra
m
Ttwaseεerr
em
ttwaseεerr
am
ferre
ê sefreê sefraê ttwafreê ttwafraê
myefr
eê
myefr
aê
mmefra
ê ttmefraê msefraê ttemsefraê
ttwasefreê ttwasefraê
mlefr
aê
lmefr
aê
regge
ê ttruggeê ttruggaê
Mregg
aê
mruggaê
c1c2vc3 :
S - Ttw- My- M- MS- Ttw- +MS- Ttw- + S- ml- Lm- verbe S- P S - AI TTW- P TTw- AI MY- P MY- AI M- P M- AI MS- P MS- AI Ttw- +ms- P Ttw-+ s- P Ttw- + s- AI krah sekreh sekrah ttwakreh ttwakrah mmekrah ttmekrah msekrah ttemsekrah ttwasekreh ttwasekrah
c1vc2c3c4 :
S - TTW- P TTw- AI verbe S- P S - AI hablet shablet shablat ttuhablet ttuhablat
habret shabret shabrat ttuhabret ttuhabrat
c1c2vc3c4 :
S - Ttw- My- M- MS-
Ttw-
+MS
- Ttw- + S-
ml
-
Lm
-
verbe S- P S - AI TTW- P TTw- AI MY- P
MY- AI
M- P
M- AI MS- P MS- AI
Ttw- +ms- P Ttw-+ s- P Ttw- + s- AI
kmum
c
sekmume
c
sekmummi
c
msekmumme
c
ttemsekmummi
c
ttwasekmume
c
ttusekmummi
c
Ngugu
ngugg
sengug senguggay ttwangugg ttwanguggay msengug ttemsenguggay Ttwasengug ttwasengugga
y
c1vC2v :
S - Ttw- My- M- MS- Ttw- +MS- Ttw- + S- ml- Lm-
verbe S- P S - AI TTW- P TTw- AI MY- P MY- AI M- P M- AI MS- P MS- AI Ttw- +ms- P Ttw-+ s- P Ttw- + s- AI
luddi sluddi sludday mesluddi mesludday ttwmesludday ttusluddi ttwasludday
v1c1v2c2 :
S - Ttw- My- M- MS- Ttw- +MS- Ttw- + S- ml- Lm-
verbe S- P S - AI TTW- P TTw- AI MY- P MY- AI M- P M- AI MS- P MS- AI Ttw- +ms- P Ttw-+ s- P Ttw- + s- AI
irar sirar siraray ttwayrar ttwayraray msirar msirar ttwamsirar ttwasirar ttwasiraray mlirar lmurar
c1C2v :
S - Ttw- My- M- MS- Ttw- +MS- Ttw- + S- ml- Lm-
verbe S- P S - AI TTW- P TTw- AI MY- P MY- AI M- P M- AI MS- P MS- AI Ttw- +ms- P Ttw-+ s- P Ttw- + s- AI
εedda sεadda sεedday ttuεedda ttuvedday mεedda mεedday mmesedda ttmesedday ttusεedda ttusεedday
c1vC2 :
verbe S- P S - AI TTW- P TTw- AI MY- P MY- AI M- P M- AI MS- P MS- AI
Ttw- +ms- P
Ttw-+ s- P
Ttw- + s- AI
éall séall séallay meséall ttwaséal ttwaséallay
huzz shuzz shuzzay meshuzz mhuzz ttwashuzz ttwashuzzay nhuzz ttenhuzzu senhuzz Senhuzzay
ttusenhuzz
vC2c1 :
S - Ttw- My- M- MS- Ttw- +MS- Ttw- + S- ml- Lm-
verbe S- P S - AI TTW- P TTw- AI MY- P MY- AI M- P M- AI MS- P MS- AI Ttw- +ms- P Ttw-+ s- P Ttw- + s- AI
agged sigud sagud myagged myeggad msigged ttemsaggad ttusagged ttusaggad
azzel sizzel sazzal ttwazzel ttwazzal msizzel ttemsazzal ttwamsizzel ttusizzel ttwasazzal
Monolitère :
Ac :
Verbe S Ttw M My Ms Mys N Sn Tt Sm Af Myaf
Ttemyaf
Myufa
A$ Sa$
Sa$ay
Si$
Ttwe$
Ttwe$ay
Mya$
Ttemya$
Myu$
As Sis
Sasay
Sas
Aé èiz
èaéay
èaé
Ttwaé
Ttwaéay
Myaé
Myuéa
Ttemyuéa
vcv :
Verbe S Ttw M My Ms Mys N Sn Tt Sm Adi
Andi
Ttwadi Ttwandi
myudi Myunda Myadi Myandi Ttemyadi Ttemyandi
Ali Suli Sali Salay
Myali Myuli Ttemyali
Awi Swawi Swaway
Myawi Ttemyawi
Smawi Smaway
Aki Saki sakay
Msaki Ttemsaki
Agi Myugi Myagi Ttemyagi
Aru Ttwaru Myaru
Myuran
Ttemyaru
Msaru
Ttemsaru
Azu Ttwazu Myuza
Ttemyazu
Bilitère :
Cv :
Verbe S Ttw M My Ms Mys N Sn Tt Sm Ddu Sedda
Seddu
Sedday
Myedda
Myeddu
Ttemyeddu
Msedda
Mseddu
Ttemseddu
Ssu Myessu
Myessa
Ttemyessu
Zzu Myezzu
Myezza
Ttemyezzu
Bbi ttwabbi Myebbi
Myubbi
ttemyebbi
Ffi Seffi
Sffay
ttwaffi
Ttu Settu*
Settuy*
ttwattu Myettu
Ttemyettu
Msettu
ttemsettu
Zzi Twazzi Myezzi
Ttemyezzi
eC :
Verbe S Ttw M My Ms Mys N Sn Tt Sm Ebb Sebb
Sebbay
Msebb
Ttemsebbay
Egg Msegg
ttemsegg
Eoo Myeooa
Ttemyeooa
Eçç Seçç
Seççay
Ttweçç Meçç
ttmeçça
Myeçç
myeçça
Ttmeyeçç
Mseçç
Mseççen
Ttmeseççay
Ekk Sukk
Sukku
Msekk
Ttemsukku
c1c2v :
Verbe S Ttw M My Ms Mys N Sn Tt Sm Bvu Ttwabva
Ttwabvu
Ttwabvay
Msebva
Msebvu
Ttemsebvu
Blu Seblu
Sebla
Sebluy
Ttwabla
Ttwablu
Msebla
Mseblu
Ttemseblu
Bru Sebra
Sebru
Sebray
Ttwabra
Ttwabru
Myebra
Myebru
Ttemyebru
Msebra
Msebru
Ttemsebruy
Dhu Sedha
Sedhu
Sedhuy
Msedha
Msedhu
Ttemsedhuy
Dεu Myedεa
Myedεu
ttemyedεu
Msedεa
Msedεu
ttemsedεu
Fnu Msefna
Msefnu
Ttemsefnuy
Flu Ttwafla
Ttwaflu
Myefla
Myeflu
Ttemyeflu
Fru Sefra
Sefru
Msefra
Msefru
Sefruy Ttemsefruy
Fsu Sefsa
Sefsu
Sefsuy
Glu Msegla
Mseglu
Ttemsegluy
Gnu Segna
Segnu
Segnuy
Ëfa Seêfa
Seêfu
Seêfay /
seêfuy
Msefêa
Mseêfu
tte mseêfuy
Ëyu Seêya
Seêyu
seêyay/
seêyu
Ttwaêya
ttwaêyu
Mseêya
Mseêyu
Ttemseêyu
Ëlu Seêla
Seêlu
Seêluy/
seêlay
Mseêla
Mseêlu
Ttemseêlu
/ ttemseêlay
Ëmu Seêma
Seêmu
Ttwaêma
Ttwaêmu
Mseêma
Mseêmu
Seêmuy/
seêmay
Ttemseêmuy/
ttemseêmay
Kfu Myekfa
Ttemyekfu
Msekfa
Msekfu
Tt emsekfuy
Knu Sekna
Seknu
Seknuy/
seknay
Ttwakna
Ttwaknu
Msekna
Mseknu
Tte mseknuy/
ttemseknay
Kru Sekra
Sekru
Sekruy/
sekray
Ttwakra
Lhu Selha
Selhu
Selhuy
Lêu Selêa
Selêu
Selêuy/
Selêay
Mselêa
Mselêu
Ttemselêuy/
ttemselêay
Mdu* Semda
Semdu
Semaday
Msemdu
ttemsemday
Ndu Senda
Sendu
Senduy/
senday
Ttwanda
Nfu Senfu
senfa
senfay
Ttwanfu
Ttwanfa
Ttwanfay
Myenfu
Myenfa
Ttemyenfu
Msenfu
Msenfa
Ttemsenfa
Ntu Senta
Sentu
Sentuy/
sentay
Rbu Ttwarba
Ttwarbu
Rfu Serfa
Serfu
Serfuy/
serfay
Mserfa
Mserfu
Ttemserfuy/
ttemserfay
Rku Serka
Serku
Serkuy/
serkay
Mserka
Mserku
Ttemserkuy/
ttemserkay
Öwu Seôwa
Seôwu
Seôwuy/
seôway
Zlu Ttwazla Mzel Myezla
Ttwazlu ttmezla Myezlu
ttemyezlu
Ac1c2 :
Verbe S Ttw M My Ms Mys N Sn Tt Sm Ader* Sider
sadar
Afeg Siffeg Saffag Seffeg
Msiffeg Ttemsaffag ttemsiffig
Agem Myagem Myugem Ttemyagem
Msagem Msugem Ttemsagem
Aoew Zioew
Zaoew
Zaoaw
Mzioew
Mzaoew
Ttemzaoaw
Aker Siker*
Saker*
Sakar *
Ttwiker
Ttwaker
Ttwakar
Myaker
Myuker
Ttemyuker
Ames Simes
Sames
Samas
Msames
Ttemsamas
Amen Simen*
Isaman *
Myamen
Ttemyaman
/ttemyamen
Anef Sinaf
Sanaf
Sinif/
sanef
Myanef
Myunaf/
myunef
Ttemyanaf
Msanef
Msanaf
Ttemsanaf
Arez Zirez
Zaraz
Zarez
Ttwarez
Ttwaraz
Myarez/
myurez
Ttemyaraz /
ttemyarez
Asem Sisem*
Sasam*
Sisem *
Myasem
Myasam/
myusam
Ttemyasam/
ttemyasem
Awev Siwev
Sawav
Ttwawev
Ttwawav
Msiwev
Msawav
Sawev ttemsawav
azzel Zizzel
Zazzel
zazzal
Mzizzel
Mzazzel
ttemzazzal
Uddem Suddem
Suddum/
Suddam
c1ec2 :
Verbe S Ttw M My Ms Mys N Sn Tt Sm Gen Sgen
Sgan Msegen
Ttemsagen
Ger Sger Sgar
Ttwager Ttwagar
Myeger Ttemyeger
Mseger ttemsegar
Ëess/
êesses
Smeêess
Smeêass/
Smeêses
Smeêsis
Kes Sukes/ Sikes Sakas
Ttwakes Ttwakas
Msekes Ttemsekes / ttemsakas*
Sel Ttwasel
Ttwasal
Meslay
Ttmeslay
Myesl
ttmeysel
Sew Ssew Myessew
Ssway Ttemyess
way
¨¨¨¨¨èer Meér
ttemeéra
c1c2 :
Verbe S Ttw M My Ms Mys N Sn Tt Sm Vs Sves
Sevsay
Msevs
Ttemsevsay
Fk sefk Myefk
Ttemyettak
Ttemyefk
nefk snefk ttunefk
Ls Sels
Slusu
slusuy
Mels
ttemelsa
Msels
Ttmesels/
ttemselsa
Ns Sens
Snus
Snusu
Msens
Ttemsens
Ttemsenusu
Nz Zenz
Znuz
Znuzu
Ttwanez Mzenz
ttemzenuzu
$r S$er
S$ar
Mye$er
Ttemye$er
Ttemyeqqar
R$ Ser$
Ser$ay
Ttwar$ Mer$
Ttmer$a
Mser$
Ttemser$ay
Rs Sers
Srusu
Ttwasers
Ttwers
Msers
Ttemserusu
Ré Ttwareé
Ttweré
Ttwaréay
Meré
Ttmeréay/
ttmeréa
Myeré
Ttemyeré
Smeré
Smeréay
ac1ac2 :
Verbe S Ttw M My Ms Mys N Sn Tt Sm Agad Sigad
Saged
sagad
Ttwagad Myagad
Myugad
ttemyagad
Agar Siger
Sagar
Myagar
Myugar
Ttemyagar
Sniger
Snagar
Snager
Açar Ttwaçar Myaçer
Myuçar
ttemyaçar
ic1ic2 :
Verbe S Ttw M My Ms Mys N Sn Tt Sm Idir Sider
Sidir Sader
Ifif Siff Sifif
Ttwasiff/ttwasaff
Msiff Msaff Ttemsaff
Ikil Skil Skal Skalay
Ilil Slil Slal Slili/slalay
Msired Msared Ttemsirid
Myeslal ttemyeslil
Nired Ttnirid
Irid Sired Sared Sirid
Ttared
Isin Ttwassen ttissen
Myussan Ttemyussan
uc1uc2 :
Verbe S Ttw M My Ms Mys N Sn Tt Sm Urug Sureg
surug
U$al Su$al Msu$al
Ttemsu$al
Urar Surar Msurar
ttemsurar
c1vc2v :
Verbe S Ttw M My Ms Mys N Sn Tt Sm Basi Sbasi
Sbasay
Cabi Mcabi Mcuba ttemcabi
Wali Mwali Mwala Ttemwala
vc1c2v :
Verbe S Ttw M My Ms Mys N Sn Tt Sm Argu Myargu
Myurga
Ttmyargu
Arou Sarou
Saroa
Sarouy
Myarou
Myuroa
Ttemyarou
Msarou
Mserou
Mseroa
Ttemserou
c1vc2 :
Verbe S Ttw M My Ms Mys N Sn Tt Sm Ban Sban Mseban
Sbanay Ttmesban
ttemsebanay
Fad Sfad
Sfud
sfaday
Faq Sfaq
Sfaqay
Msefaq
ttmsefaq
Laé Slaé
Slaéay
Mar/ mir Smir
Smiriy/
Smar
smaray
Dum Sdum
Sdumu
huc Ttuhuc
Kur Skur
skuruy
Num Snum
snumuy
Msenum
Ttemsenum
Riê Sriê
Sraê
Sriêiy
Myesriê
Myesraê
ttemyesriê
Sraêay
Ruê Sruê
Sruêuy
Mserwaê*
Ttemserwaê
*
εas Mεas Mεus ttemεasa
C1Vc2 :
Verbe S Ttw M My Ms Mys N Sn Tt Sm Ggao Sggao
Sggaooay
Mseggao
Msegguo
ttemseggaoay
Ggall Sggall
Sgallay
Msegall
Ttemsegallay
Kkaw Skew
Skaw
Skaway
Msekaw
ttemsekaw
Dull Sdull* Msedull ttemsedulluy
Bbib Sbbib
sbbibbi
Sbbabbay/
Sbbabb*
Sbbubb*
Msebbibb
Ttemsebbibbi
ttemsebbabbay
Qqim S$im
S$am
S$amay
Mse$im
Mse$am
Ttemse$im
Cidd ttwacudd
C1c2 :
Verbe S Ttw M My Ms Mys N Sn Tt Sm Ddem ttwaddem Myaddam
Myuddam
ttemyaddam
Ddez Ttwiddez
Ttwaddez
ttwaddaz
Myeddez
Myuddaz
ttemyeddaz
Ffe$ Suffe$
Suffu$
Ttwaffe$ Msuffe$
Msuffa$
Ttemsuffa$
Ffer Ttwiffer
Ttwaffer
Ttwaffar
Myeffer
Myuffar
ttemyuffar
Kkes Ttwakkes
Ttwikkes
Ttwakkas
Myakkas
Myukkas
Ttemyukkas
Nnev Ttwannev Myennev
ttemyennev
Qqes Ttwaqqes Myeqqes
Ttwaqqas Myuqqas
ttemyuqqas
Ttel Ttwattel Myettel
Ttemyettal
Msuttel
Msuttal
ttemsuttal
Tter Suter
Sutur
Ttwatter
Ttwattar
Mter Msuter
Msutar
ttemsutur
îîev Suîîev
Suîîuv
ttwaîîev
îîef Saîîef
Saîîaf
Ttwiîîef
Ttwaîîaf
Ttwaîîef
Myeîîef
Myuîîaf
ttemyuîîaf
Wwet ttwet Myawet
Myawat
Ttemyawat
c1C2V :
Verbe S Ttw M My Ms Mys N Sn Tt Sm Semmi Ttusemmi
ttusemma
Seqqi Ttuseqqi Ttuseqqa Ttwaseqqi*
Wessi Mwessi
c1c2c3
Mwessa
ttemwessi
Xeîîi Ttuxeîîi
Ttuxeîîa
Ttwaxeîîa*
∑ebbi Ttuεebba Mseεebbi Mseεebba ttemseεbbi
∑eddi Sεeddi
Sεedda
Sεedday
Ttuεedda
ttwaεedda
Mseεedda ttemseεedday
Verbe S Ttw My M Ms Sm N Sn
Bder Ttwabder
ttwabdar
bdeε Sebdeε
sebdaε
ttwabdeε
ttwabdaε
msebdeε
ttemsebdeε
nebdeε
ttnbdaε
bgen Sebgen
sebgan
ttwabgen
ttwabgan
msebgen
ttemsebgan
bges sebges
sebgas
Ttwabges
ttwabgas
bleε sebleε
seblaε
Ttwableε
ttwablaε
bred sebred
sebrad
Ttwabred
ttwabrad
brek sebrek
sebrak
Ttwabrek
ttwabrak
breq Sebreq
sebraq
bîel Sebîel Ttwabîel msebîel
sebîal ttwabîal ttmsebîal
bzeg sebzeg
sebzag
Ttwabzeg
ttwabzag
msebzeg
ttmsebzag
vfer Sevfer
sevfar
ttwavfer
ttwavfar
myevfer
myevfar
Msevfer
ttmsevfar
vher sevher
sevhar
ttwavher
ttwavhar
Mevher
Ttmevher
msevher
ttmsevhar
nevher
ttnevhar
dleg Mdulleg
ttemdullug
vlem sevlem
sevlam
Ttwavlem
ttwavlam
myevlem
ttemyevlam
fhem sefhem
sefham
ttwaFhem
ttwafham
myefhem
ttemyefham
msefhem
msefham
fqed seFqed ttwafqed mseFqed Nefqed
sefqad ttwafqad ttemsefqad ttnefqad
freê Sefreê
seftraê
msefreê
ttemsefraê
Nefreê
ttnefraê
freq seFreq
sefraq
fre$ sefre$
sefra$
ttwafre$
ttwafra$
fres ttwafres
ttwafras
mufres
ttmufrus
Smufres
smufrus
fsed seFsed
sefsad
ttwafsed
ttwafsad
msefsed
ttmsefsad
ftel neftal
ttneftal
sneftel
sneftal
gres seGres
segras
ttwagres
ttwagras
gzem ttwagzem
ttwaGzam
myegzam
ttemyegzam
gzer ttwagzer
ttwaGzar
myegzar
ttemyegzar
hver ttwahver
ttwahvar
hlek seHlek
sehlak
Ttwahlek
ttuhlek
Msehlek
ttemsehlak
Nehlak
ttnehlak
êver
ttwaêver
ttwaêvar
êres Seêres
seêras
Ttwaêres
ttwaêras
Myaêras
ttemyeêras
Neêras
Ttneêras
lmed Selmed
Selmad
Ttwalmed
Ttwalmad
Mselmad
ttemselmad
Nelmad
ttnelmad
lqev Selqev ttwalqev mselqev
selqav ttwalqav ttemselqav
lqef Selqef
selqaf
Mselqaf
ttemselqaf
lxes Selxes
selxas
Ttwalxes
ttwalxas
mselxas
ttemselxas
kmez Ttwakmez
ttwakmaz
myeKmaz
ttemyekmaz
krez seKrez
sekraz
ttwakrez
ttwakraz
mdel Ttwamdel
ttwamdal
mceê Semceê
semcaê
ttwamceê
ttwamcaê
myemcaê
ttemyemcaê
msemcaê
ttemsemcaê
msed seMsed ttwamsed
semsad ttwamsad
ndef seNdef
sendaf
ttwandef
ttwandaf
mendaf
ttmendaf
msendaf
ttemsendaf
nger seNger
sengar
ttwanger
ttwangar
Msengar
ttemsengar
noer ttwanoer
ttwaNoar
menoar
ttmenoar
smenoar
ttesmenoar
nqec ttwanqec
ttwaNqac
nqer seNqer
senqar
ttwanqer
ttwanqar
Msenqar
ttemsenqar
nqes senqes
senqas
ttwanqes
ttwanqas
msenqas
ttemsenqas
n$el sen$el
sen$al
ttwan$el
ttwan$al
msen$al
ttemsen$al
nser senser
sensar
msensar
ttemsensar
nîev Senîev
senîav
ttwanîev
ttwanîav
nteg
ntew*
Senteg
sentag
sentew*
sentaw*
ttwanteg
ttwantew*
ttwantag
ttwantaw*
msenteg
msentew*
msentag
msentaw*
qfel ttwaqfel
ttwaqfal
qleb ttwaqleb
ttwaqlab
neqlab
ttneqlab
sneqleb
sneqlab
$ben se$ben
se$ban
mu$ben
ttmu$bun
smu$ben
smu$bun
ne$ben
ttne$ban
rvel servel
serval
ttwarvel
ttwarval
myerval
ttemyerval
rcel sercel
sercal
ttwarcel
ttwarcal
rwel serwel
serwal
nerwal
ttnerwal
sbek myesbak
ttemyesbak
sber Ttwasber
ttwasbar
Msebar
ttemsebar
tbeε setbeε
setbaε
ttwatbeε
ttwatbaε
msetbaε
ttemsetbaε
tlef ttwatlef
ttwatlaf
netlaf
ttnetlaf
xdem sexdem
sexdam
ttwaxdem
ttwaxdam
msexdam
ttemsexdam
xlev sexlev ttwaxlev msexlav
sexlav ttwaxlav ttemsexlav
xser sexser
sexsar
ttwaxser
ttwaxsar
msexsar
ttemsexsar
xreb sexreb
sexrab
ttwaxreb
ttwaxrab
msexrab
ttemsexrab
zde$ ttwazde$
ttwazda$
myezda$
ttemyezda$
Zdem ttwaZdem
ttwaZdam
zlef ttwazlef
ttwazlaf
nezlaf
ttnezlaf
jfel nejfal
ttnejfal
jreê ttwajreê
ttwajraê
myejraê
ttemyejraê
jmeε ttwajmeε
ttwajmaε
nejmaε
ttnejmaε
Snejmaε
snejmaεay
c1C2c3 :
Verbe S Ttw My M Ms Sm N Sn
degger ttwadegger
ttwadeggar
mdeggar
ttemdeggar
verref ttwaverref verref
ɛdel seɛdel
seɛdal
ɛlef seɛlef
seɛlaf
ɛlem seɛlem
seɛlam
ttwaɛlem
ttwaɛlam
Mseεlam
ttemseεlam
ɛrev ttwaɛrev
ttwaɛrav
ɛreq seɛreq
seɛraq
Mseεraq
ttemseεraq
ttwaverraf
êemmel ttuêemmel
ttuêemmal
mêemmal
ttemêemmal
êezzeb êezzeb mêezzab
ttemêezzab
kellex ttwakellex
ttwakellax
mkellax
ttemkellax
Qeccem ttwaQeccem
ttwaQeccam
Qeccem
sellem sellem msellam
ttemsellam
c1vc2c3 :
Verbe S Ttw My M Ms Sm N Sn
fareq Mfaraq
ttemfaraq
naseb Mnasab
ttemnasab
qareε Sqareε
sqaraε
wafeq Mwafeq
ttemwafeq
Ciwer Mcawar
ttemcawar
c1c2c3v :
Verbe S Ttw My M Ms Sm N Sn
setêi Msetêi
Msetêa
ttemsetêa
c1vC2c3 : Verbe S Ttw My M Ms Sm N Sn
duqqes Sduqqes
sduqqus
furrem Sfurrem
sfurrum
dukkel Sdukkel
sdukkul
muqqel smuqqel
smuqqul
xallef sxallef
sxallaf
tixxer stixxer
staxxar
c1vc2c3v :
Verbe S Ttw My M Ms Sm N Sn
kukru Ttukukru
ttukukra
Nulfu Snulfu
Snulfa
snulfuy
$unfu Ttu$unfu
Ttu$unfa
Mse$unfu
Mse$unfa
Ttemse$unfu
$unzu S$unzu
S$unza
S$unzuy
M$unzu
M$unza
Ttem$unzu
c1c2c3c4 :
Verbe S Ttw My M Ms Sm N Sn
Behdel seBehdel
sebehdil
ttuBehdel
ttuBehdal
derbez sederbez
sederbiz
Der$el seDer$el
seDer$il
derwec sederwec
sederwic
Fenxer seFenxer
seFenxir
genter segenter
segentir
xerbec sexerbec
sexerbic
c1c2vc3c4 : Verbe S Ttw My M Ms Sm N Sn
brareê sebrareê
sebraraê
bruqel sebruqel
sebruqul
frurex sefrurex
sefrurux
kmumes sekmumes
sekmumus
Nquqel seNquqel
seNququl