ETUDE COMPARATIVE DE LA CONTAMINATION DES VIANDES...
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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
ECOLE NORMALE SUPERIEURE
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
DEPARTEMENT DE FORMATION INITIALE SCIENTIFIQUE (D.F.I.S)
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
CENTRE D’ETUDE ET DE RECHERCHE (C.E.R.)
SCIENCES NATURELLES
°°°°°°°°°°°°°°°
MEMOIRE DE FIN D’ETUDE EN VUE DE L’OBTENTION DU
CERTIFICAT D’APTITUDE PEDAGOGIQUE DE L’ECOLE
NORMALE (C.A.P.E.N)
ETUDE COMPARATIVE DE LA CONTAMINATION DES
VIANDES SUR ETALS ET DES PLATS CUITS PAR
Salmonella sp
Présenté par :
RARIVOJAONA Hery Tina
Promotion TONIA
Soutenu publiquement le 21 Octobre 2016
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
ECOLE NORMALE SUPERIEURE
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
DEPARTEMENT DE FORMATION INITIALE SCIENTIFIQUE (D.F.I.S)
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
CENTRE D’ETUDE ET DE RECHERCHE (C.E.R.)
SCIENCES NATURELLES
°°°°°°°°°°°°°°°
MEMOIRE DE FIN D’ETUDE EN VUE DE L’OBTENTION DU
CERTIFICAT D’APTITUDE PEDAGOGIQUE DE L’ECOLE
NORMALE (C.A.P.E.N)
ETUDE COMPARATIVE DE LA CONTAMINATION DES
VIANDES SUR ETALS ET DES PLATS CUITS PAR
Salmonella sp
Présenté par :
RARIVOJAONA Hery Tina
Promotion TONIA
Soutenu publiquement le 21 Octobre 2016
i
LES MEMBRES DE JURY DU MEMOIRE
De Monsieur RARIVOJAONA Hery Tina
PRESIDENT : Professeur RAKOTONDRADONA Rémi
PhD en Microbiologie et en Physiologie Végétale
Maître de Conférence
Enseignant Chercheur
Ecole Normale Supérieure
Université d’Antananarivo
JUGE : Docteur RANDRIAMPARANY Tantely
PhD en Biotechnologie - Microbiologie
Laboratoire National de Diagnostic Vétérinaire (LNDV)
Ministère auprès de la Présidence en charge de l’Agriculture et
de l’Elevage
RAPPORTEURS : Docteur RAZAFIARIMANGA Zara Nomentsoa
Docteur en Biochimie
Maître de Conférence
Enseignant Chercheur
Faculté des Sciences
Université d’Antananarivo
ii
Remerciements
Mes remerciements les plus reconnaissants sont destinés en premier lieu à Dieu tout puissant
pour sa bienveillance, et pour nous avoir toujours accordé son salut en nous octroyant santé,
force et courage, même dans les moments les plus difficiles.
En second lieu, je tiens à adresser mes profondes gratitudes aux membres de jury composés de :
Professeur RAKOTONDRADONA Rémi, Maître de Conférences et Enseignant
Chercheur à l’Ecole Normale Supérieure, qui, malgré ses multiples responsabilités, a
accepté de nous faire l’honneur de présider ce mémoire.
Docteur RANDRIAMPARANY Tantely qui en dépit de ces lourdes tâches, a accepté
d’examiner et de juger ce travail.
Docteur RAZAFIARIMANGA Zara Nomentsoa, Maître de Conférences et Enseignant
Chercheur à la Faculté des Sciences d’Antananarivo, pour son précieux encadrement
tout au long de cette étude et par la même occasion de bien vouloir être le rapporteur de
ce mémoire. Et aussi notamment pour votre rigueur et vos innombrables conseils qui
ont permis indéniablement d’améliorer la qualité de ce travail.
Je remercie aussi le Docteur RABENARIVAHINY René pour sa vive collaboration, de nous
avoir accordé un stage au sein du laboratoire LNDV.
Mes reconnaissances s’adressent aux responsables et techniciens du LNDV pour leurs appuis
technique et leurs conseils qui ont facilité mon adaptation et mon intégration dans le domaine
de la recherche.
Je tiens à remercier particulièrement Monsieur Martial et Mademoiselle Mevalyne Elysa pour
leurs vifs conseils et leurs aimables collaborations durant la période de stage au sein du LNDV.
Je tiens à remercier du fond du cœur tous les enseignants de l’ENS, qui m’ont formé et modelé
durant mon cursus scolaire à l’université, qui m’ont montré la voie et m’ont guidé dans mes
études. Je vous suis éternellement reconnaissant ! Que Dieu vous bénissent !
Je saisie cette occasion pour adresser ma profonde gratitude à mes parents qui ont toujours fait
en sorte que je ne manque de rien dans mes études malgré les coups dures. A ma grande sœur
qui m’a toujours soutenue dans les moments difficiles ainsi qu’à toute ma famille qui m’ont
iii
soutenu moralement et qui m’ont toujours encouragé dans mes études. De même que mes
camarades de la promotion TONIA qui ont fait preuve d’une très grande aide et de soutien,
merci infiniment !
Enfin mes plus vifs remerciement et considérations à tous ceux qui ont contribué de près ou de
loin à l’accomplissement de ce mémoire et qui n’ont pu être cités.
iv
Liste des tableaux
Tableau I. Agents responsables des diarrhées infectieuses aiguës sous les tropiques (d'après
Carpenter) ................................................................................................................................... 5
Tableau II. Symptomatologie des principales diarrhées bactériennes ....................................... 6
Tableau III. Evaluation de la déshydratation du nourrisson (selon l'Académie américaine de
pédiatrie-Centers of Disease Control and Prevention-Prescrire N° 207) ................................... 7
Tableau IV. Red flags ou drapeau rouge (d'après RL, VanGilder T, Steiner TS et al) .............. 8
Tableau V. Expression clinique et facteurs de la contamination des principales TIAC (d'après
l'Institut de veille sanitaire, France) ......................................................................................... 12
Tableau VI. Traitement symptomatique des diarrhées aigües sécrétoires et/ou non
compliquées .............................................................................................................................. 14
Tableau VII. Classification de Haeckel (1866) ........................................................................ 16
Tableau VIII. Nombre des Fokontany dans chaque arrondissement........................................ 29
Tableau IX. Propretés des couteaux ......................................................................................... 46
Tableau X. Les types de viandes et leurs proportions (saison humide et sèche) ..................... 51
v
Liste des figures
Figure 1. Arbre phylogénétique du monde vivant (d'après WOESE et al., 1990) ................................. 17
Figure 2. Formule de l'AG et de l'AMA ............................................................................................... 18
Figure 3. Représentation schématique de l'architecture de la paroi des bactéries gram (+) .................. 18
Figure 4. Représentation schématique de l'architecture de la paroi des bactéries gram (-) ................... 19
Figure 5. Activités liées à l'élevage, sources potentielles de salmonelles (bulletin épidémiologique,
santé humaine et animale n°58) ............................................................................................................ 23
Figure 6. Culture en strie ...................................................................................................................... 25
Figure 7. Commune Urbaine d'Antananarivo (RALAMBOARIMANANA, 2013).............................. 29
Figure 8. Pré-enrichissement non sélectif ............................................................................................. 31
Figure 9. Incubation dans l'étuve .......................................................................................................... 31
Figure 10. Enrichissement sélectif sur MKTTn .................................................................................... 32
Figure 11. Enrichissement sélectif sur RVS ......................................................................................... 32
Figure 12. Enrichissement sélectif, manipulation sous hotte PSM ....................................................... 33
Figure 13. Isolement des colonies typiques de Salmonella ................................................................... 33
Figure 14. Ensemencement sur milieu Kligler- Hajna .......................................................................... 34
Figure 15. Ensemencement sur Milieu de Simmons ............................................................................. 35
Figure 16. Disque ONPG ..................................................................................................................... 37
Figure 17. Résultats des cultures sur milieux RVS ............................................................................... 39
Figure 18. Résultats des cultures sur MKTTn ...................................................................................... 39
Figure 19. Résultats des cultures sur milieu SS .................................................................................... 40
Figure 20. Résultats des cultures sur milieu XLD ................................................................................ 40
Figure 21. Culture pure sur milieux SS ................................................................................................ 41
Figure 22. Culture pure sur milieux XLD............................................................................................. 41
Figure 23. Résultats des tests sur le Milieu Kligler-Hajna .................................................................... 42
Figure 24. Résultat du test sur le milieu de Simmons ........................................................................... 42
Figure 25. Résultats des analyses microbiologiques et prévalence de contamination des viandes sur
étals ...................................................................................................................................................... 43
Figure 26. Résultats des analyses microbiologiques et prévalence de la contamination des plats cuits
(saison humide) .................................................................................................................................... 44
Figure 27. Résultats des analyses microbiologiques et prévalence de la contamination des plats cuits
(saison sèche) ....................................................................................................................................... 44
Figure 28. Propretés des matériels de nettoyage de l'étal ...................................................................... 45
Figure 29. Propretés du bois ................................................................................................................. 46
Figure 30. Les matériels de boucheries ................................................................................................ 47
Figure 31. Type de conservation des viandes ....................................................................................... 47
Figure 32. Proportion des vendeurs portant une tenue adéquate. .......................................................... 48
Figure 33. Propreté des tenues des bouchers. ....................................................................................... 48
Figure 34. Prévalence des plats infectés par fokontany ........................................................................ 49
Figure 35. Les types de gargote et leurs proportions (saison humide) .................................................. 50
Figure 36. Prévalence des plats infectés par fokontany (saison humide) .............................................. 52
Figure 37. Répartition des plats infectés selon les arrondissements et selon la nature du menu
(saison humide) .................................................................................................................................... 53
Figure 38. Les types de gargote et leurs proportions (saison sèche) .................................................... 54
Figure 39. Prévalence des plats infectés par fokontany (saison sèche) ................................................. 55
Figure 40. Répartition des plats infectés selon les arrondissements et selon la nature du menu
(saison sèche) ....................................................................................................................................... 56
vi
Liste des annexes
ANNEXE I : Les matériels de laboratoire.
ANNEXE II : Gallérie classique pour l’identification et la confirmation des tests
biochimiques pour les salmonelles.
ANNEXE III : Les milieux de culture.
ANNEXE IV : Résumé des étapes de la recherche de Salmonelle dans les viandes.
ANNEXE V : Les cinq clés des aliments plus sûrs.
vii
Liste des abréviations
ACSQDA : Agence de Contrôle de la Sécurité sanitaire et de la Qualité des Denrées
Alimentaires.
CIRAD : Centre de Coopération International en Recherche Agronomique pour le
Développement.
DSI : Direction des Systèmes d’information.
EN ISO: European Norm, International Organization for Standardization.
EPT : Eau peptonée
IAC : Intoxication Alimentaire Collective.
ICAM : Intoxication Collective due aux Animaux Marins
INSTAT : Institut National de la Statistique.
LNDV : Laboratoire National de Diagnostic Vétérinaire.
MINEL : Ministère de l’Elevage.
OMS : Organisation Mondiale de la Santé.
PSM : Poste de Sécurité Microbiologique.
SVT : Science de la Vie et de la Terre.
TIACs : Toxi-Infections Alimentaires Collectives.
viii
GLOSSAIRE
Animaux de rente : animaux domestiques dont la garde a pour objectif la vente de produits,
qu’ils soient vivants ou sous forme transformée (lait, œufs, viande, etc.)
Cheptel : En agriculture : c’est l’ensemble du bétail qu’un éleveur ou un pays
détient (exemple : le cheptel national)
Choc septique : défaillance circulatoire aiguë, entraînant des désordres métaboliques et
viscéraux, déclenchée par un agent infectieux.
Ciliature péritriche : système de flagelles recouvrant de tous côtés la surface d’une bactérie et
permettant à la bactérie de se déplacer en tournoyant dans un milieu
liquide.
Coenocytique : adjectif relatif aux coenocytes, organismes ayant un cytoplasme multi-
nucléaire.
Colectasie : dilatation du côlon.
Coproculture : culture bactériologique de selles pour déceler la présence de germes
pathogènes normalement absents du tube digestif.
Hypovolémie : diminution générale du volume sanguin.
Immunosuppresseur : un médicament capable de diminuer ou de supprimer les réactions
immunitaires de l’organisme (corticoïdes, radiations ionisantes…)
Intoxication : trouble due à des germes exerçant un pouvoir toxique.
Légionellose : infection contagieuse grave, d'origine bactérienne, se traduisant surtout
par une pneumopathie.
Léthargique : relève d’un état de passivité pathologique pouvant avoisiner le coma.
Méningite : inflammation des méninges, en particulier d'origine infectieuse, se
traduisant par de la fièvre, une raideur de la nuque, des maux de tête et
des vomissements.
ix
Myxomycète : organismes proches des champignons, caractérisés par leurs aptitudes à
se déplacer.
Norme : c’est un document établit par consensus et approuvé par un organisme
reconnu, qui fournit pour des usages communs et répétés, des règles, des
lignes directrices ou des caractéristiques, pour des activités ou leurs
résultats garantissant un niveau d’ordre optimal dans un contexte donné.
Recrudescence : augmentation d'intensité des symptômes d'une maladie après une courte
rémission.
Rotavirus : virus à ARN, en forme de roue, principale responsable de gastro-entérites
infectieuses chez l’enfant.
Septicémie : infection généralisée due à la présence de germes pathogènes disséminés
dans l’organisme par le sang.
Sérotype : le mot sérotype (ou serovar) désigne une propriété antigénique
permettant d’identifier une cellule (bactérie, globule rouge, etc.) ou un
virus par des méthodes sérologiques.
Ubiquiste : individu ayant la capacité de coloniser plusieurs types de milieu.
Vibrions : bactéries pathogènes pour l’Homme, dont la forme rappelle celle d’une
virgule munie de cils.
x
Sommaire Les membres de jury ..................................................................................................................... i
Remerciements ............................................................................................................................ ii
Liste des tableaux .........................................................................................................................iv
Liste des figures ............................................................................................................................ v
Liste des annexes .........................................................................................................................vi
Liste des abréviations .................................................................................................................. vii
Glossaire .................................................................................................................................... viii
Sommaire .....................................................................................................................................x
Introduction générale ................................................................................................................... 1
I. Synthèse bibliographique ...................................................................................................... 3
I.1. Contexte ....................................................................................................................................... 3
I.1.1. Situation de Madagascar vis-à-vis de la sécurité alimentaire et enjeux du ministère de
l’élevage ......................................................................................................................................... 3
I.1.2. Gastro-entérites, toxi-infection alimentaire collective .......................................................... 4
I.1.2.1. Les gastro-entérites ........................................................................................................ 4
I.1.2.2. La salmonellose .............................................................................................................. 8
I.1.2.3. TIACs (Toxi-Infections Alimentaires Collectives) ........................................................... 11
I.1.2.4.Prophylaxie générale des gastro-entérites .................................................................... 13
I.2. Concept : généralités sur les bactéries ....................................................................................... 15
I.2.1. Approche historique : découverte du monde microbien ..................................................... 15
I.2.2. Classification et structure des bactéries .............................................................................. 15
I.2.2.1. Place des microorganismes dans le monde vivant ....................................................... 15
I.2.2.2. Structure des bactéries ................................................................................................. 17
I.2.2.3. Le genre Salmonella...................................................................................................... 20
I.2.3. Culture in vitro des bactéries: milieux et conditions ........................................................... 24
II. Matériels et méthodes ........................................................................................................ 27
II.1. Matériels ................................................................................................................................... 27
II.1.1. Matériels d’étude ............................................................................................................... 27
II.1.2. Matériels pour les analyses microbiologiques .................................................................... 27
II.1.3. Matériels pour le traitement des données ......................................................................... 28
II.2. Méthodes .................................................................................................................................. 28
Cadre d’étude ................................................................................................................... 28
Type d’étude ..................................................................................................................... 28
Période d’étude ................................................................................................................ 28
Population étudiée ........................................................................................................... 28
xi
Technique d’échantillonnage............................................................................................ 29
II.2.1 Choix et collecte des échantillons ........................................................................................ 29
II.2.2. Tests biologiques et identification ...................................................................................... 30
II.2.3. Méthode de traitements des données ............................................................................... 38
Les variables étudiés ......................................................................................................... 38
Méthode de collecte des données.................................................................................... 38
Méthode de traitement des données ............................................................................... 38
III. Résultats et discussions ....................................................................................................... 39
III.1. Résultats de l’identification bactérienne .................................................................................. 39
III.1.1. Résultats des cultures sur milieux liquides ........................................................................ 39
III.1.2. Résultats des cultures sur milieux gélosés ......................................................................... 40
III.1.3. Identification individualisée : tests biochimiques .............................................................. 41
III.2. Contamination des viandes sur étals et des plats cuits ............................................................ 43
III.2.1. Prévalence de la contamination des viandes ..................................................................... 43
III.2.2. Facteurs de risque associés à la contamination des viandes sur étals ............................... 45
III.2.3. Facteurs de risque associés à la contamination des plats cuits ......................................... 50
a. Cas de contamination en salmonelle des plats cuits : saison humide............................... 50
b. Cas de contamination en salmonelle des plats cuits : saison sèche .................................. 53
III.3. Discussion ................................................................................................................................. 57
III.3.1. Identification bactérienne ................................................................................................. 57
III.3.2. Comparaison de la contamination des plats cuits et des viandes sur étals ....................... 59
IV. Suggestions et intérêts pédagogiques .................................................................................. 63
IV.1. suggestions............................................................................................................................... 63
IV.2. Intérêts pédagogiques .............................................................................................................. 63
V. Conclusion générale ............................................................................................................ 80
Bibliographie .............................................................................................................................. 82
Annexes ....................................................................................................................................... a
INTRODUCTION
1
Introduction générale
A travers le monde, le bilan des personnes tuées liés à la sécurité sanitaire des aliments
s’élève à 2,2 millions de décès par an. En ce qui concerne l’Afrique en particulier, on compte
700 000 décès par an. Salmonella est une des premières causes de toxi-infections d’origine
alimentaire collectives (TIAC). Bien que certains cas puissent provenir directement des
animaux domestiques, des reptiles ou de l’eau contaminée, le pourcentage de transmission par
l’aliment est estimé à 95 %. Dans les aliments, le pourcentage de cas de TIAC imputables aux
bactéries a été estimé à 30,2 % (MEAD et al., 1999). En ce qui concerne Madagascar, durant
les cinq dernières années, les cas de maladies liées à la sécurité alimentaire signalés par
l’Agence de Contrôle de la Sécurité sanitaire et de la Qualité des Denrées Alimentaires
(ACSQDA) s’élèvent à 6 051 cas incluant 87 décès.
Comme bon nombre de pays du tiers monde, Madagascar connaît un boom démographique, et
les maladies liées à la sécurité alimentaire ne passent pas inaperçues tant dans la capitale que
dans les autres provinces de l’île. Entre autre, la vente des aliments sur la voie publique est une
caractéristique des pays en voie de développement. C'est une source d'approvisionnement en
aliments prêts à être consommés, pour la plupart de la population travaillant pendant la journée
ou loin de son domicile (RANDRIANOMENJANAHARY, 2006). Concernant la capitale en
particulier, la majorité des établissements de production alimentaire est située dans des zones
polluées qui représentent une grave menace de contamination des aliments. Les dernières
données rapportées au sein de l’ACSQDA concernant les cas de toxi-infection alimentaire sont
alarmantes. Devant ces contraintes sociales, économiques et démographiques alors, qu’en est-
il de la contamination en salmonelles des plats cuits vendus dans les gargotes par rapport aux
viandes sur étals? Pour répondre à cette question, les hypothèses suivantes sont adoptées : la
contamination en salmonelles des plats cuits serait beaucoup moins importante que celle des
viandes vendues sur étals et cette contamination dépendrait des différents paramètres de
traitement des viandes. A l’égard de ces hypothèses, nous voulons dans notre cas vérifier l’état
de contamination en salmonelles des viandes vendues dans les marchés de la ville
d’Antananarivo. On ne s’est pas contenté de la recherche bibliographique mais en sus nous
avons travaillé au laboratoire pour la recherche de salmonelles dans les viandes vendues. Ainsi,
dans ce présent mémoire, nos objectifs sont premièrement de mettre en exergue les différentes
étapes à suivre pour déceler la présence ou non de salmonelles dans les denrées alimentaires ;
et de déterminer les critères qui favorisent la contamination des viandes. Pour mieux cerner le
2
sujet, voici le plan du contenu : la première partie est consacrée à la généralité incluant une
synthèse bibliographique contenant des notions sur les gastro-entérites, les TIACs et les
bactéries. Ensuite, la deuxième partie parlera des matériels et des méthodes pour la recherche
des bactéries ainsi que pour le traitement des données. La troisième partie rapporte les résultats
suivis des interprétations, à la suite de laquelle nous en tirerons quelques suggestions et les
intérêts pédagogiques avant de terminer par une dernière partie réservée à la conclusion.
PREMIERE PARTIE :
GENERALITES
3
I. Synthèse bibliographique
I.1. Contexte
I.1.1. Situation de Madagascar vis-à-vis de la sécurité alimentaire et enjeux
du ministère de l’élevage
Dans le contexte actuel, la lutte contre la pauvreté se situe au cœur des politiques de
développement du pays. Elle fait partie des principaux objectifs du programme de
développement « Madagascar Action Plan » lancé par l’état malagasy (DEFI N°7 du MAP
p.080). Dans ce cadre s’inscrit aussi le Plan National de Développement (PND), définit pour
les années 2015 à 2019 par l’Etat, incluant le développement des certains secteurs dits « relais »
notamment ceux orientés vers la transformation des produits agricoles. Un des atouts majeur de
ces programmes est le développement du secteur santé car l’état de santé est un élément
essentiel du bien-être de la population et un facteur servant à augmenter la productivité des
travailleurs. Devant cette situation, les intoxications alimentaires et les maladies liées aux
aliments malsains posent un grave problème. En effet, d’une part, la présence des aliments
insalubres entraîne un manque à gagner pour le pays en diminuant le nombre des touristes ; et
d’autre part, la détérioration des aliments est une source de gâchis pouvant se répercuter
négativement sur le commerce aussi bien au niveau national qu’international ainsi que sur la
confiance des consommateurs. A Madagascar, les maladies liées à la sécurité alimentaire ont
des origines diverses. Dans la capitale, les établissements de production alimentaire se
rencontrent fréquemment dans les zones à risque de contamination. Certains centres de
restauration sont situés sur la voie publique. En plus, bon nombre de règles d’hygiène ne sont
pas respectées par les personnes qui tiennent ces institutions. Pourtant, la population mérite
d’avoir des aliments sans danger et propres à la consommation. « L’accès à des aliments
nutritionnellement appropriés et sans danger est un droit universel » (Conférence
Internationale FAO/OMS, 1992).
Entre autre, de par notre culture, Madagascar est un pays à vocation agricole. L’estimation de
l’effectif de cheptels bovins national durant les années 2010, 2011 et 2012 montrent
respectivement un total de 9 881 130, 9 958 000 et 10 037 600 bétails pour les 22 régions du
pays (DSI/MINEL). Dans ce cadre s’inscrit l’enjeu du ministère de l’élevage qui a pour
objectifs d’améliorer les productions animales en vue d’augmenter les revenus des éleveurs,
d'améliorer la consommation de produits animaux en vue de favoriser la sécurité alimentaire et
enfin de participer à la lutte contre la malnutrition et de contribuer à la croissance économique.
4
I.1.2. Gastro-entérites, toxi-infection alimentaire collective
I.1.2.1. Les gastro-entérites
Les gastro-entérites en zone tropicale représentent un problème majeur de santé publique, car
elles constituent l’une des principales causes de mortalité infantile dans les pays démunis. Les
diarrhées aiguës, motif fréquent de consultation en médecine de premier recours, avec une
prévalence de 1 à 2 épisodes/personne/an, sont en constante augmentation. Chaque année en
Afrique, en Asie et en Amérique latine, quelques 750 millions d’enfants de moins de cinq ans
sont atteints de diarrhée aiguë et 3 à 6 millions en meurent dans 80 % des cas avant l’âge de 2
ans.
a. Définition
C’est une infection du système digestif qui survient brutalement et qui provoque souvent des
vomissements et de la diarrhée. En pratique clinique et selon l’Organisation Mondiale de la
Santé (OMS), on parle de diarrhée lorsqu’il y a au moins trois selles, très molles à liquides, par
jour.
b. Causes et différents types
Les étiologies sont essentiellement infectieuses : intoxication alimentaire, agents viraux,
bactériens et/ ou parasitaires. Le tableau I de la page suivante montre les potentiels agents
responsables qui peuvent causer ce désagrément.
Parmi les infections entérales, on peut distinguer 3 groupes de germes correspondant à 3
mécanismes différents :
- les diarrhées toxiniques qui ne provoquent pas de modifications morphologiques des
entérocytes. Dans ce cas, les bactéries restent dans la lumière intestinale et secrètent une
entérotoxine qui s’applique sur les cellules et qui provoque une augmentation
considérable de la sécrétion d’eau et de sodium. Les bactéries en question s’agissent le
plus souvent de colibacilles entérotoxiniques, et plus rarement des vibrions cholériques.
- Les diarrhées invasives se traduisent par l’envahissement de la muqueuse par des
bactéries. Ce qui résulte à un micro-abcès et une ulcération. Les bactéries responsables
s’agissent le plus souvent des shigelles, des salmonelles, et de Campylobacter jejuni.
L’infection se manifeste par des fièvres et douleurs abdominales et par l’émission de
selles qui peuvent êtres glaireuses, sanglantes ou purulentes.
5
Source : GENTILINI et al, 1991
- Les diarrhées à virus déterminent une desquamation de la muqueuse par infection et
destruction des entérocytes de l’intestin grêle. Les villosités intestinales sont raccourcies
avec mal absorption transitoire des graisses et des disaccharides. Les rotavirus
cosmopolites engendrent 20 à 40 % des diarrhées aiguës hospitalisées en pays tropical,
40 à 60 % d’entre elles dans les pays tempérés.
Tableau I. Agents responsables des diarrhées infectieuses aiguës sous les tropiques (d'après
Carpenter)
DIARRHEES ENTEROTOXINIQUES CAS
Sécrétoires
- Escherichia coli entérotoxinique
- Vibrio cholera
- Autres vibrions
Non sécrétoires
- Staphylococcus aureus
- Clostridium perfrigens
- Clostridium difficile
- Bacillus cereus
- 25-70%
- Variable
- 1-3 %
- <5 %
- <5 %
- <2 %
- <2 %
DIARRHEES INVASIVES CAS
Bactériennes
- Shigella
- Salmonella
- Echerichia coli entéro-invasifs
- Campylobacter jejuni
- Yersinia enterocolitica
- Bacillus anthracis
Virales
- Rotavirus
- Virus Norwalk
- 5-25 %
- 1-2 %
- 1-2 %
- 3-15 %
- 1-2 %
- <1 %
6
c. Symptomatologie
Perte d’appétit, crampes abdominales, nausées, vomissements, diarrhées aqueuses, fièvre, maux
de tête et fatigue sont les symptômes les plus fréquents des gastro-entérites.
Le tableau II suivant montre les symptomatologies des principales diarrhées bactériennes selon
la nature de l’agent infectieux.
Tableau II. Symptomatologie des principales diarrhées bactériennes
Bactéries Diarrhée Dysenterie Douleurs Vomissement Fièvre Durée
d’incubation
Manifestations
extra-intestinales
Shigelles + + + ± + 48-72 h +
Salmonelles + ± ± ± + 12-24 h Septicémie
Colibacilles + Rare ± Rares 0 24-72 h Rares
Vibrions
cholériques + 0 0 + 0 24-72 h Choc
Staphylocoques + Rare ± ± ± 4-8 h Parfois choc
Bacille
perfringens + Rare + + + 8-48 h Parfois choc
Y.
enterocolitica + 0 ± 0 ± ? ±
C. jejuni + 0 + + + 1-7 jours Rares
Source : GENTILINI et al, 1991
Dans tous les cas, le degré de déshydratation aggrave la situation du malade. Elle représente la
complication de la maladie et peut imposer des mesures thérapeutiques urgentes. Le tableau III
ci-après montre l’évaluation de la déshydratation d’une personne atteinte de gastro-entérite (cas
du nourrisson).
7
Tableau III. Evaluation de la déshydratation du nourrisson (selon l'Académie américaine de
pédiatrie-Centers of Disease Control and Prevention-Prescrire N° 207)
Déshydratation
légère
Déshydratation
modérée
Déshydratation
grave
Absence de larme
Aspect « malade »
Sécheresse des
muqueuses
Moins de 2 signes
cliniques 2 signes cliniques
Au moins 3 signes
cliniques
Diurèse Un peu diminuée <1ml/Kg/h
Très <1ml/Kg/h
(rares urine dans les
couches)
Etat de conscience Normal Normal ± agitation ± léthargique mais
normal possible
Yeux Normaux Orbites creusées
Yeux cernés
Orbites
profondément
creusées
Pli cutané Normal Persistant Persistant
Fontanelle Normale Déprimée Déprimée
Extrémités Chaudes Normales Froides et marbrées
Pression artérielle Normale Normale Normale à basse
Fréquence
cardiaque Normale
Augmentée
>150/mn
Augmentée
>150/mn. Une
bradycardie peut
être présente en cas
de déshydratation
importante
Amplitude du
pouls Normale
Normale à un peu
diminuée Assez diminuées
Le tableau IV montre les manifestations cliniques des cas pouvant mener à des complications
(cas à surveiller de près : red flags ou drapeau rouge).
8
Tableau IV. Red flags ou drapeau rouge (d'après RL, VanGilder T, Steiner TS et al)
Signes digestifs Diarrhée hémorragique (selles muco-sanguinolantes)
Douleurs abdominales sévères ou péritonisme
Signes généraux
Température ≥38.5°C, choc septique
Durée prolongée > 3 jours
Déshydratation, hypovolémie, confusion, vomissements
abondants et/ou impossibilité d’ingérer des liquides.
La manifestation de l’un de ces signes cliniques implique l’hospitalisation du patient suivie des
examens complémentaires pour traiter la maladie. Parmi les situations des patients qui peuvent
présenter un potentiel risque de complication, on distingue les cas suivants :
Âges extrêmes : nourrisson/personne âgée > 65ans
Prothèse endovasculaire
Traitement immunosuppresseur
Utilisation récente d’antibiotiques
Hospitalisation récente
Relations homosexuelles
Femmes enceintes
(GUERRANT et al., 2011)
I.1.2.2. La salmonellose
Les salmonelloses sont l’une des maladies d’origine alimentaire les plus courantes et les plus
répandues, plusieurs dizaines de millions de cas étant recensés chez l’homme chaque année
dans le monde. En 2009, 151 571 personnes ont été atteintes en Europe, avec une diminution
progressive du nombre des cas les dernières années (The Community Summary Report on
Trends and Sources of Zoonoses and Zoonotic Agents in the European Union in 2007). Les
mortalités humaines engendrées par la fièvre typhoïde sont évaluées à 600 000 par an (HU et
al., 2003). Les cas, estimés entre 17 et 20 millions par an, sont essentiellement répertoriés dans
les pays du Tiers - Monde. La majorité des cas de salmonellose sont bénins, mais il arrive que
certaines personnes meurent de salmonellose. La gravité de l’affection dépend de facteurs liés
à l’hôte et de la souche de Salmonella impliquée. Cinq pour cents des patients infectés par S.
typhi deviennent des porteurs chroniques, asymptomatiques (MERMIN et al., 1999). Depuis
9
le début des années 90, des souches de Salmonella résistantes à une série d’antimicrobiens sont
apparues et posent maintenant un grave problème de santé publique.
Le taux de mortalité est inférieure à 1 %, si les cas sont pris en charge de façon précoce et si
l’antibiothérapie est initiée à temps et soutenue. Par contre, dans le cas contraire, le taux de
mortalité peut avoisiner 15 %. Toutefois, l’antibiothérapie peut être compliquée par
l’émergence de souches résistantes (MERMIN et al., 1999).
a. Définition
La salmonellose est une infection causée principalement par la consommation d’eau ou
d'aliments (œufs, produits laitiers, viandes...) souillés ou contaminés par les bactéries nommées
salmonelles.
Ce microorganisme cause surtout des maladies intestinales chez l'humain comme des gastro-
entérites, des toxi-infections alimentaires.
b. Cause
La maladie est provoquée par l’ingestion directe de bactérie (voie digestive), par l’intermédiaire
des aliments crus ou peu cuits (lait, viande,…). Il s’agit notamment du genre Salmonella sp. Ce
qui est responsables de fièvres typhique ou paratyphique (maladies à déclaration obligatoire),
de gastro-entérites, de toxi-infections alimentaires. L'infection peut aussi se produire à la suite
d’un contact avec un animal porteur de la bactérie, même s’il n’est pas malade ou qu’il ne
présente pas de symptôme.
c. Mode de transmission
La bactérie qui cause la salmonellose vit dans l'intestin de certains humains, animaux et les
oiseaux. Les salmonelloses majeures sont des affections strictement humaines. La
dissémination des germes est assurée par les sujets infectés : les malades les éliminent en grande
quantité dans leurs selles, accessoirement leurs vomissements et leurs urines.
Le mode de transmission de la salmonellose peut s’effectuer suivant 3 modalités
différentes :
10
• par contact direct des mains avec les selles de personnes ou d'animaux infectés
(volailles, oiseaux, chats, reptiles). Il est important de savoir qu'un animal peut être
infecté sans avoir eu de diarrhée;
• par contact indirect avec des personnes ou des aliments contaminés :
o en mangeant des aliments contaminés par une personne infectée qui les a
manipulés sans s'être d'abord lavé les mains avec de l'eau et du savon;
o en touchant des surfaces ou des objets contaminés par des selles humaines ou
animales;
• par contamination croisée, c'est-à-dire à partir d’une surface de travail contaminée par
la salmonelle pendant la préparation de viandes ou d'aliments crus. Par exemple : couper
des fruits et des légumes sur une surface de travail déjà utilisée pour couper du poulet
cru, sans l'avoir bien nettoyée à l’eau et au savon.
d. Symptôme
La durée d’incubation de la maladie est de 7 à 21 jours, mais parfois peut durer jusqu’à 6
semaines à la suite de laquelle la maladie peut revêtir diverses formes (HU et al., 2003).
L’infection peut être asymptomatique ou provoquer des symptômes très légers dans le cas de
S. paratyphi ou, au contraire, engendrer la fièvre typhoïde, affection très sévère, accompagnée
de fièvre et de septicémie. Elle touche surtout les enfants en bas âge et les jeunes adultes
(BÄUMLER et al., 1998).
Les symptômes les plus fréquents de la salmonellose sont les suivants: diarrhée, parfois
accompagnée de sang dans les selles; la déshydratation causée par cette émission abondante de
selles liquides peut présenter des dangers chez les enfants en bas âge et les personnes âgées ;
des crampes abdominales et des douleurs abdominales ; des nausées ; des vomissements
(parfois) ; de la fièvre ; des frissons ; des maux de tête et une vision floue.
Les symptômes apparaissent généralement de 12 à 24 heures après la contamination. Après la
disparition des symptômes, les salmonelles peuvent demeurer dans l’intestin pendant plusieurs
semaines et même plusieurs mois. On dit de ces personnes qu’elles sont alors « porteuses » de
la salmonelle. Elles peuvent encore transmettre la maladie même si elles n’ont plus de
symptômes.
Les symptômes de la salmonellose sont relativement bénins, et dans la majorité des cas, les
patients guériront sans traitement particulier. Cependant, dans certains cas, notamment chez les
11
très jeunes enfants et les personnes âgées, la déshydratation associée peut devenir grave et
menacer la vie du sujet. Chez certaines personnes, la diarrhée peut être sévère au point
d’imposer l’hospitalisation du patient. Chez ces patients, l’infection à Salmonella peut
proliférer des intestins à la circulation sanguine, de là vers d’autres sites du corps et peut aller
jusqu’à entraîner la mort sauf si la personne est traitée rapidement (notamment par des
antibiotiques).
I.1.2.3. TIACs (Toxi-Infections Alimentaires Collectives)
Fréquentes et habituellement bénignes, les toxi-infections sont dues à l’ingestion d’aliments
crus ou peu cuits, contaminés par des salmonelles, des staphylocoques, des shigelles, des
colibacilles mais plus rarement des vibrions. Dans les aliments, le pourcentage de cas de TIAC
imputables aux bactéries a été estimé à 30,2 % ; 67,2 % des cas étant causés par les virus et,
seulement 2,6 % par des parasites, dont le principal est Toxoplasma gondii (MEAD et al.,
1999).
En France, en 2001, Salmonella a été responsable de 57,7 % des 2 993 cas confirmés de TIAC,
répartis au sein de 272 foyers. La répartition des sérotypes était habituelle avec une majorité de
cas attribué à S. enteritidis (57,5 %) (HAEGHEBAERT et al., 2002).
a. Définition
Une toxi-infection alimentaire collective (TIAC) est définie comme l’apparition chez au moins
deux cas groupés, d’une symptomatologie similaire, le plus souvent de type gastro-intestinal
dont on peut rapporter la cause à une même origine alimentaire. (Institut de veille sanitaire,
France).
b. Situation des TIAC dans le monde
Il est estimé que chaque individu est atteint au moins une fois par an de troubles digestifs et que
dans un tiers des cas, l’aliment est directement incriminé (DAUBE et al., 1997).
Dans 30 % des foyers de salmonelloses apparus aux USA durant les années 1991 et 1992, une
température de stockage inappropriée a été considérée comme un des facteurs contributifs
essentiels. Ensuite, une cuisson inadéquate et une hygiène personnelle déficiente devaient être
mises en cause dans, respectivement, 27 et 20% de ces foyers (BEAN et al., 1997). En France,
sur un total de 2 993 cas confirmés et suspectés en 2001, la majorité (soit 63,2 %) ont été acquis
12
dans des collectivités. Dans ce cas, c’est surtout le milieu scolaire qui est le plus concerné, étant
donné qu’il a été responsable de 24 % des cas de salmonelloses. Les cas contractés dans un
cadre familial sont également fort importants avec un pourcentage de 43,8 %
(HAEGHEBAERT et al., 2002).
A Madagascar, les maladies liées à la sécurité alimentaire signalées à l’ACSQDA peuvent être
divisées généralement en 3 groupes : les IAC, les TIAC et les ICAM. Parmi ceux-ci, les TIAC
sont les plus fréquentes. Sur les 922 cas de maladies liées aux aliments apparu en 2012, 98,69%
(soit 910) sont des TIAC. Les restes correspondent à 0,54% (5 cas) d’IAC et 0,75% (7 cas)
d’ICAM. Et sur ce, sur les 8 cas de décès apparus, 7 d’entre eux se sont produits dans la région
d’Analamanga. En 2013, le nombre total de cas de maladies gastroentériques signalées est de
696 dont 78,59% (soit 547 cas) sont des TIAC, incluant au total 22 décès. Concernant les deux
dernières années 2014-2015, les cas signalés sont respectivement de 966 (dont 81,46% sont
des TIAC) et de 392 (dont 324 cas sont des TIAC), incluant respectivement 15 et 5 décès.
c. Facteurs de contamination et expression clinique des principales TIACs
En clinique, les symptomatologies digestives des TIACs sont résumées par le tableau suivant :
Tableau V. Expression clinique et facteurs de la contamination des principales TIAC (d'après
l'Institut de veille sanitaire, France)
TIAC A SYMPTOMATOLOGIE DIGESTIVE
Facteurs de la
contamination
responsable
Incubation
Symptômes
Signes digestifs fièvre
Salmonella sp 12-24h Diarrhée aiguë Oui
39-40°C
S. aureus 2-4h
Vomissements,
douleurs
abdominales,
diarrhée
Non
C. perfringens 8-24h Diarrhée isolée Non
Shigella sp 48-72h Diarrhée aiguë Oui
(http://www.invs.sante.fr/surveillance/tiac/index.htm)
13
Par ailleurs, concernant les examens microbiologiques, deux types d’examens sont faisables :
Coproculture : peu d’intérêt individuel, mais très importante pour l’investigation d’une
épidémie (intérêt collectif, santé publique).
Aliments suspects : recherche éventuelle de micro-organisme.
I.1.2.4.Prophylaxie générale des gastro-entérites
Dans la plupart des cas, une prise en charge symptomatique est la première mesure adéquate
adoptée par les médecins. Le tableau VI ci-après montre un résumé des traitements
symptomatiques.
Mais dans tous les cas, la réhydratation est essentielle, il s’agit le plus souvent de réhydratation
orale à l’aide d’une solution « salée-sucrée » type OMS (pour un litre d’eau : 20g de glucose
ou 40g de sucre ; 3,5g de NaCl ; 1,5g de KCl ; 2,5g de bicarbonate ou de citrate). L’intérêt des
ralentisseurs du transit, des anti-sécrétoires, des absorbants est limité en opposition à la
lopéramide (Imodium®) qui a l’avantage d’être à la fois antipéristaltique et anti sécrétoire. Un
traitement antibiotique doit être considéré d’emblée en présence de signes et symptômes de
gravité et chez les patients à risque. Dans toute autre situation, et si la recherche de leucocytes
et/ ou de sang dans les selles est négative, une thérapie uniquement symptomatique est
généralement suffisante. Une nouvelle évaluation clinique s’impose dans les 72h afin d’ajuster
les mesures entreprises et le traitement antibiotique selon l’antibiogramme, s’il a été demandé.
Par ailleurs, pour prévenir ces infections, une hygiène du circuit alimentaire et un maintien des
températures réglementaires sont à respecter. Il est entre autre important d’éduquer, de
surveiller et de contrôler le personnel de la chaine alimentaire : hygiène des mains, tenue,
éviction des personnes présentant des symptômes d’infection, recherche des porteurs
asymptomatiques….
Les TIAC sont très fréquentes, y compris dans les pays à haut niveau de vie économique. Elles
sont en rapport avec la consommation d'aliments contaminés par certaines bactéries ou leurs
toxines. Elles peuvent survenir en milieu collectif ou familial. Les collectivités habituellement
concernées sont les crèches, les hôpitaux et les restaurants de collectivités.
14
Tableau VI. Traitement symptomatique des diarrhées aigües sécrétoires et/ou non
compliquées
Traitement
symptomatique Mesures à prendre
Réhydratation orale
Quantité de liquide à ajuster selon la sévérité des diarrhées :
environ 1-2L/ 24h pour 5-10 selles / 24h
‐ Thé noir/tisane sucré(e), soupes, bouillons,
‐ solution de réhydratation « maison » : 1L d’eau +1/2 cc
de sel + 8 cc de sucre)
‐ produits commerciaux (Elotrans®)
Présence de sel et du sucre est nécessaire pour une bonne
absorption de l’eau au niveau de l’intestin grêle.
Il convient d’éviter les produits lactés (altération transitoire des
enzymes villositaires) et jus de fruits en boîte (hyper-osmolaires
qui pourront aggraver les diarrhées).
Réhydratation
intraveineuse
En cas de signes de déshydratation : perfusion intraveineuse de
NaCl (0.9%) + KCl 40 mmol/ L
Ralentisseur du transit
Imodium® (ou Lopéramide) : comprimés orodispensibles de
2mg, ou sirop (5ml = 1mésurette=1mg)
Posologie : 1 comprimé à chaque selle non formée: au maximum
6cp /24h (= 12mg), à arrêter dès l’apparition de selles molles.
constipation voire colectasie en cas de posologie supra-
thérapeutique.
Hygiène locale
Lavage des mains
Éviter les contaminations par les partages des objets (verres,
lavettes, etc.)
(DUPONT 1997) (GUERRANT et al., 2001) (HEMPEL, 2006) (VALLIÈRE et al., 2008)
(VALLIÈRE, 2009).
15
I.2. Concept : généralités sur les bactéries
Les bactéries peuplent la planète terre depuis plusieurs milliards d’années. Ils l’ont dominée
pendant plus de trois milliard d’années et sont à l’origine de toutes les autres formes de vie. Les
microbes représentent plus de 60% de toute la matière organique sur terre. Ce sont les premières
formes de vie ; elles ont une capacité d’adaptation énorme et on en trouve plusieurs millions
d’espèces sur terre (quelques milliers d’entre elles seulement provoquent des maladies). La
majorité d’entre eux vivent en milieu aquatique ou terrestre ; où ils assurent principalement la
décomposition des substances organiques mortes. La plupart des microbes sont sans danger et
beaucoup sont bénéfiques ; voire indispensables (« flore » microbienne).
I.2.1. Approche historique : découverte du monde microbien
La taille moyenne d’une bactérie (microbe) va de deux microns à un demi-micron (un micron
est égal à un millième de millimètre) ; autrement dit, sur une ligne de un millimètre de long, on
pourrait aligner 500 microbes à 2000 microbes côte à côte.
Pour pouvoir observer ces êtres invisibles à l’œil nu, il a fallu que l’homme invente le
microscope. En effet, en 1673, Antony Van Leeuwenhoek (1632-1723) qui est un hollandais
marchand de tissus, en utilisant un microscope rudimentaire qu’il a fabriqué lui-même, a
découvert pour la première fois le monde des micro-organismes. Il a été le premier à décrire ce
nouveau monde qu’il a appelé «le Monde des animalcules».
Ce n’est que deux siècles plus tard que le rôle des bactéries dans les processus de fermentation
et dans la transmission des maladies a été découvert et que leur étude a commencé. Les
scientifiques les plus illustrés de cette époque étaient Louis Pasteur et Robert Koch.
I.2.2. Classification et structure des bactéries
I.2.2.1. Place des microorganismes dans le monde vivant
La découverte des nouvelles formes de vie (algues, champignons, levures, protozoaires,
bactéries) rendait difficile leur classement dans le règne animal ou végétal connus à l’époque.
En effet, tout ce qui était mobile était rapproché des animaux et tout ce qui était immobile et
photosynthétique (vert) était rapproché des végétaux. Cependant, des microorganismes ayant à
la fois des caractéristiques animales et végétales ont posé des problèmes. Les myxomycètes par
16
exemple étaient considérés comme champignons par les botanistes et comme protozoaires par
les zoologistes.
Ces problèmes ont partiellement été résolus, en 1866, par Haeckel (zoologiste allemand,
disciple de Darwin) qui a proposé la création d’un 3ème règne (en plus des règnes animal et
végétal), celui des Protistes, pour regrouper les algues, les protozoaires, les champignons et les
bactéries.
Tableau VII. Classification de Haeckel (1866)
Protistes Végétaux Animaux
Exemples
- Algues
- Protozoaires
- Champignons
- Bactéries
Plantes
vasculaires et
Bryophytes
Vertébrés et
Invertébrés
Propriétés
Unicellulaires, coenocytiques ou
multicellulaires ; avec très peu ou
pas de différenciation cellulaire
Multicellulaires, différenciation
cellulaire
en tissus et organes
La différence majeure entre les protistes, d’une part, et les animaux et les végétaux, d’autre part,
réside au niveau de l’organisation biologique. Les protistes sont des organismes simples,
possédant souvent des cellules pas ou très peu différenciées, du même type et indépendantes.
Les animaux et les végétaux, quant à eux, sont des organismes complexes, ayant des cellules
bien différenciées qui s’organisent en tissus pour former des organes.
Par ailleurs, les observations via microscope ont permis de montrer que les bactéries diffèrent
de toutes les autres cellules animales ou végétales. En effet, ils ne possèdent pas de véritable
noyau, celui-ci est représenté seulement par une région nucléaire contenant les filaments de
chromosomes (dans ce cas on les appelle des procaryotes), contrairement à ceux des cellules
eucaryotes (cellules animales ou végétales qui possèdent un véritable noyau entouré par une
membrane nucléaire enveloppant le nucléoplasme qui contient le matériel génétique).
Actuellement, grâce aux progrès technologiques et au développement de la science, la
classification phylogénique (basée à partir de la comparaison de séquences d’ADN ribosomique
16s ou 18s) du monde vivant comporte 3 domaines : le Bacteria (les bactéties), l’Archaea (les
Archées) et l’Eukarya (les eucaryotes).
17
Figure 1. Arbre phylogénétique du monde vivant (d'après WOESE et al., 1990)
La taxonomie (ou taxinomie) (du grec taxis = arrangement) est la science qui étudie les
méthodes permettant de classer les organismes en groupes d’affinité, dits taxons. L’espèce est
l’unité fondamentale de la classification. Elle regroupe les organismes qui possèdent de
nombreux caractères communs. A l’intérieur d’une même espèce, on distingue des souches.
Ainsi l’identification d’une bactérie suit plusieurs niveaux taxonomiques dont voici quelques
exemples : règne, embranchement ou phylum, classe, famille, genre et espèce.
I.2.2.2. Structure des bactéries
Toutes les bactéries présentent 2 structures de base commune à savoir la structure permanente
et la structure non permanente. La structure permanente, notamment constituée par la paroi
cellulaire, la membrane cytoplasmique ainsi que le cytoplasme, est rencontrée chez tous les
micro-organismes. Par ailleurs, certaines bactéries peuvent présenter d’autres structures comme
les capsules, les cils et les flagelles, ainsi que les spores. Ces entités constituent les structures
dites non permanentes qui peuvent selon le cas être présent ou non chez les microbes.
a. Les structures permanentes :
La paroi cellulaire
18
Composition chimique :
D’abord, il est à souligner qu’il existe 2 types de parois cellulaires : ceux des bactéries de gram
(+) et ceux des gram (-). Cette paroi est composée essentiellement par une couche de
peptidoglycane ou substance muco-complexe, responsable de la rigidité de la paroi. Cette
couche est constituée par deux sous-unités de composé à savoir :
L’acétyle-glucosamine ou AG
Et l’acide acétyle muramique ou AMA
Figure 2. Formule de l'AG et de l'AMA
(D’après : entretien avec le Professeur RAKOTONDRADONA Rémi, Enseignant de l’ENS)
Dans l’ensemble, ce qui différentie les bactéries de gram (+) des bactéries de gram (-), c’est
justement au niveau de la paroi cellulaire. En effet, ceux de gram (+) ont tendance à avoir
beaucoup plus de substance muco-complexe que ceux des bactéries de gram (-). Par ailleurs,
chez les bactéries de gram (+), la substance muco-complexes est accompagnée par des
polysaccharides constituant l’acide théichoique.
Figure 3. Représentation schématique de l'architecture de la paroi des bactéries gram (+)
Acétyle-glucosamine Acide acétyle muramique
19
Figure 4. Représentation schématique de l'architecture de la paroi des bactéries gram (-)
Fonction :
La paroi cellulaire présente d’une part, un rôle mécanique qui maintient la forme de la cellule
mais offre aussi une protection mécanique car elle peut supporter une pression de l’ordre de 10
atmosphères. D’autre part, elle intervient aussi dans la division cellulaire par la formation d’une
paroi transversale au moment de la division.
La membrane cytoplasmique
Directement localisée sous la paroi de la cellule, la membrane cytoplasmique d’une bactérie est
plus mince que la paroi : de l’ordre de 5nm (contre 30nm pour la paroi). Elle englobe le
cytoplasme de la cellule.
Composition chimique :
Comme chez toutes les cellules, la membrane cytoplasmique est constituée d’une double
couche phospholipidique (60% de la membrane) à l’intérieure de laquelle s’insèrent des
protéines (40% de la membrane). Cette membrane qui est semi-perméable, laisse passer les
petites molécules, les ions et l’eau mais pas les grosses molécules comme les protéines. On
parle dans ce cas de perméabilité sélective.
20
Fonction :
La membrane cytoplasmique assure les transports des substances, soit par osmose, soit par
diffusion soit par diffusion assistée. Par ailleurs, c’est aussi au niveau de cette membrane que
se localise le mésosome : appareil respiratoire de la bactérie, mais aussi impliqué dans la
division cellulaire.
Le cytoplasme
Composition chimique :
Elle est constituée par 80% d’eau et contient des acides nucléiques, des protéines, des sucres,
des lipides ainsi que des ions. Cette structure peut être divisée en 2 :
- La phase aqueuse où se déroulent les différentes réactions du métabolisme cellulaire
- La phase nucléaire qui contient l’ADN, de forme plus ou moins circulaire selon le cas,
dépourvue de membrane nucléaire, et peut être munie d’une pièce extra-chromosomale
appelée plasmide qui est capable de s’auto-dupliquer.
Il existe aussi beaucoup de ribosomes dans le cytoplasme. Les vacuoles sont des structures
protéiques qui ont le rôle de réservoir de nutriments et de déchets.
b. Les structures non permanentes
Les constituants dites non permanentes peuvent selon les cas être présentes ou non au niveau
des micro-organismes. Ils servent parfois de critère de classification ou même d’identification
des microbes. Les cils et les flagelles sont des filaments sinueux non ramifiés qui servent parfois
d’appendices locomoteurs. Par ailleurs, les capsules peuvent jouer différents rôles (adhésion
aux surfaces, résistance aux bactériophages, à la dessiccation ou aux autres agents
antimicrobiens).
I.2.2.3. Le genre Salmonella
Le genre Salmonella, qui appartient à la famille des Enterobacteriaceae, doit son nom au
Docteur Vétérinaire Salmon Eberth, bactériologiste américain du 19e siècle. Ce genre est
caractérisé par des bacilles à coloration Gram-négative, non sporulant, la plupart du temps
douées d’une mobilité propre grâce à des flagelles péritriches (à l’exception de Salmonella
gallinarum). La taille des bâtonnets varie entre 2 à 5 μm de longueur sur 0,7 à 1,5 μm de largeur
(Le MINOR, 2003).
21
La naissance de la famille des Enterobacteriaceae était en 1937 lorsqu’Otto RAHN proposa le
genre Enterobacter pour regrouper les microorganismes présentant des propriétés biochimiques
et morphologiques communes et parmi lesquels on trouvait déjà des noms tels qu’Escherichia,
Salmonella, Klebsiella, Proteus, Serratia ou Shigella. Les travaux des équipes de DON
BRENNER et de Patrick A.D. GRIMONT ont permis une véritable explosion de cette famille
avec un très grand nombre de nouveaux genres et espèces décrits depuis une vingtaine d’années.
Le nom d’entérobactéries a été donné parce que ces bactéries sont en général des hôtes normaux
ou pathologiques, suivant les espèces microbiennes, du tube digestif de l’homme et des
animaux. Mais les bactéries peuvent aussi se proliférer en abondance dans l’environnement,
notamment dans les sols et les eaux, et participer aux grands cycles de dégradation des matières
organiques.
Comme toutes les bactéries à coloration Gram-négative, l’enveloppe des salmonelles est
constituée de 3 éléments : la membrane cytoplasmique, la membrane externe (paroi), et l’espace
péri plasmique constitué de peptidoglycane qui sépare les deux membranes. La paroi confère à
la bactérie sa forme et sa rigidité et lui permet de résister à une pression osmotique relativement
élevée dans l’environnement (RYCROFT, 2000).
Facteurs de croissance
Salmonella est une bactérie mésophile : son optimum de croissance est proche de la température
corporelle des animaux à sang chaud (35-43°C). La limite de croissance inférieure se situe aux
environs de 5°C ; il est toutefois généralement admis que la plupart des sérotypes ne croissent
qu’à partir de 7°C (HANES, 2003). La congélation ou la surgélation a peu d’effets sur la
population de salmonelles dans un aliment. Elle ne garantit en aucune manière la destruction
d’un nombre suffisant de bactéries viables. En définitive, les processus de congélation
entraînent l’émergence de bactéries stressées qui devront, pour croître à nouveau, se réadapter
aux nouvelles conditions régnant dans le milieu après décongélation.
Mécanismes de virulence
Un nombre considérable de gènes (de l’ordre de quelques centaines) doit être mobilisé par
Salmonella en vue de contrecarrer les mécanismes de défense de l’hôte. Tous les sérotypes des
salmonelles peuvent, en théorie, causer une infection systémique chez les humains au statut
immunitaire diminué, alors que la plupart engendreront une diarrhée fébrile, des vomissements,
des douleurs abdominales ; et chez les sujets âgés ou immuno-défiscients des bactériémies, des
22
septicémies et des localisations extradigestives, en particulier vasculaires peuvent avoir lieu
(BÄUMLER et al., 2000). Lorsqu’il y a localisation de l’infection, les salmonelles restent
souvent cantonnées dans les ganglions lymphatiques mésentériques. Les premiers mécanismes
de défense utilisés par l’hôte sont constitués par le degré d’acidité de l’estomac et les sels
biliaires de l’intestin grêle, qui exercent un effet bactéricide. Une fois dans l’intestin grêle, les
salmonelles doivent le plus rapidement possible adhérer à la muqueuse intestinale (DIBB-
FULLER et al., 1999), (THORNS et al., 2000) (VIMAL et al., 2000).
Les salmonelloses humaines sont considérées comme des maladies zoonotiques transmises par
l'ingestion de denrées alimentaires contaminées. A ce stade de connaissances, tout sérovar de
Salmonella sp, reconnu comme ubiquiste, tel que Salmonella enteritidis et Salmonella
typhimurium, est susceptible de causer des troubles digestifs plus ou moins graves.
Vecteurs
Au cours des opérations d'abattage et de transformation des animaux, la contamination peut être
transmise aux parties comestibles (viandes, abats…). En ce qui concerne les volailles
productrices d'œufs destinées à la consommation humaine, les salmonelles et plus
particulièrement Salmonella enteritidis peuvent être hébergées dans le tractus génital de la
poule, sans manifestations cliniques apparentes ; dans ces conditions, le vitellus (jaune d’oeuf)
pourra être contaminé avant la formation proprement dite de l'œuf.
D'autres aliments peuvent être contaminés comme les viandes, le lait et les produits laitiers, à
cause de mauvaises manipulations ou au cours de la traite ; les légumes et autres végétaux, du
fait de contamination fécale lors de la production. Notons enfin que les personnes exposées au
contact étroit avec des animaux ou avec leurs matières fécales, ou avec des patients atteints de
salmonelloses, sont des facteurs de risque d'infection très importants.
Vie et survie dans l’environnement
Des souches de Salmonella sp ont été isolées dans des milieux très variés ; elles sont capables
de se multiplier dans des conditions aérobies ou anaérobies, dans une gamme de température
très large (5°C-46°C), bien que l'optimum de croissance se situe entre 35°C et 43°C ; la
croissance est sensiblement ralentie lorsque les températures sont inférieures à 15°C. Les
valeurs de pH supérieures à 9 ou inférieures à 4 sont considérées comme bactéricide vis à vis
des souches de Salmonella sp.
23
Dans ces conditions, il n'est pas rare d'isoler des Salmonella dans des milieux très différents.
Les animaux forment le principal réservoir des Salmonella, mais les différentes activités
agricoles et humaines entraînent une vaste dispersion de ces bactéries dans des environnements
très divers : eaux naturelles, eaux usées, déchets, animaux de rente et sauvages tels que les
oiseaux, les rongeurs et les insectes, etc….
Habitat et facteurs de contamination
Le rapport européen sur l’analyse quantitative des risques microbiologiques estime que 10 à 20
% des cas de salmonelloses humaines en Europe sont attribuables au porc. L’émergence depuis
deux décennies de Salmonella multi résistantes aux antibiotiques fait également partie des
préoccupations en santé publique.
Comme la montre la figure 5 ci-après, de par leur caractère ubiquiste, les salmonelles sont
susceptibles de contaminer un élevage lors des différents mouvements d’animaux, matériels ou
personnes liés à l’activité de l’élevage.
Figure 5. Activités liées à l'élevage, sources potentielles de salmonelles (bulletin
épidémiologique, santé humaine et animale n°58)
Les différentes études menées jusqu’à présent n’ont pas permis de privilégier réellement l’une
ou l’autre de ces voies et la diversité des sérovars isolés dans un même élevage montrent que
plusieurs voies de contamination peuvent coexister dans un même élevage. La contamination
se transmet entre porcs, de différentes bandes et/ ou stades physiologiques et les salmonelles
24
peuvent également se propager par d’autres vecteurs animés (homme, rongeurs, insectes…) ou
de manière indirecte par le matériel et l’environnement. Elles persistent dans un élevage en
colonisant des réservoirs, soit animés (troupeau de truies, rongeurs, homme…) soit inanimés
(matériel, lisier, bâtiments, poussières…) (d’après le bulletin épidémiologique n° 58, santé
animale et alimentation ; publication conjointe de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de
l’alimentation, de l’environnement et du travail, de la Direction générale de l’alimentation du
ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt ; France ; septembre 2013).
I.2.3. Culture in vitro des bactéries: milieux et conditions
Toute étude menée sur les microorganismes doit être faite à partir de « culture pure », c'est-à-
dire contenant un seul genre de microorganisme, sans autres formes vivantes. Ceci implique la
nécessité de l’utilisation de milieu de culture.
a. Définition
Un milieu de culture est une solution d’éléments nutritifs utilisée en laboratoire pour la
croissance des micro-organismes. En d’autre mot, c’est une préparation au sein de laquelle des
micro-organismes peuvent se multiplier.
b. Classification et différents types de milieux
Les bactéries peuvent aussi bien se développer dans des milieux solides que dans des milieux
liquides. Ceci implique qu’en laboratoire, les milieux de culture peuvent être de nature solide
ou de nature liquide. Les milieux solides sont souvent obtenus en ajoutant un agent gélifiant.
Le plus utilisé étant l’agar-agar ou la gélose.
Les milieux de culture peuvent être subdivisés en quatre types selon sa nature :
Les milieux différentiels : utilisation d’un colorant pour mettre en évidence des
réactions chimiques particulièrement spécifiques de la croissance d’un micro-
organisme.
Les milieux sélectifs : contenant un composé chimique ou un antibiotique inhibant
de façon sélective la croissance de certains micro-organismes sans affecter d’autres.
Les milieux non-sélectifs : tous milieux ne contenant aucune molécule inhibitrice,
de préparation assez simple et contenant une base nutritive de molécules azotées.
25
Les milieux non-sélectifs mais enrichis : obtenus après ajout de liquides ou
suspension riche en diverses matières organiques (sang, sérum, suppléments
polyvitaminiques…) dans un milieu de base adéquat.
En général et très souvent, l’aspect de sa culture permet d’identifier un microorganisme sans
avoir recours au microscope. Une culture pure est constituée par une seule espèce de bactéries
se développant dans ou sur quelques substances ou milieux favorables à son métabolisme, à
une température convenable. Pour réaliser une culture pure, une des méthodes utilisées est la
« culture en stries » : après avoir trempé une aiguille simple ou terminée par une petite boucle
(öse) dans une suspension épaisse contaminée, on raye la surface du milieu nutritif solide. L’öse
est alors stérilisée et utilisée pour tracer des stries parallèles entre elles et perpendiculaire au
premier trait. On recouvre ainsi toute la surface (Figure 6).
Figure 6. Culture en strie
Source : photo de l’auteur.
Par cette méthode, la suspension est tellement étalée qu’il ne reste plus en définitive que
quelques bactéries qui donneront, après incubation, des « colonies ». Ce sont ces dernières qui
seront utilisées pour faire des cultures pures.
Les cultures en stries sont effectuées dans des boîtes de pétri, boîte rondes en verre, faites de
deux parties comme des boîtes à fromage, ne fermant pas hermétiquement, de façon à assurer
une libre circulation d’air.
26
c. Les micro-organismes dans les aliments
Les micro-organismes pathogènes présents dans les aliments, dans l’environnement ou bien
dans les matières fécales sont généralement en petit nombre : de l’ordre de 10 000/g dans les
aliments cuits, moins de 5000 micro-organismes/ml dans le lait (FAO, 1995), et peuvent entrer
en concurrence avec une flore saprophyte, abondante dans certaines matrices alimentaires.
Etant donné les conditions de traitement et de conservation des aliments, les bactéries peuvent
être stressées. Pour isoler les bactéries, l’analyse microbiologique classique des aliments
nécessite donc plusieurs étapes successives, ce qui entraîne un temps de réponse relativement
important (VARNAM A et al., 1996). La recherche de Salmonella sp dans les denrées
alimentaires et les échantillons environnementaux fait l'objet d'une procédure normalisée au
niveau international (norme ISO 6579). Cette recherche nécessite des phases de pré-
enrichissement, puis d'enrichissement sélectif, suivies d'une étape d'isolement sur des milieux
sélectifs spécifiques, et enfin d'identification biochimique et sérologique. L'ensemble de ces
opérations a besoin d’un délai de temps compris entre 3 et 5 jours.
Concernant le choix des milieux de cultures, les entérobactéries poussent facilement sur les
milieux ordinaires en 24 heures à 37°C, en milieu facultatif aérobiose ou anaérobiose. Leurs
exigences nutritionnelles sont, en général, réduites et la plupart se multiplient en milieu
synthétique avec une source de carbone simple comme le glucose (WALTMAN W, 2000).
Sur milieux gélosés, les colonies d’entérobactéries sont habituellement lisses, brillantes, de
structure homogène (type « smooth » ou S). Cet aspect peut évoluer après cultures successives
pour donner des colonies à surface sèche et rugueuse (type « Rough » ou R) (GRAY, 1956).
DEUXIEME
PARTIE :
MATERIELS
ET
METHODES
27
II. Matériels et méthodes
II.1. Matériels
II.1.1. Matériels d’étude
Les matériels d’étude sont constitués par différents échantillons de viandes appartenant à
plusieurs espèces : viande de volaille, viande de porc et viande bovine.
II.1.2. Matériels pour les analyses microbiologiques
L’ensemble des matériels utilisés peuvent être divisés généralement en quatre groupes :
Les matériels plastiques, parmi lesquels on peut citer :
o Les flacons de 250 ml : récipient utilisé pour faire le pré-enrichissement non sélectif
des échantillons de viandes à tester.
o Les glacières : qui permettent le transport des échantillons provenant des boucheries
vers le laboratoire.
Les verreries, parmi lesquelles on peut citer les ballons, les éprouvettes graduées, les tubes
à essai, les béchers ainsi que les boites de pétri.
Les petits matériels comme :
o Le bec Bunsen : qui permet d’une part une stérilisation des matériels comme les
tubes et les pinces par la chaleur sèche (stérilisation extemporaire : pour utilisation
immédiate), et d’autre part, la flamme du bec Bunsen crée un courant de conviction
d’air qui entraine que tout air dans un globe virtuel de 15cm de rayon autour du bec
Bunsen est passé une fois dans la flamme. Ceci procure un environnement stérile de
travail pour faire les manipulations.
o Le vortex : appareil permettant de mélanger le contenu d’un tube à essai par
agitation rapide.
o La balance de précision : qui permet de préparer (par pesage) les différents milieux.
Les gros matériels tels que :
o L’autoclave : appareil permettant la stérilisation des matériels de culture ou de l’eau
distillée par chaleur humide.
o Le four : qui permet de stériliser les verreries par la chaleur sèche.
o L’étuve : qui permet d’incuber la culture microbienne.
o La hotte PSM ou Poste de Sécurité Microbiologique (ou hotte à flux laminaire) : elle
est utilisée pour maintenir une zone de travaille stérile durant les manipulations.
28
Elle protège contre les contaminations en procurant un environnement stérile de travail.
(cf. ANNEXE I : Les matériels de laboratoire)
II.1.3. Matériels pour le traitement des données
A part les cahiers, les stylos et le bloc-notes, l’utilisation de l’ordinateur pour traiter les
données recueillies a été nécessaire.
II.2. Méthodes
Cadre d’étude,
L’étude a été réalisée dans la Commune Urbaine d’Antananarivo, dont la superficie est de 87
km2 et le nombre de population totale est estimé à 3 532 454 en 2015 (I.N.S.T.A.T, 2015). La
Commune Urbaine d’Antananarivo est limitée au Sud et à l’Ouest par le District
d’Antananarivo Atsimondrano, au Nord et à l’Est par le District d’Antananarivo Avaradrano.
Du point de vue administratif, la Commune Urbaine d’Antananarivo comporte 6
arrondissements et 192 Fokontany.
Type d’étude,
Notre étude s’agit d’une étude rétrospective qui intéresse surtout les contaminations des viandes
par les salmonelles. Cette étude concerne non seulement le cas des viandes sur étals mais aussi
les plats cuits vendus dans certains restaurants et gargotes de la capitale.
Période d’étude
La période d’étude a été divisée en deux pour le cas de l’étude de la contamination des plats
cuits.
Une étude menée durant la saison humide du 13 Mars au 23 Juin 2014, et une étude menée
durant la saison sèche du 01 Juillet au 08 Septembre 2014.
Par ailleurs, l’étude de la contamination des viandes sur étals s’étend de Janvier 2016 à Mars
2016.
Population étudiée
La population d’étude est constituée par les viandes fraîches vendues sur étals ainsi que les plats
cuits à base de viande vendue dans les gargotes et les restaurants de la capitale.
29
La population d’enquête est constituée par les bouchers qui vendent la viande de poulet de chair,
de la viande de porc ou de la viande de bœuf ainsi que par les responsables (vendeurs) qui
tiennent les gargotes.
Technique d’échantillonnage,
La technique d’échantillonnage est de type exhaustif car toutes les données recueillies auprès
du LNDV sont traitées. Avec les 150 échantillons de plats cuits analysés pour chaque saison
(année 2014), et en addition avec les 198 échantillons de viandes sur étals prélevés (étude 2016),
la taille totale des échantillons est égale à 498.
II.2.1 Choix et collecte des échantillons
L’enquête a été menée auprès de différentes boucheries consentantes réparties dans les six
arrondissements de la capitale d’Antananarivo. Le mode d’échantillonnage aléatoire a été choisi
pour mieux représenter chaque arrondissement, l’enquête a été menée auprès des Fokontany
par Arrondissement.
Tableau VIII. Nombre des Fokontany dans chaque arrondissement
Arrondissements Nombre de Fokontany
1er arrondissement 44
2ème arrondissement 24
3ème arrondissement 34
4ème arrondissement 32
5ème arrondissement 27
6ème arrondissement 31
Figure 7. Commune Urbaine d'Antananarivo (RALAMBOARIMANANA, 2013)
30
Il s’agit d’un sondage aléatoire en grappe qui a pour but de choisir les fokontany représentant
chaque arrondissement. La grappe est le fokontany. Sur la base de la liste de tous les fokontany
existant dans chacun des six arrondissements, 3 à 9 fokontany par arrondissement ont été
sélectionnés au hasard.
Ci-dessous la liste des Fokontany représentant chaque arrondissement :
Arrondissement I: Analakely, Ambodifilao, Tsaralalana, Antsahavola, 67 Ha Nord-
Oest, 67 Ha Sud, Andohatapenaka I et II, Antanimalalaka-Analakely, Cité
Ambodinisotry.
Arrondissement II : Ambolokandrina, Ankadindratombo, Ankazotokana ambony.
Arrondissement III : Ambodivona, Andravoahangy Est, Ankadifotsy, Antanimena,
Ampahibe, Adrabohangy tsena, Besarety, Faravohitra Mandrosoa.
Arrondissement IV : Mahamasina, Anosy Andrefan'Ambohijanahary, Anosibé
andrefana, Antsinanantsena, Ouest Mananjary.
Arrondissement V: Ambatokaranana, Ambatomainty, Analamahintsy tanana,
Anjanahary, Manjakaray.
Arrondissement VI : Andranomena, Ambohimanarina, Ambodimita, Ankazomanga,
Soamanandrariny.
Les prélèvements ont été effectués suivant le calendrier préétabli à raison de 15 prélèvements
par semaine. Trois types de viande ont été prélevés à savoir, viande de bœuf, viande de porc et
de viande de poulet. Les viandes ont été stockées dans des sachets stériles et soigneusement
ficelées pour éviter la pénétration des germes contaminants.
Le transport des prélèvements a été fait dans une glacière contenant des plaques eutectiques de
+4°C jusqu’au laboratoire (cf. ANNEXE I : les matériels de laboratoire). Les échantillons ont
été rapidement transportés. L’analyse des prélèvements a été immédiatement entamée dès
l’arrivée au laboratoire.
II.2.2. Tests biologiques et identification
La recherche de salmonelles dans les viandes suit la norme internationale ISO 6579 qui
préconise quatre étapes réparties en cinq jours.
31
1. Premier jour ou J1 : Pré-enrichissement non sélectif
Après avoir pesé exactement 25 grammes d’un échantillon de viande à l’aide de la balance de
précision, on le découpe en petits morceaux à l’aide de ciseaux et de pince préalablement
stérilisés. Ensuite les fragments de viande sont mis dans un flacon de 250ml puis 225ml d’EPT
ont été ajoutés. Après avoir agité 5 fois le flacon, on le porte dans une étuve à 37°C pour une
incubation pendant 18 à 20 heures.
Figure 8. Pré-enrichissement non sélectif
Source : photo de l’auteur
Figure 9. Incubation dans l'étuve
Source : photo de l’auteur
2. J2 : Enrichissement sélectif
o Sur MUELLER KAUFMANN (MKTTn)
1ml de pré-enrichissement sur EPT a été transféré dans 10ml de MKTTn en tubes. Une
incubation à 37°C pendant 24 heures dans l’étuve est nécessaire.
32
Figure 10. Enrichissement sélectif sur MKTTn
Source : photo de l’auteur
o Sur RAPPAPORT VASSILIADIS (RVS).
1ml de pré-enrichissement sur EPT a été exactement prélevé et on le transfère dans 10ml de
bouillon RVS prêt à l’emploi. Une incubation de 41,5°C à l’étuve pendant 24 heures est
nécessaire.
Figure 11. Enrichissement sélectif sur RVS
Source : photo de l’auteur
Les manipulations pour cet enrichissement sur milieux liquides (MKTTn et RVS) se font en
présence de nombreux micro-organismes. De ce fait, les traitements se font impérativement
sous hotte PSM.
33
Figure 12. Enrichissement sélectif, manipulation sous hotte PSM
Source : photo de l’auteur
3. J3 : Isolement sélectif
o A partir de MKTTn
A l’aide des écouvillons, les milieux gélosés SS et XLD ont été ensemencés en parallèle.
Ensuite, une incubation de 37°C à l’étuve pendant 24 heures est nécessaire.
o A partir de RVS
Un ensemencement en parallèle des milieux SS et XLD a été effectué à l’aide des écouvillons.
Ensuite, les milieux gélosés sont incubés dans une étuve à 37°C pendant 24 heures.
Figure 13. Isolement des colonies typiques de Salmonella
Source : photo de l’auteur
a. Prélèvement à partir
de l’enrichissement b. Ensemencement sur milieux
gélosés
34
4. J4 : examen des boites et repiquage
Après avoir repéré les colonies typiques de Salmonella, une colonie isolée a été prélevée et
ensemencée sur les milieux SS et XLD afin d’avoir des cultures pures.
5. J5 : confirmation (identification biochimique)
Pour effectuer les tests biochimiques d’identification de Salmonella, trois milieux
caractéristiques ont été utilisés :
o Milieu de Kligler-Hajna
Ce milieu permet de vérifier la fermentation du lactose et du glucose, la production de H2S ainsi
que le dégagement gazeux. Le milieu est conditionné en tube avec une pente et un culot.
Ensemencement
La pente est abondamment ensemencée par stries serrées ou par inondation et le culot par simple
piqûre à l’ide de la même pipette ou d’un fil droit. Le milieu est incubé 18 heures à 37°C en
prenant bien le soin de dévisser partiellement la capsule afin de permettre les échanges gazeux.
Figure 14. Ensemencement sur milieu Kligler- Hajna
Source : photo de l’auteur
35
Lecture
Fermentation du lactose : trace rouge : lactose (-)
trace jaune : lactose (+)
Fermentation du glucose : culot rouge : glucose (-)
culot jaune : glucose (+)
La production de H2S sera visualisée par l’apparition de précipité noir de sulfure de fer et la
production de gaz sera mise en évidence par des bulles dans la gélose ou un décollement de
celui-ci.
o Utilisation de Citrate (Milieu de Simmons)
Le milieu est conditionné en tube avec une pente.
Ensemencement
L’ensemencement se fait en surface par stries centrale et longitudinale. Une incubation de 30 à
37°C pendant 24 heures est nécessaire.
Figure 15. Ensemencement sur Milieu de Simmons
Source : photo de l’auteur
36
Lecture
Les bactéries « citrates positives » bleuissent le milieu en donnant une culture souvent
abondante. En revanche, les bactéries « citrates négatives » ne donnent ni culture, ni
bleuissement du milieu.
o Le milieu Urée-indole
Ensemencement
Après avoir distribué stérilement 0,25 à 0,50ml de milieu Urée-Indole dans des tubes à
hémolyse, ce dernier est abondamment ensemencé à partir de culture pure prélevée sur milieu
gélosé. Une incubation à l’étuve ou dans un bain marie à 37°C pendant 24 heures est nécessaire.
Lecture
Recherche de l’uréase :
- Pour les bactéries à uréase positive, le milieu devient alcalin par formation de carbonate
d’ammonium et vire en rouge violacé.
- Par contre, la couleur du milieu reste inchangée s’il n’y a pas d’uréase.
Recherche de la production d’indole :
Après 24 heures d’incubation, 4 à 5 gouttes de réactifs de Kovacs ont été versées dans le tube
de milieu Urée-indole ensemencé. La présence d’indole est relevée par l’apparition d’une
coloration rouge à la partie supérieure du milieu.
La composition et la préparation de ces différents milieux seront détaillées dans l’annexe III.
Recherche de la ß galactosidase
Les entérobactéries acidifiant le lactose doivent posséder 2 enzymes : une ß galactosidase
perméase nécessaire à la pénétration du lactose à l’intérieure de la bactérie et une ß
galactosidase, permettant de scinder la molécule de lactose. En absence de la première enzyme,
une entérobactérie ß galactosidase (+) ne pourra exprimer son caractère lactose (+). Pour la
mise en évidence de la ß galactosidase, deux techniques peuvent être utilisées : celle de Le
Minor et Ben Hamida ainsi que celle de Lowe qui utilisent comme substrat l’ortho-nitrophényl-
bêta-D galactopyranoside ou ONPG. Les disques d’ONPG permettent d’effectuer aisément
cette réaction.
37
Figure 16. Disque ONPG
Source : photo de l’auteur
Ensemencement
Une suspension dense de bactérie a été préparée à partir d’une culture pure sur milieu gélosé
dans 0,5ml d’eau distillée stérile contenue dans un tube à hémolyse. Après, un disque ONPG a
été mis dans le tube et ce dernier est placé dans un bain-marie à 37°C pendant 30 minutes.
Lecture
Une réaction positive se manifeste par l’apparition d’une coloration jaune due à la libération de
nitrophénol. La coloration apparait généralement entre 15 et 30 minutes. Cette coloration se
traduit par l’hydrolyse de l’ONPG (ONPG [+]).
Une fois les tests biochimiques effectués, l’identification de la bactérie sera réalisée à l’aide
d’une galerie classique (cf. ANNEXE II: Gallérie classique pour l’identification et la
confirmation des tests biochimiques pour les salmonelles) permettant de confirmer la nature du
micro-organisme.
Les différentes étapes à suivre pour la recherche des salmonelles dans les viandes sont résumées
dans l’annexe IV.
Disque ONPG
38
II.2.3. Méthode de traitements des données
Les variables étudiés,
variables indépendantes
Les variables indépendantes n’influencent pas directement la possibilité de contaminations des
échantillons. Parmi ces variables sont impliqués les types de gargotes, les quartiers de
prélèvement ainsi que la race ou le type de viande.
variables dépendantes
Certaines variables ont un rapport direct avec la contamination des échantillons. Parmi
lesquelles on peut citer d’une part, la nature du menu en ce qui concerne les plats cuits, et
d’autre part les moyens de conservations des viandes, la tenue du boucher, les propriétés des
matériels de nettoyage de l’étal, du couteau ainsi que du bois qui sert à couper les viandes.
Méthode de collecte des données
On a utilisé les ressources disponibles au sein du LNDV.
Méthode de traitement des données
Le logiciel Microsoft office 2013 a été utilisé. La saisie a été faite à partir de Microsoft Word
2013 et le traitement des données chiffrées a été effectué à l’aide d’Excel 2013.
TROISIEME
PARTIE :
RESULTATS
ET
DISCUSSIONS
39
III. Résultats et discussions
III.1. Résultats de l’identification bactérienne
III.1.1. Résultats des cultures sur milieux liquides
En milieux liquides, les entérobactéries provoquent le trouble du bouillon. C’est constaté ici
pour le cas du milieu RVS et du milieu MKTTn.
Figure 17. Résultats des cultures sur milieux RVS
Source : photo de l’auteur
Figure 18. Résultats des cultures sur MKTTn
Source : photo de l’auteur
Bouillon troublé
40
III.1.2. Résultat des cultures sur milieux gélosés
Lors de l’isolement, les colonies mesurent en général 1,5 à 3 mm après 24 heures à 37°C, et
sont de type S.
Dans le milieu SS, des colonies transparentes à incolores avec un centre noir ont été observées
(Figure 19), et des colonies rouges avec centre noir dans le milieu XLD (Figure 20).
Figure 19. Résultats des cultures sur milieu SS
Figure 20. Résultats des cultures sur milieu XLD
Source : photo de l’auteur
Les résultats des cultures après repiquage pour obtenir des cultures pures montrent ces mêmes
aspects homogènes.
Colonie à centre noir
Couleur transparente
Colonie à centre noir
Couleur rouge
41
Figure 21. Culture pure sur milieux SS
Figure 22. Culture pure sur milieux XLD
Source : photo de l’auteur
III.1.3. Identification individualisée : tests biochimiques
o Résultat des tests sur Milieu de Kligler-Hajna
Les résultats des tests ont montrés :
- Une fermentation du lactose négative témoignée par des traces rouges à l’extrémité de
la pente.
- Une fermentation du glucose montrée par un culot jaune.
- Une activité H2S positive montrée par l’apparition de traces noires.
- Ainsi que la production de gaz témoignée par le décollement du milieu.
Colonie à centre noir
Colonie à centre noir
42
Figure 23. Résultats des tests sur le Milieu Kligler-Hajna
Source : photo de l’auteur
o Résultat du test sur le milieu de Simmons : utilisation de Citrate
Le virage de la couleur du milieu en bleue témoigne une activité citrate positive.
Figure 24. Résultat du test sur le milieu de Simmons
Source : photo de l’auteur
o Résultats des tests sur le milieu Urée-indole
Recherche de l’uréase :
La couleur du milieu inchangée témoigne une uréase négative.
Traces rouges
Cavité
Traces noires
Culot jaune
Virage en bleue
43
Recherche de la production d’indole :
Le résultat du test ne montre pas la présence d’anneau rouge à la surface du tube. Ce qui signifie
que la bactérie ne produit pas d’indole.
Recherche de la ß-galactosidase : résultats du test à l’ONPG (Orthonitrophényl ß-D-
galactopyranoside)
Une apparition de coloration jaune montre une activité ONPG (+). Dans notre cas, l’absence de
coloration jaune indique que la bactérie ne dégrade pas l’ONPG.
III.2. Contamination des viandes sur étals et des plats cuits
III.2.1. Prévalence de la contamination des viandes
Les estimations des contaminations des viandes vendues sur étals ainsi que des plats cuits sont
données par les figures suivantes
Cas des viandes sur étals
Figure 25. Résultats des analyses microbiologiques et prévalence de contamination des
viandes sur étals
Sur la base des 198 échantillons de viande non cuite analysée en laboratoire, 35% d’entre elles
(c'est-à-dire 70 échantillons) ont été jugé contaminées par les salmonelles.
35%
65%
Positif Négatif
44
Cas des plats cuits
o Pour la saison humide
La prévalence de cas de plat cuit contaminé sur les 150 échantillons analysés a révélé que
seulement 4% ont été contaminés par les salmonelles pendant la saison humide de cette étude
(Figure 26).
Figure 26. Résultats des analyses microbiologiques et prévalence de la contamination des
plats cuits (saison humide)
o Pour la saison sèche
Le résultat des analyses microbiologiques sur tous les plats analysés (150 échantillons) est
représenté sur la figure 27 suivante :
Figure 27. Résultats des analyses microbiologiques et prévalence de la contamination
des plats cuits (saison sèche)
D’après cette figure, 1% (2 échantillons parmi les 150 analysés) de tous les échantillons ont
été testés positifs. Le reste, 99% est sans danger.
4%
96%
positifs négatifs
1%
99%
positif négatif
45
III.2.2. Facteurs de risque associés à la contamination des viandes sur étals
L’analyse des viandes vendues sur étals a été faite à partir de 198 échantillons au total.
Les facteurs de contamination des viandes sur étals peuvent dépendre sur plusieurs paramètres.
Parmi ces paramètres, prenons les cas suivant : la propreté des matériels de nettoyages de l’étal,
la propreté des couteaux ainsi que du bois qui sert à couper les viandes, les matériaux de
boucherie incluant le type de conservation, et enfin la tenue du boucher.
Concernant les matériels de nettoyage de l’étal
La figure 28 ci-après montre les propretés des matériels utilisés par les bouchers.
Sur les 198 boucheries visitées, seulement 35% (70 établissements) d’entre eux ont révélés des
matériels de nettoyage propre. Les restes, 65%, ont été constatées sales.
Figure 28. Propretés des matériels de nettoyage de l'étal
Concernant la propreté des couteux utilisés
Le tableau IX suivant montre les états des couteux utilisés par les bouchers pour couper les
viandes. 70% des couteux utilisés par les bouchers sont propres et seulement 30% sont sales.
sale 65%
propre35%
sale propre
46
Tableau IX. Propriétés des couteaux
Propretés des couteaux Effectif
Sale 60
Propre 138
Total 198
Concernant le bois qui sert à couper les viandes
Le résumé de l’état des bois qui servent à couper les viandes sont données sur la figure 29
suivante. 62% des établissements visités utilisent du bois sales. Pour les restes (38%), les bois
utilisés pour couper les viandes ont été jugés propres.
Figure 29. Propretés du bois
Concernant les matériaux de boucher et le type de conservation des viandes.
La figure 29 montre les différents types de matériaux de conservation utilisés par les boucheries
ainsi que leurs proportions. Les matériels utilisés par les boucheries sont des congélateurs, des
réfrigérateurs, ou des vitrines pour conserver les viandes. Sur les 198 établissements visités,
149 d’entre eux (75%) ne possèdent pas de matériels à part les couteaux et le bois qui sert à
couper les viandes. Seulement un établissement possède à la fois une vitrine et un congélateur.
sale62%
propre38%
sale propre
47
La nature et la proportion de ces matériaux, utiles dans cette filière de vente de viande crue, a
un impact sur le type de conservation des viandes.
Figure 30. Les matériels de boucheries
Le graphe ci-après montre le type de conservation des viandes. Comme le montre le graphe
(Figure 31) 169 (85%) des bouchers utilisent une réfrigération pour conserver les viandes. Les
restes, 29 (15%), n’utilisent aucune chaine du froid.
Figure 31. Type de conservation des viandes
Concernant la tenue des bouchers.
La tenue adéquate pour un boucher lors de l’exécution de ce métier est souvent représentée par
une blouse et un callot. La proportion des vendeurs qui portent des tenues est donnée par le
graphe suivant (Figure 32).
39
81 1
149
0
20
40
60
80
100
120
140
160
congélateur réfrigérateur vitrine vitrine etcongélateur
rien
29
169
0
20
40
60
80
100
120
140
160
180
Température ambiante sous froide
48
Figure 32. Proportion des vendeurs portant une tenue adéquate.
Comme l’indique le graphe ci-dessus (Figure 32), 80% des bouchers portent des blouses lors
de leurs travails. Les restes portent une tenue ordinaire et aucun d’eux ne porte un callot. Les
constatations sur la propreté des vêtements ou des blouses portés par les vendeurs sont
données par la figure ci-après (Figure 33).
Figure 33. Propreté des tenues des bouchers.
68% des bouchers ont été jugés pour porter des tenues ou vêtements sales et seulement 32%
seulement portent des tenues propres.
Cas de la contamination par Fokontany
Dans le graphe ci-après (Figure 34), les Fokontany sont groupés selon leur arrondissement.
Pour chaque arrondissement, le nombre d’échantillons contaminés jugés positifs aux tests ainsi
que les échantillons jugés négatifs sont comparés au nombre total de prélèvements effectués.
39
0
159
0
20
40
60
80
100
120
140
160
180
Aucune Callot Blouse
propre32%
sale68%
propre sale
49
Figure 34. Prévalence des plats infectés par fokontany
Légende :
Arrondissement I : 67Ha Nord-oeust, Andohatapenaka I et II, Antanimalalaka-Analakely,
Cité Ambodinisotry.
Arrondissement II : Ambolokandrina, Ankadindratombo, Ankazotokana
Arrondissement III : Ampahibe, Andravoahangy Est, Andravoahangy Tsena, Besrety,
Faravohitra Mandrosoa.
Arrondissement IV: Anosibe adrefana, Antsinanantsena, Oest Mananjary.
Arrondissement V: Ambatokaranana, Ambatomainty, Analamahintsy Tanana, Anjanahary,
Manjakaray.
Arrondissement VI: Soamanandrariny.
Antsimondrano: Andoharanofotsy,Tanjombato Iraitsimivaky, Antandrokomby,
Andranonahoatra, Anosimasina, Bemasoandro.
Avaradrano : Ankadikely.
Sur les 52 échantillons collectés dans le premier arrondissement, 23 se sont révélés positifs aux
tests bactériologiques. 11 échantillons ont été récoltés dans le 2ème arrondissement dont 5 parmi
23
5 9 11 91
111
29
6
26 25 19
1
20
2
52
11
35 3628
2
31
3
198
0
20
40
60
80
100
120
140
160
180
200
positif négatif Nbr Total de prélèvement
50
eux sont contaminés. Par ailleurs, 9 échantillons parmi les 35 collectés dans le 3ème
arrondissement ont été jugés positifs. Pour le cas du 4ème arrondissement, 11 échantillons parmi
les 36 récoltés ont été contaminé par les salmonelles. Pour le 5ème arrondissement, 9 échantillons
sur 28 ont été contaminés ; et enfin pour le 6ème arrondissement, 2 échantillons seulement ont
été récoltés dont un échantillon a été jugé testé positif.
Entre autre, des échantillons de viandes provenant des quartiers hors de la ville ont été récoltés.
Parmi lesquels, on compte 31 échantillons récoltés dans la commune Antananarivo
Atsimondrano dont 11 d’entre eux sont contaminés. De plus, 3 échantillons ont été récoltés
dans la commune Antananarivo Avaradrano dont 1 a été jugé positif aux tests.
III.2.3. Facteurs de risque associés à la contamination des plats cuits
a. Cas de contamination en salmonelle des plats cuits : saison humide
Concernant le type de gargote
La figure 35 ci-après montre la proportion des différents types de gargotes inclus dans l’étude.
Figure 35. Les types de gargote et leurs proportions (saison humide)
Les prélèvements ont été faits à partir de différents types de gargotes sélectionnées. Au total,
71 gargotes réparties à travers les quartiers de la ville ont été choisies. Comme le montre la
figure ci-dessus, 55% (correspondant à 42 gargotes) des gargotes sont de type indépendantes,
29 sont de type familiale (38%) et seulement 5 appartiennent à des sociétés (7%).
familiale 38%
indépendante
55%
société7%
familiale indépendante société
51
Concernant le type de viande.
Comme le tableau X ci-après l’indique, seulement 7 (5%) des gargotes servent du « poulet
gasy » dans leurs menus. Les restes, 143 (95%), par contre utilisent la viande de poulet de chair.
Tableau X. Les types de viandes et leurs proportions (saison humide et sèche)
Type de viande Nombre
Poulet gasy 7
Poulet de chair 143
Total 150
Concernant les quartiers de prélèvement.
Les fokontany appartenant au même arrondissement sont groupés sur la figure suivante avec le
nombre de cas de contaminations positifs par rapport au nombre total de plat analysé pour
chaque arrondissement.
Les prélèvements dans chaque arrondissement ont été faits à partir de quelques fokontany. Ici,
les prélèvements effectués au sein des quartiers du fokontany 67Ha sont représentés séparément
des autres fokontany appartenant au premier arrondissement (c'est-à-dire le premier
arrondissement).
52
Figure 36. Prévalence des plats infectés par fokontany (saison humide)
Dans le premier arrondissement, seul un cas sur trente s’est révélé positif au test. C’est aussi le
cas pour le sixième arrondissement en opposition au quatrième arrondissement qui n’a révélé
aucun plat contaminé parmi les trente échantillons analysés. Par contre, quatre plats sur trente
sont contaminés dans le troisième arrondissement.
Concernant les différents types de menus servis dans les gargotes.
Les différents menus de plat à base de viande dans les différents quartiers peuvent être groupés
globalement en 17 menus (Figure 37)
30
30
30
30
30
0
0
1
4
1
0 5 10 15 20 25 30 35
67 Ha
Mahamasina - Anosy -Andrefanombohijanahary
Andranomena -Ambohimanarina -Ambodimita - Ankazomanga
Ambodivona - Andravoahangy -Ankadifotsy - Antanimena
Analakely - Ambodifilao - Tsaralalana -Antsahavola
positifs nombre de prélèvement
53
Figure 37. Répartition des plats infectés selon les arrondissements et selon la nature du menu
(saison humide)
Parmi les menus incriminés, la viande avec la sauce tomate présente la plus grande proportion
de plat contaminé à raison de 3 plats parmi tous les échantillons analysés. Le bouillon et la
viande à la pomme frite ainsi que des viandes aux légumes ont été contaminés à raison de 1 plat
parmi tous les échantillons analysés.
La prévalence de cas de plat cuit contaminé sur les 150 échantillons analysés a révélé que
seulement 4% ont été contaminés par les salmonelles pendant la saison humide de cette étude
(Figure 26).
b. Cas de contamination en salmonelle des plats cuits : saison sèche
Concernant les types de gargotes
Les répartitions de type de gargote sont données par la figure 38 suivante :
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 00 0
1
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
3
0 0 0 0
1
0 0 0 0 0 0 0 0 00
1
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 00
1
2
3
4
4ème arrondissement Positif 6ème arrondissement Positif
3ème arrondissement Positif 1ère arrondissement Positif
54
Figure 38. Les types de gargote et leurs proportions (saison sèche)
Parmi les 138 gargotes visités, 81(59%) gargotes sont de type indépendant, 49 sont de type
familial (35%) et 8 appartiennent à des sociétés (6%).
Concernant le type de viande
Les résultats ici sont les mêmes que pour la saison humide. C'est-à-dire, 95% des gargotes parmi
les 138 utilisent le poulet de chair. Le reste 5%, servent du « poulet gasy » dans leurs menus.
Concernant les quartiers de prélèvement
Les fokontany représentants chaque arrondissement sont groupés dans le graphe 39 suivant
pour montrer la prévalence de contamination par rapport au nombre total d’échantillon de plats
analysés.
familiale35%
indépendante59%
société6%
55
Figure 39. Prévalence des plats infectés par fokontany (saison sèche)
Seuls le sixième arrondissement et le quatrième arrondissement ont révélé pour chacun un
échantillon contaminé parmi les trente analysés.
Concernant les différents types de menus servis dans les gargotes.
Les différents types de plats analysés peuvent être représentés par 17 menus différents. La
figure 40 ci-après montre la prévalence de contaminations de ces plats.
30
30
30
30
30
0
1
1
0
0
0 5 10 15 20 25 30 35
67 Ha
Mahamasina - Anosy -Andrefanombohijanahary
Andranomena -Ambohimanarina -Ambodimita - Ankazomanga
Ambodivona - Andravoahangy -Ankadifotsy - Antanimena
Analakely - Ambodifilao - Tsaralalana -Antsahavola
Positif Nombre de prélèvement
56
Figure 40. Répartition des plats infectés selon les arrondissements et selon la nature du menu
(saison sèche)
2 cas ont été trouvés positifs sur les 150 plats analysés, un plat de poulet grillé (cas prélevé dans
le 4ème arrondissement) et un plat de soupe au poulet (prélevé dans le 6ème arrondissement)
0 0 0 0 0
1
0 0 0 0 0 0 0 0 0 00 0 0 0 0 0 0 0 0
1
0 0 0 0 0 00 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 00
1
2
3
4ème arrondissement Positif 6ème arrondissement Positif
57
III.3. Discussion
III.3.1. Identification bactérienne
Concernant le protocole adopté pour la recherche des salmonelles
Les étapes à suivre pour la recherche de salmonelle dans notre cas suit la norme ISO 6579.
Cette norme impose plusieurs étapes consécutives concernant le traitement des échantillons.
Ces étapes, étant exposées dans la partie « matériels et méthodes », fait intervenir l’utilisation
de plusieurs milieux de culture de nature différente.
Par ailleurs, dans une étude faite par Christian Stephan SECKE concernant l’étude de la qualité
bactériologique des aliments vendus sur la voie publique de Dakar en 2007, la méthode utilisée
dans la recherche des bactéries suit la norme AFNOR (Association Française de
Normalisation). Cette norme décrit des méthodes horizontales pour les analyses
microbiologiques. Les étapes à suivre dans cette méthode sont presque les mêmes que pour
celles de la norme ISO 6579. Seulement, pour l’enrichissement sélectif, au lieu d’utiliser le
milieu MKTTn, on utilise la solution de Sélénite-Cystine (SC). A part cette remarque, tous les
autres étapes restent les mêmes.
Concernant les étapes à suivre pour les analyses microbiologiques
Les cultures sur les milieux gélosés SS et XLD montrent des colonies à centre noir. Ce dernier
témoigne une production de sulfure d’hydrogène H2S. Cette caractéristique permet aisément
d’identifier et de distinguer les colonies typiques de salmonelle. Les tests sur le milieu de
Kligler-Hajna permettent de mettre en évidence cette production de H2S. La production de H2S
par les microorganismes est mise en évidence par incorporation du fer ou de plomb dans le
milieu. Il se forme un précipité noir de sulfure de fer ou de plomb.
S2+ + 4e- S2-
Le souffre réduit va se combiner avec le fer ferreux Fe2+ selon la réaction :
Fe2+ + S2- Fe S (précipité de sulfure de fer)
58
L’ion Fe2+ vient du sulfate de fer contenu dans le milieu de culture :
SO4Fe SO42- + Fe2+
Par ailleurs l’utilisation du citrate, mise en évidence par le test sur le milieu de Simmons,
comme seule source de carbone par les bactéries, se traduit par une alcalinisation du milieu
(virage au bleu). Nous avons la réaction suivante
Citrate + 3(H2O) Acide citrique + 3OH
Concernant la recherche de l’’uréase sur le milieu Urée-indole, toutes les bactéries sont capables
d’hydrolyser l’urée selon la réaction :
Seule une uréase très active aboutit finalement à la réaction :
COOH-NH2 CO2 + NH3
CO2 + NH3 se combinent et donnent du Carbonate d’ammonium :
CO2 + 2(NH3) + H2O CO32-
+ (NH4+) 2
Le carbonate d’ammonium formé alcalinise le milieu, ce qui traduit le virage de l’indicateur
coloré de l’orange au rose framboise ou dès fois au rouge violacé.
En ce qui concerne la production d’indole, certaines bactéries dégradent le tryptophane grâce à
une tryptophanase. Il se forme de l’indole, de l’acide pyruvique et de l’ammoniac. L’indole est
apolaire et réagit fortement avec le para-diméthyl-aminobenzaldéhyde (contenus dans le réactif
de Kovacs) en milieu acide et donne un anneau rouge qui remonte en surface.
59
Concernant la recherche de la ß-galactosidase, le terme ONPG hydrolase est plus approprié que
celui de ß-galactosidase dans la mesure où il précise que le substrat utilisé est l’ONPG et non
le lactose. En effet, il existe des germes qui reconnaissent l’ONPG du côté nitro-2- phénol et
non celui du ß-galactoside. Ces germes ont donc une activité ONPG hydrolase tout en ne
fermentant pas les lactoses.
Le test à l’ONPG est une technique basée sur l’action directe de l’enzyme sur une molécule
chromogène pouvant être l’ortho-nitrophényl-ß-D-galactopyranoside ou le 2-naphtol-ß-D-
galactopyranoside.
Ces molécules sont utilisées comme substrat et libèrent respectivement l’ortho-nitrophénol (de
couleur jaune) et le ß -naphtol.
La recherche de ß galactosidase permet de dépister rapidement les germes qui fermentent
lentement le lactose. Elle est très utile pour la différenciation des Salmonella et des Arizona,
ainsi que pour l’identification des coliformes lactoses lents (Nitrobacter, Enterobacter, E. coli).
III.3.2. Comparaison de la contamination des plats cuits et des viandes sur étals
Cas des viandes sur étals
Concernant le cas des viandes sur étals, 35% des échantillons récoltés et analysés ont été
contaminés par les salmonelles. Dans notre cas, la majorité des matériels en contact des viandes
lors des manipulations effectués par les bouchers ont été jugés sales. Parmi lesquels figurent les
matériels de nettoyage, les bois ainsi que la tenue portée par les bouchers. Cette situation
pourrait expliquer la contamination des viandes vendues sur étals.
60
En effet, l’étude faite par Christian Stephan SECKE, concernant l’analyse des aliments vendus
dans les rues de Dakar, montre que l’insuffisance d’hygiène dans le nettoyage des matières
premières et des ustensiles de cuisine est parmi les facteurs qui augmentent le risque de
contamination des aliments par les microorganismes (SECKE, 2007 ).
Entre autre, les matériels de boucherie tels les réfrigérateurs et les vitrines font défauts chez les
vendeurs. Seulement 20% des boucheries possèdent des congélateurs pour conserver les
viandes. Par ailleurs, 85% de tous les bouchers ont affirmés que la conservation des viandes est
sous froide. Ceci induit à un certain paradoxe vu les proportions et la nature des matériels de
boucherie utilisés par les vendeurs. En effet, 169 établissement parmi les 198 ont répondu avoir
recourt à la conservation par le froid pour préserver les restes des viandes alors que les matériels
qui permettent ce type de conservation font défauts au sein de leurs institutions. Ceci implique
un transport des viandes vers d’autres endroits qui peut présenter une augmentation potentielle
des sources de contamination.
En effet, une étude faite par RAKOTONJANAHARY Todisoa Benjamin en 2015, sur l’analyse
microbiologique des fromages, souligne que la mauvaise désinfection des matériels de traites,
du transport et lors de la réception du lait ainsi que le non-respect des normes d’hygiène
pourraient expliquer la contamination du lait et des fromages par les bactéries
(RAKOTONJANAHARY, 2015).
Dans l’étude faite par Christian Stephan SECKE, l’auteur souligne que si l'on suit la filière
partant des matières premières jusqu'aux produits finis, le problème du respect strict des règles
d'hygiène, ainsi que les contraintes liées à la conservation des aliments résident. Cette étude
montre que l'exposition des aliments à la température ambiante favorise la prolifération des
germes à l'origine de l'altération et des risques d'intoxication alimentaire.
En effet, Christian Stephan SECKE affirme dans son étude que les méthodes de conservation
des aliments visent à éliminer complètement les microorganismes pathogènes et d'altération,
dans le but d'empêcher leur prolifération. Et de nos jours, la réfrigération (5°C) et la surgélation
(-18°C) constituent les méthodes de conservation des aliments, car elles permettent une
conservation de plus longue durée en inhibant le développement des microorganismes.
61
Cas des plats cuits
Les résultats obtenus à partir des études sur les plats cuits à base de viande sont quasi les mêmes
pour la saison sèche et la saison humide. Sur les 150 échantillons de plats cuits analysés au
laboratoire pour chaque saison de 2014, les prévalences de contamination sont respectivement
de 4% et de 1% pour la saison humide et la saison sèche.
Dans notre cas, les résultats obtenus pour les deux saisons ont montré que la majorité des
gargotes à partir desquels ont été faits les prélèvements sont des institutions indépendantes
correspondant pour la plupart à des constructions simples, c'est-à-dire pas d’infrastructure
perfectionné. Et par ailleurs concernant la distribution des contaminations par quartier, celles-
ci semble être distribué aléatoirement à travers la ville.
Concernant la nature du menu, pour la saison humide la viande servie avec sauce tomate
présente la plus grande proportion parmi les plats contaminés. En effet pour les deux saisons,
les plats contaminés sont surtout les plats à base de viande servis avec d’autres additifs comme
les légumes. Ceci est le cas de la soupe, du bouillon, des frites au pomme frite et ainsi que des
viandes au légume. Un seul cas parmi les plats infectés est une exception : le cas d’un plat de
poulet grillé durant la saison sèche. Selon ces résultats, la nature des menus pourraient être
impliqué dans la contamination des plats car ces différents menus nécessitent une préparation
préalable lors de la cuisson. Et en plus, les autres composants du menu à part la viande peuvent
être éventuellement source de salmonelles.
Enfin, la constatation générale des résultats quant à la race de volaille utilisée par les boucher
permettent de dire que la majorité des viandes de volailles vendues sont des poulets de chair.
En 2012, une étude regroupant la Direction des Services Vétérinaires de Madagascar, le
CIRAD, la Faculté de médecine et le Centre d'Infectiologie Charles Mérieux (CICM)
d'Antananarivo a tenté d'évaluer la séroprévalence de Salmonella sp dans les plats préparés à
base de porc dans les restaurants de rue de la capitale ainsi que de caractériser les facteurs de
risques majeurs à l’origine de toxi-infections alimentaires chez les consommateurs. Les
résultats de cette étude ont montré que sur 178 plats analysés, 9 étaient contaminés par des
salmonelles. Sur ce, l'analyse globale des pratiques des gargotiers enquêtés a montré que ces
derniers présentaient des lacunes concernant les bonnes pratiques d'hygiène à appliquer dans
leur secteur d'activité. Et par ailleurs, l'analyse des facteurs de risque réalisée a révélé que, dans
le contexte de l'étude, l'utilisation des nappes sales et une température de service des plats
62
inférieure à 52°C étaient fortement associées à l'augmentation du risque de contamination des
plats par Salmonella. A l'inverse, la situation géographique du quartier de l'établissement
enquêté, le type de construction, le port d'habits spécifiques par les propriétaires et de couvre-
chef intégral par le personnel semblent associé à une diminution des risques de contamination
des plats par les salmonelles. Les plats semblent ainsi moins contaminés dans les quartiers sud
d'Antananarivo, ainsi que dans les restaurants construits en dur et non pas simplement en pleine
rue, ou encore lorsque le personnel porte des vêtements propres et un couvre-chef (CEDRIC
et al., 2012).
Entre autre, des études ont montrées que certains aliments semblent être plus vulnérables à la
contamination par les micro-organismes, à savoir les œufs (surtout les mayonnaises), le lait et
les produits laitiers….
QUATRIEME
PARTIE :
SUGGESTIONS ET
INTERETS
PEDAGOGIQUES
63
IV. Suggestions et intérêts pédagogiques
Les études faites dans ce travail permet de dégager différents intérêts, à la fois pour la vie
quotidienne ainsi que dans le domaine de l’enseignement. En effet, les études des différents
processus qui peuvent conduire à la contamination des aliments et provoquant ainsi une maladie
ont permis de dégager quelques suggestions qui s’avèrent très utiles pour lutter contre les TIAC
et/ou les intoxications alimentaires. Par ailleurs, les concepts généraux évoqués dans ce présent
travail peuvent être utilisé pour illustrer les connaissances dans le domaine de l’enseignement.
IV.1. suggestions
Face aux différents paramètres qui peuvent induire à une contamination des aliments à base de
viande et ainsi présentant un potentiel risque de maladie gastro-entérique, des mesures de
prévention peuvent être adopté par les vendeurs ou même les foyers :
Premièrement, le respect des mesures d’hygiène est absolument indispensable lors des
manipulations des aliments. Le lavage des mains avant toutes manipulations s’avère prioritaire.
En second lieu, concernant les restaurations collectives, plusieurs points peuvent être soulevés
pour garder les aliments en bon état. Le respect des bonnes pratiques de transport, stockage et
préparation des aliments doivent être prioritaire. En plus de tous cela, il ne faut jamais oublier
le respect des mesures d’hygiène. Par ailleurs, en ce qui concerne la conservation des restes
d’aliments, le respect strict de la chaîne du froid et du chaud doit être bien considéré.
Finalement, en restauration familiale, la conservation par le froid (à +4°C) des restes des repas
des 72 dernières heures doit être respecté. Les viandes hachées, ainsi que les viandes de volaille
doivent être bien cuites.
Dans tous les cas, les besoins en matière de sensibilisation et d’éducation des consommateurs
et de tous les opérateurs du secteur de l’agro-alimentaire doivent être bien considérés et
appliqués. Dans ceci s’inscrit les notions de base sur la qualité sanitaire des produits, ainsi que
des bonnes pratiques d’hygiène qui figure dans « les 5 clés des aliments plus sûrs » élaboré par
l’OMS (cf. ANNEXE V).
IV.2. Intérêts pédagogiques
Figurant parmi les grandes écoles de l’université d’Antananarivo, l’ENS est l’une des rares
institutions qui prépare les étudiants à devenir enseignant, en incluant dans leurs cursus
64
universitaire une formation spécialisée en didactique de l’enseignement. Sur ce, le présent
mémoire est un outil qui peut servir de support didactique dans l’élaboration des cours d’une
part, ainsi que dans l’illustration des connaissances théoriques des élèves d’autre part.
Ainsi par exemple, dans le cadre du niveau secondaire ce document peut illustrer les
enseignants dans l’élaboration des cours, notamment :
- Pour la classe de 4ème : ce document peut servir de document de base pour l’illustration
des cours concernant le chapitre « Les fonctions de nutrition chez l’homme ». Plus
précisément dans le sous-chapitre « La digestion », dans la partie « hygiène
alimentaire ».
- Pour la classe de 3ème : ce document peut servir à concrétiser les cours dans le chapitre
« Les microbes et l’homme ». Plus précisément dans le sous-chapitre « La biologie des
microbes ». Ce document peut aider l’enseignant à fournir plus d’informations ainsi que
de concrétisation dans les parties « la biologie des microbes » qui parle à propos de la
définition d’un microbe, de sa structure ainsi que des infections microbiennes et des
différentes étapes de ces infections.
- Pour la classe de Seconde, les informations dans ce présent livre peut aider à
l’élaboration des cours concernant, d’une part la biologie sur la partie «étude
morphologique et structure de la cellule », et d’autre part l’écologie sur la partie « les
êtres vivants et leurs milieux » parlant de la classification des êtres vivants ainsi que des
interactions entre eux.
Ce présent livre peut aider les enseignants dans le renforcement de leurs capacités dans le
domaine de la recherche en fournissant des informations sur les travaux en laboratoire, et ainsi
peut plaider à une augmentation de la qualité des travaux pratiques dans les établissements
scolaires. A part les enseignants, ce mémoire peut servir aussi de document de référence pour
les étudiants en suscitant :
- la curiosité des élèves dans les démarches expérimentales en laboratoire.
- les élèves à respecter les mesures d’hygiène dans leurs vies quotidiennes.
Par ailleurs, ce manuel présente les mesures de précautions pour éviter la contamination des
aliments par les microbes. Rédigé par l’OMS, des pratiques simples et efficaces admis au niveau
international permettent d’assurer l’état qualitatif des aliments sont proposés.
65
Pour les universitaires, ce présent mémoire peut servir de source de documentation :
- Pour la 2ème année, les formules chimiques représentées dans ce mémoire pourraient
servir dans les cours de biochimie structurale.
- Pour la 3ème année, les informations dans ce livre pourraient aider les élèves dans les
cours de biochimie métabolique.
- Pour la classe de 4ème année, ceci peut servir de document de base et d’illustration pour
les cours de Microbiologie.
Dans le cadre formel de l’éducation, un des objectifs de l’enseignement des Sciences Naturelles
dans les collèges est de mettre en évidence les liens existants entre les facteurs biotiques. Pour
la classe de troisième (niveau secondaire), un des objectifs de l’enseignement de la SVT c’est
qu’à la fin de l’année scolaire, l’élève doit être capable de comprendre le mode de vie des
microbes et ses conséquences sur l’homme.
Voici donc la proposition de quelques contenus supplémentaires à insérer dans la fiche
pédagogique pour la classe de troisième afin d’aider les enseignant dans l’élaboration et
l’illustration des cours ; suivie d’un programme de travaux dirigés et d’une fiche pour la
réalisation de travaux pratiques concernant le thème.
Pour terminer, un petit exercice sera proposé pour vérifier la connaissance et la compétence des
élèves ainsi que pour mettre au point les rattrapages si cela nécessaires.
66
FICHE PEDAGOGIQUE
Classe : 3ème
Matière : Science de la Vie et de la Terre.
Thème : Biologie
Chapitre : Les microbes et l’homme
Leçon : La biologie des microbes
Objectif général : l’élève doit être capable de réaliser que les microbes sont des êtres vivants
qui peuvent servir à l’homme mais contre quoi l’homme doit se prémunir.
Objectif
spécifique
Contenus Observation
La biologie des microbes
Situation : De nombreux évènements
dans l’actualité, tels que :
Les sensibilisations en faveur de la lutte
contre le SIDA.
Les pics de grippe, de gastroentérite ou
de bronchiolite observés chaque hiver.
La recrudescence de la tuberculose, ou
les cas de méningite, légionellose,
salmonellose.
Problématique : Comment l’homme peut-
il limiter les risques liés aux infections
microbiennes ?
Investigation :
A partir de l’analyse
des situations
constatées dans la
vie courante, amener
les élèves à réfléchir
sur la relation entre
les microbes et
l’Homme en se
basant sur leurs
connaissances
générales.
67
Définir un
microbe
Énoncer les
caractères
distinctifs des
microbes
Classer les
microbes après
les avoir
caractérisés
il faut connaître les différents micro-
organismes
comprendre comment ils pénètrent dans
notre organisme
savoir ce qu’ils deviennent une fois à
l’intérieur de notre corps
trouver des moyens pour empêcher cette
pénétration des microbes ou pour limiter
leur développement.
Sous problème : Qu’appelle-t-on les
micro-organismes ?
I) Diversité des micro-organismes
La Définition d’un microbe
Un micro-organisme est un être vivant
microscopique. Il peut être inoffensif pour
l’Homme voir utile, ou au contraire
provoquer des maladies (pathogène)
les différents types de micro-
organismes
les champignons (Pénicillium)
les virus (virus de la grippe)
les bactéries (streptocoques lactiques et
bacilles lactiques). Les streptocoques et
les staphylocoques sont des bactéries
rondes et les bacilles sont des bactéries
en bâtonnet (exemple les salmonelles).
Les protozoaires ou animaux
unicellulaires
Sous problème : comment pénètrent-ils
dans l’organisme ?
Commenter avec les
élèves la nécessité
d’utiliser un
microscope pour
étudier un microbe
Établir avec les
élèves un tableau de
classification des
microbes en algues
unicellulaires,
protozoaires,
champignons
microscopiques,
bactéries et virus
68
Caractériser et
définir les étapes
d’une infection
microbienne
II) Pénétration des micro-organismes
dans l’organisme
les infections microbiennes
La peau et les muqueuses constituent des
barrières naturelles aux micro-organismes.
Leur action peut être:
- mécanique : nombreuses couches de
cellules infranchissables, mucus qui piège
les microbes;
- et/ou chimique (HCl dans l'estomac,
acides sur la peau...).
A ces barrières il faut rajouter la présence
des bactéries déjà présentes dans notre
corps (flore intestinale qui nous protège de
l'installation d'autres bactéries.
On dit qu'il y a contamination quand l'une
des barrières est franchie (blessure, piqûre,
irritation...)
Sous problème : que deviennent les
microbes une fois dans l’organisme ?
69
Caractériser et
définir les étapes
d’une infection
microbienne
III) La prolifération des micro-
organismes dans l’organisme
les étapes de l’infection microbienne
Lorsque les micro-organismes pénètrent à
l’intérieur de notre corps, ils y trouvent des
conditions favorables à leur développement
(bonne température, humidité,
alimentation…).
Pour les bactéries : une fois installées dans
l’organisme, les bactéries vont pouvoir
exercer leur action pathogène et provoquer
une infection.
Chez les bactéries, on distingue deux
grands modes d’action :
- certaines, comme les streptocoques, les
salmonelles se multiplient et envahissent
tout l’organisme. C’est une septicémie ou
infection généralisée, souvent mortelle.
-D’autres, comme le bacille tétanique,
restent localisés près du point d’entrée dans
l’organisme et produisent des toxines
(poisons) qui agissent sur certains organes
cibles en entraînant les symptômes de la
maladie. C’est une toxémie.
Pour les virus :
L’action des virus sur l’organisme est plus
complexe que celles des bactéries. Ce sont,
en effet, des parasites intracellulaires.
Commenter avec les
élèves, à l’aide des
schémas, l’évolution
d’une infection
microbienne
A illustrer avec le cas
de la contamination
par les salmonelles
70
Caractériser et
définir les étapes
d’une infection à
virus
La cellule parasitée est appelée la cellule-
hôte (exemple : un lymphocyte pour le virus
du SIDA)
Ils injectent leur information génétique dans
une cellule qu’ils utilisent alors pour se
multiplier. Dans le cas le plus simple, la
multiplication peut se produire quelques
minutes après la pénétration du matériel
génétique dans la cellule.
En se multipliant dans la cellule, les virus
ont sur celles-ci des effets allant du simple
changement de forme à la destruction totale.
Sous problème : Comment empêcher la
pénétration ou la prolifération des microbes
?
IV) Limiter les risques de
contamination et d’infection.
1) Empêcher la pénétration des microbes
Pour empêcher toute contamination, il faut
donc limiter le passage des microbes par les
4 voies principales d’accès :
- la voie respiratoire : porter un masque de
protection.
- la voie digestive : se laver les mains avant
chaque repas, faire cuire les aliments,
respecter la chaîne du froid, respecter les
dates de péremption.
Commenter avec les
élèves, à l’aide des
schémas, l’évolution
d’une infection
virale.
Enumérer les
mesures de
précautions pour
avoir des aliments
sains. (illustration
avec le cas des
salmonelles)
71
Définir et
pratiquer une
antisepsie
Définir et
pratiquer une
asepsie
- la voie génitale : utiliser un préservatif,
seul moyen de contraception également
efficace contre microbes responsables des
infections sexuellement transmissibles
(IST).
- la voie cutanée : utiliser l’asepsie et
l’antisepsie.
Antisepsie : méthode curative qui consiste à
détruire les microbes sur une plaie à l’aide
de produits antiseptiques (alcool modifiée,
eau oxygénée…).
Asepsie : méthode préventive qui consiste à
détruire les microbes dans l’environnement
pour éviter toute contamination. Cette
méthode est employée dans les hôpitaux
(bloc opératoire).
2) Lutter contre la prolifération des
microbes
Par utilisation des antibiotiques.
Commenter avec les
élèves les intérêts de
l’antisepsie et en
donner les méthodes.
Commenter avec les
élèves les intérêts de
l’asepsie et en
donner quelques
méthodes
72
TRAVAUX DIRRIGES : les microbes et l’homme
Classe : 3ème
Matière : Science de la Vie et de la Terre.
Thème : Biologie
Chapitre : Les microbes et l’Homme
Leçon : La biologie des microbes
Objectif général : l’élève doit être capable de réaliser que les microbes sont des êtres vivants
qui peuvent servir à l’homme mais contre quoi l’homme doit se prémunir.
Partie I : origine de la contamination par les microbes
Activité 1 : Préparer une gélatine nutritive dans une boîte de Pétri
Elaborer un milieu stérile, une gélatine qui ne contient pas de microbes (se référer à la
préparation des milieux gélosés SS ou XLD)
Poser des microbes sur la surface gélifiée (pour montrer aux élèves les risques de
contaminations). Sur ce, pour mettre en évidence les microbes présents sur la peau, on pose 3
doigts sur la gélatine. Puis on referme la boîte et on met à l’étuve à 37°C pendant 24h.
73
Activité 2 : observation des résultats
On ne peut présenter à des élèves des boites cultivées compte tenu du danger de
contamination. On présentera les résultats sous forme de photos :
Activité 3 : exercices d’application
La photo ci-dessus montre une culture de salmonelles sur un milieu nutritif appelé gélose
XLD. Sur cette photo, entourer toutes les colonies d’un cercle noir ; utiliser deux cercles
rouges pour entourer deux colonies identiques.
74
Activité 4 : comment réaliser un dessin d’observation en SVT ?
Les 3 règles d’or :
- N’utiliser que le crayon à papier à mine fine ;
- Traits de légendes tracés à la règle et parallèles ;
- Toujours dessiner GRAND.
TITRE COMPLET
Grossissement
Nom
Prénoms
Date
Classe
L
E
G
E
N
D
E
S
5cm
Échelle
Feuille blanche (sans carreaux) 5cm
Titre de la figure
75
TRAVAUX PRATIQUES : Les microbes et l’homme
Classe : 3ème
Matière : Science de la Vie et de la Terre.
Thème : Biologie
Chapitre : Les microbes et l’Homme
Leçon : La biologie des microbes (application pratique des cours théoriques).
Objectif général : l’élève doit être capable de réaliser que les microbes sont des êtres vivants
qui peuvent servir à l’homme mais contre quoi l’homme doit se prémunir.
Partie II : La diversité des microbes
Activité 1 : Observation des microbes bénéfiques dans le yaourt au microscope
a. Réaliser une préparation microscopique 30 minutes
Prélevez un échantillon se trouvant à votre disposition.
Déposez sur une lame.
Recouvrez d'une lamelle
Placez la préparation sur le plateau du microscope.
b. Utiliser un microscope 10 minutes
Observez la préparation au microscope. (grossissement x10 et x100).
Activité 2 : exercices d’application (évaluations rapportés sur fiche)
c. Réaliser un schéma simplifié du protocole expérimental 30 minutes
d. Réaliser un dessin d'observation 30 minutes
76
e. ranger matériel 10 minutes
f. Venir se laver les mains avec du savon 10 minutes
Grille de notation du dessin
Observation de micro-organismes
SVT 3ème
Ma page
j’ai utilisé le crayon à papier sur toute la page
j’ai respecté la présentation (marge 5cm, nom et prénoms, date et
classe en haut à droite)
Mon titre
j’ai souligné le titre
j’ai désigné l’objet dessiné et le mode d’observation
j’ai indiqué le grossissement sous le titre
Mon dessin
Mon dessin est de grande taille
J’ai respecté les proportions originales
J’ai dessiné avec un trait de crayon fin et précis
J’ai montra la présence de micro-organismes
Mes légendes
J’ai tracé des traits à la règle et parallèles entre eux (ne pas les croiser
et s’arrêter à la marge)
J’ai placé une flèche fine au bout de légende
J’ai indiqué des légendes exactes
Mon orthographe est correcte
J’ai indiqué une échelle ou la taille d’une bactérie
/1
/1
/1
/2
/1
/1
/1
/1
/1
/1
/1
/4
/2
/2
Date
77
Exercice type (les réponses seront indiquées par une trame de fond bleue)
Classe : 3ème
Matière : Science de la Vie et de la Terre.
Thème : Biologie
Chapitre : Les microbes et l’Homme
Leçon : La biologie des microbes (application pratique des cours théoriques).
Objectif général : l’élève doit être capable de réaliser que les microbes sont des êtres vivants
qui peuvent servir à l’homme mais contre quoi l’homme doit se prémunir.
Classe de 3ème
SCIENCE DE LA VIE ET DE LA TERRE
Calculatrice interdite
Nom et prénoms Observations Note
1. Qu’est-ce qu’un microbe ?
Un microbe est un être vivant microscopique. Il peut être inoffensif pour l’Homme voir utile, ou
au contraire provoquer des maladies (pathogène).
2. Trois documents vous-sont présentés ci-dessous
a. Avec quel instrument ont été observés les 3 éléments présentés ?
Ces éléments ont été observés en utilisant le microscope électronique.
Salmonella spp 1 2 3
X 13951
78
b. Quel autre nom pourriez-vous donner à l’élément 3 ?
L’autre nom du globule blanc c’est le leucocyte
c. A quel grossissement l’observation des bactéries a-t-elle été faite ?
Les bactéries salmonelles ont été observées avec un grossissement de 13951 fois.
d. Que pouvez-vous dire de la taille de la bactérie par rapport au globule blanc ?
La bactérie est nettement plus petite que le globule blanc car en effet, l’observation à x2000 du
leucocyte montre une image claire de la cellule. Alors qu’un grossissement à x13951 d’une
observation de bactérie montre simplement un amas de plusieurs bactéries.
e. Que pouvez-vous dire de la taille du virus par rapport à la bactérie ?
Les virus sont encore plus petits que les bactéries car en effet, comme le montre la figure,
l’observation d’un virus nécessite un très grand grossissement de l’ordre de x300 000.
3. Compréhension de document
Relevez dans le document ci-dessous les modes de contamination possible par des micro-
organismes.
Texte
Les micro-organismes sont connus depuis longtemps comme étant des êtres microscopiques
invisibles à l’œil nu, mais qui par contre peuvent causer de sérieuses troubles chez l’Homme.
Leurs diversités leurs ont permis de coloniser un grand nombre de milieux de vie tant dans
l’environnement que dans l’organisme des animaux parasités. En effet, l’Homme peut être
contaminé par certains micro-organismes dit « pathogènes » qui peuvent parasiter les cellules
de son organisme. Les conséquences de ces contaminations sont souvent de graves maladies
parmi lesquelles on peut citer la salmonellose : principale maladie qui caractérise les
intoxications alimentaires. Le tableau ci-après résume quelques exemples de micro-organisme
avec leurs milieux de vie respectifs, les mécanismes qui pourront conduire à une contamination
de l’Homme ainsi que les noms des maladies causées par ces êtres microscopiques.
79
Micro-organisme Milieux de vie Mode de
contamination Maladies
Salmonella spp
(bactérie)
Sol, aliments, surface
en contact avec des
fèces contaminées
Consommation
d’aliment contaminé
ou contact avec les
objets contaminés
Salmonellose (gastro-
entérite responsable
de toxi-infection
alimentaire)
Listéria spp
(bactérie)
Aliments (charcuterie,
fromage)
Consommation
d’aliment contaminé
Listériose (atteinte
pulmonaire et
cérébrale)
Clostridium tétani
(bactérie)
Objet en contact avec
le sol (épines, clou…)
Plaie causé par des
objets contaminés
Tétanos (atteinte du
système nerveux
conduisant à la
paralysie musculaire
généralisée)
Bacille de Koch
(bactérie)
poumons des
personnes
contaminées
Inhalation des
gouttelettes
contaminées
Tuberculose (atteinte
pulmonaire, parfois
atteinte d’un organe)
Alphavirus
(virus) Salive de moustique
Piqûre de moustique
contaminé
Chikungunya
(atteintes articulaires
et musculaires)
VIH (virus)
Sang, sperme,
sécrétion vaginale des
personnes
contaminées
Rapport sexuel non
protégé avec une
personne contaminée
ou blessure en
contact avec du sang
contaminé.
Sida (responsable de
nombreuses maladies)
Les modes de contamination possible sont :
- Par voie orale : due à l’inhalation de sources porteurs de micro-organisme.
- Par voie digestive : par ingestion d’aliments souillés.
- Par voie cutanée : par le contact avec des objets contaminés ou par piqûre.
- Par voie génitale : via les rapports sexuels non protégés.
CONCLUSION GENERALE
ET PERSPECTIVE
80
V. Conclusion générale
L’analyse microbiologique des aliments fait l’objet d’un protocole normalisé à l’échelle
international. En ce qui concerne la recherche de salmonelles dans les aliments de rue vendus
dans la capitale, il existe plusieurs étapes consécutives (cf. ANNEXE IV) dont le but final est
d’isoler et d’identifier la présence du genre Salmonella sp.
Sur la base des échantillons récoltés durant les études, la comparaison générale de la
contamination des viandes sur étals et des plats cuits a montré que les viandes sur étals, c'est-à-
dire non cuites, présentent une contamination élevée vis-à-vis des plats cuits vendus dans les
gargotes de la ville. Les viandes sur étals n’ayant subies aucun traitement spécifique à la chaleur
via les cuissons, une prévalence générale de 35% de contamination sur les 198 échantillons
analysés se montre très significatif contre seulement les 4% de contamination sur les 150
échantillons de plats cuits prélevés pendant la saison humide. Et cette contamination diminue
jusqu’à seulement 1% durant la saison sèche. Ce qui vérifie notre première hypothèse. Une
influence de la saison de pluie semble avoir un impact sur la contamination des aliments par les
salmonelles mais une étude plus précise des variables concernant ce sujet est nécessaire pour
confirmer l’influence des saisons sur la contamination en microbe.
La contamination des échantillons de viandes récoltés et analysés au laboratoire, que ce soit
pour les plats cuits ou pour le cas des viandes sur étals, dépendent de plusieurs facteurs. Parmi
ceux-ci, des facteurs étroitement liés à une potentielle contamination des viandes sont à
souligner telles les propretés des matériels utilisés lors des manipulations. Entre autre, la nature
des menus pour les plats cuits peuvent aussi entre en jeu en raison de la diversification du mode
de cuisson. En effet, certains menus nécessitent un long processus de cuissage au feu. Ce qui
inclut une stérilisation des aliments. Par ailleurs pour certains menus, les autres ingrédients à
part la viande, qui en générale ne nécessitent pas un long temps de cuisson, peuvent influencer
la contamination des plats par les salmonelles. Ce qui vérifie notre seconde hypothèse.
Soulignons que les modes de conservation ne sont pas à négliger pour assurer une qualité saine
des aliments.
Dans l’avenir, nous envisageons de proposer :
- L’analyse des autres aliments vendus dans les rues de la ville comme les œufs et les
mayonnaises.
81
- Une étude rétrospective comparative de la contamination des aliments pour chaque
saison afin de déterminer les influences des saisons et ainsi de proposer des mesures
d’accompagnement.
- La sensibilisation des institutions de production alimentaire ainsi que de la
population en générale à propos des risques de contaminations bactériennes.
82
Bibliographie
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2. BÄUMLER A . 1998. Evolution of host adaptation in Salmonella enterica. p66.
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12. GUERRANT RL, VANGILDERT T et STEINER TR. 2011. Practce guidelines for the management
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19. Marc GENTILINI, Bernard DUFLO, Bernard LAGARDERE, Martin DANIS, D. RICHARD-
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83
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26. SECKE, Christian Stephan. 2007 . CONTRIBUTION A L'ETUDE DE LA QUALITE
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27. THORNS J et WOODWARD M. 2000. Fimbriae of Salmonella. In : Wray C., Wray A. (Eds.),
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28. VALLIÈRE S. 2008. Diarrhées aiguës : propositions de prise en charge ambulatoire. RMS.
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29. VALLIÈRE S. 2009. Diarrhées aiguës : Résumée pratique. Lausanne : PMU.
30. VARNAM A et EVANS M. 1996. Foodborne pathogens. London . Manson Publishing. 51-86.
31. VIMAL D. 2000. Intestinal mucins: the binding sites for Salmonella typhimurium. p204.
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355-372.
33. [web] [Citation : Lundi 14 Mars 2016.] http://www.invs.sante.fr/surveillance/tiac/index.htm.
Annexes
a
Annexes
ANNEXE I : les matériels de laboratoire
Les matériels plastiques
Les verreries
Flacon plastique de 250ml Glacières
Micropipette Ecouvillons
Tube en verre et tube à essai Flacon en verre 100ml
b
Les petits matériels
Les gros matériels
Bain marie Balance de précision
Etuves Hotte PSM (poste de
sécurité microbiologique
Autoclave Four
c
ANNEXE II: Gallérie classique pour l’identification et la confirmation des tests biochimiques pour les salmonelles :
Caractères biochimiques de Salmonella
Oxyd Urée Ind ONPG Lact Glu Gaz H2S LDC ODC ADH Cit Mob Manit
S. en général - - - - - + + + + + - - + +
S. typhi - - - - - - - Faible + - - - + +
S.paratyphi A - - - - - + + -
Souvent - + - - + +
S.arizonae - - -
+ en
2h - + + + + + ± + + +
S.enterica - - -
+ en
2h ± + + + + + - + + +
S.paratyphi B
et C - - - - - + + + + + - - + +
S.choleasus - - - - - + + + + + + - + +
S.spp - - - - - + + + + + + + + +
S. galliparum - - - - - + - + + + - + - +
d
ANNEXE III : les milieux de culture
Bouillon RAPPAPORT-VASSILIADIS Soja (RVS)
PREPARATION
- Mettre en solution 26,6 g de milieu déshydraté (BK148) dans 1 litre d’eau distillée ou
déminéralisée.
- Agiter lentement jusqu’à dissolution complète.
- Répartir en tubes ou en flacons.
- Stériliser à l’autoclave à 115°C pendant 15 minutes.
- Refroidir le milieu jusqu’à 25°C.
FORMULE-TYPE
(Pouvant être ajustée de façon à obtenir des performances optimales). Pour 1 litre de milieu :
- Peptone papaïnique de soja ..........................................................4,50 g
- Chlorure de sodium .......................................................................7,20 g
- Phosphate monopotassique ..........................................................1,26 g
- Phosphate dipotassique ................................................................0,18 g
- Chlorure de magnésium anhydre ................................................13,40 g
- Vert malachite (oxalate)..............................................................36,0 mg
pH du milieu prêt-à-l’emploi à 25°C : 5,2 ± 0,2.
Bouillon de MÜLLER-KAUFFMANN au Tétrathionate-Novobiocine (MKTTn)
PREPARATION
- Mettre en suspension 89,4 g de milieu de base déshydraté (BK169) dans 1 litre d’eau
purifiée.
- Porter à ébullition lentement, sous agitation constante.
- Maintenir l’ébullition pendant 2 minutes.
- Ne pas autoclaver.
- Refroidir le milieu jusqu’à 25°C.
FORMULE - TYPE du milieu de base (sans Iode, ni novobiocine)
e
(Pouvant être ajustée de façon à obtenir des performances optimales). Pour 1 litre d’eau
purifiée :
- Tryptone...........................................................................................8,6 g
- Extrait de viande ..............................................................................4,3 g
- Sels biliaires...................................................................................4,78 g
- Chlorure de sodium..........................................................................2,6 g
- Carbonate de calcium ....................................................................38,7 g
- Thiosulfate de sodium anhydre....................................................30,45 g
- Vert brillant....................................................................................9,6 mg
La gélose Salmonella-Shigella (SS)
PREPARATION
- Mettre en suspension 63,0 g de milieu déshydraté (BK022) dans 1 litre d’eau distillée ou
déminéralisée.
- Porter lentement le milieu à ébullition sous agitation constante et l’y maintenir durant le
temps nécessaire à sa dissolution
- Ne pas autoclaver.
- Refroidir et maintenir le milieu à 44-47°C.
- Couler en boîtes de Pétri stériles.
- Laisser solidifier sur une surface froide.
- Faire sécher les boîtes à l’étuve, couvercle entrouvert.
FORMULE - TYPE
(Pouvant être ajustée de façon à obtenir des performances optimales). Pour 1 litre de milieu :
- Peptone pancréatique de viande .....................................................5,0 g
- Extrait de viande ..............................................................................5,0 g
- Lactose ..........................................................................................10,0 g
- Sels biliaires.....................................................................................8,5 g
- Citrate de sodium...........................................................................10,0 g
- Thiosulfate de sodium......................................................................8,5 g
f
- Citrate ferrique ammoniacal .............................................................1,0 g
- Rouge neutre ..............................................................................25,0 mg
- Vert brillant..................................................................................0,33 mg
- Agar agar bactériologique..............................................................15,0 g
pH du milieu prêt-à-l’emploi à 25°C : 7,0 ± 0,2.
LECTURE
Les Salmonella qui ne fermentent pas le lactose présentent des colonies incolores,
transparentes, avec ou sans centre noir (production d’H2S).
Les Shigella sont incolores.
Les coliformes présentent des colonies rouges ou rosées.
Les colonies suspectes seront repiquées sur gélose de Kligler (BK034) ou TSI (BK059) en
vue de leur identification ultérieure.
La gélose XLD (Xylose-Lysine-Désoxycholate)
PREPARATION
- Mettre en suspension 52,9 g de milieu déshydraté (BK168) dans 1 litre d’eau distillée ou
déminéralisée.
- Chauffer en agitant fréquemment jusqu’à 90°C environ.
- Arrêter le chauffage dès que le milieu est complètement dissous.
- Ne pas autoclaver.
- Refroidir et maintenir le milieu à 44-47°C.
- Couler en boîtes de Petri stériles.
- Laisser solidifier sur une surface froide.
NOTE :
Le chauffage excessif ou le maintien prolongé du milieu à 44-47°C peut provoquer une
précipitation, si bien que les colonies risquent de donner des réactions moins nettes.
Le milieu doit présenter un aspect clair et une couleur rouge orangé.
FORMULE - TYPE
(Pouvant être ajustée de façon à obtenir des performances optimales). Pour 1 litre de milieu :
g
- Extrait autolytique de levure...........................................................3,00 g
- L-Lysine .........................................................................................5, 00 g
- Lactose ..........................................................................................7, 50 g
- Saccharose ....................................................................................7, 50 g
- Xylose ............................................................................................3,75 g
- Désoxycholate de sodium..............................................................1,00 g
- Chlorure de sodium........................................................................5,00 g
- Thiosulfate de sodium....................................................................6,80 g
- Citrate ferrique ammoniacal ...........................................................0,80 g
- Rouge de phénol............................................................................80 mg
- Agar agar bactériologique............................................................12,50 g
pH du milieu prêt-à-l’emploi à 25°C : 7,4 ± 0,2.
LECTURE
Shigella, Providencia, Edwardsiella et Salmonella paratyphi fermentent le xylose lentement
ou pas du tout, contrairement aux autres bactéries. Les Salmonelles sont différenciées par leur
aptitude à décarboxyler la lysine.
La production de sulfure d’hydrogène en milieu alcalin provoque la formation de colonies à
centre noir, tandis qu’en milieu acide la coloration noire n'apparaît pas.
L’aspect des colonies est le suivant :
Caractéristiques Microorganismes
Colonies jaunes LDC (-), parfois H2S (+) Escherichia coli, Citrobacter,
Enterobacter, Proteus, Serratia, Klebsiella
Colonies rouges LDC (+), H2S (-) Shigella, Providencia, Salmonella
Colonies rouges, à centre noir, LDC (+), H2S (+) Salmonella, Arizona, Edwardsiella
h
ANNEXE IV : Résumé des étapes de la recherche de Salmonelle dans les
viandes.
Sur milieu MKTTn
(Incubation pendant 24heures à 37°C)
Sur RVS
(Incubation pendant 24heures à 41,5°C)
Sur milieu SS
(Incubation de 37°C
pendant 24heures)
Sur milieu SS
(Incubation de 37°C
pendant 24heures)
Sur milieu XLD
(Incubation de 37°C
pendant 24heures)
Sur milieu XLD
(Incubation de 37°C
pendant 24heures)
(Morceaux de 25grammes de viande dans 200ml d’EPT, suivi d’une incubation
de 18 à 20heures à une température de 37°C)
Culture des colonies typiques de salmonella sur les milieux gélosés SS et XLD
pour avoir des colonies pures
Tests biochimiques
i
ANNEXE V : Les 5 clés des aliments plus sûrs (d’après l’OMS)
Clef 1. PRENEZ L’HABITUDE DE LA PROPRETE
- L’unité de vente et le lieu doivent rester propres – en
particulier, toutes les surfaces de travail doivent être
constituées d’un matériau imperméable et facile à
nettoyer et rester bien au-dessus du sol.
- Le lieu de vente doit être loin de poubelles, de toilettes,
d’égouts à ciel ouvert et d’animaux.
- Il faut utiliser des poubelles avec couvercle et les vider
régulièrement.
- Des infrastructures de base pour faciliter
l’assainissement, toilettes, installations pour se laver les
mains, approvisionnement en eau sûre et évacuation des
eaux usées par exemple, doivent être accessibles.
- Les aliments doivent être protégés de la poussière, des
insectes, de la saleté et du rayonnement solaire direct.
Pourquoi ?
Les mains, les ustensiles et
les conteneurs de déchets
peuvent véhiculer des
micro-organismes nocifs
de même que, dans
l’environnement, les
animaux, la poussière et
l’eau polluée.
Clef 2. SEPAREZ LES ALIMENTS CRUS DES ALIMENTS CUITS
- Séparez les aliments crus, en particulier la viande, le
poulet et le poisson crus, des aliments cuits.
- N’utilisez pas les mêmes ustensiles : il ne faut pas utiliser
les mêmes couteaux et planches à découper pour
manipuler les aliments crus et les aliments cuits.
- Essayez de vous servir d’ustensiles, comme des pinces,
des pelles, des cuillers, de petites tasses, ou encore des
mouchoirs en papier ou des gants propres, pour manipuler
des aliments prêts à consommer ou des glaçons pour les
boissons.
- Lavez-vous les mains à l’eau et au savon après avoir été
aux toilettes, touché des objets contaminés, comme de
l’argent, des restes de nourriture, des ordures, des
Pourquoi ?
Les aliments crus, en
particulier la viande, la
volaille, les poissons et
fruits de mer, leurs sucs,
ainsi que les animaux
vivants et les déchets
alimentaires, contiennent
en général des micro-
organismes pathogènes.
Ceux-ci peuvent passer sur
d’autres aliments au cours
de la manipulation, de la
préparation et de la
j
mouchoirs, après avoir touché les cheveux, le nez ou
d’autres parties du corps. N’utilisez pas des torchons
sales pour vous essuyer les mains.
Faites attention à la santé et à l’hygiène ;
a) Portez un tablier d’une couleur claire.
b) Évitez de porter des accessoires, comme des bagues,
des bracelets ou des montres.
c) Respectez les règles d’hygiène personnelle, comme de
se couper les ongles, de se doucher tous les jours, d’avoir les
cheveux courts ou de les réunir sous une casquette ou un
foulard, de s’abstenir de préparer ou de manipuler des
aliments lorsqu’on manifeste des symptômes de maladies,
comme des éruptions cutanées, des abcès, des coupures, un
nez qui coule, des infections de l’œil ou de l’oreille ou la
diarrhée.
d) Évitez les mauvaises habitudes pendant que vous
préparez ou servez de la nourriture :
fumer ou chiquer du tabac, se gratter le nez, tousser ou
éternuer, postillonner sur la nourriture, goûter la nourriture
avec les doigts.
conservation. De bonnes
règles d’hygiène, le lavage
très fréquent et très
soigneux des mains restent
donc la première ligne de
défense pour la prévention
des maladies d’origine
alimentaire.
Clef 3. LIMITEZ AUTANT QUE POSSIBLE LES DANGERS
- Faites bien cuire les aliments, en particulier la viande, les
volailles, les œufs et les produits de la mer, au moins à 70
°C.
- Une fois cuites, les viandes et volailles ne devraient plus
être rosées. Utilisez un thermomètre de préférence.
- Les soupes et les ragouts doivent avoir bouilli au moins
deux minutes.
- Gardez les aliments cuits très chauds (température
excédant les 60°C) jusqu’à ce qu’ils soient servis.
- Réchauffez soigneusement les aliments cuits.
Pourquoi ?
Une bonne cuisson tue
presque tous les micro-
organismes dangereux et
détruit certaines toxines.
Des études ont montré que
la cuisson des aliments à
70 °C contribue à garantir
qu’ils soient sûrs pour la
consommation.
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Clef 4. EMPECHEZ LE DEVELOPPEMENT DES MICRO-ORGANISMES DANS LES
ALIMENTS
- Ne laissez pas des aliments cuits à température ambiante
plus de deux heures. Mettez rapidement au réfrigérateur
toute denrée cuite ou périssable (de préférence à une
température inférieure à 5 °C).
- Dans les situations où les possibilités de réfrigération sont
limitées, il vaut mieux préparer la nourriture en petites
quantités pour éviter les restes.
- S’il faut préparer les aliments à l’avance, s’il y a des
restes, ou si la nourriture doit être transportée sur une
certaine distance d’un lieu à l’autre, veillez à garder les
aliments soit au chaud (à plus de 60 °C), soit au froid (en
dessous de 5 °C).
Pourquoi ?
Les micro-organismes
peuvent se multiplier
rapidement à température
ambiante. En maintenant
une température inférieure
à 5 °C ou supérieure à 60
°C, leur développement est
ralenti ou stoppé.
Clef 5. UTILISEZ DE L’EAU ET DES PRODUITS SURS
- Utilisez de l’eau sûre. Si vous avez des doutes sur votre
approvisionnement, faites-la bouillir avant de l’ajouter
aux aliments. Si vous mettez des glaçons dans les
boissons, vérifiez que l’eau provient d’une source sûre.
- Vérifiez que les aliments proviennent de sources sûres et
fiables.
- Si vous utilisez des additifs alimentaires, vérifiez qu’ils
soient bien autorisés et utilisés dans les quantités qui
conviennent.
- Sélectionnez des denrées alimentaires saines et non
avariées. Évitez les aliments moisis.
- Faites attentions aux dates de péremption.
- Lavez (et pelez s’il le faut) les fruits et les légumes, en
particulier s’ils doivent être consommés crus ou peu cuits.
Pourquoi ?
Les matières premières, y
compris l’eau et la glace,
peuvent être contaminées
par des microorganismes
et des produits chimiques
dangereux. Des produits
chimiques toxiques
peuvent se former dans les
denrées alimentaires
avariées ou moisies. Une
sélection attentive des
matières premières et des
mesures simples, comme le
lavage et l’épluchage,
peuvent réduire ces
risques.
Auteur: RARIVOJAONA Hery Tina
Adresse: Lot III J 75 Anosimahavelona
Tel : +261 34 38 807 37
E-mail : [email protected]
Directeur du mémoire : Dr RAZAFIARIMANGA Zara Nomentsoa
ETUDE COMPARATIVE DE LA CONTAMINATION DES VIANDES SUR
ETALS ET DES PLATS CUITS PAR Salmonella sp
Nombre de pages : 83
Nombre de figures : 40
Nombre de tableaux : 10
Résumé
Il s’agit d’une étude rétrospective qui essaie de comprendre le cas de contamination des viandes
sur étals ainsi que des plats cuits vendues dans les marchés de la ville d’Antananarivo. Les
analyses effectuées en laboratoire, pour la recherche des salmonelles dans les viandes vendues
sur étals, nous a permis de suivre les différentes étapes nécessaires, régies par la norme
internationale ISO 6579.
Les cultures des salmonelles ont mis en évidence les caractéristiques typiques des
entérobactéries en se présentant sous forme de colonies de type S. Celles suspectées comme
étant des colonies de salmonelles sont facilement reconnaissables par un centre noir témoignant
la production de H2S, un des caractéristiques de la bactérie. Sur la base des échantillons étudiés,
les prévalences des contaminations sont respectivement de 35%, 4% et 1% pour les viandes sur
étals et les plats cuits des saisons humide et sèche.
La comparaison générale des résultats sur l’étude des deux types de viande a montré que les
viandes sur étals sont beaucoup plus vulnérables à la contamination que les plats cuits. En plus,
les contaminations sont étroitement liées à des variables dites dépendantes incluant les matériels
en contact direct avec les viandes ainsi que les différents processus de manipulations.
Dans tous les cas, le respect strict des mesures d’hygiènes est fortement recommandé ainsi que
l’application des 5 clés des aliments sûrs établis par l’OMS.
Mots clés : gastro-entérite, salmonellose, TIAC, viande, contamination, salmonelles, culture.