Etude climat-vigeo-wwf

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Entreprises changement climatique Défis sectoriels et perspectives pour une approche globale et

description

Etude des émissions de gaz à effet de serre par secteur en France Importance des émissions de la banque et de l'assurance

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Entreprises changement climatique

Défis sectoriels et perspectivespour une approche globale

et

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SommaireIntroduction

p3

Méthodologiep6

Panorama des émissions globales par secteurp9

Analyse des 10 secteurs(émissions globales, défis climatiques et leviers d’action)

p10

Pétrole et gazElectricité

Automobile AviationChimie

Matériaux de constructionMines et métaux

BTP et promoteurs fonciersBanques et assurances

Grande distribution et agro-alimentaire

Conclusion et perspectivesp60

Glossairep61

Contacts et réalisation de l’étudep66

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D'où est venue l'idée de réaliser une étude sur lesentreprises et les émissions de gaz à effet de serre ?Face au péril climatique que vont devoir affronter nos enfants, le WWF-France se doit d’avoir une position déterminée et aussi constructive vis-à-vis des entreprises. Au quotidien, nous accompagnons nos partenaires dansdes démarches de progrès visant à réduire l’empreinte écologique de leuractivité. Il nous a semblé essentiel de développer avec Vigeo un regardcroisé sur le sujet sensible des émissions de gaz à effet de serre des entre-prises. Certes, sur cette problématique particulièrement complexe du chan-

gement climatique, chaque acteur joue un rôle important : législateur, collectivités publiques,entreprises et citoyens. Tous ensemble, nous devons repenser nos sociétés afin de préserver l’ave-nir des générations futures. Mais les acteurs économiques sont de puissants leviers de changement :pour réduire les impacts environnementaux de leurs activités, mais aussi pour orienter lesconsommateurs vers des modes de consommation plus responsables à travers l’offre de produitsou de services.Cette étude est un message lancé aux entreprises qui ne souhaitent pas attendre ou suivre, maisqui désirent mettre ces problématiques au coeur de leurs stratégies et utiliser la nature non pluscomme un réservoir sans fin mais comme un bien précieux, un bien commun vital de l’humanité.

Pourquoi avez-vous choisi de collaborer avec Vigeo ?Le WWF est habitué, en tant qu’ONG, à lancer des messages forts à destination des décideurspolitiques ou du grand public. Nous le faisons généralement à travers des rapports scientifiques,des campagnes de communication ou des actions de lobbying. Porter un message à destinationdes entreprises avec Vigeo, dont la notoriété en tant qu’agence de notation est largement éta-blie, est pour nous un signal fort. En effet, la complémentarité de nos expertises méthodologi-ques et scientifiques renforce le poids des messages véhiculés. Que le WWF et Vigeo s’unissentafin d’accompagner les entreprises dans une meilleure prise en compte des émissions de GESest une initiative nouvelle et novatrice. Nous avons pour ambition l’année prochaine d’évaluerles politiques des entreprises sur ce sujet. La complémentarité de notre collaboration raisonneraalors encore plus fort. Notamment lorsqu’il s’agira d’envoyer des signaux aux marchés finan-ciers qui commencent à s’intéresser aux enjeux environnementaux et aux réponses apportéespar les entreprises.

D'où est venue l'idée de réaliser une étude sur lesentreprises et les émissions de gaz à effet de serre ?Nous avons souhaité saisir un évènement de portée mondiale, le Sommetà Copenhague des chefs d'États et de gouvernements, pour rappeler quele changement climatique concerne aussi les entreprises, et les interpelle.Ce Sommet, en rassemblant les producteurs exclusifs de la norme publi-que que sont les États, prolonge une façon de réguler l'ordre public mon-dial qui date du 19e siècle. Or au 21e siècle, la planète globalisée, interdé-pendante et vulnérable comme jamais, est à l'épreuve de défis engageant

la responsabilité de ces acteurs à la fois privés et puissants que sont les entreprises. La réduc-tion des émissions de gaz à effet de serre est un défi face auquel, à défaut d'implication desentreprises, on peut légitimement craindre que la régulation publique reste vaine. Avec cetteétude, tout en veillant à bien mettre à jour la complexité du sujet, nous avons voulu montrerque les entreprises ne sont pas démunies face au défi du changement climatique et que desleviers de progrès existent pour tous les secteurs d'activité. Les entreprises les plus engagées, etdont nous rapportons ici les performances, en fournissent la preuve.

Pourquoi avez-vous choisi de collaborer avec le WWF ?Le WWF fait partie de ces acteurs qui, en relayant les aspirations sociétales à un développementvivable, transforment les intérêts et les attentes légitimes des gens en objectifs de responsabilitésociale et environnementale pour les entreprises. Vigeo y est très attentif. Les principes défen-dus par les ONG préfigurent les normes de demain. C'est l'intérêt bien compris des entrepri-ses et des investisseurs d'identifier, à travers les plaidoyers des organisations comme le WWF,des facteurs de risques qu'il leur appartient de transformer en leviers de changements pourassurer leurs performances futures. L'exemple des émissions de gaz à effet de serre est à cetégard emblématique. Les entreprises qui, dès le début, ont su voir dans les campagnes desONG à ce sujet autre chose que des propos de doux rêveurs, ont su transformer cette inéluc-table contrainte en levier de modernisation et de succès de leur outil de production. C'est le rôlede Vigeo de transmettre cet éclairage aux marchés financiers et aux entreprises, d'alerter sur lesretardataires et de nommer ceux qui avancent.

Nicole NotatPrésidente de Vigeo

Serge OrruDirecteur Général du WWF

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4 Introduction

Urgence climatiqueet impératifs de réductionIl est aujourd’hui incontestable que notre planètes'échauffe anormalement et il en résultera, si nousne réagissons pas, de très graves perturbations cli-matiques mais aussi sociales, économiques et poli-tiques: canicules et désertifications, inondations ettempêtes, disparition des glaciers et de la banquise,montée du niveau des mers, aggravation de la pau-vreté, creusement des inégalités, tensions etconflits... Un million d'espèces animales et végéta-les pourraient disparaître en 50 ans et des millionsde personnes seront affectées. Si rien n’est fait,jusqu’à un milliard d’êtres humains seront jetés surles routes de l’exode climatique d’ici au milieu dusiècle. Avec des formes de détresses alimentaires,sanitaires et sécuritaires jusqu’ici insoupçonnées.

Les émissions de gaz à effet de serre sont la causeprincipale du réchauffement climatique. Elles résul-tent de l’activité humaine et, comme telles, peuventêtre maîtrisées et réduites par la volonté conjuguéede tous les acteurs de la société. Les émissionsmondiales ont augmenté de 38% depuis 1990, etelles pourraient encore croître de 40% entre 2007et 2030 si rien n’est fait. Or, pour éviter un embal-lement climatique, il faut limiter l’augmentation destempératures mondiales à 2°C par rapport à l’èrepréindustrielle, soit une réduction de 80% des gazà effet de serre d’ici 2050 (par rapport à 1990). Cescénario comprend un pic en 2015 qui devrait êtreimmédiatement suivi d’une chute rapide des volu-mes d’émissions.Il ne reste donc que cinq ans environ pour mettreen route une nouvelle industrialisation qui soitsobre en carbone, portée par une nouvelle généra-

tion d’énergies « propres » et une efficacité énergé-tique drastiquement renforcée. Ce défi concernetous les secteurs d’activités.

L’entreprise : un acteur centralA l’heure où les gouvernements de la planètenégocient un accord sur les réductions des gaz àeffet de serre, il est essentiel de penser l’« Après-Copenhague » pour préparer l’action des différentsacteurs qui devront transformer l’activité économi-que vers une société plus sobre en émissions decarbone. En effet, l’urgence climatique ne peut êtrela seule affaire des Etats. Elle nécessite l’action del’ensemble des acteurs : citoyens, entreprises, pou-voir publics, etc.

Les entreprises devront jouer un rôle éminent.Elles sont très dépendantes des énergies fossiles.Les réglementations à venir, mais aussi la raréfac-tion des ressources énergétiques non renouvelables

vont interpeller leurs capacités d’innovation, dechangement et d’investissement. De formidablesavantages compétitifs se dessinent dès aujourd’huipour celles qui sauront agir. Des menaces trèssérieuses pèsent sur les modèles économiques, surl’emploi et la durabilité de celles qui s’en tien-draient, par des calculs à court terme ou par négli-gence, au statu quo.

Comment agir et où placer le curseur ?Attention au simplisme ! A priori, une stratégie delutte contre le changement climatique au sein d’uneentreprise ne semble pas une affaire compliquée :mesurer ses consommations énergétiques et sesémissions de GES ; fixer des objectifs de réduction ;déterminer les axes de progrès pour plus d’effica-cité énergétique et modifier le mix énergétique.Mais la réalité est plus complexe ! De nombreusesentreprises commencent à peine à prendreconscience de leurs risques et de leur responsabilité

IntroductionLes négociations de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique(CCNUCC) ont commencé à Bali en 2007 et devraient se conclure à Copenhague, en décembre2009, avec un accord mondial sur le changement climatique. Cet accord doit être juste, fondé sur lascience et efficace. Pour cela, il doit : - mener à des réductions ambitieuses des émissions mondiales, qui doivent être stabilisées puis réduitesbien avant 2020, pour assurer un futur climatique sûr pour tous.- définir un cadre qui incite à l’innovation, à la coopération et à la diffusion mondiale de technologies, et à undéveloppement sobre en carbone. Cela nécessite la mise en oeuvre de nouveaux mécanismes deréduction des émissions, de Programmes d’Action Technologique et un renforcement des capacités etdes institutions. Les efforts des pays en développement nécessiteront un soutien financier et technologi-que en adéquation avec leurs besoins, ainsi qu’un renforcement de leurs capacités.- s’occuper de manière urgente de l’adaptation aux impacts actuels et futurs des changements climatiques,en particulier pour les pays, les communautés et les écosystèmes les plus vulnérables.

Les attentes du WWF à l’aube du sommet de Copenhague

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5Introduction

en matière environnementale. Un premier objec-tif de ce document est donc de fournir uncadre d’action exhaustif pour les entreprisesdes secteurs les plus contributeurs au change-ment climatique.

Ensuite, il s’avère que certaines entreprises investis-sent considérablement dans des actions qui, tout envisant à réduire les impacts environnementauxdirectement liés à leurs activités, ne couvrent quepartiellement les défis associés aux émissions indui-tes à l’amont ou provoquées à l’aval de leur chaînede valeur. Sans donc nier l’importance de cesefforts, il importe de souligner la disproportionparfois impressionnante qui persiste avec les défisclimatiques auxquels les entreprises en question,selon leurs secteurs d’appartenance, sont confron-tées. Un des exemples sans doute le plus marquantest celui du secteur bancaire. De nombreuses ban-ques se sont investies dans la rénovation ou laconstruction de leurs sièges et agences, avec desréductions d’émissions certes importantes. Or, le« bilan carbone » global d’une banque sur les troispérimètres (ou « scopes ») montre que les émis-sions directes (liées aux bâtiments et aux flottes devéhicules) ne comptent que pour moins d’un pourcent dans les émissions globales ! Un deuxièmeobjectif de l’étude est donc de montrer l’im-portance de réunir les émissions directes etindirectes des entreprises, et de montrer com-bien cette vision globale est essentielle s’agis-sant des secteurs les plus fortement contribu-teurs au changement climatique.

De ces deux objectifs découle le contenu de cedocument : une estimation des émissions globales

et l’identification des grands enjeux climatiquespar secteur, puis la description des leviers d’ac-tions dont disposent les entreprises. Les pistesproposées ont pour ambition d’intégrer l’urgenceécologique à la faisabilité économique. Elles doi-vent permettre aux entreprises qui souhaitent êtreproactives en la matière, d’être à la pointe enmatière de « responsabilité environnementale » etd’aller au-delà de leur responsabilité juridique etdes obligations réglementaires.

Où en sont les entreprises aujourd’hui ?Pour certaines des solutions proposées, un éclai-rage supplémentaire est apporté à travers lesrésultats de notations sectorielles de Vigeo, mon-trant le chemin d’ores et déjà parcouru par lesgrandes entreprises européennes des différentssecteurs étudiés.

Mais au-delà de ces illustrations, le présent docu-ment n’est pas une notation ou un état des lieux desperformances des entreprises. Nous avons choisid’étudier d’abord les pistes concrètes de progrès,secteur par secteur, avant de nous pencher dans undeuxième temps sur les performances des entrepri-ses, travail prévu pour l’année 2010. �

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6 Méthodologie

MéthodologieL’étude présentée dans ce document a suivi quatre étapes :

1. Choix des secteurs

2. Estimation de la répartition des émissions de GES par secteur

3. Détermination des principaux enjeux sectoriels

4. Identification des leviers d’action

1. Choix des secteursPoint de départ et regroupements : la classification des secteurs est basée surcelle des indices boursiers utilisée par Vigeo dans ses processus d’évaluation. Troisregroupements ont été opérés pour les cas où deux secteurs présentent des pro-blématiques similaires en termes d’émissions de gaz à effet de serre, ou se trouventsur une même chaîne de valeur (amont-aval) :- un secteur « banques et assurances » ;- un secteur « aviation » regroupant l’aérospatial et les transports aériens ;- un secteur « agro-alimentaire et grande distribution ».

Choix des secteurs les plus émetteurs : ont été dans un premier temps étu-diées les données disponibles sur la répartition des émissions mondiales de gazà effet de serre dans le monde par grand secteur d’activité et notamment le rap-port « Navigating the Numbers » du World Resources Institute. Dans un deuxième temps,les émissions indirectes et induites ont été estimées sur la base des chiffragespublics disponibles.

Les dix secteurs retenus :Pétrole et gazElectricitéAutomobile AviationChimieMatériaux de constructionMines et métauxBTP et promoteurs fonciersBanques et assurancesGrande distribution et agro-alimentaire

2. Estimation de la répartition des émissions de GES par secteurVision de « cycle de vie » : contrairement à la plupart des études et aux approchesde lutte contre le changement climatique habituellement adoptées par les entrepri-ses, nous avons retenu une vision de « cycle de vie ». Celle-ci permet d’identifierl’empreinte carbone des entreprises en amont (en lien avec la chaîne d’approvision-nement) et en aval (en lien avec l’utilisation et la fin de vie du produit) du proces-sus de production. Elle offre donc la vision la plus exhaustive possible de l’impactdes entreprises sur ces émissions, qu’elles soient émises directement ou induites.

Vision « Trois périmètres » : Afin de tenir compte des émissions de GES enamont et en aval, la notion de périmètres 1 – 2 – 3 a été adoptée, notion utili-sée dans les standards de mesure des émissions des entreprises (Greenhouse GasProtocol, norme ISO 14064 et Bilan Carbone®).Les trois périmètres incluent précisément :

Périmètre 1 Émissions directesÉmissions provenant de sources que possède ou contrôle l’entreprise :- Rejets atmosphériques de gaz à effet de serre d’une usine- Émissions liées au chauffage des bâtiments lorsqu’il s’agit de combustion

de sources fossiles (sauf biomasse)- Émissions liées à la flotte de véhicules de l’entreprise- Émissions liées aux centrales électriques appartenant à l’entreprise

Périmètre 2 Émissions indirectes liées à l’électricité et à la chaleur achetéeEmissions liées à la génération de l’électricité et la chaleur achetée qui est consom-mée par l’entreprise.

Périmètre 3 Autres émissions indirectes- Émissions liées aux fournisseurs (extraction et production de matières premières,

fabrication des matériaux de base, fabrication des équipements…)- Émissions liées aux produits ou aux services vendus (utilisation et fin de vie)- Émissions liées aux transports des employés (déplacements dom./trav. et voyages d’affaires)

Types d’émissions inclus : L’ensemble des six gaz à effet de serre (GES) suivispar le GIEC ont été inclus dans cette étude. Pour rappel, le tableau ci-contre réca-pitule ces GES et leur pouvoir de réchauffement global.

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Gaz à effet de serre

Méthodologie

Méthode d’estimation : Dans un premier temps, les publications des entrepriseschoisies ont été étudiées, afin d’en extraire les chiffres d’émissions de GES. Lorsqueces publications n’incluaient pas l’ensemble des périmètres d’émissions, des estima-tions et extrapolations ont été effectuées afin de les compléter. Ces estimations nesont en aucun cas définitives et ne constituent pas la finalité de ce document. Ellesvisent à ouvrir un dialogue sur l’importance de la prise en compte des principalessources d’émissions. Elles ont été effectuées sur la base des publications et bases dedonnées suivantes :- La base de données Sinot de Vigeo- La base de données (publique) du Carbon Disclosure Project- Le rapport de 2007 du GIEC- Le rapport de 2005 du World Resources Institute (WRI) sur la répartition des émis-sions mondiales de gaz à effet de serre- Le Guide des facteurs d’émissions de l’ADEME de 2007- Divers documents sur les émissions sectorielles dans une approche cycle de vie.

Le double comptage : Il a été admis un double comptage de principe d’un sec-teur à un autre, mais pas à l’intérieur d’un secteur. Cela suit notamment la logiqueselon laquelle les émissions indirectes d’une entreprise peuvent être les émissionsdirectes d’une autre. Ainsi, Airbus fournit une partie des avions d’Air France-KLM.L’utilisation de ces avions est comptabilisée dans les émissions de périmètre 1 d’AirFrance-KLM et de périmètre 3 d’Airbus.

3. Détermination des principaux enjeux sectoriels

Dioxyde de carbone (CO2) 1 77% 70%

Méthane (CH4) 21 15% 12%

Protoxyde d’azote (N2O) 310 7% 15%

Hydrofluorocarbures (HFC) entre 140 à 11700 1% 3,6%

Perfluorocarbures (PFC) entre 6500 à 9200 1% 3,6%

Hexafluorure de soufre (SF6) 23900 1% 3,6%

Pouvoirde réchauffementglobal à 100 ans(CO2 = 1)

Part dans lesémissionsmondiales de GES (44153 MteqCO2)

Part dans lesémissionsfrançaises de GES (444 MteqCO2)

Pétrole et gazTotal

GDF Suez

ÉlectricitéEDF

GDF Suez

AutomobilesRenault

PSA

AviationEADS (Airbus uniquement)

Air France-KLM

Thalès*

Safran*

Zodiac*

ChimieTotal

Air Liquide

Arkema

Rhodia

Matériaux deconstruction

Lafarge

Saint-Gobain

Imerys

Mineset métaux

ArcelorMittal

Vallourec

ConstructionBTP et promoteur-fonciers

Bouygues

Eiffage

Vinci

Klépierre*

Unibail-Rodamco*

Icade*

Banqueset assurances

BNP ParibasDexiaNatixisSociété GénéraleCrédit Agricole**Crédit Mutuel**Banque postale**Banque populaire**Caisse d’Epargne**AXASCOR SECNP Assurances

GrandeDistribution etagro-alimentaire

Carrefour

Casino Guichard

Auchan**

Magasins U**

Leclerc**

Intermarché**

Danone

Bonduelle

*Émissions non comptabilisées, mais prises en compte dans l’analyse **Hors SBF 120

Entreprises étudiées : Si l’examen a porté sur les plus grandes sociétés françai-ses du SBF 120, les défis et les leviers d’action qui sont ici identifiés concernent tousles acteurs des secteurs sous revue, y compris les plus petites sociétés.

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8 Méthodologie

Sur la base des extrapolations des données par entreprise, une moyenne secto-rielle a été calculée, permettant de répartir les pourcentages d’émissions selon lestrois périmètres et selon les étapes de chaine de valeur. Pour chaque secteur, unschéma permet de visualiser la répartition des émissions.

Les postes d’émissions les plus élevés dans la somme des émissions rendentcompte des principaux défis sectoriels, c’est-à-dire de l’endroit où placer le curseurdans les efforts de réduction.

4. Identification des leviers d’action Pour chacun des dix secteurs, est proposée une liste des principaux outils et mesu-res disponibles pour engager une politique de lutte contre le réchauffement clima-tique. Un tableau présente ces outils selon le périmètre d’émissions. (“L’essentieldes leviers d’action”).

A partir des principaux défis identifiés, des leviers d’actions sont énumérés pourchaque secteur. Ces leviers d’actions proviennent aussi bien de la base de donnéesde Vigeo que des études et archives du WWF, mais aussi des publications des orga-nisations représentant les secteurs en question. �

Ce rapport porte sur les enjeux cli-matiques liés aux émissions deGES, mais il va de soi que les entre-prises font face à d’autres enjeuxenvironnementaux ou sociaux impor-tants (biodiversité, eau, santé,aspects sociaux, droits de l’homme,…) qui ne font pas l’objet de cetteétude, mais doivent également êtrepris en considération. Comme dans toute méthode decomptage, un degré d’incertitudeexiste en raison des estimations ouextrapolations effectuées. Celles-ciont été rendues nécessaires par l’in-disponibilité ou le caractère souventincomplet des données fournies parles entreprises. Il est toutefois impor-tant de signaler que la quantificationdes émissions n’est pas la finalité decette étude mais bien un outil per-mettant l’identification des enjeuxmajeurs dans chaque secteur.Pour certains secteurs, les enjeuxmajeurs ne portent pas sur les émis-sions directes ou semi directes (péri-mètres 1 et 2), et les leviers d’ac-tions attenants à ces deuxpérimètres ne sont pas donc pasdétaillés. Il est important de spécifierque les actions de réduction quemènent les entreprises sur leursimpacts directs sont essentielles etdoivent être poursuivies.

Les limitesde l’étude

Position WWF sur la compensation carboneLa compensation consiste à mesurer les émissions de gaz à effet de serre générées parune activité (transport, chauffage, etc.) puis, après avoir cherché à réduire ces émissions,à financer un projet de réduction des émissions de gaz à effet de serre ou de séquestra-tion du carbone : énergie renouvelable, efficacité énergétique ou de reboisement, qui per-mettra de réduire, dans un autre lieu, un même volume de gaz à effet de serre.La position du WWF sur le sujet controversé de la compensation carbone est trèsclaire : celle-ci ne peut avoir de valeur que si elle est précédée des notions desobriété et de réduction des émissions, et que son application remplit un certainnombre de critères rigoureux :- Sa mise en oeuvre doit être au service des populations et des territoires concernés ;- Elle doit être quantifiable et évaluable selon des critères socio-économiques et/ounaturalistes ;- Elle doit s’insérer dans une politique sincère de lutte contre le changement climatique ;- Elle doit agir en complément d’un plan d’action lui-même basé sur un objectif deréduction significative des émissions de GES.

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9Panorama général des émissions

Panorama général des émissions

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10 Pétrole et gaz

Pétrole et gaz

Les deux entreprises françaisesdu secteur émettent, selon nosestimations, près de *845MteqCO2 de GES (*565

MteqCO2 pour le pétrole et *280MteqCO2 pour le gaz naturel),soit près de 2 fois les émissionsde la France.

e secteur regroupe les entreprises actives dans l’extraction, le raffinage et le transportdu pétrole et du gaz, ainsi que dans la pétrochimie. Outre leur empreinte climatique,les entreprises du secteur sont confrontées à d’autres défis sociaux et environnemen-

taux, notamment en termes de biodiversité et de risques de pollutions lors de la transforma-tion et du transport des produits.

Empreinte climatiqueLe pétrole et le gaz représentent environ *40% des émissions mondiales de GES.

TendanceSi une amélioration de l’efficience des procédés conventionnels aurait pu permettre uneréduction des émissions de GES par tonne produite, ce progrès est contrebalancé sous l’ef-fet de l’exploitation de gisements de plus en plus difficiles d’accès, qui entraîne une augmen-tation des consommations d’énergie pour l’extraction. L’amélioration de l’efficience des pro-cédés et du choix des sites d’exploitation restent donc des défis centraux.En outre, la demande semble devoir continuer de croître : selon les prévisions de l’AgenceInternationale de l’Energie, la demande de pétrole devrait augmenter de 40% sur la période2005-2030 et celle de gaz naturel de 68%. Contribuer à la réduction de la dépendance auxénergies fossiles apparaît donc comme essentiel pour les entreprises du secteur.

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Les chiffres

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Répartition des émissionsPérimètre 1Emissions liées àl’extraction et la pro-duction de pétrole etde gaz naturel.

Périmètre 2Emissions liéesà la consomma-tion d’électricitéachetée.

Périmètre 3Emissions liées au transportdu pétrole, aux fuites deméthane et à la combustiondu pétrole et du gaz, en aval.

Répartition des émissions

Réduire les émissions liées à la production Réduire la dépendanceaux énergies fossiles

* Les chiffres précédésd'un astérisque correspondentà des estimations faites dans lecadre de cette étude.

Pétrole et gaz

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12 Pétrole et gaz

�Réduire les émissionsliées à la production

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production apparaît comme essentiel à la cohé-rence de la stratégie de réduction des émissions deGES des entreprises du secteur.

Pétrole : torchage et miseen atmosphère des gaz Les émissions liées au torchage et à la mise à l’atmos-phère des gaz lors de l’extraction et de la productiondu pétrole génèrent près de 300 MteqCO2/an auniveau mondial. Ce gaspillage représente l’équivalentde la somme des consommations actuelles de gaz del’Allemagne et de l’Italie. Les pays développés ontmis en place des réglementations strictes encadrantces procédés. Tel n’est en revanche pas le cas pour laplupart des pays en développement, où 85% desGES liés au torchage sont aujourd’hui émis.Pourtant, il est techniquement possible de récupérerces gaz. Certains groupes pétroliers se sont attelés àce problème, par exemple au Congo ou au Nigeria,où le gaz naturel précédemment torché alimente dés-ormais des centrales électriques.

Pétrole : technologies de captureet de stockage du carboneLe procédé de captage et stockage du carbone (CCS)pourrait alléger le bilan carbone de certaines étapesde transformation des produits, notamment pour leraffinage de pétrole. Les entreprises du secteur peu-vent jouer un rôle majeur dans le développement dece type de procédé. En effet, les gisements de gaz etde pétrole épuisés sont aujourd’hui les principauxlieux possibles de séquestration du CO2 et l’extrac-tion assistée du pétrole est techniquement et écono-miquement possible. Plusieurs entreprises ont mis enplace des projets pilotes, à l’instar de l’initiative euro-péenne Zero Emission Platform (ZEP) qui opère desinstallations CCS dans cinq pays.

La directive 2009/30/EC du 23 avril 2009 sur la qua-lité des carburants :- mentionne que les fournisseurs de carburants (clas-siques ou biocarburants) seront tenus d'effectuer unreporting des émissions par unité énergétique pro-duite sur le cycle de vie, dès 2011 ;- fixe un objectif de réduction des émissions liées auxcarburants sur le cycle de vie de 10% d'ici 2020 ;- incite les fournisseurs à réduire le torchage et lamise en atmosphère des gaz sur l’ensemble de leursopérations, en indiquant que des réductions certifiéesdu torchage pourraient être "déduites" des objectifsde réduction.

Contexte réglementaire

Pour le WWF, la première des prioritésest de réduire notre consommation d'éner-gies fossiles (charbon, pétrole, gaz, etc.), enaméliorant l'efficacité énergétique, en adop-tant la sobriété énergétique, et en dévelop-pant les énergies renouvelables. Cette tran-sition énergétique peut cependant prendredu temps, et de façon temporaire, les tech-niques de capture et stockage du charbonpeuvent aider certains pays très dépen-dants des énergies fossiles à réduire leursémissions. Mais il s'agit d'une solution desecond choix, devant intervenir seulementune fois que toutes les autres solutions ontété épuisées, et elle ne peut agir qu'à lamarge, car elle ne s'applique qu'aux gran-des installations industrielles, et non pourles pollutions diffuses telles que pour lestransports.

Leviers d’actionPétrole et gaz : émissions liées à laconsommation énergétique L’extraction et la production de pétrole et de gazrequièrent des quantités importantes d’énergie : onestime qu’environ 10% de la production brute depétrole dans le monde est « consommée » par sonpropre processus d’extraction et de production.Les défis sont donc :- de trouver des sources moins émettrices de GES(notamment le gaz naturel et les sources renouve-lables) pour alimenter ces installations en énergie,- d’améliorer l’efficacité énergétique des installa-tions (optimisation des réglages, application desmeilleures technologies disponibles).

Pétrole : proscription du pétrole nonconventionnel Pour une quantité équivalente de pétrole raffiné, lesémissions de GES liées à l’extraction à partir dessables bitumineux sont trois fois plus élevées (85,5kg de CO2 par baril produit) que celles liées aupétrole conventionnel (28,6 kg de CO2 par barilproduit). Ceci ne prend pas en compte l'annulationde l'effet puits de carbone lié à la destruction desforêts lors de l’extraction. En outre, les autreseffets environnementaux de ces exploitations sonttrès importants. Eviter d’investir dans ce type de

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13Pétrole et gaz

Gaz naturel : limitationdes fuites sur le réseauLes fuites génèrent une augmentation importante desémissions de GES liées au transport de gaz naturel.Si le taux de gaz échappé, de l’extraction à l’utilisateurfinal, dépasse 4% (ce qui est le cas pour certainsréseaux, en Russie par exemple), les émissions deGES liées à la production d’électricité d’une centraleau gaz peuvent dépasser celles d’une centrale au char-bon. En effet, le gaz naturel est constitué à près de90% de méthane (CH4), un gaz au pouvoir deréchauffement global 25 fois supérieur à celui duCO2. Certaines entreprises mettent en place des pro-grammes d’optimisation de réseau de transport et dedistribution de gaz, basés sur la maintenance, larecompression, et le renouvellement des tuyaux.

Réduction des émissions de GESliées au processus de production

Secteur : Pétrole et gazUnivers sous revue : 19 entreprises européennesDernière évaluation : 2009

Les Politiques : quelle pertinence ?Seules 20% des entreprises ont publié des objectifs quantifiés de réduction deleurs émissions de GES sur l’ensemble de leurs activités, les autres s’abstien-nent ou se limitent à des engagements généraux. Par ailleurs, seules 15% d’en-tre elles ont pris des engagements quantifiés de réduction du torchage et de lamise à l’atmosphère des gaz. 80% des entreprises étudiées ne communiquentdonc pas sur une stratégie de réduction des émissions de GES liées à leurs pro-cédés de production.

Le Déploiement : quelle efficience ?Presque la moitié des entreprises déclarent prendre des mesures d’améliora-tion de l’efficacité énergétique de leurs processus (incluant des audits de l’effi-cience des procédés, l’optimisation des turbines, la mise ne place de systèmede cogénération, etc.). Par ailleurs, seules un quart d’entre elles déclarent avoirpris des mesures pour développer la technologie du captage et du stockage decarbone (CCS) ou valoriser les gaz afin d’éviter leur torchage et mise à l’atmos-phère.

Les Résultats : quel contenu ?Seule la moitié des entreprises impliquées dans des activités d'exploration et deproduction reportent leurs émissions. Pour la plupart, la consommation énergé-tique et les émissions de GES augmentent. Ceci reflète les besoins croissantsen énergie liés à l’exploration de gisements pétro-gaziers de plus en plus matu-res et de sables bitumineux. Enfin, seules 20% des entreprises sont parvenuesà stabiliser leurs émissions liées au torchage et à la mise à l’atmosphère desgaz. Si aucun groupe n’a réussi à réduire ses émissions globales de gaz à effetde serre, les niveaux d’engagements sont contrastés : alors que certaines entre-prises s’efforcent de réduire leur empreinte, d’autres ne font mention d’aucunengagement à cet égard.

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14 Pétrole et gaz

DDééffiiss && lleevviieerrss dd’’aaccttiioonn

�Réduire la dépendanceaux énergies fossiles

La directive (2009/28/EC) sur la promotion des énergies renouvelables stipule que les biocarburants nedoivent pas provenir :- de matières premières issues de terres de grande valeur en termes de diversité biologique,- de terres présentant un important stock de carbone,- de tourbières.

Contexte réglementaire

Leviers d’actionDéveloppement des énergies alternatives Pour la même quantité d’énergie produite, le pétrolegénère *31% de GES de plus que le gaz naturel, alorsque les énergies renouvelables n’en émettent pratique-ment pas. La baisse des émissions de GES de ce sec-teur impliquera forcément une réduction de la dépen-dance aux énergies fossiles et les entreprises dusecteur ont un rôle important à jouer dans cedomaine. Ceci passe par des efforts de recherche etdéveloppement, notamment dans les domaines :- des énergies renouvelables (notamment les éolien-nes offshores et les hydroliennes, très faiblementémettrices) ;- des biocarburants de 2e et 3e génération, dont l’utili-sation pourrait permettre de réduire les émissions surl’ensemble du cycle de vie, y compris au niveau del’utilisation ;- des technologies à hydrogène (l’hydrogène n’émet pas deGES lors de son utilisation mais, selon la façon dont il estproduit, peut avoir une empreinte carbone significative).

Impact environnementaux des principales sources d’énergie primaire

Source : GIEC, rapport 2007, p 264

Type d’énergie

Énergies fossiles

Énergie nucléaire

Charbon 25% Env. 92 gCO2/MJ

Pétrole conventionnel 33% Env. 76 gCO2/MJ

Gaz naturel 21% Env. 52 gCO2/MJ

Uranium 5% Problème des déchets

et des risques d’accident

Grand hydraulique 5% Modifications importantes

des écosystèmes

Petit hydraulique 0,1%

Eoliennes 0,2%

Biomasse et biocarburants 10% Modifications importantes

de 1ère génération des écosystèmes

Géothermie 0,4% Contamination des nappes phréatiques

Solaire 0,1%

Energies des océans 0,2% Impacts sur les écosystèmes côtiers

Source d’énergie Principaux impacts environnementauxPart de la consommationénergétique primaireen 2005

Énergiesrenouvelables

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Page 15: Etude climat-vigeo-wwf

15Pétrole et gaz

Périmètre� Réduction de la consommationénergétique

� Proscription du pétrole non con-ventionnel

� Réduction du torchage

� Technologie de capture et stock-age du CO2

� Gaz naturel : limitation des fuitessur le réseau

L’ESSENTIELdes leviers d’action

Périmètre � Développementd’énergies alternatives

� Encouragementde l’efficience énergétique

Développement des combustiblesalternatifs et des sourcesd’énergies renouvelables

Secteur : Pétrole et gazUnivers sous revue : 16 entreprises européennesDernière évaluation : 2009

Les Politiques : quelle pertinence ?Le niveau moyen d’engagement du secteur est bas. Lamoitié des entreprises ne s’engagent pas à développer lescarburants alternatifs ou les sources d’énergies renouvela-bles, et parmi celles qui le font, seules un quart publientdes objectifs chiffrés.

Le Déploiement : quelle efficience ?Parmi les entreprises développant les carburants alternatifset les énergies renouvelables, seul un tiers semble y consa-crer des moyens significatifs. Même pour ces entreprisesplus engagées, les investissements dans les énergies renou-velables restent inférieurs à 1% du chiffre d’affaires.

Les Résultats : quel contenu ?Seules 15% des entreprises font mention de capacités nota-bles de carburants alternatifs produits selon des critèresstricts de durabilité (biocarburants de 2e génération) et seu-les 30% publient leurs capacités installées en renouvelables,celles-ci ne dépassant 100 MW que pour 60% d’entre elles.La performance globale du secteur sur ce critère est faiblecar la moitié des entreprises n’investissent pas le terraindes carburants alternatifs et des énergies renouvelables.Même pour les trois entreprises semblant s’impliquer par-ticulièrement, mais même dans ces cas, les investisse-ments dans ces domaines représentent une part mineurede leur chiffre d’affaires.

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Positionnement de l’offre Se positionner comme fournisseurs de services éner-gétiques plutôt que de carburants fossiles favoriseraitune diversification d’activités et une transition versdes énergies plus propres. L’une des solutions qui seprésente aux entreprises est d’accompagner lesclients à réduire leurs besoins en énergie. Ce position-nement sur le marché des services énergétiques peutpermettre aux entreprises de multiplier l’offre d’ou-tils et de services de diagnostic et de conseil enmatière d’éco-efficacité.En outre, les entreprises peuvent décourager laconsommation de pétrole pour le résidentiel-tertiaire,l’industrie et la production d’électricité, en proposantnotamment d’autres solutions à leurs clients. �

Agence internationale de l’énergie 2008,World Energy Outlook 2007

Banque mondiale 2004, Gas Flaring andVenting: A Regulatory Framework andIncentives for Gas Utilization

Commission européenne 2008, « Trends upto 2030 – update 2007 »

CITEPA 2009, « Substances relatives à l’ac-croissement de l’effet de serre »

GIEC 2007, « Climate Change 2007:

Mitigation of Climate Change. »

IPIECA 2007, « Saving Energy in the Oil andGas Industry »

MEDDAT 2008,« Statistiques énergétiques 2008 »

F. Meunier 2005, Domestiquer l’effet deserre : Energies et développement durable

World Resources Institute 2005,Navigating the Numbers

Bibliographie

ConclusionUne stratégie pertinente de réduction des émissionsde GES implique donc des efforts d’optimisationdes procédés, mais aussi une évolution vers un posi-tionnement de fournisseur de services énergétiquesqui favorisera la transition vers une économie moinsdépendante des combustibles fossiles.

Consommation de pétroleen France en 2007

Source : MEEDDAT

Page 16: Etude climat-vigeo-wwf

16 Électricité

Électricité

A travers leurs activités sur l’ensem-ble de leurs sites dans le monde, lesdeux groupes français du secteurgénèreraient d’après nos estimations,

directement et indirectement près de*230 MteqCO2 de GES, soit la moitié detoutes les émissions du territoire français(444 MteqCO2 en 2007).

’électricité fournit un tiers des besoins énergétiques dans le monde. Elle pro-vient à 40% du charbon, à 7% du pétrole, à 20% du gaz naturel, à 15% du

nucléaire, 16% de l’hydraulique et à 2% d’autres sources renouvelables. Cesecteur est stratégique pour l’ensemble de l’activité économique. Si le défi duchangement climatique est majeur pour les entreprises du secteur, elles sont éga-lement confrontées à d’autres enjeux environnementaux tels que la biodiversité oula gestion des ressources en eau.

Empreinte climatiqueLa production mondiale d’électricité génère environ 10,9 GteqCO2, soit près de*25% des émissions globales de gaz à effet de serre (GES).

TendanceLes émissions du secteur pourraient augmenter de 70% d’ici à 2030, selonl’Agence Internationale de l’Énergie (AIE).

Le secteur est confronté à une croissance forte de la demande au niveau mondial,dont les experts prévoient qu’elle se poursuivra dans les années à venir. Atteindreun objectif « Facteur 4 » (entériné en France par le Grenelle de l’Environnement etvisant à réduire par quatre les émissions françaises de GES en 2050 par rapport à1990) requiert à la fois la réduction des émissions liées à la production et une poli-tique de maîtrise de la demande.

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Les chiffres

Page 17: Etude climat-vigeo-wwf

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Répartition des émissionsPérimètre 1 Émissions liées au fonctionnement descentrales thermiques à combustibles fossiles. (Ellesreprésentent *74% des émissions du secteur, alorsque leur production ne représente que *14% du bou-quet énergétique des deux groupes français).

Périmètre 2 Émissions liées aux pertes sur leréseau de transport et de distribution. Elles sontcomptabilisées dans le périmètre 2 des grou-pes, comme le prévoit le Greenhouse GasProtocol.

Périmètre 3Émissions liées à laproduction et autransport des com-bustibles.

Électricité

Répartition des émissions

Réduire l’intensité carbonede l’électricité produite Réduire la demande globale d’électricité

* Les chiffres précédésd'un astérisque correspondentà des estimations faites dans lecadre de cette étude.

Page 18: Etude climat-vigeo-wwf

18

Les émissions de GES par kWh produit sur l’ensemble ducycle de production peuvent varier de 10 Geq.CO2 à 1000Geq.CO2 environ, selon la source d’énergie primaire

Leviers d’actionOptimisation du mix énergétique et déve-loppement des énergies renouvelablesSi la part actuelle des énergies renouvelables dans lemix énergétique des deux groupes (environ 13% enincluant les grands barrages hydrauliques) se situe dansla moyenne européenne, son augmentation restenécessaire afin d’atteindre les objectifs du Paquet éner-gie-climat. Certaines entreprises européennes visentun ratio de 20% du mix issu des énergies vertes dès2010, preuve que ce type de stratégie est possible.

Électricité

�Réduire l’intensitécarbone de l’électricitéproduite

DDééffiiss && lleevviieerrss dd’’aaccttiioonn

Toutefois, certaines énergies renouvelables (telles queles grands barrages hydroélectriques ou la biomassenon durable) présentent d’autres impacts environne-mentaux négatifs. Développer en priorité les énergiesdites « vertes » (éoliennes, hydroliennes, microgénéra-tion d’hydroélectricité, biomasse durable, solaire, etc.)est donc le meilleur vecteur d’une stratégie durable deréduction des émissions.

Pour le même service énergétique rendu, le charbonet le fioul sont les sources d’électricité les plus émet-trices de GES. Réduire leur part dans le mix énergé-tique permettrait donc une baisse significative desémissions unitaires de GES. Parmi les sources fossi-les, le gaz naturel (utilisé en cycle combiné ou encogénération) est le moins émetteur. C’est pourquoil’AIE l’a proposé comme source de transition.Certaines entreprises européennes ont d’ailleurs déjàremplacé une partie de leurs centrales à charbonvieillissantes par de nouvelles centrales au gaz naturelen cycle combiné ou en cogénération.

Recherche et Développement :nouvelles solutions technologiquesEnfin, une politique de Recherche et Développementvisant de nouvelles solutions technologiques s’avère

également indispensable. Le rendement d’une pile àcombustible peut atteindre jusqu’à 70% pour les pilesà oxyde solide couplées à une turbine à gaz. Par rap-port aux 42% d’efficience énergétique moyenne éva-lués pour la flotte mondiale de centrales en 2003, cettetechnologie présente donc un potentiel de réductionimportant, qu’une politique de recherche et dévelop-pement peut permettre d’exploiter.

Application des meilleurestechnologies disponibles Appliquer les meilleures technologies disponibles auxcentrales électriques permet de réduire les émissionsde GES, quel que soit le combustible utilisé.Pour le charbon, des avancées technologiquesaujourd’hui disponibles à des coûts compétitifs (cen-trales au charbon supercritique ou fonctionnant avecla première génération de la technologie de lit fluidisécirculant) permettent d’augmenter l’efficacité énergéti-que de la combustion. Il est par ailleurs possible depréparer les centrales à l’arrivée future de la technolo-gie de capture et de stockage du dioxyde de carbone,même si cette technologie reste soumise à de très for-tes incertitudes quant à sa sécurité et son efficacité àmoyen et long terme.Pour le gaz naturel, les centrales à cycle combiné sontmoins émettrices que les centrales à cycle simple.Enfin, la technologie de cogénération permet d’attein-dre des niveaux d’émissions encore plus faibles.

1 / Source : B. Sovacool (2008), « Valuing the GreenhouseGas Emissions from Nuclear Power : A Critical Survey »)

Éolien 9 à 10

Hydraulique 10 à 13

Solaire 13 à 32

Biomasse 14 à 41

Nucléaire 4 à 66*

Gaz naturel TGV (turbine gaz vapeur) 443

Hydrogène issu du gaz 664

Charbon 960 à 1050*4 geqCO2/kWh selon le EDF, 37 GeqCO2/kWh selon le GIEC,

66 GeqCO2/kWh selon B. Sovacool.

Émissions de GES au cours du cycle de viedes centrales et des carburants1 en GeqCO2/kWh

Le Paquet énergie-climat adopté par l’Union euro-péenne en 2008 prévoit d’augmenter la part desénergies renouvelables à 20% en moyenne pourl’Union européenne en 2020 et à 23% pour la France.La directive 2009/28/EC sur la promotion des éner-gies renouvelables confirme les objectifs du PaquetÉnergie Climat et met l'accent sur le développementd’un réseau intelligent au niveau européen, qui puissemieux intégrer les énergies renouvelables au réseau.

Contexte réglementaire

La réglementation européenne, à travers les directi-ves sur la cogénération (1992 et 2004), soutient ledéveloppement de la technologie de cogénérationd’électricité et de chaleur, en vertu des émissionsqu’elle permettrait d’éviter.

Contexte réglementaire

Page 19: Etude climat-vigeo-wwf

19Électricité

Emissions indirecteset orientations stratégiques Les émissions liées à l’extraction et au transport desmatières premières représentent près de 21% desémissions du secteur. Elles concernent surtout lessources fossiles, mais aussi le nucléaire. La mesure deces émissions est un préalable à la définition d’unestratégie pertinente de réduction des émissions.Reporter ces émissions permettrait par ailleurs auxentreprises clientes d’inclure celles-ci dans leur pro-pre périmètre 3.

Développement des énergiesrenouvelables et « vertes »

(éolien, solaire, géothermie, petit hydraulique…)

Secteur : Producteurs d’électricité et de gaz Univers sous revue : 23 entreprises européennesDernière évaluation : 2009

Les Politiques : quelle pertinence ?La moyenne relativement élevée du secteur résulte desituations très contrastées. Un tiers des entreprises nes’engage pas ou publie un engagement général à dévelop-per ce type d’énergies. Parmi les autres, la moitié seule-ment envisage d’aller au-delà de l’objectif de 20% d’éner-gies renouvelables à l’horizon 2020 défini par le Paqueténergie-climat.

Le Déploiement : quelle efficience ?Près de 20% des entreprises n’ont pas fourni d’informa-tions sur la part des énergies renouvelables dans leurcapacité installée. Parmi les autres, seules 30% des entre-prises ont aujourd’hui un taux de renouvelable supérieur à20%. Un écart se creuse donc entre les entreprises leaderset les autres.

Les Résultats : quel contenu ?Dans deux tiers des cas, le taux de production d’électricitéà partir de renouvelables est inférieur à 20% du mix éner-gétique. Les leaders du secteur présentent en revanche untaux très supérieur à 20%.Si la majorité des acteurs s’engage à développer les éner-gies renouvelables, peu parmi ceux dont la part de renou-velables est aujourd’hui faible peuvent espérer atteindrel’objectif de 20% fixé par l’Union européenne.

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Selon le WWF, l’énergie nucléaire ne constituenullement une solution crédible dans la lutte contre lechangement climatique et ce pour plusieurs raisons.Tout d’abord, l’on ne saurait accepter de substituer à lamenace climatique les risques génériques propres à l’in-dustrie nucléaire, à commencer par les risques d’acci-dent mais également l’épineuse question, non résolue àce jour, du devenir des déchets radioactifs.Ensuite, si la production d’un kilowattheure d’électriciténucléaire émet peu de gaz à effet de serre en comparai-son aux combustibles fossiles, la faible flexibilité dunucléaire face à la demande instantanée conduit, enFrance tout particulièrement, à faire appel à des sourcescomplémentaires de production d’électricité thermique àflamme lors des pics de consommation. Le bilan carbonede ces opérations s’en trouve très fortement aggravé.Enfin, le nucléaire apparaît hors délais dès lors que l’onsuit le raisonnement du GIEC, qui plaide pour une trajec-toire d’inflexion des émissions de GES sur le plan mon-dial dès 2015. Ne serait-ce que pour ce dernier aspect,le nucléaire arriverait trop tard tout en mobilisant desressources qui pourraient être mises à profit sur d’autressolutions à faible contenu carbone et à résultats instan-tanés (comme la “sobriété” et l’efficacité énergétique).

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Page 20: Etude climat-vigeo-wwf

20 Électricité

�Réduire la demandeglobale d’électricitéLa réduction de la part d’électricité consommée par leréseau de transport et de distribution, l’encouragementet l’accompagnement des consommateurs à la réductionde leur consommation d’électricité, constituent le seconddéfi du secteur.

Leviers d’actionMaîtriser les pertes d’électricité lors dutransport et de la distribution En France, les pertes représentent près de 7% dela consommation totale d’électricité. Les réseauxde transmission et de distribution d’électricité lesplus performants peuvent limiter les pertes à 5%.Or, une réduction des pertes de 2% permettraitde recréer une quantité d’électricité supérieure à laproduction actuelle en énergies « vertes » des deuxgroupes français.

Développement de réseauxet compteurs intelligents Les projets de réseaux et de compteurs intelli-gents présentent des intérêts multiples du pointde vue de la lutte contre les GES. Ils permettententre autres de favoriser la micro-génération et lesénergies renouvelables (dont la production fluctuedans le temps) et d’adapter l’offre à la demande entemps réel.L’utilisation des compteurs intelligents commeoutil d’accompagnement des usagers à l’économied’énergie présente aussi d’importantes potentialitésde réduction. Les compteurs électriques intelligentsfournissent aujourd’hui des informations en tempsréel sur la consommation énergétique. Les émis-sions de gaz à effet de serre associées à la consom-mation pourraient aussi y être indiquées, ainsi quedes recommandations individualisées concernant laréduction de la consommation.

Orientation des clientsvers une meilleure maîtrisedes consommations L’encouragement et l’accompagnement desconsommateurs à la réduction de leur consom-mation d’électricité ont récemment été identifiéscomme faisant clairement partie de la responsa-bilité des entreprises productrices et distributri-ces d’électricité.Ceci peut passer par l’adoption d’un modèle éco-nomique alternatif, plaçant l’entreprise commefournisseur de services d’efficacité énergétique,c’est-à-dire découplant la profitabilité de l’entre-prise du volume de ses ventes. Ceci permettrait uneréduction durable de la demande. �

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- Le Paquet énergie-climat vise une amélioration del’efficacité énergétique de 20% d’ici 2020 pour l’en-semble de l’Union européenne.

- Les entreprises sont tenues d’encourager lesconsommateurs à l’éco-efficacité électrique : ellesdoivent, sous peine de pénalités, réduire la consom-mation de leurs clients parmi les entreprises et col-lectivités.

Contexte réglementaire

Maîtrise de la demandeénergétique des consommateurs

publics et privés

Secteur : Producteurs d’électricité et de gaz Univers sous revue : 19 entreprises européennesDernière évaluation : 2009

Les Politiques : quelle pertinence ?Plus de la moitié des entreprises n’émettent aucun enga-gement ou seulement un engagement d’ordre général àaccompagner les consommateurs dans la maîtrise de leurconsommation. Les autres, si elles publient des engage-ments quantifiés, ne vont pas au-delà des exigences régle-mentaires en la matière.

Le Déploiement : quelle efficience ?Un tiers des entreprises ne fournissent pas d’informationssur les mesures permettant de réduire la consommation desclients industriels et des collectivités locales, et aucune d’en-tre elles n’a mis en place de mesures de maîtrise de lademande dans des pays où la réglementation ne l’exige pas.

Si toutes les entreprises déclarent prendre des mesurespour aider les consommateurs individuels à réduire leurconsommation, moins d’une entreprise sur six déclareavoir mis en place un large éventail de mesures (telles quela promotion d’équipements moins énergivores, le suivi dela consommation, l’adaptation du prix en fonction de lademande journalière, etc.).

Les Résultats : quel contenu ?Presque la moitié des entreprises ne donnent pas d’infor-mations sur les économies d’énergie réalisées auprès desusagers. Seules 25% montrent qu’elles ont réalisé deséconomies d’énergie sur trois ans, et seules deux entrepri-ses ont étendu leur périmètre de reporting à des pays oùla maîtrise de la demande n’est pas obligatoire.A l’exception d’une minorité d’acteurs, les entreprises dusecteur ne semblent donc pas encore aller au-delà de laconformité juridique.

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21Électricité

L’ESSENTIELdes leviers d’action

Périmètre� Limitation des pertes d’électricitéliées aux transports et à ladistribution� Développement des réseauxet compteurs intelligents

Périmètre � Orientations stratégiques liéesaux émissions indirectes

Périmètre� Optimisation du mix énergétique(développement des énergies renou-velables, réduction de la part ducharbon et du fioul)

� Application des meilleurestechnologies disponibles

� Recherche et développement :nouvelles solutions technologiques(hydrogène et piles à combustibles)

� Maîtrise de la demande etpromotion de l’efficacité énergétique

Agence Internationale de l’Energie 2008,World Energy Outlook 2007

Commission européenne 2008,« European Energy and Transport:Trends up to 2030– update 2007. »

B. Sovacool (2008), « Valuing the Greenhouse GasEmissions from Nuclear Power : A Critical Survey »(Energy Policy 36 : 2940-2953).

GIEC 2007, « Climate Change 2007: Mitigation ofClimate Change. »

F. Meunier 2005, Domestiquer l’effet de serre :Energies et développement durable.

World Resources Institute 2005,Navigating the Numbers.

Bibliographie

ConclusionLe secteur de l’électricité est confronté à une doubleproblématique d’amélioration de son efficacitéénergétique et d’optimisation de la demande. Si laréduction des émissions de GES par kWh produitsemble possible par l’adaptation des méthodes deproduction, la maîtrise de la demande nécessite cer-tainement une évolution du modèle économiquemême de l’entreprise.

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Page 22: Etude climat-vigeo-wwf

22 Automobile

Automobile

Les émissions directes et indirectes liées à l’activitédes deux constructeurs français s’élèveraient, selonnos estimations, à environ 215 MteqCO2 en 2007.Cela représente presque la moitié des GES émis en

France (444 MteqCO2 en 2007). Si l’on comptabi-lise également les émissions liées à la production decarburant, la quantité d’émissions associées au sec-teur atteint 280 MteqCO2.

e secteur automobile analysé ici comprend uniquement les constructeurs.Puissants acteurs économiques du fait du très grand nombre d’équipemen-

tiers et de fournisseurs dépendants de leurs commandes, certaines entre-prises du secteur développent des relais de croissance dans les pays émer-gents, suscitant par là un déplacement, voire un accroissement de leursimpacts environnementaux. Outre l’effet de serre, ceux-ci incluent notammentl’impact des véhicules sur la qualité de l’air.

Empreinte climatiqueLe parc automobile d’un milliard de véhicules représente environ *10% des GESémis annuellement dans le monde.

Tendance

Si la quantité d’émissions par véhicule mis sur le marché a baissé en Europe dufait de l’accroissement continu de l’efficience énergétique des moteurs, la valeurabsolue des émissions du secteur augmente. Ceci est dû à la croissance duparc automobile, qui pourrait atteindre 1,4 milliards de voitures en 2030, si l’onen croit le World Business Council for Sustainable Development. Une réponsecohérente au défi du changement climatique n’implique sans doute pas seule-ment la poursuite des efforts de réduction des émissions par véhicule. Il est deplus en plus préconisé de rechercher l’intégration au modèle économique dusecteur d’offres orientées vers des solutions d’optimisation des déplacementsautomobiles.

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(Donées mondiales non-disponibles pour 1990)

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Les chiffres

Page 23: Etude climat-vigeo-wwf

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Répartition des émissionsPérimètre 1Émissions liées à la fabrica-tion des véhicules (ressour-ces énergétiques consom-mées sur site).

Périmètre 2Emissions liées à lafabrication des véhicu-les (électricité et chaleurachetées).

Périmètre 3Il est composé de :- 74% d’émissions liées à l’utilisation et à la fin de vie des véhicules - 14% liées à la production des carburants- 10% liées à la chaîne de production en amont et à la distribution en aval.

Automobile

Répartition des émissions

Réduire les émissions par véhicule

Contribuer à l’optimisationdes déplacements

* Les chiffres précédésd'un astérisque correspondentà des estimations faites dans lecadre de cette étude.

Page 24: Etude climat-vigeo-wwf

24 Automobile

�Réduire les émissionspar véhicule

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trise de la consommation de carburant.L’offre existe de voitures émettant moins de 100 g/kmvoire 80g/km de CO2. Cependant, elle représente moinsde 1% des ventes de véhicules neufs en Europe. Selonl’ADEME, seuls 1646 véhicules dits de « classe A » (c’est-à-dire émettant moins de 100g CO2/100 km) ont étévendus en France en 2008, sur un parc automobile de 30millions de véhicules. En outre, les constructeurs ciblentaujourd’hui plutôt une clientèle urbaine à revenus élevéset possédant déjà un ou plusieurs véhicules.

Rendre ces technologies accessibles au plus grand nom-bre représente un levier significatif d’action. Selon ledegré d’intégration de ces technologies dans les offres endirection des marchés des pays émergents, le secteurpourrait faire varier de façon significative la croissance desvolumes d’émissions associées à l’utilisation des véhicules.

Aujourd’hui, les émissions des voitures varient de moinsde 100 gCO2/km pour de petites voitures urbaines à plusde 240 gCO2/km pour des grosses cylindrées. Les solutions technologiques innovantes contribuerontd’autant plus efficacement à l’objectif de réduction desémissions de GES qu’elles équiperont à des prix abor-dables les véhicules entrant sur les marchés.

Leviers d’actionApplication et offredes meilleures technologies disponibles A court terme, l’adoption de certaines technologiespermet de limiter les émissions des véhicules sur l’en-semble des gammes. Citons par exemple :- les indicateurs de passage optimal des vitesses(d’autant plus efficaces s’ils sont associés à des for-mations à l’éco-conduite).- le downsizing des moteurs (qui permet de réduire laconsommation de carburant d’environ 10% par rap-port à un modèle conventionnel).- le « stop and start » ou alterno-démarreur (quipermet jusqu’à 10% de réduction de consomma-tion de carburant).- la technologie flex-fuel qui permet d’alimenter lemoteur en agrocarburants et carburants fossiles clas-siques (le bilan environnemental des agro-carburantsdoit cependant être sérieusement analysé).- les indicateurs de consommation instantanée per-mettant une sensibilisation du conducteur à la maî-

Le Parlement européen a adopté en 2008 un compro-mis sur le projet de loi visant à réduire les émissionsde CO2 des voitures neuves à partir de 2012. Il prévoit :- l'objectif de réduction des émissions unitaires à 120gCO2/km en 2015 par paliers (65% de la gamme en2012, 75% en 2013, 80% en 2014 et 100% en 2015)..- un second objectif de 95gCO2/km d'ici à 2020- un système de pénalités : les constructeurs quin'atteindront pas leur objectif devront payer uneamende (de 5 euros pour le 1er gramme de dépasse-ment des émissions de CO2, 15 euros pour le 2e

gramme, 25 euros pour le 3e gramme et 95 eurospour le 4e gramme et les suivants).- des incitations au développement des éco-innova-tions : par exemple, un véhicule dont les émissionssont inférieures à 50 gCO2/km comptera pour troisvoitures dans le calcul des émissions moyennesd'un constructeur.

Contexte réglementaire

Émissions de gaz à effetde différents modèles

En effet, privilégier l’offre de petites voitures et de petitesmotorisations peu émettrices apparaît comme le moyenle plus efficace de faire baisser la quantité moyenned’émissions des véhicules mis sur le marché.

Développementde ruptures technologiquesA plus long terme, l’adoption de technologies permet-tant une réduction plus drastique des émissions sembleindispensable. La rupture technologique consiste à rem-placer les énergies fossiles par d’autres énergies peuémettrices de GES telles que de l’hydrogène ou l’électri-cité. Toutefois, l’analyse des émissions en cycle de viecomplet sera décisive pour apprécier l’efficacité et la fai-sabilité futures de ces solutions. Si en effet les technolo-gies hydrogène et électrique ne génèrent pas d'émissionslors de l'utilisation des véhicules, leur empreinte carbonedépend des circonstances de production de l'hydrogèneet de l'électricité. Ainsi, il a été estimé qu’aux Etats-Unispar exemple - où la production électrique est majoritai-rement basée sur des sources fossiles - les voitures élec-triques seraient plus néfastes pour l'environnement quedes voitures à combustion traditionnelles.

Page 25: Etude climat-vigeo-wwf

25Automobile

permet de réduire la consommation de 5% à 12%,voire plus pour certains utilisateurs. Equiper lesvoitures d’indications de passage de vitesse opti-male ou de consommation instantanée permetencore d’améliorer ce dispositif. Enfin, équiper lesvéhicules de « compteurs CO2 » permettrait unemeilleure prise de conscience, par les utilisateurs,de l’empreinte carbone de leurs déplacements.

Passage à une logique d’offre de servicesDévelopper un modèle économique autour de l’offrede services est un moyen de limiter l’utilisation desautomobiles. Pour réduire les déplacements des véhi-cules utilitaires, les constructeurs pourraient proposeraux entreprises les plus utilisatrices des solutions tel-les que le leasing et la location qui permettent unrenouvellement plus régulier des flottes automobiles,une meilleure adaptation de l'offre aux besoins demobilité et un meilleur niveau de maintenance. Pourles véhicules particuliers, dans une optique de réduc-tion des déplacements automobiles, les constructeurspourraient développer l’offre de covoiturage, de nou-velles solutions de location et de nouvelles solutionsd’inter-modalité des transports.Ce type de positionnement implique un modèle éco-nomique dans lequel la profitabilité de l’entreprise nedépend pas de la croissance du parc automobile. �

Secteur : AutomobileUnivers sous revue : 10 entreprises européennesDernière évaluation : 2008

Les Politiques : quelle pertinence ?A l’exception d’une seule, toutes les entreprisses du sec-teur s’engagent à développer les hybrides et les voitures àpile à combustible. Deux entreprises participent par ailleursà des projets de recherche internationaux sur la technolo-gie hydrogène.

Le Déploiement : quelle efficience ?Les dix entreprises rendent toutes compte d’investisse-ments en recherche et développement sur les hybrides etles voitures à pile à combustible. Trois d’entre elles pren-nent également des mesures pour développer d’autrestechnologies, telles que la voiture électrique.

Les Résultats : quel contenu ?Toutes les entreprises sauf deux ont atteint le stade destests grandeur nature ou de la commercialisation à petiteéchelle de ces nouvelles voitures. Seule une entreprise aatteint le stade de la commercialisation à grande échellede la technologie hybride.Si les scores relativement élevés sur ce critère reflètentune prise en compte de l’enjeu développement des nouvel-les technologies par la majorité des entreprises, descontrastes apparaissent en termes de résultats : alors queseul un acteur est déjà capable de commercialiser cesnouveaux véhicules à grande échelle, les autres restent,pour la plupart, au stade expérimental.

Développementde véhicules « verts »

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ConclusionLa réduction des émissions de GES du secteur auto-mobile appelle à la réduction des émissions uni-taires des véhicules et une croissance mieuxmaîtrisée du trafic automobile. Il est vraisemblableque ces deux orientations auront un impact accrusur les modèles économiques des entreprises dusecteur, avec notamment le découplage de la prof-itabilité et du nombre de modèles vendus.

Périmètre� Maîtrise de la consommationénergétique lors du processus defabrication des véhicules

� Maîtrise des consommationsénergétiques liées au transport et àla distribution des véhicules (pour lapartie non sous-traitée)

L’ESSENTIELdes leviers d’action

�Contribuer à l’optimisa-tion des déplacements

Périmètre� Maîtrise des consommationsd’électricité

� Achat d’électricité issue desources renouvelables

Périmètre � Application des meilleurestechnologies disponibles en vuede réduire la consommationdes véhicules

� Développement et généralisationde l’offre de véhicules de petite tailleet à petites motorisations

� Recherche de rupturestechnologiques pour remplacerla propulsion fossile

� Orientation des choixdes consommateurs versdes voitures moins consommatrices

� Proposition de servicesaux usagers visant à réduire leursdéplacements et leurs émissions

Les améliorations technologiques ne compensent pas latrès forte croissance du trafic automobile. Aujourd’hui, enFrance, 50% des déplacements en voiture sont effectuéspour des trajets de moins de 3 kilomètres. Décourager cetype d’emploi des véhicules, de même que le désencom-brement des villes et des routes est un élément essentielde la politique de réduction des émissions du secteur. Si lerôle des pouvoirs publics en termes d’urbanisme et d’amé-nagement du territoire est primordial pour favoriser lestransports durables, les constructeurs automobiles peuventégalement contribuer à réduire l’usage de la voiture.

Leviers d’actionOrientation des consommateurs Lors de l’achat des véhicules, les entreprises peuvent,à travers leurs stratégies marketing et communication,inciter leurs clients à adopter une utilisation sobre deceux-ci. Le GIEC liste une série de mesures permet-tant d’orienter les consommateurs vers des compor-tements plus responsables : campagnes d'informa-tion, programmes d'analyse des déplacements, etc.Une formation adaptée de la force de vente peut éga-lement contribuer à orienter les décisions d’achat versdes voitures moins consommatrices.

Ensuite, la façon dont on utilise la voiture affectedirectement la consommation de carburant. Offrirdes formations à l’éco-conduite aux conducteursde flottes d’entreprises ainsi qu’aux particuliers

Page 26: Etude climat-vigeo-wwf

26 Aviation civile

Aviation civile

Si l’on prend en compte les émissions émises sur l’ensem-ble du cycle de vie des avions (fabrication, vols, énergiemobilisée, effet multiplicateur lié à l’altitude, etc.), les émis-sions associées au groupe Airbus s’élèvent à environ 925

MteqCO2 en 2005, soit près du double des émissions dela France. Celles du groupe Air France-KLM compteraientpour environ 105 MteqCO2 en 2007, soit près du quartdes émissions totales de la France.

e secteur de l’aviation civile regroupe ici les constructeurs aéronautiques ettransporteurs aériens. L’enjeu climatique représente pour ces acteurs le défi

majeur de l’avenir, même si d’autres impacts environnementaux comme lesémissions sonores ou les rejets liés aux activités au sol ne sont pas négligeables.

Empreinte climatiqueD’après le World Resources Institute, l’aviation serait responsable d’environ 3,5%des émissions mondiales de GES en 2005. Ceci ne tient pas compte des traînéesde condensation. Celles-ci ne sont pas à proprement parler des émissions de gazà effet de serre. Toutefois, elles contribuent également au réchauffement mondial.En incluant les traînées de condensation, l'aviation serait responsable de 4,9% duréchauffement mondial anthropogénique.

Tendance

L’amélioration de l’efficience énergétique des avions depuis 1990, certes impor-tante, ne compense toutefois pas la très forte croissance du trafic. En l’absence demesures étatiques comme la taxation de kérosène par exemple, l’aviation pourraità terme devenir l’une des principales sources d’émissions de GES dans le monde.Au Royaume-Uni, le ministère des Transports a estimé que les émissions liées àl'aviation pourraient représenter un quart du total du pays en 2030, si les tendan-ces actuelles se poursuivent.

Relever l’enjeu du changement climatique implique donc, non seulement de conti-nuer d’améliorer l’efficience énergétique des avions, mais aussi d’agir sur lademande de trafic aérien. Seule la combinaison de ces mesures constitue une poli-tique pertinente de réduction de l’impact climatique des entreprises. Le cas desavions gros-porteurs illustre cette problématique : s’ils émettent moins de CO2 parpassager-kilomètre que des avions court ou moyen-courrier, leurs émissions envaleur absolue sont néanmoins grandissantes : KLM a en effet estimé que les volsde plus de 1 500 km comptent pour 80% des émissions de GES du secteur dansle monde.

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Les chiffres

Page 27: Etude climat-vigeo-wwf

27

Périmètre 2Émissions liées à l’électri-cité et la chaleur (ache-tées) consommées lorsdes opérations au sol.

Périmètre 3Émissions liées au trans-port des employés et desclients et à la production dekérosène en amont.

Périmètre 1 Émissionsliées à la construction desavions : ressources éner-gétiques consommées surle site de production.

Périmètre 2Émissions liées à l’électri-cité et la chaleur achetéespour la construction desavions.

Périmètre 3 Émissionsliées à l’utilisation desavions, à la production dekérosène et aux infrastruc-tures aéroportuaires.

Les principales émissions dusecteur sont liées à l’utilisationdes avions par les transporteursaériens. Ceci est comptabilisédans le périmètre 3 d’Airbus etdans le périmètre 1 d’Air France-KLM, ce double comptage per-mettant de montrer le partagedes impactset des leviers d’actions.

Aviation civile

Répartition des émissionsPérimètre 1 Émissionsliées à l’utilisation desavions (86% des émis-sions), et aux opérationsau sol.

Réduire les émissions unitaires Agir sur la demande

Répartition des émissions

* Les chiffres précédésd'un astérisque correspondentà des estimations faites dans lecadre de cette étude.

Répartition des émissions

Page 28: Etude climat-vigeo-wwf

28

Leviers d’actionRenouvellement des flottes d’avionsL’efficacité énergétique d’un avion construitaujourd’hui est supérieure de près de 70% à celled’un avion construit il y a quarante ans, grâce auxaméliorations techniques, notamment de la pro-duction. Le renouvellement de la flotte aérienneet des moteurs est donc, pour les entreprises dusecteur, un élément primordial dans la lutte pourla réduction des émissions de GES.

Aviation civile

�Réduire lesémissions unitaires

DDééffiiss && lleevviieerrss dd’’aaccttiioonn

Le système communautaire d’échange de quotasd’émissions sera étendu aux transporteurs aériensdès 2012. Les quotas seront calculés sur la base destaux d’émissions par passager-kilomètre des avions.

Contexte réglementaire

Optimisation technique et logistiquePar ailleurs, certaines mesures techniques telles quel’installation d’ailettes à l’extrémité des ailes, le net-toyage régulier des moteurs, et de manière générale laréduction du poids lié à la documentation en cabine,à l’alimentation des passagers, à l’équipement deconfort, aux sièges et aux peintures permettent uneréduction des émissions de GES.D’autres mesures d’optimisation logistique permet-tent de réaliser des économies d’énergie. Il s’agitessentiellement de l’optimisation des trajets(vitesse, altitude, trajectoire) et de la quantité decarburant emporté, et de l’augmentation du coeffi-cient de remplissage des avions (dont l’efficacité estla plus importante). En ce qui concerne l’optimisa-tion des trajets, en Europe, des initiatives sontmenées telles que le projet de « Ciel unique euro-péen » (ou système européen de nouvelle généra-tion pour la gestion du trafic aérien -SESAR-) lancépar la commission européenne qui vise notammentà fluidifier le trafic aérien.

Recherche et Développement A plus long terme, l’efficience énergétique desappareils peut être améliorée par le biais de diffé-rentes avancées technologiques. La qualité dekérosène utilisé est par exemple un facteur devariation des émissions de GES : le kérosènecontenant une part de biocarburants (issus d’uneagriculture durable et ne remettant pas en ques-tion les besoins alimentaires des populations loca-les) ou moins de soufre (qui a un impact sur laformation des traînées de condensation) peut per-mettre de réduire les émissions des appareils.Ainsi, de nombreuses entreprises du secteur tra-vaillent actuellement au développement de biocar-

burants de deuxième génération.Par ailleurs, l’efficience énergétique des appareilspeut encore être optimisée par l’amélioration destechnologies de propulsion et de l’aérodynamismedes appareils, par la réduction du poids total del’avion (en utilisant davantage de matériaux com-posites), ainsi que par la limitation des traînées decondensation, qui peut être obtenue en améliorantles performances des avions à moindre altitude et,potentiellement, en dissipant les traînées decondensation en formation (ce sujet fait actuelle-ment l’objet de recherches). Ainsi, suite à desefforts de Recherche et Développement, unconstructeur utilise désormais des matériaux pluslégers à base de composites de carbone, et équipeses appareils de logiciels permettant d'optimiser lestrajets et la descente vers les aéroports. Ces mesu-res ont permis d’atteindre une consommation dekérosène inférieure à 3 litres/100km-passager,contre une moyenne de 3,7 litres/100km-passagerpour les autres avions long-courriers.

Les émissions unitaires (exprimées en géq CO2/passa-ger-km) d’un avion varient selon l’âge, le modèle et letype d’utilisation de l’appareil. Elles peuvent être rédui-tes de manière immédiate par des mesures d’optimisa-tion technique et logistique et, à moyen-terme, par lebiais d’avancées technologiques, à condition bien sûrque les anciens avions sortis d’une flotte ne soient pasrevendus pour être intégrés dans une autre flotted’avions (notamment dans les pays du Sud).

�Agir sur la demande

Leviers d’actionDéveloppement d’alternativesaux vols court courriersPour des trajets de courte et moyenne distance oule transport de fret où les émissions unitaires sontles plus importantes, il existe des alternatives beau-coup moins émettrices de GES. Ainsi, l’ADEMEestime qu’un vol Paris-Marseille émet 97

Emissions de CO2au cours du cycle de

vie de 3 avions

Embr

aer 1

45

Boein

g 73

7

Boein

g 74

7

Embraer 145trajet moyen : 310 km33 passagersBoeing 737trajet moyen : 590 km101 passagersBoeing 747trajet moyen : 2800 km305 passagers

Page 29: Etude climat-vigeo-wwf

29Aviation civile

Réduction des impactsenvironnementaux liés

à l’utilisation des produits

Secteur : AéronautiqueUnivers sous revue : 7 entreprises européennesDernière évaluation : 2009

Les Politiques : quelle pertinence ?La moitié des entreprises n’a pas fourni d’information surles engagements ou a pris des engagements généraux oupartiels. Les autres ont indiqué des objectifs spécifiques etquantifiés sur l’ensemble des impacts environnementauxconsidérés (GES, acidification, bruit) pendant la phased’utilisation.

Le Déploiement : quelle efficience ?Les mesures prises pour réduire les impacts environne-mentaux liés à l’utilisation des produits sont hétérogènes.Parmi les principaux leviers d’action relevés (l’utilisation dematériaux plus légers, l’amélioration de l’aérodynamisme,les techniques d’optimisation en vol), la moitié du paneln’en mentionne qu’une partie alors que l’autre moitiéaffirme les avoir tous mis en oeuvre.

Les Résultats : quel contenu ?Seule une entreprise publie la part des produits éco-conçus dans son chiffre d’affaire. Les autres ne fournissentpas d’informations à ce sujet. Si la plupart des entreprisessemblent aujourd’hui s’engager pour réduire l’impact envi-ronnemental de leurs produits au niveau de leur utilisation,cela ne se traduit pas nécessairement en termes de résul-tats, étant donné le peu d’indicateurs fournis par les entre-prises sur ce sujet.

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ADEME, « Comparaison des émissions de CO2 – trajet Paris-Marseille »

Aviation Environment Federation, “Emissions Trading and Aviation: An Introductory Briefing”

M. Chester 2008, Life-cycle Environmental Inventory of Passenger Transportation in the United States

CITEPA 2009, « Substances relatives à l’accroissement de l’effet de serre »

D.S. Lee et al 2009, “Aviation and global climate change in the 21st century” (Atmospheric environment)

B. Owen, et D.S. Lee, 2006,« Allocation of International Aviation Emissions from Scheduled Air Traffic – Future Cases, 2005 to 2050 »

SNLP 2009, « Ordre de grandeur des émissions de différents moyens de transport »

Wuppertal Institut für Klima, Umwelt, Energie 2006, “Billigfluglinien : Eine umweltwissenschaftliche Betrachtung”

Bibliographie

Périmètredes transporteurs aériens

Périmètredes transporteurs aériens� Renouvellement de la flotte desappareils par des avions moins con-sommateurs (à condition que lesanciens cessent de voler)

� Recherche et Développementpour concevoir des appareils moinsémetteurs

� Réduction des émissions unitaires(par passager-kilomètre)

� Optimisation de l’utilisation desappareils et des aspects logistiques

� Développement d’alternatives auxvols petites distances

� Cohérence de la stratégie com-merciale avec l’objectif de réductiondes émissions

L’ESSENTIELdes leviers d’action

Périmètre� Maîtrise des consommationsd’électricité

� Achat d’électricité d’originerenouvelable

ConclusionUne politique de réduction des émissions de GESallant au-delà des mesures traditionnellement prisespar les entreprises du secteur aérien, requière nonseulement des efforts d’optimisation technologiquemais aussi une action coordonnée sur la demandede transport aérien. Cela implique une réflexion surle modèle de croissance appliqué à l’entreprise.

gCO2/passager-km contre 2 gCO2/passager-kmen TGV. Pour les entreprises du secteur, créer despartenariats dans le domaine de la grande vitesseferroviaire est un moyen de réduire les émissionsdu secteur. Pour aller encore plus loin, on pourraitmême imaginer une entreprise du secteur s’investirdans le développement de video-conférences oud’autres moyens de communication permettantune alternative aux déplacements en court-courrier.

Communication et pratique de marchéAdopter une stratégie de marketing qui ne stim-ule pas la croissance de la demande aériennepermettrait, pour les entreprises du secteur, depréserver la pertinence de leurs stratégies deréduction des émissions. En France, l’Autoritéde régulation professionnelle de la publicité(l’ARPP) a validé, le 18 juin 2009, de nouvellesrègles de déontologie publicitaire relatives audéveloppement durable indiquant qu’il devraitêtre interdit d’associer un avion à un oiseau surles supports publicitaires. �

Page 30: Etude climat-vigeo-wwf

30 Chimie

Les principaux groupes françaisde la chimie généreraient etinduiraient, selon nos estima-tions, environ 170 MteqCO2 en

2008. Cela correspond à envi-ron un tiers des émissions tota-les de la France (444 MteqCO2

en 2007).

% des produits fabriqués dans le monde incorporent une forme oul’autre de chimie : des plastiques aux engrais, des produits pharma-ceutiques aux peintures. La chimie est donc une industrie très diversi-

fiée et un secteur clé de l’économie moderne. Si la réduction des émissions de gazà effet de serre est un défi majeur pour le secteur, celui-ci doit également faire faceà d’autres problématiques, liées notamment à la sécurité des produits (remplace-ment des substances dangereuses dans le cadre de la législation REACH et ges-tion des risques liés aux nanotechnologies) et à la gestion des rejets d’eaux usées.

Empreinte climatiqueSelon le nos estimations, la chimie dans son ensemble serait responsable d’envi-ron *7,5% des émissions de GES dans le monde.

TendanceUn rapport récent de l’ICCA et McKinsey prévoit dans son scénario de référenceun doublement des émissions de gaz à effet de serre du secteur chimique dans lemonde entre 2005 et 2030. Cela s’explique notamment par la très forte croissancede la demande, qui compense largement la baisse relativement faible de l’intensitécarbone des procédés utilisés.

L’industrie chimique étant très variée, certains processus et produits engendrentplus d’émissions que d’autres. La pétrochimie génère une partie importante desémissions du secteur. En Europe, elle est responsable de près de 65% de laconsommation énergétique de la chimie. Certains produits comme les engrais azo-tés, les pneus et les emballages plastiques ont une empreinte climatique très lourdesur le cycle de vie.

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Chimie

Données non disponibles pour 1990

90

Les chiffres

Page 31: Etude climat-vigeo-wwf

31

Périmètre 1 Émissions liées aux sites industrielsdes groupes, dont :- 18% dus à la combustion d’énergies fossiles- 21% dus aux sous-produits des réactions chi-miques.

Périmètre 2Émissions liées àl’électricité et lachaleur achetée.

Périmètre 3 Émission indirectes, dont :- *9% liés à l’amont de la chaîne de production (production des matières pre-mières et des carburants nécessaires à la fabrication des produits)- *27% liées à l’aval de la chaîne de production, à l’utilisationet à la fin de vie des produits.

Chimie

Répartition des émissions

Optimiser l’usagedes produits

Réduire les émissions liées à la consommation énergétique

Déployer les innovations technologiques

* Les chiffres précédésd'un astérisque correspondentà des estimations faites dans le cadrede cette étude.

Répartition des émissions

Page 32: Etude climat-vigeo-wwf

32

Source des matières premièresde l’industrie chimique de l’UE en 2006

Sources énergétiquesde l’industrie chimique de l’UE en 2006

Les industries chimiques consomment 12% de toutel’énergie consommée en Europe (un tiers de l’énergieconsommée par l’industrie). Les émissions associées àla consommation énergétique peuvent être réduites dedeux manières :- en utilisant des sources énergétiques moins émettrices- en réduisant la consommation énergétique.

Leviers d’actionUtilisation de sources énergétiquesmoins émettrices de gaz à effet de serreLe GIEC recommande à l’industrie chimique demodifier son mix de carburants fossiles au profitdu gaz naturel. Si ce remplacement a déjà été par-tiellement réalisé en Europe occidentale et repré-sente une part importante de la réduction des émis-sions du secteur depuis 1990, la poursuite de cesefforts – et leur application dans les autres pays

Chimie

�Réduire les émissionsliées à la consommationénergétique

DDééffiiss && lleevviieerrss dd’’aaccttiioonn

Les sites européens des entreprises de ce secteurcomprenant des installations de combustion d’unepuissance supérieure à 20 MW sont soumis au sys-tème communautaire d’échange de permis d’émis-sions (ETS). Ils sont donc incités financièrement àréduire leurs émissions de gaz à effet de serre.

Contexte réglementaire

d’implantation des entreprises européennes – per-mettraient des réductions de leurs émissions.Certaines entreprises utilisent déjà des systèmes decogénération permettant de réduire considérable-ment les émissions de GES.

L’utilisation de sources d’énergies renouvelablespeut également permettre d’importantes réduc-

Secteur : ChimieUnivers sous revue : 21 entreprises européennesDernière évaluation : 2009

Les Politiques : quelle pertinence ?La très grande majorité des entreprises se sont engagées àréduire leur consommation énergétique et les émissions deCO2 associées, mais seul un tiers d’entre elles fournit desobjectifs de réduction quantifiés couvrant l’ensemble deleurs activités.

Le Déploiement : quelle efficience ?Sur les 21 entreprises étudiées, presque toutes communi-quent sur les mesures prises pour limiter la consommationénergétique et les émissions de CO2 associées. Un tiersd’entre elles utilise des moyens tels que les centrales decogénération, la récupération de chaleur, l’utilisation desources d’énergie renouvelables ou de logiciels de détec-tion des économies d’énergie à réaliser.

Les Résultats : quel contenu ?La consommation énergétique et le rapport entre émissionsde CO2 et unité de chiffre d’affaires ont diminué pour untiers des entreprises du panel sur les trois dernièresannées. Cependant, les deux tiers des entreprises ne com-muniquent pas sur leur respect des permis d’émissionsalloués dans le cadre du système communautaired’échange de quotas.La plupart des entreprises disposent d’indicateurs qui leur per-mettent de mesurer leur consommation énergétique et leursémissions de CO2, et d’évaluer l’efficacité des mesures prises.Cela témoigne d’une prise de conscience de l’enjeu. Toutefois,d’importantes marges de progrès subsistent puisque seulesun tiers d’entre elles ont pu montrer que leur consommationénergétique et leurs émissions baissaient sur trois ans.

Réduction des impactsenvironnementaux liés

à la consommation d’énergie

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Sources : Cefic, “Facts and Figures : The EuropeanChemical Industry in a Worldwide Perspective”, 2009

Page 33: Etude climat-vigeo-wwf

33Chimie

tions d’émissions. Dans cette optique, l’utilisationd’une biomasse responsable et durable pourraitoffrir un potentiel important de réduction desémissions de GES à un coût économique relative-ment faible. Si le développement de la filière reposeen grande partie sur les pouvoirs publics, les entre-prises du secteur pourraient aussi développer despartenariats avec les acteurs concernés et préparerl’utilisation future de cette énergie. Des politiquesde remplacement du fioul par de la biomasse dura-ble ou des systèmes de cogénération fonctionnantà la biomasse sont déjà en place sur certains sites auCanada et au Brésil.

Développement del’efficacité énergétiqueRéduire la consommation énergétique est l’une desméthodes les plus efficaces de réduction des émis-sions de GES. En Europe, à l’aide notamment duProgramme Volontaire d’Efficacité Energétique duConseil Européen des Fédérations de l’IndustrieChimique (CEFIC), l’industrie chimique euro-péenne a réduit son intensité énergétique de 53%entre 1990 et 2006. Les efforts ont notammentporté sur l’optimisation des processus de produc-tion (par exemple, par le biais de la récupération dechaleur). Si, selon le CEFIC, cette même industrieaurait aujourd’hui quasiment atteint les limites dupotentiel d’efficacité énergétique une analyse de ATKearney en juillet 2008 signale que le secteur pos-séde encore une marge de réduction des émissionsde plus de 20% d’ici 2020, dans le cadre du systèmeETS. Le GIEC indique également que d’autresprocédés tels l’optimisation des processus de distil-lation, pourraient encore permettre des progrèssignificatifs.

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Page 34: Etude climat-vigeo-wwf

34 Chimie

DDééffiiss && lleevviieerrss dd’’aaccttiioonn

rale de réactions catalytiques, les progrès de lacatalyse constituent pour la chimie une voieimportante de progrès.

Enfin, des laboratoires universitaires et industrielsjaponais ont réussi à produire du plastique en utili-sant du CO2. Ce plastique présente des propriétéssimilaires à ceux actuellement disponibles sur le mar-ché, avec 30% d’émissions de GES en moins partonne produite, et présente donc un intérêt notabledans la lutte contre le changement climatique.

Développement de la chimie « verte »En France, 97% des produits chimiques utilisésaujourd’hui sont d'origine pétrochimique. Le déve-loppement de la « chimie du végétal », aussi appelée« chimie verte » apparaît comme un levier d’actionimportant pour réduire, à terme, l’empreinte carbonede la chimie. Le végétal peut en effet remplacer lepétrole en tant que matière première dans de nom-breux processus de l'industrie chimique.Renouvelable et biodégradable, son empreinte clima-tique est faible. Il représente une solution de substi-tution majeure, si tant est que les ressources associéessont gérées de manière durable, respectueuse de l’en-vironnement et des populations, et sans concurren-cer les cultures alimentaires. Lors du Grenelle del’Environnement, les industriels de la chimie ont affi-ché un objectif de 15% d’utilisation du végétal d’ici2017, et l’Union des Industries Chimiques indiqueque cette part pourrait augmenter à 50% d'ici 2050,si les surfaces cultivables le permettent.

Développement de la chimie « blanche »La « chimie blanche » ou « biotechnologie blanche »consiste en l’emploi de systèmes biologiques (bacté-

ries/enzymes) et peut être utilisée comme alternativeaux procédés chimiques classiques. Si l’utilisation deces processus soulève certaines polémiques (liéesnotamment aux nanotechnologies ou aux OGM) etque le principe de précaution y est indispensable,beaucoup d’analyses ont mis en évidence des bénéfi-ces environnementaux importants, notamment dupoint de vue des émissions de gaz à effet de serre,avec un bilan économique favorable.

�Déployer les innovationstechnologiques

Les avancées technologiques devraient permettre àterme des réductions importantes des émissions de gazà effet de serre du secteur. S’impliquer fortement surces questions est un moyen d’agir significativementpour réduire ses émissions.

Leviers d’actionDéveloppement de procédésmoins émetteursLe « green process engineering » est un domaine émer-geant du génie chimique qui vise à concevoir desprocédés chimiques moins polluants et émetteurs.Certaines pistes pour réduire les émissions de GESdu secteur sont :- la récupération et la réutilisation des gaz issus deréactions chimiques ;- l’incinération de certains co- ou sous-produits desréactions chimiques (ainsi, des processus d’inciné-ration du HFC-23 – co-produit de la fabrication duHCFC-22 – sont actuellement en cours d’expéri-mentation et pourraient permettre une réductionsignificative des GES) ;- l’utilisation d’un CO2 supercritique basé sur lepouvoir solvant du CO2 ;- l’amélioration des membranes de séparation des gaz.

Sachant que la fabrication de plus de 80% desproduits chimiques dépend d’une manière géné-

Page 35: Etude climat-vigeo-wwf

35Chimie

Périmètre� Utilisation de sources énergé-tiques moins émettrices de gaz àeffet de serre

� Développement de l’efficacitéénergétique

� Développement de procédésmoins émetteurs

� Développement de lachimie « verte »

� Développement de lachimie « blanche »

� Promotion d’une utilisationraisonnée des plastiques

� Achat de matières premièresissues du végétal

L’ESSENTIELdes leviers d’action

Périmètre� Maîtrise des consommationsd’électricité

� Achat d’électricité d’originerenouvelable

Périmètre � Achat de matières premièresissues du végétal

� Réduction des impactsliés aux engrais

ConclusionLes entreprises du secteur de la chimie disposent denombreux leviers d’action afin de réduire les émis-sions de GES de leurs activités, qu’elles soientdirectement émises ou induites. S’il est importantque les acteurs contribuent activement audéveloppement de technologies plus responsables, ilsemble nécessaire qu’ils contribuent également àune optimisation de l’utilisation des produits.

�Optimiser l’usagedes produits

Leviers d’actionRéduction des impacts liés aux engraisLes engrais chimiques ont un impact très fort sur lechangement climatique. L’International FertilizerIndustry Association, représentant les entreprises dusecteur indiquent qu’il est possible de fabriquer desengrais moins émetteurs de GES. En outre, le GIECindique que favoriser l’agriculture de précision per-met d’utiliser moins d’engrais ou de limiter les émis-sions de N2O des engrais. Les entreprises du secteurpeuvent, elles aussi, promouvoir une utilisation plusjudicieuse des engrais auprès des agriculteurs.

Promotion d’une utilisation raisonnéedes plastiquesMaîtriser la consommation de nombreux produitsissus de l’industrie chimique permettrait de contri-buer à réduire l’impact du secteur sur le changementclimatique. Parmis les produits très émetteurs deGES, on trouve les emballages plastiques, dont beau-coup s’accordent aujourd’hui à dire qu’il faudraitréduire la consommation et améliorer le recyclageafin d’en réduire l’empreinte carbone. �

Travailler à l’optimisation de l’usage des produits pré-sente un intérêt fort pour la lutte contre le changementclimatique. En soi, la phase d’utilisation génère une partimportante des GES émis sur le cycle de vie des pro-duits. C’est notamment le cas des engrais, qui libèrentdu protoxyde d’azote (N2O) lors de leur décomposition,un gaz à effet de serre 275 fois plus puissant que leCO2. En optimisant l’usage des produits chimiques, latrès forte croissance de leur demande en produits chi-miques peut être freinée, et ainsi la raison principale del’augmentation des émissions globales du secteur.Cette optimisation permettrait, de plus, de réduire lesémissions, en amont ou en aval, d’autres secteurs d’ac-tivités liés à l’industrie chimique.

Association Chimie du Végétal 2008, « Une ambi-tion forte pour accélérer le développement industrielde cette filière »

Commissariat à l’Energie Atomique 2006, « Fluidesupercritique : Le CO2 à l’assaut de la chimie verte »(Les Défis du CEA, mars 2006)

Cefic 2009, « Energy efficiency ».

Commission Européenne 2008, « European energyand transport – Trends to 2030 : update 2007 »

G. Duval 2007, « Une rupture (très) attendue »(Alternatives Economiques n°262, octobre 2007).

ENSCM, « Activités de recherches dans le développe-ment durable à l’école de chimie »

EuropaBio 2003, « Les biotechnologies blanches (bio-precessus) ouvrent la voie vers une économie plusresponsable, révèlent des études »

GIEC 2007, Climate Change 2007: Mitigation ofClimate Change.

G. Guillaume et C. Jacobs 2009, « La crise ne freinepas les ambitions vertes de la chimie » (Reuters 15septembre 2009)

High Level Group on the competitiveness of theEuropean Chemicals Industry 2008, « Energy,Feedstock, Infrastructure and Logistics: Conclusion ofthe Discussions »

ICCA/McKinsey 2009, « Innovations for GreenhouseGas Reductions: A life cycle quantification of carbon aba-tement scenarios enabled by the chemical industry »

INRA 2009, « Energie renouvelable : les ressourcesvégétales renouvellent la chimie ! »

International Fertilizer Industry Association 2009,« The Fertilizer Industry Can Help Reduce GlobalGreenhouse Gas Emissions ».

J.-M. Jancovici 2003, « Combien de gaz à effet deserre dans notre poubelle ? »

D. Ogawa (Ambassade de France au Japon) 2007,« Produire du plastique à partir de CO2 »

Union des industries chimiques, « ContributionClimat Energie Ievy : the UIC supports the principle butcalls for an impact analysis ».

World Resources Institute 2005,Navigating the Numbers

Bibliographie

Page 36: Etude climat-vigeo-wwf

36 Mines et métaux

Mines et métaux

L’activité des deux groupes français del’acier peut être associée directement ouindirectement à environ *280 MteqCO2 deGES, si l’on tient compte de l’ensemble de

leurs sites dans le monde. A titre de com-paraison, cela représente plus de 50% detoutes les émissions du territoire français(444 MteqCO2 en 2007).

Empreinte climatiqueAu plan mondial, l’industrie de l’acier occasionnait, selon nos estimations, environ*4,2% des émissions mondiales de GES en 2005.

Tendance

Malgré l’amélioration des processus de production, les émissions totales du sec-teur devraient augmenter de 30% d’ici 2030 dans le monde, du fait de la croissancede la demande en acier.Le GIEC considère le secteur de l’acier comme l’un de ceux dont le potentiel deréduction des GES est « encore considérable » et estime que ces réductions peu-vent s’opérer à un coût relativement bas (moins de 50 $/teqCO2). Relever le défid’une continuité des réductions engagées requière un effort d’optimisation des pro-cessus de production et une conception renouvelée de l’offre de produits.

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l existe des centaines de variétés de produits sidérurgiques, utilisés dans unetrès large gamme d'applications, dans des secteurs allant de l'industrie mécani-que aux chantiers navals, en passant par la construction d'automobiles et de

divers appareils, le conditionnement, la construction et le transport. Outre sonempreinte climatique, le secteur fait face à d’autres enjeux environnementaux detaille, notamment la protection de la biodiversité et celle des ressources en eau. Les entreprises françaises du secteur « mines et métaux » sont principalement pré-sentes dans le sous-secteur des « métaux » (acier). L’analyse fournie ici se concen-tre sur ce sous-secteur.

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Les chiffres

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Répartition des émissionsPérimètre 1 Émissions liées à la consommation d’énergie surles sites de production, au transport des marchandises (pourla flotte détenue en propre par l’entreprise) et à la partie nonsous-traitée de l’extraction des matières premières et des car-burants.

Périmètre 2Émissions liéesà l’électricité etla chaleur ache-tées.

Périmètre 3 Émissions liées à la partiesous-traitée du transport de marchandises,de l’extraction des matières premières et dela production des matières premières etdes carburants.

Mines et métaux

Répartition des émissions

Réduire les émissionspar unité d’acier produite

Inciter les industries en avalà rationnaliser l’usage de l’acier

* Les chiffres précédésd'un astérisque correspondentà des estimations faites dans lecadre de cette étude.

** Environ 75% de l’acier pro-duit par les deux groupes ;3,1 tCO2/tprod en Europe

***Environ 25% de l’acier pro-duit par les deux groupes ;1,1 tCO2/tprod en Europe

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fournissant en électricité « verte », d’autres font fonc-tionner leurs fourneaux à la biomasse durable parexemple au charbon de bois provenant de forêts cer-tifiées FSC (Forest Stewardship Council).Mais au-delà du choix des sources énergétiques, ilsera nécessaire d’aller vers une réduction desconsommations. L’une des pistes possibles est ledéveloppement de la filière « ferraille », qui, paropposition à la filière « fonte », utilise comme matièrepremière les aciers de récupération.

Même si l’acier est déjà l’un des matériaux les mieuxrecyclés dans le monde (40% de l’acier neuf produiten 2006 provient du recyclage), la World Steel Associationreconnaît qu’il est encore possible d’augmenter sensi-blement le taux de récupération. Notons que les Etats-Unis ont un taux de recyclage de l’acier supérieur àcelui de l’Union européenne.La filière réduction directe avancée (filière « éponge defer »), dans laquelle le fer et l’acier de récupération sontréduits dans des fourneaux à arc électrique avec l’aidede gaz naturel, est relativement mature et présente unintérêt notable car elle permet de réduire de 50% lesémissions par rapport à la filière fonte. Cette techniquene représente actuellement que 3% du volume d’acierproduit par les entreprises.

Mines et métaux

�Réduire les émissionspar unité d’acier produite

DDééffiiss && lleevviieerrss dd’’aaccttiioonn Réduction des impactsenvironnementaux liés

à la consommation d’énergie

Secteur : Mines et métauxUnivers sous revue : 20 entreprises européennesDernière évaluation : 2008

Les Politiques : quelle pertinence ?Seul un tiers des entreprises étudiées affiche des objectifsquantifiés de réduction de leur consommation énergétiqueet seul un quart d’entre elles fournit des objectifs quanti-fiés de réduction des émissions de GES associées. Lesautres entreprises se limitent à des engagements générauxou ne fournissent aucune indication d’engagement. Uneseule entreprise a indiqué viser une réduction de plus de10% des GES par unité de production entre 2007 et 2014.

Le Déploiement : quelle efficience ?Les deux-tiers des entreprises étudiées indiquent prendredes mesures pour maîtriser leurs consommations d’éner-gie et réduire les émissions de GES associées. Un tiers desentreprises utilise des moyens innovants tels que l’utilisa-tion des procédés d’oxycombustion, de cogénération et derécupération de chaleur; et l’utilisation de sources d’éner-gie renouvelables (biomasse et biogaz).

Les Résultats : quel contenu ?Un tiers des entreprises étudiées ne fournit pas d’informa-tions sur leur consommation énergétique. La moitié desentreprises fournit des informations sur leurs rejets de CO2

depuis 2004. Toutefois, seules deux d’entre elles ont étécapables de réduire leurs émissions totales de CO2.

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Les émissions de GES générées pour produire unetonne d’acier peuvent varier de 1,25 tonne équivalenteCO2 au Brésil à 3 tonnes en Inde ou en Chine. Ces diffé-rences s’expliquent par le mix énergétique national, leniveau d’efficacité énergétique des processus, le typed’acier produit et le type de filière utilisée pour fabri-quer de l’acier, éléments qui constituent autant deleviers importants pour réduire les émissions de GES.

Leviers d’action

Réduction de la consommation énergétique De toutes les industries, la sidérurgie est celle quiconsomme le plus d’énergie au monde en valeurabsolue dans le processus de fabrication. Réduire lesémissions liées à la consommation énergétique estdonc fondamental. Pour ce faire, deux leviers sontdisponibles : privilégier les sources d’énergie moinsintensives en GES ; et agir pour réduire la consom-mation énergétique.Le GIEC recommande notamment que les indus-triels opèrent un changement global de combustible(« fuel switch ») au profit du gaz naturel. Un bouqueténergétique riche en ressources renouvelablesnotamment les énergies vertes (petit hydraulique,éoliennes, biomasse durable, solaire) permettrait, enoutre, des réductions significatives des émissions deGES. Certaines entreprises du secteur ont déjà untaux d’énergie renouvelable proche de 50% en se

Répartition des filières « fonte » et ferraille »

Page 39: Etude climat-vigeo-wwf

39Mines et métaux

Les innovations techniques introduites depuis les vingtdernières années ont permis une réduction significa-tive des besoins en énergie de l’industrie, mais il existede grandes disparités entre pays dans la manière dontelles ont été appliquées. Dans leurs installations,notamment en Europe, les entreprises atteignent desperformances énergétiques supérieures à celles deleurs autres sites de production dans les pays en déve-loppement. Les technologies comme le coulage encontinu, qui représente aujourd’hui déjà environ 88%de l’acier produit, ou la récupération d’énergie et dechaleur, sont autant de pistes qui pourraient permettredes économies d’énergie importantes et donc desréductions d’émissions significatives.

Développement de nouveaux procédésmoins émetteurs Sur le long terme, il sera nécessaire d’opérer de véri-tables ruptures technologiques afin de réduire signi-ficativement les émissions du secteur.

Quelques voies de recherche sont actuellement déve-loppées par le consortium Ultra Low CO2 Steelmaking(ULCOS), auquel participent 48 entreprises et orga-nismes européens, en vue de réduire de plus de 50%les émissions de CO2 liées à la production d’acier.Quatre technologies nouvelles y sont étudiées :- Hauts fournaux à oxygène, avec séparation et réuti-lisation de gaz et système de captage et stockage deCO2 (CCS) - Technologies des Fournaux à charbon avec systèmede CCS (projet Isarna) - Technologie de réduction directe au gaz naturel - Technologie de l’hydrolyse, qui permettrait d’élimi-ner les fournaux Les technologies à hydrogène (utilisé en tant �

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40 Mines et métaux

�Inciter les industries enaval à rationnaliserl’usage de l’acier

DDééffiiss && lleevviieerrss dd’’aaccttiioonn

qu’agent de réduction) ou encore la capture et lestockage du carbone (en s’appuyant sur un proces-sus à oxygène) pourraient notamment permettredes réductions importantes de GES de la produc-tion d’acier à l’avenir, même si de nombreusesquestions subsistent quant aux technologies decapture et de stockage de carbone.

Réduire les émissions liées aux transportsLes transports de marchandises en amont ou enaval représentent 10% des émissions de GES du

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L’acier est utilisé dans de nombreuses industries enaval de sa fabrication, notamment dans les transports,la construction et l’énergie. L’optimisation de son utili-sation permet de réduire les émissions de GES liées àsa fabrication, puisqu’il permet une réduction desquantités produites. Les entreprises du secteur peuventvoir un certain intérêt à promouvoir des façons à opti-miser l’usage de leurs matériaux.

Leviers d’actionCommercialisation d’aciers« haute performance »Le GIEC recommande au secteur d’effectuer unchangement de produit et d’utiliser des aciers dehaute performance (high strength steel , advanced highstrength steel ou ultra high strength steel), plus légersque l’acier traditionnel mais tout aussi résistants.Ces nouveaux matériaux favorisent des réduc-tions à la fois dans le processus de fabrication del’acier mais aussi au niveau de l’utilisation du pro-duit fini. Ainsi, les aciers de type « advanced highstrength steel » pourraient permettre de réduired’environ 2,8 teqCO2 les émissions au cours ducycle de vie d’une voiture : 0,3 teqCO2 de moinsnécessaires à fabriquer l’acier, et 2,5 teqCO2 demoins au niveau de l’utilisation de la voiture grâce

secteur. Il est donc essentiel de développer unestratégie de localisation de sites, de logistique etde transport qui encourage le plus possible l’utili-sation du train et du bateau, modes de transportmoins émetteurs de GES. Certaines entreprisesdu secteur ont déjà engagé des stratégies ambi-tieuses en intégrant des critères environnemen-taux dans le choix des moyens de transport, avecune préférence accordée au train sur le transportroutier et une politique de réduction des trajetsparcourus.

Page 41: Etude climat-vigeo-wwf

41Mines et métaux

L’ESSENTIELdes leviers d’action

Périmètre� Maîtrise des consommationsd’électricité

� Achat d’électricité issuede sources renouvelables

Périmètre �Rationalisation des transports(pour la partie sous-traitée)

Périmètre� Adoption d’un mix énergétiqueplus riche en énergies renouvelables

� Réduction de la consommationénergétique

� Recherche et Développementsur les nouveaux procédés

� Sélection des matériaux

� Rationalisation des transports(pour la partie non sous-traitée)

Réduction des impactsenvironnementaux liés

aux transports

Secteur : Mines et métauxUnivers sous revue : 20 entreprises européennesDernière évaluation : 2008

Les Politiques : quelle pertinence ?Sur les 20 entreprises étudiées, aucune n’a pris d’engage-ment formel et quantifié à réduire les impacts environne-mentaux liés aux transports et la moitié des entreprisesn’ont pris aucun engagement ou ne fournissent aucuneinformation à ce sujet.

Le Déploiement : quelle efficience ?La moitié des entreprises ne fournit aucune information surles dispositifs en place pour réduire les impacts environne-mentaux liés aux transports. Parmi les autres, seule unesemble avoir pris deux ou plus des quatre mesures suivan-tes : optimisation des flux de transports ; amélioration du mixdes transports (alternatives aux transports routiers) ; optimi-sation des transports des employés et mesures de réductiondes impacts environnementaux des camions (maintenance,carburants alternatifs, éco-conduite, etc.). Trois entreprisesont alloué des moyens pour promouvoir les objectifs deréduction des impacts environnementaux liés aux transportsauprès des partenaires commerciaux.

Les Résultats : quel contenu ?Seul un quart des entreprises est capables de fournir deschiffres sur les impacts environnementaux liés aux trans-ports, et seules deux sont capables de montrer une dimi-nution de leur consommation énergétique ou de leursémissions de CO2 liées aux transports.Les performances de la grande majorité des entreprises dusecteur au regard de ce défi environnemental sont encorelimitées. La réduction des impacts environnementaux liésaux transports ne semble pas encore considérée commestratégique pour la plupart des entreprises étudiées.

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au poids plus faible du véhicule, selon la WorldSteel Association. Dans cette optique, de nouveauxaciers ont été développés qui améliorent l’effica-cité des moteurs.

Sélection des matériauxPour un usage similaire, certains matériauxcomme les plastiques, l’aluminium, mais aussi lesmatériaux plus durables comme le bois issu deforêts certifiées entraînent moins d’émissions deGES sur le cycle de vie des produits. L’industriede l’acier pourrait ainsi se développer dans d’au-tres types d’activités. �

CITEPA 2009, « Substances relatives à l’accroissement de l’effet de serre. »

J.-M. Jancovici 2003, « Combien de gaz à effet de serre dans notre pou-belle ? »

Outokumpu 2009, « Outokumpu Invests in Projects to Combat ClimateChange. »

Tokyo Steel 2009, « Tokyo Steel’s Views to Global Warming as of June 1,2009. »

World Resources Institute 2005, Navigating the Numbers.

World Steel Association 2007, « A policy to reduce steel-related green-house gas emissions. »

BibliographieConclusionLa réduction de son empreinte climatique est unvéritable défi pour l’industrie sidérurgique. Alorsque l’efficacité énergétique de ses procédés defabrication devrait lui permettre des gains signifi-catifs d’émissions de GES, il est néanmoinsvraisemblable que cela ne compense pas l’aug-mentation en volume des émissions en questionprovoquée par la croissance du secteur.L’industrie devra sans doute adapter ses businessmodels vers des offres de produits innovants, àempreinte carbone plus faible, et promouvoir uneutilisation plus rationnelle des matériaux auprèsdes utilisateurs finaux.

Page 42: Etude climat-vigeo-wwf

42 Matériaux de construction

Matériaux de construction

Les émissions mondialesdirectes et indirectes liées àl’activité des trois principalesentreprises françaises du sec-

teur ont été estimées à environ*140 MteqCO2, soit près d’untiers des émissions totales deGES en France.

e secteur regroupe des producteurs de matériaux de construction (plâtre, tui-les, briques, pierre, bois, ciment, béton, mortier, carreaux...) présents sur troisprincipaux marchés : la construction neuve, la rénovation et les travaux

publics. En France, le béton et le ciment représentent plus de 70% du chiffre d’af-faire du secteur. Si une grande partie des enjeux environnementaux du secteur estliée au changement climatique, le secteur fait face à d’autres défis, notammentcelui de la biodiversité.

Empreinte climatiqueSelon nos estimations, la production des matériaux de construction génère environ*6% des émissions mondiales de GES.

Tendance

Du fait de l’urbanisation croissante de la population mondiale, les émissions de GESliées à la production des matériaux de construction augmentent, malgré les amélio-rations technologiques permettant de réduire leur intensité carbone.De plus, la production du ciment et des autres matériaux de construction dans lemonde a vocation à doubler d’ici à 2030. Si la réduction des émissions unitairesdemeure un défi important, la maîtrise de la croissance de ce secteur est aussinécessaire.

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Les chiffres

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Répartition des émissionsPérimètre 1 - Émissions liées au processus de fabrication des maté-riaux de construction (notamment les hauts-fourneaux) et aux centra-les électriques appartenant aux entreprises. La production du cimentpèse pour près de 70% dans ce poste.- Émissions liées au transport des matières premières et produits finis,lorsque celui-ci est effectué par les entreprises elles-mêmes.

Périmètre 2Émissionsliées à l’élec-tricité et à lachaleur ache-tées.

Périmètre 3 Émissions liées au transport des matières premières etdes produits finis, lorsque celui-ci est sous-traité. Même non quantifia-bles, les émissions évitées du fait de l’utilisation des produits finis (péri-mètre 3) demeurent un enjeu majeur dans la mesure où la qualité etl’utilisation des matériaux de construction ont un impact important surles émissions liées à l’utilisation d’un bâtiment.

Matériaux de construction

Répartition des émissions

Réduire les émissions liéesau processus de production

Améliorer la performancedes produits

* Les chiffres précédésd'un astérisque correspondentà des estimations faites dans lecadre de cette étude.

Page 44: Etude climat-vigeo-wwf

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Leviers d’actionCiment : réduction de la part du clinker Pour le ciment, les émissions par tonne produite peu-vent varier de 0,63 à 0,95 tonne équivalent CO2 selonles procédés, le bouquet énergétique ou les modes detransports utilisés. Du fait de l’importance des émis-sions induites par sa production, réduire la part duclinker dans le ciment (en augmentant la part de lai-tier, de cendres et d’autres matériaux cimentaires) estl’un des moyens les plus efficaces pour diminuer lesémissions liées à la production. Selon les cas, cetteréduction peut permettre d’éviter jusqu’à 80%d’émissions de GES par tonne de ciment produite.

Optimisation des processusde fabricationL’efficacité énergétique est historiquement l’un desleviers d’action majeurs de réduction des GES dusecteur. Le GIEC estime que l’efficacité énergétiquepar application des meilleures technologies (telles quele processus à sec avec pré-calcination) peut encoreêtre améliorée de 40% dans certains pays émergents.

De plus, les techniques de récupération de chaleur etd’oxycombustion présentent un intérêt important enmatière de réduction des GES.

Matériaux de construction

�Réduire les émissionsliées au processus deproduction

DDééffiiss && lleevviieerrss dd’’aaccttiioonn

Optimisation du mix énergétiqueLe GIEC recommande que l’ensemble des industrielsdu secteur remplacent, dans la mesure du possible,leurs combustibles à base de pétrole ou de charbonpar le gaz naturel. Par ailleurs, l’utilisation de certainsdéchets (plastiques, pneus, etc.) comme carburantsprésente aussi un intérêt pour la réduction des GES.Enfin, un bouquet énergétique riche en renouvela-bles (petit hydraulique, éoliennes, biomasse issud’une gestion durable, solaire, etc.) permettrait desréductions significatives d’émissions.

Recyclage des matières premièresLes fabricants de verre notamment peuvent utiliserjusqu'à 90% de calcin (matière broyée issue de la collectedu verre) comme matière première dans leurs fours.Actuellement, seulement 53% du verre en France estissu du recyclage, ce qui permet d’éviter 30% d’émis-sions de GES par tonne produite. Accroître cette part à60%, comme se sont engagés à le faire les verriers, per-mettrait d’éviter davantage d’émissions. Un effort pourutiliser d’avantage de matériaux recyclés peut aussi êtrefait par les fabricants d’autres matériaux de construction.

Empreinte carbone des transportsSelon nos estimations, 20% des émissions du secteurseraient liées aux transports des matières premières et pro-duits finis. Ainsi, 17,5% des transports routiers dans l’Unioneuropéenne sont liés aux matériaux de construction etminéraux bruts. Outre une stratégie d’approvisionnementplus localisée, c’est aussi le choix des moyens de transportsqu’il convient d’optimiser. Privilégier les voix fluviales ou lefret ferroviaire au détriment de la route permettrait deréduire les émissions. A titre d’exemple, 53% du trafic ferro-viaire et fluvial en France sont utilisés par la filière métallur-gie, contre 21% pour les matériaux de construction.

Réduction des impactsenvironnementaux liés

à la consommation d’énergie

Secteur : Matériaux de constructionUnivers sous revue : 15 entreprises européennesDernière évaluation : 2009

Les Politiques : quelle pertinence ?La moitié des entreprises publient des objectifs quantifiésde réduction des émissions de GES, mais deux seulementaffichent des cibles chiffrées de réduction de la consom-mation énergétique.

Le Déploiement : quelle efficience ?Presque toutes les entreprises du secteur communiquentsur les mesures prises pour réduire leur consommationénergétique et leurs GES. Six entreprises se distinguent parl’ampleur des mesures prises : plan global de réductiondes consommations d’énergie, récupération de chaleur,modernisation des installations, etc. Enfin, deux entreprisesparviennent à montrer que la totalité des mesures prisesconcernent l’ensemble de leurs activités.

Les Résultats : quel contenu ?Six entreprises ne fournissent aucune information surleur consommation énergétique, et quatre autres aucuneinformation sur les émissions de GES. Parmi celles quireportent, la moitié parvient à faire ressortir des réduc-tions régulières de leur consommation énergétique et deleurs émissions de GES (rapport au chiffre d’affaire et àla production).Si la plupart des entreprises agissent pour réduire leurconsommation énergétique et les émissions de GES asso-ciées, seule une minorité communique des objectifs chif-frés et des résultats.

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possible de fabriquer des isolants naturels à base defibres de bois, de laine de chanvre ou d’ouate decellulose issue de papier recyclé. En diversifiantleur offre et en y incluant des solutions alternatives,les entreprises du secteur pourraient ainsi contri-buer à diminuer les émissions liées à la productiondes matériaux de construction conventionnels,puisqu’elles en réduiraient le besoin. �

Matériaux de construction

Réduction des impactsenvironnementaux liés à

l’utilisation et à la fin de viedes produits

Secteur : Matériaux de constructionUnivers sous revue : 15 entrepriseseuropéennesDernière évaluation : 2009

Les Politiques : quelle pertinence ?Aucune entreprise ne fournit d’objectifs quantifiés visant àréduire les impacts environnementaux liés à l’utilisation età la fin de vie des produits ; toutes se limitent à un enga-gement général ou ne publient pas d’engagement.

Le Déploiement : quelle efficience ?La plupart des entreprises mènent des actions pour limiterles impacts environnementaux de l’utilisation ou de la fin devie de leurs produits et donner des informations aux clients.Six entreprises se distinguent par l’ampleur des mesures pri-ses : campagnes d’information, brochures sur les impactsdes produits dans une approche cycle de vie, services deconseil et d’assistance, centres d’information, etc.

Les Résultats : quel contenu ?Les deux tiers des entreprises ne donnent pas d’informationssur la part des produits dont les impacts environnementaux àl’utilisation et à la fin de vie sont réduits. Parmi les autres, laplupart se limitent à quelques exemples.Si une majorité d’entreprises prennent des mesures pourréduire l’impact environnemental de leurs produits à l’utilisa-tion et en fin de vie, l’absence d’indicateurs quantifiés ne per-met pas d’attribuer de scores élevés au niveau des résultats.

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�Améliorer la perfor-mance des produits

ConclusionUne réponse adéquate au défi du changement cli-matique implique l’optimisation des processus deproduction mais aussi le développement d’une offrede matériaux dont la fabrication est moins émettriceet l’utilisation optimisée.

Périmètre� Ciment : maîtrise des émissionsliées à la production par la réductionla part du clinker dans le béton

� Choix d’un mix énergétique moinsémetteur en GES

L’ESSENTIELdes leviers d’action

Périmètre� Achat d’électricité issue desources renouvelables

� Amélioration de l’efficacitéénergétique des processusde production

Périmètre � Réduction de l’empreintecarbone des transports

� Diversification de l’offreet promotion de filières moinsémettrices

� Promotion de matériauxénergétiquement performantscomme le béton de haute qualité

� Meilleur recyclagedes matières premières

Leviers d’actionCiments et bétons de haute qualité Selon le WWF, 15% des émissions liées au cimentet au béton pourraient être évitées si les produc-teurs privilégiaient des produits de haute qualité.Ainsi, des produits tels que les blocs de béton et lebéton de qualité supérieure permettent de réduirela quantité de béton utilisée dans la construction dubâtiment, et donc de réduire les émissions liées àleur production.

Les blocs de béton présentent également l’avantaged’être des isolants thermiques. Leur impact estdonc largement positif sur la réduction des émis-sions liées à l’utilisation des bâtiments.

Diversification de l’offreet promotion de filières moins émettrices Pour un même usage, certains matériaux issus de labiomasse (à la condition que celle-ci soit géréedurablement) génèrent moins de GES que d’autresmatériaux conventionnels, à performances techni-ques équivalentes voire supérieures. Ainsi, le boisoffre des qualités structurelles et isolantes impor-tantes, tout en provenant d’une ressource consti-tuant un « puits de carbone » (à condition de pro-venir d’une forêt gérée durablement, c’est-à-direcertifiée Forest Stewardship Council). Il est également

AEE 2008, Greenouse gas emission trends andprojections in Europe 2008

Eurostat 2009, Panorama of Transport 2009

GIEC 2007,Climate Change 2007: Mitigation of Climate Change

G. Pajean 2008, « Recyclage du verre »

RSE News, « Transport des marchandises enFrance : chiffres-clés sur le fluvial »

WWF International 2008,A blueprint for a climate friendly cement industry

Bibliographie

Page 46: Etude climat-vigeo-wwf

46 Bâtiment et Travaux Publics

Bâtiment et Travaux Publics

Les émissions de GES liéesdirectement et indirectement àl’activité des trois plus grandesentreprises françaises de la

construction ont été estimées àenviron *115 MteqCO2 en2007, soit le quart des émis-sions françaises.

vec 2,3 millions d’entreprises dont 95% de PME en Europe, l’industrie de la construction est un sec-teur fragmenté dont émergent cependant quelques acteurs majeurs (sociétés de construction, pro-moteurs immobiliers et fonciers). Le pouvoir d’influence mais aussi le rôle de coordination joués par

ces grandes entreprises sont primordiaux, dans une optique de réduction des émissions de GES. Si ce défiest majeur pour la pérennité de leurs activités, les entreprises du secteur font également face à d’autresenjeux sociaux et environnementaux tels que la sécurité des employés et la protection de la biodiversité.

Empreinte climatiqueLes émissions de GES du secteur représentent, si l’on inclue la fabrication des matériaux et l’utilisation desbâtiments, environ *24% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Tendance

Les émissions par unité d'énergie consommée (tCO2/tep) dépendent du type d'énergie utilisé. Les légèresvariations dans le temps s'expliquent surtout par des modifications du mix énergétique. Ainsi, dans le monde,la part de l'électricité dans la consommation énergétique totale devrait augmenter de 25 % en 1990 à 34 %en 2030.

Malgré les progrès permis par l’utilisation de matériaux isolants et de techniques de construction favorisant leséconomies d’énergie, l’empreinte carbone globale des bâtiments a augmenté depuis 1990, sous l’effet detrois facteurs: - Une augmentation des consommations énergétiques unitaires, liée à un accès accru des usagers au confortthermique, - L’augmentation de l’impact carbone de l’énergie consommée du fait de l’accroissement de la part de l’élec-tricité utilisée dans le bâtiment, - La croissance de la demande, notamment dans l’immobilier résidentiel et de bureau.Ces tendances sont destinées à se poursuivre du fait de l’urbanisation et de l’enrichissement d’une part crois-sante de la population. Une réduction substantielle des émissions de GES du secteur (et l’atteinte et desobjectifs du « facteur 4 ») implique donc de poursuivre la diminution de l’empreinte carbone des bâtiments,mais aussi de participer à la réduction des impacts des usagers.Fo

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1 - pétrole, charbon, gaz naturel, électricité(en millions de tonnes équivalent Mtep)

Les chiffres

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Répartition des émissionsPérimètre 1 Émissions directesliées au processus de construction,essentiellement la flotte de véhiculesauto-détenus et la consommationénergétique sur site.

Périmètre 2 Émissionsindirectes liées à laconsommation d’électri-cité lors du processus deconstruction.

Périmètre 3 Émissions liées à la consommationénergétique des bâtiments une fois construits etaux déplacements des usagers des bâtiments.Elles représentent de loin le principal posted’émissions.

Bâtiment et Travaux Publics

Répartition des émissions

Améliorer la performance énergétique des bâtiments Optimiser l’usage des bâtiments

* Les chiffres précédésd'un astérisque correspondentà des estimations faites dans lecadre de cette étude.

Page 48: Etude climat-vigeo-wwf

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Leviers d’action« Construction durable » du bâtiment neufPlusieurs types de mesures permettent d’intégrer laperformance énergétique dès la conception d’un bâti-ment : les caractéristiques structurelles des bâtiments(l’exposition, l’isolation, la ventilation, le choix desmatériaux de construction, etc.) peuvent être optimi-sées ; des équipements énergétiques performants(pompes à chaleur, chauffage solaire de l’eau, récupé-ration de chaleur, ventilation et climatisation, micro-génération d’électricité et de chaleur de source renou-velables) et des outils permettant une réduction de laconsommation (éclairage à basse consommation,thermostats intelligents, compteurs permettant d’ana-lyser le gaspillage énergétique) peuvent être installés.

Ces solutions ne seront appliquées efficacement quesi les concepteurs ont une vision globale des gainsénergétiques potentiels. Leur application nécessitepar ailleurs une coordination accrue entre les diffé-rents acteurs de la chaîne de valeur : architectes, maî-tres d’ouvrage, fournisseurs de matériaux, etc.Chaque corps de métier a donc un rôle à jouer.

Bâtiment et Travaux Publics

�Améliorer la perform-ance énergétique desbâtiments

DDééffiiss && lleevviieerrss dd’’aaccttiioonn

- Concepteurs : intégrer l’ensemble des problémati-ques liées à l’efficacité énergétique et évaluer lesbénéfices énergétiques des différentes solutions sur latotalité du cycle de vie ;- Promoteurs fonciers : établir des cahiers des char-ges ambitieux en termes d’émissions de GES ettenant compte de l’ensemble des émissions;- Constructeurs : appliquer les meilleures solutionstechniques afin de limiter les émissions liées à laconsommation énergétique des bâtiments et à cellesdes matériaux (« énergie grise » liée à leur production).

Eco-rénovation du bâti existantSi la réduction des émissions liées à la consommationénergétique des bâtiments est relativement aisée dansla construction neuve, déjà bien réglementée enEurope, le défi de la rénovation est d’autant plusimportant que la moitié du parc immobilier existantsera toujours utilisé en 2050.En France, les bâtiments existants représentent 45%de l’énergie consommée et 22% des émissions tota-les de GES nationales (environ 2 tonnes de CO2 parhabitant et par an). Avec une consommationmoyenne de 250 kWh par mètre carré et par an, lepotentiel d’économies d’énergie est immense. Lesobjectifs du Grenelle prévoient une baisse de cetteconsommation d’au moins 38% d’ici 2020.

Réduction des impactsenvironnementaux liés

à la consommation d’énergie

Secteur : Bâtiment et Travaux PublicsUnivers sous revue : 16 entreprises européennesDernière évaluation : 2009

Les Politiques : quelle pertinence ?70% des entreprises s’engagent à réduire la consomma-tion énergétique des bâtiments construits. Toutefois,aucune d’elles ne fournit d’objectifs chiffrés de réductionde la consommation énergétique ou des émissions de CO2

associés.

Le Déploiement : quelle efficience ?Un quart des entreprises fournit des indications sur lesmesures en place pour réduire la consommation énergéti-que des bâtiments construits. Seules 12% des entreprisesmentionnent des dispositifs avancés : logiciels de calculdes impacts environnementaux, utilisation de matériauxperformants, projets de bâtiments à énergie positive.

Les Résultats : quel contenu ?Aucune entreprise ne fournit d’informations sur les émis-sions de CO2 liées à l’utilisation des bâtiments ou des ins-tallations. Seule l’une d’entre elles mesure la consomma-tion énergétique de l’utilisation de ses bâtiments, mais lesdonnées sont trop récentes pour établir une tendance.Les scores très bas reflètent une faible prise en comptede l’impact énergétique des bâtiments par les entreprisesdu secteur.

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L’amélioration de la performance énergétique estnécessaire pour les bâtiments nouvellement construitscomme pour les bâtiments existants.

En France, la Réglementation thermique 2005(RT2005), dans la lignée de la directive 2002/91/EC surla performance énergétique des bâtiments, fixe unelimite de consommation énergétique maximale pourles bâtiments neufs résidentiels et tertiaires, variableselon les zones climatiques et le type de chauffage, de80khh/m2 à 250 kwh/m2. Ce niveau sera abaissé à 50kWh/m2/an en 2012 et zéro en 2020.

Contexte réglementaire

Page 49: Etude climat-vigeo-wwf

49

Périmètre� Réduction des besoinsénergétiques liés à la construction

L’ESSENTIELdes leviers d’action

Périmètre� Optimisation des consommationsd’électricité liées au processus deconstruction

� Achat d’électricité issue desources renouvelables

Périmètre � Pour les bâtiments neufs : inté-gration de la performance énergé-tique dès la conception du bâtiment

� Pour le parc existant : améliora-tion de la performance énergétique.

� Prise en compte de la probléma-tique de desserte dans les choix deconstruction.

� Favoriser la maîtrise des con-sommations énergétiques desusagers.

Bâtiment et Travaux Publics

AEE 2008, Greenouse gas emission trendsand projections in Europe 2008

Agence internationale de l’énergie 2008,World Energy Outlook 2007

Commission européenne 2008, « EuropeanEnergy and Transport : Trends up to 2030 –update 2007 »

P. Defawe 2008, « Déchets du bâtiment : lafilière s’organise pour répondre à des objec-tifs ambitieux » (Le Moniteur)

GIEC 2001, Climate Change 2001: Mitigationof Climate Change

GIEC 2007, Climate Change 2007: Mitigationof Climate Change

Réseau Action Climat France 2005, « Parcset Consommations d’énergie dans l’habitat etle tertiaire »

World Resources Institute 2005, Navigatingthe Numbers

Bibliographie

�Optimiser l’usagedes bâtiments

Leviers d’actionMaîtrise de la consommation énergétiqueMême dans des bâtiments très performants, le com-portement des usagers influe nettement sur laconsommation énergétique. Promouvoir des com-portements responsables permet donc de réduireencore l’empreinte carbone des bâtiments. Les entre-prises peuvent par exemple inciter les usagers à limi-ter leurs consommations de chauffage, d’eau chaudeet de climatisation à des niveaux raisonnables, à étein-dre appareils électriques inutilisés, à optimiser la per-formance énergétique de leur habitation (par exempleen utilisant les volets), etc.

Tertiaire Résidentiel

Chauffage 54% 70%

Eau chaude sanitaire 9% 10.5%

Cuisson 6% 6.5%

Climatisation 5% 0.2%

Électricité 26% 12.8%

Part des besoins en énergie d’un bâtiment en France

ConclusionUne démarche cohérente de réduction de l’impact car-bone des bâtiments passe non seulement par l’amélio-ration de l’efficience énergétique des bâtiments, maisaussi par l’implication de l’ensemble des acteurs, don-neurs d’ordre et utilisateurs inclus, et l’adoption d’unestratégie d’implantation permettant la limitation del’étalement urbain.

Usage des véhiculesConstruire un bâtiment « à énergie positive » dans unendroit nécessitant l’utilisation systématique d’unevoiture ne présente surement pas grand intérêt. EnAmérique du Nord, des statistiques ont montréqu’en considérant les émissions liées à la consomma-

tion énergétique et celles liées aux transports, unemaison bien isolée construite dans une banlieue éloi-gnée générait plus de GES que la même maison malisolée en centre-ville. Par ailleurs, selon le ministèrebritannique des transports, les déplacements domi-cile-travail en voiture représentent 270 kgCO2 par anpar employé contre environ 3 kgCO2 par an pourceux qui se déplacent autrement.

Limiter l’étalement urbain et privilégier les projets etles sites déjà desservis par les transports en communapparaît donc comme essentiel, particulièrementpour les grands projets fonciers (immeubles de loge-ments ou de bureaux, centres commerciaux, etc.)dont l’impact urbanistique est élevé. Plus qu’un défitechnique, la réduction de l’empreinte carbone desbâtiments implique aussi une réflexion sur les choixd’implantation des entreprises. �

Réduction des impactsenvironnementaux liés

aux transports

Secteur : Services financiers et immobilierUnivers sous revue : 20 entreprises européennesDernière évaluation : 2009

Les Politiques : quelle pertinence ?Seul un cinquième des entreprises indique viser uneréduction des impacts environnementaux liés à laphase d’utilisation des bâtiments. Une seule entreprisea élaboré une politique de réduction des impacts envi-ronnementaux liés aux transports lors de la phase d’uti-lisation des bâtiments.

Le Déploiement : quelle efficience ?Plus de la moitié des entreprises ne semblent avoir prisaucune mesure pour limiter les impacts environnemen-taux liés aux transports des usagers. Parmi les autres,seules 20% ont mis en en place au moins deux mesurestelles que l’optimisation des flux, une politique de conseilpour des solutions de transports plus durables ; une stra-tégie d’intégration des sites résidentiels aux réseaux detransports urbain ou une coopération avec les collectivi-tés locales pour améliorer les transports publics.

Les Résultats : quel contenu ?Aucune entreprise ne fournit d’informations sur lesémissions de CO2 liées aux transports, et seules 10%fournissent de l’information sur la part des différentsmodes de transport dans la desserte de leurs bâti-ments.Les moyennes sectorielles très faibles reflètent unmanque de prise en compte de cet enjeu par lesentreprises. Toutefois, si les meilleurs scores sont peuélevés, ils témoignent de l’avance prise par les lea-ders du secteur sur leurs concurrents.

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50 Banques et assurances

Banques et assurancese secteur « banques et assurances » est composé d’entreprises dont les activitésprincipales sont le financement (le crédit), la couverture des risques (contrats

d’assurances), et le placement financier (achat ou gestion d’actifs financiers :actions, obligations…). Coeur du système économique moderne, ce secteur eststratégique sur le plan de la lutte contre le changement climatique puisqu’il exerceune influence sur l’ensemble des activités économiques des ménages, des entre-prises et des pouvoirs publics – et donc sur les émissions associées.Si le périmètre exact de responsabilité du secteur dans le changement climatiqueest matière à débat, la signature par ses grands acteurs des Principes Equateur en2003 (qui s’appliquent au financement de projets et reposent sur le respect desstandards de respect de l'environnement, des droits sociaux et humains) marqueun début de reconnaissance de leur responsabilité environnementale « indirecte ».Ces impacts « induits » ne se limitent pas aux émissions de GES, mais impliquentégalement d’autres impacts environnementaux et sociaux, liés notamment aufinancement de grands projets.

Empreinte climatiqueEn l’absence de méthodologie alternative, si l’on part de l’hypothèse que la financemondiale contribue de manière indirecte à l’ensemble des émissions mondiales deGES, et que la part des actifs financiers mondiaux détenus d’une entreprise corres-pond environ à sa part des émissions mondiales, alors les émissions directes etindirectes liées à l’activité mondiale des entreprises françaises du secteur seraientd’environ :- 1700 MteqCO2 pour les banques du SBF120 ;- 1470 MteqCO2 pour les grandes banques françaises hors SBF120 ;- 510 MteqCO2 pour les assureurs.Le total avoisinerait les 3 680 MteqCO2, soit près de huit fois les émissions dela France.Ces chiffres très élevés ne reflètent que les hypothèses qui les sous-entendent, etn’ont vocation qu’à ouvrir le débat sur les impacts climatiques des acteurs.

TendanceNous avons choisi de ne pas établir de tableau des tendances pour ce secteur. Eneffet, en l’absence de méthodologie alternative, les tendances des émissions du sec-teur seraient tout simplement celles de l’ensemble des émissions mondiales.

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Périmètre 1 Émissionsliées à la consommationénergétique des bureaux(hors électricité) et au trans-port des employés.

Périmètre 2Émissions liéesà l’électricité età la chaleurachetées.

Périmètre 3 Émissions liéesaux placements financiers desétablissements bancaires, auxinvestissements et aux finance-ments de projets.

Banques et assurances

Répartition des émissions

Réduire les émissions induitespar les placements financiers

Réduire les émissions induitespar les financements

* Les chiffres précédésd'un astérisque correspondentà des estimations faites dans lecadre de cette étude.

Répartition des émissions

Page 52: Etude climat-vigeo-wwf

52

S’il n’est pas neutre - pour des questions d’exemplarité- que les acteurs concernés matérialisent leur engage-ment à travers des démarches de réduction de leursémissions de périmètre 1 et 2, ce sont bien sûr lesémissions de périmètre 3 liées aux financements et auxplacements qui nécessitent une action conséquente dela part des acteurs du secteur.

Leviers d’actionCrédit et assurance aux particuliersLes émissions liées à l’habitat et aux voitures par-ticulières représentent, en France, respectivement12% et 11% des émissions de GES en 2009.Compte tenu du rôle des banques et des assuran-ces dans le financement de ces biens – l’habitatreprésente 85% des besoins des particuliers enmatière de financement – la promotion de solu-tions moins émettrices de GES peut contribuer àréduire les émissions du secteur. Ainsi, des prêts« éco-habitat » avec des intérêts dégressifs enfonction de la qualité environnementale des bâti-ments sont développés par certaines banques. Dela même manière, les prêts et assurances bonifiéspour les véhicules les moins émetteurs de GESreprésentent une piste dans le développement deproduits à moindre empreinte carbone.

Banques et assurances

�Réduire les émissionsinduites par lesfinancements

DDééffiiss && lleevviieerrss dd’’aaccttiioonn

Si le cadre législatif incite les particuliers à setourner vers ce type de projets (par le biais, enFrance par exemple, des éco-prêts à taux zéro,mis en place depuis début avril 2009 afin d’inci-ter les ménages à améliorer la performance éner-gétique de leurs habitations), une promotionaccrue de solutions de financements de ce typede logements et de véhicules apparaît comme unpilier majeur d’une politique de réduction desémissions induites par les financements aux par-ticuliers.

Financements de projetsAdopter pour chaque secteur des grilles d’analyse« négatives » (visant à exclure les projets les plusémetteurs du financement) et « positives » (pourfinancer en priorité les projets les plus intéres-sants en matière de lutte contre l’effet de serre)permettrait d’influencer les taux d’émissions liésaux projets. Certains secteurs, tels que l’énergie,les transports ou l’urbanisme sont particulière-ment concernés. Une telle démarche pour le sec-teur de l’énergie pourrait par exemple comporterles actions suivantes :- Conditionner le financement de projets à desplafonds d’émissions;- S’assurer de l’emploi des meilleures technolo-gies disponibles dans les projets financés ;- Favoriser les projets portant sur les énergiesrenouvelables.Les deux approches, négative et positive, sontcomplémentaires et indissociables. Une étude duCERES a montré que les établissements commu-niquent beaucoup sur leurs investissements dansles énergies « propres » mais peu sur leurs inves-tissements dans des projets très émetteurs.

Développement de produitset de services « verts » - Banques

Univers sous revue : 56 entreprises européennesDernière évaluation : 2009

Les Politiques : quelle pertinence ?La part des entreprises n’ayant publié aucun engagement concer-nant leur impact environnemental est de 30% pour les politiques decrédit, et de 40% pour les politiques d’investissement. Parmi cellesqui rendent compte de leurs objectifs, environ la moitié ne s’engageque de manière très générale, alors que l’autre moitié affiche desengagements précis. Seules quatre entreprises fournissent desobjectifs quantifiés concernant la réduction de l’empreinte environ-nementale de leur politique d’investissement.

Le Déploiement : quelle efficience ?Environ 35% des entreprises ne fournissent pas d’indications sur lesmesures prises pour réduire l’impact environnemental de leurs politi-ques de crédit. Parmi les 65% restants, 40% ne semblent avoir déve-loppé qu’une méthodologie vague permettant l’inclusion des risquesenvironnementaux dans les décisions de prêts et de crédit ; 40% sem-blent s’appuyer sur une méthodologie globale, incluant des moyenssignificatifs (tels que la formation des analystes) ; et 20% ont déve-loppé une structure spécifique d’évaluation des risques environne-mentaux au sein de l’entreprise. Pour ce qui est des politiques d’inves-tissement, 30% des entreprises n’ont fourni aucune information surles moyens mis en place pour réduire leurs impacts environnemen-taux. Les autres communiquent sur les moyens alloués au développe-ment de fonds « verts » ou ISR. Seules 20% d’entre elles rendentcompte de critères environnementaux dans la gestion de leurs actifs.

Les Résultats : quel contenu ?Moins de 30% des entreprises ont développé des prêts et des cré-dits « verts » (donnant par exemple des taux préférentiels aux par-ticuliers qui développent le photovoltaïque). Les autres ne fournis-sent aucune information à ce sujet. Enfin, en ce qui concerne lesfonds « verts » ou « ISR », parmi les 55% d’entreprises qui indiquentdévelopper ce type d’investissements, ceux-ci ne dépassent 1% dumontant total de leur portefeuille que dans 30% des cas.Les scores faibles sur ce critère masquent des situations trèscontrastées. L’écart est grand entre les entreprises qui semblent sedétourner des questions environnementales, et celles qui se mon-trent proactives en la matière.

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53Banques et assurances

Développement de produitset de services « verts » - Assurances

Univers sous revue : 34 entreprises européennesDernière évaluation : 2008

Les Politiques : quelle pertinence ?Près de 40% des entreprises étudiées n’ont pris aucunengagement concernant l’impact environnemental desactivités de leurs clients ou de leurs propres investisse-ments. Parmi les 60% qui déclarent prendre en comptel’impact environnemental des clients et de leurs investisse-ments, environ la moitié sont signataires d’initiatives inter-nationales comme l’initiative du Programme des nationsunies pour l’environnement (PNUE) sur les assurances.

Le Déploiement : quelle efficience ?Près de 40% des entreprises ne fournissent pas d’indicationssur les mesures prises pour réduire l’impact environnemen-tal de leurs clients ou de leurs propres investissements. Surcelles qui fournissent de l’information, seule la moitié appli-quent plus de deux des mesures suivantes : intégration deconsidérations environnementales dans l’évaluation des ris-ques des clients ; incitation aux comportements plus respon-sables ; développement de produits favorisant les technolo-gies et les comportements qui présentent des avantages d’unpoint de vue environnemental.

Les Résultats : quel contenu ?Un peu plus de la moitié des entreprises dispose de fonds ISR.Seules trois entreprises se distinguent avec un taux supérieurà 50% de leurs actifs et quatre entreprises ont développé unepolitique de contrats, incitant leurs clients à adopter des com-portements plus durables (tels que l’octroi de primes plus fai-bles pour des habitations ayant fait des travaux d’isolation).Comme dans le secteur bancaire, le contraste entre la fai-blesse des scores moyens et les performances élevées obte-nues par quelques leaders du secteur reflète une grande iné-galité dans les engagements.

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�Réduire les émissionsinduites par les place-ments financiers

ConclusionL’adoption, par les entreprises du secteur, d’une poli-tique pertinente de lutte contre le changement clima-tique requiert, outre une mesure transparente de l’im-pact « carbone » de leurs activités financières, uneapproche concertée de leur responsabilité à cet égard.

Leviers d’actionEtiquetage carbone des actifset des produits financiersIl est aujourd’hui possible d’évaluer l’impact « car-bone » d’un portefeuille d’actifs ou de produitsfinanciers. Cette démarche permet de guiderl’épargne des particuliers vers des actifs à moin-dre impact induit. Elle permet aussi d’aider lesétablissements bancaires et les assurances à sélec-tionner des actifs présentant un moindre impact.Ainsi, une entreprise française a mis au point uneméthode d’évaluation des émissions de ses diffé-rents actifs et produits financiers, basée sur lapart des actions détenues dans différentes entre-prises, et les émissions en périmètres 1, 2, et 3associées.

Actionnariat actifLes banques et les assurances peuvent enfin exer-cer une influence significative sur les entreprisesdont elles détiennent des actifs afin de les aider àmieux évaluer et réduire leur empreinte carbone.Ceci est possible par exemple au travers des inter-pellations directes du management de l’entreprise,ou encore au travers des droits de vote lors desassemblées générales. �

Périmètre� Mise en place des meilleuresnormes environnementalespour les bâtiments des entrepriseset agences

L’ESSENTIELdes leviers d’acions

Périmètre� Maîtrise des consommationsd‘électricité

� Achat d’électricité issuede sources renouvelables

Périmètre � Promouvoir les financements auxparticuliers de projets d’habitatsdurables et de transports moinsémetteurs.

� Financer prioritairement les pro-jets industriels les moins émetteurs

� Proscrire les financements deprojets fortement émetteurs enétablissant des plafonds d’émis-sions par secteur

� Encourager une meilleure infor-mation concernant les émissionsliées aux produits financiers

� Influencer les entreprises danslesquelles les banques ouassurances sont actionnaires.

� Rationalisation des transportsdes employés

Les Amis de la Terre 2007, « Banques françaises,banques fossiles ? »

Caisse d’Epargne, Utopies et Centre Info 2009,« Epargner en épargnant la planète ? Retour sur lapremière expérience d’étiquetage CO2 des produitsbancaires »

Ceres 2008,“Corporate Governance and Climate Change”

CITEPA 2009, « Substances relatives à l’accroisse-ment de l’effet de serre »

World Resources Institute 2005, Navigating theNumbers

WWF 2006,“Shaping the Future of Sustainable Finance: Movingfrom Paper Promises to Performance”

Bibliographie

Page 54: Etude climat-vigeo-wwf

54 Agro-alimentaire et grande distribution

Agro-alimentaire et grande

Les émissions directes et indirectes liées à l’activitédes six principaux groupes de la grande distributionfrançaise s’élèveraient selon nos estimations à envi-ron *140 MteqCO2. Ces estimations concernent uni-

quement les produits alimentaires et ne prennentpas en compte les émissions induites par les autresbiens vendus par ces entreprises : biens deconsommation, carburants, etc.

e secteur tel qu’analysé ici comprend deux types d’acteurs : les industries agro-alimentaires et les entreprises de la grande distribution. Si l’analyse porte essen-

tiellement sur les émissions de GES, ces entreprises sont bien sûr concernéespar d‘autres problématiques sociales et environnementales (biodiversité, gestiondes ressources en eau et des déchets, conditions de travail des employés, etc.).

Empreinte climatiqueLe secteur considéré sur l’ensemble de la châine de valeur – de la fabrication desengrais jusqu’aux ordures ménagères – génère environ *24% des émissions mon-diales de GES et 31% des émissions de l’Union européenne. L’agriculture et l’éle-vage représentent à elles seules 14% des émissions françaises sous forme princi-palement de protoxyde d’azote (gaz au pouvoir de réchauffement global 310 foissupérieur à celui du CO2) provenant de la décomposition des engrais dans les sols,et de méthane (gaz au pouvoir de réchauffement global 25 fois supérieur à celui duCO2) issu de la fermentation entérique propre aux ruminants. Ces données ne pren-nent pas en compte les émissions liées à la déforestation qui accompagne souventle développement agricole.

TendanceSi l’intensité carbone de l’agriculture a tendance à diminuer, les émissions de GESaugmentent globalement, à cause notamment de la croissance de la production etde l’extension des modèles de consommations prédominants. Par exemple, laconsommation de viande a augmenté en France de 20 kg/habitant/an en 1800 à100 kg aujourd’hui. Sans une révision globale des habitudes alimentaires, il seradonc difficile de revoir à la baisse les émissions de GES qui y sont liées.

Notons aussi que l’accroissement de la production ne se traduit pas nécessairementpar une amélioration de la sécurité alimentaire. La production actuelle de nourrituresuffirait à nourrir l’ensemble de la population mondiale si elle était plus égalementrépartie.

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1/ (sc. de réf.)

Les chiffres

Page 55: Etude climat-vigeo-wwf

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Répartition des émissions (grande distribution uniquement)

Périmètre 1 Émissionsliées à la gestion des bâti-ments et à la partie nonsous-traitée du transportdes marchandises.

Périmètre 2Émissions liéesà l’électricitéachetée.

Périmètre 3 Émissions liées :- en amont : aux surfaces cultivées (*30%), à l’élevage (*29%) à la production d’engrais(*2%) et la transformation des produits (9%),- en aval : au transport des marchandises et des clients (*11%), à la préparation des ali-ments et à la restauration (*12%), ainsi qu’aux déchets (*3%).

Agro-alimentaire et grande distribution

distributionRépartition des émissions

Agir auprès des fournisseursRéduire les émissions liées aux

transports et aux magasins Orienter les consommateurs

* Les chiffres précédésd'un astérisque correspondentà des estimations faites dans lecadre de cette étude.

Page 56: Etude climat-vigeo-wwf

56

Leviers d’actionPromotion de pratiquesagricoles moins émettrices

En incitant leurs fournisseurs à réduire leur empreintecarbone, l’industrie agro-alimentaire et la grande distri-bution (dont environ 30% des produits sont vendussous leurs propres marques) peuvent jouer un rôle clédans la réduction des émissions liées à l’agriculture.

Le GIEC indique par ailleurs qu’il serait possible deréduire les émanations de protoxyde d’azote liées auxengrais dans les surfaces cultivées en favorisant parexemple l’agriculture de précision. Les émissionsliées à l’élevage pourraient être réduites par une meil-leure gestion de l’alimentation du bétail (notammentle remplacement du soja d’importation par des ali-ments locaux) et du fumier.

Soutien au développement de filièresagricoles durablesPour produire la même quantité de nourriture quel’agriculture intensive, l’agriculture biologique émet

Agro-alimentaire et grande distribution

�Agir auprèsdes fournisseurs

DDééffiiss && lleevviieerrss dd’’aaccttiioonn

Le Grenelle de l’Environnement prévoit de rendreobligatoire l’étiquetage environnemental des pro-duits de grande consommation à partir de 2011.

Contexte réglementaire

30% de GES de moins pour la viande rouge et 50%de moins pour les produits végétaux et les volailles(ces chiffres n’incluent pas le transport). Avec 2% deproduction issue de l’agriculture biologique, la Franceest loin derrière des pays comme l’Italie où celle-cireprésente 9%, ou l’Autriche où elle représente 13%.Outre l’agriculture biologique, d’autres filières à moin-dre empreinte carbone existent, telles « l’agricultureraisonnée » ou encore la « pêche durable ».

Les exemples de distributeurs privilégiant des filiè-res plus responsables sont nombreux. Ainsi ungroupe français s’est engagé à ce que 75% des sesproduits de la mer surgelés soient certifiés MSC(Marine Stewardship Council) d’ici à 2012 et que 100%de l’huile de palme utilisée dans ses produits à mar-que propre soient certifié CSPO (CertifiedSustainable Palm Oil) à l‘horizon 2015. Généraliserce type de bonnes pratiques permettrait de tirerl’ensemble des filières « amont » vers des pratiqueset des produits plus responsables.

Réduction des emballages En France, chaque habitant génère tous les ansenviron 160 kilogrammes de déchets d’emballages,dont les deux tiers sont d’origine alimentaire. Ilconvient donc de prendre des mesures pour facili-

Viandes hors poulets 30%Poulets 13%Lait 7%Fromage 7%Légumes 2%Fruit 2%

Poids de différents produits alimentaires dans lesémissions totales liées à l’alimentation en Europe,

analysées dans une approche d’ACV

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ter la réduction, la réutilisation, et le recyclage des embal-lages, et de privilégier les emballages qui émettent moinsde GES sur l’ensemble du cycle de vie. De telles mesurespeuvent comprendre l’éco-conception des emballages ; laréduction des emballages secondaires et tertiaires et l’uti-lisation de matériaux plus adaptés.

Page 57: Etude climat-vigeo-wwf

57Agro-alimentaire et grande distribution

Intégration de facteursenvironnementaux dans la chaîne

d’approvisionnement

Secteur : Grande distributionUnivers sous revue : 11 entreprises européennesDernière évaluation : 2009

Les Politiques : quelle pertinence ?Si toutes les entreprises s’engagent à réduire les impactsenvironnementaux de leurs produits, aucune d’elles nefournit d’objectifs quantifiés à ce sujet.

Le Déploiement : quelle efficience ?Un tiers des entreprises a mis en place au moins une mesurepermettant d’intégrer les facteurs environnementaux au sys-tème de gestion des fournisseurs (intégration de clauses envi-ronnementales dans les contrats ; conseil et assistance ; for-mation des employés ; exigence de certificationsenvironnementales reconnues). Par ailleurs, la moitié desentreprises exige des audits environnementaux de leurs four-nisseurs, mais cela ne couvre que leurs marques propres.

Les Résultats : quel contenu ?La plupart des entreprises ne font pas l’objet de controver-ses concernant l’impact environnemental de leurs fournis-seurs. Cependant, seules 20% entreprises communiquentsur des mesures correctives prises en réponse à des pro-blèmes environnementaux.Si l’intégration des critères environnementaux dans lachaîne d’approvisionnement reste partielle pour la plupartdes entreprises, certaines font clairement preuve d’enga-gements plus avancés que d’autres.

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�Orienter lesconsommateurs Leviers d’actionEtiquetage carbone des produitsL’étiquetage carbone des produits sur leur cycle devie permet d’aider les clients à devenir acteur d’uneconsommation plus responsable en choisissant desproduits moins intensifs en carbone sur l’ensemblede leur cycle de vie (production, transformation, dis-tribution, utilisation, fin de vie). Diverses initiativesont déjà été menées dans ce sens par différentesentreprises en France et ailleurs.

Incitations à choisirdes produits moins émetteurs Orienter le consommateur vers une moindre maismeilleure consommation de viande et augmenter celledes céréales, fruits et légumes, susciterait une réduc-tion significative des émissions de GES, à valeur nutri-tionnelle similaire. Par ailleurs, une consommationlimitée de plats cuisinés et de surgelés, dont l’em-preinte carbone est très importante, permettrait uneréduction importante des émissions de GES : un kilo-gramme de haricots verts tenus à -18°C pendant 6mois possède un impact carbone 600 fois supérieur àcelui d’un kilogramme de haricots frais.Plusieurs types d’actions peuvent être développéesafin d’inciter les consommateurs à privilégier les pro-duits moins émetteurs de GES : mettre en valeur lesfruits et légumes de saison ainsi que les aliments pro-duits localement et adaptés au climat, et rendre leurprix plus accessibles ; encourager le choix de produitsayant une moindre empreinte carbone.

Lutte contre le gaspillage alimentaireEn Europe, environ un tiers de la nourriture achetéen’est pas consommée. Aider les clients à limiter lesdéchets alimentaires et réduire ces gaspillages permet-trait d’éviter les émissions associées à leur production.Selon le gouvernement britannique, les objectifs deréduction du gaspillage alimentaire correspondraient àsupprimer une voiture sur cinq des routes du Royaume-Uni (en termes d’émissions de GES). Certaines mesu-res, telles qu’éviter les pratiques commerciales de « deuxpour le prix d’un », favoriser un conditionnementadapté aux besoins des foyers, mener des campagnes decommunication sur l’accommodement des restes, lagestion du réfrigérateur sont par exemple préconiséespar l’ADEME pour accompagner cette transition.

La directive européenne du 15 décembre 1994amendée par la directive du 11 février 2004 vise àinstaurer des systèmes de reprises, collecte etvalorisation des déchets liés à l’emballage. En France, le plan d’actions gouvernemental sur lagestion des déchets 2009-2012, qui répond auxexigences de la directive européenne n°2008-98relative aux déchets, et dont le suivi est assurépar le Conseil national des déchets, fixe commeobjectifs prioritaires la réduction à la source de laproduction de déchets et le développement durecyclage et de la valorisation. Il prévoit notam-ment une réduction de 7 % de la production dedéchets ménagers et assimilés par habitant surles cinq prochaines années.

Contexte réglementaire

Page 58: Etude climat-vigeo-wwf

58 Agro-alimentaire et grande distribution

DDééffiiss && lleevviieerrss dd’’aaccttiioonn Réduction des impactenvironnementaux liés

aux transports

Secteur : Agro-alimentaireUnivers sous revue : 18 entreprises européennesDernière évaluation : 2008

Les Politiques : quelle pertinence ?60% des entreprises publient un engagement général àréduire les impacts environnementaux liés au transport desclients et des marchandises. Les autres ne s’expriment passur ce sujet. Aucune entreprise ne fournit d’objectif chiffré.

Le Déploiement : quelle efficience ?Seules 16% des entreprises ont mis en place un largepanel de mesures telles que l’optimisation des charge-ments ; la promotion de l’éco-conduite ; le suivi des dis-tances parcourues, de la consommation de carburant etdes émissions de CO2 ; le développement de transportsalternatifs; la promotion d’un meilleur mix des transports ;l’optimisation des flux ou l’amélioration de la maintenancedes véhicules. Seules 16% des entreprises ont développédes programmes de sensibilisation aux impacts environne-mentaux auprès de leurs fournisseurs et de leurs clients.

Les Résultats : quel contenu ?Une seule entreprise sur 18 publie des informations sur laconsommation énergétique liée aux transports ainsi queles émissions de CO2 associées.Les scores très faibles sur ce critère reflètent le manqued’implication général du secteur quant à l’impact environ-nemental des transports. Toutefois, quelques leaders sedémarquent des autres par la pertinence de leurs politi-ques de réduction d’impact.

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se fait livrer à domicile). Or, en France, le nombredes hypermarchés est passé de 580 à 1332 en vingtans. La France est l’un des pays comptant le plusd’hypermarchés par habitant au monde, alorsqu’une commune sur deux reste sans commerce deproximité.- Promotion des transports en commun ou limita-tion des déplacements des clients. Rares sont lesinitiatives des entreprises du secteur de la grandedistribution qui incitent leurs clients à utiliser lestransports en commun. Le développement ducommerce électronique et des livraisons à domicilereprésentent une piste intéressante et complémen-taire, à condition d’être organisée de façon à géné-rer de véritables économies d‘émissions.

Réduction des émissions de gaz à effetde serre des magasinsLa consommation moyenne d’énergie d’une « grandesurface » à dominante alimentaire est deux fois supé-rieure à la moyenne de la grande distribution non ali-mentaire ou spécialisée. Par ailleurs, elle a fortementaugmenté ces dernières années du fait de l’utilisationmassive de l’éclairage, des meubles à froid ouverts etde la généralisation de la climatisation.L’optimisation de l’éclairage (l’utilisation de lampes àbasse consommation et l’optimisation des heuresd’utilisation) peut réduire la consommation électri-que d’environ 25%. Le renouvellement des chaudiè-res et la généralisation des contrats d’entretien peu-vent également diminuer de 25% la consommationde chauffage. Enfin, des dégivrages plus fréquents etle remplacement progressif des meubles froidsouverts par des meubles froids fermés permettentd’optimiser ce poste qui représente 30% de laconsommation d’énergie d’un hypermarché. �

�Réduire les émissionsliées aux transports etaux magasins

Leviers d’actionRéduction de l’impact des transports Transports des marchandisesEn France, les transports des produits agricoles et ali-mentaires représentent un tiers des transports rou-tiers. Réduire les émissions associées aux transportsroutiers suppose d’optimiser l’organisation du sys-tème logistique (provenance et stockage), et lesmodes de transports utilisés. Mutualiser davantage lesplateformes de distribution, accroître la part du fretferroviaire et fluvial (aujourd’hui, 70% des approvi-sionnements se font par la route), accroître les taux leremplissage des véhicules, et privilégier les produitslocaux permettraient de réduire la part des émissionsassociées aux transports des produits alimentaires.Transports des clientsDeux types de mesures permettraient de réduire lesémissions associées au transport des clients.- Intégration des stratégies d’implantation dans uneréflexion d’urbanisme durable. L’usage de la voi-ture est d’autant plus important que l’hypermarchéest situé loin du centre-ville. Selon l’ADEME, lesémissions de CO2 liées aux transports sont enmoyenne 70 fois plus importantes dans un hyper-marché de périphérie que dans un supermarché deproximité (mais moins si le ménage du centre-ville

Page 59: Etude climat-vigeo-wwf

59Agro-alimentaire et grande distribution

Périmètre� Réduction des consommationsliées à la gestion des bâtiments etau transport des marchandises (nonsous-traité)

L’ESSENTIELdes leviers d’action

Périmètre� Maîtrise des consommationsd’électricité des magasins

� Achat d’électricité d’originerenouvelable

Périmètre � Optimisation des transportsdes produits et des clients

� Etiquetage « carbone »des produits

� Orientation des clients vers desproduits moins intensifs en carbone

� Lutte contre le gaspillage alimen-taire et contre la surconsommation

� Promotion de pratiques agricolesmoins émettrices

� Réduction des emballages

� Réduction des déchetsdes magasins

� Soutien au développementde filières agricoles et halieutiquesdurables

ADEME 2008, Ademe et Vous (Lettre du 12 mai 2008)

AEE 2008, Greenouse gas emission trends and pro-jections in Europe 2008

J.-M. Beauvais et J.-P. Fouquet 2006, « Impactde la grande distribution sur l’environnement »(Encyclopédie du Développement durable)

Confédération des industries agro-alimentairesde l'UE 2008, « Managing EnvironmentalSustainability in the European Food & DrinkIndustries »

Comité Permanent de la Restauration Collective2007, « Bilan Carbone des activités de restauration »

Commission européenne 2009, Annual EuropeanCommunity Greenhouse Gas Inventory 1990-2007and Inventory Report 2009

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Novethic 2009, « Grande distribution et émissionsde gaz à effet de serre »

World Resources Institute 2005,Navigating the Numbers

Bibliographie

Produits agricoles et animaux 209,8* 11,4%

Denrées alim. et fourrage pour le bétail 299,1* 16,2%

Combustibles minéraux fossiles 13,6* 0,7%

Produits pétroliers 55,7* 3,0%

Minerais et déchets métallurgiques 24,6* 1,3%

Produits métalliques 110,0* 6,0%

Minéraux et matériaux de construction 320,6* 17,4%

Engrais 15,8* 0,9%

Produits chimiques 120,4* 6,5%

Machines, équipement de transports,

produits manufacturés et autres 667,1* 36,1%

TOTAL 1845,5 * 100%

Transports routiers de marchandises dans l’Unioneuropéenne des 27 (hors Malte)

en 2006 en *milliard de tonne/kilomètre

ConclusionOutre les enjeux directement liés à leur activité, lesentreprises du secteur peuvent exercer une influencepositive en faveur de la baisse des émissions dusecteur agricole, mais aussi en faveur d’une évolu-tion des comportements des clients, vers des modesde consommation alimentaires durables.

Source : Eurostat 2007.

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60 Conclusion

Dans un contexte où l’urgence climatique devientplus pressante chaque jour, il nous a semblé essen-tiel de proposer aux entreprises des pistes d’enga-gements volontaires qui leur permettront de sepositionner de façon plus responsable et ambi-tieuse face aux défis posés.

Cette étude a montré une vision globale des émissionsde gaz à effet de serre de dix secteurs d’activité parmiles plus gros émetteurs. En choisissant cette approche,nous avons cherché à souligner que la sphère d’in-fluence des entreprises peut être plus large que lechamp d’actions qu’elles choisissent traditionnellementpour désigner leur politique de lutte contre le change-ment climatique. En effet, le plus gros volume d’émis-sions de carbone associées à l’activité d’une entreprise

se trouve souvent en amont ou en aval de ses activités.Dans ces cas là, une prise en compte de ces émissions« indirectes » peut s’avérer efficace, afin d’inciter four-nisseurs, sous-traitants ou clients à les réduire. Et par-fois, cet élargissement de vision peut aller jusqu’à uneadaptation de business model, par exemple à traversune réorientation vers d’autres types d’activités.

Mais avant même de s’engager sur ce type de voie, il estimpératif qu’une entreprise, quel que soit le secteur,réalise un diagnostique précis, complet et transparentde ses émissions de GES, et ce sur l’ensemble des troispérimètres de reporting. Un tel diagnostique est indis-pensable à toute définition d’objectif de réduction et àtoute mise en place de plan d’actions. Nous avons puobserver, dans le cadre de cette étude, que les entrepri-

ses des différents secteurs n’ont qu’un faible niveau dereporting sur les émissions indirectes générées par leursactivités. Par ailleurs, une homogénéisation des métho-des de reporting constitue un axe de progrès essentielafin de permettre aux observateurs de comparer lesémissions, mais aussi les progrès réalisés.

Il y a donc surement un écart entre ce qui nous sembleêtre un cadre méthodologique et politique efficace sec-teur par secteur, et la réalité des choses au sein desentreprises, qu’elles soient françaises, européennes ouissues d’autres régions du monde. Nous allons donc, aucours de l’année 2010, compléter cette étude par unedeuxième étape qui consistera à étudier plus dans ledétail le positionnement des entreprises françaises enmatière de lutte contre le changement climatique. �

ACV : Analyse de cycle de vieADEME : Agence (française) del’Environnement et de la Maîtrise de l’EnergieAEE : Agence européenne pour l’environne-mentBTP : Bâtiments et travaux publicsCH4 : Méthane CEFIC : Conseil européen de l’industrie chimi-queCITEPA : Centre Interprofessionnel Techniquede la Pollution AtmosphériqueCCS : (Carbon Capture and Storage) Captageet stockage du dioxyde de carboneCCS-ready : Installation adaptée aux technolo-gies du captage et du stockage du dioxyde decarboneCFC : ChlorofluorocarburesCO2 : Dioxyde de carbone

CSPO : (Certified Sustainable Palm Oil) Huilede palme certifiée durable.ETS : (European Trading Scheme) Systèmecommunautaire d’échange de quotas d’émis-sions FAO : (Food and Agriculture Organization)Organisation des Nations Unies pour l’ali-mentation et l’agricultureFSC : (Forest Stewardship Council) Conseil deSoutien de la ForêtGES : Gaz à effet de serreGIEC : Groupe intergouvernemental d’expertssur l’évolution du climatHCFC : HydrochlorofluorocarburesHCFC-22 : Chlorodifluorométhane HFC : Hydrofluorocarbures ICCA : (International Council of ChemicalAssociations) Conseil international des associa-

tions de la chimieIPIECA : (International Petroleum IndustryEnvironmental Conservation Association)Association internationale de l’industrie pétro-lière pour la conservation de l’environnementISO : (International Organization forStandardization) Organisation internationalede normalisationISO 14064 : Norme ISO pour la quantificationet la déclaration des émissions de gaz à effetde serre ISR : Investissement socialement responsableMSC : Marine Stewardship CouncilMEDDAT : Ministère de l’Ecologie, duDéveloppement durable, et del’Aménagement du territoire (désormais leMinistère de l’Ecologie, de l’Energie, duDéveloppement durable et de la Mer)

N2O : Protoxyde d’azote NOx : Oxydes d’azoteOGM : Organismes génétiquement modifiésPFC : PerfluorocarburesPME : Petites et moyennes entreprisesPNUE : Programme des Nations Unies pourl’EnvironnementPRG : Pouvoir de réchauffement globalPRI : (Principles for Responsible Investment)Principes pour l’investissement responsableRT 2005 : Réglementation thermique 2005SBF120 : Sociétés des Bourses FrançaisesSF6 : Hexafluorure de soufreTGV : Turbine gaz vapeurULCOS : Ultra-Low Carbon dioxide (CO2)SteelmakingUTCF : Utilisation des terres,leur changement et la forêt

Conclusion générale

Liste d’acronymes

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61Glossaire

GlossaireAdvanced high strength steel : acier très haute perfor-mance.Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie(ADEME) : établissement public français à caractèreindustriel et commercial, placé sous la tutelle de deuxministères : le ministère de l’Ecologie, de l’Energie,du Développement durable et de la Mer, en chargedes technologies vertes et des négociations sur le cli-mat ; et le ministère de l’Enseignement Supérieur etde la Recherche.Agence européenne de l’environnement : agence del’Union européenne chargée de la diffusion des infor-mations sur la qualité de l’environnement au grandpublic (www.eea.europa.eu).Agence Internationale de l’Energie (AIE) : organisationinternationale sous tutelle de l’Organisation de coo-pération et de développement économiques(OCDE), a vocation de conseil aux Etats membresen termes de politiques énergétiques (www.iea.org).Analyse de cycle de vie (ACV) : inventaire et évaluationdes impacts environnementaux (émissions de gaz àeffet de serre mais aussi acidification, eutrophisa-tion, impact sur les ressources rares, etc.) sur l’en-semble du cycle de vie d’un produit (extraction desmatières premières, fabrication, distribution, utili-sation et fin de vie).Bilan Carbone® : méthode de comptabilisation desémissions de gaz à effet de serre développée parl’ADEME, compatible avec la norme ISO 14064, leGreenhouse Gas Protocol et le système communau-taire d’échange de quotas d’émissions (ETS)(www.ademe.fr/bilan-carbone).Biocarburants : carburants issus de la biomasse. Ilssont classés en trois catégories : les biocarburants de

première génération (ou « agrocarburants »), produitsà partir d’amidon ou d’huile végétale ; les biocarbu-rants de deuxième génération issus de sources nonalimentaires (telles que les tiges de blé et de maïs et labiomasse fibreuse); et les biocarburants de troisièmegénération, à base de micro-algues. La production debiocarburants soulève de nombreuses polémiques,comme par exemple la compétition avec les surfacescultivées destinées à l’alimentation humaine ou avecles espaces naturels.Biomasse : ensemble des matières organiques pou-vant constituer des sources d’énergie ou de matiè-res premières. Si la biomasse libère du CO2 en brû-lant, le carbone stocké dans la biomasse a été aupréalable extrait de l’atmosphère par la photosyn-thèse. Le bilan CO2 est donc à l’équilibre, si l’on neconsidère que ces deux aspects. Son utilisationcomme source d’énergie ou de matières premièressoulève cependant d’autres polémiques environne-mentales, notamment autour de la compétitionavec d’autres usages (surfaces cultivées destinées àl’alimentation humaine, espaces naturels, etc.). LeWWF dans son rapport « Climate Solutions : WWF’sVision for 2050 » (2007) avait mis en évidence l’im-portance de faire une distinction entre biomassedurable et non-durable.Biomasse durable : le WWF dans son « Position Paperon Bioenergy » (2008) indique les critères de durabi-lité de la biomasse : (1) émissions de gaz à effet deserre significativement moindres que les sources fos-siles sur le cycle de vie ; (2) utilisation des sources lesplus performantes d’un point de vue énergétique etd’émissions de gaz à effet de serre ; (3) mise en placede politiques et de mesures pour atténuer et gérer lesimpacts environnementaux et sociaux ; (4) absenced’empiètement sur les espaces naturels à forte valeur

de biodiversité ou de puits de carbone ; (5) applica-tion des meilleures pratiques de gestion disponibles(pour réduire les impacts environnementaux surl’eau, l’air et les sols) ; (6) prise en compte des enjeuxde sécurité alimentaire dans les politiques publiqueset non remise en cause du droit à l’alimentation ; (7)mise en oeuvre de démarches d’aide aux petits pro-ducteurs ; (8) priorité accordée aux considérationssociales et notamment aux droits des peuples autoch-tones.Biotechnologie blanche : branche des biotechnologiesdédiée à l’étude des micro-organismes et des bactéries.Captage et stockage du dioxyde de carbone (CarbonCapture and Storage ou CCS) : ensemble de technolo-gies permettant de séquestrer le dioxyde de car-bone (CO2) rejeté par des installations industriellesdans le sous-sol, par exemple dans d’anciens puitsde pétrole. Il est aussi appelé « captage et stockagegéologique du dioxyde de carbone » ou « capture etséquestration du carbone ».Catalyse : réaction chimique permettant de ralentir ouprécipiter une transformation chimique, à l’aided’une substance (appelée catalyseur) qui se régénèreà l’issue de la réaction.Centre Interprofessionnel Technique de la PollutionAtmosphérique (CITEPA) : centre technique interpro-fessionnel au statut d’association. Cet organismefrançais publie notamment des statistiques sur lesémissions de gaz à effet de serre en France(www.citepa.org).Ceres : forum de rencontre entre entreprises de lafinance et parties prenantes sur des questions envi-ronnementales, fondé en 1989 et basé à Boston(Etats-Unis).Charbon supercritique (électricité) : charbon dont lespropriétés physiques sont intermédiaires entre celles

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62 Glossaire

des liquides et des gaz, du fait d’une très haute tempé-rature et d’une forte pression. Utilisé dans les centra-les thermiques, le procédé de combustion du charbonsupercritique permet des gains d’efficacité par rapportau procédé de combustion conventionnel charbon.Chimie blanche : voir « biotechnologie blanche ».Chlorofluorocarbures (CFC) : gaz contenant du carbone(C), du chlore (Cl) et du fluor (F), très utilisés autre-fois dans l’industrie du froid. Ils sont responsablesd’une bonne part de la destruction de la couched’ozone. Le Protocole de Montréal vise leur élimi-nation progressive. Ils sont interdits dans la plupartdes pays depuis 1994, et remplacés par des hydro-chlorofluorocarbures (HCFC) et des hydrofluoro-carbures (HFC).CITEPA : voir « Centre Interprofessionnel Techniquede la Pollution Atmosphérique ».CO2 supercritique (chimie) : voir « dioxyde de carbonesupercritique ».Cogénération (combined heat and power ou CHP) : techno-logie de production simultanée d’électricité et de cha-leur permettant d’obtenir un très haut rendementénergétique total car la chaleur dégagée par la pro-duction électrique n’est pas dissipée dans l’atmos-phère. Cette technologie peut s’appliquer à plusieurssources d’énergie, dont le gaz naturel.Conseil européen de l’industrie chimique (CEFIC) : orga-nisation professionnelle représentant l’industrie chi-mique européenne. (www.cefic.org).Conseil international des associations de la chimie(International Council of Chemical Associations ou ICCA) :organisation professionnelle représentant l’industriechimique mondiale (www.icca-chem.org).CSPO (Certified Sustainable Palm Oil) : huile de palmecertifiée durable (www.rspo.org).Cycle de vie [d’un produit] : évolution d’un produit au

cours de son existence : extraction des matières pre-mières, fabrication, distribution, utilisation, fin devie… Voir aussi « analyse de cycle de vie (ACV) »Dioxyde de carbone (CO2) supercritique : dioxyde de car-bone dont les propriétés physiques sont intermédiai-res entre celles des liquides et des gaz. Il constitue unsolvant organique utilisé pour extraire des moléculesou faire de la synthèse de particules.Facteur 4 : objectif de division par 4 des émissions degaz à effet de serre d’un pays ou d’un continentdonné, à l’horizon 2050. En France, cet objectif a étévalidé par le Grenelle de l’Environnement en 2007,conformément aux recommandations du GIEC.Flex-fuel : désigne un moteur pouvant utiliser deux outrois types de carburant, et notamment de l’éthanolissu d’agrocarburants. La dénomination françaiseofficielle est « carburant modulable ».Fluidized bed combustion (FBC) : voir « combustion surlit fluidisé ».Fonds d’investissement socialement responsable (FondsISR) : fonds dans lequel les règles d’investissement sebasent sur une analyse Environnementale, Sociale etde Gouvernance (ESG).Forest Stewardship Council (FSC) : écolabel certifiantque la fabrication d’un produit à base de bois res-pecte les procédures établies pour garantir la gestiondurable des forêts. (www.fsc.org).Gaz associés : gaz présents en solution dans le pétrolebrut. Pendant longtemps, les gaz associés ont étéconsidérés comme des déchets, alors qu’ils pour-raient être réinjectés dans les puits de pétrole ou valo-risés en exploitant leur valeur énergétique. Voir aussi« mise à l’atmosphère » et « torchage ».Greenhouse Gas Protocol (GHG Protocol ; en français,protocole sur les gaz à effet de serre) : norme déve-loppée par le World Business Council for Sustainable

Development et le World Resources Institute sur la comp-tabilisation des émissions de gaz à effet de serred’une entreprise. (www.ghgprotocol.org).Green Process Engineering : domaine émergeant dugénie chimique, visant à améliorer les procédés exis-tants dans l’industrie chimique ou concevoir des pro-cédés alternatifs en vue de réduire l’impact environ-nemental de l’industrie.Hexafluorure de soufre (SF6) : gaz à effet de serre dontle pouvoir de réchauffement global à 100 ans est 23900 fois plus élevé que celui du dioxyde de carbone(CO2).High strength steel (HSS) : acier haute performance issud’un type d’alliage dont la résistance et la légèretésont supérieures à celles des aciers classiques.Hydrolyse : décomposition d’une substance sous l’ac-tion de l’eau.Hydrolienne : turbine sous-marine utilisant l’énergiedes courants marins ou des cours d’eau pour pro-duire de l’électricité.Intensité carbone : quantité de CO2 ou d’équivalentCO2 générée par unité de production ou d’activité.Intensité énergétique : quantité d’énergie consomméepar unité produite ou consommée.International Petroleum Industry EnvironmentalConservation Association (IPIECA) : organe représentantl’industrie pétrogazière (www.ipieca.org).ISO 14064 : norme ISO utilisée pour certifier la quan-tification et la déclaration des émissions de gaz à effetde serre (GES).Klinker : Constituant du ciment résultant de la cuissond'un mélange composé d'environ 75 % de calcaire etde 25 % de silice : la « farine » ou le « cru ». Cette cuis-son, la clinkerisation, qui est effectuée à une tempé-rature d'environ 1450°C, est particulièrementconsommatrice d’énergie.

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63Glossaire

Microgénération : ensemble de générateurs d’électri-cité et / ou de chaleur de petite échelle. Concernenotamment les énergies renouvelables (solaire,éolien, hydraulique…).Méthane (CH4) : gaz naturel communément utilisécomme source d’énergie et responsable de l’effet deserre. Son pouvoir de réchauffement global à 100 ansest 21 fois plus élevé que le dioxyde de carbone (CO2).Mise à l’atmosphère : rejet dans l’air des gaz associés àl’exploitation de pétrole. Aussi appelé « mise à l’air ».Mix énergétique : répartition des sources d’énergieselon leurs origines. Aussi appelé « bouquet énergéti-que ».Marine Stewardship Council (MSC) : certification garan-tissant une gestion responsable des ressources halieu-tiques.Oxycombustion : processus de combustion dans lequelde l’oxygène pur est utilisé comme comburant à laplace de l’air. Il permet notamment d’améliorer l’ef-ficience énergétique des installations.Oxydes d’azote (NOx) : terme désignant plusieurs gazcontenant un ou deux atomes d’azote (N) et un àquatre atomes d’oxygène (O). Ils ont un impact sur lacouche d’ozone, mais sont aussi responsables de l’ef-fet de serre. Le protoxyde d’azote (N2O) est un gazà effet de serre au pouvoir de réchauffement global à100 ans 310 fois supérieur à celui du dioxyde de car-bone (CO2).Oxydoréduction : réaction chimique au cours delaquelle se produit un transfert d’électrons.L’oxydation correspond à une perte d’électrons et laréduction à un gain d’électrons.Paquet énergie-climat : ensemble d’objectifs et demesures adoptés par l’Union européenne en décem-bre 2008. Il spécifie notamment un objectif deréduction des émissions de 20 % d’ici 2020, par rap-

port à 2005.Perfluorocarbures (PFC) : gaz à effet de serre dont lepouvoir de réchauffement global à 100 ans est de 6500 à 9 200 fois supérieur à celui du dioxyde de car-bone (CO2), selon les molécules considérées.Pile à combustible : fabrication d’électricité à partirde réactions d’oxydoréduction (réactions chimi-ques au cours de laquelle se produisent un transfertd’électrons).Précalcination : dans l'industrie du ciment, désigne unapport de combustible en amont du four rotatif, envue d'assurer une décarbonation poussée. Voir aussi"processus à sec".Programme des Nations Unies pour l’Environnement(PNUE) : principale organisation des Nations Unies encharge des questions environnementales(www.unep.org).Processus à sec : Dans l'industrie du ciment, désigneun processus dans lequel le mélange de minerai entresec dans le four, par opposition à l'ancien processusoù il était mélangé à de l'eau. Certains (notamment leprocessus à sec avec précalcination) sont plus perfor-mants que d'autres. Voir aussi "précalcination".Protocole de Kyoto : accord international sur la réduc-tion des émissions de gaz à effet de serre, signé àKyoto (Japon) en 1997, et entré en vigueur en 2005.Il propose un calendrier de réduction des émissionsde six gaz à effet de serre, et fixe un objectif deréduction globale de 5,2 % des émissions dedioxyde de carbone d’ici 2012 par rapport aux émis-sions de 1990. Il met l’accent sur les actions que lesEtats membres doivent prendre et fixe des mécanis-mes « de flexibilité » pour coordonner l’action inter-nationale, tels que les échanges internationaux depermis d’émission (d’où est issu le système d’échangede quotas d’émission de l’Union européenne, ETS)

ou la mise en application de mécanismes de dévelop-pement propre (crédits-carbone résultant d’investis-sements en technologies propres dans des projets deréduction d’émissions de gaz à effet de serre (GES)dans les pays en développement). Un nouvel accorddevra lui succéder à partir de 2012. Son adoptiondevrait être décidée à la Conférence de Copenhaguede décembre 2009 (unfccc.int).Pouvoir de réchauffement global (PRG) : indice permet-tant de comparer les différents gaz à effet de serreentre eux selon le degré d’effet de serre qu’ils génè-rent. Il est calculé sur une durée de 100 ans, en pre-nant le pouvoir de réchauffement du CO2 commeétalon de base. En 2001, le GIEC a publié le pouvoirde réchauffement de chacun des six principaux gazresponsables de l’effet de serre, en multiple du pou-voir de réchauffement du CO2. Sur une période de100 ans, par exemple, le méthane a un pouvoir deréchauffement global de 21 fois celui du CO2 et leprotoxyde d’azote de 310.Principles for Responsible Investment (« Principes pourl’investissement responsable ») : ensemble de princi-pes élaborés en 2005-2006 par le Programme desNations Unies pour l’Environnement, le Pacte mon-dial et plusieurs grands investisseurs institutionnelsen vue de l’incorporation de critèresEnvironnementaux, Sociaux et de Gouvernance(ESG) dans les activités financières.Protoxyde d’azote (N2O) : aussi appelé gaz hilarant ouoxyde nitreux, ce gaz à un potentiel de réchauffementglobal à 100 ans 310 fois plus élevé que celui dudioxyde de carbone (CO2). Il est principalementgénéré par l’application d’engrais azoté sur les surfa-ces agricoles.Puits de carbone : réservoir naturel ou artificiel de car-bone absorbant le dioxyde de carbone (CO2) de l’at-

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64 Glossaire

mosphère et contribuant à diminuer la quantité degaz à effet de serre dans l’air.Récupération de chaleur : génération d’eau chaude oud’air chaud à partir d’une source de chaleur antérieu-rement dissipée dans l’atmosphère.Réduction : réaction chimique au cours de laquelle seproduit un gain d’électrons.Réseau intelligent (smart grid) : réseau de distributiond’électricité utilisant des technologies informatiquespour optimiser la relation entre l’offre et la demandeentre les producteurs et les consommateurs d’électri-cité. Voir aussi « compteur intelligent ».SBF120 : indice boursier composé des 120 plus largescapitalisations sur Euronext Paris.Scope : terme de classification des émissions de gaz àeffet de serre selon le Greenhouse Gas Protocol, tra-duit dans cette étude par « périmètre ».Scrubber : aussi appelé absorbeur neutralisateur, lescrubber permet de désulfuriser les gaz issus de lacombustion du charbon ou du fuel dans une centralethermique.Stop & start : système permettant de désactiver lemoteur à combustion lorsque le véhicule est à l’arrêtafin de réduire la consommation de carburant. Lemoteur à combustion redémarre dès que l’on appuiesur la pédale d’accélérateur.Supercritique : état de la matière lorsqu’elle est sou-mise à forte pression ou température. Voir aussi« charbon supercritique » et « dioxyde de carbonesupercritique ».TGV : voir « turbine gaz vapeur ».Torchage (flaring) : action de brûler, au moyen de tor-chères, les gaz associés à l’exploitation pétrolière.Aussi appelé « brûlage des gaz ».Voir aussi « gaz associés » et « mise à l’atmosphère ».Tourbe : produit de la fossilisation des débris végétaux

par des microorganismes dans des zones humides(les tourbières), sur un intervalle de temps de 1 000 à7 000 ans environ. La tourbe est la première étapedans la formation du charbon.Tourbière : zone humide caractérisée par l’accumula-tion progressive de la tourbe. Les tourbières repré-sentent un puits de carbone très important. Voiraussi « tourbe ».Turbine gaz vapeur : se dit d’une centrale dans laquelleune turbine à vapeur complète la turbine à gaz pouraméliorer le rendement global de la production élec-trique. Aussi appelé « cycle combiné ».Ultra-Low Carbon Dioxyde (CO2) Steelmaking (ULCOS ; enfrançais, processus sidérurgiques à très basses émis-sions de CO2) : initiative de coopération en rechercheet développement (R&D) réunissant 48 entrepriseset organisations européennes en vue de réduire demanière drastique les émissions de CO2 liées à la pro-duction d’acier (www.ulcos.org).Utilisation des terres, leur changement et la forêt (UTCF) :impact de la conversion des forêts et de l’utilisationdes terres sur les gaz à effet de serre. Cet effet peutêtre négatif (émissions de gaz à effet de serre) oupositif (puits de carbone) selon les régions. Selon l’ar-ticle 3.3 du Protocole de Kyoto, certaines activitéscomme l’afforestation et la reforestation peuventpermettre de réduire les émissions de gaz à effet deserre d’un pays.

ADEME 2009, « Les véhicules particuliers en France. »ADEME 2008, Ademe et Vous (Lettre du 12 mai2008).ADEME, « Comparaison des émissions de CO2 – tra-jet Paris-Marseille. »

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Bibliographie

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65Bibliographie

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Autres :- Entreprises : Rapports développement durable,RSE et/ou documents de référence- Vigeo : Base Sinot- Informations publiques disponibles sur le siteInternet du Carbon Disclosure Project.

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66 Contacts et réalisation de l’étude

Vigeo : Alaric Vandenberghe (Chargé d’étude),Hélène Drouet (Responsable de pôle) WWF : Katarzyna Renie (Chargée d’étude),Olivier Guichardon (Responsable de partenariats)

Sous la supervision de :Fouad Benseddick(Directeur des méthodes et des relations institutionnelles, Vigeo)Julia Haake(Directrice des partenariats entreprises, WWF-France)

Conception graphique : Yo le studio ([email protected])

Les auteurs sont très reconnaissants aux experts suivants pour leursvisions riches d’enseignement et utiles à l’élaboration de cette étude : Jean-Pierre Birot, coordinateur européen du programme ULCOS,Arcelor Mittal ; Paul Colonna, directeur scientifique adjoint « Plantes etproduits du végétal », l’Institut national de la recherche agronomique(INRA) ; Julie Delcroix, chargée de programme Urbanisme et Habitatdurable WWF-France ; Frédéric Denhez, écrivain et journaliste scienti-fique, auteur d’Une brève histoire du climat (2008) et de l’Atlas du

changement climatique (3ème édition : 2009) ; Jean-StéphaneDevisse, directeur des Programmes WWF-France ; Pierre Hérant, chefdu département bâtiment et urbanisme, ADEME ; Mark Hopkins,directeur du programme international sur l’efficacité énergétique, UNFoundation (Etats-Unis) ; Peter Lockley, directeur de la politique destransports, WWF-Royaume Uni ; Yann Louvel, chargé de campagne «Responsabilité des acteurs financiers », Les Amis de la Terre France ;Francis Meunier, directeur de l’Institut français du froid industriel et dugénie climatique (IFFI), auteur de Domestiquer l’effet de serre : éner-gies et développement durable (2ème édition : 2008) et Les énergiesrenouvelables (2008) ; Guillaume Neveux, directeur associé et co-fon-dateur d’I Care Environnement ; Emmanuelle Paillat, consultante,Carbone 4.

Une mention spéciale pour leurs relectures précises et leurs conseilsavisés à Elise Buckle, chargée de programme climat (WWF-France),Manon Jolivet (Vigeo) et Samuel Dufay (Vigeo).

Nous remercions également notre partenaire Arjowiggins de nousavoir fourni le papier (SatiMat Green recyclé FSC) pour l’impression decette étude.

Réalisation de l’étudeContacts presse : WWF : Camille Lajus,[email protected] : Anita Legrand,[email protected]

Contacts étude : WWF : Olivier Guichardon,[email protected] : Hélène Drouet,[email protected]

"Tous les textes sont la propriétéde Vigéo et du WWF-France.Ils sont sous le régime juridiqueCreative Common."

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Le WWF a pour objectif de stopper la dégradation de la nature et de construireun avenir dans lequel les êtres humains pourront vivre en harmonie avec lanature. Partout dans le monde, le WWF s’engage pour :- la conservation de la diversité biologique - l’exploitation durable des ressources naturelles- la diminution de la pollution et des habitudes de consommation néfastespour l’environnement.

Le WWF est l’une des organisations indépendantes les plus importanteset les plus expérimentées au monde, avec près de 5 millions de sympathisants

et un réseau mondial actif dans plus de cent pays.Notre métier,mesurer la performance et la maîtrise des risques de responsabilité sociale

WWF-France1, carrefour de

Longchamp75016 Paris

Tel : 01 55 25 84 84Fax : 01 55 25 84 74

www.wwf.fr

Pour nous conctater :

VigeoLes Mercuriales40 rue Jean Jaurès93170 Bagnolet - FranceT: +33 1 49 72 46 00F: +33 1 49 72 46 10

Retrouvez-nous sur :

Nos analyses portent sur des objectifs et des facteurs de risques concernant :

L’amélioration continue de la gestion des Ressources humaines ;L’orientation des comportements sur les marchés : respect du client et dufournisseur, du sous-traitant, prévention de la corruption, loyauté concurrentielle ;Le respect et la promotion des Droits fondamentaux de la personne ;La protection de l’environnement ; et l’engagement sociétal.

Notre ambition, mettre tout en oeuvre pour vous offrir des services adaptés à vos différentesapproches d’investissement responsable :

- Intégration de l’information environnementale,sociale et de gouvernance dans vos analyses financières mainstream ;

- Identification des risques de responsabilité sociale d’un ou de plusieurs portefeuilles ;- Création de fonds ISR par screening négatif, positif ou best in class ;- Création de fonds éthiques labellisés Ethibel* ;- Dialogue actionnarial et exercice des droits de vote.

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