Etat des lieux aquaculture Cameroun -...

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30/03/2015 1 ETAT DES LIEUX DE LA PISCICULTURE AU CAMEROUN Hôtel Hilton à Yaoundé, 31 Mars 2015 Directeur de l’Institut des Sciences Halieutiques de Yabassi , Université de Douala Pr TOMEDI EYANGO M épse TABI ABODO POURQUOI UN ETAT DES LIEUX ? Poser un diagnostic Confronter les informations souvent fragmentaires Discuter de la stratégie et des politiques menées Esquisser des perspectives d’évolution tenant compte des intérêts des parties prenantes (gouvernement, pisciculteurs, investisseurs, chercheurs, formateurs...).

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ETAT DES LIEUX DE LA

PISCICULTURE AU CAMEROUN

Hôtel Hilton à Yaoundé, 31 Mars 2015

Directeur de l’Institut des Sciences Halieutiquesde Yabassi , Université de Douala

Pr TOMEDI EYANGO M épse TABI ABODO

POURQUOI UN ETAT DES LIEUX ?

• Poser un diagnostic• Confronter les informations souvent

fragmentaires• Discuter de la stratégie et des politiques

menées• Esquisser des perspectives d’évolution tenant

compte des intérêts des parties prenantes(gouvernement, pisciculteurs, investisseurs,chercheurs, formateurs...).

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APERÇU HISTORIQUE

Pisciculture introduite au Cameroun commecomposante à la solution de déficience en protéinesrendue plus aigüe après la seconde guerre mondiale.

l’administration coloniale, dès 1948, crée des étangs dedémonstration

plusieurs stations gouvernementales mises en placepour la distribution des alevins aux pisciculteurs et laformation : Bertoua (1948), Ebolowa (1948), Yaoundé (1948),

Ngaoundéré, (1949), Bétaré Oya (1954), Foumban (1954), Ku-Bomé(1972), Bambui-Nkwen (1973), Bamessing (1973), Ngounougou (1987),Banganté…

HISTORIQUE (suite)

Essor de la formation et de la recherche depuis lesannées 70, grâce aux écoles de formation detechniciens et aux grandes écoles ( EZVH de Foumban,ITA de Dschang, ENEF de Mbalmayo, ENSA deNkolbisson devenue FASA, ISH en 2010) et à l’IRA (D).

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CADRAGE CHIFFRÉ

En 1991, 1500 pisciculteurs actifs et ayant 2000 étangs avecune production totale estimée à 170 tonnes de poissons/an

En fin 1997, il y a près de 3000 pisciculteurs possédants 5000étangs et la production serait passée à 250 tonnes

Actuellement, la pisciculture n'offre que 1 000 tonnes depoissons pour un potentiel de 100 000 tonnes.

En 2013, le Cameroun a importé 270 000 tonnes de poissonspour la demande nationale d’environ 400 000 tonnes depoissons par an, selon une estimation du Ministère del'Elevage, des Pêches et des Industries animales.

PISCICULTURE AU CAMEROUN ET ENAFRIQUE

Top 10 de consommation de poisson, 2010

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TOP 10 IMPORTATEURS, 2010

PARTENAIRES D’APPUI AUDÉVELOPPEMENT DE LA PisciCULTURE

Multiple dans le temps et l’espace :

Programmes PNUD/FAO

Coopération bilatérale: USAID / Peace Corps,française, hollandaise, Canadienne, Belge, RoyaumeUni/ World Fish Center, CIRAD, APDRA, REPARAC,CORAF, ACEFA

Programme Banque Mondiale/BAD

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SYSTÈMES DE PRODUCTION

Etangs: Mode de production le plus utilisé (barrage,dérivation, de source)

Bassins artificiels : le plus souvent bacs en plastiquesd’importation récente au Cameroun ; mieux adaptésaux premiers stades d’élevage du Clarias gariepinus

Cages : système pas encore véritablement utilisé auCameroun comme dans d’autres pays Africains(Ghana, Nigeria, Zimbabwe –Lake Harvest, etc)

Pisciculture de subsistence

Systèmes piscicolesPisciculture artisanale

Pisciculture commerciale

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5. Rizipisciculture

7. Système intégré

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ESPÈCES ÉLEVÉES

Cameroun présente des ressources naturelles intéressantespour la pisciculture de plusieurs espèces importantes

Elève principalement : Tilapia nilotica, Clarias gariepinus,Hemichromis fasciatus

Autres espèces : Heterotis niloticus, Parachanna obscura,Cyprinus carpio et Heterobranchus longifilis

Mais la pisciculture reste marginale au Cameroun (onmange les cadavres du tilapia d’élevage chinois!)

APERÇU DE QUELQUES ESPÈCESÉVOQUÉES

1.Tilapia nilotica 2.Clarias gariepinus 3. Heterotis nilotica 4. Hemichromis fasciatus 5.Cyprinus carpio

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PRINCIPAUX ENJEUX ET PROBLÉMATIQUESDE DÉVELOPPEMENT DE LA PiscicultureAU CAMEROUNAtouts et opportunités :

• Existence d’une demande importante et d’un marché solvable et rémunérateurconcernant le poisson d’eau douce dans un contexte de rareté de l’offre;

• Disponibilité des conditions biophysiques et de sites potentiels favorables audéveloppement de l’aquaculture à orientation commerciale dans cinq des 10régions du pays ;

• Existence d’une volonté politique de promouvoir l’aquaculture à orientationcommerciale, exprimée à travers une stratégie et des actions pilotes;

• Disponibilité des sous produits agropastoraux utilisables en alimentation dupoisson ;

• Réflexions et initiatives en cours visant à améliorer le dispositif devulgarisation ;

• Existence des institutions de recherche et de formation telles que l’IRAD, la

FASA de l’Université de Dschang, l’ISH de l’Université de Douala, et decycle de formation de techniciens à Foumban .

PRINCIPAUX ENJEUX ET PROBLÉMATIQUESDE DÉVELOPPEMENT DE La pisciCULTUREAU CAMEROUN (suite)

Contraintes :

• Faible dispositif de formation et d’encadrement technique des

pisciculteurs et acteurs du sous-secteur piscicole ;

• Dispersion et faible organisation des acteurs, rareté et prix élevé desalevins de qualité ;

• Disponibilité limitée et faible utilisation de l’aliment pour les fermesaquacoles à orientation commerciales ;

• Difficulté d’accès au crédit auprès des banques commerciales et desétablissements de micro-finance;

• Absence de fermes piscicoles commerciales rentables pouvant susciterl’engouement des opérateurs économiques;

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CONTRAINTES DE LA PISCICULTURE

Absence de traditions piscicoles

Activité secondaire(autoconsommation, dons…)

Subventions (“initier un homme à faire de la pisciculture et ilvivra de subventions toute sa vie”)

Formation insuffisante des moniteurs /vulgarisateurs

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CONTRAINTES DE LA PISCICULTURE ( suite) Non maîtrise des principes de la conduite de l’activité par le

producteur ou moniteur

Résultats zootechniques et donc économiques médiocres

Découragement et abandon de l’activité des producteurs

Refus de financement des bailleurs de fonds éventuels

Activité à rentabilité douteuse pour une spéculationrelativement récente

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Fonctionnement chronologique de l’activité piscicole

Financement------construction des étangs-------production --------apparition de contraintes---------abandon------nouveau financement

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CONTRAINTES DE LA PISCICULTURE ( suite)

IMPACT DES ACTIONS EN COURS

Orientation vers une pisciculture d’entreprise (PME) avec pour principauxleviers de développement, la qualité des alevins et la performance desaliments industriels.

Une pisciculture à orientation commerciale, profitable et capable d’évoluerdans un environnement promouvant l’esprit d’entrepreneuriat et laprofessionnalisation de la filière. «Nous voulons donc former une massecritique de producteurs d'alevins, qui, additionnés à l'usine d'aliments depoissons de Foumban, va lancer définitivement l'aquaculture au Cameroun»(MINEPIA, Conjoncture économique N° 18, 2014)

Pas d’évaluation systématique, peu de prise en compte de nombreux échecsenregistrés dans le passé.

Une étude monographique récente sur trois cas de figures (initiatives sansencadrement ni financement extérieur, initiatives bénéficiant d’un appui-conseil, initiatives subventionnées par l’état) fait valoir que, la subventionà l’investissement seule ne résout en rien les questions d’améliorationdurable de la production, ni même à court terme l’approvisionnement enalevins améliorés et en aliment performant.

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RAPPEL DE QUELQUES CRITÈRES DESUCCÈS DE PROJETS

Etude technique

Etude de marché

Aspects sociaux (implantation et propriété foncière,conflits éventuels, …)

Aspects écologiques (étude d’impactenvironnemental)

Aspects juridiques et administratifs

Apport financier de(s) initiateur(s)

Ressources humaines: Compétencestechniques/formation

FORMATION-RECHERCHE-VULGARISATION-PRODUCTION:TRIPTIQUE INDISSOCIABLE DEL’INVESTISSEMENT

Objectifs de la stratégie nationale sont :• Faire émerger une masse critique d’exploitations piscicoles

commerciales viables

• Promouvoir un système de vulgarisation et de formationadéquat, en vue de stimuler l’esprit d’entrepreneuriat et desatisfaire les besoins d’appuis des pisciculteurs

• Structurer l’environnement institutionnel et économique pourstimuler le développement de la pisciculture à orientationcommerciale

• Instaurer de nouveaux modes de gouvernance dans le secteur dela pisciculture consacrant le principe du partenariat public/privé

• Appuyer la réalisation d’études prospectives pour laconsolidation des acquis et l’identification des opportunités dediversification des productions et des systèmes de productionpiscicoles

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STRATEGIES Renforcement des capacités des producteurs par les

chercheurs

Valorisation des résultats de recherche (recherchepour le développement et non la recherche pour larecherche)

Pas de coopération saine entre la recherche et lavulgarisation

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STRATEGIES Schéma de communication entre chercheur et

producteur est de type “échelle” à déconseiller

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CHERCHEUR

Vulgarisateur

Producteur

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STRATEGIES Il faut un schema de communication du type “triangle”

par le partenariat

Chercheurs Vulgarisateurs

Producteurs

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FORMATION-RECHERCHE-VULGARISATION-PRODuction

Le capital humain est à la base du développement, lastratégie nationale prend cette dimension en compte

Plusieurs niveaux de formation sont à considérer, laformation des promoteurs sur le terrain ainsi quel’appropriation des recherches en partenariat, laformation de techniciens, la formation de cadressupérieurs et de chercheurs.

L’ISH que nous représentons et la FASA constituent desmaillons essentiels de cette chaîne).

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