Essai sur Louis de Chalon, prince d'Orange et vicaire...

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j ts r,\.\e Tt, ESSAI SUR LOUIS DE CHALON PRINCE D'ORANGE ET VICAIRE IMPÉRIAL EN BOURGOGNE (1390-1463) PAR Frédéric BAflBEY Élève de l'École des liantes-Études. INTRODUCTION. INDEX BIBLIOGRÀP111QU] CHAPITRE PREMIER LA MAISON DE CIIALON-ARLAY Jean de Chalon l'Antique (1100-1267) fonde la puis- sance des comtes de Chaloii, en Bourgogne, par l'échange qu'il fait en 1237 des comtés d'Auxerre et de Chalon, contre d'importants domaines de Franche-Comté. Son influence et celle de ses descendants ne s'exercent pins dans le duché de Bourgogne; elles s'exercent dans le comté.— Son activité se manifeste dans tons les domaines il protège les églises, il donne des chartes d'affranchisse- ment aux communes, il attire la noblesse à lui, et se montre en même temps un vaillant soldai. Il épouse suc- cessivement Mahaut de Bourgogne, Isabelle de Courtenay et Laure de Commercy. De celte dernière union descend Jean de Chalon, premier baron d'Arlay. - Document H I I I Il lU 11111111 Il DIII 0000005411535

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ESSAI SUR LOUIS DE CHALONPRINCE D'ORANGE

ET

VICAIRE IMPÉRIAL EN BOURGOGNE

(1390-1463)PAR

Frédéric BAflBEYÉlève de l'École des liantes-Études.

INTRODUCTION.INDEX BIBLIOGRÀP111QU]

CHAPITRE PREMIER

LA MAISON DE CIIALON-ARLAY

Jean de Chalon l'Antique (1100-1267) fonde la puis-sance des comtes de Chaloii, en Bourgogne, par l'échangequ'il fait en 1237 des comtés d'Auxerre et de Chalon,contre d'importants domaines de Franche-Comté. Soninfluence et celle de ses descendants ne s'exercent pinsdans le duché de Bourgogne; elles s'exercent dans lecomté.— Son activité se manifeste dans tons les domainesil protège les églises, il donne des chartes d'affranchisse-ment aux communes, il attire la noblesse à lui, et semontre en même temps un vaillant soldai. Il épouse suc-cessivement Mahaut de Bourgogne, Isabelle de Courtenayet Laure de Commercy. De celte dernière union descendJean de Chalon, premier baron d'Arlay.-

Document

H I I I Il lU 11111111 Il DIII0000005411535

2 F. BÀIBEY

CHAPITRE II

LES ANNÉES DE JEUNESSE (1390-1411)

Louis de Chalon, fils de Jean III de Clialon-Arlay, estné probablement à Nozeroy en 1390. Son père, devenuprince d'Orange par la mort de son beau-père Raymond Vdes Baux, cii 1393, le fiance, dès 1397,àJeanne de Mont-béliard, 1111e d'Henri de MonLfaucon. La jeunesse (leLouis s'écoule à Nozeroy, où paraît peu Jean de Chalon,presque toujours aux armées du duc de Bourgogne. -En 1443, Louis rejoint son père en Charolais et y prendpart à une courte campagne. L'année suivante, il se dis-tingue au siège d'Arras et fait un séjour à la cour du ducde Bourgogne. An mois d'août 4415, Louis entreprend levoyage de Terre-Sainte. Il est déjà de retour eu Franche-Congé à la lin de tannée.

Après avoir passé plusieurs mois dans ses terres pouren surveiller l'administration, il quitte de nouveau Noze-roy en juillet 1411, avec une troupe nombreuse de sei-gneurs franc-comtois. ils s'emparent de Nogent-le-Roi,rejoignent le duc de Bourgogne à Beauvais et l'accom-pagnent, dans sa marche sur Troyes. - Pendant ce temps,Marie des Baux, mère de Louis, expire à Lons-le-Saunier.

CHAPITRE III

LA CAMPAGNE DE LANGUEDOC (4418-1419)

Le gouvernement de la reine Isabeau à Troyes. -Situation des provinces du Midi. qui ont souffert de l'ad-ministration du duc de Berry. - La reine fait choix deLouis de Chalon et le Homme son commissaire en Langue-doc le 39 janvier 141.8 deux conseillers du duc de Bour-

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ÉCOLE NATIONALE DES CHARTES

POSITIONS DES THÈSESSOUTENUES PAR LES

ÉLÈVES DE LA PROMOTION DE 1903

Chaque élève publica les positions tic sa thèse sous sa respon-sabilité Personnelle.

flègiement du 2 février /861 art. O.)

ÉCOLE NATIONALE DES CHARTES

POSITIONS DES THÈSESSOUTENUES PAR !Eî

ÉLÈVES DE LA PROMOTION DE 1903

POUR OBTENIR

LE DIPLÔME D'ARCHIVISTE-PALÉOGRAPHE

Ces Thèses seront soutenueste 28 janvier 1903 cl, jours suivants

MACONPROTAT FRÈRES, IMPRIMEURS

4902

LOUIS F)E CHÂLON PRINCE D'ORANGE3

gogne et Beg.naut, vicomte de Murat, lui sont adjoints.Les commissaires bourguignons arrivent devant le Pont-Saint-Esprit le 2 avril. Ils y sont bien reçus et pour-suivent leur marche avec succès. Nîmes, Montpellier,Castelnaudary leur ouvrent leurs portes. Sauf à Beau-caire et à Carcassonne, on accueille avec empressementles Bourguignons, car ceux-ci arrivent porteurs de nom-breuses promesses. - Dans plusieurs villes, ils prononcentl'abolition des aides en vertu de lettres patentes de lareine. - Ils font leur entrée à Toulouse, à la fin de mai4418. - Réunion des Etats de Languedoc à Carcassonnele 21 juillet. - Occupé au siège de Villeneuve-lez-Avi-gnon, Louis de Chalon reçoit, le 9 septembre, la nouvellede la mort (le son père, atteint de la peste à Paris. -Il devient, ainsi Prince d'Orange. - Apparition (lucomte de Foix, qui réussit, en janvier 1419, à se fairenommer lieutenant en Languedoc, à la place de Louis deChalon. - Nouvelle réunion des Etats à Montpellier. -Le prince d'Orange, lassé de lutter contre Jean de Foixet découragé de se voir abandonner par le roi et le ducde Bourgogne, quitte le Midi-à la fin de mai. Il rentre enFranche-Comté, non sans avoir profité de son séjour enLanguedoc.

CHAPITRE IV

LA LUTTE CONTRE LES ARMAGNACS ET L'EXPÉDITION DE BALE

(1419-1424)

Séjour de Louis de Chalon et de Jeanne de Mon théliardà Lons-le-Saunier. - Dès le mois de septembre 1419, leprince d'Orange repart pour le Charolais, où la guerrecontre les Armagnacs redouble d'intensité après l'assas-sinat de Jean-sans-Peur à Montereau. - Il est nomméparla duchesse de Bourgogne gouverneur de Sens, Saint-

4 Y. BÀItHEY

Pierre-le-Moutier et Mâconnais. - A Melun, il refusede prêter serment au roi d'Angleterre et d'acquiescer autraité de Troyes. - Causes de ce refus. - Louis rentredans le Jura et célèbre avec pompe, au commencementde mai 1421, les funérailles de son père, don[ le corpsest ramené de Paris à l'abbaye de Mont-Sainte-Marie. -Prétentions de Louis au comté de Genève du fait deMarie des l3aux, sa mère. - Il engage à cette occasionun interminable procès avec le duc de Savoie, Amé-dée VIII, procès qui est porté devant le tribunal de l'Em-pereur. - Voyage du prince d'Orange à Nuremberg. -Il échoue dans ses revendications, mais par le traité deMarges (24 juin 1424) il se réconcilie avec Amédée VIII.,qui lui abandonne ses droits à Echallens, à Montagny,à Orbe, et le château de Grandson, en Suisse. - Le ducde Bourgogne vient à Nozeroy (avril 1422) où il estbrillamment reçu. Le prince d'Orange, prétextant une

- alliance avec le marquis de Bade-I-locbberg, entreprenden 1424 une expédition contre JavilledeBâle, mais, aprèsavoir lenté de s'emparer de Belfort et de Delle, il rentrepiteusement dans ses terres.

CHAPITRE V

LOUIS DE CIIALON VICAIRE IMPÉRIAL EN BOURGOGNE

(1421-1.429)

Les premiers barons d'Arlay semblent avoir été choi-sis par les empereurs pour leurs représentants en l3ourrgogne. - Faveurs accordées à Jean I er de Chalet). -Sigismond, devenu depuis le traité de Cantorbéry (13 août1446) l'adversaire déclaré du duc de Bourgogne, accordesa protection à Louis de Chalon, qu'il emploiera à ladéfense de ses droits en Bourgogne. - Louis remporteplusieurs privilèges de son voyage à Nuremberg.Le

LOUIS DE CHAtON PRINCE D 'OEANGE 5

14juin 4421, il est nommé vicaire impérial en Bourgogne,Dauphiné, Viennois, Valentinois et Provence, fonctionqui jusqu'alors n'avait pas eu grande importance. Mécon-tentement du duc Philippe-le-Bon, à la nouvelle de cetteconcession ce mécontentement redouble quand il apprendpie l'empereur a remis secrètement au prince d'OrangeUne charte d'investiture du comté de Bourgogne, pour lafaire valoir en temps et lieu. - En vertu des diplômesde Sigismond, Louis s'établit à Jougne, y bat monnaie ety ouvre une cour impériale. - Révolte des Bisontinsqui refusent de reconnaître son autorité ils sont sévè-rement châtiés par l'Empereur (4425). - Malgré le res-sentiment qu'éprouve Philippe-le-Bon contre son vassal,il entreprend avec , lui la campagne de Hainaut contreJacqueline de Bavière (1.426), mais en même temps ilcherche par tous les moyens à arrêter les entreprises duprince d'Orange à Jougne. - Enfin, en 1429, Louisrenonce à son vicariat qui a été pour lui 'une source d'en-nuis. - Réconciliation avec le duc de Bourgogne.

CHAPITRE VI

Louis DE CHALON EN DAUPIIINÉ ET LE DÉSASTRE D'ANTHON

(JuiN 1430)

En 4428, Louis de Chalon prépare un coup de mainsur le Dauphiné et fait occuper par ses gens les places(le Colombier, d'Anthon et de Saint-Romain qu'il préten-dait avoir achetées d'Agnès de la Chambre, veuve deBerirand de Saluces. - Il agit de même à Theys,Pierre, Domène et Auberive, oïï il disait avoir des droits.- Le gouverneur du Dauphiné, Mathieu de Foix, privéde l'aide du roi de France et manquant de troupes, estobligé d'accepter les conditions du prince d'Orange, dansun traité signé à Grenoble le '15 août 1428. - Durant

6 F. BARHEY

l'année 1429, Louis fait es préparatifs polir envahir leDauphiné; il est encouragé dans son dessein par le ducde Bourgogne et par le duc de Savoie. - Raoul de Gan-court, nommé gouverneur de Dauphiné, requiert l'aidedu roulier espagnol Rodrigue de Villandrando. - Le26 niai 4430, ce dernier s'empare dAuberive, placeoccupée par les orangistes..— Louis de Chalon arrive àAntiion et livre bataille le 11 juin à l'armée dauphinoise.Il est mis en pleine déroute par Rodrigue et de Gaucourt.- Ses perles. - Conséquences de sa défaite. - Orangeest assiégée par les Dauphinois et se rend le 3juillet. -Retour de Louis en Franche-Comté.

CHAPITRE VII

LOUIS DE CLIALON AUX ARMÉES DU DUC DE BOURGOGNE ET

OPÉRATIONS MILITAIRES JUSQU'AU TRAITÉ D'ARRAS

(14301435)

Nouvelles opérations contre les Armagnacs sur lesfrontières du duché de Bourgogne. Louis y prend part ets'établit à Tournus, d'oà il rayonne dans les environs.- L'année suivante, il se décide h assiéger la place deSanceney en Charolais. - Détail de ses préparatifs. -Après s'en être emparé, il répond à l'appel du maréchalde Toulongeon et marche avec lui sur le Barrois contreRené d'Anjou, roi de Sicile. -.- Bataille de Buignéville(2 juillet 1431). - lie retour dans ses terres, Louis estobligé de renoncer à ses prétentions sur son péage deJougne, qu'il a étendu arbitrairement jusqu'à Saint-Glande. Une révolte qui éclate dans cette même villecontre le duc de Bourgogne en 1432, l'engage dans denouveaux démêlés avec ce dernier; cependant il estchoisi pour représenter le duc aux conférences d'Auxerre(1432). 11 y.renconlre La Trémouille, et, aidé par lui, il

LOUIS DE CIJÂLON PRINCE D'ORANGE 7

tente de se rapprocher de Charles VII. Le 22 juin 1432,Louis, qui s'est rendu à Loches; conclut avec le roi untraité par lequel il entre au service de Charles VII etrecouvre ses terres de Dauphiné. - A son retour dansle Jura il reçoit, au commencement de 1435, la duchesse,puis le duc de Bourgogne à Nozeroy. - Traité d'Arras(21 septembre 1425).

CHAPITRE VIII

LOUIS DE CIIALON QUITTE LA VIE POLITIQUE (1435-1445)

La paix d'Arras signée, Louis regagne ses châteaux,qu'il ne quittera pour ainsi dire plus, décidé à jouir deses richesses et à augmenter ses domaines. - Les entre-prises des Ecorcheurs, qui ont fait leur apparition enBourgogne, l'appellent cependant de temps à autreauprès du maréchal de Bourgogne. - Sa conduite avecsa sœui Alix de Vienne. - Dissentiments clans son inté-rieur. - Jeanne de Moutbéliard fonde un couvent deClarisses à Orbe. - Puissance du prince d'Orange. -Il obtient pour son fils Guillaume la main de Catherinede Bretagne. - Il assiste à l'entrée de l'empereur Frédé-ric III à Besançon en 4444, puis rentre à Nozeroy oùsont célébrées avec éclat les noces de Guillaume de Dia-Ion, que le duc et la duchesse de Bourgogne honorent deleur présence. —Mort de Jeanne de Montbéliard (14 mai4445).

CHAPITRE IX

LES DERNIÈRES ANNÉES, LA SUCCESSION DU COMTÉ

nE NEUCHATIÎL, MORT DE LOUIS DE CIIALON (1445.4463)

Un an après la mort de Jeanne de Montbéliard, Louisse remarie avec Éléonore d'Armagnac. - II parcourt

8 F. BAEBI3Y

chaque année ses terres du Jura et de Suisse, et entre-prend d'importantes réparations dans ses châteaux. -Son ressentiment contre Guillaume de Chalon. - Celui-ci s'engage à la suite de Charles d'Orléans dans une cam-pagne en Milanais, qui échoue misérablement. - Lanouvelle de la prise de Constantinople (4453) pousse leduc de Bourgogne à entreprendre une croisade contre lesinfidèles. Dans ce but il se rend en Allemagne et s'arrêteà Nozeroy. Ses efforts échouent auprès de l'empereur.—En 1456, le dauphin Louis s'enfuit du Dauphiné, parcrainte de son père. Il est reçu par Louis de Chalon àVers et gagne ensuite le Brabant. - Mort d'Eléonored'Armagnac. - Louis aspire à la succession du èomté deNeuchâtel, rendue vacante par la mort du comte Jean(le Fribourg (9 février 1458); il se heurte à la résistancede Rodolphe de Hocbberg, qui a été désigné commehéritier du comte Jean. Insuccès des tentatives du princed'Orange à Neuchâtel et à Berne. - L'empereur Frédé-ric iII. devant lequel la cause a été portée, lui interdittoute tentative sur lecomté. - Louis teste à Nozeroy leB septembre 1462. Il meurt le 3 décembre 4463. - Sontestament. - Conclusion.

PIÈCES JUSIIFJCATIVES

LA

MINIATURE CAROLINGIENNE

DANS LE NORD DE LA FRANGE

PAn

Amédée BOINETÉlève de lÉcole des Doutes-Études.

INTRODUCTION

1. L'Histoire de la miniature carolingienne cii Fianceet en Allemagne. Les théories de M. Janitschek. -Limites du travail. Les grandes abbayes cia Nord de laFiance ou de la province de Reims.

2. Les grandes bibliothèques monastiques et capitu-.laires du Nord de la France à l'époque carolingienneabbayes de Corbie, Saint-Vaast, Saint-Riquier, Saint-Berlin, Saint-Amand, chapitre de Cambrai, abbayes deSaint-Martin-de-Laon, de Saint-Remi et de Saint-Thierride Reims, chapitré de Reims. Les bibliothèques deSaint-Riquier et de Saint-Rami de Reims ont été presquetotalement brûlées.

Les fonds les plus importants pour l'histoire de laminiature sont ceux des abbayes de Corbie, Saint-Vaast,Saint-Berlin, Saint-Thierri de Remis et des chapitres deCambrai cl de Reims. Quelques abbayes situées sur leterritoire actuel de la Belgique ont: laissé des fonds inté-ressants.

10 AMÉDÉE HOINET

BIBLIOGRAPHIE

PREMIÈRE PARTIE

ÉTUDE, GÉNIRATJESUR LA MINIATURERE CAROLINGIENNE PRINCIPALEMENT

D'APRÈS LES MANUSCRITS DU NORD DE LA FRANCE

CHAPITRE PREMIERLA RENAISSANCE CAROLINGIENNE

Étai de la miniature è l'époque mérovingienne. Larenaissance littéraire et artistique sous Charlemagne.Influence personnelle de ce prince. Alcuin et ses élèves.Paul Diacre. - Charles le Chauve. Manuscrits écritspour lui. Sa bibliothèque. -,Décadence de la miniaturedu X e siècle rares manuscrits à peinture de cette époque.Emploi du mot école il ne faut point l'appliquer pourtous les ateliers monastiques.

CHAPITRE HL'INFLUENCE DE L ' AUT ANTIQUE SUR LA MINIATURE

CAROLI N I ENNE

1. Défense expresse des Libri carolini de- rienpeindre qui rappelle le culte antique. Celte défense n'estpas écoutée. Pour quelles raisons? Dans l'entouragemême dé Charlemagne on étudiait les auteurs anciens.L'école du palais. La littérature antique très copiée auIxe siècle. Nombreux apports de manuscrits d'Italie.

2. Manuscrits antiques copiés à.l'époqtic carolingienne..Ma4uscrits de Térence h la Bibliothèque nationale et àl'Ambrosienne. Les exemplaires de la Psycliomachie

V

LA MINIATURE CAROLINGIENNE 11

de Prudence. Le calendrier de Filocalus, de 354. Lepsautier d'Utrecht.

3. Détails empruntés à l'antique par les miniaturistes.Les dieux de la terre, de l'océan et des fleuves. Pei'sonni-fientions du soleil, de la lune et des planètes. Signes duzodiaque. Les travaux des mois. Les quatre vertuscardinales. Personnifications des villes et des pays.-

4. L'architecture rappelle très souvent les construc-tions romaines (portiques, maisons, enceintes, etc.).

5. Le costume civil et militaire, le mobilier et d'autresdétails font songer fréquemment à des modèles romains.

6. Motifs de -décoration pris sur des monumentsantiques (rinceaux, grecques, perles-, feuilles d'acanthe,figures d'animaux tritons, chimères, etc.).

7. Influence des monuments chrétiens des premierssiècles. Les miniaturistes leur ont emprunté des scènesde l'Ancien et du Nouveau Testament, et des motifsd'ornementation antiques.

CI-TAPITRE III

L'INFLUENCE IRLANDAISE ET ANGLO-SAXONNE

1. Rapports de la Gaule avec l'Irlande cl la GrandeBretagne. Émigration des moines d'Outre-Manche sur lecontinent. Saint Colomban et ses disciples. Saint Boniface.Établissement de moines irlandais à Péronne en Picardie.Relations de l'abbaye de Saint-Bertin avec l'Angleterre.Influence d'Alcuin, Clément le Scot et Jean Scot Erigène.

2. Caractères des peintures irlandaises et anglo-saxonnes. Ornementation géométrique, animaux fantas-tiques. Figure mal traitée. Traces de modèles antiques.Plusieurs des éléments décoratifs employés par lesIrlandais se retrouvent en Gaule àl'époque mérovingienneet même à l'époque gallo-romaine. -

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42 'AMtOÉE BOINET

CHAPITRE IV

L 'INFLUENCE DE L'ART ORIENTAL. LA QUESTION BYZANTINE

• 1. Les - auteurs qui se sont occupés de ]a questionbyzantine acceptent ou rejettent l'influence des manus-crits grecs. Relations des empereurs d'Orient avec lesprinces carolingiens: Charlemagne,Louis le Pieux. Envoide livres grecs. Les bibliothèques monastiques de laGaule en possédaient au ix e siècle. L ' influence byzantinese constate en Occident dans les ivoires et les objetsd'orfèvrerie. - Miniatures avec inscriptions grecquesexécutées dans nos abbayes. Elles n'oit pas de caractèrebyzantin. il faut y voir une prétention d'artistes à ilion-lier leur connaissance de la langue grecque. Qtielquesmanuscrits carolingiens, tels que le sacramentaire (leDrogon, le Codex Aureus de Saint-Emmeran, la bible deSaint-Paul hors les Murs, contiennent certains détails qui

jrappellent l'art byzantin. - Les manuscrits syriaques ontété parfois imités. La décoration des canons évangéliques,le sacramentaire de Drogon et l'évangéliaire de Saint-Médard de Soissons semblent le prouver. - Les théoriesde Courajoci sur l'influence de l'art oriental. Motifsd'ornementation qu'il croit venir de Syrie. Ces motifs seretrouvent sur des monuments antiques et viennent àl'esprit de tout artiste. - Les miniatures byzantines n'ontpas exercé d'influence sur la technique et l'aspectgénéral des figures. Les couleurs ci les procédés d'exé-cution sont différents. On peut conclure, à ce qu'il semble,que l'influence de l'art oriental sur la miniature caro-lingienne a été assez faible. Les peintres de nos écolesont pris quelques éléments, emprunté quelques scènes àdes objets venus d'Orient, tels que des manuscrits, desivoires, des objets d'orfèvrerie, des étoffes, mais ils ont

LA MINIATURE CAROLINGIENNE 43

su produire des oeuvres d'un aspect tout à fait différentdes • miniatures byzantines.

Il faut ajouter que des manuscrits d'Italie du vi e ouyj1C siècle avec traces d'influence byzantine ont été trans-portés en Occident et imités par nos artistes.

2. La décoraLion des canons évangéliques. Variété decette décoration dans les évangéliaires de l'époque caro-lingienne. Les premiers manuscrits où elle se rencontresont syriaques ou grecs (évangéliaire syriaque de Bahuladu vi e siècle par exemple.) Les artistes orientaux n'ontpas inventé les éléments de la décoration des canons. Onles trouve pour la plupart sur les sarcophages antiques etchrétiens et sur les cihoria d'Italie. La décoration a peut-être passé en Occident par l'intermédiaire de manuscritsgrecs. Les miniaturistes carolingiens ont eux-mêmesemprunté des motifs à des sarcophages chrétiens. Il n'y aprobablement aucune idée de symbolisme dans les figuresd'animaux qui ornent les, canons des évangéliqires duixe siècle.

CHAPITRE VLA TECHNIQUE A L'lPOQtjE CAROLINGIENNE

Les miniatures carolingiennes sont bien conservées.Cela tient aux procédés d'exécution. On dessinait d'abordles contours, puis on mettait les couleurs légèrement.Les fonds étaient appliqués en dernier. Les lumièressont rendues par des traits blancs on d'or, les ombrespar des teintes foncées on noires. Grande variété descouleurs. Les principales sont le rouge, le vert, le jaune,le bleu et le violet. Les fonds ne sont jamais d'or; ils scomposent de bandes de plusieurs couleurs ou dehachures. Le coloris n'est pas toujours conforme à lanature. Quelques défauts dans la ininiatur&carolingienne.Dessins à la plume.

M.

14 AMÉJ)ÉE IIOINET

Différence de la technique carolingienne avec celle del'antiquité. Les Romains peignaient par couches succes-sives. Ce procédé se retrouve chez les Mérovingiens etles Byzantins. Quelques détails d'exécution propres àl'antiquité se rencontrent au IXC sièele lumières renduespar des traits d'or, fonds composés de bandes de couleurou de hachures. Les fonds d'or, ic bleu pâle et le rose desByzantins n'apparaissent pas clans les miniatures exécu-tées dans nos ateliers monastiques.

CHAPITRE Vi

COMPARAISON DE LA MINIATURE AVEC LES AUTRES ARTS

1. Comparaison avec la sculpture. Rareté des sculp-tures carolingiennes dans notre pays. Eu Italie, exemplesplus nombreux. Les sculptures carolingiennes offrent,comne .les manuscrits, des entrelacs, des dessins géomé-triques et des feuillages. -

On trouve dans des manuscrits carolingiens des dia-jnteaux très curieux à figures d'hommes ou d'animaux.Certains sont, pour ainsi dire, de style roman. On nepeut citer, pour la France et l'Italie, aucun chapiteau àfigures datant de l'époque carolingienne. fi n'y en apas eu probablement. Certains chapiteaux de manuscritsde la seconde moitié du x° siècle sont tout à fait de styleroman avancé. Les miniaturistes semblent avoir précédéles sculpteurs.

On n'a point en France de sculptures carolingiennes àanimaux fantastiques dans le goût anglo-saxon. En Angle-terre et en Irlande, nombreuses pierres, croix et partiesde portails avec ce genre de décoration. Il a dû y enavoir chez nous, surtout dans le Nord, où l'influenceanglo-saxonne a été si forte.

2. Comparaison avec les ivoires. L'ornementation

D

LA MINIATURE GAflOLINGIENNE 15

auglo-sakonne est très rare sur les ivoires. Les reliuresd'ivoire rappellent plutôt le style antique ou le stylebyzantin. Les ivoriers ont emprunté des scènes à desmanuscrits. La reliure du psautier de Charles-le-Chauveet un ivoire du musée national de Zurich ont été exécu-tés d'après des dessins du psautier d'Utrecht.-

3. Comparaison avec l'orfèvrerie. Plusieurs objetsd'orfèvrerie oui une ornementation d'entrelacs et d'ani-maux fanlastiques comme les manuscrits (châsse du trésorde la cathédrale de Coire).

CHAPITRE VIIPERSISTANCE DU STYLE CAIIOLINGIENA L ' ÉPOQUE, ROMANE

Le style roman apparaît dès la deuxième moitié duxc siècle dans les manuscrits du Nord de la France.Cependant le style carolingien a persisté jusqu'auXHe siècle. Les moines des grandes abbayes de ] Il

de Reims copient au xi° siècle des manuscrits du Ixe.

Le fait est surtout visible dans les sacramentaires, dont ladécoration était soumise àdes règles. Les volumes exécutésh Saint-Berlin au xi° siècle sont très carolingiens d'aspect.

Cette persistance de l'ornementation du Ixe siècle seconstate aussi dans la sculpture (chapiteaux et partiesd'édifices avec entrelacs et dessins géométriques en Franceet en Italie) et dans l'orfèvrerie.

DEUXIÈME PARTIE

ÉTUDE SUR CERTAINES CLASSES DE MANUSCRITSEX1CUT.IS DANS LE NOM) DE LA FRANGE

CHAPITRE PREMIERL ' ÉCOLE DE 1tEIMS

4. L'évangéliaire commandé par Ebbon, archevêquede Reims, à Pierre, abbé de Hautillers, est le manuscrit

$6 1AI'IÉDÉE IJIDINET

type de cette école. Certains caractères de la minusculequ'on n dit être spéciaux à cet évangéliaire et aux volumesde l'éboie de Reims se retrouvent ailleurs dans le Nordde la France.- Lés manuscrits donnés par Hincmar, archevêque(témoignages de Flodoard). Plusieurs de ces volumessont à la bibliothèque de Reims. Quelques-uns sontperdus. Nous possédons aujourd'hui l'évangéliaire qu'ildonna à la cathédrale de Beims (Reims, n° 'li) et celuiqu'il offrit à l'abbaye de Saint-Thierri (Reims, n° 7). Aciter également une grande bible dont il fit don à lacathédrale (Reims, nos 1-2). On doit rattacher à cesvolumes un évangéliaire qui n fait partie de la biblio-thèque d'Antoine Loisel (Bibi. Nat., lût., 17968) et unautre qui vieM de la bibliothèque de Blois (Bibi. Nat.,lai., 265). - Le laineux évangéliaire de Morienval,conservé à la cathédrale de Noyon, est à ranger parmiles manuscrits de l'école de Reims. De même un évan-géliaire, dit de Charlemagne, à la basilique de Saint-Quentin. Un évangéliaire venant de Saint-Frambourg deSenlis (Sainte-Geneviève, n°1190) offre quelque analogieavec les volumes dé Reims.

2. La question du psautier d'Utrecht. - Les auteursqui ont étudié ce manuscrit pensent, les uns, qu'il a étéexécuté en France, à Reims ou à Hautvillers, les autrescitie c'est un produit de l'école anglo-saxonne. Les disser-tations sur ce sujet sont très nombreuses. - Aperçu surl'histoire du volume. Il était certainement en Angleterre.au X° siècle. On eu possède trois copies datant des x°,xii0 et xnr0 siècles, et faites en Angleterre. On y ren-contre certains détails qui font songer aux dessins anglo-saxons.-

Les rapprochements que l'on a établis avec les manus-crits anglo-saxons ne sont pas très probants. Ces derniersont, comme on sait, exercé une grande influence sur lesartistes de nos abbayes septentrionales.

LA MIN!ATURE CAROLINGIENNE 47

Plusieurs volumes de l'école de Reims offrent degrandes analogies avec le psautier d'Utrecht. On doit citerd'abord l'évangéliaire d'Ebbon et celui de Saint-Thierri,puis deux psautiers avec miniatures absolument sem-blables à des dessins de celui d'Utrecht le premier faitpartie du trésor de la cathédrale de Troyes et a appartenuau comte Henri Jai le Libéral, le second est à laBodléienne d'Oxford (ne 24633). Ajoutons que le psautierde Charles le Chauve (Bib. nat.. lat., 1152), exécutécertainement dans le Nord de la France, a une reliured'ivoire avec deux scènes empruntées au psautierd'Utrecht.

Le psautier d'Utrecht paraît clone appartenir augroupe des manuscrits de l'école (le Reims. Ce n'est pasl'oeuvre originale d'un artiste carolingien. C'est unecopie d'un modèle antique de la basse époque.

3. Description de plusieurs manuscrits de l'école (lelieiins. - Evangéliaire donné par T-linernar à Saint-Thierri (le Heiins. Évangéliaires de Loisel, d? Blois et deMorienval. Psautiers de Troyes et d'Oxford. Évangéliairede Saint-Franibourg de Senlis.

4. Manuscrits attribués à l'école palatine et qui offrentde grands rapports avec les volumes de l'école de Reims.Ces manuscrits sont l'évangéliaire du sacre aitimpérial (le Vienne et ceux de Saint-Victor de Xanteu(Bruxelles, n° 18723), et de la cathédrale d'Aix-la-Cha-pelle. Ces trois volumes n'ont pas de délails assez carac-téristiques pour être rangés sous le nom d'école palatine.

CHAPITRE IIGflolJI'E DE MANUSCRITS EATTACInS PROBABLEMENT A TORT

A L ' ÉCOLE DE CORME

J. Ces manuscrils sont le psautier de Charles leChauve (Bibi. nat., kit., 1452), le livre de prières de ce

2

18 kUJJIJÉE RUINE]'

même prince au trésor royal de Munich, le codex aurezisde Saint-Emmeran qui o appartenu également à Charlesle Chauve (Munich, Clin 14000, Chu. 55), la bible deSaint-Paul hors les Murs à Rouie, un fragment de sacra-mentaire (Bibi. nat., lai., 1141), un évangéliaire deColbert (Bibi. 11at., lut., 324), l'évangéliaire de Sainte-Aure à l'Arsenal (no 4174), le sacramentaire de Nonan-tola (Bibi. nat., lai., 2292), un évangéliaire dit de Charlesle Chauve (Bibi. nat. , lat., 323), et 'iii autre qui u appar-tenu à Chaude Fauchet (Bibi. nal., lat., 270.)

M. Janitschek voit clans le sacramentaire de Rodrade,venant de Corbie, des ressemblances avec ce groupe demanuscrits. Ces ressemblances sont bien minimes. Lesacramentaire de Rodrade n'a qu'une ornementationbanale que l'on rencontre dans des volumes d'autresécoles.

Les manuscrits analogues au psautier de Charles leChauve ont été certainement exécutés clans une abbayede la province de Reims la paléographie, certaineslitanies et le lexie le prouvent. On y trouve cependantdes rapports avec les volumes de l'école de Tours. Cer-tains auteurs ont pensé par suite qu'ils venaient de Saint-Martin de Tours. L'hvpôihèse est inadmissible,

Plusieurs manuscrits du groupe eu question, notam-ment la bible de Saint-Paul hors les Murs, l'évangéliairede Sainte-Aure et l'évangéliaire de Colbert, permettentdes rapprochements intéressants avec les produits del'école de Reims. En outre, la reliure du psautierde Charles le Chauve présente deux scènes analogues àdeux dessins du psautier d'Utrecht qui paraît venirde Reims ou de Hautviilers. Il semble donc préférable derattacher à l'école de Reims le psautier de Charlesle Chauve, le codex a.ureus de Saint-Emmeran, la biblede Saint-Paul et les manuscrits précédemment cités.

2. Description des principaux volumes que l'on vient

LA MINIATURE CAROLINGIENNE 19

d'étudier. Psautier de Charles le Chauve copié entre842 et 869 par Liuthard. Codex aureus de Saint-Emme-rail terminé en 870, oeuvre de Liuthard et de Bérenger.Il a appartenu à Charles le Chauve et à l'abbaye deSaint-Denis. Les miniatures contiennent des vers attri-bués, peut-être à tort, à Alcuin. Le manuscrit a été res-tauré au x° siècle. Livre de prières de Charles le Chauve,copié entre 842 et 869, ayant appartenu à la cathédralede Zurich. Évangéliaire dit de Charles le Chauve, évangé-liaire de Sainte-Aure, appelé jadis à tort évangéliaire desCélestins, conservé autrefois chez les Barnabites duprieuré Saint-Éloi à Paris, évangéliaire de Colbert,grande analogie avec celui attribué à Charles le Chauve(Bibl. nat., lat., 323). Fragment de sacramentaire, qui aappartenu à un prince carolingien. Bible de Saint-Paulhors les Murs, copiée par Ingobert pour Charles leChauve ou Charles le Gros; il est plus probable que cesuperbe volume • a été exécuté pour Charles le Chauve.Les peintures présentent un remarquable intérêt.

CHAPITRE III

LES MANUSCRITS A MINIATURES DE. L ' ABBAYE DE GORIllE

1.. Importance de la bibliothèque de Corbie au moyenage. Le voisinage du monastère irlandais de Péronne. -La bibliothèque a souffert de nombreux vols au xvi0 siècleet au XVII0 . Les manuscrits à miniatures du xx0 siècleprovenant de Corbie ne sont pas très nombreux. Il y en aquelques-uns à Ainiens et à Paris (ancien fonds de Saint-Germain-des-Prés).— Les volumes les plus curieux sontun psautier du commencement du IX° siècle (Amiens,n° 18), le sacramentaire de Rodrade copié un peu après.53 (Bib]. nat.. lat., 12050), le sacramentaire dit misselde saint Éloi (Bihl. nat., lat., 12051). - Un manuscrit

t

20 AlIÉnÉE IIO1NET

(le l'école de Fulda a fait parue de la bibliothèque deCorbie, c'est un exemplaire du Liber rie C,'uce de RabanMaur (Amiens, n° 223).

2. Description du psautier de la bibliothèque d'Amiens.Importance de ce manuscrit pour l'illuslraiion du textedes psaumes, l'iconographie elle costume.

CHAPITRE IvLES MANUSCRITS FRANCO-SAXONS

1. Le type des manuscrits franco-saxons est ladeuxième bible de Charles le Chauve qui appartint àl'abbaye de Saint-Denis. L'influence des volumes irlan-dais et anglo-saxons y est très forte. - Liste d'unetrentaine de manuscrits franco-saxons, dont les principauxsont deux évangéliaires (le Saint-Yaast (Arras. n° 1045,Boulogne-sur-Mer, n° 12) un évangéliaire de Cambrai(Cambrai, n° 327), l'évangéliaire dit de François Il (Bibi.nat., lat. 251), le psautier dit de Louis le Germanique(Berlin, theol., fol. 58), UI) évangéliaire de la bibliothèquede Trèves (n° 23), tin sacramentaire de Saint-Thierry,un évangéliaire de l'Arsenal (n0 592) 1 tin évangéliaire del'abbaye de Gembloux (Bruxelles, n° 5573), un psattierde la bibliothèque de l'Université de Leipzig 774).

2. Recherches sur l'origine et le domaine des manu-scrits franco-saxons. On a groupé les manuscrits franco-saxons sous le titre d'école de Saint-Denis, ce qui sembleleu justifié. La deuxième bible de Charles le Chauve a.été donnée à l'abbaye de Saint-Denis, vraisemblablementaprès la mort de son possesseur. - L'abbaye deSaint-Vaast a (les liftes phis sérieux à la paternité desvolumes franco-saxons. Deux évangéliaires cii pro-viennent. De plus les monastères ou les églises qui ontpossédé des sacramentaires ou d'autres manuscrits dans

LA MINIAI'UIIE CÀBOLINQIENNE 24

le goût franco-saxon sont assez proches de Saint-Vaast.Le style franco-saxon s'est répandit rapidement. Il

devient assez général dans la partie septentrionale desprovinces de Reims et de Sens; au xI e siècle il est encoreimité. Vers l'Est il a pénétré jusqu'à Gembloux, Echter-nach et Stavelot.

3. Description des principaux manuscrits franco-saxons. Évangéliaire de la bibliothèque de Cambrai;évangéliaire dit de François 11; évangéliaire de l'Arse-nal.

CHAPITRE V

LES MANUSCRITS A MINIATURES DE L'ABBAYE

DE SAINT-BEJITIN

1. Les manuscrits à miniatures du JXC siècle et de laplus grande partie du Xc sont plutôt rares. - Causes.Invasions et destructions des Normands.

Rapports de l'abbaye avec l'Angleterre; abbés anglo-saxons; possessions en Angleterre. Détails sur quelquesmanuscrits du ix° siècle. La laineuse vie de Saint-Ornerdu x° siècle est un produit de !'école allemande.

2. Les manuscrits à miniatures exécutés sors l'abbatiald'Othert (989-1008). Grand mouvement artistique.L'abbé enlumine lui-même plusieurs volumes qui sontdatés. - Quatre manuscrits de même style (psautier deBoulogne, n° 20 ; vies de saints, Boulogne, n° 107n 05 765 et 342 bis Saint-Orner).

Ces manuscrits, comme plusieurs autres, ont gardé lestyle et l'ornementation du ixe siècle. L'influence anglo-saxonne a persisté plus longtemps à Saint-Bertin. Ce faitsemble s'expliquer par les relations continuelles avecl'Angleterre.

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22 A?.IÉDÉit BONNET

• 3. Description de deux manuscrits exécutés sous l'abbéO thert.

Le psautier de Boi]ogne peint et orné par l'abbé et unmoine du nom d'Hcriveus. - Grand intérêt de cevolume pour l'illustration du texte des psaumes et pourles scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament.

Le manuscrit 101 de Boulogne vies de saints avecminiatures assez curieuses. -

TABLE 1)E5 PLANCHES ET DES FIGURES

HI S TOI H EDE LA

COMMUNE DE SOISSONSET DU

GROUPE COMMUNAL SOISSONNAISPAR

Georges BOtTRGINLicencié ès-'ettres,

Élève rie rÉcole des Flautes-ELudes.

INTRODUCTION

4. L'étude des origines urbaines.Méthode employée. - Exposé des théories émises sur

les origines urbaines. Le xvIIle siècle. Rôle de la Révo-lution française. Les thèses royaliste, romaniste, ecclé-siastique, révolutionnaire; les théories allemandes gilde,scabinat carolingien, mark. Le mouvement scientifique etinternational les synthèses provisoires. - La méthodesociologique et économique facteurs politiques, moraux,économiques.

2. Les sources de l'histoire de Soissons historiogra-phie et archives soissonnaiscs.

Les hagiographes. - Les annales Clironicon SanctiMedardi; Guibert de Nogent. - Euvres diverses. -Les archives dispersion depuis le xv e siècle ; état desdocuments conservés aux archives de l'Aisne, auxArchives et h la l3ibliotlièque nationales. - Histoiresimprimées et manuscrites de Soissons.—Histoires régio-nales.

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24 G. iiouncp

PREMIÈRE PARTIE

r

I-JISTOIRE POLITIQUE DE SOISSONSSOUS LES CAROLINGIENS ET LES CAPITIENS

LE ROI, LES ÉVÊQUES, LES COMTES

CHAPITRE PREMIERSITUATION ET DESCRIPTION DE SOJSSONS AU MOYEN AGE

La vallée de l'Aisne. - Le Soissonnais. - Soissonsest à l'époque romaine tin centre important. - Limite dela « cité ». - Fortifications du xuC siècle.

Les faubourgs Saint-Crépin, Saint-Médard, Crise;Saint-Christophe, Saint-Léger, Saint-Remy, Saint-Jean.

Le pont et le port.Les maisons et les rues.

CHAPITRE IISOISSONS SOUS LES EMPEItEURS CAROLINGIENS

Importance de la région de l'Aisne sous les Carolin-giens. - Séjour (le Louis le Pieux et de Charles le Chauve.

- - Sous Charles le Chauve, l'aflhire de Bothade est unessai intéressant d'indépendance par l'évêque àlégarcl duroi et du métropolitain.

L'atelier royal des monnaies.

CI1APITRE IIISOISSONS ET LA DÉCADENCE CAROLINGIENNE

Les invasions normandes atteignent Soissons peut-êtredès 856, sûrement depuis 882 attaque de Siegfried en886. - Influence des invasions normandes au point (levue des origines urbaines,

n

IT1STOIJ1E DE LA COMM(JNE DE SOISSONS 25

Invasions hongroises (? 917, 937, 954). - Les légendes.Soissons sous Charles le Simple. - Bataille de Sois-

sons (923); élection de Raoul.

CHAPITRE IVSOISSONS ET LA MAISON DE VERMANDOIS

]'tendue des domaines d'Héribert II, maître de Saint-Crépin et de Saint- .Médard. - Il veut les unifier en unétat puissant sa conduite vis-à-vis de Charles le Simpleet de Louis d'Outremer. Il meurt en 943 avant d'avoirpu réaliser son dessein.

Les guerres dans le Soissonnais après sa mort pillagede Soissons en 945; siège par Hugues le Grand en 048.- Soissons devient une sorte de ville neutre entre lescompétiteurs ; en 953 la paix y est conclue.

CHAPITRE VFORMATION DU Pouvoni DES ÉVÊQUES A 5OISSONS

Incertitude des textes. La situation des évêques estavant tout une situation de fait rôle de Gui 1er sousLouis d'Outremer; politique de Gui II; rapports d'Hed-don et de Henri 1er.

Politique violente de Philippe W à l'égard de 1'VÔT

ché Ursion et Saint-Arnoul.Les grands évêques du xue siècle, Lisiard de Crépy

(1108-4126) et Joslein de Vergy (1126-4451), fortifientmoralement et poliliquement l'évêché.

CHAPITRE \TJ

LES ORIGINES DES COMTES DE SOISSONS

Le comte Eiric ou Héric des actes de la fin du Ixe siècleest peut-être comte de Soissons. - En 966 apparaît unGaudri, comte de Soissons.

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26 0. HOURGIN

• En 984, il existe un Gui, comte de Soissons, filsd'Albert de Vermandois; il fonde la première maisoncomtale, qui disparaît en 1057. La fille du dernier comtede cette maison épouse vers 4065 Guillaume Busac, filsdu comte d'Eu, fondateur de la deuxième maison comtale.Cette maison est repréentée par un épileptique, ,Jean le"

(t 1416?), et un lépreux, Renard III (t 1146?).

CHAPITRE VII

RAPPORTS DES ÉViQUES ET DES COMTES DE SOISSONS

Puissance féodale de l'évêque de •Soissons. - Il doitle gîte et le service militaire ait de France.,

En 4441, Penaud III transmet son comté à Yves deNesles par l'intermédiaire de l'évêque Joslein valeur destextes critiqués ait siècle par Daguesseau.

CHAPITRE- VIII

DROITS DES ÉVÊQUES, DES COMTES ET DU 1101 A SOISSONS

Limites du franc-quartier de l'évêque. - Droits dejustice qu'il y exerce.

Le Château-Gaillard, qui remplace la Tour Saint-Prince,est au centre du quartier comtal, fort mal délimité.Luttes de juridiction des comtes avec les évêques, le cha-pitre, Saint-Pierre-an-Parvis, Sain t4ean-des-Vignes.

Fonctionnaires comtauxchâtelain, bailli, prévôtsmaires, etc..

Rapports des rois avec les évêques et les comtes. -Leurs séjours à Soissons.

L.

hisToiRE DE LÀ COMMUNE DE SOISSONS 27

DEUXIÈME PARTIELES JURIDICTIONS ECCLÉSIASTIQUES DE SOISSONS

CHAPITRE PREMIERLES ]'ABOISSES

Auxe siècle, il y a dix-sept églises, et quatre chapelles.Communauté des curés-cardinaux. - A la fin du

xviii 0 siècle, ils sont réduits à onze..

CHAPITRE IILE CHAPITRE CATHÉDRAL

Obscurité de l'histoire de la cadi édralejusqu'à la fin duxii0 siècle; le culte y est définitivement installé en 1212.

Organisation du chapitre. - Les rapports avec l'évêque:difficultés à propos du droit d'interdit, finalement con-cédé au chapitre.

Justice du chapitre: étendue de la juridiction, et agentsd'exécution.

CHAPITRE [IISAINT-CIIÉPIN-LE-GJIAND

Origines mérovingiennes du monastère, qui n'a jamaisporté le titre de cathédrale. - Incendies et reconstruc-tions. - Retour à la vie canoniale, puis restitution dustatut monastique à la fin du xx° siècle. - L'abbaye auxmains de la maison de Vermandois au X0 siècle.

Justice de l'abbaye dans le faubourg. - Étendue (le lajustice foraine; contestations avec les vicomtes deBusancy.

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28 G. DOURGIN

CHAPITRE IVSAINT -MÉDARD

Origines très obscures. - Importance considérablesous les Carolingiens. - Malheurs au xe siècle elle estaux mains de la maison de Vermandois. - A partir de4048, elle est dans la maimbournie du roi.

Importance économique de l'abbaye. - Développe-ment du faubourg. - La milice abbatiale.

CHAPITRE VNOTRE-DAME

Cette abbaye paraît remonter au maire du palaisEbroïn. L'époque de soit plus grand développement estl'époque carolingienne.

Étendue de sa juridiction dans la « cité ». Sa place dansla vie économique de Soissons.

CHAPITRE VISAINT-JEAN-DES-VIGNES

Fondée en 1076, l'abbaye de Saint-Jean-du-Mon! prend,en 1089 environ, le nom (le Saint-Jean-des-Vignes.

Délimitation exacte de l'étendue de sa justice. - Con-testations avec la commune, les comtes de Soissons, lesvicomtes de l3usancy.

CHAPITRE VIILES ÉTABLISSEMENTS SECONDAIRES

Saint-Pierre-au-Parvis,, collégiale annexée à Notre-Daine. - Conflits administratifs avec Notre-Dame, juri-dictionnels avec les comtes et la commune,

HISTOIRE DE LA COMMUNE DE SOISSO?S 29

Sain t-Crépin-en-Chayc, fondé en 1131. Celle abbayereste en dehors de l'histoire propre de Soissons.

Saint-Léger, fondé en 1139. Existence fort calme;protection des comtes.

Fondation de la collégiale de Saint-Yaast (1127), deNoIre-Daine-des-Vignes (1189), de Saint-Etienne (1200).

Les Franciscains et les Templiers à Soissons.

TROISIÈME PARTIE

ORIGINES DE LA COMMUNE DE SOISSONS

CHAPITRE PREMIER

CAUSES GÉNÉRALES.ÉTAT 1CONOM1QUE

On n'aperçoit pas pour Soissons la persistance desinstitutions municipales romaines. - Le peuple n'a plusaucun rôle dans les élections épiscopales au moment dela révolution commun-ale exemple de l'élection de saintArnoul (1081). - Les échevins carolingiens ne semblentpas avoir persisté à Soissons l'institution des échevinsruraux dans le Soissonnais au xuj° siècle est toute diffé-rente.

Le mouvement communal est à rattacher au mouve-ment général d'émancipation, qui provient (l'une trans-formation apportée à l'économie agricole passage de

l'économie domaniale à « l'économie de l'échangedirect », caractérisée par la constitution de marchés. -Cas spécial de Soissons.

iItaI des classes serviles dans le Soissonnais ce qu'ilreste du servage au xIlIe siècle. - Charges caractéris-tiques taille, mainmorte, formariage. - Agents doma-niaux les maires, les avoués. - Violences des seigneurs

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30 C. BOERGIN

locaux leurs restitutions de biens au xii e siècle ; traitésd'en trecours.

L'émancipation se fait par divers procédés qui n'abou-tissent pas à l'abolition complète du servage il subsisteen partie au xiv0 siècle. - Parmi ces procédés, l'afl'ran-chissernen t communal reste exceptionnel.

Ses conditions sont cii rapport avec l'organisation d'unmarché. - Renaissance économique du xu 0 siècle lesdéfrichements; les échanges; un exemple de capitalisation.- Accroissement de la population urbaine.

CHAPITRE IiCAUSES GIN11lALtS. - *LA'L' MORAL

Croyance aux miracles, rites magiques. Brutalité.Orthodoxie rôle de la foule dans le procès des o Mani-

chéens n de Bucy, sous Lisiard de Crépy. - Influencedes conciles tenus à Soissons en 1079 (trêve de Dieu),1092 (contre Roscelin), 1121 (contre Abailard).

Ignorance.

CHAPITRE 1111RECT1ON ET DATE DE LA COMMUNE

On doit chercher la date de la fondation de la com-mune entre 1115 et 1126. Elle est postérieure au comteJean (t 1116?). Elle est l'oeuvre de Lisiarci de Crépy(t 1126).

Causes déterminantes état politique de Soissons audébut du xii° siècle, affaiblissement du pouvoir comtal,scandales ecclésiastiques, influence des communes voi-sines, rôle personnel de Lisiard de Crépy.

Le texte primitif nous manque, de môme que la confir-mation de Louis VI, qui peut dater de 1133.

HISTOILIE DE LA COMMUNE DE 501550x5 31

CHAPITRE IVÉVOLUTION DE LA CONSTITUTION DE LA COMMUNE

Le jugement de 4136 nous expose l'état de la communeet les revendications des Communiers dans le premiertiers du xn° siècle. - Les propriétaires seuls sont coin-mufliers; les (ailles cl corvées arbitraires sont abolies, lefoi-mariage subsiste. Il n'y a point encore de tarificationdes amendes ni de finances communales organisées. Lescommuniers sont représentés par un maire et des jurés. -Le jugement reconnaît certaines des revendications descommuiniers.

La charte de Louis VI est confirmée par Louis VII entre11.44 et 1146. L'évolution politique y transparaît rôleprépondérant (le l'évêque. - Extension du territoirecommunal à la banlieue et du statut communal à l'en-semble des « possesseurs . - Le formariage et le chevagesont règlemenlés ; la commune est un lieu d'asile; un actede 4483 complète à ce sujet les dispositions de la charte.- Le serment, communal est caractérisé par l'obligation;exclusion des nobles et des clercs. - Désignation et choixdu personnel administratif maire et jurés; assembléesgénérales. - Principes juridiques spécification des deuxdélitsl'infraction de la ville o et la u vieille haine »tarification à cinq sous de tous les autres délits. - Orga-nisation judiciaire tribunal des jurés, action en corps (lela commune, juridiction de l'archidiacre. - Le « jusn)ercatorum » est sans aucune ressemblance avec le sta-tut proprement urbain. L'organisation financière resteembryonnaire, ainsi que la réglementation du servicemilitaire.

Confirmation par Phihppe-Augiiste en .1181 suppres-sion de la mainmorte, remise à la justice communale dudroit exclusif d'arrestation.

32 G. B OURCIN

Les « usages soissonnais n envoyés à la commune deDijon, entre 1183 et 1187, ne diffèrent point essentielle-ment du texte précédent ils précisent seulement quelquespoints restés obscurs (serment, prérogatives et fonctionsdes magistrats, justice communale, service militaire). -11 est très possible, de plus, qu'entre 14.81 et le momentde la rédaction des « usages », aient disparu les derniersvestiges du servage à Soissons. En tout cas, ce texte nereprésente pas la coutume primitive de Soissons: il estinfluencé par la charte beauvaisine en 1182, tandis que lacharte beauvaisine de 1144 a influencé la charte deLouis VII.

QUATHIfME PARTIELA VIE COMMUNALE A SOISSONS

CHAPITRE PREMIERPERSONNEL COMMUNAL ET ADMINISTRATIF

Étendue de la commune : indétermination de la ban-lieue. - Autonomie administrative et judiciaire du bourgd'Aisne. La question de la part prise par les femmesà l'administration communale reste insoluble.

Exclusion des nobles et des clercs. - Ordonnancegénérale de 1288.

Liste des maires. - Ordonnance générale de 4262.Serment de sûreté.L'Hôtel de Ville, d'abord Curin Episeopi, puis Maison

du Change. - Cloche communale, prisons, sceau.

CHAPITRE IIACTION JURIDICTIONNELLE DE LA COMMUNE

L'existence intérieure de la commune n'est qu 'un longeffort pour sortir de l'étreinte de j uridictions ecclésias-tiques.