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SÉMINAIRE LES QUATRE CONCEPTS FONDAMENTAUX DE LA PSYCHANALYSE Les fondements de la psychanalyse Jacques Lacan ERES | Essaim 2006/2 - no 17 pages 65 à 82 ISSN 1287-258X Article disponible en ligne à l'adresse: -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- http://www.cairn.info/revue-essaim-2006-2-page-65.htm -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Pour citer cet article : -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Lacan Jacques, « Séminaire Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse » Les fondements de la psychanalyse, Essaim, 2006/2 no 17, p. 65-82. DOI : 10.3917/ess.017.0065 -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Distribution électronique Cairn.info pour ERES. © ERES. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. 1 / 1 Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 218.221.217.39 - 02/03/2015 06h52. © ERES Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 218.221.217.39 - 02/03/2015 06h52. © ERES

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  • SMINAIRE LES QUATRE CONCEPTS FONDAMENTAUX DE LAPSYCHANALYSELes fondements de la psychanalyseJacques Lacan ERES | Essaim 2006/2 - no 17pages 65 82

    ISSN 1287-258X

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    psychanalyse,

    Essaim, 2006/2 no 17, p. 65-82. DOI : 10.3917/ess.017.0065

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  • Sminaire Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse

    Les fondements de la psychanalyse

    Jacques Lacan

    Mercredi 17 juin 1964 1

    Ce que je vais introduire aujourdhui nest aussi bien quant son voca-bulaire rien quoi vous ne soyez, hlas, familiariss, va tre une ten-tative de donner un certain nombre de ces termes une articulation, unordre fondamental destin au moins ce que, vous en souvenant lorsquevous les rencontrerez, lesdits termes, lordre dans lequel je les aurai mispour vous vous fera voquer un problme.

    Il sagit par exemple des termes des plus usuels, comme ceux didenti-fication, didalisation, de projection, dintrojection. Ce ne sont pas des termesvidemment commodes manier et, vous lobserverez bien sr, dautantmoins, Courrier New manier proprement quils font sens.

    Quoi de plus commun que didentifier ? a semble mme loprationessentielle de la pense. Il semble quon pourrait lappliquer tous lestournants. Idaliser aussi, a pourra beaucoup servir, sans doute partirdun moment o la position psychologiste se fera plus enquteuse.

    Projeter et introjecter, il semble que pour certains ils passent volontierspour deux termes rciproques lun de lautre. Le fait que jaie depuis long-

    1. Le texte a t tabli par un cartel compos de Cristina Fontana, Graciela Strada, Maria Jos de laVia, Rodrigo Toscano, Erik Porge, partir de la stnotypie et des versions de P. Lemoine,G. Michaud, J.-A. Miller. signifie rajout , [] retrait , // interpolation . La sance du10 juin 1964 a t tablie par le mme cartel et publie en supplment du n 12 des Cahiers pourune cole de la lettre lacanienne, une cole de la psychanalyse, novembre 2005. Au colloque dipe denovembre 2005 sur les transcriptions, Jacques-Alain Miller a dit : Quand je vois des collguestravailler depuis dix ans sur le mme Sminaire de Lacan, que puis-je faire dautre que denre-gistrer quil y a l un fait culturel, et que, en effet, dans cet tat, dautres que moi ont invent unefaon daborder les stnographies. Dont acte.

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  • temps point 2 peut-tre il conviendrait de s apercevoir quun deces termes se rapporte un champ o domine le symbolique, un autrelimaginaire, ce qui doit faire quau moins dans une certaine dimension ilsne se rencontrent pas, nest assurment quun commencement de distinc-tion.

    Lusage intuitif de ces termes je veux dire partir du sentiment quona de comprendre et de comprendre dune faon isole , comme dployantleur dimension dans la comprhension commune, est videmment lasource de tous les glissements, de toutes les confusions, cest le sort com-mun de toutes les choses du discours.

    Si dans le discours commun, celui qui parle, au moins dans sa languematernelle, sexprime dune faon sre et en somme avec un tact si parfaitque cest lusager le plus commun dune langue, lhomme aussi biennon instruit quon recourt pour savoir quel est lusage propre dun terme,cest bien donc que lhomme, veut seulement parler, soriente danscette topologie fondamentale qui est celle du langage, qui est bien diff-rente, enfin, du ralisme simpliste auquel se cramponne plus ou moinsdsesprment trop souvent celui qui croit tre son aise dans le domainede la science. Lusage naturel de termes, enfin prenons-les vraiment auhasard , part soi , bon gr, mal gr , la diffrence quil y a entre ceque cest quune affaire et une chose faire , enfin lusage du langagetotal, implique cette topologie enveloppante o le sujet se reconnat quandil parle spontanment.

    Si je puis madresser des psychanalystes concernant des termescomme ceux que je viens dnumrer tout lheure et solliciter de reprer quelle topologie implicite ils se rapportent en usant de chacun de cestermes, [cest videmment, je suppose, et quaprs tout] on peut constaterque si incapables quils soient souvent, faute denseignement, darticulerentre ces termes, ils [s]en font couramment [ et] avec la mme sponta-nit que lhomme du discours commun [ils en font] dans lensemble unusage adquat. Bien sr, sils veulent absolument forcer les rsultats duneobservation, comprendre l o ils ne comprennent pas, on les verra en faireun usage forc. Dans ce cas-l, il y aura peu de gens pour les reprendre.

    Aujourdhui donc, jimplique que je me rfre ce tact de lusage psy-chanalytique concernant certains mots pour pouvoir [y mettre] les raccor-der lvidence dune topologie qui est dj celle que jai apporte dcrite ici. Et qui par exemple incarne // au tableau, /dans/ cesdeux registres, ces deux articulations que jai dj inscrites au tableau ladernire fois et dj distingues : celle du champ de lIch primordial, de

    2. Jacques Lacan, Sminaire II, Le moi dans la thorie de Freud et dans la technique de la psychanalyse(1954-1955), Paris, Le Seuil, 1978.

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  • lIch objectivable, en fin de compte, dans lappareil nerveux, lIch du champhomostatique, par rapport auquel se distingue, se situe ce qui lentoure,un champ du ou de la selon que vous considrez la faon dont il convientde traduire les genres , disons du champ du Lust (ou du plaisir), duchamp de lUnlust.

    Schma dit de lidentification

    Jai scand que Freud distingue bien ce niveau. Il le distingue parexemple dans larticle sur les Triebe, sur les pulsions et leur vicissitudes, lesdistingue en marquant que ce niveau est la fois marqu du signe dorga-nisation, qui est un signe narcissique, et que cest justement dans cettemesure quil est proprement articul au champ du rel, que dans le rel ilne distingue, il ne privilgie que ce qui se reflte dans son champ par uneffet de Lust, qui se reflte dans son champ comme [faveur] retour lho-mostase.

    Bien plus, de ce fait, ce qui ne favorise pas lhomostase, ce qui semaintient tout prix comme Unlust, ceci mord encore bien plus dans sonchamp. Et cest ainsi que ce qui est de lordre de lUnlust sy inscrit commenon-moi, comme ngation du moi, comme cornage du moi. Non-moi nese confond pas avec ce qui lentoure, la vastitude du rel. Non-moi se dis-tingue comme corps tranger, fremde Objekt.

    Il est l situ dans la lunule que ces deux petits cercles la Euler consti-tuent. Cela je lai dit la fin de mon discours de la dernire fois donc et cestl que je reprends. Et vous voyez que cest l un registre, registre du plai-sir, fondement objectivable que nous pouvons nous faire en tant que le [savant] tranger lobjet dont nous constatons le fontionne-ment. Mais nous ne sommes pas que a, et pour tre a il faut que noussoyons le sujet qui pense et en tant que nous sommes le sujet qui pensenous sommes alors impliqus, impliqus dune faon toute diffrente pour

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  • autant que nous dpendons du champ de lAutre qui tait l, et depuis unbout de temps, et avant que nous venions au monde, et dont ce sont lesstructures [circulantes] qui nous dterminent comme sujet.Or il sagit de savoir dans quel champ se passent les diffrentes choses aux-quelles nous avons faire dans le champ de lanalyse. Eh bien, il sen passecertaines au niveau du premier champ et certaines autres quil convientde distinguer des premires, parce que si on les confond on ny comprendplus rien , [par] dautres choses dans lautre champ dont je vous ai mon-tr les articulations essentielles dans les deux fonctions qui sont fonctiondu rapport du sujet lAutre comme tel, dans les deux fonctions que jaidfinies, et articules, comme celle de lalination, premier temps impli-quant un deuxime temps, celui de la sparation.

    Il est vident que la suite de mon discours aujourdhui suppose quedepuis que jai introduit ces deux fonctions, vous y avez rflchi, a veutdire que vous avez essay de les faire fonctionner, de les appliquer diff-rents niveaux, de les mettre lpreuve.

    Dans ce champ, champ de lalination, jai dj fait remarquer cer-taines des consquences ce vel trs particulier qui constitue lalina-tion, soit la mise en suspens du sujet aprs le sens. Mais la liaison enquelque sorte interne, conscutive de cette sorte de vacillation du sujet,disons mme chute de sens, qui vraiment renouvelle les articulationsmenaantes de ce que jai essay dincarner autour des forces familires labourse ou la vie ou la libert ou la mort , se reproduit, je dirais ici, dun ltre ou le sens , termes que je navance pas assurment sans rluctance,ou sans vous prier de ne pas vous prcipiter non plus les trop charger deces sens qui les feraient basculer dans une hte quil convient, avant tout,que, dans lavance dun tel discours, nous nous gardions.

    Mais nanmoins, je lintroduis ici puisque aussi bien le nerf de tout cequimpliquera aprs cette anne la poursuite de mon discours sera des-sayer darticuler, sil se peut pendant lanne qui suivra, quelque chosequil sagira dintituler les positions subjectives. Car, toute cette prparationconcernant les fondements de lanalyse doit normalement se dployer puisque rien ne se centre convenablement que de la position du sujet montrer ce que larticulation de lanalyse, de partir du dsir, permet denillustrer.

    Position subjective donc de quoi ? Si je me fiais ce qui soffre et cequi se ferait facilement entendre et ce qui rejoindrait aprs tout lexp-rience analytique la plus commune, la position subjective de lexis-tence avec toutes les faveurs que ce terme peut trouver dtre dj ambiantdans lair.

    3. Voir la sance du 27 mai 1964 et Position de linconscient , crits, Paris, Le Seuil, 1966, p. 839.

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  • Malheureusement a ne nous permettrait une application rigoureusequau niveau a ne serait pas dailleurs, sans faveur, une tentation quauniveau du nvros 4.

    Cest pour a que position subjective de ltre je serais bien amen pro-bablement aprs tout, je ne jure pas lavance de mon titre jen trouveraipeut-tre un meilleur, mais de toute faon cest de cela quil sagira.

    Donc avanons. Dans un article 5 auquel je me suis dj rfr pour encorriger ce qui men est apparu les dangers, on a voulu, pour donner forme et sans doute en un effort non sans mrite ce que mon discours intro-duit concernant la structure de langage inhrente linconscient, on aabouti une formule qui consiste en somme traduire la formule que jaidonne de la mtaphore, dune faon donc assurment bien dirige. Carcette formule est essentielle, et elle tait utilisable, [cette formule est essen-tielle] manifester la dimension o linconscient apparat pour autant quelopration de condensation signifiante est fondamentale.

    Bien sr, la condensation signifiante avec son effet de mtaphore onpeut lobserver ciel ouvert dans la moindre mtaphore potique. Cestpour a que quand jen ai pris lexemple pour lincarner, lexemple vousvous reportez mon article de La psychanalyse qui sappelle Linstance dela lettre dans linconscient 6 qui est je crois dans quelque chose commele numro trois, si je ne me trompe jai pris pour lillustrer une mtaphorepotique. Jai pris de tous les pomes, mon Dieu, celui peut-tre qui enlangue franaise peut tre dit chanter aux plus de mmoires ; qui na apprisdans son enfance rciter Booz endormi ? et ce nest pas il faut le dire, unexemple dfavorable tre mani par des analystes, surtout au moment oje lintroduisais, cest--dire o jintroduisais en mme temps la mtaphorepaternelle.

    Je ne vais pas vous refaire ce discours. Mais [le] son vif en loccasion,o nous lintroduisons ici, est videmment de vous montrer ce quapportede cration de sens le fait de dsigner celui qui est l en jeu, dans cette posi-tion la fois de pre divin et dinstrument de Dieu, Booz, ce qui se gagnedans le pome, et ce qui dailleurs fait tout le pome, cest de le dsigner un moment par la mtaphore sa gerbe, sa gerbe ntait pas avare ni hai-neuse .

    [Et que] La dimension de sens ouverte par cette mtaphore nest riende moins que ce qui nous apparat dans limage terminale, celle de cette

    4. La phrase est obscure, la ponctuation une interprtation. 5. J. Laplanche et S. Leclaire, Linconscient : une tude psychanalytique , Linconscient. VI Colloque

    de Bonneval (1960), Paris, Descle de Brouwer, 1966.6. Publi dabord dans La psychanalyse, n 3, Paris, PUF, 1957. Repris avec quelques modifications

    dans les crits, op. cit.

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  • faucille dor ngligemment jete dans le champ des toiles , cest--direde la dimension cache dans ce pome et plus cache que vous ne le pen-sez. Parce quil ne suffit point que je fasse l surgir la serpe dont Jupiter sesert pour inonder le monde du sang de Chronos ; la dimension de la cas-tration dont il sagit est dans la perspective dun bien autreordre et justement jouant l, prsente, tous les chos de lhistoire et jusquedes invocations de Booz au Seigneur : Comment surgira-t-il de moi vieilhomme une descendance ?

    Or je ne sais pas si vous lavez remarqu, vous le sauriez beaucoupmieux si javais pu faire ce que je me destinais faire sur les Noms-du-pre.Je ne sais pas si vous avez remarqu que le Seigneur au nom impronon-able est prcisment celui qui veille lenfantement des femmes br-haignes et des hommes hors dge.

    Le caractre fondamentalement transbiologique si jose mexprimerainsi de la paternit, [introduite] par lordre de la tradition dudestin du peuple lu, a quelque chose qui l est justement ce qui est, si jepuis dire, originellement refoul et qui ressurgit toujours dans cette sortedambigut qui est celle de la boiterie, de lachoppement et du symptme,de la distukia, de la non-rencontre avec le sens qui demeure cach.

    Cest l, cette sorte de dimension que nous retrouvons toujours et qui,si nous voulons la formaliser comme sy efforait lauteur dont je parlaistout lheure, mrite dtre manie avec plus de prudence quil ne la fait,effectivement, se fiant en quelque sorte au formalisme de fraction quirsulte de marquer le lien quil y a du signifiant au signifi par une barreintermdiaire. Cette barre, il nest pas absolument illgitime de considrer de certains moments et dans un certain mode de rapports, quellemarque, quelle permet de dsigner, de situer, dans ce rapport du signifiantau signifi, lindication dune valeur qui est proprement ce quexprime sonusage au titre de fraction, au sens mathmatique du terme. Et bien sr,comme ce nest pas le seul, et quil y a du signifiant au signifi un autre rap-port qui est celui deffet de sens, prcisment au moment o il sagit dansla mtaphore de marquer leffet de sens, on ne peut pas absolumentprendre sans prcaution, dune faon si hasardeurse quon la fait, la mani-pulation au titre de transformation fractionnaire, qui serait en effet permisesil sagissait dun rapport de proportion.

    Bien sr, de ce que A/B, de ce qui rsulte de la multiplication de A/Bx C/D on peut transformer ce produit, quand il sagit de fraction par uneformule quatre tages qui serait, par exemple, A/D/C/B. Cest ce quona fait en disant que ce qui fait le poids dans linconscient dune articulationdu signifiant dernier qui tient incarner la mtaphore avec le sens nou-veau, comme je lai dit, qui est cr [] lusage de la mtaphore,

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  • cela devait rpondre je ne sais quel pinglage lun lautrede deux signifiants dans linconscient.

    S/ S x S/s -> S/s / S/S 7

    Il est tout fait certain que cette formule ne peut pas donner satisfac-tion. Dabord, parce quon devrait savoir quil ne peut pas y avoir de rap-port tel du signifiant lui-mme. Le propre du signifiant tant de ne paspouvoir jy ai insist maintes fois , sans engendrer le pige de quelquefaute de logique, se signifier lui-mme. Il nest besoin que de se rfrer auxantinomies qui sont intervenues ds quon a essay une formalisationlogique exhaustive des mathmatiques pour sen rendre compte. [Que] Lecatalogue des catalogues qui ne se contiennent pas eux-mmes nest vi-demment pas le mme catalogue ne se contenant pas lui-mme, en tantquil est celui introduit dans la dfinition et encore moins quand il est celuiqui va tre inscrit dans le catalogue.

    Il est tellement plus simple de sapercevoir que ce dont il sagit est cequi se passe ainsi, savoir [d]un signifiant substitutif [qui] est venu laplace dun autre signifiant constituer leffet de mtaphore, en tant quil ren-voie ailleurs le signifiant quil a chass. Eh bien, justement, de vouloir enfaire, de vouloir en conserver la possibilit dun maniement du type frac-tionnel [qui] impliquera de mettre au-dessous de la barre principale, audnominateur, le signifiant disparu, le signifiant refoul, au dnominateurde la valeur qui va apparatre en-dessous, unterdrckt.

    Et loin quon puisse dire que linterprtation, comme on la crit, estouverte tout sens, puisquil ne sagirait que de la liaison dun signifiant un signifiant et par consquent dune espce de liaison folle Il est tout fait inexact de dire que linterprtation est ouverte tout sens. Cestconcder, je dirais, nos objecteurs, ceux qui parlent le plus souventcontre les caractres incertains de linterprtation analytique, leur concderquen effet toutes les interprtations sont possibles, ce qui est proprementabsurde. Ce nest pas parce que jai dit que leffet de linterprtation carje lai dit dans mon dernier ou avant-dernier discours est disoler, derduire dans le sujet un cur, un corps, un Kern pour sexprimer commeFreud de non-sens, [de non-sens] que linterprtation est elle-mme unnon-sens.

    Linterprtation est un signifi, une signification qui nest pas nim-porte laquelle, qui vient ici la place du (s), et qui, renversant justementle rapport qui fait que le signifiant dans le langage a pour effet le signifi,elle, linterprtation significative, a pour effet de faire surgir un signifiantirrductible. Cest en interprtant au niveau de ce (s), qui nest pas ouvert

    7. Cest la formule prsente par J. Laplanche dans son article, reproduite par Lacan au tableau, etquil conteste.

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  • tous les sens et qui ne peut tre nimporte quoi, qui peut tre une signi-fication seulement approche sans doute, car ce qui est l est riche et com-plexe quand il sagit de linconscient du sujet, et destin voquer, fairesurgir des lments signifiants irrductibles, non-sensical, faits denon-sens, que le travail de Leclaire a si particulrement bien illustrs dansce mme article. Il nous sort propos de son obsd la formule dite 8

    qui lie lun lautre les deux syllabes du mot licorne en per-mettant dintroduire dans sa squence toute une chane o sanime sondsir. Vous verrez dans ce quil nous dira dans la suite que les choses vontmme l beaucoup plus loin.

    Linterprtation, donc, il est bien clair quelle nest pas ouverte tousles sens, quelle nest point nimporte laquelle, quelle est une interprta-tion significative et qui ne doit pas tre manque. Ce qui nempche pasque ce nest pas cette signification qui est pour le sujet, pour lavnementdu sujet, essentielle, mais quil voit au-del de cette signification quelsignifiant, non-sens, irrductible, traumatique cest l le sens du trauma-tisme , il est comme sujet assujetti.

    Ceci vous permet de concevoir, de comprendre ce qui est matrialisdans lexprience. Je vous en prie, ceux qui ne lont pas fait, quils prennentune des grandes psychanalyses de Freud et nommment la plus grande detoutes, la plus sensationnelle puisquelle littralement accroche ceproblme et quon y voit plus que partout ailleurs o vient converger ceproblme de la conversion du fantasme et 9, savoir dequelque chose dirrductible, de non-sensical, qui fonctionne comme signi-fiant originellement refoul. Je parle de lobservation de Lhomme aux loups.

    Dans Lhomme aux loups, disons, pour clairer votre lanterne et pourvous donner le fil dAriane qui vous guidera dans sa lecture [de non-sens],la brusque apparition de ces loups dans la fentre du rve jouera, je disjouera, la fonction du (s), refoul primordial 10. Bien sr, je dis jouera cerle, cela ce nest que [le] relatif mais cest effectivement le rle qui est dansle dveloppement et dans tout ce que permet darticuler la recherche deFreud. Il est proprement parler reprsentant ce moment de perte du sujet.Ce nest pas seulement que le sujet soit fascin par le regard de ces loups

    8. La formule littrale (Leclaire) Poordjeli napparat pas dans ltude de 1960, Linconscient :une tude psychanalytique , op. cit. Elle nest publie par Serge Leclaire quen 1968 dans Psy-chanalyser. Essai sur lordre de linconscient et la pratique de la lettre, Paris, Le Seuil, 1968. tant donnque le mot Poordjeli ne figure pas dans la transcription, ni dans les versions sources, la questionse pose de savoir si Lacan la vraiment dite, faisant tat dune diffusion orale du terme, ou si cestun ajout anachronique de J.-A. Miller dans la publication du Seuil.

    9. Une autre version note : de la vrit . 10. Dans la version Lemoine est rajout ici le mot urverdrangt.

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  • au nombre de sept et qui dailleurs dans son dessin ne sont que cinq surlarbre, cest que le regard fascin cest le sujet lui-mme.

    Or, quest-ce que vous dmontre toute lobservation ? Cest quchaque tape de la vie du sujet quelque chose est venu chaque instant/remanier la valeur/ de lindice dterminant que constitue ce signifiantoriginel // et qui est proprement ainsi la dialectique du dsir du sujet entant que se constituant comme dsir de lAutre. Rappelez-vous laventuredu pre, de la sur, de la mre, de Groucha la servante, autant de tempsqui viennent enrichir le dsir inconscient du sujet de quelque chose qui mettre /au numrateur/ comme signification constitue dans cetterelation au dsir de lAutre //.

    11

    Alors, observez bien ce qui se passe dans ce moment inaugurant, inau-gural, dont je vous prie de considrer la ncessit, disons, si vous voulez,logique o le sujet, comme x, ne se constitue que de lUrverdrngung, de lachute ncessaire de ce premier signifiant autour duquel il se constitue,parce quil ne pourrait y subsister quavec dun signi-fiant pour un autre, cest--dire pas un sujet. Dans ce x qui est l,nous devons considrer deux faces : sans doute ce moment constituant ochoit le signifiant que nous articulons une place, dans sa fonction, auniveau de linconscient, mais aussi dans leffet de retour qui sopre juste-ment de cette sorte de relation que nous devons introduire avec prudencemais qui nous est indique par les effets de langage.

    Leffet de relation peut se concevoir comme celui qui sopre auniveau des symboles mathmatiques dans la faon dont nous concevonsune fraction. Chacun sait que si zro apparat au dnominateur la valeurde la fraction, disons, na plus de sens mais cest aussi bien ce que parconvention les mathmaticiens appellent une valeur infinie.

    Et puis dune certaine faon cest l un des temps de la constitution dusujet. Autant que le signifiant primordial est pur non-sens, il devient, eneffet, porteur de cette infinitisation de la valeur du sujet, non point ouverte tous les sens, mais les abolissant tous. Ce qui est diffrent et, si vous le

    11. Schma de la version Lemoine. Il existe plusieurs versions de ce schma. Nous avons choisi celuiqui se rapproche le plus de celui figurant le 10 juin.

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  • voulez bien, qui justifie que dans la relation dalination jai t amen plusdune fois et il est impossible de la manier sans ly faire intervenir amener le mot libert. Car ce qui fonde dans le sens et non-sens radical dusujet la fonction de la libert cest proprement ceci : ce signifiant qui tuetous les sens.

    Cest pour cela quil tait faux de dire tout lheure que le signifiantdans linconscient soit ouvert tous les sens. Il constitue le sujet dans salibert lgard de tous les sens. Mais a ne veut pas dire [pour autant]quil ny soit pas dtermin, pour autant qu ce[s] numrateur[s], qu laplace du zro car cest [] zro que jai crit ici les choses sontvenues s inscrire, ont signification, signification dialectise dans lerapport du dsir de lAutre, ce qui donne au rapport du sujet lincons-cient valeur dtermine.

    Il sera important dans la suite de mon discours, je veux dire pas cetteanne, de montrer comment lexprience de lanalyse nous contraint, nousforce chercher dans la voie dune formalisation telle que la mdiation decet infini du sujet, avec ce que lexprience nous montre de la finitude dudsir, ne peut se faire que par lintervention de ce qui son origine, sonentre dans la gravitation de la pense que lon appelle philosophique,Kant a introduit avec tant de fracheur le terme de grandeur nga-tive. La fracheur a ici son importance bien sr, parce que, entre forcer lesphilosophes rflchir sur le fait que (-1) nest pas zro et ce quunpareil discours les oreilles aprs tout redeviennent sourdes en pensantquon sen fout , et que cest tout fait ailleurs quon use de (-1), l vi-demment il y a une distance.

    Il nen reste pas moins [et] cest cela uniquement lutilit de larfrence larticulation philosophique, de nous montrer puisque aprstout les hommes ne survivent qu tre chaque instant si oublieux detoutes leurs conqutes, je parle de leurs conqutes subjectives , [cest] aumoins [] nous rappeler le moment o de ces conqutes ils se sontaperus. Bien sr partir du moment o ils loublient, elles nen restent pasmoins conquises, mais cest plutt eux qui sont conquis par les effets de cesconqutes. Et dtre conquis par quelque chose quon ne connat pas, a aquelquefois de redoutables consquences, dont la premire est la confu-sion.

    Grandeur ngative donc, cest l que nous trouverons dsigner lundes supports de ce quon appelle le complexe de castration, savoir, linci-dence ngative dans lequel y entre lobjet phallus. Ceci nest quune prin-dication mais que je crois utile donner. Il nous faut cependant progresserconcernant ce qui nous agite, savoir, le transfert. Comment ici enreprendre le propos ? Je vous lai dit la dernire fois, le transfert est impen-sable sinon prendre son dpart dans le sujet suppos savoir. Vous voyez

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  • mieux aujourdhui, quoi. Mais aprs tout, nous serrons l de plus prs cequil en est, non point seulement du point de vue phnomnologique, maisau point de vue de lefficace, de laction, de lexprience. Il est suppossavoir ce quoi nul ne saurait chapper ds lors quil la formule purementet simplement la signification. Cette signification implique bien sr, et cestpourquoi dabord jai fait surgir la dimension de son dsir, quil ne puissesy refuser.

    [Comme] un certain sens, ce point privilgi [est] cecaractre, le seul auquel nous puissions reconnatre un tel caractre, sansaucun savoir, dun point absolu. Il est absolu justement de ntre nulsavoir, mais ce point dattache qui lie son dsir mme la rsolution de cequil sagit de rvler. Le sujet entre dans ce jeu de ce support fondamen-tal, de ce que le sujet est suppos savoir de seulement tre sujet du dsir.

    Or, que se passe-t-il ? Il se passe dans son apparition la plus commune,ce quon appelle effet de transfert, au sens o cet effet est lamour. Il estclair que cet amour nest reprable comme Freud nous lindique, commetout amour, que dans le champ du narcissisme ; amour, comme en toutamour, cest essentiellement vouloir tre aim.

    Ce qui surgit dans leffet de transfert est indiqu dans lexprience,comme tant ce qui soppose la rvlation dont il sagit, dans ce sens quelamour intervient dans sa fonction, ici rvle comme essentielle, dans safonction de tromperie.

    Lamour sans doute est un effet de transfert, mais aussi bien noussavons tous, et cest articul, que cen est la [phase] de rsistance,qu la fois nous sommes lis attendre cet effet de transfert pour pouvoirinterprter, et, quen mme temps, nous savons que cest ce qui ferme lesujet leffet de notre interprtation. Leffet dalination, o sarticuleessentiellement leffet que nous sommes dans le champ du rapport du sujet lAutre, est ici absolument manifeste.

    Mais alors il convient ici de pointer ce qui est toujours lud, savoir,ce que Freud articule non pas excuse mais raison du transfert : que rien nesaurait tre atteint in absentia [et o oder] in effigie, ceci veut dire que letransfert nest pas, de sa nature, lombre de quelque chose qui et t aupa-ravant vcu. Bien au contraire ce temps essentiel qui est le temps delamour trompeur du sujet qui, en tant quassujetti au dsir de lanalyste,dsire le tromper de cet assujettissement, en se faisant aimer de lui et en luiproposant de lui cette fausset mme essentielle quest lamour, cecimontre que cet effet de transfert et, en tant que se rpte prsentement iciet maintenant, [cet] effet de tromperie.

    Il nest rptition de ce qui sest pass de tel que pour tre de la mmeforme. Il nest pas , il nest pas ombre de ses anciennes trompe-ries de lamour, il est isolation dans lactuel de son fonctionnement pur de

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  • tromperie. Cest pourquoi derrire lamour dit de transfert nous pouvonsdire que le rel, ce quil y a, cest laffirmation de ce lien du dsir de lana-lyste au dsir du patient lui-mme. Et cest ce que Freud a traduit en uneespce de rapide escamotage, miroir aux alouettes, en disant aprstout ce nest que le dsir du patient . Histoire de rassurer les confrres.Cest le dsir du patient dans sa rencontre avec le dsir de lanalyste.

    Ce dsir de lanalyste dont je ne dirais point que je ne lai point encorenomm, car comment nommer un dsir ? Un dsir on le cerne, mais cestjustement de le cerner dans sa fonction par rapport au dsir de lAutre quilsagit. Beaucoup de choses, bien sr, dans lhistoire nous donnent ici pisteset traces.

    Nest-il point singulier [que] cet cho que nous trouvons, pour peu quenous allions bien sr y mettre le nez de lthique de lanalyse avec lthiquestocienne ? Quest-ce que lthique stocienne dans son fond ? Et bien sr,aurai-je jamais le temps de vous le dmontrer, sinon cette reconnaissancede la rgence absolue du dsir de lAutre, sinon ce que ta volont soitfaite reprise dans un certain registre chrtien ?

    Bien sr nous sommes sollicits dune articulation plus radicale et, sije vous ai oppos dans le choix alinant le rapport du matre lesclave, laquestion peut se poser assurment /du rapport du dsir du matre et delesclave/, est dans Hegel indique comme rsolue, ne leststrictement aucun degr//.

    Ici, aprs tout, mon Dieu, prs de vous faire pour cette anne mesadieux, puisque ce sera la prochaine fois mon dernier cours, vous me per-mettrez bien de jeter quelques pointes qui vous indiqueront dans quel sensnous progresserons dans la suite.

    Le matre dans le statut que lui donne Hegel et, sil est vrai quil ne sesitue que dun rapport originel lassomption de la mort, je crois quil estbien difficile dans ce pur statut de lui donner une relation saisissable audsir.

    Je parle du matre dans Hegel, non pas du matre antique dont nousavons quelques portraits et nommment celui de la dernire fois que jaiintroduit sous la figure dAlcibiade, dont le rapport au dsir est justementassez visible, quil vient demander Socrate quelque chose dont il ne saitpas ce que cest, mais quil appelle agalma. Chacun sait lusage que dans untemps jen ai fait, je le reprendrai cet agalma, ce mystre qui, sans doute,dans la brume qui entoure le regard dAlcibiade reprsente quelque chosedau-del de tous les biens.

    Comment voir autrement quune premire bauche de la technique dureprage du transfert [dans] le fait que Socrate lui rponde mais non pasl dans lge adulte ce quil lui disait quand il tait jeune : Occupe-toi deton me , mais devant lhomme floride et endurci : Occupe-toi de ton

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  • dsir, occupe-toi de tes oignons. Tes oignons , dans loccasion, etcest un comble dironie de la part de Platon de lavoir dsign par unhomme la fois futile et absurde, bouffon. [Je crois le premier remarquer] Je crois avoir t le premier remarquer que les vers quil luimet dans la bouche, concernant la nature de lamour, sont lindicationmme de cette futilit confinant [des] sorte bouffonne,qui fait de cet Agathon lobjet sans doute le moins propre retenir le dsirdun matre. Et aussi bien quil sappelle Agathon, cest--dire du nomauquel Platon a donn la valeur souveraine, est l une note peut-tre invo-lontaire, [mais] incontestable dironie qui se surajoute. Ainsi le dsir dumatre nen parat tre, ds son entre en jeu dans lhistoire, le terme de parnature le plus gar. Par contre je ne saurais ne pas marrter au fait que,quand Socrate dsire obtenir sa propre rponse, cest celui qui na aucundroit de faire valoir son dsir, lesclave, quil sadresse et dont cetterponse il est assur toujours de lobtenir.

    La voix de la raison est basse dit quelque part Freud , mais elle dittoujours la mme chose 12. Ce quon ne fait pas comme rapprochementcest que Freud dit exactement la mme chose du dsir inconscient. luiaussi sa voix est basse mais son insistance est indestructible. Cest peut-trequil y a de lun lautre un rapport et, que cest dans le sens de quelqueparent sans doute transforme mais situer dans des coordonnes plusexactes, quil nous faudra diriger notre regard vers lesclave quand ilsagira de reprer quest-ce que cest que le dsir de lanalyste.

    Je ne voudrais pas vous quitter aujourdhui pourtant sans avoir, pourla prochaine fois, amorc deux remarques, deux remarques qui sont fon-des dans le reprage que fait Freud de la fonction de lidentification.

    Il y a des nigmes dans lidentification et il y en a pour Freudlui-mme, puisquil parat stonner que la rgression de lamour se fassesi aisment dans les termes de lidentification. Ceci ct des textes mmeso il articule quamour et identification ont dans un certain registre, pro-prement parler, quivalence, que la face narcissique de lamour et la sures-timation de lobjet, la Verliebtheit, dans lamour cest exactement la mmechose.

    Je crois que si Freud ici sest arrt et je vous prie den trouver, denretrouver ici dans les textes les divers clues (comme disent les Anglais), lesmarques laisses sur la piste cest faute davoir suffisament distinguDans LIdentification , le chapitre de Massenpsychologie und Ichana-lyse , jai mis laccent sur la deuxime forme didentification pour vous yreprer, mettre en valeur et dtacher leinziger Zug, le trait unaire, le fonde-

    12. S. Freud, Lavenir dune illusion, Paris, PUF, 1971, p. 77.

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  • ment, le noyau de lidal du moi. Quest-ce ce trait unaire ? Est unobjet privilgi dans le champ de la Lust ? Non.

    a nest pas dans ce champ premier de lidentification narcissiqueauquel Freud rapporte la premire forme didentification que, trs curieu-sement dailleurs, il incarne dans une sorte de fonction de modle primitifque prend le pre, je dis antrieur linvestissement libidineux lui-mmesur la mre, temps mythique assurment, significatif queFreud ici, . Car il dsigne ainsi lui-mme que cest le tempsde lidentification, la Lust 13.

    Le trait unaire, en tant que le sujet sy accroche, cest dans le champ dudsir, [quest la] condition de comprendre que ce champ du dsir nesaurait de toute faon se constituer que dans le rgne du signifiant, quauniveau o il y a rapport du sujet lAutre et o cest le signifiant de lAutrequi le dtermine. La fonction du trait unaire : en tant que de lui sinaugureun temps majeur de lidentification dans la topique alors dveloppe parFreud, savoir lidalisation, lidal du moi, cest pour autant quun signi-fiant, un signifiant de cette classe, de cette origine, signifiant numro un,le premier signifiant en tant quil fonctionne je vous en ai montr lestraces sur los primitif o le chasseur met une coche, compte le nombre defois quil a fait mouche le signifiant proprement unaire, en tant quil vientfonctionner ici dans le champ de la Lust, cest--dire dans le champ delidentification primaire, narcissique, cest l, cest dans cet entrecroise-ment quest le ressort, le ressort premier, essentiel, de lincidence de lidaldu moi.

    Et cest de la vise en miroir de lidal du moi, de cet tre quil a vu lepremier apparatre sous la forme du parent qui devant le miroir le porte,cest de pouvoir saccrocher ce point de repre, celui qui le regarde dansun miroir et fait apparatre non pas son idal du moi mais son moi-idal,ce point o il dsire se complaire en lui-mme, cest l quest la fonction, leressort, linstrument efficace que constitue lidal du moi. Pour tout dire, ilny a pas si longtemps quune petite fille me disait gentiment quil taitbien grand temps que quelquun soccupe delle pour quelle sapparaisseaimable elle-mme. Elle donnait l laveu simple, innocent du ressort,celui qui entre en jeu dans le premier temps du transfert. Le sujet a cetterelation son analyste dont le centre est au niveau de ce signifiant privil-gi qui sappelle idal du moi, [autant] que de l il se sentiraaussi satisfaisant quaim.

    Mais il est une autre fonction, diffrente, et qui elle, joue tout entire[], au niveau de lalination, [] celle par o y est introduite une identi-

    13. En relation sans doute avec linvestissement libidinal sur la mre.

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  • fication dune nature singulirement diffrente, celle que jai intitule [dusujet] : le procs de sparation.

    Cet objet privilgi, dcouverte de lanalyse, objet dont je vous dirai enfin de compte que sa ralit mme nest que purement topologique, cetobjet dont le mouvement de la pulsion en tant quil est li dansce rapport du sujet lAutre je crois vous lavoir suffisament articul enfait le tour. Cet objet [qui] fait bosse, si je puis dire, comme luf de boisdans le tissu que vous tes dans lanalyse en train de repriser. Cet objet (a)et sa fonction essentielle, cet objet (a) en tant quil supporte ce qui dans lapulsion est dfini et spcifi de ce que lentre en jeu dans la vie delhomme du signifiant lui [permette] de faire surgir ce qui est lesens du sexe. savoir que pour lui, pour lhomme, et parce quil connatles signifiants le sexe, ce qui exprime les significations du sexe sont sus-ceptibles toujours de prsentifier pour lui ce [quil aurait] < qui leur est >inhrent savoir la prsence de [lamour] .

    La distinction entre pulsion de vie et pulsion de mort est [ la fois]vraie pour autant quelle manifeste deux aspects de pulsion mais condi-tion de concevoir ce quil en est de ces deux faces. Et, si vous le voulez,pour pointer aujourdhui devant vous une formule que je vous ai ici crite, je dirais que cest ici au niveau des significationsdans linconscient que toutes les pulsions sexuelles sarticulent, mais pourautant, quen tant que pulsions, ce quelles font surgir comme signifiant,bien sr, et rien que comme signifiant Car peut-on dire sans prcautionquil y a un tre pour la mort comme signifiant ? proprement parler, lamort, dans quelle condition, dans quel dterminisme ce signifiant peut-ilsintroduire efficacement et jaillir si lon peut dire dans lacure ? Cest justement ce qui ne peut tre compris que de cette faon dar-ticuler les rapports.

    La fonction de cet objet a pour autant que cest l que le sujet se spare,quil nest pas li cette vacillation de ltre au sens qui fait lessentiel delalination, elle nous est suffisamment indique parsuffisamment de traces. Jai montr en son temps quil est impossible deconcevoir la phnomnologie de lhallucination verbale si nous ne com-prenons pas ce que veut dire le terme mme que nous employons pour [le] dsigner, cest--dire des voix. Cest en tant que lobjet de la voix y estprsent quaussi y est prsent proprement parler le percipiens.

    Lhallucination verbale nest pas , cest un perci-piens dvi. Le sujet est immanent son hallucination verbale. Cette possi-bilit est l, ce qui nous doit faire poser la question de ce que nous essayonsdobtenir dans lanalyse concernant laccommodation du percipiens. Jus-qu lanalyse, le chemin de la connaissance a toujours t trac dans celui dune purification du sujet, du percipiens. Eh bien, nous nous

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  • disons que nous fondons lassurance du sujet dans sa rencontre avec lasaloperie qui peut le supporter, avec le a, dont il est si peu illgitime de direque sa prsence est necessaire que : pensez Socrate ! Socrate et sa puretinflexible, et son atopia sont corrlatifs. tout instant, intervenant, cest lavoix dmonique. Allez-vous dire que la voix qui guide Socrate nest pasSocrate lui-mme ? Le rapport de Socrate sa voix, nigme sans doute, qui plusieurs reprises a tent les psychographes du dbut du XIXe sicle, etcest dj de leur part grand mrite davoir os puisque maintenant aussibien on ne sy frotterait plus, cest l o est dsign pour nous [la trace] la trace dinterroger, de savoir ce que nous voulons dire enparlant du sujet de la perception.

    Mais bien sr ne me faites pas dire ce que je ne dis pas, ce nest pas l que lanalyste doit entendre des voix. Mais quand mme,si vous lisez un bon analyste, un analyste du bon cru, un Theodor Reik,lve direct et familier de Freud, son livre Listening with the Third Ear 14, couter avec la troisime oreille , dont je napprouve pas vrai dire laformule, comme si on nen avait pas dj assez de deux pour tre sourd,cette troisime oreille il lindique, lui aussi, cest je ne sais quelle voix quilui parle, pour lui dsigner , selon bien sr une dialectique encoredemeure primitive, il est de la bonne poque, de lpoque hroque olon savait entendre ce qui parle derrire la tromperie du patient : et avecquoi lentend-il ? Avec toujours, nous dit-il, une voix qui lavertit.

    Ce nest pas parce que nous avons fait mieux depuis, parce que noussavons quelque part nous reconnatre dans ces biais, dans ces clivages etdsigner les points qui sappellent lobjet a, assurment encore peinemergs, assurmment, depuis, beaucoup a t appris, a t connudepuis, ce nest point ce qui [le] dispense dinterroger ce quil en est decette fonction du a. Cest l-dessus que je pense, la prochaine fois, compl-ter mon discours.

    Discussion du mercredi 17 juin 1964

    Pierre Kaufmann. On sent quil y a quelque espce de rapport entre ce quevous avez redit propos de Booz et Theodor Reik et ce que vousavez dit par ailleurs propos du pre, au dbut du septime chapitre de Lascience des rves.

    14. Theodor Reik, Listening with the Third Ear. The Inner Experience of a Psychoanalyst, NY, Grove Press,1948.

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  • Jacques Lacan. Cest tout fait clair, il est endormi, quoi ! Il ny a pas moyendy insister, il est endormi pour que nous le soyons aussi avec lui,cest--dire que nous ny comprenions que ce qui est comprendre

    Pierre Kaufmann. Il y a plus dire

    Jacques Lacan. Mais oui, bien sr, il y a plus dire naturellement ! Il y a infi-niment dire sur ce Booz ! Mais enfin, jen ai dit un bout aujourdhui. Cestune petite compensation, non pas que je me suis donne, mais que je vousai donne de labsence de ce avec tout de mme une indication. Je vou-lais faire intervenir la tradition juive pour essayer de reprendre les choses.Il faut essayer de reprendre les choses o Freud les a laisses. Parce que cenest quand mme pas pour rien, dans une uvre aussi rigoureuse quecelle de Freud, si on pense que la plume lui est tombe des mains sur ladivision du sujet, [mais] que ce quil avait fait juste avant ctait avec Moseet le monothisme une mise en cause des plus radicales. Et quels quen soientles caractres contestables historiquement on peut toujours contester biensr naturellement le propre de lhistoire, tant que si on na pasde fil conducteur il faut construire les choses nimporte comment , maisquel que soit le contestable de ses appuis ou mme de ses cheminements,il reste que dintroduire au cur de lhistoire juive la distinction radicale,dailleurs absolument vidente, de la tradition prophtique par rapport un autre message, cest tout fait porter au cur, comme il en avaitconscience, comme il lcrit, il larticule de toutes les faons, de mettre aucur de la fonction, si on peut dire, de la collusion des vrits [et] absolument essentielle notre opration en tant quanalyste. Et juste-ment nous ne pouvons nous y fier, nous y consacrer que dans la mesure ounous nous [dtrnons] de tout collusion avec la vrit.

    Il y a quelque chose tout de mme damusant, puisque nous sommesl un petit peu entre familiers et quaprs tout il y a plus dune personneici qui nest pas sans tre au courant du travail qui se produit au cur dela communaut analytique. Je rflchissais ce matin, entendre quelquunqui venait mexposer sa vie, disons, voire ses dboires, ce que peut avoirdencombrant dans une carrire scientifique normale dtre, disons, lematre dtudes ou le charg de recherches ou le chef de laboratoire dunagrg dont il faut bien que vous teniez compte des ides pour lavenir devotre avancement. Ce qui naturellement est une chose des plus encom-brantes au point de vue du dveloppement de la pense scientifique. Bon.Eh bien ! il y a un champ, celui de lanalyse, o, en somme, si quelque partle sujet nest l que pour chercher son habilitation la recherche libre, dansle sens dune exigence vridique et ne pouvoir proprement parler syconsidrer comme autoris qu partir du moment o il y opre librement,eh bien ! par une sorte de singulier effet de vertige cest l quils vont ten-

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  • ter de reconstituer au maximum la hirarchie de lhabilitation universitaireet faire dpendre leur agrgation dun autre dj agrg. a va mme plusloin. Quand ils auront trouv leur chemin, leur mode de pense, leur faonmme de se dplacer dans le champ analytique, partir de lenseignement,disons, dune certaine personne, cest par dautres quils considrentcomme des imbciles quils essaieront de trouver lautorisation, lexpressequalification quils sont bien capables de pratiquer lanalyse.

    Je trouve que cest l encore une illustration, une illustration de plus dela diffrence, la fois, et des conjonctions, des ambiguts, pour tout dire,entre ces deux champs. Si lon dit que lanalyste lui-mme, dans ses fonc-tions prsentes, non seulement collectives collectives, a veut rien dire, aveut dire, comme des tres de chair, quils sont plongs dans un bainsocial , si lon dit que les analystes eux-mmes font partie du problmede linconscient, est-ce quil ne vous semble pas quune fois de plus envoil ici une belle illustration et ici une belle occasion analyse ?

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