Esperance 79

« Un geste chrétien dans un monde qui souffre »

Mars 201379N°

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Rapport dʼactivité 2010 - Association chrétienne de solidarité La Gerbe www.lagerbe.org 33

Convoi vers

la Roumanie

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Equipe de La

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La Gerbe et VOH au

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Ferme Claris: Achat

de la maison relais

Atelier «Slam» : prévention

des discriminations au

Mureaux

Convoi vers

la Roumanie

Convoi vers

la Bosnie

Ferme Claris: création

dʼun atelier dʼécriture

Visite des partenaires

congolais (RDC) à

Ecquevilly

Buffet équitable aux assises

de la coopératon Yvelinoises

pour 500 personnes

Equipe de La

Gerbe en Roumanie

Action de sensibilisation à la

citoyenneté à poissy devant

270 collégiens

Ferme Claris :

renouvellement des

agréments dʼétablissement

Fête de La Ferme

Claris : 60 personnes

Convoi vers la Roumanie

Convoi vers la

Roumanie

Convoi vers la

Roumanie

La Gerbe : 2010 en quelques dates

Septembre 201173

Association Chrétienne de Solidarité InternationaleAssociation loi 1901 créée en 1988

déclarée en Sous-Préfecture de Mantes la Jolie sous le n° 0781007848n° Siret 419 824 669 000 40 APE : 9499Z -

Habilitée à délivrer des reçus fiscaux et à percevoir des dons ISF. France : CCP : 46 261 09 V - LA SOURCE

Suisse : en passant par la Fondation Mon Rocher

Abonnement annuel : 10 € / 4 numérosN° ISSN : 1259-3621 - Commission Paritaire : 1008 G 78454 -

Dépôt légal : à parutionJournal d’information - Tirage : 3 500 exemplaires

Conformément à l’article 27 de la loi du 6 janvier 1978, vous disposez d’un droit

d’accès et de rectification aux données vous concernant dans nos fichiers

EDITOÉcrire Espérance, rassembler articles et témoignages, échanger avec nos collègues et nos partenaires, c’est se faire « arroser » d’abord soi-même de bonnes nouvelles qui encouragent,

c’est se faire interpeller par les difficultés évoquées, être appelé à sortir de sa zone de confort, c’est admirer le travail à la fois de fourmi et de titan qui se joue au quotidien chez chacun,

c’est se retrouver motivé comme tout à nouveau par leur persévérance et leurs convictions contagieuses,

c’est croire que, même au travers de nos limites et nos défis personnels, même au travers de nos erreurs, ce travail est porté par un « Plus Grand », « Plus Sage » sur qui se reposer et en qui puiser l’espérance, et c’est ce qu’on vous souhaite en lisant ce numéro qui vous offre plusieurs tableaux, depuis le champ de blé couvert de gerbes jusqu’à un appartement solidaire et ensoleillé, en passant par un oiseau de feu, symbole de résurrection.

Caroline

Maroc - VOH ....................................................................................... p 3Roumanie - Bethel ............................................................................ p 4-5Roumanie - MEV ................................................................................ p 6Roumanie - ADDIP - ADMR ................................................................... p 7Bosnie - Vallée de la grâce .................................................................. p 8-9France - Chantier d’insertion - BD Max .............................................. p 10-11France - Ressourcerie .......................................................................... p 12France - Ferme Claris ..................................................................... p 13-16

S o m m a i r e

La Gerbe est membre de :

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Village de l’Espérancesuite du procès

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MarocAin-Leuh

Chers amis francophones, beaucoup d’entre vous étaient

engagés dans le travail du Village de l’Espérance à Ain Leuh, au

Maroc depuis 5 ans ou même plus, avant les expulsions du mois de mars

2010. Nous avons reçu beaucoup de cartes postales et E-mails après ce moment tragique et malheureux. Pour beaucoup, vous vous êtes engagés dans la prière de façon régulière et fidèle, tout comme nous. Toutes ces expressions de compassion et de miséricorde nous ont énormément réconfortés. Alors un grand merci !

Pour ceux d’entre vous qui ont suivi toute la succession des événements,

vous savez que nous, en tant que parents, personnel encadrant et dirigeants du Village de l’Espérance, nous avons intenté un procès contre l’Etat marocain. Le point essentiel de ce procès est le bien-être et le suivi scolaire des enfants que nous avons dû laisser derrière nous. Mais, bien entendu, tous les investissements fonciers, les bâtiments, le développement de notre propriété sont aussi très importants, tout comme l’est la réputation de notre conseil d’administration et de notre équipe.

Après plus de deux ans et demi d’attente, le tribunal administratif de Rabat a statué et s’est prononcé clairement en notre faveur. Le verdict écrit ne nous a été remis, après publication, que début janvier 2013. La Cour a considéré que des moyens illégaux et excessivement agressifs ont été utilisés à l’encontre de VoH et que les expulsions étaient illégales. La séparation des familles a profondément traumatisé toutes les parties concernées. Le tribunal ordonne donc au gouvernement de rétablir la situation de VoH, d’avant les expulsions, de couvrir tous les frais relatifs aux démarches légales et de payer une amende (importante) afin de compenser tout coût ou dommage subis par le Village de l’Espérance, ou par ses volontaires et employés.

Tous ont été extrêmement surpris de trouver un verdict si tranché et favorable; y compris les représentants de gouvernements de nos pays respectifs ! Selon nous, c’est une preuve évidente de la faveur de Dieu envers les enfants. Lui-même a dit plus de 40 fois rien que dans l’Ancien Testament, qu’il est le Père des orphelins et le défenseur des veuves en détresse. Soyons très reconnaissant envers Dieu !

N’oublions pas non plus de continuer à prier: les avocats de la défense du gouvernement ont fait appel de cette décision juste avant la limite légale du 17 février 2013. La mise en exécution de la décision du tribunal pourrait ainsi être repoussée de 6 mois maximum, selon notre avocat. Il garde cependant un fort espoir de victoire dans cette affaire. Nous devons continuer nos prières afin d’obtenir la miséricorde et la faveur de la part des juges qui se pencheront sur notre cas.

Il nous faut aussi prier que Dieu restaure la confiance dont nous bénéficiions auparavant: nombreux sont ceux qui ne savent que penser et sous la pression des musulmans fondamentalistes du village d’Ain Leuh, beaucoup craignent et craindront de s’associer librement à nous de nouveau. Le climat nous est toujours quelque peu hostile du fait de la propagande utilisée à notre encontre. Merci donc de continuer de prier et d’intercéder avec nous pour cette nouvelle étape ! Ne nous décourageons pas… car nous moissonnerons une belle récolte: notre retour et un nouvel essor pour VoH. Merci à tous du fond du cœur !

Herman Boontra pour l’équipe de VoH

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RoumanieBoldesti

Passage éclair en Roumanie:

Du 12 au 14 février, Jean-Marc et moi nous sommes rendus en Roumanie

pour une réunion de travail avec nos amis de l’association Béthel. Pour cette fois-ci, avec

l’avantage d’avoir trouvé des billets d’avion à un prix imbattable, nous avons décidé de faire une visite courte, concentrée sur le projet “Coin de Paradis” porté par Béthel et l’association “Lumière pour les Roms” de la ville de Boldeşti. Ce passage nous a permis de constater l’avancement des travaux (le rez de chaussée est construit et la dalle du premier étage est posée), mais aussi de faire plus ample connaissance avec Viorel, le président de Lumière pour les Roms. Ainsi nous avons pu réfléchir tous ensemble au meilleur moyen d’avancer. Plusieurs problèmes ont été posés, parmi lesquels la question des salaires des futurs enseignants liés au projet “Coin de Paradis”. Sur ce point, deux pistes ont été ouvertes:

Béthel prévoit d’ouvrir un nouveau magasin “second hand” pour le deuxième trimestre 2013. Comme pour les autres magasins, les recettes seront utilisées pour le soutien d’actions caritatives, et, dans ce cas, pour le projet Coin de Paradis. Par ailleurs, l’association Lumière pour les Roms a acheté une parcelle de terre sur laquelle une ferme sera construite (cultures et élevages). Les produits récoltés seront vendus en partie pour constituer un apport financier pour le projet éducatif. Le reste servira à nourrir les enfants fréquentant le soutien scolaire de Coin de Paradis.

Dans tout cela, La Gerbe continue son soutien puisque nous approvisionnerons ce nouveau magasin grâce au mobilier d’occasion que nous collectons. Par ailleurs, nous sommes donc à la recherche de tout matériel et outillage agricole, dont un ou des tracteurs ! Alors... à bon entendeur m’ssieurs dames!

Michaël Païta

Le périple “roumanesque” de Claudia.

L’amour de Claudia pour les enfants l’a amenée à quitter sa vie française pour se

lancer sur les routes de Roumanie au service d’enfants laissés pour compte. Après un passage de 2 ans dans l’orphelinat Haven for Children, elle s’investit à plein temps, depuis bientôt 2 ans,

auprès des enfants de la ville de Boldeşti dans le cadre du projet éducatif “Coin de Paradis” porté par Bethel et Lumière pour les Roms. Toujours engagée à Boldeşti, elle prépare actuellement un passage de relais à d’autres enseignants car il semble qu’elle veuille aller plus loin encore au service des enfants. Claudia, qui a les pieds bien sur terre, n’est pas dans un doux rêve romanesque. Mais que dire d’une personne qui a la folie de penser un avenir meilleur pour les enfants défavorisés de Roumanie, et qui, se mettant en marche, a l’audace de le faire devenir réalité? Voilà une personne bien “roumanesque” ! La suite au prochain épisode…

Michaël Païta

en septembre 2011 et 2012, Claudia a organisé

une opération cartable pour les enfants roms de

cette école.

Mobilisation des acteurs de la scolarité des enfants roms de Boldeşti-Scaeni

L’école est considérée comme repère spatio-temporel pour tout enfant en situation de

précarité et les enfants roms sont concernés. La présence en Roumanie de milliers d’enfants rom non-scolarisés nous interpelle en tant que citoyens du même pays et à travers notre ONG Béthel.

Et pour que les enfants de Boldeşti-Scaeni trouvent leurs repères vis-à-vis de la scolarisation, nous avons commencé à construire le bâtiment qui sera un vrai centre d’éducation et aide pour les roms (école maternelle et l’école après l’école). …/…

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Mars 201379

Bethel est une association caritative

roumaine, fondée par Cristian et

Maria Mateescu, qui intervient localement

en appui aux personnes en situation de précarité

(soutien financier, médical, matériel, repas

hebdomadaires, grâce aux bénéfices de deux boutiques de vente de matériel d’occasion).

BethelL’école en point de repère

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RoumanieBoldesti

…/… L’un des acteurs pourrait être les jeunes qui arrivent à l’âge de 15 ans sans avoir

jamais été scolarisés ou les enfants qui ont fréquenté l’école de temps en temps.

Ce constat pose des questions : l’école est-elle accessible à tous ? L’école est gratuite en

Roumanie mais aller à l’école, ça coûte quand-même quelque chose : les fournitures, les cahiers d’exercices, l’uniforme. On entend souvent que les enfants roms sont exclus du système scolaire … mais est-ce si simple ? Il faut dire que plusieurs éléments rendent l’intégration de ces enfants compliquée: premièrement, bien souvent les parents ne réalisent pas l’importance de l’école. Ils n’encouragent donc pas leurs enfants dans leur scolarité et ne sont généralement pas en mesure de les aider à faire leurs devoirs. Deuxièmement, même si ce n’est pas nécessairement leur faute, ils n’ont souvent pas la possibilité d’acheter leurs fournitures scolaires, ce qui creuse l’écart avec les autres élèves. Ils sont intelligents et vraiment doués pour la musique mais ils sont quand même victimes de la société, de la famille et de l’école.

Un autre acteur : l’école. Même avec la patience des professeurs, il faut qu’un lien de confiance s’établisse avec la famille. Cela devient difficile en face d’élèves indisciplinés, la patience s’épuise, surtout si les devoirs ne sont pas faits, ou si l’école a été manquée, même si c’est par manque de chaussures.Adrian n’avait pas de crayons et manquait de cahiers et le professeur l’a fait quitter la salle. Ceci n’est pas la bonne méthode, mais s’il y a deux ou trois élèves dans cette situation, ils s’ennuient et dérangent la classe. Comment faire ? Un autre acteur c’est la famille et c’est peut-être le plus difficile. Quand existe une stabilité de vie, d’aménagements sanitaires, un accompagnement scolaire, elle réussit dans la scolarisation de ses enfants. Dans le cas contraire se crée une situation d’échec.

D’autres acteurs encore : les organisations non gouvernementales (ONG)Nous avons, dans le cas de Boldeşti, l’image saisissante d’une mise en marche humble et dynamique dans une famille rom. Un père de famille de huit enfants, Viorel Oprisan, président de l’association “Lumière pour les Roms’’ ayant suivi une bonne scolarité dans sa jeunesse, s’est levé pour mettre l’école au service de la jeunesse de sa communauté. Il travaille depuis 25 ans à OMW, dans le domaine de l’extraction du pétrole à Boldeşti. Mais il a un rêve : aider les enfants roms à avoir cette chance encore plus que lui, d’être bien formés au niveau scolaire, professionnel ou même universitaire. Il veut convaincre les parents roms que cela est essentiel pour leurs enfants.

Viorel et sa familleViorel a organisé des rencontres avec de nombreux parents pour leur expliquer la réalité de la situation. Il ne cesse d’expliquer aux parents comme aux enfants qu’il est essentiel que chacun comprenne l’importance de l’école. Il parle des réactions extérieures hostiles des gens vis-à-vis des enfants de la communauté rom. Il faut comprendre que les familles ont besoin d’être soutenues et aidées à sortir de leur isolement, et pour cela, Viorel a conçu la vision d’un centre privé d’aide scolaire. Il est responsable d’une émission radio locale nommée “Roms, leur éducation et leur destin” à partir de laquelle il fait connaître leur projet et les difficultés des roms.

Bethel se mobilise pour construire le centre pour lequel on ne peut compter que sur les bonnes volontés et les dons volontaires. Le rez-de-chaussée et la dalle ont été déjà faits et on attend l’arrivée du printemps et bien sûr des dons financiers pour continuer la construction. Si on réussit à la terminer cette année, en mai 2014 on pourra déposer le dossier pour obtenir l’autorisation de fonctionnement du Ministère de l’Enseignement National pour un fonctionnement légal et reconnu.

Que Dieu bénisse ce travail qu’on ne peut pas faire seuls.Cristian et Maria Mateescu

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Mars 201379

MEVAu quotidien de Marta Oprita à la Mission Est Ouest

Missiunea Est Vest

Marta Oprita et sa fille Hanna dirigent

l’association Missiunea Est Vest, qui intervient principalement par des

parrainages d’enfants de familles nombreuses (110 enfants parrainés), de l’aide sociale auprès de familles en situation

de grande pauvreté, de la distribution de

matériel médical à des organismes de santé

(hôpital, clinique, orphelinat). La MEV

finance une partie de ces projets par les bénéfices

des ventes d’un magasin de matériel d’occasion et prépare l’ouverture

d’un centre d’accueil et de formation situé en

zone défavorisée.

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RoumanieBrasov

Chaque matin, devant ma porte et devant celle du magasin d’articles

d’occasion, des gens attendent dans le froid, la faim au ventre. Dès que j’apparais, ils accourent vers moi pour raconter leur souffrance et leurs soucis. Il y a beaucoup, beaucoup de détresses dans les pauvres cabanes.

Une mère serre son bébé dans un vieux chiffon. L’enfant respire difficilement

et de façon irrégulière. Le dernier espoir de cette mère, c’est nous. « Vite, aidez-nous vite ». L’enfant respire de plus en plus difficilement. Il n’y a plus de temps à perdre. Avec Tibi, nous ramassons tout l’argent qu’on peut trouver dans nos poches et filons avec l’enfant à l’hôpital. Nous avons payé, et l’enfant a été soigné. Il souffrait d’asthme en plus d’une infection pulmonaire. Si nous n’étions pas intervenus, l’enfant ne vivrait plus à l’heure qu’il est, a constaté le médecin. Alors nous aussi, nous avons respiré à fond de soulagement. Mais la joie fut de courte durée.

« Mes 7 enfants sont malades et au lit et depuis 3 jours, ils ne boivent que de l’eau chaude. Aidez-nous s’il vous plaît… » pleurait cette mère de famille au visage blanc et désespéré. Je ne demande pas grand chose, juste une poignée de riz ou des miettes de pain ou quelque chose comme ça… pour aujourd’hui, et comme ça on

pourra supporter la faim un peu plus. On peut tenir 2 ou 3 jours juste avec de l’eau.»

La caisse du magasin d’affaires d’occasion fut vidée pour nourrir cette famille pendant quelques jours.

«Je ne veux pas aller à la maternelle», crie Marius, 4 ans, avec de grosses larmes qui jaillissent de ses yeux marrons. Personne dans la petite maison ne demande pourquoi, ils savent tous mais n’y peuvent rien. On va encore se moquer de lui parce qu’il n’a pas amené de goûter pour la récréation. Il regarde par terre, assis sur son petit tabouret, le ventre creux, tout en tordant ses mains l’une contre l’autre. Il ne lève pas les yeux, il ne veut pas voir… tout est souffrance pour lui. La faim, la honte, la moquerie… alors non, il préfère avoir faim à la maison.

Janos, le père de famille, est au lit, malade. Il respire difficilement, il tousse énormément en grimaçant de douleur à chaque fois, car il a 3 côtes cassées. Il ne se plaint pas, seul son visage trahit ses souffrances et le stress de ne pas pouvoir respirer correctement. Sa femme est agenouillée à côté de son lit. Elle ne pleure pas, elle ne se plaint pas, Elle prie en silence.

Elle sait bien que seule, elle ne pourrait jamais réussir à transporter son mari dans la charrette à cheval jusqu’au prochain village où éventuellement trouver un médecin. Il y a la neige et le froid. Il pourrait mourir en route. En plus, elle ne peut pas payer la consultation.

Au moment où elle disait son «amen», Tibi arriva devant sa porte avec la voiture de notre mission, pour emmener Janos à l’hôpital de Brasov. Dieu entend les prières.

Tout en vivant, ils sont en train de mourir. Ils n’ont pas d’électricité, pas de bois, pas de pain, ils sont cloués au lit, malades. Est-ce que quelqu’un entend leur appel au secours?

Chaleureuses salutationsMarta

Un accident… miraculeux?Le vendredi 15 février, comme à son habitude, Tibi (l’un des collaborateurs de Marta) s’est rendu à Hoghiz et à Cuciulata pour la distribution de matériel à des familles défavorisées.

Sur la route du retour, il a dérapé et perdu le contrôle de son véhicule qui a dévalé la pente pour atterrir en contrebas dans un ruisseau.

La voiture qui a fait plusieurs tonneaux est partie à la casse. MEV se retrouve donc sans véhicule pour transporter son matériel vers les familles ou les magasins, et doit trouver le moyen de s’en procurer un nouveau.

Et Tibi dans tout ça, me direz-vous? Après un épisode pour le moins mouvementé, Tibi est rentré chez lui… sans une égratignure.

6

Mars 201379

L’ADMR permet à

chacun de voir son quotidien facilité et pour certains, d’avoir une vie

transformée au travers de don de matériel médical

(fauteuils roulants, béquilles…).

Mihai et Rodica Fighir, les dirigeants de l’association,

eux mêmes touchés par le handicap, s’efforcent

de créer des opportunités pour offrir à leurs

membres une vie un peu plus colorée.

La Gerbe et la Fondation « Mission Est-Ouest » sont

à l’origine de la création de l’ADDIP en 2006,

afin de proposer aux jeunes issus d’orphelinats

une formation et une réintégration progressive.

ADMRFiliale d’Arad

ADDIPL’histoire cachée derrière le visage

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EUROPE

RoumanieArad

Bonjour chers lecteurs, Nous remercions Dieu parce que nous avons bien

commencé 2013 et nous sommes contents de partager avec vous nos dernières nouvelles et photos :

- nous avons organisé Noël 2012 au siège de l’association - le maire d’ Arad nous a invités le

1er décembre à la Mairie pour la fête nationale de Roumanie - deux photos vous montrent une conférence hongroise-roumaine pour la vieillesse active (le maire adjoint d’Arad est la personne debout) organisée les 16-17 février 2013 - nous continuons la distribution des dispositifs médicaux grâce à l’aide de nos partenaires et amis de La Gerbe, cela va de soi après tant des années d’ouverture aux besoins des personnes à mobilité réduite d’Arad. Merci de prier pour nos projets futurs que nous allons discuter en mars a l’occasion de l’assemblée générale de l’association. Bien amicalement,

Rodica et Mihai FIGHIR

Peu d’entre nous connaissent vraiment les histoires que cache le visage de « ces enfants de

l’orphelinat ». Quand j’ai eu l’intention de travailler avec ces enfants, je me suis sincèrement demandé si j’allais réussir, n’ayant jamais rencontré de jeunes orphelins. Au fur et à mesure que j’ai appris l’histoire de chacun, j’ai compris que nous, ceux des familles « normales » nous n’avons pas la moindre idée de ce que ces enfants ont pu vivre. Depuis, ils ont grandi, certains sont même étudiants. A travers cet article, je désire faire connaître quelques-unes de leurs histoires. « J’avais quelques années quand le monde a commencé à tourner à l’envers. J’étais entouré de beaucoup de visages, une multitude d’enfants dans cette chambre un peu étroite. Certains pleuraient, d’autres criaient, d’autres dormaient, et d’autres regardaient dans le vide en attendant que quelqu’un entre par une porte imaginaire. Voilà mon monde, celui que j’ai connu dès le début. Les grands venaient de temps en temps nous voir. Nous les appelions les “adultes”. Parfois leur visage

laissait transparaître un sourire, d’autres fois du souci. Mais aussi de la tristesse et de la colère. Jour après jour, la même routine : le réveil, le repas, le jeu, le repas, la sieste, le jeu, le repas, le coucher : comme des jours magnifiques de vacances ? pas pour moi, pas pendant tant d’années. Il y avait quelque chose qui manquait, qui criait de plus en plus fort dans mon cœur mais je ne savais pas quoi et je ne savais pas à qui s’adressait mon cri.C‘est mon monde, le seul que j’ai connu jusqu’à ce moment-là : monotone, bruyant et agité, mais sans couleurs ni sons agréables. Je me rappelle très bien le jour où un adulte que je n’avais pas connu jusqu’alors s’est approché de moi. J’avais beaucoup pleuré parce qu’un enfant m’avait frappé et volé le seul jouet que j’avais. J’étais assis sur un muret et je regardais le jeu, indifférent aux autres. Cette personne-là s’est approchée de moi ; je m’attendais à ce qu’il me dise ce que les adultes disent d’habitude à un enfant qui pleure, dont le nez coule et qui s’est nettoyé avec la manche sale : « va te laver, tu ne vois pas que tu es sale ?». Mais cette personne a fait un geste qui m’a surpris. Elle a sorti un mouchoir humide et parfumé et m’a essuyé avec ses mains, sans rien me reprocher. Elle me souriait. Mais qu’est-ce que cela veut dire ? »

« Au revoir…Aujourd’hui je suis fâchée. Je passais pourtant une journée magnifique: j’ai été félicitée à l’école et j’ai encore eu des 10/10. Je suis rentrée à la maison très heureuse et impatiente de dire cette note à la Tante. Ah, mais vous ne savez pas qui est la Tante ? C’est celle qui cuisine pour nous tous les jours. Par rapport à d’autres tantes, celle-ci a quelque chose de particulier. Elle cuisine très bien et prête une très grande attention à l’école. Elle fait réviser et motive même ceux qui détestent l’école. Et les résultats commencent à se voir.Quand je suis rentrée à la maison elle pleurait. Elle allait quitter notre centre. Silencieuse et légèrement énervée, elle m’a à peine regardée. Elle m’a demandé de me changer et de venir à table. D’habitude elle était plus attentionnée avec moi mais aujourd’hui elle est triste. Et moi j’espérais qu’elle devienne la tante à qui je pourrais ouvrir mon cœur… J’espérais qu’elle devienne celle qui aurait pu jouer pour moi le rôle d’une maman. Mais elle aussi doit partir. Pourquoi y a t-il tant de gens qui doivent partir ? Pourquoi les adultes ne comprennent-ils pas que nous n’avons pas besoin de nourriture ou de vêtements ou d’un logement ? Ce que nous souhaitons le plus, c’est que quelqu’un s’occupe vraiment de nous ! Je vais m’enterrer de nouveau dans mes leçons. Finalement il semble que mes leçons soient les seules à rester auprès de moi pour longtemps. »

Eva Ciurcan

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Mars 201379

BosnieNouvelles de Walter

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BosnieZenica

Depuis la mi-novembre jusqu’en janvier, notre équipe a été engagée

dans la réception et dans la distribution des cadeaux de Noël que nous recevons chaque année de

la part de l’association Samaritains Purse : 9 camions avec environ 85 000

cadeaux pour la distribution non seulement dans notre

région mais aussi beaucoup d’endroits de la Bosnie.

Après presque trois mois au Brésil pour prendre un peu

de repos, ma sœur Maria da Penha est rentrée ici pour continuer son travail

parmi les enfants et les femmes, et coordonner le travail du Centre de Jour.

Vallée de la Grâce :Nous voulons encore une fois remercier Dieu et la personne qui a fait le don pour payer pour le rachat du terrain à côté de la Maison. Merci aussi pour notre vache. Elle donne presque 20 litres par jour, une partie va pour l’orphelinat, une autre pour le centre de jour, et nous vendons le reste.

Nous avons un nouveau responsable pour le travail de la ferme et pour l’accompagnement des jeunes. Pour l’instant 6 personnes habitent à la ferme et deux autres doivent venir les prochains jours. Il y a trois mineurs et trois jeunes adultes. D’autres viennent pour de courts séjours à cause de problèmes familiaux ou de conflits avec la société.

L’hiver est là : nous continuons à préparer et à travailler en attendant l’arrivée du printemps.

Pour que la ferme devienne financièrement autonome, il faut encore investir pour le

système d’irrigation: creuser un puits pour la provision d’eau à la maison et à la

vallée (2500 euros). Nous voulons aussi acheter encore une ou deux

vaches et continuer les travaux dans la maison.

8

Mars 201379

L’association Pomirenje

(“Réconciliation”) a été fondée en 2004 à Zenica .

En 2007 l’association a été reprise par

Walter Goncalvez pour continuer les actions

qu’il menait au sein de la mission Professionals International, qui a dû

fermer son bureau local de Zenica.

Bosniesuite

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Centre de Jour et Auberge pour mineursNotre centre continue son travail parmi les enfants de la rue, les gitans et les plus pauvres. Le travail du centre est reconnu

publiquement et les médias sont en train de mettre l’accent sur l’importance de notre

travail dans la région. Mais nous continuons toujours à dépendre de la grâce de Dieu et de la générosité de nos amis de l’étranger. Le changement dans la vie de certains enfants est remarquable. Nous sommes pourtant la seule organisation chrétienne dans le pays qui maintient un centre d’aide publique et sociale parmi les enfants, avec une qualité qui fait référence pour beaucoup.

Nous avons dû employer une jeune fille pour la reconnaissance officielle du centre. Et nous avons dû aussi employer une personne pour l’administration de l’association. Cela a augmenté les coûts financiers pour le fonctionnement de notre association, mais par contre, nous pouvons avoir plus de temps pour la formation des responsables. Nous remercions tous ceux qui ont pris à cœur ce travail et à chaque mois envoient leurs dons. Merci Seigneur pour leur fidélité et générosité. Avec les deux nouveaux employés, les charges mensuelles sont d’environ 1200 €. Nous sommes toujours en train de chercher des fonds publics pour tenir le centre et la ferme, et cela n’est pas évident dans un contexte de corruption et des intérêts religieux dans notre région.

Les mineurs qui sont allés à école de rattrapage en novembre, en accord signé avec le Ministère de l’Education, ont fini le cycle et peuvent maintenant continuer leurs études à l’école régulière ou à l’école secondaire. L’un des buts du centre d’accueil pour les jeunes est de leur offrir aussi une éducation et une formation professionnelle.

Nous prions Dieu pour quelqu’un qui serait disponible pour venir passer deux ou trois mois avec nous cette année, pour aider dans les activités du centre de jour, quelqu’un qui pourrait aider à la ferme ou alors dans les constructions. Qui sait si tu pourrais être la réponse de Dieu ? Ce samedi-ci, nous voulons amener une quinzaine d’enfants pour une journée dans les montagnes pour faire du ski. La plupart d’entre eux n’y sont jamais allés.

Merci d’avance pour vos prières et votre soutien.Walter

BosnieZenica

9

Mars 201379

Le quotidien à Ecquevilly

Témoignage d’une bénévole

Pourquoi tu vas à La Gerbe ??A ceux qui me posent la question, je

voudrais répondre :L a G e r b e , c ’ e s t comme une ruche, on sait que ce qui s’y prépare, c’est du bon, du chaleureux.Tout d’abord parce q u e l a p r e m i è r e chose que l’on vous dit en arrivant c’est : « Bienvenue ».Pa s u n w e l c o m e ringard inscrit sur une pancarte en bois, non, un « Bienvenue » qui vient du cœur. Et aussitôt vous avez déjà l’impression de faire partie de la famille des petites abeilles.Moi je suis bénévole dans l’alvéole « tri de vêtements ». Parfois ce que nous avons à t r i e r n’ e s t p a s

encourageant, mais l’atelier se passe toujours dans la bonne humeur, avec des échanges si le cœur nous en dit, mais on respecte aussi le silence de l’autre dans l’entraide.Venir à La Gerbe ne prend qu’un peu de mon temps libre, et j’ai de la chance, je reçois plus que je ne donne. Ici il y a une telle énergie, une volonté, un certain acharnement à aller en avant que la satisfaction de se rendre utile en est quintuplée. Savoir qu’au-delà des frontières notre travail porte ses fruits est aussi une belle récompense.Voilà pourquoi je viens à La Gerbe.Ici il n’y a pas qu’une reine dans la ruche, il y en a plein, à motiver, à veiller sur le groupe, à le faire évoluer vers du bon, du positif, le rendre plus solide en fortifiant les fondations de chacun, en restant toujours à l’écoute de l’autre.Alors si le cœur vous en dit, si vous avez un peu de temps, ne serait-ce que de temps en temps, venez nous rejoindre et sachez qu’à chaque fois vous aussi vous serez toujours « bienvenus ».

Brigitte

Les nouvelles du chantier insertion

L’ a n n é e 2 0 1 2 s’est terminée en

beauté avec la réussite d’ Ivan Kushyk au diplôme d’« encadrant technique d’activité d ’ i n s e r t i o n p a r l’économique ». Voilà une formation qui lui donne des outils pour assurer son rôle de compagnon sur le chantier de manière efficace. Ce soutien est indispensable dans une fonction où il faut à la fois tenir compte des contraintes du travail et déployer son énergie pour que ces activités deviennent un facteur de développement pour les salariés en insertion : le grand écart est permanent !

Ces derniers mois, les recrutements sur le chantier ont été très marqués par de fortes contraintes qui nous sont imposées, liées au lieu d’habitation de notre public en Zones

Urbaines Sensibles. Habituellement, nous apprécions que notre équipe soit la plus représentative possible de notre territoire. Toujours bénéficiaires de minimas sociaux, ou avec des critères nous permettant de les embaucher, nos salariés proviennent de cités, bien-sûr, mais aussi de petites villes des alentours et de quartiers moins difficiles. Cette diversité crée une richesse des points de vue et surtout une cohérence d’équipe. Quand celle-ci manque, c’est le climat de la vie d’équipe qui devient plus rude, moins fluide et au final tout le monde en est affecté. Nous nous efforçons depuis le début de cette année de rétablir l’équilibre.

Pour nos salariés ? Yolène et Virginie attendent leur entrée en formation d’assistante de vie après leurs réussites aux tests de recrutement. Eric doit passer des évaluations pour entrer à la Poste. Plus triste, Raoul, rattrapé par de vieilles histoires de justice, est à nouveau incarcéré pour une longue période. Cela vient remettre en question ses efforts pour s’insérer durablement.

Sylvie CUENDET(Prénoms modifiés)

Ce tableau représente un phœnix que

j’appelle “l’oiseau de feu”. Ce dernier renaît

de ses cendres, selon la mythologie. Peindre

est pour moi une passion, une thérapie.

J’ai fait don à l’association de ce

tableau à l’huile car j’étais déprimée, et en travaillant parmi eux, j’ai retrouvé une note

d’espoir, ils m’ont aidé à me reconstruire.

Avec ce tableau je les remercie de tout cœur.

Véronique

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Mars 201379

Le quotidien à EcquevillyJosiane, la retraiteLe quotidien à Ecquevilly

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Max et le pays en chantier

Jérôme Cuendet

Arrivée dans le secteur associatif en janvier 2007 comme secrétaire de l’association, je

termine ma carrière professionnelle en février 2013 après avoir travaillé 44 ans, dont 38 dans

le secteur industriel. Je l’ai vécu comme deux secteurs totalement différents et opposés : l’un

fait abstraction de l’individu, alors que le second est basé sur la personne, sur la relation, les échanges,

les partages, les valeurs humaines.Travailler dans cette ambiance, cela change tout; pour moi ces 6 dernières années ont été du « pur bonheur ». L’association m’a permis de faire partie d’une équipe aux relations franches, avec une réelle collaboration, créant l’amitié, l’estime mutuelle pour aboutir à des objectifs, à une même vision. Nous sommes là pour encadrer, aider, écouter, redynamiser une équipe de 16 personnes, chacun contribue à former une chaîne humanitaire qui dépasse les frontières et qui elle-même aide encore d’autres personnes en difficulté à l’autre bout. Cet aspect d’entraide, de solidarité qui nous encourage les uns les autres, m’a apporté beaucoup plus que j’ai donné.

En 6 ans, j’ai vu passer presque une centaine de salariés, sans compter les stagiaires, les bénévoles : des contacts enrichissants. Mon pire souvenir ? Le décès d’André, qui était en poste en insertion chez nous, C’est un peu comme une famille, on participe aussi bien aux joies qu’aux tristesses. Les jours de joie ? Une réussite à un caces, ou n’importe quel diplôme obtenu par un des salariés.Je remercie du fond du cœur l’amie qui m’a fait rencontrer cette formidable association, sans elle, je n’aurais pas connu ces 6 années de partage et d’expérimentation de l’amour de Dieu au travers des autres, et aussi d’apprendre, de partager, de servir et apporter un peu plus de joie et d’espoir autour de moi.Je suis reconnaissante à mon Dieu qui m’a conduite ici, m’a fait découvrir également Lézan, Le Gard, région que je ne connaissais pas auparavant, où l’équipe encadrée par Martine et Philippe m’a beaucoup aidée lors de moments difficiles que j’ai pu traverser. Un grand merci à tous pour votre patience, votre gentillesse, votre générosité, la fraternité, l’humour, la joie qui jaillit dans ces lieux, qui font que je me suis sentie entourée, en confiance.

Josiane

11

Mars 201379

Et la ressourcerie ?

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FranceInsertion

Retrouvez les produits en vente à la Ressourcerie

En attendant l’ouverture au public de l’espace magasin, vous pouvez dès à présent consulter régulièrement nos produits disponibles sur

http://ressourcerie.lagerbe.orgEt si vous êtes à la recherche d’un livre spécifique, regardez parmi nos 8000 titres sur :

http://bouquinerie.lagerbe.org

Lundi

14h à 17h

Mardi8h30 à 16h

Mercredi8h30 à 16h

Jeudi8h30 à 16h

Vendredi8h30 à 16h

Samedi10h à 12h

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Ce projet a connu bien des rebondissements depuis un an : demandes complémentaires

sur le permis de construire refusé, puis faillite de l’architecte, puis abandon du permis initial avant de tout reprendre à zéro ; entre temps il a fallu s’aligner sur la nouvelle réglementation du 1er janvier 2013 et découvrir enfin que nos locaux ne sont pas adaptés aux normes ERP à l’étage : en conséquence, le projet doit être revu de fond en comble pour réaménager les plans. Le résultat, c’est qu’aujourd’hui le permis va être déposé une nouvelle fois, avec un projet encore plus fonctionnel que ce qui était prévu initialement. Bonne nouvelle, même si cette période de retard et de remise en cause de l’aménagement n’a pas été facile.En ce qui concerne les financements, nous espérons voir aboutir des dossier déposés pour certains depuis ... plus de deux ans, et pour lesquels des pièces complémentaires nous sont régulièrement demandées.

Merci particulièrement à toute personne concernée par l’ISF (cf encadré) pour l’attention qu’elle pourra porter à ces besoins.En attendant la mise en place effective de la ressourcerie, grâce au bouche à oreilles, l’arrivage de matériel ne cesse d’augmenter, bien qu’il n’y ait pas encore eu de communication officielle sur le projet.

Objets collectés :- textile : vêtements / linge de maison / chaussures

/ sacs et accessoires- mobilier et literie en bon état (ne pas démonter les

meubles)- vaisselle, brocante et bibelots- livres en tout genre (sauf livres scolaires) / vinyles

33 et 45 tours / DVD / CD (sauf cassettes vidéo)- electro-ménager (uniquement en bon état

de fonctionnement)- jardin : mobilier extérieur, outillage- jeux, jouets, peluches- articles de sport, vélos, skis, musculation…

En dehors de ces horaires, prendre rendez-vous au 01 34 75 56 15

La loi en faveur du travail, de l’emploi et

du pouvoir d’achat (loi TEPA) permet aux

contribuables soumis à l’impôt de solidarité

sur la fortune (ISF) d’effectuer un don

directement déductible du montant de cet

impôt.

D’ici juin prochain (dates exactes non encore communiquées), vous pouvez réduire le montant

de votre ISF en effectuant des dons à certaines œuvres. Ces dons entrent dans le plafond global de réduction ISF de 50 000 euros maximum. Le champ des organismes éligibles à la réduction d’ISF est

plus restreint que celui des organismes éligibles à la réduction de l’impôt sur le revenu.L’association La Gerbe est éligible aux dons via l’ISF grâce à son chantier d’insertion.Par exemple : un don de 10 000 euros effectué avant le 15 juin 2013 spécifiquement pour le chantier insertion occasionne une réduction d’ISF de 7 500 euros (1000 x 75 %).Ce dispositif encourage fortement le mécénat et la philanthropie individuelle. Au donateur de choisir les offres correspondant à ses aspirations en terme de secteur à favoriser. Vous recevrez, après envoi de votre don, un reçu fiscal spécifique à l’ISF.

12

Mars 201379

L’association La Gerbe a ouvert à Lézan une pension de famille de

dimension modeste (7 appartements),

accueillant des personnes seules et

une ou deux familles monoparentales.

La situation en milieu rural, où l’association

a tissé des liens avec de nombreux acteurs (école, municipalité,

associations), et l’implication d’habitants

du village, favorisent le lien social.

Le lieu offre la dynamique simultanée d’un « vivre ensemble »

et d’une ouverture vers l’autonomie.

Il a créé 1,2 emploi et son fonctionnement

implique salariés et bénévoles.

Il bénéficie de l’expérience du gîte d’accueil d’urgence

voisin.

Ferme ClarisGîte d’accueil d’urgence

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Lettres de résidentesCertes, il m’a fallu patienter, serrer les dents, et passer par des moments très difficiles moralement et physiquement, mais le jeu en valait la chandelle. Car

à nouveau j’ai tellement prié, espéré pour retrouver la Ferme Claris. C’était comme un

appel malgré moi, et tout cela doit se mériter ! J’y suis arrivée après deux mois d’isolement, de cafard et d’idées noires, avec personne à qui parler, vivant recluse et dans la peur. Après tous ces mauvais jours, enfin un rayon de soleil qui a réchauffé mon cœur, mon âme, et la réponse bénie des dieux, l’accord pour que je puisse revenir à Claris. On n’a rien sans rien. La cerise sur le gâteau, c’est ce superbe logement, mon chez moi tout neuf et dans les normes, avec un loyer qui est dans mes moyens. Le déroulement dans cette Maison d’A Côté me convient, on n’est plus isolé, on est en sécurité, en confiance. Quand on a besoin de s’isoler, c’est possible quand le besoin s’en fait sentir. Partage, convivialité, écoute, gentillesse, entraide. Nulle part on trouve cela dans les charges d’un loyer ! Et de plus notre voisin le plus cher et le plus apprécié c’est Dieu : je soupçonne qu’il loue ici (incognito). Je sens sa présence depuis mon premier séjour en septembre 2010, quand je suis arrivée là pour la 1re fois toute cabossée par la vie. Merci, Merci, Merci, Merci infiniment à M. & Mme Fournier Philippe et Martine et à toute l’équipe Claris, ainsi qu’à tous les bénévoles, la « famille », les stagiaires, tous et toutes, l’équipe des maçons, l’architecte, et bien sûr Sara & Janny.

Signé : une résidente locataireheureuse et pleinement satisfaite

Melle MohciniOctobre 2011, j’arrive à la Ferme Claris, déboussolée, anéantie. Martine m’accueille un vendredi après-midi. J’ai peur sur le moment, et j’ai honte de moi, de ce qui s’est passé à un

tel point que je n’arrive pas à regarder Martine dans les yeux.Alors elle me parle et me rassure. Je ne sais pas pourquoi mais je me mets à pleurer comme si j’avais besoin de bonnes choses, d’un bon sentiment. En pleurant je jette toute cette haine, cette violence.J’ai été trop souvent rabaissée et violentée pour des choses injustes et futiles. Je n’avais plus d’estime de moi. Maintenant je vais mieux, mon parcours a été en dent de scie. J’ai suivi un atelier d’insertion qui m’a aidé à me prouver des choses. Je suis fière d’être venue ici, de mon parcours. Je suis venue de rien et je pars avec des bons souvenirs.

S.

Courriers divers :Octobre 2012 : comme convenu je vous envoie des photos récentes de ma fille. J’espère que vous allez bien, cela m’a fait plaisir d’avoir un coup de fil de votre part.

D.

Après avoir lu le livret « Jetons l’Encre », une lectrice nous écrit :Jetons l’EncreL’OUVRIR, le parcourir… sans courir LIRE le silence qui hurle COMPRENDRE le geste de ne pas commencer la guerre, SUIVRE les couleurs de l’encre qui coule ECOUTER le bonheur qui se cherche, le bonheur qui se trouve Jetons l’Encre Le laisser ENTR’OUVERT Le retraverser à l’envers Pour que sa musique résonne Jusqu’à nous tous, entre tous.

En nous entraidant, nous nous guérissons les uns les autres. Que chacun, chacune en soit remerciée profondément. Il faut être soi-même ce dont on parle Pour ouvrir à d’autres le chemin de vie. Merci

Chantal

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Transmission de contactsEn nous faisant connaître auprès de vos amis c’est une aide importante que vous nous accordez.

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Et encore un témoignage du village

Tout d’abord je tenais à vous remercier pour votre accueil chaleureux dans ce lieu

si agréable. Cette demeure a une « âme » que l’on ressent dès le franchissement du portail

d’entrée… Qui plus est cette magie dont on est imprégnée instantanément est enrichie par toute la chaleur humaine que vous entretenez à travers votre œuvre.Ce maillage que vous avez su établir entre les uns et les autres est une prouesse humaine et sociale dont vous pouvez être fiers ! Félicitations à vous et à toute votre équipe.Merci pour ce moment qui m’a émerveillée et m’a fait si chaud au cœur… Cela donne envie de donner… C’est si bon de donner.

Bien cordialementVéronique

La vie démarre à la Maison d’A Côté.Les réceptions se suivent, chacune avec son caractère particulier. Nous habitons les lieux et profitons de la grande cuisine et de la salle à manger spacieuse et chaleureuse.

Le 24 décembre : Noël partagé avec les résidents des 2 maisons et quelques autres personnes seules ce jour-là. Un bon moment avec chants, et le traditionnel tour du village à la recherche du Père Noël, dont nous avons finalement trouvé le traîneau arrêté à la porte de la maison d’un voisin ! A notre retour à la Ferme Claris, les cadeaux étaient installés dans la grande salle d’activités. Moment intense pour tous les enfants, au nombre de 10 cette année. Le plus beau cadeau pour une des résidentes c’est que ses enfants sont là avec elle et cela n’avait eu lieu depuis longtemps.

Le 31 décembre : le nombre est moindre mais l’ambiance est au rire, aux jeux et à la bonne humeur.

Le 17 janvier : le maire, trois adjoints et un conseiller municipal apprécient d’être reçus autour d’un goûter, moment convivial sans rien d’officiel. A notre demande chacun d’entre eux décline sa fonction au sein du conseil. Une des résidentes leur dit combien elle apprécie le village et ses habitants qui disent bonjour quand on les croise. Nous leur exprimons notre reconnaissance pour l’aide de la municipalité dans nos projets, et leur parlons des difficultés de transport, et nous apprenons qu’elles font aussi partie de leurs préoccupations. Cette rencontre est une grande première, qui s’inscrit dans la sensibilisation à la citoyenneté.

Le 1er février : toutes les entreprises sont conviées pour fêter la fin du chantier, même s’il reste des petites bricoles à terminer. Toute la journée, les résidents s’affairent pour préparer des toasts, des cakes salés, des desserts, mais aussi pour un dernier coup de balai dans la cour. L’architecte maître d’œuvre s’est rendu disponible, puis petit à petit nous voyons arriver deux électriciens, trois maçons, un menuisier, deux bâtisseurs en terre, le plombier, la responsable des carrelages, le peintre-plaquiste, mais aussi 5 ou 6 bénévoles ou voisins. Bien sûr participent les résidents et l’équipe de La Gerbe. Les enfants se glissent dans la fête pour la joie de tous, et au total nous serons une cinquantaine. Un magnifique piano a été donné par un nouvel habitant du village, qui l’a trouvé dans la maison qu’il a achetée, et qui a fait ce geste à l’initiative d’une bénévole. Alain, Marie, Sara, Jean-Emmanuel, et Denis se relaient pour l’animation musicale de cette soirée piano-goûter ! Les uns et les autres visitent les lieux qui ne sont pas encore occupés par des locataires. Tous sont séduits par la touche « confort » qui donne

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envie de s’installer dans la Pension. Pendant et après cette soirée, nous recevons plusieurs

messages encourageants ! La responsable de l’entreprise de carrelage : « nous étions très contents

de participer à un tel projet ». L’architecte M. Rampon : « Avant toute chose, je tiens encore à vous

remercier sincèrement pour la réception d’hier et pour l’engagement de vous-même et de tous les membres de l’association dans le dossier et sur le chantier pour le mener à bien. Je suis bien certain que l’approche très humaine du dossier a permis d’obtenir ce résultat satisfaisant et qui semble convenir à tous ».

En projet : des invitations aux repas solidaires ou « repas des voisins » pour apprendre à se connaitre et partager un moment ensemble avec ceux qui nous entourent. Nous vous en parlerons dans le prochain numéro.

Côté Ferme Claris, la vie bouillonneEn décembre le marché de Noël voit les belles réalisations manuelles artistiques de nombreux habitants du village ou des environs, avec les productions couture, pâtisserie et poterie des résidentes de la Ferme, qui contribuent à tenir le stand.Nous avons été invités à participer à la journée régionale « Sur les pas des écrivains » à Vézénobres, un grand honneur pour la Ferme Claris qui présente le livre « Jetons l’Encre ». Un journaliste note dans son reportage la présence « d’une association de solidarité où s’expérimente la rencontre par le biais de l’écriture et du dessin ». Une pensionnaire nous dit « Cette fois j’ai côtoyé de vrais écrivains, en chair et en os ».

Mais l’événement qui a marqué ce début d’année, c’est la rencontre organisée par la librairie Sauramps et la Médiathèque d’Alès pour inviter leurs abonnés à venir découvrir « JETONS L’ENCRE ». La semaine du 13 janvier c’est le branle-bas général, répétitions tous azimuts, avec l’aide d’Yves Defago, chroniqueur

de la radio locale (RGO) et Maryline Aubrun, actrice et directrice du théâtre L’Embellie de Lézan, mais aussi enregistrement d’une chronique sur les ondes pour annoncer la rencontre. Quand à Aline Chollet notre photographe, elle va accrocher toutes les photos du livre, et d’autres encore, dans le hall de la médiathèque où elles restent tout le mois. Finalement le grand jour est là (19 janvier) : plus de 90 personnes

remplissent les gradins de la salle, et aidées dans les lectures par les deux acteurs, et accompagnées par un pianiste professionnel, les femmes et enfants qui ont composé les textes sont sous les feux de la rampe : Sénia, Sandra, Lydie, Laïnia et Avril. Laissons la plume au journaliste du Midi Libre : « Un spectacle-lecture de textes qui disent le désarroi, l’espérance, la solidarité de femmes et d’enfants… lus tour à tour à une ou plusieurs voix, l’humour et l’émotion s’y conjuguent à volonté, soutenus par les harmonies pianistiques d’Alex Clapot ». Une grande réussite qui a touché beaucoup de spectateurs. A renouveler !

Dimanche 17 février : Martine est invitée, avec d’autres personnes de notre région, à témoigner de la façon dont Dieu agit encore aujourd’hui. Ces témoins racontent et chaque auditeur peut se laisser interpeller ou toucher. Deux pensionnaires se trouvent là et ce moment fort laisse des souvenirs.La période de décembre à février est marquée par la présence de 3 stagiaires : Florine qui est surtout affectée à la Pension, Laura qui se focalise sur la Ferme Claris, et Charlène qui participe à diverses activités, dans le cadre de sa formation en alternance. Il y avait tant à faire, de la fin de l’aménagement de la pension aux nombreux accompagnements des familles hébergées. Elles sont pleines de bonne volonté, s’intègrent à merveille dans l’équipe, et partiront avec de bonnes appréciations.

Un « Au Revoir » reçu de LauraJ’ai passé sept semaines de stage à la Ferme Claris dans le cadre de mes études en BTS en économie sociale familiale. Sept semaines c’est bien trop court quand on est si bien accueilli ! Cette période m’a beaucoup apporté professionnellement parlant, mais encore plus sur le plan humain.Au-delà les âges, les cultures, les religions et les couleurs de peaux, les maîtres mots sont : le partage, l’écoute et le respect de l’autre. Voilà sur quoi repose le secret de la Ferme Claris. Il y a des expériences qui marquent toute une vie, mon passage à la Ferme Claris en fait partie.C’est encore une fois avec tout mon cœur que je vous dis MERCI !« Faites du bien, et prêtez sans rien espérer :votre récompense sera grande. »

Évangile selon saint LucLaura Messina

Je me présente. Je m’appelle Mario. Je suis en 6è au collège de Lédignan et ça fait depuis décembre que je suis à la Ferme Claris. J’étais un enfant qui a des problèmes d’écriture, maintenant que je suis là mes problèmes sont réglés grâce à la Ferme Claris. La sécurité est totale. Moi je dis la Ferme Claris c’est trop cool.

Mario

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Vacances à Lézan ?FranceLézan

Vacances à Lézan ?Dans la Maison d’A Côté, un appartement vous attend pour vos prochaines vacances à la porte des Cévennes où coulent de belles rivières. Le contexte de la pension de famille vous fera vivre des moments de solidarité. Vous pourrez partager des temps de vie avec les locataires de la pension. Votre loyer servira à soutenir des projets élaborés par les résidents. L’appartement permet de recevoir de 2 à 5 personnes (un couple et 2 ou 3 enfants).

Renseignements 04 66 55 34 67

ou 04 66 92 01 [email protected]

A bientôt !

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Esperance 79

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