Esperance 67

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« Un geste chrétien dans un monde qui souffre » Avril 2010 67 France Maroc Roumanie Ukraine Dossier : Jardins Solidaires Maroc : Expulsion de notre partenaire

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Journal trimestriel de l'association La Gerbe

Transcript of Esperance 67

Page 1: Esperance 67

« Un geste chrétien dans un monde qui souffre »Avril 2010

67N°

France Maroc Roumanie UkraineDossier :

Jardins Solidaires

Maroc : Expulsion de notre partenaire

Page 2: Esperance 67

Directeupublica

Jean-M

SEMO

Edit

Mise en paJacques-O

NICOLAS

ImpressionMISE EN PAGE

1 rue Baron Gérard

78230 LE PECQ

Siège socialEspace Humanitaire

et Citoyenneté

ZAC du petit Parc

13 rue des Fontenelles

78920 ECQUEVILLY

www.lagerbe.org

Tél 01 34 75 56 15

Fax 01 34 75 93 79

[email protected]

Gîte d’accueil d’urgenceFerme Claris

30350 LEZAN

Tél/Fax 04 66 92 01 08

[email protected]

Avril 201067

Association Chrétienne de Solidarité InternationaleAsso. loi 1901 créée en 1988 déclarée en Sous-Préfecture de Mantes la Jolie sous le n° 0781007848

n° Siret 419 824 669 000 40 APE : 9499Z - France : CCP : 46 261 09 V - LA SOURCESuisse : en passant par la Fondation Mon Rocher (bulletin de versement sur le site internet)

Abonnement annuel : 10 € / 4 numérosN° ISSN : 1259-3621 - Commission Paritaire : 1008 G 78454 - Dépôt légal : à parution

Journal d’information - Tirage : 5 000 exemplairesConformément à l’article 27 de la loi du 6 janvier 1978,

vous disposez d’un droit d’accès et de rectifi cation aux données vous concernant dans nos fi chiers

EDITOAvec l’arrivée du printemps, ce numéro laisse beaucoup de place aux jardins et aux

plantations.

Nous vous proposons

- un encart consacré aux jardins solidaires, lieux de rencontres et d’échanges

où germent aussi citoyenneté et insertion.

- un texte poétique sur le Jardin de la Ferme Claris qui nous fait découvrir le quotidien au gîte

au travers d’une de ses activités d’animation.

- la page de réfl exion où trois jardins de la Bible sont évoqués et nous poussent à réfl échir.

Et puis que dire de ce « jardin » à Ain Leuh au Maroc, « jardin » piétiné, qui en quelques heures

est passé d’un havre de paix et d’espérance à un drame familial avec l’expulsion des familles

d’accueil déchirant ainsi une deuxième fois ces orphelins qui avaient trouvé là une famille.

Notre prière est pour ces orphelins du Maroc et leurs parents d’accueil, demandant que le Roi

à qui ils font appel, et qui est lui-même papa, puisse se positionner pour la paix et demander le

retour des expulsés afi n que ces enfants retrouvent la joie dans leur famille d’accueil.

Et nous, qu’allons nous semer aujourd’hui dans notre coeur et autour de nous ? L’amour, la

compassion, la maitrise de soi, la douceur, qui feront jaillir alors un bouquet éclatant de Vie pour

les autres ? Ou encore, comme le dit le poète, « Sème du bonheur dans le champ du voisin ; tu

seras surpris de constater ce que le vent fera produire au tien ».

Un beau programme en ce printemps, pour des résurrections partagées !

Bonne lecture L’équipe de rédaction

Maroc - Expulsion de nos partenaires .......................................... p 3-4Roumanie - Nouvelles de Claudia ................................................ p 5Bosnie - Zenica .................................................................. p 6-7Ukraine - Dédouanement ......................................................... p 7Roumanie - ADDIP .............................................................. p 8LES JARDINS SOLIDAIRES ........................... encart 4 pagesEcquevilly - chantier d’insertion ................................................. p 9France - Ferme Claris de Lézan ............................................ p 10-13Réfl exion - Trois jardins .................................................... p 14-15Roumanie - MEV, ADMR ..................................................... p 16

So

mm

ai

re

Page 3: Esperance 67

l’activité de VoH s’est

exercée en trans-

parence devant les

autorités marocaines

qui sont bien au fait

de l’action sociale de

la maison d’enfants

qu’elles soutenaient.

La Gerbe estime

que cette expulsion

n’est pas en accord

avec la politique de

partenariat et de

confi ance qui a été

menée jusqu’à ce

jour avec les autorités

marocaines.

La Gerbe souhaite

que ces autorités

reconsidèrent la

décision d’expulsion.

Ce communiqué a été écrit le 9 mars,

q

mais vous trouverez sur le

site internetwww.lagerbe.org

les derniers éléments mis à

jour.

Maroc : Expulsion de nos partenaires !Réaction à la décision soudaine et inattendue du gouvernement marocain

Avril 201067

Ce mardi 9 mars 2010, l’association La Gerbe a été informée de l’expulsion du

Maroc de plusieurs membres du «Village of Hope» (Village de l’Espérance - VoH), une maison d’enfants implantée depuis 10 ans

au Maroc et soutenue par La Gerbe depuis ses débuts. Le projet puise ses origines dans

l’action de 2 femmes américaines ayant accueilli des orphelins marocains depuis 1955.

Depuis 10 ans,Des travailleurs sociaux chrétiens ont collaboré, par l’intermédiaire du Village de l’Espérance, avec les autorités marocaines afi n de recueillir de très jeunes enfants orphelins ou abandonnés en proposant, à leur mesure, une solution face à la diffi culté posée par les naissances d’enfants hors mariage. En eff et, le rejet social vécu par une jeune femme marocaine si elle donne naissance à un enfant hors mariage pousse de nombreuses mères célibataires à abandonner leur bébé à la naissance. Le Royaume du Maroc reconnaît d’ailleurs la diffi culté vécue par des fi lles mères et des enfants abandonnés dans son pays et plusieurs initiatives d’associations marocaines tentent également d’y faire face.

Après avoir obtenu, il y a 10 ans, un agrément offi ciel de la part des autorités pour construire une maison d’enfants pouvant, à terme, recevoir 100 enfants, les responsables du projet ont commencé à accueillir des enfants et à les élever en famille d’accueil sur le site du «Village of Hope» (VoH).

Ces 5 familles, dont une majorité d’expatriés de divers pays d’Europe et d’ailleurs, accueillent 33 enfants qu’ils élèvent pour certains depuis 10 ans. Ces enfants n’ont par conséquent connu comme père, mère, frères et sœurs que ceux de leur famille d’accueil.

Une intégration dans la société et un ancrage localDepuis ses débuts VoH a accordé une attention particulière à préparer de jeunes Marocains capables de s’intégrer dans la société. A cet eff et les enfants suivent une scolarité au sein de la structure. Cette école primaire, dont les contenus pédagogiques sont connus et approuvés des autorités marocaines, accueille non seulement les enfants du centre VoH mais aussi plusieurs enfants de villages voisins. Il est en eff et important aux yeux des responsables de VoH de ne pas couper les enfants de leur culture d’origine. Dans cette perspective une grande importance a été mise sur l’apprentissage du berbère, la langue régionale pratiquée dans le

Moyen Atlas et sur l’arabe classique, la langue offi cielle du pays.

L’extension de l’école a été encouragée par les autorités locales, et le projet de l’établissement implique l’inscription d’enfants du centre VoH pour un tiers des eff ectifs, et pour deux tiers d’enfants des environs, en respectant des règles de mixité sociale (familles de diff érents niveaux de revenus).

Un des objectifs du Village de l’Espérance est aussi de contribuer au lien social. Des équipes de VoH ont par exemple participé aux rénovations de fenêtres et du système de chauffage de l’école primaire du village voisin d’Ain Leuh. Les responsables du centre ont également été sollicités par les anciens d’un village avoisinant pour participer à un conseil de village dont le but est de travailler à l’amélioration des conditions de vie.

La qualité des services proposés par cet organisme est reconnue par les autorités: lors du renouvellement de leur agrément les reconnaissant comme acteurs sociaux, la région d’Ifrane le leur a attribué pour 10 ans au lieu des 4 ans envisagés. Dés 2007 VoH a poursuivi sa démarche de qualité pour répondre aux nouvelles exigences parues fi n 2006 pour les Etablissements de Protection Sociale (EPS).

Au vu de la reconnaissance de qualité, de l’intégration du Village de l’Espérance dans la société locale et de sa collaboration avec les autorités marocaines compétentes en matière de protection de l’enfance, l’association La Gerbe ne peut qu’être surprise et protester à la découverte de ces expulsions illégales conduites sans procès, accompagnées d’une accusation de prosélytisme auprès des enfants.

Cette nouvelle pose par ailleurs la question du multipartisme religieux dans ce pays. Ce n’est pas la première fois que le Maroc procède à ce genre d’expulsion. Régulièrement, des personnes d’origine étrangère sont priées de plier bagage pour avoir essayé « d’ébranler la foi musulmane» des citoyens marocains ». A chaque fois, la police invoque dans les mêmes termes la saisie de matériel, de livres et de CD sur le christianisme (…).

Cont ra i rement à ce s accusa t ions de dissimulation, il faut noter que le fait que les porteurs du projet VoH sont chrétiens n’a jamais été caché dans leur environnement. Leur action en revanche est au bénéfi ce de tous.

Maroc

Ain Leuh

p3

Page 4: Esperance 67

Village of HopeNouvelles du Village de l’Espérance:

ppeau Roi du Maroc

pp

Les “parents” veulent

simplement retrouver «

leurs enfants ». Chacun

des couples de “parents”

est prêt à retourner au

Maroc pour continuer à

prendre soin des enfants

et à vivre sous la loi

et l’autorité de l’Etat.

Egalement, les “parents”

seraient prêts à négocier

de se voir confi er la garde

des enfants dans le pays

d’origine des “parents”.

En tant que “parents”,

nous implorons les

autorités marocaines

d’ouvrir un dialogue en

ce qui concerne le futur

et le bien être de « nos

enfants ».

De manière ouverte et

avec assurance, nous en

appelons directement au

Roi, lui qui est lui-même

un père, nous le prions

d’agir avec miséricorde

et de nous aider à

trouver un compromis

afi n de permettre aux

33 enfants de retrouver

les seuls “parents” qu’ils

connaissent.

Avril 201067

Maroc

Ain LeuhExtrait de la déclaration offi cielle

du Village de l’Espérance

11 mars 2010

Errol avec Adam, « son fi ls » depuis 10 ans et Karim, découvrant qu’ils ne reverront peut-être jamais leur « papa ».

Depuis 10 ans, le Village de l’Espérance a off ert aux enfants marocains un niveau de soins et d’amour exceptionnel. Le modèle de soins hors du commun proposé par VOH fait que les enfants ont été élevés dans un cocon familial avec une maman et un papa plutôt que de la manière, plus traditionnelle, de l’orphelinat dortoir. VOH a toujours agi en étant pleinement connu des autorités marocaines et avec leur accord, ces dernières comprenant clairement que les travailleurs étrangers étaient chrétiens. Il a aussi toujours été entendu que les enfants seraient élevés dans un contexte à la fois musulman et chrétien mais qu’ils seraient aussi totalement immergés dans leur culture marocaine quant à l’amour pour leur pays, quant à leur langue, leur éducation et quant à la connaissance de l’islam. (….)La procédure d’expulsion a donné lieu à la situation la plus douloureuse que l’on puisse imaginer. Les autorités marocaines ont rassemblé les enfants à l’école et, en l’absence de leurs “parents”, leur ont dit ce qui était en train de se passer. Après cela, les “parents” ont dû expliquer plus encore aux enfants eff ondrés ce qui allait se passer. Certains enfants ont vécu avec leurs “parents” pendant 10 ans et le traumatisme causé était indescriptible. VOH souhaite dire très clairement que durant la procédure d’expulsion, aucun membre des

autorités marocaine n’a maltraité qui que ce soit parmi l’équipe ou les enfants et que les autorités avaient une équipe de travailleurs sociaux qui, bien qu’ils soient des étrangers pour les enfants, se sont présentés pour prendre soin d’eux de manière temporaire. Cependant, les “parents”, qui n’ont aucun point de contact avec les autorités marocaines, n’ont aucune idée de ce qui va se passer pour « leurs » enfants, ni s’ils font face à la situation. (…)Les “parents” de VOH veulent clairement affirmer leur amour pour le Royaume et le peuple du Maroc et craignent que cet acte soit durablement dommageable pour l’excellente réputation du Maroc. Le Maroc est perçu par les pays occidentaux comme un Etat islamique modéré et sûr, et dont les réponses aux questions sociales ne font que progresser. Le Roi a été un moteur dans cette réforme positive de grande ampleur et doit être honoré pour tout ce qu’il a fait pour le bien de son peuple. Cependant, de telles actions ne sont que susceptibles de ternir l’image du Maroc et ont un eff et préjudiciable sur les investissements étrangers, l’aide internationale et le tourisme. Si le sentiment grandit que les invités non musulmans au Maroc et les organismes gérés par des étrangers deviennent une cible, alors nous craignons les dégâts que cela pourra entraîner. Des relations commerciales importantes avec l’UE ou d’autres partenaires et sympathisants du Maroc pourraient en être affectées à moins qu’une solution négociée puisse avoir lieu. VOH, au travers de ses investisseurs internationaux a attiré des millions de dirham marocains dans les infrastructures, le soin apporté aux enfants, l’emploi de Marocains et dans l’économie locale pour se voir tout retirer en quelques heures. Quel message cela fait-il passer aux personnes visant à soutenir le développement du Maroc, soit que ce soit par du commerce, de l’aide ou simplement en tant que touriste ?

Ndlr : Les couples famille d’accueil emploient le mot « parent » et « enfant » relativement aux liens d’aff ection et de soins qui les unissent aux enfants accueillis et non relativement à un quelconque lien juridique.

L’intégralité du courrier est en ligne sur le site www.lagerbe.org

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Page 5: Esperance 67

Orphelinat de PloiestiSoutien à la scolarité et animation

Depuis de nombreuses années

p

Claudia s’investit auprès

des enfants en Roumanie

tout comme dans son

quartier en France.

Nous sommes heureux,

au sein de La Gerbe,

de soutenir

son engagement auprès

des plus petits.

Il vous est possible de soutenir

p

fi ancièrement cette mission en

spécifi ant sur votre don qu’il est destiné

p

au service de Claudia.

Plusieurs palettes de chocolats ont pu être envoyées en Roumanie dans le dernier convoi de février, et notamment dans cet orphelinat.

Merci au mgasin Auchan Plaisir pour ce déstockage qui a apporté beaucoup de joie aux enfants.

Avril 201067

« Après quelques semaines de vacances

pour les fêtes de fi n d’année, où j’ai pu

faire le « plein » de la famille, des amis,

j’ai repris mes diff érentes activités en

essayant de m’adapter au climat (froid,

neige, verglas, …)

Mes journées sont toujours bien remplies avec l’aide aux devoirs, les jeux, les

activités manuelles, les « petits » imprévus du quotidien, les visites chez le dentiste, le docteur pour les enfants,…

Un des mes moments préférés de la journée, c’est le retour des petits et des moyens de l’école. Sous une avalanche de bisous et de câlins, chacun s’empresse de venir me raconter

sa matinée et c’est très encourageant d’entendre des réfl exions

pleines d’enthousiasme telles que :

• « C’était dur d’apprendre la leçon hier mais j’ai eu un très bien. »

• « J’ai plusieurs exercices de math mais je sais les faire maintenant et je vais les faire tout seul. »

• « Claudia, t’as pas oublié mon cahier j’espère ? » (cahier dans lequel je colle chaque jour une fi che d’exercices pour reprendre quelques notions de base)

• « J’ai su faire au tableau l’exercice que la maîtresse m’a donné. »

Avec les grands aussi, on commence à voir quelques progrès, même si c’est plus diffi cile car ils ont d’énormes lacunes.

Voilà brièvement quelques nouvelles.

A bientôt !Claudia

p5

Roumanie

Ploiesti

Page 6: Esperance 67

• d un agronome pour la

partie agricole

• d’un architecte

pour élaborer le

projet de la colonie de

vacances, du centre

de réinsertion et

pour l’aménagement

du terrain.

Si vous connaissez

quelqu’un dans votre

église ou dans votre

entourage qui pourrait

venir passer quelques

mois chez nous, il nous

serait d’une grande aide !

Nouvelles de notre partenaire Walterde passage à Ecquevilly le premier février

Adresse :

NOM : Prénom :

Code Postal : VILLE : Email :

- Service Abonnement - LA GERBE ZAC du Petit Parc - 13 rue des Fontenelles - 78920 Ecquevilly

Abonnement

201010

Renouveler mon abonnement à Espérance pour 2010 : 10 €.Soutenir le journal Espérance et les abonnements gratuits : 15 €.Continuer de recevoir Espérance à titre découverte.Ne plus recevoir Espérance.

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Je désire :

Avril 201067

Bosnie

ZenicaBien chers amis, L’hiver est en train

de partir et le printemps arrive avec

l’espoir d’une nouvelle saison, de

nouvelles opportunités.

L’hiver a été très diffi cile pour des milliers de personnes en Bosnie en partie à cause de la

crise mondiale qui a touché fortement le pays et mis des milliers de personnes au chômage. Cela n’a pas aidé ce pays qui est encore en reconstruction à cause de la guerre mais cela a plutôt écrasé le peu d’espoir qu’ils avaient. Avec nos faibles ressources, nous continuons à aider quelques dizaines de familles qui sont sans ressources.

En décembre et janvier, nous avons pu distribuer plus de 45 colis de nourriture aux familles qui sont dans notre programme. Nous avons, entre autres, fi nancé des frais d’électricité, du bois de chauff age, des tickets scolaires et poursuivi les parrainages scolaires. Nous faisons également de l’aide d’urgence pour les frais d’hôpitaux de certaines personnes.

Nous avons reçu le convoi de « la Gerbe » avec du matériel scolaire qui a été tout de suite envoyé à quelques écoles qui manquaient de chaises et de tables. D’autres écoles demandent toujours du matériel face à la difficulté du gouvernement de fournir ces équipements. Des équipements pour les institutions médicales et pour les personnes âgées ont également été distribués. Nous sommes encore en train de distribuer des vêtements avec les différentes associations de quartier pour les familles qui n’ont pas les moyens d’en acheter et aussi pour les régions où il y a eu des inondations. Très vite ce que nous avons reçu de la Gerbe est en train de quitter notre entrepôt.

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Page 7: Esperance 67

Nouvelles de notre partenaire Walterde passage à Ecquevilly le premier février

Ukraine : dédouanement

Avril 201067

Bosnie

Zenica

Nous avons accueilli depuis le mois de janvier, Jonathan Genet, le stagiaire envoyé par « la Gerbe », pour un stage de 4 mois dans notre association locale « U.G. Pomirenje » (Réconciliation). Il est

une grande aide et un appui certain dans notre travail, maintenant nous nous rendons

compte que sans lui nous aurions été en grande diffi culté, notamment dans la gestion de nos stocks, notre partie administrative mais aussi dans les visites aux familles.

Vallée de la GrâceFin de l’année passée, nous avons participé à un concours sur l’appui et l’innovation. Notre programme et les nouvelles idées pour notre projet d’investissement agricole ont été approuvés en septième place. Ce qui nous a accordé un prix de 2500 Euros, que nous pouvons utiliser pour les frais administratifs d’enregistrement de notre petite SPRL et aussi pour les frais de consultation, mais nous manquons toujours d’argent cash pour investir dans ce projet.

Nous avons eu aussi droit à une ligne de crédit d’une valeur de 10000 Euros pour investir dans la ferme agricole, mais aux dernières nouvelles, nous ne pouvons pas recevoir cet argent parce que nous sommes des étrangers et le crédit ne peut être accordée qu’à des résidents bosniaques. Cet argent est vraiment nécessaire pour que nous puissions donner une continuité à notre travail dans la vallée et employer le personnel. Ceci permettra également de générer

des ressources pour les diff érentes activités de notre association en Bosnie. Pour plusieurs jeunes que nous accueillons depuis ces dernières années, ce projet est la seule solution pour leur avenir.

Nous avons déjà contacté quelques propriétaires des terrains situés dans la vallée, terrains qui sont prioritaires pour l’expansion de nos projets. Face à la crise les prix ont beaucoup baissé ces derniers temps et ils sont prêts à les vendre, nous avons déjà environ 3000 Euros sur 10 600 euros nécessaires pour faire des propositions d’achat.

Merci encore à tous qui nous ont soutenus et qui nous soutiennent jusqu’à maintenant. Que Dieu vous bénisse tous.

Walter Goncalves

Le camion parti d’Ecquevilly fi n décembre est bien arrivé à destination en Ukraine.

Mais un souci demeure, car le dédouanement a été considérablement ralenti à cause de la période électorale, et il manque encore une signature pour que l’autorisation de distribution du matériel soit délivrée à nos partenaires sur place.

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Page 8: Esperance 67

Des nouvelles de l’ADDIPSALUTATIONS DE LA PART DE LA FAMILLE ADDIP

La Gerbe et la

Fondation

« Mission Est-Ouest »

sont à l’origine de la

création de l’ADDIP

en 2006, afi n de

proposer aux jeunes

issus d’orphelinats

une formation et

une réintégration

progressive.

Avril 201067

Roumanie

Brasov

L’année 2010 a commencé avec beaucoup de neige à

Brasov. Ca faisait longtemps que nous souhaitions aller dans un endroit bien connu, aux

alentours de Brasov, pour faire de la luge et utiliser n’importe quoi pour

glisser sur la neige. Je ne peux pas croire ce que les gens peuvent inventer pour s’amuser: une sorte de luge confectionnée de pneus en caoutchouc collés les uns contre les autres! Nous avons loué une de ces « luges » et la distraction a commencé.

C’était évident que la vitesse, l’impossibilité de contrôler une telle luge, les sauts extrêmement hauts (c’est mon opinion) et les sauts acrobatiques de ceux qui se trouvaient accidentellement devant la luge, tout cela a apporté de grands rires sur tous les visages mais aussi beaucoup d’adrénaline dans nos cœurs et celui de tous les jeunes orphelins qui nous accompagnaient.

Quelqu’un nous a demandé une fois: « pourquoi vos activités avec de tels jeunes se prolongent sur une période si longue ? Pourquoi vous êtes si proches d’eux ? » J’ai longuement réfléchi à cette question. Je pense que ma réponse en ce moment est : parce que seulement en leur off rant une partie de notre temps, notre énergie, notre amour, notre passion et notre vie, ils seront prêts à recevoir d’autres choses également. En fait, ce sont les choses qui leur ont manqué le plus, n’est-ce pas ?…

Cette année, ADDIP a commencé une autre activité. Deux des jeunes avec qui nous travaillions et qui habitaient dans un centre privé ont quitté le centre… pour toujours. Ce centre-là détenait également un autre appartement qui a été mis à la disposition des jeunes afi n qu’elles

puissent s’exercer à une vie indépendante. Ce centre-là a assuré le support logistique, mais ils nous ont demandé de nous occuper du support moral et du processus de développement de ces habiletés.

Tout cela me dit que l’objectif de l’ADDIP est atteint au fur à mesure: non seulement conseiller et orienter professionnellement, mais aussi gérer un centre d’accueil. Nous nous en réjouissons. Et nous nous réjouissons davantage parce que Alice et Timeea se débrouillent très bien dans leur vie d’indépendance. Il y a un an, lorsque nous avons commencé à parler de leur avenir, l’idée qu’un jour elles devraient quitter le centre leur faisait peur.

Une dernière pensée. Il y a une semaine, nous avons démarré un nouveau groupe de conciliation et d’orientation professionnelle. Nous avons invité seulement les jeunes de plus de 17 ans, mais au premier rendez-vous nous avons accueilli presque 30 jeunes.

Evidemment, certains avaient moins de 17 ans, mais ils étaient curieux et voulaient connaître quelque chose de nouveau. Au deuxième rendez-vous, 12 sont venus. C’est la première fois que nous travaillons avec des jeunes qui proviennent d’institutions de l’Etat. Cela a l’air d’être plus stimulant, mais nous espérons que tout continuera à bien se passer avec ce groupe également.

Nous vous remercions car par votre soutien vous rendez possible que beaucoup de ces jeunes aient un rayon d’espoir et de joie.

Amicalement,L’équipe ADDIP – Cristi et Eva

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Page 9: Esperance 67

Chantier d’insertionTémoignages de salariés et stagiaires

Avril 201067

France

Ecquevilly

Le chantier insertion, c’est à la fois la préparation des envois de matériel vers

l’étranger: collectes de matériel, réparations, chargements... et en même temps, aide

personnalisée aux démarches de recherche d’emploi.

«Bon, je sais pas quoi dire, c’est dur.

Quand je suis arrivée ici, c’était dur de me repérer. Je parlais pas. Je n’avais pas de projet, je dormais chez ma soeur, je voyais mes enfants une heure toutes les 2 semaines. Je crois que j’ai fait beaucoup de progrès. Je m’énerve moins vite, avant je prenais les choses mal; j’arrive à respecter les autres, même si ça m’est arrivé de me prendre la tête avec des collègues ici. Mon logement a changé aussi : maintenant je suis chez moi, c’est un peu loin et c’est un peu galère pour les transports, mais bon, c’est une question d’habitude. J’ai aussi

eu le «caces», c’est le premier diplôme que j’ai réussi à avoir de ma vie, j’y croyais pas mais c’est un miracle. J’avais jamais travaillé aussi longtemps jusqu’au bout. J’avais pas de projet, maintenant j’en ai un : je vais commencer une formation de magasinier, en logistique, j’aime bien quand ça bouge. J’aime bien venir travailler, comme ça je pense à autre chose, je vois d’autres personnes. Aujourd’hui, c’est l’anniversaire

de N.,(collègue de travail), donc je voulais me faire bien (un peu de maquillage et un joli pull,

ndlr). C’est grâce à mes collègues. Avant je me laissais aller, je faisais pas attention à moi. Une autre chose aussi, c’est que pour la première fois, j’ai lu un livre à mes enfants et c’était bien.J’ai eu encore des mauvaises nouvelles il y a pas longtemps.En fait c’est pas si dur que ça de trouver quoi vous dire. C’est vrai, il y a beaucoup de choses qui ont changé pour moi.»

Eugénie

«Mardi 23 février, comme d’habitude, je me réveille avec beaucoup d’humour pour aller au chantier insertion. Arrivant au chantier, on me dit: « à cause d’un changement de programme, ton collègue qui devait accompagner Jean-Marc en poids-lourd ne peut pas partir», alors on me demanda si je pouvais le remplacer pour un déplacement jusqu’à Desandans. Sans réfléchir, j’ai dit oui parce que c’était pour une bonne cause. Nous sommes allés à une maison de retraite, Béthanie, pour prendre des lits médicaux qui sont très utiles aux gens

d’ailleurs qui n’ont pas les moyens d’en avoir un. J’ai trouvé que cette maison avait une athmosphère très chaleureuse, une ambiance sereine, des employés impeccables qui font leur travail avec beaucoup d’amour. J’ai vu leur souci au chargement pour que le matériel arrive à destination en bon état, ça montre qu’ils ont donné avec bon coeur. Ils nous ont aussi donné beaucoup de mots d’encouragements et très bien accueillis. Les bâtiments sont très bien mais encore plus que les bâtiments, j’ai trouvé une atmosphère qui m’a marqué: la beauté de cette maison de retraite, c’est l’amour qui y règne. Au retour à La Gerbe, l’équipe était contente de recevoir tout cela. C’était un très grand plaisir pour moi de découvrir cet endroit. C’est toujours un plaisir de faire plaisir. «

Ike

«Je suis Lucille, stagiaire dans l’association La Gerbe pour mon stage de 3°. J’ai pu apprendre beaucoup de choses sur l’association et sur moi. Ca m’a donné envie de m’engager dans l’humanitaire. J’ai pu découvrir plusieurs activités, savoir comment sont les méthodes de travail. Les personnes d’insertion sont vraiment des gens agréables. Je voudrais remercier toute cette association de m’avoir accueillie. Merci. Faites des dons ils en ont besoin.»

Lucille

«Je voulais dire à l’équipe :

Je vous remercie pour votre chaleureux accueil, votre disponibilité et tout ce que j’ai pu vivre grâce à vous pendant cette semaine de stage.Je vais utiliser votre site comme soutien informatif dans la réfl exion du projet qui est le mien et qui concerne la gestion de l’eau pure sur le continent africain.Je vous remercie aussi pour ce don de vous-même; cela m’a beaucoup touché. Je suis sincèrement satisfait de mon stage. Les tâches manuelles m’ont plu énormément face à L’ECOLE !!Un Merci du cœur

Jonathan, stagiaire de classe de première

p9

Page 10: Esperance 67

La ferme ClarisTémoignages de vies

Avril 201067

France

Lézan

Témoignages

Je suis à la Ferme Claris depuis plusieurs mois. Je suis fi ère de Martine et Philippe et de toute

l’équipe. Tous sont chaleureux avec tous ceux qui sont de passage et ils m’apportent beaucoup. Je les remercie tous de tout mon cœur.

Solange

Depuis que je suis à la Ferme Claris j’ai appris pas mal de choses sur la vie en collectivité,

en respectant les uns les autres malgré nos diff érences d’origine, de religion, d’éducation, d’instruction et tout le reste. J’apprécie aussi tous les ateliers : poterie, informatique, patchwork, relooking, mamans kangourous, broderie, beauté, tous sans exception. Je remercie tous les gens qui se déplacent volontairement pour nous transmettre leur savoir faire et leurs connaissances. On apprend des choses nouvelles et on peut créer des objets avec une petite touche personnalisée.

Hannan

Cela faisait tellement longtemps que je voulais apprendre à coudre, c’était mon

rêve. Je pensais que c’était trop tard. A l’atelier Relooking j’ai vu que c’était possible et je me suis fait une jupe. J’ai plein d’autres idées et avec des tissus que je garde dès que j’aurai du temps je m’y mettrai.

Véro

La Ferme Claris à Lézan, un lieu béni où on accueille des personnes ayant besoin d’un soutien quel qu’il soit. Une équipe très chaleureuse qui travaille d’arrache pied pour aider les gens à retrouver leur dignité et du bien-être. Une fois qu’on y est on se sent bien. Il y a toujours un bon mot pour remonter le moral. Que Dieu les bénisse.

Bénie

Samedi 6 mars, la soirée du cœurComme en 2008, les chrétiens de Saint-Christol se sont unis pour off rir un repas de fête en concert à tous les bénéficiaires des restos du cœur. La Ferme Claris était invitée, pensionnaires actuels et « anciennes », occasion d’échanges de nouvelles et de rencontres stimulantes. Plusieurs s’exclament en arrivant : « merci de m’avoir invitée, d’avoir pensé à moi ». L’animation était assurée par un groupe Gospel, avec ses 4 choristes à la voix « qui vous prend à l’intérieur », comme dit Nora. Ils nous entraînent du Happy Day jusqu’à la bénédiction fi nale en nous faisant passer par le hard gospel ou même un gospel canaque.

Les commerçants de la ville avaient fourni la plupart des denrées. Tout le repas était préparé par des bénévoles, un travail énorme pour

« L’accueil comme

possibilité de rendre

justice à quelqu’un »

HaïtiLa Ferme Claris s’est mobilisée pour les victimes du séisme. Pensionnaires, équipe, amis, ont participé à une collecte qui a été envoyée à l’association humanitaire chrétienne Médair, qui intervient à Jacmel, une ville qui a reçu moins de secours que la capitale. Le directeur de Médair nous répond : « Nous sommes unis par le désir d’aider et d’apporter un message d’amour aux Haïtiens. Merci de tout cœur à cette pensionnaire originaire de Haïti, et à tous ceux qui ont participé à cette collecte, c’est un encouragement et un exemple.

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La ferme ClarisTémoignages de vies

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Lezan

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recevoir 220 convives (!), avec un menu de choix : crudités avec morue brandade, bœuf aux haricots rouges, fromages variés, gâteau à la patate douce (les pensionnaires avaient contribué à sa préparation). La salle

était mise à disposition par la municipalité et décorée par M’Art Cévennes. Une garderie

était assurée pour la cinquantaine d’enfants, et pour les monitrices ce fut très animé (merci Marie !). Mais pour les mamans, un grand soulagement de pouvoir profiter pleinement de la fête. Elles s’étaient habillées en tenue de soirée, et brillaient d’une joie nouvelle. Bref, une soirée mémorable.

Et voici la conversation le lendemain à la Ferme Claris

- Ce qui m’a épatée, ce sont tous ces jeunes qui servaient aux tables , avec tant de gentilless e.

- Moi, je suis touchée par les eff orts que tous ont faits pour cett e soirée.

- Surtout ce qui était super, c’était la musique.- Moi je n’étais pas sortie depuis un mariage dans

la famille il y a 3 ans.

- Cela m’a rappelé le dernier Noël que j ’avais vraiment fêt é, c’était il y a 20 ans.

- On a fait connaiss ance.

Alors un immense MERCI à tous les organisateurs bénévoles, à l’église, à la garderie, aux cuisiniers, aux serveuses et serveurs, aux animateurs pour les enfants, aux enfants qui avaient décoré salle et tables, aux commerçants, bref à TOUS.

« C’est le temps

que tu as perdu pour ta rose qui

fait ta rose si importante »

(« Le Petit Prince »,

St Exupéry)

Aujourd’hui c’est Ellen, une habitante de Lézan, amie de la Ferme Claris, qui nous

invite à reprendre la route du jardin, avec l’annonce du printemps (NDLR : enfi n quand la neige aura fondu…)

Le Potager « La Passerelle » à Lézan: « Un petit brin d’Amour ».Je voudrais vous parler d’un amour qui ne m’a jamais lâché et si c’était le cas, c’était de ma propre et seule négligence.

Je voudrais vous parler de quelque chose qui vaut de la peine d’y investir, par son travail, par ses eff orts, par sa gratitude.

Je voudrais vous parler d’un petit potager.Il y avait ce petit bout de terre, bien carré et pas si joliment placé. Néanmoins, on se retrouve sur le bord d’un charmant petit village dans le Sud de la France. Là où le soleil d’été « tape » soigneusement fort; là,où les bouts de la queue du Mistral font souvent tinter les bords de nos oreilles.

Alors, vous savez que chaque début commence par une Envie -pour certains une Idée-. Le moteur s’est mis à tourner. Un peu comme la première loi de Newton (la loi de l’inertie*), ou mieux encore celle d’Aristote (**): le mouvement de la création s’établit, mais sans une force persistante, on n’arrivera pas à donner continuïté à notre Envie.

Alors, on a voulu s’investir. Alors, on s’y lance. Le choix est fait. Et notre Force, c’est l’Envie du Partage.

C’est vrai, on n’était ni nombreux, ni des vrais connaisseurs du monde végétal ou agricole… Mais cela nous semblait tellement évident de faire un potager Par & Pour les Autres que les questions qu’on se posait ont abouti très vite aux reponses. Bonnes ou pas, c’était çà aussi, le plaisir risqué de notre engagement.

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Le jardin de la ferme ClarisLe Potager « La Passerelle »

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Il faut surtout le Vivre. Puis Apprendre.On a commencé par le Petit: les semences des centaines de graines collectionnées, so igneusement ga rdée s , reçues ou

échangées.

Notre « maternité » des pousses grandissait bien et on a dû faire une sélection sévère pour ne garder que les plus beaux bébés verts. Ainsi, chaque matin se transformait en une petite merveille : « Vite-vite aller voir comment nos enfants avaient gagné en hauteur…! »

La préparation de la terre et l’organisation sur un schéma (chaque plant à sa place) a été l’étape suivante.

Rien de mieux que de sentir cette terre argileuse et fertile masser nos mains… et aussi l’inverse… c’est çà, la pensée amoureuse… C’est çà, l’échange.

Sur quelques petits marchés printaniers on a trouvé des plants pour compléter notre famille.

Puis un jour, on les a relâchés tous en liberté: va grandir, petite verdure ! Va et apporte-nous tes fruits !

Néanmoins, ce petit potager nous demandait beaucoup: surtout de la fidélité, si on voulait voir remplir nos assiettes à la saison de cueillette… L’été était dur, le soleil vraiment pas très timide, puis les mauvaises herbes semblaient se moquer de nous à une vitesse telle qu’on les entendait pousser avec cette exigence folle… Heureusement que les arrosages à tour de rôle nous apportaient cette fraîcheur qu’un pays riche sans manque d’eau peut nous apporter.

Oui, réfl échissons aussi un petit peu sur notre Richesse.

Bien entendu, il y avait diff érentes variétés de tomates, des salades, de courgettes, des haricots, des fraises, des aubergines, des oignons, des potirons, des poireaux… mais aussi les herbes aromatiques, les fl eurs infi rmières et des fl eurs tout simplement parce que c’est beau ! On cherchait nos informations botaniques dans quelques livres simples, puis parler à gauche et à droite rapporte toujours un discours intéressant. On a appris les particularités de chaque plante ainsi, et c’est comme çà qu’elles devenaient plus ‘nous’ et nous, on est devenu plus ‘elles’.

La récolte n’a pas été gigantesque au point de pouvoir nourrir une armée entière, mais on n’avait pas çà en tête comme premier devis. L’importance pour nous tous, c’était de vivre d’apprendre et d’échanger, de simplement partager des bons moments en plein air d’une manière qui peut également être utile et belle. En espérant quelque part multiplier notre Envie pour la terre à ceux qui ne la connaissent pas.

Et honnêtement, connaissez-vous le goût d’une tomate fraichement cueillie, mûrie entre les chants et les rires d’enfants, non-traitée et

baignant de fi erté dans la main qui l’avait caressée depuis sa naissance… ?

Et oui, après, c’est l’hiver qui s’annonce petit à petit. Le potager se renferme sur soi et cette fois-ci aussi, c’est également à nous de lui donner son droit de repos. Le terrain est nettoyé et on le quitte pour une petite période d’hibernation.

De temps en temps, j’y passe encore, comme si j’avais peur qu’il s’en aille… A ces moments aussi, il me donne le doux souvenir d’un amour qui continue à vivre en moi. A ces moments là, il porte bien son nom de mon jardin secret. Je repense à la beauté de la saison passée et je rêve à ce qu’on fera encore plus beau et encore mieux le printemps qui arrive.

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Le jardin de la ferme ClarisLe Potager « La Passerelle »

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L’Envie du Partage - l’Apprentissage - l’Echange - l’Eff ort - la Fidelité - la Richesse - l’Empathie - la Joie - La Multiplication - le Respect - … Voici ces quelques mots-clés de ce petit texte.

Chers lecteurs et lectrices, c’est tout simplement le résumé « de l’Amour ».

Sachez qu’il est possible qu’il soit vécu par et pour chacun de vous. Ne cherchez pas trop loin, par contre, car de temps en temps il suffi t de se retrouver, bouche-bée devant une petite motte de terre. (Allons voir le tableau des quelques brins d’herbes avec quelques pissenlits du peintre Albrecht Dürer***)

Il suffi t si peu quand vous ouvrez l’oeil qui s’est fermé sur votre coeur.

Avec ceci, je voudrais terminer avec une citation qui se marie bien avec l’écrit:

« C’est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante » (« Le Petit Prince », St Exupéry)

Allons-nous préparer maintenant pour la saison suivante ?

On aime bien parler, mais il faut agir également.

Bon courage à tous,Les Bucoliques de la Ferme Claris.

Je voudrais remercier tous ces gens qui ont rendu possible de faire naître ce potager:M. et Mme Laruelle (les responsables de la paroisse qu i e s t p ropr i é t a i re ) , M a r t i n e & P h i l i p p e Fournier (responsables de la Ferme Claris) et leur famille, chaque résidente et employée de la Ferme Claris qui a donné un coup de main, des Ami(e)s, mon papa, puis Virgile (mon fi ls, 2 ans) qui a été très convaincant pour assurer une augmentation de croissance en dansant sur place parmi et pour nos légumes (la Force, c’est d’y Croire!!!).

* Loi d’Inertie d’Isaac Newton (1642-1727): « Tout corps persévère dans l’état de repos ou de mouvement uniforme en ligne droite dans lequel il se trouve, à moins que quelque force n’agisse sur lui, et ne le contraigne à changer d’état. »

** Loi d’Aristote : « Pour maintenir la vitese d’un mobile constante, il est nécessaire de lui appliquer une force »

*** Albrecht Dürer (1471-1528)

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A

LE JARDIN DES ORIGINES et son message universel.« Le Seigneur Dieu plante un jardin dans le pays d’Éden, vers l’est. Là, il met l’homme qu’il a formé. Le Seigneur Dieu fait pousser du sol toutes sortes d’arbres, agréables à voir, avec des fruits délicieux. Au milieu du jardin, il place l’arbre de la vie, et l’arbre qui fait connaître ce qui est bien ou mal. Un fl euve sort du pays d’Éden pour arroser le jardin. De là il se divise en quatre fl euves plus petits… Le Seigneur Dieu prend l’homme, et le place dans le jardin d’Éden pour le cultiver et pour le garder. Le Seigneur Dieu donne cet ordre à l’homme : tu peux manger des fruits de tous les arbres du jardin ; mais tu ne dois pas manger des fruits de l’arbre qui fait connaître ce qui est bien ou mal. Oui, le jour où tu en mangeras, tu mourras, c’est sûr ».

La première activité de l’être humain se situe dans un jardin, qu’il a pour mission de cultiveret de garder. Le soin à apporter à la nature ne date donc pas de la révolution écologique, il a une dimension spirituelle. Tout est cadeau, car nous trouvons tout à notre disposition en arrivant sur terre, et d’autres l’ont cultivée avant nous. De ce jardin partent 4 fl euves, comme 4 points cardinaux, comme plus tard il y aura 4 évangiles : la révélation de Dieu et sa bénédiction ne sont pas destinées à un seul peuple ou une seule nation. Personne n’est exclu de Son Amour Universel.

Dans ce jardin tout est permis, sauf chercher à comprendre l’origine du mal qui nous entoure et qui reste une énigme. Mieux vaut travailler, c’est-à-dire produire du bien. Le travail est présenté comme un bienfait, une joie, nous l’oublions parfois, mais ceux qui sont au chômage le savent très bien. Dans ce jardin, nous sommes invités au plaisir de regarderavant de manger : prendre le temps de savoir ce qu’on mange, de savoir qui l’a préparé, de voir la beauté des couleurs d’un fruit. Enfi n ne laissons pas les mauvaises herbes envahir notre jardin : un désherbage s’impose avant que les mauvaises herbes n’étouff ent les bonnes plantes. Dans notre vie, prenons le temps pour prier et faire le point.

Le dossier de ce numéro est consacré

aux jardins solidaires. Et voici le

printemps, époque à laquelle chacun

pense à semer, ou à acheter quelques

plants à mettre sur son balcon ou sa

fenêtre.

A sa façon tantôt poétique, tantôt

symbolique, la Bible nous invite à

réfl échir quand elle décrit des jardins.

Aujourd’hui nous nous arrêtons

brièvement sur 3 d’entre eux.

France

Réfl exion

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Réfl exion

Trois jardins

LE JARDIN DE LA NUIT ET DE L’AMOUR« Après que Jésus a dit cela, il part avec ses disciples, de l’autre côté du torrent du Cédron. Là, il y a un jardin où il entre avec ses disciples. Judas, celui qui va livrer Jésus, connaît cet endroit. En eff et, Jésus est souvent venu là avec ses disciples. Judas conduit une troupe de soldats et des gardes du temple. Ils viennent de la part des chefs des prêtres et des Pharisiens. Ils arrivent dans le jardin avec des torches, des lampes et des armes. Jésus sait tout ce qui va lui arriver. Il s’avance et leur demande : Qui cherchez-vous ? Les soldats lui répondent : Jésus de Nazareth. Il leur dit : C’est moi. Avec les soldats, il y a aussi Judas, celui qui livre Jésus. Au moment où Jésus leur dit : C’est moi, les soldats reculent et tombent par terre. Il leur demande une deuxième fois : Qui cherchez-vous ? Ils lui disent : Jésus de Nazareth. Jésus leur répond : Je vous l’ai dit, c’est moi. Si c’est moi que vous cherchez, laissez partir ceux-là ! De cette façon, ce que Jésus a annoncé se réalise : Père, je n’ai perdu aucun de ceux que tu m’as donnés.

Jean 18 v.1-9

« Jésus arrive avec ses disciples à un endroit appelé Gethsémané. Il leur dit : Asseyez-vous ici, pendant que je vais prier là-bas. Il emmène avec lui Pierre et les deux fi ls de Zébédée. Il commence à être triste et très eff rayé. Alors il leur dit : Mon cœur est triste jusqu’à mourir. Restez ici, restez éveillés avec moi. Il va un peu plus loin, il se jette par terre, le front contre le sol. Et il prie en disant : Mon Père, si c’est possible, éloigne de moi cette coupe de souff rance ! Pourtant, ne fais pas comme je veux, mais comme tu veux ! ».

Matt. 26 v. 36-39.

Ce récit est bouleversant. Jésus avait l’habitude d’aller dans ce jardin au Mont des Oliviers, et c’est là qu’il est arrêté comme un brigand. Cet endroit off re par sa tranquillité un lieu de prière, mais cette nuit-là il retentit d’un cri d’angoisse et de douleur. Jésus voudrait être épargné, mais il se laisse faire par amour et protège ses amis.

Pourtant en disant simplement « c’est moi », il fait impression et les soldats tombent à la renverse. Majesté et émotion intense se dégagent de son arrestation : il est le messager de Dieu, il est l’amour même, Dieu en personne.

LE JARDIN DU RENOUVEAUMarie est restée dehors, près de la tombe, et elle pleure. En pleurant, elle se penche vers la tombe, elle voit deux anges habillés avec des vêtements blancs. Ils sont assis à l’endroit où on avait mis le corps de Jésus, l’un à la place de la tête, et l’autre à la place des pieds. Les anges demandent à Marie : Pourquoi est-ce que tu pleures ? Elle leur répond : On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a mis.

En disant cela, elle se retourne et elle voit Jésus qui est là. Mais elle ne sait pas que c’est Jésus. Jésus lui demande : Pourquoi est-ce que tu pleures ? Qui cherches-tu ? Marie croit que c’est le jardinier.

Alors elle lui dit : Si c’est toi qui as emporté le corps de Jésus, dis-moi où tu l’as mis, et j’irai le prendre. Jésus lui dit : Marie ! Elle le reconnaît et lui dit en hébreu : Rabbouni ! Cela veut dire : Maître.

Jésus lui dit : Ne me retiens pas ! En eff et, je ne suis pas encore monté vers le Père. Mais va trouver mes frères et dis-leur de ma part : Je monte vers mon Père. Il est aussi votre Père. Je monte vers mon Dieu. Il est aussi votre Dieu. Alors Marie de Magdala va annoncer aux disciples : J’ai vu le Seigneur. Et elle leur raconte ce qu’il a dit.

Jean 20 v. 11-18

Ici Jésus est ressuscité et rencontre une femme dans le jardin où se trouvait la tombe. Elle croit qu’il est le jardinier. Incroyable, le Christ glorieux est confondu avec un jardinier. La force de la résurrection est disponible pour planter à nouveau, pour renaître, pour une nouvelle vie.

Nous avons peut être raté le premier jardin, celui qui nous off rait de respecter nos limites sous le regard d’un Dieu bienveillant. Nous avons peut-être raté le deuxième jardin, et comme les amis de Jésus nous nous sommes endormis en présence des messages de vie et d’amour les plus forts qui soient. Le défi qu’off re l’évangile, c’est qu’il existe une troisième chance, celle de reconnaître qu’on s’est trompé, comme la femme dans ce texte, comme les disciples d’Emmaüs ailleurs, pour recevoir le pardon. Oui, nous apercevons que Jésus est le maître de la vie et nous l’invitons à entrer dans la nôtre pour y planter une nouvelle graine. Même si nous ne le voyons pas, il nous ouvre désormais le cœur de Dieu, qui devient un véritable père. Alors comme cette femme Marie, nous aimons le raconter,

Ph. Fournier

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Dernière minuteDe nos partenaires de ARAD et de BRASOV en Roumanie

Après quelques mois de réfl exion

p q qq

et beaucoup d’entrain,

Marta Oprita a lancé

un nouveau projet

pour renforcer l’aide

humanitaire qu’elle

apporte déjà: un

magasin associatif

« second hand »

comme on les appelle

en Roumanie.

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MEV

L’opération de la dernière chance

Tibor et Imola Szasz, un couple de parents à qui les services sociaux de Brasov de Roumanie ont confié la garde d’une enfant sont actuellement à la recherche d’aide pour pouvoir faire opérer leur jeune fille, Roxana, 13 ans.

Il faut dire que la vie de Roxana a été diff érente de celle des enfants de son âge. Sourde de naissance, elle fut abandonnée par sa mère à cause de son handicap. Sa grand-mère l’a recueillie mais l’abandonna une seconde fois à un centre social. Traumatisée par ces abandons, elle vit aujourd’hui avec Imi et Tibi, ses parents. Décrite par Marta comme une petite fille intelligente mais ayant beaucoup de mal à faire confi ance, Roxana, se voit aujourd’hui off rir la chance d’être opérée car l’Etat prend en charge le coût d’une opération pour lui permettre d’entendre d’une oreille. «Il s’agit de l’opération de la dernière chance» nous dit Marta. En eff et, à 13 ans déjà, Roxana sera bientôt trop âgée pour pouvoir supporter un tel changement.

Malheureusement, l’appareil auditif qui lui sera implanté coûte 5000 euros et n’est pas pris en charge. Avec un salaire moyen avoisinant les 250 euros en Roumanie, cette opération représente une fortune pour cette famille. Pourtant, cette intervention permettrait enfi n à la jeune adolescente de commencer une vie plus normale.

Grâce aux ventes de son magasin… et d’une forte démarche de solidarité, Marta fera un don de 1000 euros à cette famille. Un bon début pour Roxana, pour qui, on l’espère, le futur réserve plus de cadeaux que son passé.

ADMR :

La Gerbe partage dans ce numéro la joie de l’association ADMR qui le vendredi 19 février a fêté ses 18 ans. Mihai Fighir, le président de l’association et Rodica, sa femme, en profi tent pour remercier chaleureusement La Gerbe pour l’aide apportée au cours des années passées.

Le matériel médical envoyé à multiples reprises a permis d’équiper de nombreuses personnes à mobilité réduite. Mihai et Rodica remercient aussi Dieu pour la vie qu’il leur prête et pour le privilège d’être utiles à leur entourage. « Malgré les années qui avancent cela nous fait nous sentir jeunes » dit Rodica avec humour.

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Roumanie

News

La Gerbe sera présente au Salon

des Solidarités co-organisé par le

Collectif ASAH.

Nous sommes heureux de vous offrir une entrée promotionnelle.

Premier geste de solidarité : Inviter quelqu’un au salon, peut-être allez-vous éveiller des vocations.