ÉRASE UNA VEZ…………

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ÉRASE UNA VEZ………… "Il était une fois…" Depuis qu'il rêve, l'homme a le goût des histoires. Il raconte pour se divertir de l'ennui, conte ses peurs et ses désirs. Ainsi sont nés des mythes peuplés de divinités, bientôt monstres ou fées.

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ÉRASE UNA VEZ…………. "Il était une fois…" Depuis qu'il rêve, l'homme a le goût des histoires. Il raconte pour se divertir de l'ennui, conte ses peurs et ses désirs. Ainsi sont nés des mythes peuplés de divinités, bientôt monstres ou fées. De l’oral à l’écrit. - PowerPoint PPT Presentation

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"Il était une fois…"Depuis qu'il rêve, l'homme a le goût des histoires. Il raconte pour se divertir de l'ennui, conte ses peurs et ses désirs. Ainsi sont nés des mythes peuplés de divinités, bientôt monstres ou fées.

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De l’oral à l’écrit• De l'oral à l'écrit Le conte de fées trouve ses origines dans des mythes et des légendes aux motifs universels. Resté

longtemps dans la tradition orale, il se transmet de bouche à oreille par des générations de conteurs lors de veillées populaires et familiales. Le merveilleux imprègne la littérature médiévale, présentant déjà quelques éléments féeriques.

• Aux sources des contes     Des mythes ancestrauxLes origines du conte de fées dépassent de loin les fables milésiennes évoquées par Perrault dans la préface de ses contes en vers. Depuis qu’il parle, semble t-il, l’homme raconte. Du moins depuis qu’il écrit, puisque des tablettes de Chaldée nous rapportent la légende d’Étana et de l’aigle. L’Égypte pharaonique avec le Conte du naufragé et le Conte des deux frères conservés sur un papyrus du XIIIe siècle avant notre ère, la Babylonie, la Grèce antique, Rome avec les Métamorphoses (ou L'Âne d'or) d’Apulée présentent des récits dans lesquels se reconnaissent nos contes. De la plus haute Antiquité à la Renaissance, les mythes, légendes et autres fables ont fourni des motifs merveilleux qui se sont retrouvé dans de nombreux contes. Ainsi l’histoire de "Psyché et Cupidon" traverse les siècles pour inspirer La Belle et la Bête des Lumières.   Toute la littérature médiévale abonde de mythes et de légendes aux motifs merveilleux. Une Belle dort déjà au Bois des légendes arthuriennes. L'histoire de la fée Mélusine, mi-femme, mi-dragon, prend place dans la généalogie de la famille Lusignan

•       Une tradition oraleCe conte fut d’abord une parole, transmise de génération en génération, en d’infinies variantes sur des canevas mouvants. Parfois un anonyme modifiait ou inventait, créant un nouveau rameau du grand arbre des contes. Le conte est une poésie de nature, par opposition à la poésie d’art des auteurs, disait Jacob Grimm. L’oralité, c’est la sociabilité : les rares récits anciens décrivant les conteurs et leurs pratiques rapportent généralement des veillées, des mariages, des fêtes : réunions d’une société rurale, où le conte est un rite social et le conteur un passeur entre générations. Figure emblématique, ma mère l’Oye représentée sous les traits d’une vieille femme, est l’un des principaux agents de transmission des contes. Mais c’est le plus souvent un homme, spécialiste du genre, qui porte le conte de ferme en ferme et vit de son "art".  

•Si les premiers contes écrits apparaissent en Italie à la Renaissance, c’est avec Charles Perrault que naît un véritable genre littéraire. Cette vogue connaît un renouveau au XVIIIe siècle avant que le chevalier de Mayer ne dresse le "tombeau" des fées à la veille de la Révolution française. Parallèlement à la collecte scientifique des contes populaires allemands entreprise par les frères Grimm, la création littéraire même se renouvelle au XIXe siècle avec Andersen et le romantisme, culminant à la suite de Lewis Caroll dans de véritables romans féeriques.     

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Un nouveau genre littéraire Au XVIIe siècle, l’art du conte monte à Paris où se prête à un véritable jeu de cour et de salon : des hommes et surtout

des femmes de lettres rivalisent d’esprit et de style. De l’oral, le conte passe à l’écrit et devient "littéraire". Charles Perrault met le genre à la mode grâce à ses Contes de ma mère L’Oye en 1695, histoires de nourrices ou de "mies", comme il a coutume lui-même de l’affirmer. Dans les dernières années du XVIIe siècle, les femmes entrent en force dans le royaume des fées et des ogres : la nièce de Perrault Melle L’Héritier, Mme d’Aulnoy, Mme Bernard animent les salons où se presse le beau monde. Antoine Galland traduit (en les réécrivant) les contes des Mille et une Nuits entre 1704 et 1717, avant la nouvelle vogue du conte au XVIIIe siècle avec Antoine Hamilton et ses Quatre Facardins, Melle de Lubert et Mme Leprince de Beaumont dont La Belle et la Bête connaît un vif succès. Conçu comme une tentative de compilation proche des efforts encyclopédiques de cette fin de siècle, le Cabinet des fées du chevalier de Mayer est le chant du cygne de cette mode.    En Allemagne, les frères Grimm rassemblent plus de deux cents contes populaires entre 1807 et 1819. Ils ouvrent la voie aux folkloristes qui, dans les pays et les régions, vont inlassablement collecter et classer ce patrimoine populaire.

La création de contes reprend avec le romantisme. Pouchkine en Russie, Alexandre Dumas ou George Sand en France, Andersen au Danemark donnent de nouveaux "classiques" au genre.

Très personnels et psychologiques, les contes d'Andersen placent le merveilleux au cœur de la société contemporaine. Ces histoires originales détachent le conte littéraire de ses sources populaires anciennes.

Depuis Carroll et Alice au Pays des Merveilles, le merveilleux devient l'affaire de créateurs d'univers. Collodi et Pinocchio, Barrie et Peter Pan, Baum et Le Magicien d'Oz, Tolkien et Le Seigneur des Anneaux, Rowling et Harry Potter... usent autant du conte que du roman.               .

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El cuento LE CONTE LITTÉRAIRE

Le conte est une narration, généralement courte, ayant pour sujet des aventures imaginaires ou fantastiques. Le conte littéraire dérive directement du conte populaire, mais à la différence de ce dernier qui appartient à la littérature orale et reste le plus souvent anonyme, il est le fruit d'une véritable création littéraire et peut donc être facilement rattaché à un auteur, à une époque ou encore à mouvement. Parce qu'il entretient des liens étroits avec la littérature orale, parce qu'il a longtemps été considéré comme genre secondaire et peu sérieux, et enfin, parce qu'il semble parfois se confondre avec d'autres formes proches comme la nouvelle ou la fable, le conte est un genre difficile à cerner. Il a néanmoins connu une assez bonne fortune littéraire et nombreux sont les auteurs qui se sont laissés tenter par cette forme narrative. Ainsi, tout au long de l'histoire littéraire, le conte s'est développé sous des formes multiples (du conte de fées au conte fantastique en passant par le conte philosophique) et s'est répandu dans toutes les littératures. Cette diversité, si elle rend complexe toute tentative de définition du conte en tant que genre littéraire, témoigne paradoxalement de toute sa richesse.

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CHARLES PERRAULT Contes de Charles Perrault (ou Contes de ma mère l‘Oye ) - 1697

Cendrillon Le chat botté Les fées Le petit poucet Riquet à la houppe Barbe-bleue La belle au bois dormant Les souhaits ridicules Le Petit Chaperon Rouge

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Contes de féesLe conte de fées repose sur le pacte féerique

passé entre le conteur, ses auditeurs ou ses lecteurs. Ces derniers acceptent de croire à l'univers merveilleux. C'est un monde où les animaux parlent, où les distances et le temps varient, où toutes sortes de créatures se manifestent, où tout, de la forêt à la clef, peut se révéler Fée.

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características•

• La plupart des contes littéraires reprennent le schéma qui était celui des contes populaires.

 L'univers du conteLe conte est un récit bref dont l'action, toujours relatée au passé, se situe dans un univers différent du monde réel. Le récit repose explicitement sur le caractère fictif de l'intrigue, ancrée dans l'imaginaire, le merveilleux, le surnaturel, l'invraisemblable. Le conte joue sans cesse sur les contrastes ; il plonge le lecteur dans un monde manichéen où les bons s'opposent aux méchants, où les forces du Bien luttent contre les manifestations du Mal, où tout est poussé à l'extrême. Les personnages sont assimilables à des pantins ; ils correspondent à des types caractérisés par un trait dominant et sont dépourvus de toute profondeur psychologique. Ainsi, l'accent est mis en priorité sur les situations au détriment de la psychologie.

 Structure du conteLa structure du conte doit être simple : le récit est linéaire et s'appuie principalement sur l'enchaînement de nombreuses péripéties. L'intrigue se construit presque toujours sur le même schéma narratif : un monde ordonné bascule par l'introduction d'un élément perturbateur. L'objectif sera donc de retrouver l'équilibre perdu par le biais d'aventures réparatrices, dont le ou les héros tireront un enseignement. Le rôle didactique du conte représente donc une dimension essentielle.Le conte évolue dans un espace clos, souvent renforcé la présence d'un narrateur conteur, qui, en maître de l'histoire, donne le signal de départ et indique clairement la fin. Le récit est encadré par des formules plus ou moins figées qui ouvrent et concluent le conte ; ainsi, l'incipit traditionnel se fait sur des phrases toutes faites, qui reviennent d'une histoire à l'autre, comme la fameuse expression : « Il était une fois... ». De même, la narration se termine très explicitement par une phrase de clôture (du type, « Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants ») parfois suivie de quelques lignes énonçant la morale du récit. Ces tournures d'introduction et de conclusion permettent de situer le conte à un autre niveau du discours, celui de l'imaginaire et du symbolique.

 La signification du conteLe conte est porteur d'une symbolique forte qui contraste avec la simplicité du ton de la narration, la structure schématique des personnages, et l'aspect souvent naïf des aventures qu'ils vivent. Cette simplicité de construction vise à rendre plus claire l'interprétation ; de la même manière, la brièveté du récit appuie son efficacité. Pourtant, au-delà de ce premier message plus ou moins évident à saisir, le conte renferme parfois d'autres sens cachés, autorisant ainsi plusieurs niveaux de lecture.

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Lieux symboliques• Espace et temps     Pays de nulle part ou pays proche ?

Les formules traditionnelles " Il était une fois… ", " Au temps jadis… ", placent le conte dans un passé imprécis, aux contours mal définis, hors du temps vécu, du temps historique. Contrée lointaine et fictive, le pays des contes de fées est aussi un monde familier, avec ses villages dominés par le château seigneurial (Le Chat botté) et ses forêts profondes (Le Petit Poucet), ses masures où vivent de pauvres gens (Hänsel et Gretel), ses fontaines et ses rivières auxquelles la tradition populaire attribue un caractère enchanté (Les Fées). Autant de repères qui permettent de situer le conte dans un espace connu.Le héros quitte un lieu clos pour aller faire sa vie et construire son identité. L’espace du conte se dédouble alors en lieux ouverts que le héros doit parcourir pour, en fin de conte, mieux se retrouver : c’est "le vaste monde" que courent les héros des Contes de Grimm (Les Deux Frères, Le Vaillant Petit Tailleur), où pays inventé, réel et affectif se mêlent pour mieux les égarer.     

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La forêt, lieu d’initiationLieu ouvert, sombre et dense, qui inspire la crainte et l’effroi, peuplé d’animaux cruels (loups) et d’êtres barbares qui se repaissent de chair fraîche (ogres), la forêt brouille tous les repères du héros ainsi que ceux du lecteur-auditeur qui retrouve ses terreurs enfantines. Car la forêt renferme bien des pièges, sous la forme d’un asile trompeur comme cette maison de pain d’épices sur laquelle se précipitent Hänsel et Gretel mourant de faim, sans entendre la petite voix de la sorcière qui les prévient, sur le mode de la ritournelle enfantine : "Grigno, grigno, grignoton / Qui grignote ma maison ? " De même, Blanche-Neige trouve refuge dans la maison des sept nains, mais il s’agit d’un asile factice où sa marâtre a tôt fait de la retrouver. Car la forêt, rarement décrite, est aussi un lieu d’initiation. C’est en la traversant que Blondine échappe au cruel magicien de la forêt des Lilas pour trouver refuge auprès de Bonne-Biche et de Beau-Minon (comtesse de Ségur). Le Petit Poucet, vainqueur par deux fois des pièges de la forêt, en sort grandi et transformé, sinon en taille du moins en maturité. Une nouvelle fois, le héros ne triomphe de l’épreuve que lorsqu’il en sort, c’est-à-dire lorsqu’il trouve le moyen de franchir cet espace faussement accueillant ou franchement hostile.        

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  Le foyer, lieu de départUn jour, le héros du conte de fées doit quitter le foyer familial pour partir à la recherche de son identité. Cellule protectrice – comme le palais du fond des océans de la Petite Sirène – ou espace d’emprisonnement – comme la maison familiale de Cendrillon –, le foyer est un lieu clos que le héros doit abandonner de façon volontaire ou forcée, chassé par ses parents (Petit Poucet) ou au contraire après y avoir été maintenu contre son gré (Cendrillon, Peau-d’Âne). C’est la première étape, obligatoire, des pérégrinations du héros, et la condition même du récit. Peau d’Âne s’enfuit du domicile familial afin d’éviter les assauts incestueux de son père. Les parents du Petit Poucet préfèrent abandonner leurs enfants dans la forêt plutôt que d’assister à leur mort lente mais inéluctable. Le cas de Cendrillon, maintenue contre son gré au centre même du foyer, près de l’âtre, dans les cendres, ne fait que conforter cette hypothèse. Mais ici le départ du foyer familial ne peut s’effectuer que contre le vœu des parents. De même, Blanche-Neige, enfermée par sa marâtre dans le château de son père, doit, pour recouvrer son identité, affronter les dangers du vaste monde sylvestre et prouver son bon cœur en se mettant au service des sept nains.  

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Lieux symboliques•  

Le château, ou l’apothéose du hérosLe château, preuve matérielle de la réussite du héros, est un lieu préservé du monde extérieur, un lieu de sécurité, signe de la complète transfiguration du héros et de son ascension sociale : c’est le cas pour le château de l’ogre acquis bien rapidement par le faux Marquis de Carabas grâce aux ruses du Chat botté. Au-delà de la consécration sociale et de la récompense accordée à la suite des épreuves surmontées victorieusement, le château symbolise le lieu de l’accomplissement définitif. Cendrillon, Peau-d’Âne, Blanche-Neige, la Belle au Bois dormant, sont récompensées de leur vertu et reçoivent en même temps fortune, gloire et époux dans l’espace consacré du château.Mais le château peut aussi se révéler maléfique, pour ceux qui brûlent de le connaître de fond en comble. C’est le cas de la Belle au Bois dormant, qui, en parcourant le château familial découvre une vieille fileuse oubliée au fond d’un grenier : négligeant toute prudence, elle se saisit de la quenouille et s’endort pour un sommeil de cent ans. C’est aussi le cas de la femme trop curieuse de Barbe-Bleue qui pénètre dans la chambre interdite, en dépit des menaces proférées par son maléfique et terrifiant époux.

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Le héros   Le héros est le personnage dominant du conte de fées. Ses aventures

constituent le cœur même du récit. Enfant ou adolescent, il est placé au centre d’une situation familiale complexe : bien souvent, le conte règle une affaire de famille. La plupart des contes merveilleux mettent en jeu des familles qui se construisent, se modifient, se défont, pour aboutir à une nouvelle organisation à la fin du récit. Le héros est le personnage central autour duquel se construit le conte de fées. Désiré, redouté, choyé, maltraité ou haï, il est réduit à des emplois stéréotypés exposant des situations dans lesquelles chacun peut se reconnaître.Selon Marthe Robert, le conte de fées est un "petit roman familial". En effet, la famille est souvent une source d’épreuves diverses imposées aux héroïnes et héros, un lieu de rivalités internes entre générations ou entre frères, de désirs tabous et d’interdits à transgresser. En permettant à l’enfant d’assumer ses fantasmes à l’égard de ses parents, le conte joue un rôle clé dans la construction de la personnalité. À l’exemple du Petit Poucet, il consacre aussi la victoire du "petit" sur le monde adulte.       

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HÉROES Le héros est généralement désigné par un surnom qui rappelle un détail de sa personne

(Le Petit Poucet) ou de son costume (Le Petit Chaperon rouge).Le héros peut encore être désigné par son histoire, comme pour la Belle au Bois dormant.Il y a notamment la jeune fille reléguée aux bas travaux, dont la vie est menacée par sa belle-mère (Blanche Neige, Cendrillon).Il y a encore la princesse ou le prince à l’amour contrarié (La Belle au Bois dormant), l’enfant innocente (Le Petit Chaperon rouge), le petit en âge ou en taille (Le Petit Poucet, Poucette).    À l’origine de l’histoire, le héros est confronté à une situation familiale complexe, souvent proche d’une réalité très quotidienne, comme le petit Poucet et sa famille surpeuplée.       Le père joue souvent un rôle effacé qu’il soit absent (Cendrillon, Blanche-Neige) ou trop présent (Peau-d’Âne). Ce n’est qu’un intercesseur vis à vis duquel le héros doit se positionner.La mère disparue est un point de départ classique du conte. Elle est alors remplacée par la marâtre, source de tous les maux et de toutes les épreuves. (Blanche-Neige, Cendrillon)        Le héros peut parfois trouver un secours ou une raison d’être dans la fratrie. D’importance fort variable, elle est souvent plus symbolique que réelle, à l’instar de son arithmétique (Les Douze Frères, Les Sept Corbeaux).Les fratries réduites à deux ou trois entraînent généralement rivalités, tensions et situations négatives (Cendrillon, La Belle et la Bête). À l’inverse, une très forte solidarité peut parfois exister entre frères et sœurs (Les Deux Frères, Hänsel et Gretel).      

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• La solidarité fraternelleSoumis à toutes ces épreuves, révélateur ou provocateur de malédiction, renouvelant par sa venue la cellule familiale initiale, menacé parfois par ses parents, l’enfant peut trouver un secours ou une raison d’être dans une autre composante de la famille, la fratrie. Celle-ci n’est pas systématique — Blanche-Neige, La Belle au Bois dormant ou Peau-d’Âne présentent des enfants uniques —, mais sa présence est rarement gratuite. La fratrie est fort variable et le plus souvent d’importance plus symbolique que réelle. Évidemment, le conte ne présente pas de modèle de famille idéal, mais des situations, dont certaines proches d’une réalité très quotidienne, comme le petit Poucet et sa famille surpeuplée.. Ce grand nombre de frères et sœurs souligne la force du lien qui sera mis en jeu. Les fratries réduites à deux ou trois entraînent généralement rivalités, tensions et situations négatives, ou parfois, à l’inverse, une très forte solidarité, avec une issue alors symétrique du conte, comme s’il y avait gémellité.     

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Rivalités et guerres de successionFratrie n’est pas toujours synonyme de solidarité, elle peut aussi signifier rivalité. De nombreux contes mettent en scène les oppositions de frères ou de sœurs, les différenciant parfois par l’astuce d’un remariage du père : Cendrillon doit ainsi supporter deux demi-sœurs, la Belle est aussi affligée de deux sœurs qui la méprisent. La rivalité s’exprime par l’entremise de la marâtre qui place les personnages sur un pied d’inégalité. Cette rivalité peut sembler bien sommaire et de peu de conséquences, l’héroïne, telle Cendrillon, franchissant les obstacles et pardonnant. L’hostilité entre les frères, limitée au départ à la médisance, tourne au meurtre lorsque le cadet commet l’imprudence de remplir sa mission et de faire confiance à ses frères. Il s’agit clairement de la question de la succession du roi. Ce n’est que par l’intervention d’agents tutélaires quasiment totémiques (un loup, un renard), ou dévoués (un chasseur), que le héros réchappe de la mort. La famille apparaît donc comme un thème riche et complexe fréquemment utilisé dans les contes de fées. Elle est une source d’épreuves diverses imposées aux héros, un lieu de rivalités internes entre générations ou entre frères, de désirs tabous et d’interdits à transgresser. C’est en surmontant ces épreuves, parfois par la fuite et l’esquive comme dans Peau-d’Âne, que le héros ou l’héroïne dénouent les fils des sortilèges et construisent leur destin sous forme de mariage idyllique, issue tellement fréquente qu’elle en est devenue le stéréotype identifiant le conte de fées.

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epreuves Le conte de fées met en scène un héros enfant ou adolescent soumis à

des épreuves, véritables nœuds de l'intrigue. Pour qu'il y ait conte de fée, il faut qu'il y ait menace - une menace dirigée contre l'existence physique du héros ou contre son existence morale." précise Bettelheim.

L’épreuve initiale : la séparationLa plupart des contes de fées commencent par la séparation, qui revêt mille facettes se combinant entre elles. Elle est représentée par la mort d’un parent (celle de la mère de Cendrillon, du père de Blanche-Neige) ou, plus fréquemment, par le départ de l’enfant, soit parce que celui-ci est abandonné par ses parents ou par un tiers (Le Petit Poucet, Hänsel et Gretel, Blanche-Neige), soit parce qu’il fuit une situation impossible (Peau-d’Âne). Il arrive également qu’il parte à la découverte du monde, à la recherche d’un bien précieux (Les Trois Plumes, Grimm), d’un sentiment inconnu, comme celui de la peur (Histoire d’un qui s’en alla pour apprendre le tremblement, Grimm), ou d’une personne (Le fidèle Jean, Grimm). Quelle que soit sa nature, la séparation équivaut, selon Bettelheim, à la "nécessité de devenir soi-même", tandis que Marie-Louise von Franz voit dans le voyage l’image d’une "descente dans l’inconscient".    

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• Appauvrissement et humiliationsCette épreuve initiale s’accompagne souvent, à un moment de l’histoire, d’un appauvrissement ou d’humiliations, qui accentuent encore la nostalgie du paradis perdu. Le thème de Cendrillon l’exploite pleinement, tandis que Peau-d’Âne devient la fille de ferme raillée par ses congénères. Dans La Belle et la Bête, le père de la Belle perd tout son bien lors du naufrage de ses navires et se voit contraint de vivre à la campagne où la plus jeune de ses filles est reléguée aux bas travaux. "La Belle se levait à quatre heures du matin et se dépêchait de nettoyer la maison et d’apprêter à dîner pour la famille. Elle eut d’abord beaucoup de peine car elle n’était pas accoutumée à travailler comme une servante."    La tentationArrive le moment de la tentation, qui fait basculer l’histoire dans le drame ou provoque la séparation. Blanche-Neige ne doit ouvrir la porte à personne mais accepte la pomme de la vieille femme sorcière, le père de la Belle cueille une rose sur un domaine qui n’est pas le sien, la mère de la Chatte blanche succombe à l’appât des fruits des fées, la femme de Barbe-Bleue et le fidèle Jean ouvrent la porte d’une chambre qui leur est interdite. Le résultat ne se fait pas attendre. L’une tombe dans un profond sommeil, les deux suivants sont condamnés à livrer leur fille respectivement aux mains d’un monstre ou de fées, la curieuse est menacée de mort tandis que le fidèle Jean tombe sous le charme du tableau représentant une princesse dont il va rechercher l’original vivant.   

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La peur la mort et la recherche de l’amourSont ainsi révélés les deux moteurs de l’action des héros : la peur de la mort et la recherche de l’amour. L’amour n’est jamais atteint qu’après de multiples épreuves. La différence sociale est un premier obstacle. C’est elle qui interdit à Fatal de se déclarer à la princesse, fille de roi, alors qu’il ne se croit que fils de fermier (Fatal et Fortuné, Grimm). Mais l’obstacle majeur est bien souvent d’ordre physique. La laideur de Riquet à la houppe rebute son obligée, la Bête ne peut obtenir la main de la Belle, malgré ses déclarations quotidiennes, de même que la Chatte blanche ne reçoit rien du prince qu’elle aide. Mais la pire épreuve reste celle de la mort.

Cependant, il est rare que le conte de fées finisse sur la mort du personnage principal. Le Petit Chaperon rouge, dans la version de Perrault, est à cet égard une exception, car "la mort du héros [y] symbolise son échec […]. Elle exprime de façon symbolique qu’il n’est pas encore assez mûr pour triompher de l’épreuve qu’il a affrontée inconsidérément et prématurément". C’est évidemment là l’expérience de la relation sexuelle, qu’aborde ouvertement la morale de la fin du conte.   

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• Le bonheur et l’amour en récompenseLa plupart des contes finissent toujours par récompenser le héros. Les enfants abandonnés retrouvent la maison familiale où ils rentrent chargés des richesses qui leur éviteront à jamais des mésaventures. L’appauvrissement de la Belle, l’humiliation de Cendrillon ou de Peau d’Âne ne sont que passagers. Ultime récompense, les héros trouvent le bonheur dans l’amour. "Non, ma chère Bête, vous ne mourrez point, vous vivrez pour devenir mon époux […]. À peine la Belle eut-elle prononcée ces paroles qu’elle vit le château brillant de lumière, les feux d’artifices, la musique, tout lui annonçait une fête mais toutes ces beautés n’arrêtèrent point sa vue : elle se retourna vers sa chère Bête dont le danger la faisait frémir. Quelle fut sa surprise ! la Bête avait disparu, et elle ne vit plus à ses pieds qu’un prince plus beau que l’amour qui la remerciait d’avoir fini son enchantement." Elle avait découvert le secret. Fatal, quant à lui, apprend qu’il est fils de roi et peut prétendre épouser la princesse.L’essentiel tient dans le fait que les épreuves sont toujours surmontées. Bruno Bettelheim : "Tel est exactement le message que les contes de fées, de mille manières différentes, délivrent à l’enfant : que la lutte contre les graves difficultés de la vie est inévitable et fait partie intrinsèque de l’existence humaine, mais que si, au lieu de se dérober, on affronte fermement les épreuves attendues et souvent injustes, on vient à bout de tous les obstacles et on finit par remporter la victoire."    

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• L’enfant, un trésor dangereux pour les parents.Désiré ou chéri, l’enfant est susceptible d’entraîner ses parents dans les pires situations. En grandissant, il représente un danger croissant pour ses géniteurs. La situation la plus triviale est celle d’une famine — à l’origine du Petit Poucet ou de Hänsel et Gretel —, où les parents doivent sacrifier leurs enfants, sous peine de les voir dépérir devant eux et, sous-entendu, de mourir eux-mêmes. Cette séparation n’est pas forcément une garantie, puisque, chez Grimm, au retour des enfants, la mère est morte. L’enfant est donc potentiellement celui qui vole la nourriture de ses parents. C’est aussi celui qui attire la malédiction, ou la révèle pleinement : les parents de la Belle au Bois dormant sont ainsi plongés avec leur cour dans cent ans de sommeil. Enfin, l’enfant devient un rival potentiel en grandissant, candidat souvent inconscient à prendre la place du père ou de la mère. Par leurs seules présences, adolescentes et adolescents s’attirent la jalousie d’un des parents — presque toujours la mère ou son substitut, la belle-mère —, qui tremblent pour leur propre statut.  La tentation incestueuse et le matricideLa réalisation amoureuse peut être aussi la transgression du tabou de l’inceste. Elle est très crûment exposée dans Peau-d’Âne, où le roi décide d’épouser sa fille pour remplacer sa femme morte depuis quelques années, en raison de la ressemblance de la jeune fille avec sa mère : la princesse doit donc fuir. Le schéma est plus indirect dans Blanche-Neige, où la marâtre avançant en âge se sent remise en cause par la jeune princesse : son miroir lui renvoie métaphoriquement sa perte de prééminence dans le royaume. Les questions qu’elle pose sur sa beauté se rapportent symboliquement à la place qu’elle tient auprès du roi. Blanche-Neige, en naissant, a déjà tué sa mère. En grandissant, elle devient apte à remplacer sa belle-mère. À la fin du conte, son mariage est l’occasion des tortures et de l’anéantissement de la vieille reine qui, malgré ses efforts pour éliminer une rivale, est victime du bonheur de la princesse. L’inceste est évité, mais non le matricide. 

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Objets magiquesAuxiliaires précieux ou maléfiques, les objets

magiques sont d'une grande variété : une pomme pour Blanche-Neige ou un miroir dans La Belle et la Bête, une épée invincible pour Le Nain Jaune ou une clef enchantée dans La Barbe-Bleue...

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Instrument de féerie par excellence, la baguette, modeste rameau ou véritable joyau, présente des origines fort anciennes. Déjà dans l'Odyssée, la magicienne Circé utilise une baguette magique pour métamorphoser les compagnons d'Ulysse en pourceaux. Disputant la prééminence de la baguette magique dans la mémoire collective, les fameuses "bottes de sept lieues" abolissent les distances.

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HADAS Y BRUJAS

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Hadas

•La fée personnifie le merveilleux. Du latin fata, le terme désignait les Parques, divinités des Enfers qui filaient le sort des hommes. La fée et son pendant maléfique, la sorcière, gouvernent, infléchissent et corrigent les destinées humaines

•Fée rayonnante ou vieille "Carabosse", toujours immortelles, elles disposent de pouvoirs surnaturels qui leur permettent de récompenser ou punir, protéger ou vouer à la misère, doter de qualités ou maudire.

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Ogres et nains, ogresses et diables

Plus rares, les figures masculines sont aussi plus différenciées. Ce sont des nains, des magiciens et surtout des ogres. L’ogre, le complément inversé des féesSouvent représenté sous la forme d’un géant, il voit mal, mais possède un flair solide : on peut bien sûr penser aux cyclopes combattus par Ulysse, eux aussi grands amateurs de chair fraîche. De même, parmi les Titans le plus jeune fils d’Ouranos, Cronos, dévorait ses enfants à leur naissance pour éviter d’être détrôné par l’un d’eux comme cela lui avait été prédit.

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OGROS

L’ogre tyran ou "le père dévorant" (Georges Jean)De Cronos qui se délectait de ses propres enfants à l’ogre du Petit Poucet qui égorge ses propres filles, la figure du père dévorant est bien présente dans le mythe comme dans le conteableau de Goya, Saturne dévorant ses enfants, s’impose à l’esprit.

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Le nain, une maturité non accomplie ?

Figure ambivalente, toujours masculine, le nain s’oppose à l’ogre, par la taille bien sûr, mais aussi par son rôle auprès du héros : à la différence de l’ogre qui est toujours un personnage à combattre, le nain peut être sympathique et aider le héros à surmonter les épreuves. C’est le cas des sept nains de la forêt qui recueillent la jeune Blanche-Neige. Mais ils se révèlent très vite incapable de la protéger contre les pouvoirs maléfiques de la méchante reine. En réalité c’est d’elle-même que Blanche-Neige doit être protégée car elle va céder par trois fois à la tentation (du fait de sa coquetterie et de sa gourmandise). Associés aux profondeurs de la terre, les nains en extraient les métaux ou les pierres précieuses. Ils peuvent aussi revêtir un aspect maléfique, comme s’ils n’étaient finalement que la face repoussante de notre personnalité, un moi en gestation dont la maturité ne serait pas encore aboutie, d’où leur mauvais caractère (Blanche-comme-Neige et Rose-Bonbon, Grimm

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Animaux merveilleux Les animaux merveilleux tiennent une place importante. Leur variété étonne et séduit :

dragon, licorne, oiseau de feu... tout un bestiaire fabuleux et chimérique.

Le bestiaire fantastique     Instrument du merveilleux, le bestiaire fantastique est à l’origine de nombreux contes de fées, Animal à comportement humain, comme le Chat botté, animal messager accompagnant le héros dans ses épreuves, comme la grenouille des Trois Plumes ou bien encore animal monstrueux et destructeur comme les dragons ou la licorne, que le héros doit vaincre (Le Vaillant Petit Tailleur) tous contribuent par leur présence à renforcer la part du merveilleux et à donner au conte ses principales caractéristiques.       Animaux fabuleuxDe "l’âne qui crotte de l’or" d’Apulée, repris par Perrault dans Peau-d’Âne, à l’oiseau de feu ou l’oiseau d’or des contes populaires russes et allemands, les animaux fabuleux permettent souvent l’enrichissement du héros. C’est le cas de la poule aux œufs d’or que Jack dérobe au Géant de la perche, ou de l’oiseau d’or dont les Deux Frères absorbent le foie, ce qui leur permet de trouver tous les matins une pièce d’or sous leur oreiller. La mort de l’animal est souvent une étape essentielle qui permet au héros de surmonter bien des épreuves : c’est le cas de l’âne que la princesse fait sacrifier par son père incestueux. Princesse revêtue de la peau de l’âne, comme d’un déguisement, elle échappe ainsi aux convoitises paternelles pour attirer celle de son futur époux.D’autres animaux merveilleux ont pour fonction d’éloigner ou de combattre le héros : ainsi les lions qui gardent la porte du Nain Jaune "avaient chacun deux têtes, huit pieds, quatre rangs de dents et leur peau était aussi dure que l’écaille et aussi rouge que du maroquin" (Mme d’Aulnoy) ; leur aspect effrayant doit frapper les imaginations, tout comme les dragons qui peuplent l’univers fantastique des contes (Les Deux Frères).

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Animaux à comportement humain•À la fois semblables aux hommes par leur langage, les animaux s’en distinguent par leur nature : lointain cousin d’Ysengrin, le Chat botté est plus malin que son maître et lui assure sa fortune grâce à ses ruses et à ses bottes : "Ne vous affligez point mon Maître, vous n’avez qu’à me donner un sac et me faire faire une paire de bottes pour aller dans les broussailles et vous verrez que vous n’êtes pas si mal partagé que vous croyez" mais par ailleurs c’est grâce à sa nature animale qu’il réussit à manger l’ogre après l’avoir poussé à se transformer en souris. Curieux renversement des rôles !Quant au loup du Petit Chaperon rouge, il représente un danger bien réel en tant qu’animal dont les campagnes françaises de l’Ancien Régime étaient infestées, mais il personnifie aussi le danger que représente l’homme (et son désir bestial) pour la vertu des jeunes demoiselles innocentes comme l’exprime la moralité du conte de Perrault. 

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Animaux messagers ou conseillers

Simples animaux du bestiaire traditionnel, sauvés par le héros ou envoyés sur la terre par une puissance occulte mais favorable, ils ont pour fonction d’aider le héros à surmonter les épreuves auxquelles il est confronté. Carpe, corbeau et hibou, tous les trois sauvés par Avenant d’une mort certaine lui permettent de conquérir la Belle aux cheveux d’or (Mme d’Aulnoy ). Les Deux Frères de Grimm "avaient chacun deux lions, deux loups, deux renards et deux lièvres qui les escortaient et les servaient". Souvent, ces animaux "adjuvants" sont au nombre de trois et symbolisent chacun un des trois éléments naturel, comme dans La Reine des abeilles où le cadet sauve la vie à une fourmi, un canard et une abeille, respectivement hôte de la terre, de l’eau et de l’air.  

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Humains métamorphosés en animaux•

l arrive qu’un sort soit jeté pour éprouver l’amour, la vertu ou la fidélité du héros ou de l’héroïne ainsi confrontés à la métamorphose de l’Autre et à son aspect bestial : c’est le cas de l’épreuve imposée à la Bête qui doit convaincre la Belle de l’épouser. C’est aussi le cas de La Chatte blanche qui doit convaincre le prince qu’elle aime de lui trancher le cou (Mme d’Aulnoy). Fées ou enchanteurs sont souvent à l’origine de la métamorphose et ne sont pas à l’abri eux-mêmes des pouvoirs maléfiques de leurs concurrents :

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• La sorcière, double maléfique de la sage-femme

• De la sage-femme à la sorcière il n’y a qu’un pas aisément franchi dans les contes allemands : ainsi la sorcière qui invite Hänsel et Gretel leur apparaît-elle au premier abord comme une charmante grand-mère qui leur offre "du lait et de l’omelette au sucre, des pommes et des noix" dans sa maison de pain d’épices. Mais ce n’est qu’une ruse pour attirer les enfants et les manger. Car la sorcière est aussi un peu ogresse. Ce qui est aussi le cas de Baba-Yaga, la grand-mère sorcière des contes russes populaires, qui vit dans la forêt et "croque les gens comme des poulets" :"Sa maison d’ossements était faite, des crânes avec des yeux ornaient le faîte, pour montants de portails des tibias humains, pour loquets ferrures des bras avec des mains et en guise de cadenas verrouillant la porte, une bouche avec des dents prêtes à mordre. […] Baba-Yaga monta dans son équipage et fila bon train. Dans son mortier elle voyage, du pilon l’encourage, du balai efface sa trace." (Vassilissa-la-très-belle). Avec son mortier et son pilon lui servant à broyer les destinées humaines tout en effaçant les traces de son passage parmi les hommes, Baba-Yaga est donc bien une fileuse de destinées, une initiatrice qui offre à Vassilissa le moyen de se défaire de sa marâtre : un crâne aux yeux ardents qui consument la méchanceté.