ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions...

40
Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu et la santé R A P P O R T D E S Y N T H È S E BANFF, ALBERTA • DU 29 NOVEMBRE AU 1 ER DÉCEMBRE 2002

Transcript of ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions...

Page 1: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu et la santé

R A P P O R T D E S Y N T H È S E

BANFF, ALBERTA • DU 29 NOVEMBRE AU 1ER DÉCEMBRE 2002

Page 2: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

Le contenu de cette publication peut être reproduit en totalité ou en partie pourvu que ce ne soit pas à des fins commerciales et que l’Institut canadien d’information sur la santé soit identifié.

Institut canadien d’information sur la santé377, rue Dalhousie, bureau 200 Ottawa (Ontario) K1N 9N8

Téléphone : (613) 241-7860 Télécopieur : (613) 241-8120www.icis.ca

© 2003 Institut canadien d’information sur la santé

This publication is available in English under the title: CPHI Workshop on Place and Health-Synthesis Report ISBN 1-55392-231-X

Page 3: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

TABLE DES MATIÈRESREMERCIEMENTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .i

À PROPOS DE L’INITIATIVE SUR LA SANTÉ DE LA POPULATION CANADIENNE . . . . . . . .iii

RENFORCER L’INFRASTRUCTURE DE RECHERCHESUR LA SANTÉ DE LA POPULATION CANADIENNE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .iii

INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

CONCEPTION ET STRUCTURE DE L’ATELIER DE TRAVAIL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2

SYNTHÈSE DES SÉANCES DE L’ATELIER DE TRAVAIL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 • Mot de bienvenue et introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2• Séance 1 : Démonstration du laboratoire informatique : Dictionnaire conceptuel . . . . . . . . . 3• Séance 2 : Relever les enjeux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4• Séance 3 : Question conceptuelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7• Séance 4 : Question d’échelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9• Séance 5 : Question de pratique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11• Séance de clôture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

RÉFLEXIONS DU COMITÉ ORGANISATEUR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

ANNEXES

ANNEXE 1 : LISTE DES PARTICIPANTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

ANNEXE 2 : RÉSUMÉ DES PROJETS PARTICIPANTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23• Le lieu et la santé à Winnipeg . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23• Indicateurs prévisionnels de la détresse psychologique et qualité de vie

des populations défavorisées du point de vue socio-économique à Montréal . . . . . . . . . . . 25• Inégalités dans le profil de santé et environnement : Causes fondamentales

et leurs interactions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27• Structure urbaine, santé de la population et politiques publiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29• Effets spatiaux sur la santé : Une étude à plusieurs niveaux des quartiers à Montréal . . . . . 31• Inventaire et liaison des bases de données pour l’étude des relations

entre le lieu et la santé dans les installations urbaines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

Page 4: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles
Page 5: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

L’initiative sur la santé de la population canadienne (ISPC) i

REMERCIEMENTSAu cours de l’atelier de travail, plusieurs participants ont joué d’importants rôles dans lesquelsils ont présenté, animé, apporté leurs contributions et résumé les discussions. Les organisateurs de l’atelier de travail, Penny Hawe, Louise Potvin et Michael Hayessouhaitent remercier tous les participants impliqués, particulièrement :

l’Initiative sur la santé de la population canadienne qui a financé cet événement remarquable.

Lillian Bayne, pour son extraordinaire animation de la réunion.

Louise Potvin, qui a pris les notes détaillées au cours des séances et nous a tenu au courantlors des discussions.

Lindsay Bradshaw, qui, en plus de la gestion financière, s’est occupée de l’administration et de l’organisation des détails de la conférence, des dispositions de déplacement et de toutesles autres logistiques avant la tenue de l’atelier de travail.

Tous les autres participants pour avoir partagé leurs impressionnants projets et pour avoir faitde l’atelier de travail une grande réussite inspirante.

L’atelier a été rédigé par :

Lindsay McLarenUniversity of Calgary

Louise PotvinUniversité de Montréal

Michael HayesSimon Fraser University

Penelope HaweUniversity of Calgary

Page 6: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles
Page 7: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

L’initiative sur la santé de la population canadienne (ISPC) iii

À PROPOS DE L’INITIATIVE SUR LA SANTÉ DE LA POPULATION CANADIENNELe mandat de l’Initiative sur la santé de la population canadienne (ISPC) comporte deux volets : faire comprendre davantage les facteurs qui influent sur la santé des individus et des collectivités, et contribuer à l’élaboration de politiques qui réduisent les inégalités et améliorent la santé et le bien-être des Canadiens. Pour ce faire, l’ISPC est dirigée par un Conseil de chercheurs de renommée et de décideurs de partout du Canada. L’ISPC collaboreavec les chercheurs, les responsables de l’élaboration des politiques, le public et d’autrespartenaires clés pour faire comprendre davantage les déterminants de santé, dans le butd’aider les Canadiens à vivre plus longtemps et en bonne santé.

L’ISPC, en tant qu’acteur essentiel dans le domaine de la santé de la population :

• analyse les éléments de preuve sur la santé de la population à l’échelle canadienne et internationale pour contribuer aux politiques qui améliorent la santé des Canadiens;

• finance la recherche et crée des partenariats scientifiques pour faire comprendre davantage les résultats de la recherche et promouvoir l’analyse des stratégies qui améliorent la santé de la population

• résume les éléments de preuve des expériences politiques, analyse ceux qui portent sur l’efficacité des initiatives politiques et développe les options politiques;

• travaille à améliorer les connaissances du public et sa vision des déterminants qui influentsur la santé et le bien-être des individus et des collectivités;

• travaille au sein de l’Institut canadien d’information sur la santé pour contribuer à l’amélioration du système de santé au Canada et de la santé des Canadiens.

Les partenariats de recherche de l’ISPC se basent sur les collaborations avec des équipes de recherche à l’échelle nationale qui ont reçu des subventions de l’ISPC. Les relations entrel’ISPC et les partenaires de recherche sont à long terme. Un partenariat est égalementconsidéré comme stratégie de mise en valeur du potentiel. L’ISPC encourage l’établissementde partenariats entre les chercheurs et entre les chercheurs et les responsables del’élaboration des politiques au moyen d’affiliations d’équipes de recherche de divers secteurs(recherche et politique) et de parrainages de réseautages et de dialogues thématiques entre les équipes.

RENFORCER L’INFRASTRUCTURE DE RECHERCHE SUR LA SANTÉ DE LA POPULATION CANADIENNEL’infrastructure est nécessaire pour soutenir l’objectif stratégique de l’ISPC qui consiste à produireles connaissances au moyen de la recherche. Selon l’ISPC, l’infrastructure comprend les ressourcesen données, la technologie de l’information et les aptitudes techniques particulières. Dans ce contexte, le développement de l’infrastructure peut comprendre ce qui suit :

1. L’identification d’une série de données stratégiques : longitudinales, reliées et transversales,pouvant être exploitées de façon coordonnée pour répondre, de la manière la plus

efficace, aux besoins des Canadiens en matière de santé. Une fois prises en bloc, les descriptions des données longitudinales, orientées vers la personne et recueillies par un tiers modéliseront le cours de vie canadien, et traceront les facteurs à plusieurs niveaux sociaux, qui influent sur la santé et enregistrent les modèles des soins cliniques.

Page 8: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

Bien que bon nombre de ces séries de données soient déjà identifiées, d’autres pourraient être élaborées au fil du temps pour ajouter une valeur stratégique.

2. La résolution d’une série de problèmes techniques dans les séries de données identifiées pour les exploiter de la façon la plus efficace. Ces problèmes comprennent la gestion des enjeux et des politiques intergouvernementales et la standardisation des mesures de codification, des analyses et des produits.

3. La mise sur pied d’une équipe de recherche dotée d’une expertise spécifique en matière d’évaluation et de révision systématiques de la documentation, qualifiée en méthodologies de recherche qualitative et quantitative, et possédant les compétences de coordination et de gestion nécessaires pour appuyer une équipe de recherche complexe.

4. L’élaboration d’un réseau de recherche pancanadien sur la santé de la population, composé de nœuds de recherche clés qui donnent le statut, offrent la sécurité et permettent la réalisation d’un travail de qualité pour ceux qui ont créé les séries de données et ceux qui travaillent avec eux.

5. Le développement des ressources requises pour comparer l’état de santé des Canadiens avec celui des populations d’autres pays, et entreprendre des comparaisons valables de l’état de santé à l’échelle internationale.

L’atelier de travail de l’ISPC sur le lieu et la santé est l’une des façons de l’ISPC pour contribuerà la mise sur pied d’un réseau pancanadien de recherche sur la santé de la populationcomposé de nœuds de recherche coordonnées.

Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu et la santé — Banff, du 29 novembre au 1er décembre 2002iv

Page 9: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

L’initiative sur la santé de la population canadienne (ISPC) 1

INTRODUCTION À l’été 2002, Louise Potvin (Université de Montréal), Michael Hayes (Simon Fraser University) et Penny Hawe (University of Calgary), chercheurs financés par l’Initiative sur la santé de la population canadienne (ISPC), ont communiqué avec l’ISPC proposant la tenue d’un atelierde travail sur le lieu et la santé. Ils ont envisagé une réunion qui faciliterait l’échange des idéesentre les chercheurs financés par l’ISPC, et promouvrait le développement d’un réseaupancanadien de chercheurs qui s’intéressent à l’analyse spatiale de l’état de santé dans les villes canadiennes.

Cette proposition a été reçue avec enthousiasme par Carmen Connolly (directrice, ISPC) et Stephen Samis (gestionnaire, Recherche, analyse et infrastructure, ISPC). À la fin du mois de novembre 2002, six groupes de chercheurs financés par l’ISPC ainsi que des représentantsde l’ISPC et des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) se sont réunis à Banff enAlberta dans le cadre de l’atelier de travail de l’ISPC sur le lieu et la santé, que ce dernier a financé. Le présent document contient le procès-verbal de cette réunion.

L’atelier de travail avait trois objectifs précis :

1. Créer un réseau de chercheurs financés par l’ISPC qui souhaitent partager les défis, les approches et les solutions concernant leur recherche sur la relation entre les environnements locaux et la santé, avec le souci d’utiliser, si possible, des outils de collecte de données et des méthodes communs afin de faciliter les comparaisons entre les études.

2. Échanger l’information et les idées sur les questions de division des régions métropolitaines en unités locales pour l’étude de la santé et le lieu.

3. Explorer la gamme de bases de données disponibles pour étudier la santé et le lieu dans les régions métropolitaines.

Les groupes de recherche proviennent de l’Université de Montréal, l’Université Laval,l’Université McGill, l’Université du Manitoba, l’Université de Calgary et l’Université Simon Fraser(voir l’annexe 1 qui contient la liste complète des participants). La réunion est animée par LillianBayne qui a bien voulu offrir ses services.

Le présent rapport fournit un bref aperçu des séances de l’atelier et du procès-verbal. Les présentations sont disponibles au complet (en format MS PowerPoint) sur le site Web del’ICIS à www.icis.ca

Page 10: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

CONCEPTION ET STRUCTUREDE L’ATELIER DE TRAVAILL’atelier de travail de l’ISPC sur le lieu et la santé a été conçu en tant que réunion intensive pourrésoudre les problèmes. Avant sa tenue, on a confié trois tâches à chaque groupe de chercheurs : 1) fournir un résumé de son programme ou projet de recherche pour sa circulation préalable; 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles (particulièrement en rapport avec le deuxième objectif); 3) préparer une affiche deson programme ou projet de recherche pour l’atelier de travail. Les organisateurs de l’atelier de travailont réalisé, par voie électronique, de longues consultations avec les participants pour faire la lumièresur leurs intérêts et les questions particulières qu’ils voulaient débattre. Ces tâches et consultationsont aidé les organisateurs à minimiser la durée de temps que consacrerait l’atelier à examiner le contenu de chaque projet et à optimiser la durée de temps disponible pour s’attaquer aux questions méthodologiques plus dures et « inexplorées » que les groupes partageaient.

L’atelier de travail en soi était structuré de façon officieuse : une fois les introductions initiales et les ébauches des programmes et projets de recherche complétées, les discussions ont misl’accent sur les synergies particulières entre les questions communes aux groupes de recherche. Au cours des trois jours de l’atelier de travail, tous les participants sont restés dans un grand groupe. Ils ont opté pour une introduction de la plupart des séances par un présentateur qui a donné un brefaperçu du thème, et pour leur conclusion par un participant aux discussions qui a présenté une synthèse de 5 à 10 minutes. Les présentateurs et les participants aux discussions ont été avisésde leur rôle à la dernière minute, ce qui ne leur a pas laissé beaucoup de temps pour se préparer à titre formel. Les participants ont écouté, résumé, analysé et critiqué de manière transparente et respectueuse, ce qui a créé un environnement essentiel pour faire avancer les préoccupationsd’un groupe varié d’universitaires.

Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu et la santé — Banff, du 29 novembre au 1er décembre 20022

SYNTHÈSE DES SCÉANCES DE L’ATELIER DE TRAVAIL

Mot de bienvenue et introductionLe vendredi 29 novembre 2002 à 19 h 30

À la suite d’un rassemblement officieux au cours duquel les participants à l’atelier de travail ontl’occasion de lire les affiches décrivant le projet ou le programme de recherche, la séance d’ouverturecommence par des aperçus que chaque groupe donne sur son projet ou programme de recherchependant 15 minutes. (Les affiches et les présentations sont comprises dans l’Annexe 3 de ce rapport).

Les organisateurs de l’atelier de travail souhaitent la bienvenue aux participants à la réunion et mettent en place les règles de base. Ils rappellent les participants que le but de l’atelier de travailporte sur le dialogue, le libre échange de l’information et la création de réseaux de collaboration.Étant donné que la plupart des projets ou des programmes débattus sont en début de phase, la réunion visera le processus de la recherche, non les résultats de la recherche. Les organisateursencouragent les participants à contribuer de leur gré, sans tenir compte de leur expérience ou ancienneté relative au sein du groupe. Les participants conviennent qu’ils sont là pour apprendrede chacun et pour partager les expériences concernant la réalisation de la recherche sur le lieu et la santé. Les représentants de l’Initiative sur la santé de la population canadienne rappellent les participants que le rôle de leur organisme vise à créer des réseaux de recherche et des « nœuds »de recherche virtuels coordonnés sur des thèmes spécifiques dans le cadre des programmes etprojets de recherche financés.

Page 11: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

L’initiative sur la santé de la population canadienne (ISPC) 3

Séance 1 :Démonstration du laboratoire informatique : Dictionnaire conceptuelLe samedi 30 novembre 2002 à 8 h 30

Les Roos, chercheur principal et directeur du Research Data RepositoryRuth-Ann Soodeen, coordonnatrice de rechercheCentre d’élaboration et d’évaluation de la politique des soins de santé du ManitobaUniversité du Manitoba

Ruth-Ann Soodeen examine avec les participants à l’atelier de travail le dictionnaire conceptuelen ligne, un projet financé par Santé Canada et mis au point par Les Roos et ses collègues du Centre d’élaboration et d’évaluation de la politique des soins de santé du Manitoba.

Le dictionnaire conceptuel aide les chercheurs dans le domaine de la santé et les programmeurs à utiliser les données administratives. Il s’agit d’un outil conçu pourfaciliter le partage des connaissances, tirer parti des travaux précédents, améliorer l’efficacitéen évitant les duplicata inutiles des travaux et contribuer à une plus grande normalisation dansles projets de recherche selon les données administratives.

Le dictionnaire conceptuel a été mis au point à la suite de discussions avec les programmeursdu Centre d’élaboration et d’évaluation de la politique des soins de santé du Manitoba, portantsur ce que les chercheurs et les programmeurs ont besoin de savoir pour la continuité de la recherche. Il comprend les définitions des termes clés dans la recherche sur la santé, la foire aux questions, des conseils en programmation, le code statistique, la description des thèmes d’analyse des bases de données, les liens à d’autres documents pertinents, et les coordonnées des « experts » locaux. Les termes inclus dans le dictionnaire sont classéspar ordre alphabétique; un méta-indice organise également les concepts selon la vedette-matière du National Library of Medicine (MeSH). On y ajoute souvent de nouveaux concepts et contenus.

Le site Web offre également d’autres ressources de recherche, incluant un protocole par étape pour réaliser la recherche selon les données administratives. Le protocole oriente le lecteur vers le processus de planification et de réalisation d’études au moyen des ensemblesde données du Centre d’élaboration et d’évaluation de la politique des soins de santé du Manitoba, et propose des aides particulières pour la gestion des données et le couplagedes dossiers. Bien que les aides particulières nécessitent l’accès interne, une bonne quantitéde renseignements généraux est à la disposition du grand public.

Séance 1 : Démonstration du laboratoire informatique

Fait saillant

La démonstration du laboratoire informatique concernant le dictionnaire conceptuel, une aide en ligne pour les chercheurs utilisant les données administratives. Le dictionnaireest disponible à www.umanitoba.ca/centres/mchp/.

Page 12: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu et la santé — Banff, du 29 novembre au 1er décembre 20024

Séance 2 : Relever les enjeuxLe samedi 30 novembre 2002 à 10 h 30

Commentaires préliminaires

Lise Gauvin, professeure auxiliaireUniversité de Montréal

Lise Gauvin relève plusieurs enjeux relatifs à l’unité spatiale de l’agrégation des données par rapport aux quartiers. Ces enjeux comprennent :

• les définitions conceptuelles et empiriques de « quartier » (et la pertinence des critères d’homogénéité dans l’analyse des quartiers);

• la comparabilité des quartiers variant selon certaines dimensions (p. ex. l’âge);• la pertinence différentielle des quartiers à quelques sous-groupes de la population

(p. ex. les personnes à faible revenu);• le défi de l’exploration simultanée des changements chez la population et les quartiers

au fil du temps.

En préparant l’avenir, Gauvin fait remarquer que la plupart des bases de données existantessur la santé ont été développées sans tenir compte de l’espace. Elle s’interroge également sur la place que prendrait l’espace dans la conception des ensembles de données futurs.

Commentaires préliminaires

Michael Hayes, professeur associé Suzanna Dragicevic, professeure adjointeNadine Schuurman, professeure adjointeSimon Fraser University

Ces chercheurs de Vancouver soulèvent un point qui se répètera le long de l’atelier de travail :la conception et la collecte des ensembles de données administratifs sont orientées par une perspective théorique implicite plutôt qu’explicite. Ainsi, les chercheurs devront reconnaîtreque même une absence théorique apparente dans la conception et la création d’une base dedonnées est significative et doit faire l’objet d’un examen. Le groupe de l’Université SimonFraser fait également remarquer que la compréhension de la théorie qui régit les bases dedonnées est cruciale pour conceptualiser l’espace et la contiguïté spatiale. En conséquence,les chercheurs doivent établir des relations avec les développeurs et les coordonnateurs desensembles de données administratifs, comprendre le cadre théorique qui guide la conceptionde l’ensemble de données, et influencer les procédures de collecte de données dans le but defaciliter la recherche et les connaissances. Une compréhension plus poussée des ensemblesde données individuels aidera les chercheurs à reconnaître un manque de consensus entre les attributs nommés de façon similaire dans différents ensembles de données, et qui a ainsides incidences sur leur couplage.

Dans le cadre de ces enjeux, le groupe de l’Université Simon Fraser suggère le couplage d’une approche ethnographique pour normaliser les frontières géographiques avec le « tramage »(à savoir l’utilisation de frontières « floues » plutôt que rigides) pour permettre la continuitéentre les régions. De plus, ils soulignent qu’une procédure d’analyse multivariable permetl’utilisation de plusieurs variables et diverses opinions d’intervenants dans la définition de ces « ensembles flous ».

Page 13: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

L’initiative sur la santé de la population canadienne (ISPC) 5

Discussions plénières

Les participants discutent sur le meilleur moyen de répartir le temps de l’atelier de travail et les questions à traiter en priorité. Pour animer ces discussions, les organisateurs présententla liste suivante des questions soumises par les participants avant l’atelier de travail :

1. Quelles sont les sources de données et les aspects des ensembles de données utilisés actuellement par les chercheurs?

2. Quelles sont les problèmes techniques d’intégration des ensembles de données?3. Quelle est la nature des analyses effectuées par les chercheurs?4. Du point de vue empirique, quelle est l’unité spatiale appropriée?5. Du point de vue conceptuelle, quelle est l’unité spatiale appropriée?6. Comment peut-on résoudre le problème d’intégration des questions théoriques

et empiriques?7. Comment les chercheurs peuvent-ils déterminer si un facteur est contextuel

ou compositionnel?

À cette liste, Stephen Samis de l’ISPC ajoute la question suivante :

8. Quand devrons-nous impliquer les décideurs dans les discussions?

Les participants confirment leur intérêt à l’égard de ces questions, et ajoutent d’autres points. À la lumière des éléments de preuve selon lesquels l’espace peut avoir de l’importance defaçon spécifique au Canada, ils cherchent des références spécifiques à un contexte canadienpour comprendre l’espace et les liens théoriques entre le lieu et la santé. Ils reconnaissentégalement que ces questions nécessitent les suggestions de chercheurs dans le domaine de la santé et dans le domaine spatial, tels que les urbanistes. Les participants soulignent les possibilités et les limites pertinentes à l’utilisation des ensembles de données administratifsexistantes. Enfin, ils émettent des observations concernant les caractéristiques complexes du lieu - son rôle différentiel pour différents résultats cliniques, par exemple, et la direction de la relation entre le lieu et la santé. La dernière question, selon eux, reflète les distinctionsméthodologiques et conceptuelles entre le contexte (relatif au lieu) et la composition (relativeaux individus dans un lieu).

À l’appui des discussions ci-dessus, le comité organisateur relève trois thèmes pléniers pourles séances consécutives :

1. Question conceptuelle : Comment le lieu influe-t-il sur la santé? Quels sont les liens théoriques entre le contexte du quartier et la santé? Quels sont les mécanismes par le biais duquel le contexte produit la santé?

2. Question d’échelle : Comment reconnaître un quartier? Quelle est la relation entre les « ensembles flous » et l’ontologie du lieu? Qu’en est-il du critère d’homogénéité?

3. Question de pratique : Quelles données peut-on utiliser pour faire de la recherche sur les effets du lieu sur la santé? Quels sont les quelques moyens créatifs pour relever, accéder aux données existantes et les utiliser? Peut-on relever les limites et les possibilités? Qu’en est-il de la validation des données et de l’implication avec les personnes qui développent les données?

Page 14: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu et la santé — Banff, du 29 novembre au 1er décembre 20026

Séance 2 : Relever les enjeux

Faits saillants

Les ensembles de données administratifs traduisent implicitement une perspectivethéorique. La compréhension des chercheurs de cette perspective est cruciale dans la mesure où ils :

• conceptualisent l’espace et la contiguïté spatiale;• trouvent les voies pour participer au processus de collecte de données

et l’influencer; • intègrent et couplent les divers ensembles de données.

Les chercheurs essaient de comprendre l’espace dans le contexte canadien,particulièrement à la lumière des éléments de preuve selon lesquels l’espace peut importerde manière spécifiquement canadienne.

Les organisateurs ont établi trois thèmes de discussion au cours des séances consécutives :

• Question conceptuelle• Question d’échelle• Question de pratique

Page 15: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

L’initiative sur la santé de la population canadienne (ISPC) 7

Séance 3 :Question conceptuelleLe samedi 30 novembre 2002 à 13 h 30

Commentaires préliminaires

James Dunn, professeur adjointUniversity of Calgary

James Dunn, dans le souci de stimuler les débats sur les hypothèses qui pourraient lier les quartiers aux résultats cliniques (à savoir la question conceptuelle), présente une liste des théories sur les « incidences des quartiers » (p. ex. miasme, désorganisation sociale,théorie de compétition) et des mécanismes proximaux (p. ex. comportement, stress, chancesde vie). Il présente également un modèle mis au point par les groupes de l’Université deMontréal et l’Université de Calgary à deux fins : (1) faciliter le processus d’insertion de la théorie dans la recherche sur le lieu et la santé; (2) orienter la recherche des donnéesadministratives existantes pour répondre aux questions de la recherche. Selon Dunn, ce modèle est ancré par la « grande théorie » (plus générale) d’un côté et « le thème » (plusspécifique) de l’autre.

Discussions plénières

Les discussions mettent l’accent sur la théorie et son application à la relation entre le lieu et la santé. Les participants conviennent que la théorie doit soulever cette relation tout enremarquant qu’il existe au moins trois défis : (1) en général, les « grandes théories » existantesn’intègrent pas une dimension d’espace; (2) les chercheurs dans le domaine du lieu et la santéissus de différentes disciplines utilisent des concepts théoriques similaires de différentesfaçons, ce qui peut entraver la progression de la théorie à l’application; (3) les chercheurs onttendance à mener la recherche d’une perspective sociologique de Durkheimian, ce qui peutlimiter la compréhension des complexités du lieu.

Les participants conviennent que pour soulever ces trois défis, les chercheurs dans le domainede la santé de la population doivent clarifier les concepts pertinents, utiliser un langagecommun et reconnaître et aborder les relations dynamiques entre les concepts (plutôt que des’appuyer sur un modèle d’addition des capacités). Ces chercheurs doivent exploiter d’autrescadres conceptuels (p. ex. ceux de la psychologie et l’économie de la communauté) et clarifierles niveaux auxquels s’appliquent ces cadres (p. ex. les quartiers, la société). Enfin, les chercheurs devraient s’efforcer d’intégrer les dimensions de la stratification sociale dans les analyses (p. ex. le sexe), qui renforcent et sont renforcées par l’espace. Toutes cestendances relevées ont un rapport direct avec l’intervention, particulièrement avec la capacitéde développer des interventions solides avec assez d’influences — dans un sens mécaniquemais surtout épistémologique — pour avoir un effet durable sur la santé de la population.

Page 16: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu et la santé — Banff, du 29 novembre au 1er décembre 20028

Commentaires de la participante aux discussions

Kate Frohlich, professeure auxiliaireUniversité de Montréal

Kate Frohlich résume cette séance en plusieurs thèmes :

1. La nature aspatiale des grandes théories et la question interdisciplinaire concernant la manière avec laquelle ces théories peuvent s’appliquer à l’étude du lieu et la santé (quelques recherches sont disponibles 1).

2. La complexité de la relation entre le lieu et la santé (un écho des commentaires précédents), particulièrement la récursivité entre le lieu et la santé et la direction de causalité, qui sont impliquées dans le ciblage des efforts d’intervention.

3. La séparation des aspects dynamiques du contexte, des rôles, des relations et des ressources (entre autres) afin de prévenir la simple addition d’attributs contextuels qui ont, du point de vue conceptuel, des rôles distincts.

4. Les points d’efficacité auxquels les « acteurs clés » influencent le lieu, particulièrement la question de savoir si un accent local est mis aux dépens des systèmes plus larges.

5. Le besoin de prendre en considération l’expérience vécue des individus et de reconnaître leur implication dans plusieurs environnements.

6. La reconnaissance du penchant actuel pour les théories sociologiques, l’importance de rompre avec la tradition pour adopter d’autres outils théoriques.

Kate Frohlich remarque qu’au lieu de choisir une théorie « idéale », la pratique élue consiste à comprendre plusieurs théories qui peuvent être utilisées en tant qu’outils pour vérifier les problèmes particuliers.

De courtes discussions suivent, dans lesquelles les participants mettent l’accent sur le besoinde retenir l’appui des chercheurs sur les ensembles de données existants, et de maintenir le dialogue entre les fins théoriques et empiriques du processus.

Séance 3 : Question conceptuelle

Faits saillants

La relation entre le lieu et la santé est très complexe. Elle englobe les questions sur la manière avec laquelle est représentée la dimension temporelle (incluant le développementau cours de la vie d’un individu), la nature récursive de la relation entre le lieu et la santé, et l’expérience vécue des individus impliqués dans de multiples contextes.

Ces questions ont des incidences pour les interventions et ont leur efficacitéépistémologique pour influencer la santé de la population.

Les chercheurs ont besoin de théories pour comprendre ces questions complexes.Toutefois, ils admettent que les grandes théories existantes tendent à être aspatiales. Ils tendaient à se baser sur la perspective Durkheimian, et voilà que maintenant, ils ontbesoin de rompre avec cette tradition pour utiliser d’autres perspectives théoriques afin de mieux comprendre la relation entre le lieu et la santé.

1 Frohlich KL, Potvin L, Gauvin L, Chabot P. Youth smoking initiation: disentangling context from composition. Health and Place 2002;8:155-66.

Page 17: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

L’initiative sur la santé de la population canadienne (ISPC) 9

Séance 4 :Question d’échelleLe samedi 30 novembre 2002 à 15 h 30

Commentaires préliminaires

Robert Pampalon, professeur associéUniversité Laval

Robert Pampalon soulève la question d’échelle au moyen d’une illustration de sa rechercheréalisée avec Maria De Koninck sur trois secteurs (urbain, suburbain et rural) dans la région dela ville de Québec (voir les résumés des projets à l’Annexe 2). Il présente trois approches poursous-diviser les secteurs en quartiers :

• L’approche historique qui s’appuie sur la manière avec laquelle différents groupes (p. ex. commissions scolaires, paroisses) ont divisé les secteurs.

• L’approche socio-économique qui utilise les critères d’homogénéité pour réduire les secteurs de dénombrement au statut socio-économique similaire.

• L’approche perceptuelle qui demande aux acteurs locaux de localiser les « quartiers » sur une carte.

Robert Pampalon exprime le désir d’intégrer ces trois approches, et souligne l’importanced’obtenir les données à la plus petite unité possible, et de situer les événements propres à la santé selon le code postal à six caractères afin de maximiser la flexibilité dans la définition du quartier.

Discussions plénières

Les discussions tournent autour des définitions conceptuelles et empiriques d’un quartier et des incidences à la suite de l’imposition des frontières. Les participants discutent sur la définition de « quartier » : Est-il mieux conceptualisé en tant que source d’exposition? Un endroit où l’on vit? Une stabilisation pour la vie de tous les jours? De plus, comment les chercheurs dans le domaine de la santé de la population peuvent-ils définir un quartierselon ces conceptualisations? Par exemple, dans une approche perceptuelle à la définition du quartier, quelles sont les perceptions à prendre en considération? Et comment les chercheurs peuvent-ils systématiser les connaissances des acteurs pertinents pour utiliserau mieux leurs perceptions de leurs territoires d’action?

En général, les participants reconnaissent que l’expérience totale des gens ne peut pas seréduire à une seule unité spatiale. Au lieu de cela, les chercheurs doivent prendre en compteune multiplicité de dimensions susceptibles d’opérer à l’intérieur comme à l’extérieur desfrontières définies. De plus, la nature et l’importance relative de ces dimensions varieront selonle but ou la question particulière de la recherche. L’urbanisme est un exemple d’une dimensionardue : Existe-t-il des différences ontologiques entre les espaces rural, suburbain et urbain, et est-ce que ces différences peuvent faire comprendre davantage les moyens relatifs parlesquels les gens définissent et perçoivent l’espace? Le temps en est un autre. Certainsattributs sont assez stables au cours du temps, d’autres ne le sont pas, et ceux qui changentau fil du temps ne le font pas nécessairement d’une manière linéaire.

Page 18: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu et la santé — Banff, du 29 novembre au 1er décembre 200210

Ces complexités conceptuelles se traduisent en défis empiriques. Les participants exprimentleur générale préoccupation, car toute définition des frontières induirait à l’erreur, et un « effet »contextuel observé est susceptible de dépendre de l’échelle à laquelle il est mesuré. À la lumière de ces questions, il serait approprié d’accepter quelques erreurs de mesure (maiscombien?) et de virer vers le développement de théories à plusieurs niveaux sur les conceptset les chemins pertinents pour comprendre un résultat ou une exposition clinique particulière.Lorsque l’on tient compte de la complexité de la définition des frontières et de la myriade desdimensions pertinentes, il est utile de faire la différence entre les questions de mesure (qui ontrapport avec la définition de l’unité spatiale et des indicateurs pertinents) et les questionsd’analyse (p. ex. les dimensions du sexe et du temps peuvent être prises en considération au moyen de termes d’interaction statistiques).

Commentaires de la participante aux discussions Charlyn Black, membre du Conseil de l’ISPC

Charlyn Black fait remarquer que l’importance accordée implicitement au contexte a crééplusieurs défis relatifs à la définition des frontières. En mettant les choses en contexte, les chercheurs tombent automatiquement dans le piège qui est celui d’essayer d’atteindre les frontières « idéales ». Charlyn Black rappelle les participants que les frontières ne sontqu’un dispositif conçu pour vérifier le monde social, un lieu d’étude des données existantes. Il y aura plusieurs concepts qui ne sont pas mesurés et qui peuvent être situés grâce à la théorie.Les théories à plusieurs niveaux sont requises pour aider à identifier les concepts pertinents auniveau individuel et du groupe et à pousser le programme de recherche. Une sensibilisation à la théorie pertinente aidera également à flexibiliser les ensembles de données. Cettesensibilisation est étroitement liée au projet de développement, décrit auparavant par les chercheurs de l’Université Simon Fraser, de relations avec les développeurs et coordonnateursdes ensembles de données pour comprendre les cadres guidant le développement desensembles de données et influencer leur prochaine conception. Si les chercheurs peuventflexibiliser les ensembles de données, le potentiel de vérification peut être maximisé. CharlynBlack conclut avec un rappel de l’importance de faire la distinction entre le « quartier » en tantqu’unité d’analyse et le « quartier » en tant que source d’influences.

Séance 4 : Question d’échelle

Faits saillants

« Un quartier » peut être défini de plusieurs façons. L’obtention des données à la plus petiteunité possible permet une flexibilité optimale dans la sélection d’une définition adéquate.

Empiriquement, les chercheurs sont assez préoccupés par le potentiel d’erreurs lorsqu’onimpose des frontières. Pour réaliser l’équilibre, les chercheurs vont devoir accepterquelques erreurs et développer des théories à plusieurs niveaux pour s’attaquer aux questions de recherche particulières.

Pour avancer les programmes de recherche, il y a besoin de flexibiliser les ensembles dedonnées administratifs. Ce processus sera aidé grâce à la nature construite exprès plutôtqu’objective des ensembles de données et à l’établissement de relations avec les développeurs des ensembles de données pour faire comprendre davantage les cadresorientant la collecte des données.

Page 19: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

L’initiative sur la santé de la population canadienne (ISPC) 11

Séance 5 :Question de pratiqueLe dimanche 1er décembre 2002 à 9 h

Commentaires préliminaires

Les Roos, chercheur principal et directeur du Research Data Repository Université du Manitoba

Les Roos travaille au Manitoba, la province qui compte le lien et l’accès les plus avancés à l’ensemble de données administratif. Il présente la question de pratique — commentpouvons-nous faire de la recherche sur les effets du lieu? Quelles sont les données disponiblesà cet effet? — et réitère l’importance d’établir des relations à long terme avec les développeursdes ensembles de données pour établir la confiance et faciliter la communication. Il faitremarquer que la diversité d’une équipe de recherche peut être un avantage dansl’établissement de telles relations : différents fournisseurs de données peuvent répondre à différents besoins. Les Roos met également l’accent sur la nécessité de rester objectif et clairdans la documentation des processus d’accès aux données. Il évoque les problèmescommuns avec les données administratives, incluant les changements dans les enquêtes qui,au fil des ans, introduisent des complexités dans l’analyse et les défis techniques et politiquesayant rapport avec la tentative de lier deux ensembles de données ou plus. Les Roos proposela mise à disposition d’un document sur les outils pour travailler avec les données administratives 2.

Discussions plénières

Les discussions tournent autour des problèmes auxquels les participants ont fait face lors del’utilisation des ensembles de données administratifs dans leur recherche. Les problèmestechniques comprennent la classification erronée des individus — en raison, par exemple, d’un appariement erroné entre le code postal et le secteur d’énumération ou le quartier. Le travail de terrain est souvent nécessaire pour résoudre de tels problèmes. La mobilitépersonnelle n’est souvent pas bien identifiée dans les ensembles de données administratifs, ce qui crée apparemment un défi pour étudier l’incidence du lieu. Les participants expriment une frustration uniforme quant au manque de frontières communes dans les ensembles dedonnées. Ils remarquent également le manque de données axées sur la population en matièrede résultats cliniques et de maladies mentales.

Quelques problèmes sont communs à plusieurs participants à l’atelier de travail. D’autres sontspécifiques à la province ou à la ville. Par exemple, l’accès aux données sur la criminalité à Vancouver est difficile, car la ville utilise les frontières qui ne sont pas normalisées. De l’autrecôté, le service de police à Montréal assure la comparabilité en tenant compte de diverscritères lorsqu’il trace ses unités territoriales.

2 Roos L, Soodeen R, Bond R, Burchill C. Working more productively: Tools for administrative data. Manuscript non publié.

Page 20: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu et la santé — Banff, du 29 novembre au 1er décembre 200212

Cette séance permet également aux participants à l’atelier de travail d’échanger l’informationsur les ensembles de données existants. Par exemple, la Direction de santé publique deMontréal a une liste d’ensembles de données qu’elle utilise 3. Les participants montrent un grand intérêt pour les données du secteur privé; ces ressources sont potentiellementvalables mais peut-être particulièrement difficiles d’accès. Les participants apportent un soutiengénéral aux partenariats pour faciliter les connaissances et l’accès aux données.

Enfin, les participants se montrent préoccupés par les incidences qu’aurait la nouvelle loi sur le respect de la vie privée au Canada. Selon certains, cette loi compliquera encore plus l’accèsaux données. Il faut savoir aussi que la nouvelle loi pourrait présenter d’autres possibilités pourles initiatives dirigées par les organismes afin d’aborder d’autres questions relatives à la collecte de données (p. ex. la déontologie de l’accès aux données, la non-normalisationdans la caractérisation des quartiers). Les participants soutiennent fortement le besoin de créerun équilibre entre la protection de la vie privée d’un côté et l’obligation de la santé publiqued’informer le public sur la santé et ses déterminants de l’autre. Les partenariats entrecollectivités et universités pourraient contribuer à créer cet équilibre 4.

Commentaires de la participante aux discussions

Nadine Schuurman, professeure adjointeSimon Fraser University

Dans son résumé, Nadine Schuurman met l’accent sur plusieurs points clés :

• On a besoin de partenariats pour faciliter l’activité « sociale » du processus de collecte de données administratives. Ils peuvent faire comprendre davantage le processus de rassemblement des données et, en bout de ligne, permettre aux chercheurs de faire leurs suggestions dans le cadre de ce processus. Les partenariats peuvent également s’avérer essentiels pour accéder aux données du secteur privé (une ressource intéressante) et promouvoir les relations avec les personnes clés dans les collectivités, auprès desquelles les chercheurs trouvent l’information.

• Les chercheurs doivent tenir compte des incidences éthiques de l’information retournée aux collectivités étudiées.

• Les chercheurs doivent tenir compte des responsabilités éthiques du respect de la vie privée et ses incidences sur la recherche. Les règles en matière de respect de la vie privée pour accéder aux données sont déjà en place en Europe et au Royaume-Uni. Les chercheurs doivent adopter une approche proactive lorsqu’ils considèrent la manière avec laquelle de telles politiques influeront sur la santé au Canada.

• Les chercheurs doivent être conscients des questions conceptuelles et empiriques de la qualité des données et de l’intégrité des données couplées à partir de diverses sources. Les couplages des ensembles de données comprennent « les boîtes noires » (non identifiées) qui doivent être étudiées, non ignorées.

3 www.santepub-mtl.qc.ca et www.omiss.ca4 Lantz PM, Viruell-Fuentes E, Israel BA, Softley D, Guzman R. Can communities and academia work together on public

health research? Evaluation results from a community-based participatory research partnership in Detroit.Journal of Urban Health 2001;78:495-507.

Page 21: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

L’initiative sur la santé de la population canadienne (ISPC) 13

Les participants remarquent l’importance des questions pour comprendre et décider de la manière de valider les données administratives et les couplages des ensembles de donnéeset de tenir compte de l’incertitude. Dans ce résumé, Nadine Schuurman met l’accent sur la nature construite exprès plutôt qu’objective des ensembles de données, et le rôleconvenable de l’ethnographie pour aider les chercheurs à comprendre le processus deconstruction de l’ensemble de données.

Séance 5 : Question de pratique

Faits saillants

L’accès aux données administratives est un processus compliqué qui nécessite desrelations à long-terme avec les développeurs des ensembles de données. Les processusimpliqués dans l’accès aux données administratives pourraient également faciliter les possibilités d’influencer la collecte de données.

Les imperfections dans les données administratives sont communes; les chercheurs doiventsouvent s’appuyer sur le travail de terrain pour vérifier l’information dans les bases dedonnées. Ils doivent également constituer les « boîtes noires » (non identifiées) introduites à la suite du couplage des ensembles de données, un point de mire de la recherche.

Les partenariats entre chercheurs, organismes gouvernementaux et secteur privé facilitent le partage de l’information. Ils seront susceptibles de devenir de plus en plus importants au fur et à mesure que les réglementations concernant la confidentialité des données sont améliorées.

Page 22: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu et la santé — Banff, du 29 novembre au 1er décembre 200214

Séance de clôture Le dimanche 1er décembre 2002 à 11 h

Au cours de cette séance, les représentants de l’ISPC et des IRSC évoquent les questionsfinancières et politiques. De plus, tous les participants donnent leur avis sur l’atelier de travailde trois jours.

Commentaires de clôture

Stephen Samis, gestionnaire, Recherche, analyse et infrastructureISPC

Stephen Samis décrit un récent virement dans le programme de recherche de l’ISPC. Cettedernière a lancé sa demande de propositions (DP) en juillet 2000. Depuis, elle a octroyéenviron 11 millions de dollars pour financer 44 programmes et projets de recherche sur la santé de la population et le développement de l’infrastructure. Depuis le lancement de la première DP, de nouveaux organismes de financement dans le domaine de la santé de la population ont vu le jour, notamment les IRSC. Ainsi, l’ISPC a décidé de clôturer sa DP originale.

L’ISPC continuera à appuyer la recherche, l’analyse et l’infrastructure dans le domaine de la santé de la population :

• en synthétisant et en analysant les résultats de la recherche sur la santé de la population à l’échelle nationale et internationale;

• en commandant des recherches pertinentes aux politiques pour répondre aux questions « qu’est-ce qui fonctionne? Qu’est-ce qui ne fonctionne pas? »;

• en commandant des examens basés sur les éléments de preuve et la synthèse de la recherche pour aborder les thèmes « ce que nous savons » et « ce que nous ignorons » sur les questions clés portant sur la santé de la population;

• en collaborant avec d’autres bailleurs de fonds pour appuyer la production de nouvelles connaissances sur les déterminants de la santé et créer la capacité et l’infrastructure au profit de la recherche sur la santé de la population au Canada.

Stephen Samis fait également remarquer que l’ISPC continuera à soutenir des événements telsque la réunion sur « Le lieu et la santé », afin de réunir les chercheurs et renforcer la capacitéde recherche du Canada sur la santé de la population, et contribuer aux « nœuds » derecherche spécifiques sur les questions clés concernant la santé de la population.

Commentaires de clôture

Erica Di Ruggiero, directrice déléguée Institut de la santé publique et des populations (ISPP)IRSC

Erica Di Ruggiero indique que les questions soulevées au cours de l’atelier de travail ontégalement été à l’ordre du jour des réunions qui ont eu lieu partout au pays en 2002 entrechercheurs, responsables de l’élaboration des politiques et autres intervenants en collaborationavec l’ISPC. Un nombre de priorités ont été établies à la suite des dernières réunions et suggestions du Conseil consultatif de l’Institut. Elles soulignent deux thèmes pertinents auxdiscussions de l’atelier de travail : (1) créer la capacité de recherche; (2) comprendre et aborder les incidences des environnements social et physique sur la santé.

Page 23: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

L’initiative sur la santé de la population canadienne (ISPC) 15

Selon ces priorités, les IRSC ont élaboré deux initiatives : (1) un institut d’été qui s’adresse auxétudiants de niveau doctoral et post doctoral qui font de la recherche interdisciplinaire et conjointe sur la santé ; (2) un appel de demandes (AD) pour soutenir les centres dedéveloppement de la recherche mettant l’accent sur les incidences des environnementsphysique et social sur la santé. De plus, les IRSC viennent de lancer, conjointement avecl’Institut des services et des politiques de la santé, un appel de demandes intitulé Améliorationdes théories, des cadres, des méthodes et des instruments de mesure pour la recherche etl’application des connaissances sur les services et les politiques de santé et la santé publiqueet des populations. Elle fait remarquer que cet AD peut apporter de nouvelles possibilités pourfaire avancer les connaissances théoriques et poursuivre les sous-études relatives à la recherche sur le lieu et la santé.

Discussions

Les discussions tournent principalement autour du rôle potentiel de l’ISPC pour contribuer auxobjectifs d’établir des réseaux de recherche et de faciliter l’échange des idées exposées dansle cadre de l’atelier sur « Le lieu et la santé ». En 2002, l’ISPC a organisé une réunion nationalequi se répètera en 2004. Les participants expriment leur enthousiasme quant à des réunionstelles que cet atelier de travail, et suggèrent de les tenir plus fréquemment avec des possibilitésd’encadrement des étudiants. Ils ajoutent qu’avec un préavis, les groupes de chercheurspourraient tirer profit de réunions nationales similaires à des fins de possibilités de réseautage.Les résultats attendus de telles réunions pourraient inclure le dévelopement d’infrastructure des données et la partage de ressources.

Les participants indiquent qu’avec la récente naissance de l’ISPP, l’ISPC doit clarifier son rôle.Ils suggèrent une solution qui consiste à ce que l’ISPC appuie l’infrastructure de recherche quine peut être nécessairement prise par l’ISPP.

En rapport avec ce rôle potentiel pour l’ISPC, les participants se montrent préoccupés parrapport aux relations avec Statistique Canada. Ils évoquent particulièrement les difficultés et inefficacités d’accès aux données en vertu d’un « accord-cadre ». Les participants indiquentque l’ISPC pourrait être bien placée pour aider à améliorer l’efficacité de tels processus grâce à sa capacité de réunir les gens autour d’une seule table.

Commentaires de clôture

Dans l’ensemble, les participants se montrent très satisfaits de l’atelier de travail. Ils affirmentavoir beaucoup appris les uns des autres, tout en étant ravis de connaître les recherches quiont lieu ailleurs au Canada. Ils sont également soulagés d’apprendre que leurs collèguesrencontrent des problèmes identiques aux leurs, et sont contents d’avoir l’occasion de créerdes réseaux avec d’autres personnes aux intérêts similaires.

Page 24: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu et la santé — Banff, du 29 novembre au 1er décembre 200216

RÉFLEXIONS DU COMITÉ ORGANISATEURLes organisateurs de la réunion indiquent, qu’à leur connaissance, cet atelier est le premier à avoir tenté de réunir les équipes de recherche canadiennes afin de débattre la recherche surle lieu et la santé. Le comité organisateur estime que l’intensité des discussions et la richessedu contenu sont remarquables — un sentiment traduit par les commentaires très positifs quefont les participants à la séance de clôture et selon les fiches d’évaluation remplies plus tard.Les participants concluent à l’unanimité que cette manifestation doit faire l’objet d’un suivi. Cedocument de synthèse est une première étape en ce sens. De plus, les organisateurs font desréflexions par rapport à quelques questions qui pourraient fournir un aperçu à d’autres groupesou organismes de recherche.

Quel était le secret de la réussite de l’atelier de travail

D’abord, les participants étaient invités à assister à l’atelier de travail selon leur implication dansune équipe de recherche financée par l’ISPC pour travailler sur les enjeux du lieu et la santé.Ont été invités les représentants de six projets. Ces derniers étaient représentés par au moinstrois personnes. Cette structure basée sur le programme ou le projet a créé un mélangeintéressant de contributions personnelles et collectives.

Ensuite, les affiches ont joué un rôle essentiel dans la structuration des discussions. Chaqueéquipe de recherche a préparé une affiche qui décrit son projet ou programme de recherche,laquelle était affichée sur le mur de l’atelier de travail. Bien qu’on ait donné le temps auxparticipants de lire toutes les affiches avant la séance préliminaire, aucune autre présentationformelle de leur contenu n’a eu lieu au cours de la réunion. Cette disposition a eu plusieursrésultats qui, selon les organisateurs, ont contribué à la réussite de l’atelier de travail :

1. Les affiches ont apporté le contenu de base à nos discussions. Le comité organisateur n’a pas préparé un ordre du jour rigide pour les discussions. Il a plutôt compté sur les thèmes communs et structurés qui déboucheront de la première séance des discussions préliminaires, ce qui a été le cas.

2. La disposition a permis à chaque groupe d’avoir un moyen efficace de partager l’information sur son projet, tout en expliquant que l’atelier de travail visait le processus de recherche (les préoccupations et difficultés communes à tous les participants), non les résultats de la recherche. Les chercheurs ont parlé de leur recherche au cours des séances, et la nature officieuse des discussions a créé des échanges d’idées transparents et moins défensifs.

3. Enfin, l’atelier de travail s’est déroulé sous forme de discussions plénières, ce qui a permis au groupe de comprendre les questions à portée de main en fonction de sa propre histoire et son expérience partagée. Cette structure a créé une continuité authentique et une cohérence dans les discussions. En effet, quelques participants ont fait part de la rareté de tels dialogues entre les chercheurs scientifiques. Les organisateurs font remarquer que la direction de conversations entre 30 personnes n’est pas une tâche facile. Ils ont indiqué que l’animateur a fait un travail de très grande valeur tant par sa discipline et flexibilité que par ses connaissances du contenu.

Page 25: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

L’initiative sur la santé de la population canadienne (ISPC) 17

Enfin, l’atelier de travail était diversifié. Les participants comprenaient des chercheurschevronnés à débutants et provenaient de diverses disciplines et de différentes institutions dupays. Ils étaient francophones et anglophones, représentés de façon équilibrée entre hommeset femmes. Aucun participant et aucun groupe de recherche ne détenait toutes les réponses.Personne n’a fait usage d’autorité pour imposer des solutions. Aucune discipline ne s’estégalement proclamée majoritaire au sein des participants et aucun groupe n’a été dominateur.

Quelles sont les principales conclusions?

Au début de l’atelier de travail, les participants ont conjointement relevé trois thèmes pourdiriger les discussions : la question conceptuelle, la question d’échelle et la question depratique. Ces thèmes étaient assez vastes simultanément pour générer des discussions richeset assez précises pour clôturer les discussions sur les questions clés. Ils ont également couvertles grandes questions qui touchent la recherche sur le lieu et la santé en incluant desquestions de théorie, de méthodologie et d’utilisation pratique des données.

Voici les conclusions clés de l’atelier de travail :

1. La question complexe du lieu et la santé devrait être abordée dans le contexte des vastes théories, bien que les grandes théories existantes tendent à être aspatiales.

2. Plusieurs façons de définir les secteurs locaux pourraient être pertinentes pour divers problèmes de santé. Les chercheurs conçoivent et définissent les frontières en tant que dispositif de questionnement spécifique du monde social. Toutefois, chaque définition des frontières peut entraîner des erreurs imprévues à cause du manque d’une bonne compréhension des mécanismes par lesquels le lieu influe sur la santé. Pour aider à tenir compte de ces erreurs, et pour explorer la variabilité des erreurs produites par les définitions des frontières, il faudrait créer des définitions de frontières flexibles dans les bases de données.

3. Les ensembles de données administratifs ne sont pas créés à partir du néant. Leur structure et contenu reflètent l’activité sociale des organismes qui les produisent et utilisent. En conséquence, les ensembles de données et l’information qui semblent à première vue similaires peuvent en réalité cacher des divergences. Les chercheurs doivent créer de solides partenariats de travail avec les producteurs et coordonnateurs detelles données, non seulement pour mieux évaluer l’information mais aussi pour améliorerla qualité globale de cette information.

Il est évident qu’un manque de dialogue essentiel entre les processus d’élaboration desthéories et l’exploration empirique des liens entre le lieu et la santé entrave la capacité deprogresser à grands pas afin de comprendre le lieu de la santé.

Mesures et prochaines étapes

Au fur et à mesure que les programmes et projets de recherche ayant donné le contenu à l’atelier sur le lieu et la santé progressent, le comité organisateur identifiera les recommandations pour les prochaines étapes au personnel de l’ISPC.

Page 26: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles
Page 27: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

L’initiative sur la santé de la population canadienne (ISPC) 19

ANNEXES ANNEXE 1 : LISTE DES PARTICIPANTS

ANNEXE 2 : RÉSUMÉ DES PROJETS PARTICIPANTS

Page 28: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles
Page 29: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

L’initiative sur la santé de la population canadienne (ISPC) 21

ANNEXE 1 : LISTE DES PARTICIPANTSNom Rôle ou université Courriel

Bayne, Lillian Animatrice [email protected]

Bow, Jennifer Calgary [email protected]

Dunn, Jim Calgary [email protected]

Hawe, Penelope (Penny) Calgary [email protected]

McLaren, Lindsay Calgary [email protected]

Shiell, Alan Calgary [email protected]

Thurston, Wilfreda (Billie) Calgary [email protected]

Di Ruggiero, Erica IRSC [email protected]

Black, Charlyn IRSC [email protected]

Malone, Lorna IRSC [email protected]

Samis, Stephen IRSC [email protected]

Cote, Nancy Laval [email protected]

De Koninck, Maria Laval [email protected]

Pampalon, Robert Laval [email protected]

Philibert, Mathieu Laval [email protected]

De Verteuil, Geoff Manitoba [email protected]

Lix, Lisa Manitoba [email protected]

Roos, Les Manitoba [email protected]

Soodeen, Ruth-Ann Manitoba [email protected]

Caron, Jean McGill [email protected]

Fleury, Marie Josee McGill [email protected]

Graham, Katie (pour Nancy Ross) McGill [email protected]

Arweiler, Delphine Montréal [email protected]

Dassa, Clement Montréal [email protected]

Frohlich, Katherine Montréal [email protected]

Gauvin, Lise Montréal [email protected]

Hamel, Pierre Montréal [email protected]

Potvin, Louise Montréal [email protected]

Raynault, Marie-France Montréal [email protected]

Dragicevic, Suzanna Simon Fraser [email protected]

Grund, Darrin Simon Fraser [email protected]

Haalboom, Bethany Simon Fraser [email protected]

Hayes, Michael Simon Fraser [email protected]

Schuurman, Nadine Simon Fraser [email protected]

Page 30: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles
Page 31: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

L’initiative sur la santé de la population canadienne (ISPC) 23

ANNEXE 2 : RÉSUMÉ DES PROJETS PARTICIPANTS

Le lieu et la santé à Winnipeg

Les Roos Université du Manitoba

Cette affiche décrit deux études sur le lieu et la santé à Winnipeg. La première consiste en une analyse factorielle de plusieurs variables écologiques (indice socio-économique, indice delogement, programmes sociaux, programmes de loisirs, espaces verts, taux de criminalité, étatde santé) à l’échelle des secteurs des centres communautaires à Winnipeg. Les indices socio-économiques, de logement, de crime et de santé (à l’exception de l’ostéoporose) affichaientune corrélation au facteur 1, ce qui explique 50 % de la variation globale. Les programmessociaux et de loisirs ainsi que l’ostéoporose (facultative) affichaient une corrélation au facteur 2,ce qui explique 18 % de la variation globale. L’étude a souligné le manque d’association entreles facteurs sociaux ou de loisirs et les facteurs de santé. Que Winnipeg soit divisé en 72 secteurs de centres communautaires ou en 23 groupes de quartiers, les facteurs étaientsimilaires. Les plans futurs comprennent l’analyse multiniveau de ces variables écologiquesavec les données individuelles de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennesde 2001.

Dans la deuxième étude, le groupe de Winnipeg a répété une analyse multiniveau de la mortalité réalisée en Nouvelle-Écosse (Veugelers et al. 2001) au moyen des données duManitoba. Ces deux provinces sont similaires quant à l’accès aux services de santé et sociauxde base, mais varient de beaucoup dans la superficie, le mélange ethnique et l’histoire. Malgréles différences dans les procédures des enquêtes, les résultats étaient similaires entre les deuxprovinces : il n’existait pas de preuve d’un effet indépendant des caractéristiques socio-économiques au niveau des quartiers sur la mortalité. Toutefois, la relation entre la positionsocio-économique individuelle et la mortalité était plus forte dans les quartiers aisés. Ce résultatappuie la position selon laquelle les effets contextuels sont plus modestes au Canada que dans d’autres pays industrialisés (p. ex. les États-Unis et le Royaume-Uni).

Page 32: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu et la santé — Banff, du 29 novembre au 1er décembre 200224

Les Roos et al (Manitoba)

RésuméQuestions

• Est-ce que les ressources communautaires et les indicateurs de la pauvreté et de l’état de santé constituent des groupes du point de vue statistique?

• Est-ce que le niveau d’agrégation compte dans l’analyse des incidences du lieu sur la santé?

• Est-ce que les effets contextuels socio-économiques sur la mortalité se ressemblent dans les provinces canadiennes?

Unités spatiales • Secteurs des centres communautaires (définis par le Winnipeg Council of Community

Centres à des fins de programmation)• Groupes de quartiers (définis par le Winnipeg Regional Health Authority à des fins

de recherche)• Secteurs communautaires (définis par le Winnipeg Regional Health Authority

à des fins administratives)• Secteurs de recensement du Manitoba

Données utilisées • Données de la ville de Winnipeg sur le logement, la criminalité, les programmes

sociaux et les espaces verts (1997 à 2000) • Manitoba Centre for Health Policy Population Health Data Repository (2000)• Enquête nationale sur la santé de la population et Santé Manitoba (1996-1997) • Recensement du Canada (1996)

Page 33: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

L’initiative sur la santé de la population canadienne (ISPC) 25

Indicateurs prévisionnels de la détresse psychologique etqualité de vie des populations défavorisées du point de vuesocio-économique à Montréal

Jean Caron Douglas Hospital Université McGill

Il existe actuellement des données très limitées pour étudier la santé mentale chez la populationquébécoise. Les enquêtes existantes (p. ex. L’enquête sociale et de santé et L’enquête sur la santé des collectivités canadiennes) ne sont pas destinées à l’analyse à une échelle locale.En effet, elles abordent plus souvent les facteurs de risque et les aspects négatifs de la santémentale plutôt que les facteurs de protection et les aspects positifs de la santé mentale (p. ex. ressort psychologique, bien-être). Grâce à la subvention de l’ISPC, Jean Caron et sescollègues ont franchi quelques uns de ces obstacles en créant leur propre base de données en fonction des entrevues avec les personnes vivant dans des collectivités défavorisées deMontréal. Appuyée par l’hypothèse de vulnérabilité sociale, cette étude vise à faire comprendredavantage les associations spécifiques entre le soutien social, la détresse psychologique et la qualité de vie parmi les individus vivant dans des circonstances défavorisées.

Cinq groupes ont participé à cette étude. Deux groupes ont vu le jour grâce à un échantillonaléatoire de 416 personnes recevant de l’aide sociale et vivant au sud-ouest de Montréal : un avec détresse psychologique (groupe 1) et un sans (groupe 2). Le troisième groupe secomposait de 49 personnes défavorisées sous traitement psychiatrique (groupe 3). Les deuxderniers groupes ont été créés à partir de 112 personnes de la population, divisés en un groupe avec détresse psychologique (groupe 4) et un sans (groupe 5). L’analyse de la variance à plusieurs variables a indiqué des différences entre les cinq groupes sur lesmesures qu’a présentées le questionnaire sur la détresse psychologique, le soutien social et la qualité de vie, aux dépens particuliers des personnes défavorisées sous traitementpsychiatrique (groupe 3). Les analyses de régression multiple ont indiqué que les meilleursindicateurs prévisionnels de la détresse psychologique étaient les variables relatives au soutienet à l’attachement sociaux.

Page 34: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu et la santé — Banff, du 29 novembre au 1er décembre 200226

Jean Caron et al (Douglas Hospital, McGill)

Résumé

Question• Quelle est la nature des associations entre le soutien social, la santé mentale

et la qualité de vie chez les personnes défavorisées du point de vue économique avec et sans problèmes de santé mentale à Montréal?

Unité spatiale• Les quartiers à Montréal (unités résidentielles définies par l’ancienne collectivité

urbaine de Montréal)

Données utilisées• Données des entrevues, incluant les questions d’auto-évaluation

Page 35: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

L’initiative sur la santé de la population canadienne (ISPC) 27

Inégalités dans le profil de santé et environnement : Causes fondamentales et leurs interactions

Maria De Koninck et Robert Pampalon Université Laval

Cette étude s’appuie sur la constatation que l’organisation macro-économique et la stratification sociale sont à la base des conditions de vie différentielles et des circonstancesen matière de santé. Elle vise à comprendre pourquoi des régions aux circonstances socio-économiques comparables peuvent afficher un état de santé différent, ou pourquoi des régionsaux circonstances socio-économiques différentes peuvent afficher un état de santé similaire.Une hypothèse porte à croire que le degré de cohésion sociale ou d’infrastructure peuventexpliquer de telles contradictions. Ce projet consiste à relever et à quantifier les facteursprimaires qui contribuent aux inégalités en matière de santé, et à comprendre l’interaction entreces facteurs et leurs incidences sur la santé.

Au départ, les chercheurs ont sélectionné trois paires de secteurs (urbain, suburbain et rural)dans la région de la ville de Québec en fonction de leur différence de santé et socio-économique. Toutefois, un exercice de validation a révélé que les différences observées étaientle résultat d’artefacts statistiques à la suite de la présence indétectable d’une résidence privéepour personnes âgées dans un cas, à la non-concordance entre les unités à partir desquellesles données sur la santé et socio-économiques provenaient dans un autre, et aux donnéesmanquantes sur l’indice de pauvreté au sein des localités relativement aisées dans la troisièmepaire des secteurs. En fonction de ces problèmes, les chercheurs ont reconsidéré la sélectiondes régions d’étude et ont choisi trois secteurs « typiques » (urbain, suburbain et rural) quiaffichaient un bon écart dans les dimensions démographiques, socio-économiques et de santé.Ces secteurs correspondent aux entités administratives municipales et aux districts de santé.Ils s’avèrent donc appropriés pour étudier le rôle du public et des établissements privés.

Ces secteurs seront divisés en unités territoriales d’environ 5 000 personnes en fonction deleurs caractéristiques socio-économiques, au moyen d’une analyse typologique des indicateursde la pauvreté sociale et matérielle entre les secteurs de dénombrement, ce qui comprend 750 personnes en moyenne. Les chercheurs vérifieront les frontières géographiques de cesquartiers pour s’assurer de leur comparabilité dans le cadre des données démographiques,socio-économiques et de santé. Ils auront recours à une approche de groupe de consultationpour valider ces unités en collaboration avec les intervenants locaux des secteurs dudéveloppement économique et de la santé. Les rôles que jouent la collectivité, la famille et les environnements de travail dans la santé feront alors l’objet d’études dans ces quartiersau moyen de méthodologies quantitatives et qualitatives, afin de comprendre les questionsfondamentales qui sont à la base des inégalités sociales en matière de santé.

Page 36: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu et la santé — Banff, du 29 novembre au 1er décembre 200228

Maria De Koninck et Robert Pampalon (Université Laval)

Résumé

Question• Est-ce que les interactions entre les déterminants de santé (dans la collectivité,

la famille et les environnements de travail) varient entre les régions locales dans les secteurs urbain, suburbain et local de la ville de Québec?

Unités spatiales • Secteurs de santé (un urbain, un suburbain, un rural; les secteurs urbain et suburbain

correspondaient aux bourgs, tandis que le secteur rural correspondait à une municipalité régionale)

• Secteurs de dénombrement• Quartiers/unités territoriales (groupes de secteurs de dénombrement dans les secteurs)

Données utilisées • Recensement du Canada• Registre des décès• Med-Echo • Régie de l’assurance maladie du Québec• Communauté urbaine de Québec • Régie régionale de la santé et des services sociaux de Québec• Données locales des commissions scolaires, services de police, services d’hygiène

du travail des CLSC• Questionnaires et entrevues (sondage par téléphone)• Observation et travail de terrain

Page 37: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

L’initiative sur la santé de la population canadienne (ISPC) 29

Structure urbaine, santé de la population et politiques publiques

Michael Hayes Simon Fraser University

La régionalisation des services de santé a créé un besoin d’information sur la répartition del’état de santé au sein des populations locales, mais un manque de données appropriées a entravé cette tâche. À Vancouver, la région métropolitaine de recensement (RMR) est diviséeadministrativement en deux régions sanitaires qui manquent de capacité d’infrastructure pourintégrer l’information sur la santé à l’échelle des frontières régionales. En conséquence, un aperçu à grande perspective de la santé à l’échelle du secteur urbain de Vancouver n’estpas disponible pour les responsables de l’élaboration des politiques. L’analyse empirique de la variation régionale dans l’état de santé est plus restreinte par la fragmentation des sourcesde données et le manque d’un conseil de recherche centralisé.

Un objectif de ce programme de recherche vise à créer une base de données intégrée pour la RMR de Vancouver, qui s’appuiera sur les données de recensement, un nombre de sourcesde données locales et la British Columbia Linked Health Database qui contient les donnéesindividuelles. Cette base de données intégrée servira à étudier la répartition de l’état de santé à l’échelle intrarégionale, afin de mettre au point les profils des quartiers pour comprendre la composition de la vie de tous les jours par rapport à l’état de santé, et d’explorer lesquestions théoriques et pratiques relatives à l’intégration des données et à l’analyse spatiale.Le programme assurera également une recherche continue pour évaluer l’incidence distributivedes politiques publiques municipales et provinciales sur l’état de santé.

Page 38: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu et la santé — Banff, du 29 novembre au 1er décembre 200230

Michael Hayes et al (Simon Fraser University)

Résumé

Objectif du projet• Créer une base de données intégrée qui permet d’étudier la répartition de l’état

de santé à Vancouver et le développement de typologies pour les quartiers.

Unités spatiales • Régions sanitaires• Municipalités (selon leur définition par la Fédération canadienne des municipalités)• Secteurs de recensement• « Quartiers à des fins de planification »

Données utilisées• Données du recensement canadien• Enquête canadienne sur la santé dans les collectivités• Initiative du Carnet de route• Données cadastrales (utilisation du terrain) provenant des gouvernements municipaux, du

district régional de Vancouver et du gouvernement provincial (Integrated Cadastral Initiative)• Statistiques de l’état civil (naissances et décès)• Ministère de la Santé de la Colombie-Britannique (BC Linked Database)• BC Assessment Authority (données de l’évaluation foncière)• Services de police (données sur les crimes)• Organismes de l’environnement

Page 39: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

L’initiative sur la santé de la population canadienne (ISPC) 31

Effets spatiaux sur la santé : Une étude à plusieurs niveauxdes quartiers à Montréal

Nancy Ross Université McGill

L’équipe de recherche de Nancy Ross réalise une étude à cinq phases des quartiers et de la santé dans la région sanitaire de la métropole de Montréal. Dans les phases 1 et 2, l’équipea relevé les quartiers selon les cartes résidentielles produites par la ville de Montréal (n = 89) et les sous-divisions de recensement incluant la région sanitaire de Montréal (n = 28). Les chercheurs ont alors cadré les secteurs de dénombrement dans chacun des 117 « quartiersnaturels ». Dans les phases 3 et 4, les données des répondants provenant de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes se situeront dans ces quartiers et les chercheursdévelopperont les profils de santé des quartiers. Grâce à des analyses hétérarchiques demodélisation, il sera possible de déterminer les corrélats au niveau des quartiers et desindividus de l’état de santé et des comportements. Dans la phase 5, les chercheurscompareront les résultats obtenus au moyen de ces « quartiers naturels » avec les analysesfaites selon les secteurs de recensement comme le quartier.

Nancy Ross et al (McGill)

Résumé

Questions • Est-il possible de définir « les quartiers naturels »?• Est-ce que les incidences spatiales sur les résultats cliniques varient lorsqu’on analyse

les quartiers naturels par rapport aux secteurs de recensement?

Unité spatiale• Subdivision de recensement• Secteurs de dénombrement• « Quartiers » de Montréal (unités résidentielles définies par l’ancienne communauté

urbaine de Montréal)

Données utilisées • Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes

Page 40: ER DÉCEMBRE 2002 Atelier de travail de l’ISPC sur le lieu ... · 2) identifier les questions spécifiques à débattre sur les enjeux et les questions méthodologiques et conceptuelles

Atelier de travail de l'ISPC sur le lieu et la santé — Banff, du 29 novembre au 1er décembre 200232

Inventaire et liaison des bases de données pour l’étude des relations entre le lieu et la santé dans les installations urbaines

Louise Potvin Penelope HaweUniversité de Montréal University of Calgary

Louise Potvin et Penelope Hawe ont bénéficié d’une subvention d’infrastructure de l’ISPC grâceà laquelle il est possible de cordonner deux programmes de recherche indépendants (un à Montréal et l’autre à Calgary) sur le contexte et la santé. L’équipe de recherche des deuxsites est expressément interdisciplinaire et accorde la priorité aux dimensions conceptuelles et empiriques. Le programme vise à mettre en commun l’expertise et l’apprentissage des deuxsites afin d’atteindre deux objectifs :

1. Tracer les grandes lignes d’un processus efficace et exhaustif pour le catalogage et, en bout de ligne, la liaison des bases de données existantes.

2. Rassembler une base de données multidisciplinaire des ouvrages publiés sur les relationsentre le lieu et la santé.

Pour atteindre ces objectifs, les chercheures ont mis sur pied deux groupes de travail dans lesdeux programmes. Le Groupe de travail sur les données est appelé à créer un inventaire desbases de données existantes sur chaque site, et à rassembler l’information sur les différentesunités d’agrégation utilisées. Le groupe étudiera et examinera les autres définitions de quartier.En bout de ligne, ce groupe développera des algorithmes de liaison pour utiliser de multiplessources de données afin de créer des bases de données modèles, et effectuera une étude ducoût économique de ce processus. Le Groupe de travail sur le développement conceptuel estappelé à mettre au point un système de codification et de classification des ouvrages sur le lieuet la santé. Les extrants du programme comprennent une trousse de ressources sur le rassemblement et la synthèse des données ainsi qu’une évaluation des ouvrages pour la publication, que d’autres chercheurs pourront utiliser.

Louise Potvin/Penelope Hawe et al (Montréal/Calgary)

Résumé

Objectifs du projet• Mobiliser une équipe de recherche issue de deux sites pour le développement

d’un processus de compilation et de couplage des bases de données administratives existantes, et pour rassembler et classifier une collection des documents publiés sur le lieu et la santé.