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Concours 2013 - Imaginons notre futur Conseil Général de la Vienne Hugo BOLZON Camille MORTELETTE Dorianne THIBERT Nicolas THIONOIS INSTITUT D’URBANISME DE LYON MASTER 2 ‘URBANISME ET POLITIQUES URBAINES’ TourismeS en Vienne

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Le livre blanc de l'équipe venue de Lyon!

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Concours 2013 - Imaginons notre futurConseil Général de la Vienne

Hugo BOLZONCamille MORTELETTE

Dorianne THIBERTNicolas THIONOIS

INSTITUT D’URBANISME DE LYONMASTER 2 ‘URBANISME ET POLITIQUES URBAINES’

TourismeS en Vienne

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Atelier Vienne 2025 : Hugo BOLZON, Camille MORTELETTE, Dorianne THIBERT et Nicolas THIONOIS

Quatre étudiants et futurs urbanistes, nous sommes passionnés par les évolutions de la ville et attentifs aux grands projets métropolitains. Nous sommes également vigilants aux signaux faibles et aux initiatives qui transforment nos quotidiens urbains. Nourris de parcours différents (sociologie, histoire, géographie et urbanisme) et de sensibilités différentes, nous avons privilégié une approche pluridisciplinaire pour aborder le futur du tourisme en Vienne.Nous envisageons le concours Futur en Vienne comme une opportunité pour confronter nos envies d’agir et notre intuition pour l’avenir à la réalité d’un territoire en mouvement.

Dans cette perspective, nous voulons privilégier une approche par le territoire. Il s’agit d’être attentif à l’interscalarité. Ainsi, la manière dont des tendances à diverses échelles (mondiales, nationales, régionales, départementales, ultra-locales) vont impacter le territoire de la Vienne sera examinée. L’interterritorialité nous semble également une focale très importante. Nous souhaitons par conséquent envisager les territoires au-delà de leurs limites administratives. D’autant plus que les rapports entre urbain et rural tendent à se transformer radicalement. Enfin, cet appel à idées prospectives nous passionne car il nous donne l’opportunité de déplacer la focale sur des horizons peu explorés, de poser un regard décalé, distancié sur l’action menée aujourd’hui pour préparer celle de demain.

Notre livre blanc se compose d’un récit prospectif et de fiches action. Selon votre envie, vous pouvez parcourir le document de plusieurs manières. Lire le récit en se référant aux fiches pour une lecture éclairée, ou lire les fiches puis le récit pour une lecture illustrée.

Présentation de l’équipe

Guide de lecture

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Introduction

A l’échelle mondiale, le secteur touristique est en pleine mutation. De nouveaux publics, de nouvelles demandes, de nouvelles contraintes sont aujourd’hui en voie de formalisation. Ainsi, le changement climatique, le vieillissement de la population, le raccourcissement des séjours touristiques, la diversification et la professionnalisation de la demande sont aujourd’hui à prendre en compte dans l’offre proposée. En effet, ces évolutions vont impacter l’ensemble des territoires portés aujourd’hui par le tourisme, et la question de l’adaptation à ces évolutions est désormais essentielle.

Localement, des défis spécifiques viennent s’ajouter à ces tendances globales. La polarisation villes-campagnes, l’attractivité des jeunes actifs, et plus généralement le développement économique doivent être aujourd’hui directement pensés en rapport avec le tourisme. Notre réflexion s’est donc construite autour de la question suivante : comment maintenir et valoriser le tourisme comme moteur du développement économique de la Vienne tout en intégrant les mutations globales du secteur et des sociétés ?

Dans notre vision du département à l’horizon 2025, nous avons souhaité avant tout replacer le tourisme comme élément central de l’identité et des pratiques locales. Nous avons envisagé le tourisme dans sa capacité de valorisation des atouts du territoire viennois mais aussi comme un outil potentiel d’accompagnement des transformations territoriales nécessaires dans un contexte de développement durable.

Dans cette perspective, notre souci a été de penser l’évolution du tourisme dans ces caractéristiques propres et dans son rapport au territoire. De quelle façon le tourisme peut devenir un vecteur de bien-être, au-delà des retombées économiques qu’il engendre ? Comment peut-il s’inscrire comme vecteur d’équité territoriale d’une part et de lien social d’autre part ? En quoi un tourisme plus participatif peut-il répondre aux futures exigences en matière de séjours touristiques annoncées et quelles modalités peuvent-elles être envisagées en ce sens ?

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Nos propositions se situent à la fois sur la prolongation de l’offre touristique actuelle et de ses différentes déclinaisons, mais aussi sur la mise en place de nouvelles modalités, intégrant développement territorial et tendances globales. D’un point de vue méthodologique, notre démarche a été la suivante :

Dans un premier temps, nous avons procédé à la réalisation d’un diagnostic territorial du département de la Vienne orienté sur l’offre touristique, ainsi qu’à une revue des tendances prospectives concernant le tourisme au niveau mondial. Nous les avons croisé avec des éléments majeurs concernant les évolutions futures au niveau sociétal et environnemental. Nous avons ensuite pu dégager différents thèmes essentiels concernant le développement du territoire à travers le tourisme. Pour guider nos propositions, nous avons également construit des principes d’action. Suite à ces démarches, nous avons élaboré un ensemble de propositions, puis un récit prospectif ; lesquels se nourrissent mutuellement, et sont indissociables.

Nous vous proposons dans un premier temps de prendre part à notre vision prospective, et vous invitons à compléter ce regard à travers l’explicitation de nos propositions par la suite. Vous êtes bien accrochés ? Séjour dynamique assuré !

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Récit Prospectif

Les protagonistes

Début du dialogue

Le récit suivant se déroule au sein d’une exploitation maraîchère, basée sur la commune de Chauvigny, le 14 août 2025. Cette exploitation est tenue par cinq Viennois dont la moyenne d’âge est de 35 ans. Aujourd’hui, ils accueillent des touristes au sein de leur domicile. Autour de la table, chacun relate son expérience...

• Mathias: 37 ans, co-responsable de l’exploitation et ingénieur agronome à temps partiel. Ses co-habitants (4 personnes) ne participent pas à la discussion.

• Alain et Dominique: couple de retraités dynamiques, 67 et 68 ans.

• Thiago: architecte brésilien, 38 ans

• Lauranne: mère de famille, 45 ans, divorcée. Son compagnon Romaric s’occupe des trois enfants (elle en a 2, lui 1) pendant qu’elle est attablée avec les autres.

• Zoé: étudiante (23 ans) en week-end. Kévin et Waël (24 et 25 ans) - qui sont avec elle - sont sortis et ne participent pas à l’échange.

Mathias (accueillant) : Ça en fait du monde ce soir ! Onze personnes, on est presque au complet !

Alain : Vous avez combien de places disponibles ?

Mathias : On a douze places mais c’est rare que l’on soit plus de dix quand même.

Alain : Ça ne vous fait pas trop de travail ?

Mathias : Heureusement, nous sommes cinq ! Et deux sont à temps plein sur l’exploitation. Moi, je travaille à mi-temps pour une société d’agronomie implantée dans “l’Agropôle Viennois” de Châtellerault. Le département a accompagné le passage à une agriculture plus raisonnée et innovante. Mon travail consiste à imaginer des systèmes d’irrigation plus performants et plus économiques en eau, qui devient de plus en plus rare, notamment avec les sécheresses en été. Nos collègues de l’entreprise voisine proposent aux agriculteurs d’optimiser leurs exploitations de manière à ce qu’elles offrent une qualité paysagère tout en maintenant une production de qualité.

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(Mathias)Je fais quatre heures de télétravail par jour : ça me permet de rester ici pour participer aux travaux agricoles. Je me rends à l’“Agropôle” environ une fois par semaine, seulement lorsque c’est nécessaire. On dispose pour cela d’une voiture collective qui fonctionne à l’énergie solaire. Nous l’avons achetée à cinq, ce qui nous a permis d’investir, parce que l’on ne pouvait plus se permettre d’avoir une vieille diesel, les taxes sur les carburants sont devenues trop importantes. Celle-là nous a coûté cher à l’achat, mais grâce à la prime Mobilité Propre de la Région on n’a pas rencontré trop de difficulté et puis au moins, on n’est plus pénalisés.

Lauranne : Ah ! Finalement, le principe ressemble assez à l’auto-partage qui fonctionne dans toutes les villes maintenant ! Chez nous, en Seine-Saint-Denis, on utilise en moyenne deux voitures pour trois familles. En plus, avec les enfants, ça nous demande une réelle organisation !

Mathias : Oui, je veux bien vous croire ! C’est vrai que nous, nous ne sommes pas obligés de nous déplacer tous les jours grâce au télétravail. Avec la généralisation de la fibre optique dans tout le département, nous sommes de plus en plus nombreux à saisir cette opportunité de travailler à distance : ça nous évite de perdre du temps à nous déplacer, et comme ça, on n’est plus obligé d’habiter en ville ou en périphérie. Pour moi, c’était un peu l’idéal.

Lauranne : Comment vous êtes arrivés à vous installer ici ? C’est plutôt rare aujourd’hui de voir des exploitations tenues par des personnes aussi jeunes !

Mathias : Au fait, je vous propose que l’on se tutoie tous, ce sera plus sympa ! Moi j’étais étudiant à Poitiers entre 2008 et 2013, à la base je suis d’origine bretonne. Mais j’ai vraiment aimé le coin, je voulais y rester. Au début j’ai trouvé un poste d’ingénieur, et j’ai eu de la chance, c’est à ce moment que le Conseil Général a lancé son idée de Plateforme “VimaVienne”(cf. Fiche Action VimaVienne). Avec quatre amis, on s’est lancé : on a repris cette exploitation maraîchère dont personne ne voulait. On a obtenu des subventions pour l’adapter à l’accueil de touristes. Ces aides participent de l’effort du Département et de la Région pour accompagner la transformation de l’agriculture. Et cela correspondait vraiment à notre projet: vivre à la campagne, plus ou moins en communauté. Ici on a chacun notre espace, et pour vous accueillir on se relaie. On garde quand même une vie privée. Mais vous avez dû voir qu’on n’est pas les seuls dans le département ! Nous ne sommes pas une espèce rare en réalité !

Dominique : Oui c’est vrai que vous êtes de plus en plus nombreux ! Cela fait plusieurs fois qu’Alain et moi venons et nous trouvons ce mode d’hébergement particulièrement agréable ; cette Plateforme Vimavienne est vraiment très pratique, on trouve rapidement et facilement le logement qui correspond à nos attentes. Et comme les gens peuvent faire part de leurs appréciations, on peut cibler les accueillants qui vont bien nous correspondre. J’ai même cru comprendre que tout cela a permis de revitaliser les petites communes rurales du coin.

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Mathias : Absolument ! Vimavienne a engendré une sorte de spirale positive. A mesure que des habitants ont adapté leur logement pour l’accueil de touristes, et que les touristes répondaient, plusieurs personnes comme nous se sont dit que c’était une réelle opportunité. Un certain nombre d’agriculteurs sont maintenant accueillants, mais il y a aussi des artisans, ou simplement des retraités. Les touristes les aident dans leurs tâches quotidiennes en échange de l’hébergement. Cela permet de créer du lien social, de la solidarité, mais sans forcément passer par le biais du service à la personne. Au moins, ça permet de proposer autre chose, chacun fait ce qu’il lui plaît. Notre voisin Maurice, il a 75 ans et il vivait seul, ça l’a complètement rajeuni !Et avec l’arrivée de touristes et de nouveaux habitants, la demande en services, commerces, activités, etc.. a redémarré. Tout ça s’est fait rapidement, en dix ans à peine. J’ai des amis qui ont ouvert une boutique pas loin ; cela n’aurait jamais marché il y a quinze ans ! L’idée de la Plateforme a bien aidé : après validation de notre installation d’accueil, on a juste à rentrer notre profil, nos conditions d’hébergement, et les activités pour lesquelles on souhaite être aidé. Puis les touristes choisissent l’accueillant qui correspond le mieux à leurs envies, comme tu l’as dit Dominique. D’ailleurs, merci à tous de nous avoir choisis aujourd’hui !

Zoé : J’ai déjà un peu expérimenté cette forme de séjours. Je viens de Limoges alors ce n’est pas loin. Le profil de votre groupe m’a fait envie, l’apiculture je trouve ça génial !

Lauranne : C’est vrai que c’est sympa ce système. C’est la première fois que nous venons en Vienne. Comme je l’ai dit, nous sommes de la région parisienne et ce sont des amis qui nous ont conseillé cette formule. A la base, on voulait surtout voir le Futuroscope, et ensuite aller à Bordeaux, et on s’est dit que l’on pourrait rester dans le coin. D’abord, venir en train de Paris c’est vraiment rapide avec la LGV, et puis maintenant, des hameaux comme celui-ci sont tout à fait accessibles. Finalement, il n’y a pas que le Futuroscope, il y a vraiment beaucoup de choses à voir!

Alain : Ah ça c’est sûr, nous on vient tous les ans maintenant, on est conquis ! C’est que les paysages ont tellement changé en vingt ans. Je me souviens encore des vastes espaces agricoles que nous pouvions voir de la route. Désormais, avec ces petites exploitations la Vienne nous parait bien plus belle et comme plus intime.

Mathias : C’est vrai qu’un gros travail de relocalisation de la production agricole a été entrepris. Au niveau départemental l’ADEAR (Associations pour le développement de l’emploi agricole et rural) nous a bien soutenus pour permettre aux petites exploitations d’exister. C’était une volonté du département qui avait souhaité développer une véritable stratégie agricole fondée sur une agriculture plus éco-responsable et destinée avant tout au territoire de la Vienne. Ils ont beaucoup aidé les anciens agriculteurs à trouver des repreneurs en accompagnant les jeunes, comme nous, qui souhaitaient se lancer dans l’aventure. Ils ont surtout mené une action foncière avec les autres collectivités qui a permis de préserver et de favoriser la création de ces exploitations.Et puis au niveau européen, il y a le système de taxe sur les véhicules les plus polluants qui a pas mal limité le transport de marchandises par camions. Cela a incité à la relocalisation de la production..

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(Mathias)Les paysages ont été transformés, tu peux le dire Alain. Et c’est vraiment agréable de voir que de plus en plus de gens sont attirés par nos territoires ruraux et plus seulement par le Futuroscope. C’est ce que tu disais Lauranne ?

Lauranne : Oui, on est arrivé hier matin à Poitiers, on a fait une journée Futuroscope naturellement, et on a dormi dans un hôtel à côté. Mais on découvre aussi le reste du département ! Ce matin on a fait la visite guidée “MédiéVienne” (cf. fiche action «label-circuit») avec la navette “ En-Vi’ “, ce circuit est vraiment passionnant (cf. fiche Futuroscope, au-delà du parc). Les vieux châteaux de Chauvigny sont magnifiques, on ne pensait pas voir autant de vestiges de l’art roman dans le coin, les enfants ont adoré. Il faut dire que les activités ludiques et interactives qui sont proposées sur les ordinateurs de bord de la navette leur ont vraiment permis de tout comprendre. Mon mari et moi ne sommes pas vraiment des spécialistes... Et cet après-midi on a emprunté une En-Vi’ individuelle pour aller à la Vallée des singes. Ça aussi ça leur a plu ! Demain, après la récolte, on fera sûrement une autre balade, ou on ira au Parc de la Belle... Depuis qu’ils savent qu’on peut dormir dans les arbres, ils ne parlent plus que de ça ! Ça leur fait du bien de bouger un peu de la ville !

Pour les familles c’est quand même super, on peut faire découvrir la campagne aux enfants, mais en même temps on a accès à l’information en permanence avec l’Interac’Vienne, où que l’on soit, on sait ce qu’il y a proximité : services, activités, restaurants, etc...(cf. Fiche action Interc’Vienne) Ca nous permet de décider rapidement ce que l’on va faire, comment on va le faire, etc.. On est là pour 3 jours, on n’a pas envie de perdre du temps! Ça me fait penser à, vous savez, au début les téléphones, c’était uniquement pour appeler, puis on ajouté internet, les photos, les vidéos, etc... Là c’est un peu pareil sauf que ce sont des véhicules !

Zoé : Nous aussi, on est en balade pour le week-end, on n’est pas en vacances.

Dominique : C’est vrai que c’est pas très loin de chez vous, pour deux jours c’est pratique !

Zoé : Surtout pour les week-ends ensoleillés comme celui-ci ! C’est pas loin, on peut se décider de partir au dernier moment, et ce système d’accueillants c’est parfait pour notre budget un peu serré. En plus, ça nous permet de faire des rencontres, c’est génial !Là, on vient d’arriver et Kévin et Waël sont déjà partis se balader. On s’est décidé à partir seulement ce matin. On a regardé rapidement Viamavienne, contacté Mathias directement dessus, et nous voilà pour 48 heures. On va passer deux matinées à la récolte, et les après-midi on ne sait pas trop encore, je vais regarder sur Interac’Vienne ce qu’il y a à faire. Sûrement du ski nautique et l’Ile aux serpents.

Dominique : Vous connaissiez déjà, non ?

Zoé : Oui, on est déjà venu plusieurs fois, beaucoup d’étudiants de Limoges le font ! Ça permet de faire une vraie pause. Bon évidemment, ce n’est pas aussi simple pour venir de Limoges que de La Rochelle, depuis que le tram-train relie les deux villes.

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(Zoé)Il faut dire qu’à La Rochelle, il y a la mer ! J’imagine que c’est pour ça qu’ils ont développé l’offre de transport vers l’Atlantique. Limoges reste quand même moins attractif...En tout cas, on pense revenir pour les vacances. On se dit qu’on pourrait passer trois jours dans la Vienne, prendre le tram-train pour La Rochelle et passer une semaine sur les plages de Vendée !

Alain : Ah oui ! Ça, pour la plage c’est idéal. Nous aussi, quand on vient en Vienne pendant l’été on va faire un tour vers l’océan. Il y a dix ans on préférait la Côte d’Azur mais le réchauffement climatique rend le Sud insupportable pour nous. Depuis, on voyage plutôt dans l’Ouest, entre côte atlantique et campagne en Vienne ! Il y fait moins chaud !

Mathias : C’est vrai que la Vienne devient un peu l’arrière-pays touristique de la côte atlantique. Beaucoup de gens qui allaient sur la Côte d’Azur auparavant viennent profiter de la côte ouest et de son arrière-pays, ici. Je rencontre beaucoup de retraités qui ont un peu le même parcours. Certains préfèrent les résidences Logis ou Clévacances mais la visite, les exploitations agricoles et le partage de bons moments avec nous plaisent beaucoup. Quand j’étais étudiant, je voyageais beaucoup par couch surfing et j’ai fait pas mal de woofing pour me former à la gestion d’une exploitation agricole. J’ai rencontré énormément de gens passionnants de cette façon mais je faisais partie d’une minorité. Aujourd’hui, je crois que l’Interac’Vienne a permis de généraliser ce type de tourisme en le rendant plus confortable et adaptable...et plus visible aussi. Thiago, toi qui viens de loin, comment as-tu connu le territoire ?

Thiago : En fait je ne suis pas venu en touriste au départ. Ma destination initiale n’était pas cette ferme mais le technopôle. Je venais pour une conférence sur les enjeux technologiques de l’architecture, c’est ma spécialité. Avant de partir, je me suis renseigné sur ce lieu. Au Brésil, la Vienne n’est pas très connue, par contre j’avais entendu parler de l’Arc Atlantique comme d’un grand réseau touristique.

Mathias : C’est vrai. La commission de l’Arc Atlantique existe depuis plus de vingt ans mais elle est devenue vraiment importante à mesure que l’Union Européenne investissait dans le transfrontalier et l’interterritorialité.

Thiago : La carte de l’Arc Atlantique mettait en valeur la Vienne avec le Futuroscope. Ça m’a intrigué, alors j’ai pris un jour de congé en plus pour le visiter. Et je me suis aussi rendu compte qu’il y avait beaucoup de choses proposées sur tout le département, alors je me suis dit que j’allais prolonger encore un peu plus mes vacances d’après colloque, ça ne peut pas me faire de mal !Avant mon départ j’ai passé un peu de temps sur ma tablette pour réserver un hébergement. Je suis tombé sur Interac’Vienne. Cette carte interactive est géniale avec les visites virtuelles qu’elle propose! J’ai suivi le parcours «En route vers l’HIstoire» de Poitiers et un parcours senteur qui passait par votre exploitation. L’odeur du miel m’a attiré chez vous!

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(Thiago)Et puis c’est vrai que c’est pratique que la carte soit traduite en portugais . J’ai même vu qu’il y en avait une version chinoise et une russe !

Mathias : C’est vrai qu’aujourd’hui les touristes viennent de plus en plus loin ! Les visites virtuelles et sensorielles font toujours de l’effet ! En tout cas, parmi tout le monde ici, tu as été le premier à réserver pour ce soir.

Thiago : Oui, j’aime bien faire toutes les réservations avant de partir, quand je vais à l’étranger. Comme ça, sur place, je n’ai plus qu’à profiter.

Mathias : Et pour venir ici, tu as fait comment ?

Thiago : J’étais au Futuroscope, et je pensais prendre un taxi, comme d’habitude. Puis j’ai vu ces En-Vi’, et cela m’a rappelé que j’avais vu ça sur Internet avant de partir, alors j’ai voulu essayer. J’ai choisi un circuit touristique, autant allier l’utile à l’agréable, qui m’a déposé près d’ici. J’ai choisi le parcours “Gastronomie” mais j’ai longtemps hésité avec le parcours “Savoir-faire”, les commentateurs portugais avaient l’air enchanté par les broderies d’Angles-sur-l’Anglin. Le guide-conducteur nous a fait visiter presque tous les sites labellisés “Mon Patrimoine”, c’était très intéressant et les dégustations, je n’en parle même pas ! Je ne sais pas si c’est partout comme ça en France, mais ici il y a vraiment beaucoup de choses à voir, dans tous les villages ! En plus, c’est très pratique avec ces navettes.

Alain : Oui, cela fait plusieurs années maintenant qu’elles existent, et ça marche très bien. Il me semble que les habitants de la Vienne s’en servent beaucoup aussi, mais ils utilisent peut-être plus la formule individuelle...

[Mathias approuve]

... Et pour les touristes, c’est vraiment bien. Tu peux même combiner les deux, collectif et individuel. C’est inspiré des systèmes de vélo en libre service qui ont commencé à se développer dans les villes, aux alentours de 2010. D’abord, il y a eu des essais avec des voitures classiques, mais ça ne marchait pas très bien. Là, l’avoir développé sur l’ensemble du département, pas seulement en ville, et en plus sans utiliser d’essence, ça a vraiment attiré l’attention des gens, et du coup ça a marché. Ils ont mis le côté écologique et technologique en avant pour valoriser le dispositif, c’est vrai que c’est pas uniquement un moyen de transport, ça va au-delà de ça! Avec Dominique, on est rapidement devenu de vrais adeptes : on fait Strasbourg-Poitiers en train et hop ! à peine arrivés à la gare, on se prend une En-Vi’. De toute façon, on n’a même plus de voiture à nous depuis 2017.

Dominique : Ce qui est chouette, c’est qu’on peut alterner efficacement entre les circuits programmés avec les navettes collectives et les En-Vi’ individuelles qui nous emmènent où on le souhaite. Ça permet de créer des séjours sur mesure. En plus, on peut les proposer sur Interac’Vienne et ceux qui les testent nous donnent leurs impressions et leurs conseils ! On commence à être une véritable petite communauté de voyageurs !

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Alain : Et, Thiago, tu disais avoir entendu parler des En-Vi’ avant d’arriver ici, c’est bien cela?

Thiago : Oui, certainement sur le site Internet du Futuroscope, ou quelque chose comme ça. Ou alors... Non, peut-être que l’on m’en a parlé directement, je ne me rappelle plus très bien. Mais en tout cas, c’est très innovant, je n’ai jamais vu ça ailleurs, pourtant je voyage assez régulièrement.

Mathias : C’est très possible que tu l’aies vu sur le site du Futuroscope effectivement. Ils sont partenaires de l’opération. Le produit a été développé par le pôle mobilité du Futuroscope. Au début, les navettes ne desservaient que le Futuroscope d’ailleurs. Le département s’y est intéressé et a subventionné les navettes comme un moyen de transport. Tout le monde les appelle navettes En-Vi’ maintenant !Quand je vous parlais toute à l’heure de ces communes qui ont connu un regain de dynamisme, il faut dire que les En-Vi’ y ont été pour beaucoup aussi. Chaque commune à sa borne, proportionnelle au nombre d’habitants, et bien cela a beaucoup joué dans le désenclavement des plus petites d’entre elles.

[Waël et Kévin entrent. Ils reviennent de leur balade. Mathias se lève.]

Mathias : Ah ! Super ! Je vous propose de goûter l’hydromel maison. On ne se refait pas !

Alain : Ça c’est ce qu’on appelle accueillir !

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Plateforme «VimaVienne»

Tendances• Raccourcissement de la durée des séjours / optimisation du temps• Individualisation de la demande tourisme ou séjours «à la carte»• Vers un tourisme expérientiel : registre de l’émotion, de l’inédit• NTIC hyper exploitées pour construire les séjours / Temps réel et géolocalisation.

Objectifs• Rendre acteurs du tourisme des acteurs du territoire aujourd’hui hors circuit-touristique• Mettre en relation les acteurs par l’échange des savoirs et facilitation de l’organisation des séjours touristiques• Promouvoir un tourisme solidaire et peu onéreux, ou en échange d’une ou plusieurs nuitées, le touriste s’engage à respecter le mode de vie de l’accueillant et l’aider dans une tâche quotidienne (professionnelle ou personnelle).

Description

La Plateforme se limite à une offre touristique "expérientielle", on ne prend en compte que l'aspect hébergement des séjours touristiques. Cette plateforme, matérialisée par un site internet/application, est à la fois un outil de structuration pour ces nouveaux acteurs du tourisme et un espace de mise en relation entre accueillants et touristes.

Structuration d’un réseau d’acteursLes acteurs du territoire qui souhaitent proposer leurs services en tant qu’ «accueillant» se déclarent sur cette plateforme. Un réseau se construit. La plateforme permet ainsi aux viennnois intéressés par le statut d’accueillant de disposer d’informations pour pouvoir devenir accueillant à leur tour.

Espace Interactif accueillant / touristeLes touristes à la recherche d'un hébergement doivent impérativement passer par cette plateforme pour organiser leur séjour. Les touristes peuvent donc consulter les différentes offres à leur disposition, les profils des accueillants et les activités demandées en échange du logement ; ils peuvent également prendre contact directement avec les personnes.

Accueil et partage : au delà de l’hébergement, une expérienceCes séjours sont très peu coûteux pour les touristes et avantageux pour les accueillants, dans le sens où les touristes les aident pour une tâche pour laquelle ils estiment avoir besoin d'aide (ex : pour un agriculteur, la récolte ; pour un retraité, les courses et tâches quotidiennes ; pour un artisan, le transport de matériaux, etc).

Préalable au fonctionnement de la plateformeA l'origine de la construction de l'outil, un effort de concertation entre les futurs gestionnaires et les accueillants potentiels est nécessaire, afin de disposer d'un contenu co-construit et co-validé. Le travail de prospection et d'information des habitants des zones rurales de la Vienne doit donc être réalisé en amont. Cela peut prendre la forme de «balade solidaires» déjà organisée dans certains territoire en Rhône-Alpes notamment. Ces balades permettent à des acteurs intéressés de se reconnaître et de se structurer.

Profils ciblés

• Touristes à la recherche de nouveaux types de séjours favorisant l’expérience

• Viennois souhaitant intégrer le tourisme dans leur quotidien

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Création du label «Mon Patrimoine»et circuits patrimoniaux

Tendances• Polarisation villes-campagne• Raccourcissement de la durée des séjours/Optimisation du temps• Tourisme de passage

Profils ciblés

• Les primo-touristes en Vienne ont une découverte du territoire facilitée.

• Les touristes amateurs du territoire de la Vienne l’utilisent pour renouveler leurs expériences.

Objectifs• Mettre en valeur le patrimoine de la Vienne sous toutes ses formes : architectural, industriel, gastronomique, immatériel…• Permettre au touriste de repérer instantanément l’intêret touristique d’un site, d’un village ou d’un monument en particulier. Le label constitue à la fois un repère visuel et un gage de qualité.• Proposer un tourisme ciblé et thématique (Moyen-Age, industrie…) et désenclaver les communes rurales. Les navettes collectives En-Vi‘ sont le support touristique permettant de parcourir ces circuits en partageant l’expérience avec d’autres personnes.

Description

AttractivitéUn label permet en général de rassurer le touriste quant à la qualité de ce qu’il visite et est également facteur d’attractivité. Un réseau de sites labelisés «Mon patrimoine» est donc un premier outil efficace de mise en valeur du patrimoine en lui-même et de mise en avant de l’ensemble du territoire. Ce label à l’iconographie identifiable et donc reconnaissable, est apposé sur les monuments et sites présentant un intérêt touristique et faisant partie du patrimoine viennois. Il peut également être présent en entrée de ville ou de village.

OptimisationEn outre, la mise en place de cicuits thématiques du patrimoine permet au touriste d’optimiser ses choix de visite. Idéal pour les courts séjours, ce genre de circuit permet au touriste de ne pas être perdu face à l’offre et de cibler immédiatement les loisirs, attractions et monuments qui correspondent le plus à ses envies et besoins. Les intitulés peuvent être thématiques : circuit tourisme industriel, circuit patrimoine médiéval…, ou transversaux : circuit loisirs de nature, circuit tourisme avec enfants… Ces circuits sont suivis par les navettes En-Vi‘ collectives. La mise en place de navettes régulières et «propres», consacrées à desservir les différents lieux de ces circuits permettent de désenclaver les espaces ruraux et sont un bon complément des voitures individuelles (voir fiche action Futuroscope). Financées par la Région et en service uniquement pendant les périodes de vacances scolaires, elles ont une capacité moyenne de 26 places, sont équipées du wifi et ont des minis ordinateurs de bord incrustés dans chaque siège qui proposent des activités ludiques et interactives pour se repérer, refaire vivre le monument qui vient d’être visité… etc.

IdentitéLe label concerne tout ce qui constitue le patrimoine au sens large : à la fois les monuments historiques, médiévaux principalement, mais aussi le patrimoine industriel du département qui va grandissant, mais encore la gastronomie ou les savoir-faire techniques (comme la broderie par exemple). Label et circuits sont en conséquence complémentaires.Ces dispositifs pemettent de renforcer le capital image de la Vienne et de montrer le département comme un territoire qui a conscience de son identité et sait la mettre en valeur.

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Mobilité « En-Vi’ »le futuroscope au-delà du parc

Profils ciblés

• Permet aux nouveaux touristes de découvrir la Vienne au-delà du Futuroscope.

• Un usage évolutif qui se destine à l’ensemble des habitants de la Vienne.

Tendances• Polarisation villes-campagne• Raccourcissement de la durée des séjours / Optimisation du temps• Individualisation de la demande touristique ou séjours «à la carte»• Vers un tourisme expérientiel : registre de l’émotion, de l’inédit• NTIC hyper exploitées pour construire les séjours / Temps réel et géolocalisation

Objectifs• Capitaliser le poids du Futuroscope dans l’offre touristique départementale• Proposer de nouveaux modes de mobilité de la dorsale centrale vers les parties enclavées du département, dans le cadre des attractions du Futuroscope• Positionner la Vienne comme territoire d’innovation dans le domaine des mobilité.

Description

Un service modulable et destiné à tousL’ambition est de proposer des nouveaux modes de mobilités écologiques aux touristes visitant le futuroscope. Les touristes pourraient emprunter ces nouveaux véhicules sur 1, 2, 3 journées ou plus s’ils souhaitent visiter le département d’une manière autonome, ou emprunter les navettes proposés pour réaliser des visites guidées d’une demi-journée (cf fiche-action cricuits label).Progressivement, en réponse à la demande et aux premiers échos positifs, ces modes de transports se sont disséminés dans tout le département selon un système similaire à celui des anciens vélos en libre-service. De multiples noeuds d’échanges maillent le département, et ces véhicules sont désormais empruntés quotidiennement par les habitants, et non plus uniquement par les touristes.

Technologie et écologie comme éléments principauxTout en accompagnant les évolutions environnementales, puisque ces véhicules seront non polluants, cette nouvelle attraction permet aux touristes classiques du Futuroscope d’aller au-delà de l’expérience du parc, en naviguant à travers la Vienne au sein d’un véhicule qui en soi constitue une attraction, en raison de ses innovations technologiques.On peut penser, par exemple, à un pare-brise et un tableau de bord en réalité augmentée (accompagnés d’écrans dans le dos de chacun des sièges), qui expliquent en temps réel aux touristes l’histoire des lieux où ils se trouvent, qui donnent des informations sur les éléments patrimoniaux labellisés, les activités à proximité, les restaurants, etc...

Un pari sur l’imageIl s’agit également d’un autre moyen de marquer la spécificité du territoire, en diffusant ce savoir-faire technologique sur l’ensemble du département, et ainsi augmenter sa visibilité à l’échelle nationale, européenne et internationale.Cette nouvelle expérience du tourisme en Vienne peut en effet largement être valorisée en termes de communication.

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« Interac’Vienne » : un forum interactifpour un tourisme participatif, virtuel et sensoriel

Profils ciblés

• Les primo-touristes en Vienne peuvent découvrir le territoire via la carte.

• Les touristes amateurs du territoire de la Vienne l’utilisent pour renouveler leurs expériences.

• Les habitants de la Vienne, en prenant à rebours la définition du tourisme.

Tendances• Individualisation de la demande en tourisme : séjours à la carte• Hausse des prix et recherche de l’aubaine• Augmentation des voyages en solo : recherche de la rencontre et de l’expérience• Raccourcissement de la durée des séjours / optimisation du temps

Objectifs• Rendre le touriste acteur de son séjour• Utiliser le tourisme pour accompagner les évolutions territoriales• Améliorer la visibilité du territoire de la Vienne

Description

Information, interaction, participationLa carte interactive « Interac’Vienne » se situe dans la continuité de la stratégie initiée par la carte interactive disponible sur le site de Tourisme en Vienne. Ainsi, les principes d’information en continue sur les séjours organisés sur le territoire ; et d’interaction via le principe de commentaires sont poursuivis. Interac’Vienne renforce de plus l’aspect interactif et participatif. Dans cette perspective, la possibilité est donnée de construire son propre parcours touristique et de le mettre en ligne. Lisibilité et visibilité du territoireInterac’Vienne est conçu comme un outil au service de la lisibilité du territoire – des cartes interactives tactiles sont situées dans le parc du futuroscope, à l’office de tourisme, au pavillon de la Vienne et chez chaque hôte expérientiel – et de sa visibilité à l’échelle régionale, nationale et internationale. Virtuel et sensorielInterac’Vienne est un moyen de développer une forme de tourisme virtuel. Des visites virtuelles des lieux incontournables tels que la Vallée des Singes, l’Ile aux Serpents, le parc de la Belle sont proposés. La visite virtuelle permet d’attirer le visiteur en lui montrant virtuellement ce dont il peut faire l’expérience en venant sur le territoire.Des itinéraires thématiques virtuels et sensoriels sont également proposés via la carte. Ainsi un itinéraire « En route vers l’Histoire » propose d’écouter des sons venus du passé tout en se promenant virtuellement dans le Poitiers médiéval. Des parcours olfactifs seront également développés. Un parcours «senteur Nature» fait des points d’étape dans les exploitations agricoles pour découvrir les produits du terroir. Une carte pour se perdreCette activité proposée par Interac’Vienne est davantage destinée aux habitants de la Vienne Il s’agit de bousculer nos idiomatiques en matière de tourisme. Imaginer la découverte dans la proximité, et valoriser le parcours plutôt que la destination, voilà les principes de cette application. Interac’Vienne propose des itinéraires imposés que l’on suit à l’aide de son téléphone intelligent, utilisé comme un GPS. Ces itinéraires nous emmènent dans des endroits que nous pensons connaître et que nous redécouvrons de cette manière, en se laissant guider vers l’inconnu dans le quotidien.

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Atelier Vienne 2025 : Hugo BOLZON, Camille MORTELETTE, Dorianne THIBERT et Nicolas THIONOIS

On retrouve dans ces fiches actions quatre axes de travail qui ont guidé notre réflexion :

• Des profils de touristes en mutation

Les touristes de demain nous semblent définis par certaines tendances. L’hyper-connexion, d’abord, concernera tous les touristes à l’horizon 2025. D’autre part, le nombre de touristes qui partent en « solo » pour participer à des séjours collectifs va augmenter. Les séjours de proximité et de courte durée vont suivre la même dynamique.

Deux types de touristes se dégagent principalement. Un premier profil comprendrait les personnes ayant le temps et l’envie de construire leur propre parcours. Les outils que nous développons doivent permettre une plus grande autonomie et davantage de liberté dans les séjours touristiques. Ce profil-type s’appuie sur la tendance actuelle d’un désir de jeu avec les codes du tourisme “classique” et d’un renouvellement de l’activité. Ainsi, Lonely Planet a édité en partenariat avec Latourex, le laboratoire du tourisme expérimental, un guide du tourisme expérimental et a également conçu un blog participatif où chacun peut partager ses expériences de tourisme décalé. Ce profil peut également correspondre aux touristes habitués au territoire et qui souhaitent renouveler leur expérience.

Le second profil caractérise les personnes qui ont peu de temps et souhaitent l’optimiser. Il peut s’agir de familles en vacances pour un week-end, d’individus en voyage d’affaires...Ce profil attend plutôt d’être guidé mais encore une fois, de façon décalée. Dans cette perspective, les visites virtuelles, les circuits en réalité augmentée, les balades olfactives permettent à la fois de gagner du temps et de faire des découvertes inédites qui appartiennent aujourd’hui au registre “hors piste”. Ce profil correspond également à celui des touristes qui découvrent pour la première fois le territoire. Les outils développés permettent aussi aux habitants du territoire de devenir des touristes du quotidien.

Ces profils sont construits en forçant le trait et peuvent évidemment être hybridés.

• Le tourisme, outil d’accompagnement des évolutions territoriales

Le territoire change, et le tourisme peut être pensé comme un levier pour amener ces changements. Que les mutations soient globales (changement climatique, consommation énergétique) ou locales (accessibilité du territoire, évolutions économiques et sociales), il peut être intéressant d’adopter un réflexe tourisme dès l’amont des réflexions concernant l’adaptation à ces changements.

Conclusion

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Atelier Vienne 2025 : Hugo BOLZON, Camille MORTELETTE, Dorianne THIBERT et Nicolas THIONOIS

Ainsi, nous avons dans le cadre de ces fiches, envisagé le tourisme comme un outil d’accompagnement des évolutions du territoire à venir, à savoir :

• Accompagner le développement de l’économie sociale et solidaire sur le territoire de la Vienne. La plateforme VimaVienne est ainsi une mise en réseau de nouveaux acteurs qui ne font aujourd’hui pas partie du circuit de l’ESS, via le tourisme.

• Positionner le département comme territoire d’innovation dans le domaine des mobilités via le tourisme avec le développement des navettes En-Vi’. Entraîner un mouvement vers le virtuel et le numérique, par le tourisme, avec la carte interactive Interac’Vienne.

• Le jeu sur les acceptions de la notion de tourisme pour interroger le futur de cette activité

On a communément tendance à considérer le tourisme comme une sortie de l’espace habité. En effet, s’éloigner de notre quotidien contribue à augmenter la sensation de dépaysement, que l’on parte à la mer, à la montage, dans une autre ville ou un autre pays. Si le changement de lieu est très souvent associé à la notion de tourisme, il nous semble pourtant qu’il ne peut entièrement le définir. Le tourisme est également une rupture avec l’habitude, avec les réflexes du quotidien : il s’agit d’une manière de vivre à d’autres rythmes qui peuvent, eux aussi, apporter ce dépaysement.

Une autre acception du tourisme considère que le voyage importe plus que la destination. Le trajet que nous effectuons de notre espace habité vers notre destination peut être perçu comme une perte de temps alors qu’il pourrait participer à créer du dépaysement. Par le biais du tourisme, il nous semble intéressant de valoriser le parcours et les mobilités au même titre que la destination.

A l’avenir, le tourisme devra alors se penser d’abord à l’échelle locale. En ce sens, nous considérons que le territoire de la Vienne doit pouvoir se concevoir comme un espace du tourisme, non seulement pour les visiteurs mais également pour les habitants de la Vienne et ses alentours.

• Penser la continuité / rupture avec la stratégie Vienne

Enfin, il nous paraissait également important de bien saisir le positionnement stratégique du département vis-à-vis du tourisme afin de pouvoir nous appuyer sur celui-ci et éviter tout contresens d’une part, et d’autre part apporter également des éléments nouveaux pour donner un second souffle et une vision pleinement prospectiviste de cette stratégie.

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Aussi, nous nous appuyons sur des éléments déjà existants et bien ancrés dans le territoire comme le Futuroscope ou les parcs animaliers qui donnent son identité actuelle au département, mais nous cherchons aussi à ne pas limiter les potentialités de la Vienne à ces institutions phares. C’est pourquoi notre réflexion ne s’est pas portée sur une offre touristique classique mais bien sur la proposition de nouvelles formes touristiques qui viennent compléter le panel existant.

Les propositions pensées en décalage avec la stratégie actuelle du département sont celles qui positionnent comme acteur du tourisme des individus aujourd’hui hors circuit ou marginaux (agriculteurs, retraités etc.), qui mettent l’accent sur un tourisme plus participatif, qui initient une forme de tourisme virtuel et qui renouvellent la notion actuelle de patrimoine en y ajoutant l’olfactif et le sensible.

Au regard des tendances touristiques à venir, des nouvelles contraintes énergétiques et environnementales qui s’imposent à nos sociétés, il apparaît que l’enjeu principal du développement du tourisme en Vienne se trouve aujourd’hui dans la capacité de réponse à ces défis multiples qui s’entrecroisent, là où ils étaient auparavant indépendant les uns des autres. La complémentarité et l’exhaustivité de l’offre touristique constituent les deux principaux éléments qui ressortent de notre exercice prospectif.

Interacvienne : http://www.actinnovation.com

Woofing : http://beersandbeans.com/2011/08/26/volunteering-on-the-road-were-the-new-wwoof-ambassadors-to-serbia/

Voitures En-Vi’ : 1 : www.flipit.si2 : http://evansvillemovingforward.blogspot.fr

Sources des images