Envenimations - C. TOURNOUD
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ENVENIMATIONS
Pathologies estivales et médecine d’urgence
22 05 2014 Dr Christine TOURNOUD
CAP-TV de Strasbourg
Centre antipoison et de toxicovigilance
Strasbourg 03 88 37 37 37
INTRODUCTION
Problème limité en France (environ 1000 morsures de vipères/an dont 100 sévères) et particulièrement en Alsace (couleuvre coronelle) 4 sortes de vipères en France (dont 1 sous espèce de V.aspis « neurotoxique » dans le sud est) Véritable problème de santé publique dans autres pays
ex: envenimations scorpioniques Maroc (30% appels CAP Maroc et 2,5% de mortalité)
Possibilité de devoir prendre en charge personnes envenimées dans un pays étranger
ANIMAUX TERRESTRES
• REPTILES
VIPERIDAE ELAPIDAE COLUBRIDAE
(ATRACTASPIDIDAE)
19 familles – plusieurs milliers d’espèces
ANIMAUX TERRESTRES
• SCORPIONS (1500 esp. – 18 fam.)
BUTHIDAE
CHACTOÏDES
ANIMAUX TERRESTRES • ARAIGNEES
MYGALOMORPHES Atrax (Australie)
ARANEOMORPHES
LATRODECTISME (VEUVES)
LOXOCELISME
ANIMAUX TERRESTRES • AUTRES INSECTES
MYRIAPODES (SCOLOPENDRES)
LEPIDOPTERES (CHENILLES ET PAPILLONS)
(chenilles processionnaires du pin : soies urticantes ++)
HYMENOPTERES (GUEPES ET ABEILLES)
TIQUES
ANIMAUX TERRESTRES
• BATHRACIENS
DENDROBATES
PHYLOBATES
Bufo Bufo (crapaud européen) : irritant+ toxine digoxine-like
LES DECES
• SERPENTS : 150 000 par an (sous-estimé !)
• SCORPIONS : env. 4000 par an ?
• ARAIGNEES : exceptionnel voire … inexistant !
• ANIMAUX MARINS : quelques cas … mais plus souvent par noyade !
ENVENIMATIONS OPHIDIENNES
• SERPENTS : env. 3000 espèces
• Classification (autrefois) selon la denture
• A : AGLYPHE
• B : OPISTOGLYPHE
• C : PROTEROGLYPHE
• D : SOLENOGLYPHE
GRANDES FAMILLES
• LES « COULEUVRES » : généralement vénineuses mais rarement dangereuses (aglyphes ou opisthoglyphes)
• ELAPIDAE : protéroglyphes
• VIPERIDAE : solénoglyphes (id. Atractaspis)
ENVENIMATION
• Rencontre serpent venimeux / homme • F° écologie des serpents / habitat • Périodes de chasse / de reproduction • F° activités humaines (agriculture, pêche) • Serpents paisibles et craintifs • Morsure habituellement pour se défendre
MORSURE # ENVENIMATION !
• MORSURE : ouverture de la gueule + traversée du derme avec les crochets
• ENVENIMATION : injection du venin sous la peau
• Souvent morsure sans envenimation 30% = MORSURES SECHES !
LES VENINS 1er utilisation: immobilisation et digestion des proies
2e utilisation: défense
Composition complexe
• Protéines enzymatiques : Protéases, Hyaluronidases, Estérases, Phospholipases … • Prot. non enz. : neurotoxines, myotoxines, bradykinines … • Composition pouvant varier selon les espèces, mais aussi l’état de santé, l’âge, le sexe, les périodes de l’année, les individus …
SERPENTS VENIMEUX
• Deux grandes familles : Viperidés / Elapidés
• Deux grands syndromes d’envenimation : Syndrome vipérin / Syndrome cobraïque
• Deux prises en charges thérapeutiques différentes
VIPERIDAE : LA MAJORITE ! • VIPERES (Vipérinés) :
> 70 espèces – Vipera – Bitis – Echis
• CROTALES (Crotalinés) – serpents à sonnette (cascabelle)
– Crotalus – Bothrops (B. lanceolatus = Trigonocéphale) – Trimeresurus
SIGNES CLINIQUES
• DOULEUR immédiate et intense • Œdème, ecchymose, voire saignement • NECROSE • A° sur cascade de coagulation (caillots) • Troubles de coagulation = coagulopathie de
consommation • HEMORRAGIES
GRADES CLINIQUES (VIPERIDAE)
• « Grade 0 » : morsure sans envenimation • GRADE 1 : œdème local, douleur modérée • GRADE 2 : œdème extensif
– 2a: œdème autour de la morsure ou main ou pied et/ou douleur intense et/ou suffusions hémorragiques au dela du point de morsure
– 2b: 2a plus signes généraux (digestifs, cardiov, respiratoires, neurologiques) et/ou bio ( plaq, TP, fibrinogène)
• GRADE 3 : extension de l’œdème au tronc et/ou signes généraux sévères (choc, OAP, coagulopathie, insuff rénale…)
SIGNES CLINIQUES • PARFOIS DES SIGNES GENERAUX
(GRADE 2 PRECOCE) : - signes digestifs (nausées, vomissements, douleurs abdominales, diarrhées)
- troubles CV (hypoTA) - œdème de Quincke - rarement des signes neuro. (ptosis, paralysie muscles faciaux, somnolence, possible paralysie ascendante)
TRAITEMENT
• Calmer le blessé, surveillance hospitalière, repos position allongée, désinfecter la plaie, vessie glace, VAT, antalgiques
• Pas de corticoides, pas d’HBPM ni HNF, pas AB systématiques • Traitement symptomatique : grades 0 à 2 • Anticorps anti-vipérins : grades 2 rapidement évolutifs et
grades 3 (parfois grades 2 précoces) • En Europe : VIPERFAV 1 ampoule
- le plus précoce possible, mais possible jusqu’à 72 h après morsure, dose unique adulte/enfant/femme enceinte
- 4 ml dans 125 ml/1h - (Vipera Tab Europa origine ovine : Vipera berus)
- Attention thrombose veineuse, recherche à J15 maladie sérique
ELAPIDES : LA MINORITE (protéroglyphes)
• NAJA (cobras – serpents à lunettes -serpents cracheurs)
• MAMBAS
Serpents svt arboricoles, mais parfois fouisseurs ou aquatiques
SYNDROME « COBRAÏQUE »
• Signes locaux : modérés • ATTEINTE NEUROLOGIQUE ++ :
N. crâniens (PTOSIS) puis périphériques • Parfois troubles de coagulation • Parfois syndrome muscarinique (hypercrinie,
myosis, bronchospasme) : mambas • Prfs rhabdomyolyse (hydrophidés)
TRAITEMENT • Calmer la victime (éventuellement BZD) • Désinfecter / VAT (ABT ?) • Poser une voie veineuse • Réanimation respiratoire (ventilation
assistée) • Sérum anti-vénimeux spécifiques • Banque Sérums Antivenimeux française
hébergée par CAP Angers (financée par 17 museums, vivariums et éleveurs, 2 labo de recherche et le CAP: sérums sous ATU en accord avec ANSM)
SERUMS ANTI VENIMEUX • Anti venins mono ou polyvalents • Le plus souvent fragments F(ab)’2
• A partir de sérums équins le plus souvent (prfs caprins ou camélidés)
• Médcts réservés à l’usage hospitalier • Coût important / péremption • Effets secondaires: réaction allergique,
maladie serique
ENVENIMATIONS SCORPIONIQUES
• Environ 3000 espèces
• Buthidae : les plus dangereux (Androctonus, Buthus, Centruroides…) – neurotoxine
• Chactoïdes : rarement dangereux (Pandinus)
TABLEAU CLINIQUE
• GRADE 1 : signes locaux au pourtour de la piqûre
• GRADE 2 : signes systémiques (HTA, fièvre, sueurs, frissons, trb digestifs, priapisme)
• GRADE 3 : défaillance vitale (état de choc, détresse respiratoire, convulsions, coma)
TRAITEMENT
• Surtout symptomatique • Parfois anticorps spécifiques (discuté actuellement) • Surveillance hosp. dès grade 2
ARANEISME (ARAIGNEES)
• Mygalomorphes : réactions allergiques (soies), nécroses (qq décès pour Atrax en Australie)
• Aranéomorphes : - Latrodectisme (veuves) : douleur
intense différée, contractures musculaires, trb végétatifs, syndr. neuro-psy
- Loxocelisme : nécroses
Envenimations par animaux marins
• Très nombreux • Poissons, raies, cnidaires, méduses
(Physalia, Chironex), échinodermes, holothuries, cônes, poulpes….
• Certaines toxines particulièrement étudiées ( cônotoxines..)
Vives/Rascasses • Trachinidés (Vives)
– Douleur++, œdème local +/- signes généraux
• Scorpénidés (Rascasses, Pterois (aquarium))
• Poissons pierres
Désinfection, choc thermique, VAT, AB?
Raies armées idem, possibilité corps étranger dans la plaie
Physalia physalis
• Animaux marins venimeux différents des méduses, constitués d’un flotteur et de tentacules urticants
• Lésions cutanées douloureuses avec possibilité de signes généraux (malaise, douleur thoracique..)
• Augmentation du nombre de cas en 2010 sur le littoral aquitain
• Mise en place d’un dispositif pilote de surveillance par la Cire Aquitaine et le CAPTV 33
Conclusion • Très nombreuses espèces venimeuses
terrestres ou aquatiques • Seules quelques unes dangereuses pour
l’Homme • Quelques sérums antivenimeux
– Ne pas oublier les intoxications par ingestion d’animaux aquatiques (ex: ciguatera…) qui font plus de victimes chaque année que envenimations
POUR EN SAVOIR PLUS
• Divers ouvrages (notamment du Service de Santé des Armées)
• Séminaires « Animaux venimeux et vénéneux » du Museum National d’Histoire Naturelle – Paris
• Médecin Général Max Goyffon, Professeur honoraire au Museum National d’Histoire Naturelle
• DE HARO L. Animaux toxiques : envenimations et intoxications in DANEL V, BARRIOT P eds Intoxications aiguës en réanimation, Arnette Paris 1999, 580-610
• Boels D et al. European viper envenomings: assessment of Viperfav and other symptomatic treatments. Clinical Toxicology, 2012, 50, 189-96.
CENTRES ANTI-POISON ET DE TOXICOVIGILANCE
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