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Entrer dans la Semaine Sainte
Introduction
Cette année, nous proposons aux étudiants et jeunes pros d’entrer
en profondeur dans le mystère de la Semaine Sainte (semaine qui précède
Pâques). On l’appelle aussi Grande Semaine chez les orientaux, et c’est le
centre de toute la foi chrétienne et de la liturgie où nous célébrons les
derniers moments de la vie terrestre du Christ, sa mort et sa résurrection.
Il arrive parfois que le maximum d’effort que nous portons dans notre foi
est d’essayer de vivre un Carême qui nous pousse à nous rendre disponibles
pour Dieu et pour les autres. Mais le Carême ne fait que préparer à vivre la
fête de Pâques avec d’autant plus de force que nous nous sommes préparés
pendant 40 jours.
C’est pourquoi le Service d’Evangélisation des Jeunes et des Vocations
propose ce livret à destination des jeunes adultes.
Vous y trouverez des explications rapides :
de la dynamique de la Semaine Sainte,
de la signification de chaque journée et des temps forts
accompagnés d’un texte de la liturgie et d’une méditation,
des propositions que nous faisons pour vivre cette semaine Sainte
de manière adaptée aux jeunes.
Bonne préparation à tous !
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Pour entrer en méditation…
Ce n’est pas une explication de texte… c’est une lecture attentive, quand
nous aimons quelqu’un, tout ce qui le concerne nous intéresse…Il ne s’agit pas
alors d’une curiosité indiscrète mais d’une attention qui nous permet d’entrer en
relation.
Durant cette Semaine Sainte en lisant la Parole de Dieu, nous pourrons
toucher de près à l’amour de Dieu. Ainsi nous pourrons expérimenter qui est Dieu
et qu’il nous aime concrètement à travers les paroles et les actes de Jésus Christ.
En méditant l’Evangile du jour, nous nous engageons à accompagner Jésus durant
la semaine qui précède sa mort et sa résurrection pour entrer en relation avec lui.
Après avoir regardé attentivement Jésus, nous nous ouvrirons à la prière
des Psaumes : « prière de tous les états d’âme ». Peu importe si nous avons à dire
à Dieu notre joie, notre souffrance ou notre colère. Ce qui importe, c’est le réflexe
de s’adresser à lui dans tout ce que nous vivons. Cette prière nous conduira dans
l’intimité de la relation avec le Père, comme Jésus le vivait durant la dernière
semaine de sa vie terrestre.
Dans la lumière des Evangiles et après avoir prié les Psaumes, nous serons
conduits à la lecture de l’Ancien Testament, surtout aux textes du prophète Isaïe
dits « chants du Serviteur Souffrant ». Les interprétations juives et chrétiennes y
voyaient l’envoyé de Dieu pour la délivrance de son peuple. Le serviteur souffrant
se manifeste par sa grande douceur remplie de respect de l’autre et sa proximité
avec Dieu. Dieu et son Serviteur parlent l’un de l’autre avec une tendresse absolue
à tel point qu’ils ne font qu’un.
Les premiers chrétiens, dans la relecture des événements bouleversants
de la mort et de la résurrection de Jésus, ont reconnu dans la personne de Jésus,
l’envoyé de Dieu par excellence : celui qui nous a libérés du péché en prenant sur
lui la violence humaine et en l’assumant dans le pardon. En commençant notre
méditation par l’évangile, nous suivrons le même chemin : partir de la résurrection
pour comprendre que Jésus a tout accompli, en particulier lors de la semaine
Sainte. Jésus lui-même se présente comme celui qui accomplit les Ecrits des
Prophètes, dès le début de son ministère (cf. Lc 4, 16-21) ainsi qu’après la
Résurrection (cf. Lc 24, 27-27).
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Dimanche des Rameaux Parmi les foules
Au début de la célébration, nous entendons l’Evangile de l’entrée à
Jérusalem. A la lecture du texte, nous sommes saisis par le contraste entre son début
et sa fin ainsi qu’entre la simplicité de Jésus et l’agitation des foules. Mis à part l’envoi
des disciples au village, Jésus garde le silence. C’est l’évangéliste qui parle, comme
pour manifester le secret de la royauté étrange de Jésus. Il l’exerce dans la douceur et
l’humilité, alors que les foules qui rêvent d’une puissance militaire du Royaume d’Israël
l’acclament « fils de David » … L’Evangile de la Passion du Christ (Mt 26,14-27.22), que
nous entendrons pendant la Messe en avant-goût de toute la Semaine Sainte, nous
révèlera que l’enthousiasme frénétique des foules se déchaînera en condamnation à
la mort…
Dès le début de la Semaine Sainte, nous rencontrons Jésus vivant une solitude
profonde. En priant le Psaume 21, laissons-nous rejoindre par Jésus qui connaît les
moments de notre solitude et la souffrance à cause de l’incompréhension et du rejet.
Mt.21,1-11
Jésus et ses disciples, approchant de Jérusalem, arrivèrent en vue de Bethphagé, sur les pentes du
mont des Oliviers. Alors Jésus envoya deux disciples en leur disant : « Allez au village qui est en face
de vous ; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée et son petit avec elle. Détachez-les et amenez-
les-moi. Et si l'on vous dit quelque chose, vous répondrez : "Le Seigneur en a besoin". Et aussitôt, on
les laissera partir. » Cela est arrivé pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète :
Dites à la fille de Sion : Voici ton roi qui vient vers toi, plein de douceur, monté sur une ânesse et un
petit âne, le petit d'une bête de somme. Les disciples partirent et firent ce que Jésus leur avait
ordonné. Ils amenèrent l'ânesse et son petit, disposèrent sur eux leurs manteaux, et Jésus s'assit
dessus. Dans la foule, la plupart étendirent leurs manteaux sur le chemin ; d'autres coupaient des
branches aux arbres et en jonchaient la route. Les foules qui marchaient devant Jésus et celles qui
suivaient criaient : « Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !
Hosanna au plus haut des cieux ! » Comme Jésus entrait à Jérusalem, toute la ville fut en proie à
l'agitation et disait : « Qui est cet homme ? » Et les foules répondaient : « C'est le prophète Jésus,
de Nazareth en Galilée. »
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Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin : ô ma force, viens vite à mon aide !
Dans le cri, on retrouve l’acceptation de l’abandon et l’expérience de la
présence de Dieu exprimée dans le chant du Serviteur Souffrant :
Qu'est-ce qui me touche dans ce que je viens de lire… ?
Qu'est-ce que je veux confier à Jésus ... ?
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Ps.21,8-9.17-20.22-24
Tous ceux qui me voient me bafouent, ils ricanent et hochent la tête : « Il comptait sur le Seigneur :
qu'il le délivre ! Qu'il le sauve, puisqu'il est son ami ! » Oui, des chiens me cernent, une bande de
vauriens m'entoure. Ils me percent les mains et les pieds ; je peux compter tous mes os. Ces gens
me voient, ils me regardent. Ils partagent entre eux mes habits et tirent au sort mon vêtement.
Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin : ô ma force, viens vite à mon aide ! Sauve-moi de la gueule du
lion et de la corne des buffles. Tu m'as répondu ! Et je proclame ton nom devant mes frères, je te
loue en pleine assemblée. Vous qui le craignez, louez le Seigneur, glorifiez-le, vous tous, descendants
de Jacob, vous tous, redoutez-le, descendants d'Israël.
Is.50,4-7 Le Seigneur mon Dieu m'a donné le langage des disciples, pour que je puisse, d'une parole, soutenir
celui qui est épuisé. Chaque matin, il éveille, il éveille mon oreille pour qu'en disciple, j'écoute. Le
Seigneur mon Dieu m'a ouvert l'oreille, et moi, je ne me suis pas révolté, je ne me suis pas dérobé.
J'ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m'arrachaient la barbe. Je
n'ai pas caché ma face devant les outrages et les crachats. Le Seigneur mon Dieu vient à mon
secours ; c'est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages, c'est pourquoi j'ai rendu ma face
dure comme pierre : je sais que je ne serai pas confondu.
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Lundi Saint Chez les amis
Alors que nous sommes un lundi avant la Veillée Pascale, l’évangéliste Jean
nous initie à la lecture de son récit par un constat brut et saisissant : « Six jours avant
sa Pâque », comme si c’était un lundi il y a environ deux mille ans. Jésus commence la
semaine précédant sa mort en rendant visite à ses amis. Son geste nous révèle
l’importance de l’amitié à ses yeux et nous encourage à lui confier tous nos amis. Aussi
touchons-nous au drame du Lundi Saint : alors que Jésus cherche du réconfort dans
l’amitié, le récit, à travers l’incompréhension de Judas, la curiosité de la foule et la
perversité des autorités religieuses du peuple juif, nous révèle la solitude de Jésus qui,
jour après jour, semble s’approfondir. Comme hier, nous sommes témoins du
décalage entre les proches de Jésus et le cercle extérieur ; entre ceux qui l’accueillent
et ceux qui cherchent à lui donner la mort. Comme hier, nous entendons Jésus dire
une seule phrase pour défendre Marie.
Laissons-nous saisir par les gestes de Marie aussi tendres qu’exubérants. Ils
nous montrent une attitude juste pour accompagner Jésus au début de cette Semaine
Sainte. C’est comme les parents, qui savent que leur enfant est atteint d’une maladie
incurable et qui sont prêts à beaucoup de sacrifices pour lui épargner de la souffrance
et pour le rendre heureux.
La question « pourquoi faire, puisqu’il va bientôt mourir ? » résonne aussi
faux que celle de Judas.
Jn 12, 1-11
Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie où habitait Lazare, qu'il avait réveillé d'entre
les morts. On donna un repas en l'honneur de Jésus. Marthe faisait le service, Lazare était parmi les
convives avec Jésus. Or, Marie avait pris une livre d'un parfum très pur et de très grande valeur ; elle
versa le parfum sur les pieds de Jésus, qu'elle essuya avec ses cheveux ; la maison fut remplie de
l'odeur du parfum. Judas Iscariote, l'un de ses disciples, celui qui allait le livrer, dit alors : « Pourquoi
n'a-t-on pas vendu ce parfum pour trois cents pièces d'argent, que l'on aurait données à des pauvres
? » Il parla ainsi, non par souci des pauvres, mais parce que c'était un voleur : comme il tenait la
bourse commune, il prenait ce que l'on y mettait. Jésus lui dit : « Laisse-le observer cet usage en vue
du jour de mon ensevelissement ! Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne
m'aurez pas toujours. » Or, une grande foule de Juifs apprit que Jésus était là, et ils arrivèrent, non
seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir ce Lazare qu'il avait réveillé d'entre les morts. Les
grands prêtres décidèrent alors de tuer aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs, à cause de lui, s'en
allaient et croyaient en Jésus.
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Parce que c’est dans la gratuité de nos gestes d’amour qu’il est possible de mesurer
la vérité de notre humanité, c’est là notre vocation à la vie éternelle. Alors que nous
nous réunirons ce soir pour la veillée, prions pour ceux qui souffrent de la solitude
et nous apprennent à mettre notre confiance dans le secours attendu du Seigneur.
… j'en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur sur la terre des vivants.
En méditant les paroles du livre d’Isaïe, contemplons le Seigneur : il se
présente comme le créateur de tout ce qui existe et il s’engage à la réussite de son
Serviteur. Laissons résonner en nous la tendresse exprimée par l’adjectif possessif
« mon » qui ouvre à la fois le Psaume et la lecture d’Isaïe.
Qu'est-ce qui me touche dans ce que je viens de lire… ?
Qu'est-ce que je veux confier à Jésus ... ?
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Ps.26,1-3.13-14
Le Seigneur est ma lumière et mon salut ; de qui aurais-je crainte ? Le Seigneur est le rempart de
ma vie ; devant qui tremblerais-je ? Si des méchants s'avancent contre moi pour me déchirer, ce
sont eux, mes ennemis, mes adversaires, qui perdent pied et succombent. Qu'une armée se déploie
devant moi, mon cœur est sans crainte ; que la bataille s'engage contre moi, je garde confiance.
Mais j'en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur sur la terre des vivants. « Espère le Seigneur,
sois fort et prends courage ; espère le Seigneur. »
Is.42,1-7
Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu qui a toute ma faveur. J'ai fait reposer sur lui mon
esprit ; aux nations, il proclamera le droit. Il ne criera pas, il ne haussera pas le ton, il ne fera pas
entendre sa voix au-dehors. Il ne brisera pas le roseau qui fléchit, il n'éteindra pas la mèche qui
faiblit, il proclamera le droit en vérité. Il ne faiblira pas, il ne fléchira pas, jusqu'à ce qu'il établisse
le droit sur la terre et que les îles lointaines aspirent à recevoir ses lois. Ainsi parle Dieu, le Seigneur,
qui crée les cieux et les déploie, qui affermit la terre et ce qu'elle produit ; il donne le souffle au
peuple qui l'habite, et l'esprit à ceux qui la parcourent : Moi, le Seigneur, je t'ai appelé selon la
justice ; je te saisis par la main, je te façonne, je fais de toi l'alliance du peuple, la lumière des
nations : tu ouvriras les yeux des aveugles, tu feras sortir les captifs de leur prison, et, de leur
cachot, ceux qui habitent les ténèbres.
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Mardi Saint Solitude profonde
Le texte de la liturgie du Mardi Saint est situé chez Jean après le repas de la
Cène. Nous assistons à un trouble général : celui de Jésus qui attend la trahison et
celui des disciples qui apprennent que c’est l’un d’eux qui deviendra le traître. Alors
que la passion du Christ nous conduits spontanément à imaginer les souffrances
physiques affligées à Jésus, les textes de la Semaine Sainte nous révèlent ce que Jésus
ressentait dans l’attente de l’inévitable. Quand la violence, qui n’a pas encore atteint
son apogée, s’avère inéluctable, la peur de ce qui approche, l’amertume d’avoir été
trahi et abandonné par les plus proches ainsi que la tension qui en résulte, sont une
douleur aussi forte que la douleur physique…
Alors que la solitude devient de plus en plus douloureuse pour Jésus, sa
proximité avec le Père se manifeste encore davantage : « Maintenant le Fils de
l’homme est glorifié et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui, Dieu aussi le
glorifiera et il le glorifiera bientôt. »
Jn.13,21-33.36-38 Après avoir ainsi parlé, Jésus fut bouleversé en son esprit, et il rendit ce témoignage : « Amen, amen, je vous le dis : l'un de vous me livrera. » Les disciples se regardaient les uns les autres avec embarras, ne sachant pas de qui Jésus parlait. Il y avait à table, appuyé contre Jésus, l'un de ses disciples, celui que Jésus aimait. Simon-Pierre lui fait signe de demander à Jésus de qui il veut parler. Le disciple se penche donc sur la poitrine de Jésus et lui dit : « Seigneur, qui est-ce ? » Jésus lui répond : « C'est celui à qui je donnerai la bouchée que je vais tremper dans le plat. » Il trempe la bouchée et la donne à Judas, fils de Simon l'Iscariote. Et, quand Judas eut pris la bouchée, Satan entra en lui. Jésus lui dit alors : « Ce que tu fais, fais-le vite. » Mais aucun des convives ne comprit pourquoi il lui avait dit cela. Comme Judas tenait la bourse commune, certains pensèrent que Jésus voulait lui dire d'acheter ce qu'il fallait pour la fête, ou de donner quelque chose aux pauvres. Judas prit donc la bouchée et sortit aussitôt. Or il faisait nuit. Quand il fut sorti, Jésus déclara : « Maintenant, le Fils de l'homme est glorifié et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera ; et il le glorifiera bientôt. Petits enfants, c'est pour peu de temps encore que je suis avec vous. Vous me chercherez, et, comme je l'ai dit aux Juifs : "Là où je vais, vous ne pouvez pas aller", je vous le dis maintenant à vous aussi. Simon-Pierre lui dit : « Seigneur, où vas-tu ? » Jésus lui répondit : « Là où je vais, tu ne peux pas me suivre maintenant ; tu me suivras plus tard. » Pierre lui dit : « Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre à présent ? Je donnerai ma vie pour toi ! » Jésus réplique : « Tu donneras ta vie pour moi ? Amen, amen, je te le dis : le coq ne chantera pas avant que tu m'aies renié trois fois.
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La sortie de Judas dans la nuit, les déclarations énigmatiques de Jésus au sujet
de ce qui va arriver et l’annonce du reniement de Pierre nous laissent en attente de la
Passion, de la Mort et de la Résurrection de Jésus. En priant le Ps 70 et en
accompagnant Jésus, laissons-nous toucher par son lien unique avec le Père.
Toi, mon soutien dès avant ma naissance, tu m'as choisi dès le ventre de ma mère ;
tu seras ma louange toujours !
Pour Isaïe, rien ne peut détruire notre dignité car c’est Dieu qui l’a voulue.
C’est cela qui nous permet d’espérer au-delà des échecs.
Qu'est-ce qui me touche dans ce que je viens de lire… ?
Qu'est-ce que je veux confier à Jésus ... ?
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Is 49,1-6 Écoutez-moi, îles lointaines ! Peuples éloignés, soyez attentifs ! J'étais encore dans le sein maternel, quand le Seigneur m'a appelé ; j'étais encore dans les entrailles de ma mère quand il a prononcé mon nom. Il a fait de ma bouche une épée tranchante, il m'a protégé par l'ombre de sa main ; il a fait de moi une flèche acérée, il m'a caché dans son carquois. Il m'a dit : « Tu es mon serviteur, Israël, en toi, je manifesterai ma splendeur. » Et moi, je disais : « Je me suis fatigué pour rien, c'est pour le néant, c'est en pure perte que j'ai usé mes forces. » Et pourtant, mon droit subsistait auprès du Seigneur, ma récompense, auprès de mon Dieu. Maintenant, le Seigneur parle, lui qui m'a façonné dès le sein de ma mère pour que je sois son serviteur, que je lui ramène Jacob, que je lui rassemble Israël. Oui, j'ai de la valeur aux yeux du Seigneur, c'est mon Dieu qui est ma force. Et il dit : « C'est trop peu que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de Jacob, ramener les rescapés d'Israël : je fais de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu'aux extrémités de la terre. »
Ps.70,1-3.5-6.15.17 En toi, Seigneur, j'ai mon refuge : garde- moi d'être humilié pour toujours. Dans ta justice, défends-moi, libère-moi, tends l'oreille vers moi et sauve-moi. Sois le rocher qui m'accueille, toujours accessible ; tu as résolu de me sauver : ma forteresse et mon roc, c'est toi ! Seigneur mon Dieu, tu es mon espérance, mon appui dès ma jeunesse. Toi, mon soutien dès avant ma naissance, tu m'as choisi dès le ventre de ma mère ; tu seras ma louange toujours ! Ma bouche annonce tous les jours tes actes de justice et de salut ; (je n'en connais pas le nombre). Mon Dieu, tu m'as instruit dès ma jeunesse. Jusqu'à présent, j'ai proclamé tes merveilles.
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Mercredi Saint Malheur de la trahison
Laissés dans l’attente hier, nous assistons aujourd’hui à un trafic révoltant :
« que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? ». Quelles que soient les motivations
qui avaient poussé Judas à se rendre aux grands prêtres, le texte nous apprend que
c’est le gain matériel qui a rendu définitive sa décision : « Ils lui remirent trente pièces
d’argent. Et depuis, Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer. » En ce
Mercredi Saint, nous relisons chez l’évangéliste Mathieu l’annonce de la trahison que
nous avons lue hier chez Jean. Cette fois–ci, l’échange devient direct entre Jésus et le
traître. Les paroles de Jésus qui semblent une condamnation si dure : « Malheureux
celui par qui le Fils de l’homme est livré. Il vaudrait mieux pour lui qu’il ne soit pas né,
cet homme-là ! » nous conduisent au mystère de la liberté humaine respectée
jusqu’au bout par Dieu. Dieu semble si perplexe quand l’homme se laisse séduire par
le mal et entre dans un cercle vicieux de la violence et de la culpabilité. L’évangile
nous communique un désarroi général ; tout le monde est perdant : le Fils de
l’homme est livré, ses disciples attristés, le gain du traître ne mènera à rien….
Pendant cette semaine au fil de la lecture de la Parole de Dieu, nous
découvrons la brutalité avec laquelle Jésus sera traité. En priant le Psaume 68,
accompagnons Jésus dans l’approche de la souffrance, apprenons également à
trouver une juste façon de vivre la foi alors que nous nous retrouvons aux prises avec
le mal.
Mt 26,14-25
Alors, l'un des Douze, nommé Judas Iscariote, se rendit chez les grands prêtres et leur dit : « Que voulez-vous me donner, si je vous le livre ? » Ils lui remirent trente pièces d'argent. Et depuis, Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer. Le premier jour de la fête des pains sans levain, les disciples s'approchèrent et dirent à Jésus : « Où veux-tu que nous te fassions les préparatifs pour manger la Pâque ? » Il leur dit : « Allez à la ville, chez un tel et dites-lui : "Le Maître te fait dire : Mon temps est proche ; c'est chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples." » Les disciples firent ce que Jésus leur avait prescrit et ils préparèrent la Pâque. Le soir venu, Jésus se trouvait à table avec les Douze. Pendant le repas, il déclara : « Amen, je vous le dis : l'un de vous va me livrer. » Profondément attristés, ils se mirent à lui demander, chacun son tour : « Serait-ce moi, Seigneur ? » Prenant la parole, il dit : « Celui qui s'est servi au plat en même temps que moi, celui-là va me livrer. Le Fils de l'homme s'en va, comme il est écrit à son sujet ; mais malheureux celui par qui le Fils de l'homme est livré ! Il vaudrait mieux pour lui qu'il ne soit pas né, cet homme-là ! » Judas, celui qui le livrait, prit la parole : « Rabbi, serait-ce moi ? » Jésus lui répond : « C'est toi-même qui l'as dit ! »
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Celui qui croit en Dieu ne cherche pas à mentir, ni à édulcorer la souffrance traversée. Au contraire : c’est l’expérience de la proximité avec Dieu qui permet de nommer le mal dans les faits concrets et de le dénoncer.
« Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! » Car le Seigneur écoute les humbles, il n'oublie pas les siens emprisonnés.
Le Psaume nous donne à vivre un mouvement paradoxal : c’est dans la
plainte que la louange de Dieu puise sa force. De même chez Isaïe, la solitude (habitée
par la proximité avec le Seigneur), devient une mission de compassion et de
consolation auprès des plus démunis.
Qu'est-ce qui me touche dans ce que je viens de lire… ?
Qu'est-ce que je veux confier à Jésus ... ? _____________________________________________________________________
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Is 50,4-9a Le Seigneur mon Dieu m'a donné le langage des disciples, pour que je puisse, d'une parole, soutenir celui qui est épuisé. Chaque matin, il éveille, il éveille mon oreille pour qu'en disciple, j'écoute. Le Seigneur mon Dieu m'a ouvert l'oreille, et moi, je ne me suis pas révolté, je ne me suis pas dérobé. J'ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m'arrachaient la barbe. Je n'ai pas caché ma face devant les outrages et les crachats. Le Seigneur mon Dieu vient à mon secours ; c'est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages, c'est pourquoi j'ai rendu ma face dure comme pierre : je sais que je ne serai pas confondu. Il est proche, Celui qui me justifie. Quelqu'un veut-il plaider contre moi ? Comparaissons ensemble ! Quelqu'un veut-il m'attaquer en justice ? Qu'il s'avance vers moi ! Voilà le Seigneur mon Dieu, il prend ma défense ; qui donc me condamnera ? Les voici tous qui s'usent comme un vêtement, la teigne les dévorera !
Ps 68,8-10.21-22.31.33-34 C'est pour toi que j'endure l'insulte, que la honte me couvre le visage : je suis un étranger pour mes frères, un inconnu pour les fils de ma mère. L'amour de ta maison m'a perdu ; on t'insulte et l'insulte retombe sur moi. L'insulte m'a broyé le cœur, le mal est incurable ; j'espérais un secours mais en vain, des consolateurs, je n'en ai pas trouvé. A mon pain, ils ont mêlé du poison ; quand j'avais soif, ils m'ont donné du vinaigre. Et je louerai le nom de Dieu par un cantique, je vais le magnifier, lui rendre grâce. Les pauvres l'ont vu, ils sont en fête : « Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! » Car le Seigneur écoute les humbles, il n'oublie pas les siens emprisonnés.
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Jeudi Saint L’amour donné
Après avoir assisté en début de Semaine Sainte au déchaînement des
ténèbres, nous sommes plongés dans la lumière du Jeudi Saint. C’est l’attitude de
Jésus lors du dernier repas avec ses disciples qui rend l’ambiance du Cénacle aussi
lumineuse. Alors qu’il est en attente d’un traitement brutal, Jésus se comporte en
maître dans son choix d’accomplir la volonté du Père pour sauver les hommes. C'est
dans l'exercice de l’amour que Jésus est témoin d'une vie assumée, maîtrisée. Jésus
allant à la mort par amour, Jésus enseignant l’amour et le mettant en acte, est déjà
le Seigneur ressuscité. Par son exemple d’amour donné dans la confiance absolue
au Père, il est immortel.
Contemplons la scène du lavement des pieds : la gravité et la sérénité avec
lesquelles Jésus se penche devant ses disciples, ses paroles fermes vis-à-vis de Pierre.
Ecoutons Jésus nous dire qu’il vient du Père et qu’il retourne vers Lui. En priant le
Psaume 115, laissons-nous habiter par l’esprit de louange et de liberté.
Jn 13,1-15
Avant la fête de la Pâque, sachant que l'heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père,
Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'au bout. Au cours du repas,
alors que le diable a déjà mis dans le cœur de Judas, fils de Simon l'Iscariote, l'intention de le livrer,
Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu'il est sorti de Dieu et qu'il s'en va vers
Dieu, se lève de table, dépose son vêtement et prend un linge qu'il se noue à la ceinture ; puis il verse
de l'eau dans un bassin. Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu'il
avait à la ceinture. Il arrive donc à Simon-Pierre, qui lui dit : « C'est toi, Seigneur, qui me laves les
pieds ? » Jésus lui répondit : « Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard, tu
comprendras. » Pierre lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! » Jésus lui répondit : «
Si je ne te lave pas, tu n'auras pas de part avec moi. » Simon-Pierre lui dit : « Alors, Seigneur, pas
seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! » Jésus lui dit : « Quand on vient de prendre un
bain, on n'a pas besoin de se laver, sinon les pieds : on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes
purs, mais non pas tous. » Il savait bien qui allait le livrer ; et c'est pourquoi il disait : « Vous n'êtes
pas tous purs. » Quand il leur eut lavé les pieds, il reprit son vêtement, se remit à table et leur dit : «
Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous ? Vous m'appelez "Maître" et "Seigneur", et vous
avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds,
vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C'est un exemple que je vous ai donné
afin que vous fassiez, vous aussi, comme j'ai fait pour vous.
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Dans la liturgie du Jeudi Saint, ce psaume est chanté après la lecture de
l’Exode qui décrit le repas du peuple juif avant la sortie d’Egypte, la première Pâque juive. Cette fête est pour le peuple Juif la commémoration de la libération du Seigneur de la servitude d’Egypte. En effet, le mot pâque signifie passage. Jésus a donné la profondeur à cette notion en accomplissant le passage de la mort à la vie et en nous faisant participer à ce passage.
La célébration eucharistique est la commémoration du salut du Christ qu’il réalise dans sa mort et sa résurrection. Paul montre dans ses lettres, l’importance du repas eucharistique pour les premiers chrétiens. Ils le vivaient non seulement dans le souvenir des événements passés mais aussi dans l’attente du retour glorieux du Seigneur. Nous aussi, en célébrant l’eucharistie, nous sommes invités à nous laisser illuminer par la mort et la résurrection du Christ pour nous mettre en attente de la rencontre ultime avec lui.
Qu'est-ce qui me touche dans ce que je viens de lire… ?
Qu'est-ce que je veux confier à Jésus... ?
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1Co.11,23-26 J'ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur et je vous l'ai transmis : la nuit où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi. » Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. » Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne.
Ps.115,12-13.15-18 Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu'il m'a fait ? J'élèverai la coupe du salut, j'invoquerai le nom du Seigneur. Il en coûte au Seigneur de voir mourir les siens ! Ne suis-je pas, Seigneur, ton serviteur, ton serviteur, le fils de ta servante, moi, dont tu brisas les chaînes ? Je t'offrirai le sacrifice d'action de grâce, j'invoquerai le nom du Seigneur. Je tiendrai mes promesses au Seigneur, oui, devant tout son peuple.
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Vendredi Saint Le dernier souffle
Le Vendredi Saint, nous restons auprès de la Croix. Au long de la journée,
les cortèges du Chemin de Croix se succèdent dans nos rues et dans nos églises. Au
début de la célébration de l'Office du Vendredi Saint, nous assistons en silence à la
prostration du célébrant allongé à même le sol. Puis, nous entendrons le récit intégral
de la passion du Christ. Parce que la mort sur la Croix est précédée par plusieurs
événements : l’arrestation, les interrogatoires devant les autorités religieuse juives
et romaines, la condamnation de la part des foules, le reniement de Pierre. Après
avoir été flagellé et humilié, Jésus est chargé de la croix qu’il porte à travers les rues
de Jérusalem jusqu’au mont du Golgotha où, dépouillé même de sa tunique, il sera
crucifié et rendra le dernier souffle.
Jn 19,22-42 Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère, la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. Jésus, voyant sa mère et, près d'elle, le disciple qu'il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. Après cela, sachant que tout, désormais, était achevé pour que l'Écriture s'accomplisse jusqu'au bout, Jésus dit : « J'ai soif. » Il y avait là un récipient plein d'une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d'hysope, et on l'approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l'esprit. Comme c'était le jour de la Préparation (c'est-à-dire le vendredi), il ne fallait pas laisser les corps en croix durant le sabbat, d'autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque. Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu'on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes. Les soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis de l'autre homme crucifié avec Jésus. Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu'il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l'eau. Celui qui a vu rend témoignage, et son témoignage est véridique ; et celui-là sait qu'il dit vrai, afin que vous aussi, vous croyiez. Cela, en effet, arriva pour que s'accomplisse l'Écriture : Aucun de ses os ne sera brisé. Un autre passage de l'Écriture dit encore : Ils lèveront les yeux vers celui qu'ils ont transpercé. Après cela, Joseph d'Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate de pouvoir enlever le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Joseph vint donc enlever le corps de Jésus. Nicodème - celui qui, au début, était venu trouver Jésus pendant la nuit - vint lui aussi ; il apportait un mélange de myrrhe et d'aloès pesant environ cent livres. Ils prirent donc le corps de Jésus, qu'ils lièrent de linges, en employant les aromates selon la coutume juive d'ensevelir les morts. À l'endroit où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin et, dans ce jardin, un tombeau neuf dans lequel on n'avait encore déposé personne. À cause de la Préparation de la Pâque juive et comme ce tombeau était proche, c'est là qu'ils déposèrent Jésus.
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Dans la foi, reconnaissons Jésus qui a donné sa vie pour le salut de tous les
hommes. Alors nous porterons tous nos frères dans la grande prière universelle du
Vendredi Saint. Puis le prêtre dévoilera et élèvera la croix en proclamant, « Voici le
bois de la Croix, qui a porté le salut du monde », en nous invitant à la vénération de
la Croix, symbole de l'amour sans limite qui donne tout.
Contemplons Jésus sur la croix et entouré de quelques proches. Alors que
l’Evangéliste Jean raconte les détails des derniers moments de sa vie en insistant sur
l’accomplissement des Ecritures, prêtons nos oreilles aux dernières paroles de Jésus.
« J'ai soif. », « Tout est accompli. » Et moi ? Quelle est ma soif ? Quel
accomplissement, j’attends ?
Nous qui regardons Jésus, nous pouvons constater le peu de personnes qui
l’entourent, le silence et la douceur de Jésus avec laquelle il confie sa mère à son
disciple et réciproquement.
Enfin avec la mort de Jésus, s’éteignent ses souffrances et son corps, livré aux
soins des personnes de bonne volonté, est déposé au tombeau. Nous connaissons
peut-être le silence et le vide qui s’installent au moment des obsèques d’une
personne proche. De même, le soir du Vendredi Saint, les cloches et les orgues se
taisent et nous quittons nos églises en silence…Devant nous s’ouvrira une nuit, une
nuit qui nous invitera à la prière de l'abandon au Père dans l'attente de la
manifestation de son salut...
Sur ton serviteur, que s'illumine ta face ; sauve-moi par ton amour. Soyez forts, prenez courage, vous tous qui espérez le Seigneur !
Ps 30,2.6.12-17.25 (En tes mains, je remets mon esprit)
En toi, Seigneur, j'ai mon refuge ; garde-moi d'être humilié pour toujours. Dans ta justice, libère-moi
; En tes mains, je remets mon esprit ; tu me rachètes, Seigneur, Dieu de vérité. Je suis la risée de mes
adversaires et même de mes voisins, je fais peur à mes amis (s'ils me voient dans la rue, ils me
fuient). On m'ignore comme un mort oublié, comme une chose qu'on jette. J'entends les calomnies
de la foule : de tous côtés, c'est l'épouvante. Ils ont tenu conseil contre moi, ils s'accordent pour
m'ôter la vie. Moi, je suis sûr de toi, Seigneur, je dis : « Tu es mon Dieu ! » Mes jours sont dans ta
main : délivre-moi des mains hostiles qui s'acharnent. Sur ton serviteur, que s'illumine ta face ;
sauve-moi par ton amour. Soyez forts, prenez courage, vous tous qui espérez le Seigneur !
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Plusieurs siècles avant la vie et la mort de Jésus, Isaïe refusait que la
souffrance signifie une punition de Dieu. Le Serviteur de Dieu est celui qui porte tout le sens du mystère de la vie et de la mort et nous conduit à la lumière du salut.
Qu'est-ce qui me touche dans ce que je viens de lire… ?
Qu'est-ce que je veux confier à Jésus ... ? ___________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Is 52,13-53,4. 10-12
Mon serviteur réussira, dit le Seigneur ; il montera, il s'élèvera, il sera exalté ! La multitude
avait été consternée en le voyant, car il était si défiguré qu'il ne ressemblait plus à un
homme ; il n'avait plus l'apparence d'un fils d'homme. Il étonnera de même une multitude
de nations ; devant lui, les rois resteront bouche bée, car ils verront ce que, jamais, on ne
leur avait dit, ils découvriront ce dont ils n'avaient jamais entendu parler. Qui aurait cru ce
que nous avons entendu ? Le bras puissant du Seigneur, à qui s'est-il révélé ? Devant lui, le
serviteur a poussé comme une plante chétive, une racine dans une terre aride ; il était sans
apparence ni beauté qui attire nos regards, son aspect n'avait rien pour nous plaire.
Méprisé, abandonné, homme de douleurs, familier de la souffrance, il était pareil à celui
devant qui on se voile la face ; et nous l'avons méprisé, compté pour rien. En fait, c'étaient
nos souffrances qu'il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu'il
était frappé, meurtri par Dieu, humilié. (...) Broyé, il verra une descendance, il prolongera
ses jours : par lui, ce qui plaît au Seigneur réussira. Par suite de ses tourments, il verra la
lumière, la connaissance le comblera. Le juste, mon serviteur, justifiera les multitudes, il se
chargera de leurs fautes. C'est pourquoi, parmi les grands je lui donnerai sa part, avec les
puissants, il partagera le butin, car il s'est dépouillé lui-même jusqu'à la mort et il a été
compté avec les pécheurs, alors qu'il portait le péché des multitudes et qu'il intercédait
pour les pécheurs.
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Samedi Saint « Eveille-toi, ô toi qui dors »
Dans la journée du Samedi Saint, nous restons en silence auprès du tombeau
qui, au soir du Vendredi Saint, a accueilli le cadavre de Jésus. Au IVe siècle Grégoire
le Grand, dans son homélie pour le Samedi Saint, a raconté une rencontre imaginaire
entre le Christ, Adam et Eve, qui aurait eu lieu entre la mise au tombeau et la
résurrection. Ce n'est pas un récit d'un événement historique mais un témoignage de
la foi que le Christ a brisé toutes les chaînes de la mort et du péché, parce que dans
la mort et la résurrection du Christ, nous sommes rendus capables de vivre selon la
vocation des enfants de Dieu, de tous les hommes.
Extrait de l'homélie de Grégoire le Grand pour le Samedi Saint
Que se passe-t-il ? Aujourd'hui, grand silence sur la terre ; grand silence et ensuite solitude
parce que le Roi sommeille. La terre a tremblé et elle s'est apaisée, parce que Dieu s'est endormi
dans la chair et il a éveillé ceux qui dorment depuis les origines. Dieu est mort dans la chair et le
séjour des morts s'est mis à trembler. C'est le premier homme qu'il va chercher, comme la brebis
perdue. Il veut aussi visiter ceux qui demeurent dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort. Oui.
C'est vers Adam captif, en même temps que vers Ève, captive elle aussi, que Dieu se dirige, et son Fils
avec lui, pour les délivrer de leurs douleurs. Le Seigneur s'est avancé vers eux, muni de la croix, l'arme
de sa victoire. Lorsqu'il le vit, Adam, le premier homme, se frappant la poitrine dans sa stupeur,
s'écria vers tous les autres : « Mon Seigneur avec nous tous ! » Et le Christ répondit à Adam : « Et
avec ton esprit ». Il le prend par la main et le relève en disant : Éveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi
d'entre les morts, et le Christ t'illuminera. « C'est moi ton Dieu, qui, pour toi, suis devenu ton fils ;
c'est moi qui, pour toi et pour tes descendants, te parle maintenant et qui, par ma puissance, ordonne
à ceux qui sont dans les chaînes : Sortez. À ceux qui sont dans les ténèbres : Soyez illuminés. À ceux
qui sont endormis : Relevez-vous. « Je te l'ordonne : Éveille-toi, ô toi qui dors, je ne t'ai pas créé pour
que tu demeures captif du séjour des morts. Relève-toi d'entre les morts : moi, je suis la vie des morts.
Lève-toi, œuvre de mes mains ; lève-toi, mon semblable qui as été créé à mon image. Éveille-toi,
sortons d'ici. Car tu es en moi, et moi en toi, nous sommes une seule personne indivisible.« C'est pour
toi que moi, ton Dieu, je suis devenu ton fils ; c’est pour toi que moi, le Maître, j'ai pris la forme
d'esclave ; c'est pour toi que moi, qui domine les cieux, je suis venu sur la terre et au-dessous de la
terre ; c'est pour toi, l'homme, que je suis devenu comme un homme abandonné, libre entre les
morts ; c'est pour toi, qui es sorti du jardin, que j'ai été livré aux Juifs dans un jardin et que j'ai été
crucifié dans un jardin.
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Laissons résonner en nous la déclaration " c'est pour toi que ..." adressée par
le Christ au premier humain. Elle ne contient pas de reproche ni de plainte. Elle
exprime un engagement de Dieu auprès de l'homme, une invitation à rentrer dans la
lumière, à vivre debout....
A la tombée du soleil, nous nous retrouverons dans nos églises pour fêter la
résurrection du Christ avec les adultes qui recevront le baptême. Avant d'entendre
l'Evangile qui raconte la rencontre du ressuscité avec les femmes (Mt 28, 1-10), nous
écouterons plusieurs lectures de la Parole de Dieu pour revivre l'engagement de Dieu
auprès de l'homme tout au long de l'histoire depuis la création du monde.
En lisant le prophète Isaïe, osons la rencontre avec Dieu, qui veut nous donner
tout... nous n'avons qu'à nous ouvrir, à lui dire notre soif de la plénitude, à croire que
son engagement auprès de nous est définitif....
Qu'est-ce qui me touche dans ce que je viens de lire… ?
Qu'est-ce que je veux confier à Jésus … ?
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Is.55,1-11 Vous tous qui avez soif, venez, voici de l'eau ! Même si vous n'avez pas d'argent, venez acheter et consommer, venez acheter du vin et du lait sans argent, sans rien payer. Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas, vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ? Écoutez-moi bien et vous mangerez de bonnes choses, vous vous régalerez de viandes savoureuses ! Prêtez l'oreille ! Venez à moi ! Écoutez et vous vivrez. Je m'engagerai envers vous par une alliance éternelle : ce sont les bienfaits garantis à David. Lui, j'en ai fait un témoin pour les peuples, pour les peuples, un guide et un chef. Toi, tu appelleras une nation inconnue de toi ; une nation, qui ne te connaît pas, accourra vers toi à cause du Seigneur ton Dieu, à cause du Saint d'Israël, car il fait ta splendeur. Cherchez le Seigneur tant qu'il se laisse trouver ; invoquez-le tant qu'il est proche. Que le méchant abandonne son chemin et l'homme perfide, ses pensées ! Qu'il revienne vers le Seigneur qui lui montrera sa miséricorde, vers notre Dieu qui est riche en pardon. Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos chemins ne sont pas mes chemins, oracle du Seigneur. Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins, et mes pensées au-dessus de vos pensées. La pluie et la neige qui descendent des cieux n'y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l'avoir fécondée et l'avoir fait germer, donnant la semence au semeur et le pain à celui qui doit manger ; ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission.
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Dimanche de Pâques Courir au tombeau vide
Curieusement, l'Evangile du dimanche de Pâques nous mène auprès du
tombeau vide. C’est un signe sans vision : Le tombeau est vide. C’est l'aventure de la
foi à la suite des premiers disciples. Cette aventure a commencé avec la rencontre de
Jésus, fils de Dieu, qui nous a rejoints dans son humanité. La foi du disciple bien aimé
ne se serait pas manifestée, s’il n’avait pas le souvenir de Jésus de Nazareth, s’il n’avait
pas cette expérience d’avoir vécu avec lui et mis sa foi en lui. Alors que la Semaine
Sainte et tout le Carême sont derrière nous, nous repartons pour chercher les traces
de la résurrection dans notre vie, là où parfois nous nous y attendons le moins. Comme
Pierre qui scrute les linges qui entouraient le cadavre et ne sait pas encore que Jésus
est déjà ressuscité. Nous sommes invités à nous souvenir de la rencontre que nous
avons faite avec Jésus durant les derniers jours, semaines, années pour que la foi en
la résurrection jaillisse en nous. Laissons-nous gagner par la joie qui ne vient pas de
nous (de nos prières, du jeûne ou des sacrifices...) mais qui vient de la victoire de Dieu,
imprévisible et fidèle à jamais.
Jn.20,1-9 Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin; c'était encore
les ténèbres. Elle s'aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court donc trouver Simon-
Pierre et l'autre disciple, celui que Jésus aimait et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son
tombeau et nous ne savons pas où on l'a déposé. » Pierre partit donc avec l'autre disciple pour se
rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l'autre disciple courut plus vite que
Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s'aperçoit que les linges sont posés à plat ;
cependant, il n'entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il
aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé
avec les linges, mais roulé à part à sa place. C'est alors qu'entra l'autre disciple, lui qui était arrivé le
premier au tombeau. Il vit et il crut. Jusque-là, en effet, les disciples n'avaient pas compris que, selon
l'Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d'entre les morts.
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Non, je ne mourrai pas, je vivrai pour annoncer les actions du Seigneur !
En écoutant le témoignage de Pierre, je suis invité à me demander quelles
sont les actions du Seigneur dans ma vie que je veux raconter à ceux qui m'entourent...
Qu'est-ce qui me touche dans ce que je viens de lire… ?
Qu'est-ce que je veux confier à Jésus … ?
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Act 10,34a.37-43
Alors Pierre prit la parole et dit : « En vérité, je le comprends, Dieu est impartial :
Vous savez ce qui s'est passé à travers tout le pays des Juifs, depuis les commencements en Galilée,
après le baptême proclamé par Jean : Jésus de Nazareth, Dieu lui a donné l'onction d'Esprit Saint et
de puissance. Là où il passait, il faisait le bien et guérissait tous ceux qui étaient sous le pouvoir du
diable, car Dieu était avec lui. Et nous, nous sommes témoins de tout ce qu'il a fait dans le pays des
Juifs et à Jérusalem. Celui qu'ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice, Dieu l'a
ressuscité le troisième jour. Il lui a donné de se manifester, non pas à tout le peuple, mais à des
témoins que Dieu avait choisis d'avance, à nous qui avons mangé et bu avec lui après sa
résurrection d'entre les morts. Dieu nous a chargés d'annoncer au peuple et de témoigner que lui-
même l'a établi Juge des vivants et des morts. C'est à Jésus que tous les prophètes rendent ce
témoignage : Quiconque croit en lui, reçoit par son nom le pardon de ses péchés. »
Ps.117,1-4.16-17.22-23 Rendez grâce au Seigneur : Il est bon ! Éternel est son amour ! Oui, que le dise Israël : Éternel est son amour ! Que le dise la maison d'Aaron : Éternel est son amour ! Qu'ils le disent, ceux qui craignent le Seigneur : Éternel est son amour ! Le bras du Seigneur se lève, le bras du Seigneur est fort ! » Non, je ne mourrai pas, je vivrai pour annoncer les actions du Seigneur : La pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d'angle : c'est là l'œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux.
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Dates à retenir
Pour continuer à vivre en communauté la joie de la Résurrection pour
devenir témoins du Christ, nous vous proposons trois RDV
pour les 18-30 ans :
18 avril : Open Bishop - rencontre avec Mgr Santier qui lira avec
nous le Ps 117, 19h30 à l'Escale Etudiants
20 avril : Messe des étudiants et jeunes professionnels à 20h00 à
la cathédrale de Créteil
29-30 avril : week end à Chartres - Sur le chemin de la lumière
Plus d’info sur : www.jeunes94.cef.fr
Livret réalisé par : Sr Agnieszka Buczakowska, P. Yves-Arnaud Kirchhof, Catherine Udala