"Entreprendre autrement"

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POCHE Entreprendre autrement en Poitou-Charentes Alternatives Economiques Poche autrement en Poitou-Charentes Entreprendre P O C H E En partenariat avec Une économie écologique, solidaire et créatrice d’emplois Tout savoir pour créer son entreprise et consommer autrement

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En partenariat avec

■ Une économie écologique, solidaire

et créatrice d’emplois■ Tout savoir pour créer son entreprise

et consommer autrement

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Une économie écologique,

solidaire et créatrice d’emplois

Tout savoir pour créer

son entreprise

et consommer autrement

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes

Alternatives Economiques Poche

Fondateur, conseiller de la rédaction : Denis ClercEditorialiste : Philippe FrémeauxRédaction : 28 rue du Sentier 75002 Paris tél. : 01 44 88 28 90 [email protected] de la rédaction : Thierry Pech Rédacteur en chef : Guillaume DuvalSecrétaire général de la rédaction : Daniel SallesResponsable des Alternatives Economiques Poche : Camille DorivalCoordination de ce numéro : David BelliardOnt également participé à ce numéro : Gaëtan Briard, Pascal Mercat, Juliette RaynalSecrétariat de rédaction : Charlotte Chartan, Francis GimeletRédactrices graphistes : Isabelle Alexandre, Odile Al Daghistani et Marie-July BerthelierService de presse : Hélène Creix, Véronique OrlandiDirecteur du développement : David BelliardPartenariats : Camille DorivalDirectrice commerciale : Hélène ReithlerChargée de promotion diffusion : Aïssata Seck

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Edité par la Scop-SA Alternatives Economiques,Directeur de la publication : Philippe Frémeaux© Alternatives Economiques. Toute reproduction, même partielle, des textes, infographies et documents parus dans le présent numéro est soumise à l’autorisation préalable de l’éditeur. Toute copie destinée à un usage collectif doit avoir l’accord du Centre français du droit de copie (CFC) : 20 rue des Grands-Augustins, 75006 Paris, tél. : 01 44 07 47 70, fax : 01 46 34 67 19.

www.alternatives-economiques.fr

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Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - �

Avant-propos

Une autre économie est possible

Face à la crise que nous traversons, il existe une économie

sociale, solidaire et écologiquement responsable, dont la

finalité n’est pas que financière. Celle-ci tente de restaurer

les équilibres sociaux, territoriaux et environnementaux,

et contribue à l’élaboration d’un autre modèle pour vivre

autrement. En Poitou-Charentes, ce mouvement, incarné notamment par les

acteurs de l’économie sociale et solidaire (associations, coopératives, mutuelles

et fondations), est actif depuis très longtemps.

Elaboré en collaboration avec le conseil régional de Poitou-Charentes, ce

guide d’Alternatives Economiques a pour ambition d’illustrer une des formes que

peut emprunter cette « autre » économie, qui entend promouvoir une économie

soutenable. Vous y trouverez des informations pratiques et des portraits de celles

et ceux qui en sont les acteurs.

Economie pour vivre autrement, croissance verte, nouveau dialogue social… :

autant d’expressions que les trois premières parties de ce guide tentent d’illustrer

par des focus sur des initiatives aussi diverses que, par exemple, la production

de voitures électriques ou les groupements d’employeurs.

Si vous avez des projets pour créer une entreprise ou réorienter votre pro-

duction vers des biens plus écologiques, si vous souhaitez vous investir dans

l’économie sociale et solidaire, la quatrième partie, « Entreprendre autrement »,

vous aidera à choisir le statut le mieux adapté et vous donnera des pistes pour

créer et développer votre activité.

La cinquième partie de ce guide s’adresse plus particulièrement à celles et ceux

qui cherchent à consommer autrement. Alimentation, logement, santé, services

aux personnes, mais aussi biomatériaux, photovoltaïque… : les domaines sont

nombreux où chacun d’entre nous, par ses choix de consommation, peut par-

ticiper à une économie plus humaine. Dans tous les aspects de la vie courante,

des entreprises et des associations proposent des produits qui s’inscrivent dans

une démarche écologiquement et socialement responsable.

Enfin, ce guide se conclut sur les actions conduites au niveau international,

car l’élaboration de nouvelles solidarités entre les populations et les cultures sont

aussi l’une des expressions d’un nouveau modèle économique plus équilibré.

Ainsi, que vous soyez consommateurs, épargnants, élus locaux, créateurs

d’entreprise ou salariés, ce guide a pour vocation de vous accompagner dans la

recherche d’une économie ancrée dans son territoire régional ; une économie

qui tient compte des enjeux sociaux et environnementaux.

� David Belliard

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Une économie pour vivre autrement

C’est en s’appuyant sur une économie sociale et solidaire depuis longtemps présente sur son territoire que la région Poitou-Charentes fait face aux défis sociaux et environnementaux actuels.

� - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre i

Une économie pour vivre autrement

F. R

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Constructions basse consommation près de Niort, dans les Deux-Sèvres. Développer une économie pour vivre autrement, c’est notamment soutenir de nouvelles filières, comme celle de l’éco-construction.

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Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - �

Une économie pour vivre autrement

Une économie sociale, solidaire et écologiqueLa région peut s’appuyer sur de nombreuses expériences, parfois an-

ciennes, pour développer une économie sociale, solidaire et écologique.

Le Poitou-Charentes est depuis très longtemps un lieu où s’inventent de

nouvelles formes d’économie et de solidarité entre les populations et

les territoires. Ainsi, pour répondre aux besoins ponctuels de main-d’œuvre

des exploitants agricoles et des artisans, tout en permettant aux salariés de

bénéficier d’un véritable contrat de travail, des groupements d’employeurs

se sont développés dès les années 1980. Ils représentent aujourd’hui un

modèle alternatif à celui du travail intérimaire, qui répond tout à la fois

aux besoins de flexibilité des entreprises et à ceux des salariés de voir leurs

parcours professionnels sécurisés (voir page 33).

Vers un nouveau modèleAutre exemple emblématique, plusieurs mutuelles d’assurance ont leur

siège dans les Deux-Sèvres, notamment à Niort. Plusieurs d’entre elles,

comme la Maif, la Macif ou la Maaf, sont des poids lourds dans le secteur

de l’assurance des biens et des personnes. Organismes à but non lucratif,

elles constituent une alternative aux assurances privées. Au départ, elles ne

regroupaient que quelques milliers de personnes. Aujourd’hui, elles comp-

tent plusieurs millions de sociétaires. Elles marquent la réussite, dans le

Née au XIXe siècle afin d’orienter la production

de biens et de services vers l’intérêt du plus grand

nombre, l’économie sociale applique une gouver-

nance fondée sur le principe « une personne = une

voix ». C’est dans les années 1970 que le concept

d’économie solidaire fait quant à lui son apparition,

mettant en avant des activités économiques alter-

natives pour les personnes en situation d’exclusion.

En 1981, l’économie sociale et solidaire (ESS) est

officiellement reconnue. Gestion démocratique,

mixité des ressources, non-lucrativité individuelle,

utilité collective ou sociale du projet constituent

les piliers de cette autre économie (voir également

encadré page 37).

Sur la base d’une exploitation de l’étude « Connais-

sance locale de l’appareil productif » de l’Insee (2008),

ce secteur représenterait 12,5 % de l’emploi salarié

en Poitou-Charentes. Une proportion qui place la

région en troisième position des régions françaises

dans ce domaine. L’économie sociale et solidaire y

compte autour de 70 000 emplois, répartis dans

près de 7 000 structures, dont plus de 5 500 asso-

ciations, 1 167 coopératives, 224 mutuelles et 14 fon-

dations. Le secteur est en pleine croissance. En

témoigne sa progression dans la région depuis

2004 : 30 % d’entreprises et 20 % de salariés en

plus. Cette économie représente désormais 1 sala-

rié sur 6 dans le secteur privé.

L’ESS en Poitou-Charentes voit une part importante

de ses activités consacrées à la finance et à l’assu-

rance. Cette spécificité vient de son histoire, la ville

de Niort étant connue pour être la capitale des

mutuelles. La préfecture des Deux-Sèvres abrite

ainsi les sièges nationaux de grandes mutuelles

d’assurance comme la Maif, la Macif ou la Maaf.

Gaëtan Briard

• Pour en savoir plus : le site de l’Observatoire natio-

nal de l’économie sociale et solidaire www.cncres.org/

accueil_cncres/observatoire_de_less

L’économie sociale et solidaire en Poitou-Charentes

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10 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre i

Une économie pour vivre autrement

secteur de l’assurance, d’un modèle mutualiste qui s’appuie sur des valeurs

de solidarité et de coopération.

Aujourd’hui, face à la crise économique et écologique et à l’accroisse-

ment des inégalités, ces valeurs constituent des ressources pour inventer

un nouveau modèle de développement qui intègre les contraintes envi-

ronnementales et participe à réduire les fractures sociales et territoriales.

Création de produits écologiques, mise en place de nouveaux modes de

production rejetant moins de gaz carbonique, développement d’une agri-

culture biologique…, cette croissance verte (voir pages 16 et suivantes) ouvre

de nouvelles perspectives pour l’amélioration de la qualité de vie et génère

des emplois d’un nouveau type.

Les pouvoirs publics en première ligneDans cette transformation de notre modèle de développement, les pouvoirs

publics ont un rôle important à jouer. Ainsi, la Région Poitou-Charentes a

engagé une politique qui se traduit par la création et la mise en place d’un

ensemble d’outils et de dispositifs. Ces derniers permettent à la fois d’ini-

tier de nouveaux projets et de les accompagner, et tentent aussi de garantir

leur pérennité. La Région constitue un interlocuteur essentiel pour les

entreprises qui souhaitent orienter une partie ou la totalité de leur activité

vers des productions écologiques et des modes d’organisation favorisant

la coopération et le respect des salariés. Financeur, mais aussi partenaire

dans le cas de certains projets, comme pour Mia Electric et la production

d’automobiles électriques (voir article ci-après), le conseil régional soutient

de nouvelles filières industrielles.

Soucieux de développer l’activité régionale, il encourage une économie

de proximité, qui bénéficie d’abord aux territoires sur lesquels elle est im-

plantée. Pour cela, il favorise les circuits courts, c’est-à-dire réduisant le

nombre d’intermédiaires et la distance géographique entre le producteur et

le consommateur, et a mis en place des outils de sécurisation des parcours

professionnels (voir pages 27 et suivantes).

Cette stratégie intègre les volets social, écologique et économique, et ce

d’autant plus que la collectivité régionale soutient le développement d’un

marché pour les produits issus de la croissance verte. En effet, afin de favo-

riser leur utilisation par les consommateurs, des aides sont proposées. Par

exemple, la Région a soutenu l’acquisition par les particuliers de panneaux

solaires. De la même manière, les investissements en matériels d’aménage-

ment, d’équipement et de stockage des eaux de récupération peuvent faire

l’objet de subventions.

Comment ce modèle économique, porteur d’un mieux-vivre ensemble,

se met-il en place dans la région ? Cette partie est là pour répondre à la

question.

David Belliard

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Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 11

Une économie pour vivre autrement

Une logique différenteGérard Andreck, président du groupe Macif, revient sur les principes

de fonctionnement des mutuelles et les valeurs qui les fondent.

Vous soulignez sur le site de la Macif que celle-ci n’est pas une entreprise d’assurances tout à fait comme les autres. Pouvez-vous préciser ?

La Macif est une entreprise d’économie sociale. A ce titre, elle n’est pas

dans la même logique économique qu’une société d’assurances tradition-

nelle. Cette dernière se situe dans une démarche de rentabilité à court terme

et défend des intérêts individuels, son bénéfice est reversé aux actionnaires

selon leur apport en capital. Alors que la Macif est une société de personnes

rassemblées autour d’un projet commun : se protéger mutuellement aux

meilleures conditions possibles. Ainsi, nos sociétaires sont collectivement

assureurs et individuellement assurés ; les fruits de la performance profitent

à tous de la même manière.

Pour quelles raisons les mutuelles se sont-elles créées et/ou installées en Poitou-Charentes ?

Deux raisons expliquent l’implantation historique des mutuelles dans le

bassin niortais. La première est qu’il existe en Poitou-Charentes une culture

d’économie sociale très ancienne, particulièrement en matière de coopéra-

tives agricoles. C’est de cette culture que se sont inspirés les instituteurs pour

créer leur mutuelle d’assurance en 1934 : la Maif. La seconde raison réside

dans le phénomène de « contagion » qui a eu lieu ensuite dans cette région.

Devant le succès rencontré par la Maif, les artisans ont repris l’idée, et c’est

ainsi qu’est née la Maaf en 1950. Dix ans plus tard, des petits commerçants

et des patrons de PME, soutenus par la Maif et la Maaf, ont à leur tour créé

leur propre mutuelle, la Macif, mutuelle d’assurance des commerçants et

industriels de France.

Comment expliquez-vous le succès des mutuelles depuis leur création ?Les mutuelles en général, qu’elles assurent des personnes ou des biens,

agissent en quelque sorte comme des groupements de consommateurs qui

tirent leur force de leur nombre. La finalité de ce collectif, une fois encore, est

de se protéger aux meilleures conditions possibles, selon le meilleur rapport

qualité/prix, en faisant jouer la solidarité. Si l’on y ajoute une gestion démo-

cratique et la recherche d’un développement durable, je pense que l’on a les

principales raisons qui font le succès des mutuelles, et plus globalement de

l’économie sociale.

Propos recueillis par D. B.

Gérard Andreck,président du groupe Macif

D. R

.

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12 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre i

Une économie pour vivre autrement

Des initiatives pour inventer une autre économieDeux initiatives illustrent l’évolution de l’économie régionale vers un

modèle favorisant la production de biens innovants, plus respectueux de

l’environnement, ou de nouveaux liens de solidarité entre les salariés.

Mia ou la voiture électrique comme défi régional« Nous avons atteint nos prévisions ! La production de nos voitures élec-

triques commencera avant l’été 2011, et plusieurs contrats de vente avec des 

collectivités comme La Rochelle, Nice, Niort ou Caen ont été signés. Nous 

devrions atteindre nos objectifs de vente. » Laurent Buffeteau, PDG de Mia

Electric, ne cache pas sa satisfaction de voir bientôt sortir des chaînes de

production ces véhicules électriques d’un nouveau

genre destinés en premier lieu aux entreprises

et aux collectivités, mais aussi aux particuliers,

comme voitures d’appoint non polluante. Il faut

dire que la société revient de loin. En 2009, le sous-

traitant automobile, qui s’appelait alors encore

Heuliez, a été menacé de liquidation judiciaire

et a essuyé le refus d’aide du Fonds stratégique

d’investissement (FSI), piloté par l’Etat, de lui

accorder une aide de 10 millions d’euros. Mais

la mobilisation de ses salariés et de sa direction

ainsi que celle des collectivités locales, comme le

conseil régional, ont permis à l’entreprise de ne

pas disparaître et de mettre au point un modèle

de véhicule électrique novateur.

La Région actionnaireDès janvier 2008, un appel à projets régional

a été lancé pour développer une filière de pro-

duction de véhicules électriques sur le territoire

picto-charentais. En investissant 5 millions d’euros

dans Mia Electric, la Région a ainsi permis à cette

entreprise d’assurer la phase de conception de ses

nouveaux produits. Les fonds débloqués ont en outre

favorisé sa recapitalisation dans le cadre d’un parte-

nariat avec Kohl, un industriel allemand, qui en est

aujourd’hui l’actionnaire principal. « L’investissement 

de la Région était certes risqué, mais la collectivité 

est devenue un partenaire stratégique majeur pour 

Mia Electric », souligne Laurent Buffeteau. Loin de D. R

.

La Mia est une voiture d’appoint, destinée aux entreprises et aux collectivités, mais aussi aux particuliers..

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Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 13

Une économie pour vivre autrement

limiter ses financements à de simples subventions, la Région est aujourd’hui,

avec 30 % des parts, l’un des actionnaires de la PME. C’est la première fois

qu’une collectivité régionale participe au capital d’une entreprise privée. Elle

la soutient ainsi dans son développement. La garantie pour un prêt bancaire

de 8 millions d’euros que le conseil régional a apportée afin de permettre à

la société de poursuivre son activité en est une illustration.

En outre, le maintien de l’emploi et le renforcement des compétences

des salariés de Mia Electric ont aussi été une des priorités. Le programme

de sécurisation des parcours professionnels (voir encadré page 29) a ainsi

permis d’éviter des licenciements en proposant aux salariés, pendant la pé-

riode d’activité restreinte de l’entreprise, des formations tout en maintenant

une grande partie de leur rémunération. Mia Electric peut ainsi s’appuyer sur

ces personnels pour développer sa production. Et alors qu’elle ne comptait

que 35 salariés en 2010, elle en emploie actuellement près de 200, et devrait

atteindre les 250 dans la phase de production en série.

« Mais le soutien de la Région ne s’arrête pas à ses financements directs,

ajoute Laurent Buffeteau. La collectivité nous aide aussi en favorisant l’achat 

de véhicules électriques et en participant activement à la communication de 

l’entreprise sur ses produits. » En effet, outre les actions de communication

effectuées par les représentants du conseil régional, des aides à l’achat de

véhicules électriques permettent aux particuliers d’en acquérir un au prix

de 13 500 euros, tandis que la Région a déjà passé commande de véhicules

pour compléter sa flotte automobile.

La Région Poitou-Charentes a conçu de nombreuses

aides pour soutenir la formation et encourager

l’entrepreneuriat et la « consommation verte ». Le

site du conseil régional, www.poitou-charentes.fr,

présente dans sa rubrique « La Région vous aide »

l’ensemble des dispositifs disponibles.

Pour chaque dispositif, vous pouvez savoir qui

sont les bénéficiaires potentiels, quel est le mon-

tant de l’aide, quelles sont les conditions d’ob-

tention et les démarches administratives à ac-

complir. Le portail classe les aides soit par profil

de structures (association, entreprise, etc.), soit

par thème (croissance verte et emploi, éducation

et formation, culture et sport, etc.). Cette naviga-

tion, très simple, permet de connaître rapidement

les aides auxquelles vous pouvez prétendre, que

vous soyez salarié, entrepreneur, jeune diplômé,

ou que vous souhaitiez acheter un véhicule, même

un vélo, électrique !

La Région offre en effet un large éventail de

soutiens financiers. Le portail reprend ainsi en

détail le Pacte pour l’emploi des jeunes (voir aussi

page 30), mis en place depuis la fin 2010 à desti-

nation des 15-25 ans. Les porteurs de projets in-

novants y trouveront également les aides qui leur

sont consacrées. Les dispositifs en faveur d’une

économie sociale, solidaire et écologique y sont

eux aussi décrits (voir aussi page 55). De plus, les

personnes souhaitant développer une activité dans

les secteurs sanitaire, social ou culturel pourront

trouver des informations précieuses sur les soutiens

financiers créés par la Région.

Enfin, que vous ayez un projet de création ou de

reprise en Scop, d’entreprises innovantes ou d’as-

sociations, que vous cherchiez à consommer autre-

ment ou que vous souhaitiez obtenir des informa-

tions sur des initiatives innovantes en termes de

dialogue social, ce guide recense de nombreuses

aides et soutiens régionaux.

G. B.

• Retrouvez le détail de toutes ces aides sur le site du

conseil régional (www.poitou-charentes.fr/services-en-

ligne/guide-aides) et tout au long de ce guide.

Connaître les aides du conseil régional de Poitou-Charentes

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14 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre i

Une économie pour vivre autrement

Cepam : de la crise à la Scop« En 2008, nous étions comme un bateau sans capitaine, se souvient

Christabelle Chollet, PDG de Cepam, société industrielle spécialiste du lam-

bris décoratif. Mais nous n’avions pas envie de couler ! » De cette volonté des

cadres de l’entreprise et de ses salariés va naître le projet de reprise sous forme

de société coopérative de production (Scop). Alors qu’en septembre 2008,

Cepam est à vendre, les salariés se mobilisent pour continuer de livrer les

clients et se lancent dans la constitution d’un dossier de reprise de la société.

Ils s’appuient pour cela sur l’aide des responsables de l’union régionale des

Scop et sur la mobilisation des acteurs locaux (commune de Mauzé-sur-le-

Mignon, dans les Deux-Sèvres, la communauté d’agglomération de Niort

et le conseil régional). « C’était un très gros travail, souligne Christabelle

Chollet, mais nous savions que Cepam bénéficiait d’une compétence et d’un 

savoir-faire reconnus en France comme en Europe. »

Après un plan social, le projet de reprise aboutit : 62 salariés sur 80

investissent en moyenne l’équivalent de deux mois de salaire dans la coo-

pérative (ils seront 70 quelques mois plus tard) et la société bénéficie d’un

capital de 360 000 euros (420 000 euros en 2011), suffisant pour répondre

aux engagements courants.

Des acteurs locaux mobilisésCette reprise s’accompagne d’un recentrage de l’entreprise, qui s’était

fortement diversifiée, sur ses activités historiques liées au lambris décoratif,

marché sur lequel elle est très compétitive. « Le rôle des acteurs locaux a été 

« En France, le secteur du photovoltaïque 

est en surchauffe », a estimé le gouver-

nement, qui craint une importation mas-

sive et polluante de panneaux chinois à

bas coût. Le 22 février 2010, le Premier

ministre a présenté

de nouvelles règles

du jeu pour cette

filière. Principales

mesures : une baisse

de 20 % du tarif de

rachat de l’électricité

solaire aux particu-

liers, la mise en place

d’appels d’offres

pour les installations

les plus puissantes et des exigences en-

vironnementales accrues.

Ces mesures sont vues par les acteurs

de la filière photovoltaïque de la région

Poitou-Charentes comme un coup dur. Ils

estiment que près de 25 000 emplois se-

raient ainsi menacés.

La Région, qui a développé un plan solaire

de près de 400 millions d’euros depuis

janvier 2008, a de ce fait décidé de créer

un « fonds de résistance photovoltaïque ».

Des financements seront alloués pour

aider les installateurs de panneaux à main-

tenir ou reprendre leur activité. Une société

d’économie mixte régionale gérera ce

dispositif qui sera doté d’un plan d’inves-

tissement pour développer la capacité de

production photovoltaïque d’énergie. Plan

d’investissement qui sera financé sur les

crédits du Plan énergie solaire régional,

en place depuis plusieurs années. L’objec-

tif de ces mesures est de favoriser la

production de panneaux solaires en France

et de créer les conditions économiques

favorables au développement de la filière.

Juliette Raynal

Un « fonds de résistance » régional pour le photovoltaïque

La France se situe en quatrième position sur le marché européen de la production d’énergie solaire d’origine photovoltaïque. Sa puissance photovoltaïque est loin derrière celle de l’Allemagne, de l’Italie et de la République tchèque. Ainsi, sa production était en 2010 sept fois plus faible que celle de son voisin d’outre-Rhin.

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Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 15

Une économie pour vivre autrement

essentiel, estime Christabelle Chollet. Ainsi, la communauté d’agglomération 

niortaise nous vend en crédit-bail les locaux que nous occupons et Cepam en 

sera propriétaire en 2016. En outre, les salariés qui ont souhaité devenir asso-

ciés de la coopérative ont été aidés par le conseil régional qui a abondé leur 

participation à hauteur de 160 000 euros au total », grâce au dispositif Bourse

tremplin pour l’emploi.

Toutefois, pour assurer sa pérennité, Cepam doit faire face à de nouveaux

défis. Si elle connaît une croissance régulière de son chiffre d’affaires, la

Scop souhaite se positionner auprès de nouveaux marchés et développer

son activité à l’international. Pour cela, elle investit massivement dans la

formation de toutes ses équipes, au travers d’un plan qui a reçu l’aide de

l’Etat et du conseil régional. L’entreprise, déjà leader sur son marché, semble

trouver dans sa transformation en Scop une nouvelle énergie.

D. B.• Pour en savoir plus :

– Sur Mia Electric : www.mia-electric.com

– Sur les aides régionales pour acquérir un véhicule électrique : www.poitou-charentes.fr Cliquez

sur « La région vous aide/Particulier », rubrique « Transports propres ».

– Sur Cepam : www.cepam.com

– Sur les aides pour financer une création ou une reprise d’activité en Scop : voir pages 41 et 55.

– Sur le statut de Scop : voir page 38.

D. R

.

Cepam a été reprise par ses salariés en coopérative en 2008. Au final, 70 d’entre eux, sur 80, ont investi dans son capital.

Page 14: "Entreprendre autrement"

16 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Vivre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre ii

Pour une croissance verte

A. M

onta

ufie

rPour une croissance verte

Répondre aux nouveaux enjeux environnementaux et créer des emplois, tel est le double objectif de la croissance verte.

Entreprise SVO Eco-industrie, basée dans la Vienne. Cette société, comme 900 autres ainsi que de nombreux chercheurs, est membre du Pôle des éco-industries créé par la Région afin de soutenir l’innovation en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Page 15: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 17

Pour une croissance verte

Allier les exigences environnementales et socialesLes modes de production en Poitou-Charentes intègrent de plus en

plus les exigences environnementales tout en favorisant l’emploi. Une

transformation portée par de nombreuses initiatives locales et encou-

ragée par la Région.

La dégradation de notre environnement, marquée notamment par de graves

dérèglements climatiques, exige de profonds changements dans notre façon

de produire et de consommer. Et sur un autre front, les inégalités sociales ne

cessent de se creuser. Notre modèle de développement économique doit donc

évoluer pour favoriser l’égalité sociale et répondre aux enjeux environnemen-

taux, afin de sortir de la logique d’une production à court terme qui ne prend

pas en compte le caractère limité de nos ressources naturelles.

L’évolution des technologies et des pratiques, associée à la volonté de

nombreux acteurs économiques et porteurs de projets innovants, suscite

l’espoir de cette transformation et d’une croissance « verte ». Des politiques

publiques fortes et volontaristes soutiennent le développement d’une activité

économique dont l’objectif est d’allier excellence environnementale et sociale

et création d’emplois. Elles favorisent les projets centrés sur l’amélioration de

notre qualité de vie, la préservation de nos ressources naturelles, la réduction

de notre dépendance vis-à-vis de matières fossiles limitées, comme le pétrole,

ou du nucléaire, et une meilleure répartition des richesses produites.

Près de 900 millions d’euros investisLe Poitou-Charentes est engagé dans la conversion écologique de son

économie. Depuis 2004, l’excellence environnementale est une priorité de la

politique menée par la conseil régional. Cette orientation s’est traduite par

un investissement de plus de 870 millions d’euros dans des projets porteurs

d’une croissance « verte » et l’adoption, en juillet 2009, d’un Agenda régional

pour la conversion écologique de l’économie et de la croissance verte en

faveur de l’emploi. De nouvelles mesures, annoncées en 2010, concernant

la création de villages écologiques, des aides à l’isolation des logements et

le triplement de la production d’énergies renouvelables d’ici 2020, viennent

renforcer le panel de celles déjà existantes. Elles sont destinées à développer

des domaines aussi essentiels que l’éco-habitat, les énergies renouvelables

ou encore l’agriculture biologique.

Pour mener à bien cette politique, de nombreux outils ont été créés à la

demande des différents acteurs concernés. Ainsi, les pôles des éco-industries

ou de conversion bio sont devenus des interlocuteurs pour les entreprises

et exploitations agricoles (voir respectivement pages 21 et 25). En outre, en

participant financièrement à des fonds d’investissement ou encore à un centre

Page 16: "Entreprendre autrement"

18 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre ii

Pour une croissance verte

d’expertise et de transferts technologiques spécialisé dans la valorisation des

déchets (Valagro carbone renouvelable Poitou-Charentes), la Région propose

moyens technologiques et savoir-faire aux acteurs industriels qui souhaitent

réorienter leurs productions vers les secteurs de la croissance verte. Par

ailleurs, depuis plusieurs années, de nombreux appels à projets régionaux

concernant les éco-produits et éco-procédés ont été lancés. Ils ont permis le

développement de produits innovants à prix compétitifs et la diversification

de plus de 100 entreprises.

La région Poitou-Charentes affiche aujourd’hui un niveau de créations

d’entreprises très élevé, qui a doublé en 2009 par rapport à 2008, pour atteindre

plus de 14 000 créations. L’excellence environnementale, la priorité donnée

au lien social autour de la valorisation des savoir-faire et des compétences

présents sur le territoire, la production décentralisée d’énergies renouvelables

et le soutien à des filières industrielles vertes comme le photovoltaïque ou la

voiture électrique ouvrent des perspectives de créations d’emplois.

Dans ce chapitre, plusieurs éclairages et exemples vous sont donnés pour

mieux comprendre la croissance verte et ses enjeux, ainsi que les politiques

régionales menées dans ce domaine.

David Belliard

« La Région a un rôle essentiel d’entraînement »Le conseil régional de Poitou-Charentes mène une politique volonta-

riste en matière de mutation écologique, sociale et solidaire de son

économie. Explications avec Jean-François Macaire, conseiller régional

et président de la commission en charge de ce sujet.

En quoi consiste la mutation écologique, sociale et solidaire de l’économie ?

Il s’agit de faire évoluer les acteurs économiques vers des procédés de

fabrication et des produits plus respectueux de l’environnement. Par exemple,

l’automobile migre vers le véhicule propre ou l’agroalimentaire vers une

agriculture labellisée « biologique ». Plus largement, ce sont tous les secteurs

d’activité de la région, les transports, le bâtiment, l’énergie, qui peuvent

être réorientés vers ces nouveaux produits et marchés. Les perspectives de

croissance sont très importantes.

Cette réorientation de notre modèle économique appelle de nombreuses

activités complémentaires. En travaillant sur des procédés de production qui

consomment moins de ressources et génèrent moins de déchets, nous créons

de la valeur ajoutée. L’exemple des déchets est à ce titre révélateur. En utilisant

l’énergie qu’ils sont en capacité de produire dans des processus industriels, ce

Jean-François Macaire,président

de la Commission croissance verte

et mutation écologique, sociale et solidaire

de l’économie au sein du conseil régional

Poitou-Charentes

D. R

.

Page 17: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 19

Pour une croissance verte

qu’on considérait comme inutilisable prend de nouveau de la valeur. C’est le

principe de l’écologie industrielle qui, sur certaines zones d’activité, voit des

entreprises échanger qui l’énergie produite par de la vapeur, qui des matières

usagées. Ce qui est inutile pour les uns devient utile pour les autres.

Quelles sont les conséquences de cette transformation sur le travail ?Ce modèle a deux avantages pour les salariés. D’abord, il crée de l’emploi par

la multiplication de nouvelles activités liées à la mise en œuvre de la mutation

écologique de l’économie. Car les entreprises sont incitées à chercher au plus

près de leurs lieux de production leurs fournisseurs et leur main-d’œuvre. La

croissance verte s’appuie sur une logique de solidarité territoriale forte, et

limite les délocalisations de l’activité. Le second avantage pour les salariés

réside dans l’amélioration de leurs conditions de travail et un dialogue social

de qualité. La conversion de l’économie ne peut être obtenue sans l’adhésion

des salariés à ce nouveau modèle de production.

Le lycée Kyoto de Poitiers a accueilli ses premiers

élèves en septembre 2009. Nommé ainsi en référence

au traité international de réduction des émissions

de gaz à effet de serre signé en 1997, il a pour

particularité de fonctionner entièrement avec des

énergies propres.

Sous la direction de l’architecte François Gillard et

à l’initiative de la Région, le projet a débuté en 2004.

L’idée était de construire un complexe écologiquement

propre d’une superficie totale de 16 500 m², pouvant

accueillir 500 lycéens des branches hôtelières et

agricoles et un internat de 54 logements. L’économie

d’énergie a été placée au cœur des travaux de construc-

tion. L’été, ce sont les ouvertures situées au plafond

de la verrière qui assurent la ventilation naturelle.

L’hiver, une cuve de 1 000 m3 stocke l’eau qui est

chauffée grâce à un incinérateur d’ordures proche.

La conception architecturale a également été

optimisée via une enveloppe isolante qui entoure

les bâtiments. Les murs en béton conservent ainsi

la chaleur ou la fraîcheur ambiante selon les saisons.

De la sorte, l’inertie thermique est garantie.

Une installation de panneaux solaires photo-

voltaïques de 800 m2 permet quant à elle de chauf-

fer les lieux et assure une partie de la production

électrique. Celle-ci est agrémentée d’un système

de micro-cogénération [1] qui fonctionne à partir

d’huile de colza. Toutefois, la production énergétique

des panneaux solaires reste insuffisante pour cou-

vrir l’ensemble des besoins du lycée. Ainsi, la partie

cuisine est contrainte d’utiliser du gaz. La consom-

mation du bâtiment en chauffage reste cependant

12 fois moins importante que celle d’un lycée

conforme aux normes thermiques 2004 et celle en

électricité est 32 fois inférieure.

Depuis son inauguration, le lycée Kyoto s’efforce

d’ancrer son activité dans une démarche respectueuse

de l’environnement. Ainsi, de nombreuses manifes-

tations sont régulièrement organisées autour de ce

sujet : débats autour de la déforestation, projection

de documentaires ou encore expositions et animations

sur le thème de la réduction des déchets ménagers

réalisées par les élèves. Juliette Raynal

[1] La cogénération est un principe de production simultanée d’électricité et de chaleur, la chaleur étant issue de la produc-tion électrique ou le contraire. Le terme de micro-cogénération désigne un système de très petite puissance électrique fonc-tionnant selon ce principe.

• Pour en savoir plus : 26 av. de la Fraternité, 86000 Poi-tiers, www.lycee-kyoto.eu

ZOOM / VIENNE Objectif zéro énergie fossile pour le lycée Kyoto

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Le lycée Kyoto, à Poitiers, a une consommation en chauffage douze fois plus faible que celle d’un lycée bâti selon les normes thermiques 2004.

Page 18: "Entreprendre autrement"

20 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre ii

Pour une croissance verte

Quel est le rôle du conseil régional dans ce changement ?Ces changements ne se feront pas simplement par une évolution du

marché. La Région a un rôle essentiel d’entraînement. Elle initie, soutient

et accompagne cette transformation. Nous menons donc dans ce cadre une

politique très volontariste. Ainsi, par une série d’aides incitatives, la Région

accompagne les consommateurs et les acteurs économiques dans de nom-

breux domaines. Un fonds régional d’excellence environnementale, accessible

aux particuliers, mais aussi aux entreprises et aux collectivités, encourage les

achats plus respectueux de l’environnement et les entreprises à reconvertir

leur production vers ces nouveaux produits.

En outre, la Région impulse des projets et prend une part active dans

leur réalisation, comme pour la voiture électrique et le développement du

photovoltaïque [voir l’article page 12, traitant notamment de Mia Electric,

De nombreuses entreprises

montrent par leur activité et leur

développement la pertinence de

la conversion écologique de l’éco-

nomie. Il en est ainsi de la société

coopérative d’intérêt collec-

tif (Scic, voir page 42) Poitou-

Charentes énergies renouvela-

bles (PCER), créée début 2008.

Basée à Poitiers, elle fait figure

de projet pilote en matière de

développement du photovoltaïque

dans la région. Développeur et

exploitant de centrales de pro-

duction d’électricité renouvelable,

et dans un premier temps sur le

solaire, la Scic accompagne les

collectivités territoriales ou le

secteur privé dans leur projet

d’installation de tels équipements.

Son principe est de leur proposer

des montages clés en main.

La coopérative intervient à tou-

tes les étapes du projet : de la

pose des panneaux à leur main-

tenance, en passant par leur

exploitation. En effet, la Scic gère

également l’exploitation de l’élec-

tricité ainsi produite, celle-ci

pouvant être consommée sur

place ou acheminée vers un réseau

de distribution. A moyen terme,

la coopérative ambitionne d’in-

vestir sur plus de 22 000 m2 de

toitures dans la région. « Notre 

objectif est d’être un dynamiseur 

dans ce secteur, précise Guillaume

Girard, un des deux salariés de

la structure. Le but est de déve-

lopper des projets visibles pour 

inciter d’autres personnes à in-

vestir  le créneau de l’énergie 

photovoltaïque. » 

Après plus de deux ans d’acti-

vité, le bilan est globalement

positif : au premier trimestre 2011,

la production de l’ensemble des

installations s’élevait à plus de

324 000 kWh, ce qui équivaut à

la consommation de 129 foyers

composés chacun de quatre per-

sonnes.

A l’origine de ce projet, le conseil

régional, EDF et la Caisse des dé-

pôts et consignations ont fédéré

des partenaires régionaux comme

le Pôle des éco-industries. Cette

initiative rentre dans le cadre du

Plan énergie solaire régional lancé

en 2008. Mais l’objectif est de

développer à grande échelle l’en-

semble des énergies renouvelables

pour assurer une production et

une consommation d’électricité

plus responsables et respectueuses

de l’environnement. « Les recettes 

générées par les premiers projets 

doivent  servir  à  en  financer 

d’autres », explique Guillaume

Girard. Pour la Scic, l’activité ne

devrait donc pas faiblir.

Gaëtan Briard

• Contact : Scic Poitou-Charentes

énergies renouvelables, 3 rue

Raoul-Follereau, 86000 Poitiers,

tél. : 05 49 50 77 25, site : www.pcer.fr

ZOOM La Scic Poitou-Charentes énergies renouvelables

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Lycée Paul-Guérin, à Niort. La Scic Poitou-Charentes énergies renouvelables exploite quatre centrales photovoltaïques comme celle installée sur le toit de ce lycée.

Page 19: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 21

Pour une croissance verte

ainsi que, sur le photovoltaïque, le « Zoom » page ci-contre et l’encadré

page 14, NDLR]. Pour cela, nous nous appuyons sur le réseau de petites

et moyennes entreprises de Poitou-Charentes en mettant à leur disposi-

tion des moyens afin de s’orienter vers les nouveaux marchés créés par la

croissance verte et en favorisant les collaborations, comme le fait le Pôle

des éco-industries, labellisé pôle régional de compétitivité. Par ailleurs, le

Fonds de co-investissement Poitou-Charentes (FCI) permet d’investir dans

des PME régionales (voir page 22).

Quels sont vos prochains chantiers ?Nous travaillons actuellement sur l’épargne salariale. Les épargnants sont

des acteurs économiques importants, qui peuvent participer au financement

d’une économie régionale. La création de fonds d’épargnants pourrait être

une piste à développer…

Propos recueillis par D. B.

« Notre pôle a pour priorité de réduire les émissions de gaz à effet de serre »Le Pôle des éco-industries a pour mission de réduire, par l’innovation,

les émissions de gaz à effet de serre. Pour ce faire, cette structure ras-

semble et soutient des entreprises, des chercheurs et des formateurs,

impliqués dans les éco-industries et les éco-activités. Entretien avec

Jacques Barbier, son président.

Comment est né le Pôle des éco-industries de Poitou-Charentes ?Celui-ci est né à la suite de plusieurs forums participatifs organisés en

Poitou-Charentes, à l’initiative du conseil régional, avec des industriels

autour de la question : peut-on créer de la richesse dans la région, et donc

Jacques Barbier,président du Pôle des éco-industries de Poitou-Charentes

D. R

.

Le Pôle des éco-industries est un pôle de com-

pétitivité régionale dont la mission est de soute-

nir l’innovation et d’accompagner le développement

des entreprises de Poitou-Charentes qui contri-

buent à réduire les émissions de gaz à effet de

serre. Il regroupe 900 entreprises, qui représentent

environ 18 000 emplois, et anime un réseau de

700 chercheurs sur toute la région. Ces acteurs,

impliqués dans la lutte contre les dérèglements

climatiques et pour la préservation de l’environ-

nement, trouvent dans le pôle un soutien pour

développer des travaux de recherche, ainsi que

concevoir et mettre en œuvre de nouveaux pro-

cédés, produits et services innovants.

• Contact : http://eco-industries.poitou-charentes.fr,

tél. : 05 49 44 64 96.

Le Pôle des éco-industries

Page 20: "Entreprendre autrement"

22 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre ii

Pour une croissance verte

de l’emploi, en imaginant une industrie qui proposerait des produits plus

respectueux de l’environnement ? Cette démarche, qu’on appelle aujourd’hui

la « croissance verte », a donc été initiée dès le début avec les industriels.

Devant le succès de ces forums, il a été décidé de créer une association,

devenue l’actuel Pôle des éco-industries de Poitou-Charentes. Centrée sur

le soutien à l’activité économique régionale, la structure est labellisée Pôle

de compétitivité régionale et regroupe aujourd’hui les industriels, les cher-

cheurs et les formateurs impliqués dans les domaines des éco-industries

et éco-activités.

Quel est l’objectif du pôle ?Notre priorité est de réduire les émissions de gaz à effet de serre en nous

appuyant sur l’innovation. Nous travaillons sur deux versants pour atteindre

cet objectif : la substitution du carbone fossile par du carbone renouvelable

et l’économie de carbone fossile.

Dans ce cadre, quelles sont vos principales missions ?Au-delà de la définition d’axes de développement stratégiques sur le

territoire, qui permettent d’impulser des projets et des actions dans ces

domaines, nos missions sont de fédérer les compétences régionales dans le

domaine des éco-industries, d’accompagner les programmes de recherche

et développement pouvant conduire à la création d’éco-industries dans

la région et, enfin, de développer des actions pour accompagner les dé-

marches initiées par les industriels vers l’éco-industrie, notamment par

de la formation.

Le pôle intervient donc sur toute la chaîne de création et de développe-ment des éco-industries…

Il faut se rappeler que l’essentiel des entreprises de la région sont de petite

ou moyenne taille. Elles n’ont donc pas les moyens humains, logistiques et

financiers de développer des projets d’envergure. Le pôle intervient donc

en soutien pour ce tissu d’entreprises très variées. Par exemple, nous les

mettons en relation les unes avec les autres ou nous les accompagnons

dans le montage de leur dossier pour des aides financières. En outre, nous

menons des actions d’accompagnement pour les entreprises qui souhaitent

obtenir des certifications reconnaissant leurs actions en faveur du respect

de l’environnement.

Notre action se traduit aussi par le soutien à des projets de recherche dans

les domaines de l’agro-industrie, du développement de nouveaux carburants

ou encore des plantes aromatiques… Le pôle assure parfois le portage et la

coordination de projets regroupant plusieurs entreprises et centres de re-

cherche, comme ce fut le cas pour le développement de contenants horticoles

biodégradables (pots, bacs...). Dans ce cadre, notre équipe accompagne les

porteurs de projet pour l’obtention d’aides financières auprès de partenaires

publics. Ainsi, certains d’entre eux ont pu bénéficier de financements, au

Page 21: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 23

Pour une croissance verte

travers de la mise en place d’un appel d’offres intitulé « Eco-produits, éco-

procédés », avec le conseil régional, l’Agence de l’environnement et de la

maîtrise de l’énergie (Ademe), l’Etat et Oséo. De plus, le pôle soutient le

développement de pilotes industriels, qui sont des prototypes permettant

de s’assurer de la faisabilité industrielle des recherches menées.

Et qu’en est-il de la formation ?Des formations sont proposées pour accompagner la mise en œuvre de

nouvelles technologies. Un exemple : la vente de voitures électriques exige

que des mécaniciens aient le savoir-faire et les compétences pour effectuer

l’entretien de ces nouveaux produits. Les éco-industries appellent la création

de nouveaux métiers, et donc de formations spécifiques.

Le pôle a de ce fait pour mission d’identifier les nouveaux besoins en for-

mation de ses adhérents et de solliciter les universités et écoles pour adapter

les formations existantes aux évolutions technologiques. Des salariés ou

adhérents de l’association interviennent ainsi dans le cadre d’enseignements

universitaires pour sensibiliser et former les étudiants sur l’éco-conception

ou encore l’éco-habitat. En parallèle, le pôle propose avec ses partenaires des

formations ponctuelles, comme sur l’utilisation du logiciel « Bilan produit »

avec l’Ademe ou encore sur l’éco-communication.

Quels sont les axes d’intervention du Pôle des éco-industries ?Le réseau est aujourd’hui très bien structuré et travaille sur de nombreux

thèmes définis comme prioritaires : l’agro-industrie, l’éco-conception, la

mobilité durable ou encore les énergies renouvelables. Dans le domaine

des déchets, les perspectives de croissance sont très importantes : au regard

On a aujourd’hui oublié que les premiers plastiques

étaient réalisés à base de bois ou d’autres matières

que le pétrole. Depuis 2005, l’entreprise Futuramat,

installée à Vouneuil-sous-Biard, dans la Vienne, en

partenariat avec le centre de recherches spécialisé

Valagro carbone renouvelable, à Poitiers, et avec le

soutien du Pôle des éco-industries de la région,

fabrique et commercialise des agro-plastiques. Son

crédo : « La protection de l’environnement devient 

un facteur de compétitivité. » Elle propose une

gamme de produits composites à base de matières

végétales (comme le blé ou la fibre de bois) qui sont

à la fois adaptés aux besoins de l’industrie plastur-

gique et partiellement ou totalement biodégradables.

Outre que les matériaux végétaux utilisés sont re-

nouvelables, les agro-plastiques émettent moins de

gaz à effet de serre tant au moment de leur fabri-

cation que de leur destruction.

G. B.• Contacts :– Futuramat, 7 allée des Fauvettes, 86580 Vouneuil-sous-

Biard, tél. : 05 49 89 04 50, site : www.futuramat.fr

– Valagro carbone renouvelable Poitou-Charentes,

40 av. du Recteur-Pineau, 86022 Poitiers Cedex, tél. :

05 49 45 40 28, site : www.valagro-rd.com, courriel :

[email protected]

ZOOM / VIENNE Futuramat, et le plastique devient « vert » !

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Futuramat produit des agro-plastiques à base de matières végétales qui sont tout ou partie biodégradables.

Page 22: "Entreprendre autrement"

24 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre ii

Pour une croissance verte

[1] Pour en savoir plus, allez sur www.coopdefrance. coop, le site de la Fédération des coopératives de France, qui regroupe les coopératives agricoles.

de la limitation de nos ressources naturelles, à l’instar de ce qui se passe

pour le cuivre, la réutilisation de nos déchets est un enjeu écologique et

économique de première importance. Pour y répondre, le pôle a lancé des

initiatives dans le domaine de la valorisation des déchets. Mais il va encore

plus loin, puisqu’il souhaite accompagner ses adhérents vers une démarche

de performance globale. Au-delà du recyclage ou de l’utilisation de maté-

riaux plus respectueux de l’environnement, il encourage les entreprises à

adopter une approche en termes de « cycle de vie » ou d’éco-conception,

une démarche d’écologie industrielle ou de responsabilité sociale et envi-

ronnementale.

Propos recueillis par D. B.

Pour une autre agricultureSi les coopératives agricoles restent très dynamiques dans la région, la

conversion des exploitations au bio n’en est encore qu’à ses débuts.

Avec plus de 22 000 exploitations, le secteur agricole en Poitou-Charentes

compte de nombreuses coopératives. Elles ont pour principe de re-

grouper des exploitants, les plus connues étant celles qui offrent des services

en amont et en aval de l’activité agricole [1]. On trouve ainsi des coopératives

d’approvisionnement, qui achètent du matériel, des engrais… Il peut aussi

s’agir de coopératives agroalimentaires, qui stockent et commercialisent les

produits sous une forme brute ou transformée, parfois sous un label valorisé.

Certaines peuvent proposer d’autres services, à l’instar des coopératives d’uti-

lisation de matériel agricole (Cuma), qui peuvent embaucher du personnel

qu’elles mettent à disposition de leurs membres : elles deviennent alors des

groupements d’employeurs.

Cependant, si la coopération est bien implantée dans la région, seulement

4 % des exploitations sont consacrées à des productions biologiques. Pourtant,

les consommateurs sont de plus en plus nombreux à être à la recherche de

denrées de qualité, produites selon des modalités respectueuses de l’envi-

ronnement et dans un souci de préservation de la santé. Les produits issus

de l’agriculture biologique répondent parfaitement à cette demande. Mais la

conversion des exploitations à ce type d’agriculture n’est pas simple, elle exige

notamment l’acquisition de compétences spécifiques et des investissements

importants. C’est la raison pour laquelle la Région Poitou-Charentes a mis en

place un plan agriculture biologique pour la période 2008-2012. Du dévelop-

pement de l’agriculture biologique à celui des circuits courts, en passant par

la promotion d’une alimentation de qualité, huit actions prioritaires ont ainsi

été développées. En outre, des outils ont été mis en place via la création en

2010 du Pôle conversion bio Poitou-Charentes (voir ci-après).

D. B.

Page 23: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 25

Pour une croissance verte

« Les conversions à l’agriculture bio : une démarche de longue haleine »Le Pôle conversion bio Poitou-Charentes est une plate-forme d’informa-

tion et d’échanges entre acteurs du monde agricole impliqués dans le dé-

veloppement du bio. Entretien avec son directeur, Jean-Pierre Gouraud.

Quel est le principe du Pôle conversion bio ?Si on veut que l’agriculture biologique se développe dans la région, il faut

mettre toutes les structures qui accompagnent le monde agricole autour de la

table : chambres d’agriculture, banques… Tous ces acteurs qui ne se côtoient

pas forcément peuvent, dans le cadre du pôle, travailler ensemble. En outre,

ils ont avec notre structure la possibilité de mutualiser leurs ressources et de

relayer des informations sur l’agriculture biologique, ses acteurs, ses débouchés

et les aides qui existent dans ce domaine.

38 millions d’euros de chiffre

d’affaires, 180 salariés et près

de 450 producteurs. Même si Guy

B o n n e a u , d i r e c t e u r d e

Sèvre & Belle, continue de parler

d’une « petite PME parmi  les 

grands groupes », la coopérative

laitière a fait sa place. Fondée

en 1893 par des producteurs de

lait du Poitou-Charentes, Sè-

vre & Belle a développé des pro-

duits de haute qualité dans le

beurre et les fromages, présents

dans tous les circuits de distri-

bution. « 20 % des ventes se font 

à  l’international »,  souligne

d’ailleurs Guy Bonneau.

Preuve qu’une coopérative

agricole peut tout à la fois se

développer et maintenir des rè-

gles de fonctionnement démo-

cratiques propres au statut coopé-

ratif, « les producteurs adhérents 

continuent de se retrouver en 

assemblée générale et votent à 

bulletin secret pour leurs repré-

sentants en conseil d’adminis-

tration, explique Guy Bonneau.

Pour ma part, je suis nommé par 

ce dernier et  je  lui rends des 

comptes au moins une fois par 

mois. » Pour le directeur, ce fonc-

tionnement « parfois un peu 

lourd » permet toutefois de « met-

tre l’homme au cœur du projet 

de l’entreprise et de garantir un 

réel investissement des produc-

teurs ». La coopérative s’appuie

sur cette cohésion pour se dé-

velopper.

Et si elle affiche sur ses produits

leur origine « sans OGM », elle

cherche aussi à constituer une

offre issue de l’agriculture biolo-

gique. Toutefois, les producteurs

de lait bio sont très disséminés

sur le territoire, rendant la collecte

journalière de lait très onéreuse

et les produits finaux peu com-

pétitifs. Ces contraintes rendent

d’autant plus saillant le besoin

d’un accompagnement spécifique

pour le développement de ce type

de produits. D. B.

• Contact : Société coopérative agri-

cole Sèvre & Belle, 79370 Celles-sur-

Belle, tél. : 05 49 32 89 09, site : www.

coop-sevrebelle.fr

ZOOM / DEux-SèVRES Sèvre & Belle : une coopérative laitière pas comme les autres

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La coopérative laitière Sèvre & Belle, fondée en 1893, emploie aujourd’hui 180 sala-riés et regroupe quelque 450 producteurs.

Jean-Pierre Gouraud,directeur du Pôle conversion bio Poitou-Charentes

D. R

.

Page 24: "Entreprendre autrement"

26 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre ii

Pour une croissance verte

Quelles sont les actions du pôle pour soutenir les producteurs souhaitant convertir leur exploitation à l’agriculture biologique ?

Des conseillers sont à disposition pour accompagner ces producteurs dans

leur projet de conversion. Ils définissent avec eux des objectifs en fonction de la

situation de l’exploitation, ils assurent une formation et

les assistent pour le montage des dossiers de demande

d’aides financières. C’est particulièrement important

pour les investissements nécessaires à la conversion,

comme l’achat de nouveaux matériels. Enfin, le pôle a

récemment mis en place un numéro Vert pour faciliter

l’accès à ces services.

Quels sont les premiers résultats de votre action ?Les conversions se sont multipliées en 2010. Nous

espérons que le pôle va amplifier les choses ! Notre

démarche est de longue haleine : il s’agit de diffuser

les principes de l’agriculture biologique auprès d’ac-

teurs et d’organisations plus « classiques » et d’offrir au plus grand nombre

d’exploitants la possibilité de faire le choix de l’agriculture biologique.

Propos recueillis par David Belliard et Pascal Mercat

• Contact : Pôle conversion bio Poitou-Charentes, numéro Vert : 0 800 510 620, site : www.

penser-bio.fr/-Passer-au-bio-

La Corab Centr’Atlantique est

une coopérative de 120 producteurs

biologiques de Poitou-Charentes

qui propose des graines et semences

brutes ou transformées à des réseaux

de distribution spécialisés, des huiliers,

des malteurs, etc.

• Contact : 40 F av. de Rochefort,

17400 Saint-Jean-d’Angély,

tél. : 05 46 32 00 20,

site : http://corab.pagesperso-orange.fr,

courriel : [email protected]

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Page 25: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 27

Inventer un autre dialogue social

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Apprentissage, sécurisation des parcours professionnels, groupements d’employeurs… : de nombreux outils existent en région Poitou-Charentes pour favoriser l’emploi et améliorer le dialogue social.

Inventer un autre dialogue socialMettre en place un modèle économique basé sur les logiques de la croissance verte s’accompagne d’un renouvellement des formes du dialogue social et de la création d’outils de sécurisation des parcours professionnels.

Page 26: "Entreprendre autrement"

28 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iii

Inventer un autre dialogue social

Pour une implication de tousLes politiques en faveur de l’emploi, encore plus en période de crise,

doivent se bâtir en collaboration avec tous les acteurs du territoire, en

premier lieu les syndicats d’employeurs et de salariés, mais aussi les

collectivités, les représentants de l’Etat, la société civile, etc.

Un dialogue social de qualité est un des fondements d’une économie plus

respectueuse des hommes et des femmes qui y participent. Historique-

ment organisé autour de la relation entre les représentants des employeurs et

les syndicats de salariés, le dialogue social se transforme. Ce nouveau type de

dialogue regroupe l’ensemble des formes de négociation, de consultation ou

simplement d’échange d’informations entre tous les acteurs (économiques,

sociaux et politiques) du territoire. Il associe des représentants des services

déconcentrés de l’Etat, des collectivités territoriales, des organisations profes-

sionnelles et de la société civile sur des questions d’intérêt commun.

Des outils relatifs à la sécurisation des parcours professionnels, à la for-

mation continue et à la valorisation de l’expérience ainsi que des structures

dont l’objectif est d’améliorer le dialogue social ont progressivement été mis

en place, avec tous les acteurs socio-économiques : les entreprises et leurs

organisations représentatives, les syndicats de salariés, les associations, les

structures d’insertion, les acteurs de l’économie sociale et solidaire, les orga-

nismes de formation… Il s’agit d’enrichir le rôle traditionnel de représentation

des organisations syndicales et de répondre à une double exigence : de securité

professionnelle pour les salariés et de flexibilité pour les entreprises. Cela est

d’autant plus vrai dans un contexte de reconversion des modes de production

et de transformation des emplois que celle-ci implique.

Au-delà de son soutien en matière de veille économique, de santé au travail

et du handicap, ou encore de promotion de l’égalité professionnelle entre les

hommes et les femmes, la Région Poitou-Charentes prend activement part

à cette évolution.

Vous trouverez dans ce chapitre un descriptif des actions menées ainsi que

les informations pratiques qui vous permettront, que vous soyez employeurs

ou salariés, de prendre contact avec les acteurs impliqués dans l’élaboration

de ce nouveau dialogue social.

David Belliard

Page 27: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 29

Inventer un autre dialogue social

Des outils de reconversionPour accompagner les salariés face aux mutations des modes de pro-

duction, des dispositifs spécifiques ont été mis en place.

Le contrat régional de sécurisation des parcours professionnels

Via ce dispositif, la région Poitou-Charentes garantit un revenu équivalent

à 90 % du salaire net antérieur, dans la limite de 18 mois, aux salariés qui

s’engagent rapidement dans une formation professionnelle qualifiante après

un licenciement économique. • Contact : Région Poitou-Charentes, Direction formation, apprentissage et enseignement

supérieur, service formation, 15 rue de l’Ancienne-Comédie, BP 575, 86021 Poitiers Cedex, tél. :

05 49 55 76 02.

Les plates-formes de reconversionSuite à des plans sociaux, les plates-formes de reconversion permettent,

dans certains bassins repérés par la Région, de mobiliser, en fonction des

« C’était difficile, surtout que 

nous ne nous y attendions pas. 

Nous avions l’impression que nous 

étions solides, que nous pouvions 

traverser toutes les turbulences »,

se souvient Bruno Diguet, 49 ans,

dont trente passés au sein du

carrossier Heuliez. Recruté à l’âge

de 17 ans pour un poste d’opéra-

teur de production, Bruno Diguet

a fait toute sa carrière au sein de

l’entreprise, comme son père

auparavant, montant les échelons

« petit à petit ».

Devenu ensuite conducteur de

ligne, il avait la responsabilité du

bon déroulement d’une ligne de

montage du constructeur, et était

ainsi l’un des garants de la qualité

des produits. Jusqu’au jour où il

apprend que la « grande maison »,

comme l’appellent les habitants

de Cerizay, la ville où le fabricant

automobile s’est installé et déve-

loppé, est en grande difficulté

financière et contrainte de se

séparer d’une partie de son per-

sonnel. Bruno Diguet bénéficie

alors du programme de sécurisa-

tion des parcours professionnels,

dispositif né d’un accord entre

l’Etat, l’organisme paritaire col-

lecteur agréé (Opca) de la métal-

lurgie et la Région. Cette dernière

finance le programme à hauteur

d’environ 2,5 millions d’euros.

Ce dispositif comportait une aide

exceptionnelle au plan de forma-

tion ainsi que diverses mesures

destinées à encourager des solu-

tions alternatives de reclassement.

L’un des objectifs étant d’éviter

de licencier des salariés expéri-

mentés dont l’entreprise aura

besoin pour mettre en œuvre son

projet de production de véhicules

électriques. Bruno Diguet entre

dans cette catégorie de salariés

et se voit proposer une offre de

reclassement au sein de la nouvelle

entité de production de véhicules

électriques baptisée Mia Electric

(voir également article page 12).

« Quand j’ai reçu cette proposition, 

j’ai tout de suite accepté », raconte

le conducteur de ligne.

Mis pendant trois mois au chô-

mage technique, pendant lesquels

l’entreprise s’attache à développer

ses nouveaux produits, Bruno

Diguet continue de percevoir la

quasi-intégralité de son salaire. Il

a ensuite intégré Mia Electric pour

assurer la supervision d’une des

lignes de montage. « 50 de mes 

collègues d’Heuliez ont été sauvés 

du licenciement en recevant le 

même type de proposition. Nous 

sommes revenus travailler pro-

gressivement, en  fonction de 

l’avancement du projet et des 

besoins en personnel. »

Aujourd’hui, les salariés ayant

bénéficié de ce dispositif sont de

nouveau en activité et mettent

leurs compétences et savoir-faire

au service du projet, tandis que

Mia Electric recrute de nouveau

du personnel pour assurer la pro-

duction en série de ses véhicules.

D. B.

Accompagner la reconversion en sécurisant les parcours professionnels : l’exemple d’Heuliez

Page 28: "Entreprendre autrement"

30 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iii

Inventer un autre dialogue social

besoins des salariés, un accompagnement individuel, ainsi que des actions de

formation et de conseil pour la validation des acquis de l’expérience (VAE).

En outre, elles intègrent le contrat régional de sécurisation des parcours

professionnels présenté ci-avant. Ainsi, lorsque le bassin d’emploi du

Châtelleraudais a dû faire face à la fermeture du site France Champignon

et de la société Amor (au total plus de 550 emplois concernés), une telle

plate-forme a été mise en place.• Contact : Région Poitou-Charentes, Direction de l’économie, service emploi, économie

de proximité et réseaux, 15 rue de l’Ancienne-Comédie, BP 575, 86021 Poitiers Cedex, tél. :

05 49 55 77 00.

Les comités de bassin d’emploiLes comités de bassin d’emploi sont des associations ayant pour objectif

de contribuer au développement local. Ces structures sont composées

d’élus, d’entreprises, de syndicats et de représentants du secteur associatif

intervenant sur l’emploi. Elles s’inscrivent dans une logique partenariale

et agissent sur un territoire donné. Ce sont des acteurs importants dans

la mise en œuvre des dispositifs de reconversion et de reclassement, ainsi

que dans la promotion de la formation et de la validation des acquis de

l’expérience (VAE). • Contacts :

– Maison de l’emploi du pays thouarsais, 7 rue Anne-Desrays, 79100 Thouars, tél. : 05 49 66 76 60.

– Maison de l’emploi du pays du bocage bressuirais, 27 bd du Colonel-Aubry, 79300 Bressuire,

tél. : 05 49 81 19 20.

– Comité de bassin d’emploi niortais, 3 rue Archimède, 79000 Niort, tél. : 05 49 77 11 60.

– Comité de bassin d’emploi mellois, 1 chemin du Simplot, 79500 Melle, tél. : 05 49 27 97 17.

– Maison de l’emploi et de l’entreprise Vals de Saintonge, rue Michel-Texier, 17400 Saint-Jean-

d’Angély, tél. : 05 46 33 39 72.

Les jeunes, une prioritéParticulièrement touchés par le chômage, les jeunes constituent une

priorité de la politique régionale, au travers notamment du Pacte régio-

nal pour l’emploi des jeunes.

Les 15-25 ans sont une catégorie particulièrement touchée par la crise et le

chômage. Grâce à la mobilisation de l’ensemble des acteurs (entreprises,

associations et collectivités), la région soutient un grand nombre d’initiatives

les concernant. Bourses pour entreprendre, aide au passage du permis de

conduire, aide

aux entreprises

pour le recru-

tement d’un

jeune diplômé

ou son tutorat

L’engagement Première chance est un dispositif pour les jeunes sans qualification qui souhaitent se former et acquérir une expérience professionnelle. 300 jeunes ont déjà bénéficié de ce dispositif depuis sa création, et plus de 500 places supplémentaires vont être ouvertes. Pour en savoir plus, contactez la mission locale la plus proche de chez vous. Les adresses sont disponibles sur http://lannuaire.service-public.fr/navigation/poitou-charentes_­mission_­locale.htmlB

on

à s

avo

ir !

Page 29: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 31

Inventer un autre dialogue social

sont autant de mesures proposées dans le cadre du Pacte pour l’emploi

des jeunes. Ce dernier prévoit aussi de soutenir l’apprentissage, de dé-

velopper l’alternance et de renforcer l’effort de formation par l’octroi de

bourses régionales afin d’effectuer un stage en milieu rural ou à l’étranger,

ou d’accéder à l’enseignement supérieur.

Enfin, le Pacte pour l’emploi des jeunes encourage l’engagement citoyen

en proposant 500 missions régionales de service civique pour 2011 au sein

d’associations agréées. • Pour en savoir plus : toutes les informations sur le Pacte pour l’emploi des jeunes sont dispo-

nibles sur le site www.poitou-charentes.fr Par ailleurs, il existe un site exclusivement dédié aux

jeunes en Poitou-Charentes : www.jeunes.poitou-charentes.fr

Valoriser les expériences professionnelles et bénévolesLa formation initiale ne constitue pas la seule voie d’obtention d’un

diplôme. Les expériences professionnelles et bénévoles peuvent être

valorisées via la validation des acquis de l’expérience. Une autre façon

de consolider son parcours professionnel.

Aujourd’hui, il est possible de faire reconnaître son expérience profes-

sionnelle et bénévole. Les compétences et les savoirs peuvent en effet

être validés et déboucher sur la délivrance d’un diplôme, d’un titre ou d’un

certificat de qualification complet ou d’une partie des unités d’enseignement

qui le compose. Ainsi, une personne qui effectue une activité bénévole

dans une association ou une ac-

tivité professionnelle depuis au

moins trois ans peut entamer une

démarche de validation des acquis

de l’expérience (VAE).

Pour s’informer et bénéficier

d’un conseil personnalisé, il est

possible de s’adresser à l’un des

points relais VAE animés par des conseillers spécialisés. Répartis sur tout le

territoire régional, ces points relais assurent un accueil de proximité en toute

confidentialité. Ils accompagnent notamment les salariés des plates-formes

de reconversion. • Contacts :– Une plate-forme téléphonique animée par l’Agence régionale de la formation tout au long de la vie (ARFTLV) est consacrée à la VAE : 0 810 899 100.– La carte des points relais VAE est accessible sur www.poitou-charentes.fr/content-alfresco-

portlet/document?uuid=5f224bb0-fecc-11de-9626-4907b9989723

Le conseil régional propose aux personnes désireuses d’entamer une démarche de validation des acquis de leur expérience un chèque d’accompagnement à la VAE d’un montant maximum de 500 euros. Ces chèques ont pour but d’aider à l’élaboration des dossiers de validation. Renseignez-vous auprès des points relais VAE.

Bo

n à

sav

oir

!

Page 30: "Entreprendre autrement"

32 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iii

Inventer un autre dialogue social

Améliorer le dialogue socialDes structures et des initiatives favorisent le développement de nou-

velles formes de relations sociales et impulsent de nouveaux projets

dans ce domaine.

Le Centre régional d’études et de documentations économiques et sociales (Credes)

Le Centre régional d’études et de documentations économiques et so-

ciales (Credes) est un centre de ressources au service des élus des comités

d’entreprise (CE) et des amicales de salariés. Il fédère 500 collectifs adhérents

qui représentent 55 000 salariés.

Cette association inter-comités d’entreprise ou « inter-CE » dispose d’un

agrément en tant qu’organisme de formation. Il dispense une cinquantaine

de formations à destination des élus des CE sur des sujets aussi variés que la

santé au travail, la maîtrise de la comptabilité ou la prise de parole en public.

En outre, le centre a développé un pôle de recherche et développement qui

travaille sur des thématiques liées au rôle des représentants du personnel dans

l’entreprise, telles que l’égalité hommes-femmes. Il propose de nombreuses

prestations à prix réduit dans le domaine des loisirs et de la culture (voyage,

spectacle, etc.). Il permet ainsi à de nombreuses entreprises de petite taille

de bénéficier des services d’un CE.

Enfin, il répond aux questions que peuvent se poser les élus dans l’exercice

de leur mandat. Le Credes est un outil unique en Poitou-Charentes pour les

comités d’entreprise, leur permettant le montage de projets innovants en lien

avec de nombreux partenaires locaux.• Contact : www.credes.asso.fr

Le Carrefour de l’innovation sociale, du travail et de l’emploi (Ciste)

Le Carrefour de l’innovation sociale, du travail et de l’emploi (Ciste) est une

association régionale créée en 2000 et destinée au développement du dialogue

social à l’échelle de la région. Il réunit les représentants des organisations patro-

nales et des syndicats de salariés, qui en assurent la présidence en alternance

tous les deux ans. « Le Ciste est le seul outil de ce type en France : il permet aux 

partenaires sociaux de mieux se connaître et de travailler ensemble », souligne

Martine Pineau, sa directrice. Cette structure cherche à favoriser le dialogue

social, en s’impliquant sur des thématiques comme le travail journalier (il est

à l’origine d’une charte sur le sujet) ou la création de crèches interentreprises.

En 2010, il a participé activement à la création d’un institut du dialogue social

territorial, en partenariat avec l’université de Poitiers, qui dispense notamment

un diplôme universitaire intitulé « Dialogue social territorial ».

Très dynamique, le Ciste est aussi à l’origine de la création du tout nouvel

Observatoire régional sur le dialogue social, destiné à mieux comprendre la

Page 31: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 33

Inventer un autre dialogue social

manière dont ce dialogue se déroule concrètement en Poitou-Charentes. Une

des premières missions de cet observatoire est le recensement de toutes les

structures et de tous les partenaires sociaux présents dans la région. • Contact : http://ciste-pc.com

« Les groupements d’employeurs mutualisent les besoins »

Les groupements d’employeurs ont pour mission de recruter du per-

sonnel pour le mettre à disposition de leurs membres. Une formule qui

répond à la fois à des demandes de main-d’œuvre ponctuelles et au

besoin de sécurité professionnelle des salariés. Entretien avec France

Joubert, président du Centre de ressources des groupements d’em-

ployeurs (CRGE) de la région.

Qu’est-ce qu’un groupement d’employeurs ?Un groupement d’employeurs est une association qui regroupe des em-

ployeurs de tous horizons. La mission de cette association est de recruter du

personnel pour le mettre à disposition de ses membres.

Pourquoi développer de telles associations ?Nous essayons de répondre à deux contraintes fortes. D’une part, les salariés,

y compris ceux qui sont qualifiés, doivent faire face à des emplois précaires

et sont trop souvent soumis à des contrats à durée déterminée. D’autre part,

le contexte des entreprises a profondément évolué. Ces dernières doivent

être très réactives et répondre à des demandes fluctuantes. Les groupements

d’employeurs mutualisent les besoins dispersés dans un réseau d’entreprises

et permettent aux salariés d’avoir un employeur unique, dans le cadre d’un

contrat à durée indéterminée.

Cela se rapproche du fonctionnement d’une agence d’intérim…Chaque groupement d’employeurs propose à ses adhérents une presta-

tion proche de celle assurée par les agences d’intérim, mais la comparaison

s’arrête là. La grande différence, c’est qu’elle n’est pas commerciale et qu’elle

est aussi sociale. Les groupements combinent une démarche économique et

sociale, et mêlent le marchand et le non-marchand en répondant aux besoins

des employeurs et en sécurisant les parcours professionnels des salariés. En

outre, ils leur proposent des formations et participent ainsi activement à dé-

France Joubert,président du Centre de ressources des groupements d’employeurs (CRGE) Poitou-Charentes

D. R

.

Page 32: "Entreprendre autrement"

34 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iii

Inventer un autre dialogue social

velopper leurs compétences. Tout le monde y trouve son compte. Enfin, ces

groupements instaurent de véritables relations de confiance entre les parties

prenantes. Les employeurs qui participent à la gestion du groupement, en

étant présents lors des assemblées générales et du conseil d’administration,

apprennent à mieux se connaître et développent de nouvelles solidarités. Quant

aux salariés, ils peuvent travailler dans des environnements de confiance, au

sein d’entreprises qui ont l’habitude de travailler avec eux. Le groupement

d’employeurs, c’est à la fois le « circuit court » de l’emploi et le « circuit long »

de la responsabilité sociale partagée.

Quel est le rôle du Centre de ressources des groupements d’em-ployeurs (CRGE) ?

Le Centre intervient en support des groupements d’employeurs, en ma-

tière organisationnelle, juridique ou encore de formation. Il vise à mutualiser

La « flexisécurité ». C’est ainsi

que Jean-Michel Banlier, président

de la chambre des métiers et de

l’artisanat du Poitou-Charentes,

résume le double objectif des

groupements d’employeurs. En

mettant des professionnels adap-

tés et compétents à disposition

des entreprises qui connaissent

des périodes de plus forte acti-

vité ou souhaitent remplacer

ponctuellement du personnel

absent, les groupements d’em-

ployeurs répondent aux exigen-

ces de flexibilité des entreprises

qui y adhèrent.

Le principe s’apparente à celui

d’une agence d’intérim, mais

avec une différence de taille : le

groupement d’employeurs sala-

rie l’ensemble des professionnels

qu’il met à disposition des en-

treprises. Ainsi, le groupement

offre une véritable sécurité pro-

fessionnelle à celles et ceux qui

y travaillent.

Jean-Michel Banlier, ébéniste

de profession, souligne le succès

de ce type de démarche. Et pour

cause ! Il a été l’initiateur, en 1997,

d’Adéquat Deux-Sèvres, un grou-

pement d’employeurs réunissant

des artisans dont il est toujours

le président. « En tant qu’artisan, 

j’avais alors besoin de ce type de 

services. C’est ainsi que l’idée 

est venue de créer Adéquat Deux-

Sèvres qui, au départ, réunissait 

une vingtaine de salariés. Le grou-

pement a très vite compté près 

d’une  centaine  de  salariés. 

Aujourd’hui, nous émettons près 

de 500 factures par mois et gé-

nérons 2,5 millions d’euros de 

chiffre d’affaires par an », se

félicite-t-il. Adéquat Deux-Sèvres

regroupe 250 entreprises et a vu

transiter depuis sa création plus

de 2 500 salariés. Car les salariés

du groupement sont ensuite sou-

vent recrutés par les entreprises

où ils effectuent des missions.

« Ce qui est intéressant avec ce 

type de structure, souligne Jean-

Michel Banlier, c’est qu’il consti-

tue souvent une passerelle vers 

l’intégration dans une entreprise. 

Le groupement est un facilitateur 

d’emploi, notamment pour les 

plus jeunes. » 

Le succès d’Adéquat Deux-

Sèvres souligne tout autant l’im-

portance du besoin de main-

d’œuvre ponctuelle qu’ont les

artisans (sur les 30 000 que

compte le Poitou-Charentes,

15 000 n’ont aucun salarié) que

la pertinence du modèle écono-

mique des groupements d’em-

ployeurs. Et Jean-Michel Banlier

d’ajouter : « Le coût pour les en-

treprises n’est pas supérieur à 

celui du recrutement d’un salarié. 

La structure administrative du 

groupement, qui compte quatre 

personnes, est très légère. Les 

entreprises y trouvent leur compte 

en externalisant au groupement 

la gestion de leur emploi. » Tou-

tefois, ces structures ne consti-

tuent pas une solution miracle

contre le chômage. « En dessous 

du seuil de 20 salariés, estime

Jean-Michel Banlier, un groupe-

ment n’est pas  rentable. » Le

succès de ces structures tient en

effet aussi selon lui au dynamisme

économique du bassin d’emploi

au sein duquel elles sont implan-

tées. D. B.

• C o n t a c t : A d é q u a t D e u x -

Sèvres, 18 rue Jean-François-Cail,

BP 11073, 79010 Niort Cedex 9,

tél. : 05 49 17 81 10, site : www.

adequatdeuxsevres.com

ZOOM / DEUx-SèVRES

Adéquat Deux-Sèvres, un groupement d’employeurs pour les artisans

Page 33: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 35

Inventer un autre dialogue social

les expériences menées par les groupements d’employeurs tant en termes

d’élaboration de projets, de développement économique que de gestion des

ressources humaines. L’objectif est d’essaimer ces expériences dans d’autres

territoires. Ce travail peut s’effectuer grâce aux soutiens de nos partenaires

que sont l’Etat et la Région.

Quel bilan tirez-vous de ces expériences ?Très positif. Après dix ans d’existence du CRGE, la région Poitou-Charentes

compte 327 groupements d’employeurs qui emploient 1 850 salariés pour

2 300 adhérents. Leur chiffre d’affaires est d’environ 40 millions d’euros

par an. � Propos recueillis par D. B.

• Pour en savoir plus : www.crge.com

Page 34: "Entreprendre autrement"

36 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iV

Entreprendre autrement

Entreprendre autrementDes conseils pratiques pour créer une entreprise ou une association, pour bien choisir son statut et bénéficier au mieux des réseaux de financement et d’accompagnement qui soutiennent les porteurs de projets alternatifs.

F. R

och

- Ré

gion

Poi

tou-

Cha

rent

es

Couture Venise verte, située à Niort, est une Scop créée en 2009 par seize salariées d’une entreprise de confection en liquidation. Cette reprise en coopérative a été soutenue financièrement par la Région.

Page 35: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 37

Entreprendre autrement

Créer ou reprendre une activité

Activités viables délocalisées, parachutes dorés pour des dirigeants de

sociétés en difficulté, questionnement sur la responsabilité sociale et

environnementale des entreprises… : les grandes entreprises capitalistes n’ont

jamais autant attiré la critique sur leur mode de fonctionnement. Pourtant,

le désir d’entreprendre des Français est élevé : 2010 a été une année faste en

termes de créations d’entreprises qui, selon l’Insee, se sont élevées au nombre

de 622 000. Parmi ces créations, 163 600 l’ont été sous forme de sociétés et

458 400 sous forme d’entreprises individuelles (359 700 sous le régime de

l’auto-entrepreneur). Dans la région Poitou-Charentes, 14 000 entreprises ont

vu le jour en 2010, dont plus de 8 000 sous statut d’auto-entrepreneur.

Etre son propre « patron », faire fortune et se réaliser, voilà les principales

motivations des chefs d’entreprise, des porteurs et des porteuses de projet.

Mais un nombre croissant d’entre eux se définissent comme des « entrepre-

neurs sociaux ». Leur volonté ? Mettre leurs compétences professionnelles au

service d’un projet en cohérence avec leurs valeurs. Démontrer que l’on peut

développer une activité économique à la fois rentable et utile socialement.

Concilier économie, social et protection de l’environnement dans une logique

de développement durable.

Les structures de l’économie sociale et solidaire

se définissent par le respect de quelques grands

principes directeurs, dont les plus importants

sont :

• la gestion démocratique : les décisions stra-

tégiques se prennent en assemblée générale selon

le principe « une personne = une voix ». Chaque

membre a le même poids, quel que soit son apport

en capital (pour une coopérative) ou en temps (pour

une association) ;• l’utilité collective ou l’utilité sociale du

projet : une structure de l’économie sociale est

nécessairement au service d’un projet collectif et

non d’un projet conduit par une seule personne

dans son intérêt propre. Ce collectif peut être défini

par un territoire : les sociétés coopératives d’intérêt

collectif (Scic, voir page 42), par exemple, sont gé-

néralement des outils de développement local. Il

peut aussi représenter un groupe social : les mu-

tuelles et les banques coopératives se sont créées

pour répondre aux besoins spécifiques des artisans,

des commerçants, des instituteurs… Il peut égale-

ment s’agir d’un collectif de travail : les salariés des

sociétés coopératives de production (Scop) s’unissent

pour valoriser ensemble le fruit de leur travail. Ou

encore des associations se constituent pour pro-

mouvoir un projet, etc. ;

• la mixité des ressources : les ressources de

ce secteur sont soit privées (coopératives et mu-

tuelles), soit mixtes (associations). Les organismes

de l’économie sociale sont indépendants des pouvoirs

publics, mais ils peuvent être reconnus comme

interlocuteurs privilégiés dans la mise en œuvre de

politiques d’intérêt général (emploi, santé, dévelop-

pement local, citoyenneté, solidarité Nord-Sud, etc.).

En conséquence, ils peuvent avoir droit à des sub-

ventions, à des aides spécifiques à l’emploi ou à

des avantages fiscaux ;• la non-lucrativité individuelle : ce principe

n’interdit pas de faire des profits, mais il en empêche

l’appropriation individuelle – par des actionnaires,

par exemple. Cette règle est absolue dans les as-

sociations, où aucun dividende ne peut être versé

aux adhérents. Elle est relative dans les coopéra-

tives, où les salariés peuvent recevoir individuelle-

ment jusqu’à la moitié du bénéfice réalisé.

Les grands principes de l’économie sociale et solidaire

Page 36: "Entreprendre autrement"

38 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iV

Entreprendre autrement

Quand on veut entreprendre autrement et en fonction de son projet, vaut-il

mieux créer une association, une entreprise d’insertion, une mutuelle ou une

coopérative ? A-t-on droit aux mêmes aides que lorsqu’on crée une entreprise

traditionnelle ? Vous trouverez dans ce chapitre des informations pour mieux

connaître les statuts, les réseaux de financement et d’accompagnement,

ainsi que les spécificités de la création d’entreprise dans l’économie sociale

et solidaire.

Les différents statutsSociété coopérative de production, société coopérative d’intérêt col-

lectif, association, entreprise d’insertion…, le choix du statut pour en-

treprendre est loin d’être anodin. Par ailleurs, des agréments publics

sont parfois nécessaires pour pouvoir monter une entreprise sociale,

notamment dans le champ de l’insertion. Tour d’horizon.

Les coopérativesUne coopérative est un groupement qui a pour but de rendre service

à chacun de ses membres. Ainsi, les coopératives agricoles peuvent offrir

des débouchés aux exploitations qui en font partie, les banques coopéra-

tives des services à leurs clients, qui en sont également sociétaires. Dans

les sociétés coopératives et participatives (Scop) [1], ce sont les salariés

qui s’unissent pour valoriser ensemble le fruit de leur travail ; ils sont

coopérateurs ou associés de leur entreprise et, à ce titre, participent à sa

gestion et aux décisions la concernant.

Les sociétés coopératives de production (Scop)On dénombre en France près de 2 000 Scop, regroupant un peu plus de

40 000 salariés. Leur chiffre d’affaires cumulé frise les 4 milliards d’euros. Si

elles sont présentes dans tous les secteurs d’activité, elles sont particuliè-

rement nombreuses dans les secteurs de la construction et de l’industrie.

Cependant, aujourd’hui, deux tiers des créations de Scop concernent le

secteur des services.

Outre sa gestion démocratique selon le principe « une personne = une

voix », et ce quel que soit le nombre de parts sociales détenues, une Scop se

distingue des autres entreprises par le fait qu’elle appartient à ses salariés.

De fait, juridiquement, une Scop est une société coopérative sous forme

de société anonyme (SA) ou de société à responsabilité limitée (SARL)

dont les salariés sont les associés majoritaires. Les salariés-associés doi-

vent représenter au minimum 51 % du capital social de l’entreprise. De

simples associés peuvent bien se joindre au projet, mais ceux-ci doivent

rester minoritaires. Si tous les salariés ne sont pas tenus d’être associés,

[1] L’appellation société coopérative et participative (Scop) englobe le statut de société coopérative de production (Scop) et celui de société coopérative d’intérêt collectif (Scic).

Page 37: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 39

Entreprendre autrement

ils ont tous vocation à le devenir. Par ailleurs, les salariés-associés doivent

représenter au minimum 65 % des droits de vote. Quant aux réserves, qui

représentent en moyenne 40 à 45 % du résultat, elles sont impartageables

et servent en priorité à améliorer les fonds propres de l’entreprise pour

assurer sa pérennité.

Si l’esprit d’entrepreneuriat social est à la base du succès des Scop, les

incitations financières qui leur sont associées participent également de l’in-

térêt porté à ce statut. Au-delà des multiples dispositifs de financement (voir

page 41), les Scop bénéficient en effet d’un régime fiscal spécifique. Certes,

la taxe professionnelle, à laquelle elles n’étaient pas soumises, a disparu pour

toutes les entreprises au 1er janvier 2011, mais les Scop continueront d’être

exonérées de la nouvelle contribution économique territoriale (CET). Par

ailleurs, elles bénéficient d’une assiette réduite concernant l’impôt sur les

sociétés, le montant du bénéfice alloué aux participations étant déductible

de la part imposable.

La Camif a disparu, mais son

restaurant d’entreprise, lui, a sur-

vécu. Après la mise en liquidation

judiciaire du groupe de vente à

distance aux particuliers en oc-

tobre 2008, près d’un millier de

salariés travaillant au siège de

l’entreprise, à Niort, ont été li-

cenciés. Résultat : le restaurant

de la Camif, qui accueillait chaque

midi près de 1 300 employés, a

lui aussi été contraint de fermer

ses portes. Mais certains ne l’en-

tendaient pas ainsi.

« On avait senti la chose venir

plusieurs mois auparavant. On a

donc anticipé la fermeture du

restaurant pour le reprendre à

notre compte », explique Jacky

Ropiquet, aujourd’hui gérant de

cet établissement dénommé

Le Trévins. Cet ex-salarié de la

Camif a saisi l’opportunité de

reprendre le restaurant de son

ancien employeur sous forme de

Scop après plusieurs mois de né-

gociations en compagnie de deux

de ses collègues. Conseillé par la

chambre régionale de l’économie

sociale (Cres), il aura fallu convain-

cre la Maif, propriétaire des locaux,

mais aussi racheter l’ensemble

du matériel au commissaire-priseur.

Cela a été rendu possible grâce

aux 80 000 euros issus des indem-

nités de licenciement perçues par

les nouveaux salariés associés et

une aide régionale de 40 000 euros.

Résultat : 15 emplois sauvés ou

créés et un restaurant appartenant

désormais à l’ensemble de ses

salariés-associés. Rouvert depuis

novembre 2009, le lieu sert

aujourd’hui 400 à 500 couverts

tous les midi et s’adresse aux

salariés de la zone d’activité en-

vironnante. « Il fallait remettre le

restaurant à flot. C’est une belle

réussite, mais cela demande beau-

coup d’investissement », confie

Jacky Ropiquet.

Depuis peu, Le Trévins a diver-

sifié ses activités. Il livre désormais

des plateaux-repas, et va même

jusqu’à accueillir des séminaires.

De quoi assurer son développe-

ment ! G. B.

• Contact : Le Trévins, 276 rue du

Stade, Trévins, 79180 Chauray, tél. :

05 49 35 94 58, site : www.restaurant-

letrevins.fr

ZOOM / DEux-SèvRES Le Trévins assure de nouveau le service le midi !

Le trévins, ex-restaurant d’entreprise de la Camif, a rouvert en novembre 2009 et sert chaque midi entre 400 et 500 couverts.

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Page 38: "Entreprendre autrement"

40 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iV

Entreprendre autrement

Les Scop sont regroupées, avec les Scic (voir page 42), au sein de la

Confédération générale des Scop (CGScop). Ce réseau est lui-même constitué

d’unions régionales qui accompagnent les projets, dispensent des formations,

conseils et permettent d’avoir accès à un certain nombre d’outils financiers

spécifiques (voir aussi entretien avec Régis Tillay ci-dessous). En Poitou-

Charentes, il existe 98 Scop.

Transmettre ou reprendre une entreprise en ScopDepuis la crise de 2008, les fermetures d’entreprise se multiplient. Com-

ment éviter ces disparitions qui riment tant avec crises sociales et chômage ?

La reprise d’une entreprise en difficulté par ses propres salariés est une

solution qui peut être efficace, mais qui reste encore trop méconnue. Peu

utilisée, cette procédure de reprise en Scop peut pourtant permettre de

poursuivre l’activité et de maintenir les emplois. Avec un avantage : ce sont

les salariés devenus associés qui s’approprient le projet de leur entreprise

et en assurent la promotion.

Autre cas de figure fréquent : la transmission d’une entreprise à ses salariés

en cas de départ à la retraite du dirigeant. Connaissant déjà le marché et les

bons interlocuteurs, ils constituent souvent les successeurs les plus pertinents

après le départ de l’entrepreneur. Mais à condition de s’y préparer. Pour cela,

l’union régionale des Scop Poitou-Charentes organise l’accompagnement des

Quelles sont les missions d’une union régionale des Scop ?

Notre organisme sert d’appui à

la création et au développement

de coopératives, sous forme de

Scop ou de Scic. A travers la révi-

sion coopérative [1] et les suivis

de gestion, l’union régionale ef-

fectue un suivi au plus près des

coopératives créées. Notre orga-

nisme a également développé des

missions de formation de coopé-

rateurs, afin que les entrepreneurs

du secteur soient mieux armés

face aux nouveaux enjeux.

Les coopératives sont-elles suf-fisamment connues du grand public ?

C’est un secteur qui reste encore

trop méconnu du grand public,

même si le Poitou-Charentes bé-

néficie, avec une centaine de

structures, d’une bonne implan-

tation des coopératives sur son

territoire, plus importante que la

moyenne nationale. Dans les faits,

il y a très peu de créations d’en-

treprises qui se font de manière

collective, et encore moins en

coopérative. La grande majorité

des entreprises qui se créent le

sont de manière individuelle et

n’ont pas de salariés. C’est dire

la nécessité de communiquer sur

l’existence et l’intérêt des coopé-

ratives afin d’améliorer la visibilité

de ce statut ! C’est d’ailleurs l’un

des axes de développement du

conseil régional, qui apporte un

soutien significatif à l’URScop dans

son action de promotion et de

représentation des Scop. Ainsi,

nous avons lancé des actions

d’information sur le statut coopé-

ratif dans les lycées de la région,

en fournissant des mallettes pé-

dagogiques aux professeurs pour

leur faire connaître le secteur.

Selon vous, quels sont les principaux avantages d’un tel statut ?

Tout d’abord, ce statut permet

de partager les risques. Souvent,

le fait qu’une personne se lance

seule dans un projet est une cause

d’échec. Créer et développer un

projet à 10 ou 12 personnes est

beaucoup plus sécurisant. De plus,

les entreprises coopératives bé-

néficient du support d’un réseau

important et dynamique. Il est

essentiel de mettre en relation

EnTRETiEn « Appuyer la création et le développement des coopératives »

D. R

.

Régis Tillay, directeur de l’union régionale des Scop (uRScop) de Poitou-Charentes

Page 39: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 41

Entreprendre autrement

repreneurs d’entreprise sous forme de Scop, avec notamment des matinées

d’information sur le sujet. Le diagnostic du projet de reprise, la rédaction

des statuts, les formalités juridiques ou l’étude de faisabilité économique

sont autant de domaines dans lesquels l’union régionale intervient auprès

des repreneurs. Par ailleurs, cet organisme apporte une aide importante

dans la recherche de financements.

Des outils financiers spécifiquesIl existe des dispositifs d’aide financière spécifiques aux coopératives, qu’il

s’agisse de créations ou de reprises d’entreprise :

– La Socoden, ou Société coopérative d’entraide, accompagne les projets

de reprise en Scop grâce à deux outils financiers : des prêts personnels afin

d’anticiper la formation du capital des associés et des prêts participatifs

sans garantie pour financer des investissements immatériels et le fonds de

roulement. La durée de ces prêts est de trois ou cinq ans au taux de base

bancaire.

– Spot est une société de capital-risque qui se consacre au soutien financier

des coopératives. Allant de 30 000 à 150 000 euros, son aide peut prendre la

forme d’un capital ou de prêts participatifs.

– La Sofiscop, ou Société financière des Scop, apporte sa garantie aux em-

prunts obtenus par les repreneurs d’activité sous forme de Scop en finançant

« Appuyer la création et le développement des coopératives »

de jeunes dirigeants avec des

entrepreneurs plus expérimentés

pour que les premiers bénéficient

de l’expérience des seconds.

Notamment dans le but d’as-surer la pérennité des jeunes coopératives…

Au-delà du lancement de la

Scop, la phase de consolidation

et de stabilisation de l’entreprise

est en effet capitale. Les taux

de survie des Scop à cinq ans

sont en nette amélioration en

Poitou-Charentes, et sont supé-

rieurs à la moyenne nationale.

Au sein de l’union régionale, nous

travaillons beaucoup sur cette

phase de consolidation, et la

collaboration entre nouveaux

entrepreneurs et dirigeants plus

expérimentés est une des solu-

tions. C’est dans cette logique

que s’inscrit le système de men-

torat que nous avons récemment

mis en place.

La coopérative constitue éga-lement une possibilité pour transmettre ou reprendre son entreprise. Quel est l’intérêt de cette procédure ?

Le premier avantage, et ce n’est

pas le moindre, est que les sala-

riés qui reprennent leur entreprise

connaissent déjà parfaitement le

marché et les clients. Cela donne

davantage de chances à l’entre-

prise de survivre et de se déve-

lopper. Qu’il s’agisse de la trans-

mission d’une entreprise suite

au départ à la retraite de son

dirigeant ou de la reprise d’une

entreprise en difficulté, la reprise

par les salariés offre l’avantage

de bénéficier d’une équipe soli-

daire et structurée. Il y a beaucoup

d’exemples de réussites dans ce

domaine. Le rôle de l’union ré-

gionale est d’épauler ces projets

grâce à l’expérience des coopé-

ratives existantes.

Propos recueillis

par Gaëtan Briard

[1] Le mouvement coopératif s’assure du respect de ses principes, et notam-ment de la participation des associés à la gestion de l’entreprise, via une forme particulière d’audit appelée révision coo-pérative. Celle-ci doit également permet-tre de porter une appréciation critique sur la gestion technique, administrative, financière et sociale de la coopérative. Obligatoire tous les ans pour les Scop sans commissa i re aux comptes et tous les cinq ans pour les autres, elle est assurée par des « réviseurs » (consultants ou comptables) agréés par le ministère du Travail.

• Contact : union régionale des Scop Poi tou-Charentes, 4 rue Joseph-Cugnot, 79000 niort, tél. : 05 49 73 37 79, site : www.scop- poitoucharentes.coop

Page 40: "Entreprendre autrement"

42 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iV

Entreprendre autrement

une partie de la caution. Cette société de caution mutuelle offre également son

expertise aux Scop dans la réalisation de leurs montages financiers.• Contacts :

– union régionale des Scop Poitou-Charentes, 4 rue Joseph-Cugnot, 79000 niort, tél. :

05 49 73 37 79, site : www.scop-poitoucharentes.coop

– Confédération générale des Scop, 37 rue Jean-Leclaire, 75017 Paris, tél. : 01 44 85 47 00, site :

www.les-scop.coop

– Pour tout savoir sur les transformations d’associations en coopératives : Chambre régionale

de l’économie solidaire (Cres) de Poitou-Charentes, 60-68 rue Carnot, 86000 Poitiers, tél. :

05 49 50 71 53.

Les sociétés coopératives d’intérêt collectif (Scic)Les sociétés coopératives d’intérêt collectif (Scic) fonctionnent selon les

mêmes principes juridiques que les Scop. C’est pourquoi elles font égale-

ment partie de ce que l’on appelle désormais les sociétés coopératives et

participatives. Mais, contrairement aux Scop, elles ne sont pas exonérées

de la contribution économique territoriale (CET). Selon la loi coopérative

de 1947, modifiée en 2001 pour porter création des Scic, elles ont pour

but de produire ou fournir « des biens ou des services d’intérêt collectif qui 

présentent un caractère d’utilité sociale ». Au nombre de onze en Poitou-

Charentes, leur particularité par rapport aux Scop est d’associer autour du

même projet des acteurs venant d’horizons différents : salariés, bénévoles,

usagers, collectivités publiques…

Cette structure multisociétaire produit généralement des biens ou des

services répondant aux besoins collectifs d’un territoire. Ainsi, la Scic

Cinémas du bocage, basée à Cerizay (79), œuvre pour la promotion et la

diffusion du cinéma à des prix abordables en milieu rural. La coopérative

réalise également des actions auprès du grand public et des établissements

scolaires. Elle organise notamment des soirées à thème. A sa manière, elle

Située à Melle, dans les Deux-

Sèvres, La Ruche Oxalis est une

des deux coopératives d’activités

et d’emploi (CAE) que compte la

région Poitou-Charentes. Au dé-

part, il s’agissait d’une association,

créée en 2005, nommée La Ruche.

C’est en 2007 que cette structure

est devenue une CAE, en se rat-

tachant en tant qu’établissement

secondaire à la Scop et CAE Oxa-

lis, basée en Savoie et présente

dans plusieurs régions françaises

(Rhône-Alpes, Poitou-Charentes,

Limousin, Auvergne…). Aujourd’hui,

La Ruche Oxalis permet à 35 en-

trepreneurs picto-charentais de

tester leur activité dans des do-

maines aussi variés que l’art,

l’informatique ou le bâtiment. Le

principe est simple : chaque por-

teur de projet signe un contrat

d’appui au projet d’entrepri-

se (Cape) d’une durée maximale

de trois ans. Un cadre juridique

qui permet à chacun de se proté-

ger tout en conservant les droits

sociaux perçus auparavant (RMI,

allocations chômage, etc.). « En

moyenne, ce contrat dure onze

mois. Et si l’activité est rentable,

on fait signer un CDI à la per-

sonne », précise Marie-Pierre

Pallier, l’unique permanente de la

Ruche. Dans le cas contraire, le

cadre peu contraignant de la CAE

permet à l’individu de se retirer

en retrouvant sa situation préa-

lable. « Cela sécurise tous ceux

qui ont une idée et qui veulent

se lancer, explique Marie-Pierre

Pallier. C’est une gestion au cas

par cas, avec un suivi individuel,

qu’il faut faire. » G. B.

• Contact : La Ruche Oxalis, 12bis

rue Saint-Pierre, Centre Saint-Joseph,

79500 Melle, tél. : 05 49 27 23 55.

ZOOM / DEux-SèvRES La Ruche Oxalis, une CAE de 35 entrepreneurs

Page 41: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 43

Entreprendre autrement

participe au développement d’une politique culturelle et éducative dans

la région Poitou-Charentes.• Contacts :

– union régionale des Scop Poitou-Charentes, 4 rue Joseph-Cugnot, 79000 niort, tél. :

05 49 73 37 79, site : www.scop-poitoucharentes.coop

– Cinémas du bocage, place Jean-Monnet, 79140 Cerizay, tél. : 05 49 80 01 33.

Les coopératives d’activités et d’emploi (CAE)Les coopératives d’activités et d’emploi doivent leur création à un rapport

de la Caisse des dépôts et consignations datant de 1993. Dans cette étude,

l’organisme financier public partait d’un constat : il y a peu d’entreprises

qui parviennent à être pérennes après leur création, la majorité ayant

disparu avant d’atteindre leur troisième année d’existence. Malgré les

dispositifs d’aide à la création d’entreprise, il fallait donc aller plus loin,

d’où les coopératives d’activités et d’emploi. La formule est la suivante :

ces coopératives, qui sont constituées en Scop ou en Scic, accueillent

des entrepreneurs individuels auxquels elles offrent un statut de salarié,

un encadrement et un échange avec d’autres porteurs de projet. Pour

les porteurs de projet, l’avantage est évident : ils bénéficient d’un statut

protecteur le temps de tester la viabilité de leur initiative. Par ailleurs,

appartenir à une CAE, c’est l’occasion de bénéficier des compétences des

autres associés dans différents domaines.

En Poitou-Charentes, il existe deux CAE : AceaScop et la Ruche Oxalis

(voir « Zoom » ci-contre). AceaScop étudie tous les projets dans les domaines

de l’artisanat, du commerce et des services. En tout, sur ses trois antennes

(Châtellerault, Poitiers et Niort), ce sont 160 entrepreneurs qui bénéficient

de son expertise et de son cadre juridique. « Individuellement, ils auraient eu 

des difficultés à se lancer, ne serait-ce que par peur, assure Alain Bouchon, le

cogérant d’AceaScop. Ils recherchent avant tout un accompagnement individuel. 

Et puis c’est un moyen de partager et d’échanger ses compétences. »• Contacts :

– il existe deux réseaux nationaux de coopératives d’activités et d’emploi : Copéa (www.copea.

fr) et Coopérer pour entreprendre (www.cooperer.coop).

– AceaScop, tél. : 05 49 23 50 81 ou 05 49 23 50 97, site : http://aceascop.com, courriel : contact@

aceascop.com

L’insertion par l’activité économique

Le secteur de l’insertion par l’activité économique (IAE) regroupe de

nombreuses structures aux statuts différents. Mais ces entreprises, chantiers

ou encore associations ont un objectif commun : permettre aux personnes

en situation d’exclusion par rapport au marché du travail de retrouver un

emploi par le biais d’un parcours adapté. Pour bénéficier de ce type de

dispositif, un agrément délivré par Pôle emploi pour une durée maximale

de 24 mois est obligatoire, celui-ci étant réservé aux personnes rencontrant

de grandes difficultés sociales et professionnelles.

Page 42: "Entreprendre autrement"

44 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iV

Entreprendre autrement

Il existe plus de 150 structures d’insertion par l’activité économique en

Poitou-Charentes, dans la restauration, le BTP, les services à la personne,

l’environnement, etc. Ces structures ont permis à près de 15 000 personnes

de retrouver un emploi, soit 3 581 emplois d’insertion en équivalents temps

plein. Ainsi, le chantier d’insertion Toit du monde emploie cinq personnes en

insertion dans son restaurant social Au toit du monde. L’établissement, dont

le personnel est composé d’anciens demandeurs d’emploi, offre des repas à

des tarifs adaptés aux publics ayant de faibles revenus.• Contacts : pour consulter l’annuaire des structures d’insertion par l’activité économique de

Poitou-Charentes, aller sur le site de l’iris (www.iris.asso.fr), onglet « SiAE de Poitou-Charentes »,

puis « Annuaire ».

Les associations intermédiaires (AI)Nées dans les années 1980, les associations intermédiaires (AI) sont conven-

tionnées par l’Etat et sont exonérées de cotisations patronales et d’assurances

sociales. Depuis près de vingt-cinq ans, elles ont un objectif sur le territoire

français : créer des passerelles entre des personnes coupées du monde de

l’emploi et des particuliers, collectivités locales ou entreprises ayant besoin

de main-d’œuvre. Les associations intermédiaires peuvent intervenir dans

tous les secteurs de l’économie, mais elles concernent principalement des

activités d’entretien comme le repassage, le ménage ou encore l’entretien

d’espaces verts. Deux contrats sont signés : l’un avec le salarié en CDD et

l’autre avec le client concerné.

Pour prétendre à ce type de contrat, la personne doit obtenir une convention

de Pôle emploi, travailler un nombre d’heures limité (480 heures maximum sur

l’année) et exercer une activité qui ne comporte pas un caractère dangereux.

En développement jusqu’au début des années 2000, les AI marquent

quelque peu le pas depuis plusieurs années, du fait de l’arrivée d’entreprises

classiques sur le marché des services à la personne.

En Poitou-Charentes, on compte une trentaine d’associations intermédiaires.

La majeure partie de ces structures ont pour activité dominante les services aux

particuliers. Avec une particularité : à l’inverse des autres types de structures

Initiative régionale pour l’insertion

et la solidarité (Iris) est l’interlo-

cuteur principal des structures de

l’insertion par l’activité économi-

que (SIAE) en Poitou-Charentes.

Elle correspond en effet pour ces

dernières à une union régionale. Créée en 1992,

cette structure a pour but d’animer leur réseau au

niveau régional. Mais elle leur offre également un

accompagnement individuel sur les plans financier

et économique, en les conseillant et en les épaulant

dans leur lancement et leur professionnalisation.

Un atout non négligeable pour les porteurs de

projet qui souhaitent se lancer dans ce type

d’activité.

De quelles aides financières bénéficie-t-on ? Quelles

activités développer pour dynamiser sa structure ?

Quels personnels doit-on privilégier ? Autant de ques-

tions auxquelles Iris est en mesure de répondre.

• Contact : initiative régionale pour l’insertion et la soli-

darité en Poitou-Charentes (iris), Espace ServantES, 3 rue

Georges-Servant, 86000 Poitiers, tél. : 05 49 88 07 29, site :

www.iris.asso.fr

Initiative régionale pour l’insertion et la solidarité en Poitou-Charentes

Page 43: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 45

Entreprendre autrement

d’insertion par l’activité économique, les femmes sont largement majoritaires

(65,5 %) dans les effectifs des associations intermédiaires de la région.• Contact : www.iris.asso.fr

Les ateliers et chantiers d’insertion (ACI)Les ateliers et chantiers d’insertion (ACI) constituent la première étape

vers le retour à l’emploi pour les personnes exclues du marché du travail. Ces

personnes doivent être obligatoirement inscrites à Pôle emploi et bénéficier

des minima sociaux. Les biens et les services qu’elles produisent dans le cadre

de ces structures peuvent être commercialisés, dans la mesure où cette com-

mercialisation contribue aux activités d’insertion sociale et professionnelle

des personnes embauchées. Sachant que les recettes ne doivent pas dépasser

30 % du budget total.

En Poitou-Charentes, les ateliers et chantiers d’insertion représentent une part

très importante des structures d’insertion par l’activité économique. Etablissements

à taille humaine, les trois quarts des ACI ont entre 1 et 20 salariés en équivalent

temps plein. En 2009, les 95 chantiers et ateliers d’insertion ont ainsi permis à

plus de 3 000 personnes (1 800 équivalents temps plein) de faire leurs premiers

pas vers un retour à l’emploi. En 2009, ils ont embauché 1 330 personnes.• Contact : www.iris.asso.fr

Les entreprises d’insertion (EI)Les anciennes « PME d’insertion », devenues entreprises d’insertion (EI)

depuis 1989, constituent généralement le bout de la chaîne du système

d’insertion par l’activité économique, avant le retour de la personne sur le

marché du travail classique. Leur forme juridique est libre, celles-ci pouvant

même se constituer en associations, et elles se situent obligatoirement sur

un marché concurrentiel. Si ces entreprises interviennent dans des secteurs

d’activité variés, tels le BTP, l’environnement ou encore le textile, leur cœur de

métier commun est d’accompagner des personnes en difficulté d’insertion.

Les personnes visées par ces emplois sont ainsi des demandeurs d’emploi de

longue durée, des jeunes en difficulté ou des anciens détenus qui signent un

contrat à durée déterminée d’insertion (CDDI), renouvelable deux fois sur

une période maximale de 24 mois.

En Poitou-Charentes, on compte 29 entreprises d’insertion, majoritairement

spécialisées dans les secteurs de la restauration et du bâtiment. Elles sont

également présentes dans d’autres secteurs, tels que le recyclage. Créée sous

l’impulsion des groupes Emmaüs et d’entreprises d’insertion des Deux-Sèvres,

l’association Trio a par exemple pour objectif de créer des emplois d’insertion

pour des femmes du bassin niortais en traitant et en revalorisant du textile

collecté et non exploité par les associations membres. Le tout dans un but

social, l’argent récolté par les ventes de produits de l’entreprise d’insertion

servant pour partie à financer des projets humanitaires.• Contacts : – www.iris.asso.fr– Trio, 600 av. de Paris, 79000 niort, tél. : 05 49 04 19 10, site : www.trio-emmaus.net

Page 44: "Entreprendre autrement"

46 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iV

Entreprendre autrement

Les entreprises de travail temporaire d’insertion (ETTI)Les entreprises de travail temporaire d’insertion (ETTI) sont les copies

conformes des agences d’intérim, à l’exception près qu’elles sont destinées

à des personnes en fin de parcours d’insertion. La personne en insertion est

ainsi salariée de l’ETTI qui la met à la disposition d’entreprises clientes. Si

le fonctionnement est le même que celui d’une agence de travail temporaire

dite classique, les missions des ETTI vont au-delà. En parallèle de l’offre de

travail, celles-ci proposent des aides à la formation et un accompagnement

spécifique des personnes en insertion.

Treize ETTI sont présentes en Poitou-Charentes. En 2009, 18 825 contrats de

mission d’une durée moyenne de 45 heures ont été signés dans la région.• Contact : www.iris.asso.fr

Les groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification (Geiq)Les groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification (Geiq)

ont pour but de permettre à plusieurs entrepreneurs exerçant généralement

une activité dans le même secteur de mutualiser leurs moyens de recrutement

et de gestion du personnel. Par rapport aux groupements d’employeurs classi-

ques (voir page 33), la spécificité des Geiq réside dans le fait que ces derniers

doivent encourager des parcours de formation et d’insertion au bénéfice de

publics exclus de l’emploi. Adhérents à une charte nationale élaborée par

le Comité national de coordination et d’évaluation des Geiq (CNCE-Geiq),

ils ont souvent recours à des contrats de professionnalisation, des contrats

uniques d’insertion ou des contrats en alternance.

En Poitou-Charentes, il existe à l’heure actuelle un seul groupement, le Geiq

BTP Poitou-Charentes, qui dispose d’une antenne dans chaque département. Mais

un autre projet est à l’étude, le Geiq Ouest multisectoriel, qui pourrait voir le jour

d’ici l’été 2011 et devrait concerner, comme son nom l’indique, d’autres secteurs

d’activité que le BTP : sans doute la métallurgie, la logistique, les services…• Contacts :

– www.iris.asso.fr

– Geiq BTP Poitou-Charentes, 1 rue de la Broche, 79026 niort Cedex 09, tél. : 05 49 73 65 77, site :

http://geiqbtppc.blogspot.com

– Geiq Ouest multisectoriel, site : http://geiqmultisectoriel.blogspot.com/

– CnCE-Geiq, 5 rue d’Alsace, 75010 Paris, tél. : 01 46 07 33 33, site : www.geiq.net, courriel :

[email protected] Pour trouver les coordonnées des Geiq de la région Poitou-Charentes, voir

la rubrique « nous contacter ».

Les régies de quartierPermettre aux habitants de se réapproprier l’espace dans lequel ils vivent

et évoluent au quotidien : tel est l’objectif des régies de quartier, apparues

dans les années 1970. L’entretien des espaces verts et des immeubles, les

services rendus aux habitants ou encore l’animation du quartier sont les mis-

sions principales de ces structures : avec comme principe central de confier

ces tâches à des personnes en difficulté habitant ces quartiers. La mission

Page 45: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 47

Entreprendre autrement

première de ces régies est donc de créer du lien social dans les zones où

elles interviennent. En Poitou-Charentes, quatre structures ont reçu le label

Régie de quartier : l’Association régie urbaine (ARU) à Angoulême, Insersud

à Poitiers, Diagonales à La Rochelle (voir « Zoom » ci-dessous) et la Régie

interquartiers de Rochefort.• Contact : www.iris.asso.fr

Les associations

Créé en 1901, le statut associatif recouvre des réalités bien différentes. En

effet, de nombreuses associations de loisirs ne regroupent pas plus de dix

personnes, alors que certaines structures nationales, en particulier dans le

domaine sanitaire et social, peuvent employer plusieurs centaines de salariés.

Une chose est certaine : le visage des associations a significativement évolué

après plus d’un siècle d’existence légale en France.

Depuis 1993, la régie de quartier

Diagonales intervient dans les

deux plus grandes zones urbaines

sensibles (ZUS) de La Rochelle. A

Villeneuve-les-Salines, au sud, et

à Mireuil, à l’ouest, la structure

locale contribue à l’embellissement

du cadre de vie tout en favorisant

les emplois d’insertion. Sur les

200 personnes en moyenne qui

travaillent pour la régie, 95 % sont

des habitants de l’un des deux

quartiers et étaient auparavant

en situation d’exclusion sur le

marché de l’emploi. Qu’ils évoluent

dans la maintenance des bâti-

ments, le tri et le ramassage des

déchets ou encore les services à

la personne, ces Rochelais œuvrent

chaque jour pour rendre leur en-

vironnement plus agréable.

En près de vingt ans, ce projet

territorial porté par les habitants

et soutenu par les collectivités et

les bailleurs sociaux s’est consi-

dérablement développé. A tel point

que Diagonales est devenue le

premier employeur de ce bassin

de vie de 25 000 habitants, avec

130 postes salariés composés de

temps complets et de temps par-

tiels (sur lesquels sont employées

200 personnes). « Je préférerais

qu’on soit devancé par des entre-

prises ordinaires dans ce domaine,

souligne Gaël Brouck, le directeur

de la régie de quartier. C’est la

preuve que notre rôle est avant

tout de lutter contre le chômage

de ces populations. Mais notre

objectif est plus large : assurer

un mieux-vivre ensemble. » Au-delà

de ses activités marchandes, qui

assurent 65 % de ses recettes, la

régie a développé un pôle d’utilité

sociale visant à sensibiliser les

habitants à des problématiques

telles que la santé ou l’environ-

nement. Pour mener des actions

pédagogiques, un jardin maraîcher

et un chantier espace urbain en-

vironnement ont vu le jour. « C’est

important de créer un cercle ver-

tueux, affirme Gaël Brouck. Plus

le cadre de vie est entretenu et

mis en avant, plus les gens s’ap-

pliquent à le respecter. »

G. B.

• Contact : Régie de quartier Diago-

nales, 41 av. Danton, 17000 La Ro-

chelle, tél. : 05 46 34 32 32.

ZOOM / ChAREnTE-MARiTiME Diagonales, une régie de quartier à La Rochelle

La régie de quartier Diagonales est implantée à villeneuve-les-Salines et à Mireuil, quartiers respectivement situés au sud et à l’ouest de La Rochelle.

D. R

.

Page 46: "Entreprendre autrement"

48 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iV

Entreprendre autrement

La part de leur activité dans l’économie nationale est en constante aug-

mentation. Pour répondre à la baisse des subventions publiques, celles-ci ont

développé de nombreuses activités, comme la vente de produits et de services.

Certes, la vocation première des associations est d’exercer une activité à but

non lucratif. Mais la réalisation de bénéfices est autorisée, à condition qu’ils ne

soient pas redistribués aux adhérents. Par ce développement, les associations

s’engagent dans une véritable démarche entrepreneuriale et créent des emplois.

Aujourd’hui, 20 % des associations en France disposent de salariés.

Il y a environ 35 000 associations en Poitou-Charentes, dont près de 5 000

emploient au moins un salarié. Ces dernières représentent un peu plus de

10 % de l’emploi total privé dans la région (soit 47 500 emplois). Elles sont

en partie regroupées au sein de la Conférence permanente des coordinations

associatives Poitou-Charentes (voir encadré ci-dessous).

Bien rédiger ses statutsLa rédaction des statuts associatifs est libre, mais cette étape peut être

déterminante pour l’avenir de la structure. Il s’agit d’établir dès le départ des

règles claires de fonctionnement. Par exemple, faut-il émettre des conditions

d’adhésion à l’association ? Ou encore quelle gestion des finances adopter pour

la structure ? Autant de questions qu’il faut se poser au préalable pour assurer

le développement solide de l’association. Dans la rédaction des statuts, il est

par exemple primordial de définir un objet social suffisamment large pour

permettre à l’activité de l’association d’évoluer tout en restant en phase avec

l’ambition initiale. Vendre des biens et services est également une action à

renseigner explicitement dans les statuts dès la création de l’association.

Connaître son régime fiscalExiste-t-il un régime fiscal préférentiel pour les associations ? Oui, mais

à certaines conditions. En effet, pour que l’association bénéficie d’une fis-

calité allégée, ses dirigeants doivent être bénévoles ou ne pas percevoir une

Au niveau national, la Conférence permanente

des coordinations associatives (CPCA) fédère et

représente l’ensemble des coordinations associa-

tives. Il existe aussi des CPCA régionales, qui ont

pour vocation la promotion du fait associatif ré-

gional et la valorisation des réalisations des asso-

ciations. Celle de Poitou-Charentes représente

aujourd’hui plus de 16 000 associations réparties

sur tout le territoire.

« La CPCA a un rôle fondamental en termes de

formation des bénévoles, notamment en ce qui

concerne la valorisation des acquis professionnels

et la mutualisation des offres de formation des

réseaux associatifs. Au travers du fonds mutualisé

de formation des bénévoles, mis en place avec l’aide

de la Région, 800 d’entre eux ont été formés en

2010 », souligne Pierre Lefebvre, délégué régional

de la CPCA Poitou-Charentes.

En outre, le développement de l’activité des as-

sociations est facilité par l’attribution d’aide au

recrutement de salariés. Des emplois tremplins

associatifs sont ainsi attribués, dispositif qui permet

de financer en partie un poste salarié.

• Pour en savoir plus sur la CPCA Poitou-Charentes et

les emplois tremplin associatifs : CPCA, Maison des sports,

86240 iteuil, tél. : 05 49 88 03 61, site : www.cpca-poitou-

charentes.org, courriel : [email protected]

La Conférence permanente des coordinations associatives (CPCA) Poitou-Charentes

Page 47: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 49

Entreprendre autrement

rémunération supérieure aux trois quarts du Smic sur

l’année. Si ce critère est respecté, l’administration utilise

la règle dite des « 4 P » pour exonérer l’association des

impôts commerciaux :

– le produit est « d’utilité sociale s’il tend à satisfaire 

un besoin qui n’est pas pris en compte par le marché ou 

qui l’est de façon peu satisfaisante faute d’être rentable » 

(instruction fiscale du 15 septembre 1998) ;

– le public visé doit être formé de personnes que le

marché délaisse, car leurs revenus sont trop modestes, ou

de personnes dont la situation justifie l’octroi d’avantages

particuliers, comme les handicapés ;

– le prix pratiqué doit être attractif pour le public

concerné. En cas de prestation similaire à celles du secteur

privé, le prix doit ainsi être largement inférieur ;

– la publicité ne doit pas être confondue avec les opé-

rations de communication, ouvertes à toute association.

Celles-ci n’ont pas pour but de conquérir de nouvelles

parts de marché, mais bien de mettre en valeur l’action

de l’association.

Au final, une association est exonérée de tous les

impôts commerciaux (impôt sur les sociétés, TVA, etc.)

si sa gestion est désintéressée, si elle exerce son activité

sans concurrence directe pour le secteur commercial ou si elle le fait dans

des conditions différentes de celles des entreprises.

Toutefois, si l’association possède une activité lucrative, il est possible que

cette dernière soit imposée. Afin d’être exonérées totalement, les recettes des

activités lucratives ne doivent pas dépasser 60 000 euros au cours de l’année.

Optimiser son financementPlusieurs dispositifs financiers permettent aux associations en création

ou en développement de renforcer leurs fonds propres en début d’activité.

En Poitou-Charentes, il existe trois fonds territoriaux pour la mise en place

d’apports en fonds associatifs :

– le Contrat d’amorçage associatif bénéficie aux petites associations

ayant créé récemment leur premier emploi ou ayant un modèle économique

Chaque centre des impôts possède un correspondant associations qui envoie sur demande un questionnaire permettant de statuer sur la situation fiscale de l’association. La liste de ces correspondants est disponible sur www.impot.gouv.fr, rubrique « Contacts », puis « Professionnels : vos correspondants spécialisés » (choisissez votre département et la mention « Correspondants associations » dans le menu déroulant). Pour en savoir plus, l’instruction fiscale du 18 décembre 2006 sur la fiscalité des associations est accessible depuis www.associations.gouv.fr/article.php3?id_article=475A noter également que les sites internet des préfectures des quatre départements de la région Poitou-Charentes sont des ressources utiles pour trouver les contacts nécessaires à la déclaration de votre association ou si vous souhaitez organiser une manifestation.

Bo

n à

sav

oir

!

Dans les mutuelles, on distingue deux grandes

familles : les mutuelles de santé, qui ont pour

objet de couvrir les personnes en cas de maladie

ou d’accident en prenant en charge la partie de

dépenses de soins non remboursée par l’assurance

maladie de base, et les mutuelles d’assurance, qui

assurent la couverture de risques (automobile,

habitation, prévoyance, etc.). Il s’agit de grosses

structures, et de ce fait, on ne crée pas une mu-

tuelle tous les jours. Ainsi, la dernière-née des

mutuelles d’assurance, celle des motards, fêtera

ses 30 ans en 2013 ! Alors, si vous avez des idées,

mieux vaut se rapprocher des grandes mutuelles

déjà existantes.

Et du côté des mutuelles ?

Page 48: "Entreprendre autrement"

50 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iV

Entreprendre autrement

encore fragile. Il s’agit d’une avance remboursable plafonnée à 10 000 euros,

renouvelable une fois et remboursable sans intérêt.

– le Contrat d’apport associatif permet aux associations employeurs de

financer leurs investissements ou leur besoin en fonds de roulement. Ce contrat

est également une avance remboursable sans intérêt pouvant aller de 5 000 à

30 000 euros et d’une durée comprise entre deux et cinq ans. Les associations

d’utilité sociale qui créent ou consolident des emplois et développent des

prestations sont visées par ce fonds.

– Poitou-Charentes investissement solidaire est un moyen de renforcer

les fonds propres des associations employeurs. L’outil proposé est un prêt

participatif de la Société d’investissement France active (Sifa) dont le mon-

tant peut atteindre 60 000 euros pour une durée maximale de cinq ans (taux

d’intérêt de 2 % par an). • Contacts :

– insertion Poitou-Charentes active (iPCA), 60-68 rue Carnot, 86000 Poitiers, tél. :

05 49 42 59 66.

– Région Poitou-Charentes, Pôle vivre ensemble, service vie associative et lien social, tél. :

05 49 55 68 73.

Se faire accompagnerPour entreprendre autrement, il est nécessaire de bien connaître son

statut, ses droits, ainsi que les démarches administratives à entrepren-

dre. Dans cette optique, de nombreux dispositifs d’accompagnement

ont été mis en place au niveau national et régional. L’objectif : épauler

les entrepreneurs de l’ESS dès le lancement de leur projet.

Les dispositifs locaux d’accompagnement (DLA)Les dispositifs locaux d’accompagnement soutiennent les associations et

les entreprises solidaires. Sur demande, des consultants spécialisés offrent

notamment un diagnostic de la situation d’une entreprise, mettant en lumière

la façon dont elle peut se consolider et ses besoins éventuels. Cette exper-

tise gratuite permet aux acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) de

bénéficier d’un plan d’accompagnement, proposé par un chargé de mission.

Le but : renforcer l’ancrage territorial et l’autonomie des établissements de

l’ESS. En Poitou-Charentes, les DLA sont départementalisés et pilotés par le

réseau Insertion Poitou-Charentes active (IPCA). En moyenne, les créateurs

d’entreprise y ont recours sur une durée de cinq jours. « Le but, c’est de réaliser 

un diagnostic partagé avec les entreprises solidaires qui le souhaitent afin de 

consolider leur projet de départ », explique la directrice de l’IPCA, Laurence

Fouin. Fournir des biens ou des services en adéquation avec les besoins de

la région, bien communiquer sur son activité, diversifier ses partenaires

Page 49: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 51

Entreprendre autrement

financiers sont quelques-uns des objectifs que les entrepreneurs peuvent

atteindre plus facilement en ayant recours à un DLA.• Contact : insertion Poitou-Charentes active (iPCA), 60-68 rue Carnot, 86000 Poitiers, tél. :

05 49 42 59 66.

Les boutiques de gestionLes boutiques de gestion sont un réseau national et indépendant d’accom-

pagnement à la création d’entreprise. En Poitou-Charentes, deux boutiques

de gestion existent, à Angoulême et à Niort. En 2000, le réseau Oxygène a vu

le jour au sein de ces boutiques dans le but de créer du lien entre les entre-

preneurs qui le souhaitent. Il poursuit deux objectifs : rompre l’isolement des

chefs d’entreprise en organisant des rencontres et des échanges avec d’autres

créateurs de projet ; aider ces derniers à développer leur activité grâce à la

mise en place de relations partenariales avec leurs homologues. • Contacts :

– www.bg-poitou-charentes.com

– Boutique de gestion Charente, 39 rue de l’Arsenal, 16000 Angoulême, tél. : 05 45 95 00 21.

– Boutique de gestion Deux-Sèvres, 4ter av. Léo-Lagrange, 79000 niort, tél. : 05 49 33 50 24.

Faire financer son projetDe nombreux dispositifs de financement existent en faveur des entre-

prises de l’économie sociale et solidaire. A ce titre, il faut distinguer les

soutiens publics des initiatives privées.

Le capital-risque solidaireLes organismes intervenant dans le secteur du capital-risque solidaire appor-

tent des fonds propres à une structure tout en restant minoritaires au capital.

– L’association France active est le premier financeur de l’économie solidaire

en France. Ses deux objectifs sont de faciliter l’accès au crédit bancaire pour les

créateurs d’entreprise et de financer le développement de l’emploi dans les entre-

prises solidaires. Pour cela, le réseau national a développé 40 fonds territoriaux. En

Poitou-Charentes, le réseau Insertion Poitou-Charentes (IPCA) est en charge de

gérer les demandes locales et d’assurer le suivi des entreprises aidées par France

active. Il offre un accompagnement en trois étapes : une expertise financière, puis

une proposition de financement avant le suivi du projet de l’entrepreneur.• Contact : insertion Poitou-Charentes active (iPCA), 60-68 rue Carnot, 86000 Poitiers, tél. :

05 49 42 59 66.

– Les clubs d’investisseurs locaux pour une gestion alternative et locale

de l’épargne solidaire (Cigales) mettent l’épargne de leurs membres au service

de la création et du développement de petites entreprises locales et solidaires.

Page 50: "Entreprendre autrement"

52 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iV

Entreprendre autrement

La région Poitou-Charentes compte actuellement sept Cigales, « et une hui-

tième entité devrait voir le jour d’ici la fin de l’année » assure Jean-Yves Angst,

président du club La Cayenne, à La Rochelle.

A titre d’exemple, le club Pictasol de Poitiers est intervenu en apportant

2 000 euros de fonds propres au capital du Plan B, bar culturel et solidaire qui

a ouvert ses portes en décembre dernier. Le club La Cayenne a quant à lui

participé à la création de la Scop Tonnay Confection, fabricant de rideaux et

de voilages, en apportant 3 000 euros de fonds propres en septembre 2010.• Contacts :

– Association régionale des Cigales du Poitou-Charentes, 31 rue Amos-Barbot, 17000 La Rochelle,

tél. : 05 46 41 86 52, courriel : [email protected]

– Fédération des Cigales, 61 rue victor-hugo, 93500 Pantin, tél. : 01 49 91 90 91, site : www.

cigales.asso.fr

– Garrigue est une société coopérative de capital-risque solidaire nationale

créée en 1985 pour prendre des participations minoritaires dans des sociétés

à forte plus-value sociale. La quarantaine d’entreprises soutenues en France

se situent majoritairement dans des secteurs comme le commerce équitable,

les énergies renouvelables, l’agriculture biologique, etc. Le montant des inter-

ventions varie de 8 000 à 30 000 euros en fonds propres ou en compte courant

d’associés, pour une durée de cinq à dix ans. Ces soutiens sont obligatoirement

associés à des apports de Cigales. • Contact : Garrigue, 61 rue victor-hugo, 93500 Pantin, tél. : 01 48 44 74 03, site : www.garrigue.

net, courriel : [email protected]

– Esfin-Ides est un groupe spécialisé dans le financement des PME, des entre-

prises de l’économie sociale et de celles à forte responsabilité sociale et environ-

nementale. Il comporte plusieurs structures, dont l’Institut de développement

de l’économie sociale (Ides), qui finance les entreprises de l’économie sociale

sous forme de capital-risque développement. Fontanot participations est pour

sa part un fonds commun de placement à risque (FCPR) géré par la structure

Esfin gestion. Dédié aux PME, il a pour vocation la prise de participation au ca-

pital d’entreprises en phase de développement ou de transmission. Par ailleurs,

Esfin participations s’adresse à des PME dont « le comportement éthique est un 

des caractères fondateurs ». Les interventions en fonds propres (sous la forme

d’actions et d’obligations convertibles) varient de 150 000 à 450 000 euros, pour

une durée définie en fonction de la stratégie de l’entreprise.

En outre, Esfin-Ides propose des outils de financement spécifiques tel Spot,

pour les Scop, voir page 41.• Contacts : Esfin-ides, 2 place des vosges, immeuble La Fayette, 92400 Courbevoie, tél. :

01 55 23 07 05 (Esfin) et 01 55 23 07 02 (ides), site : www.esfin-ides.com

Les prêts bancaires

Les banques sont des interlocuteurs financiers incontournables pour les

créateurs d’entreprise ou d’association. Certaines sont davantage spécialisées

que d’autres dans le secteur de l’économie sociale et solidaire.

Page 51: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 53

Entreprendre autrement

– La Nouvelle économie fraternelle (NEF) est une société coopérative

de finances solidaires créée en 1988. Elle collecte l’épargne de particuliers

pour octroyer ensuite des crédits à des porteurs d’initiatives économiques.

Le tout dans un but bien précis : soutenir la création et le développement

d’activités professionnelles et associatives à des fins d’utilité sociale et en-

vironnementale.• Contacts :

– Site national : www.lanef.com

– Prêts professionnels et associatifs : délégation de nantes, 2 rue Crucy, 44000 nantes, tél. :

02 40 48 52 44, courriel : [email protected]

– Le Crédit coopératif est une des banques les plus engagées dans l’éco-

nomie sociale et solidaire. Membre du réseau des Banques populaires depuis

2003, il a la possibilité d’accorder des crédits plus importants que la NEF. Et s’il

offre ses services à l’ensemble des entreprises de l’ESS, il se présente comme

la banque des associations. En témoignent les différents outils bancaires spé-

cifiques au monde associatif qu’il propose : le Dailly sur subvention (dispositif

permettant à une association qui s’est vu attribuer une subvention mais qui

ne l’a pas encore touchée de disposer de l’argent via une avance des fonds

par la banque qui les récupére ensuite directement auprès de la collectivité

concernée) ; le Fonds de garantie mutuelle des organismes sanitaires et sociaux

et le Fonds de garantie mutuelle du tourisme-loisirs, qui facilitent l’accès au

crédit des associations de ces deux secteurs…• Contact : www.credit-cooperatif.coop, pour trouver l’adresse d’une agence, aller dans la

rubrique « nos agences ».

– La Caisse d’épargne finance des projets d’utilité sociale depuis 1999 à

travers ses projets d’économie locale et sociale (PELS). Elle est particulière-

ment présente auprès des associations, auxquelles elle propose notamment

un portail d’informations (www.associatis.com).• Contacts :

– Site national : www.caisse-epargne.fr, pour trouver l’adresse d’une agence, aller dans la rubrique

« Agences ».

– Pour en savoir plus sur les PELS : www.federation.caisse-epargne.fr/pels1.htm

– Le Crédit mutuel permet notamment aux associations de placer leurs

excédents éventuels via le dispositif Eurocompte association.• Contact : www.creditmutuel.com, pour trouver l’adresse d’une agence, aller dans la rubrique

« Trouver une caisse ».

Le microcrédit et les prêts d’honneur

– L’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie) est le prin-

cipal réseau de microcrédit professionnel en France. Via ces microcrédits,

elle soutient les personnes exclues du marché du travail et qui souhaitent se

réinsérer en créant leur entreprise. La quasi-totalité des bénéficiaires sont

en effet des demandeurs d’emploi. Seules les personnes n’ayant pas accès au

crédit bancaire traditionnel peuvent obtenir un prêt de l’Adie. Pour soutenir

Page 52: "Entreprendre autrement"

54 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iV

Entreprendre autrement

les porteurs de projet, l’association prête un montant moyen de 3 000 euros

pour une durée de deux ans avec un taux d’intérêt d’environ 5 %. A noter que

le bénéficiaire doit apporter 50 % du montant du prêt en caution.• Contact : Direction régionale Poitou-Charentes de l’Adie, 1 rue Trousset, 16000 Angoulême,

tél. : 0 800 800 566. Site national : www.adie.org

– Les plates-formes d’initiatives locales (Pfil) fournissent des prêts d’honneur

à taux zéro et sans garantie. D’un montant variant entre 3 000 et 7 500 euros, ce

soutien financier est un moyen pour le créateur d’entreprise ou le jeune entre-

preneur de consolider ses fonds propres en début d’activité. Remboursable sur

une période de trois à cinq ans, il est accessible aux créateurs ou aux repreneurs

d’entreprise, ainsi qu’aux jeunes entrepreneurs (moins de trois ans) qui dévelop-

pent une activité dans les domaines de l’artisanat de production, du bâtiment,

des services aux entreprises, des services de proximité ou des commerces de

première nécessité. Les Pfil sont regroupées au niveau national au sein du

réseau France initiative. Elles travaillent chacune sur une zone géographique

déterminée. En Poitou-Charentes, il en existe une par département.• Contact : pour retrouver les coordonnées de la plate-forme de votre territoire, aller sur www.

france-initiative.fr, puis dans la rubrique « A qui s’adresser ? ».

Les fondations de l’économie sociale– La fondation Macif récompense chaque année quelque 150 projets

économiques, en privilégiant ceux qui entrent dans le champ de l’économie

sociale. Lorsque ces projets ont une portée locale, les demandes doivent être

adressées à la délégation régionale de la fondation.• Contacts :

– Site national : www.fondation-macif.org

– Fondation Macif Centre-Ouest Atlantique, 35 bd Jean-Moulin, 79079 niort, tél. : 05 49 09 42 52,

courriel : [email protected]

– La fondation Groupe Chèque déjeuner aide les entreprises et les asso-

ciations de l’économie sociale, qu’elles soient en création ou en dévelop-

pement, en particulier dans les domaines des emplois de proximité ou de

l’accès à la culture.• Contact : Fondation Groupe Chèque déjeuner, 1 allée des Pierres-Mayettes, Parc des Barbanniers,

92230 Gennevilliers, tél. : 01 41 85 37 10, site : www.fondation-groupe-cheque-dejeuner.com

– La fondation Crédit coopératif décerne chaque année depuis presque

trente ans les Prix et Trophée de l’initiative en économie sociale. A la clé :

plus de 150 000 euros de prix. En 2010, près de 50 organismes de l’économie

sociale, qu’il s’agisse de coopératives, de mutuelles ou d’associations, ont

été récompensés. A noter que ce concours est décentralisé en région. En

Poitou-Charentes, l’association CPA Lathus, qui agit dans les domaines de

l’environnement et de l’action sociale, et la structure d’insertion par l’activité

économique Adep, spécialisée dans la restauration du petit patrimoine, ont

retenu l’attention du Crédit coopératif en 2010.

• Contact : Fondation Crédit coopératif, www.credit-cooperatif.coop/fondation/

Page 53: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 55

Entreprendre autrement

– Pour en savoir plus sur les autres fondations :– Fondation de France : 40 av. hoche, 75008 Paris, tél. : 01 44 21 31 00, site : www.

fondationdefrance.org, courriel : [email protected]

– Association pour le développement du mécénat industriel et commercial (Admical), 26ter rue

Ordener, 75018 Paris, tél. : 01 42 55 20 01, site : www.admical.org

– institut du mécénat de solidarité-Entreprendre pour la cité, 141 av. de Clichy, 75017 Paris, tél. :

01 43 87 52 52, site : www.imsentreprendre.com, courriel : [email protected]

Les aides publiques– Le parcours d’accompagnement Nacre permet à des personnes sans

emploi ou rencontrant des difficultés d’insertion durables dans l’emploi de

créer ou de reprendre une entreprise en bénéficiant d’un accompagnement.

Cet accompagnement se fait en deux étapes :

• avant la création ou la reprise d’entreprise, pour concrétiser le montage

et le financement du projet, grâce notamment à l’obtention d’un prêt à taux

zéro Nacre allant jusqu’à 10 000 euros. Ce prêt devra être remboursé dans un

délai de cinq ans, et celui-ci ne pourra être accordé que si le porteur de projet

obtient également un prêt bancaire ou assimilé.

• après, pour être guidé dans le (re)démarrage et le développement de

l’entreprise pendant trois ans.• Contact : www.emploi.gouv.fr/nacre, pour la liste des contacts en Poitou-Charentes, cliquer sur la carte.

– Des aides régionales pour l’entrepreneuriat social,

solidaire et écologique. Les aides régionales visant à

soutenir la croissance verte et le secteur de l’économie

sociale et solidaire sont nombreuses : appel à projets d’éco-

labellisation, soutien au développement du tourisme social

et solidaire ou encore chèque TIC Agriculture pour aider

les exploitants transformateurs/vendeurs à développer

leurs activités via Internet.

Citons aussi les bourses régionales Désir d’entreprendre, déclinées en

trois dispositifs, chacun d’entre eux permettant d’obtenir une aide financière

comprise entre 1 000 et 10 000 euros :

• la bourse régionale « Désir d’entreprendre » est destinée à tout porteur de

projet ayant au minimum 18 ans et souhaitant créer son propre emploi.

• la bourse régionale « Désir d’entreprendre créateurs dans les métiers de

l’image » est spécifiquement destinée aux porteurs de projet souhaitant créer

leur propre emploi dans les domaines de l’audiovisuel, de la bande dessinée,

de l’animation, d’Internet, de l’édition ou encore de l’imprimerie.

• la Bourse régionale coopérative est quant à elle destinée aux Scop.

Ce dispositif a pour objectif de faciliter le processus de création/reprise

d’entreprise à statut coopératif. La bourse s’adresse à tout porteur de projet,

demandeur d’emploi, étudiant ou salarié, souhaitant opter pour un statut

d’associé d’une coopérative. Le dispositif Cordee (Convention régionale

de développement de l’emploi par l’économie) peut venir compléter cette

Le Fonds social européen (FSE), via sa disposition 4-2.3, aide les petits projets associatifs en lien avec l’emploi. Pour plus d’informations : www.fse.microprojets.frB

on

à s

avo

ir !

Page 54: "Entreprendre autrement"

56 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iV

Entreprendre autrement

Bourse régionale coopérative. Destiné aux PME, il contribue à la reconversion

d’entreprises en Scop, avec une attention particulière portée à l’innovation

dans certaines filières (agroalimentaire, éco-industrie et transports prin-

cipalement). Le financement peut atteindre 500 000 euros, sous forme de

subventions ou d’avances remboursables à taux nul.

Pour bénéficier de ces bourses, le mieux est de s’adresser à un des Ateliers

de la création. Ces derniers instruisent en effet les demandes et vérifient

l’éligibilité du porteur de projet et celle de l’activité. Par la suite, ils assurent

un suivi postcréation.

Enfin, différents systèmes de levée de fonds destinés à favoriser l’innovation

ont été mis en place :

• le Fonds régional d’innovation, mis en œuvre avec Oséo, encourage la

levée de fonds pour les PME de moins de 2 000 salariés et permet d’obtenir

un prêt participatif d’amorçage de 50 000 à 150 000 euros.

• le Fonds commun de placement dans l’innovation (FCPI) est quant à

lui spécialement dédié à la croissance verte. Pour y avoir accès, les PME

appartenant au secteur de l’éco-industrie doivent recevoir la qualification

d’entreprise innovante dispensée par la plate-forme Oséo. Le groupe familial

Léa Nature a ainsi bénéficié de cet accompagnement. Spécialisé dans le

bio et les produits naturels (cosmétique, alimentation, textile…), il emploie

570 salariés à côté de La Rochelle et a reçu en 2009 le prix du business vert

décerné par Oséo.

– Le Fonds de co-investissement (FCI) s’adresse également aux PME spé-

cialisées dans l’éco-industrie. En revanche, il vise plus particulièrement les

entreprises en phase de démarrage ou d’amorçage. La vocation de ce fonds est

d’intervenir en fonds propres, avec un ou plusieurs investisseurs partenaires

préalablement agréés, au sein de PME éligibles et sélectionnées par le ou les

investisseurs partenaires. Le FCI a réalisé son premier investissement en no-

vembre 2010 en entrant dans le capital de la société S’Tile (basée à Poitiers),

concepteur de panneaux photovoltaïques. Un mois plus tard, il est intervenu

dans le capital de la PME Eco&mobilité (basée à Chauvigny, dans la Vienne),

constructeur de véhicules électriques.

• Pour en savoir plus :

– Sur les aides régionales : www.poitou-charentes.fr/services-en-ligne/guide-aides

– Coordonnées des animateurs des Ateliers de la création, site : www.poitou-charentes.fr/files/

reprise/pdf/eco-emploi/adresses_ateliers.pdf

– Sur Oséo : www.oseo.fr

Page 55: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 57

Entreprendre autrement

Recruter et managerDans l’économie sociale et solidaire, la gestion des ressources humaines

comporte certaines spécificités, liées par exemple au rôle important des

bénévoles dans les associations et les mutuelles, ou au fonctionnement

démocratique des Scop.

Le bénévolatSelon France bénévolat, organisme public chargé de la promotion du

bénévolat, 11 millions de Français sont actifs dans les associations, dont

5 millions peuvent être considérés comme des bénévoles réguliers. En 2010,

on en compte 300 000 en Poitou-Charentes. La Conférence permanente des

coordinations associatives (CPCA) a développé un programme de formations

à destination des salariés et des bénévoles associatifs.• Pour en savoir plus :

– www.cpca-poitou-charentes.org

– Quelques liens utiles : www.associationmodeemploi.fr et www.francebenevolat.org

– Sur la validation des acquis de l’expérience (vAE) pour les bénévoles, voir page 31.

Le service civiqueLe service civique permet à toute personne, et parti-

culièrement aux jeunes de 16 à 25 ans, de s’engager dans

des missions d’intérêt général se déroulant en France ou à

l’étranger. Il concerne plus particulièrement des domaines tels

que la solidarité, la santé, l’environnement, l’action humani-

taire ou encore la mémoire et la citoyenneté. Les volontaires

bénéficient d’une indemnité pouvant aller jusqu’à 540 euros

par mois. Le service civique ne peut excéder deux ans.

Il existe également un service civique régional qui permet à 500 jeunes

qui le souhaitent de s’engager dans la région sur des thématiques telles que

la solidarité, l’environnement et la biodiversité.• Pour en savoir plus :

– www.service-civique.gouv.fr : le site du ministère de l’Education consacré au service civique

(informations, législation, témoignages).

– www.civiweb.com, le centre d’information sur le volontariat international.

– Pour le service civique régional, voir sur www.poitou-charentes.fr, rubrique « Pacte emploi

jeunes ».

Les emplois tremplins et les contrats d’insertion

Les emplois tremplinsLes emplois tremplins sont des aides à l’emploi mises en place par la Région

qui permettent principalement aux associations et entreprises d’insertion

(dans la majorité des cas, et parfois aux Scop et aux Scic) de recevoir une aide

Le volontariat associatif, qui concernait les plus de 16 ans consacrant 26 heures par semaine à un projet d’intérêt général dans une association pour une période déterminée, a été remplacé par le service civique.Le

sav

iez-

vou

s ?

Page 56: "Entreprendre autrement"

58 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iV

Entreprendre autrement

pour la rémunération et/ou la formation de personnel recruté en contrat à

durée indéterminée. Le dispositif a un double objectif : aider à la création

d’emplois pour les jeunes et pour les personnes handicapées et accompagner

les structures dans la conduite et le développement de leurs projets.• Pour en savoir plus : www.poitou-charentes.fr, rubrique « Toutes les aides », puis « Croissance

verte et emploi ».

Le contrat unique d’insertionDepuis le 1er janvier 2010, le contrat unique d’insertion (CUI) remplace l’ensemble

des contrats aidés existants. Il se divise en deux catégories : le contrat initiative

emploi (CUI-CIE) et le contrat d’accompagnement dans l’emploi (CUI-CAE). Le

premier concerne des emplois dans le secteur privé industriel et commercial.

Le second concerne des emplois dans le secteur public ou associatif.

Via ce contrat, les associations bénéficient d’aides à l’emploi lorsqu’elles

accueillent des personnes en difficulté et des chômeurs de longue durée. • Pour en savoir plus : www.travail-emploi-sante.gouv.fr

Au Pin, dans les Deux-Sèvres,

l’entreprise d’insertion les Ate-

liers du bocage recycle les dé-

chets industriels depuis 1991.

Membre du mouvement Emmaüs,

elle s’est spécialisée dans le

recyclage d’équipements et ma-

tériels informatiques, ainsi que

de téléphones portables, auxquels

elle donne une seconde vie. 40

de ses 200 salariés bénéficient

de contrats d’insertion. Entreprise

adaptée, elle emploie par ailleurs

15 personnes en situation de

handicap.

Si l’entreprise se situe sur un

marché concurrentiel, elle s’at-

telle à développer les solidarités

locales. Ainsi, grâce à son activité

de recyclage qui s’adresse autant

aux entreprises qu’aux particu-

liers, elle propose du matériel

informatique et téléphonique à

moindre prix. Fournissant éta-

blissements scolaires et entre-

prises, elle a aussi travaillé avec

l’université de Niamey, au Niger.

Et elle développe également des

filières de recyclage et de dé-

pollution en Afrique : « Aider au

développement du continent

africain donne du sens à ce que

l’on fait, explique Bernard Arru,

directeur des Ateliers du bocage.

Avec des associations locales,

nous aidons à la création d’ate-

liers de dépollution. Ce qui per-

met de créer des emplois tout

en exportant le modèle écono-

mique solidaire et durable de

l’entreprise. »

La structure assure en outre

dans plusieurs pays la collecte de

déchets électroniques polluants :

quatre tonnes collectées au

Burkina Faso ont ainsi pu être

traitées en France.

Des actions et une démarche

qui ont reçu un soutien financier

et humain de la part de la Région,

notamment via le dispositif des

emplois tremplins destiné à favo-

riser le recrutement de jeunes

salariés et de personnes reconnues

travailleurs handicapés. G. B.

• Contact : Les Ateliers du bocage, 15 rue de la Chapelle, 79140 Le Pin, tél. : 05 49 81 09 72, site : www.ateliers-du-bocage.com

ZOOM / DEux-SèvRES Les Ateliers du bocage, entreprise d’insertion

Le recyclage des téléphones portables comme des équipements et matériels informatiques est le cœur d’activité des Ateliers du bocage.

Régi

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Page 57: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 59

Entreprendre autrement

Se faire représenterOutre les organismes d’accompagnement et de financement des en-

trepreneurs de l’économie sociale et solidaire, des structures chargées

de les promouvoir et de les représenter existent en Poitou-Charentes.

C’est un moyen pour les porteurs de projet de faire entendre leur voix

auprès des pouvoirs publics et des collectivités territoriales.

Les principaux réseaux représentatifs de l’économie sociale et solidaire en Poitou-Charentes

– La chambre régionale de l’économie sociale (Cres) est l’instance re-

présentative de l’ensemble des secteurs de l’économie sociale et solidaire

en Poitou-Charentes. Il s’agit de l’interlocuteur privilégié des pouvoirs

publics, en particulier du conseil régional et des services déconcentrés de

l’Etat, pour toutes les politiques publiques relatives à l’économie sociale et

solidaire. Son autre rôle est d’accompagner les structures de l’ESS dans les

Quelles sont les missions de la chambre régionale de l’éco-nomie sociale (Cres) ?

La Cres a trois missions princi-

pales : représenter ses adhérents

(associations, coopératives, mu-

tuelles) auprès des pouvoirs pu-

blics et des instances de concer-

tation, développer l’économie

sociale et solidaire (ESS) sur son

territoire et, enfin, favoriser les

coordinations et les synergies

entre ses adhérents.

Notre organisme joue un rôle

essentiel pour initier et accom-

pagner les actions en faveur de

l’économie sociale et solidaire et

la valoriser auprès du grand pu-

blic, chez qui elle est encore trop

méconnue, et des acteurs insti-

tutionnels. Enfin, dans certains

cas, la Cres porte auprès des

pouvoirs publics les revendica-

tions de ses adhérents.

Pour vous, que signifie « entre-prendre autrement » ?

Cette expression recouvre une

réalité forte dans le secteur de

l’économie sociale et solidaire.

En effet, la philosophie de l’ESS

veut que la création et le déve-

loppement d’une activité écono-

mique répondent, certes, à un

besoin économique, mais aussi

à des exigences démocratiques

dans la gestion de l’entreprise.

Elle sous-tend également que

celles et ceux qui participent à

l’activité sont rémunérés de ma-

nière juste. L’humain est placé

au centre du projet collectif. C’est

pour nous une des raisons du

dynamisme de ce secteur.

Comment agissez-vous concrè-tement pour favoriser le dé-

veloppement de l’économie sociale et solidaire ?

La Cres permet de mettre en

relation les acteurs entre eux.

Elle a ainsi été un moteur dans

l’organisation de manifestations

et de conférences autour de la

question du handicap en mettant

en contact de nombreuses struc-

tures, mutuelles, associations et

assurances. Autre exemple : lors

du dépôt de bilan d’une grande

société niortaise, nous avons

initié la création d’une associa-

tion nommée Elan coopératif

niortais pour favoriser la reprise

de l’activité et soutenir les pro-

jets de création d’entreprise.

Cette initiative a notamment

accompagné la reprise d’un res-

taurant d’entreprise, aujourd’hui

appelé Le Trévins et qui emploie

une quinzaine de personnes (voir

aussi « Zoom » page 39). Ce sont

deux illustrations du rôle moteur

que peut avoir la Cres dans la

dynamique du secteur.

Propos recueillis par G. B.

EnTRETiEn « Dans l’économie sociale et solidaire, l’humain est placé au centre du projet collectif »

D. R

.

Daniel Arsicot, président de la chambre régionale de l’économie sociale (Cres) Poitou-Charentes

Page 58: "Entreprendre autrement"

60 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre iV

Entreprendre autrement

phases de création et de développement de leur activité (voir entretien avec

son président page précédente).• Contact : Chambre régionale de l’économie sociale Poitou-Charentes, 60-68 rue Carnot,

86000 Poitiers, tél. : 05 49 50 71 53, site : www.cres-poitoucharentes.fr

– L’union régionale des Scop de Poitou-Charentes est née en 1982 pour

représenter et promouvoir les coopératives auprès des acteurs locaux. Par

ailleurs, elle a vocation à encourager la création de coopératives dans la

région, et à les accompagner dans leur développement. Enfin, elle se veut un

lieu d’échanges entre les entrepreneurs du territoire. Au niveau national, le

réseau des coopératives est animé par la Confédération générale des Scop.

Celle-ci est présente sur tout le territoire grâce aux treize unions régionales

existantes, ainsi qu’à trois fédérations de métiers : le BTP, la communication

et l’industrie.• Contact : union régionale des Scop et des Scic de Poitou-Charentes, 4 rue Joseph-Cugnot,

79000 niort, tél. : 05 49 73 37 79, site : www.scop-poitoucharentes.coop

– La Conférence permanente des coordinations associatives (CPCA) de

Poitou-Charentes est le rassemblement volontaire des mouvements associatifs

de la région. Son objectif : être un porte-voix de la cause associative à l’échelle

régionale et nationale (voir aussi encadré page 48).• Contact : CPCA, Maison des sports, 86240 iteuil, tél. : 05 49 88 03 61, site : www.cpca-poitou-

charentes.org, courriel : [email protected]

– Initiative régionale pour l’insertion et la solidarité (Iris) en Poitou-

Charentes est l’organisme de soutien, d’accompagnement et de représentation

des structures d’insertion par l’activité économique (SIAE) dans la région (voir

aussi encadré page 44).• Contact : initiative régionale pour l’insertion et la solidarité en Poitou-Charentes (iris), Espace

ServantES, 3 rue Georges-Servant, 86000 Poitiers, tél. : 05 49 88 07 29, site : www.iris.asso.fr

Lors des élections prud’homales de 2002, l’Union

des fédérations et syndicats nationaux d’employeurs

sans but lucratif du secteur sanitaire, médico-social

et social (Unifed), le Groupement des entreprises

mutuelles d’assurances (Gema), l’Union de syndicats

et de groupements d’employeurs représentatifs

dans l’économie sociale (Usgeres), ainsi que l’Union

nationale des associations de soins et services à

domicile (Unassad, qui depuis a rejoint l’Usgeres),

jusqu’alors représentés par le Medef, se sont asso-

ciés pour présenter plus de 120 listes « Employeurs

de l’économie sociale : associations, coopératives,

mutuelles, fondations ».

Cette initiative est couronnée de succès, puisque

ces syndicats, regroupés au sein de l’Association

des employeurs de l’économie sociale (AEES), ob-

tiennent alors 11,3 % du total des voix du collège

employeurs. Une percée qui sera confirmée en 2008,

lors des élections prud’homales suivantes : les

employeurs de l’économie sociale recueillent 19,05 %

des suffrages exprimés. En outre, avec 468 élus

(contre 279 en 2002), dont 13 en région Poitou-

Charentes, les listes de l’économie sociale atteignent

un bon niveau de représentation dans les structures

prud’homales. Juliette Raynal

• Pour en savoir plus : s’adresser à l’usgeres, Centre

Daumesnil, 4 place Félix-Eboué, 75583 Paris Cedex 12,

tél. : 01 43 41 71 72, site : www.usgeres.fr, courriel :

[email protected]

Les employeurs de l’économie sociale représentés aux prud’hommes

Page 59: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 61

Entreprendre autrement

– Le Centre des jeunes, des dirigeants et des acteurs de l’économie

sociale (CJDES), créé en 1985, le CJDES est né de la volonté de dirigeants de

l’économie sociale de mettre en commun leurs expériences et leurs compé-

tences. Ses principales missions sont de favoriser l’échange d’informations,

d’être un lieu de rencontres, de promouvoir l’économie sociale et solidaire dans

sa diversité et, enfin, de faciliter des actions communes entre les différents

acteurs de l’économie sociale.• Contact : CJDES, 24 rue du Rocher, 75008 Paris, tél. : 01 42 93 55 65, site : www.cjdes.org,

courriel : [email protected]

– Le Mouvement des entrepreneurs sociaux (Mouves), créé au tout début

2010, entend rassembler des personnes dirigeant des entreprises à forte utilité

sociale, indépendamment de leur statut juridique. Il a vocation à rassembler

des structures qui ne sont pas nécessairement sous statut coopératif, associatif

ou mutualiste, mais qui se retrouvent autour d’une vision de l’intérêt général

pour laquelle le profit est un moyen et pas une fin en soi. En 2010, le Mouves

comptait plus de 250 adhérents. • Contact : site : www.mouves.org, courriel : [email protected]

Page 60: "Entreprendre autrement"

62 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre V

Consommer autrement

Consommer autrement

Agriculture biologique, commerce équitable, finances solidaires, centres mutualistes…, toutes les alternatives de consommation au service d’un mode de développement soutenable, pour les hommes comme pour la planète.

F. R

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gion

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rent

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Le magasin Plaisirs fermiers, à Niort, a été créé par plusieurs agriculteurs qui se sont associés afin de vendre leurs produits en direct.

Page 61: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 63

Consommer autrement

Notre consommation, un projet de société

Consommer autrement, c’est choisir des biens ou des services non seu-

lement en fonction de leur prix, de leur qualité technique ou de leur

marque, mais aussi pour la qualité sociale et environnementale de leur mode

de production. Il s’agit de se transformer en « consom’acteur » conscient du

modèle économique que ses choix de consommation favorisent.

Encore faut-il trouver des produits plus « éthiques » et savoir comment

les identifier. Aujourd’hui, des filières comme l’agriculture biologique,

le commerce équitable ou les finances solidaires disposent de labels

garantissant une plus-value sociale ou environnementale. Mais cela ne

concerne qu’un nombre limité de produits. Aucun label ne permet de dire

que tel contrat d’assurance ou tel service à la personne est plus éthique.

C’est pourquoi le statut ou la finalité de l’entreprise qui le conçoit est un

élément important à prendre en compte au moment de faire des choix de

consommation.

Les entreprises de l’économie sociale et solidaire offrent de nombreux

biens et services aux consommateurs, dans les domaines de l’alimentation, du

logement, de la santé, des transports, des services à la personne… Ce chapitre

les présente en mettant en avant leurs spécificités sociales ou environnemen-

tales. La plupart s’adressent à tous les consommateurs, mais certains sont

spécifiquement développés pour des personnes à faibles ressources, ce qui

est déjà en soi un engagement éthique.

David Belliard

Une alimentation de qualité et de proximitéPollution des eaux par les nitrates, assèchement des nappes phréa­

tiques lié à l’irrigation massive en été, organismes génétiquement mo­

difiés…, le modèle intensif de production agricole participe à la dégra­

dation de notre environnement.

L’agriculture biologiqueDès les années 1960, certains agriculteurs ont préféré produire avec

des rendements moins élevés, mais sans pesticides ni engrais chimiques,

en respectant le rythme de vie des animaux et les contingences de la

production agricole. Ils suivent les règles de l’agriculture paysanne, et

notamment celles de l’agriculture biologique. En Poitou-Charentes, cette

Page 62: "Entreprendre autrement"

64 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre V

Consommer autrement

dernière ne représente cependant que 1,4 % de la surface agricole utile,

avec 449 exploitations certifiées.

Comment reconnaître un produit « bio »Le label AB, propriété du ministère de l’Agriculture et de la Pêche depuis

1985, est le label bio le plus répandu. Sa présence sur un produit garantit

l’origine biologique d’au moins 95 % des ingrédients qui le composent.

D’autres labels, plus contraignants, existent, citons notamment Natu-

re & Progrès ainsi que Demeter. Ils sont surtout présents dans les circuits de

vente spécialisés, comme les magasins Biocoop (qui sont une quinzaine en

région Poitou-Charentes). Enfin, Ecocert, organisme de certification, a déve-

loppé plusieurs référentiels, notamment dans le domaine du bio (agriculture,

textile, cosmétique).• Pour en savoir plus :

– Sur l’agriculture biologique dans la région Poitou-Charentes : www.penser-bio.fr/

– Sur le label AB et le bio en France : www.agencebio.org

– Nature & Progrès : www.natureetprogres.org

– Demeter : www.bio-dynamie.org

– Ecocert : www.ecocert.fr

Cognac, pineau des Charentes

et vin de pays charentais : l’exploi-

tation viticole Brard Blanchard

fabrique des produits emblémati-

ques de la région. Sur 20 hectares,

elle pratique depuis près de trente

ans une agriculture biologique

rigoureuse, sans produits chimiques

de synthèse, désherbants ou pes-

ticides. « Nous traitons la vigne, 

mais uniquement avec des produits 

simples comme le soufre et le 

cuivre, et nous nous aidons de 

quelques plantes en purin pour 

renforcer son autodéfense contre 

les maladies », précise Jacques

Brard Blanchard. Une exigence qui

lui vaut la certification Ecocert et

Nature & Progrès.

Viticulteur depuis l’âge de

15 ans, Jacques Brard Blanchard

s’est lancé dans l’agriculture bio-

logique d’abord pour des raisons

de santé. « J’ai vite réalisé que 

mes allergies n’avaient qu’une 

cause : les produits de traitement 

de la vigne. Pourtant, autrefois, 

les paysans récoltaient sans toute 

cette chimie », explique-t-il. Si

les débuts ont été difficiles, la

production a obtenu plusieurs

récompenses, dont deux médailles

d’or au concours général agricole

pour son cognac. Ce qui n’empê-

che pas le viticulteur d’être en

perpétuelle recherche pour amé-

liorer sa pratique de l’agriculture

biologique. « Je reste persuadé 

que notre mode de travail reflète 

l’agriculture de demain. »

  Pascal Mercat

• Contact : SCEA Brard Blanchard,

1 chemin de Routreau, Boutiers,

16100 Cognac, tél. : 05 45 32 19 58,

site : www.brard-blanchard.fr, cour-

riel : [email protected]

• Pour en savoir plus sur la conver-

sion d’une exploitation à l’agricul-

ture biologique : www.penser-bio.

fr/-Passer-au-bio- et le numéro Vert :

0 800 510 620. Voir aussi l’entretien

avec Jean-Pierre Gouraud, du Pôle

conversion bio, page 25.

ZOOM / ChARENtE Chez Brard Blanchard, la vigne est biologique

Propriété de Brard Blanchard. L’exploitation commercialise du vin de pays charentais, du cognac, du pineau des Charentes et du simple jus de raisin garantis sans produits chimiques de synthèse, désherbants ou pesticides.

D. R

.

Page 63: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 65

Consommer autrement

Où trouver des produits agricoles de qualité près de chez soi ?Dans un contexte de crise énergétique et de réchauffement climatique, com-

ment réduire les transports liés à l’alimentation ? Alors qu’un légume sur trois

consommé en France est produit à l’étranger, développer les circuits courts de

distribution peut être une solution. En effet, ces circuits courts se caractérisent

par la proximité géographique et humaine entre le producteur et le consomma-

teur : entre les deux, un nombre limité de kilomètres et d’intermédiaires. Les

attentes croisées de producteurs, à la recherche de plus d’autonomie et de valeur

ajoutée, et de consommateurs, soucieux de la qualité et de la sécurité alimen-

taire, s’y rencontrent. Deux sortes de circuits courts existent : la vente directe au

consommateur (cueillettes, vente à la ferme, sur les marchés et par les Amap) et

la vente directe au distributeur (un seul intermédiaire entre le producteur et le

consommateur).• Quelques adresses :

– Biocoop : pour retrouver le magasin le plus proche de chez vous, voir sur www.biocoop.

fr/carte-magasins.php

– Pour trouver les boutiques et restaurants ayant des produits bio les plus proches de chez vous :

www.pc.lemarchecitoyen.net

Les associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (Amap)Il existe 32 Amap en Poitou-Charentes. Elles sont destinées à favoriser

la distribution en circuit court d’une agriculture paysanne et biologique,

c’est-à-dire avec le moins d’intermédiaires possible entre le producteur et le

consommateur. Ainsi, elles lient contractuellement des consommateurs (entre

20 et 100) à un ou plusieurs agriculteurs qui leur vendent directement leur

production, le plus souvent sous la forme de paniers hebdomadaires.

• Contacts :

– Pour trouver les Amap de la région : www.reseau-amap.org/amap-poitou-charentes.htm

– Pour créer une Amap : www.reseau-amap.org/creer-AMAP.php

Les maraîchers d’insertionEmployant des personnes en situation précaire, ils permettent de s’ap-

provisionner en légumes dans le cadre d’une démarche solidaire. En Poitou-

Charentes, le réseau des Jardins de cocagne compte trois maraîchers biologi-

ques. Les adhérents consommateurs ont chaque semaine un panier de fruits

et légumes de saison, labellisés AB, qu’ils vont chercher directement dans les

exploitations ou dans des points relais. Le prix du panier (pour quatre per-

sonnes) est d’environ 12 euros.• Contacts :– Réseau national des Jardins de cocagne : www.reseaucocagne.asso.fr/adherer.php pour le détail des maraîchers par régions, et rubrique « Fonctionnement » pour en savoir plus.– Association Bio solidaire Senillé Les jardins du dolmen : 32 rue du Dolmen, 86100 Senillé, tél. : 05 49 90 09 43, site : http://biosolidairesenille.fr, courriel : [email protected]– Jardin de cocagne de hiersac, 12 rue de la Charente, Cedex 4, 16290 hiersac, tél. : 05 45 90 80 53.– Jard’Insolite, Association Job service, 1 rue Fontaine-des-Miracles, 86500 Montmorillon, tél. :

05 49 91 37 17, site : www.job86.fr

Page 64: "Entreprendre autrement"

66 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre V

Consommer autrement

Une alimentation de qualité par et pour tous

Les épiceries solidairesL’Association nationale de développement des épiceries solidaires (Andes)

fédère sur tout le territoire des épiceries où les produits sont vendus pour 20 %

environ de leur prix classique. L’accès aux épiceries solidaires se fait par l’in-

termédiaire des services sociaux et des associations partenaires du réseau.• Contact : plus d’informations et liste des épiceries de la région sur www.epiceries-solidaires.

org, rubrique « Annuaire des épiceries solidaires ».

Les restaurants d’insertionLes restaurants d’insertion sont des établissements dont le personnel est

composé d’anciens demandeurs d’emploi exclus du marché du travail. Ils

offrent des repas dont les tarifs sont adaptés aux publics à faibles revenus. • Contact : la liste des restaurants d’insertion de la région est disponible sur www.iris.asso.fr,

rubrique « SIAE de Poitou-Charentes », « Annuaire », sélectionner « Restaurants, traiteurs » dans

l’onglet « Activité » et préciser affichage par activité.

Le commerce équitableLe commerce équitable souhaite mettre de l’éthique dans les échanges

internationaux, afin que les producteurs du Sud puissent vivre de leur

travail et en faire un outil de développement.

Né à la fin des années 1950, le commerce équitable a été initié au Nord

par des organisations non gouvernementales (ONG). Il garantit au

consommateur que les producteurs sont rémunérés selon un prix juste et

stable, fixé en fonction des coûts de production et non uniquement par les

marchés mondiaux. Il assure un partenariat commercial dans la durée, évite

la multiplication des intermédiaires et permet aux producteurs, organisés

collectivement, de bénéficier de prix rémunérateurs et de développer des

projets économiques et sociaux au bénéfice de la communauté. Enfin, il

garantit que l’achat du produit profite à des producteurs marginalisés et les

aide à acquérir leur indépendance économique.

Selon l’association Max Havelaar, plus de 1,5 million de petits producteurs

du Sud sont intégrés dans le système du commerce équitable. Et sa notoriété

croît d’année en année. Les deux tiers des ventes se font en grandes surfaces,

le reste ayant lieu dans des circuits spécialisés, notamment dans les boutiques

du réseau Artisans du monde, ainsi que dans des cafés, restaurants, etc.

Deux structures fédèrent au niveau national la plupart des acteurs du

commerce équitable : la Plate-forme pour le commerce équitable et Minga

(voir encadré ci-contre).

• Contacts : www.commercequitable.org et www.minga.net

Page 65: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 67

Consommer autrement

Comment reconnaître un produit issu du commerce équitable ?

Max Havelaar est le label de commerce équitable le plus connu et le plus

répandu en France, notamment dans la grande distribution. L’association

Max Havelaar est née en 1988 en Hollande, et existe en France depuis 1992.

Elle labellise des filières de produits divers : café, thé, chocolat, banane, jus

d’orange, sucre de canne, miel, riz, mais aussi prêt-à-porter, produits d’hy-

giène et cosmétiques…

Plusieurs marques et enseignes membres de la Plate-forme pour le

commerce équitable (PFCE) proposent des produits qui peuvent porter

son logo. Cela signifie que l’association ou l’entreprise qui commercialise

le produit a fait l’objet d’une évaluation interne sur la base de la charte de

la PFCE. Celle-ci comporte des engagements impératifs, dont une juste

rémunération des producteurs.

On trouve également d’autres labels généralistes, moins répandus,

comme ESR-Ecocert équitable. A noter également, l’association Bio parte-

naire a développé deux marques, Bio équitable et Bio solidaire, destinées

à valoriser un commerce équitable, Nord-Sud pour la première et Nord-

Nord pour la seconde. Il existe aussi des labels spécialisés, à l’instar de

Step pour les tapis.• Pour en savoir plus : www.commercequitable.org (la PFCE vient de publier un Guide des

labels du commerce équitable 2011, disponible sur son site et proposant une analyse comparée

d’une dizaine de démarches, dont Max havelaar, Ecocert équitable), www.maxhavelaarfrance.

org, www.biopartenaire.com, www.ecocert.fr (voir rubrique « Secteurs d’activités »), www.

label-step.org

L’association Minga, qui re-

groupe d’autres associations, ainsi

que des particuliers et des en-

treprises, milite pour une écono-

mie équitable. Elle considère qu’il

est possible d’entreprendre sans

rechercher uniquement le profit,

et que le commerce équitable est

une solution valable autant pour

les producteurs, commerçants et

artisans du Nord que pour ceux

du Sud.

Implantée depuis deux ans dans

la région, Minga y fédère trois

acteurs : l’association de tourisme

solidaire Ekitour (voir aussi

page 75), l’Amap Les Jardins de

la paix, en pays châtelleraudais,

et La petite épicerie, une épicerie

rurale à Saint-Mard, en Charente-

Maritime. Cinq entrepreneurs

individuels en sont aussi membres,

dont deux cuisiniers ambulants

(l’un à Châtellerault, l’autre à Poi-

tiers), qui mènent une double

action de promotion et de péda-

gogie autour des produits régio-

naux issus d’un circuit court.

« Nous travaillons à développer 

les filières du circuit court et du 

commerce équitable, explique

Samuel Bonneau, chargé du dé-

veloppement de Minga en Poitou-

Charentes. Notre rôle est de faire 

connaître, par des conférences, 

du conseil et de la formation, le 

commerce équitable, notamment 

auprès de jeunes entrepreneurs 

qui y sont sensibles. Nous les 

aidons à agir concrètement. »

L’association coorganise ainsi

le Repas insolent, une animation

gustative et participative qui, sous

forme de jeu de rôles, sensibilise

aux inégalités et aux interdépen-

dances alimentaires Nord-Sud.

P. M.• Contact : Minga Poitou-Charentes,

Samuel Bonneau, chargé de dévelop-

pement, 6bis rue Albin-haller, ZI de

la République, 86000 Poitiers, tél. :

05 49 47 09 99, site : www.minga.

net, courriel : samuel.bonneau@

minga.net

Minga : un acteur du commerce équitable en Poitou­Charentes

Page 66: "Entreprendre autrement"

68 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre V

Consommer autrement

Où trouver des produits issus du commerce équitable ?Si la majeure partie des achats de produits issus du commerce équi-

table sont réalisés dans les grandes surfaces, notamment les produits

des marques Ethiquable (www.ethiquable.coop) ou Alter Eco (entreprise

complétement indépendante de notre magazine, www.altereco.com), les

réseaux spécialisés comme Artisans du monde offrent des gammes très

complètes, et proposent des démarches de sensibilisation et de pédagogie

autour de la solidarité Nord-Sud. • Quelques adresses :

– Artisans du monde : liste et coordonnées des points de vente en Poitou-Charentes sur www.

artisansdumonde.org/boutiques-commerce-equitable.html

– Pour trouver les boutiques et restaurants des produits du commerce équitable les plus proches

de chez vous : www.pc.lemarchecitoyen.net

– Ekitrade, 23-25 rue Saint-Cyprien, 86000 Poitiers, tél. : 05 49 46 64 25, site : www.ekitrade.com,

courriel : [email protected]

– Ekitabl, 86 rue de la Cathédrale, 86000 Poitiers, tél. : 05 49 39 04 72, site : www.ekitabl.com

– Le Plan B est un bar convivial à Poitiers, où déguster des boissons régionales et équitables, 30-

32 bd du Grand-Cerf, 86000 Poitiers, tél. : 09 50 56 16 59, site : www.barleplanb.fr

– Boutique Ekyog, marque de prêt-à-porter bio et équitable, 51 rue Saint-Yon, 17000 La Rochelle,

tél. : 05 46 34 31 61, site : www.ekyog.com

– C’est pas ma faute, articles de puériculture bio et/ou équitables, 4 rue Amelot, 17000 La Ro-

chelle, tél. : 05 46 45 31 10, site : www.cestpasmafaute.fr

– Equinoxe propose de l’artisanat ainsi que de l’épicerie équitable, 64 rue Jean-Jaurès, 79200 Par-

thenay, tél. : 05 49 69 08 54.

Se déplacerLes transports routiers, et notamment la voiture, contribuent large­

ment aux émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffe­

ment climatique. Plusieurs alternatives permettent de se déplacer en

polluant moins.

Enjeu majeur du XXIe siècle, la lutte contre le réchauffement climatique

est tributaire de la modification de nos comportements de tous les jours.

C’est particulièrement vrai pour nos déplacements. Et il existe d’autres moyens

de se déplacer que la voiture individuelle. Bien sûr, il y a les transports en

commun, mais ce n’est pas tout ! Auto-partage, covoiturage, vélo électrique…

sont autant de moyens de bouger en polluant moins.

Le rail au quotidienLe Poitou-Charentes est doté d’un réseau TER important. Son extension

ainsi que la modernisation récente de son matériel roulant ont entraîné une

hausse de sa fréquentation, notamment pour des déplacements « domicile-

travail ».

• Pour en savoir plus : tER Poitou-Charentes : www.ter-sncf.com/regions/poitou_charentes/fr/

Page 67: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 69

Consommer autrement

Partager une voitureL’auto-partage et le covoiturage sont deux manières distinctes de mutualiser

un véhicule. Deux systèmes complémentaires qui répondent à des besoins

différents.

– L’auto-partage correspond à l’utilisation successive d’une même voiture

par différents usagers inscrits auprès d’un opérateur, qui gère une flotte de

véhicules en libre-service disponibles 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Ce

système permet, avec une seule voiture, d’en remplacer cinq à huit. Il est

tout particulièrement adapté aux trajets urbains, variables et à intervalles

irréguliers. En Poitou-Charentes, les villes de Poitiers et de La Rochelle sont

dotées de tels services (voir « Zoom » ci-dessous).• Pour en savoir plus : www.annuaire-auto-partage.fr

– Le covoiturage est un système où plusieurs personnes utilisent la voiture

d’une d’entre elles pour effectuer le même trajet ou presque. Convivial, il permet

de partager les frais du déplacement (essence et péage). Il est mieux adapté

que l’auto-partage aux trajets longs ou effectués régulièrement, notamment les

trajets domicile-travail. Un service régional en ligne de covoiturage permet de

rechercher ou de proposer un trajet, en précisant coût, quantité de passagers,

de bagages, etc. Si vous effectuez régulièrement un trajet seul en automobile,

pensez à prendre des passagers en covoiturage !• Quelques contacts :

– Le service gratuit de covoiturage de la région : tél. : 0 820 820 138, site : http://covoiturage.

poitou-charentes.fr/

– www.covoiturage.fr

Otolis, jeune entreprise d’auto-partage desservant

l’agglomération de Poitiers, propose des voitures

citadines, familiales et utilitaires. Après paiement de

droits d’entrée (par exemple de 25 euros pour un

particulier) et d’un abonnement mensuel au service

(de 5 à 15 euros selon la formule, toujours pour un

particulier), les tarifs de location varient de 1,50 à

2 euros de l’heure, en fonction du type de véhicule

loué, et de 0,31 euros/km parcouru. Ce service est

aussi disponible à La Rochelle, avec Yélomobile (ex-

Liselec), qui propose des véhicules électriques.

Ces services ne sont pas accessibles aux titulaires

du permis de conduire depuis moins d’un an.

• Contacts :

– Yélomobile, av. du 123e RI, 17000 La Rochelle, tél. :

0820 20 10 49, site : www.yelomobile.fr

– Otolis, Régie des transports poitevins, 9 av. Northampton, BP 372, 86009 Poitiers Cedex, tél. : 05 49 44 66 88, site : www.otolis.com, courriel : [email protected]

ZOOM La voiture se partage à Poitiers et à La Rochelle !

Yélomobile, à La Rochelle, propose des voitures électriques en libre-service.

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Page 68: "Entreprendre autrement"

70 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre V

Consommer autrement

Les deux rouesLe vélo demeure l’un des moyens de transport les moins polluants. La

plupart des grandes villes sont dotées d’un réseau de pistes cyclables. Le vélo

à assistance électrique, doté d’un petit moteur électrique complémentaire,

aide au pédalage et limite l’effort à fournir. Scooters et voitures électriques

sont eux aussi des moyens de transport qui limitent les émissions de gaz à

effet de serre. • Contacts :

– Routes cyclables en Poitou-Charentes : http://troisv.amis-nature.org/ (onglet « Le tourisme à

vélo », puis « Véloroutes et voies vertes », puis « Poitou-Charentes »). Voir aussi sur www.poitou-

charentes-vacances.com (dans la rubrique « Mes passions », puis « Mes vacances à vélo »).

– Vert-Event : vente et location de vélos à assistance électrique et de scooters électriques, site :

www.vert-event.fr trois implantations en Poitou-Charentes : à Niort, Coulon et La Rochelle.

– Cap’vélo : système de location de vélos, notamment électriques, proposé par la communauté

d’agglomération de Poitiers, Pôle d’échanges multimodal de la gare, Espace toumaï, 86000 Poi-

tiers, tél. : 05 49 52 36 36, courriel : [email protected]

– Ecologic services : location de vélos à assistance électrique à Rochefort, 23 av. Dassault

Résidence Atlantica, Bassin de Bougainville, 17300 Rochefort, tél. : 05 46 88 42 13, site : www.

ecologic-services.fr

La Région Poitou-Charentes, via son Fonds régional d’excellence environnementale, a subventionné pour les habitants de la région jusqu’à 40 % du coût de l’achat d’un vélo ou d’un scooter électrique. Les soutiens prévus pour les 500 vélos ont été atteints en 2011. Le dispositif reste cependant valable pour les scooters électriques. Plus d’informations et formulaire de demande sur www.poitou-charentes.fr/files/guide_aides/aed/2roues_electrique_particulier_2010.pdfB

on

à s

avo

ir !

La Rochelle aime le vélo. Preuve

en est : ses 150 kilomètres de pistes

et bandes cyclables (notamment

sur le pont de l’île de Ré), ses

1 700 arceaux d’amarrage et ses

3 400 emplacements de station-

nement. La ville fut pionnière dans

la création d’un des premiers ser-

vices de vélos publics à disposition

de tous, les Vélos jaunes, en 1974.

Offre à caractère touristique, les

350 bicyclettes du parc d’origine

ont été complétées depuis par un

nouveau réseau de vélos en libre-

service (24 heures sur 24 et 7 jours

sur 7), ou en location longue durée

(de deux mois à un an), accessibles

à l’heure actuelle sur 26 stations

(et 50 à terme).

• Pour en savoir plus :

– www.agglo-larochelle.fr/services/

depl_velo.php et www.yelo-larochelle.

fr, tél. : 0 810 17 18 17.

– Il existe aussi un service de vélo-

taxi : Cycloville, contact et réserva-

tions au 06 22 73 31 36, plus d’infos

sur www.cyclovillelarochelle.forum-

pro.fr

ZOOM / ChARENtE-MARItIME La Rochelle, ville du vélo

Près du vieux port de La Rochelle. La ville dispose depuis 1974 d'un service de vélos publics.

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Page 69: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 71

Consommer autrement

Le logementConstruction et gestion de HLM, aide au logement, hébergement d’ur­

gence, mais aussi logement écologique…, de nombreux services exis­

tent en région.

Le logement social en Poitou­CharentesLe logement social permet à des personnes aux revenus modestes de

trouver à se loger à un prix plus accessible que sur le marché libre. L’offre de

logements sociaux est proposée par différents types d’organismes, dont des

sociétés coopératives. L’Association régionale des organismes sociaux pour

l’habitat en Poitou-Charentes (Arosh-PC) fédère 22 organismes sociaux pour

l’habitat, pour un total de 75 000 logements.

Il est en effet communément admis que le logement locatif social vise

à répondre à des objectifs de quantités et de prix. Il permet en effet d’as-

surer la constitution d’un certain nombre d’offres de services de logement,

complémentaire à celle disponible sur le marché, dont une partie du prix

est prise en charge par la collectivité, dans le but de peser sur l’équilibre

global du marché locatif et de permettre à certains segments de la demande

de se loger.• Contact : Arosh-PC, site : www.aroshpc.org, pour la liste et les contacts des organismes adhé-

rents, voir rubrique « Nos adhérents »

Les comités interprofessionnels du logement (CIL) Les comités interprofessionnels du logement (CIL) sont des associations

paritaires (gérés par les syndicats d’employeurs et de salariés) qui concourent au

logement des salariés en collectant le « 1 % logement » versé par les entreprises

et en utilisant cet argent pour la construction et la rénovation d’un parc locatif,

ainsi que pour l’octroi de prêts aux salariés (accession, travaux). • Contact : www.bienseloger.com

La création du Fonds régional d’excellence envi-

ronnementale (Free) est une des réponses de la

Région Poitou-Charentes aux défis écologiques. En

partenariat avec l’Agence de l’environnement et de

la maîtrise de l’énergie (Ademe), il vise à aider les

particuliers, associations et entreprises à réduire

leur consommation d’énergie et à limiter leurs rejets

de gaz à effet de serre via un soutien financier à

l’installation ou à la construction d’équipements

écologiques. Acquisition d’un chauffe-eau solaire,

d’un système photovoltaïque, soutien aux éco-in-

dustries et aux éco-activités, réduction des déchets,

développement des énergies renouvelables : les

nombreuses aides incluent un microcrédit régional

« Energie verte à 0 % ».

• Pour en savoir plus : www.poitou-charentes.fr, rubri-

que « toutes les aides », puis dans « Accès par thèmes »,

« Energies renouvelables », puis « Maîtrise des consom-

mations d’énergie et développement des énergies et des

matières renouvelables ».

• Contact : Région Poitou-Charentes, service maîtrise de

l’énergie, énergies renouvelables, air, tél. : 05 49 38 47 55,

courriel : [email protected]

Pour le logement écologique et durable : le Fonds régional d’excellence environnementale

Page 70: "Entreprendre autrement"

72 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre V

Consommer autrement

Les organismes d’aide au logementCertains organismes proposent des aides financières et des informations

pour les locataires et propriétaires. Ainsi, l’Association nationale pour l’infor-

mation sur le logement (Anil) rassemble sur son site toutes les informations

sur le sujet, ou encore les caisses d’allocations familiales, pour ce qui est no-

tamment de l’allocation de logement sociale (ALS) et de l’aide personnalisée

de logement (APL).• Contacts :

– L’Association nationale pour l’information sur le logement (Anil) : www.anil.org

– La Caisse d’allocations familiales (CAF) : www.caf.fr

– Le service public d’information : http://service-public.fr/ (rubrique « Logement »).

Les associations pour les familles en difficulté– Habitat et humanisme est une fédération qui achète et rénove des

logements pour des personnes en difficulté dans un esprit d’insertion et de

mixité sociale. Les familles logées par une des associations locales d’Habitat

et humanisme sont accompagnées par un bénévole.• Contact : www.habitat-humanisme.org, rubrique « Découvrez les associations locales ».

– Le mouvement Pact pour l’amélioration de l’habitat est un réseau asso-

ciatif qui propose des logements à loyer modéré, avec pour mission d’aider

à l’insertion de familles défavorisées, ainsi que des services d’amélioration

de l’habitat.• Contact : Union régionale Pact Poitou-Charentes, 45 rue du Sauvage, 16000 Angoulême, tél. :

05 45 95 62 02, courriel : [email protected] Pour en savoir plus : www.pact-habitat.org

Après 140 autres villes dans le

monde, Segonzac est la première

commune de l’Hexagone à avoir

rejoint le réseau international

Cittàslow ou « Ville lente ». Inspiré

du mouvement Slow Food, ce

réseau est né en Italie en 1999 et

regroupe des municipalités qui se

recentrent sur la qualité de vie,

l’économie de proximité, le respect

des paysages, au détriment de

l’extension des zones commer-

ciales industrielles, de l’étalement

pavillonnaire et de la prédomi-

nance de la voiture.

Petit bourg de 2 300 habitants

environ situé près de Cognac,

Segonzac a donc reçu en mai 2010

le label Cittàslow. Illustrée par un

escargot, ce qui n’est pas sans

rappeler – heureux hasard – l’em-

blème de la Charente, la « ca-

gouille », cette certification ne

s’adresse qu’aux villes de moins

de 60 000 habitants.

Pour pouvoir prétendre à ce label,

près de 70 critères, couvrant no-

tamment les thèmes de la qualité

de vie, de l’alimentation et du dé-

veloppement durable, doivent être

réunis. A Segonzac, sont ainsi pré-

vues l’ouverture d’un parc, la pré-

servation du patrimoine historique,

la création de jardins partagés, la

réhabilitation d’un réseau de ruelles

piétonnes et cyclables…

Aujourd’hui, près de 70 villes

italiennes appliquent ces principes.

Les città slow ont également es-

saimé un peu partout en Europe,

mais aussi en Australie, en Corée

du Sud, en Turquie, au Canada…

Juliette Raynal

• Pour en savoir plus : www.

cittaslow.org

ZOOM / ChARENtE Bienvenue à Segonzac, « ville lente »

Page 71: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 73

Consommer autrement

Le logement pour les jeunesIl existe de nombreux organismes conseillant ou

aidant financièrement les jeunes dans leur accès

à un logement. L’Union régionale pour l’habitat

des jeunes (Urhaj) œuvre pour l’insertion des

jeunes par l’habitat. Les comités locaux pour le

logement autonome des jeunes (Cllaj), présents

en région, soutiennent également l’accès au loge-

ment pour les jeunes. En outre, le Crous (centre

régional des œuvres universitaires et scolaires)

propose des logements universitaires.• Contacts :

– Urhaj Poitou-Charentes : 16 rue Saint-Pierre-Le-Puellier,

BP 228, 86006 Poitiers Cedex, tél. : 05 49 88 48 05, site : www.urhajpoitoucharentes.fr, courriel :

[email protected]

– Liste et contacts des organismes membres et affiliés de l’Union nationale des Cllaj en Poitou-

Charentes : http://poitoucharentes.uncllaj.org/

– Le portail jeunesse de la Région, avec notamment des offres de logement : www.jeunes.poitou-

charentes.fr, rubrique « Je veux me loger ».

– Le Crous en Poitou-Charentes : www.crous-poitiers.fr

L’hébergement d’urgenceDestiné aux personnes notamment victimes de violences conjugales et

aux sans-abri, l’hébergement d’urgence permet pour une ou quelques nuits

de trouver un lit, un repas et un accompagnement.• Contacts :

– Croix-Rouge française : coordonnées des centres sur www.croix-rouge.fr/Annuaire

– Pour la liste des centres d’hébergement et de réinsertion sociale (ChRS) en Poitou-Charentes,

qui ont pour mission d’assurer l’accueil, l’hébergement, l’accompagnement et l’insertion sociale

des personnes en difficulté, consulter le fichier national des établissements sanitaires et sociaux

sur http://finess.sante.gouv.fr

– La Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars) Poitou-

Charentes, rue du Docteur-Schweitzer, Bât. B 201, 16000 Angoulême, tél. : 05 45 96 50 81, cour-

riel : [email protected]

Le logement écologiqueLutter contre le réchauffement climatique et réduire notre consommation

énergétique passe par l’amélioration de notre habitat. Avec les technologies liées

aux énergies renouvelables, une meilleure isolation ou encore l’éco-construction,

l’habitat écologique est un secteur dynamique en Poitou-Charentes.

• Quelques contacts :

– Le guide de l’éco-habitant Poitou-Charentes est un site Internet qui propose en particulier un

annuaire des professionnels régionaux de l’éco-habitat : www.ecohabitant.fr

– Pour en savoir plus sur les labels écologiques dans le domaine du logement : www.consoglobe.

com, rubriques « Annuaires écologiques », ainsi que « habitat écologique ».

– Le réseau Cluster Eco-habitat regroupe des acteurs de l’éco-construction en Poitou-Charentes :

Cluster Eco-habitat Poitou-Charentes, 3 rue Raoul-Follereau, 86000 Poitiers, tél. : 05 49 45 95 69,

site : www.cluster-ecohabitat.fr

Pour les moins de 30 ans, la Région Poitou-Charentes peut se porter caution. Pendant une durée de trois ans à compter de l’entrée dans les lieux, elle s’engage auprès du propriétaire à assurer en cas de défaillances justifiées de votre part le paiement de vos loyers et charges locatives impayés. Il suffit pour cela au locataire et au propriétaire de cotiser au fonds de garantie de la Caution régionale pour le logement des jeunes en versant la somme de 2,50 euros par mois pendant la durée du bail.

• Pour en savoir plus : www.poitou-charentes.

fr/vivre-ensemble/logement/caution-regionale

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Page 72: "Entreprendre autrement"

74 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre V

Consommer autrement

– Les espaces info énergie donnent des informations sur les pratiques, les équipements et les

comportements en matière d’énergie permettant de maîtriser les consommations, site : www.

infoenergie.org, tél. (numéro national) : 0 810 060 050.

– Les Conseils en architecture, urbanisme et environnement (CAUE) proposent gratuitement des

conseils sur des questions administratives, juridiques ou techniques pour toute construction,

transformation, restauration ou agrandissement d’une habitation. Les coordonnées des trois

CAUE régionaux sont sur http://fncaue.fr

Le tourismeProposer une offre d’hébergement de qualité, respectueuse de l’envi­

ronnement, et permettre au plus grand nombre de voyager : une vision

du tourisme portée en Poitou­Charentes par de nombreux acteurs.

Le Poitou-Charentes est une importante destination touristique. Ce sec-

teur y représente près de 8 % du produit intérieur brut (PIB) de la région.

De nombreuses initiatives permettent de développer l’accès du plus grand

nombre aux vacances et aux voyages, tandis que d’autres s’inscrivent dans

des démarches basées sur le respect de l’environnement.• Contacts :

– Le portail Internet du tourisme en Poitou-Charentes : www.poitou-charentes-vacances.com

– Ethic étapes : www.ethic-etapes.fr

Des vacances pour tousChaque année, un Français sur trois ne part pas en vacances. Le tourisme

social permet de démocratiser l’accès aux vacances. De nombreuses associations

agissent dans ce sens. Elles sont pour la plupart regroupées au sein de l’Union

nationale des associations de tourisme et de plein air (Unat). Les opérateurs

les plus connus sont VVF Villages, Renouveau vacances, VTF, Vacanciel, LVT,

l’UCPA ou encore la Fédération unie des auberges de jeunesse. Par ailleurs,

en partenariat avec les associations Vacances & familles, Vacances ouvertes

et Ekitour, la Région Poitou-Charentes a mis en place le dispositif « Tous en

vacances ». Grâce à lui, plus de 8 000 personnes ont ainsi pu partir pour la

première fois.• Contacts :

– Région Poitou-Charentes, Pôle environnement, agriculture, eau et tourisme, service tourisme,

15 rue de l’Ancienne-Comédie, 86000 Poitiers, tél. : 05 49 55 77 00, courriel : v.ruault@cr-poitou-

charentes.fr

– Union nationale des associations de tourisme et de plein air Poitou-Charentes : Auberge de

jeunesse, av. des Minimes BP 3045, 17031 La Rochelle, tél. : 05 46 44 31 87, courriel : poitou-

[email protected], site national : www.unat.asso.fr

– En famille : l’association Vacances & familles, membre de l’Unat et membre

relais du dispositif régional « Tous en vacances », organise et développe des

projets de départ en vacances individualisés pour des familles aux revenus

Page 73: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 75

Consommer autrement

modestes. Ainsi, des séjours d’une à deux semaines sont proposés, incluant

la prise en charge de la plupart des coûts.• Plus d’informations : www.vacancesetfamilles.asso.fr

– Pour les jeunes : l’association Vacances ouvertes, également membre

de l’Unat et membre relais de « Tous en vacances », propose, à destination

des 18-25 ans, des bourses individuelles de départ en vacances à hauteur de

180 euros sous forme de chèques vacances, ainsi que des conseils.• Plus d’informations : www.vacances-ouvertes.asso.fr

– Pour les seniors : pour les personnes de 60 ans et plus qui ne partent pas

en vacances pour des raisons économiques ou d’isolement social, l’association

Ekitour, également membre de l’Unat et membre relais de « Tous en vacances »,

organise des séjours en pension complète, avec des programmes d’animations

et d’excursions ainsi que le transport jusqu’au lieu de villégiature.• Plus d’informations : www.ekitour.fr

– Pour les personnes handicapées : les personnes handicapées peuvent,

avec l’association Vacances ouvertes, bénéficier d’un soutien financier sous

forme de chèques vacances. Par ailleurs, Ekitour, en partenariat avec l’as-

sociation Alepa 86, organise des séjours pour les personnes de 8 à 17 ans

souffrant d’autisme. Ces séjours permettent leur intégration dans un groupe.

L’association Roulottes et Nature, quant à elle, aide au départ des personnes

en situation de handicap mental léger.• Quelques contacts :

– www.ekitour.fr et http://alepa86.jimdo.com/

– Roulottes et nature : www.roulottesetnature.org

– Actis, voyagiste spécialiste pour sourds et malentendants : http://actis-voyages.fr

– tourisme et handicap est un label pour les établissements adaptés à l’accueil des personnes

handicapées : voir www.tourisme-handicaps.org

Différents labels permettent d’identifier des éta-

blissements et équipements touristiques respectueux

de l’environnement :

– L’écolabel européen : 25 % des établissements

de tourisme écolabellisés en France sont en Poitou-

Charentes, pour plus d’informations, voir sur www.

eco-label.com

– La clef verte garantit une gestion plus économe

des ressources naturelles dans les établissements

labellisés (notamment des campings), pour plus

d’informations, voir sur www.laclefverte.org

– Pavillon bleu garantit la bonne qualité environ-

nementale de communes du littoral ou possédant

un plan d’eau, ainsi que des ports de plaisance. Créé

en France en 1985, il est présent dans 41 pays, voir

sur www.pavillonbleu.org

Par ailleurs, en matière d’agrotourisme, citons

tout d’abord Accueil paysan, une fédération qui

regroupe plus de 800 adhérents en France. Tout

en continuant une activité agricole (souvent bio),

ces derniers accueillent toute l’année des touristes

en gîte, en camping ou pour partager un repas.

Pour en savoir plus, voir le site de la fédération :

www.accueil-paysan.com

Le réseau Bienvenue à la ferme, développé par

les chambres d’agriculture, regroupe quant à lui

plus de 5 500 agriculteurs qui proposent des for-

mules allant de la gastronomie à l’hébergement,

en passant par des activités de loisirs. Pour en

savoir plus, voir www.bienvenue-a-la-ferme.com

Des labels pour les équipement touristiques respectueux de l’environnement et des réseaux d’agrotourisme

Page 74: "Entreprendre autrement"

76 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre V

Consommer autrement

Le tourisme durablePartir en vacances avec le souci de réduire son impact sur l’environnement

est l’objectif du tourisme durable. L’offre touristique durable concerne tous

types de structures : campings, hôtellerie, résidences et gîtes. Le tourisme vert

ou écotourisme permettent quant à eux d’aller à la découverte de la faune et

de la flore, alors que l’agrotourisme, basé sur de l’accueil paysan, sensibilise

les visiteurs au monde agricole. • Pour en savoir plus : www.ecotourisme-poitou-charentes.com

Le tourisme solidaireDepuis plus de dix ans, des associations développent une autre forme de

tourisme : le tourisme solidaire ou équitable. Elles conçoivent des voyages en

petits groupes dans des pays du Sud, essentiellement en Afrique, selon trois

grands principes : l’offre touristique est élaborée avec les populations locales,

l’argent issu de l’activité reste au maximum dans le pays d’accueil et une partie

des bénéfices réalisés par l’association est reversée aux villages pour financer

des projets de développement de type puits, dispensaires, etc.

L’Association pour le tourisme équitable et solidaire (Ates), créée notamment

à l’initiative de l’Unat, réunit sur le plan national une vingtaine d’associations

de voyages s’inscrivant dans cette démarche. • Contact : www.tourismesolidaire.org, le site de l’Ates, où vous pouvez retrouver l’ensemble

des voyages proposés par les associations de tourisme équitable.

Implanté dans le centre-ville de La Rochelle depuis

quinze ans, le voyagiste Saïga propose des séjours

éco-solidaires, essentiellement à l’étranger. Ces

excursions sont élaborées par des guides natura-

listes, éthologues, géographes ou biologistes de

formation, qui accompagnent des petits groupes

de voyageurs, et s’inscrivent dans le cadre d’un

tourisme responsable, solidaire et respectueux de

la nature. Ainsi, respecter l’environnement, impliquer

les populations locales et garantir l’équité à travers

les échanges économiques figurent parmi les prin-

cipaux engagements de Saïga.

L’agence a en projet de proposer des excursions

dans le sud de la Charente-Maritime. « La démarche 

sera similaire à celle que nous appliquons déjà à 

travers nos voyages existants. Le but sera essen-

tiellement de privilégier des rencontres avec les 

acteurs locaux », décrit Philippe Marais, cofondateur

de Saïga. J. R.• Contact : Saïga, 21 rue Saint-Yon, 17000 La Rochelle,

tél. : 05 46 41 34 42, site : www.saiga-voyage-nature.fr,

courriel : [email protected]

ZOOM / ChARENtE-MARItIME Saïga, un voyagiste pas comme les autres

Kenya. Saïga propose des séjours éco-solidaires élaborés par des guides naturalistes, géographes, biologistes…

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Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 77

Consommer autrement

La santéDes réseaux associatifs aux centres médico­sociaux, les structures de

l’économie sociale et solidaire sont fortement présentes dans le sec­

teur de la santé, particulièrement dans les domaines de la prévention

et de l’accès aux soins.

Les services de santé pour les plus démunisLes établissements de santé traditionnels, comme les hôpitaux, sont centrés

sur les soins médicaux lourds tels les interventions chirurgicales ou d’urgence.

Les centres Lits halte soins santé (LHSS), mis en place par le Samu social,

dispensent quant à eux des soins courants aux sans-abri et aux personnes

en situation de grande pauvreté. En outre, des appartements de coordination

thérapeutique (ACT), institutions médico-sociales financées par l’assurance

maladie, sont aménagés pour un hébergement temporaire et peuvent assurer

une prise en charge plus longue pour le suivi et le traitement de problèmes

plus graves mais non urgents.

Par ailleurs, Médecins du monde et la Croix-Rouge française mènent des

actions de prévention et de soins en direction des populations les plus vulné-

rables et les plus démunies, grâce à des centres de soins et des actions mobiles

(bus médicalisés, par exemple). Ainsi, en France, plus de 40 000 consultations

médicales annuelles sont réalisées dans les centres Médecins du monde.• Contacts :

– Les LhSS :

• Archipel Santé, rue Franck-Lapeyre, Ilot Joffre, 17000 La Rochelle, tél. : 05 46 27 18 19.

• Escale, 105 av. Saint-Jean-d’Angély, 79000 Niort, tél. : 05 49 32 26 85.

• Résidence Cécile et Marie-Anne, 16 rue Riffault, 86000 Poitiers, tél. : 05 49 88 44 20.

– Les ACt :

• 35 rue théroigne-de-Méricourt, appartement 307, 17000 La Rochelle.

• 2 rue de la Milétrie, 86021 Poitiers Cedex, tél. : 05 49 44 40 83.

– Croix-Rouge française : coordonnées des centres sur www.croix-rouge.fr/Annuaire

– Médecins du monde : site national : www.medecinsdumonde.org ;

• Action mobile à Angoulême : siège : 22 allée du Champ-Brun,16000 Angoulême, tél. :

05 45 65 11 82 ou 05 45 65 07 47, courriel : [email protected] (les mardis de

14 heures à 16 heures à la gare SNCF d’Angoulême, point écoute tous les jeudis soir).

• Action mobile à Poitiers : siège : 12 rue des Carmélites, 86000 Poitiers, tél. : 05 49 01 77 77 ou

06 72 98 37 76, courriel : [email protected]

Les structures médicales et socialesContraception, drogues et addictions, maladies et infections sexuellement

transmissibles : dans la tradition des anciens dispensaires, les centres médico-

sociaux sont des structures où professionnels médicaux et sociaux sont à

l’écoute et proposent, à titre gratuit, un accueil adapté pour les personnes

en difficulté, des consultations de dépistage et de prévention, ainsi que de

l’information et des conseils.

• Contact : la liste des structures médico-sociales de la région est disponible sur www.locallife.

fr/poitou-charentes/soins-medicaux.asp

Page 76: "Entreprendre autrement"

78 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre V

Consommer autrement

Dépistage et prévention des maladies et des infections sexuellement transmissiblesPouvoirs publics et associations sont actifs dans la lutte contre les maladies

et infections sexuellement transmissibles en mettant en œuvre des campagnes

d’information et de sensibilisation, mais aussi via la distribution gratuite

de préservatifs. Les centres médico-sociaux et certains hôpitaux disposent

de centres de dépistage anonyme et gratuit (CDAG), qui sont accessibles à

tous. Le réseau des centres régionaux d’information et de prévention sur le

sida (Crips) fournit par ailleurs une documentation étoffée sur ces maladies

et la prévention des conduites à risque.• Contacts :

– Pour trouver un CDAG près de chez vous, voir sur www.arcat-sante.org, rubrique « Annuaire et

liens », puis « Adresses des structures ».

– Le réseau Crips : www.lecrips.net

– Pour les jeunes : www.jeunes.poitou-charentes.fr, rubrique « Je veux me protéger ».

Lutte contre les addictionsLe réseau régional Icares-addictions fédère des structures d’aide et de

conseil pour lutter contre les addictions : toxicomanie, drogues douces, mais

aussi tabac et alcool.• Contact : Réseau Icares, 1 allée des tilleuls, 17430 Lussant, tél. : 05 46 84 52 95, site : http://

icares-addictions.org, courriel : [email protected]

Les centres de planning familialFédérés au sein du Mouvement français pour le planning

familial, les centres régionaux de planning familial proposent

une information confidentielle sur la contraception, orientent

vers des médecins, pratiquent des tests de grossesse, assurent

un suivi avant et après un avortement, distribuent la pilule du

lendemain et des préservatifs.• Contact : retrouvez les coordonnées des centres de planning familial sur

www.planning-familial.org

Les offres mutualistesLe réseau des mutuelles de santé, qui couvrent plus de 38 millions de per-

sonnes, gère plus de 2 000 centres de soins et d’accompagnement en France,

Les médecins sont inégalement

répartis en France, de sorte que

certaines parties du territoire

connaissent une réelle pénurie

de médecins. Frappée par la dé-

sertification médicale, c’est-à-dire

la pénurie de praticiens, la Région

Poitou-Charentes mène depuis

2004 une triple action pour l’en-

rayer. Elle incite les professionnels

volontaires de différentes disci-

plines à se regrouper, en soutenant

la création de maisons de santé

de proximité, notamment en milieu

rural (douze structures de ce type

ont ainsi vu le jour depuis 2004),

elle développe les stages des fu-

turs praticiens en milieu rural et

appuie l’installation de dispositifs

de télémédecine.

• Pour en savoir plus : www.poitou-

charentes.fr, rubrique « Famille, santé

et handicap ».

Lutter contre la désertification médicale

Le Pass’contraception permet aux jeunes mineurs de bénéficier du droit à une consultation médicale, anonyme et gratuite, et d’obtenir gratuitement, pour les filles, la pilule contraceptive. Il suffit d’en parler à son médecin. Plus d’informations sur www.jeunes.poitou-charentes.fr, rubrique « Je veux me protéger ».

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Page 77: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 79

Consommer autrement

dont une soixantaine en Poitou-Charentes. Les centres

spécialisés assurent des services divers : cabinets médicaux,

centres d’optique, de prothèse, centres d’audition, santé

dentaire… Ces établissements sont conventionnés et ne

pratiquent donc aucun dépassement d’honoraires. Ils sont

ouverts à tous, même à celles et ceux qui ne sont pas adhé-

rents mutualistes. Les bénéficiaires de la couverture maladie

universelle (CMU) peuvent également s’y rendre. • Contact : la liste des mutuelles de santé et des services qu’elles

proposent est disponible sur www.mutualite.fr, rubrique « trouver un

service de santé ».

L’éducation populaireDe nombreuses associations proposent aux jeunes des activités qui

viennent en complément de l’enseignement scolaire.

Les associations d’éducation populaire ont une conviction commune : il

n’y a pas de progrès possible sans une éducation à la citoyenneté et au

civisme. D’essence associative, l’éducation populaire concerne les enfants et

se veut complémentaire de l’enseignement délivré par le système scolaire.

Mais elle concerne aussi les adultes. Sport, activités de plein air et culturelles

sont autant de moyens d’éveiller la curiosité, de sensibiliser et de transmettre

des valeurs sociales et éthiques. On compte plusieurs milliers d’associations,

de centres sociaux, de maisons de la jeunesse et de la culture qui participent

à un véritable apprentissage citoyen.

Les mouvements généralistes– La ligue de l’enseignement Poitou-Charentes fédère des associations

d’éducation populaire et citoyenne, qu’elles soient sportives, comme l’Usep

et l’Ufolep (voir page 82), culturelles, comme le Centre régional de promotion

du cinéma, etc.• Contact : www.laligue-poitou-charentes.org

– L’Union régionale des centres sociaux (Urecso) : implanté dans un quartier

ou en milieu rural, le centre social est un lieu de proximité offrant activités et

services sociaux aux habitants, allant de la culture aux loisirs, en passant par

la garde d’enfants, etc. Il participe à la réduction des exclusions. Les centres

sociaux sont agréés par les caisses d’allocations familiales (CAF).• Contacts :– www.centres-sociaux.fr– Urecso Poitou-Charentes : Les Kalis n° 701, La Petite Garenne, 16000 Angoulême, tél. :

05 45 91 35 09, site : http://urecso.centres-sociaux.fr

Pour en savoir plus sur la santé en Poitou-Charentes, voici quelques sites qui pourront vous aider :– site de l’Agence régionale de santé Poitou-Charentes : www.ars.poitou-charentes.sante.fr– site de l’Observatoire régional de la santé Poitou-Charentes : www.ors-poitou-charentes.org

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80 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre V

Consommer autrement

– Les maisons des jeunes et de la culture (MJC) proposent des activités cultu-

relles et sportives dans une logique d’approfondissement du lien social.• Contact : Fédération régionale des MJC Poitou-Charentes, 1bis rue de Nimègue, 86000 Poitiers,

tél. : 05 49 60 25 30, site : www.frmjc-poitou-charentes.fr

– La fédération régionale Léo Lagrange mène au travers de ses neuf instituts

une action éducative et d’insertion pour tous les publics.• Contact : www.leolagrange-fnll.org

Les grands réseaux d’éducation populaire liés à l’Education nationale

– L’association régionale des œuvres éducatives et de vacances de

l’Education nationale (Aroéven) propose des séjours de vacances et de loisirs

éducatifs. Elle intervient aussi dans le milieu scolaire pour l’amélioration

des conditions de vie des élèves, la mise en place d’animations culturelles, la

formation des enseignants, l’organisation de voyages scolaires, etc.• Contact : Aroéven Poitou-Charentes, Ecole Charles-Perrault, 9 av. Georges-Pompidou,

86000 Poitiers, tél. : 05 49 45 24 34, site : http://aroeven.poitiers.free.fr

– L’office central de la coopération à l’école (OCCE) est un réseau qui

fédère les 50 000 coopératives scolaires de l’école primaire et foyers coopé-

ratifs de collèges et de lycées en France. Ils accueillent 4 millions d’enfants

de tous âges. • Contact : www.occe.coop

Les réseaux tournés vers le milieu rural– Le mouvement des foyers ruraux est axé sur la valorisation des territoires.

Expositions, protection de l’environnement, mise en valeur du patrimoine

local, gestion de structures d’hébergement touristique sont autant d’actions

menées par ce mouvement. En Poitou-Charentes, l’union régionale rassemble

les fédérations départementales de Charente-Maritime et des Deux-Sèvres ;

elle réunit 130 foyers ruraux et 11 000 adhérents individuels.• Contact : Union régionale des foyers ruraux du Poitou-Charentes, 2 rue du Grand-Pré, BP 28,

79120 Lezay, tél. : 05 49 07 97 78, site : www.mouvementrural-poitoucharentes.org, courriel : urfr.

[email protected]

– Le mouvement rural de la jeunesse chrétienne (MRJC) a été créé en 1929

sous le nom de Jeunesse agricole catholique. C’est l’un des deux mouvements

chrétiens, avec les scouts, de l’éducation populaire. Il propose des actions

dans les domaines de l’éducation (formations, débats locaux), de l’emploi

(ateliers itinérants en milieu rural) et de l’agriculture (aides et réunions de

jeunes et futurs agriculteurs).

• Contact : L’Escale, 1 place Paul-Dezanneau, 86800 Sèvres-Anxaumont, tél. : 05 49 72 23 75,

site : www.mrjc.org, courriel : [email protected]

Page 79: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 81

Consommer autrement

Les mouvements de jeunesseDu « centre aéré » aux « colos », en passant par les mouvements de scou-

tisme, les associations et réseaux dédiés à la jeunesse favorisent le droit aux

loisirs comme l’un des temps importants de la vie d’un enfant à côté de l’école

et de la vie de famille. • Contacts :

– Jeunesse au plein air (JPA), réseau laïque : www.jpa.asso.fr

– Les Francas, réseau d’éducation populaire : www.francas.asso.fr

– Les éclaireuses et éclaireurs de France (EEDF), mouvement de scoutisme laïque : www.eedf.fr

– Les éclaireuses et éclaireurs unionistes de France, mouvement protestant de scoutisme : site

www.eeudf.org

– Les scouts et guides de France, mouvement catholique de scoutisme : www.scoutsetguides.fr

– les scouts musulmans de France : www.scouts-musulmans.fr

– Les éclaireuses et éclaireurs israélites de France : www.eeif.org

Le sport La région compte 5 600 clubs sportifs qui offrent des activités à la fois

physiques et ludiques au plus grand nombre.

Alors que le sport professionnel a quitté le statut associatif, l’intégralité

du sport amateur relève toujours de l’économie sociale et solidaire. Le

bénévolat y est essentiel : en Poitou-Charentes, où l’on recense 461 500 licences

et 5 600 clubs, on compte plus de 70 000 bénévoles, contre 2 000 salariés. Le

comité régional olympique et sportif (Cros), qui est le représentant régional

du comité olympique et sportif français, regroupe et fédère les instances, les

structures et les acteurs sportifs, représente les ligues régionales et forme

les dirigeants sportifs. Par ailleurs, le centre régional d’éducation populaire

et de sport (Creps) a notamment pour missions de recevoir les sportifs de

haut niveau, de former des professionnels de l’animation sportive et socio-

éducative, et d’accueillir des particuliers et groupes venant des associations

sportives et socio-éducatives, des services de l’Etat, des institutions, des

comités d’entreprise, des écoles…• Contacts :

– Comité régional olympique et sportif Poitou-Charentes, Maison régionale des sports, place de

la Mairie, 86240 Iteuil, tél. : 05 49 47 53 64, site : http://poitoucharentes.franceolympique.com,

courriel : [email protected]

– Site de la Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS) :

www.drdjs-poitou-charentes.jeunesse-sports.gouv.fr

– Centre régional d’éducation populaire et de sport (Creps) Poitou-Charentes, Château de Boivre,

86580 Vouneuil-sous-Biard, tél. : 05 49 36 06 00, site : www.cr086.fr

Page 80: "Entreprendre autrement"

82 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre V

Consommer autrement

La jeunesse et le sport– L’Union sportive de l’enseignement du premier degré (Usep) s’adresse

exclusivement aux enfants du primaire, à qui elle propose de nombreuses

activités sportives.• Contact : www.usep.org, pour retrouver les contacts régionaux et départementaux, voir

rubrique « Nous contacter ».

– L’Union française pour les œuvres laïques d’éducation physique (Ufolep)

fédère de nombreuses associations qui défendent le sport comme moyen

d’assurer la cohésion sociale et de formation à la citoyenneté.• Contact : www.ufolep.org, liste des contacts en région dans dans « Espace délégations ».

Le sport pour les personnes handicapées– Le handisport. Aviron, basket-ball, escrime, tir à l’arc, en Poitou-Charentes,

l’offre handisport porte sur une quarantaine de disciplines, avec ses associa-

tions, clubs et licenciés.• Contacts :

– Pour trouver un club ou une association handisport dans la région : www.ffhandisport.org,

rubrique « Où pratiquer ? ».

– Comité régional handisport, Maison régionale des sports, place de la Mairie, 86240 Iteuil, tél. :

05 49 41 00 89, courriel : [email protected]

– Le sport adapté. La région dispose d’un centre unique en Europe destiné

à l’accueil sportif des personnes handicapées mentales : le Centre régional

d’entraînement et de formation du sport adapté (Cref ). Ouvert en 2007, il

compte aujourd’hui une quarantaine d’athlètes, dont la plupart sont membres

des équipes de France sport adapté et qui ont remporté depuis l’ouverture du

centre 28 médailles internationales. • Contacts :

– Fédération française du sport adapté : www.ffsa.asso.fr

Le Ticket sport est une aide financière individuelle mise en place par la Région et dont le but est de favoriser les pratiques sportives. Destiné aux 15-18 ans scolarisés en établissement secondaire ou en apprentissage, il est distribué dans le cadre scolaire et s’utilise au moment de l’adhésion à une association sportive, dont il couvre une partie des frais. Plus de 13 000 jeunes en bénéficient. Pour en savoir plus, notamment sur les modalités : www.poitou-charentes.fr/services-en-ligne/guide-aides/-/aides/detail/195, tél. : 05 49 38 49 38, courriel : [email protected]

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Le Réseau des acteurs de l’in-

sertion par le sport (Réactiss) est

une plate-forme régionale déve-

loppant le sport comme outil

d’insertion sociale auprès de per-

sonnes en difficulté ou en situation

de handicap. Mixité, insertion so-

ciale et professionnelle, éducation

et réadaptation, Réactiss coor-

donne entre autres une formation

« sport en milieu carcéral » pour

les éducateurs sportifs intervenant

ou souhaitant intervenir en milieu

carcéral.

• Contact : Réseau des acteurs de

l’insertion par le sport (Réactiss),

tél. : 05 49 47 47 90, site : http://

reactiss.poitoucharentes.franceo-

lympique.com, courriel : reactiss.

poitoucharentes@franceolympique.

com

Le Réseau des acteurs de l’insertion par le sport (Réactiss)

Page 81: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 83

Consommer autrement

– Cref sport adapté/Creps Poitou-Charentes, 86580 Vouneuil-sous-Biard, tél. : 05 49 36 06 43,

site : www.cref-sportadapte.org, courriel : [email protected]

La culture et les médiasLa région accueille de nombreuses manifestations réputées, à commen­

cer par le Festival international de la bande dessinée, les Francofolies

ou encore Musiques métisses. Mais l’offre culturelle régionale va bien

au­delà de ces festivals renommés.

La forte implication de l’économie sociale et solidaire dans le monde de la

culture est un phénomène logique, car celle-ci repose sur l’initiative indi-

viduelle ou collective, tout en étant une activité très largement non lucrative.

Dans un univers culturel qui tend à se rapprocher de la logique marchande,

la présence forte de ce type de structures est garante

du respect de principes tels que la démocratisation de

la culture ou du lien entre insertion professionnelle et

activité artistique. Plusieurs coordinations et fédérations

rassemblent des associations engagées dans ce domaine,

comme la Coordination des fédérations et associations de

culture et communication (Cofac) ainsi que l’Union fédérale

d’intervention des structures culturelles (Ufisc).

La Région dispose par ailleurs d’un Pôle des musiques

actuelles, dont la mission est de favoriser le dévelop-

pement des musiques actuelles en Poitou-Charentes.

Enfin, on notera que le Centre national des arts de la

rue en Poitou-Charentes, précédemment installé à Cognac, est en train de

prendre ses quartiers dans la friche des usines Boinot, à Niort.• Contacts :

– Ufisc : 221 rue de Belleville, 75019 Paris, site : www.ufisc.org, courriel : ufisc.coordination@gmail.

com Manifeste et adresses des associations membres disponibles sur le site.

– La Coordination des fédérations et associations de culture et communication (Cofac) :

www.cofac.asso.fr ; Cofac Poitou-Charentes, La Falourdière, 79380 Saint-Jouin-de-Milly, tél. :

05 49 65 34 63, courriel : [email protected]

– Pôle régional des musiques actuelles : www.pole-musiques.com

– Centre national des arts de la rue en Poitou-Charentes : 9 bd Main, 79000 Niort, site : www.

usines-boinot.fr

L’aide régionale à l’acquisition de matériel handisport permet à des associations et des collectivités qui proposent des activités handisport de bénéficier d’une participation financière régionale à l’équipement pouvant aller jusqu’à 50 % du montant du matériel. Pour en savoir plus, notamment sur les modalités, et télécharger le formulaire de demande : www.poitou-charentes.fr/services-en-ligne/guide-aides/-/aides/detail/40, tél. : 05 49 38 47 66, courriel : [email protected] Voir également le site www.handiguide.gouv.fr, rubrique « Dans votre région ».

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Afin de répondre à la demande exprimée par les lycéens lors des réunions du budget participatif des lycées, près d’une centaine de postes d’animateurs culturels ont été créés dans les lycées d’enseignement public et les établissements régionaux d’enseignement adapté. Ils ont pour mission principale de soutenir, d’initier et d’animer des projets culturels. Plus d’informations : www.poitou-charentes.fr, rubrique « Education et formation », puis « La Région et les lycées ».

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84 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre V

Consommer autrement

Les festivalsDes festivals de musique fleurissent partout en Poitou-Charentes. Et au-

delà des fameuses Francofolies, qui ont lieu chaque début d’été à La Rochelle,

d’autres événements méritent, par la qualité de leur programmation, d’être

évoqués. Le Cognac Blues Passions propose ainsi depuis près de vingt ans

une programmation d’artistes de blues et de variété.

Par ailleurs, Angoulême marque tous les ans son dynamisme culturel et

festif avec deux événements d’importance, le festival Musiques métisses, qui

offre en juin l’occasion de découvrir des artistes venus du Sud, et le Festival

international de la bande dessinée, qui regroupe chaque début d’année, depuis

trente-huit ans, de très nombreux auteurs, dessinateurs et amateurs.• Contacts :

– tous les festivals de la région : www.poitou-charentes.leguidedesfestivals.com

– Le guide des spectacles de la région : www.scenoscope.fr

– Les Francofolies de La Rochelle : www.francofolies.fr

– Cognac Blues Passions : www.bluespassions.com

– Musiques métisses : www.musiques-metisses.com

– Le Festival international de la bande dessinée : www.bdangouleme.com

Les équipementsLes lieux culturels alternatifs permettent souvent de découvrir,

de former et d’encadrer des artistes émergents. Le réseau G19

fédère ainsi 19 structures de diffusion de spectacles vivants sur

les quatre départements de la région. Citons également La Nef,

à Angoulême, qui propose à la fois une salle de concerts de mu-

La Région décerne chaque année un logo « éco-manifestation » aux festivals et aux associations respectueux de l’environnement. Pour en savoir plus : www.poitou-charentes.fr/files/guide_aides/eco-manif-guide.pdf

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Cela fait maintenant plus de

trente ans que le festival Musiques

métisses d’Angoulême, organisé

par l’association éponyme, a vu

le jour. Au fil des années, son pro-

jet artistique a largement évolué.

Le festival a très vite accordé une

place de choix aux musiciens venus

du Sud : artistes populaires et

urbains, ils viennent d’Afrique,

des Caraïbes, d’Amérique latine

ou encore de l’océan Indien. De

nombreux musiciens aujourd’hui

reconnus ont fait leur première

scène française à Angoulême,

comme Cheb Mami, Celia Cruz ou

Salif Keita. En parallèle du festival

se tiendra l’Espace des solidarités,

où une quinzaine d’associations

de solidarité internationale cha-

rentaises sont présentes, tandis

que de gros efforts sont mis en

œuvre pour faire de cet événement

un festival « éco-responsable »,

en incitant par exemple au co-

voiturage. J. R.• Pour en savoir plus : www. musiques-metisses.com

ZOOM / ChARENtE Le festival Musiques métisses d’Angoulême

Le festival Musiques métisses, créé en 1976, a lieu cette année les 10, 11 et 12 juin.

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Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 85

Consommer autrement

siques actuelles, un bar et des studios de répétition et d’enregistrement (voir

également le « Zoom » ci-dessous).• Contacts :

– G19 : Carré Amelot, 10bis rue Amelot, BP 309, 17013 La Rochelle Cedex 1, site : www.g19.fr

Coordonnées de structures membres disponibles sur le site.

– La Nef, rue Louis-Pergaud, 16000 Angoulême, tél. : 05 45 25 97 00, site : www.dingo-lanef.com

Edition, radio, sites Internet : quelques références– Les éditions FLBLB : cette société coopérative, éditrice de bandes dessinées

et d’œuvres alliant textes et images, gère la librairie Le Feu rouge, à Poitiers, et

propose des animations en ateliers autour de la conception, la réalisation

et la publication d’œuvres graphiques. • Contacts :

– FLBLB, 1 rue Paul-Verlaine, 86000 Poitiers, tél. : 05 49 00 40 96, site : www.flblb.com, courriel :

[email protected]

– Librairie Le Feu rouge, 144 Grand-Rue, 86000 Poitiers, tél. : 05 49 37 85 33, courriel : lefeu

[email protected]

– Affiche Hebdo : créé grâce à un Cigales (voir page 51), Affiche Hebdo est

un site d’informations culturelles sur Poitiers et ses environs.• Contact : 3 rue Eugène-Chevreul, ZI République II, BP 81165, 86062 Poitiers Cedex 9, tél. :

05 49 60 21 60, site : www.affichehebdo.fr

– Radio Pulsar est une radio associative de Poitiers faite par et pour les

jeunes. Sa fréquence FM est 95.9Mhz. • Pour en savoir plus : www.radio-pulsar.org

The XX, John Butler Trio, Phoenix… Tous se sont

rendus en Poitou-Charentes. En effet, au-delà de

son Pôle régional des musiques actuelles, la région

fait la part belle à ces musiques à travers deux

salles de concerts : la Nef, à Angoulême, et la

toute nouvelle Sirène, à La Rochelle. La Nef, ins-

tallée dans une ancienne poudrière, a ouvert ses

portes au sud d’Angoulême en 1993 grâce à l’as-

sociation Dingo. Rénovée en 2005, elle a déjà

accueilli de grands noms de la scène française et

internationale.

Première vraie salle de concerts à La Rochelle,

La Sirène a quant à elle été inaugurée en avril 2010.

Ce nouvel espace prévoit une programmation ré-

gulière et variée. Du hip hop au funk, en passant

par le jazz, la folk et le reggae, la salle accueille

des artistes et groupes aux styles musicaux éclec-

tiques. A découvrir !

• Contacts :

– La Nef, rue Louis-Pergaud, 16000 Angoulême, tél. :

05 45 25 97 00, site : www.dingo-lanef.com Billetterie

ouverte au public du mardi au vendredi de 14 h à 19 h.

– La Sirène, 111 bd Emile-Delmas, 17000 La Rochelle, La

Pallice, site : www.la-sirene.fr

ZOOM La Nef et La Sirène au rythme des musiques actuelles

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La Sirène, à la Rochelle, est une salle de concerts qui a été inaugurée il y a un peu plus d’un an, en avril 2010.

Page 84: "Entreprendre autrement"

86 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre V

Consommer autrement

Assurer les biens et les personnes

C’est en Poitou-Charentes que de nombreuses mutuelles d’assurance

ont vu le jour à l’initiative de groupes socioprofessionnels. C’est le cas

des instituteurs, avec la Maif, qui souhaitaient garantir collectivement leurs

risques individuels et répondre à de nouveaux besoins, comme l’assurance

de leur véhicule, ou encore de la Macif.

Face aux mouvements de concentration des sociétés d’assurances capita-

listes, les trois principales mutuelles françaises (Macif, Maif, Matmut) se sont

alliées. Elles sont regroupées depuis 2009 au sein d’une société de groupe

d’assurance mutuelle (Sgam) ayant pour but de favoriser les synergies tout

en préservant les principes de gouvernance mutualiste. Le premier de ces

principes est une gouvernance démocratique, puisque ce sont les sociétaires

qui élisent parmi eux les administrateurs de la mutuelle.

Le groupe mutualiste représente plus de 10 millions de sociétaires et

réunit près de 20 000 salariés. La Macif, premier assureur automobile du

pays, est le poids lourd du groupe, avec un chiffre d’affaires de 4,7 mil-

liards d’euros en 2008. La Maif est devenue une mutuelle d’assurance

pour tout public après avoir été réservée aux seuls fonctionnaires de

l’Education nationale. La Matmut (Mutuelle des travailleurs mutualistes)

est la troisième grande mutuelle d’assurance. Toutes trois ont diversifié

leur gamme de produits, de l’assurance automobile à l’assurance-vie, en

passant par l’assurance habitation et le crédit automobile, mais aussi la

prévoyance, voire la santé. Dans ce domaine, les mutuelles de santé, qui

ont pour objet de couvrir les personnes en cas de maladie ou d’accident

en prenant en charge la partie de dépenses de soins non remboursée par

l’assurance maladie de base, sont pour la plupart regroupées au sein de

la Mutualité française.• Contacts :

– Macif : www.macif.fr

– Maif : www.maif.fr

– Matmut : www.matmut.fr

• Pour en savoir plus :

– Lire l’interview de Gérard Andreck, président du groupe Macif, page 11

– La liste des mutuelles de santé est disponible sur www.mutualite.fr, rubrique « trouver une

mutuelle ».

Les services à la personne

Le secteur des services à la personne emploie 2 millions de salariés en

France, même s’il s’agit le plus souvent d’emplois à temps partiel. Parmi

les acteurs de ce secteur, les associations intermédiaires sont des structures

d’insertion par l’activité économique (voir page 44) dont le service aux par-

Page 85: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 87

Consommer autrement

ticuliers constitue le cœur de métier, notamment le bricolage, le jardinage,

le ménage et la blanchisserie.

Depuis 2006, des enseignes nationales, composées pour certaines d’entre

elles (telles que Séréna et Personia) d’associations spécialisées, de mutuelles

et de banques coopératives, proposent une prestation complète qui va de la

recherche de la personne qui interviendra chez le particulier à l’envoi des

justificatifs permettant à ce dernier de bénéficier des exonérations fiscales,

en passant par le paiement du salaire. • Pour en savoir plus : Agence nationale des services à la personne : www.servicealapersonne.

gouv.fr Liste des enseignes nationales dans la rubrique « Côté professionnels », puis « Qui sont

les pros du secteur ? ».

Les associationsLes associations proposent de nombreux services : garde à domicile, ménage

et repassage, portage de repas. Certaines de ces structures sont spécialement

destinées aux personnes vivant en milieu rural.• Contacts :

– L’Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles (UNA) : www.una.fr

– Aide à domicile en milieu rural (ADMR) : www.admr.org

– La fédération nationale A domicile : www.fede-adomicile.org

– Familles rurales : www.famillesrurales.org

– La Mutualité française : www.mutualite.fr et www.mutualite16.fr

– Union nationale des associations familiales : www.unaf.fr

– Union nationale des centres communaux d’action sociale : www.unccas.org

Le chèque emploi service universel (Cesu) permet

de payer l’ensemble des services à la personne, à

domicile comme à l’extérieur (crèches ou garderies,

par exemple).

Il est disponible dans la quasi-totalité des réseaux

bancaires ou directement auprès des entreprises

si ces dernières y contribuent financièrement. On

parle alors de Cesu préfinancés, dont Chèque do-

micile, filiale de la coopérative Chèque déjeuner,

est un des six émetteurs. Le Cesu est assorti d’aides

fiscales, il permet en effet de bénéficier d’une ré-

duction ou d’un crédit d’impôts.

• Pour en savoir plus : www.servicesalapersonne.gouv.

fr

Le chèque emploi service universel (Cesu)

Page 86: "Entreprendre autrement"

88 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre Vi

Un territoire solidaire

Solidarité internationale

La solidarité en Poitou-Charentes se décline aussi au niveau international, via des initiatives associatives et des partenariats de coopération décentralisée.

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Dans la région de Fatick, à l’ouest du Sénégal, la Région Poitou-Charentes est notamment très engagée dans un programme d’amélioration de l’élevage caprin.

Page 87: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 89

Un territoire solidaire

Un territoire solidaireLa Région Poitou-Charentes a noué des partenariats privilégiés avec

des régions de pays du Sud : en Inde, au Sénégal et au Vietnam. Elle

apporte aussi un soutien actif aux associations de solidarité interna-

tionale implantées sur son territoire.

De nombreux projets de solidarité internationale ont pour objectif de

permettre à des populations des pays du Sud de développer leur éco-

nomie et d’améliorer leur qualité de vie.

Les projets dans lesquels la Région Poitou-Charentes est engagée associent

populations et société civile locales, condition nécessaire de leur réussite. Des

liens particulièrement forts se sont tissés avec trois régions au Sud : le terri-

toire de Pondichéry et les districts côtiers du Tamil Nadu, au sud de l’Inde ;

la région de Fatick, à l’ouest du Sénégal ; et la province de Thua Thien-Huê,

au centre du Vietnam. Elles bénéficient dans le cadre de cette coopération

décentralisée d’un accompagnement et d’un soutien financier du conseil

régional pour mener à bien des projets précis.

Au sud de l’IndePeu de temps après le raz-de-marée qui a touché le sud de l’Inde le

26 décembre 2004, la Région Poitou-Charentes lance un appel à la mobi-

lisation pour venir en aide à la population de cette région en proie à une

grave crise humanitaire. Douze acteurs publics et privés picto-charentais

répondent à la demande du conseil régional et participent au programme

« Bâtir un partenariat pour une reconstruction durable et de proximité » du

territoire de Pondichéry et des districts côtiers du Tamil Nadu, zones en

grande partie détruites après le passage du tsunami. Satisfaire les besoins

de base des habitants, reconnaître les droits fondamentaux des popula-

tions marginalisées, augmenter les revenus et restaurer un environnement

dégradé sont les objectifs majeurs de cette initiative. L’éventail des actions

développées sur place est ainsi très large : des femmes ont accès au micro-

crédit pour développer un élevage bovin (voir « Zoom » page suivante) et

caprin, un approvisionnement en eau potable est assuré, des logements

sont fournis à une tribu ou encore des terres sont désalinisées pour les

remettre en culture.

A l’ouest du SénégalFrontalière avec la Gambie, à l’ouest du Sénégal, la région de Fatick

bénéficie de plusieurs programmes spécifiques dans le cadre d’un par-

tenariat avec la Région Poitou-Charentes. Lancé en 2006, le programme

d’amélioration de la filière caprine (PAFC) est à la base de l’initiative du

conseil régional. Le bilan de la première phase du projet, qui s’est déroulée

entre 2006 et 2008, est largement positif : la région est passée d’une seule

Page 88: "Entreprendre autrement"

90 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre Vi

Un territoire solidaire

chèvrerie villageoise en 2006 à seize en 2008. Par ailleurs, alors qu’il n’y

avait que 14 éleveurs formés à la conduite d’un élevage en 2006, ils étaient

au nombre de 100 en 2008.

En parallèle, le programme de développement des énergies renouve-

lables (Proder) a été lancé en août 2008 en vue de préparer l’après-pétrole.

L’objectif est double : promouvoir et développer les énergies alternatives res-

pectueuses de l’environnement et inciter la population à économiser l’énergie.

Ce programme englobe de nombreuses actions allant de l’électrification

rurale par les énergies renouvelables à l’équipement solaire des services du

conseil régional de Fatick, en passant par l’apprentissage des techniques de

production vertes.

Le VietnamIssu à l’origine d’une coopération technique et culturelle autour du

Festival international de Huê, le partenariat entre la province vietnamienne

de Thua Thien-Huê et la Région Poitou-Charentes est loin de se limiter

aujourd’hui au seul domaine culturel. Par exemple, la promotion et le

développement d’un tourisme durable et de qualité est également l’un

des objectifs de ce partenariat. Ainsi, la valorisation de l’écotourisme dans

Le raz-de-marée qui a touché le sud de l’Inde fin

décembre 2004 a eu des conséquences dramatiques

sur la situation économique de la région. En parti-

culier pour les femmes qui avaient une activité

agricole, et qui ont vu leur production et leur emploi

disparaître du jour au lendemain. Dès 2005, la Région

Poitou-Charentes a créé un réseau de microcrédit

original dans ce territoire. Plutôt que de l’argent,

c’est une vache qui est « avancée » à chaque femme

bénéficiaire du programme de développement de

l’élevage bovin. Ce cheptel est livré vacciné, assuré

et avec un mois de nourriture à disposition. Un

moyen, pour ces femmes, d’entamer une activité

économique génératrice de revenus. Celles-ci peu-

vent alors vendre le lait produit afin de rembourser

leur dette, puis dégager des revenus grâce à leur

activité. En 2010, 429 Indiennes profitaient de ce

programme. « Notre but, ce n’est pas de gagner de 

l’argent sur le remboursement, souligne Estelle

Bouhraoua, chargée de mission à la Direction Europe

et coopérations du conseil régional. Le plus impor-

tant, c’est que les activités de ces femmes soient 

pérennes, qu’elles puissent s’émanciper par leur 

travail. » Et après six années d’existence, le pro-

gramme permet à de nombreuses femmes de conser-

ver une part de leurs revenus et même de se consti-

tuer une épargne.

Sur le terrain, c’est l’ONG Intercultural Network for

Developpement and Peace (INDP) qui gère la mise

en place du programme. Des groupes de 20 femmes

sont constitués selon le choix de l’ONG, qui assure

également leur formation et le suivi du projet et

garantit la vente du lait via des contrats auprès de

sociétés. Autre volet du programme : la consolidation

des savoirs de ces femmes au sujet de leurs droits

économiques et sociaux. G. B.

• Pour en savoir plus : www.partenariat-inde.poitou-charentes.fr

ZOOM L’élevage bovin se développe à nouveau dans le sud de l’Inde

429 Indiennes profitaient en 2010 d’un programme de développe-ment de l’élevage bovin via lequel, sur la base du fonctionnement des microcrédits, le prix d’une vache leur est avancé.

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Page 89: "Entreprendre autrement"

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 91

Un territoire solidaire

les espaces naturels des deux zones figure dans le programme commun

qui a été élaboré.

Un soutien aux associationsOutre ses partenariats directs avec des territoires d’autres pays, le conseil

régional Poitou-Charentes soutient et finance de nombreux projets de solidarité

internationale à travers son appel à projets Solidarité internationale associa-

tive. Ce dispositif permet à toute association œuvrant sur cette thématique et

dont le siège est en Poitou-Charentes de bénéficier d’une aide financière. Le

soutien apporté est plafonné à 15 000 euros par an, l’aide étant versée en deux

fois (50 % de la subvention au début du projet et 50 % sur présentation d’un

bilan technique et financier final). En 2010, 16 projets regroupant 116 asso-

ciations ont été soutenus par le conseil régional. La Semaine de la solidarité

internationale ou la Quinzaine du commerce équitable en constituent deux

illustrations. � Gaëtan Briard• Pour en savoir plus :

– www.poitou-charentes.fr/vivre-ensemble/europe-international Par ailleurs, le partenariat avec

l’Inde dispose d’un site spécifique : www.partenariat-inde.poitou-charentes.fr

– Contact : Région Poitou-Charentes, Direction Europe et coopérations, tél. : 05 49 18 59 13,

courriel : [email protected]

En 2007, l’association Colortavie,

créée à l’initiative de quelques

étudiants picto-charentais, effec-

tue son premier voyage humani-

taire à Madagascar. Sur place, ses

membres rénovent un orphelinat

et fournissent du matériel sportif

à des clubs. « C’est quelque chose 

que l’on avait envie de faire depuis 

longtemps, raconte Vincent Delage,

le président de l’association. Cela 

nous tenait à cœur et l’expérience 

a été magnifique. » En 2010, l’as-

sociation décide de diversifier ses

activités et se rend au Mali grâce

à une aide financière de la Région

dans le cadre de l’appel à projets

Solidarité internationale associa-

tive. « Cela a été un soutien es-

sentiel, confie Vincent Delage.

C’est très difficile de trouver des 

aides. » Sur le terrain, une quin-

zaine de volontaires de Colortavie

ont ainsi construit quatre lave-

mains pour des écoles de Djenné,

ville inscrite au patrimoine mon-

dial de l’Unesco, et continuent

aujourd’hui leur action. G. B.

• Contact : Colortavie, 63 rue

Anatole-France, 79400 Saint-Maixent-

L’Ecole, tél. : 06 03 27 71 99, site :

www.colortavie.fr

ZOOM Colortavie, avec des villages malgaches et maliens

A Djenné, au Mali, une quinzaine de volontaires de Colortavie ont construit des lave-mains dans des écoles. Dans ce pays, un enfant sur cinq meurt avant l’âge de 5 ans, des décès pour beaucoup dus au manque d’équipements sanitaires.

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Page 90: "Entreprendre autrement"

92 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes – Chapitre Vi

Un territoire solidaire

Les associations de solidarité internationale de la régionLes associations actives en matière de solidarité internationale sont

très nombreuses en Poitou-Charentes.

Certaines grandes associations solidaires présentes à l’échelon national

sont basées en Poitou-Charentes. C’est le cas d’Initiative développement

ou encore d’Entrepreneurs du monde (voir « Zoom » ci-dessous). Cependant,

tous les organismes de solidarité internationale ne sont pas des structures

aussi importantes et aussi professionnalisées. De nombreuses associations

regroupent des petits groupes de personnes désireuses de réaliser des actions

à travers des voyages humanitaires ponctuels. Dans la région, il existe ainsi

en tout quelque 500 associations de solidarité internationale.

La Coordination des associations de solidarité internationale (Casi) de

Poitou-Charentes a été créée pour accompagner ces associations solidaires

dans leur création ou dans leur développement. « Notre mission première, 

c’est d’être un relais d’information pour ces associations ou ceux qui veulent se 

lancer dans des actions de solidarité internationale », explique Cécile Chatuant,

salariée de la structure. Près de 90 associations en sont adhérentes. Un moyen

pour elles de se rencontrer et d’échanger sur leur activité. En outre, la Casi

propose des formations financées par le ministère des Affaires étrangères et le

conseil régional. « On forme les personnes qui veulent lancer une activité dans 

ce domaine à la gestion de projet solidaire. C’est essentiel pour bien démarrer », 

constate Cécile Chatuant. � G. B.

• Contact : Coordination des associations de solidarité internationale (Casi) Poitou-Charentes,

64 rue Gambetta, 86004 Poitiers Cedex, tél. : 05 16 39 10 34, site : www.casi-poitou-charentes.

org, courriel : [email protected]

Basée à Poitiers, l’association

Entrepreneurs du monde est spé-

cialisée dans le microcrédit. Elle

permet ainsi à des porteurs de

projet dans les pays en dévelop-

pement de lancer leur activité.

En 2010, 75 000 familles ont été

accompagnées par l’association

à travers le monde. 98 000 prêts

d’un montant moyen de 149 euros

ont ainsi été accordés dans les

neuf pays où l’association est

présente (aux Philippines, au

Vietnam, au Cambodge, en Inde,

en Birmanie, au Bénin, au Ghana,

au Burkina Faso et à Haïti), per-

mettant aux bénéficiaires de

développer des activités généra-

trices de revenus. Et 97 % environ

des prêts sont remboursés. L’as-

sociation offre également aux

emprunteurs la possibilité d’ouvrir

un livret d’épargne. Et au-delà de

l’aspect financier, elle assure un

suivi des micro-entrepreneurs,

notamment via des formations,

grâce à ses 90 salariés présents

sur le terrain.

G. B.

• Contact : Entrepreneurs du monde, 29 rue Ladmirault, 86000 Poitiers, tél. : 05 49 60 68 50, site : www.entrepreneursdumonde.org, courriel : [email protected]

ZOOM Un coup de pouce essentiel pour les Entrepreneurs du monde

Page 91: "Entreprendre autrement"

Ressources

Les guides pratiques

• « Et si on changeait tout… », Alternatives Econo-miques Poche n° 49, avril 2011, 9,50 euros.• « Les placements solidaires », Alternatives Econo-miques Poche n° 45, septembre 2010, 9,50 euros.• « L’insertion par l’activité économique », Alternatives Economiques Poche n° 44, mai 2010, 9,50 euros.• « L’économie sociale de A à Z », Alternatives Economiques Pratique n° 38 bis, mars 2009, 9,50 euros.• « Le tourisme autrement », Alternatives Economi-ques Pratique n° 33, mars 2008, 9,50 euros.Les sommaires de ces numéros et les bons de commande sont en ligne sur www.alternatives- economiques.fr/poche

• Economie sociale, par Thierry Jeantet, Etudes de la Documentation française n° 5297/98, 2009.• « Commerce bio et équitable : enjeux et dérives », Politis, hors-série n° 47, mai-juin 2008, 4,50 euros.

Les ouvrages de réflexion sur l’économie sociale et solidaire

• Comprendre l’économie sociale. Fondements et enjeux, par Jean-François Draperi, Dunod, 2007, 26,50 euros.• Economie sociale et solidaire. S’associer pour entreprendre autrement, par Danièle Demoustier, La Découverte, 2003, 14 euros.• La nouvelle alternative ? Enquête sur l’économie sociale et solidaire, par Philippe Frémeaux, Les Petits matins, 2011, 13 euros.• La nouvelle philanthropie réinvente-t-elle un capitalisme solidaire ?, par Virginie Seghers, Autre-ment, 2009, 22 euros.• L’audace des entrepreneurs sociaux. Concilier efficacité économique et innovation sociale, par Sylvain Allemand et Virginie Seghers, Autrement, 2007, 20 euros.• L’économie sociale. Une alternative au capi-talisme, par Thierry Jeantet, Economica, 2008, 14 euros.• Les chantiers de l’économie sociale et soli-daire, par Alain Amintas, Annie Gouzien et Pascal

Perrot (dir.), Presses universitaires de Rennes, 2005, 20 euros.• Les dynamiques de l’économie sociale et soli-daire, par Jean-Noël Chopart, Guy Neyret et Daniel Rault (dir.), coll. Recherches, La Découverte, 2006, 28,50 euros.• Penser la participation en économie sociale et en action sociale, par Brigitte Bouquet, Jean-François Draperi et Marcel Jaeger, Dunod, 27 euros, 2009.

Les sites

• www.ademe.fr : le site de l’Agence de l’environne-ment et de la maîtrise de l’énergie.• www.apce.com : le site de l’Agence pour la créa-tion d’entreprises.• www.associationmodeemploi.fr : un site de réfé-rence pour les bénévoles et les salariés du secteur associatif.• www.avise.org : des publications en accès libre à destination des entrepreneurs sociaux.• www.cncres.org : le site du Conseil national des chambres régionale de l’économie sociale, avec de nombreuses données, notamment celles de l’Ob-servatoire national de l’économie sociale et solidaire.• www.coopdefrance.coop : le site de la fédéra-tion des coopératives agricoles et alimentaires de France.• www.cres-poitoucharentes.fr : le site de la chambre régionale de l’économie sociale de Poitou- Charentes.• http://eco-industries.poitou-charentes.fr : le site du Pôle des éco-industries de Poitou-Charentes.• www.finansol.org : le portail des finances soli-daires.• www.lemarchecitoyen.net : un portail sur l’offre équitable, bio et solidaire organisé par régions.• www.minefe.gouv.fr et www.travailsolidarite.gouv.fr : les sites du ministère de l’Economie et de celui du Travail sont deux sources intéressantes pour connaître tous les dispositifs publics d’aide à la création d’entreprises. • www.poitou-charentes.fr : le site du conseil régio-nal de Poitou-Charentes, voir notamment sa rubrique « La Région vous aide ».• www.tourismesolidaire.org : le site pour choisir un voyage solidaire.

Annexes

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 93

Page 92: "Entreprendre autrement"
Page 93: "Entreprendre autrement"

Index

Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011 - 95

Index

Accès à la culture ���������������������� 79, 80, 83-84

Accueil paysan ������������������������������������� 75-76

AceaScop ����������������������������������������������������42

Ademe ��������������������������������������������������23, 71

Adéquat Deux-Sèvres ����������������������������������34

Adie �����������������������������������������������������������53

Agriculture biologique �����10, 17, 24-26, 63-65

Agrotourisme ����������������������������������������������75

Amap ����������������������������������������������������65, 67

Artisans du monde ��������������������������������66, 68

Associations ������������������������ 28, 30-31, 47-50,

������������������������ 53, 57-58, 79-83, 89, 91-92

Associations intermédiaires ������������� 44-45, 86

Ateliers du bocage (Les) ������������������������������58

Auto-partage ����������������������������������������� 68-69

Banques coopératives ��������������������� 38, 53, 87

Bénévolat ����������������������������������������������������57

Bicyclette ����������������������������������������������������70

Bienvenue à la ferme ����������������������������������75

Biocoop ����������������������������������������������� 64-65

Boutiques de gestion �����������������������������������51

Brard Blanchard ������������������������������������������64

BTP ������������������������������������������������� 44-46, 60

Caisse d’épargne ����������������������������������������53

Caisse des dépôts et consignations �������20, 43

Capital-risque ��������������������������������� 41, 51-52

Carrefour de l’innovation sociale,

du travail et de l’emploi (Ciste) �������������������� 32

Chèque déjeuner �����������������������������������54, 87

Centres d’hébergement

et de réinsertion sociale (CHRS) ����������������73

Chèque emploi service universel �����������������87

Cepam ������������������������������������������������� 14-15

Cigales�������������������������������������������� 51-52, 85

Cinéma ������������������������������������������� 42-43, 79

Cittaslow �����������������������������������������������������72

Collectivités territoriales ����������������� 20, 28, 59

Colortavie ���������������������������������������������������91

Comité régional olympique et sportif (Cros) �� 81

Comités de bassin d’emploi �������������������������30

Commerce équitable �������52, 62-63, 66-68, 91

Concerts ����������������������������������������������� 84-85

Conférence permanente des coordinations

associatives (CPCA) ���������������������� 48, 57, 60

Conseil régional Poitou-Charentes ���10, 12-15,

�������������17-18, 20-21, 23, 31, 40, 59, 89-92

Contrat d’accompagnement dans l’emploi ���58

Contrats aidés ���������������������������������������������58

Coopératives agricoles ���������������������11, 24,38

Coopératives d’activités

et d’emploi (CAE)��������������������������������42, 43

Coopératives scolaires ��������������������������������80

Coopérer pour entreprendre ������������������������43

Coordinations des associations

de solidarité internationale (Casi) ��������������92

Couverture maladie universelle ��������������������79

Covoiturage������������������������������������� 68-69, 84

Crèches ������������������������������������������������32, 87

Credes ��������������������������������������������������������32

Crédit coopératif ����������������������������������� 53-54

Crédit mutuel ����������������������������������������������53

Croissance verte �������10, 13, 16-27, 55-56, 58

Culture ���������������������������������52, 79, 80-83, 84

Demeter������������������������������������������������������64

Diagonales ��������������������������������������������������47

Dialogue social ���������������������������13, 19, 27-35

Dispositif local d’accompagnement (DLA) ����50

Eclaireuses et éclaireurs de France ��������������81

Eclaireuses et éclaireurs israélites ���������������81

Eclaireuses et éclaireurs unionistes �������������81

Ecologique ������ 9-10, 13, 17-20, 24, 55, 71, 73

Education populaire ������������������������������� 79-81

Effet de serre ����������������������������������� 9, 21-23

Ekitour �������������������������������������������� 67, 74-75

Emmaüs �����������������������������������������������45, 58

Emploi ������������9-10, 13-19, 21, 28, 30-34, 39,

���� 43-45, 47-48, 50, 53, 55, 57-58, 80, 86-87

Energies renouvelables �������������������17-18, 20,

����������������������������������������������� 23, 52, 71, 73

Entreprises de travail temporaire

d’insertion (ETTI) ��������������������������������������46

Entreprises d’insertion���������������������������45, 57

Entreprise sociale ����������������������������������������38

Entrepreneurs sociaux ���������������������������37, 61

Environnement ��������������� 8, 10, 12, 14, 16-24,

��������37, 44, 52-54, 63, 70-71, 74-76, 80, 90

Epargne solidaire ����������������������������������������51

Epiceries solidaires �������������������������������������66

Page 94: "Entreprendre autrement"

Index

96 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - juin 2011

Entreprendre autrement en Poitou-Charentes

Esfin-Ides ���������������������������������������������������52

Festivals ����������������������������������������������� 83-84

Fiscalité ������������������������������������������������ 48-49

Fondations �������������������������������������������� 54-55

Fonds régional d’excellence

environnementale (Free) ���������������������������71

Formation ���������������� 13, 15, 23, 28-34, 46, 48

Foyers ruraux ����������������������������������������������80

France active ����������������������������������������50, 51

France initiative�������������������������������������������54

Futuramat ���������������������������������������������������23

Groupements d’employeurs ����������9, 24, 33-35

Groupements d’employeurs pour

l’insertion et la qualification����������������������46

Habitat et humanisme ���������������������������������72

Handicap ����������������������� 28, 49, 58-59, 75, 82

Heuliez��������������������������������������������������12, 29

Humanitaire �������������������������45, 57, 89, 91-92

Inde (partenariat) ����������������������������������������90

Initiative régionale pour l’insertion

et la solidarité (Iris) ����������������������������������44

Insertion par l’activité économique (IAE) ������43

Jeunesse au plein air ����������������������������������81

Labels touristiques ��������������������������������������75

Léo Lagrange ����������������������������������������51, 80

Ligue de l’enseignement �����������������������������79

Logement�����������������������������������17, 63, 71-73

Lycée Kyoto ����������������������������������������������� 19

Macif ������������������������������������������ 9, 11, 54, 86

Maif �������������������������������������������� 9, 11, 39, 86

Maraîchers d’insertion ���������������������������������65

Matmut �������������������������������������������������������86

Max Havelaar ���������������������������������������� 66-67

Mécénat ���������������������������������������������������� 55

Mia Electric �������������������������10, 12-13, 15, 20

Microcrédit ��������������������������53, 71, 89-90, 92

Minga ��������������������������������������������������� 66-67

MJC ������������������������������������������������������������80

Musique ������������������������������������������ 83, 84, 85

Mutualité française�������������������������������� 86-87

Mutuelles d’assurances �������������������������������60

Mutuelles de santé ��������������������49, 78-79, 86

Nef (La) ������������������������������������������������� 84-85

Nouvelle économie fraternelle (Nef) �������������53

Otolis ����������������������������������������������������������69

Photovoltaïque ���������������������������18-21, 56, 71

Planning familial �����������������������������������������78

Plate-forme pour le commerce

équitable �������������������������������������������� 66-67

Pôle conversion bio ������������������������������� 25-26

Pôle des éco-industries ������������������� 20, 21-24

Pouvoirs publics ������������������������ 10, 37, 59, 78

Première chance �����������������������������������������30

Radio associative ����������������������������������������85

Réactiss ������������������������������������������������������82

Reconversion ���������������������������������������� 28-31

Régies de quartier �������������������������������������� 46

Ruche Oxalis (La) ���������������������������������������42

Saïga ����������������������������������������������������������76

Samu social ������������������������������������������������77

Santé �����������������������������������32, 63, 77-79, 86

Scic ������������������������� 20, 37, 40, 42-43, 57, 60

Scop ������������������� 13-15, 37-43, 52, 55-57, 60

Scouts et guides de France �������������������������45

Scouts musulmans ��������������������������������������81

Secours catholique ��������������������������������������81

Sécurisation ���������������������������9, 10, 13, 27-30

Segonzac ����������������������������������������������������72

Services à la personne ����������44, 47,63, 86-87

Sèvre & Belle ����������������������������������������������25

Sirène (La) ��������������������������������������������������85

Sociétaire ���������������������������� 9, 11, 38, 42, 86

Solidarité internationale �������� 84, 88-89, 91-92

Sport����������������������������������������������� 79, 81-83

Tourisme ����������������������� 53, 55, 67, 74-76, 91

Tourisme durable ����������������������������������76, 91

Tourisme social �������������������������������������55, 74

Tourisme solidaire ��������������������������������67, 76

Trévins (Le) �������������������������������������������������39

Union française pour les œuvres laïques

d’éducation physique (Ufolep) �������������79, 82

Union nationale des associations

de tourisme et de plein air (Unat) �������� 74-76

Union sportive de l’enseignement

du premier degré (Usep) ���������������������79, 82

Usager ��������������������������������������������������42, 69

Utilité sociale ����������� 37, 42, 47, 49-50, 53, 61

Vacances �����������������������������������70, 74-76, 80

Validation des acquis

de l’expérience (VAE) ������������������� 30-31, 57

Vélo ������������������������������������������������������������70

Voitures électriques ������������������������������� 69-70

Volontariat ��������������������������������������������������57

Yélomobile ��������������������������������������������������69

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