Entreposage frigorifique

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L’entreposage frigorifique

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Entreposage frigorifique

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  • Lentreposage frigorifique

  • LInstitut national de recherche et de scurit (INRS)

    Dans le domaine de la prvention des risquesprofessionnels, lINRS est un organismescientifique et technique qui travaille, au planinstitutionnel, avec la CNAMTS, les CRAM-CGSS etplus ponctuellement pour les services de ltatainsi que pour tout autre organisme soccupantde prvention des risques professionnels. Il dveloppe un ensemble de savoir-fairepluridisciplinaires quil met la disposition detous ceux qui, en entreprise, sont chargs de laprvention : chef dentreprise, mdecin du travail,CHSCT, salaris. Face la complexit desproblmes, lInstitut dispose de comptencesscientifiques, techniques et mdicales couvrantune trs grande varit de disciplines, toutes auservice de la matrise des risques professionnels.

    Ainsi, lINRS labore et diffuse des documentsintressant lhygine et la scurit du travail :publications (priodiques ou non), affiches,audiovisuels, site Internet Les publications de lINRS sont distribues par les CRAM. Pour les obtenir, adressez-vous au serviceprvention de la Caisse rgionale ou de la Caissegnrale de votre circonscription, dont ladresseest mentionne en fin de brochure.

    LINRS est une association sans but lucratif (loi 1901) constitue sous lgide de la CNAMTS et soumise au contrle financier de ltat. Grpar un conseil dadministration constitu paritdun collge reprsentant les employeurs et dun collge reprsentant les salaris, il est prsid alternativement par un reprsentantde chacun des deux collges. Son financement est assur en quasi-totalit par le Fonds nationalde prvention des accidents du travail et des maladies professionnelles.

    Les Caisses rgionales dassurance maladie(CRAM) et Caisses gnrales de scuritsociale (CGSS) Les Caisses rgionales dassurance maladie et les Caisses gnrales de scurit socialedisposent, pour participer la diminution des risques professionnels dans leur rgion, dun service prvention compos dingnieurs-conseils et de contrleurs de scurit.Spcifiquement forms aux disciplines de la prvention des risques professionnels et sappuyant sur lexprience quotidienne de lentreprise, ils sont en mesure de conseiller et, sous certaines conditions, de soutenir les acteurs de lentreprise (direction, mdecin du travail, CHSCT, etc.) dans la mise en uvre des dmarches et outils de prvention les mieuxadapts chaque situation. Ils assurent la mise disposition de tous lesdocuments dits par lINRS.

    Toute reprsentation ou reproduction intgrale ou partielle faite sans le consentement de lINRS, de lauteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite.

    Il en est de mme pour la traduction, ladaptation ou la transformation, larrangement ou la reproduction, par un art ou un procd quelconque (article L. 122-4 du code de la proprit intellectuelle). La violation des droits dauteur constitue une contrefaon punie dun emprisonnement de trois ans et dune amende de 300 000 euros (article L. 335-2 et suivants du code de la proprit intellectuelle).

    INRS, 2010. Maquette Stphane Soubri. Ralisation ALTAVOX et Catherine Picard. Schmas Atelier Causse. Illustration de couverture Brigitte Laude.

  • Lentreposagefrigorifique

    Repres en prventionpour la conception

    des lieux et des situationsde travail

    ED 966avril 2010

  • CNAM : Caisse nationale dassurance maladieCRAM : Caisse rgionale dassurance maladieINRS : Institut national de recherche et de scuritUSNEF : Union syndicale nationale des exploitations frigorifiquesSCMF : Syndicat de la construction mtallique de FranceSNPPA : Syndicat national du profilage des produits plats en acierADEPALE : Association des entreprises de produits alimentaires laborsGRDP : Groupement des transporteurs de denres prissablesSNFPS : Syndicat national des fabricants de produits surgelsSFIG : Syndicat des fabricants industriels de crmes glacesSNCE : Syndicat national du commerce extrieur des produits congels et surgelsSYNDIGEL : Fdration europenne du commerce et de la distribution des produits sous temprature dirige,

    glaces, surgels et rfrigrs

    Cette brochure, ractualise en 2010 par Jean-Louis POMIAN, a t rdige par :

    Robert Ducros (Maison du froid conseil), Michel Goudal (CRAM Ile-de-France), Jean-Louis Grosman (CRAM Bougogneet Franche-Comt), Valrie Hammer (USNEF), Grard Lavergne (CRAM Ile-de-France), Jean-Louis Pomian (INRS), GuyVernois (INRS), Olivier Wauters (USNEF),

    en collaboration avec les associations professionnelles suivantes : SCMF, SNPPA, ADEPALE, GRDP, SNFPS/SFIG, SNCE,SYNDIGEL.

    Elle a t conue la demande des correspondants du groupe national Conception des lieux et des situations detravail ce jour compos de : Jean-Michel Bachelot (CRAM Pays de la Loire), Jacques Balzer (CRAM AlsaceMoselle),Patrick Benguigui (CRAM NordPicardie), Eric Billiard (CRAM RhneAlpes), Marc Bury (CRAM NordEst), RaoulChabrier (CRAM Auvergne), Brice Charbonet (CRAM Centre-Ouest), Michel Charvolin (CRAM Normandie), SergeCoubes (CRAM Aquitaine), Michel Cunnac (CRAM MidiPyrnes), Jean-Louis Grosmann (CRAM BourgogneFranche-Comt), Jean-Luc Haegy (CRAM Ile-de-France), Denis Legret (CRAM Centre), Grard Marie (CNAMTS), Marie-ClaudeMriguet (CRAM Languedoc-Roussillon), Thierry Palka (CRAM Bretagne), Laurence Payet (CGSS Runion), RmyPerrais (CRAM MidiPyrnes), Claude Sahuc (CRAM SudEst).

  • 3Page

    Introduction 7

    1 Donnes statistiques sur les accidents du travailet les maladies professionnelles dans les entrepts frigorifiques 9

    1.1 La dfinition des indices/taux 9

    1.2 Les accidents du travail 10

    1.3 Les maladies professionnelles 12

    1.4 La prvention : un enjeu conomique et social 12

    1.5 Les responsabilits des chefs dtablissement 13

    2 Connaissances gnrales sur lentreposage frigorifique 14

    2.1 Lactivit en entrept frigorifique 14

    2.1.1 Les caristes 14

    2.1.2 Les prparateurs de commandes 15

    2.1.3 Autres oprations 15

    2.2 Les diffrents types dentrepts frigorifiques 15

    2.3 Les tempratures 16

    2.4 Le principe de la production de froid 16

    2.5 Quelques termes techniques 17

    2.6 Des pressions indicatives selon les fluides frigorignes utiliss 18

    2.7 Les risques lis aux fluides frigorignes 18

    Sommaire

  • 43 Le travail en ambiance froide 19

    3.1 Les effets du travail au froid 19

    3.1.1 La dtrioration des fonctions musculaires : le cas des TMS 19

    3.1.2 Dautres atteintes, pathologies et risques dus au froid 20

    3.2 La vture 21

    3.3 Lalimentation 22

    3.4 Les risques lis aux activits de prparation manuelle de commandes 22

    4 La dmarche de projet : repres mthodologiques 24

    4.1 Une dmarche globale 24

    4.2 Lapport de lergonomie en conception 25

    4.3 La structuration de la dmarche 26

    4.4 La conception et la prvention 27

    5 Les mesures de prvention intgrer dans la conception des entrepts 28

    5.1 Limplantation gnrale 28

    5.2 Lorganisation gnrale des flux de circulation 29

    5.2.1 Les circulations extrieures 29

    5.2.2 Laccs au site les entres/sorties de lentreprise 30

    5.2.3 Les circulations intrieures 30

    5.2.4 Le dgagement dvacuation en cas dincendie 32

    5.3 Le btiment 32

    5.3.1 Le dimensionnement 32

    5.3.2 La toiture et les faades 32

    5.3.3 Les banquettes et les armatures de protection 33

    5.3.4 Les sols 33

    5.3.5 Lamnagement des combles 34

    5.3.6 Les galeries techniques 35

    5.3.7 Laire de transbordement 35

    5.3.8 La prvention incendie 36

    5.3.9 La conception des installations lectriques 36

  • 55.4 Les chambres froides 37

    5.4.1 La dalle et la couche de finition 37

    5.4.2 La raction au feu des produits disolation 37

    5.4.3 Le jointoiement 37

    5.4.4 Les soupapes dquilibrage 38

    5.4.5 Les asscheurs dair 38

    5.4.6 Les portes 39

    5.4.7 Les issues de secours 40

    5.4.8 Les zones de travail 40

    5.4.9 Les accs en hauteur 40

    5.4.10 Lclairage 41

    5.4.11 La prvention incendie 42

    5.4.12 Les amnagements particuliers lis au travail isol 42

    5.5 Les moyens de stockage 42

    5.6 Les moyens de manutention 47

    5.6.1 Les engins de manutention 47

    5.6.2 Les convoyeurs et les ascenseurs de charge 47

    5.7 La production de froid et les locaux techniques 48

    5.7.1 La salle des machines : la prvention des risques de fuite 48

    5.7.2 Lentretien des filtres 49

    5.7.3 Le transport des fluides 49

    5.7.4 Les vaporateurs 49

    5.7.5 Les locaux techniques : rgles gnrales 50

    5.8 Cas particulier des entrepts de grande hauteur 53

    5.9 Les locaux sociaux (non fumeurs) 54

    5.10 Les dispositions pour laccueil 545.10.1 Le local daccueil des conducteurs 54

    5.10.2 Laccs au service rception/expdition 54

  • La prvention des risques professionnels esttoujours plus efficace et plus conomiquelorsquelle est intgre en amont du processusde conception des btiments et dimplantationdes quipements.

    Cette brochure propose les informations les plusutiles pour intgrer efficacement la prventiondes accidents du travail et des maladies profes-sionnelles dans la conception dun entrept frigo-rifique.

    La brochure sadresse aux :matres douvrage : chefs dentreprise ou leurs

    reprsentants ;matres duvre : architectes, bureaux

    dingnierie ;personnes qui ont dialoguer avec les concep-

    teurs : reprsentants des personnels, prventeursdes CRAM, ergonomes, programmateurs, mde-cins du travail, bureaux dtudes, entreprisesprestataires

    Le nombre de projets concernant lentreposagefrigorifique saccrot pour faire face lessorconstant des industries agroalimentaires et laplace de plus en plus importante des produits sur-gels dans notre alimentation. Les mesures deprvention proposes dans cette brochure vien-nent utilement accompagner cette volution.

    Le choix est fait de traiter la fois le froid ngatifet le froid positif. Dans le mme esprit, la brochurepropose une approche globale ne se rsumantpas uniquement aux btiments et aux implanta-tions. Elle souligne la ncessit de prendre encompte non seulement lorganisation densemble,le choix des quipements de production, de stockage et de manutention, les problmes possavant la mise en service, mais aussi et surtout lesbesoins rels des personnels concerns par lestransformations envisages.

    Lobjectif recherch concerne la qualit dusagedu nouvel outil de travail. En dautres termes,lamlioration des conditions de travail et de scu-rit des personnels est apprhende comme

    constitutive de la performance globale delentreprise. Il est donc indispensable de biendfinir les besoins futurs des personnels au stadedes rflexions conduites en amont du projet et deprter lattention voulue ne pas favoriserlmergence de dysfonctionnements particulire-ment difficiles grer dans un second temps ouconstituant une situation irrversible.

    titre dillustrations :si la surface des quais nest pas dimensionne

    en fonction du trafic futur probable, il est quasi-ment impossible dorganiser la manutention despalettes sans mettre les utilisateurs en situationde risque daccident ;

    dans le cas dun entrept en froid ngatif, si leplafond des chambres froides nest pas conu enlgre pente, le risque existe de transformer englace la condensation qui se forme, dalourdir lastructure et de provoquer son effondrement sur lepersonnel ;

    de mme, si la dalle de fondation nest pas ins-talle sur vide sanitaire ou autre pour viter le geldu sol, elle peut se craqueler, rendre dans un pre-mier temps difficile la circulation des chariots etdans un second temps se soulever et se rompre.

    Ces quelques exemples correspondent des fondamentaux en conception fondamentauxirrversibles sils sont mal dfinis, dmontrant sibesoin est tout lintrt des tudes pralables quisattachent intgrer les besoins rels.

    Ainsi, la russite dun projet est consolide enprenant en compte la prvention des risques pro-fessionnels. La prvention des risques ds laconception devient mme un atout supplmen-taire de russite pour le matre douvrage lorsquillui est donn de sappuyer sur les dispositionslgales existantes, en particulier :

    la loi du 6 dcembre 1976 fixant les bases juri-diques du dveloppement de lintgration de laprvention lors de la conception dquipementsou de locaux de travail ;

    la directive-cadre europenne 89-392 du 12 juin 1989 transpose en droit franais par la loin 1414 du 31 dcembre 1991 et par le dcret

    Introduction

    7

  • 92-332 du 31 mars 1992 qui introduit lobligationde mettre en place une dmarche globale de pr-vention fonde sur les principes gnraux de pr-vention (numrs lart. L. 4121-2 du code dutravail) et sur une valuation des risques ;

    la loi 93-1418 du 31 dcembre 1993 qui fait obli-gation de prvoir notamment les principesdintervention ultrieure sur louvrage avec laidedu CSPS (coordonnateur de scurit et de protec-tion de la sant) dans le but damliorer la scu-rit lors des travaux dentretien, de nettoyage etde rparation.

    Les connaissances techniques et mthodolo-giques proposes dans cette brochure sont desrepres et doivent tre considres comme unsupport de rflexion et non comme des solutionstypes. La varit de lentreposage frigorifique esttelle quil ne peut tre imagin dappliquer dessolutions standard toute situation. Dans chaquecas, on doit considrer que les connaissancesissues dune analyse pralable des situations etdes activits relles de travail (dans la situationinitiale ou dans une situation similaire prise enrfrence) constituent la pierre angulaire surlaquelle slabore tout le projet de conceptiondun entrept.

    8

  • 9Donnes statistiques sur les accidents du travail et les maladies professionnelles dans les entrepts frigorifiques 9

    Les statistiques ci-dessous ne concernent que lestablissements relevant du rgime gnral dela Scurit sociale. Elles sont tablies partirdu code risque (ou activit) 63.1DA qui concerne lentreposage frigorifique.

    Des comparaisons sont faites avec les statistiquesconcernant le code risque 63.1EB relatif aux entre-pts, docks et magasins gnraux.

    1Donnes statistiquessur les accidents du travailet les maladiesprofessionnelles dansles entrepts frigorifiques

    1

    1.1 La dfinition des indices/taux

    2. IP (incapacit permanente) : accident ayant donn lieu une incapacit permanente.

    1. IT (incapacit temporaire) : accident du travail avec arrt.

    Indice de frquence =nombre daccidents avec arrt x 1 000

    nombre de salaris

    Taux de frquence =nombre daccidents avec arrt x 1 000 000

    nombre dheures travailles

    Taux de gravit =nombre de journes perdues par IT1 x 1 000

    nombre dheures travailles

    Indice de gravit =total des taux dIP2 x 1 000 000

    nombre dheures travailles

    Dure moyenne dincapacit temporaire dun accident avec arrt =taux de gravit des incapacits temporaires

    x 1 000taux de frquence des accidents avec arrt

  • 10 Donnes statistiques sur les accidents du travail et les maladies professionnelles dans les entrepts frigorifiques

    titre indicatif, on constate que les taux et indicesde sinistralit de lactivit en entrepts frigorifiquessont globalement plus de deux fois suprieurs

    ceux enregistrs pour le comit technique natio-nal D (CTN D : services, commerces et industriesde lalimentation) dont cette activit relve.

    1.2 Les accidents du travail

    2008Indice

    de frquenceTaux

    de frquenceTaux de gravit Indice de gravit

    TotalCTN D

    52 32,5 1,6 14,7

    Code risque63.1DA

    108 70 3,3 22,7

    Source : statistiques CNAMTS

    Source : CNAMTS

    Source : CNAMTS

    Levage18 %

    Accident de plain-pied23 %

    Chute de hauteur6 %

    Manutention manuelle45 %

    Autres4 %

    Masse en mouvement5 %

    Rpartition suivant llment matriel63.1DA : entreposage frigorifique anne 2008

    Masse en mouvement6 %

    Autres6 %

    Levage14 %

    Accident de plain-pied21 %

    Chute de hauteur7 %

    Manutention manuelle46 %

    Rpartition suivant llment matriel63.1EB : entrepts, docks, magasins gnraux anne 2008

  • 11Donnes statistiques sur les accidents du travail et les maladies professionnelles dans les entrepts frigorifiques

    Source : CNAMTS

    Source : CNAMTS

    Tte, yeux4 %

    Localisations multiples6 %

    Autres1 %

    Tronc33 %Membres infrieurs

    30 %

    Membres suprieurs

    27 %

    Rpartition suivant le sige des lsions63.1DA : entreposage frigorifique anne 2008

    Douleur lumbago49 %

    Autres4 %

    Plaie, coupure5 %

    Fracture, flure2 %

    Contusion30 %

    Entorse, luxation5 %

    Dchirure musculaire, lsion5 %

    Rpartition suivant la nature des lsions63.1DA : entrepts, docks, magasins gnraux anne 2008

    Le comparatif des causes daccident du travailen 2008 ne fait pas apparatre de diffrencesvraiment significatives si ce nest pour lelevage entre lactivit entreposage frigori -fique (63.1DA) et lactivit entrepts, docks,magasins gnraux (63.1. EB).

    Les manutentions manuelles et mcaniques (levage)ainsi que les chutes de plain-pied caractrisentlaccidentologie de lentreposage en gnral et parti-culirement celui de lentreposage frigorifique avecplus de 86 % de lensemble des accidents. On notepar ailleurs un indice de frquence de 108 pour le nde risque 63.1DA contre 86,9 pour le numro 63.1EB.

    Les accidents du travail se traduisent principale-ment par des douleurs lombalgiques, des contu-sions ou autres dchirures musculaires et

    entorses et concernent surtout les membres inf-rieurs et le tronc.

  • Intitul

    Total

    Tableaun

    57 Affections priarticulaires 58 152

    97 Affections chroniques du rachis Vibrations

    1 7

    98 Affections chroniques du rachisCharges lourdes

    4 7

    30 Affections conscutives linhalation des poussiresdamiante

    1

    42 Surdits 1

    63 168

    Nombre de MP dclareset reconnues en 2008

    63.1DA 63.1EB

    12

    On constate que les affections pri-articulairesreprsentent la plus grande partie des maladiesprofessionnelles. Leur nombre est, de plus, en trsforte augmentation dune anne sur lautre.

    Donnes statistiques sur les accidents du travail et les maladies professionnelles dans les entrepts frigorifiques

    1.3 Les maladies professionnelles

    1.4 La prvention : un enjeu conomique et social

    Source : CNAMTS

    Les cots directement lis aux accidents du travailet maladies professionnelles, couverts par unecotisation sociale annuelle, sont entirement lacharge des entreprises.

    En 2007, ils reprsentaient en moyenne (toutesactivits du rgime gnral de la Scurit socialeconfondues) environ :

    2 900 euros par accident avec arrt (hors acci-dents de trajet) ;

    83 000 euros pour un accident grave avec inca-pacit permanente suprieure ou gale 10 %(hors accidents de trajets) ;

    400 000 euros pour un dcs ;

    de 16 000 euros 200 000 euros pour le cotmoyen dune maladie professionnelle.

    Les cots indirects supports par lentreprisequelle que soit sa taille (perte de production,cots de rparation du matriel, remplacement dupersonnel), peuvent tre jusqu trois fois plusimportants que les cots directs.

    Ces consquences conomiques sajoutent auxconsquences humaines. Au-del du prjudicehumain, laccident est gnrateur dautres cots :dtrioration du climat social, perte dimage pourlentreprise...

  • 13

    Outre les peines encourues en cas de non-respectdu code du travail et du code de la Scuritsociale, deux types d'infractions ont t introduitspar le nouveau code pnal :

    le dlit d'homicide involontaire ou de blessureinvolontaire avec la condition aggravante d'unmanquement dlibr une obligation de scu-rit ou de prudence impose par la loi ou lesrglements ;

    le dlit de mise en danger dautrui, rsultant du fait d'exposer directement autrui un risqueimmdiat de mort ou de blessures par la violationmanifestement dlibre d'une obligation parti-culire de scurit ou de prudence impose par laloi ou les rglements .

    Il est donc important de prendre en compte lascurit des travailleurs ds la conception desentrepts frigorifiques.

    Donnes statistiques sur les accidents du travail et les maladies professionnelles dans les entrepts frigorifiques

    1.5 Les responsabilits des chefs dtablissement

    Dans certains cas, le salari accident peutengager une action en responsabilit civile lencontre de son employeur, afin derechercher la faute inexcusable de celui-cidans la survenue de l'accident, et obtenirl'indemnisation de prjudices extrapatri -moniaux (souffrances physiques et morales,perte d'une chance de promotion profession -nelle, prjudice d'esthtique et d'agrment).

    La faute inexcusable

  • 14

    La fonction de lentrept frigorifique est de rece-voir des marchandises afin de les stocker untemps dtermin.

    Lactivit de lentrept se rsume essentiellement des oprations de manutention.

    On distingue deux fonctions principales dans lesentrepts frigorifiques :

    les caristes ;les prparateurs de commandes.

    2.1.1 Les caristes

    Dans les entrepts frigorifiques, la plupart desmarchandises sont manutentionnes sous formepalettise. Les caristes forment donc la mainduvre principale de lentrept.

    La tche des caristes consiste :effectuer le dchargement des camions et

    wagons ;transporter les marchandises aux emplacements

    de stockage lintrieur des chambres froides ;effectuer des dplacements de palettes

    lintrieur des chambres froides ;sortir des chambres froides les marchandises

    devant tre expdies ;charger les camions et, parfois encore, les

    wagons.

    Elle se donne galement pour objectif :de mettre la disposition des prparateurs de

    commandes les palettes dont ces derniers ontbesoin ;

    deffectuer la reprise des commandes prpa-res sur palettes.

    Linstrument de travail des caristes est naturelle-ment le chariot lvateur automoteur conduc-teur port.

    Connaissances gnrales sur lentreposage frigorifique

    La prsente brochure traite de lensemble desactivits se rapportant lentreposage frigori-fique. Les recommandations proposes sont adapter la taille de lentreprise et la nature deses activits.

    Les entrepts frigorifiques sont exploits par :les producteurs et/ou importateurs de matires

    premires (fruits et lgumes, viandes, poissons),les fabricants de produits alimentaires (surgels,produits frais) ;

    le commerce et la distribution (grossistes distributeurs, hypermarchs, supermarchs,dtaillants spcialiss) ;

    les grandes entreprises de restauration ;les prestataires de services (transporteurs,

    entrepositaires).

    Les entrepts frigorifiques peuvent tre consti-tus dune ou plusieurs chambre(s) froide(s)accole(s) ou non une usine de production.

    2Connaissances gnrales sur lentreposage frigorifique

    2

    2.1 Lactivit en entrept frigorifique

  • 15

    2.1.2 Les prparateurs de commandes

    Les marchandises arrivent dans lentrept frigori-fique en provenance du producteur sous la formede lots groups en une grande quantit depalettes de produits homognes.

    La rexpdition des marchandises nest effectuesous cette mme forme que lorsque le client com-mande une quantit importante de cette mmemarchandise. Quand le client nen demandequune petite quantit, les produits sont recondi-tionns sous forme de palettes de produits htrognes. Ce travail est effectu par les prpa-rateurs de commandes.

    Lactivit de prparation de commande consiste :aller chercher les produits lintrieur des

    chambres froides : cette opration sappelle lepicking ;

    confectionner les commandes avec les produitsprovenant de palettes entires disposes dansla zone de prparation de commandes par lescaristes ;

    filmer les palettes ainsi prpares ;charger et dcharger les petits camions frigo -

    rifiques.

    2.1.3 Autres oprations

    En dehors des activits de manutention propresaux caristes et aux prparateurs de commandes,un certain nombre doprations doivent tre effectues :

    marquage des palettes ;enregistrement des entres/sorties ;reconditionnement des palettes endommages ;vacuation des dchets et produits prims ;activits de nettoyage.

    Selon le type dorganisation du travail retenu, cesoprations sont ralises, soit par du personnelspcialement affect, soit par les caristes et lesprparateurs de commandes.

    Entrept traditionnel

    Il est :quip de palettiers (mobiles ou non) ou de

    contenants autoporteurs gerbables, excdantrarement 4 ou 5 niveaux de stockage ;

    ou avec empilage des palettes (stockage dit de masse ).

    Entrept mezzanines

    Il est utilis pour le stockage et la prparation decommandes. Les palettes sont dplaces vertica-lement laide dun monte-charge ou dun chariot fourches. (voir deuxime illustration p. 47)

    Entrept dun seul niveau (plate-forme ) comportant une chambre froide etun grand nombre de quais de charge-ment/dchargement

    Ce type dentrept est plus particulirementadapt aux oprations de groupage/dgroupagedans la grande distribution.

    Entrept frigorifique de grande hauteurdont la hauteur de stockage, suprieure 12 m, ncessite un transtockeur gnrale-ment automatis

    Remarque : Une palette est dite en transit si elle reste moins de 24 heures sur la plate-formeou dans lentrept et est compte en stockage au-del de cette dure.

    Connaissances gnrales sur lentreposage frigorifique

    2.2 Les diffrents types dentrepts frigorifiques

    Figure 1. Transtockeur dans un entrept temprature ngative.

    IN

    RS

  • 16

    Froid ngatif

    On appelle froid ngatif toutes les temp -ratures infrieures 0 C.En gnral, ces tempratures vont de 18 C 25 C. Nanmoins, les crmes glaces sontentreposes une temprature comprise entre 25 C et 30 C (selon les exigences particu-lires poses par le client), et les poissonsconsomms crus une temprature de 60 C.

    Froid positif

    On appelle froid positif toutes les temp -ratures comprises entre 0 C et + 15 C.

    Les conditions de travail sont directement affec-tes par les exigences de temprature et/ou dhygromtrie lies la conservation des produits.

    Connaissances gnrales sur lentreposage frigorifique

    2.3 Les tempratures

    Dans une installation frigorifique compression,un fluide frigorigne se vaporise dans un vapo -rateur en refroidissant le milieu extrieur. Un compresseur aspire alors les vapeurs formes et

    les refoule dans un condenseur refroidi o ellesse liqufient. Un dtendeur laisse ensuite passerle frigorigne liquide vers lvaporateur en abaissant sa pression.

    2.4 Le principe de la production de froid

  • 17Connaissances gnrales sur lentreposage frigorifique

    2.5 Quelques termes techniques

    Terme technique DfinitionCodification utilise

    par les frigoristes

    Ammoniac Ammoniac anhydre : NH3 R717

    Basse pression Pression sensiblement gale la pression d'vaporation

    CFC Chlorofluorocarbure Exemples : R12, R502

    Compresseur (ou groupe froid)

    Organe dune installation frigorifique aspirant les vapeurs formes danslvaporateur et les refoulant une pression telle que le fluide se liqufie la temprature du condenseur

    Condenseurchangeur de chaleur refroidi par lair ou par leau dans lequel le fluidefrigorigne pralablement comprim passe de ltat de vapeur ltatliquide

    DshumidificateurDispositif muni dune cartouche poreuse interchangeable permettantdabsorber lhumidit prsente dans le fluide frigorigne

    Dtendeur Appareil servant diminuer la pression dun fluide comprim

    Eau glycoleEau additionne de monothylne ou de propylne glycol (ce dernier pourl'agroalimentaire), donnant ainsi une solution dont le point de conglationinfrieur zro degr dpend de la teneur en glycol

    vaporateur (ou frigorifre ou batterie de froid)

    changeur de chaleur dans lequel le fluide frigorigne se vaporise en produisant du froid

    FiltreDispositif de rcupration des particules solides sur le circuit de fluidefrigorigne (oxydes et particules mtalliques, produits de dcompositionde lhuile)

    Fluide frigorigne Fluide qui produit le froid

    Fluide frigoporteur Fluide qui permet le transfert du froid produit par le fluide frigorigne

    Gaz carbonique CO2 R744

    Haute pression Pression sensiblement gale la pression de condensation

    HCFC Hydrochlorofluorocarbure Exemple : R22

    HFC Hydrofluorocarbure Exemples : R134a, R404A

    Pressostat Dispositif automatique permettant de maintenir une pression constantedans une enceinte ferme

    Saumure Eau additionne d'un sel minral gnralement du chlorure de calcium

    Soupape de sret

    Appareil de robinetterie comportant un obturateur clapet maintenu fermpar un ressort tar et destin limiter la pression d'un fluide unepression prdtermine (pression de tarage) et fonctionnant par ouverturede l'obturateur lorsque cette pression de tarage est atteinte

    Tunnel de conglationEnceinte isotherme de forme approprie forte ventilation d'air bassetemprature pour la conglation de produits en lit fixe ou continu, sur tapislinaire ou spirale

  • 18

    Les fluides frigorignes prsentent des dangersqui leur sont propres : effet anoxiant, toxicit,inflammabilit leve pour certains et, de maniregnrale, dangers environnementaux. Ainsi :

    le gaz carbonique est 1,5 fois plus dense que lair,avec un risque dintoxication par inhalation ;

    de manire gnrale, les hydrocarbures halog-ns prsentent des risques environnementaux,certains faisant dj lobjet dinterdictions ; lesHCFC, par exemple, sont de lordre de 3 4 foisplus denses que lair, galement inodores, parfoistoxiques (exemple du R123) ;

    certains fluides frigorignes sont inflammables

    (hydrocarbures tels le butane et le propane) dansdes conditions donnes de temprature et depression ;

    pour lammoniac, le risque dintoxication estlev mais, en contrepartie, il est facilement dce-lable mme des concentrations trs infrieuresau seuil de toxicit.

    Il convient donc de garder lesprit ces spcifici-ts pour le choix dune installation, dadopter desmesures de prvention adquates et, en parti -culier, de ventiler les salles de machines en fonctiondes caractristiques physico-chimiques du fluidefrigorigne.

    Connaissances gnrales sur lentreposage frigorifique

    2.6 Des pressions indicatives selon les fluidesfrigorignes utiliss

    Haute pression (en bar) Basse pression (en bar)

    Ammoniac 8-12 0,7-3

    HCFC 8-25 0,7-3

    HFC 8-25 0,7-3

    Gaz carbonique 50-80 4-10

    2.7 Les risques lis aux fluides frigorignes

    Les fluidesfrigorignes, INRS,ED 969, 2005

    Intoxication parinhalation dedioxyde de carbone, INRS, TC 64, 1999 (disponible en pdfuniquement sur le site www.inrs.fr)

    Bibliographie

  • 19Le travail en ambiance froide

    La diminution des pertes caloriques et laugmentationsimultane de la production de chaleur constituent lemcanisme de rgulation homothermique qui per-met lorganisme de lutter contre le froid.

    La diminution des pertes de chaleur se fait auniveau de lenveloppe corporelle (peau, tissu cel-lulaire sous-cutan, muscles squelettiques) :

    en contractant les fibres musculaires pourrduire le calibre des vaisseaux sanguins (phno-mne de vasoconstriction) ;

    en augmentant le dbit cardiaque, ce quirequiert une augmentation de la frquence et dela force de contraction cardiaque.

    Laugmentation de la production de chaleur se fait grce :

    des tremblements et frissons, contractionsrflexes des muscles qui surviennent 5 10 foispar seconde ;

    au travail musculaire volontaire et au prix dunedpense des rserves de lorganisme.

    Lquilibre entre la production et la perte de cha-leur par le corps vise maintenir constante la tem-prature centrale du corps. Pour les travailleursexposs, la limite acceptable dune variation de latemprature centrale est trs faible ( 1 % 4 % dela temprature normale du corps de 37,6 C). Auniveau de lenveloppe corporelle, la tempraturecutane des mains, des pieds et de la rgion lom-baire ne doit pas descendre en dessous de + 10 C.

    Il est noter que le refroidissement des mains setraduit par une acclration du rythme des batte-ments du cur (tachycardie), et le refroidissementdu visage, par un ralentissement (bradycardie)3.

    Leffet global du froid sur lensemble du corps va dusimple inconfort thermique (on ragit moins vite

    un problme, on est relativement moins vigilant,les vtements se rvlent gnants), la dtrio-ration des fonctions sensorielles et musculaires et,au stade ultime, la mort par hypo thermie (voirtableau page suivante).

    Lhypothermie accidentelle se traduit par unrefroidissement gnralis gnr par un dpas-sement des capacits du mcanisme de thermo-rgulation, savoir une dperdition corporelle dechaleur plus grande que la production corporellede chaleur. Les signes avant-coureursd'hypothermie peuvent tre les suivants : nau-ses, fatigue, tourdissements, irritabilit oueuphorie, douleurs dans les extrmits (mains,pieds, oreilles, etc.) et tremblement prononc.

    On parle dhypothermie modre ou lgrelorsque la temprature centrale est comprise entre35 C et 32 C, dhypothermie grave entre 31 C et26 C et dhypothermie majeure en dessous de26 C. Lvolution de lhypothermie, except dansles formes lgres, se fait souvent vers la mort.

    Il est noter quun acclimatement naturel au froidest obtenu aprs une douzaine de journesdexposition aux conditions thermiques spcifiquesaux entrepts en froid ngatif3. Nanmoins, cettepriode doit saccompagner dune surveillance(notamment mdicale) afin dviter tout risque.

    3.1.1 La dtrioration des fonctionsmusculaires : le cas des TMS

    Des tudes pidmiologiques mettent en vi-dence le rle jou directement ou indirectementpar le froid dans lapparition des troubles mus -culosquelettiques (TMS)4.

    3Le travailen ambiance froide3

    3.1 Les effets du travail au froid

    3. RIVOLIER (Pierre), Vie et travail dans les climats froids ,dans SCHERRER (Jean) et ANDLAUER (Pierre), Prcis de physio logiedu travail. Notion dergonomie, d. Masson, 2007.

    4. Les troubles musculosquelettiques du membre suprieur,INRS, coll. Le point des connaissances sur , ED 5031, 2005.Voir aussi ARASZKIEWIRZ (Grard) sur le site :http://www.sdv.fr/aimt67/.

  • 20 Le travail en ambiance froide

    Limplication directe du froid dans la survenue deTMS est lie lanmie partielle (ischmie) desmuscles et tendons gnre par la vasoconstrictionpriphrique, cest--dire la diminution du calibredes vaisseaux sanguins au niveau de la peau et ladiminution conscutive de lapport sanguin nutritif.

    Le refroidissement des tissus entrane un ralentis-sement des ractions enzymatiques et biochi-miques, diminuant la qualit de la contractionmusculaire. Ainsi, pour chaque degr de tempra-ture musculaire perdu, la force musculaire dimi-nue de 2 % (force de contraction musculaireisomtrique) 4 % (force de contraction dyna-mique) et les phnomnes de frottement internedurant les mouvements augmentent.De plus, lorsque la temprature du dos de la mainest infrieure 24 C5, un accroissement de la

    pression cutane exerce par la main est nces-saire pour compenser la perte de sensibilit dueau froid et la diminution de la dextrit manuelle ce qui contribue, ici encore, augmenter lerisque de survenue dun TMS.En favorisant laccroissement de la force exerce,lexposition au froid peut ainsi contribuer ren-forcer de faon trs significative les douleurs res-senties au niveau de lpaule et le risque desyndrome du canal carpien. Le risque est amplifipar le port de gants dans la mesure o ce dernier,rduisant la sensibilit et la dextrit manuelles,aboutit de fait augmenter la force exerce.

    3.1.2 Dautres atteintes, pathologieset risques dus au froid

    Au constat prcdent sajoute le risque de geluresurvenant aux extrmits corporelles, plus parti-culirement aux orteils, aux doigts, au nez.Mais il existe une grande varit dautres effets surla sant en rapport avec le froid, en particulier :

    lhypersensibilit et lallergie au froid (urti-caire, hydrocution, crises paroxystiques desextrmits, maladie de Raynaud se caractrisantpar des syncopes vasculaires priphriques,gelures, couperose) : ces troubles peuvent treamplifis par les vibrations, les motions et lestress ;

    la mtorosensibilit au froid pouvant se tra-duire par des affections respiratoires (asthmebronchique, affections respiratoires aigus),cardiovasculaires (infarctus du myocarde, acci-dents vasculaires centraux), articulaires (rhu-matismes), digestifs (hyperacidit gastrique,ulcre gastroduodnal), neuropsychiatrique (pi-lepsie) ;

    un inconfort et une diminution de lefficacit dela vision, des pousses de glaucome, des coliqueshpatiques et nphrtiques, des caries dentaires,un coup de froid pouvant gnrer unedfaillance organique rapide ;

    une perte de poids parfois importante consta-te la fin des deux premiers mois.

    Par ailleurs, dans le cas de trs fortes amplitudesthermiques amplitude pouvant dpasser 50 Cen t , peuvent tre prouves une sensationde gne respiratoire en sortie de chambre froideet une asthnie en fin de journe. En outre, destroubles des rgles apparaissent de maniresignificativement plus frquente chez lesfemmes travaillant au froid6.

    6. Cf. ARASZKIEWIRZ la note 4.5. Baisse de la dextrit des salaris travaillant au froid, INRS,ND 1637, 1987.

    Les manifestations progressives de lhypothermie

    Tempraturecentrale (C)

    Signes cliniques

    37,6 Temprature rectale normale

    37 Temprature bucale normale

    36 Perte de chaleur compense par une augmentation de la vitesse mtabolique

    35 Tremblements importants

    34 Sensibilit et conscience maintenues avec une pressionsanguine normale

    33 Hypothermie svre en dessous de cette valeur

    3231

    Conscience obscurcie : pression sanguine difficile dtecter ; pupilles dilates mais ractives la lumire ; arrt des tremblements

    3029

    Perte progressive de la conscience ; augmentation de larigidit musculaire ; pression artrielle difficile dtecter ;baisse du taux de respiration

    28 Possibles fibrillations ventriculaires avec excitabilit dumyocarde

    27 Arrt des mouvements volontaires ; pupilles non ractives lalumire ; absence de rflexes ostotendineux et superficiels

    26 Prise de conscience de plus en plus rare

    25 Apparition spontane de fibrillations ventriculaires

    24 dme pulmonaire

    2221

    Risque maximal de fibrillation ventriculaire

    20 Arrt cadiaque

    17 lectroencphalogramme plat

  • 21Le travail en ambiance froide

    Le vtement constitue une barrire entre la surfacecutane et lambiance, crant sur la surface cuta-ne couverte un microclimat caractris par unetemprature dair et par une vitesse dair produitepar la ventilation naturelle interne du vtement.

    Ainsi, mme par trs grand froid, mme au repos,une couche de vapeur deau se forme autour ducorps et doit tre vacue. Il convient donc deveiller ce que la sueur ne soit pas emprisonnesous les vtements dautant plus que leur isola-tion est diminue aux points de striction (extrmi-ts, ceintures). De plus, les sous-vtementsdoivent tre changs lorsquils sont imprgnsdhumidit.

    Les oprateurs doivent mettre profit la prise depauses dans le local chauff pour retirer la couchevestimentaire externe, se mettre laise pourfavoriser lvaporation de la sueur ou changer dessous-vtements humides, de manire reprendrele travail dans de bonnes conditions avec desvtements secs.

    Plusieurs couches minces de vtements empri-sonnant entre elles de petites couches dair permettent doptimiser lisolation thermique vestimentaire ; on peut conseiller par exemple :une couche interne constitue de sous-vte-ments, une couche moyenne constitue par un oudeux pull(s) et le pantalon en laine, une coucheexterne constitue par le vtement spcialisisotherme (parka ou anorak, pantalon), les gantset les chaussures. Lavantage de ce type dhabille-ment est la facilit avec laquelle loprateur peutaugmenter ou diminuer lisolation thermique

    globale assure par un vtement, quand il doit,par exemple, travailler conscutivement enchambre froide et sur le quai. La multiplicationdes couches permet par ailleurs dpouser aumieux les formes corporelles, ce qui a pour effetde limiter les mouvements dair entre la peau et levtement. Des vtements de protection contenantdes cellules dair ou des matriaux entrelacs etars ont une grande efficacit, car ils sont mau-vais conducteurs dans les changes thermiques.

    Le poids et lencombrement des vtements doivent tre pris en compte dans lestimation ducot li lactivit physique requise pour raliserle travail demand.

    Les travailleurs vieillissants ou ayant des pro-blmes circulatoires demandent une attentionparticulire en matire du choix des protectionsvestimentaires. Les effets auxquels peuvent tresoumis ces personnels dpendent de leur condi-tion physique. Les dures dexposition doiventtre rduites et un suivi doit tre assur par lemdecin du travail.

    En ce qui concerne la protection des mains et despieds, il est recommand dutiliser des protec-tions individuelles (gants, chaussures, chaus-settes) structure multicouche7 :

    les moufles fournissent une bonne isolationthermique. Elles peuvent tre combines avec dessous-gants fins. Pour prvenir les gelures par col-lage de la peau, risque qui apparat en dessous de 7 C, les personnels doivent obligatoirementporter des gants anticontact. Les gants de protec-tion doivent rester secs ;

    les chaussures de scurit doivent quant ellestre munies de coques ralises en matriaux nonconducteurs du froid8, particulirement au niveaude la semelle. Elles doivent offrir une place suffi-sante pour les orteils et tre dotes de semellesantidrapantes.

    Les personnels doivent rgulirement changerces moyens de protection au cours de la journede travail et, notamment, faire scher gants,chaussettes et chaussures dans des dispositifslectriques de schage mis leur disposition.

    3.2 La vture

    Figure 2. Sche-bottes.

    G

    al K

    erba

    ol p

    our

    lIN

    RS

    7. Norme NF EN 511 : Gants de protection contre le froid ,janvier 1995.8. Les articles chaussants de protection, INRS, ED 994, 2007.

  • 22 Le travail en ambiance froide

    Laugmentation de la ration nergtique contri-bue augmenter le mtabolisme calorique et faci-lite lacclimatement au froid. Il est noter quelaugmentation de la masse daliments ingreest relativement plus faible lorsque lapport ner-gtique est constitu par des lipides (9 kcal/g)que sous forme de glucides ou de protides(4 kcal/g). Il convient donc daugmenter la rationen sucres lents (exemples : ptes, riz, pommes deterre) et en matires grasses et de lenrichir parlapport de vitamine C.

    Lexposition, mme transitoire, au froid gnreune tendance lhypoglycmie, en particulierlorsque la dpense nergtique est suprieure lapport nergtique alimentaire. Par ailleurs,

    la dshydratation qui se produit insidieusementdans une ambiance froide peut rduire la tolrance au froid en raison dune modificationsensible de la circulation sanguine aux extrmi-ts. Il est par consquent ncessaire de mettre la disposition des oprateurs des boissonschaudes et sucres. La mise disposition duneboisson chaude non alcoolise est dailleurs obli-gatoire selon larrt du 8 janvier 1962 en casdexposition plus de 10 jours par mois au moins4 heures conscutives par jour des temp -ratures infrieures 0 C . Il faut viter le caf enraison de son action diurtique et de son effet surla circulation sanguine, ainsi que lalcool soustoutes ses formes en raison de son effet de vaso-dilatation.

    3.3 Lalimentation

    Les manutentions manuelles sont lune descauses importantes daccidents du travail et datteinte la sant. Les risques sont dautantplus importants que les tempratures sont basses(engourdissement musculaire, refroidissementdes extrmits, gne lis la vture, glissancedes sols). Ltat gnral de lindividu, son ge,les handicaps dont il peut tre lobjet (port delunettes, par exemple) doivent de la mme faontre pris en compte.

    De manire gnrale, les manutentutions peuventengendrer de la fatigue, des crampes, des dchi-rures musculaires ; elles contribuent au dve -loppement de lombalgies ou de sciatiques etexposent la survenue daccidents du travail.

    Les effets sur la sant sont dus aux contraintesposturales gnres par :

    les mouvements de flexion en avant du tronc versles palettes poses au sol pour soulever et poser lescolis des hauteurs variables sur dautres palettes ;

    les mouvements dextension du corps pour sou-lever et poser les colis sur le dessus des palettes(atteinte maximale partir du sol : 1,80 m) ;

    les mouvements de rotation du tronc pourtransfrer les produits dune palette lautre ;

    la combinaison des mouvements de rotation etde flexion antrieure, par exemple lors du filmagemanuel.

    Des tudes9 ont par ailleurs montr que :de nombreux accidents ou incidents sont dus,

    non pas une blessure deffort (ou au mouve-ment lui-mme), mais davantage des impacts delobjet manipul ou dun objet de lenvironnement(chariot, rack de stockage, palettes) ;

    les blessures ou accidents ont souvent pour ori-gine une perte dquilibre de loprateur qui tentede rcuprer un colis qui lui chappe des mains(perte de contrle dun objet) ou de rattraper uneunit de vente qui se dsolidarise du colis, ouencore la perte dquilibre conscutive la dchi-rure dun emballage.

    3.4 Les risques lis aux activits de prparationmanuelle de commandes

    9. Voir, par exemple, LORTIE et coll., Analyse des accidentsassocis au travail de manutentionnaires sur les quais dans lesecteur du transport , Le travail humain, tome 59, n 2/1996,p. 187-205.

  • 23Le travail en ambiance froide

    Les activits de prparation de commandes solli-citent dautant plus fortement lorganismequelles contraignent loprateur adopter despostures pnibles, que loprateur est gn parlpaisseur de ses vtements, par le port de gants,et que le transport manuel de charges mme surune distance courte et quelles que soient lescharges manipules , savre indispensable.Le travail doit ainsi tre organis de manire rduire les risques et la pnibilit de la manu -tention manuelle. Pour ce faire, quelques orien -tations peuvent tre suggres concernant :

    lordonnancement : de faon optimiser le che-minement, savoir loptimisation des distances parcourir par les prparateurs, et lallotissement, savoir nenlever sur la palette fournisseur que laquantit voulue permettant de constituer lapalette destine au client (possibilit donne parles moyens de gestion informatique) ;

    le professionnalisme : qualifier le travail demanutention de manire ce que cette activit nesoit pas ralise par de nouveaux personnelsinexpriments et viter ainsi que, loccasion dufilmage, certaines palettes soient dmontes puisremontes pour mieux assurer leur stabilit ;

    les moyens mettre en uvre cet effet (for-mation, organisation, technique) pour viter queles oprateurs ne se gnent en se croisant ou

    quils aient sans arrt contourner les palettespour accder au produit ;

    la masse unitaire (carton ou palette) : limitation 25 kg (pour des hommes de 18-45 ans) lorsquele port de charge est rptitif (plus dune foistoutes les 5 minutes, pendant plusieursheures)10 ;

    la masse totale transporte par unit de temps :limitation 50 kg/min multipli par des coeffi-cients de correction lis aux ambiances ther-miques dfavorables (0,5), la distance de transportet lge10 ;

    la ncessit danalyser les accidents du travailen rfrence exacte lactivit relle de travail desprparateurs pour mettre en place des solutionsde prvention rellement adaptes leur besoins.

    Limpact des formations du type gestes et pos-tures est limit dans la mesure o les acquissont difficiles respecter par les oprateurs aucours du temps11.

    Par ailleurs, le code du travail prcise que les sala-ris doivent bnficier dinformations relativesaux caractristiques des charges et aux risquesauxquels ils sexposent lorsque les oprations nesont pas effectues dune manire techniquementcorrecte.

    10. Norme NF X 35-109 : 2010 Ergonomie Manutentionmanuelle de charge pour soulever, dplacer et pousser/tirer Mthodologie danalyse et valeurs seuils.11. LE FRIOUS, LIEHRMANN, La gazette sociale dle-de-France Conditions demploi et de travail dans les plate-formeslogistiques, n 52, septembre 2004.

  • 24 La dmarche de projet : repres mthodologiques

    Il sagit essentiellement de prendre en compte les aspects sant, scurit et conditions de travaillors des choix effectus tout au long du projet.Cette dmarche est celle du matre douvrage(donneur dordre) qui incombe la responsa-bilit juridique des choix de conception et qui est aussi le premier intress par la performanceglobale (conomique et sociale) de loutil de pro-duction/travail.

    Trois orientations guident cette dmarche deconception industrielle :

    une conception pluridisciplinaire et parti -cipative : la dmarche est fonde sur la collabora-tion, ds la phase de programmation du projet, dediffrentes disciplines notamment lingnierie,lergonomie, larchitecture, les relations profes-sionnelles et sociales, lhygine et la scurit, lamdecine du travail (articles R. 4624-3, R. 4624-4,R. 4624-5 et R. 4623-1 du code du travail). Elle vise adapter le travail lhomme en mettant en pers-pective les activits de travail futures probables et, cet effet, en associant tout au long du projet les

    personnels concerns. Il faut noter que le CHSCT oules dlgus du personnel doivent tre consultspour tout projet dextension ou de ramnagementdun entrept existant (articles L. 4612-1 L. 4612-6,L. 4612-7 L. 4612-13, L. 4612-15, L. 4523-2 L. 4523-4, L. 4523-13, L. 4614-7, L. 4614-10 ducode du travail) ;

    la globalit : cest une approche multi -critres intgrant lensemble des composantesdu projet, notamment les conditions de travail, lhygine, la scurit et lorganisation. Les risquespotentiels lis la circulation (engins de manuten-tion, PL, VL), la manutention, aux ambiancesphysiques (bruit, vibrations, temprature de l'air),les risques chimiques, biologiques et autres (isole-ment, stress), sont ainsi pris en compte trs enamont dans le projet ;

    litration : la dmarche autorise tout momentles retours en arrire afin d'enrichir et de validerles choix effectus, facilitant ainsi une prise dedcision claire.

    4La dmarchede projet : represmthodologiques

    4

    4.1 Une dmarche globale

  • 25La dmarche de projet : repres mthodologiques

    12. Pour un approfondissement concernant les mthodesdanalyse ergonomique, voir : Repres sur le travail lusagedes ingnieurs lves et dbutants , ANACT - INRS, 2001.Voir aussi, NF EN ISO 15743 : 2008 Ergonomie des ambiancesthermiques Lieux de travail dans le froid valuation etmanagement des risques.

    Lapport essentiel de lergonomie en conceptionrside dans sa capacit mettre prcocement enlumire les enjeux humains et sociaux poss partout projet industriel (lanalyse de la demande) et proposer une mthode pour comprendre la faondont le travail est rellement effectu (lanalyse dutravail). Cela permet dclairer les choix de concep-tion, voire dinnover.

    Lanalyse de la demande initiale est une tapedterminante toute ralisation. Elle sattache adopter un point de vue diffrent de celui essen-tiellement technique, afin de permettrelintgration russie des conditions de travail,dhygine et de scurit. Elle cherche cet effet reconstruire le projet daction avec le dcideur entermes de moyens et dobjectifs explicites pourlensemble des acteurs concerns. Il doit treadmis que les connaissances nouvelles produitesen cours de projet par les analyses de lactivitviennent rinterroger la demande initiale et leshypothses de dpart.

    Lanalyse du travail se fonde sur des mthodeset un ensemble de connaissances scientifiques surle fonctionnement humain, lorganisation du tra-vail, la prvention, la scurit, la rglementation,etc. qui concourent lintgration de la sant (phy-sique et mentale) dans tout projet de conceptiondes situations de travail. Lanalyse du travail sou-ligne en particulier les critres de variabilit prendre en compte. Elle est effectue dans la situa-tion initiale ou dans une situation similaire prise enrfrence. Elle permet alors dexpliquer lcart quiexiste entre ce quil est demand de faire un op-rateur (dfinition thorique de la tche) et la faonconcrte dont il sy prend (activit relle) comptetenu des contraintes de tous ordres qui psentsur lui.

    Les connaissances acquises sur la situation globalede travail et sur les activits de travail12 sont int-gres dans le cahier des charges ou le documentprogramme.

    Lergonomie donne galement un clairage trsutile diffrents stades de mise au point des pro-jets, notamment lors des tapes de simulationssur plans ou sur maquette , pour valuer laconformit des rponses architecturales ou techniques avec les donnes du cahier descharges ou du programme. Dans dautres cas,notamment lors des tudes de faisabilitconduites en amont des tudes de programma-tion, son apport peut tre dcisif (par exemplepour le choix dacquisition dun terrain faire encorrespondance avec la nature des activits projetes).

    4.2 Lapport de lergonomie en conception

    Analyse de la demande

    Analyse de la situationglobale de travail

    Analyse de lactivit

    DOCUMENT PROGRAMMEOU CAHIER DES CHARGES

  • 26 La dmarche de projet : repres mthodologiques

    Le comit de pilotage est linstance de coor-dination et de dcision qui assure, dans les limites fixes par le chef dentreprise, la gestion (technique, conomique) du projet. Le comitde pilotage est prsid par le chef dentreprise,son reprsentant ou le chef de projet. Il est com-pos des reprsentants des groupes de travail,des reprsentants du personnel ou du CHSCT, dumdecin du travail et des intervenants extrieurs.Le comit de pilotage forme les groupes de travailet fixe lchancier des runions. Il est noterque la participation des personnels la miseen uvre et au dveloppement dun projetest aujourdhui quasi unanimement reconnuecomme utile.Suivant limportance du projet, plusieurs groupesde travail peuvent tre constitus. De faon

    favoriser lexpression individuelle, ils sont compo-ss, sur la base du volontariat, les uns dop -rateurs de production, les autres dagents dematrise ou dencadrement. Les groupes de travail gagnent tre anims parun intervenant extrieur, notamment par un ergo-nome. Les parti cipants des groupes de travail ontpour mission (avec diffrents appuis internes ouexternes) :

    de valider les connaissances produites par lesanalyses du travail et les principes de solutions ;

    de proposer des orientations au comit de pilotage.

    Les groupes de travail ont donc tendance treune instance de proposition tandis que le comitde pilotage structure et organise.

    4.3 La structuration de la dmarche

    Groupe de travail Aoprateurs de production

    Groupe de travail Boprateurs de production

    Groupe de travail Coprateurs de production

    Intervenants extrieurs (ergonome, programmateur,

    architecte, prventeurs

    Chef dentrepriseou dtablissement

    Chef de projet

    COMITDE

    PILOTAGE

  • 27La dmarche de projet : repres mthodologiques

    La prvention des risques professionnels dans ladmarche de projet consiste :

    tudier et valuer les consquences des choixconcernant le cadre bti et le process en termes derisques potentiels encourus par les per sonnes ;

    prendre les mesures ncessaires pour matriserces risques.

    La prvention sappuie sur le respect des prin-cipes gnraux ci-dessous.

    4.4 La conception et la prvention

    Les principes gnraux de prvention

    Article L. 4121-2 employeur

    L'employeur met en uvre les mesures prvues l'article L. 4121-1 sur le fondement des principesgnraux de prvention suivants :1 viter les risques ;2 valuer les risques qui ne peuvent pas tre vits ;3 Combattre les risques la source ;4 Adapter le travail l'homme, en particulier en ce qui concerne la conception des postes de travail

    ainsi que le choix des quipements de travail et des mthodes de travail et de production, en vuenotamment de limiter le travail monotone et le travail cadenc et de rduire les effets de ceux-ci surla sant ;

    5 Tenir compte de l'tat d'volution de la technique ;6 Remplacer ce qui est dangereux par ce qui n'est pas dangereux ou par ce qui est moins dangereux ;7 Planifier la prvention en y intgrant, dans un ensemble cohrent, la technique, l'organisation du

    travail, les conditions de travail, les relations sociales et l'influence des facteurs ambiants, notam-ment les risques lis au harclement moral, tel qu'il est dfini l'article L. 1152-1 ;

    8 Prendre des mesures de protection collective en leur donnant la priorit sur les mesures deprotection individuelle ;

    9 Donner les instructions appropries aux travailleurs.

    Article L. 4211-1 constructeur

    Le matre d'ouvrage entreprenant la construction ou l'amnagement de btiments destins recevoirdes travailleurs se conforme aux dispositions lgales visant protger leur sant et scurit autravail.

    Article L. 4531-1 matre douvrage

    Afin d'assurer la scurit et de protger la sant des personnes qui interviennent sur un chantier debtiment ou de gnie civil, le matre d'ouvrage, le matre duvre et le coordonnateur en matire descurit et de protection de la sant mentionn l'article L. 4532-4 mettent en uvre, pendant laphase de conception, d'tude et d'laboration du projet et pendant la ralisation de l'ouvrage, lesprincipes gnraux de prvention noncs aux 1 3 et 5 8 de l'article L. 4121-2.Ces principes sont pris en compte notamment lors des choix architecturaux et techniques ainsi quedans l'organisation des oprations de chantier, en vue :1 De permettre la planification de l'excution des diffrents travaux ou phases de travail se droulant

    simultanment ou successivement ;2 De prvoir la dure de ces phases ;3 De faciliter les interventions ultrieures sur l'ouvrage.

    Article L. 4532-16 coordonnateur

    Sauf dans les cas prvus l'article L. 4532-7, au fur et mesure du droulement des phases deconception, d'tude et d'laboration du projet puis de la ralisation de l'ouvrage, le matre d'ouvragefait tablir et complter par le coordonnateur un dossier rassemblant toutes les donnes de nature faciliter la prvention des risques professionnels lors d'interventions ultrieures.

  • 28 Des mesures de prvention intgrer dans la conception des entrepts

    Limplantation des btiments et aires diverses estdtermine par les contraintes de proximit oudloignement lies la nature des activits et desrisques gnrs par ces mmes activits (nuisancesonore, vibrations, risque dincendie et dexplosion,manations toxiques). Elle prend en compte lesextensions prvisibles moyen et long terme.

    Les surfaces des btiments et aires annexes prvues pour les zones de stockage (matires premires, dchets) et les parkings (PL, VL, personnels, visiteurs) sont des points dtermineravec prcision.

    Limplantation des btiments risques pourlenvironnement (incendie, explosion, toxicit)est soumise la rglementation relative aux ta-blissements dits classs . Pour de plus amplesinformations, il convient de se renseigner auprsde la direction rgionale de lindustrie, de larecherche et de lenvironnement (DRIRE).

    Le code de lenvironnement fait par ailleurs obliga-tion aux entrepts frigorifiques qui relvent desinstallations classes pour la protection delenvironnement (ICPE) dtre clturs et munisdun contrle daccs.

    5Des mesuresde prvention intgrerdans la conceptiondes entrepts

    5

    5.1 Limplantation gnrale

    Sont exclus de la prsentation suivante les rgleset calculs gnraux de construction qui relventde la comptence des matres duvre, ingnie-ries et constructeurs. Ne sont abords que lesconnaissances et autres repres en conceptionsusceptibles de concerner la prvention desrisques professionnels.

    Dans le cas des entrepts annexs des usinesde production, les recommandations ci-aprssappliquent, mais elles doivent tre adaptes la configuration particulire des flux et des moyensde transfert utiliss.

  • 29Des mesures de prvention intgrer dans la conception des entrepts

    Les principales circulations prendre en comptesont constitues par :

    les flux entrants des produits stocker ;les flux sortants des produits expdier et des

    dchets ;les flux pitonniers ;

    les flux dengins et de produits entre les diff-rentes zones dactivit ;

    les flux des vhicules des entreprises ext-rieures ;

    les autres flux (vhicules du personnel, des visiteurs).

    5.2 Lorganisation gnrale des flux de circulation

    5.2.1 Les circulations extrieures

    Les principes mettre en uvre pour organiserles flux de circulation sont les suivants :

    privilgier des systmes de transport des produits :- mcaniss (vs systmes manuels),- continus (vs systmes discontinus) ;retenir un sens unique de circulation antiho-

    raire pour les poids lourds (dans le sens inversedes aiguilles dune montre) ;

    viter les croisements des diffrents flux (airesdvolution spares pour chaque type de flux),notamment pitons et engins mobiles ;

    viter ou limiter les manuvres (demi-tours,marches arrire), notamment pour les camions ;

    amnager les croisements pour faciliter la visi bilit ;

    dimensionner au juste besoin les voies decirculation, les aires de garage et de ma nuvre.

    Les dimensions des voies de secours dpendentdes caractristiques des btiments. Elles doiventtre dfinies au cas par cas en collaboration avecle service de prvention des SDIS (service dpar-temental dincendie et de secours).

    Pour la circulation des pitons, il est recommandde :

    rduire les distances de dplacement des pi-tons lextrieur des btiments en jouant surlemplacement des parkings, des btimentsannexes, des locaux sociaux ; les vestiairesgagnent ainsi tre implants sur le chemine-ment parking-postes de travail ;

    Figure 3. Exemple dimplantation dun entrept frigorifique indpendant.

  • 30 Des mesures de prvention intgrer dans la conception des entrepts

    respecter le trac des lignes de dsir (che-minement le plus court) ;

    amnager les alles de circulation (signalisa-tion, alles rserves aux pitons, cration detrottoirs) ;

    protger les cheminements pitonniers desintempries (alles couvertes, galeries fermes) ;

    clairer les zones pitonnires ;limiter les circuits avec dnivellation pour viter

    les chutes et permettre laccs aux personneshandicapes.

    5.2.2 Laccs au site les entres/sorties de lentreprise

    Pour laccueil des pitons

    Crer des entres sparant la circulation pi-tonne de celle des vhicules.

    Amnager des cheminements scuriss etsignaliss conduisant vers les principaux lieux dedestination (exemples : locaux sociaux, locauxadministratifs).

    Pour laccueil des vhicules

    Signaliser lapproche de lentreprise trs enamont pour guider les personnes extrieures etles conducteurs vers lentre.

    Prvoir une voie de dclration pour dgagerla voie publique lapproche de lentre et unevoie dacclration la sortie pour sengager dansla circulation publique paralllement celle-ci.

    Implanter, dfaut, le portail ou la barriredentre lcart de la voie publique une dis-tance au moins gale la longueur du vhicule ou

    du camion le plus long amen pntrer, de faon lui permettre de se soustraire entirement lacirculation routire.

    Envisager, si possible, damnager un rond-point en face de lentre/sortie, (voir brochureINRS ED 975, chapitre 3.2.4).

    Crer des entres spares des sorties chaquefois que cest possible.

    Informer les livreurs, ds lentre delentreprise, et au moyen dune signaltique parpictogrammes ( dfaut, un plan en plusieurslangues), du lieu de dchargement et delitinraire aller-retour suivre.

    Remarques :

    1. Toute personne trangre lentreprise doittre informe lentre des dangers et desconsignes de scurit.

    2. Lors doprations de chargement et de dchar-gement, les entreprises extrieure et daccueildoivent tablir un protocole de scurit (arrt du26 avril 1996, code du travail, articles R. 4511-1 8,L. 4512-10, R. 4512-13 16, R. 4513-1 13, R. 4514-1 10, R. 4515-1 13).

    5.2.3 Les circulations intrieures

    Dans la plupart des entreprises, les flux prendreen compte lintrieur des btiments concernent :

    les engins motoriss circulant dans les alles etdesservant les postes de travail : chariots lva-teurs, transpalettes lectriques ;

    les pitons circulant avec des charges : chariots main, transpalettes manuels ;

    les pitons circulant sans charge : en dbut etfin de poste, pendant la dure du travail (pouraller dun poste un autre ou du poste de travailvers dautres locaux).

    Tous les espaces de travail doivent tre rendusaccessibles aux travailleurs handicaps13.

    Lorganisation des flux de circulation internes estconue de manire prendre en compte lesmoyens de manutention et de transport continuslis au processus dentreposage (exemples :convoyeurs, chariots filoguids).

    Figure 4. Exemple damnagement dentre.

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    13. Voir la loi du 11 fvrier 2005. Larticle 2 dfinit le handicappar une altration substancielle, durable ou dfinitive duneou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales,cognitives, [par] un polyhandicap ou trouble de la santinvalidant .

  • 31Des mesures de prvention intgrer dans la conception des entrepts

    La rationalisation des flux de circulation (produits,engins et oprateurs) et des distances parcourir,la limitation des croisements et la mise en placedes structures et moyens adquats dchangedinformations, sont des moyens de prventiondes collisions envisager ds llaboration dudocument programme.

    Le tableau ci-dessous et celui de la page suivanterappellent quelques donnes utiles concernant lalargeur des voies de circulation, des passages etles accs aux machines et installations.

    La largeur des voies de circulation

    * Cette valeur est porte 0,90 m dans le cas o le passage est une issue de secours pour cas dincendie.

    Les principes gnraux concernantlorganisation des flux pitonniers

    viter les obstacles sur les parcours : lmentsde machines et dinstallations dpassant dans lesalles (en statique ou en dynamique), obstaclesau sol ou prs du sol (canalisations, tuyaux flexibles, caillebotis).

    Prvoir des emplacements suffisants et bienamnags dans les zones de travail (prparationdes commandes, notamment) pour les stocksintermdiaires, les bennes dchets, les chariotsen attente.

    Soigner particulirement les sols : revtementsfaciles dentretien et homognes tout au long descheminements.

    Matrialiser la circulation pitonne en conju-guant protection mcanique (garde-corps, muret,plots, trottoirs), signalisation verticale et hori-zontale avec une signaltique adapte facilitant lereprage spatial, notamment des issues desecours.

    Dfinir des trajets les plus directs possiblesentre les vestiaires et les postes de travail.

    Implanter un obstacle physique au droit desportes ou portails dbouchant dans une alle de circulation vhicules interne ou externe aubtiment pour canaliser les dplacements despitons :

    - soit avec un muret pour crer une chicane arrte-pitons ;

    - soit laide de bornes ou dune barrire quiloigne(nt) le passage pitons dune distance(d) au moins gale celle qui spare les yeuxdun conducteur dengin de lavant de celui-cisans que cette distance soit infrieure 1,20 m (voir figure 5).

    La hauteur du muret ou des bornes doit tre com-prise entre 0,90 et 1,10 m et ne doit pas gner lavisibilit.

    Les entrepts frigorifiques doivent se conformeraux prescriptions de larticle L. 111-7 du code de laconstruction et de lhabitation relatif aux disposi-tions destines rendre notamment accessiblesles lieux de travail aux personnes handicapes.

    Circulationen sens unique

    Circulationen double sens

    Piton seul 0,80 m* 1,50 m

    Piton utilisant unengin de manutentionou engin conducteurport

    (Largeur de lenginou largeur

    de la charge)+ 1,00 m

    (Largeur des 2 enginsou largeur

    des 2 charges)+ 1,40 m

    Figure 5. Exemples de solutions pour viter les collisionsau franchissement dune porte pitons.

    Figure 5. Exemples de solutions pour viter les collisionsau franchissement dune porte pitons.

    ED 975, Lacirculation enentreprise, INRS,2006

    Bibliographie

  • 32 Des mesures de prvention intgrer dans la conception des entrepts

    (a) Dgagement accessoire (balcon, terrasse, chelle fixe ou circuit de circulation rapide) dune largeur minimale de 0,60 m.(b) Cette solution est accepte si le parcours pour gagner lextrieur est infrieur 25 m et si les locaux ne sont pas en sous-sol.Concernant les locaux situs en sous-sol lorsque leffectif est suprieur 100 personnes, la largeur des escaliers doit tre dtermineen prenant pour base leffectif ainsi calcul : leffectif des personnes est arrondi la centaine suprieure ; il est major de 10 % par mtre ou fraction de mtre au-del de 2 m de profondeur.

    5.3.1 Le dimensionnement

    Le dimensionnement de lenveloppe extrieure estfonction du volume stocker et du moyen de stockage. Pour de plus amples informations, ilconvient de se reporter aux rgles de constructiondu Guide interprofessionnel de prvention incendiepropos au ministre de lEnvironnement14.

    Lisolation thermique et linstallation frigorifiquedoivent tre calcules pour que les vaporateursfonctionnent le moins possible pendant les

    heures de travail afin de rduire lexposition despersonnels aux nuisances sonores et aux cou-rants dair, notamment dans les zones deprparation de commandes.

    5.3.2 La toiture et les faades

    En toiture, il faut prvoir des acrotres et garde-corps en priphrie pour prvenir tout risque dechute de hauteur.

    5.3 Le btiment

    Effectif Nombre de dgagementsrglementaire

    Largeurs minimalesdes dgagements

    Moins de 20 1 0,90 m

    20 501 + 1 dgagement accessoire (a)

    ou 1 (b)

    0,90 m + (a)

    1,40 m

    51 1002

    ou 1 + 1 dgagement accessoire (a)0,90 m et 0,90 m

    1,40 m + (a)

    101 200 2 0,90 m et 1,40 m

    201 300 2 (0,90 m et 1,80 m) ou (1,40 m et 1,40 m)

    301 400 2 (0,90 m et 2,40 m) ou (1,40 m et 1,80 m)

    401 500 2(0,90 m et 3,00 m) ou (1,40 m et 2,40 m)

    ou (1,80 m et 1,80 m)

    5.2.4 Le dgagement dvacuationen cas dincendie

    Le code du travail dfinit le nombre et la largeurminimale des dgagements (portes, couloirs, circulation, escaliers, rampes) permettant unevacuation rapide de tous les occupants en fonc-tion de leffectif de ltablissement.

    La brochure INRS Conception des lieux et situationsde travail (ED 950) prconise pour ces dgagementsles nombres et dimensions indiqus dans le tableauci-dessous.

    Dune manire gnrale, les distances parcourirpour permettre lvacuation rapide des occupantsvers un lieu sr en cas dincendie doivent treaussi faibles que possible.

    Les prescriptions spcifiques relatives la non-propagation de lincendie et laccs des servicesde secours figurent dans les textes spcifiques(cf. code du travail et Guide interprofessionnel deprvention incendie en cours de rdaction14).

    14. USNEF, paratre.

  • 33Des mesures de prvention intgrer dans la conception des entrepts

    5.3.3 Les banquettes et lesarmatures de protection

    Du fait de la fragilit des matriaux utiliss, lebtiment doit satisfaire une rsistance auxchocs suffisante. Il ncessite limplantation debanquettes en bton arm sur le pourtour du btiment, en partie basse, ainsi que des arma-tures mtalliques aux endroits de passage desengins.En tant que de besoin, il convient de se rfrer auxavis techniques des panneaux-sandwichs quicompltent le DTU 45-1 (identique la NF P 75-401-1).

    5.3.4 Les sols

    Les revtements et tats de surface des sols doivent tre raliss de manire viter leschutes de plain-pied, les glissades et les dra-pages des engins en raison de ladhrence insuffi-sante des pneumatiques.

    Les chutes et glissades de plain-pied reprsententplus de 20 % des accidents du travail avec arrtdans les locaux de fabrication de produits alimen-taires. Les revtements et tats de surface dessols doivent ainsi tre imprativement raliss demanire viter les chutes de plain-pied et lesglissades. Il sagit aussi dviter les drapagesdes engins lies ladhrence insuffisante despneumatiques.

    Lorsquil ny a pas daccs de plain-pied fixe enfaade (passerelles, balcons), notamment pour lenettoyage, des moyens daccs mobiles tels desaccs par lvation (plate-forme lvatrice mobilede personnels dites PEMP ou, ventuelle-ment, si les hauteurs le permettent, unchafaudage roulant) peuvent tre utiliss.

    Les moyens darrimage et de stabilisation int-grer pour des moyens daccs tels que les PEMPet les chafaudages roulants requirent des voiesde circulation en priphrie des btiments.Ces voies, dont la largeur doit tre adapte aux quipements utiliss, doivent tre stabilises et roulables pour rsister aux efforts de poinon-nement des quipements employs (cf. ci-dessous).

    Figure 6. Exemple de garde-corps en bordure de vide.

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    Moyens daccs( dfinir en fonction des travaux prvisibles)

    Largeur de la bande de terrainen bas de faade

    Plate-forme lvatrice mobile de personnels(PEMP), dite nacelle lvatrice

    Largeur de la PEMP stabilisateurs dploys + 1 m minimum

    chafaudage roulant (hauteur dutilisation limitepar la normalisation 8 m en extrieur)

    Largeur au moins gale la hauteur delchafaudage divise par 3,5

    chafaudage de pied fixe Largeur au moins gale 2 m

    Plate-forme individuelle roulante (hauteur de plate-forme limite 2,50 m par la normalisation)

    Largeur suffisante pour lutilisation desstabilisateurs

    Plate-forme lvatrice sur un ou deux mt(s) fixe(s) Largeur au moins gale 2 m

    Figure 7. Coupe de principe sur isolation de sol (adapt de la norme NFP 75-401-1).

  • 34 Des mesures de prvention intgrer dans la conception des entrepts

    Figure 9. Circulation en toiture des chambres froides.

    15. CNAMTS : Guide des revtements de sol rpondant auxcritres hygine, scurit, aptitude l'utilisation pour leslocaux de fabrication de produits alimentaires , 1998.La CNAMTS tablit chaque anne en collaboration avec laDGAL (Direction gnrale de l'alimentation) une liste rfren-ant des revtements de sol qui rpondent aux critres descurit des utilisateurs et aussi des consommateurs deproduits alimentaires. Voirhttp://www.risquesprofessionnels.ameli.fr

    16. Pour les extracteurs statiques, la rgle de calcul de surfacedes exutoires prvoir est de 1 % de la surface du local dsenfumer avec un minimum de 1 m2.Pour les extracteurs mcaniques, le dbit doit trede 1 m3/s/100 m2.

    La Caisse Nationale de l'Assurance Maladie desTravailleurs Salaris (CNAMTS) a labor en colla-boration avec les services vtrinaires une bro-chure spcifique qui permet de choisir les sols quirpondent le mieux aux critres de scurit desutilisateurs15.

    5.3.5 Lamnagement des combles

    Lorsque la distribution des fluides frigorigneset/ou lectrique se fait dans les combles, unaccs scuris est indispensable. La hauteur souscomble doit permettre damnager le passageais dun homme afin deffectuer les oprationsde maintenance et de raliser les vrificationshebdomadaires requises pour prvenir le risqueincendie. Laccs fixe permanent se fait par unescalier droit.

    Les oprations de maintenance et les vrificationshebdomadaires requirent de concevoir un pla-fond dit circulable et calcul en tant que tel,muni de garde-corps tout endroit o existe unrisque de chute de hauteur.

    Un clairage adapt est install sur les zones detravail (voir norme NF EN ISO 12464 partie 1).

    Une aration naturelle par fatage ventil accom-pagn dune entre dair latrale ou un systmemcanique dextraction permet de limiter lacondensation. Des extracteurs de fumes (du type fumidome ) sont indispensables16.

    Figure 8. Exemple dun comble ventil.

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  • 5.3.6 Les galeries techniques

    Les galeries techniques permettent dabriter lesvaporateurs et leurs tuyauteries dalimentation,les alimentations lectriques, les tuyauteriesdvacuation deaux de dgivrage ; elles en faci -litent laccs, les oprations de maintenance, etassurent une protection contre les chocs. Situesen dehors de la zone froide, elles contribuent la rduction du bruit et lamlioration desconditions dintervention des personnels de maintenance.

    Lvacuation de fuites inopines de fluide frigori-gne requiert dinstaller un systme mcaniquedextraction pilot sur dtection.

    5.3.7 Laire de transbordement

    Laire de transbordement demande tre conuesous forme de quais ferms et isols. Leur sur-face, dimensionne en fonction du trafic, est unlment dterminant de prvention des accidentslis la manutention des palettes.

    La diffrence de temprature entre la chambrefroide temprature ngative et le quai gnrede la condensation et la formation de stalactites.Des solutions sont proposes au chapitre 5.4.5.

    Linstallation dun dispositif dtanchit ext-rieure entre le quai et le camion est ncessaire. Cedispositif est conu pour viter tout risquedcrasement. Pour assurer un accostage tanche,renforcer la scurit de lopration et prserver lematriel, il est ncessaire dinstaller un guide-roues efficace et de respecter un ensemble de pr-conisations rsumes sur le schma ci-dessous(voir aussi les brochures cites en biblio graphie).

    Des quais nivleurs hydrauliques, lexclusion detout autre dispositif, sont prconiss pour scuri-ser la liaison quai-camion.

    Un dispositif de calage actif des roues du camion,associ louverture de la porte du quai, permetde prvenir tout dmarrage intempestif pendantles oprations de chargement/dchargement.Limplantation de portes de quai munies dehublots hauteur dhomme facilite non seule-ment la vue directe sur lextrieur mais est aussiutile pour constater la prsence/absence dunvhicule quai.

    Des mesures de prvention intgrer dans la conception des entrepts

    Figure 10. Quai rfrigr.

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    Auvent avec clairage

    Cellule de dtectioncamion

    Feux designalisationPorte motoriseavec oculi

    Asservissement

    Niveleur de quai

    Contre-pentede 5 %

    Sas d'tanchit

    0,50 m

    Niche pour hayon

    Dispositifde calage

    Caniveau EP

    Guide-roues

    Pente de sol2 %

    Plancher intrieur(pente maximale : 2 %)

    4,00 m

    Butoir Aire de bquillage

    Figure 11. Type damnagement de quai.

    35

    ED 950,Conception des lieux et dessituations de travail.Sant et scurit :dmarche,mthodes etconnaissancestechniques.INRS, 2010.

    ED 975,La circulationen entreprise.INRS, 2006.

    ED 6059,Conceptionet rnovationdes quaispour laccostage,le chargementet le dchargementen scuritdes poids lourds.INRS, 2009.

    Bibliographie

  • 36 Des mesures de prvention intgrer dans la conception des entrepts

    Il convient de prvoir un accs pitons au quaiprotg avec rambarde.

    Limplantation du bureau de quai gagne treoptimise par rapport aux dplacements, lemplacement des escaliers, la ncessit dunevue directe sur lensemble des activits se drou-lant sur le quai. Les accs au bureau doivent treclairement matrialiss.

    5.3.8 La prvention incendie

    Des murs et portes coupe-feu doivent tre instal-ls, notamment entre les ateliers et le local decharge des batteries. Il en est de mme desbureaux administratifs et des locaux sociaux quidemandent tre isols du reste de lentreptpar des murs REI 120 (coupe-feu 2 heures) avecouvrants sur lextrieur (portes antipanique avecfermeture automatique).

    Des prescriptions supplmentaires concernant lesmesures constructives et dexploitation pour prve-nir lincendie dans les entrepts frigorifiquessont donnes dans la rglementation relative auxinstallations classes pour la protection de lenvi-ronnement et le guide labor par la profession17.

    5.3.9 La conception des installationslectriques

    Un nombre significatif dincendies dans les entre-pts frigorifiques est dorigine lectrique.

    Les dispositions dcrites dans les normes NF P 75-401 et NF C 15-100 doivent tre prises en comptepour prvenir les risques de naissance de feu partir des systmes de rchauffage lectrique desencadrements de portes, des rsistances de dgi-vrage, des soupapes dquilibrage de pression etautres quipements techniques prsents lintrieur des chambres froides ou sur les paroisde celles-ci.

    En particulier, en ce qui concerne les filaires traversant des panneaux-sandwichs non A2S1d0(ou M0), il convient de choisir des cbles lec-triques pourvus de fourreaux non propagateursde flamme, de manire garantir labsencede contact direct entre le cble et le parementdu panneau ou de lisolant. Les parements mtalliques doivent tre percs proprement etba vurs.

    Le positionnement des luminaires sous les panneaux-sandwichs non A2S1d0 (ou M0) doitrespecter une distance minimale de 20 cm entre lapartie haute du luminaire et le parement infrieurdu panneau isolant. De mme, il convient de prter lattention voulue ce quaucun autre qui-pement lectrique tel que botier, cble, coffret ouarmoire ne se trouve en contact direct avec leparement du panneau-sandwich. Ces quipe-ments sont maintenir par tous les dispositifsappropris une distance dau moins 5 cm entrela face arrire de llment et le parement du panneau, lexception des cbles isols de faible section (< 6 mm2) qui pourront tre poss soustubes IRO (isolant, rigide, ordinaire) fixs sur lespanneaux.

    Les cbles lectriques doivent former un S auniveau de lalimentation du luminaire pour fairegoutte deau et viter la pntration dhumidit.

    Les installations lectriques, conues et ralisesconformment aux dispositions du dcret n 88-1056du 14 novembre 1988, doivent tre adaptes lusage de chaque local, compte tenu desrisques spcifiques dincendie, dexplosion etdlectrocution sil sagit de locaux mouills,humides ou conducteurs.

    Des coffrets lectriques quips notamment deprises doivent tre installs au plus prs des qui-pements pour les interventions (maintenance,commande de proximit, consignation, net-toyage).

    Les tableaux TGBT demandent quant eux treimplants dans un local spar et ferm cl.

    17. Guide interprofessionnel de prvention incendie, USNEF, paratre.

    ED 990, Incendieet lieux de travail.Prvention et luttecontre le feu,INRS, 2007

    Bibliographie

  • 37Des mesures de prvention intgrer dans la conception des entrepts

    5.4.1 La dalle et la couche de finition

    Dans le cas de froid ngatif, la dalle de fondation(ou dalle de soubassement) requiert dtre instal-le sur vide sanitaire ventil ou avec un systmede rchauffage (par exemple, circuit deau glyclo-le muni de thermocouples) pour viter le gel dusol, le soulvement et la rupture de la dalle deroulement.

    Des dispositifs de surveillance de ces qui -pements relis des alarmes permettent deprendre rapidement des dispositions en cas dedfaillance.

    La norme NF P75-401 dfinit les paliers de des-cente et de remonte en temprature respecter.

    Un chargement en corindon ou en silice de lacouche de finition de la dalle de roulement permetde rsister aux chocs, au poinonnement sta-tique, au ripage, labrasion et la dformationpar roulage.

    Pour la glissance des sols, se reporter aux valeursdonnes au chapitre 5.3.4.

    5.4.2 La raction au feu des produitsdisolation

    Les panneaux-sandwichs employs doivent pos-sder un classement de raction au feu de Bs3d0(quivalent au M1) minimum. Ils doivent avoir unavis technique en cours de validit permettantleur emploi pour la construction dentrepts frigo-rifiques. La mise en uvre de ces panneaux doittre conforme aux dispositions nonces dans lesrgles de lart (voir guide USNEF cit en note 17).

    5.4.3 Le jointoiement

    Une attention particulire est porter au jointoie-ment des panneaux, particulirement en plafond,afin dviter linfiltration deau et les entres dairet dhumidit qui se traduiraient, outre la pertednergie, par la formation de givre (risque de glis-sade) et de stalactites (avec, dans ce dernier cas,le risque inhrent li leur chute).

    La condensation qui se forme entre la toiture et leplafond de la chambre froide peut sinfiltrer dansla couche isolante du panneau-sandwich formantplafond, se transformer en glace et alourdir ainsila structure qui seffondre. Il en est de mme pourles infiltrations ventuelles deau, do la nces-sit de mettre en place une toiture tanche vulca-nise (appele parapluie ). De plus, pourfaciliter lcoulement de leau, il est conseill quele plafond de la chambre froide soit conu endme avec une pente denviron 1 % de part etdautre de laxe mdian du toit (voir figure 12).

    5.4 Les chambres froides

    Figure 12. Diffrentes familles de btiments.

    NF P75-401, Isolation thermiquedes btimentsfrigorifiques et deslocaux ambiancergule , AFNOR,2001

    Bibliographie

  • 38 Des mesures de prvention intgrer dans la conception des entrepts

    5.4.4 Les soupapes dquilibrage

    La prsence dune barrire pare-vapeur surlensemble de la chambre froide cre une enceintedont latmosphre est quasi hermtiquement iso-le du milieu ambiant.

    Dans ces conditions, les variations de la pressionatmosphrique extrieure se traduisent par unediffrence de pression entre lextrieur etlintrieur de la chambre froide. Il en va de mme

    lors de variations de la temprature intrieure dela chambre froide. Ces diffrences de pression peuvent induire une dformation des lmentsconstitutifs de la chambre froide et conduire uneffondrement des plafonds. Ce risque atteint un niveau critique lors de la mise en froid de lentrept.

    Afin de prvenir ces risques,un quilibrage des pressionsextrieures et intrieuresdoit tre ralis en perma-nence. Pour ce faire, des sou-papes dquilibrage doiventtre int gres aux murs (voirfigure 13).

    5.4.5 Les asscheurs dair

    Lair introduit dans les chambres doit tre le plussec possible pour viter la formation de givre. cet effet, il est recommand :

    de mettre en place un sas chaque portedaccs aux chambres ;

    dasscher lair dans chaque sas (voir figure 15).

    A minima, il est conseill de mettre en place unasscheur dair sur le quai ou dans la chambre(voir figure 14).

    Figure 13. Soupape dquilibrage.

    G

    al K

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    ol p

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    lIN

    RS

    Figure 14. Asscheur dair sur quai.

    IN

    RS

    Figure 15. Chambre froide avec sas asscheur (principe).

  • 39Des mesures de prvention intgrer dans la conception des entrepts

    5.4.6 Les portes

    La prvention du givre

    La formation de givre est due aux apports ext-rieurs dhumidit. Ces apports sont dautant plusimportants que les portes sont ouvertes frquem-ment et longtemps. Au sol, le givre se transformeen verglas, avec pour effets :

    un inconfort au travail du personnel ;un risque de glissade et de chute des pitons ;une mauvaise adhrence des chariots auto -

    moteurs ;des sols bossels amplifiant les vibrations sur

    les chariots automoteurs et les risques lombairespour les caristes ;

    le colmatage des vaporateurs avec un rende-ment plus faible, une usure prcoce des mat-riels, exigeant en consquence une maintenanceplus frquente et une surconsommation dnergie.

    Une attention particulire est prter au choixdes portes :

    Les portes lamelles prsentent une contraintedifficilement supportable pour les personnes quiont les emprunter frquemment (effet de gifle)et contribuent faire chuter les colis leur pas-sage. Par ailleurs, elles deviennent rapidementopaques cause de lusure et du givre.

    Les portes ouverture rapide et les rideauxdair constituent des solutions prfrables auxportes lamelles :

    - les rideaux dair ou sparateurs climatiques(air chaud ct chaud et/ou air froid ctfroid), ventuellement assortis dun asscheur(particulirement lorsque lentre est amna-

    ge sous forme de sas), peuvent tre franchisen continu avec une perte dtanchit rduite(voir figure 15). Leur efficacit est suprieureavec des portes de petite dimension. Dans lecas dune porte aux dimensions importantes,il convient de mettre en place un rideau dair trois soufflages. Plusieurs technologies sontproposes pour maintenir le froid lintrieur.Les plus efficaces peuvent viter jusqu 80 %de la formation de givre ;

    - les portes ouverture rapide dplacementlatral ou enroulement (enroulement sur unaxe ou enroulement sur spirale) peuventconstituer une solution alternative acceptable.Elles ncessitent nanmoins une commandedouverture qui occasionne une rupture dansles circulations et une entre ponctuelle dairhumide. Les portes ouverture rapide doiventrsister aux ambiances froides et tre conuespour rester accroches et se remettre en placeaprs avoir t heurtes par un chariot (codedu trava