ENSEMBLE NON MONOCHROME MAIS REHAUSSÉ … · Je me suis inventé un personnage qui essaierait de...

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Palais Ducal Impasse Duc Rollon, 14000 Caen tél + 33 (0)2 31 85 69 73 [email protected] www.artotheque-caen.net Ensemble non monochrome mais rehaussé par têtes d'éléphant, détail, techniques mixtes, 2015 DOSSIER PÉDAGOGIQUE BERNARD QUESNIAUX ENSEMBLE NON MONOCHROME MAIS REHAUSSÉ PAR TÊTES D'ÉLÉPHANT DU 16 JANVIER AU 26 MARS 2016

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Palais DucalImpasse Duc Rollon, 14000 Caentél + 33 (0)2 31 85 69 [email protected]

Ensemble non monochrome mais rehaussé par têtes d'éléphant, détail, techniques mixtes, 2015

DOSSIER PÉDAGOGIQUE

BERNARD QUESNIAUXENSEMBLE NON MONOCHROME MAIS REHAUSSÉ PAR TÊTES D'ÉLÉPHANT

DU 16 JANVIER AU 26 MARS 2016

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DOSSIER PÉDAGOGIQUE

SOMMAIRE

Communiqué de presse p. 3Bernard Quesniaux, texte de Francis Carrette p. 4

RÉfÉRENCES ARTISTIQUES Histoires de peintures Citation de Bernard Quesniaux p. 5 L'expressionnisme abstrait Le minimalisme p. 6 Supports-surfaces Le matiérisme p. 7

Art, ABsurditÉ et HuMour Les Arts Incohérents p. 8 Pierrick Sorin p. 9 Marcel Broodthaers p. 10 La littérature p. 11 (Witold Gombrowicz, Olivier Cadiot, Jean-Yves Jouannais)

Le BestiAire François POMPON p. 12 Xavier VEILHAN Daniel FIRMAN p. 13 Jeff KOONS

LIENS AVEC LES PROGRAMMES SCOLAIRES p. 14 -15

PISTES PÉDAGOGIQUES p. 16-17

PETIT LEXIQUE PRATIQUE P. 18

RENSEIGNEMENTS PRATIQUES p. 19

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ENSEMBLE NON MONOCHROME. . .

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BERNARD QUESNIAUX

Né en 1953, vit et travaille à CherbourgIl est représenté par la galerie Alain Gutharc, Paris

Bernard Quesniaux est un iconoclaste, il interroge, détourne et reforme depuis les années 80, l'histoire de la peinture, de la figuration au monochrome, du pop art à l'abstraction. Il n'a de cesse de jouer avec les codes "classiques" de la peinture, qu'il questionne autant par la forme que par le support. Avec une naïveté ludique revendiquée, la matière même sort de ses gonds, s'expanse, s'aplanie, se transforme. La peinture devient scupture, et l'histoire conceptuelle de ce médium se renouvelle en permanence. Bernard Quesniaux est un artiste-peintre, même s'il en doute, et en joue, ce terme galvaudé, jamais vraiment assumé, devient chez lui un credo. Il developpe un art qui se moque de l'art qui se moque de lui-même, tout en lui rendant hommage.

Ensemble non monochrome mais rehaussé par têtes d'éléphant est un titre emblématique de la plume poétique et satirique de Bernard Quesniaux, entre absurdité et histoire de l'art, décrivant cependant littéralement l'œuvre en question. L'exposition présentée à L'Artothèque, espaces d'art contemporain, en ce début d'année 2016 présente un ensemble d'œuvres inédites : peintures, scuptures, dessins, vidéos et parcours sonores, qui inviteront le spectateur à s'immerger dans l'univers "peinturlurer" de Bernard Quesniaux.

Ensemble non monochrome mais rehaussé par têtes d'éléphant, détail, techniques mixtes, 2015

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BERNARD QUESNIAUX

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"(...) Des sculptures qui s’accrochent aux murs sont-elles des tableaux ? Les couleurs et les matières issues du monde industriel sont-elles belles ? Le titre d’une œuvre – ou d’une exposition – suffit-t-il à la condamner lorsqu’elle s’intitule par exemple « tableau indéfendable », « mauvaise répartition », « marmaille graphique ». À quelles conditions la médiocrité revendiquée devient-t-elle un véritable outil de création plutôt qu’un vernis de modernité ? C’est à un débat sur ces questions-là que le travail de Bernard Quesniaux nous invite.

Mélangeant pop, abstraction, conceptuel et dérision, l’artiste-imposteur s’échine à faire de chaque œuvre un ratage savamment contrôlé. Titre décalé, matières trompeuses, couleurs incertaines, medium hétéroclite, toute la gamme des gaffes possibles est au rendez-vous pour nous convaincre d’une faillite attendue. Mais cela ne se produit pas que du contraire. Aux propositions de l’artiste, on peut trouver un tas de qualités plastiques inattendues. Et on s’amuse beaucoup de voir que ce qui semblait pesant est léger, ce qui semblait céramique est plastique. Les couleurs stridentes finissent en harmonie, le désordre en équilibre. La médiocrité s’avère être en somme une façon ironique de faire les choses sérieusement."

Francis CarrettePour l'exposition "La Bévue 001" à la galerie Francis Carrette à Bruxelles, été 2015.

Bernard Quesniaux, Flouid Make-up (rouge), 2005. Mousse polyuréthane, aluminium. 210 x 90 x 10 cm.

Bernard Quesniaux, Paysage de neige mais en été, 2008. Aluminium et résine. 149 x 102 x 50 cm.

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RÉfÉRENCES ARTISTIQUES

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“Depuis quelques années je me suis mis dans la peau d’un type qui voudrait faire de la peinture, un peu comme si j’avais renoncé moi-même à en faire...Dans les années 70, des mouvements comme support-surface démontaient totalement la peinture. Je la reconstruis avec les moyens du bord, quitte à commettre de grossières erreurs. Je me suis inventé un personnage qui essaierait de reprendre toute l'histoire de la peinture et plus si possible, et qui répondrait à toutes les questions récurrentes sur l'abstraction, la figuration... par des réponses tordues. J'ai décidé de reconstruire la peinture à partir des éléments qui la composent : le châssis, le pigment, le dessin, la forme, sans omettre le supplément d'âme. Je réponds à des questions qui n’ont plus lieu d’être - figuratif / abstrait - par des tableaux figuratifs mais abstraits ou abstraits mais figuratifs. Je pars aussi de choses qui sont “interdites” en art, le côté décoratif... c’est un peu comme si je voulais reconstruire toute l’histoire de l’art du XXeme siècle mais en faisant des erreurs, comme une espèce de jeu... et j’espère parfois faire de beaux tableaux comme s’ils m’échapperaient à moi-même...Depuis que j'ai renoncé à faire de l'art, j'ai vraiment envie de faire des expositions”.

Bernard Quesniaux

HISTOIRES DE PEINTURES

l'eXPressIoNNIsme AbstrAIt

L’expressionnisme abstrait américain est le premier grand mou-vement artistique des États-Unis d’Amérique. Les artistes ex-périmentent une nouvelle forme de peinture dans laquelle ils s’expriment par le geste, la couleur et la matière. Deux courants se développent, l’Action painting (peinture gestuelle ou pein-ture d’action) et le Colorfield (champ coloré). Les représentants

majeurs de ces deux courants artis-tiques :

Jackson pollock invente une nouvelle façon de peindre en posant ses toiles sur le sol afin de faire gicler, verser ou jeter la peinture. Il recouvre la surface de la toile par des coulures réalisées à partir d’un bâton ou directement avec le pot de peinture qu’il a préalablement percé de trous. Ses compositions abstraites sont le reflet d’une impulsion corporelle. Le corps entier du peintre agit sur la toile. Il rompt avec la tradition en peinture où l’artiste est devant son chevalet. Cette technique du dripping offre une dimen-sion d’un acte non prémédité, comme une trace de l’expérience vécue.

Mark rothko à partir des années 1950, travaille avec des rectangles. Les surfaces s’interpénètrent et créent des espaces méditatifs. Dans ses toiles, il n’y a plus de différence entre figure et fond, car le tableau est une surface de zones colorées.

Source : www.grandpalais.fr

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RÉfÉRENCES ARTISTIQUES

le mINImAlIsme

Né aux Etats-Unis au milieu des années 60, interprété comme une réaction au débordement subjectif de l’Expressionnisme abstrait et à la figuration du Pop art, le Minimalisme est caractérisé, entre autres, par un souci d’économie de moyens. Il hérite du célèbre principe de l’architecte Mies Van der rohe « Less is more », des œuvres de Malevitch, et reconnaît le peintre abstrait Ad reinhardt comme l’un de ses pionniers. Le Minimalisme regroupe des artistes tels que Frank stella, donald Judd, ou Carl Andre. (...)Leur travail et leur réflexion portent avant tout sur la perception des objets et leur rapport à l’espace. Leurs œuvres sont des révélateurs de l’espace environnant

qu’elles incluent comme un élément déterminant. Ainsi, si Donald Judd et Carl Andre réalisent des pièces qui matérialisent cet espace, c’est en le teintant de lumière que dan Flavin lui procure une consistance. Ne faisant qu’un avec l’espace - comme le dit Judd, « les trois dimensions sont l’espace réel » -, ces œuvres insistent sur la globalité des perceptions. Elles rejoignent par là certaines thèses de la philosophie et de la psychologie modernes.

Le Minimalisme a profondément marqué l’évolution de l’art contemporain. Incarnant la tendance américaine dominante à la fin des années 60, il a suscité de nombreuses réactions.

Source : www.mediation.centrepompidou.fr

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En juin 1969, lors d'une exposition au musée du Havre intitulée « La pein-ture en question », Vincent Bioulès, Louis Cane, Marc devade, daniel dezeuze, noël dolla, Jean-pierre pincemin, patrick saytour, André Va-lensi, Bernard pagès et Claude Viallat écrivent dans le catalogue :

« L'objet de la peinture, c'est la peinture elle-même et les tableaux exposés ne se rapportent qu'à eux-mêmes. Ils ne font point appel à un "ailleurs" (la personnalité de l'artiste, sa biographie, l'histoire de l'art, par exemple). Ils

n'offrent point d'échappatoire, car la surface, par les ruptures de formes et de couleurs qui y sont opérées, interdit les projections mentales ou les divaga-tions oniriques du spectateur. La pein-ture est un fait en soi et c'est sur son terrain que l'on doit poser les problèmes. Il ne s'agit ni d'un retour aux sources, ni de la recherche d'une pureté originelle, mais de la simple mise à nu des éléments pic-turaux qui constituent le fait pictural. D'où la neutralité des œuvres présentées, leur absence de lyrisme et de profondeur expressive. »

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RÉfÉRENCES ARTISTIQUES

le mAtIérIsme

Le matiérisme est un courant pictural, qui appartient à l’art informel européen, apparu après la Seconde Guerre mondiale. Il s’est répandu en Europe à la fin des années 1940 et au début des années 1950.

On considère qu’il prend naissance, en France, avec l’œuvre de Jean Fautrier et avec l’art brut de Jean dubuffet. Il caractérise toutefois plus particulièrement l’œuvre d’Antoni tàpies (pintura matérica) à

partir de 1947-1948. De même peuvent y être rattachés Alberto Burri, qui qualifiait son style de « polymatérialiste », à partir de sa série des ca-trami (goudrons) de 1948, et certaines réalisations issues du spatialisme de Lucio Fontana. Son caractère principal est celui d’une peinture abstraite utilisant divers ma-tériaux non traditionnels ajoutés sur la toile conservée comme support princi-pal de l'œuvre et traitée en épaisseurs et en empâtements à l’aide de blanc de zinc, de carbonate de chaux ou d’huile polymérisée, tels que sable, gravier, plâtre, cire, goudron, haillons, bois, fi-celles, morceaux de verre, de ferraille, éléments botaniques, animaux, etc. En

plus d’ajouter ces matériaux atypiques, le peintre peut triturer la sur-face de la matière picturale à l'aide de divers instruments ou à mains nues en laissant des traces de grattage, d’incisions, voire d’empreintes d’objets à motifs géométriques ou non, tels que moule à gâteau, porte-savon ou serpillière, etc., ou en utilisant des vernis produisant des effets de ramages, de crevasses et de craquelures ou bien agir sur le support en le détruisant en partie à l’aide de coupures, de perforations, de déchirures et de brûlures. Les couleurs peuvent être variées et la composition différencier les zones avec ou sans ajout de matière.

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ART, ABSURDITÉ ET HUMOUR

RÉfÉRENCES ARTISTIQUES

Les Arts inCoHÉrents

Les Arts incohérents est un mouvement artistique de la fin du XiXe siècle (1882-1896) conduit par Jules Lévy. Parmi les membres du mouvement, on retrouve des peintres comme Toulouse Lautrec ou Caran D'Ache, ou des écrivains, comme Alphonse Allais.

Le principe, faire rire les Français de cette fin de siècle. L’originalité du mouvement est de qualifier tout œuvre incohérente : un dessin d’une personne ne sachant pas dessiner est une œuvre incohérente. Tous les matériaux peuvent être utilisés, toutes les inspirations, tous les thèmes. Le but est de faire rire, par tous les moyens.

La tendance parodique des incohérents réside aussi et surtout dans le refus des sacro-saintes techniques picturales. Les formats sont extravagants (12 mètres de long pour une peinture simili-historique de Caran d’Ache ; 1,50 m de hauteur sur 20 cm de largeur pour une autre au bas de laquelle un ver de terre se meurt d’amour pour une étoile située dans la partie supérieure). Les compositions sont peintes sur des supports peu orthodoxes : écumoire, chemise, cervelas à l’ail, papier de verre, balai, voire sur le cheval vivant peint aux couleurs nationales et exposé en 1889.Le comble du modernisme artistique est alors représenté par le pointillisme. Pendant ce temps les incohérents exposent des aquarelles à l’eau de Seltz, et des natures cuites, des tableaux en pain, en petits pois, en tabac, des sculptures sur gruyère... Ils agrafent du tulle sur leurs compositions, leur adjoignent des perruques, du chocolat, des timbres-poste et réalisent à l’occasion de véritables chefs-d’œuvre tels que le Tableau démontable pour petits appartements ou villégiatures d’Emile Cohl dont

chacune des neuf parties constitue un tout en soi et l’ensemble réuni une scène de genre ; ou encore une allégorie de "Poser un lapin" montrant un couple devisant à la terrasse d’un café, de la bouche du monsieur partant une ficelle reliée à l’extérieur de la toile au cou d’un lapin vivant grignotant des carottes…Ensuite, les Incohérents réinventent les genres : nature très morte, peinture demi-sel, néo-relief, eau excessivement forte, bas relief à l’ail et à l’huile pour salade frisée… C’est l’art tout entier qui est désacralisé jusque dans ses méthodes.

Source : http://www.artsincoherents.info

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RÉfÉRENCES ARTISTIQUES

PIerrICK sorIN

« J’explore deux pistes dans mon travail. La première est guidée par une vision assez pessimiste de la société, exprimée sous une forme humoristique, sans doute pour rendre cette vie absurde plus supportable. La seconde suit une fascination pour la magie visuelle doublée d’une critique ironique pour les artistes qui se prennent trop au sérieux : l’artiste est aussi un amuseur. » P. Sorin

Dans le travail de Pierrick Sorin la dérision et le premier degré sont de mise, et les rires provoqués par ses saynètes vidéo contrastent avec le trop grand sérieux et l’hermétisme, souvent à l’œuvre, dans l’art contemporain. On retrouve dans ses films tous les ingrédients classiques du divertissement : le déguisement, le comique de répétition et le gag de music-hall, ce qui les rend d’autant plus familiers et accessibles pour le spectateur. Au-delà de l’abord cocasse, ludique et plaisant de ses œuvres, Sorin ne trahit pas son point de vue critique et désabusé sur le monde contemporain. Il passe à la moulinette la banalité du quotidien, les nouvelles technologies, le cinéma et la télévision, la psychanalyse et surtout l’art contemporain et la figure de l’artiste.

C’est mignon tout ça (1993)

Grâce à un dispositif vidéo basique, un homme partiellement vêtu en femme, s’excite à la vue de ses propres fesses filmées par une caméra et dif-fusées devant lui... Une des œuvres majeures de Pierrick Sorin qui met en relief le dispositif vidéo dans un jeu de « point de vue » osé qui interroge le côté voyeuriste du spectateur.

Les théâtres optiques

Depuis 1995, dans un dispositif de fabrication artisanal, l’artiste se met en scène sous forme d’hologramme virtuel faisant son apparition au milieu de décors miniatures et d’objets réels. « Le petit Sorin » se donne inl-assablement en spectacle dans des saynètes ironiques et graves à la fois, en référence au cinéma muet.

« Je reconnais que la simple magie visuelle dans laquelle je me vautre volontiers en réalisant des théâtres optiques me fascine et me rapproche de l’inventeur d’autrefois. Cela me plaît bien, à l’époque des nouvelles

technologies, de travailler selon des méthodes du XIXe siècle en théâtre pour créer l’illusion. C’est un peu comme des hologrammes. » P. Sorin

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RÉfÉRENCES ARTISTIQUES

mArCel brooDtHAers

Le musée d'Art moderne - département des Aigles

Poète sans grand succès, Marcel Broodthaers, né à Bruxelles en 1924 et mort à Cologne en 1976, décida dans les années 60 de réaliser, en grand admirateur de Mallarmé et de Magritte, des assemblages d'objets à l'esprit ironique et totalement ready-made. Mieux, de 1968 à 1972, il invente un musée fictif, le « musée d'Art moderne – département des Aigles », dont il est l'unique directeur. Mêlant l'objet et le mot, le slogan et la réflexion sur la valeur de l'art, ce faux musée, « un mensonge et une tromperie », selon notre artiste, se lit et se visite comme une blague surréaliste :

"Après des œuvres à fortes tendances surréalistes et régionalistes, comme ses casseroles, remplies à ras bord de coquilles de moules vides accolées les unes aux autres, ou des bricolages et assemblages d’objets nés sous la double paternité de son ami Magritte et des ready-made du chef (de file) Marcel Duchamp, son art caustique se développe vers une forme conceptuelle. Peu à peu, époque oblige – on est en plein Mai 68 –, il jette des pavés dans le monde de l’art – forcément bourgeois –, en s’interrogeant sur son sens, sa valeur financière et son statut dans la société contemporaine consumériste. C’est ainsi qu’il invente, presque par hasard son fameux Musée d’Art Moderne, un vrai musée dont il est l’unique conservateur, l’ange-gardien, le régisseur et même le guide auto-proclamé. "

source : www.télérama.fr

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RÉfÉRENCES ARTISTIQUES

LA LITTÉRATURE

Bernard Quesniaux nourrit son travail de multiples formes artistiques. Et des auteurs comme Olivier Cadiot ou Witold Gombrowicz ont énormement influencé sa vision de l'art et de la vie. Ils ont légitimé son désir de s'attaquer à "l'histoire de la peinture" avec dérision, mais empreint d'admiration.

Witold Gombrowicz, écrivain polonais, né en 1904Les œuvres de Gombrowicz sont caractérisées par une analyse psychologique profonde, un certain sens du paradoxe, un ton absurde et anti-nationaliste. En 1937, il publie son premier roman, Ferdydurke, qui présente de nombreux thèmes explorés dans ses écrits précédents : le problème de l'immaturité et de la jeunesse, le masque que revêt l'homme face à autrui et un examen critique du rôle des classes dans la société polonaise et la culture, spécialement parmi les nobles, représentatifs de l'église catholique. Ferdydurke a suscité des critiques acerbes et deux camps rivaux, ses partisans d'une part et ses farouches opposants d'autre part, se sont vite affrontés.

olivier Cadiot, écrivain français, né en 1956"S'il a intitulé l'un de ses romans Le Colonel des zouaves, c'est peut-être qu'Olivier Cadiot cherchait la meilleure façon de se définir. Poète, dramaturge et romancier, cet hurluberlu est en effet le chef de file d'un groupe d'écrivains tout aussi farfelus, qui jonglent avec les mots comme des gamins s'amusent avec des briques colorées. En retour, grâce à une imagination débordante et une prose ludique, Cadiot nous fait retrouver notre naïveté enfantine, le plaisir régressif de jouer à Robinson - son héros fétiche - la joie d'endosser une panoplie."Baptiste Liger, L'Express, 4 janvier 2007

Jean-Yves Jouannais, L'idiotie : Art, vie, politique - MéthodeDepuis plus d'un siècle, les arts plastiques, la littérature, la musique et le cinéma regorgent d'artistes qui ont joué à faire les idiots. Des créateurs et singuliers, ni vraiment clowns, ni tout à fait mystiques, qui ont fait le choix de n'être pas compris. Explorer l'idiotie, c'est comme descendre avec délectation aux enfers de l'art, un voyage hilare, quand il n'est pas effrayant, en compagnie de Flaubert, Satie et Magritte, Filliou, W.C. Fields et Lars von Trier.

"L'artiste Bernard Quesniaux ne part aucunement d'un principe, il entame un mouvement que seule motive l'intuition pathétique que rien, jamais, n'a été posé comme définitif, qu'aucune règle n'a réussi à tenir en respect le monde et ses objets. Entreprise propédeutique, son activité ne vise pas l'art en premier lieu, mais s'apparente davantage à quelque forme intuitive de réadaptation à un monde oublié ou inédit. D'où l'élaboration d'une encyclopédie intérimaire, précaire, temporaire, dont il conçoit ce qu'il nomme les "composants de base". Cette banque de données graphiques - griffonnages sérigraphiés constitués en lexique - compte, entre autres traits : les "antennes de ridiculisation", les "cacahuètes abstraites", "les molasses", "les mornes", le "débordeur", la "nourriture à tableaux", "l'à la lourde", l'"inventé de toutes pièces", etc. (...)"Extrait de "L'idiotie. Art , vie, politique - méthode", Paris 2003.

© Roberto Frankenberg, Libération, 2015

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LE BESTIAIRE

françois PomPoN Ours blancEntre 1923 et 1933Statue en pierre

Pendant des années, Pompon est l'un des praticiens les plus recherchés de Paris, taillant le marbre pour Auguste Rodin et pour Camille Claudel. Mais à partir de 1905, par réaction à l'expressionnisme rodinien, Pompon abandonne la figure humaine au profit des animaux qu'il observe au Jardin des Plantes : l'Ours blanc est le plus bel aboutissement de cette veine et c'est lors de sa présentation au Salon d'Automne, en 1922, que l'artiste obtient tardivement son premier succès public, à l'age de 67 ans.

Eliminant l'accessoire et le détail, il abandonne tout rendu réaliste pour s'attacher à "l'essence même de l'animal". Cette économie de moyen donne à l'oeuvre une présence qui trouve sa véritable force dans l'échelle monumentale. Loin de l'anecdote, elle révèle la recherche d'une intemporalité, d'une permanence : sous les dehors silencieux des formes pleines, l'univers de la sculpture lisse devient le lieu d'éclosion d'une aspiration à la forme universelle. source : www.musee-orsay.fr

Xavier VeIlHANLe Rhinocéros1999 - 2000Résine, peinture polyester, vernis110 x 415 x 140 cm

Le travail de Veilhan recherche volontairement l’effet, joue avec les perceptions et les sensations du spectateur. Ses sujets, tirés de la culture familière et ordinaire (animaux, objets, véhicules), constituent un monde d’images à la fois génériques et étranges par leur aspect lissé, standardisé. Le Rhinocéros , figure qui apparaît déjà dans une vignette de 1990 ainsi que dans une photographie, a été présenté pour la première fois dans la boutique Yves Saint Laurent de New York. L’artiste semble avoir volontairement renversé un lieu commun de la publicité pour automobiles, celui qui consiste à assimiler une marque à un animal rapide – cheval pour Ferrari, lion pour Peugeot, etc. Cette sculpture paradoxale marie l’animal et sa lourdeur à l’automobile,

évoquée par la laque rouge de carrosserie utilisée, et sa vitesse. Un léger surdimensionnement et une surface excessivement lisse et brillante provoquent un décalage perceptif derrière l’apparente simplicité du projet.Christine Macelsource : www.centrepompidou.fr

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RÉfÉRENCES ARTISTIQUES

Daniel fIrmANNasutamanus, 2012 Fibre de verre, polymère 230 x 528 x 123 cm

Le corps de l’animal flotte dans l’espace qu’il occupe comme une baudruche. Il tient sur la pointe de sa trompe en contact avec le mur. L’organe de préhension qu’est la trompe ne s’empare de rien, il sert uniquement de point de rencontre entre le corps taxidermisé et l’une des limites de l’espace. Ce contact donne le sentiment du simple appui d’un doigt sur un bouton, un strict « input » comme on en exécute à chaque instant sur tous les interrupteurs ou claviers du monde. Or cette pression banale produit un effet considérable sur le corps qui semble repoussé brusquement par le mur. De ce fait, l’espace est modifié par une sorte de « dérèglement gravitationnel » (Firman), un flottement qui suffit à rendre incertaines les dimensions du haut et du bas, de l’horizontalité ou de la verticalité. Le corps du pachyderme n’est pas une œuvre « en soi », il joue comme un instrument d’information qui modifie la perception que l’on a de l’espace réel. E. Latreille, extrait du catalogue Daniel Firman, La matière grise

Jeff KooNs

Balloon DogBalloon Dog est une sculpture monumentale de l'artiste américain Jeff Koons représentant un chien sculpté à partir d'un ballon. Il existe différentes versions de cette sculpture en acier inoxydable. Réalisées entre 1990 et 1994, elles présentent chacune une couleur différente : bleu, magenta, jaune, orange et rouge.

Puppy, 1992Acier inoxydable, terreau et plantes en fleur1 240 x 910 x 830 cmGuggenheim Bilbao Museoa

Avec Puppy, Koons allie passé et présent, en employant un modèle d'ordinateur sophistiqué pour créer une œuvre qui fait référence à un jardin classique européen du XVIIIe siècle. Le West Highland Terrier géant avec sa livrée de plantes en fleur combine l'iconographie la plus édulcorée — fleurs et mascottes — dans un monument au sentimentalisme. Sa taille imposante, fermement contenue et en même temps, échappant à tout contrôle apparent (l'animal continue de grandir, au sens littéral et au figuré), et la juxtaposition de références élitistes et de la culture populaire (l'art de sculpter des arbustes et l'élevage de chiens, la céramique décorative et les cartes de vœux), peuvent être interprétées comme une analogie de la culture contemporaine.

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PROGRAMME MATERNELLE

• PerCeVoIr, seNtIr, ImAGINer, CréerL’école maternelle propose une première sensibilisation artistique.Agir, s’exprimer, comprendre à travers les activités artistiques.Découvrir différentes formes d’expression artistique.

PROGRAMME ÉLÉMENTAIRE

• PrAtIQues ArtIstIQues et HIstoIre Des ArtsLa sensibilité artistique et les capacités d’expression des élèves sont développées par les pratiquesartistiques, mais également par des références culturelles liées à l’histoire des arts.Ces activités s’accompagnent de l’usage d’un vocabulaire précis qui permet aux élèves d’exprimerleurs sensations, leurs émotions, leurs préférences et leurs goûts. Un premier contact avec des œuvres les conduit à observer, écouter, décrire et comparer.

PROGRAMME COLLÈGEExtraits Bulletin officiel spécial n° 6 du 28 août 2008

• lA PeINtureLa peinture est couleur et matière. Elle intervient directement comme moyen d’expression ou en articulation avec un tracé graphique. La couleur est substance et lumière, matérielle et immatérielle. Elle est perçue immédiatement par le spectateur. Comme étendue et substance, la couleur introduit à des notions d’épaisseur, d’opacité et de translucidité, de peint et de nonpeint.elle constitue un matériau physique par lequel on peut représenter un monde, mais c’est aussi un milieu dans lequel des gestes et traces du peintre sont inscrites. Par une pratique diversifiée de la peinture, en exploitant des formats différents, y compris très grands, l’élève développera sa capacité à déterminer les caractéristiques physiques de ses matériaux, supports, outils et médiums. Il découvrira le spectre coloré et quelques systèmes d’organisation des couleurs élaborés par les peintres. En apprenant à choisir et fabriquer ses propres couleurs, il expérimentera leurs potentiels sensoriel, représentatif, symbolique et expressif.

• l’espace, l’œuvre et le spectateur Les élèves de troisième poursuivent leur investigation des moyens plastiques et leur réflexion artistique en approfondissant la question de l’espace que le travail sur l’objet et sur l’image a déjà permis d’aborder.Sans délaisser l’espace plan, ils se sensibilisent à la réalité spatiale de certaines oeuvres : sculpture, environnement, installation, oeuvre in situ, scénographie, chorégraphie, cinéma, vidéo. Autant de domaines d’expression qui peuvent être explorés dans des séquences d'apprentissage afin de conduirentles élèves à concevoir et à projeter l’espace, à l'expérimenter physiquement par la perception et la sensation.

LIENS AVEC LES PROGRAMMES SCOLAIRES

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PROGRAMMES LYCÉE

• Arts PlAstIQuesExtraits Bulletin officiel spécial n°9 du 30 septembre 2010

Classe de seconde :Le programme s’organise autour d’un unique questionnement portant sur les relations qu’entretiennent« la forme » et « l’idée ». Ses enjeux seront traités à l’intérieur de deux champs d’étude principaux : le dessin et la matérialité :

le dessin doit être confirmé comme une pratique plastique fondamentale et à part entière, qui n’est pas réductible à un simple savoir-faire. La réflexion sur les pratiques du dessin doit permettre à l’élève d’appréhender quelques-uns des enjeux actuels de la création plastique. la matérialité est à considérer dans le rapport qui s’établit entre la réalité, les qualités intrinsèques et matérielles de l’oeuvre, et les propriétés physiques des matériaux. L’approche de la question de la matérialité est ouverte, comme pour celle du dessin.

Classe de première : figuration et abstractionCe point du programme est à aborder sous l'angle de la question de la présence ou de l'absence du référent : l'autonomie plastique, le rythme, la gestuelle, le géométrique, l'organique, le décoratif, le spirituel, le synthétique, etc.

• HIstoIre Des ArtsExtraits Bulletin officiel spécial n° 4 du 29 avril 2010

l'espace du sensibleCe point du programme est à aborder sous l'angle de la relation de l'œuvre au spectateur. Comment réfléchir la mise en situation de l'œuvre dans les espaces de monstration, prendre en compte les éléments techniques classiques, du socle à la cimaise, jusqu'aux conditions les plus ouvertes, de la projection à l'installation ou tous autres dispositifs. Les conditions de la perception sensible (regard, sensation, lecture, etc.) sont à anticiper dans l'élaboration formelle du projet plastique.

Œuvre, filiation et rupturesCe point du programme est à aborder sous l'angle d'une interrogation de la pratique et de ses résultats formels au regard des critères institués à différentes époques. Être moderne ou antimoderne, en rupture ou dans une tradition. Penser sa pratique à l'aune des valeurs relatives au présent et dans l'histoire. Faire état de stratégie, goût, sincérité. Suivre, opérer des déplacements, transgresser, etc.

LIENS AVEC LES PROGRAMMES SCOLAIRES

DOSSIER PÉDAGOGIQUE

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DOSSIER PÉDAGOGIQUE

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Pour les plus petits :

• Trouve les animaux cachés dans les œuvres de Bernard Quesniaux.

• Les œuvres de Bernard Quesniaux sont-elles des tableaux ou des sculptures? Quelle est la différence entre les deux? Explique en quelques mots.

• Avec quel matériau est construit le grand chien intitulé White cube en chien, installé dans l'espace vidéo ? Compare le avec l'ours de François Pompon ci-dessous.

• Sculpture mais plate est une œuvre accrochée à côté de cette sculpture. Observe-la bien, quelle est le point commun entre les deux œuvres ?

QUELQUES PISTES PÉDAGOGIQUES

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QUELQUES PISTES PÉDAGOGIQUES

Pour les plus grands :Bernard Quesniaux, avec humour et autodérision, aborde dans ces œuvres les composantes de l'histoire de la peinture et ses bouleversements liés à l'art moderne.

PeINturesEnsemble non monochrome mais rehaussé par têtes d'éléphant : Avec ce titre donné à l'installation prin-cipale de cette exposition inédite, Bernard Quesniaux convoque toutes les composantes de l'histoire de la peinture. "Ensemble", "monochrome", "rehaussé" sont des termes qui trompent volontairement notre vision frontale de l'ensemble en question. Il mixe ainsi, non sans dérision et provocation, érudition et mauvais goût.• Le titre de l'installation "ensemble non monochrome mais rehaussé par têtes d'éléphant" évoque plu-

sieurs termes spécifiques au vocabulaire de l'histoire de la peinture. Comparez l'œuvre et son titre.

sCulPturesD'autres œuvres de l'exposition ont été nommées par l'artiste de manière à tromper, amuser ou détourner le visiteur.

• La matérialité de la peinture est plus ou moins importante selon les œuvres, comme si elle sortait du cadre pour se transformer en blocs de matière brute, comme une matière prête à être sculptée. Ou s'expanse jusqu'à déborder de la toile. Faux pas, erreur ou acte artistique ? Nomme 3 œuvres de l'exposition.

• Quels matériaux l'artiste utilise-t-il pour faire sortir la peinture de la toile ?

• Bernard Quesniaux joue avec les codes et les termes du monde de l'art moderne et contemporain. Explique ainsi le titre de la sculpture intitulée White cube en chien.

• Dans Les aberrations de la perspective, explique en quoi l'artiste intitule cette œuvre ainsi.

VIDeos et AuDIoGuIDes• Des audioguides sont à la disposition des visiteurs pour leur permettre d'écouter

de "fausses" visites commentées écrites et enregistrées par l'artiste lui-même. Après les avoir écoutés, relève les termes propres à l'histoire de la peinture et ceux propres à l'univers farfelu de Bernard Quesniaux.

• La vidéo le départements des vélos est une référence directe au département des Aigles de Marcel Broodthaers, artiste belge absurde, et héritier des surréalistes. Explique en quelques mots le rapport entre cette vidéo et le musée fictif de Broodthaers.

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QUELQUES PISTES PÉDAGOGIQUES

PETIT LEXIQUE PRATIQUE :Pour comprendre les références artistiques sitées dans les titres des œuvres de l'exposition.

• MONOCHROME : D’une seule couleur. Le terme fut longtemps dans l’histoire de l’art un adjectif qualifiant un camaïeu ou une grisaille. Au 20e siècle, il devient un substantif puis un genre au même titre que le paysage ou le ready-made.Le monochrome fait partie de ces pratiques qui ont remis en cause les manières traditionnelles d’envisager la création. (www.mediation-pompidou.fr)

• REHAUT : Touche claire ou brillante destinée, dans une peinture ou un dessin, à faire ressortir certaines parties.(www.larousse.fr)

• PERSPECTIVE : - Ensemble des règles qui permettent de représenter le volume sur un plan.- Vue qu'on a, d'un endroit déterminé, d'un paysage, d'un ensemble architectural : Avoir la perspective sur les Alpes.(www.larousse.fr)

• wHITE CUBE : « Pour le meilleur et pour le pire, le “cube blanc” est la seule convention majeure à laquelle l’art ait dû se soumettre. Sa pérennité est garantie parce qu’il n’y a pas d’alternative. » Cet augure est signé de Brian O’Doherty. Entre 1976 et 1981, l’essayiste — et artiste — américain a écrit pour le compte du magazine Artforum une série d’essais regroupés sous le titre White Cube : Ideology of the gallery space. Il y identifie le « cube blanc », pôle complémentaire de l’œuvre moderniste comme un « espace sans ombre, blanc, propre, artificiel, dédié à la technologie de l’esthétique ».

• SCULPTURE :La sculpture, sur pierre, sur bois, en terre cuite, en matières diverses comme le bronze ou l'ivoire, compte parmi les plus anciens des arts. Sa destination a d'abord été essentiellement religieuse, monumentale ou décorative. La sculpture profane ou à des fins purement esthétiques n'est apparue quant à elle que dans la Grèce hellénistique. Elle s'est surtout développée dans les Temps modernes, où elle est devenue prépondérante.(www.larousse.fr)

• MENSONGE : - Action de mentir, de déguiser, d'altérer la vérité : Le mensonge sert de fondement à sa politique.- Assertion contraire à la vérité : Ce que vous dites est un mensonge.- Littéraire. Ce qui est faux, illusoire, trompeur : Leur bonheur est un mensonge.(www.larousse.fr)

• AUDIOGUIDES :L'audioguide est un système, traditionnellement loué par les exploitants d'un site touristique, pour permettre à leurs clients d'en faire la visite guidée grâce à un baladeur audio délivrant le commentaire dans un casque, comme le ferait un guide culturel. Les premiers audio guides étaient sur cassette ; ils utilisent désormais des formats numériques. Le premier audioguide MP3 a vu le jour en 1997.(www.wikipédia.org)

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Palais DucalImpasse Duc Rollon, 14000 Caentél + 33 (0)2 31 85 69 [email protected]

L’Artothèque de Caen est financée par la Ville da Caen, avec la participation du Ministère de la Culture et de la Communication, Drac de Basse-Normandie, du Conseil général du Calvados et du Conseil Régional de Basse-Normandie.

DATES ET HORAIRESdu 15 janver au 26 mars 2016Du mardi au samedi de 14h00 à 18h30

MÉDIATIONSAccueil des groupes scolaires du mardi au vendredi sur rendez-vous, matins et après-midisVisites commentées de l'exposition : 25 € / groupe (établissements non abonnés à L'Artothèque)

GOÛTEZ L’ART!UN NoUveaU reNdez-voUs familial!Tous les premiers mercredis du mois.la découverte de l’exposition suivie d’un goûter convivial.Mercredi 3 février 2016 à 15hMercredi 2 mars 2016 à 15h2€ par personne, réservation conseillée

INVITATIONCarte blanche à Bernard Quesniauxdans les collections permanentes du musée des Beaux-arts de CaenMercredi 2 mars 2016 à 13h

CONTACTSmarie [email protected]

Vanessa rattez enseignante-relais [email protected] 31 85 69 73

Dossier conçu par Marie Leloup, Chargée de médiation

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