11 octobre 2014 25 ème Journée Bas-Normande des Infirmiers Anesthésistes
Enquête sur les pratiques des médecins anesthésistes ...
Transcript of Enquête sur les pratiques des médecins anesthésistes ...
S. Courat(1), M. Gilbert (1), Y. Rebollar (2), A. Watrin (1), JC. Meurice (1).
(1)Service de Pneumologie, CHU de Poitiers, (2)Service d’Anesthésie, CHU de Poitiers
DIU tabacologie du Grand Ouest, faculté d’inscription : Tours
Enquête sur les représentations et les pratiques des médecins anesthésistes concernant la prise
en charge des patients fumeurs
INTRODUCTION
• Le tabagisme est un problème majeur de santé publique.
• Risques chirurgicaux :
• +20% pour la mortalité hospitalière
• +40% pour les complications majeures post-opératoires
• Période péri-opératoire identifiée comme un moment propice pour le sevrage.
• Bénéfices à l’arrêt du tabac :
• Arrêt d’au moins 8 semaines : de 50% des complications respiratoires
• Arrêt d’au moins 4 semaines : de 25% des complications respiratoires
• En 2016, actualisation des recommandations de la SFAR.
Guidelines on smoking management during the perioperative period, Anaesthesia Critical Care & Pain, 2017 June
L'objectif de cette étude est de faire un état des lieux sur
les représentations et les pratiques des médecins anesthésistes
concernant l'aide au sevrage tabagique.
MATÉRIEL ET MÉTHODES
• Questionnaire mis en ligne sur le site de la SFAR du jeudi 9 août au vendredi 24août 2018.
• 22 questions organisées en 4 parties• Caractéristiques des médecins, formations et connaissances• Les représentations• Les pratiques• Perspectives et remarques.
• Questionnaire réalisé conjointement avec un pneumologue-tabacologue et un médecinanesthésiste réanimateur.
• Sept questions sur les caractéristiques de la population, sur leur formation etleurs connaissances.
• Quel est votre statut ?
• Dans quel établissement travaillez-vous ?
• Fumez-vous ?
• Avez-vous eu une formation sur le tabac et l’anesthésie ? Si oui, laquelle ?
• Les recommandations sur le prise en charge du tabagisme en période péri-opératoire de la SFAR ont été actualisées en 2016, en avez-vous eu connaissance ?
• Le statut tabagique du patient influence-t-il le score ASA que nous notez dans ledossier ?
The American Society of Anesthesiologist (ASA)- Physical Status Classificiation
Adding Examples to the ASA-Physical Status Classification Improves Correct Assignment to Patients. Erin E. Hurwitz, M.D.; et al
• Trois questions sur les représentations :
• Pensez-vous que la période péri-opératoire soit un bon moment pour s’engagerdans un sevrage tabagique ?
• Est-ce important pour vous que les patients arrêtent de fumer avant uneintervention chirurgicale ?
• Pensez-vous que le médecin anesthésiste doit jouer un rôle dans la prise encharge du sevrage tabagique des patients ?
• Dix questions sur les pratiques.
• Demandez-vous à vos patients s’ils sont fumeurs lors de vos consultations ?
• Conseillez-vous à vos patients d’arrêter de fumer ?
• Si oui, quelle attitude pensez vous adopter dans cette circonstance ?
• Combien de temps d’abstinence tabagique demandez vous avant une intervention ?
• Quel délai minimal acceptez vous entre la dernière cigarette du patient et uneintervention programmée ?
• Proposez-vous à vos patients une aide au sevrage tabagique ?
• La/Lesquelles ?
• Pouvez vous facilement adresser un patient en consultation de tabacologie ?
• Généralement, vos patients arrêtent-ils de fumer avant leur intervention ?
• En post-opératoire, prescrivez-vous des substituts nicotiniques aux patientsfumeurs ?
• Deux questions « perspectives et remarques » :
• Comment pensez-vous que la prise en charge du tabagisme péri-opératoirepuisse-t-elle être améliorée ?
• Avez-vous des remarques concernant ce questionnaire ?
Les caractéristiques, formations
et connaissances
RÉSULTATS
1008 participants
• 35% libéraux
• 41% PH• 11% internes• 6% assistants• 3% CCA• 2% PU-PH• 1% MCU-PH
• 54% non fumeurs• 27% ex-fumeurs• 10% fumeurs occasionnels• 7% fumeurs réguliers
19% ont eu une formation sur le tabacet l’anesthésie
62% déclarent connaitre lesrecommandations de la SFAR de 2016
52% ne prennent pas en compte lestatut tabagique dans le calcul duscore ASA
• 37% Clinique• 37% CHU• 29% CH
Ces 19% de médecins avaient été formés :
• Pour 39% via la littérature médicale (Recommandations Formalisées d’Expert ouRFE de la SFAR principalement)
• Pour 25% lors de leur cursus initial ou cours de DES
• Pour 24% par une formation lors de sessions spécifiques (congrès, Enseignementspost-universitaires ou EPU, Congrès Européen d’Anesthésie-Réanimation)
• Pour 7% lors de formations/présentations locales
• Pour 5% lors de formations spécifiques abordant le sevrage tabagique (hypnose,auriculothérapie, acupuncture, addictologie et tabacologie)
Les représentations
48%
25%
13%
10%
3%
2%
73%
• Il importe à 73% des anesthésistes, systématiquement ou au moins la plupart du temps,que les patients arrêtent de fumer avant leur intervention.
69%
19%
12%
• 69% des anesthésistes pensent que le médecin anesthésiste doit jouer un rôle dans la priseen charge du sevrage tabagique des patients.
28%
18%
38%
13%
3%
46%
51%
• 46% des anesthésistes pensent que la période péri-opératoire est un bon moment pourun sevrage tabagique au moins la plupart du temps.
Les pratiques
98%
2%
• 98% des anesthésistes demandent à leurs patients s’ils sont fumeurs lors de leurconsultation.
51%
2%
13%
33%
84%
• 84% des anesthésistes conseillent à leurs patients d’arrêter de fumer.
81%• 81% délivrent uneinformation tournée versles bénéfices de l’arrêt.
16%
26%
36%
21%
42%
57%
• 42% proposent au moins régulièrement une aide au sevrage tabagique.• 57% proposent de temps en temps ou jamais une aide au sevrage tabagique.
52%
58%
• 58 % des anesthésistes lesadressent à un tabacologue
• 52 % des anesthésistesleur prescrivent dessubstituts nicotiniques
34%
29%
27%
• 29% des anesthésistes ne peuvent pas adresser facilement un patient en consultation detabacologie.
Autres
61%
55%
48%
42%
74%
73%
7%
DISCUSSION
=> La majorité des médecins anesthésistes pensent qu’ils doivent jouer un rôledans la prise en charge de ce sevrage.
=> Il leur importe que les patients fumeurs arrêtent de fumer avant une intervention.
• Les médecins anesthésistes sont sensibilisés à la prise en charge du sevragetabagique.
• Cependant, ils ne sont que très peu à avoir eu une formation sur le tabac etl’anesthésie.
=> Seulement un peu plus de la majorité d’entre eux connaissent lesrecommandations de la SFAR.
=> La moitié d’entre eux ne prennent pas en compte le tabagisme dans le calcul duscore ASA.
=> Moins de la moitié d’entre eux proposent une aide au sevrage tabagique.
=> Environ 30% d’entre eux ne peuvent pas adresser facilement un patient enconsultation de tabacologie.
=> Ils semblent encore partagés concernant l’opportunité de la période péri-opératoire pour débuter un sevrage tabagique.
• Ce manque de formation entraine des freins à la prise en charge du sevragetabagique.
• Les réseaux de tabacologie ne sont pas toujours facilement accessibles.
• La prise en charge du tabagisme péri-opératoire doit être optimisée
• Et le rôle des chirurgiens ?
• En améliorant la formation des anesthésistes
• En développant les réseaux de tabacologie.
JE VOUS REMERCIE POUR VOTRE ATTENTION
• En facilitant leur implication avec des outils simples et adaptés