Enfin, un rêve qui devient réalité ! Fin septembre et enfin les vacances ! Je crois que nous en...

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Enfin, un rêve qui devient réalité ! Fin septembre et enfin les vacances !

Je crois que nous en avons toutes deux besoin, surtout Yvonne qui n’a pas eu un seul jour de répit pendant un an ! Et pas n’importe quelles vacances, pas n’importe où !

À Alignan du vent, près de Béziers, pays où ruissellent le lait et le miel !

Imaginez : nous nous arrêtons dans une de ces boutiques présentant les fruits de la région, gorgés de soleil. Nous achetons 3 kg de raisins, 2 kilos de pommes, des poires, des melons… Que sais-je ? Deux cageots de fruits et légumes… pour 8 euros !!! Cela vous fait rêver, gens des grandes villes ?

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Enfin, nous arrivons chez notre amie Bernadette.

500 km de routes magnifiques dans le soleil et le couleurs de cet automne naissant.

Bizarre, c’est Yvonne qui a conduit et c’est moi qui suis exténuée. Mais après tout, c’est peut-être là le principe des vases communicants ? Je n’ai jamais été très douée en physique.

Je m’affale sur un banc (à portée de cageot de raisins…) et laisse lâchement ces dames vider la voiture.

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Le lendemain était programmée une sortie magnifique, pour saluer le départ de deux bateaux d’une chaîne humanitaire, mais j’ai préféré rester tranquille à la maison.

Les vacances étant sacrées, je suis partie à la sieste sitôt le repas terminé. J’étais bien obligée de me rendre compte que quelque chose clochait, et je me suis levée de la sieste décidée à faire droit aux supplications de ces dames qui voulaient me traîner chez le médecin.

Je dois dire que, les miroirs et moi, nous ne nous fréquentons guère. Mais quand je suis arrivée auprès de mes amies, deux cris d’horreur m’ont accueillie : j’étais du plus bel orange vif !

Là, je vous assure, ça a bardé ! Rendez-vous immédiat, visite chez le médecin.

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Le médecin me toise, ne me fait même pas asseoir : hospitalisation immédiate.

Ah mais oui… mais non ! Nous sommes en vacances et à quelques 500 kms de notre domicile !

- Bon, asseyez-vous ! Il vous faut repartir de suite.

Ah bon ? Et les vacances ?

Il a discuté des symptômes, analysé, pesé ses mots : j’avais, en plus de ma jaunisse, une saleté au pancréas ou au cholédoque.

D’abord, je n’ai jamais compris pourquoi certaines maladies sont plus que d’autres des saletés. Si je dis “J’ai un cancer !” Les gens se décomposent. Si je disais : “J’ai un lupus, ou une sclérose en plaque !” J’aurais droit à quelques mots de commisération. Or, ce sont des maladies autrement douloureuses !

Toutes ces questions de mots me paraissent de la plus grande hypocrisie. Et, de toute façon, on nait pour mourir, alors, d‘une chose ou d’une autre…

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Enfin, quoi qu’il en soit, nous avons repassé le film à l’envers, nous l’avons rembobiné, chargé la voiture, repris la route de Nevers. Téléphoner à notre médecin et après explication : “Il faut faire vite, très vite ! C’est mon jour de congé, mais appelez-moi dès votre arrivée à Nevers !”

Nous nous arrêtions devant la maison à 13 h 30, notre amour de médecin était près de moi à 13 h 50.

Confirmation du diagnostic, appels à un spécialiste à Gien (45). Rendez-vous pour hospitalisation le lendemain jeudi 9 h 30.

J’étais déjà très faible, on me colle donc dans un fauteuil pour rejoindre ma chambre. Nous sommes arrêtées dans notre élan par une corrida sans dignité : trois infirmières essayant d’écraser une araignée. Je n’aime guère ces charmantes bestioles, mais les efforts désespérés qu’elle faisait pour sauver sa peau me faisaient mal au cœur. Hélas ! Que peut une araignée, même avec huit pattes, contre six semelles décidées ???

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Ma chambre.

J’y suis seule, heureusement.

Première intervention programmée pour le lendemain. Donc, première douche et premier shampoing le soir avec le merveilleux produit maison, mousse onctueuse et couleur délicate, la Bétadine, que tous ceux qui ont fait un séjour en milieu hospitalier regrettent encore…

Le lendemain matin, au saut du lit, deuxième douche, première des 3 anesthésies générales. Premier diagnostic : vésicule biliaire complètement bouchée, foie ne travaillant plus depuis ???, toxines dans tout le corps, dénutrition sévère. Dénutrition, avec mes 90 kg ?

Ils plaisantent !

Impossible d’avaler, la dégringolade s’accentue, même plus la force de manger. Trois anesthésies générales en cinq jours (comptez bien : cela fait 6 merveilleuses douches à la Bétadine !)

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Je suis à Gien, 120 Kms de Nevers. Mais Yvonne vient tous les jours. Elle essaie d’enrayer mon inexorable dégringolade. Elle m’imprime et me porte, pour me les lire, tous les merveilleux messages reçus par mails de mes différents et extraordinaires correspondants. Ces 800 messages si importants et qui me redonnent courage. Toutes ces promesses d’ondes positives et de prières font dire à Yvonne :

- Il doit y avoir un embouteillage de prières en haut !

Le samedi, enfin, le départ ! On m’a posé une déviation qui permet aux différents organes de reprendre leurs fonctions.

Mais ce sera long… Très long…

Tout cela glisse sur moi, une seule chose compte : rentrer à la maison !

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A partir de ce jour, Yvonne prend une nouvelle casquette et s’instaure cuisinière en chef de ma personne.

N’ayant goût à rien, la tâche était ardue. Mais elle s’en acquittait fort bien !

Jugez plutôt : Noix de St-Jacques au whisky, bruschetta aux figues fraîches entre autres...

Mon corps récupère doucement et mon cerveau suit la même courbe.

D’un anéantissement complet, je passe à un état de fatigue mieux contrôlée.

De quelques minutes debout, je réussis peu à peu à augmenter mes performances. J’envisage d’ailleurs de me présenter aux prochains jeux olympiques…

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Parallèlement je commence à mieux placer mes idées. Je ne peux encore lire tous mes mails mais Yvonne continue à me les ouvrir.

Tout cela me donne à réfléchir !

Je sais que dans toute épreuve que la vie nous réserve, Dieu est là près de nous pour nous aider à en tirer la quintessence.

A moi de chercher, même si c’est encore à tâtons, ce qu’il attend de moi et comment je puis en tirer le meilleur pour me faire avancer vers lui.

Je me rends compte combien je suis entourée, choyée, cocoonée, portée par vos prières, vos pensées et pour certains par vos visites.

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Il me revient en mémoire cette réflexion de l’ostéopathe que j’ai vu dernièrement pour mes douleurs lombaires et qui me disait combien toutes ces prières et pensées positives m’enveloppaient dans un cocon de protection dont l’effet se ferait sentir encore bien longtemps.

A l’occasion du premier novembre, j’ai eu la joie de recevoir la communion et j’ai prié pour vous toutes et tous, pour que le ciel vous rende au centuple toutes ces merveilleuses pensées et prières.

J’ai mieux compris le cadeau qui m’était fait, et j’ai chaleureusement remercié le ciel de me permettre de vivre cette aventure, avec lui et avec vous.

Oui, du fond du cœur, j’ai remercié pour ce que j’étais en train de vivre.

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Et maintenant, pas à pas, avec Dieu, avec vous je veux lutter et partager dans la paix, la joie et la sérénité ce chemin de vie qui s’ouvre devant nous.

Dieu nous aime et ne permet jamais que nous ayons à affronter des épreuves que nous ne pouvons supporter.

Alors avec lui et ensemble, bonne route et prenez bien soin de vous !

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Illustration d’Hélène Porcher

Texte de Jacky

Musique : guitares

Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la [email protected]://jackydubearn.over-blog.com/http://www.jackydubearn.fr/