une expérience centenaire au service

de l'Afrique nouvelle

ENCYCLOPÉDIE

AFRICAINE

ET MALGACHE

LAROUSSE

Un volume (14 x 20 cm) , couver tu re en cou leurs , 544 p a g e s , n o m b r e u s e s illus-

t rat ions en noir, a t las d e 16 p a g e s en cou leu r s .

c o m p r e n a n t une par t ie g é n é r a l e :

GÉOGRAPHIE

HISTOIRE DU MONDE

HISTOIRE DE L'AFRIQUE

LITTÉRATURE ET GRAMMAIRE

ARITHMÉTIQUE ET GÉOMÉTRIE

L'HOMME : ANATOMIE ET SANTÉ

MORALE ; VIE PRATIQUE

ainsi q u ' u n e d e s m o n o g r a p h i e s

su ivan t e s (au choix):

AFRIQUE DU NORD

(Algérie - Tunis ie - Maroc) BURUNDI

CAMEROUN

CENTRE-AFRIQUE

RÉPUBLIQUE DU CONGO

RÉPUBLIQUE FÉDERALE DU CONGO

COTE D'IVOIRE

DAHOMEY

GABON

GUINÉE

HAUTE-VOLTA

MADAGASCAR ET SOMALIE

MALI

MAURITANIE

NIGER

RUANDA

SÉNÉGAL

TCHAD

TOGO

Chacune des grandes divisions de l'ouvrage (chapitres de la partie géné- rale ou monographies) a fait l'objet d'une édition particulière qui peut être achetée séparément.

M A D A G A S C A R

ET

T E R R I T O I R E S

DE L'

O C É A N I N D I E N

© 1964, Augé, Gillon, Hollier-Larousse, Moreau et Cie. — Librairie Larousse, P a r i s Il est interdit d'exporter le présent ouvrage au Canada, sous peine des sanctions prévues par la loi et par nos contrats.

s c è n e t y p i q u e d a n s u n e r iz ière . bord de m e r à M a d a g a s c a r .

LA GÉOGRAPHIE DE MADAGASCAR

Madagascar, quatrième île du monde, un peu plus grande que la France (590 000 k m est située à 400 km de l'Afrique, dans la région tropicale du Sud. A l'est, elle est bordée par l'océan Indien, d'où lui viennent les vents alizés d'est et de sud-est, qui lui apportent la pluie. La saison des pluies (été austral) dure de novembre à avril, la saison sèche de mai à octobre. Mais le relief amène de grandes différences dans la répartition des pluies, les climats et la végétation.

La « Grande Ile », comme on l'appelle souvent, est donc un pays très varié. Isolée de l'Afrique et de l'Asie, elle est aussi un pays très original, un petit continent. Les espèces végétales et animales sont, pour la plupart, différentes de celles des continents voisins. Le peuple malgache constitue aussi un groupe humain particulier, qu'on ne peut rattacher entièrement ni à l'Afrique ni à l'Asie.

L'île est allongée dans le sens nord-sud. Tout l'intérieur est occupé par un plateau de roches anciennes, dont l'altitude moyenne va de 800 à 1 400 m. Ce plateau s'abaisse en pente douce vers la côte ouest, large de 150 km en moyenne et composée de terrains sédimentaires. Il tombe brusquement à l'est par une ou deux falaises, encadrant un gradin intermédiaire; la côte est est étroite (50 km en moyenne). Les trois grandes zones de relief sont donc : la côte est, le plateau et la côte ouest.

Le vent dominant, venant de l'est et chargé d'humidité, déverse des pluies massives sur la côte est, le gradin et la falaise. Ces régions ont, en conséquence, un climat chaud et humide, avec une végétation équatoriale, forêt et marais. Le vent poursuit sa course et répand sur le plateau une humidité déjà diminuée; de plus, l'altitude donne de la fraîcheur; la végétation est moins abondante; la prairie et la terre rouge (latérite) caractérisent le paysage. Le vent redescend ensuite sur la côte ouest, ayant perdu beaucoup de son humidité ; le climat est tropical, sec ; les hautes herbes et les petits bouquets forestiers à feuilles caduques caractérisent cette zone dans son ensemble.

La forêt couvrait autrefois toute l'île. Elle a en grande partie disparu par l'effet des feux de brousse, sauf sur la côte est et le long des cours d'eau de l'Ouest. Les espèces sont différentes de celles de l'Afrique.

La faune sauvage est aussi très particulière. Les grands fauves n'existent pas, ni les serpents venimeux. Les oiseaux sont nombreux. Parmi les animaux caractéris- tiques, on peut citer les lémuriens, qui sont très nombreux (les trois quarts des espèces connues vivent à Madagascar [aye-aye, indris, babakoto, sifaka, maki, varika, gidro, etc.]), les hérissons (tandraka, soki), la chauve-souris (fanihy), le sanglier (lambo), le fosa (carnassier plus grand qu'un chat), la grande araignée fileuse de soie (halabe). Le seul animal féroce est le crocodile (voay, mamba).

L'épyornis (grande autruche) et les lémuriens géants ont disparu depuis longtemps.

La côte est.

La côte de l'océan Indien est, dans son ensemble, très rectiligne, avec des récifs en mer et une ligne de dunes le long du rivage. Les abris sont rares : rade de Vohémar, baie d'Antongil, rade de Tamatave, rade de Fort-Dauphin. L'île de Sainte- Marie, basse et sableuse, s'allonge au large.

Après la zone côtière, on trouve, en allant vers l'ouest, successivement : 1° une dépression marécageuse de lagunes, qu'on a en partie reliées par le

canal des Pangalanes, avec une végétation de joncs et d'arums (viha) ; 2° une zone de collines basses, couvertes d'une petite brousse ou d'une forêt

secondaire (savoka) ; 3° une ou deux falaises couvertes de forêt (ala); 4° entre les deux falaises, un gradin intermédiaire (plaine de l'Alaotra, pays

tanala), généralement boisé. Certains arbres de la savoka, comme le ravenala et les bambous, sont abondants

et utilisés pour la construction. Toute la côte est est très arrosée, surtout la partie centrale. Les fleuves sont

courts, mais roulent d'énormes quantités d'eau. Torrentiels dans la traversée de la falaise, avec de nombreuses cascades, ils se terminent dans la région côtière par des vallées d'alluvions fertiles, où une grosse partie de la population se trouve concentrée. Les principaux, du nord au sud, sont le Maningory, le Mangoro, le Mananjary, la Matitana, la Mananara, sur le gradin; le lac Alaotra s'étend dans une zone d'alluvions marécageuses qui peuvent être mises en culture.

Chaude et humide, la côte est est, par excellence, le pays des cultures équato- riales. Les rizières inondées (koraka) s'y sont développées sur les alluvions. Le manioc et la patate sont les cultures vivrières de la savoka et du gradin. Le café y a trouvé sa zone d'élection, soit en plantation, soit autour des villages. La région d'Antalaha-Sambava est le plus gros producteur mondial de vanille. Le giroflier se

P a y s a g e des h a u t s p l a t e a u x d a n s la rég ion de F i a n a r a n t s o a .

cultive à Sainte-Marie et sur la côte voisine. La pêche est active dans les rivières et les lacs, faible en mer. L'élevage est peu important, sauf celui des volailles.

Dans ce pays de végétation abondante, la vie humaine utilise largement les produits végétaux. La maison, quadrangulaire et sur pilotis, repose sur des piliers de bois, mais le plancher, les murs et le toit sont fournis par le ravenala. Les vêtements étaient autrefois en raphia ou en nattes de jonc. Les ustensiles de cuisine traditionnels étaient faits de bambou, de courges ou de bois.

Les cultures traditionnelles, sauf celle du riz, se font par déboisement suivi d'incendie (tavy), qui a détruit une grande partie des forêts, faisant place à la forêt secondaire et à la brousse (savoka), bien moins riche en bonnes espèces d'arbres.

Le plateau. Le plateau est une masse de roches anciennes (gneiss), avec des bancs de granite

et quelques épanchements de laves volcaniques anciennes. La surface en est bosse- lée, avec de hautes régions rocheuses, des collines moyennes (tanety) et des dépres- sions alluvionnaires marécageuses, largement transformées en rizières.

Les régions montagneuses sont : 1° au nord, la montagne d'Ambre, volcanique, séparée, par un seuil où passent

les routes, du massif du Tsaratanana, où se trouve le sommet de l'île (2 880 m); 2° au centre, le plateau de l'Imérina, d'une altitude moyenne de 1 200 m, dont

le centre est la plaine de Betsimitatatra, où s'étendent les rizières de Tananarive. L'Imérina est bordé, au sud, par la montagne de l'Ankaratra, continué par la zone volcanique d'Antsirabé, où les cratères sont nombreux, et celle du lac Itasy ;

3° au sud, le Betsiléo, remarquable par ses hautes collines rocheuses et ses rizières étagées aux flancs des montagnes. En poursuivant vers le sud, on traverse les plateaux dénudés du pays bara.

Les forêts, sur le plateau, sont très rares. Le déboisement et les feux de brousse

n'ont laissé subsister qu'une prairie de graminacées de plus en plus pauvres et sèches (bozaka), où la terre rouge se montre souvent à nu. De là le nom d'île Rouge qu'on donne souvent à Madagascar. Il a fallu reboiser, avec surtout des eucalyptus, pour fournir du bois et empêcher le dessèchement du sol et du climat.

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