En Primeur! - geniephysique.com filechoisie après une mûre réflexion de quelques secondes. En...

20
L (e ! ) ("#$ e! )de 3 25 % &r '(! Z )1 $ Les Songes de Kreyszig - Vol 25 #3 15 janvier 2014 Ce vieux truc de grand-mère enrage les dermatologues! Cogito ergo sum... Cogitons sur la somme des ergothérapeutes En Primeur! Regardez cette petite fille de 6 ans donner le plus adorable cadeau à son ours en peluche. C q vr r rfr à r vr r. L'histoire dramatique derrière cette photo de Kim Kardashian. 19 signes que vous êtes en relation étroite avec l'humus. 26 choses que vous devez faire avant de graduer. 108 CHOSES DE 2004 QUI VOUS FERONT SENTIR TERRIBLEMENT VIEUX. Un étudiant passe trois mois à danser sur une chanson de Bruno Mars lors de son voyage en Chine. Choquant! Cette vidéo a été bannie de plusieurs pays d'Asie.

Transcript of En Primeur! - geniephysique.com filechoisie après une mûre réflexion de quelques secondes. En...

L(e! ) ("#$e!)de

3

25

% &r'(!Z )1$

Les Songes de Kreyszig - Vol 25 #3 15 janvier 2014

Ce vieux truc de grand-mère

enrage les dermatologues!

Cogito ergo sum...Cogitons sur la somme des ergothérapeutes

En Primeur!

Regardez cette petite fille de 6 ans donner le

plus adorable cadeau à son ours en peluche.

C! q"! v#$r! %&'!"(!r )r&f&r& %*$ à )r#)+ %! v#$r! )!r,#((-.*$&.

L'histoire dramatique

derrière cette photo

de Kim Kardashian.

19 signes que vous êtes en relation étroite avec l'humus.

26 choses que vous devez faire avant de graduer.

108 CHOSES DE 2004 QUI VOUS FERONT SENTIR

TERRIBLEMENT VIEUX.

Un étudiant passe trois mois à

danser sur une chanson de Bruno

Mars lors de son voyage en Chine. Choquant! Cette vidéo a été bannie de plusieurs pays d'Asie.

Mot du directeurPar Vincent Michaud-Belleau

Chers pourvoyeurs de fonds de ce journal,

La page titre de cette toute fraîche édition de Les Songes de Kreyszig a été choisie après une mûre réflexion de quelques secondes. En 2013, la qualité moyenne de l’information publiée et consommée à travers l’univers a nettement diminué. Le sensationnalisme et les photos de chats ont devancé les textes de fond sur la politique internationale, la question environnementale et la consommation de drogues dures par Rob Ford. Ce changement s’est particulièrement fait sentir auprès de notre génération, très présente sur les médias sociaux. Même si nous avons maintenant facilement accès aux textes les plus érudits, nous choisissons l’insignifiance et la superficialité de façon massive (pourquoi n’y a-t-il pas de mot pour «pas creux» en français?). De plus, nous avons accès à tellement d’information peu pertinente que nos cerveaux ont de la difficulté à en faire un tri efficace, ce

qui donne lieu à de belles situations où des gens mordent à l’hameçon des sites comme Le Navet et The Onion via Facebook ce qui, avouons-le, est souvent très comique. Et ici, je citerai Isaac Newton qui avait une opinion intéressante sur la question : «Le problème avec les citations sur Internet, c’est qu’on peut difficilement en vérifier l’origine.»

En ce sens, je suis persuadé que notre journal étudiant répond à un besoin criant d’information pertinente, appuyée sur des faits véritables et approfondie par de nombreux experts. Mais, comme nous n’avons pas vraiment les moyens de faire ce que je viens de dire, on préfère plutôt vous amener à exercer votre sens critique et pousser le ridicule jusqu’au point où il tue presque. Ainsi, dans cette nouvelle édition, vous trouverez bel et bien quelques textes pertinents, un poème presque érotique, des jeux de mots ichtyologiques, le BADASS et bien d’autres cossins. Cette fois, la section des citations est particulièrement fournie, probablement parce que Mathieu Roy refusait de m’envoyer sa liste partielle à la dernière mi-session (je t’aime quand même). Je prends le temps de remercier les contributeurs fidèles qui m’envoient, édition après édition, des textes de qualité variable. Sans votre aide inestimable, je serais obligé d’écrire 10 000 mots à moi seul et je suis bien trop paresseux pour ça.

Pour tous les guerriers en GPH, que cette session de Festival et ce début d’année soient remplis de joie, de reprises de films d’action des années 80 et 90 et de café.

Cordialement, Le directeur

Conditions d’utilisationJe m’engage à ne pas poursuivre Les Songes de Kreyszig, son directeur et/ou l’association étudiante qui le supportent si des auteurs indépendants utilisent Photoshop pour me transformer en un super-héros de seconde classe, propagent des rumeurs concernant le taux de consanguinité dans mon village natal ou prétendent que le pamplemousse est un fruit agréable au goût.

J’ai lu et j’accepte les conditions précédentes.

J’ai menti à la question précédente, comme toujours.

Tic-tac-toe, bitch.

Les Songes de Kreyszig 2Vol 25 #3, 15 janvier 2013

OpenComment le matériel libre (open hardware) et la science ouverte (open science) sont en train de révolutionner l’ingénierie, la recherche scientifique et l’éducation.

Par Frédérik Berthiaume

Oui, ceci est bel et bien un article sérieux publié dans Les Songes. Vous m’en voyez navré, mais c’est le meilleur moyen de vous informer d’une nouvelle des plus excitantes! : une révolution scientifique et technologique a lieu en ce moment-même et il n’en tient qu’à vous d’en être les acteurs! Mais qui suis-je donc pour vous en expliciter les tenants dans ce court article? Bien qu’il soit vrai que je suis insignifiant, n’ayant pas encore de joli bout de papier qui prouve ma valeur (ça s’en vient, mais il me reste beaucoup de temps et d’argent à y perdre, comme la plupart d’entre vous d’ailleurs), je me suis récemment rendu compte que j’ai les deux bottes bien enfoncées dans cette révolution (ceux qui me connaissent diraient que je suis tombé dans la marmite quand j’étais petit, ce que je réfuterais, n’ayant ni de petit chiot blanc, ni d’affection notoire pour les menhirs).

Vous êtes sans doute familiers avec le concept de l’open-source! : des programmes gratuits, pour à peu près tous les goûts et besoins, modifiables à volonté. Plus il y a de personnes qui y collaborent, plus le résultat se perfectionne, jusqu’à parfois surpasser des alternatives corporatives (je dis bien «parfois», mais n’oublions pas non plus que nombre de ces dites alternatives corporatives se sont basées sur des codes publics à l’époque où les licences publiques n’existaient pas). C’est comme la coopération entre GPH, version grande échelle et internationale grâce à l'Internet. Je ne vous apprends rien jusqu’à maintenant.

Le matériel libre et la science ouverte s’inspirent de cette philosophie. Dans le cas du matériel libre, les plans et spécifications de l’appareil sont accessibles à tous, gratuitement, de sorte que n’importe qui étant suffisamment talentueux peut acheter toutes les pièces et le construire lui-même. La science ouverte, quant à elle, se base sur des logiciels et du matériel libre pour faire des expériences scientifiques et partager gratuitement les résultats à la communauté.

Cela peut sembler surprenant lorsque l’on n’y est pas familier, mais je vous assure que cette façon de faire est bien plus efficace sur tous les points et, en plus, elle

avantage tout le monde! Je n’entrerai pas dans les détails poussés ; un nombre faramineux d’auteurs se sont déjà penchés sur la question. Cet article n’a pour prétention que d’être une courte introduction. Je vous invite par ailleurs à faire votre propre recherche sur le sujet si cela vous intéresse (je recommanderais à cet effet le livre «!Open-Source Lab!», de Joshua M. Pearce, paru aux éditions Elsevier en novembre dernier).

Commençons d’abord par le matériel libre. Vous concevez immédiatement l’attrait que cela peut avoir pour les universités, les ingénieurs, les patenteux et les scientifiques en général! : coûts dangereusement diminués, possibilités de modification, d’adaptation et de personnalisation infinies, communauté de partage démentielle… Qu’en est-il cependant des compagnies qui produisent ces appareils? Font-elles faillite? Bien au contraire! Elles dominent une part croissante du marché, entraînant dans leur sillage toujours plus de compagnies qui voient dans cette révolution une manne financière incroyable. On assiste à un changement radical d ’ idéologie! : a lors que traditionnellement, le brevet était préféré, croyant entre autres qu’en protégeant une technologie des copies, on parviendrait à mieux la vendre, la nouvelle approche consiste plutôt à distribuer librement les plans pour créer une communauté gigantesque de consommateurs qui savent exactement ce qu’ils achètent. En outre, cela permet d’être constamment à l’affût des nouveaux développements et de répondre très rapidement aux nouveaux besoins, étant par ce fait continuellement en avance sur d’éventuels compétiteurs qui ne font que copier sans innover.

Je vais vous donner deux exemples de matériel libre excessivement utiles et répandus! : l’Arduino (http://arduino.cc/) et les imprimantes 3D RepRap (http://reprap.org/) (ces dernières ont notamment la particularité d’utiliser un Arduino comme contrôleur, comme quoi il n’y a nul besoin de réinventer la roue quand tout est libre!). Avec ces deux outils, il est possible de créer un nombre gigantesque de choses… La seule limite est votre imagination! Pour avoir un aperçu, vous pouvez consulter des sites comme

Les Songes de Kreyszig 3Vol 25 #3, 15 janvier 2013

Thing iverse (h t tp : / /www. th ing iverse . com/ ) , Instructables (http://www.instructables.com/index) et Make (http://makezine.com/projects/). Comme tout est libre, c’est gratuit et super détaillé! Vous verrez, vous aurez tellement d’idées de projets que vous ne saurez pas par où commencer!

En terminant, j’aimerais mentionner à quel point cette révolution a le pouvoir de changer les pratiques d’éducation et de recherche scientifique. Si l’Internet nous offrait déjà une éducation théorique presque infinie, il est dorénavant possible d’avoir accès à une éducation pratique de plus en plus étoffée et à faible coût au moyen du matériel libre et du foisonnement de l a d o c u m e n t a t i o n e t d e s d i d a c t i c i e l s q u i l’accompagnent. Il y a également un impact énorme sur la recherche scientifique! : la possibilité de fabriquer soi-même son équipement et le partage des montages expérimentaux permet de réduire énormément les coûts, d’améliorer significativement la qualité en permettant une révision par un nombre incalculable de pairs et d ’accélérer à une vitesse fol le les développements scientifiques. Bref, que du bon en perspective! Serez-vous de la partie?

Souvenirs de 2012. Est-ce que Chaton doit encore 2$ aux finissants?

Par EBD

L'homme, la femme et la nuit

Par Jean-Raphaël Carrier

C'était par une nuit sombre et orageuse.Le tonnerre couvrait temporairement le bruitDe la pluie qui, elle, ne cessait jamais, rageuse.Du ciel tombait un interminable torrent, toute la nuit.

L'électricité avait cédé depuis longtempsEt maintenant le toit coulait, les murs suintaient,Répandant dans l'appartement un air répugnant.L'odeur, la noirceur, la froideur... la femme frémissait.

Malgré le froid elle avait sué et, maintenant nue,Elle grelottait comme jamais!!N'eut été d'IgorElle aurait été emmitouflée, très chaudement vêtue.Mais il l'avait enlacée, embrassée... et plus encore!

Et depuis qu'il s'était levé et l'avait laissée,Elle tremblait.!Pas de peur.!Elle avait certes froid,Mais plus pour longtemps. Car son homme, dévoué,Était sorti dans la nuit réparer le toit.

Un toit qui coule, un vent qui gifle, une nuit noire,Un orage à n'en plus finir : rien n'arrêterait Igor.L'amour le réchauffait, ses muscles lui donnaient [espoir.Il braverait tout pour elle, même les foudres de Thor!

C'était par une nuit sombre et orageuse.Le tonnerre couvrait temporairement le bruitDes cris de plaisir de la femme comblée, heureuse,Enlacée par son Igor qui avait vaincu la nuit.

Le toit ne coulait plus et elle frémissait encore.Mais plus de froid, oh non! Plus jamaisElle n'aurait froid, ni peur. Son sauveur, son Igor,Son amour, son amant... jamais elle ne le quitterait!

Les Songes de Kreyszig 4Vol 25 #3, 15 janvier 2013

CitationsPar les professeurs

Émile Knystautas

C’est quoi la joke? La joke, c’est que ça explique toute la physique. C’est-tu assez comme raison?

C’est un calcul banalissime.

Louis Gosselin

Un échangeur avec une surface infinie, ça n'existe pas. Ça coûterait trop cher.

J’ai essayé de vous trouver des photos de corps noirs, mais à chaque fois que je tape black et body dans Google, ça me sort des drôles de choses.

Me semble que c'est chaud et humide dans la place!

L’échangeur est infini. Mets-en, c’est pas de l’onguent.

Leslie Rusch

J'essaie de faire entrer mon saucisse (sic) dans un petit trou.

Il y aura un impact dans le vrai monde. Parce qu'on veut un peu de réalité. Pas trop de réalité.

On met un bit, on met un autre bit, on met un autre bit, on a un recouvrement.

Daniel Côté

Si je restais dans St-Sauveur, je serais un drogué.

Tigran Galstian

Vous savez, vous n'êtes pas obligés de vous présenter à mon cours.

Dominique Grenier

Peut-être qu’ils vont réussir à atteindre une vitesse plus élevée que la vitesse de la lumière. Je sais pas, je

suis pas physicien. Mais c’est des asymptotes. Il peut en avoir une par en haut. Mais là, on est en théologie, on est rendu avec des mondes parallèles puis Dieu là.

Bon, on a fini de parler des problèmes visuels du prof. Au moins, y’a pas encore de problèmes érectiles. Jean-Yves en reviendra pas quand je vais lui dire que j’ai dit ça. Quand on était au bacc, il faisait les pires niaiseries, mais là il est rendu très pudique.

C’est quoi le temps 0? C’est tu quand le sperme de mon père est arrivé dans l’ovule de ma mère?

Merci d’être venus [pause]. J’en ai le deux tiers. Il m’en manque un tiers, mais au moins j’ai les meilleurs.

Les poissons tournent comme ça. Vous connaissez ça la pêche?

Qu’est-ce que le flux à part le fait d’aller aux toilettes?

Si on regarde les lois de la physique, puis les lois de l’économie, on sait qui gagne.

J’ai déjà été aux Nordiques. Je ne dis pas que j’y retournerais.

Ça permet de s’amuser sans salir notre linge.

La source, elle a pas des bons yeux. On a déjà essayé de lui mettre des lunettes et ça n’a pas marché.

Écoutez les gars...Les gars et LA fille.

Ceci est une jonction en T. “Hanté” : l'Halloween approche.

Dans le temps, je retournais le projecteur et je disais “enwoye, réveille-toi”, mais là je ne peux plus faire ça, il est au plafond.

Un compas à 1$ va faire la job, on n’est pas des artistes. Il y a de quoi à comprendre dans nos dessins à nous.

Au moins, il ne vient pas en char, donc même s’il fait un examen chiant... Dans mon temps, il y avait un prof qui avait fait un examen chiant. Ça fait qu’il y une gang, pas moi, qui a viré son char de 90 degrés. Il a

Les Songes de Kreyszig 5Vol 25 #3, 15 janvier 2013

fallu qu’il attende que les deux chars d’à côté partent avant de pouvoir partir.

Prends ça et tourne-le, tu vas voir l’effet est beaucoup plus buzzant.

Moi aussi je baillerais si j’avais un cours de même, mais c’est pas évident pour un prof de dormir en donnant son cours.

Ça, ça s’écrit avec des équations mathématiques. Je suis bouche bée.

Benoit Lévesque

Les enfants n'ont pas le droit d'être orphelins ici. Ils meurent avec leurs parents.

Les enfants ne peuvent exister avant leurs parents, sauf dans les films.

Rachid Kandri-Rody

C'est fini, on ne philosophe plus, on rentre dans le réel.

On peut toujours s'insérer entre les deux!

Vous êtes dans le noir? Non? Bon!

Les mathématiques, c'est comme un mariage! Soit on dit oui, soit on dit non!

Father, is that you? Par ABL

Par Audrey Veillette

Les Jeux Photoniques est présentement à la recherche de membres pour le comité exécutif de l’édition 2014, et ce, dans le but de poursuivre sa mission de faire connaître l’optique photonique aux étudiants de cinquième secondaire. Les postes vacants, à ce jour, sont les suivants :

Vice-présidence aux défis. Améliore et/ou remplace les défis actuels. S’occupe de tout ce qui est en lien avec les défis : matériel, règlements, tests, sécurité, formation des bénévoles, etc.

Vice-présidence aux commandites. Ramasse plein d’argent auprès d’organismes et d’entreprises de la région pour permettre la tenue de l’événement.

Vice-présidence à la logistique. Veille à ce qu’on ne manque de rien en s’occupant des diverses réservations (locaux, autobus, matériel) et des commandes de nourriture, chandails, objets promotionnels.

Vice-présidence aux participants. S’occupe de la communication avec les écoles et reste continuellement en contact avec les enseignants afin d’avoir le bon nombre de participants.

Vice-présidence aux ressources humaines. Recrute et forme plein de bénévoles motivés.

Vice-présidence aux communications. Mets le site web à jour, fait les compte-rendus des réunions et s’occupe de la visibilité médiatique.

Vice-présidence à l’infographie (nouveau poste). Conçoit les logos en fonction des besoins d’affichage et de présentation des Jeux Photoniques.

Si vous êtes intéressés, veuillez envoyer une lettre de présentation à [email protected], en indiquant quel(s) poste(s) vous intéresse(nt). Je vous conseille de postuler à plus d’un poste, afin d’augmenter vos chances d’être dans l’organisation. Vous avez jusqu’au 18 janvier pour soumettre votre candidature.

Les Songes de Kreyszig 6Vol 25 #3, 15 janvier 2013

Olympiens mirifiquesPar Jean-Raphaël Carrier

Maintenant que vous avez regardé «mirifique» dans le dictionnaire, passons au vif du sujet. L’hiver est bien installé, l’année grégorienne est un nombre pair ne se divisant pas par 4! : les Olympiques d’hiver sont à nos portes! Sochi, petite station balnéaire du kraï de Krasnodar complètement inconnue jusqu’à tout récemment, s’apprête à recevoir quelques-uns des meilleurs athlètes que la Terre ait engendrés. Des héros seront nés, des records jusqu’alors imbattables seront battus ; le monde sera témoin d’histoires invraisemblables, déroutantes et touchantes. Afin de vous accompagner dans votre attente de février, voici les histoires de deux anciens olympiens canadiens. Avertissement!: ce sont des histoires vraies.

Harry «Moose» Watson!: la machine à butsTout d’abord, je dois spécifier que je ne parle pas du Harry Watson qui a joué dans la Ligue Nationale de 1941 à 1957, remportant au passage cinq fois la Coupe Stanley, mais bien d’un joueur de loin plus incroyable!: Harold Ellis «Moose» Watson. Ne cherchez pas son nom dans les registres de la Ligue Nationale, car il n’a jamais voulu jouer pour eux. Je n’ai pas fait d’erreur, c’est lui qui n’a pas voulu jouer dans la LNH et non l’inverse. Un type singulier. Mais commençons par le début...

Harry Watson est né en 1898 à Terre-Neuve. Les téteux diront qu’il n’est donc pas né au Canada, Terre-Neuve n’en faisant pas encore partie ; mais ces téteux se fermeront la trappe et continueront de lire en silence. Toujours est-il qu’après être né dans un endroit très reculé et d’avoir vécu une enfance ordinaire – toute bonne histoire de héros débute ainsi – il s’installe à Toronto à l’âge de 15 ans. Il joue au hockey comme un champion et fait l’équipe d’étoiles au collégial, avant d’aller combattre lors de la Première Guerre mondiale. Courte parenthèse non sportive! : il était un véritable badass avec son avion, abattant six avions ennemis sans subir de dommage. Fin de la parenthèse.

Après son retour au Canada, il joint les rangs des Granites de Toronto en 1919-1920 et gagne avec eux la Coupe Allan en 1921-1922 et 1922-1923. Watson fait partie de l’équipe étoile de la ligue lors de ces deux

années. Aux premiers Jeux Olympiques d’hiver à Chamonix en 1924, ce sont les Granites de Toronto qui sont chargés de représenter le Canada1. Évidemment ils remportent l’or. Je dis «évidemment» parce que Harry «Moose» Watson était avec eux. Et je dis ça parce qu’il a marqué 36 buts en 5 matchs. Il a marqué 13 buts dans le même match (33-0 contre la Suisse), un record qui ne sera probablement jamais battu. Dans le match le plus serré du tournoi (6-1 contre les États-Unis), Moose réussit quand même à inscrire un tour de chapeau.

Ai-je dit que les matchs de l’époque ne duraient que 45 minutes et non les 60 minutes d’aujourd’hui? Eh bien, c’est ça. Alors vous pouvez multiplier ses statistiques par 1,33.

Harry «Moose» Watson, au centre, pendant que le gardien adverse mouille ses culottes.

Suite à ces exploits vous comprendrez bien qu’il a reçu plusieurs offres lucratives (pour l’époque) afin de jouer dans la Ligue Nationale. Mais il les refusa toutes, ne voulant rien savoir d’être payé pour jouer à son sport favori. Il préféra partir en affaires, et prit sa retraite du hockey (comme joueur) en 1924. Il devint quelques années plus tard entraîneur, période pendant laquelle il remporta une autre Coupe Allan. Il remit même ses patins lors d’un match où un de ses joueurs, malade, n’avait pu faire le voyage. On ne verrait pas Michel Therrien faire ça...

Lawrence Lemieux!: le bon samaritainLawrence Lemieux (photo) est un Albertain qui participa aux compétitions olympiques de voile en 1984

Les Songes de Kreyszig 7Vol 25 #3, 15 janvier 2013

1 Les joueurs professionnels n’ont été admis aux Olympiques qu’en 1988 (Calgary) et ceux de la LNH en 1998 (Nagano).

(Los Angeles) et 1988 (Séoul). Il est surtout connu (par les rares qui le connaissent) pour son altruisme en 1988.

Pendant une course de la catégorie Finn à laquelle il participait, alors qu’il était à mi-course et en deuxième position (ce qui était amplement suffisant pour lui assurer une place dans la ronde des

médailles), Lemieux aperçut un navire 470 renversé. Il est à noter que les compétitions de Finn et de 470 se déroulaient simultanément, légèrement éloignées l’une de l’autre. Ce jour-là il ventait très fort, avec des pointes atteignant 35 nœuds, ce qui fit renverser et briser le 470 du duo singapourien composé de Joseph Chan et Shaw Her Siew, qui se blessèrent et tombèrent à l’eau. Dès qu’il les eut aperçus, Lawrence Lemieux décida de leur porter secours. Il changea donc de direction, les sortit de l’eau puis attendit avec eux l’arrivée du bateau-patrouille. Lorsqu’ils furent sains et saufs, Lemieux repartit et termina sa course.Il reçut pour ce sauvetage la médaille Pierre de Coubertin des mains du Président du Comité Olympique de l’époque, Juan Antonio Samaranch. Ce dernier affirma!: «By your sportsmanship, self-sacrifice and courage, you embody all that is right with the Olympic ideal.»

Donc lorsque vous regarderez les Olympiques de Sochi bien évachés sur vos divans, dites-vous que parmi ces athlètes, il y a de véritables héros, actuels ou en devenir. Et rappelez-vous aussi que certaines valeurs sont plus importantes que le succès et les grands honneurs. Comme Harry Watson qui aurait pu torcher la Ligue Nationale comme pas un mais qui a préféré gagner sa vie en travaillant et non en jouant, ou comme Lawrence Lemieux qui n’a pas hésité à mettre un terme à sa course et à son espoir de médaille pour secourir des semblables dans le besoin, alors qu’il ne les connaissait même pas.

Et c’est aussi ce genre de valeurs qui doit primer au Festival qui s’en vient. GPH peut gagner. On l’a déjà fait, et plus d’une fois. Mais avant tout, gardez à l’esprit les principaux objectifs du Festival! : s’amuser tous ensemble, socialiser avec des gens d’autres années et programmes, se découvrir de nouveaux talents... Que vaut un trophée, lorsqu’on peut déjà gagner de tant d’autres façons?

Poisson et imagePar Philippe Beaulieu, Olivier Boily et

Vincent Michaud-Belleau

Voici les sorties à venir au Cinémarlin en 2014 :

Sole au mondeAmoruecan GangsterKrill BillTanguillePoulpe FictionI, barbotteDa Vinci CodNothing but the truiteJurassic Carpe IIHareng Potter à l'escolier des sorciersMoule-anLe roi lotteLa gaubergeAlose au pays du mervalEl-dorade-eauLa revanche du capitaine BrochetL'anchois de SophieMerlan l’enchanteurTwilapia - ThontationLe dernier saumonraiLes ombles chevalier de la table rondeLe seigneur des vivaneaux - Le retour de lamproieFlétan en emporte le ventLes invasions bar bar

Les beaulieuseriesPar Vincent Michaud-Belleau

RR c'est le ministre de la magie, C'est lui qui décide des nombres magiques, Y'en a qui le trust, y'en a qui le trust pas, Mais ses intentions sont nobles.

Internal flow. More like infernal flow.

…donc soustraire ceux qui sont sortis de mon moi.

Dans l'fond, l'efficacité biologique, c'est un peu comme une mesure de l'efficacité de mes orifices.

Y'a un film qui s'appelle Marie-Antoinette, tout n'est pas perdu.

Milk the cow, Vincent, milk it real good.

Les Songes de Kreyszig 8Vol 25 #3, 15 janvier 2013

Comment écrire une plainte Par Audrey Veillette

Premièrement, avant de porter plainte, il très fortement conseillé de discuter de la situation avec la personne concernée afin d’essayer de régler le problème de façon directe. Si cette démarche est infructueuse, vous pouvez alors écrire une plainte officielle. Celle-ci doit être adressée au supérieur immédiat de la personne contre qui la plainte est adressée. Dans le cas d’une plainte à l’endroit d’un professeur, il faut donc l’envoyer au directeur du département qui donne le cours. Ce n’est pas forcément le directeur de département de votre bacc.

Pour être efficace, une lettre doit contenir!:

- La date ; - Une salutation (e.g. «bonjour») ;- Une petite introduction pour annoncer qu’il s’agit d’une plainte, ainsi qu’une identification de la personne et du cours concernés (il est recommandé d’écrire le nom et le sigle du cours) ;- Une liste expliquant de la façon la plus objective possible la ou les causes de votre plainte ;- Idéalement, des références au Règlement des études pour supporter vos arguments ;- Une explication des démarches que vous avez faites auprès du professeur (dire d’une belle façon «je lui en ai parlé et il n’a rien fait») ;- Une autre salutation (e.g. «cordialement») ;- Votre signature et votre NI.

Une fois la plainte déposée, le directeur du département dispose de 10 jours ouvrables pour vous donner une réponse écrite.

Il est très important de se souvenir que les enseignants sont des êtres humains et ont des sentiments. Il faut donc éviter les attaques personnelles, puisqu’il s’agit de manque de professionnalisme.

Afin d’augmenter la crédibilité de votre plainte, vous pouvez citer les articles concernés de la Déclaration des droits des étudiants et du Règlement des étudiants. Ce faisant, vous démontrez que vous vous êtes grandement renseigné avant d’écrire votre plainte et que vous ne le faites pas sur un coup de tête.

Voici quelques articles pouvant vous être utiles!:

Déclaration des droits des étudiants1.1 les étudiants et les étudiantes ont droit, pour chaque cours auquel ils s’inscrivent, à un plan de cours écrit ;

1.2 les étudiants et les étudiantes ont le droit, dès le début du cours, de discuter, dans le respect du contenu et des objectifs établis, des conditions d’encadrement et des modes d’évaluation proposés ainsi que de suggérer des modifications au responsable du cours ;

1.3 les étudiants et les étudiantes ont droit à une évaluation commentée de leurs travaux, essais, examens, mémoires et thèses dans des délais raisonnables de même qu’à la consultation de ces documents après correction, dans le respect, le cas échéant, des conditions nécessaires au maintien de la validité des instruments utilisés ;

1.4 les étudiants et les étudiantes ont droit à une révision de leurs notes d’évaluation faite conformément au Règlement des études.

Règlement des études!150. Un cours est un ensemble intégré d’activités d’enseignement et d’études considérées comme un tout qui permet d’atteindre des objectifs de formation déterminés.

152.1 Dès la première activité du cours, le responsable fournit à l’étudiant un plan de cours. Celui-ci devient alors un engagement réciproque entre le responsable du cours et les étudiants. Sous réserve de circonstances exceptionnelles, le consentement unanime est nécessaire pour apporter des modifications au calendrier des séances ainsi qu’au calendrier et aux modalités d’évaluation pendant la session.

152. Le plan de cours est un document écrit conçu par le responsable du cours. Ce document indique :a) les objectifs;b) le contenu;c) la bibliographie pertinente;d) la ou les formules pédagogiques retenues;e) le calendrier des activités;f) les modalités d’évaluation formative et sommative avec mention de leur forme, de leur fréquence, de leurs échéances, de leur caractère obligatoire ou facultatif, de leur pondération dans l’évaluation totale, des

Les Songes de Kreyszig 9Vol 25 #3, 15 janvier 2013

critères généraux d’évaluation de l’atteinte des objectifs du cours, du barème de conversion conduisant à la note en lettres et de la forme que prendra l’appréciation de la qualité de la langue;f.1) afin de prévenir le plagiat, une mention relative aux exigences du respect du droit d’auteur;f.2) une mention voulant que l’étudiant qui commet une infraction au Règlement disciplinaire à l’intention des étudiants de l’Université Laval dans le cadre du cours est passible des sanctions prévues au dit règlement;g) s’il y a lieu, les modalités particulières de l’offre du cours (par exemple, en ligne, à distance, en formule intensive ou autres).

239. L’évaluation sommative doit être juste, transparente, adéquate; elle doit refléter la performance de l’étudiant par rapport à l’atteinte des objectifs de l’activité de formation et non pas sa position dans le groupe; elle doit également être continue, ce qui signifie qu’elle doit s ’appuyer sur des modes divers et répétés d’appréciation et qu’un seul contrôle ne suffit pas.

258. Le responsable d’une activité de formation voit à l’évaluation des apprentissages et en précise les modalités dans le plan de cours. Il appartient au directeur de l’unité responsable de l’activité de formation de s’assurer que cette évaluation soit conforme aux dispositions du présent règlement.

259. Lorsqu’un cours est donné en plusieurs sections, sous la responsabilité du même titulaire, celui-ci doit s’assurer que les étudiants sont soumis à une évaluation équivalente.

263. La note, ou le résultat d’une évaluation, ne peut être modifiée, à la suite d’une demande formelle de l’étudiant, que par la procédure de révision.

Enfin, il va de soi que les attaques personnelles telles que «Le prof est mauvais!», «C’est un transfuge!», «Il est bucké!» et «Il devrait avoir un soutien psychologique!» doivent être évitées. Il faut que la personne lisant votre plainte ait le goût de vous aider, pas qu’elle se sente attaquée!

Si c ’est possible, n ’hésitez pas à faire des recommandations réalistes qui pourraient aider à résoudre le problème. Mais surtout SOYEZ RESPECTUEUX!

Plainte officiellePar Audrey Veillette

Bonjour monsieur Michaud-Belleau,

La présente est pour déposer une plainte relative à votre dernière édition des Songes de Kreyszig, soit le vol 25 #2. En effet, pour cette édition, j’ai soumis un BADASS, tel que vous, monsieur le directeur, nous encouragez à faire. Toutefois, vous avez omis de mettre mon nom dans la liste des contributeurs. Ce faisant, vous avez brimé mon droit, tel que le mentionne la Déclaration des droits des étudiants à l’article 1.5!:!«!les étudiants et les étudiantes ont droit, dans la mesure de leur contribution à ces ouvrages, à la propriété intellectuelle de leurs travaux d’études, essais, mémoires et thèses!».

J’ai essayé d’en discuter avec vous plus tôt. Toutefois, vous avez simplement prétendu à un oubli, avant de prendre la fuite.

Cordialement,Audrey Veillette111!007!159

Note aux lecteurs!: Afin de vérifier votre attention, j’ai volontairement laissé des erreurs, que vous avez tous surement remarquées, car vous avez lu l’article Comment écrire une plainte. En voici la liste!:- Une plainte doit être adressée au supérieur immédiat de le personne à qui s’adresse la plainte, et non à la personne elle-même (mais monsieur Michaud-Belleau est lui-même directeur, il devrait pouvoir régler la situation lui-même).- La plainte ne contient aucune recommandation. Cette partie n’est pas obligatoire, mais fortement conseillée. Encore une fois, je laisse le soin au directeur d’en trouver une.

Réponse de la direction : Madame Veillette, sachez tout d’abord que mon rôle de directeur du journal étudiant s’inscrit à l’intérieur du travail du comité exécutif de l’association étudiante (AEGEP). Vous auriez donc pu adresser votre plainte à mon supérieur immédiat : madame Audrey Veillette. Par ailleurs, la propriété intellectuelle de votre texte, remis en retard et sans respect des normes de longueur, a été donnée sans ambiguïté immédiatement sous le titre dudit texte. Enfin, je n’ai pas pris la fuite, je suis simplement allé réfléchir à une façon de réparer cette terrible erreur.Cordialement, Vincent Michaud-Belleau

Les Songes de Kreyszig 10Vol 25 #3, 15 janvier 2013

Commanditaires

Les Songes de Kreyszig 11Vol 25 #3, 15 janvier 2013

BADASSPar des badasses

La vengeance de FélixPar Simon Boivin et Gabriel Gendron

C’était par une nuit sombre et orageuse que Félix se promenait dans les ruelles du campus. Depuis que Julien avait obtenu ses super-pouvoirs, Félix n’osait plus se montrer en public. Il avait été délogé par son plus grand rival et ne voulait que se venger. Fresh n’était plus dans le décor, ayant décidé de partir en exil. Tout ce qu’il restait pour Félix était le goût amer de la défaite… Jusqu’à ce qu’un étranger lui propose un élixir lui donnant aussi des pouvoirs. Avec ceux-ci, il pourrait affronter Julien et sa vie pourrait reprendre son cours! C’était pourquoi il était dehors, à cette pluie battante de janvier (le mois des orages). C’est alors qu’il vit la silhouette de cet étranger. Félix s’approcha, mais même à deux mètres, il n’était pas capable de voir son visage. Félix lui donna le paiement : dix cartons de lait au chocolat. L’individu lui remit alors une bouteille contenant un élixir blanchâtre. L’étranger se retourna et quitta Félix. Ce dernier était maintenant seul. Le tonnerre grondait, et le froid commençait à se faire sentir. Félix pensa encore quelques secondes. Boire ce liquide allait changer sa vie à jamais. Est-ce que c’était la bonne chose à faire? Il ferma les yeux, porta la bouteille à ses lèvres, prit une grande respiration, et but tout le contenu.

C’est alors que notre heureux protagoniste, Félix, se réveilla dans une jungle infestée de maladies. C'était la première fois que ça arrivait. Se sentant excessivement inquiet, Félix frappa un chiffon imbibé d'huile dangereuse, pensant que ça le ferait sentir mieux (mais comme d'habitude, ça n’a pas été le cas). Devant les yeux omniprésents d'une divinité perpétuellement mécontente, il se rendit compte que son bien-aimé

crayon manquait à l’appel! Alors qu'il tentait d’avoir des idées raisonnables, Félix fut interrompu par six lesbiennes égoïstes qui avaient été attirées par son crayon. Félix soupira. «Pas encore», se dit-il. Se sentant étourdi, il atteignit habilement son dangereux chiffon imbibé d'huile et frappa témérairement chacune d’elles. Apparemment, c'était un moyen de dissuasion suffisant : les créatures découragées commencèrent à se précipiter en arrière vers la plomberie secrète, mécontentes. Il poussa un soupir de soulagement.

Tout était sombre et Félix ne savait pas où il était, dans cette jungle humide et infestée de maladies. Il était perdu. Heureux comme un singe, il se souvint que son crayon avait été pris par les lesbiennes. Mais à ce moment, il n’était que reconnaissant pour sa vie. C'est à ce moment, et à sa grande horreur, qu’une lesbienne infestée de maladies sortit du champ de maïs magique. C'était la lesbienne alpha. Félix ouvrit la bouche pour crier, mais ce ne fut que de courte durée, car la lesbienne enfonça ses dents dans la prostate de Félix. Avec un faible gémissement, la vie s'échappa des poumons de Félix, mais pas avant qu'il ne réalise qu'il n’avait été qu’un échec.

Félix se réveilla de nouveau. Il était toujours sous la pluie, couché sur le sol glacé du campus. Il ne savait pas depuis combien de temps il était là, mais une mince couche de glace le recouvrait. Avec un peu d’effort, il réussit à s’en sortir. Il sentit alors une douleur intense. Qu’est-ce qui lui était arrivé? Il se leva lentement, observant les alentours. Il était seul, le campus étant toujours endormi. Il retourna tranquillement chez lui, se sentant encore une fois défait. Ce ne fut pas avant d’être parvenu dans son entrée qu’il remarqua quelque chose de bizarre : il semblait y avoir un objet dans sa poche. Il y mit sa main, puis se rendit compte qu’elle était vide, mais il sentait bien quelque chose là. C’est là qu’il réalisa. Il fonça vers sa chambre, se regarda dans le miroir et fut pris par surprise. La moustache, les cheveux : tout y était. L’élixir lui avait donné les mêmes pouvoirs que Julien! Il pouvait maintenant se battre à forces égales et exercer sa vengeance!

À 1700 kilomètres de là, Fresh observait le sous-marin se trouvant dans sa cour, à Rimouski, quand soudain il remarqua la silhouette d’un homme étrange tout près. À suivre...

Les Songes de Kreyszig 12Vol 25 #3, 15 janvier 2013

L’oncle et son démonPar Vincent Michaud-Belleau

C’était par une nuit sombre et orageuse. La foudre lézardait la basse voûte du ciel et crachait sa lumière à travers les verts carreaux du manoir. De façon régulière, les décharges atteignaient la longue tige de métal érigée au sommet de la plus haute tour et pénétraient en un seul instant les entrailles de la trop grande demeure. Au rez-de-chaussée, les flammes qui dansaient dans l’âtre se reflétaient dans les yeux du docteur James MacGillivray, assis dans son fauteuil de cuir rouge. Il semblait seul, mais il ne l’était pas tout à fait. Mollie était la seule qui ne l’avait pas quitté au cours du dernier mois. Ses prunelles étaient voilées de blanc et il y a longtemps que James ne l’emmenait à la chasse que pour la forme - de toute façon, il ne tirait pas aussi bien que son défunt père et atteignait rarement sa cible. Mais Mollie était la seule famille dont il pouvait encore se réclamer et sa présence le rassurait.

Pris dans ses pensées, il lissa machinalement sa longue moustache et avala la dernière gorgée du scotch tiède qu’il s’était servi un peu plus tôt. Même s’il venait toujours du même tonneau installé au fond de la cave, il n’avait pas tout à fait le même goût que lorsque Walter lui en servait. Ce cher Walter l’avait aveuglément aidé dans son projet jusqu’à la fin, mais il avait flanché lorsqu’il avait compris pourquoi James avait voulu retourner au cimetière de Douglas Hill. Au moins, après 11 jours d’attente, il était évident que Walter ne l’avait pas encore dénoncé auprès des forces de l’ordre. Sa fidélité avait vacillé suffisamment pour qu’il parte, mais sans plus. Maintenant, seuls Dieu et la Science décideraient de l’issue de l’expérience.

Il se leva avec grâce et marcha lentement jusqu’au petit miroir de métal poli qui ornait le manteau de pierre. Il sortit son peigne à manche d’ivoire et le passa dans ses fins cheveux déjà impeccables. Ses pensées étaient claires ; les six premiers mois de l’année 1892 avaient été lourds en événements tragiques, mais il savait que les six autres seraient la source d’un tout autre type d’effervescence. La bourgeoisie de Londres raffolait de ce genre de découvertes et il s’agissait de la meilleure façon de rejoindre les plus hauts cercles, comme son oncle l’avait fait auparavant. Le débat sur l’évolution avait enflammé les esprits une trentaine d’années plus tôt, mais ce n’était rien en comparaison de ce qu’il s’apprêtait à prouver. Satisfait de sa toilette, il marcha vers Mollie, caressa sa tête endormie et murmura, surtout pour lui-même : «L’heure est venue.»

Une à une, il descendit les marches menant à la cave après avoir verrouillé la porte derrière lui. Il ne portait pas de chandelle à la main : la lumière bleuâtre provenant des bobines de Tesla - une nouveauté provenant d’Amérique - et des échelles de Jacob était suffisante pour s’y retrouver sans peine. Il portait cependant sa vieille Bible de la main gauche et une petite blague dans sa poche droite. Le contenu de cette blague était d’une valeur inestimable, et il ne s’en était pas séparé une seule minute depuis la «transaction». Rassembler les ingrédients lui avait coûté bien plus que la fortune familiale, mais l’heure n’était plus aux regrets et marques de faiblesse. Parvenu sur la dernière marche, il retira ses souliers et bas et roula le bas de sa culotte jusqu’à ses genoux. Il plongea ensuite ses pieds dans le sang tiède qui recouvrait le sol de la cave et marcha jusqu’à l’autel.

« Bonsoir, mon oncle », murmura-t-il, toujours pour lui-même. Son oncle semblait le transpercer du regard, mais James était un savant qui ne se laissait plus dérouter par les illusions d’optique. Il prit la petite blague, en délia les liens et versa un peu de son contenu dans les deux mains de son oncle et le reste dans les orbites vides de son crâne. Les quelques jours passés à l’air libre avaient accéléré le processus de décomposition du corps, jusque là partiellement préservé dans le sol froid d’Écosse, et ce qu’il était resté de la majestueuse barbe - un trait masculin commun du côté maternel - était en train de tomber en poussière. Il embrassa le front décharné de son oncle et pria pendant une minute complète. Il raccorda ensuite les câbles métalliques provenant des appareils électriques aux quatre membres du squelette et ferma le circuit avec soin. Le plus difficile était fait.

Il ouvrit la Bible à la page indiquée plus tôt par la femme voilée et entama le chant du psaume. Après la troisième répétition, il arrêta comme on lui avait expliqué. Il attendit. Son cœur battait à tout rompre, et il sentait son propre sang tambouriner dans sa tête et sa poitrine. Des étincelles jaillissaient maintenant des jonctions et le sang - celui au sol - bouillait à gros bouillons sans pourtant qu’il ne sente de chaleur. Mais les choses ne se passaient pas comme elle l’avait dit. L’attente était trop longue. Il aurait dû être déjà là. Soudainement, les doigts squelettiques agrippèrent son poignet. Il se retourna avec frayeur : son oncle était en train de s’adresser à lui. «Pourquoi...pourquoi l’as-tu... fait venir?» Avec horreur, il réalisa son erreur. Le démon de Maxwell ne se plierait jamais aux jeux des mortels... Seule Mollie entendit les hurlements lorsque le corps de James se brisa, avant que les flammes ne consument le manoir en un brasier d’enfer.

Les Songes de Kreyszig 13Vol 25 #3, 15 janvier 2013

Le rassemblementPar Olivier Boily

CHAPITRE I - C’ÉTAIT PAR UNE NUIT SOMBRE ET ORAGEUSE

C’était par une nuit sombre et orageuse. Les invités avaient été conviés, par un hôte anonyme, à un prestigieux rassemblement sur la physique des dipôles dans une boîte. Seuls quelques scientifiques de renom avaient été sélectionnés pour participer à ce mystérieux rassemblement. L’un de ceux-ci, le fabuleux Ermanno F. Borra, arrivait justement à l’instant, en taxi, sur les lieux de l’événement. Il débarqua, tant bien que mal, ses valises du taxi, dans une froide pluie battante. Le taxi repartit sur les routes boueuses et, en l’espace d’un moment, monsieur Borra se retrouva seul, isolé en plein milieu de la campagne, auprès d’une vieille demeure sinistre… Il reprit son souffle, la pluie s’abattant sur son large front dégarni.

Au bout d’un moment, un vrombissement de moteur se fit entendre. Borra se tenait encore planté debout, comme fatigué et égaré, devant la sombre demeure, lorsque la moto arriva auprès de lui. Son passager eut tôt fait de s’arrêter, de couper le moteur, d’ôter son casque, de débarquer et de se diriger vers la bâtisse pour s’abriter.

«!Quel temps épouvantable pour faire de la moto!!» dit l’inconnu en abordant Borra au passage, «! Lorsqu’on fait un wheelie, toute l’eau nous éclabousse.! Et avec toute cette pluie qui vous coule dessus, ce n’est guère mieux… »

«! En effet, c’est désagréable.! » répondit vaguement Borra. «!Je connais la sensation d’avoir un liquide qui vous coule le long du corps.!»

«!Allez, venez, rentrons au plus tôt dans la maison. Je meurs de froid.!»

Et les deux scientifiques pénétrèrent dans la demeure.

CHAPITRE II - COMME UN DIPÔLE DANS UNE BOÎTE

La maison semblait a priori totalement abandonnée. Aucune personne ne s’était manifestée pour accueillir les deux voyageurs fatigués. Une mince couche de poussière s’était accumulée sur les meubles. La maison baignait dans une faible lueur chancelante ; l’électricité ne fonctionnait pas et, par cette sombre et orageuse nuit, la lumière déclinait rapidement. Les deux scientifiques, encore détrempés, s’étaient aventurés dans les diverses pièces de l’habitation, sans croiser âme qui vive. Ils commençaient à s’inquiéter…

«!Je suis inquiet!! » s’exclama Borra. «!Où est la foule qui doit schouligner mes recherches? Où sont les admirateurs de mon miroir liquide? »

Et soudainement, la pièce fut baignée d’une douce lumière.

«!Ah! Cet interrupteur fonctionne.!» dit l’inconnu.

Les deux professeurs se trouvaient alors dans la salle à manger ; somptueuse, bien décorée, quoique étrangement abandonnée…

« Où sont les jolies demoiselles?!»

«!Cessez de vous énerver.!» somma l’inconnu. «!Je suis déjà allé en 1992 à un somptueux congrès à Örnsköldsvik (un nom qui n’évoque naturellement rien aux professeurs de faible renommée) et ça, ça! C’était de l’aventure. Je venais tout juste d’être nommé pour le Prix Nobel de physique…!»

L’inconnu fut interrompu par un long son fracassant. On aurait dit qu’une bibliothèque, ou qu’un large meuble, s’était effondré au second étage, déversant tout son contenu sur le sol. Des craquements et des bruits de verre cassé s’enchaînèrent, inondant la salle à manger d’un vacarme épouvantable, couvrant pendant un bon moment le son de l’orage. Quand le bruit enfin s’arrêta, l’inconnu reprit la parole.

Les Songes de Kreyszig 14Vol 25 #3, 15 janvier 2013

«!Je crois que vous devriez aller voir…!»

Borra s’engagea alors dans le corridor, en quête des escaliers, disparaissant dans les noirceurs de la maison.

CHAPITRE III - UN PROFESSEUR SILENCIÉ

La pluie tombait à grandes volées sur les vitres de la salle à manger. L’orage n’avait rien perdu de son ardeur. Voyant bien que son collègue ne revenait pas, l’inconnu partit à sa recherche. Il faisait un noir d’encre dans la maison. L’inconnu eut de la difficulté à s’orienter et à trouver son chemin, s’enfargeant parfois dans une table basse ou s’écrasant contre le cadre d’une porte. Il parvint péniblement au second étage, prenant bien soin de ne pas tomber dans l’escalier, aux marches croches et traîtres.

Quand l’inconnu se trouva au second étage, il se demanda où pouvait être passé son collègue. Il s’engagea tranquillement dans le corridor, scrutant au passage les chambres qui le bordaient. Dans la noirceur qui régnait, il n’était pas facile de distinguer le contenu des diverses pièces. Néanmoins, il continua à s’avancer.

C’est alors qu’il le vit. Affalé sur le plancher, raide et immobile, dans une petite chambre. Son visage n’était pas visible, mais la carrure de l’homme correspondait. Sur les murs, on distinguait de longues coulisses d’une faible teinte rougeâtre. Une flaque visqueuse s’étalait sous le corps.

«!Je comprends enfin…!» se dit l’inconnu à voix basse. «!Ceci n’est qu’un vil piège pour m’abattre et me voler mes recherches. Un être jaloux de ma gloire et de mon prestige aurait décidé, dans un accès de folie, de m’éliminer. Avec la récente disparition de mon collègue René Roy, et l’assassinat de ce monsieur, je ne soupçonne qu’une seule personne.!»

Il entendit, derrière lui, un léger craquement du plancher. Il le sut tout de suite!: le meurtrier, ou plutôt la meurtrière, se tenait dans son dos. L’inconnu se retourna doucement.

«!Une fille amère et aigrie, qui se croit être la justicière des étudiants, qui se croit capable de me tuer, moi! Monsieur K.! »

Mais lorsqu’il vit le meurtrier droit dans les yeux, il fut surpris! : il avait devant lui non pas la femme, mais l’homme qui allait mettre fin à sa vie. Et en un clignement d’yeux, il fut poignardé à mort.

La prochaine épreuve du BADASS aura pour thème «Brace yourselves, * is coming» où l’astérisque est le mot de votre choix, sauf «winter». Si vous faites une bande dessinée, envoyez un nombre entier de pages pleines, sinon la mise en forme sera désagréable et je serai fâché. Et déçu. Encore.

Les consignes n’ont pas changé depuis la dernière fois :

-Votre texte doit contenir un maximum de 750 mots!;-Votre texte n’a pas besoin d’être bon!; -Vous devez m’envoyer le texte ([email protected]).

Vous n’avez pas besoin d’avoir participé à la première ou à la deuxième épreuve pour pouvoir participer à celle-ci. L’évaluation sera générale, pour l’ensemble de votre œuvre.

Date limite : dimanche 9 mars 2014

“You know, the most amazing t h i n g h a p p e n e d t o m e tonight... I saw a car with the license plate ARW 357. Can you imagine? Of all the millions of license plates in the state, what was the chance that I would see that part i cular one tonight? Amazing!”

- Richard Feynman

Les Songes de Kreyszig 15Vol 25 #3, 15 janvier 2013

La quêtePar Gabriel Gendron

Ce texte est dédié aux neuf personnes m’ayant acheté au Bières et Pizzas. Je prévoyais cinq ou six personnes pour ce texte, alors j’ai eu un peu de difficulté à faire neuf personnages. Mais bon, c’est ça qui est ça.

Il était une fois, dans une contrée lointaine, un groupe d’aventuriers qui se racontaient leurs dernières péripéties autour d’un feu. Francis, grand chevalier en quête de danger, racontait comment il a tué à mains nues le serpent à trois queues du pays des Géants. Patrick, son fidèle écuyer, aurait préféré ne pas réentendre cette histoire, lui qui avait servi d’appât lors de cet affrontement. Un des autres aventuriers, un nain nommé Théophraste, décrivait comment il avait réussi à vaincre une armée d’orcs à lui seul. Bien sûr, Benjamin n’y croyait pas un mot. C’était sans surprise : les elfes ne faisaient jamais confiance aux nains. Un peu à l’écart des aventuriers, Antoine transcrivait ces histoires. Un jour, il pourrait raconter et chanter ces récits à tous les coins du royaume de Greenberg et peut-être finalement se faire un nom. Ce groupe n’était pas réuni par hasard. Quelques jours plus tôt, de courageux combattants avaient été invoqués afin de tuer un lion géant se retrouvant sur les terres d’un noble. Puisque ce monstre était trop puissant pour qu’un seul aventurier puisse le vaincre, ils s’étaient alliés. La besogne faite, ils avaient reçu une clé donnant accès à des documents très rares et obtenu une histoire à raconter partout dans le royaume! Les voilà donc, ces cinq joyeux lurons, à profiter de cette nuit tranquille. Ils avaient tellement aimé cette alliance qu’ils avaient décidé de former une guilde!

Après une bonne nuit de sommeil, Francis décida qu’il était temps pour une autre aventure. Il s’était en quelque sorte auto-proclamé chef de la guilde. Puisqu’il était beaucoup plus expérimenté et qu’il possédait un meilleur équipement que les autres, personne ne s’y était opposé. Ils se dirigèrent donc vers la ville la plus proche, Saint-Électromagnétisme. Là-bas, ils trouvèrent un chevalier bien au courant des besoins des environs, Ser Craig. Francis lui demanda si une quête était ouverte pour un groupe de braves combattants. Ser Craig regarda sa liste et trouva quelque chose! : Le roi Frédéric avait une mission très importante! Pour activer la quête, il fallait retourner le voir. Francis, Patrick, Antoine, Théophraste et Benjamin se dirigèrent donc vers le château, qui se

trouvait justement dans cette petite ville. Alors qu’ils traversaient le pont-levis, Antoine trébucha et tomba à l’eau et se noya. Dommage. Les quatre autres, déçus de ce tragique accident, continuèrent leur chemin. Le roi les accueillit dans la salle du trône. Il leur expliqua en détail ce qu’il attendait d’eux. Maude, une maléfique sorcière, créait le chaos à l’est du royaume. Elle avait fait de la tour Géophysique son siège et répandait le malheur et la destruction de cet endroit. La quête était d’aller la mettre hors d’état de nuire et de détruire une bonne fois pour toute sa tour (celle-ci n’avait simplement pas rapport dans le royaume). Le roi leur présenta par la suite le magicien de sa cour, Nicolas le Blanc. Celui-ci allait les assister. La troupe quitta le château, se dirigeant vers l’est. C’était un voyage de trois jours, et ça n’allait pas être de tout repos.

Trois jours plus tard, ils arrivèrent devant la fameuse tour. Finalement, le voyage n’était pas si dur que ça. Au moment où ils allaient entrer, ils entendirent un rugissement assourdissant. Ils se mirent à regarder de tous les sens, se demandant d’où venait ce son. Nicolas, empoignant solidement son bâton magique, hurla! : «! C’est le dragon de la sorcière! C’est Pascal le Dragon!!» Soudain, l’énorme bête volante toucha terre près d’eux. Ils se trouvaient entre Pascal et la tour, et la porte de cette dernière était verrouillée grâce à un sortilège. Ils devaient se battre. Nicolas pointa son bâton vers le dragon et une lumière blanche éblouit le cracheur de feu, laissant assez de temps aux autres pour se disperser et entourer leur ennemi. Pascal, toujours aveuglé, fit jaillir le feu de sa gueule, passant tout près de Nicolas. Ce dernier roula pour éviter la seconde attaque, mais tomba sur une pierre, se cassant le cou. Francis fit signe à Patrick, son écuyer : il voulait répéter la stratégie du serpent à trois queues. Patrick, fidèle écuyer comme il est, fit ce qui lui était demandé. Il cria et tenta d’attirer l’attention du dragon, mais sans succès. Pascal, comme tout dragon, était attiré par les choses qui brillent, et l’armure de Francis le faisait saliver. Le chevalier n’aimait pas le regard du dragon et se mit à courir dans la direction opposée. Malheureusement, Pascal était plus rapide et captura le chevalier dans sa gueule. Les dents acérées de la bête pénétrèrent l’armure de Francis, le coupant en deux. C’est alors que Benjamin décocha une flèche en direction du dragon. Il poussa un énorme rugissement avant de foncer vers l’elfe. Théophraste remarqua un espace sur le corps du dragon où il manquait une

Les Songes de Kreyszig 16Vol 25 #3, 15 janvier 2013

écaille. Il fonça, sa hache bien haute et frappa dans cet espace. Le dragon mourut sur le coup. La porte de la tour s’ouvrit.

Théophraste, Benjamin et Patrick escaladèrent le gigantesque escalier ; il n’y avait aucun doute que Maude les attendait en haut. Les marches étaient de plus en plus hautes et, avec sa petite stature, Théophraste commençait à avoir de la difficulté. Soudain, il manqua une marche et se mit à débouler les centaines de marches qu’il venait de monter. Évidemment, son agonie fut douloureuse, mais il finit par mourir. Patrick et Benjamin continuèrent l’ascension et arrivèrent dans une grande salle éclairée par des milliers de chandelles. Maude était assise sur un trône fait d’os et de livres d’État Solide. Benjamin ne perdit pas de temps et tira une flèche en plein cœur de la sorcière. Toutefois, elle n’eut aucune réaction. Puis, elle se leva, toujours avec la flèche sortant de sa poitrine et s’approcha du duo. Benjamin tira une autre flèche, mais rien ne semblait l’arrêter. Soudain, Maude leva un bras et une boule de feu sortit de sa main, embrasant Benjamin! Il se tortillait de douleur sur le sol, commençant à sentir le bacon, alors que la sorcière riait diaboliquement! Patrick vit qu’un seau d’eau se trouvait pas très loin. Il fonça, le prit et tenta d’éteindre l’elfe. Malheureusement, le niveau de Patrick en dextérité n’était pas assez élevé et il manqua son coup, aspergeant la sorcière à la place. Par miracle, c’était le point faible de la sorcière! : son maquillage lui coula dans les yeux et elle perdit la vue! En essayant de trouver Patrick, elle tomba dans les marches, ce qui la tua. C’est alors que la tour commença à trembler, des pierres tombant un peu partout autour de Patrick. La tour était en train de s’effondrer! Malheureusement, Patrick n’eut jamais le temps de sortir et perdit la vie dans les ruines de la tour.

Lorsque le Roi Frédéric apprit la nouvelle, il s’étouffa avec un os de poulet et mourut. Fin.

Gadgets optiquesPar Vincent Michaud-Belleau

Vous êtes tannés de faire des problèmes de lentilles minces? Vous vous rappelez avoir vu ça au secondaire, puis au cégep, puis en optique instrumentale, puis peut-être en conception optique? Vous n’aimez plus l’optique géométrique? Gardez la foi! Il y a moyen d’utiliser ces notions de base pour construire des gadgets débiles et ainsi retrouver un peu de joie de vivre (car oui, ça vous rongeait de l’intérieur depuis tellement, tellement longtemps). Voici quelques idées déjà commercialisées et assez populaires en ordre croissant de badassittude.

#3 Lunettes à prismes - Pour accompagner votre ami à l’escalade ou lire confortablement dans votre lit, ou faire autre chose dans votre lit.

#2 Lunettes d’inversion - Pour voir le monde à l’envers, ou plutôt à l’endroit, car le cerveau inverse toujours les images. Après environ 10 jours de confusion absolue, le cerveau s’adapte et inverse de nouveau les images...il faut alors une nouvelle adaptation lorsque les lunettes sont retirées.

#1 Inverseur d’oeil magique - Maintenant en vente libre, cet outil autrefois utilisé par les forces de l’ordre pourrait vous procurer d’agréables soirées entre amis.

Les Songes de Kreyszig 17Vol 25 #3, 15 janvier 2013

Classification rationnelle des croyances

C’est juste pour pratiquer un peu vos notions de probabilités.

Les Songes de Kreyszig 18Vol 25 #3, 15 janvier 2013

Stupidité du coupe-ongles

Par Vincent Michaud-Belleau

Jusqu’à tout récemment, j’étais un inconditionnel du coupe-ongles. J’admirais son lustre inoxydable, son système à levier composé, ses élégantes courbes et son potentiel de devenir un Transformer. Un outil moderne parfait : peu dispendieux, facilement transportable et source de prestige. Un des seuls bijoux unisexe. J’avais même lu sur le sujet, apprenant que les lames concaves sont faites pour les doigts, alors que lames convexes devraient être utilisées pour les orteils. Qui l’eut cru? Mais cette lune de miel est maintenant terminée. J’ai changé...

Le changement s’est opéré lorsque j’ai vu mon meilleur ami se couper les ongles avec une paire de petits ciseaux. Les ongles tombaient en rang ordonné, directement dans la poubelle. Au lieu de trois coups de coupe-ongles laissant deux coins impardonnablement tranchants, une forme arrondie était directement obtenue suite à un habile coup de cisaille. Le petit outil de délogement de cochonneries du coupe-ongles devenait immédiatement caduque : la pointe d’une lame des ciseaux permettait de faire exactement le même travail, sans modification de l’appareil. Et la lime de métal du coupe-ongles, lorsqu’il y en a une, n’est jamais aussi performante qu’une véritable lime à ongles (mais toujours nécessaires à cause des coins tranchants). Citoyens de la Terre, entendez mon avertissement : le coupe-ongles est le fruit d’une conspiration, d’un affreux complot. N’attendez pas qu’il soit trop tard!

Objets mythologiques

Par Vincent Michaud-Belleau

Vous connaissez peut-être la boucle de Mobius, le rasoir d’Ockham, la théière de Russell et l’œuf de Colomb. En associant un objet banal à une idée novatrice, ces penseurs ont parfois marqué l’imaginaire collectif. Leurs noms sont ainsi restés dans l’Histoire, même si le reste de leur contribution a été oublié (bon, pour Colomb, il y a peut-être d’autres raisons). Pour honorer la mémoire des GPH disparus (i.e. gradués), j’ai eu l’idée d’associer le nom de certains d’entre eux à un concept révolutionnaire.

Le chéquier de MontégianiTraduit l’avantage d’être l’ami de quelqu’un plutôt que son ennemi, mais sans notion de volonté. «Être poli avec ce policier zélé relève du chéquier de Montégiani.»

Le masseur ukrainien de CarrierFait référence à un plaisir coupable et charnel réalisé dans l’anonymat. «Cette soirée en mode incognito était un masseur ukrainien de Carrier.»

Le roi de Brown DussaultReprésente une figure d’autorité qui détient le pouvoir de faire appliquer les décisions, mais qui ne le fait pas car ça lui demanderait des efforts.

La carte de membre de BilodeauFait référence à une clause spéciale à l’intention d’un vaste public, mais qui n’est finalement utilisée que par un seul individu.

Le formulaire d’AprilQuelque chose qui n’est pas obligatoire, mais dont il serait stupide de se passer. «Ce festival étudiant est un véritable formulaire d’April.»

Le disque laser à fibre de LemieuxReprésente une réalité physique relativement simple qui est complètement déformée par la presse.

Le verre de contact de GuérardTraduit une souffrance nécessaire et un peu comique. «Ce toucher rectal est un verre de contact de Guérard.»

Les Songes de Kreyszig 19Vol 25 #3, 15 janvier 2013

Le mot de la fin

L’Équipe des SongesDirection : Vincent Michaud-BelleauTextes : Frédérik Berthiaume Philippe Beaulieu Olivier Boily Simon Boivin Jean-Raphaël Carrier Gabriel Gendron Audrey Veillette Audrey VeilletteAutres : Alexia Blanchard-Lapierre Evelyne Brown Dussault Mathieu Roy Martin Samson

NOUS JOINDRELes Songes de Kreyszig est bientôt en voie de dépasser Fifty Shades of Grey en terme de lectorat féminin. En attendant, si vous avez des idées, des textes, des photos, des citations, un message à l’humanité, ou pour tout commentaire, contactez le directeur sans frais au [email protected]

Vos contributions sont grandement appréciées! Particulièrement celles qui concernent les blagues de poissons et mollusques.

Les Songes de Kreyszig 20Vol 25 #3, 15 janvier 2013

T T I U N L C R O C

T N E M E U Q A R C

E E E A U N A E A A

S M O M I E C G G D

S E R B E N E T E A

P L U A E C I U U V

R F D L C U N E S R

O F O R R A E I E E

C I Y B R A V E R S

V S O U F F R I R G

GRINCEMENT

CROC SEUL VIOLENCE

Mots Cachés

Thème : C'était par une nuit sombre et orageuse...

Mot mystère (six lettres) : «La cause de la mort prochaine du directeur des Songes .»

BRAVER LUNE SIFFLEMENT

BRUIT

CADAVRES

CORPS

CRAQUEMENT

MOMIE

NUAGE

NUIT

ORAGEUSE

SOUFFRIR

TENEBRES

TUE

VACARME

«We return to the subject of spooky bombs with a device that never got any further than a three-page report. In the document, issued by a U.S. Air Force research laboratory in Ohio in 1994, the proposal was to develop a variety of bombs of uncommon ordinance (at a cost of $7.5 million), including: a flatulence bomb, which would stink so badly as to drive the enemy out of its hiding places; a bomb which would make the enemy sweat profusely; and a "halitosis bomb," which would plague soldiers with bad breath. But the coup de grâce was the bomb now colloquially referred to as the "gay bomb." Using a hypothetical aphrodisiac of remarkable potency, the bomb would spray the enemy with a substance that would quite literally turn them gay, causing the soldiers to become "irresistibly attracted to one another" and, we can only assume, forget that they were in the process of being bombed.»

Popular Science (http://www.popsci.com/file/gaybombjpg)

Dans la dernière édition, je vous ai parlé des tendances polygames d’Erwin Schrödinger. Il semblerait bien qu’il n’était pas le seul physicien dans son genre! Il y a aussi le très célèbre physicien russe Lev Landau : «In 1937 Landau married a girl from Kharkov, Kora T. Drobanzeva; their son Igor was born in 1946. Landau believed in free love rather than monogamy, and encouraged his wife and his students to practice free love; his wife was not enthusiastic.» Les physiciens...

Par Jean-Raphaël Carrier et Audrey Veillette