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un livre de Patrick Vassort L’homme superflu aux éditions le passager clandestin 14 euros ISBN : 978-2-916952-71-0 160 pages EN LIBRAIRIE le 15 octobre 2012 Loin de la « fin de l’histoire » annoncée par certains, la modernité assaillit désormais de toute part « l’humanité de l’homme ». Le règne de la compétition généralisée soumet l’expérience vécue des individus et des groupes humains de la planète à des bouleversements perpétuels. L’idéologie capitaliste façonne les consciences et prédispose les masses – salariés et consommateurs – à subvenir aux besoins de la machine pro- ductiviste. Le capital est plus puissamment armé que jamais pour exercer une domination diffuse, mais totale (économique, culturelle, politique, sociale, psychologique…), sur les institu- tions, la nature et l’homme. Une telle domination ne peut tenir qu’à condition de passer pour « natu- relle ». Partant d’une critique des travaux de Louis Althusser, l’auteur décrit l’émergence et le rôle de ces « appareils stratégiques capitalistes » mon- dialisés que sont le sport, l’éducation, les médias, l’industrie culturelle ou encore l’armée, dans la subordination des populations. Ce faisant, il met en lumière les catégories centrales du « projet » qui requiert désormais notre adhésion : l’élimination de la complexité et de l’altérité par l’accé- lération de la marchandisation et du divertissement, la production d’une masse atomisée d’individus privés de toute puissance d’agir, l’organisa- tion des rapports de production autour de la notion de superfluité. Derrière ce projet capitaliste resurgit ainsi, sous un nouveau jour, l’un des traits majeurs des expériences totalitaires du XX e siècle, selon Hannah Arendt : la superfluité de l’homme lui-même comme principe ordonnateur du monde. « En imposant à l’individu capitaliste une concentration de tous les instants et un investissement total sur ce qu’il doit faire – sa tâche, son travail, ses vacances, ses loisirs, ses « objectifs »... – et sur ce qu’il doit être – quel parent, quel enfant, quel citoyen, quel consommateur, quel téléspectateur... –, nous sommes passés sans transi- tion de la répression poli- cière ou militaire à une logique d’aliénation par l’in- tériorisation pure et simple des normes dominantes ». (Patrick Vassort) DIFFUSION P O L L E N Tél. 01 43 58 74 11 Fax 01 72 71 84 51 Théorie politique de la crise en cours Éditions le passager clandestin 12, rue Saint-Bernard 75011 Paris www.lepassagerclandestin.fr Contact Presse Frédérique Giacomoni [email protected] 06 12 96 83 58

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un livre de Patrick Vassort

L’homme superflu

aux éditions le passager clandestin

14 euros ISBN : 978-2-916952-71-0160 pages

EN LIBRAIRIE le 15 octobre 2012

Loin de la « fin de l’histoire » annoncée par certains, la modernité assaillit désormais de toute part « l’humanité de l’homme ».

Le règne de la compétition généralisée soumet l’expériencevécue des individus et des groupes humains de la planète àdes bouleversements perpétuels. L’idéologie capitalistefaçonne les consciences et prédispose les masses – salariés etconsommateurs – à subvenir aux besoins de la machine pro-ductiviste. Le capital est plus puissamment armé que jamaispour exercer une domination diffuse, mais totale (économique,culturelle, politique, sociale, psychologique…), sur les institu-tions, la nature et l’homme.

Une telle domination ne peut tenir qu’à condition de passer pour « natu-relle ». Partant d’une critique des travaux de Louis Althusser, l’auteur décritl’émergence et le rôle de ces « appareils stratégiques capitalistes » mon-dialisés que sont le sport, l’éducation, les médias, l’industrie culturelle ouencore l’armée, dans la subordination des populations. Ce faisant, il meten lumière les catégories centrales du « projet » qui requiert désormaisnotre adhésion : l’élimination de la complexité et de l’altérité par l’accé-lération de la marchandisation et du divertissement, la production d’unemasse atomisée d’individus privés de toute puissance d’agir, l’organisa-tion des rapports de production autour de la notion de superfluité.Derrière ce projet capitaliste resurgit ainsi, sous un nouveau jour, l’un destraits majeurs des expériences totalitaires du XXe siècle, selon HannahArendt : la superfluité de l’homme lui-même comme principe ordonnateurdu monde.

« En imposant à l’individucapitaliste une concentrationde tous les instants et uninvestissement total sur cequ’il doit faire – sa tâche,son travail, ses vacances, sesloisirs, ses « objectifs »... – etsur ce qu’il doit être – quelparent, quel enfant, quelcitoyen, quel consommateur,quel téléspectateur... –, noussommes passés sans transi-tion de la répression poli-cière ou militaire à unelogique d’aliénation par l’in-tériorisation pure et simpledes normes dominantes ».(Patrick Vassort)

D I F F U S I O N P O L L E NTél. 01 43 58 74 11 Fax 01 72 71 84 51

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Les appareils stratégiques capitalistes

Le monde capitaliste est engagé désormais dans ce qui risque d’être la plus importante et la plus longuede ses crises. Non pas que sa dimension économique soit inattendue ou plus violente que les précédentes,mais bien parce que celle-ci touche désormais au fondement même de la vie humaine, de la vie en sociétéet du système capitaliste. C’est à partir de ce postulat que Patrick Vassort revisite, dans cet ouvrage, lesthéories althussériennes sur les appareils idéologiques d’État pour montrer leur obsolescence et leur trans-mutation en ce qu’il nomme « Appareils stratégiques capitalistes ».

Ainsi les appareils classiquement désignés comme idéologiques (école, famille, religion, syndicats, etc.) ontsubi des transformations sociales et politiques, la vitesse et l’accélération devenant les outils centraux de laformation des individus dans toutes les formes de compétitions mondialisées. Ces appareils idéologiques,devenus des appareils stratégiques de « mise en conformité » des populations mondiales, font disparaîtrela complexité, l’altérité et écrasent les différentiations culturelles et historiques. Ils mettent entre parenthèsesl’humanité de l’homme dans toute sa diversité universelle faisant de celui-ci l’appendice du développementaccéléré des techno-sciences au service de la productivité capitalistique.

Patrick Vassort décrit avec justesse un monde dans lequel même la science n’est plus sommée d’apporterdes explications ou des ameliorations, mais simplement « de justifier instantanément tout ce qui se fait » (GuyDebord) ; un monde où l’État lui-même devient de plus en plus « inconscient » (du fait de la disparition pro-gressive des structures matérielles de l’État-nation). La politique imprimant « une courbure [...] à nos percep-tions, à nos sentiments, à nos réflexions, à nos rêves » (René Lourau), ce sont désormais l’internationalisa-tion des moyens de production, l’accélération effrénée du processus de production et l’autonomisation crois-sante de la technique qui « courbent nos rêves ».

L’auteur se penche entre autres sur l’évolution des technologies, qui permettent l’accélération de l’intégra-tion globale des valeurs capitalistes, et donc leur banalisation ; car comme l’explique Herbert Marcuse, « l’originalité de notre société réside dans l’utilisation de la technologie, plutôt que de la terreur, pour obte-nir la cohésion des forces sociales dans un mouvement double, un fonctionnalisme écrasant et une amélio-ration croissante du standard de vie ».

Tous ces « appareils stratégiques capitalistes » visent à l’uniformisation, au conformisme indépendammentdes frontières, des particularismes historiques et culturels et des considérations morales ou éthiques ; ils sou-tiennent un capitalisme mondialisé, globalisé et « agressif ». Ce qui fait qu’aujourd’hui, derrière l’illusion de libération par choix individuel, se dessine en fait le confor-misme le plus dangereux et le moins pensé.

Il analyse aussi d’autres « appareils stratégiques capitalistes » moins évidents, tel que le sport, transforméen argument idéologique du capitalisme, mis au service de la reconfiguration et de la « mise aux normes »de villes ou de pays entiers ; il montre également la redoutable efficacité de l’appareil stratégique scolaire,qui peu à peu « renforce la dimension utilitariste de la production et de la diffusion des savoirs, introduit laconcurrence, la vitesse et la productivité au cœur même de l’enseignement et de la recherche universitaireset accroît la précarité et la « flexibilité » des enseignants et de cette armée de réserve du capitalisme quesont les étudiants. »

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La superfluité, une catégorie centrale du capitalisme

Les humains se retrouvent aujourd’hui en compétition « tous contre tous, tous contre chacun et chacun contretous ». Et le système nous impose sans que l'on s'en aperçoive vraiment les formes les plus aiguës de laflexibilité, de la déréglementation et de la mobilité, créant ainsi le nouveau prolétariat du tertiaire, ou «pro-létariat technologique ».

Peu à peu, les lieux de l’intellectualité se transforment en lieux de production et de consommation, en lieuxd’ornement et de spectacle, tandis que travail et travailleurs tendent à devenir quantités négligeables. Cesystème crée une logique de qualification et d’exclusion, ce qui entraîne non seulement « le développementde la superfluité (des hommes, des objets, de l’environnement, des interrelations...) » mais aussi « laconstruction des formes totalitaires à venir. »

Ce système s'appuie sur toute une série d’appareils administratifs au plan international, dans tous lesdomaines : économique, politique, militaire, culturel, sportif (OMC, FMI, Banque mondiale, ONU, UE,OTAN, UNESCO, CIO...).

Comment comprendre au mieux ce système pour lutter contre lui et pour savoir ledéconstruire ?Quelle liberté nous reste-t-il pour refuser d’intégrer purement et simplement ceslogiques ? Comment échapper au contrôle et à la massification ?

Ce sont ces questions primordiales et urgentes auxquelles l’auteur nous fait réfléchir dans ce livre.

Car « dans cet homme dont la subjectivité se dissout dans « le réalisme » économique, la consommation,la concurrence, la flexibilité, la précarité, la rigueur, la technique, les impératifs budgétaires, la prospec-tive..., dans cet homme dont on n’exige plus qu’une adhésion automatique et totale, dont l’humanité mêmedevient, dans ce contexte, superflue, tant il doit être possédé jusqu’à « l’âme » par le système auquel il sedonne, se dessine peut- être l’horizon « totalitaire » du projet capitaliste. »

Ainsi Hannah Arendt écrivait-elle déjà en 1951 : « Le totalitarisme ne tend pas vers un règne despotique sur les hommes, mais vers un système dans lequelles hommes sont superflus. Le pouvoir total ne peut être achevé et préservé que dans un monde de réflexesconditionnés, de marionnettes ne présentant pas la moindre trace de spontanéité. » (Les origines du totalitarisme. Eichmann à Jérusalem)

Patrick Vassort est maître de conférences à l’université de Caen. Il est notamment l’auteur, avec Ronan David et Fabien Lebrun, de Footafric. Coupe du monde, capitalisme, néocolonialisme(L’Échappée, 2010) et a dirigé avec Richard Poulin Sexe, capitalisme et critique de la valeur (M Éditeur, 2012).

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