En hommage à tous ceux et · 2020. 10. 22. · que nous vivons au plus profond de nous un...
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En hommage à tous ceux et
celles qui m’ont permis
d’entrer en contact avec mes
imperfections.
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REMERCIEMENTS
Je voudrais adresser de sincères et profonds remerciements aux personnes
suivantes. Sans elles, cette œuvre n’aurait pu prendre forme.
Tout d’abord à Johanne O’Brien : elle a été l’étincelle qui, inconsciemment,
m’a mis en contact plus intensément avec ma source d’inspiration.
Je remercie aussi Claire Ouellet et ma fille Karine pour leurs critiques
constructives qui m’ont permis d’amender de façon judicieuse cette création.
Je remercie particulièrement deux dames qui ont contribué directement à la
conception et à la manifestation de l’œuvre : Micheline Descary, pour sa
patience et pour toute la passion démontrée lors de la correction et de la
révision des textes, et Rachel Bernier pour son talent et pour son
professionnalisme à l’infographie pour la version papier.
Sans votre précieuse collaboration, cette œuvre serait restée dans le néant.
Encore une fois, un grand merci à chacune d’entre vous pour avoir mis à
contribution votre cœur et vos talents respectifs.
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AVANT PROPOS
Qui n’a pas salivé un jour à la vue d’une belle pomme rouge McIntosh? Oui,
mais nous la voulons sans cire et sans pesticides…Et sans taches noires de
tavelure non plus…
J’ai grandi sur une ferme à une époque où les cultivateurs misaient sur
l’autosuffisance. Sur chacune des fermes, on trouvait un peu de tout lié à
l’alimentation : poules, vaches cochons, moutons, etc. côté animal, et un potager
aux multiples ressources, côté végétal. À ce titre, nous avions donc accès à
quelques pommiers sur les terrains adjacents à la résidence, pommiers dont
l’entretien était remis aux bons soins de Dame Nature. Des pommes sans
tavelure, nous ne connaissions pas cela, et même si plusieurs étaient piquées par
les vers, elles ne prenaient pas le chemin du compost pour autant, à moins
d’avoir subi une attaque en règle. C’était une époque où les gens savaient
reconnaître la valeur des choses et en particulier de tout ce qui avait un caractère
alimentaire.
Il faut dire aussi que nourrir quinze enfants en plus de quatre adultes, mes
grands-parents faisant partie de la maisonnée, cela devait représenter tout un défi
pour mes parents. Nous pouvions donc très bien croquer dans ces pommes en
évitant les vers autant que possible. Bien sûr, nous essayions de choisir celles
qui avaient meilleure apparence, mais nous ne nous empêchions pas de savourer
ces délices à moins qu’elles ne soient envahies de façon évidente. Certaines
personnes me trouveront carrément dégueulasse, mais j’aimerais ajouter que des
vers dans les pommes, nous en avons probablement mangés par inadvertance. Je
laisse planer un doute, car je n’ai pas souvenir d’en avoir goûté un seul.
Ma mère prenait le temps de transformer cette récolte soit en purée, soit en
délicieuse compote ou encore en de savoureuses croustades, et je me souviens
très bien avoir collaboré à cette tâche. Est-ce que le fait d’avoir consommé des
fruits « imparfaits » a fait de nous des enfants déficients, handicapés ou remplis
de tares? Je ne crois pas, mais je ne peux déterminer cela de façon vraiment
objective.
C’était donc une époque où l’abondance se reconnaissait d’abord dans la récolte
que Mère Nature voulait bien nous apporter en réponse à nos efforts de
collaboration. C’était aussi une époque où les gens savaient apprécier et rendre
grâce pour cette abondance. Rien n’était jeté sans que nous ayons au préalable
cherché une utilisation ou une réutilisation. Cela était valable en particulier pour
tout ce qui provenait de la terre nourricière.
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Qu’en est-il aujourd’hui? Nous sommes à une époque où nous recherchons la
perfection en tout, une époque où nous avons souvent de la difficulté à
reconnaître la véritable valeur des choses, la valeur des gens, notre valeur
personnelle, une époque où nous éprouvons de la difficulté à accepter les limites
tant à l’intérieur de nous que dans tout ce qui nous entoure. À ce titre, nous
sommes devenus très exigeants envers nous-mêmes, comme envers tout ce à
quoi nous avons accès. Nous nous imposons personnellement un stress
important et nous avons trop souvent tendance à transmettre ce stress à notre
entourage de toutes sortes de façons.
Dans le cas des fruits et légumes, nous souhaitons avoir accès à des produits
parfaits, sans défauts, sans pesticides, et ce, au plus bas prix possible. Est-ce une
approche raisonnable et réaliste? Jugez-en par vous-mêmes.
Que ce soit pour un producteur conventionnel ou pour un producteur biologique,
les standards de classification sont très élevés. On se retrouve donc avec un
pourcentage ahurissant de produits rejetés. Les producteurs recevront souvent un
profit dérisoire pour ces produits rejetés, quand ils ne seront pas purement et
simplement jetés, faute de débouchés.
Comment ces producteurs peuvent-ils prétendre offrir les bas prix que nous
recherchons quand ils doivent sacrifier une bonne partie de leurs récoltes?
Comment peuvent-ils ne pas être à la recherche de moyens leur permettant
d’augmenter l’efficacité des résultats obtenus en regard de ces critères de
classification, aussi peu naturels que soient ces moyens? Vous apparaît-il normal
que, sur une planète où plusieurs individus ne mangent pas à leur faim, de
nombreuses ressources alimentaires prennent la route des déchets? N’y aurait-il
pas moyen de gérer ces ressources autrement? N’y aurait-il pas moyen aussi que
nous soyons moins sélectifs dans nos critères de classification? Le fait d’avoir
moins de rejets ne serait-il pas un moyen de permettre d’abaisser les prix?
Sommes-nous rendus à une société de consommation où nous ne savons plus
reconnaître et apprécier à sa juste valeur l’abondance que nous procure Mère
Nature? Est-ce que nous travaillons encore réellement dans une collaboration
harmonieuse avec Elle?
Voilà autant de questions auxquelles nous devrions chercher des réponses. En
attendant, nous vivons dans une société qui se veut bien pensante à plusieurs
niveaux, une société qui a mis en place de multiples mécanismes dans le but de
préserver l’humain contre lui-même, contre les manifestations liées à ses tares, à
ses faiblesses. Tout cela est sûrement fait avec des intentions louables, mais,
selon moi, c’est souvent avec une grande incompréhension de la nature
humaine.
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Il y a certaines choses qualifiées de négatives dont nous pouvons éviter la
manifestation, mais pourquoi ne pas nous questionner sur la validité de ce genre
de démarche? Est-ce que nous avons véritablement résolu les problèmes dont
nous voulons justement éviter les manifestations ou avons-nous simplement fait
en sorte de détourner notre attention des véritables problèmes, les problèmes de
fond, en empêchant ces manifestations de se produire?
Un bon exemple par lequel je peux tenter de démontrer cela est notre approche
médicale face à la maladie. La médecine moderne conventionnelle s’intéresse
surtout aux symptômes. Elle analyse donc les symptômes liés aux
manifestations de la maladie et elle prend les moyens qu’elle juge appropriés
pour enrayer ces symptômes. Mais la maladie, ce n’est pas que des symptômes.
Les symptômes ne sont que le moyen que prend notre corps pour nous indiquer
que nous vivons au plus profond de nous un désordre émotionnel. En enrayant
les symptômes, nous effaçons les messages que notre corps tente de nous
envoyer pour nous inviter à corriger ce désordre émotionnel.
Donc, en supprimant les symptômes sans nous préoccuper des désordres
émotionnels, nous disons implicitement au corps : « Tu m’as envoyé un message
pour m’indiquer la présence d’un désordre émotionnel. Par la nature des
symptômes, tu m’as aussi indiqué de quel ordre et à quel niveau se trouvait ce
désordre. Pourrais-tu m’envoyer un message plus puissant afin que je m’arrête
pour régler enfin ce désordre émotionnel? »
En effaçant les symptômes, nous pensons avoir réglé la maladie (mal a dit). En
fait, nous n’avons soigné que les apparences. Je ne suis pas médecin, et je ne
veux aucunement juger le travail de nos médecins, mais je crois que la véritable
médecine, celle qui guérit véritablement et définitivement, se situe à un autre
niveau : c’est la médecine de l’Être.
Tout comme pour la pomme mentionnée au début de cette introduction qui
démontre que nous sommes restreints à une alimentation d’apparences, j’ai
voulu démontrer que, globalement, nous pratiquons trop souvent une médecine
d’apparences. De la même façon, dans les règles que nous avons mises en place
pour gérer notre société, nous avons bâti une société d’apparences. Lorsque nous
ne voyons plus certains symptômes de désordre se manifester, nous pensons
avoir résolu les problèmes. Mais est-ce vraiment le cas?
Dans ce livre, j’aimerais vous partager ma vision de ce qu’est la nature profonde
de l’Être humain selon mes observations et selon les réponses obtenues aux
nombreuses questions que je me suis posées. En fait, j’ai déjà abordé ce sujet
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dans mon premier livre Prends le temps… Aujourd’hui, j’aimerais approfondir
certains thèmes et certains aspects.
Si votre vie se déroule comme un long fleuve tranquille, ce livre n’est
possiblement pas pour vous. Vous avez probablement trouvé la façon de vous
positionner dans cette vie-ci et de gérer harmonieusement les situations jugées
défavorables qui se présentent de temps à autre.
Par contre, si vous éprouvez des difficultés à gérer et à résoudre les embûches
qui se présentent sur votre chemin, je vous invite à poursuivre votre lecture. Très
loin de moi la prétention que je détiens la solution à tous les problèmes ou
encore une quelconque vérité. Toutefois, mon expérience de vie m’a appris que,
quand une difficulté se présente, il est impératif de prendre du recul vis-à-vis
celle-ci pour l’envisager avec une vue d’ensemble plus large. Voilà donc
l’objectif de ce livre : vous proposer des façons d’élargir la vue d’ensemble liée
à la manifestation des difficultés dans nos vies, et surtout apprendre à
s’accueillir avec harmonie à travers ces difficultés et nos imperfections comme
humains.
J’ai déjà sauté en parachute et j’ai déjà suivi une formation en conduite
préventive dans le but de conduire une motocyclette. Dans les deux cas, on m’a
enseigné que, quand un obstacle se présentait sur ma route, il fallait fixer mon
attention à côté de l’obstacle si je ne voulais pas aboutir dans l’obstacle que je
redoutais. Il semble qu’il en soit de même avec la vie en général. Quand des
difficultés se présentent, il m’apparaît important de prendre de la distance par
rapport à la vision que j’ai de ces difficultés et diriger ensuite mon attention sur
les solutions plutôt que sur les obstacles eux-mêmes. À défaut de quoi, je risque
d’aboutir précisément dans les obstacles que je souhaite éviter.
Dans une de mes conférences, je propose aux auditeurs une façon d’envisager
les difficultés qui, à mon avis, illustre très bien ce propos. Voici donc la mise en
situation proposée : je trace un petit point au centre d’un grand carton blanc et je
mentionne que ce petit point est une représentation de ma difficulté présente.
Puis je positionne mon carton de sorte que le point se trouve face à moi et le
carton entre moi et mon auditoire. Et là, je fixe mon point, représentation de ma
difficulté du moment, en me collant le nez dessus. Vu de cette façon, même le
plus petit point va m’apparaître comme étant très gros. Puis je me recule un peu,
prenant ainsi de la distance par rapport à mon carton. Le point commence alors à
m’apparaître un peu plus petit et je commence à voir la surface blanche du
carton, représentation du terrain propice aux solutions, autour du point de
couleur. Plus je prends de la distance par rapport au carton, plus le point
m’apparaît petit et plus le terrain propice aux solutions s’agrandit. Je crois qu’il
en est ainsi dans la vie : plus je prends du recul par rapport aux difficultés
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vécues, plus le champ des solutions permettant de résoudre ces difficultés
s’agrandit.
Dans ma démonstration, à la limite, quand j’ai pris assez de recul par rapport à
mon carton, je commence à apercevoir les gens qui font partie de l’auditoire,
derrière le carton. Ainsi en est-il dans la vie. Nous ne sommes pas seuls. Si l’être
humain a choisi de vivre en société, c’est aussi parce que nous faisons tous un
peu partie à la fois du problème et de la solution des difficultés de l’autre, même
si nous ne connaissons pas cet autre et même si nous ne nous sentons pas
nécessairement et directement concernés par lui. Voilà l’essence du propos que
j’entends soumettre dans ces écrits : comment prendre davantage de recul dans
la compréhension de nos difficultés de façon à élargir le champ des solutions
potentielles.
Nous avons tous des faiblesses, mais nos faiblesses et nos forces proviennent
exactement du même endroit à l’intérieur de nous. Tout dépend du regard que
nous portons sur elles et des résultats que nous obtenons dans nos actions par
rapport aux objectifs visés. Ainsi, nous pouvons confier un travail constructif à
une personne déterminée en ayant confiance qu’elle le rendra à terme malgré les
difficultés qui se présenteront à elle en cours de route. Par contre, si cette
personne s’engage avec la même détermination dans la manifestation d’un projet
aux conséquences désastreuses et qu’elle « oublie » de s’arrêter en cours de
route, malgré qu’elle observe ce genre de manifestation, sa détermination
prendra alors le nom d’entêtement. Déterminé et têtu, deux mots qui proviennent
de la même force à l’intérieur de nous, mais dont les résultats liés aux
manifestations vont différer grandement. Ainsi en est-il des mots empathie,
sensibilité, vulnérabilité et susceptibilité : une même réalité au départ, mais en
bout de ligne, des manifestations différentes. En prenant du recul, nous pouvons
modifier notre façon d’envisager ce qui nous apparaît être des faiblesses et
transformer celles-ci en forces, tout simplement en s’arrêtant de temps à autre
pour prendre conscience des résultats que nous produisons par nos actions en
regard des objectifs visés.
Il en est de même sur une base individuelle tout comme il peut en être ainsi au
niveau collectif. Une chaîne n’est jamais plus forte que le plus faible de ses
maillons. Pour renforcir l’ensemble de la chaîne, il est essentiel de prêter
d’abord attention à ses maillons les plus faibles. Dans un premier temps, il est
important de prendre conscience de ses imperfections. Ensuite, il est tout aussi
important d’accueillir ces imperfections avec amour, sans jugement. C’est ce qui
nous permettra, par la suite, de relever le défi de transformer ces imperfections
afin qu’elles deviennent nos plus belles et nos plus grandes forces. C’est aussi ce
qui nous permettra de le faire dans la sérénité.
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Voici la façon dont j’ai choisi de mener ma vie il y a de cela une vingtaine
d’années, et je crois bien que ma principale force, c’est de savoir reconnaître
mes points faibles à mesure qu’ils se manifestent à ma conscience, de les
accueillir tels quels, pour apprendre par la suite à les transformer en forces. Mes
facteurs limites sont associés à mes points faibles. Je laisse donc la vie me
démontrer par elle-même où se situent les points faibles qui risquent de me
pénaliser dans la réalisation des choses dont je souhaite la manifestation. Je
travaille alors à les corriger en priorité.
Cette façon de faire m’a permis d’obtenir régulièrement du succès dans tout ce
que j’ai entrepris depuis. Par extension, j’ai développé la capacité d’observer de
la même façon les gens et le monde qui m’entourent, et c’est ce qui m’incite à
vous partager ma vision des choses, de la vie et de la société. Si cela peut aider
quelques personnes à s’accueillir dans ses faiblesses et ses imperfections afin
d’apprendre par la suite à les transformer en défis de vie, ce travail n’aura pas
été vain. Et comme on enseigne le mieux ce que l’on a besoin d’apprendre soi-
même, je le fais aussi pour moi, dans le but d’approfondir mon propre
apprentissage.
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L’ÉNERGIE
Un corps t’a été donné. Tu peux
l’aimer ou le détester, mais ce sera
le tien pour toute la durée de cette
vie.
Michel Ricquier
Dans mes deux livres précédents, Prends le temps… et Passez de la survie à la
Vie, j’ai abordé la notion d’énergie comme étant à la base de la vie. Certaines
personnes ont pu dire ou penser : « Mais à quoi sert tout ce charabia sur
l’énergie? » ou encore : « C’est donc bien compliqué! » ou encore, « Il s’en
pose des questions, celui-là! »
En fait, oui, je me pose beaucoup de questions. Mais n’est-ce pas la seule façon
d’obtenir des réponses? Comment peut-on obtenir des réponses si on ne se pose
jamais de questions? C’est la base même du processus de recherche
scientifique : poser des questions, émettre des hypothèses, vérifier la validité des
hypothèses en passant à l’action, observer les résultats obtenus, tirer des
conclusions, poser de nouveau des questions, émettre de nouvelles hypothèse.
En fait, j’ai vraiment commencé à me poser des questions suite à quelques
événements malheureux assez marquants dans ma vie. Je me questionnais alors
profondément sur le sens de la vie et en particulier sur la pertinence de continuer
à la vivre, sans pour autant songer véritablement au suicide. C’est justement une
vague de suicides chez nos jeunes qui m’a amené à exprimer dans des livres, le
fruit des réponses obtenues suite à ce questionnement.
J’imagine que les gens qui posent un tel geste ont eux aussi vécu ce genre
d’événement malheureux et qu’ils n’ont pas su ou pu trouver un sens assez
profond à cette vie pour avoir envie de continuer à la vivre. J’imagine aussi
qu’au moment de poser un tel geste, on en arrive à un espace intérieur où on est
complètement centré sur les difficultés présentes et sur la souffrance, et qu’il n’y
a plus de recul par rapport à ces difficultés. J’imagine de plus que, dans un tel
moment, il n’y a plus de rêves, plus rien qui allume une lumière assez forte à
l’intérieur de soi pour donner envie de poursuivre l’expérience de la vie.
Voilà donc ce qui m’anime à vous parler d’énergie. En soi, c’est une approche
qui ne sert absolument à rien, sauf si elle peut permettre à quelques individus de
prendre un peu de recul par rapport aux difficultés vécues et donner ainsi un
sens à leur vie. L’approche est peu importante. L’essentiel, c’est que la vie ait un
sens assez profond pour avoir envie de continuer à la vivre tout simplement, peu
importe le moyen qui permet de trouver ce sens à la vie.
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Pour aborder le sujet de l’énergie en rapport à la vie et comprendre le sens de ma
démarche, j’aimerais vous présenter trois exemples qui peuvent illustrer le sens
et la base du propos que j’entends soutenir.
Je vous ai proposé dans mon livre Passez de la survie à la Vie, une
mise en situation que j’aimerais vous présenter à nouveau :
« J’aime beaucoup jouer au hockey. Alors, imaginez que je joue une
partie au cours de laquelle je m’amuse allègrement. Je mets beaucoup
d’énergie et d’entrain dans mon jeu et j’ai du succès quand tout à coup,
je tombe sur la glace, foudroyé par une crise cardiaque fatale. Mais là,
on ne panique pas. On laisse mon corps sur la glace et ça prends un
bon bout de temps avant qu’on vienne le récupérer. Ça permet donc
d’observer le phénomène suivant : le corps qui est là et qui ne bouge
plus, n’est-ce pas le même corps qui s’amusait follement quelques
minutes plus tôt? Oui, mais il n’est plus pareil, direz-vous! Pourtant,
c’est le même corps avec la même apparence physique, mais il y a une
différence fondamentale : c’est qu’en même temps que la vie l’a quitté,
il a cessé de respirer et il n’y a plus d’énergie dans ce corps. Pour le
reste, c’est finalement de la matière organique et minérale qui est en
tous points semblable à ce qu’elle était quelques minutes plus tôt, au
moment où tout allait bien et que la vie habitait ce corps. Est-ce qu’on
peut donc en conclure que le souffle est porteur d’énergie et que la vie,
c’est finalement cette même Énergie? »
Dans ce même livre, je racontais brièvement l’expérience de Mme Shelley Yates
et de son fils Evan, deux résidents de la Nouvelle-Ecosse, expérience survenue
en novembre 2002. Je cite de nouveau un extrait :
« Mme Yates roulait alors sur une route, quand, après avoir fait de
l’aquaplaning, sa voiture s’est retrouvée dans un marais. Pendant que
la voiture se remplissait d’eau froide, Mme Yates a essayé en vain
d’évacuer son fils de l’auto et d’en sortir elle-même. C’est alors qu'elle
était sur le point de se noyer avec son fils que celle-ci a vécu une
expérience aux frontières de la mort. À cet instant, elle a entendu une
voix, une voix calme et majestueuse qui lui intimait de se détendre, qui
lui susurrait à l’oreille que tout allait bien se passer si elle suivait ses
instructions. Alors, elle s’est abandonnée à cette voix et elle est passée
paisiblement de l’autre côté du voile.
Une fois de l’autre côté, elle a vu des Êtres de Lumière qui l’ont à
nouveau rassurée en lui disant que si elle suivait leurs instructions, non
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seulement son fils et elle sortiraient de l’auto, mais qu’en plus, tout
irait bien pour eux deux.
Il a fallu quinze minutes aux sauveteurs pour sortir le corps de Mme
Yates de la voiture, et sept minutes supplémentaires pour la réanimer.
Il leur a fallu 27 minutes pour retrouver et sortir le corps de son fils de
l’auto, ce qui est amplement suffisant pour causer la mort.
On a alors transporté le corps de l’enfant à un centre médical où on l’a
branché à toutes sortes de machines. Les médecins sur place ont
annoncé à Mme Yates que son fils était cérébralement mort et qu’en
plus ses organes internes étaient remplis de sang. On estimait ses
chances de vivre à 1% et encore, si tel était le cas, il resterait branché
à toutes ces machines pour le reste de ses jours. Durant toute cette
démarche, Mme Yates a entendu à quelques reprises la voix qui
l’invitait de nouveau à avoir la foi.
Puis, la voix lui a expliqué qu’elle devait reconstruire l’aura (le corps
énergétique) de l’enfant en instillant dans le corps les auras d’autres
personnes. On lui a conseillé de faire défiler dans la chambre d’Evan,
par période de vingt minutes, des personnes aimantes, chacune d’elles
déposant son propre champ d’énergie dans le corps sans vie de son fils.
En connectant leur chair à celle de son fils, elles permettaient ainsi à
leur énergie de circuler dans le corps sans vie d’Evan, lui offrant ainsi
un don merveilleux. S’ils étaient bons chanteurs, ils devaient chanter;
s’ils étaient conteurs, ils devaient raconter une histoire, etc. « Instillez
en lui de l’énergie positive, votre Amour, vos talents et tout ceci le
ramènera à la vie », lui avait-on proposé.
S’en est suivi un défilé de personnes aimantes dans la chambre d’Evan,
défilé qui s’est poursuivi 24 heures sur 24 durant 72 heures. C’est alors
que le miracle s’est produit. Evan a ouvert les yeux et il a reconnu sa
mère. Au bout d’une semaine, celui-ci avait retrouvé toutes ses
fonctions vitales et au bout d’une semaine supplémentaire, il courait
dans les corridors pour aller dans la salle de jeu de l’hôpital. »
Voilà un exemple concret d’une manifestation de l’Énergie dans la vie de ces
deux personnes. Redonner la vie à un enfant en reconstruisant son corps
énergétique, ce n’est pas banal. Vous pouvez toujours mettre en doute cette
histoire si vous voulez, ou encore lui trouver une explication plus
« scientifique » pour expliquer le retour à la vie de cet enfant, mais, il n’en
demeure pas moins qu’il s’agit d’une histoire véridique qui fut mentionnée dans
les médias.
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J’ai mentionné plus « scientifique » en mettant ce terme entre parenthèses parce
que plusieurs personnes attribueront un aspect mystique à ce genre d’expérience.
En fait, cela n’a absolument rien de mystique. Ce n’est qu’une application
pratique de la physique quantique, une science qui étudie la physique de
l’Énergie et le monde de l’invisible. En réalité, on ne fait que commencer à
s’intéresser à cette matière et ce n’est que par pure ignorance que nous n’avons
pu, à date, avoir accès aux multiples possibilités avec lesquelles la connaissance
de cette science nous mettra de plus en plus en contact.
La vie se perpétue à travers l’Énergie et tout est Énergie, même certains
matériaux considérés comme inertes. À l’école, lorsque j’étudiais en sciences,
on m’a appris que rien ne se perd, rien ne se crée, tout est déplacé ou transformé.
J’imagine alors que cette Énergie ne se perd pas lorsqu’elle quitte le corps, elle
n’est que déplacée dans d’autres dimensions.
À ce titre, j’aimerais vous raconter une expérience personnelle. J’ai eu à vivre
un divorce il y a de cela une vingtaine d’années. Cette femme avec qui j’ai vécu
une relation d’amour qui manquait souvent d’harmonie, assez en tout cas pour
que cette relation se termine finalement par un divorce, est décédée il y a
quelques années des suites d’un accident d’automobile.
Dans les jours qui ont suivi l’accident, mes enfants ont trouvé dans un livre, à sa
résidence, une note portant un message de sa part, un bref message qui pouvait
constituer une sorte de testament spirituel. Or, environ deux ans après son décès,
des circonstances de vie m’ont amené à rencontrer une thérapeute, une dame
résidant en Estrie qui avait développé ses capacités médiumniques.
Certaines personnes ne croient pas aux médiums et mon objectif n’est pas de
vous amener à croire en eux. Selon moi, nous avons tous des capacités
médiumniques à différents niveaux, mais la plupart d’entre nous ignorons cet
état de fait, quand nous ne le rejetons pas systématiquement. À mon avis, il
existe de très bons médiums comme il en existe de moins bons, tout comme il
existe de très bons mécaniciens et aussi de moins bons. Le problème que nous
rencontrons avec ces gens, c’est qu’il peut nous être difficile de vérifier la
validité et la valeur des informations auxquelles ils nous donnent accès, à moins
d’être soi-même en contact avec ses propres capacités médiumniques.
Autrement, la valeur et la validité des messages reçus peuvent facilement
appartenir au monde des croyances.
Toujours est-il que je me rends chez cette dame, sachant très bien qu’il s’agit
d’un médium, mais n’ayant aucune idée précise de ce que je vais y faire. En m’y
rendant, je ne fais qu’écouter une coïncidence de la vie qui m’invite à la
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rencontrer. Durant la rencontre, une entité demande à s’exprimer par
l’intermédiaire de ce canal. Cette entité prétend être mon ex-conjointe, la mère
de mes enfants.
La voix qui s’exprime alors n’est pas celle de mon ex-conjointe. Par contre,
d’entrée de jeu, cette voix qui se présente à moi me répète presque mot pour
mot, le message que mes enfants avaient trouvé dans un livre peu après son
accident. Dans mon esprit, il n’y a aucun doute possible : la voix qui s’exprime à
travers ce médium ne peut être que celle de mon ex-conjointe. En effet, à ce
moment, seuls mes enfants et moi étions au courant de l’existence de ce
document. Alors, comment ce médium aurait-elle pu savoir? Elle ne m’avait
jamais rencontré auparavant, pas plus que mes enfants d’ailleurs. Pour moi, c’est
une confirmation très nette que la vie se prolonge dans d’autres dimensions
après avoir quitté le corps de matière.
Et cette voix d’ajouter deux messages qui sont pour moi très significatifs quant à
la nature même des événements que nous vivons sur terre. Dans un premier
temps, elle mentionne qu’au moment de son accident, il était devenu nécessaire
pour elle de quitter ce plan terrestre, sa « mission » sur terre étant terminée
depuis environ un an. Je reviendrai sur cet aspect un peu plus loin dans mes
écrits.
Dans un deuxième temps, elle mentionne que pendant son passage sur terre, au
niveau de nos âmes, nous avions formé un couple parfait. C’est un aspect dont
j’avais déjà pris conscience et qui transparaît beaucoup, à mon avis, dans les
toutes dernières pages de mon livre Prends le temps…Encore là, j’entends
prononcer par la voix qui s’adresse à moi, plusieurs formulations de phrases et
beaucoup de mots qui correspondent à ceux que j’avais utilisés dans la rédaction
de ce texte.
Mais ce qui me surprend et me réjouis le plus à la fois, c’est ce message qui me
dit que nous avions formé un couple parfait au niveau de nos âmes. Pourtant,
aux yeux des humains, ce couple n’avait rien de parfait. Nous avons vécu nos
bonheurs comme tout le monde, mais j’imagine que si nous en sommes
finalement venus à divorcer, ce n’était pas par plaisir, mais plutôt parce que
nous n’arrivions plus à nous entendre…Cela m’amène à me questionner sur le
sens de cette perfection et je vous invite à faire de même.
Ce sont des éléments de réponse à ce genre de questions que je souhaite apporter
dans mes écrits. Pour moi, le fait d’entrevoir et de comprendre la vie en termes
d’énergie m’apporte plusieurs réponses que je souhaite vous partager et vous
expliquer à ma façon. Par contre, j’aimerais préciser que je ne prétends pas
posséder une quelconque vérité. Le sens de mon partage et de mes explications
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se fera donc à partir de ma propre compréhension des phénomènes liés à
l’énergie, donc de ma vérité personnelle, celle à partir de laquelle je bâtis ma vie
de tous les jours.
L’énergie peut s’exprimer de différentes façons dans mon corps. Il y a d’abord
une façon un peu plus grossière et reconnue de tous : il s’agit de l’énergie
calorique contenue dans les aliments qui fournit le carburant nécessaire au corps
pour son activité physique.
Par contre, les aliments sont eux aussi habités d’une énergie plus subtile et cette
énergie peut varier d’un aliment à un autre et ce, dépendamment de la façon
dont les humains auront entretenu leur contact avec les aliments aux différentes
étapes requises pour les amener jusqu’au stade de la consommation. Plus ces
aliments auront été traités avec amour, que ce soit des aliments issus du monde
végétal ou du monde animal, plus ils porteront en eux une énergie qui allégera
les corps énergétiques de celui qui consommera ces aliments. L’inverse est aussi
vrai, de sorte qu’il est urgent de porter attention à la provenance des aliments
que nous consommons si nous ne voulons pas alourdir de plus en plus notre
masse énergétique.
L’énergie peut aussi s’exprimer de multiples autres façons. Elle peut s’exprimer
sous forme de tourbillons (vortex). Nos corps sont pourvus de plusieurs centres
d’énergie appelés chakras. On y compte sept principaux centres d’énergie. Ce
sont des vortex qui devraient tourner dans le sens des aiguilles d’une montre,
mais ce n’est pas toujours le cas. Ils peuvent aussi être inactifs par moments ou
encore tourner dans le sens anti-horaire. Dans ces deux derniers cas, il se peut
que nous ressentions des malaises physiques et/ou un mal-être intérieur.
L’énergie peut aussi s’exprimer sous forme de picotements. À titre d’exemple,
ceux et celles qui prodiguent des soins énergétiques ressentent fréquemment ces
picotements dans les doigts si les soins sont prodigués avec les mains.
L’énergie peut aussi s’exprimer sous forme d’ondes. C’est par ce moyen que
nous pouvons communiquer par télépathie.
L’énergie peut aussi se manifester par des sensations de chaleur ou de froid.
Encore là, cela arrive fréquemment à ceux qui donnent des soins énergétiques et
aussi à ceux qui les reçoivent.
L’énergie peut aussi s’exprimer sous forme de couleurs. Ceux et celles qui ont
développé le don de clairvoyance pourront apercevoir ces couleurs et ceux et
celles qui ont développé le don de médiumnité pourront se risquer à interpréter
le sens des couleurs qu’ils perçoivent.
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L’énergie pourra aussi s’exprimer sous d’autres formes de manifestation. Celle
qui m'intéresse particulièrement, c’est quand l’énergie s’exprime sous forme de
pulsion. Dans ces moments-là, c’est ce qui nous pousse, ce qui nous propulse à
la fois dans nos décisions et dans nos actions; c’est ce qui peut nous faire tourner
à gauche ou encore à droite, aller par en haut ou par en bas, parfois sans raison
apparente. Très souvent, c’est ce qui est à la base de nos actions et de nos
décisions, que nous en ayons conscience ou non.
C’est cette partie qui m’intéresse en particulier parce qu’elle est à la base même
de la créativité et c’est par la créativité que nous exprimons le mieux la vie, la
joie et l’enthousiasme dans nos manifestations sous toutes ses formes. C’est
aussi par la créativité que nous pouvons le plus facilement entrer en contact avec
ce que nous sommes vraiment, avec notre Être.
C’est cette forme de manifestation de l’énergie que je souhaite explorer plus à
fond dans le présent document, car elle est à la base de tout ce qui donne la
direction à nos vies.
17
DES ÊTRES DIVINS
Tu vas apprendre des leçons. Tu es
inscrit(e) dans une école informelle
à plein temps appelée
« Vie ».Chaque jour tu auras
l’occasion d’apprendre des leçons
dans cette école. Tu pourras aimer
les leçons, ou penser qu’elles sont
idiotes ou sans pertinence.
Michel Ricquier
«D’après l’examen d’un seul moment de la vie, il est impossible de porter
un jugement quelconque. Il est une loi dont les hommes doivent se rendre
compte : l’effet dépend de la cause. Les hommes ne sont pas des
particules flottantes dans l’atmosphère d’une courte vie, qui se perdent
ensuite dans le néant. Ils sont des parties immortelles de l’éternel Tout.
Ils viennent et s’en vont bien des fois dans l’atmosphère de la terre et du
grand au-delà, juste pour développer ce qui est divin dans leur
personnalité. Telle cause peut faire partie d’une courte vie, et ses effets
n’être notés que dans une autre vie. On ne trouvera pas dans ma vie la
cause de vos effets, ni dans la vôtre la cause de mes effets. Je ne peux
récolter à moins d’avoir semé, et tout ce que j’ai semé, il faut que je le
récolte. »
Ces paroles ont été prononcées par un grand Maître du nom de Jésus. Elles ont
été extraites d’un livre qui m’a été remis il y a quelques mois : l’Évangile du
Verseau.
Dans cet Évangile, on retrouve certaines paroles prononcées par Jésus, de même
que son histoire à partir de son enfance jusqu’à l’âge de 30 ans, moment ou il a
commencé son ministère public, bref, certains messages et une partie de son
histoire que l’on ne retrouve pas dans les autres Évangiles.
À partir de ce texte, il devient clair et facile de déduire que nous nous
réincarnons dans différents corps d’une vie à une autre. Je reviendrai sur cet
aspect de la réincarnation dans un prochain chapitre.
Est-ce que ce texte est véridique? Est-ce qu’il a été transformé par les hommes
au fil du temps? Impossible pour moi de l’affirmer avec certitude, mais nous
pouvons nous poser les mêmes questions à propos des autres Évangiles qu’on a
bien voulu nous faire connaître. Nous pouvons aussi nous questionner à savoir si
les autres Évangiles n’ont pas été amputés de certaines informations livrées par
18
Jésus et qui peuvent donner un sens totalement différent aux messages de
sagesse qu’Il nous a livrés.
Comment savoir? Ce que je sais, c’est que ce message correspond fidèlement à
ce qui m’a été fourni comme réponses intérieures aux questions que je me suis
posées depuis une vingtaine d’années. De plus, lorsque j’ai eu à me déplacer
hors du pays à différentes occasions, j’ai rencontré des gens qui me disaient
avoir reçu le même genre de réponses intérieures à leur questionnement, et ce
sans égards à leur race, leur sexe, leur orientation sexuelle, leur nationalité ou
encore à leur travail ou à leur éducation religieuse.
Il semble y avoir quelque chose d’universel qui découle de ce message, et si on
lui accorde crédibilité, cela nous amène inévitablement à une compréhension
différente de la vie et des manifestations tantôt heureuses, tantôt moins agréables
que nous avons à vivre. Parmi les manifestations moins heureuses et
l’incompréhension liée à celles-ci, il y a entre autres celles qui conduisent au
suicide.
J’aimerais vous démontrer à ma façon que, dès notre naissance, nous nous
engageons dans un jeu d’actions-réactions qui se termine avec la mort, du moins
le pensons-nous. J’aimerais vous faire prendre conscience de ce jeu d’actions-
réactions, afin de pouvoir changer éventuellement les manifestations non
souhaitées ou à tout le moins notre attitude face à celles-ci. Il vous appartiendra
de décider par la suite si mon enchaînement et ma logique est valable pour vous
ou non.
Pour une bonne partie des gens qui vivent en occident, nous vivons avec la
croyance que nous sommes des êtres de matière habités par une certaine
spiritualité. Nous aurions possiblement à vivre une courte vie sur terre pendant
laquelle nous aurions à faire le bien autant que possible si nous voulons aspirer à
la vie éternelle, et il y aurait des gens plus aptes que d’autres à nous enseigner
comment différencier le bien du mal afin de nous permettre d’accéder à cette vie
éternelle.
Or, dans le message de Jésus cité, il est mentionné que nous sommes des parties
immortelles de l’éternel Tout qui vont et viennent dans l’atmosphère de la terre
et du grand au-delà juste pour développer ce qui est divin dans nos
personnalités. Alors, nous faisons tous partie de cet éternel Tout, donc de Dieu
lui-même, au même titre que tout ce qui existe : les animaux, les plantes, les
minéraux, les insectes, la terre elle-même…
En d’autres mots, nous sommes des Êtres divins éternels en train de vivre une
expérience humaine dans la matière. Nous n’avons pas à devenir ces Êtres
19
divins, nous sommes déjà divins. Pour être certain de bien me faire
comprendre, je vais vous le réécrire un peu plus gros :
Nous sommes déjà divins.
Et pour que vous et moi puissions nous le rappeler et bien l’ancrer dans notre
esprit, je vais l’écrire encore plus gros :
Nous sommes déjà divins.
En fait, le but de notre passage sur terre consiste à enlever le voile qui nous
empêche de reconnaître cet état de fait, un passage très difficile pour notre
personnalité qui s’accommode mal de cette réalité, parce qu’elle veut prendre
toute la place.
Or, un corollaire découle de cette compréhension : la vie est une expérience
grandiose que notre âme choisit de vivre en prenant forme dans un corps de
matière. Cette expérience grandiose est elle-même assortie de multiples petites
expériences qui sont là pour nous aider à grandir dans la recherche de la sagesse
et pour nous aider à nous unir à notre divinité, et ce passage dans la matière est
un outil d’évolution privilégié pour notre âme.
La matière, c’est la partie visible de la vie, celle que l’on peut percevoir
facilement avec nos sens usuels. À mon avis, elle ne représente qu’environ 10%
de ce que nous sommes vraiment. La divinité serait, toujours à mon avis,
l’énergie, la partie invisible de la vie, une partie qui représente 90 % de ce que
nous sommes vraiment.
Et voilà, selon moi, où le bât blesse : actuellement, nous accordons possiblement
90% de notre attention à la partie visible de la vie, donc à 10% de ce que nous
sommes, et 10% de notre attention à la partie spirituelle de notre vie, donc à
90% de ce que nous sommes. Nous exploitons donc environ 10% de nos
possibilités et nous avons même bâti notre monde à partir de ce 10%. Ne voyez-
vous pas là une aberration?
Les Premières Nations ne fonctionnaient pas dans un tel rapport, car ces gens
accordaient une grande importance à tout ce qui touche l’invisible et ils ne
cherchaient pas à tout comprendre ou à expliquer l’ensemble du pourquoi des
choses. Comme ils vivaient en harmonie avec la nature, ils avaient pris
conscience des lois universelles qui sous-tendent la vie et ils tendaient à vivre en
accord avec ces lois. Nous avons considéré les gens des Premières Nations
comme des illettrés, des ignorants. Ne nous sommes-nous pas approprié une
supériorité sur eux? Probablement aussi que nous avons craint ce mode de
fonctionnement rempli de sagesse, mais que nous ne comprenions pas.
20
Nous les avons parfois considérés comme des menaces et nous avons aussi
parfois agi de manière à les anéantir à la fois physiquement et
psychologiquement. C’est de cette façon que nous avons exterminé plusieurs
d’entre eux. Puis, malheureusement, nous avons tenté de déconnecter ceux qui
restaient de leurs racines en essayant de les assimiler, et aujourd’hui, nous
sommes surpris et étonnés d’observer la détresse qu’ils vivent et qui s’exprime
dans des comportements que nous jugeons parfois sévèrement. Et si eux avaient
fait la même chose avec nous, comment nous sentirions-nous aujourd’hui?
Nous, nous avons besoin de comprendre les choses d’une manière plus
rationnelle, semble-t-il. C’est pourquoi la science a pris de plus en plus en plus
de place dans nos vies et elle s’est attachée fortement à la partie visible des
choses, nous faisant oublier peu à peu tout ce qui provient de l’invisible. Mais
j’espère fortement que, pour le mieux-être de l’humanité, par l’émergence de la
physique quantique, la science arrivera à comprendre et à expliquer plusieurs
phénomènes qui ont relevé jusqu’à aujourd’hui du mystique et du paranormal.
Pour le moment, ce qui ressort de mon exposé, c’est que nous en arrivons à un
moment où nous ne savons finalement pas qui nous sommes réellement. Les
expériences de nos vies nous permettent d’établir des frontières, de poser des
balises. Elles nous permettent en bout de ligne de déterminer d’abord qui nous
ne sommes pas et ce processus se fait souvent à partir de la souffrance. Nous
nous développons donc par un procédé inverse, un peu à la manière d’un négatif
de photo : ce sont les zones sombres qui nous permettent de voir l’image de la
photo. C’est donc par la souffrance et par les expériences « négatives »
qu’apparaissent les couleurs sur la photo de notre vie.
Expériences | | Expériences
« négatives » | Qui je suis | « négatives »
| |
Souffrance | Un Être divin | Souffrance
| |
Qui je ne suis pas | | Qui je ne suis pas
| |
<-balise-> <-balise->
Mobile mobile
Donc, nous ne savons pas réellement qui nous sommes, et nous ne savons pas
que nous sommes des Êtres divins. Nous vivons des expériences qui se
produisent souvent dans la souffrance et qui nous permettent de poser des
balises à droite ou à gauche du corridor de nos vies.
21
Au début, ce corridor peut être assez large. Au fur et à mesure que nous
avançons dans la vie, nous apprenons à repérer et à ressentir plus facilement
lorsque nous nous approchons des balises au-delà desquelles nous savons que
nous pourrions vivre de la souffrance. Comme nous ne souhaitons pas cette
souffrance, nous posons nos balises un peu plus à l’intérieur, déterminant avec
un peu plus de précision ce qui ne nous correspond plus.
Nous nous rapprochons donc un peu plus à chaque fois de qui nous sommes
vraiment et ce processus nous permet d’entrer en contact graduellement, et de
plus en plus intensément avec notre estime de soi. À la fin de toutes ces
expériences, quand notre estime personnelle est suffisamment élevée, il devrait
ne nous rester finalement qu’à réaliser que nous sommes des Êtres divins,
accueillant cette réalité avec toute la sagesse et l’humilité requise pour bien
l’assumer.
En d’autres termes, nous ne construisons pas nos vies dans l’action mais plutôt
en réaction, ce qui signifie que nous avons choisi d’avancer dans la vie à coups
de pied dans le c… Par contre, l’aberration de cet état de fait, c’est que nous
souhaitons quand même vivre dans la liberté et le bonheur. Vu sous cet angle,
cela peut paraître difficile à réaliser. En effet, comment pouvons-nous ressentir
la liberté quand nous sommes à la merci d’événements malheureux que nous
avons nous-mêmes créés de façon non consciente?
Quand nous aurons véritablement intégré que nous sommes des Êtres divins,
nous aurons du même coup compris que nous n’avons plus à être en réaction
continuelle. Nous aurons alors la possibilité de choisir consciemment, en tout
temps et avec amour, de créer ce qui apporte du bonheur, de la liberté, de la paix
et de l’harmonie…
Entre-temps, nous sommes ces mêmes Êtres divins. Nous le sommes vraiment.
Mais comme nous l’ignorons, nous avons tendance à poser des jugements sur les
actions que nous posons quand celles-ci semblent produire des résultats qui ne
correspondent pas à notre vision du bien.
Pourtant, il est bien dit dans la citation de Jésus : « D’après l’examen d’un seul
moment de la vie, il est impossible de porter un jugement quelconque. »
Et Il ajoute : « Il est une loi dont les hommes doivent se rendre compte : l’effet
dépend de la cause ».
Comme je le suggérais dans le chapitre précédent, Jésus nous invite à prendre du
recul pour obtenir une vision plus large des difficultés qui se présentent dans nos
vies avant de porter un jugement, et de chercher des solutions qui vont nous
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permettre de nous sortir de ces difficultés. Entre-temps, la meilleure solution
serait peut-être d’admettre bien humblement que tout est parfait et imparfait à la
fois dans notre parcours d’intégration et d’union à notre divinité.
Voilà pourquoi je désire rendre hommage à notre imperfection. Suivant la
compréhension de cet énoncé de Jésus, cela signifie que tant et aussi longtemps
que nous n’aurons pas fait l’unité avec notre divinité, nous risquons tous de nous
sentir tôt ou tard comme des déficients, des handicapés. Et à un certain niveau,
devant cet état de fait, nous sommes vraiment tous des handicapés. Il y a certains
humains sur terre dont les handicaps sont simplement plus apparents que
d’autres, mais nous pourrions tous nous considérer comme tels. Et souvent, ce
sont ceux-là même qui ont les plus gros handicaps mais qui ont choisi de les
accueillir avec sérénité qui semblent le plus près de leur divinité.
Finalement, ce serait peut-être eux les moins handicapés. D’où l’importance
d’avoir de la compassion et du non-jugement envers soi-même et envers tous les
gens que nous côtoyons. La compassion et le non-jugement sont des valeurs qui
conduisent directement à l’expression de l’amour, et je crois bien que,
finalement, c’est cet amour que nous recherchons tous lors de notre passage sur
terre.
C’est à la découverte de cet amour que Jésus nous a invités quand il a dit :
« Aime ton Dieu ». C’est, à mon avis, une invitation directe à entrer en relation
avec notre divinité, à prendre contact avec cette parcelle de Dieu qui vit en
chacun de nous. C’est aussi, toujours à mon avis, le but même de notre passage
sur terre. Nous avons souvent tendance à faire affaire avec un Dieu punitif, qui
juge ce qui est « bien » et ce qui est « mal », un Dieu extérieur à nous alors que
Dieu est en chacun de nous. Selon les citations de Jésus, il est possible
d’envisager qu’il n’y ait ni « bien », ni « mal », simplement des manifestations
de la relation de cause à effet dans notre démarche nous conduisant à la
découverte de notre divinité.
Et Jésus a ajouté : « Aime ton prochain comme toi-même ». Cela ne constitue-t-il
pas une invitation à découvrir la présence de Dieu en chacun des êtres que nous
avons à côtoyer? Et nous ne pouvons voir ou percevoir la présence de Dieu en
chacun que si nous avons d’abord vu ou perçu la présence de Dieu en nous.
De même, quand Jésus a dit à Pierre : « Pierre, tu es Pierre et sur cette pierre je
bâtirai mon église », je vois cela comme une invitation à découvrir qui nous
sommes vraiment, à découvrir la présence de Dieu en nous. Sois Pierre dans ton
entièreté, sois Tout ce que Tu es, entre en contact avec ce Dieu qui vit en toi. Il
aurait pu dire à chacun de nous individuellement : « Yves (ou Jean ou Micheline
ou Pierrette…), tu es Yves (ou …) et sur ce Yves(ou …) je bâtirai mon église.
23
Voilà, selon moi, le sens de cette citation de Jésus. Par ce contact, nous avons
accès à une parcelle de vérité, ce qui constitue le fondement d’une Église.
Chaque individu devient ainsi responsable de la création de sa propre Église, en
dehors de tout dogme et de toutes croyances, car son corps devient un temple
qui abrite Dieu.
24
LA RÉINCARNATION
Il n’y a pas de fautes, seulement des
leçons. La croissance est un
processus d’essai et erreur :
l’expérimentation. Les expériences
« ratées » font autant partie du
processus que celles qui réussissent.
Michel Ricquier
Est-ce que la réincarnation existe? Plusieurs le prétendent, mais actuellement,
nul ne peut le prouver de façon vraiment claire. Est-ce que nous devons y
croire? Cela n’est absolument pas nécessaire et ça ne doit surtout pas être une
question de croyance.
Par contre, si cette façon d’envisager la vie nous permet de prendre davantage de
recul pour mieux comprendre les difficultés auxquelles nous avons à faire face,
et si la compréhension du processus de la réincarnation nous permet de retrouver
l’harmonie dans la résolution de ces difficultés, pourquoi n’accueillerions-nous
pas que ce phénomène puisse être possible?
Dans la citation du chapitre précédent, Jésus mentionne : « Ils viennent et s’en
vont bien des fois dans l’atmosphère de la terre et du grand au-delà, juste pour
développer ce qui est divin dans leur personnalité.»
Par cette affirmation, Il nous invite clairement à considérer l’existence du
processus de la réincarnation. Du même souffle, il nous ouvre une porte à une
meilleure compréhension de nos souffrances quand il mentionne : « Telle cause
peut faire partie d’une courte vie, et ses effets n’être notés que dans une autre
vie. »
Dans la manifestation de ces effets, nous pouvons aussi noter des phénomènes
que nous ressentirions comme des imperfections. Dans la compréhension du
processus de la réincarnation telle qu’elle m’a été inspirée, d’abord en réponses
aux questions que je me posais sur le sens de ma vie, il m’est apparu que c’est
mon âme qui décide des grandes lignes du plan de match de ce que ce sera ma
vie avant que l’incarnation ait lieu. En fait, le canevas de base de ma vie à venir
serait tracé par mon âme en collaboration avec les âmes des autres personnes
concernées ou impliquées dans les événements de ma vie. Cela laisse donc
supposer que les événements de base, les événements marquants de ma vie sont
décidés d’avance par mon âme avant mon incarnation.
25
Ces événements tendront donc à se manifester avec une probabilité qui frôle les
100%, et il est clair que certains de ces événements me mettront en contact avec
la souffrance. Suivant ce que je vous présentais dans le chapitre précédent, c’est
même à partir de là que le véritable travail d’évolution se fait. Donc, si je n’ai
guère le choix d’accueillir ces événements dans ma vie, par contre, j’ai
entièrement le choix de l’humeur avec laquelle j’accueillerai ces événements.
C’est, à mon avis, à ce niveau que se situe la base même de mon véritable libre-
arbitre.
Comme je le mentionnais dans le chapitre précédent, ces événements sont là
pour m’aider à découvrir qui je suis, pour m’aider à entrer en contact plus
profondément avec mon aspect divin, avec mon âme elle-même. En cours
d’exécution du scénario, les âmes qui auront décidé de ce canevas de base
pourront se rencontrer de nouveau et apporter les ajustements nécessaires à ce
scénario en fonction des réactions obtenues (l’humeur) par la forme physique
(l’entité visible) qui porte l’âme en elle. D’autres âmes pourront aussi se joindre
aux âmes qui ont établi le scénario de base afin d’ajuster le scénario en fonction
des objectifs poursuivis pour cette incarnation.
Voilà donc en un court résumé ma vision de la réincarnation : ce sont les âmes
qui décident avec qui elles vont créer des liens en venant s’incarner dans la
matière. Ce sont aussi les âmes qui décident par quelles formes humaines elles
vont choisir de s’incarner. Certaines acceptent de porter des enfants afin de leur
permettre de naître à la matière et tout cela se fait en accord avec l’âme de
l’enfant à naître. Il est alors décidé dans quel environnement cet enfant va naître,
quel seront ses points forts et ses points faibles, ce qui trace la trame des défis
qu’il aura à relever. Ainsi prend forme l’environnement dans lequel l’âme
pourra accomplir le travail lié à une incarnation donnée.
Voilà une synthèse d’une partie des réponses intérieures que j’ai obtenues aux
questions que je me suis posées sur le sens de la souffrance, de la mienne en
particulier. Est-ce que ces réponses sont valables? Elles l’ont été pour moi en
tout cas, mais je vous laisse le soin de juger de cela sur une base personnelle.
L’âme vit dans d’autres dimensions que je ne peux percevoir avec mes sens
usuels. Dans ces dimensions, elle a un travail d’évolution à faire. Le fait, pour
une âme, de faire un passage dans une matière plus lourde qu’est le corps
physique et dans un environnement plus lourd aussi qu’est la vie en société sur
cette terre, procure, semble-t-il, une opportunité d’évolution privilégiée à cette
âme. Cela la servirait très bien dans cet objectif et dans son plan d’évolution
global, et pour rendre ce travail plus complexe, elle passe au travers d’un voile
qui lui fait oublier qui elle est vraiment, ses origines, avant d’intégrer le corps
physique. D’ailleurs, cela lui est nécessaire, car le processus d’incarnation en
26
est un très lourd, et une fois que l’âme a intégré le corps physique, si elle pouvait
facilement demeurer en contact avec le monde plus subtil et plus léger des autres
dimensions, elle choisirait probablement spontanément de délaisser cette forme
lourde et de retourner dans ces autres dimensions. Voilà donc, à mon avis, la
souffrance de base à laquelle ont à faire face tous les humains.
Nous avons tous la capacité de ressentir. Donc, par le lien avec notre sensibilité
intérieure, avec laquelle chacun de nous peut être en contact à des niveaux
d’intensité qui varient d’un individu à un autre, et même d’une période de vie à
une autre, nous risquons tous de ressentir cette lourdeur et de vivre le contact
avec cette souffrance à un moment donné.
Je vous ai mentionné dans un chapitre précédent que, suite à certains
événements souffrants survenus dans ma vie, je me suis questionné
profondément sur le sens de la vie et en particulier sur la pertinence de continuer
à la vivre, sans pour autant songer véritablement au suicide. Ce que je ressentais,
à ce moment-là, c’était l’envie de disparaître, de « m’effacer » pour quelque
temps. Je n’avais pas vraiment envie de me suicider, mais le fait de « s’effacer »
permet de perdre temporairement ce contact avec la lourdeur de la vie sur terre.
Plusieurs n’oseront pas l’exprimer ouvertement, mais je sais que la majorité des
humains vivant sur terre pourront avoir eu, à un moment ou à un autre, cette
envie de « s’effacer » temporairement, un moyen en quelque sorte de fuir pour
quelque temps la souffrance. C’est probablement ce qui arrive à ceux qui
choisissent de se suicider, sauf qu’en passant à l’acte, ils ne s’effacent pas
virtuellement, mais véritablement et définitivement pour la vie en cours.
Ici, j’aimerais apporter une petite précision. Je ne voudrais pas laisser entendre
que ma vie ou la vie en général n’est ou ne doit être que tourments et
souffrances. Dans chacune de nos vies, se présenteront des étapes où nous
aurons à faire face à la souffrance, car cela fait partie du processus d’incarnation.
Dans ces moments-là, nous ressentons profondément la lourdeur du processus
d’incarnation dans une forme physique. Nous ne le faisons pas consciemment,
mais nous pouvons avoir envie de retrouver la légèreté de l’âme quand elle vit
dans d’autres dimensions plus subtiles au plan énergétique. C’est ce que je veux
exprimer par cette envie de « s’effacer ».
C’est lorsque j’ai ressenti fortement cette envie que j’ai été mis en contact
intérieurement avec le processus de la réincarnation, avec la relation de cause à
effet, tel que mentionné par Jésus dans la citation en début de chapitre. Dans
mon cas, c’est ce qui m’a amené à prendre une très grande marge de recul par
rapport à la souffrance que je vivais à ce moment précis.
27
J’ai compris que si je tentais « d’effacer » ma souffrance en disparaissant ou en
me suicidant, elle ne s’effacerait pas vraiment. Elle ne ferait que
m’accompagner dans d’autres dimensions et j’aurais alors à recommencer le
processus dans un autre corps et une autre vie en compagnie d’autres acteurs qui
pourraient aussi être une nouvelle représentation physique des mêmes âmes avec
lesquelles j’avais été en relation et qui m’avait amené dans cette impasse de
souffrance.
J’ai donc réalisé que mon choix véritable se situait plutôt dans la recherche de la
compréhension de la relation de cause à effet qui m’avait conduit vers cette
souffrance à ce moment précis de ma vie. Du même coup, mon meilleur choix
devenait d’accueillir cette souffrance avec sérénité, de ne pas chercher à lui
résister, auquel cas je la ressentirais davantage. J’ai aussi compris qu’en agissant
de la sorte, c’est la souffrance elle-même qui m’instruirait sur la cause de sa
présence.
En envisageant cela sous cet angle, j’ai déjà commencé à ressentir cette
souffrance avec de moins en moins d’intensité, et c’est ainsi qu’elle a pu
commencer à m’instruire sur les raisons de sa présence. J’ai aussi choisi d’aller
consulter des thérapeutes qui m’ont aidé à comprendre le sens de cette
souffrance, et c’est ce qui m’a permis d’être de nouveau en contact avec la joie,
que j’ai alors ressentie avec une grande intensité comme cela ne m’était jamais
arrivé auparavant. Ce n’était pas une joie de surface. Non, c’était une joie
vraiment profonde qui m’a mis en contact avec mon âme elle-même et celle-ci
m’a répondu en amenant à ma conscience la raison de ma présence sur terre, ma
« mission de vie » en quelque sorte.
Certains penseront peut-être que je divague. À ceux-là, je réponds : « Quand
vous vivrez de la souffrance, entrez profondément en contact avec votre ressenti.
Laissez la souffrance vous instruire sur la raison de sa présence. Au besoin,
faites-vous guider par des thérapeutes compétents. Abandonnez-vous le plus
complètement possible à l’exercice et vous verrez des choses extraordinaires se
produire dans vos vies. N’ayez crainte, la souffrance ne vous fera pas périr. Elle
n’est là que pour vous informer sur vous-mêmes et elle ne sera intense que dans
la mesure où vous lui résisterez. »
Voilà donc le sens qu’a apporté à ma vie la compréhension du processus de
réincarnation. Est-ce que cela est fondé? Est-ce que cela vous parle et vous met
en résonance avec votre propre processus de vie? Je le souhaite pour votre
mieux-être. Personnellement, cette compréhension du processus de la
réincarnation m’a apporté une vision avec énormément de distance par rapport
aux difficultés vécues.
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Depuis que j’ai été mis en contact avec cette compréhension il y a de cela une
vingtaine d’années, j’ai eu à vivre toutes sortes d’expériences, tantôt très
heureuses, tantôt plus lourdes, qui m’ont de nouveau mis en contact avec la
souffrance. Mais j’ai de plus en plus sciemment choisi de vivre ces expériences,
parce que j’ai compris qu’elles faisaient partie de la grande expérience de la vie
elle-même, et lorsque j’ai vécu des expériences aux résultats plus difficiles à
assumer, j’ai toujours cherché à prendre cette vue de recul par rapport à la
souffrance qui ne savait manquer d’accompagner l’expérience. Et celle-ci n’a
jamais cessé de m’instruire sur la vie et sur moi-même.
Pour vous aider à comprendre comment peut se bâtir le scénario de la vie lié au
processus de l’incarnation, j’ai essayé d’imaginer une réunion du conseil de ma
famille d’âmes au moment où la décision de mon incarnation a été prise. Pour
des fins de compréhension et d’allégement du texte, j’attribuerai des noms
d’humains à ces âmes, même si je sais que les âmes ne portent pas ces noms
dans l’invisible.
Yves (s’adressant au chef du conseil des âmes) – Je désire habiter une nouvelle
forme humaine sur terre. Dans cette vie à venir, je veux être un communicateur.
Je souhaite partager avec les autres humains sur le sens de la vie, sur la
conscience du visible et de l’invisible afin de les aider à élever leur conscience
et de les aider aussi dans la compréhension de leur propre parcours de vie.
C’est un travail que j’ai déjà fait à quelques reprises dans d’autres vies. Chaque
fois, je me suis dédié passionnément à cette cause, un peu trop même, de sorte
que j’ai été trop bousculant pour les gens que j’avais à côtoyer. Je les ai ainsi
parfois mis intensément en contact avec certaines de leurs peurs et ils ont choisi
de me faire disparaître en me coupant la tête dans certaines vies ou encore en
me martyrisant jusqu’à la mort dans d’autres vies. Cette fois-ci, j’aimerais me
reprendre et essayer d’aborder ces sujets d’une façon qui soit douce, basée sur
une forme de « gros bon sens » naturel, de sorte qu’ils vont m’accepter et
accepter de recevoir les messages que je leur livrerai.
Avant d’arriver à cette étape de ma vie, je désire avoir l’opportunité de
travailler dans la nature. La nature porte en elle ce « gros bon sens » et je
souhaite m’en imprégner, en plus des messages qu’elle nous livre afin de
pouvoir transmettre et communiquer ces messages en utilisant son langage.
Pour ce faire, je souhaite naître dans un environnement où la vie se déroule
dans un cadre naturel, entouré de parents et d’une famille dont les valeurs sont
issues de la terre.
Chef du conseil des âmes - C’est très bien. Puisque tel est ton désir, qu’il en soit
ainsi. Est-ce que quelqu’un voudrait porter cette âme et lui permettre de
prendre forme dans la matière?
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Simone (âme de ma mère) - Je me ferai un plaisir de porter cette grande âme.
Nous nous sommes déjà côtoyés dans d’autres vies et j’aurai beaucoup de
plaisir à être de nouveau en contact avec cette âme dans la matière. Par contre,
il faudra qu’elle tienne compte que j’ai déjà une famille nombreuse de douze
enfants dans mon incarnation présente. J’ai aussi failli mourir d’une
hémorragie au onzième enfant et j’ai été très affaiblie. Quand j’ai porté mon
douzième enfant, je n’ai pas eu le temps de récupérer physiquement de sorte que
je n’ai pu le rendre à terme. Il n’y avait que onze mois entre ces deux
naissances, mais miraculeusement, il a survécu.
Je n’ai pas encore pu récupérer complètement de ces deux accouchements. Je
me sens donc épuisée, ayant accepté de porter une douzaine d’enfants en
environ douze ans et il faudra qu’il accepte de ressentir cet épuisement. J’ai
aussi la charge des autres enfants et je dois avouer que depuis la naissance du
onzième, mon entité physique craint de donner naissance à nouveau.
S’il m’arrivait quelque chose de fâcheux, je me demande comment on
s’occuperait du bien-être des autres enfants. Je me demande aussi si j’aurai la
force de rendre cet enfant à terme et de faire en sorte qu’il naisse en bonne
santé. Tous ces aspects m’inquiètent un peu...
De plus, quand il sera au monde, avec toute la marmaille dont j’ai déjà la
responsabilité, je n’aurai pas autant de temps que je souhaiterais à lui
consacrer. Il sera presque entièrement pris en charge par ses frères et sœurs.
Aussi, il faudra qu’il accepte de manquer ma présence à l’occasion. Mais ça va,
j’accepte de grand cœur de porter cet enfant, lui donnant l’opportunité de
prendre forme sur terre. Il faudra aussi que mon époux accepte cette autre
bouche à nourrir et cette présence à aimer et à accompagner.
Rosaire (âme de mon père) - J’en serai très heureux. La terre produit bien. Je ne
crois pas qu’il y ait de problème à ce niveau. C’est certain qu’il y a un risque à
l’accouchement. Ça, ça inquiète un peu plus mon entité physique. J’ai eu
vraiment peur de te perdre à la naissance du onzième enfant, car je t’aime et tu
m’aurais beaucoup manqué, tu sais. Je me demande aussi comment j’aurais pu
m’occuper de toute cette marmaille sans toi. Bien sûr, les plus vieux auraient pu
prendre charge des plus jeunes, mais sans toi, ça n’aurait plus été pareil, c’est
certain.
Yves - Tout est parfait, future maman. Je me sens comblé par ta générosité de
cœur. Je comprends toutes tes appréhensions compte tenu de la situation et
j’accepte de m’incarner à travers les contraintes que tu as mentionnées. Cela
30
fera partie de mon défi et je dirais même que cela m’aidera davantage dans ma
mission de communicateur. Toutes ces peurs que tu ressens dans ta forme
physique, je les ressentirai pendant que tu me porteras, et elles feront partie de
moi au moment de ma naissance. J’aurai donc à les contacter et à les
transformer tout au long de mon parcours de vie et cela m’aidera à comprendre
tous ceux et celles que je souhaiterai interpeller.
La générosité de cœur que tu démontres en acceptant de me porter dans de
telles conditions fera aussi partie de moi. Je me sens déjà comblé à l’idée de
porter en moi une telle générosité. En acceptant de me donner naissance malgré
les risques auxquels tu soumets ton corps et ta famille existante, tu me donnes
un merveilleux exemple de foi en la vie. J’essaierai de porter cette foi en moi
aussi fortement que tu le fais présentement.
Il est certain que, bébé, je ressentirai possiblement le manque de ton contact, de
ta présence et de ta chaleur. Cela fera aussi partie de mon défi d’apprendre à
surmonter cela. Si j’y parviens, cela fera de moi une personne avec une
meilleure compréhension de la vie, ce qui m’aidera dans mon travail de
communicateur.
Quant à toi, futur papa, que de générosité de ta part aussi! Douze bouches à
nourrir déjà, ça doit représenter une jolie somme de travail. Accepter d’en
nourrir une de plus, wow! Accepter de prendre le risque de te retrouver veuf
avec une marmaille de treize enfants dont plusieurs en bas âge, quel homme
courageux tu es dans cette incarnation!
En plus, je remarque que vous êtes tous les deux très impliqués socialement.
Accepter la présence d’un treizième enfant, franchement, vous m’épatez! Vous
deux, vous avez compris que les individus et la collectivité sont intimement liés.
L’un ne va pas sans l’autre, et vous le vivez d’une façon très pratique. Vous
allez donc me transmettre cela, ce qui fera aussi partie de mon bagage de
communicateur. Quel beau coffre à outils vous me fournissez pour démarrer!
Merci! Merci beaucoup de me permettre de naître dans un tel environnement et
en plus sur une ferme. Wow de nouveau! Je serai vraiment dans un contexte
idéal pour apprendre à travailler en collaboration avec la nature, et je suis
certain que vous saurez m’initier à ce contact. Comme j’aime beaucoup les
fleurs, je crois que c’est vers elles que je vais me diriger pour intégrer ce que
vous allez m’enseigner.
Simone - Dans l’incarnation présente, j’ai été élevée dans un contexte où Dieu
occupait une grande place dans nos vies, un environnement lié à la pratique
religieuse. Il est à la base même de ma foi et de tout ce qui guide ma vie. Si tu le
veux bien, je t’instruirai sur le sujet à ma façon. Ma vie est basée sur la foi, mais
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il est possible que tu reçoives mes enseignements sur une base de croyances et
cela pourrait te heurter, par contre, cela t’aidera, en usant de discernement, à
faire la différence entre les croyances et la foi véritable, ce qui devrait te servir
dans ta mission de communicateur. La nature me parle aussi beaucoup; je t’en
instruirai du mieux que je pourrai quand nous travaillerons ensemble dans le
jardin.
Rosaire - Moi aussi, la nature m’inspire beaucoup. J’en tire de belles leçons et
elle m’aide à m’élever dans ma démarche de vie. Si tu le veux, j’essaierai aussi
de t’instruire sur le sujet. Dans mon cas, ce sera dans la simplicité du geste du
semeur. Dans mon incarnation présente, j’ai été à même d’approfondir cette
partie de ma relation avec la nature, et je suis très conscient que, s’il
m’appartient de déposer les semences en terre quand je désire obtenir une
récolte, en revanche, il appartient ensuite à la nature de mettre en place les
conditions nécessaires à la germination et à la croissance de ces semences. Tu
sais, le geste du semeur en est un d’humilité devant la puissance et la bonté de
la nature. Je t’apprendrai donc cela au meilleur de ma connaissance afin que tu
puisses le rappeler aux autres humains quand tu travailleras à leur partager tes
réflexions.
Yves - Je suis partant. Avec un tel environnement et de tels parents, je serai
dans un merveilleux contexte pour apprendre.
Rosaire - De plus, dans cette vie-ci, j’expérimente une grande qualité de
visionnaire. Si tu le désires, je pourrai te transmettre cette faculté.
Yves - Bien sûr, je souhaite ardemment que cette qualité fasse partie de mon
bagage. Elle pourra sûrement me servir quand je devrai agir comme
communicateur.
Rosaire - Toutefois, cette qualité de visionnaire te fera possiblement
expérimenter un contrepoids : tu seras mis en contact avec tous les paradoxes et
les aberrations de ce monde. Tu pourrais alors les ressentir intensément, ce qui
pourrait t’occasionner des périodes où tu devras composer avec l’angoisse, une
angoisse très forte par moments. Tu pourrais avoir envie de travailler à changer
la façon de faire dans ce monde. Comme tu n’y parviendras pas toujours selon
tes inspirations et tes aspirations, tu pourras ressentir de l’impuissance par
moments, ce qui pourrait t’amener à vivre des périodes où tu te sentiras soit
déprimé, soit en colère.
Yves - C’est parfait! Ça aussi, ça me va. J’expérimenterai donc tous ces aspects
de la vie. Merci de me fournir l’opportunité de vivre ces expériences en me
transférant cette qualité.
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Chef du conseil des âmes (s’adressant aux trois âmes) - Bon, tout s’organise
vraiment très bien. Maintenant, on va compliquer les choses encore un peu pour
toi Yves, si tu veux que cela t’aide dans ton apprentissage afin que tu deviennes
un meilleur communicateur et un meilleur enseignant, tel que tu le souhaites.
Rosaire et Simone, pouvez-vous faire naître cette âme en octobre, sous le signe
de la balance, et si possible, à une heure où plusieurs planètes seront en
position air? Ainsi, il sera souvent « dans la lune » et ça l’aidera d’une certaine
manière car, de cette façon, il aura beaucoup plus de facilité à entrer en contact
avec le monde de l’invisible.
Par contre, Yves, tu ressentiras beaucoup plus lourdement le fait de vivre avec
les limites que procure un corps de matière, et tu pourras à l’occasion ressentir
l’envie de disparaître, de « t’effacer » pour ne plus avoir à ressentir cette
lourdeur. Toutefois, cela t’aidera à comprendre du même coup la lourdeur que
peuvent vivre tous ceux qui ont choisi de s’incarner dans la matière et tu
pourras ainsi mieux le leur communiquer pour les aider à comprendre cet
aspect de la vie.
De plus, en naissant sous le signe de la balance, tu porteras en toi l’harmonie,
la justice et l’équilibre, et tu chercheras constamment à recréer ces vertus dans
ta vie et dans ton entourage. Comme tu auras aussi un côté très sociable, tu
rechercheras les contacts. Tous ces éléments t’aideront dans ta démarche afin
de devenir un bon communicateur.
Cependant, dû à la grande sensibilité qui est propre à ce signe, tu pourras
ressentir en toi les situations d’injustices avec lesquelles tu seras mis en contact
et tu en souffriras. Cela fait aussi partie du processus qui te permettra de
devenir un meilleur communicateur, car tu pourras ainsi chercher à
comprendre comment se bâtissent les situations d’injustices et tu travailleras
alors à trouver des façons de les résoudre.
Yves, Rosaire et Simone (d’un commun accord) - Ok, ça va. Y a-t-il d’autres
précisions?
Chef du conseil des âmes - Il serait préférable que la naissance ait lieu le
deuxième jour du mois. Les enfants qui naissent un jour deux portent en eux une
énergie particulière. Ils tendent à être doux, gentils, intuitifs et sensitifs et ils
sont soucieux de leur environnement. Ils sont diplomates et patients, ce qui les
pousse à entrer dans des professions liées aux thérapies. Les gens sont attirés
par la nature réfléchie et paisible de ces personnes. Ces caractéristiques
t’aideront, Yves, si tu veux obtenir du succès comme communicateur, en
33
particulier concernant les sujets sur lesquels tu entends orienter tes
communications.
Par contre, un petit côté sera plus lourd à porter : les personnes qui naissent un
jour deux ont parfois tendance à sous-estimer leurs habiletés. Cependant, ces
habiletés vont te diriger naturellement vers le monde des arts, que ce soit au
niveau de la danse, de la musique, de la peinture ou encore de la poésie. Ce
sera donc un facteur favorable pour te conduire vers le monde de l’écriture. De
plus, tu as mentionné tout à l’heure que tu désirais t’intéresser au collectif. Les
personnes nées un jour deux ont parfois tendance à faire passer les besoins des
autres avant leurs propres besoins, mais elles sont généralement bien
équilibrées. Tu auras donc à te méfier un peu de toi-même à ce sujet, mais
globalement, cela t’aidera dans ta démarche et dans ce que tu souhaites
communiquer, car cela te fera faire des prises de conscience merveilleuses.
Yves – Parfait! Cela complique un peu la tâche, mais le résultat n’en sera que
meilleur.
Chef du conseil des âmes (s’adressant de nouveau aux trois âmes) - Vous lui
donnerez aussi le prénom usuel d’Yves. Il aura l’étoffe d’un meneur. Il aura un
grand sens des responsabilités et il reconnaîtra l’importance du devoir. Cela
amplifiera aussi sa sensibilité, ce qui le portera à rechercher le contact humain,
surtout lorsqu’il s’agira d’aider les autres. De même, lorsqu’il aura envie de
« s’effacer » plutôt que de chercher à fuir la réalité, cela l’amènera à affronter
carrément ces situations, sans broncher. Avant de le préparer à devenir un bon
communicateur, il aura des étapes à franchir, entre autres au niveau de ses
relations amoureuses qui lui en apprendront beaucoup sur le sens de la vie. En
portant le nom d’Yves, cela fera de lui un être entier lorsqu’il aura à vivre des
relations amoureuses.
Yves - Merci pour ces suggestions. Je porterai en moi toutes les
caractéristiques qui me permettront de bien surmonter les difficultés devant
servir à mon apprentissage.
Chef du conseil des âmes (s’adressant aux autres âmes présentes) - Y a-t-il
d’autres âmes qui désirent participer au projet d’incarnation de cette âme?
Nicole - Oui, moi je le désire. Nous pourrons nous rencontrer à l’adolescence.
Nous deviendrons des amis dans une relation qui se voudra un peu comme une
relation frère-sœur. Puis, un jour, nous deviendrons très amoureux l’un de
l’autre. Notre relation sera intense, mais brève. Comme nous serons deux
adolescents, nous aurons de la difficulté à échanger sur le fond de notre
relation, puis je mettrai un terme à cette relation de façon abrupte sans donner
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d’explications véritables. Comme il portera en lui des doutes sur sa valeur
personnelle concernant les relations affectives, parce qu’il aura ressenti un
manque au niveau des contacts avec sa mère dans son enfance, cela le mettra en
contact avec ces doutes et l’amènera à se questionner à ce sujet.
Il vivra d’autres relations amoureuses, puis je reviendrai dans sa vie. À ce
moment-là, dans mon incarnation, je serai aux prises avec une situation de
violence conjugale. Il réalisera alors qu’il est encore amoureux de moi, et
comme il portera en lui un grand sens de la justice et de l’équilibre, il sera porté
à intervenir dans ma relation de couple, ce qui fait que nous entreprendrons une
nouvelle relation amoureuse. Pourtant, je le quitterai encore une fois sans lui
fournir d’explication et cela l’obligera une nouvelle fois à se questionner au
sujet de sa valeur personnelle concernant les relations affectives. S’il parvient à
surmonter ces difficultés, cela lui sera d’une grande utilité dans son processus
d’évolution.
Et une petite voix d’ajouter : - Moi aussi je désire faire partie de sa vie, mais il
ne me connaîtra pas. Il aura participé à ma conception, mais ma mère choisira
de mettre fin à cette grossesse par l’avortement. Comme il aura participé à ma
conception avec une certaine forme d’insouciance, et comme il sera aussi dans
un certain espace d’inconscience au moment où se prendra la décision pour
mon avortement, il en ressentira plus tard un peu de culpabilité. Cela devrait
l’amener à se questionner avec encore plus de profondeur au sujet de sa valeur
personnelle.
Chef du conseil des âmes - Hum! Intéressant comme scénario! Quelqu’un
d’autre veut participer au processus?
Francine - Oui, moi je le désire ardemment. Comme il sera dans un espace où il
doute de sa valeur personnelle sur le plan affectif, je me présenterai à lui
portant en moi le même problème à ce moment précis de mon incarnation. Il se
reconnaîtra en moi et il aura envie de faire route avec moi pour que nous
travaillions ensemble à résoudre cette difficulté.
Au moment où nous nous rencontrerons, j’aurai déjà été mariée. Je serai
divorcée et mère monoparentale d’une belle fillette. Il sera touché par cette
enfant, par son regard profond et inquiet à la fois. Cela l’interpellera
énormément. Plus tard il décidera d’adopter ma fille parce qu’il se sentira
attaché à elle d’une façon particulière.
Notre relation se vivra tantôt dans l’harmonie, tantôt dans la confrontation,
mais arrivera un moment où nous devrons remettre en cause cette union. C’est
le moment que je choisirai pour lui dire : « Tu n’as pas d’âme ». Ça ne devrait
35
pas manquer de faire son effet et l’amener dans un questionnement total au sujet
de sa valeur personnelle. Il est possible et même probable que cela amènera la
fin de notre couple, mais c’est un beau risque que je suis prête à courir. Par la
force des choses, il deviendra totalement engagé et de façon irréversible dans la
découverte de qui il est vraiment, et cela est essentiel à sa démarche s’il désire
s’engager dans un rôle de communicateur.
Pour faciliter notre rencontre, j’aurai besoin qu’une autre âme intervienne
préalablement dans sa vie afin qu’il se sente habité par la solitude et qu’il
ressente fortement le besoin d’une présence.
Lucie - Je suis prête à jouer ce rôle. Je ferai un bref passage dans sa vie. Notre
relation sera amicale. À un certain moment, il souhaitera intérieurement
approfondir cette relation, mais nous n’aurons pas de conversations véritables à
ce sujet, car cela se produira au moment où je devrai quitter le pays pour un
stage d’un an dans une autre contrée. Cela devrait suffire à lui faire sentir
intensément la solitude et le rendre rapidement disponible pour une autre
relation.
Et Josée (la fillette de Francine) d’ajouter :- Il sera attiré par ma présence aux
côtés de Francine. En fait, nous apprendrons plus tard que j’ai été sa femme
dans une autre vie et qu’il m’a abandonnée avec mes enfants. Par sa sensibilité
et par le sens des responsabilités qui feront partie de ses attributs au cours de
cette incarnation, tout comme par l’amour qu’il portera en lui, il se sentira
invité à réparer cette brisure provenant d’une vie passée, même s’il n’en aura
aucune conscience. C’est pourquoi l’opportunité de me prendre à charge lui
sera présentée.
C’est alors que deux autres âmes demandent la parole (il s’agit des âmes de
Mélissa et de Karine) - Nous désirons aussi être présentes dans sa vie en jouant
le rôle de ses enfants. C’est lorsque se présentera la situation de divorce que
notre présence prendra sa plus grande importance. Cela le mettra en contact
avec le sens des responsabilités qu’il porte en lui et il voudra prendre charge de
nous. Ce sera même quelque chose qu’il ressentira comme non négociable et qui
créera des frictions lors du divorce. Maman proposera alors un compromis
acceptable pour tout le monde.
C’est bien beau d’avoir le sens des responsabilités, c’est bien beau aussi d’être
engagé dans une profonde réflexion sur le sens de la vie, sur sa valeur
personnelle, mais il n’y a pas que cela dans la vie. Cela fait un peu, beaucoup
sérieux. Nous serons donc là pour lui permettre de retrouver son cœur d’enfant,
un enfant qui aime avoir du plaisir, jouer, s’amuser. De cette façon, nous
allégerons son fardeau intérieur et cela l’aidera à aller plus loin dans sa
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démarche de vie, dans sa découverte de qui il est. Par ricochet, cela l’aidera
dans la réalisation de son plan de match en lui permettant d’approfondir le
message qu’il aura à livrer en temps que communicateur.
Chef du conseil des âmes - Vraiment bien! Qu’en penses-tu mon cher Yves?
Yves - C’est bien. C’est vraiment bien! De belles âmes généreuses sont prêtes à
m’accompagner tout au cours de cette expérience de vie. Il y en a pour
lesquelles cela risque de ne pas être particulièrement facile, en particulier toi,
chère Francine. Tu cours le risque de te faire rejeter et de vivre avec beaucoup
de douleur ce rejet.
Francine - Je le sais très bien, mais cette démarche fait partie de l’apprentissage
que j’ai choisi de faire lors de l’établissement du scénario de ma propre
incarnation. Tu seras donc un acteur important dans une des scènes de mon
propre scénario de vie, et j’apprécie énormément que tu acceptes également de
faire partie de ma prochaine incarnation. De plus, j’ai confiance que nous
parvenions à nous accompagner mutuellement de façon adéquate dans le
dénouement des impasses dans lesquelles nous nous trouverons, malgré les
apparences que la scène donnera.
Chef du conseil des âmes - Que voilà une belle façon d’entrevoir sa prochaine
incarnation! Est-ce que quelqu’un d’autre désire participer à ce scénario?
Mégane - Oui, moi. Je souhaite ardemment côtoyer cette âme lors de ma
prochaine incarnation. Une fois qu’il se sera remis des douleurs causées par
son divorce et du retour-départ de Nicole dans sa vie, je souhaite que nos
chemins se croisent.
Je serai moi-même divorcée depuis peu. J’aurai moi aussi, à ce moment-là, des
doutes sur ma valeur personnelle. Par contre, dans mon scénario d’incarnation,
j’ai besoin que quelqu’un m’apprenne à m’intérioriser, à me questionner de la
bonne façon. D’après le scénario d’incarnation de cette âme, il semblerait doué
pour cela. Probablement qu’il pourrait m’accompagner dans cette démarche.
De mon côté, à la moindre occasion, j’ai une grande facilité à rire et à
m’amuser. Je pourrai donc lui permettre de poursuivre et d’approfondir son
questionnement tout en s’allégeant. Je pourrai ainsi poursuivre le travail
entrepris par ses enfants et l’aider à se maintenir dans son cœur d’enfant.
Cela l’aidera assurément à intégrer tout ce qu’il aura conscientisé sur sa valeur
personnelle et à le transposer dans une relation amoureuse. Cela permettra une
relation amoureuse qui pourrait se vivre avec une grande passion. Je l’aiderai
ainsi à intégrer l’amour de soi dans la découverte de qui il est.
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Et tant qu’à y être, je le mettrai au défi. Après un certain temps, je ferai en sorte
qu’il se sente prisonnier de notre relation. Il aura alors le choix de conserver la
sécurité de l’amour vécu ou encore de quitter pour d’autres cieux à la recherche
d’autres expériences qui lui permettront d’approfondir encore plus sa relation
avec lui-même dans la découverte de qui il est. Pour ce faire, je le forcerai à
m’obliger de le quitter. Il aura le choix de la façon de le faire. Je ne
comprendrai pas le sens de cette démarche, mais je m’exécuterai. J’ai confiance
qu’il le fasse d’une façon qui se voudra très respectueuse de moi et de la belle
relation amoureuse à laquelle il mettra fin. Ce sera très difficile pour lui, mais
ce sera un exercice extraordinaire d’intégration de l’amour.
Et une autre âme du nom de Serge de prendre la parole pour ajouter - C’est bien
beau tout ça, mais il n’y a pas que les relations amoureuses. Je serai présent
dans sa vie quelque temps après sa sortie de l’école. Il aura fait l’essai de deux
emplois avant de se présenter à moi et il aura découvert que le secteur
d’activités dans lequel il se dirigeait ne lui convenait pas vraiment. Je vais alors
lui offrir un travail dans lequel il pourra entrer en contact avec toute la passion
qui l’anime. Par le contact avec ma propre expérience de vie, il pourra aussi
prendre contact avec les résultats qu’apporte l’engagement dans la réalisation
de ses rêves. De plus, l’environnement dans lequel il se trouvera lui permettra
de déterminer avec plus de précisions ce qui l’anime intérieurement.
Il a mentionné qu’il souhaitait travailler dans la nature, avec des fleurs. C’est
un vaste domaine ayant de multiples champs d’activités. Dans mon entreprise, il
sera en contact avec une multitude de ces champs et il pourra choisir où sont
ses affinités profondes, ce qui le met le plus en relation intérieure avec qui il est
vraiment.
Yves - C’est super! Être payé pour travailler avec les fleurs, quelle façon
merveilleuse d’envisager cette incarnation. Tant qu’à y être, si la découverte de
qui nous sommes nous fait rechercher de plus en plus l’autonomie, je pourrai
profiter de cette expérience et de ce contact avec cette brave âme pour
apprendre à devenir travailleur autonome. Cela m’apparaît comme étant une
façon extraordinaire d’enrichir mon expérience personnelle, quelque chose qui
me permettra d’entrer de façon encore plus intense dans le sentier de la
découverte de qui je suis.
Chef du conseil des âmes - Oui tu as raison. A-t-on autre chose à ajouter?
Serge - Pour l’aider davantage dans son parcours, je vais faire en sorte qu’il
vive difficilement la fin de son travail chez moi. Cela augmentera son
questionnement au sujet de sa valeur personnelle, l’obligeant ainsi à entrer en
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contact avec des qualités dont il ignore la présence en lui, mais qui sont
pourtant essentielles au succès d’un bon travailleur autonome. Cela pourra
retarder le démarrage à temps plein de son entreprise, mais ce sera bénéfique
pour lui.
Yves - Parfait! J’aurai besoin d’un autre travail pour subvenir aux besoins de
ma famille. Qui voudra se charger de me fournir ce travail?
Et une âme du nom d’André de prendre la parole pour dire - Je pourrai me
charger de cela. Je ferai en sorte qu’il obtienne un travail dans un centre de
recherche gouvernemental. Je serai son patron. Comme il aura comme
paramètres de base d’être très passionné, il pourra être tenté de s’oublier de
temps à autre, ce qui risque à la longue d’être mauvais pour son véhicule
physique. Un travail de recherche exige patience et minutie. Il est donc essentiel
de prendre le temps. C’est une exigence à la réussite de ce genre de travail. Il
apprendra donc cela et ceci lui servira par la suite.
Dans ce milieu de travail, il sera mis en contact avec des injustices. Comme il
porte l’harmonie et la justice dans ses paramètres de base, cela aura tendance à
l’affecter. Il aura envie d’intervenir de façon impulsive, mais il pourra aussi
apprendre à s’affirmer en le faisant de manière marquée, puissante, mais douce
à la fois.
De plus, dans un tel milieu, il sera mis en contact avec le processus scientifique
qui consiste à émettre des hypothèses sur des sujets dont on veut vérifier la
validité, bâtir des protocoles qui permettent de faire ces vérifications, pour enfin
valider les résultats par des observations ou par des analyses plus rigoureuses.
Cela le servira énormément dans sa démarche lorsqu’il étudiera la vie et tout ce
qui touche au monde de l’invisible.
Chef du conseil des âmes - Ça commence à faire un scénario d’incarnation
joliment bien ficelé. Y a-t-il d’autres âmes qui voudraient faire partie de son
parcours?
Et un groupe de cinq âmes de prendre la parole en même temps - Nous allons
nous aussi faire partie de son parcours de vie. Dans notre propre scénario
d’incarnation, nous éprouverons des difficultés d’adaptation à la vie terrestre.
Un beau jour, nous en aurons assez et nous déciderons de nous enlever la vie en
concluant un pacte de suicide dans lequel, à chaque semaine, l’un de nous
mettra fin à son incarnation. Quand il sera mis au courant de cette situation,
cela l’affectera à un point tel qu’il en pleurera durant des jours. Cela
l’interpellera énormément et ce sera cet événement qui le décidera finalement à
découvrir et à mettre en valeur ses talents de communicateur.
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Oh, il pourrait émettre des doutes sur ses capacités de communicateur et il
pourrait aussi avoir des appréhensions à ce sujet, compte tenu des événements
survenus dans ses vies antérieures, mais nous croyons qu’il finira bien par
passer à l’action. Quand il aura surmonté ses doutes et ses appréhensions, nous
sommes certains qu’il deviendra un communicateur apprécié et recherché.
Chef du conseil des âmes - Quel beau défi d’incarnation! Ce peut être un
parcours difficile, cependant. Yves, est-ce que tu acceptes toujours de participer
au scénario que vous avez bâti d’un commun accord? Bien sûr, en cours
d’incarnation, tu pourras toujours refuser de participer à certaines scènes de ce
scénario. Nous établirons alors avec d’autres âmes des scènes de remplacement
qui pourront aussi t’apparaître comme des défis difficiles à surmonter. Quant au
scénario prévu, chaque fois où tu entreras dans de nouvelles scènes, tu te
sentiras comme aspiré par celles-ci de sorte qu’il est peu probable que tu
choisisses de te retirer.
Yves - Bien sûr que j’accepte! Et je remercie à l’avance toutes ces
merveilleuses âmes qui ont choisi de s’incarner en même temps que moi et qui
ont aussi choisi de faire directement partie des scènes liées à ce scénario. Je
vous aime toutes. Une fois dans le processus de l’incarnation, il est possible que
j’éprouve de la difficulté à bien assumer certaines scènes de ce scénario, car en
prenant forme dans un corps physique, j’oublierai tous les accords survenus
entre nous.
Il se peut donc que je ne puisse m’empêcher d’éprouver de la haine, de la
rancune, de la colère ou d’autres sentiments semblables envers ceux et celles
avec qui je vivrai des passages plus difficiles. Cela pourra m’amener à leur
faire vivre du rejet ou d’autres sentiments du genre et ceci pourra rendre leur
propre parcours difficile. Mais je sais qu’ils ne m’en tiendront pas rigueur une
fois que nous aurons réintégrer le monde des âmes. Nous pourrons même nous
féliciter mutuellement du succès des scènes que nous aurons jouées ensemble.
Chef du conseil des âmes - C’est très bien. Que cette incarnation prenne place
en temps opportun. Yves, il y aura sûrement d’autres âmes qui croiseront ta
route de temps à autre. Elles se manifesteront à toi sous la forme de brèves
rencontres et elles seront présentes pour t’aider à baliser ta route ou encore
pour t’aider à mieux assumer certaines difficultés passagères.
Est-ce que cela s’est déroulé comme je le présente? Oui et non. En fait, je crois
que c’est beaucoup plus complexe que le scénario un peu simpliste que je viens
de présenter.
40
Tout d’abord, j’ai présenté ce scénario en tenant principalement compte de ma
petite personne. Je l’ai présenté comme cela parce que j’ai travaillé à prendre du
recul par rapport aux situations vécues et cela m’a permis de comprendre le
« pourquoi » de la présence de certains individus dans ma vie et en somme, ce
que ces personnes sont venues m’apporter.
Il est clair que moi aussi j’ai été présent dans leurs vies respectives pour leur
apporter quelque chose. Je n’ai pas tenu compte de cet aspect dans le
déroulement des échanges, car il appartient à ces individus de découvrir le
« pourquoi » de ma présence dans leurs vies.
Il est aussi clair pour moi que j’ai choisi mes parents et l’environnement dans
lequel ils m’ont permis de naître. Il m’apparaît tout aussi clair que j’avais à
travailler avec les plantes. J’ai gardé très peu de souvenirs précis de mon
enfance, mais je me souviens très bien avoir affirmé à mes parents vers l’âge de
trois ans que je serais un agronome-jardinier. Qu’est-ce qu’un agronome
jardinier? Comment un enfant de cet âge-là peut-il connaître ce vers quoi la vie
le dirige?
Il m’apparaît de plus en plus clair aussi que le but de mon incarnation, c’est de
m’amener dans le monde de la communication, afin de partager aux lecteurs et
aux auditeurs certains éléments de compréhension de la vie tels qu’ils m’ont été
inspirés en réponse aux nombreuses questions que je me suis posées. Il
m’apparaît même que tout ce que j’ai pu vivre auparavant ne l’a été que pour me
conduire à cette étape. Nous nous donnons tous une mission de vie quand nous
établissons notre scénario d’incarnation. Il me semble donc que je pénètre de
plus en plus profondément à l’intérieur même de la manifestation de cette
mission de vie.
J’ajouterais que, dans la présentation de mon scénario d’incarnation, je n’ai pas
tenu compte d’un grand nombre d’individus qui se sont présentés dans ma vie au
cours des dernières années, car il me reste encore beaucoup d’intégration à faire
au sujet des leçons avec lesquelles j’ai été mis en contact par leurs participations
à ce scénario.
De plus, j’aimerais reprendre la citation de Jésus : « Ils sont des parties
immortelles de l’éternel Tout ». Cela laisse donc sous-entendre que nous faisons
partie d’un vaste ensemble qui peut se manifester dans le visible et qui peut
aussi faire partie du monde de l’invisible. À chacune de mes pensées, à chaque
décision, à chaque action posée, j’exerce une influence sur cet ensemble, que
j’en aie conscience ou non. J’imagine donc que cet ensemble et chacune de ses
composantes peuvent intervenir dans l’établissement de mon scénario
d’incarnation, que ce soit avant l’incarnation ou encore pendant le déroulement
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de l’incarnation elle-même, mais jamais sans l’autorisation de mon âme,
cependant. Nous vivons dans un monde multidimensionnel et notre cerveau
humain n’a la capacité de comprendre que quelques-unes de ces dimensions,
c’est pourquoi il peut difficilement m’être possible de reproduire fidèlement ou
même d’envisager la complexité avec laquelle se bâtissent toutes les
interrelations présentes dans une vie.
Dans la présentation du scénario, j’ai aussi très peu fait référence à la citation de
Jésus : « Il est une loi dont les hommes doivent se rendre compte : l’effet
dépend de la cause ». En fait, je mentionne un épisode en particulier qui réfère à
cette loi, et c’est lors de ma rencontre avec ma fille Josée. Quand j’ai rencontré
Francine, sa mère, c’était à une période où j’étais très peu porté vers les enfants.
Pourtant, dès le moment où j’ai vu Josée, j’ai été touché par sa présence et j’ai
eu envie de l’aimer. Je me souviens qu’à cette époque, je me posais beaucoup
moins de questions qu’aujourd’hui. Et pourtant je me souviens très bien m’être
demandé : « Comment se fait-il que je sois tombé amoureux d’une femme qui a
déjà un enfant? Comment se fait-il que je me sente attiré par cet enfant? » Et la
réponse m’est venue beaucoup plus tard de la bouche de Josée elle-même, alors
qu’elle venait de vivre une expérience de régression et cette réponse me réfère
clairement à cette loi au sujet de la relation de cause à effet. J’avais été son mari
dans une vie antérieure et je l’avais abandonnée sans mot dire. J’avais donc
maintenant à apporter réparation à cette souffrance dont j’avais été la cause. Il
semble très difficile pour les humains de comprendre l’effet et l’application de
cette loi de cause à effet dans le déroulement de nos scénarios de vie.
De plus, j’avoue que l’un des plus grands élans de gratitude ressenti dans ma vie
l’a été envers mes parents, quand j’ai vraiment compris que c’était moi qui les
avais choisis et qu’ils avaient accepté de m’accueillir auprès d’eux dans leur
foyer. Imaginez donc : ils avaient déjà douze enfants à nourrir, à habiller, à
aimer, à cajoler, à prendre le temps de comprendre, à éduquer, etc. Douze! Pas
un! Pas deux! Douze bien comptés!
On aura beau dire que c’était comme cela que ça fonctionnait à l’époque, ça
demeure quand même toute une marmaille. Il est certain que comme petit
enfant, j’ai vécu des moments où je me suis senti délaissé et où j’ai senti que je
manquais la présence de ma mère. Dès le moment où j’ai vraiment pris
conscience du cadeau qu’elle m’avait fait en acceptant de m’enfanter dans de
telles conditions, j’ai ressenti une gratitude incommensurable envers elle et aussi
envers mon père.
Voilà, entre autres, où m’a mené la compréhension de la vie en termes de
réincarnation.
42
Est-ce que l’on parviendra un jour à démontrer de façon absolue que la
réincarnation existe? Je ne le sais pas. Pour le moment, cela pourra sembler
difficile à concevoir et à accepter pour plusieurs individus. Cela est très
compréhensible et à mon avis il n’y a pas d’obligation en ce sens. Comme je l’ai
déjà mentionné, cela n’est utile que si ça peut servir à prendre du recul par
rapport aux difficultés vécues.
J’aimerais raconter une histoire dans laquelle il y a une analogie avec la
difficulté à accueillir cette notion de réincarnation.
Il s’agit de deux larves qui vivaient au fond d’un étang. L’une dit à l’autre : « Il
paraît qu’un monde merveilleux s’offre à nous quand on sort de cet étang ». Et
l’autre de répondre : « J’ai entendu dire cela moi aussi. Si tu veux, faisons un
pacte : dès que l’une de nous réussira à sortir de cet étang, elle reviendra le dire
à l’autre ». « Marché conclu », de répondre la première.
Et c’est ainsi que celle-ci se retrouva un jour hors de l’eau transformée en une
magnifique libellule. Alors, suivant l’entente entre les deux larves, elle voulut
revenir partager les merveilles de sa nouvelle vie à son amie. Comme elle ne
pouvait plus reprendre sa place dans l’eau de l’étang, elle se promenait au-
dessus, battant des ailes et cherchant à attirer l’attention de son amie. Mais la
larve restée dans l’étang ne lui portait aucune attention. Comment aurait-elle pu
savoir que cette magnifique libellule était en fait son amie la larve avec qui elle
avait vécu au fond de l’étang? La libellule a donc été dans l’impossibilité de
remplir son engagement envers la larve tel que promis, malgré tous ses efforts.
Il en est probablement ainsi pour la réincarnation. En ce moment, personne ne
peut revenir nous affirmer d’une façon claire que cela existe, mais il est quand
même possible que cela ait lieu. Tout comme pour la libellule, des êtres peuvent
venir nous partager des informations de ce genre. Mais, les reconnaissons-nous
et prêtons-nous oreille à leurs messages?
43
LA RELATION DE CAUSE À EFFET
Une leçon sera répétée jusqu’à ce
qu’elle soit apprise. Une leçon te
sera présentée sous différentes
formes, jusqu’à ce que tu
l’apprennes. Quand tu l’auras
appris, tu pourras passer à la leçon
suivante.
Michel Ricquier
Je souhaite traiter dans ce chapitre de cette fameuse relation de cause à effet.
J’aimerais débuter en citant à nouveau Jésus : « Telle cause peut faire partie
d’une courte vie, et ses effets n’être notés que dans une autre vie. On ne
trouvera pas dans ma vie la cause de vos effets, ni dans la vôtre la cause de mes
effets. Je ne peux récolter à moins d’avoir semé, et tout ce que j’ai semé, il faut
que je le récolte. »
Si nous tentons d’interpréter cette affirmation, il finit par nous apparaître
clairement que tout ce que nous récoltons, nous l’avons d’abord semé d’une
façon ou d’une autre. Il en est ainsi dans la nature végétale. Quand nous semons
des radis, tôt ou tard nous récoltons des radis. Et si la récolte que nous obtenons
ne semble pas correspondre aux caractéristiques du radis, il serait intelligent de
nous questionner sur la source des semences utilisées, sur leur identification, sur
les erreurs que nous aurions pu faire dans l’établissement du jardin, etc.
Il en est ainsi pour l’ensemble de nos vies. Quand les choses ne vont pas à notre
goût, quand ce que nous récoltons ne correspond pas à ce que nous pensons
avoir semé, il est essentiel de nous questionner à propos de nos semences.
Plusieurs le font, mais ils s’arrêtent souvent à un questionnement de surface. Il
devient alors facile de blâmer « l’autre ».
Mais cet « autre », il n’est souvent là que pour nous amener à nous questionner
sur les semences que nous avons mises en terre. Il n’est pas la cause de notre
désarroi et de notre souffrance, il n’en est que le catalyseur afin de nous
permettre d’entrer en contact avec cette souffrance et nous permettre ensuite de
la résoudre. Plus nous entrerons en contact intimement avec cette souffrance,
plus les chances de guérisons définitives seront élevées, et plus les probabilités
que nous ayons à la revivre s’amenuiseront.
« L’autre » n’est donc pas la cause de nos souffrances, et l’affirmation de Jésus
le mentionne on ne peut plus clairement : « On ne trouvera pas dans ma vie la
cause de vos effets, ni dans la vôtre la cause de mes effets. »
44
Ceci signifie que nous avons tous une responsabilité personnelle entière envers
les souffrances qui se présentent dans nos vies. Notre grand défi consiste donc à
se détacher de la vision de « l’autre » comme étant le grand responsable de notre
souffrance personnelle et à porter notre regard vers notre intérieur où se trouve
la cause et l’origine profonde des souffrances vécues. C’est là que la graine a été
semée, c’est donc là où nous devrions aller pour bien identifier le type de
semence que nous y trouverons.
Encore là, l’affirmation de Jésus est très claire: « Je ne peux récolter à moins
d’avoir semé, et tout ce que j’ai semé, il faut que je le récolte. »
D’accord, tout ce que je mentionne présentement, ce ne sont que des mots.
Facile à dire, mais pas nécessairement facile à faire et à vivre, même lorsqu’on
on a compris le sens de cette affirmation. Comment peut-on envisager cette
affirmation sereinement quand nous sommes victimes de viol, d’inceste, de
meurtre, ou de la guerre ou de toute autre forme de manifestation de violence?
Pas facile! Vraiment pas facile!
J’aimerais, dans un premier temps, vous proposer une façon qui vous permettra
d’alléger un peu vos souffrances.
J’ai mentionné au début du livre que nous étions d’abord des Êtres divins et
nous le sommes vraiment, peu importe ce que nous faisons. Le problème
provient du fait que nous sommes convaincus que nous sommes d’abord des
êtres de chair, et nous tendons à accorder 100% d’importance à cet être de chair.
En fait, suivant le scénario d’incarnation présenté dans le chapitre précédent, il
en ressort clairement que ces Êtres divins que nous sommes ont choisi
d’emprunter un véhicule de chair pour venir sur terre afin d’y jouer une pièce de
théâtre qui servira à l’évolution de l’âme. Nous jouons donc dans une magistrale
pièce de théâtre, et nous croyons tellement à notre personnage qui s’incarne dans
ce véhicule de chair que nous en arrivons à le confondre avec notre Être divin.
Plusieurs personnes ont même complètement oublié que cet Être divin existe.
Pourtant, quand nous allons au théâtre assister à une représentation dramatique,
nous savons que les personnages ne sont que des comédiens. Mieux ils joueront
leurs rôles respectifs, plus nous trouverons la pièce crédible, et plus nous aurons
la satisfaction d’avoir assisté à une représentation de qualité. Plus ils auront fait
un succès de leurs jeux de rôles, plus la représentation elle-même sera un succès
et plus les comédiens seront tentés de célébrer ce même succès à la fin de la
représentation. Dans une pièce dramatique, il peut y avoir des scènes de
violence, voire des meurtres. Si la scène est bien jouée, les spectateurs entreront
45
dans les émotions soulevées par la représentation, même s’ils savent très bien
que cette scène est irréelle. Les émotions seront bien réelles, mais pas la scène
elle-même.
Il en est exactement ainsi dans les différents scénarios d’incarnation que nous
avons à vivre : les scènes ne sont pas réelles. Nos âmes ne sont que des acteurs
dans un corps qui leur sert de costume, mais qui n’est finalement que de la
matière minérale et organique. Par contre, les émotions vécues et toute l’énergie
engendrée par la manifestation de ces émotions, cela est bien réel, et cela
s’enregistre dans nos véhicules énergétiques et c’est ce qui constitue la semence
de notre vie en cours et de nos vies à venir.
Nous devons donc veiller à faire en sorte que ne s’y enregistrent que des
émotions positives. Mais alors, direz-vous, nous ne pouvons pas vivre notre
peine, notre colère, notre ressentiment? Mais si! Mais si! Non seulement nous le
pouvons, mais nous le devons, car c’est justement là que le problème s’installe,
car tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime.
Mais si ma colère est forte au point d’avoir envie de tuer quelqu’un, cela veut
dire que c’est correct de le faire, argumenterez-vous?
Je vais répondre à cette question de trois façons :
Premièrement, la chose la plus importante est de ne pas porter de jugement sur
cette colère et sur soi-même. Elle est là. Il s’agit simplement de la reconnaître, à
défaut de quoi, elle risque de s’amplifier.
Deuxièmement, si c’est possible et que l’impulsion qui porte à poser un tel geste
de violence laisse un temps de réaction, il est urgent de savoir qu’il existe
d’autres façons moins marquantes et possiblement moins violentes mais tout
aussi efficaces, d’exprimer cette colère en frappant sur un oreiller par exemple.
L’important, à ce stade, c’est que la colère ne reste pas à l’intérieur. Ensuite, il
est important de réaliser que la colère qui s’exprime dans la violence est elle-
même une manifestation de l’impuissance. Il serait alors important de vérifier à
l’intérieur de soi, en consultant un thérapeute au besoin, ce qui est à la base
même de ce sentiment d’impuissance.
Troisièmement, il se peut que l’impulsion qui porte à poser un tel geste soit si
puissante qu’elle ne laisse aucun temps de réaction. Encore là, la première chose
importante à faire, c’est de ne pas porter de jugement sur soi-même, car sinon, la
manifestation des conséquences qui découleront de cet événement risque de
s’amplifier.
46
C’est dans une situation de ce genre que la relation de cause à effet prend tout
son sens. Nous avons tous été alternativement des victimes et des bourreaux
dans des vies antérieures, peu importe la forme sous laquelle cette violence s’est
manifestée. Peut-être n’est-ce qu’un retour du balancier? Nous ne connaissons
pas le scénario d’incarnation de la victime ou du bourreau. Peut-être la victime a
t-elle besoin de vivre la souffrance liée à cet événement afin d’avoir
l’opportunité de transformer cette souffrance en libération et finalement en
amour? Peut-être en est-il ainsi pour les proches de la victime, ou même pour les
proches du bourreau? Qui sait? Mais alors, direz-vous, allons-nous passer d’une
vie à une autre à nous entretuer sans fin? À quoi cela peut-il bien servir mon
âme?
Voilà comment cela pourrait se produire dans un scénario différent et qui
pourrait servir au dessein d’élévation de l’âme. Quand nous avons le temps
d’identifier l’impulsion très forte liée à la colère qui nous pousse à poser des
gestes de violence, nous pouvons intervenir, exprimer notre colère autrement et
d’une manière moins dommageable, et nous pouvons ensuite consulter en
relation d’aide pour trouver en soi la source de la souffrance qui nous amène à
vivre une colère aussi intense. Par la compréhension et la résolution de cette
souffrance et de ses mécanismes d’expression, nous éliminerons les possibilités
de manifestation de ce genre dans nos vies.
Si l’événement dramatique a eu lieu, il est toujours temps d’entreprendre une
démarche similaire. Encore là, par la compréhension et la résolution de cette
souffrance et de ses mécanismes d’expression, nous en arriverons à créer en soi
une ouverture au pardon, pardon envers soi-même et pardon de la victime envers
le bourreau, tout comme pardon du bourreau envers la victime, ce qui éliminera
du coup les possibilités de la répétition de telles manifestations dans des vies
futures.
Le pardon ouvre la voie à la découverte de l’amour, ce qui crée un allégement de
la masse énergétique. C’est justement cet allégement de plus en plus grand de la
masse énergétique que l’âme recherche. Par l’incarnation sur terre, dans des
scénarios qui demandent à être résolus dans le pardon et l’amour, l’âme dispose
d’un outil privilégié qui lui permet de vivre cet allégement.
Comme humains, nous avons de la difficulté à envisager cette situation. En fait,
pour pouvoir l’envisager sereinement, il nous faut prendre énormément de recul
par rapport à nos difficultés. C’est là l’un des objectifs de ces écrits : permettre
une vue de recul prononcée sur les difficultés que vivent les humains au
quotidien.
47
Dans le monde d’aujourd’hui, nous sommes bombardés d’informations qui ne
nous sont transmises que dans le but d’augmenter l’assiduité au média utilisé.
Moins on a de recul sur la nouvelle et plus on peut créer un effet de
sensationnalisme, meilleures seront les cotes d’écoute ou le lectorat. C’est
malheureux qu’il en soit ainsi, mais pour l’instant, c’est comme ça.
On en arrive donc à véhiculer principalement des nouvelles « négatives ». Pour
éviter d’être contaminés par ce « négatif », certaines personnes ont choisi de ne
plus écouter les bulletins d’informations. C’est ce que j’ai fait durant quelques
années. J’ai ensuite recommencé à les écouter, mais ils ne m’affectent plus de la
même façon.
Comme je le mentionnais dans le chapitre traitant des Êtres divins : nous nous
développons par un procédé inverse, un peu à la manière d’un négatif de photo.
Ce sont les zones sombres qui nous permettent de voir l’image de la photo. C’est
donc par la souffrance et par les expériences « négatives » qu’apparaissent les
couleurs sur la photo de notre vie.
À partir de cette compréhension dans ma façon d’aborder la vie, je me suis mis à
écouter les nouvelles à l’envers : quand on me présente des événements
« négatifs », j’essaie de décoder le message que l’humain à besoin de recevoir à
travers ces événements en apparence « négatifs », et à travers toute la souffrance
reliée à ces mêmes événements. En envisageant cela de cette façon, j’en arrive
maintenant à découvrir des perles de sagesse. Il n’y a quand même pas que du
négatif : on nous présente aussi des événements heureux et des gens qui savent
être très inspirants.
En voici donc quelques exemples.
Le rocker sympathique « handicapé ».
Ce cas ne représente pas pour moi un événement négatif. Tout le monde connaît
ce rocker ayant un bras atrophié et la jambe droite amputée. Eh bien pour moi, il
est littéralement un « hymne à la vie » sur deux pattes, pardon, sur une jambe et
sur une béquille.
Il est pour moi un exemple pratique et vivant du scénario d’incarnation dont je
souhaite faire la démonstration. Dans son scénario d’incarnation, il est clair pour
moi qu’il était établi que cet homme naîtrait avec des morceaux « en moins » ou
qu’il devrait en faire son deuil en très bas âge (je ne connais pas à fond son
histoire personnelle). Avant son incarnation, il devait donc s’être choisi des
parents qui auraient la capacité d’envisager cette situation avec optimisme et
48
d’une manière constructive pour l’amener à considérer ces « handicaps » avec
sérénité.
Au moment où ceux-ci ont été mis en contact avec cette réalité d’un enfant
« handicapé », réalité que plusieurs d’entre nous aurions possiblement considéré
négativement, ils avaient eux aussi la possibilité de réagir de façon négative.
Mais en même temps, ils portaient sûrement en eux le potentiel et la force
intérieure pour aborder cette situation avec sérénité. Il m’apparaît évident que
c’est la voie qu’ils ont dû suivre, amenant cet enfant à porter un regard sur lui
qui soit positif, un regard qui amène à hausser son estime personnelle, plutôt
qu’un regard tourné vers l’apitoiement.
Comme nous sommes tous liés comme partie intégrante de l’éternel Tout, cet
homme vient apporter la bonne humeur et la joie de vivre à ses semblables, à la
fois par son sourire, par son attitude joviale et par sa musique vibrante, et quand
nous le voyons, ce n’est pas un handicapé que nous voyons : il nous met plutôt
spontanément en contact avec la divinité qui vibre en lui, et comme société,
nous avons besoin actuellement d’images fortes, d’exemples constructifs de
cette nature.
L’enfant oublié.
Plusieurs lecteurs auront probablement davantage de difficulté à me suivre dans
le prochain exemple.
Dans les premières années du nouveau millénaire, certains se souviendront peut-
être qu’un enfant est décédé en pleine canicule du mois de juillet parce que son
père avait oublié de le déposer à la garderie en se rendant à son travail. Cela
s’est produit quelques semaines avant que je lance mon premier livre Prends le
temps…
Selon ce que les médias ont rapporté, ce père de famille était complètement
absorbé par son travail à cette période de sa vie. Comme l’enfant s’était endormi
dans l’auto pendant le déplacement, le père, absorbé dans ses pensées liées à son
travail, semble-t-il, a garé sa voiture sans réaliser que sa fille y était toujours. Il
avait oublié de faire une halte à la garderie pour l’y déposer. À son retour du
travail, le soir, il n’a pu que réaliser le drame : sa fille n’avait pu supporter ces
conditions de chaleur insoutenable et elle était décédée.
Il est probable qu’une bonne partie des personnes qui écoutaient les
informations ce soir-là ont entendu avec horreur cette triste nouvelle. Qui n’est
pas atteint et touché en plein cœur lorsqu’un drame implique un enfant en bas
âge? Si nous portons un regard à courte vue sur cette situation, nous serons
49
fortement tentés de porter un jugement sévère sur le père en nous disant quelque
chose du genre : « Ça prend un &%* ?/ ! ! de con pour faire quelque chose du
genre! »
Permettez-moi ici de proposer une autre façon d’envisager cette situation. Ce
père était totalement absorbé par son travail et il courrait comme un fou selon ce
que les médias nous ont rapporté. Il avait de toute évidence besoin de s’arrêter et
il ne l’a pas fait avec les conséquences dramatiques que l’on connaît. Chacun de
nous peut alors se questionner : est-il le seul à vivre ce genre de situation?
Combien d’entre nous sont actuellement engagés dans une course perpétuelle
contre la montre dans leur travail, risquant le burn-out à tout moment? Est-ce
mon cas?
Ceux qui sont confrontés à ce genre de situation le réalisent souvent, mais la
plupart des gens ne s’arrêtent pas, attendant simplement que l’élastique soit
vraiment rendu au bout et soit prêt à céder. Pourquoi en est-il ainsi?
Nous vivons actuellement dans une société où on nous sollicite constamment de
corps et d’esprit afin que nous n’ayons plus le temps de penser de façon
autonome. On en arrive ainsi à nous faire faire tout ce qu’on attend de nous.
Nous avons de la sorte abandonné notre pouvoir à certains individus qui
profitent finalement de nous. Nous avons donc besoin d’exemples marquants qui
nous bousculent pour nous arrêter et nous amener à réfléchir à la situation, parce
que les situations banales ne nous arrêtent plus.
Or, ce père de famille était totalement pris dans cet engrenage, semble-t-il, ne
vivant que pour son travail qui exigeait tout de son être à ce moment-là de sa
vie, oubliant du même coup ceux qui l’entouraient et qu’il aimait assurément. Il
a payé très cher pour comprendre cela. Est-ce que chacun d’entre nous ne
sommes pas un peu pris dans le même engrenage? Est-ce que nous nous arrêtons
et prenons le temps de comprendre réellement les messages que nos vies
respectives nous apportent?
Pas sûr! Pas sûr du tout! Selon moi, cet homme-là a sacrifié la vie de sa fille
qu’il aimait assurément et une partie de sa propre vie pour nous livrer ce
message d’une façon criante. Combien d’entre nous aurons reçu et compris ce
message? Ce sacrifice aura-t-il été inutile?
Par ailleurs, sa fille a été oubliée dans sa voiture, geste qu’il est difficile
d’admettre et de concevoir. Est-ce que, dans le tourbillon de nos propres vies,
nous n’aurions pas tendance à négliger d’autres vies qui sont liées à la nôtre ou
qui en dépendent carrément? Pensons-y bien et n’attendons pas de faire les
manchettes avant de réagir!
50
Nous sommes tous liés en ce monde dans lequel nous vivons, car nous faisons
tous partie de l’éternel Tout. Alors, j’estime que cet homme et cette fillette nous
ont fait cadeau de leur vie respective pour soulever un questionnement en nous
dans un exemple touchant à l’extrême : Ne devrions-nous pas impérieusement
prendre le temps de nous arrêter de temps à autre pour prendre soin de
nous et des personnes qui nous sont chères?
Voilà une façon différente et plus constructive d’envisager une situation
qualifiée de négative, une façon qui exige de prendre beaucoup de recul. Est-elle
valable? Je vous laisse le soin d’utiliser votre discernement, mais d’aucune
façon, je n’ose prétendre posséder une quelconque vérité.
La chanteuse et l’imprésario
J’aimerais vous présenter un autre exemple qui risque d’en faire sursauter plus
d’un. Peut-être qu’à la lecture de cet exemple, certaines personnes auront même
le réflexe de fermer le livre. Si c’est votre cas, c’est une décision que j’honore et
respecte, mais j’aimerais vous rappeler qu’il n’y a rien d’absolu dans tout ce que
je vous propose à travers mes écrits. Par contre, je souhaite au plus profond de
moi-même vous présenter une façon d’envisager la souffrance en prenant le plus
de recul possible par rapport à celle-ci.
Tout le monde est au courant de cette chanteuse qui a entrepris sa carrière alors
qu’elle n’était qu’un enfant. Un impresario connu l’avait pris sous son aile
« protectrice », du moins c’est l’image que nous en avions, pour la conduire au
succès et à la célébrité.
Sa carrière a effectivement connu un succès retentissant, puis s’en est suivi une
série de déboires que le public n’arrivait pas à comprendre, jusqu'à sa totale
disparition du paysage artistique.
Finalement, une bombe aux nouvelles : nous apprenons que durant toutes ces
années, son imprésario a abusé d’elle sexuellement. S’ensuit toute une série de
démarches qui aboutissent à un procès, puis finalement à la condamnation de
l’imprésario.
Dans l’opinion publique, on peut sentir une vague de compassion envers la
victime pendant que le bourreau subit l’opprobre, le jugement et la
condamnation de tous. Que de souffrances avec lesquelles nous sommes alors
mis en contact! Et en plus, que ces abus se fassent sur le dos d’un enfant, quelle
horreur! Il y a toujours un profond sentiment d’impuissance qui est ressenti par
bon nombre d’individus lorsqu’on apprend qu’un enfant est victime d’abus.
51
C’est une situation qui interpelle presque tout le monde et pour laquelle nous
pouvons avoir une grande facilité à porter des jugements, mais quand nous
portons des jugements, nous sommes en manque d’amour et nous n’aidons ni la
victime, ni le bourreau. Nous ne nous aidons pas nous-mêmes non plus, car nous
mobilisons une énergie négative qui finit par s’inscrire dans notre propre masse
énergétique. Plus nos jugements sont sévères, plus le volume d’énergie négative
inscrit en nous sera important.
Alors comment peut-on envisager une telle situation d’horreur pour éviter d’en
arriver là et la considérer plutôt d’une façon qui soit positive et constructive, une
façon qui soit axée sur le pardon et qui véhicule de l’amour à la fois en direction
de la victime, mais aussi du bourreau?
En prenant beaucoup de recul par rapport à la situation, cela devient possible.
Tout d’abord, nous pouvons nous rappeler que nous sommes tous et je dis bien
tous des Êtres divins, peu importe la nature des actes posés. Si nous devons
absolument porter une condamnation, il importe de se rappeler que ce sont les
gestes posées qui sont condamnables, pas l’individu lui-même.
En condamnant l’individu qui joue le rôle de bourreau, nous ne faisons
qu’amplifier en lui la cristallisation de sentiments négatifs qui ne pourront que le
conduire éventuellement à reproduire des comportements condamnables de
même nature, ou sous d’autres formes de manifestation tout autant non
souhaitables.
Ce genre de situation où des drames d’horreur se vivent est sûrement prévu dans
les scénarios d’incarnation. Dans certains cas, cela peut possiblement être
évitable, dans d’autres, non. Comme nous ne connaissons pas les différents
scénarios d’incarnation, nous ne pouvons user de discernement de façon efficace
pour comprendre véritablement le fondement de telles situations.
Par contre, par la compréhension de la manifestation de la loi de la relation de
cause à effet, il est possible de prendre beaucoup de recul par rapport à des
situations du genre. Jésus mentionne : « Je ne peux récolter à moins d’avoir
semé, et tout ce que j’ai semé, il faut que je le récolte. »
Cela signifie clairement que la victime a semé dans sa vie la circonstance dont
elle est victime, et le bourreau ne serait qu’un acteur qui vient lui permettre
d’endosser ce rôle de victime…Pour quelles raisons? Difficile à dire! Il lui
appartient, si elle le désire, de faire une recherche intérieure en ce sens. Peut-être
a-t-elle joué le rôle de bourreau envers son bourreau actuel dans une situation
similaire au cours d’une vie précédente? Il est possible que le bourreau actuel
52
soit venu enseigner par l’expérience à la victime actuelle comment on se sent
dans le rôle de victime.
Ce qui est important de comprendre dans une telle situation, à la fois pour la
victime et pour le bourreau, c’est d’en arriver à un espace de non-jugement
envers soi-même et envers l’autre. Ceci conduira ensuite à un espace de pardon
et de compassion, ce qui ouvrira la porte toute grande à l’amour. C’est la seule
façon de réellement mettre fin à ce cycle répétitif d’incarnations dans le cas d’un
tel scénario d’horreurs et de souffrances. Cela peut être très difficile à admettre
et encore plus difficile à réaliser, et pourtant, ce n’est que par ce sentier que nous
pouvons nous engager sur la voie de la véritable guérison.
J’aimerais ajouter que par cette réflexion, je ne cherche pas à banaliser de tels
gestes. Non, je suis plutôt en train de chercher un sens à des événements du
genre, un sens par lequel nous pouvons arriver au pardon, à la compassion et à
l’amour, à la fois autant envers la victime qu’envers le bourreau, parce que ce
sont finalement deux victimes soumises aux manifestations de cette loi de la
relation de cause à effet.
Si nous prenons davantage de recul par rapport à cette situation, nous pouvons
même en arriver à voir la victime et le bourreau comme étant deux âmes très
généreuses qui ont choisi de s’incarner à ce moment-ci à travers un scénario
difficile pour aider à la libération de la souffrance d’une multitude d’autres
âmes. Rappelons-nous : nous sommes des parties immortelles de l’éternel Tout.
Nous sommes tous liés l’un à l’autre dans notre passage dans le monde de la
matière aussi bien que dans le monde de l’invisible.
À ce propos, j’aimerais vous rappeler un autre fait qui nous a été rapporté par les
médias. Suite à la condamnation de l’imprésario, une multitude de femmes qui
ont vécu le drame d’avoir été abusées sexuellement et qui conservaient ce secret
en elles dans une grande souffrance intérieure, ont choisi d’aller dénoncer leurs
agresseurs. Que de libération de souffrances pour ces femmes! Et pour ces
hommes aussi! Car, malgré le fait que pour eux cela peut signifier un séjour en
prison, il n’en demeure pas moins que c’est une souffrance non résolue en eux
qui peut les pousser à poser de tels gestes.
Je ne peux croire que ces hommes ne vivent pas eux-mêmes une grande
souffrance intérieure en endossant ce rôle de bourreau, même quand ils ne le
laissent pas paraître. D’un côté, cela nous laisse des femmes qui ont une
souffrance à libérer et à guérir, et de l’autre, des hommes qui auraient avantage à
emprunter le même sentier de guérison. Voilà donc pour eux deux une
excellente opportunité de guérison.
53
J’aimerais apporter quelques éléments de plus pour aider à bien comprendre la
complexité et la beauté, malgré la souffrance engendrée, de ce genre de scénario
d’incarnation. Pour en arriver à un tel mouvement de dénonciation de masse, il
fallait que la justice fasse un exemple marquant, sans ambivalence. Or, par le
fait que les deux protagonistes étaient deux figures connues, cela a amené une
médiatisation sans précédent de l’événement. Il faut dire aussi que la chanteuse
avait touché toute une génération d’enfants et de parents autant par son
répertoire, que par le genre d’émissions auquel elle avait été associée, que par
son joli minois d’enfant que nous ne pouvions qu’admirer et aimer.
Tout cela ne pouvait manquer de toucher les gens, les personnes qui avaient été
victimes d’abus en particulier, faisant remonter à la surface cette souffrance
enfouie. Il y avait donc une probabilité élevée qu’une forte vague de
dénonciations surviennent suite au dénouement de ce procès. Suite à tout cela,
un fort courant de sympathie envers la chanteuse, la victime, a pris place dans
l’opinion publique et cela l’a amenée à donner des conférences et à mettre en
place un organisme d’aide pour les victimes d’abus sexuels. Il y a sûrement
aussi plusieurs personnes qui se sont tournées vers elle pour l’accompagner dans
sa démarche.
Pendant ce temps, le bourreau croupit en prison et il s’est engagé, semble-t-il,
dans une thérapie afin de ne plus reproduire ce genre de comportement.
J’aimerais vous faire voir que, si nous avons le pouvoir d’aider la victime dans
sa démarche, nous avons aussi le pouvoir d’aider le bourreau et tous les
bourreaux du genre par la même occasion. Comment?
Tout d’abord, en prenant conscience qu’il n’y aurait jamais eu de victime, donc
pas de battage médiatique, ni de conférences, ni d’organismes d’aide, s’il n’y
avait pas eu de bourreau. Cet homme porterait actuellement sur ses épaules, par
la médiatisation de cet événement, le fardeau énergétique de la souffrance de
toutes les femmes qui ont été victimes d’abus, en même temps que le fardeau
énergétique lié au jugement et à la souffrance de tous les hommes qui ont été des
abuseurs. Son âme aurait donc choisi ce rôle dans son scénario d’incarnation en
connaissant tout le fardeau qu’elle aurait à supporter.
Je vois déjà quelques personnes qui seront tentées de dire : « Parfait, on nous a
assez fait souffrir nous les femmes, qu’il endure sa souffrance maintenant! » À
ces personnes, j’aimerais faire comprendre qu’avec une telle attitude, ce n’est
pas à lui que vous risquez de faire du tort, mais à vous-mêmes. Que vous
exprimiez votre souffrance et votre colère de cette façon, c’est parfait, car tout
ce qui ne s’exprime pas s’imprime. Donc, si cette colère n’est pas exprimée, elle
pourrait détruire votre vie en vous rendant éventuellement malade.
54
Par contre, une fois passé le moment de l’expression de la colère, il serait
important de guérir les blessures intérieures liées à l’expression de cette colère.
Autrement, vous risquez de cristalliser ce genre d’événement dans votre masse
énergétique, donc de le semer en quelque sorte, créant ainsi la possibilité que
cela se reproduise au cours d’une vie à venir dans un scénario où vous pourriez
aussi bien être le bourreau cette fois-ci.
Donc, en adoptant une attitude orientée sur le non-jugement, le pardon, la
compassion et l’amour, vous aidez le bourreau à se libérer du fardeau qu’il
porte, faisant en sorte d’aider son âme et la vôtre dans leurs démarches
d’élévation respectives. Par cette attitude positive, vous éliminez la possibilité
de vous retrouver l’un ou l’autre éventuellement dans un scénario similaire à
jouer un rôle de victime ou un rôle de bourreau.
J’ai été élevé dans un contexte judéo-chrétien où la notion de péché était très
présente. Dans la compréhension de la vie que j’ai acquise, le péché n’existe
pas. Seul existe réellement l’ignorance de cette loi de la relation de cause à effet.
Il est prudent de faire attention aux graines que l’on sème, que ce soit par nos
pensées ou par nos actions, car nous serons les premiers à en récolter les fruits.
Si nous désirons obtenir une récolte de qualité, nous avons intérêt à veiller à la
qualité des semences que nous déposons en terre. Je le sais très bien, je travaille
à produire des plantes. Il en est de même dans toutes les sphères de notre vie.
Les tueries dans nos écoles
Depuis quelques années, nous assistons à une montée de phénomènes de
violence dans nos institutions scolaires, violence qui se manifeste fréquemment
sous forme de tueries.
De tels événements peuvent nous apparaître incompréhensibles. Si nous portons
un regard à courte vue sur ceux-ci, il peut nous être très facile de porter un
jugement sur ceux qui portent les armes et nous serons probablement portés par
un mouvement de compassion spontané envers les victimes.
Pourquoi en est-il ainsi maintenant? Pourquoi cela se produit-il si fréquemment?
Pourquoi cela n’arrivait-il pas auparavant? Qu’est-ce qui pousse les jeunes
d’aujourd’hui à agir de la sorte?
Si je veux prendre du recul par rapport à de telles situations, je pourrais observer
ce phénomène de la façon suivante : la violence est une expression de la colère,
qui est elle-même une expression de l’impuissance. Alors cela m’amène à poser
la question suivante : que vivent donc nos jeunes d’aujourd’hui qui les font se
sentir si impuissants? J’élaborerai sur ce point au chapitre suivant.
55
Pour le moment, qu’il me suffise de mentionner qu’on s’attarde toujours dans
l’explication de tels phénomènes sur un événement déclencheur qui s’est produit
à court terme dans la vie de l’assassin.
J’aimerais citer à nouveau Jésus : « D’après l’examen d’un seul moment de la
vie, il est impossible de porter un jugement quelconque. »
De mon point de vue, ces jeunes, autant ceux qui tiennent les armes que ceux et
celles qui ont « choisi » de se trouver devant les balles, jouent cette scène dans
leur scénario d’incarnation afin de livrer un message à la société. Ce message est
très puissant. Est-ce que nous nous sommes arrêtés pour le
comprendre vraiment? Et les jeunes qui se suicident ne tentent-ils pas de nous
livrer un message similaire dans une manifestation différente? Le suicide est
pour moi l’expression ultime de la souffrance chez un individu. Tous ces
phénomènes se produisent majoritairement chez des jeunes qui représentent la
base de notre société. Donc, c’est la base de notre société, son fondement même
qui est atteint. Notre société est en train de vivre une crise, une transformation
en profondeur et nos jeunes se cherchent, ils cherchent leur voie dans notre
monde. En attendant, ils nous démontrent qu’ils vivent une détresse profonde.
À mon avis, il serait sage de prendre du temps, tout le temps voulu pour
comprendre en profondeur et au-delà des apparences circonstancielles, le
message qu’ils veulent nous livrer à travers ces événements dramatiques. Tant
que nous ne le ferons pas, des âmes s’incarneront avec pour mission, dans leurs
scénarios d’incarnation, de venir nous faire vivre de tels drames, et il y aura
encore de nombreuses familles qui auront à vivre la disparition d’êtres chers lors
de tueries, tant du côté des victimes que du côté des familles de ceux qui ont
pour rôle de tenir les armes. Et là encore, quel drame pour ces familles! Car si
un mouvement de compassion naît spontanément envers les familles des
victimes, ce mouvement est beaucoup plus restreint envers les familles des
assassins. Et pourtant, eux aussi vivent ce drame, même si ce ne sont pas eux qui
tenaient les armes, et cela, peu importe la nature de la relation qu’ils ont
entretenue avec cet enfant devenu un assassin.
J’aimerais vous rappeler que, tel que je vous l’ai mentionné dans un chapitre
précédent, nous, êtres humains, avons tendance à apprendre par un procédé
inverse. J’aimerais aussi vous rappeler de nouveau que nous sommes des parties
immortelles de l’éternel Tout. Nous sommes donc tous liés l’un à l’autre dans la
recherche de la compréhension de ce phénomène, car nous participons tous à sa
création, tout comme nous pourrons tous faire partie de sa résolution.
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Tsunami et autres catastrophes naturelles
Dans le monde d’aujourd’hui, nous sommes en « apparence » de plus en plus
soumis à la manifestation de catastrophes naturelles dans lesquelles il peut
arriver que plusieurs humains perdent la vie. J’ai inscrit en « apparence », car je
crois qu’il y a davantage de ces phénomènes, mais je n’en suis pas convaincu de
façon absolue. Comme nos moyens de communication actuels nous permettent
de les vivre en direct, ce qui n’était pas le cas auparavant, cela pourrait nous
donner l’impression que ces phénomènes sont plus fréquents.
Qu’en est-il de la relation de cause à effet dans la manifestation de ces
catastrophes et des pertes de vie humaines qui y sont liées? Est-ce que des âmes
choisissent réellement de s’incarner dans le but d’être emportées lors de la
manifestation de tels phénomènes? Je ne peux répondre personnellement à ces
questions. Par contre, j’aimerais citer quelques passages du livre 2007 Le retour
de la Lumière où on obtient des éléments de réponse à ces questions. Nous
trouvons dans ce livre des messages qui nous parviennent des Êtres de lumière
qui accompagnent l’humanité dans son cheminement actuel. Voici donc ces
passages :
Comprenez qu’il n’y a jamais réellement de victimes dans votre monde. Il
n’y a que des volontaires qui acceptent de s’incarner dans des situations
temporaires où ils feront l’expérience du non-amour afin de progresser dans
leur propre évolution(…)
Ils se retrouveront ensemble dans une autre dimension où ils seront
l’objet d’une grande compassion et d’une grande tendresse, où ils guériront de
leur traumatisme. À leur propre rythme, ils se prépareront à leur prochaine
incarnation, laquelle aura lieu dans la joie et la paix du « nouveau monde »
d’amour et de lumière que cette planète est destinée à devenir.
Voilà donc une autre forme de manifestation qui démontre que nous faisons tous
partie de l’éternel Tout. Ces âmes ont donc choisi de s’incarner dans ces endroits
où le risque de catastrophes naturelles est très élevé et elles ont choisi de donner
leurs vies dans le but de permettre à la terre de se rééquilibrer suite aux
dommages et aux torts que nous lui avons fait subir. Elles ont choisi de donner
leurs vies pour le mieux-être éventuel de tous les habitants qui peuplent la terre.
Il faudrait peut-être songer à les remercier du plus profond de notre cœur.
Nous faisons donc tous partie de l’éternel Tout et j’aimerais mentionner à
nouveau que nous sommes tous des Êtres divins. Donc, que nous soyons un
scientifique, un violeur, un premier ministre, un mendiant, un ministre du culte,
un voleur ou une autre forme de manifestation dans ce corps de chair, nous
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sommes toujours des Êtres divins. Peu importe le rôle que nous avons choisi de
jouer dans notre scénario d’incarnation, tout ce que nous avons réellement à
faire, c’est d’entrer en contact avec cette lumière divine en nous à travers nos
actions quotidiennes et d’amener à notre conscience la présence de cette divinité
en nous. C’est ce que nous avons à faire sur une base personnelle, et c’est aussi,
à mon avis, la façon dont nous devrions envisager et considérer nos semblables,
peu importe ce qu’ils font.
La relation de cause à effet s’applique à tous les aspects de l’Univers que nous
pouvons contacter à travers nos activités quotidiennes, pas uniquement aux
relations entre humains. Comme nous faisons tous partie de l’éternel Tout, nous
sommes donc tous liés à ce Tout par nos aspects divins respectifs. J’y reviendrai
dans un prochain chapitre. C’est, à mon avis, la raison pour laquelle Jésus a
mentionné un jour : « Ce que vous faites au plus petit d’entre les miens, c’est à
moi que vous le faites ».
J’ai été élevé dans un contexte judéo-chrétien où la notion de péché était très
présente, comme cela a été le cas pour bon nombre d’entre nous. Et comme bon
nombre d’entre nous, je me suis souvent senti inconfortable avec cette notion de
péché qui tendait à créer beaucoup de culpabilité en chacun de nous. Si cette
culpabilité amène une perte d’estime de soi, il est dès lors assuré que cette
notion de péché nous fait faire fausse route en regard de notre nature profonde
qui tend plutôt à nous faire prendre conscience de notre nature divine.
S’il devait véritablement y avoir un péché, ce serait, à mon avis, celui de
l’ignorance de cette relation de cause à effet. Il est bien mentionné : « Je ne peux
récolter à moins d’avoir semé, et tout ce que j’ai semé, il faut que je le récolte. »
À mon avis, le ciel et l’enfer qu’on a voulu nous présenter ne se trouve pas dans
un autre lieu perdu dans un horizon lointain. Il se trouverait plutôt en chacun de
nous, comme une résultante, une conséquence de nos semences. Sème de bonnes
graines, sème du non-jugement, de la compassion et de l’amour, sois créatif,
constructif, et tu récolteras du bien-être tôt ou tard. C’est ce bien-être que
j’aurais personnellement tendance à associer au ciel.
L’inverse peut être tout aussi vrai et j’aurais tendance à associer cela à l’enfer.
Vous voulez un exemple concret de ce que j’avance? Au cours du siècle dernier
et des dernières décennies en particulier, nous sommes entrés dans une ère
industrielle, une ère où la notion de profitabilité à n’importe quel prix est
devenue roi et maître. Nous sommes entrés dans un mouvement de
consommation à outrance qui s’est souvent manifesté dans le non-respect total
de la planète qui nous supporte. Or, la planète fait elle-même partie du Tout,
étant un organisme vivant en soi. Comme je le mentionnais dans l’exemple cité
précédemment, elle doit maintenant se rééquilibrer de tous les affronts que nous
58
lui avons fait subir. Elle a donc entrepris ce mouvement de rééquilibrage et de
nettoyage et ce mouvement pourrait aller en s’amplifiant dans les années à venir,
ce qui pourrait amener la manifestation de catastrophes naturelles de plus en
plus nombreuses et de plus en plus puissantes.
Voilà ce que nous avons semé, voilà donc ce que nous allons récolter, et chaque
fois que cela se produira, des gens se sentiront littéralement en enfer.
Dans l’acceptation et la compréhension du processus de la réincarnation et de la
continuité de la vie, il est aussi possible que nous ayons à subir la présence de
telles manifestations dans des vies à venir. Nous serons peut-être nos propres
petits-enfants ou nos propres arrières petits-enfants. Donc, à nous de faire ce qui
se doit pour créer ce ciel dont nous rêvons en agissant avec conscience dans
chacune de nos actions et de nos pensées.
59
LES ENFANTS D’AUJOURD’HUI
Apprendre des leçons ne finit
jamais. Il n’y a pas de partie « Vie »
qui ne contienne de leçon. Si tu es
en vie, il y a des leçons à apprendre.
Michel Ricquier
À partir de mon approche de la vie partagée depuis le début de ce livre,
j’aimerais maintenant aborder plus à fond le sujet de nos enfants. Au chapitre
précédent, je posais la question : « Que vivent nos jeunes d’aujourd’hui pour
qu’ils se sentent aussi impuissants? ».
Dans le chapitre intitulé Des êtres divins, je mentionnais : « La matière, c’est la
partie visible de la vie, celle que l’on peut percevoir facilement avec nos sens
usuels. À mon avis, elle ne représente qu’environ 10% de ce que nous sommes
vraiment.
La divinité serait, toujours à mon avis, l’énergie, la partie invisible de la vie,
une partie qui représente 90 % de ce que nous sommes vraiment.
Et voilà selon moi où le bât blesse : actuellement, nous accordons possiblement
90% de notre attention à la partie visible de la vie, donc à 10% de ce que nous
sommes, et 10% de notre attention à la partie spirituelle de notre vie, donc à
90% de ce que nous sommes. Nous exploitons donc environ 10% de nos
possibilités et nous avons bâti notre monde à partir de ce 10%. »
Or, les enfants en bas âge et les jeunes d’aujourd’hui sont très en contact avec
cet aspect divin de leur Être. Ils n’en sont pas nécessairement conscients, mais
ils le ressentent fortement. Donc, suivant les pulsions qui les habitent, ils
ressentent les aberrations du système dans lequel nous vivons et les dirigeons. Il
en est ainsi aujourd’hui, et il en a toujours été ainsi, quoique les jeunes
d’aujourd’hui puissent ressentir plus fortement ces aberrations. J’y reviendrai.
Nous vivons dans un monde où nous sommes conditionnés à agir selon un
certain mode de fonctionnement : aller à l’école, obtenir un diplôme d’études
supérieures, trouver un emploi et travailler fort pour subvenir à nos besoins. Ce
mode de fonctionnement et cette compréhension de la réalité terrestre éprouve
énormément de ratés présentement, mais nous persistons dans cette voie et
semblons incapables d’envisager des solutions autres.
Dès notre naissance, tous les mécanismes de la société, des conditionnements
transmis par les parents à ceux transmis par le système éducatif par lequel nous
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formons nos enfants, tout cela contribue à faire entrer les enfants dans un moule
qui correspond aux attentes de la société envers ces enfants.
Or, les enfants en bas âge sont spontanément en contact avec des éléments qui
proviennent de l’invisible. Ils peuvent donc facilement entrer en contact avec
leur divinité intérieure. Ils voient des choses que nous ne voyons pas et ils
entendent des choses que nous n’entendons pas. Ils ne sont pas dans un monde
imaginaire : ils les voient et les entendent. Nous, nous ne les voyons pas parce
que nous avons perdu cette faculté dans notre propre processus d’éducation. Et
pourtant ces choses existent bel et bien.
Nous aurions avantage à les questionner un peu plus sur ce qu’ils voient et
entendent, car cela nous aiderait à reprendre contact avec notre aspect divin.
Voilà pourquoi Jésus a dit : « Laissez venir à moi les petits enfants ». C’est une
invitation très claire à considérer les enfants autrement, car ils peuvent être de
très bons éducateurs pour les adultes que nous sommes. C’est quelque chose que
j’ai constaté au contact de mes propres enfants. Je ne les ai pas éduqués, ce sont
eux qui m’ont éduqué. Moi, je n’ai fait que les aider à poser des balises pour leur
permettre de découvrir qui ils étaient à travers les expériences que la vie les
amenait à vivre.
Donc, les enfants en bas âge sont spontanément guidés par des pulsions qui
proviennent du cœur, et par conséquent de leur aspect divin. Ce avec quoi ils
entrent en contact dans ces moments-là peut n’avoir rien à voir avec le système
dans lequel nous les dirigeons. Rappelons-nous : comme adultes, nous avons
tendance à apprendre par un procédé inverse. Peut-être que, comme enfants, ils
ne ressentent pas ce besoin, ils n’en voient pas la nécessité et ils trouvent cette
façon de faire désuète et aberrante.
Plus ils avancent en âge, plus nous leur enseignons à fonctionner dans un
système qui provient du mental, donc de la partie visible. Quand ils viennent au
monde, ils sont en contact avec 100% de leurs potentialités. Puis nous les
amenons graduellement à fonctionner avec seulement 10% de ces mêmes
potentialités. Ça, c’est notre monde d’adultes, notre tour de Babel avec les
disharmonies que cela implique.
Nous leur faisons donc vivre un profond paradoxe contre lequel ils peuvent être
tentés de s’insurger à l’occasion, en particulier à l’adolescence, au moment où
l’enfant est plus que jamais en recherche de son identité propre, jusqu’à ce que
nous soyons parvenus à les faire entrer docilement dans le moule. Donc, nous
prenons ces enfants et nous les amenons peu à peu à perdre ce contact avec cet
enfant qui désire vivre en eux pour toujours. Ils finissent presque tous par glisser
dans ce moule qui leur est imposé. Mais, arrive un moment où ils ne se
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comprennent plus, souvent aux environs de la trentaine. Il est possible qu’ils
aillent consulter en relation d’aide où il arrive fréquemment qu’on travaille à
leur faire retrouver ce contact avec leur enfant intérieur. Quel paradoxe!
Comme adultes et comme parents, au lieu de nous questionner, nous avons
souvent tendance à diriger nos enfants vers ce que nous acceptons et ce que nous
comprenons facilement. À mon avis, l’’uunnee ddeess ppiirreess mmaanniiffeessttaattiioonnss ddee llaa bbêêttiissee,,
cc’’eesstt ddee rreepprroodduuiirree lleess mmêêmmeess ssccéénnaarriiooss eenn eessppéérraanntt qquuee lleess rrééssuullttaattss ssooiieenntt
ddiifffféérreennttss.. PPoouurr qquuee lleess rrééssuullttaattss cchhaannggeenntt,, ppeeuutt--êêttrree ffaauuddrraaiitt--iill cchhaannggeerr lleess
ppaarraammèèttrreess ddee bbaassee,, cchhaannggeerr llaa rreellaattiioonn ddee ccaauussee àà eeffffeett?? CC’’eesstt ccee qquuee jjee ssoouuhhaaiittee
vvoouuss pprrooppoosseerr ppaarr mmeess ééccrriittss..
Certaines personnes penseront que j’exagère. C’est possible et je vous accorde le
droit de le penser. Par contre, j’aimerais vous inviter à visionner le vidéo clip de
la chanson The Wall du groupe Pink Floyd. Ce vidéo clip date de la fin des
années 1970 et projette une vision très prophétique du monde dans lequel nous
vivons présentement et de la façon dont nous éduquons nos enfants.
Nous apercevons une multitude d’enfants qui avancent en procession, comme
des automates. Puis, nous les voyons portant des masques, dépourvus de toute
expression. Nous voyons ensuite des enseignants qui les ridiculisent ou leur
enseignent d’une manière bourrue et irrespectueuse. Puis, nous revenons à la
procession d’enfants et nous apercevons ensuite une courroie et le mécanisme
d’une machine dont nous ignorons la fonction. Finalement, ces enfants sont
dirigés vers un gigantesque entonnoir dans lequel ils tombent. Et, horreur, à la
sortie de cet entonnoir, ils en ressortent en viande hachée.
Cela illustre très bien ce que je veux dire quand je mentionne que, par la façon
dont nous éduquons nos enfants, nous travaillons à les faire entrer dans un
moule. À la vue de cette image, il est très facile d’imaginer qu’ils peuvent avoir
envie de résister à ce passage. Qui a vraiment envie d’être transformé en viande
hachée?
J’ajouterai les paroles de la chanson The Wall qui sont à mon avis tout aussi
explicites. J’en ai fait une traduction au meilleur de ma connaissance.
--WWee ddoonn’’tt nneeeedd nnoo eedduuccaattiioonn.. --NNoouuss nn’’aavvoonnss ppaass bbeessooiinn dd’’éédduuccaattiioonn..
--WWee ddoonn’’tt nneeeedd nnoo tthhoouugghhtt ccoonnttrrooll.. --NNoouuss nn’’aavvoonnss ppaass bbeessooiinn dduu ccoonnttrrôôllee ddee
nnooss ppeennssééeess..
--NNoo ddaarrkk ssaarrccaassmm iinn tthhee ccllaassssrroooomm.. --PPaass dd’’hhuummoouurr nnooiirr eenn ccllaassssee..
--HHeeyy tteeaacchheerr,, lleeaavvee tthheemm kkiiddss aalloonnee.. --HHii pprrooffeesssseeuurr,, llaaiissssee cceess eennffaannttss
ttrraannqquuiilllleess..
--AAllll iinn aallll iitt’’ss jjuusstt aannootthheerr bbrriicckk --AAuu bboouutt dduu ccoommppttee,, ccee nn’’eesstt qquu’’uunnee
iinn tthhee wwaallll bbrriiqquuee ddee pplluuss ddaannss llee mmuurr..
62
Voilà, une fois qu’ils sont passés dans le moule, ils ne sont plus qu’une brique
de plus dans le mmuurr..
En regardant le vidéo, vous remarquerez qu’il se termine dans la violence, les
élèves ayant décidé de saccager les locaux, d’y mettre le feu et on les voit même
en train de bousculer un professeur, comme s’ils voulaient le jeter dans le feu.
Ne serait-ce pas ce genre de violence que l’on retrouve trop souvent chez nos
jeunes aujourd’hui? Au chapitre précédent, je mentionnais le phénomène des
tueries dans les écoles, mais cette violence s’exprime de bien d’autres façons :
les gangs de rue et le taxage, entre autres. Ils peuvent aussi être tentés de
retourner cette violence contre eux-mêmes : le suicide, l’évasion dans les
drogues, l’alcool et le sexe sont autant de formes de violence contre soi-même.
Nous entendons aussi parler d’automutilation de temps à autre. Le phénomène
Jackass, un groupe d’individus qui donnent des spectacles d’automutilation, a
donné de l’ampleur à ce phénomène.
De mémoire d’homme, il est impossible de répertorier un phénomène de cette
nature et de cette ampleur. Mais pourquoi cela arrive-t-il maintenant?
À partir de la compréhension du mouvement de l’énergie et du processus de la
réincarnation, j’aimerais apporter certaines explications à ce phénomène. Peut-
être les trouverez-vous farfelues, mais qu’avons-nous à y perdre?
Le passage de l’âme dans un corps physique à travers le processus d’incarnation
a pour but d’amener l’âme à vivre des expériences dans un espace de lourdeur,
la matière étant une substance très lourde pour l’âme. Lorsqu’elle intègre un
corps donné, l’âme passe à travers un voile dont l’épaisseur et la densité peut
varier d’un individu à un autre, ce qui lui fait perdre le souvenir de son
existence.
Dans le chapitre concernant la réincarnation, je mentionnais au sujet du voile :
« D’ailleurs, cela lui est nécessaire, car le processus d’incarnation en est un
très lourd, et une fois que l’âme a intégré le corps physique, si elle pouvait
demeurer en contact trop facilement avec le monde plus subtil et plus léger des
autres dimensions, elle choisirait probablement spontanément de délaisser cette
forme lourde et de retourner dans ces autres dimensions. »
Voilà un aspect important situé au cœur même des difficultés que vivent nos
enfants aujourd’hui. Planétairement, nous sommes présentement à vivre un
changement majeur, tant au niveau de l’énergie de la planète elle-même que de
l’énergie des individus qui y vivent. Toutes sortes de manifestations
inhabituelles découlent de ce changement d’énergie. Ce changement n’est pas
63
une calamité imposée aux humains. Non, ce changement a lieu simultanément
au niveau de la planète elle-même et au niveau de chaque humain qui y habite et
il a des répercussions dans tout l’Univers.
Nous sommes des parties immortelles de l’éternel Tout comme le mentionnait
Jésus. Nous sommes donc tous liés l’un à l’autre par nos énergies dans ce
processus de changement tout comme nous sommes liés à l’énergie de la planète
elle-même. Ces changements ont donc lieu par nous et pour nous. Cela se fait
pour notre mieux-être, parce que nos âmes en ont décidé ainsi, même si cela
peut ne pas sembler évident pour plusieurs. Nous sommes engagés dans un
processus ascensionnel pour chacun de nous tout comme la planète elle-même
l’est. Cela se produit dans un processus semblable à celui que Jésus a vécu lors
de son passage sur terre et j’en suis devenu conscient depuis que j’ai entrepris
des démarches me conduisant sur le chemin de la découverte de qui je suis. J’en
suis devenu de plus en plus conscient parce que cette information m’a été
confirmée régulièrement au cours de mes nombreuses lectures. De plus, au cours
des vingt dernières années, j’ai pu échanger avec de nombreuses personnes
engagées, elles aussi, dans une démarche plus consciente les conduisant à la
découverte de qui elles sont vraiment, et elles sont parvenues au même constat
en étant à l’écoute de leur petite voix intérieure.
Certaines personnes pourront penser que je fais partie d’une secte et que la
démarche que je vous propose est en fait le message transmis par cette secte. Il
n’en est rien et il ne peut en être ainsi. Le chemin nous conduisant à la
découverte de qui nous sommes ne peut se faire qu’en étant en contact avec son
ressenti, et cela ne peut se faire que sur une base individuelle. Il n’existe pas de
sentier universel tel que proposé par les religions ou les sectes pour
parvenir à cela.
Nous avons donc chacun notre propre sentier et ce n’est qu’à partir du moment
où nous avons vraiment choisi de nous y engager pleinement que nous pouvons
entrer en contact avec notre vérité personnelle. Comme nous sommes des parties
immortelles de l’éternel Tout, il est certain que tôt ou tard, nous allons croiser
sur notre route des gens qui ont une vision de la réalité qui se rapproche de la
nôtre.
Retournons maintenant à nos enfants.
De 1980 jusqu’à aujourd’hui, le voile de l’oubli est devenu de plus en plus
mince et de moins en moins dense pour les enfants. Qu’est-ce que cela leur
apporte? De bonnes choses, mais aussi des situations plus difficiles à accueillir.
64
Tout d’abord, vous aurez pu constater que plusieurs enfants d’aujourd’hui sont
dotés d’une intelligence exceptionnelle. Certains peuvent nous tenir des propos
très songés et d’autres peuvent exprimer des talents artistiques, et ce, en très bas
âge. Ce n’est pas nécessairement parce qu’ils sont surdoués. Ils sont simplement
plus éveillés et plus conscients que d’autres individus.
Nous enregistrons dans notre énergie toutes les connaissances et les expériences
avec lesquelles nous avons été en contact au cours de nos vies antérieures. Ces
informations sont inscrites magnétiquement dans nos cellules au moment où
l’âme intègre le corps. Comme le voile est plus mince et moins dense
maintenant, certains enfants peuvent avoir accès à cette banque de données plus
facilement que d’autres, et beaucoup plus facilement qu’auparavant. C’est
probablement la raison pour laquelle Pink Floyd mentionnait dans sa chanson
qu’ils n’ont pas besoin d’éducation. Ils savent déjà ce que nous tentons de leur
enseigner. Tout ce que nous avons à faire, c’est de les aider à ramener ces
informations à leur mémoire et plus nous utilisons des méthodes qui les mettent
en contact avec leur ressenti, plus ils ont accès rapidement à cette mémoire.
C’est pourquoi il est important de leur faire vivre des expériences sensorielles.
Toute forme d’expérience qui les met en relation avec le monde des arts, le
contact avec la nature et le sport non compétitif, sont entres autres d’excellents
moyens de mettre ces enfants en contact avec leur ressenti, ce qui leur permet,
par ricochet, de retrouver la « mémoire ».
Je mentionnais dans un chapitre précédent que la vie est une expérience
grandiose assortie de multiples petites expériences. Ces petites expériences
servent justement à retrouver la mémoire de qui nous sommes vraiment et cela
est intimement lié à la compréhension même du processus de la réincarnation.
Donc, si nous voulons accompagner adéquatement nos enfants dans la vie, il est
essentiel de les encourager à vivre des expériences et non pas de les en
empêcher. Notre rôle premier consiste simplement à les aider à poser des balises
afin que ces expériences aient lieu dans un cadre le plus sécuritaire possible, tout
en sachant que nous ne pourrons jamais parvenir à créer un cadre qui permette à
l’expérience de se dérouler dans une assurance de sécurité absolue. Cela est
contre le principe même de l’expérience humaine.
À titre d’exemple, nous ne pourrons jamais empêcher un enfant de se mettre la
main dans le feu s’il est réellement habité par le désir intérieur de vivre cette
expérience. Peut-être a-t-il réellement besoin d’aller jusqu’à se brûler pour
comprendre que le feu, ça brûle, et que cette action a des conséquences. Nous
pouvons le prévenir à répétition de cette relation de cause à effet. Nous pouvons
aussi le faire en semant beaucoup d’appréhension et en enregistrant la peur dans
65
l’énergie de cet enfant. Mais, nous pouvons aussi choisir de l’aider à poser ses
propres balises en lui tenant la main pour la rapprocher du feu jusqu’à ce qu’il
sente la chaleur et qu’il renonce à se rapprocher du feu.
Par contre, si son désir est vraiment d’expérimenter cette sensation extrême,
nous ne pourrons l’en empêcher, car dès qu’il en aura l’occasion, il passera à
l’action. Certaines personnes marchent pieds nus sur des braises ardentes et il
semble qu’elles ne se brûlent pas. Alors peut-être avons-nous enregistré en nous
la croyance que le feu brûle. La très grande majorité des gens ne ressentent pas
le besoin de vivre ce genre d’expérience extrême pour dépasser cette croyance.
Il m’apparaît aussi que celui qui en ressent le besoin doit avoir la possibilité de
vivre une telle expérience ou toute expérience jugée dangereuse dans un cadre le
plus sécuritaire possible, si c’est réellement ce qui pulse en lui.
Il y a toutefois des limites à essayer de rendre sécuritaire ce qui apparaît comme
une opportunité de dépassement de ces mêmes limites. Dans le monde
d’aujourd’hui, nous avons créé un cadre assorti d’une montagne de lois et de
règlements dans lesquels nous étouffons littéralement. Nous pensons bien faire
en agissant de la sorte, mais selon moi, nous nous leurrons d’une manière
absolue.
Si le principe même de la vie est de vivre des expériences, plus nous créerons un
cadre rigide pour rendre sécuritaire les dites expériences ou les empêcher
carrément d’avoir lieu, plus nous créons du même coup une invitation à dépasser
ces limites, et par conséquent, plus nous rendons la manifestation de ces
expériences de moins en moins banales et de plus en plus dangereuses.
En assouplissant les lois et règlements, nous abaissons les barrières, les limites à
dépasser, et automatiquement nous avons la possibilité de rendre ces
expériences plus sécuritaires. Je sais, cela peut paraître paradoxal, mais cela est
lié à la nature même de la présence de l’être humain sur terre. De plus, en
augmentant le nombre de lois et de règlements, nous risquons d’en arriver à
infantiliser même le plus responsable des humains et nous l’invitons
insidieusement à la délinquance. L’être humain a besoin de liberté pour parfaire
son évolution et il tendra tôt ou tard à retrouver cette liberté par tous les moyens
possibles et personne ne pourra jamais empêcher cela. C’est par le contact avec
cette liberté qu’il en arrive à devenir de plus en plus responsable et souverain et
qu’il peut ainsi entrevoir des aspects de sa divinité.
Voulez-vous une preuve évidente de ce que j’avance? Nous avons créé une
société qui se veut bien pensante et qui, pour préserver ses citoyens et en
particulier ses enfants contre eux-mêmes, a mis en place un cadre de plus en
plus rigide pour les guider dans la manifestation de leurs expériences et même
66
pour les empêcher de vivre certaines expériences. Qu’est-il arrivé? Nous
assistons actuellement à une montée fulgurante de sports extrêmes de tous
genres. Il en naît de nouveaux régulièrement et plusieurs mettent carrément leurs
vies en danger dans la pratique de ces sports. Est-ce que c’est mal? Bien sûr que
non. Cela fait partie de l’expérience humaine elle-même. En pratiquant ces
sports, cela permet aux enfants et aux humains dans l’ensemble d’avoir un
contact plus intense avec le monde de la matière. Par contre, est-ce que c’est
dangereux? Oui, et même très dangereux dans certains cas.
J’inviterais donc ceux et celles qui ont tendance à intervenir en créant de
« l’encadrite à outrance » à réfléchir à la situation, et à se questionner sur les
objectifs qu’ils visent à atteindre en agissant de la sorte. Je les inviterais aussi à
prendre du recul pour avoir une vision plus large quant aux résultats obtenus
afin qu’ils puissent constater sous un autre angle si les objectifs visés ont
réellement été atteints ou s’ils n’ont fait que déplacer le problème. Dans le
monde d’aujourd’hui, à partir de cas isolés, nous avons développé une forte
propension à mettre en place des lois et des règlements qu’on impose ensuite à
la masse. Est-ce vraiment si utile et si nécessaire?
J’inviterais aussi les parents qui accompagnent leurs enfants dans la pratique
d’un sport, à se questionner sur leur façon d’agir avec leurs enfants. La première
motivation d’un enfant dans la pratique d’un sport, c’est de s’amuser. Certains
parents ont tendance à créer chez leur enfant une obligation de performance. Je
crois que plusieurs de nos structures de loisir actuelles peuvent aussi créer ce
sentiment d’obligation chez l’enfant. Pour ressentir pleinement le plaisir et la
joie liés à la pratique d’un sport, l’important ne devrait-il pas être d’abord et
avant tout de participer? L’obligation de performance ou plutôt de dépassement,
c’est par rapport à lui-même que l’enfant devrait pouvoir la ressentir, pas par
rapport à ses semblables.
Nos enfants ont plus que jamais besoin d’être en contact avec la joie liée au
monde de l’enfance. Il est urgent de les aider à cultiver cette joie et non à
l’amoindrir. Le fait que le voile s’amincisse et soit moins dense pour eux, peut
les amener à vivre certaines difficultés en relation avec le monde dans lequel
nous vivons et le système archaïque à partir duquel nous l’avons bâti. Comme le
voile est plus mince et moins dense pour eux, pas assez cependant pour avoir la
mémoire complète de leur origine divine, ils se retrouvent souvent plongés en
plein paradoxe. Ils sont assez en contact avec leur ressenti pour garder un certain
souvenir de la légèreté du monde d’où ils proviennent, surtout s’ils ont tendance
à être « dans la lune ». Nous pourrions penser qu’ils sont en déficit d’attention.
Et pourtant… Peut-être sont-ils simplement attentifs à une autre réalité plus
subtile?
67
D’un autre côté, ils sont très éveillés et peuvent facilement discerner, toujours au
niveau du ressenti, les paradoxes et les aberrations du monde où ils ont choisi de
s’incarner. Le processus d’incarnation étant paradoxal en lui-même, ils ont donc
à composer quotidiennement avec cette réalité déchirante. Il est assuré que, plus
le voile est mince, moins il est dense, plus ils vivent difficilement cette réalité,
et plus ils peuvent avoir tendance à rejeter ou à fuir tout ce qui les relie à la
lourdeur du monde de la matière, dont leur propre corps, d’où l’automutilation
(une forme de rejet du corps ou un contact différent avec le monde de la
matière) et le suicide (la fuite ultime du lien avec la lourdeur de ce corps et tout
ce qui y est lié). Peut-être n’ont-ils alors envie que de « s’effacer », disparaître
temporairement, quitter pour quelques instants cette lourdeur, cette souffrance
qui les habite, comme j’en ai parfois moi-même envie tel que je le mentionnais
dans un chapitre précédent.
Il peut aussi devenir très tentant pour eux de trouver d’autres moyens d’évasion
que ce soit dans l’alcool, le sexe ou la drogue, ce qui peut les amener dans
l’illusion qu’ils n’auront plus à composer avec cette lourdeur, jusqu’à ce qu’ils
réalisent finalement que cela ne fait que les enfoncer davantage dans la
souffrance et la lourdeur.
Ils peuvent aussi être tentés de manquer de respect envers toute forme de
matière, particulièrement si celle-ci leur est présentée comme une compensation
pour le manque de présence physique de personnes qui leur sont chères. Dans le
monde d’aujourd’hui où on nous vend le bonheur à grand renfort de publicité, il
peut devenir très tentant d’envisager le bonheur dans les objets et les services
qu’on nous propose. Par ricochet, nous risquons d’enseigner à nos enfants la
même approche liée au bonheur. Ceci m’amène à poser la question suivante : si
nous leur enseignons à trouver leur bonheur dans ces objets et ces services à
l’extérieur d’eux, leur fournissons-nous des moyens décents de répondre à ces
attentes qu’on a fixées en eux une fois qu’ils arrivent sur le marché du travail?
Leur fournissons-nous l’opportunité de trouver des emplois stables et bien
rémunérés? Sommes-nous cohérents dans notre façon de faire? Nous pourrions
répondre oui à cette question, car selon la démonstration que je suis à faire avec
vous, tout est juste et approprié dans ce monde dans lequel nous vivons. Par
contre, il est possible que nous soyons en train de créer de toutes pièces
beaucoup de souffrance en agissant ainsi.
Il est donc possible que nous les amenions à réagir avec violence à ce monde
que nous avons créé pour eux. Il est donc probable que certains enfants auront
comme mission dans leur scénario d’incarnation de venir nous livrer des
messages en procédant par l’inverse. La violence observée et manifestée sous
différentes formes peut être une expression de cette réalité. Si tel est le cas, nous
aurions grandement avantage à nous arrêter pour comprendre, au delà des
68
apparences, les messages qu’ils désirent nous livrer à travers ces événements.
Nous pourrions ainsi les libérer de telles missions dans leurs scénarios
d’incarnation.
Chercher à comprendre, accueillir les messages et cesser de porter des
jugements…
Nous pouvons aussi nous questionner à savoir pourquoi les enfants nés après
1980 seraient dotés d’un voile plus mince et moins dense que ceux nés
précédemment?
En fait, comme je le mentionnais plus tôt, nous sommes planétairement à vivre
un changement majeur, et ces enfants ont pour rôle de nous guider chacun à leur
façon dans la manifestation de ce changement. Le monde dans lequel nous
vivons et le fondement sur lequel il a été bâti sont en train de s’écrouler
littéralement. Ces enfants sont justement présents sur terre pour nous aider à le
reconstruire sur des bases nouvelles dans le respect de la citation de Jésus que je
mentionnais en début de livre et ce, même si cela n’est pas présent à leur
conscience. C’est aussi pourquoi Jésus a dit : « Laissez venir à moi les petits
enfants ».
Certains d’entre eux peuvent nous guider dans nos actions et travailler à la
reconstruction en nous partageant des réflexions très songées, même en très bas
âge. D’autres procéderont par l’inverse en nous confrontant dans nos habitudes
parce que, jusqu’à avis contraire, il semble que ce soit encore notre mode
préféré d’apprentissage. Quand nous aurons compris et que nous aurons repris
contact avec notre divinité, cette façon de faire deviendra désuète et elle ne sera
plus nécessaire. Nous vivrons alors dans un monde où nous serons proactifs au
lieu d’être réactifs, où les disharmonies seront de moins en moins présentes, un
monde plus propice à la paix et à l’amour.
Ces enfants ont donc choisi d’être présents sur la terre à ce moment précis de
son évolution, à la fois dans un scénario d’incarnation individuel et dans un
scénario d’incarnation collectif, pour nous aider dans cette transition vers ce
nouveau monde.
69
LE NON-JUGEMENT, LA COMPASSION ET LA GRATITUDE
« Ailleurs » n’est pas meilleur
qu’ « Ici ». Quand ton « Ailleurs »
est devenu « Ici » tu obtiens à
nouveau un autre « Ailleurs » qui à
son tour te semblera meilleur
qu’ «Ici ».
Michel Ricquier
Vous êtes-vous déjà arrêtés à observer avec quelle facilité, à tout moment, nous
pouvons porter des jugements sur tout et sur rien? Nous avons une forte
tendance à juger les actions de nos voisins, nos amis, nos semblables, les
membres de notre famille, les personnes qui font les manchettes, nous-mêmes,
etc. Rappelons-nous : nous récoltons ce que nous semons. Alors si nous jugeons,
nous serons éventuellement jugés à notre tour. Est-ce vraiment ce que nous
désirons pour nous?
Si on imagine la vie d’un point de vue issu de la compréhension du processus de
la réincarnation, il devient possible de transformer cette habitude malsaine en
une habitude d’observateur. Dans la compréhension de ce processus, tel que je
vous l’ai proposé, nous en arrivons à réaliser que tout, absolument tout sert au
processus d’évolution de l’âme. Ce processus peut s’accomplir dans l’action et
avec une certaine facilité, mais nous avons une forte propension à le faire en
réaction et dans la souffrance.
Encore là, il est important de s’abstenir de porter des jugements sur cet état de
fait, car cela est simplement lié à la lourdeur du processus d’intégration du corps
physique et à la perte de mémoire résultant de la traversée du voile pour en
arriver à réaliser cette intégration. Dans ce sens, les expériences que nous
sommes appelés à vivre sont parfaites, malgré toutes les imperfections qu’elles
comportent dans leurs manifestations.
Je vous invite donc à devenir de simples observateurs de la vie, de celle des gens
qui vous entourent, de la vôtre, de celle de tous les gens avec qui vous êtes en
contact, et graduellement, cette propension à porter des jugements devrait
s’estomper. Plus facile à dire qu’à faire, cependant. J’ai prêté une attention
particulière à cet état de fait dans la manifestation de mes écrits, et pourtant,
peut-être trouverez-vous ici et là, dans le contenu de ce livre, des mots ou des
phrases qui portent en eux des jugements inutiles. Soyez assurés que si c’est le
cas, je m’en excuse sincèrement, même si ce n’est pas volontaire de ma part.
70
J’aimerais vous inviter à réaliser que tous les jugements portent en eux des
souffrances. Donc, chaque fois que nous jugeons, nous créons une amplification
de la souffrance, que la personne ou la situation sur laquelle portent nos
jugements aient conscience ou non de ce jugement. Nous sommes tous liés par
nos énergies et nous sommes des parties immortelles de l’éternel Tout.
Comme l’énergie peut s’exprimer sous forme d’ondes, chaque jugement se rend
jusqu’à la personne ou à la situation sur laquelle notre jugement porte, que nous
en ayons conscience ou non. Cela est instantané. Nous créons ainsi une
amplification littérale de la souffrance liée à ces situations.
En devenant de simples observateurs, nous développons plutôt la tendance à
nous questionner sur le sens de ces événements dans le grand plan de l’évolution
de l’âme. En nous posant de telles questions, nous pouvons en arriver à
comprendre ce plan et intégrer des solutions qui vont dans le sens de ce plan. Ce
faisant, nous en arrivons à créer dans un premier temps, une libération de la
souffrance au lieu de son amplification.
En agissant comme observateur, il nous est plus facile de prendre du recul par
rapport à n’importe quelle situation donnée. Ce faisant, nous pouvons en arriver
à réaliser que nous sommes tous liés dans la manifestation des événements qui
se produisent sur cette terre, autant dans la manifestation des événements
heureux que dans celle des événements malheureux.
Nous pouvons aussi en arriver à comprendre que tout cela se coordonne dans un
grand plan qui dépasse de beaucoup la capacité de compréhension de notre
cerveau. Or, habituellement, nous avons assez de facilité à accueillir les
événements heureux. C’est avec les événements que nous qualifions de
malheureux que nous avons le plus de difficulté, et c’est justement lors de tels
événements qu’il devient particulièrement important de prendre du recul si nous
voulons éviter de porter des jugements.
En agissant de la sorte, il devient plus facile de réaliser que si la manifestation
de cet événement dépasse notre capacité de compréhension, il est possible et
même probable qu’il en soit de même pour toutes les personnes impliquées dans
le déroulement de cet événement, même pour ceux qui nous semblent à l’origine
du malheur dans le dit événement. Donc, en prenant du recul, il est possible que
nous en arrivions à réaliser que bourreaux et victimes ne sont en fait que les
victimes d’une circonstance dont nous ne pouvons comprendre réellement tous
les tenants et aboutissants.
En voyant cela d’un œil différent, nous pouvons finalement en arriver à ressentir
de la compassion autant envers les personnes qui jouent le rôle de bourreaux
71
qu’envers celles qui jouent le rôle de victimes. Cette démarche peut être très
efficace pour soi-même, pour les victimes et pour les bourreaux dans le
processus de libération de la souffrance engendrée par les événements. Plus nous
faisons en sorte de libérer la souffrance, plus nous avons la possibilité d’entrer
en contact avec un sentiment merveilleux : l’Amour.
Nous pouvons ensuite passer à l’étape suivante : en suivant la logique de ce que
j’énonce, si notre processus d’évolution est appelé à se faire régulièrement dans
la souffrance, donc à coups de pieds au cul comme je le mentionnais dans un
chapitre précédent, cela signifie qu’il y a forcément des gens dans la vie dont le
rôle est de donner des coups de pieds au cul aux autres, que ces personnes le
fassent consciemment ou non. Et, tôt ou tard, nous pouvons tous être appelés à
jouer ce rôle envers nos semblables.
Lorsque cela se produit, il est impératif d’adopter une attitude orientée vers la
compréhension, le non-jugement et la compassion envers soi-même et envers les
autres. En fait, dans de tels cas, toujours selon la logique de ce que je présente,
nous donnons généreusement ces coups de pied au derrière pour aider les autres
à mieux définir qui ils sont. Une fois le choc émotif passé, ceux qui reçoivent le
coup de pied devraient se poser la question suivante : « Qu’est-ce que cette
personne est venue m’enseigner sur moi-même à travers cet événement? »
Évidemment, cela exige une grande maturité émotive pour arriver à gérer ces
situations de cette manière.
Cette façon de voir donne aussi un sens profond à l’affirmation de Jésus qui
disait : « Si on te frappe la joue droite, présente la joue gauche. » En fait, selon
moi, cela signifie : si quelqu’un vient t’aider à mieux définir qui tu es, accepte-le
et donne-lui toutes les opportunités de le faire, car cela est pour ton bien.
De plus, en adoptant cette attitude face à ce genre d’adversité, cela fait prendre
conscience qu’on pourrait apprendre à ressentir de la gratitude envers ces
personnes dont le mandat est de venir donner des coups de pied au cul aux
autres. En fait, pourquoi ne pas apprendre à ressentir de la gratitude en double?
Car, il est beaucoup moins confrontant et il est beaucoup plus aisé et gratifiant
pour un individu donné, d’en aider un autre dans son cheminement qui le mène à
la découverte de qui il est vraiment, en lui donnant une tape sur l’épaule plutôt
qu’un bon coup de pied à la bonne place.
Que de relations peuvent se briser de cette façon alors que l’intention en était
une de support et d’aide! Et souvent, il peut arriver que les gens n’aient pas
conscience qu’ils sont en train de donner un bon coup de pied à un ami. C’est
pourquoi il est important de prendre du recul, de vérifier l’intention des
personnes qui posent ces gestes qui semblent nous porter préjudice et de
72
chercher à comprendre ce que la vie cherche à nous enseigner à travers de tels
événements. Rappelons-nous que l’objectif de la vie, donc de l’âme, à travers le
scénario d’incarnation, c’est toujours de nous conduire plus loin dans la
découverte de qui nous sommes vraiment.
Si nous agissons de cette façon, nous en arriverons à mieux nous définir comme
individus et comme Êtres humains. Nous en arriverons aussi à comprendre que
ce sont ces événements « malheureux » qui nous ont aidés dans cette démarche
et nous pourrons possiblement ressentir de la gratitude envers ceux et celles qui
ont permis à cette croissance de prendre place.
« Si on te frappe la joue droite, présente la joue gauche ».
J’ose quand même espérer que nous ne sommes pas obligés d’avancer dans la
vie qu’à coups de pied à la bonne place. Nous avons tendance à apprendre par
un procédé inverse, il est vrai, mais ce n’est pas une obligation absolue. En fait,
c’est nous comme humains qui avons choisi ce mode d’apprentissage, mais nous
pouvons tout aussi bien choisir des façons d’évoluer moins douloureuses.
En terminant ce chapitre, j’aimerais, avec humour, ajouter un conseil :
« Abstenons-nous de donner un conseil à quelqu’un si celui-ci n’est pas sollicité.
Et encore, il serait sage d’attendre que la demande soit exprimée clairement. »
Souvent, les personnes qui nous racontent leurs « malheurs » ne le font que par
besoin de s’exprimer, par besoin de « vider » le trop plein. Si nous ressentons
qu’ils souhaitent solliciter un conseil que nous nous sentons disposés et heureux
de leur partager, mais qu’ils ne le font pas, il serait sage, approprié et
respectueux de leur demander ouvertement auparavant : « Est-ce que tu me
racontes cette histoire parce que cela te fait du bien ou souhaites-tu obtenir un
conseil de ma part? »
Si je mentionne cela, c’est parce qu’il m’a été donné de prendre conscience dans
mon propre parcours de vie, qu’un conseil non sollicité peut facilement devenir
un genre de jugement déguisé sur la personne qui s’exprime ou sur la situation
qu’elle est à raconter. Pourquoi en est-il ainsi? Tout simplement parce qu’en
agissant de la sorte, nous pouvons avoir tendance à quitter notre siège
d’observateur pour transposer ce que nous entendons dans notre propre parcours
de vie. Les solutions que nous proposons et les conseils que nous donnons
pourraient sans doute être valables pour nous, mais il n’est pas certain qu’ils
soient appropriés pour notre interlocuteur.
De plus, il est impossible de remplir un verre déjà plein sans le faire déborder.
En attendant qu’on nous demande clairement de l’aide ou en allant au-devant de
73
la question, nous permettons de faire la place nécessaire dans le verre pour le
remplir selon le besoin exprimé. Ainsi, l’expression du trop plein d’émotions
permet de faire le vide. Par contre, si la demande d’aide n’est pas exprimée
clairement, peut-être qu’un bon gros câlin plein de compassion et de chaleur fera
aussi bien l’affaire qu’une tonne de conseils possiblement inappropriés qui
pourraient ne faire qu’accroître le désarroi.
Mais encore là, peut-être n’est-ce qu’une façon de donner le petit coup de pied
dont nos interlocuteurs ont besoin?
74
LA SPIRALE D’ÉVOLUTION ET LE TEMPS
Les autres sont essentiellement des
miroirs de toi-même. Tu ne peux
aimer ou détester quelque chose
chez autrui que si ce quelque chose
reflète une chose que tu aimes ou
que tu détestes en toi.
Michel Ricquier
Nous avons l’habitude de considérer le temps d’une façon linéaire, c’est-à-dire,
en termes d’hier, aujourd’hui et demain. C’est la façon dont notre cerveau a
compris que le temps existe. À partir de l’approche proposée depuis le début de
ce livre, permettez-moi de vous présenter une façon différente d’envisager la
mesure du temps.
Si l’âme choisit de s’incarner dans la matière en empruntant un corps physique,
c’est uniquement dans un but d’évolution. Donc, tôt ou tard, nous serons
confrontés à des situations qui deviendront pour nous des opportunités
d’évolution.
Nous sommes des Êtres divins, car nous portons tous en chacun de nous
l’étincelle divine, mais nous n’en sommes pas vraiment conscients ou du moins
très peu. Pour l’âme, le but du passage sur terre dans un corps de matière est de
prendre conscience de cette étincelle divine et d’en arriver à unifier totalement le
corps de matière à celle-ci. C’est à ce moment-là que l’ascension survient,
semble-t-il. Selon les enseignements de Jésus et la démonstration qu’il en a faite
à travers sa propre expérience de vie, il semblerait que c’est vers cette ascension
que nous devrions tendre.
Donc, pour l’âme, la mesure du temps se fait plutôt par la mesure de la
fréquence à laquelle se présentent dans nos vies des opportunités d’évolution qui
nous permettent d’accomplir ce travail d’unification. Plus elles se présentent à
un rythme accéléré, plus nous avons l’impression que le temps passe vite.
J’aimerais donc ici vous présenter une image qui m’a été inspirée et qui serait à
mon avis une belle représentation de la façon dont les choses se passent.
Imaginons que notre vie est représentée par un cône et que nous tournons
continuellement autour de ce cône. Au début de notre vie, les tours sont plus
longs à faire car nous sommes dans la partie la plus large du cône. Comme nous
sommes présents sur terre à des fins d’évolution, nous pouvons donc supposer
que chaque fois que nous faisons un tour, des événements nous interpellent afin
75
de nous inviter à réfléchir sur le sens de notre présence sur terre, et ce sentiment
d’interpellation se passe au niveau du ressenti.
Quand nous sommes à la base du cône, donc au début de notre périple sur terre,
il se peut que nos sens ne soient pas assez en éveil pour que cela nous arrête à la
première occasion. Il est donc possible que cela exige la présence d’événements
qui nous bousculent plus violemment pour nous arrêter vraiment. Nous pouvons
faire ainsi plusieurs tours en laissant filer ces opportunités d’évolution jusqu’à
ce que l’une d’entre elles fasse sentir sa présence d’une façon tellement
marquée, que nous n’aurons d’autres choix que de nous arrêter pour
entreprendre la réflexion qui s’impose.
De cette opportunité d’apprentissage, il serait sage de tirer une leçon et surtout
de l’intégrer. Il est ensuite assez probable que certaines circonstances se
mettront en place pour nous permettre de vérifier si nous avons vraiment
compris et intégrer la leçon. Si ce n’est pas le cas, il est de nouveau assez
probable que nous recommencerons à tourner au même niveau du cône jusqu’à
ce qu’une situation similaire se produise afin de nous fournir une nouvelle
opportunité de comprendre cette leçon et de l’intégrer.
Quand cela est fait, nous pouvons monter dans la spirale et faire des tours un
étage plus haut si je peux m’exprimer ainsi. Il est à noter que, comme nous
tournons autour d’un cône, les tours sont moins longs à faire. Encore là, des
événements vont nous interpeller, toujours dans le but de nous inviter à réfléchir
sur le sens de notre présence sur terre. Nous avons toujours le choix de nous
arrêter dès que notre ressenti nous indique la présence de ces événements et le
besoin de réflexion qui l’accompagne, mais nous pouvons aussi choisir de
continuer notre route et attendre que le sentiment d’interpellation devienne plus
impérieux.
Règle générale, il serait important de nous arrêter plus rapidement, car en
intégrant la leçon d’apprentissage du premier niveau, du coup, nous devrions
avoir augmenté notre capacité à mieux ressentir. Il y a de fortes probabilités que
la leçon d’apprentissage de ce niveau soit liée à celle que l’on a intégrée au
premier niveau, mais à un degré plus subtil. Il en est ainsi car, à mon avis,
l’établissement du scénario d’incarnation se fait à partir d’un thème principal qui
devrait se jouer tout au long de notre vie, mais avec des variations dans la forme
de manifestation à mesure que l’intégration de la leçon se fait. Il est donc
possible que nous soyons confrontés à la résolution de difficultés liées à ce
même thème, mais de façon de plus en plus subtile à mesure que nous avançons
sur le chemin de notre parcours de vie.
76
Donc, en extrapolant à partir du scénario que je viens d’exposer, il est possible
de prévoir que plus nous nous élevons en hauteur sur le cône, donc, plus nous
montons des étages, plus les difficultés à résoudre demanderont à l’être sur un
plan de plus en plus subtil. Plus les tours deviendront rapides, plus nous
pourrons avoir l’impression que le temps s’accélère.
Notre capacité à mieux ressentir devrait augmenter au même rythme que nous
montons les étages. Donc, les événements qui nous interpellent devraient se
présenter de manière de moins en moins violente. Par contre, comme notre
capacité à ressentir aura augmenté en équipollent, il n’est pas certain que nous
ressentirons moins durement la présence de ces événements. Peut-être même les
ressentirons-nous plus durement… De plus, il n’est pas évident que nous
comprenions facilement la leçon à intégrer, car celle-ci devrait se présenter à
nous sur un plan de plus en plus subtil et nuancé.
Dans un chapitre précédent, je mentionnais que nous sommes tous engagés dans
un processus ascensionnel pour chacun de nous tout comme la planète elle-
même l’est. Cela est particulièrement vrai depuis le passage à l’an 2000, car,
selon moi, c’est à ce niveau que se trouvait le fameux « bug » de l’an 2000 que
nous avons tant craint. En changeant de millénaire, nous somme entrés de plein
pied dans l’énergie de l’ère du Verseau.
Ce changement d’ère amène un changement dans l’énergie qui nous habite, tout
comme il amène un changement dans l’énergie de la planète elle-même, mais
nous ne pouvons voir avec nos yeux ces changements sur le plan énergétique.
Cependant, certains individus peuvent très bien les ressentir. Dans tous les cas,
si nous prenons le temps d’observer, nous pouvons en voir des manifestations
tous les jours.
Le processus ascensionnel en est un qui nous conduit à unifier notre corps de
matière à notre étincelle divine, notre lumière intérieure en quelque sorte. Il en
est de même pour la planète, car elle est aussi un être vivant. Donc, il y a de plus
en plus de lumière présente en chacun de nous tout comme sur la planète. Il ne
s’agit pas ici d’une ampoule de 100 ou 500 watts. Non, il s’agit d’une lumière
imperceptible avec nos sens usuels.
Comme cette lumière est de plus en plus présente, cela fait ressortir davantage
les paradoxes de nos vies tout comme les espaces intérieurs qui ont besoin d’être
nettoyés. C’est un processus similaire au fait d’entrer dans une chambre en
désordre quand les lumières sont éteintes. Nous ne voyons pas l’étendue du
ménage à faire, mais dès que nous allumons la lumière, nous pouvons dès lors
avoir un aperçu du désordre et nous mettre au travail de rangement si nous le
désirons.
77
Voilà donc ce qui risque de se produire dans nos vies, actuellement. À tout
moment, nous pouvons nous sentir interpellés par un événement qui nous
impose de faire du « ménage ». Comme nous sommes engagés dans un
processus ascensionnel accéléré, il est possible que nous n’ayons pas terminé de
compléter ce premier « ménage » qu’un autre événement peut survenir, nous
« obligeant » à poursuivre plus en profondeur le « ménage » entrepris et ainsi de
suite. Cela pourrait nous donner l’impression que le temps passe vraiment très
vite, et même que le temps s’est accéléré. Pourtant, nos horloges marquent
toujours 24 heures dans une journée, nos semaines comptent toujours sept jours
et nos années 365 jours, mais nous pouvons avoir l’impression que nous
sommes toujours de retour à la fête de Noël.
En fait, d’après le livre 2008 Au delà du voile des illusions et de la confusion, il
semblerait que nous disposons présentement de 15 heures pour accomplir ce que
nous pouvions accomplir en 24 heures en l’an 2000, et ce phénomène va en
s’accélérant, semble-t-il. Il serait donc important que les humains prennent
conscience de cet état de fait et qu’ils choisissent d’organiser le déroulement de
leurs vies différemment s’ils ne veulent pas se retrouver en burn-out ou en
dépression à plus ou moins long terme.
Si ce processus se produit dans chacune de nos vies, il se produit aussi au niveau
collectif de même qu’au niveau de la planète elle-même. C’est pourquoi, depuis
quelques années, nous voyons éclater tant de scandales. Ce n’est pas
nécessairement qu’il y en a plus aujourd’hui qu’autrefois, ce serait plutôt qu’en
raison de la lumière grandissante présente sur la planète, ces manifestations à
caractère scandaleux ne peuvent plus rester dans l’ombre. Elles sont donc mises
à jour de façon à ce que nous puissions travailler à apporter les ajustements
nécessaires et faire le travail de nettoyage qui s’impose.
La planète elle-même est en train de « s’épurer » de toutes les difficultés que
nous lui avons fait subir, en particulier au cours des dernières décennies. Cela
expliquerait en partie pourquoi nous sommes confrontés à de plus en plus de
phénomènes climatiques inhabituels.
Dans tous les cas, que ce soit sur le plan personnel, le plan collectif ou
planétaire, il devient évident que nous sommes présentement dans une période
de « grand ménage ». Ça, c’est la « mauvaise » nouvelle. C’est un travail qui
peut devenir harassant et pénible et présenter son lot de difficultés. La « bonne »
nouvelle, c’est que, comme dans le cas de nos maisons quand nous faisons le
grand ménage, nous avons le bonheur de respirer la fraîche odeur de propreté
une fois le travail complété.
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Voilà donc un aperçu du mouvement dans lequel nous sommes engagés
présentement et de ce qui risque de survenir dans les mois et les années à venir :
beaucoup de travail, mais, en bout de ligne, un bon grand ménage. Et par
l’accomplissement de ce travail, nous devrions parvenir de mieux en mieux à
unifier nos corps de matière à notre étincelle divine.
79
LE MULTIDIMENSIONNEL, L’INTERDIMENSIONNEL
ET L’INSTANT PRÉSENT
Ce que tu fais de ta « Vie » dépend
de toi. Tu as tous les outils, toutes
les ressources dont tu as besoin. Ce
que tu en fais dépend de toi. Le
choix t’appartient.
Michel Ricquier
Je mentionnais dans le chapitre traitant du scénario d’incarnation, que cette
présentation était un peu simpliste en regard de la façon véritable dont ce
scénario pouvait se bâtir dans la réalité. En fait, il m’apparaît impossible de bâtir
un scénario d’incarnation personnel sans tenir compte de toutes les interrelations
qui en découlent avec tous les autres scénarios d’incarnation.
C’est un travail d’une complexité remarquable, un travail inimaginable pour un
cerveau humain habitué à penser d’une façon linéaire et limité à une
compréhension de la vie en trois dimensions, un cerveau qui a souvent
l’habitude de tout compartimenter et de tout cataloguer. C’est un travail dont on
peut avoir un timide aperçu en fonctionnant à partir de notre ressenti, mais il est
difficile de le transposer en mots. Selon moi, cela ne se dit pas vraiment; ça se
vit et ça se ressent plutôt.
Notre cerveau n’a la capacité de comprendre la vie qu’en trois dimensions
comme je le mentionnais précédemment, alors que la vie existe dans de
multiples dimensions (multidimensionnel) dont je ne connais pas le nombre.
Toutes ces dimensions sont interconnectées entre elles (interdimensionnel), ce
qui fait de la vie un phénomène extrêmement complexe.
C’est pourquoi il devient important d’apprendre à bien vivre l’instant présent à
partir du « comment je me sens ». C’est ce « comment je me sens » qui devrait
nous aider à déterminer la voie à suivre pour chacun de nous. J’imagine que très
peu de personnes ont tendance à se questionner lorsqu’elles se sentent bien.
J’espère à tout le moins qu’il en est ainsi et que tout le monde prends le temps
de savourer ces moments privilégiés.
C’est lorsque le malaise commence à s’installer qu’il importe de se poser des
questions. Comme je l’ai mentionné plusieurs fois, nous avons tendance, comme
humains, à apprendre par un procédé inverse. Mais il n’est pas nécessaire
d’attendre qu’un « malheur » survienne pour choisir de poser ou d’ajuster nos
balises directionnelles. Par l’écoute et le questionnement de ce ressenti, il est
80
déjà possible de le faire. En ce sens, cela peut permettre à une multitude de
« malheurs » d’éviter de se produire.
J’ai mis le mot malheur entre parenthèses, car suivant ma compréhension de la
vie, un événement qui nous indique la voie à suivre et qui nous aide à entrer en
contact avec notre étincelle divine n’est pas véritablement un malheur. Cela
serait même plutôt un bienfait, mais les situations engendrées peuvent être
pénibles à vivre tant que nous ne sommes pas véritablement entrés en contact
avec le message à comprendre et à intégrer.
Comme je suis moi-même pourvu d’un cerveau qui fonctionne en trois
dimensions comme le vôtre, je ne m’engagerai pas plus à fond dans l’explication
de ce que peut être le multidimensionnel et l’interdimensionnel, une tâche qui
dépasserait de beaucoup le cadre de mes compétences et de mes connaissances.
Par contre, j’aimerais vous amener à réfléchir sur le sujet pour vous aider à
comprendre la complexité de la chose à partir de quelques exemples, certains
d’entre eux étant personnels.
Il est sûrement arrivé un jour, dans votre vie, un événement qui vous a
bouleversé et qui vous à grandement questionné. Dans ce genre de situation,
vous êtes dans tous vos états, remplis d’émotions que vous n’arrivez pas à
contenir. Vous cherchez à comprendre et vous avez un besoin impérieux de
parler, de raconter ce qui vous arrive, et comme vous avez un bon réseau d’amis
qui s’inquiètent de votre situation, vous commencez et recommencez et re-
recommencez à raconter votre histoire. La cassette est partie. Vous ne faites que
la remettre à « play » à chaque nouveau contact. En tout cas, si cela ne vous est
pas arrivé à vous, moi, cela m’est arrivé et voilà ce que j’ai pu observer en
prenant un peu de recul à mesure que la tempête s’apaisait.
Je me questionnais donc sérieusement sur les « pourquoi » et les « comment »
j’avais pu faire pour me retrouver dans cette situation malheureuse. Puis m’est
venue une première réponse : j’avais posé une action « X » et je récoltais la
conséquence directe de cette action. Maintenant, je vous invite à imaginer le
problème que je vivais sous la forme d’une grosse boule. La compréhension que
j’en obtenais alors peut être symbolisée par une flèche qui vient se planter dans
la boule en arrivant de la droite.
Ensuite, j’ai raconté mon malheur à un ami qui lui, m’a amené dans une
réflexion avec une autre piste de compréhension tout aussi valable, toujours un
jeu d’actions-réactions, mais que nous pourrions identifier cette fois par une
flèche provenant de la gauche.
81
Puis, j’ai raconté mon malheur à un deuxième ami et le même phénomène s’est
produit : une compréhension avec une troisième piste de solution tout aussi
valable, encore un jeu d’actions-réactions, mais cette fois, la flèche provenait
d’en bas.
Puis, même chose avec un troisième ami, mais cette fois-là la flèche provenait
d’en haut. Et ainsi de suite, de plus en plus de rencontres d’amis, de plus en plus
de façons de comprendre avec des pistes de solution toujours aussi valables,
donc d’autres flèches, mais toujours de provenances différentes.
Toutes ces flèches représentaient autant de façons d’envisager et de comprendre
pourquoi et comment j’avais pu arriver à rencontrer une telle difficulté sur ma
route, et toutes ces façons prises une à une m’apparaissaient valables et
m’aidaient à comprendre, à accepter et à dénouer l’impasse dans laquelle je me
retrouvais; mais toutes ces façons de comprendre, prises une à une étaient
linéaires. Mon cerveau pouvait difficilement en capter plus d’une à la fois, mais
voilà, elles s’étaient toutes produites simultanément. Pour moi, c’est une image
qui m’aide à comprendre comment la vie peut se bâtir dans de multiples
dimensions. Elle m’aide à comprendre et à accueillir « l’inexplicable ».
Je n’ai pas besoin de comprendre tout, absolument tout, même si des pulsions
très fortes en moi me poussent à m’engager dans une recherche de
compréhension de plus en plus profonde. Je me sens habité d’un fond d’esprit
scientifique qui a besoin de comprendre le fondement des choses, en particulier
au sujet de la vie. S’engager ou ne pas s’engager dans une telle recherche est une
décision personnelle, tout comme la façon de le faire nous est aussi personnelle.
Ce qui m’apparaît important cependant, c’est de se sentir bien et en harmonie
avec ce que l’on porte en soi.
Pour ma part, la vie m’inspire souvent de belles images qui m’aident à
comprendre où je me situe. Habituellement, dès l’instant où l’image se présente
en moi, je commence déjà à ressentir un mieux-être et je ne ressens pas
nécessairement le besoin de mettre des mots supplémentaires sur ces
phénomènes, sauf si je désire partager ces images avec autrui. Dans ces
moments-là, je trouve toujours que les mots sont limitatifs et ne peuvent
reproduire les images avec fidélité ou transmettre l’information telle que je l’ai
accueillie.
Dans la poursuite de cette réflexion, j’aimerais vous raconter un événement
survenu dans ma vie vers la fin des années 90, avec tous les rebondissements
que cela a entraînés : Un certain samedi soir, je rencontre ma fille et son ami de
cœur dans un bar. Ils semblent tous deux désemparés et tristes. Ils m’apprennent
que la cousine de celui-ci vient de se suicider la veille. Pire, ils me racontent que
82
c’est le cinquième suicide en cinq semaines à survenir chez les jeunes dans ma
région. On parle même de pacte de suicide et qu’il y en aurait d’autres dans les
semaines à venir.
Spontanément, cela fait monter en moi des images, car c’est un phénomène dont
j’avais pressenti la venue quelques années auparavant. Je ne suis pas devin, loin
de là, mais quelques années plus tôt, j’avais pris conscience de l’existence de la
loi de la relation de cause à effet, du jeu d’actions-réactions que nous bâtissions
comme humains chaque jour. À ce moment-là, j’avais simplement pris
conscience que, comme humains, individuellement et collectivement, nous
travaillions fort, certes, mais avec beaucoup d’inconscience et d’ignorance, à
créer et à bâtir une impasse vers laquelle nous nous dirigions à grands pas. Tôt
ou tard, nous ne pouvions donc que récolter le fruit de notre semence.
Il m’était alors apparu que plusieurs personnes n’auraient pas la « force »
d’affronter les difficultés liées à ce phénomène. À l’époque, j’avais même
mentionné à des amis que nous nous dirigions à grand pas vers un moment où de
nombreuses personnes iraient « se jeter en bas des ponts ». Donc, ce que je suis
en train de vous partager, c’est que ce phénomène était prévisible, donc en partie
évitable. Si c’est ce que nous avions bâti dans un jeu d’actions-réactions, un jeu
de dominos qui s’écroule l’un après l’autre, il aurait donc pu s’agir d’enlever
quelques dominos pour que l’ensemble du phénomène s’arrête.
Voilà donc ce qui monte en moi ce samedi soir où je suis attablé à prendre un
verre avec ma fille et son copain pendant qu’ils me partagent la cause de leur
souci et de leur tristesse. Spontanément, je leur propose d’organiser une
rencontre avec eux et quelques-uns de leurs amis qui se sentent concernés et
troublés par cet événement. Je souhaite leur partager le fruit de mes réflexions,
comment nous avons pu en arriver là comme société, et comment nous pouvons
nous situer dans la compréhension de ce phénomène pour ne pas sombrer dans
le désespoir individuel et collectif.
Le lendemain matin, je suis chez moi avec la plus jeune de mes filles, et
spontanément, je me mets à pleurer. Elle me questionne et je lui partage ma
rencontre de la veille. Je pleure abondamment et librement, comme cela m’est
rarement arrivé jusqu’à ce jour. Je suis incapable de m’arrêter. Mais pourquoi
est-ce que je pleure de cette façon? Ce ne sont pourtant pas mes enfants, ni des
connaissances proches…
En après-midi, mon travail m’amène à partir au loin durant une semaine dans le
but d’aller visiter mes clients. Durant mes déplacements, de grosses boules
d’émotion remontent en moi et m’amènent à pleurer de nouveau. Le phénomène
se répète le jour suivant, puis le lendemain. Je réussis toutefois à me ressaisir
83
lors des visites aux clients, mais régulièrement, je me remets à pleurer lorsque je
me retrouve seul. Heureusement, j’ai beaucoup de route à faire entre chaque
visite. J’ai beau hurler dans mon auto et chercher d’autres moyens d’extérioriser
cette boule au creux de mon estomac, rien ni fait. Ce n’est finalement qu’au
milieu de la semaine que je commence à ressentir un peu de mieux-être. Je ne
sais toujours pas pourquoi cela a déclenché une telle réaction en moi, mais la
question est présente et désormais elle fera sournoisement partie de moi pour les
années à venir.
Entre-temps, l’invitation que j’ai faite à ma fille et à son copain est acceptée.
J’organise donc une rencontre qui se déroule relativement bien. Au cours des
mois qui suivent, je ressens de nouveau une pulsion intérieure qui m’incite à
organiser une deuxième rencontre avec un autre groupe de jeunes. Celle-ci se
déroule relativement bien de nouveau, mais j’aurais souhaité obtenir un échange
plus soutenu avec les participants. Environ un an plus tard, je ressens de
nouveau une telle pulsion. J’organise donc une nouvelle rencontre et, cette fois-
ci, je demande la collaboration d’une intervenante du CLSC (Centre local de
services communautaires) afin que celle-ci agisse comme animatrice de la
discussion que je souhaite déclencher.
Pour différentes raisons, cette troisième rencontre ne se déroule aucunement
selon mes attentes et j’en ressors très déçu. C’est le lendemain matin que monte
en moi une pulsion vraiment très forte qui m’invite à partager le message que
j’ai à livrer dans un livre. Ma réaction spontanée est de résister fortement à cette
pulsion, car je ne veux pas écrire. Je me sens vraiment nul concernant l’écriture.
En plus, cela demande du temps, beaucoup d’intériorisation et il est important
aussi de s’arrêter pour structurer le message à livrer. Bref, rien qui ne m’inspire
vraiment, d’autant plus que, après des débuts vraiment laborieux, j’en arrive
maintenant à une étape avec mon commerce, une pépinière de production, où les
choses commencent à tourner plus facilement. Donc, il me semble que ce n’est
pas le temps d’éparpiller mes efforts.
Toutefois, cette pulsion est toujours là. Je la ressens régulièrement et elle brise
ma paix intérieure. Quelques semaines plus tard, je comprends que si je ne passe
pas à l’action, je risque de perdre cette paix si chèrement acquise. Je me mets
donc à la tâche et ô miracle, au bout d’environ 80-90 heures, mon livre est écrit.
Je choisis de l’appeler Prends le temps…
À ce moment-là, je ne prends pas la décision de le publier. J’essaie de me placer
dans des dispositions intérieures pour le faire, mais j’y prête peu d’attention en
même temps. Pour moi, je l’ai écrit, et c’est déjà une forme de miracle qui me
procure un grand bonheur, car cela me demandait énormément de dépassement
personnel. J’ai réussi à le faire et je ressens une grande satisfaction intérieure.
84
Environ deux ans plus tard, la pulsion au sujet de ce livre refait surface et me
pousse à le publier. De nouveau, je ne veux pas le faire, mais cette fois-ci, c’est
avec l’énergie de la peur que je dois composer. Cette énergie manifeste
régulièrement sa présence et elle en vient à troubler profondément ma paix
intérieure. Je parviens à publier le livre, mais cette énergie de peur semble avoir
fait son nid en moi et j’ai beau faire toutes sortes de démarches, je ne parviens
pas à m’en défaire. Elle en vient à faire partie de ma réalité quasi quotidienne.
Cette peur me questionne énormément. Par moments, elle me quitte et je pense
être parvenu à m’en défaire. Puis de nouvelles circonstances qui entrent en
résonance avec cette peur se présentent à moi et je recommence à la ressentir de
nouveau.
Que de questions au sujet de cette peur, mais surtout d’où vient-elle, pourquoi
est-elle présente en moi et comment vais-je parvenir à m’en défaire? Les années
passent et je ne parviens toujours pas à m’en défaire malgré les efforts que je
déploie. En cours de route, il m’arrive régulièrement de vivre avec l’impression
d’avoir perdu le contact avec ma joie de vivre, mon enthousiasme, l’amour que
je ressentais vibrer en moi, bref d’avoir reculé au lieu d’avancer. Je suis
conscient que ce n’est qu’une illusion, mais je suis quand même fortement tenté
d’y croire par moments. J’observe qu’en étant dans cet état, j’ai de plus en plus
de difficulté à manifester le succès dans tout ce que je tente d’accomplir.
Environ trois ans plus tard, certaines circonstances de vie me mettent en contact
avec un thérapeute de la région de Rivière du Loup qui fait de la guérison
cosmique. Qu’est-ce que c’est? Je ne le sais pas vraiment, mais comme il
m’inspire confiance, je choisis de recevoir un soin tout en lui partageant le
moins d’informations possibles sur ma situation du moment.
Il m’explique d’abord qu’il peut percevoir des « failles » dans mes différents
corps énergétiques d’où peuvent provenir certaines difficultés qui tendent à se
manifester dans ma vie. Quand c’est possible, il me mentionne qu’il peut
activer un processus de guérison qui devrait éventuellement corriger la situation.
Durant le soin, il me partage des visions qu’il a de moi, issues de vies
antérieures. Dans deux de celles-ci, il perçoit que je travaillais à communiquer
des informations non conventionnelles (du genre que je tends à communiquer
dans mes écrits actuels) sur la compréhension de la vie. Je me dédiais alors
corps et âme à ce travail et ce faisant, il m’arrivait de mettre les personnes que je
côtoyais en contact avec certaines peurs présentes en eux. Dans ces deux vies en
particulier, il m’apprend que je me suis fait couper la tête de façon brutale. En
éliminant ce qui les mettait en relation avec leurs peurs (moi), ces personnes
souhaitaient ou croyaient ainsi éliminer le problème, et il ajoute qu’il met en
85
marche un processus de guérison et que cela devrait m’apporter du mieux-être,
éventuellement.
Est-ce que ce qu’il me raconte est vrai? Ai-je vraiment vécu ces deux vies de
cette façon? Me suis-je vraiment fait couper la tête? Je ne peux rien vérifier de
façon absolue. Si j’en ressentais le besoin, je pourrais le faire en faisant un
exercice de régression, mais je ne le souhaite pas. Simplement à écouter ce qu’il
me dit, je ressens déjà un certain soulagement et cela m’apporte des éléments de
réponse judicieux qui m’aident à comprendre cette peur qui m’habite si
profondément par moments.
Pourquoi vous ai-je raconté cette histoire? Simplement pour vous faire prendre
conscience qu’au moment où je pleurais de manière incompréhensible suite à
l’annonce de la vague de suicides, je ne comprenais pas vraiment ce qui se
passait en moi. Mais j’ai compris qu’au moment où cela est survenu, sans le
savoir, j’ai été clairement mis en contact avec plusieurs dimensions qui me
liaient tout à la fois avec mon présent, mon passé et mon futur, les trois se
juxtaposant en moi dans l’instant présent.
En effet, cet événement est le premier élément qui m’a amené à entrer dans la
phase « communication » de mon scénario d’incarnation. Il en est même
l’élément déclencheur.
Que s’est-il passé alors?
Dans un premier temps, cela m’a mis en contact avec ma propre difficulté de
bien vivre en cette période-ci de l’histoire de l’humanité, mon envie de
« disparaître » tel que je l’ai mentionné dans un chapitre précédent.
Dans un deuxième temps, cela m’a mis en contact avec un passé très douloureux
que je portais en moi et qui était inscrit dans mon bagage énergétique, donnant
ainsi naissance à la peur que cela se reproduise à nouveau. Aujourd’hui, on ne
coupe plus les têtes comme on le faisait autrefois, heureusement. Les méthodes
ont changé, mais cette sorte de peur est irrationnelle.
Dans un troisième temps, cela m’a aussi mis en contact avec mon futur, un futur
que je ne connaissais aucunement mais qui était lui aussi inscrit dans mon corps
énergétique. Même si ma conscience ne le savait pas, un espace en moi
appréhendait ce futur, car cet espace savait que ce futur serait difficile et
souffrant durant une certaine période. Il me reste encore beaucoup
d’apprivoisement à faire pour me sentir vraiment confortable dans ce monde de
communication, mais je me sens confiant de parvenir à le faire avec de plus en
plus de facilité, d’enthousiasme et de joie. Actuellement, il m’arrive de vivre de
86
grandes périodes où je ressens la disharmonie, ma personnalité n’étant pas
toujours en accord avec le dessein de mon âme, car, s’il m’apparaît clairement
que tout ce que j’ai vécu auparavant me conduit directement dans le monde de la
communication où je tente de me faire une place, en revanche, ma personnalité
perçoit souvent avec beaucoup d’appréhension l’ampleur du défi qui lui est
présenté.
Aujourd’hui, nous ne coupons plus les têtes comme autrefois, mais comme nous
avons une forte tendance à tout cataloguer et à tout compartimenter, nous
procédons autrement et sans nous en rendre compte, nous pouvons arriver en
quelque sorte au même résultat, mais à un niveau autre que celui purement
physique où on coupe les têtes, mais en même temps quelque chose qui pourra
être profondément ressenti comme un genre de dissection.
Je m’explique : j’ai pu observer une tendance marquée chez nombre d’individus
à cataloguer et compartimenter les expériences de communications auxquelles
ils assistent comme provenant du cœur, ou encore du mental. J’aimerais attirer
votre conscience sur le fait que l’être humain, avec toutes les pulsions qui
vibrent en lui pour l’amener de plus en plus loin dans son processus
ascensionnel, tend spontanément à se diriger vers l’unité, qu’il en ait conscience
ou non. Quand nous agissons de la sorte, en cataloguant et en compartimentant,
nous portons un jugement sur le sens de cette démarche de communication et
nous tendons inconsciemment à éloigner l’individu qui désire communiquer un
message, de cette unité qui vibre pourtant en lui, créant ou amplifiant une
division intérieure qui amène des malaises et des souffrances qui pourraient, à
mon avis, être évitées ou à tout le moins atténuées.
Pour ma part, j’ai déjà vécu ce genre d’expérience désagréable. Certains
trouveront peut-être que les messages livrés à travers mes écrits découlent d’une
certaine forme d’analyse mentale. Ils y verront une faiblesse : trop dans la tête,
pas assez dans le cœur. Paradoxalement, d’autres pourront voir un message du
cœur à travers ces mêmes écrits. Et si cela était simplement neutre au départ, la
valeur ou la validité du message ne dépendant finalement que de la façon dont le
texte entre en résonance avec les émotions et les expériences personnelles de
chacun des lecteurs? Ainsi peut-il en être aussi au niveau des communications
verbales.
Je compare cette façon de faire à celle de notre médecine moderne où nous
avons des spécialistes qui tendent à s’occuper d’un aspect précis du corps,
faisant parfois abstraction totale de l’ensemble du corps. Mais le corps, c’est un
tout. Nous ne sommes pas qu’un œil, un foie, une jambe, un estomac etc. À mon
avis, si nous désirons vraiment guérir le corps, il est impératif de tenir compte de
l’ensemble.
87
Quand j’essaie de communiquer quelque chose à quelqu’un, je n’essaie jamais
de différencier d’où provient à l’intérieur de moi l’information que je souhaite
communiquer. Je ressens des pulsions qui m’invitent à communiquer, et lorsque
je le fais, que ce soit par écrit ou verbalement, je ne me soucie guère de savoir si
ces pulsions proviennent du cœur, de mon gros orteil, de mon cerveau ou de ma
rate. Je les ressens puissamment et je passe à l’action. J’y mets une intention
d’amour totale et je souhaite être reçu de la sorte, avec toutes les imperfections
que cela pourrait comporter.
Peut-être pourrions-nous apprendre à communiquer à partir d’un mode
télépathique? Nous aurions instantanément accès à l’ensemble de l’information,
et je me suis servi d’un exemple personnel pour faire une démonstration de cette
fâcheuse tendance à cataloguer et à compartimenter que nous avons en tant
qu’humains. En mentionnant cela, je ne prétends aucunement m’exclure du
groupe. J’ajouterais que j’ai pu aussi observer ce phénomène régulièrement dans
des conversations qui m’impliquaient personnellement, mais simplement à titre
d’observateur.
J’ai mentionné que nous avions tendance comme humains à évoluer par un
procédé inverse. Nous avons une belle démonstration de cela dans l’exemple
précédent. En bout de ligne, nous pouvons quand même parvenir aux résultats
désirés, mais au prix de combien de travail et de souffrances?
Il semble que nous pouvons parvenir à des résultats de beaucoup supérieurs en
choisissant de procéder par un mode d’accompagnement axé sur une plus grande
harmonie. Au lieu de cataloguer et de compartimenter, nous pouvons choisir
l’option de nous lier aux aspects divins des gens que nous côtoyons et que nous
choisissons d’accompagner. Nous pouvons nous aider mutuellement à entrer en
contact de façon de plus en plus étroite avec nos aspects divins respectifs.
Cela est arrivé régulièrement dans ma vie. Chaque fois, j’ai pu constater
combien il devenait plus facile de faire les prises de conscience du moment et
l’évolution requise à cet instant. J’ai pu aussi constater combien il devenait plus
facile, stimulant, réconfortant et dynamisant d’entrer dans l’action. Voilà ce qui
arrive quand nous choisissons de nous unir entre nous au niveau de notre
divinité plutôt que de choisir d’évoluer par un procédé inverse.
Nous portons tous en chacun de nous des aspects imparfaits et j’ose croire que
cela fait partie de notre cheminement de travailler à transformer ces aspects
imparfaits, ces « faiblesses » en défis, puis en forces. Il m’apparaît pourtant
important de savoir reconnaître dans l’autre son aspect divin et cela devrait
s’appliquer même et surtout aux plus humbles et/ou aux moins bien nantis de
88
notre société. C’est là le sens même du propos que je souhaite entretenir dans
mes écrits : nous sommes des Êtres divins, donc des Êtres parfaits, légers et
lumineux, mais ces Êtres sont soumis aux contraintes et aux limitations liées au
passage qu’ils font dans un corps de matière dense et lourd.
Nous expérimentons quotidiennement cette lourdeur et cette densité, mais nous
sommes aussi quotidiennement en contact avec des dimensions plus subtiles de
notre Univers, des dimensions plus difficilement percevables avec nos sens
usuels. Et si nous nous penchions plus à fond dans la compréhension des ces
« autres » dimensions, peut-être aurions-nous une autre perception de ce que
nous appelons la maladie mentale?
Les états de burn-out et de dépression pourraient n’être que l’expression du
ressenti de la lourdeur et de la densité de notre propre matière physique, de notre
corps et de toute l’organisation que nous mettons en place pour soutenir la vie
dans ce corps, alors que nous vivons un paradoxe intérieur qui nous invite à
contacter la légèreté et la beauté infinie de notre divinité.
Il pourrait aussi devenir possible d’envisager que les personnes atteintes de
schizophrénie ne sont possiblement que des personnes en contact avec certaines
perceptions de ces autres dimensions. Peut-être ces « malades » ont-ils accès à
un contact privilégié avec tout ce qui existe dans ces autres dimensions? Peut-
être n’ont-ils pas que des hallucinations, peut-être ce contact est-il bien réel pour
eux? Peut-être n’y a-t-il pas que du beau et du merveilleux dans ces autres
dimensions, de la même façon que tout n’est pas nécessairement beau et
merveilleux dans le monde que nous percevons en trois dimensions? Peut-être
accentuons-nous leur désarroi en ne comprenant pas et en n’accueillant pas ce
qu’eux perçoivent d’une façon qui leur apparaît possiblement comme étant très
réelle?
Si nous portons en nous une étincelle divine, pourquoi ne serait-il pas possible
qu’il y ait des répliques ou des duplications de ces étincelles divines ailleurs
dans l’univers que nous habitons, tout comme il est possible de faire de
multiples duplicatas d’une photographie de nous-mêmes? Nous pourrions tout
aussi bien être simultanément présents dans plusieurs autres lieux sur notre
planète, ou encore sur d’autres planètes, ou n’importe où dans notre vaste
univers. Nous pourrions aussi tout à la fois servir de guide spirituel à des
personnes que nous côtoyons. Pourquoi une telle chose ne serait-elle pas
possible si nous accueillons que notre vie ne se limite pas qu’aux trois
dimensions que nous reconnaissons plus facilement?
Ne serait-il pas aussi possible que ces duplicatas d’étincelles divines gardent un
lien entre elles? Ne serait-il pas aussi possible que certaines personnes soient
89
plus sensibles que d’autres à la manifestation d’une telle réalité mais que, cette
réalité ne concordant pas avec la réalité de notre perception usuelle du monde en
trois dimensions, cela crée un trouble majeur du comportement chez ces mêmes
personnes?
Nous pourrions aussi considérer le trouble bi-polaire de la même façon. Si nous
concevions que les personnes atteintes de ce désordre ne faisaient en fait qu’un
« voyage » prolongé dans ces autres dimensions, il deviendrait alors possible
d’imaginer que dans la phase maniaco, ces gens sont tout simplement en contact
avec des dimensions plus subtiles de notre monde où leur créativité est
interpellée. Pourquoi ne seraient-ils pas alors en contact avec tout un monde de
possibilités, un monde de potentialités qui peut leur apparaître facilement
réalisable dans ces autres dimensions très légères, n’étant pas soumis aux
contraintes et à la lourdeur de la matière?
Il deviendrait aussi possible d’imaginer qu’au retour de leur « voyage », ils
ressentiraient intensément cette lourdeur avec les limites qu’elle impose et que
cela les ferait entrer dans la phase dépressive de la maladie. De plus, il
deviendrait possible d’envisager que, dans ces moments, ils puissent ressentir
une impuissance particulièrement profonde qui pourrait même les conduire à la
tentative de suicide ou au suicide lui-même.
Est-ce que ce que j’avance est fondé? Je n’en ai aucune idée. Je ne suis ni
psychologue, ni psychiatre, et je ne prétends pas avoir des connaissances dans
ces domaines. Par contre, ce dont je suis certain, c’est qu’il y a dans ma
démarche des pistes qui ouvrent à une compréhension différente de ces
« désordres ». J’espère aussi que cela peut mener au non-jugement et à la
compassion envers les gens aux prises avec ces problèmes.
90
LA CONSCIENCE COLLECTIVE ET LA GRILLE MAGNÉTIQUE
Tes réponses sont en toi. Les
réponses aux questions de la « Vie »
sont en toi. Tout ce qu’il te faut,
c’est regarder, écouter et faire
confiance.
Michel Ricquier
Nous sommes des parties immortelles de l’éternel Tout. Voilà, à mon avis, un
extrait important de l’affirmation de Jésus. Nous vivons actuellement dans un
monde où nous exprimons nos actions dans un état de conscience qui se veut de
plus en plus individualiste. J’ai traité de cet état de fait en posant de nombreuses
questions dans mon livre Passez de la survie à la Vie.
Bien sûr, nous pouvons continuer à fonctionner ainsi et à essayer en même
temps de bâtir un monde axé sur l’amour et l’harmonie. Nous pouvons exprimer
notre inquiétude face à la guerre, au terrorisme et à toutes les iniquités de ce
monde. Nous pouvons aussi continuer à espérer de parvenir à ce monde de paix
et de justice que nous souhaitons tous, je l’espère, car il est possible que nous y
parvenions un jour. Après tout, nous apprenons par l’inverse comme je l’ai
mentionné et répété régulièrement depuis le début de ce livre. Mais au prix de
combien d’efforts y arriverons-nous en procédant ainsi?
Par contre, si nous prenons quelques minutes pour réfléchir à l’affirmation de
Jésus et pour entrer en contact avec l’étincelle divine qui brille en chacun de
nous, il est possible que nous ressentions dans nos énergies personnelles cet
appel à l’unité qui vibre en chacun de nous. Cet appel pourra être ressenti sur un
plan personnel d’abord et il nous dirigera de lui-même vers l’ensemble de tout
ce qui existe.
J’aimerais vous partager une image, une représentation de ce qu’est pour moi
l’unité : imaginez qu’un jour, partout sur la planète, tous les humains tendent à
se donner la main dans un grand mouvement sans précédent. Nous formerions
ainsi un immense cercle autour de la terre, cercle qui serait ouvert afin que
puisse s’y introduire qui le veut, quand il le désire. Ce cercle ouvert est pour moi
une belle représentation de ce que peut être l’unité.
Il devient donc possible d’imaginer que moi, je suis un tout petit point sur ce
cercle. On peut aussi imaginer qu’il y a forcément une personne à la position
directement opposée à la mienne. Comme nous vivons dans un monde de
polarité, un monde d’énergie (positif-négatif, yin-yang, ombre-lumière), il y a
91
fort à parier que cet individu a des opinions opposées aux miennes, ou encore
des façons de penser, de faire et d’agir tout aussi opposées.
Il y a pour moi deux grandes façons de percevoir cet individu : d’un point de vue
issu de la personnalité, je peux considérer qu’il a des opinions et des idées qui
m’apparaissent bizarres, des façons de faire qui m’apparaissent tout aussi
étranges. Il peut même devenir mon ennemi si ses opinions, ses idées et ses
façons de faire rejoignent la peur en moi et m’amènent dans un mode réactif. Il
est évident que cet individu peut avoir les mêmes réactions à mon égard. De là
peuvent naître plusieurs conflits individuels et collectifs qui peuvent se
transformer ensuite en guerres.
D’un autre point de vue, si je réfère à l’aspect divin de la vie et de l’Être, il
m’apparaît que je suis une parcelle de Dieu et que cet individu est aussi une
parcelle de Dieu. Il devient de plus en plus évident que tous les individus
présents sur le cercle sont eux aussi des parcelles de Dieu.
Vu sous cet angle, il devient évident que, par mon contact avec cette parcelle de
Dieu en moi, je peux avoir accès à une parcelle de vérité. Le simple gros bon
sens me dit qu’il peut en être ainsi pour cet autre individu et pour tous les
individus présents sur le cercle. Ce même gros bon sens me dit ensuite que
j’aurais avantage à me lier à cet individu pour avoir accès à une plus grande part
de vérité, ses connaissances étant similaires aux miennes, puisque nous sommes
sur le même cercle, mais en même temps complémentaires aux miennes
puisqu’il se situe à l’opposé de moi sur le cercle.
Il devient donc de plus en plus clair que j’aurais aussi avantage à me lier à tous
les gens présents sur le cercle si je souhaite avoir accès à l’ensemble de la vérité.
Cette façon de voir la vie est pour moi une belle représentation de ce que peut
être Dieu.
Nous passons toute notre vie à rechercher l’essentiel qui peut être justement
notre connexion à notre espace divin. Nous avons tendance à rechercher cet
essentiel dans tout ce qui nous entoure. Et si cela se trouvait simplement bien
enfoui en chacun de nous? Comme nous sommes des parties immortelles de
l’éternel Tout, pourquoi ne serions-nous pas unis à ce Tout par ce contact avec
notre essentiel, notre étincelle divine?
J’avais partagé dans mon premier livre Prends le temps… une autre façon
d’imager cela en faisant référence à l’estime de soi. J’aimerais vous citer un
extrait de ce texte :
92
Une image me parvient de ce que devrait être une société parfaite, telle
qu’elle a été prévue dans le plan créateur. C’est un rayon d’abeille, comme on
en retrouve dans les ruches. Ces rayons recréent ce qui existe déjà dans la
nature.
Dans un rayon d’abeille, toutes les cellules sont parfaitement identiques.
L’ensemble du rayon représente la société. Chaque cellule représente la place
initiale qui revient à chaque individu. Je peux supposer que les parois de chaque
cellule sont élastiques, de sorte que je peux agrandir ma cellule selon mon bon
désir. J’ai le libre choix sur cette planète après tout. L’ensemble est immuable,
le cadre étant fixe et rigide.
Donc, si je décide d’augmenter la dimension de ma cellule, je fais
automatiquement pression sur la cellule voisine et j’oblige l'occupant à
restreindre son espace. S'il manque d’estime de soi, il finira par se sentir écrasé
et pourra même se laisser dominer totalement, pour finalement ne plus avoir
d’espace du tout. C’est une cause de grande souffrance pour cet individu et il
pourrait même être tenté de disparaître s’il tarde trop à réagir. Le but du jeu
consiste à travailler à augmenter son niveau d’estime de soi pour repositionner
sa cellule à sa dimension originelle. Une plus grande estime de soi est une
prédisposition à l’amour. La peur peut empêcher quelqu’un de poser les gestes
nécessaires à ce rééquilibrage. La peur est donc un obstacle à l’amour.
D’autre part, quand pour toutes les raisons du monde, incluant la peur de
manquer de quelque chose, je me sens à l’étroit dans ma cellule originelle et
que je tente d’en augmenter sa dimension, je risque de créer une pression sur
toutes les parois de ma cellule. En effet, les occupants des cellules voisines se
sentant à l’étroit, peuvent décider de faire pression sur ma cellule afin de la
replacer à sa dimension première. Comme occupant de cette cellule, je sens la
pression de toute part et éventuellement, je me sens inconfortable. Donc, la peur
est un obstacle à l’amour, on le constate encore.
C’est le jeu qui se joue actuellement dans la société. Augmenter l’estime
de soi consiste à occuper uniquement la cellule qui m’est assignée dans sa
dimension originelle, toute ma cellule, mais seulement ma cellule. Les individus
naissent tous égaux. Nous avons tous un rôle à jouer dans la société, que nous
soyons mendiant ou que nous soyons l’homme le plus puissant de la planète.
Comme individu, je dois découvrir quel est mon rôle quotidien et prendre la
responsabilité qui m’incombe, mais uniquement ma responsabilité dans le
respect de ce que je suis et de tout ce qui m’entoure.
Les biens matériels sur cette terre, auxquels je tiens tant, ne
m’appartiennent pas vraiment. Ils me sont prêtés par l’Univers pour que je m’en
93
serve avec respect afin de parfaire mon évolution. Il ne sert à rien d’en faire une
accumulation excessive et il serait sage d’éviter d’en faire un usage abusif, car
j'ai une responsabilité par rapport à l’ensemble. Chaque instant, la société
actuelle m’invite à jouir au maximum de la vie, sans égards aux conséquences.
Or, j’aurai peut-être moi-même à subir les conséquences de mes actes dans
cette vie-ci ou dans une autre.
La peur de m’affirmer peut faire en sorte que je me laisse dominer.
Inversement, la peur de manquer de quelque chose peut m’inciter à dominer
tous ceux qui m’entourent. Dans les deux cas, je réalise que la peur est une
cause de souffrances. La peur est à l’opposé de l’amour. Au niveau énergétique,
c’est de l’énergie noire, plus dense, dans laquelle je me sens mal. À l’opposé,
l’amour est de l’énergie lumineuse et légère dans laquelle je me sens bien.
Cette image est pour moi une autre belle représentation de la façon dont les
hommes sont unis sur cette planète. Chaque fois que quelqu’un bouge dans une
direction ou dans une autre, cela est ressenti par l’ensemble. Il serait donc
préférable de ne jamais faire abstraction des autres quand nous agissons et même
quand nous pensons, même si ces autres sont à l’autre bout de la planète.
J’ai lu dans différents livres que la terre est entourée d’une grille magnétique, et
que cette grille serait constituée de l’ensemble des énergies de tout ce qui vit sur
la planète et qu’elle serait reliée à l’ensemble de l’Univers. À l’image des rayons
d’abeille soumise plus tôt, nous aurions donc chacun notre petite parcelle
d’énergie personnelle dans la constitution de cette grille. Nous serions liés à
cette grille par un lien énergétique, et c’est par ces liens que pourraient se faire
les communications télépathiques tout comme c’est de cette grille dont se
serviraient les oiseaux pour se diriger dans leurs périples migratoires.
Depuis quelques décennies, plusieurs scientifiques se sont penchés sur cet aspect
de la vie. Vous trouverez des explications à caractère scientifique mais bien
vulgarisées à la fois dans le livre L’Univers informé de Lyne McTarggart. Cette
dame regroupe les résultats des recherches et des découvertes qu’ont effectuées
plusieurs chercheurs scientifiques ici et là sur la planète au cours des dernières
décennies, ce qui permet d’apporter un caractère scientifique à la compréhension
de la vie elle-même, une compréhension qui nous sort du caractère mystique ou
ésotérique que nous lui avons accordé depuis longtemps.
Au sujet de l’ésotérisme, permettez-moi de vous partagez que, selon la
compréhension que j’en ai acquise, le monde de l’ésotérisme, le monde de la
science, le monde des affaires et le monde de la consommation ne sont en fait
qu’une seule et même chose. Tout ce qui sépare ces quatre mondes, c’est
l’élément de la peur et le facteur temps.
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L’ésotérisme, c’est pour moi un grand fourre-tout dans lequel nous enfouissons
tout ce que nous ne comprenons pas et qui nous fait peur. La compréhension ou
l’incompréhension s’applique à chacun de nous et ce, sur une base individuelle.
C’est ainsi que ce qui a un caractère ésotérique pour un individu peut être perçu
comme scientifique par un autre individu ou faire partie de la consommation
courante par un troisième.
Donc, les appareils que nous utilisons actuellement et qui concernent le monde
de la technologie associé à la communication, pourraient être considérés comme
des objets à caractère ésotérique. Si nous prenions ces appareils et que nous les
transportions dans le monde tel qu’il était il y a 500 ans, il est probable que
l’utilisation de tels appareils nous amènerait à être accusés de sorcellerie et nous
conduirait directement au bûcher.
Un jour, quelqu’un a formulé la pensée « idiote » qu’il pouvait transporter la
voix et l’image d’un lieu à un autre par la magie des ondes. Dépendant de
l’époque où cette pensée a traversé l’esprit de ce premier individu, j’imagine
qu’il a été préférable pour lui de ne pas partager cette pensée sous peine de
passer pour un fou. Cette pensée avait donc un caractère ésotérique. Puis, cet
individu a décidé de tenter des expériences pour transformer cette pensée en
création et il a probablement fait plusieurs essais infructueux en laboratoire
avant d’obtenir du succès. Avec le temps, la pensée initiale a acquis un caractère
scientifique.
J’imagine qu’après plusieurs essais fructueux, ce chercheur est devenu à même
de faire connaître à tous sa création, le fruit de sa recherche. Une autre personne
assistant à cette démonstration a jugé pertinent de reproduire à plusieurs
exemplaires cette création afin de la rendre accessible à tous. La pensée initiale a
donc acquis un caractère commercial en entrant dans le monde des affaires.
Ensuite, des consommateurs ont acquis le bien produit, fruit de cette pensée, le
transformant peu à peu en un objet de consommation courante.
Donc, à n’importe quelle époque de l’évolution humaine, des gens ont eu des
pensées qui sortaient du courant de l’époque et elles étaient automatiquement
qualifiées d’un caractère ésotérique. Ensuite, ces pensées sont devenues objets
de recherche, puis elles ont fini par faire partie de la banalité du quotidien.
Ainsi en est-il de ce que je présente dans mes écrits. Pour certaines personnes,
cela aura un caractère très ésotérique. Pour d’autres, cette façon d’entrevoir la
vie fera partie de la normalité. La base de ce que je vous ai présenté repose sur le
fait que tout est énergie dans l’Univers qui est le nôtre. Ma compréhension du
mouvement de cette énergie pourra paraître faussée aux yeux de quelques-uns,
95
mais elle est appuyée sur mes expériences vécues et sur l’interprétation
personnelle que j’en ai faite. Il s’agit donc de ma vérité, mais uniquement de ma
vérité d’aujourd’hui. Demain, cette vérité pourra avoir changé selon les
expériences que j’aurai vécues entre-temps.
Toutefois, selon ce que j’ai pu lire dans le livre L’Univers informé, il a été
prouvé scientifiquement dans les dernières années que nous sommes beaucoup
plus que le simple corps physique que nous percevons avec nos sens usuels. Il a
été aussi prouvé que la vie existe dans d’autres dimensions plus subtiles que
celles que nous avons l’habitude de percevoir. Finalement, il a été aussi prouvé
que nous sommes tous unis dans une conscience commune. J’aimerais vous citer
quelques passages de ce livre :
Les gens sont indissociables de leur environnement. La conscience
vivante n’est pas une entité isolée. Elle crée de l’ordre dans le monde extérieur.
Chez tous les êtres humains, la conscience peut réaliser des choses incroyables,
comme nous guérir nous-mêmes ou guérir le monde pour qu’il devienne en un
sens ce que nous souhaitons qu’il soit.
Chaque jour, dans leur laboratoire, ces pionniers de la science
entrevoient une infime partie des possibilités révélées par leurs découvertes. Ils
ont compris que nous ne sommes pas simplement un heureux hasard de
l’évolution ni des machines de survie génétique. Leurs travaux laissent supposer
qu’il existe une intelligence décentralisée mais unifiée beaucoup plus grandiose
et sublime que Darwin ou Newton ne l’avaient imaginé. Et qu’il s’agit d’un
processus ni aléatoire ni chaotique, mais bel et bien conscient et orienté vers un
but. En somme, l’ordre triomphe dans le flux dynamique de la vie.
Qui plus est, ces découvertes peuvent changer la vie des générations
futures en se traduisant par un grand nombre d’applications pratiques (voyager
avec moins de carburant, ou léviter instantanément). Cependant, par rapport
aux limites du potentiel humain, les travaux de ces chercheurs révèlent quelque
chose de plus important encore. Auparavant, des gens avaient prouvé qu’ils
possédaient un certain don pour la prémonition, la vision des « vies
antérieures », la clairvoyance ou la guérison. Or, on s’était empressé de rejeter
ces phénomènes comme des monstruosités de la nature ou des supercheries.
Mais, selon les travaux de ces scientifiques, cette capacité n’est ni anormale ni
rare, mais inhérente à chaque être humain. Elle va même au delà de tout ce que
nous avons jamais pu croire possible. En fait, nous sommes beaucoup plus que
ce que nous pensions. Et le jour où nous pourrons comprendre scientifiquement
la nature de ce potentiel, nous serons alors en mesure d’apprendre à y puiser
systématiquement pour améliorer tous les aspects de notre vie, de la
communication à la connaissance de soi en passant par l’interaction avec la
matière. Désormais, la science ne nous réduirait plus à notre dénominateur le
plus bas. Elle nous aiderait à amorcer la dernière étape de l’évolution de notre
96
espèce et à comprendre enfin que nous sommes vraiment dans tout notre
potentiel.
(…) Loin de détruire Dieu, la science prouve au contraire son existence
pour la première fois, puisqu’elle démontre la présence d’une conscience
collective supérieure. Désormais, il n’y a plus deux vérités, celle de la science et
celle de la religion, car nous avons enfin une vision unifiée du monde.
(…) Nous ne sommes pas des êtres isolés menant une vie désespérante sur
une planète solitaire au sein d’un univers indifférent. Nous n’avons jamais été
seuls, car nous avons toujours fait partie du Grand Tout.
(…) Fini les mensonges! Pour faire de la vraie science, il faut savoir
résister, car les nouvelles idées ont toujours été considérées en premier lieu
comme des hérésies. En fait, les preuves apportées par ces pionniers de la
recherche pourraient bien un jour changer le monde à jamais. Certes, il reste
encore beaucoup d’éléments à préciser et d’autres pistes à explorer, dont
plusieurs pourraient n’être que des détours sinon des impasses. Mais ces
pionniers ont fait les premiers pas. Toute science véritable commence ainsi.
Donc, suivant l’information que l’on nous partage dans ce livre, plusieurs
phénomènes qualifiés de « paranormaux » ont déjà été prouvés scientifiquement
semble-t-il, mais la science « conventionnelle » tarde à le reconnaître et à nous
le faire connaître. On peut aussi constater que c’est une recherche fascinante qui
ne sera probablement jamais complétée. Il reste donc à continuer cette recherche
et à rendre plus accessible à l’ensemble des gens le fruit de ces recherches.
97
LE SUICIDE, L’EUTHANASIE ET L’AVORTEMENT
A mesure que tu t’ouvres à cette
confiance, tu te souviendras de plus
en plus de tout ceci.
Michel Ricquier
Est-il mal de se suicider? Avons-nous le droit de mettre fin à la souffrance d’un
être cher quand il en manifeste le souhait? Est-ce que l’avortement est un acte
criminel parce que nous enlevons la vie à un être en gestation?
Voilà de grandes questions existentielles auxquelles nous sommes régulièrement
confrontés. Suivant la compréhension de la vie que j’ai exposée dans ces écrits,
aucune loi au monde, aucun règlement ne pourra venir à bout de résoudre les
dilemmes soulevés par ces questions.
Si la vie est une expérience grandiose assortie de multiples petites expériences
tel que je le mentionnais au début de ce livre, il en ressort que la mort est une
expérience en soi, une expérience qui fait partie de la vie et la seule qui soit
vraiment prévisible parmi toutes les expériences liées à une incarnation donnée.
Seul le moment où cela arrivera nous est caché.
En somme, notre âme choisit de s’incarner dans un corps de matière pour
apprendre à maîtriser cette matière, pour faire en sorte que notre divinité et le
monde de la matière qui nous entoure ne fasse plus qu’Un. Nous ne nous
incarnons pas dans la matière pour la dominer ni pour nous laisser dominer par
elle. Nous avons à apprendre à l’utiliser tout en apprenant à nous en détacher, la
mort en étant l’ultime détachement. Ce passage dans la matière est un outil
d’évolution privilégié pour nos âmes, mais nous avons fait de la mort une tare,
quelque chose qu’il faut retarder le plus possible ou même éviter, pourquoi pas,
tant qu’à y être. En cette matière comme en beaucoup d’autres, nous avons mis
notre capacité à cataloguer et à compartimenter à l’œuvre et nous avons tendu à
réglementer tout ce qui entoure la vie et qui pourrait conduire à la mort. Se
pourrait-il que nous fassions fausse route en agissant de la sorte? Ne devrions-
nous pas plutôt tendre à l’accepter avec sérénité afin que cet événement puisse
être vécu dans la dignité?
Et si l’âme choisissait de s’incarner dans la matière afin de vivre l’expérience de
la création pour exploiter sa créativité, n’en serions-nous pas finalement arrivés
à mettre en place un environnement étouffant où cette créativité a de plus en
plus de mal à s’exprimer en créant des cadres trop rigides, c’est-à-dire en sur-
réglementant? La créativité a besoin de liberté pour s’exprimer convenablement.
Donc, en créant ce milieu ankylosant, étouffant pour l’âme et pour sa créativité,
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n’avons-nous pas créé des conditions propices pour que la terre soit peuplée de
« morts vivants », des masses physiques qui ont perdu tout contact avec leur
essence divine? Après cela, nous sommes surpris que certaines personnes en
aient assez, qu’elles aient envie de « disparaître » et finalement qu’elles
choisissent de s’enlever la vie. Soyons logiques dans nos actions et dans nos
décisions et acceptons de récolter ce que nous avons semé.
Est-ce que c’est « mal » ou est-ce « acceptable » de se suicider? Nous avons
appris à tout cataloguer en termes de « bien » ou de « mal ». Mais pour répondre
à cette question, je citerai un passage du livre Conversations avec Dieu de Neale
Donald Walsh, un livre où l’auteur, par la médiumnité, a un entretien avec Dieu
lui-même. Il Lui pose une foule de questions sur le sens de la vie, et toujours
Dieu lui répond à titre d’observateur de l’expérience humaine. Il ne juge jamais.
Il nous observe, il observe comment les humains se comportent dans leurs
expériences humaines.
Voici ce qu’Il dit à propos de la vie et de notre façon d’aborder le suicide ou
l’euthanasie :
Comprends ceci : le « bien » et le « mal » sont des créations de ton
imagination, et dire « ça va » et « ça ne va pas » ne sont que des façons
d’énoncer tes dernières références et suppositions.
Par exemple, la supposition actuelle de la majorité des gens de ta planète,
c’est que mettre fin à sa vie, « ça ne va pas ».
De même, nombre d’entre vous insistent encore pour affirmer qu’aider
quelqu’un à mettre fin à sa vie, ça ne va pas.
Dans les deux cas, vous supposez que ce devrait être « contre la loi ».
Vous en êtes sans doute arrivés à cette conclusion parce qu’il est relativement
rapide de mettre fin à la vie. Les gestes qui mettent fin à une vie à plus long
terme ne sont pas illégaux, même s’ils aboutissent au même résultat.
Ainsi, si un individu dans votre société se tue avec une arme, les membres
de sa famille ne recevront aucune prestation de la part de l’assureur. S’il met
fin à sa vie en fumant des cigarettes, sa famille y aura droit.
Si un médecin vous aide à vous suicider, on juge qu’il s’agit d’un meurtre,
mais si c’est une entreprise qui vend du tabac, cela s’appelle du commerce.
Selon vous, cela ne semble être qu’une question de temps. La légalité de
l’autodestruction - le fait qu’elle soit « bien » ou »mal »- semble être
étroitement reliée à la rapidité du geste et à son auteur. Plus la mort est rapide,
plus cela semble être « mal ». Plus la mort est lente, plus elle glisse dans le « ça
va ».
Curieusement, cela semble être exactement le contraire de ce que
conclurait une société véritablement fondée sur l’humanité. Selon toute
définition raisonnable de l’« humanité », plus la mort est lente, mieux c’est.
99
Mais votre société punit ceux qui chercheraient à poser un geste d’humanité et
récompense ceux qui poseraient un geste malsain.
Je vous mentionnais en début de livre que nous fonctionnons à partir d’un
procédé inverse… Et je poursuis la citation :
Ainsi, vous empoisonnez votre organisme en aspirant des substances
cancérigènes, en vous nourrissant d’aliments traités avec des produits
chimiques qui, à la longue, vous tuent, et en respirant de l’air que vous polluez
continuellement. Vous empoissonnez votre organisme de cent façons différentes
pendant un millier d’instants, et vous le faites tout en sachant que ces
substances ne sont pas bonnes pour vous. Mais, parce qu’elles nécessitent plus
de temps pour vous tuer, vous vous suicidez en toute impunité.
Ce message est à mon avis, très clair. À partir de la compréhension que je
propose dans mes écrits au sujet des scénarios d’incarnation, j’ajouterais ceci : il
m’apparaît possible que dans certains cas, des personnes se suicident pour créer
une situation propice aux prises de conscience et à l’évolution dans la vie des
proches qui demeurent. D’ailleurs, ne vous ai-je pas mentionné que c’est une
vague de suicides chez des jeunes de ma région qui m’ont amené dans le monde
de l’écriture et de la communication? Combien de parcours de vie ces jeunes qui
se sont suicidés ont-ils influencé par leurs actions?
À titre d’exemple supplémentaire, j’ajouterai ceci : aux nouvelles télévisées
nous apprenons parfois le décès d’enfants en bas âge dans des incendies ou dans
des accidents dont ils sont eux-mêmes la cause. Se pourrait-il que ces enfants
aient décidé de quitter leurs corps de matière, non pas pour se suicider, mais
pour servir aux scénarios d’incarnation des personnes qui restent et qui pleurent
leur disparition?
Ce n’est que dans le ressenti, en entrant en contact avec les âmes des disparus
que les personnes qui restent peuvent donner un sens à ces disparitions. Il n’y a
pas de recettes magiques, car cela ne peut se faire que sur une base personnelle
pour chaque individu concerné par une disparition tragique.
Ne devrait-il pas en être ainsi pour l’euthanasie? Comme la mort fait partie
intégrante de l’expérience de la vie, à mon avis, un individu devrait avoir le droit
de choisir par lui-même d’obtenir de l’aide pour mettre fin aux souffrances qui
l’accablent, et ce, dans la compassion, l’humanité et la dignité.
À ce sujet, j’aimerais vous partager une expérience personnelle : mon ex-
conjointe est décédée à la suite d’un coma qui a duré 6 mois. Ce coma est
survenu suite à un accident d’automobile. Une vingtaine de jours avant ce
100
fâcheux accident, elle était venue chez moi me partager certaines choses et
j’avais perçu en elle un profond désarroi. Quelques jours plus tard, bien installé
chez moi dans un état de bien-être à écouter une musique inspirante,
soudainement, une image monte en moi. C’est une sorte de vision où je vois
cette femme dans un cercueil; je suis auprès d’elle avec nos enfants et nous
l’aidons à faire son passage vers d’autres dimensions. Cette image s’est révélée
être très troublante.
Quand l’accident est arrivé quelques jours plus tard, et que mes enfants m’ont
annoncé que leur mère était dans un état grave et qu’il y avait vraiment très peu
d’espoir qu’elle s’en sorte sans séquelles, ou encore que son avenir pourrait se
limiter à vivre dans un état végétatif, j’ai compris immédiatement quel devait
être mon rôle : amener mes enfants à faire la paix avec cet événement et leur
mère, avec qui il devenait maintenant impossible de communiquer directement,
amener aussi cette dernière à faire la paix en elle pour l’aider à quitter cette
forme physique dans la dignité quand elle le jugerait approprié.
Bien sûr, dans de telles circonstances, il y a toujours espoir qu’un miracle
survienne, mais souvent, la dure réalité nous rattrape. Dans le protocole médical,
il existe une procédure à suivre et mes filles ont eu régulièrement à prendre des
décisions sérieuses et très confrontantes pour elles. Comment faire? Quelle est la
bonne décision? Et d’abord, peut-il vraiment y avoir une bonne décision?
Parmi les décisions à prendre, il fallait dans un premier temps accepter de
débrancher le respirateur artificiel, ce qui fut fait sans conséquences
malheureuses. Comme ce corps inerte était nourri par gavage, à un moment
donné la question devait se poser, car c’est ainsi que fonctionne le protocole
médical : continue-t-on le gavage? L’arrêter signifiait que ce corps se dirigerait
irrémédiablement vers la mort à plus ou moins long terme.
Puis vient ensuite la question de l’eau. Choisir de cesser d’alimenter le corps en
eau, c’était accepter que c’en était terminé, accepter l’irrémédiable. Que de
décisions difficiles pour de jeunes adultes… Il s’agissait de leur mère après tout,
et la mère, c’est la personne qui nous a porté et qui nous a donné la vie. Moi, je
n’étais que le père de ces enfants et l’ex-conjoint de cette femme, et c’est une
situation qui m’a énormément interpellé, mais je n’avais pas à intervenir dans ce
processus décisionnel. Ce fut une grosse responsabilité pour mes enfants.
Comme père, je n’ai fait que m’assurer que chacune de mes filles soit en paix
avec sa décision personnelle advenant le cas où la décision de cesser toute forme
de soutien serait prise.
Quand on a coupé l’alimentation en eau, les médecins ont annoncé que ça
prendrait environ six jours avant que la vie cesse. Mais, contre tout pronostic,
101
son âme a choisi de quitter ce corps inerte devenu lourd et inutile après
seulement deux jours. J’ai pu observer que mes filles étaient à ce moment-là
parvenues à accepter cet événement avec sérénité et avec une grande paix
intérieure, et dès qu’elles sont parvenues à cet état, l’âme de leur mère a choisi
de quitter la forme physique.
Je me suis senti très fier de mes enfants. Arriver à prendre une décision de cette
nature demande beaucoup de courage et de lâcher prise à la fois. Cela demande
aussi beaucoup d’amour de soi et d’amour envers la personne qui quitte.
Ce que je trouve de plus merveilleux dans cette démarche, c’est que l’âme de
mon ex-conjointe soit venue me contacter au moment où je rencontrais cette
médium dans la région de Sherbrooke, tel que je l’ai raconté au chapitre deux :
elle me mentionne qu’au moment de son accident, il était devenu nécessaire
pour elle de quitter ce plan terrestre, sa « mission » sur terre étant terminée
depuis environ un an.
Voilà un message qui devenait réconfortant pour mes filles au cas où il aurait
subsisté le moindre doute en elles au sujet de leur décision.
Voilà aussi pour moi un exemple concret du genre de démarche que vivent les
individus qui sont confrontés à l’euthanasie. Il n’y a pas de solutions miracles.
Dans ce cas précis, le message était clair : cette âme devait quitter cette forme
physique.
Dans d’autres cas, on a vu des personnes revenir miraculeusement à la vie après
de très longs comas. À mon avis, seule une bonne connexion avec son ressenti
peut apporter la réponse appropriée et cette décision doit être prise dans la paix
de l’âme. Facile à dire, pas facile à faire. Dans cette paix, il devient possible de
communiquer par télépathie avec l’âme de la personne comateuse. Dans un tel
cas, il est probable que la décision prise corresponde aux scénarios d’incarnation
de toutes les personnes concernées par celle-ci.
Ainsi en est-il au sujet de l’avortement. J’ai eu à vivre une telle expérience au
début de mon âge adulte. Dans un geste d’inconscience, j’ai permis à un être de
prendre forme dans le corps de ma partenaire, et ce n’est qu’après que
l’avortement ait eu lieu que je suis sorti de cette inconscience. J’ai alors ressenti
une culpabilité sournoise qui m’a amené à élever mon niveau de conscience afin
de me libérer de cette culpabilité pour ne pas qu’elle détruise ma vie.
Mais s’en est suivi toute une série de conséquences aux multiples
rebondissements dans les années qui ont suivi cet événement. Est-ce que c’est
« bien » ? Est-ce que c’est « mal » ? Il y a maintenant longtemps que j’ai
102
compris que ce n’est ni « bien », ni « mal ». Cela a été présent dans ma vie
comme bien d’autres événements pour m’amener à éveiller ma conscience, à
l’élever et à intégrer les leçons reçues. Et si l’âme avait choisi de faire un bref
passage dans le corps de ma partenaire spécifiquement dans ce but? Et si cette
décision avait été prise conjointement par l’âme de cet enfant et par la mienne
dans un parfait accord?
Peut-être y avait-il aussi un autre scénario d’incarnation potentiel dans lequel cet
enfant venait au monde et l’élévation de conscience se faisait autrement? Qui
sait?
Dans certaines situations, c’est ce qui se produit : il est jugé préférable par les
âmes que la grossesse continue. L’enfant vient donc au monde et c’est ce qui
peut le mieux servir l’élévation de conscience de toutes les parties concernées
par ces scénarios d’incarnation, semble-t-il.
À ce sujet, j’aimerais vous citer les paroles d’une magnifique chanson d’André
Harvey, ce gentil troubadour de l’âme, chanson que l’on retrouve dans son livre
Les yeux du cœur. Le titre est Boule d’amour.
Maman je n’suis pas venu là par accident
Le résultat d’un moment d’égarement
Ma venue sur terre était bien planifiée
Même si mon père n’a fait que passer
Maman si je suis là à tes côtés
Une boule d’amour pas encore née
C’est que j’ai besoin de la chaleur de ta vie
Même si tu décides que demain c’est fini
Je suis ta boule, ta boule d’amour
Je suis ta boule, ta boule de rêve
Pendant que je reste tout près à te savourer
Tu te prends la tête, devrais-tu me garder
Mais maman, je m’en fous de ce que tu décideras
Ces moments avec toi me comblent déjà
Si tu me donnes la vie, on va bien s’éclater
Si t’as pas le courage, je vais quand même t’aimer
Je saurai qu’c’est pas moi que tu veux pas dans ta vie
Mais la situation qui est un trop grand défi
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Je suis ta boule, ta boule d’amour
Je suis ta boule, ta boule de rêve
Écoute pas les autres, laisse-toi pas attrister
Surtout pas ta raison pleine de culpabilité
Écoute juste c’que mon p’tit cœur essaie de te dire
Pour moi le meilleur est bien semblable au pire
Si un jour tu veux que je descende te retrouver
Je ne m’en vais pas, je reste à tes côtés
D’ici là maman, j’t’en prie, fais-moi plaisir
Fais- moi vivre un peu à travers tes sourires
Je suis ta boule, ta boule d’amour
Je suis ta boule, ta boule de rêve
Quelques heures de ta paix suffisent à me combler
Ce qui arrivera demain, j’en ai rien à cirer
Ferme donc tes yeux pendant un petit instant
Prends ta p’tite boule d’amour et joue à la maman
Et si tu décides que demain c’est terminé
Que ce que je mérite, tu peux pas me l’donner
Je resterai pas loin, peut-être même pour toujours
Peut-être que je r’viendrai…ta petite boule d’amour…
104
EN TERMINANT
Le Secret par-ci, Le Secret par-là. Depuis sa sortie, nous n’en avons que pour ce
film et pour ce livre. Est-ce que tout ce qu’on nous présente dans ces ouvrages
fonctionne? Certainement, et même très bien, selon moi. Mais, à mon avis, si ces
œuvres ont le mérite de nous faire prendre conscience de la loi d’attraction, en
revanche, la manière un peu simpliste dont on nous la présente nous rapproche
de la pensée magique, et je dirais même qu’il existe à ce niveau autant de
possibilités de nuire que d’aider.
Je m’explique : ces ouvrages nous amènent directement à prendre conscience de
l’existence de la loi d’attraction, une loi qui nous est présentée comme étant le
secret le mieux gardé depuis la nuit des temps. Or, il est vrai que cette loi existe
depuis toujours et qu’elle est une des lois les plus importantes qui régissent
l’Univers dans lequel nous vivons. Il est donc important que nous prenions
conscience de son existence. C’est même l’une des lois par lesquelles nous
pouvons en arriver à manifester notre divinité dans la matière.
Ces œuvres ont le mérite de nous amener à prendre conscience de l’importance
d’épurer nos pensées, de les libérer de toutes formes de négativisme dans un
premier temps pour en arriver à n’entretenir que des pensées positives dans un
second temps. C’est le chemin fondamental à prendre pour parvenir
éventuellement à des manifestations positives dans nos vies.
Mais où j’éprouve une difficulté concernant ces présentations, c’est qu’on a fait
un assemblage de témoignages de gens à qui sont arrivés des « miracles » suite à
la découverte et à la mise en application de cette loi d’attraction. Or, dans la
majorité des cas, de la façon dont on nous présente ces témoignages, on laisse
sous-entendre qu’il ne s’est agit pour cette personne de prendre conscience de la
loi de l’attraction pour que le « miracle » se manifeste dans les jours suivants.
On oublie ou on omet de mentionner tout le cheminement et les prises de
conscience que ces gens ont dû faire avant d’en arriver à ces manifestations de
« miracles ».
Bien sûr, cette loi fonctionne et elle fonctionne même très bien dans un sens ou
dans l’autre, c’est-à-dire qu’elle s’applique en tout temps, que nous en ayons
conscience ou non. Tout ce que nous arrivons à manifester dans nos vies est la
résultante directe de nos pensées, que ce soit en positif ou en négatif. Donc, ce
n’est pas avec cet aspect que j’éprouve de la difficulté, mais avec la manière
simpliste dont on nous le communique, car même si cette loi existe bel et bien, à
mon avis, elle est incluse à l’intérieur de la loi de la relation de cause à effet. Or,
j’aimerais vous citer à nouveau une partie de l’affirmation de Jésus mentionnée
au début de ce livre : « Telle cause peut faire partie d’une courte vie, et ses
105
effets n’être notés que dans une autre vie ». Et j’ajouterais cette autre partie de
son affirmation : « Je ne peux récolter à moins d’avoir semé, et tout ce que j’ai
semé, il faut que je le récolte. »
Derrière ces affirmations, il y a un travail de conscientisation énorme qui peut
prendre toute une vie et même plusieurs vies, et à mon avis, ce n’est pas
nécessairement parce que quelqu’un a produit un « miracle » une fois dans sa
vie que le reste de sa vie ne sera qu’une suite de « miracles ». Or, de la manière
dont on nous présente cela dans Le Secret, on crée un genre d’obligation de
performance. J’ajouterais même qu’il peut être très osé d’afficher une
quelconque forme de désapprobation face à ces ouvrages sous peine d’être
qualifié de « négatif ». De la même façon, celui qui ne réussira pas à obtenir des
« performances » rapides, en fait les « miracles » que l’on nous promet dans nos
vies, pourrait être fortement tenté de se dévaloriser ou il pourrait subir la
dévalorisation de son entourage.
Or, à cette étape, nous en arrivons à porter un jugement sur soi-même ou sur
notre entourage, ce qui risque de créer une amplification des semences négatives
dans nos corps énergétiques. Dans la loi de la relation de cause à effet tel que
mentionné par Jésus, des effets peuvent être notés dans une vie subséquente à
celle que nous vivons présentement tout comme nous pouvons subir dans cette
vie-ci les effets de quelque chose qui a été semé dans une vie antérieure.
Il y a possibilité pour qui le désire de transmuter ou de transformer ces effets
dont nous ne souhaitons pas la manifestation dans nos vies. À ce sujet, je cite un
passage du livre Télos, protocoles pour la cinquième dimension d’Aurelia
Louise Jones:
« Les processus de transmutation et de transformation
J’aimerais ici vous expliquer la différence entre ces deux processus très
similaires. La transmutation est un processus par lequel on exprime une
transformation positive. Créer et vous livrer au travail avec la Flamme violette
ou à la prière dissoudra et guérira les énergies négatives. Par exemple, cela
transmutera ou changera une énergie ou un karma négatif en une énergie pure,
claire et positive. Si jamais vous vous sentiez déprimé, il vous faudrait identifier
et admettre ce sentiment en vous, comme s’il s’agissait d’un événement survenu
ce jour-là ou d’un souvenir ressurgissant d’une vie passée, dans votre mental
afin d’être examiné et transmuté. À cette fin, cernez ce sentiment en votre cœur
et contemplez-le. »
Et on ajoute une affirmation qui permet de produire le changement d’énergie
souhaité : « J’éprouve toutes ces choses à propos de ce qui m’est arrivé
106
aujourd’hui; ou encore, ce que je ressens n’est pas lié à la situation présente, et
pourtant ces émotions émergent de l’inconscient et se font connaître.
Puisqu’elles sont en moi, je les reconnais et les accepte comme miennes.
N’ayant nul besoin de connaître les détails de leur origine, je leur envoie de
l’amour et de l’harmonie. Je consens à les éprouver pleinement et à les
accueillir avec amour. »
Et on renchérit : « Par la suite, demandez à la Flamme violette de les bénir et de
les dissoudre. Assignez-la à chaque situation qui requiert d’être guérie et
résolue et priez votre Soi divin d’éliminer tout ce qui l’entoure et qui n’est pas
la perfection de Dieu. Si vous demeurez avec elle, celle-ci détruira cette
négativité progressivement et la changera en quelque chose de plus approprié,
de divin et de joyeux. La situation s’améliorera alors grandement. En somme,
cette pratique guérira des expériences difficiles et vous ouvrira de nouvelles
perspectives jusque-là inaccessibles. »
Voilà donc, à mon avis, une étape essentielle pour travailler efficacement avec la
loi de l’attraction. J’ai pris conscience de cette loi d’attraction il y a de cela
plusieurs années, tout comme d’ailleurs de la loi de la relation de cause à effet.
J’ai travaillé depuis ce temps à mettre ces lois en application au meilleur de ma
connaissance et de ma conscience et j’ai régulièrement obtenu des résultats
extraordinaires. Pourtant, à d’autres moments, il m’a semblé que j’avais perdu
tous mes moyens. Dans ces moments-là, j’ai eu beau travailler à manifester des
résultats, mettre ma conscience à l’œuvre, aller consulter au besoin, rien n’y
faisait, les résultats souhaités ne venaient pas.
Or, dans certaines de ces consultations, les moyens utilisés (tarot, hypnotisme,
médium) m’ont répondu qu’il fallait prendre le temps. Voilà donc ce que j’en
comprends : formuler des demandes, entretenir des pensées positives, cela
m’appartient de plein droit. Jésus a dit : « Demandez et vous recevrez », mais Il
n’a pas dit que la manifestation allait nécessairement se produire dans la minute
suivante. J’admets qu’il est possible que cela puisse nous arriver de plus en plus
régulièrement quand nous aurons acquis une grande maîtrise, en fait, quand nous
serons pleinement en contact avec notre divinité, mais pour le moment, j’ai
réalisé que la manifestation souhaitée dans ma vie peut être liée aux scénarios
d’incarnation d’autres individus. Il est possible que, si cette manifestation a lieu
selon ce que ma personnalité souhaite, cela précipitera certaines choses et
donnera finalement un résultat non souhaitable. Mon âme connaît mon scénario
d’incarnation et le scénario d’incarnation de l’ensemble, mais pas ma
personnalité. En fait, nous avons, à mon avis, un exemple probant de ce que
j’avance dans les transformations que vit notre monde présentement. Elles sont
possiblement la résultante directe des actions que Jésus est venu poser il y a de
cela 2000 ans…
107
Alors, ma personnalité pourra être tentée d’interpréter comme une imperfection
le résultat « négatif » obtenu, et Le Secret avec la pensée magique et l’obligation
de performance qu’il sème pourra avoir un effet amplificateur de cet effet.
À mon avis, je crois que le premier « miracle » que nous pouvons tous
accomplir dans nos vies, c’est celui de s’accepter bien humblement tels que nous
sommes avec nos imperfections du moment. Aussi imparfaits pouvons-nous
être, nous sommes et nous demeurons toujours des Êtres divins. Comme notre
âme a choisi de s’incarner dans un corps de matière lourd, il m’apparaît tout à
fait normal que nous ressentions aussi lourdement nos imperfections à certaines
journées. Est-ce que nous devons nous complaire dans ces imperfections? À
vous de décider. Pour ma part, j’ai choisi d’accepter ces imperfections avec
humilité, gratitude, compassion et non-jugement. Je m’y essaie tous les jours,
mais je n’y parviens pas toujours. Cela aussi fait partie de l’expérience.
Par la suite, j’essaie de travailler à transformer ces imperfections, ces
« faiblesses » en défis, puis en forces, en utilisant tous les outils dont je dispose,
et la loi d’attraction fait partie de mon coffre à outils. La vie est une expérience
grandiose assortie de multiples petites expériences. Cela se résume donc à vivre
ces expériences et ce sont elles qui me mettent en contact avec ma divinité, avec
qui je suis. Certaines personnes ont une attitude plutôt passive face à la vie.
Même dans cette situation, la vie demeure une expérience, car même le refus de
vivre des expériences constitue en soi une expérience.
À titre d’expérimentateurs de la vie, nous pouvons nous donner la permission
d’avoir à l’occasion des doutes sur nos capacités à manifester ce que nous
souhaitons obtenir comme résultats. À ce titre, j’aimerais vous citer un passage
du livre Les neufs visages du Christ. Dans ce livre, Jésus lui-même, par
l’intermédiaire de l’auteur Eugène Withworth, nous raconte certains épisodes de
sa vie. Le passage se situe entre le moment du dernier repas qu’il a pris avec ses
disciples et le moment de son arrestation qui a conduit à sa crucifixion. Cet
homme, Jésus, par ses capacités médiumniques, savait au moment du repas
qu’un des ses proches allait le trahir et qu’il allait ensuite vivre de grandes
souffrances. Étant en contact avec ses aspects divins, il est venu sur terre pour
expérimenter la présence de son âme dans un corps de matière, tout comme
nous. Comme nous, il a dû vivre avec la dualité entre sa personnalité et le
dessein de son âme et avec la lourdeur que cela occasionne parfois.
Le passage cité se situe donc au moment où il se retrouve au jardin de
Gethsémani après son dernier repas. Il nous relate ce qui vibre en lui à ce
moment précis :
108
« Prenant conscience de ce qui m’arrivait, mon souffle se crispa de
terreur. Je reconnus la véritable cause du doute, de la peur, de la tristesse et du
sentiment d’échec qui m’envahissaient. Je savais maintenant pourquoi j’avais la
peur au cœur, pourquoi mes cellules pleuraient, et pourquoi mon âme souffrait.
J’étais pris dans l’effroyable étreinte de la Nuit noire du désespoir. Elle
chevauchait mon esprit tel un démon.
(…) Pendant une heure, je passai des larmes à la prière. Pendant une
heure, je m’efforçai dans une angoisse grandissante d’extérioriser mon être
spirituel.
(…) Dans mon désarroi, je revins sur mes pas pour découvrir que les trois
disciples s’étaient assoupis. Ma terreur et ma solitude se transformèrent
soudain en colère. Par apitoiement sur moi-même et non par sens de la droiture,
je les réprimandai : « Déjà endormis? Ne pouvez-vous demeurer éveillés une
toute petite heure? Réveillez-vous et priez, ne cédez pas à la tentation de dormir.
Priez pour moi! Oh! Mon esprit est fort, mais que ma chair est faible! »
Voilà dans quel état intérieur devait se trouver Jésus à ce moment précis de sa
vie. Et pourtant, n’avait-il pas enseigné aux hommes auparavant? N’avait-il pas
manifesté de nombreux miracles en utilisant justement le pouvoir lié à la loi de
l’attraction?
Bien sûr, il est sorti de cette période de noirceur et il a pu terminer ensuite sa
mission sur terre avec grand éclat comme nous le savons tous.
Si Jésus a vécu une telle période de doute, ne pouvons-nous pas nous permettre
des doutes nous aussi? Ne pouvons-nous pas nous accueillir avec nos limites
humaines sur le chemin de l’unification avec nos aspects divins?
Oui, la loi de l’attraction fonctionne, mais il appartient aux humains de mettre en
place les outils qui permettront une manifestation harmonieuse dans la matière.
Au moment opportun, par le pouvoir de cette loi, la personne dans le besoin sera
mise en présence de l’outil nécessaire à la résolution de ses souhaits ou encore il
lui sera fourni tout ce qui lui est nécessaire pour manifester elle-même cet outil.
Selon moi, la manifestation dans la matière appartient aux humains et ne relève
aucunement de la pensée magique. Nous sommes ces magiciens quand nous
utilisons les pouvoirs liés à notre divinité.
Il ne sert à rien d’attendre d’être parfaits pour agir. Chacun de nous a un rôle à
jouer en ce bas monde et chacun de nous le joue, consciemment ou non, du
mieux qu’il le peut avec ses imperfections du moment. D’ailleurs, les plus
grandes réalisations sont souvent obtenues à partir d’un individu qui travaille
courageusement à dépasser les limites liées à ses imperfections. C’est
109
possiblement ce qui est à la base des pulsions qui m’amène dans le monde de la
communication.
L’expérience que je suis à vivre en est une de communication par l’écriture.
J’espère donc que mes écrits auront été d’une certaine utilité pour vous, chers
lecteurs et chères lectrices. J’ai tenté de vous partager, au meilleur de mes
aptitudes, une vision du monde que j’ai essayé d’envisager avec beaucoup de
recul. Ce recul augmente nos possibilités de compréhension du monde dans
lequel nous vivons et surtout des difficultés que nous y rencontrons.
Nous ne comprendrons possiblement jamais tous les tenants et aboutissants qui
sont sous-jacents à ce monde, d’où l’importance d’accueillir avec sérénité
l’instant présent. D’où l’importance aussi de vivre dans le non-jugement et la
compassion autant envers soi-même qu’envers ceux et celles qui ont des rôles de
bourreaux ou ceux et celles qui ont des rôles de victimes.
Et puis, quand nous comprenons que nous avons tendance à apprendre par un
procédé inverse, donc en mode réaction, nous pouvons dès lors mettre notre
conscience à l’œuvre pour inverser ce processus et entrer en mode action, une
action positive et constructive qui pourra amener davantage d’harmonie et
d’amour autant dans nos vies respectives que dans le monde en général.
Voilà le monde dont je souhaite ardemment participer à la création.
Dernièrement, lors d’une journée où je me sentais déprimé, impuissant, une
journée où j’avais l’impression de perdre mon temps dans la recherche de
manifestation de ce qui m’animait au niveau de la communication, je recevais
un courriel avec la pensée suivante : « La première qualité d’un créateur, c’est
le courage. Le courage d’affronter le scepticisme, le conformisme et, finalement,
la jalousie. » C’est une citation qu’on attribue à Claude Allègre, un politicien et
physicien français.
Et on commentait ainsi cette pensée : « L’acte de créer, c’est lancer un défi au
statut-quo, c’est oser être différent. Plus je suis original, plus je vivrai de
l’opposition des autres qui remettront en question ma vision et ma résolution
d’agir. Ce n’est pas un obstacle, c’est plutôt bon signe. C’est un test pour
mesurer mon engagement aux résultats que je veux créer, pour vaincre l’inertie
du présent pour créer l’avenir que je veux. Mon succès se définit par les défis
que je surmonte, autant internes qu’externes. »
J’ai mentionné en cours de route les difficultés vécues depuis que je me suis
engagé dans le monde de la communication ainsi que la peur qui m’habitait.
Vous avez dans ce commentaire un résumé de tout ce qui m’a habité au cours
des dernières années autant relativement à la fébrilité que cela a pu créer en moi
110
de participer à la création de ce monde nouveau, qu’à la peur liée au défi que
cela représente.
Le fait d’écrire ce livre aura eu un effet thérapeutique sur moi. Maintenant, je
ressens de moins en moins la peur et je dis à mon âme : « Que ta volonté soit
faite, dans le respect de ce que Je suis, dans le respect de mon prochain et
dans le respect de toutes choses manifestées dans la Création! »
111
Bibliographie
Byrne, Rhonda, « Le Secret », Les Éditions Un monde différent, 2006.
Colombelle, Louis, « L’Évangile du Verseau », Les Éditions Leymarie, 1939.
Dubé, Yves, « Passez de la survie à la vie », Éditions L’AiDOJEUNES, 2007.
Dubé, Yves, « Prends le temps… », Éditions L’AiDOJEUNES, 2003.
Harvey, André, « Les yeux du cœur », Edition Les productions André Harvey, 2006.
Jones, Aurelia Louise, « Telos, protocoles pour la cinquième dimension Tome III », Éditions
Ariane, 2006.
Kryeon, Adama, la Fraternité de Lumière, Soria, Hildon, Chandra et Flex, « 2007 Le retour de
la Lumière », Éditions Ariane, 2006.
Kryeon, la Fraternité de Lumière, Soria, l’archange Michaël et Amma, « 2008 Au delà du
voile des illusions et de la confusion », Editions Ariane, 2007.
McTagggart, Lynne, « L’Univers Informé, Éditions Ariane, 2005.
Ricquier, Michel, « Le Guide et le musicien, Les Éditions Exergue, 1998.
Walsh, Neale Donald, « Conversations avec Dieu tome 3 », Éditions Ariane, 1999.
112
A PROPOS DE L’AUTEUR
Né en 1953, à Saint-Jean-Port-Joli, une magnifique région du Québec reconnue pour le talent
des artistes qui y exercent leur art, Yves Dubé, durant son enfance, se laisse imprégner de la
nature qui l’entoure.
Cette nature lui parle. Il la trouve belle. Il apprend par l’exemple, d’abord au contact de ses
parents, et ensuite au contact de cette même nature, les valeurs profondes qui devraient tracer
les fondements d’une société qui soit juste et équitable pour tous, une société fondée sur le
« gros bon sens ».
Il apprend aussi par l’exemple ce qu’est l’ouverture du coeur, l’ouverture à soi, mais aussi et
en particulier, l’ouverture à plus grand que soi, l’ouverture à l’ensemble, l’ouverture à la
collectivité.
Le monde n’est-il pas une oeuvre d’art que chacun de nous est appelé à créer et à façonner
chacun à sa manière chaque jour? Pour y arriver, comme dans toute création, il y a des règles
à suivre. Ces règles ont leur origine dans des lois universelles non écrites. Ce sont ces règles
et ces lois qu’il apprend à découvrir au fil de ses expériences de vie. Ce sont ces valeurs
profondes et ces règles qu’il se sent appelé à transposer dans ses écrits.
113
DU MÊME AUTEUR
Yves Dubé
Ce livre propose une réflexion sur la vie, l’amour, la souffrance, la mort et le suicide à partir
des expériences de vie de l’auteur. Ce dernier y raconte certains événements de sa vie et il
s’arrête en particulier aux épisodes utiles pour soutenir la réflexion.
114
Ce livre propose une réflexion qui nous invite à délaisser la conscience individualiste qui
anime la plupart d’entre nous présentement, et à intégrer plutôt des modes de fonctionnement
axés sur la conscience collective. Nous pourrions ainsi parvenir à redonner aux ressources
monétaires leur rôle de « fluide », ce qui nous donnerait accès à un monde « nouveau » où
tous les êtres humains seraient plus facilement en mesure d’exploiter leur créativité et leur
plein potentiel, donc de se réaliser pleinement. Un rêve, une utopie… Ou une réalité en
devenir…?
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TABLE DES MATIÈRES
Remerciements………………………………………………………………...3
Avant-propos…………………………………………………………………..4
L’énergie………………………………………………………………………10
Des êtres divins……………………………………………………………….17
La réincarnation……………………………………………………………….24
La relation de cause à effet……………………………………………………43
Les enfants d’aujourd’hui……………………………………………………..59
Le non jugement, la compassion et la gratitude………………………………69
La spirale d’évolution et le temps…………………………………………….74
Le multidimensionel, l’interdimensionel et l’instant présent.………………..79
La conscience collective et la grille magnétique……………………………..90
La suicide, l’euthanasie et l’avortement………………………...……………97
En terminant……………………………………………………….………..104
Bibliographie………………………………………………………………..111
A propos de l’auteur..………………………………………………………..112
116