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Le Hé ris son .

Le Hérisson,comme chacun peut s’en ren

dre compte en regardant son portrait,est ungracieux petit animal,au groin malicieux,àl’! il ! if,et dont toute la personne a quelquechose de piquant qui force l’amitié .

Sa peau, au lieu de porter des poils,esttoute héris sée d’aiguil lon s ; c

’est la un grandbonheur pour l’animal, car pensez commeon se moquerait de lui si, avec un nompareil, il avait la!peauhsse comme celled’une anguille .

I l vit à la campagne,dans les haies b ienépaisses,le s fourrés et les tas de pierres,oùil s ’amenage une tanière . Mais on le ren contre un peu partout ; j e me rappelle en avoirtrouvé un,en I9 14,dans le filet d

’un ! agonde chemin de fer; c

’est d ’ailleurs une granderareté . Ce hérisson resta longtemps notre

compagnon de guerre ; il mourut de façontragique . Mais l’histoire est trop triste pourque j e la raconte .

Le Héris son circule surtout a la nuit tombante,c

’est pourquoi bien des détails de savie sont resté s longtemps dans l

’ombre . Pourtant une foule d’histoires couraient sur soncompte ; venant de simples paysans,ellespassaient pour des légendes ; depuis qu

’ellesont été confirmées par des chasseurs,gensqui ne mentent j amais,on ne les discute plus .Donc,un chasseur a l

affût à la lis ière d’unbois vit un fort hérisson sortir du fourré,serendre sous un poirier planté dans le champvois in,et s

’y oflrir un copieux déj euner . U ne

fois b ien rassas ié,l’animal se roula quelques

instants sur le dose t regagna le bois,emportant avec lui une petite c argaison de poiresfichées à ses piquants ! uand il fut arrivé àune clairière,il grognad’une voix câline,etl’on vit accourir en gambadant une demidouzaine d’enfants héris sons . Le vieux sesecoua comme un chien qui sort de l’eau,et distribua de cette façon ses provisions asa marmaille .

On ne sait pas s i c etait le père ou la mère ;le chasseur n ’osa pas le lui demander, cartout le monde sait qu

à l’affût il faut resterabsolument immobile et s ilencieux .

C’est de la même façon que notre animalemporte chez lui les feuilles mortes qui luiservent à capitonner son nid .

Le Héris son,cependant,ne mange pas quedes fruits ; il raflole des grenouilles et descrapauds ; malgré son air lambin,on l

’a vuattraper a la course non seulement des mulots et des souris,mais auss i des limaces .

Dans notre société le Hérisson exerce laprofes s ion d’In sec tivore . Trente ! s ix dentspointues,presque égales,comme des dentsde scie, lui permettent de croquer les bêtesqui ont les carapaces les plus dures et lesplus vilains noms,comme,par exemple,lesMormolyces,les É laphres, les Cly tres et lesMé lolon thes . Ces dernière s,d

’ailleurs ne sontautres que des hannetons,de sorte que leHéris son doit être considéré comme un animal utile qu’il faut protéger . I l rend auss i degrands services dans les maisons,où il s elais se facilement apprivoiser,même s

’il a été

capturé adulte . I l débarrasse,en un rien detemps,la cuis ine de tous les cafards et cancrelats qui l ’infesten t . On raconte qu’unhéris son domestique fut prêté par son pro

prié taire a tous ses amis succes s ivement,etqu’il réussit chaque fois a faire maison nette .

Quand il se met en colère, ce qui luiarrive comme a tout le monde,il fronce lapeau du front et dirige ses piquants en avant .I l attaque ainsi,et met en fuite,des animauxbeaucoup plus forts que lui . Mais le plussouvent,quand il es t en danger,il ne cherchepas midi à quatorze heures ; il se roule vivement en boule ; de sorte qu

’il présente detous côtés les pointes de ses épines . Cettefaçon de se défendre est très efficace . U n

poète grec,qui vivait 700 ans avant notreère, disait déj à Le renard connaît unefoule de tours, le hérisson n

’en sait qu’un,mais qui est bon . ! ien rares,en effet,sontles chiens qui consentent a se mettre la gueule

en sang pour le croquer . Par exemple,ilsaboient vigoureusement,car ils sont furieuxque ce misérable animal se moque d

’eux decette façon . Les renards,quelquefois,roulen tla boule jusqu’à une flaque d ’eau, ou lamouillent d’une autre façon,pas très propre,et que j e n’ai pas besoin d’expliquer . La pauvre bête se déroule pour protester,et se faitprendre .

On dit que les ! ohémiens mangent de lasoupe au héris son ; j e ne sais pas s i ce bouillon a bon goût . De la peau on fait des cas

quettes,tout ce qu’il y a de plus originales .

Enfin il faut savoir que la fourrure duhéri sson n’a pas,comme celle du chat parexemple,un sens bien défini . On peut doncle caresser auss i b ien de la queue vers la têteque de la tête vers la queue . En réalité,il vautmieux ne pas le caresser du tout,car le pau

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vre animal,à cause de ses piquants,est inca

pab le de se gratter ; de sorte qu’il est entie

rement,complètement et intégralement couvert de puces .Et cela,j e ne l

inven te pas,j e l’ai vu de

mes yeux,et j e cours encore .

La Puc e .

Peu d ’animaux tiennent,avec un auss i petitcorps,une auss i grande place que la Puce .

Cela vient de ce qu’elle est trè s remuante .

Elle a deux pattes très longues, comme lasauterelle,qui lui permettent de se déplacerrapidement et d’attirer l’attention presqueen même temps sur plus ieurs endroits à lafois .

Permettez—moi de m’

in terrompre un instant . ! ’avais demandé à ces deux Singes de meprocurer une puce pour que j e puis se vousen présenter le portrait,et voilà qu

’ils n’enfinis sent pas de livrer la commande .

Heureusement qu’ils sont en cage ; cela

nous permet au moins de surveiller leurtravail .Continuons touj ours en attendant .

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La Puce es t une vilaine bête ; elle se repaîtde sang,qu

’elle suce en perçant de petitstrous dans lap eaudes animaux et de l

’homme .

Ceux ! ci se grattent,mais touj ours trop tard .

Elle a en tout s ix pattes articulées . Elle estdonc un insecte . La ! dessus pas d’hésitation .

Mais j e n’ai j amais b ien compris pourquoi lesprofesseurs de ! oologie la classent parmi lesdiptères,c

’est— à ! dire parmi les insectes adeuxailes,avec les mouches . Chaque fois que j

’aieu des puces, ne riez pas,cela vous arrivera aussi j ’ai bien regardé ; j amais j e neleur ai vu d’ailes . La seule ressemblance quej e leur connaisse,c

’est leur larve . Comme lepapillon vient de la chenille,de même lamouche vient de l ’asticot . Or la larve de laPuce est un petit asticot,tout j oli,tout minuscule . Elle éclôt et se transforme dans lesrainures des parquets,dans les maisons etdans les niches à chiens .

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le trouve au Congo . C’est le plus petit de sSinges de l’ancien continent . Le Ouistiti,quivit dans l ’Amérique du Sud,est bien pluspetit encore ; j

’ai connu une dame qui enavait un,enveloppé dans un mouchoir desoie,au fond de sa poche . On ne pourraitpas en faire autant avec un Talapoin . Ce dernier est doux et facile a apprivoiser,commebeaucoup de Cercopithèques, ou singes àqueue .

De toutes les Puces,la plus importante àconnaître est celle du ! at ; c

’est elle qui

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transporte cette terriblemaladie qu’on appellela peste .

Quand la puce a sucé le sang d’un rat pesteux, sa trompe contient le microbe de lamaladie, et s i l

in sec te vient a piquer unautre rat ou un homme, il lui inocule lapeste .

Depuis que l’on sait cela,on se défend bienmieux contre les épidémies qui étaient,il y apeu de temps encore,des fléaux terribles,e tdont la cause ainsi que le mode de propagation sont resté s longtemps mystérieux .

Qu’on se rappelle à ce suj et la fable où lesanimaux malades de la peste s

assemb len t

sous la pré s idence du Lion,pour chercher lacause du mal dont ils ne mouraient pas tous,mais dont tous étaient frappés .S i La Fontaine vivait de nos j ours,il tour

nerait son récit tout autrement . Comme ceci,j e suppose

Les An imaux malades de la P este .

Un animal qui fa it horreur,Et que le C i el dan s sa fureur,

lnventa pour punir l iniquité terres tre,

La Puc e,pui squ’ i l faut l ’appeler par son nom,

Capab l e d’enrichir en un jour l’

Achéron

Donnait aux Animaux la pest

!’

ai peur que cela ne rime pas trè s b ien .

Dois — je continuer ! Qu’en pensez — vous !

Eh bien ! monsieur Talapoin ! C ’est pourauj ourd’hui ou pour demain !

Grâce à s es pattes sauteuses la Puce peutfaire des bonds prodigieux . On a c alculé ques i l’homme était capable, en proportion,desauter auss i haut qu’elle, il franchirait sanspeine la Tour Eiffel . La Puce a ce grandavantage sur l’homme qu’étant dépourvuede squelette osseux elle ne risque pas de serompre le cou en retombant .Quand on regarde une Puce bien en face

entre lesVues a la loupe,les griffes de la PuceDécidément,j e perds patience . Ayez donc

la bon té de surveiller les S inges a ma place .

Quand ils auront trouvé ce qu’il nous fautvous me préviendrez .

Moi,j e passe à une autre bête .

Le Lama

Et les autres Chameaux duNouveauMonde.

Pour nous,qui n’y entendons rien un cha

mean est une bête qui a deux bosses sur ledos; mais il paraît que ces ornements si apparents n e sont que des accessoires . Pour êtreun chameau,il faut bien autre chose . C’estainsi que le Lama,par exemple,mérite cenom,car il a la même dentition,les mêmesestomacs la même sobriété,et un squelettequi,comme celui du Chameau,ne présenteaucune trace de bosse .

Les Lamas vivent au Pérou et au Chili,etj usqu’à la Terre de Feu,où il fait s i froid,depréférence sur les hauts plateaux monta

gneux . Ceux que l ’on voit en Europe,dansles !ardins zoologiques,y sont en général contre leur volonté . I l y a bien encore un GrandLama au Thibet,mais il e st seul de son espèce,et j e crois bien que personne ne l ’a j amais vu.

D ’ailleurs ce n’est pas un ruminant,et il nenous intéresse pas .Dans leur pays,ces excellents animaux

rendent à l’hommed’in appré c iab les servicesprincipalement comme bêtes de somme .

On les charge,a même leur épaisse t0 isond’un fardeau qui dépasse rarement 50 ! ilos,et on les conduit en caravanes de plusieurscentaines de bêtes d’un bord de l ’Amériquea l’autre,par ! dessus les montagnes les plusabruptes . Les étapes ne sont pas b ien longues,1 0 à 2 0 ! ilomètres par j our,tout au plus .

Ces animaux, é crit ! uffon,sont doux etfiegmatiques, et font tout avec poid s etmesure . On ne peut que partager son avisquand on songe que le fourniment completdes chasseurs alpins de l’armée françaiseatteint 3 2 ! ilos, et que les mulets militairessont chargés a 1 2 0 ! ilos ; ainsi lesté s ils font3 o,et quelquefois 40 ! ilomètres par j our .

Des Lamas en caravane ont l’air d ’unefamille nombreuse en excursion ; ils voyagent en amateurs,ne se pressent pas,regardent a droite et à gauche,broutent quandil leur plaît,et,a la moindre fatigue,ils se

couchent,non sans les plus grandes précautions,d

’ailleurs,pour ne pas déranger leurcharge . Pour les conduire on en choisit unauquel on met une clochette au cou, unlicol orné des plus belles couleurs, et unpetit drapeau sur la tête . On en garde touj ours une quarantaine non chargés, poursoulager ceux qui viendraient a être fatiguésen cours de route .

Ce qui les caractérise encore, c’est leur

extrême curiosité . Qu’un obj et inusité vienneà frapper leur attention, toute la caravanes ’arrête et va voir de près de quoi il s ’agit .Cela met souvent un grand désordre dans leconvoL

Les indigènes sont très doux avec eux,car

de ruminer . C’est pour cette raison que j evous conseille de ne pas regarder trop lon

guemen t le Lama que nous vous présentonsquand ils couchent les oreilles comme cela,il faut touj ours se défier .

U n cousin du Lama,l’

Alpaca,vit égalementà l’é tat domestique ; mais il e st un peu pluspetit, et on l

’élève surtout pour tondre satoison,qui est extraordinairement épaisse .

Deux autres membres de la famille vivent,au contraire , à l

’état sauvage ; ce sont leGuanaco et la Vigogne . Le premier est un

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Lama à poil très court ; le second ne diffèredu premier que par une sorte de cr1n 1ere

qu’il porte sur les deux épaules .

I ls sont très agiles et circulent avec uneétonnante facilité dans les rochers de leursmontagnes .

I ls montrent cependant quelques différenc es de caractère lorsque le chefd

’un troupeaude Guanacos a été blessé par un chasseur,lesautres se sauvent,alors que,dans les mêmescirconstances, les Vigognes n

ab andonnen tpas leur capitaine .

Pour capturer des Vigognes,les Indiens seréunissent en grandes troupes et délimitent,a l’aide de pieux réunis par des cordes,unvaste enclos largement ouvert d’un côté ;auxcordes ils suspendent des banderolesd’étoffe .

Les chasseurs rabattent alors tous les troupeaux de Vigognes qu’ils rencontrent verscette enceinted’où les pauvres bêtes,effrayéespar les étoffes flottantes,n

’osent pas s’é chapper . Les Guanacos sont beaucoup moinscraintifs,et s

’il s ’en trouve quelques — uns mêlé s par hasard aux Vigognes pourchassées,ils font sauter cordes et piquets, frayent

ains i un chemin aux autres,et tout le mondedétale .

Les cavaliers les chassent aussi à l’aide desbolas Ce sont deux boules réunies parune corde qu’on j ette dans les pattes dugibier en fuite ; l

’animal s’

en tortil le et finitpar tomber .

I l paraît aussi qu’on peut prendre les Guanacos en s ’adressant au défaut principal dela famille,la curios ité . Le chasseur n’a,dit—on,qu

à s e coucher par terre,a ramper,aexé cuter toutes sortes de toursd’équil ib riste,pourvoir un troupeau s ’approcher et faire cercleautour de lui comme le public d ’un cirque .

Et quand il tire un coup de fusil dan s le tasses spectateurs n’en sont nullement effrayé s ;ils prennent cela pour le clou d ’un numéroparticulièrement réussi .Moi,j e veux bien le croire ;mettons même,

s i vous voulez,qu’ils applaudissent à tout

rompre en criant ! is !

Le ! randDuc .

Avant de raconter l’histoire naturelle duGrand Duc,j e voudrais dire quelques motsde la belle image en couleurs que vous voyezplus loin .

Tout le monde reconnaîtraIun oiseau ;il estmême trè s réuss i et donne bien le caractèredu Grand Duc ; mais le papier peint qui estderrière demande une explication . On y voitdeux sortes de raies les noires représententdu noir ; les autres,qui ont l

’air de colonneségyptiennes, sont des troncs d

’arbres, destroncs de pins,pour être plus précis . L’ensemble sign ifie que l

’oiseau se trouve dansune forêt de pins,et dans une forêtoù il faittrès sombre . Cela était indispensable,carc’est un oiseau nocturne,et quand il fait unpeu trop j our il garde les yeux fermés . Vousvoyez le j oli portrait que nous aurions eu .

Quand vous allez chez le photographe,onvous dit d’ouvrir les yeux et de regarder lepetit oiseau ; j

’ai dit a mon grand oiseauOuvrez bien les yeux,et regardez lademoiselle,ou le monsieur . Et voilà . I l est posésur la souche d’un pin qui a été s cié et abattu ;ce tronc est plus gros que les autres parcequ’il est plus rapproché . Maintenant, s i l

’image n e vous plaît pas,tant pis pour vousmoi,j

’ai fait de mon mieux .

Les hommes,c’est bien connu,sont de tous

les animaux les plus égo!stes ; ils se croientle centre de la création,et,en particulier,ilsjugent qu’un animal est utile ou nuisible uniquement par rapport a eux . Les rapaces nocturnes en général font une chasse très activeaux petits mammifères, rats,écureuils,mulots,et on les considère pour cela commeutiles ; seul le Grand Duc est dit nuisible,parce qu’il est assez gros pour attraper deslapins et des lièvres,que l

’homme se réservede tuer et de manger lui ! même .

Tel, cependant,ne devait pas être l’avis

d’une certaine famille auvergnate qui,dit ! on,se fit entretenir j adis par un ménage de

Grands Ducs . Voici comment ! ces o i seaux

10 1gnen t a un talent de chasseur hors ligneun grand amour pour leurs petits ; nulle n i

chee n’est plus richement approvi s ionnée

que la leur . Or,un paysan d’

Auvergne avaitdécouvert un nidde Grands Ducs moinsb ien caché qu

’ils ne le sont d’ordinaire,et il

allait régulièrement y chercher, pour safamille,de quoi faire une gibelotte,un civet,ouune s imple ratatouille .

L’hi s toire suivante,qui s

’est passée en Poméranie,mérite d

’être contée a ce propos .

Undeces oiseaux vivait en captivité,enchaînéparune patte,près d

’un poste fores tier . U n

de ses congénères,attiré par se s appels,leprit en pitié,et lui apporta de la nourriture,toute s les nuits,pendant près d

’un mois . Enquatre semaines on constata tr01s l ièvres,un rat d

’eau,une pie,deux grives,unehuppe,deuxperdrix,un vanneau,deux poule sd’eau,un ç an ardsauvage et un nombre incalculablede ra ts ordinaires et de souris . Cela prouve

que les Grands Ducs ont aussi bon appétit

que bon coeur,et aussi pourquoi pas!qu’ils ont un langage pour se comprendre

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dant vingt ! huit j ours,mais elle refusa dereconnaître pour ses enfants les canetonséclos,et elle les dévora . C’était triste, maisc’était b ien fait pour le monsieur qui lui avaitj oué ce tour .

Le Grand Duc ne chasse que la nuit . I l volequand les autres animaux dorment, il lesréveille en claquant du bec et en poussantdes cris affreux,et il se sais it d

’eux quandils se sauvent en chemise de nuit . Voici comment ! uffon nous traduit le cri du DucHa i/zou! hou/zou! boubou! poulzou

l !e suisb ien sûr que j e me sauverais auss i s i j

en ten

dais cela,brusquement,dans ma chambre acoucher . Le j our,par contre,il se tient cachédans un c reux de rocher ou un tronc vermoulu ; mais que d

’autres oiseaux viennentà découvrir sa retraite,aussitôt toute la fouleaccourt pour se venger ; on l

’entoure,on lebouscule,on l

’insulte ; les plus petits, le splus faibles de ses en nemis,son t les plusardents a le tourmenter,les plus 0p in iâtresa le huer, dit ! uffon .

Les chasseurs mettent à profit cet acharnement . l l s exposent un Grand Duc captif,ou

même empaillé,et l’entourent de branchages

enduits de glu,où les autres oiseauxviennen tse prendre ; ou bien ils se diss imulent dansles environs et abattent à coups de fusil ceuxqu ’ ils veulent détruire .

Le Grand Duc appartient a la fami l le desHiboux,comme le prouvent les deux cornes,ou aigrettes,qu

’il porte sur le front . S ’il neles avait I l serait beaucoup moinschouette, direz ! vous . Mais non,au contraire,il deviendrait justement une Chouette, etpasserait dans une autre famille de ! apacesnocturnes .Pour qu’on l’appelle Grand,c

’est qu’il doity en avoir un petit! Parfaitement,et mêmeun moyen . Mais n’allez pas vous imaginer

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qu’il suffira de placer votre livre d’images àquelque distance de vous,ou au bout de lachambre,pour avoir le portrait des ducs deplus en plus petits . I ls ont leur physionomieà eux,qui diffère de celle du grand . Commej e ne saurais b ien vous les décrire, j e vousdonne ici deux croquis rapides qui vous endonneront une idée .

A ces détails près,les hiboux se ressem

blent et mènent une vie très analogue . C’estune famille très fermée .

I ls n ’ont guère de points communs qu’avec les Poux,qui,comme eux,chassent surtout la nuit et,comme eux,prennent un x aupluriel .