EME SEMAINE SCIENTIFIQUE AGRICOLE Je suis … · activités des jeunes en complément au programme...

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DR ADAMA TRAORE, PRESIDENT DE LA 4 EME SEMAINE SCIENTIFIQUE AGRICOLE « Je suis heureux de voir que tous les partenaires techniques et financiers sont prêts à accepter le leadership du CORAF/WECARD » Quels sont les sentiments qui vous animent concernant le choix que le CORAF/WECARD a porté sur vous pour présider la 4 ème Semaine Scientifique Agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre ? J’exprime ma gratitude au CORAF/WECARD pour le choix porté sur ma personne pour présider la Semaine Scientifique Agricole. C’est un grand honneur qui m’est fait et c’est une lourde tâche. Je suis d’autant plus heureux d’assumer cette mission que le CORAF entretemps depuis la période de sa renaissance avec la création du nouveau CORAF a grandi. Le CORAF est aujourd’hui devenu une organisation appropriée par les pays membre et aussi par les communautés économiques régionales, CEDEAO et CEEAC. Ceci a placé l’organisation dans une situation exceptionnelle pour lui permettre de réaliser la vision à laquelle nous à l’époque en 1999 nous avions cru. Une organisation où les états membres et leurs systèmes nationaux de recherche travaillent pour mutualiser les efforts et leurs ressources pour atteindre les objectifs que les décideurs politiques et les populations attendent d’une organisation comme la nôtre. Le chemin parcouru a être long ? Le Secrétariat Exécutif a bien évolué comme vous le saviez. Nous qui étions avec le Dr Ndiaga Mbaye, ancien Secrétaire Exécutif du CORAF que je félicite pour avoir assuré à une période extrêmement difficile cette petite phase de transition, avons vécu cette évolution. C’était une équipe extrêmement limitée de chercheurs : le Secrétariat Exécutif et Marcel Nwalozi, coordonnateur scientifique. Quand je passe maintenant au CORAF, quand je vois comment l’organisation s’est développée et structurée et, surtout quand je vois des ressources humaines appropriées venant de différents pays membres, je me rends compte que notre organisation a énormément mûri. C’est pour cela que quand on m’a demandé de présider la semaine scientifique, j’ai saisi cette opportunité pour témoigner du progrès et des attentes que nous avions à l’époque et qui ont été pleinement satisfaits voire même surpassés. Je suis extrêmement heureux de voir que tous nos partenaires techniques et financiers sont prêts à accepter le leadership du CORAF. Quelles initiatives du CORAF/WECARD vous ont le plus marqué ? Je suis fier de l’organisation qui s’est donné des programmes structurants pour faciliter la coopération. Je salue en particulier le programme de productivité agricole en AOC (PPAAO/WAAPP). Il m’est extrêmement cher. Il a été lancé par le Sénégal, le Mali et le Ghana. Je salue en particulier le WAAPP qui est novateur en ce sens que les pays en s’endettant ont accepté de financer la coopération internationale sous- régionale supportée par le CORAF/WECARD. Ce qui est une première. Quand j’étais président du CORAF, nous envoyions tout le temps des lettres aux pays membres pour qu’ils s’acquittent de leurs cotisations dont le montant était tellement faible. Quand j’ai vu que chacun de ces trois pays accepte de donner 1 millions de dollars au CORAF et que celui-ci ait pu se restructurer pour avoir la dimension qu’il a aujourd’hui, je m’en félicite. Je me dis que de tels projets, qui englobent maintenant 13 pays, il nous les faut aussi bien en Afrique de l’Ouest qu’en Afrique Centrale qui souffre de ce manque d’investissements dans la recherche. Nous aurons bientôt le CAAPP pour renforcer les pays en Afrique Centrale et répondre aux attentes des populations. Ce sera un pas important pour contribuer à renforcer la coopération sous régionale en Afrique Centrale. Nous allons faire de notre mieux pour que ce projet puisse voir le jour.

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DR ADAMA TRAORE, PRESIDENT DE LA 4EME SEMAINE SCIENTIFIQUE AGRICOLE « Je suis heureux de voir que tous les partenaires techniques et financiers sont prêts à accepter le leadership du CORAF/WECARD »

Quels sont les sentiments qui vous animent concernant le choix que le CORAF/WECARD a porté sur vous pour présider la 4ème Semaine Scientifique Agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre ? J’exprime ma gratitude au CORAF/WECARD pour le choix porté sur ma personne pour présider la Semaine Scientifique Agricole. C’est un grand honneur qui m’est fait et c’est une lourde tâche. Je suis d’autant plus heureux d’assumer cette mission que le CORAF entretemps depuis la période de sa renaissance avec la création du nouveau CORAF a grandi. Le CORAF est aujourd’hui devenu une organisation appropriée par les pays membre et aussi par les communautés économiques régionales, CEDEAO et CEEAC. Ceci a placé l’organisation dans une situation exceptionnelle pour lui permettre de réaliser la vision à laquelle nous à l’époque en 1999 nous avions cru. Une organisation où les états membres et leurs systèmes nationaux de recherche travaillent pour mutualiser les efforts et leurs ressources pour atteindre les objectifs que les décideurs politiques et les populations attendent d’une organisation comme la nôtre. Le chemin parcouru a dû être long ? Le Secrétariat Exécutif a bien évolué comme vous le

saviez. Nous qui étions avec le Dr Ndiaga Mbaye, ancien Secrétaire Exécutif du CORAF que je félicite pour avoir assuré à une période extrêmement difficile cette petite phase de transition, avons vécu cette évolution. C’était une équipe extrêmement limitée de chercheurs : le Secrétariat Exécutif et Marcel Nwalozi, coordonnateur scientifique. Quand je passe maintenant au CORAF, quand je vois comment l’organisation s’est développée et structurée et, surtout quand je vois des ressources humaines appropriées venant de différents pays membres, je me rends compte que notre organisation a énormément mûri. C’est pour cela que quand on m’a demandé de présider la semaine scientifique, j’ai saisi cette opportunité pour témoigner du progrès et des attentes que nous avions à l’époque et qui ont été pleinement satisfaits voire même surpassés. Je suis extrêmement heureux de voir que tous nos partenaires techniques et financiers sont prêts à accepter le leadership du CORAF. Quelles initiatives du CORAF/WECARD vous ont le plus marqué ? Je suis fier de l’organisation qui s’est donné des programmes structurants pour faciliter la coopération. Je salue en particulier le programme de productivité agricole en AOC (PPAAO/WAAPP). Il m’est extrêmement cher. Il a été lancé par le Sénégal, le Mali et le Ghana. Je salue en particulier le WAAPP qui est novateur en ce sens que les pays en s’endettant ont accepté de financer la coopération internationale sous- régionale supportée par le CORAF/WECARD. Ce qui est une première. Quand j’étais président du CORAF, nous envoyions tout le temps des lettres aux pays membres pour qu’ils s’acquittent de leurs cotisations dont le montant était tellement faible. Quand j’ai vu que chacun de ces trois pays accepte de donner 1 millions de dollars au CORAF et que celui-ci ait pu se restructurer pour avoir la dimension qu’il a aujourd’hui, je m’en félicite. Je me dis que de tels projets, qui englobent maintenant 13 pays, il nous les faut aussi bien en Afrique de l’Ouest qu’en Afrique Centrale qui souffre de ce manque d’investissements dans la recherche. Nous aurons bientôt le CAAPP pour renforcer les pays en Afrique Centrale et répondre aux attentes des populations. Ce sera un pas important pour contribuer à renforcer la coopération sous régionale en Afrique Centrale. Nous allons faire de notre mieux pour que ce projet puisse voir le jour.

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SESSIONS PARALLELES Le Secteur privé et le CORAF/WECARD pour une recherche utile

Dans le cadre de la 4ème Semaine Scientifique Agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre, une session parallèle portant sur le secteur privé et l’emploi des jeunes a été organisée sur le thème: « Opportunités et défis pour le développement du secteur privé, la promotion de l'emploi des jeunes et des femmes ».

L’engagement du CORAF/WECARD en faveur de ce thème se décline à travers: un atelier organisé en novembre 2013 pour susciter la mobilisation et l’implication du secteur privé dans la mise en œuvre de son second plan opérationnel et stratégique; une politique genre associant le secteur privé dans ses activités pour créer les conditions favorables à une incubation des jeunes et l’auto-emploi des femmes; la mise en œuvre d’un projet « Connaissance pour l’emploi basée sur internet » d’une part et du projet UNIBRAIN de l’autre pour accroître l’utilisation des résultats de la recherche scientifique comme source de création de nouveaux emplois pour la jeunesse instruite. On note la nécessité de développer le partenariat public-privé et des stratégies pour la valorisation des résultats de la recherche scientifique. Afin de motiver davantage les chercheurs privés, les participants suggèrent de développer des mécanismes commerciaux des résultats de la recherche. , Afin d’inverser la situation, les participants de cette session ont invité le CORAF/WECARD à financer les activités des jeunes en complément au programme « connaissance pour l’emploi basée sur internet » et de développer des instruments publics pour promouvoir l’emploi des jeunes à travers l’utilisation des technologies et des innovations. Il s’agit de faire de l’agriculture, un business et un pourvoyeur d’emploi notamment pour les jeunes.

La recherche privée fait face à d’énormes défis, aussi bien sur le plan interne qu’externe. De plus, le potentiel d’innovations privées n’est pas souvent pris en considération par la recherche conventionnelle. Aussi, la recherche pilotée par les privés est obligée de développer sa propre stratégie et faire son propre plaidoyer. C’est dans ce cadre que s’inscrivent les activités de Mme Gisèle Lopès d’Almeida qui a su faire de l’agriculture un business écologique rentable en trouvant des solutions biologiques aux problèmes d’intrants. Trois types de bio produits ont été développés par son entreprise : le biodegradeur nematicides, le biocompost et l’activateur de croissance nematicide. Toutes ces innovations ont l’avantage de préserver la santé des plantes et des animaux et notamment de promouvoir l’agriculture familiale moderne.

Gestion des connaissances et renforcement des résiliences au menu

Au cours de la première journée de la 4ème semaine scientifique agricole, un évènement parallèle ayant pour thème : « Production et gestion des connaissances pour renforcer la résilience des systèmes agro-sylvo-pastoraux. La session présidée par le Professeur Daniel Franck IDIATA, Commissaire Général du Centre National de la Recherche Scientifique et Technologique du Gabon (CENAREST), a été marquée par des présentations et des échanges sur le thème principal.

Dans sa présentation Dr Valentine YAPI-GNAORE, Directrice Générale du Centre International de Recherche –Développent sur l’Elevage en zone Subhumide (CIRDES)a abordé le thème: Résilience et développement agricole : un nouveau paradigme ?

Selon Mme Yapi-Gnaore, les Systèmes Nationaux de recherches agricoles sont directement impliqués dans les différents systèmes de gestion de la résilience à travers les différents programmes d’activités.

Dr AboubakarNjoya, a indiqué que le CORAF/WECARD a toujours supporté les activités des réseaux, associations et sociétés savantes en lien avec les questions de recherche et de développement agricoles. Il a lancé un appel à la formation d’associations des économistes et biométriciens qui pourraient être soutenues par le CORAF/WECARD.

Dr Adama SOW de l’Ecole Inter Etat des Sciences et Médecine Vétérinaire (EISMV) a fait une présentation intitulée : « Approche multisectorielle de la mouche tsé-tsé et contrôle de la trypanosomiase : cas de la Campagne Panafricaine pour l’Eradication des Tsé-Tsé et des Trypanosomoses en Afrique (PATTEC) au Burkina Faso ». Nounagnon Richard HODOMIHOU du CIRAD a pour sa part exposé sur le sujet: «Caractérisation des risques de contamination des agro-systèmes périurbains de Dakar par les éléments traces métalliques » ;Emmanuel Panyoo Akdowa a réfléchi sur le thème : « Contributions des Innovations de la recherche à l’amélioration des systèmes agro-alimentaires d’Afrique Centrale » ; tandis que la communication de HOUESSOU Mawuna Donald Vulnérabilité des communautés basées sur l’élevage à la variabilité et au changement climatique : le point sur le centre du Benin

Le renforcement des compétences en recherche et développement agricole étudié

Le CORAF/WECARD a consacré un événement parallèle sur le thème: «Renforcement des compétences en recherche et développement agricoles pour booster l’innovation et l’entreprenariat » présidé par Dr Rosemary AMMA MAMAA ENTUA-MENSA Directrice Générale adjointe du CSIR- Ghana.

Cette session qui vise à adopter une approche participative et différente a été présenté par Dr Felix-Tina Johnson Ellis (Université de Njala, Sierra Leone). Elle considère que l'Afrique de l’Ouest et du Centre a en majorité une population jeune, pour innover il faut que les universités changent leurs méthodes d’enseignement agricole.

“On doit former des créateurs d’emplois mais pas des chercheurs d’emplois”. Elle a aussi lancé aussi un appel aux chercheurs, à la communauté internationale et aux décideurs politiques de soutenir les agricultrices qui ne cessent de contribuer au développement des communautés rurales.

C’est dans cette même lancé que Daniel Donald NTOCK-NGEWE (IRAD, Cameroun) a présenté des leçons stratégiques sur les insertions féminine et jeune dans la recherche agricole montrant qu’au Cameroun le nombre de chercheurs agricoles a diminué de 2002 à 2014.

L’Afrique de l’Ouest et du centre connaît depuis quelques décennies une croissance démographique exponentielle et des dynamiques de transformation sans précédent. Beaucoup d’attentes sont exprimées par ces pays vis-à-vis de la contribution que peut apporter l’innovation et l’entreprenariat dans le secteur agricole au regard des énormes ambitions affichées en matière de croissance économique, de sécurité alimentaire et de lutte contre la pauvreté en général. La conjugaison de ces objectifs multiples pose des problèmes méthodologiques nouveaux et complexes.

CTA/CORAF/WECARD

Faire du web 2.0, un outil au service de l’agriculture

Un évènement parallèle organisé par le CTA et le CORAF/WECARD a eu pour cadre le Palais des Congrès le 16 juin 2014. Il a eu pour thèmes : Réseau pour la Gestion de l’Information, de la Communication et des Connaissances Agricoles (ReGICA) en Afrique de l’Ouest et du Centre et ses résultats ; la plateforme électronique et les outils du web2.0 utilisés dans le ReGICA. Ces présentations ont été faites successivement par Mr Gorgui Alioune MBOW et les consultants du CTA représentés par Mr Worlali SENYO. Des représentants du Comité Scientifique et Technique du CORAF/WECARD, du FARA, d’AfricaRice, du CCARDESA, d’Academia, de YPARD et des représentants des institutions des SNRAs ont pris part à cette réflexion.

Le ReGICA en Afrique de l’Ouest et du Centre a été créé conjointement par le CORAF/WECARD et le CTA en juin 2014. Il s’agit d’un réseau de chercheurs, de scientifiques et de praticiens de la recherche agricole en Afrique de l’Ouest et du Centre qui sont intéressés par les approches, l’apprentissage et le partage dans le domaine de la Gestion de l’Information, de la Communication et des Connaissances.

Le ReGICA est soutenu par le CTA et coordonné par le CORAF/WECARD. Il a pour rôle de renforcer les capacités des institutions membres dans l’utilisation des outils TIC et de gestion de connaissances pour la recherche et le développement agricoles; de renforcer les institutions membres avec des outils et compétences nécessaires pour la collaboration dans la recherche agricole au sein de la sous-région et de promouvoir et améliorer la visibilité des travaux de recherche agricole des institutions membres. Le ReGICA est un réseau virtuel qui utilise les outils du web 2.0. (http://corafregica.rg), les media sociaux (http://www.facebook.com/corafregica et http://www.twitter.com/corafregica) et un fora Google (https://groups.google.com/d/forum/coraf-regica).

Les participants ont apprécié la plateforme ReGICA comme un canal approprié permettant d’obtenir les informations de la recherche “out of drawers” sur le terrain ; tout en insistant sur la vulgarisation qui est aussi impliquée dans le ReGICA (exemple ResCAR). Impressionnés par les applications pratiques des technologies du Web 2.0, les participants ont félicité le CORAF/WECARD pour l’initiative novatrice en matière de gestion de l’Information, de la Communication et des Connaissances Agricoles

LA SOIREE DE GALA EN IMAGES