Elle a pour devise créativité foisonnante. aux … · Emblème de la Troupe de la...
Transcript of Elle a pour devise créativité foisonnante. aux … · Emblème de la Troupe de la...
Em
blème de la Troupe de la C
omédie-Française,
initialement gravé sur les jetons de présence distribués,
aux comédiens dès 1682,
la ruche bourdonnante est le symbole d'une
créativité foisonnante.E
lle a pour devise Simul et Singulis
:« être ensem
ble et être soi-mêm
e"
Répétition du C
id, Salle Richelieu, 2005
© C
omédie-Française / J.-E
. Pasquier
En couverture : E
ntracte à la Com
édie-Française(détail) par É
douardD
antan, 1885. © C
omédie-Française / Patrick L
orette.
Maquette Dominique Cailleau et Adeline Demoulin pour la couverture. Imprimé par Corporate Graphic. RSC Nanterre B390270569
Le gril en 1900
© C
omédie-Française / P. L
orette
Il était une fois
la Com
édie-Fran
çaise
À coup de succès, batailles et revers, arm
ée de traditions et d'audaces,portée par ses grands com
édiens, guidée par ses administrateurs, avec
la passion du spectacle vivant et le risque de la scène, la Com
édie-Française a parcouru trois tum
ultueux siècles d'existence. L'histoire dece théâtre s'inscrit dans la triple vie de sa troupe, de son répertoire, deses salles.L
a Com
édie-Française est née au siècle de Louis X
IV de la passion
centralisatrice d'un roi profondément épris de spectacle.
1670À
Paris, trois troupes de théâtre rivales coexistent : celle duM
arais, celle de l'Hôtel de B
ourgogne, et celle du Palais-Royal, dirigée
par Molière.
1673A
près la mort de M
olière, les comédiens du M
arais rejoignentsur ordre royal la troupe des com
édiens de Molière, et cette nouvelle
troupe s'installe à l'Hôtel G
uénégaud, rue Mazarine.
1680L
a disparition de La Thorillière, chef de la troupe de l'H
ôtelde B
ourgogne, dernière rivale à Paris de la troupe de Molière, va
entraîner une ultime jonction.
Le 18 août, un ordre du R
oi, expédié de Charleville, enjoint aux deux
dernières troupes de comédiens français établis dans Paris de jouer
dorénavant ensemble.
Le 25 août - Jonction,
les comédiens de l'H
ôtel de Bourgogne et
ceux de l'Hôtel G
uénégaud - les comédiens de M
olière, dont le chefest L
a Grange - donnent leur prem
ière représentation comm
une.L
e 21 octobre, une lettre de cachet, signée à Versailles, consacre lafondation d'une troupe unique, com
posée de 27 comédiens et com
é-diennes choisis par le R
oi pour leur excellence, dans le but de « rendreles représentations des com
édies plus parfaites ».L
a Troupe unique jouit du monopole des représentations en français
à Paris et dans les faubourgs. À son répertoire figurent C
orneille,M
olière et Racine, m
ais aussi Rotrou, Scarron...
1681- L
e 5 janvier, les Com
édiens-Français se lient entre eux,selon les anciennes traditions des troupes théâtrales, par un acted'association qui ne sera jam
ais remis en cause.
La Troupe réunit des com
édiens fameux, tels que : A
rmande B
éjart,C
atherine De B
rie, La G
range, Hubert, D
u Croisy, B
aron, JeanneB
eauval, Mlle
Cham
pmeslé, l'interprète favorite de R
acine, Poisson,créateur du personnage de C
rispin, etc. Com
me leurs aînés, les
comédiens vivent du partage des bénéfices de la recette.
Molière par C
harles Coypel
© C
omédie-Française / P.L
orette
23
1682- L
e 24 août, dotés d'un brevet de pension de 12 000 livres,ils vont connaître les avantages d'une protection de tutelle, m
ais encontrepartie de cette subvention, ils se trouvent plus étroitem
entassujettis aux caprices royaux et aux interventions des gentilshom
mes
de la Cham
bre.L
a devise de la Troupe Simul et singulis
(« être ensemble et être soi-
mêm
e ») et l'image de la ruche bourdonnante sont frappées sur le
jeton de présence de ses assemblées. L
e privilège des « Com
édiens duR
oy » est souvent remis en cause par les troupes rivales, théâtre de la
foire et surtout Com
édiens Italiens. C'est par opposition à ceux-là
que se répand le nom de C
omédie-Française.
1687L
es comédiens reçoivent l'ordre de quitter leur théâtre,
l'Hôtel G
uénégaud, dont la proximité effarouche les ecclésiastiques
du nouveau collège des Quatre-N
ations (aujourd'hui l'Institut, quaiC
onti).
1689A
près diverses tentatives infructueuses, la Troupe s'installerue des Fossés-Saint-G
ermain (n°14 de l'actuelle rue de l'A
ncienne-C
omédie).
Le 18 avril, le théâtre construit par l'architecte François d'O
rbay ouvreses portes. Au répertoire figurent les com
édiens-auteurs, Cham
pmeslé,
Dancourt et Poisson, en com
pagnie de Dufresny, R
egnard et Crébillon...
Les succès n'em
pêchent pas la Troupe de surmonter avec difficulté
les années de crise de la fin du règne de Louis X
IV.
1716L'avènem
ent du Régent, avec un retour au luxe et au plaisir,
contraint les Com
édiens-Français à brandir leur monopole face à la
Troupe reconstituée des Com
édiens Italiens et au théâtre de la foirequi prospère.L
a compagnie renouvelée inscrit à son répertoire les prem
ières tra-gédies de Voltaire, des œ
uvres de Destouches, G
resset, Piron, Fagan,N
ivelle de La C
haussée, créateur d'un nouveau genre dramatique, la
« com
édie larm
oyante »,
et, en
concurrence avec
les Italiens,
quelques-unes des comédies de M
arivaux. L
eurs interprètes ont nom M
lleD
uclos, Mlle
Dangeville, A
drienneL
ecouvreur ; puis, au milieu du siècle, M
llesClairon, G
aussin, Vestris,et les com
édiens Le K
ain, Préville, Molé...
45
Adrienne L
ecouvreur parFrançois de Troy
© C
omédie-Française / P. L
orette
1750-1770L
es années des réformes
1756 - 1759Face à l'autorité des Prem
iers gentils-homm
es de laC
hambre, chargés d'appliquer les nouvaux règlem
ents mis en place en
1757 et 1766 par Louis XV qui a pris en charge les dettes de la société,
les Com
édiens s'affirment, construisent de petites loges, d'un gros rap-
port, et, avec l'appui de Voltaire, débarrassent la scène des banquettesréservées aux spectateurs privilégiés.L
a mise en scène, le décor, le costum
e, le jeu évoluent sous l’in-fluence notam
ment de L
ekain et Mlle C
lairon vers plus de naturel etd’authenticité.1762 - 1765
La troupe se heurte à l'É
glise lors de l'affaire Crébillon
- un service funèbre à la mém
oire du poète tragique comm
andé parles C
omédiens, “excom
muniés”, déchaîne les foudres de l'archevêque
de Paris. Le pouvoir intervient égalem
ent lors de l'affaire Dubois, qui
se termine par l'incarcération des C
omédiens - ceux qui avaient refusé
de jouer avec leur camarade indélicat, m
ais hautement protégé - et
la retraite de MlleC
lairon.
1770L
es Com
édiens quittent leur théâtre vétuste et s'installentprovisoirem
ent dans la Salle des Machines du Palais des Tuileries.
Larive, D
azincourt, Fleury et MlleC
ontat y connaissent leurs premiers
succès.1775
- Création du B
arbier de Sévillede B
eaumarchais avec Préville
dans le rôle de Figaro.1778
- Apothéose de Voltaire : son buste est couronné sur la scène
en présence de l’auteur.
1782L
a Troupe inaugure sa nouvelle salle du Faubourg-Saint-G
ermain
(l’actuel O
déon), construite
pourelle par les architectes Peyre et de W
ailly. Le
parterre est assis.1784
- Création triom
phale et tumultueuse du
Mariage de Figaro de B
eaumarchais, com
édieannonciatrice de l’esprit révolutionnaire.
67
Préville dans le rôle de Boniface C
hrétien,gouache de Fesch et W
hirsker. © C
omédie-Française
Lekain dans le rôle de G
engis Khan
(L’Orphelin de la C
hine, Voltaire)G
ouache de Fesch et Whirsker
© C
omédie-Française / P. L
orette
1789L
a Com
édie-Française, à la suite des événements politiques,
prend le nom de Théâtre de la N
ation.L
a Révolution accorde aux C
omédiens les droits civils qu'on avait
continué de leur dénier en dépit de la déclaration promulguée en
1641 par Louis X
III, mais elle m
et fin à la situation privilégiée de laC
omédie : la pension royale est supprim
ée, les décrets de 1790 et1791 abolissent le m
onopole qu'elle exerçait sur le répertoire français.Au cours de cette période, la C
omédie-Française connaît tous les
périls, la dissidence des comédiens “républicains”, qui scinde la
Troupe :conduits par Talm
a, ils s'installent dans un théâtre récem-
ment construit par Victor L
ouis, rue de Richelieu, dit Théâtre de la
République.
1793- 3 septem
bre,le patriotism
e des comédiens “m
onarchistes”ayant été m
is en cause par leur choix de répertoire, le Com
ité de salutpublic ordonne,
la fermeture de leur théâtre à l'O
déon, leur arresta-tion et la saisie de leurs papiers.L
e dévouement d'un obscur acteur, C
harles Labussière, em
ployé auC
omité de salut public, les sauve de la guillotine. L
a chute deR
obespierre leur rend la liberté; mais ruinés, sans salle de théâtre,
les Com
édiens se dispersent dans d'éphémères troupes de Paris et de
province.L
e mot sociétaire est utilisé dès 1793 à propos de la direction du
théâtre de la rue de Richelieu.
1799L
a tempête politique apaisée, la réunion de la Troupe est
réalisée à l'instigation de l'écrivain François de Neufchâteau, devenu
ministre de l'Intérieur, puis m
embre du D
irectoire.L
e gouvernement concède à la Société des C
omédiens-Français le
Théâtre Français de la République, rue de R
ichelieu.L
e 30 mai, la nouvelle C
omédie-Française ouvre ses portes, le 11 prai-
rial an VI. Napoléon se fait le protecteur de la C
omédie-Française.
1804- 17 avril, les C
omédiens-Français signent un nouvel acte de
société.
98
Talma en N
éron, par Eugène D
elacroix©
Com
édie-Française / P. Lorette
1812- 15 octobre, le décret de M
oscou, signé de Napoléon, ratifie
et complète les règlem
ents établis.D
ominés par Talm
a, les nouveaux sociétaires, parmi lesquels M
lle George
et MlleD
uchesnois, se disputent les faveurs du public dans un répertoireclassique éprouvé qui surclasse un répertoire contem
porain médiocre.
1826 - La m
ort de Talma prive la Troupe de sa principale étoile. L
erépertoire en crise est prêt à accueillir les auteurs de la nouvelleécole rom
antique.
1830Sous la direction du baron Taylor, com
missaire du gouverne-
ment, A
lexandre Dum
as, Alfred de Vigny, Victor H
ugo imposent le nou-
veau genre au répertoire : le drame rom
antique connaît son pointculm
inant avec la bataille d'Hernani, le 25 février 1830, tandis qu'évo-
luent le jeu des acteurs, la mise en scène et la conception du décor.
1843- L'échec des B
urgravesde Victor H
ugo laisse la place à desœ
uvres de facture plus traditionnelle. La tragédie classique revient à
la mode, m
agistralement servie par une tragédienne exceptionnelle,
Rachel, véritable vedette d'une troupe renouvelée.
1847- E
ntrée de Musset au répertoire avec U
n caprice.1849
- Le prince-président L
ouis Napoléon m
et fin à une longuepériode de flottem
ent administratif et financier en créant la fonction
d'administrateur, dépendant directem
ent du ministère de l'Intérieur.
1850- L
a censure théâtrale est rétablie. Les deux prem
iers adminis-
trateurs nomm
és, successivement A
rsène Houssaye (1850- 1856) et
le baron Em
pis (1856-1859), font de la Com
édie-Française la troupeordinaire de l'em
pereur.
1859-1871Sous l'adm
inistration d'Édouard Thierry, une troupe
homogène, où figure quelques m
ois la jeune Sarah Bernhardt, fait
triompher
la comédie bourgeoise et consacre des acteurs com
me
Banville, Ponsard, É
mile Augier.
1870- Pendant le siège de Paris, le foyer est transform
é en lieu d'ac-cueil des blessés.1871
- Edm
ond Got organise à L
ondres une tournée qui permet de
renflouer la trésorerie du théâtre.
1110
Rachel,par D
everia©
Com
édie-Française / P. Lorette
13
1871-1885Le nouvel Adm
inistrateur, Ém
ile Perrin, ancien direc-teur de l'O
péra, attire à la Com
édie-Française le Tout-Paris. Une troupe
d'élite, où brillent Sarah Bernhardt -réengagée-, Jeanne Sam
ary, Mounet-
Sully, les Coquelin ..., joue H
ugo, Dum
as fils, Pailleron, Bornier, C
oppéeet
Erckm
ann-Chatrian
dans les
mises
en scène
somptueuses
del'Adm
inistrateur qui inaugure le système des abonnem
ents.La création des C
orbeauxd'H
enry Becque introduit le naturalism
e aurépertoire. M
ounet-Sully triomphe dans Œ
dipe roi, puis dans Ham
let,dernière m
ise en scène de Perrin avant sa mort.
1885-1913L
'ère Claretie. Les vingt-huit années de l'adm
inistrationC
laretie, un record de durée à ce jour, sont caractérisées par des diffi-cultés financières, une troupe tragique plus brillante que la troupecom
ique, et un répertoire contemporain où dom
ine la comédie de
mœ
urs (H
ervieu, B
rieux, Lavedan,
Donnay,
Porto-Riche,
Bataille,
Mirbeau, de Flers et C
aillavet).1891
- À cette époque ont lieu la création m
ouvementée de Therm
idorde Victorien Sardou, en pleine crise boulangiste, et l'entrée au réper-toire de R
ostand, Jules Renard et C
ourteline.1900
- L'incendie du théâtre fait errer la Troupe de salle en salle pendantsix m
ois.1901
- Le comité de lecture est supprim
é. Il sera rétabli en 1910.1908
- Les Com
édiens-Français, sous la direction artistique de Charles
Le Bargy, collaborent aux prem
iers films des Studios des film
s d'art.
1913-1936Sous les adm
inistrations d'Albert Carré (ancien directeur
de l'O
péra-Com
ique), puis
de l'auteur
dramatique
Émile
Fabre, la
Com
édie-Française vit une période de transition. Elle participe pendantla guerre aux représentations du Théâtre aux Arm
ées, donne des galas àbénéfice et joue des œ
uvres à caractère patriotique.Ém
ile Fabre, malgré les crises financières et politiques de l'après-guerre,
parvient à accueillir une nouvelle génération d'auteurs dramatiques
(Jean-Jacques Bernard, Paul R
aynal, André Obey) tout en célébrant le tri-
centenaire de la naissance de Molière et le centenaire du R
omantism
e. Ilfait entrer au répertoire des auteurs étrangers (d’Annunzio et Ibsen), m
eten scène le grand répertoire, M
usset, Balzac...
1933- Son C
oriolan, adapté de Shakespeare, provoque des incidents à laveille du 6 février 1934. Ém
ile Fabre est démis, puis réintégré.
1935 - La Com
édie-Française participe aux premières retransm
issionsradiophoniques.12
Mounet-Sully, dans le rôle d’H
ernani,par N
adar©
Com
édie-Française / J.-L. Charm
et
Jean-Louis B
arrault et Marie B
ell dans Le Soulier de satin
de Claudel, m
is en scène par Jean-Louis B
arrault.
1936L'auteur
dramatique
Édouard
Bourdet
est nom
mé
Administrateur. Il est assisté par un com
ité consultatif composé des
metteurs en scène issus du C
artel : Jacques Copeau, G
aston Baty,
Charles D
ullin et Louis Jouvet. Ces m
etteurs en scène apportent unregard neuf sur les classiques tandis que des auteurs contem
porainsfrançais
et étrangers
-Giraudoux,
Lenorm
and, M
auriac, R
omain
Rolland, Pirandello, font leur entrée en force au répertoire.
1940-1946Pendant la guerre vont se succéder les Adm
inistrateursJacques C
opeau, Jean-Louis Vaudoyer et, à la Libération, Pierre Dux. Ils
s'efforcent de
préserver l'intégrité
et le
prestige de
la C
omédie-
Française où, en pleine occupation allemande, triom
phent La Reinem
ortede M
ontherlant et Le Soulier de satinde C
laudel.1946
- Un im
portant décret accorde à la Com
édie-Française l'exploi-tation de l'O
déon - appelé salle Luxembourg pour le distinguer de la
salle Richelieu - et provoque le départ d'un groupe de sociétaires.
1946-1960Les Adm
inistrateurs André O
bey, Pierre-Aim
é Touchard,Pierre D
escaves et Claude de B
oisanger affrontent les différentes criseset accroissent le nom
bre des acteurs.1959
- L'Odéon est retiré à la C
omédie-Française.
1514
1990- L
e 30 avril, Antoine Vitez disparaît brutalem
ent.L
e 4 juillet, Jacques Lassalle, directeur du Théâtre national de
Strasbourg, est appelé aux fonctions d'Adm
inistrateur général. II m
et en scène des œuvres de M
arivaux, Goldoni et M
olière. Durant
son mandat, le Théâtre du Vieux-C
olombier (300 places), prom
is à laC
omédie-Française depuis 1988, est réouvert avec deux pièces de
Nathalie Sarraute m
ises en scène par Jacques Lassalle lui-m
ême. II
quitte ses fonctions en juillet 1993 après avoir monté D
om Juan
deM
olière avec les Com
édiens- Français au Festival d'Avignon.
1993- E
n août, nomination de Jean-Pierre M
iquel, metteur en
scène, récent directeur du Conservatoire, pour un m
andat de cinqans. L'approfondissem
ent du répertoire classique et moderne, l'ou-
verture au théâtre étranger et contemporain m
arquent la program-
mation des spectacles présentés à la Salle R
ichelieu et au Théâtre duVieux-C
olombier.
1994 - D'im
portants travaux de modernisation de la cage de scène et
de réfection de la salle sont entrepris. Pour la première fois, une
exposition m
ontrant le
patrimoine
exceptionnel de
la C
omédie-
Française est
organisée dans
les parties
publiques du
théâtre.Pendant ces travaux, la C
omédie-Française m
aintient son activité àParis et se délocalise en province. 1995
- Les statuts sont à nouveau m
odifiés. Le l eravril, la C
omédie-
Française devient un Établissem
ent public à caractère industriel etcom
mercial (E
PIC) placé sous la tutelle du m
inistre de la Culture.
1996- U
ne troisième salle, le Studio-Théâtre (130 places) est inau-
gurée à l'automne au C
arrousel du Louvre.
2001Jean-Pierre
Miquel
termine
son deuxièm
e m
andat à
laC
omédie-Française. Il m
eurt le 22 février 2003.
1960-1983Se succèdent trois adm
inistrateurs-comédiens, tous
issus de la Com
édie-Française :1960-1970
- Maurice E
scande ouvre le théâtre aux acteurs nouveaux etaux m
etteurs en scène extérieurs. 1970-1979
- Pierre Dux
continue cette politique avec l'exploitation del'O
déon, revenu à la Com
édie-Française en 1971,1973
- célèbre le tricentenaire de la mort de M
olière,1975
- travaille à la réforme adm
inistrative 1976
- et à la rénovation du théâtre.1979-1983
- Jacques Toja succède à Pierre Dux.
1980- II assum
e la responsabilité des spectacles et de l’exposition dutricentenaire de la C
omédie-Française,
1982- puis célèbre, en invitant de nom
breuses et grandes troupesétrangères, le bicentenaire de l'O
déon.1983 - L'O
déon est retiré à la Com
édie-Française.
1983-1990L
a décennie est marquée par le m
andat de quatreA
dministrateurs.
1983- N
omination de Jean-Pierre Vincent, ancien directeur du
Théâtre national de Strasbourg, comédien et m
etteur en scène de ladécentralisation.1986
- Jean Le Poulain, sociétaire de la C
omédie-Française, est
nomm
é Adm
inistrateur. L
e Théâtre national de l'Odéon est rattaché à la C
omédie-Française.
1988- L
e 1erm
ars, décès de Jean Le Poulain.
Le 15 juin, A
ntoine Vitez, directeur du Théâtre national de Chaillot,
est appelé aux fonctions d'Administrateur général. II prend en charge
la programm
ation de son prédécesseur, mais il ajoute L
e Mariage de
Figarode
Beaum
archais pour
célébrer le
bicentenaire de
laR
évolution française.L
a saison 1989-1990est m
arquée par l'entrée au répertoire de Jean-Paul Sartre, avec H
uis clos, et par la création à la Com
édie-Françaisede L
a Vie de G
alilée de Bertolt B
recht, dans une mise en scène
d'Antoine Vitez, dont ce sera le dernier spectacle.
L'Odéon est de nouveau retiré à la C
omédie-Française.
1617
Studio-Théâtre - Galerie du C
arrousel du Louvre - Paris 1
er
© Comédie-Française / L. Vasconi
Théâtre du Vieux-Colom
bier - 21 rue du Vieux-C
olombier - Paris 6
e
Salle Richelieu - Place C
olette - Paris 1er
2001-2006U
ne T
rou
pe, tro
is théâtre
s
Le 4 août 2001, Marcel B
ozonnet, comédien et m
etteur en scène, pen-sionnaire, puis sociétaire de 1982 à 1992, directeur du C
onservatoirenational supérieur d'art dram
atique, est nomm
é Administrateur général.
Depuis cette date, la Troupe a découvert ou redécouvert un répertoire
traversant toutes les époques de l'histoire du théâtre, des tragédiesantiques, avec E
uripide et Sophocle, aux grands chefs-d'œuvres clas-
siques français, avec Le C
id, Esther, B
ritannicus, Ruy B
las, Cyrano de
Bergerac, les
Fables de La Fontaine
en passant par le Moyen Â
ge, avecA
dam de la H
alle, ou les grands auteurs européens avec Shakespeare,Tchekhov, B
üchner, Ostrovski, Pirandello ou C
alderón. Molière a tou-
jours une place de choix dans sa Maison grâce au M
alade imaginaire,
à Dom
Juan, à Am
phitryon, à L'Am
our médecin, au Sicilien ou l'a-
mour peintre
et à Tartuffe.
Les trois théâtres retentissent aussi des textes contemporains français
ou étrangers avec notamm
ent l'entrée au répertoire de Marguerite
Duras, M
arie ND
iaye, Thomas B
ernhard et Valère Novarina, et des
mises en scène de pièces de W
erner Schwab, Tony K
ushner, FernandoPessoa, G
ao Xingjian, Philippe M
inyana ...
En partenariat avec France C
ulture, des lectures exceptionnelles ontlieu chaque année Salle R
ichelieu La Légende des siècles
de VictorH
ugo, L
a D
ivine com
édiede
Dante,
l'intégrale de
la poésie
deR
imbaud, L
es Orphées noirs
de Léopold Sédar Senghor et un feuille-ton radiophonique intitulé « G
rande et petite histoire de la Com
édie-Française » est réalisé et diffusé.
Le dialogue entre théâtre et m
usique est ravivé, notamm
ent par descollaborations avec la M
aîtrise de Radio France et avec les A
rtsFlorissants, et par un partenariat suivi avec l'IR
CA
M (Institut de
recherche et coordination acoustique/musique).
Le Jeune public n'est pas oublié. Le Studio-Théâtre accueille, entre autres,un nouveau personnage, B
ouli Miro, im
aginé par Fabrice Melquiot,
dont les aventures se poursuivent de saison en saison.
1819
© Comédie-Française / C. M. Magliocca © Comédie-Française / C. M. Magliocca
Com
ité d
'adm
inistra
tion
Présidé par l'Administrateur général, il est com
posé de sept sociétairestitulaires, dont le doyen, m
embre de droit, et deux sociétaires sup-
pléants, désignés pour un an. Trois sociétaires titulaires et un sup-pléant sont nom
més par le m
inistre de la Culture, sur proposition de
l'Administrateur général. Trois sociétaires titulaires et un suppléant
sont élus par l'assemblée générale des sociétaires.
Le Com
ité d'administration se réunit sur convocation de l'A
dministrateur
général. Il est consulté sur toute question que ce dernier juge utile delui soum
ettre, propose les nominations au sociétariat, la distribution
des parts de société, examine le budget et les com
ptes, et prononce lescessations de contrat.Le C
omité d'adm
inistration élargi, outre les mem
bres du comité,
inclut le directeur du théâtre et des spectacles et le directeur de l'ad-m
inistration générale du ministère de la C
ulture, le contrôleur d'Etat,
un représentant des pensionnaires et deux du personnel technique etadm
inistratif. Il approuve le budget, le compte financier, les em
prunts,et se prononce sur les prises de participation et les créations de filiales.
Com
ité d
e le
ctu
rePrésidé par l'Adm
inistrateur général, il se compose de douze m
embres,
soit l'ensemble du C
omité d'adm
inistration et quatre personnalités dum
onde des lettres et du théâtre, désignées pour deux saisons par lem
inistre de la Culture sur proposition de l'Adm
inistrateur général. Le C
omité de lecture décide de l'inscription d'une oeuvre au répertoire
de la Com
édie-Française Salle Richelieu, qui en com
porte environ 3000.
Le R
ép
erto
ireEn 1680, le m
onopole accordé par le roi aux seuls Com
édiens-Françaisde jouer les pièces en langue française à Paris et dans ses faubourgs créeun fonds de répertoire qui rassem
ble toute la littérature dramatique exis-
tante. Puis le répertoire s'enrichit au jour le jour avec les nouvelles piècesjouées à la C
omédie-Française.
Aujourd'hui, une pièce ne peut être inscrite au répertoire de la SalleR
ichelieu qu'après avoir été proposée par l'Administrateur général et
reçue par le Com
ité de lecture.
L’A
ltern
an
ce
1. Présentation de plusieurs pièces à tour de rôle dans la mêm
e période.La C
omédie-Française est le seul théâtre en France à pratiquer systém
a-tiquem
ent l'alternance, à la Salle Richelieu, où elle propose jusqu'à cinq
2021
Quelq
ues d
éfinition
s...L
a T
rou
pe
Socié
taire
Mem
bre de la troupe de la Com
édie-Française, appartenant à la Sociétédes C
omédiens-Français. Les sociétaires sont choisis parm
i les pension-naires ayant au m
oins une année d'engagement, après accord du
Com
ité d'administration et des sociétaires réunis en A
ssemblée géné-
rale. Le pensionnaire est nomm
é sociétaire par arrêté du ministre de la
Culture, sur proposition de l'Adm
inistrateur général.P
en
sion
naire
Acteur engagé par l'Administrateur général. Il fait partie de la troupe de
la Com
édie-Française. Après au m
oins un an de présence, il pourra êtreproposé au sociétariat par le C
omité d'adm
inistration.S
ocié
taire
hon
ora
ire
A sa retraite, un sociétaire ayant vingt ans de service à la C
omédie-
Française peut être nomm
é, sur proposition de l'Administrateur général
et après avis du Com
ité d'administration, sociétaire honoraire. C
ettequalité sym
bolise la reconnaissance de la Com
édie-Française pour sa car-rière artistique et lui perm
et de jouer occasionnellement dans la Troupe.
Le D
oyen
Le doyen est le (ou la) sociétaire le plus ancien en exercice depuis sonaccession au sociétariat. Il est chargé de veiller au m
aintien des principeset usages sur lesquels est fondée la société des C
omédiens-Français. Il
anime l'ensem
ble de la Troupe, et assure l'intérim de la direction du
théâtre en cas d'empêchem
ent de l'Administrateur général.
Adm
inistra
teu
r gén
éra
lLa C
omédie-Française est placée sous la direction d'un Adm
inistrateurgénéral, nom
mé pour cinq ans par décret pris sur le rapport du m
inistrede
la C
ulture. Son
mandat
peut être
prolongé de
trois ans.
L'Administrateur général assum
e la direction artistique de la maison, éta-
blit la programm
ation des trois salles, engage les pensionnaires et présidele C
omité d'adm
inistration, l'Assemblée générale des sociétaires et le
Com
ité de lecture. Il est assisté par le directeur général, nomm
é, sur saproposition, par le m
inistre de la Culture. Il désigne égalem
ent le secré-taire général, le directeur technique et les directeurs techniques adjoints.
pièces différentes par semaine, voire deux différentes par jour en m
atinéeet en soirée. C
ette pratique requiert la présence d'une troupe per-m
anenteet d'une équipe technique nom
breuse et hautement qualifiée.
2. L'alternance des rôles, pratiquée autrefois systématiquem
ent, permet-
tait à plusieurs acteurs d'un mêm
e emploi de jouer les grands et petits
rôles du répertoire, tout en respectant la hiérarchie de la Troupe. À uneépoque où l'alternance des spectacles était beaucoup plus contraignantequ'aujourd'hui (jusqu'à cent cinquante pièces différentes sur une année),le roulem
ent des distributions était une véritable nécessité.
L'e
ntre
prise
C
om
éd
ie-F
ran
ça
isevit sept jours sur sept au
rythme de l'alternance des spectacles, de septem
bre à juillet. C'est
pourquoi un effectif permanent relativem
ent important de près de
400 personnes, dont plus de 60 comédiens, est nécessaire pour en
assurer la bonne marche. A
la fois théâtre et entreprise, la Com
édie-Française vit cette dualité à travers les interpénétrations de ses dif-férents services. A
insi, par exemple, ce sont les tapissiers qui s'occu-
pent de la décoration et de l'ameublem
ent dans les parties publiquesdu théâtre et dans les bureaux, tandis que les électriciens, chargésde régler les éclairages des spectacles, assurent aussi l'entretien dubâtim
ent. Premier théâtre de France, bénéficiant d'un prestige bien
au-delà de ses frontières, la Com
édie-Française s'est aussi donné pourm
ission de présenter ses spectacles en tournée aussi souvent quepossible. E
lle envoie au minim
um chaque saison un spectacle dans les
théâtres en régions, et organise au moins une tournée à l'étranger.
Décors
La fabrication des décors démarre dans les ateliers de Sarcelles : 5 hangars,
5000 mètres carrés. U
ne trentaine de personnes y travaille. Tapisseries,m
eubles, sculptures, accessoires, toiles peintes, tout est fait là. La plupartdu tem
ps, plusieurs productions se trouvent simultaném
ent en chantier.O
r une toile de fond peut mesurer 15 m
ètres sur 9, soit 135 mètres carrés,
et reste étendue sur le sol pendant deux jours. Une bonne organisation
de l'espace est donc essentielle.
Co
stum
es
La fabrication des costumes com
mence sous la direction du chef des
ateliers et des services de l'habillement qui se trouvent Salle R
ichelieu,à l'étage R
achel, le dernier. Huit personnes réalisent les costum
es defem
mes, et dix personnes ceux des hom
mes. Y travaillent égalem
entneuf coiffeurs, deux m
odistes, et cinq lingères-repasseuses.
En raison de l'alternance, la lingerie est doublée, ou m
ême triplée. La
fabrication des chaussures et de certains postiches est sous-traitée. Letravail des costum
iers relève de la haute couture : des modèles uniques,
sur mesure. Trois essayages suffisent. L'entretien est assuré par dix-
sept habilleuses et par les lingères-repasseuses, avec sous-traitance encas de besoin. C
inq régisseurs sont responsables des costumes, un
régisseur-costumier est affecté à chaque spectacle. Il assure le suivi, et
établit pour les habilleuses une fiche détaillée comprenant bijoux et
accessoires de costumes.
À la fin des représentations, l'ensem
ble des costumes est conservé dans
un dépôt extérieur de 1000 mètres carrés où les conditions de tem
pé-rature et d'hum
idité sont contrôlées. Des m
illiers de costumes sont
ainsi rangés dans des armoires, classés par production ou par type de
costumes.
La B
iblio
thèqu
e-m
usé
eest le service dédié à la m
émoire de la
Com
édie-Française, à son histoire et à celle de la Troupe depuis plus detrois siècles. E
lle a la responsabilité du patrimoine archivistique et
muséal de ce théâtre.
Elle a pour m
issions principales la conservation, l'enrichissement, la
mise à disposition et la valorisation des collections qui lui sont confiées.
Elle entretient des liens étroits avec le monde de la recherche, les uni-
versités et plus généralement les historiens du théâtre. Les collections
peuvent faire l'objet de prêt pour exposition à d'autres musées en France
ou à l'étranger.La B
ibliothèque-Musée participe aussi à la vie quotidienne du théâtre
en fournissant aux comédiens, au personnel et aux artistes invités la
documentation dont ils ont besoin pour la préparation des spectacles.
Elle joue un rôle prépondérant dans le dom
aine de l'écrit et des publi-cations, notam
ment pour les dossiers de presse, les program
mes et le
journal. Les visites-conférences et les Parcours-Molière sont organisés
par la bibliothèque.
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