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  • 8/4/2019 electricite et chaleur

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    Office fdral des questions conjoncturelles

    1995 724.357 f

    Electricitet chaleur

    Donnes fondamentales

    Ravel dans le domaine de la chaleur

    Cahier 1

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    Utili ser llectricit, nergie noble, pour le chauffage,

    est-ce encore pensable aujourdhui ? Certainement pas,

    si lon se rfre aux chauffages rsistance lectriques

    actuels, qui provoquent un norme gaspillage dner-

    gie. Toutefois, limportance de llectricit en matire

    de production de chaleur ne fait que crotre. En effet,

    de nouvelles technologies plus performantes pour pro-

    duire de la chaleur font appel llectricit, qui sert par

    exemple dnergie dappoint dans des installations de

    rcupration de chaleur et dutilisation de rejets ther-

    miques. Lnergie lectrique peut servir galement

    lentranement des pompes chaleur. Rien objecter

    sur ce point, car par rapport aux techniques de chauf-

    fage conventionnelles, la chaleur obtenue par ces nou-

    velles technologies est un multiple de lnergie inves-

    tie. La tendance une prise de conscience des

    problmes nergtiques favorise un attrait certain pour

    les nouvelles technologies. Un regain d intrt est

    notamment sensible dans le secteur des pompes

    chaleur, de la rcupration de chaleur et de lutil isationdes rejets thermiques, sans oublier le couplage cha-

    leur-force combin des pom pes chaleur, qui offre

    une alternative intressante sur le plan conom ique et

    cologique. Planifi cateurs et planificatrices se retrou-

    vent face un dfi : contrairement aux installations

    conventionnelles, les nouvelles technologies impli-

    quent des exigences fortement accrues de la part des

    quipes de planification. Des erreurs insignifiantes

    peuvent avoir une influence dcisive sur le rendement

    nergtique, et, par l, sur les aspects conomiques et

    cologiques dune exploitation. De telles erreurs ne

    peuvent tre vites que grce des comptences pro-

    fessionnelles toujours plus pousses. Appartenant aux

    cinq brochures de la srie RAVEL dans le dom aine de

    la chaleur , le prsent cahier N1 expose les principes

    de base spcifiques de ces comptences profession-

    nelles. Cette publi cation prsente une vue densemble

    des nouvelles techniques appliques aux diffrents

    systmes: Pompes chaleur , Rcupration de

    chaleur et utilisation des rejets thermiques, ainsi que

    Couplages chaleur-force . Elle constitue pour les pla-

    nificateurs(trices) une mine de renseignements utiles

    et met en exergue les relations entre les trois technolo-

    gies prcites. Quels avantages offrent ces nouvelles

    techniques pour une utilisation rationnelle de

    lnergie? Comment fonctionnent-elles? Quels types

    de fabrication sont actuellement disposition sur le

    march? O trouver dventuels champs dapplica-

    tion ? Lauteur rpond ces questions et en dduit des

    bases de planifi cation. La prsente brochure prsente

    des directives concernant llaboration dun projet,

    explique comment les planificateurs(trices) peuvent

    assurer une conception hydraulique optimale et par l

    garantir sa parfaite intgration dans un systme glo-

    bal. Un chapitre entier dudit cahier est consacr aux

    thmes Technique de raccordement , Assurance

    qualit dans le droulement de la planification et

    Rentabilit. Par la richesse de son contenu et ses

    nombreux tuyaux pratiques, cette brochure consti-tue une source de rfrences convenant mme des

    planifi cateurs(trices) avertis(es), sur laquelle peuvent

    venir se greffer les comptences professionnelles nces-

    saires une ralisation russie dinstallations de pom-

    pes chaleur, de couplages chaleur-force, de rcup-

    ration de chaleur et dutili sation des rejets thermiques.

    La srie de publ ications RAVEL dans le dom aine de la

    chaleur :

    Cahier 1 : Electricit et chaleur Donnes fondamen-

    tales et complmentaires

    Cahier 2 : Rcupration de chaleur et utilisation des

    rejets thermiques

    Cahier 3 : Pompes chaleur

    Cahier 4 : Couplage chaleur-force

    Cahier 5 : Schmas standards

    ISBN 3-905233-93-2

    Edit ion orig inale : ISBN 3-905233-15-01995

    Nde commande: 724.357 f

    Electricit et chaleur

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    Programme d'impulsions RAVEL

    Office fdral des questions conjoncturelles

    Electricitet chaleur

    Donnes fondamentales

    et complmentaires

    RAVEL dans le domaine de la chaleur

    Cahier 1

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    RAV EL dans le domaine de la chaleur

    en 5 cahiers

    Rdacteur principal : Hans Rudol f Gabathuler

    Dans un proche avenir, les techniques damlioration

    des systmes lis lnergie vont gagner beaucoup

    dimportance. Sur ce thme, la littrature disposition

    est encore peu abondante. Cest pourquoi trois cours

    RAVEL Rcupration de chaleur et ut ilisation des rejets

    therm iques , Pompes chaleur et Couplage cha-

    leur-force vont perm ettre aux planificateurs(trices)actuels de se perfectionner dans ce domaine promet-

    teur. La srie de publ ications dite cet effet, RAVEL

    dans le domaine de la chaleur se compose de cinq

    cahiers. Ces cahiers peuvent tre obtenus lOffice cen-

    tral fdral des imprim s et du matriel, 3000 Berne.

    Cahier 1: Electricit et chaleur donnes fondamen-

    tales et complmentaires

    (Nde comm ande : 724.357 f)

    Cahier 2: Rcupration de chaleur et utilisation des

    rejets thermiques

    (Nde comm ande : 724.355 f)

    Cahier 3: Pompes chaleur(Nde comm ande : 724.356 f)

    Cahier 4: Couplage chaleur-force

    (Nde comm ande : 724.358 f)

    Cahier 5: Schmas standards

    (Nde comm ande : 724.359 f)

    Points im portants

    Indications concernant la srie

    RAVEL dans le domaine de la chaleur

    (voir ci-dessus)

    Bibliographie complmentaire

    Renseignements sur le logiciel

    Exemples de calculs

    Dnomination, formules et abrviations

    la page 59

    INDEX Index la page 61

    Aut eurs, rdaction et ralisation

    Hans Rudol f Gabathuler, Gabathuler AG,

    Kirchgasse 23, 8253 Diessenhofen

    Traduction

    Planair, Crt 108A, 2314 La Sagne

    Graphisme

    Monika Ehrat, 8240 Thayngen

    M ise en page et photocomposition

    Dac, 1006 Lausanne

    City Comp SA, 1110 Morges

    Organisations de soutien

    ASMFA Association suisse des matres ferblantiers et

    appareilleurs

    CCF Association suisse pour le couplage chaleur-

    forceINFEL Centre dinformation pour les applications de

    llectricit

    SBHI Ingnieurs-conseils suisses de la technique du

    btiment et de l nergie

    ISBN 3-905233-93-2

    Editi on originale : ISBN 3-905233-15-0

    Copyright 1995 Office fdral des questions conjoncturelles,

    3003 Berne, avril 1995. Reproduction dextraits autorise avec

    indication de la source. Diffusion : Coordination romande du pro-

    gramme daction Construction et Energie, EPFL-LESO, Case

    postale 12, 1015 Lausanne (Numro de com mande 724.357 f).

    Form 724.357 f 8.95 300 U27612

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    Avant-propos

    Avant-propos

    Dune dure totale de 6 ans (1990-95), le programme

    daction Construction et Energie se compose des trois

    programmes dimpulsions suivants :

    PI-BAT Entretien et rnovation des constructions

    RAVEL Utilisation rationnelle de llectricit

    PACER Energies renouvelables

    Ces trois programmes dimpulsions sont raliss en

    troite collaboration avec lconomie prive, les coles

    et la Confdration. Leur but est de favoriser une crois-

    sance conomique qualitative. Dans ce sens ils doivent

    conduire une plus faible utilisation des matires pre-

    mires et de lnergie, avec pour corollaire un plus large

    recours au savoir-faire et la m atire grise.

    Le programme RAVEL cherche principalement amlio-

    rer la comptence des professionnels utiliser lnergie

    lectrique bon escient. Outre les aspects de la scurit

    et de la production, qui taient prioritaires jusquici, il est

    aujourdhui indispensable de sintresser davantage aux

    rendements. RAVEL a tabli une matrice de consomma-

    tion qui dfin it dans leurs grandes lignes les thmes trai-

    ter. Les procds util iss dans lindustr ie, le commerce et

    le secteur tertiai re sont considrer paralllement aux ut i-lisations de llectricit dans les btiments. Dans ce

    contexte, les groupes-cibles concerns sont les spcia-

    listes de tous les niveaux de formation et les dcideurs

    qui doivent grer les investissements en matire dqui-

    pements et de procds.

    Cours, manifestations, publications, vidos, etc.

    Les objectifs de RAVEL sont poursuiv is par des projets de

    recherche et de dif fusion des connaissances de base, par

    des cycles de form ation et de perfectionnement, ainsi que

    par li nformation. Le transfert des nouvelles connaissan-

    ces est orient vers une mise en pratique dans le travailquotidien. Il repose principalement sur des publications,

    des cours et des runions. Une journe dinformation

    annuelle RAVEL permet de prsenter et de discuter des

    nouveaux rsultats, dveloppements et tendances de

    cette discipline fascinante quest lutilisation rationnelle

    de llectricit. Les personnes intresses trouveront

    dans le bulletin Construction et Energie de plus amples

    informations sur le vaste ventail des possibilits en

    matire de formation continue offertes aux groupes-

    cibles. Ce bulletin parat trois fois l an et peut tre ob tenu

    gratuitement en sadressant la Coordination rom ande

    du programm e daction Construction et Energie, EPFL-LESO, Case postale 12, 1015 Lausanne. En outre, chaque

    participant un cours, ou autre manifestation du pro-

    gramme, reoit une publication spcialement labore

    cet effet. Toutes ces publ ications peuvent galement tre

    obtenues en sadressant directement la Coordination

    romande du programme daction Construction et Ener-

    gie, EPFL-LESO, Case postale 12, 1015 Lausanne.

    Comptences

    Afin de matriser cet ambitieux programme de forma-

    tion, il a t fait appel des spcialistes des divers

    domaines concerns; ceux-ci appartiennent au secteur

    priv, aux coles, ou aux associations professionnelles.

    Ces spcialistes sont pauls par une commission qui

    comprend galement des reprsentants des associa-

    tions, des coles et des branches professionnelles

    concernes.

    Ce sont les associations professionnelles qui prennent

    en charge lorganisation des cours et des autres activi-

    ts proposes. Pour la prparation de ces activi ts, une

    direction de projet a t mise en place; elle se compose

    du Dr Roland Walthert, de M. Werner Bhi, du Dr Eric

    Bush, de MM . Jean-Marc Chuard, Hans-Rudolf Gabathu-

    ler, Ruedi Messmer, Jrg Nipkow, Ruedi Spalinger, duDr Daniel Spreng, de M. Felix Walter, du Dr Charles

    Weinmann, de MM . Georg Zblin et Eric Mosimann de

    lOFQC. Une trs large part des activ its est confi e des

    groupes de travail qui sont responsables du contenu, de

    mme que du m aintien des cots et des dlais.

    Documentation

    Aprs avoir t soumise une large consultation pour

    tre teste et discute, la prsente publ ication a t soi-

    gneusement remanie. Toutefois les auteurs ont eu

    toute libert danalyser, selon leurs critres propres, dif-

    frents points de vue sur des questions particulires etassument la responsabili t des textes. On pourra rem-

    dier certaines lacunes pouvant se prsenter dans la

    pratique en procdant dventuelles adaptations. Les

    propositions seront pr ises en compte par lOffi ce fd-

    ral des questions conjoncturelles et par le rdacteur (cf.

    page 2). Nous remercions vivement tous les collabora-

    teurs qui ont offert leur prcieux concours llabora-

    tion de la prsente brochure.

    Office fdral des questions conjoncturelles

    Service de la technologieDr B. Hotz-Hart

    Vice-directeur

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    Table des matires

    Table des matires

    1. RAVEL dans le domaine de la chaleur ______________________________________________________________7

    1.1 Llectr ici t, une forme dnerg ie noble ________________________________________________________________7

    1.2 Engager les form es dnerg ie selon leur valeur ! ________________________________________________________8

    1.3 Installations de couplage chaleur-force compactes et amplifi cateurs lectrotherm iques ____________________8

    1.4 Publications du domaine Chaleur __________________________________________________________________10

    2. Transformat ion de lnergie ______________________________________________________________________11

    2.1 Cycles therm odynamiques __________________________________________________________________________11

    Cycle de Carnot __________________________________________________________________________________11

    Cycle de la pom pe chaleur, respect ivement de la machine fr igor ifi que ______________________________11

    2.2 Valeur de di ffrentes form es dnerg ie ________________________________________________________________132.3 Calcul exact de la valeur du point de vue physique ____________________________________________________14

    Exergie, anergie __________________________________________________________________________________14

    Rendement exergtique __________________________________________________________________________15

    2.4 Rgles gnrales sous form e de facteurs dvaluation __________________________________________________15

    Problmes relati fs l uti lisation pratique de la notion dexergie ______________________________________15

    Etat de la technique ______________________________________________________________________________16

    Facteurs dvaluation ____________________________________________________________________________16

    2.5 Am pl ifi cation lectrotherm ique ______________________________________________________________________17

    3. Techniques nergt iques efficientes______________________________________________________________19

    3.1 Rcupration de chaleur et uti lisation des rejets therm iques ____________________________________________19

    Fonct ionnement __________________________________________________________________________________19Com posants et dom aines dapp li cat ion ____________________________________________________________19

    Caractri sti ques techniques im portantes __________________________________________________________21

    3.2 Pompes chaleur __________________________________________________________________________________21

    Fonct ionnement __________________________________________________________________________________21

    Com posants et dom aines dapp li cat ion ____________________________________________________________22

    Caractri sti ques techniques im portantes __________________________________________________________23

    3.3 Couplages chaleur -force ____________________________________________________________________________24

    Fonct ionnement __________________________________________________________________________________24

    Types de construct ion et domaines dapp lication __________________________________________________25

    Caractri sti ques techniques im portantes __________________________________________________________26

    3.4 Rpercussions sur la consomm ation nergtique et la production de dioxyde de carbone ________________27

    Stratgies________________________________________________________________________________________27

    Mesures de prom ot ion et de sou tien ______________________________________________________________29

    4 . Bases de planifi cat ion ____________________________________________________________________________31

    4.1 Principes hydraul iques de base ______________________________________________________________________31

    Quel rle joue lhydraulique dans les conom ies dlectricit? ______________________________________31

    Trois formules importantes ______________________________________________________________________31

    Les quatre raccordem ents hydraul iques de base ____________________________________________________31

    Vannes de rglage________________________________________________________________________________31

    Autorit de la vanne ______________________________________________________________________________32

    Courbe caractristique de la vanne ________________________________________________________________34

    Courbe caractristique de la pom pe________________________________________________________________34

    Courbe caractristique du rseau __________________________________________________________________35

    Autorit de lutilisateur____________________________________________________________________________35Objecti f : une installat ion stable et silencieuse ! ____________________________________________________36

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    Table des matires

    4.2 Pompes de circulat ion ______________________________________________________________________________37

    Consommation de courant lectrique ______________________________________________________________37

    Pompes de circu lat ion cou rbes caractri sti ques inclines __________________________________________39

    Pompes de circulation courbes caractri sti ques plates ____________________________________________39

    Pompes de circulation vi tesse rglable avec courbes caractristiques plates ajustables ______________40

    Pompes de circulation vi tesse rglable avec courbes caractristiques ngatives ____________________40

    Appareils de rg lage du nombre de tours __________________________________________________________40

    Rgulation de la di ffrence de pression dans les installations avec vannes therm ostatiques ____________41

    Rgulation de la di ffrence de pression dans les conduites d istance ________________________________42

    Fonctionnem ent de la pompe par db it nu l ________________________________________________________42

    4.3 Mesurage de l nergie ______________________________________________________________________________43Elect rici t ________________________________________________________________________________________43

    Gaz naturel ______________________________________________________________________________________44

    Huile de chauffage________________________________________________________________________________44

    Chaleur et froid __________________________________________________________________________________45

    Sort ies im pulsionnelles __________________________________________________________________________46

    5 . Technique de raccordem ent ______________________________________________________________________47

    5.1 Prob lm es de raccordements ________________________________________________________________________47

    5.2 Schmas standards RAVEL __________________________________________________________________________48

    5.3 Production de chaleur, accumulateur et distr ibu teur dcentraliss ______________________________________48

    5.4 Equil ib rage hydraulique______________________________________________________________________________49

    Un quil ibrage hydraul ique est-il vraim ent ncessaire ? ____________________________________________49Equil ibrage par colonne __________________________________________________________________________50

    Equil ibrage ct ut il isateur ________________________________________________________________________50

    5.5 Directives de dimensionnement ______________________________________________________________________51

    6. Assurance qualit dans le droulement de la planification ______________________________________53

    6.1 Assurance quali t __________________________________________________________________________________53

    6.2 Rglementation SIA 108 concernant l es honoraires ____________________________________________________55

    6.3 Le m atre de l ouvrage doi t dcider ________________________________________________________________56

    7. Rentabilit ________________________________________________________________________________________57

    7.1 Prob lm es de com prhension ________________________________________________________________________57

    7.2 Rendement conomique acceptab le __________________________________________________________________57

    7.3 Procdure __________________________________________________________________________________________58

    Dnom inat ions, sym boles, abrviat ions ________________________________________________________________59

    Index ____________________________________________________________________________________________________61

    Publicat ions du programme dim pulsions RAVEL ______________________________________________________63

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    1. RAVEL dans le domaine de la chaleur

    1. RAVEL dans le domaine de la chaleur

    1.1 Llectr icit, une formednergie noble

    En Suisse, 39% (398,6 PJ) de lnergie primaire glo-

    bale (1019,4 PJ) sont ut iliss pour la production de cou-

    rant (figure 1, en haut). De ce pourcentage, 43% seule-

    ment peuvent tre transforms en lectricit (figure 1,

    au mi lieu et en bas). Pour des raisons physiques et tech-

    niques, les agents nergtiques primaires ne permet-

    tent pas un meilleur rendement. Llectricit est doncune forme dnergie qui ncessite beaucoup dnergie

    primaire et que lon ne devrait engager que l o sa

    haute valeur est absolument indispensable.

    Outre les considrations nergtiques (units: kWh, MJ,

    PJ), des critres de puissance (units kW, GW) doi-

    vent galement tre pris en compte. Le courant lec-

    trique doit tre produi t pour tre util is car son stockage

    nest que di fficilement envisageable. Les diffrences sai-

    sonnires (en hiver, le besoin de puissance est plus

    lev quen t) et les diffrences journalires ( cer-

    taines heures de pointe, le besoin de puissance est sen-

    siblement plus lev quen temps norm al) jouent ici un

    rle particulier.

    Les chauffages par rsistance lectrique exploitent

    trs mal la haute valeur de llectricit; une pompe

    chaleur lectrique, par exemple, utilise le courant trois

    fois mieux. Cest pourquoi larrt sur lnergie prvoit

    que toute nouvelle installation fixe de chauffage lec-

    trique sera soum ise la clause du besoin nergtique. Il

    ressort de la figure 1 que les besoins pour le chauffage

    de locaux (pompes chaleur comprises) couverts par

    llectricit reprsentent aujourdhu i 7,4% (12,1 PJ) de la

    consomm ation fi nale de courant (163,8 PJ).

    Une part peu prs gale de courant lectrique est uti-

    lise pour le chauffage de leau (12,0 PJ). Toutefois,les critres de jugement seront ici plus favorables que

    pour les chauffages lectriques, tant donn que par

    rapport au systme conventionnel du chauffage de leau

    centralis (par exemple chaudire combine), quelques

    avantages doivent tre retenus : pas de pertes de circu-

    lation, pas de pertes dues au rendement de la chaudire

    en t, dcompte individuel.

    En ce qui concerne la production de chaleur, la chaleur

    industrielle reprsente le plus important besoin de cou-

    rant lectrique avec 31% (50,0 PJ) de la consommation

    finale de courant lectrique (163,8 PJ). Dans le cas pr-

    sent, comm e les niveaux de tempratures se situent beau-coup plus haut que pour les chauffages par rsistance

    lectrique, la perte de valeur est proportionnellement

    7

    Figure 1: Bilan nergtique de la Suisse pour lanne 1989 (base:statistique globale suisse de lnergie; 1 PJ = 278 000000 kWh).La partie autres de 620,8 PJ non engage dans la productionde courant se dcompose ainsi: 521,7 PJ pour les combustibles,66,4 PJ pour le gaz et 32,7 PJ pour les combustibles solides.

    Consommation brute1019,4 PJ

    Rpartition selon agents nergtiques

    Autres620,8 PJ

    Prod.dlectricit398,6 PJ

    combustibles solides 17,2 PJmazout 4,7 PJ

    gaz 4,5 PJ

    centrale hydraulique 137,2 PJ

    centrale nuclaire 235,0 PJ

    Consommation brute,production dlectricit398,6 PJ

    Rpartition selon utilisateur

    Pertes214,9 PJ

    chauffage distance 10,8 PJ

    solde export 9,1 PJ

    mnages 46,4 PJ

    services 53,7 PJ

    industries 54,7 PJ

    transports 9,0 PJ

    Consommation brute,production dlectricit398,6 PJ

    Pertes

    214,9 PJ

    chauffage distance 10,8 PJ

    solde export 9,1 PJ

    Consom-mation finale163,8 PJ

    Rpartition selon utilisateur

    eau chaude 12,0 PJ

    chimie 5,5 PJ

    clairage (yc. informatique)19,2 PJ

    Consom-mation finale163,8 PJ

    chauffage (yc. entranement PAC) 12,1 PJ

    chaleur industrielle 50,0 PJ

    force 65 PJ

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    1. RAVEL dans le domaine de la chaleur

    moins importante. En outre, on applique dans ce domaine

    des mthodes de production beaucoup plus puissantes

    (arcs lectriques, haute frquence, infrarouge, induction).

    1.2 Engager les formesdnergie selon leur valeur !

    Llectricit, nergie de haute valeur, se voit mise tou-

    jours plus contr ibut ion, et le besoin de nouvelles appli -

    cations va sans cesse croissant. Les techno log ies rcen-tes, moins avides en nergie, ont galement besoin de

    courant, quil sagisse par exemple de lentranement

    des pompes chaleur ou de lnergie dappo int dans les

    installations de rcupration de chaleur et dutilisation

    des rejets thermiques. Cette dmarche ne peut tre cri-

    tique, ds linstant o elle permet une conomie sub-

    stantielle dautres formes dnergie. En fin de compte,

    ce qui est dterminant, ce nest pas seulement la

    consomm ation de courant, mais bien la consomm ation

    globale dnergie.

    Cest pourquoi lobjectif atteindre est la diminu-

    tion de la consommation globale dnergie. Cela

    signifie tout dabord quil y a lieu de baisser la consom-

    mation inutile dnergie et de rduire les pertes. Un pro-

    grs dcisif ne peut tre ralis que si des formes ner-

    gtiques de haute valeur, telles que l lectricit, le gaz et

    les produits ptroliers, sont engags lavenir confor-

    mment leur valeur respective.

    1.3 Installations de couplagechaleur-force compacteset amplificateurslectrothermiques

    En Suisse, la part dnergie primaire fossile (produits

    ptroliers, gaz, charbon) engage dans la production

    dlectricit est trs faible, tandis quelle est trs forte

    dans les autres applications (figure 2, en haut). De plus,

    au niveau de la production dlectricit, la chaleur rsi-

    duelle nest utilise que dans une faible mesure, alors

    que dun autre ct, une norme quanti t dagents ner-

    gtiques fossiles doit tre brle, afin de pouvoir fournir

    la chaleur ncessaire (figure 2, en bas).

    On pourrait amliorer considrablement le bilan ner-

    gtique global, si davantage de rejets thermiques pro-venant des centrales thermiques pouvaient tre utiliss

    dans des rseaux de chauffage distance. Malheu-

    8

    Energie primaire engage

    dans la production de chaleur (398,6 PJ)

    Energie primaire engagepour les autres utilisations

    (620,8 PJ)

    Combustible fossile

    pour CCFCfossile 3%

    fossile 96%

    non fossile 97%

    non fossile 4%

    Chaleur provenant de CCFC

    Chaleur provenant de PAC

    Courant produit par CCFC

    sans surcharge pour lenvironnement et sans

    consommation supplmentaire de courant

    Chaleur

    distance

    3%

    Rejets 54%

    Pour la

    production de chaleur63%

    Electricit 43% Pour la production de force

    37%

    Figure 2 : Les diagrammes circulaires de gauche mon trent quelnergie prim aire actuellement engage est presque unique-ment dorigine non fossile et que les invitables rejets ther-miques dgags ne sont utiliss que dans une trs faible pro-portion. Les diagrammes circulaires de droite refltent lesautres utilisations de lnergie primaire. Contrairement au ct

    gauche, cette nergie est presque essentiellement doriginefossile. Elle est utilise 63% pour l a production de chaleur. Sidavantage de carburant fossile pouvait tre transfr du ctdroit au ct gauche dans des installations de couplage cha-leur-force compactes et qu en compensation, leurs rejets ther-miques ainsi que la chaleur issue des pompes chaleurvenaient alimenter le ct droit, une importante quantit decourant pourrait tre produite sans surcharge pour lenviron-nement et sans consommation supplmentaire dnergie!Remarque: les diagrammes circulaires reprsentant la situa-tion actuelle et les flches signifient uniquement un changepossible ; la figure 3 propose un aperu chiffr.

  • 8/4/2019 electricite et chaleur

    10/64

  • 8/4/2019 electricite et chaleur

    11/64

    Electricit et chaleur

    Cahi er 1

    1. RAVEL dans le domaine de la chaleur

    1.4 Publications du domaine Chaleur

    Dans un proche avenir, les techniques damlioration

    des systmes lis lnergie vont gagner beaucoup

    dimportance. Sur ce thme, la littrature disposition

    est encore peu abondante. Cest pourquoi trois cours

    RAVEL Rcupration de chaleur et ut ilisation des rejets

    therm ique , Pompes chaleur et Couplage chaleur-

    force vont permettre aux planificateurs(trices) actuels

    de se perfectionner dans ce domaine prometteur. La

    srie de publi cations dite cet effet, RAVEL dans le

    domaine de la chaleur se compose de 5 cahiers.

    Le prsent cahier N1 Electricit et chaleur dfinit

    un ensemble de donnes fondamentales et dcrit les

    relations entre les trois domaines concerns.

    Le cahier N2 Rcupration de chaleur et utilisation

    des rejets thermiques, le cahier N3 Pompes cha-

    leur et le cahier N4 Couplage chaleur-force trai-

    tent de la planification, de la construction et du fonc-

    tionnement de telles installations, du point de vue de

    la pratique.

    Le cahier N5 Schmas standards donne un aperudes solutions prouves sur le plan pratique concer-

    nant les trois domaines en question.

    Alors que la srie des 5 cahiers sadresse exclusivement

    aux planificateurs(trices), la brochure dinformation

    Electricit et chaleur (figure 4 en bas) intresse

    non seulement les spcialistes, mais tous les respon-

    sables potentiels de telles installations. Elle fournit un

    bon aperu sur lensemble des domaines.

    10

    Figure 4 : Publications du secteur Chaleur . Elles sont dispo-nibles auprs de lOffice central fdral des imprims et dumatriel (OCFIM). Les numros de com mande des 5 brochurescomposant l a srie se trouvent la page 2 de chaque cahier.Le num ro de comm ande de la brochure dinformation Elec-tricit et chaleur est le 724.354 f.

    R c u p r at ion d e c h ale u ret ut ilisat ion

    des rejets thermiques

    Cahi er 2

    P o m pe s c ha l e ur

    Cahi er 3

    Couplagechaleur-force

    Cahi er 4

    Schmas s tandards

    Cahier 5

    Electricit

    et chaleur

    Brochure dinformation

    Electricit et chaleur

    pour les personnes intresses

    par la technique, galement

    pour le profane

    Srie

    RAVEL dans le domaine de la chaleur

    pour p lanificatrices et pl anificateurs

  • 8/4/2019 electricite et chaleur

    12/64

    2. Transformation de lnergie

    2. Transformation de lnergie

    2.1 Cycles thermodynamiques

    Cycle de Carnot

    Les procds, dans lesquels la phase dorigine est

    nouveau atteinte, aprs plusieurs changement de phase

    successifs, sont appels cycles thermodynamiques.

    Toutes les machines chaleur-force fourn issant un travail

    priodique suivent de tels procds. On a alors une

    transformation de chaleur en travail mcanique. Les

    pom pes chaleur, respectivement les machines frigori-fiques excutent le procd en sens contraire : par

    lengagement dun travail m canique, on produit de la

    chaleur, respectivement du froid.

    Le physicien Nicolas L. Sadi Carnot (1796-1832) a dfini

    les caractristiques dun cycle en loccurrence le cycle

    de Carnot permettant dobtenir un rendement maxi-

    mal. Le rendement m aximal possible (machine chaleur-

    force), respectivement le coefficient de performance le

    plus lev (pompe chaleur, machine frigorifique) du

    cycle de Carnot sont expli qus lencadr 5.

    Cycle de la pompe chaleur,respectivement de la machine frigorifique

    A laide dun changeur de chaleur, une transmission de

    chaleur peut tre effectue dun milieu chaud un

    milieu froid. Cette opration est facilement comprhen-

    sible. En revanche, le phnomne inverse, cest--dire

    une transmission de chaleur dun milieu froid un

    mili eu chaud, moyennant adjonction dun travail m ca-

    nique, est beaucoup plus difficile assimiler. Ce pro-

    cd, en tant que cycle, vaut aussi bien pour les pom pes

    chaleur que pour les machines frigorifiques. Dans le

    cas de la pompe chaleur, la production de chaleur

    figure au premier plan, tandis que pour la m achine fri-gorifique, le but recherch est la production de froid.

    Pour mieux comprendre ces phnomnes, le plus

    simple est de consulter le diagramme pression-

    enthalpie de la figure 6 (en haut), qui illustre parfaite-

    ment la situation. Dans ce graphique, la pression est

    reprsente logarithmiquement et la quantit de cha-

    leur contenue dans le fluide frigorigne est dfinie par

    lenthalpie. Etant donn que seules les diffrences

    enthalpiques nous intressent, le point zro sur lchelle

    peut tre dfini selon convenance.

    Comme fluide f rigorigne, on utili se des matire vola-

    tiles, dont la temprature dvaporation (point dbulli-tion) par pression normale est relativement basse. Le

    fluide frigorigne R22, par exemple, bout 41C.

    11

    Encadr 5

    Cycle de Carnot

    Dans le cycle de Carnot, le rendement thermique maximal

    dune m achine chaleur-force est dfini par les deux temp-

    ratures-limites entre lesquelles se droule le cycle:

    T1 T2C = T1

    C = rendement de Carnot []T1 = temprature maximale [K]

    T2 = temprature minim ale [K]

    Dans le droulement inverse du cycle de la pompe chaleur,

    respectivement des machines de refroi dissement, l e rende-

    ment de Carnot est atteint par la valeur inverse de la for-

    mule ci-dessus. Dans ce cas, il faut en outre considrer que

    le froid est une nergie utilisable:

    T1C, PAC = T1 T2

    T2C, MF = T2 T1

    C, PAC = coefficient de performance de Carnot pour lapompe chaleur []

    C, MF = coeff ic ient de performance de Carnot de lamachine de refroid issement []

    T1 = Temprature de condensation [K]

    T2 = Temprature dvaporation [K]

  • 8/4/2019 electricite et chaleur

    13/64

    2. Transformation de lnergie

    12

    Lvaporation se droule le long de la ligne A-B, par

    pression constante du fluide frigorigne. Ensuite, par

    refroidissement du mil ieu caloporteur dans lvapora-

    teur on obt ient de la chaleur latente dans le fluide frigo-

    rigne; cest pourquoi la temprature dvaporation du

    fluide frigorigne est constante.

    Puis, par le b iais de la compression, la vapeur du fl uide

    frigorigne est surchauffe le long de la ligne B-C et

    pompe un niveau de temprature suprieur.

    Lnergie ncessaire cette opration sera fournie au

    compresseur sous la forme dun travail mcanique (parexemple laide dun moteur lectrique).

    Au cours de ltape suivante, qui est la condensation,

    la chaleur latente de la vapeur surchauffe du fl uide fri -

    gorigne est transmise, le long de la ligne C-D, au calo-

    porteur du condensateur. Il en rsulte tout dabord une

    vapeur sature et ensuite le fluide frigorigne est conti-

    nuellement liqufi temprature constante.

    Au point D, le fluide frigorigne se retrouve certes

    ltat liquide, mais la pression et la temprature sont

    encore trop leves. Pour retrouver le point de dpart du

    cycle, une dtente (expansion) du fluide frigorigne

    doit avoir lieu sur la ligne D-A.Le cycle reprsent dans la partie suprieure de la figure

    6 est idalis. Pour des raisons dordre technique, on

    tend vers une surchauffe au point B et un sous-refroi-

    dissement au point D. En out re, on relve des pertes de

    pression, de chaleur et par frottement m canique. Cest

    pourquoi le droulement rel (figure 6 en bas) diverge

    du droulement idalis.

    Etant donn que lon utilise la puissance thermique du

    condensateur pour la pompe chaleur et la puissance

    de refroidissement de lvaporateur pour la machine fri-

    gorifique, on obtient videmment diffrentes dfinitions

    du coefficient de performance (figure 6).

    Figur e 6: Cycle reprsent dans le diagramm e pression -enthalpie. Comme enthalpie, on prend ici la quantit de cha-leur contenue dans le fluide frigo rigne. Selon lemplacementdu point dans le diagramme, le fluide sera sous forme de

    liquide, de vapeur humide ou de vapeur. Le diagramme duhaut reproduit le cycle idalis et le diagramm e du bas repro-duit le cycle rel.

    Pression (logarithmique)

    Zoneliquide

    Condensation

    Expansion

    Compressio

    n

    Evaporation

    D C

    A B

    Zone de vapeur humide Zone de vapeur

    Enthalpie

    Pression (logarithmique)

    Enthalpie

    D C

    A B

    QMF/mFF

    QPAC/mFF

    ..

    . .

    Indice de performance de la pompe:

    QPACPAC = P

    Indice de performance de la machine de refroidissement :

    QMFMF = P

    Dnominations et units:

    P = puissance dentranement du compresseur [W]

    QPAC = puissance thermique du condenseur [W](puissance utile de l a pom pe chaleur)

    QMF = puissance frigorifique de lvaporateur [W](puissance utile de la machine de refroidissement)

    mFF = dbit massique du fluide frigorigne [kg /s]

    .

    .

    .

    .

    .

  • 8/4/2019 electricite et chaleur

    14/64

    2. Transformation de lnergie

    2.2 Valeur de dif frentesformes dnergie

    Le premier principe de la therm odynamique (enca-

    dr 7) est souvent dcrit comme tant la loi de la

    conservation de la chaleur , car il affirm e ni plus ni

    moins que la somm e de toutes les formes dnergie doit

    tre constante. Ainsi lnergie ne peut tre ni produite,

    ni dtru ite. Ne sont possibles, selon ce principe, que desprocds de transformations dune forme dnergie

    une autre (le terme technique usuel production d ner-

    gie devrait alors tre remplac par transformation

    dnergie), pour que cette notion soit physiquement

    respecte. Ces affirmations sont relativement faciles

    comprendre.

    En revanche, le deuxime principe de la therm ody-

    namique (encadr 8) est plus diffi cilement assimi lable.

    La fin du texte stipule que diffrentes formes dnergie

    ne peuvent pas tre transform es entre elles volont.

    En pratique, cela explique par exemple, que pour une

    turbine vapeur, le tiers environ de lnergie engage

    peut tre transform en travail mcanique de haute

    valeur, alors que les deux tiers environ sont des rejets

    thermiques de moindre valeur, rejets dans latmo-

    sphre par les tours de refroidissement (except si une

    installation dutilisation des rejets thermiques se soit

    rvle rentable).

    Dans le cas contraire et des fins de chauffage, on peut,

    au moyen dune pompe chaleur lectrique, amener

    de la chaleur environnante un niveau de temprature

    suffisamm ent lev, soit 40 50 K. Pour cette opration,

    on uti lisera un tiers dlectricit (nergie noble) pour pro-

    duire, avec deux tiers dune chaleur environnante de

    moindre valeur mais sans frais , trois tiers dune cha-leur de chauffage de qualit moyenne.

    La possibilit de transformer une form e dnergie dter-

    mine reprsente certainement un critre de qualit t rs

    important. Cest pourquoi dune faon trs gnrale, on

    peut parler de valeurs diffrentes, en comparant

    diverses formes dnergie les unes aux autres: llectri-

    cit possde par exemple un critre de qualit nettement

    meilleur que la chaleur de chauffage.

    Aujourdhui, la comparaison de diffrentes formes

    dnergie ne se rfre en gnral quaux kilow attheures

    consomms : 1 kilowattheure dlectricit sera par

    exemple compar 1 kilow attheure de chaleur de chauf-fage. Cette analyse est la fois trop simple et insuffi-

    sante. Une meilleure apprciation, tenant notamment

    13

    Encadr 7

    Encadr 8

    Premier principe de la thermodynamique

    Lexprience montre quil nest pas possible de construire

    une machine qui dlivre davantage dnergie quelle nen

    reoit : impossibilit du m ouvement perptuel de premier

    ordre. Le premier principe de la thermodynamique peut

    tre formul ainsi :

    La somme de la chaleur extrieure introdui te dans un sys-

    tme et du t ravail mcanique externe introduit dans ce sys-

    tme est gale laugmentation de lnergie interne.

    Deuxime principe de la thermodynamique

    Outre limpossibilit dun mouvement perptuel de premier

    ordre, l impossibi l i t dun mouvement perptuel de

    deuxime ordre peut tre formule :

    Il nexiste aucune machine capable de produire un travail

    mcanique continu, en tant relie un seul accumulateur

    de chaleur.

    Ou formul diffremment : Il est impossible de transform er

    intgralement de la chaleur en tr avail mcanique, alors que

    linverse est toujours possible.

    Tout comme le mouvement perptuel du premier ordre, il

    sagit, pour le mouvement perptuel du deuxime ordre,

    dune exprience confirm e. Elle rsulte par exemple de la

    rgularit du principe des cycles. Ainsi, le deuxime prin-

    cipe de la thermodynamique peut tre formul aussi bien

    par rappor t la m achine de couplage chaleur-force que par

    rapport la pompe chaleur, respectivement la machine

    de refroidissement :

    Machine chaleur-force: la chaleur ne peut tre transform e

    en travail mcanique que lo rsquune partie de la chaleur est

    transmise simultanment dun milieu chaud un milieu

    froid.

    Pompe chaleur respectivement machine de refroidisse-

    ment : la chaleur ne peut tre transmise dun m ilieu froid

    un m ilieu chaud quavec un apport de travail mcanique.

  • 8/4/2019 electricite et chaleur

    15/64

    2. Transformation de lnergie

    14

    compte de la valeur nergtique, doit tre applique. A

    cet effet, il existe deux possibilits :

    par des calculs prcis de physique (cf. au chapitre 2.3);

    par ltablissement de rgles gnrales sous forme de

    facteurs dvaluation correspondant la situation actu-

    elle des techniques de transform ation (cf. chapitre 2.4).

    2.3 Calcul exact de la valeurdu point de vue physique

    Exergie, anergie

    Comment dcrire la valeur dune forme dnergie dfi-

    nie ? Une solut ion nous est offerte (cf. encadr 9) grce

    aux notions physiques dexergie et danergie

    dtermines avec exactitude comme suit :

    lexergie est la partie de lnergie qui peut tre trans-

    forme en travail mcanique ;

    lanergie est la partie de lnergie qui ne peut pas tre

    transforme en travail mcanique.

    Les nergies lies la mcanique, llectricit et la chimie (par exemple mazout, gaz naturel) prsen-

    tent pratiquement une exergie pure. Elles peuvent tre

    transformes volont en dautres formes dnergie.

    Lnergie thermique contient dautant plus dexergie

    que la diffrence de temprature est grande entre le

    fluide caloporteur et lenvironnement.

    La chaleur environnante ne contient en gnral que

    de lanergie.

    Une pompe chaleur permet dinjecter de lexergie

    dans la chaleur environnante (= anergie) laide dune

    nergie noble (par exemple llectricit) et obtenir, par

    ce mlange, un niveau de temprature plus lev.

    A laide des formules de lencadr 9, on peut par

    exemple calculer que, par 0C de temprature envi-

    ronnante (273 K),15% dexergie seulement sont nces-

    saires pour produire de leau chauffe 50C (323 K):

    QE= (1 273 K/323 K) Q = 0,15 Q

    Llectricit (100%d exergie) est ainsi 6,5 fois pl us

    prcieuse quune chaleur de chauffage 50C (15%

    dexergie).

    . . .

    Encadr 9

    Exergie et Anergie

    Pour le cycle de Carnot (cf. encadr 5), on sait que le rende-

    ment m aximal est dfini par les deux tempratures-limites,

    dans lesquelles se droule le cycle:

    T1 T2 QC = = T1 QE

    Ce rapport dcrit parfaitement la partie de courant calori-

    fique qui peut tre entirement transforme en nergie

    mcanique et qui est appele courant exergtique:

    QE = (1 T2/T1) Q

    La partie qui ne peut pas tre transforme en nergie mca-

    nique est appele courant anergtique:

    QA = T2/T1 Q

    Le courant thermique reprsente donc la somm e du cou-

    rant exergtique et du courant anergtique:

    Q = QE + QA

    Dnominations et units:

    C = rendement de Carnot []

    Q = courant thermique [W]QE = courant exergtique [W]

    QA = courant anergtique [W]

    T1 = temprature maximale [K]

    T2 = temprature minim ale = temprature environnante [K]

    .

    .

    ..

    . .

    . . .

    .

    .

    .

  • 8/4/2019 electricite et chaleur

    16/64

    2. Transformation de lnergie

    15

    Rendement exergtique

    Lexemple de calcul peut tre galement interprt dif-

    fremm ent : une pompe chaleur idale pourrait pro-

    duire de lnergie thermique 50C, partir d une cha-

    leur envi ronnante de 0C, avec un indice de puissance

    de 6,5. Il sagit bel et bien de lindice de puissance de

    Carnot, selon encadr 5 :

    323C, PAC = = 6,5323 273

    Les expriences pratiques montrent cependant quunepompe chaleur soumise une telle lvation de tem-

    prature (de lordre de 50 K) pourrait probablement

    atteindre un coefficient de performance de 3,0 ; le coef-

    ficient de performance dun chauffage par rsistance

    lectrique ne se monterait qu 0,9.

    Pour tre mme de dfinir les caractristiques dune

    transformation dnergie, il faut introduire la notion de

    rendement exergtique (cf. encadr 10).

    Dans lexemple qui nous occupe, le rendement

    exergtique de la pompe chaleur se monterait :

    PAC = 3,0 /6,5 = 0,46

    et pour le chauffage par rsistance lectrique (accumu-

    lateur central avec 50C de temprature de dpart), le

    rendement exergtique serait de:

    chauffage lectrique = 0,9/ 6,5 = 0,14.

    2.4 Rgles gnrales sous formede facteurs dvaluation

    Problmes relatifs lutilisation pratiquede la notion dexergie

    Les considrations entourant la notion dexergie sont

    certes trs intressantes, malheureusement elles repr-

    sentent parfois des obstacles dans lexercice de la pra-

    tique:

    pour l es spcialistes en technique du btiment, les

    notions dexergie et danergie sont pratiquement

    inconnues;

    les rendements exergtiques ralisables en pratique

    sont trs varis et divergent fortement des notions

    thoriques;

    en pratique, la notion exergtique ne tient pas comptede certains aspects aussi importants que les emplace-

    ments et les horaires.

    Rendement exergtique

    La qualit dune transformation nergtique dpend de la

    quantit maxim ale dnergie qui peut tre rellement trans-

    forme. Elle sera dfinie par le rendement exergtique

    (souvent appel aussi degr de qualit) :

    =

    C

    = rendement exergtique = rendement

    C = rendement de Carnot

    = C

    = rendement exergtique = coefficient de performanceC = coefficient de performance de Carnot

    Encadr 10

  • 8/4/2019 electricite et chaleur

    17/64

    2. Transformation de lnergie

    Par consquent, la question est de savoir sil nest pas

    plus judicieux pour les praticiens et les praticiennes

    dtablir de simples rgles gnrales sur les notions de

    valeurs des formes nergtiques les plus importantes,

    plutt que de sencombrer de fastidieuses formules.

    Etat de la technique

    Si lon considre aujourdhui les techniques de produc-

    tion de chaleur disposition (figure 11), il ressort que la

    qualit de la transform ation de lnergie est trs diverse.

    Pour produire 100 units de chaleur, la consommation

    dnergie primaire peut passer selon les techniques de

    transform ation de 38 333 units.

    La figure 11 propose galement les techniques les plus

    performantes de transformation de chaleur actuelle-

    ment disponibles et utilisables dans une trs large

    mesure. Ce sont :

    la pompe chaleur lectrique qui, par le biais de llec-

    tricit, multiplie par t rois la chaleur de chauffage;

    la pompe chaleur avec mo teur gaz qui, par le gaz,

    multiplie par 1,5 la chaleur de chauffage;

    linstallation de couplage chaleur-force compacte,

    combine une pom pe chaleur lectrique, atteint lemme facteur damlioration de 1,5 (ici le couplage

    mcanique de la pom pe chaleur avec moteur gaz

    est remplac par le couplage lectrique) ;

    il ressort des affirmations mises jusquici que llec-

    tricit est environ 2 fois plus prcieuse quun com-

    bustible fossile tel que le gaz ou les produi ts ptroliers

    (rciproquement la mme valeur apparat dailleurs

    aussi dans les installations chaleur-force comb ines).

    Facteurs dvaluat ion

    A laide de la figure 11, des facteurs dvaluation vi-

    dents, dfinis au plus prs de la pratique et refltant lestechnologies et la rentabilit actuelles, peuvent par

    consquent tre tablis:

    La valeur de llectricit est environ t rois fois plus

    importante que celle de la chaleur de chauffage.

    La valeur du gaz ou du mazout est environ une fo is

    et demie plus leve que la chaleur de chauffage.

    La valeur de llectricit est environ deux fois plus

    leve que celle du mazout ou du gaz.

    16

    Figures 11: Les diffrentes form es dnergie et leur valeur sonttrs diversement ut ilises par les techniques actuelles de pro-duction de chaleur.

    or 3

    38 Centralehydraulique

    33

    Energie primaire

    Electricit

    Chaleur

    333

    Centrale thermique

    Pompe chaleurlectrique

    100

    52 Centrale chaleur-force combine

    25

    25Pompe chaleurlectrique 75 100

    37

    21Pompe chaleurlectrique

    10063

    Centralechaleur-forcecompacte

    64

    Facteur 1,5

    Pompe chaleur gaz

    100

    66

    100

    Centralethermique

    33

    Facteur 2 Facteur 3

    Pompe chaleurlectrique

    100

    111

    Chaudire gaz

    100

    100Chauffagersistanceslectriques

    111

  • 8/4/2019 electricite et chaleur

    18/64

    2. Transformation de lnergie

    2.5 Amplificationlectrothermique

    Dans le secteur de la chaleur, la mme question revient

    rgulirement : quelle quantit de chaleur puis-je pro-

    duire avec une quantit dlectricit dtermine? Le fait

    que dautres formes dnergie soient associes cette

    question (chaleur environnante, rejets thermiques, etc.)

    ne joue aucun r le, si ces dernires ne provoquent pas

    de frais supplmentaires et sont obtenues en respectantlenvironnement. Cest pou rquoi il semble jud icieux de

    dfinir une sorte de bote noire ayant une grandeur

    dentre lectricit et une grandeur de sortie ner-

    gie thermique, que lon pourrait tout simplement nom-

    mer amplifi cateur lectrothermique (voir figure 12).

    Cet ampl ificateur lectrothermique sera caractris par

    lindice amplification lectrothermique AET et

    dfini comm e suit :

    chaleur produite par substitution de combustible fossileAET =

    besoins lectriques supplmentaires dcoulant de cette substitution

    De manire encore plus gnrale, on pourrait qualifierla pompe chaleur avec moteur lectrique dampli-

    ficateur lectrothermique dfini par :

    AETPAC = 3

    ( laide du courant lectrique, on produit 3 fois plus de

    chaleur de chauffage).

    Finalement il nest pas ncessaire que le produit final

    soit absolument de la chaleur le critre dterminant

    tant lconomie dnergie fossile pour que le com-

    bustible supplmentaire utilis pour la production

    dlectricit puisse tre compens. Et si lon va plus loin

    dans cette conception, de nom breux autres amplifica-teurs lectrothermiques existent avec des facteurs

    damplification lectrothermique encore plus perfor-

    mants que les pom pes chaleur.

    Avec llectricit comm e nergie dappoint injecte

    dans la rcupration de chaleur ou lutilisation des

    rejets thermiques, on obtient sans problme des fac-

    teurs damplifi cation lectrothermiques allant de 7 25.

    Des installations modernes de renouvellement dair

    obtiennent des facteurs damplification lectrother-

    miques de lordre de 5 10.

    Des vhicules lectriques lgers utilisent pour la mme

    distance 5 10 fois moins dnergie quune voiture nor -male. Lconomie dnergie fossile ainsi ralise cor-

    respond un facteur damplification lectrothermique

    17

    Figure 12: Amplificateur lectrothermique.

    * une partie de cette chaleur reprsente une part dconomiednergie fossile

    ElectricitAmplificateur

    lectrothermiqueChaleur*

  • 8/4/2019 electricite et chaleur

    19/64

    2. Transformation de lnergie

    de 5 10 (la comparaison avec un vhicule lger

    moteur combustion donne toutefois des valeurs plus

    basses).

    Les meilleurs amplificateurs lectrothermiques sont

    les installations solaires. Une installation de collec-

    teurs solaires pour le chauffage de leau avec circula-

    teur a, par exemple, une amplification lectrothermi-

    que denviron 100 et une installation de thermosiphon

    obtient un mme facteur tendant vers linfini !

    18

  • 8/4/2019 electricite et chaleur

    20/64

    3. Techniques nergtiques efficientes

    3. Techniques nergtiques efficientes

    Une description dtaille de chacune des tech-

    niques est dveloppe dans les cahiers 2 4 sp-

    cifiques chaque thme. Ici, les techniques ne seront

    dcrites que si les explications sont absolum ent nces-

    saires la bonne comprhension du sujet.

    3.1 Rcupration de chaleuret utilisation des rejetsthermiques

    Fonctionnement

    En considrant le flux thermique dans un systme

    dfini, nous trouvons deux formes fondamentalement

    diffrentes dutilisation des rejets thermiques. Ces der-

    niers peuvent tre employs lin trieur du systme ou

    en largissant les limites du systme. Dans le premier

    cas, on parle de rcupration de chaleur (figure 13) et

    dans le deuxime cas, dutilisation des rejets ther-

    miques (figure 14).

    Composants et domaines dapplication

    Rcupration de chaleur et utilisation des rejets ther-

    miques emploient les mmes composants. Si la temp-

    rature de la source de chaleur est suprieure la

    temprature duti lisation, on m ettra en action des chan-

    geurs ou des systmes dchange de chaleur. Dans le cas

    contraire, on aura recours aux pom pes chaleur.

    Les changeurs de chaleur sont parcourus par des fluides

    caloporteurs (gazeux ou liquides). Des processus phy-

    siques de transmission de chaleur par conduction et par

    convection interviennent. En cas de modification de

    phase, de la chaleur latente, respectivement de la chaleur

    sensible est libre. Lchange de chaleur peut se faire

    directement (rcuprateur) ou par accumulation tempo-

    raire dans un certain milieu (rgnrateur). La figure 15nous montre di ffrents exemples reprsentatifs dchan-

    geurs de chaleur.

    Lchangeur de chaleur plaques (rcuprateur )

    est compos de surfaces de sparation perm ables la

    chaleur, mais non la matire. La transmission de cha-

    leur seffectue directement travers les surfaces de

    sparation. Il existe plusieurs types dchangeurs:

    plaques, double manteau, tubulaires, etc. Lchangeur

    peut se prsenter comm e un composant spar ou faire

    partie intgrante de linstallation.

    Si le systme se compose dchangeurs de chaleur

    relis par un circuit caloporteur ferm , pour l accumula-tion et le transfert de chaleur, on parle dchangeur de

    chaleur fluide interm diaire (rgnrateur).

    19

    Figure 13: La rcupration de chaleur (abrviation RC) permet,dans un procd ou une installation quelconque, la rcupra-tion de lexcs de chaleur rutilisable et la rinjection de cettenergie dans le mme procd ou la mme installation sansdcalage de temps. Par cette mesure, on amliore le coeffi-cient defficacit de linstallation. Le systme of fre lavantagede voir la quantit dnergie rcupre crotre proportionnel-lement aux besoins thermiques.

    Procd

    Energieutile

    Chaleurrcupre

    RC

    Chaleur nonrcuprable

  • 8/4/2019 electricite et chaleur

    21/64

    3. Techniques nergtiques effi cientes

    20

    Si le circuit ferm intermdiaire est form dun accumu-

    lateur rotatif, on a affaire un changeur de chaleur

    rotatif (rgnrateur surfaces de contact). La charge

    et la dcharge priodiques de la masse daccumulation

    en chaleur et en vapeur seffectue sans mlange des

    flu ides froids et chauds, sur les surfaces de contacts.

    En ce qui concerne la pompe chaleur, lchange de

    chaleur exige de lnergie supplmentaire pour llva-

    tion de temprature (cf. chapitre 3.2). La qualit de la

    source de chaleur dtermine le choix et les conditions de

    fonctionnement de la pompe chaleur. Le cycle de la

    pompe chaleur peut faire partie dune machine auto-

    nome ou tre intgr dans un processus industriel.

    Se rapportant RAVEL et son utilisation rationnelle de

    llectricit, on distingue les quatre principaux domai-

    nes dapplication suivants:

    Production dlectricit par les rejets ther-

    miques haute temprature : dans lindustrie, la

    temprature des rejets thermiques est souvent si le-

    ve, quil est possible de produire tout dabord du cou-

    rant lectrique laide de turbines vapeur et ensuite

    de raliser encore une utilisation des rejets ther-

    miques un niveau de temprature plus bas.Util isat ion de rejets thermiques provenant

    dinstallations lectriques : lentranement lec-

    trique de grosses machines ou dappareils (centre de

    calcul, transformateur) entrane souvent des rejets

    thermiques importants dont lutilisation savre ren-

    table. Ce nest malheureusement pas le cas pour la

    mise en valeur de rejets thermiques issus de nom-

    breux petits appareils, qui ncessiteraient dimpor-

    tantes dpenses.

    Substit ution de procds lectrothermiques par

    lutilisation de rejets thermiques : les procds

    util isant de basses tempratures (applications dom es-tiques, prchauffage, etc.) conviennent souvent la

    mise en valeur des rejets thermiques. Le rchauffe-

    ment de leau sanitaire par rejets thermiques est un

    bon exemple de substitution de llectricit.

    Utilisation rationnelle de llectricit comme

    nergie dappoint dans les installations RC et

    U RT : les composants supplmentaires indispen-

    sables la transmission et au transport de chaleur

    (pompes, ventilateurs etc.) utiliss dans les installa-

    tions thermiques conduisent un besoin accru en

    lectricit. Ladjonction dchangeurs de chaleur sup-

    plm entaires augm ente les pertes de charges ; ilsensuit alors un accroissement de la consommation

    lectrique des ventilateurs et des pompes. Afin

    Figure 14: Lutilisation des rejets therm iques (abrviation URT)permet, dans un procd ou une installation, la rcuprationde lexcs de chaleur ruti lisable et linjection de cette nergiedans dautres procds ou installations en mme temps ouavec des dcalages horaires considrables. Sur une installa-tion isole, on nattend aucune amlioration du coefficientdefficacit. Par contre, sur plusieurs installations in terconnec-

    tes, le rendement nergtique est meilleur. Dans lutili sationdes rejets thermiques, il faut sassurer que loffre et lademande de chaleur concident dans le temps ou alors que lachaleur puisse tre stocke dans un accumulateur de chaleur.Pendant toute la dure de la consommation de chaleur, lasource de chaleur doi t tre disponible, afin que les investisse-ments puissent tre amortis.

    Procd 1

    Energieutile1

    Rejets thermiques

    Energieutile2

    Procd 2

    URT

    Rejets thermiquesnon rcuprables 1

    Rejets thermiquesnon rcuprables 2

  • 8/4/2019 electricite et chaleur

    22/64

    3. Techniques nergtiques efficientes

    dobtenir la m eilleure amplifi cation lectrothermique

    possible, les moteurs, pompes et ventilateurs devront

    atteindre un rendement optimal.

    Les quatre domaines dapplication dcrits ci-dessus ne

    doivent toutefois pas tre pris dans un sens trop troit,

    cest--dire pas seulement en regard d uti lisations pure-

    ment lectriques: lconomie dnergie thermique

    aussi particulirement lorsquelle est do rigine fossile

    est fermement prconise par RAVEL.

    Caractristiques techniques import antes

    Dans les nouvelles installations techniques de ventila-

    tion , la rcupration de chaleur fait parti e des technolo-

    gies habituelles et, dans certains cantons, elle est mm e

    soumise des prescriptions lgales. Dans ce contexte,

    cest surtout le rendement dfini en fonction de

    temprature (ou rendement de rcupration de cha-

    leur) qui est important, car il donne le rapport entre

    lnergie rcupre et lnergie maximale rcuprable.

    Valeurs typiques relatives la figure 15:

    changeur de chaleur plaques 0,40 0,60

    changeur de chaleur fluideintermdiaire 0,40 0,70

    changeur de chaleur rotatif 0,50 0,75

    Une autre sujet in tresse spcialement RAVEL: lampli-

    fication lectrothermique. Le besoin nergtique

    supplmentaire ncessaire lentranement et la com-

    pensation des pertes de charge se situent environ 4

    15% de la chaleur rcupre. Cela correspond une

    amplification lectrothermique de 7 25.

    3.2 Pompes chaleur

    Fonctionnement

    Une transmission de chaleur faite uniquement avec un

    changeur de chaleur nest possible que si la tempra-

    ture de la source de chaleur est plus leve que celle

    dlivrer. Mais lnergie dune source de chaleur plus

    basse temprature peut tre utili se laide dune pompe

    chaleur (abrviation : PAC) qui, en pompant, relve

    le niveau de la temprature. Avec laide dune nergie

    noble (par exemple llectricit), il est notamment pos-

    sible dlever une chaleur dun niveau de tempraturebas un niveau plus lev (application du cycle thermo-

    dynam ique de Carnot prsent au paragraphe 2.1).

    21

    Figure 15 : Modles dchangeurs:

    a) Echangeur de chaleur plaques.

    b) Echangeur de chaleur fluide intermdiaire.

    c) Echangeur de chaleur rotatif.

    d) Pompe chaleur.

    a

    c

    d

    b

  • 8/4/2019 electricite et chaleur

    23/64

    3. Techniques nergtiques effi cientes

    22

    Composants et domaines dapplication

    La pompe chaleur compression, dont le fonction-

    nement est dcrit l a figure 16, est actuellement le sys-

    tme le plus rpandu pour lopration dcrite ci-dessus.

    Lentranement des pompes chaleur com pression est

    assur aujourdhui pr incipalement par des moteurs lec-

    triques; pour des pompes chaleur de plus gros calibre,

    on a recours aussi des moteurs Diesel ou gaz.

    Lorsquon parle de compresseurs mcaniques, on pense

    surtout des compresseurs piston ; pour des installa-

    tions plus importantes, on aura recours des com-

    presseurs vis ou des turbocompresseurs. Le com-

    presseur Scroll (compresseur spirales) reprsente une

    des principales nouveauts et permet lentranement par

    moteur lectrique vitesse variable.

    A ct des compresseurs mcaniques, il existe les com-

    presseurs thermiques utiliss dans les pompes cha-

    leur absorption. Ces dernires travaillent laide de

    deux matires: le fluide frigorigne propre et le fluide

    dabsorption (figure 17). Lnergie haute valeur est

    amene par de la chaleur haute temprature (par exem-

    ple rejets thermiques). Le fonctionnement de la pompe

    chaleur absorption exige trs peu dnergie lectrique.

    Les pompes chaleur utilisent principalement des

    flu ides frigorignes de type R 22, ce qui lim ite la tem-

    prature de dpart chauffage un maximum de 50C.

    Seuls les systmes dapport t hermique basse t em-

    prature remplissent cette condition durant toute la

    priode de chauffage: ce sont principalement les chauf-

    fages par le sol et par le plafond. De nouveaux radia-

    teurs, utilisables basse temprature, sont aussi appa-

    rus sur le march. Les radiateurs conventionnels ne

    rempli ssent que trs rarement ces exigences (dancien-

    nes installations fortement surdimensionnes fonction-

    nent ent re 55 et 65C et dpassent malheureusement depeu la lim ite des 50C). Dans ce cas galement, un chauf -

    fage avec pompe chaleur est possible pendant la plus

    grande partie de lanne, pour autant que lon dispose,

    pour le peu de jours ncessitant une temprature de

    fonctionnement de plus de 50C, dun deuxime gn-

    rateur de chaleur fonctionnant avec un autre agent ner-

    gtique (fonctionnement bivalent).

    Le fluide caloporteur, ct utilisateur, est en gnral

    leau. Par contre, pour la source de chaleur, plusieurs flui -

    des peuvent tre utiliss. Cest la raison pour laquelle il

    existe diffrentes conceptions :

    pompes chaleur eau / eau pour sources de chaleuren dessus de 0C (par exemple nappe phratique, eau

    de surface, eau use);

    Figure 16: Cycle thermodynamique dune pompe chaleur compression. Par l intermdiaire de lvaporateur (1), lasource de chaleur porte le fluide frigorigne bullition basse temprature. La vapeur ainsi obtenue est comprimedans le compresseur (2), ce qui a pour effet daugmenter for-

    tement la tem prature du fl uide. La chaleur haute tempra-ture ainsi obtenue peut tre transmise au travers du conden-seur (3) leau de chauffage. Le fluide frigorigne reprendalors son tat liqu ide. Dans la vanne de dtente (4), ce fluideest ramen pression basse et le cycle peut recomm encer.

    Chaleurde

    chauffage

    3

    4 2

    1

    Chaleurde

    lenvironnemen

    t

    Ele

    ctricit

    Compresseurmcanique

  • 8/4/2019 electricite et chaleur

    24/64

    3. Techniques nergtiques efficientes

    23

    pompes chaleur saumure / eau pour sources de

    chaleur parfois au-dessous de 0C (par exemple

    sondes gothermiques, serpentins enterrs et combi-

    naison ventuelle avec absorbeurs placs en toit ure) ;

    la saumure est en gnral constitue dun mlange

    glycol/eau;

    pompes chaleur air / eau dont la source de chaleur

    est lair extrieur ; comme les tempratures avoisinent

    le zro dans lvaporateur, il se forme souvent du giv re

    quil faut enlever priodiquement, ce qui entrane une

    consommation supplmentaire dnergie.Les installations de pompes chaleur dont l a source de

    chaleur offre une puissance plus ou mo ins constante, et

    devant f ournir un apport dnergie thermique basse

    temprature, ont la plupart du temps un mode de fonc-

    tionnement de type monovalent, sans deuxime pro-

    ducteur de chaleur. Lorsque la source de chaleur est for-

    tement dpendante de la temprature extrieure (par

    exemple air extrieur) et lorsque les systmes dapport

    dnergie thermique accusent des tempratures de

    dpart dpassant 50C, un systme bivalent avec un

    deuxime gnrateur de chaleur savre ncessaire.

    Les pom pes chaleur de chauffage peuvent aussi servirau chauffage de leau sanitaire. Pour le chauffage de

    leau uniquem ent, il existe despompes chaleur / boi-

    lers (plus correctement : pompes chaleur / chauffe-

    eau). Celles-ci soutirent la chaleur dune pice non

    chauffe et util isent ainsi deux trois fois moins de cou-

    rant quun chauffe-eau lectrique convent ionnel. La cha-

    leur tant intentionnellement soutire du local, il faudra

    veiller ne pas la rintroduire malencontreusement par

    le chauffage !

    Caractristiques techniques import antes

    La pom pe chaleur est lampli ficateur lectrothermique

    par excellence. Le rapport entre llectricit engage etla quantit de chaleur utilisable dpend au minimum

    des trois conditions suivantes :

    limite de bilan ;

    temps dobservation ;

    cart de temprature entre la source de chaleur (tem-

    prature lentre de lvaporateur) et le chauffage

    (temprature la sortie du condenseur).

    Le coefficient de performance (respectivement COP)

    dfinit une valeur momentane base sur une courte

    dure et soumise des conditions-limites dtermines,

    associe la pompe chaleur. Il permet de comparer

    entre eux les composants de la pompe chaleur, maisdvoile peu de choses sur linstallation de la pompe

    chaleur elle-mme.

    Chaleurde

    chauffage

    Compresseur thermique

    Chaleurha

    utetemprature

    (parexemple

    rejetsthermiques)

    5

    6

    7

    Chaleurde

    lenvironnemen

    t

    4

    21 3

    Elect

    ricit

    Figure 17: Cycle thermodynamique dune pompe chaleur absorption. Dans labsorbeur (1), le fluide frigorigne estabsorb par le fluide dabsorption. L, la chaleur est ainsitransmise une 1re fois au chauffage. La pompe (2) injecte lemlange des solutions sous pression dans le concentrateur (3)

    do, avec adjonction de chaleur, le fluide est nouveau va-cu. Le liquide dabsorption a rempl i son rle de compr esseurthermique et traverse de nouveau la vanne de dtente pourarriver dans labsorbeur (1). Le cycle du second fl uide se pour-suit presque de la mme faon que celui de la pompe cha-leur compression (figure 16): apport thermique au chauffagedans le condenseur (5), dilatation dans la vanne (6) et pr ise dechaleur de moind re valeur dans lvaporateur (7).

  • 8/4/2019 electricite et chaleur

    25/64

    3. Techniques nergtiques effi cientes

    Lindice le plus important pour linstallation dune

    pompe chaleur est le coefficient de performance

    annuel. Il dfinit le rapport entre la chaleur extraite et

    lnergie introduite. La dure dobservation est dune

    anne et la limi te de bilan comprend : prestation de la

    source de chaleur, pompe du condenseur, com-

    mande/rgulation, systme de dgivrage, chauffage

    carter et stockage. Le tableau 18 donne les valeurs pos-

    sibles pour les pompes chaleur moteur lectrique

    par rapport aux techniques actuelles (pour les pompes

    chaleur moteur gaz, les coefficients annuels ra-listes sont environ 1,5, et 1,3 pour les pompes chaleur

    absorption).

    Comme valeur pour lamplification lectrother-

    mique on peut util iser en pratique et avec suffi samment

    de prcision le coefficient de performance annuel. Il res-

    sort du tableau 18 quun coefficient de performance

    annuel proche de 3,0 est possible pour les pompes

    chaleur moteur lectrique. Si lon admet en outre que

    des amliorations techniques sont tou jours possibles et

    que dautres amplificateurs lectrothermiques indi-

    quent des valeurs dpassant de beaucoup 3,0, RAVEL

    nexagre pas en dclarant une amplification lectro-thermique de 3,0 valable pour toutes les installations.

    3.3 Couplages chaleur-force

    Fonctionnement

    Le transport de chaleur tant beaucoup plus cher que le

    transport de llectricit, les rejets thermiques des

    grandes centrales lectriques se perdent la plupart dutemps dans la nature. Une utilisation conomiquement

    rentable des rejets nest possible que si lon t rouve aux

    abords de la centrale des utilisateurs intresss en

    nombre suffisant. On peut ds lors se demander sil ne

    serait pas judicieux de dcentraliser une partie de la pro-

    duction lectrique, afin de se rapprocher des consom-

    mateurs de chaleur.

    Cette solution sappelle: couplage chaleur-force (abr-

    viation : CCF). Au premier plan y fi gurent les installations

    de couplage chaleur-force compactes (abrviation :

    CCFC) avec moteurs combustion ou turbines gaz,

    gnrateurs et changeurs de chaleur assembls en unseul bloc. Ainsi, en plus de la chaleur, de llectricit

    dune plus grande valeur nergtique peut tre produ ite.

    24

    Source de chaleurMode de fonctionnementUtilisation

    Coefficient deperformance

    annuel

    Nappe phratique, monovalent

    utilisation directe

    utilisation indirecte

    3,0 3,5

    2,8 3,3

    Eaux de surface, monovalent,

    utilisation indirecte 2,6 3,1

    Eaux uses, monovalent,

    utilisation indirecte 2,9 3,4

    Sous-sol, monovalent

    serpentins

    sondes gothermiques

    2,6 2,9

    2,8 3,1

    Air extrieur

    villa individuelle, monovalent

    bivalent-parallle

    bivalent-alternatif

    2,0 2,5

    2,3 2,7

    2,5 2,9

    Tableau 18: valeurs-cible pour rendement annuel global depompes chaleur lectriques valables pour des sources dechaleur situes sur le Plateau suisse avec restitution de chaleur basse temprature pour des installations monovalentes.Lors dune ut ilisation d irecte, la source de chaleur passe direc-

    tement par lvaporateur; lors dune utilisation indirecte, ontrouve un circuit intermdiaire.

    Figure 19 : Centrale de chaleur-force comb ine de Merw ede-kanaal prs dU trecht en Hollande avec une puissance lec-trique de 225 MW.

  • 8/4/2019 electricite et chaleur

    26/64

    3. Techniques nergtiques efficientes

    Types de constructionet domaines dapplication

    Les installations de couplage chaleur-force peuvent tre

    des centrales chaleur-force tablies dans des quarti ers

    citadins, la chaleur tant distribue par un rseau de

    chauffage distance aux maisons environnantes et

    llectricit alimentant le rseau pub lic. Ici les centrales

    chaleur-force combines (figure 19) sont particuli-

    rement intressantes: au moyen dune combinaison

    turbine gaz/ turbine vapeur, on peut atteindre un ren-

    dement lectrique particulirement im portant (environ

    50%). Les grandes exploitations industrielles se prtent

    fort bien ce genre de centrales combines.

    Pour le couplage chaleur-force, lindustrie prsente une

    certaine importance, puisquaussi bien lectricit que

    chaleur sont utili ses souvent sur les lieux mmes. Suite

    laggravation des missions polluantes, de nom-

    breuses installations industrielles devront subir un pro-

    chain assainissement. Au vu des conditions-limites

    favorables, les installations de couplage chaleur-

    force compactes avec turbines gaz (figure 20)

    sont spcialement indiques pour la production de cha-

    leur industrielle (eau bouillante, vapeur).

    Dans les secteurs mnages et services, on installe

    encore et surtout des chaudires mazout et gaz pour

    la production de chaleur. Les installations de cou-

    plage chaleur-force compactes avec moteur gaz

    (figure 21) reprsentent ici une alternative in tressante,

    pour autant que les condit ions soient favorables (chauf-

    fage dun grand complexe de btiments ou raccorde-

    ment dun lotissement voisin par chauffage distance).

    Comm e combustible on prendra, en tout premier lieu, le

    gaz naturel ; mais le biogaz (station dpuration) et le gaz

    liqu ide sont aussi envisageables. Les installations avec

    moteur gaz sont aujourdhui, grce au catalyseur 3voies, aussi peu polluantes que les chaudires gaz

    quipes dun systme Low-NOx.

    Pour des installations lectriques de moindre impor-

    tance (environ 5 15 kW), il existe de petites installa-

    tions de couplage chaleur-force compactes avec

    moteur dautomobile gaz relativement faciles instal-

    ler (figure 22). Elles sont dotes dun catalyseur 3 voies

    et peuvent tre interconnectes pour de plus grandes

    puissances. Toutefois lentretien en est relativement

    onreux, tant donn que le moteur de voiture doit tre

    totalement rvis ou chang tous les cinq ans environ

    (change standard).En principe, une installation de couplage chaleur-force

    peut tre asservie aux besoins thermiques ou aux

    25

    Figure 21: Installation de couplage chaleur-force compacte

    avec moteur gaz, Dietikon. Mo teur gaz (mil ieu), gnra-teur (droi te) et changeur de chaleur (gauche) sont coiffs duncaisson phonique commun.

    Figure 20: Installation de couplage chaleur-force compacteavec turbine gaz; turbine gaz (droite) et gnrateur(gauche) sont construits en bloc.

  • 8/4/2019 electricite et chaleur

    27/64

    3. Techniques nergtiques effi cientes

    besoins lectriques. Cependant seul le fonctionne-

    ment en tant que gnrateur de chaleur est plus judi-

    cieux du point de vue nergtique, cest--dire que lins-

    tallation doit fonctionner selon les besoins thermiques

    du moment. Le rle de la chaleur ne doit donc pas tre

    nglig. Cest pourquoi il faudrait admettre lasservisse-

    ment aux besoins therm iques dans le droulem ent de la

    planification.

    Llectricit est normalement injecte puissance

    constante dans le rseau parallle. En cas de panne du

    rseau, une installation de CCF, mun ie dun quipementlectrique supplmentaire, peut aussi servir dinstalla-

    tion de secours en lot et remplacer ainsi un groupe de

    secours conventionnel, pour autant que la chaleur

    puisse tre vacue en tou t temps. Pour un systme de

    secours, la disponibili t du gaz est lim ite par rapport au

    diesel, du fait de sa dpendance envers le rseau dali-

    mentation.

    Afin de rduire le nombre de mises en marche (dure de

    vie, pollution due aux gaz dchappement), on interca-

    lera un accumulateur de chaleur entre l installation

    compacte de couplage chaleur-force et le systme de

    chauffage.Pour des raisons conom iques, on recherchera un fonc-

    tionnement annuel de linstallation de couplage chaleur-

    force le plus long possible (plus de 4000 h /a), ainsi lins-

    tallation ne sera pas dimensionne en fonction des

    besoins calorifiques maximaux, mais une chaudire

    dappoint servira couvrir les pointes de puissance par

    temps froid. Par rapport un besoin calorifique de

    100%, selon les normes SIA 384/2, la puissance ther-

    mique de linstallation CCF seule est value de 25

    35%, ce qui permet de couvrir 60 75% des besoins

    thermiques annuels.

    Caractristiques techniques importantes

    En gnral, la valeur de transform ation de lnergie est

    exprim e laide du rendement global qui reprsente le

    rapport entre lnergie utilisable et lnergie fournie. Le

    rendement global annuel relatif diffrents systmes

    est mentionn au tableau 23. Le rendement global tant

    normalement calcul en Suisse par rapport au pouvoir

    calorifique infrieur, des valeurs suprieures 1 sont

    possibles (valeur-lim ite thorique pour le gaz naturel :

    1,11). Le rendement global dune installation de cou-

    plage chaleur-force est peine meilleur que celui d une

    installation conventionnelle. La diffrence dcisive pro-vient du fait que lnergie disponible grce la pro-

    duction dlectricit est alors plus prcieuse. Cest

    26

    Figure 22: Quatre petites installations de couplage chaleur-force avec une puissance lectrique de 4 X 15 kW donnentensemble une puissance de chauffage de 156 kW.

  • 8/4/2019 electricite et chaleur

    28/64

    3. Techniques nergtiques efficientes

    pourquoi on indique souvent un rendement global

    annuel therm ique et lectrique. La somme de ces deux

    rendements donne le rendement global annuel tout

    inclus.

    Pour une comparaison concrte, il ne faut prendre en

    considration quun seul chiffre caractristique. Cest

    dans ce but que le tableau 23 indique un rendement

    global annuel pondr. Cette valeur correspondrait

    une installation o le courant produit servirait unique-

    ment faire fonctionner un amplificateur lectrother-

    mique dont le coefficient damplifi cation de 3,0 pourraittransformer le courant en chaleur (par exemple une

    pom pe chaleur lectrique). Ce chiffre dmontre claire-

    ment quune installation de CCF quipe dun moteur

    gaz, par exemple, util ise lnergie disposition une fois

    et demie mieux que la chaudire la plus moderne !

    Comme autre ordre de grandeur, il faut mentionner

    l indice de performance lectrique. Il reprsente le

    rapport entre llectricit produi te et la chaleur produ ite.

    (Mais attention : les mesures pour lamlioration du

    coefficient de perform ance annuel, comme par exemple

    la condensation des gaz dchappement, dtriorent

    lindice de perform ance lectrique, parce que la part dechaleur augmente! ).

    3.4 Rpercussions sur laconsomm ation nergtiqueet la production de dioxydede carbone

    Stratgies

    Le couplage chaleur-force combin avec les pompes

    chaleur lectriques peut amener, par lutilisation appro-prie des diffrentes valeurs des form es dnergies, une

    conomie dnergie primaire et un plus grand respect

    de lenvironnement . Les bilans nergtiques de la figure

    24 montrent trois cas limites typiques compars une

    installation conventionnelle A. Pour des raisons de

    clart, on a admis des pom pes chaleur avec des ren-

    dements globaux annuels de 3,0.

    Cas limite B : un respect maximal de lenvironne-

    ment est atteint, si tout l e courant du CCF sert action-

    ner des pom pes chaleur. Le fait que ces pom pes cha-

    leur appartiennent ou non cette installation ne joue

    aucun rle. Rsultat : 40% de consomm ation dnergieprimaire en moins et abaissement proportionnel des

    lments polluants et du dioxyde de carbone.

    27

    Tableau 23: Rendement global annuel de dif frentes installa-tions de production de chaleur.

    Installations Rendement globalannuel

    nonpondr

    pondr(voir t exte)

    Chaudire conventionnelle gazsans condensation des fumes

    0,85 0,92 0,9

    Chaudire conventionnelle gazavec condensation des fumes

    0,92 1,02 1,0

    CFC avec turbine gaz thermique 0,50 0,60 lectrique 0,20 0,30

    0,75 0,85 1,3

    CFC avec moteur gaz thermique 0,54 0,58 lectrique 0,30 0,34

    0,85 0,92 1,5

    CFC avec moteur gaz et PACpour rcupration des pertes parrayonnement et condensationdes fumes thermique 0,68 0,73 lectrique 0,25 0,30

    0,95 1,00 1,5

    Installation chaleur-forcecombine thermique 0,35 0,45 lectrique 0,40 0,50

    0,80 0,85 1,75

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    3. Techniques nergtiques effi cientes

    Cas limite C : une production lectrique maximale

    sans surcharge pour lenvironnement est possible,

    si un tiers environ du courant provenant du CCF sert

    actionner des pompes chaleur. Rsultat : avec la mme

    consomm ation dnergie primaire et sans atteintes sup-

    plmentaires lenvironnement par des missions pol-

    luantes et du dioxyde de carbone, les deux tiers du cou-

    rant obtenu par le CCF sont mis disposition de

    lapprovisionnement gnral, ce qui correspond 20%

    environ de lnergie primaire utilise. Le paradoxe

    rside dans le fait quune production de courant tari fcologique zro est possible et ceci malgr lut ilisation

    dnergie primaire fossile !

    Cas limite D : si lon doit produire beaucoup dlectri-

    cit sans renoncer au chauffage, lnergie engage peut

    atteindre 150% au maximum. Rsultat : production

    lectrique maximale de 45%, avec videmment 50%

    de plus dnergie primaire et une augmentation corres-

    pondante des missions polluantes et du dioxyde de

    carbone. Cette stratgie na de sens que pour la substi-

    tution des centrales thermiques sans couplage de cha-

    leur, puisque ces dernires, pour produire la mme

    quantit dlectricit, utilisent deux trois fois plusdnergie et polluent beaucoup plus quune installation

    avec couplage chaleur-force.

    Il est vident quen ralit, aucune installation ne cor-

    respondra exactement lun des trois cas cits plus

    haut. Le plus souvent, nous trouverons une combinai-

    son de deux des trois cas. La figure 25 prsente deux

    variantes possibles, fondamentalement diffrentes:

    si plus dun t iers du courant du CCF est inject pour

    alimenter des amplificateurs lectrothermiques (par

    exemple pom pes chaleur), on adopte une stratgie

    de protection de lenvironnement . La valeur

    accorde la sauvegarde de lenvironnement et laquantit dlectricit produite sans surcharges sur

    lenvironnement sont mettre en balance;

    si moins dun tiers du courant produit par le CCF est

    inject pour alimenter des amplificateurs lectrother-

    miques, il en rsulte une stratgie de production

    lectrique par nergie fossile produisant des

    charges polluantes supplmentaires.

    La production de courant en Suisse seffectuant prati-

    quement sans mission de dioxyde de carbone, il existe

    trs peu de possibilits de substitut ion de centrales ther-

    miques de production dlectricit fossile par des cen-trales avec couplage chaleur-force, contrairement

    lAllemagne, par exemple.

    28

    Chaudire

    30

    CCFC

    AET

    Energie primaire(gaz)

    ChaleurElectricit

    10

    100 90

    10

    100 9060

    30

    10

    2020

    54PAC(AET)

    6

    60 9036

    18

    36

    15

    150 90

    45

    CCFC

    CCFC

    Figure 24 : Bilans nergtiques ( comparer avec figure 25).a) Installation moderne conventionnelle de rfrence.b) Respect maximal de lenvironnement.c) Production maximale de courant neutre pour lenvironne-

    ment.

    d) Production maximale de courant.

    a

    c

    d

    b

  • 8/4/2019 electricite et chaleur

    30/64

    3. Techniques nergtiques efficientes

    La figure 25 compare une installation conventionnelle

    avec chaudire gaz et une installation de CCFC avec

    moteur gaz. Nous voyons que la rduction, respecti-

    vement laugmentation des rejets de dioxyde de car-

    bone dpendent de la consommation dnergie. Si lon

    remplace le mazout par le gaz, on diminuera encore

    davantage les manations de dioxyde de carbone,

    puisque le gaz naturel produit, par unit de chaleur, un

    quart de moins de dioxyde de carbone que lhuile de

    chauffage.

    M esures de promotion et de soutien

    Le chapitre prcdent montre que lexamen seul dune

    installation unique ne suffit pas. Il est beaucoup plus

    utile dexaminer le dveloppement dans son ensemble.

    Le rapport entre le courant produit par CCF et le courant

    inject dans les amplificateurs lectrothermiques joue

    un rle particulirement important. Si