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Le Rapport eLearning Africa 2012 Avec le Soutien de: Parrainé par:

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Le

RapporteLearningAfrica 2012

Avec le Soutien de: Parrainé par:

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SOMMAIRE

LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012 3

Liste de points de vue ...............................................4

Remerciements et exonération de responsabilité ...5

Acronymes ..................................................................6

Avant-propos .............................................................7

Note des éditeurs ......................................................8

Synthèse ...................................................................10

1. Introduction .....................................................11

2. Méthodologie ..................................................11

2.1 L'Enquête eLearning Africa 2012 ........................12

2.1.1 Traiter les données

qualitatives de l'Enquête.............................12

2.1.2 Les répondants à l'Enquête.........................12

3. Résultats du Rapport .......................................13

3.1 Introduction à l'analyse........................................13

3.2 Contexte et définitions ........................................14

3.2.1 Qu’entend-on par éducation et

formation renforcées par les TIC ? .............14

3.2.2 Quelles sont les technologies

utilisées, et dans quel contexte ? ...............16

3.2.3 Pourquoi les gens utilisent-ils les

TIC et comment décident-ils de

ce qu’ils utilisent ? .....................................17

3.3 Quelles sont les contraintes au niveau

national en matière d’éducation et de

formation renforcées par les TIC ? ......................20

3.4 Quels sont les facteurs déterminants au niveau

des organismes en matière d’éducation et

de formation renforcées par les TIC ? .................22

3.5 Thèmes clés ........................................................23

3.5.1 L'apprentissage précoce n'est pas

(encore) une priorité ..................................23

3.5.2 Parti pris urbain, espoir rural ......................27

3.5.3 Le gouvernement - principal

agent du changement ...............................27

3.5.4 Les étudiants africains peuvent

apprendre plus, mieux et plus vite

grâce aux technologies ..............................32

3.5.5 Le rôle de la radio ......................................36

3.6 Les cinq dernières années : les facteurs

déterminants du eLearning en Afrique ................37

3.7 Les cinq prochaines années : l'accès

à la technologie jouera encore un rôle ................44

4. Conclusions et recommandations ...................47

Bibliographie ...........................................................49

Annexes ....................................................................51

Annexe 1 : Résumé de l'Enquête

eLearning Africa 2012 ..............................51

Annexe 2 : Biographies des membres du

Comité de Rédaction ................................52

Annexe 3 : Le Cartoon Movement .............................54

Annexe 4 : Biographies des caricaturistes ...................54

Rapport eLearning Africa 2012Sommaire

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LISTE DE POINTS DE VUE

4 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012

Contenu critique et possibilités de

communication : fondamentaux pour

l’éducation en Afrique à l'âge de la

communication numérique

Laura Czerniewicz .........................................................15

Solutions technologiques durables et

adaptées à l'éducation en Afrique

David Angwin................................................................17

Le choix de l'Afrique : numériser son

savoir traditionnel ou perdre sa culture

et son développement

Gaston Donnat Bappa...................................................18

Comment le secteur de l'éducation

produit des eDéchets au Kenya et pourquoi

il devrait être responsable de la gestion

des déchets électroniques

Leonard Mware ............................................................21

L’Apprentissage précoce de la lecture par

l'enseignement mobile en Afrique : le cas

de l'adaptation de Graphogame au Kenya

Carol Suzanne Adhiambo Otieno ................................24

Les défis rencontrés par les universités

de langue portugaise en Afrique

Jorge Ferrão et Stephen Thompson.............................25

Financement et durabilité des solutions

TIC dans l'enseignement supérieur au Bénin

Raphael Darboux...........................................................26

Pourquoi investir dans l’utilisation des TIC

dans l'éducation en Afrique ?

Mike Trucano.................................................................31

Jeunesse africaine, formation de

l'identité et médias sociaux

Tanja Bosch ....................................................................33

Apprendre aux ex-gangsters et aux mères de

Cape Flats comment tweeter et bloguer

pour changer

Marlon Parker................................................................35

Pourquoi la radio a encore un rôle à jouer

Augustine Kamlongera et Said Yasin...........................36

L’accès à la large bande en Afrique :

une chance pour l'innovation ?

Eric Osiakwan ................................................................38

mLearning : se connecter aux opportunités

Lauren Dawes ................................................................40

Comment les entrepreneurs africains se forment

pour profiter de nouvelles opportunités

Monika Weber-Fahr ......................................................43

Sûreté et éducation soutenues

par les technologies

Harold Elletson..............................................................46

Liste de points de vue

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REMERCIEMENTS ET EXONÉRATION DE RESPONSABILITÉ

LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012 5

Le Rapport eLearning Africa 2012 est le fruit d'une collaboration qui a bénéficié de la contribution de nombreuses personnesde talent et engagées. Les membres du comité de rédaction et ceux qui nous ont livré leur point de vue, des interviews et descaricatures méritent des remerciements particuliers.

Les membres du comité de rédaction : Maureen Agena, Ben Akoh, Mohamed Bougroum, Enala Mwase, Elizabeth Akua Ohene,Simeon Oriko, Mor Seck, Charles Senkondo, Thomson Sinkala and Rebecca Stromeyer.

Les auteurs de points de vue, d'interviews et de caricatures : David Angwin, Gaston Bappa, Tanja Bosch, Laura Czerniewicz,Raphael Darboux, Lauren Dawes, Harold Elletson, Jorge Ferrão, Augustine Kamlongera, Rasha Mahdi, Popa Matumula, LeonardMware, Victor Ndula, Eric Osiakwan, Carol Suzanne Adhiambo Otieno, Marlon Parker, Stephen Thompson, Mike Trucano,Monika Weber-Fahr, Said Yasin.

Merci également à : Tarkan Maner et Wyse Technology ; Rob Burnet et Shujaaz ; Tjeerd Royaards et le « Cartoon Movement » ;Harold Elletson, Astrid Jaeger, Ndeye Fatou Ndiaye et Adam Salkeld pour leur assistance stratégique ; Claire Thrower pour sesrelectures, Adrian Ernst pour son assistance technique, Cecilia Hulshof et le reste de l'équipe d’ICWE.

Le Rapport eLearning Africa 2012 est disponible via une licence Creative Commons (attribution - pas d'utilisation commerciale -pas de modification). Cela signifie que le contenu du rapport peut être utilisé dans toute publication non commerciale maisdoit être entièrement attribué à l'aide des références ci-après.

Pour les citations extraites du corps principal du rapport, veuillez mentionner :Isaacs, S. and Hollow, D., (eds) 2012. The eLearning Africa 2012 Report, ICWE : Germany.

Pour les citations extraites de l'un des points de vue composant le Rapport, veuillez mentionner le nom de famille de l'auteur,suivi d'une référence au Rapport. Par exemple :

Bappa, G.D., 2012. Le choix de l'Afrique : numériser le savoir traditionnel ou perdre sa culture et son développement. In: Isaacs, S. and Hollow, D., (eds) 2012. The eLearning Africa 2012 Report, ICWE : Germany.

Le nuage de mots situé à l’intérieur de la première de couverture, représente les réponses combinées à la question « En consid-érant les cinq prochaines années : quel sera d’après vous le changement le plus important dans le domaine de l’éducation et laformation renforcées par les TIC sur votre lieu de travail ? » de l’Enquête eLearning Africa 2012. Le nuage de mots au verso dela quatrième de couverture représente les réponses combinées à la question suivante : « Pourquoi pensez-vous que ce sera lechangement le plus important ? » de l’Enquête eLearning Africa 2012.

Conception et graphisme : Christina Sonnenberg-Westeson

ISBN 978-3-941055-15-5

Remerciements et exonération de responsabilité

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ACRONYMES

6 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012

AULP Association des Universités de Langue Portugaise

BBC British Broadcasting Corporation

CCK Commission de la communication du Kenya

CFSK Computers for Schools Kenya (Des ordinateurs pour les écoles du Kenya)

EASSY Eastern Africa Submarine Cable System (Système de câble sous-marin de l'Afrique de l'Est)

ECCE Early Childhood Care and Education (Protection et éducation de la petite enfance)

EFA Education for All (L'éducation pour Tous)

EMIS Education Management Information System (Système d'information et de gestion de l'éducation)

FDI Foreign Direct Investment (Investissementdirect étranger)

FTTH Fibre to the Home (Fibre à domicile)

GCI Global Competitiveness Index (Indice decompétitivité mondiale)

GEI Global Education Initiative (Initiative mondiale pour l'éducation)

GMR Global Monitoring Report (Rapport de suivi mondial)

GSM Global System for Mobile communications(Groupe Spécial Mobile)

IAI Interactive Audio Instruction (Programmed'instruction audio interactif)

TIC Technologies de l'Information et de la Communication

IFC International Finance Corporation (Société financière internationale)

IRI Interactive Radio Instruction (Programmed'instruction interactif par radio)

ISP Internet Service Provider (Fournisseur de services Internet)

ITU International Telecommunication Union (Union internationale des télécommunications)

LMS Learning Management System (Système de gestion de l'apprentissage)

MDG Millennium Development Goal (Objectif du Millénaire pour le Développement)

TPE/PME Très Petites, Petites et Moyennes Entreprises

NOFBI National Optical Fibre Backbone Infrastructure (Infrastructure nationale en fibre optique)

ODA Official Development Assistance (Aide publique au développement)

PME Petites et Moyennes Entreprises

SRC Shared Resource Computing (Partage des ressources informatiques)

SSA Sub Saharan Africa (Afrique subsaharienne)

TEAMS The East African Marine Systems (Systèmesmarins de l'Afrique de l'Est)

TVET Technical and Vocational Education andTraining (Enseignement et formation techniques et professionnels)

UIS UNESCO Institute for Statistics (Institut de la statistique de l'UNESCO)

UPE Universal Primary Education (Enseignementprimaire universel)

WEEE Waste Electrical and Electronic Equipment(Déchets d'équipements électriques et électroniques)

WEF World Economic Forum (Forum économique mondial)

WHO World Health Organisation (Organisation mondiale de la santé)

Acronymes

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AVANT-PROPOS

LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012 7

L’expérience collective du eLearning enAfrique, relatée par les Africains eux-mêmes et couvrant plus de 41 paysafricains n’avait jamais été documentéeauparavant. La richesse de nos pointsde vue, de nos aspirations, de nos critiques et de nos réflexions, souventdivergents, n’avaient jamais étépartagés de cette manière. Je suis trèsfier d’annoncer la parution du RapporteLearning Africa 2012 qui apporte unecontribution retentissante à la compila-tion des connaissances produites parles Africains. Ce réseau a réuni uncomité de rédaction qui comprend desreprésentants de Cape Town à Mar-rakech, de Lusaka à Kampala, intégranttoute la richesse de notre diversité lin-guistique et culturelle. Il a aussi offert

un espace à la polémique et au débatsur les problèmes qui touchent aucœur de la problématique du eLearningen Afrique. J’ai eu envie de lire les 15points de vue, les caricatures et lesbandes dessinées, de regarder les pho-tographies de femmes et d’enfantsfascinés par les technologies. Le Rap-port eLearning Africa 2012 capte ainsiune part de l’environnement extrême-ment complexe de l’Afrique et montreque celui-ci recèle aussi bien des défisque des opportunités inimaginables. Ilmontre également à quel point nous,Africains, sommes motivés.

Ce Rapport marque une étape impor-tante de la croissance et du développe-ment du réseau eLearning Africa.

J’espère qu’il deviendra la courroie detransmission de mécanismes plus largesvisant à mettre en œuvre des pro-grammes de eLearning volontaristes etde grande ampleur permettant detransformer nos systèmes d’éducationet de faire de l’Éducation pour Tousune réalité. J’encourage chacun à lelire, à le discuter, à relever les défis qu’ilpose et à exprimer ses idées sur lamanière de l’améliorer en permanence.

Max Barthélémy Ahouèkè, Ministre de la Communication etdes Technologies de l’Information

et de la Communication du gouvernement du Bénin.

Avant-propos

Photo : Wayan Vota - Inveneo / Réaliser ses rêves grâce aux TIC

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NOTE DES ÉDITEURS

8 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012

L'Afrique a deux visages : celui d'unerichesse et d'un optimisme croissants,et celui d'une pauvreté et d'une détéri-oration indescriptibles. L'Afrique est àla veille d'un changement capital : l'in-novation, l'esprit d'entreprise et uneénergie vivace et enthousiasmante sonten train de s'imposer. Ceci pour uneraison simple : les taux de croissanceéconomique ont augmenté dans uncontexte de récession mondiale et letaux des investissements étrangers aété décuplé au cours de la dernière décennie. L'Afrique compte à présentplus d'enfants scolarisés en primaireque jamais auparavant, le nombre defilles qui fréquentent l'école augmente,le nombre d'enfants qui décèdentavant leur cinquième anniversairediminue et de plus en plus de femmessavent lire et écrire. Certains paysd'Afrique ont fait des progrès consid-érables en direction des Objectifs duMillénaire pour le développement(MDG) (Rapport 2012 de l'UNESCO surl'Afrique, 2011a, 2010). La dernièreperspective économique pour les pro-jets de la Banque mondiale table surune croissance de plus de 5 % enAfrique subsaharienne en 2012 et

2013. C'est plus que les taux de crois-sance moyens des pays en développe-ment (hormis la Chine), et consid-érablement plus élevé que lesprojections pour les pays à hautsrevenus (Banque mondiale, 2012).L'optimisme grandissant est renforcépar d'autres projections indicatives concernantl'avenir de l'Afrique. La classe moyennedu continent croît rapidement. Environ60 millions d'Africains disposent d'unrevenu annuel de 3.000 USD ou plus eton s'attend à ce que ce chiffre atteigne100 millions en 2015 (The Economist,2011). Selon la Banque africaine dedéveloppement, d'ici 2060, l'espérancede vie atteindra 70,3 ans, 99 % de lapopulation auront un accès Internet àhaut débit (large bande) et l'alphabéti-sation atteindra 97 % (Ware, 2012).

Néanmoins, ce dynamisme coexisteavec une crise permanente etendémique des prestations de servicessociaux, une pauvreté invalidante, lacorruption, la guerre et le piratage.Dans toute l'Afrique subsaharienne, 10millions d'enfants abandonnent l'écoleprimaire tous les ans et la moyenne des

adolescents de 15 ans n'est pas scolar-isée (UNESCO, 2011a, 2010). Plus de300 millions de per sonnes n'ont pasaccès à l'eau potable et seuls 36 % dela population ont des installations sani-taires adéquates (Salami et al., 2011).Sur 1.000 enfants africains, 118 mour-ront avant l'âge de cinq ans (The Econ-omist, 2011). Des niveaux de précipita-tions en baisse, une répartitiondéficiente et des familles déplacéessuite à des conflits ont laissé quelque13 à 15 millions de personnes dansune situation de sécurité alimentaireminimale au Niger, au Mali, au BurkinaFaso, au Tchad et en Mauritanie. Finalement, selon l'indice de perceptionde la corruption 2010, l'Afrique estconsidérée comme la région la pluscorrompue du monde (Transparency International, 2011).

Dans ce contexte, quel rôle les acteursimpliqués dans l’éducation et la forma-tion renforcées par les TIC peuvent-ilsjouer en faveur de la croissance et dudéveloppement de l'Afrique ? Où etcomment travaillent-ils ? Quelles tech-nologies utilisent-ils et quelles visionsdu monde et opinions sous-tendentleur action ? Le Rapport eLearningAfrica 2012 a été rédigé pour répondreà ces questions clés. Le Rapport est nédu constat d’un manque de docu-mentation complète, consistante et cohérente sur la pratique du eLearningen Afrique. Le but du Rapport eLearn-ing Africa 2012 est d'aider à comblercette lacune. L'une des principales vertus du RapporteLearning Africa 2012 est son accès àdes experts de l'ensemble du continentqui ont aidé à mettre en forme les résultats. Ce Rapport a été piloté pardes Africains et s’appuie sur la sagesseet l'expérience du réseau eLearningAfrica. En tant qu'éditeurs, nous avonstenté de rendre la diversité de ceréseau, et avons inclus des contribu-tions émanant d'investisseurs, de donateurs, d'universitaires, de chefs de

Note des éditeurs

Le “droit à l’éducation” par Popa Matumala

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LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 20122 9

tribus, de caricaturistes, de militants etde fonctionnaires.

Le Rapport 2012 de eLearning Africa aété conçu pour être lu par des publicsdivers et il s'adresse à un large panelde lecteurs. Nous espérons que ce Rap-port suscitera l'engagement de prati-ciens, d'acteurs politiques, d'universi-taires, de membres des gouvernementset du public intéressé à traversl'Afrique et au-delà. L'une des con-séquences de l'engagement auprès dece large public est qu'il ne correspondà aucune des catégories traditionnellesde rapports. Bien que, dans une cer-taine mesure, il se fonde sur des élé-ments théoriques, il est essentiellement destiné à soutenir la pratique et lesstratégies, avec un accent mis sur lesconnaissances orientées vers l'action.

Une série d'experts a contribué à l'étab-lissement du Rapport par la rédactionde points de vue, en accordant des in-terviews, en participant au comité derédaction, et/ou en répondant à l'En-quête. Les lecteurs constateront in-évitablement la diversité des perspec-tives dont certaines se contredisententre elles. Ceci est notamment le casdes 15 points de vue qui parsèment l'-analyse de l'enquête. Les auteurs de cesavis ont été priés de donner leur visionpersonnelle plutôt que de délivrer unmessage uniforme. Ayant choisi cetteapproche, il est à noter que l'inclusiondans le Rapport eLearning Africa 2012ne signifie aucunement que les vues ex-primées sont avalisées par eLearningAfrica, les éditeurs du Rapport ou lecomité de rédaction. Le lecteur ne seradonc pas surpris de trouver des docu-ments avec lesquels il ou elle ne serapas forcément d'accord. En fait, nousnous attendons à ce que personnen'acquiesce à la totalité des opinions.

Nous espérons que les lecteurs ac-cepteront d'être confrontés à de multi-ples perspectives, parfois provenant desources inattendues. eLearning Africacroit en la valeur de l'apprentissagetout au long de la vie grâce à la partici-

pation à des réseaux de collaboration.La conférence annuelle fournit un con-texte dans lequel l'apprentissage peutavoir lieu par la confrontation avec despoints de vue divers. Nous considéronsque le Rapport eLearning Africa doitêtre le prolongement de cet environ-nement éducatif.

eLearning Africa a toujours été bienplus qu'une conférence, et le Rapportconstitue un jalon dans la maturationdu réseau. Le Rapport est lié au Portaild’Actualités eLearning Africa [www.ela-newsportal.com] conçu pourfaciliter le partage des connaissances etl'échange d'idées tout au long de l'année. Alors que eLearning Africa aprécédemment publié des résultatsd'enquêtes centrées sur des thèmesspécifiques, il s'agit ici du premier rap-port de ce type. Beaucoup de chosespeuvent sans aucun doute se voir en-core améliorées. Les éditeurs du Rap-port eLearning Africa 2012 acceptentvolontiers les commentaires et les sug-gestions qui viendront enrichir les futures éditions du Rapport.

L’éducation et la formation renforcéespar les TIC en Afrique sont passion-nantes, enthousiasmantes et porteusesd'un vaste potentiel pour transformerle visage de l'Afrique. Le Rapport nefournit qu'un aperçu du dynamisme de

cette énergie. Il montre que le conti-nent se trouve à la veille d'un change-ment majeur. La puissance de la tech-nologie comme catalyseur d'unchangement positif fait l'objet de nom-breux débats. Cependant, à lui seul,l’enthousiasme pour l’innovation n’en-gendre pas la transformation. Les avan-tages de l'innovation technologiquerestent menacés par les dysfonction-nements systémiques continus et invali-dants qui requièrent de toute urgencel'attention. Le Rapport reflète cette ambigüité et cette tension et cherche àpromouvoir un changement positif. Lescinq prochaines années seront l'occa-sion de rendre les bienfaits de l'appren-tissage enrichis par les TIC de plus enplus accessibles aux populations lesplus marginalisées, notamment aux jeunes gens actuellement exclus detoute formation de base. Cela exigel’autonomisation des individus, la pro-motion de partenariats et l’accroisse-ment de la volonté et du leadershippolitiques. Le Rapport démontre quechaque facteur clé du changement estvivace et se déploie de manière effec-tive au sein du réseau eLearning Africa: tous ces éléments doivent être main-tenant exploités afin de mettre en œuvreune transformation durable et équitable.

Shafika Isaacs et David HollowMai 2012

“Buts élevés” par Victor Ndula

NOTE DES ÉDITEURS

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SYNTHÈSE

10 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012

Voici quelques-uns des principaux résultats de l'Enquête eLearning Africa2012, émanant de 447 répondants.Une analyse détaillée des résultats del'Enquête est fournie dans le RapporteLearning Africa 2012, premier de cetype, qui regroupe les opinions de pro-fessionnels du eLearning et d'une séried'autres parties prenantes en prove-nance de 41 pays africains.

Quel rôle joue le monde de l’éducationet la formation soutenus par les TICdans la croissance et le développ ementde l'Afrique ? Il s'agit là de la question

fondamentale qui fixe le cadre du Rap-port eLearning Africa 2012. Commentles gens définissent-ils l’éducation et laformation renforcées par les TIC ?Quelles sont les technologies utiliséesdans ce secteur ? Dans quels contextessont-elles utilisées ? Qu'est-ce qui motive les gens à utiliser les TIC etcomment les utilisent-ils ? Chacune de ces questions est examinée dans l'-analyse de l'Enquête.

Le Rapport passe en revue l'expériencedu eLearning en Afrique au cours descinq dernières années et met en évi-dence les thèmes et les caractéristiquesqui ont défini ce secteur jusqu'à aujourd'hui. Il identifie également lestendances qui se dessinent pour lescinq prochaines années, en explorantles implications de l'accès et de la con-nectivité croissants sur tout le conti-nent. La totalité du Rapport eLearningAfrica 2012 est destinée à provoquer, à inspirer et à être utile à tous ceux quisont engagés dans ce domaine : pro-fessionnels, praticiens, acteurs politiques,chefs d'entreprise et enseignants.

Le Rapport est né du constat d’unmanque de documentation complète,consistante et cohérente sur la pratiquedu eLearning en Afrique. Le RapporteLearning Africa 2012 a pour but d'aiderà combler cette lacune, à proposer unmodèle de leadership réfléchi et à met-tre en forme la stratégie et la pratiqueà travers tout le continent, de manièreà ce que le potentiel transformateur de

la technologie au service de l'enseigne-ment et de l'apprentissage puisse seréaliser encore plus pleinement.

Le Rapport eLearning Africa 2012 pos-sède des qualités uniques. L'analyse del'Enquête est jalonnée de 15 points devue rédigés par des experts de renomdu eLearning, ainsi que des chefs detribus, des entrepreneurs et des in-vestisseurs internationaux. Elle est com-plétée tout au long du rapport par unesérie de caricatures, de bandes dess-inées et de photographies, chaque élé-ment offrant des perspectives inéditeset provocatrices sur les sujets brûlantspropres au secteur. Le Rapport fournit ainsi un aperçu de l'aspect bigarré et du dynamisme du réseaueLearning Africa.

Il y a maintenant plus d'une décennieque le eLearning promettait une révo-lution dans le domaine de l'éducationen Afrique. Ce Rapport dépeint lamanière dont cette promesse est com-prise et dont elle émerge. Il positionnecette image dans le contexte africainhautement polarisé et complexe, carac-

térisé à la fois par une croissanceéconomique accélérée et un grand op-timisme d'une part, et de l'autre parune extrême pauvreté et un grand dés-espoir. Dans le cadre de ces réalités, leréseau eLearning Africa cherche àdéfinir son identité et son rôle dansl'accomplissement de l'objectif vitalpour l'Afrique de l'Education pour Tous.

Synthèse

Le répondant moyen à l'Enquête eLearning Africa 2012est basé au Nigéria ; il travailledans l'enseignement supérieur ;il utilise les TIC en priorité dansles zones urbaines dans le cadred'une classe ; le potentiel desTIC le motive à améliorer laqualité de l'enseignement ; ilpense que le gouvernement estle premier agent de change-ment en matière de eLearninget est persuadé que l'Afriqueréalisera l'accès universel auxTIC dans le domaine de l'éduca-tion au cours des cinq années

qui viennent.

Quel rôle joue le monde de l’éducation et la formationsoutenues par les TIC dans lacroissance et le développementde l'Afrique ? Il s'agit là de laquestion fondamentale qui fixele cadre du Rapport eLearning

Africa 2012.

Photo : Istvan Csakany / Salle de classe virtuelle entre le Kenya et la Hongrie

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Au cours des sept dernières années, lemonde du eLearning en Afrique s'estdéveloppé à pas de géant. Cela est évi-dent lorsque l'on considère le nombreet la diversité des participants annuelsaux conférences sur le eLearning enAfrique et le nombre croissant de pro-grammes de eLearning, les initiativesde recherche et les organisationsprésentes sur le sol africain. Cettecroissance numérique s'est égalementaccompagnée d'une maturation de lacompréhension conceptuelle, de lapensée et de l'apprentissage des prati-ciens du eLearning en Afrique, tels quereflétés par le développement des pro-

grammes de conférences qui se sonttenues dans le cadre de eLearningAfrica au fil des années.

En dépit des aperçus fournis par lesenquêtes dédiées à eLearning Africaréalisées dans le passé, il n'y a jamaiseu de vue d'ensemble des progrèsconstatés ni de l'évolution. L'objectifprincipal de l'Enquête et du Rapportest de relayer les réflexions, les aspira-tions, les activités et les points de vuedes parties prenantes tels quereprésentés au sein de ce réseau enpleine évolution, et ce de manière sys-tématique et au fil du temps.

INTRODUCTION MÉTHODOLOGIE

Le motif principal du Rapport eLearn-ing Africa 2012 est de fournir des con-naissances exploitables (Argyris 1996).Les connaissances exploitables dépen-dent du contexte et reposent sur uneapproche de la résolution des prob-lèmes dans le cadre des réalités so-ciales. Le Rapport se concentre en con-séquence sur la production de savoirfondé sur l'expérience et les réalitésdes praticiens africains, délibérémentchoisis pour influer sur la pratique etprovoquer un changement positif. LeRapport eLearning Africa 2012 est lerésultat d’un effort de collaborationvisant à enrichir les échanges relatifsau eLearning en Afrique. Il a été pro-duit en tant que ressource qui s'appuiesur la sagesse et l'expérience d'un largepanel de parties prenantes, utilisanttoute une série de méthodes diverses.

La méthode de recherche principale aété l'Enquête eLearning Africa 2012,ce qui est expliqué en détails ci-après.Par ailleurs, une grande partie du Rap-port comprend des points de vuedestinés à susciter la réflexion,émanant d'experts réputés, d’investis-

seurs et de praticiens sur des sujetsd'actualité et des expériences, ainsiqu’une tentative de refléter le spectredes opinions et des perspectives à l'in-térieur du réseau de eLearning Africa.Ces points de vue se veulent polémiqueset catalysent la discussion aussi bienque des enseignements qualitatifs surles données fournies par l'Enquête.

Le rapport est plein d'idées commu-niquées par des mots. Les caricatureset les bandes dessinées fournissentune puissante alternative permettantde véhiculer des idées, elles ont été in-cluses dans le but de soulever desquestions, de provoquer la réflexion etde susciter le débat. Comme l'expliquele Cartoon Movement : « Une carica-ture et une bande dessinée possèdentla capacité unique d'expliquer les prob-lèmes de manière immédiate et claire.Les caricatures peuvent perturber, tra-casser, piquer, indigner, exaspérer, cha-touiller et éclairer. Les caricatures s'at-taquent à l'arrogance et à l'ignorance,à la corruption et aux abus, exposentceux qui ont besoin d'être exposés,défendent la liberté et provoquent

même le changement. » De même, labande dessinée de Shujaaz souligne lesmodes innovants d'utilisation des nou-veaux médias au service de la transfor-mation sociale au Kenya. Le Rapport inclut également une série de pho-tographies provenant des concours dephotographie de eLearning Africa [quipeuvent être visionnées surwww.elearning-africa.com/photo_competition_home.php], et qui illus-trent un certain nombre de perspec-tives personnelles sur la manière dontles TIC sont utilisées dans toute l'Afrique.

2. Méthodologie

LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012 11

1. Introduction

La mission de eLearning Africa est decréer un réseau éducatif compétent depraticiens, d'investisseurs, de décideurset de partenariats à même de renforceret d'améliorer la pratique du eLearningen tant que partie intégrante d'un ef-fort collectif de soutien à l'Educationpour Tous et aux Objectifs du Millé-naire pour le Développement enAfrique. Accéder aux idées et aux con-naissances de ce réseau éducatif peutétayer notre compréhension collectivedes processus de développement afinde prendre de meilleures décisions enfaveur du continent dans son ensemble.

Photo : Olufemi Olubodun / Pas de barrière de l’âge avec les TICs

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MÉTHODOLOGIE L'ENQUÊTE eLEARNING AFRICA 2012

12 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012

Le cœur de l'analyse du RapporteLearning Africa 2012 est basé sur lesrésultats de l’Enquête eLearning Africa2012. Cette Enquête a été diffusée pareLearning Africa et ouverte entre le 21février et le 13 mars 2012. L'Enquête aété diffusée par e-mail à la liste de dif-fusion de eLearning Africa. Elle a égale-ment été promue sur Facebook, Twitteret Linkedin et pouvait être remplie viaun questionnaire en ligne ou un docu-ment PDF hors connexion. Au total, 876questionnaires ont été reçus dont 447entièrement remplis. 864 répondantsont rempli le questionnaire en ligne et12 ont utilisé la version hors connexion.

Les répondants avaient la possibilité deremplir le questionnaire en portugais,en français ou en anglais. L'Enquêtecomportait 37 questions dont 19étaient des questions fermées et 18des questions ouvertes. Un résumé dé-taillé de l'Enquête peut être visionnéen Annexe 1. Les réponses provenaientde 41 pays d'Afrique avec 86 % deréponses de personnes de nationalitéafricaine. Une ventilation détaillée descaractéristiques des répondants estfournie en introduction de l'analyse.Les questions fermées ont été traitéesà l'aide d'une analyse quantitative etprésentées sous forme de pourcentagesutilisés dans l'ensemble de l'Enquête.

2.1.1 Traiter les donnéesqualitatives de l'Enquête

Les données qualitatives se carac-térisent par les réponses aux questionsouvertes, qui s'opposent ainsi auxquestions à choix multiple contenuesdans l'Enquête. Les questions ouvertesavaient pour objet la compréhensiondu eLearning enrichi par les TIC qu’ontles répondants; rétrospectivement, leurpoint de vue sur les principales évolu-tions du eLearning en Afrique au coursdes cinq dernières années, et, en re-gardant vers l'avenir, leur point de vuesur les principales évolutions attenduesau cours des cinq prochaines années.Ces réponses ont été synthétisées dans

une feuille de calcul et systématique-ment codées selon le pays, le typed'organisme et le niveau de formationcorrespondant au lieu où se concentrele travail du répondant.

Les codes ont été rassemblés en fonc-tion de la similarité des idées et desthèmes, faisant apparaître de grandescatégories primaires et étroitement asso-ciées. L'analyse fournie dans ce Rapporttraite des relations entre ces catégoriescentrales. Dans une tentative de main-tenir l'intégrité des données qualitatives,l'analyse inclut des références aux don-nées qualitatives fournies par les répon-dants sous forme de citations littérales.

Des limites évidentes concernent le traite-ment des données qualitatives de l'En-quête. Le procédé de codage utilisé pourtraiter les données qualitatives est sujet àinterprétation de la part des chercheurs.Le biais qui en résulte a été minimisé parla triangulation des données, la consulta-tion de publications et la désignationd'un comité de rédaction de dixreprésentants experts aux parcours divers.

2.1.2 Les répondants à l'Enquête

l’Enquête eLearning Africa 2012 s'estlimitée à un public disposant d'un ac-cès à une messagerie électronique. Laconduite d'une enquête panafricainepar e-mail limite le cercle des répon-dants à ceux qui disposent déjà d'unaccès Internet. Il convient de garder entête la stratégie d'échantillonnage lorsde la lecture du Rapport et de la réflex-ion sur les implications de ses résultats.Il est important de souligner le fait queles caractéristiques des répondants nesont en rien représentatives de la pop-

ulation africaine en général, ni néces-sairement des pédagogues africains. Cecipeut être illustré par le niveau d'étudesde ceux qui ont répondu à l'Enquêtecomparé au niveau moyen du conti-nent (Banque mondiale 2012, UIS 2011).Parmi ceux qui ont entièrement réponduà l’Enquête eLearning Africa 2012 :

• 99 % des répondants ont indiquéavoir terminé des études sec-ondaires, alors qu'à l'échelle del'Afrique dans son ensemble, moinsde 20 % de la population totale ter-minent des études secondaires ;

• 85 % des répondants ont indiquéavoir terminé au moins un niveaud'études supérieures, alors qu'àl'échelle de l'Afrique dans son en-semble, moins de 5 % de la popula-tion totale terminent des étudessupérieures ;

• 21 % des répondants ont indiquéavoir obtenu un doctorat, alors qu'àl'échelle de l'Afrique dans son ensem-ble, moins de 1 % de la populationtotale effectue des études doctorales ;

Il n'est pas surprenant que ceux qui sesont impliqués dans l’Enquête eLearningAfrica 2012 aient un niveau d'étudesnettement plus élevé que la majorité dela population. La plupart d'entre euxutilisent déjà les TIC comme outil pourrenforcer l’éducation et la formation dediverses manières, et beaucoup d'entreeux constituent ce qui peut être consid-éré comme une « élite professionnelle »de niche. Pratiquer la transparence à l'égard de cette stratégie délibéréed'échantillonnage permet d'éviter detirer des conclusions erronées concer-nant les éléments généralisables. Lesperspectives qui constituent la base del'analyse du Rapport eLearning Africa2012 ne doivent pas être interprétéescomme révélatrices de l'ensemble de lapopulation. Cette stratégie doit plutôtêtre considérée comme légitime puisquel'objectif était de connaître l'avis de ceuxqui, en Afrique, sont déjà activementimpliqués dans le eLearning, valorisantainsi l'expérience et contribuant à créerun pilotage réfléchi de ce secteur.

2.1 The eLearning Africa 2012 Survey

Ceux qui se sont impliqués dansl'Enquête eLearning Africa 2012ont un niveau d'études nette-ment plus élevé que la majorité

de la population.

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sont pas de nationalité africaine, 100 %effectuent un travail centré sur un paysafricain. Plus de la moitié des répon-dants (57 %) travaille pour un gou-vernement ou une organisation gou-vernementale. La catégorie suivante entermes d'importance (18 %) travaillepour une organisation non gouverne-mentale, suivie par 15 % qui travaillentpour un organisme privé. Quelque 43% des répondants rapportent que leprincipal niveau d'études sur lequel seconcentre leur travail est l'enseigne-ment supérieur. 20 % supplémentairesdéclarent que leur travail est concentré

RÉSULTATS DU RAPPORT INTRODUCTION À L'ANALYSE

LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012 13

Les résultats du Rapport eLearningAfrica 2012 sont présentés sous formede récit intégrant les différentes méth-odes utilisées. L'analyse qualitative etquantitative de l'Enquête est présentéeavec des points de vue associés à descaricatures, des citations clés, des nu-ages de mots, et une bande dessinée.Cette approche permet d'obtenir unevue d'ensemble du secteur de l’éduca-tion et de la formation renforcées parles TIC en Afrique ainsi que des détailssur les thèmes clés et les tendancesactuels. L'analyse commence par unesynthèse globale des données qui in-dique quel type de personnes arépondu à l'Enquête, leurs parcours,leurs secteurs et les domaines priori-taires de leur travail. Elle aborde en-suite trois questions principales del'Enquête en vue de fournir un con-texte général. Ensuite, l'analyse defond est divisée en thèmes clés.

Les 447 questionnaires entièrementremplis émanaient de personnes tra-vaillant dans 41 pays africains différents.

Les cinq premiers pays qui comptaient leplus de répondants sont le Nigéria (16 %),l'Afrique du Sud (14 %), le Kenya (9 %),l'Ouganda (8 %) et la Zambie (7 %).

86 % de l'ensemble des réponsesproviennent de pays africains. En de-hors de l'Afrique, la proportion la plusélevée de répondants vient du Roy-aume Uni (4 %) et des Etats-Unis (3 %).Parmi les 14 % de répondants qui ne

dans les écoles, et 12 % sur lEFTP. Laquatrième réponse par ordre d'impor-tance, qui émane de 11 % des répon-dants, est qu'ils travaillent de manièreégale pour tous les niveaux d'études.

3. Résultats du Rapport 3.1 Introduction à l'analyse

Nigeria.................................................. 16%

Afrique du Sud .................................... 14%

Kenya...................................................... 9%

Ouganda ................................................ 8%

Zambie.................................................... 7%

Tanzanie ................................................. 5%

Ghana..................................................... 4%

Cameroun............................................... 3%

Bénin ...................................................... 3%

Tunisie .................................................... 2%

Autre .................................................... 29%

Enseignement supérieur ..................... 43%

Ecoles (primaire, collège ou secondaire) ..................................... 20%

Apprentissage en institut technique ou formation...................... 11%

De manière égale à tous les niveaux d’éducation....................... 11%

Autre ...................................................... 6%

De manière égale à tous les niveaux d’éducation......................... 4%

Education informelle............................. 4%

Petite enfance (maternelle) .................. 1%

Dans quel niveau d’éducationles répondants travaillent-ils ?

Dans quels pays travaillent les répondants ?

Le répondant moyen à l'Enquête eLearning Africa 2012travaille dans l'enseignementsupérieur au Nigéria et utilisesurtout les TIC en zone urbainedans le cadre de la salle declasse. Cette personne pensequ'il est en premier lieu de laresponsabilité du gouvernementde constater les progrès enmatière d'utilisation des TIC

dans le domaine de l'éducation,et sa motivation personnelle àutiliser les TIC est d'améliorer laqualité de son enseignement.

Une organisation gouvernementale ou soutenue par le gouvernement .... 58%

Une organisation non-gouvernementale ........................ 18%

Une organisation à fonds privés..........15%

Je travaille indépendamment de toute organisation ........................... 4%

Une organisation inter-gouvernementale ......................... 3%

Ne s'applique pas................................... 2%

Un organisme caritatif .......................... 1%

Dans quel type d'organisationsles répondants travaillent-ils ?

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RÉSULTATS DU RAPPORT CONTEXTE ET DÉFINITIONS

3.2.1 Qu’entend-on par éducation et formation renforcées par les TIC ?

Les répondants ont été priés de choisirune définition de l’éducation et de laformation renforcées par les TIC. Unevaste palette de réponses nous est par-venue, reflétant les parcours et les per-spectives divers constituant le réseaueLearning Africa. Parmi les réponsesreçues, les termes clés qui apparaissentrégulièrement dans les définitions sont« flexible et personnalisé » et « ren-forcement des connaissances », paral-lèlement au rôle central de l'« innova-tion » et de l'« intégration ». Plusieursfils conducteurs émergent égalementdes réponses, avec différents aspectsconsidérés comme autant de facteursdéterminants :

La nature pratique de ce secteur estsoulignée par certains comme étant lepremier facteur déterminant, définiecomme « l'association de l’éducationrenforcée par les TIC et des projetsconcrets » qui rendent « l’éducation etla formation plus ludiques et plusagréables de manière à motiver l'élève

pour lesquels la connectivité est lefacteur clé, suggérant que l’éducationrenforcée par les TIC concerne « n'im-porte quel type d'enseignement, d'ap-prentissage, de partage de connaissances,ou de création de connaissances quiserait impossible sans accès à Internet ».

Avant tout, de nombreux répondantsinsistent dans leurs définitions sur lefait qu'au bout du compte, ce secteurest celui de l'éducation, de l'enseigne-ment et de l'apprentissage et que latechnologie en est l'outil de mise enœuvre : « Les TIC sont un moyen auservice d'une fin - pour permettre unmeilleur enseignement et un meilleurapprentissage ». Il est clair que toutecompréhension holistique de la manièrede définir le secteur de l’éducation etde la formation renforcées par les TICtirera profit de ces accentuations. Al'intérieur de ces différentes accentua-tions, le Rapport eLearning Africa 2012utilise le dernier point commeréférence première, considérant tousles types de TIC comme des outils es-sentiels pour promouvoir les améliora-tions de tous les aspects de l'enseigne-ment et de l'apprentissage.

3.2 Contexte et définitions

à rechercher plus d'informations parlui-même ». D'autres répondantsdéfinissent le terme en insistant sur lepotentiel d'avenir, suggérant que l’éd-ucation renforcée par les TIC existelorsque « l’éducation est parfaitementenrichie par la technologie, les participants utilisant la technologie demanière transparente sans être con-scients de sa présence » et le fait queles outils technologiques « facilitentl'apprentissage ».

Parallèlement, les prioritéséconomiques sont égalementsoulignées, avec des répondants définis-sant l’éducation et la formation renfor-cées par les TIC par la manière dont «ils permettent la globalisation etélèvent le système éducatif au niveaude la compétition et de l'économie mondiales ». D'autres donnent des définitions plus opéra-tionnelles, considérant les implicationsen termes de vitesse comme une car-actéristique déterminante, constatantqu'il s'agit d'une « méthode d'en-seignement simple et rapide basée surle partage et la diffusion des informa-tions ». Il existe ici un lien avec ceux

Réponses combinées à la question de l’Enquête : Comment définiriez-vous l’éducation et la formation renforcées par les TIC ?

14 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012

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RÉSULTATS DU RAPPORT

Quelles sont les compétences clés requises pour traverser leXXIème siècle ? Virtuellement, n''importe quel commentairesoulignera la nécessité de maîtriser la culture de l'information oules TIC. Bien qu'encore importantes, ces injonctions sont devenuesde tels clichés qu'elles en ont perdu toute signification. Outre leterrain miné que représente la tentative de définir les différentstypes de culture, l'argument est communément avancé que le be-soin de ces compétences n'est, en fait, pas nouveau, et qu'ellesont toujours été nécessaires pour garantir une citoyenneté respon-sable et engagée. Même si cela est vrai, il n'en demeure pas moinsque dans un contexte de communication numérique, le change-ment de nature des contenus et de la communication les rendentplus complexes que jamais. Lorsque l'on prend conscience destransformations de la nature des contenus et de la communicationen ligne, il devient un peu plus évident que leur maîtrise est unequestion de survie, de réussite et d'opportunité à l’ère de la com-munication numérique. En effet, la nature même de la culture esten train de connaître un changement substantiel au XXIème siècle.

Il est notoire que nous vivons à une époque caractérisée parl'abondance de l'information et que gérer cette pléthore d'informa-tions représente un défi de taille. L'ampleur du défi est terrifiante,il y a actuellement presque autant de bits d'information dans l'u-nivers numérique que d'étoiles dans l'univers physique (Gantz etReinsel, 2011).

Les contenus et la communication sont de plus en plus hybrides àl'âge de la communication numérique. La diversité des formes enperpétuelle mutation est sous-tendue par les concepts de réseaux,de granularité, d'hyperliens, de désagrégation, d'agrégation, d'in-tégration et d'interopérabilité. En substance, les composants peu-vent être séparés et reconstitués sous des formes multiples et àtravers de nombreuses plates-formes et cela peut être réalisé demanière répétée et dans des configurations novatrices. Les impli-cations sont immenses.

Le contenu n'est plus statique. De nouveaux outils et pratiquessignifient l’existence de versions nombreuses, rendant la notion de« version finale » obsolète. On s'attend à ce que le contenu puissechanger, être annoté, commenté et mis à jour, mettant en ques-tion l'idée de « version autorisée », et redéfinissant le conceptmême de publication. Les lecteurs auront besoin de nouvelles com-pétences et de flexibilité pour gérer les multiples versions et lanouvelle fluidité de la publication.

La nature du contenu lui-même est en train de changer, requérantde nouveaux modes de lecture. Dans le secteur scolaire, de nou-veaux types de manuels multimodaux et interactifs sont dévelop-pés, qui intègrent le multimédia, les simulations, les jeuxéducatifs et équivalent, donnant ainsi une nouvelle significationau concept de « lecture » d'un manuel. De même, dans le domainede la recherche, lieu traditionnel de publication d'articles statiquesbidimensionnels, on voit l'émergence expérimentale de « publica-tions augmentées », établissant des liens hypertextes directs avecles données (sous diverses formes), les sources ou les références.

L'explosion des médias enrichis fait partie intégrante de tous cesphénomènes : vidéos, podcasts, lecture-casts, animations, simula-tions etc. qui développent tous leur propre grammaire et lisibilité.Au sein du monde académique, l'avènement d'un « tournant infor-matique » dans le domaine des humanités numériques, et l'ex-ploitation concomitante de grands ensembles de données ensciences, voient souvent leurs résultats présentés visuellement demanière simpliste bien qu'ils nécessitent des compétences spéci-fiques pour être interprétés. Ces nouvelles formes de représenta-tion exigent de nouveaux codes de décryptage.

Un autre changement qui est en train d’apparaître est l'instaura-tion d'un estompement ou d'une fusion du contenu et de la communication, de même que du contenu et du processus. Ecrireet parler sont de plus en plus difficiles à distinguer en ligne, et lesconversations et les commentaires deviennent à leur tour de nou-velles formes de contenu. Dans l'espace universitaire, les proces-sus de recherche et les conversations deviennent des objets àpartager, augmentant ainsi la transparence des processus d'édu-cation et de recherche. Par ailleurs, auparavant, partage collégialsignifiait échange, mais avec les nouvelles formes de logiciels,partager signifie à présent échange et diffusion, élargir et réartic-uler le lectorat et les publics (Wittel, 2011).

Il est possible de défier et même de modifier les relations de pou-voir et d'autorité dans un univers Web « lire-écrire » où des outilsde création de contenu sont faciles à utiliser et librementdisponibles (voir Bamboo DiRT http://dirt.projectbamboo.org). Àune époque caractérisée par la présence de moyens d'auto-com-munication de masse (Castells, 2009), le contenu autoproduit peutêtre largement rendu disponible par des émetteurs « mondiale-ment diffusés et mondialement répartis ». Cela permet de gérerles déséquilibres de la production mondiale de contenus, avec desopportunités étendues de contribution en ligne. Ainsi, les compé-tences du XXIème siècle doivent-elles inclure la capacité et la con-fiance nécessaires pour créer et contribuer au contenu en ligne,pour des motifs à la fois sociaux et éducatifs.

Dans le contexte du XXIème siècle, le contenu devient plus social,plus fluide, plus mobile, plus visuel, plus dynamique et plus dispersé car moins structuré, et l'autorité et l'expertise devien-nent vraisemblablement, du même coup, moins explicites. En conséquence, outre les cultures qui incluent les pratiques éclairéeset conscientes de création de contenu, on constate l'importancecroissante de la capacité critique d'apprécier et d'évaluer le con-tenu et la communication en ligne. Les éducateurs, les étudiantset les universitaires doivent par conséquent être capables demaîtriser de nouveaux types de contenus et de communicationtout en s'interrogeant sur la nature des changements sur le terrainde l'éducation enrichie par les technologies du numérique.

Laura Czerniewicz est professeur associé au Centre pour le Développement de l'Enseignement supérieur,

Université de Cape Town, Afrique du Sud

LAURA CZERNIEWICZ

Contenu critique et possibilités de communication : fondamentaux pourl'éducation africaine à l'âge de la communication numérique

Laura Czerniewicz

LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012 15

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RÉSULTATS DU RAPPORT CONTEXTE ET DÉFINITIONS

de projets éducatifs. Seuls 3 % du total rapportent que les quatre alterna-tives ont été utilisées. Parmi ceux quiont utilisé au moins trois des quatre alternatives, un grand nombre de pays,de secteurs et de niveaux d'étudessont représentés.

Enfin, les répondants ont été priés dedécrire les contextes dans lesquels ilsutilisent les TIC sur leur lieu de travail.Comme on peut s'y attendre, unegrande majorité de personnes, 74 %,utilisent les TIC en classe pour renforcerl’éducation et la formation. Quelque58 % utilisent les TIC pour accéder à desressources en ligne pour les enseignants,52 % des répondants utilisent les TIC àdes fins de collaboration et de réseau-tage, et 52 % utilisent les TIC pour collecter des données et pour leurs systèmes de gestion de l'information.

10% 20% 30% 40% 50%0%

Clients légers ou zéro

Partage des ressources informatiques

Virtualisation des postes de travail

Téléphones mobiles

Aucune

Laquelle des alternatives suivantes à la technologie du PC a été utiliséepar votre organisme pour des projets éducatifs ?

16%

36%

29%

48%

14%

16 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012

3.2.2 Quelles sont les tech-nologies utilisées, et dansquel contexte ?

Une large gamme de technologies différentes est utilisée dans le cadre del’éducation et de la formation renfor-cées par les TIC. À la lumière de cela,le Rapport eLearning Africa 2012 avaitpour but d'identifier, parmi les dif-férentes technologies disponibles,celles que les professionnels dusecteurs utilisent le plus souvent sur le continent. Lorsqu'on leur a posé laquestion, les répondants ont le plusfréquemment répondu les ordinateurs,Internet, les projecteurs vidéos et lesmobiles. A côté de ces éléments, denombreux logiciels différents sontmentionnés dans les réponses, avecune référence régulière à PowerPoint.De même, divers systèmes de gestionde l'apprentissage (LMS) sont notés, le plus populaire étant Moodle. Lesréponses à la question sont illustréespar le nuage de mots ci-après.

Afin d'analyser les tendances d’utilisa-tion plus en détails, les répondants ontété priés d'établir une liste des alterna-tives à l'ordinateur personnel utiliséespar leur organisme pour la mise en

œuvre de projets éducatifs. Comme lemontre le tableau ci-dessous, 48 %des répondants utilisent des téléphonesmobiles, 36 % utilisent un partage desressources informatiques (SRC), 29 %utilisent la virtualisation du poste detravail et 16 % utilisent des appareils

sans empreinte ou client léger. Sur les415 personnes ayant répondu à cettequestion, 15 % n'ont utilisé aucun deces outils. 18 % rapportent que leurorganisme a utilisé au moins trois deces alternatives pour la mise en œuvre

Réponses combinées à la question de l’Enquête : Quelle technologie éducative utilisez-vous le plus ?

une grande majorité de personnes, 74 %, utilisent lesTIC en classe pour renforcer l’éducation et la formation.

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RÉSULTATS DU RAPPORT DAVID ANGWIN

Étendre l'accès à des technologies de l'information fiables estdéterminant pour élever le niveau d'éducation de nos enfants. Ceciest notamment vrai des économies d'Afrique qui connaissent undéveloppement rapide où l'attente d'un accès aux TIC à l'école aaugmenté étant donné qu'un plus grand nombre de citoyensutilisent les technologies de l'information comme les téléphonesmobiles dans leur vie quotidienne.

Cependant, à notre avis, les objectifs ambitieux du eLearning enAfrique ne peuvent être atteints qu'à l'aide de technologies desalles de classe intrinsèquement durables. Mais que signifie dura-bilité dans le contexte africain ? Tout d'abord, il ne s'agit pas decocher la case d'une quelconque politique écologique des tech-nologies de l'information définie par un gouvernement. La réalitéde l'extension des salles de classe numériques aux zones urbaineset rurales d'Afrique est que la mise à disposition desdites tech-niques doit prendre en compte l'absence d'alimentation fiable enénergie. Toute interruption peut être gérée à l'aide de solutionsnouvelles telles que des batteries de secours ou l'énergie solairepour alimenter une classe dans les lieux isolés.

Même lorsque des sources d'énergie fiables sont disponibles, unefaible consommation d'énergie restera un enjeu important quant àla manière dont les écoles gèrent leur budget. Cela rend les ordina-teurs sans empreinte ou client léger très attractifs puisqu'ilsutilisent généralement seulement entre 3 et 15 watt de puissance.

La durabilité du eLearning en Afrique est beaucoup plus que l'effi-cacité énergétique. Elle se réfère également à la manière dont lestechnologies de l'information dans les écoles doivent être faciles àinstaller et à gérer parce qu'il est irréaliste de s'attendre à cequ'une école ait toujours accès à des compétences de gestion destechnologies de l'information sur le terrain. Les éducateursafricains prévoyant une extension du eLearning, ils ont besoin de

s'assurer que les technologies pour les salles de classe soient sim-ples à mettre en place, à gérer et à utiliser dans la classe. La ges-tion centralisée et la fonction « plug and play » (prêt-à-utiliser) deslaboratoires de classe utilisant les technologies de virtualisationrépondent à cette exigence, et garantissent que les investisse-ments dans les laboratoires de classe génèrent un gain éducatifmaximum sur une longue période.

En investissant dans des classes numériques, les éducateursafricains font preuve d'un incroyable esprit d’anticipation concer-nant ce dont les nouvelles générations d'Africains ont besoin pouraméliorer leur vie. Ils ont besoin de se prémunir contre des décisionsrelatives aux technologies de l'information qui les enferment dans lepassé. Sachant que les budgets seront toujours serrés, les éduca-teurs africains doivent être ambitieux sur le sujet des TIC dans l'édu-cation et tirer profit des derniers raisonnements en vigueur auXXIème siècle sur l'informatique virtualisée et le cloud computing.

Une autre dimension de la durabilité est le degré d'ancrage dans lefutur des TIC et la manière dont il peut évoluer au rythme desdéveloppements futurs en matière d'applications et de données.Les éducateurs utilisent déjà des solutions de ce type pour trans-former les TIC dans leurs écoles et leurs collèges. En Afrique duSud, déjà plus d'un million et demi d'étudiants ont un accès auxTIC grâce à des laboratoires de classes utilisant la technologie decloud computing Wyse.

La durabilité du eLearning africain est vitale pour rendre les TIClargement accessibles aux étudiants sur l'ensemble du continent.En fait, les pays africains semblent prêts à ouvrir la voie à d'autreséconomies par leur usage novateur du « cloud client computing »à une échelle très large.

David Angwin est Vice-Président, Marketing Opérationnel pour Wyse Technology et basé au Royaume Uni.

Solutions technologiques durables et adaptées à l’éducation en Afrique

David Angwin

3.2.3 Pourquoi les gensutilisent-ils les TIC et comment décident-ils de ce qu’ils utilisent?

L'Enquête a également cherché àétablir quel était le plus grand facteurde motivation des répondants enfaveur de l'utilisation de l'enseigne-ment enrichi par les TIC. Le groupe leplus important, 42 %, indique quel'amélioration de la qualité de l'en-seignement est le facteur principal demotivation dans la décision de mettreen œuvre un enseignement enrichi parles TIC. Ensuite, des proportions égalesde répondants (18 %) déclarent queles motivations les plus importantes

sont respectivement la faculté dedévelopper des compétences du XXIème

siècle et l’amélioration de l'accès à l'éd-ucation dans les zones reculées. Laquatrième réponse par ordre d'impor-

tance, avec 12 %, est la promotion dela créativité et de la pensée critiquecomme première motivation.

Les répondants ont ensuite été priés de

0% 10% 20% 30% 40% 50%

Améliorer la qualité de l’enseignement

Développer des compétences du XXIème siècle

Améliorer l’accès à l’éducation dans les régions reculées

Promouvoir la créativité et le raisonnement critique

Autre

Devenir économiquement compétitif

Quelle est votre principale motivation pour l’utilisation de l’éducation et la formation renforcées par les TIC ?

42%

18%

17%

11%

9%

3%

LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012 17

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dire ce qu'ils considéraient comme lesfacteurs les plus importants lors duchoix d'un modèle d'accès aux tech-nologies pour les parties prenantesdans l'éducation avec lesquelles travail-lent leurs organismes. Les réponses lesplus fréquentes sont « valeur éducative» et « coût financier » avec respective-ment 15 % et 14 % de réponses. Vi-ennent ensuite « simplicité, y comprisfacilité d'installation, d'utilisation et de

maintenance » et « support techniqueet maintenance », avec respectivement13 % de réponses, suivi par « durabil-ité et robustesse de la technologie »avec 12 %.

reculées. La quatrième réponse par or-dre d'importance, avec 12 %, est lapromotion de la créativité et de la pen-sée critique comme première motivation.

RÉSULTATS DU RAPPORT CONTEXTE ET DÉFINITIONS

Gaston Donnat Bappa fait valoir que les traditions et les cultures africaines, fondements du développement du conti-nent, ont été mises à mal par cinq siècles d'esclavage et decolonisation, et qu'en conséquence, leur survie à l'heureactuelle est menacée par des modes de vie qui s'en éloignent.Ce chef d'une communauté rurale déclare que le savoir an-cien, ancestral de l'Afrique, est toujours vivant et que l'utilisa-tion des TIC est essentielle pour les protéger et transmettre lesavoir lié à l'identité aux générations actuelles et futures.

Les ingérences extérieures ont aliéné l'Afrique tout au long de sa longue histoire

La vie et le développement des populations africaines ont été pro-fondément perturbés par l'esclavage entre le XVIème et le XVIIIème

siècle, par la colonisation qui a suivi au XIXème et au XXème siècleset par la néo-colonisation qui se poursuit de nos jours. Aujourd'hui,ces évènements sont plus profondément ancrés dans la vie desAfricains que leurs propres traditions et la structure ancestrale de leurs sociétés. Pourtant, les Africains ont accumulé un savoirimportant depuis que l'Homme est apparu sur la planète Terre enAfrique il y a plusieurs millions d'années.

L'aliénation des peuples africains est renforcée quotidiennementpar l'invasion de techniques nouvelles et d'informations en prove-nance d'autres cultures, notamment celles de l'occident, quipénètrent à l'aide des médias globalisés. L'aliénation est parailleurs exacerbée par l'absence presque totale de programmesd'éducation stratégiques au service de l'identité nationale qui devraient être ancrés dans la culture et le savoir traditionnels anciens des peuples. À défaut d'identité, les nations et leurscitoyens sont dans l'incapacité de discerner ce qu'ils doivent ac-cepter du savoir qu'ils reçoivent d'autres cultures.

La culture et le savoir anciens, traditionnels de l'Afrique sont toujours vivants.

Aujourd'hui plus que jamais, l'Afrique est connue pour ses tradi-tions qui ont résisté à l'épreuve du temps. Elle est enrichie par descoutumes ancestrales et une multitude de langues dont chacunerecèle des connaissances anciennes particulières et constitue unesource précieuse de richesses pour toute l'humanité. Elle est enrichie par ses peuples indigènes, sa culture orale, perpétrée parles « griots » (conteurs), ses proverbes, ses mythes et ses légen-des, ses totems, ses sorciers et ses patriarches et par ses relationsavec les morts à travers les rites et les cérémonies funéraires. Elleest enrichie par son animisme qui constitue la source de sa spiritu-alité spécifique, sa pharmacopée dont l'efficacité avérée a étésauvegardée par les guérisseurs ; par ses arts et ses métiers inaltérables, inépuisables, son folklore, ses chants, ses danses,son communautarisme et la « joie de vivre » communicative quicaractérise ses peuples. L'Afrique possède tant d'atouts et de tré-sors à la disposition de l'humanité qui en a encore besoin aujour-d'hui. Il est impératif de les protéger. Les traditions africaines sontriches de dispositions et de lois pour toutes les étapes de la vie : lanaissance, l'adolescence, l'âge adulte, la vieillesse, la mort et au-delà, sans oublier les lois sur les femmes, les hommes, le mariage,le travail et bien d'autres encore. Depuis des temps anciens, ellesont permis à tous les membres d'une communauté de vivre leurépoque de manière acceptable et de préserver les espèces.

Conseil sur le développement de l'Afrique par la culture,la tradition, les TIC, la science et la technologie

L'Afrique doit trouver d'urgence des solutions pour s’imposer dansnotre monde globalisé en tant que partie intégrante de la sociétéet de l'économie de l'information. L'Afrique dispose des moyens

Le choix de l'Afrique : numériser son savoir traditionnel ou perdre sa culture et son développement

Gaston Donnat Bappa

18 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012

Le groupe le plus important, 42 %, indique que l'améliora-tion de la qualité de l'enseigne-ment est le facteur principal demotivation dans la décision demettre en œuvre un enseigne-ment enrichi par les TIC.

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RÉSULTATS DU RAPPORT

nécessaires pour diriger son propre développement. Pour y par-venir, le savoir traditionnel, culturel et historique doit être la prior-ité fondamentale du système éducatif afin que les citoyenspossèdent les repères identitaires nécessaires à l'organisation et à la construction de leur vie au XXIème siècle. En même temps, ilfaut poursuivre et renforcer le développement intellectuel danstous les domaines, notamment en sciences et dans les technolo-gies. La véritable histoire de l'Afrique, qui a été dénaturée par ceuxqui l'ont exploitée, doit être restaurée.

Le cas des femmes africaines illustre parfaitement cet état de fait.De nombreuses personnes pensent que les cultures africaines nesont pas favorables aux femmes. C'est faux. La tradition africainese nourrit de ce que représentent les femmes pour la vie commune.La tradition de l'Afrique noire est incarnée par une femme, ladéesse égyptienne Maat qui personnifie l'ordre, la vérité, la justice,l'égalité, l'équilibre et la droiture. Les femmes jouent égalementun rôle crucial en tant que gardiennes de la culture et de l'héritageafricains. Dans les familles africaines, c'est la femme qui agit entant que conservatrice de la richesse, outre le fait que, dans la plupart des civilisations africaines traditionnelles, les relations familiales sont matriarcales.

Cependant, les conditions de l'histoire de l'Afrique ont mis lesfemmes dans une position extrême. L'esclavage et la colonisationont eu pour conséquence que de nombreux hommes étaient soitdéportés, soit tués suite au travail forcé. Les femmes ont donc étésoumises à une demande élevée de procréation dans le but de don-ner naissance à un plus grand nombre d'hommes. Elles étaient sol-licitées pour de nombreuses autres tâches, telles que l'agriculture,étant donné que les hommes n'étaient plus disponibles.

Nous devons aujourd'hui comprendre et être conscients de cela,afin de redonner aux femmes africaines la place centrale qu'ellesoccupaient dans la vie de la communauté et de leur rendre leur in-dépendance. La renaissance de l'Afrique, qui implique la restaura-tion de sa conscience historique, est une tâche essentielle commele faisait valoir avec conviction Cheik Anta Diop, l'anthropologuesénégalais légendaire. Pour y parvenir, l'Afrique a besoin d'éduca-tion à grande échelle couvrant tous les niveaux. Seules les TIC peuvent faire advenir cette évolution pour que les Africains trou-vent leur voie, où qu'ils vivent dans le monde.

Les formes traditionnelles de communication, en premier lieu latransmission orale, les tams-tams, les messagers humains ou lessignaux de fumée disparaissent. Ces méthodes d'acquisition, detransmission et de sauvegarde du savoir ont permis à notre cultureet à nos traditions de perdurer pendant des milliers d'années. Ellessont étroitement liées aux nouvelles TIC en termes de modes d'u-tilisation. Il est impératif de les protéger, et d'utiliser à grandeéchelle les moyens de communication modernes tels que l'écrit-ure, la radio, le téléphone, la télévision, les ordinateurs, et endernier ressort, Internet.

Pour garantir une utilisation efficace de la technologie pour pro-mouvoir et protéger la culture et les traditions, et pour assurerleur avenir à long terme, il est vital de créer des contenus locauxnumériques à grande échelle. Les Africains eux-mêmes y auront

accès, étant les principaux intéressés, et le reste du monde également. Sans ces contenus locaux, les outils TIC ne seront riende plus que des cages de résonnance de cultures étrangères cherchant à perpétuer l'aliénation de la jeunesse africaine enl'éloignant progressivement de son identité et de sa créativité.

Les implications du progrès technique du XXIème siècle pourla perpétuation des cultures africaines traditionnelles

Les centres de formation, de développement et d'expression destraditions et de la culture doivent être créés dans des lieux où cestraditions et cette culture existent et sont renforcés par les outilsTIC appropriés. Dans cette optique, j'aimerais conclure en faisantdeux recommandations.

Premièrement, la création et le développement de centres de ré-ception de radiodiffusion et de télévision sont essentiels dans lescommunautés rurales. Un mélange de technologies mobiles peutfaire émerger une nouvelle ère d'engagement des communautésrurales dans un certain nombre de formats divers. Les villages sontles lieux principaux où le savoir ancestral est encore vivant. Lespopulations rurales fournissent elles-mêmes les contenus et lestransmettent dans les langues locales. Ceci peut susciter un grandintérêt au sein des communautés, tout simplement parce que lavoix de l'un d'entre eux peut être entendue à la radio, provoquerdes discussions sur des problèmes importants abordés dans uneémission. Les contenus peuvent également être sauvegardés et re-traités numériquement afin de pouvoir être retransmis sur Inter-net pour les ressortissants vivant au loin et dans le reste du monde.

Deuxièmement, les coûts de production baissent, en conséquence,la création, la diffusion et la sauvegarde des contenus multimé-dias locaux sont bien plus aisés. Comme l'a si bien exprimél'écrivain Amadou Hampate Bâ, « en Afrique, lorsqu'une personneâgée décède, c'est une bibliothèque qui brûle. » Pour garantir queces bibliothèques vivantes que sont les vieux patriarches ne brû-lent pas, les États africains devraient encourager la création devéritables bibliothèques rurales dans les lieux où les traditionssont préservées, tels que les chefferies, les lieux de rencontre, lespatriarcats, les centres culturels et les musées. Les ordinateursjoueront un rôle déterminant dans la collecte et la sauvegarde descontenus locaux. De même, les connexions sans fil permettront-elles aux bibliothèques rurales d'être reliées aux centres régionauxet nationaux, ouvertes à tous via l'accès Internet, de mettre enforme et de conserver des contenus divers et de faciliter l'éduca-tion, la recherche et l'innovation.

En renouant fermement avec ses traditions et sa culture à l'aidedes TIC, et en comprenant la science et la technologie, l'Afriquepourra enfin émerger de manière plus concrète dans le mondemoderne.

Gaston Donnat Bappa est un chef traditionnel du Cameroun et un spécialiste des communautés rurales. Il est consultant senior en matière

de technologies de l’information, titulaire de diplômes en ingénierie de

GASTON DONNAT BAPPA

LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012 19

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RÉSULTATS DU RAPPORT QUELLES SONT LES CONTRAINTES AU NIVEAU NATIONAL EN MATIÈRE

D’ÉDUCATION ET DE FORMATION RENFORCÉES PAR LES TIC ?

20 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012

L'évolution rapide du secteur de l’édu-cation et de la formation renforcéespar les TIC signifie que sa nature estfréquemment définie par les facteursqui brident sa croissance et sondéveloppement. Parmi tous les défisrencontrés, l'Enquête a tenté d'identifierles facteurs les plus importants qui limi-tent l'utilisation des TIC dans chacundes pays où travaillent les répondants.

Le facteur le plus contraignant est lalimitation des bandes passantes (17%), suivi par le manque de ressourcesfinancières, des capacités enressources humaines inadéquates etune puissance électrique limitée, respectivement 11 %. Une analysespécifique a été réalisée pour chacundes sept pays ayant donné plus de 20réponses (Nigéria, Afrique du Sud,

Kenya, Ouganda, Zambie, Ghana etTanzanie). Le tableau ci-après montrequels sont les pays qui considèrent chacun de ces facteurs contraignantscomme le plus ou le moins important.(Ce tableau ne doit pas être interprété

comme reflétant ce que les répondantsde chacun des pays perçoivent commeétant la contrainte principale, maisplutôt quel est le pays le plus ou lemoins susceptible d'identifier ce pointcomme une contrainte, en comparai-son avec les six autres pays).

3.3 Quelles sont les contraintes au niveau nationalen matière d’éducation et de formation renforcéespar les TIC ?

Rang Facteur contraignant % Pays le plus Pays le moinssusceptible susceptibled'identifier d'identifierceci comme ceci commeune contrainte une contrainte

1 Largeur de bande limitée 17 Zambie Kenya

2 Manque de ressources financières 11 Zambie Nigeria

2 Capacité en ressources humaines inadéquates 11 Afrique du Sud Tanzanie

2 Electricité limitée 11 Nigeria Afrique du Sud

5 Absence d'apprentissage approprié 8 Kenya Ouganda

6 Absence d’équipements informatiques appropriés 7 Tanzanie Ghana

7 Manque d'enseignants qualifiés 6 Afrique du Sud Nigeria

8 Manque de logiciels appropriés 6 Tanzanie Ghana

9 Manque de volonté politique 4 Nigeria Ouganda

10 Corruption et vol des ressources 4 Ouganda Zambie

10 Manque de contenus éducatifs de qualité 4 Tanzanie Nigeria

12 Pression de la pauvreté 3 Kenya Ouganda

12 La durabilité n'est pas une priorité 3 Kenya Tanzanie

12 Manque de leadership 3 Nigeria Ouganda

15 Instabilité et manque de sécurité 1 Afrique du Sud Zambie

15 Autres facteurs 1 N/A N/A

Contraintes clés qui font obstacle au eLearning au niveau national

Photo : Jan-Willem Loggers / Femme recevant une question concernant la santé

Le facteur le plus contraignantest la limitation des bandes

passantes (17 %)

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RÉSULTATS DU RAPPORT

LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012 21

LEONARD MWARE

Il y a une crise croissante de la gestion des eDéchets au Kenya.Bien que certaines initiatives se mettent en place montrant un fort potentiel pour l'avenir, elles restent extrêmement rares. Cedont on a besoin, entre autres mesures, c'est d'un effort concertéet systémique de toute la communauté éducative en vue de l'utili-sation et de l'élimination des produits électroniques au Kenya.

Une étude de l'UNEP (2009) estime que le volume actuel deeDéchets généré au Kenya s'élève à 11.400 tonnes pour lesréfrigérateurs, 2.800 tonnes pour les téléviseurs, 2.500 tonnes pourles ordinateurs personnels, 500 tonnes pour les imprimantes et 150tonnes pour les téléphones mobiles. Une seconde étude mandatéepar le réseau Kenyan d'action pour les TIC - Kenya ICT Action Net-work (KICTANET) - en 2007 a évalué le volume de eDéchets générédans la capitale Nairobi à 3.000 tonnes par an. La disparité desévaluations montre que la quantité de eDéchets produite au Kenyan'est pas connue. Cela suggère que, outre le déversement desdéchets électroniques, l'Afrique en général et le Kenya en partic-ulier génèrent également leurs propres eDéchets.

On estime qu'environ 50 % du marché kenyan des ordinateurs estconstitué d'ordinateurs de seconde main utilisés dans les écoles,les cybercafés, les PME et par les ménages. Les déchets électron-iques sont ouvertement déversés dans des décharges sans soucides risques qu'ils représentent pour la santé et l'environnement.Les initiatives telles que le Centre pour les déchets d'équipementsélectriques et électroniques -Waste Electrical and Electronic Equip-ment (WEEE) Centre - organisé par Ordinateurs pour les EcolesKenya (CFSK) tentent de résoudre ce problème. A l'heure actuelle,leurs efforts ne sont pas efficaces, principalement en raison dumanque général de conscience des conséquences nocives de l'aug-mentation des déchets électroniques. Par exemple, la plupart desparties prenantes et des travailleurs des décharges de eDéchets nesont pas conscients des substances toxiques répandues par leseDéchets telles que le mercure, le cadmium et les hydrocarburespolycycliques aromatiques (PAH).

Dans un rapport intitulé « Le marché mondial de produits et deservices de eLearning sur mesure : 2010-2015 prévisions et analyse(Worldwide Market for Self-paced eLearning Products and Services:2010-2015 Forecast and Analysis) » Ambient Insight (2011) prévoitque le eLearning va connaître en Afrique un taux de croissance de16 % par an. Cette croissance rapide est couplée avec ce que TheEconomist décrit comme « l'enthousiasme de l'Afrique pour latechnologie », en référence à l'augmentation rapide de l'usage dutéléphone mobile en Afrique. Ceci augmente le casse-tête del'élimination des téléphones mobiles terminant leur vie sous formede déchets électroniques.

Le changement technologique rapide s'accompagne d'une obsoles-cence rapide des anciennes technologies remplacées par de

nouvelles. Les technologies obsolètes sont conçues pour être réu-tilisées, recyclées ou éliminées. Hewlett Packard (HP) estime queles déchets électroniques sont le flux de déchets qui augmente leplus dans de nombreuses régions d'Afrique (Fetzer, 2009). Cepen-dant, cela peut se transformer en opportunité.

L'élimination des eDéchets est considérée comme une opportunitéde croissance pour les PME africaines. Elle est perçue, à ce stade,comme faisant partie d'un secteur informel qui crée des emplois àfaible technicité et à faible revenu. Les institutions éducatives sontmieux placées pour conduire des recherches sur les méthodesd'élimination plus sûres, sur l'impact des eDéchets sur les com-munautés et l'offre de formation.

Etant donné la bienveillance dont bénéficient les établissementsd'enseignement dans la société, leur implication dans la détermi-nation d'un agenda de gestion des eDéchets est critique. AuKenya, l'Université des Sciences et des Techniques de MasindeMuliro (MMUST) a pris la tête, en partenariat avec Ordinateurspour les Ecoles Kenya et Computer Aid International, d'un pro-gramme de formation sur la gestion des déchets électroniques.

La MMUST propose actuellement un enseignement de niveau dudiplôme sur la gestion des eDéchets, une première dans cette par-tie de l'Afrique. Il s'agit d'une excellente approche pratique adop-tée par cette université et elle devrait être reprise par de nombreuxétablissements d'enseignement.

De manière générale, les universités et autres établissementsd'enseignement, ont un rôle à jouer dans la sensibilisation parmiun large panel de parties prenantes à travers les médias, des ate-liers, des séminaires et la recherche. Cela peut jeter les bases del'adoption d'une législation adéquate, l'obtention de techniques detraitement améliorées, le développement de méthodes meilleureset plus fiables d'élimination des déchets électroniques et l'inculca-tion de compétences entrepreneuriales par l'apprentissage.

Ce n'est qu'en développant les capacités humaines et financièresdes parties prenantes impliquées dans la gestion des eDéchetsque ce problème peut être correctement traité. Bien que les exem-ples mentionnés plus haut viennent du Kenya, d'autres paysafricains ne disposant pas d'activités similaires peuvent tirerprofit de l'expérience du Kenya. Des exemples analogues de bonnepratique en provenance d'autres parties du monde doivent êtrepris en considération lorsqu'il s'agit d'élaborer un plan d'actionglobal pour l'Afrique.

Leonard Mware est Directeur exécutif de ICWE Africa, basé au Kenya. Il disposed'une expérience de plus de 25 ans des TIC dans le domaine de l'éducation, ilest consultant en matière de systèmes d'information, en ingénierie des télé-

communications, et en tant que chargé de cours à l'université.

Comment le secteur éducatif produit des eDéchets au Kenya et pourquoiil doit être responsable de la gestion de ces déchets électroniques

Leonard Mware

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RÉSULTATS DU RAPPORT QUELS SONT LES FACTEURS DÉTERMINANTS AU NIVEAU DES ORGANISMES

EN MATIÈRE D’ÉDUCATION ET DE FORMATION RENFORCÉES PAR LES TIC ?

22 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012

Les répondants ont été priés de répon-dre à certaines questions du point devue de leur organisme plutôt que deleur pays dans son ensemble. On leur a

demandé quels étaient les facteurs lesplus déterminants pour la mise en œu-vre d'une éducation et d'une formationrenforcées par les TIC au sein de leur

organisation. Le tableau suivant affichela hiérarchie des réponses en indiquantles plus hautes priorités. Comme anticipé, les différents typesd'organismes mettent l'accent sur dif-férents éléments comme priorités ab-solues pour la mise en place d'une éd-ucation et d’une formation renforcéespar les TIC :

• Les ONG sont le plus susceptiblesd'identifier les régions rurales, lesacquis de l'enseignement et lamodularité comme les plus hautespriorités ;

• le gouvernement est le plus sus-ceptible d'identifier l'analyse del'impact et le suivi et l'évaluationcomme les plus hautes priorités ; et

• le secteur privé est le plus suscep-tible d'identifier la croissance del'apprentissage mobile, la rentabil-ité et la durabilité comme les plushautes priorités.

Les répondants ont également été priésd'indiquer ce que leurs organismesconsidéraient comme le principal fac-teur pour le choix d'un modèle d'accèsà la technologie. Comme l'illustre legraphique ci-après, la répartition estrelativement équilibrée, la valeur éd-ucative (15 %) étant considéréecomme le facteur le plus important,tous secteurs confondus. Elle est suiviede près par le coût financier et le rap-port qualité-prix (14 %).

Il existe de légères différences entre cespriorités dans chaque secteur. Lors duchoix d'un modèle d'accès à la tech-nologie :

• le secteur des ONG est celui quimet la priorité sur le coût financieret l'efficacité énergétique ;

• le gouvernement met la prioritésur l'interopérabilité, la durabilité etla robustesse de la technologie ; et

• le secteur privé se préoccupe enpriorité de la simplicité d'accès.

3.4 Quels sont les facteurs déterminants au niveaudes organismes en matière d’éducation et de formation renforcées par les TIC ?

Les facteurs les plus déterminants au niveau des organismes pour l’éducation et la formation renforcées par les TIC

0% 3% 6% 9% 12% 15%

14%

14%

11%

12%

11%

13%

12%

12%

1%

Coût financier (rapport qualité/prix)

Valeur éducative

Efficacité énergétique

Logiciel adapté

Interopérabilité (peut fonctionner avec différents systèmes d’exploitation)

Simplicité (facilité d’installation, d’utilisation et de maintenance)

Assistance technique et maintenance

Durabilité et robustesse de la technologie

Autre

Quel est le facteur le plus important lors du choix d’un modèle d’accès à la technologie

Rang Facteur %

1 L'accès à des contenus appropriés 18

2 L'infrastructure : électricité, bâtiments, bande large 16

3 Développement professionnel et apprentissage 12

4 Accès à des ordinateurs à prix abordable et fiables 11

5 La recherche sur l’éducation et la formation renforcées par les TIC 7

6 L’éducation et la formation renforcées par les TIC dans les zones rurales 5

6 Les acquis de l’éducation et de la formation renforcées par les TIC 5

8 La durabilité de l’éducation et de la formation renforcées par les TIC 4

8 L'augmentation de l'apprentissage mobile 4

8 Les partenariats multiples avec les parties prenantes 4

11 L'analyse d'impact 3

11 Le suivi et l'évaluation 3

11 La modularité 3

14 Les médias sociaux 2

14 La rentabilité 2

14 Autre 2

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RÉSULTATS DU RAPPORT THÈMES CLÉS

LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012 23

3.5.1 L'apprentissage précoce n'est pas (encore)une priorité

Le graphique à secteurs ci-contre montre la répartition des secteurs surlesquels les répondants concentrent laplus grande partie de leur travail. Ilmontre qu’une majorité de répondants(43 %) travaille dans l'enseignementsupérieur, suivi du secteur scolaire (20 %),comparé au secteur du développe-ment de la petite enfance (1 %).

Ceci suggère que le réseau de eLearningAfrica se concentre majoritairementsur l'enseignement supérieur et lesecteur scolaire comparativement à laprotection et l'éducation de la petiteenfance (EPPE). Sur les 447 répondants,seuls trois ont indiqué concentrer leurtravail sur la petite enfance et 18 qu'ilstravaillaient dans tous les secteurs del'éducation. Ces derniers peuventégalement inclure le secteur de la petite enfance. Les trois répondants viennent d'Afrique du Sud etd'Ouganda, l'un étant basé au seind'une organisation gouvernementale,l'autre dans une ONG et l'autre dansune organisation à capitaux privés.

Le faible score remporté par la protec-tion et l'éducation de la petite enfance(EPPE) peut être dû au fait que la ma-jorité des répondants travaille dans desétablissements d'enseignementsupérieur publics. Il pourrait égalementrefléter la volonté des gouvernementsafricains et de leurs partenaires d'at-teindre l'objectif de l'enseignementprimaire universel (EPU) dans le cadredes efforts déployés pour réaliser l'Éd-ucation pour Tous d'ici 2015. L'accentmis sur la volonté d'augmenter lenombre d'élèves à l'aide de l'EPU aurait bien pu avoir été érigé en prior-ité aux dépens d'autres secteurs essen-tiels de l'éducation, y compris l'EPPE.

Ce résultat apparaît dans le contexte

d'une attention croissante du mondesur l'EPPE comme priorité importantepour le développement de l'humanité.En 2010, la première Conférence mon-diale sur l'éducation et la protection dela petite enfance (WCECCE) qui s'esttenue à Moscou, Russie, a adopté unevision holistique de l'EPPE et une atten-tion particulière à la prise en charge, àl'éducation, à la santé, à l'alimentationet à la sécurité des enfants, de la nais-sance à l'âge de huit ans. La con-férence a débattu des enseignementsde la recherche ayant confirmé lamanière dont l'EPPE fournit les basesindispensables à l'apprentissage toutau long de la vie, à une meilleuresanté, à une plus grande efficacité del'enseignement, à l'égalité des sexes, àl'employabilité et une meilleure qualitéde vie (UNESCO 2011c).

La conférence eLearning Africa 2012de Cotonou, Bénin, comportait deuxsessions consacrées à l'intégration desTIC, y compris des téléphones mobilesdans l'EPPE. Il est à espérer qu'il s'agitd'un signe que l'EPPE est en train deprendre une plus grande place dans lediscours du réseau eLearning Africa.Par ailleurs, la communauté desbailleurs de fonds semble accroître sesinvestissements dans ce secteur etsoutenir des projets et des initiatives

centrés sur l'apprentissage précoce dela lecture en Afrique. L'intégration ef-fective des TIC dans les programmesd'EPPE permet d'atteindre plus facile-ment cet objectif d'enseignement pri-maire pour tous.

3.5 Thèmes clés

Enseignement supérieur ..................... 43%

Ecoles (primaire, collège ou secondaire) ..................................... 20%

Apprentissage en institut technique ou formation...................... 11%

De manière égale à tous les niveaux d’éducation ...................... 11%

Autre ...................................................... 6%

De manière égale à tous les niveaux d’éducation......................... 4%

Education informelle............................. 4%

Petite enfance (maternelle) .................. 1%

Dans quel niveau d’éducationles répondants travaillent-ils ?

Photo : Mohamed Adama Thiam / Encourager l’éducation des filles à l’aide des TIC

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RÉSULTATS DU RAPPORT

24 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012

CAROL SUZANNE ADHIAMBO OTIENO

Avec une attention globale renouvelée pour l'importance derenforcer l'apprentissage précoce de la lecture, quelquesétudes abordent la question de savoir dans quelle mesure lestéléphones mobiles peuvent jouer un rôle de soutien, notam-ment dans l'acquisition de la langue locale et l'utilisation desplates-formes de jeux. Ceci est l'histoire d'une initiative de cetype au Kenya.

A l'origine, Graphogame a été conçu comme un outil de recherchepermettant d'étudier l'apprentissage de la lecture par l'étude lon-gitudinale sur la dyslexie effectuée à Jyväskylä (Jyväskylä Longitu-dinal study of Dyslexia) (JLD). Il est basé sur la version finlandaise,Ekapeli. Les adaptations de ce jeu ont été conçues à des fins derecherche à l'aide de la technologie de la téléphonie mobile enAfrique en différentes langues Bantoues - à savoir le Kiswahili, leKikuyu, le Cinyanja et le Tonga. Le jeu est idéalement destiné à desenfants de six ans et plus, parce que la recherche montre que pen-dant cette période, l'enfant doit avoir développé des capacités dereconnaissance phonologique. Le jeu implique que l'enfant entenddes sons à travers des écouteurs de bonne qualité et en mêmetemps, différents objets apparaissent sur l'écran du téléphone.L'enfant est ensuite prié de choisir l'objet qui correspond au sonqu'il/elle entend. Le jeu introduit les premiers phonèmes parlés etensuite des syllabes et finalement des mots. Le jeu est destiné auxenfants pour lesquels l'apprentissage de la lecture est un réel défiet, par conséquent, il est important que le jeu soit agréable. Cecipermet de maintenir l'intérêt des enfants pour le jeu, et de les motiver pour apprendre grâce au succès qu'ils expérimentent aucours du jeu (Lyytinen et al 2009).

Au Kenya, la recherche sur l'efficacité des versions en Kikuyu etKiswahili du Graphogame s'est achevée en 2011. Les deux étudesont révélé que les enfants qui l'utilisaient amélioraient leur facultéà épeler et à orthographier au bout d'un minimum de 3 heures, cequi impliquait de jouer pendant des périodes de 10 minutesplusieurs fois par jour pendant 4 jours. Par ailleurs, les enseignants

ont rapporté que les enfants qui ont joué avec ce jeu ont accru leurdegré d'attention pendant la réalisation de la tâche. A des fins derecherche, les enfants qui ont participé se sont vu remettre destéléphones mobiles.

Conformément à la Commission des communications du Kenya(CCK), le Kenya avait un total de 25,27 millions d'abonnés au télé-phone mobile en 2011. Cependant, la majorité des usagers vit dansles zones urbaines. La situation est différente dans les zones rurales. Une étude générale dans les deux zones urbaines et rurales à bas revenu, dans lesquelles s'est déroulée la recherchesur le Graphogame pour déterminer le niveau de pénétration dutéléphone mobile pour la future mise en œuvre du jeu, a révélé quemoins de 30 % des familles de la zone rurale possédait au moinsun téléphone et que les parents qui possédaient les téléphonesn'étaient pas prêts à les donner à leurs enfants, même sous sur-veillance. Dans la zone urbaine, 50 % des familles possédaient destéléphones mobiles, mais rares étaient ceux dont les téléphonesavaient coûté plus de 20 USD et ces téléphones ne disposaient pasd'un logiciel permettant d'utiliser la technologie de Graphogame.

Cette étude a montré que l'apprentissage à l'aide du téléphonemobile peut accompagner la lecture précoce, notamment parceque les enfants utilisent volontiers les téléphones mobiles. Néan-moins, il est clair que plus de ressources doivent être investiesdans l'accessibilité de téléphones mobiles adéquats et leur entre-tien, surtout dans les zones rurales, si l'on veut réaliser la visionde l'apprentissage précoce de la lecture à l'aide du téléphone mobile au Kenya et en Afrique.

Carol Suzanne Adhiambo Otieno vient du Kenya et rédige actuellement un doctorat en neuropsychologie sur le thème de « L'enseignement précoce de lalecture dans les langues locales à l'aide de la technologie mobile au Kenya »

(« Teaching early reading in local languages using mobile technology in Kenya'at the University ») à l'Université de Jyvaskyla, Finlande

L'apprentissage précoce de la lecture à l'aide de l'enseignement mobile en Afrique : le cas des adaptations de Graphogame au Kenya

Carol Suzanne Adhiambo Otieno

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RÉSULTATS DU RAPPORT

LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012 25

JORGE FERRÃO ET STEPHEN THOMPSON

L'un des défis habituellement rencontrés par les membres de l'Association des Universités de Langue Portugaise (AULP) etd'autres établissements d'enseignement supérieur dans le mondeest l'accès à des publications universitaires à jour et pertinentes. A une époque où la recherche fait l'objet de publications de plus enplus nombreuses, nous avons besoin d'évoluer avec notre temps etde reconnaître que nous devrions modifier notre approche de l'enseignement supérieur.

En tant qu'université, nous avons le devoir de nous assurer quenos étudiants et notre personnel bénéficient de l'information scientifique la plus pertinente et la plus récente, afin de pouvoirenseigner, étudier et effectuer des recherches. Il n'y a pas plus de20 ans, la plus grande partie de la littérature spécialisée était produite sur papier, sur des pages imprimées. L'achat, la livraisonet le renouvellement permanent de livres et de magazines sont,sans conteste, onéreux. Le décalage entre le moment où un docu-ment est imprimé et celui où il est à la disposition des étudiantsmet souvent un frein à leur formation. En outre, effectuer desrecherches approfondies à l'aide de systèmes papier prend dutemps et peut s'avérer être une science à part entière.

Le eLearning offre une possibilité de surmonter certains de cesdéfis et de se hisser au niveau universitaire mondial. Il nousprésente une réalité dans laquelle une université relativementjeune du nord du Mozambique peut offrir à ses étudiants le mêmeaccès aux publications les plus récentes et les plus pertinents queles vénérables établissements britanniques pouvant s'enorgueillirde plusieurs siècles de recherche.

Permettez-moi de vous donner un exemple. Au Mozambique, l'unedes quatre facultés de l'Universidade Lúrio, la faculté des sciencesde la santé, est membre de l'Interréseau-Santé, Initiative d'accèsaux recherches (Access to Research in Health Programme Network)(HINARI). Ce programme basé sur Internet a été conçu par l'OMSen collaboration avec de grands éditeurs. L'objectif est de fourniraux étudiants en sciences de la santé, aux enseignants et auxchercheurs de pays tels que le Mozambique, l’accès aux publica-tions dont ils ont besoin et qu'ils méritent.

Le portail permet l'accès à plus de 8.500 magazines et 7.000 livresélectroniques dans 30 langues différentes, pouvant tous êtretéléchargés gratuitement. Avant l'apparition du eLearning sur Internet, on ne pouvait rêver d'un tel volume de ressources. La faculté des sciences de la santé accueille les cours de médecine, demédecine dentaire, de nutrition, de pharmacie, de soins infirmierset d'optométrie. L'avantage du portail HINARI est de fournir des informations sur toutes les disciplines relatives aux sciences de lasanté. Un article de journal, publié à New York, peut êtretéléchargé le jour même où il est rendu accessible par n'importequel étudiant participant à l'un de ces cours, sans le moindre frais.Internet réduit les barrières de temps et de coût qui empêchaientauparavant les étudiants et le personnel de progresser.

Bien que le eLearning soit sans aucun doute en train de révolution-ner notre mode d'enseignement, d'apprentissage et de recherche,il est malgré tout confronté à certains défis. Universidade Lúrio etles autres membres de l'AULP sont extrêmement conscients del'importance de mettre à niveau nos systèmes de communicationet de technologies de l'information afin de pouvoir bénéficierpleinement des avantages de cette nouvelle ère de l'universitébasée sur Internet. Ceci inclut des connexions Internet plus rapi-des, plus de moyens informatiques sur les campus et d'expertiseprofessionnelle pour assurer que nous soyons en mesure d'opti-miser nos systèmes de TIC.

Tout développement de TIC dans le cadre universitaire doit répon-dre aux critères de la durabilité. Nous ne devons pas mettre enplace des systèmes que nous ne pouvons pas durablementsoutenir. Trop souvent, lorsque les gens pensent à la durabilité, ilsne pensent qu'en termes d'infrastructure. A l'université Lurio,nous croyons que l'expertise et les savoirs doivent également êtredurables. Grâce à un programme intitulé Primeiro Contacto qui signifie « premier contact », nos étudiants de premier cycle travail-lent avec des enfants dans la ville de Nampula pour améliorer leurscompétences en informatique. Les compétences TIC sontaméliorées à la base ( ?). Nous sommes convaincus qu’aucun enfant doit être empêché de poursuivre des études ou d'accéder àun emploi en raison d'un manque de compétences en TIC. Si l'oncommence suffisamment tôt le processus de eLearning, lorsqueles enfants seront prêts à entrer dans l'enseignement supérieur,soit dans notre propre établissement, soit dans un autre, ils seronten mesure de bénéficier pleinement des avantages des systèmesTIC, rendant du même coup ce processus durable. Dans le mondemoderne, les connaissances en informatique sont aussi essen-tielles que n'importe quel autre sujet. Le pouvoir que confère l'in-formatique ne doit pas être limité à quelques intitiés. Le transfertde compétences en TIC à l'aide de programmes tels que PrimeiroContacto garantit les progrès futurs dans ce domaine.

Nous terminerons par une citation du poète irlandais Yeats qui disait avec beaucoup de profondeur « l'éducation ne consiste pas à remplir un seau mais à allumer un feu. » Bien que le eLearningétait un concept qu'il fallait encore développer à l'époque de Yeats,nous pensons que c'est une démarche inspirée par le sentimentque reflète cette remarque puisqu'elle fournit les allumettes pourallumer ce feu.

HINARI est disponible surwww.who.int/hinari/en/

Pr. Jorge Ferrão – Président de l'Association des Universités de Langue yPortugaise (AULP), Vice-président de l'Université de Lúrio.

M. Stephen Thompson - Directeur du projet « Soins des yeux au Mozambique »(Mozambique Eyecare Project) de l'Université de Lúrio.

Les défis rencontrés par les universités de langue portugaise en Afrique

Jorge Ferrão et Stephen Thompson

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RÉSULTATS DU RAPPORT

26 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012

RAPHAEL DARBOUX

Les universités du Bénin sont confrontées à de nombreux défis. L'université d'Abomey-Calavi (UAC), en particulier, est confrontée àune population d'étudiants de plus en plus nombreuse, à un nom-bre trop faible d'enseignants, à une largeur de bande limitée et àdes coupures de courant occasionnelles. Par ailleurs, les nouveauxsites universitaires sont choisis dans le but de décentraliser degrandes institutions et de créer des centres de formation dans leslieux les plus appropriés ; il y a un manque d'auditoriums et desalles capables d'accueillir les étudiants sur tous les sites, et la décision du Bénin d'adopter le système LMD (bachelor, master etdoctorat) a exacerbé les problèmes auxquels les universitésdoivent faire face.

Cependant, la nécessité de continuer de fournir une éducation debase de haute qualité et de renforcer la formation continue est unimpératif pour notre développement. Une réponse durable est urgente.

L'une des réponses envisagées est l'utilisation des TIC en associa-tion avec les méthodes traditionnelles d'enseignement. Cette décision sera déterminée par les possibilités offertes par des tech-nologies qui progressent et deviennent de plus en plus accessibleset simples pour les utilisateurs. La baisse du coût de la technologiemet de nouvelles solutions à notre portée. Les étudiants ont fait lapreuve de leur capacité à manipuler toutes sortes de gadgets tech-nologiques au service de l'apprentissage et un nombre croissantd'enseignants sont formés aux TIC et à leurs méthodes pédagogiques.Parallèlement, il existe une volonté politique croissante de créerun réseau numérique pour l'enseignement supérieur et larecherche scientifique. Ceci a conduit à la création imminente d'unsystème d'échange au Bénin, parallèlement au développement departenariats avec le secteur privé dans l'enseignement supérieur.

Un programme spécial de formation des enseignants a été élaborépour assurer le suivi et former les étudiants. Ce programme apprendra aux enseignants à produire des ressources pédagogiquesnumériques pour assurer un enseignement et un apprentissageadéquats dans les universités qui ne dépendent pas des enseignantspermanents. Dans une première phase de cette initiative, les en-seignants et les cours sont sélectionnés. Une liste des cours déjàapprouvés pour les universités est établie. Les contenus scien-tifiques peuvent être enrichis par des membres de l'Académie des Sciences, des Arts et des Lettres du Bénin et les contributionsseront discutées avec des agents d'éducation appropriés.

Ensuite, la seconde phase se concentrera sur la production etl'adaptation des ressources numériques. Le public cible de ce programme comprend des enseignants des écoles, des instituts et

des facultés. Les ressources numériques à disposition pour lescours seront produites dans des ateliers de formation et de suivipersonnalisé pour chaque enseignant impliqué dans le programme.Chaque session de cinq jours donnera aux 20 personnes participantà l'atelier un accès complet ou partiel aux cours numériques.Chaque enseignant fera l'objet d'un suivi personnalisé pour la pro-duction de ses matériaux de cours. Si nécessaire, l'enseignantformé sera capable de créer différent cours directement, en util-isant l'équipement technique du Campus africain virtuel (AfricanVirtual Campus) et en bénéficiant des ressources gratuites existantes.

La troisième phase de l'initiative se concentrera sur les contenuscirculant entre les étudiants. Un fascicule d'information à destina-tion des étudiants sera réalisé par le Campus africain virtuel(African Virtual Campus) et une documentation sur les cours sera également disponible. Les produits seront dupliqués pour différents lieux d'action des enseignants engagés dans ce pro-gramme. L'équipement TIC et audiovisuel de base sera fourni surchaque site pour des reprises des cours dès que la largeur de bandesuffisante sera disponible.

La quatrième phase aura pour objet l'évaluation de l'initiative etmesurera l'efficacité des cours adaptés à cette nouvelle méthoded'enseignement. Elle sera réalisée avec les étudiants et un réseauinformatique et Internet sera progressivement créé sur les campusafin d'assurer que les sites disposent bien des nouvelles ressources.

L'idée générale est de créer un réseau numérique pour l'enseigne-ment supérieur dans tout le Bénin, en commençant par les réseauxlocaux au niveau de chaque site jusqu'à la formation d'un réseaunational. Le réseau national d'enseignement supérieur sera reliéau réseau national existant actuellement et en cours de modifica-tion par le gouvernement. Le financement d'une telle initiativeexige de procéder étape par étape. Une bonne formation des for-mateurs est une condition préalable du suivi et du pilotage desétudiants et ses coûts sont partagés entre le ministère, les univer-sités et les partenaires techniques et financiers. La création de ceréseau implique une action sur la base du partenariat entre le gou-vernement, les universités et le secteur privé, chacun participantavec sa propre expertise, ses équipements et ses fonds.

Dr Raphael Darboux est professeur d'histologie,d'embryologie et de cytologie à la Faculté des Sciences de la santé de Cotonou,

Université d'Abomey, Bénin. Il est également coordinateur du projet de réseaunumérique de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

Financement et durabilité des solutions TIC dans l'enseignement supérieur au Bénin

Raphael Darboux

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10%

RÉSULTATS DU RAPPORT THÈMES CLÉS

LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012 27

3.5.2 Parti pris urbain, espoir rural

Lorsque l'on demande aux répondantsquel est le principal environnementphysique dans lequel ils utilisent l’édu-cation et la formation renforcées parles TIC, seuls 5 % déclarent travaillerexclusivement dans les zones rurales.En comparaison, 40 % déclarent tra-vailler en zone urbaine et 40 % à lafois en zone rurale et en zone urbaine.

La Banque Mondiale estime que 70 %de la population africaine vit dans unenvironnement principalement rural(2011b). Ceci étant, et avec desniveaux de pauvreté toujours trèsélevés au sein des communautés ru-rales (IFAD, 2011), pourquoi les inter-ventions en matière de eLearningrestent-elles limitées dans les zones ru-rales où les besoins sont les plus impor-tants ? Dans le contexte d'infrastruc-tures déficientes et de manque deressources humaines, intellectuelles etfinancières qui caractérisent de nom-breuses communautés ruralesafricaines, faire appel à la technologie

devient plus difficile et plus complexe.Peut-être est-ce la raison pour laquellela plupart des interventions sont con-centrées dans les environnements quipeuvent offrir des degrés plus élevésde fonctionnalité, de cohérence et dedurabilité. La plupart du temps, il s'agiten Afrique d'environnements urbainsou périurbains.

Cette importance démontre éventuelle-ment également que les technologiesn'ont pas encore évolué suffisammentpour afficher des prix abordables, nipour que le travail soit plus efficace etdurable dans les conditions plus diffi-ciles de l'Afrique rurale. Dans son pointde vue, Otieno se pose la question desavoir comment il se fait que les télé-phones mobiles n'aient pas encore at-teint les communautés rurales duKenya où elle effectuait ses rechercheset compare cette situation aux niveauxplus élevés d'accès dans les zones ur-baines du Kenya à la même époque.Cela peut également être lié à la per-ception de ceux qui promeuvent les in-terventions soutenues par les TIC etqui pensent que, dans un environ-nement urbain, les programmes sontplus à même de se solder par un suc-cès en raison des niveaux d'infrastruc-ture. Cette perception est erronéeparce que les initiatives en milieu ur-bain relèvent notoirement des défis surle plan des infrastructures et de la tech-

nologie. Cependant, les zones urbainesrestent plus attractives pour les nouvellesinterventions que les zones rurales.

Toutefois, un certain nombre de répon-dants à l'Enquête expriment égalementun espoir et anticipent que l'accès auxTIC et à Internet s'étendra et atteindrales communautés rurales au cours descinq prochaines années. Cette idée estexaminée plus en détails dans le pointde vue d'Eric Osiakwan. Si tel est lecas, cela ouvre plus de possibilités pourl'extension de l'accès à l'éducation descommunautés rurales africaines, ycompris une EPPE de qualité. Il n'y aaucun doute que cela demeure un défidéterminant pour le réseau eLearningAfrica lors de la prochaine étape de sacroissance et de son développement.

3.5.3 Le gouvernement -principal agent du changement

L'Enquête a tenté d'établir ce que lesrépondants considéraient comme leplus important agent du changementpermettant d'accélérer la mise en œu-vre de l’éducation renforcée par lesTIC. La principale réponse a été deconsidérer que le gouvernement étaitle principal accélérateur du change-ment dans ce secteur. La raison pourlaquelle le gouvernement est considéré

0% 10% 20% 30% 40% 50%

Le gouvernement

Le secteur privé

Les écoles

Autres

Les organisations non-gouvernementales

Les étudiants

La communauté

Les organisations caritatives

Les parents

48%

15%

11%

7%

6%

3%

1%

<1%

Quel est le principal agent de changement capable d’accélérer la miseen œuvre de l’éducation et la formation renforcées par les TIC ?

Autant urbain que rural...................... 40%

Urbain................................................... 40%

Périurbain (entre les zones urbaines et rurales).............................. 12%

Rural ....................................................... 5%

Ne s’applique pas................................... 3%

Quel est le principal environnement de travail des

répondants ?

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RÉSULTATS DU RAPPORT THÈMES CLÉS

comme le principal accélérateur duchangement pourrait être que la ma-jorité des répondants fait partie d'étab-lissements publics d'enseignement.Ceci suggère que les répondants con-sidèrent le rôle des gouvernementscomme important et influent quant àla manière dont les technologies sontproduites et consommées dans leurpays. Les 215 répondants qui ont votéen faveur des gouvernements en tantqu'agent principal de changement vi-ennent majoritairement du Nigéria,d'Afrique du Sud, du Kenya etd'Ouganda. De nombreux répondantsconsidèrent que la politique gouverne-mentale est très importante, et cela estlié à l'analyse ultérieure concernant lavolonté politique et les politiques na-tionales. Par exemple, un répondanttravaillant pour le gouvernement s'estconcentré sur le système scolaire enZambie et a déclaré : « Si les TIC sontadoptées par le gouvernement dans lecadre de la politique d'éducation, nousverrons plus d'écoles et de partiesprenantes participer à l'offre d'accès

aux TIC, ce qui promouvra l'adoptionde l'apprentissage enrichi par les TIC ».De la même manière, un répondanttravaillant dans une organisation inter-nationale basée au Sud Soudan centréesur l'enseignement supérieur a noté : «Je pense que nous progresserons sinous adoptons une politique claire d'in-tégration des TIC dans l'éducation ».

Cette opinion clairement expriméecomme quoi la politique a un réel im-pact est étayée par un récent rapportde la Banque du Développement enAfrique qui fonde des projections opti-mistes pour la croissance et ledéveloppement de l'Afrique sur des dé-cisions politiques saines et courageusespouvant influencer le rythme et laforme des progrès réalisés (Ware,2012). De manière significative, 15 %des répondants croient au contrairequ'il est de la responsabilité du secteurprivé d'accélérer le changement. Cecipourrait être attribué au rôle que lesentreprises du secteur privé jouentdans la production et la promotion de

technologies qui ont un impact sur lepaysage de l'éducation, de l'apprentis-sage et du développement en Afrique.De nombreuses entreprises du secteurprivé, aussi bien des sociétés interna-tionales que de petites startups, jouentun rôle influent dans le soutien desétablissements d'enseignement en four-nissant des solutions technologiquespouvant améliorer l'offre éducative, sagestion et son administration.

Il est frappant de voir qu'un plus grandnombre de répondants désigne « autre» en tant que principal agent duchangement plutôt que les ONG, lesétudiants, la communauté ou les par-ents. En répondant « autre », lesrépondants se réfèrent aux universités,à l'administration des universités ou auvice-recteur. Certains notent égalementle rôle des enseignants, des chargés decours, de champions, alors que d'autresconstatent que tout le monde ou « lasociété dans son ensemble » sont lesprincipaux agents du changement.

La référence à d'autres partiesprenantes ou à « tout le monde » sug-gère que les répondants prennentégalement en compte la valeur ajoutéereprésentée par les partenariats et lacollaboration entre les différentes par-ties prenants pour catalyser le change-ment. Ici, les informations fournies parl'Enquête ne sont pas explicitées plusavant et cela indique qu'il existe encoredes aspects importants à étudier dansdes enquêtes ultérieures. La référenceau gouvernement en tant que pilote duchangement peut également être inter-prétée comme le fait que le rôle dugouvernement en tant que premierpromoteur du changement est consid-éré comme très important. Le leader-ship, lié à la volonté politique estsouligné comme facteur clé qui vaémerger au cours des cinq prochainesannées. Ceci est examiné plus en dé-tails dans l'analyse des principauxchangements qui interviendront dansles cinq prochaines années dans le do-maine du eLearning.

Photo : Andabi Amangi-Edomo / Au bord du fleuve

30 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012

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RÉSULTATS DU RAPPORT

LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012 31

MIKE TRUCANO

Les applications pionnières et innovantes des TIC ont longtempsété considérées comme des outils importants permettant de ré-former les processus qui améliorent aussi bien l'accès à l'éducationque la qualité de cette éducation. Ceci étant, disons-le franchement: en se basant sur leur utilisation à la date d'aujourd'hui, il existetrès peu de preuves irréfutables et sérieuses que les TIC produisentdes effets positifs et d'économie de coûts sur l'enseignement et sapratique en Afrique, ni sur les effets de cette utilisation sur les étu-diants. Cela signifie-t-il que nous devions tout simplement attendrequ'une « preuve » incontestable existe avant d'avancer ?

Les données de la Banque Mondiale (2011) donnent à penserqu'une grande partie de ce qu'il se produit dans de nombreusesclasses à travers l'Afrique n'a pas beaucoup d'effet. « Business asusual », visiblement, cela ne marche pas. Les TIC peuvent-ellescatalyser et amener quelque chose de l’ordre de « business unusual », faire naître de nouvelles approches pour résoudre cer-tains des défis les plus pressants que nous affrontons ? En mêmetemps, ils peuvent aider les étudiants à ne pas simplement attein-dre le seuil minimal de résultats acceptables mais à acquérirégalement des connaissances, des compétences et des comporte-ments qui leur permettront d'être à la fois compétitifs et informéssur le marché mondial et des citoyens de leur communauté localedotés d'une éthique. Nombreux sont ceux qui partagent cet espoir.

Le plus souvent, et en dépit d'une rhétorique qui affirme le con-traire, la plupart des programmes initiaux de technologie éduca-tive existant sur le continent jusqu'à aujourd'hui se sontlargement concentrés sur la technologie elle-même. Ils ont trèspeu mis l'accent sur les implications pratiques de l'utilisation desTIC pour réaliser des objectifs ambitieux de développement au lieude s'engager au plus près et de traiter des problèmes liés à lamaîtrise basique des TIC. Cela a été une première étape com-préhensible et peut-être nécessaire dans de nombreuses circon-

stances mais c'est loin d'être suffisant. Etant donné que les com-munautés africaines sont de plus en plus numérisées, la questiondoit être : dans quelle mesure les Africains comptent-ils sur desoutils TIC créés pas d'autres pour être le moteur de la croissanceéconomique et jouant un rôle croissant dans la vie quotidienne, etdans quelle mesure vont-ils innover, faire évoluer et créer ces out-ils technologiques eux-mêmes ?

Nous devons assurer que les écoles africaines, non seulement four-nissent un diplôme aux futurs consommateurs de biens et de serv-ices liés aux TIC, conçus et commercialisés par des entreprises dureste du monde mais, plus important encore, qu'elles forment defutures générations de pionniers et d'entrepreneurs qui exporterontleurs produits, leurs services et leurs idées à travers tout le conti-nent et dans le monde.

On espère souvent que les décisions clés relatives à l'utilisation etau potentiel des TIC dans l'éducation sont basées sur une analysescientifique désintéressée et rigoureuse. Cependant, nous devonsavouer que des calculs politiques froids, tels que la présentationd'hommes politiques coupant le ruban dans les laboratoires infor-matiques des écoles, jouent souvent un rôle plus important. Lapeur et la foi jouent des rôles également importants. La manièredont nous exploiterons ces peurs et dont nous puiserons l'inspira-tion dans cette foi sont les défis qui nous attendent. Ces défisdoivent être attaqués de front par ceux qui, au sein de la commu-nauté des enseignants, croient en la promesse et en la puissancepotentiellement transformatrice des technologies pour les étudi-ants africains en 2012 et au-delà.

Mike Trucano est Expert en TIC et sciences de l'éducation pour le Réseau duDéveloppement humain (Human Development Network/HDNED) qui fait partie de la Banque Mondiale, Washington DC, Etats-Unis

Pourquoi investir dans l'utilisation des TIC dans l’éducation en Afrique ?

Mike Trucano

Photo : Boukary Konate/́ Internet dans les écoles rurales, Mali

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RÉSULTATS DU RAPPORT THÈMES CLÉS

32 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012

Les répondants à l'Enquête disentqu'avec les TIC, les étudiants africainspeuvent apprendre mieux, plus vite etplus, apprendre différemment, appren-dre par eux-mêmes, apprendre ensem-ble, apprendre dans et en dehors de laclasse, apprendre de multiples façonset apprendre à être créatifs. Voici lesréponses à la question : Si vous inter-agissez avec des étudiants dans lecadre de votre travail, quel est l'impactdes TIC sur eux, en ce qui concerneaussi bien les modes d'apprentissageque les modes d'enseignement qu'ilssouhaitent voir utilisés ?

Les étudiants auxquels il est faitréférence sont principalement des écoliers ou des étudiants d'universitéfréquentant les écoles ou les établisse-ments d'enseignement supérieurafricains et les répondants commententla plupart du temps en tant que chargésde cours, enseignants, spécialistes del'éducation et consultants, en se basantsur leur expérience avec leurs étudiants.

Les répondants ont commenté lamanière dont une culture d'apprentis-sage différente est en train d'émergerparmi les apprenants. Les caractéris-tiques de cette culture émergeante incluent des références à ce qui suit :

• l'apprentissage se fait de manièreplus autonome, à condition queles apprenants soient accompag-nés comme il se doit par des enseignants ;

• les apprenants produisent eux-mêmes du savoir ;

• ils ont plus de contenus à leur disposition via Internet ;

• ils sont motivés par les TIC ;• les TIC facilitent l'apprentissage à distance ;

• grâce aux TIC, les apprenants sontconnectés à des experts et ont accès aux ressources globales ;

• ils ont accès à des ressources de qualité ;

• les TIC permettent un apprentissage ludique ; et

• les apprenants montrent unemeilleure compréhension desthèmes qu'ils étudient.

Un cadre dirigeant d'une ONG kenyanetravaillant dans le secteur éducatif dé-clare : « [les TIC] leur permet d'appren-dre de manière autonome, de dévelop-per de multiples intelligences, unepensée critique et des compétencescréatives et de développer des collabo-rations entre écoles ». De même, unchef de programme travaillant pourune ONG basée en Egypte, déclare : « Je vois la technologie comme quelquechose qui encourage la participation engroupe, plus de partage et moins detendance à avoir peur du changement »,alors qu'un technologue de l'éducationtravaillant dans l'enseignementsupérieur au Botswana note :

« On assiste actuellement à un change-ment des mentalités : la plupart de mesétudiants sont maintenant habitués àce que les TIC surmontent la distancequ'il y a entre moi et eux. J'ai en cemoment des étudiants qui participent àun programme de téléformation et quisont géographiquement dispersés.Ceux qui sont sur place peuvent assis-ter à des sessions que nous archivonspour ceux qui ont des obligations quiles empêchent d'être présents. Celasignifie qu'ils ne manquent aucuncours et s’habituent au concept. »

Ce qui est expliqué plus haut fournitune preuve anecdotique de la manièredont la culture de l'apprentissage estcomprise par les enseignants, leschargés de cours et les spécialistes del'éducation qui interagissent régulière-ment avec les apprenants africains etleur usage des technologies. Les obser-vations clés sont principalement posi-tives : sur la manière dont les technolo-gies ont amené un changement positifdans le comportement d'apprentissagedes apprenants et la manière dont lesapprenants eux-mêmes se sont appro-prié les technologies afin de définir leur

propre mode d'apprentissage ; leschangements de pédagogie qui se fontjour et la manière dont des compé-tences et des capacités cognitives sontacquises à l'aide des nouvelles tech-nologies. Une analyse supplémentaireest nécessaire afin de déterminer si cesatouts sont liés à différents contextesspécifiquement africains comparés àd'autres régions du monde.

Les répondants à l'Enquête ont partic-ulièrement commenté la relation desapprenants avec la technologie. Cer-tains apprenants les maîtrisent trèsbien, d'autres sont fascinés, et un spé-cialiste du eLearning qui travaille pourle gouvernement kenyan a déclaré avecjustesse que la jeunesse et les ap-prenants sont sans crainte vis à vis dela technologie : « Ce sont des natifs dunumérique et par conséquent, ils veu-lent participer à la création et à la ges-tion des environnements d'apprentis-sage. Les enseignants doivent changeret s'adapter à ces nouveaux change-ments ». En décrivant cette relationavec la technologie, un technologue del'éducation qui travaille à l'universitéd'Afrique du Sud a constaté :

« Les étudiants font partie d'une nou-velle génération pour laquelle la com-munication électronique et l'accès élec-tronique aux ressources deviennent unehabitude et un mode de vie. Cela réduitle coût des manuels. Par ailleurs, desétudiants ont des difficultés à entretenirleurs manuels en raison de leurs condi-tions de vie domestique. Grâce à l'accèsélectronique, ils ont accès partout,n'importe quand et cela rend l'appren-tissage beaucoup plus accessible. »

Ces commentaires sont en phase avecles opinions exprimées par Tania Boschdans son point de vue sur la jeunesse etles médias sociaux et ils soulèvent laquestion de savoir si l'attitude des « nat-ifs du numérique » africains est uniqueet différente de celle de leurs semblablesdes autres pays en développement.

3.5.4 Les étudiants africains peuvent apprendre plus, mieux et plus vite grâce aux technologies

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RÉSULTATS DU RAPPORT

LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012 33

TANJA BOSCH

Alors que les téléphones mobiles étaient à l'origine conçus pour lescadres supérieurs occidentaux (Eagle, 2009), aujourd'hui, la plupartdes abonnés à la téléphonie mobile vivent dans les pays endéveloppement, l'Afrique affichant des taux de croissance plusrapides que le reste du monde (Mensah, 2009). Dans la plupart despays en développement, notamment en Afrique, les téléphonesmobiles sont une réponse au défi que constituent les déficiencesde l'infrastructure de télécommunication fixe. L'accès à l'Internetfixe à haut débit sur l'ensemble du continent avec 0,2 pour 100habitants, est limité par rapport aux 25,8 de l'Europe et aux 15,5des deux Amériques (ITU, 2011). Mais la large disponibilité desabonnements mobiles qui ont augmenté de 12,4 à 53 % des habi-tants (ITU, 2011) en moins d'une demi décennie représente une op-portunité pour l'accès au haut débit mobile.

L'accès aux médias sociaux sur les appareils mobiles a égalementaugmenté sur le continent (Essoungou, 2010). La percée des mé-dias sociaux en Afrique a probablement été principalement illus-trée par les références au printemps arabe et l'utilisation desréseaux sociaux en ligne à des fins d'activisme politique. Mais quelrôle la jeunesse africaine a-t-elle joué dans cette évolution et comment utilise-t-elle les médias sociaux dans la formation de sa propre identité sociale et politique ?

Les discussions concernant l'utilisation par les jeunes de leur téléphone mobile ou des médias sociaux soulignent fréquemmentl'impact des médias mobiles, ceux-ci permettant à la jeunessed'échapper aux exigences des structures sociales existantes. Ils'en est suivi une envolée de la culture mobile globale de la jeunesse basée sur des réseaux peer-to-peer avec leur proprelangue de texte. Cette culture de la jeunesse se réfère au systèmede valeurs spécifique et aux croyances qui sous-tendent les com-portements dans une tranche d'âge donnée, avec des caractéris-tiques distinctives par rapport aux autres tranches d'âge de lasociété. La jeunesse considère de plus en plus la communicationmobile comme une forme adéquate d'expression et un renforce-ment de sa culture collective (Castells et al, 2007).

En Afrique, un grand nombre de réseaux sociaux est utilisé avecdes programmes locaux tels que Foursquare dont la popularitéaugmente. Cependant, parmi les plus populaires, on trouve notam-ment Facebook, Twitter et la messagerie mobile MXit (dominanteen Afrique du Sud). Les jeunes utilisent de plus en plus les médiassociaux pour gérer leurs relations, leur auto-présentation sousforme d'identités en ligne, et leurs identités personnelles. Face-book, par exemple, propose aux jeunes femmes un espace de « jeu »,dans lequel elles peuvent élargir leurs conversations du monderéel et partager leurs drames relationnels. Les jeunes l'utilisent enparticulier pour élargir le cercle des amitiés « au-delà du regard dela famille afin de pouvoir éventuellement y accueillir l'expressionde sentiments ou d'expériences susceptibles d'être inacceptablesailleurs » (Davies, 2006 p.63). Les jeunes hommes et femmes

utilisent les médias sociaux comme autant d'espaces virtuels danslesquels ils pratiquent et « réalisent » des identités personnelleset collectives, avec des références particulières au genre, à la sexu-alité, à la race et à la classe sociale. La performativité n'est pas unacte singulier mais une réitération d'une série de normes. Les espaces en ligne tels que Facebook deviennent la scène de nou-velles conceptualisations discursives de l'identité.

L'utilisation des médias sociaux par la jeunesse africaine est doncen priorité sociale et ne semble pas ouvertement politique. Outredes protestations isolées relayées par les médias sociaux (et pasprioritairement par la jeunesse), l'utilisation générale des médiassociaux par la jeunesse africaine semble principalement centréesur le développement et l'entretien des réseaux sociaux eux-mêmes. Il se peut cependant que le personnel soit éminemmentpolitique. La double articulation des médias sociaux en ligne etmobiles pour la jeunesse signifie qu'en l'absence d'espacesphysiques, ces espaces virtuels deviennent des communautés ouvertes à la pratique et des sphères méso-publiques. Cependant,l'utilisation très répandue des téléphones mobiles et des médiassociaux en Afrique fait apparaître son potentiel pour traiter lesproblèmes de développement urgents. Dans une certaine mesure,cela s'est déjà produit, par exemple le système bancaire depaiement en ligne M-PESA, né au Kenya, qui offre de nouvelles opportunités aux petites entreprises et permet le transfert d'ar-gent de particulier à particulier dans une économie où une seulepersonne soutient souvent une famille élargie située à des kilo-mètres de distance (Huges and Lonie, 2007). De même, au Zim-babwe, les citoyens participent-ils activement aux campagnesélectorales et aux processus de contrôle (Moyo, 2010) ; alors quedans d'autres parties du continent, les fermiers utilisent le télé-phone mobile pour connaître les prix des produits sur les princi-paux marchés et obtenir des informations cruciales lors denégociations avec les intermédiaires ; et que les professionnels dela santé peuvent appeler une ambulance dans une cliniqueéloignée via leur téléphone mobile ou accéder à des informationscritiques à l'aide d'Internet (LaFraniere, 2005). L'utilisation destéléphones cellulaires et des médias sociaux en Afrique met ainsien lumière son potentiel pour traiter les questions d'éducation urgentes (offre de contenus et d'enseignement), la sécurité ali-mentaire (par le partage de l'information et des connaissances àdestination des fermiers), et l'environnement (pour améliorerl'adapatation aux variations croissantes du climat), les débatsauxquels devrait participer la jeunesse, à travers la formation deleur identité et l'utilisation des médias sociaux sur leurs télé-phones mobiles.

Dr Tanja Bosch est chargé de cours au Centre d'Etudes sur le cinéma et les médias (Centre for Film and Media Studies)

de l'université de Cape Town, Afrique du Sud.

Jeunesse africaine, formation de l'identité et médias sociaux

Tanja Bosch

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RÉSULTATS DU RAPPORT THÈMES CLÉS

34 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012

Quelques répondants ont égalementcommenté l'impact des TIC sur les per-formances des élèves dans les classeset au niveau des notes, et la manièredont ceux-ci accroissent leur motiva-tion. Une enseignante d'une école dejeunes filles au Kenya a déclaré :

« C'est motivant et stimulant. Cela aamélioré la participation dans la classe,les élèves retiennent et repèrent mieuxles contenus, ce qui se reflète dans demeilleurs résultats aux examens. Cela acréé un désir d'apprendre, mêmelorsque le professeur n'est pas présent.Les réalités du monde se sont rap-prochées des élèves. En fait, je travaillesur un enseignement centré sur lesproblèmes et les intelligences multiplespour l'apprenant du XXIème siècle avecmes filles. La physique et la chimie sontmaintenant un plaisir. »

Fait intéressant, un consultant eneLearning qui travaille pour une organi-sation gouvernementale en Ouganda acommenté l'impact des TIC dans sonpays comme suit : « La recherche mon-tre que quelques écoles rurales enOuganda qui utilisent l’éducation ren-forcée par les TIC le plus basique ontobtenu des taux d'abandon plusfaibles. Les étudiants confirment quel'apprentissage enrichi par les TIC leur apermis d'effectuer des recherches. Parfois, si l'enseignant n'est pas sûr delui, ils peuvent désormais regarder laréponse sur Internet ; cela fait de l'ap-prentissage un processus stimulant. »

Les répondants ont également com-menté certaines conséquences perçuescomme négatives et exprimé leur soucidu manque constant d'accès aux tech-nologies. Le représentant d'une ONGau Bénin a déclaré que les TIC rendentles apprenants paresseux, alors qu'unchargé de cours d'une université deNamibie a déclaré que les apprenantsn'utilisent toujours pas les technologiesde manière optimale : « Ils n'utilisentpas encore suffisamment les ressourcestelles que les journaux libres. Il faut

encore lire et savoir utiliser le contenu.La lecture de textes académiques resteun problème ». De la même façon, unchargé de cours de l'universitéd'Ibadan a noté que « la plupart dutemps, je trouve que les étudiants sesentent exclus parce que la majoritéd'entre eux n'ont pas d'ordinateur nid'accès Internet ».

Ainsi, étant donné que les apprenantsqui ont accès aux TIC semblent démon-trer que ces technologies ont un impactpositif sur leur manière d'apprendre etleur comportement d'apprentissage, lesenseignants et les chargés de courssont également conscients que l'accèsà la technologie demeure un privilègeet que de nombreux apprenants ne disposent pas encore de cet accès.

L'Enquête a également apporté des résultats contradictoires concernant lerôle majeur de la jeunesse en matièrede eLearning. Dans leur grande majorité,les répondants sont positifs en ce quiconcerne l'impact du eLearning sur lesapprenants, et ils suggèrent qu'ils sonten train de prendre la tête des change-ments de modes d'apprentissage. À laquestion de savoir comment ils voy-

aient les cinq années qui viennent,quelques répondants ont égalementsuggéré que les étudiants et la jeunesseouvriront la voie concernant la méthodeet le timing de l'apprentissage enrichipar les TIC. Cependant, à la questionde savoir qui sont les accélérateurs clésde l’éducation enrichi par les TIC, seuls6 % des répondants disent penser queles étudiants sont les accélérateursdéterminants du changement.

Il apparaîtrait que les premiers reflètentce qui se produit spontanément parmiles jeunes et les derniers répondentplutôt à la question de savoir qui joueun rôle prédominant au niveau national,dans une perspective politique, c'estpourquoi les gouvernements tiennentalors la première place. Mais les gou-vernants sont également souvent desparents qui ont des enfants dans lesécoles et les collèges. L'Enquête révèleégalement que les répondants pensentque les parents ne sont pas des acteursmajeurs du changement en faveur dueLearning en Afrique. Il est possibleque la raison de cet état de fait soitque les parents ont eu plus tendance àréagir à l'utilisation des technologiespar leurs enfants.

Photo : Christelle Scharff / Apprentissage collaboratif à l’aide de téléphones mobiles au jardin d’enfants

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RÉSULTATS DU RAPPORT

LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012 35

UNE INTERVIEW DE MARLON PARKER

Les éditeurs du Rapport eLearning Africa 2012 (eLAR) s'en-tretiennent avec le dynamique Marlon Parker, un jeune leaderautodidacte, entrepreneur social et fondateur de RLabs situéà Cape Town, Afrique du Sud.

eLAR : Marlon qu'est-ce qui vous a donné l'idée de lancer l'initiative RLabs ?Le parcours de RLabs a commencé en 2007 lorsque je me suis renducompte que ma ville natale manquait d'une histoire qui lui donneun espoir. J'ai grandi à Cape Flats, une immense plaine de CapeTown, une construction de l'époque de l'Apartheid dans les années1950 où les « non blancs » étaient envoyés lorsqu'ils étaient dé-placés de force hors des zones réservées aux blancs. Depuis, CapeFlats s'est développé et a dégénéré comme une plaie sociale sur lecorps de la belle cité de Cape Town et est maintenant associé à ceque l'on appelle l' « économie criminelle » et des communautés in-supportablement appauvries.

L'absence d'espoir m'a donné l'idée de travailler avec Roger Pe-tersen qui est maintenant Conseiller en Chef de la Communautépour RLabs. Nous avons identifié la toxicomanie (notamment avecla méthamphétamine en cristaux connue sous le nom de Tik), l'ac-tivité des gangs, le manque de formation et le chômage comme lesproblèmes critiques de notre communauté. Nous avons commencéà former d'anciens toxicomanes et des membres de gangs à l'utili-sation des médias sociaux pour partager leurs histoires. Étantdonné que nombre d'entre eux n'avaient aucune formation et au-cune expérience des technologies, cela est apparu comme un im-portant véhicule de l'apprentissage.

Nous avons proposé des formations de base pour la maîtrise duWeb aux membres de la communauté, dont beaucoup mènent desvies extrêmement difficiles. Ils ont appris comment Internet pou-vait soutenir leur propre avenir et leur bien-être. Monique, unejeune participante qui était toxicomane, suicidaire et sans emploi aété introduite auprès de RLabs par le biais d'Impact Direct, une or-ganisation locale. Elle a assisté à notre première formation sur lesmédias sociaux en 2008 et après son diplôme, elle a rejoint RLabsen tant qu'animatrice à plein temps. Elle a créé sa propre startup demédias sociaux où elle tient un blog (http://shesthegeek.co.za) quia remporté le prix du meilleur blog dans la catégorie technologie enAfrique du Sud. Elle rédige maintenant des articles pour une séried'entreprises mobiles et autres ; elle a lancé un programmenumérique pour les femmes vulnérables et violentées et elle estpassée plusieurs fois à la télévision et sur d'autres médias fois. Au-jourd'hui, elle est un acteur global du Forum Economique Mondial.

eLAR : Parlez-nous de l'initiative RLabs et des communautés qu'il cibleLes RLabs ont toujours eu pour cible les « Communautés sous ten-sion (Communities in Tension) (CiT) », les communautés affectéespar le VIH/Sida, l'abus de substances toxiques, le chômage, lestress et la dépression. Notre approche est fondée sur l'éducation,l'autonomie et l'équipement par le biais de notre Académie RLabs,sur la création d’un environnement pour les membres de la com-munauté pour changer leur vie et celle des communautés à l'aided'idées nouvelles et d'entreprises sociales.

Notre programme pour les « mamans geek » a connu une crois-sance exponentielle. Toutes les semaines, des femmes âgées de 19(jeunes mères) à 85 ans (grands-mères) dont certaines ont l'expéri-ence de la violence et beaucoup n'ont pas de véritable formation, serassemblent pour partager leurs histoires en utilisant les réseaux soci-aux. Elles n'apprennent pas seulement à créer des blogs, à utiliserFacebook ou Twitter, mais également à créer des moyens de subsis-tance à l'aide de ces compétences, à travailler pour de petites en-treprises à l'aide du projet pour l'emploi de RLabs, « la Fabrique demédias sociaux (Social Media Factory) ». La Social Media Factory per-met à des femmes de gérer les réseaux sociaux d'entreprises via leurstéléphones mobiles et elles génèrent un revenu basé sur le travailqu'elles fournissent. Ces femmes mettent en œuvre ces outils de com-munication afin d'améliorer leur vie et le bien-être de leurs familles.

eLAR : Quels sont les projets qui ont bien marché depuis quevous avez commencé et pourquoi ont-ils bien marché ?L'Académie RLabs et notre Service de Conseil Mobile (Mobile Coun-selling Service) ont été nos projets les mieux réussis. L'Académiepropose 20 cours y compris des cours de médias sociaux comme leprogramme « mamans geek ».

Notre Service de Conseil mobile a été un projet phare proposantdes prestations de conseil à des gens souffrant de dépression, detoxicomanie etc. Cela a commencé par un projet de soutien à uneécole locale dont les étudiants faisaient l'expérience de la droguemais n'avaient pas accès à des conseils adéquats. De nombreuxcentres de conseil ne pouvaient pas s'en occuper et avaient destemps d'attente de six mois à un an. Notre service de conseil per-met à des jeunes gens de communiquer via une plate-forme dechat avec des conseillers formés au sein du réseau RLabs.

Depuis que nous avons lancé ce projet, RLabs a servi plus de 2,5 mil-lions d'utilisateurs par l'intermédiaire de ses services de support mo-biles et a formé plus de 200 personnes dans toute l'Afrique du Suddans l'utilisation de la technologie développée par RLabs et sonpartenaire JamiiX. L'une des raisons principales du succès de cetteinitiative est que nous avons identifié des champions de la commu-nauté pour être les moteurs des projets et pour qu'ils soient durables,et nous avons formé nos champions pour motiver les autres.

eLAR : Quels sont vos futurs projets pour RLabs ?Nous avons déjà reproduit le mouvement RLabs dans d'autres paysdu continent tels que la Namibie, le Kenya et le Nigéria. Notre planest de devenir un mouvement global présent sur tous les conti-nents et de de motiver plus de personnes à devenir les moteurs duchangement dans leur communauté grâce à l'éducation et l'inno-vation. Nous prévoyons de créer 100 plates-formes RLabs partoutdans le monde d'ici 2015, de mettre sur pied une académie mondi-ale de l'innovation et de l'entreprise sociale.

eLAR : Quel message pouvez-vous adresser aux entrepreneursafricains en herbe ??De ne jamais abandonner et de toujours aller jusqu'au bout de leursidées, la meilleure façon de changer le monde et de commencer parchanger son propre monde.

Pour plus d'informations sur RLabs, consultez http://www.rlabs.org/

Apprendre aux ex-gangsters et aux mères de Cape Flats comment tweeter et bloguer pour changer

Une interview de Marlon Parker

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RÉSULTATS DU RAPPORT THÈMES CLÉS

36 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012

3.5.5 Le rôle de la radio Moins de 2 % de tous les répondantsdéclarent que la radio est la technolo-gie éducative qu'ils utilisent le plus.Comparativement, 25 % disent que cesont les ordinateurs et 21 % précisentqu'Internet est leur premier outil tech-nologique. De même, lorsqu'on leurdemande comment définir l'apprentis-sage enrichi par les TIC, seuls 2 % desrépondants emploient le mot « radio »dans leur définition. L'absence de la

radio parmi les réseaux éducatifs en-richis par les TIC est intéressante ànoter, sachant que la radio est la TIC laplus largement accessible sur le conti-nent. Pour les pays où les donnéessont disponibles, la majorité rapportedes chiffres hebdomadaires d'écoutes'élevant à 90 % de la population to-tale (BBC 2006 p. 23). Le point de vuesuivant de Kamlongera et Yasin exam-ine la place occupée de manière per-manente par la radio et les implications

sur les objectifs de l'Education pourTous (EFA). Il existe un potentiel édu-catif important dans la convergence dela radio et de la technologie mobileavec maintenant des Smartphones avecradio intégrée. En fait, « la récente ex-plosion du nombre de propriétaires detéléphones mobiles et l'augmentationpermanente des réseaux GSM areprésenté un gain important pour laradio en Afrique » (Myers 2008, p. 26).

La radio demeure l'option TIC la plus largement accessible de toute l'Afrique. Mais on l'oublie souvent dans un environ-nement où les grands titres sont dominés par la diffusion destéléphones mobiles et d'Internet. Dans cet article, Kamlongeraet Yasin soutiennent que la radio continue de jouer un rôlevital dans l'offre éducative de qualité.

En dépit de défis importants, des gains substantiels ont été réal-isés en termes d'accès universel à une éducation de base dans denombreux pays d'Afrique. Malheureusement, la qualité a fréquem-ment souffert ou ne s'est pas améliorée, en raison des raresressources allouées à son extension. En conséquence, il existe unebesoin urgent de mesures de qualité.

L'une des solutions les moins onéreuses et les plus efficaces pourrépondre au défi de fournir de la qualité est l'Instruction interac-tive par radio (Interactive Radio Instruction) (IRI), également con-nue sous le nom d’Instruction Audio Interactive (Interactive AudioInstruction (AIA). IRI est une méthodologie et un outil mettant enœuvre un enseignement et un apprentissage triangulaires, impli-quant une radio ou un lecteur MP3 pour fournir un contenu édu-catif aux apprenants dans le cadre d'un mode d'apprentissageactif facilité par un enseignant. Associer un accès à la radio et uneapproche pédagogique s'est révélé un succès dans de nombreuxpays pour tous les aspects de l'apprentissage de base et de la for-mation des enseignants. De temps en temps, il a été prouvé qu'IRIaméliorait la qualité de l'enseignement et de l'apprentissage, touten augmentant l'égalité d'opportunité grâce à un meilleur accèsdes enfants hors système scolaire et de ceux qui vivent dans descommunautés difficiles à atteindre. Les évaluations en provenancedu Malawi ont montré que l'utilisation des résultats d'IRI en ter-mes de gains d'apprentissage importants a amélioré l'utilisationdes matériaux d'enseignement et d'apprentissage, qu’elle aug-mente la participation des apprenants et améliore les compé-tences des enseignants en matière d'enseignement de conceptsabstraits. Les résultats d'autres études réalisées en Zambie, auSud Soudan, en Haïti, en Somalie, en Inde ont montré que les en-fants exposés à l'enseignement de l'écriture et du calcul avec l’IRI

en retiraient des avantages importants par rapport à ceux qui neparticipaient pas aux programmes (Ho et Thukral, 2009). Il sembleque ceux qui apprennent la langue anglaise font des progrès parti-culièrement conséquents grâce à l'utilisation de l'IRI, avec des ap-prenants en Zambie, au Soudan, au Pakistan et en Inde qui devancentleurs homologues dans les écoles témoins (Ho et Thukral, 2009).

Bien que les approches IRI seules ne résoudront pas les problèmesd'accès et de qualité, il est prouvé que la technologie IRI a réelle-ment accru l'accès et amélioré la qualité en fournissant un con-tenu correctement conçu, pédagogiquement sain et centré surl'apprenant à des garçons et des filles en zones rurales et ur-baines. Et surtout, ceci peut être obtenu à un prix d'environ 2 à 3USD par étudiant par an, une fraction du coût des approches tradi-tionnelles de l'éducation (Potashnik and Anzalone, 1999).

La force de l'IRI provient de sa polyvalence et de sa portée. Il y a en-core de nombreux enfants dans des lieux géographiquement inacces-sibles qui peuvent recevoir un enseignement à travers la radio. Denombreux apprenants peuvent être atteints rapidement et simul-tanément à travers des émissions IRI. Un autre aspect également at-tractif est le fait que l'IRI établit un lien entre l'école et le foyer. Avecl’IRI, ce qui est diffusé dans la classe peut aisément être entendu endehors de l'école : les parents à la maison et les membres de la com-munauté dans les cafés et dans les rues, ce qui intègre les écolesdans les communautés et les communautés dans le processus d'ap-prentissage. L'IRI fournit ainsi des solutions pour impliquer les par-ents et les communautés qui, autrement, ne seraient que peu ou pasdu tout conscients de l'enseignement que reçoivent leurs enfants.

Au XXIème siècle, ce ne sont pas seulement les TIC nouvelles et in-novantes qui recèlent le potentiel de transformer l'éducation : destechnologies bien établies telles que la radio peuvent égalementêtre utilisées avec un impact important (Ligaga et al. 2012). Effec-tivement, le plus grand potentiel éducatif se situe peut-être dansl'intégration accrue des différentes technologies à travers le conti-nent, notamment la radio et le téléphone mobile.

Augustine Kamlongera est Chef du parti pour l'IRI au Malawi. Said Yasin est Chef du parti de l'éducation au Rwanda.

Pourquoi la radio a encore un rôle à jouerAugustine Kamlongera et Said Yasin

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RÉSULTATS DU RAPPORT LES CINQ DERNIÈRES ANNÉES : LES FACTEURS DÉTERMINANTS DU eLEARNING EN AFRIQUE

LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012 37

Le paysage du eLearning a changésubstantiellement au cours des cinqdernières années. Cependant, commeon pouvait s'y attendre, la nature dece changement est contestée et par-fois contradictoire. Les répondants ontfourni des données riches et variéesconcernant ce qu'ils considèrentcomme les changements les plus con-séquents et les occasions manquéesles plus importantes pendant cettepériode. Ce que certains répondantsperçoivent fréquemment comme étantle changement le plus positif est vupar d'autres comme la plus grande occasion manquée. Ceci est dû partic-ulièrement aux différences entre lespays et les types d'organismes maisdépend également de la position, de la perspective et du niveau de privilèges du répondant.

Le graphique ci-dessus fait ressortir ceque les répondants considèrent

comme ayant été les dix caractéris-tiques déterminantes du secteur aucours des cinq dernières années.Celles-ci sont incluses en raison de larégularité avec laquelle elles apparais-sent dans les réponses, aussi bien entermes de changements significatifsque d'occasions manquées. Bien que legraphique soit nécessairement simplifiéà l'extrême, il présente les principauxproblèmes qui ont été identifiés. Beau-

coup sont liés et se recoupent, reflétantles multiples facettes du changementdans ce secteur. Les citations ci-dessousillustrent des aspects de ces différentsfacteurs.

Les premières sont relatives à l'accessi-bilité et à la connectivité. Les cinqdernières années ont connu uneamélioration notable de l'accès à Inter-net à un rythme plus rapide et à descoûts réduits, parallèlement à plus defiabilité du réseau électrique. Ceci aouvert de nouvelles opportunités etrendu possible l'utilisation de ressourcespartagées en ligne dans la classe etpour l'apprentissage. Comme l'a exprimé un organisme donateur auMozambique : « L'accès à Internet con-naît le changement le plus important, ildevient de plus en plus abordable etcela nous donne accès à un nouveaumonde, maintenant les gens peuventparticiper et contribuer ». Cependant,nombreux sont ceux qui sont encoreexclus des avantages d'Internet en raison du coût, du lieu géographiqueet de la réglementation. Effectivement,le fait que ce type d'exclusion existeencore a été perçu par certains commeune occasion manquée de ces cinqdernières années. Un répondant mem-bre du gouvernement de Cap Vert anoté : « L'erreur la plus grave a été deminimiser les inégalités régionales d'ac-cès à Internet. Nous avons besoin depolitiques visant à l'amélioration del'accès aux TIC pour les plus pauvres,

3.6 Les cinq dernières années : les facteurs déterminants du eLearning en Afrique

eLearning en Afrique au cours des cinq dernières annéesDix caractéristiques essentielles

Recherche et impact

Volonté politiqueet stratégies

Leadership et stratégies

Coûts et financement

Ressources, matériel

informatiquelogiciels

Intégration aux programmes

Montée desréseaux sociaux

Accessibilité : connectivitéet mobiles

Compétences et apprentissage

Changements de comportement

et sensibilisation

« L'erreur la plus grave a été deminimiser les inégalités

régionales d'accès à Internet.Nous avons besoin de politiques

visant à l'amélioration de l'accès aux TIC pour les pluspauvres, notamment dans les communautés rurales et

les villages reculés. »

Photo : James Teicher, www.cybersmartafrica.org / Le premier tableau blanc interactif à

faible consommagion solaire

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RÉSULTATS DU RAPPORT

38 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012

ERIC OSIAKWAN

Il y a un peu plus d'une décennie, il y avait plus de lignes terrestresà Manhattan que dans toute l'Afrique ; aujourd'hui, il y a plus detéléphones mobiles en Afrique que dans l'ensemble des USA. Oncompte actuellement environ 430 millions d'abonnements télé-phoniques mobiles en Afrique et ce nombre s'accroît rapidement(ITU, 2011). Les réseaux de téléphonie mobile seront le catalyseurd'une explosion imminente de la large bande en Afrique, qui va inclure l'accès à la large bande dans les communautés rurales.Dans cet article, j'avance que cette explosion aura des implica-tions positives sur le développement économique et l'éducationsur la totalité du continent.

En Afrique, le secteur des TIC a connu une énorme croissance. EnAfrique, la large bande arrive via le téléphone mobile, à l'inversedes économies développées où elle arrive par le cuivre. Les inves -tissements en matière de câbles sous-marins et fibre terrestresont un moteur essentiel de cette évolution via les réseaux mo-biles, un mouvement qui s'accélère lorsque le facteur prix pour lalarge bande se replie. Il y a trois ans, l'Afrique de l'Est était la seulerégion qui ne disposait pas d'une connexion sous-marine au restedu monde et cela a nécessité une action vigoureuse de la part dugouvernement Kenyan sous la forme des Systèmes marins del'Afrique de l'Est (East African Marine Systems (TEAMS)). Soudaine-ment, comme lors de la ruée vers l'or, SEACOM et le Systèmeafricain de câbles sous-marins ( Africa Submarine Cable System(EASSy)) ont fait leur apparition et LION 2 est attendu bientôt.

L'arrivée de ces câbles sous-marins a coïncidé avec l'élaborationd'un plan directeur de développement des réseaux de fibre ter-restre comme le programme d’infrastructure nationale de fibre optique (National Optical Fibre Backbone Infrastructure (NOFBI))et d'autres options compétitives au Kenya. De tels réseaux ont per-mis à la capacité sous-marine d'être transmise de Mombasa àNairobi, à Kisumi et aux pays limitrophes d'Afrique de l'Est. A celas’est ajouté le marché déjà compétitif des fournisseurs d'accès In-ternet et, progressivement, le prix pour 2 Mbps de connectivité estpassé d'environ 7.500 USD par mois par satellite il y a trois ans, à 200USD par mois aujourd'hui : c'est cela, le miracle de l'Afrique de l'Est.

Néanmoins, l'Afrique de l'Ouest possède déjà le câble sous-marinSAT3 depuis plus de dix ans, et bien que plus de câbles sous-marinsaient été installés au cours des trois dernières années, ils ne sontpas complétés par de la fibre terrestre compétitive et par con-séquent la baisse de prix n'a pas été aussi drastique. Par exemple,il y a dix ans, au Ghana, 2Mbps coûtaient environ 4.500 USD parmois et aujourd'hui, avec quatre câbles sous-marins opéra-tionnels, le prix n'a été réduit qu'à 1.000 USD par mois.

Dans les deux contextes, le défi pressant est maintenant d'amenercette capacité de bande large jusque dans les régions semi-urbaineset rurales d'Afrique où vit la majorité de la population. Le partagedes infrastructures et le libre accès impliquent de donner la pre-mière place à l'installation d'infrastructures de fibre terrestre etd'accès sans fil, en raison des limites de viabilité commerciale etdu coût élevé pour le consommateur. Une option consiste à utiliserune infrastructure à libre accès sur la base d'un partenariat public-

privé (PPP) dans lequel des fonds publics sont utilisés pour apporterdes subventions à des capitaux privés pour assurer une réductiondu prix. Le libre accès doit également assurer que tout le mondeest traité de manière égale et dispose du même niveau d'accèsgrâce à l'infrastructure.

Il existe trois scénarios possibles en termes d'accès du consom-mateur à l'infrastructure à fibre et de complémentarité optimaleavec la technologie sans fil afin d'atteindre la viabilité commer-ciale. Dans le premier, la fibre s'arrête dans l'agglomération ou laville parce que les marchés en aval ne peuvent pas justifier d'in-vestissement dans cette infrastructure. Ceci est complété par latechnologie sans fil, ce qui signifie que la vitesse est rapide et peutêtre payée par le marché. Ce scénario est couramment majoritaire-ment adopté par de nombreux pays africains mais il existe despays où il n'existe pas de fibre optique en provenance de la stationd'atterrissage, et où la technologie sans fil doit être utilisée d'em-blée. Dans d’autres cas, la technologie sans fil est utilisée pourcombler les lacunes de la fibre sous-marine ou terrestre. Dans lesecond cas, la fibre s'étend des zones urbaines jusque dans les régions semi-urbaines ou rurales. La vitesse expérimentée avec ce scénario est significativement plus importante que dans le pre-mier scénario mais les coûts sont vraisemblablement plus élevés.Le Ghana, le Kenya et l'Angola sont parmi les pays qui mettentactuellement en œuvre ce scénario plus rapide (TechLoy 2012).

La troisième solution, qui est aussi la plus rapide, est le scénariod'avenir dans lequel la fibre s'étend jusque dans les foyers ou dansles entreprises. Fibre à domicile (Fibre to the Home (FTTH)) estfondé sur la viabilité commerciale du déploiement tout le long dutrajet jusqu'au consommateur. Dans la plupart des cas, il s'agitd'un groupe de foyers ou d'entreprises mais, dans le cas del'Afrique, il pourrait s'agir d'un groupe de villages ou de petits lo-tissements familiaux.

Cependant, même si l'accès à large bande peut être rendu accessi-ble dans les zones rurales, la question fondamentale demeure :vaut-il réellement la peine d'investir dans les zones rurales si detels niveaux de pauvreté subsistent ? La dernière partie de l'articlesouligne que cela vaut la peine en raison de la manière dont l'ac-cès à la large bande peut avoir des effets transformateurs sur l'al-phabétisation et toutes les autres sphères du développementhumain et économique.

Les recherches de la Banque Mondiale (2009) ont démontré quel'accès à la large bande dynamise la croissance économique danstous les pays mais surtout dans les pays en développement. L'é-tude a montré que dans les pays développés, à toute augmenta-tion de 10 % de la pénétration de la large bande correspond unecroissance économique de 1,38 %. L'accès à la large bande induit la croissance économique : les Africains saisissent l'opportunitéqu'offre cet accès pour faire avancer leur économie.

A cela s'ajoute l'effet de la révolution mobile sur l'alphabétisation.Pour les jeunes générations d'aujourd'hui, l'adoption de la tech-nologie se fait à la vitesse de la lumière : ce sont des natifs

L'accès à large bande en Afrique : une chance pour l'innovation ?

Eric Osiakwan

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RÉSULTATS DU RAPPORT

numériques, et les zones rurales ne font pas exception. Les impli-cations pour l'alphabétisation augmentent avec la transition versdes technologies de téléphonie autres que vocales ou sms vers dessmartphones plus sophistiqués sur lesquels des contenus éducat-ifs permettant de recevoir des contenus éducatifs et de réussirl'apprentissage. Aujourd'hui, l'Institut de Technologie du Massa-chusetts et d'autres institutions éducatives ont mis tous leurscours et la plupart de leur contenus en ligne. Il y a maintenant unpotentiel qui permet à un jeune habitant dans une région des plusreculées d'Afrique de s'approprier le même savoir à l'aide de la

large bande mobile et du Smartphone. De nombreux défis subsis-tent ainsi que des questions qui n'ont pas encore trouvé deréponse mais le potentiel est indéniable. Amener la large bandejusque dans les régions rurales doit être l'une des priorités ab-solues de l'Afrique. Il s’agit d’une contribution innovante pour ré-soudre le problème de l'analphabétisme : il faut donner une chanceà l'innovation !

Eric M.K Osiakwan est directeur d'Internet Research Ltd et basé à Accra, Ghana.

notamment dans les communautés ru-rales et les villages reculés. »

De fait, le coût et le financementsont généralement reconnus commedes facteurs clés. Comme le fait remar-quer un répondant travaillant pour legouvernement du Cameroun : « Si lalarge bande était plus abordable, denombreuses institutions universitairespourraient contracter des partenariatsavec des institutions internationalesproposant un enseignement à distance.En raison du monopole de la sociéténationale de télécommunication, laconcurrence est exclue et l'accès auxbandes passantes est maintenu à unprix élevé. » De nombreux répondants

sont du même avis et notent que lemanque de fonds ralentit l'extensionde l'accès aux bandes passantes et àl'électricité en zones rurales.

Comme il est indiqué dans le point devue d'Osiakwan, la communicationmobile a des conséquences révolution-naires. Cependant, la nature de son im-pact est controversée. Certains répon-dants soulignent l'important potentielqui s'offre au secteur de l’éducation etde la formation renforcées par les TICavec les Smartphones, un répondantd'une ONG au Zimbabwe illustre bience propos : « Les progrès de l'enseigne-ment mobile sont le changement leplus important. Avec le Smartphone,

les étudiants ont maintenant accès àdes ressources sur le terrain ou à leurposte de travail. Cela garantit l'accès àceux qui en ont le plus besoin. » Lesautres critiquent le secteur et voientdans ce manque d'utilisation des tech-nologies mobiles pour promouvoir effi-cacement l'éducation la plus grandeoccasion manquée. Un représentant dusecteur privé du Ghana exprime l'idéeque : « La plus grande erreur a été l'in-capacité à comprendre et à s’adapter àla tendance actuelle en faveur de l'utili-sation du mobile, les éducateurs netirent pas suffisamment profit de tousles avantages du mobile. »

LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012 39

LES CINQ DERNIÈRES ANNÉES : LES FACTEURS DÉTERMINANTS DU eLEARNING EN AFRIQUE

Photo : Mona Panwar / Des femmes sans formation ingénieurs en énergie solaire en Afrique

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RÉSULTATS DU RAPPORT

40 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012

LAUREN DAWES

Les chiffres actuels montrent qu'en dépit de l'objectif mondial del'Éducation pour Tous d'ici 2015, 28,9 millions d'enfants en âged'être scolarisés ne le sont pas en Afrique subsaharienne. Celareprésente plus de la moitié des 69 millions d'enfants se trouvantactuellement hors du système scolaire dans le monde. Au-delà desstatistiques quantitatives, il est largement reconnu que de nom-breux jeunes gens considérés comme « instruits » ont des lacunesimportantes dues à l'enseignement qu'ils ont reçu. Ceci est partic-ulièrement vrai des pauvres ayant fréquenté des écoles auxnormes éducatives faibles et aux ressources inadéquates. Avec destaux de pénétration mobile qui se situent fréquemment au-dessusde 50 % dans une grande partie de l'Afrique, et qui croît au rythmede 30 % par an, il s'agit du deuxième taux de croissance du monde.Cela fait du canal mobile l'un des outils omniprésents dans l'accèsaux ressources assurant la prospérité et l'amélioration de la vie.

Via un petit écran sur un appareil de prix abordable que l'on peutglisser dans sa poche, l'apprentissage mobile offre un fort poten-tiel de diffusion d'informations susceptibles de transformer etd'enrichir la vie. Qu'il s'agisse de l'apprentissage en matière de fi-nances, de cours de langues ou de développement professionnel etde compétences entrepreneuriales, l'apprentissage mobile peutpermettre un accès complet, sûr et objectif à des informations au-paravant hors de portée. Il ne s'agit pas seulement d'enseigne-ment traditionnel et formel mais d'une connexion à desopportunités et à la réforme sociale et économique.

Bien que l'enseignement mobile ne soit pas un concept nouveau, iln’en est encore qu’à ses débuts en termes de solutions à grandeéchelle. Les livres électroniques, les tablettes et les applicationsont décollé dans le monde développé et promettent de se main-tenir durablement, néanmoins, il devient plus difficile de dévelop-per un marché robuste de l'enseignement mobile dans les pays endéveloppement où les appareils bas de gamme et les bas revenusdominent. Le contenu et l'offre sont coûteux et on ne sait pas en-core vraiment qui doit payer : les gouvernements, les autorités lo-cales, le consommateur ou autre. Les initiatives actuelles tellesque la fondation Wikimedia et le partenariat avec Orange en vuede fournir du contenu Wikipedia gratuit sur mobile sont promet-teurs, cependant ils n'en sont qu'à leurs débuts et la viabilité àlong terme et les effets doivent encore être démontrés.

Intensifier l'apprentissage mobile peut se révéler de l’ordre dudéfi lorsqu'il y existe un besoin de contenu localement spécifique

et actualisé. La plupart des projets pilotes qui ont été réalisés à cejour ont été conçus pour tester une hypothèse d'enseignementmobile sans souci d'échelle ni de viabilité. Ils ont été limités à depetits groupes de contrôle et implémentés à titre d’expérience declasse ou dans un but de recherche pour tester une théorie sur lafacilité d'utilisation.

Nous avons besoin de prendre nos distances par rapport à cettemanière de lancer des services et devons prendre en considérationla motivation et les besoins de l'apprenant. Sans concept quiprenne en compte ces besoins, les solutions d'enseignement mo-bile seront tout simplement reléguées, limitant le potentiel decroissance et d'échelle. Lorsque l'on met en place des solutionsdans les pays en développement, il faut considérer les appareils etla technologie déjà présents entre les mains des apprenants. Laformation et l'apprentissage sont mis en œuvre lorsque la motiva-tion est présente. Les solutions les plus efficaces d'enseignementmobile ont été élaborées dans cette optique. Par exemple, enAfrique du Sud, où seulement 7 % des bibliothèques sont consid-érées comme fonctionnelles, Yoza, un service mNovel déployé parMXit, avait plus de 60.000 utilisateurs dès les premiers mois deson lancement. Nous avons une occasion incroyable de fournir uneformation à des millions de gens qui en manquent actuellement.Nous devons nous assurer de tirer parti de cette situation et créerles meilleures solutions possibles pour les apprenants afin de leuroffrir la possibilité de saisir cette opportunité et une passerellevers une vie meilleure.

Le programme mLearning du Fond pour le développement de laGSMA édite en partenariat avec la fondation MasterCard un rap-port sur l'apprentissage mobile pour la jeunesse défavorisée despays en développement. Le rapport se concentre sur les besoins etles aspirations de la jeunesse défavorisée, sur les barrières qu'ellerencontre sur le chemin de la formation et de l'emploi et montrecomment la présence de la technologie mobile dans leur vie peutleur permettre de réaliser leurs ambitions.

Pour plus d'informations ou pour télécharger gratuitement ce rap-port, connectez-vous sur : http://mastercardfdn.org/ ouwww.gsma.com/development-fund/

Lauren Dawes est Chef du département mLearning du Fonds pour le développement de la GSMA (GSMA Development Fund).

mLearning : se connecter aux opportunités

Lauren Dawes

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RÉSULTATS DU RAPPORT LES CINQ DERNIÈRES ANNÉES : LES FACTEURS DÉTERMINANTS DU eLEARNING EN AFRIQUE

LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012 41

La disponibilité accrue de l'équip -ement informatique et de logicielsappropriés est également un facteurclé. Un répondant qui travaille pour legouvernement de Zambie a déclaréqu'ils considèrent que le changementle plus important intervenu au coursdes cinq dernières années était «l'augmentation de l'utilisation des or-dinateurs, aussi bien dans les écolessecondaires que primaires qui instal-lent des laboratoires informatiques ».Les répondants poursuivent en men-tionnant que cette disponibilité del'équipement induit un changementde mentalité : « Auparavant, les ordi-nateurs et les TIC étaient considéréscomme l'apanage de la société d'abon-

dance et cette perception a changé ». Parcontre, un travailleur indépendant deMadagascar identifie la manière dontl'équipement a été utilisé dans lesécoles comme la plus grande occasionmanquée : « l'équipement informa-tique qui a été distribué dans les écolessecondaires, fourni par des donateursétrangers, est sous-exploité et inutilisé ».

Concernant les logiciels, un officiel dugouvernement zambien note que « lechangement le plus significatif est l'ex-plosion de la disponibilité des eRes-sources et plates-formes de supportéducatif et de l'apprentissage parcequ'elle facilite la communication etmet à disposition des matériaux decours, et qu'elle augmente l'accès àdes informations actualisées ». Partantde cela, les médias sociaux ont un rôlemajeur à jouer, comme l’explique lepoint de vue de Bosch, et tel que l'ex-prime un répondant qui travaille pourle gouvernement d'Afrique du Sud : « Le plus grand changement a été le

passage au Web 2.0, qui a transféré lecentre du pouvoir du chargé de coursà l'apprenant ». En outre, un représen-tant du secteur privé d'Afrique du Suda déclaré qu'avec les nouveaux logicielset l'adoption générale des ressources TICdisponibles, « il n'y a plus aucune raisonpour que chaque enfant africain n'aitpas accès au meilleur contenu éducatif ».

Un autre type de réponse insiste aucontraire sur l'environnement propicenécessaire à ce que le secteur utilisel'offre croissante de technologiesdisponibles. Ces répondants notent lebesoin de politiques nationales, par-allèlement à l'apprentissage et audéveloppement des compétencescomme étant les changements majeursou les occasions manquées de ces cinqdernières années. Ceux qui travaillentdans des pays où les politiques na-tionales en matière de TIC ont étédéveloppées et fonctionnent effective-ment notent les effets produits : unfonctionnaire du Botswana explique :

« Le plus grand changement a été le passage au Web 2.0,qui a transféré le centre dupouvoir du chargé de cours

à l'apprenant ».

Photo : Lwanga Herbert / Femmes en zone rurale, énergie renouvelable et TIC

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42 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012

« Le gouvernement a mis en place unepolitique de TIC qui s'est transforméeultérieurement en centres TIC dansl'ensemble du pays où les commu-nautés peuvent avoir accès à des ordi-nateurs au quotidien. »

D'autres répondants travaillent dansdes pays où ils perçoivent le manquede politique nationale efficace et no-tent les dommages provoqués par ceslacunes. En dépit de l'adoption d'unepolitique de TIC nationale de la part dugouvernement ougandais, un fonction-naire ougandais note que « l'absencede vision nationale concernant les TIC aeu pour conséquence des méthodes detravail aléatoires. » Ceci donne àpenser qu'une vision nationale peut exister mais que certains fonctionnairespeuvent ne pas être d'accord ou con-scients de l'existence de cette politique.Un autre aspect est lié à ces réponses,il s'agit de la création d'un environ-nement propice, cette fois concernantle besoin d'apprentissage. Certainsestiment que des progrès importantsont déjà été réalisés, comme l'expliqueun fonctionnaire gouvernementalghanéen : « des efforts délibérés sontactuellement déployés pour former lesétudiants et les ouvriers aux TIC: il y aune reconnaissance générale de l'a-vancée rapide de la technologie et dela nécessité d'y participer ». Cepen-dant, une perspective plus pessimisteexprimée par beaucoup est relayée parun travailleur du secteur privé duKenya comme suit :

« Il y a eu un grand malentendu con-cernant l'apprentissage mis en placepour introduire les TIC dans l'éducationet l'apprentissage : les méthodes util-isées ont créé plus de crainte que d'in-térêt parmi les enseignants. Les en-seignants du Kenya craignent que lesTIC soient destinées à les remplacer.Nous devons plutôt introduire les TICpar l'intermédiaire des établissementsde formation des enseignants : si lesenseignants apprennent à utiliser lesTIC pendant leurs cours de base, ils les

adopteront plus facilement. Si vousvoulez modifier les modes d'enseigne-ment, formez les enseignants. »

Il a été largement noté qu'une inté-gration et un partenariat accrusdans le secteur optimiserait l'efficacitéde tout développement de l’apprentis-sage et des compétences. Un fonction-naire du Kenya note que la plus grandeoccasion manquée est « la réponselente des concepteurs de cursus et desjurys d'examens lorsqu’il s’agit d’inté-grer les TIC à leurs habitudes et dedonner des instructions aux écoles etaux enseignants dans ce secteur. S'ilsl'avaient fait, les enseignants auraientaccepté le changement nécessaire. »

Enfin, le facteur de changement le plus fréquemment cité pour les cinqdernières années est celui des com-portements et de la prise de con-

science du potentiel des TIC dans lesecteur de l’éducation et de la forma-tion. Un représentant du secteur privéde Zambie exprime le changementperçu, expliquant qu'au cours des cinqdernières années « tout le monde a en-tendu parler des TIC, de ce qu'elles im-pliquent et exigent et de ce qu'il fautpour les mettre en œuvre. » Un fonc-tionnaire de la RDC exprime le mêmesentiment, suggérant que la démystifi-cation des TIC à travers le continent estle changement le plus important : « Chaque année, les TIC perdent unpeu de leur mystère ; tout le mondeest intéressé et impliqué sans en êtreobligatoirement conscient. » Un fonc-tionnaire du Nigéria exprime égalementce sentiment et note de manière mar-quante que : « Une augmentation dela prise de conscience de l'existencedes TIC doit être la première étape detout processus de changement ».

RÉSULTATS DU RAPPORT LES CINQ DERNIÈRES ANNÉES : LES FACTEURS DÉTERMINANTS DU eLEARNING EN AFRIQUE

Photo : Ernst Suur / Handicap n’est pas synonyme d’incapacité

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RÉSULTATS DU RAPPORT

LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012 43

MONIKA WEBER-FAHR

Les entrepreneurs africains actuels valent la peine d'être rencon-trés. Plus souples et plus connectés globalement que leursprédécesseurs, pour plus d'un tiers de femmes, ils incarnent lapromesse d'une nouvelle ère de croissance sur le continent. Les investisseurs mondiaux en ont pris note. Les multinationales, duBrésil à la Chine, de Coca Cola à WalMart, recherchent et trouventdes partenaires locaux pour obtenir des retours sur investissementdans les minerais, l'agro-industrie et les services, mais égalementde plus en plus dans la production et équivalent.

Ces changements sont notés comme anecdotiques mais aussi,plus concrètement, ils se reflètent dans les chiffres d'investisse-ments étrangers directs (FDI). Malgré la crise financière, enAfrique, les investissements étrangers directs ont augmenté forte-ment au cours de ces dernières années et, depuis 2005, dépassentl'aide officielle au développement (ODA). Ernst and Young (2011)déclarent que l'Afrique est sur la voie de la croissance, prédisantque les investissements étrangers directs en Afrique passeront de84 milliards de USD en 2010 à 150 milliards d'ici 2015. De manièresignificative, les nouveaux projets d'investissement dans dessecteurs divers incluent les télécoms, les biens de consommationet les finances : une diversification bienvenue, abandonnant le pét-role et les minéraux.

Mais y-a-t-il suffisamment d'entrepreneurs africains pour faire deces projections une réalité ? Sont-ils suffisamment souples, com-pétents et mondialement interconnectés ? Ou bien ces souhaitsd'investissements ne seront-ils que des balbutiements en raisondu manque de partenaires locaux de qualité ? Est-ce que l'appren-tissage, notamment l'apprentissage en ligne, peut permettre auxentrepreneurs de saisir les opportunités qui les attendent ?

Ce sont autant de questions importantes pour nous à l’Interna-tional Finance Corporation (IFC). Nous avons 30 ans d'expériencedu travail avec les très petites, les petites et moyennes entreprises(TPE et PME). Fin 2011, pour la seule Afrique, nos investissementsdans les TPE/PME ont été évalués à 1,8 milliards de USD. La plupartde ces investissements (1,26 milliards de USD) sont des finance-ments à long terme via des banques, 220 millions de USD sont desfonds qui investissent directement dans les TPE/PME et 342 mil-lions de USD sont des financements commerciaux. Parallèlement,nous aidons à la construction de marchés pour l'apprentissage etles services de mise en réseau pour les PME et nous soutenons despartenaires locaux qui offrent l'apprentissage à titre d'opportunitécommerciale via notre boîte à outils pour les PME et des pro-grammes Business Edge.

Nous connaissons de nombreux entrepreneurs et nous savons queleur nombre est en augmentation. Il existe actuellement 13,2 mil-lions de TPE/PME officielles en Afrique et bien plus dans le secteurde l'économie informelle. Nous avons rencontré un nouveau typed'entrepreneurs : les entrepreneurs souples qui sont liés à l'é-conomie mondiale, prêts à investir là où se profilent de nouvellesopportunités, avides de parier sur la prochaine tendance. Ils sontencore l'exception mais il ne manque que peu de choses pour queleur nombre explose.

Les ingrédients vitaux pour qu'un entrepreneur puisse développerson affaire sont le capital associé à un savoir spécifique. Dans cenouveau monde de la croissance en Afrique, le savoir des entrepre-neurs ne doit pas se limiter à la comptabilité et aux bases dumarché. De plus en plus, il est vital de comprendre l'environ-nement qui change rapidement et les changements sociaux. Lesentrepreneurs d'aujourd'hui doivent savoir comment gérer les con-séquences de vagues de chaleur et des inondations, économiserl'eau et les autres ressources rares et comment accéder à l'énergiesolaire à partir du réseau lorsque des systèmes de réseau réguliersatteignent leurs limites.

« Lighting Africa », un programme conjoint d'IFC et de la BanqueMondiale, est un exemple de la manière dont les entrepreneurspeuvent saisir les opportunités de l'économie verte. Ce programmemet en place des marchés pour l'électrification sûre, à prixraisonnable, des équipements modernes et hors réseau, commeles lanternes solaires, aux communautés privées d'accès à l'élec-tricité. L'engagement croissant des entrepreneurs dans ce pro-gramme a eu pour conséquence une augmentation des ventes deproduits d'éclairage hors réseau de qualité, approvisionnant prèsd'1,5 millions de personnes en éclairage de meilleure qualité et leurproposant un meilleur accès à l'énergie.

Comment la connaissance du marché et le sens des nouvelles op-portunités qui se présentent parviennent-ils à atteindre ces nou-veaux entrepreneurs ? D'après notre expérience, ce n'est pas tantla question de la plate-forme utilisée que celle de qui fournit lesconnaissances à l'entrepreneur. Est-ce un programme dedéveloppement bien intentionné avec un site Internet créé parquelques expatriés, ou est-ce un entrepreneur local qui conçoit unmodèle pour gagner de l'argent en fournissant un apprentissage etdes services de networking aux entrepreneurs ? Grâce à nos pro-grammes Business Edge et à nos boîtes à outils pour les PME, nousconstatons que, de l'Egypte jusqu’en Afrique du Sud, des parte-naires privés localisent et fabriquent avec succès des contenus etdes idées avec des méthodes particulièrement adaptées auxmarchés locaux. Dans la plupart des cas, nos partenaires tirentparti des possibilités offertes par le multimédia et les médias soci-aux à l'accès bon marché et aisé grâce aux télécommunicationsmobiles. Quant au contenu, il devient plus attractif pour l'implica-tion des TPE/PME et la formation en gestion d’entreprises. En con-séquence, nos sites de boîtes à outils attirent près d'un million devisiteurs uniques par an.

Y-aura-t-il suffisamment d'entrepreneurs africains prêts à affron-ter les défis que les investisseurs internationaux aussi bien que lespoliticiens locaux aimeraient les voir relever ? La réponse dépendpartiellement du nombre d'entrepreneurs africains qui trouverontleur voie dans l'éducation et le secteur de l'apprentissage baséssur les TIC. Or, il s'agit d'un secteur que l'IFC continuera de soutenir.

Dr Monika Weber-Fahr est Chef du secteur des activités mondiales, consultante en activité durable, société financière internationale (IFC).

Comment les entrepreneurs africains se forment pour profiter de nouvelles opportunités

Monika Weber-Fahr

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3.7 Les cinq prochaines années : l'accès à la technologie jouera encore un rôle

RÉSULTATS DU RAPPORT LES CINQ PROCHAINES ANNÉES : L'ACCÈS À LA TECHNOLOGIE JOUERA ENCORE UN RÔLE

44 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012

Les comportements et le degré de sen-sibilisation sont étroitement liés à lavolonté politique dans son ensemble :les dirigeants doivent partager lechangement de comportement et ledegré de sensibilisation afin de créer unenvironnement de plus en plus propice.De nombreux répondants exprimentleur opinion concernant le fait que lemanque de volonté politique constituela plus grande occasion manquée descinq dernières années. Un fonctionnaired'Afrique du Sud note que c'est «vraisemblablement le manque de lead-ership, de compétences et de durabil-ité, la planification et la mise en œuvrede nombreux projets qui n'ont pas étésuffisamment pensés ». Un autre fonc-tionnaire du Nigéria insiste sur le mêmesentiment : le facteur clé a été pour lui« le manque de coordination et d'ori-entation, nous n'avons pas de politique

claire et certainement aucune direction,la plupart des interventions du gou-vernement en matière de TIC ont donnélieu à de grandes dépenses, et beau-coup ne sont que des artifices au serv-ice de la corruption ».

Le problème de la modification descomportements et du degré de sensibili-sation, de même que la place de lavolonté politique, sont liés en dernierressort au fait fréquemment expriméque le secteur de l’éducation et de laformation renforcées par les TIC ne dé-ploie pas son potentiel en raison dumanque de recherche et d'évaluationde ses caractéristiques spécifiques danscet environnement en pleine mutation.Comme l'a déclaré un fonctionnaire dugouvernement mauritien « il y a unmanque de suivi adéquat et de surveil-lance des projets soutenus par les TIC ;

l'absence d'identification des faiblessesdes projets au moment approprié dé-courage les parties prenantes de s'en-gager dans le changement de para-digme. » De même, un fonctionnairedu Botswana a noté que la plus grandeoccasion manquée était le fait que : «nous ne faisons aucune évaluation del'impact des TIC sur la vie des gens. Legouvernement met en œuvre des pro-jets sans analyser au préalable leur fais-abilité à long terme. »

Chacun de ces domaines de change-ment, de défis et d'occasions man-quées démontrent la nature dynamiquede l’éducation et de la formation ren-forcées par les TIC en Afrique. Aprèsavoir examiné le passé, le Rapport setourne vers l'avenir et analyse les nou-veaux changements attendus au coursdes prochaines années.

Le schéma ci-après illustre ce que lesrépondants à l'Enquête considèrentcomme les évolutions les plus impor-tantes pour le secteur du eLearning aucours des cinq prochaines années.

Au cours des cinq prochaines années,les Africains disposeront d'un meilleuraccès et d'un accès plus important auxTIC, ils seront encore plus mobiles etauront inventé de nouveaux modes

d'apprentissage. Nous serons témoinsde l'émergence d'un leadership demeilleure qualité accompagné d'unevolonté politique plus forte et lesécono mies récolteront les bénéfices del'investissement dans les TIC. Voilà lesopinions qui prédominent parmi les répon -dants à l'Enquête concernant l'avenir.

Evidemment, l'accès aux TIC demeurela préoccupation majeure des Africainsimpliqués dans le eLearning. A cetégard, l'accès à des équipements infor-matiques durables et de plus en plusmobiles ; une alimentation en électric-ité régulière, permanente et stable ; unaccès à Internet à prix abordable,durable, stable et de qualité ; et l'accèsà des contenus localement pertinentssont les préoccupations dominantes.

Les répondants à l'Enquête sont opti-mistes et considèrent que l'accès à unearchitecture technologique de eLearn-

Objectifs à atteindre pour le eLearning africain dans les cinq prochaines années

Mobilité accrue de l’offre d’éducation, d’enseignement

et d’apprentissage

Meilleure volonté politique

Retour économique sur l’investissement

dans les TIC dans l’éducation

Accès universel aux TIC (appareils,

connectivité et contenu)

Meilleur apprentissage et

nouvelles pédagogies

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RÉSULTATS DU RAPPORT LES CINQ PROCHAINES ANNÉES : L'ACCÈS À LA TECHNOLOGIE JOUERA ENCORE UN RÔLE

LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012 45

ing plus robuste s'étendra et sera ac-cessible à des populations pauvres plusnombreuses vivant dans les régions ru-rales reculées. 36 % des répondantsanticipent qu'au cours des cinqprochaines années, il y aura un ren-forcement et une expansion de l'accèsaux TIC pour un nombre croissantd'Africains, d'écoles et d'universités.En fait, certains pensent que le conti-nent atteindra l'accès universel aux TICà tous les niveaux d'éducation ; qu’unplus grand nombre de personnes dis-posera de dispositifs informatiques àbas prix, que « des contenusnumériques seront disponibles pourtous les apprenants » et que « la frac-ture numérique » diminuera. Parmi les36 % d'optimistes, 10 % des répon-dants issus de 20 pays africains dif-férents et travaillant principalementpour des institutions gouvernemen-tales croient qu'au cours des cinqprochaines années le coût de la bandelarge diminuera. Ceci est illustré par laréponse d'un répondant travaillantdans un établissement d'enseignementsupérieur en Afrique du Sud : « Laconnectivité s'améliorera et les petitsappareils connectés joueront un grandrôle. Les tablettes électroniques ouéquivalent remplaceront les ordina-teurs de bureau, mais les Smartphonesà petit écran augmenteront le degréde connexion sociale ».

Les répondants ont déclaré qu'un accèsà Internet plus stable et de meilleurequalité sera plus largement disponible,même aux populations rurales pauvreset que cela sera facilité par l'expansiondu réseau de câbles sous-marins à fi-bres optique. De la même façon, l'ac-cès à l'électricité s'étendra parce queles ressources énergétiques alternativesseront utilisées plus efficacement. Unreprésentant ghanéen d'un organismeprivé à prédit : « En moins de cinq ans,l'apprentissage mobile sera l'outil leplus efficace à tous les niveaux d'en-seignement dans ce pays ».

12 % des répondants pensent que les

technologies mobiles (les téléphonesmobiles, les Smartphones, les tablettesélectroniques, l'Internet mobile et lesmédias sociaux) seront utilisées pourrenforcer aussi bien l'apprentissage in-formel que formel. Un répondant dé-clare que le 3G et d'autres offresseront créateurs d'emplois et permet-tront de surmonter les fastidieusesplates-formes de traitement des don-nées gouvernementales sur papier, etun autre pense que les tablettes serontplus largement accessibles, ce qui aug-mentera l'accès aux ressources et auxcontenus éducatifs. Un Sud-Africain quitravaille dans un centre privé d'EFTP anoté : « la technologie des tablettessera utilisée pour surmonter les freinslogistiques et financiers à la diffusionde manuels scolaires à grande échelle. »

Pour certains, cela implique que lescontenus soient spécialement conçuspour les plates-formes mobiles. Ensem-ble, ces évolutions reflètent un change-ment du eLearning tel que les Africainsl'ont compris et appliqué jusqu'ici, versdes formes différentes et plus fluidesd'apprentissage mobile qui sont toutjuste en train de prendre forme.

5 % des répondants suggèrent que lescinq prochaines années verront unchangement vers des méthodes d'ap-prentissage améliorées et de nouvellesformes de pédagogie. A cet égard, lesrépondants insistent sur le fait que lesapprenants géreront de plus en plusleur propre apprentissage ; sur le faitque l'apprentissage en classe seraamélioré ; que les enseignements setransformeront en facilitateurs d'appren-tissage et que des modèles plus efficacesde téléapprentissage apparaîtront.

2 % des répondants font référence auxgains de l'économie nationale qui sedégageront dans les cinq prochainesannées dans certains contextes na-tionaux. L'un suggère que le Nigériaatteindra ses objectifs de développe-ment pendant cette période, alorsqu'un autre pense que l'économie

nigériane deviendra « axée sur lestechnologies informatiques » parcequ'un nombre beaucoup plus impor-tant de Nigérians maîtriseront ces nou-velles technologies. Un autre répon-dant ougandais déclare que son payssera numérisé à l'horizon des cinqprochaines années.

3 % des répondants envisagent qu'unbon leadership, une volonté politiqueet un plaidoyer plus fort de la part desgouvernements se feront jour au coursdes cinq années qui viennent. Certainssont convaincus que des politiques plusefficaces seront mises en place par lesgouvernements et que celles-ci con-duiront à une augmentation des in-vestissements dans les programmes deeLearning. Un représentant d'une ONGnigériane a déclaré que le nouveauministre des TIC du Nigéria créera unevraie différence en termes de leader-ship car il a une expérience du secteurprivé et qu'il introduira l'éthique et lesnormes du secteur privé dans le do-maine du eLearning.

Alors que la plupart de ceux qui sug-géraient qu'un meilleur leadership et unvolontarisme politique allaient apparaîtreétaient plutôt optimistes, l'un des répon-dants a déclaré que le pouvoir politiqueallait obéir à des agendas personnels, re-flétant ainsi un manque de confiancedans les dirigeants politiques à gérer ledossier du eLearning de manière sociale-ment favorable dans son pays.

Ces opinions sont concordantes avecles réponses à l'Enquête qui identifientégalement les gouvernements commeles agents déterminants du change-ment en matière de eLearning. Ceci està mettre en rapport avec l’opinion ré-pandue que, plutôt qu'aux autres par-ties prenantes, c'est au gouvernementqu'il revient d'être le moteur efficaced'une politique en faveur de l'appren-tissage enrichi par les TIC et de sa miseen œuvre. Un répondant d'une univer-sité nigériane attribue cet état de faitau besoin de « choisir les bons leaders »

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RÉSULTATS DU RAPPORT

46 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012

HAROLD ELLETSON

Un récent rapport du journal The Economist (11 janvier 2011) a émisla prévision audacieuse qu'au cours des cinq prochaines années,l'économie africaine moyenne croîtrait plus rapidement que l'é-conomie asiatique moyenne. La perception internationale del'Afrique a changé : après avoir été longtemps un objet de paternal-isme et de pitié, les économies africaines sont maintenant large-ment perçues comme celles qui présentent les perspectivesd'investissement les plus prometteuses de la planète.

L'un des facteurs clés de ce changement de perception a été lacompréhension croissante du rôle que peut jouer la technologiepour renforcer la croissance et le développement en Afrique. Ceciest particulièrement vrai dans les domaines clés de l'éducation etde la formation. Les économies en développement ont besoind'une main d'œuvre instruite et compétente et l’éducation

soutenue par la technologie peut permettre d'atteindre ce butrapidement et efficacement.

Mais la principale condition préalable au développementéconomique est peut-être un environnement politique stable etsûr. Sans sécurité, les créations d'entreprises avorteront et les in-vestissements disparaîtront. La sûreté est peut-être le plus grandet le plus important défi affronté par les économies africaines au-jourd'hui. L'avenir de l'Afrique et les opportunités de croissancerapide et durable en dépendent.

Les histoires positives rapportées de nos jours par les journaux surle potentiel de nombreuses économies africaines sont souvent,malheureusement, enfouies sous une vague continue de sujetstels que la piraterie le long des côtes de Somalie, les attaques ter-roristes au Nigéria, les violents affrontements à la frontière entrele Soudan et le Sud Soudan, l'enlèvement de touristes au Kenya etun coup d'Etat au Mali, pour ne nommer que quelques problèmesde sécurité qui ont retenu l'attention de la presse mondiale aucours des derniers mois.

De nombreuses menaces pèsent sur la sûreté en Afrique, des pe-tites et des grandes. Certaines concernent des guerres actuellesou potentielles ; d'autres sont confinées dans des zones de conflitsde faible intensité. Certaines sont des crises sécuritaires surgis-sant suite à une catastrophe environnementale telle qu'une inon-dation ou une famine ; d'autres sont le résultat de problèmespersistants qui minent la confiance. Parmi eux, le terrorisme, la pi-raterie et le crime organisé sont peut-être les plus significatifs.

L'un des facteurs aggravants est que la nature de la sûreté elle-même a changé au cours des vingt dernières années. Ceci ne s'estpas simplement produit suite à des changements politiques telsque la chute du communisme ou la fin de l'apartheid. Cela est lefruit de changements fondamentaux qui ont eu une profonde influ-ence sur la société globale et ont inclus la privatisation, la mondi-

Sûreté et éducation soutenues par les technologies en Afrique

Harold Elletson

“Les nouveaux généraux” par Rasha Mahdi

qui émergera d'après lui au cours descinq prochaines années. Les répondantsassocient ce type de leadership à desdéclarations franches de volonté poli-tique. Mourshead et al (2010), dans leurétude sur les systèmes éducatifs de 20pays, ont également constaté que leleadership gouvernemental au niveau in-stitutionnel et national avait eu des effetssur les performances éducatives. Cepen-dant, peu a été fait en termes d’analysedes attributs du bon leadership dans le

contexte du eLearning africain et ceci estun problème qui vaut la peine d'êtreétudié de manière plus approfondie.

De toute évidence, le secteur du eLearn-ing en Afrique se caractérise par laprésence d'optimistes tournés versl'avenir. On constate un espoir et la con-fiance que des avantages économiquessont sur le point d'apparaître, que leleadership va s'améliorer de même quela volonté politique. Cependant, ce con-

stat est quelque peu ironiquepuisqu'uncertain nombre de paysafricains a connu une croissanceéconomique significative sans que celadébouche sur la création d'emplois àgrande échelle, une baisse du chômageou l'amélioration de la qualité de vie desAfricains (Banque Mondiale, 2012). Laquestion de savoir si le eLearning peutréellement contribuer à promouvoir desprogrès de ce type à long terme devraêtre surveillée et examinée au plus près.

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

Le Rapport eLearning Africa 2012 four-nit une vue d'ensemble des avancéestechnologiques et de leur influence surl'éducation et le paysage de l’éduca-tion et de la formation en Afrique. Lesrésultats de l'Enquête et les points devue exprimés font référence à l'émer-gence de nouveaux modèles d'accèsaux nouvelles technologies auparavant

inimaginables. Il y a cinq ans, la com-munauté eLearning était encore en-gagée dans des débats sur l'utilisationd'ordinateurs personnels de secondemain ; aujourd'hui, elle est plus préoc-cupée par les perspectives offertes parles nouveaux modèles d'ordinateursavec accès à des ressources partagées,les téléphones mobiles et les tablettes

électroniques pour l'extension de l'ac-cès personnalisé aux technologies. Il y acinq ans, la connectivité Internet étaitun défi basique très répandu. Mais au-jourd'hui, un plus grand nombred'Africains ont accès à la large bandeet les réponses à l'Enquête anticipentune augmentation au cours des cinqannées qui viennent. Le Rapport four-

LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012 47

4. Conclusions et recommandations

alisation et le développement de nouvelles formes de communica-tion comme Internet. Plus récemment, la défense et le secteur dela sécurité ont été profondément affectés par la diffusion des mé-dias sociaux. Les conséquences de ces développements sont con-testées et demeurent floues.

Ce qui est clair, néanmoins, c'est que l'Afrique a déjà été affectée pareux. La nature de la sûreté en Afrique a changé, comme elle a changépartout ailleurs dans le monde, et le processus de changement a en-traîné des conséquences profondes sur l'ensemble de la société. Ilexiste de nouvelles menaces, de nouvelles vulnérabilités, de nou-veaux acteurs et organisations impliqués dans l'offre de sécurité, denouveaux « champs de bataille » et de nouvelles technologies.

La combinaison de la mondialisation et de nouvelles formes decommunication signifie que les effets d'un petit incident dans unepartie du monde sont maintenant ressentis rapidement dans uneautre partie du monde. L'Afrique est particulièrement vulnérable àce phénomène, car le monde extérieur n'a souvent pas la volontéou la capacité de percevoir le continent comme cinquante-quatrenations individuelles. Cela signifie aussi que les industries les plusprometteuses et les plus importantes d'Afrique, telles que letourisme ou les services financiers qui sont largement fondés surla confiance, sont extrêmement vulnérables.

Un autre changement fondamental dans la vision du monde a étéle changement de nombreux secteurs qui sont passés de la sphèrepublique au secteur privé. Les gouvernements nationaux ne sontsouvent plus les arbitres en dernier ressort des questions de sûretéet dans de nombreux pays d'Afrique, ils ne sont plus le plus grosemployeur du secteur de la sécurité. Au Nigéria, entre 1.500 et2.000 entreprises de sécurité emploient plus de 100.000 person-nes. Au Kenya, le secteur privé de la sécurité a cru rapidement cesdernières années et il y a maintenant au moins 2.000 entreprises

de sécurité privées qui emploient plus de personnel que la policekenyane. Par ailleurs, d'après un rapport (African Renewal, 2009 p.10) « les officiers de sécurité des entreprises privées sont souventbeaucoup mieux équipés que la police nationale en véhicules, sys-tèmes d'alarme radio et capacité de réaction rapide. »

Tout cela signifie qu'il y a un besoin croissant de formation rapideet efficace dans la sûreté dans tous les domaines, depuis le contre-terrorisme jusqu'à la gestion de crise pour les infrastructures cri-tiques. Le secteur de la sécurité sera toujours un utilisateurintensif de formation. Cependant, les nouvelles technologies ontcréé des opportunités attractives pour le développement de for-mules de formation efficaces. Au moins une société mondiale desécurité, avec une vaste présence en Afrique de l'Est, prévoit d'u-tiliser les Smartphones en tant que partie intégrante de sa forma-tion et de ses programmes de sensibilisation auprès de sonpersonnel. Alors que la téléphonie mobile fait de plus en plus par-tie de l'offre de formation en Afrique, d'autres entreprises de sécu-rité ne vont sans doute pas tarder à suivre.

Etant donné que le besoin de sûreté effective pour soutenir lacroissance économique en Afrique augmente, il va y avoir une de-mande croissante de formes plus sophistiquées d'apprentissage,telles que la simulation et les jeux virtuels. Au cours des dixprochaines années, l'apprentissage soutenu par la technologiedans domaine de la sûreté va vraisemblablement devenir une in-dustrie prospère sur les marchés en croissance rapide d'Afrique.

Dr Harold Elletson est Président de la nouvelle Fondation pour la Sûreté et cofondateur du Forum Africain sur les entreprises et la sûreté.

Ancien membre du parlement britannique, il est membre du comité consultatif de eLearning Africa.

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

48 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012

nit une preuve de la manière dont unesensibilisation croissante, une meilleurecompréhension et l'expérience de l'in-tégration des TIC dans l’éducation et laformation au sein des écoles et desuniversités africaines se sont dévelop-pées ces cinq dernières années.

Le Rapport montre que les enseignants,les chargés de cours, les entrepreneurs,les décideurs politiques et les praticiensdu eLearning nourrissent de grands es-poirs concernant la capacité des nouvelles technologies à soutenir unchangement progressif, aussi bien auniveau institutionnel que dans l'ensem-ble du système. Nombreux sont ceuxqui ont souligné les différentes manièresdont la technologie ajoute de la valeurà l'enseignement en améliorant lemode d'apprentissage par un accèsplus large aux ressources éducatives, enpermettant d'obtenir de nouvelles in-formations rapidement et de mettre enœuvre des moyens plus efficaces d'ad-ministrer et de gérer les établissementséducatifs. La valeur positive de l'offrede technologie semble prévaloir parrapport aux préoccupations expriméesquant aux contraintes rencontrées parce secteur dans le passé. Une telle én-ergie positive possède des avantages :elle peut encourager les praticiens exis-tants à persévérer dans leurs effortspour ouvrir la porte à un enseignementde qualité à travers tout le continent.L'Enquête reflète que les praticiens dueLearning comprennent que cette « porte » est à la fois virtuelle et concrète.À cet égard, les répondants ont évoquéla perspective d'approfondir et d'éten-dre les opportunités de l'apprentissagevirtuel à l'aide des formations ouverteset à distance (FOAD) et la manière dontles institutions existantes acquièrent etintègrent concrètement les TIC dans leurssystèmes d'éducation et de formation.

Il est notoire que certains secteurs decroissance du eLearning ont étérarement mentionnés. La croissancedes ressources éducatives ouvertes(REO) en Afrique et le potentiel qu'elles

recèlent pour une extension significa-tive de l'accès aux matériaux et auxcontenus d'enseignement n'ont guèreété évoqués. De même, les avantagesdes technologies d'aide aux apprenantsayant un handicap en Afrique et lavaleur du Cloud Computing n'ont étéque rarement mentionnés.

De nombreux répondants à l'Enquêteont également fait preuve d’un senscritique faible quant au caractère in-éluctable de l'expansion de l'accès à latechnologie et d’une certaine naïvetéconcernant la manière dont cet accèsallait catalyser une offre de qualité etdes opportunités d'apprentissageéquitables pour un plus grand nombred'Africains historiquement désavan-tagés. Les anecdotes relatées lors durecueil des données qualitatives duRapport sont sur certains points idéal-istes, nimbées d'espoir et d'aspirationsà un progrès irrésistible. Les complex-ités sociales et culturelles du processusd'apprentissage et le positionnementcontroversé des technologies dans cecadre ont moins retenu l'attention. Nipar ailleurs les références aux effets né-gatifs potentiels de l'utilisation destechnologies. Les risques encouruspour la sphère privée, la sécurité desutilisateurs, notamment des jeunes ap-prenants africains, ont été peu men-tionnés. De même, peu de place a-t-elle été accordée aux menaces quereprésentent les volumes croissants deeDéchets en Afrique et aux effets dom-mageables qui se font déjà ressentir surl'environnement.

Le Rapport eLearning Africa 2012 aemployé des méthodes combinéespour obtenir et analyser les informa-tions, l'Enquête ayant été la principale.Le but est de renforcer les méthodesde recherche dans les prochaines édi-tions du Rapport. Des analyses de ladocumentation existante sur l’éduca-tion et la formation renforcées par lesTIC en Afrique, de même que des in-terviews et des discussions avec desgroupes cibles sont prévues pour les Rap-

ports suivants car nous nous efforçons deprésenter des commentaires encore plusriches sur le réseau eLearning Africa.

Notant toutefois l'énergie positive quis’est mobilisée à cette occasion, le Rap-port eLearning Africa 2012 veut égale-ment mettre en garde contre des at-tentes disproportionnées concernantles possibilités des technologies. LeRapport souhaite encourager le débatcritique et ouvert au sujet de la com-plexité désordonnée que les technolo-gies instillent dans nos systèmes. Ceciexige une exploration permanente desaspects positifs qui sont potentielle-ment nombreux et de ceux qui sontplus de l'ordre du défi. Ceci requiert,en outre, d'adopter une culture de latransparence vis à vis des échecs, de lamanière dont les systèmes s'effondrentet de savoir si les technologies jouentun rôle dans le déclenchement dedommages supplémentaires.

En 2012, la conférence eLearningAfrica a commencé à intégrer TheeLearning Africa Fail Faire (débat sur leséchecs passés du eLearning) dans lebut de faciliter la discussion à proposdes échecs. Parallèlement, ledéveloppement d'une culture du débatet de discussion saine est égalementrequis. Ici aussi, la conférence eLearn-ing Africa accueille une session plénièreconsacrée aux questions controversées.Ainsi, le Rapport eLearning Africa et laconférence eLearning Africa travaillentparallèlement à renforcer l'objectif quiconsiste à créer un réseau de eLearningafricain riche, raisonné et éclairé.

Le Rapport eLearning Africa aspire àfournir des synthèses régulières, annuelles,sur la manière dont les perceptions etles réalités se combinent et s'affrontentau fil du temps, avec une référenceparticulière à l'expérience africaine dueLearning. Nous espérons qu'il en-richira les débats tout en les nuançant,permettra des décisions plus saines etdes actions plus efficaces en vue d'as-surer l'Education pour Tous en Afrique.

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ANNEXES

LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012 51

Il s'agit d'une version résumée de l'En-quête eLearning Africa 2012. On ytrouve la liste des principales questionsposées ayant un impact direct sur leRapport eLearning Africa 2012 mais ellene reprend pas chacune des optionsdonnées en réponse aux questions.Toutes les questions étaient facultatives.

Section 1 - Contexte général• Quel est votre nom ? • Quel est le nom de votre organ-isme/employeur ?

• De quel pays êtes-vous ressortis-sant ?

• Quel est le pays d'Afrique où voustravaillez actuellement dans l’édu-cation et la formation renforcéespar les TIC ?

• Laquelle de ces catégories décrit le mieux votre fonction ?

• Pour quel type d'organisme travaillez-vous ?

• Sur quel niveau d'éducation votretravail se concentre-t-il principalement ?

• Quel est votre plus haut niveau dequalification formelle ?

• Veuillez décrire brièvement votretravail et expliquer comment il implique l’éducation et la formation renforcées par les TIC.

• Quelle est la technologie éduca-tive que vous utilisez le plus ?

• Comment définissez-vous l’éducation et la formation renforcées par les TIC ?

• Quel est l'environnement physiqueprincipal dans lequel vous utilisezl’éducation et la formation renforcées par les TIC ?

• Comment souhaiteriez-vous quenous utilisions vos réponses àcette enquête ?

Section 2 - Tendances, défiset opportunités de l’éduca-tion et de la formation renforcées par les TIC

• Dans l'organisme dans lequel voustravaillez actuellement, quels sontles trois facteurs les plus impor-tants en termes d'impact sur l'of-fre d’éducation et de formationrenforcées par les TIC ? (Une listede 15 facteurs au choix a été pro-posée aux répondants qui pou-vaient également répondre par «autre »). Pourquoi pensez-vousque ce sont les facteurs les plusimportants ?

• Dans le pays dans lequel vous tra-vaillez actuellement, quels sont lestrois facteurs les plus importantsen termes d'impact sur l'offred'enseignement et d'apprentis-sage enrichis par les TIC ? (Uneliste de 15 facteurs au choix a étéproposée aux répondants qui pou-vaient également répondre par «autre »). Pourquoi pensez-vousque ce sont les facteurs les plusimportants ?

• Dans le pays dans lequel vous tra-vaillez actuellement, quels sont, àvotre avis, les trois facteurs lesplus importants en termes de con-traintes pour l’éducation et la for-mation renforcées par les TIC ?(Une liste de 16 facteurs au choixa été proposée aux répondantsqui pouvaient également répondrepar « autre ») Pourquoi pensez-vous que ce sont les facteurs lesplus importants ?

• En vous reportant aux cinqdernières années : quel a été, àvotre avis, le changement le plusimportant en matière d’éducation

et de formation renforcées par lesTIC dans le pays dans lequel voustravaillez ? Pourquoi pensez-vousqu'il s'agit du changement le plusimportant ?

• En vous reportant aux cinqdernières années : quel a été, àvotre avis, l'échec ou l'occasionmanquée le plus important dansle secteur de l’éducation et de laformation renforcées par les TICdans le pays dans lequel vous tra-vaillez ? Quel a été, à votre avis,l'échec ou l'occasion manquée leplus important ?

• En envisageant les cinq prochainesannées : quel sera, à votre avis, lechangement le plus importantdans le secteur de l’éducation etde la formation renforcées par lesTIC dans le pays dans lequel voustravaillez ? Pourquoi pensez-vousqu'il s'agira du changement leplus important ?

• Lorsque vous interagissez avec desétudiants dans le cadre de votretravail, quel est l'impact des TICaussi bien sur la manière dont ilsapprennent et que sur le typed’enseignement qu'ils souhaitent ?

• Quelle sont, parmi les alternativessuivantes à la technologie infor-matique, celles qui ont été util-isées par votre organisme pour lamise en œuvre de projets éducat-ifs ? (Cinq options ont été pro-posées aux répondants, y compris« aucune ». Ils ont été priés desélectionner toutes celles qu'ilsavaient utilisées).

• Quelles solutions d'accès aux tech-nologies se sont révélé les plusfructueuses sur le plan éducatif pourles parties prenantes de l'organismepour lequel vous travaillez ?

AnnexesAnnexe 1 : Résumé de l'Enquête eLearning Africa 2012

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ANNEXES

52 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012

Maureen Agena est une passionnéedes nouveaux médias, enseignante etjournaliste citoyenne qualifiée. Elle tra-vaille depuis trois ans dans le secteurdes technologies de l'information et ledéveloppement des communautés ru-rales, et notamment sur l'autonomisa-tion socio-économique des femmes etde la jeunesse en Ouganda. Elle est tit-ulaire d'un BSc des technologies del'information et d'un MSc des systèmesde l'information. Maureen a animé uncertain nombre de formations et misen œuvre des projets axés surl'Ouganda sur l'utilisation et l'applica-tion des TIC dans l'éducation, la santé,l'entreprenariat et l'agriculture. Paral-lèlement, elle plaide pour des poli-tiques TIC en faveur de l’égalité dessexes/du droit des femmes et travaillesurtout au nord de l'Ouganda. Mau-reen travaille actuellement comme ani-matrice d'un programme au sein deText to Change, un organisme de pro-motion du téléphone mobile pour ledéveloppement en Ouganda. Aupara-vant, elle a travaillé pendant 3 ans pourle réseau Femmes d’Ouganda (Womenof Uganda/WOUGNET) en tant quespécialiste de l'information et de lacommunication.

Ben Akoh est expert des médias et despolitiques en matière de technologie,

des processus de gouvernance Internet,de la recherche et du renforcement descapacités pour le développement et ledéploiement des TIC et de l'Internet,pour l'Afrique et le monde. M. Akohest facilitateur et chargé de cours de lafaculté des sciences de l'éducation del'université de Manitoba qui proposedes cours à distance et en alternance,en face à face et entièrement en lignesur les technologies Internet émer-gentes, les ressources de la formationouverte et la maîtrise du numérique. Ilest également diplômé de l'université. Iltravaille parallèlement à l'Institut inter-national pour le développementdurable, un think tank politique baséau Canada, et a travaillé au sein del'Initiative pour une société ouverte enAfrique de l'Ouest (OSIWA) et dans lesecteur privé.

Mohammed Bougroum est pro-fesseur d'économie à l'université deCadi Ayyad, Marrakech, Maroc depuis1990. Il a réalisé d'intenses recherchessur les problèmes d'éducation et demarché du travail en Afrique au coursdes 20 dernières années. Il a travaillé àl'UNESCO à plusieurs occasions, entreautres,au cours de l'année 2001, entant que coordinateur de l'équipe d'-analyse du secteur de l'éducation del'UNESCO/BREDA, Dakar. Il conduit

actuellement un projet de recherchebasé sur l'action en matière de TIC etl'éducation pour les malvoyants.

Enala Mwase est titulaire d’une thèse(PhD) en parasitologie médicale de l'É-cole pour l'hygiène et la médecinetropicale de Londres (London School ofHygiene and Tropical Medicine). Elletravaille à l'université de Zambie depuis24 ans et est actuellement professeurassocié en parasitologie vétérinaire.Enala est également engagée dans leeLearning et, entre 1999 et 2004, a étémembre actif de l'équipe du Réseausud-africain pour l’éducation et larecherche sur l'environnement (South-ern African Network for Training andResearch on the Environment(SANTREN)), et a pris part à la mise enœuvre de brèves sessions de formationparticulières en eLearning. Elle estmembre du Comité national de eLearn-ing de Zambie constitué par le Min-istère de l'éducation en 2007 pour as-sister le gouvernement à intégrer leeLearning au système éducatif.

Elizabeth Akua Ohene est écrivain etanalyste politique. Elle a travaillécomme journaliste au Daily Graphic etest devenue éditrice pendant l'une despériodes les plus tumultueuses de l'his-toire du Ghana. Elle est partie en exil

Annexe 2 : Biographies des membres du Comité de Rédaction

• Comment noteriez-vous les fac-teurs suivants sur une échelle de 1 à 5, s'agissant de choisir unmodèle d'accès technologiquepour les parties prenantes aveclesquelles travaille votre organisme? (5 correspondant à un facteurtrès important, 1 à un facteur trèspeu important; les répondants ontété priés de noter 9 facteurs, ycompris « autre »).

• Dans quels contextes utilisez-vousles technologies TIC dans l'éduca-tion ? (Cinq options ont été pro-posées aux répondants, y compris« autre ». Ils ont été priés desélectionner toutes celles qu'ilsavaient utilisées).

• Quelle est pour vous la plusgrande motivation à utiliser l’édu-cation et la formation renforcéespar les TIC ? (Les répondants ont

été priés de sélectionner une optionsur les six, y compris « autre »).

• Quel est, à votre avis, l'agentd'accélération de développementle plus important en matière d’é-ducation et de formation renfor-cées par les TIC dans le pays danslequel vous travaillez ? (Lesrépondants ont été priés de sélec-tionner 1 option sur les 9, y com-pris « autre »).

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ANNEXES

LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012 53

après le coup d'État du 31 décembre1981 et s'est installée à Londres où ellea publié le magazine d'information «Taking drums ». Elle a rejoint BBCWorld Service et effectué des reportagessur tout le continent africain. Elle aquitté la BBC pour retourner au Ghanaen 2000 et a été Ministre d'État dugouvernement du Ghana entre 2001 etjanvier 2009. Elle rédige actuellementrégulièrement une « Lettre d'Afrique »pour BBC World Service et conserve unintérêt intense pour la vie politique duGhana et l'Afrique en général.

Simeon Oriko est Directeur exécutifdu projet Kuyu. C'est un natifnumérique passionné par l'utilisationdes technologies en réponse aux défiset aux opportunités du monde réel,pour mettre en œuvre des change-ments sociaux et atteindre des objectifspersonnels. Cela l'a conduit à créer leprojet Kuyu, une initiative de formationau numérique ayant pour but d'ap-prendre aux étudiants africains de l'en-seignement supérieur la valeur destechnologies numériques et les oppor-tunités qu’elles leur offrent. Simeon estégalement cofondateur de Story-Spaces, une plate-forme numérique de« story telling » dans laquelle il estchargé de l'innovation et du pilotagestratégique. Il est également respons-able des technologies et des commu-nautés de iHub.

Mor Seck est Président de l'Associa-tion du Centre Africain de Formation àDistance (Association of African Dis-tance Learning Centre (AADLC)) et Di-recteur du Centre de formation à dis-tance du Sénégal. Il est égalementchargé de cours à l'université de Dakaret dans d'autres établissements d'en-seignement supérieur du Sénégal. Il estcadre supérieur du secteur publicdepuis plus de 20 ans. Il a occupéplusieurs fonctions de direction au Min-istère de la Jeunesse et des Sports, auMinistère de la Modernisation de l'Étatet a travaillé pour la Délégation de ges-

tion publique du Bureau du Présidenten tant que Conseiller en chef en ges-tion publique. Mor est titulaire d'uneMaîtrise (PhD) de sciences du manage-ment de l'université de Manchester auRoyaume Uni et également de troisMasters. Il a reçu l'Ordre national duLion, la plus haute distinction nationaledu Sénégal et est membre du Conseild'administration du Réseau mondial deformation pour le développement(GDLN) en tant que représentant régional.

Charles Senkondo est Directeur exé-cutif du Centre tanzanien d'apprentis-sage pour le développement global(Tanzania Global Development Learn-ing Centre/TGDLC.) M. Senkondo estmembre de l’association Utilisation desconnaissances à l'aide des technolo-gies d'apprentissage (Knowledge Utili-sation through Learning Technolo-gies/KULT), de l'Institut asiatique deManagement (Asian Institue of Man-agement) et de la Société Alumini In-ternational pour l'amélioration de laqualité de la formation (Alumni Inter-national Society for Improving TrainingQuality/isitQ). Il est président du réseauPartage avec d’autres (Sharing WithOther People Network/SWOPnet), uneassociation qui favorise les réseauxd'information. Il est également mem-bre fondateur du Conseil mondial del'éducation (World Education Council)et Secrétaire général de l'Associationdes Centres africains de formation àdistance (Association of African Dis-tance Learning Centres). Avant de re-joindre le TGDLC, M. Senkono travail-lait comme responsable affaires del'Université Africaine Virtuelle (AfricanVirtual University). Il est titulaire d'unMBA de la City University de Londreset d'un BSc en ingénierie.

Thomson Sinkala est Président duComité pour le développement dueLearning en Zambie (eLEarning Zam-bia Development Committee), membredu Comité d'organisation de eLearningAfrica, de même que Président de l'as-sociation pour les biocarburants de

Zambie (Biofuels Association of Zam-bia). Il était Chef du eLearning pour leRéseau Sud-Africain pour la formationet la recherche sur l'environnement(Southern African Network for Trainingand Research inEnvironment/SANTREN) de 1999 à2004. Il est également ancien présidentde l'IT@AB (les technologies de l'infor-mation en Afrique). Il a utilisé leeLearning dans plusieurs initiatives dedonateurs internationaux en Afrique etaux USA. Ces dernières années, il acontribué à l'utilisation des sourcesd'énergie renouvelables pour stimulerles infrastructures de eLearning, offrantdes conseils à des clients incluant l'Or-ganisation Internationale du Travail,l'UNECA et la Banque mondiale.

Rebecca Stromeyer est Directriceexécutive d'ICWE et fondatrice deeLearning Africa. Son activité principaleest de connecter les gens pour ren-forcer les processus éducatifs. Aprèsavoir reçu une éducation multilingue,elle a suivi un cursus d’études slaves,de littérature comparée et d'adminis-tration des affaires et des médias àBerlin, Moscou et au Royaume Uni. Re-becca a réalisé une série de con-férences et salons d'exposition à succèsà travers l'Europe depuis 1988 et sonorganisme a lancé ONLINE EDUCA àBerlin en 1995. La conférence annuelleest considérée comme l'évènement cléde réseautage de l'industrie interna-tionale du eLearning avec plus de2.000 délégués de 90 pays participantschaque année. En 2006, elle a fondéeLEarning Africa, une conférence inter-nationale annuelle sur les TIC au serv-ice du développement, de l'éducationet de la formation, à laquelle assistentvplus de 1.700 délégués de tous lessecteurs et des ministres de nom-breuses nations africaines. Rebecca estégalement membre consultatif del'ELIG, le Groupe européen de l'indus-trie de l'apprentissage (EuropeanLearning Industry Group), Présidente deEast Trust, et membre du conseil d'ad-ministration de la société Drucker.

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Une bonne caricature éditoriale a lepouvoir de vous faire voir les chosessous une lumière différente, de vousfaire rire ou réfléchir, la plupart dutemps les deux. Une caricature a la ca-pacité unique d'expliquer les problèmesde manière immédiate et claire. Les car-icatures peuvent perturber, tracasser,piquer, indigner, exaspérer, chatouilleret éclairer. Les caricatures s'attaquent àl'arrogance et à l'ignorance, à la cor-ruption et aux abus, expose ceux qui

ont besoin d'être exposés, défendent laliberté et provoquent même le change-ment. Le caricaturiste éditorial est l'undes plus ardents défenseurs de la lib-erté d'expression parce que les carica-tures éditoriales ne peuvent pas existersi cette liberté n'existe pas.

La liberté d'expression est le cœur demétier du Cartoon Movement, unecommunauté internationale en ligne decaricaturistes éditoriaux. Avec plus de

140 caricaturistes de plus de 80 pays,la mission du mouvement est defournir différents points de vue sur lemonde dans lequel nous vivons à unpublic global. Le Cartoon Movementmet à disposition un réseau journalis-tique professionnel pour le libreéchange de vues sans contrainte édito-riale mais avec un accent sur l'intégrité,la précision et l'engagement. www.cartoonmovement.com

ANNEXES

54 LE RAPPORT eLEARNING AFRICA 2012

Annexe 3 : Le Cartoon Movement

Rasha Mahdi est diplômée de la fac-ulté des beaux-arts, section artsgraphiques, depuis 1997. Elle estmembre de l'organisation des carica-turistes égyptiens et du syndicat desartistes égyptiens. Rasha a imposél'idée de la première organisationarabe de caricaturistes féminines. Elleest basée au Caire, Égypte, et travailleen tant que caricaturiste freelance, il-lustratrice de story-board, designergraphiste et collabore de manière créa-tive à des campagnes publicitaires. Sontravail a été publié dans la plupart desjournaux, des magazines et des sitesInternet arabes de renom. Rasha alancé la campagne de caricatures is-lamiques pour la défense du prophèteMahommet (pbuh) et a exposé enÉgypte, au Koweït, au Liban, en Jor-danie et au Maroc.

Popa Matumula est caricaturiste, illus-trateur, inventeur et dessinateur debandes dessinées, il est né en Tanzanieet vit à Dar es Salam. Il a commencé sacarrière en tant qu'illustrateur free-lanceet caricaturiste pour un certain nombrede publications locales en 1987. Popa,également connu sous le nom deKamtu, emprunté à un personnage lo-calement célèbre qu’il a lui-même créé,a travaillé depuis cette date dans cettebranche. Ses ouvrages ont été publiésdans un certain nombre de publicationsen Tanzanie et à l'étranger. Ces publica-tions incluent New African, Newsweek,the Los Angeles Times, The African, TheCitizen, Business Times et un Machoéphémère, un tabloïd publié par sa pro-pre entreprise, Kamtu Ltd. Ses œuvresont fait l’objet de plusieurs expositionsdans le monde et il a gagné de nom-breuses récompenses.

Victor Ndula travaille comme profes-sionnel depuis huit ans, dont quatre enfreelance et quatre comme caricaturisteéditorial à plein temps pour le journalStar. Il est basé à Nairobi, Kenya. Dessi-nant très tôt dans ses livres de classe,le parcours de Victor a été droit au but.Passionné par le récit africain à traversses caricatures, il est chargé tous lesmatins de rappeler, de convaincre, deflatter ses lecteurs pour attirer leur at-tention sur les problèmes qui les con-cernent. En tant que caricaturiste, Vic-tor espère que son travail introduitl'humour à la table du petit déjeunerlorsqu'il aborde des problèmes perti-nents sans crainte ni flagornerie.

Annexe 4 : Biographies des caricaturistes

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Laissez-vous provoquer et défier

par des caricatures et bandes

dessinées. Lisez les points de

vue de chefs de tribus,

d’entrepreneurs et d’investis-

seurs internationaux sur des

sujets brûlants tels que les

médias sociaux, la large bande,

le leadership et bien plus

encore. Le Rapport eLearning

Africa 2012 est une entreprise

commune qui réunit 41 pays

africains pour enrichir la

discussion sur l’éducation et la

formation renforcées par les TIC

en Afrique. Ce rapport entend

informer et inspirer, proposer

un leadership éclairé et façonner

les politiques et pratiques à

travers tout le continent.